le couple à l'étude

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n°557 | 11 octobre – 7 novembre 2010 uniscope le mensuel de l’université de lausanne P.P. CH-1015 LAUSANNE Le couple à l’étude Deux thèses soutenues récemment explorent le couple et ses représentations. L’une en histoire de l’art, l’autre en psychologie. Leurs réflexions se croisent autour d’une question : comment concilier romantisme et modernité ? (pages 2-3) uniscoop | 2 planète UNIL | 6 mémento | 9 planète UNIL | 13 la der | 20 Vous cherchez un job sur le campus ? Suivez le guide ! page 4 Les films documentaires facilitent-ils l’accès du grand public aux sciences ? Réponse de l’anthropologue Yazid Ben Hounet. page 8 Rencontre à Paris avec la romancière Pascale Kramer, invitée du cours public sur la francophonie. pages 6-7 Félix Vallotton (1865-1925)La visite, 1899,© 2010 Kunsthaus Zürich. Tous droits réservés.

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n°557 | 11 oc tobre – 7 novembre 2010

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Vous cherchez un job sur le campus ? Suivez le guide ! page 4

Les films documentaires facilitent-ils l’accès du grand public aux sciences ? Réponse de l’anthropologue Yazid Ben Hounet. page 8Rencontre à Paris avec

la romancière Pascale Kramer, invitée du cours public sur la francophonie. pages 6-7

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hasard de la recherche, deux thèses universitaires explorent les représentations du couple. la première en histoire de l’art, la seconde en psychologie. Quand les universitaires parlent d’amour, l’idéal du mariage romantique passe à la moulinette. Décryptage.

reflets de couples

Deux femmes, deux thèses. L’une compile des centaines de tests de personnalité et interroge l’efficacité

du speed dating. L’autre présente une sélec-tion d’œuvres picturales de grands maîtres et appelle à les scruter avec lenteur. Pourquoi en parler ? Parce que les deux études abordent le thème du couple. Ses figures idéales, les rela-tions de pouvoir qui s’y jouent, la difficulté des amants à se comprendre, l’évolution du rapport entre les sexes... Présentation en mi-roir, entre psychologie contemporaine et his-toire de l’art.

Des peintres inquietsNicole Gaillard est enseignante au gymnase Auguste Piccard. Pour sa thèse en histoire de l’art, elle s’est posé deux questions : comment la peinture traite-t-elle du couple ? et quels mouvements interprétatifs appelle-t-elle chez le spectateur ?

Son étude débute avec des œuvres de la fin du XIXe siècle, lorsque le lien conjugal fait l’objet d’un nouvel investissement affectif. Lorsque le mariage d’amour devient un idéal. La littérature, comme la peinture, s’empare alors de ce modèle. L’historienne de l’art consacre le premier chapitre de son travail à ce qui relie les peintres aux romanciers avec comme exemple Dans la serre (1879) de Manet, qui montre une scène de séduction telle que la décrivent Maupassant et Zola. « Les couples peints racontent des histoires. Et un spectateur est toujours aussi un lecteur, explique Nicole Gaillard. Il regarde une toile avec les histoires qu’il a vécues, même par procuration dans la fiction. »

Pour mettre à jour cette dimension narrative, la chercheuse invite à prendre le temps de regarder une toile. Et à laisser son imagination reconstituer une scène de vie. « La durée est un aspect déterminant du rapport à l’œuvre. Il faudrait toujours attendre que la rencontre se fasse, qu’il se passe quelque chose. C’est ce que j’essaie d’apprendre à mes élèves », remarque l’enseignante. Ainsi pour l’œuvre d’Edouard Manet : une contemplation prolongée permet de « mieux percevoir la tension latente qui naît du contraste entre distance et proximité dans les postures des deux personnages », note Nicole Gaillard.

De 1880 à la fin du siècle dernier, les rapports entre les partenaires ont beaucoup évolué.

L’émancipation progressive des femmes force les partenaires à modifier leurs représenta-tions du couple. Le travail chronologique de Nicole Gaillard montre que les peintres transposent ce bouleversement. Parfois avec inquiétude : « Cette redéfinition du couple pousse les peintres à revisiter la thématique d’Adam et Eve. C’est le cas de La Haine de Vallotton (1908), où l’artiste donne à voir l’incompatibilité entre l’homme et la femme. De même pour Beckmann, qui peint en 1932 une représentation du couple mythique où les personnages se tournent le dos, comme pour souligner qu’ils sont devenus deux individus autonomes, qu’ils ont des préoccupations di-vergentes », note l’historienne de l’art.

Au-delà du rapport hommes-femmes, la ma-jorité des toiles interrogent la représentation romantique de l’amour. Nicole Gaillard cite l’exemple de Vampire de Munch (1894), qui semble montrer au premier abord un couple enlacé, la femme consolant l’homme : « Un regard attentif et la lecture du titre amènent une réinterprétation de l’œuvre et donc une ré-flexion sur les différents visages de la relation amoureuse. L’image de la femme-dévorante se

superpose à celle de la femme-rassurante. » Il en va de même pour L’attente (1900) de Louis Beraud, qui se joue de la tendance de l’obser-vateur à imaginer des amants là où il n’y en a probablement pas. « Les représentations du couple en peinture, peut-être plus que toute autre scène de genre, vont chercher le specta-teur. Elles lui demandent une interprétation, ont le pouvoir de l’impliquer », souligne l’his-torienne de l’art.

les clichés perdurentL’observation attentive et la durée, deux thèmes chers à Nicole Gaillard, constituent également le socle de la thèse de Pamela Cap-pello. La docteure en psychologie s’est d’ail-leurs déclarée d’emblée intéressée à lire le tra-vail de l’historienne de l’art.

Pour sa recherche, la psychologue a souhaité mettre en évidence les facteurs qui assurent la durabilité d’un couple et favorisent le bonheur conjugal. « Mon but était de procéder à un tri dans les différentes théories dévelop-pées au cours des dernières décennies », précise

Au premier regard, Dans la serre (1879) d’Edouard Manet montre une scène de séduction telle que la décrivent Maupassant et Zola. La main dégantée de la femme, proche de celle de l’homme, suggère un jeu amoureux, mais s’oppose à l’expression détachée de son visage, signe de retrait mental. Un deuxième regard prolongé sur les mains, qui portent des alliances, ne résout pas le paradoxe : s’agit-il d’un couple d’époux ou d’un relation doublement adultère ?

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la chercheuse, faisant référence aux approches sociologique, psychologique et biologique. Surtout, son étude a adapté aux couples un test de personnalité destiné initialement aux individus. Ce test, élaboré par Roland Cappel de l’Institut de psychologie, demande de se décrire par le biais de paires d’adjectifs. Une centaine de couples ensemble depuis vingt ans en moyenne a passé l’épreuve individuelle-ment, puis une seconde fois, en décrivant cette fois-ci son partenaire.

Verdict ? « Les résultats ont montré que les couples tendent à projeter sur l’autre des attri-buts de conjoint idéal, même si ce dernier ne se perçoit pas réellement ainsi », indique la psychologue. Celle-ci relève que le modèle de perfection décrit par les couples se base sur les clichés largement exploités par les repré-sentations picturales, cinématographiques et littéraires. En résumé, les testés perçoivent la femme idéale comme « empathique et so-ciable », et l’homme idéal comme « stable et extraverti ». D’un point de vue clinique, la psychologue souligne l’utilité de ces tests pour identifier les désaccords, reproches et malen-tendus au sein d’un couple en crise.

la sociologie et la génétique aussiOutre la question des représentations, Pamela Cappello a souhaité vérifier deux autres théo-ries récurrentes au sujet des unions durables. Les études sociologiques tendent en effet à mettre en évidence que ces couples présentent des individus de mêmes niveaux économique et culturel. La biologie, elle, avance que plus les partenaires potentiels possèdent un profil

génétique éloigné l’un de l’autre, plus l’attrac-tion sexuelle entre eux sera grande.

Sur son échantillon, la psychologue a retrouvé la tendance « d’homogamie professionnelle » décrite par les théories sociologiques. Près de la moitié des couples étudiés avaient un niveau de formation similaire. Un tiers, une différence d’un seul niveau. La psychologue aurait toutefois souhaité pouvoir confirmer ce point sur un panel plus large que la centaine de couples mis à sa disposition.

Les hypothèses biologiques se sont révélées, elles, plus compliquées à vérifier. « Les fac-teurs biochimiques, à l’exemple des phéro-mones, interviennent au tout début de la rela-tion, dans le processus d’attraction », explique la chercheuse. Pour vérifier cette théorie, une équipe de généticiens de l’EPFZ a analysé un échantillon de salive d’une cinquantaine de couples issus de l’étude de Pamela Cappello.

Les résultats ont permis de mettre en évidence un lien entre dissemblance génétique et satis-faction conjugale. Des données confirmées par d’autres prélèvements récoltés lors de soi-rées de speed dating organisées à Zurich et Lausanne, où il est apparu que les personnes les plus attirées l’une envers l’autre présen-taient des profils génétiques différents. Mais la psychologue nuance ce bilan : « La réussite d’un couple est basée sur un ensemble de fac-teurs. La génétique n’explique pas tout. »

Vers un nouveau paradigmeLa thèse de Pamela Cappello le montre : la durée d’un couple ne tient pas qu’à la capacité des partenaires à voir en l’être aimé l’homme ou la femme idéale. Mais la figure du mariage d’amour tel qu’il est né au XIXe siècle et tel que les peintres et les écrivains l’ont représenté existe encore chez les couples, observe la cher-cheuse. « Alors que le mariage d’amour était contestataire à son apparition, s’opposant de fait au mariage de prestige ou à l’union décidée par les parents et la collectivité, il est devenu aujourd’hui la norme. L’amour est désormais le pilier du couple et même sa raison d’être. »

Mais cette norme est devenue problématique dans une société dont l’espérance de vie ne cesse d’augmenter et dont la finalité première du ma-riage n’est plus seulement d’avoir des enfants. Pamela Cappello prédit ainsi l’émergence d’un nouveau modèle en matière de couple pour les générations futures. Une norme sous forme d’antithèse : se marier plusieurs fois.

Sandrine Perroud

nicole Gaillard, Le couple peint et son spectateur, esthé-tique de la réception et peinture figurative, unIl, 2010

pamela cappello, Expérimentation et étude de la validité de nouvelles échelles de personnalité spécifiques à la relation intra-couple, unIl, 2010. et Chéri(e), sommes-nous compatibles ?, Favre, 2009

Avec Mann und Frau (aussi appelé Adam und Eva), Max Beckmann témoigne en 1932 de l’évolution des rôles au sein du couple en présentant les deux figures de la Genèse comme deux êtres autonomes.

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À l’honneur…

doublement priméLe dr christian Wider, PD, MER UNIL, médecin associé au Ser-vice de neurologie du Dépar-tement des neurosciences cli-niques du CHUV, a reçu le 10 sep-tembre 2010 le G. Shahin Award for Medical Research.

Ce Prix lui a été décerné par la Duval County Medi-cal Society (Floride, USA) pour son travail intitulé « Leukoencephalopathy with spheroids (HDLS) and pigmentary leukodystrophy (POLD) : A single enti-ty ? », publié dans la revue Neurology. Cette étude clinique et neuropathologique a été réalisée lors de son séjour postgradué à la Mayo Clinic de Jackson-ville, en Floride. Elle a permis au Dr Christian Wider de démontrer que la leucoencéphalopathie héréditaire avec sphéroïdes axonaux (HDLS) et la leucodystrophie pigmentaire orthochromatique (POLD), deux maladies rares mais très graves de la substance blanche, sont en fait une seule et même entité. Ces recherches et les travaux qui en découlent ouvrent des perspec-tives importantes notamment pour l’identification de la cause ou des causes génétiques de ces affections souvent diagnostiquées à tort comme des accidents vasculaires cérébraux multiples ou des formes agres-sives de sclérose en plaques.

Le Dr Christian Wider s’est vu par ailleurs remettre en juin 2010 par la Société Suisse de Neurologie, à l’occasion de son meeting annuel à Bâle, le Prix Déje-rine-Dubois 2010. Cette récompense vient couronner son travail intitulé « LINGO1 and LINGO2 variants are associated with essential tremor and Parkinson’s di-sease », publié dans les revues Neurogenetics et Par-kinsonism and Related Disorders. Cette large étude multicentrique, réalisée à la Mayo Clinic de Jackson-ville, Floride, a enrôlé plus de 2’500 individus atteints de maladie de Parkinson et de tremblement essentiel, ainsi que des contrôles sains. Les résultats montrent pour la première fois l’existence de facteurs géné-tiques communs à ces deux affections neurologiques fréquentes. Cette étude met ainsi en lumière d’impor-tantes similitudes entre la maladie de Parkinson et le tremblement essentiel, ce qui améliore la compréhen-sion de ces deux pathologies et devrait mener à terme à des stratégies thérapeutiques visant à ralentir leur évolution ou à prévenir leur survenue. M.P. / FBM

au conseil national de la rechercheLe Comité du Conseil de fonda-tion du Fonds national suisse (FNS) a procédé, début sep-tembre 2010, à l’élection de nouveaux membres au Conseil national de la recherche. Le professeur laurent Keller du Département d’écologie et d’évolution de l’UNIL, de même que 13 autres profes-seurs, entameront leur nouveau mandat au cours des prochains mois. FBM /FNS

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« Ces stages sont des tremplins vers des emplois fixes chez nous », note Nathalie Rossi, respon-sable des ressources humaines de la BCU.

A un pas de l’Unithèque se trouve le bâtiment Unicentre. Le responsable du Service des ar-chives Olivier Robert y emploie chaque année quatre à cinq étudiants à 40%. Ceux-ci assu-ment des tâches de manutention, de numéri-sation et de traitement de fonds d’archives. Ils ont en outre la possibilité de suivre les forma-tions proposées par le service (gestion de pro-jets) ou par l’université (informatique). Dans le même bâtiment, le Service des immatricu-lations et incriptions emploie quatre étudiants pour l’aider dans ses tâches administratives.

Et du côté de l’Amphimax ? On y trouve une trentaine d’étudiants, entre les services d’in-formatique et de communication du campus. De la réception à la hotline, du guichet tech-nique à la facturation, ces postes recouvrent des missions variées et professionnalisantes. Patrice Fumasoli, l’actuel responsable du sec-teur est d’ailleurs un ancien étudiant employé du service.

Sur le campus, responsabilisants et variés, ces emplois cumulent les avantages. Pour les ob-tenir, les responsables de service rencontrés encouragent les étudiants sans emploi à leur remettre des offres spontanées, car les chan-gements de rythme liés aux études universi-taires engendrent souvent des désistements en cours d’année académique.

Sandrine Perroudwww.unil.ch/emplois

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l’université propose de nombreux emplois à temps partiel. souvent transmis de bouche à oreille ou repérés au hasard d’une petite affiche, leur existence échappe à la majorité des étudiants. Où les trouver ?

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Les jobs d’étudiant demandent beau-coup de flexibilité. Et parfois aussi du courage. Il suffit de faire un tour

sur le site emploi de l’UNIL (www.unil.ch/sasc) pour s’en rendre compte. Les tradi-tionnelles offres de baby-sitting et de cours d’appui côtoient d’autres jobs pour le moins éclectiques, à l’exemple des « livreur de sushis », « laveur de voiture » et « professeur de danse irlandaise ».

Il existe pourtant un type d’emplois attrac-tifs que le site de l’UNIL a du mal à obtenir : les emplois sur le campus. Ceux-ci se trans-mettent souvent de bouche à oreille ou par le biais des panneaux d’affichages. Une situa-tion que Chantal Duruz, secrétaire au Ser-vice des affaires socioculturelles, regrette : « Les étudiants nous demandent souvent où travailler à l’uni. En dehors des rares offres que nous recevons chaque année, nous ne savons pas quoi leur répondre. Les services oublient ou ignorent qu’ils peuvent poster une offre gratuitement sur notre site lorsqu’ils cherchent un étudiant. »

Alors, où peut-on travailler à l’uni ? Dans le cadre académique, rappelons tout d’abord que les facultés délivrent chaque année près de 200 postes d’assistants-étudiants. Leurs tâches principales portent sur le soutien à

l’enseignement et à la recherche. Mais ce n’est pas tout. Car de nombreux services emploient des étudiants, à l’exemple du Théâtre de la Grange. Cinq personnes s’y partagent la pro-motion des spectacles (affiches, flyers) et la tenue du bar et de la billetterie lors des repré-sentations. Le tout sur une dizaine d’heures de travail par mois. « En général, les étudiants aiment cet emploi et le conservent durant leur cursus », sourit Marika Buffat, programma-trice du théâtre. Même son de cloche du côté du Centre sportif, qui propose plus de trente postes de moniteurs et surveillants de salle. « Plusieurs étudiants en sciences du sport enseignent chez nous, puisque le sport univer-sitaire a aussi un rôle de formation », précise Jean-Marc Gilliéron, un des membres de la direction du centre.

un tremplin vers une professionLa bibliothèque emploie pour sa part treize étudiants à l’année à hauteur de huit heures par semaine pour le rangement des livres empruntés. Une quinzaine d’autres étudiants peuvent obtenir des stages jusqu’à six mois à un pourcentage variable. Ces postes recou-vrent des mandats de tri de fonds spéciaux ou des tâches précises, à l’exemple du dépouille-ment d’un questionnaire sur l’usage de l’iPad.

Dans le bâtiment Unicentre (photo), les services des archives et des immatriculations et inscriptions emploient toute l’année des étudiants de l’UNIL.

lettre aux entreprisesUne centaine d’employeurs de la région lémanique recevront dans le courant du mois d’octobre un cour-rier les appelant à engager des étudiants comme auxi-liaires. Cette campagne émane du Service des affaires socioculturelles (SASC) de l’Université. Ses respon-sables récoltent chaque année les offres d’emploi des-tinées aux étudiants du campus. Pour eux, les chiffres sont clairs : en 2009, outre une baisse des offres de 11 % due à la crise, les cours d’ap-pui, le baby-sitting et la vente constituent la majo-rité des emplois proposés. Un panel intéressant mais insuffisant à leurs yeux. La campagne d’octobre vise donc à diversifier ces offres afin d’obtenir des postes plus qualifiants, notamment dans les secteurs admi-nistratif et informatique. Sa.P.

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«C’est un réel plus pour un cher-cheur de pouvoir être en contact avec une autre manière de pen-

ser et une culture scientifique différente », lance Antoinette Charon Wauters. D’après la responsable des Relations internationales à l’UNIL, les séjours à l’étranger facilitent une certaine mobilité de l’esprit. Et aident à s’adapter à d’autres approches scientifiques. Une expérience qui doit commencer au plus vite dans une carrière académique. Pour favo-riser le séjour de doctorants de l’UNIL dans les institutions étrangères de leur choix, la direction de l’université met au concours de-puis 2010 une dizaine de bourses de recherche chaque année (qui remplacent les anciennes bourses de perfectionnement et de recherche, ndlr). Les premiers bénéficiaires de ce soutien

financier partent cet automne. Pour six mois, voire une année, ils seront ambassadeurs de l’institution à l’étranger.

« Notre politique d’internationalisation concerne tout spécialement les chercheurs débutants », précise Antoinette Charon Wau-ters. Les scientifiques accomplis, intégrés à un réseau d’experts, ont moins besoin de l’appui de l’université. « La plupart des profes-seurs voyagent beaucoup. Ils mobilisent leurs contacts pour participer à des colloques ou à des conférences. » Les bourses de recherche de l’UNIL permettent de combler un vide dans le parcours des jeunes chercheurs. En effet, à la fin de leurs études, ces derniers doivent

les séjours à l’étranger constituent une étape indispensable dans une carrière académique. une occasion précieuse d’entrer en contact avec une autre culture scientifique et de se créer un réseau. Grâce à une nouvelle bourse de recherche, huit débutants concrétisent leur projet cette année.

des bourses pour explorer d’autres horizons

acquérir deux années d’expérience avant de pouvoir déposer une demande de bourse de chercheur débutant au Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Cette solu-tion permet aux diplômés de l’UNIL titulaires d’un master ou d’une licence qui présentent un projet en vue de réaliser un doctorat de recevoir un soutien financier.

Des destinations variéesLes Etats-Unis, l’Inde, l’Australie, la France, l’Italie, etc. Les destinations choisies par les jeunes chercheurs sont très variées. « Lors de séjours à l’étranger, les lieux sont généra-lement sélectionnés en fonction du thème de recherche et des domaines de compétence des

institutions hôtes », explique Lorraine Davis, responsable du secrétariat de la Commis-sion de recherche du FNS auprès de l’UNIL. « Les doctorants en sciences de la vie se di-rigent plutôt vers le Canada, les Etat-Unis ou d’autres pays anglophones. Tandis que les chercheurs en sciences humaines choisissent en majorité des institutions européennes. »

Albulena Shaqiri vient de terminer son mas-ter en psychologie à l’UNIL. L’année der-nière, elle est partie au Canada, à l’Univer-sité de Waterloo, pour y suivre des cours de neurosciences. Grâce à de bons contacts avec un professeur, elle a participé à un travail de recherche lors de son séjour. « Nous avons

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Les destinations des séjours à l’étranger sont choisies en fonction des compétences des universités hôtes.

obtenu de bons résultats, et ils m’ont propo-sé de revenir en septembre pour commencer un doctorat », explique la jeune diplômée. Elle qui n’avait auparavant jamais songé à poursuivre dans la recherche après son mas-ter sera au bénéfice de l’une des bourses de l’UNIL. « Il s’agit d’une excellente opportu-nité qui m’ouvrira des portes tant au niveau humain que professionnel : la découverte d’un pays, ainsi que d’une nouvelle manière de tra-vailler et d’enseigner. »

en contact avec les expertsEgalement récipiendaire d’une bourse pour l’année académique 2010-2011, Newman Lao a choisi la France comme destination : l’Uni-versité de la Sorbonne, à Paris. La thèse qu’il débute cet automne en cotutelle entre les deux institutions traite de l’histoire de la psy-chologie. « J’ai choisi mon université hôte de manière à pouvoir entrer en contact avec les meilleurs experts de mon domaine », précise le futur doctorant. C’est en naviguant sur le site des Relations internationales que New-man Lao a pris connaissance des différentes possibilités de financement d’un séjour de re-cherche à l’étranger. « Je pense que participer à des colloques ou se rendre à l’étranger est indispensable pour les jeunes qui cherchent à faire carrière. Les collaborations interna-tionales sont essentielles. » Le jeune homme de 28 ans relève que les démarches adminis-tratives ne sont pas si conséquentes que l’on pourrait le croire. Mais qu’il est nécessaire de s’y prendre à l’avance et d’être bien organisé.

Newman Lao considère son séjour comme une grande expérience de vie, qui sera aussi bénéfique pour la Suisse. « Au travers de nos séjours, l’UNIL s’enrichit de méthodes et d’expériences acquises à l’étranger. » Un bon moyen, en somme, d’accroître la renommée internationale de l’UNIL et de développer les compétences scientifiques de ses chercheurs.

Aurélie Despont

les informations concernant les séjours à l’étranger et les bourses de recherche de l’unIl sont disponibles sur le site des Relations internationales : www.unil.ch/ri (onglet Doctorants/chercheurs)

Informations et délais de soumission des dossiers pour les bourses du Fns : www.snf.ch

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Elle arrive à notre rendez-vous dans le Marais à Paris, sobrement vêtue en jean et blouson noir. Toutes les bou-

tiques alentours semblent nous faire signe mais elle sourit doucement : « Je ne suis pas consumériste ». Une forte personnalité, ti-mide cependant, opiniâtre assurément.

Depuis 2003 avec Retour d’Uruguay, elle publie ses livres au Mercure de France, sous la direction d’Isabelle Gallimard. Avant, Pascale Kramer était chez Calmann-Lévy pour Manu, par exemple, ou Les Vivants. La Suissesse établie à Paris depuis 1987 a connu des refus après avoir été publiée, et primée, un dur retour sur terre sous forme de « ciel me tombant sur la tête ». Son dernier livre explore la sidération d’une jeune mère face à la petite vie fragile dont elle devient respon-sable. L’implacable brutalité du réveil installe une forme de suspense car on ne sait jamais ce que cette femme va faire, ce qu’elle est encore capable de faire, dans le pire, tout comme elle-même s’étonne toujours d’arriver à accomplir des gestes simples et nourriciers qui relèvent du meilleur.

« Je n’ai pas d’enfant et j’ai traduit là mes propres angoisses, explique Pascale Kramer. Je me demande parfois comment font les gens qui se lancent dans cette aventure apparemment

« la suisse m’accompagne à paris »Rencontre avec la romancière pascale Kramer, suissesse installée à paris, membre du Jury du prix des cinq continents, avant sa venue à l’unIl dans le cadre d’un cours public sur la francophonie.

si facilement. Je ne pourrais pas écrire un texte autobiographique car j’aime creuser des choses qui m’intriguent ailleurs. Essayer d’entrer dans la vie de quelqu’un d’autre et, si ça tient, mettre de la subtilité dans les per-sonnages, quelle joie ! Sinon l’écriture reste pour moi une grande souffrance, c’est affreux, comme c’est dur d’être refusée par un éditeur. Pourquoi s’accroche-t-on ? On m’a aussi beau-coup soutenue, je pense à Jean-Luc Badoux en Suisse, ou à Pascal Quignard. Une autre chose pénible est d’entendre une personne dire brutalement qu’elle n’a pas aimé tel ou tel livre qu’on a écrit. Je préfère qu’on ne me dise rien. De même pour les faux compliments. J’ai remarqué d’ailleurs que les hommes écri-vains se satisfont plus facilement de louanges illusoires, alors que les femmes se rendent vite compte si on leur ment. Qu’on ne me lise pas, en revanche, ne me pose aucun problème. »

une histoire complexeEn janvier sortira Un homme ébranlé, que la romancière situe cette fois en banlieue pari-sienne après avoir exploré des horizons cali-forniens. En attendant, Pascale Kramer parle avec beaucoup de générosité d’un ouvrage qui n’est pas le sien, Terre des affranchis, « une histoire complexe et originale, à la fois amo-rale et possédant une dimension chrétienne très forte, un élément fantastique aussi, avec une forêt et un lac qui sont des personnages centraux dans ce roman écrit en français par une Roumaine de 38 ans, Liliana Lazar. » Celle-ci recevra son prix doté d’un montant de 10’000 euros des mains du Secrétaire gé-néral de la Francophonie, M. Abdou Diouf, lors d’une cérémonie au Château de Chillon vendredi 22 octobre. Le mercredi précédent, le Jury du Prix des cinq continents, où Pas-cale Kramer représente la Suisse, viendra à l’UNIL (voir ci-contre).

Dans la francophonie, Pascale Kramer fait partie des écrivains dont la langue maternelle coïncide totalement avec celle de l’écrit. L’une de ses collègues dans le jury, la romancière d’origine libanaise Vénus Khoury-Ghata, poursuit en français une œuvre qui puise sa force dans un dialogue exigeant avec l’arabe, comme si elle avait « deux langues dans une même langue ». Les auteurs africains se ré-jouissent de partager le français, tout en lui apportant différents accents, différentes cou-leurs, comme autant d’échos venus d’autres langues parlées. « Pour ma part, souligne Pascale Kramer, je me sens de plus en plus Suissesse ; je vis ailleurs mais j’ai grandi

En lien avec le XIIIe Sommet de la Franco-phonie, qui se tiendra du 22 au 24 octobre 2010 à Montreux, l’UNIL organise deux soirées pour partager avec des chercheurs et des romanciers un questionnement ouvrant les fenêtres de la francophonie sur le monde, au lieu de les refermer sur un centre privilé-gié. La littérature francophone existe-t-elle vraiment ? Et au fait, pourquoi les Français ne seraient-ils pas des francophones comme les autres ? Autant de questions à explo-rer, dans le cadre d’Autrement dit, les cours publics de l’UNIL, les mercredis 13 et 20 octobre à 18 heures, bâtiment Amphimax, auditoire Erna Hamburger.

littérature francophone, une fiction ?

La soirée du 13 octobre permettra de ren-contrer l’écrivain Alain Mabanckou, Prix Renaudot 2006 et professeur de littérature francophone à la prestigieuse Université de Californie UCLA. Son parcours qui dé-bute au Congo Brazzaville pour arriver aux

dans le canton de Vaud, je porte en moi cette culture protestante, même si je suis athée. Je m’en suis aperçue encore plus lorsque j’étais aux Etats-Unis, où j’ai retrouvé un certain civisme, une façon d’assumer ses responsabi-lités, quelque chose qui parlait à cette Suisse en moi. Je me sens par ailleurs plutôt d’une langue que d’un pays. C’est formidable d’être francophone, on a un choix énorme, on peut lire quantité d’auteurs dans le texte, ou quan-tité d’ouvrages traduits en français. C’est une grande langue que nous partageons avec des personnes qui vivent des réalités culturelles complètement différentes d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre. Lors d’un salon fran-cophone, près de Toulouse, j’ai beaucoup par-lé avec des écrivains du Maghreb. On partage la même langue, on lit les mêmes journaux. Peu de temps après, aux Journées littéraires de Soleure, on se faisait de grands sourires entre Romands et Alémaniques, Tessinois également, mais ça n’allait pas tellement plus loin. En Suisse, on est sans doute beaucoup plus proches culturellement, mais on ne parle pas la même langue… »

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la francophonie, ça vous parle ?

Après son gymnase en scientifique et un bref passage à l’UNIL, Pascale Kramer a quitté Lausanne pour Zurich puis Paris.

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Etats-Unis, via la France, est révélateur de ce nouveau souffle qui anime depuis quelques années les auteurs francophones. Ecrivain et professeur à l’UNIL, Daniel Maggetti appor-tera la vision romande et sa collègue Chris-tine Le Quellec Cottier son éclairage de spé-cialiste des littératures d’Afrique noire. Pour sa part, en provenance d’Angleterre où elle a longtemps enseigné le français, Gabrielle Par-ker examinera la Francophonie qui se décline avec une majuscule sous l’angle de la diversité linguistique et du combat politique.

les cinq continents à livre ouvertLe 20 octobre, l’UNIL poursuivra ce pas-sionnant débat avec plusieurs membres du Jury du Prix des cinq continents, dont Pas-cale Kramer. L’occasion d’entendre et de dia-loguer notamment avec Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature en 2008, l’écrivain et politicien congolais Henri Lopes et le romancier et professeur haïtien Lyonel Trouillot, sans oublier la lauréate 2010 du Prix des cinq continents, la Roumaine Liliana Lazar.

N. R.www.unil.ch/autrementdit

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les 15 et 16 octobre, la Fondation science et cité organise à Berne un Festival du film scientifique. l’anthropologue de l’unIl Yazid Ben hounet y présente un documentaire qu’il a lui-même réalisé. un exemple qui permet de comprendre l’importance du film scientifique pour les sciences sociales.

le film permet de faciliter l’accès aux sciences

Sud-ouest algérien. Mai 2008. Muni d’une caméra vidéo et de matériel de prise de son, Yazid Ben Hounet débute

son tournage. Celui d’un film qu’il réalisera seul. Pendant quatre semaines, l’anthropo-logue de l’UNIL suivra au quotidien Ahmed, un pasteur semi-nomade. Comme d’autres chercheurs, Yazid Ben Hounet réalise ainsi son premier documentaire. Son film, inti-tulé Comment rester nomade, sera projeté le samedi 16 octobre à Berne au Festival du film scientifique de la Fondation Science et Cité. Pour Yazid Ben Hounet, il s’agit d’une opportunité quasi unique de sensibiliser les personnes qui ne lisent pas d’articles scien-tifiques à son objet d’étude. L’audiovisuel

permet-il de faciliter l’accès du grand public aux sujets scientifiques ? Comment le film do-cumentaire est-il reçu dans le monde acadé-mique ? Les explications de l’anthropologue.

ne pas imposer son discours« Les documentaires permettent de construire un pont entre la science et la société et d’ou-vrir un accès plus large au domaine acadé-mique », affirme Oliver Schneitter, respon-sable du Festival Science et Cité cinéma. Mais si les travaux multimédias qui allient les images, le son et l’écrit gagnent du terrain dans les sciences, toutes les institutions n’y ac-cordent pas encore la même importance. C’est après avoir monté une expo photo avec San-dra Guinand, géographe à l’UNIL, que Yazid

Ben Hounet réalise que le moyen idéal pour rendre compte de la vie des semi-nomades algériens est le documentaire ethnographique. « Pour montrer qui sont ces personnes au quotidien, j’ai choisi de suivre la vie d’un pas-teur semi-nomade, Ahmed. » Une approche intimiste qui lui permet de montrer la réalité de l’intérieur. « La réalisation de mon docu-mentaire sur l’univers actuel de la bédouinité est une initiative personnelle... Personne ne m’a demandé de le faire et je l’ai financé en grande partie de ma poche ! » Pour Yazid Ben Hounet, l’audiovisuel ouvre d’autres perspec-tives. « Le film permet d’éviter d’imposer un discours et de laisser les principaux intéressés s’exprimer et se représenter eux-mêmes. » Une

démarche qui séduit également le public de non-experts.

« Malheureusement, dans le milieu acadé-mique, la réalisation d’un documentaire a beaucoup moins de valeur que la publi-cation d’un article scientifique », regrette l’anthropologue. Concrètement, pour l’oc-troi de bourses de recherche ou de subven-tions, la production écrite du chercheur pèse davantage dans la balance que sa pro-duction audiovisuelle. « Sauf peut-être pour les personnes formées spécifiquement en anthropologie visuelle. » Une formation qui n’existe que dans quelques universités en Europe. Pour Yazid Ben Hounet, le film permet de « donner à voir » et de compléter une recherche scientifique. Une démarche utile, malgré l’investissement – en temps et

Yazid Ben Hounet a suivi pendant quatre semaines la vie d’Ahmed, un pasteur semi-nomade.

nomades aujourd’huiYazid Ben Hounet est spécialiste du phénomène tribal dans le monde contemporain. Dans le cadre de ses recherches, il s’est régulièrement rendu en Algérie et s’est intéressé à la condition des pasteurs semi- nomades. Son film Comment rester nomade est une invitation à découvrir l’univers actuel de la bédoui-nité, les difficultés de ces populations, ainsi que les adaptations de l’économie pastorale et de la vie no-made au monde actuel.Comment rester nomade (47 min - algérie)de Yazid Ben hounet

en argent – nécessaire. « Le documentaire est destiné à un public plus large. Il rend acces-sibles des thématiques scientifiques en de-hors du monde académique et me permet de montrer au public, à mes collègues et à mes proches à quoi ressemble le monde sur lequel je travaille. »

Des lacunes dans la diffusion« La production de films s’accroît aujourd’hui sensiblement, surtout dans les sciences hu-maines et sociales, remarque Oliver Schneit-ter. Mais il manque encore une coordination nationale pour l’ensemble de la production audiovisuelle scientifique. » Les manifesta-tions qui permettent aux chercheurs de pré-senter leurs travaux audiovisuels sont rares. Aussi bien dans le monde académique que pour le grand public.

Pour cette raison, le festival organisé par la Fondation Science et Cité se positionne comme une manifestation autonome et nou-velle dans le paysage du festival du film en Suisse. Les films sélectionnés – provenant de différentes hautes écoles suisses – sont commentés par des experts et primés par un jury. La qualité de la réalisation ainsi que du contenu scientifique est évaluée. « Nous sou-haitons aussi favoriser l’échange entre les uni-versités, ainsi qu’attirer l’attention du public sur l’importance du travail audiovisuel dans le domaine de la recherche. »

Aurélie Despont

Science et Cité cinéma 2010 - Festival du film scienti-fique, les 15 et 16 octobre 2010 à la cinématte Berne.programme : www.science-et-cite.ch

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l ’ u n i v e r s i t é d e l a u s a n n e a u j o u r l e j o u r

n°557 / 11 octobre – 7 novembre 2010

d ’ u n i s c o p emémento l ’ u n i v e r s i t é d e l a u s a n n e a u j o u r l e j o u r

«Peut-on rêver d’abandonner son apparence naturelle au profit d’un corps nouveau, amélioré par la

technique ? » Une question provocatrice que pose Laurent Guido, historien du cinéma à l’UNIL. Aux côtés de Marc Atallah, premier assistant et spécialiste de la littérature de science-fiction, il commentera le 4 novembre des extraits de films qui reviennent sur cer-taines utopies du corps au XXe siècle. Une bonne occasion pour le public de confronter ses représentations à celles des spécialistes.

Des films comme RoboCop, Terminator ou plus récemment Avatar thématisent la ques-tion du rapport au corps, que des techniques virtuelles ou des procédés technologiques permettent de transformer et d’améliorer. « Nous partons de l’hypothèse que le corps original n’est plus forcément le principal trait définitoire de notre intégrité », explique Laurent Guido. Des extraits de films de dif-férentes époques de l’histoire du cinéma per-mettent de rappeler que les discours sur les usages nouveaux du corps par la technologie ont souvent été critiques, voire technophobes.

Même si, fondamentalement, « le cinéma est lui aussi une sorte de machine à inventer des corps et à les manipuler », précise l’historien.

C’est à partir d’images de productions ciné-matographiques connues que les deux cher-cheurs invitent le public à discuter des repré-sentations contemporaines du corps artificiel. Sachant que l’opinion à l’égard des acquis scientifiques ne cesse d’osciller entre méfiance et enthousiasme. « Nous demeurons majo-ritairement effrayés par l’idée du corps de substitution et la place qu’occupent la science et la technique dans notre vie au quotidien », note Laurent Guido. « Mais la problématique de la transformation technologique du corps ravive aussi des questions séculaires, ajoute Marc Atallah. Par exemple celles de l’identité humaine, de la perfectibilité de l’individu et même, à l’extrême, celle du fantasme de l’im-mortalité. » Le débat est ouvert...

Aurélie Despont

« les avatars du corps au cinéma », projections com-mentées par laurent Guido et Marc atallah. Jeudi 4 novembre à 20h, au café-théâtre le Bourg, à lausanne.

prochaine parution du mémento lundi 8 novembre 2010

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le corps du futur au cinéma le film « avatar » marque-t-il un tournant dans les représentations contemporaines du corps artificiel ? Discussion le 4 novembre avec Marc atallah et laurent Guido, autour d’extraits vidéo.

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arts et littératurel u n d i 1 1 o c t o b r e

connaissance 3 _14h30

papiers peints d’hier à aujourd’hui - l’usage du papier peint en suisse remonte au milieu du XVIIIe siècle, conférence, Marco Constantini, his-torien de l’art, UNIL, et Hélène Bieri-Thomson, conservatrice du Musée national suisse.casino de Montbenon, paderewski

coup de coeur _19h

coups de cœur « lettres frontière » 2010, lecture. Bcu, palais de Rumine, atelier du 6e

m e r c r e d i 1 3 o c t o b r e

lettres _18h00

TanDeM 2010, séance d’information, Thomas Breymann, lettres/EFLE, UNIL. anthropole, 1031Rens : [email protected]

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mémento.........du 11 octobre au 7 novembre 2010..........mémento.........du 11 octobre au 7 novembre 2010 ............congrès, lectures, conférences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

l u n d i 1 8 o c t o b r e

lettres _10h

Journée d’étude organisée par le centre de langues et littératures européennes comparées, avec la par-ticipation des professeurs Jean Mai-nil (Bruxelles), Jean-Paul Sermain (Paris 3), Ute Heidmann, Jean-Michel Adam et Valérie Cossy (Lausanne).Institut suisse de droit comparé,salle de conférence, rez-de-chausséeRens : tél. 021 692 29 50 [email protected]

m e r c r e d i 2 7 o c t o b r e

centre de traduction littéraire _19h

Tochter/Fille, avec Rahel Hutmacher et Fernand Cambon.lausanne, palais de Rumine

m e r c r e d i 3 n o v e m b r e

lettres, biologie et médecine _15h30

10e colloque international sur les textes médicaux latins. amphimax, 414Rens : tél. 021 692 30 50 [email protected]

j e u d i 4 n o v e m b r e

centre de traduction littéraire _19h

les colloqui de Remo Fasani, Remo Fasani avec Antonio Stäuble, lecture.lausanne, Maison des charmettes, ch. des charmettes 4

bcu/maison d’ailleurs _20h

les avatars du corps au cinéma, projection commentée par Laurent Guido, historien du cinéma, UNIL, et Patrick J. Gyger, directeur de la Mai-son d’ailleurs, Yverdon.lausanne, café-théâtre le BourgVoir article en page 9

d u 4 a u 5 n o v e m b r e

lettres _ 9h30

narrations visuelles, visions narra-tives, colloque.Jeudi 4 novembre extranef, 110_9h30 Introduction, prof. Domi-nique Kunz Westerhoff, Section de français, UNIL, prof. Philippe Kae-nel, Section d’histoire de l’art, UNIL. _10h abstraction et narration : une alliance paradoxale, conférence d’ouverture, prof. Jan Baetens, Uni Louvain. _ 11h histoire illustrée et bande dessinée : deux modes nar-ratifs, colloque, prof. Jean-Louis Tilleuil, Université de Louvain.

_14h histoires doubles : quand les écrivains s’illustrent, colloque, prof. Serge Linares, Uni Rouen. _15h Giacometti face à la photogra-phie : paris sans fin, prof. Philippe Kaenel, Section d’histoire de l’art, UNIL. _16h Bande dessinée et nar-ration, colloque, prof. Alain Boillat, Section de cinéma, UNIL. _17h15 les peintres de la figuration narrative, colloque, prof. Bernard Vouilloux, Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3.Vendredi 5 novembreBcu, salle de conférence 511_9h45 Introduction : la photogra-phie au révélateur de la fiction - Introduction autour d’anne-Marie Garat, colloque, prof. Dominique Kunz Westerhoff, Section de français, UNIL. _11h conférence d’anne-Marie Garat, écrivain. _14h photofictions (suite), colloque, Dr Roger-Yves Roche, Université Lumière, Lyon 2. _15h les autofic-tions christiques de lee Wagstaff : du tatouage à l’épreuve photogra-phique, colloque, Nathalie Diets-chy, histoire de l’art, UNIL. _16h30 autour de Jean le Gac, colloque, prof. Danièle Méaux, Université Jean Monnet, Saint-Etienne. _18h Table ronde et clôture du colloque : Pierre Fantys (ECAL), Frédéric Pajak (Cahiers dessinés), Stéphane Fretz et Christian Pellet (art & fiction) et Roland Margueron (Librairie Papiers Gras, Genève).Rens : tél. 021 692 29 47 [email protected]

v e n d r e d i 5 n o v e m b r e

lettres _13h30

emile Benveniste - ecrits sur la poé-sie et manuscrits de linguistique générale, colloque. anthropole, 4021

biologiel u n d i 1 1 o c t o b r e

biologie et médecine _12h15

Mechanism of mitotic spindle assembly and dynamics, séminaire CIG, Dr Isabelle Vernos, Centre de Regulació Genòmica, Barcelona, Espagne.Génopode, auditorium B

m a r d i 1 2 o c t o b r e

biologie et médecine _12h15

seminars on the regulation of intra-cellular protein and lipid traffic. ubiquitylation events at different steps of the endocytic pathway : insights from yeast, séminaire, prof. Rosine Haguenauer-Tsapis, CNRS, Paris, France.chuV, auditoire Georges-spenglerRens : [email protected]

m e r c r e d i 1 3 o c t o b r e

biologie et médecine _17h

Discovery of a pro-neurogenic, neu-roprotective chemical, séminaire CIG, Steve McKnight, UT Southwestern Medical Center, Dallas, Etats-Unis. Génopode, auditorium B

j e u d i 1 4 o c t o b r e

biologie et médecine _12h

Modulation of synapses and hip-pocampal network rhythmicity by metabotropic glutamate receptors, prof. Urs Gerber, Brain Research Ins-titute, Uni Zurich. DBcM, Bugnon 9, petit auditoireRens : [email protected]

biologie et médecine _12h15

les psychoses à l’adolescence : du repérage aux structures spécialisées du supea, colloque ouvert à tous, Dr L. Holzer, SUPEA-CHUV. uMsa, av. de Beaumont 48, salle de colloque, 1er étageRens : tél. 021 314 37 60 [email protected]

l u n d i 1 8 o c t o b r e

biologie et médecine _9h

advanced statistics 2010 : statisti-cal modeling - sIB cOuRse, ateliers, Dr Frédéric Schütz, Swiss Institute of Bioinformatics, Lausanne, Dr Darlene Goldstein, Dr Pierre Bady, Swiss Institute of Bioinformatics, Lausanne.Génopode, 2019

connaissance 3 _14h30

pourquoi l’homme doit-il protéger la biodiversité ? conférence, Adèle Thorens, responsable de formation, WWF Suisse, et Jacques Mirenowicz, rédacteur en chef de La Revue Durable.

casino de Montbenon, salle paderewski

m e r c r e d i 2 0 o c t o b r e

biologie et médecine _12h15

seminars on the regulation of intra-cellular protein and lipid traffic. Intracellular traffic of phospholi-pids and proteins in the endocy-tic pathway, séminaire, prof. Jean Grünberg, Dpt de biochimie, Uni Genève.chuV, auditoire de la maternitéRens : [email protected]

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Page 11: le couple à l'étude

mémento.........du 11 octobre au 7 novembre 2010..........mémento.........du 11 octobre au 7 novembre 2010 ............congrès, lectures, conférences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

l u n d i 2 5 o c t o b r e

biologie et médecine _12h15

The nuclear hormone receptor ppaR-beta as a regulator of skin healing and carcinogenesis, séminaire CIG, Dr Liliane Michalik, CIG, UNIL.Génopode, auditorium B

connaissance 3 _14h30

Biodiversité animale : la faune vivant en ville, conférence, Dr Blaise Mul-hauser, conservateur, Musée d’his-toire naturelle, Neuchâtel.

casino de Montbenon, salle paderewski

l u n d i 1 e r n o v e m b r e

connaissance 3 _14h30

Biodiversité et plantes cultivées, conférence, M. Geert Kleijer. casino de Montbenon, salle paderewski

biologie et médecine _17h

Genetics of color variation : model organisms and model systems in a post-genome world, séminaire CIG, Dr Greg Barsh, Stanford University.Biophore, auditorium

j e u d i 4 n o v e m b r e

biologie et médecine _12h15

IRM cérébrale de l’adolescent : de la neurologie à la pédopsychiatrie, colloque concernant les adolescents ouvert à tous, C. Fahim, SSP, UNIL. av. de Beaumont 48, uMsa, salle de colloque, 1er étageRens : tél. 021 314 37 [email protected]

biologie et médecine _12h15

hungarian academy of sciences, Budapest : Dehomogenize thalamus -spatio-temporal heterogeneity of thalamic circuits, séminaire de neu-robiologie, Laszlo Acsády, Institute of experimental medicine. DBcM, Bugnon 9, petit auditoireRens : [email protected]

v e n d r e d i 5 n o v e m b r e

biologie et médecine _12h15

seminars on the regulation of intra-cellular protein and lipid traffic. Regulation of eGFR signalling by ubiquitin, séminaire, prof. Simona Polo, Dpt de médecine, Surgery and Dentistry, Uni Milan, Italie. chuV, auditoire de la maternitéRens : [email protected]

droitv e n d r e d i 2 2 o c t o b r e

droit et sciences criminelles _14h15

3rd swiss-chilean international eco-nomic law Day, symposium. Internef unIl - Dorigny,

v e n d r e d i 5 n o v e m b r e

droit et sciences criminelles _15h

une question de temps, cérémonie de remise des diplômes de l’ESC, prof. Céline Weyermann, Institut de police scientifique. amphimax, 350

environnementm a r d i 1 2 o c t o b r e

géosciences et environnement _12h

séance d’information sur la mobilité.amphipôle, auditoire a

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géosciences et environnement _9h

Quelle place pour l’agriculture dans le projet urbain en suisse ? col-loque international sur l’agriculture urbaine, Joëlle Salomon Cavin et Jean Ruegg, IPTEH ; Tiphaine Bussy Natha-lie Mongé et Laurent Daune, Hepia ; André Fleury, Ecole du paysage de Versailles, France ; Paola Branduini et Lionella Scazzosi, Politecnico Milan, Italie ; Serge Bonnefoy, Terres en villes ; Huber Gulinck, Uni de K.U. Leuven, Belgique ; Catherine Pfeiffer, Wageningen University, Pays-Bas ; Sébastien Beuchat, Pro-jet d’agglomération franco-valdo-genevois ; Marcelin Barthassat, AR-TER, Genève ; Guy Dériaz, ACADE ; Roland Prélaz-Droux, HEIG-VD ; Philippe Gmür, SDT-Vaud ; Cristina Woods, VWA ; Jean-Marc Chappuis, OFAG ; Nicolas Bezançon, Uniterre ; David Bourdin, Agridéa.Internef , 275Rens : [email protected] gratuite

histoirel u n d i 1 1 o c t o b r e

lettres _17h15

Odeurs extraordinaires et émotions au haut Moyen Âge, conférence, Martin Roch, Gerda Henkel Stiftung Scholar, Université de Fribourg. anthropole, 5081

l u n d i 1 8 o c t o b r e

connaissance 3 _14h30

le XVe, siècle d’or des navigateurs portugais et chinois. Les explora-tions maritimes des Portugais et des Chinois ont révélé le monde à l’hu-manité. Le formidable bond en avant qui en a résulté a enrichi la connais-sance et modifié pour des siècles la conception du monde et le contexte économique, Jean-Luc Martin, pro-fesseur honoraire, EPFL.casino de Montbenon, salle paderewski

l u n d i 1 8 o c t o b r e

lettres _17h45

conflits en chablais au XIVe siècle, présentation d’un mémoire en cours,Emily Villinger, UNIL. anthropole, 5081

d u 2 1 a u 2 3 o c t o b r e

lettres _14h

le savant dans les lettres, VIe col-loque international de l’association Modernités médiévales.Jeudi 21 octobre_14h Ouverture du colloque. _14h15 un médiéviste dans les bois du roman, Michel Zink.

auteurs anglo-saxons_15h40 Mieux que mille livres d’his-toire. c.s. lewis et ses doubles, Anne-Isabelle François. _16h10 « Guerre à l’histoire ! » Le Livre de Cendres de Mary Gentle : où le savant affronte le « retour du Moyen age », Anne Besson. _16h40 Marion Zimmer Bradley entre réécriture et fiction, Valérie Cangemi.

historiens français _17h20 Défendre le Moyen age, les combats de Régine pernoud, Jean-Louis Benoît. _17h50 Vulgariser et édifier : Ferdinand lot ou le Moyen age au service de la nation, Agnes Graceffa .Vendredi 22 octobre

Du XVIIe s. au début du XIXe s._8 h30 Melchisedech Thève-not (1620-1692), Anna Caiozzo. _9h la série de biographies d’auteurs médiévaux parues dans les Mémoires de l’académie des Inscriptions dans les années 1720 à 1740, Alicia Mon-toya. _9h30 l’alchimie du savoir dans Notre-Dame de Paris, C. Cazanave.

le XIXe siècle_10h15 augustin Thierry et l’in-vention du Moyen age romantique, Isabelle Duran-Le Guern. _10h45 Merlin, Blaise, Michelet, Quinet, la Villemarqué et les autres ou le gai savoir du prophète enchanteur, Marie Blaise. _11h15 le retour aux manus-crits et aux pierres. l’alchimie comme science du Moyen age de Berthelot à Fulcanelli, Antony Vinciguerra.

Grands écrivains français du XXe s._14h le Moyen age de louis aragon : entre science et fiction…, Elodie Burle. _14h30 le sens de l’érudition chez Georges Bataille, Takeshi Sakai _15h Quand la tradition se mêle à la fiction : l’érudition ludique de Graal-théâtre, Christophe Imperiali. _15h30 sollers et Dante, l’érudition paradisiaque, Mohan Halgrain.

eco et Tolkien_16h20 Baudolino ou l’histoire lit-téraire romancée, Sophie Schaller. _16h50 paul Zumthor, Michel Zink. umberto eco, Myriam White-Le Goff.17h20 un dragon à Oxford : La Légende de Sigurd de Gudrún (2009), de J.R.R. Tolkien, entre réécriture poétique et critique littéraire, Vincent Ferré. _17h50 entre philologue, essayiste et auteur, Tolkien ou le monstre tricéphale ? Marco Prost.samedi 23 octobre

séances dédoubléessalle 1 : tentatives originales_8h15 la geste de Guillaume d’Orange en polonais. le cas d’un hapax litté-raire ? Anna Loba. _8h45 autour de charles-albert cingria, Pierre-Marie Joris. _9h15 Mythifications médié-vistes et fictions scientifiques au XXe siècle, Stéphanie Wodianka.salle 2 : théâtre_8h15 Traductions et adaptations de farces, Mario Longtin. _8h45 une certaine idée du Moyen age ? les tra-ductions de Gustave cohen à la scène (1933-1958), Véronique Dominguez. _9h15 Oublier Bakhtine pour com-prendre le théâtre médiéval ? Marie-Bouhaïk Girones. _10h conférence de José Yuste Frias. _10h20 R. s. loomis, Anabela Nogueira. _10h40 Traduire : le chant de La Chanson de Roland, Christopher Lucken. _11h15 héros à lunettes, Paul Verhuyck. Deux médiévistes, un moine et un pro-fesseur, comme personnages princi-paux dans deux romans néerlandais contemporains, conférence plénière n° 2. _12h15 clôture, Ursula Bähler.

religionm e r c r e d i 3 n o v e m b r e

théologie et sciences des religions _9h

Texte/s et rituel/s, colloque.anthropole, 5021Rens : [email protected]

santém a r d i 1 2 o c t o b r e

fondation louis-jeantet _13h15

cérémonie du prix louis-Jeantet 2010.Genève, centre médical universitaire

m e r c r e d i 1 3 o c t o b r e

biologie et médecine _17h

paléoneurologie, une vision darwi-nienne de la clinique des maladies neurodégénératives, colloque, Jo Ghika, Sion.chuV, auditoire Tissot

j e u d i 1 4 o c t o b r e

biologie et médecine _14h

Glaucome, jeudi Jules Gonin, Dr E. Sharkawi, MRCP, FRCOphth. hôpital ophtalmique Jules-Gonin, auditoireRens : tél. 021 626 80 59 [email protected]

m e r c r e d i 3 n o v e m b r e

biologie et médecine _17h

neurons bridge the brain’s commu-nication gap, Cécile Lebrand, col-loque, DBCM, Lausanne.chuV, auditoire Tissot

sociétél u n d i 1 8 o c t o b r e

lettres _12h15

Mobilité OuT, séance d’information destinée aux étudiants de la Faculté des lettres désirant effectuer un séjour Mobilité.anthropole, 2024Rens : tél. 021 692 29 17 [email protected]

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....... mémento.........du 11 octobre au 7 novembre 2010.....

agenda culturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

c h u vhall principal du chuV. Tous les jours de 8h à 20h. Rens : tél. 021 314 18 17 ; [email protected]

b c u

encres noires. la littérature africaine francophone, entre hurlements et fascination

Exposition dans le cadre du XIIIe Sommet de la Francophonie.Bcu Riponne - du 15 octobre au 14 novembre 2010

Questions de genre... romans d’afriQue noire « au féminin »

Table ronde avec Véronique Tadjo et Ken Bugul animée par Christine Le Quellec Cottier, Littératures francophones, UNIL, et Adama Sow Dièye, Université Cheikh Anta Diop, Dakar.palais de Rumine, salle du sénat – vendredi 15 otobre à 18h00

ces voisins inconnus : fille de rahel hutmacher

Lecture bilingue par l’auteur et son traducteur Fernand Cambon, rencontre animée par Sandrine Fabbri, BCU/LITERATURHAUS ZÜRICH/CTLpalais de Rumine, salle du sénat – mercredi 27 octobre à 19h

rencontres arts et sciences « souvenir et évocation »

Mercredi 13 octobre 2010_18h30 Vernissage de l’exposition de la lau-réate de la Bourse Alice Bailly 2010 Pascale Favre « Réminiscences »_19h Concert chant et piano dans le cadre de la masterclass dirigée par Christa Ludwig, Journées Mahler de la Haute école de musique de Lausanne

MeRcReDI 20 octobre 2010 _18h30 souvenir et évocation, conférence du prof. Joseph Ghika, neurologue. Mémoire et souvenir : les systèmes de la mémoire humaine et leurs dys-fonctionnements, carte blanche à Pierre-Alain Tâche, écrivain. Lectures par Jacques Roman, comédien. Choix des textes de Pierre-Alain Tâche et Jacques Roman : Nicolas Bouvier, Jacques Ches-sex, Edmond-Henri Crisinel, Philippe Jaccottet, Adrien Pasquali et Gustave Roud.auditoire césar-Roux ; entrée libre

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Etudier ici et ailleurs2011-2012

Infos sur les possibilités d’échanges universitaires

De 11 h à 13 h à l’Unithèque venez faire votre marché ! Informations et témoignages d’étudiants d’ici et d’ailleurs.Apéritif offert.

www.unil.ch/ri

« brazul » (hors les murs)

du 3 au 21 novembre 2010 (sauf 5 et 10)ma–je–sa à 19h ; me–ve à 20h30 ; di à 17h

Musée Romain lausanne-Vidy, du 3 au 28 novembre, tout public.Réservations au 021 315 41 85 du lundi au vendredi, de 9h à 18h

En collaboration avec Laurent Flutsch, archéologue et directeur du Musée romain de Vidy, humoriste le reste du temps. Une exposition sur les fouilles réalisées autour de Brazul et un spectacle présentés au Musée romain. Brazul, une civilisation préco-lombienne, s’est effondrée brus-quement il y a plus de 2000 ans. Que s’est-il passé ? Un explorateur s’est rendu sur place et ramène une conférence haute en couleur, aidé par un orchestre de six musiciens et une batterie de documentaires et d’images vidéo. Par les Voyages Extraordinaires, musique du Boulouris Quintette, conception et mise en scène de Christian Denisart, assisté de Jean-Michel Potiron. Au musée, l’exposition est ouverte du mardi au dimanche dès 11h et à la fin de la représentation.

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grange de dorigny

affaires culturelles unIl Prix étudiants : 10 fr. / Plein tarif : 20 fr. Rens : tél. 021 692 21 12 Prix collaborateur UNIL et prix réduit : 15 fr.Réservations : tél. 021 692 21 24 [email protected] www.grangededorigny.ch - accès chaise roulante

Et à la Grange c’est trois entrées pour le prix de deux, en partenariat avec les Librairies Basta !

« molly à vélo »

du 27 octobre au 6 novembre 2010ma–je–sa à 19h ; me–ve à 20h30 ; di à 17h

De Geneviève Damas (Editions Lans-man) Par l’Odieuse compagnieMise en scène : Yann MercantonAvec : Valérie Bovet

« Molly à vélo » met en scène sous forme de monologue le destin extraordinaire de Molly, pétillante adolescente de 16 ans qui a ce petit supplément d’âme et cette inaltérable aptitude au bonheur.un spectacle tout public.autour du spectacle : dernière répé-tition ouverte au public : 3 octobre de 10h à 13h

conférence « pédaler à pieds nus - figures de femmes à vélo dans les affiches de la Belle epoque » par le professeur Gianni Haver : mercredi 27 octobre à 18h à la salle de théorie de la salle omnisports 1 - UNIL et jeudi 4 novembre à 20h30 au foyer de la Grange de Dorigny

exposition « attention les vélos ! » Jusqu’au 6 novembre à la salle omnisports 2, UNIL> voir article page 13

Spectacle « Brazul »

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....... mémento.........du 11 octobre au 7 novembre 2010.....agenda culturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

critique cinémaPar Nadine Richon

travaux et amours« prud’hommes » et la « princesse de Montpensier », deux réussites.Stéphane Goël signe un documentaire à l’intérieur du Tribunal de prud’hommes de Lausanne, dans le Palais de justice de Montbenon. Sur l’esplanade du même nom, quelques jeunes traînent, indifférents aux drames humains qui se jouent dans le monde professionnel.Licenciements abusifs ou ressentis comme tels, employeurs indélicats dans tous les sens du terme, salaires impayés, insultes proférées ou non, absences plus ou moins justifiées, menaces en tous genres, témoins, avocats, syndicalistes et juges… la caméra capte ces échanges verbaux, ces désarrois, ces tentatives de conciliations, ces marchandages parfois, sans nous ennuyer un instant. La vie de ces apprentis, de ces salariés, de ces étrangers démunis se laisse ainsi deviner, par petites touches, sans commentaire mais avec beaucoup de franchise. On voit la patience des juges, la pugnacité des avocats, l’empathie des syndicalistes. Les appels à la raison résonnent dans ce beau « palais de justice » qui mérite bien son nom. Face à l’absurdité et à la cruauté de certaines situations, « aller aux prud’hommes » ne semble pas toujours entièrement satisfaisant. C’est pourtant bien utile pour remettre sa vie en mouvement, après avoir obtenu une certaine réparation. Comme le disent si bien les juges en fin d’audience : « Bon retour chez vous ».

Remettre sa vie en mouvement n’est pas chose facile pour la princesse de Montpensier dans le film magnifique de Bertrand Tavernier, d’après Mme de La Fayette, qui situe son récit dans la France du massacre de la Saint-Barthélemy (1572). Les dialogues sont proférés avec fluidité par de jeunes comédiens épatants, les corps se déplacent avec puissance et détermination dans la violence de la guerre et la désolation de la passion, la solitude ravage les cœurs, la princesse fait des étincelles à la cour ou reste cloîtrée dans le château de son époux, le temps passe très vite lorsqu’il tranche les vies sur les champs de bataille ou dans les rues et très lentement lorsqu’une femme cherche à sortir de l’ignorance où elle est confinée.

Avec l’intelligence qu’on lui connaît, Bertrand Tavernier explore une époque à travers quelques personnages très forts, très jeunes, dans une dynamique d’aujourd’hui qui contraste avec la soumission exigée de la princesse. La plus grande émotion nous vient d’une lettre en voix off, celle du seul homme mûr dans cet entourage princier, sage guerrier ayant renoncé à tous les combats et seul ami véritable d’une jeune femme qui ne sait pas qu’elle a déjà tout perdu. Le texte lu est nostalgique mais les images montrent bien sûr autre chose : que le monde, inexorablement, bouge et continue.

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dans le monde du cyclisme professionnel, Molly se découvre elle-même à travers sa car-rière sportive. Les conseils des adultes et les coups du hasard la font parfois reculer, mais aussi souvent avancer. Elle raconte comment

le vélo a été pour elle une voie de sortie à une existence toute tracée. Chaque fois qu’elle a eu envie de descendre de selle, quelque chose l’a poussée à se dépasser, à continuer de pédaler...

Sur la scène de la Grange de Dorigny, il n’y a pourtant pas l’ombre d’un vélo. Molly ne donne aucun coup de pédale pendant le spec-tacle. C’est que Molly à vélo parle de cyclisme. Mais pas seulement. « Pour la mise en scène, nous avons travaillé sur l’idée du cercle », ex-plique Yann Mercanton. Les décors permettent de symboliser la bicy-

clette. « La roue du vélo tourne. Tout comme le cycle de la vie de Molly qui, au fil de nou-velles rencontres et d’expériences vécues, dessine son parcours. » D’après Yann Mer-canton, la pièce séduit tout particulièrement par sa vérité, sa fraîcheur et la qualité de son écriture dramatique. « Quelques semaines après ma demande d’exploiter les droits, l’édi-teur a décidé de mettre sous presse une deu-xième édition du texte, qui était alors épuisé », raconte le metteur en scène. Alors qu’il n’est pas encore totalement créé, le spectacle s’ap-prête déjà à prendre le départ d’un « Tour de Suisse » de 85 représentations.

Aurélie Despont

Molly à vélo, du 27 octobre au 6 novembre 2010, à la Grange de Dorigny. De Geneviève Damas, par l’ôdieuse compagnie (www.grangededorigny.ch).

Dans le cadre du spectacle : - le professeur Gianni Haver donne une conférence intitulée Pédaler à pieds nus - Figures de femmes à vélo dans les affiches de la Belle Epoque. le 27 octobre à 18h (omnisports 1) et le 4 novembre à 20h30 (foyer de la Grange). - l’exposition Attention les vélos !, qui retrace les débuts du cyclisme en Valais, s’installe du 1er septembre au 6 novembre à la salle Omnisports 2 (unIl).

en route vers un nouveau destin

la Grange de Dorigny présente du 27 octobre au 6 novembre « Molly à vélo », de Geneviève Damas. une pièce qui montre, à travers une fable simple mais universelle, qu’il est possible d’échapper à son destin.

Sous le couvert d’une aventure sportive, Molly à vélo est un récit de vie universel et touchant. Un monologue sensible,

au cours duquel Molly raconte comment elle est devenue « cyclowoman professionnelle » pour échapper à l’exis-tence que son père, fan du Général de Gaulle, avait tracée pour elle. La pièce, montée par l’ôdieuse compagnie, aborde la double théma-tique de la femme et du sport. Rencontre à l’issue de l’une des premières ré-pétitions publiques avec le metteur en scène Yann Mercanton et la comé-dienne Valérie Bovet.

« J’ai pendant longtemps cherché un monologue à monter avec Valérie Bo-vet », explique Yann Mer-canton. Le metteur en scène ne voulait pas d’un récit qui parle de la condi-tion de la femme sur fond de militantisme rébarba-tif. « Nous voulions une femme à la fois drôle et tragique, qui n’a pas besoin de se justifier. » « Une personne à la Jeannie Longo – la plus titrée des coureuses cyclistes professionnelles françaises », lui suggère Valérie Bovet. Et c’est le délic. Yann Mercanton se souvient du succès éclatant obtenu par Geneviève Damas en 2004 à Bruxelles, lors des premières représentations de sa pièce Molly à vélo. A la première lecture du texte, c’est le « coup de foudre ». Le metteur en scène et la comédienne sont conquis. « C’est très rare d’avoir autant d’émotions en lisant un texte, se souvient Valérie Bovet. Je n’ai ja-mais autant ri et pleuré grâce à une pièce de théâtre. » Et le nombre de coïncidences entre sa vie et celle de Molly a très vite frappé la comédienne. « Beaucoup d’éléments font écho à mon vécu. » La pièce se distingue justement par cette décontextualité. Simple et accessible, le récit se déroule au sein d’une communauté qui pourrait être de n’importe où... Même si elle se situe en France.

A Saint-Péravy-la-Colombe, le seul avenir que la famille de Molly Savard imagine pour elle est de travailler chez Carrefour, au rayon des fruits et légumes, comme l’a fait son père. Chose qui ne l’enchante guère. Elle décide alors de travailler dans un centre sportif pour financer ses études. Embarquée malgré elle

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Molly est une jeune battante qui aborde la vie positivement.

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Un médiéviste écoute des chants grégo-riens dans un silence de bibliothèque. Il arpente les villes médiévales avec

entrain pendant ses vacances et inspecte les moindres recoins de leur château d’un œil ex-pert. Enfin, ses journées sont consacrées à la patiente lecture de parchemins... Un cliché ? Oui et non. Car ce médiéviste-là existe bel et bien. Il s’appelle Bernard Andenmatten et a été nommé professeur d’histoire médiévale à l’UNIL. « Dites, vous n’allez pas prendre des photos de mon bureau ? » s’inquiète-t-il en dé-signant les étagères remplies de documents et rouleaux épars.

Vocation vaticaneQuand on lui demande d’où vient son attrait pour le Moyen Age, le professeur esquisse un sourire. Fils d’un postier haut valaisan et d’une téléphoniste lausannoise, rien ne le prédestinait à se plonger dans l’érudition médiévale. C’est l’aventure qui l’attirait : « En commençant l’UNIL, je voulais devenir archéologue », rappelle-t-il. En deuxième année de lettres, la visite des archives du Vatican le convainc pourtant que sa vocation est ailleurs. Un certain Agostino Paravicini, alors conservateur de la bibliothèque vaticane, guide ce jour-là les étudiants à travers les armoires chargées de manuscrits. Il leur montre des documents légendaires, à l’instar des actes originaux du procès de Galilée.

L’historien Agostino Paravicini sera nommé professeur à l’UNIL deux ans plus tard. Il devient le mentor de Bernard Andenmatten. Le « maître » ne tarit aujourd’hui pas d’éloges sur l’élève : « Bernard a toujours fait preuve d’une grande motivation de recherche et d’une grande intelligence historique », relève-t-il. L’élève, devenu à son tour professeur, ne cache pas l’influence de son guide : « Je me surprends encore à prononcer ses phrases dans mes cours, comme : "Il faut travailler sérieusement dans la bonne humeur". »

Un précepte d’exigence que Bernard Anden-matten s’applique à lui-même. Son curricu-lum vitae le prouve. Chaque mention de di-plôme s’accompagne d’un prix ou d’une note exceptionnelle. Comme si la conquête du sa-voir devait être plus spectaculaire pour ce fils issu d’un milieu non universitaire. Ce statut le rend d’ailleurs sensible à la démocratisation des études qu’il défend avec force.

Anti-élitiste, rigoureux, passionné, le médié-viste voit son métier comme une découverte

permanente grâce aux manuscrits inédits qu’il déchiffre sans relâche. Une activité qui lui permet de renouer peut-être avec ses rêves d’archéologie. « Le contact direct avec la source médiévale me fascine », explique-t-il avec émotion.

Après sa licence en lettres, le jeune médiéviste part immédiatement à Rome retrouver l’élé-ment déclencheur de sa vocation : la biblio-thèque vaticane. Il y reste trois ans, le temps de passer un diplôme à l’Ecole de paléogra-phie, l’une des meilleures du domaine. Ses professeurs lui apprennent à comprendre les sources médiévales et à décrire les manus-crits, une science appelée « codicologie ». L’érudition ecclésiastique marque ainsi son parcours. Le Lausannois reste pourtant silen-cieux sur ses propres convictions religieuses qui ne semblent pas avoir eu d’influence sur ses choix académiques.

Dépasser l’exotismeA l’UNIL, le professeur initie aujourd’hui ses étudiants à la lecture d’archives médiévales. En évoquant cet enseignement « qu’il a appris à aimer », il en rappelle l’apport principal : exercer son sens critique. « Chaque docu-ment est un vestige partiel d’un événement passé, explique le médiéviste, retrouvant un ton docte. Il est la mise au net de documents antérieurs. Il faut donc dépasser l’exotisme et

Bernard andenmatten a été nommé professeur ordinaire en histoire médiévale. l’occasion d’évoquer son parcours et sa passion pour le Moyen age. portrait.

l’aventure du métier d’historien

le charme du manuscrit, car il représente en réalité une construction. Il est l’image qu’une institution veut donner d’elle-même... »

Creuser le texte, reconstituer l’histoire, explo-rer des fonds d’archives oubliés... Le métier d’historien a vite satisfait le goût d’aventure du jeune Bernard Andenmatten. Pour sa thèse, il quitte sa spécialisation religieuse et explore la vie d’une grande famille princière, la Mai-son de Savoie. Il se rend alors à Turin, où sont conservées la majorité de ses archives. Sa recherche inédite sur les relations sociales et politiques de cette noblesse lui fait découvrir la science des sceaux, appelée sigillographie, par-courir les châteaux occupés par les Savoyards, avec en tête celui de Chillon, et décrypter leurs contrats de mariage et testaments.

En tant que nouveau professeur ordinaire, Bernard Andenmatten souhaite transmettre la passion qui l’anime. Et mettre en valeur le métier d’archiviste, un débouché profes-sionnel souvent oublié par les universités. Un programme de spécialisation vient d’ailleurs d’être développé à l’UNIL à cet effet. Le cher-cheur se réjouit en outre cette année d’explo-rer de nouveaux horizons en histoire sociale, à l’instar de la vie et des pratiques religieuses dans nos régions à la fin du Moyen Age, une question « encore au stade d’énigme histo-rique », explique le chercheur.

Cet automne, Bernard Andenmatten part en expédition à Turin avec une quarantaine d’étudiants. Ceux-ci auront droit à une visite guidée des archives, qui recèlent des docu-ments exceptionnels, non seulement pour l’histoire italienne, mais aussi pour la Suisse romande. Un voyage qui suscitera peut-être parmi les jeunes visiteurs de nouvelles voca-tions pour le métier d’historien.

Sandrine Perroud

« Le contact direct avec la source médiévale me fascine », explique Bernard Andenmatten.

les dates clés30 avril 1959 : Naissance à Lausanne1983 : Licence en lettres à l’UNIL 1983-1985 : Diplôme d’archiviste-paléographe, Rome1986-1992 : Assistant diplômé en histoire médiévale1992-1999 : Thèse sous la direction du profeseur Paravicini. Séjour à Turin.1998-2003 : Maître-assistant en histoire médiévaleDepuis 2003 : Maître d’enseignement et de recherche Depuis 2006 : Bénéficiaire d’un subside de recherche du FNS à 50% (recherche libre)2010 : Professeur ordinaire

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comptes domestiQues et chasse à l’oursBernard andenmatten a publié cette année avec d’autres spécialistes « ecrire et conserver », un recueil qui met en valeur l’histoire et les archives de l’abbaye de saint-Maurice. Deux exemples commentés par le médiéviste.

Record de droit de salvan (1438-1458)

« Il s’agit ici d’une mise par écrit de coutumes, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Ce document énumère des décisions un peu dis-parates, mais donne un bon exemple des relations entre les habitants de Salvan et leur seigneur, l’abbé de Saint-Maurice. Il faut imaginer qu’il y a eu de nombreuses palabres avant la mise par écrit de ces décisions... Le document est donc aussi le résultat de négociations entre les hommes de Salvan et l’abbé.

On y parle en premier lieu de la réglementation de la chasse à l’ours. Le texte stipule ainsi que « quand un ours est pris, les honneurs - soit un quartier, la peau, les pattes et les boyaux - doivent être donnés au seigneur abbé ». C’est aussi ce dernier qui décide du jour de la chasse. Cette source montre qu’à cette période le contrôle de la chasse devient un signe de pouvoir. Sa maîtrise renvoie à celle, plus générale, de la nature et de l’espace. Outre la chasse, le texte évoque le prix des amendes à verser à l’abbé en cas de bagarre, d’adultère et de faux serment : 60

sous mauriçois. Les amendes remplaçaient à l’époque les peines de prison, qui sont plutôt une pratique des époques moderne et contemporaine. »

premier compte général de l’abbaye (1285-1286)« Cette source montre la nouvelle mentalité comptable du XIIIe siècle. Il s’agit d’une mise au propre faite à l’issue d’une année comptable, probablement sur la base de pe-tits billets et de petits carnets qui n’ont pas été conser-vés. Cette archive détaille les recettes en nature, comme le blé, le vin, l’orge et l’avoine, et celles issues de la vente de céréales et de perceptions d’amendes, liées à l’activité judiciaire de l’abbaye. Le document comporte des erreurs de calculs, mais elles sont assez minimes. Les dépenses montrent qu’il a fallu cette année-là recouvrir les toits de tavillons. Les achats de nourri-ture parlent de poisson pour les jours maigres. On voit que les chanoines vont faire leurs courses jusqu’à Evian et Vevey, qu’ils achètent du safran et du gingembre. Ces comptes domes-tiques révèlent aussi la hiérarchie sociale du Moyen Age, car l’abbé boit

et mange mieux que ses chanoines. Il a par exemple droit à du « vin vieux » et à de l’agneau. Ce document témoigne aussi du début des techniques comptables propres au XIIIe siècle. On peut donc dire que le Chablais était en quelque sorte « à la pointe » du mouve-ment. Ceci provient en réalité de l’influence de la Maison de Savoie dans la région et de sa situation sur un grand axe du trafic international. Ces comptes révèlent enfin la naissance d’une nouvelle mentalité : la volonté d’améliorer la gestion sur le long terme et donc, pour cela, de conserver ce qu’on écrit. Auparavant, une institution gardait surtout les documents qu’elle recevait, comme les titres de propriété et non la production de l‘administration courante, comme la comp-tabilité. Sa conservation marque donc un tournant. »

Propos recueillis par Sandrine Perroud

Ecrire et conserver, éd. et trad. par B. andenmatten, G. hausmann, l. Ripart, F. Vannotti, université de savoie et université de lausanne, 2010

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l’unIl, l’unIGe et l’epFl signent un partenariat scientifique avec la Fondation Brocher pour favoriser les échanges interdisciplinaires dans le domaine de la santé et les réflexions liées aux développements des sciences de la vie.

réfléchir aux défis de la santé

Le financement de la santé, les politiques en la matière, les inégalités et les im-passes menaçant les systèmes actuels,

les dimensions culturelles, sociales, légales et les enjeux éthiques liés aux formidables déve-loppements de la médecine et des sciences de la vie… Autant de questions urgentes qui doivent réunir des chercheurs d’horizons multiples : en sciences biomédicales et en sciences humaines,

en provenance des meilleures universités, ex-perts internationaux, chercheurs confirmés et jeunes en début de carrière.

A Hermance, près de Genève, la Fondation Brocher se propose d’incarner ce lieu propice aux échanges interdisciplinaires, aux débats dé-passant les frontières culturelles et nationales, et à l’émergence de nouvelles idées forgées au carrefour des sciences humaines et des sciences de la vie. Née à l’instigation de Jacques et Lu-cette Brocher, cette fondation de droit privé suisse bénéficie d’une exceptionnelle propriété permettant d’accueillir sur place une dizaine de scientifiques pour des séjours de un à six mois (pour écrire un article, développer un projet ou finir une thèse, par exemple). Des bourses de la fondation peuvent également couvrir les frais de déplacement.

Depuis l’ouverture du Centre Brocher en 2007, la fondation du même nom a déjà organisé, ac-cueilli et soutenu des séjours scientifiques, des

colloques, des universités d’été. La « formule Brocher » séduit et s’agrandit avec la rénova-tion de la villa somptueusement située aux abords immédiats du lac Léman. Les cher-cheurs du monde entier, dont la candidature sera retenue par un comité scientifique exi-geant, pourront y vivre en prenant le temps de la réflexion. Il s’agit de pouvoir « sortir du métier de la science » pour faire surgir les

ruptures scientifiques qui permettent d’avan-cer. A cet égard, l’entrée des trois universités de l’arc lémanique (UNIL, UNIGE, EPFL) au conseil de fondation apportera à cette entreprise un souffle supplémentaire et un indéniable poids scientifique. Ce partenariat unique permettra d’intensifier les activités de colloques, de multiplier les occasions de ren-contre entre chercheurs suisses et étrangers, d’initier des collaborations scientifiques dans ce lieu qualifié de « magique » par le recteur Dominique Arlettaz lors de l’inauguration de la Villa Brocher vendredi 24 septembre 2010.

Ancré à Genève, proche des organisations internationales, ce « laboratoire d’idées » pourra désormais bénéficier de la collabo-ration des trois hautes écoles lémaniques et de leurs compétences conjuguées dans le domaine des sciences biomédicales et des sciences humaines.

Nadine Richonwww.brocher.ch

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première en suisseLe 15 septembre, Dominique Arlettaz, recteur de l’UNIL, et Daniel Oyon, doyen de HEC, ont signé un partenariat avec l’association caIa, qui propose un certificat professionnel international très reconnu dans l’investissement alternatif, une industrie en plein développement. Partout dans le monde, la désignation CAIA démontre la maîtrise des concepts d’investisse-ment alternatifs, des outils et pratiques et encourage le respect des normes les plus élevées de conduite professionnelle. Elle témoigne de l’engagement d’une personne au plus haut niveau de professionnalisme et de la compréhension des fondements uniques dans les stratégies d’investissement alternatives. « L’investis-sement alternatif est une industrie importante sur le plan international, explique Daniel Oyon. Mais aussi en Suisse, puisque Genève devient une place importante dans ce domaine. En région lémanique, on ne peut pas passer à côté de cette industrie. » F.Zo

une cité antiQue renaîtDes objets découverts en Grèce par des archéologues de l’UNIL sont exposés jusqu’au 30 janvier 2011 au Musée des antiquités de Bâle. Présentés pour la pre-mière fois au public suisse, ces témoins de l’existence de la cité antique d’erétrie ont déjà attiré des milliers de visiteurs pendant l’été au Musée archéologique national d’Athènes. Il s’agit du résultat de presque 50 ans de fouilles à Erétrie, menées par l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce, actuellement dirigée par le professeur d’archéologie classique de l’UNIL Karl Reber. Les différents objets présentés apportent un reflet de la vie quotidienne, du commerce, de la religion et des

rites funéraires de la Grèce antique. Les vitrines abritent no-tamment une ruche, une meule à broyer le grain ou encore une parure funé-raire en or.

A.D.

concoursLa Fondation Dalle Molle pour la qualité de la vie annonce un concours pour récompenser les auteurs de projets innovants, de grande qualité et dont le but est d’amé-liorer la qualité de la vie à travers l’usage des nouvelles technologies de la communication. Les auteurs des deux meilleurs projets se verront attribuer une récompense de 10’000 francs suisses chacun. Délai de dépôt des projets : 19 novembre 2010. Parmi ses nombreuses activités, la Fondation est surtout connue pour avoir été à l’origine de quatre instituts en Suisse : l’ISSCO (Institut Dalle Molle pour les études sémantiques et cognitives, à Genève), l’IDSIA (Institut Dalle Molle pour la recherche en intel-ligence artificielle, à Lugano), MEDIPLANT (centre pour la recherche sur les plantes médicinales, à Conthey) et l’Idiap (Institut de recherche « Human and Media compu-ting », à Martigny). F.Zowww.dallemolle.ch

De gauche à droite : Philippe Gillet, Vice-président des affaires académiques de l’EPFL, Thierry Lombard, Président de la Fondation Brocher, Jean-Dominique Vassalli, Recteur de l’UNIGE, Dominique Arlettaz, Recteur de l’UNIL et Alex Mauron, professeur UNIGE.

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QuiQuecé ?

La photo parue dans le n° 556 était celle de Monsieur Jean-Paul Dépraz, vice-recteur de l’UNIL. Au 28 septembre 2010, quinze personnes l’ont reconnu. La première réponse émanait de Madame Nathalie Mon-tet, collaboratrice GED auprès de la Direction UNIL.

nouveau concoursLa photo ci-dessous est celle d’un collaborateur à l’époque de ses études.

La première personne qui donnera la réponse exacte par mail à l’adresse

[email protected] recevra un t-shirt UNIL.

115 appel d’urgence 24h/24

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Directeur d’édition philippe Gagnebin (ph.G.)Rédactrice en cheffe Francine Zambano (F.Zo)Rédacteurs + aurélie Despont (a.D.)+ sandrine perroud (sa.p.)+ nadine Richon (n.R.)Mémento Florence Klausfelder

Design unicom | Joëlle prozCorrecteur Marco Di BiaseImpression pcl presses centrales saPapier cyclus print 90 gm2, recyclé, sans chlore

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photos vignettes couv. L.Fereirra©UNIL /©Catherine H.-Mercure de France /©S.Guinand et Y.B.HounetOnt participé à ce numéro : Anton Chtcherbakov, Patrice Fumasoli

lundi 18 octobre 2010 délai pour le mémento qui couvrira la période du 8 novembre au 5 décembre 2010Délais sur www.unil.ch/unicom/page6523.html

extrait du journal en ligne du centre informatique > w w w 2 u n i l . c h /c i / i c i

n’est bientôt plus là... pour mieux revenir sous une forme remise au goût du jour cet automne ! > par Patrice Fumasoli, rédacteur en chef d’i-Ci, Ci-UNIL

i-Ci est né en mars 2003 sous l’impulsion de Jean- Damien Humair, son premier rédacteur en chef, mettant du coup à la retraite info-Ci, son ancêtre de papier tiré à 2000 exemplaires qui venait de fêter son 50e numéro après 16 ans de bons et loyaux services. L’ambition était de bâtir un média dématé-rialisé pour toucher un public plus large, étudiants com-pris. 30 numéros plus tard, i-Ci souffle ses sept bougies et compte plus de 3000 visi-teurs uniques par mois issus d’horizons divers. Une au-dience plus large a ainsi bien été touchée, à moindre coût, même si les étudiants ne se sont pas rués sur i-Ci, excepté pour les articles concernant des sujets « chauds » comme PrintUNIL, les sirènes de Facebook ou de leurs blogs étant plus séduisantes. Mais comment aurait-il pu en être autrement quand le média est pour eux peu visible et que de surcroît seuls quelques articles les ont directement concernés ?

i-Ci a donc été une tribune de choix qui a permis au Ci de communiquer ses projets, ses choix et de promouvoir les outils qu’il propose à la communauté de l’UNIL. Le portail MyUNIL, une application qui a largement contri-bué à déplacer les outils administratifs vers le web, a ainsi été lancé avec le premier numéro d’i-Ci. Serval, le

serveur de dépôt des publications électroniques UNIL-CHUV-BCU, a également pointé le bout de ses oreilles dans les colonnes virtuelles de notre magazine. Outre nos ingénieurs, de nombreux « people » ont aussi investi le journal. Du conseiller d’Etat François Marthaler, qui a

salué le choix d’Open-Office pour les cours gratuits que le Ci propose aux étudiants UNIL, au vice-recteur Jean-Paul Dépraz, qui confiait au Ci la mission de développer un système d’information unifié sous la bannière de SAP, en passant par des scientifiques spécialisés en calculs haute performance ou en géoinfor-matique, sans oublier les étu-diants représentés notam-ment par des rédacteurs en chef de L’Auditoire ou par des assistants-étudiants dési-reux de faire connaître leur vision concernant des sujets de société, comme le procès

« The Pirate Bay » qui a secoué le petit monde du télé-chargement illégal... le panel de points de vue exprimés a donc été large et riche !

En sept ans, i-Ci aura donc réussi son pari de quitter le papier pour le web, pour communiquer à un public plus vaste notre passion, ses balises HTML grandes ouvertes aux acteurs majeurs de l’informatique universitaire.

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Héritée de la World Cup 2010, la vuvuzela s’imposait pour saluer l’événement (presque mondial lui aussi) que constitue le changement de formule de notre cher journal en ligne.