Le Maroc Face a La Crise Et a l Apres-crise
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8/8/2019 Le Maroc Face a La Crise Et a l Apres-crise
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LE MAROC FACE A LA CRISE ET A LAPRES-CRISE
Universit Hassan II
Facult des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales
LINKS - Centre de Recherches Juridiques, Economiques et Sociales
Casablanca, le 26 novembre 2009
M. Abdellatif JOUAHRI
Gouverneur de Bank Al-Maghrib
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SOMMAIRE
I- Introduction
II- Le Maroc ace la crise fnancire internationale
A- Une crise fnancire mondiale sans prcdent depuis celle de 1929 ....................... 4
1- Gense de la crise ....................................................................................................... 4
2- Les politiques de gestion de la crise .......................................................................... 7
B- Limpact de la crise sur le Maroc : un ralentissement marqu
de lactivit conomique ............................................................................................. 10
1- Le repli des changes commerciaux de biens avec ltranger ............................... 11
2- Limpact sur le secteur touristique........................................................................... 12
3- Le ralentissement des transerts des Marocains rsidant ltranger .................. 12
4- La contraction des investissements et prts privs trangers ................................ 13
III- Les acteurs de rsilience de lconomie marocaine
A- Les mcanismes damortissement de la crise .......................................................... 14
1- Un cadre macroconomique sain ............................................................................ 14
2- Un secteur bancaire solide ....................................................................................... 16
3- Un march fnancier aiblement expos sur linternational .................................. 19
4- Un compte capital partiellement erm ................................................................. 20
B- Des sources de ragilit surveiller ........................................................................... 21
1- La volatilit de la croissance agricole ...................................................................... 21
2- Les risques pesant sur la position budgtaire ........................................................ 22
3- La dtrioration du solde du compte courant de la balance des paiements ....... 23
4- La persistance des dfcits sociaux ........................................................................... 23
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C- Les premires rponses la crise .............................................................................. 24
1- Les mesures gouvernementales de soutien ............................................................ 25
2- Laction de Bank Al Maghrib ................................................................................... 27IV- Les stratgies de prparation de laprs-crise
A- Vers une nouvelle confguration du cadre conomique et fnancier mondial ....... 29
1- Les enjeux majeurs de laprs-crise ......................................................................... 29
2- Les orientations stratgiques du nouveau cadre mondial ..................................... 30
B- Les rormes structurelles mener par le Maroc ...................................................... 32
1- La prservation des quilibres macroconomiques et laccroissement
de la comptitivit de lconomie ........................................................................... 32
2- Les ramnagements en matire de politique montaire et de change .............. 33
3- La poursuite de la consolidation du secteur bancaire
et de modernisation du systme fnancier .............................................................. 34
4- Lapproondissement de linsertion de lconomie marocaine linternational .. 34
5- La reonte des politiques sociales ............................................................................ 35
V- Conclusion
VI- Annexes
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I- Introduction
La crise nancire actuelle, apparue depuis aot 2007, sest caractrise par son caractre brutal, son ampleur
et sa vitesse de diusion. Cette crise, limite initialement au march immobilier amricain, a progressivementaect lensemble du systme nancier mondial avant de toucher le secteur rel des direntes conomies.
En dpit des plans de relance mis en place par les gouvernements et des mesures adoptes par les banques
centrales, la conance des agents conomiques nest pas compltement rtablie et un climat marqu par de
ortes dincertitudes continue encore de planer. Lissue de sortie de crise reste ainsi lourdement compromise.
Le Maroc, linstar des pays mergents, a subi depuis le second semestre 2008 les rpercussions de la crise
mondiale qui ont t ressenties principalement travers le canal macroconomique, le systme nancier, du
ait de sa aible exposition aux marchs nanciers internationaux, ayant t relativement pargn par les eets
de la crise. Les canaux rels de propagation ont impact essentiellement les exportations de biens et services,
les recettes du tourisme, les transerts de onds des Marocains rsidant ltranger et les investissements
directs trangers.
Les avances notables ralises au cours des dernires annes par lconomie marocaine ainsi que la solidit du
secteur bancaire, combines un rgime de change xe, ont permis, pour leur part, dattnuer sensiblement
limpact de la crise sur le Maroc.
Au-del de ses rpercussions directes sur certains secteurs, la crise actuelle a mis en exergue des dciences
structurelles de lconomie marocaine, lies principalement la marge de manoeuvre de la politique
budgtaire, la aible comptitivit de lconomie, laggravation du dcit commercial, ltroitesse du march
intrieur ou encore les dysonctionnements majeurs de certains secteurs de lconomie.
Une rfexion stratgique sur laprs-crise est rendue, par consquent, ncessaire an didentier les problmes
et de prvoir les rponses adquates. Le Maroc doit consolider les acquis raliss au cours des deux dernires
dcennies, en mme temps il doit entamer et acclrer la mise en uvre des chantiers urgents, mme de lui
permettre dassurer une croissance saine et durable.
Ce document rappelle brivement, dans un premier temps, la nature de la crise internationale et ses multiplesrpercussions sur les plans nanciers et rels dans les dirents pays avant den valuer limpact sur le Maroc.
Dans un deuxime temps, les acteurs de rsilience de lconomie marocaine qui ont permis dattnuer cet
impact seront dvelopps. Ensuite, les sources de ragilit que la crise internationale a contribu mettre
en vidence seront abordes, ainsi que les rponses court terme apportes par les pouvoirs publics et les
autorits montaires ace la crise. Dans un troisime temps, les stratgies de prparation de laprs-crise
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seront prsentes en dressant tout dabord les contours de la nouvelle architecture du cadre conomique et
nancier mondial induite par la crise et ensuite en explorant quelques pistes de rormes pour lconomie
marocaine dans les annes venir.
II- Le Maroc ace la crise inancire internationale
La crise nancire actuelle a t brutale et dune ampleur considrable. Se droulant en trois phases pour
aecter successivement les marchs, les banques et lconomie relle, cette crise sest caractrise par une
extrme rapidit de propagation, prenant de court la ois les autorits publiques et les banques centrales.
Au Maroc, les mcanismes de transmission des eets de la crise ont emprunt les circuits rels portant sur
les changes commerciaux et les investissements directs plutt que les fux caractre purement nancier
car le march nancier marocain na pas encore atteint un niveau dintgration aux marchs internationauxsusamment signicati. Lexposition du secteur nancier a t par consquent relativement limite.
A- Une crise fnancire mondiale sans prcdent depuis celle de 1929
La crise actuelle se distingue des crises nancires prcdentes par sa dimension globale, son ampleur et sa
vitesse de diusion. En eet, cantonne au dbut sur un march de segment spcique (le secteur des prts
immobiliers risque aux Etats-Unis), la crise sest vite propage la sphre nancire et bancaire, occasionnant
la daillance de nombreux tablissements, des turbulences sur les marchs nanciers ainsi quune crise deconance gnralise, avant dengendrer par la suite de multiples rpercussions macroconomiques.
1- Gense de la crise
Apparue aux Etats-Unis au cours de lt 2007, la crise, appele initialement crise des subprimes , trouve
son origine dans le retournement du march immobilier et lenvole des taux dintrt aux Etats-Unis. Sous
leet de ces deux acteurs, les dauts de paiements des emprunteurs staient multiplis et les socits de
crdits immobiliers ont t conrontes de graves dicults nancires, dclenchant dans le secteur une
crise aigue. Les eets de la crise des subprimes se sont rapidement tendus au-del du march immobilier
amricain et ont perturb par la suite les marchs nanciers mondiaux.
Se maniestant tout dabord sous la orme dune crise de liquidit, la crise sest matrialise par des tensions
svres sur les marchs interbancaires. Ces perturbations se sont traduites par une envole des spreads, une
rduction des maturits ainsi quune baisse sensible du crdit. Dautres segments des marchs nanciers ont
t galement aects.
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Cette crise est aussi apparue comme une crise de la titrisation. Leondrement des ormes les plus gnreuses
de titrisation a rvl que linnovation nancire de ces dernires annes a servi non pas mieux grer et
rpartir le risque, mais accrotre le crdit par leet de levier.
La aillite de la banque dinvestissement Lehman Brothers en septembre 2008 a marqu un tournant dcisi
dans la crise. Elle a dclench un climat de dance gnralise sur lensemble des marchs nanciers
caractris par une orte progression de la volatilit, une importante aversion au risque et un blocage des
marchs montaires ainsi quune panne de conance proonde dans la solvabilit des institutions nancires
(C Annexe 1).
Les turbulences sur la sphre nancire ont ni par aecter leur tour le canal rel, entranant la paralysie dun
grand nombre de secteurs conomiques et une baisse remarquable de lactivit et du commerce mondiaux.
Graphiques 1 : Dtrioration de lactivit conomique au niveau international
Source: Datastream
La crise nancire peut tre schmatise ainsi comme un problme de march survenu au dbut dans les
subprime, qui a gnr une crise nancire sur le march des renancements court terme qui, son tour,
a provoqu une crise aigue dans le secteur bancaire avant dinduire des implications svres sur lconomierelle et lemploi, comme en tmoigne lvolution du taux de chmage qui a particulirement explos dans
les principales conomies avances.
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Graphique 2 : Evolution du taux de chmage
Source: Datastream
La crise a revtu trs vite une dimension internationale, puisque aprs avoir aect lensemble des pays
dvelopps, les conomies mergentes ont t leur tour rattrapes par la crise partir de lt 2008, soit un
an plus tard aprs son dclenchement sur le march amricain. Un tel degr de contagion internationale laisse
penser que la crise actuelle peut tre qualie de premire crise de la mondialisation.
Pour la plupart des experts, cest lune des crises les plus svres jamais survenues. A cet gard, le FMI a
recens plus de 120 crises bancaires entre 1970 et 2007, mais la rcente crise nancire est dune ampleur et
dune complexit sans prcdent.
Pour ce qui est des lments explicatis avancs, il semble que la crise actuelle trouve son origine dans
plusieurs acteurs, savoir la politique montaire aux Etats-Unis, le cadre danalyse des banques centrales et
enn la supervision des banques et des marchs. Les agences de notation ainsi que les rgles comptables ont
galement jou un rle signicati.
Attestant de lampleur trs orte de la crise, les perspectives de croissance mondiale ont subi des rvisionssuccessives la baisse en raison de la dtrioration rapide de la conjoncture internationale. Selon les plus
rcentes projections de croissance du FMI, les conomies avances vont connatre un repli de leur croissance
de lordre de 3,4% en 2009 avant de renouer avec une croissance de 1,3% en 2010. Les Etats-Unis subiront
une contraction de leur croissance de 2,7% en 2009 suivie par une rebond de lactivit de 1,5% en 2010,
tandis que la zone Euro enregistrera une baisse de croissance hauteur de 4,2% avant damorcer une reprise
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timide estime 0,3% en 2010. Pour leur part, les conomies mergentes qui ont nettement mieux rsist
aux turbulences nancires, verront leur taux de croissance crotre de 1,7% en 2009 et de 5,1% en 2010 (C
Annexe 2).
Si des signes de reprise de lactivit conomique sont perceptibles lheure actuelle et que les marchs
nanciers connaissent une relative amlioration, les perspectives de reprise varient dun pays lautre et de
grandes incertitudes psent encore sur une sortie dnitive de la crise. Lconomie mondiale demeure en
outre marque par une volatilit importante des cours des matires premires, qui ont connu une hausse au
cours de la priode rcente, mais dont les niveaux restent largement inrieurs ceux atteints en 2008.
Au plan nancier, si les risques deondrement systmique semblent avoir t rduits sous leet des politiques
de gestion de la crise, les marchs demeurent instables. Et bien que lapptit pour le risque ait rebondi, la
conance est loin dtre durablement rtablie.
2- Les politiques de gestion de la crise
Pour ce qui est des rponses apportes la crise, orce est de constater quau dbut, compte tenu du
mouvement dinstabilit gnrale et de panique sur les marchs qui en a rsult, les actions dployes pour
y aire ace ntaient pas concertes, notamment en Europe. Les pays ntaient pas unanimes sur le choix des
mcanismes de rsorption de la crise, en particulier sur la priorit accorder aux mesures urgentes adopter.
Les incertitudes portaient notamment sur la ncessit de privilgier les liquidits sur le march interbancaire,
de scuriser les oprateurs et, par voie de consquence, la capitalisation des banques, ou encore dapporter
les garanties ncessaires en ce qui concerne les crances toxiques.
Cependant, il est trs vite apparu que lapproondissement de la crise et la prise de conscience de linecience
de certaines mesures prises individuellement rendaient ncessaire et cruciale une concertation globale. Deux
types de acteurs de relance se sont, par consquent, dclins, savoir la relance sur les plans budgtaire et
montaire. Cest la combinaison de ces deux instruments qui a jou un rle dterminant pour viter une crise
systmique, soutenir la conance et crer les conditions de la relance. A cela, il audrait ajouter laction du
G20 et des organisations internationales, notamment le FMI, qui ont galement jou un rle prpondrant
dans le processus de relance. Ces mesures taient avant tout destines rtablir la conance dans les marchs
en vue dassurer la stabilit nancire.
Sagissant des programmes lourds dploys par les pouvoirs publics destins relancer la demande, procder
au sauvetage des tablissements bancaires ragiliss et rduire lincertitude sur les marchs nanciers, les
Etats ont dbours des sommes colossales pour contrer les retombes de la crise et venir en aide leurs
conomies (C annexe 3).
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Du ait de ces dpenses de grande envergure, les soldes budgtaires dans ces pays se sont ortement dgrads.
Paralllement, les ratios de la dette publique devraient considrablement se dtriorer en 2009 pour atteindre
des niveaux proccupants. Cette situation de creusement du dcit budgtaire et de laggravation de la dette
soulve des interrogations quant aux conditions de remboursement. Celles-ci vont-elles soprer travers un
regain des tensions infationnistes ? Avec la reprise de lactivit conomique, les recettes budgtaires seront-
elles susantes ou sera-t-il ncessaire de prvoir un rehaussement du taux dimposition ? La situation est
dautant plus proccupante quelle intervient dans un contexte actuel de dsinfation, voire de dfation dans
certains pays.
Pour leur part, les banques centrales, ds lapparition des turbulences nancires, ont ragi avec rapidit
et souplesse. Pour endiguer les eets de la crise, des mesures conventionnelles et non conventionnelles
ont t largement utilises. Sur le plan des mesures conventionnelles, les taux ont t abaisss de manire
substantielle, se rduisant des taux zro dans les conomies avances. En outre, ace lintensication
de la crise et la raraction des oprations interbancaires, les banques centrales ont galement eu recoursaux mesures non conventionnelles pour injecter des liquidits et soutenir le crdit. Cependant, linstar des
mesures de politique budgtaire, la sortie des mesures de politique montaire suscite galement des craintes
en cas de reprise de lactivit conomique.
Graphique 3 : Evolution des principaux taux directeurs des banques centrales
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Le troisime type de mesures concerne lintervention coordonne dans le cadre du G20 et le rle du FMI.
De par leur ample action, ces instances ont grandement uvr pour la restauration de la conance et la
redynamisation du march montaire, qui devront immanquablement avoriser la reprise de lactivit du
crdit. De ce ait, les concours nanciers accords par le FMI un grand nombre de pays ainsi que lallocation
de DTS ont contribu rtablir la conance. La ligne de crdit modulable (LCM) en particulier a apport un
soutien important plusieurs pays mergents. En mme temps, laugmentation des prts concessionnels a
largi la marge de manuvre des pays aible revenu pour mener des politiques anticycliques.
Pour sa part, le G20, lors de sa runion Londres le 2 avril 2009, est parvenu un certain nombre
dengagements en matire de relance budgtaire et montaire, de renorcement de la rglementation
nancire et de promotion du commerce international. Ces engagements portent sur le rtablissement de
la croissance et de lemploi, le renorcement de la supervision et de la rglementation du systme nancier,
le renorcement des institutions nancires internationales ainsi que la lutte contre le protectionnisme et la
promotion du commerce international.
En revanche, il ressort que la Banque Mondiale, en tant quacteur important au sein des organisations
internationales, na pas jou un rle signicati dans cette dynamique de relance, la communaut internationale
ne layant pas dote de ressources appropries. Elle sest davantage consacre rsorber les dicults du
systme nancier international plutt qu tenter de remdier aux problmes de la croissance.
En dnitive, les politiques concertes de relance budgtaire et montaire ont russi matriser les risques
systmiques et de grave rcession, bien que des ragilits persistent encore. Les interventions sans prcdent
des banques centrales et des gouvernements de par le monde ont russi stabiliser la situation nancire destablissements de crdit, apaiser les tensions de nancement et les risques de contrepartie et soutenir la
demande globale.
Lensemble des mesures mises en place a globalement permis une normalisation des conditions nancires au
cours des derniers mois et une stabilisation, voire une reprise de lactivit conomique dans le monde. Sur le
plan nancier, les marchs de la dette bancaire et les marchs interbancaires ont redmarr. Les incertitudes
ace aux risques de contrepartie et de liquidit dans le secteur bancaire sont moins marques, tels quil est
reft par le rtrcissement des carts LIBOR-OIS et des carts des contrats sur risque de daut. Les indices
boursiers ont commenc galement se redresser. Au plan rel, des signes prcurseurs de reprise ont pu treobservs aussi, comme le conrment les premiers taux de croissance positis au cours du deuxime trimestre
2009 observs depuis le dbut de la crise dans certains pays avancs tels que la France, lAllemagne et le
Japon.
Les conditions nancires globales restent cependant tendues. La croissance du crdit bancaire au secteur
priv na pas encore recouvr sa dynamique dans les conomies avances, les marchs de titrisation marquent
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toujours le pas, hormis ceux qui bncient de laide de ltat, et les emprunteurs dont la signature est de
moindre qualit nont gure accs aux marchs de capitaux pour se nancer. Les interventions de ltat, qui
ont t dcisives pour rduire les risques du secteur priv, ont par ailleurs entran un accroissement des
risques pour le secteur public et reprsentent un poids grandissant pour la viabilit des nances publiques.
La rcession mondiale devrait cependant se poursuivre jusqu la n de 2009, avant de cder place une
reprise partielle et progressive en 2010, dont lampleur demeure tributaire de lecacit des mesures de
relance et de la dynamique des marchs du crdit.
Globalement quel bilan peut-on tirer de la crise actuelle et des mesures de relance au niveau international ?
Il est possible davancer que la crise, de par son ampleur et la vitesse de sa propagation, a rvl de srieux
dysonctionnements qui caractrisent de manire proonde le systme nancier international. Par ailleurs, il
est permis de constater que les erreurs commises lors de la crise de 1929 nont pas t reproduites, tels un
retour du protectionnisme dans les domaines du commerce, de la nance, de linvestissement et des services
de main duvre, des dvaluations comptitives ou encore des ractions orthodoxes de la part des banquescentrales.
A moyen terme, des risques majeurs continuent de peser sur la reprise conomique, principalement dans les
pays avancs. Sur le ront nancier, lenjeu majeur est de rtablir durablement la conance dans un systme
nancier durement malmen par la crise. Sur le plan macroconomique, le risque le plus important a trait
la dtrioration des positions budgtaires, notamment la suite des mesures prises pour soutenir la relance.
B- Limpact de la crise sur le Maroc : un ralentissement marqu de lactivit conomique
Au niveau de limpact de la crise sur le Maroc, la dmarche adopte nest pas orcment comparable
celle suivie au niveau international, le secteur nancier tant demeur relativement labri des turbulences
observes sur le plan international. A linstar des pays mergents, les eets de la crise se sont davantage ait
ressentir travers les canaux de transmission macroconomiques.
En eet, le ralentissement de lactivit conomique chez nos principaux partenaires a eu des incidences
notables sur le secteur rel. La propagation des acteurs de rcession vers le secteur rel a impact lconomie
marocaine travers quatre principaux canaux de transmission, savoir les exportations de biens, les transerts
de onds des Marocains rsidant ltranger, les recettes voyages et les fux des investissements directs
trangers.
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1- Le repli des changes commerciaux de biens avec ltranger
Bien que les exportations se sont accrues de 23% en 2008, la progression est surtout due une augmentation
exceptionnelle des prix du phosphate et de ses drivs, la hausse des exportations hors phosphates et drivs
stant limite, quaant elle, seulement 0,5%. Lexamen des donnes pour les neu premiers mois de
lanne 2009 montre que les exportations ont accus une baisse sensible de 34% par rapport la mme
priode de lanne prcdente pour stablir 83,6 milliards de dirhams, sous leet du tassement de lactivit
trangre et de la consommation dans les principales conomies partenaires.
Les importations de biens aprs avoir enregistr une progression de 23% en 2008 en liaison en grande partie
avec la orte hausse des cours internationaux des produits de base et matires premires, se sont, pour leur
part, inscrites en baisse de 23,4% n septembre 2009 par rapport la mme priode de lanne prcdente
pour se situer 193,5 milliards de dirhams.
Par consquent, le dcit commercial global qui stait alourdi en 2008 pour reprsenter 167,4 milliards de
dirhams, atteint dj 109,8 milliards lissue des neu premiers mois de lanne 2009, bien quen baisse par
rapport la mme priode de lanne prcdente.
Graphique 4 : Evolution de la balance commerciale
(en milliards de dirhams)
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2- Limpact sur le secteur touristique
Le dynamisme soutenu de lactivit touristique au cours des dernires annes a t interrompu en 2008, suite
notamment au ralentissement de la croissance dans la zone euro, principal march metteur de touristes.
Dans ces conditions, les recettes de voyages se sont contractes pour stablir 55,4 milliards de dirhams, soit
une baisse de 5,6% au lieu dun accroissement de prs de 11% en 2007 et de 30% en 2006.
Au terme des neu premiers mois de lanne 2009, les recettes touristiques, en dpit dune hausse des arrives
de 5,3% pour totaliser 6,5 milliards de visiteurs, sont revenues 40,5 milliards de dirhams, soit une baisse
de 8,8% par rapport la mme priode de lanne prcdente. De mme, les nuites recenses dans les
tablissements classs ont subi une diminution de 2,5% pour stablir 12,8 millions.
Le repli des recettes touristiques trouve son origine dans la baisse des dpenses des mnages des pays
metteurs ainsi que dans lavivement de la concurrence des autres pays.
Graphique 5 : Evolution des recettes voyages
(en glissement annuel)
3- Le ralentissement des transerts des Marocains rsidant ltranger
En hausse ininterrompue ces dernires annes, les rapatriements des Marocains rsidant ltranger ontmarqu un fchissement en 2008 pour revenir de 55 milliards en 2007 53 milliards de dirhams. Les donnes
disponibles n septembre sur les fux nanciers avec ltranger indiquent une contraction en glissement
annuel de 9,7% des transerts des marocains rsidents ltranger qui se sont tablis seulement 37,6
milliards de dirhams.
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Cette contraction des transerts des Marocains rsidant ltranger qui dcoule dune rduction de leurs
revenus est due au repli de lactivit et au chmage, notamment dans les secteurs du btiment et de
lautomobile o la main duvre trangre est trs reprsente.
Graphique 6 : Evolution des transerts des Marocains rsidant ltranger
(en glissement annuel)
4- La contraction des investissements et prts privs trangers
Aprs avoir t rduits de 21,5% en 2008 pour stablir 32,5 milliards de dirhams, les investissements et
prts privs trangers nont port n septembre 2009 que sur un montant modeste de 17,4 milliards de
dirhams, en repli sensible de 35,9% en glissement annuel.
La contraction des investissements trangers sexplique par la persistance des incertitudes et les dicults de
nancement lchelle internationale.
Graphique 7 : Evolution de investissements directs trangers
(en glissement annuel)
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III- Les acteurs de rsilience de lconomie marocaine
Dans le contexte dtrior de la crise internationale, il est permis davancer que lconomie marocaine a ait
preuve dune rsilience avre que dmontre limportance des progrs raliss au cours de ces dernires
annes. Ses atouts sont le ruit dun processus continu de rormes qui sest acclr depuis le dbut de la
dcennie en cours.
A- Les mcanismes damortissement de la crise
1- Un cadre macroconomique sain
Lapproondissement des rormes structurelles menes par notre pays au cours des dernires annes a
considrablement renorc les quilibres macroconomiques ondamentaux, comme le reftent les donnes
sur longue priode au plan de la croissance, de la position budgtaire, de linfation et des comptes extrieurs.
Ainsi, la croissance sest nettement renorce (5% par an en moyenne pendant les cinq dernires annes)
et est devenue moins volatile et ce, grce au processus de diversication de lconomie comme le montre la
hausse soutenue plus de 5% du PIB non agricole en moyenne sur la priode 2000-2008, marquant ainsi
une rupture avec la tendance passe.
Graphique 8 : Evolution du PIB et de la valeur ajoute non agricole
PIB VA non agricole
Paralllement, la position budgtaire sest sensiblement consolide grce au bon comportement des recettes
scales et en dpit des dpenses importantes de compensation, lies laugmentation du prix du ptrole. Le
dcit budgtaire en moyenne sur la priode 2000-2008 a ainsi reprsent 3,7% du PIB. Par ailleurs, il est
important de souligner lindpendance du budget de lEtat par rapport aux recettes de privatisation au cours
des dernires annes.
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Graphique 9 : Evolution du solde budgtaire en % du PIB
En ce qui concerne lvolution des prix, il est important de souligner que le Maroc sest inscrit dans unmouvement dsinfationniste global. Les taux de linfation et de linfation sous-jacente sont demeurs en
moyenne limits respectivement 2% et 1,9% entre 2000 et 2008, ce qui a contribu notamment prserver
la valeur interne de la monnaie et empcher tout dsalignement du taux de change eecti du dirham en
termes rels. Les prvisions eectues par Bank Al Maghrib pour les annes venir indiquent, en outre, un
taux dinfation de 1,2% pour 2009 et de 1,6% pour 2010.
Graphique 10 : Evolution de linfation et de linfation sous-jacente
(en glissement annuel)
Dans le mme temps, le solde du compte courant de la balance de paiements a dgag un excdent de lordre
de 2% du PIB en moyenne entre 2001 et 2007 (avant de devenir ngati en 2008), tandis que les rserves de
change se sont consolides pour reprsenter environ 9 mois dimportation de biens et services au cours de
ladite priode.
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Graphique 11 : Evolution du solde de la balance des paiements en % du PIB
Enn, lacclration des rormes structurelles et celles des secteurs pour lesquels le Maroc dispose davantagescomparatis, ainsi que laugmentation signicative de linvestissement dans le domaine des inrastructures,
ont contribu consolider de manire signicative la stabilit macroconomique.
2- Un systme bancaire solide
Paralllement aux rsultats positis des rormes adoptes par notre pays, la solidit du systme bancaire et
nancier national a ortement contribu la rsilience du Maroc par rapport la crise. Le secteur bancaire, qui
en constitue la composante essentielle, a t jug par la mission du FSAP, eectue en 2007 conjointement
par la Banque Mondiale et le FMI, comme stable, solide, et aisant preuve dune bonne rsilience ace aux
volutions du contexte international. A cet gard, il peut tre considr comme le benchmark de la rgionMENA.
Au niveau des crdits, alors mme que dans plusieurs pays on a assist leondrement du march
interbancaire, ainsi qu linterruption des oprations de crdit aux entreprises et aux particuliers, lactivit du
crdit est demeure vigoureuse au Maroc. Ainsi, aprs avoir augment de 29% en 2007, les crdits bancaires
en 2008 se sont inscrits en hausse de 23% pour atteindre 519,3 milliards de dirhams, stimuls par la demande
tant des mnages que des entreprises et par une concurrence trs soutenue. Rapport au PIB, cet encours
reprsente 75% contre 69%, niveau demeurant largement suprieur celui ach par les pays de la rgion
MENA qui stablit en moyenne 58%.
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Graphique 12 : Evolution des concours lconomie
Par ailleurs, la part du secteur bancaire dans le nancement de lconomie sest accrue de manire rgulire,passant de 53,8% en 1980 60% en 1990 avant de dpasser 90% ces dernires annes. De mme,
lvolution du taux de liquidit, indicateur du degr de mobilisation des dpts par le secteur bancaire, montre
que la part de M3 dans le PIB, qui sest situe en moyenne 42,2% au cours des annes 1980-1990, dpasse
95% durant la priode 2004-2008.
Graphique 13 : Evolution du pourcentage de M3 dans le PIB
Les prvisions ralises par Bank Al Maghrib, ce titre, ont ressortir un taux de croissance des crdits
bancaires de 12% n 2009. Certes, cette volution peut sembler modeste comparativement aux taux de
croissance enregistrs au cours des annes prcdentes, mais en ralit elle correspond davantage une
phase dajustement la baisse aprs des priodes successives de boom de crdit. Il importe de prciser que
le ralentissement du crdit bancaire qui a t observ est li principalement au tassement du rythme de
croissance des prts immobiliers et des crdits la consommation, ces deux dernires catgories ayant connu
une orte expansion sur la priode rcente.
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Cette orte hausse du crdit bancaire sest droule dans un contexte de matrise des risques. En eet, le taux
moyen des crances en sourance a continu se rduire pour ne plus reprsenter que 6% de lensemble
des crdits, ce taux tant ramen 4,3% pour les banques capital majoritairement priv. De mme, le taux
de couverture des crances par les provisions sest amlior de manire signicative pour atteindre dsormais
75,3% et le ratio de solvabilit sest tabli un niveau satisaisant du point de vue des normes internationales.
Graphique 14 : Rduction des crances en sourance
Le secteur bancaire national reste, par ailleurs, particulirement rentable, conrmant par l sa solidit et son
adaptation dans un environnement international dicile et en constante mutation. Les banques ont, en eet,ralis, au premier semestre 2009, un bnce net cumul de 5,3 milliards de dirhams, en hausse de 5,6%
par rapport n juin 2008.
Graphiques 15 : Evolution du ROE et du ROA
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Les autres mesures sont relatives :
Llargissement des instruments de couverture contre les risques de change qui doivent permettre aux
exportateurs et importateurs de simmuniser contre toute fuctuation indsirable du taux de change,
La possibilit pour les entreprises dinvestir librement jusqu' 30 millions de dirhams par an dans des
projets productis lis leur secteur dactivit.
La possibilit pour les importateurs de rgler par anticipation jusqu 40% de la valeur des importations
pour des biens et 20% pour des services.
La possibilit pour les exportateurs doctroyer des crdits qui peuvent atteindre jusqu 85% du montant
convenu au prot de leurs clients.
La hausse de la part des recettes dexportation pouvant tre conserves dans les comptes en devises ou
en dirhams convertibles de 20% 50%.
Il est important de souligner ce niveau que la rsilience de lconomie marocaine dans cette phase de crise
est attribuable pour une large part au maintien du rgime de change xe et la aible exposition en devisesdes agents conomiques. Dans ce domaine, le Maroc a opt pour une approche prudente et progressive.
B- Des sources de ragilit surveiller
Malgr les volutions enregistres au cours des dernires annes, lconomie marocaine demeure touteois
ragilise par un certain nombre de acteurs structurels qui reinent son processus de dveloppement.
En eet, lconomie marocaine continue de aire ace des contraintes internes et externes, notamment limpact
des conditions climatiques sur le niveau de la croissance, la aible comptitivit des exportations et la
dtrioration du solde du compte courant de la balance des paiements, les risques pesant sur la matrise dudcit budgtaire ainsi que de nombreux dcits sociaux.
1- La volatilit de la croissance agricole
Le secteur agricole, malgr les importants eorts entrepris, reste caractris par une aible productivit et est
toujours dpendant des alas climatiques, comme le montre la volatilit, bien quen baisse signicative, de la
croissance de sa valeur ajoute.
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Graphique 18 : Evolution de la valeur ajoute agricole
Malgr son poids relativement aible dans la valeur ajoute globale (13,4%), le secteur agricole demeure un
acteur dterminant de la croissance globale en raison de la orte fuctuation de la production dune anne
lautre.
2- Les risques pesant sur la position budgtaire
Les rsultats satisaisants dgags au niveau budgtaire ont t davantage impulss par les actions au niveau
des recettes et non par la matrise des dpenses. Les recettes scales se sont accrues de plus de 7 poins du PIB
entre 2000 et 2008, tandis que les dpenses ordinaires se sont situes hauteur de 24% du PIB en moyenne
annuelle sur la mme priode.
De manire plus ondamentale, les dpenses de la masse salariale et du systme de compensation, encore
reftes de manire plus marque en 2008, nont pas t rduites. A cet gard, le poids de la masse salariale
dans le PIB et le total des dpenses qui a reprsent en 2008 respectivement 10,2% et 34,9%, demeure
largement en dessus de la moyenne des pays de la rgion MENA dont le niveau respecti se situe 8,1% et
25,2%.
Lvolution des nances publiques sous leet la ois de la rduction des recettes scales ( n septembre2009, les recettes scales ont accus une baisse de 9,9% par rapport la mme priode de lanne 2008) et
de laugmentation des dpenses dinvestissement pour redynamiser lconomie pourraient compromettre
lavenir la matrise du dcit budgtaire.
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3- La dtrioration du solde du compte courant de la balance des paiements
La productivit insusante des entreprises industrielles combine une structure qui demeure encore
domine par les biens aible valeur ajoute sont en grande partie lorigine du manque de dynamisme des
exportations. En eet, la structure des exportations continue dtre domine par des produits aible contenutechnologique et soure dune diversication limite, concentre pour prs des deux tiers sur les marchs de
lUnion Europenne.
Cette situation aggrave par des importations en constante progression a contribu creuser lourdement le
dcit commercial qui a reprsent 25,1% du PIB en 2008. Pour leur part, les recettes issues du tourisme et
les transerts eectus par les marocains rsidant ltranger, dont la rcente crise vient de dmontrer les
fuctuations et qui ont accus respectivement un repli de 5,6% et 3,4%, ne sont pas parvenus combler le
dcit.
Par consquent, les transactions courantes ont dgag un dcit de lordre de 5,2% du PIB au lieu dun
excdent annuel moyen de lordre de 2% du PIB ralis durant six annes successives. Enn, les rserves
de change ne reprsentent plus que 7 mois dimportations de biens et services contre environ 9 mois un an
auparavant.
4- La persistance des dfcits sociaux
Malgr les progrs raliss ces dernires annes en matire dducation ormation, de nombreux ds restent
relever, qui reinent le dveloppement du capital humain et reinent la comptitivit du Maroc. Les handicaps
relevs se rapportent la persistance de lanalphabtisme, aux orts taux de dperdition scolaire ainsi qu la
aible qualit des apprentissages.
Le march de lemploi demeure galement soumis de ortes tensions. Bien que le taux de chmage ait
enregistr une lgre baisse en 2008, ce taux, chir 9,6%, reste lev particulirement en milieu urbain
et au sein de la population diplme. Lextension progressive du ralentissement conomique lensemble
des secteurs pourrait accentuer les dicults sur le march de lemploi. Dans ces conditions, les risques de
prcarit et dexclusion en milieu urbain, de pauvret en milieu rural et dinstabilit sociale deviendraient
encore plus proccupants.
Enn, si la pauvret a t considrablement rduite ces dernires annes, elle demeure cependant trs
signicative (plus de 9% de la population marocaine vit dans des conditions de pauvret et 17,5% dans
des conditions de vulnrabilit) et risque par consquent de saggraver en labsence de politiques sociales
adquates.
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En dnitive, en dpit de ses perormances apprciables, le Maroc doit rester vigilant ace aux dicults
rencontres par nos partenaires conomiques de lEurope qui reprsentent notre principal march et qui
enregistrent un recul de leur croissance hauteur de 4,2%. Les retombes ngatives de cette situation
commencent, comme nous lavons vu, se rpercuter sur le Maroc.
En eet, tel quil ressort des dernires prvisions de croissance de Bank Al-Magrhib, la orte contraction de la
demande en provenance de nos principaux partenaires devrait continuer dexercer un eet modrateur sur
la croissance non agricole, qui stablirait entre 2% et 3% en 2009. En revanche, la croissance conomique
globale devrait se situer entre 5% et 6%, niveau comparable celui observ en 2008, porte par un rebond
de la valeur ajoute agricole qui a bnci de conditions climatiques exceptionnelles et dont le rythme de
progression atteindrait 20% contre 16% en 2008.
Graphique 19 : Output-gap non agricole
C- Les premires rponses la crise
Les rponses la crise ont consist en plusieurs actions du Gouvernement pour soutenir les secteurs productis
directement exposs leondrement de la demande trangre. Pour sa part, Bank Al Maghrib a pris lesdispositions ncessaires en vue dvaluer et de consolider la solidit du secteur bancaire et dassurer la liquidit
du systme bancaire en vue de dynamiser lactivit conomique.
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1- Les mesures gouvernementales de soutien
An dappuyer la demande et dapporter un soutien aux entreprises aectes par la crise, le Gouvernement
a mis en place un dispositi de suivi et dvaluation des impacts de la crise.
Ds lapparition des premiers signes de ralentissement de lactivit conomique, un Comit de veille stratgique
compos de lensemble des ministres concerns, de Bank Al Maghrib, de lOCP et des associations et
drations proessionnelles a t institu en vrier 2009.
Ce Comit a pour mission de suivre les dveloppements de la crise, ses impacts sur lconomie nationale et de
proposer au Gouvernement les mesures de soutien appropries aux secteurs aects par la crise. Les travaux
de ce Comit ont port notamment sur la mise en place de plusieurs plans de soutien en aveur des secteurs
du textile, du cuir, des quipements automobiles, de llectronique ainsi que du tourisme. Les mesures sont
destines sauvegarder les parts de marchs dans les secteurs aects, le renorcement de la comptitivit
des entreprises, lamlioration de leurs conditions daccs aux crdits et aux marchs lexport et viter les
suppressions demplois au sein de ces entreprises.
Les mesures arrtes par le Comit sarticulent autour de trois volets : un volet social ayant pour objet le
maintien de lemploi, un volet nancier visant amliorer la trsorerie des entreprises touches, et un volet
commercial en appui la diversication des dbouchs et des marchs.
Les mesures relatives au secteur touristique ont port sur le renorcement de la promotion et de la
communication institutionnelle. Elles portent aussi sur la stimulation des ventes de package, la consolidation
du transport arien, le lancement de nouveaux produits et l'appui au tourisme interne.
S'agissant des transerts des Marocains rsidant l'Etranger, les mesures prconises visent l'appui et
l'encouragement de l'investissement des MRE. A ce titre, un amnagement du dispositi "Dammane
Assakane", a t envisag pour mieux soutenir l'acquisition de logements au bnce de cette catgorie,
paralllement d'autres actions d'accompagnement au niveau de leurs pays d'accueil.
Les secteurs exportateurs aaiblis par la baisse de la demande trangre ont galement bnci daides du
Gouvernement destines amliorer leur comptitivit et soutenir leur trsorerie.
Lors de sa septime runion de travail tenue le 4 novembre 2009, il a t dcid de renorcer les missions
du Comit de veille stratgique et dadopter une nouvelle approche stratgique, base sur le choix des
thmatiques arentes un meilleur positionnement post-crise. Malgr des signes de reprise encourageants
dans les secteurs directement touchs par la crise, le Comit a recommand le maintien de la vigilance et de
la mobilisation de manire continuer de corriger les dciences structurelles rvles par la crise.
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Paralllement, la politique du Gouvernement a consist en la prise de mesures directes en aveur de secteurs
les plus vulnrables la demande trangre. Plusieurs mesures ''structurelles'' visant rduire durablement la
vulnrabilit de lconomie nationale dans le cadre dun Contrat Programme 2009-2015 portant sur le Pacte
National pour lEmergence Industrielle ont t adoptes le 13 vrier 2009. Sinscrivant dans la continuit
du Plan Emergence, ce Contrat a pour objet de mettre en uvre une stratgie de long terme visant le
dveloppement de lIndustrie marocaine.
Dautres mesures de soutien par les pouvoirs publics en concertation avec le secteur priv, ont vis directement
les entreprises exportatrices. Ces mesures visent essentiellement le maintien des emplois et des comptences
au sein des entreprises exportatrices et devraient leur permettre de renorcer leur comptitivit par une
amlioration des conditions d'accs aux crdits et aux marchs.
Cest ainsi quune convention a t signe entre lEtat et la CGEM le 24 vrier 2009 dans et portent sur un
montant de 3,24 millions de dirhams, se sont traduites par lappui direct aux entreprises exportatrices dansleurs activits de promotion commerciale travers la prise en charge par lEtat de 80% des rais relatis aux
activits promotionnelles, le ramnagement des taux de prime et des quotits garanties de lassurance
lexportation et enn le lancement de campagnes de communication sectorielles cibles par Maroc Export.
Une convention a par ailleurs t signe entre en aveur du secteur de llectronique entre le Gouvernement
et l'Association du Secteur de l'Electronique. Ces mesures s'articulent autour de trois volets : un volet
social visant le maintien de l'emploi travers le remboursement par l'Etat des cotisations patronales des
entreprises du secteur de l'lectronique au titre des aibles salaires, un volet nancier travers des dispositions
visant l'amlioration de la trsorerie des entreprises et un volet ormation visant le maintien des emplois etcomptences et permettant de prserver le positionnement desdites entreprises l'international.
En outre, pour contrecarrer la baisse des transerts, lEtat a mis en place des actions en aveur des Marocains
rsidant ltranger. Ces actions portent notamment sur la gratuit des transerts de onds jusqu n 2009
pour les MRE et une subvention tatique pour les projets dinvestissements.
Par ailleurs, eu gard aux eets directs de la conjoncture internationale sur le tourisme, un plan daction CAP
2009 a t lanc, dot dune enveloppe de 100 millions de dirhams. Ce plan vise consolider les parts de
march au niveau des pays metteurs et dynamiser lactivit touristique dans les principales villes visites.
Enn, le projet de loi de nances 2010 adopt le 17 novembre comprend une enveloppe budgtaire dun
montant de 160 milliards de dirhams consacre linvestissement, en hausse de 20% par rapport 2009. Ce
montant sera destin la promotion de la croissance pour limiter les eets de la crise, le soutien du pouvoir
dachat, lacclration du rythmes des rormes entames au Maroc et enn le renorcement de la cohsion
sociale.
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2- Laction de Bank Al-Maghib
Pour sa part, Bank Al Maghrib ace au contexte international dicile, a adopt un ensemble de mesures
visant la consolidation du systme bancaire et la stabilit nancire. Ainsi, des dispositions complmentaires
en matire de gestion du risque pays ont t dictes en 2008 et le niveau minimum du ratio de solvabilit at relev 10%. Par ailleurs, la banque centrale a recommand aux banques la communication de reportings
plus dtaills et rquents sur les expositions directes et indirectes lies aux crdits subprimes. Elle a, en
outre, invit le management des banques rehausser le niveau de vigilance et aire preuve dune plus
grande implication dans la gestion des risques de leurs tablissements notamment ceux lis aux activits
linternational.
An dassurer un suivi rgulier des eets de la crise sur le secteur bancaire et de prvenir les volutions utures,
une cellule de veille permanente a t instaure au sein de Bank Al Maghrib ainsi que du GPBM. En parallle,
les changes dinormations avec les autres autorits de supervision du secteur nancier ont t intensis,
dans le cadre de la Commission de coordination, en vue dentreprendre temps les actions ncessaires et
dassurer toute lecience requise aux mesures adoptes.
Dans le mme sillage, Bank Al-Maghrib a pris un ensemble de mesures an dassurer au secteur bancaire un
niveau de liquidit susant et, par consquent, de soutenir lactivit conomique.
En eet, ds que la situation est devenue dicile, Bank Al Maghrib a procd linjection de liquidits
sur le march de plus de 22 milliards depuis le dbut de 2009 contre 5 milliards de dirhams en 2007 et 13
milliards en 2008. La Banque centrale sest ainsi engage mettre la disposition du march interbancaire
tous les moyens ncessaires aux tablissements bancaires pour leur permettre de nancer de manire saineet rigoureuse lactivit conomique.
Dans le mme temps, Bank Al Maghrib a recommand aux banques dassouplir les conditions doctroi des
crdits aux oprateurs conomiques, en particulier lgard des secteurs les plus touchs par la crise.
Par ailleurs, en vue damliorer la liquidit des banques, le Conseil de Bank Al Maghrib a procd trois
reprises la rduction du taux de la rserve montaire. Ce dernier qui stablissait 15% jusqu n 2008,
a t ramen 12% en janvier 2009, puis 10% partir de juillet de la mme anne et enn 8% en
octobre 2009. A travers cet instrument montaire qui vise attnuer le besoin en liquidit des banques, laBanque centrale contribue ainsi augmenter la capacit dore des crdits du systme bancaire national et
par consquent soutenir la croissance. Bien videmment, si la situation lexige de nouveau, le niveau de ce
taux sera rexamin.
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Outre le crdit et le taux de rserve, Bank Al-Maghrib na mnag aucun eort utiliser son taux directeur, en
tant quoutil indispensable de relance de la demande interne et de lactivit conomique en gnral. Ce taux
a t en eet rvis la baisse en mars 2009, se situant 3,25%, soit une rduction de 25 points de base. Il
est noter que cette mesure naecte pas le mandat de la banque centrale en termes de stabilit des prix, la
dcision ayant t prise aprs avoir constat un refux des pressions infationnistes actuelles et utures.
Dans ce contexte, loptique globale de Bank Al-Maghrib consiste suivre de prs les dveloppements
conomiques et nanciers rcents, sengageant ainsi prendre toutes les mesures ncessaires an de relancer
lactivit conomique nationale et ce, paralllement aux instruments budgtaires et scaux.
Paralllement, des travaux sont en cours pour la mise en place dun cadre de surveillance macro-prudentielle,
bas la ois sur des stress tests pour valuer la rsilience du systme bancaire dirents chocs et sur la
conduite de simulations de crise systmique, en concertation avec les autorits de rgulation et de supervision
du secteur nancier. Lobjet de ces travaux est de sassurer lecacit des dispositis actuels et didentierles axes de leur amlioration et ce, en vue dasseoir, sur des bases solides, la coordination entre les autorits
de rgulation, en cas de survenance dune crise systmique et dassurer une veille globale sur la stabilit du
systme nancier.
IV- Les stratgies de prparation de laprs-crise
La priode actuelle est cruciale. Elle revt des enjeux majeurs pour les pays conronts plusieurs problmes
de relance de leur conomie. Elle est surtout loccasion duvrer pour un remodelage du cadre conomique
et nancier mondial an dassurer une croissance solide, soutenue et quilibre pour les annes venir. Lasituation actuelle doit permettre de aire sortir lconomie mondiale de la crise et de mettre en place les
changements ncessaires et adquats dans lintrt de la communaut internationale.
Il est imprati de tirer les leons de la crise et dviter de renouveler les erreurs qui ont conduit aux dicults
actuelles. A cet gard, le modle nancier moderne, qui a assur aux pays un dveloppement certain pendant
de longues annes, doit tre maintenu condition touteois de lui apporter les ramnagements ncessaires
et damliorer ses conditions de onctionnement.
Les proccupations actuelles lies la relance conomique et la restauration des marchs doivent contribuer
dnitivement construire une nouvelle architecture mondiale base sur ce mme modle, mais cette ois-
ci accompagn de nouvelles dispositions plus contraignantes et de rgles plus appropries en termes de
scurit, decacit et de transparence.
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A- Vers une nouvelle confguration du cadre conomique et fnancier mondial
1- Les enjeux majeurs de laprs-crise
Le paysage mondial a t proondment boulevers par les dgts causs par la crise nancire. Les marchsdactis ont t srieusement perturbs, causant des pertes colossales aux pargnants. Lactivit conomique
et le commerce ont t lourdement aects et subissent un net ralentissement. Le chmage a explos dans
la plupart des conomies, environ 15 millions de personnes auraient perdu leur emploi suite aux eets de la
crise. La pauvret et la prcarit ont sensiblement augment, particulirement dans les pays revenu limit.
La crise a, en eet, rvl des malaises proonds au niveau du systme conomique. Sur le plan nancier, des
dysonctionnements latents continuent de caractriser les marchs. Au niveau rel, cause du fchissement
drastique de la demande, lappareil producti a t mis mal, causant la aillite de nombreuses entreprises et
bloquant lactivit conomique. En mme temps, lintermdiation nancire a t lourdement entrave. Dans
presque tous les pays, les sommes colossales dbourses par les Etats pour venir en aide leur conomie ont
alourdi les charges pesant sur les nances publiques.
Depuis quelques mois, un mouvement de reprise semble samorcer. Touteois des questions persistent sur la
prennit de ce mouvement et en particulier sur son degr. Les risques les plus importants ont trait au ait
que la croissance ne soit pas durable, en particulier si la demande manant des pays avancs soit trop aible
pour soutenir la relance conomique. Dautres risques perdurent quant la volatilit des marchs nanciers
internationaux. Enn des risques proccupants lis la monte du chmage demeurent dactualit en dpit
des mesures adoptes par certains pays en aveur du march du travail.
Face cette problmatique de stratgies de sortie de crise, le groupe du G20 a estim, lors de sa runion
les 6 et 7 novembre 2009, que les conditions conomiques et nancires de lconomie mondiale se sont
amliores suite aux mesures coordonnes de leurs pays contre la crise. Touteois, la reprise est ingale et reste
tributaire de lappui des politiques conomiques et le niveau lev du chmage constitue un problme majeur.
Pour rtablir la sant du systme conomique et nancier mondial, le Groupe sest engag maintenir les
mesures de relance conomique tant que la reprise conomique mondiale ne sera pas assure. A cet gard,
sept principes ont t dicts pour concevoir et mettre en uvre les stratgies de sortie :
Le calendrier des stratgies de sortie devrait dpendre de la situation de lconomie et du systme nancieret devrait pencher davantage du ct du soutien de la demande et du rtablissement de la stabilit du
systme nancier ;
A quelques exceptions prs, lassainissement budgtaire devrait constituer une priorit absolue dans la
mise en place des stratgies de sortie. La politique montaire peut sajuster avec souplesse quand la
normalisation est ncessaire ;
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LE MAROC FACE A LA CRISE ET A LAPRES-CRISE I CASABLANCA, 26 NOvEMBRE 2009
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Les stratgies budgtaires de sortie de crise devraient tre transparentes, compltes et clairement
communiques dans lobjecti de ramener la dette publique des niveaux modrs dans des dlais
clairement prciss ;
Le renorcement du solde primaire devrait tre le moteur essentiel des politiques dajustement budgtaire,
en commenant par des actions visant aire en sorte que les mesures de relance budgtaires lies la
crise restent temporaires ;
La politique montaire non conventionnelle ne doit pas tre ncessairement annule avant que la politique
montaire traditionnelle soit restrictive ;
La situation conomique, la stabilit des marchs nanciers et les mcanismes de base des marchs
devraient dterminer quand et comment laide nancire devrait tre supprime ;
La mise en place de stratgies de sortie cohrentes devra amliorer les rsultats de tous les pays. La
coordination nimplique pas ncessairement la synchronisation, mais le manque de coordination de la
politique pourrait crer des retombes nastes.
2- Les orientations stratgiques du nouveau cadre mondial
Les stratgies de prparation de laprs-crise pourraient emprunter cinq voies majeures, savoir lexigence
dune meilleure concertation au niveau international, lamlioration des systmes de rgulation, la ncessit
de pallier aux insusances de la demande prive, le besoin dune meilleure intgration des pays en
dveloppement ainsi que le renorcement du systme montaire international.
Sagissant de la concertation internationale, cette stratgie se traduirait par une collaboration troite en
matire de politiques mises en uvre. Les eets de la crise ont t attnus grce aux mesures conjointes
prises dans le cadre de cette collaboration. La mise en place de plans de relance budgtaire associe aux
mesures prises par les banques centrales ont permis de rtablir la conance dans le systme nancier et de
soutenir la production.
Cette collaboration est rendue dautant plus ncessaire durant cette priode de laprs crise pour assurer une
croissance orte et quilibre. Elle devrait notamment statuer pour dterminer lopportunit propice pour
retirer les mesures de soutien adoptes pour aire ace la crise. Elle est galement utile pour promouvoir
une intgration nancire accrue mais solide et saine, compte tenu de linterdpendance entre les dirents
marchs et acteurs nanciers.
Le deuxime grand axe concerne lamlioration des systmes de rglementation et de supervision an de
garantir la stabilit nancire. Eu regard la daillance des organes de rgulation dans le dclenchement de
la crise, il est urgent de rormer en proondeur les mcanismes dencadrement et de contrle des systmes
nanciers. Paralllement aux progrs raliss rcemment sur plusieurs aspects lis notamment au contrle
prudentiel, la gestion des risques et la scurit des marchs, il sagit prsent de mettre en place des rgles
internationales en matire de renorcement du capital des banques, damlioration des marchs de produits
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drivs et de rorme des pratiques de rmunrations. Par ailleurs, une attention soutenue doit tre accorde
lassainissement des bilans bancaires et la rglementation des marchs de la titrisation. Lapplication de
nouvelles rgles en matire de rgulation et de surveillance du systme nancier est la condition du retour
une croissance saine et durable.
Un troisime axe consiste pallier aux problmes du ct de la demande. Les prvisions actuelles ont tat
dune reprise de la croissance dans les pays pour les trimestres venir. Nanmoins, cette reprise sera insusante
pour rsorber durablement le chmage que la crise a ampli considrablement. De plus, la reprise sappuie
largement sur les politiques de relance budgtaires et la reconstitution de stocks par les entreprises et non
sur la vigueur de la consommation prive. Cette situation risque de crer un alourdissement marqu de
lendettement des pays. Il est ncessaire de mettre en place ds prsent les mesures ncessaires de relance
de la dpense prive pour soutenir de manire saine linvestissement, dautant plus que des incertitudes
continueront de peser sur une vritable reprise de la demande des mnages tant que les questions lies au
chmage ne seront pas rsolues.
En ce qui concerne les pays en dveloppement, les conomies mergentes ont relativement bien rsist
collectivement la crise et plusieurs dentre eux ont t parmi les tout premiers amorcer un redressement
qui a redynamis lactivit conomique mondiale. Touteois, la crise continuera aire des ravages dans le
monde en dveloppement. La orte contraction du commerce mondial, la diminution des envois de onds et
le recul du tourisme, ainsi que le resserrement persistant du crdit ont entran un net ralentissement de la
croissance, des pertes demplois massives, un accroissement de la pauvret et des tensions sociales dans de
nombreux pays. Dans ce contexte perturb, il est essentiel de continuer appliquer des politiques budgtaires
et montaires anticycliques coordonnes et de prendre des mesures pour relancer le crdit, promouvoir lacration demplois et la mise en place de lets de scurit. Dans ce cadre, une attention particulire doit tre
accorde aux pays aible revenu. Ces pays dj aaiblis par la crise alimentaire et ptrolire et conronts
une orte instabilit des fux daide, ont t durement rapps par la crise nancire.
Le dernier axe est relati au renorcement de la stabilit du systme nancier international grce lexistence
dun prteur mondial de dernier recours. Les exigences accrues en matire de nancements lors de priodes
de crise telle que celle que nous venons de vivre ont dmontr la ncessit de disposer dun prteur en dernier
ressort, reprsent par le FMI, qui assurerait ce rle dterminant dans la distribution de onds aux conomies
ragilises et leur apporterait lassurance de se prmunir contre un repli des fux de capitaux en temps de crise.
Au Maroc, ds lapparition des premiers eets de la crise, les autorits ont mis en uvre, de manire concerte
et rapide, les mesures ncessaires pour venir en aide aux secteurs aects. Mais au-del de lenclenchement de
la reprise, il sagit dores et dj de mettre en uvre et dacclrer les stratgies de sortie de la crise destines
remdier aux insusances structurelles de lconomie que la crise a contribu mettre en exergue, de mme
assurer lavenir une croissance orte et durable.
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En matire budgtaire, la consolidation de la soutenabilit budgtaire est un acquis primordial qui doit tre
maintenu dans le moyen terme an de pouvoir mener les actions visant la rsorption des dcits sociaux.
Le Maroc a ralis un excdent de 0,4% en 2008 et les prvisions pour 2009 et 2010 laissent indiquer
un retour un dcit se situant respectivement 2,7 et 4%, en liaison notamment avec la hausse des
dpenses dinvestissement. De plus, les dpenses de onctionnement demeurent extrmement leves et
devront progresser de 11% par rapport lanne 2008. A cet gard, des eorts de rationalisation au niveau
de ces dpenses mritent dtre entrepris dans les meilleurs dlais. Par ailleurs, il est ncessaire de procder au
renorcement de la dynamique des recettes par le biais dune rsorption de linormel et dune rorme de la
scalit. De mme, et compte tenu du risque systmique quelles comportent, une attention particulire doit
tre accorde lquilibre nancier des caisses de retraite, la lumire de lallongement de lesprance de vie.
En outre, il convient de rfchir la problmatique du dcit du compte courant de la balance des paiements.
Des mesures proondes visant rehausser la comptitivit des entreprises et dynamiser ainsi le secteur des
exportations doivent tre adoptes. A cet gard, les voies privilgier portent notamment sur lamliorationde lenvironnement des aaires, lapproondissement de la lutte contre la corruption, les progrs en matire
dducation et de ormation, ainsi que la fexibilit du march du travail.
Par ailleurs, en plus des mesures prises en vue daccroitre les transerts des MRE, les actions susceptibles de
renorcer les avoirs extrieurs doivent tre privilgies an dviter les consquences cheuses observes
durant la priode qui prvalait avant la mise en place du Programme dAjustement Structurel dans les annes
80.
2- Les ramnagements en matire de politique montaire et de changeAn de pouvoir accompagner les changements conomiques, le cadre de politique montaire et de change
doit tre adapt en permanence. Ainsi, la ncessit de aire voluer moyen terme lobjecti de la politique
montaire et de change vers un rgime de ciblage dinfation et de change plus fexible dcoule du processus
dinsertion du pays dans lconomie mondiale. Cette dynamique est en phase dacclration, notamment du
ait de lapproondissement du dmantlement tariaire avec lUnion Europenne et la signature daccords de
libre change avec de nouveaux pays. Les engagements pris par le Maroc, dans le cadre de ces accords, vont
approondir davantage son ouverture nancire et commerciale.
Pour ce aire, notre pays doit consolider les lments ncessaires un passage russi vers la stratgie duciblage dinfation. Ces pr-requis sarticulent principalement autour de la prservation de la stabilit
macroconomique, la poursuite des progrs en matire de transparence de la politique montaire, la solidit
du systme nancier ainsi que le renorcement de la capacit analytique technique et oprationnelle de la
Banque Centrale.
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Paralllement, leet cumulati du processus dassouplissement graduel de la rglementation des changes
commence produire ses eets sur lintgration nancire du pays. Il sagit prsent de se prparer aux
volutions utures an de russir le passage un rgime de change plus fexible, davantage cohrent avec le
degr douverture attendu de lconomie marocaine.
3- La poursuite de la consolidation du secteur bancaire et de la modernisation du
systme fnancier
La consolidation de la stabilit nancire doit se poursuivre avec la convergence des normes applicables au
secteur bancaire vers les standards internationaux. Au cours des dernires annes, les indicateurs de solidit
et dactivit du systme bancaire se sont continuellement amliors sous leet du renorcement du cadre
prudentiel et du dispositi proacti de dtection et de gestion des risques. Ces eorts doivent tre maintenus
dans les prochaines annes et le secteur bancaire doit continuer son volution sur des bases saines et solides
et selon une gestion dactis la plus rigoureuse possible.
Par ailleurs, il est urgent de procder une bancarisation plus pousse de la population. La pntration des
services nanciers demeure extrmement modeste et en de de son potentiel, et doit constituer dans les
annes venir un objecti majeur pour le secteur bancaire.
Pour ce qui est de la modernisation du march nancier, il est important que la Bourse de Casablanca recouvre
son dynamisme pour quelle puisse remplir ecacement son rle dans lconomie. Les rgles dintgrit et
de transparence doivent tre galement renorces. En outre, des produits nanciers tels que le Plan Epargne
Logement ou le Plan Epargne Actions doivent voir le jour dans les meilleurs dlais en vue de promouvoir
lpargne longue et de dynamiser le march nancier.
Enn, des projets de loi importants tels que la complte autonomie des autorits de rgulation (CDVM et
DAPS) ainsi que la cration dun march terme de produits nanciers doivent tre rapidement adopts.
4- Lapproondissement de linsertion de lconomie marocaine linternational
En parallle des rormes menes sur les plans montaire et nancier, il convient de capitaliser sur les
avances accomplies pour renorcer lattractivit de notre pays et assurer le succs de sa transormation
en plateorme nancire internationale. Ce projet de grande envergure qui contribuera assurment la
russite de lintgration de lconomie marocaine au sein de son environnement mondial, ncessite touteois
dapproondir les rormes amorces comparativement dautres places nancires car la concurrence en ce
domaine est extrmement orte.
Par ailleurs, compte tenu des aibles perspectives de croissance dans la Zone euro, le Maroc aurait avantage
sacheminer vers lintgration des espaces rgionaux qui comme le montre lexprience internationale en la
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matire, sont susceptibles dagir plus largement. A cet gard, lintgration maghrbine pourrait constituer un
vecteur ecace de croissance pour lensemble des pays. A court terme, des rapprochements au plan nancier
avec certains pays pourraient reprsenter une premire phase dvelopper.
5- La reonte des politiques sociales
Au plan social, lorientation stratgique consistera consolider le lien social par le biais dune reonte proonde
des politiques sociales. Pour cela, une rorganisation du paysage national des acteurs de dveloppement
social doit tre entreprise. Cette rorganisation se traduirait par plusieurs actions.
Tout dabord, il sagit de consolider le lien social et mettre laccent sur le dveloppement humain, sans lequel
aucune croissance conomique nest viable long terme. Les actions de lutte contre la pauvret et la prcarit
doivent tre considrablement renorces. A cet gard, le Maroc a organis sa stratgie de politique sociale
dans le cadre de lINDH. Il est ncessaire dapproondir ces programmes sociaux, notamment au moyen de
laccs aux services sociaux et de meilleure qualit, de lacclration du rythme de cration demplois et dune
valuation rgulire des programmes an didentier et de pallier aux insusances constates.
Ensuite, les politiques sociales devraient tre rormes en proondeur travers une valuation de lecacit
des programmes de dveloppement humain et une reonte du systme de compensation en vue dassurer
une meilleure quit sociale en aveur des couches les plus davorises et les plus vulnrables. Enn, il est
ncessaire dacclrer et dapproondir les rormes en matire dducation nationale et de justice.
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V- Conclusion
A la lumire des volutions rcentes de la crise internationale, il est permis de constater que si notre pays a pu
surmonter relativement les eets de la crise au plan nancier et limiter ses consquences sur le secteur rel,
les ds auxquels la politique macroconomique aura aire ace se sont en revanche intensis sous leet
de la dtrioration de la conjoncture mondiale. En consquence, la qualit de la gestion macroconomique et
le choix des rponses apportes revtent dans ce contexte une importance toute particulire.
Sur le plan conomique, le d primordial consiste aujourdhui pour notre pays renorcer sa capacit aire
ace aux chocs exognes. En outre, la croissance en Europe, principal partenaire du Maroc, devrait rester aible
au cours des prochaines annes, conjugue une volatilit persistante des cours du ptrole et des produits de
base sur les marchs internationaux, ce qui devrait poser des ds importants.
An de relever avec succs les ds auxquels il est conront, le Maroc doit continuer mener des politiquesmacroconomiques saines tout en rehaussant la cohrence globale et lecacit. Pour cela, il est dterminant
dapproondir et dlargir les champs des rormes, en particulier celles lies au relvement de la comptitivit
an damliorer la productivit des entreprises et la qualit du capital humain, au maintien des quilibres
ondamentaux, la poursuite des ramnagements ncessaires en matire montaire, nancire et de
change, une meilleure intgration de notre conomie au sein de lenvironnement international ou encore
celles visant apporter une rponse approprie aux dcits sociaux.
Sil est ncessaire de mettre laccent sur les plans sectoriels et dvaluer leur contribution lamlioration de la
croissance, il audra veiller galement renorcer la cohrence des rormes en les intgrant dans une visionmacroconomique globale susceptible de maximiser les eets de ces rormes sur le niveau de la croissance
et la rduction de la pauvret.
A cet gard, lenjeu stratgique pour les annes venir consistera adapter en permanence lorientation
des politiques publiques aux fuctuations de lactivit conomique. Lamlioration de la gouvernance des
politiques publiques ne pourra rsulter en eet que dun suivi continu et rapproch des actions menes. Dans
ce sens, une ractivit orte et rgulire des pouvoirs publics est la condition indispensable ladaptation des
rormes entreprises aux mutations de leur environnement.
Il conviendrait galement pour assurer une croissance viable et quitable que le Maroc acclre le rythme
des rormes dans les domaines sociaux, notamment ceux de lducation, de la sant et de la justice. Il
importe ce niveau de remdier la rigidit de la rglementation du travail qui restreint les perspectives de
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lemploi et de rorganiser le systme de protection sociale. Le secteur de la sant doit galement aire lobjet
damliorations notables tandis que la rorme de lducation mrite dtre acclre et davantage recentre
en onction de lvolution des besoins de lconomie. Le onctionnement de la justice doit tre enn revu pour
consolider ltat de droit et avoriser lamlioration du climat des aaires.
La nouvelle conguration du cadre conomique et nancier mondial de laprs-crise impose enn de nouvelles
contraintes au Maroc, lies notamment au positionnement de son conomie lenvironnement international.
La crise actuelle a mis en vidence le caractre dcisi des ensembles rgionaux solides et intgrs. A cet gard,
lintgration rgionale devrait tre une voie privilgier, en particulier au sein de lespace maghrbin et avec
dautres pays aricains, en vue dune acclration durable de la croissance et de lamlioraton du niveau de
vie de la population.
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VI- AnnexesAnnexe 1
Principaux vnements de la crise fnancire internationale en 2008 et en 2009
Date Evnement
Les temps orts de la crise fnancire en 2008
16-MarRachat de la cinquime banque dinvestissement amricaine, Bear Stearns, par JP Morgan Chase (avec la garan-tie de la Fed).
7-SepMise sous tutelle des deux gants du renancement du crdit immobilier en dicult Fannie Mae et FreddieMac. Le Trsor amricain envisage d'y investir 200 milliards de dollars pour les sauver.
15-Sep Faillite de Lehman Brothers, et rachat de Merrill Lynch par Bank o America.
17-SepAIG, premier assureur amricain, est sauv par l'tat au prix d'un prt de 85 milliards de dollars accord par laFed et d'une nationalisation du capital hauteur de prs de 80%.
19-SepLa banque britannique Haliax-Bank o Scotland (HBOS) est rachete pour 12,2 milliards de dollars par sa compa-triote Lloyds TSB.
25-SepFaillite de la 1re caisse dpargne amricaine, Washington Mutual, et son rachat par JPMorgan Chase pour 1,9milliards de dollars.
28-Sep
- Fortis est nationalise partiellement, les trois tats du Bnlux apportant 11,2 milliards deuros de capitauxpropres pour 49,9% du capital.- La banque britannique Bradord & Bingley, spcialise en crdit immobilier, est nationalise.- La banque allemande Hypo Real Estate, spcialise dans le nancement de l'immobilier, est sauve par un pland'urgence de 50 milliards deuros.
30-SepLa premire banque mondiale pour le nancement des collectivits locales, la ranco-belge Dexia, lve 6,4milliards deuros auprs des gouvernements belges, ranais et luxembourgeois ainsi qu'auprs des actionnairesexistants.
3-Oct La banque amricaine Wachovia est rachete, pour 15 milliards de dollars, par sa compatriote Wells Fargo.
3-OctVote du Congrs amricain pour la cration dun onds (Troubled Asset Relie Program, TARP) de 700 mill iardsde dollars, visant racheter des actis toxiques. 250 milliards de dollars seront mobiliss pour recapitaliser desinstitutions nancires.
5-OctBNP Paribas prend le contrle de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour 14,7 milliards deuros, tandis quel'tat belge devient le premier actionnaire du groupe ranais.
8-OctSept banques britanniques (Barclays, HBOS, Royal Bank o Scotland, Lloyds TSB, Standard Chartered, Nationwideet Abbey liale de Santander) sont partiellement nationalises.
8-OctBaisse coordonne de 50 pb des taux directeurs de six principales banques centrales (Fed, BCE, BoE, BoC, Riks-bank, SNB).
9-Oct Lassureur japonais, Yamato Lie, se dclare en aillite.
12-OctLes gouvernements de lUEM se coordonnent pour soutenir leurs systmes bancaires : plans de soutien auxbanques de 1900 mill iards deuros.
16-Oct Sauvetage de la banque suisse UBS : la BNS rachte 90% des actis toxiques dUBS, pour un montant de 54milliards de dollars. LEtat suisse achte en outre pour 6 milliards de rancs dobligations convertibles en actionset devient ainsi un des principaux actionnaires dUBS.
7-Nov General Motors, numro un amricain de lautomobile, annonce quil risque dtre court de liquidits en 2009.
23-NovPlan de sauvetage de Citigroup (injection de capital de 20 milliards de dollars et garantie pour les actis risqus hauteur de 306 milliards de dollars).
19-DcLe gouvernement des Etats-Unis annonce quil est prt dbloquer 17,4 milliards de dollars pour sauver lesconstructeurs de voitures General Motors, Chrysler et ventuellement Ford, proches de la aillite. cours deliquidits, General Motors reoit immdiatement 9,4 milliards de dollars et Chrysler 4 milliards de dollars.
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Les temps orts de la crise fnancire en 2009
08-Janv La Commerzbank est recapitalise hauteur de 10 milliards deuros par le gouvernement allemand.
15-janvBank o America reoit une nouvelle injection de capital de 20 milliards de dollars, portant laide duTrsor amricain 45 milliards de dollars depuis octobre 2008, ainsi quune garantie de lEtat sur118 milliards dactis en dtresse.
20-JanvLes valeurs nancires baissent de 15% Wall Street. La crise bancaire devient un sujet prioritairepour le nouveau gouvernement amricain.
9-FvLa France annonce loctroi dun prt de 6 milliards deuros sur une dure de 5 ans aux deuxconstructeurs automobiles PSA Peugeot et Renault.
10-Fv
Les tats-Unis prsentent un plan de stabilit nancire comprenant : un Financial Stability Trustpour consolider les onds propres des banques qui en auraient besoin, un Fonds dinvestissementpublic priv pour dlester les banques de leurs actis toxiques, un Consumer and Business LendingInitiative pour relancer les prts aux consommateurs et aux petites entreprises, et enn des onds
devant servir viter les saisies immobilires. Lenveloppe aecte ce plan peut aller jusqu 2.000milliards de dollars, nance par le Trsor et la Fed.
4-Fv Le Congrs amricain approuve un plan de relance conomique de 787 milliards de dollars.
26-Fv
La usion Caisses dEpargne - Banques Populaires est ocialise, donnant naissance au deuximegroupe bancaire ranais, baptis BPCE. Le soutien de lEtat au nouveau groupe est conrm et setraduira par la souscription dactions de prrence convertibles en actions ordinaires jusqu 20%du capital.
27-FvLe Trsor US a sign une entente lui permettant daugmenter sa participation jusqu 36% du capitalde Citigroup. Dans le cadre de cette entente, le gouvernement amricain a dcid dacqurir pour25 milliards de dollars dactions prrentielles sur un montant total mis de 27,5 milliards de dollars.
2-MarsAIG, premier assureur amricain, a annonc une perte de 61,7 milliards de dollars pour le 4e tri-mestre 2008 et prs de 99,3 milliards de dollars pour toute lanne 2008, la pire perte historiquepour une socit amricaine. Le gouvernement dral amricain a ainsi dcid de prter 30 milliardsde dollars additionnels pour soutenir les activits dAIG.
8-MarsAprs Northern Rock, Bradord et Bingley, Royal Bank o Scotland, le gouvernement britanniquenationalise une quatrime banque, Llyods Banking Group, dont il va acqurir 65%.
28-Mars
LEtat allemand a entam la nationalisation de la banque immobilire en aillite Hypo Real Estate(HRE) avec lacquisition de 8,7% du capital de la banque, avant lexpropriation prvue des autresactionnaires.
07-MaiLe gouvernement US, aprs les stress tests des banques amricaines, annonce que 17 des 19 plusgrandes banques devraient tre recapitalises hauteur de 74,6 milliards de dollars.
1-Juin
General Motors a demand au tribunal des aillites de New York sa mise sous chapitre 11. Aprs luiavoir octroy 19,4 milliards de dollars de nancement publics depuis dcembre 2008, le Trsor USaccorde une rallonge de 30,1 milliards de dollars. A lissue de la procdure engage, le Trsor devien-dra le principal actionnaire 60% du nouveau GM.
04-Nov
La banque allemande nationalise, Hypo Real Estate, toujours en grande dicult, a obtenu une re-capitalisation supplmentaire de lEtat allemand de 3 milliards deuros. Ce dernier avait dj dbour-s environ 3,3 milliards deuros pour monter 100% du capital de la banque dbut octobre 2009, eta ourni 100 milliards deuros de garanties depuis plus dun an pour laider se renancer.
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Annexe 2
Rvision la baisse plusieurs reprises des prvisions de croissance du FMI
Source : World Economic Outlook du FMI
Projections du FMI pour 2009juillet2008
octobre2008
novembre2008
janvier2009
avril2009
juillet2009
octobre2009
Croissance conomiquemondiale
3,9 3,0 2,2 3,0 -0,8 -1,4 -1,1
Economies avances 1,4 0,5 -0,3 1,1 -3,3 -3,8 -3,4
Etats-Unis 0,8 0,1 -0,7 1,6 -2,6 -2,6 -2,7
Zone euro 1,2 0,2 -0,5 0,2 -3,2 -4,8 -4,2
Allemagne 1,0 _ -0,8 0,1 -4,0 -6,2 -5,3
France 1,4 0,2 -0,5 0,7 -2,4 -3,0 -2,4
Italie 0,5 -0,2 -0,6 -0,1 -3,5 -5,1 -5,1Espagne 1,2 -0,2 -0,7 -0,1 -3,0 -4,0 -3,8
Japan 1,5 0,5 -0,2 0,6 -5,8 -6,0 -5,4
Royaume Uni 1,7 -0,1 -1,3 0,2 -3,8 -4,2 -4,4
Economies en dveloppe-ment etmergentes
6,7 6,1 5,1 5,0 2,0 1,5 1,7
Chine 9,8 9,3 8,5 8,0 6,5 7,5 8,5
Inde 8,0 6,9 6,3 6,5 4,5 5,4 5,4
Brsil 4,0 3,5 3,0 3,5 -0,7 -1,3 -0,7
Russie 7,3 5,5 3,5 1,3 -3,0 -6,5 -7,5
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