LE SOL CONTINU

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LE SOL CONTINU : UN ESPACE PUBLIC POUR LE VILLAGE OLYMPIQUE A ROME

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LE SOL CONTINU : UN ESPACE PUBLIC POUR LE VILLAGE OLYMPIQUE A ROME

LE SOL CONTINU : UN ESPACE PUBLIC POUR LE VILLAGE OLYMPIQUE A ROME

Ecole Nationale Supérieure de Paysage de Versaillesmémoire de fin d’études - CESP 2011/2012

étudient : Annalisa Romanidirecteur de fin d’études : Denis Delbaere

(…) Dans la nature il y a des liens extrêmement nombreux, puissants, qui font que les choses sont associées

entre elles. (…) Au fond le problème n’est pas dans la nature, mais dans sa transposition dans la ville.

(…) Je pense par exemple que si l’on enseignait la biologie dans la première année des Écoles d’architecture,

on changerait tout...la pensée de la ville, la pensée de l’architecture serait totalement modifiée (…) parce que

la biologie nous confirme dans cette idée que les choses doivent être solidaires, doivent être articulées (…) Ces

leçons-là ça doit être des leçons qui doivent être apprises pour faire la ville (…)

Michel Corajoud, à l’occasion de l’exposition ‘la ville fertile’, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, 23/03-24/07/2011

Je suis architecte de formation. Durant mes dernières années d’études, ma curiosité m’a conduite hors des limites et certitudes confortables de mon métier. J’ai ressenti un intérêt de plus en plus fort pour le paysage, ce grand inconnu! Pendant des années j’ai nourri mon envie de partir et, une fois diplômée, j’ai finalement quitté l’Italie pour la France.

En travaillant dans des agences parisiennes, j’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes éclairées qui m’ont sensibilisée aux outils du métier, au point que j’ai vite senti le besoin de reprendre des études pour combler mes manques. D’où la volonté de passer cette année de formation à l’École du Paysage de Versailles.

Le choix du Village Olympique comme sujet de mon mémoire n’a pas été un hasard. En 2008 j’ai vécu pendant quelque temps à Rome et j’ai travaillé à proximité de ce site. L’intérêt pour cet aménagement et le sentiment qu’il y avait ici beaucoup à faire remontent à mes premières visites il y a quatre ans. Cependant, ce que j’imaginais pouvoir y faire à cette époque ne correspond pas à ce que je vais proposer dans ce travail de fin d’étude. Le résultat de ce projet est pour moi une conquête. Il signe le basculement de mon regard d’une vision structurée du réel à une vision étendue du vivant.

Ma nouvelle approche au projet me montre que les efforts de cette année d’études n’ont pas été vains, et que je sors de cette école avec un nouveau regard.Non pas un regard d’architecte convaincu, parce que je ne le suis plus, ni de paysagiste pure, parce que je ne le serai jamais. Mais un regard nouveau, et probablement encore naïf, auquel je crois : je veux repartir du paysage.

SOMMAIRE

carte de Rome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

fiche descriptive du site . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

PARTIE 1le site du Village Olympique dans son contexte géographique, historique et urbain . . .

UNE PLAINE INONDABLE CERNEE DE VOLCANS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

LA LENTE FORMATION HISTORIQUE DU SITE DU VILLAGE OLYMPIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

PROBLEMATIQUES GENERALES DES ESPACES PUBLICS DU SITE AUJOURD’HUI . . . . . . . . . . . . . . . .

PARTIE 2le projet avant le projet : déchiffrer le programme par le site . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LA LECTURE DU SOL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LES PROGRAMMES D’AMENAGEMENT EN COURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

LES ESPACES PUBLICS / AMBIANCES, ECOUTE ET OBSERVATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CONCLUSIONS VERS LE PROJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

PARTIE 3le projet : le sol continu et la recontuête du paysage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

QUESTIONNEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

OBJECTIFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

APPROCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

PROJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

PROCESSUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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CARTE DE ROME echelle 1/25 000

0 1 2,5 5km

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le Tibre

équipements sportifsAcqua Acetosale Foro

Italico

le colissée

la basilique Saint-Pierre

la gare Termini

l’ Île Tibérine

EUR

le Village Olympique

la via Olimpia

le parc de Villa Borghese

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FICHE DESCRIPTIVE DU SITE echelle 1/10 000

0 1 2,5 5km

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Architectes: Cafiero, Libera, Luccichenti, Monaco et Moretticonstruction : 1958-1960surface totale: 35 hasurface construite: 70 000 m²habitants - 1960 : 6000 (en majorité athlètes)habitants - 2010 : 2800 (1412 logements)

le Tibre

le VillageOlympique

le parc deVilla Glori

le parc deVilla Borghese

place du Peupleet via del Corso

via Flaminia - tram

2via Tiziano

la colline des Parioli

AuditoriumMAXXI et anciennes usines

le Foro Italico

pont Flaminio

pont Milvio

pont de la musique

pont Duca d’Aosta lequartierFlaminio palais

du sport

palais du sport

1LE SITE DU VILL AGE OLYMPIQUE DANS SON CONTEX TE

GEOGR APHIQUE, HISTORIQUE E T URBAIN

Le Village Olympique est un quartier à l’histoire assez récente mais qui fait partie intégrante de la ville dans laquelle il est né. Il s’insère sur tous les plans dans les dynamiques de Rome, dans son histoire urbaine, géographique, et sociale. C’est pour cette raison que nous parlerons brièvement de la ville de Rome tout en montrant comment sa géographie et son histoire ont mis en forme le quartier du Village Olympique, pour mieux insérer notre quartier d’étude dans son contexte historique, géographique et territorial, et mieux comprendre ses enjeux à l’échelle urbaine.

UNE PL AINE INONDABLE CERNEE DE VOLC ANS

un premier regard sur le territoire

l’histoire géologique et la naissance de la ville

le Marais Pontins : un territoire fertile pour cultiver et vivre

le fleuve et la ville

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Italie

la région Latium

Alpes

Apennins

Apennins

monts Albans

lac de Bracciano Tibre

maraisPontins

maraisPontins

monts Sabatins

mar Thyrrénienne

Rome et ses limitesadministratives

plaine du Po

10 20 50 Km

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Un premier regard sur le territoire

Rome, Capitale d’Italie, est aussi le Chef-lieu d’une des 20 régions italiennes, le Latium (Lazio), situé au centre de la péninsule. Cette région, baignée à l’ouest par la Mer Tyrrhénienne, s’étale vers l’est jusqu’aux Apennins, la chaîne de montagnes qui parcourent l’Italie du nord au sud en la coupant en deux. On retrouve dans la région une structure en failles avec une orientation nord-ouest / sud-est : les derniers coteaux des Apennins, laissant ensuite place à une vaste région vallonnée d’origine volcanique (qui occupe la moitié du territoire régional), et enfin une étroite bande de plaine qui descend jusqu’à la mer. Le fleuve le plus long est le Tibre qui, avec ses 400 kilomètres, est le troisième fleuve italien. Dans la région on trouve des lacs importants, tel que le lac de Bolsena et le Lac de Bracciano, tous deux d’origine volcanique.

Le territoire de la commune de Rome est le plus vaste d’Italie (1.307 Km²) et l’un des plus vastes d’Europe. La ville est née au centre d’une plaine de forme presque triangulaire (la Campagna Romana), parcourue par le Tibre. Cette plaine est occupée au nord par les collines volcaniques des Monts Sabatins (Monti Sabatini), et vers le sud-est par les collines volcaniques des Monts Albains (Colli Albani). Ces reliefs, avant de descendre dans la plaine, donnent lieu aux très connues ‘sept collines’ de Rome ( Palatin, Aventin, Capitole, Quirinal, Viminal, Esquilin, Celio).

Le Tibre s’est créé un passage parmi ces collines qui l’enlacent au nord et au sud, un passage dont la largeur se limite par endroits à un kilomètre. La ville de Rome est traversée par le Tibre, mais aussi par une de ses confluences, le fleuve mineur Aniene. Il rejoint le Tibre au niveau d’une zone aujourd’hui urbaine, au nord.

monts Albans

Tibre

maraisPontins

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carte géologique du Village Olympique

SEDIMENTS ALLUVIAUX EN EVOLUTION : débris alluviaux dans les limites du Tibre. alternance de sables, argiles, e niveaux ri-ches de substance organique. Epaisseur de 0 à 10m

DÊPOTS ALLUVIAUX : dépots silico-argi-leux en alternance avec sables. A la base : couches de sables et gravier fins. Epais-seur jusqu’à 60m

UNITE DU PALATIN : dépots pyroclastique à base de cendre gris-noire. Epaisseur 10 m

UNITE DE VALLE GIULIA : travertin dans des bancs, avec sables volcaniques. Epais-seur 30m

SUCCESSION DE SACROFANO : dépots pyro-clastique à base de cendres et lapillis. Epais-seur 14m

UNITE DE SANTA CECILIA : alternances de conglomerats, sables, limon du milieu flu-vial et éléments volcaniques. Epaisseur jusqu’à 40m

SUCCESSION DE LA STORTA : alternances de lapillis, cenres. Epaisseur jusqu’à 10m

SUCCESSION DE LA STORTA : alternances de lapillis, cenres. Epaisseur jusqu’à 10m

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L’histoire géologique du territoire a donné naissance à des paysages très variés, tels que l’on les connaît aujourd’hui, et à un contexte naturel qui a été particulièrement favorable à l’installation du premier centre de vie urbaine.

Pour mieux comprendre ce qui est aujourd’hui le paysage de Rome, il faut remonter à environ 60 millions d’années, lorsque la plaque européenne entra en collision avec la plaque africaine qui, poussant vers le nord, a donné naissance aux Alpes. A la suite de cette collision provoquant des zones de tension à orientation nord-sud, se formèrent des zones de compression à orientation est-ouest, en alternance avec des zones de distension selon la même orientation. Une de ces zones de compression est à l’origine des Apennins, tandis que les zones de distension créèrent l’espace accueillant le bassin méditerranéen. La faible épaisseur de la croûte au niveau de la zone de distension à l’ouest des Apennins et la présence de failles provoquèrent les conditions idéales pour l’ascension du magma et la naissance des volcans.La structure actuelle du territoire romain a été atteinte dans le dernier million d’années, à travers une série d’événements déterminés par la présence d’un grand fleuve (le Tibre), du système volcanique et en raison des variations du niveau de la mer (des centaines de mètres dans le dernier million d’années).Enfin, la création du lit définitif du Tibre, creusé après la dernière glaciation entre les dépôts volcaniques, et le remplissage de celui-ci avec les matériaux alluviaux, est à l’origine de la plaine où la ville de Rome verra sa naissance : le Marais Pontin.Le paysage du Village Olympique nous montre des expressions concrètes de cette géologie spécifique: le site lui-même est une plaine inondable creusé par le Tibre et remplit de dépôts alluviaux, la colline qui abrite le parc de Villa Glori est constitée des couches de débris volcaniques déposés dans les temps. En conséquence, la planéité extrême du quartier n’est pas à regarder en tant que défaut, mais elle est l’emblème d’une des qualités les plus fondamentales du Village Olympique.

L’histoire géolo gique et la naissance de la vi l le

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l’aire de Rome à l’époque de la denrière période glaciale

dépôts volcaniques

unità del paleotevere

unità di monte Ciocci

unità di monte Mario

unità di monte Vaticano

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l’aire de Rome avant l’installation de la villa

Village Olympique

Ile Tibérine

centre historique

Parc de Villa Glori

dépôts alluviales recents

dépôts volcaniques

unità del paleotevere

unità di monte Ciocci

unità di monte Mario

unità di monte Vaticano

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photo historique des travaux de drainage du marais pontins - 1927

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Le Marais Pontins (Agro Pontino) est une plaine alluviale anciennement occupée par des marais. Sa formation remonte à la période Quaternaire. Elle est liée aux changements récurrents du niveau de la mer, dûs à la succession des périodes glaciaires et inter-glaciaires. Entre 1924 et 1937, sous le régime de Mussolini, des milliers d’ouvriers furent réquisitionnés pour des titanesques travaux de drainage qui changèrent définitivement la nature du paysage : 135.000 hectares de terres furent assainies et dédiées à l’agriculture.

Avant le drainage des années 30, la plaine était un territoire insalubre très peu habité par l’homme, mais riche d’une flore et d’une faune très variée. Les marais les plus grands étaient appelées ‘piscines’, aujourd’hui quasiment disparues (sauf dans les terres protégées du Parco Nazionale del Circeo). Les zones qui n’étaient pas marécageuses étaient occupées par des forêts très denses dites «selve». Aujourd’hui, un nouveau paysage a pris la place des marais: toutes les zones autrefois occupées par l’eau sont devenues un riche et fertile terrain agricole, où les eucalyptus sont utilisés comme arbres brise-vent. Les eucalyptus sont en effet très nombreux dans le Marais Pontins. Cet arbre, indigène de l’Australie et à croissance rapide, absorbe avec facilité l’eau du sol. Des milliers de sujets furent ainsi plantés pendant les travaux de drainage. Dans les zones non cultivées, peu nombreuses, on retrouve des bosquets de chênes (Quercus ilex, Quercus robur), peuplier (Populus nigra italica), et pin (Pinus pinea). Des palmiers y ont aussi trouvé place.

Les zones cultivables étaient dédiées en prévalance aux céréales, vignobles, et à l’élevage. A partir du Moyen-Age la majorité sont de très grandes parcelles appartenant à l’Eglise. Ces grands lotissements furent ensuite donnés à des petits propriétaires s’installant autour d’une maison patronale rurale (casale). Les propriétaires payaient une taxe à l’église et y cultivaient les produit pour la vente et pour la subsistance.

Le M arais Pontins : un territoire fer t i le p our cult iver et vivre

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la campagne romaine aujourd’hui - images aériennes

0 20 50 100m

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la campagne romaine aujourd’hui - images aériennes

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la dernière grande inondation du Tibre - photo en proximité du Pont Milvio - 1937

le plan de Garibaldi pour dévier le cours du Tibre - 1875

sur le plan est visible le tracé pour le nouveau cour du fleuve (en noir foncé à l’est du centre historique) et le nouveau lit (à gabarit réduit) proposé pour le centre de la ville (noir foncé, ligne fine). En blanc sur le fond, le parcours naturel du Tibre.

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Les eaux du Tibre et ses crues représentèrent pendant des siècles l’une des plus grandes préoccupations des habitants de Rome. La situation s’aggrava avec la construction de nouveaux logements de plus en plus proches des berges et en raison de nouveaux débris s’accumulant dans le lit du fleuve. Plusieurs projets furent étudiés au cours du temps, afin de trouver une solution. Parmi tous, celui proposé par Garibaldi à la moitié du XIXe siècle mérite d’être rappelé. Garibaldi, comme Jules César avant lui, voyait dans la déviation du cours du Tibre la seule solution vraiment efficace. Le Tibre aurait parcouru le centre de Rome, mais dans un lit très étroit et tracé plus droit.La solution ultime arriva seulement au début du XXesiècle avec la construction des ‘muraglioni’ : des hauts murs de soutènement en pierre, le long de toutes les berges du centre-ville. Cette solution a engendré une forte séparation entre la ville et son fleuve, mais a mis fin au règne du Tibre sur Rome.Cette coupure entre fleuve et ville se retrouve sur le site du Village Olympique. Ici, ce ne sont pas les ‘muraglioni’ qui séparent la vie urbaine de la vie des berges (en fait, les murs de soutènement commencent juste à l’ouest du site, à la hauteur du Pont Milvio), mais plutôt les remblais qui ont été effectuées pour accueillir le pont et soutenir sa structure. Ceux-ci ont créés une sorte de digue qui sépare physiquement et visuellement le fleuve de l’aménagement urbain, d’autant plus qu’elle devient un échangeur servant le trafic du pont. Ces remblais ont été necessaires pour retrouver la cote du site au nord du fleuve et permettre l’insertion du viaduc qui part du pont au niveau de la colline de Parioli.Entre les bras d’acces au pont et la base des remblais, a trouvé place une programmation d’espaces peu valorisants (des surfaces sportives) et très peu accessibles. Cet aménagement amplifie la coupure entre l’espace des quais et l’espace urbain.

Le f leuve et la vi l le

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les berges du Tibre en proximité du Village Olympique - es équipements sportifs - photo aérienne

Pont Flaminio

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coupes schèmatiques sur les berges - échelle 1/1000

COUPE A

COUPE B

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les berges du Tibre en proximité du Village Olympique - es équipements sportifs - photo aérienne

Pont Flaminio

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L A LENTE FORMATION HISTORIQUE DU SITE DU I VILL AGE OLYMPIQUE de l’origine à 1900 : la lente formation du site du Village iiOlympique

De 1900 à nos jours : la croissance urbaine et la création iidu Village Olympique - 1870-1920 - 1920-1940 - 1944 : la périphérie à la fin de la guerre et après la guerre - les jeux olympiques de 1960 et le plan du Village Olympique - aujourd’hui

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Village Olympique

] [ PorteA flaminiaB pinciana C tiburtina D appia E ostiense F aurelia

1 aventin2 palatin 3 capitole 4 quirinal 5 viminal 6 oppius 7 caelius 8 janicule

voies consolairesab cdefghilm

flaminiasalarianomentanacollatinatiburtinalabicanatuscolanaappiaostienseportuenseaurelia

enceinte interieuremura serviane VI a.C.

enceinte exterieuremura aureliane 270-273 d.C.

foro boarioforum - foro imperiale

l’origine de Rome

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Le choix du site primitif de Rome est lié à la position géographique : la présence du Tibre (un temps navigable jusqu’à l’Ombrie) rendait le territoire plus attrayant par rapport aux autres. De plus, l’Île Tibérine était fondamentale pour le contrôle des transports : au niveau de l’île, le lit du fleuve présente un dénivelé qui empêchait le passage des bateaux de marchandises. Ces dernières devaient être déposées et transportée par voie terrestre (c’est pour cela que Rome a eu jusqu’à XVIIIe siècle deux ports, l’un en amont -Ripetta- de l’île et un en aval -Ripa Grande-). La ville se développa d’abord sur les collines, puis construisit ses remparts tout autour en gardant le fleuve comme protection ; Elle descendit ensuite vers la plaine centrale. C’est là que se développa le centre de la vie publique, économique et politique (le Forum).Dès l’origine, la conformation géographique de Rome, avec ses collines qui pressent sur le fleuve, généra des contraintes spatiales: la population augmentait mais le territoire approprié pour l’accueillir n’était pas disponible. Pour faire face au manque d’espace, Rome commença une politique d’expansion, en occupant de nouveaux territoires, surtout vers le sud. La priorité fut ainsi d’organiser une vraie force armée. Elle trouva sa place sur le campus marzio (Champs de Mars), tout au nord, la seule grande plaine entre les collines et le Tibre. C’est exactement là qu’est né le Village Olympique, au XXème siècle, dans les années 60.

C’est pour cette même raison de contraintes spatiales que la circulation fut conçue à travers un dessin de voies radio-concentriques, partant du centre et en connectant la ville avec le reste d’Italie dans toutes les directions. Les traditionnels Cardo et le Decumanus, qui organisent habituellement la circulation dans le Forum des villes romaines, avec leur parcours droits et perpendiculaires, n’étaient pas applicable au contexte de la ville de Rome. La via Flaminia qui, en partant du centre travers le site et le fleuve au niveau du Pont Milvio, fut une de ces ‘voie consulaires’ radio-concentriques construites à l’époque romaine. Elle conserve aujourd’hui le même tracé historique que son époque de construction et elle dessert la sortie de Rome vers le nord. La via Tiziano, qui est parallèle à la via Flaminia, fut réalisée au XIX ème siècle suite au développement de la ville.

Sous Jules César (70-44 av. J-C), la ville comptait 400.000 habitants et s’étalait sur un territoire de 400 hectares.A cette époque, on voit pour la première fois une sorte de plan régulateur de la ville proposé sur quatre points dont deux furent mis en œuvre : le premier concernait la nécessité de contrôler les crues du fleuve et la possibilité de détourner son cours pour récupérer de l’espace à bâtir ; le deuxième prévoyait le drainage des plaines pontines insalubres.

De l ’origine à 1900 : la lente formation du site du Vi l lage O lympique

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Rome 1999

Rome 1960

Rome 1930

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Le périmètre des deuxièmes remparts, bâtis sous l’ empereur Aurélien (270-273 ap. J-C), suffirent aux extensions successives de la ville. Ils n’arrivèrent à saturation qu’au cours du XXème siècle. En effet, après la chute de l’Empire romain d’Occident (476 ap. J-C), Rome resta pendant des siècles une ville de taille moyenne sous l’influence des papes. Les marais gagnèrent de l’espace et l’activité principale fut celle de l’élevage. A l’époque de la Renaissance (XIVème – XVIème siècle) la ville développa ses activités tertiaires (liées aux pélérinages, aux arts et à la culture). C’est grâce à l’action des papes que Rome vit une période de réorganisation et de réaménagement urbain pendant la Renaissance. Ils structurèrent la ville comme on la connaît aujourd’hui. Ils firent construire les plus grands monuments et donnèrent aux voies leur structure contemporaine. Suite à ces aménagements, on dut attendre le règne de Napoléon III pour voir naître de nouvelles opérations d’aménagement dans le sens strictement contemporain du terme : requalification des quartiers insalubres, …A partir de fin du XIXème siècle, avec le dessin des premiers plan régulateurs, Rome ne sera définitivement plus planifiée par la volonté des papes et par les intuitions des quelque architecte éclairés, mais bien par des opérations étudiées, concertées, beaucoup plus politiques et techniques, que l’on appellera ‘Plans régulateurs’. Cependant, malgré tous les efforts de gestion de l’extension urbaine à travers des plans rigoureux, Rome ne fait aujourd’hui pas figure de ville, parce qu’elle a toujours manqué de l’idée forte de ville : « à Rome a manqué une classe dirigeante avec une idée morale et culturelle de ville » (L.Quaroni, ‘Immagine di Roma’, Editori Laterza, Roma-Bari, 1976).

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Village Olympique-1960

Quartier Flaminio1905: premières industries1911-1921: naissance quartier

Quartier de la Victoire et Prati (1911)

Parc de Villa Borghese1600 : villa1901 : achété par l’Etat1903 : ouverture parc public

Centre Historique

Parc de Villa Glori 1923

Quartier Parioliconstitué en 1923completé en 1950

developpement urbain du secteur nord de Rome

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1870-1920Lors de son annexion en 1870 au Royaume d’Italie (1861-1946), Rome n’était pas une ville très développée : elle comptait environ 225.000 habitants, tous concentrés dans la zone nord-ouest de la ville, à l’intérieur du périmètre des remparts d’Aurélien (270-273 av. J-C). Suite à la proclamation de Rome comme capitale d’Italie (1871), un lent processus de croissance s’est

De 1900 à nos jours : la croissance urbaine et la création du Village Olympique

Plan de 1883C’est le premier plan d’extension urbaine de Rome. L’étude commence en 1873, immédiatement après la proclamation de l’unité italienne et se termine 10 ans plus tard. Grâce aux financements reçus par Rome en temps que capitale d’Italie, plusieurs grands ouvrages publics sont prévus (comme les murs de protection contre les crues du Tibre). Une loi pour l’expropriation des terres est mise en place pour permettre l’acquisition par l’État de terrains stratégiques. Deux grandes zones d’extension sont privilégiées, l’une à est vers la Gare de Termini, l’autre à nord-ouest (Prati).

mis en place, qui a produit la métropole que l’on connaît aujourd’hui. L’absence de centres de taille moyenne aux alentours a provoqué la concentration de toutes les fonctions urbaines au niveau d’un seul pôle central. La ville connut ainsi le premier grand épisode d’expansion urbaine nommé « LA FEBBRE EDILIZIA » (LA FIEVRE DU BÂTIMENT), avec une forte urbanisation hétérogène de l’étendue agricole située hors des limites de la ville compacte, une amélioration de l’infrastructure routière et la création d’un système efficace de chemins de fer. A proximité du futur Village Olympique, le quartier de la Victoire et le quartier Parioli datent de cette époque. Le Quartier Flaminio, également riverain, voit sa naissance tout de suite après l’installation en 1905 d’une industrie d’automobile (dans le site désaffecté en face au MAXXI). Cette usine, pendant

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la première guerre mondiale devint un site militaire pour la production d’armes. Au début de 1900 Rome comptait aux alentours de 460.000 habitants (le double par rapport

Plan de 1908+ variation de 1910-1911Deuxième plan de Rome, il continue sur la même ligne du premier en ce qui concerne la politique d’acquisition de terres et la réalisation de grands ouvrages publics. L’aménagement du Quartier Flaminio et le Parc de Villa Borghèse remontent à cette époque, ainsi que la realisation du tramway qui parcourt aujourd’hui la Via Flaminia (la ligne du tram n.2, réalisée au début des années 20).Pour la première fois, on prévoit une rénovation massive du centre ancien. Deux attitudes s’opposent: l’une soutient une ‘régénération intégrale du centre’(suivant l’exemple d’Haussmann), l’autre est plus respectueuse de l’existant et de l’état des lieux (sur la ligne de Camillo Sitte).

à 30 ans auparavant) et s’était étalé aussi bien à l’est (au-delà de la Gare Termini) qu’ à l’ouest (vers le quartier de Prati).Entre 1900 et 1930, la population doubla encore une fois (le recensement du 1931 signale plus d’un million d’habitants) et la ville continua son extension jusqu’à occuper le Marais Pontin. C’est à cette période que cette région marécageuse et insalubre bénéficia de travaux de drainage. L’impétueuse croissance urbaine de tout le XXème siècle s’est accompagnée de problématiques liées aux logements : Rome vit la construction de plusieurs quartiers provisoires et malsains, faisant l’objet d’une forte spéculation sur les prix des locations. Pour faire face à ces problèmes, le ICP (Istituto per la Casa Popolare - institut pour les maisons populaires) fut institué en 1903, ayant pour but d‘éduquer la population au concept d’habitation comme facteur de décor, d’ordre et de stabilité sociale.1920 – 1940Pendant les 20 années de

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photo historique du site - 1928premier plan : l’ancien stade national, detruit en occa-sion des jeux olympiques du 1960 pour laisser space à l’actuel stade Flaminio de Pierluigi Nervi. Deuxième plan : la pleine du Village Olympique occupé par l’hyppodrome des Parioli.

Rome 1925 - carte IGM (Istituto Geografico Militare)

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Plan de 1931 + variation de 1937-38En prévoyant des nouvelles zone d’expansion avec un modelé radio-concentrique sans cohérence et vue d’ensemble, c’est le premier plan qui formalise la dynamique d’extension à tâche d’huile typique de l’agglomération de Rome. C’est à ce moment que la zone du futur village olympique est envisagé comme zone d’aménagement urbain prête à accueillir les athlètes des jeux olympiques 1960. A ce moment naît aussi l’idée de réaliser un parc public à la place de l’ancien aérodrome, peut-être dans le prolongement du parc de la Villa Glori achevé à cette époque. Le parc de Villa Glori était un vignoble de propriété d’un serte monsieur Glori. A cause de sa position stratégique (entre la limite nord de la ville et le fleuve) il devint théâtre des nombreuses batailles lors de l’unité d’Italie. Dans le premier plan régurateur du 1883 fut prévu d’y installer un parc public. C’est ainsi qu’en 1895 les terres furent expropriées et devinrent propriété d’Etat. Au début, le sol resta agricole, et ce ne fut qu’en 1923 que la colline fut transformée en parc sur un dessin de Raffaele de Vico. Enfin, le quartier du Foro Italico, complexe sportif voulu par Mussolini et conçu par Enrico del Debbio, fut inauguré en 1932 et connecté à la ville à travers le pont Duca d’Aosta. Une grande proposition assez utopique y est étudiée, pour reconfigurer le centre historique et y ouvrir un cardo et un decumanus. Avec la variante de 1937-1938 sera défini le plan pour le quartier EUR.

domination fasciste, la séparation entre classes sociales fut exacerbée par la séparation résidentielle entre les classes les plus pauvres (qui occupaient principalement les périphéries sud et est) et les classes moyenne et bourgeoise (qui s’installèrent principalement dans la partie nord).Entre les années 20 et les années 40, le gouvernement fasciste mit en place un plan de «retour à la terre». Ce plan prévoyait la construction de petites maisons en béton qui devaient héberger les ruraux restés sans abri à cause de la guerre. Ces maisons étaient rassemblées en petits quartiers dit ‘borgate’, localisés très loin du centre-ville dans le but de «soutenir le retour à la terre et à la vie rurale». Cela aggrava le découpage du tissu social. Le plan pour le retour à la terre donna naissance à une douzaine de quartiers. Certains furent construits selon un dessin urbain bien étudié. Certains autres furent réalisés de manière très rapide : sans eau courante ni services hygiéniques, réalisés avec des matériaux de basse qualité, ces cabanes/abris constituaient un pitoyable paysage de dégradation urbaine.

C’est dans cette même époque que, une fois terminés les ouvrages de drainage, les premières villes nouvelles furent édifié dans le Marais Pontins.

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1944: la périphérie à la fin de la guerre et après la guerreA la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la situation de Rome était très critique: comptant entre 1.800.000 et 2.000.000 d’habitants et absorbant les 48,5% de la population régionale, elle fut touchée par 53 bombardements qui alourdirent le déficit d’habitations hérité du fascisme. Rome dut accueillir la population rurale dont les habitations avaient été détruites. De plus, beaucoup de personnes venaient à Rome persuadées que la ville était plus sûre et moins touchée par les bombardements (en raison de la présence du pape et des nombreux monuments historiques). Ces phénomènes migratoires favorisèrent la naissance de cabanes et abris d’urgence un peu partout dans la ville (au-dessous des aqueducs, à côté des écoles, des casernes, dans les bâtiments abandonnés, dans les grands équipements comme Cinecittà…). La première périphérie de Rome vit ainsi la naissance de petits quartiers insalubres et dégradés. Le site du Village Olympique fut concerné par la création d’un de ces ‘villages’ sauvages.1949 – 1956 / 1957 - 1963 : L’INA Casa et la reconstruction. La croissance urbaine et la construction de nouveaux bâtiments fut très important dans les 15 premières années de la République (1946-1960). Dans les années 1950, ce fut surtout l’INA Casa qui dessina et réalisa les quartiers populaires. L’INA Casa fut créé après la deuxième guerre mondiale (1949) pour construire de nouveaux logements (en tout, l’ INA Casa construisit 355000 logements pour 2 millions de personnes dans toute l’Italie). Le paysage changea, mais le modèle urbain resta le même que celui des borgate de l’époque précédente : une croissance en satellites formellement et fonctionnellement autonomes, au dessin achevé, favorisant l’évolution de communautés organiques et autonomes. Dans le projet de l’INA Casa il y avait donc une forte volonté d’expérimentation guidée par une utopie envisageant une vie heureuse et équilibrée dans les nouveaux quartiers urbains.A cette période, ce que l’on appelle l’étalement en tache d’huile de Rome absorba plusieurs portions de campagne romaine. Au recensement du 1961, Rome comptait 2.200.000 habitants : elle avait désormais pris les dimensions d’une métropole.1964-1984 : les quartiers 167. Dans les premières années des années 60 le gouvernent approuva la Loi 167 et rédigea le premier plan pour les logements sociaux. Ce plan permettait à tous les communes de plus de 50.000 habitants d’acquérir des terres à bas prix pour y construire des logements sociaux. En contrepartie, ces communes devaient se doter d’un plan pour les logements destiné à guider et ordonner la croissance. Le Gescal (Gestione per le Case de Lavoratori , nouvel Office National des HLM) né en 1963 à la place de l’INA-Casa, prit en charge la construction de ces nouveaux quartiers populaires. Le Gescal tenta dès le début de faire face aux problèmes d’éloignement par rapport au centre-ville en prévoyant des équipements au services de nouveaux quartiers notamment par la construction de nouvelles infrastructures.

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les ‘baracche’, abris de fortune installés sur la plaine du site

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Le tramway qui parcourt aujourd’hui la Via Flaminia date de cette époque. Après les Olympiades du 1960, la via Flaminia fut mise en sens unique et malgré les efforts de la sociétés des trams de Rome pour réorganiser le parcours de la ligne, le tram 2 fut arrêté et devint une ligne de bus. Pour la coupe du Monde en Italie du 1990, une nouvelle ligne vient desservir le stade (ligne 19) de l’ouest jusqu’à presque le pont Duca d’Aosta. C’est à cette époque que la ligne 2, en adaptant son parcours terminal sur le nouveau tracé de la ligne 19, reprend service.

Avec la Loi 167, Rome vit la réalisation de 70 quartiers pour un total de 380.000 habitants, les plans d’origine prévoyant de nouveaux logements pour 718.000 personnes. Au recensement du 1981 Rome atteignit son optimum démographique (2.900.000 habitants) et connut ensuite une décroissance progressive (2.820.000 habitants en 1991 et 2.650.000 habitants en 2001). Malgré cela, la ville continua à s’étaler sans suivre une vraie logique urbaine.Avec le deuxième plan pour les logements sociaux, grâce au recul par rapport aux résultats du premier plan, les interventions évoluèrent de manière importante. Les nouveaux quartiers étaient de dimension petite à moyenne et plus intégrable dans la ville. Les bâtiments ne dépassaient presque jamais les 4 étages, les typologies en barre et tour furent abandonnées. La rue et la cour étaient mises en premier plan, la typologie devint plus semblable à celle de la bourgeoisie, et à la Palazzina.Les jeux olympiques de 1960 et le plan du Village Olympique Le 16 juin 1955 les membres du C.I.O réunis à Paris affectèrent l’organisation des 17èmes Jeux Olympique à la ville de Rome.Les Jeux de 1960 furent pour Rome une occasion sans précédent pour redonner une nouvelle image moderne et dynamique de la ville, à l’échelle internationale. De nouveaux équipements sportifs contribuèrent à ce renouvellement. En complément de nouvelles structures plus proprement dédiées aux sports, une partie importante des travaux fut dédiée à l’hébergement d’environ 8000 personnes comprenant athlètes, entraîneurs sportifs, journalistes… Le choix du site pour l’aménagement de ces logements se révéla décisive pour l’évolution de la ville et de son image. Après plusieurs consultations, le comité d’organisation choisit un terrain non construit au nord, aux pieds de la colline Parioli, dans la boucle dessinée par le Tibre à la hauteur du quartier Flaminio et de la Villa Glori.Ce site était stratégiquement positionné entre les équipements sportifs du Foro Italico (grand équipement sportif réalisé par Mussolini entre 1927 et 1933) et de l’Acqua Acetosa (complexe sportif au bord des berges du Tibre construit en 1954 et propriété du Comité des Jeux Olympique Italien). De plus, il donnait un accès direct aux équipements de la zone EUR à travers la Via Olimpica (voir fiche descriptive du site) . Il jouxtait par ailleurs les berges du Tibres, occupées à partir de cette époque dans leur quasi totalité par des clubs de sport qui ont ouvert leurs portes à partir des années ‘60. On y trouve ici les clubs les plus variées : club de la RAI

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cadastre Village Olympique - 1963

cadastre Village Olympique - 1958

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(télévision publique italienne), clubs de l’aéronautique militaire, club sportif du ministère de l’aménagement, clubs des universités etc...). Un site donc à vocation sportive. De plus, l’objectif étant de reconvertir les bâtiments en logements sociaux après les jeux, le choix d’un site suffisamment proche du centre et bien connecté était une nécessité. Ce site était très bien connecté au centre historique de Rome (à la place du Peuple) à travers le tram de la ligne 2 qui parcourait la via Flaminia, une des ancienne voies consulaires romaine construite en 220 a.C.Pour finir, les terres étaient déjà propriété de l’État, évitant ainsi des multiples opérations liées aux ventes et achats des lotissements. La zone était à l’époque occupée par des centaines d’abris de fortune hébergeant des milliers de personnes venues de la campagne. Cette opération permettait de mettre un terme à cette occupation sauvage et insalubre.

Le site du Village Olympique, anciennement champs de mars, était destiné à devenir un parc par le plan d’extension de la ville de 1909. Le parc ne fut jamais réalisé, et, en 1960, cette plaine entre collines et fleuve était occupé, outre des équipements sportifs (Hippodrome Flaminio, stade national, hippodrome de la Villa Glori...), par des centaines d’abris de fortune.En 1950 on planifia pour la première fois de convertir le terrain en quartier résidentiel. La municipalité organisa ainsi un concours, gagné par Claudio Longo, qui donna les lignes urbaines générales pour le futur aménagement des années 60 (l’idée du viaduc remonte à l’époque du concours, ceci devait libérer le site et la via Flaminia du poids de la circulation et donner à la ville une structure plus moderne et plus efficace pour distribuer le trafic venant du nord de Rome vers le centre et le sud). En 1957 le terrain fut vendu par l’Etat à la Mairie de Rome, qui confia la mise en oeuvre du Village Olympique à l’I.N.C.I.S (Istituto Nazionale Case per gli Impiegati dello Stato – Institut National des Logements pour les fonctionnaires d’État). Le projet fut dessiné à cinq mains par une équipe composée des architectes representants du Mouvment Moderne Italien: Vittorio Cafiero, Adalberto Libera, Amedeo Luccichenti, Vincenzo Monaco et Luigi Moretti. Ils dessinèrent le plan avec une précision extrême en s’appuyant de façon explicite sur les principes fondateurs de l’urbanisme du Mouvement Moderne.Trois points fondamentaux guidèrent le projet:1) Sauvegarder le parc de la Villa Glori et le Mont Parioli, en ouvrant des vues sur ces espaces naturels et vers le Tibre. Pour sauvegarder la vue vers les collines, les bâtiments sont moins hauts et moins denses de l’ouest vers l’est, afin de raréfier l’espace construit et laisser la vue sur le parc de la Villa Glori la plus ouverte possible. Aujourd’hui nous pouvons constater que ce dispositif ne fonctionne pas, car la vue sur la Villa Glori n’est conservée que dans des cas très particulièrs et très limités. La présence de la végétation et la proximité de la colline font de cette idée un principe théorique qui

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le Olympique aujourd’hui - photo aérienne

le Village Olympique aujourdh’ui

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n’a pas vu une application réelle. Le choix d’implantation des bâtiments (nord-sud) voulait ouvrir des perspectives visuelles vers le Tibre. Cependant, ces perspectives n’existent pas à cause de la présence de la digue.2) Donner une complète autonomie formelle et fonctionnelle au nouveau quartier en prévoyant des équipements et des services de proximité. (voire annexe : plan urbain 1958 archive

A.Libera Centre Pompidou). Ces services n’ont jamais étés réalisés comme prevu sur le plan de 1960. A leur place, des services aux RDC des bâtiments et des équipements positionnés sans vue d’ensemble ont étés construits.3) Libérer le quartier du trafic de connexion pour préserver la forme organique du dessin à travers la réalisation du viaduc. Cependant, malgré le choix du viaduc, le traffic n’a jamais été enlevé du site, qui est aujourd’hui très dangereux à cause des gabarits des ses voiries.

L’entrée au Village est marqué par deux longues barres à 5 étages qui dessinent des scènes vers le viale Tiziano comme pour marquer le début du quartier et signaler le passage d’un tissu dense (quartier Flaminio) à un tissu moins dense. Les pelouses, les arbres, la végétation en général, en accord avec les principes modernistes, deviennent le vrai tissu connectant les bâtiments, tous surélevés sur pilotis. Ce choix de surélévation veut non seulement garantir une continuité visuelle au niveau du sol, mais aussi préserver le site des débordements du fleuve. De même, le viaduc de Corso Francia est surélevé sur des hauts piliers pour éviter la cission du quartier en deux morceaux.Une fois l’ensemble finalisé, le plan urbain fut ensuite divisé en 5 lots et confié aux 5 architectes concepteurs. Une fois terminés les travaux de drainage, le chantier débuta à partir du septembre 1958 et fut terminé avant l’ouverture des Jeux. Ce découpage en lots a induit des incohérences au niveau des tracés et a transformé un sol théoriquement très fluide et ouvert en un parcours d’obstacles. La situation actuelle du Village Olympique est donc problématique : le sol fragmenté et sans choérence n’aide pas la lecture de l’espace et son utilisation par les habitants.

aujourd’huiImmédiatement après les Jeux, l’ INCIS se chargea de la gestion du Village et reconvertit les structures en appartements qui furent ensuite attribués aux fonctionnaires d’État.En 1972, avec la disparition de l’INCIS, 111 logements furent confié en gestion au I.A.C.P (Istututo Autonomo Case Popolari – Institut Indépendant des Logements Sociaux) et 38 à la ville. Entre-temps commencèrent les opérations de vente des habitations. En 1995 plus de 90% des appartements était devenus des propriétés privées.Au 2010, on comptait 2880 habitants au Village Olympique.

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photos du Village Olympique

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Le poster plan de 1995 : plan métropolitain réalisé pour l’année du Jubilée + variation de 1997 (plan des certitudes)Pour l’année du Jubilée, Rome a été capable d’une remise à neuf assez étonnante. L’année du Jubilé a été le déclencheur de nouveaux équipements, tel que l’auditorium dessiné par Renzo Piano (2002), ou encore le musée d’Art moderne de Zaha Hadid. Le plan de 1995 met en évidence la dimension métropolitaine de la ville et ses banlieues, avec des choix forts:1) volet environnemental : onze grands parcs qui couvrent un quart du territoire communal, gérés par des institutions autonomes déjà opérationnelles. 2) volet mobilité : programme d’investissements et travaux qui concerne un vaste espace de banlieue métropolitaine et régionale. Projet de réalisation d’un « métro-chemin de fer » (comme le RER), d’un nouveau métro urbain (quatre lignes, dont deux lignes sont actives aujourd’hui) qui relie le centre à la proche banlieue communale, et de tramways modernes.

Dans la capitale, une partie des habitants s’est installée dans des villes mineures alentours, le tissu bâti s’est consolidé, donnant naissance à une étendue métropolitaine sans forme et cohérence. A partir de 2002 les financements de l’État pour les logements sociaux ont fortement réduit et les efforts ont été concentrés sur un programme de régénération des interventions déjà existantes (validé par le PLU de 2008). Ce programme prévoit d’un côté la preservation et la restauration du patrimoine existant, de l’autre côté, la destruction et la reconstruction de certains quartiers, par l’intermédiaire de concours proposant de nouveaux projets plus contemporains. La

régénération urbaine est l’un des thèmes fondamentaux liés à la périphérie de la ville. La ville s’assume aujourd’hui elle-même comme une ville polycentrique et cherche à travailler dans ce sens-là, pour recréer des centralités périphériques et s’équiper hors du centre : un tissu généré par le centre historique et complété par une série de pôles urbains extérieurs. Ce polycentrisme justifie les directions prises actuellement sur le Village Olympique. Au même titre, la démarche du projet veut s’insérer dans cette optique et créer un dessin des pôles qui, travaillant de façon complémentaire, puissent redonner une vie publique active à l’ensemble de l’aménagement.

PROBLEMATIQUES GENER ALES DES ESPACES i iPUBLICS DU SITE AUJOURD ’HUI L’espace public: usages, évolution, problématiques, llpotentiel

Le manque de programme lié au dessin d’origine

L’ambiguité des espaces publics

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les espaces publics du Village Olympique

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Le projet des espaces publics du Villaggio Olimpico met en avant des principes typiques de l’aménagement paysager que nous retrouvons à la même époque à Rome, en Italie et en Europe dans des interventions à vocation sociale.Dans le dessin d’origine, l’espace ouvert, véritable tissu connectif, avait un rôle fondateur et concernait une grande partie de l’aménagement urbain. Ces grandes portions furent réservées aux espaces verts publics; ils furent plantés d’arbres, enherbés, de temps en temps équipés.Cependant, cette grande étendue qui était initialement perçu comme un point fort et une intervention de qualité, devint au fil des années une cause majeure de la dégradation sociale, et fonda jusqu’à récemment l’image et la réputation du Village Olympique.Dans les années 80, et jusqu’à l’arrivée de l’Auditorium de la Musique en 2002, ces grands espaces peu entretenus et très peu contrôlés furent le territoire incontesté de drogue et prostitution. Malgrè les patrouilles régulières, rien ne pouvait empêcher la dégradation de ces zones.

Quelles sont les raisons qui ont transformé un projet au fort potentiel en un lieu abandonné?

Le manque de pro gramme l ié au dessin d ’origineLe dessin des espaces publics n’était pas poussé aussi loin que celui des bâtiments.La prédisposition de grandes surfaces plantées, aménagées sans réflexion sur leurs fonctions ni leur programme, était considérée comme condition suffisante pour garantir leur qualité et leur bon fonctionnement.Typiquement, dans les années 50-60, on parle très rarement de paysage pour parler des qualités des espaces ouverts. Plus souvent, on préfére parler d’ « espaces verts ». Le Village Olympique n’y a pas échappé. Dans certains cas, ce « manque d’approche »dévoile un « manque de projet ». Manque en termes de sensibilité et de structure. (Graig Verzone, ‘The landscape of collective housing- case

study: Rome’ , Landscape Journal vol. 21 n.2, 2002).

L’ambiguité des espaces publicsC’est cette ambiguïté typologique des espaces publics due au manque de programme et de fonctions prédéfinies qui a rendu ces espaces inappropriés et ainsi abandonnés par les habitants. Ni publics ni privés, ni parc, place ou jardin, ces espaces ont mis en évidence au fil des années un manque de vision globale envisageant un possible scénario d’utilisation, d’appropriation et d’identification. (Graig Verzone, ‘The landscape of collective housing- case study: Rome’ , Landscape Journal vol. 21

n.2, 2002).

L’espace public : usages, évolution, problématiques, p otentiel

‘Dresser un état des lieux critique, dessiner un projet informé par l’existant, est une manière d’établir un rapport

entre le patrimoine commun et notre façon de le comprendre et de nous en emparer. Notre démarche consiste

à la fois à relever et révéler ce qui existe (…).’

‘Commencer les travaux, c’est aussi comprendre le site. Pour cela il faut l’ouvrir, en évacuant ce qui empêche de le voir.’

Alexandre Chemetoff, ‘patrimoine commun’, Silvana Editoriale, 2010

‘Nous entreprenons des projets et nous nous livrons à un travail pour que des lieux se trouvent à la fois révélés,

ouverts, peuplés, vivants à partir de ce qui était là.’

Bernaette Blanchon , ‘Pour une genèse de la compétence paysagiste’

2LE PROJE T AVANT LE PROJE T :

DECHIFFRER LE PROGR AMME PAR LE SITE

Dans cette deuxième partie, il va s’agir de développer une lecture plus fine des éléments constitutifs du site, que nous venons d’examiner ensemble, pour préciser peu à peu un programme d’action sur le Village Olympique.Cette lecture a été à la fois une lecture du sol, un étude des programmes d’amenagement en cours et une lectures des espaces publics, de leurs usages et leurs ambiances.

L A LEC TURE DU SOL

On a vu que les architectes du Village ont opté pur une conception en couches superposées, la couche architecturale venant se poser sans le toucher sur le sol. Nous avons choisi de reprendre ce procédé pour “lire” le site comme une superposition de couches: géologique, hydrologique, végétale, et architecturale.Ce plan du sol naît comme une superposition de couches feuilletés. Chacune révèle un aspect du site et le fait devenir partie active de la réflexion. Ici le travail mené sur les couches m’a permis d’abouti à un plan du sol, plan de départ du projet.

Couche n°1 : le sous-solune plaine alluviale

Couche n°2 : le solune plaine inondable cernée de collines

Couche n°3 : la gestion des eaux de surface et l’assainissementun réseau invisible à valoriser?Les eaux pluvialesLes eaux sales

Couche n°4 : le végétal un couvert riche mais peu structurant

Couche n°5 : les pilotisune trame héritée du solLes traces au sol

Couche n°6 : le bâti

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Couche n°1 : le sous-solUne plaine al luviale

Le Village Olympique fait partie de la plaine alluviale du Tibre. Elle est constituée par des sédiments anciens, très fins, déposés lors des crues du cours du fleuve. Son sol, apparemment homogène et plat, est constitué par une couche tendre de débris siliceux-sableux et siliceux-argileux d’une épaisseur de 60m. Dans cette couche le fleuve Tibre a creusé son lit il y a un million d’années.La même histoire géologique caractérise les quartiers limitrophes au Village : le quartier Flaminio, le Foro Italico, Prati, tous font partie du système d’alluvions généré par le Tibre.Pour retrouver l’histoire volcanique, il faut se déplacer vers les collines des Parioli, Villa Glori et Villa Ada. Elles montrent une superposition de couches plus ou moins épaisses (10, 14, 30 m) de sédiments d’origine volcaniques. Entre les débris alluviaux et les couches volcaniques, une large strate (40m) avec des alternances des produits alluviaux et des matériaux volcaniques, tracent le passage entre la plaine et les reliefs.La nappe se trouve à 7 s.l.m donc à 9 mètre de profondeur.

Couche n°2 : le sol Une plaine inondable cernée de col l ines

Le site du Village est situé en zone inondable. La dernière forte crue a eu lieu en 1937. Étant donné que les murs pour endiguer le Tibre commencent au niveau du Pont Milvio (juste à l’ouest du site), le Village est encore aujourd’hui exposé au risque d’inondations. Pendant une de mes rencontres avec les acteurs locaux, j’ai eu l’occasion de découvrir que cette situation préoccupe l’administration qui est actuellement à la recherche de fonds pour poursuivre les travaux d’endiguement le long du Tibre au-delà du Pont Milvio en direction du Village Olympique. La digue de remblais qui soutient le viaduc constitue aujourd’hui un obstacle à la pénétration de l’eau dans le quartier. Dans le cas de crues exceptionnelles, cette digue permet l’écoulement de l’eau aux abords du site seulement. Cependant, elle n’a pas été créée avec le but spécifique de protéger le Village de la puissance de l’eau. En conséquent, le site est encore confronté aujourd’hui au problème des débordements du Tibre qui, à cause des changements climatiques des dernières décennies, sont devenus de plus en plus fréquents.

La Villa Glori est située à 58,8m au dessus du niveau de la mer, de même que le point haut de la colline de Parioli (58,5m).

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La présence des deux collines et de la digue du viaduc fait que le Village se trouve entouré de reliefs qui le rendent peu visible de l’extérieure. Il faut arriver à proximité du site et parcourir la via Flaminia jusqu’au grand parking pour découvrir la présence urbaine de cet aménagement protégé et caché au reste de la ville.

Couche n°3 : la gestion des eaux de sur face et l ’assainissementUn réseau invisible à valoriser?

Les eaux pluvialesToute la gestion de l’écoulement de l’eau est géré grâce aux pente des voiries, qui s’inclinent très légèrement vers le Sud et l’Ouest (voir carte du réseau d’assainissement). L’eau est ensuite directement évacuée dans les canalisations de récolte des eaux usées. Aucun système de récupération des eaux n’est prévu ni sur le site ni dans les environs.Autrefois pourtant, l’eau était présente sur le site sous forme de petites fontaines publiques, utiles aux habitants pendant les journées plus chaudes, et connectées à l’aqueduc passant par la via Tiziano. Grâce à cette connexion les espaces verts étaient aussi arrosés. Aujourd’hui, la connexion a été interrompue, les fontaines ne fonctionnent plus et aucun arrosage n’est prévu sur la totalité du site.

Les eaux salesLe site est desservi par des réseaux d’assainissement capillaire. Pour ce qui concerne les eaux noires, les bâtiments sont connectés aux conduites principales qui parcourent le site en direction nord-sud et qui vont rejoindre les conduites majeures au niveau de Via Tiziano. Concertant les eaux usées, le site présente un réseau homogène distribué sur le sol à maille régulière. A remarquer que sur toute la longueur des berges, il n’y a pas de réseaux d’assainissement. Les bâtiments y fonctionnent de façon autonome.

Couche n°4 : le végétalun couver t r iche mais p eu struc turant

La végétation du Village Olympique est très riche et vigoureuse.On y trouve de vieux arbres (principalement platanes (Platanus acerifolia), robinier faux-acacias (Robinia pseudoacacia), pin parasols (Pinus pinea), chênes verts (Quercus ilex), frênes (Fraxinus excelsior), charmes (Carpinus betulus)....) Les mêmes essences peuplent aussi les zones environnantes (Villa Glori, Quartier Flaminio, et Quais du Tibre).

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Les grandes surfaces de pelouse libre (environ 9 hectares sans compter les cours) et la strate arbustive largement composée de laurier rose, complètent le cadre verdoyante du site. Cependant, cette présence végétale semble manquer d’une réflexion paysagère et n’aide pas la lecture du site et l’orientation des habitants. Le végétal présente un atout, mais il faut le structurer davantage pour l’exploiter au mieux.

Couche n°5 : les pi lotisUne trame héritée du sol

Les pilotis sont une présence constante sur tout le sol du Village. Ils traitent de la même manière et mettent sur le même niveau à la fois la grande infrastructure (le viaduc) et les édifices. Dans ce panorama d’objet flottants, des obstacles accrochés au sol (l’église et le complexe des écoles, ainsi que les commerces de proximité et le supermarché) interrompent la fluidité monotone de l’espace. Ce choix des pilotis entre en résonance avec le caractère plat et inondable du site. C’est donc un atout majeur pour le projet de paysage.

les traces au solL’étude de l’état des lieux et des documents historiques révèlent la présence d’une trame régulière nord-sud / ouest-est qui structure l’espace en créant un sol fluide et perméable, en résonance avec le choix architectural des pilotis et du sol continu.Même si plusieurs traces de cette trame sont encore aujourd’hui faciles à retrouver, elle a perdu au cours du temps sa structure et sa régularité. Divers découpages ont fragmenté sa linéarité. Le déplacement des voiries a favorisé son morcellement en la rendant souvent illisible. Par ailleurs, toute une série d’équipements situés au rez-de-chaussée des bâtiments ou dans des structures autonomes placés hors du dessin d’origine (comme l’église de Saint Valentin) l’ont envahisse. Le Village Olympique est en effet aujourd’hui assez actif pour ce qui concerne les équipements. Plusieurs services y sont présents: des écoles, une église, un supermarché, un bureau détaché de la mairie, des services de proximité (poste, bureau médical, pharmacie...) et plusieurs commerces de proximité. Pour accueillir ces services publics, les rez-de-chaussées des bâtiments ont été souvent fermés à travers des structures légères tenues par les pilotis.Un pôle important d’équipements sportifs vient compléter cette offre de services, à proximité du Tibre. Ce pôle est très utilisé et très vivant, mais il est complètement fermé par des hautes clôtures qui le rendent inaccessible sinon pour pratiquer du sport. Ce faisant, il crée une sorte de membrane le long du Tibre et il amplifie le sentiment de détachement et d’isolement du Village par rapport au fleuve.

>> comment redonner aujourd’hui un sens à la trame?

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Couche n°6 : le bâti

Le typologies utilisés au Village olympique sont principalement deux : celle en ligne et celle à croix. Le mélange de ces deux types génère une pluralité d’espaces publics (cours, rues, places...)Les étages vont de deux à cinq. L’homogénéité est assurée par les pilotis (1780 sur le site, si l’on écoute un habitant qui s’est intéressé à mon curieux relevé des colonnes), le choix des matériaux de façade (bricks jaunes-rouges), des structures en béton armés et par l’unification des fenêtres.

Dans le détail, on trouve à l’ouest du viaduc:- 5 bâtiments à deux étages, avec escalier centrale et 4 appartements par étage 40 appartements

- 2 barres de 5 étages, avec petits appartements et cloîtres centrales, avec 11 escaliers et autant d’ascenseurs qui séparent le bâtiment en unités avec 15 appartements chacune 330 appartements

- 4 barres de 4 étages, trois avec 8 escaliers et une à 9 escaliers, chacune desservant 8 appartements (2 pour chaque étage) 264 appartements

A l’est du viaduc l’on a:- 4 barres de 4 étages mises en plan à disposer une court carrée, avec 16 escaliers desservant 8 appartements chacune 128 appartements

- 11 barres de 3 étages avec 57 escaliers desservant 6 appartements chacune 342 appartements

- 39 bâtiments à deux étages avec plan cruciforme, escaliers centrale et 4 appartements/étage 308 appartements TOT. 1412 appartements

Cet aménagement est considéré l’une des perles de l’architecture moderne italienne. On y retrouve les 5 points de la théorie de Le Corbusier :Les pilotis : principe qui devient à la fois choix architectural et solution aux problèmes liés au sol inondable. Le plan libre : grâce au choix du béton comme matériel de construction et aux modules préfabriqués, le plan et son découpage ne sont plus liés à la structure.En conséquence, la façade devint elle-même libre et les fenêtres se développent sur toute la longueur. Dans le cas du Village, les fenêtres présentent le même dessin et le même choix des matériaux sur tout le site, générant une cohérence d’ensemble assez admirable.Le toit-terrasse : tous les toits du Village Olympique sont accessibles aux habitants pour des usages communs (principalement pour sécher les vêtements).

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LES PROGRAMMES D’AMENAGEMENT EN COURS

les programmes en cours sur les abords du Villlage Olympique

les interventions récentes de la mairie sur le site

le projet de Renzo Piano pour un parc de la musique et de l’art

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1. le village olyimpique

2 . le viaduc de Corso Francia

3 . l’ eglise de saint valentin

4 . le palais du sport

5. le stade flaminio

6. l’auditorum de la musique

7. le MAXXI

8. le pont de la musique

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Les pro grammes en cours sur les ab ords du Vi l l lage O lympique

Depuis une dizaine d’année, toute la zone de Rome au nord de Place du Peuple est en train de devenir un nouveau centre de vie et de tourisme. Un nouveau pôle d’attraction inséré dans les dynamiques de la capitale.Ce procès de transformation a été mis en route en 2002, il y a dix ans, avec l’ouverture du Parc de la Musique accueillant l’auditorium multifonctionnel conçu par Renzo Piano. Ce nouvel équipement de 55.000 m² a été le moteur d’un lent mais réel changement de toutes les aires alentour.A ce projet a fait écho le MAXXI, Musée de l’Art du XXIème siècle dessiné par Zaha Hadid et inauguré en 2010.Pour finir, le Bureau d’études Buro Happold a conçu un pont (appelé pont de la Musique) inauguré en 2011 connectant le quartier Flaminio avec le Foro Italico.Ces trois projets viennent compléter un cadre déjà riche d’architectures remarquables qui se sont installés après la 2eme Guerre Mondiale. Principalement :- le Village Olympique, complexe résidentiel manifeste du mouvement moderne en Italie (1958-1960)- le Palais du Sport de Pierluigi Nervi (1958) bâti à l’occasion des Jeux Olympiques de 1960- Le Stadio Flaminio de Pierluigi Nervi (1958), lui aussi réalisé à l’occasion des Jeux de 1960- Le viaduc de Corso Francia (1958-1960), contemporain au Village Olympique- L’ église de San Valentin de Francesco Berarducchi (1987)

>>> comment créer un réseau accessible et solidaire de ces points d’attraction ?

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la nouvelle aire de fitness

le projet de Renzo Piano pour le parc de la musique et de l’art

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les inter ventions récentes de la mairie sur le s ite

Le service des espaces verts de la Mairie de la 2ème municipalité de Rome a prévu de réaliser trois nouvelles aires de jeux sur le site du Village. Une pour les plus petits, une pour les adolescents et une aire de fitness pour les adultes. Elles seront localisées sur trois endroits choisis sans suivre aucun autre raisonnement que la présence d’espace libres (là où il n’y a pas d’arbres). Au cours de ma dernière visite sur le site, l’aire de fitness avais déjà été installée.

Ces interventions, qui pourraient être source d’un dessin des espaces et d’une conséquente amélioration du cadre de vie, ne prévoient malheureusement aucun dessin. Elles sont entièrement gérées par les bureaux du service espaces verts de la ville. Aucune consultation externe n’est souscrite. Les jeux sont posés dans l’espace sans véritable conception préalable.

le projet de Renzo Piano p our un parc de la musique et de l ’ar t

Suite au projet de l’Auditorium, Renzo Piano a été retenu pour la réalisation d’un projet urbain sur tout le secteur sud du quartier Flaminio. Ce projet prévoit la réhabilitation des anciennes usines d’Etat (face au MAXXI) et la connexion de tout ce système d’équipements dédiés à l’art et à la culture par une nouvelle circulation principale en direction du pont de la Musique. De plus, le projet prévoit une réouverture du parc de Villa Glori vers le secteur ouest (le Village Olympique) grâce à une passerelle piétonne qui devrait connecter directement le parc avec l’auditorium. Ce projet souligne la volonté de créer des nouvelles lignes directrices est-ouest devant contrebalancer les directions nord-sud déjà présentes (la via Flaminia et le viaduc), redonnant ainsi de l’équilibre au site.

Aujourd’hui, ce projet est au point mort, en raison d’un manque de fonds. Aucun projet de taille urbaine n’est en cours et ma réflexion ne s’inscrit pas non plus dans le cadre d’une commande spécifique. En conséquence, mon projet doit se fonder sur une conception très évolutive de l’espace, sur une mise en œuvre progressive et souple à partir de quelques principes de base très clairs et simples.

LES ESPACES PUBLICSAMBIANCES, ECOUTE E T OBSERVATION

État des lieux

La vie des espaces publics à travers l’observationSous les pilotis des logements : les actions directes des habitants

usages et activités : le marché

usages et activités : les cars des touristes

usages et activités : le viaduc

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schèma des équipements

schèma des espaces ouverts

espaces de sport

équipements sportifs

supermarché

c o m m e rc e s de proximitééglise

boulodrome centre d’équitation

complexe d’écoleslycée

école maternelle

les courts

les parking

les grands espaces ouverts

la place

le viaducla dalle

espacesprivés

fermés

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Etat des l ieux

Les 35hectares du Village Olympique accueillent plusieurs types d’espaces publics.En allant de l’ouest (via Tiziano) vers l’est, on trouve :- un espace sur dalle aménagé, fermé par une grille et inaccessible, qui accueille au sous-sol un parking. Ce terrain fait partie du programme mis en place par la Mairie de Rome depuis plusieurs années appelé Piano Urbano Parcheggi (PUP, plan urbain pour les parkings). Ce plan est né avec l’intention de résoudre, au moins en partie, les soucis liés au trafic et aux stationnements: l’idée était de donner aux investisseurs privés des terrains publics pour construire et ensuite gérer des parkings. Lorsque les parkings étaient au sous-sol, l’investisseur privé s’engageait à créer et gérer au niveau du sol un espace public pour les habitants du quartier. Sans rentrer dans le détail de toutes les problématiques de gestion et spéculation que ces plans urbains parking ont généré, on peut se limiter à constater que, sauf quelques rares exceptions bien réussies, les sols au-dessus des parkings souterrains n’ont presque jamais été donnés à la population (coûts de gestion trop élevés?)-des espaces privatifs : liées aux bâtiments côté via Tiziano ou gérés par le CONI (association sportive qui gère le Stade Flaminio).-des places de stationnement : Au-delà des parkings, les voitures peuvent se garer le long de la voirie et au rez-de-chaussée des bâtiments.- de grands espaces ouverts : ces espaces sont principalement enherbés, arborés, bien ombragés et se trouvent entre les bâtiments. Un grand espace ouvert traverse le site d’ouest en est et le coupe ainsi en deux parties. On trouve aussi un petit terrain de jeux récemment aménagé, mais déjà très dégradé et plus loin, un terrain de basket, très utilisé.- des espaces plus intimes: les espaces des cours et les espaces privatisés aux pieds des immeubles- une place: Piazza Grecia, coeur du village et centre de services- le dessous du Viaduc- le dessous des bâtiments- A proximité : La Villa Glori et les équipements sportifs sur les berges

la vie des espaces publics à travers l ’obser vationMa lecture du site s’est aussi enricie deparcours effectués à travers le quartier, et qui m’ont donné un aperçu de la vie qui se déroule dans ses espaces publics. J’en ai relevé quelques catégories que je livre ici comme des instantanés photographiques.Sous les pilotis : les actions directes des habitantsMalgré la sensation d’abandon et le véritable délaissement des espaces publics, le Village Oltympique n’est pas un territoire mort : des usages ponctuels et spontanés animent les espaces,

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le parking le jour du marché

les commerces de proximité aux pieds des bâtiments

la place

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produisant parfois des expressions originales.Des habitants s’approprient les lieux, parfois de façon permanente, comme au petit ‘paradis de via Colombia’. Ici, autour des bâtiments carrés à deux étages, les propriétaires ont ‘privatisé’ les espaces contigus aux rez-de-chaussée donnant vie à des jardins, abusifs mais sympathiques.Plus temporairement (et toujours sans autorisation) j’ai pu observer, lors d’une de mes visites à intérieurs d’une des cours, une petite fête organisée par un habitant sur les sols publics, avec une véritable entreprise qui gérait le buffet, de la musique et de nombreux invités. >> libérer l’espace des interdictions pour aider l’appropriation?

Dès que le temps est propice et que les journées se rallongent, les personnes sortent et s’installent sur l’herbe en profitant du soleil. Pendant mes visites, j’ai pu constater que l’espace public n’est pas adapté à ce type d’usage très simple, l’espace semble non adéquat (les trottoirs sont trop étroits, les lieux de pause presque inconsistants, les promenades pas possibles, etc...).>> créer des continuités pour former des promenades avec des nouveaux ‘points’ d’arrivée?

Il faudrait ici créer des nouvelles promenades avec des nouveaux points d’arrivée pour réorienter les piétons dans l’espace et inciter au mouvement actif sur le site. Parmi ces nouveaux ‘points ‘ là où les gens qui se promènent ont envie d’arriver et de se poser pour quelques instants, l’un d’entre eux existe déjà, attirant beaucoup du monde : c’est la rue piétonne en face à l’Auditorium de la Musique. Mais ici on retrouve le même problème d’exiguïté de l’espace.usages et activités : le marchéGrâce à la présence des grandes espaces libres, le Village Olympique accueille un marché : le vendredi matin le parking central s’anime et se se couvre de produits et tissus de tous genres. Le marché du Village Olympique est désormais un lieu de rencontre et une ‘institution’ du quartier, attirant des habitants de toute la ville.>> comment faire de ce marché un atout du Village Olympique?

usages et activités : les cars des touristesDernier épisode remarquable à signaler, l’utilisation des parkings sur-dimensionnés par les cars de touristes qui, dans les heures les plus chaudes de la journée, viennent ici attendre les touristes visitant les rues du centre historique.usages et activités : le viaducEnfin, le grand oublié : le viaduc de Corso Francia. Cette structure très imposante qui coupe en deux le Village Olympique était autrefois utilisé et ‘vivant’. Dans le plan récupéré aux archives de Adalberto Libera (voir annexes), on voit l’intention de traiter cet espace comme un élément de ‘liaison’ plutôt que de ‘séparation’. Le gabarit des routes laissaient un espace suffisant pour une promenade couverte avec double alignement d’arbre, les dessous étant occupés par des ‘magasins’ sur toute la longueur. Dans des photos des années suivantes, des aires de jeux sont installés entre les piliers du viaduc. >> comment ré-dynamiser le viaduc?

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le dessous des bâtiments

les jardins cachés de via Colombia

la dalle aménagé

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la fête organisé par les habitants

les écoles

les cars des touristes

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CONCLUSIONS VERS LE PROJE T

Ce que révèle l’analyse, c’est l’image d’un sol qui a vu son histoire fortement liée à celle du Tibre. Plaine alluviale, inondable, ce site, soumis au fleuve, a accueilli pendant très longtemps des usages qui ne nécessitaient pas de bâtiments. Dans les années 60, lors de la construction du Village Olympique, le projet a mis en avant une forte relation entre les choix urbains et les caractéristiques du sol. La solution de surélever tous les bâtiments sur pilotis fut à la fois un choix de style lié aux principes du mouvement moderne, mais aussi un choix contraint par la nécessité (le site n’ayant toujours pas de véritable protection contre les crues du Tibre, et le surélèvement était une réponse à cette contrainte).Le projet urbain, installé sur ce sol plat et homogène, a donné lieu à une trame régulière sur laquelle les bâtiments sur pilotis sont venus se poser. Cette trame et les pilotis ont crées un espace fluide et ouvert, générant une situation de monotonie. Cette monotonie, insupportable dans la vie quotidienne, a mené les habitants à fragmenter le sol au cours des années. Cette fragmentation sans règles ni dessin a rompu l’harmonie du projet d’origine, rendu difficiles les déplacements et affaibli la lecture des espaces, sans répondre de manière appropriée aux besoins des usagers.

En conclusion, le projet va consister à :- redonner de l’intensité au plan de départ : ° valoriser ses fondamentaux oubliés : les continuités partiales rendues possible par la surélévation généralisée des bâtiments et des principales infrastructures° retabilir la fludité perdue de la trame et des déplacements dans le quartier. Lire la fluidité comme un héritage du projet d’origine, que le projet hérita lui-même des spécificités géographiques du site. Cette recherche d’un sol continu constitue en ce sens un véritable projet de paysage- articuler le projet initial avec son environnement (Tibre et Vila Glori)resoudre la relation problematique du Village Olympique avec son contexte (Tibre, Parc de Villa Glori, Quartier Flaminio) qui amplifie la sensation de cloisonnement éprouvée par les habitants.Articuler un projet en connexion avec son contexte, comme le voulaient les architectes des années 60, tout en assumant leur incapacité à le faire réellement. En effet, ils n’avaient pas pris la mesure des obstacles. Le raisonnement est aujourd’hui inversé: non plus depuis le quartier vers le site (logique invasive) mais depuis l’extérieur vers le quartier (logique inclusive).

Dans le but général de :- dévoiler les qualité du site aux habitants- proposer une reconquête des espaces publics

3LE PROJE T :

LE SOL CONTINU ET LA RECONQUÊ TE DU PAYSAGE

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questionnements

Le projet de mémoire cherche à répondre à des questionnements principaux:- à une échelle de proximité :1) Comment intervenir dans une situation urbaine en déshérence, tout en gardant à l’esprit que cette déshérence ne vient pas forcement de mauvais choix d’aménagement de l’espace mais d’une mauvaise gestion de celui-ci?2) Comment l’action sur le paysage urbain pourrait dévoiler aux habitants les qualités des espaces publics de leur quartier?- à une échelle intermédiaire :3) Comment décloisonner le Village Olympique et recréer des nouvelles relations avec les espaces limitrophes qui puissent favoriser une dynamique d’aller/retour ?4) Comment repositionner le Village Olympique? Quel rôle peut-il jouer dans le secteur nord de Rome, en pleine réconfiguration (nouvelles architectures, nouveaux pôles culturaux)?

objec tifs1) Proposer une solution pour fluidifier les déplacements dans le quartier2) Donner de nouveaux repères pour l’orientation des déplacements3) Mettre en scène la continuité spatiale du Village Olympique4) Redonner de l’intensité au plan de départ5) Articuler le projet initial avec son environnement6) Préparer les espaces pour des usages futurs

appro chel’approche a suivi à la fois un principe d’économie et de critique.principe d’économie :° partir d’un économie de moyens et des gestes. Lire l’état des lieux, enregistrer les formes et les pratiques comme l’état de départ de la lecture dans le but de faire évoluer ce qui existe déjà et réduire au minimum les interventions nouvelles.°proposer un degré zéro du projet: imaginer ce que le site pourrait devenir, et proposer dans le projet les gestes basiques à faire, aujourd’hui, pour accompagner les changements et orienter l’espace vers de futures utilisations.principe critique : ° Étudier l’histoire du site comme étape fondamentale de connaissance et d’appropriation des lieux.Développer un regard critique envers l’existant pour y intégrer de façon intelligente le passé, à la recherche d’une orientation du futur. La recherche devient un moyen pour s’approprier des lieux et y trouver la pertinence du projet.

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le projet : les constats

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UNE PL AINE ALLUVIALE - une plaine alluviale inondable- un site fortement lié à la présence du Tibre- à la fois protégé et isolé du centre-ville par la présence des reliefs volcaniques

UNE TR AMEsur cet espace continu et sans obstacles les architectes posent une trame à orientation nord-sud / est-ouest qui guide l’aménagement

LES PILOTISdes pilotis accueillent les bâtiments et le viaduc en preservant la continuité de l’espace

LES OBSTACLESce sol continu pose un souci de lecture et appropriation la reponse : l’arrivée des éléments de fragmentation de l’espace1) des bâtiments posés sur le sol qui ont découpé la trame2) une réseau de haies sans ordre3) la digue de soutènement du viaduc à crée aussi un élément de coupure

LE PROJE T : CONTINUITE E T FR AGMENTATIONredéfinir les espaces de continuité et les mettre en relation avec une fragmentation cohérente pour : - creer des espaces identifiables, qui répondent à une demande- préparent les usages futures- reconnecter le site à la ville

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le projet : les 5 ac tions sur le sol

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ME T TRE EN VALEUR LES ESPACES STRUC TUR ANT LE SITE

LE DEPL ACEMENT DE L A VOIRIE E T LE LIEN AVEC LES BERGES

A L’OUEST DU VIADUC : LE RESEAU DES HAIES

A L’EST DU VIADUC : UN RESEAU D ’ESPACES E T D ’USAGES

LES BERGES E T LE LIEN AVEC LE VILL AGE OLYMPIQUE

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Le viaduc et la directrice centrale est-ouest sont les deux espaces fondateurs du projet, ceux qui encore aujourd’hui gardent plus forte leur identité spatiale (leur continuité intacte) depuis les années ‘60. Ils sont cependant en péril, car paradoxalement ils sont les moins utilisés. a) Dans le cas du Viaduc, il s’agit de redéfinir son emprise au sol à travers un cadrage végétal, qui est en partie déjà en place sans être accompli [T1]. Ce faisant, cet espace deviendra plus accueillant pour des usages futurs (marché, équipements, promenades aménagés) [T2] comme le dessin du départ le prévoyait. Dans un futur lointain, une des ces scènes végétales (côté église) pourrait se transformer en scène urbaine [T3]. b) dans le cas de la directrice est-ouest, qui aujourd’hui est un sol indéfini, une trame en direction nord-sud doit être retrouvée, une trame qui permet la lecture de cet espace continu et vide d’usages. Le premier geste sera, à travers la structure végétale, de recréer un rythme dans ce continuum spatial [T1]. Ce nouveau rythme devrait pouvoir amener à une réorganisation des traces au sol, chose qui permettrait d’envisager une reconnexion en direction de la ville à l’ouest [T2]. A ce point, de nouveaux usages pourront prendre place sur un nouveau sol découpé et plus facile à lire, mais en même temps toujours continu et fluide [T3].

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1. ME T TRE EN VALEUR LES ESPACES STRUC TUR ANT LE SITE

LE VIADUC : TEMPS 1 : cadrage végétale qui en redefinie l’emprise au solLE VIADUC : TEMPS 1 : cadrage végétale

qui en redefinie l’emprise au sol

LE VIADUC : TEMPS 2 : des usages futurs (marché, équipements, promenades aménagés) TEMPS 3 : la scène végétale, côté église, se transforme en scène urbaine

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la structure végétale

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images de référence

T1 : le viaduc, la voirie, le parking

T1 : un parking vide

T2 : un nouveau espace public pour la ville

T2 : un parvis vivant

1. ME T TRE EN VALEUR LES ESPACES STRUC TUR ANT LE SITE

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TEMPS 0 : état des lieux

le bâti

le bâti

étendue verte sans statu

espace vert public nouvelle voirie

voirie

voirie

viaducvoirie

le nouveau gabarit du viaduc

le parking

l’ancienne voirie devient voie pietonne

nouveaux équipements [T2]

la végétation redéfinitl’espace du viaduc

à l‘ouest du viaduc

vers les bergesle reseau des haies

à l‘est du viaduc

à l‘est du viaduc

TEMPS 1 : la nouvelle voirie

5 10 25 50m

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2. LE DEPL ACEMENT DE L A VOIRIE E T LE LIEN AVEC LES BERGES

La voirie à l’ouest du viaduc est décalée dans l’axe du tunnel de la digue de soutènement du viaduc [T1]. Cela permettra à la fois la définition du nouveau gabarit du viaduc et la création d’un lien direct avec les berges. Le parking sera réaménagé et mieux inséré dans la scène végétale du viaduc [T2].

P

le point d’arrivée de la nouvelle voirie

le tunnel

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A l’ouest du viaduc, une série de haies a privatisé certains espaces et affaibli la fluidité de l’ensemble. L’idée est de créer un ‘réseau des haies’, de compléter leur dessin et de remettre en place une fluidité est-ouest en direction du viaduc. Dans un premier temps [T1], les grands espaces deviennent partie du ‘dessin des mille haies’. Puisque ces haies permettent un découpage et donc une appropriation de l’espace public, mais que ce faisant elles affaiblissent la lecture continue du sol, il s’agit de faire du réseau des haies le motif même de l’expression du sol. Dans un deuxième temps [T2] les anciennes haies seront adaptées là où leur emplacement empêche la continuité de l’espace en direction est-ouest. Au même titre, les parkings et les voiries seront redessinées pour mettre en valeur la directrice nord-sud. Dans un temps lointain [T3] les parcours est-ouest pourraient avoir un aménagement spécifique (revêtement du sol, éclairage, mobilier...). Ces ‘chambres paysagères dessinées par les haies délimitent des espaces de disponibilité pour la ville future, pour des programmes qui pourraient prendre place dans ces ‘jardins des haies’ retrouvés (jardins partagés, zone de piques-niques, aires de jeux, de pause, ...)

état des lieux

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3. A L’OUEST DU VIADUC : LE RESEAU DES HAIES

T1 : les grandes espaces deviennent partie du ‘dessin des haies’

T2 : les parkings et les voiries mettent en valeur la directrice nord-sud

T3 : des programmes prendrent place dans ces ‘jardins des haies’

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références : quartier des Hauts de Vallières, Metz. (arch : Jean Dubuisson)

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3. A L’OUEST DU VIADUC : LE RESEAU DES HAIES

les essences déjà presentes sur le site, à reutiliser pour completer le dessin des haies

viorneViburnum

oranger du mexiqueChoisya ternata

buisBuxus

TroèneLigustrum vulgare

T1 : un sol continu inapproprié T2 : un espace public vivant

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Des ‘macro-espaces’ sont mis en système et connectés avec le viaduc et avec la ville (Parc de Villa Glori et Auditorium). Dans un premier temps il s’agit d’identifier ces espaces avec une stratégie végétale [T1], ensuite de les mettre en liaison avec des parcours fluides [T2], enfin d’y définir un programme [T3]. Deux espaces jouent un rôle important de liaison avec le contexte. Le premier, travers le site en direction nord-sud et permet un parcours direct vers l’auditorium.Le deuxième, se connecte à la colline à travers une parcelle désaffectée identifiée dans le complexe des écoles.

vers l’auditorium

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4. A L’EST DU VIADUC : UN RESEAU D ’ESPACES E T D ’USAGES

vers le parc de la villa glori

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La partie toute à l’ouest du site présente une situation idéale pour envisager une nouvelle liaison entre fleuve et ville- le nivellement du sol est moins fort que vers l’est du site- moins d’équipements sportifs occupent les berges qui sont en partie libres d’usages- le complexe des écoles en proximité pourrait se mettre en rapport avec le fleuve.Dans un premier temps, les complexes sportifs en proximité du site seront re-ouverts vers le site et les berges[T1].Une nouvelle structure végétale dessinera les directrices spatiales principales [T2].Un nouveau nivellement du sol pourra rendre plus facile l’accès aux berges [T3].

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LES BERGES ET LE LIEN AVEC LE VILLAGE OLYMPIQUE : TEMPS 1

LES BERGES ET LE LIEN AVEC LE VILLAGE OLYMPIQUE : TEMPS 2

nouvelle promenade piéton sur les berges

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5. LES BERGES E T LE LIEN AVEC LE VILL AGE OLYMPIQUE

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LES BERGES ET LE LIEN AVEC LE VILLAGE OLYMPIQUE : TEMPS 1

LES BERGES ET LE LIEN AVEC LE VILLAGE OLYMPIQUE : TEMPS 25 10 25 50m

nouvelle promenade piéton sur les berges

nouvelle structure végétale

le nivellement du sol change et rende plus accessibles les berges

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le projet : le pro cessus

Dans ces pages je vais présenter le parcours qui m’a amené aux choix de projet. J’ai cherché de mettre en système la continuité avec la fragmentation à la recherche de pistes de lecture de l’espace.Je suis donc parti de la trame, cette trame qui a donné lieu à ce sol homogène et continu. Mais il s’agit de passer de la trame strictement architecturale voulue par les planificateurs du quartier, mais trop imparfaitement mise en œuvre, à une trame paysagère plus souple, plus aisée à mettre en place, et plus adaptable aux usages de l’espace public. J’ai redessiné dans les deux directrices spatiales (nord-sud et est-ouest) la trame la plus dense possible en m’arrêtant là où des obstacles créaient des ruptures dans la continuité. J’ai ensuite répété ce travail en coupe. J’ai enfin déduit, de chacune de ces ‘lectures’, des principes fondamentaux. La superposition et l’intégration de ces derniers m’a conduite aux choix finaux du projet.

premier étape: lecture de la continuité est-ouest Le remplissage des vides au niveau du sol par des traits est-ouest (la direction structurante du site avec la direction nord-sud) tracés de manière dense sur le plan fait ressortir l’existence d’un grand espace orienté est-ouest, dominant et continu. La largeur de cet espace détermine le module pour le dessin d’une nouvelle trame de 60m par 60m, utilisée comme outil de lecture et d’interprétation de l’espace. Cette trame se retrouve dans plusieurs éléments du Village (le rythme des piliers, les dimensions des cours, etc...).

L’étude de la trame plaquée sur le sol fait apparaître quatre typologies différentes d’espaces :- LA GRILLE STRUCTURANTE : un espace structurant marqué par la continuité des lignes, en correspondance du viaduc et du vide centrale à orientation est-ouest.- LA GRILLE OUBLIEE : un espace à l’ouest du viaduc où la forte fragmentation de la grille laisse faiblement lire les traces de la grille. La trame est ici à reconquérir, a reconstruit.- LA GRILLE DEFILEE : à l’est du viaduc, plusieurs éléments ‘multi-module’ occupent et dessinent l’espace en défilant la régularité de la grille.- LA GRILLE DANS LA GRILLE : tout l’espace des bâtiments à croix amplifie le jeu des modules: chaque cours est en effet une petite grille dans la grande grille qui constitue la trame.

à partir de ces considérations...- l’importance des directrices structurantes- travailler avec la trame oubliée

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deuxième étape: lecture de la continuité nord-sud

L’exercice est répété mais cette fois-ci avec des traits à orientation nord-sud. Les lignes tracées densément recouvrent le site en ne s’arrêtant qu’au niveau des obstacles rencontrés au niveau du sol.

à partir de ces considérations...Le dessin fait apparaître deux continuités de directions nord-sud dominantes, qui deviennent la charnière de la réflexion.La continuité la plus importante traverse le site dans toute sa longueur, et se trouve en correspondance du viaduc. Elle est une sorte de colonne qui tient les espaces à l’ouest et à l’est. La deuxième continuité nord-sud agit de collant entre le site et l’auditorium.

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troisième étape : la lecture en coupe

Le travail en coupe est très utile pour sortir des limites du site, surtout en direction de la ville, de l’auditorium, des berges et du parc de Villa Glori.Les coupes dégagent de façon très claire les continuités et les obstacles. Le vide au sol est continu car tous les bâtiments sont sur pilotis. A travers le travail en coupe j’identifie des continuités que sur le plan je n’avais pas lu et qui permettent l’ouverture directe du site vers le contexte. En particulier, je découvre que le niveau des pilotis des immeubles correspond souvent à celui du remblai qui sépare le quartier des berges du Tibre. Comme si un plan de référence horizontal passait exactement à cette hauteur, permettant d’unifier enfin le quartier et son site géographique. Ce plan de référence doit devenir, dans mon projet, un plan de référence visuel. C’est pourquoi la reconquête du remblai qui enserre le quartier est un préalable indispensable à tout mon projet. En transformant le sommet de ce remblai en promenade publique, nous créons les conditions d’une lecture simultanée du site et du quartier, du paysage et de la ville.

à partir de ces considérations...le rapport avec les berges- Favoriser et valoriser le tunnel comme élément de liaison avec le fleuve. Il ne s’agit pas seulement du tunnel, mais de tous les points où la topographie permet une intégration et une corrélation plus directe (sans interventions lourdes sur le site). - Connecter les berges avec le pôle des écoles à travers les îlot à cours.

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le projet : la première synthèse

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le projet : la première synthèse

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ANNEXES

PERSONNES RENCONTREES ET DOCUMENTS RECUS

Alessandra di Michele Bragadin et Livia Comes >>membres fondatrices de l’association Villaggio Olimpico 1960 crée en novembre 2011http://blog.villaggioolimpico1960.it/

Mairie du II arrondissement de Rome - service espaces verts >>plan de gestion des espaces verts du Village Olympique

Mairie de Rome - service recensement des espaces verts >>plan de la végétation

Paolo Carta - Acea Spa >> plan éclairage et assanissement

ARCHIVES CONSULTES

Bibliothéque Kandiski au Centre Pompidou centre de documentation et de recherche du musée national d’art moderne >>Archive Adalberto Libera, plan urbain 1958

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concession des archives du centre PomPidou adalberto libera - réProduction interdite

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BIBLIOGR APHIE

LIVRES

Charles Waldheim, The Landscape Urbanisme Reader , Princeton Architectural Press, 2006

Denis Delbaere, La fabrique de l’espace public : Ville, Paysage et Démocratie, Editions Ellipses, 2010

Ludovico Quaroni, Immagine di Roma , Editori Laterza, Roma-Bari, 1976

Ignazio Insolera, Roma moderna. Un secolo di storia urbanistica, 1870-1970, Einaudi, Torino , 1993

Sara Rossi, Roma, Struttura e dinamiche, Universale di Architettura collana a cura di Bruno Zevi, Testo e Immagine Edizioni 1997

AA.VV, Adalberto Libera, Opera Completa, Edizioni Electa, Milano, 1989

Antonio Cederna, Mirabilia Urbis, Edizioni Einaudi, Torino,

Franco Angeli, Le Olimpiadi del ‘Miracolo’ cinquant’anni dopo, Istituto Romano per la storia dell’Italia dal fascismo alla Resistenza, L’annale Irsifal 2011

Mario Sanfilippo, La costruzione di una capitale: Roma 1945-1991, Silvana Editoriale 1994

Alexandre Chemetoff, patrimoin commun, leçon inaugurale de l’Ecole de Chaillot prononcée le 26 janvier 2010, SilvanaEditoriale, 2010

ESSAIS

Michel Corajoud, Le paysage : une expérience pour construire la ville, note à l’occasion du Grand Prix du Paysage 2003

ARTICLES

Craig Verzone, The landscape of collective housing- case study: Rome, Landscape Journal vol. 21 n.2, 2002

Andrea Jemolo, Fotografando le “città altre” di Roma , Costruttori romani, n°4, april 2011

Dino Gasperini, Il lungo viaggio delle periferie, Costruttori romani, n°4, april 2011

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Margherita Guccione, Il panorama di una Roma ortogonale, Costruttori romani, n°4, april 2011

Anne-Marie Van Leeuwen-Maillet La nature dans la ville de Rome, entre perception et usage dans Les Annales de la recherche urbaine, n°74, Mars 1997

SITES INTERNETwww.novecentoitaliano.it site d’itinéraires historiques-culturelles dans la région Lazio

www.urbanistica.unipr.it : site internet du laboratorio di Urbanistica Paesaggio e Territorio de l’Université de Parma

www.darc.beniculturali.it : Direzione generale per la qualità e la tutela del paesaggio l’archiettura e l’arte contemporanee

FILMSLa Grande Olimpiade, Roma 1960, Istituto Luce 2004, Roma

Il tetto, di Vittorio de Sica, 1958

L’accattone , si Pier Paolo Pasolini, 1961

EXPOSITIONS:

‘Le città di Roma, housing e paesaggi urbani dal dopoguerra ad oggi’ , Musée de l’Ara Pacis, Roma, 6-30 april 2011