Le soutien psychologique - ligue-cancer.net

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Edition actualisée: janvier 2017 Le soutien psychologique

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Edition actualisée:janvier 2017

Le soutien psychologique

1er financeur associatif indĂ©pendant de la recherche contre le cancer, la Ligue est une organisation non gouverne-mentale indĂ©pendante reposant sur la gĂ©nĂ©rositĂ© du public et sur l’engagement de ses militants.Forte de prĂšs de 64 000 adhĂ©rents et 13000 bĂ©nĂ©voles, la Ligue est un mouvement populaire organisĂ© en une fĂ©dĂ©-ration de 103 comitĂ©s dĂ©partementaux.Ensemble, ils luttent dans trois directions complĂ©mentaires: chercher pour guĂ©rir, prĂ©venir pour protĂ©ger, accompa-gner pour aider, mobiliser pour agir.Aujourd’hui, la Ligue fait de la lutte contre le cancer un enjeu sociĂ©tal rassemblant le plus grand nombre possible d’acteurs sanitaires, mais aussi Ă©conomiques, sociaux ou politiques, sur tous les territoires.En brisant les tabous et les peurs, la Ligue contribue au changement de l’image du cancer et de ceux qui en sont

atteints.

TOUT CE QU’IL EST POSSIBLE DE FAIRE CONTRE LE CANCER,LA LIGUE LE FAIT.

Le soutien psychologique

SOMMAIRE

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Cet ouvrage a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sous la direction du Dr Pierre SALTEL , mĂ©decin psy-chiatre responsable de l’UnitĂ© de Psycho-oncologie du Centre LĂ©on BĂ©rard - Lyon,avec la collaboration de :

Maéva Jaoui, psychologue écoutante,Ligue nationale contre le cancer

Marie-Claire Salmon, psychologue clinicienne,Ligue nationale contre le cancer

Amélie de Haut de Sigy, psychologue clinicienne,Ligue nationale contre le cancer

Florence Magendie, psychologue clinicienne, Ligue nationale contre le cancer

Coordination : Marie LANTA

Le soutienpsychologique

> Le soutien psychologique en cancérologie ? 4

> Les « psys », qui sont-ils ? 9

> Quand consulter ? 11

> OĂč consulter un « psy » ? 12

> Les différentes formes de soutien ? 13

> Pour en savoir plus 15

Comment aideret soutenir une personne

malade ?

La survenue du cancer est souvent vĂ©cue comme un choc qui entraĂźne Ă  la fois chez la personne atteinte mais aussi dans son entourage, de grands bouleversements Ă©motionnels et l’apparition de prĂ©occupa-

tions qui peuvent concerner différents aspects de la vie.

La maladie et les traitements proposĂ©s demandent Ă  chacun du temps et de l’énergie qu’il est parfois difficile de trouver ou garder. Habituellement, les soins vont se dĂ©rouler dans des services hospitaliers spĂ©cialisĂ©s au cours de sĂ©jours (en ambulatoire ou en hospitalisation) pendant lesquels, le pa-tient et ses proches rencontrent des soignants de diverses spĂ©cialitĂ©s : mĂ©-decins, infirmiers, aides-soignants, psychologues
 Chacun peut bĂ©nĂ©ficier de leurs compĂ©tences, de leur attention, de leurs conseils et explications permettant d’ĂȘtre accompagnĂ©, soutenu dans une relation de confiance.

Une meilleure connaissance des rĂ©percussions de la maladie et des traite-ments sur la vie quotidienne des malades et de leurs proches a permis de dĂ©velopper des actions spĂ©cifiques de « soutien psychologique » dans le cadre de l’organisation des soins. Le PLAN CANCER a d’ailleurs prĂ©vu que chaque patient puisse dĂšs le dĂ©but, grĂące au dispositif d’annonce, discuter avec un soignant de la maladie et des traitements mais Ă©galement des conditions pour parvenir Ă  maintenir l’équilibre de sa vie personnelle, fami-liale, malgrĂ© la maladie et les traitements.

3Le soutien

psychologique

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Pourquoi se faireaccompagner ?

Dans le contexte de la maladie, il est tout à fait naturel de se sentir désem-paré et inquiet.

ConfrontĂ© au cancer, souvent inatten-du, les personnes malades comme l’en-tourage Ă©prouvent diverses Ă©motions. Ces derniĂšres peuvent se manifester avec une intensitĂ© trĂšs violente ou en-vahissante au point de perturber forte-ment les comportements et la vie quo-tidienne : l’angoisse peut « paralyser » et inhiber la communication, la prise de dĂ©cision
 Un sentiment de colĂšre peut surgir, vis-Ă -vis des soignants car la prise en charge ne rĂ©pond pas aux attentes, mais Ă©galement vis-Ă -vis des proches parfois sous forme d’agressi-vitĂ© car il est impossible de l’exprimer autrement. Beaucoup d’informations sont donnĂ©es lors des diffĂ©rents rendez-vous. Ce que la personne malade et son entourage comprennent et intĂšgrent sur la mala-die, ses risques, mais aussi sur les trai-tements et l’espoir que l’on peut placer en eux, peut influencer fortement les rĂ©actions psychiques et Ă©motionnelles.

Souvent les malades craignent que

leur fatigue, leurs moments de dĂ©cou-ragement et de tristesse pourtant bien lĂ©gitimes affectent leurs enfants, leur conjoint, leurs parents. De ce fait, ils n’osent pas les partager, les exprimer et peuvent ainsi se sentir seuls. De mĂȘme pour les proches qui peuvent ne pas oser manifester leurs inquiĂ©tudes et parfois leur Ă©puisement. Dans le souci de se protĂ©ger mutuellement, malades et proches ont souvent du mal Ă  com-muniquer et ne vivent pas les choses de la mĂȘme maniĂšre.

La personne malade :

« je ne peux pas me permettre de craquer devant eux »,

« ils attendent de moi que je sois fort(e) » 

Les proches :

« Je me sens démuni, je ne sais pas comment réagir »

« Quelle attitude adopter, que dire
 ? ».

Le soutien psychologique en cancérologie ?

Le soutienpsychologique

Il arrive parfois que l’entourage pousse le malade Ă  « rĂ©agir », ne comprenant pas forcĂ©ment que les Ă©motions et questions qui l’assaillent sont dĂ©jĂ  une maniĂšre de rĂ©agir. Ainsi peut-on en-tendre : « ne te laisse pas aller », « tu dois te battre », « surtout tu dois avoir le moral », « tu ne dois pas craquer, pour tes enfants et ton mari » 

Ces sentiments et rĂ©actions peuvent ĂȘtre vĂ©cus diffĂ©remment et avec plus ou moins d’intensitĂ© selon les personnes. C’est pourquoi il est important que les soignants, les malades et leur entou-rage puissent avoir des occasions re-nouvelĂ©es de « faire le point » sur tous ces enjeux et dĂ©finir les « aides » qui seraient utiles aux diffĂ©rentes Ă©tapes de la maladie.

En plus du soutien mutuel que le malade et son entourage peuvent s’apporter, tous ces sujets peuvent ĂȘtre abordĂ©s dans le cadre d’un soutien psychologique qui n’implique pas nĂ©cessairement de racon-ter sa vie ou de se mettre Ă  nu. Le soutien ne conduit pas for-cĂ©ment Ă  vivre des moments tristes, il comprend aussi des moments agrĂ©ables et de dĂ©-couvertes.Le « psy » n’ira pas au-delĂ  de ce qui est apportĂ© au cours des sĂ©ances, surtout s’il sent que c’est trop douloureux.

Le soutien

Les patients et leur entourage, dans la mesure du possible, doivent faire part aux soignants en toute confiance de leurs interrogations, de ce qu’ils ima-ginent Ă  tort ou Ă  raison. De façon gĂ©nĂ©rale, il est important d’essayer de rester en accord avec soi-mĂȘme dans son ressenti et ses Ă©mo-tions et ainsi aborder ses inquiĂ©tudes lorsqu’elles sont prĂ©sentes plutĂŽt que de les enfouir.

Il est souvent dĂ©licat de parler de ces sujets car ils peuvent ĂȘtre source d’an-goisse. Ils obligent Ă  envisager les limites, les Ă©checs Ă©ventuels des trai-tements et chacun peut hĂ©siter Ă  s’en-gager dans de telles discussions, par crainte d’induire un certain dĂ©sespoir.

Les « psys » offrent une possibilitĂ© d’écoute, un espace de libertĂ© pour que chacun puisse exprimer son ressenti Ă  chaque moment du parcours mĂ©dical. Avoir recours Ă  eux, exige cependant un effort pour dĂ©passer la rĂ©ticence bien habituelle, de demander Ă  ĂȘtre aidĂ©.

A l’annonce de la maladie, et parfois mĂȘme auparavant, les pensĂ©es concer-nant la maladie, ce qu’elle reprĂ©sente ou ce qu’elle peut engendrer affluent. Cette activitĂ© psychique souvent in-tense surprend le patient lui-mĂȘme. Il peut s’en inquiĂ©ter et se demander si de telles rĂ©actions sont « normales »  Pouvoir aborder, avec un spĂ©cialiste

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Le soutien psychologique en cancérologie ?

Le soutienpsychologique

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de la psychologie, ce que l’on pense, imagine, espĂšre et comment l’on se re-prĂ©sente « soi-mĂȘme » dans tous ces changements, contribue Ă  trouver un Ă©quilibre et surtout aide Ă  mieux apprĂ©-hender les attitudes de l’entourage qui partage la plupart de ces Ă©vĂšnements angoissants.

Lorsque le malade ou le proche le souhaite, devant l’importance des rĂ©-actions Ă©motionnelles, des difficultĂ©s relationnelles et du malaise ressenti, il lui sera possible d’envisager un sui-vi psychologique ponctuel ou au long cours. La relation qui se construit entre le patient et le « psy » permet d’évo-quer dans le respect et sans jugement les expĂ©riences les plus intimes, les sentiments les plus forts et les craintes les plus oppressantes. Ce cheminement progressif accompagne un questionne-ment personnel, une modification ou adaptation des conditions de vie voire une continuitĂ© dans des projets de vie. Tout aussi important, les « psys » les conseilleront sur la maniĂšre d’en parler avec leurs proches, leurs enfants qu’ils pourront Ă©galement prendre en charge.

Ces Ă©changes se font sous forme d’en-tretiens individuels mais aussi parfois par « groupes de patients », selon la demande, les Ă©tapes du soin et les besoins de chacun. Il est frĂ©quent que quelques sĂ©ances suffisent Ă  « Ă©clai-rer» les principaux sujets de prĂ©occu-pation.

Un soutien psychologique, dans quelles circonstances ?

Dans la plupart des services hospitaliers de cancĂ©rologie des psycho-oncolo-gues, psychologues et psychiatres tra-vaillent en collaboration avec les chirur-giens, les oncologues et les soignants. Ils sont habituellement intĂ©grĂ©s dans les Ă©quipes de « Soins de support », aux cĂŽtĂ©s des praticiens de la douleur, des soins palliatifs et du service social. Une consultation de psycho-oncologie peut ĂȘtre proposĂ©e Ă  la demande ou par l’équipe soignante, dĂšs lors qu’une dĂ©tresse psychologique, une sympto-matologie (anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression) est manifeste ou dĂ©pistĂ©e. Il est d’ailleurs recommandĂ© par les « Plans Cancers » successifs, de rĂ©aliser une Ă©valuation systĂ©matique, organisĂ©e, Ă  certaines Ă©tapes du parcours de soin, par exemple lors du dispositif d’annonce.

A l’hĂŽpital les « psys » rencontrent les malades et avec leur accord, aussi leurs proches. En effet, la maladie peut affecter de maniĂšre diffĂ©rente les « ai-dants », parfois dĂ©munis, impuissants, qui se demandent comment rĂ©agir pour « aider au mieux » la personne malade.

Souvent soucieux de « remonter le mo-ral », le proche peut tenir un discours optimiste et rempli d’espoir en tentant ainsi de cacher sa propre tristesse et ses peurs. Plein de bonne volontĂ©, il lui arrive cependant d’ĂȘtre ainsi, maladroit. Le soutien psychologique est une res-

Le soutienpsychologique

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source, un espace qui lui permet d’ex-primer son vĂ©cu, son ressenti propre... Il peut se montrer alors plus disponible Ă  entendre les interrogations du patient.

Un grand nombre des interventions des « psys » concerne les bouleversements de la maladie dans la reprĂ©sentation de soi ou de son avenir ainsi que les perturbations des relations familiales ou sociales qu’entraĂźne la maladie. Ils aident ainsi les malades et leurs proches Ă  comprendre leurs propres rĂ©actions et celles des autres, et Ă  parfois prendre de la distance devant les non-dits ou les malentendus.

Les Psys sont aussi compĂ©tents pour aider les parents Ă  parler de la maladie aux enfants (et aux personnes de l’en-tourage considĂ©rĂ©es comme particuliĂš-rement fragiles). Dans un souci de pro-tection, pour leur Ă©viter d’ĂȘtre triste, de souffrir, ou parce que l’on pense qu’ils ne comprendraient pas, nombreux sont ceux qui auraient tendance Ă  cacher aux enfants la maladie. Il n’est pas tou-jours aisĂ© de trouver les mots, le mo-ment et de se sentir capable d’affronter cette situation. Un psychologue peut alors accompagner les parents et les ai-der Ă  dĂ©finir ce qu’ils souhaitent dire et partager, en fonction de la situation de chacun et de l’ñge des enfants. Il peut Ă©galement les aider dans le temps face aux rĂ©actions des uns et des autres et ainsi leur permettre de trouver des res-sources.La confrontation de l’enfant Ă  la ma-

ladie grave d’un proche soulĂšve en lui de nombreuses questions, inquiĂ©tudes qui lui sont propre et qu’il risque de ne pas oser partager avec ses parents, souhaitant les protĂ©ger. Le psychologue propose un lieu de parole en dehors de la famille oĂč il pourra Ă©voquer libre-ment ses angoisses, craintes, interroga-tions


Un soutien est Ă©galement proposĂ© lorsque c’est l’enfant qui est directe-ment touchĂ© par la maladie. Il y trou-vera lĂ  aussi, un espace pour parler en dehors du contexte familial de ce qu’il est en train de vivre dans son corps
 et donc en pensĂ©e, parfois en dĂ©calage avec ce que ses parents, ses proches peuvent imaginer.

Dans le cadre ambulatoire, ces inter-ventions psychologiques sont tout autant accessibles. Le patient et sa fa-mille peuvent en prendre d’eux-mĂȘmes l’initiative, ou bien sur les conseils des soignants.

Le soutienpsychologique

Le soutien psychologique en cancérologie ?

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Les aspects relationnels, mais aussi les difficultĂ©s d’ordre plus personnel et in-time sont des sujets qui peuvent faire l’objet d’un soutien psychologique.

Il est difficile d’en faire une liste ex-haustive, cependant voici quelques exemples des sujets les plus frĂ©quem-ment abordĂ©s:

> La peur de ne pas arriver Ă  faire face,

> Les angoisses liĂ©es Ă  l’incertitude du pronostic, la difficultĂ© Ă  se pro-jeter

> L’impression de « peser » sur les autres,

> Le sentiment de ne pas ĂȘtre com-pris(e),

> L’impression de ne pas arriver Ă  communiquer, la difficultĂ© Ă  expri-mer ce que l’on ressent,

> Les répercussions sur la vie intime,

> Les transformations du corps et le sentiment de mutilation,

> La perte de confiance en soi,

> La reprise du travail


> La crainte du regard de l’autre,

> Le sentiment de culpabilité,

> Les fluctuations d’humeur,

> La difficulté à trouver un nouvel équilibre

> La peur de ne plus se reconnaĂźtre.

Le soutienpsychologique

Le soutien psychologique en cancérologie ?Quels sont les sujets abordés ?

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Avoir recours Ă  un «psychologue» ou Ă  un «psychiatre» effraie encore trop souvent car, dans l’imaginaire collec-tif, cette dĂ©marche reste associĂ©e Ă  la maladie psychique. La souffrance est humaine, le « psy » soutient toute per-sonne qui le souhaite.

‱ Le psychiatre est d’abord un mĂ©decin spĂ©cialiste, comme le sont un dermatologue ou un ophtalmologue. Sa spĂ©cialitĂ© en psychiatrie l’a formĂ© au fonction-nement mental et Ă  ses pertur-bations, Ă  la pharmacologie, ainsi qu’aux difficultĂ©s personnelles et relationnelles des individus. Le psychiatre travaillant en cancĂ©ro-logie est particuliĂšrement sensible aux troubles psychologiques liĂ©s Ă  la maladie cancĂ©reuse et Ă  son traitement. Il est Ă©videmment in-diquĂ© de demander son avis lors d’un doute quant Ă  une possible installation d’une dĂ©pression par exemple. En tant que mĂ©decin, il peut prescrire des mĂ©dicaments, et ses interventions sont prises en charge par la SĂ©curitĂ© Sociale.

‱ Le psychologue est spĂ©-cialisĂ© dans la connaissance du fonctionnement psychique et des difficultĂ©s personnelles et relation-nelles des enfants, adolescents et

adultes, ce qui lui donne une capa-citĂ© et une aptitude particuliĂšre Ă  aborder avec autrui sa souffrance psychique dans le but de l’aider.

Comme pour le psychiatre, le psychologue qui travaille en cancérologie (alors nommé psycho-oncologue) connaßt la réalité de la maladie cancé-reuse et de ses répercussions.

Psychiatre et psychologue clini-cien diffĂšrent donc l’un de l’autre essentiellement par le fait que le premier est mĂ©decin alors que le deuxiĂšme n’est ni mĂ©decin, ni pa-ramĂ©dical. Des consultations avec un psychiatre et un psychologue peuvent ĂȘtre complĂ©mentaires dans le but de favoriser Ă  la fois une prise en charge mĂ©dicamenteuse et un suivi psychothĂ©rapeutique.

Chacun Ă©tant formĂ© pour aborder avec les patients leurs difficul-tĂ©s psychologiques et chercher les moyens d’y remĂ©dier, il ar-rive que leurs moyens d’inter-vention et leurs activitĂ©s se res-semblent, surtout lorsque tous deux ont la compĂ©tence supplĂ©-mentaire de psychothĂ©rapeute.

Le soutienpsychologique

Les « psys », qui sont-ils ?

10Le soutien

psychologique

‱ Le psychothĂ©rapeute pra-tique la psychothĂ©rapie, c’est-Ă -dire qu’il accompagne Ă  plus ou moins long terme des personnes en souffrance psychologiques et/ou physiques. Il en existe de nom-breuses formes (EMDR, hypnose, relaxation, sophrologie, thĂ©rapies cognitivo-comportementales
)

C’est un titre reconnu depuis peu en France, il faut donc ĂȘtre vigilant.

‱ Le psychanalyste est un thĂ©-rapeute qui utilise une mĂ©thode psychanalytique (freudienne, la-canienne ou jungienne). À noter que pour devenir psychanalyste, il est nĂ©cessaire d’avoir suivi une psychanalyse pendant plusieurs annĂ©es sous contrĂŽle d’une sociĂ©-tĂ© psychanalytique. Cette pratique vise Ă  soulager les patients par l’exploration de leur inconscient afin de les aider Ă  rĂ©soudre leurs difficultĂ©s psychologiques. C’est au travers d’une Ă©coute attentive de

la parole que le psychanalyste pro-pose une interprĂ©tation et amĂšne son patient Ă  effectuer un travail sur lui-mĂȘme. Cette mĂ©thode est de plus ou moins longue durĂ©e (sur le divan ou en face Ă  face).

Si ça ne se passe pas bien avec le psy que vous avez consul-tĂ© ou si le soutien apportĂ© ne rĂ©pond pas Ă  la demande, il semble impor-tant d’en parler avec lui. Ce sera alors l’occasion, dans un premier temps, de faire un point sur la situation et le soutien demandĂ© et pourra ainsi dĂ©-boucher sur un nouveau dĂ©part dans la thĂ©rapie ou sur une orientation vers un autre professionnel plus adaptĂ©.

Les «psys», qui sont-ils ?

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Contrairement Ă  ce qu’il est cou-rant d’entendre, les « psys » n’apportent pas « LA » solu-

tion, et ne sont pas là pour « remon-ter le moral » ni pour « faire oublier la maladie », mais bien pour aider et soutenir ceux qui y sont confrontés.

La dĂ©cision de consulter un « psy » et de savoir oĂč et Ă  quel moment le faire, est parfois difficile Ă  prendre. Il s’agit avant tout d’une dĂ©marche personnelle fondĂ©e sur un ressenti, une volontĂ© d’accompagnement et d’échanger sur son vĂ©cu et/ou difficultĂ©s dans un cadre bienveillant et sans jugement.

Ce suivi est volontaire, libre et peut ĂȘtre arrĂȘtĂ© sur simple demande.Toute personne malade ou proche, pour peu qu’elle en ressente donc le besoin, peut rencontrer un « psy » pour parler de la maladie et comprendre les rĂ©ac-tions des uns et des autres, et identifier les comportements Ă  adopter ou Ă©viter.

Chaque étape de la maladie peut susciter des questionnements ou in-quiétudes, cet accompagnement peut donc se faire à tout moment :

> DĂšs la pĂ©riode des premiers exa-mens et de l’attente des rĂ©sultats,

> Annonce du diagnostic de la ma-ladie,

> Pendant et aprĂšs les traitements,

> En situation de récidive,

> A l’étape des soins palliatifs


Le plan cancer 2 avait notamment insistĂ© sur l’importance de la prise en charge de l’aprĂšs cancer. En effet, s’il est bien lĂ©gitime d’imaginer qu’à l’issue des traitements on pourra enfin se sen-tir soulagĂ©, cependant, pour beaucoup, c’est aussi un « contrecoup » !

AprĂšs toute cette Ă©nergie dĂ©ployĂ©e pour assumer les traitements et toutes les difficultĂ©s rencontrĂ©es, la fin d’une prise en charge quasi-quotidienne peut s’accompagner d’un sentiment d’aban-don et de fragilitĂ©.

S’ajoute Ă  cela, l’incertitude de dĂ©ve-lopper autre chose, de « rĂ©cidiver » et le sentiment de devoir vivre dĂ©sormais « avec une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs » au-des-sus de la tĂȘte (suivi, examens
). Il y a un avant et un aprĂšs qu’il n’est pas toujours Ă©vident d’identifier pour se re-construire. Il peut ĂȘtre difficile de vivre avec cet Ă©vĂšnement comme une Ă©tape dans sa vie et trouver un nouvel Ă©qui-libre. Cela demande du temps. L’entou-rage peut parfois ne pas comprendre ce sentiment et tenir des propos comme « c’est fini », « tourne la page », « tu peux retrouver ta vie d’avant »  Le soutien

psychologique

Quand consulter ?

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AprÚs les traitements, un soutien psy-chologique reste donc souvent néces-saire et légitime.

Quelle que soit l’étape des soins, le recours Ă  un psychologue sera d’autant plus efficace qu’il pourra ĂȘtre Ă©voquĂ© avec le mĂ©decin traitant, le spĂ©cialiste en cancĂ©rologie, les infirmiĂšres. Il est

important qu’il s’inscrive dans la glo-balitĂ© d’une prise en charge, oĂč chacun des soignants est concernĂ© par la qua-litĂ© de vie du patient et de ses proches.

Pour certains, revenir sur le lieu de soin pour consulter est trop difficile. Il est important que

chacun, malade ou proche, puisse trou-ver l’interlocuteur qui lui convienne :

‱ Dans les structures de soin oĂč se dĂ©roulent les prises en charge. Il est possible de se renseigner au-prĂšs des mĂ©decins ou de leur se-crĂ©tariat, des soignants 


‱ Dans les associations de malades, comme le comitĂ© dĂ©partemental de la Ligue contre le cancer, qui peuvent proposer des consulta-tions avec des psychologues spĂ©-cialisĂ©s ou orienter vers un profes-sionnel Ă  proximitĂ© du domicile.

‱ Dans le secteur public dĂ©pendant du domicile : CMP (Centre MĂ©dico Psychologique) pour les adultes, et CMPP (Centre MĂ©dico Psycho PĂ©dagogique) pour les enfants et adolescents.

‱ Via le rĂ©seau de cancĂ©rologie dont dĂ©pend l’établissement de soin

‱ Dans le secteur libĂ©ral, via le mĂ©-decin traitant.

En ce qui concerne le financement, les consultations proposĂ©es dans les centres de soins et dans les CMP font parties de la prise en charge propo-sĂ©es et sont donc gratuites. De mĂȘme, les consultations proposĂ©es par les as-sociations de patients peuvent, dans certaines conditions, ĂȘtre entiĂšrement prises en charge.

Dans le secteur libĂ©ral, les consultations de psychiatres seront remboursĂ©es par la SĂ©curitĂ© Sociale, mais non celles des psychologues puisqu’ils ne sont pas mĂ©decins. Certains rĂ©seaux de cancĂ©-rologie ou associations de soins Ă  do-micile, financent des consultations de psychologues lorsqu’ils ont passĂ© avec eux, des conventions.

Le soutienpsychologique

OĂč consulter un « psy » ?

Quand consulter ?

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Des centres d’accueil pour les personnes touchĂ©es par le cancer se dĂ©veloppent depuis ces derniĂšres annĂ©es et pro-posent habituellement des rencontres individuelles avec des psychologues.

Un service d’écoute et de soutien psy-chologique, anonyme, gratuit et confi-dentiel est Ă©galement mis en place par la Ligue contre le Cancer joignable au 0800 940 939 du lundi au vendredi de 9h Ă  19h.

Le soutienpsychologique

Les différentes formes de soutien ?Les soins de support sont définis

par l’ensemble des soins complĂ©-mentaires aux traitements mĂ©di-

caux que les oncologues vont apporter au patient. Ces soins ont tous pour objectif d’apporter une aide morale et complĂ©mentaire, Ă  chacun de choisir les approches qui lui conviendront.

1. Soin de support :le soutien psychologique

Le soutien psychologique repose sur des rencontres rĂ©pĂ©tĂ©es avec un « psy » selon des mĂ©thodes diverses. Elles ont en commun de privilĂ©gier une mobili-sation des ressources de la personne confrontĂ©e aux difficultĂ©s de la maladie, en s’attachant Ă  « l’ici et maintenant ». La relation avec « le psy » se dĂ©roule dans un cadre dĂ©fini Ă  l’avance avec des rĂšgles d’expression par le langage ou le corps, discutĂ©es Ă  la premiĂšre rencontre.

Soutien individuel

De nouveaux praticiens s’associent Ă  l’activitĂ© quotidienne des soignants pour amĂ©liorer de maniĂšre plus globale le bien ĂȘtre des patients (dĂ©pression, anxiĂ©té ). A chacun de s’approprier la ou les pratique(s) qui lui est/sont bĂ©nĂ©fique (s) et qui peuvent ĂȘtre de nouvelles ressources. Cette prise en charge est proposĂ©e en face Ă  face et diffĂ©rentes approches peuvent ĂȘtre uti-lisĂ©es :

‱ Le soutien psychologique d’accompagnement : quelques sĂ©ances en face Ă  face dans un cadre dĂ©fini

‱ La psychanalyse : fondĂ©e sur la verbalisation et les associations libres C’est une prise en charge qui se fait plus sur du long terme. Au-jourd’hui il existe un grand nombre d’ «écoles psychanalytiques, cha-cune avec ses particularitĂ©s et son cadre, Ă  dĂ©finir avec l’analyste.

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‱ La thĂ©rapie cognitivo-comportementale (TCC) :thĂ©rapie brĂšve, qui vise Ă  rem-placer les idĂ©es nĂ©gatives et les comportements inadaptĂ©s par des pensĂ©es et des rĂ©actions plus en adĂ©quation avec la rĂ©alitĂ©.

‱ La relaxation : dĂ©signe une dĂ©tente physique complĂšte qui est liĂ©e au relĂąchement des tensions musculaires. Par extension, celle-ci amĂšne Ă©galement une dĂ©tente psychique, mentale qui est due Ă  une diminution de la tension ner-veuse. DiffĂ©rentes mĂ©thodes de relaxation existent, dont l’hypnose et la sophrologie, entre autres.

‱ L’EMDR, Eye Movement Desen-sitization and Reprocessing, soit en français Mouvement des yeux, DĂ©sensibilisation et Retraitement (de l’information). Des exercices portant sur les mouvements ocu-laires, guidĂ©s par un thĂ©rapeute, peuvent apporter un soulagement psychologique et physique (baisse de sensations douloureuses) en agissant sur la mĂ©morisation de certains souvenirs « trauma-tiques ».

‱ MĂ©ditation de pleine conscience (Mindfullness) : aussi appelĂ©e prĂ©sence attentive consiste Ă  porter intentionnelle-ment attention aux expĂ©riences internes (sensations, Ă©motions, pensĂ©es, Ă©tats d’esprit) ou ex-ternes dans le moment prĂ©sent, sans porter de jugement de valeur.

Comme vu prĂ©cĂ©demment, il est essen-tiel dans ce domaine des « nouvelles » thĂ©rapies, d’ĂȘtre vigilant quant aux qua-lifications du thĂ©rapeute.

Groupes de parole

Ce sont des espaces de parole, d’échange, de partage d’expĂ©riences communes vĂ©cues par les patients qui ont Ă©tĂ© ou sont confrontĂ©s Ă  un cancer animĂ©s par un « psy » expĂ©rimentĂ© et un soignant... Leurs objectifs visent Ă  permettre aux personnes de mettre en mots leurs Ă©motions souvent non ex-primĂ©es, de les confronter Ă  celles de personnes ayant vĂ©cu une mĂȘme expĂ©-rience, afin de leur permettre de sortir de leur isolement.Cette parole est enrichie par la comprĂ©-hension des autres patients, et l’exper-tise du psychologue.

Certaines structures peuvent proposer des groupes plus spécifiques :

> malades atteints de cancer de la prostate,

> proches, aidants,

> enfants,

> fratrie,

> personnes en deuil...

Le soutienpsychologique

Les différentes formes de soutien ?

2. Autres formes de soins de support

Les soins de support qui peuvent ĂȘtre complĂ©mentaires aux soins mĂ©dicaux, visent Ă  une prise en charge globale de la personne. L’objectif est d’amĂ©liorer la qualitĂ© de vie des patients en proposant un espace

adaptĂ© et/ou des activitĂ©s dĂ©diĂ©es au bien-ĂȘtre :

> activité physique adaptée

> soins socio-esthétiques,

> groupes de convivialité,

> accompagnement diététique,

> accompagnement administratif et social


15Le soutien

psychologique

Pour en savoir plus sur les soins de supports, vous pouvez vous référer à la brochure de la Ligue Contre le Cancer intitulée :« les soins de support ».

Une rubrique sur le soutien psychologique sur le site de l’Insti-tut du cancer (Inca) http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Qualite-de-vie/Douleur/Soulager-par-des-tech-niques-non-medicales/Soutien-psychologique

Vous trouverez un soutien, un accueil et une Ă©coute au sein d’espaces dĂ©diĂ©es aux patients et Ă  leurs proches, dans les hĂŽpitaux ou en ville.

Vous trouverez les coordonnĂ©es des Espaces de Rencontres et d’Information (ERI ),des Espaces Ligue et des ComitĂ©s dĂ©parte-mentaux de la Ligue sur le site de la Ligue.

Le site internet de l’Inserm propose une revue de la littĂ©rature consacrĂ©e aux Ă©valuations de l’efficacitĂ© de l’Hypnose, l’EMDR,La MĂ©ditation.

P O U R E N S A V O I R P L U S

Les différentes formes de soutien ?

www.ligue-cancer.net : Toutes les informations sur les cancer –Forum de discussion, actualitĂ©s de la Ligue – faire un don

0 800 940 939 (numĂ©ro gratuit) : Soutien psychologique –Aide et conseil pour emprunter – Conseil juridique

Ecrire au siÚge de la fédération :Ligue contre le cancer, 14 rue Corvisart 75013 PARIS

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