Le Poing Et La Rose - Avril 2016

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    Editor ial

    Chers et chères camarades, Je tiens, tout d’abord, à remercier très chaleureusement les nombreux mi-

    litants qui se sont impliqués lors des Universités d’été et qui ont permis àcelles-ci de toujours se dérouler dans de bonnes conditions. Je regrette laforme brutale qu’a prise l’annonce du départ de la prochaine édition et l’aifait savoir à notre Premier Secrétaire. Néanmoins, la ville de Nantes et la Fédé-ration de Loire-Atlantique sauront parfaitement bien nous accueillir commenous avons toujours su le faire depuis 1993.

     Je veux également féliciter, à nouveau, nos conseillers régionaux pour leurélection. Nous avons mené une belle campagne à leurs côtés. Autour d’AlainRousset et de Gérard Blanchard, ils ont maintenant la lourde tâche deconstruire une nouvelle politique régionale dans cette grande région Aqui-taine-Limousin-Poitou-Charentes.L’année 2016 est une année sans élection. Aussi, je souhaite qu’elle soitconsacrée à des débats de fond. Une conférence sur l’Avenir de la social-dé-

    mocratie en France et en Europe avec Fabien Escalona vous a été proposéelors de la soirée des vœux de la Fédération, une table-ronde sur la réforme ducollège a été organisée au mois de mars à La Rochelle, la section de Saintesprogramme de nombreux débats ouverts à toutes et tous.Emmanuel Maurel est également venu à notre rencontre pour nous parler deson action au Parlement Européen.D’autres formations et débats seront mis en place dans les prochains mois.L’Union Départementale des Elus Socialistes et Républicains (UDESR 17), dé-sormais présidée par Mickaël Vallet, élaborera également des formationsspéciques pour nos élus.La réexion sur le nouveau découpage territorial de nos sections est toujoursen cours. Le prochain Conseil fédéral sera l’occasion d’achever cette réexion.Enn, le Conseil départemental a pris une délibération permettant la mise en

    place d’une consultation de la population oléronaise, le 26 juin prochain, surl’instauration d’une écotaxe sur le pont d’Oléron. C ’est la première délibérationouvrant le chemin au retour d’un péage sur le viaduc. Le groupe Socialiste etRépublicain s’y est fermement opposé et fera campagne contre.Dans un contexte politique national complexe et face aux interrogations sur le

    vivre-ensemble au niveau régional, certaines et certainsd’entre vous me font part de leur lassitude et de leurexaspération. Je peux comprendre cette amertume, maisnous devons cependant nous retrouver pour militer etrééchir ensemble an que continuer à donner du sensà notre engagement. C’est le travail que nous portonscollectivement au sein de la Fédération.Comptant sur votre participation à nos diérentsévénements...Amitiés socialistes,

    Cyril Chappet - Premier secrétaire fédéral

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    Avril 2016

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    Sommaire

    Les épines et la rose • Le très

    haut débit : un enjeu stratégiqueMise au poing • Non au projetde péage de l’île d’Oléron !Table ronde • La Réformedu Collège en débatPour une conception solidaire del’Union - Le maillage ferroviaireen Charente-MaritimeAgriculture • Quel avenir pourl’agriculture en France et enSaintonge ? 

    Tribune • L’UE ne réduira pasau silence le Parlement français

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    Depuis longtemps les élus du

    groupe socialiste et répu-

    blicain se mobilisent pour

    déployer le très haut débit sur l’en-

    semble de la Charente-Maritime.

    Car au même titre que le furent les

    réseaux d’adduction d’eau potable

    et d’électricité, la bre est un équipe-

    ment de première nécessité.Mais les temps ont changé. La puis-

    sance publique cède à la loi du

    marché, et les opérateurs privés

    (Orange, SFR...) ont toute latitude

    pour se positionner sur les zones les

    plus rentables (zones AMII) aban-

    donnant au passage celles qui n’ont

    déjà plus grand-chose. Pour pallier

    aux inégalités criantes, les collectivi-

    tés n’ont qu’à combler les manques

    nés d’une politique toujours plus

    libérale, dont on retrouve les eets

    dévastateurs dans les urnes.

    Aménager un territoire cohérent et

    pérenne passe par le déploiement

    du numérique. Lors de la campagne

    départementale 2015, nos candi-

    dats ont porté et argumenté l’idée

    d’un investissement massif vers des

    technologies d’avenir. La majorité

    départementale a ni par admettre

    que sa politique était insusante.

    En juin 2015, elle a revisité son

    Schéma Départemental d’Aména-

    gement Numérique (SDAN) et lancé

    la construction de 253 000 prises.

    Coût de l’opération : 398M€ avec une

    participation Etat, Région, Europe.

    Quant à la participation des inter-

    communalités, nous n’avons pu

    que dénoncer les absurdes dispa-

    rités : d’une moyenne de 189€ par

    prise, il en coutera 208€ pour une

    CDC rurale et 76€ pour une plus ur-

    baine.

    La proposition faite à M. Roustit,

    Vice-Président en charge de cette

    compétence, de répartir uniformé-

    ment les coûts sans bouger l’enve-

    loppe globale a été rejetée. Notre

    groupe a tout de même voté cet

    investissement si important pour

    les territoires. Pour autant, nous

    continuerons à œuvrer CDC par CDC,

    pour inéchir la position de la majo-

    rité départementale.

    Fabrice Barusseau

    Conseiller départemental

    Le très haut débit :un enjeu stratégique

     Le s épines de la r ose 

    « Si nous avons demandé à tous les

    maires du département d’assister

    à l’inauguration du pont de l’île

    d’Oléron, c’est que nous avons pu

    les associer à cette réalisation

    commune et fraternelle. Il en faut

     pas en eet oublié que le fnance -

    ment ayant été en totalité assuré

     par le département, c’est l’ensemble

    des contribuables charentais qui

    doit être mis à l’honneur (...)

    Grâce à notre persévérance et notre

    unité, c’est une oeuvre magnifque

    que nous avons réalisé pour

    la prospérité de la Charente- 

    Maritime et le bonheur de tous

     ses habitants.»

    André Dulin, le 22 juin 1966

    e Poing et la Rose magazine du Parti SocialisteCharente-Maritime 

    age : 2000 exemplaires

    ecteur de publication :ril Chappet

    dactrice en chef :bienne Dugas-Raveneaudacteurs : Mickael Vallet, Fabricerusseau, Julien Papineau, Denisbert, Caroline Quéré-Jelineau

    Non au projet de péagede l’île d’Oléron !

    Mise au poing

    Le 24 mars dernier a été voté par

    l’assemblée départementale le

    principe d’organiser une consul-

    tation des Oléronais pour la mise en

    place d’un péage sur le pont d’Oléron.

    Fidèle à ses habitudes, le président

    du département Dominique Busse-

    reau n’a pas cru bon d’organiser un

    débat sérieux, sur un sujet à l’impactmajeur pour le département. Circu-

    lez, il n’y a rien à voir, ni à débattre. Le

    groupe socialiste et républicain que

     je préside a fait bloc, mais l’assem-

    blée en a décidé autrement.

    Ce projet est un scandale. D’abord

    parce que le pont a déjà été payé par

    les contribuables charentais-ma-

    ritimes, et qu’il n’y a pas de raison

    pour qu’ils paient de nouveau pour

    cet ouvrage départemental. Scandale

    ensuite car on va demander aux Olé-

    ronais s’ils souhaitent de nouveaux

    revenus en plus d’un usage privatisé

    de leur île… Que vont-ils répondre à

    cela ? La réponse est dans la ques-

    tion, la consultation est biaisée, et

    Dominique Bussereau, derrière sa

    «neutralité», est bel est bien pour ce

    projet. Cette «écotaxe» est en réalité

    une manière d’augmenter la scali-

    té, un moyen de se faire de l’argent

    facile.

    Surtout, une question est totalement

    éludée : celle de l’égalité sociale et ter-

    ritoriale. Que vont faire les familles

    qui avaient pour habitude de s’y pro-

    mener le dimanche ? Celles qui faute

    de pouvoir partir en vacances pas-

    saient la journée sur place ?

    Il faut dire non à ce projet honteux,

    en essayant de convaincre nos amis

    Oléronais du caractère inégalitaire

    et anti-républicain du projet. En ma-

    nifestant par tous les moyens notre

    refus du principe même de consulta-

    tion.

     Je compte sur tous les militants de

    la fédération pour prendre part à la

    campagne du NON, pour rejeter ces

    logiques libérales qui font du fait de

    circuler un acte économique, au dé-

    triment de l’intérêt général.Mickael Vallet

    Conseiller départemental

    Maire de Marennes

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    La Réforme du Collègeen débat

     Table r onde

    Vendredi 4 mars à La Rochelle, les participants ont pu débattre* du-rant deux heures avec Jean-Pierre Ruiz (principal-adjoint de collège,SNPDEN), Christian Labarbe (professeur, SGEN-CFDT) et GeorgesDussauce (FCPE) sur une réforme dont l’ambition est bel et bien deréussir enfn la démocratisation du collège.

    Q

    uel est le constat ? Plus de

    110 000 jeunes sont encore

    sortis en 2015 du système

    éducatif sans diplôme, ils sont de

    plus en plus nombreux à ne pas

    maîtriser les compétences de base

    en n de 3ème et en 2012 la France

    est devenu le pays de l’OCDE où la

    réussite scolaire est la plus corré-

    lée à l’origine sociale, malgré les

    moyens considérables déjà mis en

    œuvre.

    La réforme du collège, acte II de la

    loi de refondation de l’école, veut

    ainsi notamment instaurer une re-

    fondation pédagogique pour ren-

    forcer les savoirs fondamentaux

    (par la mise en place de nouveaux

    programmes et d’enseignements

    pratiques interdisciplinaires qui

    permettront de travailler sur des

    projets concrets en croisant les

    disciplines), renforcer les marges

    de manœuvre des établissements

    pour s’appuyer sur leur expertise

    et tenir compte de la spécicité des

    élèves accueillis, mettre en place un

    accompagnement pédagogique

    systématique de tous les élèves

    (de 1 à 3 h d’accompagnement

    personnalisé par semaine pour

    chaque élève) et renforcer l’ensei-

    gnement des langues vivantes (en-

    seignement d’une LV2 dès la 5ème

    pour 25 % d’enseignement en plus

     jusqu’à la 3ème). Cette réforme,

    de l’avis de nos trois intervenants,

    était indispensable.

    Christian Labarbe rappelle qu’elle

    a reçu un vote favorable au conseil

    supérieur de l’Education. Pour

    Georges Dussauce, le collège ne

    pleut plus se contenter de repro-

    duire les inégalités sociales. Selon

     Jean-Pierre Ruiz, elle ne propose

    rien d’autre que de généraliser ce

    qui fonctionne depuis 30 ans dans

    certains établissements et qui a

    des eets très positifs sur les élèves

    (motivation) et leurs résultats.

    Christian Labarbe voit donc dans

    la plus grande autonomie des éta-

    blissements un point positif.

    Toutefois, l’augmentation des mis-

    sions nouvelles des enseignants,

    le fait que des enseignants soientnommés sur plusieurs établisse-

    ments ne vont pas faciliter la mise

    en œuvre de cette réforme. Georges

    Dussauce, ainsi que plusieurs mili-

    tants présents, regrettent le calen-

    drier à marche forcée (notamment

    la mise en place des nouveaux

    programmes qui sera eective à la

    rentrée 2016 pour tous les niveaux

    (Jean-Pierre Ruiz), le départ en for-

    mation des enseignants qui en-

    traîne cette année de nombreuses

    absences non remplacées, même

    si chacun sait quelles en sont les

    raisons : les échéances électorales

    de 2017 et la nécessité que cette ré-

    forme ne soit pas remise en cause.

    L’école primaire, le lycée, ont connu

    des réformes ; cette mutation du

    collège était attendue depuis long-

    temps et constitue le chainon man-

    quant qui doit permettre à notre

    système éducatif de mieux prendre

    en compte les besoins des élèves

    pour les faire réussir, quelle que

    soit leur origine sociale. En cela,

    c’est véritablement une réforme

    de gauche que nous, socialistes,

    devons défendre, même si nous

    savons que sa mise en place et

    sa réussite prendront du temps,

    comme toute réforme profonde

    dans l’Education Nationale.

    Denis Hébert 

     Secrétaire fédéral à l’E ducation

     

    * Véronique Herviou (PEEP) s’étant

    excusée au dernier moment, le

     SNES-FSU et FO (opposés à la ré -

     forme) ayant décliné l’invitation à

    débattre.

    La communication ofcielle décodée :

     Source infographies : www.reformeducollege.fr 

    «Mieux prendre en

    compte les besoins des

    élèves pour les faire

    réussir, quelle que soit

    leur origine sociale»

    «Une réforme de

    gauche que nous,

    socialistes, devons

    défendre, même si nous

    savons que sa mise

    en place et sa réussite

    prendront du temps»

    ernard Lalande,

    nateur de toute

    Charente-Mari-

    me, organise des

    unions dans

    aque canton

    ur débattre

    ec les élus.

    première a eu lieu à Mont-

    u-la-Garde le 21 mars dernier,

    prochaine aura lieu à Vaux

    ur le canton de Royan le 22 avril.

    rojection du lm «L’Odysée de

    mpathie» de Michel Meignant

    Mario Viana, suivi d’un débat le

    ardi 14 juin à 19h30, Auditorium

    Forum des Marais à Rochefort

    genda

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    Si la colère a explosé ces mois-

    ci, voilà un moment que l’agri-

    culture française est en crise et

    cela s’aggrave. En 20 ans, le nombre

    d’exploitations a été divisé par deux

    et le mouvement s’accélère.

    Suite aux diérentes actions de blo-

    cage de Saintes et en pleine semaine

    du salon de l’agriculture, la section

    PS de Saintes a trouvé opportun

    d’organiser une réunion-débat, sur

    le thème de l’agriculture. C’est ainsi,

    qu’une cinquantaine de personnes

    s’est retrouvée à Saintes, le 4 mars

    autour de trois invités. Jean-Marie

    Gilardeau, spécialiste de droit rural

    et de droit de l’environnement, qui

    nous a retracé les grandes évo-

    lutions de l’agriculture française,

    de 1962, date de lancement de la

    PAC à nos jours. Julien Rouger, pré-

    sident des Jeunes agriculteurs de

    Charente-Maritime, a témoigné des

    dicultés que rencontrent les agri-

    culteurs au quotidien, notamment

    les éleveurs ainsi que les solutions

    qu’ils souhaiteraient. Catherine

    Quéré, députée et vice-présidente de

    la commission développement du-

    rable, a exposé les mesures mises

    en place par le ministre de l’agricul-

    ture Stéphane Le Foll, appuyée par

    Suzanne Tallard, députée, égale-

    ment présente.

    S’en est suivi un échange nourri

    et de très nombreuses questions,

    très diverses et parfois très oppo-

    sées. C’est cette liberté d’échange

    que chaque participant a apprécié,

    échos que j’ai glanés au cours du

     verre de l’amitié organisé pour clô-

    turer la soirée.

    Caroline Quéré-Jelineau

    Membre de bureau 

    de la Section de Saintes

     Secrétaire Fédérale à l’agriculture

    Quel avenir pourl’agriculture en Franceet en Saintonge ?

    Agricultur e

    Nos parlementairesmobilisés

    Le 21 mars, les parlementaires du

    département étaient invités, sur

    une initiative de Suzanne Tallard,

    députée de Charente-Maritime, à

    rencontrer les représentants des

    agriculteurs : Chambre d’agricultu-

    re, FNSEA, Confédération paysanne,

    Coordination Rurale, Jeunes Agri-

    culteurs. Bernard Lalande,sénateur,

    Catherine Quéré, députée et Emma-

    nuel Maurel, député européen ont

    répondu positivement à l’invitation.Ce fut l’occasion de partager le dia-

    gnostic, étape préalable indispen-

    sable pour soutenir ensemble des

    solutions. Une prochaine réunion

    aura lieu en octobre 2016.

    Pour une conceptionsolidaire de l’Union...

    La mobilité est l’un des leviers pourle développement de tous les ter-ritoires de la Charente-Maritime.

    Le TGV est le projet majeur de la SNCFet des territoires depuis les années 80,mais il n’est pas le seul vecteur de dé-veloppement. Le maillage avec les TERet les autres modes de transport estaujourd’hui essentiel. Imaginons l’inter-modalité jusqu’au bout !La réunion sur l’avenir des transports enSaintonge du 25 mars 2016, avec JackyEmon, conseiller régional délégué auxTER, Stéphane Lambert, directeur adjointaux TER de la nouvelle Région et BenoitGroussin, vice-président Poitou-Cha-rentes de la fédération des usagers, apermis un débat riche et argumenté,précisant les projets en cours (TER, TEt

    Nantes-Bordeaux, TGV, intermodalité...)et les enjeux d’aménagement et de dé-veloppement de la Saintonge. Cette réu-nion a souligné le rôle fondamental desélus locaux dans le choix et la défensed’une politique commune en matière detransports. Ici, comme ailleurs, l’avenirse construit dans l’unité.

     Julien Papineau

     Secrétaire de la section de Saintes

     Secrétaire fédéral aux transports

    Le maillage ferroviaireen Charente-Maritime

    Emmanu el M AUREL

    (d éput é  europ é en )

    Emmanuel Maurel est venu le21 mars faire le point sur son actionau Parlement Européen. Ce fut un

    moment d’échange franc qui a permis àchacun de s’exprimer.Les évènements récents, de la crise desmigrants en Méditerranée à la situationde la Grèce, en passant par les négocia-tions du traité de libre-échange transa-tlantique, nous rappellent à quel pointles enjeux européens actuels requièrentnotre vigilance et notre engagement.C’est un combat quotidien qu’Emma-nuel Maurel s’eorce de mener en tant

    que député européen. Aujourd’hui, laconception que nous nous faisons del’Union est en cause : censée être un es-pace de solidarité entre les peuples, ellesemble parfois se résumer, au contraire,à l’imposition aveugle de règles libéralesabsurdes et inecaces.

    C’est notamment le cas avec les dossiersde négociations pour le libre-échange.

    Au sein de la commission INTA, Em-manuel Maurel demeure, comme sescollègues de la Délégation socialistefrançaise, particulièrement déterminéface aux risques que le traité de libre-échange UE/Etats-Unis (TTIP/TAFTA) faitpeser sur la souveraineté des Etats euro-péens, sur les droits des travailleurs etdes consommateurs.La commission est compétente pour lesquestions ayant trait à la dénition, à la

    mise en œuvre et au contrôle de la poli-tique commerciale de l’UE et de ses rela-tions économiques extérieures.

    Le Parlement joue désormais un rôleimportant dans ce domaine, même siles procédures mises en œuvre pourconserver le secret sur les négocia-tions ne cours ne facilitent pas la tâche,puisque la législation commerciale et lesaccords commerciaux internationauxne peuvent être appliqués qu’avec sonaccord.

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    Chacun sait que l’Union européennenégocie avec les Etats-Unis un parte-nariat transatlantique de commerce

    et d’investissement (TTIP), mais personnene sait ce qu’il contient. A l’heure où l’ob-

     jectif aché par beaucoup est de conclureun accord en 2016, il faut se battre pied àpied, comme le fait notre gouvernement,pour obtenir de la transparence, car cen’est pas un privilège mais un droit.

    Aujourd’hui, un parlementaire ne peutlire qu’un texte lacunaire, une fois délestéde son téléphone, et sous la surveillanced’un fonctionnaire. Certes, depuis peu, ila au moins l’avantage d’y accéder dansles locaux d’une administration publiquenationale, plutôt qu’à Bruxelles ou à l’Am-bassade des Etats-Unis.Le symbole est évident : les citoyens etleurs représentants n’ont qu’à circuler,il n’y a rien à voir. Le commerce interna-tional est une aaire de technocrates,

    de lobbys, d’experts, bref de spécialistes.Que les eets d’un accord commercialsur la vie quotidienne de nos concitoyenssoient considérables ne semble pas jus-tier qu’on leur demande leur avis. Cetteméconnaissance de nos principes et va-leurs démocratiques fondamentales estpurement et simplement insupportable.Avec Matthias Fekl, secrétaire d’Etat aucommerce extérieur, le gouvernementa posé les conditions d’une négocia-

    tion réussie : la transparence à tous lesniveaux, la réciprocité entre les parties,l’intransigeance sur les normes socialeset environnementales, qui ne peuventêtre modiées que vers le mieux-disant,le respect de nos lignes rouges et le refusde tout tribunal d’arbitrage privé au protd’une véritable justice internationale enmatière d’investissement. La réussite dela France est reconnue puisqu’elle a sucréer un consensus en Europe autour dela création d’une Cour publique, à terme

    multilatérale, qui mettra un terme dénitifaux tribunaux d’arbitrage privés. Ses po-sitions sont respectées car elle sait haus-

    ser le ton devant l’absence de réciprocité.En armant que le «Parlement aurait ledernier mot», le secrétaire d’Etat a aussitranché avec l’inertie en Europe face auxenjeux mais aussi aux risques soulevéspar le TTIP en matière de contrôle démo-cratique. Aujourd’hui les gouvernementseuropéens restent discrets et semblentsoutenir par principe un accord avec lesEtats-Unis. Ce n’est pas le cas de la France.

    Le gouvernement a pris des positionsclaires dans lesquelles nous nous recon-naissons. Nos lignes rouges et nos inté-rêts oensifs sont précis, connus et dé-fendus, aucun accord n’est envisageablesans leur prise en compte.Tous les Français doivent savoir que nousne céderons rien sur la défense de notremodèle agricole et alimentaire. Bœuf auxhormones ou poulet chloré resteront auxEtats-Unis. Tous les Français savent quenos entreprises ont besoin de l’ouverturedes marchés publics, de l’accès au mar-ché des services, et de la reconnaissancedes appellations contrôlées, parce quenos exportations garantissent des em-plois et contribuent à en créer en remplis-sant le carnet de commandes. Mais ils neveulent ni opacité, ni petits arrangementssur le dos des peuples.Certains mènent une oensive pour fairedes accords commerciaux une compé-tence exclusive de l’Union européenne. La

    Cour de justice de l’Union européenne aété saisie pour trancher ce point et rendraprochainement son verdict sur l’accordentre l’union européenne et Singapour.Un argument juridique ne doit pas pou-voir servir à contourner la démocratie.Nous, parlementaires français, ne l’ac-cepterons jamais. Nous demandons so-lennellement au gouvernement françaisde refuser de signertout accord avec lesEtats-Unis si le Parlement est réduit ausilence.

    Extrait de la tribune parue dansLe Monde du 7 avril 2016 par Bernard

    Lalande, Marie Récalde et Patricia Adam

    L’UE ne réduira pas au

    silence le Parlement français

     Tribune

    Les autres signataires :

    Alain Anziani (Gironde) ; KaderArif (Haute-Garonne) ; DelphineBataille (Nord) ; Claude Berit Débat(Dordogne) ; Erwann Binet (Isère) ;Nicole Bonnefoy (Charente) ; BrigitteBourguignon (Pas-de-Calais) ; MartialBourquin (Doubs) ; Sylviane Bulteau(Vendée) ; Henri Cabanel (Hérault) ;Pierre Camani (Lot et Garonne) ;Colette Capdevielle (Pyrénées-At-lantiques) ; Thierry Carcenac (Tarn) ;Françoise Cartron (Gironde) ; Ma-rie-Anne Chapdelaine (Ille-et-Vilaine) ;Catherine Quéré (Charente-Maritime)...  (liste complète sur

    www.bernardlalande.fr)

    Matthia s FEKL

     ( s e cr étair e d’Etat  char g é du 

    touri sm e  et du  comm er c e  e xt é

    ri eur )