Le patois de la vallée de la bruche

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Essai de glossaire de patois et expressions propres à la Vallée de la Bruche en usage jusqu'aux environs des années 1960, et qui, hormis quelques spécimens, ont totalement disparu. Pierre Juillot Strasbourg, 27 juillet 2010 à 8:28. À: très souvent omis: j'ai mal le ventre ou j'ai mal ma tête ÂAÏE: oui - marque l'assentiment, mais aussi le doute ÂANÉ: aulne. Lorsqu'on attribuait encore des tranches d'affouage, bois de mauvaise qualité, qui brûle rapidement sans dégager de chaleur ÂATÎE: faire des manières, des chichis, ne pas accepter les choses avec simplicité, synonyme: ÉVOCH ABAISSER (S'): se baisser, se pencher ÂBERVIÉ : orvet AHOUDÉ: aujourd'hui, provient du latin hodie AIDANT: personne serviable AIMER MIEUX: préférer AIR: mot féminin, j'mai prom'né jusqu'au cinetère militaire, ya da bonne air AISE: avoir aise: trouver facile, préférer: il a eu meilleure aise de sauver: il a préféré s'en aller ALAKSSER: alaksser les chiens, c'est les exciter en faisant kss! kss! AÂLOTTE: aile j'ai été le chercher par une aâlotte AMASSE: mettre à l'amasse: se dit d'un groupe qui décide de constituer une cagnotte grace à des versements périodiques réguliers APÔTRE: homme désagréable; qualificatif souvent appliqué à son propre conjoint: so in ouèt apôtre APRÈS: marque un rapprochement physique: j'ai été après mon vélo, elle a été après not' vache ou moral: il a ri après moi i vient d'un village après Saâles: c'est un Vosgien ARMANÈQUE: (mot féminin) almanach; à la foire (bisannuelle) d'automne de Schirmeck, ma mèmère n'oubliait jamais d'acheter son armanèque du Messager Boîteux ARRANGÉ: je l'y été arrangé: j'ai souffert http://ecrivainsmaghrebins.blogspot.com/

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Essai de glossaire de patois et expressions propres à la Vallée de la Bruche en usage jusqu'aux environsdes années 1960, et qui, hormis quelques spécimens, ont totalement disparu.

Pierre Juillot

Strasbourg, 27 juillet 2010 à 8:28.

À: très souvent omis: j'ai mal le ventre ou j'ai mal ma tête

ÂAÏE: oui - marque l'assentiment, mais aussi le doute

ÂANÉ: aulne. Lorsqu'on attribuait encore des tranches d'affouage, bois de mauvaise qualité, qui brûlerapidement sans dégager de chaleur

ÂATÎE: faire des manières, des chichis, ne pas accepter les choses avec simplicité, synonyme: ÉVOCH

ABAISSER (S'): se baisser, se pencher

ÂBERVIÉ : orvet

AHOUDÉ: aujourd'hui, provient du latin hodie

AIDANT: personne serviable

AIMER MIEUX: préférer

AIR: mot féminin, j'mai prom'né jusqu'au cinetère militaire, ya da bonne air

AISE: avoir aise: trouver facile, préférer: il a eu meilleure aise de sauver: il a préféré s'en aller

ALAKSSER: alaksser les chiens, c'est les exciter en faisant kss! kss!

AÂLOTTE: aile j'ai été le chercher par une aâlotte

AMASSE: mettre à l'amasse: se dit d'un groupe qui décide de constituer une cagnotte grace à desversements périodiques réguliers

APÔTRE: homme désagréable; qualificatif souvent appliqué à son propre conjoint: so in ouèt apôtre

APRÈS: marque un rapprochement physique: j'ai été après mon vélo, elle a été après not' vache oumoral: il a ri après moii vient d'un village après Saâles: c'est un Vosgien

ARMANÈQUE: (mot féminin) almanach; à la foire (bisannuelle) d'automne de Schirmeck, ma mèmèren'oubliait jamais d'acheter son armanèque du Messager Boîteux

ARRANGÉ: je l'y été arrangé: j'ai souffert

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AROZOTTE:(mot féminin) un arrosoir

ASILE: prononcer la zîîle: école maternelle; provient des salles d'asile qui accueillaient les enfants desouvriers et ouvrières de l'industrie textile

ASSEZ: est le plus souvent rejeté en fin de phrase, comme en allemand: elle est pas grande assez!;s'emploie souvent en conjonction avec le que: il est pas grand assez que pour faire comme sa soeurdans cette même veine: j'ai personne vu

ASSIR: s'assoir, (le verbe n'est pas pronominal) je m'assis, assis-toi là

AU: marque le changement de lieu: je vas au coiffeur, elle va au docteur

AUSSI: également

AVANCER: être avancé: avoir gagné quelque chose:te l'y est bien avancé: tu en es au même point

AVEC: est (comme assez) le plus souvent rejeté en fin de phrase, comme en allemand: j'ai pris monparapluie avec.Le sens classique est inconnu: j'y suis allé avec Sylvain se dit on y était nous deux le Sylvain

AVOIR: possède des sens supplémentaires: selon le contexte de la phrase, j'en ai une peut signifier sortiravec une fille ou être ivrej'os j'ai; j'ovor j'avais, j'eu (voir être)le verbe avoir est l'auxiliaire du patois vosgien: il remplace être: j'ai passé devant chez eux, j'm'ai sauvé, jem'en ai bien doutéla forme interrogative du présent est particulière: Vous auriez des fois pas du pain de reste signifie Vousreste-t-il du pain

BABETTE: terme générique qui désignait les servantes de curé

BACCHANAL: faire bacchanal: faire la fête, faire la nouba, faire la java...

BÂCELLE: pucelle

BACH' ou BORH' ("ch" guttural) réservoir, fontaine, petit ruisseau (mot allemand)

BÂCHON: le bâchonnage est une technique forestière de consolidation d'un sol friable et pentus en yplaçant des troncs d'arbres: les bâchons

BÂILLÂH: bête, demeuré, stupide; vient sans doute du fait que les personnes un peu demeuréesregardent en ayant la bouche entrouverte comme pour bailler; synonymes: BERNO,TOGNÂH, TAOUÉLÉ,DABÔH

BÂILLER LE BEC: rester inactif, ne pas savoir quoi faire

BÂILLER TOUT BLEU: être très étonné

BALANCIOTTE: balançoire de fête foraine

BANETTE: braguette (n'a rien a voir avec le pain) synonyme:broyotte

BANGUELER: pendre le sécho qui banguéle

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BAN-OUÂH: garde champêtre, bangard, litt. gardien du ban; en allemand: Bannwart. Le ban-ouâh avaitpour mission de semer la panique parmi les gamins qui allaient "rampiner" dans les vergers.

BÂRKI : personnage mythique. Locution employée lorsqu'on voulait donner une réponse évasive àquelqu'un de trop curieux; ex.: "qui t'a donné cela? - le bârki!"

BACH' MO KI (CH guttural): textuellement "baise mon cul". Expression très employée dans la Valléede la Bruche, notamment "du temps des Allemands" comme on disait. C'était la réplique que s'attiraientles "Fritz". Pour l'anecdote, un Bruchois qui s'était expatrié "à l'Intérieur" (comme on qualifie tout ce quiest à l'ouest des Vosges) avait appelé son bar "le bar Moki".Ja, ja: ço d'l'oleman et bach' mo ki, c'en o d'jè pi: ya, ya: c'est de l'allemand et bach' mo ki, ce n'en estplusaujourd'hui, on dirait plutôt fuck you

BAROQUE: inhabituel, exotique (n'a rien voir à avec l'architecture)

BASSE: une basse est un repli de terrain en forme d'entonnoir, une petite vallée, ou une dénivellationdébouchant sur une vallée plus importante; le terrain y est généralement en pente. Dans une basse coulesouvent un cours d'eau qui n'est jamais à sec, contrairement à une "golotte". La Basse-le-Loup sépareWisches de Lutzelhouse. Entre Wisches et Lutzelhouse, au Nâtsebo, se trouve une carrière où règne laReine des Vipères, entre-aperçue autrefois par un témoin digne de foi.Sur l'origine des noms des basses de Wisches, la Basse du Litre vient de loutre, la basse des Crâs ne vientpas des corbeaux ni de la craie, mais des grâbes. Le Schoenbruch est littéralement le beau marécage.Aucune idée sur la basse du Roulé (la petite basse Schneider), le pré Bréhat ou les Potassiers.

BÂTIO: pot de chambre

BATISS: ver logeant dans un fruit, une cerise "plein de batiss". Le prénom Baptiste se prononçait de lamême manière dans la Vallée.

BÂYÔ: baillement

BELL': je n'sais d'bell': je n'en sais rien, je n'en ai pas la moindre idée

BÉNISS !: interjection faisant suite à un éternuement, abbréviation de Que Dieu te bénisse; autrefois, ondisait souvent j'ai fait bénisse pour dire "j'ai éternué"

BÉNN': grenier à foin

BÉQUÉ: malingre, chétif, qui ne tient pas la route. synonyme: KÉQUÉ

BERDAUF' KABÂNE: interjection qui accompagne un écroulement

BERNO: imbécile, bête, naïf, bié,

BÊRRÉ: pâturages oubliés

BERTELLES: bretelles

BESTOTTE: objet sans valeur, mal conçu, peu résistant syn. bestotterie ou merdolerie

BÊTE: regarder tout bête: étonné, ahuri, ébahi, voir ÉBÂBIQué bête d'idée: cette idée est vraiment bizarrefaire son bête: dire des choses saugrenues pour attirer l'attention sur soiun bête de conte: une histoire à dormir debout; Ici le conte n'a pas sa signification classique comme pourla Cendrillotte ou la bourrique du Papeun bête de Russ

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BÉTISSE: petit lait obtenu après avoir battu la crème pour en obtenir le beurre (ce qui reste lorsqu'on apris le "motton")

BÉÏER: donner, provient du français bailler = donner ( cf. un bailleur de fonds)"Béïe-mé lé héch!" (donne-moi la hache) se disait souvent en guise de plaisanterie lorsqu'à table, la viandeétait trop dure

BÉYON : très gros morceau

BIAN: blanc: du bian frêméche: du fromage blancun bian:une personne avec des cheveux blondsdu bian cafê: du café au lait

BIC: baiser. Tel grand-parent avait coutume de dire à son petit-fils "béye mé ing bic mo p'tiot":donne-moi une bise, mon petit.

BIÉ ou BOEUF: (pluriel "des beuffes"): animal de trait, boeuf ou vache.Plus grossièrement, insulte signifiant imbécile (exemple: "ouet bié": sale imbécile)Aller au boeuf: ex. "Not' vach va au beuf": moment où la vache est en condition pour se faire saillir;l'expression peut également s'appliquer grossièrement à certaines personnes de sexe fémininAller au boeuf: le samedi, jour à gros ouvrage, on faisait le pot-au-feu, mets peu compliqué qui mijote toutseul; c'est donc le samedi que l'on allait à la boucherie acheter de la viande de boeuf.

BIÉCHO: bloc de bois ou billot sur lequel on casse le bois après avoir scié les büches. techniquement: onfend le bois

BIKLER: sarcler, piocher, remuer le sol à l'aide d'un "croh"

BÎRE: feu de la Saint-Jean

BÎROU: conscrit, vient du fait que les conscrits de la classe faisaient obligatoirement la bîre aux parcours

BLA-BLA: boue: j'ai resté chtrêké dans le bla-bla

BLEU: faire bleu (expression allemande) voir LIBRE

BLOSS: prunes, vertes ou bleues, qui servaient surtout à faire le schnaps

BOCK: bouc (ex. "vié bock", insulte signifiant "vieux bouc")Aller au bock (ex. "j'ai fallu aller m'ner not' chiér au bock": J'ai été obligé de conduire notre chèvre aubouc" signifiant que c'est le moment de faire féconder la chèvre.être "bique et bock": être à "voile et à vapeur", fréquenter indifféremment les deux sexes

BOG-NER (prononcer le G et le N séparément): bégayer, parler de façon inintelligible (vient sans doutede bougonner) -Débog-ner: grommeler dans sa barbe.

BOG-NÂH, BOG-NÂTE: qui boguénne

BÔH: bois; ing koïe do bôh: un morceau de bois

BÔHIR: habitant de Russ

BOISSON: alcool; entendu de l'aîné d'une grande fratrie wischoise s'adressant à mon père: Te sais,Camille, moi, je suis l'enfant de l'amour, et tous les autres, de la boisson et de la rage

BOIS (PETIT): fins morceaux de bois servant à allumer le feu; te rempliras la caisse de bois et te mettra

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du p'tit bois au-dessus

BON: sain: le bon air, il fait bon chaud:pour de bon: véritablement, réellement; l'inverse est pour de rire: c'est pour de rire: cela vaut pas, celane ne compte pastu l'as de bon: expression qui accompagne une promesse: tu possèdes (une chose, un objet)potentiellement, c'est un dû, tu ne vas pas tarder à le recevoir ...bon contient également une notion de quantité: un bon gouo bouchot, pendant un bon bout de temps

BONAMI (dans l'esprit de beaucoup de bruchois, en un mot): personne du sexe opposé que l'on fréquenterégulièrement, avec laquelle on s'a plêaller ouar bonami; ex. c'est une rouleuse, elle a plein de bonamis;synonyme GOLANT: not'Anna, elle va ouar golant à Russ

BON D'LÀ: interjection qui marque l'agacement, synonyme: BON NOM

BO-OUER: aboyer;parler en hurlant

BO-OUOTTE: moustique

BOQUE-BÔH: pivert (littéralement picoreur de bois)par extension, personne peu amèneexpression de Wildersbach: le boque-bôh de mon grand-père boquait mèmère au ki

BOQUER: bêquer, picorer: j'ai pas trop faim, je boque juste une koïe dans le salardier

BOQUESSER: boiter; une "manmie boquesse": une grand'mère qui boîte

BOQUET (fém. boquesse): boiteux (avoir une "boquesse patte")tout objet bancal, posé de travers

BOQUION ou BOKION: bûcheron, par analogie, personne solide et bien charpentéeGrosse chaussure montante et cloutée-.

BÔRÊÏE: bourrade, coup de poing

BOSSOTTE: grosse paissotte sans trous

BOTIK: personne de bas étage. So da botik: terme de mépris pour qualifier des personnes n'ayant pas decaractère ou provenant des couches les plus basses de la société; en alsatien: bütik = racaille;synonymes: da chtaïnhêle, un lazor, un lüsknüpr

BOTOÏE: bouteille - T'airè én buon botoïe : tu auras une bonne bouteille

BOU (ou BOUT?): tétine, sucette en caoutchouc qu'on donne à sucer aux bébés.

BOUÂLER: gémir, pleurnicher

BOUANE: borgne. Se dit aussi de quelqu'un qui ne voit pas des choses évidentes expression: si il évor dicouannes, i te bouarraïe: s'il avait des cornes, il t'éborgnerait

BOUBOÛH: personnage mythique censé effrayer les enfants désobéissants. Sans doute une création del'imaginaire de la Vallée

BOUCHOT: grande quantité, gros tas d'objets; s'emploie aussi au sens figuré

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BOUDOTTE : nombril

BOUGNIO : beignet

BOULER: démolir, casser un édificevariante:KIBOULER: détruire complètement

BOU-OTTE: mouchoir

BOURIÂDER: taquiner

BOUT: extrémité, fin, terminaisonj'l'ai mis au bout: je l'ai rajouté à la finle haut-bout: nom générique des dernières maisons d'un village

BOUTRÉ ou BOUTRÊYE: coffin - petit étui en métal ou en bois que les faucheurs suspendaient à leurceinturon et qui contenait l'eau où trempait la pierre à aiguiser la faux

BRANDVIN: eau-de-vie, schnaps.

BRÉHLO':(o bref) coutume de la Vallée qui consiste, le soir de Noël après la messe de minuit, à flamberdans un plat creux des morceaux de sucre et des quartiers d'orange arrosés de schnaps, pour déguster leprécieux liquide et les morceaux d'orange grillés

BRIMBELLES: myrtilles. La "Fête des brimbelles" est une manifestation connue dans les Vosges

BRÔÏER (ou DÉBRÔYER) : faire quelque chose de manière brouillonne, pas soignée. Touiller,tripatouiller, triturer bâcler, trafiquer quelque chosetraîner une action en longueur (ex. "qu'as quet débroye": qu'est ce que tu fabriques?). Ici, le préfixe "dé",renforce encore le sens péjoratif du motbroyer une voiture: action qui consiste à mettre une chaîne autour des ridelles et ce au milieu d'uneremorque lourdement chargée, puis à serrer les planches formant les côtés de la voiture pour éviter que lesridelles ne craquent ou ne se déforment trople substantif est broyerie, dont une variante est la goulissure

BROTLÊYE: (substantif féminin) pomme de terre cuite dans la braise

BRÛLÉE: quand on distillait avec un alambic, une brûlée était un remplissage de la cuve de l' alambic

BUOB: garçon (dans un sens affectif)(mot allemand)

BZÔN-ÏE: (substantif féminin) travail, vient sans doute de besogne j'es en r'tard dans ma bzon-ïe

BZÔN-ÏER: (verbe transitif) avoir besoin, nécessiter, je bzon-ïe lè bestotte-lè

ÇA: c'est pas tout d' ça: on ne peut pas rester tel quel, il faut avancer

CABOULÉ: effondré, écrasé

CADIC: J'es cadic: je ne me sens pas bien; provient certainement de caduc

CAGINOTTE: petite cage, petite pièce très exiguë qui sert de débarras; on dit aussi calfourette

CAISSE DE BOIS: casier à bois

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CAISSE DE MALADES: bureau d'Assurance Maladie où l'on procédait au remboursement immédiat enliquide des soins médicaux. T'iras à Schirmeck, porter les feuilles de malades à la caisse de malades

CALLÂH: surnom de le famille Ganier: i fô Callâh

CALFOURETTE: variante de caginotte

CAMINION: camion, le caminion da commun' mène les ordures au pêki

CAMPOUSTER: chasser énergiquement d'un endroit, faire fuir (souvent à coup de balai).

CANNE-DE-LAIT: récipient métallique le plus souvent en aluminium, contenant deux litres de lait quel'on cherchait directement chez les cultivateurs avant l'extinction de l'espèce (des éleveurs, pas desbovidés); la canne-de-lait était très souvent cabossée du fait qu'elle servait à quand on allait auxbrimbelles, aux moules... Rares sont ceux qui ne faisaient pas des moulinets avec la canne de lait au boutdu bras tendu; ceci leur permettait d'une part, de faire connaissance avec la force centrifuge, etd'autrepart, de recevoir une bonne chmadrée lorsque la canne se détachait de l'anse ... d'où les grossesbosses de la canne...

CANNE-MAJOR: canne à pommeau qu'arboraient les Suisses d'église ou les conscrits

CARACO: gilet sans manches

CARROUSSEL: aller sur les carroussels: à la fête du village, on allait d'su les carroussels ou d'su lesch'vaux d'bois

CÂROTTE: 1. légume: une salade de rouges cârottes, une potaye de rouges cârottes2. blague, fait non-authentique, pipotage: ça c'est une cârotte

CÂROTTER: mentir, tricher, aujourd'hui on dirait pipotern'a rien à voir avec le sens moderne de voler

CÂROTTIER: (ière) menteur, tricheur

CASAVEC: veste en drap pincée à la taille, haut de jupe; synonyme: casaquin

CASSER: ça-z-a cassé: s'employe pour désigner l'interruption d'une relation affective:la Nelly avec son bonami, ça-z-a cassé

CATAPLASSE: se trouve dans les couches d'un bébéNoter que les consonnes t, m, ... disparaissent souvent en fin de mot, ex. un gymnasse

ÇA TIRE: cri émis par la première personne qui constate la naissance d'un courant d'air

CAUSE: j'es pas la cause: ce n'est pas de ma faute

CÉSS: ceci kas qué so qu'cess?

CEUSSES: ceux est toujours féminin

CHAÂ-FROYÂ ou CHIÂ-FROYÂ: figure du jeu de la marelle qui consiste à fermer un chariot en enouvrant un autre, en bougeant un seul pionpar extension, au sens figuré: se déplacer entre deux endroits où l'on est bien

CHÂAH: viande. Un chant pascal traditionnel dit: "Les choux sont bons, quand y sont gras Y sontmeillous, quand yó dè châah"; vient sans doute de chair

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CHAÂSSE: culotte, pantalon; de l'ancien français chausses

CHAÂSSOTTE: chaussette

CHAMBRE: grande chambre: salle de séjour des grandes occasions; en temps normal, la famille se tientdans la petite chambre

CHÂNOTTE: gouttière horizontale sous le toit ou verticale à l'angle de deux murs

CHA-OU-GÎNE: variété de petites pommes destinées à la distillation

CHÂPÉRIE: partie en châpérie: partir en morceaux, se délabrer (pour une maison)

CHARBONNETTE: rondin de charbonnette: morceau de bois dont le diamètre est intermédiaire entrecelui d'un bâton et d'une bûcheLa charbonnette pouvait se révéler être un auxiliaire précieux lors de discussions difficiles; c'est l'ancêtrede la batte de base-ball

CHÂRÉCHLIF: rémouleur (provient de l'allemand scherenschleifer = aiguiseur de ciseaux) le châréchlifpassait environ une fois par an dans chaque village; à l'annonce de son passage, on lui préparait tout ce quicoupe dans un foyer: couteaux, ciseaux...par extension, romanichel, clochard ou toute personne dépenaillée

CHARIVARI: coutume qui consistait à faire le plus de bruit possible en tapant des couvercles l'un contrel'autre la veille du mariage d'une jeune fille avec un veuf

CHARIOT: figure du jeu de la marelle

CHASSE: (a bref) vitesse t'aurais vu de quelle chasse il a trissé

CHASSER: jeter, lancer avec violence: elle m'la chassé d'zu la tableil en chasse des bonnes: se dit d'une personne qui dit ses quatre vérités (rien à voir avec les domestiques)variante: elle m'la chassé dans le nez

CHASSER (SE): engloutir, avaler goulûment, j'mai chassé 3 ou 4 amers en bas chez le Beau Cul;synonyme: TACKLER

CHAVANDE: tour de bois que l'on construit sur une place d'un village et que l'on brûle à la Saint-Jean;c'est la version moderne de la bîre

CHÉIER: tomber, provient du français choirchéier sur son kit'châase: tomber sur son cul

CHÉIOTTE: les chéiottes étaient un manège dans lequel des petites chaises tournaient autour d'un axecentral

CHEMHOTTE: chemise.

CHEMIN de SAINT JACQUES: suite irrégulière de traces sur le sol consécutives au débordement d'unliquide transporté dans un récipient trop rempli. Cette expression provient naturellement du chemin deSaint Jacques de Compostelle. Dans certains villages, on dit Chemin de Saint Jean.n'a rien à voir avec faire son beau Jacques: faire le paon, briller devant une cour admirative

CHÈPOTTE:

CHERPÉÏE: panier, corbeille. L'at'cit , elle o ing ki comme une cherpéïe de kmo'tier

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CHERPÉÏOTTE: petit panier, petite corbeille ex. pour la couture: "Haï mo p'tiot cherch'moi ouàr lacherpéiotte et mousse moi ouàr lo fi à l'ovouille"

CHÉSOT': petite maison, masure

CHÊPLO: chapelet

CHÈSSÉÉCH: grosse ficelle, réputée être la plus solide

CHÈTTE: chat; de façon générique, chètte est féminin, comme en anglais; un chat mâle est un raouh ouun rollkouh' d'chète: queue de chat: nom donné à la prêle utilisée en tisane

CHEVÈILLE:c'est la haute chevèille: il est grand temps

CHEYER: tomber, provient de choir

CHEZ NOUS: Dans le sens statique, chez soi: comme qu'on est bien chez nous. Dans le sens dynamique,à la maison; c.f. cet appel entendu en haut de la Vieille Gosse tous les midi d'une mère rassemblant sesenfants éparpillés dans la Gosse, la Vieille Gosse, la Gosse Saint Antoine, voire le Rhin da Mézêle : "Cheznous! on dîne!"Pour quelqu'un qui n'est pas de la famille, on dit: chez eux ou chi z' ôl. Lorsque quelqu'un a été victimed'un événement malencontrueux, on dit I n'ovôr qu' d' mourer chi z' ôl : il n'avait qu'à rester chez lui

CHIE-CHÂASE: poltron, peureux, litt. qui fait dans dans froc synonyme: CHISSLÂH

CHIÉ: tout chié: identique, pareilj'ai vu un Herchpôh qui ressemblait tout chié not' gamintout chié tout poni: se dit de deux choses rigoureusement identiquesl'infinif possède bien entendu le sens français classique; cependant, une fine graduation existe entre lesvariantes chier, déchier et déchissler

CHIÉE: une chiée est un ensemble composé de onze éléments; on retouve ce concept dans l'argot taupin:un dictionnaire d'argot en attribuerait l'origine à l'expression on s'fait chier : onze fait chiée!

CHIÉRR': chèvre do lâacé d'chiérr'cher: so èke dé chièrr: c'est une chose chère

CHIÔNI : l'enfant préféré d'une famille, le plus gâté, souvent le plus jeune de la famille

CHIQUE: bille: jouer aux chiques; le jeu de chiques s'accompagne d'expressions d'origine mystérieuse dugenre: nix put crâyotte, dern' popots...couper la chique: perdre ses moyensgrosseur apparente lorsqu'on a un abcès à une dent: avoir une sâcrée chiquey a pas à chiquer: c'est nécessaire et inévitable (rien à voir avec le tabac)

CHISSLÊYE: selle liquide, diarrhée; extension: chasse moi une chisslêye de moutarde sur les p'titessaucisses

CHIGNOLE: perceuse à bois

CHIT'SI: (littéralement (je) chie dessus) s'emploie dans le sens: laisse tomber, ceci est sans intérêt pourmoi

CHLAKÉL'RIES: (n.fém.): sucreries, petites douceurs sucrées que l'on chlakeJ'ai dépensé tout mon trinkgeld en chlakél'ries

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CHLAKER (ou déchlaker): manger des sucreries, des friandises souvent en produisant du bruit; sucer,suçoter (provient de l'allemand schleken = lécher)

CHLAKEUR (chlakeuse): qui chlake, qui aime les sucreries; variante : déchlaker: sucer, machouiller encontinu

CHLA-OUÈYE: petite quantité: chasse moi une chla-ouèye de crème dans ma soupe

CHLAPER: traîner des savattes, des galoches ou des chaussures trop grandes qui font du bruit à chaquepas (mot allemand)

CHLEÏFÂH (fém. chleïfâte): traînard, traînarde (provient de l'allemand schleifen traîner)

CHLEÏF: chemin forestier

CHLEÏFER: traîner, tirer (chlaïfer du bois).s'attarder, traîner dans le sens de ne pas se hâter: il est toujours en train de chleïfer

CHLITTE: luge; faire chlitte à guide: attelage composé de deux ou plusieurs luges sur lesquelles lelugeur est couché à plat ventre et passe ses pieds dans la luge derrière lui pour la guider (les luges àl'époque n'avaient rien à voir avec ces pauves morceaux de plastique plat qui portent ce nom aujourd'hui)

CHLITTER: luger

CHLOMBR': personne dépenaillée synonyme: merhâdant

CHMÂDRÉE (ou chmadraye): fessée, raclée, correction sévère

CHMÊKER: sentir (un objet) :chmeker une odeur, une fleuréprouver un sentiment d'antipathie envers quelqu'un: "j'peux pas le chméker"Goûter, déguster: "Ça chmèke?: est-ce que c'est bon? (mot d'origine allemande)

CHMÉR: sale (mot d'origine allemande)

CHMÉRE: femme sale (mot d'origine allemande)

CHMÉRER (ou déchmérer): salir, maculer (en allemand schmieren = barbouiller, graisser également ausens figuré de graisser la patte) (è rapprocher de l'anglais to smear)quand on chmére, on fait des chmér'ries

CHMÉROTTE: salade de pissenlit accompagnée d'une poignée de lardons

CHMÉROU: peintrepersonne malpropre, qui salit tout (mot d'origine allemande)

CHMOKANT (ou chmokante): parfum, eau de toilette

CHMOKOTE: parfum, eau de toilette. Certains disent CHNOKOTTE

CHMOUSLER (ou DÉCHMOUSLER): fureter, mettre son nez où il ne faut pas dans l'intention dedécouvrir des choses cachées (en alsacien, schmüse = flirter )Se dit aussi d'un homme attiré par une femme et qui essaye de tâter ses appâts ex.: "so ii chmouzlâh"

CHMOUZLÂH (fém.: chmouzlâte): qui chmouzéle

CHNABRER (ou déchnabrer): parler, bavarder, papoterle substantif correspondant est CHNABRE personne bavarde (rarement employé au masculin)

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CHNAFFIOLE: tricheur, menteur, profiteur , personne peu sérieuse, peu consciencieuse. Escroc

CHNAPPER: chnapper des gâgottes: cligner des yeux de façon permante; on a alors affaire à un/unechnap'zé

CHNÉTZ: aliment du bétail composé de betteraves séchées (tranche en alsacien)ça ne me fait pas une chnétz: ceci me laisse complètement indifférent

CHLA-OUÈYE: petite quantité

CHNAILLER: neiger (de l'allemand schnee)flirter

CHNOBOTTE: botte de neige; correspond à la francisation du mot anglais snow-boot; ce mot est apparula libération de la Vallée par les troupes américaines en 1944. De cette époque date également le motboite de singe qui désigne une boite de corned-beef: ce soir, on mange une boite de singe

CHNODR: morve (idem en alsacien)

CHNODRÊ ou DÉCHNODRÊ (fém. chnodrâye): morveux - terme souvent employé péjorativementpour un enfant

CHNÔRER (ou déchnôrer): pleurer, gémir, se lamenter(on retrouve le même mot en yiddish)farfouiller

CHNOSER:

CHNOUF: rhume avoir la chnouf (ou le chnouf): être enrhumé quand on a la chnouf, on déchnuffe (del'allemand schnüpfen se moucher)la chnouf n'a rien à voir avec la drogue, bien que la racine soit la même: en alsacien schnüffe = respirer,renifler

CHOBIONKÉ: tavelé, couvert de petites taches (de rouille ou de moisissure). Se dit aussi bien de la peaud'un vieillard que d'un fruit ou d'un objet.

CHOCH: maigre: inn choch man-méié;un dicton assure que li buon jollo sont tojo chochs: les bons coqs sont toujours maigresdi choches quatches: des pruneaux séchés

CHOCHI (faire chochi): tarabuster pour obtenir quelque chose, "casser les pieds"

CHOCHON (d'autres disent chokar): petit poisson de rivière de type vairon

CHODON: chardon.

CHOKER: heurter,cogner: j'm'ai choké possède également le sens de brûler

CHO-OU: cheveu

CHO-OUOTTE: chouette, chevêche. Personne mal coiffée, ébouriffée

CHOPE: biberon. Donner la chope au petiot. Verre de bière: boire une chope (origine allemande)

CHORÂYE: contenu d'une charrette; par extension, grande quantité de quelque chose. ex. tas de foin.

CHOROTTE: charretée

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À l'époque où chaque village avait encore son curé, "faire la chorotte" était employé lorsque les curés serendaient visite les lundis et restaient pour déjeuner l'un chez l'autre, chacun à tour de rôle

CHOU: giron. Haï, mo p'tio, viens sur mon chou, disait ma grand-mère en me prenant sur ses genoux;provient de l'allemand Schoß

CHOU-Ê-D'BÔ: litt. cheval de bois, se dit d'une personne très rigide, surtout au sens figuré

CHOUK: froid j'ai chouk, î fait chouk dehors

CHPÂR-KLÜB: club d'épargne (mot allemand)

CHPÉNGR': bohémien, romanichel: le chpéngr' da Basse-le-Loup; par extension, personne dépenaillée,chlombreen alsacien, un schpengler est un ferblantier ou un chaudronnier bref, un métier de gitan

CHPRÉTSER: asperger d'eau; synonyme: trisser; certains disent CHPRÉTSLER

CHPÊCK: lard (mot allemand); s'emploie surtout pour une personne bien enveloppée: il a du chpêck.Dans le sens classique: T'aimes mieux ton père ou ta mère? Le lard!

CHPRÉTSOTTE: tout tuyau ou système d'arrosage. Sifflet ou pistolet à eau

CHROUP': balai-brosse (mot allemand)chrouper: récurer (passer le chroup')

CHRISANTHÈNE: (mot féminin) chrysanthème; à la Toussaint, on les monte au cinetière

CHTAMP'FLER: timbrer, poinconner, oblitérer avec un chtampfl'y faut chtamp'fler les tickets de train: il est obligatoire de composter les billets de chemin de feraprès s'être acquité du droit d'entrée au bal ou au concert da musique, on recevait le chtampfl' da musiquesur le dos de la main, à savoir l'empreinte du tampon de la société organisatrice

CHTÉRTS: gros tas: une chtérts de viande; par extension du sens d'excès: cuite, késâye

CHTI'BRER: ou CHTI'PRER: étayer, assurer la verticalité d'un arbre en lui mettant un cht'ibr

CHTOPFÂH (fém. chtopfâte): qui chtopfe, qui excite, qui monte la tête à quelqu'un

CHTOPFER: remplir un récipient au maximum; bourrer, tasser; raccommoder une chaussette, un trou:chtopfer un potéAu figuré: chasser une bonne chtopfe: exciter quelqu'un, affirmer une vérité déplaisante, bourrer le crâne(vient de l'alsacien schtüpfe = pousser, asticoter).

CHTRÂFFER: dérober; n'a pas le sens hérité de l'allemand de CHTRÂF: punition

CHTRÊKÉ: être inerte, sans vie, sans mouvement; "être chtrêké": être vautré (origine allemande)

CH'VALLÔH: chevalet pour scier le bois

CH'VILLE d'PIED: la cheville tout simplement (le patois aime la précision,cf. dehors)

CHWÉDLE: petit trafic; pendant la guerre, il a fait du chwédle avec les zollemands

CISEAU est toujours au singulier:cherche-moi le ciseau dans la cherpeïotte

CLIS: traduit le manque d'étanchéité; se dit lorsque le manche d'un outil n'adhère plus parfaitement,lorsqu'il y a un certain jeu. Mettre le "croh dans l'eau parce qu'il est tout clis"

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CO: encore, également, aussi, j'o co: j'ai aussi

COCOMBRE: concombre

COCHONNADE: nom générique des mets froids à base de porc: gelée ou Jolâye fromage de tête...

COINÇON: (en coinçon): être accroupi

COKIER : chatouiller

COKIÂH (âte): chatouilleur (ou qui chatouille)

COLLER des TIMBRES: signifiait naguère se constituer une retraite en appliquant régulièrement desvignettes spéciales sur des cartons idoines. Ainsi, on touchait plus tard sa pension de timbres. Ceux que laprovidence dispensait de coller des timbres étaient bien donc des privilégiés du sort.

COMME I FAUT: convenable, adéquat

COMMISSIONS: faire les commissions ou aller aux commissions: faire ses courses

COMPTER: ça compte: expression employée quand on trinque: à la tienne, ça compte; traductionlittérale de l'alsacien s'gelt: quand on trinque en choquant les verres et en se souhaitant "A votre santé",les personnes trop éloignées se contentent de lever leurs verres pour signifier "ça compte quand même"

CONTRÊFIÊ': printemps

COPAIN: (faire copain)Faire copain avec se dit pour des jeunes gens dont on veut indiquer qu'ils sontprésentement liés d'amitié.

CORFOÏLLE: enveloppes d'un légume: des corfoïlles de p'tits poisle destin des corfoïlles est identique à celui des poloffes, à savoir le touillon

CORPS de FOURNEAU: tuyau de poêle

COSNATT': (ou cosnott') femme qui naguère allait vendre de porte en porte dans les villages de laVallée, l'excellent beurre des fermes vosgiennes. Les laiteries coopératives ont donné le coup de grâce à laconfrérie des cosnatt' (et par la même occasion, parfois, à la qualité du beurre).

COTTE: robe, jupe; être fourré dans les cottes de sa mère

COUÂLÉ: (fém. couâlêye) tordu, bancal, se dit d'une personne dont les jambes sont arquées. Tout objettordu, pas droit.

COUANE: corne: il a une belle paire de couanescouane: on fritche la lard évon la couane

COUÂROYE : réunion de plusieurs personnes qui bavardent. Jadis, le soir après le travail, les habitantsdes villages se réunissaient sur le pas de leurs portes et faisaient des coûaroyes et racontaient des fiâfesCoutume qui consistait autrefois à se réunir entre voisins, à la veillée, alors que les travaux domestiquesétaient terminés, pour bavarder.

COUÂTLO': ing couâtlo' d' kmo: un quartier de pommes

COUCOU: se dit d'une nourriture que l'on a emporté pour une promenade, une excursion ou un voyage etque l'on rapporte au retour: du pain de coucou, du gâteau de coucoula tradition veut qu'un aliment de coucou soit meilleur qu'un autre (même acheté en même temps!)

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COUCHE : champignon coulemelle; elle est en couches: elle est enceinte

COUCHT'I: (litt. couché) il otor chouch'ti devant lo mâre: être respectueux à l'excès, s'écraser

COUGIE: fouet qui servait à faire avancer les animaux de trait ou à jouer à la pidôle (à la toupie); parmiles autres jeux, on jouait à l'attrappe et à la cachette.

COUNÂILLE: corneille

COUNIO: coinj'ai perdu mon ovouille, érouat' dans le counio: j'ai laissé choir mon aiguille, regarde si elle se trouve dansle coin [de la pièce]i reste au Counio: il habite dans le rue du Coinla rue du Coin a perdu son nom historique dans les années 1960 et s'appelle aujourd'hui rue de la Forêt.Elle mène au Klein-Wisches

COÛNER : sonner très fort d'un instrument. Bavarder à tort et à travers en racontant à qui veut l'entendrece qui vous avait été confié confidentiellement

COÛNOTT': sirène: te ouoye la coûnott' da fabrik. Une kounott' émet un suifflement: klaxon d'unevoiture, sifflet d'une usine, jouet d'un enfant...appellation péjorative pour désigner les bonnes soeurs (les chers'soeûres) sans doute à cause de lacornette. Plus grossièrement, on les appelait aussi Couânes ou CouânottesD'une fille qui avait la vocation religieuse, on disait qu'elle veut faire cher'soeûre

COURRÂH: courant; quand on agite une bouteille de schnaps, elle doit être parcourue de courrâhspendant une durée de temps au moins égale au temps mis pour réciter un Notre Père

COURR'Ê-VO: taisez-vous

COUP T' SÉCHETÉ: je luis met un coup t'séchté: il(elle) va subir le coup du père François, le coup dulapin (t'= de)

COURR'TÉ: tais-toi - courr' té guéle!: ferme ta ...

COURIOTTE: lien, courroie. synonyme: LIOTTE

COURIR APRÈS: appliqué à une personne: courtiser, conquérir: il lui a courru après pendant je n'saisd'belle combien d'temps avant de la marier; sinon, ne pas aimer: la salade de rouges betteraves, je courspas après, aujourd'hui, on dirait ce n'est pas ma tasse de thé

COUVER: être couvé: être prêt

COUVERTE: (subs féminin) une couverte est une couverture. D'après l'Hervé Stouvenel, on va toujoursaux champignons avec un p'tit panier et une grande couverte

COVOTTE: balayette servant à ramasser poussières et résidus sur la pelle

COVROSSE: poule couveuse

CRÂÂ : corbeau

CRÂCHE: trognon (du chou, de la pomme,...)

CRÂ-KÈÏE!: interjection marquant l'assentiment: Oui, bien sûr. Souvent placé en fin de phrase

CRÂOUER: monter, grimper

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Page 15: Le patois de la vallée de la bruche

CRÂ-MÉ: crois-moi.

CRÂ-M'LO: crois-le moi.

CRAMCHE: rayure, égratignure: celle-là't, elle a une cramche dans sa figure, j'me d'mande biencomment qu'elle a fait pour la ramasser; syn. cramouche provient probablement du françaisescarmouche

CRÂNER: parader, faire son malin: i crâne tellement qu'i pue le mot existe en haut français

CRÂPI: plissé, ridé, Elle o crapie comme in véïe kmotierr! elle est ridée comme une vieille pomme deterre

CRAPÔO: petit gamin qui n'est pas encore "sec derrière les oreilles"

CRASSE: avare, pingre (n'a rien à voir avec la propreté)

CRÂAYER :couvrir une surface de décrâyeries(de graffitis);crâayer des gâgottes: regarder avec les yeux grand ouverts; regarder avec un grand intérêt

CRÉHER: craquer

CRÉ-CHOTTE (ch guttural) cartilage qui craque sous la dent

CRÊVÉ: pas le moindre: j'ai été au cinetière militaire et j'ai pas trouvé un crêvé riéling

CRIBOUTCHO (ou criboutcha): roulade, galipettedans la même famille, être à cripoton ou être en coiçon: être position accroupiedans le Ban-de -la Roche, tomber à cul bodio: basculer, tomber le cul par terrefaire le cul bodio: faire le poirierse mettre à crepeton: s'accroupir

CROH: outil pour sarcler; instrument servant à "bikler" ou à remuer le sol, comprenant d'un côté, deuxdents, et de l'autre, un tranchant.

CROIRE: se croire être vaniteux, prétentieux, être haut dans sa tête

CROTTES-DE-MADAME: pommes de pin

CROVÈ: crevé (li jônïes m'in fèyon a crovè : les enfants m'éreintent à en crever)

CRU: il fait cru: il fait frisquet

CUI-D'SOP': une cuillérée à soupe; la cui-d'sop' d'huile de foie de morue était un rituel incontournable

CUIRE: ça cuit: se dit des fruits en fermentation dans un tonneaucuisiner: le dimanche, quand je cuis, je cuis assez pour avoir des restes pour le lundi, quand je fais lalessivepour se marier, une fille doit savoir cuire

CUISANT: avoir le cuisant: avoir des aigreurs d'estomac

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Page 16: Le patois de la vallée de la bruche

DA: de la Cette pansâte, elle frasse da cochonnade

DÂAIE ou DÂIOTTE: doigts, orteils.

DE: en provenance de

DÉ: ce préfixe, mis devant un verbe, renforce le sens de celui-ci. Dans certains cas, ce renforcement peutavoir un sens péjoratif.

DÉALLEMANDER: parler vaguement l'allemand en faisant semblant de le connaitre.

DÉBANGLER ou DÉPANGLER : pendouiller, brinquebaler

DÉBESKÂYÉ ou DÉBISKÂYÉ : débraillé, dépenaillé, ficelé n'importe comment

DÉBLÂMER: dire du mal de quelqu'un

DÉBOUSSER: être abandonné; j'es deboussé: personne ne s'intéresse à moi

DÉCABOULER: dégringoler, culbuter s'effondrer.

DÉCHIÉ DES MERKÂFES (être): couvert de taches de rousseur (voir merkâfes)

DÉCHMOUTSLER: embrasser de façon répétitive. "Son bonami la déchmoutslait".

DÉCHNAKLER: réduire une feuille de papier, un journal, un livre en petits morceaux; généralement, ondéchnakéle avec un ciseau

DÉCHNEÏKER: fouiller

DÉCHNAKÉL'RIE: i m'a fait da déchnakél'rie: se dit de tout objet dont les bords n'ont pas été coupésde façon nette

DÉDANSER: tourner en rond, sans but précis (ce n'est pas danser)

DÉGANGLER: pendre; l'objet pendu, lui, ganguéle.

DÉGOUTER: égouter: les haricots, laisse-les dégouter encore

DÉGRILLER: trembler, trembloter, aussi bien de peur que de froid

DÉGRÔLER: marmonner dans sa barbe à l'encontre de quelqu'un de manière à n'en être pas entendusynonymes: RÉMAMOUILLER, RÉMAMÉIERémettre des gargouillis par le ventre

DÉGUÎNER: regarder à droite et à gauche pour surveiller, observer

DÉGRIMMIATER: réduire en grumeaux.

DÉHERGOTTER: secouer, agiter, syn. hotsler

DEHORS: sortir dehors, le patois inclut souvent une précision redondante sur une action: sortir dehors,rentrer dedans, monter en haut, descendre en bas...

DÉJEUNER: repas du matin, à midi: on dîne et le soir: on soupe

DÉJOUER: en avoir déjoué: avoir commis un grand nombre de bêtises

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DÉKÊSER: déchirer, mettre en lambeauxse dit aussi d'une personne très grosse "Elle est tellement grâsse qu'elle "dékêse".

DÉKÂKLER: bavarder, dégoiser; raconter quelque chose confié sous le sceau du secret. "Elle l'a d'jàdékâklé parmi ça!".

DÉRAOUSLER: voir RAOUSLER

DÉKIOPER: cracher par petit coups saccadés

DÉKOTSER: vomir un peu partout, en général, on "dékotse" après une bonne "kêsêye"faire dékotser le petiot: uriner péniblement par à coups (voir kotser)

DÉKRÂYER: gribouiller, griffonner à tors et à travers.

DÉ-LÊH: ainsi Qu-aze to vié, so-dé-lêh: que veux-tu, c'est ainsi

DÉMÉÏER: râler

DÉPIER : enlever le noyau d'un fruit

DÉPISSER : uriner un peu partoutDialogue à Wisches lorsqu'on rencontrait le curé ou les bonnes soeurs:- Loué soit Jésus Christ, M. le curé (ou chèr' soeûrs)- Que le Bon Dieu te bénisse!- Et que le diâle te dépisse! (en aparté, évidemment)

DERRIÈRE (AU): à l'arrière: le pré qui est au derrière de la maison da Marlyse; c'est l'opposé duDEVANT

DÉRZLER: dérouler, détraîner parmi ça, traîner désoeuvré dans les rueson dit aussi traîner ses guêtres

DESSUR: dessus

DÉTRAÎNER: pour une personne, errer désoeuvrépour un objet, abandonner

DÉTRÉPPLER: dans mon enfance, on détrépplait dans le foin lors des moissons dans le but de le tasser;lors des vendanges, le plus sérieux d'entre nous détrépplait dans la cuve remplie de raisins pour les presseret en extraire le jus. D'où le sens actuel, de: faire rageusement les cent pas, ne pas rester en place.

DÉVÂDLER: voyager (de l'allemand wandeln, der Wadel = la queue); en alsacien, wadle signifiemarcher en tortillant du c...

DÉZOUNER: aller et venir; passer son temps en va-et-vient un peu futile; signifie aussi "cavaler".

DIRE: on les dit: définir, appeler, nommer: Les Barembach, c'est les Mâmmélés qu'on les dit.Dire possède un sens supplémentaire de révéler: y a des choses qu'on dit pas; si y a des choses qu'on saitvaut mieux des fois pas les dire; ses taches (de muguet, de champignons, de brimbelles), on les dit pas

DIRE ÇA: expliquer: l'histoire-là, je vois pas comment que j'pourrais de dire ça

DIÂLE: diable, démon; personne très méchantelé diâle sé môl': le diable s'en mêle, expression employée lorsqu'on essaie de résoudre un problème et quetous les efforts restent vainsç'est au ki du diâle: c'est un endroit très éloigné

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Page 18: Le patois de la vallée de la bruche

DÎCHT: interjection lancée par les voituriers pour demander à leur attelage de tourner à droite

DÎCHT-ET-HOT: droite et gauche, équivalent allemand de "hue et dia" pour diriger les chevaux d'unattelage;aller dicht et hot: être indécis, changer sans arrêt de direction

DOMHÔLE: domestique, servante, mot d'origine latine; synonyme: bâcelle;le dimanche, les domhôles, y-z-ont libre!

DONON: faire un Donon: écrire avec le doigt replié dont la forme évoque alors la silhouette de cettemontagne

DORYPHORES: nom donné aux Allemands pendant la guerre, sans doute parce qu'ils avaient instauré leramassage des doryphores sur les plants de pommes de terre. Ils étaient recueillis, soit dans des boîtes deconserve, soit dans des bouteilles, et on devait les apporter à la mairie

DOS: je l'ai en bas du dos: j'en suis débarassé

DOTTÂH (fém. dottâte); peureux, timoré.

DOTTER: douter, avoir peur je dott' de céss': je doute de celà, je n'en suis pas sûr

DÔYAÎAH: (fém dôïâhte) douillet

DOYAR: no man's land entre Barembach et Schirmeckactuelle rue du Douar

DMOURÈ: rester, demeurer (dmourèch chi vo : restez chez vous)

DRAPEAUX: langes en tissu qu'on mettait aux bébés "Il a encore ses drapeaux

DRÉMI: dormir. "Drém, t'airé pi so" (dors, tu n'auras plus soif) répondait à son intempérant de mari cetteBruchoise, alors qu'il réclamait à boire la nuit.

D'SUR: dessus; le contraire est D'ZOU: le soupière est d'sur le vertigo et le pot'chambre d'zou le lit

DROGUES: médicaments

ÉBÂBI: étonné, ahuri, ébahi

ÉBROÏÉ: éberlué

ÉCH (ch guttural): porte, du latin huis.

ÉCOLE: la grande école:la petite école:

ÉCRITURES: comptabilité (n'a rien à voir avec les Saintes Ecritures qui, elles, sont dans le catéchisse);un écrivain désigne une personne qui travaille dans un bureauLes écrivains appartiennent à la classe sociale des employés; en dessous, il y a les ouvriers et au-dessusles patrons.

Ê OUÊYE: en avant

ÊEKE: quelque chose. so êeke!: c'est quelque chose! so èque de chiérr: c'est quelque chose de cher

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Page 19: Le patois de la vallée de la bruche

ÉFFLAÏ (fém. efflaïe): gourmand, avide, insatiable. Synonyme: pansâh.

ÉMBÉCH ou IMBÉCH (ch guttural): instrument sophistiqué et de maniement compliqué.Par extension: faire des "embéchs": faire des manières, des chichis (vient peut-être d'embarras)

ENHAXER: ensorceler, jeter un sort.

ENJIMÊLE:

ENJNOCHER (ch guttural): ensorceler, envoûter, jeter un sort

ÉN-OUÉÏLLE: au diable, à vau l'eau

ENTENDRE: j'ai entendu: on m'a dit

ENRAGÉ: enthousiaste; elle a jamais été trop enragée pour faire avec: elle n'a jamais vraiment désirénous accompagner dans cette entreprise

ÉQUIPE: faire l'équipe à la fabrik: travailler en poste, la s'maine çi je fais l'équipe de nvit

ÉRROUATER: regarder, écarquiller les yeux.

ÉRROUOTTE: coussin rond que l'on met sur la tête pour transporter une charge

ÈRINTAÂL: toile d'araignée

ES: verbe être la première personne du présent: j'es fiatch: je suis alangui, j'es pas malade: je ne suis pasmalade (le ne n'existe pas, toute la négation est dans le mot pas)ça y est ou ça z'a été: c'est terminéil y est: il est mortqu'est ce que c'en est? ou comment qu'c'est?: qu'en est-il?j'otor: j'étais, je fus, j'avais été, je fus été... Le patois vosgien, comme le russe (la langue russe, pas leparler du village de Russ), ne connaît qu'un seul temps du passésoye: forme du subjonctif, i faut que j'y soyecomment que c'en est avec ... ?: faisons le point sur ce sujetÊtre a souvent le sens d'aller: nous étions à la fête de Russ = nous sommes allé à la f ête de Russ; allern'apparaît souvent qu'avec un auxiliaire: j'ai fallu aller à la p'tite messe

ES'TOUR: maintenant, présentement (litt. à cette heure) "to prô estour?" es-tu prêt à présent?

ÉVALTONÉ: étourdi, distrait, ahuri

ÉVON: avec haï ouar tossi évon mi

ÉTRANGER: tout ce qui n'est pas établi dans le village depuis plusieurs générations Par exemple, c'estpas un Wisches, c'est un étranger d'Urmott'

ÉVOCH (ch guttural): faire des manières, minauder, faire des "âties"

EXCUSES: c'est tout des excuses: ce n'est qu'un prétexte

-EUFFES: pluriel des mots se terminent en oeuf; un oeuf: des euffes, un boeuf: des beuffesle pluriel classique en -eux est totalement inconnu

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Page 20: Le patois de la vallée de la bruche

FABRIQUE: terme qui désigne indifféremment une usine, un tissage, une scierie...

FAIRE:FAIRE AVEC: en plus du sens français classique je m'en contente, faire avec signifie collaborer,participer, on va prom'ner, i veut pas faire avec (traduction littérale de l'allemand mit machen)FAIRE (EN): i m'en fait à crêver: se dit lorsqu'on a affaire à un enfant turbulent ou à un conjointexigeant (voire em...)FAIRE JEUNE: mettre bas, accoucher; not chiér, elle a fait jeune et maînant on a un guilou chez nousne s'emploie que pour les animaux, quoique...FAIRE COMME SI: se placer dans l'hypothèse où un événement se réaliserait: je n'sais d'belle, mais jefais comme si qu'i viendrait chez nous

FALLOIR: verbe auxiliaire qui s'emploie dans le sens d'une obligation: j'ai fallu aider, j'ai fallu allermener not' chier au bok

FÂVOTTE: fauvette

FENDRE le BOIS: dernière étape de la vie des portions

FERGON: sorte de lutin qui bouge sans arrêt; enfant très turbulent

FERGONNER: fourrager dans des objets, mettre tout en désordre en faisant du bruit

FERME: il est pas tout ferme: son esprit n'est pas complètement développé, il n'est pas tout net, il a ungrain...

FERMER: possède le sens d'éteindre: quand te sortiras, ferme la lumière

FEUN': sèche-cheveux; de l'allemand fön

FERRER: avoir des oies à ferrer: s'esquiver, trouver un quelconque prétexte pour ne pas répondre

FI: fil du fi-dé-cho: du fil de fer

FIÂFE: une fiâfe est une histoire qu'on sait ne pas être vraie, histoire sans queue ni tête, synonyme: bêtede conte

FIAN: taupe

FIÂRANT: (fiârante): fainéant, paresseux, personne qui ne fait rien; pourrait provenir de fait néant ?

FIÂRER: sentir mauvais, puer "Ça fiâre tossi": ça sent mauvais ici; l'ât-cit y fiare" : celui-ci pue (provient de fieng)

FIATCH: mou, fatigué, sans consistance. J'o to fiatch ahoudé: aujourd'hui, je suis tout alangui, fatigué;on est fiatch après avoir travaillé comme le ch'val du gazfané: les fleurs sont tout fiatch

FIAUF: v'nir fiauf: s'évanouir, tomber dans les pommes

FIÉCH' (ch guttural): amer, aigre; tout aliment qui a tourné. synonyme: sûr (mot allemand)

FIÉCH'JOTT': choucroute; litt. choux-amer

FIÉCHLO: se dit d'un aliment presque fiéch'

FIÉFTO: sifflet; autre sens: verge chez le jeune garçon . On dit aussi fîtah

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Page 21: Le patois de la vallée de la bruche

FIDÉCHO: fil de fer

FIENG: fumier. Insulte violente pour qualifier quelqu'un de fainéant.

FIÉR-BÉÉT: personne prétentieuse, hautaine, dédaigneuse, "qui se croit"

FIÉRÉ: toile servant au transport de l'herbe ou du foin destiné à la nourriture des lapins, après avoir éténouée par ses quatre coins. D'après E. Bolle, «cette toile était utilisée pour contenir des cendres de bois,grâce auxquelles on "coulait la lessive"», d'où la traduction française de cendrier.

FINIR: j'es fini: je suis prêtj'es fini avec ma bzonje: j'ai terminé ce travail

FIOKET: petit ruban qu'on noue dans les cheveux. Noeud papillon

FIRÔBE: j'ai firôbe: je ne suis pas au travail (de l'allemand: pour certains de Feierabend: soir de fête;pour d'autres Feuerabend: feux du soir)

FLOT: ruban - Mettre un flot dans les cheveux. Noeud: fais un flot à ton soulier

FÔ: fou: la't cit, so ing minndié d'fô

FOIS: si des fois: par hasard: je viens ouar si des fois t'aurais pas vu mes lunetteslà fois-là: dans le temps, jadis

FOLLE: piège à souris (de l'allemand Falle)

FOYER: cuisinière à bois à côté du foyer se trouve la caisse de bois

FOFFLÂH (fém. fofflâte) : qui fofféle, qui parle en zozotant

FOFFLER: zozoter, zézayer. Par extension: parler de manière, indistincte.

FONTAINE des CARPES: antique fontaine sur la route du Donon où les Lorrains échangeait les carpesdes étangs de Lorraine (Fénétrange, Hagondange) ainsi que du sel gemme de Chateau Salins, contre dubois des forêts de Wischesune tradition attribue des propriétés de jouvence à l'eau de la Fontaine des Carpes à la condition expressede s'y rendre tous les jours depuis Wisches et d'y boire l'eau sur place

FRÂLER: écraser voir TOSERne plus tenir sur ses jambes, être fiatch

FRAICHOTTE: pilon en bois pour écraser la potaye

FRÂLOTTE: instrument de cuisine pour frâler par exemple les kmo-tier pour la purée

FRÉMING: fourmi. Personne très active, bougeant sans cesse, ne pouvant tenir en place.

FRAISE: ramener sa fraise: intervenir dans une conversation sans y avoir été invité (même sens qu'enargot courant)

FRANGES: petites branches d'un arbre: les franges de sapin

FRASSER (grossier): manger gloutonnement, "bouffer", vient de l'allemand fressen

FRASSE: repas, "grande bouffe" avoir une frasse.

FRASSMANN: goulu, gourmand, vorace, personne qui s'empiffre,

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Page 22: Le patois de la vallée de la bruche

FROÏOTTE: frottement de l'intérieur des cuisses l'une contre l'autre occasionnant rougeurs et mêmeescarres (avoir la froïotte)froïotte ou froïante: saucisse à tartiner

FRONIO: moue, grimace de désapprobation, cf. renfrogné (même racine)

FROPAI: bête, imbécile, demeuré.

FROTTANTE ou FROYANTE: saucisse à tartiner

FROTSLÉ ou DÉFROTSLÉ: frangé, ton pantalon, il est trop long, il est d'ja tout frotslé

FROÛNZÉ: mal fagotté (de l'allemand Franse: frange)

FROYER: frotter, astiquer sa maison ou ses meublesserrer de près une personne du sexe opposé.

FROYE-BOUDOTTE: danse où les danseurs se serrent de près, ex. slow, tango

GÂGOTTE: oeil.: "il ouvrait des gouosses gâgottes" dans le jeu de billes, agathe

GÂGOU: sorte de croque-mitaine typiquement bruchois dont on menace les enfants qui ne sont pas sages

GÂMOUSSE: gousset, poche intérieure. C'est dans la gâmousse: c'est gagné, c'est dans la poche

GAMASCH: terme qui désignait les molletières ou les guêtres (de l'allemand: Gamaschen = guêtres)

GANGIÔLE: cloche. ( Anecdote: lors de la guerre de 14-18, les cloches furent enlevées des églises pourêtre fondues. Une mère de la Vallée, qui écrivait à son fils au front, voulait l'informer de cet acte, etcomme les lettres devaient être rédigées en allemand et étaient soumises à la censure, elle avait écrit cettephrase "Sie haben die ganguiôles von moté genommen" - trad.: ils ont pris les cloches de l'église)

GANGUERIOTTE: pompon d'un bonnet, ou tout accessoire qui pend ou pendouille

GARDE: appariteur le garde annonçait les nouvelles dans le village. Le garde champêtre est un ban-ouâhcach' to ki, vol lo garde: l'expression française correspondante contient 22

GÂYER: bayer aux corneilles. Regarder avec envie une personne qui mangeentrebailler: il a gâyé le guichlot; elle a sa robe qui gâye

GENS MORT: ça sonne gens mort se dit quand le glas retentit pour annoncer le décè d'un habitant duvillageelle a pas le ki d'châsse qui sonne gens mort: se dit d'une personne qui ressemble à la Vénus callipyge

GLACE: miroir; les ice-cream étaient complètement inconnus

GLOTZ: une calvitie (mot allemand); il a v'nu glotz d'un coup

GOLAYE: bouchée, rasade (en prendre une bonne golâye) - Vient sans doute de goulée.

GOLOTTE: petit filet d'eau ou de liquide qui coule de façon continue; par extension: faire une golotte:uriner.Une golotte peut être à secêtre sous la golotte: se dit, quand on est en attente d'un événement favorable; par exemple, à la belotte,

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Page 23: Le patois de la vallée de la bruche

lorsque l'on prend avec très peu d'atouts en espérant, grâce à une coupe favorable, en recevoir à ladeuxième donne

GORGUÉLOTTE ou GORGOLOTTE: gorge, larynx, collet (prendre quelqu'un par la gorguélotte).

GOULAFE: qui mange avec excès, pansâh

GOULISSURE: trace de peinture qui a débavé; dans les Vosges, on dit bâchesse

GOSSE: n'a rien à voir avec l'enfant. Raidillon, rue très abrupte. On appelait communément "la gosse"toute rue qui montait en pente raide . Beaucoup de villages de la Vallée avaient une "Rue de la Gosse".Voir RH'EIN (de l'allemand: Gasse = ruelle)

GRABES: écrevisses d'eau douce. N'a rien à voir avec le fossé (en l'allemand Graben)

GRÉBI: nom donné au boeuf de trait, un autre étant VÂRI. Par extension, charretier qui conduit lesboeufs et pratique le transport des grumes. Il lançait à tout instant de sonores: «Hue ! Grébi! »pour activerson attelage.

GRÉBOTTE: nom donné à la vache de trait

GRÉMIOTTE: grumeau, en grémiotte: faire des grumeaux pour une sauce, s'effriter pour une roche

GRÈKI: fruit de l'églantier

GRÉMLO: grumeau, lait tourné

GRÎÎLER: trembler de peur, froid ou d'énervement. Avoir des frissons (j'es toute énervée que je grîîle).à propos de peur, on attrape peur

GROBOUILLER (ou dégrobouiller): remuer, être vif, dynamique (ça m'dégrobouille dans le ventre: j'aides coliques)

GROBOUILLOTTE: (avoir les yeux à la grobouillotte) : yeux prometteurs qui en disent long sur depossibles félicités

GROLÂH (fém. grolâte): qui grôle; qui grogne et rouspette sans arrêt; aujourd'hui, on dirait "râleur"

GRÔLER: gronder, rouspéter.

GROS: désigne une personne financièrement à l'aise; n'a rien a voir avec l'aspect physique

GROU'OTTE: foie et poumons (mou); repas que l'on préparait à base de foie et de mou quand on avaittué le cochon

GUÉARD: homme costaud, solide, un rude gaillard

GUÉÏE: excrément crotte, étron: marcher dans une guéïe de chien; (voir tron)

elle est arrêtée par une guéïe de mouche: elle se bloque facilementquille: un jeu d'guéïes

GUÉLÂH: (fém. guélâte): enfant pleurnicheur, braillard. Personne qui crie en parlant

GUÉÉLE: figure renfrognée (vient sans doute de gueule) - Faire la guééle ; bouder

GUÉLSÂH (fém. guélsâte): qui boit immodérément, soulard

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GUÉÏSER: dé-guéïser: v. aller par ci par là

GUÉNNBRI: Grendelbruch

GUELSER: boire plus que raison.

GUÉNICHE une grande guéniche: personne de haute taille un peu empotée

GUÈRE: c'est guère: en petite quantité

GUÉRIOT: jeune enfant un peu espiègle

GUÉRNOUILLE: grenouille

GUÎCHLO: petite ouverture pratiquée dans une porte, judas, guichet. "Guiner par le guichlo": épier parle judas.

GUICHE: sommet d'un arbre, synonyme kikrottepeut désigner le membre viril: l'âne a une gouosse guiche

GUIDER: conduire, diriger: quand on ira chercher des pêyes à la scierie ou du foin à la Rh'noue, jeguidrai la charrette, et toi, te pouss'ra derrière dans la côte après la Grand'Fontaine

GUILOTTE: petite chèvre.

GUILOU: chevreaufaire guilou: effet vestimentaire inesthétique involontaire obtenu en laissant apparaître visible le bord d'unsous-vêtement: jupon, culotte

GUÏNGLER: emettre un son tintinnabulant; i guïnguél': il a des sous en poches

GUÏÔRE: les honneurs, le vedettariat

GUÏÔROU (fém. guïôrouse): orgueilleux, vaniteux, qui aime les honneurs

GUÎNÂH (fém. guïnâtt'): qui louche; personne affligée d'un strabisme permanent

GUÎNER: 1. regarder à la dérobée en prenant garde de ne pas être vu (au sens de voyeur): Les veillesguînent (ou déguînent) derrière leurs ventions2. loucher

GUOUO: (prononcer gu-ou-o) gros: ing gu-ou boucho: un gros tas

HÂÂLE:(H aspiré) écharde

HÂBOUNO: (H aspiré) capuchon pointu avec un pompon (une vieille chanson patoise avait pour titre"hâbouno sans ganguériotte": capuchon sans pompon); plus généralement: bonnet

HACHEPAILLE: dialecte alsacien, ainsi qualifié dans la Vallée et dans le reste des Vosges

HACHEPAILLER: parler le dialecte alsacien.

HACH-GUÉLOFF': (CH guttural) personne dont la famille n'est pas du village (de l'allemand:Hageloffen) synonyme: étranger

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HÂDRÊLES : fruit du prunellier, prunelle

HÂFERFLOK': flocons d'avoine (mot allemand) comme souper, on a eu da soupe de hâferflok' et pis dumoton avec des noirs hochs

HAÏE!: Viens! '̀Haïe ouar tossi!": viens voir par ici.Exclamation traduisant l'étonnement. Haïe, ch'ten prie!

HAÏES ou HAÏOTTES: haies, buissons, épines, ronces; Aller aux haïes: chercher à manger pour leslapins Synonyme: kéchaller chnailler dans les haïottes (avec une fille par exemple) conter fleurette (et plus, si entente...)

HAÏE MÈQUE!: exclamation marquant l'assentiment (ex.: "haîe mèque, so i manr'": c'est bon, c'estquelqu'un de rusé

HALLIER: remise à outils, hangar où se range le matériel de bricolage, le bois coupé, etc.

HAMCHTRER: troquer, échanger, entrer en possession d'un bien d'une façon non officielle et reconnue.Pendant la guerre, ce genre de pratique était très en vogue. (en allemand: hamstern; en alsacien:Hamschtre = amasser, comme le hamster dans ses bajoues)

HÂMOCHER: (H aspiré) abîmer un objet ou une personne en lui donnant des coups (en françaispopulaire, amocher)

HANDLÉRE: balai.

HANS': personne bizarre et farfelue; un fô hans'

HA-OUE: houe

HÂPOLAH:habitant d'un village du Ban de la Rochepar extension, personne un peu rude comme les Guén'bri, habitants de Grandelbruch

HAUT: important: un haut monsieurde par là-haut: village d'altitude importante: ex. Belmont, Waldersbach...de hautes études: en 1960, entrer en sixièmeles hauts : les parcours

HAUT: haut dans sa tête: avoir une très haute opinion de soi-même, être prétentieux, orgueuilleux, secroire

HAUT-FRANCAIS: parler le haut-français: parler un français pur, en excluant systématiquement touteexpression d'expression patoise:"Elle veut faire sa maline, elle parle le haut-français!"

HÂYER: aller, marcher, se déplacer "J'n pié pi hâyer": je ne peux plus marcherglisser sur la glace ou la neige.au sens figuré, aller (bien ou mal): ça hâye? comment ça va?dans la vallée, on se saluait parfois d'un "çahâye com'to vié?".Proverbe météorologique:Roug' lo mating, fais hâye lo moulingRoug' le so, fais haye lo pousso(Si le ciel est rouge le matin, le moulin marchera beaucoup [car il pleuvra]S'il est rouge le soir, il y aura beaucoup de poussière [car il fera beau])se débarrasser: i m'a hâyé ses veilleries

HÂYANT (fém.: hâyante): qui traîne en marchant, personne lente et indécise

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Page 26: Le patois de la vallée de la bruche

HAXE: sorcière, jeteuse de sort,synonyme: GENOCH' (ch guttural) (ce mot existe en alsacien, del'allemand Hexe)

HAXELLERIE: sorcellerie

HAXER: taquiner de manière méchante

HÉIOTTE ou HÈYOTTE: petite chaise, petit tabouret où les grandsmères de jadis reposaient leurspieds.

HEP-FLACHTR': emplâtre, sparadrap (mot allemand)

HERKIBOÏE ou HARKIBOÏE: entassement d'objets hétéroclites, fouillis inextricable; syn. saint-frusquin. On dit aussi un caillon.Un LING-KANG est un herkiboïe destiné à être vendu aux enchères.

HÉRSE: chevelure, tignasse

HÉRSI: ébouriffé, hirsuteOurs mal léché.

HÉT: maison de modeste apparence (idem en alsacien, de l'allemand Hütte = hutte!)

HÉTLÂH (fém. hétlâte): traînard

HÉTLER: végéter, lambiner, s'incruster quelque part, faire traîner les choses en longueur, s'éterniserdevant une décision à prendre.Rester à traîner à la maison.

HÉVL': rondin, charbonnette destiné à faire levier pour soulever des objets lourds; il apparaissaitégalement lors de certaines bagarres.

HEURES: à bonne heure: tôtà la bonne heure: heureusement, très bien, tant mieux (expression commune à toute la francophonie)c'est les heures: il est tempsaux heures-ci: à présent

HIFFLER: bîner: j'ai hifflé not' champ (mot allemand); Le Padr' Pio, î d'mandait aux Russ qui v'naientle ouar de hiffler les kmo'tiérs

HINGUENOT': protestant, litt. huguenot

HIP':en aouar d'zur sa hip: se faire battre (sens physique);j'ai d'zur la hip : ceci me reste en travers de la gorge (sens moral)

HOCH (ch. guttural): pomme de terre cuite-en robe des champs, c'est le "noir hoch"-épluchée et cuite à l'eau, c'est le "blanc hoch"

HOCHLOTTE (ch. guttural): oeuf sans coquille.

HOCHPOUILLER: houspiller, réprimander sévèrement

HOCHPRE: bref, rapide, un peu brutal

HOCKER: rester planté sans but, s'enraciner quelque part, au bistrot par exemple; stationner chez lesgens alors qu'on est indésirable (même sens en alsacien hocke, de l'allemand hocken)

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Page 27: Le patois de la vallée de la bruche

HODÉ: pâtre. Jadis, alors que l'élevage était encore pratiqué dans la Vallée, le "hodé" sonnait sa trompechaque matin pour rassembler le troupeau (vaches, chèvres, parfois le "bok'') et l'emmener au pâturage,sur les parcours. Le soir, il redescendait, et chaque animal regagnait son étable pour la nuit. On disaitégalement HARDIER.

HODÉIER: édenter

HODDI (fem. hodîte): hardi, effronté.

HOLTATA ou ALTATA: personne écervelée, remuante, agitée, pas très sérieuse; synonyme taouélé,po-ouéttâh

HOMME: mari

HOMO: (H aspiré) (n'a rien a voir avec la sexualité) gorgée: "l'aut' jour, j'ai attrapé la bouteille deschnaps et j'm'ai chassé un bon homo en bas derrière la gorgolotte"; le verbe correspondant est hommer:j'ai hommé un oeuf

HONTES: faire des hontes: déshonorer

HOPE-CHÂAS: se dit d'une femme qui fait des avances poussées à un homme; en haut français, saute-au-paf

HOPPER: attraper, happer par quelqu'un ou par une machine..

HORGOTER ou HERGOTER: trembler, remuer, balloter(avoir une dent qui "horgote"); vieillepersonne marchant de façon mal assurée ("veïe horgote": très vieille grand'mère).

HORNICHÉ ( adj.) mal fagotté, mal ficelé mal habillé, te l'y es horniché

HOUCHER: se dit d'une femme qui marche en se balançant de manière suggestive: elle houch' do ki

HOÛILLER: rire aux éclats.

HOULÎNE: femme de petite vertu, traînée, femme peu sérieusePersonne d'aspect volage.

HOT: interjection lancée par les voituriers pour demander à leur attelage de tourner à gauche

HOTSLER: secouer. On peut "hotsler" un prunier ou une personne. (même sens en alsacien Bas-Rhinoishotzle, dans le Sungau, on dit plutôt schettle)

HOVAR: gros objet encombrant

IÉÉH: interjection marquant l'étonnement. C'est l'abbréviation de IÉÉZESKOTT (Jésus-Dieu enallemand)la même interjection existe en alsacien: apocope (sic) de "Jés'es Gott", à rapprocher de "Moooon",apocope (re-sic) de "Mon Dieu" avec la même "retenue déférente" de prononcer le nom de la divinité.

-ILLE: terminaison de mot inexistante et rempacée par il': une pastil' Valda, le Camil' Giliot, le Cyril'Holveck

INDÉ: andain. Un andain est une ligne formée par les petits tas de d'herbes laissés par le faucheur derrièrelui à mesure qu'il avance dans son travail (Larousse du XXème siècle)

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Page 28: Le patois de la vallée de la bruche

ING: (prononcer IN-G): un

IN-OUÊYE: en plein; j'ai vôlé in-ouêye dans la lèche d'eau

ISCHIAS: sciatique (mot allemand)

JÂÂ: geai "à la Saint Antoine, les jours y rallongent du bâyô d'un jââ" à compter du 17 janvier, la duréedu jour augmente très légèrement

JACSON: veste

JALOUSETÉ: jalousie; on dit aussi da jalouserie

JAMBOUTER : enjamber, trébucher

JARRETÈLE: jarretière

JAZZ ou JÂÂC': batterie, tambour i' toque le jââc': il joue de la batterie

J'LÎNE: poule, vient de geline

JETER de l'EAU BÉNITE: rendre une visite de condoléances au domicile de la famille d'un défunt

JODING: jardin

JOLLAH: (fém. jolâte ou jolotte): personne qui a froid, qui gèle qui a froid en permanence.

JO: coq

JOLLO: coq, poulet.

JÔN-YÏE: jeune; le "jôn-yïe" désigne souvent le benjamin.

JOLÊYE: gelée faite avec les pattes et la tête d'un veau ou d'un porc; sorte de fromage de tête.

JOTTE: fâne, tige d'un légume; te cherch'ras trois rouges cârottes au jardin et te rajoutras les jottesdans le touillonproviendrait du mot gaulois jutta; désigne également le chouxnoter que l'adjectif se place toujours devant le substantif: y fait noire nuit

JNÊÊT': genêts

JNOCH: ("CH" final guttural): sorcière, haxe, se dit aussi d'une femme négligée et méchante

JUSQUE: remplace jusqu'à qui n'existe pas: le train de onze heures, i monte que jusque Rothau

JUSTE: exact, comme il faut, adéquat, la montre-là, elle va juste

KAÏP: rosse, personne rouée, rusée et un peu méchante So in kaïp lâte let: c'est une terrible, celle-là;synonyme: Môhreidem en alsacien ( de Kalb = veau ?)

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Page 29: Le patois de la vallée de la bruche

KAISSOTTE ou KÊSSOTTE: casserole; être dans ses kaissottes: faire la cuisinepasser à la kaissotte: se dit d'un poulet ou d'un lapin lorsqu'il est jugé digne d'être consommé; parextension (sic), elle a passé à la kaissotte se dit quand une dame a subit un rapport sexuel avec peud'enthousiasme de sa part

KAKÉ MOUSSE: mixture composée de fruits écrasés (en général des pommes ou des fraises) auxquelson ajoute du sucre et de la crème fraîche; compote ou crème épaisse. Pour certain(e)s puristes, lakakémousse ne se serait qu'à base de fraises, la kakémousse de pommes étant de la simple compote depommes.

KÂKLER: cri de la poule, et par extension, bavarder à tort et à travers (proverbe: "c'est la poule quikâkéle qui a fait oeuf ", autre manière de dire: "qui s'excuse, s'accuse")

KÂOUÉ (fém. kaouêye): petit, rabougri chétif.

KÂSS: qu'est ce? kâss ké so t'sés? marque l'étonnementkâss to vié, so dé lê la résolution et le fatalisme

KATZ: chat (mot allemand)

KÉCH (ch. guttural): branche, fleurs maigres et desséchées. Aller aux kéch: promenade que l'on espèrebien accompagnée

KÉÏE: vieille branche fanée; par extension, femme vieillissante qui veut encore séduire

KEM'PLE: fouillis, pêle-mêle - habits jetés pêle-mêle (en alsacien: Krempl ou Grempl = désordred'objets de peu de valeur)

KÉMROSS ou KOMROSS: écumoire

KERR'ANT: cuisant avoir le kerr'ant: avoir des brûlures d'estomac

KERBÉ: Kerbé, mets to poto, excepté lo mousé expression de ma Grande Tante Manette; j'en ignore lesens

KERBÉMORR': vanier, mot allemand, littéralement: faiseur de panier, se dit d'une personne peusoignée, voir chpéngr'

KÉRSÉ: être kersé: porter des vêtements élimés, être vêtu misérablement

KÉSAYE: très forte ivresse. Y tenait une sacrée késaye

KÉVIÉR: couvercle; parlant des relations homme-femme, ma grand-mère disait: chaque pot, i trouve sonkévier

KÊYÔ: cailloux

KI: derrière, culpas pour le ki do diab': pas pour tout l'or du mondees'tour, to pié bâyer mo ki entendu dans de nombreuses querelles de ménage

KI D'CHÂSSE ou KITCHÂAS: pantalon-vient de probablement de "cul-de-chausse"par extension, le derrière ou plus exactement le c..

KIÉCH: avoir un "kiéch" sanglots rentrés, retenus après un gros chagrin ou une grande contrariété quioblige à soupirer fréquemment.c'est l'ancêtre du stress d'aujourd'hui.

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Page 30: Le patois de la vallée de la bruche

KÎKÈTTE: pénis; d'où l'interrogation classique parmi les servants de messe: qui c'est qui quête?

KIKRER: percher, mettre un objet très haut, au sommet

KIKROTTE: cime, sommet; provient certainement de crète, ex. la kikrotte d'un arbresapin avec lequel on orne le sommet de la charpente d'une maison en construction

KIKSER (ou kouixler): trucider, étrangler, tuer zigouiller. Kikser le cochonce mot a aussi, en alsacien le sens de pousser des cris aigus (comme le cochon que, justement, on égorge)

KINO: cinéma (mot allemand). Kino était un mot légué par nos voisins d'outre-Rhin, lesquels, tandis queles Francais, avaient créé le vocable: cinématographe, avaient eux, forgé: Kinematograph.

KIÔ: clou

KIOPER: cracher, être en colère (y kiopait tout noir!: il était très en colère)

KIOPOT: crachat

KIOPOTTE: salive

KIÔRER: chercher, vient de quérir Dans le jeu de la cachette que nous pratiquions enfants, celui quidevait chercher les autres dans leurs repaires était chargé de "kiôrer"

KIRIOU: curieux, qui veut être au courant de tout; (so în vié kiriou: c'est un vieux curieux, fouineur)

KNETSCH: accordéon (idem en alsacien)

KOUATCHLER (ou dékouatchler): parler, bavarder à tort et à travers

KOÏE: morceau, une koïe de pain. Mets une koïe de bois dans le feuQui n'est pas allé chez la Guit'Née ou à la Coppée , chercher une koïe de papier pour couvrir ses livres?

KOÏOTTE: petit morceau (rien à voir avec coyote, sorte de loup)

KOUT'CHÈTT': queues de chats; plante dont on faisait du thé

KOTSE: revoi; après son biberon, un bébé fait un petit kotse ou kotsele

KOTSER: vomir;i kotse sa tripp': il crâche ses poumons

KMO: pomme parmi les variétés de pommes, il y a la cha-ou-gîne et la ma-ou-gîne

KMOTTIER (ou kmottiâr): pomme de terre. La kmottier formait une des bases de la nourriture jusqu'aumilieu du XXème siècle (il y eut de nombreuses disettes jusque dans les années 1850-60)

KNON: connaître t'lo knon lât' cît? : connais tu cet(te) individu?

KOUCH'TÉ (ch guttural): tais-toi KOUCHAI'VO: taisez-vous

KRA-QUÉÏE: bien sûr, naturellement

KRAOUCHETT': agile comme un chat

KRAOUER: monter, grimper ex.: krâouer le rh'ein, monter péniblement un chemin escarpéPar extension: (vulgaire) forniquer. Se faire krâouer: même chose

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Page 31: Le patois de la vallée de la bruche

KRÂYER: écrire de façon illisible: je peux pas lire, c'est tout dékrâyé surcharger une feuille de papierkrâyer des gâgottes: rester bouche-bée, bâyer tout bleu

KRIBOUTCHO: (faire le kriboutcho): faire la culbute, pirouetter sur soi-même

KRIPOTON (être en kripoton): être accroupi, à croupetons

KROKS: crapaud. Etre vilain, répugnant et physiquement laid

KUIKSER ou DÉKUIKSER: grincer, émettre un son désagrable et répétitif: un roue mal graissée kuikse

KUIKSÉLERIE: c'est da kuiksélerie: air ou morceau de musique mal exécuté

KUTCH: voiture. Une kutch peut être une voiture d'enfant, une voiture automobile... (mot allemand)

LÂACÉ: lait.

LÂAR: (masc.) une tique ou toute bestiole qui s'incruste dans la peauQuestion: T'aimes mieux ton père ou ta mère? Réponse: j'aime mieux le lard!

LÂAYE: j'ai fait un lâaye: j'ai dormilâayo: un sommeil bref, une sieste font partie de la famille des lâayos

LADERMAN: loir

LA FOIS-LÀ: autrefois, jadis

LAÏE-LO (ou laïe lai): laisse-le ou laisse-la. Dans le sens de "laisse-le en paix".

LÂLOUSS: quenottes "Haie mo p'tiot, montre ouar tes lâlouss"

LÀT-CIT: celui-ci, celle-ci: "Haie mèque! Lât-cit elle sé!": c'est bon, elle est intelligenteLÀT-LÈT: (prononcer l'athlète) celui-là, celle-là

LAVETTE: gant de toilette (n'a rien à voir avec un personne peu courageuse) (ce sens se retrouve enfrançais)

LE: précède obligatoirement les prénoms et les noms propres: le Maurice, le Sylvain, la Liliane, le FôHansdonne moi-le: donne le moi, dis moi-le: dis le moi,... (traduction littérale de l'allemand)

LÈCHE: petite flaque. "T'as fini de patcher dans la lèch d'eau!"

LÉMCHAN (fém. lémchante): nonchalent; personne qui geint et se lamente.

LÉMCIER: limace, escargot: t'as encore fait la course avec un lémcié !Personne lente ou molle, sans caractère.

LEMTRÉE: salamandre

LEXIS: diminitif de Alexis. À Wisches, dans les ouvriers da commune (employés municipaux), il y avaitle Lexis Madam' et le Lexis Vâlot.

LIBRE: avoir libre: j'ai libre ahoudé: je ne travaille pas, je suis en congé, je sèche (pour un écolier);synonyme faire bleu (expression alsacienne)

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Page 32: Le patois de la vallée de la bruche

LIGNE: désigne la ligne de chemin de fer Strasbourg-Schirmeck-Rothau-Saint Dié

LINGE: sous-vêtements: t'es tout merhâdé, met du prop'lingeen Suisse Romande, un linge est une serviette de toilette ou de plage

LIOTTE: lacet à chaussures, ruban de tablier. Lien qui servait à nouer les gerbes de blé.

LITRIN: dans la distillation du schnaps, produit de la première coulée obtenue après distillation de lamatière

LIVRE: désigne toute chose écrite: livre, journal...

LO: le

LOCHERIE: so da locherie: repas délicat mais pas très consistant, par ex. les cuisses de grenouille, lespattes de crabes... après lequel on a de nouveau faim pour le souper

LOCHON: mixture à base de son que les agriculteurs préparaient pour les vaches ou les chèvres (surtoutlorsqu'elles venaient de mettre bas).

LOGETTE: gloriette, cabane de jardin en lattes à claire-voie

LOMP': de l'allemand lumpen vêtements en mauvais état, hardes. Lorsqu'une personne, très fâchéecontre une autre, lui demande de déguerpir, elle peut dire: "Ramasse tes lomp' et vai-t-eng!"

M...: mot de cinq lettres attribué à Cambronne; dans la Vallée, il rime avec Verte!

MAÏN-TÉ!: de magne-toi, remue-toi ien début de phrase, a le sens de tu peux bien penser que...

MAGRESSIOU: renfrogné, peu amène, peu sociable revêche. Vient aucun sans doute de malgrâcieux

MAÏN-TÉ: interjection signifiant à peu près, bien sûr, tu penses bien et qu'on employait fréquemment aucours d'une conversation pour renforcer le propos; pourrait peut-être provenir de imagine-toi

MÂINNANT: maintenant

MAIS!: placé en fin de phrase renforce une assertion: Je veux da saucisse, da bonne mais!

MÂIT' D'ÉCOLE: directeur d'école, il enseigne dans la grande classel'instituteur, le sous-maître, enseigne dans la petite classe

MÂMMÉLÉ: mouton.Les habitants de Barembach sont appelés les "Mâmmélés" voire les "Mâmmélés- bê".Un mouton est aussi un lâmmélé .

MANÉLÉ: petit bonhomme en pâte à brioche, que les boulangers et pâtissiers fabriquent le 6 décembre,fête de la Saint-Nicolas. Vient de l'alsacien mannele

MAN'R: malicieux, rusé, déluré (so îng manr crapô: c'est un sacré petit coquin)

MANNÔ ou MANNÉGEÏ:-petit bonhomme frêle, chétif, sans envergure-pièce métallique fixée dans un mur représentant une tête d'homme coiffée d'une casquette et qui retient

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Page 33: Le patois de la vallée de la bruche

un volet plaqué contre ce mur-nom affectif de la verge-haut mannô: personnage important ou qui se croit important-mannô des champs: épouvantail

MAN-MIE: grand-mère femme du "panpie". Toute femme jeune encore, mais dont l'aspect ou lamentalité font penser à une vieille femme.

MA-OU-GÎNE: variété de pommes, bonne pour les tartes

MARCHER AVEC: fréquenter (une personne) on dit aussi aller avecc'est une expression traduite mot à mot de l'allemand

MARIER: verbe transitif qui remplace se marier et épouser, lesquels n'existent pas:j'ai marié une fille deLa Broque; déformation d'origine allemande que l'on retrouve avec voter et élire: le Lolo, il a été votémaire de Wisches pendant quinze ans

MÂRLING': marteau très lourd

MARMOSAI: barbouillé; visage d'enfant maculé.

MARONNER: envier

MARQUE-MAL: personne étrangère, suspecte, quelqu'un d'allure louche ( très employé, encore de nosjours)

MÂT': maître; so mi lo mât': c'est moi le maître

MATIÈRE: fruits en fermentation dans un tonneau: la matière cuit

MASSEPOUOH: massepin

MAÂTON: j'es maâton: c'est dommage

MAZURK': mazurka. Le rythme de la mazurk s'obtient en répétant: Trent-tra guérnouilles, Trent-traguérnouilles et î bô.

MÉCANIQUE: manivelle; les voituriers qui transportaient des tronces dans leurs voitures tirées par deschevaux demandaient souvent aux enfants de serrer la mécanique dans les descentes

MÉCHLOTTE: presse-purée en bois

MÊK: interjection qui amplifie le sens:si j'avais mêk été là: si seulement j'avais été présent

MÉLANGES: faire des mélanges: se trouver en état d'ébriété suite à l'absorption excessive, voiremassive, de plusieurs variétés de boissons alcoolisées

MENER: conduire, accompagner: j'ai fallu m'ner not' chier au bokj'ai r'mener une fille en rev'nant du bali mên' son auto comme un fô

MERGÂYE: petit, chétif ou très jeune.

MERKÂFE: hanneton; pour désigner quelqu'un couvert de taches de rousseur, on disait "Il (ou elle) estdéchié(e) des merkâfes" (de l'allemand Maïkäffer = hanneton)

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Page 34: Le patois de la vallée de la bruche

MERHÂDAN (fém. merhâdante): sale, répugnant.

MERHÂDER: répugner, être écoeuré par.

MÉROTTE: meurotte: sauce de salade chaude dont on arrose les pissenlits et autres blancs hochs.

MÉSELLE: mésange

MÈÏÉ: très fatigué, fourbu

MINE: ne pas faire la mine: ne pas faire semblant, arborer un air détachéAu Ban de la Roche, on fait pas mine

MINDIOU!: exclamation signifiant à peu près "bon sang!" on dit aussi Mïndié (littéralement Mon Dieu)

MINGI: manger. Un invité à un repas de communion solennelle posant la question: "Où me mets-je?"s'entendit répondre: Minge s'k-to vié, mais mets to ki to-lè!

MINOUSSE:( mot fém.) châton1) animal2) bourgeon au printemps, on va aux parcours chercher des minousses3) pelotte de poussière làt' lèt' sô în chmér', elle a plein de minousses chez eux d'zous ses meubl'4) fourrure un hâbouno avec da minouss

MISTIER: demi-litre; d'une ancienne mesure de volume: le "setier"; un mistier est un demi-setier: un d'mis'tier. (Le setier valait O,54 litre chez les Romains; plus tard, sa définition variait selon les régions.)

MO: (o fref) [pronom possessif] monMO KÉÉR: (litt. mon coeur) appellation affectueuse généralement employée envers les enfantsqu'âs t'o vié, mo kéér: que désires tu, mon petit?, expression avec laquelle l'épicière du Counio accueillaitles enfants venus faire une course dans son magasin

MOINDRE: un moindre est une personnable minable, un minus

MOCHRAI (ch. guttural; fém. mochrâye): sale, barbouillé, marmosé (se dit en général pour un petitenfant

MOFFLÉ: expression du Ban de la Roche, T'es mofflé comme un oeuf

MOLÈDE: malade

MOLR: la plus grosse des "chiques" (billes) et celle qui a le plus de valeur (idem en alsacien)

MÔÔN!: interjection marquant l'étonnement. Môôn...! (prononcer très long, avec plusieurs accentscirconflexes), lâche-t-on si l'on vient de casser une assiette. Môôn...lorsqu'on apprend qu'un séisme a faittrois cent mille victimes en Chine centrale. Môôn...! lorsque le petit chat est mort. Ce Môôn...infinimentpratique, aide à exprimer tous les états d'âme possibles et évite, dans une sorte de retenue déférente, latentation de proférer le nom du Créateur.

MOMENT: à un beau moment: soudain

MONTER: à parfois le sens de grimper: j'ai monté le Saint Antoine pour aller au cinetière: j'ai empruntéla rue Saint Antoine (et ceux du Haut Bout redescendent les Grands Escaliers)

MONTRE: désigne indifféremment tout ce qui donne l'heure, horloge, montre poignet...en 1687, la Communauté de Schirmeck a payé 3s. à Dimanche Gara pour une neuve montre à l'horlogede l'église

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Page 35: Le patois de la vallée de la bruche

MOQUE (À LA): pour se f... de quelqu'un, on lui disait à la moque en frottant l'un contre l'autre, lesindex des deux mains tendus

MORONDER: manger. Béïe-li é morondai: donne lui à manger. Pendant la guerre, les Allemands avaient(déjà) imposé l'heure d'été; un Wischois avait rétorqué: "Y pourront changer li zours, tant qu'í voudront,so à midi qu'on moronde! "

MORGOLER (variante, démorgoler): mâchouiller; s'employait souvent pour les personnes âgées quin'avaient plus de dents et mâchaient avec leurs gencives; syn.: naouler

MORGUÉLOTTE: fond de la gorge (Ça fait du bien dans la "morguélotte"). Vient sans doute demargoulette. On dit aussi GORGOLOTTE

MOTÉ: église. Provient de moustier

MOTLOTTE:

MOTON: fromage blanc qu'on obtenait en suspendant un sac en tissu contenant du lait caillé jusqu'àécoulement complet du liquide; celui-ci (la bétiss) se buvait en accompagnant le moton servi avec desnoirs hochs [ch guttural] (pommes de terre en robe des champs )

MOU: poumon (d'animal): "quand t'iras au village, te passeras ouar chez la Clair' Mâgr' ou chez leKlein', chercher du mou pour not' chêt'" (ce mot n'est peut-être pas du patois, mais il a complètementdisparu)

MOUCH'ROTTE (ch. guttural): abeille, mouche, insecte.

MOULES: Mûres. Aller aux moules, dans la Vallée, ne signifie pas ramasser des coquillages, mais cueillirdes mûres.

MOULT: je suis moult bien: je me sens bien, je suis à l'aise (mot latin)

MOUSSAH (fém. moussâte) ou MOUSSLÂH: sournois, dissimulateur; quelqu'un qui mouséle regardepar en d'zous. Syn. ch'mise-minousse

MOUSÉ: figure renfrognée, contrariée. Faire le mousé: bouder. Vient sans doute de museau"So ing friand mousé": il est difficile, il ne mange pas n'importe quoi

MOUSION: groin du porcelet. Utilisé parfois lorsque quelqu'un est laid.

MOUSSBIÉ: timide, gauche, empoté. Insulte vis-à-vis d'un jeune homme timide qui ne répond pas auxavances d'une demoiselle.

MOUSSER: glisser un objet dans un autre "mousser" le fil dans l'aiguille

SE MOUSSER: se glisser subrepticement dans un endroit difficile d'accès

MOUSOTTE: petite souris. Appellation affectueuse que l'on donnait aux petites filles.

MUSIQUE: fanfare, orchestre; une grand-musique est composée d'un nombre conséquent d'instrumentsune musique à bouche: un harmonica

N: remplace parfois le M: le cinetière, une chrysantène (noter le changement de genre) (Le changementde genre est très fréquent: elle a laissé tomber sa gant sur la rail, respire la bonne air)

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Page 36: Le patois de la vallée de la bruche

NAOULER: mordiller, mastiquer, mâchouiller de manière ininterrompue; s'applique surtout aux vieillespersonnes qui avaient perdu leurs dents et naoulaient avec leurs gencives

NAM!: interjection signifiant "n'est-ce pas?" (ou nom! ou nam don ").

NAÂZVILLE: Natzviller; un Naâzville: un habitant de Natzviller

NE: mot complètement absent du patois vosgien: je fais pas ça, j'es pas maladedans une phrase à connotation négative, la négation est entièrement portée par l'adverbe pas

NÉHOT : noisette

NÊNÊ : Ernest: le Nênê Capitaine, le Nênê Pîpêt'

NEZ: faire son fin nez: manger sans appétit

NIÂÂ: reste (de manger) insignifiant: un niââ de fromage

NIAN-NIÔLE: faiblard

NICHÉE: famille nombreuse

NISS: douillet; personne grognon, gémissante, pleurnichard, difficile

NIX POUTS KRÂYOTT': locution amplificatrice de négation, généralement placée en fin de phrase. J'enignore l'origine.

NOIR: substantif ( fém: une noirte) un noir est une personne ayant des cheveux noirs ou foncés (aucunrapport avec l'Afrique!)

NOIR: adverbe: complètement, entièrement: y fait noire nuit; elle était noire enragée: elle était dans unegrande colère

NOLR: sucette en caoutchouc, tétine pour les bébés.

NONDÉDIOU: rusé, débrouillard, obstiné. "So îng nondédiou d'kaîp": c'est un rusé renard, c'est unesacrée rosse; synonyme: NOM-DÉ-DLA ou Bon Nom

NON PLUS: par ailleurs

NONON: appellation par laquelle on désigne les oncles.

NOT': adjectif possessif qui, utilisé par une personne d'une famille, s'applique indifféremmment à tout cequi appartient à cette famille: not' jeune': un enfant de la famille, not' chiér , not' chètte

NO-TI-TÉ: (littéralement: Nettoie-toi) interjection adressée aux animaux domestiques pour leurdemander de décamper prestementno-ti-te es'tour: déguerpis! locution familière de Mme F de la Gosse destinée ...à Mr F.synonymes: TRISS, VÊ-TÉNG

NOÛNOTTE: épingle de nourrice

NVIT: nuit

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Page 37: Le patois de la vallée de la bruche

OÏE!: locution marque l'étonnement, synonyme: MÔON

OSER ou NOSER: avoir reçu la permission (oser n'a pas son sens habituel de courage)te noses venir avec?: as-tu reçu la permission de nous accompagner? C'est un alsacianisme qui traduit laconfusion entre Dürfen = avoir le droit et Drohen = oser

OUÂR: voir;s'emploie principalement comme locution d'accompagnement en fin de phrase: cherche ouâr, dis ouâron en oua, haïe mèque: exclamation qui traduit l'étonnement, l'incrédilité ou que l'on emploie lorsqu'on sesent dépassé par les événementsi serait des fois ouar pas ...?: ne serait-il pas ...?

OUÈT: vilain, sale, aussi bien physiquement que moralement: so în ouèt bét: c'est un horrible personnage

-ÔH: terminaison des noms d'origine allemande qui se terminent en ach: Herchpôh: Hersbach;Schouêrtzpôh: Schwartzbach; Mélbôh: Mülbachpar extension: habitant de ces villages, un Herchpôh: un habitant de Hersbachde même, la terminaison d'origine allemande heim se prononce hé ex. li ou-oïes de Tinshé: les oies deDinsheimà propos de Schwartzbach, ma grand-mère me disait, (n'en déplaise aux habitants de ce charmant hameau)pour qualifier une somme d'argent qu'elle considérait comme importante: si j'avais les sous là, j'irais ouarsi le Schouêrtzpôh, il est pas à vendre; de même en parlant d'une certaine personne: çui là, j'en voudraispas, même si-il avait une bourrique qui ch... des pièces d'or

OUHÉ: oiseau: on voit son ouhé sexe masculin

OUÈSS: guêpe

OUÏNXLER: crier très fort sur le mode aigu: un goret ouïnxèle

OUO-JOTTE ou OUÉJOTTE: baguette flexible, roseau utilisé par le kerbémorr'

OU-OÏE: oie, personne naïve, stupideles ou-oïes de Tinshé: les oies de Dinsheimavoir des oies à ferrer: avoir quelque chose à faire subitement, alors que ce n'est pas vraimentindispensable

OU-OÏER: entendre, (du français ouïr)je ou-oïe dir': (litt. j'entends dur) j'entends mal, je suis dur d'oreille, on dit aussi j'entends sourd

OU-OT: interjection lancée par les voituriers pour arrêter leur attelage

OUVRAGE tenir un ouvrage: garder un emploi

OVONS (les ovons) période de l'Avent; on parlait jadis de la jnoch des ovons, fée ou personnageimaginaire aux pouvoirs mal définis

OVOUÏE: aiguille.

PAIRE: terme générique pour désigner une quantité nettement supérieure à deux: des bonamies, il en aune paire

PAISSOTTE: écumoire, passoirele contenu d'une paissotte est une paissottêye

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Page 38: Le patois de la vallée de la bruche

PAÔU-F:un coup de paôu-f: se dit d'une querelle de ménage brève et intense

PA-OUIN-TÂH: ou PAÔU-INTAH: épouvantailimbécile, crétin, bié, mari soumis à une femme mégère.

PAPINETTE: spatule en bois qui sert à tourner les sauces, remuer les "potèyes" de légumes, mais aussi àcorriger les enfants jadis)!" Si t'es pas gentil, t'auras da papinette"!

PANFIÊH: instrument entièrement métallique et très lourd avec lequel on préparait des trous étroits etprofonds destinés aux piquets de vigne, aux tuteurs de tomates, de haricots... et que l'on enfonçait dans lesol avec un marling'

PANGÏÔLE: tout objet suspendu, un peu encombrant ou superflu

PANGÏÔLER: pendouiller (pour un vêtement mal ajusté)

PANSÂH (fém. pansâte): gourmand, profiteur, pique-assiette. efflè

PAN-PIE: grand-père.Homme jeune encore, mais dont la mentalité ou l'aspect physique sont ceux d'un vieillard.Bouquet de branchages composé de branches de houx, de saïbôme (cyprès), de bois, etc., nouéesensemble et enrubannées, qu'on emmenait autrefois le dimanche des Rameaux pour faire bénir à l'église etdont on distribuait ensuite les différents éléments, sans oublier d'en mettre au cimetière sur les tombes.

PAPILLOTTE: bonbon plat et dur de forme carrée enveloppé dans un papier coloré qu'on lançait auxenfants après les baptêmes mélangé à des bonbons de sucre qu'on appelait des bébés

PAQUET: da soupe de paquet: potage lyophilisé, à l'opposé de la soupe de neuf façons, qui nécessitait auminimum neuf ingrédients obligatoirement frais

PARABOLE: (n'a rien à voir avec la réception d'ondes TV) parler en parabole: exprimer des propos d'unniveau intellectuel supérieur à celui de l'assistance et qui, n'étant pas bien compris de cette dernière,provoquent un sentiment qui peut aller de l'étonnement à l'admiration

PARATRAK ou PATATRAK: bâton de réglisse, provient de l'allemand Bäre trak (caca d'ours) enrapport avec la couleur de la réglisse

PAREIL: identique; vous êtes tous des pareils: vous êtes tous les mêmes

PARLALOU: espèce d'araignée au corps mince et aux longues pattes. De fait, un parlarlou est unfaucheux (à 6 pattes, alors que les araignées ont 8 pattes)

PARMI-ÇA: expression intraduisible ayant à peu près le sens de "à tort et à travers, aux alentours, autourde", y détraîne d'nouveau parmi ça: il traîne au hasard

PATA ou POTÂYE: potée, purée; légumes cuits qu'on a écrasés: do pata d'choux

PARCOURS: après l'école, on va chlitter aux parcours: ancien prés communaux où le hodé emmenaitautrefois paître les bêtes du village.

PATCHER: patauger, taper dans un liquide. Les petits enfants adorent "patcher" dans l'eauOn dit aussi PLATCHER (de l'allemand: plauschen)

PATLER: mendier, quémander (de l'allemand Betteln = mendier ou alors, est-ce tendre la patte?)

PATTE: chiffon; morceau de tissu usagé servant aussi bien au nettoyage qu'en pansement.Mettre aux pattes: mettre dans le sac à chiffons. Marchand'pattes: chiffonnier.

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Page 39: Le patois de la vallée de la bruche

avoir une belle patte sur le dos: être vêtu misérablement, d'un tissu de mauvaise qualité ("belle" dans cecontexte accentue encore le sens de misérable)Jadis, le marchand'pattes qui passait dans les villages donnait de la vaisselle en échange des "pattes" oudes peaux de lapins séchéespatte de c...: morceau de tissu blanc, ancêtre de la serviette hygiénique (et réutilisable...)patte d'arbre: partie de l'arbre située immédiatement au-dessus du sol, en général très dure et convenantbien pour en faire un biéchot

PATTE COLLANTE: pansement adhésif. Il n'est pas rare, dans la Vallée, d'entrer chez le pharmacienpour demander "da patte collante".

PÉKS: péquenaud, personne peu dégourdie

PÉKI: (ou PAKI) endroit où on dépose les ordures; décharge (officielle, non sauvage)dans une pièce: grand désordre

PÉLÉ: crapaud

PÉLÉRINE: imperméable, syn. manteau de pluie; provient de pèlerin

PÊLÉR: éplucher (ce dernier mot est complètement inconnu)

PELCHER: picorer sa nourriture sans appétit; chipoter.

PELCHÂH (fem. pélchâte): qui "pélche" - Personne manquant d'appétit.

PELS: fourrure, (à laToussaint, on sortait son manteau de péls) mot allemand

PELSI: (adj.) froissé (qui ressemble à de la fourrure)

PÊLURE: épluchure; les pélures vont soit dans le touillon du cochon ou des lapins, soit sur le tas defumier pour faire du compost

PÊNÉ ou PANNEAU: pan (de chemise): son pênné d'ch'mise est dékêzéen pêné: en petite tenue, en sous-vêtements

PENGUIÔLE: horloge

PEN'TLE: vêtements, objets personnels jetés en vrac; en alsacien: Bendl, de l'allemand Bündel = barda,paquetage (en anglais: burden: "I'll lay down my burden, down by the river side")

PÊTER: "Je va t'en peter une !" je vais te donner une claque dans la figure; n'a rien à voir avec le sensfrançais classique (v. vess)

PÊTER DEHORS: éjecter, expulser une personne manu militari

PÉTINIÂH: plante sauvage piquante poussant dans les prés dont les lapins sont très friands; en français: ?

PEUTT: vilain, laid, "Peutt béét": vilaine bête, en vieux français, une peutte est une pute

PÊYES: sciure de bois

PHILOSOPHE: personage bizarre, envers lequel il y a lieu, à priori, de se méfier et d'adopter uneattitude prudente, voire circonspecte (rien à voir avec Platon, Descartes... et le sens français habituel)

PIDÔLE: toupie.

PIÉNOTE: mine, apparence; Avoir une "poor piénote": avoir mauvaise mine.

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Page 40: Le patois de la vallée de la bruche

PÎE-PÎE: terme générique désignant les poules

PIERRE D'EAU: évier; traduction littérale de l'allemand Wasserstein

PILANT: un pilant à cafè: un moulin à café

PING ou PINK: épine, on dit aussi pinguiottePersonne assommante et collante dont on se débarrasse difficilement.

PING-ION: aiguillon: ing ping-ion de sapindard d'un insecte.Personne qui lance des pointes.

PÏIE: maladie que contractaient les poules (peut-être la pépie)?

PÎPLER: parler avec abondance je pipéle pus: je me tiens coi, je ne dis plus rien cf. ne piper mot enfrançais

PÎOÛ: pluie. Il a pleu: il a plu

PIOU-PÎE-PÎE: cri poussé en jetant de la nourriture aux poules pour qu'elle se rassemblent et viennent senourrir

PISSING: poussin. Petite peau qui se détache autour de l'ongle

PLÂTRÉE ou PLÂTRÊYE: contenu d'un plat une bonne plâtrêye de nouilles

PLÊ (ê long): participe passé de plaire: l'affaire-là, ça m'a pas plê

PLAUTRE ou PLÔTRE: (mot féminin) bouton de fièvre ou herpès

PLOTT (adj.): glabre; peau nue, sans pilositéen alsacien Blutt = nu (avec ...ou sans poils)

PLOTTE (subs. fèminin): écheveau: une plotte de laineballon i r'court d'nouveau après la plotte: il joue au foot-ball

PLUMON: édredon fait de plumes.

PLUS PIRE: pireso pé: c'est pire; cramlô, yo co pé: crois moi, il y a pire

PO' (o bref) pet sonore; opposé: VÉSS

PÔOR: pauvre (so în pôor diâl : c'est un pauvre hère)

POLOFFE: épluchure, on dit aussi pêlure

POLLÊH (fém. polâye): pelé, chauve, rasé: les singes ont le ki to polai (le derrière tout pelé)chauve ou personne dont les cheveux ont été coupés très court; à la sortie du salon de coiffure, il n'étaitpas rare se faire traiter de pollêh Hans par ses camaradesPOLLÊH KMO: chauve litt. pomme chauve; aujourd'hui, on dirait tête d'oeuf

POMPERNEKL: pain très noir que l'on mangeait pendant la guerre et que l'on trouve toujours enAllemagne.La légende "tymologique" veut que l'on ait proposé ce pain à Napoléon pendant ses campagnes en Prusseet, ne l'ayant pas trouvé à son goût, il aurait dit: "C'est bon pour Nickel" (Nickel étant le nom de son

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Page 41: Le patois de la vallée de la bruche

cheval)

POPAH: papa

PORTION: tranche d'affouage. "Tirer les portions": opération qui consistait à tirer un billet qui donnedroit à une certaine quantité de bois par famille. C'est la commune qui attribuait ce bois, et suivant lachance de chacun, le billet donnera droit à du hêtre ou du bois de moindre qualité.

POT D'CAMP: gamelle, récipient que les ouvriers et les paysans emportaient avec leurs repas àréchauffer. La capacité d'un pot d'camp est environ la moitié de celle d'une canne de lait. Le pot d'campse transporte dans une musette, en compagnie d'une thermosse de noir' cafê.

POTAYE: purée de légumes écrasés et mélangés.

POTÉ: trou, aussi bien trou dans un vêtement que tombePOTÉ D'KI (grossier): anusPOTÉ D'TIÉR: litt. trou de terre ; antique chemin entre la Gosse et le Counio, terreur des terreteurs (v.tourlipse)

POTIN: faire potin: protester avec véhémence, tempêter

POTO: pot, casserole. ing poto d'bouquet: un pot de fleurs

POTRÈÈLE: fesse

POTTE: lèvre, lippe; faire la potte: faire la moue, bouder. Ce mot est d'origine celtique, on le retrouvedans les Alpes du Nord.avoir une gouosse potte: être enflé suite à un mal de dents

PO-OUÉTTÂH: individu pas sérieux, du genre holtata, sur qui on ne peut compter

POUHION (h très aspiré): petit cochon. Petit enfant au visage ingrat et chiffonné et d'aspect sale.

POUILLOTTE: petite poule, poulette. Appellation affectueuse pour une petite fille.t'en fais une pouillotte!: tu as ta tête des mauvais jours

POUNÎE ou POUNÎTE: poignée te mettra une pounîe de chnéts dans le touillon des lapins

POUOH: cochon, porc.Insulte pour qualifier quelqu'un de très sale ou qui a un comportement lubrique.

POUROTTE: poireau

POUSSIF: essoufflé je viens tout poussif: je m'essouffle facilement synonyme: je n' pié pis hayer (mêmesens qu'en français "normal")

POUTROTE: lange en coton avec lequel on emmaillotait les bébés; emmitoufler un bébé dans unepoutrote, c'était le mettre à la férhrotteà propos de lange, je me souviens du remplacement systématique aux Vêpres, par certains thuriféraires, duBénit soit Dieu dans ses anges et dans ses saints standart par Bénit soit Dieu dans ses langes et dans sesseins

PRÉTCH: t'en fais une prétch !: faire une moue de désapprobation, montrer un visage fermé.petit divan, qui se trouvait souvent dans la cuisine, et où on faisait souvent un petit laâyo après le dînerLit en désordre, endroit précaire servant de couche. (idem en alsacien bas-rhinois)

PRO: prêt T'o pro est'our?

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Page 42: Le patois de la vallée de la bruche

PROP': adéquat, comme il faut; c'en est du prop'! se dit habituellement de façon ironique pour faireentendre tout le contrairePROP'LINGE: sous-vêtements pas encore portésprop' costume: tenue numéro 1, réservée au dimanche

PROTOCOLE ou PROTÉCOLE: procès-verbal, contravention. N'a rien à voir avec les fastes, ou lesformes établies des relations diplomatiques

QUI C'EST?: qui est-ce? Question: qui c'est qu'a pêté? Réponse: c'est la poule qui kâkéle qu'a fait oeuf!

QUOUÂT'LO: quartier un quât'lo d'pomme

QUARTIER: faire quartier: pour un véhicule, verser, se renverser sur le côté (n'a rien à voir avecl'expression française: ne pas faire de quartiers: massacrer)

QU'NON: connaître, te qu'non?: es tu au courant? t'lo qu'non lâ t'cit ?: connaît tu cet individu?

QUE: utilisé inutilement et systématiquement pour donner un effet amplificateur:il est bien trop pauvre que pour y arriver;on mange comme qu'on travaille;comme qu'on connaît ses saints, on les adore.à la belote, on tourne comme qu'on faucheje sauverais bien, mais je reste que à cause des enfantsAujourd'hui, c'est le mot trop qui joue ce rôle: je veux trop la voir, le chocolat au caramel: c'est tropexcellent, ça me fait trop rire; le bac, je l'ai; j'ai la mention assez bien; c'est trop bien.Ce sont super et grave qui ont récupéré le sens d'excès qu'a perdu le mot trop: je ne suis pas sortie, parcequ'il fait super froid

QUOUÈRE: quérir: Jó vè quouère lè harquiboie lè

QUITTE: j'es quitte de le faire: je n'ai pas à le faire

R': à nouveau: je r'es malade

RÂACE:: famille ou groupe de personnes peu recommandables: so da râace de chiens, so da râace dechpégnr': ce sont des moins-que-rienproverbe: Y a da veine que pour la râace.L'inverse est la Haute-Vôlée

RÂ'BAN: (féminin: râbande) terme légèrement péjoratif désignant les habitants des villages après SaintBlaise, à savoir Saulxures, Plaine, Champenay, Saâles ...

RABOULER: arriver avec emphase

RACHEVER: terminerça sera le jeu rach'vé: ça sera le comble

RACOUSAH ou RÉCOUSÂH (féminin racousâte): rapporteur, personne qui rapporte, qui accuse, quidénonce; c'est généralement un indiscret un flatteur et un traîtreLe racousah adresse au fautif un eh ben, ça c'est dit, en secouant sa main droite.Jadis, dans la Vallée, une bande de véilles racousâtes épiaient les jeunes, particulièrement les filles qui

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Page 43: Le patois de la vallée de la bruche

allaient ouar bonami au lieu d'aller à la prière du mois de Marie en mai ou du Rosaire en octobre, puis sefaisaient un plaisir d'aller raconter au curé ou rapporter chez les chères soeurs pour qu'elles soient punies(en inventant au besoin).

RACOUSE-POTO ou raocuse-pota: synonyme de racousah

RACOUSER: accuser, rapporter.

RAIN ou RH'EIN: talus, chemin en pente raide. A Wisches jadis, une rue très abrupte où on allait"chlitter' s'appelait "rh'ein da méselle" ravin de la Mésange. pente, montée en alsacien; à Brugg en Suisse,le "Törlirain" est un chemin escarpé près d'une ancienne porte de la ville.

RAÏCE: aller en raïce: faire la java, la nouba, la bringue, la teuf (probablement de l'allemand Reise:voyage)

RAISINNOTS: raisins de Corinthe; fidèles compagnons du soleil d'Erstein

RAIYE: tranchée dans un pré (en allemand: eine Reie = une rangée)une branche de sapin (ou d'épicéa): les rais sont disposés autour du tronc en couronnes, comme les rayonsd'une roue. Débités en bûches d'un mètre, ils constituent la charbonnette, bois de chauffage apprécié pourson pouvoir calorifique

RÂKIAN: jus de raisin pour le vin nouveau qui commence à fermenter et qui râkie le fond de lagorguélotte.

RÂKIER: racler; au sens figuré, terminer: j'ai rakié la botoïlle

RÂKIOTTE: nom attribué à tout instrument destiné à râkier; peut également désigner la radio

RÂKIOU: ramoneur (qui râcle)

RÂMÈS: couteau

RÂMOUILLER ou RÉMÂMOUILLER: gromeller, parler dans sa barbe

RA'OUAR: réchapper, récupérer: elle a pu ra'ouar la culotte qu'était dékêzéeje n'peux pas m'en ra'ouar: je n'en reviens pas, je m'étonne de ce qui arrive

RÂ'OUÉ'RE: planche à laver le linge

R'AOUH: ou ROLL: chat mâle, matou. "Aller aux rolls": se dit d'une chatte en chaleur ou de toute autrefemelle en quête d'un mâle

RAOUZLER (ou déraouzler): vadrouiller, se promener en quête d'aventure, comme un raouh, déroulerparmi ça;construit avec le substantif dérivé, on a "i m'a pas trouvé chez nous, j'étais en déraouzél'rie"

RAPIA (féminin rapiasse): avare, radin (même sens qu'en français "normal")

RAPIDE: se dit d'une femme qui ne provoque pas de longs délais d'attente, donc d'une femme plutôt"facile"

RAMPINER: aller à la "rampine", c'est-à-dire voler des fruits dans les vergers des voisins; c'est alors quele "ban-ouah" intervenait, et on "détrissait parmi çà"déformation du français rapine

RÂMÈS: couteau

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RAMS: (être rams): être fauché, complètement "à sec".

RAN: (la ran du cochon): soue, enclos où on élevait les cochons, petit réduit pour un seul porc

RANGUÉNES (faire des ranguénes): disputes, faire des histoires, se disputer

RANVIELLER: chercher par ci et par là

RATCH: personne très bavarde. (idem en alsacien) On peut dire d'une ratch qu'elle a été vaccinée avecdes aiguilles de phonographes

RATCHER: bavarder, discuter, troller; vient de l'allemand Ratsche

RÉBÂBOUILLER: répliquer vertement; remettre quelqu'un en place de manière agressive

RÉCHAPÉ: sorti, extirpé d'une situation délicate ou dangereuse estour, j'es réchapé (n'a rien à voir avecles pneus)

RÉCHOCHI: desséché, maigre

RÉÉF: à ras, tout juste, à la limiteau sens physique: i m'a rempli mon verre, rééf le bord; ça-z-a passé rééf;au sens moral: j'en ai rééf la patate

RÉÉT: mal blanc, panari

REFROIDIR: (verbe non pronominal) prendre froid (rien à voir avec trépasser!) j'mai refroidi etmainant, j'es malade

RÉKÂKOUILLER ou RÉMÂMOUILLER: v. rouspéter, râlerun rékakouillah (une rékakouillahte) est un râleur

REMORQUE: lourde voiture utilisée par les paysans et les voituriers tractée par des boeufs ou deschevaux

RENGAINES: querelles, embrouilles; un chercheur de rengaines: une personne querelleuse (n'a rien àvoir avec la chanson)

REMBOSNÉ: gourd, mal à l'aise, contrefait. Se dit également d'une personne qui a accumulé les couchesde vêtements et qui a des difficultés à se mouvoir.

RENKEUNI: pas très frais, exemple: vêtement d'un blanc douteux.

RENSCHNORER: resserrer l'ensemble un accroc, une déchirure sans faire de reprise correcte; serrern'importe comment un objet, un tissu, sans aucun soin. Se dit aussi d'une visage tout renschnoré (fripé) oupour une personne qui a beaucoup maigri

RENTOTIER: emballer, emmailloter; au sens figuré, se fermer, se ramasser sur soi-même.

RENTOTIÉ: (adjectif) qualifie quelque chose qu'on a rentotié

RÉOUÉ: usé, râpé, usagé en parlant des vêtements.

RÈQUÉ: vêtement usé, étriqué, râpé, usagé

RESSEMBLER: verbe transitif: i ressemble sa mère, moôn comme qu'il la ressemble!

RESSÉPI: petit, étroit, étriqué. Peut s'employer à propos d'une personne chétive.

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RESSUYER: on ressuye la vaissellelaisser ressuyer les noirs hochs: faire évaporer l'eau après la cuisson des pommes de terre en robe deschamps

RESTER: habiter, demeurer; i reste au Herchpah: il habite Hersbach

RETSLER: grappiller, essayer de récupérer le maximum à son profit.Jadis, quand on allait "aux brimbelles", l'action d'utiliser un peigne pour cueillir un maximum de fruitsdans un minimum de temps s'appelait "retsler".

RÊYE: fente, tranchée

RHABILLEMENT: habits: il a eu un neuf rhabillement pour sa communion

RHOMATISSE: rhumatisme; noter le passage fréquent de la terminaison isme en isse: le jeudi, on allaitau cathéchisse

R'HONER: au jeu de la belotte, on r'hone quand, au premier tour d'une couleur qui n'est pas atout, on nejoue pas l'as dans le but de ramasser le dix (on fait l'hypothèse implicite d'une équipartition de cettecouleur)

RÊTTE: souris, vient sans doute de rate

R'OCH'ER: (ch guttural) dans la Vallée, r'och'er d'sur quelqu'un, c'est lui cogner dessus; ex. r'och'erd'sur quelqu'un avec un rondin d'charbonnette

RI: ruisseau. "Li dou ri": les deux ruisseaux

RIEN: locution qui amplifie la négation: çui-là, faut rien lui croire!

RIÉLING: girolle, chanterelle; dans les Vosges: jauniré

RINKIÔ: réduit, petit enclos

RIOTTE: avoir la riotte: être pris d'un fou rire

RLINCER: rincerdans la même veine, on rlêche son assiette

ROHÎE : averse très drue

ROHOU (fém. ROHOUSE): coureur de jupons, syn. rouleur

ROL: tas de bois coupé en bûches bien rangées que l'on dresse en forêt ou devant les maisons: un rol debois

ROUGE: un (une) Rouge est une personne de sexe masculin (féminin) avec des cheveux roux: la RougeKumpf ; n'a rien à voir avec la politique

ROULER (ou dérouler): recherche d'une personne du sexe opposé.

ROULEUSE: jeune fille qui a "roulé" ou "déroulé", qui sort avec des bonamis, surtout avant le mariage.ce qui, en principe, fait qu'elle n'entre plus exactement dans la catégorie jeune fille

ROUPE: chenille.Personne sale, négligée, répugnante.

ROUTCHER: glisser, faire un faux pas. Glisser sur la neige ou la glace.

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RÜTRICK: système de freinage sur une bicyclette, qui consiste à pédaler en arrière; de l'allemandRücktritt

SABOTS PALA: les sabots pala étaient les meilleurs pour faire des glissades sur la neige durcie, puisquele talon était usé

SÂACRÊ: important, volumineux: y tenait une sâacrê késayen'a rien à voir avec le religieux

SAÏBOCK: tréteau pour scier le bois (de l'allemand Sägebock)

SAÏBOME: cyprès; les branches de saïbome entrent dans la composition du pan-pie

SAÏE: cheveux. Avoir des saïe de pou-oh": avoir des cheveux très fins et filasse, comme des soies de porc

SALARDIER: saladier

SANTIF: (prononcer san-tiffe): sain, qui apporte de la santé "le thé de kout'chètte;, elle est santif"

SAUCE DE GRAISSE: vinaigrette

SÂVAIJ: sauvage. A une connotation péjorative lorsqu'il est mis devant un nom, îng sâvèj kiré: un prêtredont la conduite laisse à désirer; défroqué

SAUVER: partir, fuir, s'eclipser: maînnant, je sauve, sinon, j'en aurai d'sur la hip'le verbe n'est pas pronominal; au passé, le verbe est transitif: laisser le là, i veut pas sauver; quand il estv'nu, ça faisait longtemps qu'elle s'avait sauvé.De façon générale, la transitivité des verbes n'est pas celle du français: j'ai rien touché: je n'ai touché àrien

SAVOIR: connaître: Monsieur Laubreaux faisait l'admiration de ma grand-mère car i savait encore soncatéchiss

SCHAFFNER: contrôleur de train (mot allemand)

SCHIEB': genre de musique (mot allemand)

SCHEIDT: pièce de fer et de bois servant à fendre les bûches ou les tocs de bois(mot allemand)

SCHLAPP': pantouffles, savates (mot allemand)

SCHITZLER ou DÉSCHITZLER: découper en petits morceaux, souvent de façon maladroite (motallemand)

SCHNAPS: eau de vie, mot allemand qui figure également dans les dictionnaires français

SCHUFFLER: pelleter (mot allemand) j'ai schufflé la neige

SEC: elle est pas sec derrière les oreilles: se dit d'une personne peu expérimentée, encore naïvesec comme un coup de trique

SÉCHO: sac, scrotum

SÉHÔO: coup très fort qui laisse une meurtrissure; de quelqu'un qu'on a frappé violemment, on peut dire"Il a eu un sâcrê séhoo"!

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SÉKIO: petit "croc" qui sert à "bikler". Petit sarcloir à manche court servant aux petits travaux dedésherbage. Désigne également le sécateur.

SÉVÈRE: en tenir une sévère: avoir une bonne cuite

SEMOUILLE: semoule

SERVIR: (verbe transitif) utiliser, se servir: le vieux vélo qu'on sert pu

SENTIR: ressentir, éprouver, n'a rien à voir avec l'odorat (chmèquer, fiârer)

SINGUÏÉ: sanglier (le même mot désigne un sanglier en patois morvandiau [voir Henri Vincenot])Personne mal rasée.

SIX-QUATRE-DEUX: "à la 6-4-2" de travers, pas comme il faut, "il a fait son lit à la 6-4-2" l'origine del'expression est la table de 2 dans le désordre (même sens qu'en français "normal")

SO soif. Une dame répondait à son intempérant de mari qui lui réclamait à boire la nuit: "Drém, t'airai piso" (dors, tu n'auras plus soif)

SOFIO: souffle, respiration avoir un sacrê sofio

SOLDAT: partir soldat: effectuer son service militaire

SOLEIL d'ERSTEIN: sucre cristallisé rajouté aux fruits en fermentation dans un tonneau, afin decompenser le manque de sucre naturel des fruits dû au manque d'ensoleillement les mauvaises années,tout le sucre de la Vallée provenant uniquement de la Raffinerie d'Erstein.La pratique du soleil d'Erstein étant formellement interdite par la loi, elle n'a bien entendu jamais étépratiquée dans la Vallée; ni celle de rajouter des raisins de Corinthe, des raisinnots.

SORZÎNE: sorcière; femme mal coiffée, mal fagotée. Le Favotte allait voir les sorzînes.

SOUFF-MINOUSSE: se dit d'une personne louvoyante, qui manoeuvre en douce

SOTRÉ: esprit maléfique qui prenait possession d'un être et le faisait se trémousser et se tortiller dans tousles sens en une sorte de danse de Saint-Guy. Le "Théâtre du Peuple" de Bussang a intitulé une de sespièces "Le sotré de Noël"

SOUS-MAÎTRE: instituteur

SOYOTTE: scie pour bois. Musique stridente et répétitive. Un groupe de musique folklorique vosgien senomme "La Soyotte.

STALL': étable (mot allemand)

SUER: être sué: avoir transpiré: j'ai tellement sué que j'avais la rêye du c... qui faisait chânotte

SUFFER: boire avec excès, mot allemand, synonyme guelser

SUR: au sujet de: elle a mal parlé sur moi

SÛR: aigre, de l'allemand sauer (ce mot est passé dans le français)

TAÏAÏA: (féminin: taïaïatt') terme péjoratif qui désigne un italien ou personne qui parle l'italien.

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TABOURER (SE): se bagarrer

TACHE: ensemble ramassé sur une surface réduite: une tache de muguet, des taches de champignonste va quand même pas croire qu'elle va te dire ses taches de moules: elle n'a aucune intention de révélerles endroits où poussent des mûres

TACKLER:(verbe transitif) (n'a rien à voir avec le foot-ball) voir se chasser

TALOTTE: estomac, ventre. Se faire "péter la tâlotte": manger jusqu'à éclater

TAMBOTTE: gibus, haut-de-forme.Baratte en bois de forme cylindrique dont le couvercle percé d'un trou laissait coulisser un manche aubout duquel se trouvait un disque de bois. Pour faire le beurre, on mettait la crème dans le récipient et onbattait régulièrement de haut en bas.

TANDLIN: hotte en bois que les vendangeurs portaient sur le dos, et dont ils vidaient le contenu dans lacuve.

TANNÂYE: correction, fessée magistrale. Synonyme: CHMÂDRÉE

TAOU'BR: frappé de stupeur, assoméj'es taou'br: je ne suis pas dans mon assiette

TAOUÉLÉ: voir altata

TAPIS-KLOPF': instrument pour battre les tapis; variante du martinet: t'auras du tapis_klopf'

TATAN: tante

TÂTLER: pétrir la pâte; faire de la pâtisserie

TE: tu

TELLE ou ételle: écorce

TEMPS: j'ai le temps long: j'ai la nostalgiet'es encore à temps: tu n'es pas en retard

TENIR: j'en tiens une: je suis gris (sens français)il (elle) se tient avec une (un): se dit de deux personnes qui vivent en concubinagetenir a le sens de conserver: on dit d'une personne qui change fréquemment d'emploi i n'tiend pasd'ouvrage

TERRÂH: terrasseon rencontre des terrâhs en forêt

TERRETTE: crécelle. Pendant la période du Carême qui va du Vendredi Saint, où les cloches "partent àRome" jusqu'au Dimanche de Pâques (où elles reviennent), les "terrettes" remplaçaient les cloches partiesà Rome et aussi les clochettes pendant les offices religieux. Les servants de messe se promenaient dans lesrues du village aux différentes heures qui rythment les prières pour chanter devant les maisons. ÀWisches, ils chantaient le matin: "Réveillez-vous les gens qui dorment réveillez-vous car il fait jour,mettez la tête à la fenêtre, afin que le bonjour vous soit donné"; à midi: "Voici midi qui va sonner, priezDieu pour les trépassés" le soir: "Nous sommes à l'heure de l'angélus, offrez votre coeur à Jésus, afin defaire votre salut"

Personne très bavarde, au débit rapide (avoir une bonne terrette).

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Page 49: Le patois de la vallée de la bruche

TÊRRIER: taquiner, se moquer de quelqu'un, aujourd'hui, on dirait «chercher»

TÊTE (grosse tête) quand on vous traite de grôsse tête dans la Vallée, cela ne signifie pas que vous avezla tête spécialement grosse, ou que vous pouvez participer à l'émission de radio qui porte ce nom, on vientde vous exprimer proprement que vous êtes une tête de lard.

TERRE: par terre: à terreJe suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire; le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau,écrivait Victor Hugo, qui affirmait avoir été conçu au Donon

TERRIÂH (fém. terriâte): taquin, moqueur, ironique.

THÉ: nom générique de la tisane; on ne buvait du thé qu'en cas de maladie

TEUF-TEUF: voiture

TÊTE: une tête d'oreiller: une taie d'oreiller

TIA-TIA: dans la Vallée le tiatia, c'est le cochon. On annonce de la pâtée à cet animal en faisant: tia, tia,tia

TIRETTE: fermeture-éclair

TIRE-BRAISES: tisonnier

TITÂH: mamelle, seins

TOBOUROTTE: personne grosse et tassée, sans véritable forme

TOC: grosse bille de bois, billot sur lequel on fendait le bois et qui servait de biéchot. Gros morceau debois dur qui brûle lentement;Tête de toc: personne qui ne change pas facilement d'idéej'ai dormi comme un toc

TOCHER: tousser DÉTOCHER: toussoter

TOGNÂH: baillâh

TOK-TOK-MOTTÉ: cloporte

TOK-TO-LON:

TOKOTTE: montre, horloge.

TOJO: toujours

TO-LÊ: par là (statique); un invité à un mariage ayant posé la question où me mets-je? s'est entendurépondre: mége c'qu'to vié mais, met to ki to-lê!

TOLLÊYE: averse

TONNE: petit tonneau dans lequel les fruits destinés à la fermentation pour être distillés étaiententreposés.

TOPPER: avoir très chaud, étouffer.

TORCHER: n'a pas le sens restrictif qu'il a en français et décrit toute action qui consiste à essuyer,éponger: donc, en plus du c..., on torche la vaisselle, la table, les vitres, la cuisine... Pour laver le sol, on

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Page 50: Le patois de la vallée de la bruche

torche par terre

TORDRE LE LINGE: essorer la lessive

TORNISTER: sac militaire (en allemand: Turnister)

TORRER: tousser

TOSSER : sucer (tosser son pouce); boire, se saouler

TOSSI: par ici (en se déplaçant) ici (haïe ouir tossi : viens ici)

TOSSOTTE : sucette, tétine. Mèche de cheveux collés que les enfants tortillent en suçant leur pouce

TOTCHE: galette de pommes de terre., Vient de l'alsacien "Datschie"Personne grosse et flasque: "gouosse totche! "

TOUCHE: aiguilles, les touches de la montreavoir une touche: être remarqué(e) avec insistance par une personne du sexe opposé

TOUILLON: pâtée destinée aux animaux domestiques. Le "touillon" du cochon mijotait souvent desheures entières sur la cuisinière dans un "poto" réservé à cet usage. Il était souvent composé d'orties, deson, de "véies pêllures" (vieilles épluchures). - Tout plat cuisiné de mauvaise qualité.

TOURLIPSE: betterave fourragère. Bien avant Halloween, au moment de la Toussaint, les gamins lesplus délurés creusaient une tourlipse pour en faire une "tête de mort", remplaçant les dents par desmorceaux d'allumettes alignés, mettaient une bougie allumée à l'intérieur et allaient attendre zous lescloches (sous le porche de l'église), les filles qui se rendaient à la prière, en faisant Hou! Hou! pour leseffrayer. Effet garanti!en allemand: Türlips

TOURLITAINE: air de musique lancinante et répétitive. Tout instrument qui émet de tels sons.so da tourlitainerie: se dit d'un air de musique agaçant

TOUT-FORT: à haute voix, ça faut pas le dire tout-fort

TOUT-FOU: excitésubstantif: érrouat' le tout-fou là adjectif: not' chien, i fait son tout-fou

TOÛTOTTE : sifflet, trompette. Tout instrument dans lequel on souffle et fait du bruit. Avertisseurmanuel sur les vieilles voitures

TOTÉ: gâteau, tarte.

TOVON: taon.

TOXON: personne large et tassée, tête rentrée dans les épaules et souvent courte de jambes.

TÔYE: toile écossaise typiquement alsacienne ou vosgienne, de couleur dominante bleue ou rouge qu'onutilisait en guise de housse pour les "plumons" (édredons). Les grand-mères l'avaient souvent tissée elles-mêmes. Actuellement, très recherchée par les antiquaires. En alsacien, ce tissu s'appelle kelch

TOZER: assommer, meurtrir; Tozer une pomme en la laissant tomber. J'es tozé = j'es fiatch; aujourd'hui,on dirait je suis déchiré grave

TRAN-ÏER: étrangler: le col de ma neuve chemise me tran-ïe. Se dit d'un chanteur qui pousse trop hautson aigu et fait un couac, comme de quelqu'un qui s'étrangle avec une trop grosse bouchée.

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TRANQUILLE: l'adjectif remplace l'adverbe tranquillement, qui n'existe pas: j'y vais tranquil'; laisse letranquil': ne le dérange pasde façon générale, l'adjectif remplace l'adverbe: j'y arrive facile

TRÂTLO: entonnoir; en alsacien bas-rhinois: Tratloch; pourrait provenir du suédois tratt (depuis laGuerre de Trente Ans, de bien sinistre mémoire dans la Vallée...)

TREMBLOTTE: avoir la tremblotte: avoir le trac, être emu

TREMBOUCHER: trébucher: j'ai trembouché d'zur un tok

TRÉPLER (ou détrépler): piétiner, faire les cent pas marcher pour calmer son impatience. Jadis,lorsqu'on montait le foin au fenil toute une équipe (généralement des enfants et des femmes) avait pourmission de "trépler" le foin, c'est-à-dire, de marcher dessus en tous sens pour le tasser. Vient sans doutede l'allemand Treppe (marche).

TRÉPOUÔH:

TRICOTTE: (mot féminin): un tricot

TRIKÂSE: tenailles, en français, ce sont des tricoises ou tenailles turcoises (turques). Une trikàsepossède sur un des mords un petit levier pour arracher plus facilement les clous.

TRINKGELD: pourboire (mot allemand) litt. argent-pour-boire

TRISSER: arroser, mouillerSe sauver rapidement.

TRISS!: injonction de décamper. S'adresse surtout à un animal domestique, à la rigueur à un jeune enfantdésobéissant.

TRAIYING: (même les Anglais sont passés par là) vacarme, désordre, tumulte, chambardement.

TROCHE: une troche de salade: tête de salade, laitue.

TRON: du français étron excrément; "Tron de chat", plus rapidement dit "Tron'chat"; "tron 'poule":objet ou matériau de mauvaise qualité, sans valeur "Vol iin bié tron": voilà de la mauvaise cameloteTRON d'ERMITE: réglisse

TRONCE: grume, tronc d'arbre coupé que les bûcherons descendaient à la chlitte et qui étaient destinés àla scierie

TROLLER (ou détroller): parler de manière volubile; dans certains villages, on dit traller.

TROLLÂH (fém. trollâte): qui "trolle" - Bavard incorrigible.

TROLLOTTE: femme bavarde; on dit aussi trallatton dit d'une trollotte, qu'elle a été vaccinée avec des aiguilles de gramophone

TROTTE: pressoir servant à écraser les fruits pour en obtenir le jus. (mot allemand)longue distance (ça fait une belle trotte)

TSVÉRE: civière

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Page 52: Le patois de la vallée de la bruche

U: le u ne se prononce jamais uon prononce ou: ouit pour huit; dans quelques cas le u se prononce v: la n'vit, les Qvelles

V: le v se pronnoce ou: ouars pour voir, saouar pour savoir, ra'ouar pour ravoir...

VAI-TENG!: Va t'en! Ordre de décamper immédiatement. Vai-teng fié d'tossi!: sors d'ici!

VAÂLO: valet, serviteur,par extension, personne servile, sans caractère, à qui on peut faire exécuter n'importe quel ordre.Mari entièrement soumis à sa femme.

VAN: grand tamis

VÂRI: boeuf à la peau tâchetée

À LA VA'VET: à la va-vite, maladroitement

VÉÏON: veau, faire véïon: mettre un veau au monde, par extension, accoucher

VENTION: volet elle déguînait derrière ses ventions: elle observait derrière ses volets

VERTICO: le vertico est une petite armoire, généralement à deux portes, surmontée d'un tiroir;l'ensemble est recouvert d'une tablette entourée d'une petite balustrade plus ou moins ouvragée. Il estl'ornement principal de la belle chambre dans la vallée; le mot provient de Otto Vertighauf, ébénisteberlinois du début du XX° siècle

VECK: petite brioche pour une personne, ronde ou longueen alsacien: e Wecke = une miche , e Weckle = un petit painPropos entendu à Wisches: "T'iras à la Coopée, et pis te passeras chez le Weff chercher du pain, et pis teprendras trois vecks avec. N'oublie pas, Nam! Si des fois i gn'en a pus, t'iras chez le Chtou ou bien chezle Chien-Loup!"

VÉSS: pet assourdi et généralement très odorant; une véss n'est ni po' ni une chisslêye (ce dernier a unsens figuré: une chisslêye de moutarde)

VÉSSER: émettre une véss

VENIR: remplace devenir qui n'existe pas; je viens vieux: je vieillis il vient tout bête

VIÉ: vieux

VÉÏE: vieille

VIANDE: chair; faut me couper mes zinguiottes de pied, elles me rentrent dans la viande

VILLAGE: aller au village: se rendre au centre du village, là où se trouvent les commerces, pour faireses commissions;quand on va au village, on laisse son tablier dans sa cuisineplus tard, on dira "faire ses emplettes au centre ville", puis "remplir un caddie à l'hypermarché"

VIGROU (fém. vigroûse): être en forme, être vert en parlant d'un vieillard. Se dit aussi pour un vieillardencore vert: il o co to vigrou lo vié lè !: il est encore tout vert, ce vieux!, sous-entendu: il titille encore lesdames ; provient sans doute de vigoureux.

VIÔLE: désigne tout ce qui émet de la musique: instrument, transistor...

VINDIOU!: exclamation marquant l'étonnement Vient sans doute de "Vingt dieux!'

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Page 53: Le patois de la vallée de la bruche

VITRE: fenêtre, carreau, hier y faisait beau, j'ai fait mes vitres: hier, j'ai lavé mes fenêtres

VOIR: on en voit: le vie est pleine d'imprévusj'ai personne vu : je n'ai vu personne (construction de phrase à l'allemande)je veux pu te voir avant ... mois: je veux plus rien t'offrir pendant quelque temps

VÔLER: sauter, courir, parfois tomber: J'ai vôlé en bas du lit

VOL: voici; lo vol: le voici, lo r'vol: le revoici;cach' to ki, vol lo garde

VOLOTTE: sorte de grille sur laquelle on met à refroidir les tartes sortant du four

VOLARETTE: tout ce qui vole, insecte, papillon. Personne qui se déplace sans arrêt en courant.

VOLÉE: La Haute Vôlée c'est, dans la Vallée de la Bruche, tout ce qui dépasse nettement le paisiblebourgeois; opposé de râace

VOLÈYE ou VOLÂYE: fessée, volée, rossée, râclée

VOSS: voilà lé voss: le voilà, lé r'voss: le revoilà, nos y voss: nous voilà

VÔTE: sorte de crêpe ou de galette épaisse cuite à la poêle et sucrée: des vôtes de pommes, des vôtes decerises.

VOTÉ: élu, il a été voté déformation d'origine allemande

VRAI: pour de vrai: réellement, effectivement, le contraire se dit pour de rire

WANDLER: déménager (mot allemand)

WATERPEH: habitant de Waldersbach

YOUT': fatigué, épuisé, ne plus en pouvoir: J 'es yout,' je n'pié pis

ZABER:pousser violemment: zaber une porte

ZAIGÜE: cigüe; on dit à Wisches, que la véïe Kéméch a servi une salade de persil à son homme le viéKéméch et que ce dernier, comme Socrate mais involontairement quant à lui, était passé de vie à trépas àcause de la ressemblance ombélliférienne entre la zaigüe et le persil

ZÎN-K ou ZÎN-GUE: ongle (des pieds ou des mains).

ZINGUIOTTE: également ongle.

ZOCK: choc ayant entraîné une bosse. S'applique aussi bien à quelqu'un qui s'est heurté quelque part qu'àun objet cabossé.

ZOCKER: choquer un objet, se cognersomnoler, dormir légèrement: i passent des bêtes de contes à la télé, des fois, à neuf heures, on zockedéjà sur not' prétchun zockah (n.c.m.) est un dormeur

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Page 54: Le patois de la vallée de la bruche

faire un zockô: faire une sieste

ZOUNÂH: habitant de Wildersbach Widresbach

ZOUNER: être saoul, avoir une démarche titubante après avoir trop bu.Lancer un objet avec vivacitéZoûner ou dézoûner parmi ça": aller et venir avec célérité, soit pour ses affaires, soit pour un rendez-vousgalant

Dans certains mots, on reconnaît des racines germaniques, d'autres sont empruntés au vieux français,d'autres encore ressemblent à du yiddish

Merci à toutes celles et ceux qui m'ont aidé et continuent à m'aider,

à Nelly Guédron née Douvier, qui est à l'origine de ce glossaire, et sans qui ce travail n'aurait jamaisvu le jour. Instigatrice et brillante animatrice des réunions régulières de la diaspora wischoise, elleest à ce travail ce que le cadre en poutrelles de fer est à la Ford Modèle T de 1908.à Antoine Weber, mon frère de lait wischois, à Christine et à sa très chère belle-mèreà Michèle Broyer née Seel, qui m'a beaucoup chleïffé avec elle, alors que j'étais encore bébé et ellegamine (fut-elle la première, après ma mère bien entendu, à bien s'occuper de mon mannô?)à Françoise Oulmannà toute la famille Oulmann - Thalgottà Gérard Fersing, un hachguéloffener qui, bien que né à Strasbourg d'un père sarregueminois, estplus Wisches qu'un vrai Wischesà d'éminents membres de la diaspora wischoise:

Marie-Claire Gondry née Hazemann, la fille de ma grande Tante Claire Grand'Placid',elle-même fille de mon arrière grand-père Placide Ganier, le Grand'Placid'Philippe Alart, qui a recueilli la sagesse de son grand-père Jean FrémiotChristian Ganier, mon arrière petit-cousin Ganier-Weff, le fils de l'Adolphe, boulanger auCounio jusqu'en 1963 (vis-à-vis de la Guéné) le Rouge du Weff à Charlotte, son épouse et àla Gilberte, sa soeur[Comme les Valois, les Ganier se répartissent en trois branches dynastiques; issues de troisfrères: de Joseph Ganier (1844-1918): les Weff, de Henri Ganier (1847-1936): les Lily ( HenriGanier (1881-1952))et de Placide Ganier (7.10.1857-7.09.1940): les Grand'Placid']Nicole Gaillard et son mari Jo SimonSimone Klipfel, née Baret au Counio

à de nobles et respectables enfants de Russ (je sais: c'est pas des Wisches, ce sont des étrangers,c'est même des Bêtes de Russ) qu'on les dit:

Louis Danicher, l'artiste que l'on sait et le chimiste que l'on a également sûBruno Schmaltz, un autre chimiste distingué que le destin a fait naître dans ce même village(heureusement pour lui, sa mère est de Wisches)

au lutzelhousois de naissance, à présent bête de Russ, Guy Prévot, ancien logisticien au CNRS et àsa précédente belle-mère qui a cherché bonami à le Gosse de Wischesau râban Christian Voltolinià Francine Deutschmann, noble enfant de Sainte Croix aux Mines, où beaucoup de mots du parlerlocal rejoignent les miensà tous celles et ceux qui m'envoient des expressions:

de Jean-Louis Feve [email protected] mot dont je me souviens aux alentours d'Epinal: Mayo pour dire non.

de Dorothée Longhi [email protected] viens de découvrir votre site et tiens à vous féliciter, car il est bien agréable de découvrirque nous ne sommes pas les seuls à essayer de conserver notre culture ancestrale qu'est le

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patois de la vallée de la bruche!!Pourtant, j'aurais une petite remarque à vous faire... Étant de Russ, j'ai une autre version del'histoire des «bêtes de Russ» qui serait dûe, d'après ma grand mère, au fait que les animauxdes gens de Russ étaient les plus belles de la vallée! Je vous félicite encore pour votre site.

de Etienne Rousseau [email protected]'ai entendu bien d'autres expressions vosgiennes quand j'étais petit, du côté deRemiremont... il me semble que chaque patelin avait ses propres expressions , voire chaquefamille

BEUBEU ou BEULEAU: simplet , quelqu'un d'un peu idiot

COUAILLOTE: être à couaillote: être accroupi

JAMBOLLER: tituber

LAUFIER: se faire laufier: se faire avoir, ou perdre, exemple: on a joué à la bourre et je mesuis fait laufier en moins de deux

LEMEUCHE: faire la lemeuche: faire la tronche

RESSOTO: un ressoto: un nabot , synonyme de nâchon

SIOCE: faire des sioces faire des âaties, faire des manières

VEUDIOT: faire veudiot: renverser, exemple: faire veudiot avec son pot de camp debrimbelles

de ??? [email protected] mots de la région de Sarrebourg, en Moselle...

COUAROILLES: bavardages

COUEILLOTTE: ravier, petite tasse

COVOTTE: petit balai allant avec la pelle pour ramasser le balayage

GAGOTTE: oie

GEITA: petit coussin servant à piquer les aiguilles de couturière

HOET ou HOEN: ustensile de jardinage pour déterrer les légumes

PENETTE: chemise

QUESCHA: couvercle

TURNIPSES ou TURLIPSES: betteraves

de Jacques Perrin [email protected] famille est de Saales depuis plus de 200 ans...

rel: mon p'tit rel: mon petit bébé

caâdo: porter à caâdo: porter quelqu'un sur son dos

croch to sac to lo: accroche ton sac là

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r'cotser: vomir surement de l'alsacien

r'zamber: aller voir les filles , draguer, on r'zambr'é bien

la pouillote, c'est aussi l'arrière de la nuque

aller à la pourch (h aspiré) attraper des truites à la main

être pèché (h aspiré) être rassasié h aspiré

être pouché (h aspiré) être sale autour de la bouche

peucher: (ch comme k) cracher du bout de la langue

pieuller: piocher dans une assiette avec une fourchette

la goyotte: le bas de laine pour l'argent

gânyer: autre variante de gayer, faire saliver ou faire attendre

enfin un mraaâou: un matou lo chet elle va au mraaâou

de André Touchet [email protected]... Si je suis originaire d'Einvaux (54 - Lunéville), je suis très attaché aux Vosges et à salangue, le vosgien. Je fais partie de l'Académie du patois Vosgien de Gérardmer....

È ç't (h)oûre, în pô d'patwès (d'Ninvâs): je qwère des gens, des janes, que vourinteppenre lo patwès (Drouville, Font'no, Fraize). P't-ête bin qu'vos a c'nnahhiz et quen'sèvont-m' commat fâre ? En ettendant, j'vos sohâte ène bonne annêye.

Traduction: Maintenant, un peu de patois (d'Einvaux): je cherche des gens, des jeunes quivoudraient apprendre le patois (Drouville, Fontenoy-la-Joûte, Fraize). Peut-être enconnaissez-vous et qui ne savent pas comment faire ? En attendant, je vous souhaite unebonne année.

de François Bigey http://francois.bigey.free.fr/... bon nombre de mots patoisans me sont revenus en mémoire, notamment le Haïe Courr'teBobela que me disait mon grand père lorsque j'étais enfant à Raon sur Plaine. Je suis en effetdescendant des familles Ducarme - Mathieu de cette localitéde Jean-Louis Feve [email protected] mot dont je me souviens aux alentours d'Epinal: mayo pour dire nonde Jean-Louis Crovisier [email protected] racines Saâloises...mokéé ou mankéé: potée de choux ou de pommes de terre, on dit alors mokéé de choux oude pommes de terreau sujet de rel: mon p'tit rel: mon petit bébé: pour moi il y avait le masculin mo p'tit réé et leféminin ma p'tit relle qui, autant que je me souvienne, ne s'adresse pas qu'aux bébés maisgénéralement aux enfants. Certaines de mes tantes m'appelaient aussi mon p'tit ronde François Bolle francois [email protected]... je réalise qu'il n'y a que très peu de mots qui me sont étrangers, après 30 ans d'Australie, ontend à oublier un peu, mais ça revient!!!... La totche, à Rothau on l'appelait vôte rapée.À Rothau, on avait le rh'ein du château au beau milieu du village. On y allait schlitter enhiver en criant: «ÉÉÉÉpinal dans les Vôôôsges!!!!» en faisant bien attention de ne pas nousfaire chopper par le gard'champêtre.Aussi, qui se souvient du jeu de kéné? C'est probablement l'ancêtre du cricket anglais, ça sejouait avec un kéné (petite branche d'environ 10 centimètres de long et 15 millimètres de

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diamètre avec les 2 bouts pointus), une palatte (petite raquette en bois aussi) et une brique.Les règles en étaient très strictes ...de Alice Williams ... m'a reporté à ma tendre enfance...de Pascale Jamin [email protected]... je me souviens d'une grande leçon de grammaire de mon père... Aux fins d'intégrer lagrammaire française et différencier le au du chez, le mémento était le suivant: on va chez lecoiffeur, on va au c.... Pas très élégant certes, mais efficace dans l'application...de Jean-Pierre Scheitlé jean pierre [email protected][transfuge de la Gosse de Wisches à Griesheim près Molsheim](NDLR)Salut vié Fôô, ... quelques mots et expressions qui me sont revenus à la lecture de ton corpusde patois de la vallée. Mes cheveux gris ont presque tous disparus et j'ai eu un peu mal latâlotte. Le plus amusant c'est que c'est un bête de Russ, en l'occurence un cousin, qui me l'afait découvrir....

aaoue: de l'eau: lo ving lè! so d'l'aaou!

arviédoo: en arrière: arviédoo, lo ki don lè cherpéïe ...

béét: une bête: ouèt béét : littéralement: une sâle bête c'est-à-dire une personne méchante,tordue qui prend plaisir à faire du mal ou du tort.

bévâa: qui bâve, souvent en buvant...trop vite !!

braarmon: beaucoup: t'ai pas motai braarmon d'schnaps don lo toté

chééer: (conf. choir ) tomber: Te scherrai quo! Bondié d'Bo" me disait mon Pèpère lorsque jecourrais dans la cuisine ou sur la table ronde de la salle à manger."Tu finiras par tomber !Garnement !" Ce qualificatif était, sans aucun doute, affectueux.

cheïer: chaise

chéssééch: ficelle; pour faire tourner les pidôles, elle devait être en coton

chonger: penser: Té pié chongi! Tu penses bien!

cougie: fouet du voiturier ou d'un guériot pour faire tourner sa pidôle; un pèreparticulièrement dur l'utilisait pour corriger un fils qui, bien sûr, ne faisait que des bêtises.

cougion: lacet de chaussures ou sangle.

empêtlé: embrouillé, confus, empêtré.

enjiméle: un machin, un truc assez volumineux (un engin...?) voire un ustensile dont on neconnait pas le nom exact. Peut s'appliquer à une personne peu dégourdie, gauche ou quimanque de grâce ( peut-être à cause d'un peu d'embonpoint...?).

frâalé: écrasé; avachi: il o fraalè d'si lè cheyer; i fraale don li jnon: il titube, il marche d'unpas mal assuré.

guéïse: haut-perché; pour une personne: grande et relativement mince voire dégingandée.

guériot: un gamin ... quelque peu espiègle de temps en temps.

haxe: une sorcière: qué haxe! une femme méchante ou bien une femme mal vêtue, pascoiffée, peu soignée.

haa poto: en cuisine, un fait-tout.

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kianhi: assis: Mo té kianhi tossi!: Assied-toi là!

nétie: la nuit: j'n'ai pas drémi bénépouong lè nétie-ci! je n'ai pas bien (ou pas beaucoup)dormi cette nuit!

quelque: quelque part

rékouser: rapporter, pratiquer de la délation; rékousâ poto: rapporteur

rétokné: rabougri; pour une personne: petit, mais qui cache bien sa force physique.

tallée: se dit de la marque laissée sur un fruit tombé de l'arbre et qui commence à pourrir .

tozer: taper comme un sourd sur quelque chose... ou quelqu'un. Peut s'appliquer à un fruitlorsque la pourriture devient trop importante et qu'il faudra le manger en premier.

vaâlo: valet. Mot gentil qu'utilisait mon grand-père à mon égard: Haï vaâlo, vai-teng var méquouèri ing paâquet d'tobok" me disait-il lorsque Mèmère avait, croyait-il, le dos tourné.

Pour finir ( mais en a-t-on jamais fini avec les souvenirs ?), quelques expressions qui me sontrestées:I me revient tout droit le (ou au) ...: il ressemble à... ; il me fait penser à...Elle fait sa pourvoyante!: Elle se pavane, elle veut qu'on la voie , elle veut se faireremarquer.Ocho lo so, j'errouator li solè d'not' Norine...pi d'koujion!! li chmêêl tot robotê !!- Kass qué t'ai fait mè p'tiote?- J'ai ti d'si lo baal et j'ai dansè toute lo so evon lo Schisskaka!La paternité de cette fiâfe revient à M. Robert Marchal après une belle (et longue ) soirée enla salle Drouot de la Marche. Quand j'y repense, je rajeunis de quelques ... dizaines d'annéeset j'ai un p'tiot Kiech !!

de Gérard Spach [email protected]... dans ma mémoire bo-ouote n'étais pas moustique, mais des moucherons noirs qui piquaientaussi. Enfin une expression courté fon signifiant plus ou moins crois tu, idiot me trotte aussipar la tête.À propos de l'emploi de l'auxiliaire "avoir" (première personne du présent de l'indicatif) dansl'exemple que vous donnez j'ai allé, je pense qu'il s'agit plutôt de l'auxiliaire normal "être"mais conjugué selon j'è, tu es, il est. Logique, non? Il existe aussi le verbe rêtre "être ànouveau" comme auxiliaire. Exemple je rè allé.de la classe 1943 de Wisches, dont Hubert Werlé [email protected], Francis [email protected], Henri Kronberger [email protected], Jean PaulHohlé [email protected] ;cette classe a une caractéristique particulière

kékline: première fleur champêtre du printemps

brésiner: pleuvoir à petites gouttes

éwéllebehhrr: en avant

fiérh cotlé: pommes de terre au vinaigre déglacées au lait

chatte mérote: salade de pissenlit

évonteille d'oignons: oignons cuits

de Vivianne Gagnière [email protected]

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...je pense avoir quelques gottra de patois de Houdirpa pour alimenter vot'mouli.de Jean Louis Crovisier [email protected] marraine, originaire de Saâles habite un petit village à coté de Lyon où elle a rencontréson mari pendant la dernière guerre. Elle a aujourdhui 92 ans. Je lui ai envoyé une copie dudictionnaire de patois. Comme elle a des difficultés à lire c'est un voisine qui lui lit chaquemot. Compte tenu de l'accent lyonnais de la diseuse, il faut parfois qu'elle répète plusieurs foisun mot pour que marraine le reconnaisse. C'est alors un énorme éclat de rire qui fait plaisir àtout le monde. Je ne désespère pas pour que de cette manière certains mots de notre chèrevallée enrichissent pour l'éternité le vocabulaire lyonnais...Petite contribution: le verbe quârler (exactement couper en quatre) veut dire économisermais surtout lésiner. Un quârleu est une personne un peu avare Je précise que celui (ou celle)qui n'est pas de Saâles aura du mal à prononcer correctement (rien à voir avec "carreler sacuisine"): c'est quelque chose comme kaâchrler Vous voyez ?de Gérard Fersing [email protected]

borillon: petit tonneau, sert aussi a désigner le ventre: il a plein le borillon....

tosser: têter, sucer.... une tossotte: une tétine; un tossaâ, un toslâa: un qui fait dessuçons....un nourisson qui tette

une pretsch: faire une sale tête. En allémanique, c'est l'équivalent d'un bas-flanc dans uneprison militaire ou civile; par extension un mauvais lit

racameille: racaille, qui ne vaut pas cher

de André Gillardin [email protected]

Bondjou mossieur Juillot,Dj' â bin lû vote artique su l' pâtois lôrrâin. Dj' â tout d' chûte comprins les espressions qu'atint au-d'zeûr don texte:I fait frâ = I fât frâd [i fâ frâ] tchûz mi en Lôrrîne belge;Frôme l'hech! = Froûme l' hûche!Quèr do bô! = Quîr don bôs! [bô]

Das note pètit coin dè la Gaume, en Lôrrine belge, n-y è co des dgens qui caûsant l' patoislôrrâin. N-y è mîme des fîtes où ç-qu'on raconte des flauves en pâtois. N-y è aûssi des coûrsdè patois pou les afants. Djè sûs mi-mîme à train d' ècrire ène soûrte d'Assimil en pâtois d'tchuz nous pou sâ d' lâ in lien ater les afants d' anû èt les grands-parats qui counn'chant co l'patois.El plus' pire, c'est qu' djè sûs in mâte d'icole!Co bravô!André Gillardin, el fî don Djean des Noirs-Marchauds d'Tchanou

de Jeannine Douvier [email protected]

...je suis fille et petite-fille d'une lignée de "Bêtes de Russ" surnommés les "Oiseaux" ou "Dursà cuire" (Dieu sait pourquoi!) ... je passais mes vacances et plus à Russ, auprès de mesgrands-parents et de gentils voisins: la Frantz, le Kucht, le Prosper (gros comme un tonneau,mais il était bistrot), la Stanislas, la Clémence qui datait les oeufs de ses poules et les gardaitdes années!Je revois les totches de kmottier, les vôtes de cerises, le motton après les "foins", le lard grilléà la fourchette avec une tranche de pain, le bouquet de fraises des bois rapporté par mongrand-père sur sa charette de haïlles.Avec émotion, je pense au mouton en biscuit et ruban bleu, que je portais dans mes bras à lamesse, le jour de Pâques. J'entends l'appel du hodé le matin, suivi du troupeau sortant detoutes parts et montant vers la montagne, et le soir, notre Gribotte retrouvant toute seule

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l'écurie. Grâce à votre glossaire, tous ces mots gais et sonore un peu enfouis, me sont revenusde plus en plus nombreux, comme un immense bonheur, celui de retrouver cette périodeinsouciante et heureuse de mon enfance.J'en ai trouvé quelques autres...

banroir: garde-champêtre

beulou: qui ne voit pas bien clair

blacbouler: subir un échec

bokion: grosses chaussures

cornette: bonne soeur

châssotte: chaussette

chépé: châpeau

gayes: chèvres

gorgoyotte: gorge

jaunottes: chanterelles

nounouk: seins de femme

panguellerie: rangement hétéroclite

passotte: passoire

potaine: sexe féminin, on dit à une petite fille: cache ta potaine

schnetz: petit rien, petit bout

spritzer: arroser finement

schwartzpeter: jeu de cartes dit du bonhomme Pierre noir. Le perdant, qui avait en mains levalet de pique, avait le bout de son nez barbouillé de noir à l'aide d'un bouchon brûlé.

schnüfernase: petit nez enrhumé - se dit pour un enfant

schnoke: moustique

toutsotte: femme bête [tout' sotte]

tambatte: récipient de pêche pour les poissons

trayatte: filet pour la pêche, épuisette

des expressions:

aller aux écoles: faire des études supérieures

chère-soeur: et pas ma soeur

soeur garde-malade: faisait fonction d'infirmière

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être dans les écritures: travailler dans un bureau

ils sont de la haute: les riches

une nonne de saucisse: peut-être spéciale à ma tante?

faire un bec: embrasser

i va nolé fié: disait ma grand-mère en chassant le chat

courté guéle, p'tit marmosé, laïe parler ta mère, elle est plus véïl que ti!: souvent entenduet je connais même l'air de la contine: Habouno sans ganguériotte, ô Habouno!

de Laurent Dieudonné [email protected]: une chatte ou escargot

de Nathalie Tuncer [email protected], j'ai découvert votre lexique tout à fait par hasard en surfant sur le net et je me suisbien amusée... quelle nostalgie aussi!Beaucoup de ces mots ont rythmé mon enfance et si maintenant ils m'amusent, je me rappelleplutôt qu'ils m'énervaient un peu lorsque j'habitais la vallée.Je suis une ''enfant'' de Schirmeck expatriée depuis une quinzaine d'année en Turquie , vousm'avez fait vivre un joli moment.Merci.NathaliePS: chez nous déchnakler avait plutôt la signification de mâcher pas trop discrétement dessucreries je crois. Alors que chnakelries (mot un peu péjoratif) c'étaient des sucreries,cestrucs (tellement bon) qui font hérisser les poils de tout les diétologues du monde, et qui étaientdéjà nommés par un mot dévalorisant en patoisMais il est vrai qu'à Schirmeck on ne dit pas toujours les choses comme dans le reste de lavallée, du snobisme de la ville face aux villages peut-être?

de Didier Fourché [email protected]... j'ai découvert tout le travail réalisé par tes soins! et merci pour Wisches...Didier Fourché (fils de la Henriette, la Gosse)

de René Ganier, mon arrière petit-cousin, Elevage du BracouSalut Pierre,Je viens de voir avec plaisirs les textes que tu as écrits sur L'Alsace, le Donon. Cela est trèsplaisant et me replonge dans mes souvenirs de Wisches. J'en profite pour me rappeler à tonbon souvenir d'antan, de penser à ton papa, le Camille, gardien de but occasionnel pour lesmatches de gala.Et vos rencontres sportives du soir au mois de mai avec des Fabien, Yves, Bernard, et moi quivenait vous embêter pour jouer au foot avec vous. J'avais 9 ans de moins que vous. Cela m'afait plaisir de parler à un Wischois, moi qui suis en région lyonnaise depuis 13 ans maintenant.Cordialement et encore félicitations pour ces écritsRené Ganier

de Marie-Noëlle Gauthier, [email protected]... lors d'une soirée entre amis, j'ai demandé à l'un d'entre eux de bien vouloir me refaire unflot sur la manche de mon vêtement.Totalement surpris, il n'a pas compris ce que je lui demandais!Ma demande a, de plus, provoqué une hilarité générale: je faisais une confusion, le mot flotn'avait aucune signification dans ce contexte... bien que j'explique que, dans mon enfance,maman me mettait des flots dans les cheveux et que je n'étais pas encore sénile au pointd'inventer ce mot, personne ne m'a crue...

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Page 62: Le patois de la vallée de la bruche

Vexée (oui, oui!), je fais aujourd'hui une recherche sur Internet et je découvre un site dontvous êtes à l'origine. Je me suis empressée de faire un "copier-coller" de votre définition dumot flot et d'adresser par mail à mes amis cette définition ainsi que les liens qui leurpermettront de vérifier mes propos.Je tiens donc à vous remercier de m'avoir, bien malgré vous, "soutenue dans cettedifficulté"...Habitante des Yvelines aujourd'hui, je suis haut-marnaise de naissance, avec une maman etdes grands-parents maternels vosgiens...

de Gérald Vernhes, [email protected] site et son remarquable travail m'ont permis un retour inattendu dans ma prime enfancevécue les fins de semaine et les congés scolaires au pied des Vosges occidentales (Docelles,Xamontarupt, Tendon, le Tholy).Nombre de mots répertoriés me sont familiers et correspondent exactement au sens que j'en aigardé. Je me souviens aussi de:ravisotte (n f): dernier enfant d'une fratrie, né à bonne distance du précédent !!! On diraitaujourd'hui "non désiré".topette ou taupette (n f): Petite bouteille (30cl ou 50cl), souvent remplie d'un alcool blanc(prune, mirabelle, kirsch).Merci pour ce retour "aux racines".

de Claudine, [email protected]... un petit message pour vous dire le "bonheur" à la découverte de votre site. J'étais là entrain d'écrire: "le village de mon père s'appelle Diespach"... en patois on dit... Dïeuparh... et,d'un coup, comme ça pour voir, j'ouvre Google et tape Diespach... le choc !Un trésor ! Je crois rêver... Ce n'est pas possible... Ce que je cherche depuis tant de tempsdéfile devant mes yeux...

de Antoinette André, [email protected] viens de me rendre compte que depuis que je suis petite, j'emploie sans trop l'y faireattention des mots de patois lorrain. Habitante du sud de la France depuis 20 ans, je suis néeen Moselle et mes grands parents sont tous originaires des Vosges. De temps en temps,quelques mots m'échappent, que mes "collègues" du Sud ne comprennent pas comme ton flotest défait, tu vas tomber, ou tu n'as pas un mouchoir en papier, j'ai la schnoudle ! et d'autresencore. J'ai même menacé mon fils étant petit que s'il n'était pas sage le peuthomme viendraitle chercher.Bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui, je suis partie à la recherche de l'origine de flot dans lesens "ruban" sur internet ,car une amie n'avait jamais entendu ce terme et que je suis tombéesur votre site bien intéressant .... Merci ! Cordialement

de Bernard Petit, [email protected]élicitations pour votre glossaire sur le patois de la vallée de la Bruche. Cela me rappellebeaucoup de souvenirs.Mon père est née à La Broque en 1905 et une bonne partie de ma famille se situait entreSchirmeck, Wisches et Saâles. Pour info, bien qu'ayant un nom d'origine française (Petit),l'administration française m'a considéré en 1969 comme allemand étant donné que mon pèreétait né en territoire allemand. Voilà comment on peut changer la vie d'un individu !D'une école d'ingénieur en électronique où l'on exigeait un certificat de nationalité françaisej'ai dû ainsi me retourner vers la chimie. (Il m'arrive de donner des cours à Chimie deMulhouse)Aujourd'hui je suis en retraite dans l'Aveyron et j'essaye de faire du pain dans mon four àbois. A cette occasion, je tente de refaire les fameux weckes qui étaient si délicieux et que jene retouve plus beaucoup en Alsace. Ils ont dû disparaître aussi avec le patois.Si vous avez la recette de ce pain brioché, merci d'avance.Pour votre info j'avais des cousins à Wisches qui s'appelaient Mangin.

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Page 63: Le patois de la vallée de la bruche

Avec mes meilleures salutations et remerciements pour la mémoire de notre région.

de Pascal Mathieu, [email protected] monsieur, je suis Mr Pascal Mathieu, fils de René Mathieu et petit fils de LéontineMathieu née Luck de Wisches!Je me permet de vous écrire au sujet de votre glossaire de patois de la vallée.Je dois vous dire qu'il est très bien et qu'il était temps que quelqu'un fasse quelque chose a cesujet!Je prends plaisir à le lire car je retrouve ma grand-mère aujourd'hui disparue!Et en fait, je m'aperçois que ces mots et ces expressions ne me sont pas inconnus.Je me permets néanmoins de faire une remarque, car je pense qu'il manque une définition aumot doyar.Je ne connaissais pas celle que vous donnez, mais j'ai toujours entendu parler de doyar quirepresente un doigtier qui était généralement en cuir et que l'on mettait sur un doigt blessé, ilavait une partie assez longue sur le dessus et à son extrémitée un lacet que l'on nouait autourdu poignet!Pascal Mathieu 35 Beau-Site Wisches!

de François Jadot, [email protected] découvre avec plaisir votre site et bien que né à Villerupt (Meurthe et Moselle nord),retrouve beaucoup de mots de mon enfance qu'il m'arrive encore d'utiliser.Comme certains de vos correspondants, souvent je ne suis pas compris.Ainsi à signaler:Caillon: chahut, bazarClanche: poignée de porteClouncher: se balancer en arrière sur sa chaisePitche: lance-pierre (version mosellane: schleute)Ratcher: rapporter, dénoncerSchlappes: chaussures sans talons (tongs, mules)Schnoudelle: goutte au nez.Une expression qui me revient: avoir la rouche (rouge) gueuleJe vous confirme:Tonia: grand dadais, nigaudSchpritsser: liquide qui jaillitAmicalement, François Jadot (58 ans)

de Rüdinger Jung, [email protected] ou être (Haben oder Sein, ein berühmtes Buch von Erich Fromm)Étant allemand, marié avec un française depuis 22 ans et vivant à peu près pour une mêmepériode de temps à Thionville / Diedenhofen en Moselle, j'ai beaucoup apprécié votredictionnaire: Le patois de la vallée de la Bruche. Ayant une fille de 22 ans parlant le Françaisaussi bien que l'Allemand, je me demande cependant si la définition du mot avoir dans votredictionnaire est complète. En fait, si vous aviez vécu ce que ma fille a subi à l'école, en raisonde les terribles confusions que l'exercice concommitante des deux langues, allemande etfrançaise, lui ont induit, vous comprendriez que l'utilisation du mot avoir dans le patois de lavallée de la Bruche vient uniquement et exclusivement du patois (utilisé en pleinconnaissance de cause) alsacien.Avec mes compliments

de Pierre Grandadam, [email protected] découvre avec bonheur votre glossaire. Merci. A ma connaissance bique et bock signifiehermaphrodite, ce qui est fréquent pour l'espèce caprine.Pierre Grandadam, maire de Plaine

de Freddy Dietrich, [email protected]

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J'ai feuilleté rapidement votre dico... à première vue... BRAVOBeaucoup de similitudes avec not' pautouè do Vau d'Villè, mais cependant quelquesdifférences: ratcher chez nous veut dire bavarder beaucoup, parler de ce qui ne nous regardepas. A la limite une ratche peut donc être un ou une bavard(e) et un rapporteur ou unerapporteuseUn oncle est appelé Nonon ou encore Kîkî et tomber se dit cheur chez nous, vient de choirEncore bravo.Nous avons aussi attaqué un dictionnaire. C'est un travail très ardu et on n'en voit pas le bout.Merci de nous dire combien de temps il vous a fallu pour réussir ce bel essai.Freddy Dietrich, animateur des tables de patois de la vallée de Villé

de Christian Ganier, [email protected], mon arrière petit-cousin de la lignée desGanierSalut, quelques mots pour le glossaire que m'a transmis Malou Luck de Wisches. J'étais àWisches à la chasse aux "véilles" photos, quelques unes sont sur le site http://cganier.neuf.fr

AFFRÉSS: laide, malpropre, impudique. Môôn! la ouett affréss qui s'êquâle d'von toutl'monde!AOULOTTE: avoir l'aoulote, c'est avoir l'eau à la bouche, saliverARVIÉDO: Arviédo lo ki dans la cherpiée! Il est tombé à la renverse, le séant dans le panierBÂÂBI: Bââbi qu'a-ce qu'i'fait? Je me demande ce qu'il peut bien faireBIÉ beau - Ing bié mêting, un beau matinBÏÏÏ-ZOK: faire bïïï-zok, taper sa tête contre celle d'une autre personneCHLOKÊÏ, CHLOUK: (féminin) une petite gorgéeCHNÉTZ: un tout petit morceau - Il a chtiké (bien mangé) il n'en a pas laissé une chnétzCHTAKÉ: assomé, abattu, maladeCHTOÛDRI: abattu, mortifié, devenu muet Qu'a-ce qu'il é? Il ô tout choûdriCOINÇOTTE ou COUÉÇOTTE: être à coinçotte, à couéçotte: être accroupiCUISANT: (nom masculin):brûlure d'estomac, j'ai le cuisant quand je bois du vinDÉBOURIADER: gronder, repousser, houspiller. Il n'arrête pas de me débouriader.DOÏANT: sensible, qui fait mal. J'ai pris froid, mon crâne est tout doïant.DVÉTÉ-NG : tablier de cuisinière qui se lie dans le dos avec des liottes.ÉGUIAN : glandÊQUÂLER ( S' ): s'accroupir en écartant les cuissesFALLACH : (ch guttural ): T'as encore fait une fallach ! (une catastrophe)FERTOUDI: tordu - insulte: Espèce de fertoudi!FRÂLTAK: frâlotte, presse-puréeGÂGÂ: Il est parti en laissant tout au gâgâ: en désordre, à la vue de tous.GÔYOTTE: magot, bas de laine, argent mis de côtéGUÉYOTTE: pomme de pinGUIÂSANT: lémchant, gluant, qui a l'aspect des glairesIL Ê NOLÊ: Il est parti. Té vié nôlê crapôô! Veux-tu partir galopin!JOÏER: réussir par insistance malgré plusieurs refus ou tentatives infructueuses. T'as joïénô-m ! Tu as eu ce que tu voulais, n'est-ce pas!MANR: mauvais: Qué manr biér! "Quelle mauvaise bière": a dit un grand-père qui buvait duchampagne pour la première fois.MÉÉROTTE: vinaigretteMIGAINE: mélange d'oeufs, de crème et de sucre que l'on verse sur les fruits dans une tarte.NIAN: nonOÂÂILLE:Ce n'est pas possible!!!OHO: (h aspiré): hier, oho loso: hier soirOUÉR ÊQUE: C'est ouèr êque: c'est pas grand-chose.OUR: Ço li z'ours dé vni morondê! : C'est "les heures" de venir manger!PÉCÂVI: pièce ou maison pauvrement meublée J' vous laisse, je rentre dans mon pécâviPÉÉYOTTE: une triste mine - T'é fais én pééyotte, qu 'a-ce qui t'v é m'?

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PIÊNOTTE: Quépiénotte pou lê Mêrie êvon so tokê d'mari! Quelle pauvre vie pour la Marieavec son fou de mari!POTZ NIK ET POTZ: Expression utilisée au jeu de billes.POLTDÉLRIE KERSÉLRIE: qualifie des gens peu recommandables : un poudé, un kersêPOUSSÔH: T'éfais do poussôh êvon tê handlér! Tu en fais de la poussière avec ton balai!SOLÉ: soulier : J'êrouâte li solês d'not Norine. Je regarde les souliers de "notre" Honorine.TERTEIFL:(à propos d'une personne) "C'est une terteifi !" C'est unfameur numéro. wi vraidiable1 (Teufel)SOBR ou DETSOBR: cuve en bois qui servait à laver le lingeTERTEIFL: (à propos d'une personne) C'est une terfeifl ! C'est un fameur numéro. un vraidiable (Teufel)TSOBR ou DETSOBR: cuve en bois qui servait à laver le lingeYÔ ou YÔÂÂT: indique un manque d'enthousiasme pour une invitation. Se dit sur un ton lasaprès un premier refus. Si l'autre insiste: Haï, vié don évon mi - Yoââï! Lêï-mé, to-ci j 'ê mêyé.« Allez, viens donc avec moi. - Oh ! non, laisse-moi ici, je suis" crevé".»Rem.: mêyé signifie aussi que l'on est sur le point de perdre la partie T'es mêyé, T'es "cuit"ZÏNGLER: tinter, sonner ( Ça zînguél quand il fait la vaisselle!)

de Paul Graeff, [email protected] ne suis qu'un modeste technicien qui est entré au CEA en 1955, il n'y avait aucune école deformation sur le nucléaire et j'ai fait mes premières armes sur l'accélérateur linéaire de 200Mev à Saclay (91) puis sur le cyclotron à énergie fixe de 27 Mev, pour travailler sur leshélions 3 avec une équipe du CNRS.Ensuite travaux d'irradiation sur le réacteur Osiris et réalisation de Osirak à Bagdag après uneformation en France des techniciens irakiens. J' ai été demandé par les irakiens pour être leurspécialiste face aux français pour la réception des expériences placées sur le réacteur en mai1981.Recette faite après les divergences et retour par avion pour apprendre à mon retour quel'installation venait d'être bombardée par les israéliens.J'ai changé de région et suis parti pour le centre de Cadarache et sur le réacteur Phébus, miseau point des expériences concernant l'accident de TMI (USA) et après Tchernobyl, nouvellesexpériences pour déterminer le terme source (Phébus PF) et comprendre la genèse de cetaccident, tout cela comme ingénieur chargé du fonctionnement du réacteur Phébus.Petit détail, je suis né dans la vallée de la Bruche à Dinsheim où l'on hachepaillait, mais viréd'Alsace fin 40 et réfugié à Saint-Dié pour se faire brûler tous ses biens en novembre 1944 etobligé d'émigrer à nouveau dans l'Aube. Soit une petite vie en pente douce.Je reconstitue ma généalogie et j'ai des parents à Ranrupt, au Vermont, Le Puid et Bergheim.

de Dominique Cadour, [email protected] famille maternelle est originaire de Wisches et Lutzelhouse et j'ai passé un excellentmoment en lisant le patois de la Vallée de la Bruche.J'ai 60 ans et j'ai rajeuni de 50 ans en lisant votre document.Je me suis rappelé les expressions employées par mes Grands Parents, Oncles et Tantes.Merci pour votre travail de mémoire et pour le plaisir que j'ai eu à vous lire.J'en ai envoyé un exemplaire à mes cousins Alsaciens qui se sont régalés autant que moi.Encore Merci

de Nikki Sauvage-LeCates, [email protected] découvert votre page sur la famille Juillot de La Broque.Je descends moi aussi de Libaire Schwinté, notre ancêtre commune et de son second mariJean Baptiste Charlier par leur fille Libaire Charlier.Mais suis cousine avec les parents de Etienne Juillot car ils descendent tous les deux deThomas Charlier, notre ancêtre commun, ce dernier doit être au moins une douzaine de fois,sinon plus mon ancêtre !!!Suis cousine avec les épouses de Joseph Juillot, père et fils, encore deux Charlier !

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Je n'ai pas les antécédants de Louise Ganier, mais vivant dans le coin, elle a des chancesd'être parente avec moi aussi.Je suis allée à La Broque la semaine dernière et j'adore cet endroit, mon mari qui estaméricain est aussi descendant des Charlier, Holveck, Douvier...... Comme moiMa mère s'appelait Geneviève Soudier, ai un enorme gedcom, mais pas sur internet parcontre, mon cousin Michel en a un sur geneanet,

http://gw4.geneanet.org/index.php3?b=michel57 =fr;pz=michel;nz=soudier

e;ocz=0;p=libaire;n=schwinteCordialementNikki

de Jean-Claude Brimont, [email protected] Brimont Quirinois qui réside à Vendenheim mais est toutes les semaines à SQ.Ma fille Christelle Brimont était au CNRS à Strasbourg. Elle y a passé sa thèse : Dynamiquede relaxation de spin excitonique dans le nitrure de gallium. J'y étais. J'ai rien compris. C'estpourquoi je m'intéresse au patois de chez-nous.

hai don valo, jo in sain courien.Je qnon y po lo patoi de dlatte cotè di Netzenbach.Jo lo président des Amis du Patrimoine de Saint-Quirin et j'non pis topien de viés pouno faire zouayer not parlé et vn' y trollai ovon nos.Dehai voir, comment dière "merci" chès no ?jet ovon d'ollai drèmélo bonsoir

les flotteurs sur la Sarre:te serrai vaalo qu'lo wallou olleye tojo péyer ovon lachié lo bratu saura jeune (plutôt que valet) que le flotteur allait toujours pisser avant de lâcher la vanne.

de Sylvie Sistel, Sylvie d'Alsace, [email protected]'ai été ravie de faire ta connaissance pour de vrai comme on dit dans la Vallée.

[email protected]

Pierre JUILLOT

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