Le Tourisme sportif

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1 Université Pierre Mendès France Grenoble MASTER ECONOMIE INTERNATIONALE ET GLOBALISATION Spécialité Stratégies Economiques du Sport et du Tourisme MEMOIRE D’ETUDE Présenté par : Marie-Odile Coudert Antonelli Sous la direction de Année universitaire 20112012 Pierre Chaix TOURISME SPORTIF ET DESTINATIONS : QUELS ENJEUX POUR QUELS MARCHÉS ?

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travail de fin d'étude.

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1

Université Pierre Mendès France Grenoble

MASTER ECONOMIE INTERNATIONALE ET GLOBALISATION

Spécialité Stratégies Economiques du Sport et du Tourisme

MEMOIRE D’ETUDE

Présenté par :

Marie-Odile Coudert Antonelli

Sous la direction de Année universitaire 2011–2012

Pierre Chaix

TOURISME SPORTIF ET DESTINATIONS :

QUELS ENJEUX POUR QUELS MARCHÉS ?

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À Esther & Gary, pour leur « esprit d’équipe » et leur soutien

indéfectible,

À Jorge de Herédia, pour sa compréhension,

À Morgane, pour son temps précieux,

À d’autres encore, mes amis, pour leurs fidèles encouragements.

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3

Compétiteurs du 100m (>75 ans), lors des derniers World Masters Games (Sydney 2009)

“Sport tourism is a social, economic and cultural phenomenon… arising from the unique interaction of activity, people and place.” (Weed & Bull 2004)

Les World Masters sont des Jeux Olympiques réservés aux vétérans (Femmes + 35/Homme +40).

L’édition de Sydney a attiré un nombre record de 28,676 compétiteurs.

Procha

Page 4: Le Tourisme sportif

4

AVANT-PROPOS

Lorsque que je cherchais l’objet de mon étude, il m’a semblé intéressant de pouvoir travailler sur

un sujet qui m’apporterait tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel, autrement dit,

en accord avec mon goût pour l’étranger, le sport et les rencontres.

Mon choix s’est porté sur la problématique suivante : Tourisme sportif et destinations : quels

enjeux pour quels marchés ?

Plusieurs raisons ont motivé ce choix : le fait de vivre à l’étranger, de partager la vie et les activités

d’un professionnel de golf (PGA) en poste sur un « golf resort », ce qui nous confronte chaque jour

aux fluctuations et tendances de l’univers des touristes golfeurs ; le fait, anecdotique sans doute,

d’avoir découvert le Portugal et la ville de Lisbonne à l’occasion de deux séjours « sportifs », une

rencontre « coup de cœur » qui, au final, s’est soldée par un déménagement et une installation

définitive. 1

Enfin, depuis plusieurs semaines, je baignais dans l’atmosphère de mon stage de fin d’étude : une

agence portugaise spécialisée dans l’organisation de séjours sportifs (pour équipes amateurs et

professionnelles) implantée à Cascais, sur la côte lisboète. Avec le directeur, nous avions eu

maintes fois l’occasion de discuter des marchés « potentiels » de l’agence, d’élaborer des

stratégies de communication et de marketing pour gagner en visibilité sur ces marché, pour

réussir à « attirer » de nouveaux clients et se démarquer d’une concurrence déjà reconnue dans

un contexte économique extrêmement difficile.

… « Attraction »… «destination touristique »… « sport »… « voyage »… ont été les maîtres-mots

qui ont guidé les étapes de cette première réflexion, aboutissant logiquement a la notion de

« tourisme sportif ».

La seconde étape fut de circonscrire le champ d’étude : Or, au cours d’une première phase de

documentation sur internet, il me sembla que celui-ci au lieu de se resserrer, allait en

s’élargissant. Il ne s’agissait pas « d’un » secteur d’industrie que j’avais choisi d’aborder, mais de

deux systèmes aux caractéristiques, à l’histoire et aux logiques économiques différentes bien que

de synergies complémentaires.

De multiples angles d’approches étaient possibles : du point de vue de l’offre, de la demande, du

management des destinations, de l’évènementiel… dans un contexte général de globalisation et

de mobilité !

1 pour un stage de taekwondo et pour courir le semi-marathon de la ville accompagnée d’un groupe

d’amis

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5

Compte-tenu de l’ampleur de la tâche, il a fallu réorienter plus modestement notre ambition. Il

s’agira donc de brosser, dans ses grandes lignes, un « panorama » de l’évolution du tourisme

sportif, de la physionomie de ses principaux marchés et des perspectives pour les destinations

sans que pour autant, n’en soit borné le champ géographique.

Bien évidemment, ce panorama ne peut prétendre à rentrer dans le détail des multiples

problématiques soulevées en cours de chemin, ni prétendre à l’exhaustivité en termes de données

quantitatives par exemple. Cependant, au terme de l’étude, notre ambition sera d’avoir réussi à

apporter un éclairage pertinent sur les questions suivantes :

De quoi parle t’on lorsqu’on parle de tourisme sportif ?

Comment se définit-il et quelles en sont les principales caractéristiques ?

Qui sont les consommateurs de tourisme sportif ?

Quel est le potentiel du sport pour générer des flux touristiques vers les

destinations ?

Quel marché de niches offre les meilleures opportunités en fonction des

destinations ?

Quels sont les limites et les enjeux du tourisme sportif ?

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6

SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………………………………………………………….…3

CHAPITRE I: L’EMERGENCE DU TOURISME SPORTIF, NOTIONS DE

CADRAGE

1. Le tourisme et le sport : deux concepts distincts ……………………………..…….…..8

1.1. Le tourisme …………………………………………………………………...8

1.2. Le sport ………………………………………………………………….….10

2. Sport & tourisme : une évolution parallèle ………………………………….…….…..13

2.1. Des origines communes …………………………………………….……….13

2.2. L’amplification du phénomène ………………………………………..…….15

2.3. Le culte de l’activité permanente …………………………………………....17

3. Le concept de « tourisme sportif » ……………………………………………..…….18

3.1. Premières apparitions ……………………………………………….……….18

3.2. Complexité du concept ……………………………………………….……...20

3.3. Caractérisation du tourisme sportif ………………………………….……...23

3.4. L’état des définitions actuelles ………………………………………………25

3.5. Les typologies émergentes du tourisme sportif ...………………………….....31

4 . Destinations du tourisme sportif ……………………………………………………...34

4.1. Qu’est ce qu’une destination ? ……………………………………………....34

4.2. Approche géographique des destinations ……………………………...……35

4.3. Existe t’il une hiérarchie des destinations ? …………………………………37

CHAPITRE II : LES MARCHES DU TOURISME SPORTIF

1. Le tourisme sportif d’action …………………………………………………………..39

1.1. Caractéristiques ……………………………………………………………...39

1.2. Le tourisme golfique et le tourisme de sports d’hiver ...…………..................45

1.3. Le tourisme de nature et d’aventure ………………………………………....56

1.4. L’offre en tourisme sportif actif ……………………………………………..61

2. Le tourisme sportif de spectacle ……………………………………………………….63

2.1. Catégorisation des différentes formes d’événements …………………...…...64

2.2. Les flux du tourisme de spectacle sportif ……………………………...…….65

2.3. Impact du phénomène ………………………………………………...……..68

3. Autres formes de tourisme sportif ………………………………………………...…....70

3.1. Le tourisme de culture ………………………………………………………..70

3.2. Des micros niches de tourisme sportif ………………………………………..72

Page 7: Le Tourisme sportif

7

CHAPITRE III : OPPORTUNITES, ENJEUX ET DEFIS DU TOURISME SPORTIF

POUR LES DESTINATIONS

1. Intérêt du tourisme sportif pour les destinations ……………………………………….75

1.1. Tourisme sportif et développement des territoires ….………………………..75

1.2. Le méga événement sportif : la poule aux œufs d’or du tourisme sportif ?. …80

1.3. L’intérêt des événements de moindre échelle ………………………………...85

2. Stratégies de développements des territoires ………………………………………......89

2.1. Une offre adaptée dans le respect des ressources locales ……………..….…..89

2.2. Des produits pensés dans une perspective de développement durable ...……..91

2.3. Rendre les territoires plus attractifs ……………………………………..........93

3. Les destinations, le tourisme sportif et le « branding »………………………….……..94

3.1. La naissance d’une marque de destination …………………………..……….94

3.2. Branding et labellisation ……………………………………………..…….....97

3.3. De nouvelles formes de branding en marche : des clubs sportifs « partenaires »

des destinations ///…………………………………………………………………98

4. Défis pour le futur ……………………………………………………………………..100

4. 1. Enjeux environnementaux et limites du tourisme sportif ………..……..…100

4.2. Tourisme sportif, destinations et développement durable ………..……….....104

CONCLUSION …………………………………………………………………..…..…109

BIBLIOGRAPHIE ………………………………………………………………..…….111

TABLE DES ANNEXES …………………………………………………………...…..115

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8

INTRODUCTION

Paris, Boston, New York, Sydney… Ces noms évoquent de grandes capitales

mondiales, mais pour l’amateur de course à pied, il s’agit avant tout des destinations des

plus célèbres marathons de la planète !

Aujourd’hui, un nombre toujours plus impressionnant de personnes (entre 200 000

et 1 000 000 de participants) se déplace pour prendre part à ces grands rassemblements

joyeux et colorés, que cela soit pour le « fun », les rencontres sportives ou l’exploit

personnel.

Dans le monde entier les événements sportifs se multiplient : compétitions

internationales, raids d’aventure, courses cyclotouristes, courses pédestres… entrainant

dans leur sillage des flux locaux, nationaux et internationaux de simples amateurs comme

de spectateurs-fans passionnés. De même, le loisir sportif est devenu dorénavant une

affaire mondiale : partir en stage de boxe thaïlandaise dans un camp spécialisé de Phuket,

perfectionner son swing en Espagne ou accompagner ses enfants en stage de surf au

Portugal : le « hobby » n’est plus seulement une activité qui se pratique autour du seul lieu

de résidence.

Qu’ont en commun tous ces voyages ?

Ils sont tous motivés par un déplacement pour regarder ou participer à une activité

sportive. Ils font tous partie de ce qu’on désigne aujourd’hui sous le terme générique de

« tourisme sportif ».

Cette niche du tourisme, au même titre que le tourisme urbain, l’éco- tourisme ou le

tourisme culturel, correspond à l’émergence de nouvelle (et complexes) tendances du

marché : le besoin de « donner du sens » à son voyage, la recherche de tout un panel

d’activités qui va enrichir le séjour et permettre de vivre une « expérience ». Elle

correspond, aussi, au développement ces cinquante dernières années, d’une société des

loisirs de plus en plus « sportivisée », soucieuse de sa santé, de sa détente et de son plaisir.

Ces développements ont créé une articulation dynamique nouvelle entre sport et

tourisme : une articulation qui s’inscrit elle-même dans une société de consommation et

qui repose sur l’expansion phénoménale des ces deux secteurs économiques:

Page 9: Le Tourisme sportif

9

En tourisme, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le nombre des arrivées

internationales à l’échelle mondiale a été multipliés par 10 et est passées de 69,3 millions

en 1960 à près de 700 millions en 2000 pour atteindre 982 millions en 2011.2

Avec un taux de croissance annuel autour des 7% les 50 dernières années (bien que

subissant un coup de frein depuis 2008,) le secteur bat tous les autres secteurs de

l’économie. Selon le World Travel and Tourism Concil (WTTC) il représente 10% du PIB

mondial, 11,9% des exportations et 8,4% de l’emploi mondial. Au sein de l’union

européenne il contribue à 4% du PIB (entre 2 et 12% selon les états membres) mais sa

contribution indirecte est estimée à plus de 10%.

Pour de nombreux pays, il représente des revenus appréciables. Il contribue pour

une part importante à la richesse nationale de nombreux états, notamment dans les pays

alpins, méditerranéens et dans les pays en voie de développement où la faiblesse de

certains secteurs accroît son impact économique.

Les flux du tourisme mondial :

2 « Baromètre du tourisme mondial », OMT, mai 2012.

Grands flux mondiaux, OMT 2003

(2003).

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10

L’Europe est actuellement le premier marché générateur de touristes, émettant 55%

des touristes internationaux, suivi de l’Asie-Pacifique (20%) et des Amériques (16%).

L’Asie-Pacifique, le Moyen-Orient et l’Afrique enregistrent les meilleurs taux de

croissance annuelle moyens. Le nombre de voyages entre les différentes régions a tendance

à croître plus rapidement que les voyages intra-régionaux. Les marchés d’origines du

tourisme international demeurent très concentrés dans les pays industrialisés. Toutefois, en

raison de l’augmentation du revenu disponible, beaucoup d’économies émergentes

connaissent une croissance accélérée depuis quelques années.

Depuis 2000, les trois premiers rangs sont occupés par l’Allemagne, les États-Unis

et le Royaume-Uni, alors que la France, l’Italie et le Japon les suivent de près. La Chine,

avec une croissance fulgurante, se range parmi les premiers alors que la population

commence seulement à voyager.

Les Chinois voyagent encore

beaucoup à l’intérieur de leur

propre pays, mais la proportion

domestique-international est

passée de 71 pour un en 2000 à

38 pour un en 2009.

Le Japon est le seul pays

du classement ci-contre à avoir

connu une baisse de ses dépenses

touristiques internationales.

Durement touché par les aléas

économiques, catastrophes

naturelles et prix du pétrole. La

population est moins confiante et voyage moins qu’auparavant.

La Russie, l’Arabie Saoudite, la Belgique, l’Australie, Singapour, la Norvège et le

Brésil ont plus que doublé leurs dépenses durant cette période. 3

3 Données collectées par Réseau Veille tourisme Canada.

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11

L’importance du sport dans le monde

Quant au sport, son importance sociale, politique et économique au plan national,

européen et mondial n'est elle, plus aussi à démontrer. Le secteur, représente d’une manière

globale environ 2% du PIB des pays les plus riches de la planète. La consommation

mondiale d’articles de sport a atteint 182 milliards d’euros pour la seule année 2006 (NPD

Market Research group). En Amérique du nord, selon une étude du Convention Bureau’s

North American, le sport compte pour 25% et 34% respectivement des recettes du

tourisme et de l’événementiel. En France, les dépenses liées au secteur ont atteint les 31,7

milliard d’euros en 2006. 4

La pratique du sport à titre professionnel est devenue un phénomène mondial. Des

sportifs et sportives de toutes disciplines deviennent des héros dans le monde entier et

servent de modèles à une jeunesse enthousiaste et fascinée.

Un certain nombre de rapports et d’études indique qu’une part toujours croissante

des populations des pays industrialisés pratique activement le sport et les activités de

loisirs.

.Les semaines se succèdent au rythme d’événements sportifs et leur compte-rendu

dans la presse écrite, les médias sociaux, à la radio ou à la télévision, sur des chaînes qui

leurs sont désormais entièrement consacrées, suscite un énorme intérêt au sein des

populations.

Qu’attendre de cette rencontre entre deux géants : le plus grand « phénomène social

du siècle » et la plus grande « industrie mondiale » ?

Le tourisme et le sport apparaissent comme des éléments indissociables et

constitueraient même « les éléments essentiels d’une nouvelle civilisation mondiale. » 5

Le poids des deux marchés est aujourd’hui significatif d’un rôle social et

économique fondamental. Par conséquent, il semble possible et logique d’avancer que le

croisement des deux secteurs est amené à occuper une place primordiale dans le

développement socio-économique.

Bien que l’influence du tourisme sportif soit souvent mal comprise ou sous-estimée

4Bouchet P. et Bouhaouala M. (2009). Tourisme sportif : un essai de définition socio-économique, Teoros,

28, 2, 3-9.

5 Rapport de base Conférence Mondiale sur le Sport et Tourisme, Barcelone, 2001.

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12

(par manque de statistiques fiables et de données précises) le secteur est ressenti par de

plus en plus de destinations, de territoires et d’états comme un vecteur fondamental des

politiques de développement.

Ce mémoire tente ainsi de répondre à la problématique suivante : Quelles sont les

tendances du marché mondial du tourisme sportif ? Quel est son incidence sur les

destinations touristiques ? Quelles sont les stratégies de développements à privilégier en

fonction des contextes de territoires ?

Après avoir cerné les notions de tourisme sportif et de destination (Chapitre I) nous

aborderons les caractéristiques principales du marché du tourisme sportif à travers ses

grandes segmentations (Chapitre II) pour interroger, au final, les perspectives qu’offre le

tourisme sportif aux destinations, les conditions de son développement et les limites

auxquelles il peut, à terme, être confronté (Chapitre III).

Page 13: Le Tourisme sportif

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CHAPITRE I

L’EMERGENCE DU TOURISME SPORTIF

NOTIONS DE CADRAGE

Promenade en kayac sur la Brisbane River , Queensland, Australie.

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1. Le tourisme et le sport : deux concepts distincts

Avant de définir la notion de tourisme sportif, il est important de circonscrire les

deux notions qui la composent : le sport et le tourisme. Ce sont deux concepts bien

distincts aux caractéristiques et aux valeurs de dépendances et d’interdépendances

essentielles que l’on retrouve dans nombre de sociétés du monde.

1.1. Le tourisme

Le tourisme est un secteur très hétérogène. Il recouvre des activités diverses et de

fait, réunit des entreprises de natures différentes, de tailles différentes. Ces entreprises sont,

de plus, logiquement éparpillées dans d’autres secteurs.

En tant que phénomène humain, le tourisme est riche, complexe et polyvalent et

considéré comme secteur de première importance dans l'économie mondiale.

Etymologiquement, ce mot est emprunté à l’anglais tourist, dérivé de tour (qui lui

est issu du français) : un voyage circuit que s’imposaient les jeunes aristocrates anglais

pour enrichir leur culture et découvrir l’empire. La première référence au tourisme dans le

dictionnaire universel du XIXème

siècle publié en 1976 évoque ce touriste « qui se déplace

par curiosité et désœuvrement. » (Weimer et Hall 1992) 6

Définition par les statistiques internationales : Selon l’Organisation Mondiale du

Tourisme le terme désigne :

« l’ensemble des activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et

de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une

période consécutive qui ne dépasse pas une année à des fins de loisirs, pour affaires et

autres motifs non liés à une activité rémunérée dans le lieu visité. » 7

(OMT, 1995)

Au sein de cette définition l’on distingue plusieurs types de tourisme : le tourisme

intérieur, qui regroupe le tourisme interne (les résidents visitant leurs pays), le tourisme

6 Cité par Claude Sobry, 2004, in LeTourisme sportif (collectif), le tourisme sportif de quoi parle t-on ? , p.17.

7 Précisions : séjours entrepris par plaisir et distraction, pour le sport ou pour affaires, dans le but de rendre

visite à des amis ou à des parents, pour participer à une mission ou à une conférence, pour des raisons de

santé, ou encore pour des motifs liés aux études ou à la religion.

Page 15: Le Tourisme sportif

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récepteur (les non-résidents visitant un autre pays que le leur), le tourisme national qui

regroupe le tourisme interne et le tourisme émetteur (les résidents d’un pays visitant

d’autres pays) et le tourisme international qui comprend le tourisme récepteur et le

tourisme émetteur.8

Toujours selon L’OMT, est considérée comme touriste toute personne qui « sort de

son environnement habituel pour une durée d’au moins une nuitée, et d’un an au plus, pour

des motifs non liés à une activité rémunérée dans le lieu visité.»

Sera comptée comme « arrivée de touriste international » dans un pays donné, toute

visite d’une personne « ne résidant pas dans ce pays et venant y passer au moins une

nuitée.»

Pour certains, le tourisme sous-entend une motivation, des démarches préparatoires

et des attentes. Pour d’autres, le tourisme est interprété comme « la science, l’art et le

commerce de l’accueil et du transport de visiteurs, en veillant à les loger et à satisfaire,

avec bonne grâce, à leurs attentes et à leurs désirs.» (Feifer, 1985)9.

Le tourisme se caractérise par :

Son ampleur : avec des flux physiques et monétaires planétaires dont peu de

pays, selon les estimations de l’OMT, demeurent à l’écart du phénomène,

comme émetteurs ou récepteurs.

Sa progression rapide : avec une expansion constante, bien que victime de

ralentissement ou de coups de frein surtout en période de crise.

Sa capacité d'innovation et de création : en favorisant l’apparition de

nouvelles formules de transports (ex : les vols charters), en créant des villes

nouvelles ex nihilo, sur des littoraux ou en haute montagne...

Son évolution qualitative : il s’enrichit sans cesse d’aspects et de

motivations nouvelles et voit se succéder de nouvelles générations au

premier rang des modes touristiques. : thermalisme, climatisme d'hiver,

8Anonyme, Etude1, Caractériser le tourisme responsable facteur de développement durable, p.8.

9Cité par Joseph Kurtzman in Sport, Nature, Culture! Revue Olympique Sport & Tourisme, Vol XXVII, n

o

38, Avril/Mai 2001, p. 20-27.

Page 16: Le Tourisme sportif

16

montagne d'été, bains de mer et brunissage, sport d'hiver, nautisme,

exotisme, tourisme « vert »…

Economistes, sociologues, anthropologues, géographes, professionnels, nombreux

sont les chercheurs et les spécialistes qui se sont essayés à donner une définition du

tourisme. On retiendra, parmi les nombreux buts que l’on peut attribuer au tourisme, qu’il

constitue le moyen par lequel les individus peuvent apprendre à se connaître et à « se

comprendre les uns les autres. » (Theobold, 1984) 10

Ces qualités correspondent exactement à celles que le Baron de Coubertin attribuait

au sport, les rencontres devant contribuer à une meilleure organisation entre les nations du

monde, en promouvant la communication, le fair-play et l'entente entre les peuples.

1.2. Le sport

Etymologiquement, le sport tire sa définition d’origine d’un terme d’ancien français

« desport » lequel signifie « l’amusement, la distraction ». Il franchira la Manche sous

cette forme pour s’intégrer dans la langue anglaise en devenant « disport » puis « sport ».

Le grand dictionnaire Larousse du XIXème siècle définit d’ailleurs encore le sport

comme :

« Un ensemble d’amusements, d’exercices et de simples plaisirs qui absorbent une

portion assez notable du temps des hommes riches et oisifs. » 11

À la fin du XIXème

siècle, le sport commence pourtant à désigner des pratiques plus

codifiées, plus institutionnalisées (les clubs locaux, les fédérations nationales et

internationales) et qui donnent généralement lieu à des compétitions. Bien que les contours

en demeurent encore flous, c’est à ce moment que les premiers historiens du sport, Pierre

de Coubertin ou Jean-Jacques Jusserand, postulent en faveur d’une filiation historique

entre pratiques anciennes et modernes et appliquent le terme de sport aux jeux de

l’Antiquité ou du Moyen Âge.

10

Ibid.

11Thierry Terret, 2010, Histoire du sport, P.U.F. « Que sais-je ? », (2

e éd.), p. 3-10.

Page 17: Le Tourisme sportif

17

Cette acception du terme trouve des défenseurs encore récemment (Durand, 1999 ;

Merdrignac, 2002). Elle repose sur des pratiques dont les formes gestuelles et la

réglementation pourraient suggérer une continuité avec les pratiques contemporaines (Jeu,

1972).12

Dans la période de l’entre-deux-guerres, qu’il soit encensé ou vertement critiqué, la

définition du sport s’organise autour de la « recherche de la performance ».

L’histoire retiendra la définition de Pierre de Coubertin (1922) parmi la littérature

de toute une vie, volumineuse et évolutive :

« Le culte volontaire et habituel de l’effort musculaire intensif, appuyé sur le désir

de progrès et pouvant aller jusqu’au risque.» 13

… quand Georges Hébert (1925) y regroupe « tout genre d’exercice ou d’activité

physique ayant pour but la réalisation d’une performance et dont l’exécution repose

essentiellement sur l’idée de lutte contre un élément défini : une distance, une durée, un

obstacle, une difficulté matérielle, un danger animal, un adversaire, et par extension, soi-

même ». 14

Avec le développement de réflexions psychologiques (Bouet, 1968), sociologiques

(Magnane, 1966) et philosophiques (Jeu, 1977) au cours des années soixante, une sorte

d’unanimité semble se dessiner autour de deux critères essentiels : la compétition et la

règle.

Dans le célèbre ouvrage Sociologie du sport (1964), G. Magnagne définit le sport

comme « Une activité de loisir dont la dominante est l’effort physique, participant à la fois

du jeu et du travail, pratiquée de façon compétitive, comportant des règlements et des

institutions spécifiques, et susceptible de se transformer en activité professionnelle ».15

Pour P. Parlebas : « Le sport est avant tout une situation motrice (…) ; cette tâche

motrice est assujettie à des règles définissant une compétition (…) ; enfin, et c’est là que

12

Cité par T. Terret (2010). Ibid. En effet, Grecs et Romains ont développé des activités corporelles telles que

la lutte, la boxe, le pancrace, la course à pied ou le lancer de disque… et les stades romains de l’antiquité ont

influencé l’architecture des équipements du XXème

siècle.

13P. de Coubertin, Pédagogie sportive, 1922.

14Georges Hébert, Le sport contre l’éducation physique, 1925.

15T. Terret (2010). Op. Cit. p. 10.

Page 18: Le Tourisme sportif

18

gît une grande part de son identité sociologique, le sport est un fait institutionnel (…). Le

sport représente donc la motricité ludique et compétitive approuvée par l’institution ».16

Il apparait que dans les différentes acceptions sociologiques du sport, la pratique de

loisirs n’a pas sa place et le degré d’organisation que commande la comparaison

compétitive est telle que le sport ne peut être regardé que comme un véritable système

« institutionnalisé ».

Avec le développement de nouvelles pratiques sportives dans les années 70 et du

concept du ludique 17

, le modèle classique du sport « pur » s’est déplacé vers celui d’un

sport dit de « loisir », brouillant les pistes d’une définition globale, à tel point d’ailleurs

que finalement, l’on peut prêter à chaque individu sa propre définition !

Ainsi pour certain, le sport peut être une simple promenade en forêt du dimanche

après-midi (associé à une pratique de loisir) ou un jogging matinal quotidien dans un

objectif de remise en forme… En réalité « le sport, c’est ce que font les gens quand ils

pensent qu’ils font du sport ».18

Le sport est donc un concept polysémique recouvert par une multiplicité de

définitions selon l’angle d’approche, les pratiques et les raisons que les individus lui

accordent. Le sport est un univers loin d’être délimité et il est important de garder à l’esprit

que cet univers est en constante expansion.

Pour ces raisons, nous retiendrons le cadre de ce panorama et avant d’aborder la

suite de ce travail, la définition du sport donnée par la Charte Européenne du Sport

(1992) qui a l’avantage de prendre en compte l’ensemble des pratiques sportives, formelles

ou informelles, de compétitions ou de loisirs:

16

P. Parlebas, 1986, Eléments de sociologie du sport, Paris, PUF, p. 26.

17Le jogging par exemple, qui donnera naissance aux courses hors stades puis toutes les pratiques

californiennes qualifiées ensuite de sports de glisse. (Claude Sobry, Op. cit., p. 1)

18 P. Irlinger, C. Louveau et M. Métoudi, 1987, Les pratiques sportives des français, Paris, INSEP, 2 tomes, p.

15.

Page 19: Le Tourisme sportif

19

« Toutes formes d’activité physique qui, à travers une participation organisée ou

non, ont pour objectif l’expression ou l’amélioration de la condition physique et psychique,

le développement des relations sociales ou l’obtention de résultats en compétitions de tous

niveaux. »

2. Sport & tourisme : Une évolution parallèle

2.1. Des origines communes

Les premiers phénomènes associant sport et tourisme se retrouvent dès l’antiquité

avec la célébration des Jeux Olympiques qui, apparu en l’an 776 avant JC, se répéteront

tous les 4 ans pendant plus d’un millénaire. Les historiens savent que les athlètes

représentants les cités étaient accompagnés de supporters qui venaient les encourager

pendant la durée des jeux. La taille des édifices sportifs, qui, à Olympie, pouvaient

accueillir plus de 40 000 personnes, supposent que l’origine du public qui en fréquentait

les gradins s’étendait bien au-delà des limites géographique de la ville-hôte.

Le récit de l'écrivain grec Pausanias (an II apr. JC) considéré comme le premier

« guide » touristique, introduit dans son « guide d’Olympie », des détails sur les espaces de

pratiques sportives et les lieux d’hospitalités fréquentés par les spectateurs des Jeux. Des

faits semblables sont rapportés par des historiens du sport anglo-saxon (Backer 1982,

Finley and Plecket, 1976) ; Van Daleb and Barnett, 1971).

Au cours du Moyen Age, J. J. Jusserand rapporte quelques faits attestant des formes

d’associations entre des déplacements et des jeux traditionnels mais il faudra attendre le

XIXème

siècle et le début du XXème

pour voir s’établir de tels phénomènes.

Avec l’apparition du « Grand Tour of Europe » au XVIIIème

, d’autres formes de

pratiques sportives, celles de l’aristocratie et des jeunes et riches bourgeois britanniques,

vont s’apparenter au phénomène. Elles seront à l’origine de la découverte de la montagne

et des pratiques de sports d’hiver : C’est au cours de l’un de ces « Grand Tours », passage

Page 20: Le Tourisme sportif

20

initiatique obligé des aspirants gentlemen, que deux jeunes gens, Windham et Pococke,

s’ennuyant ferme à Genève, décident d’aller explorer les « glaces qui descendent toute

l’année à Chamonix ». Au retour de leur expédition sur le glacier, leur récit circonstancié

rédigé en Français suscitera bientôt la curiosité (et les vocations) d’autres explorateurs.

(Sobry, 2004).

En 1787, à l'époque où les scientifiques commencent à gravir les montagnes pour

des raisons purement d'étude, un autre gentleman anglais, Sir Beaufroy, va conquérir le

mont Blanc à la suite de Benedict de Saussure, pour la simple et bonne raison « qu’il était

là ».

En parallèle, les besoins de grand air et d’exercices poussent les plus riches à

fréquenter la campagne et la mer. C'est ainsi qu'à partir de la deuxième moitié du XIXème

siècle /début XXème

, les rentiers vont participer au développement du sport et du tourisme :

ils partent en excursion en montagne ou échappent aux frimas de l’hiver dans le Midi de la

France. Aux aristocrates anglais, français, se joignent bientôt les américains, puis les

russes…

Fin du XIXème

, les médecins anglais conseillent la montagne en été à leurs riches

clients : pour « le bon air, les eaux, le sport, les visites, les excursions ». Ce nouveau

tourisme impulse la création de stations en montagne (Chamonix, Saint Moritz) qui, pour

rentabiliser leurs installations vont développer les séjours de « sports » d’hiver… Les

initiateurs sont anglais et les sports pratiqués sont variés. 19

D’un point de vue historique, il convient de constater que l’inscription sociale d’un

rapprochement entre sport et tourisme est ancienne et perdure dans le temps. Ce qui

repousse l’idée d’un « effet de mode » et atteste d’un degré de relation élevé entre les deux

univers.

Il faut pourtant attendre la conjoncture favorable des années cinquante, qui en

autorisant l’amplification du phénomène, va consacrer le rapprochement entre les sphères

du sport et du tourisme.

19

Pour exemple, Arnold Lunn. Créateur du Davos British Ski Club, inventeur de la compétition de ski de

descente et rédacteur de manuels d’initiation au ski. Il sera ennobli par la Reine Victoria pour « services

exceptionnels rendu au ski Britannique ». (Sobry 2004).

Page 21: Le Tourisme sportif

21

2.2. L’amplification du phénomène

Après la Première Guerre Mondiale, les rentiers sont ruinés, l’instabilité

économique des années 30, la seconde guerre mondiale ont bouleversé les priorités et

repoussé la Culture, le Sport et le Tourisme au dernier rang des préoccupations des

salariés. En France, La loi de 1936 leur ont permis d’obtenir une semaine de congés

payés mais il s’agissait surtout d’aligner le pays sur les autres pays industrialisés.

L’émergence d’une société des loisirs va se faire autour de la fin des Trente

Glorieuses, avec une période économiquement et socialement faste. Une nouvelle classe

moyenne apparaît, mieux qualifiée et mieux payée, tandis que s’allège la durée du temps

de travail et que s’impose les congés payés. 20

Deux conditions - l'argent et le temps libre - sont réunies pour qu’émergent des

phénomènes sociaux comme le sport et le tourisme : La « sportivisation » de la société peut

commencer. Les vacances et ces loisirs deviennent accessibles au plus grand nombre qui

rejoue dans sa version standardisée, uniformisée, la partition oisive des riches aristocrates

du passé. 21

En parallèle l’aménagement des territoires, la volonté gouvernementale, le

développement des transports (trains, infrastructures routières et autoroutières) favorisent

le développement du tourisme. 22

Des figures légendaires du sport dont on découvre les exploits au travers du petit

écran fascinent les foules, marquent les esprits, entrent aussi en résonnance avec les

aspirations de la société et jouent un rôle moteur dans le développement des pratiques

sportives: la voile, le ski, le tennis…, 23

favorisant le décollage de toute une industrie tels

les équipementiers du sport par exemple. ( Sobry, 2004).

20

En France, la durée hebdomadaire de travail des salariés à temps complet baisse de 0,5% par an de 1959 à

1978, puis de 1% par an de 1979 à 1982. (C. Sobry, 2004, p. 21) ; En 1995 est votée la loi des 35 heures.

21C'est l'ère du tourisme indifférencié pour tous : le prototype en sont les vacances d'été, le tourisme balnéaire

des fameux "4S " - sand, sea, sun & sex.

22Le fameux «Plan neige », IV plan du gouvernement français, 1962.

23E. Tabarly, J. C. Killy, J. Borg, E. Nastase…

Page 22: Le Tourisme sportif

22

A partir des années 70, un glissement du rapport au travail s’opère : l’idéal de

« méritocratie » porté par les années de reconstruction d’après-guerre est sérieusement

entamé par le premier choc pétrolier (1973) et les incertitudes sociales. Singulièrement, les

motivations glissent vers une recherche du bien-être personnel et de l’hédonisme. Le

travail ne constitue plus une « fin en soi ». C’est à cette époque que fleurissent les salles de

sport et que se développe un tourisme ludo-sportif, dont le club Med ou les Villages

Vacances en France, sont l’illustration

Depuis, cette convergence de phénomènes individuels et sociétales n’a fait que

s’amplifier. « Profiter de la vie, de son temps libre, faire du sport, s’occuper de son corps,

de son bien-être» sont devenus les crédos dominants qui semblent aider à faire face aux

incertitudes de nos sociétés : chômage, crise de l’état providence, guerres, violence

urbaines. 24

La morosité ambiante et la pollution des grandes agglomérations poussent les

habitants à revenir à la nature pour y vivre des expériences fortes, voire extrêmes.

Les vacances représentent alors ce moment privilégier d’évasion, mais aussi de

régénération, permettant de se redécouvrir, de vivre de nouvelles expériences, de se

remettre en forme et de s’octroyer un retour « aux sources ».

Sport et tourisme interfèrent de ce fait, dans un contexte social qui transforme le

rapport des individus au travail et au loisir.

24

Le sport n’est pas un opium du peuple (Brohm, 1993 : 21), mais permet à travers des activités diverses de

donner un sens à sa vie quand celle-ci n’en a parfois plus (Le Breton, 2001). Cité par C. Sobry (2004).

Page 23: Le Tourisme sportif

23

2.3. Le culte de l’activité permanente

Mais ces transformations sociétales ne s’arrêtent pas là. Car aujourd’hui,

l’allongement du cycle de vie et la multiplication des « seniors actifs » boulimiques de

culture et de loisirs sportifs; le souci des questions de santé; l’augmentation des courts

séjours, des longs weekends à dominante active en réponse à la crise, sont caractéristiques

d’un phénomène de nos sociétés contemporaines. Il faut faire de son temps de congé un

temps fort et « plein ». Comme s’il s’agissait d’entretenir une « activité permanente »

symbole de dynamisme, de bonne hygiène de vie. La notion de « bien être » est toujours là

mais elle trouve cette fois une caisse de résonance dans le phénomène de santé publique.

En témoigne de ce symptôme de l’époque : on ne dit plus « faire du sport » mais «

bouger » 25. Le sport est aussi un signe de persévérance reconnue et souvent favorisé par

les recruteurs des entreprises ou piliers des nouvelles techniques de management et de

motivation (les teams buildings sportifs, les équipements de gym dans les entreprises.)

A travers ces transformations c’est aussi toute une société qui devient ludo-sportive

entrainant l’individu à maximiser la moindre parcelle de temps libre.

Figure 1 : Illustration du phénomène d'évolution parallèle du sport et du tourisme.

25

In Audencia, Ineum consulting, TNS sport, Le temps libre des Français dédié au sport.

Source : Carvalho (2008)

Page 24: Le Tourisme sportif

24

Le sport s’impose en corollaire du temps des vacances qui occupe désormais une

place importante de la vie. La nature de la demande touristique, auparavant liée à une

certaine oisiveté se transforme en une attente d’une offre de service marchande plus

conséquente.

Le tourisme se tourne, naturellement, vers les sports économiquement porteurs de

valeurs ajoutées. Les managers du tourisme semblent miser sur ce phénomène pour

développer, dynamiser revitaliser un secteur en recherche constante d’opportunité de

marché.

C’est de cette étroite imbrication historique et socio-culturelle du sport et du

tourisme que va naître le concept de tourisme sportif.

« Le tourisme sportif est né d’une part de l’extension du sport aux activités de

loisirs sportifs et d’autre part, de la nécessité du tourisme de développer des produits

complémentaires aux services de base du tourisme. » (Pigeassou, 2004).

3. Le concept de « tourisme sportif »

3.1. Premières apparitions

L’expression « tourisme sportif » apparaît au cours des années 1980, en Europe et

aux États-Unis pour caractériser un ensemble de pratiques qui relèvent à la fois du

tourisme et du sport dans une acceptation large. L’expression s’est imposée peu à peu sans

pour autant avoir été définie et critiquée jusque dans les années 1990. 26

Traduisant un phénomène récent, l’expression ne peut se prévaloir d’une tradition

comme on peut l’observer dans celui du champ des pratiques sportives. C’est en étudiant

l’apparition des travaux et d’événements centrés sur la recherche associant sport et

tourisme que l’on peut définir les étapes de sa naissance :

26

Charles Pigeassou, article Tourisme sportif : cadre d'analyse et contexte. L'exemple de la France.

Publication de l'Université de Montpellier, 2002.

Page 25: Le Tourisme sportif

25

La première véritable réflexion autour du sport et tourisme démarre en 1971 dans le

cadre des activités (séminaire, congrès) de l’International Council for Sport Science and

Physical Education (ICSSPE) d’Helsinki.

Elle sera suivie par la première manifestation scientifique menée sur le tourisme

sportif, tenue en Israël en 1986 et organisée conjointement par l’ICSSPE et l’International

Council for Health, Physical Education and Recreation (ICHPER).

La première conférence mondiale sur le tourisme sportif a été organisée

conjointement par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) et le Comité International

Olympique (CIO) à Barcelone les 22 et 23 février 2001. Elle réunissait plus de 800

participants accrédités, issus de 101 pays. Il s’agissait d’étudier les relations entre sport et

tourisme « afin de mieux faire comprendre leurs relations mutuelles et de développer les

avantages dont bénéficient les régions touristiques ; de la relation entre le sport et le

tourisme dans l’économie, et du marché qu’ils constituent. » 27

S’il existe depuis une vingtaine d’année nombre de revues anglos-saxonnes

publiées sur le sujet 28

, c’est en octobre 1993 que la première revue thématique est lancée

par le Sports Tourism International Council : The Journal of Sport and Tourism.

Au sein de la littérature spécialisée, essentiellement anglophone, c’est dans les

années 80 que les premiers articles traitant des rapports spécifiques entre sport et tourisme

apparaissent. 29

C’est en 1987 que le chercheur Belge De Knop, utilise le premier

l’expression « tourisme sportif », intitulant son article « Some thoughts on the influence of

sport tourism» 30

puis on la retrouve en 1995, dans le premier ouvrage, en allemand,

consacré au sujet. 31

27

Katia Mascagni Stivachtis, in Conférence Mondiale sur le Sport et le Tourisme, Revue Olympique, volume

XXVII no 38. Avril Mai 2001.

28Au sujet de ces revues, P. Boucher (2009) fait la critique suivante dans Tourisme sportif, un essai de

définition socio-économique: « il s’agit le plus souvent d’études commanditées par des agences spécialisées

ou des organisations (relevant de la puissance publique) qui publient des statistiques sur le tourisme en

fonction de leur spécificité ou pour nourrir leurs propres projets. » Teoros, 28, 2, 3-9.

29 Glyptis S.A, 1982, Sport and tourism in Western Europe, London : British Travel Educational Trust. Cité

par C. Pigeassou (2002).

30 in Proceedings of the international seminar and worshop on outdoor education recreation and sport

tourism, Wingate Institute for Physical Education and Sport , Netanya, Israël, 38-45.

31 A. Drayer & A. Krüger (Eds), 1995, Sporttourismus, Management and Marketing, Handbuch, München,

Oldenbourg.

Page 26: Le Tourisme sportif

26

3.2. Complexité du concept

Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme qui classe les voyageurs en fonction

des caractéristiques de leur déplacement (changement de pays, durée de séjour) et des

motifs de la visite, le tourisme sportif est répertorié, ou plutôt noyé, dans la catégorie «

loisirs, détente, vacances .» (OCDE, 1991). Ce secteur d’activité, relativement vague et

aux limites extensibles, semble tenir du fourre-tout : il inclut les clients en séjour de remise

en forme, les aventuriers en quête d’expédition lointaine, les spectateurs de rencontres, de

manifestations et de compétitions ainsi que les acteurs de ces mêmes évènements sportifs...

Si le tourisme est généralement perçu comme « une réponse à un besoin de

déplacement, d’hébergement, de restauration et de services au client » (O.M.T., 1998), le

tourisme sportif est imprégné de signification culturelle. Il emprunte au sport certain de ses

aspects essentiellement liés à la motricité sportive ou ludique en y intégrant la dimension

du voyage. En ce sens il est plus proche du secteur d’activité touristique que des formes

traditionnelles de pratique sportives.

Dans cet esprit, le tourisme sportif structure peu à peu son univers et son originalité.

Nous avons vu qu’il fait depuis les dernières décennies, l’objet de travaux qui s’efforcent

de mieux en connaître les phénomènes et tentent d’en baliser les frontières à travers sa

définition.

Pourtant la formulation du concept s’avère une question complexe et toujours en

cours d’identification pour la communauté scientifique. En effet, sa définition ne peut se

satisfaire d’une juxtaposition (ou addition) de la définition du sport et de celle du tourisme,

ce qui finalement renseignerait peu sur sa véritable nature.

Selon Pigeassou, le tourisme sportif constitue :

« Un ensemble de production originales qui rendent compte de décalage avec les

pratiques habituelles du tourisme et du sport mais également un métissage des activités

sportives et touristiques. »

Page 27: Le Tourisme sportif

27

Parce-qu’il est fondé à la fois sur l’évolution du sport classique vers les loisirs

sportifs et sur la massification et la diversification du tourisme, Carvalho, chercheur

portugais, évoque aussi ce point de « métissage » qui trouverait son origine dans le

parallélisme fondamentale de l’évolution du sport et tourisme au cours de la période de

révolution industrielle.32

Figure 2 : Point de superposition du tourisme et du sport

TOURISME

SPORTIF

A la notion de métissage, les chercheurs Weed and Bull (2004) préfèrent celle

« d’interaction » ce qui sous-entend une « synergie » entre sport et tourisme, en même

temps qu’elle rejette l’idée de « dépendance » entre les deux univers comme facteur

définissant.

“Sports tourism is a social, economic and cultural phenomenon…arising from the

unique interaction of activity, people and place.” 33

32

Ces quatre facteurs essentiels de la révolution industrielle sont la concentration des populations dans les

zones urbaines, l’augmentation du temps de loisir, l’augmentation du pouvoir d’achat et le développement

des moyens de transports. Carvalho, Pedro G. and Lourenço, Rui (2008) in Turismo de Prática Desportiva:

um Segmento do Mercado de Turismo Desportivo.

33Cité par M. Weed, 2010, in Sport & Tourism, a Reader, Routledge, p.16..Collectif, éd. Par M. Weed.

SPORT

TOURISME

TOURISME

SPORTIF

Source : adaptée de Carvalho (2008)

Page 28: Le Tourisme sportif

28

De ce point de vue, il requiert une définition qui ne découle pas simplement de celle

du sport et du tourisme, mais de l’observation d’un ensemble des phénomènes qui le

caractérisent et qui expriment cette synergie particulière.

Le tourisme sportif s’impose de fait en objet d’étude d’un intérêt croissant suscité

par l’impact économique qui lui est associé et l’attractivité qu’il génère en raison des

valeurs et des représentations qu’il véhicule : environnement, écologie, liberté, souci du

bien être… (Boucher et Bouhaouala, 2009).

Kurtzman et Zauhar (2003) assurent que, si le sport, l’un des phénomènes sociaux

majeurs du monde moderne joint au tourisme, continue son expansion en tant qu’industrie

économique, le « point de contact entre sport et tourisme va augmenter drastiquement ». 34

Cependant, l’état des recherches trahit la difficulté et la complexité du phénomène

qui se heurte notamment à une conception du sport qui n’est pas la même selon le pays (le

sport anglo-saxon/le sport européen), à un secteur qui n’est pas uniformément identifié

dans tous les pays du monde et dont la dynamique crée nombre de débats au niveau du

développement du territoire et de la gestion des ressources par exemple.

En réalité, selon l’expression de C. Pigeassou, « s’intéresser au tourisme sportif,

c’est s’intéresser à un secteur économique majeur et à un tiers secteur scientifique

interdisciplinaire au savoir balkanisé et atomisé ». 35

34

Cité par Carvalho (2008), p. 4. Kurtzman & Zauhar (2003). A Wave in Time – The Sport Tourism

Phenomena. Journal of Sport Tourism 8(1): 35-47.

35En effet, depuis une vingtaine d’années, la littérature anglo-saxonne multiplie le nombre d’ouvrages et de

revues spécialisés sur les loisirs et le tourisme sportif, notamment chez des éditeurs comme Routledge ou

Elsevier. Mais en Europe, plus rares sont les ouvrages liés à la consommation ou à la commercialisation du

tourisme sportif (pour la France : Chazaud, 2004 ; Sobry, 2004 ;Bouhaouala 2008, et les travaux précurseurs

de Charles Pigeassou.).

Page 29: Le Tourisme sportif

29

Question de terminologie

Si Charles Pigeassou propose un inventaire des différentes terminologies utilisées

par les chercheurs en langues anglaise, française et allemande, dans la phase initiale de

recherche, la plupart des travaux depuis la fin des années 90 ont adopté la formulation

sport tourism et tourisme sportif » pour désigner un ensemble de faits « caractéristiques de

relations qui s’établissent entre des phénomènes se rapportant au sport et des éléments se

rapportant au tourisme. » (Pigeassou, 2002)

Plus rarement, on retrouve dans sa version anglaise le terme « sport » au pluriel

(sports tourism), d’usage perçu comme erroné par la communauté scientifique.

[Cf annexe I : « Approches terminologiques du tourisme sportif »

3.3. Caractérisation du Tourisme sportif

Les premiers travaux peuvent être rassemblés en fonction de leur focalisation sur

des catégories d’observation :

Figure 3 : Catégories d’observations du tourisme sportif

Focus Travaux

Le fait de participer à de grands

événements sportifs (jeux olympiques,

Championnat du monde) en associant des

prestations touristiques à des services

sportifs même si le consommateur est

passif

Hall, 1992 ;

Chalip, Green et Vander,1998 ;

Delpy, 1996 ; Gibson, 1998

La participation à des pratiques sportives

ou à des loisirs sportifs sur un lieu de

vacances

De Knop, 1987, 1990 ; Gibson et Yiannackis,

1992, 1994 ;

Nogawa, Yamguchi et Hagi, 1996).

Visite de lieux culturels en rapport avec le

sport : musées, monuments, installations

sportives, attractions...

Redmont, 1990, 1991 ;

Gibson, Attle et Yiannakis, 1998

Source : basée sur C. Pigeassou (2002) & C. Boucher (2009)

Page 30: Le Tourisme sportif

30

Dans ces catégories d’observations, il existe un élément commun : l’association ou

la combinaison du terme « sport », ou du moins d’éléments du sport, avec des services

touristiques.

Ces premières réflexions sur le tourisme sportif ont mené à des propositions de

définition plus ou moins catégorielles pour le définir. Ces travaux montrent que le tourisme

sportif est en phase d’émancipation, qui, selon l’expression de Pigeassou ont eu le mérite

« d’ouvrir le chantier ». Ils ont en point commun le fait de fonder leur approche sur la

répétition d’observations de pratiques et d’observer ces faits en fonction des usages, des

produits ou de l’expérience. Ils témoignent de l’évolution des travaux qui œuvrent à

rapprocher sport et tourisme depuis une vingtaine d’années.

Figure 4 : Contributions scientifiques à la définition du tourisme sportif

Définition à partir de l’observation des usages

De Knop (1987) Une personne qui, en vacances, pratique

une activité sportive

Redmond

(1990, 1991)

3 types d’usages:

spectateur d’évènements sportifs

participation active dans l’activité sportive

visiteurs d’éléments de la culture sportive

(musée, monument,

installation, célébration de la mémoire du

sport).

De Knop

(1990)

3 types de participation sportive pendant

les vacances:

- une activité sportive ou ludo-sportive

(the pure sport holiday)

- participer à des activités sportives ou

ludosportives en utilisant des

possibilités offertes (installations,

services) sur le lieu de vacances.

- participer occasionnellement à des

activités sportives ou

ludosportives non-organisées sur le lieu de

vacances.

Hall (1992b)

2 types d’usage:

- déplacement pour regarder

- déplacement pour participer dans un

cadre sportif ou dans un cadre

ludosportif

Nogawa et

al. (1996)

3 types d’usage:

- voyager pour prendre part à un

évènement sportif

- voyage pour assister à un spectacle

sportif

- voyager pour participer à des activités

sportives auto-organisées

Page 31: Le Tourisme sportif

31

3.4. L’état des définitions actuelles

De nombreux éléments de questionnement entrent en ligne de compte : les

réflexions et les débats au cœur des problématiques du tourisme et du sport sont

naturellement transposés au champ du tourisme sportif. Les discussions s’opèrent sur la

nature du voyage par exemple (professionnel ou ludique), sur les motifs (le sport but du

voyage ou non), sur le sens même de la notion d’activité sportive : les nord-américains

ayant une approche terminologique différente du « sport » ou du sens de « récréation ».

Définition à partir de l’observation des productions

caractéristiques du tourisme sportif

Kurtzman &

Zauher

(1997)

5 catégories de produits principaux:

- le tourisme sportif ciblé sur l’utilisation

des attractions sportives (musées sportifs,

congrès, conférences sportives,

exhibitions et

démonstrations sportives, parcs sportifs

(aquatiques en particulier),

zones de rafting, golfs, pistes et

aménagements pour le ski, stades,

patinoires…

- les séjours de tourisme sportif dans des

centres, des stations ou des

camps de loisir ou d’entraînement sportif.

- les croisières à objectif sportif dont

l’objet est un sport, la

rencontre de sportifs, les visites de lieux

sportifs…

- les voyages de tourisme sportif pour

l’exercice de la pratique

d’une activité sportive: golf, tennis,

randonnée, safari, trekking…

- le tourisme sportif à l’occasion d’un

évènement régional, national

ou international (rencontre internationale,

Jeux Olympiques…).

Définition à partir du type d’expérience

Standeven

(1998)

Le tourisme sportif comme expérience

culturelle à deux dimensions:

l’activité physique

le lieu de réalisation

Source : Pigeassou (2002)

Page 32: Le Tourisme sportif

32

Tourism -

Relevant to sport

Holiday

Passive Sport

Casual Observe

Connoisseur

Events

Sport Museum/

Attractions

Active Sport

Holiday sport

activities

Organised

Independent

Sport activity

Holidays

Multiple sport activity holidays

Single sport activity holiday

Non-holiday/ business

Passive sport

Active sport

Enfin il semble que les européens mettent davantage l’accent sur la participation

active dans le tourisme quand les chercheurs américains sont plus enclins à considérer le

tourisme sportif sous l’angle du « spectacle » et du spectateur » avec une culture sportive

plus pragmatique, fondée sur l’intérêt économique du sport.

Il est difficile de regrouper toutes les tentatives de définitions les plus actuelles.

Nous tenterons d’en dresser ici un inventaire non exhaustif mais aussi pertinent que

possible.

Une première définition en provenance d’Outre-Atlantique valorise

« L’association des usages du sport à un déplacement» (Standeven & De Knop,

1999)

Les chercheurs ont établit une première distinction basée sur l’objectif du séjour,

(séjour de vacances ou non), avant d’établir une seconde catégorisation entre touristes

sportifs « actifs » et touristes sportifs « passifs».

Les touristes passifs sont regroupés en fonction de leur degré d’implication dans le sport

(casual, observers, connoisseurs). Les touristes sportifs actifs peuvent s’engager des

vacances sportives où le sport est la motivation essentielle du voyage ou dans des vacances

actives ou le sport surgit comme un élément « accidentel ».

Figure 5 : Relations entre tourisme et sport

Source : Adapté de Standeven and De Knop (1999)

Page 33: Le Tourisme sportif

33

Une autre approche populaire est celle des chercheur Weed and Bull (2004). La

catégorisation en seulement deux aspects de la participation (active ou passive) leur

semblant incomplète, ils distinguent cinq catégories 36 :

1. Entraînements sportifs

2. Evénements sportifs

3. Evénement sportif de luxe (en taille et en notoriété)

4. Tourisme de participation

5. Tourisme incluant un élément relatif au sport.

Reeve (2000) cité in Hinch and Higham 2004) 37 se base quant à lui sur le degré

d’intérêt du touriste et sa relation au sport : de la pratique « accidentelle, intermittente,

occasionnelle, régulière, assidue, et totale » (traduction personnelle). Il distingue ensuite

cinq comportements qui affinent la connaissance et la catégorisation du touriste sportif : la

prise de décision, la participation, le voyage en groupe ou non, l’influence du sport sur le

style de vie et les habitudes de dépenses.

Cette théorie offre une perspective intéressante centrée sur le consommateur du

tourisme sportif, même si elle est critiquable car fondée sur des hypothèses, plus que sur

des recherches étayés - notamment sur le point concernant les habitudes de dépenses, qui

seront estimées en fonction des CSP des voyageurs.

La définition « française » est celle donnée par C. Pigeassou. Elle porte

spécifiquement sur « l’identification des opérateurs de l’objet du tourisme sportif »

(Pigeassou 2002).

Il base son approche au carrefour de deux critères :

la destination où le séjour se déroule en dehors du lieu d’habitation et de la

vie quotidienne

les activités qui sont les raisons et l’origine du déplacement.

Elles ne correspondent pas uniquement à la participation et à la production motrice

mais également à une activité culturelle en lien avec l’objet sportif (manifestations,

évènements, visites…), elles incluent également l’action qu’opèrent les bénévoles dans le

domaine sportif.

36Weed, M.E. & Bull, C.J. (2004) Sports Tourism: Participants, Policy and Providers. Oxford: Elsevier.

37T. Hinch & J. Higham, 2004, Sport tourism development, Channel view publication.

Page 34: Le Tourisme sportif

34

Pigeassou explique que le tourisme sportif n’a d’existence réelle, soit de pertinence,

uniquement si l’expérience culturelle du sport impose un lien de subordination au projet

touristique. Dans le cas contraire, elle se confondrait avec une simple activité touristique.

L’un des écueils pour parvenir à circonscrire le domaine du tourisme sportif tient

au fait que pendant des années, ont été avancées une multitude de définitions du « sport »,

entraînant une complication et une expansion de ce domaine de recherche. Comment alors

définir le champ du tourisme sportif, quand celui du sport ne semble pas être achevé ?

C. Pigeassou estime que la naissance du tourisme sportif en tant que domaine

d’investigation du tourisme sportif exige la conception d’une matrice qui permettrait d’en

saisir le phénomène dans toutes ses dimensions. Les éléments de cette matrice seraient :

Une expérience du tourisme donnée par une destination

(un déplacement, une durée)

Un lien de subordination à des pratiques socialement identifiées

Une expérience culturelle du sport.

L’intégration de l’objet sportif y serait « à la base du projet touristique et non d’un

simple élément ou adjuvant ». Le fait d’introduire un volet « sport » ou d’activités

multiples dans un produit touristique, ne pourrait plus intégrer, dans cette configuration, le

champ du tourisme sportif.

Un autre concept, formulé par Deery, Jago & Fredline (2005) se place en position

paradoxale par rapport aux théories formulées auparavant, en choisissant de relier le

tourisme sportif à l’événement sportif. Leur théorie repose de ce fait sur l’événement

sportif en tant que motif et but du voyage et pose les critères suivants :38

Le tourisme sportif est relié à un événement.

Le focus du tourisme sportif est le sport de compétition.

Les participants du tourisme sportifs sont soit des particuliers, soit des

officiels ou encore des compétiteurs.

La participation à l’événement est intentionnelle.

Les résultats de ce tourisme sportif vont avoir un impact sur la communauté

d’accueil ou sur l’état/nation.

38

Deery, M., Jago, L. (2005). The Management of Sport tourism. Sport in Society. 8(2). 378 -289.

Page 35: Le Tourisme sportif

35

Des travaux effectués par Getz (2003) 39 abondent en ce sens en fixant l’événement

sportif comme la motivation principale du voyage, pour y participer ou y assister. Le

fondement en serait principalement pragmatique :

« Les événements sont la principale composante du tourisme sportif et peut être, la

plus significative en terme de nombre de touristes et d'impact économique ».

La définition Américaine de référence du tourisme sportif nous vient de Gibson

(1998) et valorise « le rapport aux formes de déplacement et de participation ».

Le tourisme sportif s’y définie comme:

« Leisure-based travel that takes individuals temporarily outside of their home

communities to participate in physical activities, to watch physical activities, or to

venerate attractions associated with physical activities. ». 40

Il y est divisé en 3 catégories : le tourisme sportif actif, le tourisme d’événement

sportif et le tourisme de nostalgie. Il s’agit d’un modèle efficace qui borne avec précision

les motifs de déplacement et de participation : agir, regarder, commémorer.

Dans la première catégorie, on retrouve par exemple, les participants à des séjours

s’articulant autour du ski, du golf, du tennis principalement, que l’on peut encore

subdiviser en deux sous-catégories comprenant les participants actifs (loisir) et

les joueurs ayant pour motif de déplacement une compétition.

La deuxième catégorie regroupe les voyageurs ayant pour objectif d’assister à une

compétition de grande envergure considérée comme une attraction touristique, Jeux

Olympiques, Mondial de football, comme pour les événements de moindres ampleurs tels

que les Open de tennis par exemple, ou les tournois professionnels de golf.

La troisième catégorie regroupe les visiteurs des musées des Halls of Fame, des

grands stades et de tous les lieux en rapport avec le culte et l’histoire sportive.

39

Getz, D. (2005). Event management and event tourism (2nd ed.). New York: Cognizant , cité in Getz 2007.

40In Gibson, H. (1998) ‘Sport tourism: A critical analysis of research, Sport ManagementReview Vol. 1: pp.

45–76. Cité par C. Sobry. Op. Cit. p. 8

Page 36: Le Tourisme sportif

36

Pour le chercheur portugais Carvalho, la superposition du tourisme et du sport

s’opère seulement à deux niveaux : le tourisme de spectacle sportif et le tourisme de

pratique sportive.

Il définit le tourisme de pratique sportive comme toutes les formes d’activités

sportives en lesquelles participe le voyageur. Le touriste de pratique sportive y est défini

comme celui qui pratique une activité sportive, quelque soit les motivations premières du

voyage. 41

Il attire l’attention sur le fait que la tentation est forte d’intégrer la motivation

« sport » du voyage comme critère déterminant alors que cette distinction ne constitue,

selon lui, qu’une part du segment du tourisme sportif

Pour Carvalho, le tourisme de spectacle définit les touristes assistant à un spectacle

sportif quel qu’il soit même s’il ne constitue pas la motivation première du voyage. En

appuyant ses observations de l’EURO 2004 au Portugal, il rejoint Pigeassou (2002) qui

définit ce moment du spectacle sportif ou « la proximité sensorielle et émotionnelle avec

une situation réelle est essentielle ». Donnons pour exemple le fait de se joindre à la foule

de supporters autour d’écrans TV géants pour assister à un match, par curiosité, pour le

plaisir et parce-que simplement « on est là ».

Enfin, Pigeassou au tourisme sportif actif et au tourisme de spectacle, ajoute le

tourisme « sportif de culture », caractérisé par une approche plus cognitive du tourisme

sportif. La relation s’opère ici autour d’un aspect historique du sport, pour « nourrir la

curiosité intellectuelle, célébrer l'esthétique, commémorer ou vénérer. »

Autre pratique de moindre importance relevées par Pigeassou : le tourisme activiste, ou

l’intervention bénévole initiant le voyage sportif (réunions, formations, accompagnement

de sportifs).

Au terme de ce parcours montrant différentes perspectives relatives à la

catégorisation du tourisme sportif, nous pouvons affirmer - compte-tenu de la difficulté

41

Pigeassou (2002) emploie de sont coté le terme de « tourisme d’action » pour définir cette catégorie. Ce

type d’approche repose sur l’observation des comportements des touristes sportifs (acteurs, spectateurs,

visiteurs).

Page 37: Le Tourisme sportif

37

posée par les différentes formes d’approches, le foisonnement de catégories et de sous-

catégories qu’il représente, que la définition autour du tourisme sportif ne peut être

que consensuelle.

3.5. Les typologies émergentes du tourisme sportif

Un courant outre atlantique propose une « typologie des pratiques selon les services

Proposés » (Kurtzman, 1996). Cette typologie Nord-Américaine, différencie les différentes

lignes de produits en se basant sur des mobiles strictement sportifs :

Le tourisme sportif ciblé sur l’utilisation des attractions sportives. Les

musées sportifs, les congrès, les conférences sportives, les exhibitions, les

démonstrations sportives, les parcs sportifs, les zones d’activités aquatiques

et de rafting, les golfs, les pistes de ski, les stades, les patinoires,...

Les séjours de tourisme sportif dans les centres, des stations ou des camps

de loisirs ou d’entraînement sportif. Les activités peuvent être aussi diverses

que la pêche, la chasse, le ski, le tennis ou les camps d’entraînement pour

des sports comme le football, le basket, le volley-ball.

Les croisières à objectif sportif dont l’objet est un sport. La rencontre de

sportifs, l’accès à un évènement sportif, les visites de lieux sportifs.

Les voyages de tourisme sportif pour l’exercice de la pratique d’une activité

sportive : golf, tennis, randonnée, trek, safari, marathon, cyclisme,

escalade, excursions, expéditions.

Le tourisme sportif à l’occasion d’un évènement régional, national ou

international : Tout ce qui concerne les déplacements orientés vers les

spectacles et les rencontres sportives entrent dans cette catégorie.

Page 38: Le Tourisme sportif

38

Une classification française selon la nature de l’offre

Cette classification s’appuie sur « le type des prestations fournies et la façon dont

ces services se présentent aux consommateurs » 42:

offres intégrées : prototype du « tout compris » proposé par les agences de

voyages (UCPA, Club Med…)

offres associées : propose à la clientèle une gamme de services sportifs plus

ou moins étoffée, dont l’usage est personnalisé.

offres de diversification de services sportifs : définit l’ensemble des

prestations sportives disponibles sur un espace déterminé. Souvent sous

forme d’actions de promotion (CRT, CDT, Office de tourisme).

Une autre typologie basée sur la localisation des activités et qui « regroupe les produits

par leur ligne générique » (A.F.I.T., 2000). Ces lignes de produits sont :

liées à la mer : plage, bain, voile de plaisance …

liées aux activités de pleine nature : activités d’eaux vives, randonnées,

escalade…

spécifiques à la montagne enneigée : ski alpin, ski de fond

résiduelle hétérogène : golf, sport aérien et parcs de loisirs.

Une typologie selon le comportement (Pigeassou 2002)

Spectateur: comportement lié à la participation à un spectacle (compétition,

exhibition, tournoi, show…). Ici l’approche visuelle en situation est

essentielle.

Acteur: comportement déterminé par une participation active (en particulier

motrice) qui fonde l’expérience mais celle-ci ne se limite pas l’activité

physique.

42

B. Massiera in Le Tourisme sportif en quête d’identité, 2003.

Page 39: Le Tourisme sportif

39

Visiteur: comportement caractérisé par une approche cognitive du tourisme

sportif. Ici l’esthétique, la commémoration, la vénération, l’enrichissement

culturel abondent pour enrichir les imaginaires, développer le sens de

l’histoire ou nourrir une curiosité intellectuelle ou une passion.

En fonction des espaces, du temps et du milieu, ces comportements donnent lieu à des

pratiques qui construisent les champs d’intervention du tourisme sportif. Ces pratiques ne

sont pas créées « ex nihili », elles sont le résultat « d’une production sociale en lien avec

les sociétés et qui varient avec le temps ». (Pigeassou, 2002), Cette production est basée

sur une interaction constante avec le tourisme, son histoire et ses opérateurs ainsi que sur

le sport, son développement, et ses acteurs.

Figure 6 : Exemples de produits ou de situations du tourisme sportif

Type de

comportement

Exemples d’activités et/ou de produits du tourisme sportif

ACTEUR

Longs Séjours

Séjour de plongée sous-marine en Egypte

Cyclotourisme itinérant en Bretagne

Circuit golfique au Portugal

Séjour de ski à Tignes

Traversée des Pyrénées en randonnée pédestre

Courts Séjours

Descente des gorges de l’Ardèche

Participation à un tournoi ou une rencontre sportive (sport d’équipe ou

individuel)

Week-end randonnée

SPECTATEUR

Courts Séjours

Séjour à Cardiff pour une rencontre du tournoi de rugby des six nations

Séjour à Paris pour assister aux phases finales du tournoi de tennis

Roland Garros,

Se déplacer et assister aux 24 heures du Mans

Longs Séjours

Se rendre au Japon pour suivre les rencontres de la coupe du monde de

Football

Se rendre à Athènes pour assister aux Jeux Olympiques

VISITEUR

Courts Séjours

Se déplacer à Paris pour visiter le Stade de France et/ou le musée du sport

Se déplacer à Lausanne pour visiter le musée olympique

Longs Séjours

Se déplacer pour un séminaire pour des dirigeants bénévoles

Croisière à thème sportif avec experts et champions

Source: Pigeassou (2002)

Page 40: Le Tourisme sportif

40

A partir de ces typologies émergentes, il devient évident de dresser trois grands types de

tourisme sportif qui constitue la base des marchés du tourisme sportif.

Le tourisme sportif d’action

Le tourisme sportif de spectacle

Le tourisme sportif de culture

Notons que Gibson (2002) aboutit à la même typologie en utilisant une

terminologie différente : Le tourisme sportif actif, le tourisme d’événements et le tourisme

de nostalgie (active sport tourism, event sport tourism, nostalgia sport tourism) 43

Avant d’aller plus loin dans l’exploration des marches du tourisme sportif (partie II)

nous tenteront de définir la notion de « destination touristique » et sa relation au tourisme

sportif.

4. Les destinations du tourisme sportif

L’objet de cette étude étant d’interroger les liens existants entre les destinations

touristiques et le tourisme sportif, il nous semble important, de comprendre ce que

recouvre la notion de « destination» et par conséquent de tenter de la circonscrire pour les

besoins de ce panorama.

4.1. Qu’est ce qu’une destination touristique ?

En voici une définition donnée par l’EDEN (European Destination of excellence)

émanation de la commission européenne. 44

« Tout territoire touristique accessible, incluant des infrastructures d’hébergement,

de transport, ainsi que des activités, animations et services, constitue une destination.

43

Cité par B.Ritchie and D. Adair, 2004, in Sport tourism, Interrelationships, Impacts and Issues, article An

introduction and Overview, Channel View Publication p.9.

44Le projet Eden a pour vocation de soutenir, promouvoir et assister des destinations européennes émergentes

autour d’un projet de développement durable.

Page 41: Le Tourisme sportif

41

Cette destination, qui peut être définie par des limites physiques, thématiques ou

administratives, adopte un ensemble d’images et de qualités distinctives qui lui donnent

une identité. »

Cette définition illustre bien la complexité du phénomène qui peut s’appréhender

sous de nombreux angles et points de vue : des ressources, des territoires mais aussi de

l’histoire ou des services proposés.

Les régions touristiques ou destinations touristiques sont considérées comme les

éléments clefs des activités nationales et internationales.

Une destination peut aussi bien s’entendre en tant que un « resort » de golf en

Turquie, une « station » balnéaire, une région, une grande capitale, une ville historique,

une nation, un continent … même si le plus souvent dans la terminologie anglo-saxonne, le

resort renvoi davantage à des complexes ou des domaines immobiliers privés.

Ses limites, définit par des frontières administratives, conditionnent la politique

locale, régionale et nationale en terme de développement, de marketing et de « branding ».

Cette situation peut déboucher sur des conflits d’intérêt pour la gestion du développement

et la coordination des actions de promotion de la destination.

Mais les destinations se définissent aussi par des critères liés au climat, à

l’homogénéité d’un espace, aux ressources naturelles, à leur culture, à leur patrimoine

ainsi qu’à leur identité.

4.2 Approche géographique des destinations

Faire un trekking au Népal ou dans l’Aveyron ? Explorer l’un des lieux

emblématiques du surf de Biarritz ou de Guincho ? Jouer au moins « une fois dans sa vie »

sur le golf de Saint-Andrew, courir les plus grands semi-marathons européens, vivre de

nouvelles aventures familiales au fin fond de la campagne ou s’activer en plein cœur d’un

centre urbain ? … Ces envies soulèvent de multiples questions : concernant les motivations

des voyageurs d’une part, mais aussi concernant l’identité et la capacité d’un territoire à

« générer de l’attractivité, » en d’autres termes, à générer des flux touristiques.

Page 42: Le Tourisme sportif

42

Pour Higham « Tourism destinations are places that attract and provide for the

needs of visitors. »45

. Ici, la destination touristique peut être décrite comme une aire

géographique qui est en mesure d'offrir un produit touristique, c'est-à-dire un ensemble de

services supports qui gravitent autour d'activités ou d’expériences inhabituelles pour le

touriste. Nous verrons que ce concept d’aire géographique est très important dans le

contexte du tourisme sportif.

Dans une perspective plus large, Hall & Page utilise une catégorisation

géographique autour des notions de « spaces, places et environnemntents » des destinations

du tourisme sportif. Ainsi « spaces » renvoie-t-il :

à des aires géographiques où le sport motivera dans certains cas le choix de

la destination (motivation primaire)

ne déclenchera pas à lui seul le voyage (motivation secondaire)

sera ignoré avant le départ mais contribuera sur place à la satisfaction du

voyageur (motivation tertiaire). 46

Les « Places » se rapportent à des lieux « infused with meaning » (Lew 2001, cité par

Hinch and Hingham 2004) ou le sport influence l‘identité de l’espace dans son aspect

culturel : pour exemple, le rugby en nouvelle Zélande, le surf en Australie, le golf en

Ecosse, le base-ball au USA, le Hockey sur glace au Canada…

Le dernier facteur, « environnements » renvoie au quotient « d’attractivité » d’un

lieu pour le touriste sportif. En effet, celui-ci est intimement lié aux ressources naturelles

de la destination (ses caractéristiques géographiques ou climatiques) ainsi qu’au niveau

d’infrastructures et de services disponibles qui devront apporter une réponse suffisante aux

besoins des touristes. De ce fait, nombre de sports sont étroitement liés physiquement à

l’environnement naturel (les sports d’hivers, les sports nautiques, le trekking…).

45

in Sport Tourism Destinations Issues, opportunities and analysis, coll. Edited by James Higham,

Introduction, p.8 46

Cité par Hinch and Hingham, Chapitre 5, article Sport and tourism research, a Geographic approach, p. 73

in Sport & tourism, a Reader, 2007.

Page 43: Le Tourisme sportif

43

Rapportée au domaine du tourisme sportif, Bale (2003), cité par Hinch and

Hingham 2004) souligne l’importance de ce lien entre géographie et sport tourisme en

introduisant le concept de « Sportscapes » (en jouant sur le terme « landscapes »).

Les « sportscapes » décrivent des environnements modifiés par la pratique sportive

(les terrains de golf, les pistes de ski en montagne par exemple). Le concept étudie l’impact

du sport sur le modelage d’un environnement naturel.

L’analyse spatiale du tourisme sportif permet ainsi apporter des éléments sur les

façons dont se « crée » une destination touristique.

4.3. Existe t’il une hiérarchie des destinations ?

L’étude des modèles spatiaux en sport et tourisme apporte aussi un éclairage sur les

modèles de déplacements des voyageurs. Les réflexions de plusieurs chercheurs ont abouti

à des concepts de « central places, distance decay and location hierachy » (Bale 1989; cité

par Hinch and Higham 2004).

Dans cette approche, une destination se bâtit aussi en fonction de sa localisation sur

la carte mondiale. Le pouvoir d’attraction d’une activité ou d’un événement sportif sera

plus important si la destination est déjà connue ou d’un accès facilité (central places) et qui

déterminera ensuite une hiérarchie dans les destinations (location hierarchy) en fonction de

leur prépondérance sur le marché mondial.

De nombreux facteurs peuvent influencer le « distance decay » 47

tels des

caractéristiques politiques, climatiques, culturelles qui peuvent faciliter ou au contraire

compliquer les déplacements voire y mettre une barrière. L’un des paradoxes de cette

théorie est que le voyageur, d’un autre coté, tend aussi à favoriser les voyages « exotiques

et lointains ».

Mais, ce rapport du tourisme sportif aux modèles spatiaux est encore plus complexe

dans la mesure où certains sports seront pratiqués plus facilement dans des espaces

47

Concept géographique qui décrit les effets de la distance sur les interactions culturelles ou spatiales. Par

exemple, la taille des immeubles ou le prix des terrains qui diminuent à mesure que l’on s’éloigne du centre

des villes (exemples tirés de l’article « distance decay » , www.wikipedia.org).

Page 44: Le Tourisme sportif

44

« centraux » quand d’autres supposent la recherche d’espaces « reculés», ce qui est

particulièrement flagrant pour le tourisme d’aventure.

Un autre point important à prendre en considération et le rapport

« coût/distance/temps ». L’équation est simple : plus loin un voyageur se déplace, plus

longtemps il sera disposé à rester sur les lieux du séjour. Enfin, le prix des activités sur

place influencera aussi les comportements du voyage et le choix de la destination.

(Pigeassou, 2002)

En conclusion, il apparaît que les caractéristiques physiques des destinations qui ont

joué un rôle historique dans la naissance du tourisme sportif, constituent autant de facteurs

d’attractivité dont se nourrit le tourisme, tandis que le sport en motive les espaces, tant du

point de vue des infrastructures (les grands stades, les équipements sportifs, les bases

sportives) que du paysage.

D’un point de vue strictement marketing, une destination touristique est un lieu à

forte concentration touristique dont l’attractivité, basée sur une importante concentration

de services et d’infrastructures, sera capable de répondre aux besoins et aux nouvelles

tendances de consommation des touristes.

Dans cette logique purement « marketing » des destinations, le tourisme sportif

tend à s’imposer comme un élément fondamental de développement et de différenciation

Page 45: Le Tourisme sportif

45

CHAPITRE II

LES MARCHÉS DU TOURISME SPORTIF

Pont du 25 Avril, Semi marathon de Lisbonne, Portugal

Page 46: Le Tourisme sportif

46

1.Le tourisme sportif d’action

1.1.Caractéristiques

Parmi toutes les formes de tourisme sportif, le tourisme sportif d’action (ou « active

sport tourism ) s’impose comme la forme émergente au sein des recherches scientifiques.

Ce terme nous l’avons vu, définit les productions touristiques générées ou associées à des

comportements « actifs » de l’expérience du tourisme sportif.

Ce marché rassemble des voyageurs qui s’engagent physiquement dans une activité

sportive compétitive ou non (Hinch et Higham 2004).

Les anglais Weed et Bull (2004) remarquent qu’au sein du tourisme sportif

d’action, existent des tendances dominantes :

Un intérêt croissant pour un style de vie sain

Une demande de plus en plus importante pour des vacances actives ou à

thème sportif

Une demande croissante pour les courts séjours et les breaks d’évasion hors

saison.

Le temps libre y est perçu, non plus comme un temps de relaxation mais comme un temps

dont il faut « profiter ».

Mintel (cité in Weed and Bull, 2004) 48

remarque que l’une des caractéristiques

principale du tourisme sportif d’action est qu’il constitue rarement l’objet des vacances

48

Weed, M.E. & Bull, C.J. (2004). Op. cit. p 27.

Page 47: Le Tourisme sportif

47

principales mais qu’il se concrétise à l’occasion d’un second séjour, plus court en dehors

des périodes de vacances conventionnelles.

Avant d’aller plus loin, définissons avec Charles Pigeassou ce qui n’est pas le

tourisme sportif d’action :

Figure 7 : Pratiques proches mais distinctes du tourisme sportif

Le principe « actif » du tourisme sportif s’avère suffisamment discriminant pour

tenir hors des frontières du tourisme sportif toutes les pratiques de santé et de bien-être

telles que la thalassothérapie et le thermo-ludisme. De même les parcs à thème récréatifs

ou les croisières fluviales ne semblent pas à priori des pratiques « actives ».

En réalité pour C. Pigeassou existent 2 facteurs déterminants :

1/ La détermination des dimensions spatiales de l’activité

2/ Le degré de spécialisation de l’activité

Pour le premier, il s’agit de caractériser l’univers spatial du tourisme sportif : son milieu, sa

topographie, son contexte environnemental et spatial.

Source : Pigeassou (2002)

Loisir

sportif

Tourisme

Sportif actif

Croisiere fluviale

Séjours parcs

récréatifs

Thermo ludisme

Thalassothérapie

Page 48: Le Tourisme sportif

48

Figure 8 : Les dimensions spatiales de l’univers du tourisme sportif

Chacune de ses dimensions va exercer une attractivité et orienter les

comportements vers des expériences sportives variées.

Le degré de spécialisation rend compte de la diversité des produits du tourisme

sportifs actifs en fonction d’indicateurs génériques (complexité de la prestation, diversité

des opérateurs) et d’autres, plus spécifiques de l’activité sportive (logistiques.) Ainsi le fait

de partir une semaine en trekking sur l’Annapurna ou une semaine dans les Pyrénées pour

un séjour ski, ne relève pas de la même complexité de montage pour le voyageur, comme

l’illustre le tableau suivant.

Figure 9 : Type de produit en fonction du mode de production et du degré de complexité

Eléments du

milieu

Air, terre, eau

Topographie:

Montagne

Campagne

Mer

ville

Position spatiale :

Fixe, sédentaire,

mobile, nomade

Tourisme

sportif

d’action

Source : Pigeassou ( 2002)

Eléments du

milieu

Air, terre, eau

Degré de complexité du produit

Fort

Degré de spécialisation

Faible

Produit

Les Cévennes à cheval

Le Tour du Mont Blanc en

randonnée

Stage sportif pour jeune

Circuit de parcours de golf au

Portugal

Randonnée dans l’Atlas

Croisière côtière à l’Ile Maurice

Descente de l’Ardèche

Séjour de ski

Tour de Corse à pied GR

Randonnée dans la Cordière des

Andes

Descente de la rivière Cartier au

Canada

AutoProduit

Produit

Source: Adapté de Pigeassou (2002)

Page 49: Le Tourisme sportif

49

Les différents produits en fonction de la nature de l’activité

Le champ du tourisme sportif actif ainsi présenté constitue un très large éventail

d’activités : du rafting en passant par le golf, les sports nautiques, les sports de

montagnes… La rupture fondamentale avec le sport, se trouve dans la confrontation du

sujet avec lui-même dans un nouvel environnement technologique et technique là où dans

le sport, la confrontation se fait d’abord « avec les autres ».49

Le tourisme sportif d’action définit donc toutes les productions touristiques générées ou

associées à des comportements actifs de l’expérience de tourisme sportif.

Figure 10 : Le Spectre des activités du tourisme sportif d’action.

Source: Pigeassou (2002)

49

Pigeassou (2002). Même si une part du tourisme sportif s’inscrit aussi dans une problématique de

compétition notamment dans les courts séjours.

Page 50: Le Tourisme sportif

50

Parmi les activités favorites du tourisme sportif actif, citons le ski et le golf, mais

aussi le cyclotourisme et les sports « de natures et d’aventures ».

La demande du marché, toujours selon Pigeassou, se modèle en fonction des critères

suivants :

De l’activité sportive de référence (le choix de la destination sera fonction

de l’activité)

Du caractère itinérant (ou non)

De l’objectif principal du voyage : en d’autres termes de la motivation. Le

motif du voyage peut être fonction d’un besoin de découverte, de plaisir,

d’envie d’espace et d’aventure, d’approfondissement technique ou

d’affrontements compétitifs.

Au sein du tourisme sportif surgissent des secteurs très porteurs, pour lesquels la demande

est très importante :

Le tourisme sportif d’hiver et le tourisme golfique

Le tourisme de nature et d’aventure

Et dans une moindre mesure : le tourisme de compétitions sportives/loisirs,

et les autres formes de tourisme (sportif urbain par ex.)

La segmentation du marché : court et long séjours

Une segmentation du marché s’opère dans les voyages actifs en fonction de la

durée des séjours :

Les courts séjours

En se basant sur une enquête sur les pratiques sportives des français en 2000

(Mignon Truchot 2001), Pigeassou met en exergue deux flux distincts de courts séjours.

Le premier provient de la pratique de compétition (en club ou hors club) et celui de

la pratique de loisir : Les courts séjours de compétition incluent par exemple les

compétions régionales, nationales et internationales et des manifestations donnant lieu a

Page 51: Le Tourisme sportif

51

des compétitions (ex : les sports nautiques, les rassemblements VTT..) où se retrouve aussi

une masse de sportifs susceptible de générer une masse de tourisme importante.

Au sein des courts séjours, les « raids d’aventures » constituant une catégorie à

part est en expansion constante. En effet, cette « sous-niche » du tourisme sportif séduit de

plus en plus de personnes « actives » en quête d’émotions et d’exploits personnels. Plus de

700 raids d’aventures sont répertoriés dans le monde (Abitbal 2002). 50

En combinant diverses activités sportives ils sont accessibles à toutes personnes

sportives avec un minimum de technique.

Notons que dans cette catégorie de courts séjours de loisir, les activités s’organisent

principalement autour des saisons plus propices printemps/été/hiver.

En France, elle représente un univers largement auto-produit, appuyée par les

mouvements associatifs et les fédérations d’activités de pleine nature (spéléologie,

escalade, canoë kayak..). Les courts séjours sont rarement consommés hors des frontières

nationales et internationales et correspondent davantage à des déplacements inter-

régionaux.

Les longs séjours

La distinction loisirs/compétition est toujours pertinente mais le déroulement du

séjour sera conditionné par le niveau et la représentativité de la compétition. Ainsi un

séjour de plus de 10 jours sera souvent le fait d’un sport collectif élite et relève du sport

professionnel en général. Les longs séjours de tourisme d’action ne sont pas facilement

identifiés à l’exception des séjours de sports d’hiver et des séjours golfiques.

Le consommateur de tourisme sportif actif

Il existe peu de travaux généraux sur les consommateurs du tourisme sportif actif.

Notons qu’à la fin des années 90, le chercheur Gibson (1998) 51 en se basant sur une étude

50

Dont plus de 200 en France (Pigeassou, 2002).

51Cité par Debey Grimes in "An Analysis of how Self-Efficacy Relates to the Driver’s of the Active Sport

Tourist" (2011).

Page 52: Le Tourisme sportif

52

de R. Schreiber (1976) en donne la description suivante : “more affluent, better educated,

and more active than the traveler in general ». Les participants sont à l’affût de nouvelles

opportunités en termes d’activités ou cherchent à améliorer leurs compétences dans un

sport. Ils semblent, en outre, portés par un idéal personnel qui servira de déclencheur à

l’action : “motivated by a sense of accomplishment” (Gibson 1998, pp. 161).

Un portrait type du touriste actif se dessine ainsi: “The active sport tourist is more

likely to be male, affluent, college educated, willing to travel long distances to participate

in their favorite sports, likely to engage in active sport tourism well into retirement, and

tend to engage in repeat sport activity”

Nous étudierons plus en détails les caractéristiques de ces touristes sportifs au cours

de ce chapitre, en fonction des différentes typologies identifiées et des modalités de

pratiques.

1.2.Le tourisme golfique et le tourisme de sports d’hiver

1.2.1. Le marché du tourisme golfique

Au sein du tourisme de nature, le golf représente un segment de marché à part,

parmi les plus importants du tourisme sportif (avec le ski) et le plus souvent commercialisé

en tant que « produit touristique ». Sport international, il a connu de nombreuses évolutions

ces dernières années : longtemps activité élitiste réservée à la bourgeoisie, considéré

comme un sport « de riches », il est aujourd’hui en voie de démocratisation sur toute la

planète. Des premières balles sur le sol écossais (la première référence date de 1457) à

Marie, Reine d’écosse, première golfeuse officielle, le jeu s’est très vite imposé dans tous

le Royaume-Unis. C’est du plus célèbre terrain de golf, le Saint Andrews (1552) que la

« Royal and Ancient golf association » formula les règles officielles du jeu en 1897.

Page 53: Le Tourisme sportif

53

Un peu d’histoire

Avec l’expansion de l’empire britannique, le sport s’est implanté dans nombre de

colonies, en Inde, en Asie ainsi qu’en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du sud et

au Canada. Présent dans une grande partie du monde en 1885, c’est un expatrié écossais

(Reid) qui fonda le premier (modeste) parcours de trois trous à New-York en 1888. Le

succès est immédiat et en 1900, c’est plus de 892 parcours, plus qu’au Royaume-Uni, qui

ont poussé sur le sol américain !

En 1920, il existe déjà 5600 golfs aux USA alors qu’une seconde vague de

développement due à l'investissement du gouvernement dans le sport et la médiatisation du

Tour professionnel (PGA) ne fait que commencer. Dans les années 1990, les terrains

ouvrent au rythme d’un par jour, portés par les investissements immobiliers et selon les

chiffres de Ibis world, ils étaient environ 15,888 en 2008. 52

Dans les autres pays du monde, certain pays ont vécu le même type de

développement à moindre échelle : le japon par exemple avec plus de 1700 golfs

répertoriés en 1992 (30 au sortir de la Seconde Guerre Mondiale).

En France, Si le nombre de parcours a crû de manière forte dans les années 80

(passage de moins de 150 golfs à près de 500 en dix ans), la création de nouvelles

infrastructures semble aujourd’hui stabilisée. En 2006, la France compte 668 équipements

golfiques avec de nouveaux projets qui se profilent autour de golf compacts « urbains » et

dont la construction est encouragée par la Fédération Française de Golf. 53

Naissance des destinations golf

Avec le développement du tourisme, un nombre croissant de passionnés de la petite

balle se sont mis à voyager avec pour principale motivation le désir de jouer au golf. Les

destinations ont très vite compris l’intérêt de ce marché naissant et la nécessité de proposer

des produits golfiques afin d’attirer les devises étrangères. En favorisant la construction

d’infrastructures et de resorts de golf de qualité, des pays tels que la Malaisie, les

52

S. Hudson, 2009 in Golf Tourism? Goodfellow Publishers Limited, Woodeaton, Oxford.

53Le poids économique du golf en France, 2007, FFG, Rapport

Page 54: Le Tourisme sportif

54

Philippines, la Thaïlande, l’Indonésie, ont réussi à faire du golf, l'un des segments les plus

porteurs de leur stratégie touristique.

Le fait de promouvoir une activité sportive qui peut se jouer en toute saison et

permettant d’étaler la saison touristique sur une période plus large fut aussi l’une des

raisons qui a favorisé l’implantation de multiples resorts dans le monde. Prenons pour

exemple le cas de l’Espagne ou, hors saison, la Costa del Sol est rebaptisée la « Costa del

Golf » avec plus de 30 resorts alignés sur une bande côtière de cinquante kilomètres de

long!

Taille du marché

Selon les chiffres de l’International Association of Golfing Tour Operators, le

marché du tourisme golfique représente autour des 20 billions de dollars ce qui explique

pourquoi certain pays tels que le Kazakhstan le Nicaragua, l’Afghanistan investissent

aujourd’hui dans la construction de domaines. Le touriste golfeur étant connu comme l’un

des plus dépensiers sur les lieux de sa villégiature et de catégorie professionnelle souvent

au-dessus de la moyenne.

Figure 11 : Golfeurs dans le Monde.

Source : Mintel (2006) cité par Hudson (2009)

3%

12%

24%

58%

1% 2%

Océanie

Europe

Asie

Amérique du Nord

Afrique du Sud

Amerique du Sud

Page 55: Le Tourisme sportif

55

On compte autour de 59 millions de pratiquants dans le monde, dont un

pourcentage estimé entre 5% et 10% voyage régulièrement chaque année à l'extérieur des

frontières de leur pays d’origine pour jouer au golf, ce qui représente entre 2.9 and 5.9

millions de golfeurs en tant que marché potentiel. (Hudson 2009).

Même si une stagnation est constatée dans les pays anglos-saxons, notamment le

Royaume-Unis, ou pour nombre d’observateurs, le marché semble avoir atteint sa

maturité, un nombre croissant de nouveaux pratiquants continue d’arriver sur le marché

mondial. Les plus optimistes se basent sur le chiffre global de pratiquants soit 1% de

pratiquants dans la population mondiale, ce qui laisse espérer une marge de progression

potentielle conséquente !

Les pratiquants américains sont estimés à 30 millions, 8 a 9 millions d’européens

jouent au golf et environ 17 millions dans le reste des pays du monde : Japon, Australie,

Afrique du sud. Les marchés principaux sont les USA, le Royaume-Uni, le Japon, le

Canada et l’Australie. Un nombre croissant de touristes golfeurs sont originaires de

Malaisie, de Taiwan et de Chine.

En France, selon les chiffres avancés par la FFG (Fédération Française de Golf,

2007), les pratiquants étaient estimés à 600 000 dont 3800000 licenciés. Leur nombre

augmente régulièrement de 4,5% environ par an. La France accueillant la Ryder Cup en

2018, il est certain que cet événement va avoir un effet d’entraînement significatif, et

contribuer à y développer ce marché balbutiant, mais en progression régulière.

Les destinations du tourisme golfique :

Il y aurait dans le monde plus de 32 000 terrains de golf implantés dans 140 pays et

plus de six mille en Europe. Les destinations reines du tourisme golfique sont l’Amérique

du nord, l’Espagne, et le Portugal.

Aux Usa, plus de 11 millions de pratiquants voyagent dans leur pays (42% de

golfeurs) pour pratiquer leur sport favori.

Les américains aiment voyager et ils figurant dans 62,5% des voyages de golf

réalisés dans le monde (Mintel 2010). Selon Golf Profit Builders, ils le font plus que ceux

qui pratiquent d’autres sports tels que le ski, le tennis ou la voile. En 2009, ils ont effectué

39,5 millions de voyages et dépensé 18 millions USD, soit 72% de l’argent déboursé par

l’ensemble des marchés (cf figure 12)

Page 56: Le Tourisme sportif

56

Au Canada, 14 % des adultes (4,3 millions) jouent au golf en vacances et plus de

31 % admet qu’il s’agit de leur objectif principal de voyage (Hudson 2009).

Figure 12 : Les voyages de golf, volume et valeur du marché international 2009

Source: Golf Profit Builder

Les canadiens se rendent en Floride ou sur les golfs californiens et d’Arizona pour

se livrer à leur sport favori.

En Europe, les français restent sur le territoire ou préfèrent des destinations

francophones telles le Maroc et la Tunisie. Les allemands choisissent plus volontiers

l’Espagne ou restent en Allemagne. Les suédois apprécient le soleil espagnol et portugais

et font de courts séjours au Danemark. Les britanniques voyagent en Espagne, au Portugal

et aux USA…

Qui sont ces golfeurs qui voyagent? Une récente étude de Mintel (2010) décrit six profils caractéristiques des golfeurs touristes. Peu

importe leur pays de provenance, les golfeurs jouent souvent accompagnés d’autres amateurs de golf.

Voici un bref tour d’horizon de ces groupes types. 54

Les enthousiastes

Le groupe de golfeurs enthousiastes est composé principalement d’hommes âgés de 25 à 45 ans, qui

jouent avec des handicaps moyens de 12 à 18. La majorité d’entre eux sont pères de jeunes enfants; ils

préfèrent se retrouver entre amis pour échapper à leurs responsabilités familiales et professionnelles, le

temps d’un voyage. Ils ne voyagent pas régulièrement pour pratiquer le golf, mais lorsqu’ils le font, ils

54

Mintel International Group. Golf Tourism – International, Travel & Tourism Analyst, no 15, septembre

2010

Page 57: Le Tourisme sportif

57

aiment être entourés de trois à dix personnes. Ils sont à l'affût des bonnes occasions : promotions, offres

spéciales et ont tendance à opter pour des destinations accessibles. Ils accordent peu d’importance à leur

hébergement; un hôtel de deux ou trois étoiles, à proximité d’un terrain de golf, de restaurants et de

bistros relativement calmes, comblera leurs besoins.

Les fortunés

Les fortunés ont de 30 à 50 ans et voyagent majoritairement entre hommes ou parfois en couple.

Leurs groupes se composent de près de huit personnes, de bons joueurs, assez compétitifs, ayant des

handicaps moyens allant de 9 à 18. L’argent n’est pas un problème pour ces individus, qui s’adonnent au

golf entre amis ou entre membres d’un même club. Lorsque viennent les vacances, les fortunés se

laissent souvent tenter par des destinations éloignées (avec vol long-courrier) et sont prêts à débourser

de plus importantes sommes d’argent pour s’assurer d’obtenir de la qualité. Ils privilégient les centres

de villégiature luxueux affiliés à des parcours assujettis à des défis ainsi qu’un endroit qui offre des

activités et des services additionnels sortant de l’ordinaire.

Les excursionnistes

Constituant un groupe équilibré d’hommes et de femmes âgés de 45 à 70 ans, les excursionnistes

aiment se retrouver entre amis intimes. Majoritairement retraités, ils n’en sont pas à leurs premiers

voyages et en font parfois plusieurs avec les mêmes personnes. Certains sont d’excellents joueurs,

d’autres sont encore novices dans ce sport. Or ce qui compte le plus pour les excursionnistes, c’est de

passer du bon temps, de jouer de façon amicale. Ce groupe aspire à trouver des forfaits avantageux

comprenant des excursions et des activités qui leur permettront de découvrir la destination.

Les dédiés

Le groupe des dédiés se compose principalement de quatre à dix hommes passionnés par le golf qui

cherchent avant tout à s’améliorer et à se perfectionner. Très compétitifs, ils ont un handicap sous le cap

du huit, ils prennent plaisir à tester leurs aptitudes et à se comparer les uns aux les autres. Ils se

détendent en parlant de golf et n’accordent aucune importance à toute autre chose. Ils prendront leur

temps pour bien choisir leur destination et planifier leurs vacances. Ce groupe est à l’affût des

championnats et connaît les parcours réputés; le choix des terrains de golf est crucial. Pour ne pas être

coincés dans la foule et pouvoir jouer pleinement, ils préfèrent voyager hors saison. Les dédiés seront

heureux de séjourner dans un hôtel trois étoiles, d’où ils rayonneront vers leurs «terrains de jeu».

Les fêtards

Majoritairement des hommes, les fêtards ont de 40 à 70 ans et aiment se retrouver en groupe d’une

douzaine de personnes ou plus. Leurs voyages de golf sont fréquents; ils sont principalement motivés

par l’envie de socialiser et de se lancer des défis une fois rendus sur le parcours. Plusieurs ont un

handicap moyen de près de 18 alors que d’autres ne jouent pas vraiment, mais aiment faire partie du

voyage pour s’amuser avec les autres. Lorsque ces golfeurs découvrent un endroit leur offrant un bon

rapport qualité-prix, ils ont tendance à y revenir plusieurs fois. Ils choisissent généralement des hôtels

de catégorie trois étoiles. Outre le golf, ils profitent de leur voyage pour sortir dans les bars, les

restaurants, les discothèques ou pour pratiquer d’autres activités sportives.

Les occasionnels

Les occasionnels font souvent partie d’une même famille. Ces adultes âgés de 25 à 50 ans

profiteront de leurs vacances pour pratiquer le golf selon leur envie du moment. Hommes et femmes,

joueurs débutants ou éprouvés, ils forment un groupe hétérogène, qui n’oriente pas ses temps libres en

fonction d’une seule activité. Les occasionnels sont ouverts à prendre leurs vacances un peu partout; si

un terrain de golf se trouve à proximité de leur hôtel, ils se feront un plaisir d’y aller, pourvu que tout le

groupe soit d’accord.

Page 58: Le Tourisme sportif

58

Les golfeurs sont généralement aisés, éduqués, actifs et ont la chance de s’adonner

à des activités parfois réservées à l’élite, telle que voyager. Bien comprendre leur

dynamique de groupe peut s’avérer avantageux, car les voyages de golf gagnent en

popularité.

Page 59: Le Tourisme sportif

59

1.2.2. Le Tourisme de sports d’hiver

Malgré le ralentissement économique, l’activité en 2011 représente un total de 110

millions de pratiquants réguliers et plus de 400 millions de journées-skieur sur la planète.55

Aux quatre coins du monde, des vacanciers s’engagent dans des vacances aux

sports d’hiver. L’Europe s’octroie la plus grande part de ce marché avec plus de 210

millions de journées-skieur vendues par année.

L’Amérique du nord représente le second plus grand marché avec plus de 80

millions de journées-skieur comptabilisées par année. Au niveau des nations, la France et

les Etats-Unis arrivent en tête, avec plus de soixante millions de journées-skieur,

l’Autriche se positionne en seconde avec environ 50 millions de journées-skieur en

2004/2005, suivie de loin par les pays nordiques (suède, Norvège, Finlande pour environ

17,5 millions). Les variations entres ces marchés sont larges et difficiles à rendre compte

dans les détails.56

Figure 13 : Répartition des skieurs dans le monde

Source: adaptée du rapport Vanat Consulting, (2011)

55

Cabinet L. Vanat Consulting, 2011, International report on mountain tourism .

56Agence Skistar, The Alpine world Market.

15%

46%

23%

5% 11%

Asie et Pacifique Alps America Europe de l'Est et Asie Centrale Europe de l'Ouest

Page 60: Le Tourisme sportif

60

Certains marchés se développent d’autres connaissent des freins (le cas du japon en

crise et victime d’une démographie vieillissante). Globalement, les marchés en expansion

sont ceux de l’Europe de l’est avec, par exemple, la Bulgarie et la Pologne, dont les

montagnes séduisent aussi un nombre de plus en plus important de skieurs en recherche de

nouveaux « terrains de glisse » même si ces destinations restent encore confidentielles 57.

A terme, l’Inde et le Pakistan pourraient également augmenter le poids de l’Asie sur le plan

international.

La Chine et la Russie constituent les deux principaux réservoirs de croissance à

l'échelle planétaire. Etonnant, quand on sait que la Chine “ n'a aucune culture du ski. ».58

Les premières stations sont apparues dans la région d'Harbin (nord-est du pays) dans les

années 1980 et étaient essentiellement dédiées à l'entraînement des athlètes. Aujourd'hui, le

pays compte près de 350 stations (un peu plus qu'en France), mais celles-ci sont souvent

très mal équipées. Seule une vingtaine s’approche des standards occidentaux.

Le marché Russe augmente aussi régulièrement du fait d’un intérêt croissant pour

les sports d’hiver et la pratique du ski, en parallèle d’efforts d’investissements importants

dans le Caucase du nord. La tenue future et la promotion des Jeux Olympiques d’hiver de

2014 n’est certainement pas étrangère à cette tendance.

Les destinations sont principalement fréquentées par les vacanciers locaux : aux

USA et au Canada, les touristes étrangers comptent pour moins de 5% des visites. Dans les

pays tels que le japon, l’Afrique du sud, le Chili et l’Argentine, la proportion devient

anecdotique.

Incontestablement la proportion la plus élevée de touristes étrangers est encore celle

des Alpes française qui représente plus de 30% de la fréquentation globale. Selon les

chiffres de Veille info tourisme Canada, chaque hiver un quart des 7 millions de skieurs des

domaines français sont étrangers et cette part peut atteindre plus de 70 pour cent dans les

stations les plus internationales (Val Thorens par exemple.)

57

L’hiver 2012, J’ai fait l’expérience des Tatras Slovaques pour des raisons de coût (ce qui a permis de

doubler la durée de notre séjour), de dépaysement et d'accessibilité low cost pour un budget intenable dans

les Alpes. Beaucoup de skieurs Russes et Allemands, un nombre grandissant d’anglais, mais pas (encore) de

français.

58Article in Le Monde, 7 millions de skieurs chinois en 2020, Mars 2012.

Page 61: Le Tourisme sportif

61

Evolution des marchés de l’or blanc en Europe

«Montagnes françaises, atteignez les sommets !», c’est le slogan affiché l’hiver

2012 dans les rues de Londres et d’Amsterdam et traduit en plus de 18 langues pour les

brochures touristiques du marché mondial. Il est vrai que la concurrence est rude pour

attirer les milliers de touristes internationaux et on peut rappeler que c’est au nom de cette

concurrence que la création des stations françaises dites plus tard « intégrées » a été

favorisée par l’état à partir de 1959.

Depuis les années 60, les sports d’hiver occupent une place de tout premier ordre

dans le tourisme sportif français et européen, non seulement du fait de leur poids

économique dans les régions de montagne, mais aussi par leur forte dimension symbolique

dans la « civilisation des loisirs ».

Entre les années 1975/1985 le taux des départs aux sports d’hiver triplait en France

pratiquement pour atteindre 10% au cœur du marché euphorique de la ruée sur l’or blanc.

Force est de constater que si les départs en hiver progressent toujours, partir en hiver ne

signifie pas pour autant partir à la neige. En effet, les sports d’hiver, c’est-à dire les séjours

où l’on pratique une des quatre activités de neige (ski alpin, ski de fond, snowboard ou surf

des neiges, et autres sports de neige, comme les raquettes à neige, le patinage et le

bobsleigh) ne représentent que 21 % de l’ensemble des séjours d’hiver. Ainsi, seulement

8,6 % de la population française pratique les sports d’hiver et 8 % le ski alpin.59

Partout en Europe occidentale, la pratique du ski n’est plus aujourd’hui l’indicateur

d’ascension sociale comme dans les années 1960-1970. Les « sports d’hiver » font de plus

en plus figure de niche touristique réservée à une clientèle française « francilienne »,

éduquée, de niveau cadre et supérieur, plutôt jeune (50% ont moins de 30 ans) issue de

milieux favorisés, à une clientèle internationale souvent aisée sinon fortunée ou encore, à

des skieurs de proximité.

En outre, le choix d’une croissance en valeur (montée en gamme, augmentation du

prix des forfaits…), privilégiée par les opérateurs touristiques sur une croissance en

59

Rapport « Les Sports d’hiver, pratiques et pratiquants », Ministère de la Jeunesse des sports et de la vie

associative, 2007.

Page 62: Le Tourisme sportif

62

volume de fréquentation, contribue à accentuer le caractère élitiste des sports d’hiver. Il

semble que les différents opérateurs (privés et publics) ont renoncé aux objectifs de

démocratisation de la montagne poursuivis dans les années 70 et qui se caractérisait par

différentes formes de tourisme social (classes de neige, colonies..).

Dans le monde

Le même phénomène s’observe dans le monde avec des pratiques de sports d’hiver

étroitement corrélées au revenu. La moyenne d’un ski-pass de six jours est estimée à 127

livres sterlings, ce qui détermine pour une bonne part la popularité d’une destination

compte-tenu du poste important du budget qu’il représente. Si les prix varient énormément

de resorts en destinations, les plus élevés se trouvent en Suisse et les moins chers dans les

pays d’Europe de l’Est.

Selon le rapport Mintel (2006), le marché mondial des vacances aux sports d'hiver

est dominé par les moins de 45 ans et fortement représenté par les moins de 25 ans, du fait

du snowboarding et de l’arrivée de ski plus courts et plus fun qui séduisent les jeunes en

recherche de sensations.

Pourtant si le marché continue d’augmenter au rythme ralenti de 4 a 5% par an,

l’univers du tourisme hivernal est parcouru par de nombreuses incertitudes telles que le

vieillissement de la population européenne et les menaces globales de réchauffement

climatique qui, dans les cinquante prochaines années, pourrait dangereusement impacter

les domaines situés à moins de 1000m d’altitude et qui constituent une grande part des

domaines skiables mondiaux.

Pour avoir pris, tardivement, la mesure de ces profondes transformations

climatiques, le monde du tourisme se tourne aujourd’hui vers les technologies pour contrer

les effets de la hausse des températures : cannons à neige, snowdomes (pour la pratique

hors-saison) mais aussi, repense les sports d’hivers à travers la diversification des activités

et « expériences » sportives, pour transformer des destinations « resorts ou stations »en

destination de montagne, avec une offre étendue et plus adaptée aux besoins de toute la

famille.

Les questions environnementales tendent aussi à modeler ce marché avec des

touristes de plus en plus sensibles à ces questions, et des acteurs de l’industrie conscients

Page 63: Le Tourisme sportif

63

des problématiques de développement durable. La station des stars américaine, Aspen dans

le Colorado, a ainsi été la première à offrir une remonté mécanique à énergie éolienne.

De plus en plus de stations entreprennent ainsi des démarches de certification

environnementale (ISO 14001 et Qualité Sécurité Environnement) des remontées

mécaniques et, plus récemment, réalisent des bilans d’émissions de gaz à effet de serre,

même si elles ne s’engagent pas encore dans des mesures compensatoires, comme c’est le

cas notamment à Aspen ou à Arosa (Suisse). 60

Mais aux cotés de ces géants du secteur du tourisme « actif », partie émergée de

l’iceberg, une grande partie du marché du tourisme sportif « de plein air » est constituée

par le tourisme de « nature » et d’aventure, que l’on retrouve souvent sous l’anglicisme

générique des sports et loisirs « Outdoor »

1.3. Le tourisme de nature et d’aventure

Le tourisme de nature

Il peut se retrouver sous l’appellation de tourisme « vert » ou doux. Il regroupe un

ensemble d’activités non motorisées qui peuvent être classées entre 3 catégories.

(Bourdeau 1995) 61

Les sports terrestres (randonnées —pédestre, équestre, à skis…), alpinisme,

escalade, canyoning, vélo tout terrain, spéléologie, ski, sous de multiples

formes

60

Comme le remarque P. Bourdeau (2008) dans Les défis environnementaux et culturels des stations de

montagne, ce type d’initiative n’a pourtant pas encore en France le caractère systématique et collectif des

démarches réalisées depuis 2000 aux États-Unis autour de la charte Sustainable Slopes de la National Ski

Areas Association (NSAA), qui engage près de 200 stations dans une réduction de leurs impacts

environnementaux et climatiques (approvisionnement en énergies renouvelables, architecture de haute-

qualité environnementale…)

61 P. Bourdeau, 1995, in Le tourisme sportif de nature.

Page 64: Le Tourisme sportif

64

sports aériens (deltaplane, parapente, vol à voile)

sports nautiques et aquatiques : voile, planche à voile, sports d’eau vive —

canoë-kayak, rafting, hydrospeed…—, plongée sous-marine.

Certaines activités comme la pêche sportive ou plus récemment l’accrobranche

sont aussi intégrées à cette catégorie.

Le tourisme de nature répond à un bouleversement vécu par le modèle sportif

classique dans nos sociétés contemporaines : lassitude des sports traditionnels, attrait pour

tout ce qui tient à la nature… Il représente un champ de pratiques déclinables à volonté.

Nombreux sont les indicateurs qui montrent que le développement du secteur

progresse dans nombre de pays : au niveau de l’offre, l’équipement de la nature est

exponentiel, la création d’associations se multiplie, les distributeurs de matériel sont de

plus en plus nombreux et leur chiffre d’affaire augmente constamment.

L’époque semble bien révolue où ce secteur était accaparé par « quelques

passionnés, des aventuriers, des guides et des institutionnels ». Les enjeux sont aujourd’hui

considérables aussi bien au niveau économique (pour de nombreuses entreprises), au

niveau institutionnel (pour les différentes fédérations du plein air) que territorial (pour la

plupart des régions).

Fort de ce constat, on pourrait raisonnablement penser que toutes les pratiques

sportives de nature sont entrées dans l’univers du marché touristique et qu’elles se

présentent comme des produits, comme dans bien d’autres secteurs. On « consomme » la

nature, on achète une prestation, on vend une destination, on crée de nouveaux services

pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante.

Cependant, il faut bien nuancer cette perspective, à partir du moment où cette mise

en marché reste bien relative avec les sports de nature qui se caractérisent par un fort

« anti-conformisme » au sein des loisirs touristique: bien qu’ils supposent dans certains cas

l’adaptation des sites naturels (en terme de ‘sécurité, de balisage d’itinéraires) il est

difficile de concevoir un jour que l’on observe la transformation des sites fréquentés en

véritables « équipements sportifs ».

Ce n’est que très récemment d’ailleurs, que les loisirs sportifs de nature se sont vu

reconnaître une « légitimité touristique » (Bourdeaux 1995)

Page 65: Le Tourisme sportif

65

Les activités (à l’exception du ski, du golf et de la voile) se caractérisent par des

cultures identitaires d’autonomie vis-à-vis des modèles dominants (avec le refus de la

compétition). L’espace de nature reste libre et non payant, et l’accès à de nombreux sites

reste gratuit. La mer, les lacs, les canyons, les chemins de randonnée, les voies vertes, les

falaises d’escalade permettent une pratique encore libertaire aboutissant à des

comportements atypiques (bivouac, isolement, ce que certains économistes identifient

comme le prototype du « passager clandestin »), soit par libre disposition des lieux de

pratiques.

Le tourisme d’aventure

Au sein du tourisme de nature existe une autre voie dite du tourisme « d’aventure »

dont les frontières sont difficilement déterminables. Globalement la distinction s’opère au

niveau de la « dangerosité ». En effet, l’aventure reste un terme subjectif qui varie d’une

personne à l’autre.

Une définition pourrait être « activités à base de sports qui s’exercent dans un

milieu naturel (plus ou moins) préservé, où le plaisir est un subtil mélange d’effort, de

sensations, d’expériences partagées, de découverte, de contact avec les éléments, voire de

différenciation sociale ( réservé aux initiés ). » 62

Les activités outdoor qui répondent à cette définition sont nombreuses et peuvent

aussi inclure l’intégralité des sports de nature mais aussi des sports extrêmes tels le

canyoning, le rafting, le parachutisme ou le saut à l’élastique.

Les consommateurs de Tourisme de nature et d’aventure :

Aborder les potentialités du marché du tourisme de nature et d’aventure suppose

de mieux connaître les participants de ce tourisme actif et les caractéristiques de ce type de

voyageurs.

62

In Analyse de marché – Le marché des sports outdoor 12/2011, Chambre des métiers et de l’artisanat de

Haute Savoie. 2011. p.4

Page 66: Le Tourisme sportif

66

Alain Sanchez dans Qu’est ce que le Tourisme d’aventure 63, nous explique les

critères qui aident à définir ce concept encore trouble, incluant : des clientèles (des profils

sociaux psychologiques, des motivations, des styles de consommation), des produits et des

tours opérateurs, des distributeurs et des marchés qu’il faut cibler… le tout en constante

évolution !

En premier lieu le tourisme de nature et d’aventure se caractérise au travers de

critères liés à l’activité :

Que recherche cette sorte de touriste ? Quelles sont ses caractéristiques ?

Selon Sanchez, le voyageur du tourisme sportif recherche en priorité la réactivation

de ses fonctions vitales par le contact avec l’eau (sports d’eau vive) avec la terre

(spéléologie, trekking), la neige (ski nordique, raquettes) l’air (parapente, ULM...) ou le

contact avec des peuplades primitives dans le cas d’aventures extrêmes.

L’homme urbain sort de son univers bétonné à la recherche d’activités insolites,

voire risquées où il pourra se confronter à lui-même, dépasser ses capacités physiques et

morales, fournir des efforts violents et se mesurer avec les éléments.

Le deuxième critère retenu par Sanchez est le besoin de réappropriation du territoire

« perdu ». La problématique du voyageur sera ici la même que celle de l’aventurier à la

recherche d’espace vierge, la découverte de nouveaux territoires inexplorés, le contact avec

une faune et une flore sauvage. La motivation en ce cas s’apparente à une fuite des milieux

hyper fréquentés et surexploités ou des paysages de « cartes postales ».

Cette quête semble pourtant difficile dans un monde ou les lieux encore inviolés et

préservés à l'état originel sont de plus en plus rares.64

Le dernier critère retenu par Sanchez est lié à l’intensité délivrée par le produit

d’aventure : chaque aventurier jugera en fonction de ses attentes et de sa

personnalité « l’intensité » finale de son voyage en considérant son degré de risque,

63

In Tourisme d'aventure , collectif, Cahier Espaces n°29, Editions Espaces tourisme & loisirs Décembre

1992.

64 On peut même se demander avec Yves Tinard si le concept même de tourisme d’aventure n’est pas menacé

dans son fondement, car, « l’aventure, galvaudée par la publicité, aux territoires balisés et aux risques

parfaitement maitrisé… existe t.elle encore » ? (in « Le Tourisme d’aventure », collectif, 1992 p.17).

Page 67: Le Tourisme sportif

67

d’originalité, d’autonomie et d’authenticité. Le croisement de ces différents critères

permettra de borner le champ du tourisme d’aventure.

Cette potentialité de consommation se concrétise en termes de marché par une

augmentation régulière de la demande ces dernières années. Un marché qui attire un

nombre croissant d’entreprises et d’agences spécialisées de petites tailles aux cotés des

grands tours opérateurs (dont les français les plus connus sont Voyageurs du Monde,

Allibert, Club Aventure…).

Il est difficile d’estimer la taille de la demande en chiffres, en ce sens que le plus

souvent les données incluent celles relatives à des séjours sportifs d’aventure, de loisirs de

natures, celles des voyages dits « culturels » ou celles encore de « l’éco tourisme » en

fonction du sens donné au terme tourisme « de nature et d’aventure » . 65

Notons qu’il est le plus souvent considéré comme un marché « de niche » au coté

du tourisme golfique et de sports d’hiver.

Une clientèle hétérogène

La clientèle est très hétérogène entre le tourisme d’affaire dans le cadre d’activités

« incentives » , très demandeurs de produits, des « jeunes » au faible pouvoir d’achat qui

consommeront davantage hors des circuits de distribution, un public plus âgé, individuel

ou de groupes à la recherche d’offres très variées qui vont de la randonnée (pédestre,

équestre, en vélo) à l’expédition (saharienne, en pirogue sur l’amazone..) en passant par

toute une gamme de séjours sportifs de parapentes, de rafting en rivière, jusqu’ au stage de

survie en milieu extrême…

Une demande très sensible aux conjonctures politiques, économiques, sociales et

sanitaires susceptibles de faire pencher le facteur « risque » au-delà de la zone de confort

du consommateur.

65

Un rapport de la firme américaine Xola consulting s’est penché sur le sujet dans Adventure Travel Industry

Growth Statistics, A Compilation of Secondary Research . Christina Heyniger, Xola Consulting. Il compile

les évolutions et les résultats d’études relevé par diverses institutions( National Geographic, Travel Industry

Association of America, Mintel.) ainsi que les conclusions de travaux scientifiques en cours.

Page 68: Le Tourisme sportif

68

1.4. L’offre en tourisme sportif actif

Elle se divise en deux segments :

Une offre réceptive qui concerne les activités groupées à des formules

d’hébergements et de restauration, les divers prestataires de service, offices, syndicats

d’initiative, comités départementaux et régionaux…

- Une offre émettrice qui provient des professionnels du voyage, agences et tours

opérateurs, ainsi que des grands centres sportifs intégrés.

En France, B. Massiera remarque que l’offre réceptive correspond à une offre

essentiellement locale, réunie généralement « sous la forme d’un ensemble de

documentations destinées à en promouvoir les services. » 66

Elle est composée par une

multitude de structures de petites tailles, allant de l’association 1901 à la société

internationale en passant par le travailleur indépendant.

Les particularités de l’offre émettrice : Elle émane principalement des grands

voyagistes, des grands centres intégrés et des agences de voyages spécialisées. Cette offre

se compose généralement des activités sportives rassemblées sur un seul site, associées à

un moyen de transport et à un prestataire d’hébergement. L’accès est facilité pour les

clients et l’offre s’enrichit de l’environnement des services touristiques dans lequel elle est

proposée.

Pigeassou (2002) distingue ici une première catégorie de grands tours operators :

En France par exemple : Club Med, Nouvelles Frontières, Décathlon Voyages qui ont

développé des lignes de produits sur le tourisme sportif.

Une deuxième catégorie est donnée par des tours operators et des agences

spécialisées sur une ligne de produits, la randonnée dans ses différentes dimensions, le

golf, la plongée, la pêche… par exemple : Allibert, Terre d’Aventures, Explorator, Club

aventure pour le trek, le géant néerlandais Pinhigh pour le golf, Randocheval et Cheval

d’aventure pour la randonnée équestre…

66

B. Massiera. Op. Cit. 32

Page 69: Le Tourisme sportif

69

Une troisième catégorie de tour operators est constituée par des organisations qui

ont établi un portefeuille d’activités avec plusieurs lignes de produits de tourisme

relativement équilibrés. C’est l’exemple de Sport-Away voyages qui a « une production

organisée en 4 lignes: windsurf, plongée, voile et golf ». Dans la même lignée stratégique,

Fun & Fly, agence spécialiste du voyage sportif qui regroupe ses activités autour du Kite

surf, le golf, le windsurf et la plongée ou encore Pure Kite axé sur les sports extrêmes.

Une dernière et quatrième catégorie inclut les opérateurs locaux détenteurs le plus

souvent d’une licence voyage qui ont une attractivité locale pour du loisir sportif et qui ont

évolué vers le tourisme sportif.

C’est dans cette dernière catégorie que l’on trouve le plus d’opérateurs. Un tour sur

le web suffit à s’en convaincre avec des milliers de réponses dans chaque créneau

d’activités.

Au terme de ce panorama du marché du tourisme sportif actif, rappelons que l’offre

ne constitue qu’une petite partie des produits et que l’auto-production règne dans le

tourisme sportif actif : Il est possible de trouver sur la toile des centaines de sites

spécialisés pour aider à la constitution des séjours dans tous les pays du monde.

De même les opérateurs étrangers basés dans les pays de destination utilisent

internet pour se faire connaître, pour séduire et communiquer dans les langues de leurs

clients potentiels (anglais, français, allemand) comme c’est le cas de Thaïlande Phuket qui

propose des trekkings à dos d’éléphant, des séjours de plongée, de pêche pour un public

francophone 67.

67

Ex. donné par Pigeassou (2002). C’est aussi le cas de l’agence de voyages sportifs portugaise We Se7 It qui

rentre aujourd’hui dans cette catégorie :En tant que stagiaire, ma mission principale ayant été la refonte du

site web de l’entreprise et son adaptation au marché français. Nouveau site en ligne à partir de Septembre

2012 : www.wesetit.pt

Page 70: Le Tourisme sportif

70

2. Le Tourisme de spectacle

Le tourisme sportif de spectacle est étroitement lié au tourisme sportif de

compétition : car sans celui-ci « pas de spectacle » (Pigeassou 2002). En effet, le

phénomène de la « spectacularisation du sport » prend son essor dans les années soixante

avec l’apparition des médias. Depuis, le spectacle sportif s’est développé et diversifié tout

au long du XXème

siècle pour intéresser aujourd’hui une grande partie de la population

mondiale.

Tout un faisceau de raisons a initié et encouragé sa dynamique : du coté de l’offre

par la modernisation des moyens de communication et de l'audio-visuel ; du côté de la

demande (en émotions, en plaisir) ou encore, de la professionnalisation du sport…

Forme euphémisée des conflits (Brohm) ou forme civilisée des mœurs (Elias,

Dunning cité par Pigeassou 2002) la rencontre sportive et le lien de toutes les

identifications locales et nationales. Par le spectacle sportif, notre société, en quelque sorte,

se « célèbre » : Le Tournoi rugby des Six Nations, par exemple, permet à notre culture

Européenne de se « reconnaître » en même temps qu’elle permet au public de s’identifier

aux acteurs du match.

L’offre de spectacle sportif est en constante évolution dans les sports les plus

médiatisés (football, rugby en tête) soit par la création de shows et d’exhibitions (festival

de sports extrêmes, festival d’art martiaux, Rencontres de la glisse etc.).

Souvent défini comme un phénomène universel, une grand-messe de la civilisation

actuelle, le spectacle sportif est aussi profondément ancré dans le local (courses cyclistes,

matchs de rugby..) qui exprime l’appartenance et l’identité des territoires.

Du point de vue des destinations, le spectacle sportif permet le développement et le

marketing d’événements qui auront un impact sur l’économie du territoire

Du point de vue du consommateur, il s’agit d’être présent et de vibrer à l’unisson

du « grand show » qui se déroule sous ses yeux.

Page 71: Le Tourisme sportif

71

2.1. Catégorisation des différentes formes d’événements

Les événements sportifs existent en formes très variées avec un aspect commun : ils

sont tous limités dans le temps. Depuis les années 90, ils ont fait l’objet d’études assez

régulières dans les recherches sur le tourisme sportif.

La catégorisation des événements repose sur le concept de notoriété qui définit

« l’image créée et développée par un événement ». Cette distinction opérée, il faut la

coupler avec l’espace de notoriété. Cet espace se réfère à des échelles dont les marques

sont locales, nationales et internationales correspondant à la terminologie anglo-saxonne :

« Locals, Hallmarks et Mega events. »

Les événements régionaux :

La plupart des événements sportifs tombent dans cette catégorie.

Nombre de villes et de villages de nos civilisations occidentales organisent leur

événement sportif annuel en plus du maillage très serré des compétitions

sportives (championnat départementaux etc..) des territoires. Ils concernent tous

les sports, à tous les échelons.

Les événements nationaux :

Ses événements découlent des compétitions nationales et internationales

(intéressant les clubs), les championnats de France de Rugby, de Football etc.

(Pigeassou). Selon Getz (2007)68 se sont aussi des événements dont l’ampleur

suffisante en termes d’histoire, d’image et de publicité permettra de se

distinguer au plan national et international (Wimbledon, grand prix de Monaco).

Les événements de notoriété internationale (Mega events)

Les deux plus grandes caractéristiques sont :

Un impact considérable sur la destination (région, pays) où se tient l'

événement

L'attraction d’une couverture médiatique internationale/mondiale

68

Donald Getz, 2007, Event tourism: Definition, evolution, and research, Elsevier.

Page 72: Le Tourisme sportif

72

Il s’agit des grands événements sportifs qui scandent les calendriers internationaux

et les épreuves internationales. Citons en exemples : La coupe du Monde de Football, Le

Tournoi des six Nations de Rugby, les 24h du Mans, le Tour de France et bien évidemment,

Les jeux Olympiques.

L’échelle de Shani & Sandler (1996) propose, elle, une distinction entre cinq

catégories basées sur des critères d’influences géographiques (reach) et sur le niveau de

notoriété (depth).

Au niveau des événements globaux, les seuls identifiables sur cette échelle sont les

JO et la Coupe du Monde de Football. Les évènements internationaux sont eux, liés aux

deux critères déterminants (notoriété et intérêt). Citons en exemple les Jeux Panaméricains.

Figure 14. “The Sports Event Pyramid”

Source: Shani & Sandler (1996)

2.2 Les flux du tourisme de spectacle sportif

Il n’est pas évident d’évaluer les flux du tourisme sportif de spectacle. Dans une

grande partie des cas, l’estimation repose sur la catégorisation des types de spectacle

puisqu’elle entretient un rapport étroit avec le tourisme (en termes de déplacement et de

destination).

Page 73: Le Tourisme sportif

73

De multiples aléas sportifs, climatiques, politiques et sociaux peuvent perturber le

spectacle et font que les estimations sont le plus souvent données en fourchette de

grandeur.

Figure 15 : Estimation du nombre de spectateurs des événements sportif en France

Source : Pigeassou (2002)

Dans le contexte du tourisme de spectacle, Pigeassou remarque que seuls les événements

internationaux génèrent des flux suffisamment importants pour de courts séjours. Notons

que d’une façon générale, les longs séjours sont peu courants dans le tourisme de

spectacle :

En effet peu de compétitions s’étalent au delà de quatre/cinq jours, sauf peut-être en

voile, en tennis et pour les mega events tels les JO ou les Championnats du Monde. Si les

distances ne constituent plus un obstacle majeur au déplacement (internationaux), des

freins économiques pèsent sur les comportements. En outre les déplacements fréquents

sont le fait d’une minorité de voyageurs assidus.

Figure 16 : Qui sont ces spectateurs qui voyagent pour assister à un événement sportif ?

Pigeassou (2002) détermine 4 types de participants avec pour critères déterminants

la motivation et le degré de fréquentation.

le participant assidu

On lui attribue différents noms: « le supporter », le « fan ». Il se caractérise par sa fidélité (qui

Estimation du nombre de

Spectateurs en millions par

an

Type d’évènements

50-60

Evènements de notoriété

internationale

40-50

Evènements de notoriété

nationale

300-350

Evènements de notoriété locale

Page 74: Le Tourisme sportif

74

peut évoluer dans le temps). Son support inconditionnel: s’exprime, se donne à voir et à

entendre. C’est un spectateur de passion, régulier dans ses engagements (abonnement). On le

retrouve au niveau local (championnat amateur), au niveau du sport professionnel, au niveau

national (identité nationale). Sa passion dévorante n’est pas nécessairement exclusive d’un sport

bien que cela soit fréquemment le cas. Tous les sports et les pratiques sportives sont concernées:

du football aux sports de glisse.

le participant occasionnel

C’est un spectateur de raison. S'il nourrit une passion, celle-ci n’est plus active pour le

quotidien, elle se reporte sur l’exceptionnel. Il faut entendre par là ce qui est exceptionnel pour

les médias. Il se nourrit des grands évènements, sa présence n’est pas obligatoire mais elle est

obligée. Se montrer peut être tout aussi important que participer. Le participant occasionnel est

sensible donc attiré par les grands rendez-vous sportifs internationaux et nationaux. Là où il y

aura du monde, de la compagnie, de la foule. (…) Sous l’angle du participant occasionnel, la

culture française du spectacle sportif est de ce point de vue différente de la culture nord

américaine.

le spectateur de curiosité

Ce spectateur saisit l’offre qui s’offre à lui, quitte à devenir ultérieurement un passionné. Son

engagement peut être éphémère mais aussi multiple. Ce n’est pas un esthète, ni un gourmet, il

est là pour découvrir et apprendre. Il est de passage seul, en famille ou en groupe. C’est un

passage obligé qui nourrit les cohortes de spectateurs plus engagés, mais c’est également un état

qui s’entretient de lui-même.

le spectateur d’accompagnement

Ce type de spectateur assiste à l’évènement mais sa participation est subordonnée à une mission.

La fonction d’accompagnement détermine la mission: accompagner une équipe, diriger une

rencontre, accompagner ou suivre un sportif (généralement un enfant). La présence peut être

contrainte mais elle est généralement conviction. Participer au sport, c’est nécessairement croire

à ce que l’on fait.

Notons que la plupart de ces catégories correspond à des « archétypes » de profils.

De même, l’importance des flux est trop grande pour en distinguer ceux relevant des loisirs

sportifs de ceux des compétitions sportives.

Page 75: Le Tourisme sportif

75

2.3. Impact du phénomène

Différentes études s’intéressent aux spectacles sportifs dont ressortent deux

approches dominantes : ethnographiques (surtout autour du football) et l’étude des

retombées économiques. Le champ s’avère difficile à aborder compte-tenu de la diversité

des événements.

Selon les chiffres du site spécialisé Sportbusiness (2008) : 69

La Coupe du Monde de football en France a attiré plus de 900 000 spectateurs

internationaux, les jeux olympiques (2000) de Sydney ont généré plus de 110 000 arrivées

de touristes voyageant pour ce seul motif ; au Portugal, l’Euro 2004, plus de 500 000,

quand le Grand Prix de Monaco de Formule 1 rassemble chaque année 200 000 visiteurs

au cours des quatre jours de compétition.

Le site estime qu’en moyenne, plus de 12 millions de voyages internationaux sont

réalisés chaque année dans l’objectif d’assister à un événement sportif. Selon le même

site, le marché pourrait bien enregistrer une croissance de 6% par an au cours des

prochaines années.

Rappelons les facteurs qui participent au développement du spectacle sportif : la

hausse générale des pratiques sportives et de l’intérêt pour le sport, la hausse du pouvoir

d’achat (socio-économiques), une couverture médiatique de plus en plus importante

(technologiques), l’extension du calendrier des événements sportifs, un nombre croissant

de fan prêts à voyager pour assister « en direct » aux exploits de leurs héros ; un confort

amélioré des équipements où se tiennent les événements (grands stades innovants,

animations multiples et services foisonnants..) et le développement des transports aériens

du type low cost, qui permettent de voyager plus souvent et à coût maitrisé.

Le phénomène se caractérise par deux dominantes : en premier lieu, les flux les

plus importants sont donnés par quelques sports. Le football, ultra médiatisé et organisé,

occupe logiquement la première place. Son audience se chiffre à environ 60 millions de

69

www.sportbusiness.com

Page 76: Le Tourisme sportif

76

spectateurs par an. Cette domination induit l’aspect suivant : le tourisme sportif de

spectacle est à dominante essentiellement masculine…

Les profils des consommateurs :

Toujours selon la même étude, le profil typique du voyageur spectateur s’établit

autour d’un homme plutôt jeune, entre 18 et 34 ans de CSP moyenne.

En général les voyageurs « suiveurs » de rugby et de cricket seront un peu plus âgés

et de catégories socioprofessionnelles plus élevées (CSP moyenne à CSP ++), quant aux

amateurs de formule 1, ce sont des hommes dans la quarantaine disposant d’un revenu au

dessus de la moyenne.

Page 77: Le Tourisme sportif

77

3. Autres formes de tourisme sportif

3.1. Le tourisme sportif de culture

En anglais « nostalgia sport tourism » (Gibson,1999). Il s’agit d’un tourisme sportif

centré sur l’expérience culturelle du sport.

Ce type de tourisme sportif est peu développé dans les pays européens comparé au

pays nord-américains où la culture sportive est solidement ancrée et l’offre abondante.

Sa forme principale est en rapport avec une culture historique du sport. En d’autres

termes, le touriste se rend dans des lieux chargés d’histoire ou de « vibrations » pour y

visiter des musées (Musée du sport, de l’Ovalie), des stades mythiques (Stade de France,

sites mondiaux des anciens Jeux Olympiques, des « Halls of fame » américains (le

Baseball Hall of Fame de Cooperstown/New York ou le LPGA Hall of Fame).

Figure 17 : Estimation du nombre de spectateurs des événements sportif

Source: Pigeassou 2002

Il peut s’agir du voyage « de toute une vie » décidé par passion et vénération totale

pour un sport (partir visiter les stades mythique du football européen au cours d’un seul

périple par exemple). En 2001, la compagnie MasterCard faisait la promotion de la célèbre

carte de crédit au travers d’une publicité de nostalgie sportive : Deux amis en bus

Type de comportements

du

tourisme sportif de culture

Formes observées

Culture historique commémoration,

visite de musée,

visite d’exposition,

visite de monument

Culture présente Séminaire

conférence

Culture active administration du sport

formation sportive

Page 78: Le Tourisme sportif

78

Wolkswagen traversaient les États-Unis pour visiter les 30 « Parks »de la Baseball league

américaine, pour une sorte de grand pélerinage. 70

La plupart des grands stades proposent des visites guidées pour découvrir les lieux

où se sont joués et se jouent encore les grands exploits sportifs. Se recueillir dans les

vestiaires, s’imaginer dans l’effervescence d’une salle de presse ou dans l’espace VIP

…fouler la pelouse… autant d’émotions qui vont créer une « expérience » différente et

singulière du tourisme sportif. 71

En Australie, il est même possible de monter sur un « véritable » podium

olympique le temps d’une photo, au mythique stade ANZ (stadium « Australia ») de

Sydney où se sont tenus les JO d’été en 2000.

Le phénomène semble prendre de l’ampleur. Pour preuve les investissements

consentis dans certains musées en Europe, à l’exemple du Wimbledon Lawn Tennis

Museum ouvert en 1977 et totalement refait en 2006, offrant une approche ultra moderne et

interactive de ce temple du tennis aux amateurs et leurs familles.

[Cf Annexe 2 : Les musées sportifs les plus visités en Europe]

Notons que d’une façon générale, la communauté scientifique s’est peu intéressée

au sujet (Adair 2004, Lewis & Redmond, 1974, Snyder 1991).72

En langue française il est

très difficile d'en trouver des études, en dehors des travaux de Charles Pigeassou.

Précisons aussi qu’au tourisme de culture, Pigeassou est le seul chercheur à

adjoindre deux autres formes centrées autour de la culture « présente » et de la culture

active. Il s’agit pour la première, de tous les déplacements liés aux séminaires, aux

conférences sur le sport, aux sciences du sport. Cela peut être des événements ouverts au

public (dans le cadre de conférence sur le management du sport par exemple) ou des

rendez-vous professionnels tenus par des fédérations ou des associations.

70

Cité par B. Parks and al., in Contemporary sport management, Human Kinetics, 3eme edition, p. 154.

71Le site suivant répertorie les stades français ouverts aux visites.

http://france.stades.free.fr/SITE/AUTRES/visites.htm

72Ibid.

Page 79: Le Tourisme sportif

79

Enfin, les déplacements dans le cadre de la culture « active » sont considérés sous

l’angle de la formation qui donnera lieu à l acquisition d’une culture technique « sportive »

(en expertise ou en gestion sportive). Elle intéresse plus particulièrement les personnels de

l’administration du sport.

3.2. Des micros niches de tourisme sportif

Bien que la plupart elles puissent être intégrées au tourisme sportif d’action (par

l’approche motrice) ou de spectacle (par l’approche visuelle), il existe des formes

caractéristiques que nous avons choisies de développer parce qu’elles correspondent à des

pratiques de consommations, des « micro-niches » bien identifiées sur les marchés du

tourisme sportif notamment sur ceux Nord-Américains et Britannique.

Le cas des resorts à vocation sportive

Il s’agit le plus souvent de domaines et de complexe privés associant hôtellerie et

équipements sportifs, situés en dehors des centres urbains, le plus souvent en bord de

littoral. Dans la plupart des cas, ces complexes offrent des prestations de haut niveau tant

sur le plan des hébergements que sur le plan des équipements sportifs. Les plus connus

sont les « Golf Resorts » qui ont fait la réputation des côtes espagnoles, de l’Algarve au

Portugal et de la région d’Antalaya en Turquie, mais il existe aussi des resorts dédiés au

tennis ou des resorts sur base nautique réservés aux activités d’eau et de nature.

Ils offrent aux touristes « sportifs » la possibilité de s’initier, de perfectionner

l’apprentissage de leur sport favori dans des conditions idéales, assurant en plus une

gamme d’activité de loisirs et des possibilités d’excursions sur les lieux d’implantation.

Ils sont fréquentés par des vacanciers à la recherche d’une pratique intensive dans

un environnement luxueux, comme par des familles aisées, attirées par des resorts

proposant des services « tout inclus » ce qui facilite l’organisation et le déroulement du

séjour.

Hors saison, les resorts se sont spécialisés dans l’accueil d’une clientèle d’affaire

(programmes incentive), en assurant l’occasion d’allier des temps de relaxations (activités

sportives) aux temps de travail (réunions, conférences).

Page 80: Le Tourisme sportif

80

Aux Etats unis, le Tampa Bay Resort Saddlebrook en Floride constitue un exemple

extravagant (de gigantisme) dans le domaine des resorts thématiques « golf et tennis ». 73

Une extension de ce type de marché est une clientèle d’athlètes et de professionnels

du sport, qui voyage dans le cadre de stages d’entraînements, de remise en forme ou pour

des breaks de milieu de saison. Ils sont accueillis dans des équipements spécifiques

destinés aux athlètes de haut niveau et offrant des prestations adaptées : gymnases, terrains,

équipes médicales de haute volée…. le tout, associé très souvent à de l’hôtellerie.

L’Espagne, la Grèce, l’Afrique du Nord, la Turquie se sont positionnées sur ces marchés

avec succès. Pour exemple, les équipes de football (issues du monde entier) en camp

d’entraînement dans la région d’Antalaya qui étaient de 70 en 1995, passaient à 700 en

2003 et à 1200 en 2007. Les équipes sont constituées par 25 à 30 membres en moyenne et

font des séjours de 10 à 24 jours, assurant une rentrée financière estimée à plus de 6

millions d’euros par le secteur hôtelier turque. En outre, chaque joueur effectue des dépenses

personnelles impactant l’économie locale. 74

A coté du sport « élite » une autre clientèle, jeune, voyage dans le cadre de

formations associant entraînements et détente : il s’agit des adolescents en camps sportifs.

Si le phénomène existe en Europe, il est considérable aux Etats-Unis et au Canada : chaque

année, des milliers de jeunes américains & canadiens se déplacent dans des resorts, des

universités ou campent en pleine nature pour participer à des entraînements sportifs parfois

sponsorisés par des grandes marques (ex : les Nike sport camps). Y sont organisées des

sessions de pratiques intensives dans la plupart des sports : football américain, hockey sur

gazon, basket, natation, athlétisme... 75

73

http://www.saddlebrook.com/

74 Onur Içöz and al, Sport Tourism Destinations as Brand and Factors Affecting Destination Choices of

Soccer Team. Université de Yasar. Turquie.

75 Pages 39-56, in Sport Tourism Destinations Issues, opportunities, Article Lisa Delpy Neirotti, Sport

tourism markets unities and analysis, Edited by James Higham. 2005.

Page 81: Le Tourisme sportif

81

Les « Tours »

Les tours (ou en français, tournées sportives), entraînent des voyageurs, le plus

souvent en groupe, à parcourir la planète pour assister à leurs événements sportifs favoris.

Une expérience qui dans le cadre du « tour » peut être combinée à d’autres expériences

culturelles 76

(visite de stades par exemple) ou sportive « active » via la participation à des

matches amicaux avec des équipes locales.

Il peut s’agir de groupes de fans dont le forfait de voyage inclura une rencontre

avec l’équipe mythique en zone VIP ou avec des sportifs (aux US Masters par ex.).

Le tourisme d’affaire constitue une part importante de ce marché en organisant soit

des « tours » pour leurs meilleurs clients (actions de promotion), pour leurs équipes (en

guise de récompenses), leur offrant d’assister aux grandes compétitions internationales

dans une ambiance associant « classe » et d'excellence sportive.

Dans cette catégorie l’on retrouve aussi les équipes sportives dites « sociales »,

groupes d’amis, anciens de clubs, vétérans…) dont l’objectif principal est de participer à

une compétition amateur ou à un match amical dans le cadre d’un séjour souvent

« annuel », court et festif. Ce type de tournée « active » a la caractéristique d’être plus

axée sur l’aspect « récréatif » que sur la compétition.

Le tour peut aussi participer d’un tourisme de culture ayant attrait au folklore ou à

la tradition sportive d’un territoire. Dans ce cadre, le séjour peut s’étendre en fonction des

destinations (tournée rugby en Nouvelle Zélande par exemple, criquet en Inde, baseball

aux USA etc.…).

Il est difficile de connaitre les flux relatifs à ces tours, en effet, ceux-ci étant le plus

souvent commercialisés par des entreprises privées (ou en auto-production pour les plus

modestes), les statistiques sont difficiles à obtenir. Certains géants existent notamment sur

le marché Nord Américains et celui du Royaume-Unis citons en exemple Sporting traveller

(USA) ou Sports-tours (UK).

76

En quelque sorte, une version contemporaine du tour des jeunes aristocrates britanniques…

Page 82: Le Tourisme sportif

82

CHAPITRE III

OPPORTUNITÉS, ENJEUX ET DEFIS DU

TOURISME SPORTIF POUR LES DESTINATIONS

Page 83: Le Tourisme sportif

83

1. Intérêts du tourisme sportif pour les destinations

1.1 Tourisme sportif et développement des territoires

Une clef de développement : Les loisirs sportifs et de nature

L’exemple des sports de nature est à ce titre significatif et constitue pour les

territoires bien plus qu'un simple argument de vente, il s’agit d’un levier clef du

développement touristique :

Quelques chiffres concernant certains segments de la filière du tourisme sportif ou

des marchés localisés territorialement soulignent ce fait : en France par exemple, les

territoires touristiques « campagne et montagne », fortement liés aux loisirs sportifs de

nature, représentent respectivement 28,2 % et 7,5 % de la consommation touristique

nationale. L'industrie des remontées mécaniques des sports d'hiver a réalisé un chiffre

d'affaires (CA) supérieur à 812 millions € pour la saison 2003-2004 (Ministère du

Tourisme, 2004). De même le tourisme équestre avec un CA estimé à plus de 220 millions

€ en 2004. (Bouchet)

P. Bourdeau dans « la montagne d’été et les marchés porteurs »77 souligne l’intérêt

concret des loisirs sportifs dans le cadre d’une politique de développement des montagnes.

Il y constate que ces activités influent à plusieurs échelles sur les hiérarchies

touristiques traditionnelles de ces territoires:

A l’échelle régionale, le développement des sports d’eaux vives a, par exemple,

largement contribué à relancer la vie touristique estivale de certaines vallées alpines ou

pyrénéennes. A l’échelle locale, les loisirs sportifs permettent aussi à de nombreuses

stations-villages de dynamiser leur activité touristique face la concurrence des grandes

stations, ceci en valorisant simplement leur potentiel naturel. En d’autres termes, sans avoir

à investir dans des équipements couteux à réaliser, ce qui est rendu impossible avec des

produits sportifs « délocalisés » comme le golf ou le tennis. Et ce d’autant plus que le

développement des loisirs sportifs repose souvent sur les initiatives d’opérateurs

77

Article publié dans les Cahiers d'ESPACES n°25 " prospective touristique et marchés porteurs ", Ed. ETE,

Paris, 1991, pp.64-70.

Page 84: Le Tourisme sportif

84

économiques privés dont le nombre tend à se multiplier : bases de rafting, loueurs de vélos

tout terrain, professionnels de la montagne, clubs sportifs…

Il pointe le bénéfice en termes de « rééquilibrage des polarités des zones de

montagnes du fait de la revalorisation des zones de vallée par rapport aux zones

d’altitude ». Les sports d’eau vive, l’escalade, le vélo tout terrain s’y pratiquent en groupe

ou en famille dans des sites facilement accessibles aux non-pratiquants, qui correspond

bien au marché hétérogène du tourisme sportif.

Le sport pour désaisonnaliser les destinations

Le tourisme sportif permet en outre de lisser les problèmes de saisonnalité en

offrant la diversification des activités et un étalement de l’offre touristique sur une plus

grande partie de l'année.

Ainsi il favorise le développement des activités « été » dans les stations de sports

d’hiver ou en montagne (qui permettra en sus de rentabiliser les investissements).

En outre, du fait de l'amélioration technique des équipements, il devient plus facile

de pratiquer dans des conditions plus difficiles (vent, froid, pluie) de certains sports

outdoor (golf, surf, trekking)

Il attire un plus grand nombre de vacanciers hors des périodes traditionnelles de

départ (due au développement des courts séjours de loisirs sportifs).

Enfin la création d’événements de spectacles sportifs est bienvenue pour constituer

des nouvelles sources d’attractions en périodes « creuses » (déjà facilitée par l’extension

des calendriers sportifs des leagues de football, rugby etc.) qui offrent de multiples

opportunités de voyages.

Pour les destinations, leurs potentialités semblent inépuisables pour contrer les

effets de concentration tels l’hyperpopulation, la pollution, l’épuisement de la faune et la

flore due à la saisonnalité.78

78

Ce qui peut soulever un autre débat : les destinations n’ont-elles pas aussi besoin de prendre « des

vacances » ?

Page 85: Le Tourisme sportif

85

Pour les pays émergents et en voie de développement

Pour ces pays, le tourisme sportif représente un véritable enjeu en termes d’image,

de progrès social et économique voire une aubaine en terme de rentrée de devises,

contribuant à l’équilibre de la balance des paiements. Cette « manne » permet aussi de

régénérer des régions dites faibles ou des destinations « en déclin ». En effet, les sports de

nature (plongée,voile, escalade, randonnée à pied, VTT), constituent une plus value

recherchée par les consommateurs (essentiellement occidentaux) et donc une valeur sûre

pour les professionnels et les populations locales des pays en question. On peut dire sans

détour qu'ils représentent des outils de ce développement à condition que ces pays soient

dotés de climats et de sites naturels appropriés.

Les tentatives de positionnement et de structuration de l’offre touristique sportive

se multiplient : pour exemple le cas dans certains pays du pourtour méditerranéens, Maroc

et Tunisie, en tête, qui y voient l’occasion de redorer et re-dynamiser leur image malmenée

par les événements politiques des dernières années, en même temps que de bénéficier des

retombées économiques d’une niche en expansion.

En Tunisie, l’association française Carthago se démène tous azimuts pour le

développement de la niche « tourisme sportif et tourisme saharien » destinée à conquérir

ces nouveaux types de touristes. L’objectif est de favoriser les produits sportifs axés sur

les atouts naturels qu’offre la Tunisie afin de préserver la destination touristique tout en

assurant pour les destinations du pourtour méditerranéen une solution de nature à « créer

des emplois, à lutter contre la pauvreté et à assurer la paix autour de la méditerranée ».

(Azdine Ben Yaâcoub). 79

Fort de ses potentialités naturelles (les réserves naturelles, le désert, les parcs

nationaux), l’association milite pour que les acteurs locaux coordonnent leur actions et

communiquent sur les différents produits de la filière « sport ». L'objectif est d'allier une

rencontre avec la nature à un sport (trekking dans le désert, rallye…) créer des événements

sportifs destinés à capter l’attention des médias et des tours opérateurs internationaux:

comme avec l’organisation de manifestation de niches telle le « 1er

trophée de pétanque »

dans le désert ("Trophée du jasmin" avril 2011) ou en passant par une promotion active du

79

In La Presse, « Le tourisme sportif est au rendez vous » 24 avril 2012.

Page 86: Le Tourisme sportif

86

Festival International des Sports (fin avril) qui offrent en point d’orgue, le semi-marathon

international de Djerba-Mellita et le triathlon de Sidi Jmour.

Azdine Ben Yaâcoub, insiste lui-même sur l’importance des événements sportifs

dans la promotion d’une destination rappelant que l’organisation d’un marathon en ville est

un signe de confiance pour les touristes «parce qu’un pays qui court est un pays

sécurisé ».

Pour le Maroc après des années d'un tourisme axé sur le farniente au soleil, il s’agit

d’arriver à booster les arrivées touristiques en favorisant, aux côtés des manifestations

culturelles, le développement des loisirs liés au sport comme principal vecteur d’animation

touristique. Le Maroc a donc commencé ces dernières années à s'investir dans le domaine

même si encore beaucoup reste à faire.

L'une des premières disciplines développées dans le tourisme sportif a été le golf 80. En plus

de celui-ci, le royaume diversifie aujourd'hui son offre en la matière, à travers toutes ses

régions. Un exemple est la ville de Dakhla, qui a abrité fin 2009 la 8ème

étape du

Championnat Mondial de Kiteboard World Pro Tour (KPWT).

Mais d’autres manifestations recueillent une audience grandissante sur la scène

internationale : le Rallye Aïcha des Gazelles qui rassemble des femmes de 18 à 65 ans et

de 33 nationalités différentes dans le désert marocain, et le Marathon des sables qui réunit

dans le Sud marocain, des sportifs et amateurs d'aventures venant des quatre coins du

globe...

Parce-qu’il favorise aussi l’aménagement des espaces de pratique (via feratta, stade

d’eaux vive, chemins balisé etc..), la création de nouveaux équipements (pôle multi

activités, la constitution de base nautiques par exemple), parce-qu’il crée de l’animation et

de l’image promotionnelle tout en rendant des activités plus accessibles à tous les publics

le tourisme sportif, au travers des activités de loisirs et de nature, offre certainement de

multiples atouts pour les territoires.81

80

Un succès mitigé en termes de fréquentation et discutable en termes de développement durable.

81 Jean-Martin Herbecq, directeur du centre Terre d’Amanar, l’un des pionniers des pratiques sportives dans

le développement durable au Maroc l’affirme en ces termes : «le tourisme sportif apparaît de plus en plus

pour les collectivités comme un moyen de diversification de leur offre de loisirs et d’aménagement du

territoire » http://www.maghress.com/fr/leconomiste/90321

Page 87: Le Tourisme sportif

87

Selon David Johnson, directeur général du Ministère du tourisme des Bahamas

« petit état insulaire en développement » et destination favorite des Américains, le tourisme

sportif qui injecte déjà plus de 12 million de dollars dans l’économie du pays pourrait

bien atteindre les 100 millions en 2014. Cette perspective ultra optimiste correspond au

développement récent du tourisme sportif d’action dans l’île qui, explique Johnson :

« … [le Tourisme sportif] ne rapportait encore rien il y a trois ans et n’était qu’une

colonne débit sur notre budget… aujourd’hui il s’agit de plus de 10 millions de recette et

d’ici à 2014 il devrait représenter plus de 5% des entrées touristiques. » 82 (traduction

personnelle).

Le gouvernement base ses objectifs sur un nombre important de petites

infrastructures sportives encore sous-employées, une communauté locale sportive et

impliquée, un large éventail d’événements sportifs en progression constante et la

construction d’un tout nouveau stade de 15 000 places, le Thomas Robinson National

Stadium.

A cet exemple, nombre de ces destinations commencent à prendre la mesure et le

potentiel d’un marché demandeur de nouvelles « expériences » pour l’intégrer (à divers

degrés de réflexions) dans leur politique de développement touristique. On peut citer entre

autres, des exemples croisés aux cours de nos recherches : Madagascar et la Roumanie se

positionnant sur le marché des sports de nature en général, l’Afrique du Sud (loisirs

sportifs et événementiel), l’Iran sur le trekking, le VTT, le ski, l’archerie, le Liban sur

l’escalade (le site de Tannourine) et bien d’autres encore…

A ce titre et parce qu’il est difficile de rentrer dans les détails dans le cadre de ce

panorama, nous recommandons la lecture d’un rapport bien documenté sur la situation du

marché du tourisme sportif à la Réunion. Cette étude conduite par le Centre universitaire

de recherche en activités physiques et sportives (CURAPS) en 2002/2003 offre un

éclairage intéressant sur l’impact du tourisme « d’action » et de nature sur l‘île : tant du

point de vue de l’aménagement des espaces naturels, de l’économie, que de celui de la

perception modifiée des acteurs locaux vis-à-vis de leur territoire.

82

In The Nassau Guardian, “Sports tourism to generate $100M by 2014”J. Todd, 9 février 2012.

Page 88: Le Tourisme sportif

88

[Cf Annexe 3 : « Le Tourisme Sportif, un marché en croissance »]

L’intérêt du tourisme de spectacle sportif : des régions aux destinations

internationales

Dans le contexte actuel de concurrence entre les destinations touristiques, l’offre en

matière d’hôtellerie, de restauration, de patrimoine, suffit de moins en moins à apporter un

avantage concurrentiel suffisant. La compétitivité touristique d’une destination repose sur

le dynamisme de son offre dans différents domaines en matière de loisirs culturels,

environnementaux et sportifs. Cette offre permet la mise en valeur du patrimoine naturel et

culturel du territoire.

Il apparait que la manifestation sportive et plus particulièrement les compétitions

sportives en générant des flux important de population sont à même de constituer un

vecteur important de promotion des destinations.

1.2.Le méga événement sportif : la poule aux œufs d’or du

Tourisme sportif ?

Un constat s’impose : Les plus gros événements sportifs de la planète, et ceux qui

attirent le plus de touristes, sont, dans l'ordre : les Jeux olympiques, avec la présence non

négligeable de plus de 15 000 journalistes, la Coupe du monde de soccer, dont la finale est

l'événement le plus regardé à la télévision dans le monde (1,2 milliard de téléspectateurs en

2006). Vient en troisième place le Tour de France, puis le Championnat de la Ligue des

champions, une compétition annuelle de soccer entre les meilleurs clubs du continent

européen. Puis, en cinquième place vient la Coupe du monde de rugby.

Tous ces événements ont en commun d'offrir une vitrine exceptionnelle aux villes

organisatrices. Les retombées se répercutent autant sur le plan économique et

environnemental que touristique. En effet, de tels rassemblements profitent directement à

la construction, à la distribution, au tourisme en général et à l'hôtellerie en particulier. Ils

créent des occasions de développement dans l'informatique, les télécommunications,

l'industrie du sport, ainsi que dans d'autres secteurs naissants. L'événement sportif en soit

Page 89: Le Tourisme sportif

89

ne dure que quelques semaines. Mais les préparatifs débutent jusqu'à une décennie à

l'avance et peuvent nécessiter des dépenses d'investissement considérables.

Figure 18 : Coûts et bénéfice des Jeux Olympiques

Les JO de Séoul ont ainsi fait de la Corée du Sud une destination touristique et ceux

de Beijing ambitionnaient «d’ouvrir la Chine au monde ». Pour le CIO et le Mouvement

olympique dont les entreprises sponsors, les Jeux constituent au niveau mondial, une

publicité sans équivalent et des opportunités de profits financiers.

À Montréal, les Jeux Olympiques de 1976 ont fait connaître la ville comme

destination touristique d’intérêt en Occident. Ils ont également laissé leurs traces

architecturales et touristiques. Aujourd’hui, le Stade olympique est considéré comme l’une

des principales attractions touristiques de la ville. Le sport y est encore à l’honneur avec la

présentation de matches de baseball et de football. Il est l’hôte de foires et de spectacles et

sa tour (la plus haute tour inclinée du monde) est accessible en funiculaire. Quant au

Vélodrome, il a été transformé pour recevoir le Biodôme, une reconstitution étonnante des

plus beaux écosystèmes des Amériques. 83

83

Réseau Veille Tourisme canada : « Quels impacts ont les grands événements sportifs sur le tourisme? »

(Compte rendu de conférence).

Page 90: Le Tourisme sportif

90

Selon une enquête réalisée en 2002 par Jones Lang LaSalle, une entreprise

mondiale de services immobiliers et de gestion d’investissements, les villes-hôtes de Jeux

Olympiques devraient profiter longtemps de ce momentum.

Selon eux, l’examen des expériences passées, hiver ou été, permet de faire des

prédictions sur l’impact qu’ont les Jeux Olympiques sur le développement immobilier et

touristique (surtout hôtelier) des villes organisatrices.

L’étude démontre qu’en règle générale le nombre de visiteurs internationaux dans

les villes-hôtes augmente en moyenne de quelque 25% dans la seconde année suivant les

Jeux. Idem pour l’industrie hôtelière, où l’on constate une forte augmentation des

demandes d’hébergement au cours de l’année olympique.84

Outre les équipements sportifs et hôteliers le développement des infrastructures

aura des bénéfices sur l'accès, à long terme, des touristes à la ville-hôte et leur séjour dans

la région : il s’agit là de la construction de nouvelles routes, moyens de transport,

aéroports, des actions de nettoyage et de protection du patrimoine culturel.

Ainsi « En 1964, les JO de Tokyo ont (...) vu la construction de vingt-deux

autoroutes, de deux lignes de métro et de trois stations d’épuration. L’extension du métro

est à porter au compte des JO de Montréal de 1976 ; et pas moins de trois nouvelles lignes

virent le jour à Séoul pour ceux de 1988. Séoul étendit également son aéroport, quand,

pour les JO de 1980, Moscou en construisit carrément un nouveau. Tel fut aussi le cas de

Barcelone, en 1992, qui se dota également d’une rocade et plus généralement consacra en

huit ans autant d’investissements aux infrastructures qu’au cours des cinquante années

précédentes. … » 85

Cette activité produit des centaines d’emplois à plein temps et à temps partiel. Par

exemple, l’organisation des jeux olympiques d’hiver de Calgary, en 1988, a créé 28 000

84

Jones Lang LaSalle. «Salt Lake City 2002: Jones Lang LaSalle évalue l’impact potentiel des jeux

Olympique sur les marchés de l´immobilier», communiqué de presse, 8 mars 2002.

85 Extraits du rapport Fair Play for Housing Rights : Mega-Events, Olympic Games and Housing Rights,

traduit par Benoit Eugene et disponible en ligne sur le site http://www.cohre.org/. Le Centre on Housing

Rights and Evictions, basé à Genève, publie tous les deux ans un rapport sur la situation du droit au logement

et les expulsions dans le monde, et mène également des actions préventives.

Page 91: Le Tourisme sportif

91

personnes-années d’emploi et a eu un impact de 1,3 milliards de dollars sur l’économie

canadienne. 86

Pour le Ministre du tourisme de l’Afrique du Sud, Marthinus van Schalkwyk, the

FIFA World Cup 2010 a, d’une , contribué à casser l’effet de saisonnalité qui handicapait le

tourisme dans ce pays (écarts très important entre arrivées de saison d’été et d’hiver) mais

par-dessus tout « la Coupe du monde nous a donné l’opportunité très rare de montrer le

meilleur de ce que notre pays à offrir en tant que destination touristique ». 87

Dans le même esprit, les Jeux Olympique de Barcelone ont contribué à démontrer

que l’Espagne pouvait offrir une alternative au tourisme de masse des « Costas » ce qui a

certainement facilité l’entrée de la ville au nombre des destinations favorites du tourisme

européens (Weed and Bull 2004).

Pourtant, si une grande partie de l’intérêt de la communauté scientifique consacré

au tourisme sportif s’intéresse aux retombées économique pour les cités et nations-hôtes,

force est de constater qu’un nombre grandissant de voix s’élèvent pour questionner le

mythe de la « poule aux oeufs d’or ».

Le Jeu en vaut-il la chandelle ?

Il existe des différences significatives entre compétitions de même nature. Ainsi, si

les JO de Sydney (2000) ont débouché sur une augmentation du tourisme de 40 %, lors des

JO d’Athènes (2004) le tourisme a lui diminué de 32 %.88

Au plus fort de la saison d’été, de nombreux touristes ont préféré troquer leurs

vacances grecques contre un séjour en Espagne, en Turquie pour échapper à la foule attirée

par les Jeux (on parle d’effet d’éviction).

Les effets négatifs sont incontestables et de grande amplitude : Quand les JO ne

sont pas carrément un désastre financier (Athènes), Les dettes générées peuvent, par

exemple, grever les finances municipales pour des décennies, comme ce fut le cas pour la

86

Cité par Norman O’Reilly et Benoit Seguin in « Modélisation de l’impact économique du sport

olympique, »ASAC 2006, Banff, Alberta.

87Traduction personnelle. Cité par Shannon de Winter in « Are mass events a golden jackpot? », 2010.

88 Chiffre donnés par L’économiste Johan Fourie, in « L’Afrique du Sud a déjà marqué des points, courrier

international, 10juin 2006 ».

Page 92: Le Tourisme sportif

92

ville de Montréal : Les investissements consentis pour les JO notamment pour le stade

olympique, ne furent remboursés qu’en 2006, soit 30 ans plus tard, sans compter les

faramineuses dépenses qu’engendrent sa rénovation et son entretien.

Les JO conduisent dans la plupart des cas à la construction de coûteux « éléphants

blancs » qui restent à la charge des municipalités (appartements vides par exemple) à

défaut d’avoir prévu la reconversion des infrastructures olympiques ; les expulsions et les

déplacements des populations locales à grande échelle sont dénoncés, d’autant plus qu’ils

se soldent bien souvent par des pratiques de spéculations immobilières sur les anciens

quartiers des Jeux (prix des loyers augmenté). 89

Selon Kasimati (2003), on peut questionner la partialité de certaines études autour

des JO : tous les travaux menés entre 1984 et 2004 ont été réalisés avant les Jeux et

commandités par ceux qui en souhaitent l’attribution (les politiciens). Comme des

subventions publiques y sont attribuées pour permettre la tenue de l’événement, les

bénéfices économiques ont tendance à être « gonflés » et ne tiennent pas compte de la

réalité du contexte. 90

On pourrait encore ajouter à cette liste, les soupçons de corruption, les externalités

négatives (embouteillage, pollution....).

L’évaluation de l'impact économique du sport olympique (et du spectacle sportif en

général) appelle à la création de modèles, aux cotés de ceux existants (modèle de

l’Université Hallam de sheffield au Royaume unis,/le MEETS au Canada et le Sportevent

scoreacard en suisse), capables de mieux « quantifier l’impact global sur l'économie du

pays au sens large ».91

Ainsi l’étude sur les retombées de la coupe de monde de rugby en France, par E.

Barget et J.J. Gouget, remet en cause la validité du critère des retombés économiques

(justifiant l’accueil d’un méga événement) au profit de celui de l’utilité sociale en termes

de coût/bénéfices pour les régions. Elle repose sur l'élaboration de deux calculs

89

Séoul, plus de 700 000 personnes, Pékin, en 2008, 1,5 million de personnes ; et à Rio, pour les Jeux

prévus en 2016, 170 000 personnes devraient être déplacées.

90 In Chris Gratton and al. “The economic impact of major sports events: a review of ten events in the UK”,

The Editorial Board of the Sociological Review, 2006.

91 N. Didry in les Enjeux de l événement sportif, l’Harmattan, 2008.

Page 93: Le Tourisme sportif

93

complémentaires pour caractériser la Coupe du Monde de Rugby en 2007 ; les effets

économiques (ou impacts économiques) et ceux de l’utilité sociale de la CMR 2007. 92

A terme, une étude de rentabilité sociale avant l’accueil d’un grand événement

sportif permettrait de rationaliser les politiques d’accueil de grands événements sportifs,

qui sont encore trop souvent « fondées sur des critères de décision publique inadéquats ».93

1.3. L’intérêt des événements de moindre échelle

A l’aune de tous ces problèmes, Hinch & Higham (1999) suggèrent que les

événements de tailles plus modestes (national, locaux) sont à même de produire des

impacts beaucoup plus bénéfiques, en terme financiers, pour les communautés d’accueil.

Les compétitions de rugby, de football, les événements liés à l’aventure et aux sports

outdoors, les marathons et triathlons par exemple, requièrent des levées de fonds moins

conséquentes, utilisent des infrastructures généralement existantes et les problèmes

d’embouteillage et de concentration des foules y sont plus facilement gérables.

L’exemple du Marathon des Alpes Maritimes Nice Cannes

Dès la première édition (en 2008) il a eu un impact significatif immédiat (sur les

nuitées, les dépenses…). Son succès a été foudroyant : plus de 10 000 participants issus de

plus de 30 nationalités sur la première édition. Cette course internationale a fait l’objet, lors

de sa création, d’un suivi par des chercheurs de l’Université Nice Sophia Antipolis qui ont

démontré que, non seulement le taux de satisfaction des participants, des partenaires et des

locaux s’élevait à 91% concernant la tenue de l'événement mais que la manifestation

générait des retombées économiques importantes pour la région. 94

92

L’accueil des grands événements sportifs : quel impact économique ou quelle utilité sociale pour les

régions, l’exemple de la coupe du monde de rugby 2007 en France, Région et Développement n° 31-2010.

93Ibid.

94 Massiéra B, Parisot D., Ben Mahmoud I., Paget E., Macioci N., «Monographie des coureurs. Marathon des

Alpes Maritimes, Nice-Cannes », Novembre 2008, Laboratoire de motricité humaine, Education et santé

(LAHMES), Université de Nice Sophia Antipolis, Nice

Page 94: Le Tourisme sportif

94

Ainsi, le marathon a-t-il permis d’enregistrer des flux économiques bien supérieurs

à ceux consignés auparavant à la même époque. Plus de 20000 trajets en train ont été

comptabilisés, 2000 voyages par avion, les coureurs non locaux (la moitié du total) ont

passé en moyenne 2 nuits à l’hôtel et 3 jours sur place pour un total de 40 000 nuitées

passées dans le département, avec une préférence pour les villes de Nice et de Cannes (1.5

millions d’euros).

En restauration plus de 24 000 repas supplémentaires ont été comptés pour un total de 1. 5

millions d’euros. Les dépenses de shopping des coureurs et participants ont avoisinées les

700 000 euros.

Pour la région le bénéfice s’est élevé à 3.4 /4 millions d’euros, des chiffres qui

montrent qu’une consommation touristique d’importance a été généré par le Marathon des

Alpes Maritimes.

Dès la seconde année, une stratégie concertée de développement et de marketing a

été mise en place par la région (incluant les villes côtières traversées) afin de capitaliser au

maximum sur les effets « d’attractivité » de la course.

La ville de Nice, (10 millions de touristes par an) qui bénéficiait déjà d’une image

de « marque » solide au niveau international en tant que « Capital de la Riviera » 95, mais

quelque peu « poussiéreuse », a trouvé dans le tourisme sportif un second souffle

« marketing », symbole d’énergie et de dynamisme. Dans le contexte de compétition

internationale entre destinations, il s’avère un atout de taille pour renforcer sa position sur

le marché mondial en même temps que pour attirer de nouveaux marchés dont l’étude sus-

citée a démontré les tendances dépensières (coureurs et accompagnateurs). 96

L 'exemple du Flora Marathon de Londres

Le Flora London Marathon représente aussi un modèle dans la gestion de son

développement et son impact sur la cité. Depuis sa création en 1981, sa popularité n’a

cessé de grandir (7747 coureurs en 81, 42000 in 2000 pour plus de 99 000 demandes) pour

95

Lié au tourisme d’hiver, puis balnéaire du début du XX siècle.

96D. Parisot, in “Innovation for sustainable tourism? the marathon of nice and its future “umbrella” strategy”

Page 95: Le Tourisme sportif

95

devenir l’un des plus grand événements du monde de la course (il fait partie du club des

World Marathon Majors).

Une étude menée par le Sport Industry Research Centre (des milliers de

questionnaires administrés auprès des coureurs, des commerces, de la population) a étudié

son impact sur la ville de Londres : ainsi le « Flora », c’est une activité économique totale

de plus de £58.3 million généré au Royaume Unis, plus de 115 267 nuitées en hôtellerie et

guesthouses (£8,4 million). Des dépenses spectateurs/média/participants en nourriture et

boissons de 4,3 millions de livres sterling pour le secteur de la restauration etc.… 97

Cette étude prouve que, non seulement un événement de classe internationale

associé à des levées de fonds caritatives peut être une vitrine exemplaire pour une nation

(ici symbole d’un esprit british déjanté, moderne, sportif), tout en étant une entreprise aux

externalités positives tant du point de vue sociale que économique.

[Cf : Annexe 4 : Revenus et dépenses des manifestations sportives/Coûts et

bénéfices sociaux par l’Alliance Canadienne du Tourisme Sportif]

En conclusion de ce chapitre

Nous pouvons affirmer que le tourisme sportif offre aux territoires l’opportunité de

créer ou de re-dynamiser leur image, d’affirmer une identité culturelle afin de se

démarquer de la compétition, locale, régionale et internationale. En ce sens, les loisirs

sportifs d’actions peuvent être les leviers d’un développement territorial, générateur de

retombées économiques et d'un impact social positif.

Si l’on exclut les bénéfices discutés de certains méga événements, et la dimension

purement économique qui motive leur organisation, le tourisme sportif de spectacle permet

surtout pour les nations de répondre à des objectifs secondaires :

de se positionner avantageusement sur le marché mondial du tourisme,

97

Étude de cas cité in Sport Tourism Destinations Issues, opportunities and analysis. Chapitre 17, “The

economics of sport tourism at major sports events”

Page 96: Le Tourisme sportif

96

de gagner en attractivité pour les villes-hôtes (en attirant de nouveaux

investisseurs et des entreprises)

de contribuer à de nouveaux projet de développement urbain (ex :

Barcelone).

« De plus en plus, les événements sportifs font partie d’une stratégie plus large dont

le but est d’améliorer le profil d’une ville ; par conséquent, le succès ne peut être mesuré

qu’à partir des pertes et profits » (Gratton et al., 2000, p.18).98

… Quant aux manifestations sportives de moindre importance, elles apportent un

plus certain en terme de notoriété ainsi que des bénéfices économiques aux cités et

territoires, à condition que ces projets fassent partie d’une stratégie globale de marketing

planifiée afin d’éviter l’effet de « parachutage ». 99

98

O’Reilly et Seguin. Op. Cit. P. 83.

99 Notion développée p. 106.

Page 97: Le Tourisme sportif

97

2.Stratégies de développement des territoires

2.1.Une offre adaptée dans le respect des ressources locales

Les activités sportives et touristiques s’inscrivent nécessairement dans un cadre de

pratiques qui en conditionnent l’exercice (montagne, mer, neige, littoral, cours d’eau,…).

Il semble évident que les réalités locales prédisposent au développement de

certaines activités plus que d’autres. Le tourisme pédestre peut s'appliquer dans beaucoup

de cas et s’adapter à la topographie de nombre de territoires.

Pour d’autres activités il en sera autrement. On serait tenté de dire que tous les

territoires de montagne peuvent accueillir de la randonnée VTT par exemple, mais cela

suppose des chemins adaptés à un public assez large ce qui n’est pas toujours possible. Là

où il y a l'eau, on peut imaginer un port de plaisance ou une plage, sur un lac, une base

nautique : mais de nombreuses niches sont à identifier et à considérer dans toutes leurs

dimensions pour éviter les non-sens.

Une seconde stratégie est de développer des sports et jeux identitaires. Il existe des

régions fortement marquées par des pratiques inscrites dans l’identité locale : On joue à la

pelote en Pays basque, au rugby au pays de Galles et à la pétanque en Provence… Il est

alors possible d’imaginer que certaines activités, qui faisaient d’abord partie du quotidien

des habitants d’une région, puissent être déviées en attrait touristique. C’est le cas

notamment de la plongée sous-marine dans les Cyclades, en Grèce.

Nous avons aussi vu que le sport « spectacle », quelque soit la taille de

l’événement, constitue une option de choix pour drainer les flux touristiques vers les

régions : les courses pédestres en tête, de vélo ou de vtt…

Le développement des sports urbains en ville

Les activités de loisirs sportifs de par leur nature peuvent se pratiquer sur tous les

éléments : eau, terre, air…mais aussi être intégrées à tous les territoires : des villes aux

montagnes, de l’urbain à la nature.

Page 98: Le Tourisme sportif

98

Il s’agit d’ailleurs là d’une tendance notable ces dernières années : le sport s’invite

de plus en plus en ville. On pense aux marathons bien sûr, mais aussi aux pratiques auto-

organisées telles que le roller et de la glisse urbaine en général. Ces pratiques se sont

développées spontanément en terrain urbain, les pratiquants s’y sont retrouvés sans

qu’aucunes structures n’organisent les rassemblements.

Aujourd’hui des milliers de participants se réunissent régulièrement dans les

grandes capitales du monde (jusqu’à 280000 personnes à Paris). C’est le signe d’un grand

« spectacle gratuit » : pour l’acteur qui découvre la ville, pour le passant qui regarde

l’acteur. Ces grands rassemblements font maintenant partie des attractions « sportives »

vanté par les Offices de tourisme des villes aux touristes de passage.

Des exemples au Portugal (Lisbonne)

Parfois une caractéristique topographique peut être exploitée et détournée pour la

création d’un événement sportif, original, comme la course de descente « Lisbon

Downtown » en VTT. En effet, la ville étant bâtie sur 7 collines, elle offre des dénivelés

impressionnants notamment dans le vieux quartier de l’Alfama, dominé par le château São

Jorge. Des amateurs vététistes ayant noté cette configuration particulière n’ont pas tardé à

s’y lancer des défis. Cette pratique a donné lieu à une course de descente spectaculaire

passant par les étroites ruelles et labyrinthique de l'Alfama : pavés irréguliers, escaliers

tortueux, arcs médiévaux, les obstacles « urbains » y ont remplacé les conditions

naturelles de montagne. 100

Aujourd’hui, les plus grands spécialistes de la discipline s’affrontent sur cette

course, offrant un spectacle de choix pour les centaines de touristes qui viennent admirer

au passage, ces riders un peu fous, hors de leur milieu « naturel ». Son succès a d’ailleurs

valu à Lisbonne, le titre de Urban Downhill Capital of the World. (Capitale Mondiale de la

Descente urbaine).

Autre exemple, un produit touristique et sportif original en milieu urbain (et

toujours à Lisbonne) : la découverte de la ville en vélo électrique.

100

Dont le vainqueur est déclaré « Roi » de l’Alfama.

Page 99: Le Tourisme sportif

99

Nuno Leitao a démarré sa petite entreprise de « tours thématiques touristiques à

vélo de Lisbonne » en avril 2011. Idée incongrue au premier abord compte-tenu des

dénivelés réputés des quartiers les plus touristiques. Pourtant, l’utilisation de vélos

électriques, permet d’avaler aisément les pentes les plus raides ce qui rend l’activité

accessible à tous et offre une perspective nouvelle sur la cité (et des sensations garanties).

Le succès a été immédiat : en à peine 2 ans, Rent a fun s’est hissé en 3eme

place (sur 79

propositions) du Classement des Voyageurs Trip advisor dans la catégorie Tours et

Excursions de la ville. 101

2.2.Des produits pensés dans une perspective de

développement durable.

Produit urbain ou de nature, il semble primordial en tourisme sportif de miser avant

tout sur les ressources et les spécificités locales, afin de se protéger au maximum des effets

de mode et de se garantir des caprices du marché. En effet, pour de nombreux

professionnels du secteur, il semble bien que l’identité soit le meilleur garant du durable.

Car, si les sports de nature peuvent être des acteurs privilégiés du développement, il

ne faut pas oublier que les touristes viennent d’abord dans « un univers » : un golfeur par

exemple, peut très bien jouer au golf près de chez lui. Pourquoi se déplacerait-il dans un

autre pays ? En outre, l’investissement dans une infrastructure aussi conséquente que celle

d’un terrain de golf, soumise à des charges et contraintes environnementales très lourdes

(gestions de l’eau, entretiens..) ne peut constituer une option viable en tant que seule

« attraction » touristique. Ces constructions ne peuvent servir qu’à « renforcer » la

destination.

Ainsi au niveau local, cela passe parfois par la création de produits surprenants, à

l’exemple de ce projet de parc d’aventures original, en pleine brousse sénégalaise :

101

http://www.rent-a-fun.com/#!press

Page 100: Le Tourisme sportif

100

Bernard Larche, un diplômé en escalade a mis au point une discipline nouvelle et

unique au monde, dérivée de l'accrobranche: Cette discipline ?... « L’accrobaobab »102

L’objectif de ce parc étant aussi de participer au développement de la communauté

rural du Sindia au Sénégal dans une optique de durabilité.

Ce nouveau « sport » correspond parfaitement à la demande de bon nombre de

touristes et résidents qui recherchent des activités nouvelles « à sensation » avec un cachet

typiquement africain par le lieu et le support qu’est le baobab. Le petit domaine de pratique

a fait l’objet d’un soin attentif : aménagement soigné, matériaux locaux, case d’accueil,

clôtures en haie d’euphorbes…), les équipements permettent la pratique de l'accrobranche

en toute sécurité, d’un baobab à l'autre.

Ce parc aventure est censé offrir à la communauté installée à proximité de cette

unique forêt de baobabs au monde, des perspectives économique nouvelles en emploi,

(construction, gardiennage, entretien) en formation (animateurs locaux en escalade) en

même temps qu’une exposition plus large au circuit touristique classique sénégalais.

2.3.Rendre les territoires plus attractifs

Dans une étude exploratoire réalisée sur la politique de développement touristique

de la Région Nord Pas de Calais, dans le cadre de sa reconversion économique, C.

Dorvillé et M. Bouhaouala ont cherché à savoir si le potentiel des pratiques ludo-sportives

outdoor (char à voile, tourisme équestre, cyclotourisme) entrait dans les préoccupations

majeures des opérateurs du tourisme régional. 103

Les chercheurs ne peuvent s’empêcher d’y regretter que les sports de nature, qui

pourraient devenir un élément déterminant dans le choix de la région Nord comme

destination touristique, n'avait pas encore été intégrés dans une politique globale de

développement et de valorisation de la région.

102

http://www.accro-baobab.com/

103 Christian Dorvillé et Malek Bouhaouala, « Place des sports outdoor dans le développement touristique de

la région Nord-Pas-de-Calais », Territoire en mouvement. 3 | 2006, mis en ligne le 01 octobre 2011.

Page 101: Le Tourisme sportif

101

L’analyse du contenu montre que la dimension sportive n’apparaît pas encore

comme un facteur important dans l’attractivité touristique du territoire : potentiel récréatif

sous-estimé, manque de concertation entre les acteurs publics et privés (associatifs et

marchands), communication externe peu structurée, etc.

En partant de cet exemple, il nous a semblé pertinent de mettre en balance, d’un

type type de projet axé sur le développement d’une région rurale slovaque en difficulté.

Il repose sur la coordination de multiples activités de tourisme sportif. En ce sens, il

est représentatif d’une démarche marketing construite et montre bien le potentiel du

tourisme sportif lorsqu’il est pensé á l’échelle globale.

L’exemple de la région de Zasavje 104

Elle a, en effet, hérité d’un lourd passé de territoire minier : une région typique

rurale où l’on exploitait le charbon, traversée de mines et de villages de mineurs. A ce

titre, elle a été longtemps tenue en marge du circuit touristique slovaque traditionnel. Grâce

à l’appui de fonds européens, elle cherche à transformer cet héritage culturel (encombrant)

en un atout pour se différencier sur le marché du tourisme.

En s’inspirant d’une expérience réussie dans une autre région slovaque, alliant

tourisme sportif et héritage culturel (une piste cyclable sous-terraine dans la Mine de

Mežice), les instigateurs du projet Zasacve ont développé cinq nouveaux produits de

tourisme « actif » pour booster les arrivées touristiques autour de la route touristique

minière de Gverk, déjà existante.

Chacun de ces produits a été associé aux anciennes pratiques minières (transports

du charbon, forage) ou à leur découverte.

1/Plaisir et fun sur la rivière Sava : Activité de kayak / rafting et rencontre avec des

kayakistes slovaque célèbre (P. Kauzer). La rivière fut longtemps le seul moyen de faire

transiter le charbon hors de la région.

2/Adrenaline air adventure: parapente, planeur, montgolfière au dessus de la

région. Base située dans l’enceinte d’une ancienne mine.

104

Rapport Central Europe Project : “Sport tourism as additional attraction to the mining route GVERK in the

Zasavje region” (2010).

Page 102: Le Tourisme sportif

102

3/ Archerie traditionnelle : implanté sur l’un des sites (de loisirs) miniers.

4/Jeux équestres à Zasavje : randonnées/balades sur les anciens chemins de

traverses empruntés par les chevaux de trait des mines qui tiraient les wagonnets.

5/Randonnée pédestres dans la montagne de Zasavje : Ancienne piste minière

souterraine localisée sous les villes de Hrastnik et Trbovlje

Le marché-cible de ce projet est large : la population locale, les étudiants, les

familles (à prix réduits), et tous les adeptes de sports d’aventure et d’adrénaline, les

touristes culturels, les « backpakers »…

Le plan marketing prévoit : la mise en place d’un site web, des campagnes email, la

mobilisation des acteurs locaux, le partenariat avec les institutions touristiques les

participations à des congres/rencontres internationales du tourisme (pour présenter et

vendre ce concept), la mise en place d une « marque » (branding) spécifique pour la

région.

L’existence de la plupart des équipements (centre équestre, base de loisirs, chemin

souterrain, base nautique etc..) permet de limiter les investissements. Il s’agit plutôt de

remettre en conditions lorsque c’est nécessaire ou d’améliorer les infrastructures déjà

existantes pour offrir des conditions de pratique et d’accueil de meilleure qualité.

En ce basant sur les taux de fréquentation touristiques de 2010 et 2011, les

prévisions escomptées dans la région de Zasavje sont de +22% en 2012 de +95% en 2013.

Cet exemple, dont le succès repose en grande partie sur un marketing solide au

niveau de toute une région, nous amène à aborder le point suivant, celui des techniques de

« branding » des destinations touristiques.

3.Destinations, tourisme sportif et « branding »

Depuis la fin des années 1990, le développement d’une image de marque (brand)

forte et distinctive semble être devenue le défi marketing no1 pour les destinations. En

effet, plusieurs régions du monde cherchent à affirmer plus clairement leur identité et leurs

caractéristiques afin d’assurer un meilleur rayonnement et une perception positive de leur

image, et ce, tant auprès des étrangers qu’auprès de leur population.

Page 103: Le Tourisme sportif

103

3.1. La naissance d’une marque de destination

La marque se définit par une identité et non par une image et/ou un positionnement.

L’image est ce que perçoit le public ; le positionnement est le discours tenu pour occuper

une place sur le marché. 105 Rapporté au tourisme, le terme définit un ensemble de

croyances autour de la destination et le type de séjours qu’il sera possible d’y faire.

Selon Jean-Noël Kapferer, le prisme de l’identité d’une destination se compose

de plusieurs éléments, tels son physique, sa personnalité (les clichés concernant les

habitants), son univers culturel (Dubaï, Singapour), son reflet (Ibiza la fêtarde), son climat

relationnel (mondain à StTropez, amical en Tunisie), sa mentalisation (apaisement en

Dordogne, « intensité » à la Réunion.)106

Certaines destinations ont une identité forte, mais refusent l’idée de marque parce

qu’elle peut considérablement réduire l’image du pays à une seule dimension ce qui peut

être un handicap pour attirer d’autres marchés : ainsi, une destination trop connotée

« famille » par exemple, sera fuie par les célibataires.

Les pays anglo-saxons, et d’une façon plus générale les pays « neufs », ou encore

discrets sur le plan du tourisme international (la Lettonie, la Serbie, Dubaï…) auront

beaucoup moins d’états d’âme à traiter leur destination touristique comme des marques.

Nous citerons ici en exemple le cas de destinations qui ont décidé d’opter pour un

branding axé sur le créneau du tourisme sportif, phénomène récent, pour se démarquer de

la concurrence.

L’exemple de La ville d’Abbotsford (137000 habitants) au Canada

Forte d’une culture typiquement nord américaine du sport, Abbotsford est située à

la frontière des USA en Colombie Britannique. En 2003, lorsque la ville s’est dotée d’un

nouvel organe d’administration touristique, le tourisme sportif a immédiatement constitué

l’une des pierres angulaires de son développement. Après 2 ans d’une consultation de tous

les intervenants des secteurs sport et tourisme et avec l’aval de la population, la cité a

105

F. Victor, article « stratégie de destinations touristiques, devenir une marque », non daté. Strategos.fr.

106 Cité par F. Victor. Ibid.

Page 104: Le Tourisme sportif

104

décidé de se doter d’une marque : « Sport Town Canada » promue au travers d’un site

internet spécifique et d’un plan média international.

Aujourd’hui, le succès est au rendez-vous : elle s’est spécialisée dans l’accueil et

l’organisation de compétitions et d’événements sportifs (festivals) de toutes dimensions.

Elle reçoit plus de 100 événements sportifs (amateurs et professionnels) par an dont une

quinzaine d’envergure nationale (Les jeux d’été de la Colombie Britannique, le

Championnat National de Volley Ball, Le Championnat Junior de Baseball, de Curling …).

Elle met à disposition ses infrastructures sportives dans le cadre d’un « host plan »,

coordonnent tout un réseau d’hébergements incluant bâtiment universitaires, hôtels,

chambres d’hôtes, campings… et propose une liste de 500 bénévoles prêts à retrousser

leurs manches. 107

L’exemple de Lanzarote European Sports Destination (Ile des canarie, Espagne)

En février 2011 dernier, la conseillère du tourisme de Lanzarote, Carmen González,

annonçait aux journalistes, réunis en conférence de presse, la création d’une marque

officielle destinée à la promotion internationale de

l’île : Lanzarote European Sports Destination.

Soumise à l’aval du comité Olympique espagnol,

cette dénomination (fruit de la réflexion

stratégique du Patronat de Tourisme et de la

Société de Promotion Extérieure de Lanzarote) est

destinée à servir de référence en communication

pour tous les acteurs du tourisme (TO, agences de

voyages etc.)

Elle s’appuie sur un vaste catalogue de sports de nature, d’aventures, de glisses,

d'extrêmes, en même temps que sur un calendrier de 30 épreuves de prestiges incluant 4

championnats du monde et 13 disciplines (triathlon, voile, VTT, surf, planche à voile, golf,

etc.)

107

http://www.tourismabbotsford.ca/sports

Page 105: Le Tourisme sportif

105

L’objectif est clair : se positionner sur le marché mondial du tourisme sportif

comme « la » destination sport de référence européenne, tant pour les amateurs que pour

les professionnels (séjours hivernaux, stage d’entrainement) ; de proposer des conditions

de pratiques excellentes, sécurisées, au cœur d’un environnement protégé, le tout dans le

respect du développement durable, clairement intégré au projet. 108

3.2.Branding et labellisation

Le branding peut aussi s’opérer via la mise en place d’un label de référence. Même

si parfois il peut porter à confusion du fait de leur multiplication, il s’inscrit pour les

destinations dans une démarche de « protection » mais peut aussi s’ajouter aux stratégies

de promotion touristique du territoire. En effet, les labels visant à communiquer sur la

spécificité des sites, ils peuvent dans ce cas, constituer un argument « marketing »

convainquant.

C’est pour coller aux nouvelles tendances du marché que l’organisme Tourisme de

Catalogne a créé un label « Destinations sportives catalognes » (DTE en Catalan) attribué

aux communes qui se démarquent par « leurs installations et la qualité des produits sportifs

dans lesquels elles sont spécialisées. »

Les communes qui désirent obtenir une DTE peuvent être certifiées pour 1, 2 ou

jusqu’à 13 sports.109 L’objectif est de gagner une place privilégiée dans la promotion des

marchés touristiques internationaux afin d’attirer « tous les amants du sport, professionnels

ou amateurs (…). Ces destinations proposent une spécialisation de l’offre sportive,

touristique et commerciale, l’attention au client, des services et des centres médicaux, et

une volonté d’innovation et d’amélioration constante. » 110

[Cf Annexe 5 : Conditions pour devenir une « sports tourism destination » de Catalogne]

108

http://www.turismolanzarote.com/en/sports-lanzarote/lanzarote-european-sports-destination

10910 communes l’ont obtenu à ce jour. Castelló d’Empúries, Empuriabrava, La Seu d’Urgell Banyoles, Pla

de l’Estany, Sort- Lloret de Mar , Val d’Aran , Santa Susanna, Calella , Castelldefels, Blanes…

110 http://www.enviedecatalogne.fr/bons-plans/jai-envie-de-defis

Page 106: Le Tourisme sportif

106

3.3. De nouvelles formes de branding en marche : Les clubs sportifs

« partenaires » des destinations

Mais le « branding » de destination peut aussi témoigner de stratégies innovantes,

trahissant l’émergence de synergies nouvelles à l’œuvre entre sport et tourisme.

Ainsi, l’IRT, (l’Ile de la Réunion Tourisme) a-t-il signé en 2011 un partenariat

avec l’équipe de Football du PSG (Paris Saint Germain) dans le cadre de sa promotion sur

le marché français. Il s’agit d’un événement historique dans la mesure où la Réunion est la

première destination à devenir « partenaire » d’un club sportif.

L’objectif de ce partenariat est d’utiliser la notoriété du club au travers d’un

important plan de communication (bandeau led de 192m autour du stade, film de

promotion sur les écrans géants, présence du logo IRT sur les programmes de matchs etc.».

L’objectif stratégique: toucher un maximum de personnes (des millions de

spectateurs via les matchs en direct), d’un public motivé par le sport et l'exploit sportif en

ligne avec l’objectif communication de la Réunion, en même temps que de renforcer sa

présence sur le marché français.

Ce nouveau type de partenariat n’a pas tardé à faire des émules : ainsi le bureau

français de Tourism Ireland a emboîté le pas à la Réunion en signant un partenariat avec

l’Olympique Lyonnais. Ce nouveau partenariat porte sur :

« …de la visibilité autour du terrain, sur le site internet du club et l’utilisation du

logo de l’OL pour la communication de Tourism Ireland en France. Concernant ses

relations publiques, Tourism Ireland aura l’occasion d’organiser une soirée spéciale à

l’occasion d’un match au stade de Gerland d’ici la fin de la saison »

Pour Leo Varadkar, le ministre du tourisme, des sports et du transport irlandais:

“This latest promotion is a good example of how Tourism Ireland is looking for fresh ways

to reach potential visitors to Ireland, especially new ones. I’m particularly pleased to see

Irish tourism promoted in connection with top-level sport – something that really brings

home that Ireland is an active and fun destination. Competition from rival tourism markets

Page 107: Le Tourisme sportif

107

is getting ever more intense, so we need to constantly look at how best we can promote

Ireland as a tourism destination.”

« Attirer de nouveaux segment de marché », présenter l’Irlande comme un pays

« fun » et « actif », se démarquer de « la concurrence internationale »… Ce plan

audacieux, a pour volonté de participer de manière significative à l’augmentation du

tourisme français en Irlande, avec un objectif fixé à + 40% d’entrées touristiques les

quatre prochaines années.111

La démesure dans le branding « sportif »: le projet fou des Emirat Arabes Unis

On connaissait le Qatar qui depuis près de 10 ans investit massivement dans le

« sport business » : rachat de clubs, Prix de F1, Tournois de golf, d’équitation, d’escrime,

de tennis, organisation de la Coupe du Monde 2022… allant même jusqu'à s’offrir des

stars du football (Beckham, Zidane) pour jouer les ambassadeurs de la principauté.

Il semble définitivement rejoint

dans la démesure par les Emirats arabes

Unis qui ont décidé d’assoir leur réputation

touristique mondiale autour d’un projet

touristique extraordinaire, basé sur le Club

espagnol du Real de Madrid. 112

L’objectif est double : pour les

Emirats il s’agit d’attirer plus d’un million

de touristes par an et pour le Real de se faire connaître dans la région, et au delà, en Asie.

Le projet : créer sur une ile artificielle (situé a Ras Al-Khaimah, 45mn de l’aéroport

de Dubaï) un immense complexe constitué d’un parc d’attraction, d’un hôtel 5 étoiles,

d’une station balnéaire avec 450 appartements, d’un musée du Real Madrid, d’une marina

111

http://www.tourismireland.com/Home!/About-Us/Press-Releases/2012/Tourism-Ireland-Targets-5M--

French-Football-Fans.aspx

112 http://aboutourism.wordpress.com/2012/04/10/destination-marketing-sport-tourism/

Page 108: Le Tourisme sportif

108

avec yacht club, de 48 villas avec plages privées, de 60 bungalows et d’un stade de 10.000

places, ouvert sur la mer…

Le Real Madrid Resort Island est destiné à devenir le « Disneyland » du Real et à

capter une partie des 300 millions de fans supposés du club de football espagnol dans le

monde. Le projet, à 1 milliards de dollars, devrait être inauguré en janvier 2015. Il a reçu

un accueil parfois mitigé par la presse internationale : … « sublime inutilité »,

« exploitation commerciale grossière » (Time Magazine)… Qu’importe, avec un marché

estimé à 4 milliards de visiteurs potentiels à moins de 4h de vol, les Emirats entendent

bien réussir, par la stratégie du tourisme sportif, à devenir enfin une destination réceptrice

ainsi qu’à affirmer sa position sur l’échiquier mondial du tourisme.

4. Défis pour le futur

4.1 Enjeux environnementaux et limites du tourisme sportif

S’il offre des potentialités importantes, le tourisme se trouve aussi confronté à

certains freins :

La très forte inélasticité du marché

Le marché de la demande est comme pour celle du tourisme en général, très

sensible aux événements internationaux. L’industrie touristique fait constamment face à

diverses menaces: 11 septembre 2001, SRAS, grippe aviaire, grippe A(H1N1), tsunamis,

pollutions des océans (pétrole), ouragans, tremblements de terre et plus récemment

éruptions volcaniques… tous ces exemples ont eu une incidence sur l’industrie du voyage

qui demeure vulnérable face aux catastrophes et évènements imprévisibles. C’est d’autant

plus vrai que les destinations qui intéressent le tourisme d’aventure et l'écotourisme actif

sont souvent celles des pays en voie de développement.

L’instabilité politique peut aussi avoir un impact fort sur l’image des destinations

et la sécurité des touristes. L’agitation et les troubles soulevés, par exemple, par le récent

Page 109: Le Tourisme sportif

109

Printemps arabe a considérablement fait chuter les arrivées dans les destinations du

Maghreb : Maroc, Algérie, Tunisie et plus largement celles du Moyen Orient. En ce cas, il

est aussi vrai qu’une offre stratégique de tourisme sportif sera aussi un argument de poids

en faveur des destinations dans le cadre des campagnes publicitaires de « reconquêtes ».113

Le réchauffement climatique

Pendant longtemps, les grands tours operateurs du marché d’aventure ont souvent

fait connaître leurs produits par le biais de slogans accrocheurs du type : « visitez les

derniers paradis avant qu’ils ne soient envahis par des hordes de touristes ». Aujourd’hui la

réalité du phénomène du réchauffement climatique a modifié la teneur des messages : il

s’agit de visiter ces derniers paradis, avant qu’ils ne disparaissent!

Les célèbres neiges éternelles du Kilimandjaro, le plus haut sommet africain

s’affinent à un rythme alarmant. Selon les scientifiques, elles disparaîtront autour de 2020.

Le plus grand récif corallien, la Grande Barrière de Corail, joyau de l’Australie

souffre de l’élévation de la température de l’eau et de son acidité due à la pollution qui

vient s’ajouter à la surfréquentation touristique.

L’archipel des Maldives, perle de l’océan indien, est menacée par la montée des

eaux, corollaire du réchauffement climatique et par la multiplication des ouragans. Déjà

plus de 16 îles ont été évacuées de leurs habitants et la « disparation » de l’archipel

attendue dans une vingtaine d’années. .

Mais la situation la plus frappante dans le cadre du tourisme sportif s’avère être

celle des montagnes et des stations de sports d’hiver du domaine alpin. En effet selon une

étude de l’OCDE (2007). « Une hausse de la température de 1°C, de 2°C, ou de 4°C à

l’avenir pourrait ramener le nombre de domaines skiables jouissant d’un enneigement

fiable à 500, 400 ou 200 respectivement » (sur 666).

10 % des domaines souffre déjà d’un enneigement précaire avec la perspective de voir la

neige déserter les stations de moyenne-basse altitude de façon structurelle dès 2020 et celle

d’une fréquence plus forte d’hivers sans neige…

113

Cf supra : « un pays qui court est un pays sécurisé » p. 78.

Page 110: Le Tourisme sportif

110

Tourisme sportif et conflits environnementaux

Le tourisme sportif comme toute autre forme de tourisme ne peut être considéré

comme ayant un impact seulement positif sur les destinations. Nous avons vu qu’il pouvait

dans le cas des événements sportifs être à l’origine d’un nombre certain d’externalités

négatives et offrir des retombées en termes économiques plutôt mitigées. Le manque

d’études et la complexité de l’entreprise rend plus difficile encore l’évaluation des impacts

locaux et nationaux de ce type de manifestations sportives.

Il n’est pas possible de donner une liste étendue de l’impact environnemental du

tourisme sportif mais en voici en aperçu brièvement résumé, de celle relevée par G.

Higham (2005)

L’air : la très grande concentration de véhicules autour des grands matchs affecte la

qualité de l’air, de même que sur grands chantiers de construction (machines et bulldozer

à carburant diesel).

Les sols : érosion/modification géologique du sol lors de la construction des

équipements sportifs, destructions de terres agricoles, pollution aux pesticides etc. (terrain,

de golf en particulier)

L’eau : Un nombre important d’activités sportives sont consommatrices d’eau : le

golf, mais aussi le football, le rugby et tous les sports joués sur terrains en herbe.

La flore/la faune : Les mouvements des touristes contribuent à déplacer les graines

de certaines espèces exotiques vers d’autres lieux ( voitures, sacs, vêtements). Le passage

des coureurs, des vélos/vtt, des marcheurs peuvent occasionner le piétinement de la flore et

une agression constante du sol en particulier dans les déserts, les milieux de montagne, les

dunes… La faune peut être dérangée, voir fuir les lieux trop fréquentés (chemins de

randonnées, bords de rivières …)

Le bruit : des activités nautiques tels que le ski nautique, les courses de bateau a

moteur font fuir les dauphins et les grands mammifères aquatiques.

Les déchets : quelque soit la taille des événements sportifs ils sont souvent à

l’origine d’une masse de déchets astronomiques.

Difficile de faire l’impasse sur une problématique majeure : dans le cas des sports

de nature, la non préservation de l’environnement, des capacités de charges, peuvent

Page 111: Le Tourisme sportif

111

conduire à la destruction progressive du cadre même de sa pratique . Un double désastre :

sur le plan environnemental et sur celui de l’attractivité touristique qui peut perdre en

puissance et reporter les flux sur de nouvelles zones qui sembleront plus « authentiques »

ou mieux préservées.

Le cas des sports d’hiver est significatif à ce titre : en dépit de sa dépendance étroite

avec la nature, ce tourisme influe considérablement sur les territoires de montagnes :

remontées mécaniques, lignes à haute tension, canons à neige grands consommateurs d’eau

sans compter les nuisances associées à la fréquentation du tourisme de masse, des

constructions immobilières…

Aux cotés des problèmes soulevés par le réchauffement climatique, la gestion

immédiate et concertée des problèmes environnementaux (pollution, destruction des

paysages et des écosystèmes, érosion etc..) liée aux questions de durabilité des territoires

s’avère donc un enjeu capital pour les développements futurs du tourisme sportif.

Notons que des actions d’envergure au niveau de la gestion écologique des méga

événements sportif se mettent progressivement en place :

Ainsi, la Coupe du Monde de rugby 2007 en France fut la première officiellement

déclarée « éco responsable ». Une série de mesure ont été mises en place en partenariat

avec l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie pour réduire son

impact environnemental (déplacement des rugbymen en train plutôt qu’en avion,

biocarburant pour les voitures, produits équitables, sensibilisation du public au geste

écologique et responsable etc..).

Dans la même veine, Les Jeux Olympique de Londres 2012 se sont aussi engagés à

devenir les jeux les plus « verts » de l’histoire avec notamment un plan ambitieux de

développement durable. 114

[Cf Annexe 6 : Les cinq points clefs du plan de développement durable des JO de Londres]

114

Les associations ont abondamment critiqué les objectifs « ratés » de ce plan tel celui des 20% d’énergies

renouvelables, abandonné en cours de route, les problèmes de pollution atmosphérique négligés, la logique

très discutable du choix des sponsors…

Page 112: Le Tourisme sportif

112

Même s’il faut pondérer des actions qui, à ce niveau semblent plus relever d’une

pratique médiatique de greenwashing que d’un véritable souci environnemental.

4.2.Tourisme sportif, destinations et développement durable

Le tourisme durable, ou développement touristique durable, est basé sur la vision

tripolaire du développement durable qui a été exposée lors de la conférence de Rio : il

repose sur la mise en place d’une économie viable et équitable, sur le respect des identités

socioculturelles et sur la protection de l’environnement.

Conformément aux travaux présentés par le PNUE et l’ICLEI 115 en 2007, le tourisme

durable repose sur l’articulation de douze objectifs plus ou moins reliés aux dimensions

économiques, socioculturelles et environnementales :

« 1. Viabilité et compétitivité économique des destinations et entreprises touristiques 2.

Prospérité économique au niveau local 3. Qualité de l’emploi touristique 4. Équité sociale

et économique au sein des communautés locales 5. Satisfaction des visiteurs 6. Contrôle

local du tourisme 7. Bien-être et qualité de vie des communautés locales 8. Richesse

culturelle 9. Intégrité physique des destinations 10. Diversité biologique 11. Utilisation

rationnelle des ressources 12. Pureté de l’environnement. »

En outre, si le tourisme durable implique une activité économique durable sur le

long terme et qui ne décline pas, il est sans doute plus juste de considérer le tourisme dans

sa durabilité, c’est à dire dans sa capacité à devenir un véritable facteur du développement

des territoires et de progrès pour les populations et dans sa capacité à faire de l’activité

touristique une activité soutenable.

Un développement en marche

Rapporté au tourisme sportif, cela reste un projet ambitieux, car le tourisme et le

sport sont portés par des systèmes d’acteurs multiples et à différentes échelles de territoire.

Ils sont les éléments d’un système structuré, au sein duquel ils entrent en action de manière

interdépendante et dont l’objectif principal est de « donner vie » à leur destination.

115

Conseil International pour les Initiatives Écologiques Locales.

Page 113: Le Tourisme sportif

113

B. Massiera constate que de nombreux efforts sont encore à faire concernant la

qualité des prestations dans l’offre du tourisme sportif de destination :

Les principales qualités des offres locales se situent autour de l’encadrement sportif

et de la sécurité de pratique. Les défauts se situent plus autour de l’accueil, la réservation,

la gestion. Or le touriste est de plus en plus sensible à cette qualité (que l’on parle sa

langue, que les équipements soient bien entretenus...). Plus tard, il décidera de

recommander, ou non, le produit autour de lui en fonction de ces critères d’appréciation.

La clientèle touristique actuelle n’est plus aussi uniforme que celle avec laquelle les

destinations avaient l’habitude de traiter. Le touriste d’aujourd’hui, loin d’être captif

comme son lointain aïeul est informé et « zappeur». Il effectue son « marché » parmi un

large panel de destinations, où les anciennes destinations (telle la montagne hivernale) ne

font plus forcément rêver. Il devient exigeant.

Le touriste « sportif »est encore plus difficile à saisir.

Au cours de nos recherches nous avons pu constater que s’il existe un certain

nombre d’études concernant la connaissance des touristes sportifs, ce nombre est au final

limité. Le champ d’exploration est encore jeune. Or le profil de ces touristes actifs est en

constante évolution et leurs comportements méconnus. Ce besoin d’approfondir les

relations entre sport et tourisme a été relevé par nombre de chercheurs tels Gibson (2004).

Il semble en effet primordial de comprendre les motivations et les attentes de ces

différents marchés de niches afin de répondre au mieux à leurs besoins sur les lieux de

destination, avec par exemple, l’intégration des sports aux formulaires de tourisme, des

études ciblées autour des manifestations sportives, des analyse des motivations du

voyage…

Quoi qu’il en soit, ces nouvelles tendances forcent les destinations à

« l’anticipation ». En ce domaine, les maîtres mots sont innovation et adaptation pour

apporter la réponse aux attentes du client-roi, sensible à la protection de l’environnement,

et pour développer une offre touristique adaptée et gage de compétitivité.

On se rend compte en constatant le dynamisme, la profusion et la diversité des

offres en tourisme sportif, que les prestataires de services sont entrés dans une phase active

de recherche de « nouveaux produits » : paddleboard, skibike, randonnée pédestre

« aquatique » (longe côte), sport dit écologiques, pratiques sportives détournées en ville…

Page 114: Le Tourisme sportif

114

L’offre se diversifie de jour en jour. Ceci prouve l’adaptation progressive aux tendances

d’un marché grand consommateur d’activités et en demande de nouvelles expériences et de

découvertes de toutes sortes…

[Cf Annexe 7 : Article La Provence Tourisme Sportif]

Et pourtant :

«La rencontre entre tourisme et sport n’est pas aussi fructueuse que l’on pourrait

espérer » … «On n’a pas encore trouvé le moyen de faire du tourisme sportif un secteur

économique à part entière» 116

… des voix dubitatives s’élèvent ici et là pour pointer les limites d’un système aux

stratégies d’acteurs trop individualisées ou même, délaissées par les instances locales pour

qui le tourisme sportif n’est pas une niche prioritaire.

Au sein du système du tourisme sportif, les acteurs évoluent en fonction d 'intérêts

divers, voire divergents : d’un coté, des collectivités qui mettent « en tourisme » leurs

territoires afin de bénéficier des retombées sur le développement économique et social, de

l’autre, des entreprises, qu’il faut rentabiliser par une fréquentation touristique maximale.

Quant aux habitants, ils cherchent à profiter avant tout des retombées locales positives sans

subir les désagréments causés par les touristes...

Associer des acteurs multiples

De ce fait, trop souvent des actions sont entreprises dans une logique de

communication extérieure, sans grande volonté de partenariat et d’intégration avec les

acteurs locaux. Au niveau de l’événementiel sportif par exemple, cette logique dite de

« parachutage » peut susciter de l’incompréhension, voire entraîner le rejet des

manifestations sportives par les locaux.

116

Auteurs anonymes, des operateurs du sport et tourisme présents au 3eme

forum organisé par l’Association

des agences de voyages de Casablanca (AVC), article de l’Economiste, Le sport pour désaisonnaliser les

destinations. 17 décembre 2008.

Page 115: Le Tourisme sportif

115

Bernard Massiera pointe le même problème au niveau des offres sportives locales

en France, souvent mal présentées par les comités départementaux locaux par exemple : en

éditant des brochures massives répertoriant des activités sportives sans tenir compte des

saisons et des lieux. Une dilution qui « noie le public dans une masse d’information qui

peut nuire à l’image et au positionnement de l’offre sportive ». A terme, ce manque

d’organisation communicationnel peut poser un réel problème pour le développement de

l’ensemble du tourisme sportif. 117

Cela suppose donc une prise de conscience de la part des décideurs et des

populations locales pour mettre en œuvre une politique intégrée de développement fondée

sur les réseaux intéressés (institutionnels, professionnels du tourisme, opérateurs publics et

privés des sports de nature, etc.).

Notons que certains pays tels le Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud, le Royaume

Unis ont réfléchi, développé et investi depuis plus de 10 ans dans des politiques nationales

axées sur le tourisme sportif et se sont dotés d’organes officiels qui coordonnent les

actions, à plusieurs échelles, du national au local.

Citons le South Africa Sports Tourism (SAST) ; l’Alliance Canadienne du Sport et Tourism

(ACTS) qui gère un le Sport tourism initiatives « planning » et aide les communautés

locales à évaluer leurs ressources et à se positionner sur le secteur ; le Department of

Culture, Media and Sport (ancien DNH) anglais qui articule, guide et évalue les relations

entre sport et tourisme en Grande Bretagne … 118

[Cf Annexe 8 : Extrait du Gabarit de L’ACTS]

En conclusion de ce chapitre, retenons que, quelque soient les projets initiaux en

tourisme sportif, ils ne pourront avoir un impact positif sur les destinations uniquement si

les actions sont entreprises dans le cadre d’une planification globale :

117

P. 45

118 In Towards a National Sports Tourism Strategy (Draft) Commonwealth Department of Industry, Science

and Resources, sport & tourism division, 2000. [en ligne].

Page 116: Le Tourisme sportif

116

Les spécialistes insistent sur la nécessité de mettre en réseau - dans le cadre de

partenariats et de stratégies partagées- les organisations sportives, les représentants des

entreprises, les collectivités territoriales et, plus largement, les habitants des régions,

quand, trop souvent encore les stratégies individualistes prennent le dessus.

L’enjeu du tourisme sportif pour les destinations touristiques est d’arriver à

concevoir un mode de gouvernance qui, permettant de dépasser les clivages, éviterait « les

actions dispersées des différents acteurs ». 119

Il s’agit à terme, d’arriver à combiner, de façon subtile, tous les intervenants des

deux secteurs, mais aussi les politiques sportives et touristiques au service même d’une

stratégie globale de développement durable des territoires.

119

Christian Dorvillé et Malek Bouhaouala, Place des sports outdoor dans le développement touristique de la

région Nord-Pas-de-Calais, Territoire en mouvement, 2006.

Page 117: Le Tourisme sportif

117

CONCLUSION

Du sport « divertissement » au sport « extrême » le sport est omniprésent dans nos

sociétés contemporaines et le symbole d’une tendance qui se manifeste à l’échelle

planétaire. Il a subit les 30 dernières années une métamorphose complète : il s’est affranchi

de son univers institutionnalisé, structuré, pour devenir un fait de société, un loisir libre,

de plus en plus couramment intégré dans les produits touristiques. Il est devenu un produit

de « consommation ».

Il entretient des relations étroites avec le secteur du tourisme avec lequel il partage

un but commun : les voyages et les manifestations sportives contribuent au rapprochement

des peuples. Le sport et le tourisme, en ce sens, font de notre planète un monde meilleur.

Ils s’efforcent tous deux de comprendre d’autres cultures et d’autres styles de vie. Ils

facilitent la compréhension, la tolérance et la paix mondiale.

Mais ce qu’on désigne aujourd’hui comme le tourisme sportif est aussi un

phénomène en cours d’identification. Son univers oscille entre des frontières aux limites

floues, aux imbrications fluctuantes qui le rendent difficile à saisir et, par conséquent, à

maîtriser.

Aujourd’hui il est difficile d’imaginer le tourisme sans le sport : l’activité sportive

s’est imposée tant dans nos loisirs quotidiens que dans nos séjours de vacances, les

événements sportifs nous entrainent au bout du monde pour y participer ou vivre en direct

« l’émotion » des grandes compétitions internationales et des grands rassemblements.

L’importance croissante de ces phénomènes a suscité l’intérêt des milieux du

marketing et de la communication commerciale liés au tourisme. Ainsi, au travers de notre

étude, nous avons pu constater que de plus en plus de destinations reposent sur les

manifestations et les loisirs sportifs qui peuvent constituer des facteurs décisifs pour faire

connaitre un lieu, une région, un pays. En outre, ils peuvent être une source de revenus

dotés d’un grand coefficient multiplicateur.

En ce sens, le tourisme sportif peut servir de « fer de lance » aux destinations, mais

cela doit s’effectuer de manière harmonieuse :

Avec ses perspectives de croissance optimiste dans un contexte économique morose, le

tourisme sportif tend à s’imposer comme la « panacée » universelle pour le développement

Page 118: Le Tourisme sportif

118

des territoires. Il est riche de potentiel, de diversité et porteur d’innovation. Pourtant, le

succès n’est pas automatiquement garanti et, chaque entreprise et chaque destination

affrontent la concurrence acharnée d’une multitude d’autres sur un marché planétaire.

Les systèmes d’acteurs qui le composent agissent rarement en synergie alors que les

avantages et les bénéfices du tourisme sportif ne sauront être exploités qu’au prix d’une

planification rigoureuse.

Notre parcours a montré que ses répercussions sociales, économiques,

environnementales conduisent même à s'interroger sur sa compatibilité avec un

développement durable. Sa relation avec les sports de nature notamment, n’est pas si

simple.

Elle obéit au bon vouloir de multiples acteurs dont le travail en collaboration est

plus que nécessaire pour aller dans le sens d’un développement soutenable. Ceci implique

nécessairement une gestion ciblée et conjointe du tourisme et du sport.

Pour le développement futur du tourisme sportif, les autorités publiques auront un

rôle-clef à jouer en visant des modèles de développement précis et en prenant la juste

mesure du réchauffement climatique. Une telle démarche implique de prendre en compte

les intérêts d’une multitude d’acteurs à tous niveaux.

Le tourisme sportif aura, en outre, à s’adapter aux nouvelles évolutions et aux

besoins changeants des pratiquants, des spectateurs et des touristes. Il faudra pour ces

deux secteurs complexes, porteurs de fortes valeurs ajoutées, multiplier les interactions,

approfondir les connaissances mutuelles, pour que les relations puissent déboucher sur de

nouvelles formes de partenariats dans le futur alors que les premières manifestations en

sont déjà visibles.

Dans un environnement où la concurrence est de plus en plus rude, tourisme et

sport auront donc à prouver qu’ils peuvent s’affranchir d’une vision exclusivement

sectorielle pour rechercher la collaboration, le jeu « collectif », pour s’imposer à terme

comme un secteur économique à part entière.

Page 119: Le Tourisme sportif

119

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Page 123: Le Tourisme sportif

123

TABLE DES ANNEXES

ANNEXE No 1

[Approches terminologiques du tourisme sportif]

ANNEXE No 2

[Musées sportifs les plus visités en Europe]

ANNEXE No3

[Dossier : Ile de la Réunion. Quel Tourisme ?

« Le Tourisme Sportif, un marché en croissance »]

ANNEXE No 4

[« Revenus et dépenses économiques /

Coûts et bénéfices sociaux des manifestations sportives pour les territoires»

ANNEXE No 5

[Conditions pour obtenir le label « Sports Tourism Destination » de Catalogne]

ANNEXE No 6

[ENVIRONNEMENT – Un plan développement durable inédit pour les JO]

ANNEXE No7

[Exemple d’article vantant les plaisirs combinés du tourisme et de la pratique

d’une activité physique sous le vocable « tourisme sportif ».(La Provence).]

ANNEXE No 8

[1/ Présentation de « l’Alliance Canadienne du Tourisme sportif

2/ « Extraits du Gabarit de développement du Tourisme Sportif pour les territoires

au Canada.]

Page 124: Le Tourisme sportif

124

ANNEXE No 1

[Approches terminologiques du tourisme sportif]

Formulations dans

littérature anglaise et

française et allemande

Identifications des premiers

travaux visant à définir le

phénomène

Sport tourism Gibson, 1998 ; De Knop, 1995

;

Delpy, 1998 ; Turco &

Eisenhardt ,1998; Pigeassou,

1997; IOC, WTO, 2001

Sports tourism Redmond, 1990, 1991

Pratiques touristiques et

sportives

Dewailly et Sobry, 1997

Tourisme sportif Pigeassou, 1997; Bourdeau,

1999

Sport-tourismus

Sporttourismus

Dreyer et Krüger, 1995 ;

Trossien, Dinkel, 2001

Tourisme sport Kurtzman & Zauhar, 1995

Sport touristique Pigeassou et Filloz, 2000

Origet du Cluzeau

Vicerat, 2000

Source : Pigeassou (2002)

Page 125: Le Tourisme sportif

125

ANNEXE No 2

[Musées sportifs les plus visités en Europe]

The Olympic Museum, Lausanne, Switzerland

National Sports Museum, Paris, France

National Sports Museum, Helsinki, Finland

Sports Museumm Tartu, Estonia

Swiss Sports Museum, Bale, Switzerland

Flemish Museum of Sport, Louvain, Belgium

National Ski Museum Oslo, Norway

National Rowing Museum Limerick, Ireland

Cricket Museum London, England

Tennis Museum Wimbledon, England

Horseracing Museum Newmarket, England

Rugby Museum Edinburgh, Scotland

Musée de la Pelote Bayonne, France

Rugby Museum Edinburgh, Scotland

Gaelic Athletics Thurles, Ireland

Barcelona FC Museum, Spain

Liverpool FC Museum Liverpool, England

Musée de la Pelote Bayonne, France

Manchester United FC Museum Manchester, England

Golf Museum St Andrews, Scotland

Manchester United FC Museum Manchester, England

Museum of Physical Culture Poland

Museum Nacional do Desporto Lisbon, Portugal

Museum of Olympics Lisbon, Portugal

Museum Nacional do Desporto Lisbon, Portugal

Museum of the Olympic Games Olympia, Greece

Source: Stevens & Associates (1998).

Page 126: Le Tourisme sportif

126

ANNEXE No3

Dossier : Ile de la Réunion. Quel Tourisme ?

« Le Tourisme Sportif, un marché en croissance »

Source : L’Economie de la Réunion / 3e trimestre 2004

Page 127: Le Tourisme sportif

127

ANNEXE No 4

« Revenus et dépenses économiques /Coûts et bénéfices sociaux des manifestations

sportives pour les territoires»

Revenus et dépenses économiques

Revenus Flux monétaires entrant dans la ville

ou la région

Dépenses Flux monétaires sortant de la ville ou

de la région Dépenses des participants – Des participants voyageront vers la ville, resteront à l’hôtel ou dans un autre hébergement, mangeront, boiront, achèteront des souvenirs, etc. Selon

la démographie de la manifestation, ils peuvent dépenser de 75 $ à 500 $ par

jour. Dépenses des spectateurs et autres visiteurs – Qu’il s’agisse des rési-

dants locaux qui viennent à la manifesta-

tion pendant une journée ou d’un groupe

de supporteurs de l’équipe qui voyagent autour du monde pour voir jouer leur équipe, tous dépensent de l’argent

du simple fait d’assister à la manifesta-

tion. Revenus directs de la manifestation – Revenus provenant des droits

d’entrée, des droits de télévision, des comman-

dites corporatives, des revenus des con-

cessions et des droits de commercialisation

du logo. Dépenses indirectes des spectateurs – Pour certaines personnes, la mani-

festation est la raison principale de se dépla-

cer vers une ville, tandis que pour d’autres, la manifestation devient quelque chose

à faire ou à voir pendant qu’ils sont là. Multiplicateurs locaux – L’argent dé-

pensé

Coûts de mise en candidature – Alors

que les grands événements internationaux

sont très recherchés et exigent des droits de mise en candidature, d’autres événe-

ments sont ouverts aux mises en candidature. Coûts des immobilisations – Les installations locales qui seront utilisées

lors la manifestation devront peut-être être construites ou rénovées, de même que certaines infrastructures civiles, le ré-

seau routier par exemple, auront besoin

d’être améliorées. Même si ces travaux représentent des coûts pour une seule manifestation, ceux-ci peuvent consti-

tuer des bénéfices durables soit en vue de la tenue d’autres manifestations ou pour l’ensemble des infrastructures urbaines. Coûts directs de la tenue de la manifestation – Le personnel doit être payé, les installations doivent fonction-

ner, les officiels doivent être remboursés, les invités doivent être accueillis, les billets doivent être imprimés, etc. Coûts indirects de la tenue de la manifestation – Les grandes manifestations engendrent des coûts additionnels pour la police et la sécurité, par exemple; ces coûts incombent à la collectivité, non aux organisateurs de la manifestation (même si parfois une facturation de la part du service de po-

lice transforme ces dépenses en coûts di-

rects).

Page 128: Le Tourisme sportif

128

pour la manifestation circule dans l’économie locale. Dépenses des visi-

teurs qui reviennent – Des gens se sont

bien amusés lors de la manifestation,

alors qu’ils visitaient la ville ou la région pour

une première fois; certains d’entre eux

sont susceptibles de revenir des années

plus tard pour y vivre d’autres expé-

riences de voyage et de tourisme.

Coûts post-événement – Après la manifestation, les installations doivent

être remises dans leur état originel et l’organisation de la manifestation devra peut-être poursuivre ses activités pen-

dant plusieurs mois afin de fermer les livres, classer les dossiers, compléter les rap-

ports finals d’évaluation, etc.

Page 129: Le Tourisme sportif

129

Coûts et bénéfices sociaux

Bénéfices

Bénéfices sociaux des manifesta-tions

Coûts Coûts sociaux de la tenue de la mani-

festation Mise en valeur de l’identité régionale – Les manifestations, en particulier les

grands événements internationaux, contri-

buent à « mettre les villes sur la carte » et à

établir leur identité en termes globaux. Développement de la jeunesse – Les manifestations sportives montrent

aux jeunes ce qui peut se faire et, indirectement, les mettent au défi

d’aspirer à atteindre ce sommet de perfor-

mance. Mise en valeur des communautés culturelles, ethniques ou minoritaires – Plusieurs manifestations sont cen-

trées sur des groupes culturels ou se dérou-

lent à l’intérieur de ceux-ci; ils servent

alors de mécanisme d’expression culturelle. Développement des bénévoles – Les manifestations font très souvent ap-

pel à des bénévoles et la formation des bénévoles à une manifestation spéci-

fique peut s’avérer bénéfique à long terme

pour une collectivité. Développement culturel – Les manifestations ont souvent des composantes culturelles qui stimu-

lent et rendent possibles l’expression et le développement culturel local. Catalyseur de développement – De multiples façons, les manifestations

et les activités connexes qui les entourent changent une ville ou servent de catalyseur au changement. Ce phé-

nomène peut constituer un coût ou un béné-

fice, selon la nature du changement.

Congestion – Les manifestations atti-

rent souvent beaucoup de visiteurs, ce qui signifie aussi une congestion dans les

rues, les hôtels et les restaurants pour les résidants et les autres visiteurs. Dislocation – Les manifestations ont souvent pour effet de restreindre l’accès

de la collectivité aux installations récréa-

tives et, dans le cas des grands événements majeurs en particulier, les populations à faible revenu des centres-villes se font déplacer par ceux qui sont prêts à payer davantage pour louer leurs logements. Concurrence pour les fonds – Les groupes non sportifs constatent souvent que les grandes manifestations accapa-

rent tout le financement disponible, causant ainsi une pénurie de fonds pour les

autres causes, qui sont souvent de nature so-

ciale. Concurrence pour les bénévoles – La même théorie s’applique aux bénévoles quand il s’agit de grands événements.

Source : P.9 & 10 du Gabarit de planification du Tourisme Sportif,

Page 130: Le Tourisme sportif

130

ANNEXE No 5

[Conditions pour obtenir le label « Sport Tourism Destination » de Catalogne]

Requirements to become a Sports Tourism Destination

In order to be certified as a Sports Tourism Destination, tourism municipalities and

areas must go through an auditing process and meet the following requirements:

a) General requirements Create and improve tourism products (lodging, restaurants, facilities, etc.)

Publicise and market the destination.

Coordinate activities with the various agents involved.

Continually improve and professionalise each involved agent’s own manage-

ment

Have a natural setting and weather conditions appropriate for practicing each

sport.

b) General sports requirements Provide facilities to practice various sports (changing rooms, hot water showers,

gymnasium, etc.)

c) Specific sports requirements for the sports in which the tourism

destination wishes to

specialise:

There are a series of parameters ranging from some compulsory minimums to

recommended minimums. Depending on each sport, these parameters are the following:

- Rowing and canoeing in calm waters

- Have calm bodies of water (lakes, rivers, reservoirs) of more than 1,200 X 100

navigable

metres.

- Swimming

- Have a swimming pool of a minimum of 25 x 16 metres.

- Parachuting

- Have an aerodrome in good condition located in an area free of obstacles.

Page 131: Le Tourisme sportif

131

- Have favourable atmospheric conditions suitable for flying aircraft all year-round.

- Cycling

- Have mountainous terrain that offers attractive drops.

- Have at least 800 km of routes on an asphalt-paved road network at the

destination

and in the surrounding areas. These routes should have little motor traffic and be

suitable for road bicycles.

- ATB

- Have mountainous terrain that offers attractive drops.

- Be officially recognised as an ATB Centre by Turisme de Catalunya.

2

- Group sports:

- Have a sports centre equipped to host various sports such as indoor football,

handball,

basketball, volleyball or badminton.

- Running and triathlon

- Have a swimming pool of a minimum of 25 x 16 metres.

- Have an asphalt-paved road network for bicycles of at least 120 km with little

traffic.

- Have a network of paths, trails or asphalt-paved roads of at least 20 km with little

or no

traffic and free of steep slopes.

- Mountain trekking / Alpine running:

- Have mountainous terrain that offers at least 1,000 metres between the lowest and

highest points of elevation.

- Have paths that are situated higher than 1,500 m above sea level.

- Have at least 150 km of paths, in addition to long-distance (GR) and short-

distance

(PR) paths.

- Football

- Have a grass pitch in good condition between 90 - 120 metres long and 45 – 90

metres

wide.

- Track and Field

- Have a pine forest or path of 2-3 km long for resistance training.

- Have a well-paved asphalt road network with little traffic. It should run 2-3 km

and be

Page 132: Le Tourisme sportif

132

suitable for practicing track and field as well as marathon activities.

- Have an athletics track with at least six lanes, all the equipment necessary for

training

and in accordance with specifications set forth by the Federació Catalana

d’Atletisme

(Catalan Athletics Federation).

- Dinghy sailing

- Have a sailing club or base in the area.

- Have regulation facilities for dinghy sailing.

- Have a pneumatic boat with at least 20 CV.

- Ability to access the weather forecast on a daily basis.

- Tennis

- Have at least five clay courts, three hard courts, and a gymnasium with weight and

cardiovascular machines and two changing rooms with showers.

- Canoeing in rough waters:

- Have a body of water suitable for practicing this sport, with an average incline of

at

least 8 per mil.

- Have a route of a minimum of 250 metres with at least 18 exits.

For more information, please contact to:

Catalunya Tourism

Tel: +34 93 484 99 00

[email protected]

Source : Office de Tourisme de Catalogne.

Page 133: Le Tourisme sportif

133

ANNEXE No 6

[ENVIRONNEMENT – Un plan développement durable inédit pour les JO]

Article par Laurène Sénéchal

Depuis 2005, le comité d’organisation planche sur le plan développement

durable qu’il appliquera pendant les Jeux : contrôle des émissions de carbone,

politique zéro déchet, transports publics efficaces… Retrouvez les 5 points clefs du

"plan développement durable Londres 2012"

(Crédit : LOCOG)

Des émissions de carbone

contrôlées Pour la première fois, un comité

olympique a planifié et essayé de

contrôler ses émissions de carbone. La

projection qui a été réalisée ne comprend

pas uniquement les émissions qui seront

produites pendant l’évènement mais

comptabilise aussi la phase des travaux.

Parmi les mesures phares permettant le

contrôle des émissions produites pour

l’évènement : le choix des matériaux

dans la construction des installations olympiques, qui sont faibles en carbone, et l’accent

mis sur les énergies renouvelables. Même si l’abandon du projet d’une grande éolienne ne

permet pas d’atteindre l’objectif des 20%, 11% de l’énergie produite pour les JO se fera à

partir d’énergie renouvelable (chaudière de biomasse, panneaux solaires, petites éoliennes

verticales).

Zéro déchet pour les décharges Au cours de la phase de construction, cette politique s’est traduite par une réutilisation ou

le recyclage de 98 % des déchets produits par la démolition et 99 % de ceux produits

pendant la construction du parc olympique.

Pendant les évènements sportifs, il a été décidé que 70 % des déchets devraient être

recyclés, réutilisés ou compostés. Le reste sera envoyé à des installations qui s’en serviront

pour produire de l’énergie. Tous les spectateurs seront alors mis à contribution : ils devront

trier leurs déchets se laissant guider par le code couleur des poubelles. Il y aura trois

poubelles : une pour les déchets recyclables, une pour tout ce qui est nourriture et

emballages biodégradables, et une pour les déchets non-recyclables.

La plupart des emballages utilisés par la restauration seront compostables. Et le

comité a fait en sorte d’éviter la multiplication des différentes sortes d’emballages, il n’y

aura donc presque pas de verre ou de métal.

Page 134: Le Tourisme sportif

134

Des alternatives efficaces à la

voiture personnelle Il n’est pas possible aux spectateurs de se

rendre avec leur voiture personnelle sur

le site olympique. Les transports publics

ont donc été améliorés pour faire face à

un plus grand afflux de personne. Et les

transports doux tels que le vélo ou la

marche sont encouragés.

Promouvoir un mode de vie

écolo Pendant toute la durée des JO, des

messages faisant la promotion d’un mode

de vie durable seront diffusés. Les spectateurs seront sensibilisés par des annonces

publiques, des messages écrits aux points de restauration, sur les poubelles et aussi dans un

petit livret qui leur sera distribué. Le "Green Games guide" donnera des informations

pratiques sur comment avoir un comportement qui respecte l’environnement dans sa

manière de se déplacer, de recycler et de consommer l’énergie.

Et pour donner le bon exemple, les Jeux ont commencé en étant particulièrement

attentif aux produits vendus sur le site. En développant leur projet "Food Vision", Londres

2012 a demandé à tous les partenaires dans l’industrie de la restauration de respecter des

critères stricts de développement durable.

Penser à l’héritage des infrastructures olympiques C’était un point essentiel pour le comité olympique qui ne voulait pas que tous les efforts

mis en place pour les Jeux ne soient utiles que pendant un mois. Six des huit installations

olympiques ont alors déjà obtenu des contrats pour être réutilisés après les JO. Et le parc

olympique qui prendra le nom du Parc Olympique de la Reine Elizabeth II ouvrira ses

portes au public dès l’été 2013 et proposera des activités récréatives et sportives.

Source : Laurène Sénéchal (www.lepetitjournal.com/londres), 2012

Page 135: Le Tourisme sportif

135

ANNEXE No7

Exemple d’article vantant les plaisirs combinés du tourisme et de la pratique d’une

activité physique sous le vocable « tourisme sportif ».

Source : La Provence en ligne. www.laprovence.fr

ANNEXE No 8

1/ Présentation de « l’Alliance Canadienne du Tourisme sportif »

Tourisme sportif, double découverte ! Des stages de kayak sont organisés tout l'été. Une bonne occasion

d'allier vacances et activité physique.

Estivants ou Provençaux ont trouvé dans le kayak un bon moyen de réunir sport et découverte.

Dans un cadre idyllique, celui des calanques.

Photos E.F.

We like adventure !"

Pour Ann et Andy, touristes flamands, le moment le plus excitant de leur visite de Marseille

restera cette matinée où ils ont découvert les calanques d'une manière plutôt inhabituelle. "On n'est pas là

pour aller simplement bronzer à la plage, ou même faire une visite organisée sur des bateaux

touristiques. On veut bouger, participer et s'amuser !" Ils ont donc opté pour une demi-journée

découverte de kayak dans les calanques de Marseille.

Page 136: Le Tourisme sportif

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ANNEXE No 8

1/ Présentation de « l’Alliance Canadienne du Tourisme sportif »

2/ « Extraits du Gabarit de développement du Tourisme Sportif

pour les territoires au Canada.

Source : Alliance Canadienne du Tourisme Sportif. http://canadiansporttourism.com/

Page 137: Le Tourisme sportif

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ALLIANCE CANADIENNE DU TOURISME SPORTIF

L’industrie

• Le tourisme sportif est un segment de l’industrie touristique canadienne

dont le chiffre

d’affaires annuel est de 2,4milliards de $ et il représente le segment de cette

industrie dont

la croissance est la plus rapide.

• Le tourisme sportif est reconnu comme une force stabilisatrice à l’intérieur

de l’industrie

touristique canadienne,une industrie de 62milliards de $par année,

particulièrement durant

les périodes de volatilité à l’intérieur de l’industrie.

Les objectifs de l’ACTS

• Faire la mise enmarché du Canada comme une destination privilégiée de

tourisme sportif.

• Faciliter le réseautage, les possibilités de formation et de communications

entre les

intervenants au Canada.

• Promouvoir et rehausser l’image et la réputation de l’industrie du tourisme

sportif à l’intérieur

du Canada.

Le tourisme sportif au Canada

• L’ACTS est au premier plan de la promotion du tourisme sportif au niveau

national et

international. De 18membres au moment de sa fondation en 2000,

l’organisme est passé

à plus de 200membres aujourd’hui.

• Le Canada possède une longue et imposante histoire d’accueil de

manifestations sportives

internationales, incluant les Jeux olympiques, panaméricains, et du

Commonwealth et une

multitude de championnats unisports et multisports continentaux et

mondiaux.

• Les bénéfices de l’accueil de manifestations sportives continuent d’être en

correspondance

Avec le secteur public puisque le gouvernements fédéral et provinciaux

investissent davantage de ressources dans les initiatives, les politiques et les

programmes de tourisme sportif.

Page 138: Le Tourisme sportif

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Les intervenants en tourisme sportif

• Les intervenants comprennent les gouvernements à tous les niveaux, les

organismes de

marketing de destination, les agences de développement économique, les

organismes de

sport, de loisir et de patrimoine.

• Les organismes et les entreprises qui détiennent les droits sur des

manifestations sportives,

y compris les organismes nationaux/provinciaux unisports et multisports et

les firmes

indépendantes de gestion d’événements.

• Les fournisseurs de l’industrie tels que les secteurs du voyage et de

l’hébergement et les

agences de marketing.

• Les publics internationaux.

L’impact économique

• Les recettes du tourisme international ont totalisé 735millions de $ en

2006, dont une partie évaluée à 10%est reliée au sport.

• L’ACTS a développé les modèles MEETS et MEETS PRO afin

respectivement de prédire et

de mesurer l’impact économique de l’accueil de manifestations sportives sur

les

communautés canadiennes.

• L’évaluation de l’impact économique de plus de 800 manifestations

sportives dans les

collectivités partout au Canada a été réalisée à l’aide du modèle MEETS.

• Des manifestations telles que la Coupe du monde U-20 de la FIFA (2007),

les Jeux d’été et

d’hiver du Canada et le Championnat du monde de hockey junior de l’IIHF

(2009) ont tous

généré des millions de dollars en impact économique au sein des

collectivités hôtesses.

Outils et ressources de l’ACTS

• L’ACTS continue de développer des instruments et des ressources à la fine

pointe de

l’industrie dans le but d’aider au développement de l’industrie du tourisme

Page 139: Le Tourisme sportif

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sportif, dont le

Gabarit de planification du tourisme sportif, le Répertoire des

manifestations sportives, le

Gabarit de plan d’affaires en vue de l’accueil d’un événement sportif et les

modèles

MEETS/MEETS PRO.

• L’ACTS organise le Congrès des événements sportifs, le plus important

rassemblement

annuel au Canada des titulaires de droits sur des événements sportifs, des

gestionnaires

d’événements, des responsables de services des parcs et loisirs, des agences

de

développement économique et des professionnels du tourisme.

• Les Prix PRESTIGE de l’ACTS (Programme de Reconnaissance de

l’Excellence dans le

touriSme sporTif – Initiative,Gestion et Événements) reconnaissent et

honorent l’excellence

dans l’industrie du tourisme sportif.