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Commission des études
CE-11101
Le développement des compétences dans les programmes d’études universitaires
Avis
Le 12 janvier 2006 Dans le présent document, le genre masculin est utilisé sans discrimination.
TABLE DES MATIÈRES
CONTEXTE GÉNÉRAL ET MANDAT DE LA COMMISSION..............................................................................2
1. DU DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES......................................................................................................2
1.1 Des compétences en éducation........................................................................................................2
1.2 Des compétences à l’approche par compétences (APC) .............................................................4
1.3 L’expérience des collèges .................................................................................................................6
2. COMPÉTENCES ET APC À L’UNIVERSITÉ ........................................................................................................8
2.1 Des points de départ différents selon les domaines et les programmes d’études.................8
2.2 L’élaboration de nouveaux programmes .......................................................................................10
3. COMMENTAIRES DE LA COMMISSION ............................................................................................................12
3.1 Bénéfices et contraintes de l’APC ..................................................................................................12
3.2 Une innovation adaptée à la diversité des situations ..................................................................15
3.3 Des mécanismes souples ................................................................................................................16
3.4 L’harmonisation des programmes avec les collèges ...................................................................17
3.5 La question des compétences communes ....................................................................................18
3.6 Une vision d’avenir............................................................................................................................19
4. RECOMMANDATIONS DE LA COMMISSION.....................................................................................................20
SOURCE DES INFORMATIONS
Ouvrages, documents et sites Web consultés
2
Contexte général et mandat de la Commission Dans le contexte où la formation des étudiants québécois des niveaux préuniversitaires est
maintenant conçue selon une approche dite par compétences (APC) et compte tenu des
attentes formulées en ce sens, notamment par le monde du travail, le recteur a confié à la
Commission des études le mandat d’examiner comment l’Université pourrait mieux s’adapter à
cette réalité.
La Commission des études a d’abord cherché à comprendre la notion de compétence et les
caractéristiques de l’APC1. Afin de s’informer des pratiques en cours, elle a reçu des invités
œuvrant dans deux collèges et à l’Université Laval; elle a aussi consulté le Réseau de
valorisation de l’enseignement (RVE) interpelé par le sujet. La Commission tient à remercier
toutes les personnes qui ont accepté son invitation et qui ont généreusement apporté leur
contribution à ce dossier.
L’abondance de la littérature spécialisée et les témoignages entendus ont montré la complexité
du sujet de même que l’ambiguïté des termes et des concepts. La Commission a choisi de ne
retenir de l’information colligée que ce qui pouvait éclairer la position de l’Université dans une
perspective éducationnelle. Son analyse et ses réflexions l’ont amenée à proposer une
démarche à la fois ouverte à l’innovation et prudente, puis à formuler des recommandations
qu’elle juge réalistes.
1. Du développement des compétences
1.1 Des compétences en éducation Le terme compétence fait partie du vocabulaire usuel. Attribué de façon générale à une
personne ayant des connaissances et un savoir-faire reconnus dans un domaine donné, ce mot
correspond en éducation à une réalité qui va bien au-delà de son sens courant. Le concept est
cependant repris de diverses façons, entraînant polysémie et ambiguïté.
1 La Commission des études a rassemblé un dossier documentaire comprenant des données sous forme de documents imprimés et électroniques. Certains membres de la Commission, plus directement touchés par le sujet ont apporté une contribution spéciale : M. Serge Talbot, directeur de la Direction générale des programmes de premier cycle (DGPC); M. Pierre-Charles Tremblay, membre représentant des chargés de cours dont l’enseignement touche le sujet; M. Fernand Gervais, professeur au Département d'études sur l'enseignement et l'apprentissage, Faculté des Sciences de l'éducation; et Mme Marie-France Ébacher, professeure à la Faculté des sciences infirmières. Les invités de la Commission ont également fourni une documentation additionnelle.
3
La notion de compétence dans le domaine de l’éducation peut s’inscrire comme le résultat
d’une évolution des mentalités, notamment dans la suite du mouvement pédagogique de l’école
active qui fait de l’apprenant un acteur au centre de sa propre formation2. Les courants de
pensée et la recherche en éducation caractérisant les dernières années ont influencé les
pratiques d’enseignement, faisant en sorte que de plus en plus de programmes prennent des
initiatives pour s’assurer que la formation offerte réponde aux exigences du monde actuel et
futur dans une perspective internationale empruntant, pour plusieurs, des formules
pédagogiques où l’étudiant est placé en situation dynamique d’apprentissage3. Pour sa part, Marc Romainville a analysé l’évolution du terme compétence en éducation. Partant de la
prémisse que les transformations du lexique sont indicatives de changements de mentalité, il
reconnaît trois passages dans le mouvement de la pédagogie contemporaine : celui «d’un
apprentissage centré sur les matières vers un apprentissage centré sur l’élève», celui «d’un
apprentissage centré sur les acquis peu mobilisables vers un apprentissage centré sur un
potentiel d’action » et enfin, celui «d’un apprentissage de connaissances vers un apprentissage
de savoir-faire, voire de savoir-réfléchir»4. Toutes les réflexions qui ont contribué à cerner
progressivement une notion de compétence propre à l’éducation montrent bien qu’il s’agit d’une
notion évolutive.
L’information livrée par les invités de la Commission a mis en lumière la difficulté de reconnaître
un sens commun au terme de compétence. Chacun emprunte la définition qui lui semble la plus
appropriée et la démarche qu’il considère la plus efficiente en tenant compte de sa situation,
des exigences auxquelles ses programmes doivent répondre et des ressources humaines
disponibles. Toutefois, se dégage une caractéristique commune : la mise en jeu de plusieurs
capacités, connaissances, habiletés combinées, qu’un individu, dans diverses situations
apparentées, doit solliciter pour agir et être reconnu comme compétent. Ces ressources sont
qualifiées d’internes pour désigner les connaissances et attitudes personnelles d’un individu et
d’externes ou périphériques lorsque l’on parle du recours à l’environnement (personnes,
documents, outils informatiques…).
2 Joaquim Dolz et Edmée Ollagnier (Éds), L’énigme de la compétence en éducation, Bruxelles, De Boeck Université, 2002, p. 9. 3 Maints auteurs ont abordé le concept de compétences et tenté de le définir. De nombreux ouvrages sont parus depuis les années 1960 et surtout 1970, mais le mouvement s’est intensifié à partir des années 1990. À l’université Laval, des chercheurs en sciences de l’éducation travaillent aussi sur ce sujet, notamment MM. Clermont Gauthier et François Guillemette du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE). 4 Romainville, Marc. « L’irrésistible ascension du terme compétence en éducation ». Enjeux, 37/38, p. 132-142. 1996.
4
Les expériences visant à cerner la notion de compétence au sein de programmes de formation
particuliers permettent de constater que l’idée de compétence et d’APC suscite énormément
d’intérêt ici comme ailleurs. La confusion engendrée par le recours à une même terminologie en
contextes variés, de même que l’usage d’expressions consacrées telles que les compétences
transversales, qui servent à désigner des habiletés transdisciplinaires que l’on souhaite voir
développer chez les étudiants, ajoutent à la complexité du concept et des pratiques.
En somme, le concept de compétences traduit une réalité qui, tout en n’étant pas la même pour
tous, rend bien compte du besoin répandu de se centrer sur l’apprentissage de l’étudiant plutôt
que sur l’enseignement5, de placer l’étudiant dans un environnement qui suscite l’établissement
de liens entre les disciplines, entre la théorie et la pratique, et qui convie à la fois à l’acquisition
de connaissances, au développement d’habiletés, à l’adoption d’attitudes.
1.2 Des compétences à l’approche par compétences (APC) Dans l’APC, la notion de compétence revêt un sens précis. La Commission des études retient
deux définitions complémentaires, qui semblent rallier les points de vue de plusieurs
chercheurs; l’une est inspirée directement des travaux du spécialiste français, Guy LeBoterf, et
proposée par le professeur Jacques Tardif en sciences de l’éducation de l’Université de
Sherbrooke, et l’autre provient de Marc Romainville du Département d’Éducation et
Technologie, des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix, de Namur en Belgique.
Une compétence est un savoir–agir complexe prenant appui sur la mobilisation et la combinaison efficaces d’une variété de ressources internes et externes à l’intérieur d’une famille de situations6. Une compétence est un ensemble intégré et fonctionnel de savoirs, savoir-faire, savoir-être et savoir-devenir, qui permettront, face à une catégorie de situations, de s’adapter, de résoudre des problèmes et de réaliser des projets7.
Ces définitions s’inscrivent dans une approche particulière qui a été développée dans une
perspective pédagogique innovante et qui va bien au-delà du concept général de compétence.
5 Thomas De Koninck montre l’importance de « se préoccuper de ce que l’étudiant apprend, plus que de ce que l’on enseigne, et qu’il faut fonctionner avec des objectifs d’apprentissage plutôt que d’enseignement ». Philosophie de l’éducation : Essai sur le devenir humain. Paris, PUF, 2004 (Thémis Philosophie). 6 Définition présentée par Jacques Tardif, dans le cadre de l’activité L’Heure pédagogique, tenue sous la responsabilité du Réseau de valorisation de l’enseignement de l’Université Laval, le 30 septembre 2005. Cette définition se rapproche de celle retenue finalement par le MEQ qui comptait M. Tardif parmi ses conseillers. 7 M. Romainville G. Bernaerdt, Ch. Delory, A. Genard, A. Leroy, L. Paquay, B. Rey, Jl. Wolfs. « Réformes: à ceux qui s'interrogent sur les compétences et leur évaluation ». Forum pédagogie, 1998, pp. 21-27.
5
En effet, l’APC renvoie à un type d’élaboration de programme d’études qui répond à des
critères précis et qui suit une logique définie en fonction d’une conception du processus
d’apprentissage. Entre autres, chaque programme est construit à partir d’une esquisse des
compétences visées dans un domaine donné, que l’on appelle un «profil de sortie», lequel est
élaboré à partir d’un corpus cohérent de compétences, déterminées par les formateurs et
intervenants concernés, pour répondre notamment aux attentes du marché du travail et de la
société. C’est ce sens très précis qu’il faudra donner partout dans le texte à l’expression
« approche par compétences » ou APC. L’idée de mobilisation et de combinaison efficaces
rend chaque compétence indissociable des contextes dans lesquels elle est mise en œuvre;
l’idée d’un ensemble de ressources internes fait référence à des connaissances, mais elle ne se
limite pas à ces dernières : cela inclut aussi des attitudes, des valeurs…; l’idée de famille de
situations oblige à circonscrire l’étendue des situations dans lesquelles une compétence
donnée peut être mise en œuvre.
L’APC s’appuie sur des principes éducationnels qui obligent l’étudiant à être actif dans son
apprentissage en prenant lui-même progressivement conscience de l’accroissement de sa
propre compétence et demandent aux éducateurs de formuler au préalable, clairement et
ouvertement, les résultats attendus en termes de compétences. Cette approche aborde
l'éducation sous l’angle de l’action et fait de l'évaluation une partie intégrante de l'apprentissage
en l’inscrivant dans une perspective de formation globale et de développement de la personne8.
Le Boterf insiste pour sa part sur la double dimension individuelle et collective de la compétence
et sur l’importance de la responsabilisation des individus et des collectivités9.
En somme, l’APC dénote une façon d’aborder la formation en s’appuyant d’abord sur une
approche-programme. Elle correspond à un modèle d’élaboration de programme caractérisé
par l’esquisse d’un «profil de sortie» en fonction duquel sont construites des chaînes d’activités
qui assurent la cohérence du programme. Comme l’APC prend en compte les besoins exprimés
par le milieu du travail et les attentes de la société, elle propose une perspective éducationnelle
qui s’inscrit dans la mouvance des contextes, d’où la nécessité de se placer en mode
d’adaptabilité et d’ouverture. L’APC s’inscrit ainsi comme un processus qui n’est jamais
absolument terminé. Cette idée de travail progressif a été beaucoup mise en évidence par les
8 D’après Jacques Tardif dans « Développer un programme par compétences : de l’intention à la mise en œuvre ». Pédagogie collégiale, vol. 16, no. 3. Mars 2003. 9 Construire les compétences individuelles et collectives. Les réponses à 90 questions. Paris, Éditions d’Organisation, (2000) 2004 (3e édition), p. 52.
6
invités des collèges accueillis par la Commission.
1.3 L’expérience des collèges
Au Québec, le ministère de l’Éducation (MEQ)10 a lancé un processus de mise en application
d’une approche dite par compétences dans les ordres préuniversitaires11; les universités, qui
jouissent d’une plus grande autonomie, n’ont pas été touchées par cette obligation. Plusieurs
fois, le Ministère a « reformulé son approche du concept de compétence sans nécessairement
en changer sa vision. Globalement, […] pour le MEQ, la compétence est un savoir-agir fondé
sur la mobilisation et l’utilisation d’un ensemble de ressources »12. Cette définition a été adoptée
en 2001, peu après que la Communauté française de Belgique ait imposé un décret ministériel
en ce sens.
Les échanges avec des invités ont permis à la Commission de s’informer d’abord sur
l’expérience des collèges. Selon les invités reçus, l’APC s’est implantée dans les collèges sous
la forme d’un work in progress et les derniers programmes transformés diffèrent
considérablement des premiers. Au départ, les collèges recevaient du MEQ une liste de
compétences dont le nombre était très variable selon les programmes et peu de temps était
alloué pour élaborer ceux-ci selon l’approche imposée en 1995; aucun mécanisme de soutien
n’était d’ailleurs prévu. Depuis le début de cette réforme, les directions de collège ont pu
observer un certain rapprochement entre elles et les professeurs, de même qu’entre les
professeurs eux-mêmes, ce qui a favorisé une meilleure compréhension des attentes
respectives.
Dans notre système, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) a la
responsabilité de déterminer les besoins de formation au niveau collégial. Dans le secteur
technique, il le fait en fonction du milieu du travail et il organise à cette fin des ateliers avec des
représentants de ce milieu. Chaque collège concerné doit mettre en place un processus
d’élaboration de programme comprenant une fiche d’analyse, où il détermine de façon
autonome ce que chaque compétence suppose comme formation; un plan cadre traduit ensuite
10 Maintenant ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). 11 En 1993-1994, selon les prescriptions de ce Ministère, les établissements collégiaux ont adopté un modèle de formation par compétences comme une manière de concevoir les programmes d’enseignement en les basant sur la démarche d’apprentissage des étudiants plutôt que sur celle d’enseignement des professeurs. Cette approche a été étendue à l’éducation au préscolaire et à l’enseignement au primaire à la fin des années 1990, puis s’implante progressivement au secondaire. 12 Joannert, Philippe, Compétences et socioconstructivisme. Un cadre théorique. p.35.
7
ces compétences en activités d’apprentissage. Les cours sont sous la responsabilité du comité
de programme et ne sont pas une propriété individuelle des enseignants.
Dans le secteur général, il n’y a pas d’études de marché et on ne se questionne pas sur la
pertinence de la formation offerte, en prenant pour acquis que celle-ci a pour fonction de
préparer les étudiants aux études universitaires. Dans certains collèges, il existe néanmoins un
atelier d’analyse de situation de formation, qui serait comparable à l’atelier d’analyse des
besoins de formation du milieu du travail existant dans le secteur technique, afin de déterminer
ce qu’il est nécessaire de connaître et de savoir-faire pour être en mesure d’entreprendre des
études universitaires. Les invités des collèges ont signalé à ce propos qu’il pourrait y avoir
davantage de collaboration entre les professeurs des collèges et des universités dans cet
exercice.
Les professeurs des collèges se seraient d’abord inquiétés que les savoirs puissent être réduits
à une dimension utilitariste. Comme rien n’a été changé fondamentalement dans la formation
générale des programmes du niveau collégial, cette appréhension s’est avérée pour plusieurs
non fondée. Elle aurait progressivement fait place à la satisfaction et à une certaine fierté de se
réapproprier les programmes. Dans le secteur technique surtout, les professeurs et les
étudiants disent savoir davantage où ils vont. Les statistiques sur la réussite scolaire montrent
une amélioration au cours des dernières années et le marché du travail semble aussi très
satisfait de la formation de ces étudiants; cela ne permet pas cependant d’affirmer que cette
satisfaction est attribuable uniquement à l’adoption de l’APC.
Dans le secteur général et pour ce qui est de l’arrimage de la formation collégiale avec les
programmes universitaires, les efforts ont été mis dans une plus grande intégration des
savoirs, mais il est encore difficile d’évaluer les progrès accomplis dans ce secteur pour le
moment. Pour renforcer la démarche d’arrimage, les collèges souhaitent toujours que les
universités prévoient des préalables à l’admission dans les programmes en sciences humaines
comme c’est le cas pour les sciences dites pures; c’est pour eux une question de
reconnaissance et de valorisation de ces études.
L’APC imposée par le Ministère vise de meilleurs rapports entre les disciplines contributives,
une harmonisation facilitée et plus de cohérence dans les programmes. La perspective
programme, nécessitée par l’APC, exige des collaborations interdisciplinaires, ce qui ne se fait
8
pas sans créer certaines tensions dans le partage des ressources départementales, car il faut
veiller à établir un équilibre entre les programmes et les ressources en respectant l’évolution de
chaque programme. De l’avis des personnes entendues par la Commission, il ne faut pas
chercher à tout uniformiser et il n’y a sans doute pas d’approche qui puisse être appliquée
systématiquement ou de la même manière à tous les ordres d’enseignement et à tous les
domaines.
2. Compétences et APC à l’université À l’Université Laval, de plus en plus d’enseignants ont recours à diverses formules
pédagogiques qui placent l’étudiant dans un contexte dynamique d’apprentissage13. Plusieurs
ont senti le besoin d’un rapprochement avec le milieu du travail et l’ont favorisé. Enfin, certains
se sont engagés dans une révision en profondeur des programmes d’études en appliquant
intégralement l’APC ou en s’en inspirant fortement. Sans viser l’exhaustivité, la Commission a
pu prendre connaissance d’expériences en cours et de quelques projets, notamment en
sciences de l’éducation et en sciences de la santé.
2.1 Des points de départ différents selon les domaines et les programmes d’études Parmi ceux qui ont manifesté de l’intérêt pour la notion de compétence et l’APC, tous ne sont
pas partis du même point de départ et n’ont pas visé le même point d’arrivée. La nature et les
contextes d’évolution des domaines et des programmes d’études sont variés, les motivations et
les moyens de réalisation aussi.
Certains se sont vus contraints d’entrer dans le mouvement lancé par le ministère de
l’Éducation du Québec. C’est le cas des sciences de l’éducation dont la mission est de préparer
les futurs enseignants à intervenir selon les principes énoncés par le Ministère conformément à
la dernière réforme en voie d’implantation. Dans ces programmes de formation à
l’enseignement, spécialement au Baccalauréat en éducation au préscolaire et à l’enseignement
au primaire (BÉPEP) et au Baccalauréat en enseignement secondaire (BES), qui doivent
préparer des éducateurs qui enseigneront selon l’APC imposée, le principal défi consiste à
mettre en place des mécanismes de concertation pour se donner une vision commune de la 13 Que ce soit en situation de résolution de problème, d’étude de cas ou autres formules pédagogiques de même type.
9
formation attendue dans le monde contemporain. Il faut notamment être attentif au fait que,
selon le Ministère, on vise la formation non pas de spécialistes des disciplines – surtout pour
l’enseignement au secondaire – mais d’enseignants formés au regard de certaines disciplines.
Le succès de la réforme repose sur la concertation des divers intervenants entre eux et avec le
milieu.
Certains programmes se distinguent dans leur démarche, comme en éducation physique. Les
fondements de la réorganisation du programme de Baccalauréat en enseignement de
l’éducation physique et à la santé (BEÉPS) ont été posés en 1993 à l’initiative d’un
regroupement de professeurs, (cela avant la réforme des programmes par le Ministère en
1997). La nouvelle refonte du Ministère en 2001 s’est alors inscrite comme la poursuite d’une
démarche des intervenants dans le programme de BEÉPS. L’équipe d’enseignants
(professeurs et chargés de cours) a développé un mode d’apprentissage intégré et progressif,
inspiré du modèle du Collège Alverno aux États-Unis14. Elle a introduit des activités de
formation pratique dans tous les cours - en plus des stages - et créé des liens étroits entre les
activités en constituant des chaînes de cours où les changements apportés à l’un d’eux ont des
répercussions sur les autres. L’accent a été mis sur la concertation entre les intervenants. On a
tenté de clarifier les rôles et de favoriser les échanges d’information sur les activités
d’apprentissage et les procédures d’évaluation ainsi que la concertation dans la prise des
décisions. Au-delà de la concertation, on a développé une collaboration par la conception
d’activités d’apprentissage communes réalisées en équipe dans plusieurs cours, ainsi que par
un enseignement, simultané ou en cascade, donné par plusieurs enseignants qui effectuent
aussi l’évaluation des étudiants en équipe. De surcroît, des équipes d’étudiants ont été formées
pour mettre en place un système d’encadrement complémentaire à celui qui est assuré par les
enseignants15.
Le contexte est différent en sciences de la santé. La révision du programme de Doctorat en
médecine a été amorcée afin de répondre à des attentes formulées lors de la dernière visite
d’agrément de l’ordre professionnel. Les évaluateurs avaient alors fait valoir que les
connaissances augmentent sans cesse dans le secteur biomédical et qu’elles ne peuvent plus
se développer et être transmises en silo, indépendamment les unes des autres. La formation
14 Collège américain d’enseignement postsecondaire qui, en 1973, a adopté une nouvelle approche axée sur le développement de compétences - courant éducatif ayant commencé à se développer aux Etats-Unis durant les années 1960 - et qui a diffusé ses façons de faire par des conférences et des ateliers offerts dans un large rayonnement. 15 Les étudiants de la 1ère session ont ainsi été accompagnés par des étudiants de 2e et 3e cycles, tandis que les étudiants de la 2e session du baccalauréat, par des finissants à ce programme (8e session).
10
centrée sur l’apprentissage de contenus de cours, dans un climat d’extrême compétition entre
les étudiants, serait maintenant dépassée à cause de la somme des connaissances que ces
derniers seraient maintenant tenus d’acquérir. La société attend plutôt des futurs médecins
qu’ils sachent agir en recourant aux diverses sources d’information et ressources dont ils
disposent, dans une perspective holistique. On demande aussi que l’accent soit maintenant mis
sur la démarche clinique et sur l’intégration des apprentissages.
Ces exemples montrent que, depuis plusieurs années, on cherche à déterminer quelles sont les
compétences pratiques attendues des diplômés et à orienter de diverses façons la formation
offerte dans cette voie. Plusieurs en sont maintenant rendus à réviser en profondeur leur
programme en fonction d’un « profil de sortie » de leurs étudiants, conformément à l’APC.
D’autres considèrent sérieusement la pertinence de le faire compte tenu de certaines limites de
l’approche dite traditionnelle et souvent en raison des attentes des ordres professionnels. Ces
attentes, ainsi que celles des ordres professionnels, du milieu du travail et de la société en
général, font en sorte qu’une pression s’exerce dans certains domaines pour
«décompartimenter» la formation et la relier étroitement avec la pratique de même que pour
accroître les capacités des diplômés à s’adapter et à innover selon les contextes et la
complexité croissante des situations.
Par ailleurs, la Commission constate, à partir des projets de programme examinés au cours des
dernières années, que, de façon générale, la notion de compétence s’introduit peu à peu dans
la réflexion des comités d’élaboration de programmes. De plus en plus de programmes qui ne
sont pas régis par des ordres professionnels semblent s’engager progressivement dans cette
voie16. Ce mouvement, qui va déjà dans le sens des orientations actuelles de l’Université, lui
semble devoir être reconnu, encouragé et soutenu, qu’il conduise ou non à l’adoption de l’APC.
2.2 L’élaboration de nouveaux programmes
L’élaboration de nouveaux programmes constitue évidemment une excellente occasion
d’introduire des changements dans la façon de concevoir la formation. Lorsque le Conseil
universitaire a approuvé la reconfiguration des programmes de baccalauréat en 1999, il
recommandait une approche-programme, c’est-à-dire qu’il souhaitait instaurer une vision
16 La Commission a noté, dans plusieurs projets de nouveaux programmes en sciences humaines et en art, l’emploi du terme compétence et le recours aux nombreuses acceptions de ce concept dans l’élaboration des objectifs ou des activités de formation. Certains cours et séminaires sont par ailleurs articulés autour de la notion de compétence, comme en théologie pratique.
11
d’ensemble de la formation par l’établissement de liens entre toutes les activités à l’intérieur de
chaque programme (CU-99-5). Cette vision d’ensemble s’avère encore plus importante, voire
essentielle, lorsque l’on centre la formation sur les compétences attendues des étudiants et des
diplômés.
Le temps ne serait-il pas venu de nous demander où nous en sommes rendus dans la mise en
œuvre de cette orientation? En se référant aux projets de programme présentés à la
Commission, lesquels doivent faire la démonstration de leur cohérence et de la progression de
la formation, la Commission note fréquemment un manque de précisions quant aux liens établis
entre les activités proposées, ce qui l’amène à recommander notamment plus d’activités
d’intégration.
L’article 86 du Règlement des études précise que la définition d’un programme se définit en
fonction :
a) de l'adéquation entre les objectifs de formation et les moyens pédagogiques que propose ce
programme, ainsi que de celle de son contenu avec l'état d'avancement des connaissances dans le domaine ou les domaines du savoir dont traite le programme;
b) des besoins d'ordre professionnel, scientifique, littéraire ou artistique de la société, du milieu,
d'une collectivité. L'Université doit cependant maintenir un juste équilibre entre l'autonomie qui lui est nécessaire pour s'acquitter de sa mission d'enseignement et de recherche, d'une part, et la réponse aux besoins plus immédiats de la société, d'autre part;
c) de l'adéquation du programme avec les orientations de l'Université et de ses unités et des
interrelations qui existent entre ce programme et les autres programmes de l'Université Laval.
Les objectifs généraux énoncés dans le Règlement des études, tant pour les deuxième et
troisième cycles que pour le premier cycle, englobent des finalités larges et visent à établir un
seuil de qualification pour tous les diplômés. Dans le processus d’élaboration des programmes,
chaque comité doit s’y référer et démontrer comment il compte traduire concrètement ces
énoncés dans le programme proposé. Les comités d’élaboration de programme font tout leur
possible pour répondre à cette exigence avec rigueur. Néanmoins, le mélange d’objectifs
centrés les uns sur la matière à enseigner et les autres sur les compétences à acquérir par les
étudiants entraîne parfois une certaine confusion dans la présentation des projets. La
Commission des études demande souvent d’en clarifier certains aspects et de mieux préciser
les finalités du programme, de resserrer sa structure et de revoir le contenu proposé ainsi que
12
les activités pédagogiques en conséquence. Les demandes de la Commission s’inscrivent ainsi
dans l’approche-programme qui favorise une meilleure cohérence de la formation offerte.
La grille schématique proposée par le Vice-rectorat aux études et servant de guide pour
l’élaboration des nouveaux programmes pourrait tenir compte de l’APC et des souhaits
exprimés dans certains domaines; elle permettrait alors de mieux soutenir la démarche tout en
favorisant la compréhension de l’exigence de cohérence et de progression édictée par
l’Université et la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ).
3. Commentaires de la Commission
Dans le mandat confié à la Commission des études pour l’année 2005-2006, le recteur
mentionne que le présent dossier offre une nouvelle occasion de s’interroger sur le rôle social et
culturel de l’Université, ce qui nous amène à nous demander comment faire mieux.
La Commission a pris note, grâce aux exemples qui lui ont été apportés à l’Université Laval
dans plusieurs domaines, que la somme toujours croissante des connaissances actuelles ne
semble plus pouvoir être autant qu’auparavant mémorisée par les étudiants et que, pour être en
mesure d’agir dans diverses situations, ceux-ci doivent apprendre à recourir aux différentes
sources d’information et à des ressources de toutes natures. En effet, le monde du travail exige
de plus en plus de capacités d’adaptation de la part des diplômés, alors que les attentes des
employeurs dans plusieurs domaines semblent s’orienter vers l’exigence d’un répertoire
d’habiletés.
Pour plusieurs, l’APC est en voie de s’imposer. À l’Université, ce virage est déjà bien engagé,
comme certains projets en témoignent. Mais avant de prendre position et d’envisager
différentes actions, il est essentiel de cerner les bénéfices et les contraintes de cette approche.
3.1 Bénéfices et contraintes de l’APC Au départ, rappelons que la notion de compétence existe indépendamment de ce qui est
appelé l’approche par compétences (APC). Cela signifie qu’il est possible d’emprunter le
concept de compétence et d’en tirer profit sans nécessairement concevoir l’ensemble d’un
programme d’études en termes de développement des compétences en adoptant l’APC.
13
Il existe un certain consensus à l’effet que l’APC met l’accent sur la préparation des diplômés à
agir, à s’adapter à différentes situations dans le monde qui les attend et à être générateurs
d’innovation. Ce consensus chez les spécialistes trouve d’abord écho dans les formations de
type professionnel qui doivent prendre constamment en compte les exigences du marché du
travail et des ordres professionnels. Les adeptes de l’APC font valoir que l’existence de
problématiques de plus en plus complexes, dans un monde contemporain changeant, nécessite
un regard multiple et des analyses pluridisciplinaires voire transdisciplinaires.
De nombreux chercheurs en éducation attribuent à l’APC une puissance de formation qui
permet de faire des liens et de rapprocher les institutions éducatives et le monde du travail. Plus
spécialement, l’APC favoriserait la cohérence des programmes d’études et aiderait les étudiants
à trouver du sens aux activités de formation lorsqu’elles sont placées en contexte. Les
chercheurs n’en occultent pas pour autant les contraintes et les difficultés reliées à
l’implantation d’une telle approche qui ne s’avère aucunement une panacée universelle ni une
garantie de perfection.
Selon Clermont Gauthier et François Guillemette, de la Faculté des sciences de l’éducation de
l’Université Laval, l’APC a assuré, dans une première étape, le passage d’une formation axée
sur la transmission de connaissances théoriques à une formation orientée vers l’apprentissage
de comportements efficaces; puis, elle s’est caractérisée par une atomisation des compétences
en se centrant sur l’apprentissage des processus cognitifs; un débat a finalement instauré une
APC de troisième génération qui vise à intégrer plutôt qu’à opposer les dimensions
comportementale et cognitive de la pratique enseignante17. L’APC serait donc passée d’une
position perçue comme réductionniste -moins de connaissances au profit de comportements
efficaces- à une position intégratrice empruntant une approche plus équilibrée, tout en
conservant un souci de professionnalisation18.
17 Clermont Gauthier et François Guillemette, CRIFPE. «L’approche par compétences (APC) en formation des maîtres : analyse documentaire et critique». À paraître en 2006. 18 Clermont Gauthier et François Guillemette réfèrent aux expériences en Australie, Angleterre, Amérique du Nord, Europe francophone, notamment. Idem, p.17
14
Les finalités de la formation au terme d’un programme d’études sont le point de départ de la
démarche d’élaboration de programme selon l’APC19. Comme l’APC repose sur une conception
pédagogique particulière, son application peut difficilement se limiter à une adaptation
d’activités existantes ou à l’introduction de modes d’apprentissage interactifs dans des activités
prises individuellement. En effet, les chaînes d’activités forment des séquences, en étant
construites par l’établissement des liens nécessaires entre les composantes du programme. Par
conséquent, l’APC impose de repenser l’organisation des enseignements, ce qui entraîne
inévitablement une remise en question de la formule des cours traditionnellement conçus et
auxquels correspond de la même manière pour tous un nombre prédéterminé d’heures de
présence en classe.
Dans cette logique, l’évaluation des niveaux atteints, par compétence visée et à toutes les
étapes du processus de formation, doit être prévue selon des modalités appropriées, ce qui
présente des difficultés de taille, notamment en raison des contraintes institutionnelles qui
freinent les collaborations entre les intervenants20. Les progrès accomplis dans le
développement des compétences déterminées pour l’ensemble d’un programme devraient être
collectivement mesurés par des équipes d’éducateurs constituées de tous les intervenants
travaillant en étroite collaboration. Dans l’APC, l’évaluation même du « savoir-agir » est
considérée comme un moyen de développement de l’étudiant; elle s’avère cruciale et l’efficacité
de celle-ci pour toutes les personnes concernées repose sur l’existence d’un système global qui
contribue à la cohérence et à l’amélioration continuelle du curriculum. Cela exige un système
d’évaluation adapté et plus souple.
Pour s’engager dans la voie de l’APC, il faut donc favoriser une culture de coopération. Déjà
l’approche-programme convie à une transformation de la pédagogie et à une collaboration entre
les enseignants, ce qui est accentué avec l’APC alors que ceux-ci doivent concevoir, dès le
départ, les finalités de la formation visée et les modalités d’évaluation appropriées, selon une
19 À titre indicatif, voici selon Jacques Tardif les huit étapes à franchir dans le développement d’un programme élaboré selon une approche par compétences : la détermination du degré de développement attendu pour chacune des compétences à la fin du programme de formation ; la détermination des ressources internes -connaissances, attitudes, conduites- à mobiliser par les compétences ; l’étalement des compétences sur l’ensemble de la formation ; la détermination des modalités pédagogiques sur l’ensemble du programme ; la détermination des modalités d’évaluation des compétences en cours de formation et au terme de la formation ; la détermination de l’organisation du travail des formatrices, des formateurs, des étudiantes et des étudiants dans le cadre des diverses activités d’apprentissage; l’établissement des modalités de suivi des apprentissages des étudiantes et des étudiants. « Développer un programme par compétences : de l’intention à la mise en œuvre», Pédagogie collégiale, vol.16 no. 3, mars 2003, Op.cit. p.38. 20 M’Hammed Mellouki et Clermont Gauthier. Débutants en enseignement : quelles compétences? Comparaison entre Américains et Québécois. Québec, PUL, 2005, p.21.
15
dynamique particulière qui repose sur l’intégration des activités et de l’évaluation du
développement des compétences des étudiants. Pour implanter cette dynamique, les
enseignants d’un programme doivent non seulement se concerter, mais aussi travailler en
complémentarité. Cela nécessite la mise en place de mécanismes pour développer une vision
d’ensemble et favoriser la cohésion du programme à offrir21. Les mots-clé sont : mobiliser,
coordonner, orchestrer22.
3.2 Une innovation adaptée à la diversité des situations Pour plusieurs, les bénéfices de l’APC semblent plus grands que ses contraintes et divers
facteurs sont évoqués pour justifier l’adoption d’une pédagogie centrée sur les compétences,
dont le besoin d’une plus grande polyvalence des diplômés, l’instabilité des situations et des
contextes de travail, le développement d’une économie du savoir et la transmission des
expertises23. La pression des milieux et l’évolution de la pédagogie font en sorte que la
formation centrée sur les compétences fait partie de plus en plus du vocabulaire courant et des
pratiques maintenant instaurées.
On souhaite notamment que le système éducatif favorise plus de réinvestissement et de
transfert des acquis scolaires, qu’il contribue à un développement plus poussé des habiletés
intellectuelles de haut niveau et qu’il soit centré plus sur la formation de la pensée que sur la
transmission de contenus de cours. Les programmes disciplinaires dont les objectifs ont
proliféré se caractérisent plutôt par le morcellement des connaissances, l’atomisation des
compétences et la place importante accordée à une évaluation sommative24.
Ces constats peuvent s’appliquer à tous les secteurs de formation universitaires, mais à un
degré et avec une urgence variables selon la nature des programmes. L’APC ne conviendra
donc probablement pas toujours et dans toutes les circonstances; aussi la Commission ne juge
pas pertinent de recommander son adoption pour tous les programmes. Il faudrait sans doute
favoriser une adhésion volontaire, tout en introduisant des balises facilitant sa mise en
21 L’exemple du programme de Baccalauréat en pharmacie a été porté à l’attention de la Commission des études pour faire prendre conscience de l’ampleur de la démarche à suivre afin d’adopter l’approche par compétences, décision qui a été prise collégialement par l’assemblée des professeurs de pharmacie. 22 Philippe Perrenoud, «Compétences, langage et communication». Texte d’une conférence au Colloque " Le développement des compétences en didactique des langues romanes ", Louvain-la-Neuve, 23-27 janvier 2000. 23 Ces propos sont récurrents chez de nombreux auteurs. Guy Le Boterf en résume bien l’essentiel, Op.cit. 24 Legendre (2000) dans Mellouki Gauthier. Débutants en enseignement : quelles compétences? Comparaison entre Américains et Québécois. PUL, 2005. p.5.
16
application dans les devis d’élaboration de programme. La Commission souhaite que plusieurs
décident de s’engager dans cette voie en dépit des incertitudes que comporte toute innovation.
Elle juge toutefois important de souligner que le fait de voir des avantages à l’APC là où elle
convient ne doit pas conduire à déprécier les autres façons de faire.
Il faudra aussi être prêt à favoriser le développement de compétences chez les étudiants en
s’inspirant de l’APC sans nécessairement l’adopter. La Commission juge néanmoins essentiel
de se livrer à l’exercice de préciser les finalités de tous les programmes en termes de
compétences attendues ou « profil de sortie ». Cet exercice pourrait d’abord se faire lors des
élaborations de programmes puis à l’occasion des évaluations périodiques.
L’auteur Nico Hirtt demande à propos de l’approche par compétences si nous avons « besoin
de travailleurs compétents ou de citoyens critiques ».25 Poser la question ainsi, c’est en rester
aux deux premières étapes exposées par Gauthier et Guillemette et faire fi du débat qui, sans
mettre complètement fin à l’opposition des dimensions comportementale et cognitive de la
pratique enseignante, les a rapprochées, voire pour certains réconciliées. En fait, la société a
besoin de personnes qui sont à la fois des travailleurs compétents, donc efficaces et capables
de répondre aux besoins de la société dans les différentes sphères d’activités, et de citoyens
critiques, engagés, responsables et innovateurs pour contribuer à l’amélioration de la vie
présente et de celle des générations futures. Il faut réussir à offrir aux étudiants la possibilité de
se développer dans toutes les dimensions que comporte l’éducation et tout au long de leur vie,
car, pour être réaliste, il est devenu impossible, particulièrement dans un contexte de
compétition internationale, de considérer qu’une formation sanctionnée par un diplôme soit
fermée et définitive, sans mises à jour périodiques. Cette approche n’est donc pas réductible à
une méthode pédagogique : elle intègre une vision de l’enseignement et de la formation26. Cela
demande un sens de l’innovation, une capacité d’adaptation développée et une souplesse des
systèmes.
3.3 Des mécanismes souples Il faut faire en sorte que les mécanismes institutionnels puissent avoir la polyvalence et la
souplesse requises pour pouvoir mettre l’APC en application. Certaines difficultés sont à prévoir
25 Nico Hirtt. (Bernaerdt, Romainville et al.) « À propos de l'approche par les compétences : Avons-nous besoin de travailleurs compétents ou de citoyens critiques? » Extrait de l'École démocratique n°7, juillet-septembre 2001. 26 Ibid.
17
notamment au regard du Règlement des études, en ce qui concerne spécialement l’évaluation
et la reconnaissance des acquis. Le système informatisé de gestion des études doit également
être conçu de manière à permettre et même à favoriser une organisation variée des activités de
formation. Le cloisonnement des structures, l’engagement des professeurs sur la seule base
disciplinaire de rattachement et la répartition des tâches telle qu’appliquée présentement sont
aussi un frein sérieux au travail coopératif essentiel à l’adoption de l’APC. Afin de permettre la
constitution d’équipes à géométrie variable, pouvant mieux répondre aux aspirations des
enseignants et de l’institution en matière d’adaptation de la pédagogie à l’évolution des
contextes dans lesquels elle s’insère, le temps semble venu de mettre au point des formules
plus souples et adaptables d'organisation du travail et de gestion des ressources. Il sera donc
important de trouver les moyens de favoriser la communication et les collaborations souhaitées,
de même qu’il faudra trouver le temps pour apporter les changements voulus.
Étant donné que l’adoption de l’APC suppose une remise en question de certaines pratiques
bien établies, la Commission n’a pas été étonnée d’entendre à la fois l’expression d’un
enthousiasme à s’engager dans cette voie qui s’est déjà avérée prometteuse pour plusieurs
secteurs professionnels et d’une certaine réserve par les invités qu’elle a reçus et qui ont fait
état des difficultés rencontrées lors de leur expérience. L’approche reposant notamment sur la
coopération, on peut comprendre que l’enthousiasme puisse parfois être mitigé. Dans l’optique
de l’approche programmes et de l’APC, il serait conséquent de valoriser et de reconnaître
explicitement la contribution d’équipes au renouvellement de la pédagogie universitaire par
l’attribution de prix particuliers d’excellence à l’enseignement.
3.4 L’harmonisation des programmes avec les collèges Depuis quelques années, en collaboration avec les collèges, l’Université Laval a mis en place
des DEC-BAC qui se sont multipliés à la suite d’une forte demande27. L’enseignement supérieur
s’appuyant sur la formation offerte dans les collèges, il s’est avéré judicieux de concevoir une
meilleure harmonisation, qui s’est d’abord faite avec plusieurs programmes du secteur
technique. La démarche d’arrimage des programmes menée entre l’Université et les collèges se
poursuit, cette fois avec le secteur général. À la suite de l’entente signée entre plusieurs
27 En date de novembre 2005, ils sont au nombre de 120.
18
collèges et l’Université Laval28, un comité de coordination29 et des groupes de travail ont été
formés pour examiner comment assurer une meilleure progression en enseignement
postsecondaire. Les secteurs ciblés présentement sont les arts plastiques et les sciences
humaines, mais déjà d’autres groupes attendent pour démarrer leurs travaux.
Le fait de concevoir les activités d’enseignement davantage en fonction d’un « profil de sortie »
des étudiants nous conduit nécessairement à nous préoccuper du « profil d’entrée ».
L’harmonisation avec le niveau préuniversitaire s’avère donc de plus en plus pertinente. L’idée
n’est pas de constituer des DEC-BAC avec tous les programmes des collèges, mais de trouver
des façons de mieux lier les programmes offerts dans les collèges et à l’Université, dans un
esprit de continuité et de cohérence.
3.5 La question des compétences communes
L’accent mis sur le développement de compétences et l’élaboration de profils de sortie permet
de voir sous un nouvel angle les notions de compétences transversales ou spécifiques, qui ont
déjà fait l’objet d’avis30. On comprend mieux qu’il s’agit particulièrement d’habiletés que
l’Université voudrait voir acquérir par tous ses étudiants, comme la capacité d’analyse et de
synthèse, de travail en équipe et de communication orale et écrite dans leur langue maternelle
et d’autres langues. La détermination du seuil et de l’apparentement de ces compétences
représente une grande difficulté, les référentiels étant très différents selon les domaines. Par
exemple, les exigences relatives à la compétence en communication orale et écrite peuvent
difficilement être partout identiques. Plusieurs préconisent la détermination de seuils
hiérarchisés tenant compte de la maîtrise souhaitée des diverses facettes de cette compétence
selon les finalités de chaque formation.
La Commission comprend qu’il faudra pour cela se référer au «profil de sortie» déterminé par
programme et par cycle d’études. Le Règlement des études distingue les objectifs généraux
28 L’entente cadre, signée le 28 octobre 2004 a pour objectif de procéder à une analyse d'arrimage entre les formations préuniversitaires et universitaires de premier cycle afin de rechercher une meilleure cohérence dans la formation, de consolider la qualité des programmes et de favoriser la réussite des étudiants. Cette entente vise également à assurer des apprentissages toujours plus riches offrant des programmes de formation collégiale et universitaire qui se distinguent par une continuité dans la séquence des cours. 29 Ce comité, sous la présidence de M. Serge Talbot de la DGPC, est composé paritairement de représentants des collèges et de l’Université. 30 Commission des études, Université Laval, La formation personnelle, Avis, novembre 1997 (CU-98-25) ; Reconfiguration des programmes de baccalauréats, rapport, novembre 1998 (CU-98-234).
19
selon les cycles31; ces énoncés sont indicatifs des niveaux qui doivent être atteints et peuvent
constituer une base de réflexion à laquelle les comités de programmes pourront se référer pour
définir la nature et les niveaux de compétences attendus en fonction de leurs finalités
spécifiques. Il reviendra alors à la direction de l’Université de définir, à partir de cela, la base
commune de compétences souhaitée pour l’ensemble des étudiants de l’Université.
3.6 Une vision d’avenir Le document d’orientation La passion de la réussite32 rappelle l’importance de faire preuve de
vision et d’être sensible aux besoins de la société. Le chapitre sur les valeurs s’ouvre sur le
rappel de la mission de l’Université Laval :
Première université francophone d’Amérique, ouverte sur le monde et animée
d’une culture de l’exigence, l’Université Laval contribue au développement de la
société par la formation de personnes compétentes, responsables et promotrices
de changement, par l’avancement et le partage des connaissances dans un
environnement dynamique de recherche et de création33.
Cet énoncé nous place en mode d’écoute et d’adaptation. Faut-il le répéter, le monde dans
lequel nous évoluons et dans lequel sont conviés les diplômés est de plus en plus exigeant. La
prolifération des connaissances nous conduit à revoir nos rapports avec ces dernières et nous
place devant les limites des capacités individuelles de leur assimilation. En même temps, le
besoin de sens critique et de préoccupations éthiques s’accroît indéniablement. Les milieux du
travail réclament pour leur part des diplômés à la fois bien formés dans un domaine donné et
capables de fonctionner adéquatement en toute situation. L’université évoquée par le recteur,
notamment dans le Discours de la rentrée 200534, doit allier toutes ces considérations pour
nous guider dans nos actions à venir.
31 Articles 100, 104 et 114 à 116. 32 La passion de la réussite. Les grandes orientations de l’Université Laval pour la période 2003 - 2007. Version élaborée à la suite de la consultation de la communauté, adoptée par le Conseil universitaire à sa séance spéciale du 18 novembre 2003 et par le Conseil d’administration à sa séance régulière du 26 novembre 2003, p.3. 33 Idem, p.17 34 « S’adapter, devenir flexible, s’ouvrir aux autres et au milieu, c’est, en définitive adopter un comportement de citoyen. Je crois que l'Université, un lieu de création et de transmission de la connaissance, doit trouver des façons nouvelles pour rendre son savoir disponible aux citoyens au-delà de sa mission première de formation. Elle a un devoir de contribuer sans cesse à l'élévation du niveau général de connaissances dans la population, et d'imaginer des façons originales d'atteindre cet objectif. Pour nous, le défi est le suivant : comment rendre le savoir disponible à tous et à toutes et en tout temps ? Discours de la rentrée du recteur de l’Université Laval, septembre 2005.
20
4. Recommandations de la Commission Dans sa familiarisation avec le concept de compétence et l’APC, la Commission des études a
constaté que la démarche vers l’adoption de cette approche était déjà enclenchée. Elle juge
essentiel de soutenir les enseignants qui ont fait ce choix pour leur programme en étant disposé
à apporter les adaptations qui seront nécessaires à l’implantation des programmes repensés
dans cette perspective. Elle croit aussi utile de souligner que cette approche prend la forme
d’un processus qui n’est jamais vraiment terminé et qui nécessite une attention continue.
Si certains ont opté pour l’APC, on peut avoir recours au concept de compétence sans
nécessairement repenser intégralement tous les programmes. La Commission considère que
l’ensemble de la communauté universitaire devrait pouvoir accéder à de l’information sur cette
notion évolutive et que cette information devrait être dispensée de manière constructive, avec
nuance et dans le respect de la diversité. De plus, la Commission estime que les équipes qui
s’engagent dans une démarche aussi exigeante devraient être assistées de spécialistes et de
personnes-ressources.
La Commission souhaite que la direction de l’Université s’assure que le Règlement des études
et le système informatisé de gestion des études en cours de modernisation soient adaptés à
l’approche par compétences, notamment pour la reconnaissance et l’évaluation des acquis
dans cette perspective. La Commission pense enfin qu’il faudrait introduire la notion de «profils
de sortie» dans le schéma d’élaboration des nouveaux programmes et l’intégrer
progressivement dans l’ensemble des programmes à l’occasion de leur évaluation périodique.
En définitive, la Commission retient de sa réflexion sur les compétences les éléments suivants:
• la notion de compétence rejoint un principe d’apprentissage actif favorisant le
développement de la personne et son engagement dans la société; l’étudiant est
donc plus que jamais l’artisan de sa formation et il doit acquérir progressivement la
conscience de l’accroissement de sa propre compétence;
• L’APC s’inscrit dans une manière de concevoir une formation intellectuelle et
professionnelle dans une perspective évolutive tout au long de la vie;
• la détermination d’un «profil de sortie» est au cœur de la démarche de l’APC; il est
par ailleurs souhaitable d’en définir un pour chaque programme même sans
21
adopter l’APC;
• le choix et l’agencement des activités de formation en fonction d’un « profil de
sortie » conduisent à l’idée d’un « profil d’entrée », cela dans la poursuite de
l’harmonisation des programmes avec les collèges;
• l’APC est centrée non pas sur l’acquisition de savoirs et de savoir-faire seulement,
mais surtout sur l’apprentissage de leur mobilisation dans des familles de
situations complexes (savoir-agir);
• il s’avère de plus en plus important et urgent d’instaurer une véritable culture de
coopération dans l’enseignement universitaire;
• la formation centrée sur les compétences incite à demeurer attentif aux besoins de
la société et à s’y adapter.
Compte tenu de ce qui précède dans cet avis, la Commission recommande de confier à la vice-
rectrice aux études le soin de:
1. renforcer l’approche programme, notamment par l’action des comités de programme;
2. encourager les programmes de type professionnel à adopter l’APC et soutenir les
actions visant à introduire la notion de compétence dans l’ensemble des
programmes;
3. voir de quelles façons les facultés et les divers services de l’Université peuvent
soutenir les programmes adoptant l’APC;
4. définir dans l’ensemble des programmes les « profils de sortie » souhaités pour les diplômés et vérifier comment les activités de formation permettent de les atteindre, en
commençant par les projets de nouveaux programmes et ceux qui sont soumis à
l’évaluation périodique;
5. revoir la grille d’élaboration de programme pour qu’elle convienne également à l’APC;
6. prévoir au Règlement des études, selon les besoins, des modalités permettant la
mise en application des principes qui caractérisent l’APC, notamment pour
l’évaluation des apprentissages et la reconnaissance des acquis dans la perspective
de l’évaluation de compétences;
7. resserrer les liens entre les collèges et l’Université en poursuivant notamment
l’arrimage des programmes en fonction d’un « profil d’entrée », dans la continuité et
la cohérence des programmes;
8. instaurer l’attribution de prix d’enseignement spécialement destinés à des équipes
22
contribuant de façon remarquable, par un véritable esprit de coopération, au
renouvellement de la pédagogie universitaire dans la perspective de l’APC;
9. s’assurer que le système informatisé de gestion des études en cours de
modernisation tienne compte de l’APC;
La Commission recommande également à la Direction de l’Université de :
10. veiller à ce que les instances appropriées mettent en place des mécanismes
d’organisation du travail et de gestion des ressources humaines favorisant la
coopération.
Pour la Commission des études,
Jocelyne Mathieu
Présidente Le 12 janvier 2006 /jd
APPROCHE PAR COMPÉTENCES Source des informations
Liste des invités à la Commission des études
Des collèges : 23 septembre 2004 • Gaston Faucher, directeur des études du Collège François-Xavier-Garneau, Québec. 14 octobre 2004 • Carole Lavoie, directrice des études du Collège Sainte-Foy, Québec. De l’Université Laval : 4 novembre 2004 • Denis Simard, directeur du programme de Baccalauréat en enseignement secondaire (BES). 18 novembre 2004 • Jocelyn Gagnon, directeur du programme de Baccalauréat en enseignement de l’éducation
physique et à la santé (BEÉPS). 9 décembre 2004 • Hélène Ziarko, directrice du programme de Baccalauréat en éducation au préscolaire et en
enseignement au primaire (BEPEP). 14 avril 2005 • Norma Bélanger et Joan Glenn, respectivement directrice des programmes de premier cycle et
vice-doyenne à l’enseignement à la Faculté de médecine. 29 septembre 2005 • Gisèle Picard, directrice exécutive du Réseau de valorisation de l’enseignement, ainsi que
Hélène Servais et Mirette Torkia, conseillères en pédagogie universitaire à ce service.
Ouvrages, documents et sites Web consultés
American Association of State Colleges and Universities. The key to competitiveness: understanding the next. Generation learner. A guide for college and university leaders. Septembre 2004. Apprendre et enseigner autrement. Actes du 16ème colloque de l’Association internationale de pédagogie universitaire (AIPU). Tome 1 : DONNAY J. et DREYFUS A.. « Le rôle du mentor dans un dispositif d’apprentissage par situations problématiques ». BÉCHARD, Jean-Pierre et Denis Grégoire. École des Hautes-Études commerciales de Montréal. Montréal. 1999 BIDJANG, Sylvie Gladys, Mireille CASTONGUAY, Clermont GAUTHIER, Jean-Francois DESBIENS, M’hammed MELLOUKI. Enseignants novices et niveaux de maîtrise attendus : Point de vue d’une revue de recherches et d’une
2
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3
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