Le Poing Et La Rose - Avril 2016
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8/18/2019 Le Poing Et La Rose - Avril 2016
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Editor ial
Chers et chères camarades, Je tiens, tout d’abord, à remercier très chaleureusement les nombreux mi-
litants qui se sont impliqués lors des Universités d’été et qui ont permis àcelles-ci de toujours se dérouler dans de bonnes conditions. Je regrette laforme brutale qu’a prise l’annonce du départ de la prochaine édition et l’aifait savoir à notre Premier Secrétaire. Néanmoins, la ville de Nantes et la Fédé-ration de Loire-Atlantique sauront parfaitement bien nous accueillir commenous avons toujours su le faire depuis 1993.
Je veux également féliciter, à nouveau, nos conseillers régionaux pour leurélection. Nous avons mené une belle campagne à leurs côtés. Autour d’AlainRousset et de Gérard Blanchard, ils ont maintenant la lourde tâche deconstruire une nouvelle politique régionale dans cette grande région Aqui-taine-Limousin-Poitou-Charentes.L’année 2016 est une année sans élection. Aussi, je souhaite qu’elle soitconsacrée à des débats de fond. Une conférence sur l’Avenir de la social-dé-
mocratie en France et en Europe avec Fabien Escalona vous a été proposéelors de la soirée des vœux de la Fédération, une table-ronde sur la réforme ducollège a été organisée au mois de mars à La Rochelle, la section de Saintesprogramme de nombreux débats ouverts à toutes et tous.Emmanuel Maurel est également venu à notre rencontre pour nous parler deson action au Parlement Européen.D’autres formations et débats seront mis en place dans les prochains mois.L’Union Départementale des Elus Socialistes et Républicains (UDESR 17), dé-sormais présidée par Mickaël Vallet, élaborera également des formationsspéciques pour nos élus.La réexion sur le nouveau découpage territorial de nos sections est toujoursen cours. Le prochain Conseil fédéral sera l’occasion d’achever cette réexion.Enn, le Conseil départemental a pris une délibération permettant la mise en
place d’une consultation de la population oléronaise, le 26 juin prochain, surl’instauration d’une écotaxe sur le pont d’Oléron. C ’est la première délibérationouvrant le chemin au retour d’un péage sur le viaduc. Le groupe Socialiste etRépublicain s’y est fermement opposé et fera campagne contre.Dans un contexte politique national complexe et face aux interrogations sur le
vivre-ensemble au niveau régional, certaines et certainsd’entre vous me font part de leur lassitude et de leurexaspération. Je peux comprendre cette amertume, maisnous devons cependant nous retrouver pour militer etrééchir ensemble an que continuer à donner du sensà notre engagement. C’est le travail que nous portonscollectivement au sein de la Fédération.Comptant sur votre participation à nos diérentsévénements...Amitiés socialistes,
Cyril Chappet - Premier secrétaire fédéral
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Avril 2016
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Sommaire
Les épines et la rose • Le très
haut débit : un enjeu stratégiqueMise au poing • Non au projetde péage de l’île d’Oléron !Table ronde • La Réformedu Collège en débatPour une conception solidaire del’Union - Le maillage ferroviaireen Charente-MaritimeAgriculture • Quel avenir pourl’agriculture en France et enSaintonge ?
Tribune • L’UE ne réduira pasau silence le Parlement français
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Depuis longtemps les élus du
groupe socialiste et répu-
blicain se mobilisent pour
déployer le très haut débit sur l’en-
semble de la Charente-Maritime.
Car au même titre que le furent les
réseaux d’adduction d’eau potable
et d’électricité, la bre est un équipe-
ment de première nécessité.Mais les temps ont changé. La puis-
sance publique cède à la loi du
marché, et les opérateurs privés
(Orange, SFR...) ont toute latitude
pour se positionner sur les zones les
plus rentables (zones AMII) aban-
donnant au passage celles qui n’ont
déjà plus grand-chose. Pour pallier
aux inégalités criantes, les collectivi-
tés n’ont qu’à combler les manques
nés d’une politique toujours plus
libérale, dont on retrouve les eets
dévastateurs dans les urnes.
Aménager un territoire cohérent et
pérenne passe par le déploiement
du numérique. Lors de la campagne
départementale 2015, nos candi-
dats ont porté et argumenté l’idée
d’un investissement massif vers des
technologies d’avenir. La majorité
départementale a ni par admettre
que sa politique était insusante.
En juin 2015, elle a revisité son
Schéma Départemental d’Aména-
gement Numérique (SDAN) et lancé
la construction de 253 000 prises.
Coût de l’opération : 398M€ avec une
participation Etat, Région, Europe.
Quant à la participation des inter-
communalités, nous n’avons pu
que dénoncer les absurdes dispa-
rités : d’une moyenne de 189€ par
prise, il en coutera 208€ pour une
CDC rurale et 76€ pour une plus ur-
baine.
La proposition faite à M. Roustit,
Vice-Président en charge de cette
compétence, de répartir uniformé-
ment les coûts sans bouger l’enve-
loppe globale a été rejetée. Notre
groupe a tout de même voté cet
investissement si important pour
les territoires. Pour autant, nous
continuerons à œuvrer CDC par CDC,
pour inéchir la position de la majo-
rité départementale.
Fabrice Barusseau
Conseiller départemental
Le très haut débit :un enjeu stratégique
Le s épines de la r ose
« Si nous avons demandé à tous les
maires du département d’assister
à l’inauguration du pont de l’île
d’Oléron, c’est que nous avons pu
les associer à cette réalisation
commune et fraternelle. Il en faut
pas en eet oublié que le fnance -
ment ayant été en totalité assuré
par le département, c’est l’ensemble
des contribuables charentais qui
doit être mis à l’honneur (...)
Grâce à notre persévérance et notre
unité, c’est une oeuvre magnifque
que nous avons réalisé pour
la prospérité de la Charente-
Maritime et le bonheur de tous
ses habitants.»
André Dulin, le 22 juin 1966
e Poing et la Rose magazine du Parti SocialisteCharente-Maritime
age : 2000 exemplaires
ecteur de publication :ril Chappet
dactrice en chef :bienne Dugas-Raveneaudacteurs : Mickael Vallet, Fabricerusseau, Julien Papineau, Denisbert, Caroline Quéré-Jelineau
Non au projet de péagede l’île d’Oléron !
Mise au poing
Le 24 mars dernier a été voté par
l’assemblée départementale le
principe d’organiser une consul-
tation des Oléronais pour la mise en
place d’un péage sur le pont d’Oléron.
Fidèle à ses habitudes, le président
du département Dominique Busse-
reau n’a pas cru bon d’organiser un
débat sérieux, sur un sujet à l’impactmajeur pour le département. Circu-
lez, il n’y a rien à voir, ni à débattre. Le
groupe socialiste et républicain que
je préside a fait bloc, mais l’assem-
blée en a décidé autrement.
Ce projet est un scandale. D’abord
parce que le pont a déjà été payé par
les contribuables charentais-ma-
ritimes, et qu’il n’y a pas de raison
pour qu’ils paient de nouveau pour
cet ouvrage départemental. Scandale
ensuite car on va demander aux Olé-
ronais s’ils souhaitent de nouveaux
revenus en plus d’un usage privatisé
de leur île… Que vont-ils répondre à
cela ? La réponse est dans la ques-
tion, la consultation est biaisée, et
Dominique Bussereau, derrière sa
«neutralité», est bel est bien pour ce
projet. Cette «écotaxe» est en réalité
une manière d’augmenter la scali-
té, un moyen de se faire de l’argent
facile.
Surtout, une question est totalement
éludée : celle de l’égalité sociale et ter-
ritoriale. Que vont faire les familles
qui avaient pour habitude de s’y pro-
mener le dimanche ? Celles qui faute
de pouvoir partir en vacances pas-
saient la journée sur place ?
Il faut dire non à ce projet honteux,
en essayant de convaincre nos amis
Oléronais du caractère inégalitaire
et anti-républicain du projet. En ma-
nifestant par tous les moyens notre
refus du principe même de consulta-
tion.
Je compte sur tous les militants de
la fédération pour prendre part à la
campagne du NON, pour rejeter ces
logiques libérales qui font du fait de
circuler un acte économique, au dé-
triment de l’intérêt général.Mickael Vallet
Conseiller départemental
Maire de Marennes
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La Réforme du Collègeen débat
Table r onde
Vendredi 4 mars à La Rochelle, les participants ont pu débattre* du-rant deux heures avec Jean-Pierre Ruiz (principal-adjoint de collège,SNPDEN), Christian Labarbe (professeur, SGEN-CFDT) et GeorgesDussauce (FCPE) sur une réforme dont l’ambition est bel et bien deréussir enfn la démocratisation du collège.
Q
uel est le constat ? Plus de
110 000 jeunes sont encore
sortis en 2015 du système
éducatif sans diplôme, ils sont de
plus en plus nombreux à ne pas
maîtriser les compétences de base
en n de 3ème et en 2012 la France
est devenu le pays de l’OCDE où la
réussite scolaire est la plus corré-
lée à l’origine sociale, malgré les
moyens considérables déjà mis en
œuvre.
La réforme du collège, acte II de la
loi de refondation de l’école, veut
ainsi notamment instaurer une re-
fondation pédagogique pour ren-
forcer les savoirs fondamentaux
(par la mise en place de nouveaux
programmes et d’enseignements
pratiques interdisciplinaires qui
permettront de travailler sur des
projets concrets en croisant les
disciplines), renforcer les marges
de manœuvre des établissements
pour s’appuyer sur leur expertise
et tenir compte de la spécicité des
élèves accueillis, mettre en place un
accompagnement pédagogique
systématique de tous les élèves
(de 1 à 3 h d’accompagnement
personnalisé par semaine pour
chaque élève) et renforcer l’ensei-
gnement des langues vivantes (en-
seignement d’une LV2 dès la 5ème
pour 25 % d’enseignement en plus
jusqu’à la 3ème). Cette réforme,
de l’avis de nos trois intervenants,
était indispensable.
Christian Labarbe rappelle qu’elle
a reçu un vote favorable au conseil
supérieur de l’Education. Pour
Georges Dussauce, le collège ne
pleut plus se contenter de repro-
duire les inégalités sociales. Selon
Jean-Pierre Ruiz, elle ne propose
rien d’autre que de généraliser ce
qui fonctionne depuis 30 ans dans
certains établissements et qui a
des eets très positifs sur les élèves
(motivation) et leurs résultats.
Christian Labarbe voit donc dans
la plus grande autonomie des éta-
blissements un point positif.
Toutefois, l’augmentation des mis-
sions nouvelles des enseignants,
le fait que des enseignants soientnommés sur plusieurs établisse-
ments ne vont pas faciliter la mise
en œuvre de cette réforme. Georges
Dussauce, ainsi que plusieurs mili-
tants présents, regrettent le calen-
drier à marche forcée (notamment
la mise en place des nouveaux
programmes qui sera eective à la
rentrée 2016 pour tous les niveaux
(Jean-Pierre Ruiz), le départ en for-
mation des enseignants qui en-
traîne cette année de nombreuses
absences non remplacées, même
si chacun sait quelles en sont les
raisons : les échéances électorales
de 2017 et la nécessité que cette ré-
forme ne soit pas remise en cause.
L’école primaire, le lycée, ont connu
des réformes ; cette mutation du
collège était attendue depuis long-
temps et constitue le chainon man-
quant qui doit permettre à notre
système éducatif de mieux prendre
en compte les besoins des élèves
pour les faire réussir, quelle que
soit leur origine sociale. En cela,
c’est véritablement une réforme
de gauche que nous, socialistes,
devons défendre, même si nous
savons que sa mise en place et
sa réussite prendront du temps,
comme toute réforme profonde
dans l’Education Nationale.
Denis Hébert
Secrétaire fédéral à l’E ducation
* Véronique Herviou (PEEP) s’étant
excusée au dernier moment, le
SNES-FSU et FO (opposés à la ré -
forme) ayant décliné l’invitation à
débattre.
La communication ofcielle décodée :
Source infographies : www.reformeducollege.fr
«Mieux prendre en
compte les besoins des
élèves pour les faire
réussir, quelle que soit
leur origine sociale»
«Une réforme de
gauche que nous,
socialistes, devons
défendre, même si nous
savons que sa mise
en place et sa réussite
prendront du temps»
ernard Lalande,
nateur de toute
Charente-Mari-
me, organise des
unions dans
aque canton
ur débattre
ec les élus.
première a eu lieu à Mont-
u-la-Garde le 21 mars dernier,
prochaine aura lieu à Vaux
ur le canton de Royan le 22 avril.
rojection du lm «L’Odysée de
mpathie» de Michel Meignant
Mario Viana, suivi d’un débat le
ardi 14 juin à 19h30, Auditorium
Forum des Marais à Rochefort
genda
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Si la colère a explosé ces mois-
ci, voilà un moment que l’agri-
culture française est en crise et
cela s’aggrave. En 20 ans, le nombre
d’exploitations a été divisé par deux
et le mouvement s’accélère.
Suite aux diérentes actions de blo-
cage de Saintes et en pleine semaine
du salon de l’agriculture, la section
PS de Saintes a trouvé opportun
d’organiser une réunion-débat, sur
le thème de l’agriculture. C’est ainsi,
qu’une cinquantaine de personnes
s’est retrouvée à Saintes, le 4 mars
autour de trois invités. Jean-Marie
Gilardeau, spécialiste de droit rural
et de droit de l’environnement, qui
nous a retracé les grandes évo-
lutions de l’agriculture française,
de 1962, date de lancement de la
PAC à nos jours. Julien Rouger, pré-
sident des Jeunes agriculteurs de
Charente-Maritime, a témoigné des
dicultés que rencontrent les agri-
culteurs au quotidien, notamment
les éleveurs ainsi que les solutions
qu’ils souhaiteraient. Catherine
Quéré, députée et vice-présidente de
la commission développement du-
rable, a exposé les mesures mises
en place par le ministre de l’agricul-
ture Stéphane Le Foll, appuyée par
Suzanne Tallard, députée, égale-
ment présente.
S’en est suivi un échange nourri
et de très nombreuses questions,
très diverses et parfois très oppo-
sées. C’est cette liberté d’échange
que chaque participant a apprécié,
échos que j’ai glanés au cours du
verre de l’amitié organisé pour clô-
turer la soirée.
Caroline Quéré-Jelineau
Membre de bureau
de la Section de Saintes
Secrétaire Fédérale à l’agriculture
Quel avenir pourl’agriculture en Franceet en Saintonge ?
Agricultur e
Nos parlementairesmobilisés
Le 21 mars, les parlementaires du
département étaient invités, sur
une initiative de Suzanne Tallard,
députée de Charente-Maritime, à
rencontrer les représentants des
agriculteurs : Chambre d’agricultu-
re, FNSEA, Confédération paysanne,
Coordination Rurale, Jeunes Agri-
culteurs. Bernard Lalande,sénateur,
Catherine Quéré, députée et Emma-
nuel Maurel, député européen ont
répondu positivement à l’invitation.Ce fut l’occasion de partager le dia-
gnostic, étape préalable indispen-
sable pour soutenir ensemble des
solutions. Une prochaine réunion
aura lieu en octobre 2016.
Pour une conceptionsolidaire de l’Union...
La mobilité est l’un des leviers pourle développement de tous les ter-ritoires de la Charente-Maritime.
Le TGV est le projet majeur de la SNCFet des territoires depuis les années 80,mais il n’est pas le seul vecteur de dé-veloppement. Le maillage avec les TERet les autres modes de transport estaujourd’hui essentiel. Imaginons l’inter-modalité jusqu’au bout !La réunion sur l’avenir des transports enSaintonge du 25 mars 2016, avec JackyEmon, conseiller régional délégué auxTER, Stéphane Lambert, directeur adjointaux TER de la nouvelle Région et BenoitGroussin, vice-président Poitou-Cha-rentes de la fédération des usagers, apermis un débat riche et argumenté,précisant les projets en cours (TER, TEt
Nantes-Bordeaux, TGV, intermodalité...)et les enjeux d’aménagement et de dé-veloppement de la Saintonge. Cette réu-nion a souligné le rôle fondamental desélus locaux dans le choix et la défensed’une politique commune en matière detransports. Ici, comme ailleurs, l’avenirse construit dans l’unité.
Julien Papineau
Secrétaire de la section de Saintes
Secrétaire fédéral aux transports
Le maillage ferroviaireen Charente-Maritime
Emmanu el M AUREL
(d éput é europ é en )
Emmanuel Maurel est venu le21 mars faire le point sur son actionau Parlement Européen. Ce fut un
moment d’échange franc qui a permis àchacun de s’exprimer.Les évènements récents, de la crise desmigrants en Méditerranée à la situationde la Grèce, en passant par les négocia-tions du traité de libre-échange transa-tlantique, nous rappellent à quel pointles enjeux européens actuels requièrentnotre vigilance et notre engagement.C’est un combat quotidien qu’Emma-nuel Maurel s’eorce de mener en tant
que député européen. Aujourd’hui, laconception que nous nous faisons del’Union est en cause : censée être un es-pace de solidarité entre les peuples, ellesemble parfois se résumer, au contraire,à l’imposition aveugle de règles libéralesabsurdes et inecaces.
C’est notamment le cas avec les dossiersde négociations pour le libre-échange.
Au sein de la commission INTA, Em-manuel Maurel demeure, comme sescollègues de la Délégation socialistefrançaise, particulièrement déterminéface aux risques que le traité de libre-échange UE/Etats-Unis (TTIP/TAFTA) faitpeser sur la souveraineté des Etats euro-péens, sur les droits des travailleurs etdes consommateurs.La commission est compétente pour lesquestions ayant trait à la dénition, à la
mise en œuvre et au contrôle de la poli-tique commerciale de l’UE et de ses rela-tions économiques extérieures.
Le Parlement joue désormais un rôleimportant dans ce domaine, même siles procédures mises en œuvre pourconserver le secret sur les négocia-tions ne cours ne facilitent pas la tâche,puisque la législation commerciale et lesaccords commerciaux internationauxne peuvent être appliqués qu’avec sonaccord.
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Chacun sait que l’Union européennenégocie avec les Etats-Unis un parte-nariat transatlantique de commerce
et d’investissement (TTIP), mais personnene sait ce qu’il contient. A l’heure où l’ob-
jectif aché par beaucoup est de conclureun accord en 2016, il faut se battre pied àpied, comme le fait notre gouvernement,pour obtenir de la transparence, car cen’est pas un privilège mais un droit.
Aujourd’hui, un parlementaire ne peutlire qu’un texte lacunaire, une fois délestéde son téléphone, et sous la surveillanced’un fonctionnaire. Certes, depuis peu, ila au moins l’avantage d’y accéder dansles locaux d’une administration publiquenationale, plutôt qu’à Bruxelles ou à l’Am-bassade des Etats-Unis.Le symbole est évident : les citoyens etleurs représentants n’ont qu’à circuler,il n’y a rien à voir. Le commerce interna-tional est une aaire de technocrates,
de lobbys, d’experts, bref de spécialistes.Que les eets d’un accord commercialsur la vie quotidienne de nos concitoyenssoient considérables ne semble pas jus-tier qu’on leur demande leur avis. Cetteméconnaissance de nos principes et va-leurs démocratiques fondamentales estpurement et simplement insupportable.Avec Matthias Fekl, secrétaire d’Etat aucommerce extérieur, le gouvernementa posé les conditions d’une négocia-
tion réussie : la transparence à tous lesniveaux, la réciprocité entre les parties,l’intransigeance sur les normes socialeset environnementales, qui ne peuventêtre modiées que vers le mieux-disant,le respect de nos lignes rouges et le refusde tout tribunal d’arbitrage privé au protd’une véritable justice internationale enmatière d’investissement. La réussite dela France est reconnue puisqu’elle a sucréer un consensus en Europe autour dela création d’une Cour publique, à terme
multilatérale, qui mettra un terme dénitifaux tribunaux d’arbitrage privés. Ses po-sitions sont respectées car elle sait haus-
ser le ton devant l’absence de réciprocité.En armant que le «Parlement aurait ledernier mot», le secrétaire d’Etat a aussitranché avec l’inertie en Europe face auxenjeux mais aussi aux risques soulevéspar le TTIP en matière de contrôle démo-cratique. Aujourd’hui les gouvernementseuropéens restent discrets et semblentsoutenir par principe un accord avec lesEtats-Unis. Ce n’est pas le cas de la France.
Le gouvernement a pris des positionsclaires dans lesquelles nous nous recon-naissons. Nos lignes rouges et nos inté-rêts oensifs sont précis, connus et dé-fendus, aucun accord n’est envisageablesans leur prise en compte.Tous les Français doivent savoir que nousne céderons rien sur la défense de notremodèle agricole et alimentaire. Bœuf auxhormones ou poulet chloré resteront auxEtats-Unis. Tous les Français savent quenos entreprises ont besoin de l’ouverturedes marchés publics, de l’accès au mar-ché des services, et de la reconnaissancedes appellations contrôlées, parce quenos exportations garantissent des em-plois et contribuent à en créer en remplis-sant le carnet de commandes. Mais ils neveulent ni opacité, ni petits arrangementssur le dos des peuples.Certains mènent une oensive pour fairedes accords commerciaux une compé-tence exclusive de l’Union européenne. La
Cour de justice de l’Union européenne aété saisie pour trancher ce point et rendraprochainement son verdict sur l’accordentre l’union européenne et Singapour.Un argument juridique ne doit pas pou-voir servir à contourner la démocratie.Nous, parlementaires français, ne l’ac-cepterons jamais. Nous demandons so-lennellement au gouvernement françaisde refuser de signertout accord avec lesEtats-Unis si le Parlement est réduit ausilence.
Extrait de la tribune parue dansLe Monde du 7 avril 2016 par Bernard
Lalande, Marie Récalde et Patricia Adam
L’UE ne réduira pas au
silence le Parlement français
Tribune
Les autres signataires :
Alain Anziani (Gironde) ; KaderArif (Haute-Garonne) ; DelphineBataille (Nord) ; Claude Berit Débat(Dordogne) ; Erwann Binet (Isère) ;Nicole Bonnefoy (Charente) ; BrigitteBourguignon (Pas-de-Calais) ; MartialBourquin (Doubs) ; Sylviane Bulteau(Vendée) ; Henri Cabanel (Hérault) ;Pierre Camani (Lot et Garonne) ;Colette Capdevielle (Pyrénées-At-lantiques) ; Thierry Carcenac (Tarn) ;Françoise Cartron (Gironde) ; Ma-rie-Anne Chapdelaine (Ille-et-Vilaine) ;Catherine Quéré (Charente-Maritime)... (liste complète sur
www.bernardlalande.fr)
Matthia s FEKL
( s e cr étair e d’Etat char g é du
touri sm e et du comm er c e e xt é
ri eur )