Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie...

181
8 3509 TE PA 00 115 Séquence 7 Le système monétaire international u Contenu Partie 1 Le marché des changes et la fixation des taux de change .......... 117 1. Le marché des changes .......................................................................... 117 1A. Les opérations à l’origine des interventions sur le marché des changes .. 117 1B. La conversion des monnaies nationales en monnaies étrangères....... 117 1C. Le marché des changes ............................................................................ 118 2. La fixation des taux de change.......................................................... 118 2A. Le taux de change .................................................................................... 118 2B. L’appréciation et la dépréciation d’une devise ...................................... 118 2C. Les autres facteurs déterminant les taux de change ............................ 119 Partie 2 Régime de changes et système monétaire international ........... 120 1. Le régime des changes : taux de changes fixes versus taux de changes flottants ............................................................................ 120 1A. Le régime de changes flexibles .............................................................. 120 1B. Le régime de changes fixes .................................................................... 121 2. Choix d’un régime de changes........................................................... 121 2A. Avantages et inconvénients respectifs des deux régimes de changes 121 2B. Le triangle d’incompatibilité .................................................................. 123 3. Le système monétaire international ................................................. 124 3A. Définition et fonctions d’un SMI ........................................................... 124 3B. L’histoire du SMI avant Bretton Woods ................................................ 125 3C. Le système de Bretton Woods ............................................................... 125 3D. La fin du système de Bretton Woods .................................................... 127 Partie 3 Les enjeux de la politique de change ................................................. 128 1. Quelques politiques de change aujourd’hui dans le monde ...... 128 1A. Le cas particulier du régime de change de l’Europe ............................. 128 1B. Les autres régimes de change : fluctuation ou ancrage ....................... 129

Transcript of Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie...

Page 1: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

8 3509 TE PA 00 115

Séquence 7

Le système monétaire international

u Contenu

Partie 1

Le marché des changes et la fixation des taux de change .......... 117

1. Le marché des changes .......................................................................... 117

1A. Les opérations à l’origine des interventions sur le marché des changes .. 117

1B. La conversion des monnaies nationales en monnaies étrangères ....... 117

1C. Le marché des changes ............................................................................ 118

2. La fixation des taux de change .......................................................... 118

2A. Le taux de change .................................................................................... 118

2B. L’appréciation et la dépréciation d’une devise ...................................... 118

2C. Les autres facteurs déterminant les taux de change ............................ 119

Partie 2

Régime de changes et système monétaire international ........... 120

1. Le régime des changes : taux de changes fixes versus taux de changes flottants ............................................................................ 120

1A. Le régime de changes flexibles .............................................................. 120

1B. Le régime de changes fixes .................................................................... 121

2. Choix d’un régime de changes ........................................................... 121

2A. Avantages et inconvénients respectifs des deux régimes de changes 121

2B. Le triangle d’incompatibilité .................................................................. 123

3. Le système monétaire international ................................................. 124

3A. Définition et fonctions d’un SMI ........................................................... 124

3B. L’histoire du SMI avant Bretton Woods ................................................ 125

3C. Le système de Bretton Woods ............................................................... 125

3D. La fin du système de Bretton Woods .................................................... 127

Partie 3

Les enjeux de la politique de change ................................................. 128

1. Quelques politiques de change aujourd’hui dans le monde ...... 128

1A. Le cas particulier du régime de change de l’Europe ............................. 128

1B. Les autres régimes de change : fluctuation ou ancrage ....................... 129

Page 2: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

116 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

2. L’enjeu des politiques de change sur l’économie nationale ....... 129

2A. Les effets d’une monnaie sous-évaluée ................................................. 129

2B. Les avantages d’une monnaie forte ....................................................... 134

3. Le problème de la gestion concertée des taux de change .......... 135

3A. Le SMI depuis les accords de la Jamaïque .............................................. 135

3B. Les accords du Plazza et du Louvre ........................................................ 136

3C. Les interventions des banques centrales depuis la fin de Bretton Woods .................................................................................... 136

Réponses aux questions .................................................................................... 140

u Objectifs de la séquence 1. Présenter le marché des changes et la fixation des taux de change ; préciser les notions

de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1).

2. Comprendre les régimes de change, présenter et définir les fonctions d’un SMI (partie 2).

3. Expliciter les politiques de change et préciser les principes définis lors des accords de la Jamaïque en 1976 et poser le problème de la gestion concertée des taux de change (partie 3).

u Mots clefsPartie 1 : marché des changes, devise, conversion, taux de change, appréciation, dépré-ciation, facteurs déterminants les taux de change.

Partie 2 : régime de changes, changes fixes, changes flottants, triangle d’in-compatibilité, système monétaire international, accords de Brettons Woods, FMI.

Partie 3 : politique de change, accords de la Jamaïque.

u IntroductionEntrée en matière : à son lancement en 2002, l’euro s’était initialement déprécié par rapport au dollar. Puis s’est apprécié pour être jusqu’à 30 % plus cher que la monnaie américaine. Depuis six mois, le cours de l’euro est toujours supérieur à celui du dollar mais il recommence à se déprécier pour s’établir à près de 1,1954 dollar.

Définition et intérêt du sujet : les fluctuations entre monnaies sont aujourd’hui possibles car le système monétaire international est un système de change flexible, le cours des monnaies évoluant en fonction de l’offre et de la demande. Le système monétaire inter-national est l’ensemble des règles, des mécanismes et des institutions qui organisent et contrôlent les échanges monétaires entre les pays.

Problématique : quels sont les différents enjeux du système monétaire international ?

Page 3: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 117

Partie 1

Le marché des changes et la fixation des taux de changeC’est sur le marché des changes que s’échangent les devises (sous-partie 1) et que s’éta-blissent les taux de change (sous-partie 2).

1. Le marché des changes

1A. Les opérations à l’origine des interventions sur le marché des changes

Pour des importations et des exportations, pour le séjour de personnes à l’étranger, les investissements et placements à l’étranger… les agents économiques ont besoin de devi-ses pour effectuer des opérations avec l’étranger.

Les devises sont alors des moyens de paiement libellés en monnaie étrangère. Pour obtenir ces devises, les agents économiques s’adressent au marché des changes pour convertir leur monnaie nationale en monnaie étrangère.

1B. La conversion des monnaies nationales en monnaies étrangèresComment se passe concrètement cette conversion sur le marché des changes ? Le cas est le suivant : un importateur français doit régler l’exportateur japonais en yens. Il doit donc convertir ses euros contre des yens pour payer l’exportateur japonais.

Les étapes du règlement des échanges

Importateur

français

Exportateur

japonais

Banque

française

de l'importateur

Banque

japonaise

de l'exportateur

Marché des changes

Fournit des yens

Fournit des marchandises

Fournit des

euros

Fournit des yens

Elle offre des

euros

Elle reçoit des yens

J.Y. CAPUL et O. GARNIERDictionnaire d’économie et de sciences sociales, éd. Hatier

Page 4: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

118 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

1C. Le marché des changesLe marché des changes est le lieu fictif de rencontre de l’offre et de la demande de mon-naies étrangères contre de la monnaie nationale. C’est donc le lieu ou s’achètent et se vendent les devises, c’est-à-dire les monnaies étrangères convertibles.

Nous allons maintenant étudier comment se fixent les taux de change.

2. La fixation des taux de change

2A. Le taux de changeÉtant donné que les devises s’échangent sur le marché des changes, la fixation du prix des monnaies échangées répond en toute logique à la loi de l’offre et la demande. Ce prix d’échange sur ce marché est le cours ou taux de change. Le taux de change se défi-nit alors comme le prix d’une monnaie exprimée en unités de monnaie étrangères.

Voici le taux de change de l’euro vis-à-vis des principales monnaies étrangères le 2 mars 2006 :

Marché des changes (cours de l’euro)États-Unis Japon Royaume-Uni Suisse Suède Russie

1,1954 USD 138,56 JPY 0,6806 GBP 1,5614 CHF 9,4475 SEK 33,494 RUB

Précédent1,1875 USD

Précédent138,18 JPY

Précédent0,6796 GBP

Précédent1,5661 CHF

Précédent9,449 SEK

Précédent33,368 RUB

Libération, 2 mars 2006

2B. L’appréciation et la dépréciation d’une deviseUne devise fortement demandée s’apprécie sur le marché des changes. Cela signifie que le cours de cette devise s’élève car elle est plus demandée qu’offerte. L’appréciation correspond à l’augmentation du cours d’une devise.

Inversement une devise qui est moins demandée se déprécie sur le marché des changes. Cela signifie que le cours de cette devise baisse car elle est plus offerte que demandée. La dépréciation correspond à la diminution du cours d’une devise.

Question 1

À partir du marché des changes 2006, vis-à-vis de quelles monnaies étrangères l’euro s’est-il appré-cié ? Et inversement vis-à-vis de quelles monnaies étrangères l’euro s’est-il déprécié ?

Page 5: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 119

e

, ,

2C. Les autres facteurs déterminant les taux de change

Question 2

Quels sont les facteurs qui contribuent à l’appréciation du taux de change ?

Les facteurs déterminant le taux de changeTous les facteurs qui entraînent un excédent de la balance des paiements se traduisent par une forte demande pour la monnaie nationale sur le mar-ché des changes : ils tendent donc à apprécier le taux de change. Inversement, tous les facteurs qui provoquent un défi cit de la balance des paiements impliquent une forte offre de monnaie nationale (et une forte demande de devises étrangères) qui tend à déprécier le taux de change. Il existe donc un certain nombre de facteurs objectifs qui doivent entraîner une dépréciation ou une appréciation de la monnaie : compétitivité et échanges commer-ciaux, taux d’intérêt, taux d’infl ation. A ces facteurs fondamentaux viennent s’ajouter les effets de la spé-culation qui ne refl ète pas directement des facteurs objectifs mais l’opinion ou les paris des spéculateurs sur l’évolution probable du marché.[…]Si un pays offre des taux d’intérêt plus rémuné-rateurs que ceux offerts sur les places fi nancières étrangères, il attire à lui les capitaux étrangers. Les entrées de capitaux contribuent à un excédent de la balance des capitaux et se traduisent par une forte demande internationale pour la monnaie nationale et donc par une appréciation du taux de change. Inversement, des taux d’intérêt moins élevés qu’à l’étranger encouragent des sorties de capitaux, un défi cit de la balance des capitaux et une déprécia-tion de la monnaie nationale. C’est donc le diffé-rentiel des taux d’intérêts (l’écart avec les taux

étrangers) qui est ici déterminant. Plus la mobilité internationale des capitaux est forte, plus les écarts de taux d’intérêt agissent sur les taux de change. La spéculation consiste à faire des prévisions sur l’évo-lution future des marchés et à prendre des décisions de placement qui maximisent les profi ts dans le cas où ces prévisions se réalisent. Par exemple, les agents qui s’attendent à une dépréciation du franc par rapport au dollar vont vendre des francs contre des dollars. Ils espèrent ainsi acheter des dollars à bas prix pour les revendre plus tard au prix fort et réaliser une plus-value. Inversement les spéculateurs qui s’attendent à une appréciation du franc par rap-port au dollar vendent des dollars contre des francs. En conséquence la spéculation constitue l’un des facteurs déterminants des mouvements de capitaux à court terme qui sont à la recherche permanente des placements les plus rentables. En agissant sur les mouvements de capitaux, la spéculation déter-mine donc en partie l’équilibre de la balance des paiements et le niveau des taux de change.[…]Dès lors, le libre jeu de l’offre et de la demande peut déboucher sur des fl uctuations constantes et très amples des aux de change, à moins que la Banque centrale n’intervienne pour stabiliser le marché des changes.

J. GÉNÉREUX« Les instruments de la politique économique,

la politique de change », Cahiers français, n° 284

Question 3

Comment expliquez-vous l’appréciation de l’euro vis-à-vis du dollar ?

L’émission de dettes en dollars liée au défi cit améri-cain, les taux d’intérêt plus élevé en Europe qu’aux Etats-Unis, l’ambiguïté des déclarations des auto-rités monétaires du G7, ont fait passer l’euro de 1 dollar début 2003 à 1.30 dollar en fi n d’année. Face à ce mouvement, la Banque centrale européenne n’est pas intervenue, laissant le marché des changes

trouver seul son équilibre. Cependant, les décla-rations du G7 début 2004 et la perspective d’une remontée des taux américains ont conduit à une nette correction du mouvement : mi 2004, l’euro s’était stabilisé un peu au-dessus de 1.20 dollar.

L’Économie mondiale 2005, CEPII, éd. La Découverte, coll. « Repères », 2004.

Page 6: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

120 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

Partie 2

Régime de changes et système monétaire internationalLe régime de changes correspond à la nature du système de changes (sous-partie 1), dépendant lui-même du système monétaire international (sous-partie 2).

1. Le régime des changes : taux de changes fixes versus taux de changes flottants

Il existe deux régimes de changes : le régime des changes flexibles et le régime des chan-ges fixes.

1A. Le régime de changes flexiblesDans un régime de changes flexibles ou flottants, le taux de change d’une monnaie varie librement sur le marché des changes au gré des offres et des demandes pour cette mon-naie. Cependant, à l’heure actuelle, il n’existe pas de système de « flottement pur ».

En effet, pour des raisons de compétitivité, le plus souvent, les banques centrales interviennent sur le marché des changes pour modifier le cours de leur monnaie. On dit alors que le système de change est un système de « flottement impur ».

Question 4

Cas pratique

Quels sont les motifs de l’intervention des banques centrales du Japon et des économies émergen-tes ? Comment ont-elles procédé ?

Intervention des banques centrales du Japon et des économies émergentes pour contrecarrer l’appréciation de leurs monnaies

Jusqu’au printemps 2004, les Banques centrales du Japon et des économies émergentes d’Asie sont intervenues pour contrecarrer l’appréciation de leurs monnaies. Elles ont acheté les dollars que leurs résidents avaient acquis à la suite d’opéra-tions commerciales ou financières et qu’ils ne voulaient pas conserver pour ne pas supporter de risque de change. La Banque centrale du Japon a ainsi augmenté ses réserves de 316 milliards de dollars entre janvier 2003 et mars 2004. Les effets d’une appréciation du yen auraient en effet pu être

dangereux sur une économie peinant à sortir de la défl ation. Les interventions japonaises visaient à maintenir la compétitivité et donc l’activité des secteurs soumis à la concurrence internationale, à préserver la situation fi nancière des entreprises, à éviter les pressions à la baisse des prix qui auraient résulté d’une concurrence accrue ou de la baisse des prix des biens importés

L’Économie mondiale 2005, CEPII, éd. La Découverte, coll. « Repères », 2004.

Page 7: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 121

1B. Le régime de changes fixesDans un régime de changes fixes, la monnaie nationale de chaque pays membre du sys-tème est définie par rapport à un étalon. Cet étalon pouvait être soit un métal précieux, soit une devise clé comme le dollar. (Une devise clé est une monnaie nationale utilisée au sein des échanges internationaux comme unité de facturation.)

Cette définition constitue la parité officielle de la monnaie. La parité est ainsi la valeur officielle d’une monnaie par rapport à une autre.

Par exemple, le franc CFA (communauté financière africaine) avait une valeur par rapport au franc. 1 franc CFA = 0,02 franc français de 1948 à 1994. Les pays d’Amérique latine ont souvent adopté une politique d’ancrage sur le dollar (peso argentin par exemple).

Si un pays ne peut plus assumer la parité entre l’étalon ou la devise clé, les autorités monétaires décident alors de modifier la parité officielle de la monnaie par une déva-luation ou une réévaluation. En fonction des conditions monétaires, elles dévaluent la monnaie nationale en diminuant sa parité officielle, ou elles réévaluent cette monnaie en augmentant sa parité officielle.

Par exemple en 1993, la France, face à la crise économique, a dû dévaluer le franc. A contrario, suite à la réunification de l’Allemagne, les autorités monétaires allemandes ont choisi de réévaluer le mark.

2. Choix d’un régime de changes

2A. Avantages et inconvénients respectifs des deux régimes de changes

Question 5

Pour repérer

Déterminez les avantages et les inconvénients du régime de changes fixes et du régime de chan-ges flexibles.

a. Régime de changes fi xes

Trois avantages apparaissent a priori :• Ce régime instaure une discipline en matière monétaire puisque, sauf dans le cas du dollar, monnaie de référence durant Bretton Woods, un pays ne peut émettre trop de monnaie sans risquer une dépréciation de sa monnaie sur le marché des changes, contraire au principe de fi xité.

• Ce régime se confond avec la stabilité nominale du change (les ajustements de parités ont en effet assez rares quand le système fonctionne), ce qui stimule le commerce international entre les économies ayant

instauré la fi xité de leurs parités respectives.

• La coordination des décisions est de mise dans ce régime, puisque tous les ajustements de parité (quand ils sont permis par le régime de change) exigent un accord des partenaires.

Trois inconvénients sont traditionnellement si-gnalés :• La diffi culté de pratiquer une politique monétaire. En effet, une politique expansive, en augmentant la quantité de monnaie en circulation, tend à faire se déprécier la monnaie sur les marchés des changes d’une part, dégrade inéluctablement la balance des

Page 8: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

122 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

paiements d’autre part. Elle est donc inacceptable si le taux de change doit rester fi xe. À l’inverse, cependant, une politique budgétaire expansive (augmentation des dépenses de l’État ou diminu-tion des impôts) peut augmenter le revenu national tout en restant neutre sur le taux de change. Cette différence sera développée dans le chapitre 9, dans le cadre du modèle de Mundell-Fleming.

• L’asymétrie entre les monnaies dans le cas (nulle-ment nécessaire) où une monnaie sert de référence aux autres, comme dans le système de Bretton Woods.

• La facilité de spéculer contre une monnaie. En effet, supposons aussi qu’euro et dollar soient en régime de change fi xe. Supposons aussi que l’euro soit attaqué. Alors tout spéculateur sait que si l’attaque est assez forte, les autorités de la Banque centrale européenne (BCE), en accord avec leurs partenaires, devront dévaluer l’euro (c’est-à-dire le défendre désormais à une parité plus faible). Il suffi t alors, connaissant cette issue fatale, d’emprunter massivement de l’euro aujourd’hui, de le vendre non moins massivement et, une fois la dévaluation faite, de la racheter moins cher quelques jours plus tard, puis de rembourser son emprunt… Savoir que la BCE devra acheter tous les euros qu’on lui présentera d’une part, que la dévaluation suivra inéluctablement une forte attaque d’autre part, rend a priori la partie belle aux spéculateurs.

b. Changes fl exibles

Quatre avantages (parfois largement théoriques) sont invoqués :

• La possibilité d’une politique monétaire auto-nome. En effet, une augmentation de la quantité de monnaie, par exemple, doit faire baisser les taux d’intérêts et permettre ainsi de relancer l’investisse-ment (puisque les emprunts destinés à l’équipement des entreprises seront moins coûteux). Parallèle-ment cette baisse des taux d’intérêt fera refl uer les capitaux et se déprécier la monnaie domestique, donc favorisera les exportations domestiques, ren-forçant ainsi l’effet à la hausse du revenu national. Inversement la théorie montre qu’une politique budgétaire serait ineffi cace en change fl exible (voir chapitre 9).

• La symétrie entre les monnaies et l’absence a priori de pouvoir régalien semblable à celui exercé par le dollar durant l’ère de Breton Woods.

• La plus grande diffi culté à spéculer. En effet cette

fois les spéculateurs ne peuvent pas être sûrs de ce que feront les autorités monétaires puisque le change fl uctue librement. Ainsi en cas d’attaque contre le franc, s’ils vendent comme précédemment mais que le mouvement se retourne brutalement (car la majorité des spéculateurs changent d’avis ou prennent leur bénéfi ce, ou encore que la Banque centrale intervient massivement face à des spécula-teurs moins déterminés qu’en changes fi xes), alors leurs pertes peuvent être signifi catives.

• Le taux de change agit comme un stabilisateur automatique. En clair, si le pays vit au-dessus de ses moyens et achète trop à l’étranger, sa monnaie se dépréciera (puisque les sorties nettes de fonds du pays se traduisent par des achats nets de devises étrangères, ce qui tend à les apprécier). Alors le pays vendra a priori plus facilement ses produits à l’ex-portation (inversement, limitera ses importations devenues plus coûteuses) et redressera théorique-ment sa balance courante, voire sa balance globale des paiements.

Cinq inconvénients viennent tempérer ces avanta-ges bien théoriques :

• L’absence de discipline en matière monétaire, puisque l’expansion monétaire apparaît souhaitable (premier avantage ci-dessus). Il se peut alors que les spéculateurs, craignant une dépréciation durable du change, se mettent à vendre massivement la monnaie concernée.

• Ce régime apparaît dissuasif des échanges in-ternationaux dans la mesure où il engendre une instabilité nominale du taux de change : les indus-triels exportant ou important ne peuvent prévoir ce qu’ils gagneront (ou paieront) en euros sur un contrat en devises exécuté trois mois plus tard. Ils devront assumer le coût de gestion de leur risque de change.

• Le manque de coordination entre les différentes autorités monétaires puisque, s’il s’agit d’un régime de changes fl exibles pur, chacun laisse sa monnaie fi xer sa valeur sur le seul marché des changes. Il existe de fait une causalité circulaire entre fl exibilité et absence de coordination. Cela est tellement vu comme un inconvénient que la création de zones cibles a cherché à y remédier, après la brutale montée du dollar au début des années 1980 (voir chapitre 10).

• Le caractère de fait très déstabilisant de la spécu-lation, contrairement aux prévisions théoriques.

Page 9: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 123

On parle à ce sujet de bulles spéculatives, mais aussi de phénomènes de mimétisme (imitation systéma-tique du mouvement général des cours, c’est-à-dire qu’on achète quand ils montent et qu’on vend quand ils chutent, comme tout le monde, même si les données fondamentales sur les économies poussent au comportement opposé).

• L’illusion d’une plus grande autonomie monétaire est aussi patente. Ainsi la Grande-Bretagne, qui a laissé la livre fl otter (en dehors du SME) à partir de 1992, a pu relancer l’économie par l’expansion de sa

masse monétaire, mais a perdu en crédibilité. Après une ou deux années de bons résultats, ce pays a dû remonter ses taux d’intérêt pour que les capitaux ne fuient pas, hypothéquant ainsi sa croissance.

C. AUBIN et P. NOREL, Économie internationale, éd. Seuil,

coll. « Points », 2000.

2B. Le triangle d’incompatibilitéChacun des systèmes comporte donc des avantages et des inconvénients. D’une manière générale, trois objectifs apparaissent souhaitables :

– la fixité du taux de change ;

– la possibilité d’une politique monétaire autonome ;

– la liberté internationale des capitaux.

Cependant, comme l’ont montré Mundell et Fleming, il est impossible d’atteindre simul-tanément ces trois mêmes objectifs du « triangle d’incompatibilité ». En effet, deux objectifs peuvent être atteints mais jamais trois. Toutes les économies doivent arbitrer deux objectifs sur trois.

Intégration financière

Flottement des taux de change

Autonomiefinancière

Alinéation de la politique monétaire ou union monétaire

Stabilitédes tauxde change

Autonomiede la politiquemonétaire

Page 10: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

124 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

Le triangle d’incompatibilité

Le terme peut paraître abscons.

Ce n’est pas autre chose qu’une nouvelle illustra-tion du vieux principe selon lequel on ne peut tout avoir en même temps : boire ou conduire, le beurre ou l’argent du beurre, la vie est pleine de ces aphorismes.

En l’occurrence, la politique économique doit faire un choix entre trois objectifs (d’où le triangle) :

– la stabilité du taux de change, qui assure un horizon économique clair aux entreprises ;

– l’indépendance de la politique monétaire, qui permet de fi xer le niveau des taux d’intérêt en fonction des besoins internes de l’économie ;

– l’intégration fi nancière, qui permet d’accéder aux marchés mondiaux des capitaux au meilleur prix.

Un pays peut décider librement du choix de deux de ces trois variables, mais la troisième lui est im-posée.

Si j’instaure la liberté de mouvement des capitaux et que je souhaite appliquer une politique monétaire différente de celle de mes voisins (par exemple, des taux d’intérêts plus bas), alors je dois me résigner à

avoir un taux de change fl ottant : parce que cette baisse de la rémunération du capital chez moi par rapport à celle qui existe chez mes voisins aura pour conséquence d’engendrer un fl ux de sortie de capitaux, qui est incompatible à la longue avec l’existence d’un taux de change fi xe. C’est ce que font les États-Unis.

Si je souhaite avoir un taux de change fi xe (exemple des pays de la zone euro lors de la dernière phase de convergence, entre 1994 et 1997), il me faut renoncer soit à une politique monétaire autonome (la France a maintenu des taux d’intérêt élevés pour maintenir le taux de change entre le franc et le mark, plutôt que de les baisser pour soutenir la croissance), soit à la liberté de mouvement des capitaux.

La création de l’euro, en supprimant la contrainte de maintenir les taux de change entre pays européens, a redonné de l’autonomie à la politique monétaire défi nie par la Banque centrale européenne.

Jacques ADDAAlternatives économiques, n° 176, décembre 1999

Conclusion : le régime de change d’une nation est fortement dépendant du système monétaire international.

3. Le système monétaire international

3A. Définition et fonctions d’un SMIUn système monétaire international est l’ensemble des règles, des institutions, des accords et des pratiques qui permettent et organisent les modalités de règlements, des opérations internationales portant sur les marchandises, les services et les capitaux. Pour résumer, nous pouvons dire que le SMI est l’ensemble des règles, des mécanismes et des institutions qui organisent et contrôlent les échanges monétaires entre les pays.

Les objectifs d’un SMI sont au nombre de 3 :

– organiser les échanges entre monnaies pour qu’ils puissent s’effectuer ;

– assurer le règlement des échanges internationaux par des moyens de paiements acceptés par tous ;

– permettre l’ajustement des balances de paiement.

Pour cela, le SMI a trois grandes fonctions, schématisées ci-dessous :

Page 11: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 125

Les caractéristiques d’un SMI

Système de change : charges fixes ou flexibles

Étalon de référence : or, une devise, une monnaie artificielle comme de DTS, un panier de monnaies

comme l’écu dans l’ancien SME

Liquidités internationales : or, devises

SMI

J.Y. CAPUL et O. GARNIER,

Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, éd. Hatier.

La notion de change fixe, est comme nous l’avons vu, liée à un étalon de référence, unité de mesure entre les monnaies. Les liquidités internationales représentent l’ensemble des moyens de paiement internationaux dont disposent les pays pour financer leurs défi-cits de balances de paiements : autrefois, l’or et les réserves de change. Les réserves de change sont alors des devises des grandes monnaies comme le dollar, l’euro, le yen.

3B. L’histoire du SMI avant Bretton WoodsVoici l’évolution du système monétaire international au cours du dernier siècle.

Question 6

À partir de ce texte, trouvez quels sont les principes des deux SMI successifs avant 1945 ?

Le monde a fait jusqu’à présent l’expérience de trois SMI distincts

• L’étalon-or a été en vigueur jus-qu’aux lendemains de la Première Guerre mondiale. Les monnaies de chaque pays avaient un poids fi xe en or. Les parités entre deux monnaies étaient déterminées puis, pour solder les échanges en-tre deux pays, des « points d’or » étaient établis, et des transports physiques de métal précieux étaient effectués.

• Un nouveau système dit « éta-lon de change-or » a été établi à la conférence internationale de Gênes, en 1922, car l’étalon-or s’était avéré trop compliqué à gé-rer : transports physiques de mé-tal précieux, inégale répartition des réserves d’or dans le monde… Les pays étaient incités à utiliser des monnaies dites « de réserve », la livre sterling, puis le dollar, plutôt que l’or lui-même. Par la suite, la crise économique des

années 1930 a entraîné une chute de 60 % environ de la valeur du commerce international, des mil-liers de faillites d’établissement bancaires… La convertibilité des monnaies en or, souvent ardue à imposer, est devenue impossible à maintenir et les monnaies de réserve ont été dévaluées.

Dictionnaire de l’économie de A à Z, éd. Larousse et Le Monde,

2003.

Page 12: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

126 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

3C. Le système de Bretton WoodsLe système de Bretton Woods a été créé en 1944. Le système reste commensurable à l’or : l’étalon reste l’or mais la monnaie internationale devient le dollar, supplantant ainsi la livre sterling. Donc, « gold is as good as dollar ». Il fut donc admis que le dollar devint aussi sûr que l’or pour les transactions internationales. Au début, le système était stable mais la hausse de la quantité de dollars nécessaire à l’augmentation du commerce inter-national rendit le système insoutenable.

Question 7

1. Dans le document ci-dessous, relevez une phrase clé qui résume le principe du système moné-taire choisi à Bretton Woods ?

2. S’agissait-il d’un régime de changes fixes ou de changes flexibles ?

3. Quelle était la convertibilité de l’or en dollar ?

Pour comprendre l’histoire de Bretton Woods

Bretton WoodsConférence de 1944 ayant abouti à la mise en place du système monétaire international (SMI), à l’œuvre entre 1945 et 1971.Le SMI défi ni en 1944 permettait le maintien de taux de change fi xes pour tous les pays, grâce à la convertibilité en or du dollar (35 dollars l’once). Le système de Bret-ton Woods n’a pas, jusqu’à ce jour, été remplacé par un nouveau SMI formel, mais a laissé place à des taux de change fl ottants et à cer-tains regroupements régionaux. Lui ont survécu les deux institu-tions internationales créées à Bret-ton Woods, le Fonds monétaire international (FMI), et la Banque mondiale, consacrée d’abord à la reconstruction des pays dévastés par la guerre et, par la suite, au développement du tiers-monde, qui ont gagné en importance avec la mondialisation.Avant même que l’Europe soit en-tièrement libérée du régime nazi, les Alliés s’interrogèrent sur la forme que prendraient les futures relations économiques internatio-nales. Les États-Unis organisèrent en juillet 1944 une conférence internationale à Bretton Woods, village côtier du new Hampshire,

afi n de tracer les contours du futur système monétaire international. Les échanges internationaux s’étaient complètement désagré-gés, en raison du confl it mondial bien sûr, mais aussi parce que la crise économique des années 1930 avait conduit presque tous les pays à dévaluer leur monnaie (quittant de fait l’étalon-or) et à mener des politiques commerciales protec-tionnistes.Le dollar comme pivot de l’économie mondialeÀ Bretton Woods se rencontrèrent et s’affrontèrent notamment deux économistes, le Britannique John Maynard Keynes et l’Américain Harry White (ancien secrétaire au Trésor du gouvernement amé-ricain). Tous deux travaillaient de-puis plusieurs années, chacun de leur côté, sur la conception d’un SMI formel. Keynes avait imaginé qu’une monnaie mondiale, appe-lée bancor, pourrait être créée et utilisée par tous. Une institution, l’International Clearing Union, verrait le jour et serait chargée d’aider les pays à rester en phase avec le bancor. White, lui, ne sou-haitait pas la naissance du bancor. Finalement, il fut décidé que les monnaies seraient convertibles

en dollar, lui-même convertible en or et pourraient fl uctuer de 1 % seulement de part et d’autre du cours pivot. En cas de fl uctua-tions plus importantes dues à des défi cits de balance des paiements courants, un Fonds monétaire international pourrait être appelé à la rescousse.Le dollar, bien que sorti du sys-tème de l’étalon-or en 1931, était la moins fragile, et la plus utilisée, des monnaies mondiales. Les Etats-Unis profi tèrent de Bretton Woods, où 44 nations étaient représentées, pour placer leur monnaie au cœur du système, en déclarant une convertibilité immédiate de 35 dollars l’once (en France, il a fallu attendre 1958). C’est ainsi que le dollar est devenu non seulement une monnaie na-tionale mais aussi une référence internationale. Jusqu’à ce que, en 1971, les autorités monétaires américaines constatent que ce système leur coûtait trop cher, et que le président Richard Nixon annonce la fi n de la convertibilité du dollar en or. F.L.

Dollar, or, SMIDictionnaire de l’économie de A

à Z, éd. Larousse et Le Monde, 2003.

Page 13: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 127

Question 8

Le FMI a été créé suite aux accords de Bretton Woods. Quel était initialement le rôle du FMI ?

Le FMILa « mondialisation de l’économie » – dont on parle beaucoup aujourd’hui – n’est pas une réalité nouvelle. La plupart des grandes organisations que l’on connaît actuellement (Fonds monétaire inter-national, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce…) sont nées, ou trouvent leur origine, avant même la fi n de la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, les gou-vernements occidentaux redoutaient par dessus tout que se reproduise une crise comme celle des années 30, crise qui n’était pas sans lien avec l’avènement de régimes totalitaires. L’idée de base du Fonds monétaire international, créé en 1946, est d’organiser la reconstruction et de venir en aide aux pays dont l’économie est victime de déséquilibres fi nanciers et économiques. À côté du FMI, qui se concentre sur les problèmes monétaires, une banque mondiale est créée, qui s’attache quant à elle à la reconstruction de l’Europe dévastée par la guerre. Pour remplir son rôle, le FMI accorde des prêts aux pays membres afi n que ceux-ci puissent, en cas d’insuffi sance de réserves, soutenir leur balance des paiements et garantir la stabilité de leur monnaie (à cette époque, les États membres du FMI s’étaient tous engagés à

lier leur monnaie au dollar, lequel était lui-même lié à la valeur de l’or, jusqu’en 1971). Avec l’appa-rition de la crise de la dette des pays en dévelop-pement, au début des années 80, le FMI jouera un rôle croissant. De nombreux pays du tiers-monde feront appel à lui afi n d’obtenir des prêts. Ceux-ci sont « conditionnels » : le FMI ne les accorde

que si le pays demandeur s’engage à prendre des mesures pour réduire ses défi cits. Il s’agit en général de mesures d’austérité que d’aucuns ont pu qualifi er d’« antisociales » (ce qui explique la réputation sulfureuse de cette insti-tution). Outre les aides financières, le FMI est chargé de veiller sur le bon fonctionnement du système monétaire inter-

national et de surveiller notamment les politiques de change des pays membres. La crise asiatique survenue en 1997 et 1998 a mis en évidence la nécessité de renforcer son rôle.

Christophe DEGRISE,

L’économie en 100 et quelques mots d’actualité, éd. de Boeck Université, 2002.

3D. La fin du système de Bretton WoodsLes États-Unis étant devenu le centre du Système monétaire international, ils ont dû faire face à une demande importante de dollars, lui-même convertible en or. Or, ayant une politique monétaire expansionniste, c’est-à-dire utilisant beaucoup de dollars (notam-ment du fait de la guerre du Vietnam), ils se rendirent compte qu’ils étaient matériel-lement incapables de faire face aux besoins d’or et de dollars sollicités par le reste du monde. Donc ils durent abandonner la parité fixe du dollar et sa convertibilité contre l’or ; Nixon, président des États-Unis, prononça la fin de la convertibilité du dollar en or. Donc le dollar s’est avéré être pas tout à fait « as good as gold ».

Finalement, compte tenu de son insoutenabilité, le système de Bretton Woods fut enter-ré par les accords de la Jamaïque qui instituent par défaut un régime de change flexible. Cependant, ce système a ses avantages mais aussi ses lacunes, notamment en matière de politique de change (partie 3).

Page 14: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

128 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

Partie 3

Les enjeux de la politique de changeDepuis la fin du SMI de Bretton Woods, chaque nation choisit son régime de change ( = sous-partie A) notamment en fonction des enjeux des politiques de change par rapport à l’économie nationale (= sous-partie B). Mais les marges de manœuvre étant faibles du fait de l’interdépendance des conjonctures en économie ouverte, la gestion concertée des taux de change semble nécessaire (= sous-partie C).

1. Quelques politiques de change aujourd’hui dans le monde

Depuis 1976, les statuts du FMI prévoient que les pays sont désormais libres d’adopter le régime de change de leur choix. La majorité des pays du monde ont choisi de laisser flotter leurs monnaies. Cependant, les cas de la politique de change de l’Europe ou des monnaies ancrées méritent notre attention.

1A. Le cas particulier du régime de change de l’Europe

Question 9

Qui décide de la politique de change en Europe ?

La responsabilité de la politique de change, défi nie par les traités existants, revient au Conseil des ministres de l’économie et des fi nances des États membres de l’Union européenne (« Conseil Ecofi n ») en ce qui concerne les orien-tations générales de la politique de change entre l’euro et les devises extérieures à l’Union. Cette charge est toutefois partagée avec la BCE car, en premier lieu, celle-ci possède avec la Commis-sion l’initiative des recommandations relatives aux orientations de cette politique. Elle est, en deuxième lieu, le « bras armé » des opérations de change. En-fi n, la politique de change et la politique monétaire uniques ont un objectif principal et commun : le maintien de la stabilité des prix.

Il est diffi cilement concevable, en pratique, que le Conseil Ecofi n (si tant est qu’il parvienne à arrêter une position unique) puisse imposer à la BCE de vendre (acheter) des euros sur le marché des changes pour tenter de stopper son appréciation (déprécia-tion). En effet, si les instances politiques ont théoriquement la maîtrise de cette politi-que, ses orientations ne doivent pas entrer en contradiction avec l’objectif de stabilité des prix. L’opportunité d’interventions de change reste donc à la seule discrétion de la BCE.

M. RUIMY

La politique économique et ses instruments, Notice 6

Page 15: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 129

1B. Les autres régimes de change : fluctuation ou ancrageCertains pays comme les États-Unis, le Japon, le Canada ou la Suisse ont choisi de laisser fluctuer leur monnaie.

D’autres nations, celles des pays en développement notamment, ont choisi d’ancrer leurs monnaies sur celle d’un pays riche. C’est le cas des pays d’Amérique latine qui ont choisi de s’ancrer sur le dollar et même de la Chine qui n’a abandonné son ancrage sur le dollar que dernièrement.

L’ancrage d’une monnaie sur une monnaie de référence signifie que les autorités moné-taires de la monnaie ancrée s’engagent à respecter une parité fixe (avec marge) dans la monnaie de référence.

Cependant, cette politique est difficile à tenir car il faut avoir beaucoup de réserves de change. L’Argentine, par exemple, a tenté de tenir l’ancrage de sa monnaie sur le dollar jusqu’à 2002. Le peso était alors égal à un dollar. Cependant, l’Argentine a dû aban-donner sa parité et passer à un régime de changes flexibles. Le peso a alors perdu 54 % de sa valeur en moins de deux mois. En 2003, l’Argentine connaissait une grande crise financière et économique.

La politique de change est donc importante car la valeur d’une monnaie, en économie ouverte, a de nombreux effets sur l’économie nationale.

2. L’enjeu des politiques de change sur l’économie nationale

2A. Les effets d’une monnaie sous-évaluéeLa dépréciation (régime de changes flottants avec non-intervention des banques centra-les) ou dévaluation (régime de changes fixes) a des répercussions sur l’économie nationale.

Page 16: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

130 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

Question 10

Quels sont les effets d’une dévaluation/dépréciation ?

❶ Dévaluation / dépréciation

fi Prix

‡ Compétivité

fi Compétivité prix des biens nationaux ‡ forte

‡ Valeur totale des importations fi Valeur totale des exportations

‡ Déficit de la balance des paiements fi PIB

fi Emploi

‡ Chômage

fi Prix des produits importés ‡ Prix des produits exportés

❷ ❷

❹ ❸

❺ ❺

❻ ❼

Note : ❺ et ❻ n’apparaissent que si les effets de la dévaluation sur les prix sont com-pensés par des variations en volume de plus grande amplitude (voir ci-après).

J. GÉNÉREUX

Les politiques économiques, éd. Seuil, coll. « Mémo Seuil »

Page 17: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 131

Question 11

Quels sont les paramètres qui limitent les effets attendus d’une dévaluation/dépréciation ? Qu’est-ce que le phénomène de courbe en J ?

J. GÉNÉREUX

Les politiques économiques, éd. Seuil, coll. « Mémo Seuil »

Les limites d’une évaluation / dépréciation

Dévaluation

2 cas de figure

Effet sur les marges bénéficiaires« Effet profibilité »

❷ ❶

Prix des exportationsinchangés ou presque

Forte élasticité prixde la demande

fi Volume des exportations‡ Volume des importations

Volume des exportationset importations

inchangés ou presque

Faible élasticité prixde la demande

❻ ❼

Effet sur les prix des produits« Effet compétivité »

fi Déficit extérieur

‡ Déficit extérieur

Phénomène de « la courbe en J »

Page 18: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

132 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

La courbe en J

Donc, les effets d’une dévaluation/dépréciation agissent uniquement sur la compétitivité à court terme. À long terme, une monnaie faible handicape l’économie et mène à des politiques de rigu-eur. La monnaie forte a de grands avantages.

Page 19: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 133

J. GÉNÉREUX

Les politiques économiques, éd. Seuil, coll. « Mémo Seuil »

DépréciationDévaluation

fi Prix à l’importationinflation

Volume des exportationset importations inchangé ou presque

Faible améliorationou détérioration de la

compétitivité prix

fi Déficit extérieur

Spéculation contre la monnaie nationale

Tendance continuelle à la dépréciation

fi Marges à l’exporation « Effet profitabilité »

❽ ❶

Politique de rigueur

Le cercle vicieux d’une monnaie faible

Page 20: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

134 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

2B. Les avantages d’une monnaie forteLes bénéfices d’une stratégie de taux fort sont schématisés ci-après.

Le cercle vicieux d’une monnaie forte

J. GÉNÉREUX

Les politiques économiques, éd. Seuil, coll. « Mémo Seuil »

Faible compétivitéprix immédiat

‡ inflation

fi Exportations équilibre ou excédent

de la balance des paiements courants

fi PIBfi Emploi‡ Chômage

Stabilité ou baissedes prix à l’importation

Pression de la cocurrenceinternatioanle

Efforts des entreprises pourleur « compétivité structurelle »

Taux de change fort et stable

Efforts qualitatifs ‡ Marges ‡ Coût deNouveaux marchés production

Confiance desspéculateurs

dans le valeurde la monnaie

Baisse éventuelledes taux d’intérêt

❺ ❺ ❺

Une monnaie forte a le grand avantage de baisser le prix des importations et donc canali-ser l’inflation. Par exemple, actuellement, l’Europe est moins pénalisée que les États-Unis par l’augmentation du prix des matières premières minières, en particulier le pétrole. La hausse du baril de pétrole est en partie amortie par l’appréciation de l’euro.

Page 21: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 135

De plus, face à une monnaie forte, les industriels améliorent leur compétitivité structu-relle pour continuer à vendre à l’étranger des produits mais de meilleure qualité et à forte valeur ajoutée. Sur le long terme, la compétitivité structurelle permet de sauvegar-der ses parts de marché.

Du fait de l’ouverture des économies, le taux de change d’une nation, notamment celui des grands pays développés, principalement le dollar, a des répercussions sur celles des autres nations. Dans ce contexte se pose le problème de la gestion concertée des taux de change (sous-partie 3).

3. Le problème de la gestion concertée des taux de change

3A. Le SMI depuis les accords de la JamaïqueLe système de changes fixes a été le système dominant jusqu’au début des années 1970 mais a été officiellement abandonné en 1976 lors des accords de la Jamaïque. Les accords de la Jamaïque stipulent que plusieurs régimes de change peuvent coexister dans le monde. Le flottement des changes est aujourd’hui la règle au niveau mondial ; les auto-rités monétaires peuvent toujours influer sur la valeur de leur monnaie en intervenant sur le marché des changes par le biais de leur banque centrale.

Suite aux accords de la Jamaïque, une coopération entre les autorités monétaires des différents pays est nécessaire afin d’éviter une trop forte fluctuation des taux de change. Cette coopération est marquée par 2 dates importantes : les accords du Plazza et les accords du Louvre.

Page 22: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

136 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

3B. Les accords du Plazza et du Louvre

Question 12

Quel était l’objectif des accords du Plazza ? Comment a-t-il été atteint ?

La coopération internationale devait connaître un second temps fort au milieu des années qua-tre-vingt. Jusqu’alors, les États-Unis avaient su-perbement ignoré les demandes répétées de leurs partenaires visant à faire baisser les taux d’intérêt et le dollar, affi rmant que la seule valeur appropriée pour une monnaie était celle que lui reconnaissait le marché. Pourtant, le 22 septembre 1985, les minis-tres des Finances et les gouvernements des banques centrales du G5 (États-Unis, Japon, Allemagne de l’Ouest, France et Royaume-Uni) réunis à l’initiative des États-Unis au Plaza Hôtel de New-York, signaient un communiqué au terme duquel le dollar était reconnu surévalué et les autorités des cinq pays s’engageaient à faire le nécessaire pour qu’il baisse. Spectaculaire retournement, qui tenait à l’évidence aux proportions alarmantes prises par le défi cit de la balance courante des États-Unis et aux menaces que les importations bon marché d’Europe de d’Asie faisaient peser sur des pans entiers de l’industrie américaine. Par une curieuse coïncidence, 1985 est

aussi l’année où la position fi nancière extérieure des États-Unis devenait négative, pour la première fois depuis la Première Guerre mondiale.

Le réalisme avait ainsi fi ni par l’emporter. Recon-naissant le danger que faisait courir à leur économie l’accumulation de défi cits aussi importants, les États-Unis sollicitaient fi nalement une coopération internationale permettant à leur monnaie et à leur économie d’atterrir en douceur. Pour les États-Unis, le problème n’était pas de baisser le dollar. Il était de le contrôler dans sa chute. Pour cela, ils avaient besoin de la coopération monétaire de l’Allemagne et du Japon. En s’abstenant de relever leurs taux d’intérêt, en acceptant le cas échéant d’intervenir conjointement avec la FED sur les marchés des changes, les banques centrales de ces pays pou-vaient contribuer à prévenir une crise majeure.

J. ADDALa Mondialisation de l’économie, t. 2, éd.

La Découverte, coll. « Repères »

3C. Les interventions des banques centrales depuis la fin de Bretton Woods

Depuis l’abandon du système de Bretton Woods, le Système monétaire international est un système de change flottant impur car les banques centrales interviennent pour modifier le taux de change.

Page 23: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 137

« Et si la BCE intervenait », Problèmes économiques, n° 2848.

Page 24: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

138 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

« Et si la BCE intervenait », Problèmes économiques, n° 2848.

Page 25: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 139

Ainsi, bien que le Système monétaire international soit un système de change flottant, la gestion des taux de change ne peut uniquement être déterminée par la loi du marché. La coopération des autorités monétaires et l’intervention des banques centrales restent nécessaires pour contrôler l’évolution des taux de change.

Conclusion

Résumé : le Système monétaire international encadre les conditions d’échange des monnaies entre elles. De par sa nature, le taux de change, qui permet la conversion de monnaies entre elles, figure au centre des préoccupations liées au commerce international. De plus, du fait de la transmission des conjonctures économiques, le change est devenu un champ d’attention mondial particulier. Du fait de la recrudescence des crises monétaires : attaque contre le franc en 1993, crise de la monnaie thaïlandaise (le bath) en 1997, crise de la monnaie russe (le rou-ble) en 1998, crise de la monnaie brésilienne en 1999, crise du peso argentin en 2002, le risque de change pèse sur toutes les économies du monde.

Page 26: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

140 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

Réponses aux questions

Question 1

Appréciation de l’euro vis-à-vis des monnaies américaine, japonaise, russe.

Dépréciation de l’euro vis-à-vis des monnaies anglaise, suisse, suédoise.

Question 2

Échanges commerciauxÉchanges commerciaux Taux d'intérêtTaux d'intérêt SpéculationSpéculation

Compétitivité des produits nationaux

Augmentation des exportations

Balance commerciale excédentaire

Forte demande internationale pour la monnaie nationale

Taux d’intérêt rémunérateur et qui annule la perte de valeur à

cause de l’inflation

Entrées de capitaux étrangers

Balance des capitaux excédentaire

Forte demande internationale pour la monnaie nationale

Anticipation de l’appréciation de la monnaie nationale par rapport

à une monnaie étrangère

Vente de monnaies étrangères pour achat de monnaie nationale

Forte demande internationale pour la monnaie nationale

= Appréciation de la monnaie

Les taux de change se fixent en fonction :

– des échanges commerciaux ;

– des taux d’intérêt, en partie lié au taux d’inflation ;

– de la spéculation.

Question 3

Déficit commercial américain.

Taux d’intérêt plus élevé en Europe qu’aux États-Unis.

Ambiguïté des déclarations des autorités monétaires du G7, donc absence de transparence et anticipations.

Conséquence : nette appréciation de l’euro par rapport au dollar en 2003 : 1 euro = 1,3 dollar.

Remontée des taux d’intérêt aux États-Unis.

Déclarations du G7 plus claires.

Dépréciation de l’euro par rapport au dollar en 2004 : 1 euro = 1,2 dollar.

La fixation des taux de change dépend donc des échanges commerciaux, des taux d’inté-rêt, de l’inflation et de la spéculation. Cependant, ceci est plus complexe car la fixation du taux de change dépend aussi du système monétaire international ou régional qui définit le régime de changes (partie 2).

Page 27: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 141

Question 4

Motifs de l’intervention : empêcher l’appréciation du yen pour maintenir la compétitivité japonaise, préserver la situation financière des entreprises, éviter les pressions à la baisse des prix.

Procédures d’intervention : La Banque centrale achète 316 milliards de dollars auprès des résidents contre des yens ⁄ Légère dépréciation du yen car la monnaie nippone est plus abondante.

En effet, quand une monnaie s’apprécie, les produits nationaux deviennent plus chers pour les étrangers. Pour améliorer la compétitivité des produits nationaux, la Banque centrale vend sa monnaie pour acheter des monnaies étrangères. En vendant sa monnaie, la Banque centrale la rend plus abondante, ce qui la déprécie en vertu de la loi de l’offre et la demande (quand l’offre augmente alors son prix baisse).

Question 5

Avantages Inconvénients

Régime de changes

flexibles

– Politique monétaire autonome.– Absence d’hégémonie d’une monnaie sur

d’autres.– Moins de possibilité de spéculation.– Équilibrage de la balance des paiements.

– Absence de discipline monétaire qui peut mener à des comportements spéculatifs.

– Incertitude et risque de changes sur les échanges internationaux.

– Absence de coordination internationale entre les autorités monétaires internationales.

– Risque de bulles spéculatives.– Limite de l’autonomie monétaire par

l’absence de crédibilité des politiques monétaires.

Régimede changes

fixes

– Discipline monétaire.– Stabilité des changes favorisant les

échanges internationaux.– Coordination internationale des autori tés

monétaires.

– Difficulté de pratiquer une politique monétaire autonome.

– Risque d’hégémonie de monnaies sur d’autres.

– Facilité de spéculer contre d’autres monnaies.

Donc, le régime de changes flexibles a l’avantage de permettre une autonomie relative de la politique monétaire mais, en conséquence, il induit une instabilité des taux de changes. Tandis qu’inversement, en régime de changes fixes, le taux de change est plus stable mais au sacrifice de l’autonomie de la politique monétaire. C’est ce que nous allons approfondir avec le triangle d’incompatibilité.

Page 28: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

142 8 3509 TE PA 00

Séquence 7

Question 6

Réponse

TYPES DE SMI PRINCIPES

SMI Étalon-or Toutes les monnaies s’échangeaient strictement contre un poids fixe d’or.

SMI Étalon de change-or

Les monnaies s’échangeant difficilement contre de l’or à chaque transaction, il était préférable d’utiliser les grandes monnaies communes comme la livre sterling ou le dollar qui pouvaient elles-mêmes facilement s’échanger contre de l’or.

Ainsi, dans les 2 cas de SMI, ces systèmes n’étaient pas soutenables. Ce qui conduisit à de nouvelles négociations internationales pour élaborer un SMI facilitant les échanges interna-tionaux après la Seconde Guerre mondiale.

Question 7

1. Finalement, il fut décidé que les monnaies seraient convertibles en dollar, lui-même conver-tible en or, et pourraient fluctuer de 1 % seulement de part et d’autre du cours pivot.

2. Le système de change était donc un système de change fixe.

3. 1 once = 35 dollars.

Question 8

Suite aux accords de Bretton Woods, le rôle du FMI était celui d’une banque supranationale dans laquelle chaque pays cotisait. En contrepartie, le FMI était un prêteur qui finançait en devises, donc en dollars le plus souvent, les pays ayant besoin de cette monnaie du fait d’un déficit de leur balance des paiements. En effet, si un pays importait plus qu’il n’exportait, il n’avait pas assez d’entrées de devises nécessaires aux financements de ses importations et donc de sa balance de paiement. Ce qui posait des problèmes de stabilité des monnaies. Donc, le FMI prêtait des devises. Par contre, après 1971, le rôle du FMI évolua.

Cependant, le SMI de Bretton Woods, malgré le concours du FMI, a assez vite atteint ses limites et dû être abandonné.

Question 9

En théorie, c’est le conseil Ecofin qui décide de la modification du taux de change et c’est la Banque centrale européenne qui intervient sur le marché des changes en achetant (en ven-dant) des euros pour apprécier (déprécier). En pratique, l’objectif de la politique de change en Europe étant la stabilité des prix, l’Ecofin ne peut initier une modification du taux de change de l’euro s’il anticipe de l’inflation importée.

Depuis le lancement de l’euro, la BCE est timidement intervenue deux fois sur le marché de change pour modifier le cours de l’euro.

Le taux de change de l’euro est alors flexible et fluctue selon le marché. Ce qui a entravé la compétitivité de la zone euro notamment depuis 2002 car l’euro s’est fortement apprécié vis-à-vis du dollar.

Page 29: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Le système monétaire international

8 3509 TE PA 00 143

Question 10

Effectivement, d’après ce scénario, la dépréciation permettrait de réduire le déficit de la balance des paiements et d’engendrer un cercle vertueux de croissance avec création d’em-ploi. Cependant, ce schéma ne peut être prédictif car d’autres paramètres entravent le pro-cessus expliqué ci-dessus.

Une monnaie sous-évaluée permet de gagner en compétitivité. Actuellement, par exem-ple, l’Europe accuse les États-Unis de laisser déprécier le dollar pour être plus compétitif sur les marchés internationaux. Prenons l’exemple de la bataille Airbus contre Boeing. Nécessairement, avec un dollar moins cher que l’euro, les avions américains sont temporaire-ment plus compétitifs que les avions européens.

Question 11

La dévaluation/dépréciation peut conduire à un déficit extérieur car les recettes des impor-tations s’alourdissent. Par exemple, actuellement, le déficit extérieur américain se creuse d’autant plus que les importations reviennent cher du fait d’un dollar faible.

L’aggravation du déficit de la balance des paiements à la suite de dévaluation/dépréciation suit une courbe en J.

Durant la première année d’une baisse de taux de change, le solde de la balance des paie-ments se détériore. Il s’améliore ensuite progressivement mais il faut attendre deux ou trois ans. Même si la perte de valeur d’une monnaie contribue à résorber le déficit extérieur, le processus peut être long.

Question 12

En 1985, le dollar s’étant fortement apprécié (un dollar = 10,6 francs), l’objectif des accords du Plazza était d’organiser la baisse du taux de change du dollar.

Pour cela, la coopération internationale en particulier celle des grandes économies du G5 et le concours des banques centrales japonaise et allemande était nécessaire. Il fut donc com-munément décidé que le dollar se déprécierait.

Les accords du Plazza permirent de baisser le taux de change du dollar. Si bien que, à peine deux ans après, les accords du Louvre, a contrario, initièrent la hausse du taux de change du dollar.

Page 30: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 145

Séquence 8

Les flux et les marchés internationaux de capital

u Contenu

Partie 1

L’importance des mouvements de capitaux ...................................... 147

1. Présentation de la balance des paiements et du compte financier 147

1A. La balance des paiements ........................................................................ 147

2. Les différents types de flux financiers ............................................. 151

2A. Les flux d’investissements directs ou IDE .............................................. 151

2B. Les flux d’investissements de portefeuille ............................................. 152

2C. Les autres flux d’investissements ........................................................... 152

3. Le solde du compte financier ............................................................. 152

4. Les caractéristiques de ces flux financiers ...................................... 153

4A. Les investissements directs (ou ID) en France et dans le monde ......... 153

4B. Les investissements de portefeuille en France ...................................... 158

4C. Les autres flux financiers en France ....................................................... 158

Partie 2

La globalisation financière ...................................................................... 159

1. Les caractéristiques de la globalisation financière ...................... 159

1A. Définitions ............................................................................................... 159

1B. Caractéristiques du système financier international ............................ 160

1C. Les origines de la globalsation financière .............................................. 160

1D. L’amplitude des mouvements ................................................................. 163

2. Les effets de la globalisation financière .......................................... 164

2A. Les effets bénéfiques .............................................................................. 164

2B. Les effets pervers .................................................................................... 165

Réponses aux questions .................................................................................... 172

Page 31: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

146 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

u Objectifs de la séquence 1. Situer l’importance des mouvements de capitaux.

2. Présenter le contenu de la balance des capitaux.

3. Mettre en évidence l’internationalisation des systèmes financiers.

Durée indicative : 7 h.

u Mots clefsPartie 1 : balance des paiements, compte financier, investissement direct, investissement de portefeuille, autres investissements.

Partie 2 : globalisation financière, libéralisation financière, déréglementation, décloison-nement, désintermédiation, déséquilibre structurel, spéculation, volatilité des capitaux.

u IntroductionEntrée en matière : l’expansion du système financier international a déstabilisé le cours de l’économie mondiale.

Définition et intérêt du sujet : la montée en puissance de la finance internationale, liée à la mondialisation des échanges de biens et de services, et appelée « globalisation financière » se définit comme la création d’un marché unique de l’argent au niveau planétaire.

Problématique : comment le cycle de la finance s’impose-t-il au cycle économique ?Les marchés financiers sont-ils devenus le moteur principal des fluctuations du capita-lisme contemporain ? Quelles sont les conséquences de la mondialisation financière ?

Page 32: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 147

Partie 1

L’importance des mouvements de capitaux

1. Présentation de la balance des paiements et du compte financier

1A. La balance des paiementsNous avons déjà vu la balance des paiements. Voici quelques rappels.

DéfinitionLa balance des paiements est un document statistique où sont résumées pour une pério-de donnée les transactions économiques entre les résidents d’un territoire donné et les agents non résidents.

La balance des paiements peut se comparer au bilan comptable d’une nation ; elle reflète ses capacités économiques et financières vis-à-vis du reste du monde. La balance des paiements est établie par la Banque de France.

Principaux comptes de la balance des paiements

Question 1

Quels sont les principaux comptes de la balance des paiements ?

Les principaux comptes de la balance des paiements(en milliards d’euros)

Cumuls 12 mois (données brutes)Déc. 2004 2004 2005

(b) (b) (b)Compte de transactions courantes - 5.6 - 27.0 - 31.4BiensServices hors voyagesVoyagesRevenusTransferts courants

- 6.9- 1.0- 9.8- 10.2- 17.7

- 25.9- 0.9- 8.9- 13.1- 22.2

- 28.3- 4.1- 8.114.4

- 21.6Compte de capital 1.4 - 0.5 - 1.0Compte financier - 3.3 - 15.2 - 71.2Investissements directs– Français à l’étranger– Étrangers en FranceInvestissements de portefeuille– Avoirs– EngagementsProduits financiers dérivésAutres investissementDont IFMAvoirs de réserve

- 20.6- 45.9- 25.3- 46.6- 179.9- 133.3- 50.0- 62.4- 38.8- 3.5

- 41.9- 93.0- 51.1- 9.2

- 191.3- 182.1- 8.2- 20.7-2.3

- 7.1

- 41.7- 96.6- 54.9- 73.5- 202.0- 128.5- 8.2- 181.1- 157.1- 2.8

Bulletin de la Banque de France, n° 155, novembre 2006

Page 33: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

148 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Le compte des transactions courantesCe compte enregistre les opérations relatives aux :

– biens qui correspondent aux transactions sur des marchandises sous la forme d’ex-portations et d’importations ;

– services qui correspondent aux prestations immatérielles « invisibles » (services de transport, de tourisme ; dépenses d’assurance, de licence, de brevet, de mar-que….) ;

– revenus rémunérations versées par les agents économiques résidant en France à des non-résidents et inversement (travailleurs frontaliers). Ce poste recense également les revenus du capital : revenus des investissements de portefeuille ;

– transferts courants qui enregistrent les dons, les aides publiques ou privées.

Question 2

1. Quels sont les sous-comptes du compte des transactions courantes ?

2. Quel est le solde du compte des transactions courantes en 2005 ?

3. Quelle est l’évolution du solde des transactions courantes depuis 2003 ?

Le compte des transactions courantes

(en milliards d’euros)2003 2004 2005

Recettes Dépenses Soldes Recettes Dépenses Soldes Recettes Dépenses SoldesTransactions courantes

505.7 498.6 7.0 541.6 547.2 - 5.6 575.8 602.7 - 27.0

BiensServicesBiens et servicesRevenusTransferts courants

320.087.3

407.376.721.6

317.173.3

390.569.738.5

2.914.016.97.1

-16.9

338.888.1

426.993.820.9

345.779.3

425.083.638.6

- 6.98.81.9

10.2- 17.7

353.093.3

446.3108.920.6

378.985.3

464.195.942.7

- 25.98.1

- 17.813.1

- 22.2

Banque de France, rapport annuel 2005

Le compte de capitalCe compte enregistre :

– les transferts en capital (remises de dettes effectuées sans contreparties, acquisitions et cessions d’actifs immatériels non financiers comme les brevets…) ;

– les transfert patrimoniaux des travailleurs migrants.

Il s’agit d’un compte d’un montant peu élevé par rapport au compte des transactions courantes et au compte financier.

Page 34: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 149

e

, ,

Question 3

Quel est le solde du compte de capital en 2005 ?

Le compte de capitalEn 2005, le compte de capital présente un excédent de 0,5 milliard d’euros, après 1,4 milliard en 2004. Cette dégradation est imputable aux transferts en capital, qui se sont traduits par un excédent de 0,5 milliard, après 0,7 milliard en 2004, et aux acquisitions d’actifs non fi nanciers, équilibrées en 2005 alors qu’elles étaient excédentaires de 0,8 milliard en 2004.

Parmi les opérations de transferts en capital, les remises de dettes des administrations publiques ont atteint 0,7 milliard d’euros, contre 0,6 milliard en 2004, 85 % des nouveaux abandons de créances concernent la République du Congo (Brazzaville). Avec un défi cit de 0,3 milliard, les remises de dettes privées, quasi inexistantes en 2004, ont enregistré une légère hausse en 2005.

Alors qu’en 2004, le solde des autres opérations avait enregistré un excédent de 0,8 milliard d’euros grâce à des cessions exceptionnelles de brevets de médicaments par un grand groupe pharmaceutique, il est revenu à l’équilibre en 2005.

(en milliards d’euros)2003 2004 2005

Recettes Dépenses Soldes Recettes Dépenses Soldes Recettes Dépenses Soldes

Transferts en capital 1.7 9.3 - 7.6 1.8 1.2 0.7 1.9 1.5 0.5

Remises de dettesAdministrations publiquesAutres secteursAutres transferts en capitalAdministrations publiquesAutres secteurs

0.00.00.01.71.40.3

8.91.37.60.40.20.2

- 8.9- 1.3- 7.61.31.20.1

0.10.00.11.81.50.3

0.80.60.20.40.20.1

- 0.7- 0.6- 0.11.41.20.1

0.10.00.11.81.50.4

1.10.70.40.40.20.2

- 1.0- 0.7- 0.31.51.30.2

Autres opérations (a) 0.0 0.1 0.0 0.9 0.1 0.8 0.2 0.1 0.1

Total 1.7 9.4 -7.7 2.7 1.2 1.4 2.1 1.6 0.5

(a) Acquisitions et cessions de brevets

Banque de France, Balance des paiements, rapport annuel 2005

Le compte financierLe compte financier répertorie toutes les transactions financières et monétaires du public et du privé quel qu’en soit le terme.

Ce compte est la contrepartie du compte des opérations ou transactions courantes.

Un déficit des opérations courantes implique un excédent des opérations financières et inversement.

Page 35: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

150 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Le compte fi nancier(en milliards d’euros)

2003 2004 2005COMPTE FINANCIER 9.7 - 3.3 - 15.2Investissements directs - 9.4 - 20.6 - 41.9Français à l’étrangerCapital socialBénéfices réinvestisAutres opérationsÉtrangers en FranceCapital socialBénéfices réinvestisAutres opérations

- 47.1- 11.8- 1.7

- 33.637.715.1- 1.924.5

- 45.9- 25.9- 10.5- 9.525.34.24.8

16.2

-93.0- 29.2- 13.0- 50.8

51.115.34.9

30.9Investissements de portefeuille 5.8 - 46.6 - 9.2Avoirs (résidents sur titres émis par des non-résidentsActions et titres d’OPCVMObligations et assimilésInstruments du marché monétaireEngagements (non-résidents sur titres émis par des résidents)Actions et titres d’OPCVMObligations et assimilésInstruments du marché monétaire

- 170.6- 42.3

- 101.3- 27.0176.418.1

144.214.1

- 179.9- 49.1

- 119.3- 11.5133.325.094.114.2

- 191.4- 42.9

- 137.0- 11.4182.152.6

110.818.6

Produits financiers dérivés - 6.1 5.0 8.2Autres investissements 21.6 62.4 20.7AvoirsCrédits commerciauxPrêtsBanque de FranceAdministrations publiquesInstitutions financières monétairesAutres secteursAutres avoirsAdministrations publiquesEngagementsCrédits commerciauxPrêtsBanque de FranceAdministrations publiquesInstitutions financières monétairesAutres secteurs

- 13.7- 0.6

- 13.10.7

- 2.3- 3.6- 7.9

0.00.0

35.3- 3.038.31.8

- 0.534.72.3

- 91.5- 3.8

- 87.79.01.6

- 95.8- 2.5

0.00.0

153.9704

146.51.41.9

134.68.6

- 228.21.9

- 230.12.81.4

- 235.31.10.00.0

248.84.3

244.5- 2.6- 4.6

233.018.8

Avoirs de réserve - 2.2 - 3.5 7.1

La balance des paiements et la position extérieure de la France, Banque de France, rapport annuel 2005

Question 4

Classez les différents types de flux du compte financier par ordre décroissant du montant du sous-compte.

Page 36: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 151

2. Les différents types de flux financiersLe compte financier est structuré selon la nature des capitaux (investissements directs, de portefeuille…). Les différentes transactions sont classées par ordre de volatilité crois-sante des opérations.

Question 5

D’après le document ci-dessous, quels sont les différents types de revenus d’investissement et leur classement ?

Les fl ux fi nanciers

(en milliards d’euros)

Banque de France, rapport annuel 2005

2A. Les flux d’investissements directs ou IDEDéfinition

C’est un investissement visant l’acquisition d’un bien économique durable dans une entreprise située dans un pays étranger.

C’est un investissement impliquant une relation à long terme et témoignant de l’intérêt durable d’une entité résidant dans un pays (investisseur étranger direct ou société mère) à l’égard d’une entreprise résidant dans un autre pays (entreprise bénéficiaire, entreprise affiliée ou encore filiale étrangère).

Les investissements directs se rapportent le plus souvent à des projets industriels.

L’IDE implique que l’investisseur exerce une influence appréciable sur la gestion de l’entreprise bénéficiaire.

Page 37: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

152 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Ce peut être :– acquisitions ou prises de participation (achat d’actions) de capital d’entreprises

étrangères (prise de contrôle totale ou partielle, fusion-acquisition), ce sont les opérations en capital social ;

– création directe de filiales à l’étranger (création d’unités de production à l’étranger) ;– des acquisitions immobilières (achat d’un appartement pour un particulier) ;– des bénéfices réinvestis ou aux prêts effectués entre société mère et filiales ;– prêts intragroupe.

Les investissements directs se rapportent à des projets industriels.

Les investissements à l’étranger se sont multipliés dans l’après-guerre, d’abord du fait des firmes américaines, puis européennes et japonaises, donnant lieu au phénomène de multinationalisation des entreprises.

2B. Les flux d’investissements de portefeuilleDéfinition

Ils représentent les achats de titres de propriété (actions), de créances (obligations), de produits dérivés et autres instruments du marché monétaire effectués à l’étranger par les agents économiques d’un pays. L’objectif consiste à se procurer des revenus financiers (dividendes, spéculation financière). Ce sont des opérations de placement à caractère spéculatif sans recherche de prise de contrôle.

Les investissements de portefeuille se rapportent à des projets financiers.

2C. Les autres flux d’investissementsLes autres investissements inventorient les crédits commerciaux et les prêts à court, et long terme, les crédits et prêts du FMI…

Les avoirs et réserves correspondent à la variation des avoirs disponibles par les autorités monétaires : avoir en or et devises, disponibilités auprès du FMI.

3. Le solde du compte financier

Le solde des opérations financières (hors avoirs de réserves), dit FF, constitue la contre-partie du solde du compte courant. Il est formé par :

FF = solde des investissements directs + solde des investissements de portefeuille + solde des autres investissements.

Question 6

À partir du document page 150, déterminez quel est le solde du compte financier en 2005.

Page 38: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 153

4. Les caractéristiques de ces flux financiers

4A. Les investissements directs (ou ID) en France et dans le monde

Les flux d’investissements directs entre la France et l’étranger

Analyse des flux nets des investissements directs.

Évolution des ID français à l’étranger et étrangers en France

(en milliards d’euros)

Banque de France, rapport annuel 2005 « Balance des paiements et position extérieure »

Question 7

D’après ce graphique, quelles sont les grandes tendances qui résument les flux d’investissements directs ?

Page 39: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

154 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Question 8

En 2005, quelle est l’évolution des ID en France ?

Les Échos, 20 février 2006Les investissements directs au niveau mondial

Page 40: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 155

Question 9

1. Citez les 4 pays qui ont enregistré le plus d’IDE en entrées.

2. Citez les 4 pays qui ont enregistré les plus grandes sorties d’IDE.

Flux fi nanciers : les pays émergents à la manœuvre

..../...

Page 41: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

156 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

« Enjeux », Les Échos, décembre 2006

Page 42: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 157

Question 10

1. En 2005, quelle est l’évolution des IDE mondiaux ?

2. Quelle est l’évolution des IDE entre les pays développés et les pays en développement ?

L’investissement étranger direct mondial est monté en fl èche pour atteindre un montant estimé à 897 milliards de dollars É.-U en 2005 ? soit 29 % de mieux que l’année précédente, et la tendance à la baise des fl ux à destination des pays développés enregistrée au cours des quatre années s’est radica-lement inversée, voilà ce qui ressort des données publiées aujourd’hui par la CNUCED.

Dans les nations les plus riches de la planète, l’IED a fait un bond de 38 % en 2005, sous la houlette du

Royaume-Uni, qui se retrouve en tête du classement mondial pour la première fois depuis 1977.(1)

Des hausses ont également été enregistrées dans les pays en développement (13 % contre 41 % en 2004), ainsi que dans les pays d’Europe du Sud-Est et de la communauté d’États indépendants (CEI).

Article du CNUCED, 23 janivier 2006

www.unctad.org/press.

L’investissement étranger direct (IED) à enregistré une forte hausse en 2005

L’IED a progressé de 29 % par rapport à 2004, faisant notamment un bond de 38 % dans les pays développés après quatre ans de ralentissement

Page 43: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

158 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

4B. Les investissements de portefeuille en France

Question 11

1. Quel est le solde des investissement de portefeuille en 2005 ?

2. D’après le document, comment expliquer l’écart par rapport à 2004 ?

Les investissements de portefeuille(en milliards d’euros)

2003 2004 2005Crédits Débits Soldes Crédits Débits Soldes Crédits Débits Soldes

Résidents sur titres étrangersDont achats nets réalisés par les IFM

3 678.9–

3 849.5–

- 170.6- 71.5

4 404.2–

4 584.1–

- 179.9–

4 552.5–

4 743.5–

- 191.4- 78.0

Actions et titres d’OPCVMActions Titres d’OPCVMObligations et assimilésObligationsEMTNBons du Trésor à plus d’un anInstruments du marché monétaire (b)Bons du Trésor à moins d’un anAutres instruments du marché monétaire

682.5664.518.0

2 167.51 790.8

163.2213.5828.9129.9699.0

724.8695.729.2

2 268.71 847.3

195.6225.8855.9133.8722.1

- 42.3- 31.2- 11.2

- 101.3- 53.5- 32.4- 12.3- 27.0

- 3.9- 23.1

734.8703.731.1

2 733.72 224.0

184.9324.7935.7238.5697.2

783.9738.045.9

2 853.02 290.9

238.5323.6947.2241.5705.7

- 49.1- 34.3- 14.8

- 119.3- 66.9- 53.5

1.1- 11.5

- 2.9- 8.5

823.1774.948.2

2 727.72 153.9

216.3357.5

1 001.3240.5760.7

866.1804.861.2

2 864.72 259.4

252.1353.2

1 012.7240.8771.9

- 42.9- 29.9- 13.0

-137.0- 105.5- 35.8

4.3- 11.5

- 0.3- 11.2

Non-résidents sur titres françaisDont flux nets sur titres émis par les IFM

1 907.3–

1 730.9–

176.439.8

2 071.2–

1937.9–

113.335.0

2 964.0–

2 781.9–

182.162.1

Actions et titres d’OPCVMActions Titres d’OPCVMObligations et assimilésOATBTANAutres obligationsBMTN/EMTN

522.7480.741.9

751.5347.0154.7117.2132.6

504.5473.331.3

607.3310.6135.288.772.7

18.17.4

10.7144.2

36.319.428.559.9

549.9495.854.1

683.5307.8143.290.4

142.1

524.8482.941.9

589.4262.6128.596.0

102.2

25.012.812.294.145.214.6- 5.539.9

520.4439.680.8

982.2530.9175.1116.2160.0

467.8410.657.2

871.4484.6168.8105.4112.7

52.629.123.6

110.846.36.4

10.847.4

Instruments du marché monétaire (b)Bons du Trésor à moins d’un anAutres instruments du marché monétaire

633.2171.2461.9

619.1155.5463.6

14.115.8- 1.7

837.8188.0649.8

823.6186.9636.7

14.21.1

13.1

1 461.3213.1

1 248.2

1 442.7207.5

1 235.1

18.75.6

13.0Solde 5 586.2 5580.4 5.8 6 475.4 6 522.0 - 46.6 7 516.1 7 525.4 - 9.3

(a) Après déduction des intérêts courus sur obligations et assimilés

Sans signe : acquisitions nettes de titres français par les non-résidents ou cessions nettes de titres étrangers par les résidents

Signe(-) : cessions nettes de titres français par les non-résidents ou acquisitions nettes de titres étrangers par les résidents

(b) Hors EMTN

Banque de France, rapport annuel 2005« Balance des paiements et position extérieure »

4C. Les autres flux financiers en FranceEn 2004, les opérations de prêts et dépôts des résidents se sont soldées par des entrées nettes de capitaux de 64 milliards, près de trois fois supérieures à celles observées en 2003 (21,6 milliards). Voir compte financier.

Cette évolution provient essentiellement de l’accroissement de l’endettement extérieur des Institutions financières monétaires (IFM) (40,6 milliards) qui se sont endettées proba-blement pour financer leurs achats de titres étrangers.

Page 44: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 159

Partie 2

La globalisation fiancière

1. Les caractéristiques de la globalisation financière

1A. Définitions

Ils organisent la rencontre entre les détenteurs d’épargne et les agents économiques en quête de fi nancements, dans le cadre des bourses des valeurs mobilières (actions, obligations). Avec l’autofi nance-ment et le recours au crédit bancaire, ils constituent ainsi la troisième source offi cielle de fi nancement des besoins des entreprises et des États.

Au fi ls du temps, les marchés fi nanciers se sont vu reconnaître deux autres fonctions : 1°) permettre les restructurations du capital à travers les OPA, OPE… ; 2°) limiter les risques sur les placements à moyen et long terme.

On distingue :– les marchés des valeurs mobilières (actions et obligations) : le marché primaire, appelé aussi marché du neuf (où sont émises

les nouvelles valeurs mobilières offertes aux souscripteurs) et le marché secondaire ou mar-ché de l’occasion (où s’échangent les valeurs mobilières déjà émises). Au sens strict, la bourse des valeurs correspond à ce marché secondaire où s’échangent quotidiennement actions et obligations ;

– les marchés dérivés : ce sont les marchés spécialisés dans l’assurance contre les risques de pertes liés à l’infl ation et la variation des taux d’intérêts (en France : le MATIF – marché à terme des instruments fi nanciers créé en 1986 – et le MONEP, marché des options négociables de paris, créé en 1987)..

L’Économie repensée, éd. Sciences humaines, 2000

Défi nition des marchés fi nanciers

« La globalisation financière peut être définie comme un processus d’interconnexion des marchés de capitaux au niveau national et international, conduisant à l’émergence d’un marché unifi é de l’argent à l’échelle planétaire.

La globalisation fi nancière apparaît aujourd’hui comme l’une des principales dimensions du pro-

cessus de mondialisation et d’interpénétration croissante des économies nationales »

Dominique PLIHONExtrait du livre Le nouveau capitalisme,

La Découverte, 2004

Défi nition de la globalisation fi nancière

On appelle globalisation financière ce processus de constitution d’un marché mondial des capitaux qui caractérise le système financier international depuis le mouvement de libéralisation financière.

Les marchés financiers sont globalisés, c’est-à-dire qu’ils sont ouverts à tous les investis-seurs internationaux et sont interconnectés les uns aux autres.

Page 45: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

160 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Il n’y a plus d’obstacles majeurs à la libre circulation des capitaux dans le monde.

La globalisation financière a entraîné un décloisonnement des différents marchés, à la fois entre pays et entre sous-ensembles (marché boursier, marché des changes, marché monétaire).

Désormais un investisseur peut rechercher librement le rendement optimal en passant d’un pays et d’un marché à un autre.

On parle de « Village global de la finance ».

1B. Caractéristiques du système financier internationalAujourd’hui, le système financier international est devenu un méga-marché unifié de l’argent, qui se caractérise par une double unité.

Unité de lieu : les places financières nationales sont interconnectées par les réseaux modernes de communication.La géographie physique n’a plus beaucoup d’importance pour les phénomènes finan-ciers : une crise peut débuter dans une région du monde et se propager au reste du monde sans égards aux frontières et aux distances.

Unité de temps : les marchés financiers fonctionnent en continu, 24 h/24 sur toutes les places mondiales. Le temps s’est raccourci grâce aux technologies de l’information et de la communication.

La globalisation financière s’accompagne et est entretenue par :

– le rôle majeur et croissant des investisseurs institutionnels ;

– la marchéisation des financements (qui modifie le rôle central des banques) ;

– l’instabilité des marchés ;

– la propagation immédiate de tout choc localisé à l’ensemble des partenaires com-merciaux et financiers du pays concerné.

1C. Les origines de la globalisation financièreElle résulte de mesures visant une libéralisation financière par :

– la déréglementation financière ;– l’accroissement de la mobilité des capitaux ;– l’augmentation des volumes des transactions financières ;– la privatisation des banques ;– la création d’un vaste marché de capitaux.

Conséquence : interdépendance des économies à travers les marchés des capitaux.

Question 12

Identifiez les caractéristiques des deux périodes de l’influence des marchés financiers sur la dyna-mique économique.

Page 46: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 161

Question 13

Identifiez les 7 changements qui ont transformé les marchés financiers depuis les années 1970-1980.

Les 7 changements qui ont transformé les marchés fi nanciers depuis les années 70-80

La libération des marchés fi nanciers : initié par les États-Unis au début des années 80, sous l’ad-ministration Reagan, elle s’est généralisée ensuite dans la plupart des pays occidentaux. En France, cette libéralisation a débuté à partir de 1983-84 avec la déréglementation des circuits de fi nancement, la sup-pression de l’encadrement quantitatif du crédit, la disparition du contrôle des changes…

La désintermédiation : soit la possibilité pour les agents économiques de fi nancer leurs besoins non plus par l’emprunt auprès des seules banques, mais directement sur les marchés fi nanciers, par l’émission d’actions ou d’obligations.

La cotation des sociétés en Bourse : un nombre croissant d’entreprises se tourne vers les marchés boursiers pour trouver les fi nancements dont elles ont besoin. En France, ce mouvement est renforcé par les vagues successives de privatisations. Aujourd’hui, plus de 1 000 sociétés sont cotées à la Bourse de Paris, soit deux fois plus qu’en 1990. La valeur totale des actions y représente à l’heure actuelle la moitié de la richesse nationale produite chaque année.

L’apparition de nouveaux instruments fi nanciers : de plus en plus sophistiqués, ces instruments couvrent toutes sortes d’activités (notamment les risques pris dans la spéculation sur le marché).

La modernisation des places fi nancières : avec la généralisation de l’informatique et la mise en place de la cotation en continu (à partir d’octobre 1986 à Londres, de juillet 1987 en France avec la création du CAC), la suppression de la corbeille…

La montée en puissance des investisseurs institutionnels : fonds de pension, fonds communs de placement (FCP) et sociétés d’investissement à capital variable (SICAV)… sous l’effet de l’extension des régimes de retraite par capitalisation et l’essor des produits d’assurance vie.

Le développement de l’actionnariat : accroissement du nombre de petits porteurs (sous l’effet des priva-tisations) et développement de l’actionnariat salarié (création du Compte d’épargne en actions en 1978, devenu depuis Plan d’épargne en actions en 1992, apparition des stock options)…

A lireE. Izraelewicz, Le Capitalisme zinzin, Grasset, 1999.

L’Économie repensée, éd. Sciences humaines, 2000

Page 47: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

162 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Question 14

Qu’est-ce que la déréglementation et le décloisonnement des marchés ?

La règle des trois DLa globalisation fi nancière est le résultat de l’uni-fi cation d’un marché qui forme aujourd’hui une totalité intégrée. Cette unifi cation s’est réalisée par un triple mouvement, que l’on peut appeler la règle des trois D : « décloisonnement », « déréglementa-tion », « désintermédiation ».

Le « décloisonnement des marchés », c’est l’abo-lition des frontières entre marchés jusque-là différents et séparés : ouverture des marchés natio-naux bien sûr, mais aussi, à l’intérieur de ceux-ci, éclatement des compartiments existants : marché monétaire (3), marché des changes (4), marché des capitaux à terme, etc. Désormais, celui qui investit (ou emprunte) recherche le meilleur rendement, non seulement en passant systématiquement d’une devise à l’autre, mais aussi en passant d’un procédé de couverture à l’autre (de l’action (5) à l’option (6), de l’option au Future (7), etc.) En défi nitive, ces marchés particuliers (change, Futures, options, etc.) sont devenus de simples sous-parties d’un marché fi nancier global, lui-même devenu mondial.

Cette déspécialisation des activités s’est produite aux États-Unis, par la remise en question de la dis-tinction entre banque commerciales et Investment Banks spécialisées dans le placement des valeurs mobilières. En France, ce fut la création du matif (8), des billets de trésorerie (9), des certifi cats de dépôts, en un mot toute la révolution de la fi nance directe.

Une « déréglementation » a accompagné le décloi-sonnement des marchés. La vague de libéralisation des mouvements de capitaux est née aux États-Unis pour ensuite gagner, à des degrés divers, les autres marchés. Ce fut la suppression du contrôle des changes par la Grande-Bretagne en 1979, puis l’ouverture partielle du marché fi nancier japonais en 1983-1984, la libération enfi n des mouvements de capitaux en Europe, exigée par l’Acte unique. La mobilité des capitaux s’en est trouvée accélé-rée ; mobilité non seulement géographique, mais également interne (substituabilité) qui permet de passer aisément d’un type de placement à un autre grâce à la prolifération de nouveaux instruments fi nanciers : facilités d’émission, facilités à options multiples (MOFS), contrats de fi xation de taux d’intérêt (FRA), options, Swaps, Futures, etc.

1. En 1999, cette somme, y compris les opérations afférentes aux marchés dérivés, s’élevait à 2 000 milliards de dollars par jour.

2. Ce chiffre est passé ensuite à 89 % du PIB, en 1990, et à 143 % pour l’année 1996.

3. Voir les mots clés en fi n d’ouvrage.4. Idem5. Idem6. Idem7. Idem8. Idem9. Idem

Henri BOURGUINAT« La fi nance mondiale, équilibre et turbulences »

L’Économie repensée, éd. Sciences humaines

Page 48: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 163

1D. L’amplitude des mouvements

Dans le passé, la fonction du système fi nancier international était d’assurer le fi nancement du commerce mondial et des balances des paiements. Or les fl ux fi nanciers internationaux ont connu ré-cemment une progression explosive, sans commune mesure avec les besoins de l’économie mondiale.

Les chiffres sont éloquents : d’après les estimations de la Banque des Règlements Internationaux, la taille du marché des changes – sur lequel les mon-naies nationales sont échangées entre elles – a été multipliée par trois de 1989 à 2002. Cette année-là, environ 1 500 milliards de dollars, soit l’équivalent

du PIB annuel de la France, ont transité chaque jour par les marchés des changes dans le monde. Par ailleurs, sur ce marché, les transactions induites par les opérations fi nancières sont cinquante fois plus importantes que celles liées au commerce interna-tional de biens et services. La fi nance internationale suit désormais sa propre logique, qui n’a plus qu’un rapport indirect avec le fi nancement des échanges et des investissements dans l’économie mondiale.

Dominique PLIHONLe nouveau capitalisme, éd. La Découverte, 2004

La place de la fi nance dans l’économie mondiale a changé.

En France, les émissions d’actions ont été multipliées par 7,7 entre 1981 et 1992, et celles d’obligations par 9. Les émissions de Sicav et Fonds de commun de placement (FCP) ont été multipliées par 29.

Le développement du marché monétaire s’est effectué au même rythme que celui du marché financier international. Le volume des transactions mondiales a quadruplé depuis 1980 pour atteindre près de 1 500 milliards de dollars par jour à la fin des années 1990.

Question 15

Que constatez-vous quant au volume d’activité journalière sur la place de Paris ?

Activité fi nancière internationale

Volume d’activité journalière nette sur la place de Paris(en milliards de dollars)

Avril 1999 Avril 2001 Avril 2004 Évolution 2004/2001

Change « traditionnel » 71,9 48,0 64,0 +33 %

Produits dérivés sur devises 05,3 01,7 02,6 +50 %

Produits dérivés sur taux 45,9 65,1 151,3 +132 %

Total général 123,1 114,8 217,9 +90 %

Banque de France, avril 2004.

Page 49: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

164 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

2. Les effets de la globalisation financière

2A. Les effets bénéfiques

Une meilleure allocation de l’épargne mondialeEn théorie, la globalition fiancière doit améliorer l’efficience de la finance internationale car il y aurait une meilleure allocation internationale des fonds disponibles.

En théorie, la globalisation fi nancière doit amélio-rer l’effi cience de la fi nance internationale car il y aurait une meilleure allocation internationale des fonds disponibles.

Certains pays riches qui ont une population vieillis-sante, comme le Japon, épargnent beaucoup pour fi nancer leurs retraites mais ont une économie peu dynamique avec des taux de rendements faibles. Par opposition, certaines économies émergentes ont une population très jeune, avec un niveau de revenu faible et donc peu d’épargne. Mais ces

pays peuvent avoir beaucoup de projets à forts rendefi nancière, Texte de conférence de l’Universitéde tous les savoirs, 21 juillet 2003 rendements à fi nancer. Dans un cas comme celui-ci, tout le monde gagne lorsque le capital fi nancier du pays riche peut être investi dans le pays émergent…

Hélène REYLa mondialisation fi nancière, Texte de conférence

de l’Universitéde tous les savoirs, 21 juillet 2003

Une meilleure allocation de l’épargne mondiale

Les pays offrant la meilleure rémunération aux capitaux devraient ainsi bénéficier d’une part croissante de l’épargne mondiale et ne seraient plus limités dans leurs investissements.

Réduction des coûts de financement notamment pour les investissementsLes emprunteurs ont accès à cette épargne à des conditions plus avantageuses grâce à la diminution des coûts d’intermédiation.

L’investissement devrait être favorisé du fait de la baisse des coûts de financement.

En outre, lorsque des fl ux de capitaux étrangers accroissent le capital fi nancier disponible pour l’inves-tissement des entreprises d’un pays, cela fait baisser le coût de l’investissement pour les entrepreneurs de ce pays.

Hélène REYLa mondialisation fi nancière, Texte de conférence de l’Université

de tous les savoirs, 21 juillet 2003

Page 50: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 165

Une diversification des risques pour les prêteurs

La mondialisation fi nancière permet aux ménages d’acquérir des actifs très divers et de pays différents, (…) il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier, est un précepte très sage, dans un monde où les rendements sur les actifs fi nanciers sont volatils…

Hélène REYLa mondialisation fi nancière, Texte de conférence de l’Université

de tous les savoirs, 21 juillet 2003

Un transfert de technologie et de techniques de gouvernance

Lorsque, grâce à la mondialisation fi nancière, des entreprises peuvent être achetées par des étrangers, ces derniers peuvent utiliser des technologies qu’ils ont eux-mêmes développées, ou des techniques de gouvernance qui leur sont propres, pour restructurer l’activité de ces entreprises. Dans certains cas, cela peut rendre l’entreprise restructurée plus compétitive.

Hélène REYLa mondialisation fi nancière, Texte de conférence de l’Université

de tous les savoirs, 21 juillet 2003

Une modernisation des systèmes financiers nationaux

Lorsque des banques étrangères s’implantent dans un pays émergent, elles peuvent apporter des règles prudentielles et une capitalisation plus importante, ce qui peut améliorer les performances du système fi -nancier domestique. Dans certains cas, un processus bénéfi que d’échange de savoir-faire peut s’opérer.

Hélène REYLa mondialisation fi nancière, Texte de conférence de l’Université

de tous les savoirs, 21 juillet 2003

Un financement plus aisé de la dette publiqueL’aggravation des déficits publics dans les années 80, a aggravé la dette publique des principaux pays industrialisés. Avec l’alourdissement de leur dette, les résors publics nationaux ne pouvaient plus compter exclusivement sur les investisseurs domestiques. Il fallait faire appel aux investisseurs internationaux, en particulier les investisseurs institu-tionnels, pour acquérir des titres publics nationaux.

2B. Les effets pervers

Question 16

D’après le document, « des investissement très concentrés entre 1980 et 2004 » :

1. Quels types de pays bénéficient le plus d’investissements ?

2. Quels types de pays bénéficient le moins d’investissements ?

Page 51: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

166 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Des distorsions dans les fl ux de capitaux

Alternatives économiques, 4e trimestre 2006

Page 52: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 167

Alternatives économiques, juin 2004

Une allocation de l’épargne pas toujours optimaleL’épargne s’oriente en priorité vers les droits de propriété (valeurs mobilières et immobi-lières) plutôt que vers les investissements productifs.

Page 53: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

168 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Les capitaux privés n’ont pas d’incitation à fi nancer l’investissement en capital humain, c’est-à-dire le type de capital dont le rendement pour la société est peut-être le plus élevé : quand un investisseur étranger fi nance la construction d’une usine, celle-ci sert, même imparfaitement, de collatéral en cas de défaut des emprunteurs. S’agissant de l’éducation, ce mécanisme n’existe pas : en cas de défaut de l’emprunteur, l’investisseur ne peut pas « mettre la main » sur le capital humain qui a été acquis.

Philippe MARTINLa globalisation fi nancière, Texte de la 120e conférence de l’Université

de tous les savoirs, 29 avril 2000

La plupart des placements boursiers ne visent plus l’investissement productif. Cela tient notamment au fait qu’il est possible d’obtenir plus rapidement des bénéfi ces sur les marchés en jouant sur l’instabilité des taux de change, des taux d’intérêt, des variations de devises, plutôt qu’en maintenant des investis-sements sur le long terme.

H. BOURGUINAT

Le développement du court-termisme et de la prise de risqueLes flux de très court terme dominent beaucoup les flux de long-terme.

Les positions nettes de la plupart des intervenants ne sont en moyenne gardées ouvertes qu’une vingtaine de minutes : il est diffi cile d’envisager plus court.

Le montant des transactions brutes sur le marché des changes est aujourd’hui estimé à environ 1 700 mil-liards de dollars par jour (contre 600 en 1989 et moins de 200 en 1986).

Ce montant échangé chaque jour représente une somme supérieure au PIB annuel de la France d’envi-ron 20 %. Les degrés d’intégration des marchés fi nanciers, pour les fl ux de court terme, sont donc sans précédent.

Si l’on compare les deux types de globalisation, celle qui s’opère sur les marchés fi nanciers et celle qui s’opère sur le marché des biens, on constate que le commerce des actifs fi nanciers a augmenté durant les quinze dernières années trois fois plus vite que le commerce des biens.

C’est donc sur les marchés fi nanciers que le processus de globalisation est le plus frappant. Celui-ci touche pratiquement toutes les parties du globe à l’exception notable de l’Afrique.

Philippe MARTINLa globalisation fi nancière, Texte de la 120e conférence de l’Université

de tous les savoirs, 29 avril 2000

Le capitalisme fi nancier semble très insta-ble. Comment peut-on l’expliquer ?

Le cycle de la fi nance s’impose au cycle économique par son élément au potentiel le plus instable, à sa-

voir l’endettement. Le capitalisme fi nancier actuel, en développant les techniques de transfert de risque utilisant les marchés dérivés, incite les banques à prêter sans avoir à en subir le coût.

Des facteurs d’instabilité

Page 54: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 169

Comme les banques centrales maintiennent des taux d’intérêt très bas, la liquidité très abondante se dirige sur les achats d’actifs plutôt que sur les investissements productifs. L’argent sert alors à fi -nancer une spéculation qui rebondit d’un marché à l’autre, de la Bourse à l’immobilier, puis au change, aux matières premières, etc. Ceci porte à des excès de crédit et à des sous-évaluations des risques, cha-

que banque étant persuadée, à titre individuel, de bien les maîtriser, nourrissant un risque systémique (n) latent.

Michel AGLIETTA,« Le cycle de la fi nance s’impose au cycle écono-

mique », Alternatives économiques, hors-série, 2005

La spéculation

Question 17

Que représentent les capitaux spéculatifs ?

Schéma de la formation d’une bulle spéculative• Emprunts des opérateurs fi nanciers

• Achat moutonnier de titres à la bourse

• Hausse boursière irrationnelle

• Bulle spéculative

Arnaud ZACHARIE et Jean-Pierre AVERMAETEMise à nu des marchés fi nanciers, éd. Syllepse, 2002

La formation de « bulles spéculatives », c’est-à-dire l’augmentation du prix des actifs sans que la valeur le justifie, trouve son origine dans les comportements de spéculation et d’anticipation des agents.

Les banques occidentales ont tiré profi t de l’assouplissement du contrôle sur les marchés des capitaux en Amérique latine et en Asie, mais ces régions ont souffert quand les capitaux spéculatifs qui y avaient affl ué se sont brusquement retirés. (Il s’agit de fl ux d’argent qui entrent et sortent d’un pays, souvent du jour au lendemain, sans autre raison que de parier sur l’appréciation ou la dépréciation de sa devise). Ce refl ux brutal a laissé derrière lui des devises effondrées et des systèmes bancaires très affaiblis.

Joseph E. STIGLITZLa grande désillusion, décembre 2003

La multiplication des opérations « purement financières », c’est-à-dire sans contrepartie réelle, crée une déconnexion entre la finance et la production.

Le développement de la doctrine néolibérale va servir de fondement des politiques menées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international sous l’expression de « Consensus de Washington (1990) » : elle va être recommandée par la communauté financière internationale aux pays en voie de développement pour les amener à s’ouvrir au processus de mondialisation et se développer.Mais cette doctrine a fait l’objet d’une remise en cause, y compris dans les rangs libé-raux ; elle a indirectement contribué aux crises financières à répétition des pays émer-gents dans les années 1990.Illustration : La grande désillusion, Joseph E. Stiglitz, p. 109 et 118.

Page 55: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

170 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Les crises financières

Les facteurs d’instabilité favorisent l’apparition de crises financières.

Les crises financières se définissent comme des épisodes de fuites de capitaux brutales, ayant des conséquences catastrophiques pour l’économie du pays considéré.

Depuis le milieu des années 80, l’économie mondiale a connu plusieurs crises financières d’envergure dont la plus importante a débuté en juillet 1997 dans les NPI du Sud-Est asiatique.

La dévaluation de la monnaie thaïlandaise, immédiatement suivie par celles des mon-naies de la Malaisie, de l’Indonésie et des Philippines, est le facteur déclenchant de cette crise. Cela a provoqué une fuite des capitaux, à l’origine de l’effondrement des bourses de ces pays.

Les renversements brutaux des mouvements de capitaux sont devenus une autre caractéristique récente des marchés fi nanciers internationaux : en 1996, 70 milliards de dollars furent investis en Indonésie, Corée, Malaisie, Philippines, Thaïlande. Pendant le second semestre de 1997, c’est plus de 100 milliards de dollars qui fi rent précipitamment le chemin inverse. (…)

Sur le plan empirique, des études récentes ont montré que la libéralisation des mouvements de capitaux est l’élément qui permet de prédire le plus sûrement la survenue des crises…

Philippe MARTINLa globalisation fi nancière, Texte de la 120e conférence de l’Université

de tous les savoirs, 29 avril 2000

Les dangers de l’unité spatiale pour la propagation des crises financières

Une crise peut débuter dans une région du monde et se propager au reste du monde sans égard aux frontières et aux distances. La crise asiatique de 1997 illustre parfaitement ce phénomène de contagion : la crise débute en juillet avec la dévaluation du baht thaîlandais et la faillite de nombreuses banques et institutions fi nancières du pays. Elle atteint ensuite la Corée du Sud déjà fragilisée par la faillite de plusieurs grands groupes industriels. La panique sur les marchés des changes et les marchés d’actions s’étend rapidement à l’automne aux autres pays de la région (Malaisie, Indonésie, Philippines, Taïwan et Hong Kong) puis en 1998 à l’Amérique latine et à la Russie.

Philippe MARTINLa globalisation fi nancière, Texte de la 120e conférence de l’Université

de tous les savoirs, 29 avril 2000

Page 56: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 171

Le développement des risques

Ils peuvent être nombreux :

• Risque de marché : par exemple, risques de taux, de change (plus ou moins-value imputable à une variation des cours du taux d’intérêt, des cours de change).

• Risque des banques : par exemple, risque d’illiquidité ou risque d’insolvabilité.

• Risques systémiques : ce sont les défauts de coordination qui conduisent les réactions rationnelles des agents à amplifi er les déséquilibres au lieu de les résorber.

• Risque de système : « malgré les réformes effectuées, tant aux États-Unis qu’en Europe, pour renforcer la sécurité des marchés fi nanciers et la transparence des comptes des entreprises, un nou-veau risque de système apparaît du fait même de la sophistication des techniques et des produits de couverture des risques ».

H. BOURGUINAT Sociétal, n° 47, 1er trimestre 2005

À ce titre, la globalisation est une dimension essentielle du risque de système.

Conclusion

Résumé : la globalisation financière est un processus à facettes multiples et ses conséquences sont variables. Cet accroissement massif des transactions internationales en actifs financiers, la convergence des prix d’actifs financiers identiques vers un niveau commun sur tous les mar-chés mondiaux a ses avantages et ses coûts.ouverture : le problème de la stabilité ou de la turbulence de la finance internationale reste ouvert.

Page 57: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

172 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Réponses aux questions

Question 1

Le compte des transactions courantes ; le compte de capital ; le compte financier (ou d’opé-rations financières).

Question 2

1. Il est composé des sous-comptes :

– biens ;

– services ;

– revenus ;

– transferts courants.

2. Le solde est déficitaire de 27 milliards d’euros.

3. Le solde, après avoir été positif en 2003 (7 milliards d’euros), se dégrade fortement depuis deux années consécutives (2004, 2005).

Question 3

Le compte de capital présente un excédent de 0,5 milliard d’euros en 2005.

Question 4

Réponse (en milliards d’euros)

– Investissements directs (– 41,9).

– Investissements de portefeuille (– 9,2).

– Avoirs de réserve (7,1).

– Produits financiers dérivés (8,2).

– Autres investissements directs (20,7).

Question 5

– Revenus d’investissement directs

– Autres revenus d’investissements

– Revenus de portefeuille.

Question 6

Le compte financier a un solde débiteur de −15,2 millions d’euros en 2005, en augmenta-tion par rapport à 2004 (−3,3 milliards). La forte réduction des sorties nettes de capitaux au titre des investissements de portefeuille et les ventes nettes de titres détenus comme avoirs de réserve n’ont pas suffi à compenser l’accroissement des sorties nettes d’investis-sements directs et la réduction des entrées nettes au titre des « autres investissements ».

Question 7

Les investissements directs étrangers en France sont relativement stables sur la période. Par contre, les investissements directs français à l’étranger sont supérieurs et très variables

Page 58: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 173

(période 1998-2002 : les ID français à l’étranger sont 5 fois supérieurs aux ID étrangers en France).

Question 8

C’est la reprise des flux d’investissements : aussi bien les investissements directs français à l’étranger (79,7 milliards d’euros) que ceux étrangers en France (38,3 milliards d’euros).

Question 9

1. Royaume-Uni, États-Unis, Chine, France.2. Pays-Bas, France, Royaume-Uni, Japon.

Question 10

Globalement l’IDE a progressé de 29 % par rapport à 2004 pour atteindre un montant à 897 milliards, faisant notamment un bond de 38 % dans les pays développés après quatre ans de ralentissement.

Dans les nations les plus riches de la planète l’IDE a augmenté de 38 % en 2005 (Royaume-Uni en tête). Dans les pays développés, la plupart des principaux destinataires d’IDE (Allemagne, Belgique, Canada, États-Unis, France, Irlande et Pays-Bas) ont ainsi enre-gistré de fortes entrées.

Pays en développement : IDE +13 %Globalement, les apports d’IDE dans les pays en développement ont continué d´augmenter en 2005 (13 %), ce qui les porte à 274 milliards de dollars US environ. Après la hausse spec-taculaire de 41 % enregistrée en 2004, ils ont ainsi atteint un niveau sans précédent dans les pays en développement, l´augmentation concernant toutes les sous-régions.

Question 11

1. Les investissements de portefeuille présentent un solde de sorties nettes de 9,3 milliards d’euros.

2. Forte progression des flux sur les titres français.

Question 12

Première phase, durant les années 1980 :# Taux d’intérêt " $ profits et de l’investissement car $ charges d’endettement et seuils de rentabilité très élevés.

= $ croissance et # chômage

Deuxième phase, durant les années 1990 : expansion géographique de la mondialisation financière.

$ Taux d’intérêt + développement des technologies de l’information et de la communica-tion

= essor des marchés boursiers :

Page 59: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

174 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

– montée en puissance des actionnaires et de l’idéologie de la valeur actionnariale : les entreprises doivent maximiser la rentabilité boursière de leur titre et donc maximiser les rendements financiers ;

– abondance des capitaux grâce aux faibles taux d’intérêt ;

– recherche de nouvelles opportunités de placement par les investisseurs (ex. : pays émer-gents).

Question 13

– La libéralisation des marchés financiers.

– La désintermédiation.

– La cotation des sociétés en Bourse.

– L’apparition de nouveaux instruments financiers.

– La modernisation des places financières.

– La montée en puissance des investisseurs institutionnels.

– Le développement de l’actionnariat.

Plus précisément, ce processus de globalisation des marchés financiers a emprunté plusieurs étapes :

Les accords de Bretton Woods 22.07.1944 :À la fin de la Seconde Guerre mondiale, 44 pays se rassemblent à Bretton Woods pour garan-tir la stabilité du système financier international, par l’adoption d’un régime de change fixe : d’une part le dollar est fixé à l’or, d’autre part les autres monnaies sont rattachées au dollar et ne peuvent dépasser une marge de fluctuation (cf. cours SMI).Ce système va permettre une stabilité entre les différentes monnaies, ce qui va bénéficier au commerce international.

Le développement des eurodollars :Définition des eurodollars : les billets marqués « eurodollars » n’existent pas. Les eurodollars sont des avoirs en dollars détenus par des non-résidents américains (particuliers, entreprises ou banques). L’apparition des eurodollars provient de la pratique des banques européennes qui, à la fin des années 50, ont préféré effectuer des crédits en dollars plutôt que de transfé-rer aux banques centrales les dollars qu’elles détenaient. On appelle du coup eurodevise tout avoir en monnaie convertible déposé hors du pays d’origine – l’eurodollar est une eurodevise – et euromarché les émissions et transactions en eurodevises. Le marché de l’eurodollar est passé de 80 milliards de dollars en 1973 à plus de 4 000 milliards au cours des années 2000.À partir de 1960, le développement des eurodollars a débouché sur la libéralisation des mou-vements de capitaux internationaux au cours des années 1970.

15.08.1971, Richard Nixon rompt les accords de Bretton Woods, c’est l’effondrement du système monétaire international.

En 1973, les monnaies fluctuent définitivement les unes par rapport aux autres, selon le bon vouloir des ordres d’achat et de vente opérés sur les marchés financiers.Les États ont perdu le contrôle du système financier international et les économies doivent désormais s’adapter à l’instabilité monétaire, rythmée par les ordres d’achat et de vente per-manents des investisseurs internationaux sur le marché des changes.Les monnaies flottent librement par rapport au dollar, qui remplace l’or comme étalon de référence.

Page 60: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Les flux et les marchés internationaux de capital

8 3509 TE PA 00 175

Cette libéralisation des mouvements de capitaux s’est notamment accélérée sous l’effet de ce que l’on a appelé « les trois D » comme l’a montré Henri Bourguinat.

Question 14

Déréglementation Elle vise à limiter les règles qui encadrent les mouvements internationaux de capitaux. Elle est une application de la théorie néolibérale : le salut des économies de marché passerait par l’éradication des règlements et des contrôles. Les mécanismes du marché se sont en partie substitués à une régulation étatique.La déréglementation des opérations financières débute dans les années 70 aux États-Unis. Mais le véritable tournant provient dans les années 80.Elle s’est traduite par la suppression du contrôle des changes en France en 1986 en permet-tant aux banques d’acheter et de vendre librement des devises (ceci a développé de manière considérable le marché des changes) et par la libéralisation des mouvements de capitaux depuis le 1er juillet 1990.Les réglementations sont jugées néfastes ou inapplicables : seul un marché financier libéré et développé peut permettre la reprise de l’investissement et de la croissance.Les mécanismes du marché se sont en partie substitués à une régulation étatique.À partir des années 1980, les déréglementations opérées par les gouvernements occidentaux, le développement des produits dérivés et les progrès technologiques ont permis un volume de transaction et un degré d’interconnexion croissant.

DécloisonnementJusqu’au début des années 70, les systèmes financiers nationaux étaient juxtaposés, chaque pays finançant ses investissements à l’aide de sa propre épargne.La suppression des cloisons des systèmes financiers nationaux se traduit par la suppression des frontières, non seulement, entre les marchés nationaux, mais également, à l’intérieur de ces marchés, entre les marchés financiers, monétaires et des changes. Cela crée un marché mondial globalisé sur lequel chaque investisseur détermine le choix de ses financements ou ses placements parmi une gamme large.

Désintermédiation

Elle supprime « l’intermédiation » des banques et favorise la finance directe en permettant un contact direct entre offreurs (agents à capacité de financement) et demandeurs de capi-taux (agents à besoin de financement). Le financement direct permet ainsi de diminuer le coût d’un investissement.Sous l’effet de la concurrence, les banques et les entreprises ont multiplié les innovations financières afin de réduire le coût de financement. Le marché des actions, des obligations et des Sicav s’est fortement développé.Inversement la part du crédit bancaire dans le financement de l’économie a diminué.

Au cours des années 80, un nouveau système financier se met donc en place, dans lequel les marchés de capitaux prennent de l’importance par rapport au financement bancaire.Ce nouveau régime est qualifié « d’économie de marchés fiannciers libéralisés» (Aglietta, 2005) qui se substitue au régime « d’endettement administré» qui avait prédominé durant les tentes glorieuse (1945 1975).

Page 61: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

176 8 3509 TE PA 00

Séquence 8

Les années 80 ont permis un développement spectaculaire de la finance, entraînant une déconnexion entre la sphère de l’économie réelle (celle qui concerne la production) et la sphère monétaire et financière.

La globalisation financière a donc permis un développement spectaculaire de la sphère financière et monétaire. Reste à déterminer dans quelle mesure celle-ci est au service de l’économie réelle.

Question 15

L’évolution du volume d’activité journalière entre 2001 et 2004 est en forte augmentation. Le total général affiche une évolution de +90 % entre 2001 et 2004.

Question 16

1. Les pays développés.2. Les pays d’Afrique subsaharienne.

Question 17

Il s’agit de flux de capitaux qui entrent et sortent d’un pays, souvent du jour au lende-main, sans autre raison que de parier sur l’appréciation ou la dépréciation de leur devise.

Page 62: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

8 3509 TE PA 00 177

Séquence 9

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

u Contenu

Partie 1

Les inégalités de développement entre les pays ........................... 179

1. Les inégalités de développement ......................................................... 179

1A. Cartographie mondiale des inégalités .................................................... 179

1B. Les inégalités économiques ..................................................................... 180

2. Les inégalités sociales .......................................................................... 181

2A. L’indice de développement humain ........................................................ 181

2B. Les inégalités sociales .............................................................................. 182

3. Le sous-développement et le tiers-monde ...................................... 183

3A. Le sous-développement ........................................................................... 183

3B. Le tiers-monde .......................................................................................... 184

Partie 2

Le problème du financement du développement du tiers-monde .............................................................................................. 185

1. L’aide publique au développement ................................................. 185

2. Le fonds monétaire international et la banque mondiale .......... 186

2A. Les programmes d’ajustement structurel du FMI ................................. 186

2B. La banque mondiale ............................................................................... 188

3. La dette du tiers-monde ...................................................................... 188

3A. Le poids de la dette du tiers-monde ..................................................... 188

3B. Les efforts des pays développés pour alléger la dette des pays du tiers-monde ........................................................................................ 189

3C. Bilan sur la soutenabilité de la dette des pays du tiers-monde ......... 192

Partie 3

Des développements pour des tiers-mondes .................................. 194

1. Les théories du développement ........................................................... 194

1A. Les étapes de la croissance économique ............................................... 194

1B. Les stratégies industrielles ..................................................................... 195

1C. Le libre-échange : développement ou dépendance ............................. 195

Page 63: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

178 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

2. Les pays les moins avancés ................................................................. 196

2A. Les difficultés économiques des PMA .................................................... 196

2B. La vulnérabilité des populations dans les PMA ..................................... 196

3. Les pays en transition vers le capitalisme ....................................... 198

3A. L’histoire contemporaine des pays en transition vers le capitalisme .. 198

3B. Bilan des politiques en transition ........................................................... 198

3C. Pour ceux qui veulent aller plus loin : point de vue ............................. 200

4. Les nouveaux pays industrialisés ...................................................... 201

4A. Les NPI de la première et deuxième vague ............................................ 201

4B. Zoom sur les startégies de développement des pays émergents ........ 202

Réponses aux questions .................................................................................... 205

u Objectifs de la séquence 1. Montrer les inégalités de développement entre les pays (partie 1).

2. Réfléchir sur le problème du financement des pays du tiers-monde (partie 2).

3. Présenter les théories du développement et les disparités du développement au sein du tiers-monde avec les situations spécifiques des PMA, des NPI, des pays en transition vers le capitalisme (partie 3).

Durée indicative : 7 h.

u Mots clefsPartie 1 : développement, disparités, IDH, sous-développement, tiers-monde.

Partie 2 : aide au développement, Banque mondiale, plan d’ajustement structurel, ini-tiative PPTE

Partie 3 : théorie du développement, PMA, pays en transition vers le capitalisme, NPI, pays émergents.

u IntroductionEntrée en matière : cette année l’actualité économique a été encore marquée par le développement spectaculaire de l’économie chinoise. Avec une croissance estimée à 9,5 % en 2006, il semblerait que le processus de développement soit réellement amorcé en Chine, relançant ainsi la question normative du développement..

Définition et intérêt du sujet : en effet, selon F. Perroux, la définition classique du déve-loppement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement son produit réel global ». Le développement est donc un processus qui articule des transformations éco-nomiques et financières, et des transformations psychologiques, sociales, politiques et institutionnelles qui permet cumulativement et durablement d’augmenter la richesse créée dans une nation. On parle alors d’hétérogénéité de l’économie mondiale car la majorité des pays du monde ne sont pas des pays dits « développés ». Il y a de fortes disparités entre les pays en voie de développement et des pays membres de l’OCDE.

Problématique : quelles sont alors les possibilités de développement pour le tiers-monde ?

Page 64: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 179

Partie 1

Les inégalités de développement entre les paysL’économie mondiale est fortement hétérogène car les richesses sont inégalement réparties. Il y a alors des inégalités économiques (sous-partie 1) mais aussi des inégalités sociales (sous-partie 2). Ces inégalités justifiant la terminologie de « sous-développe-ment » et « tiers-monde » (sous-partie 3).

1. Les inégalités de développement

1A. Cartographie mondiale des inégalités

Les richesses sont réparties inégalement dans le monde

Alternatives économiques, hors-série n° 70, 4e trimestre 2006

Page 65: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

180 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

1B. Les inégalités économiquesL’indicateur économique retenu pour mesurer les inégalités économiques est le revenu par habitant ou PIB par habitant qui se calcule de la manière suivante :

Produit intérieur brut / Nombre d’habitantsou

Produit national brut / Nombre d’habitants

Voici ci-après la répartition du PIB par habitant selon les grandes zones de l’économie mondiale en 2004.

Base de données sur l’économie mondiale(Des informations et des données complémentaires fi gurent sur le site à l’adresse suivante : www.cepii.fr/fran-

cgraph/publications/ecomond/em2007.htm)

Tableau I. Les grandes zones de l’économie mondiale

PIB courant en milliards de dollars

2005

PIBPPA en milliards

de dollars (base 1995)

2005

Population en millions d’habitants

2005

PIBPPA par habitant en dollars

(base 1995) 2005

Croissance 1996-2005 moyenne annuelle en %

Croissance du PIBPPA en %

PIB Population PIB/hab. 2004 2005 2006 2007

MondeALENAAmérique du SudUnion européenneAutre Europe de l’OuestCEIMoyen-Orient et MaghrebAfrique sub-saharienneJaponNPI d’AsieChine et IndochineAustralie Nouvelle-ZélandeAutre Asie et Océanie

42 82814 2141 438

12 9371 314

8631 028

5064 66317932 418

705948

51 07412 1942 923

10 0451 4032 2571 7691 2093 4093 3277 752

6404 147

6 326435434457143280311713127495

1 41724

1 488

8 07428 0486 729

21 9579 8088 0455 6821 696

26 7576 7235 472

26 5142 786

3.83.42.42.33.14.24.33.71.53.78.43.66.0

1.31.11.40.20.7

- 0.12.02.40.21.50.81.11.7

2.52.31.02.12.44.32.31.31.32.27.62.54.3

5.24.16.02.46.38.35.25.42.35.6

10.03.77.4

4.73.44.71.85.06.65.35.52.74.79.72.57.7

4.83.44.62.34.66.15.55.72.85.19.32.66.8

4.63.33.82.34.36.05.25.62.15.28.83.16.6

Note : la croissance du PIB des zones est obtenue en pondérant les pays selon leur PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA).

CEPII, « L’Économie mondiale 2007 », éd. La Découverte, coll. « Repères », août 2006

Ainsi nous pouvons constater que le PIB mondial par habitant est d’environ de 8 074 $ mais que cet indicateur cache de fortes disparités car celui des habitants de l’ALENA lui est supérieur de 19 000 $. Tandis que celui de l’Afrique subsaharienne est de seulement 1 696 $.

Page 66: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 181

e

, ,

Le rapport annuel de la Banque mondiale sert de référence.

CHAQUE ANNÉE, la Banque mondiale publie un rapport sur les « indicateurs de développement mondial » et classe les pays en fonction de leur produit national brut. Le PNB par habitant est la valeur en dollars des biens et services fi nals produits durant l’année par un pays divisée par le nombre de ses habitants. Il représente le revenu moyen des ha-bitants. D’où un classement en trois catégories :

– les pays à hauts revenus, pour lesquels le revenu annuel moyen par habitant est supérieur à 9 381 dollars ;

– les pays intermédiaires, avec un revenu moyen par habitant compris entre 761 et 9 380 dollars ;

– les pays à faibles revenus, au-dessous de 760 dollars par an.

La Banque mondiale met en avant plusieurs don-nées : les pays à revenus faibles et intermédiaires représentent plus de 80 % de la population mon-diale pour une production d’environ 20 % des biens et services ; sur 6 milliards de Terriens, plus de 1,2 milliard ont moins de 1 dollar par jour pour subsister – ils vivent à 60 % en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne ; dans les pays à revenus élevés, les agriculteurs sont moins de 6 % de la po-pulation active, contre près de 60 % dans les pays moins favorisés.

Le Monde « Dossiers et Documents », n° 345, sep-tembre 2005

Pauvres et riches : défi nition

Question 1

À partir des deux documents ci-dessus, relevez les statistiques qui montrent l’hétérogénéité de l’économie mondiale.

2. les inégalités sociales

2A. L’Indice de développement humainPour intégrer les inégalités économiques et les inégalités sociales, le programme des nations unis pour le développement a créé un indicateur composite : l’Indice de dévelop-pement humain (IDH). En effet, le revenu par habitant reste un indicateur économique qui reflète de façon incomplète la « qualité de vie » dans un pays. Ainsi, on utilise l’IDH car il regroupe trois données :

– le revenu par habitant ;– le niveau d’éducation, mesuré à partir du taux d’alphabétisation des adultes et du

nombre moyen d’années d’études de ces mêmes adultes ;

– l’espérance de vie qui traduit l’état alimentaire et sanitaire général du pays.

Ainsi, les pays à hauts revenus ont un IDH d’environ 0,9 ; les pays à revenus intermédiai-res ont un IDH de 0,9 ; les pays à faibles revenus ont un IDH de 0,5. Nous constatons donc une certaine corrélation entre la richesse d’un pays et son niveau de développement humain.

Page 67: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

182 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

2B. Les inégalités socialesParmi les inégalités sociales de développement, nous pouvons donc citer l’ensemble des inégalités de conditions de vie tels que l’espérance de vie, le taux de fécondité, la mortalité infantile, l’exposition aux épidémies et aux maladies enfantines, la malnutri-tion, l’accès à l’eau potable, l’analphabétisme, les discriminations sexuelles, les violences faites aux femmes, les difficultés inhérentes à l’absence de démocratie voire les conflits armés.

Dans l’exemple ci-dessous, nous constatons que l’épidémie du sida est d’autant plus importante que les pays sont pauvres. Il y a aussi une corrélation entre la pauvreté et la maladie ; le nombre de séropositifs et de personnes décédées est concentré en Afrique et en Asie. Sur près de 40 millions de séropositifs, 75 % sont africains.

Les indices du développementDonnées 2003

RangIndicateur du développement

humainPIB par tête* Indicateur de pauvreté humaine

1 Norvège Luxembourg Suède2 Islande Irlande Norvège3 Australie Norvège Finlande4 Luxembourg États-Unis Pays-Bas5 Canada Danemark Danemark6 Suède Islande Allemagne7 Suisse Canada Suisse8 Irlande Suisse Luxembourg9 Belgique Autriche Canada10 États-Unis Australie France11 Japon Pays-Bas Espagne12 Pays-Bas Belgique Japon13 Finlande Japon Belgique14 Danemark Allemagne Australie15 Royaume-Uni France Royaume-Uni

* En parité de pouvoir d’achat

Un décalage existe entre le niveau de richesse et d’autres indicateurs. Certes, la Norvège se place en bonne position dans presque tous les critères, mais les États-Unis, à la 4e place pour le revenu, passent à la 7e place pour la pauvreté et à la 10e pour le développement humain.

Alternatives économiques, « Les chiffres de l’économie », hors-série n° 70, 2006

Page 68: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 183

Le Monde, « Dossiers et Documents », n° 345, septembre 2005

Ces disparités illustrent les notions de « sous-développement » et de « tiers-monde ».

3. Le sous-développement et le tiers-monde

Les termes « sous-développement » et « tiers-monde » sont relativement nouveaux car ils ont été employés pour la première fois après la Seconde Guerre mondiale.

3A. Le sous-développement

Question 2

Comment est né le terme « sous-développement » ?

À la fin des années 1940, la guerre froide bat son plein. Et les États-Unis cherchent à accroître leur infl uence internationale par

tous les moyens. En Europe, les pluies de dollars du plan Marshall – lancé en juin 1947 – font mer-veille et ouvrent la voie au renfor-

cement des liens économiques, diplomatiques et militaires entre les deux rives de l’Atlantique. L’équipe du président Truman en

Le 20 janvier 1949, le président américain Harry Truman fait appel à cette notion, inédite alors : le sous-développement. Elle permet notamment d’imposer le modèle de société indus-trielle occidentale comme référence universelle.

Page 69: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

184 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

tire les leçons et imagine d’utiliser à nouveau l’arme de l’aide éco-nomique pour rallier les peuples déshérités d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie à la cause du « monde libre ».

Harry Truman dévoile les gran-des lignes de ce projet dans le « discours sur l’état de l’Union » qu’il prononce le 20 janvier 1949. S’adressant à la population améri-caine toute entière, il le présente évidemment sous son meilleur jour, celui d’une généreuse croi-sade contre la pauvreté. « Nous devons nous engager dans un nou-veau programme audacieux, expli-que-t-il à ses concitoyens, et utiliser notre avance scientifi que et notre savoir-faire industriel pour favoriser l’amélioration des conditions de vie et la croissance économique dans les régions sous-développées ».

Ce discours pétri de bonnes intentions est important sur le plan de l’histoire événementielle, dans la mesure où il marque le point de départ des politiques d’« aide au développement » qui ont été menées au cours des cinquante dernières années, tant par les États que les organisations spécialisées des Nations unies. Mais son principal intérêt est d’ordre conceptuel. Le président américain fait appel à une notion inédite, le sous-développement qui va rapidement s’imposer, avec toutes ses implications

idéologiques, dans le jargon des économistes.

Innovation sémantiquePourquoi cette innovation sé-mantique ? La première raison est diplomatique : l’expression « régions sous-développées » per-met de désigner l’ensemble des zones pauvres de la planète, sans faire de distinction entre les pays indépendants et les très nom-breux territoires qui, en 1949, sont encore sous la domination des puissances européennes. Or il est préférable, pour ne pas froisser les Français et les Britan-niques, de ne pas aborder trop ouvertement le problème de la décolonisation. Les Américains, qui ont un appétit insatiable de matières premières et de débou-chés commerciaux, ont en outre tout intérêt à replacer les relations internationales sur un plan essen-tiellement économique.

La notion de sous-développe-ment permet ensuite d’imposer le modèle de la société industrielle occidentale comme référence universelle. Car on ne peut parler de régions « sous-développées » que par opposition aux régions « développées », c’est-à-dire aux pays les plus riches et les plus puissants.

La hiérarchie implicite dans cette opposition s’appuie sur l’idée que tous les États ont nécessairement la croissance économique et

l’industrialisation pour princi-paux objectifs. Et qu’ils doivent donc s’engager à leur tour sur le chemin parcouru au XVIIIe et au XIXe siècle par l’Angleterre, puis par les autres grandes puissances industrielles. Ce qui suppose d’appliquer les mêmes politiques libérales, en favorisant l’inves-tissement privé et le commerce extérieur…

Cette théorie du parcours obligé, qui sert merveilleusement les intérêts des grandes puissances, va stimuler les travaux des cher-cheurs américains qui s’intéres-sent au processus historique de la révolution industrielle euro-péenne. Utilisant les concepts et les techniques de l’économétrie contemporaine, ils s’appliquent à reconstituer les grandes séries statistiques de la comptabilité nationale : investissements, pro-duction, prix, etc. Et ils se posent quelques questions essentielles sur les conditions du passage de l’économie préindustrielle à l’économie industrielle : quels ont été les facteurs les plus dé-terminants ? Comment et à quel rythme la transition s’est-elle opérée ? A partir de quel moment le phénomène de la modernisa-tion devient-il irréversible ?

BERNARD KAPP(30 novembre 1999)

Le Monde, « Dossiers et Documents », n° 345, septembre 2005

3B. Le tiers-monde

Question 3

Comment est né le terme « tiers-monde » ?

Page 70: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 185

« Tiers-monde », le mot est néLe vocable « tiers-monde » apparaît pour la pre-mière fois sous la plume d’Alfred Sauvy en 1952, dans un article de l’Observateur. « Nous parlons volontiers des deux mondes en présence, de leur coexistence, etc., oubliant trop souvent qu’il en existe un troisième, le plus important et, en somme, le premier dans la chronologie. C’est l’ensemble de ceux que l’on appelle, en style Nations unies, les pays sous-développés (…).

Les pays sous-développés, le troisième monde, sont entrés dans une phase nouvelle : certaines techniques médicales s’introduisent assez vite pour une raison majeure : elles coûtent peu. Toute une région de l’Algérie a été traitée au DDT contre la malaria : coût 68 F par personne (…). De ce fait, ces pays ont notre taux de mortalité de 1914 et notre natalité du XVIIIe siècle. Certes, une amélioration économique en résulte : moins de mortalité chez les jeunes, meilleure productivité des adultes, etc. Néanmoins, on conçoit bien que cet accroissement démographique devra être accompagné d’impor-tants investissements pour adapter le contenant au contenu. Or ces investissements vitaux coûtent bien plus que 68 F par personne. Ils se heurtent alors au mur fi nancier de la guerre froide. Le résultat est éloquent : le cycle millénaire de la vie et de la mort est ouvert, mais c’est un cycle de misère (…).

La préparation de la guerre étant le souci numéro un, les soucis secondaires comme la faim du monde ne doivent retenir l’attention que dans la limite juste suffi sante pour éviter l’explosion ou, plus exactement, pour éviter un trouble susceptible de compromettre l’objectif numéro un. Mais quand on songe aux énormes erreurs qu’ont tant de fois commises, en matière de patience humaine, les conservateurs de tout temps, on peut ne nourrir qu’une médiocre confi ance dans l’aptitude des Amé-ricains à jouer avec le feu populaire. Mystiques de la libre entreprise au point de la concevoir comme une fi n, ils n’ont pas nettement perçu que le pays sous-développé de type féodal pouvait passer beau-coup plus facilement au régime communiste qu’au capitalisme démocratique. Et peut-être le monde numéro un pourrait-il, même en dehors de toute solidarité humaine, ne pas rester insensible à une poussée lente et irrésistible, humble et féroce, vers la vie. Car enfi n, ce tiers-monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers Etat, veut, lui aussi, être quelque chose. »

(« L’Observateur », 1952)

Le Monde, « Dossiers et Documents », n° 345, septembre 2005

Partie 2

Le problème du financement du développement du tiers-monde

Pour contribuer au financement du tiers-monde nous pouvons citer l’aide publique au développement (sous-partie 1), le soutien de la Banque mondiale et du FMI (sous-partie 2). Malgré ces dispositifs l’endettement de ces pays reste une entrave à leur développe-ment (sous-partie 3).

1. L’aide publique au développement

Par rapport à l’ampleur des besoins financiers pour développer les pays du tiers-monde, certains pays développés leur versent des aides financières, le plus souvent sous forme publique.

Page 71: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

186 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

Question 4

1. Qu’est-ce que l’aide publique au développement ?

2. Les pays de l’OCDE ont-ils tenu leur engagement ?

3. Après 30 ans d’existence, quel est le bilan de l’APD ?

Aide publique au développement

Longtemps, on cru que l’aide publique au déve-loppement (APD) pourrait combler ces inégalités, mais elle n’a pas tenu ses promesses. En 1970, les Nations unies demandaient aux pays développés de consacrer 0.7 % de leur produit national brut (PNB) à l’APD. Trente ans plus tard, la moyenne de l’OCDE (0,24 %) n’équivaut même pas à la moitié de l’objectif fi xé. Son niveau le plus bas a été atteint en 1997 (0.21 %) (4). Cette baisse apparaît justifi ée pour certains. Selon eux en effet, l’APD a donné naissance à un endettement excessif : 90 % de la dette des pays du Sahel sont constitués par les prêts octroyés au titre de l’APD. L’aide fournie en trop grande quantité à des conditions très avantageuses conduit de fait à une politique de taux d’intérêt bas qui freine les efforts d’épargne interne et favorise la fuite de capitaux en quête de rendements plus élevés. Il est vrai que les capitaux fournis à des conditions favorables n’ont pas servi à la mise en place d’une économie productive, car l’aide n’a pas été utilisée pour créer des projets rentables. En conséquence, certains pays sont entrés dans

une logique d’économie de transferts, où le « culte cargo » qui consiste à attendre de l’extérieur les biens manufacturés comme une manne miraculeuse se développe. Ces critiques, fondées et nécessaires, ne doivent toutefois pas se tromper de cibles : il s’agit d’améliorer l’aide, non de la supprimer. Les réussites de l’APD sont d’ailleurs nombreuses, comme la révolution verte qui a permis à l’Asie de s’affranchir de la contrainte alimentaire. Si une réforme est aujourd’hui nécessaire, elle se heurte cependant à un écueil de taille : la collusion impli-cite entre gouvernements donneurs et gouverne-ments receveurs pour faire de l’aide l’instrument de relations privilégiées, sur le plan diplomatique ou commercial. La lutte contre la pauvreté apparaît alors comme très secondaire et l’APD n’est pas, dans cette logique, en mesure de jouer son rôle de diminution des inégalités Nord-Sud.

« Problèmes et débats contemporains : la persistance des inégalités Nord-Sud »,

Cahiers français, n° 317

2. Le fonds monétaire international et la banque mondiale

2A. Les programmes d’ajustement structurel du FMILe FMI est le Fonds monétaire international. Initialement crée pour gérer le système monétaire international, il aide aussi les pays du tiers-monde à résoudre leurs problèmes d’endettement. Ont alors été mis en place dans les pays du tiers-monde les programmes d’ajustement structurel.

Page 72: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 187

Question 5

1. Quel était l’objectif macroéconomique des programmes d’ajustement structurel ?

2. Quelle était la contrepartie des programmes d’ajustement structurel ?

3. Quelles étaient les mesures adoptées ?

4. Quel est le bilan des plans d’ajustement structurel ?

Cependant, ce soutien ne fut pas sans contrepartie. Ainsi, pour pouvoir bénéfi cier des rééchelonne-ments de dette accordés par le FMI (10), les pays ont dû d’abord appliquer des plans de stabilisation macroéconomique qui se limitaient à des mesures de diminution de la demande intérieure et de stimulation de l’offre par la libéralisation des prix. À la fi n des années 80, tirant les leçons des échecs récurrents des plans de stabilisation, les experts du FMI mirent l’accent sur les programmes d’ajuste-ment structurel.

Les mesures alors imposées sont les suivantes :

– la rigueur budgétaire. Il s’agit d’augmenter les impôts et de diminuer les dépenses courantes de l’État de façon à équilibrer le budget public. Cependant, les réductions budgétaires ont en fait fortement touché les budgets sociaux de la santé et de l’éducation ;

– la déréglementation des prix à la production. Elle consiste à ne plus contrôler les prix, ce qui permet aux producteurs d’augmenter leurs marges et de stimuler la production. Cette mesure est destinée à rétablir la vérité des prix sur les marchés natio-naux, mais elle a fi nalement entraîné des hausses extrêmement fortes des prix de produits de première nécessité ;

– la dépréciation de la monnaie nationale, pour stimuler les exportations et réduire parallèlement les importations afi n d’équilibrer la balance com-merciale. Certes, nous avons assisté à une aug-mentation des exportations, mais de nombreuses importations incompressibles, comme le pétrole

par exemple n’ont pu être réduites. Dans le même temps, la baisse du prix sur le marché mondial de la plupart des produits primaires a limité les ren-trées de devises attendues de l’accroissement des quantités exportées ;

– le resserrement de la politique monétaire, c’est-à-dire une hausse conséquente des taux d’intérêt pour stimuler l’épargne intérieure en limitant l’infl ation. Cette augmentation a surtout découragé l’investis-sement puisque le coût du crédit s’en est trouvé fortement accru. Or, la faiblesse consécutive des investissements a limité la reprise économique ;

– la libéralisation et la remise en cause de l’interven-tion de l’État. Il s’agit de supprimer les quotas sur les importations et la multiplicité des taux de change, d’uniformiser et d’abaisser les droits de douane, d’éliminer les différentes formes de protection intérieure qui visaient à favoriser une production ou une consommation particulière ;

– la privatisation, qui consiste à vendre au secteur privé national ou étranger l’ensemble des entre-prises nationalisées, qu’elles soient rentables ou non, et qu’elles remplissent des missions de service public ou non.

Globalement, les programmes se sont révélés effi -caces dans la mesure où, petit à petit, les pays ont dégagé suffi samment de devises pour fi nancer une large partie des intérêts de leur dette sans avoir recours à de nouveaux emprunts. Les pays sont redevenus solvables, pour le plus grand bénéfi ce de leurs créanciers.

Les programmes d’ajustement structurel du FMI

(10) Notons que le FMI n’a jamais accordé d’annulations de dette, il autorise uniquement des rééchelonnements de dette, ce qui étale l’endettement dans le temps mais alourdit le service de la dette. En conséquence, les pays du Sud ont depuis longtemps remboursé le capital emprunté, mais continuent à en payer les intérêts.

« Problèmes et débats contemporains : la persistance des inégalités Nord-Sud »,Cahiers français, n° 317

Page 73: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

188 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

En 2001-2002, le FMI a été l’ob-jet de nombreuses critiques, ce qui a entraîné le départ avant la fi n de son mandat de son direc-teur général, le Français Michel Camdessus, et son remplacement par l’Allemand Horst Köhler.

Les critiques sont venues de plu-sieurs sources :

– des milieux « altermondialis-tes », opposés à ce qu’ils considè-rent comme l’idéologie libérale et anti étatiste de l’institution ;

– de l’intérieur même du FMI, et notamment de son ancien éco-nomiste en chef, Joseph Stiglitz,

auteur de la Grande Désillusion, ouvrage où il met en cause l’ar-rogance et la méconnaissance des problèmes de terrain, dont fe-raient part les agents du Fonds.Les uns et les autres mettent en cause ce qu’on a appelé le « consensus de Washington », défi ni en 1989 par l’universitaire américain J. Williamson et selon lequel – suivant un accord im-plicite entre le Fonds et le Trésor américain – le Fonds n’aurait qu’une solution à proposer aux États en diffi culté : la libéralisa-tion des échanges, l’ouverture aux investissements des mul-

tinationales, les privatisations et la diminution drastique des dépenses publiques.

Depuis la conférence de Mon-terey (Mexique), en 2002, le FMI semble cependant se réfé-rer désormais à un autre code de conduite : l’appui aux États faisant preuve de « bonne gou-vernance » et favorisant à la fois l’initiative privée et une interven-tion publique effi cace.

Dictionnaire de l’économie de A à Z, éd. Larousse et Le Monde,

2003

Le FMI sous le feu des critiques

2B. La banque mondialeLa Banque mondiale est une institution jumelle du FMI, créée en 1944 à Bretton Woods. Son objectif est de réduire la pauvreté dans le tiers-monde. Pour cela, elle emprunte sur les marchés financiers pour prêter aux pays pauvres des sommes qui aideront à la construction d’infrastructures, de systèmes de santé, d’alphabétisation… Ce sont environ 30 milliards de dollars par an que prête la Banque mondiale aux pays du tiers-monde.

Mais malgré les efforts de ces deux institutions le problème de la dette du tiers-monde n’est pas résolu.

3. La dette du tiers-monde

3A. Le poids de la dette du tiers-mondeEn 2005, la dette du tiers-monde s’élevait à plus de 2 500 milliards de dollars. Le poids du remboursement est tel qu’il empêche les pays du Sud d’investir, tant sur le plan éco-nomique que social (éducation, santé, conditions de vie).

L’endettement des pays du tiers-monde s’explique par la facilité avec laquelle les banques ont prêté de l’argent dans les années 1970. Cet endettement s’est transformé en fardeau car les taux d’intérêt et le dollar ont augmenté à la fin des années 1970. Le service de la dette (part du capital et des intérêts remboursés) et les arriérés de paiement (somme due et non remboursés) ont crû, rendant la dette insoutenable. Cela a particulièrement touché les pays les plus pauvres de la planète, si bien que les remboursements sont tels, qu’ils engloutissent « les ressources nécessaires pour répondre aux besoins les plus fon-damentaux : une eau propre, un abri, la santé et l’éducation » (Bill Clinton).

Page 74: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 189

Une réflexion sur l’annulation de la dette des pays du tiers-monde est nécessaire.

Mais le problème de la dette est très compliqué à gérer car les pays les plus endettés en valeur sont principalement les pays émergents, tandis que la dette en pourcentage du PIB touche surtout les pays les moins avancés (PMA). C’est le cas du Mozambique qui consa-cre 3 % de ses dépenses budgétaires à la santé et 33 % au remboursement de la dette.

Les clés de l’actualité, n° 606, 3-9 février 2005

Le poids de la dette est d’autant plus important que pour rembourser les emprunts, faute de ressources, les pays endettés sont contraints de contracter de nouvelles dettes pour rembourser les précédentes. Tout cela engendre un cercle vicieux qui peut mener à une crise telle que celle du Mexique en 1982, lequel a brutalement fait part de son incapacité à assurer les remboursements de sa dette extérieure.

3B. Les efforts des pays développés pour alléger la dette des pays du tiers-monde

Face à cette situation, des efforts ont été consentis pour sortir le tiers-monde du cercle de l’endettement.

Nous pouvons citer 3 grandes mesures : le plan Brady, l’initiative PPTE, la décision du G8 d’annuler la dette des PPTE.

Premièrement, le plan Brady en 1989 procède à l’annulation d’une partie des créances.

Ensuite, en 1996, l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE) est engagée. Le FMI et la Banque mondiale ont alors sélectionné une quarantaine de pays pauvres en fonction des critères suivants :

– faiblesse de leur PNB (l’équivalent de moins de 2 dollars par jour et par habitant) ;

– ratio aide extérieure/exportation supérieure à 220 % ;

– service de la dette (remboursement annuel/les exportations) supérieure de 20 %.

Page 75: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

190 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

Enfin, en 2005, le G8 décide d’annuler la quasi-totalité de la dette des pays pauvres auprès des institutions internationales.

Grâce à toutes ces mesures, auxquelles s’ajoutent des aides bilatérales entre pays, l’aide du FMI et de la Banque mondiale, le poids de la dette est certes aujourd’hui décroissant mais pose toujours un problème.

Les Clés de l’actualité, n° 606, 3-9 février 2005

Page 76: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 191

Chronologie des aides au développement

L’atlas du monde diplomatique, p.86

Page 77: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

192 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

3C. Bilan sur la soutenabilité de la dette des pays du tiers-mondeComme nous pouvons le lire sur ce graphique, les pays sont moins endettés que dans les années 1980.

Alternatives économiques, « Les chiffres de l’économie 2006 » hors série, n° 66, 4e trimestre 2005

Page 78: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 193

Mais tous ces efforts n’annulent pas l’endettement car, même si le poids de la dette est décroissant, une part importante a été contractée auprès de créanciers privés. Il est donc impossible d’annuler l’intégralité de la dette du tiers-monde.

Les modes d’endettement différents

Les Clés de l’actualité, n° 606, 3-9 février 2005

« Les chiffres de l’économie 2006 », Alternatives économiques, hors-série, n° 66, 4e trimestre 2005

Par conséquent, la résorption de la dette des pays du tiers-monde est impérative pour amorcer le développement. Mais, comme nous l’avons vu, la gestion ne peut être unilatérale car au sein même du tiers-monde il y a de fortes disparités entre pays. Il n’y a pas qu’un type de développement pour un tiers-monde mais des déve-loppements pour des tiers-mondes (partie 3).

Page 79: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

194 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

Partie 3

Des développements pour des tiers-mondesCompte tenu de l’ampleur des besoins économiques et sociaux dans les pays en voie de développement, les économistes ont essayé d’apporter des solutions. Ce sont les théories économiques du développement (sous-partie 1). Mais ces théories ne peuvent résoudre tous les sous-développements. En effet, les PMA et certains pays en transition sont dans l’impasse (sous-partie 2) alors que le développement est en cours dans les NPI (sous-partie 3).

1. Les théories du développement

Il existe plusieurs courants qui proposent des théories économiques de développement. Citons celles « des étapes de la croissance économique de Rostow », des stratégies d’in-dustrialisation, du libre-échange.

1A. Les étapes de la croissance économique

Question 6

Quelles sont, selon Rostow, les grandes périodes pour accéder à la croissance économique ?

Les 5 étapes obligées de Rostow

Walt Whitman Rostow va s’appuyer sur les résul-tats de ces premières recherches historiques pour construire sa théorie du « take-off » qu’il développe en 1960 dans un ouvrage à succès : Les Etapes de la croissance économique. Cet économiste reconnu, qui a notamment enseigné au Massachussetts Ins-titute of Technology, propose un schéma séduisant – parce que simple et unifi cateur – selon lequel toutes les sociétés humaines sont appelées à pas-ser par cinq phases : la société traditionnelle (qui correspond au sous-développement originel) ; la période où se réalisent les conditions préalables au décollage ; la phase de décollage (pendant laquelle l’économie s’installe dans la croissance) ; la période de progrès vers la maturité (pendant laquelle la société se transforme pour s’adapter aux nouvelles structures productives) ; et l’ère de la consommation de masse (qui constitue selon lui l’aboutissement du processus).Comment parvenir au décollage ? Rostow, qui base son argumentation sur l’analyse de l’économie bri-tannique au XVIIIe et au XIXe siècle, met l’accent sur l’accumulation du capital. L’investissement productif, qui représente environ 5 % du PNB dans une économie préindustrielle, doit doubler pendant une période suffi samment longue (deux ou trois

décennies dans le cas de l’Angleterre) pour que la machine économique soit véritablement lancée.Le message adressé aux dirigeants des pays « sous-développés » est donc clair : ils doivent impérati-vement donner une priorité absolue aux investis-sements. Ce qui suppose de favoriser les injections de capitaux extérieurs, sous forme d’aides publiques (bilatérales ou multilatérales) pour les infrastructu-res et de capitaux privés pour l’appareil productif. Le statut des pays pauvres passe, en d’autres termes, par l’établissement de bons rapports diplomatiques et politiques avec les grandes puissances. Et par l’installation des multinationales sur les marchés locaux. Rostow donne ainsi une formidable caution « scientifi que » à la politique engagée par Truman onze ans plus tôt.Pas étonnant, dans ces conditions, qu’il ait été en-gagé dès 1961 par la Maison Blanche pour occuper un poste de conseiller spécial. Et écrire à l’occasion le discours du président Johnson portant sur l’aide au développement…

BERNARD KAPP(30 novembre 1999)

Le Monde, « Dossiers et documents », n° 345, septembre 2005

Page 80: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 195

1B. Les stratégies industrielles

Question 7

1. Quelles sont les deux principales stratégies industrielles de développement ?

2. Quelles sont les raisons de leurs échecs ?

Une industrialisation trop coûteuseDans les années 50 et 60, la quasi-totalité des pays du Sud ont mis en œuvre des stratégies d’indus-trialisation autocentrées, soit par la substitution aux importations (5), soit par les industries indus-trialisantes (6). Ces stratégies, bien qu’ayant permis le développement d’un véritable tissu industriel national, ont privilégié la demande intérieure au détriment des exportations, largement négligées. En conséquence, les entreprises nationales n’ont pas cherché à obtenir les gains de productivité nécessaires pour atteindre une compétitivité-prix suffi sante afi n de faire face à la concurrence sur les marchés étrangers, et les exportations ne se sont pas développées. Parallèlement, les besoins croissants en biens d’équipement pour poursuivre le pro-cessus d’industrialisation ont provoqu2 une forte augmentation des importations qui, conjuguée à la

faiblesse des exportations a alors creusé les défi cits commerciaux. Dès la fi n des années 60, les pays du Sud commencèrent ainsi à s’endetter pour fi nancer leurs défi cits, l’industrialisation étant devenue trop coûteuse. Seuls quelques pays ont réussi à échapper à ce phénomène, en particulier la Corée du Sud, car ils ont su, tout en protégeant leur marché intérieur, inciter les entreprises nationales à exporter à un moment où le commerce mondial le permettait.(5) La substitution aux importations consiste à protéger le marché intérieur de la concurrence étrangère et à remplacer les importations par une production locale. Cette stratégie, défi nie par R. Prebisch, a été mise en œuvre au départ par les pays latino-américains, puis en Asie et en Afrique.

(6) Dans le cadre de la stratégie des industries industrialisantes, l’accent est mis sur le développement de l’industrie lourde qui doit entraîner le développement des autres secteurs dans le cadre d’une économie protégée de la concurrence extérieure. Cette stratégie défi nie par G. de Bernis, a été mise en œuvre principalement dans les pays du Sud socialistes.

1C. Le libre-échange : développement ou dépendanceNous avons vu, grâce à la séquence 05, les théories du commerce international. En effet, selon les partisans du libre-échange (théorie des avantages absolus d’A. Smith, théorie des avantages relatifs de D. Ricardo, théorie HOS des dotations factorielles), chaque nation aurait intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles elle a le plus d’avantages comparatifs. Par conséquent, en se spécialisant dans les économies dans les-quelles ils sont les plus compétitifs, les pays en voie de développement auraient un gain à l’échange, engendreraient des entrées de devises, de capitaux nécessaires au finance-ment de leur développement.

Cependant, le libre-échange serait asymétrique. Selon la théorie de la dégradation des termes de l’échange de A. Emmanuel, les conditions de l’échange ne sont pas égales. En effet, la valeur des biens exportés est inférieure à la valeur de biens importés (haute valeur ajoutée). Ce qui signifie que les pays en développement doivent toujours exporter plus pour importer moins.

Le courant de la dépendance, d’inspiration marxiste, non seulement réfute les possibilités de développement par le libre-échange, mais dénonce radicalement « le développement du sous-développement ». À cause de l’impérialisme capitaliste, les pays du tiers-monde seraient exploités. Le système capitaliste profiterait de la situation, tout en empêchant les pays du Sud de se développer.

Page 81: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

196 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

L’ensemble de ces théories a permis la mise en place de politiques économiques pour promouvoir le développement des pays du tiers-monde. Aujourd’hui, ce sont plutôt les politiques de libéralisation avec participation au libre-échange qui sont appliquées. Mais elles ont amplifié les disparités et les vulnérabilités au sein du tiers-monde, notamment pour les PMA (sous-partie 2).

2. Les pays les moins avancés

2A. Les difficultés économiques des PMAIl y a presque une cinquantaine de pays classés parmi les PMA (pays les moins avancés). Ils représentent 10 % de la population mondiale pour seulement 1 % du PIB mondial. Ce sont des pays particulièrement marqués par le sous-développement aussi bien au niveau économique que social. En effet, ces pays font partie de la catégorie des pays à faibles revenus selon la classification de la Banque mondiale ; le revenu par habitant y est inférieur à 2 dollars par jour et l’IDH est à peine de 0,5. Aujourd’hui, il semblerait que globalement la pauvreté ait régressé dans les PMA ; cependant, leur développement est difficile.

Tous les pays bénéficiant de l’initiative aux PPTE (vu plus haut) font partie des PMA. Ils ont absolument besoin de l’aide publique au développement pour faire face à une dette insoutenable. Ces pays sont aussi beaucoup soutenus par les organisations non gouver-nementales comme la Croix-Rouge, Médecins du monde…

D’un point de vue économique, ils sortent difficilement du sous-développement car ils participent marginalement au commerce international et sont spécialisés sur des produits primaires qui procurent l’essentiel de leurs échanges. Or ces spéciali-sations sont fortement concurrencées et extrêmement sensibles aux fluctuations des cours internationaux (cf. théories de la dégradation des termes de l’échange deA. Emmanuel).

2B. La vulnérabilité des populations dans les PMAD’un point de vue social, le bilan est encore plus grave. Certains des PMA souffrent enco-re de la faim (notamment Niger, Soudan), et la malnutrition sévit comme vous pouvez le constater avec la carte ci-dessous.

Page 82: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 197

Le Monde, « Dossiers et documents », n° 345, septembre 2005

L’absence de respect des droits de l’homme, la corruption voire les conflits armés obèrent hypothétiquement l’avenir et le développement des PMA.

Les perspectives restent pessimistes comme l’explique J. Attali.

Si certains pays du sud décollent, par l’accès aux marchés et aux capitaux privés, ce n’est pas le cas des plus pauvres, même dans ces pays qui ne reçoivent qu’une part dérisoire des fruits de cette croissance. Si, depuis dix ans, l’extrême pauvreté a été réduite de moitié en Asie de l’Est, le nom-bre de pauvres ne cesse de croître dans la plupart des pays du sud : en Argentine, 54 % de la popu-lation est passée sous le seuil de pauvreté. L’Indonésie comme le Pakistan sont dans une situation toute aussi alarmante.

En Afrique subsaharienne, la classe moyenne a pratiquement

disparu et le niveau de vie a baissé d’un tiers ; le nombre de personnes y vivant dans l’ex-trême pauvreté est passé de 240 millions dans les années 1990 à 300 millions.

Vingt pays d’Afrique subsaha-rienne qui rassemblent plus de la moitié des habitants de cette région sont aujourd’hui plus pau-vres qu’en 1990.

Au total, aujourd’hui, près de 2 milliards de personnes, soit le tiers de la population mondiale, vivent avec moins de 2 euros par jour. Soit au moins 100 millions de plus que l’année dernière. Et 90 % des 40 millions des per-

sonnes infectées par le sida dans les pays pauvres n’ont pas les moyens de se soigner. L’ouver-ture des marchés a provoqué la destruction des réseaux de l’économie traditionnelle sans les remplacer par des revenus stables d’exportations. L’aide publique au développement diminue ré-gulièrement depuis 1992.

JACQUES ATTALI(7 mars 2003)

Le Monde, « Dossiers et documents »,

n° 334, septembre 2004

Des laissés pour compte encore trop nombreux

Page 83: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

198 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

Heureusement, l’année 2005 a été marquée par une légère embellie, notamment pour l’Afrique. Cependant, dans les PMA, les perspectives de développement restent pessimis-tes comme dans la majorité des pays en transition (sous-partie 3).

3. Les pays en transition vers le capitalisme

3A. L’histoire contemporaine des pays en transition vers le capitalismeLes « pays en transition vers le capitalisme » (ou « pays en transition ») sont constitués par la grande majorité des pays de l’ancien « bloc de l’Est » :

– pays qui composaient l’URSS : Russie, républiques baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), Ukraine, Biélorussie, républiques du Caucase (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan) et républiques d’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, etc.) ;

– pays d’Europe centrale et orientale (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Slovénie, etc.), appelés aussi « PECO ».

On peut faire un bref rappel historique en rappelant les deux grandes caractéristiques économiques de l’ancien système soviétique :

– la propriété collective des moyens de production (c’est-à-dire des entreprises), il n’y avait donc pas d’entreprises privées (à l’exception des « lopins individuels », dans le domaine agricole, qui autorisaient les agriculteurs à organiser et à commercialiser eux-mêmes une partie de leur production) ;

– une forte centralisation des décisions économiques avec notamment une organisa-tion par l’État des relations entre les agents économiques (détermination des prix, choix des fournisseurs, etc.).

Ce système présentait de nombreux défauts, que l’on peut résumer ainsi :

– faible productivité ;

– incohérence de certaines décisions (les décisions très centralisées n’étaient pas tou-jours réalistes avec, par exemple, des productions agricoles qui ne pouvaient être vendues du fait de la carence des moyens de transport) ;

– incapacité à satisfaire les besoins de consommation courante (notamment dans le domaine alimentaire).

Ce système a commencé à être réformé en 1985 sous l’impulsion de Gorbatchev (c’est la perestroïka que cite le manuel dans son introduction à cette troisième partie). Ces réformes cherchaient, dans un premier temps, à conserver l’essentiel des principes de fonctionnement du système soviétique. Il a été finalement impossible de conduire ces réformes de façon modérée et c’est le système lui-même qui a été abandonné à partir de 1989 (chute du mur de Berlin, qui a entraîné la libre circulation des personnes entre l’Est et l’Ouest) et surtout à partir de 1991 avec « l’éclatement » de l’URSS, le retour à l’indépendance des différents pays qui composaient le bloc de l’Est et la disparition du COMECON (Council for Mutual Economic Assistance) ou CAEM (Conseil d’assistance éco-nomique mutuelle) qui regroupait depuis 1949, dans une zone de libre-échange, les pays du bloc de l’Est, y compris la Mongolie, Cuba et le Vietnam (Cuba apparaissant désormais comme le dernier pays de l’ancien bloc de l’Est à ne pas s’engager dans cette transition vers l’économie de marché).

3B. Bilan des politiques de transitionIl y a eu plusieurs types de politique de transition dans les anciens pays du COMECON. En général, elles sont une combinaison de deux types de politiques :

Page 84: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 199

– les unes macroéconomiques, classiques avec libéralisation et stabilisation ;

– les autres de transformations structurelles avec privatisation, institutionnalisation.

Finalement, 18 ans après la chute du mur de Berlin, le bilan de la transition est aujourd’hui très mitigé.

Question 8

À partir du document ci-dessous, procédez à un bilan concis de la transition. Qui sont les gagnants ?

Faire le bilan de la transition soulève la question du choix des indicateurs. Le plus pratiqué est le niveau du PIB comparé au niveau de départ (1989 sur le tableau). On constate que 7 pays sur 27 ont trouvé en 2002 un PIB supérieur à celui de 1989 : Pologne (+30 %), Slovénie, Slovaquie, Albanie, Hongrie, Ouzbékistan, République tchèque. À l’autre extrême on trouve Géorgie et Moldova (-62 %), Ukraine (-54 %). Le scénario espéré de la courbe en « J » est très minoritaire, la tendance est plutôt la courbe en « L ». Globalement l’Europe centrale et les États Baltes sont à +13 % au-dessus du niveau de 1989, les Balkans -19 % et la CEI -35 %. Ce résultat affl igeant de plus de dix ans de transition interroge l’ouest et ses conseils éclairés ; mais il faut aussi admettre que dans de nom-breux cas ce sont les oligarques et autres mafi as qui ont placé leur économie dans la « trappe à réforme ». Ces chiffres doivent aussi être pris avec prudence car les nouvelles PME échappent souvent à la saisie statistique, sans parler de l’économie informelle qui peut représenter de 20 % à 50 % du PIB. Malgré tout, les succès de la transition sont moins nombreux que les échecs, et pour la majorité des pays, transition rime toujours avec crise économique et coupures d’électricité. Si cette souffrance reste silencieuse c’est qu’elle se nourrit de l’espoir de vivre mieux bientôt, grâce notamment au soutien de l’UE.Un autre indicateur signifi catif est le stock d’IDE cumulé par habitant. Il est diffi cile à interpréter car il refl ète à la fois l’évaluation des marchés et le choix de certains de s’ouvrir résolument au capital interna-tional. Ceci dit, la même image se dégage : l’Europe centrale et Baltique a 1 700 $ en moyenne par habi-tant, contre 390 $ pour les Balkans et 245 $ pour la CEI. L’évaluation par l’IDE donne le même résultat que le PIB, mais plus contrasté. L’indicateur le plus utilisé est celui de la BERD qui mesure l’avancée vers l’économie de marché, en agrégeant huit variables de politique macroéconomique et de transformation structurelle. On trouve en tête Hongrie, République tchèque, Pologne, Estonie et Slovaquie en 2000.

Comment expliquer ce résultat ? Après plus de dix ans de transition, on a une somme d’informations qui devrait permettre d’y voir clair. Pourtant les controverses restent vives entre économistes. Qua-tre grands groupes de variables explicatives de la croissance sont analysés (Banque mondiale, 2002).– Les chocs économiques extérieurs (désagréga-tion de l’URSS, crise fi nancière russe et guerres, retar-dant la reprise) sont clairement néfastes et tendent à aggraver les performances de la CEI.– La vitesse de la transformation est très contro-versée ; mais il semble qu’une transformation rapide soit associée à un résultat plutôt favorable.– Les conditions initiales semblent intervenir beaucoup dans l’explication, car ce sont les pays qui étaient le plus développés au départ, ou qui sont le plus près de l’UE, qui affi chent les meilleurs résul-tats. Ces conditions initiales ont été décomposées en trois groupes : les structures (part de l’industrie, urbanisation, dépendance commerciale avec l’Est, ressources naturelles, revenus), les distorsions (infl a-tion contenue, marché noir etc.) et les institutions (mémoire du marché, proximité de l’ouest etc.). Les tests montrent que de 1990 à 1994 ce sont surtout les distorsions qui jouent négativement alors que de 1995 à 1999 ce sont surtout les institutions qui ont une action positive sur la croissance.– les politiques suivies comptent-elle donc moins que les conditions de départ ? L’analyse éco-nométrique vient utilement corriger une première impression : la cohérence et l’énergie des politiques classiques de libéralisation ont un impact positif sur la croissance dans les deux périodes. Mais dans la première elles comptent moins que les conditions initiales, alors qu’après 1994 elles sont déterminan-tes : un effet d’héritage se manifeste au début, puis ce sont les effets cumulatifs des réformes qui produisent les performances.

Y. SAMSONL’Économie contemporaine en 10 leçons, éd. Sirey

Page 85: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

200 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

Progrès dans les réformes de la politique économique

dans les années 1990

The World Bank: Transition, The First Ten Years, 2002

3C. Pour ceux qui veulent aller plus loin : point de vue

L’effondrement du monde communiste et la vo-lonté affi rmée de passage à l’économie de marché de quasiment tous les pays anciennement com-munistes (à l’exception de Cuba et de la Corée du Nord) sanctionnent un système économique qui avait promis d’être meilleur que le capitalisme. C’est évidemment une formidable légitimation pour ceux qui à l’Ouest faisaient de l’affrontement Est-Ouest, de la compétition entre les deux systèmes, un en-jeu majeur. Certes, le capitalisme fait preuve une fois encore d’une vitalité exceptionnelle et recèle des potentialités de développement économique

considérables. Il serait peu décent pourtant de crier victoire.

Les risques que fait courir le capitalisme aux hom-mes et à la planète, aussi grands que les espoirs qu’il suscite, n’ont pas disparu avec le mur de Berlin. « Miroir, génie du miroir… » dit le conte. Avec la fi n du système communiste, notre système perd ce miroir déformant qui faisait paraître notre monde si beau. La réalité qu’il ne peut plus masquer est que le capitalisme ne profi te aujourd’hui qu’à une minorité d’élus qui ont eu la chance d’être nés au bon endroit, et que des plaies comme la faim et

Le point de vue de Y. Samson, professeur d’économie,

spécialisé en économie de la transition

Page 86: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 201

la malnutrition, l’analphabétisme, le travail des enfants, l’insécurité quotidienne et bien d’autres touchent la majorité des économies.

Au sortir de l’économie de type soviétique, de nombreux pays se sont tournés vers l’union euro-péenne, dans la perspective de réunifi cation de l’Europe. Après beaucoup d’hésitations, l’UE a fi ni par accepter la plupart d’entre eux. Mais les autres, représentant l’essentiel de l’ex-URSS, connaissent depuis dix ans une crise économique que notre capitalisme triomphant n’a pas pu enrayer. Seule la Russie a bénéfi cié d’un traitement de faveur en raison de son potentiel stratégique. À l’évidence, de nombreux maux proviennent de l’intérieur même de ces sociétés, et s’appellent oligarchie, despotisme, mafi a et corruption. Mais comment se sont manifestées à leur égard l’inventivité et la réactivité qui font la force de notre système ? Les solutions que proposent nos experts sont usées car leur application au Sud n’a pas produit de résultats très probants. On a le sentiment que la porte s’est déjà refermée et que le message émis par notre monde riche à ces newcomers est de prendre leur place dans la fi le d’attente du développement. Le seul pays à trouver grâce auprès des gouvernements

occidentaux, des multinationales et des marchés fi nanciers est la Chine est son régime politique détestable. Quels signaux envoient donc au monde le capitalisme ?

Quand aux problèmes précis de la transition, la science économique découvre ses lacunes. L’écono-mie de marché est devenue si « naturelle » qu’on a oublié qu’elle est le produit d’une histoire plus spontanée qu’intentionnelle. Force est de constater qu’elle ne se développe pas spontanément au fur et mesure que l’État se retire de l’administration de l’économie. On découvre alors que la faiblesse de l’État peut devenir un obstacle au marché, dans ces pays où l’évitement de la concurrence et le contournement de la sanction du marché sont un sport national. Conformément au Consensus post-Washington, la construction des institutions du marché devient donc l’enjeu de la deuxième décennie de la transition. Elle sera aussi celle de l’approfondissement de la connaissance de ce que sont les dynamiques institutionnelles et de la véri-fi cation pratique de cette avancée théorique.

Y. SAMSONL’Économie contemporaine en 10 leçons, éd. Sirey

Comme nous pouvons le lire, les perspectives d’avenir des pays en transition vers le capi-talisme sont plutôt pessimistes sauf pour les pays européens qui ont adhéré à l’Union européenne, mais surtout pour une nation émergente en pleine croissance, qui fait par-tie des NPI, la Chine (sous-partie 4).

4. Les nouveaux pays industrialisés

Les nouveaux pays industrialisés (NPI), dont ceux de la deuxième vague, sont au cœur de l’actualité économique.

4A. Les NPI de la première et deuxième vagueIl s’agit de pays situés en Asie du Sud-Est ou en Amérique latine. On distingue ainsi les quatre « dragons » ou « NPI de la première vague » (Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hongkong, qui fait désormais partie de la Chine populaire) des autres NPI, appelés parfois « NPI de la deuxième vague ».

Ces NPI de la deuxième vague, appelés aussi « pays émergents » peuvent, eux aussi, être situés en Asie du Sud-Est (on parle alors parfois de « tigres »), c’est le cas de la Malaisie, la Thaïlande, l’Indonésie, etc. Ils peuvent aussi être situés en Amérique latine, comme c’est le cas pour le Mexique, le Brésil, l’Argentine ou le Chili.

Page 87: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

202 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

Les caractéristiques communes à tous ces NPI, qu’ils soient de la première ou de la deuxième vague, sont les suivantes :

– un PIB/habitant relativement élevé, avec cependant des disparités entre eux (ainsi, le PIB/habitant à Singapour est comparable à celui des pays développés) ;

– une forte participation au commerce mondial, avec des exportations qui représen-tent un fort pourcentage par rapport à leur PIB.

On pourra noter comme principale différence entre les NPI de la première vague et ceux de la deuxième vague, un « modèle de développement » plus dirigiste (c’est-à-dire avec une plus forte intervention de l’État dans la vie économique) dans le cas des NPI de la première vague et, au contraire, un modèle plus libéral dans le cas des NPI de la deuxième vague (avec, notamment, une plus grande liberté d’investissement offerte aux entreprises étrangères et une grande ouverture du marché intérieur aux importations).

Ces NPI, et surtout les NPI d’Asie, ont connu une grave crise économique en 1997 avec, à l’origine, une perte de confiance des investisseurs étrangers. Cette perte de confiance a entraîné une forte dépréciation des actions des entreprises locales sur les marchés de valeurs mobilières, ainsi qu’une forte dépréciation des monnaies locales. Cette crise financière, au départ, a provoqué des fermetures d’entreprises et une forte augmenta-tion du chômage.

4B. Zoom sur les stratégies de développement des pays émergentsNous allons nous intéresser à leur stratégie de développement. Tout en participant au libre-échange, chaque nation n’a pas choisi la même stratégie de développement. Nous allons étudier celle du Brésil, de l’Inde et de la Chine, car même si les disparités au sein de ces nations sont préoccupantes, le processus de développement est amorcé (take off).

La stratégie de développement du Brésil

Question 9

1. Quelle est la stratégie de développement choisie par le Brésil ? Quels en sont les objectifs ? Comment y parvenir ?

2. Quels sont donc les secteurs que le Brésil cherche à développer ?

Le Brésil a pour objectif principal d’utiliser la po-litique commerciale pour instaurer une croissance économique durable et rendre le pays moins vul-nérable face aux marchés fi anciers internationaux. L’intégration économique régionale ainsi que la promotion et la diversifi cation des exportations sont des priorités. Le Brésil considère qu’il lui faut obtenir un meilleur accès aux marchés pour ces pro-duits agricoles grâce aux négociations multilatérales et régionales, tout en cherchant à conserver des

instruments pour stimuler le développement de son secteur manufacturier. La promotion de l’agriculture et de l’agro-industrie est jugée vitale, notamment en raison de leur rôle dans la formation de l’excédent commercial, mais le Brésil cherche également à développer les services, comme le tourisme, l’infor-matique, la distribution et l’audiovisuel.

Le renforcement des relations bilatérales avec ses voisins et avec ses autres grands partenaires com-merciaux, comme les pays de l’Accord de libre-

Stratégie de développement

Page 88: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 203

échange nord-américain (ALENA), de l’Union euro-péenne (UE), l’Inde, la Russie, la Chine et l’Afrique du sud est essentiel. Même si le Brésil souhaite en particulier approfondir ses relations commerciales avec ses deux principaux partenaires l’Union euro-péenne et les États-Unis (en 2003, les échanges

avec ces deux zones représentaient 47 % des fl ux commerciaux du Brésil) et engager avec eux des négociations sur la libéralisation des échanges.

Problèmes économiques, n° 2871, 16 mars 2005

La stratégie de développement de l’Inde

Question 10

1. Quelles sont les difficultés inhérentes à l’Inde et qui la pénalisent pour son développement ?

2. Par conséquent, quelle a été la stratégie de développement choisie par l’Inde ?

3. D’après vous, quelles sont les limites de ce développement pour la population indienne ?

Malgré la libéralisation engagée au début des années quatre-vingt-dix, l’Inde reste l’une des économies les plus fermées d’Asie. L’étroitesse du secteur in-dustriel et une position géographique qui ne lui permet pas de participer pleinement aux processus dynamiques d’intégration régionale ont constitué des obstacles à l’évolution des spécialisations de l’économie indienne. Les exportations traditionnel-les – agricoles et textiles – peu compétitives, doivent en outre affronter le protectionisme des marchés internationaux. En revanche, dans certains secteurs nouveaux, à forte intensité en capital humain (in-

formatique, industrie pharmaceutique et biotech-nologies), l’Inde se positionne progressivement sur les créneaux dynamiques de la demande mondiale, tou en évitant une concurrence frontale avec la Chine dans l’industrie de main-d’œuvre. L’Inde est ainsi devenue le premier exportateur mondial de services informatiques – devant l’Irlande et les États-unis – ainsi que de médicaments génériques.

S. CHAUVIN et F. LEMOINEProblèmes économiques, n° 2866, 5 janvier 2005

L’Inde parie sur les niches technologiques

La stratégie de développement de la Chine

Question 11

1. Comment la Chine a-t-elle atteint une telle croissance ?

2. Quels sont, cependant, les points faibles de l’économie chinoise aujourd’hui ?

3. Quelle est la place de la Chine dans l’économie régionale et internationale ? L’essor de la Chine est-il menaçant ?

Page 89: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

204 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

Peu de nations ont changé aussi vite – et de façon aussi spectaculaire – que la Chine depuis les années soixante-dix. Libéralisant radicalement son écono-mie, le pays le plus peuplé au monde a abandonné l’exportation de produits bas de gamme au profi t de produits de haute technologie, tout en favorisant un secteur privé dynamique et en ayant attiré plus de 53 milliards de dollars d’Investissements directs étran-gers (IDE). Le pays s’est transformé en une formida-ble machine à exporter : le total des exportations du pays a été multiplié par huit – atteignant plus de380 milliards de dollars – entre 1990 et 2003 ; et ses exportations de produits électroniques représentent désormais 30 % des exportations totales de l’Asie dans ce secteur. La part de la Chine dans les expor-tations mondiales a atteint 6 % en 2003, contre 3,9 % en 2000. En 2003, la Chine représentait 16 % de la croissance économique mondiale, se classant deuxième derrière les États-Unis.

Il ne fait donc aucun doute que l’émergence de la Chine en tant que grande puissance économique sera l’un des principaux enjeux auxquels seront

confrontés les dirigeants mondiaux au cours des prochaines décennies, et que les ressorts de sa crois-sance exigent une analyse rigoureuse. Il convient, tout d’abord, d’examiner les stratégies gagnantes adoptées par la Chine – libéralisation économique, accent mis sur les hautes technologies, et son am-bition de devenir un leader régional – ainsi que ses points faibles – le fossé grandissant entre ruraux et urbains, la hausse du chômage et les problèmes posés par le vieillissement de la population. Il est également important d’analyser les incidences de son remarquable succès économique tant au niveau national qu’international. Les progrès réalisés par l’économie chinoise inquiètent en effet nombre de ses voisins et partenaires commerciaux : les pays asiatiques craignent de perdre leur avantage concur-rentiel, particulièrement sur le marché des hautes technologies ; les États-Unis, quant à eux, sont de plus en plus préoccupés par l’ampleur de leur défi cit commercial (qui augmente) avec la Chine.

D. HALE et L.Y. HALEProblèmes économiques, n° 2846, 3 mars 2005

Le formidable essor économique de la Chine

Conclusion

Résumé : l’économie mondiale est hétérogène car il y a énormément d’inégalités économi-ques et sociales. Pour les résoudre, l’idéal serait que tous les pays de l’hémisphère Sud accè-dent au développement. Or, beaucoup de pays du tiers-monde, notamment les PMA et cer-tains pays en transition, sont dans l’impasse. Dans les NPI, certes il y a de la croissance mais les inégalités économiques entre les classes sociales sont telles que la notion de développement reste trop partial, ne bénéficiant pas à la majorité de la population. Il faut donc reconnaître une certaine impuissance des modèles économiques.Ouverture : de plus, le développement ne peut exister sans l’amélioration des conditions de vie des citoyens du tiers-monde. Malheureusement, la plupart des pays du tiers-monde, notamment en Afrique et dans certains pays d’Asie, sont gouvernés par des régimes totalitai-res qui ne se préoccupent aucunement de garantir cette amélioration à leurs citoyens. Nous sommes loin, malgré nous de « nourrir, soigner, cultiver et libérer les hommes ». La pauvreté y sévit et, comme le disait si bien F. Perroux, elle reste « un gâchis de vie humaine ».

Page 90: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 205

Réponses aux questions

Question 1

– 80 % de la population mondiale vit dans les pays à revenus faibles et intermédiaires consommant à peine 20 % des biens et des services produits.

– 1,2 milliard de terriens sur 6 milliards vivent avec moins de 1 $ par jour.– 60 % d’entre eux vivent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.– 6 % de la population active fait partie du secteur primaire dans les pays à revenus élevés

contre 60 % dans les pays les moins favorisés.

Les inégalités économiques entraînent aussi des inégalités sociales.

Question 2

Le terme « sous-développement » a été lancé par Harry Truman, président américain, qui l’a utilisé pour des raisons diplomatiques, ces pays étant des colonies européennes, mais aussi pour différencier voire hiérarchiser les pays riches, industrialisés, en croissance, des pays pauvres.

Question 3

Le terme « tiers-monde » a été forgé par Alfred Sauvy qui l’a employé pour la première fois en 1952 par analogie avec le tiers-état et le troisième monde pour le différencier des deux blocs économiques (capitaliste # communiste). À l’époque, il était constitué de tous les États du monde de l’hémisphère sud : Amérique latine, Afrique, Asie et quelques nations de l’Océanie (exceptée l’Australie).

Les disparités entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud de la planète sont telles qu’il faut aider le tiers-monde à se développer. Ce qui pose un réel problème de financement (partie 2).

Question 4

1. Depuis 1970, à l’initiative de l’ONU, les pays développés verseraient 0,7 % de leur PNB aux pays en voie de développement. L’objectif est d’aider le financement du développement et de diminuer les inégalités Nord-Sud.

2. Non, car trente ans après, c’est en moyenne 0,24 % de leur PNB qui a été affecté pour l’APD.

3. Bilan de l’APD :

Points positifs

– Nombreuses réussites de l’APD (réduction de la contrainte alimentaire en Asie).

Points négatifs

– Conduit à un endettement excessif (cf. dette du Sahel).

– Taux d’intérêt bas qui défavorisent l’épargne interne et incite à la fuite de capi-taux.

– L’aide n’a pas conduit à la mise en place de projets productifs.

– Attentisme des pays sous-développés.

– Dérive politique de l’APD qui est devenu un champ d’entente, de négociation voire de chantage entre les donneurs et les receveurs en contrepartie d’avantages com-merciaux.

Page 91: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

206 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

L’aide publique au développement ne suffisant pas, la Banque mondiale et le FMI jouent un rôle important pour les pays du tiers-monde.

Question 5

1. Appliquer des plans de stabilisation macroéconomiques en baissant la demande intérieure en stimulant l’offre par la libéralisation des prix. Cet objectif macroéconomique était d’or-dre libéral.

2. La contrepartie des programmes d’ajustement structurel était d’obtenir un rééchelonne-ment des dettes.

3. Les mesures adoptées étaient :

– la rigueur budgétaire ;

– la déréglementation des prix à la production ;

– la dépréciation de la monnaie nationale ;

– le resserrement de la politique monétaire ;

– la libéralisation et la remise en cause de l’intervention de l’État ;

– la privatisation des entreprises nationalisées.

4. Points positifs : les pays sont redevenus solvables et ont pu payer les charges de leurs dettes.

Points négatifs : pénalisation de l’activité économique, de l’investissement avec plus de vulnérabilité du fait de l’ouverture internationale ayant des conséquences négatives sur le niveau de vie des populations locales.

Les plans d’ajustement structurel étaient donc un ensemble de mesures libérales pour assainir les dépenses publiques et réduire la dette. Mais ils ont fait l’objet de critiques comme vous pouvez le lire dans le document page 187.

Question 6

Rostow, en 1960, cherche à théoriser le processus de développement. Pour cela, il décèle de grandes périodes qui sont la phase de décollage, de progrès, et l’ère de consommation de masse.

À partir des travaux de Rostow, les étapes de la croissance constituent une référence pour théoriser le processus de développement, à l’instar du modèle britannique.

Question 7

1. Stratégies de développement par l’industrie :

– la stratégie de substitutions aux importations ;

– la stratégie d’industries industrialisantes.

2. Raisons de l’échec de ces stratégies :Absence de productivité “ absence de compétitivité prix “ absence de développe-ment des exportations “ augmentation des importations en biens d’équipement “ déficit commerciaux “ endettement “ échec.

Page 92: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’hétérogénéité de l’économie mondiale

8 3509 TE PA 00 207

Voici un tableau de synthèse des stratégies industrielles de développement :

Théories Mécanismes Pays où ont été appliquées ces stratégies de développement

Substitution aux importations(R. Prebish)

Protection du marché intérieur de la concurrence étrangère et remplacement des importations par une production locale.

Pays latino-américainsAsie notamment Corée du SudAfrique

Industries industrialisantes(De Bernis)

Développement de l’industrie lourde pour entraîner le développement d’autres secteurs dans le cadre d’une économie protégée de la concurrence étrangère.

Pays du Sud socialistes notamment l’Algérie

Question 8

En procédant à l’analyse comparée des performances enregistrées lors des transitions, on ne peut que constater que plus on s’éloigne de l’Europe de l’Ouest, plus le bilan est négatif. La moitié des pays en transition ont régressé par rapport à leur niveau de 1990, en dévelop-pant en plus l’économie informelle, la grande délinquance et la corruption. Les gagnants de la transition sont ceux qui attirent le plus d’investissements directs de l’étranger. Ils font d’ailleurs partie des 10 nouveaux adhérents de l’Union européenne.

Question 9

1. Le Brésil a choisi de se développer grâce à la politique commerciale. Les objectifs sont d’instaurer des conditions de croissance durables, donc de développement ainsi que de se prémunir des crises financières (le Brésil a connu une grande crise financière en 1999). Pour y parvenir, le Brésil s’investit dans l’intégration régionale, et dans les relations bilatérales avec ses grands partenaires commerciaux comme l’Inde, la Russie, la Chine… De plus, il cherche à développer des partenariats avec l’Union européenne et les États-Unis. Le Brésil profite et promeut la libéralisation des échanges.

2. Agro-industrie, services dont tourisme, informatique, distribution et audiovisuel.

Question 10

1. Difficultés spécifiques à l’Inde et qui entravent son développement :

– libéralisation de l’économie récente ;

– secteur industriel peu développé ;

– position géographique ne permettant pas de bénéficier du dynamisme de la régio-nalisation asiatique ;

– spécialisations sectorielles très sensibles à la concurrence internationale ;

– exportations dans des secteurs peu compétitifs et très protégés.

2. L’Inde a choisi un développement en se spécialisant sur des niches technologiques (infor-

Page 93: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

208 8 3509 TE PA 00

Séquence 9

matique, industries pharmaceutiques et biotechnologie), profitant ainsi de sa dotation en capital humain. En plus de développer des avantages sectoriels dans lesquelles elle excelle, elle évite aussi la concurrence frontale avec la Chine.

3. Ce type de développement ne peut résoudre les fortes disparités existantes en Inde car il profite uniquement aux classes moyennes.

Question 11

1. La Chine a atteint des taux de croissance continus, voire à deux chiffres, en :

– exportant des produits de haute technologie (en plus des produits manufacturiers à base valeur ajoutée) ;

– attirant les investissements étrangers (IDE) ;

– favorisant le secteur privé.

2. Points faibles :

– disparités régionales entre les ruraux et les urbains ;

– augmentation du chômage ;

– problèmes de vieillissement de la population.

3. Aujourd’hui, la Chine représente 1/7 de la croissance économique mondiale. C’est un lea-der économique régional et international. L’essor de la Chine concurrence non seulement les autres nations asiatiques, mais aussi les économies développées. Elle menace également les États-Unis dont le déficit commercial est croissant.

Les NPI, notamment le Brésil, l’Inde et la Chine, sont aujourd’hui en développement grâce à la libéralisation des échanges.

Une question qui se pose, notamment pour les Pays les moins avancés (PMA), est de savoir si ce modèle de développement des NPI peut être transposé dans le cas des PMA. Il semblerait que, dans le cas de la plupart des PMA, une confrontation trop forte à la concurrence mon-diale aurait des conséquences très néfastes compte tenu de la mauvaise qualité des infras-tructures (transports, télécommunication, etc.) de la faible qualification de la main-d’œuvre ainsi que du mauvais état sanitaire des populations, etc. Le modèle de développement des NPI semble donc difficilement transposable dans le cas des PMA et surtout, parmi les PMA, dans le cas des PPTE (pays pauvres très endettés).

Page 94: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

8 3509 TE PA 00 209

Séquence 10

L’Europeu Contenu

Partie 1

La construction européenne ................................................................... 211

1. Histoire de l’Europe ................................................................................ 211

1A. Les grandes dates .................................................................................... 211

1B. L’élargissement de l’Europe .................................................................... 215

2. L’Europe d’aujourd’hui ......................................................................... 217

2A. Les points forts ......................................................................................... 219

2B. Les points faibles ...................................................................................... 220

2C. Les symboles de l’Europe ........................................................................ 224

Partie 2

Les réalisations de l’union européenne ............................................... 224

1. Du marché commun au marché unique .......................................... 224

1A. Principes ................................................................................................... 224

1B. Les étapes ................................................................................................ 225

1C. Les difficultés de l’harmonisation du marché unique .......................... 226

1D. Enjeux économiques et sociaux du marché intérieur .......................... 227

2. Les politiques économiques dans l’Union européenne .............. 229

2A. Les fondements de politiques économiques communes ...................... 229

2B. La mise en œuvre des principales politiques communes ..................... 230

Partie 3

Du SME à l’UEM ........................................................................................... 233

1. Définition des grands principes du SME et de l’ÉCU ......................... 233

1A. Contexte ................................................................................................... 233

1B. Principes du fonctionnement du SME ................................................... 233

1C. Le bilan du fonctionnement du SME ..................................................... 235

2. L’UEM et la nonnaie unique l’euro.................................................... 235

2A. Les objectifs de l’UEM .............................................................................. 236

2B. Les différentes étapes de la construction de l’UEM .............................. 236

2C. Les avantages de la monnaie unique ..................................................... 237

2D. L’euro : mise en circulation le 1er janvier 2002 ....................................... 238

2E. La nécessité d’harmoniser les critères de divergence : le pacte de stabilité et de croissance ...................................................... 238

Réponses aux questions .................................................................................... 241

Page 95: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

210 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

u Objectifs de la séquence 1. Rappeler les grandes étapes de la construction européenne.

2. Situer la place de l’Union européenne dans l’économie mondiale.

3. Décrire le processus de constitution du marché unique.

4. Définir les grands principes du SME.

5. Présenter les différentes étapes et objectifs de l’UEM.

Durée indicative : 7 h.

u Mots clefsPartie 1 : traité de Rome, liberté de circulation des biens, des services, des capitaux, des personnes, acte unique, traité de Maastricht, traité d’Amsterdam, élargissement.

Partie 2 : marché commun, marché unique, pacte de stabilité et de croissance.

Partie 3 : système monétaire européen, union économique et monétaire, banque cen-trale européenne, écu.

u IntroductionEntrée en matière : le Parlement européen relance la libéralisation des services, en révi-sant la « directive Bolkestein » dans le but de lever les obstacles à la libre circulation des services dans l’Union européenne, prévue dès 1957 par le traité de Rome.

Définition et intérêt du sujet : « Plus d’armées, plus de frontières, une seule monnaie continentale, toutes les libertés et Paris capitale de cette Europe, siège d’une assemblée issue du suffrage universel. » Victor Hugo, 22 août 1849.Pendant des siècles, l’Europe fut le théâtre de guerres fréquentes et meurtrières. Plusieurs dirigeants européens ont alors acquis la conviction que la seule façon de garantir une paix durable entre leurs pays respectifs était de les unir économiquement et politiquement. Durant les premières années, la coopération existait entre six pays et portait essentiellement sur le commerce et l’économie. Aujourd’hui, l’Union européenne est composée de 25 pays, elle a une population de 450 millions d’habitants.

Problématique : quel avenir pour l’Europe depuis la sanction négative au référendum sur la constitution ?Comment relancer l’atonie actuelle de la croissance dans la zone euro ? Suite aux élargissements, quelle identité pour l’Europe ?

Page 96: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 211

Partie 1

La construction européenne

1. Histoire de l’Europe

1A. Les grandes dates

1950, naissance de l’Europe

Robert Schuman, ministre français des affaires étrangères, propose, dans un discours inspiré par Jean Monnet, la mise en commun des ressources de charbon et d’acier de la France et de la République fédérale d’Allemagne dans une organisation ouverte aux autres pays d’Europe.

Puisque cette date peut être considérée comme la naissance de l’Union européenne, le 9 mai est devenu une fête annuelle : la « Journée de l’Europe ».

Question 1

1. D’après le discours de Robert Schuman, quelles sont les considérations qui l’ont inspiré ?

Messieurs,Il n’est plus question de vaines paroles, mais d’un acte, d’un acte hardi, d’un acte constructif. La France a agi et les conséquences de son action peuvent être immenses.Elle a agi essentiellement pour la paix. Pour que la paix puisse vraiment courir sa chance, il faut, d’abord, qu’il y ait une Europe…Une Europe où le niveau de vie s’élèvera grâce au groupement des productions et à l’extension des mar-chés qui provoqueront l’abaissement des prix…L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée : l’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne.Dans ce but, le gouvernement français propose de porter immédiatement l’action sur un point limité, mais décisif :

Le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production franco-allemande du charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la parti-cipation des autres pays d’Europe.La mise en commun des productions de charbon et d’acier assurera immédiatement l’établissement de bases communes de développement économique, première étape de la fédération européenne, et changera le destin des régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes.La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible. L’établissement de cette unité puissante de production, ouverte à tous les pays qui voudront y participer, abou-tissant à fournir à tous les pays qu’elle rassemblera les éléments fondamentaux de la production industrielle aux mêmes conditions, jettera les fondements réels de leur unifi cation économique.

Déclaration de Robert SCHUMAN,

Page 97: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

212 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

2. Ces considérations sont-elles identiques d’après l’extrait du discours de Charles de Gaulle ?

J’entends une Europe formée d’hommes libres et d’États indépendants, organisée en un tout susceptible de contenir toute prétention éventuelle à l’hégémonie et d’établir entre les deux masses rivales l’élément d’équilibre dont la paix ne se passera pas.

Charles de GAULLE,discours prononcé à Lille le 29 juin 1947

1951, signature de la CECA (communauté européenne du charbon et de l’acier)

Six pays (la République fédérale d’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas) signent à Paris le 18 avril 1951 le traité instituant la commu-nauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Entrée en vigueur le 23 juillet 1952.

Objectif : mettre en commun leurs politiques du charbon et de l’acier, deux industries stratégiques dans le domaine de l’armement. Robert Schuman propose d’intégrer ces politiques industrielles au sein de la CECA.

1957, signature du traité de Rome instituant la CEE (communauté éco-nomique européenne) et l’Euratom

Signature à Rome le 25 mars 1957 par les six membres des traités instituant la commu-nauté économique européenne (CEE) et la communauté européenne de l’énergie atomi-que (Euratom). Elles entreront en vigueur le 1er janvier 1958.

Objectif : ces six pays prennent l’engagement d’abolir les barrières commerciales qui les séparent et de former un « marché commun ».

Question 2

Listez les objectifs de la communauté économique européenne instaurés dans l’article 2.

La Communauté économique européenneDans le préambule du traité, les États membres se déclarent :

– déterminés à établir les fondements d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples euro-péens ;

– décidés à assurer, par une action commune, le progrès économique et social de leurs peuples en éliminant les barrières qui divisent l’Europe ;

– avoir pour but essentiel l’amélioration constante des conditions de vie et d’emploi de leurs peu-ples ;

– reconnaître que l’élimination des obstacles existants appelle une action concertée en vue de garantir la stabilité dans l’expansion, l’équilibre dans les échanges et la loyauté dans la concurrence ;

– soucieux de renforcer l’unité de leurs économies et d’en assurer le développement harmonieux en réduisant l’écart entre les différentes régions et le retard des moins favorisées ;

– désireux de contribuer, grâce à une politique commerciale commune, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux ;

– vouloir confi rmer la solidarité qui lie l’Europe et les pays d’outre-mer, et assurer le dévelop-pement de leur prospérité, conformément aux principes de la Charte des Nations unies ;

– résolus à affermir… la paix et la liberté, et appellent les autres peuples d’Europe qui partagent leur idéal à s’associer à leur effort… ».

Extrait du traité de Rome, 25 mars 1957

Page 98: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 213

e

, ,

Première partie : Les principes

Article premierPar le présent traité, les Hautes Parties contractantes instituent entre elles une Communauté éco-nomique européenne.

Article deuxLa Communauté a pour mission, par l’établissement d’un marché commun et par le rapproche-ment progressif des politiques économiques des États membres, de promouvoir un développe-ment harmonieux des activités économiques dans l’ensemble de la Communauté, une expansion continue et équilibrée, une stabilité accrue, un relèvement accéléré du niveau de vie et des rela-tions plus étroites entre les États qu’elle réunit.

1973, élargissement de la communauté1973, adhésion du Danemark, l’Irlande et le Royaume-Uni à la CEE.La Grèce rejoint la CEE en 1981, l’Espagne et le Portugal en 1986.

1986, signature de l’acte unique européenSignature en février 1986 au Luxembourg et à La Haye de l’acte unique européen. Il entre en vigueur le 1er juillet 1987. Il s’agit de réviser le traité de Rome et relancer l’inté-gration européenne : il prévoit la création du marché unique avant 1993.

Objectif : achever le marché intérieur en établissant les principes de la liberté de circu-lation des personnes et des marchandises, des services et des capitaux.

1992, signature du traité de Maastricht et création de l’Union européenneSignature du traité sur l’union européenne à Maastricht (Pays-Bas). Il entre en vigueur le 1er novembre 1993.

Il prévoit :

– une politique étrangère et de sécurité commune ;

– une coopération plus étroite dans les domaines de la justice et des affaires intérieures ;

– la création d’une union économique et monétaire ;

– la création d’une monnaie unique.

La coopération intergouvernementale dans ces domaines, ajoutée au système commu-nautaire existant crée l’Union européenne (UE).

La CEE est rebaptisée « Communauté européenne » (CE).

Objectif : il dépasse l’objectif initial de réaliser un marché commun et a pour ambition de donner à la communauté une vocation politique.

Ce traité couvre trois domaines (« trois piliers ») :1. la Communauté européenne (qui remplace la CEE) avec des compétences supranatio-

nales élargies,2. la coopération en matière de politique étrangère et de sécurité commune,3. la coopération en matière d’affaires intérieures et de justice.

La citoyenneté européenne est créée.La décision est prise de créer une monnaie unique le 1er janvier 1999 sous l’égide d’une banque centrale européenne, dans le cadre d’une union économique et monétaire (UEM).

Page 99: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

214 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Question 3

D’après l’extrait (document ci-dessous), quels sont les objectifs de l’Union économique et monétaire ?

TITRE II

DISPOSITIONS PORTANT MODIFICATION DU TRAITÉ INSTITUANT LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE EN VUE D’ÉTABLIR

LA COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE

Article G

Le traité instituant la Communauté économique européenne est modifi é conformément aux dispositions du présent article afi n d’instituer une Communauté européenne.

A. Dans tout le traité :1. Les termes « Communauté économique européenne » sont remplacés par les termes « Communauté

européenne ».

B. Dans la première partie « Les principes » :2. L’article 2 est remplacé par le texte suivant :

« Article 2. – La Communauté a pour mission, par l’établissement d’un marché commun, d’une union économique et monétaire et par la mise en œuvre des politiques ou des actions communes visées aux articles 3 et 3 A, de promouvoir un développement harmonieux et équilibré des activités économiques dans l’ensemble de la Communauté, une croissance durable et non infl ationniste respectant l’envi-ronnement, un haut degré de convergence des performances économiques, un niveau d’emploi et de protection sociale élevé, le relèvement du niveau et de la qualité de vie, la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres. »

3. L’article 3 est remplacé par le texte suivant :« Article 3. – Aux fi ns énoncées à l’article 2, l’action de la Communauté comporte, dans les conditions et selon les rythmes prévus par le présent traité :

a. l’élimination, entre les États membres, des droits de douane et des restrictions quantitatives à l’entrée et à la sortie des marchandises, ainsi que de toutes autres mesures d’effet équivalent,

b. une politique commerciale commune,

c. un marché intérieur caractérisé par l’abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux,

d. des mesures relatives à l’entrée et à la circulation des personnes dans le marché intérieur… »

Extrait du traité sur l’Union européenne, Journal offi ciel, n° C 191, 29 juillet 1992

1997, signature du traité d’AmsterdamIl entre en vigueur le 1er mai 1999. Il modifie le traité de 1992 dans la perspective des futurs élargissements.

Objectif : il élargit la procédure de co-décision (les lois européennes sont décidées à parité lors d’une navette entre le conseil des ministres et le parlement) et les domaines pour lesquels le conseil décide à la majorité qualifiée. Il incorpore notamment les accords de Schengen sur la libre-circulation des personnes à l’acquis communautaire.

Page 100: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 215

2001, signature du traité de NiceÀ Nice, le 26 février 2001, le Conseil européen adopte le texte d’un nouveau traité qui réforme le système décisionnel de l’Union dans la perspective de l’élargissement. Les présidents du parlement européen, du Conseil européen et de la commission proclament solennellement la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Il entre en vigueur le 1er février 2003.

2003, traité d’adhésion des 10 nouveaux paysUn traité d’adhésion à l’UE de dix nouveaux États est signé à Athènes. Il s’agit de Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie. Le traité entre en vigueur le 1er mai 2004.

2004, le traité constitutionnelLa Constitution européenne est signée par les chefs d’État et de gouvernement à Rome, à l’endroit même où fût signé le traité fondateur de 1957.

Il est prévu que le traité constitutionnel entre en vigueur le 1er novembre 2006, si tous les États membres l’ont ratifié, soit par voie parlementaire, soit par référendum. Onze pays dont la France devraient organiser un référendum : Belgique (référendum consulta-tif), Danemark, Espagne, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque et Royaume-Uni. La Lituanie a été le premier État à ratifier la Constitution, le 11 novembre 2004 ; 84 députés lituaniens sur 141 ont dit oui au nouveau traité.

Le traité ne peut entrer en vigueur tant qu’il n’est pas ratifié par les 25 pays membres. Si l’un des États membres ne le ratifie pas, le Conseil européen est saisi de la question.

29 mai et 1er juin 2005La France et les Pays-Bas rejettent la Constitution par voie de référendum. Le 16 juin, le Conseil européen décide d’ouvrir une période de réflexion jusqu’au premier semestre 2006.

1B. L’élargissement de l’Europe

Oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde !

Charles de GAULLEStrasbourg, novembre 1959

Page 101: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

216 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Les pays membres de l’UE et la date de leur adhésion

1952 L’Europe des 6 : Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas

1973 L’Europe des 9 : Danemark, Irlande, Royaume-Uni

1981 L’Europe des 10 : Grèce

1986 L’Europe des 12 : Espagne, Portugal

1990 L’Europe des 12 : Intégration de l’ex-Allemagne de l’Est (RDA)

1995 L’Europe des 15 : Autriche, Finlande, Suède

2004 Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie, République tchèque

2005 Signature du traité d’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie prévue le 1er jan-vier 2007. Ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie et la Croatie

2007 Adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie.

Page 102: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 217

Les nouveaux candidats

Bilan du Monde, janvier 2006, p. 54

2. L’Europe d’aujourd’hui

L’Union européenne (UE) est une famille de pays européens démocratiques décidés à œuvrer ensemble pour la paix et la prospérité. Ce n’est pas un État destiné à se substituer aux États existants, mais ce n’est pas non plus uniquement une organisation de coopé-ration internationale. L’UE est, en fait, unique en son genre. Les États qui la composent ont mis en place des institutions communes auxquelles ils délèguent une partie de leur souveraineté afin que les décisions sur des questions spécifiques d’intérêt commun puis-sent être prises démocratiquement au niveau européen (rappel des institutions).

Page 103: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

218 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Les institutions actuelles et les changements proposés par la Convention

CONSEIL EUROPÉENRéunion des chefs d'État et de gouvernement

COMMISSIONCollège de 20 en 2003, désignés par les États menbres

CONSEIL DES MINISTRESOrgane législatif représentant les États membres qui se réunit à Bruxelles en formation spécialisée (Conseil écofin, rassemblant les ministres de l'économie, Conseil de l'Agriculture, etc.).

PARLEMENTOrgane législatif siégeant à Strasbourg. Les députés sont élus au suffrage universel pour cinq ans. Ils sont 626 en 2003, plus leur nombre sera fixé à 732.

DIRECTIVES ET RÉGLEMENTS EUROPÉENNSqui s'imposent à tous les États membres

Arbitre les conflits au sein du Conseil des

ministres.

PropositionCréation d'un poste de

ministre des Affaires étrangères.

PropositionCréation d'un poste de Président élu pour deux

ans et demi.

PropositionRéforme lorsque

l'Europe comptera 28 membres.

Représentation proportionnelle à la

population de chaque État.

PropositionÉlection du président

par le parlement sur proposition du Conseil. Réduction

à 15 du nombre des commissaires à partir

de 2009.

Propose les réglements et les directives aux deux organes législatifs.

Navette parlementaire entre le Conseil des ministres et le Parlement (qui peut aujourd'hui, dans certains domaines, amender ou rejeter un

texte).

PropositionGénéralisation du vote à la majorité qualifiée.

PropositionSimplification : lois

européennes et lois cadres.

« L’Union européenne », Les notices, La documentation française, 2004

Au Conseil européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000, l’Union européenne s’est dotée d’un programme stratégique pour la décennie à venir, avec pour objectif de « devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohé-sion sociale ».

Page 104: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 219

L’Europe en crise, l’Amérique impériale

Dossiers Le monde, janvier 2004

2A. Les points fortsQuelques points forts de l’Union européenne

Le poids démographique de l’Europe

À l’échelle d’un planisphère, l’Europe ne semble pas bien grande. Elle possède pourtant la troisième population au monde, derrière la Chine et l’Inde.

Suite aux élargissements de l’Union européenne à de nouveaux pays, la population de l’Union européenne en 2005, composée de 25 États-membres, est un ensemble qui comp-te 460 millions d’habitants, soit 7,2 % de la population mondiale. Sa superficie s’étend actuellement sur 3 929 712 km2.

Dans une perspective à 2025, l’Europe semble engagée dans un processus de déclin démographique.

Page 105: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

220 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

« Enjeux », Les Échos, hors-série, décembre 2006, p. 19.

Le poids économique de l’EuropeL’Union européenne représente 34 % en 2004 du PIB mondial devant les États-Unis et le Japon. Mais selon les estimations, dans vingt ans, le poids économique de l’Europe devrait régresser au profit des États-Unis.

Le commerce extérieur de l’Union : l’Union européenne est la première puissance com-merciale du monde. Elle assure 19 % des exportations mondiales contre 16 % pour les États-Unis et 10 % pour le Japon (source : Comext, 2004).

2B. Les points faiblesQuelques exemples de points faibles de l’Union européenne

La croissance

La croissance du PIB (en %) de l’Europe se creuse avec celui des États-Unis.

Page 106: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 221

« Le gouffre Europe-États-Unis », Courrier International, 2006.

Question 4

Commentez l’évolution du taux de croissance du PIB de la zone euro par rapport aux autres pays avancés.

L’Économie mondiale, 2006, CEPII.

Page 107: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

222 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

« L’Union européenne à la traîne », Bilan du Monde, 2006.

Perspectives de croissance de la France et de ses partenaires

« Les Échos » / Source : Commission européenne

Page 108: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 223

Le chômage

Chômage, principaux indicateurs économiques des pays avancés.

Question 5

Sur la période 1995-2005, comparez le taux de chômage entre les pays de la zone euro et par rapport aux États-Unis.

Bilan du Monde, 2006.

La recherche et l’innovationL’Union européenne consacre une plus faible part de son PIB que les autres pays à la recherche et au développement.

« Enjeux », Les Échos, hors-série, décembre 2006, p. 74

Une révision à la mi-parcours (2005) de la stratégie de Lisbonne a eu lieu. En janvier 2004, la Commission a déclaré que les progrès accomplis étaient insuffisants. L’Europe ne parvient pas à rattraper son retard sur les États-Unis. De plus, les taux d’emploi et l’investissement dans les technologies de la connaissance restent faibles en Europe et les technologies de l’information ne se diffusent que lentement.

Les pays membres doivent identifier les obstacles structurels, politiques et sociaux qui empêchent de retrouver le chemin de la croissance.

Page 109: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

224 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

2C. Les symboles de l’Europe Le drapeau européenLes 12 étoiles disposées en cercle symbolisent les idéaux de perfection, de plénitude et d’unité.

L’hymne européenLa mélodie est celle de la neuvième symphonie de Beethoven. Quand cet air est joué en tant qu’hymne européen, il n’est pas accompagné de paroles.

9 Mai : Journée de l’EuropeLes idées à l’origine de ce que nous appelons aujourd’hui l’Union européenne ont été exprimées pour la première fois le 9 mai 1950 dans un discours du ministre français des affaires étrangères, Robert Schuman. Ainsi, le 9 mai est célébré chaque année comme l’anniversaire de l’UE.

« Unie dans la diversité »Telle est la devise de l’UE.

Partie 2

Les réalisations de l’union européenne

1. Du marché commun au marché unique

1A. PrincipesLe traité de Rome de 1957 avait pour objectif la réalisation d’un Marché commun, c’est-à-dire l’intégration progressive des économies européennes pour créer un marché intérieur.

Cf. article 3, traité instituant la Communauté économique européenne.

Objectifs :– dynamiser l’économie des pays membres ;

– rapprocher les peuples d’Europe par le biais des échanges économiques.

Page 110: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 225

Pour y parvenir, les pays européens entreprennent de supprimer une à une les barrières internes à la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes (les « quatre libertés »).

Les fondements de la communauté reposent donc sur…

La libre circulation des marchandises (création d’une union douanière), c’est-à-dire :

– élimination des droits de douane et des contingents pour les marchandises qu’ils échangent ;

– établissement d’un tarif douanier extérieur commun à l’égard des importations des pays tiers et donc la définition d’une politique commerciale commune ;

– élimination des restrictions quantitatives entre les États membres.

Et sur la libre circulation des personnes, des services et des capitaux.

1B. Les étapesLa première étape a consisté à supprimer les barrières à la circulation des marchandises. En 1968, dix ans après l’entrée en vigueur du traité, les droits de douane entre les pays de la CEE sont abolis.

Pour autant, le marché commun est loin d’être achevé. Des obstacles non tarifaires utilisés à des fins protectionnistes continuent de fausser les échanges entre les pays de la CEE : règles techniques, obligations administratives, normes sanitaires, dévaluations monétaires, différences de fiscalité indirecte.

La signature de l’Acte unique européen entré en vigueur en 1987 vise à faire dispa-raître tout obstacle à la libre circulation des marchandises, des services, des personnes et des capitaux en fixant l’achèvement du marché intérieur au 1er janvier 1993.

En 1992, le traité de Maastricht crée l’Union européenne et le marché unique : c’est la disparition de tout obstacle à la libre circulation des marchandises, des services, des per-sonnes et des capitaux à partir du 1er janvier 1993.

Libre circulation des marchandisesLes entreprises européennes peuvent bénéficier des avantages d’un grand marché sans frontières de 450 millions de consommateurs. Tout contrôle de marchandises à disparu depuis 1968.

Libre circulation des capitauxElle est réalisée depuis 1990, depuis la directive sur la libre circulation des capitaux.Elle a fortement accru les flux d’investissements entre les pays de l’Union. Les investisse-ments directs des pays membres sont davantage orientés vers l’Union.Depuis le 1er janvier 1993, voici la liste des activités bancaires qui peuvent être exercées librement par-delà les frontières : la prise de dépôt ou toute forme d’emprunt, les prêts et le crédit-bail, les services de virement d’argent, l’émission et la gestion des moyens de paiement, les services relatifs aux particuliers, le change de devises, la gestion de portefeuille…

Liberté de circulation des personnesLes accords de Schengen (1991) fixent la suppression des contrôles de police pour le pas-sage des personnes aux frontières entre la plupart des pays membres.Cependant, la liberté de circulation des travailleurs n’a pas entraîné une importante mobilité de la population entre les différents pays (ces mouvements ne représentent que 1,5 % de la population totale en Europe).

Page 111: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

226 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Libre circulation des servicesLa libéralisation des services prend plus de temps : les marchés des télécommunications, de l’énergie et des transports se sont ouverts seulement à la fin des années 1990. Le Parlement européen relance la libéralisation des services dans l’Union européenne au début de l’année 2006, en modifiant la « directive Bolkestein ». Cette dernière prévoit que la loi applicable à un prestataire de services proposant ses activités dans un autre État membre de l’Union est celle de son pays d’origine et non celle du pays où il déve-loppe ses activités.La libéralisation des services constitue un enjeu très important : ils représentent 60 % du PIB européen. L’accès au marché implique la liberté de prestation (équivaut à la liberté d’exportation des marchandises), mais aussi la liberté d’établissement.De plus, avec la création de l’euro, le marché unique se rapproche encore plus d’un mar-ché intérieur puisque les opérations de change sont supprimées et la stabilité des prix d’un pays à l’autre est garantie.Enfin, la Commission européenne a décidé de simplifier la législation du marché inté-rieur, la délestant des règlements et directives jugés inutiles ou obsolètes, afin d’amélio-rer l’efficacité économique de l’UE.

1C. Les difficultés de l’harmonisation du marché uniqueCependant, le marché unique européen est encore loin d’être homogène, notamment compte tenu de l’élargissement à 25 pays.

En théorie, le marché intérieur sera véritablement achevé lorsqu’il n’y aura plus de dif-férence entre le marché européen et un marché national. En pratique, il subsistera tou-jours au sein de l’Union européenne des différences qui tiennent à l’hétérogénéité des pays membres en termes de culture, d’histoire, de société. Le marché intérieur est donc quelque chose vers lequel on tend, mais qui ne sera jamais véritablement « achevé ».

De plus, les évolutions économiques au sein du marché intérieur font naître de nouveaux besoins d’harmonisation entre les Vingt-Cinq. Parmi les avancées récentes, on notera la définition d’un statut de la société européenne, l’émergence du droit européen de pro-priété intellectuelle ou l’élaboration d’un brevet communautaire.

Il reste encore de nombreux sujets sensibles, comme la fiscalité, domaine dans lequel les États membres ne semblent pas disposés à aller dans le sens d’une harmonisation.

Autre question délicate : comment faire disparaître les derniers obstacles à la libre pres-tation de services, qui représentent 60 % du PIB et de l’emploi dans l’UE ?

De vifs débats ont lieu au sujet de la directive « Bolkestein » : ils concernent le sort à réserver au très controversé « principe du pays d’origine » (la France défend le principe « du pays de destination ») et son champ d’application. En effet, celui-ci n’est pas encore décidé : tous les partis politiques acceptent d’en exclure les services d’intérêt général non marchands, comme l’éducation ou la santé, mais ils s’opposent sur le sort à réserver aux services publics offerts par des entreprises privées (distribution d’eau, ramassage d’ordures…).

Certains pays, dont la France, refusent qu’une ouverture supplémentaire du marché des services, envisagée par le projet de directive dite « Bolkestein », se fasse au détriment des droits des travailleurs.

Page 112: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 227

L’Europe sociale devrait être également au cœur des débats pour définir un modèle social européen en crise notamment face à deux défis majeurs : la mondialisation, avec la concurrence économique des pays d’Asie et d’Amérique latine et le vieillissement de la population (dans les dix ans à venir, le ratio de la population active par retraité, actuel-lement de 4 pour 1, passera à 2 pour 1).

De plus, les inégalités économiques et sociales entre les pays membres créent des discor-des pour le niveau et la composition du budget européen.

L’achèvement du marché intérieur soulève donc beaucoup de questions auxquelles l’Union européenne tâchera de répondre à l’avenir.

1D. Enjeux économiques et sociaux du marché intérieurLibre circulation des marchandises

• Les enjeux économiques pour les échangesLes effets du démantèlement douanier et de la suppression des restrictions quantitatives des échanges pendant la période de transition (1958-1970) sont spectaculaires : le com-merce intracommunautaire est multiplié par six, tandis que les échanges de la CEE avec les pays tiers sont multipliés par 3. Le PNB moyen progresse de 70 %. Avec l’élimination des contrôles douaniers entre les vingt-cinq pays, les délais et les coûts de transports se réduisent.

• Les enjeux économiques pour les entreprisesLes entreprises tirent profit de la taille du marché (459 millions de consommateurs) et de l’intensification des échanges intérieurs : 60 % des échanges commerciaux se font entre pays de l’Union européenne. De plus, les marchés publics de tous les États membres sont ouverts à toutes les entreprises des pays de l’Union européenne.

Libre circulation des capitauxLa libéralisation des mouvements de capitaux au sein du marché intérieur a rendu possi-ble celle des services financiers, permettant ainsi aux banques, entreprises et particuliers d’investir leurs capitaux dans le pays de leur choix.

Pour les aider à tirer profit du marché intérieur, l’Union européenne a mis en place des structures d’aide aux entreprises, et plus particulièrement aux PME.

Liberté de circulation des personnesEn principe, le marché intérieur représente la possibilité de voyager, résider, travailler dans le pays de l’Union européenne de leur choix, en conservant leur protection sociale et en voyant leurs diplômes reconnus d’un pays à l’autre.

En tant que consommateurs, ils bénéficient d’un éventail plus étendu de produits et de services, de nouveaux circuits de distribution et de prix plus avantageux.

Libre circulation des servicesLa libre prestation de ces activités de service est source d’emplois et de croissance. Le Parlement européen rappelle que la mise en place d’un marché intérieur des services constitue une priorité absolue et que ce marché est indispensable pour améliorer la compétitivité de l’économie européenne.

Page 113: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

228 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Les Échos – jeudi 16 novembre 2006

Page 114: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 229

Au début des années 1990, les régions les plus pauvres de l’Union européenne (Espagne, Grèce, Irlande et Portugal) craignaient d’être les perdantes du marché intérieur, de ne pouvoir s’adapter à la concurrence étrangère et à l’innovation technologique. Leurs éco-nomies se sont au contraire rapprochées de celles du reste de l’Union, tirant les bénéfices du marché intérieur et des aides de l’Europe au développement des régions.

2. Les politiques économiques dans l’Union européenne

2A. Les fondements de politiques économiques communesLe traité instituant la Communauté économique européenne prévoyait l’instauration de politiques communes non seulement dans le domaine du commerce et de la concur-rence, mais aussi dans ceux du transport et de l’agriculture.

Cf. article 3, traité instituant la Communauté économique européenne.

Extrait du traité instituant la Communauté économique européenne, 1957 Première partie : Les principes

Article 3. Aux fi ns énoncées à l’article précédent, l’action de la Communauté comporte, dans les condi-tions et selon les rythmes prévus par le présent traité :

a. l’élimination, entre les États membres, des droits de douane et des restrictions quantitatives à l’entrée et à la sortie des marchandises, ainsi que de toutes autres mesures d’effet équivalent,

b. l’établissement d’un tarif douanier commun et d’une politique commerciale commune envers les États tiers,

c. l’abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des personnes, des services et des capitaux,

d. l’instauration d’une politique commune dans le domaine de l’agriculture,

e. l’instauration d’une politique commune dans le domaine des transports,

f. l’établissement d’un régime assurant que la concurrence n’est pas faussée dans le marché com-mun,

g. l’application de procédures permettant de coordonner les politiques économiques des États mem-bres et de parer aux déséquilibres dans leurs balances des paiements,

h. le rapprochement des législations nationales dans la mesure nécessaire au fonctionnement du marché commun,

i. la création d’un Fonds social européen, en vue d’améliorer les possibilités d’emploi des travailleurs et de contribuer au relèvement de leur niveau de vie,

j. l’institution d’une Banque européenne d’investissement, destinée à faciliter l’expansion économique de la Communauté par la création de ressources nouvelles,

k. l’association des pays et territoires d’outre-mer, en vue d’accroître les échanges et de poursuivre en commun l’effort de développement économique et social.

Europa

Page 115: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

230 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

2B. La mise en œuvre des principales politiques communesLa Politique agricole commune (PAC) : née en 1962, la PAC est la plus ancienne et la plus intégrée des politiques européennes.La PAC devait assurer l’autosuffisance alimentaire de la Communauté par l’augmenta-tion de la productivité agricole, garantir un revenu élevé aux agriculteurs, stabiliser les marchés et maintenir des prix raisonnables pour les denrées alimentaires.Elle devait tendre à ces objectifs à travers trois grands principes : l’unicité des marchés, la préférence communautaire, la solidarité financière.Mais s’avérant inadaptée aux exigences de la production et du commerce agricoles modernes, elle a fait l’objet d’une réforme profonde en juin 2003.En effet, le budget de la PAC concentre près de la moitié du budget européen et les accu-sations portent sur le fait qu’il favorise les grandes exploitations intensives, essentielle-ment concentrées en Allemagne, en France et en Espagne. Près de 80 % des subventions bénéficient ainsi aux 20 % d’agriculteurs européens qui possèdent les plus grandes exploi-tations. Pour certains experts, cette politique d’aide communautaire freinerait le déve-loppement des pays pauvres. En outre, elle aurait encouragé la course à la production, responsable de dérives sanitaires telles que celles révélées par la crise de la vache folle…

La politique de la concurrence : la Commission européenne est chargée de veiller au respect des règles de concurrence (pour éviter que des ententes entre entreprises ou des positions dominantes ne constituent un obstacle aux échanges). Elle a le pouvoir d’infli-ger des amendes aux entreprises.

La politique commerciale commune : le commerce international est l’unique domai-ne où le commissaire européen est le seul porte-parole des intérêts européens.

Les politiques communes sectorielles ont été développées dans de nombreux domaines : la politique commune de la pêche, la politique européenne des transports, la politique de l’environnement (c’est à Bruxelles que les 15 ont décidé de ratifier le pro-tocole de Kyoto), la politique européenne de l’énergie, l’industrie, la recherche… (cf. le GPS européen Galileo).

La politique régionale qui vise à éliminer les disparités régionales.

La politique monétaire que nous verrons dans la partie 3.

Cependant, les politiques communautaires doivent être redéfinies selon le budget euro-péen et les dépenses communautaires qui correspondent à des politiques spécifiques.

Page 116: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 231

Le budget européen 2007 - 2013

en milliards d'euros, prix 2004 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013Total

2007-2013

Compétitivité pour la croissance et l'emploi 8,250 8,860 9,510 10,200 10,950 11,750 12,600 72,120

Cohésion pour la croissance et l'emploi 42,840 43,288 43,820 43,801 43,995 44,634 45,241 307,619

PAC et développement durable 54,972 54,308 53,652 53,021 52,386 51,761 51,145 371,244

Liberté, sécurité, justice 0,600 0,690 0,790 0,910 1,050 1,200 1,390 6,630

Citoyenneté 0,520 0,520 0,520 0,520 0,520 0,520 0,520 3,640

Politique extérieure 6,280 6,550 6,830 7,120 7,420 7,740 8,070 50,010

Dépense administratives totales 6,720 6,900 7,050 7,180 7,320 7,450 7,680 50,300

Compensations 0,419 0,191 0,190 0,800

Total 120,601 121,307 122,362 122,752 123,641 125,055 126,646 862,363

En pourcentage du RNB 1,10 % 1,08 % 1,06 % 1,04 % 1,03 % 1,02 % 1,00 % 1,045 %Source : Commission européenne

Les Échos, 21 décembre 2005

Page 117: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

232 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Alternatives économiques, 2004

Page 118: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 233

Partie 3

Du SME à l’UEM

1. Définition des grands principes du SME et de l’ÉCU

1A. ContexteLe traité de Rome n’avait pas envisagé la possibilité de créer une monnaie unique euro-péenne.

L’effondrement du système monétaire international et la généralisation des changes flottants à partir de 1973 ont amené les autorités européennes à essayer de créer en Europe une zone de stabilité monétaire.

Il s’agit d’éviter les effets néfastes des variations de change sur des économies ouvertes au commerce international et fortement interdépendantes.

La nécessité d’une zone de stabilité monétaire s’est imposée au fur et à mesure que progressait le marché intérieur. Il était en effet dans la logique de l’Acte unique, signé en février 1986, de rapprocher les économies européennes et de réduire les risques de change entre les monnaies. Comment aurait pu fonctionner un marché unique fondé sur la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux si l’une ou l’autre monnaie faisait l’objet d’une dévaluation compétitive faussant le jeu des échanges et de la concurrence ?

Les états membres souhaitaient un système garant à la fois d’une certaine stabilité des changes au sein du marché commun et d’une certaine convergence des politiques éco-nomiques entre états membres.

Cette volonté s’est concrétisée par la création du « serpent monétaire européen » en 1972 puis du système monétaire européen (SME) en 1979.

Le 13 mars 1979, le système monétaire européen entre en vigueur.

1B. Principes du fonctionnement du SMELe SME s’inspire du serpent monétaire européen en instaurant une limite aux fluctua-tions des cours des monnaies les unes par rapport aux autres.

Le SME est un système dont l’objectif est de garantir des taux de change semi-fixes, mais ajustables, entre les devises européennes.

Il repose sur trois éléments essentiels.

L’écu (European Currency Unit) est une unité de compte européenne constituée par un panier des différentes monnaies de la communauté européenne.L’écu a donc une valeur qui dépend de la valeur de chacune des monnaies des pays mem-bres qui la compose.La part de chacune des monnaies qui compose l’écu est déterminée en fonction du poids économique du pays qu’elle représente. Chacune de ces monnaies est donc affectée d’un coefficient de pondération suivant l’importance économique de chaque pays.Chaque monnaie est reliée à l’écu par une parité officielle appelée « cours-pivot ».L’écu est une unité de compte de type « panier » (sa valeur est la moyenne de celles d’un panier de monnaies).

Page 119: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

234 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Toutefois, l’écu n’est pas une monnaie au sens plein du terme car il n’existe pas. Physiquement, c’est une unité de compte et son usage reste limité. Seulement 2,8 % des obligations internationales étaient libellées en écu.

L’écu a trois fonctions :

– il sert d’unité de compte (budget de la CE, les opérations financières…) ;

– il sert d’instrument de règlement (entre les autorités monétaires de la CEE…) ;

– il sert d’instrument de réserve et de change.

Un mécanisme de change et d’interventionLa valeur de chaque monnaie est définie par un cours pivot vis-à-vis de l’écu et vis-à-vis de chacune des autres monnaies du SME.Les fluctuations de part et d’autre du cours-pivots sont admises dans une marge de plus ou moins 2,25 %.Les banques centrales interviennent sur le marché des changes pour faire respecter les marges de fluctuations fixées et maintenir leurs monnaies à l’intérieur des marges de fluctuations autorisées.Si une banque centrale a de grandes difficultés à maintenir sa monnaie dans les limites des marges autorisées, le taux pivot de cette monnaie par rapport à l’écu peut faire l’ob-jet d’un réajustement (dévaluation ou réévaluation).

Un mécanisme de créditLe FECOM (fonds européen de coopération monétaire) peut accorder des crédits aux pays membres qui ont besoin de financer des déficits de la balance des paiements ou d’intervenir sur le marché des changes pour soutenir le cours de leur monnaie.

Cf. schéma du fonctionnement du SME.

Le mécanisme du SME jusqu’en 1993

C. KOCH-PICARD Économie, les bases à connaître pour mieux comprendre, « Les Bases », Dunod

Page 120: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 235

1C. Le bilan du fonctionnement du SMELe SME a tenté de réduire durablement les variations de change entre les différentes monnaies des états membres. Mais les différentes crises liées à l’instabilité du dollar, à la faiblesse de certaines monnaies, attaquées notamment dans les périodes de tensions internationales, ont à plusieurs reprises affaibli les mécanismes du SME.

Durant ses huit premières années de fonctionnement, le SME a connu une dizaine de réalignements monétaires.

De 1987 à 1992, il apparaît une grande stabilité monétaire.

Cette période s’est achevée par une crise profonde, de 1992 à 1993 : la lire et la livre ont quitté le SME en 1992, d’autres monnaies (la peseta, l’escudo et la livre irlandaise) ont connu d’importantes dévaluations, les marges de fluctuations ont été élargies de 4,5 % à 30 %.

L’Europe a subi aussi deux chocs macroéconomiques majeurs : une phase de récession marquée et la réunification allemande qui ont engendré des perturbations dans le fonc-tionnement du SME.

La contradiction entre un SME caractérisé à la fois par une plus grande fixité des taux de change et par une plus grande circulation des capitaux a rendu plus facile la spéculation sur l’évolution du cours des monnaies, et un vaste mouvement spéculatif a ébranlé les monnaies les plus faibles. De plus, les objectifs des fondateurs du SME en matière de croissance et de chômage n’ont pas été atteints.

Le SME a, donc depuis le 1er janvier 1999, laissé la place à l’union économique et monétaire.

Finalement, le fonctionnement du SME a permis :

– de montrer l’importance d’une gestion saine des finances publiques et surtout l’in-térêt d’une convergence des politiques économiques des états membres ;

– de rappeler aussi la nécessité d’asseoir la construction européenne sur l’adhésion des peuples. Il a encouragé à aller plus loin dans l’intégration économique et moné-taire et avancer ainsi vers une monnaie unique ;

– de contribuer à amortir les chocs de l’instabilité monétaire internationale au sein de l’Union européenne et favoriser les échanges ;

– d’établir une discipline commune poussant les états à s’aligner sur les plus rigoureux d’entre eux, tout en accordant un peu de souplesse aux pays qui traversaient de graves crises ;

– de participer depuis les années 1980, à la diminution de l’inflation européenne ; les taux d’inflation des différents pays se sont rapprochés ;

– d’instaurer une solidarité entre les banques centrales pour soutenir les monnaies en difficulté.

2. l’UEM et la monnaie unique l’euro

Lors de la signature du traité de Maastricht, l’union économique et monétaire est insti-tuée entre les pays de la Communauté européenne qui acceptent de remplacer progres-sivement leurs monnaies nationales par une monnaie unique l’euro.

L’union économique et monétaire (UEM) désigne un processus visant à harmoniser les politiques économiques et monétaires des états membres de l’Union, dans le but d’ins-taurer une monnaie unique, l’euro.

Page 121: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

236 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Avec la réalisation de l’union monétaire le 1er janvier 1999, le grand marché a franchi une étape décisive dans le processus d’intégration.

1er janvier 2002 : mise en circulation de l’euro.

2A. Les objectifs de l’UEM

Question 6

D’après l’extrait suivant, quels sont les objectifs de l’instauration d’une politique économique évoquée dans le traité de Maastricht ?

4) L’article suivant est inséré :

Article 3 A1. Aux fi ns énoncées à l’article 2, l’action des États membres et de la Communauté comporte, dans les conditions et selon les rythmes prévus par le présent traité, l’instauration d’une politique économique fondée sur l’étroite coordination des politiques économiques des États membres, sur le mar-ché intérieur et sur la défi nition d’objectifs communs, et conduite conformément au respect du principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre.

2. Parallèlement, dans les conditions et selon les rythmes et les procédures prévus par le présent traité, cette action comporte la fi xation irrévocable des taux de change conduisant à l’instauration d’une monnaie unique, l’écu, ainsi que la défi nition et la conduite d’une politique mo-nétaire et d’une politique de change unique dont l’objectif principal est de maintenir la stabilité des prix et, sans préjudice de cet objectif, de soutenir les politiques économiques générales dans la Communauté, conformément au principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre.

3. Cette action des États membres et de la Communauté implique le respect des principes directeurs suivants : prix stables, fi nances publiques et conditions monétaires saines et balance des paiements stable.

Extrait du traité sur l’Union européenne, Journal offi ciel, n° C 191, 29 juillet 1992

2B. Les différentes étapes de la construction de l’UEML’UEM s’est déroulée en trois phases

Phase n° 1 (du 1er juillet 1990 au 31 décembre 1993) :La libre circulation des capitaux entre les États membres, le renforcement de la coordination des politiques économiques et l’intensification de la coopération entre banques centrales.

Phase n° 2 (du 1er janvier 1994 au 31 décembre 1998) :La convergence des politiques économiques et monétaires des états membres (en vue d’assurer la stabilité des prix et une situation saine des finances publiques) et la créa-tion de l’Institut monétaire européen (IME), puis de la Banque centrale européenne (BCE) en 1998.

Page 122: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 237

Phase n° 3 (depuis le 1er janvier 1999) :La fixation irrévocable des taux de change et l’introduction de la monnaie uni-que sur les marchés de change et dans les paiements électroniques, puis l’introduction de l’euro fiduciaire au 1er janvier 2002. À l’époque, onze états membres ont adopté l’euro comme monnaie commune et, deux ans plus tard, la Grèce les a rejoints.

2C. Les avantages de la monnaie uniqueLe passage à une monnaie unique se substituant aux monnaies nationales apparaît comme un complément nécessaire et la solution la plus sûre pour garantir le fonction-nement d’un grand marché unique. Il paraît surtout suivre la logique de l’évolution des échanges : les nations européennes sont très interdépendantes. Elles exportent et impor-tent beaucoup, mais essentiellement à l’intérieur de l’Union européenne.

Avec une seule monnaie pour tous, le marché communautaire fonctionnera comme un véritable marché intérieur.

Elle élimine toute incertitude sur l’évolution du taux de change : il n’est plus nécessaire de se couvrir contre la volatilité des taux de change entre pays. Elle permet aussi de faire disparaître les opérations et les commissions de change.

Après la libéralisation des mouvements de biens, de services, de capitaux et des per-sonnes ; les variations du taux de change constituaient le dernier obstacle au déve-loppement accru des échanges.

Elle permet de supprimer les coûts de transaction résultant de la conversion des monnaies (les coûts de transaction représentent chaque année entre 0,3 % et 0,4 % du PIB total de la CEE).

Elle facilite donc les échanges car elle sécurise les transactions qui ne sont plus sou-mises à des risques de change, supprime les coûts liés à la couverture de ces risques et aux opérations de change elles-mêmes, fournit un environnement économique stable entre les opérateurs des pays membres, et favorise la comparaison des prix pour le consommateur.

Elle empêche les dévaluations compétitives en supprimant les monnaies natio-nales.

Elle crée une vaste zone de stabilité qui, en favorisant les bas taux d’intérêt et la visibilité à long terme, encourage l’investissement et sert l’emploi.

Elle pousse également les états à coordonner leurs politiques économiques au sein d’un pacte de stabilité et de croissance et elle a vocation à devenir une monnaie de réserve et de paiement sur le marché des changes.

Elle favorise la construction politique de l’Europe, par la forte dimension sym-bolique que revêt le fait de partager la même monnaie.

Elle permet à l’Europe de s’affirmer sur la scène internationale. C’est une réponse à l’accélération du processus de mondialisation de l’économie en faisant du continent européen une grande puissance économique et monétaire. Avec l’euro, monnaie internationale, l’Europe se dote d’un instrument à la mesure de son poids économi-que et commercial.

La création d’une monnaie unique correspond à la recherche de la stabilité monétaire indispensable aux échanges internationaux. La circulation des marchandises et des servi-ces d’un pays à l’autre suppose en effet que les contrats soient honorés dans une mon-naie qui garde sa valeur : le risque d’être payé dans une monnaie dévaluée décourage l’exportation et, inversement, celui de devoir payer dans une monnaie qui s’est rééva-luée décourage l’importation.

Page 123: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

238 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Cependant, pour la première fois depuis l’adoption de la monnaie unique européenne, les pays membres de la zone euro connaissent une crise qui a abouti, en novembre 2003, au gel du pacte de stabilité et de croissance (voir pages suivantes). La France et l’Allema-gne ont notamment connu des déficits budgétaires à répétition au-delà du seuil de 3 % du PIB imposé par le pacte de stabilité. Ces règles rigides imposent aux États membres de restreindre leurs déficits publics au moment même où la conjoncture est difficile et où les dépenses publiques devraient jouer le rôle de « stabilisateur automatique ». Ces « dérapages budgétaires » se justifient donc comme la condition nécessaire à un retour à la croissance économique.

De plus, l’opinion publique s’accorde sur une « inflation masquée » des prix suite au pas-sage à l’euro. L’INSEE a tenté d’évaluer cette « inflation supplémentaire » sans toutefois parvenir à la démontrer.

2D. L’euro : mise en circulation le 1er janvier 2002L’euro (€) est probablement la réalisation la plus concrète de l’UE.

C’est la monnaie unique partagée par 12 pays qui représentent deux tiers de la popula-tion de l’UE. Ce nombre augmentera au fur et à mesure que les nouveaux pays membres adopteront l’euro, une fois que leurs économies seront prêtes.

Le 1er janvier 2002, les pièces et billets en euro ont été introduits dans les états membres, remplaçant successivement les anciennes monnaies nationales. Le 28 février 2002, la phase transitoire de la double circulation des anciennes monnaies et de l’euro a pris fin. L’euro est désormais la seule monnaie pour plus de 300 millions d’européens.

Les billets sont tous les mêmes, tandis que les pièces présentent, sur une face, un dessin commun et, sur l’autre, un emblème national d’un état membre.

Pays de l’UE utilisant l’euro : Belgique, Allemagne, Grèce, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal et Finlande.Pays de l’UE n’utilisant pas l’euro : République tchèque, Danemark, Estonie, Chypre, Lettonie, Lituanie, Hongrie, Malte, Pologne, Slovénie, Slovaquie, Suède et Royaume-Uni.

Certains états membres n’ont pas adopté la monnaie unique : le Royaume-Uni et le Danemark, ainsi que la Suède qui ne remplit pas tous les critères en ce qui concerne l’indépendance de sa banque centrale. Les dix nouveaux états membres qui ont adhéré à l’Union le 1er mai 2004 sont tenus d’adopter l’euro une fois qu’ils rempliront tous les critères. Aucune clause d’exemption ne leur a été accordée.

Les défis à relever pour assurer le succès à long terme de l’UEM sont la poursuite de l’assainissement budgétaire et la coordination plus étroite des politiques économiques des États membres.

2E. La nécessité d’harmoniser les critères de divergence : le pacte de stabilité et de croissance

L’adoption d’une monnaie unique partagée par plusieurs états souverains, menant cha-cun sa politique sociale et économique, suppose, de leur part, l’acceptation d’une disci-pline commune visant à renforcer la convergence de leurs économies.

C’est là le sens des critères de convergence établis en 1992 par le traité de Maastricht.

Page 124: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 239

Seuls les états ayant prouvé leur capacité à respecter ces critères peuvent adhérer à la monnaie unique. Ces critères sont au nombre de quatre.

Ces critères portent la marque de la rigueur économique et financière.

Premièrement : la stabilité des prixLe taux d’inflation ne doit pas dépasser de plus de 1,5 % la moyenne des trois taux les plus bas de l’Union (2,7 % en 1997). Ceci s’explique par l’histoire. Durant les années 1980 et au début de la décennie suivante, l’inflation a figuré parmi les problèmes économi-ques les plus graves de l’Union : les prix et les salaires se propulsaient mutuellement vers le haut, le coût de la main-d’œuvre renchérissait et de nombreuses entreprises se voyaient contraintes de débaucher. Pour maîtriser l’inflation, les banques centrales ont dû imposer des taux d’intérêt élevés.

Depuis dix ans, les gouvernements des états membres travaillent de concert à faire diminuer l’inflation. Une inflation et un loyer de l’argent peu élevé étaient deux des conditions auxquelles devaient satisfaire les pays désireux d’adopter la monnaie unique européenne. La Banque centrale européenne, qui fixe les taux d’intérêt pour toute la « zone euro », veut contenir l’inflation en deçà de 2 %.

Aujourd’hui, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE (Banque centrale européenne), confirme un prochain relèvement des taux d’intérêt dans la zone euro car il reconnaît le risque d’inflation issu des prix du pétrole, des déséquilibres mondiaux et de la confiance des ménages. Cependant, la hausse des taux d’intérêt peut éventuellement compro-mettre davantage les chances de reprise de la croissance. C’est toute la subtilité de la conduite de la politique monétaire.

Deuxièmement : des finances publiques durablement sainesLe déficit des finances publiques, intégrant le budget de l’État, les comptes de la Sécurité sociale, de l’assurance chômage et des collectivités locales, ne doit pas excéder 3 % du produit intérieur brut, ou tendre de manière substantielle et constante vers ce chiffre. Dans le même esprit, le niveau de la dette publique ne doit pas dépasser 60 % du PIB. Là encore, un dépassement n’est pas rédhibitoire si les tendances vont dans le bon sens à un rythme suffisant.

Troisièmement : la stabilité des taux de changeL’état candidat à l’euro doit avoir prouvé son respect de la discipline du SME pendant deux ans au moins, sans dévaluation de sa monnaie.

Quatrièmement : le niveau des taux d’intérêt à long termeCes taux ne doivent pas dépasser de plus de 2 % la moyenne obtenue par les pays les moins inflationnistes.

C’est sur la base de ces critères que le Conseil des ministres des finances et le Conseil européen ont sélectionné, sur recommandation de la Commission européenne, le 2 mai 1998, les onze états participant à l’euro.

Il ne s’agit donc pas d’une sélection mécanique et purement technique.

La décision finale a appartenu aux politiques, représentants des quinze états membres de l’Union européenne.

Page 125: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

240 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Les critères de convergence demeurent valables pour les autres états membres, qui ont vocation à rejoindre l’euro, dès que leur économie le permettra et qu’ils auront réuni les conditions politiques favorables.

Une révision du PSC

Cependant, certains pays notamment la France et l’Allemagne se trouvent dans une situation difficile par rapport aux objectifs du pacte de stabilité, du fait notamment d’une faible croissance de leur activité.

Dans ce contexte, les pays membres de l’Union européenne se sont accordés sur une réforme du pacte de stabilité en mars 2005.

Les valeurs de référence de 3 % et 60 % du PIB pour les ratios du défi cit et de la dette demeurent les va-leurs de référence du pacte, mais un certain nombre de modifi cations sont apportées au volet correctif. Désormais, lorsqu’un pays a un défi cit dépassant le seuil des 3 % du PIB, la Commission et le Conseil des ministres devront accorder plus d’importance aux “facteurs pertinents” (efforts en matière de recherche et développement) pour décider de lancer ou non une procédure de défi cit excessif…

Vladimir BORGYExtrait de L’Économie mondiale, 2006

L’hétérogénéité des situations macroéconomiques, qui caractérise la zone euro, rend particulièrement délicat le pilotage de sa politique monétaire.

Conclusion

Résumé : depuis 1957, l’Europe a franchi progressivement les étapes de l’intégration écono-mique, politique et sociale. Mais, depuis le rejet par certains pays de la nouvelle Constitution européenne, et compte tenu de la faible croissance de la zone euro, l’Europe semble en panne. L’accord sur le budget européen 2007-2013 relance cependant de nouvelles initiatives.Ouverture : l’Europe vit de nouveau un tournant. Les pays membres doivent réfléchir à la nouvelle Europe voulue par tous les citoyens qui respecte les valeurs démocratiques et de justice sociale. Le débat sur le modèle social européen est relancé : quelle Europe alors pour demain ?

Page 126: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

L’Europe

8 3509 TE PA 00 241

Réponses aux questions

Question 1

1.

– sauvegarder la paix mondiale, maintenir des relations pacifiques ;

– construire une Europe progressivement par des réalisations concrètes ;

– établir des bases communes de développement économique (notamment par la mise en commun des productions de charbon et d’acier) pour établir une communauté économi-que.

2. Oui, la paix est au cœur de leurs considérations sur l’Europe.

Question 2

Promouvoir :

– un développement harmonieux des activités économiques dans l’ensemble de la Communauté ;

– une expansion continue et équilibrée ;

– une stabilité accrue ;

– un relèvement accéléré du niveau de vie et des relations plus étroites entre les États qu’elle réunit.

Question 3

La Communauté souhaite promouvoir :

– un développement harmonieux et équilibré des activités économiques dans l’ensem-ble de la Communauté ;

– ne croissance durable et non inflationniste respectant l’environnement ;

– un haut degré de convergence des performances économiques ;

– un niveau d’emploi et de protection sociale élevé ;

– le relèvement du niveau et de la qualité de vie ;

– la cohésion économique et sociale et la solidarité entre les États membres.

Question 4

L’évolution du taux de croissance en 2005 du PIB de la zone euro par rapport aux autres pays est : (pour information, Chine : +9 %)

– États-Unis : +3,6 %

– Royaume-Uni : +2,6 %

– Zone euro : +1,6 %– Japon : +0,8 %

La zone euro ne parvient pas à rattraper son retard malgré la création d’un marché unique de taille continentale. Elle est située entre deux zones dynamiques, celles des États-Unis (+3,6 %) et la Chine (+9 %).

L’Allemagne et la France connaissent une faible croissance. En revanche, l’Espagne et le Royaume-Uni ont enregistré de meilleurs résultats que prévu.

Page 127: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

242 8 3509 TE PA 00

Séquence 10

Le FMI (fonds monétaire international) estime que la faible croissance réside dans la faiblesse de la croissance potentielle, qui ne peut être relevée qu’en mettant en œuvre des politiques structurelles.

Question 5

Le taux de chômage des principaux pays européens a diminué de 1 à 3 points. En Espagne, le taux a été divisé par 2.

Les taux de chômage varient de 4 à 9 % : soit un écart de 1 à 2 entre les pays.

Question 6

– la fixation irrévocable des taux de change : l’absence de marges de fluctuation (fixité absolue) et de modification de parité dans le futur (fixité irrévocable) des taux de change ;

– la création d’une monnaie unique, l’écu ;– la conduite d’une politique monétaire et d’une politique de change uniques ;– la création d’une autorité monétaire commune : la Banque centrale européenne est char-

gée de mettre en œuvre une politique monétaire commune ;– la coordination des politiques économiques et budgétaires.

Page 128: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

8 3509 TE PA 00 243

Séquence 11

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

u Contenu

Partie 1

Mouvement de l’activité économique ................................................ 246

1. La croissance ............................................................................................ 246

1A. Définition et instrument de mesure ...................................................... 246

1B. Évolution et histoire ............................................................................... 250

1C. Les déterminants de la croissance ......................................................... 254

1D. Les théories de la croissance .................................................................. 256

2. Les fluctuations économiques ............................................................ 257

2A. Définition des caractéristiques principales des cycles ........................... 257

2B. Illustration ................................................................................................. 261

Partie 2

Diversité des croissances ........................................................................... 262

1. Les écarts de croissance entre pays ................................................. 262

1A. Au niveau mondial .................................................................................. 262

1B. Au niveau européen ............................................................................... 265

2. Les raisons de ces écarts : quelques pistes d’explications ......... 266

Partie 3

Les déséquilibres ......................................................................................... 268

1. Les déséquilibres économiques ............................................................ 268

1A. Inflation .................................................................................................... 268

1B. Chômage ................................................................................................... 276

1C. Déséquilibres ........................................................................................... 282

2. Déséquilibres sociaux ........................................................................... 282

Réponses aux questions .................................................................................... 286

Page 129: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

244 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

u Objectifs de la séquence 1. Mettre en évidence les mouvements de l’activité économique (croissance et fluctuations).

2. Montrer la diversité des évolutions des situations conjoncturelles selon les économies.

3. Montrer que ces nouvelles formes de croissance s’accompagnent de profonds déséqui-libres économiques et sociaux selon les pays.

Durée indicative : 7 h.

u Mots clefsPartie 1 : croissance, croissance extensive, croissance intensive, expansion, développe-ment, fluctuation, cycle, cycle Kitchin, cycle Juglar, cycle Kondratieff, crise économique, dépression, récession, reprise.

Partie 2 : inflation, déflation, désinflation, IPC, chômage, déséquilibre extérieur, inéga-lités sociales, exclusion et marginalisation, crise de la protection sociale.

u IntroductionEntrée en matière : les États-Unis se sont à nouveau imposés l’an dernier comme la loco-motive de l’économie mondiale, et la Chine est devenue la sixième puissance mondiale, juste derrière la France. Après la performance exceptionnelle de plus de 5 % en 2004, la croissance de l’économie mondiale affiche une résistance surprenante en 2005 malgré la hausse du prix du baril de pétrole.

Définition et intérêt du sujet : la croissance économique est présentée comme une des priorités de l’action des gouvernements des pays de l’OCDE. La croissance de la produc-tion est nécessaire pour améliorer le niveau de vie et permettre aux pouvoirs publics de réaliser d’autres objectifs importants (assainissement des finances publiques, équité sociale…).

En 2006, la croissance économique mondiale devrait se poursuivre. Cependant, un cer-tain nombre de risques assombrissent les perspectives. Outre la possibilité de nouvelles fluctuations des prix de l’énergie, la persistance de profonds déséquilibres externes pour-rait avoir des conséquences négatives.

Afin de relever un certain nombre de défis et de consolider leurs performances, les déci-deurs publics analysent les expériences nationales et tentent d’identifier les meilleures pratiques.

Page 130: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 245

Pays développés : pays de l’OCDE

Rapport annuel de l’OCDE, 2006

Problématique : Quels sont les déterminants de la croissance ?

Page 131: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

246 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Partie 1

Mouvement de l’activité économique

1. La croissance

La croissance est un phénomène complexe.

1A . Définition et instrument de mesure

Définitions

Il faut distinguer plusieurs types de croissance.

Croissance économiqueAugmentation soutenue et durable de la production d’un pays (en général le PIB).Elle peut être de type extensif (obtenue par une utilisation plus importante des facteurs de production), ou de type intensif (obtenue grâce à des gains de productivité).La croissance économique s’accompagne généralement de progrès technique et d’une modification des structures économiques.

Développement (notion voisine mais non synonyme de croissance économique)Processus qui recouvre les transformations économiques, financières, psychologiques, sociales, politiques et institutionnelles.

Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global. Le développement englobe et soutient la croissance.

François PERROUX

Indicateurs de mesure

La croissance économique est mesurée quantitativement par l’augmentation du PIB (produit intérieur brut).

Définition du produit intérieur brutAgrégat représentant le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes (définition de l’Insee).

Il peut se définir notamment par :

∑ (somme) des valeurs ajoutées brutes (chiffre d’affaires – consommations intermé-diaires) des différents secteurs institutionnels* ou des différentes branches d’activi-tés produites sur le territoire au prix du marché+ impôts (TVA et droits de douane)– subventions sur les produits (qui ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activités).

* Secteurs institutionnels : agents économiques, sociétés, ménages, administrations, institutions financières marchands ou non-marchands

Page 132: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 247

e

, ,

Définition du taux de croissance

Il est mesuré par la variation en volume du PIB.

Valeur du PIB l’année 2 – Valeur du PIB l’année 1x 100 = Taux

Valeur du PIB l’année 1

Question 1

1. Quel est le pays qui a enregistré la plus forte croissance moyenne de son PIB sur 1994-2004 ?

2. Quelle est la croissance moyenne du PIB sur 1994-2004 de l’OCDE ?

3. Quelle est la position de la France par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE ?

Page 133: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

248 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Malgré un ralentissement de la croissance moyenne de son PIB en 2001, l’Irlande a néanmoins, de tous les pays de l’OCDE, connu la plus forte croissance moyenne de son PIB sur 1994-2004. Avec un taux de 7,9 %, son économie s’est développée bien plus vite que la moyenne de l’OCDE (2,6 %). La Corée se place deuxième, avec une croissance de 4,9 %. Le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis sont les seuls pays du G7 au-dessus de la moyenne. L’Alle-magne et l’Italie affi chaient des taux plus faibles, la

France se positionnant également en dessous de la moyenne. La reprise japonaise s’affi rme (cf. Perspec-tives économiques de l’OCDE, juin 2005), alors que sa croissance a été la plus faible pendant dix ans. La Turquie a connu la plus forte croissance de la zone OCDE en 2004, avec près de 9 %, et la sixième plus forte croissance sur la période 1994-2004.

Rapport annuel de l’OCDE, 2005

http://dx.doi.org/10.1787/21080847214

Question 2

1. Quel est le pays qui avait le plus haut PIB/habitant en 2004 ?

2. Quel est le PIB/habitant des pays de l’OCDE ?

3. Quelle est la position de la France par rapport au PIB/habitant des pays de l’OCDE ?

Page 134: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 249

En 2004, le Luxembourg avait le plus haut PIB/ha-bitant, devant les EU, et était le seul pays de l’OCDE à dépasser 40 000 $. Le PIB ne tenant pas compte des fl ux de bénéfi ces, l’Irlande est favorisée par son important secteur international. Selon un autre indicateur, le Revenu national brut (RNB), l’Irlande glisse de quelques places, tandis que le Royaume-Uni remonte (cf. L’Observateur de l’OCDE 246/247). Avec un PIB par habitant de 31 000 $, le Royaume-

Uni est 3e des sept grands et 10e de l’OCDE, loin devant l’Allemagne, qui est 18e. 14 pays de l’OCDE ont un PIB/habitant de plus de 30 000 $, huit de plus qu’en 2003. Dans deux pays, le Mexique et la Turquie, le PIB/habitant est de l’ordre de 10 000 $ ou plus bas.

Rapport annuel de l’OCDE, 2005

http://dx.doi.org/10.1787/871827541433

Produit national brut å

Il est égal à :

PIB

+ les revenus rapatriés par les nationaux résidants à l’étranger

– les revenus des étrangers résidants en France versés à leur pays d’origine

å Le terme brut signifie que les montants retenus le sont avant amortissement des équipements.

Page 135: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

250 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

1B. Évolution et histoire

La croissance économique mondiale

Question 3

Repérez, parmi les cinq phases de croissance mondiale, la période de croissance la plus marquante.

Les principales phases de la croissance économique La croissance économique mondiale

Selon Angus Maddison : « Au cours du dernier millénaire, la population mondiale a été multipliée par 22, le revenu par habitant par 13 et le PIB mondial par près de 300. Cette progression contraste radicalement avec celle enregistrée au cours du millénaire précédent : la population mondiale n’avait alors augmenté que d’un sixième et le revenu par habitant stagné. »

Mais durant ce dernier millénaire, c’est surtout depuis 1820 que la croissance mondiale a connu un vé-ritable décollage. Alors que le rythme de croissance annuel moyen n’a guère dépassé 0,1 à 0,2 % par an avant le XIXe siècle, il augmente ensuite de façon sensible et va particulièrement s’accélérer après 1950, puis ralentir à partir du milieu des années 1970.

1. Évolution de la croissance mondiale

Croissanceannuelle moyenne

PIB Population PIB/tête

1820-1870 1,0 0,3 0,6

1870-1913 2,1 0,8 1,3

1913-1950 1,9 0,9 0,9

1950-1973 4,9 1,9 2,9

1973-1998 3,0 1,7 1,2

1820-1998 2,2 1,0 1,2

Angus MADDISON

L’Économie mondiale, OCDE, 2001

Il est possible de mettre en évidence cinq phases de croissance mondiale depuis 1820 :

– entre 1820 et 1870, les économies occidentales s’industrialisent. La progression du PIB mondial reste modeste, notamment parce qu’une grande partie de la planète ne connaît pas cette phase de décollage ;

– la période 1870-1913 est, dans le monde occidental, une période d’instabilité, marquée par la pre-mière crise majeure du capitalisme industriel. Malgré cela, la croissance économique s’accélère et se diffuse dans de nouveaux pays, permettant une progression sensible du PIB par tête ;

– entre 1913 et 1950, la croissance est contrariée par les deux guerres mondiales et la crise majeure des années 1930 ;

– 1950-1973 est une période de croissance d’une exceptionnelle durée, intensité, et régularité dans la plupart des régions du monde ;

Page 136: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 251

– depuis 1973, la croissance n’a pas la même vigueur que durant la période précédente, mais elle demeure forte par rapport à la moyenne des deux derniers siècles. Des progrès importants ont été réalisés en Asie, mais ils sont en partie contrebalancés par la stagnation ou même la récession dans d’autres parties du monde.

« Comprendre l’économie », Cahiers français, n° 315, juillet-août 2003

Perspectives et les enjeux économiques, World Economic Outlook, 2005, FMI

La croissance mondiale aujourd’hui

Le FMI (fonds monétaire international) prévoit, en 2005 et 2006, une hausse de 4,3 % du PIB mondial après 5,4 % en 2004.

L’année 2004 a débuté par une croissance vigoureuse dans la plupart des pays et s’est achevée par un ralentissement dû à la hausse des cours pétroliers.

Sauf événements imprévus, une croissance de quelques 3 % dans la zone OCDE est un scénario plausible pour 2005 et 2006, créant ainsi un environnement propice aux réfor-mes des politiques (« assainissement » des finances publiques, freinage des dépenses).

La croissance de l’Europe

Question 4

Comparez la croissance de la France par rapport à la zone euro.

Page 137: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

252 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

La croissance de la FranceLa croissance française n’est pas continue, elle est marquée par des crises.

Page 138: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 253

Question 5

1. Quel a été le taux de progression du PIB français en 2005 ?

2. Comment se situe-t-il par rapport à la zone euro ? La France a-t-elle une meilleure performance que la zone euro ?

3. Quelle est la prévision de progression du PIB en France en 2006 ?

4. D’après le graphique, à quelle date la France connaît-elle une évolution négative de son PIB ?

« Perspectives 2006 », Les Échos, janvier 2006

Page 139: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

254 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

1C. Les déterminants de la croissance Déterminer les facteurs de la croissance et, surtout, prévoir puis maîtriser son rythme sont une des grandes ambitions non résolues de la science économique.

Trois sources principales de croissance :

– le travail ;

– le capital ;

– le progrès technique.

Toute production résulte d’une combinaison du facteur travail et du facteur capital.

Il peut être nécessaire de distinguer avec S. Kuznets ce qui rend la croissance possible, c’est-à-dire les fac-teurs de production (le travail et le capital), de la manière dont elle se produit effectivement. Les facteurs de production déterminent la croissance potentielle alors que la croissance réelle (ou effective) résulte d’un grand nombre de variables. Sur longue période, la croissance réelle devrait cependant se confondre avec la croissance potentielle : en effet, les fl uctuations économiques sont souvent considérées comme des déviations temporaires de part et d’autre de la croissance tendancielle.

Marc MONTOUSSÉ« La dynamique de l’économie : la croissance », Cahiers français,

n° 315, juillet-août 2003

Les économistes Carré, Dubois, Malinvaud (1972) ont montré que l’augmentation de ces deux facteurs de production ne rendait compte que d’une partie de la croissance et que le « résidu » s’expliquait par l’accroissement de la productivité globale des facteurs, assimilée au progrès technique.

Croissance, facteurs de production et productivité globale dans l’OCDEde 1950 à 1992 (en variation annuelle)

Facteurs Période États-Unis France Allemagne Royaume-Uni JaponPIB 1950-1973 3,9 5,0 6,0 3,0 9,2

1973-1992 2,4 2,3 2,3 1,6 3,8

Heures travaillées1950-19731973-1992

1,21,3

0-0,5

0-0,4

-0,2-0,6

1,40,6

Capital physique1950-1973 3,3 4,8 5,9 5,2 9,21973-1992 3,1 4,3 3,4 3,3 6,8

Productivitéglobale des facteurs

1950-19731973-1992

1,70,2

3,20,7

4,01,5

1,50,7

5,11,0

N.B. : La progression du PIB est égale à la somme de la croissance des différents facteurs de production, pondérée par leur part dans la fonction de production (70 % pour le travail, 30 % pour le capital), et de la croissance de la productivité globale des fac-

teurs. Le recoupement des différentes statistiques montre cependant l’existence d’une composante résiduelle inexpliquée.

Angus MADDISON, OCDE, 1995

La croissance peut être :

– soit une croissance extensive, c’est-à-dire une augmentation de la quantité des facteurs de production utilisés ;

– le travail (augmentation de la population active, accroissement du taux d’activité, allongement de la durée du travail) ;

Page 140: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 255

– le capital (augmentation du niveau des investissements) ;

– soit une croissance intensive : une augmentation de la productivité des facteurs de production : automatisation, amélioration de la formation des salariés.

Ces deux types de croissance ne sont pas exclusifs et la croissance peut être à la fois extensive et intensive.

Donc, le niveau de production dépend de la quantité et de la productivité des facteurs de production, que sont le travail et le capital.

La croissance résulte alors de l’augmentation de la quantité de facteurs utilisés et/ou de l’augmentation de la productivité.

Mais, le travail et le capital ne permettent pas d’expliquer à eux seuls la croissance : il faut inclure également le progrès technique.

Question 6

1. Quelles sont les deux séries de recommandations proposées ?

2. Donner un exemple d’action concrète pour chacune de ces deux séries de recommandations ?

Une nouvelle publication annuelle intitulée Réformes économiques a été lancée pour faire le point sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de réformes structurelles propices à la croissance et dans l’amé-lioration de la performance. Le premier numéro, Réformes économiques : Objectif croissance, paru en mars 2005, propose plusieurs priorités d’action adaptées à chaque pays. Ce projet a pour objectif d’aider les responsables politiques à établir leurs programmes d’action et d’éclairer le débat public.

Les priorités d’action proposées sont de deux catégories. La première comprend les politiques visant à stimuler l’utilisation de main-d’œuvre. Dans plusieurs pays, et plus particulièrement en Europe conti-nentale, la sous-utilisation des ressources de main-d’œuvre affaiblit les revenus réels et la production. En particulier, le taux d’activité des travailleurs âgés reste très inférieur à la moyenne de l’OCDE, malgré la réforme récente des retraites. Cette situation souligne la nécessité de nouveaux ajustements des systèmes d’impôts et de transferts. De même, il apparaît que les régimes d’invalidité doivent être réformés. Quant à la demande, la réduction du coût du travail non qualifi é par rapport au salaire moyen demeure une importante priorité pour les pouvoirs publics.

La deuxième série de recommandations vise à stimuler la productivité de la main-d’œuvre, surtout au Japon et dans les nouveaux pays membres de l’OCDE. Une amélioration de la performance des systèmes éducatifs agirait dans ce sens. En outre, la levée des obstacles à la concurrence, notamment par une ouverture plus large aux échanges et à l’investissement direct étranger, stimulerait la productivité.

Extrait de Réformes économiques : Objectif croissance

Rapport annuel de l’OCDE, 2005

Page 141: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

256 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

1D. Les théories de la croissance

Les principales théories de la croissance

Théories de la croissance Origine de la croissance Traits caractéristiquesA. Smith (1776) Division du travail Croissance illimitéeD. Ricardo (1817) Réinvestissement productif du surplus Croissance limitée en raison du rendement

décroissant des terresR. Malthus (1799) Réinvestissement productif du surplus Croissance limitée en raison de la loi de

populationK. Marx (1867) Accumulation du capital Croissance limitée dans le monde de

production capitaliste en raison de la baisse tendancielle du taux de profit

J.-A. Schumpeter(1911, 1939)

Grappes d’innovations Instabilité de la croissance, théorie explicative du cycle long type Kondratiev

Modèle postkeynésien R. Harrod (1939),E. Domar (1946)

Le taux de croissance est fonction du rapport entre le taux d’épargne et le taux d’investissement

Instabilité de la croissance

Modèle néoclassique R. Solow (1956)

Population et progrès technique « exogène »

Caractère transitoire de la croissance en l’absence de progrès technique

Modèles du Club de Rome Meadows (1972)

Ressources naturelles Croissance finie en raison de l’explosion démographique, de la pollution et de la consommation énergétique

Théorie de la régulationM. Aglietta (1976)R. Boyer (1986)

Articulation entre régime de productivité et régime de demande

Diversité dans le temps et dans l’espace des types de croissance

Théories de la croissance endogèneP. Romer (1986), R. Barro (1990), R. Lucas (1988)

Capital physique ; techno logie ; capital humain ; capital public ; intermédiai res financiers

Caractère « endogène » de la croissance ; réhabilitation de l’État ; prise en compte de l’histoire

Angus MADDISON, L’Économie mondiale, 1820-1992, OCDE, 1995

L’Économie contemporaine en 10 leçons, 2003

Les théories de la croissance connaissent un renouveau depuis la fin des années 1980.

L’étude des divergences entre les croissances de différentes régions du monde et celles des phénomènes de crise semble démontrer que la croissance n’est pas un phénomène naturel provenant uniquement de la croissance démographique et du progrès technique. Certaines régions connaissent une croissance qui semble s’auto-entretenir, et cela malgré une croissance démographique faible, alors que d’autres régions ne parviennent pas à enclencher le processus d’accumulation des richesses. La croissance apparaît donc comme un phénomène cumulatif.Pour intégrer ces constats, les économistes ont élaboré les théories de la croissance endogène.

Marc MONTOUSSÉCahiers français, n° 315, juillet-août 2003

Paul Romer, dès 1986, utilise l’expression de croissance endogène. Le progrès technique ne serait pas exogène (c’est-à-dire indépendant de la sphère éco-nomique) mais lié à des caractéristiques endogènes.

Page 142: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 257

Ces caractéristiques non directement productives (savoirs, infrastructures, recherche, variété des activités) améliorent les facteurs travail et capital.Cette théorie met en avant des facteurs de croissance non pris en compte comme le capital humain, la recherche ou les infrastructures publiques et envisage des rendements croissants.

Ces économistes ont mis en valeur des caractéristiques endogènes :

Paul Romer : rôle de l’accumulation des connaissances technologiques.

Robert Lucas : rôle de l’accumulation du capital humain.

Robert Barro : rôle des dépenses publiques d’infrastructures.

Romer et Aghion-Howitt : rôle de la recherche/développement.

Définition du capital humain : somme des capacités, incorporées aux individus, qui contribuent à améliorer leur productivité au travail et leur capacité à innover et à perfectionner les techniques de production.

2. Les fluctuations économiques

2A. Définition des caractéristiques principales des cyclesFluctuation : désigne les mouvements de l’activité observés à l’aide des indicateurs conjoncturels (taux de variation du PIB ou des prix). Ces mouvements recouvrent des évo-lutions alternées, et parfois rapides des variables économiques, autour d’une tendance à long ou moyen terme ; ceci permet de mettre en évidence des régularités susceptibles de relever d’une explication théorique, en distinguant les cycles de différentes périodicités.

Cycle : est utilisé dans l’hypothèse où l’on admet la régularité des fluctuations.Fluctuation régulière de fréquence périodique et d’amplitude fixe de l’activité économique.Le cycle comprend quatre phases :

– expansion (prospérité, essor, « boom »…) ;

– crise ;

– contraction, dépression ;

– reprise.

Expansion : accroissement du PIB d’un pays sur une courte période.

Crise économique : retournement brutal de la conjoncture économique se traduisant par un déséquilibre économique entre une offre pléthorique de biens et de services et une demande limitée, immédiatement suivie par une contraction de l’activité économi-que qui s’oppose à l’expansion.

Dépression : phase du cycle économique marqué par la tendance à la baisse de la pro-duction et des prix, et caractérisée par une augmentation du chômage.

Reprise : début d’une nouvelle phase d’expansion. Il faut distinguer reprise et relance, cette dernière supposant une action des pouvoirs publics (plan de relance).

Remarque : il faut distinguer la dépression de la récession.La récession est un ralentissement de l’activité économique après une période d’ex-pansion. Elle peut conduire à une stagnation. Elle se distingue de la dépression qui implique la baisse du revenu national réel.

Page 143: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

258 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

« Croissance et fl uctuations économiques », L’Économie contemporaine en 10 leçons

Deuxième grande tendance : l’accélération de la croissance économique mondiale s’est souvent accom-pagnée d’une baisse de la volatilité de la production. Ce dynamisme s’explique par l’allongement des phases d’expansion dans les pays industrialisés et par une montée en puissance de nombreuses économies émergentes. La Chine, par exemple, enregistre depuis vingt ans un taux de croissance moyen de quelque 10 %, et l’Inde semble désormais connaître un rythme particulièrement soutenu, elle aussi. La part de ces deux pays dans la croissance mondiale s’est nettement accrue. S’agissant du cycle de la production, les phases de repli ont généralement été moins fréquentes et moins marquées. Les États-Unis n’en ont connu que deux en vingt ans : une première, modérée, en 1990-1991, et une seconde, encore moins sensible, en 2001-2002. À l’inverse, les pays en proie à des diffi cultés fi nancières ces vingt dernières an-nées ont tous connu une décélération très prononcée au plus fort de la crise. Dans le cas du Japon, de surcroît, la croissance très rapide des années 1980 a fait place à une évolution beaucoup plus lente après l’éclatement de la bulle.

BRI, 75e rapport annuel, 2005

Il faut distinguer différents types de cycles

Cycle mineur ou cycle Kitchin (cycle mis en évidence par l’américain Kitchin en 1923) :Cycle d’une durée de 40 mois, le cycle est lié à la variation des stocks, son effet est général mais il se produit sans crise, une simple récession marque le sommet de la conjoncture.Selon qu’ils anticipent une forte demande ou un marasme, distributeurs et producteurs constituent ou liquident leurs stocks ce qui engendre surchauffe ou mévente.

Cycles mineurs (Kitchin)

J.P. DELAS, L’Économie contemporaine

Page 144: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 259

Cycle majeur ou cycle de Juglar (cycle mis en évidence par le français Clément Juglar en 1860) Il dure de 7 à 11 ans et s’inscrit à l’intérieur de mouvements de longue durée et a impact sur tous les acteurs de l’économie.4 cycles sont identifiés : Expansion, Crise, Dépression, Reprise.Il montre l’interdépendance entre les phénomènes réels et monétaires dans le cycle.

Cycles majeurs (Juglar)

J.P. DELAS,L’Économie contemporaine

Cycle long ou cycle de Kondratieff (cycle mis en évidence par l’économiste soviétique Nicolaï Kondratiev en 1922)Ces cycles majeurs s’inscrivent dans des mouvements de 30 à 50 ans, des vagues longues. Elles sont mises en relation avec d’autres facteurs concordants : production, profits, com-merce extérieur.

Kondratieff se base sur l’observation des prix et identifie deux phases :

– les phases A sont marquées par l’inflation, elles coïncideraient avec une croissance accélérée de l’activité ;

– les phases B sont marquées par la baisse des prix et une croissance ralentie.

Page 145: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

260 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Cahiers français, n° 315, juillet-août 2003

Page 146: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 261

Tentatives d’explication des cycles longs :

Thèse de l’économiste K.G. Cassel : l’activité dépendrait de l’extraction des métaux précieux, les découvertes minières semblent coïncider avec le creux des phases B. En A, l’abondance d’or provoque l’inflation et baisse son pouvoir d’achat, cela décourage l’extraction.

Schumpeter propose une explication par le progrès technique : chaque phase A correspond à une vague d’innovations en grappe, qualifiée de « destruction créatrice », qui déclenche une phase d’investissement.

2B. Illustration

Dominique PLIHON

Le Nouveau capitalisme, 2004

Page 147: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

262 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Partie 2

Diversité des croissances

1. Les écarts de croissance entre pays

1A. Au niveau mondial

Question 7

Quelles sont les divergences régionales constatées dans les rapports suivants ?

Les divergences régionales observées dans l’édition d’avril 2005 des Perspectives sont devenues plus marquées :

• Les déséquilibres des transactions courantes à l’échelle mondiale – un des principaux risques pesant sur les perspectives à moyen terme – ont continué de s’aggraver. Aujourd’hui, il est prévu que le défi cit courant américain atteindra plus de 6 % du PIB en 2005, soit 0,3 point de plus que prévu en avril, du fait du renchérissement du pétrole et de la persistance d’une demande intérieure relativement robuste. Les contreparties de ce défi cit sont des excédents principalement au Japon, en Chine, dans les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient, qui, en raison de la fl ambée des cours du pétrole, dégagent aujourd’hui un excédent plus élevé, en dollars, que les pays émergents d’Asie, et la Communauté des États indépendants.

Néanmoins, les entrées de capitaux aux États-Unis restent élevées, grâce à la vigueur des fl ux privés et offi ciels.

• En conséquence, la croissance continue de varier largement d’une région à l’autre. L’économie mon-diale reste tirée par les États-Unis et la Chine, où l’expansion demeure vigoureuse. Les projections de croissance pour 2005 dans la plupart des autres régions ont été révisées à la baisse – sauf, c’est important, au Japon et en Inde –, le nouvel essouffl ement dans la zone euro étant particulièrement préoccupant. Les orientations de la politique monétaire deviennent en conséquence plus différenciées : la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada ont relevé leurs taux directeurs, la Banque centrale européenne et la Banque du Japon restent en attente, et la Banque d’Angleterre et la Riksbank suédoise ont abaissé leurs taux ces derniers mois.

Perspectives et les enjeux économiques, World Economic Outlook, 2005, FMI

Page 148: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 263

Creusement des écarts de croissanceLes écarts de croissance se sont creusés avec le ralen-tissement de l’activité mondiale au second semes-tre 2004. Tandis que, aux États-Unis, la dynamique de l’expansion s’affi rmait, avec la remontée de la demande des entreprises et une hausse des créations d’emplois, la zone euro et le Japon ont connu un nouvel accès de faiblesse. La persistance de diffé-rentiels de croissance entre les grandes régions a beaucoup accentué les déséquilibres extérieurs.

Dans la zone euro, le ralentissement s’est accom-pagné d’un élargissement des écarts de croissance entre pays. La France et l’Espagne ont pu pour-suivre sur leur lancée, grâce à la vigueur de la de-mande intérieure, mais l’Allemagne et l’Italie ont enregistré une contraction de leur PIB au dernier trimestre 2004. En Allemagne, ni l’investissement ni la consommation ne sont repartis, le fort taux de chômage et des incertitudes sur l’incidence des réformes structurelles continuant de peser sur la confi ance.

Le Japon est entré en récession technique. L’essor de la consommation, en début d’année, et une amé-lioration des conditions pour les entreprises avaient laissé espérer une dynamique de reprise. Or, comme dans la zone euro, la demande intérieure ne s’est pas assez raffermie pour se substituer aux exportations en décélération. À cela s’est ajouté un important

ajustement de la production dans les secteurs des nouvelles technologies, conséquence d’une politi-que de réduction des capacités excédentaires et de stocks relativement élevés.

Les autres économies avancées ont moins souffert du ralentissement. Le Royaume-Uni a conservé un rythme de croissance soutenu, malgré le fl échisse-ment de la consommation des ménages. La Suède a poursuivi son essor grâce au raffermissement de la demande intérieure, tandis que l’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande bénéfi ciaient d’une nette amélioration des termes de l’échange et d’une demande intérieure fi nale vigoureuse.

Les régions émergentes ont, elles aussi, su préser-ver une forte dynamique (chapitre III). La Chine a poursuivi sa vive croissance, malgré des mesu-res administratives visant à éviter la surchauffe. L’Amérique latine a tiré parti du renchérissement des produits de base et d’une confi ance accrue dans ses politiques macroéconomiques. Dans les PECO (Pays d’Europe centrale et orientale), l’activité a également progressé plus vite que prévu. Les huit pays qui ont adhéré à l’Union européenne le 1er mai 2004 ont bénéfi cié d’un affl ux de capitaux, tandis que l’expansion rapide du crédit et la baisse des taux d’intérêt réels stimulaient la demande intérieure. En Afrique, l’amélioration des termes de l’échange a renforcé la croissance.

BRI, 75e rapport annuel, 2005

Question 8

1. Quelle est la prévision de croissance en 2005 du PIB mondial, selon le FMI ?

2. Quels sont les pays qui connaissent une forte hausse de leur PIB ?

3. Quelles sont les politiques macroéconomiques prévues par ces pays ?

Page 149: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

264 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Une croissance déséquilibrée

Les disparités entre les États-Unis et la Chine suscitent l’inquiétude

« Perspectives 2006 », Les Échos, 5 janvier 2006

Page 150: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 265

ComplémentL’économie mondiale est tirée par les États-Unis et la Chine, où l’expansion demeure vigoureuse.En dehors de la zone OCDE, si la forte croissance de la Chine contribue favorablement à la croissance mondiale, une gestion judicieuse des politiques est nécessaire pour éviter la surchauffe.Tandis que plusieurs économies de l’OCDE ont affiché de belles performances depuis le début de la décennie, d’autres ont accusé une faiblesse persistante. Cette croissance molle a mis les finances publiques de ces pays à rude épreuve. En outre, et compte tenu du vieillissement démographique, un retour à une croissance soutenue semble bien lointain avec les politiques actuelles. Dans ces conditions, on ne prévoit guère de conver-gence économique entre les pays, et le scénario d’une accentuation des divergences semble plausible.

PIB valorisés en Parités de pouvoir d’achat (PPA)

FMI, World Economic Outlook, Banque de France, février 2005

1B. Au niveau européen

Question 9

1. Quel est le pays qui connaît la plus forte croissance du PIB réel ?

Quel est le pays qui connaît la plus faible croissance du PIB réel ?

2. Comment s’expliquent en partie ces divergences ?

Page 151: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

266 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Zone euro : croissance divergente depuis l’UEM (1999-2004)(Différence cumulée par rapport à la moyenne de la zone euro, en pourcentage, 1999-2004)

Le niveau et la composition de la croissance ont varié largement au sein de la zone ces cinq dernières années. Ces divergences s’expliquent en partie par les écarts d’infl ation qui infl uent sur les taux d’intérêt réels et les coûts unitaires de main-d’œuvre.

Perspectives et les enjeux économiques, World Economic Outlook, 2005, FMI

2. Les raisons de ces écarts : quelques pistes d’explications

Question 10

1. Quelles sont les causes du ralentissement de la croissance de l’économie mondiale ?

2. Quelles sont les causes du ralentissement de la croissance pour les États-Unis ?

Croissance des pays à revenu élevéBien que la croissance de l’économie mondiale se soit nettement ralentie en 2005, elle s’est néanmoins poursuivie à un rythme soutenu de 3,2 %, selon les estimations, contre 3,8 % en 2004.

Le ralentissement a été généralisé, touchant quasiment toutes les régions. Il a été provoqué par la hausse des prix pétroliers, les contraintes de capacité dans les secteurs de ressources, le resserrement de la politi-que monétaire aux États-Unis et, dans certains pays, la maturation du cycle de l’investissement au terme d’une année de très forte croissance.

Résultats et perspectives dans les pays à revenu élevé

Selon les estimations, la croissance dans les pays industrialisés s’est établie à 2,5 % en 2005, soit un taux sensiblement inférieur à celui de 3,1 % enregistré l’année précédente. Les niveaux de la production in-dustrielle et des fl ux commerciaux à l’échelon des pays à revenu élevé ont été particulièrement faibles.

Les taux de progression de la production sont tombés de plus de 5 % au milieu de 2004 à moins de 1,5 % au milieu de cette année.

Aux États-Unis, le renchérissement du pétrole, la hausse des taux d’intérêt à court terme et les perturbations inhabituelles provoquées par la saison des ouragans ont contribué à un ralentissement de la croissance, qui est tombée à 3,5 % selon les estimations, contre 4,2 % l’année précédente.

Page 152: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 267

Le ralentissement n’a pas été aussi prononcé qu’il aurait pu l’être, le faible niveau des taux d’intérêt à long terme ayant stimulé la demande intérieure et l’effet cumulatif des dépréciations subies précédemment par le dollar ayant amélioré le niveau net des exportations.

En Europe, le ralentissement a été moins prononcé, mais l’expansion a été bien plus faible, de 1,2 % selon les estimations (1,1 % dans la zone euro). La faible intensité pétrolière des économies européennes et la souplesse des orientations de politique macroéconomique adoptées par les pays contribuent à expliquer pourquoi le ralentissement n’a pas été plus prononcé dans cette région.

Au Japon, les estimations situent à 2,3 % la progression du PIB. L’augmentation de la demande inté-rieure et des revenus des ménages sous l’effet d’un resserrement de la situation sur le marché du travail et d’une réduction des restructurations industrielles ont compensé le fort ralentissement de la demande d’importations en Chine.

Le Groupe Banque Mondiale, 24 février 2006

http://web.worldbank.org

ComplémentEn général, les écarts de la croissance s’expliquent notamment par :

– les étapes de la croissance économique :

L’Économie repensée, éd. Sciences humaines, 2000

Page 153: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

268 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

– les modifications des politiques macroéconomiques ;

– les déséquilibres des transactions courantes ;

– les orientations de la politique monétaire (ex. : la réserve fédérale américaine a relevé ses taux directeurs…) ;

– les taux de change : les monnaies des pays industrialisés ont varié de manières très diverses ;

– les différences de comportement des ménages : la consommation privée et les achats de logements sont plus dynamiques dans certains pays que d’autres ;

– la demande des entreprises ;

– la concurrence ;

– l’impact des marchés financiers ;

– les cours du pétrole selon que l’on se situe du côté de l’offre ou de la demande,

– le rôle de l’inflation…

Partie 3

Les déséquilibres

1. Les déséquilibres économiques

1A. Inflation

DéfinitionsIl faut distinguer l’inflation, la déflation, et la désinflation.

Inflation : déséquilibre économique caractérisé par une hausse générale, durable, cumulative et plus ou moins forte des prix.

Déflation : correspond à une baisse du niveau général des prix.

Désinflation : correspond à un ralentissement de l’inflation.

Page 154: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 269

Source : OCDE

Cahiers français, n° 315, juillet-août 2003

Indicateurs de mesure

L’instrument de mesure de l’inflation est l’Indice des prix à la consommation (IPC).Il permet d’estimer, entre deux périodes données, la variation moyenne des prix des pro-duits (biens et services) consommés par les ménages sur le territoire français. C’est une mesure synthétique de l’évolution de prix des produits à qualité constante.Il est établi par l’Insee et publié chaque mois au Journal officiel.

Méthode de constitution de l’indice des prix à la consommation

Suivre tous les prix est impossible. L’Insee constitue donc un échantillon de biens et ser-vices, représentatif de la consommation des ménages.

Pondération : dans un indice de prix à la consommation, la pondération de chaque poste de dépense est proportionnelle à la part de ce poste (coefficient budgétaire) dans la dépense totale de la population prise comme référence.

Il s’agit de ne pas accorder le même poids à toutes les augmentations de prix de biens et services. Plus un produit représente une part importante du budget de dépense des ménages, plus l’impact d’une hausse du prix sur ce produit sera importante sur l’ensem-ble de l’indice et donc sur le pouvoir d’achat.

Page 155: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

270 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Au total, environ 200 000 prix sont collectés chaque mois.Les différents indices publiés sont construits à partir de ces données élémentaires.

Sélection des produits pour la construction des PIC (source : Insee)

Pour qu’un type de produit entre dans l’échantillon, il doit être suffisamment consommé.Cet échantillon est fixé pour l’année. Pour tenir compte de l’apparition des nouveau-tés (lecteur DVD, produits alimentaires allégés…) et de l’évolution ou de la disparition de certains types de produits (cassette vidéo, essence avec plomb…), il est actualisé tous les ans.

Précisions méthodologiques : l’agrégation des données élémentaires.

Pour construire l’indice d’ensemble, deux grandes étapes sont nécessaires.La première étape consiste à construire, d’abord pour chaque agglomération et ensuite pour l’ensemble du territoire, des indices par type de produit ; par exemple, on cal-cule un indice de « l’huile de tournesol » à Toulouse, à Paris, etc., et par des agrégations successives on obtient l’indice national pour « l’huile de tournesol ». Puis d’autres agrégations sont faites pour obtenir les différents indices selon les niveaux de la nomenclature, du plus fin jusqu’à l’indice d’ensemble (« huiles et margarines », « huiles et graisses », « produits alimentaires »…). Ces agrégats sont pondérés suivant la consommation de l’ensemble des ménages, qui est mise à jour chaque année.

Calculs des auteurs, d’après données Insee

Quelques commentaires à partir de cet histogramme :

– nous remarquons que le poste budgétaire « logement, chauffage, éclairage » pro-gresse de 1,8 point dans le budget des ménages sur la période 1994-2004. Cette évo-lution trouve essentiellement son origine dans la flambée des prix de l’immobilier ;

Page 156: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 271

– les postes « loisirs et culture » et « communication » sont également en progression notable. Nous retrouvons ici l’impact du développement des TIC sur les dépenses de communication et de loisirs ;

– le poste « transport » se distingue par sa stabilité dans le budget des ménages sur la période 1994-2004. Les incidences des fortes hausses du pétrole ne semblent pas s’être encore répercutées au sein de budgets.

À quoi servent les indices de prix à la consommation, concrètement ?Ils permettent de suivre, mois par mois, l’évolution des prix et donc d’apprécier les ten-sions inflationnistes. Ces outils servent aux décideurs, aux économistes français, euro-péens ou internationaux, aux entreprises et aux syndicats professionnels…

Quelques exemplesAprès une baisse de TVA dans un secteur, ils permettent de suivre le comportement des prix : le consommateur bénéficie-t-il de cette baisse ? Sur quelle période ? Dans un secteur donné, ils permettent de comparer l’évolution des prix des matières premières et celle des prix à la consommation. Les indices de prix à la consommation ont également une utilisation sociale et juridique. Ils servent de référence pour de nombreuses indexations : pensions alimentaires, rentes viagères, prestations sociales, smic, etc.

Question 11

1. Quelle est l’augmentation des prix à la consommation entre 1998 et 2006 ?

2. D’après l’inflation en France entre 1998 et 2006, quels sont les produits ou services qui ont subi les évolutions les plus fortes et ceux pour lesquels les évolutions sont les plus faibles ?

3. Pourquoi existe-t-il une telle différence ?

Page 157: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

272 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Alternatives économiques, « Les chiffres de l’économie », hors-série n° 70, 2006

Le chariot type et l’infl ationPour apaiser les querelles sur la « vraie » hausse des prix, Thierry Breton a créé un nouvel indicateur, le chariot type, retraçant les achats hebdomadaires de plusieurs types de ménages. Si ces paniers de consommation affi chent des prix en légère baisse, ils ont toutefois le défaut de ne pas inclure le prix

des carburants, aujourd’hui au cœur des polémi-ques sur le pouvoir d’achat des ménages. À fi n août, l’infl ation reste modérée, avec une hausse de 1,8 % sur un an, mais les seuls produits pétroliers ont augmenté de 17,6 %.

Les Échos, 26 septembre 2006

Page 158: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 273

Question 12

1. Quelle est la hausse de l’indice des prix à la consommation dans l’ensemble des pays membres de l’UE ? En France ?

2. Quel est l’État membre qui a enregistré le taux annuel le plus élevé ?

Page 159: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

274 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Évolution et histoire

Évolution de l’infl ation au niveau mondial (en %)

Évolution de l’infl ation en Europe : une désinfl ation spectaculaire

Alternatives économiques, novembre 2004

Page 160: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 275

Évolution de l’infl ation en France

À partir du milieu des années 1960 : l’infl ation s’accélère et devient incontrôlée. Au début des années 1980, intervient une désinfl ation durable avant que l’infl ation ne soit stabilisée à un niveau historiquement bas. Il n’y a défl ation qu’en 1953.

L’Économie aujourd’hui, points de départ, éd. Foucher

L’inflation s’est installée à partir de la Première Guerre mondiale.Les 30 glorieuses connaissent une inflation chronique qui devient galopante avec les chocs pétroliers de 1973 et 1979.Depuis les années 1980, les pays développés sont revenus à des taux d’inflation beaucoup plus bas.

Les différentes causes de l’inflation

L’inflation par la demande : résulte d’une demande globale (consommation des ménages et investissement des entreprises) supérieure à l’offre globale (insuffisance de l’offre des entreprises, par exemple, insuffisance de l’investissement). L’offre n’est pas en mesure de répondre à un surcroît de demande.

L’inflation par les coûts : résulte d’une augmentation des coûts de production réper-cutée par les entreprises sur leurs prix de vente. L’augmentation des coûts de produc-tion peut avoir plusieurs causes (inflation importée qui découle d’une hausse des prix mondiaux de l’énergie par exemple, hausse des revenus plus rapide que les gains de productivité…).

L’inflation monétaire : résulte d’une augmentation excessive de la quantité de mon-naie : les agents économiques disposant de plus de moyens de paiement augmentent leur demande, si l’offre est limitée cela conduit à une hausse des prix. Cette conception, repose sur la théorie quantitative de la monnaie. Pour M. Friedman, « la cause de l’in-flation est partout et toujours la même : un accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production ».

Les explications structurelles de l’inflationL’inflation peut aussi être la conséquence de la lutte de pouvoir pour le partage de la valeur ajoutée entre salariés et patronat.

Page 161: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

276 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Les gains de productivité peuvent être utilisés de dif-férentes façons : ils permettent de baisser les coûts de production et donc d’augmenter les profi ts et de baisser les prix, mais aussi d’augmenter les salaires ou de baisser la durée du temps de travail.

Les diffi cultés d’arbitrage pour le partage des gains de productivité dépendent des politiques économi-ques choisies (favoriser la demande par le biais des hausses de salaire, favoriser l’offre par le biais des hausses de profi t…) mais également de la puissance des syndicats.

Dans la plupart des pays industrialisés, les rémuné-rations stagnent, tandis que les prix des produits

essentiels et des logements s’envolent. Pendant ce temps, les entreprises engrangent les bénéfi ces et rémunèrent généreusement leurs actionnaires. Ce chaos prix-salaires-profi t fragilise la société et nourrit toutes les protestations. Certains écono-mistes pensent que les salaires fi niront bien par remonter. D’autres estiment que la concurrence des pays à bas coûts et les progrès technologiques vont continuer à éroder le pouvoir de négociation des travailleurs…

Courrier international, 3 mai 2005

Les conséquences de l’inflation sur l’économie

Sur la répartition des revenus : la hausse des prix entraîne une baisse du pouvoir d’achat des ménages (c’est-à-dire une baisse de la valeur interne de la monnaie exprimée en volume de biens ou services). Par contre, les débiteurs voient le poids réel de leur dette diminuer en raison de cette dépréciation de la monnaie. De plus, les entreprises qui ont la possibilité d’augmenter leurs prix (faible concurrence, élasticité de la demande de biens et services faibles par rapport au prix) sont gagnantes.

Sur le commerce extérieur : la hausse des prix entraîne une perte de compétitivité à l’exportation (baisse des volumes des exportations) et une hausse des volumes des impor-tations dont le prix devient moins élevé que les prix des produits intérieurs (ce qui risque de se traduire par un endettement externe portant atteinte au cours de la monnaie).

1B. Chômage

Définition Chômeur au sens du BIT (bureau international du travail) : en application de la définition internationale adoptée en 1982 par le BIT, un chômeur est une personne en âge de tra-vailler (15 ans ou plus), qui répond simultanément à trois conditions :

– être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine de référence ;

– être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;

– chercher activement un emploi ou en avoir trouvé un qui commence ultérieure-ment.

Indicateurs de mesure

Définition du taux de chômage :Chômeurs / Population active.Avec Population active = actifs occupés + chômeurs.

Page 162: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 277

Évolution au niveau mondial

Question 13

1. Quel est le pays qui présente le plus fort taux de chômage et celui qui présente le plus fai-ble ?

2. Quelle est la position de la France par rapport aux autres pays de l’OCDE ?

3. Quel constat faites-vous sur les pays européens ?

http/dx.doi.org/10.1787/336520586174, Rapport annuel de l’OCDE, 2005

Page 163: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

278 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Question 14

Décrivez l’évolution des taux de chômage aux États-Unis, au Japon et dans la zone euro ?

OCDE, 2005

Évolution au niveau européen

Question 15

Quels sont les pays qui se situent dans les objectifs de Lisbonne ?

Taux d’emploi 2004 en Europe et objectif de Lisbonne

OCDE, Economic Outlook, Eurostat ; calculs des services du FMI.FMI, 2005

Page 164: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 279

Rappel des objectifs de Lisbonne : « devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi… »

Alternatives économiques, hors-série, n° 70, 4e trimestre 2006

Évolution au niveau français

Alternatives économiques, hors-série, n° 70, 4e trimestre 2006

Page 165: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

280 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Les causes du chômage

Elles sont nombreuses.

Le chômage au sens classiqueSur le marché du travail, il existe une offre de travail (les salariés) et une demande de travail (les entreprises). Le salaire est le prix du travail qui résulte de la confrontation de l’offre et de la demande de travail.S’il y a chômage, dans cette optique, c’est parce que le salaire pratiqué est trop élevé. Théoriquement, pour revenir à une situation de plein-emploi, il suffirait de laisser fonc-tionner le marché : la flexibilité à la baisse des salaires résorbe ce déséquilibre.Si le chômage perdure, c’est qu’il existe des rigidités qui empêchent le marché de fonc-tionner correctement (c’est-à-dire l’ajustement de l’offre et de la demande de travail par la variation du taux de salaire) : par exemple le smic, les conventions collectives, les syndicats…Pour les libéraux, les solutions au chômage passent par la flexibilité des rémunérations, l’allégement des prélèvements obligatoires, l’assouplissement du droit du travail…Ces solutions sont difficiles à mettre en place compte tenu de nombreux freins de l’opi-nion publique (remise en cause des acquis sociaux, des minima sociaux, augmentation de la précarité, augmentation de la pauvreté salariale (« les working-poors »)).

Le chômage keynésien Keynes, considère que le volume de l’emploi n’est pas déterminé par le marché du tra-vail, mais de la demande effective, c’est-à-dire la demande en biens de consommation et en biens d’investissement prévue par les entrepreneurs.Cette demande effective détermine le niveau de la production à réaliser et, de ce fait, le volume de la main-d’œuvre nécessaire qui ne correspond pas forcément au plein-emploi pour tous les travailleurs.Dans ce cas, c’est l’action des pouvoirs publics qui peut relancer la demande notamment par une augmentation des dépenses publiques et lutter durablement contre le chô-mage.

Autres explications :

– le rôle du progrès technique ;

– la mondialisation et les délocalisations ;

– la démographie ;

– les inégalités…

Les conséquences du chômage

Mise en place de politiques de l’emploi Les politiques passives constituent une défense face au chômage : elles visent à accompa-gner socialement le chômage et à réduire l’offre de travail (indemnisation des chômeurs et incitations au retrait d’activité).Les politiques actives ont pour objectif de favoriser la création d’emplois et d’assurer un meilleur fonctionnement du marché du travail (formation, aide à la création d’entre-prise...).

Le dilemme inflation-chômage : la courbe de Phillips (voir schéma du 1re document page 279).Il existe une symétrie entre l’inflation et la hausse du chômage. Les gouvernements doi-vent choisir entre la lutte contre l’inflation par l’aggravation du sous-emploi, et la lutte contre le chômage en acceptant une aggravation de l’inflation.

Page 166: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 281

Les inégalités socialesUn chômage élevé, l’exclusion et la pauvreté mettent à mal le tissu social et peuvent aussi fragiliser l’économie.

Les caractéristiques actuelles du chômage

Quelques caractéristiques du chômage Le taux d’emploi des seniors (55-64 ans) est bas en France (conséquence notamment des départs à la retraite anticipée). Le taux d’emploi des jeunes est très faible en France.

L’âge du chômage en France et dans les pays de l’OCDE

Les Échos, 14-15 octobre 2006 Les Échos, 26 septembre 2005

Page 167: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

282 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Le temps de travail des salariés diffère en France et en Europe (la France fait partie des pays européens qui affichent le temps de travail en Europe le plus faible).

Le chômage des diplômés selon leur origine.

Les Échos, 22 novembre 2005

1C. Déséquilibres

Déséquilibres économiquesLa persistance des déséquilibres externes pourrait avoir des conséquences négatives, notamment une hausse des taux d’intérêt à long terme, surtout dans un contexte de déficits budgétaires importants. Depuis au moins quinze ans, le déficit extérieur des États-Unis ne cesse d’augmenter et, par conséquent, leur endettement extérieur, même s’il est encore faible. De larges excé-dents sont enregistrés par divers pays en contrepartie, notamment les économies à faible croissance que sont l’Allemagne et le Japon. Le déficit américain a atteint un sommet (près de 6 % du PIB).Le déficit courant des États-Unis est le plus important jamais enregistré.

2. Déséquilibres sociaux Il s’agit d’un certain nombre de situations ayant pour effet de marginaliser une partie de la population. Les termes de fracture sociale, d’exclusion sont employés.

Page 168: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 283

Inégalités sociales

Alternatives économiques, novembre 2005

Les nouvelles pauvretés

Certains biens et services sont ou deviennent inaccessibles à une partie de la population : logement décent, soins médicaux, culture, éducation, possibilité de contracter des servi-ces bancaires…

Les travailleurs pauvres

L’exclusion ne touche plus seulement les chômeurs ou les salariés à temps partiel, mais de plus en plus de travailleurs à temps complet disposant de bas revenus.

La pauvreté de ces salariés ne provient donc ni du chômage, ni de l’intermittence, ni de la précarité de leur emploi, ni même du fait qu’il soit à temps partiel. Son origine est bien à rechercher dans les très bas salaires (ou très bas revenus). Des revenus professionnels insuffisants ne permettent pas de vivre décemment et placent ces travailleurs sous le seuil de pauvreté.

Page 169: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

284 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Page 170: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 285

Le déficit de la Sécurité sociale

Sécurité socialeÀ nouveau un déficit « historique » pour la sécurité sociale en 2005. Toutes les branches (maladie, vieillesse, famille, accidents du travail, maladies professionnelles) sont dans le rouge.

Bilan du Monde, hors-série, 2006

Conclusion

Résumé : les déterminants de la croissance sont nombreux et complexes.Certaines sources de croissance peuvent être à l’origine de coûts : coût écologique et environ-nemental, coût humain (inégalités de l’accès à l’éducation, à la culture…), fragilité économi-que (déséquilibre extérieur) qui peuvent à leur tour mettre en péril la croissance.Ouverture : le développement durable dans ses dimensions économiques, sociales, environ-nementales, sensibilise de plus en plus d’acteurs pour mettre en place une croissance plus équitable et respectueuse de l’environnement.

Page 171: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

286 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Réponses aux questions

Question 1

1. Le pays qui a enregistré la plus forte croissance moyenne de son PIB sur 1994-2004 est l’Irlande.

2. La croissance moyenne du PIB sur 1994-2004 de l’OCDE est de 2,6 %.3. La France se positionne en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE.

Cette mesure très globale reflète imparfaitement les disparités des niveaux de richesses effectifs entre les pays. Ainsi, il peut être préférable de ramener l’évolution du PIB à la popu-lation résidente : c’est le PIB par habitant.

ExempleSelon Angus Maddisonå, entre 1973 et 1998, le PIB de l’ensemble des pays d’Afrique a augmenté de 2,74 % en moyenne annuelle, mais comme durant la même période le nombre d’habitants s’accroissait en moyenne de 2,73 % par an, l’augmentation du PIB par habitant a été négligeable.

Question 2

1. Le pays qui avait le plus haut PIB/habitant en 2004 est le Luxembourg.2. Le PIB/habitant des pays de l’OCDE est de 30 000 $.3. La France a un PIB/habitant supérieur à celui de la moyenne des pays de l’OCDE.

Question 3

1950-1973 est une période de croissance d’une exceptionnelle durée, intensité et régularité dans la plupart des régions du monde.

Question 4

Sur cette période, 1975-2005, la croissance de la France reste très proche de celle des autres pays de la zone euro.

Question 5

1. Le taux de progression du PIB français en 2005 : 1,6 %.

2. La France a une meilleure performance que la zone euro : 1,4 %.

3. Le taux de progression prévu du PIB français en 2006 : 1,7 %.

4. En 1993.

Question 6

1. La première comprend les politiques visant à stimuler l’utilisation de main-d’œuvre.La deuxième vise à stimuler la productivité de la main-d’œuvre.

å Angus Maddison, L’économie mondiale, « Une perspective millénaire », Paris, OCDE, (2001).

Page 172: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Croissance et déséquilibres dans les pays développés depuis les années 1980

8 3509 TE PA 00 287

2. Améliorer le taux d’activité des travailleurs âgés.Favoriser la levée des obstacles à la concurrence pour favoriser les investissements directs étrangers et stimuler la productivité.

Question 7

Les divergences régionales constatées dans ce rapport sont :

– les déséquilibres des transactions courantes à l’échelle mondiale – un des principaux risques pesant sur les perspectives à moyen terme – ont continué de s’aggraver, le déficit courant américain atteindra plus de 6 % du PIB en 2005. Les contreparties sont des excédents, principalement au Japon, en Chine, dans les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient ;

– les États-Unis connaissent une forte croissance ;

– essoufflement de la zone euro : au sein de la zone euro, le ralentissement s’est accompagné d’un élargissement des écarts de croissance ;

– le Japon est en récession technique (demande intérieure insuffisante…) ;

– les régions émergentes ont une forte dynamique. La Chine a poursuivi sa croissance…

Question 8

1. 3,5 %.

2. Asie (7,8 %), Russie (5,5 %), Amérique latine (4,1 %).

3. Notamment, ajustement de la politique monétaire des banques centrales (augmentation des taux directeurs) et rigueur des politiques budgétaires.

Question 9

1. Le pays qui connaît la plus forte croissante du PIB réel : l’Irlande.

Le pays qui connaît la plus faible croissance du PIB réel : l’Allemagne.

2. Ces divergences s’expliquent par les écarts d’inflation qui influent sur les taux d’intérêt réels et les coûts unitaires de main-d’œuvre.

Question 10

1. Économie mondiale :– hausse des prix pétroliers ;

– contraintes de capacité dans les secteurs de ressources ;

– resserrement de la politique monétaire aux États-Unis ;

– maturation du cycle d’investissement.

2. États-Unis :

– prix du pétrole ;

– hausse des taux d’intérêt à court terme ;

– catastrophes naturelles.

Page 173: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

288 8 3509 TE PA 00

Séquence 11

Question 11

1. 14,9 %.

2. Les évolutions les plus fortes : prix des logements anciens (+125,2 %), logements anciens Paris (+118,8 %).Les évolutions les plus faibles : équipement de téléphonie (−65,6 %), appareils photo (−57 %).

3. – équipements vidéo, téléphonie : les prix ont baissé car ils sont importés de pays à bas coûts salariaux ;

– secteurs des services : les prix ont augmenté car ils sont peu soumis à la concurrence mondiale ;

– pour les produits industriels, des gains de productivité sont possibles (standardisation dans les équipements électroniques) ; ces gains de productivité sont moins possibles dans le secteur des services (logements, voyages…).

Question 12

1. En 2005, le taux d’inflation de l’UE a été de 2,1 %. Concernant la France, ce taux a été de 1,8 %.

2. Le pays qui a connu la plus forte variation des prix est la Lettonie (+7,1 %).

Question 13

1. La Pologne ; l’Islande.

2. 7e rang.

3. Beaucoup de pays européens font partie du « top 10 » des pays à fort taux de chômage.

Question 14

Le taux de chômage dans la zone euro est globalement supérieur à ceux des États-Unis et du Japon.Mais la tendance est à la baisse pour tous les pays même si le taux de chômage en Europe reste très important.

Question 15

Danemark, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni.

Page 174: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

8 3509 TE PA 00 289

Séquence 12

Thème 3

L’interdépendance des économies et le problème de la coordination internationale des politiques économiques

Thème 3

La mondialisation de l’économie a accru les interdépendances entre les économies nationa-les. Depuis, les réussites ou les échecs des politiques économiques sont conditionnés par leur cohérence avec celles adoptées ailleurs. L’ouverture des économies liée au développement des échanges et l’intégration des marchés conduisent en effet à une forte transmission des conjonctures économiques ou des politiques économiques d’un pays à l’autre (= interdépen-dance des économies). La coordination apparaît alors comme souhaitable car susceptible d’augmenter l’efficacité globale de ces politiques.

Pour comprendre l’interdépendance des économies et donc l’intérêt et la difficulté de la coordination des politiques économiques nous allons :

– premièrement, analyser les 4 documents en répondant aux questions qui suivent. L’ensemble des informations dans les documents vous permettront de répondre ;

– ensuite, je vous propose une synthèse des documents sous forme de plan détaillé qui répond au thème. Vous indiquerez à quel document et à quelle question renvoie chacun des éléments du plan.

Premier travail : analyse des documents

La coordination internationale des politiques économiquesDepuis le début des années 70, les États ont multiplié les appels et les tentatives afi n de mettre en place une meilleure coordination de leurs politiques économiques conjoncturelles. La politique de relance décidée lors du sommet de Bonn en juillet 1978, les accords monétaires du Plaza en septembre 1985 et du Louvre en février 1987, la mise en place d’indicateurs de surveillance de la politique macroéconomique au sommet de Tokyo en mai 1986 ou bien encore la régularité avec laquelle les communiqués fi nals des sommets des pays industrialisés insistent sur la nécessité de la coordination, témoignent de cette volonté. Cela ne paraît guère étonnant si l’on admet que les économies sont de plus en plus interdépendantes tandis que les structures politiques restent segmentées selon le principe d’États-nations. Néanmoins, comme on le montrera, le résultat de la coordination internationale des politiques économiques reste pour le moins incertain.

Qu’est-ce que la coordination internationale des politiques économiques ?

La coordination internationale des politiques économiques peut se défi nir comme un processus au terme duquel les pays choisissent leurs politiques économiques de façon à accroître leur bien-être collectif en exploitant positivement les interdépendances entre leurs économies (Horne et Masson, 1988).

Elle se distingue :

– de la coopération qui recouvre tout échange d’informations entre les pays portant sur les évolutions économiques et sur les intentions en matière de politique ;

Page 175: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

290 8 3509 TE PA 00

Séquence 12

– de la convergence qui traduit le fait que certaines variables économiques évoluent parallèle-ment entre les économies au cours du temps ;

– de l’harmonisation qui est un cas particulier de coopération puisqu’il s’agit de rendre compa-tibles, par exemple, des réglementations nationales en matière bancaire et fi nancière.

La coordination internationale des politiques économiques n’implique pas que les pays suivent tous la même politique économique. Ainsi, au cours des années 80, les Américains n’ont cessé de réclamer aux Japonais et aux Allemands une relance de leur économie en contrepartie du freinage de leur défi cit budgétaire afi n de détendre les taux d’intérêt mondiaux. La coordination vise donc à trouver les moyens de concilier des politiques économiques différentes pour servir un objectif commun.

Pourquoi coordonner les politiques économiques ?

Trois arguments justifi ent la mise en œuvre de la coordination :

– d’abord, l’interdépendance croissante des économies peut conduire à une transmission né-gative des chocs ainsi que des politiques économiques ;

– ensuite, comme nous l’enseigne la théorie économique, l’équilibre coopératif est supérieur à l’équilibre non coopératif ;

– enfi n, on montre que la coordination internationale des politiques économiques est un bien collectif.

Delalande, La coordination des politiques économiques, Cahier français, n° 284

Question 1

Quelles sont les grandes dates de la coordination internationale ?

Question 2

Relevez la définition de la coordination des politiques économiques.

Question 3

Essayez d’expliquer pourquoi il est préférable de coordonner les politiques économiques ?

Page 176: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Thème 3

8 3509 TE PA 00 291

La relance de l’économie mondiale en panne de coordination internationale

Pendant des mois, la deuxième guerre en Irak qui n’en fi nissait pas d’éclater était fustigée comme étant la cause de tous les maux paralysant l’activité économique : ralentissement de la croissance au niveau mondial, panne de l’investissement industriel, hésitations de la consommation des ménages, crainte du terrorisme... La guerre est aujourd’hui bouclée, du moins dans sa première étape, mais la confi ance n’est pas revenue pour autant.

De l’avis des observateurs, l’absence de coordination des politiques économiques au niveau interna-tional – principalement entre l’Europe et les États-Unis –, mais aussi au sein de l’Union européenne, est le principal problème au redémarrage de la croissance. Évoquant une tendance de fond, Jean-Paul Pollin, professeur d’économie à l’université d’Orléans, estime ainsi que « les États-Unis ne prennent pas de gants pour reporter le règlement de leurs diffi cultés intérieures sur l’Europe. Ils creusent les défi cits budgétaires et commerciaux et la glissade du dollar les avantage fortement ».

Ce jeu en solo des États-Unis est vigoureusement regretté par Fred Bergsten, directeur de l’Institute for International Economics (IIE), et Thierry de Montbrial, président de l’Institut français de relations internationales (IFRI), qui ont mis en place un G8 fantôme, composé d’experts, qui réaffi rme la « nécessité impérative pour les chefs d’État membres du G8 de faire la démonstration de leur réconciliation et de résister à toute tentative de règlement de comptes. Ils ne pourront le faire qu’en lançant de nouvelles initiatives qui marqueront leur volonté et leur capacité à coopérer ».

La non-coordination au niveau international empêcherait donc que les véritables problèmes – structurels – soient posés et donc traités.

Yves MAMOU

Le Monde, 2 juin 2003

Question 4

Quel est le principal problème au redémarrage de la croissance internationale ?

Question 5

Pourquoi la politique des États-Unis nuirait-elle à l’Europe ?

Question 6

Quelles seraient les conséquences de la non-coordination ?

Page 177: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

292 8 3509 TE PA 00

Séquence 12

Des ambitions élevéesEn Europe, le thème de la coordination est ancien, mais c’est avec l’Union économique et monétaire (traité de Maastricht, signé en 1992), puis avec le traité d’Amsterdam (1997) qu’il s’est affi rmé. L’article 1 du projet de constitution élaboré par la Convention européenne stipule que « l’Union coordonne les politiques des États membres visant à atteindre [ses] objectifs et exerce sur le mode communautaire les compétences qu’ils lui transfèrent ». La coordination des politiques des États est, à côté de la délégation de certaines responsabilités, l’un des deux modes d’action fondamentaux de l’Union. De manière plus précise, l’article 11 distingue parmi les catégories de compétence de l’Union celle de coordonner les politiques économiques et les politiques de l’emploi. Différents instruments ont été créés à cette fi n (Grandes orientations de politique économique, Pacte de stabilité et de croissance, Lignes directrice pour l’emploi).

Les efforts consacrés à la coordination sont importants. Ministres des fi nances et banquiers centraux se réunissent plusieurs fois par an au sein du G7/G8. D’autres regroupements formels ou informels se sont créés (G20, Forum de stabilité fi nancière...), qui viennent s’ajouter à ceux qui existaient déjà (FMI, OCDE, Banque des règlements internationaux), si bien qu’à chaque instant, de multiples réunions internationales se tiennent sur un ensemble de sujets macroéconomiques, monétaires ou fi nanciers. En Europe, la coordination au sein de la zone euro est codifi ée par les traités et fait l’objet de plaidoyers apparemment convaincus et convaincants. Économistes et responsables po-litiques expliquent qu’on ne peut gérer une union monétaire si les politiques budgétaires, et plus largement les politiques économiques, sont divergentes. Les ministres des fi nances se réunissent à peu près chaque mois au sein du Conseil Écofi n et, pour ceux dont les pays ont adhéré à l’euro, au sein de ce que l’on nomme l’Eurogroupe. Ici encore, ces réunions ministérielles donnent lieu à une préparation intensive et, à la différence du G7, elles font aussi appel à des procédures formelles. Si bien qu’une part importante du temps et de l’énergie d’un ministre des fi nances est consacrée à la coordination internationale.

L’analyse de la coordination des politiques économiques se fonde sur la théorie des jeux. Sa matrice est le « dilemme du prisonnier » qui sert également de base en théorie de la concurrence imparfaite : lorsque la politique économique d’un pays exerce des effets externes sur ses partenaires et que ceux-ci ne sont pas pris en compte dans la détermination de ses choix, la coordination internationale est de nature à augmenter le bien-être de tous les pays sans réduire celui d’aucun d’entre eux.

J. PISANI-FERRY

Comprendre l’économie, problèmes et débats contemporains Cahiers français,, n° 317

Question 7

Comment l’Europe organise-t-elle la coordination des politiques économiques ?

Les domaines d’application privilégiés de la coordinationAu lieu de porter sur l’ensemble des objectifs et des instruments de la politique économique, comme le voudrait la théorie, la coordination tend ainsi à privilégier certains domaines de l’interdépendance. La politique de change en a été un point d’application privilégié, dès les années 70 en Europe et à partir du milieu des années 80 au sein du G7 : les États se sont attachés à limiter, encadrer ou, dans le cas européen, à éliminer les fl uctuations des taux de change. L’idée sous-jacente était double : prévenir, d’une part, des variations de grande ampleur susceptibles de perturber les échanges, voire de donner naissance à des pressions protectionnistes (ce qu’on appelle les misalignments) ; se service

Page 178: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Thème 3

8 3509 TE PA 00 293

ensuite, des taux de change pour mettre en cohérence les politiques économiques nationales les unes avec les autres. Le premier objectif était évidemment plus facile à atteindre que le second. Et quand celui-ci l’a été, les conséquences n’en ont pas toujours été heureuses : la politique de change que le Japon a conduite après les accords du Plaza et du Louvre a ainsi été accusée d’avoir contribué à la formation de la bulle fi nancière et immobilière des années 80, et donc indirectement à la défl ation des années 90.

À partir des années 90, un autre point d’application privilégié de la coordination a été la préven-tion et la gestion des crises fi nancières des pays émergents. Le point de départ en a été la débacle mexicaine de 1994 et la mise en place dans l’urgence d’un programme d’assistance fi nancière de 50 milliards de dollars. Plusieurs crises se sont succédées ensuite (Thaïlande, Indonésie et Corée en 1997 ; Russie en 1998 ; Brésil en 1999 ; Argentine et Turquie en 2001), avec à chaque fois ou presque la mise en place de programmes par le FMI et/ou de paquets multilatéraux d’assistance de grande ampleur. Une grande partie de l’énergie du G7 et des instances spécialisées fut dès lors mobilisée par les opérations concrètes de sauvetage et le débat sur les voies de réforme de « l’architecture fi nancière internationale » susceptibles d’éviter la répétition des crises. Plutôt que de s’attacher à leurs interactions mutuelles comme ils le faisaient dans les années 80 les pays du G7 se sont alors comportés comme une sorte de directoire collectif.

J. PISANI-FERRY

Comprendre l’économie, problèmes et débats contemporains, Cahiers français, n° 317

Question 8

Quels sont les points d’application privilégiés de la coordination ?

Question 9

Donnez un exemple qui montre que la coordination ne conduit pas obligatoirement à un optimum collectif ?

Page 179: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

294 8 3509 TE PA 00

Séquence 12

Deuxième travail : synthèse de documents et plan détaillé

Question 10

À partir de l’analyse des documents ci-dessus, je vous propose une synthèse sous forme de plan détaillé. Indiquez à quel document et à quelle question renvoie chacun des éléments du plan.

L’interdépendance des économies et le problème de la coordination internationale des politiques économiques

I. La nécessité de coordonner les politiques économiques

1.1. Qu’est-ce que la coordination des politiques économiques ?

a. Histoire de la coordination des politiques économiques

b. Défi nition et objectif de la coordination des politiques économiques

1.2. Pourquoi, du fait de l’interdépendance des économies, la coordination des politiques écono-miques est-elle jugée comme nécessaire ?

a. En théorie

b. En pratique

II. Comment coordonner les politiques économiques ?

2.1. Le cas de l’Europe

2.2. Les domaines d’application privilégiés de la coordination de la politique économique

2.3. Limites

Page 180: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

Thème 3

8 3509 TE PA 00 295

Réponses aux questions

Question 1

Sommet de Bonn en 1978 pour une politique de relance internationale.

Accords du Plaza en 1985 et du Louvre en 1987 pour la stabilisation des changes (voir séquence 7).

Mise en place d’indicateurs de surveillance de la politique macroéconomique au sommet de Tokyo en 1986.

Question 2

Processus au terme duquel les pays choisissent leur politique économique de façon à accroî-tre leur bien-être collectif en exploitant positivement les interdépendances entre leurs éco-nomies. La coordination vise donc à trouver les moyens de concilier des politiques économi-ques différentes pour servir un objectif commun.

Question 3

Du fait de l’interdépendance des économies, un choc exogène peut avoir des conséquences négatives sur d’autres économies nationales. Par exemple, l’augmentation continue du prix du pétrole a des conséquences néfastes sur l’économie française. Une politique économique peut aussi nuire à d’autres pays. La dépréciation du dollar enrichit l’euro, ce qui induit une perte de compétitivité de la zone euro par rapport aux États-Unis.

Selon la théorie du dilemme du prisonnier, les résultats de la coopération sont toujours supé-rieurs à ceux de la non-coopération.

La coordination internationale des politiques économiques est considérée comme un bien collectif mondiale : les bienfaits de la coordination profitent également (= principe de non-rivalité) à tous (= principe de non-exclusion).

Question 4

L’absence de coordination des politiques économiques au niveau international entre l’Eu-rope et les États-Unis mais aussi au sein de l’Union européenne, est le principal problème au redémarrage de la croissance.

Question 5

Ils reportent le règlement de leurs difficultés intérieures sur l’Europe. Ils creusent les déficits budgétaires et commerciaux et la glissade du dollar les avantage fortement.

Question 6

La non-coordination au niveau international conduirait les nations à ne pas coopérer : les véritables problèmes structurels ne sont pas résolus.

Page 181: Le système monétaire internationalfustuning.free.fr/pdf/Economie/Economie G/83509TEPA0008_02.pdf · de taux de change fixe et taux de change flottants (partie 1). ... Dans un régime

296 8 3509 TE PA 00

Séquence 12

Question 7

Pour assurer la coordination de ses politiques économiques, l’Union européenne s’est imposée :

– des politiques économiques communes : le traité de Maastricht en 1992 institue le mar-ché unique et le traité d’Amsterdam en 1997 qui permettra l’adoption d’une monnaie unique ;

– des objectifs politiques communs : le pacte de stabilité et de croissance qui limite par exemple les déficits budgétaires ;

– des réunions mensuelles des ministres des finances de chaque nation au sein de l’Écofin pour coordonner les politiques économiques.

Question 8

La politique de change : pour éliminer les fluctuations des taux de change pour ne pas pertur-ber les échanges internationaux et éviter la recrudescence de comportements protectionnistes.

La prévention et la gestion des crises financières : pour prévenir de nouvelles crises mais sur-tout organiser leur sauvetage et minimiser leurs conséquences par une aide d’urgence.

Question 9

Les conséquences de la coordination ne sont pas toujours positives comme le montre l’exem-ple du Japon qui a appliqué une politique de change en fonction des accords du Plaza et du Louvre. Mais paradoxalement, cela a contribué à la formation d’une bulle spéculative dans les années 80 et à la déflation dans les années 90.

Question 10

1.1.a. : document 1, pages 289-290, question 1

b. : document 1, pages 289-290, question 2

1.2.a. : document 1, pages 289-290, question 3

b. : document 2, page 291, questions 4, 5, 6

2.1. : document 3, page 292, question 7

2.2. : document 4, pages 292-293, question 8

2.3. : document 4, pages 292-293, question 9