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L'éCole au Cameroun anglophone* CHRISTIANE ET GEORGES COURADE ABSTRACT - SCHOOLS IN ENGLISH SPEAKING WEST CAMEROON Christiam rmd &orges Courade, researchers s-tdtianed for severa2 years in Vest Camroon befuare mVing on to posts in Yaaurde, trace the histoq dgzo- gmphg of schoo Zing in i52 southern part of the Cameroonian territory fomerZy 7." &%;ish_mZz. Stzi-ng the pemticrrities of the EngZish-speaking seho02 aZhx tFm to Ivrise s a of the eom:c, socia2 rmdmtionaZ problem now " - p~~~q -a<=&& c--s:==z~- * * * INTRODUCTION L'éducztioa noderne en zone anglophone, greffe de la colonisation britznni- que, est un produit de l'histoire que le pouvoir, issu de l'indépendance, tente de czmerouniser avec quelques difficultés. plus que d'autres institutions, en raison de sa place dans la société, a enregis- tré fidèlement les changements survenus au niveau du pouvoir politique dans cette L'institution scolaire, peut-être * Résumé d'une étude achevée en juin 1975 et effectuée dans le cadre de l'Institut des sciences humaines de 1'ONAREST et de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Yaoundé. La majeure partie de l'appareil statistique et cartographique se trouve ici supprimée. On peut se procurer h l'Institut des sciences humaines (B.P. 193) de Yaoundé l'étude complète, en français et en anglais, qu'on a partiellement actualisée.

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L'éCole au Cameroun anglophone*

CHRISTIANE ET GEORGES COURADE

ABSTRACT - S C H O O L S IN E N G L I S H S P E A K I N G WEST CAMEROON

Christiam rmd &orges Courade, researchers s-tdtianed for severa2 years in V e s t Camroon befuare mVing on to posts in Yaaurde, trace the h i s t o q d g z o - gmphg of schoo Zing in i52 southern part of the Cameroonian territory fomerZy 7." &%;ish_mZz. S t z i - n g the pemticrrities of the EngZish-speaking seho02 a Z h x tFm to Ivrise s a of the e o m : c , socia2 rmdmtionaZ problem now " - p ~ ~ ~ q -a<=&& c--s:==z~-

* * *

I N T R O D U C T I O N

L'éducztioa noderne en zone anglophone, greffe de la colonisation britznni- que, est un produit de l'histoire que le pouvoir, issu de l'indépendance, tente de czmerouniser avec quelques difficultés. plus que d'autres institutions, en raison de sa place dans la société, a enregis- tré fidèlement les changements survenus au niveau du pouvoir politique dans cette

L'institution scolaire, peut-être

* Résumé d'une étude achevée en juin 1975 et effectuée dans le cadre de l'Institut des sciences humaines de 1'ONAREST et de la Faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Yaoundé. La majeure partie de l'appareil statistique et cartographique se trouve ici supprimée. On peut se procurer h l'Institut des sciences humaines (B.P. 193) de Yaoundé l'étude complète, en français et en anglais, qu'on a partiellement actualisée.

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Savoir modeme

région charnière en t re l 'Afrique cent ra le e t occidentale, bantoue e t non ban- toue. Composée de deux provinces (Nord-Ouest e t Sud-Ouest) c i rconscr i tes dans

deux milieux écologiques e t humains d i f fé ren ts , l e s savanes herbeuses des hauts

plateaux e t la f o r ê t t rop ica le humide, e l l e a vu son des t in l i é 'a ses puissants

vo is ins (Nigeria, Cameroun) eux-mGmes sous la fé ru le des deux principaux coloni-

s a t eu r s en Afrique: l 'Anglais e t le Français. E l l e a a i n s i comu 45 ans de pré-

sence britannique, qui l 'on t marquée plus qu ' i l n'y p a r a î t s u r l e plan des ins -

t i t u t i o n s e t du s t y l e de v i e des classes dirigeantes, e t p r s s de vingt a n ~ de

cohabitation choisie puis acceptée avec l e s Camerounais francophones numérique-

ment plus fo r t s , dans le cadre d'une fédération jusqu'en 1972, d'un E t a t un i t a i -

re depuis.

se d is t r ibuant en une cinquantaine de groupes ethniques, la région représente

l e cinquième de l ' a c t u e l l e République unie du Cameroun.

linguistiquement hétérogènes, l e s soc ié tés locales ont mieux conservé l e u r phy-

sionomie t r ad i t i onne l l e qu'en zone franco2hone similaire.

Cameroun e s t devenue tou te fo i s un m t t i n g p 2 en raison de l ' implantation an-

cienne de vzstes plantations qui ant drai& depuis l ' i n s t a l l a t i o n coloniale al-

l e m d e 6es popukt ions trZ-es vzri5es d'o2 S t r g e n t Ibo e~ Bamileke, voiçL?s COZ-

b r e u e t a c t i f ç de c e t t e zone man$ndisée au dspart des Allemands. Une cultu- r e af r ica ine v i v a z e e t d t i Z o m e p e r s i s e a k s i face = v e r n i s aaglo-saxoil

qu i a imprégné tou tes l e s couches de la population.

Notre recherche a s t 6 h is tor ique d'abord, pour a r r i v e r 'a une description

auss i complète que possible de l ' i n s t m e n t s co la i r e m i s en place par le colo-

n i sa t eu r allemand, développé e t s t ruc tu ré pa r l e britannique, étendu e t modifié

p a r les é l i t e s anglophones e t francophones au pouvoir après l'indépendance.

Pour compléter c e t t e vue diachronique de l 'éducation de type européen au Came-

roun anglophone. une brève analyse de l'impact e t des modifications apportées

pa r ce l le -c i a é t é tentée: influence 'a long terme (recul de l'analphabétisme),

populations touchées, couches socio-professionnelles e t ethnies concernées,

contribution l a formation d'une c lasse dirigeante. Toutefois, c e t t e i r rup-

t i o n d'un savoir e t de formes de pensées élaborés pour e t par l e s c lasses d i r i -

geantes urbaines de cu l tures étrangères ( l e s bourgeoisies européennes) e t d i f -

fusé? au plus grand nombre présente des conséquences que l 'on n ' a pas encore

Avec 1 500 O00 habi tan ts en 1976, r é p a r t i s s u r 42 OOQ kilomètres ca r r é s ,

Culturel-lement et

L a région du mont

i 1

i

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L'e'coZe au Cameroun anglophone 507

h e t non ban- Insc r i t e s dans

:uses des hauts

i ses puissants

tncipaux coloni-

I 45 ans de prb-

: plan des i n s -

vingt ans de

mes numérique-

un E t a t un i t a i -

(ètres carrés,

n représente

' lenent et ervé l e u r phy- I ,ion du mont

'antation an- coloniale al-

O, vo i s ins nom- s. L.e cult=-

u lg lo - saxo~ .

3 descr ipt ion

pa r le colo-

idu e t modifié

Spendance.

Gen au Came-

IS apportées

iphabétisme) , Incernées,

:e t te i r rup-

c lasses d i r i -

mes) e t d i f -

pas encore

f i n i d'évaluer e t au s u j e t desquelles bien des idées reçues ont cours. Aussi l e

lecteur t rouvera- t - i l évaqués en f i l i g rane quelques-uns des problèmes cruciaux

de l a région que l 'école par son action contribue 2 aggraver ou I révéler : exo-

de ru ra l , con f l i t s de générations e t de valeurs, d i spa r i t é s géographiques, d i f -

férenciat ions sociales , urbanisation rapide e t chamage.

L'ECOLE COLONIALE AU CAMEROUN SOUS MAMIAT BRITANNIQUE (19 17- 1960)

SES OBJECTIFS, SES TRAITS G E N E R A U X

Au niveau des ob jec t i f s affirmés ou implicites, l 'école coloniale du Ca-

meroun anglophone ne d i f f è r e pas fondamentalement de ses homologues françaises

ou allemandes, s i ce n ' e s t sur le plan cul turel . Ici, cependant, l 'école a é t é

l 'affaire de l 'administration, mais sur tout des missions e t des au to r i t é s i n d i -

gènes'.

Pour l 'administration, il s ' a g i t de former des a u x i l i a i r e s de l 'exploi ta-

t i on coloniale, commis d'administration, des maisons de commerce, des planta-

t i ons indusz r i e l l e s (appelés i c i clerks), e t des éléments des forces de l 'ordre .

Les beso,ls é t z t faibles' pour l'ensefible & l a r g z c i i , on l e t e le n&re

d'é1éneT;rs a&üs da i s les écoles anglaises For t peu nonbreuses.

rixe=, la Grande-Bretagne u t i l i s a i t les senrices de personnes formSes au Nige-

De t ou te ma- _- En 1950, par exemple, pour l'ensemble ch Cmsrom sous m a n d a t bri tannique,

64% des jmior _ d s employés par l e gouvernement é t a i en t des Camerounais et

36% des Nigérians.

e t s i x Nigérians.

Au niveau des cadres supérieurs, il y a v a i t un Camerounais

Pour les missions qui scolar isent dès 1937 plus des t r o i s quarts des élè-

ves, l 'éducation const i tue l e fer de lance de la conquête r e l ig i euse du pays,

e t , bien souvent dans l e s premiers temps, ég l i s e , temple e t école ne f a i sa i en t

qu'un seul e t même bâtiment. Pour elles, lLéco le do i t former l eu r s cadres:

1. Native Authorit ies devenuesen1953 Loca2 Authorit ies,sorte de con- seil de notables chargé, sous l a surveil lance du p ré fe t (District Officer), de s'occuper des a f f a i r e s courantes d'un groupe ethnique ou d'un clan.

2. De 1 O00 2 2 500 personnes qua l i f i ée s e n t r e 1950 e t 1960.

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508 Savoir moderne

ca téchis tes , i n s t i t u t eu r s , pasteurs, mais aussi marchands, employés de bureau, I chrét iens , e tc . , futurs leaders du pays. Calcul non dépourvu d ' i n t é r ê t pour

l ' aveni r : sur quatre premiers ministres qu'a connus le Cameroun anglophone,

t r o i s ont é t é i n s t i t u t eu r s dans des écoles primaires ou normales confessionnel-

l e s .

Chez l e s au tor i tés indigènes (Native Authori t ies) , l ' é co le ava i t pour ob-.

j e t l a desser te d'une ethnie , d'un clan ou même d'un v i l l age pa r t i cu l i e r . Dans

ces écoles, l e s maîtres par la ien t aux enfants de l e u r ?cacet7 e t u t i l i s a i e n t l e s

ressources du folklore pour l e s h i s t o i r e s e t contes qui formaient une pa r t ap-

préciable de 1Ienseignement.

possible , de l a création e t de l ' en t re t ien de ces écoles. ' Tentat ive d'enracine-

ment de l ' éco le dans son milieu, qui r e jo in t l e s p ro je t s contemporains de

1'I.P.A.R.3.

Les chefs é ta ien t responsables, dans l a mesure du

Tentative intéressée toutefois : oÙ r ec ru te r en e f f e t de meil leurs '

col lec teurs d'impots e t l e s nombreux g re f f i e r s des tribunaux coutumiers?

Ne cherchant pas Z assimiler l e s populations sous son mandat, l a puissan-

ce publique n'a pas voulu systémztiquement imposer sa langue e t ses valeurs cul-

t u r e l l e s .

Saxons" e t ont l e sentiment d'avoir mieux conservé leurs t r ad i t i ons cu l tu re l l e s

que l eu r s f r è r e s d'outre->fungo. Les Camerounais francophones par contre ont le

sentiment de n 'avoir pas resu un e n s e i m e z a t au rabais : l e f rangais p a r l é n ' e s t

pas 1s -T&~k-ol.,-l-ish, et les e m s qut l'on p a s s a t é:aient =si diZfZcil25

que cem de la métropole.

I c i donc l e s p e t i t s Camerounais n'ont pas eu d'"ancêtres Angles ou

Les C u c " a i s anglophonis on t - i l s réellement conservé virmt leu r p a t r i -

moine cu l ture l?

ment dominée se p l i e de tou te m i è r e B c e l l e qui l a domine. Plus ou moins v i t e

sans doute. Les choix éducat i fs des Britanniques, en m2me temps que l eu r p i è t r e

e f f o r t de sco lar i sa t ion (si l'on se r é fè re à ce q u ' i l s ont f a i t au Nigeria), ont

joué dans l e sens d'une meilleure conservation des t r ad i t i ons . La décentral isa-

t i on administrative e s t a l l é e dans l e m ê a e sens. 11 n'en r e s t e pas moins que l a

p e t i t k é l i t e du pays s ' es t imprégnée fortement du s t y l e de v i e britannique e t il

n ' e s t pas téméraire de d i r e que, s i l a sco lar i sa t ion ava i t é t é beaucoup plus POUS-

Sée, ce s t y l e de vie aura i t gagné tou t l e pays. Mais en 1952 seulement un enfant

La réponse ne peut ê t r e que mult iple- Une cu l ture économique-

3 . I n s t i t u t pédagogique à vocation rurale.

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Lr moderne

bure au,

t pour

ione,

jsionnel-

POUr ob-

:r. Dans

Lient les

¡art ap-

iesure du

enracine-

de

e i l l e u r s ?

puis san-

3urs cul-

l e s OU

iurelles

ont l e

:lé n ' e s t

?ficiles

ir p a t r i -

omique-

i n s v i t e

r p i è t r e

i a ) , ont

t r a l i s a -

s que la

le et il

l u s p u s - 1 ~ 1 enfant

L'deoZe au Cameroun anglophone 509

sur quatre d'8ge sco la i r e a l l a i t 2 1'école e t plus d'un millier fréquentaient

des écoles vernaculaires.

E n effet l e s Britanniques ont admis, jusque vers l a f i n des années cin-

quante, l 'usage des langues vernaculaires dans les premières années sco la i r e s

pour mécager aux enfants une t r ans i t i on en t r e l e milieu f ami l i a l e t l 'école. Par souci d 'eff icaci té l e s missions .-'et notamment l a mission presbytérienne

de Bâle - le Cameroun anglophone.

ayant a c c u e i l l i le p lus favorablement le colonisateur, c'est-à-dire l e douala

e t le b a l i ( m g a a k a ) . sion de l'usage des langues vernaculaires a été l'une des premières mesures

p r i se s p a r l e premier gouvernement du Cameroun méridional.

de langues vernaculaires aujourd'hui, comme l e prsnent les experts de l'UNESCO,

n'appara-tra-t-elle pas comme un e f f o r t de recolonisation interne de l a région

par les groupes ethniques dominants?

f r i ca ine en utilisant le pidgfn-engZish, cocktai l de langues europSnnes h l * ~ -

szge & 1'&E,~6?

ont u t i l i s é deux langues parmi l a centaine de langues par lées dans

Pas n'importe quel les langues: celles des peuples

Aussi ne s' étonnera-t-on point de v o i r que la suppres-

L a réintroduction

Retrouvera-t-on mieux l ' a u t h e n t i c i t é a-

LA MISE EN PLACE ET LE FONCTIONNEMENT

DU SYSTEME EDUCATIF MODERNE

L e systène éducatif mis en place dès l'époque coloniale est ce lu i qui a

fonctionné jusqu'en 1972 après avoir subi quelques ajustements.

p i r a t ion l i bé ra l e .

Jules Ferry, lourde, bureaucratique, hypercentralisée que l a France a .léguée

&ses anciennes colonies.

t r a l i s é , pragmatique.

can de t ex te s r ig ides , appliqués souvent sans discernement par une hiérarchie

généralement t a t i l l o n n e . S i l e système d'enseignement francophone, en l igotant

l e s enseignants, donne un enseignement généralement médiocre, l e système anglo-

phone peut donner un enseignement franchement mauvais ou excel lent .

confiance aux enseignants e t l eu r l a i s s e l ' i n i t i a t i v e pédagogique.

I l est d'ins-

Rien 2 v o i r avec la machine éducative mise au point par

Le système, de .ce côté du Mungo, est souple, décen-

I1 ne prétend pas enfermer les enseignants dans un car-

I1 f a i t

Le système éducatif s 'est m i s en place lentement, l 'administration pro&-

dant par touches successives et, non par réformes comme o n ' l e s a i m e dans l e sys--

teme français e t dont l e s seuls r é s u l t a t s évidents sont des changements de

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510 Savoir moderne

dénomination ou de s ig l e s .

méridional, l e systêne d'enseignement primaire avai t a t t e i n t la maturité, l e s

enseignements secondaire, général e t technique commençaient à énerger, quelques

cours normaux fonctionnaient.

postprimaire su f f i s an t , l e s élèves é tant invi tés P a l l e r au Nigeria.

En 1954, quand l'autonomie f u t accordée au Cameroun

La région é t á i t encore démunie d'enseignement

L'enseignement primaire a comporté, jusque dans l e s années cinquante, deux

types d'écoles:

- les écoles vernaculaires avec deux classes enfanpines;

- l e s écoles anglaises avec quatre classes élémentaires e t deux classes

élémentaires supérieures.

D a n s le premier type d'écolt , l'enseignement é t a i t donné par des maîtres sans qual i f icat ion, dans l a langue vernaculaire; dans le deuxième, pa r des mîtres 2yat parzgis r e p .me formation pédagogique.

L=orgaisatincm éraiz p r & & i s . Les 61Sv*s a l l - seo t itz&mr6 E I' Stole

v e r n a c u l g m de lem vil lage; ils devaient a l l e r ensui te 2 l ' é co le é l6aentzïre

presque toujours Lloignée; il l e u r fallait 5nfin passer un exmen a p s s l e s

quatre années d'5cole élémentaire pour espérer en t r e r dans l 'une des m e s &o-

les Blémenzâires supérieures s i t uées en v i l l e ou dans une mission. ru ra l e , qui

préparaient en deux ans l e Firs t SchooZ Leaving CertifYccrt-z. élémentaires supérieures, l e s élèves é t a i en t pensionnaires e t avaient générale-

ment des i n s t i t u t e u r s européens.

les gens des v i l l e s e t l e s personnes r iches .

Dans ces Scoles

Ce système éminemment s é l e c t i f avantageait

En 1938, on comptait a i n s i 203 écoles vernaculaires (une pour cinq Vil la-

ges), 50 écoles anglaises, dont sept seulement avaient deux classes élémentaires

supérieures. Sur 1 000 élêves fréquentant l 'école , t r o i s seulement é t a i en t dans

l e s deux classes élémentaires supérieures.

vaient é t é reçus au First SchooZ Leaving Certi f icate (F.S.L.C. ),

Cette même année 1938, 66 élèves a-

Par l a su i t e , c e t t e organisation devait ê t r e modifiée: l e s écoles v e m " -

l a i r e s e t l e s écoles élémentaires fusionnèrent pour devenir l e s J m i o r PrimrY

Schools avec un cycle d'études de quatre ans:

r e s (Senior P r i m a r y SchooZs) comportaient également quatre années d' études, du

Standard II au Standard IV, e t l ' on y passai t l e P.S.L.C. L'enseignement, Sauf

dans cer ta ines c lasses enfantines, s ' y f a i s a i t exclusivement en anglais.

Les écoles élémentaires supérieu-

Une

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:r moderne

Cameroun

6 , l e s

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éco-

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t a i r e s

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4s a-

macu-

WrY Srieu-

, du sauf

Jne

L'dcoZe au Cameroun angZophone 511

place importante é t a i t réservée 2 l 'éducation physique e t des rudiments d'éduca-

t i o n ru ra l e ( M a 2 Science) é ta i en t donnés aux 6lSves dans les fermes des écoles

par des i n s t i t u t e u r s ayant subi des stages spéciaux b l'écale d'éducation r u r a l e

de Bambui ouverte en 1953. Des sections ménagères pour les f i l l e s ex i s t a i en t en

1952 dans t r e i z e écoles, e t l 'apprentissage du t r a v a i l manuel pour les garçons

é t a i t basé sur l ' a r t i s a n a t local.

devait posséder un vocabulair= su f f i s an t e t être capable d ' éc r i r e e t de p a r l e r

un anglais gramnaticalenent correct, selon l 'administration; ob jec t i f d i f f i c i l e

s ' il en e s t dans une région oh l e pidgin é t a i t pa r l é avant l ' a r r i v é e des Britan-

niques en 1915, e t qui s ' e s t , grâce h l'écale, mstiné d 'anglais pour donner l e

p-idgin-engZish.

Aprês avoir su iv i un cycle complet, l 'enfant

Les enfants comensaient leur cycle d'études élémentaires vers l ' âge de

cinq/six ans e t en t r a i en t b l 'école élémentaire supérieure vers neuf/dix ans.

Dans la réalité, l 'âge des enfants dans l a c l a s se enfantine I v a r i a i t de cinq

1 dix ans.

pes ethniques.

des parents 2 payer les d r o i t s d'écolage ou des contraintes familiales en @rio-

de de gros travaux.

L'assiduité, selon l 'administration, é t a i t inégale suivant l e s grou-

Le manque d 'ass idui té pouvait aussi r é s u l t e r de l ' i ncapac i t é

L'un &es TmbiSzes c o ~ s z m t s de I'ScoLe c o l m i z l e f u t ceïxi d s la f o r m -

A p a r t i r de 1926 l 'a&inis t ra- t ion de naîtres qua l i f i é s en ;rombre s u E ï s m t .

tion, les ~ s s i o n s Z c o q t e r Ce 1931, E&ifSrent des e n t r e s de f o m t i o n de

maîtres (Temíiim res e t élémentaires.

classe d 'élèves-instructeurs recevant une formation élémentaire supérie-=e, au-

paravant donnée au Nigeria, notamment à Yaba.

Ti-&zixg Cznnes - Y-T.C.) , centres de eoonation +liminaí- I1 f a l l u t a t tendre 1953 pour v o i r s 'ouvrir l a première

Des i n s t i t u t e u r s s t a g i a i r e s é t a i en t recrutés parmi l e s personnes possédant

le F.S.L.C. ; aprbs deux ans de pratique, i l s pouvaient en t r e r dans l a catégorie

des i n s t i t u t e u r s non c e r t i f i é s .

ta ient ensuite sélectionnés pour suivre une année dans une école normale p r é l i -

minaire [PreZiminary Training Centre), puis deux années dans une école normale

élémentaire (EZementary Train ing Centre) , e t pouvaient y obtenir le Teachers' Elementary Cer t i f i ca te . tuteurs ayant obtenu ce premier c e r t i f i c a t pouvaient ê t r e b nouveau sélectionnés

Les meilleurs i n s t i t u t e u r s non c e r t i f i é s é-

Après une année supplémentaire de pratique, l e s i n s t i -

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512 Savoir modeme

pour suivre un cours de deux ans dans une école normale élémentaire supérieure

e t y ob ten i r l e Teachers' Higher Elementary Certi f icate.

Le l ec t eu r francophone admirera l a s u b t i l i t é de c e t t e organisation, mFlant étroitement pra t ique pbdagogique e t enseignement théorique. Il ne s ' étonnera

point de cons ta te r la valeur r e l a t ive des i n s t i t u t e u r s du Cameroun anglophone e t l eu r enracinement dans le milieu où i l s enseignent. I1 n 'y a pas l i e u d'E-

t r e su rp r i s non p lus de v o i r que nombre de cadres pol i t iques de l'indêpendance

sont issus de ce milieu.

L'éducation secondaire e t technique fut longtemps dé la i ssée en ra i son du

f a i b l e nombre d'élèves aptes B continuer des études e t parce que des i n s t i t u -

t i o n s de ce type ex i s t a i en t au Nigeria.

secondaire ?i Sassé dans le sud, en 1949, l a deuxième 2 Bali.

l e noizbre des CamerounaZs ét&nt au Nigeria é t a i t égal 2 c e l u i des élèves

i n s c r i t s 2 sassé.

En 1938 s rouvra i t l a premisre $cole En 1948 encore,

L e cycle d ' 5 t d s s Ze &q 2 six DRZ- c q o r t z n z un easeignement acadéni-

que, dSbbouchait SUT le %-3r-zzz h r s z c i ~ ScTwoZ Cz&ZfG&z, e t après 1957,

sur le &st Af&m ScboZ C z , + S ~ k ~ Zzt5&ïmz, exvnen de fin d'études du

premier cycle.

Avec l louver ture du collège d'enseignement technique d ' m e en 1952, la

région disposa e n f i r d ' m enseignement professionnel.

besoins en main-d'oeuvre qua l i f i ée de l a Cameroons Deuelnpment Corporation.

Encore l e do i t - e l l e aux

Ne parlons pas de l'enseignement supérieur. Le nombre d'dtudiants é t a i t

de 31 en 1952 (20 en Angleterre, l e r e s t e en Afrique occidentale).

diant supposait avoi r obtenu une bourse du gouvernement, du Brit ish Counciz OU

de l a Cameroons DeveZopment Corporation, moins chiche dans ce domaine que 1 ' ad-

ministration.

t r ad i t i onne l s ou colons de l'époque de Saker) e t que l 'on ava i t é t é un élève

b r i l l a n t .

E t re étu-

Cela voula i t également d i r e que l'on é t a i t f i ls de notable (chefs

L A GESTION DE L ' A P P A R E I L E D U C A T I F

E T LES RESULTATS OBTENUS

Dans l a gestion de l 'éducation comme dans l 'administration du pays en gé-

néra l , ce qui a guidé l a puissance publique, c ' es t l a volonté de mettre au Point

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LrécoLe au Cameroun anglophone 513

Carte VI : Xoinbrc d'ulpliubttcs cn 1953

Plus d e 2000

De 1400 2000

De 1000 2 1400

De'600 1000

De 200 600 ,<

De O 200

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514 Savoir modemze

un système décent ra l i sé e t l e moins coûteux possible, tou t en s e réservant

l ' o r i en ta t ion générale de l a machine éducative.

génieux, en grande p a r t i e importé de l a métropole, mais mieux adapté 5 l a

r é a l i t é que l e système français.

D e 12 e s t né un système in -

L'administration a délégué la gestion de l'enseignement 2 des organismes

agréés désignés sous l e nom d'agences volontaires e t comprenant l e s au to r i t é s

indigènes, l e s missions e t , en 1952, l e s p lan ta t ions (C.D.C. e t Elders and

Fyffes).

des communautés v i l lageoises e t fournissaient le personnel enseignant.

Dgpal-tement de l 'éducation cont rô la i t l l é t a t des bâtiments scolaires e t l e n i -

veau de qua l i f i ca t ion des maîtres pour approuver e t subventionner l'écale. Cette subvention (kumt-in-Aid2 é t a i t fonction des dépenses reconnues de l'éCo-

le ( sa l a i r e s des maîtres n o t m e n t ) , diminuée de la contribution attendue de

la comunauté vil lageoise. En e f f e t , par 1 ' in tennddia i re des d r o i t s d'écalage

(scboZ j%za), dont l e tmx vzri.z&+ selon l a r ichesse de l a =me, les v i l l a g e s

s q q o r c a i t n t une p û r t i e Ou coût -i? I'5Zucêzim'+, S s 1952 t o s e f o i s ap?czis-

sait dvls le p2ys e j s g k n e t d a ï l a 5 g i o n de Baendz DL b p 3 scolaire. I1 va s a s d i r e qzle s i CP sy;St&e =grevait peu le budget de Ia rSgt0n5, il crd&t

l a ï é l ec t ion pa r l 'argent e t l ivrait I ' éco le aux mouvements confessionnels e t

p r ivés ldcs .

l%apos i t ion d'un d r o i t d'écolage p e m e t t a i t aux parents d'apprécier l a va leur

de l 'éducation e t de coopérer pour maintenir une cer ta ine a s s idu i t é dans la

fréquentation sco la i re .

Ces agences construisaient e t en t re tena ien t l e s écoles avec l ' a ide

Le

Toutefois, l e s administrateurs no ta ien t avec s a t i s f a c t i o n que

Hmour britannique sans doute. .. mais grinçant!

Cette r é a l i t é pesant lourdement su r l e dEveloppement de l 'école, il n'est

pas étonnant de constater la len teur du développement de l a sco lar i sa t ion .

Le nombre d'élèves i n s c r i t s s e r a i t pass6 de 279 en 1917 2 1 391 en 1927,

11 179 en 1937, 25 200 en 1947 e t 50 618 en 1957. Le taux de sco la r i sa t ion des

enfants de cinq 2 quatorze ans au ra i t doublé en t re 1950 e t 1960 passant de 15 a'

30% selon nos estimations.

par 1' administration française au Cameroun septen t r iona l , mais é t a i en t de moitié in fér ieurs 2 ceux des régions francophones s imi la i res du Cameroun.

Ces r é s u l t a t s é t a i en t meilleurs que ceux obtenus

~ ~~

4 . En 1951, 25 sh i l l i ngs p a r an dans l e s Senior SchooZs du gouvernement,

5. 150 O00 l i v r e s en 1950-1951.

mais 25 l i v r e s B l ' é co le secondaire de SassE!

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Savoir modeme

réservant

système in- xpté à la

k s organismes Les autorités !Iders and avec l'aide pant. Le ires et le ni- : l'école. mues de l'éco- attendue de

bits d'écolage les villages

'ois apparais- colaire. I1 .', il cr6ztt ssionnels et' faction que ier la valeur té dans la ingant !

cole, il n'est risation.

391 en 1927, larisation des assant de 15 a'

obtenus l i e n t de moitié

uvernemen t ,

~'dcole au Cameroun anglophone 515

De l'époque coloniale datent les distorsions actuelles entre taux de sco- Distorsion entre les Grassfields et la forêt larisation des différentes zones.

d'abord. Bien que plus peuplée, la province actuelle du Nord-Ouest avait six écoles contre douze au Sud-Guest en 1927. I1 a fallu attendre 1947 pour voir un équilibre s'établir entre le nord et le sud. Des départements marginaux com- me la Ndian, la Donga et Mantung, la Momo nyavaient encore aucune école en 1927. A l'indépendance encore, deux cantons sur 78 n'avaient pas d'école: ils se si-

tuaient tous deux dans l'arrondissement d'Akwaya (nord de la Manyu).

Les constructions d'écoles ont été le fait d'institutions privées utili- sant les droits d'écolage, les subventions de I'Etat et les dons provenant d'Europe ou des Etats-Unis. En 1962, les pouvoirs publics géraient 8X des éco- les existantes. créées entre 1952 et 1960 tandis que les missions s'adjugeaient le reste, soit 894 du nombre total d'écoles.

Les plantations industrielles disposaient de quinze écoles

Trois missions ont joué un rôle capital: la mission atholique Bill Hill, successeur des frères dlernands du Palatinat, la mission presbytérienne de Bâle et la mission baptiste nord-=érime, qui recueillit 1'fiZritage de la vhér2- bie ntssiart ds lmdrss,

La Pre-;ikre G m E e z m d W e s a i t à bas I1or-&5m scola2rz dk- m d 2 .

1922 dans le sud et 2n 1924 dans le nord. indighe, furent présents dès 1924 d u s les Grassfields et en 1927 dans la ré- gion forestière. Les presbytériens, en raison de leur activité passée sous la colonisation allemande, mirent plus de temps 'a obtenir l'autorisation de se ré- installer. Ils misèrent, de plus, sur le développement des écoles vernaculai- res. dans le nord. détenaient avant 1914. Le tableau I retrace l'effort de construction scolaire de chacune des missions.

L2 d.ss ion c2tholiqus fat la pr&è.re Fi crsr des 5coles mglaises: en TÆS baptistes, grâce 1 leur église

D'oÙ leur retard en matière d'écoles anglaises: en 1929 dans le sud, 1937 Ils perdirent ainsi la première place dans l'enseignement qu'ils

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51 6

D a t e

1929 1939 1949 1959

Savoir moderne

Mission bap t i s t e Mission presbytérienne Mission catholique

so NO so NO so NO

3 2 2 - 1 1

2 5 5 3 11 8 5 18 32 37 37 41 14 40 62 78 79 10 8

.-

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. . . . . :. , .

. .

. . % . - . -

TABLEAU 1

Nombre d'écoles anglaises dans les provinces du Sud-Ouest e t du Nord-Ouest appartenant I chaque mission e n t r e 1929 e t 1959

Les conséquences de cette po l i t i que sont très importantes. L'école colo-

n i a l e non seulement inculqua un savoir , une cu l tu re et une manière de penser im-

portés, mais d i s t i l l a auss i une morale e t une idéologie pa r fo i s i n to l é ran te s .

Le l ibéral isme des ~ O U V O ~ T S publics permi t ainsi la cons t i t u t ion de Sas t i ans

r e l ig i eux dans cer ta ines zones.

doute satisfa5ts, puLsque les -&tres C?E Cansroun u lg lqhone h t z f i 2 e n t e11 1963

le d é s i r de consensr M ense5F-t W s . $ s a 1 I'ECDLZ,

Les h ë r i t i e r s d'un t e l s y s t h e eo furent sans

La dépendaxe de - l ' é äuczüon Z lrEgard des nissicos a +&sat =E 62s

?ourcpoi ö & i r

E t pourquoi installer des écoles

consëquences quznt Zi l a pol i t ique d ' i q d a t a t i m des dcolcs.

des écoles chez les "adorateurs d'idoles"?

dans les zones insalubres et loin des pr*cipaux centses dss missions?

dans des sites f l evés ou 'a proximité des p l an ta t ions i n d u s t r i e l l c s , les mission-

na i r e s ont d'abord colonisé les zones environnantes.

dès 1922 dans l'arrondissement de Victor ia a t t end i r en t vingt ans pour ouvrir

l e u r première école dans c e l u i de Muyuka t o u t proche.

b l i s à Besongabang 5 proximité de " f é , ne franchirent l a Cross River pour

i n s t a l l e r une école dans l'arrondissement d' Akwaya que vingt-huit ans plus tard!

La concurrence en t r e missions a également joué dans certains secteurs , provo-

quant l a mult ipl icat ion d'écoles pas toujours nécessaires.

E t z b l i s

Les catholiques implantés

Les presbytériens, éta-

En dé f in i t i ve , l 'école coloniale f u t une école cens i t a i r e oÙ n'entraient

que ceux qu i pouvaient payer les schoo1 f e e s . Libérale en apparence, e l l e

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~ I d c o Z e au Cameroun angZophone 517

transforma en f a i t les rils de notables en catéchistes et en couunis en l eu r

donnant non seulement une instruct ion, mais une bonne éducation au sens o¡ì

l 'entendent les classes moyennes européennes, c'est-à-dire en l e u r f a i san t

acquérir un ce r t a in comportement soc ia l doublé d'une morale chrétienne étroi-

te. Du point de vue du colonisateur anglo-saxon, ce f u t un succès: il dispo-

s a i t des p e t i t s cadres nécessaires à ses besoins e t il pourra par l a su i t e , â l a différence de son vo i s in f rançais , prétendre 2 j u s t e titre ne p a s avoir ré-

dui t 3. néant l a cu l tu re a f r i ca ine , tout en ne dépensant que f o r t peu de l i v r e s

s t e r l i n g 'a l a créat ion d ' é l i t e s .

L:ECOLE DU CAMEROUN OCCIDENTAL CU L ECOLE COLONIALE A LA PORTEE DE TOUS

L'éCole a-t-elle changée au s o l e i l de l'indépendance? SLes t - e l l e africa-

nisée? Son contenu a-t-il été modifié en fonction des o b j e c t i f s du développe-

ment e t des calculs des groupes sociaux s i t u é s au sommet de l ' é che l l e sociale?

B r e f , s 'est-elle nationalis'ee?

Force est de constâter que l 'bcole est restée en gros ce qu 'e l le é ta i t

aupar2va~~t . Toutefois l a r&ïn5.5cztion camerounzüe a eu pour conséquence de

*=re c&abiter de-= c m z x 5 1 ELEX s y s t Z z t 5 sco1.Gres tSs d i f f é ren t s , à l a

ljmize k x o q â r i b l e s .

Vérir = p l a n africtzin e t inteï-zztioml m-e place par t icul i&e, l r i d é e d'un

bilinguisme f r a n p i s - a n g l a i s 1% lancée e t son expérimentation s ' e s t effectuée

à p e t i t e échelle.

E z me 6e pmcéd t r a' 12 F r i m des deux éli tes e t d'ac-

I1 nLen reste pas moins que l e fz i t dominant de l a période a é t é la possi-

b i l i t é pour la masse d'accéder enf in 2 l 'école coloniale anglaise.

LES "HUMEURS" DE L'ELITE ANGLOPHONE: LANGUES NATIONALES ET OFFICIELLES, BILINGUISME ET FRANCISATION

A u se in des é l i t e s anglophones e t francophones du Cameroun, des discus-

sions sur l e problème l inguis t ique ont immédiatement eu cours dès l'indépendan-

ce. Mais l e débat s ' e s t déroulé 2 l l i n t é r i e u r de chaque é l i t e sans communica-

t ion apparente entre l e s deux. S i l e s francophones, appuyés p a r l e s J é su i t e s de

Douala e t ce r t a ins l i ngu i s t e s européens, s e sont lancés dans l 'apologie du

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Savoir moderne 518

retour aux langues nationales dans un souci d 'au thent ic i té e t m&e d L e f f i c a c i t é

sco la i re6 , l e s anglophones ont concentré l eu r réflexion su r l e problème du b i -

linguisme anglais-franfais, e t su r l e s conséquences de l ' introduction massive

de la langue a i n s i que des us e t coutumes des francophones dans l eu r monde,

ayant évacué du débat l e p idg in -eng lkh , langue vernaculaire numéro un du Came-

roun, "expression d'une c iv i l i s a t ion avortée", e t l e s langues d i t e s vernaculai-

r e s (nationales au Cameroun), en raison de leTxr d ive r s i t é e t par c r a i n t e d'un

renouveau du tribalisme.

La f igure de Fonlon, plusieurs f o i s ministre, i n t e l l e c t u e l formé chez l e s

I1 a Pères, 2 Oxford e t 2 l a Sorbonne, a dominé largement c e t échange d'idées.

défendu l e p ro je t du bilinguisme précoce bien que des expériences br i tanniques

indiquent qu'il s ' a g i t au mieux d'un luxe inu t i l e7 .

r isque que comportait l ' appl ica t ion de s e s idées indiquant que les anglophones

"seront tous Français dans deux ou t r o i s gén6rations"l

I l a tou te fo i s s e n t i l e

L'avenir déïzentira naisenblablement cette p ré f i c t ion e t le processus

d'zssimilation - s'il a l i e u - trouver2 une voie bien a?ricaine polrr se réa- liser-

L'EVOLUTION DE L' INSTITUTION S C O L A I R E

DE 1 9 6 1 A 1972

La période qui s 'étend de la réuni f ica t ion B l ' un i f icz t ion , de 1961 'a

1972, se carac tdr i se essentiellement p a r un e f fo r t sans précédent de sco lz r i -

sation primaire e t une d ivers i f ica t ion de l'enseignement secondaire.

6. L'introduction de l a langue na t iona le dans les premiares années d'en- seignement serait de nature ã réduire les déperdit ions sco la i r e s , ce qui n'a iamais ét6 démontré. L'exemple b ré s i l i en infirme c e t t e idée. .,

7. Bernard FONLON, "Pour un bilinguisme de bonne heure". . Abbia, no 7, octobre 1964, pp. 7-47. Clare BURSTALL, "Primary French i n $alance", Educa- tional Research, vol. XVII, no 3, 1975, pp. 193-199.

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c'&o2e au Cameroun angZophone 519

Les principaux changements ont é t 6 dzordre quant i ta t i f . Rien n ' a é t é en-

t r ep r i s - ou avec s i peu de conviction - pour chapger l e contenu de l 'ensei-

gnement e t l ' o r i en ta t ion des élèves, compte tenu des grandes options du P l a n .

~e gouvernement de 1 ' E t a t fédéré s'est attaché, au p r ix d'un gros e f f o r t finan-

c ier , 5 d z o c r a t i s e r l'enseignement primaire e t P défendre l a langue e t l a cul-

:me mglaises confirmant a i n s i son attachement 2 la cul ture étrangère importée.

Le secondaire, grâce aux missions e t au gouvernement fédéral , a IN ses ef-

f ec t i f s m l t i p l i é s par plus de dix, e t l e technique, aux mains des bus<nessr&n, avait ~ g t f o i s p lus d ' i n s c r i t s en 1972 qu'en 1959. A la f i n de c e t t e période

encore, les exmens passés dans l'ensemble de ces établissements é t a i en t orga-

nisés par l a service ex té r i eu r de l 'Université de Londres e t l a Roya2 Soe-kty

of&5ü. en 1972, p s q u e les m ê x s qu'en 1959.

C'est dire que les programmes e t les méthodes d'enseignenent étaienz,

~2 g 500 BZS, 1- nod- d'6iSves ck p r k a i r e est g s s 8 B 210 O00 SII

197O-lCTf; it t z x de sco la r i sa t ion a plus p e dou516 hat la m&e période,

?Asai l e PT$ P 70%. Le no&re de f i l l es scolaï isées a progress6 de n s ~ S r e spectacïilzi~-tr 251 des Scol iers en 1960, 42% en 1970; signe d'un revirement des

~ e n ï a l f S s &xì me soc ié t é r e s tde fortement t radi t ionnel le , sur tout dans l a

province S o r d a e s t .

L.? 5ZZet de l 'éducation primaire s ' e s t enflé, passant de 393 millions de francs CS. ZII 1963-64 2 1 192 mil l ions en 1970-71.

Scolaim 2t l e s subventions aux missions ont représenté 917 millions de CFA,

soi t 4 600 CFA par enfant s co la r i sé .

ÇU 167 nil l ions de CFA, s o i t 64 500 CFA par élève. I1 faudrai t a jouter à ces chiffres lez d ro i t s d'écalage payés par les familles dans l e s t r o i s dernières

amées d'5i-&s primaires e t durant toutes l e s études secondaires, a in s i que

les subvmtims de 1 'Etat f édé ra l versées aux établissements des missions, pour avoir une

Cette même année, l'impôt

Les écoles normales primaires avaient re-

idée du poids f inancier de 1'6ducation.

Le gcxemement de 1 'Etat fédéré s ' é t a i t f i x é pour object i f la scolar isa-

tion P r k z 5 universelle pour 1970. Cette grande ambition n 'a pu ê t r e r é a l i -

sée- L'intr=&ction en 1965-1966 de l a s c o l a r i t é g ra tu i t e dans l e s quatre pre-

mières mL%s d'études permit d'augmenter l e s e f f e c t i f s de 22,5%. Les mesures

Prises en ICE% 1971 pour abaisser le coüt de l%éducation (suppression de plus de

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520 savoir moderne

10% des écoles, licenciement de près de 1 500 martres, augmentation des d r o i t s

d'écalage) f i r e n t chuter de 12,5% l e nombre d'élëves inscrxts .

L a grande oeuvre du gouvernement du Cameroun occidental nLaura i t eu aucu-

ne valeur s i un e f f o r t n 'avai t é t é f a i t parallElement pour bien former l e s mar-

tres appelés à éduquer l e s enfants de toute l a région, mais aussi appelés à

ê t r e de vér i tables cadres du développe=ent dans l eu r v i l l a g e -

dissemblable. En 1972-1973, 221 des in s t i t u t eu r s francophones seulement avaient

reçu une formation professionnelle quelconque, contre 94% des i n s t i t u t e u r s an- glophones. Cette même année, 38% des classes francophones é t a i en t en dur, m a i s

31% é ta i en t dys constructions provisoires; a lo r s que l e s deux tiers des c l a s ses

anglophones se c lassaient dans le type semi-dur. Chez les francophones, on

s ' e s t délibérément o r i en té vers le clivage école urbaine/école ru ra l e , ce qui

n ' a pas é t é l e cas au-dell du Mungo; a t t i t u d e é l i t is te qui sroppose 'a l ' e f f o r t

&e pronotion du n i l i e u rural pourfllivi en région anglophone- I1 n c e s t que de

v o i r l e s écoles anglophones, rm peu B 1'Scmt du vi l lage, s i s a l é e s pa r UIL

L'at t i tude des deux Camerouns à Ilégard de l'écale primaire a ét6 f o r t

pznocceau, s é p r 6 e s 6.e 12 route p r l ' i_névitable t e r n i n de foo tba l l , tou- - - te+ m L ~ L z z ï î e s sefjr,

cm.;âï?~cre &e 'la ?lace q ~ ' e l 1 e s oc%ent días le v i l l age .

L,p t2blea1 11 résune leä PEZOT~S dépby6s pour obtenir ?es G T S e S î$d.:-

f i é s : en dix ans l eu r nonbre 1st PUSS àe 35,5% 2 56,68; pen&t l e &ze Zeqç ,

le nonbre des institiitrices s'est a c c u , passant de 10% B 20%. Rappelons que

l c o b j e c t i f du gouvernezent 6ta5t d 'atteindre. dans l ' e n s e i ~ e m e n t primaire,

100% de maîtres qua l i f i é s en 1970, parni lesquels se trouveraient 30% de f e m e s -

z c 1 2 k - q ~ & r x 5 > =--les e t ~ ~ e x --tesms, ~ m c 5s

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&'école au Cameroun angZophone

Maî tres

Certifiés Non certifiés Stagiaires

Hommes Femmes

Total

TABLEAU II Les maîtres d'écoles selon leur qualification et leur sexe entre 1961-1962 et 1971-1972

1961-1962 1971-1972 r

1 058 33,5% 3 858 86,6%

9 73 30,8% 2 73 6,1% 1 126 35,7% 325 7,3%

2 825 89,5% 3 567 80,0%

332 10.5% 889 20,0%

3 127 100,0% 4 456 100,0%

I 1

521

Pour zoqléter cette présentEcïon de l'emei~ez~nr pr-e, fi f k u 6 . r ~ ~ ~ lu- -=

Ï=r & ce c o r = ~ ~ ~ = : Y X T Z ~2 a "+- e z r s 3 s.20 k c L ' C E < ~ ~ , o' Z m P ~ y s , &~~+sas ?.ci& Tï&?- & ra1rg-a =g-lq%me m s s

5 3.29 z-*=s- - - -- -

celle de 12 C.D.C. CC.3. Z. ZZ=ZTS * &-%E], &i~i&e CGL= cetze de-nisre de feaders poliziques.

se oÙ ils s m t parfois nés: rme de conseillers, ¿ ' êz i z~~~urs , de secrétzires de coopératives, ¿' éducateurs des adultes (enseigneaem zGmger et agricole), etca de base mensuels de début variaient entre 10 O00 CFA et 14 O00 CFA en 1974-

pour les grades II et III, soit 1,s 2 2 fois le SMIG officiel. reçoivent des traitements plus substantiels. les garçons, notamment les fils de petits planteurs.

II faudrâit évaluer leur rôle d a s les villages de Sïuus-

Rappelons enfin la modicité des salaires des instituteurs: les salaires

Bien des clerks Ela1,gré tout, la profession attire

Leur esprit particulier, fait de dévouement et de solidarité, ils l'ont acquis dans les douze écoles normales (confessionnelles pour onze d'entre elles),

8. 18,6% des instituteurs étaient membres d'une caisse d'épargne (Credit f i ion) et 9,3% d'une société coopérative (IPAR-Buea, "Report on the Reform of Primary Education", 1977, p. 117).

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522 Savoir moderne

l a p lupar t éparp i l lées dans l e mil ieu ru ra l . Ces internats. comptant de 100 à

250 élèves-maîtres suivant un, t r o i s ou cinq ans d'études, ont é t é l e s p i l i e r s

de c e t t e pronotion de l ' é co le primaire. La formation donnée mélangeait acquisi-

t i o n des conxaissances, pratique pédagogique e t enseï-qeaent re l ig ieux .

i n s t i t u t e u r s ayant une longue expérience y sont venus compléter l e u r formation

e t se recycler, notamment en langue anglaise; en 1972-1973, 15% des élèves-

maîtres avaient plus de vingt-cinq ans.

mêlé i n s t i t u t e u r s pos tu lan ts et i n s t i t u t e u r s en exercice, mais aussi adapt6 l e s

connaissances b acquérir aux problèmes de transmission du savoi r e t modifié l e

cycle d 'études en r e l a t i o n avec l e s besoins, créant m cours rapide pour les maîtres s t ag ia i r e s , puis un cours d i f f é ren t pour l e s fu tu r s mäîtres provenait

du secondaire, afin de l eu r donner une bonne formation professionnelle.

Des

Ces écoles normales ont non seulement

Autre d i f f é r e n e notable en t r e les s y s t h e s anglqhone e t L%ncopñone:

l 'or,:znisatim 6u t e q s sco la i re .

é*&it czlq&e SX- l l z z a E s c iv i l e ; B c q t e r de c e t t e &te, l a ren t rEe at lieu

Jusqu'en 1961, l ' = C e s co lz i r e anglophone

5 12 -=== ?&== TC.5 l'E55 [p-d -=--= 1 - ye-eEDL== Ir s r d e / 52ZZ&E,

y-- -P CIES r a c e s -i que La d5rLsion des cwcs e12 z&ic&s de $5 5 ~ 1 z t s - /

FEz5ìx casc.-e5 - L a d6cemie s u i n n t l'ifidépendance a éga laen ' r vu l e d6Txelonaüeot de 1'm.-

s e i s e n e n t secondaire génk-al e t t edmique-

Aux tmis Gtablissements secondzires généraux de I 'Epque co lonia le - S t .

Joseph Sassé, Cameroon Protestant College B a l i . Queen o f Rosary Okoyong - son t

venus s ' a jou te r dix-neuf collèges en l 'espace de quinze 21s permettant de por-

ter l e nombre d'élèves de 882 en 1961-1962 à 7 053 en 1973-1974. Les chances

des élèves d'accéder 2 l'enseignement secondaire s e sont multipliées pa r t r o i s

durant l a m3me période.

céen pour 36 élèves du primaire.

o f Education (G.C.E.) e s t pass6 de 1 005 en 1965 2 4 069 en 1974.

ment académique n ' e s t donc plus réservé à une p e t i t e é l i t e ; cependant il en ré- s u l t e une dévaluation du diplôme s u r l e marché du t r a v a i l .

Toutefois on ne compte encore actuellement qu'un ly-

Le nombre de candidats au General C e r t i f i c a t e

L'enseigne-

Ces établissements sont cons t ru i t s e t fonctionnent comme leurs homologues

britanniques d'avant-guerre, e t notamment Sassé, l e premier ouvert e t l e modèle

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L'e'cole au Cameroun angZophone 523

des autres. L e col lège mène s a v i e sans l e moindre rapport avec l e milieu envi-

ronnant. I1 e s t i s o l é , ne compte que des internes portant un uniforme obliga-

toire; les professeurs logent dans l e collège et se doivent d ' ê t r e à l a dispo-

s i t i o n permanente des élèves ou de prépar'er cérémonies r e l ig i euses ou événements

sport i fs .

r e s d 'extinction du groupe Electrogène.

classes autour du t e r r a i n de footbal l e t les habitations de t o u t l e personnel

sont dispersées dans un parc boisé. Si l'équipement éducatif est pauvre, l 'équi-

pement s p o r t i f est en général meilleur que ce lu i des lycées francophones.

collège possède son équipe sport ive, sa fanfare , son associat ion d'anciens élè-

ves, ses céréaonies t r ad i t i onne l l e s auxquelles tout l e monde se d o i t d ' a s s i s t e r .

Les élèves ne so r t en t de ce champ c los de la cul ture que pour les t r o i s terms de

l'année (Tacances sco la i r e s ) , pour a l l e r porter t r è s haut l es couleurs du lycée

sur des termins de foo tba l l ox l o r s des d é f i l é s nationaux. L'enseignement donné

dure t 2 i q 2~1c e t &bouche s m l e G.C.E. '9" L u e t . ZE q p coIlSge d'emeigzeomz gbnéral [C.E.G-) frulfzis pour les e'tudes, maquil-

i5 "i-.--- z--zz. Ü5c-*=5=zz It -a& It vie!

C e p e t i t monde v i t au rythme de l a cloche de l a chapel le e t des heu-

La chapelle f a i t f ace aux s a l l e s de

L e

C'est donc un établissement

- - - II =&re, ceyz~c&t~ +s > - c h t e s rkentes 1 ce oo&Ie, où am b e u b l e s

5e ?%-=e It S-sG srrt 5x6 _orhf5=.%s d-s construct iom @faSriquSes (Ci== les

P 5 - S . ) et il s&Ze v e l'on s 'or iente ve r s une pâ le i n i t a t i o n des Coqxvhemi- 7& ST-,-$-& & e =o--- sxemezect zra-rciiliste br i tumique, collèges d'ensei,mement se-

condñke fC - E - S -) d' 5z'Lre -Xa~c'n e - L'enseignenent professionnel e t technique ex i s t e depuis peu au Cameroun an-

glophone. C ' e s t un enseignement de premier cycle essentiellement commercial (2/3

des élèves) de bas niveau. Pas de lycée technique; un seul établissement public.

Les deux tiers des enseignants é t a i en t considérés comme npn q u a l i f i é s ; l e s é ta-

blissements se concentraient dans les v i l l e s (Bamenda, Kumba, Muyuka) e t rappor-

t a i en t de subs t an t i e l s bénéfices aux businessmen des Grassfields qui en Btaient,

selon l eu r c a r t e de v i s i t e , les directeurs-propriétaires-fondateurs. La plupart

des grands employeurs é t a i en t contraints de former l a grande masse de l eu r main-

d'oeuvre qua l i f i ée (Cameroon(s1 Development Corp., Travaux Publ ics , compagnie

d ' é l e c t r i c i t é , Community Development, Local Councils).

t i e l l e des e f f e c t i f s e t l a multiplication des établissements n ' a sans doute d'au- t r e explication que l 'absence de débouchés pour l e s c e r t i f i é s e t l a ce r t i t ude

d'un p r o f i t f a c i l e pour l e s hommes d ' a f f a i r e s sous-payant des enseignants non

qual i f iés e t monnayant largement l a pauvre formation donnée aux élèves.

La croissance exponen-

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524 ,s'avoir moderne

Quatre établissements seulement pouvaient se prévaloir du titre de lycée (gran" school) préparant au G.C.E. rXr' ZeveZ ou au baccalauréat. Ils rep&-

sentaient les plus beaux fleurons de l'ense,ignement anglophone apre's la tenta- tive avortée de faire du Cameroon College of Arts, Science and Technology de Bambili un collège pré-universitaire à filières multiples come il en existe au Nigeria. nexe de 1'Ecole normale supérieure P Bambili, qui hébergeait 55 élèves en 1972- 1973.

En guise de lot de consolation, les @glophones reçurent une an-

Pour conclure sur l'action menée par 1'Etat fédéré et les représentants anglophones du gouvernement fédéral en la matière, il apparaît que l'oeuvre la mieux réussie fut celle accomplie au niveau de l'enseignement primaire. En ce

qui concerne lCenseignement secondaire, ils ne semblent pas avoir su ou voulu éviter le scadale du technique, rü se dégager de l'ornière coloniale.en matiè- re d'enseigxeEent général,

L' IRRUPTION DE LA L-qXGUE FILtUCXISE =$ ,LVGr,83:?.CZf -

hzz 22 rgrjliECztic2 sz i9jx &s &= o&Lier &2 be" sous "daZ

;ïlccLLrm QSTZj, ~ ~ ~ - ~ ~ - - ~ & f~~~u-&r=~ -C~_D~CIIIPS ont

pass6 ie ?irrigo -*vies par clra~ïes C ~ C % J dt 12 pqz2zzimx, si h s le siI'i2- ge s'est prosagSe,$ntre &ES, la kzg-ae frm@ie. Officiellement, le bilin-

,pisme se devait de tn&- lz volmz5 politlcp de rzpmchement entre les Etats fédérés.

Les éléments du disposizif bilingue en matière éducative, entre 1963, da- te de création d'un lycée bilingue fédéral, et 1977, qui a vu la fermeture du centre linguistique de Buéa et l'arrêt de l'enseignement du français 8 l'aide de la radio, visaient, avant toute chose, à favoriser l'apprentissage du fran- çais par l'élite administrative anglophone, la formation de futurs cadres POS- sédant parfaitement les deux langues officielles, et à sensibiliser la popula- tion 2 la langue et 2 la manière de percevoir le monde des francsphones.

Durant la fédération, le français restera ce qu'il était auparavant dans tous les collèges et lycées, sauf au lycés bilingue de Buea, et les adultes au- ront la faculté de l'apprendre dans les cours organisés à leur intention.

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modeme L'e'coZe ar Cameroun angZophone 525

U-

A Buea, s iège du gouvernement fédéré, un e f f o r t pa r t i cu l i e r a v a i t é t é consenti

pour toucher les hauts fonctionnaires.

Dresser le b i l an de c e t t e période revient P se demander qu i a appris l e

Aucune évaluation o f f i c i e l l e n ' a été f a i t e e t les français e t quel français.

éléments dont on f i p o s e sont minces pour f a i r e ce t r ava i l . Toujours est-il

que des résistaces se sont manifestées chez les cadres pour l e mt t ach - "ment

au Nigeria l o r s du référendum de 1961.

A Buea, un mi l l ie r de personnes (dont 16% seulement de cadres) ont acquis

un niveau de connaissance du français p a r l é l e u r permettant de se débroui l ler

dans des s i t ua t ions concrètes 5 Yaoundé grPce 2 l ' u t i l i s a z i o n de méthodes audio-

visuel les (Centre l inguis t ique français) - Les émissions de f r ança i s pa r l'émetteur de Radio Buea ont permis de

créer un climat favorable B son apprentissage u l t é r i eu r et t o u c h e e n t d a s les

ânnées fzstes 2 500 aclultes e t 5 O00 e n f a C s du primire. Au &eux, les neil- leurs aditerxs sa-zzient causer le frangais de quart ier et, a ?be , c o q r e -

nzienz la pub l i c i td -raäZophoniope des Brasseries du C ë z s r o u z -

I..--+ =:7=-7&= -Jz- CE=, 5:z-p-s -====y,== - - - ~ ~ = ï - y = 7 - , v - - - z t z -2- - --- - -- /

"GCL Ge I2qL2 PLI-*-= s z î e al Z!X&Lcaz 5 5 îors c:e-s z & s ~ = ~ 2 5 t f ~ . E ~ ~ ~ -

les îni>*>& al: q??- .. - -%i t o r a l , les =@cgh:'nones orit q p r i s % inté-wer düìs ie7a rcrztSg5e Educa-

t i v e cet 61Z&em 5t:mger q ~ ~ é t a i t l a h ~ g , f r a g z i s e , si bl=n TL= leon rrorwz

des bili.nem=s p z r ca lcd ou pâ r nscessité, 2 côté de b i l ~ g e e s par pincipe ou

p z a t t r z i t .

peut sembler de quelque u t i l i t é que parmi une minorité de personnes. I1 n'em- pêche que beaucoup sont conscients du f2it que l e s francophones n e font pas un

effort p a r a l l è l e pour se mettre B l 'anglais e t gardent en pays anglophone l eu r s

Propres écoles. Aussi se développe-t-ï1 parfois , chez l e s i n t e l l e c t u e l s notam-

ment, des réf lexes de minorité opprimée en vue d'obtenir une place meilleure

dans la nation.

En t o u t é t a t de cause cependant, lcapprentissage du fransais ne

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Savoir moderne 526

LE SYSTEME SCOLAIRE ACTUEL. A LA CROISEE DES CHEMINS: LE QUALITATIF APRES LE QUANTITATIF?

AprSs 1972, quand 1 'Eta t fédéré du Cameroun occidental eu t disparu, l a nécess i té f u t adnise d'élaborer progressivement un seu l système sco la i r e pour

l e Cameroun. En même temps, un b i lan de l a sco lar i sa t ion de masse menhe dans

la première décennie de lrindépendance a é té r é a l i s é lo rs de l ' é labora t ion des

deux dern iers plans quinquennaux. Le Cameroun, en e f f e t , a largement misë sur

l 'éducation pour donner une impulsion décisive 'a son développement, mais l 'o -

r i en ta t ion des études e t le rendement du système scola i re , compte tenu de 12

quant i té e t du type d'emplois dégagés chaque année, ne l a i s s e n t pas d'inquih-

ter. formation en n i l i e u urbain ne cesse d ' a p e n t e r .

Le nombre de jeunes éduqués recherchant un emploi en rapport avec leur

QUE? %ire das un système économique l i b é r a l ? A défaut d 'action ïmédia- tsEmt efr'iczct sur llEcononie, r e s t e 'a t e n t e r de r é f o m e r l e s y s t h e sco lz i r e

2a.z qx'il nrox&ïse non seulement &es zspirants co l s b l m c s de torrs nivezux, __ -?c= __ -- %&et- '31m s+z--s. c715t 1s -&&e & ;a m?=cs*:rs- F2-

2 S t 5 pz8z.E go= &re qpfiqué tSs x i t e dans l'enseigzemsnt @zzi=-

r z l S b ~ x ~ :sir Le p l p l & l a cms txcAdon n a t i o n d e , le bi'Lia@-qe prdxcz

- m Op-

hors de ce5 &EX réponses Zu pouvoir po i i t f rpe zux p n b l h e s acmsfs, dr-at?es

zcZims st .'?reloppent en txe de mieux mzî t r i se r l e s changements que pourraient

m o r t e r Z l a soc ié té ac tue l l e l e s jeunes générations formées p a r i'hcoie. On a donc éduquS 2 l 'école des Blancs t rop de jeunes Camerounais, il fzut m5nt.e-

nant l e u r donner un savoir utiZe au pays t a n t au niveau écononique que p o l i t i -

que. L'ensemble de ces éléments a eu, appliqué 3 l 'ouest du !dungo, un contenu

exp l i c i t e a ins i qu'une résonance pa r t i cu l i s r e .

VERS L' E C O L E REFORMEE

Pour p a l l i e r l e s déficiences de l'éCole o f f i c i e l l e ac tue l le , répondre aux

besoins r é e l s du décollage économique, e t promouvoir un savoir e t une cu l ture

authentiquement nationaux, deux organismes spécifiques ont é t é créEs: 1 ' In s t i -

t u t pédagogique a' vocation rura le (IPAR de Buéa en 1974) e t 1 'Wpérat ion b i l i n -

guisme". Chacun d'eux e s t chargé de l a mise au point du nouveau contenu de

l'enseignement primaire, de son expérimentation e t de son application, Sans

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~'e'coZe au Camerom angZophdne

coordination e f f ec t ive entre eux. A c&é, ministère de l'Educa ion nationa

527

.e poursuit son oeuvre d'homogénéisation de la gestion.

Qu'attend-on de l a réforme? I1 s ' a g i t d'abord d' intégrer harmonieusement

l 'apport des cu l tures camerounaises (qui sont enmre scientifiquement peu con-

nues) aux éléments p o s i t i f s ou jugés tels de l 'éckcation française e t anglaise:

donner B l ' enfan t c i t ad in ou r u r a l , f i ls de cadre ou de paysan, une cu l tu re na-

t ionale identique (?) e t un savoir-faire adapté au niveau de développement de

son pays, en faire un producteur p lus e f f icace que son père e t un citoyen cons-

c i en t des valeurs de son t e r r o i r m a i s sur tout de la nation camerounaise. Objec-

tifs particulièrement ambitieux.

L'écale anglophone change dès 2 présent. La gestion de l 'éducation s ' e s t alignée sur l e modèle francophone après 1972, présentant aujourd'hui l e s m - a e s

s t ruc tures e t l e s &mes pesaììteurs- ?roc%ëzt par btzpes, f o r t e de ses 6-?r, dé-

légués provinciúux, de se s inspections e t sou.s-LnzTxtZons d+:artemmxal=s,

l 'administration a r ep r i s 2 l 'heuze ac-elle 7ms - p&ie des écoles d s DGsign, rjZy;--' s i n t i 1 ' i L E f i 25 c&+- ==. ~ S ~ ~ ~ - S 5: 25 ~-~=f~~-~~ ;E- -

- * rëcSri~5qzs 2s I'kcole 22 &les 7 ~ 7 . r i fe ze==e Sgslam~lt de c m e d s e r

l e c e m z ~~~~~~~ Q? a =r& & & c-tsixg ~2 - , ~ Z Z ; i=-? ce -- &oLx la ;;orte c;r;e?%= P b l n CIE5 *ìS, k g25tzrR cz3srrzdis& Fz-13 s'Est *-

dui te par quelques r s o u s dans le corps enseig&t &s ?i des r e L a & ä a s l e

paiement des sa l a i r e s .

''Opération bilinguisme", composée de ses d i x - s q t méthodolo,mes e t pédago-

gues de l'enseignement du f rança is , semble avoi r p r i s un nouveau départ après

quelques atermoiements. A l 'heure ac tue l le , ces experts franGais essa ien t d'in-

culquer B un tou t p e t i t nombre de maîtres l ' a r t e t l a manière d'apprendre l e

français standard B des p e t i t s Anglophones en f i n d'études primaires, de la

brousse e t de l a v i l l e , en u t i l i s a n t une méthode dont l e t i t r e e s t tou t un pro-

gramme: "En passant par l e Mungo". On peut légitimement s e demander B ce s u j e t

quel va e t r e l ' impact r é e l de ce programme, compte tenu du coat de l 'opération.

des d i f f i c u l t é s i5 l a mettre en oeuvre e t de son u t i l i t é au niveau du f i l s d'a-

griculteur moyen.

Dans l ' é co le qui do i t s o r t i r des mains de 1'IPAR-Buea, l ' ag r i cu l tu re , l e

milieu cu l ture l de l ' enfant e t l a technologie intermédiaire doivent occuper une

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528 Savoir moderne

place centrale.

seulement transmises aux enfants, mais u t i l i s é e s dans l'enseignement fondamental

des langues e t des mathématiques chaque f o i s que possible. Cela devra i t permet-

tre de conci l ie r savoir moderne e t savoir t rad i t ionnel , de faire de l ' é c o l e p r i -

maire un o u t i l au serv ice de l a communautg v i l lageoise e t non un ghetto de l a

pensée occidentale. Ainsi, apre's l e s opérations de développement intégrges, voi-

c i l e temps de 1'6cole ru ra l i s ée .

Les connaissances pratiques dans ces domaines doivent ê t r e non

L'idée e s t en e f fe t séduisante e t semble répondre aux maux qu'on accuse

l 'dco le de colporter. Est-on vraiment ce r t a tn qu ' e l l e est responsable? N'est-

e l l e pas p lu tô t un excellent miroir des contradictions qui ag i t en t une soc ié té

qu i veut se moderniser sans parvenir h conc i l i e r tous s e s él'ements? L'inventaire

des obstacles 2 vaincre pour voi r su rg i r c e t t e nouvelle école e s t impressionnant.

N e r i sque- t -e l le pas de consolider l e s particularismes locaux en accentuznt l e

pom-02.r 62s -octables tradit ionnels. et des vieux appelés h jouer un ,-aid r ô l e

dms c e reîo:m quslque peu nythique 2 1 'au thent ic i ré africaZne?

&mer, í?'==e pzrt, une m 2 . ç ~ ~ de dévdoppeurs ex cu lo t tes c o m t e s plos ap te s Y e vz-t-on pas

@e 5~~ e=--lf-x a g z >--ir? 5-pGe tp&alorl= 7 j t e 4 Z z = ï - = , s:ycL-- . --

-3-

5 3 ~=~2ï+Sonzel mOemis6, peu c o û t ~ x x e t zccessible au plus =gpdd n c r 3 ~ t Z -&?<;u'Le~ p í - ì - i l e t &sirerz- t - i l r & I i s e r -qn pro2;ze ~ ~ g ~ < z l =&&

6ai2gupiqcs .sa a g r i c u l y i e e t en tec'nnologïe 1%1lzgeoise come ir rZFm7= it TS- coi&ï=? EïEZz, l es exüants des v i l l e s , pa r fo i s descendzr~ts de la classe salz- riés, v o m - 2 s réellement passer par l e même n o d e , ou ver ront - i l s leur f o x t i o n

d l"hér i t ie rs f ' confirmée par 1 'école ru ra l i s ée?

Au terme de c e t t e analyse h is tor ique qui nous a amenés de l ' é co le des Blaïìcs.

réservée 5 une minorité de r iches e t de notables, h l'écale colonia le de masse

mise en question B l 'heure ac tue l le , on peut s e demander quel se ra l ' aven i r de

l 'éducation dans c e t t e région.

t en t un enjeu considérable pour l e s Anglophones.

s i l e système éducatif o f f r i r a 2 tous des perspectives de promotion soc ia l e

identiques ou s i bilinguisme e t ru ra l i s a t ion ne viendront pas accentuer une 56-

l ec t ion déjà sévbre pour l 'accès aux f i l i è r e s longues, e t s i l ' i n t ég ra t ion des

enfants de l ' é l i t e anglophone B la c l a s se d i r igeante camerounaise ne sera qu'une

assimilation simple. Vouloir des producteurs modernes dans l e monde r u r a l n'est

Les changements élaborés actuellement reprbsen-

I1 s ' a g i t pour eux de savoir

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p ,' 't

nd r ô l e

-t-on pas

ir moderne

b t r e non

ondamental

it permet-

&ole p r i -

o de l a

rées, voi-

CIS a p t e s

e, savoir- u---=. -u- - - *- Leriel FE-

c it 2 s - 1 raz-.-

fone t i on

&es Blancs.

e masse

e n i r de

epré s en-

savoir

i a l e

une sé-

ion des

r a qu'une

.Tal n'es:

L'écoZe au Cameroun q l o p h o n e 529

"

pas une simple question d'éducation.

s'appuyer s u r une s t r a t é g i e économique, soc i a l e e t pol i t ique d'envergure.

trement, e l l e se limitera à une simple s t a b i l i s a t i o n ( e t encore!) de l 'exode

m a l . C'est d i r e l'importance des choix 2 f a i r e et cec i explique l e conserva-

tisme qui se manifeste ça e t Ià.

Pour se concrét iser , c e t t e volonté d o i t

Au-

L' IMPACT ET LES RESPONSABILITES DE L'EDUCATION DANS LE FAçONNEMENT DU MILIEU ANGLOPHONE DU CAMEROUN

Le système sco la i r e colonial , en dépi t des a l t é r a t i o n s modestes q u ' i l a

connues, a contribué à changer les sociétés ré2:onalec dans l e u r s a s s i s e s l es

plus profondes.

groupes les moins disposés a ' r ecevo i r le message q u ' i l transmet, il s'impose à l'ensemble de l a population- On peut discuter, voire c r i t i q u e r l e sens de son

action au vu des r é s u l t a t s actuels e t crier h a l t e Z la s c o l a r i s ~ t i o n ~ , il E%R

res t e pas moins r â que cette a t t i t u d e extSze 5erzZ.t parfaitement hemht iqJe

3 une population - tème d 'enseipeEem inadécpaC, i q z . e Z l - ~ a LTZ 6s z h f i c i l i t é i ' o r s - e m s

2ü xxlds- Il par l 'éducatfon ~ 1 9 2 e ~ ~ e &E le x G Î m a g ~ v ~ ~ ~ & caen-m-

Touchant aujourd'hui les uill-ages les plus reculés e t les

tou te s cwxhes s o c i z l ~ conZmZas - qui Tient 2 son sys-

3 2 c X I s s X T e & S'L?JSrr=~Z - = l=ç a.T&+:=zriz>- cY-Jz~~gss

- ' c m c L = ZF- cz :e=t x=:e= Z.&p-& 2z- 1-5 i L $ l o g z s ocsc-tl+ =Tt-

-

- - L

ion laquel le 1'écolt z-~zzzt GjZ p e d s ëe ~ ~ ~ t i ~ z e r au t n i a i i s a e un sys~Pmt

de classes sociales- Ce s w = i ~ &ämer fes 7 ~ 5 I k s s d?accPs 2u por lo i r politi-

que et économZque, zccorder P l 'éducâtloo Iz Z z m l t E de t r ans fomer Ia société ,

qu'elle n'a pas, e t prendre des o b j e c t i f s plitiqrres lo in t a ins pour des réa-

l i t é s acquises. Si l'éciucation a contribué p lus qu'en Europe à favoriser Ia

consti tution d'une é l i te bureaucratique, el le n'a pas opéré ce changement dans

des sociétés sans hiérarchies , qu 'e l les soient politiquement s t ructurées (so-

c ié tés à cheffer ies du plateau du Bamenda) ou organisées de manière plus anar-

chique (sociétés de l a f o r ê t OÙ Ia r épa r t i t i on du pouvoir est plus d i f fuse ) .

si e l l e a donc produit une bourgeoisie bureaucratique, on peut s e demander s i

l'on n ' y retrouve pas dans une combinaison d i f f é ren te l e s s t r a t i f i c a t i o n s d'o-

rigine sachant que l e s f i l s de nobles des Grassfields ont longtemps boudé l ' é - cole des Blancs. -

9. Expression empruntée 5 I sabe l l e DEBLE.

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530 Savoir modem.,"

NOUS Blargirons l e s u j e t pour nous demander qui a prof i ' ' de lZécole e t

pourquoi: les ci tadins , l e s ruraux de t e l ou t e l secteur , t o t ' I r L

ethnique ou t e l l e s t r a t e socio-professionnellelO.

v o i r - sans prétendre épuiser le s u j e t - dans quel le mesure c'éducation est

groupe

NOUS t e n t e t ~ ~ J ~ s enfin de

un f r e i n ou un moteur du développement.

LE RECUL DE L'ANALPH?\BETISME

10. On retrouvera dans l 'é tude or iginale , disponible 5 I ' Lnstitut des sciences humaines (ONAREST) de Yaoundé l a t r ansc r ip t ion graph t ~ l ~ ' e des analy- ses qu i suivent.

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532

- L a d é m o c r a t i s a t i o n du d ip lôme d e f i n d ' é t u d e s p r i m a i r e s

En 1964, on recensait 31 O00 c e r t i f i é s ; dix ans plus t a r d , il y en ava i t

Vingt-deux cantons périphériques, qui n'avaient aucun c e r t i f i é en 100 000.

1962, voyaient en 1974 quelques-uns de leurs candidats reçus.

laire e s t donc devenu monnaie courante dans tou te la région.

nombre de reps se trouvaient tou tefo is dans l e s deux régions anciennement SCO-

l a r i s se s : r h g o n côtière, Bamenda e t ses environs.

Le diplôme SCO-

Le p lus grand

Cette i n f l a t ion des c e r t i f i é s s ' e s t t r adu i t e pa r l a c réa t ion de nombreux

établissements secondaires.

rement l e problème des dÉbouchés pour ces jeunes désireux, b ien souvent, de

q u i t t e r l e sonde m l -

Cette f u i t e en avant a permis de masquer temporai-

- L a f r é q u e n t a t i o n d e l'écale p r i m a ï r e

D e l a fréquentation de l ' éco le pr%re dépend l e degré d'instYuction fu-

t u r & la oopulation-

Les zmes les eux -.colar?sEes en 1967-68 (plus de 65%) comprennent les

dép~Ttes=;s &i F-&z, 5s ia !&se Yh--ic Z'arronrEssenent de X=&i), de la Nomo

eT ,& :E 31-L L.7'1-7p5 :s.Jxs ~ ~ Z E X 6s 9---<==-q 2 ? d 5 j - -- - - - -

bo== ~LT 5 sr-:p:s&m: Bm& T2ez, 3*~=, x h , --z, >&;s, 3-+- L - L Ï--%-L -Le :i _ A y.r3- .-LL-

gob=-;, FgzZez:

L e s %%lits 0n;i: &s tE?Ex de SCcifzisEtion 5L?,G&i2"5 - --c. a I > - , e t pour Le-. -rilles &i Fzko 2 85%-

Ces -.-ê-i~~i07i2 ik ~ z z x dz s c o l r a z t i o n san t 'a la f o i s fonction de ltâz- c i e m e t é CS 1'Lzqlürtatim 6es &coles, de l ' e f f o r t de chaque i n s t i t u t i o n ente?-

gnante, des rés i s tances sociologiques e t enfin des d i f f i c u l t é s à rendre a' tous

l ' éco le g60,gqhiquement accessible.

P l u s l e s écoles sont de c réa t ion ancienne dans un canton, plus l e s gens

sont habitués 2 e l l e s e t y font appel même s i ce canton e s t enclavé. I1 y a

auss i une l i a i son t r è s f o r t e en t r e éducation e t ch r i s t i an i sa t ion . Le départe-

ment de l a Bui, faiblement touché avant l'indépendance, a f a i t de t r è s gros

progrès grâce surtout B la mission catholique.

Pour in t e rp ré t e r l e s f a i b l e s taux des départements de l a Menchum, de l a

Donga e t Mantung e t de l'arrondissement d'Akwaya, il faut f a i r e in te rveni r un

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533

1

6CO- tances b l 'envahisseur allemand (révolte anyang, par exemple), e t c .

facteurs défavorables s e sont additionnés pour t e n i r ces zones auss i bien b I ' d -

c a r t de l'écale que de l ' in t roduct ion des cultures d'exportation.

Tous ces

I

sco-

L a place des f i l l e s b l ' éco le e s t d'autznt plus f o r t e que l e taux de scola-

A noter leur place en pz-;.s nsaw oï? l e s f e m e s pourtant tra- r i s a t ion e s t élevé.

va i l l a i en t vo ic i -ringt-cinq 311s come des l'bêtes de sommex111.

groupe accepte l 'bco le pour ses enfants, il semble ne plus faire de discrimina-

-eux

irai - Dès l o r s qu'un

t i on sexuelle comme c ' e s t le cas quand l 'éducation primaire reste un luxe.

Pour l e s groupes mobiles, l e problème de la sco la r i sa t ion primaire se pose

1 la f o i s en te&es géographiques e t sociologiques. Les nomades re fusent de su- b i r la l o i des sédentaires par l e truchement de l ' éco le . E l l e ne peut avoir de

prestige chez les éleveurs peu monétarisés oh l ' on conçoit mal qu'un diplôme

donne d r o i t B un indice de sa l a i r e .

fants des quelque 30 O00 pêcheurs nig&ians drr Rio-del-Rey

SELSOTL &ris les Fish-Toms?

fu-

E s t - i l znf7h poss ib le de toucher l e s en- les

Xomo

de

ne pzssent qd'une

tz s m L ~ r i s 2 t i o ~ pr-e ur~Z-~-e~eIXe 112 - 7- 2-e atIxZnte e O k cp'm -mix - yï-----;+-" - - / - . -___- d'm ed~*e =ZZ ----as _- ==-- - --=---rf. ~s ~ ~ l ~ q ~ 55%5 z

-=A 2 - plus de c Z . x - ~ ~ g S ~ - ~ & r 7 x E g c ~ ~ ~ sL-a: zs :z-z:t =z%;_ffa t-, 1%- 3E;J-~a~pL= _ - --es se + : - ~ ~ t ~ ~ ~ - L ~ SC= &-.-e= z3eiz zgp--=z~cb-- L-s --= - - - n ~ -: -. :7Tá--- =.- - ---- - -- > C . - - L - - &--=-L- LCft=.--13

économiqclzs, sociologiqEes e t géo,-=$hïques wrirralt zppcxter des I d S r e s 5 ce

sujet . Lz airesrion r e s t e t o u t e 5 i s psbe de -s=-,-oïz si cez objectif quantiratir '

n'est pas UD luxe ïrimile.

tZ2- - - c

i2 - sei-

)US

IS P R O D U C T I O N ET REPRODUCTION SOCIALE: L'ACCES A L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

L'étude du public de l'enseignement secondaire n 'a pu ê t r e r é a l i s é e que dans

1

:e-

l a province du Sud-Ouest en 1969-1970.

exprime l a place r é e l l e de chaque secteur géographique. groupe ethnique ou couche

socio-professionnel1 e

La t ranscr ip t ion graphique des r é s u l t a t s

a

m

11. P.M. KABBERY, Women of the Grassfields, London, H.M.S.O., 1952, 2 2 0 ~ .

~~~ ~

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534 Savoir moderne

- Un public ou des publics pour chaque type d'enseignement?

Les possibilités d'accès 2 l'enseignement secondaire ne sont pas égales pour les élèves sortant du primaire. L'origine sociale, le sexe, le canton de résidence et l'appartenance ethnique influent dans des proportions variables s ~ 1 les c5ances de compter parmi les 15 000 élèves qí suivent un enseignement de ce type. 11 est vrai que les aspirations de chaque composante de ce public sont différentes selon leur degré d'intégration a' la société moderne, leur pla- ce dans la hiérarchie de cette société, etc. au niveau individuel: la famille souhaite' donner zu gzrpn zÖn héritier de l'exploitation une chance de réssite sociale via l'école et refuser celle-ci a' la fille qEi va &tre mariée t r è s tôt, par exemple.

Celles-ci vont également varier

Si les cadres souhaitent, grâce à l'école mais aus5f P leurs réseaux de solidzrit6 ethnique ou scolairet que leurs enfats 2cquiZz~t un statut social iqs5i-de2-c an l e x , le petit ?Iatem sera horior5 =i sax 3 1 s peut dsenir ?as-

tituttur..

/

w t zu &tre d".toI.e, c o d s s z z le p i ï v g i r socid ~II d i ? i Ô x s , u ser= - J3S --&-JTtieTs p m 52s -TJats qu'rs ze I'a gzg ';€JlT IS...

9s d g &s Eq=?::& o:=-ser.-&s 5 s I'-&ss 2

- - i-%- D 7 - 5 7 - S-ì: d : 2 ; x : G y - -5 =es e= S--L= ?-= ;md= - v x r r&= >---- - .u * 7 r & c & E -

cier &s EC&S &ZS une rép-on dozin& FU les écoles privks, lr2ttri'ouZim de borrrses '2 des ivilles souvent ais&s vicmszz =.cc5~ür icírttmeilt ces i&-

stcm- Z-&-&ps =& % ? T p g er TZ a s L e a g e - f s S - e G m - Le .ccl.3̂ ; =?F=--

,=litSs.

.Ainsi, les cadres sont surreprésentés partozt, mis ils forment 17,4% de lreffectif des collèges d'enseignement général contre 4% du collège techni- que d'hbé. Deux tiers des élèves du technique et des cours normaux sont des fils de petits planteurs contre un peu plus d'un tiers seulement dans l'ensei- gnement général.

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9derne

t?

. les

In de

.es ment

i b l i c

7 pla-

cier

:

+ci

x de

o c i a l

r b s -

O E ,

L '&o Ze au Cwneroun ang Zophone 535

TABLEAU III

Origine socio-professionnelle des élèves des divers types d'enseignement secondaire du Sud-Ouest, 1969-1970, en pourcentage

Couche socio-professionnelle

-

cadres

missionnaires e t enseignants

forces de l 'ordre

employés de bureau

comnerpnt s

services t r ava i l l eu r s manuels s a l a r i é s

q~ icu l t eu r s mod- ernes

chzuffeurs tramilleurs m u e l s &g:=~&~~ - iZZiOc3I'J?X5 &5 $ ! ~ ~ T ä E ? C J R

=ixxvs &Ers &hm -, =z---- ,elLes

agricul teurs v i v r i e r s

Ecoles secondaires

17,4

11.3

331

6,s

753

1 9 3

2.5

37,3

1,l

2,0

1,2

1,3

1,4

6.3

Ecoles normales ombé Population

adulte

,41 .chni- t des ensei-

Contrairement aux cadres, aux enseignants ou aux c o m e r p n t s , les en-

ployés de bureau e t l e s forces de l 'ordre envoient p lu tô t p lus d'enfants daans

l e technique que dans les écoles normales. Un métier manuel ne l e u r semble donc

pas dégradant pour leur progéniture.

pe t i t s planteurs (classés en agricul teurs modernes) que se recrutent l e s gros

batai l lons d'enseignants du primaire.

groupe le plus important d'élèves des collèges d'enseignement général.

les élèves suivent l a f i l i è r e qui débouche s u r l 'univers i té .

A l ' inverse , c 'es t dans l e milieu des

Cadres e t enseignants fournissent le

Là,

Sur l e plan ethnique, l e s deux t i e r s des élèves de l'enseignement secon-

daire appartenaient a' 1 2 groupes sur l a cinquantaine que nous avions distingués.

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" . 536

I '

Savoir modeme

I c i auss i , pas de public spécifique e t exclusif dans un type d'enseignement. Les t

I cinq ethnies du Sud-Ouest ne dépassent pas l e s 40% de l ' e f f e c t i f de chaque type

' I d'enseignement. La place des ethnies du Nord-Guest e s t l e r e f l e t de l'homogénéi-

t é démographique e t cu l tu re l l e de l a région. Toutefois, s i l e s Banyang sont par-

t ou t présents d'une manière sensiblement égale, il n 'en va pas de mGme des Bakwe-

ri ou des Bangwa.

par l e colonisateur, peuplent l e s écoles secondaires de leurs en fmts ; leã Bang-

w a , Bamileke anglophones agriculteurs d'une zone enclavée, sont p l u t a t a t t i r é s

Les Bakweri, groupe du Cvnemun anglophone l e plus fanr i sé

TABLEAU IV Origine ethnique des' élèves des di%-ers types ' dr enseignement

secondaire, Sud-Ouest, 1969-1970, 12 principaux groupes en pourcentage

.- -

Ecoles secondaires

Ecoles normales

Population . adul t e Ethnie

::,. .: .,. . - - . -.,:'i . L . , . . . . . , .. . . p:: . . .. .~

. .. :p; , ..;>

Ethnies du Sud-Ouest 33,7 33* 3

B a h t

Metta

Moghamo

Ngemba

Wimbum Ethnies du Nord-Ouest

Bamileke

Ibo 4.6

4,2

69,9

... . 4 . - . . , . ~ .:., , i; 'V . . , .. ._. . ..

': ,. .)I. ;p .? .

, : . .. Total 65,3 69,O I 40,7

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:ion :e

Y

5 1

3 '

L - 3 - 7

5

8

O

O O

7

7 y-

7

~ ' g c o l e au Cameroun anglophone 537

par l e s écoles normales. Les Wimbum, populations Eloignse mais touchée par l e s

Baptistes, ont une assez grande importance 2 cause de l a présence de deux co l lè -

ges bap t i s t e s dans la zone cô t i è re sur l e s quatre existant dans l a région. La

place des Bamileke francophones e s t à m e t t r e au compte du lycée b i l i n s e ; a i l -

leurs, l eu r nombre e s t f a ib l e . Les Ibo enfin sont sous-représentés: peut-être

préfèrent-i ls i n i t i e r l eu r s enfants directement b l eu r propre a c t i v i t é .

Il r e s s o r t de l ' é tude de l ' o r ig ine géographique une cor ré la t ion en t r e l a

distaqce 2 l a cô te e t I'importance de l a représentation dans l'enseignement se-

condaire qui peut s 'expliquer par l 'ancienneté de l a sco lar i sa t ion primaire. L e

clivage en t r e cantons 1 présence urbaine e t cantons ruraux n ' e s t ne t que dans l e

Sud-Ouest e t your les écoles secondaires seulement. La place importante des ori-

ginaires des -tons ruraux dvls l e s écoles normales e s t à mettre en rapport

ZIT= la FJmsortion d'enfänts d 'agriculteurs qu i s ' y trouvent e t avec l a décentra-

B a t i o n &s &iblissaexts-

Ori,-s ~S~~g-âpUcpe des 8 1 % ~ ~ des d i . ; ~ ~ s w e s d'ensei,Qenent secondaire, Sud-Ouest, 1969-1970, en pourcentage

$&lieu géopaphique

Buea-Vict o r i a

Kumba-Mamf 6 Bamemda

Cantons 2 présence urbaine S.O.

Cantons ruraux S.O.

Cantons à présence urbaine N.O.

Cantons ruraux N . O .

Cameroun francophone

Nigeria

Ecoles secondaires

16.7

9,9 2.7

25,2

1 2 , l

11,o

11.4 . 10.4

Ecoles normales

5.5

6,0

1 , 2 28,Z

28,s

11,4

17,3

1,s O. 4

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__I . ..

. . . .

. . . . . . .

. .

. . .

, _ I .

. - . .

538 Savoir moderne

La créat ion, toute récente, d'un enseignement secondaire n ' a pas encore

permis de mettre en place des f i l i è r e s courtes en cul-de-sac dest inées 5 des

couches sociales e t à des populations spécifiques en vue de l imiter l e u r mobi-

l i t 6 soc ia l e e t l eu r s p o s s i b i l i t é s dtEcc¿3 aux postes de responsabi l i té . On

en vo i t actuellement l'ébauche. L'enseignement académique est su r tou t s u i v i

par l e s cadres moyens e t supérieurs souvent c i t a d i n s tandis que les agricul-

t e u r s modernes accaparent l'enseignement normal.

accuei l le des f i l s d'agriculteurs a t t i r é s par l ' e spo i r d'une accession rapide

à 12 v i e active.

L'enseignement professionnel

- A u t r e s i n é g a l i t é s

La place des femmes dizime dais l'enseignement dès l o r s que ce lu i - c i

Ainsi , mène b des diplômes de haut niveau ou jugés tels par l a popda t ion .

les f i l l e s dépassent les 50% dv-s l ' e i s e i g n e z n t primaire, elles cons t i t uen t

le t i e rs de l ' e f e c t i f dans l ' e n s e i s e z z n t seconckire g&iéral pour d e s c e n k e z > ~ ~ ~ ~ ~ e ~ ~ - & \ ~ r ~ ~ c ~ & Dzqs les écoles no-dles ? r i za i r e s , 1% prL se7Jiezsx 52s g~~x .~+-= - -c sz-t &_p5 ?===s,

Dernier h1hz;ent d'iniigaliz5: la k i é r a r d l i e e q l i c i t e e t imp l i c i t e qui

ex is te e n t r e les btablissenents. On peut d i s t ingue r une h i é ra rch ie dans l e

p re s t ige due 2 un dessein pol i t ique come le bilinguisme, a' l 'ancienneté de

l 'établissement ou mEme 2 l a fomation morale que peut assurer un é t ab l i s se -

ment r e l ig i eux pa r t i cu l i e r . Ainsi, les collèges de Sassé e t Bali, les p lus

anciens, gardent l eu r s f idè l e s ; l e lycée bi l ingue a un rayonnement p a r t i c u l i e r ;

les f i l l e s de b i g massa se doivent de f a i r e l eu r s études au lycée b a p t i s t e A.

Saker de Victoria.

C'est dans l e cadre de ces lycées selects que se const i tuent les r é s e a u

de s o l i d a r i t é interethnique par l ' in termédiaire des associat ions d'anciens élè-

ves, qui jouent un rô l e fondamental dans l e placement de l eu r s membres.

Au t o t a l , l'enseignercent secondaire anglophone contribue B l a reproduc-

t i on soc ia l e des groupes s i t ués au sommet de l a hiérarchie (cadres, par exemple

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Savoir moderne

ire n ' a pas encore

: destinées 3 des

l imiter l e u r mobi-

jponsabilité. On ?st sur tout s u i v i

que les agricul-

snent professionnel

2 accession rapide

's que ce lu i - c i

a t i m . Ainsi,

l e s const i tuent

L pour descendre

i l e s priimaires, le

: L7:icite o.;? rzrchie &ins l e

! 'znciemet6 de

?r un é t a b l i s e - B a l i , les p lus

iement p a r t i c u l i e r ;

Lycée bap t i s t e A.

i tuent l es réseaux

ions d'anciens éle'-

cs membres.

le 1 l a reproduc-

:adres, par exemple)

L'dcoze (LU Cameroun angZophone 539

par sa s é l e c t i v i t é aussi bien académique que financière, en raison des niveaux

d'aspiration d i f f é ren t s des groupes sociaux, enfin, du poids de l ' h é r i t a g e l i n -

guistique e t cu l tu re l dans l a r éuss i t e s co la i r e de l 'enfant . I1 permet toute- fois une Ifproduction sociale' ' étroitement controlée par les f i l ières courtes ou

l e technique, l a i s san t espérer aux enfants du bas de I 'échel le s o c i a l e ( p e t i t s

s a l a r i é s ou p e t i t s planteurs) une p e t i t e promotion dans l a catégorie encore très

faible des cadres moyens.

EDUCATION ET DEVELOPPEMENT

Selon ce r t a ins , l'école serait responsable de bien des problèmes dont

souffre la soci6té.

que e t soc ia l dans une société qui ne peut revenir en arrière e t qu i doir t rou-

ver un équi l ibre nouveau e t viable. C'est d i r e que les jugements émis s u r l ' é -

cole, reprenant d ' a i l l eu r s souvent des idées recues pour les inf i rmer ou l e s

confirmer, r e f l è t e n t en f a i t les o p t i m s idéologiques de chacm, îe cpL rend

l 'analyse sc i en t i f ique d i f f i c i l e , l es bl6ments subjecTiEs Yenam obscurcir I 'd- tude d'une réal i té qui s e dérobe.

Pour d'autres, e l l e serait un élément du progrès économi-

Un enfant passé p a r l 'école primaire actuelle ne devient-i l pas un agri-

culteur guère p lus compétent qu'un analphabète?

Ia femme a f r i ca ine 2 prendre conscience de ses servitudes e t peut contr ibuer a'

son émancipation, mais e l le permet auss i aux parents de f i x e r la dot B un p r ix

élevé. E l l e rend l e jeune sensible aux i n j u s t i c e s e t aux abus ex i s t an t s dans

son v i l l age d'origine, e l l e l'amène B ne v o i r dans la s o l i d a r i t é f ami l i a l e ou

clanique que du parasit isme, 1 contester l ' a u t o r i t é parentale perçue comme t a -

t i l lonne, voire séni le , , en matière de mariage, d'émancipation économique ou de

comportement vis-8-vis du progrès, P r e fuse r l a country fashion" perçue comme

un obstacle. au développement e t P 1' épanouissement individuel, e t c .

L'éducation aide s m s doute

- 12. Croyances, moeurs et coutumes en pidgin-engZish.

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Savoir modem.; 540

La course aux diplômes devient une r é a l i t é dans la mesure OÙ l 'expérience

ne l e s remplace que rarement dans l a promotion soc ia l e dans l a prat ique quoti-

dienne.

t en t eu r du pouvoir de dé l iv re r les peaux d'ânes devient l 'enjeu des manoeuvres

d i r ec t e s ou souterraines des divers réseaux de ~ o l i d a r i t é ' ~ . L'avantage des gens s i t u é s en haut de l ' é c h e l l e sociale qui ont une c l i e n t è l e dans tous l e s

milieux n ' e s t pas 'a démontrer.

Dans c e t t e compétition, tous l e s coups sont permis e t l e professeur d5-

Vision pessimiste à nuancer ou à remettre en cause? E t si ces constats é t a i en t r é e l s , l a région ava i t - e l l e un autre moyen d ' i n t é p e r l 'éducation, r k -

l i t é étrangère, 3- ses s t r a t é g i e s sociales ré interprétées dans l a soc ié t é noder-

ne en gestation? Deux problèmes font s a i s i r la complexité de l a question.

- E d u c a t i o n e t c o n s t i t u t i o n d e l a c l a s s e d i r i g e a n t e

C ' e s t le r ô l e le plus apparent de l 'éducation e t le moins contesté su r

l e plan local . I1 f a u t d i r e que * ' l 'él i te qui est chargée de penser le dévelop- Tement *"' a eu l a s ingul ière chance d'accéder au s o m e t de l a h ié ra rch ie soc iz -

l e l o r s des hndépendances sans COLT férir dès l ' i n s t a n t oÙ e l le ava i t dip!3- ìne miversitaire (maTtrise ou doctorat) dont on s ' e s t sou\;ent Sien gardE d e

c s -d t r .~ . B quel niveau de savoir-faire il correspmdait fl'%ncom$bensLon

=e]- I.z gsnération mootante nlaura pas C e t t e ct~mce histcri-pe 2~ le S~;SZZZ.Z

cles destinés b r eva lo r i se r l e diplôme e t 'a disposer de persom-tl XpSTiSur

p lus compétent. En Eai t , l l in t roduct ion de graqdes écoles spéc ia l i s ées 2 l ' i -

mage du système francais ne fa i t que confirmer l a dévalor isat ion relâti>'e des

t i t r e s dél ivrés par les f acu l t é s débouchant maintenant sur les professions ter-

t i a i r e s de niveau moyen (type enseignant du secondaire).

~- e s ~ ~ z ~ ~ e ~ > e ~ s s 2 I'~,Q=& & ? ? - ~ & e zglo-szuon p e ~ u & + ~ ~ ~ 3 ~ = - E X I.ZXL'-

Z-xaí-zf - g s e ~ ~ r en place 2 l'heyae zctxslle c o q , o e e TUI¡= +&?e d'CjSï3-

cer tains contre l e G.C.E. camerounais.

sciences humaines, Yaoundé, no 7 , 1976, p. 52. 14. Expression de P. ABEGA dans h m Z e s ' d e la Tueuzt6 &eS Zzttpcs

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B

Savoir moderne ' I ! !

i ces cons t a t s

'éducation, réa-

a soc ié t é noder-

a question.

r n t e

contesté s u iser l e dévelop-

i6rarchie socia-

.wait un dipla-

.en g a d E de

mr&e--ci -7-

c e r r z b lzT5s-

tt le >T-*S=e

sd.r;^t 27&27z-.

1 -mpézitur

Lisses 'a l'i-

où 1'expérience

pratique quoti-

le professeur dé-

des manoeuvres

I avant age des

dans tous les

70% de l ' é l i t e

Jo l i t i que con-

en tête (Ngem-

.e que mènent

ettres et

I

I

I

t

i

..

.i

i

L'6coZe au Cameroun anglophone 541

ba, Bafut, Kom e t Bakweri) avec 36% des peTsonnes ayant communiqué l e u r biogra-

phie dans ce document.

portance sociale affirmée ont é t é maîtres d 'école dans l e primaire.

t iers des dir igeants ont un niveau d'éducation un ive r s i t a i r e , l e quart secondai-

re, 10% primaire.

de l ' e f f e c t i f , au Cameroun anglophone pour le r e s t e .

ont é té toujours r éa l i s ées à I 'é t ranger sauf pour un.

plus d'un t iers é t a i t passé par les univers i tés nigérianes, l 'ancienne mé- tropole ne venant qu'en deuxième posi t ion dans ce classement.

Enfin, l e t i e r s des i n s c r i t s dans ce palmarès de l l i m -

Les deux

La s c o l a r i t é secondaire s 'est f a i t e au,Nigeria pour le tiers Les études supérieures

A no te r t i rmefo i s que

A quelques différences près, c e t t e d l i t e présente un m ~ " p i c 7 ~ Z m s t u d i o m e t un comportement du m ê m e type que son homologue francophone: m ê m e r ô l e des

collèges prest igieux, même importance des études 2 I 'étranger, m ê m e s t r a t é g i e

du stop and go dans l e déroulement des études (alternance t r ava i l / s t age ) , m ê m e

bourses équivalentes au s a l a i r e moyen d'un fonctionnaire, même ambi,wTté e n t r e

un discours pseudo-révolutionnaire B l '&ranger e t un corporatisme e s t u d i v l t i n

très v i f , etc. Sloins coupés de leur nrilieu äEricain d'origine, les anglophones

n'ont pour t a i t que rarement r e p daas l es -miversitEs nigérianes e t l es o u t i l s

i n t e l l e c t u e l s e t 12 prat ique le-, p e m t t u l t d * e ~ t r e g ï ~ n ~ ? ~ 5 u ~ EI m Z = ~ 2 r s z ~ -

XI E î o r i r d l l e Z S v e l q e z e r - & Ie~z rE+z-

L e dis;2osit if acme1 cex~& si ïes F~e5tEs er > m & s &of35 sLr_tu&s 2

Yzomdé (â>-se é d a t e n e n t pro&^^^> en ETSE pofi~s &I Z e z o T r e , ~ Ü Z Z 311~2)

e s t - i l p lus opérationnel du p o i i t de vue n2ttronzl?

ger. Bien que l e personnel narional s o i t prEdoninvlt - s& en sciences - beaucoup d'enseignements sont encore 12 version c a e m u n a i s e des cours dispen-

sés dans les années soixante par l e s mandarins univers i ta- ires d'occident - Les enseignants anglophones bien placés dans la hiérarchie n'ont pas toujours ap-

Port6 'a l e u r pédagogie ce t e s p r i t pratique anglo-saxon qui permet de s ' adap te r

s i bien 2 l a conjoncture sans changer l e s s t ruc tu res . Les étudiants enf in sem-

blent plus préoccupés par l 'amélioration des avantages matériels de l e u r condi-

t ion que pa r au t r e chose.

da 2 des apparences peut-être trompeuses? que cruellement so r t en t du moule un ive r s i t a i r e à une cadence qui s 'acc6lGre

d'année en annde.

II est t r o p t^ox pour en ju-

Faut-i l se l a i s s e r a l l e r vers un cer ta in pessimisme

Ces cadres moyens dont le pays man-

Ils vont const i tuer l e r e l a i s indispensable en t r e l ' é l i t e

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542 Savoir moderne

consolidée issue de l'indépendance e t l e s masses qui s e d i v e r s i f i e n t en fonction

des revenus. Leur r ô l e e s t cap i t a l e t l eu r formation i n t e l l e c t u e l l e e t prat ique

devra i t en t e n i r compte.

- E d u c a t i o n e t exode r u r a l

L'éducation joue un r ô l e essent ie l dans l e processus d e d é s t a b i l i s a t i o n des

milieux ruraux, car e l l e éloigne cuiturellement l ' en fan t de son milieu quand el-

l e ne l u i transmet pas l e mépris vis-à-vis de Ia v i e v i l l ageo i se . 11 z ' e s t donc pas étonnant qu'on a i t tendance 2 l u i accorder une grande p a r t de responsabi l i té

dans l 'accentuation du départ massif des jeunes adul tes vers les v i l l e s , s i ce

n'est pas dans son déclenchement.

L e besoin sco la i r e au niveau du prirnaiïe déclenche déjà des déplacements

relativement considérables: a i n s i , en 196415, p rè s de 30% des enfants de s i x P quatorze ans é t a i en t s co la r i sé s hors de l eu r v i l l age , dont 15% hors de l e u r Lo- cal Com&Z. Cela t i e n t 'a l a loca l i s a t ion des é tabl issenents , aux p o s s i b i l i t é s

o f f e r t e s (cycle complet), mais 1 côtd de ces ra isons techniques, il y en a d'au-

tres: les en fv l t s peuvent être p r i s en charge hors du v i l l a g e zar un Fzïent déj;

énigr6 ... C ' e s t l e système du sporamsh<p ou de l a &telle.

f i >G--ZsG:= des st-&ps ar-5 If ~&~~~ > m l p s cm<f-&k t l r , t r2e

copL l o b l e s & j i e s c e n t s ea +&e zr-x2 2 z - y ~ ~ : ~ - ~ ~ ~ ~ ~ - ===~=-y -T-iz-=-r=7-

" - - - - - - sable ?cur l ' e~ t r é -2 &ïis 12 fo3t;-h +bTiq:e 05 Z,,, tlll,~ s t x x i s e 71-5~5-6e m e un bcn sa l a i r e : '?ì?ia dqgEe Xe & ck.2". eqrezsion - i ~5~55z-z7;Z-3? CO-CSZP ~ Z g z

f i a n t qu'on mange avec son diplôme. Ayant q u i t t 6 leur .riilzge pa obteizr =E

formation p lus élevée, les ado1escenr.s n'y r e t o m e m n t pas. C'e5t l ' e q ï e z i g :

fatidique. Malchanceux ou heureux diplÔzSs, ils ne se rendrant zu vLllage qu'?

pisodiquement POUT a l l e r y chercher une épouse, se refaire me san?é s'ils ch6

ment t rop longtemps, etc. L'éducation secondaire qui se fa i t s o i t en v i l l e s o i

dans un pensionnat i s o l é e s t en rupture.physique e t psychologique avec l e m i l i

d 'or igine. Se s i t uan t au moment oÙ l 'adolescent affirme sa personnal i té propr

en dehors du ce rc l e parental e t v i l l ageo i s . e l l e ne peut que l e pousser 2 s'en

- - -

15. Service de l a s ta t isLique générale, La population du Cwneroun occide? taZ, Paris , INSEE, ministère de l a Coopération, 1963, tome I, PD. 79-95.

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Savoir moderne

ent en fonction

l l e e t p ra t ique

i b i l i s a t i o n des

i l i e u quand el-

I1 n ' e s t donc

r e sponsab i l i t é

? i l l e s , s i ce

éplacements

n t s de six à s de l e u r &o-

possibi l it e's

L y en a d'au-

m parent dé j à

t h d i s p e z -

I prfv5e zvec m n t e s ign i -

ob ten i r une

l 'engrenage

i l l a g e qu'é-

s ' ils chô-

v i l l e s o i t

ec l e mil ieu

l i t é propre

s e r à s ' en

ln oeciden- -95.

543 L'e'cole au Cameroun anglophone

a l l e r vers les v i l l e s oÙ il peut à l a f o i s r e n t a b i l i s e r son acquis s c o l a i r e e t

s ' y épanouir de manière indépendante dans un l i e u oÙ "la c i v i l i s a t i o n se déve-

loppe".

Quarante pour cent des élèves du Cameroun ayant q u i t t é en 1973-1974 I l é c o l e

primaire avaient émigré en 1975, dont 34,6% vers des v i l l e s camerounaises pour y recevoir un complémenx édwcatif16.

L a r é p a r t i t i o n act i le l le des e q l o i s non agricoles é t a n t ce qu ' e l l e est. 1'6-

ducation reçue contraint l e s 6lSves du secondaire 2 q u i t t e r irrémédiablement leur

vi l lage. Dans l e primaire, l 'éducatïon est plus vraisemblablement un f ac t eu r non

négligezble p a m i d 'autres expliquant l e départ des jeunes. Avec l a diminution de

1'analphabétisxe. l 'éducation psend une place plus importante dans l 'émigration,

e l l e l u i donne a u s s i un au t r e caractère. A c8té des migrations temporaires ve r s l e s plantat ions indus t r i e l l e s de 12 cdte {C.D.C., Pamol) q u i concement des jeu-

nes homes peu OU pas éduqués, on v o i t se développer des migrations ayant pour objet non plus 12 seule recherche d'un pécille pom payer l a do t par e x q l e , DELLS

l a p romt ion sociale , voire 6ccnoniqis, Xes d2ux n 'é tant pas ascessairement lie's.

CONCLUS I ON

L'éducation moderne en zone anglophone e s t , B l ' heu re ac tue l l e , à un tour-

nant.

E l l e p ré sen ta i t jusqu'8 présent un visage ouvert , ref le t d'un l ibéral isme

peu bureaucratique des Anglo-Saxons, s i bien que l ' on y t rouva i t l e p i r e et l e

meilleur en matière d 'organisation et de pédagogie. A l a différence de ce qui

16 . IPAR-Buea, 1977, op. cit.

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544 Savoir moderne

se pas sa i t ou t re Mungo, l ' i n s t i t u t i o n e s t r e s t ée profondément enracinée dans l e

milieu r u r a l e t largement dépendante des missions chrétiennes. Toutefois, comme

son équivalent francophone, e l l e e s t r e s t ée t r i b u t a i r e dans son contenu e t dans

ses méthodes de l 'ancienne métropole e t a joud, à quelques d i f fé rences près, l e

même r ô l e dans l ' appar i t ion de nouvelles couches soc ia les e t dans l e u r reproduc-

t ion .

En l 'espace de deux générations, l e Cameroun anglophone a vu en raccourci

l ' i n t rus ion de l ' éco le des Blancs dans son univers t rad i t ionnel , son ouverture

au plus grand nombre en mEEe temps que sa remise en cause, e t &in l ' i r r u p t i o n

d'une cu l ture f o r t opposée 5 c e l l e 2 l aque l le il coimensait 2 s 'habi tuer par l e

truchement dê l a langue française, d'où l e conservatisme ac tue l .

L a rénovation de l ' appare i l sco la i re colonial e s t 'a l ' o rdre du jour de p a r t

e t d ' au t r e du Mungo e t devra i t déboucher su r une école nationale, dont bil inguis-

me e t ru ra l i s a t ion cons t i tuera ien t l ' o r ig ina l i t é .

l ' é l i t e anglophone se demande s i e l le ne va pas être assimilée; e t , plus impor-

t a n t , on peut craindre qu'une école urbaine subs is te au cô té dlune école rurali-

sée permettant la reproduction de l ' é l i t e p lu tô t que l e f re inage de l'exode rural OU l a modernisation du prodsctenr de l a cazpa-me, o b j e c t ï 3 i q o s s i b l e s 2 a t t e i n -

dre par l e seu l intermédiaire de 1:école.

Devant ces bouleversezients.

EP torrte -&ère, L'+EX de 12 réZoor=e ssî ccrrsi&&&le et I'Etzt d'zvânce- ment de l'epgri;limtati,cn ~:~~-$-~z~3~ 25 :%?--= zp s~~-zsr - - ~ ~ ~ ~ Se l '==cation Jans l e s aX6-s 5 \-=.TLrz d 1 z - d ~ p z - ~ +e 7 ' ï + i n r = m t i o n et Le

- -

c o q s ez5ei.s-nlant n'ozrj; p- gxs 5 ~ ~ s - ~ ~ % ~ & -=COT= z- : O ~ , - e ~ : = ~ ~ E ~ ~ ~ . ïm: leï-

t e possible en théor ie , nais on i1e pext ï g o r e r 1 s -,esûnre-G-s de 12 s i ch ine &ZU-

ca t ive e t l e s s t r a t ég ie s des acteEr5 de sa tïansi?or.zz%arr.Awsi e s t - i l possibLe que l a montagne n'accouche que d ' m e sour i s s i une volon& op ix iz t r e ne v i s n t

soutenir l ' e f f o r t actuel de quelques personnes.

Yaoundé, a v r i l 1978

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Sous la direction de

et Renaud Santerre

Cdine Mercier-Tremblay

Essais pour une anthropologie de Education camerounaise

Les Presses de I'Universite de Montréal