L’optimisme raisonné La Parole Dieu · 2014-12-02 · menté de 1,4%. Malgré les injonctions de...

FRANCEFRANCEn°2999 - 18 novembre 2005 3,50 €

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www.france-catholique.fr81ème année - Hebdomadaire www.france-catholique.fr

La Parolede Dieu

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Mgr Claude Dagens :L’optimisme raisonnéd’un évêque



40 ans après “Dei Verbum”40 ans après “Dei Verbum”

BREVES

2 FRANCECatholique N°2999 18 NOVEMBRE 2005

FRANCEECONOMIE : Le rebond de l’activité fran-çaise au cours du 3e trimestre permetd’envisager une croissance supérieure à1,5% en 2005 ; ce résultat conforte laprévision du ministre de l’Economieconcernant un taux de croissance prochede 2,5% en 2006. L’INSEE a égalementindiqué que l’inflation avait un rythmemodéré de 1,8%, malgré la hausse descours du pétrole. Cependant, la remontéeprobable de l’euro par rapport au dollarpourrait réduire notre compétitivité.Les Chantiers de l’Atlantique à St-Nazaireont signé le 14 novembre une commandede deux paquebots géants avec l’armateuritalien MSC pour une valeur totale deun milliard d’euros.VIOLENCES : Alors que les troubles amor-çaient un reflux dans les banlieues, lesmenaces pesant sur la capitale ontconduit le préfet de police de Paris àinterdire le 12 novembre "toute réunionde nature à provoquer ou entretenir ledésordre sur la voie publique" ; mais c’està Lyon que se sont produits pour la pre-mière fois des violences au cœur d’unegrande ville dans la nuit du 12 au 13novembre. Le projet de loi sur l’état d’ur-gence examiné en Conseil des ministres le14 novembre devrait s’appliquer sur unedurée de trois mois.Après le tabassage par des policiers d’unjeune lanceur de pierres, le 7 novembre, àLa Courneuve (Seine-Saint-Denis), cinqpoliciers ont été mis en cause ; l’un d’euxa été écroué et les autres placés souscontrôle judiciaire.POLITIQUE : Le vote des militants socia-listes a placé la motion Hollande en têteavec 53% des voix contre 24% à la mo-tion NPS et 21% à celle de Laurent Fa-bius ; si ce dernier sort affaibli de cescrutin interne, la courte majorité dontbénéficie "le groupe Hollande" relance lacompétition en son sein à l’approche de ladésignation du candidat du parti à la pré-sidentielle de 2007.PRIVATISATION : Les offres déposées le 14novembre sur les sociétés d’autoroutesASF, Sanef et APRR atteindraient plus de14,5 milliards d’euros.EMPLOI : La ministre déléguée à la pro-tection sociale, Catherine Vautrin, a pré-senté le 8 novembre en Conseil des mi-nistres un projet de loi destiné à favoriserle retour à l’emploi des titulaires de mini-ma sociaux ; ce texte qui sera discuté àl’Assemblée le 30 novembre permet no-tamment de cumuler les allocations et unsalaire pendant trois mois et de toucher

une prime de 150 euros par mois pendantneuf mois.SANTE PUBLIQUE : Des résultats promet-teurs ont été obtenus avec un prototypede vaccin contre le paludisme par l’équipede parasitologie médicale de l’InstitutPasteur à Paris ; l’essai clinique a montréque cette vaccination était efficace, dé-nuée d’effets secondaires et qu’elle pro-curait une protection de longue durée.SOCIAL : Pour la neuvième fois, l’INSEE aprésenté le 9 novembre "un portrait socialdes Français" ; il note qu’au 1er janvier lapopulation française atteignait 62,4 mil-lions d’habitants ; l’emploi avait légère-ment diminué avec 15 000 postes de tra-vail en moins en 2004 par rapport à 2003,tandis que le pouvoir d’achat avait aug-menté de 1,4%.Malgré les injonctions de la Justice, lesagents de la Régie des transports deMarseille ont reconduit leur mouvementde grève le 11 novembre pour protestercontre le mode de gestion du futur tram-way ; la durée du conflit pourrait porterune atteinte sérieuse à l’économie pho-céenne.CLIMAT : Le Premier ministre a ouvert le14 novembre à Paris un colloque de deuxjours, "Rendez-vous climat", afin de fairele bilan des actions menées et des orien-tations futures d’ici l’échéance du proto-cole de Kyoto en 2012 ; la France s’estengagée à diviser par quatre les émissionsde gaz à effet de serre à l’horizon 2050.DISTINCTION : La médaille d’or 2005 duCNRS a été décernée le 9 novembre auphysicien Alain Aspect, directeur derecherche à l’Institut d’optique d’Orsay,pour ses travaux dans le domaine de laphysique quantique ; ceux-ci sont à la basedes recherches sur les ordinateurs et latransmission sécurisée de l’information.

MONDEISRAEL : Le Parlement israélien a infligé le7 novembre un revers à Ariel Sharon enrejetant la nomination de deux de sespartisans au gouvernement avec l’appuides contestataires de son propre parti quine lui pardonnent pas le retrait de labande de Gaza. Une foule immense s’estrassemblée le 12 novembre à Tel-Aviv enmémoire de l’ancien Premier ministre Itz-hak Rabin, assassiné il y a dix ans. La Se-crétaire d’Etat Condi Rice était attenduele 13 novembre en Israël et en Cisjordaniepour tenter de renouer le dialogue avantles élections palestiniennes de janvier2006.IRAK : Un avocat du procès de Saddam

Hussein a été tué et un autre blessé le 8novembre à Bagdad au cours d’une at-taque armée. Lors d’une visite à Bagdad le12 novembre, Kofi Annan a jugé "es-sentielle" une réconciliation dans le pays.IRAN : Invitée par Téhéran à reprendre lespourparlers sur le nucléaire, l’Union euro-péenne a proposé le 10 novembre de délo-caliser en Russie la phase ultime de l’en-richissement de l’uranium ; l’uraniumenrichi peut en effet servir à alimenterune centrale civile ou à fabriquer unearme atomique. L’Iran a immédiatementrejeté cette proposition.ALLEMAGNE : Les Unions chrétiennes et leParti social-démocrate sont parvenus le11 novembre à un accord de gouverne-ment ; la coalition s’est engagée à res-pecter les critères budgétaires de Maas-tricht à partir de 2007 après six années dedéficits supérieurs à 3% ; cela au prix d’uneffort de l’ordre de 40 milliards d’euros àla charge du contribuable (taux de TVAporté de 16 à 19%, surtaxation des hautsrevenus, retraite à 67 ans, suppression desubventions).ESPAGNE : Environ un million de per-sonnes ont manifesté le 12 novembre àMadrid, dont plusieurs évêques, contre leprojet gouvernemental de réforme de l’é-ducation prévoyant de rendre facultatifl’enseignement religieux catholique.EGYPTE : Le parti du président HosniMoubarak est en tête du premier tour deslégislatives du 9 novembre ; le secondtour était prévu pour le 15 novembre.LIBAN : Le président pro-syrien EmileLahoud a été entendu le 12 novembre parla commission d’enquête de l’ONU surl’assassinat de Rafic Hariri en février der-nier ; la majorité parlementaire anti-sy-rienne réclame toujours sa démission.TERRORISME : Le triple attentat suicidequi a fait 56 morts et plus de 100 blessésle 9 novembre à Amman en Jordanie a étérevendiqué par le groupe Abou Moussadal-Zarqaoui ; cet islamiste avait fait allé-geance à Ben Laden en 2004 ; il est par-tisan d’une lutte à mort contre les chiites.COMMERCE : Le contentieux qui opposel’Union européenne aux grands pays agri-coles, dont le Brésil, s’aggrave ; alors quela Commission européenne attend de cesderniers une ouverture de leurs marchésde biens industriels et de services, le Brésilexige davantage de concessions agricoles,notamment sur le marché de la viandebovine ; si elles étaient satisfaites, ces re-vendications, selon Bruxelles, "anéanti-raient notre marché" ; un échec des négo-ciations à HongKong en décembre pro-chain devient désormais plausible.

J.L.

EDITORIAL

FRANCECatholique N°2999 18 NOVEMBRE 2005 3

'actualité brûlante de ces derniers jours a un peu estompé lestravaux de l’Assemblée de nos évêques à Lourdes, mais l’im-portance des dossiers qui y ont été traités ne saurait être sous-estimée. Sans doute s’agit-il d’études programmatiques en cequi concerne les sujets proposés par la cellule prospective diri-gée par Mgr Perrier, le dynamique évêque de la cité mariale. Ils

n’en concernent pas moins des soucis essentiels pour l’Eglise et pour lasociété. Et on se félicite que l’épiscopat les ait retenus, ne serait-ce queparce qu’on sait que certains sont largement tabous et qu’il est presqueimpossible d’en parler librement aujourd’hui dans l’espace public et lesinstitutions officielles. Nous pensons d’abord, évidemment, à la théma-tique de la différence sexuelle, capitale pourl’équilibre humain et spirituel de notre so-ciété mais qui est quasiment proscrite, dufait d’une dictature intellectuelle quis’exerce jusqu’au sommet de l’Etat.

Force est de constater que notre Egliseest le principal espace de liberté à l’intérieurduquel il est possible de s’affranchir d’un telcarcan. La Révélation constitue un puissantsoutien à une réflexion anthropologique,puisque la différence sexuelle apparaît dansle récit de la création de l’homme commehomme-femme, en raison directe de la ressemblance divine. On note avecintérêt que cette différence sera également étudiée dans sa dimensionsponsale et dans l’ordre de la filiation, ce qui rejoint la très remarquablephilosophie du Père Gaston Fessard, dont l’œuvre, trop méconnue, cons-titue un des meilleurs stimulants pour une réponse de fond aux menacesd’éclatement social et personnel. Nous attendons donc énormément dela réflexion que dirigera Mgr Jean-Louis Bruguès, président de laCommission doctrinale.

Comment ne pas saluer également les deux autres thèmes retenus,le sacerdoce et l’enseignement catholique ? L’avenir des prêtres est vitalpour nos communautés et le réseau toujours dense des établissementsscolaires se réclamant de la naturelle vocation de l’Eglise à participer àla transmission de la culture, devrait constituer un atout considérable.Parfois peut-être trop en sommeil. Mais c’est sur le dossier de la caté-chèse que nous voudrions, pour finir, émettre un vœu. Il nous semble,en effet, que la transmission de la foi, singulièrement aux enfants et auxjeunes, a souffert ces dernières décennies des ambiguïtés et des ca-rences graves de ce qu’il est convenu d’appeler le pédagogisme. Sansvouloir dénier l’intérêt de certaines méthodes actives, ne conviendrait-il pas, comme l’a d’ailleurs expressément demandé le cardinal PhilippeBarbarin, d’apprendre des notions précises pour que la mémoire soitstructurée par des formules scripturaires et dogmatiques ? �

L

SOMMAIRE

ACTUALITÉ

4 PROCHE ORIENT Un monde sans IsraëlYves La Marck

5 BANLIEUES La stratégie de VillepinAlice Tulle

6 Trouver une porte de sortieJean-Marie Petitclerc / B.D.M.

8 Une génération manquanteTugdual Derville

DOSSIER 10 LA PAROLE DE DIEU Dei Verbum

Ludovic Lécuru

13 Lumière sur notre routeMgr Pierre-Marie Carré / L.L.

14 Une Bible pour le PeupleLouis Hurault / Aude Fournier Montgieux

ESPRIT17 ECCLESIA Le congrès de Lisbonne

Hervé-Marie Catta

20 EN MEMOIRE DES JOURS Petite différenceRobert Masson

21 LECTURES Christ-RoiPère Michel Gitton

22 LIVRES Mgr Dagens contre lesprophètes de malheur

Philippe Verdin

MAGAZINE24 LETTRES Hadjadj, du bon usage de la mort

Père Jean-François Thomas

26 EXPOSITIONS De Rio à ParisAlain Solari

28 Affiches polonaisesAlain Solari

29 THEATRE “Stationnement alterné”Pierre François

30 CHANSON Les vingts ans des MartineauJacques Chastan

31 TELEVISION Adèle et KamelMarie-Christine Renaud d’André

32 TELEVISION Votre début de soiréeM.-Ch. R. d’A.

34 LIBRAIRIE Les éditions Nouvelle Cité (5)

37 CINEMA “Le petit lieutenant”,“The Matador” “Free Times”,

“Lonesome Jim”Marie-Christine R. d’André / Marie-Lorraine Roussel

38 BLOC-NOTES Vie associative et d’EgliseBrigitte Pondaven

photo de couverture : © fr. Gérard Landron / Solesmes

par Gérard LECLERC

Déterminationépiscopale

Pensez à faire un don à l’ADCCavant le 31 décembre, pour soutenir le journal

ADCC, 60, rue de Fontenay 92350 Le Plessis-Robinson

ACTUALITE

es propos du nouveauprésident élu d’Iran Mah-moud Ahmadinejad ontchoqué. Mais faut-il secontenter de s’en scan-

daliser ou s’interroger plusavant ? La première question quivient à l’esprit est certes de savoirpourquoi ici et maintenant. Etchacun d’apporter sa réponse :l’Iran a besoin d’un “bouc émis-saire” pour faire oublier ses divi-sions intérieures. Téhéran veuts’ériger en dirigeant de la révo-lution islamique et renouer avecla période khomeiniste.

La voie sunnite avec Ben La-den ne mène nulle part, pas plusqu’hier la voie nationaliste avecSaddam Hussein. L’Iran veutcombler le vide à la tête dumonde musulman. Ahmadinejads’en est d’abord et surtout prisaux régimes musulmans qui re-connaissent Israël plus qu’à Is-raël en soi. Il visait encore plussûrement les Etats-Unis cou-pables d’être à la solde du “lobbysioniste”. Cibler celui-ci permetd’atteindre Washington plus di-rectement encore que Jérusa-lem. On place la barre plus hautdans la négociation sur lenucléaire.

Mais poser la question d’unmonde sans Israël va beaucoupplus loin que ces jeux tactiqueset rhétoriques. D’abord remar-quons que la question est nou-velle. Le monde sans Israël aexisté depuis la diaspora jusqu’à

l’établissement du foyer juifaprès la première guerre mon-diale. En 1947, le monde entierse pose la question puisqu’on endébat ouvertement aux NationsUnies. Cette remarque impor-tante faite, observons que, lanci-nante, relancée en 1967 et en1973, la question avait disparudu devant de la scène depuis lareconnaissance internationaled’Israël par plusieurs capitalesarabes et l’OLP. Bizarre interro-gation donc soulevée par toutle monde un jour, par plus per-sonne un autre jour.

Certes ceux qui ne posentplus la question continuent detourner autour : un Etat bina-tional, ou un retour au plan departage, un Etat dont on exige

toutes les concessions, bref unEtat comme les autres “non-sioniste” ou “post-sioniste” re-vient à vouloir résorber Israël oule sionisme dans la masse dé-mographique ou la normalitédiplomatique, à ce qu’enfin onn’en parle plus.

Un monde sans Israël ousans sionisme qu’est-ce que celaserait ? Pour Ahmadinejad, ceserait la fin du sentiment de dé-faite du monde musulman. Maispersonne ne croit que la dispa-rition d’Israël comme Etat juifsuffirait à réconcilier ou à déve-lopper ou à démocratiser ou àlibérer le monde musulman. Etcertainement pas les Palesti-niens qui sont le revers de laquestion israélienne, un “sio-

nisme à rebours” : plus d’Etatjuif, plus d’Etat palestinien. Plusd’Israël, plus de panarabismeligué pour arracher Al-Qods (Jé-rusalem) aux infidèles, plus decoalition musulmane qui n’au-rait pour ciment que la luttecontre Israël. En quoi un mondesans Israël serait-il profitable aumonde arabo-musulman, à l’Is-lam, au Moyen-Orient ? Aucontraire, la disparition d’Israëlcomme objet de ressentimentdéstabiliserait profondément cemonde-là, ouvrant la voie àtoutes les incertitudes, un peucomme la disparition du mur deBerlin et du communisme adéclenché toute une série dechocs en retour.

Pour le reste du monde aussi,l’absence de l’Etat d’Israël nerendrait pas la vie plus facile.Oublier la question, la mettresous le boisseau, n’aboutit qu’àdissoudre la logique qui sous-tend les relations internatio-nales. Au temps où l’on se posaitouvertement la question, lesréponses fournissaient de lacohérence à la politique mon-diale. Depuis que plus personnene la pose – ouvertement -, pluspersonne ne se mobilise pourIsraël mais aussi plus personnene connaît plus la loi, le sens. Ilfaudrait avoir un nouveau Dos-toievski pour oser renverser laquestion : Et si Israël était lemonde. Israël pour soi est lemonde. Mais le monde n’est-ilpas, sinon en état mais en deve-nir, un seul Israël, une “figure”d’Israël, un Israël en soi ? Il vautla peine d’y réfléchir. �

En quoi un monde sans Israël serait-il profitableau monde arabe, à l’Islam, au Moyen Orient ?(


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par Yves LA MARCKPROCHE-ORIENT

Un monde sans IsraëlLe monde ne serait-il pas plus pacifique sans Israël ?

La question n’avait plus été posée depuis quelque temps.

Mais ne faut-il pas se la poser de temps en temps

ne serait-ce que pour rafraîchir ses convictions ?


ès les premiers joursd’émeutes, marqués pard’innombrables incen-dies volontaires, les ser-vices de police avaient

précisément décrit la nature duphénomène : des actes impul-sifs, des exactions perpétrées pardes jeunes gens, parmi lesquels denombreux mineurs, qui n’agis-sent pas selon les directives d’unquelconque chef d’orchestreclandestin.

Mais la contamination vio-lente était trop forte pour que legouvernement puisse espérer sonextinction rapide. La simplicitéet la rapidité du geste incendiaire,la dispersion des actions, le carac-tère irrationnel du choix descibles rendaient les mesures deprotection et de répression clas-sique très aléatoires et fort dan-gereuses : nul n’ignore que lamort accidentelle d’un manifes-tant fait monter la violence deplusieurs crans.

Il était donc urgent de réta-blir l’ordre dans les rues, de pro-téger efficacement les victimespotentielles et, aussi, de prendredes mesures d’apaisement.

Comme le ministre de l’In-térieur était vivement contesté,c’est le Premier ministre qui a prisdirectement la responsabilitéd’une réplique fondée sur deuxprincipes : fermeté face aux indi-vidus et aux groupes violents ;justice sociale pour les quartiersdéfavorisés.

C’est la fermetéqui est la plusfacile à mettre enœuvre. Avec l’ap-pui d’une majoritéqui lui est acquise,sans la contrainted’une oppositiontrop faible pour s’in-terposer (le Parti communiste)ou qui est tout entière accaparéepar ses luttes intestines (le Partisocialiste) le Premier ministrepouvait rapidement faire acted’autorité.

Il l’a fait le 8 novembre, enchoisissant l’instauration de l’étatd’urgence, selon la loi du 3 avril1955, qui permet aux préfetsd’interdire la circulation des per-sonnes et des véhicules en cer-tains lieux et à certaines heureset qui autorise la police à effec-tuer des perquisitions de jour etde nuit.

Les mesures de justice socialequi ont été annoncées par le Pre-mier ministre demandent un longdélai d’exécution : proposition demise en apprentissage à partir de14 ans, intensification du planBorloo de rénovation urbaine,lutte contre les discriminationsqui frappent les jeunes issus del’immigration…

Même si l’on suppose que cesmesures réduiront de manière

très significative les violences ur-baines, il se passera un an oudeux avant qu’elles ne produisentces effets heureux. Il y aura unlong moment délicat, pendantlequel tout accident risquera dedéchaîner à nouveau les vio-lences.

Pour prévenir une nouvelleflambée, toutes les médiationssociales seront indispensables. LePremier ministre l’a compris puis-qu’il a promis de restaurer lacontribution de l’Etat au budgetdes associations, qui avait étéfortement réduite depuis deuxans.

Les partis politiques sontlargement discrédités dans lesquartiers difficiles, mais desmaires de toutes tendances sontcapables, comme ils l’ont montrédébut novembre, de rétablir lecalme.

Tous les médiateurs sont ainsiappelés à créer ou recréer lesconditions de la vie commune.On a d’ailleurs, à cette occasion,

redécouvert le rôle positif de plu-sieurs petites communautéschrétiennes, ou mouvements dejeunesse chrétienne.

Mais les jeunes en colèreétant pour un grand nombremaghrébins ou africains d’originemusulmane, on a fait, comme ilest normal, grand cas de la paroledu recteur de la mosquée de Parisou de l’UOIF, influente organisa-tion musulmane, qui a publié une"fatwa" signifiant qu’"Il est for-mellement interdit à tout mu-sulman recherchant la satisfactionet la grâce divines de participer àquelque action qui frappe de fa-çon aveugle des biens privés oupublics ou qui peuvent attenter àla vie d’autrui".

Ce qui ne veut pas dire que laRépublique puisse se permettrede déléguer sans risque la missionde récréer du lien social à des as-sociations musulmanes, dontcertaines ont leurs propres gravesproblèmes d’intégration cultu-relle et politique. �

Tous les médiateurs sont ainsi appelés à créerou recréer les conditions de la vie commune

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VIOLENCES URBAINES

La stratégiede Villepin par Alice TULLE

Face aux incendiaires, le Premier ministre veut

s’en tenir aux deux principes d’une stratégie qui

combine la fermeté et la justice sociale. Mais

l’équilibre du discours bute sur les délais

d’application des mesures annoncées.

ACTUALITE

ACTUALITE

� Au Val d’Argenteuil, vous avez étéaux premières loges...

Effectivement, cela a dé-marré ici. Avec la “maladresse”lors de la visite de MonsieurSarkozy dans la cité où nous tra-vaillons. Les dernières semainesd’octobre sont tendues dans lescités. Pour ces gamins qui ontrêvé, pendant l’été, de repartirdu bon pied à l’école ou de trou-ver un apprentissage, le 1er no-vembre est une date fatidique.S’ils n’ont pas d’affectation sco-laire, s’ils n’ont pas trouvé depatron, cela va encore être uneannée de galère. Cette année,c’était aussi la fin du Ramadan,avec l’excitation de la rupturedu jeûne.

Bien entendu, dans cettefoule de jeunes qui avaient cons-titué un comité d’accueil, oncomptait aussi sûrement desleaders de l’économie parallèlequi, eux, sont inscrits dans la dé-linquance. Mais il y avait surtoutdes ados désœuvrés, découragés.

On a la mauvaise habitude detraiter indistinctement tout lemonde de racaille. Très vite, celaa tourné au défi : “Tu veux nousenvoyer des CRS… Eh bien, tuvas voir !”

Après, il y a eu le drame deClichy. Là aussi on a mal réagi.On sait que la mort tragique dedeux jeunes suffit à l’embrase-ment de la cité. On sait com-ment faire pour l’éviter. J’ai écrità ce sujet. Lorsque des jeunessont véritablement touchés parla mort d’un copain, le seul dis-cours possible et apaisant est undiscours de compassion. Or nousavons entendu des paroles delégitimation de l’institution : “Cen’est pas de notre fait, c’est duleur”. Un tel discours est géné-rateur de violence.

L’embrasement relève d’uneautre problématique. La violencedu départ venait d’un mode d’af-firmation de mal-être… Celled’aujourd’hui est une violence“mode d’action”. On a commen-cé par du “chahut”. Faire courir

les policiers, c’est un truc d’ados.Puis on a vu quelques bandes,un peu organisées, et qui ontciblé les actes plus graves d’in-cendies de voitures et de locaux.

� Nous avons été sidérés par l’ex-trême jeunesse des casseurs.

Certains avaient onze, treizeans… mais n’allons pas généra-liser. Ceux-là sont souvent mani-pulés par des plus grands. Ce quime paraît grave aujourd’hui c’estde voir des ados de 12 à 15 ans…brûler des voitures et “caillasser”les forces de l’ordre sans aucuneconscience de la gravité de leursactes. Ils sont plongés dans unbouillon de culture qui n’a rienà voir avec les normes républi-caines. Don Bosco comprenaitla violence comme symptômed’un déficit éducatif : “Ne tardezpas à vous occuper des jeunes,sinon ils ne tarderont pas à s’oc-cuper de vous”. Cette phrase,prononcée en France, date de1883…

� L’aspect juvénile de la délinquancecontribue-t-il à décrédibiliser unpeu plus les parents ?

Rejeter la faute sur les pa-rents est terrible. Nous ne pou-vons pas faire de reproches auxparents, alors que chez eux celapeut se passer très bien. Cetteforme de violence est liée à l’au-dience du ghetto de la cité.

Soutenons ces parents. Il meparaît important de les impli-quer. Le problème ne peut pasêtre réglé uniquement par desstratégies policières quand onobtient le calme dans les cités oùles parents se mobilisent, lors-qu’ils descendent. Dans les pre-miers temps, ils regardaientplutôt au balcon, désolés de cequi se passait. N’approuvaientpas la violence des actes maisen comprenaient les causes,constatant que ces jeunes n’ontrien à faire. Depuis longtempsils s’inquiètent qu’on ne veuillepas de leurs jeunes à l’école, auboulot…

� Le fait qu’ils détruisent leur propreenvironnement, les voitures deleurs voisins, leurs infrastructu-res… expriment-ils quelquechose de gravement désespéré, desuicidaire ?

Non, le problème c’est qu’ilsn’ont que cet environnement-là. S’ils descendaient sur Paris, ilsse feraient arrêter tout de suite.C’est dans le ghetto qu’ils sontles plus forts. Là, les CRS quiconnaissent mal la cité ont plusde mal à les trouver. Alors lesdestructions peuvent paraître

Vous ne ferez pas dire à Jean-Marie Petitclerc, éducateur

spécialisé dans les cités d’Argenteuil, et fondateur de

l’expérience du Valdocco : “Je vous l’avais bien dit !”

Pourtant, dans ses livres, ce prêtre salésien n’a eu de cesse

de nous alerter sur la délinquance juvénile. Sollicité par

le cabinet du Premier ministre, il vient d’ailleurs d’exposer

à Dominique de Villepin ce qui pourrait être une porte de

sortie de crise en faisant sortir les cités de l’enfermement...

VIOLENCES URBAINES

Trouver une porte

Une chose est désormais entendue,c’est l’échec de la politique de la ville(


ACTUALITE


absurdes. Mais elles sont aussi unefaçon de régler leurs comptes avecl’institution ; l’école par exemple.Ces gamins sont tous en échecscolaire.

� De tels événements ne vont-ilspas lourdement peser dans lasuite du travail des éducateurs ?

Il va falloir prendre du recul.Mais une chose est désormaisentendue, c’est l’échec de la po-litique de la ville. Pourquoi noussommes-nous trompés ? La plusgrave erreur a été la territoriali-sation. C’est-à-dire qu’on a dis-pensé des moyens pour desinstitutions et associations quitravaillent en vase clos dans lesquartiers. Cela n’a pas permisd’enrayer la spirale du ghetto.

Lorsque j’ai rencontré Mon-sieur de Villepin, nous avonssurtout parlé de cela. Je suismembre de la commission d’éva-luation et de suivi de l’ANRU(l’Agence nationale de Réno-vation Urbaine). Aujourd’hui, ilfaut réorienter cette politique.Sortons du zonage et favorisonstout ce qui peut être occasion derencontre à l’extérieur.

Au lieu de dépenser desdizaines de millions d'euros dansles collèges ZEP des quartiers,avec une efficacité zéro, il auraitmieux valu disperser les moyensdans les collèges de centre ville,afin que chacun d’eux accueilleune partie des jeunes de la cité.Et je disais à Monsieur de Vil-lepin, lorsque dans notre payson a scolarisé des enfants depaysans nous n’avons pas créédes collèges en pleins champs…

de façon à ce qu’ensemble, avecles enfants des bourgs, ils seconstruisent un avenir commun.C’est une aberration françaiseque d’avoir voulu scolariser tousles enfants des tours en bas destours.

� D’où un mode de violence partâches d’huile, autour des cités ?

Les expériences de mixité so-ciale vécues au Valdocco , c’est-à-dire à chaque fois qu’on apermis à des jeunes d’en rencon-trer d’autres, ont été les plus ef-ficientes. Mais nous n’avions desfinancements que pour les ac-tions menées au sein de la cité.Toutefois, nous avons toujourspermis à des groupes de fairedes sorties, mais il aurait fallupouvoir mixer ces groupes.

� Le discours est aussi important,la façon dont on en parle. On aentendu un peu les autorités reli-gieuses. Mais que peut-on espé-rer de plus comme parole ?

Nous devons notammentnous adresser aux autres parentsqui stigmatisent les jeunes descités dans une identité de délin-quance. Je leur dis souvent :“Imaginez votre gamin qui re-vient un jour à la maison un jouret choisit délibérément de briserle vase sur la cheminée. Vousallez, alors, le traiter de casseur.Imaginez maintenant qu’il re-vienne à la maison, victime d’unegrave injustice au collège, et que,dans un accès de colère nonmaîtrisée, il casse le vase. Le trai-teriez-vous de casseur ?”

� De quelle injustice sont-ils vic-times ? Dans les campagnescertaines familles connaissentparfois une misère matérielle plusgrave qui n’engendre pas la mêmeviolence.

La première injustice estl’absence de mobilité. Pour pou-voir prendre sa place dans lasociété moderne il faut être mo-bile. Et je crois même qu’on peutétablir un lien entre la mobilitédans l’espace et la mobilisationsur un projet.

Leurs parents aussi souffrentgravement de l’enfermement.Cela n’est pas une question deniveau de vie. Il y a parfois desbelles voitures dans la cité ! Cetenfermement est d’autant plusfort que, dès qu’on sort du ghet-to, on est mal regardé. Les jeunesne sont plus seulement traités de“sauvageons”, mais de “racaille”et de “casseurs”. Et les parents de“démissionnaires”…

� Nous avons donc raison de tirerla sonnette d’alarme sur descomportements de discriminationdans la société...

La discrimination à l’em-bauche est quelque chose deréel. C’est aussi une erreur de lapolitique de la ville : nous avonsune politique uniquement cen-trée sur les jeunes en difficulté.Il aurait fallu dépenser desmoyens pour les jeunes des citésqui ont suivi un parcours sco-

laire, qui ont BAC + 5 et qui seretrouvent au chômage… C’estun autre enfermement. Cesjeunes deviennent un contreexemple... à décourager les meil-leures volontés.

� Ces derniers jours, la presse étran-gère a regardé de haut les événe-ments en France...

Nous avons tellement vouludonner des leçons en matièred’intégration sociale, par exem-ple à propos des Noirs améri-cains, qu’il n’est pas étonnantd’entendre aujourd’hui des rica-nements outre-Atlantique.

Eux, au lieu de faire desécoles dans les quartiers, parexemple, ont financé un systèmede ramassage scolaire par bus. Etcomparez la composition duCongrès américain avec celle denotre Assemblée nationale…Chez nous, vous voyez beaucoupde juges noirs ?

� Pensez-vous que nous pourrionstomber dans une guérilla civile ?

Jusqu’à présent nous avonseu la chance d’avoir une policeextraordinaire, sans aucun déra-page. Il suffirait qu’il y ait un oudeux morts parmi les jeunes pourque la situation échappe à toutcontrôle.

Le contexte est encore hypertendu. Seul l’actuel sang froiddes policiers nous préserve deconnaître plus grave. �

desortieEntretien entre le Père Jean-Marie PETITCLERC

et Bertrand DUMAS-DE MASCAREL

J.-M. Petitclerc

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ACTUALITE

eux morts accidentellesdans un transformateurEDF, le 27 octobre, ontmis le feu aux poudres.Une fois constaté ce

que les statistiques des voiturescalcinées ont à la fois alimenté etdessiné : une classique courbe deGauss s’élevant avec la contagionà l’ensemble de l’hexagone avantde retomber lentement, une ques-tion s’impose : pourquoi ? Les ob-servateurs de terrain avouentsurtout pour le moment leur im-puissance et se perdent en conjec-tures.

Paupérisation ? Urbanisation ?Ghettoïsation ? Exclusion ? Victi-misation ? Manipulation ? Is-lamisation ? Comment expliquerque des jeunes générations issuesde l’immigration africaine (d’A-frique noire ou du Maghreb)semblent prises au piège d’un noman’s land culturel et presquecondamnées à l’économie sou-terraine, synonyme de délin-quance et de violence, là même oùleurs grands-parents ou leurs pa-rents se sont regroupés pour pré-server leurs liens culturels ?

Contrairement à ceux dont lavenue était fondée sur le projetd’une réalisation professionnelle,tout en entretenant une spécifi-cité culturelle, les "émeutiers"semblent privés de l’un et de l’au-tre. Sans métier ni reconnaissancesociale hors de leur cité, n’ont-ilspas perdu sur les deux tableaux ? L’histoire des "ritals" et des "po-laks" fait espérer à certains qu’a-

près cette brutale phase de trans-ition marquée par le rejet réci-proque, le racisme et la peur, etcette "surdélinquance" spécifiqueaux populations les plus pauvresque décrit le sociologue LaurentMucchielli, adviendra une phased’intégration. Quelques figures deréussite socioprofessionnelle au-gureraient cette France "black-blanc-beur" à laquelle la coupe dumonde de football de 1998 a faitrêver un peu trop vite. D’autresévoquent l’islam, les trafics dedrogue, le chômage et un choc decultures autrement plus antino-miques pour exprimer leur pessi-misme : le regroupement familialde l’ère Giscard aurait privé lesimmigrés d’il y a trente ans desperspectives de retourner au pays ;en encourageant leur implanta-tion familiale en France on a jetéleur descendance dans l’impasse.

A entendre les jeunes descités, on comprend que leur vien’est pas inscrite dans le temps.Beaucoup semblent sans passé niprojet. La plupart sont totalementcoupés de leurs racines ances-trales. Restés ou rentrés au pays,leurs grands-parents représententune culture ou des coutumesétrangères, parfois méprisées,souvent méconnues.

Or, des sociologues ont mon-tré combien la privation degrands-parents pouvait expliquerla délinquance : ce sont eux quitransmettraient naturellement lesvaleurs et les repères de vie. C’estce qui ressort d’ailleurs des

conclusions d’une étude très richeque vient de publier la CaisseNationale d’Allocations Familialessous la signature de Sandrine Vin-cent ("Etre grands-parents aujour-d’hui, synthèse bibliographique"),même si la question de l’immigra-tion n’y est pas traitée : "Lesgrands-parents dans les famillescontemporaines sont repéréscomme essentiels en terme deconstruction identitaire, du main-tien des valeurs et de ce qu’ilspeuvent transmettre de leurs sa-voirs et de leurs biens… Ils jouentun rôle avéré de socialisation, detransmission, de mémoire etd’identité." Privés de ce supportd’enracinement, les jeunes issusde l’immigration se retrouventsans défense face à la sociétématérialiste, individualiste et hé-doniste – voire pornographique –qu’on leur propose et qui ne faitqu’accentuer leurs frustrations.Cette culture, comme celle desancêtres, est à la fois source defascination et de rejet. Et leurs

parents eux-mêmes ont pu lesmettre en garde contre l’incultu-ration à une société françaisejugée chrétienne et anti-isla-mique.

De nombreuses jeunes femmes- grandes absentes des émeutesurbaines - sont ainsi écarteléesentre deux menaces : celle de l’op-pression machiste à l’intérieur deleur famille et celle de l’agressionsexuelle à l’extérieur. Militanted’une association berbère, TounsiaAmrani, doute à ce propos "quefaire lire certains passages scato-logiques se réclamant de GeorgesBataille à une classe de seconde,comme je l’ai vu de mes propresyeux, soit la meilleure solutionpour aider les jeunes à se créerdes points de repère visant à lamaîtrise de soi et au refus de l’ex-périmentation pour elle-même."

Et d’expliquer finalement lemode de socialisation par le videdont nos institutions font aujour-d'hui les frais : "Il existe unprocessus de ritualisation, d’adou-bement, pour être coopté, etl’émeute réussie en sera lapreuve". �

Les jeunes issus de l’immigration se retrouvent sans défense face à la société matérialiste(

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par Tugdual DERILLEVIOLENCES URBAINES

On a longtemps tablé sur les “grands frères” pour

pacifier par l’exemple les jeunes issus de l’immigration

qui traumatisent leurs cités. Mais ne sont-ce pas

plutôt les grands-parents qui ont fait défaut ?

Une génération manquante

haque jour que durèrent les séances duconcile Vatican II, un immense évan-géliaire, placé au milieu de la basiliqueSaint-Pierre, présidait les travaux despères. La présence solennelle de l’Évan-gile n’empêcha pas la rédaction de laconstitution dogmatique Dei Verbum

d’être l’une des plus laborieuses des textes conci-liaires. Si difficile qu’elle faillit ne jamais aboutir.

Pour comprendre cette difficulté, il faut se rap-peler que cette constitution porte avant tout sur lamanière dont Dieu se révèle aux hommes. Selonl’usage, le titre de ce document se compose despremiers mots du texte - Dei Verbum. Cette expres-sion n’est pas l’équivalent d’Écriture sainte. Sonsens est plus large et plus complet. Il veut dire quedans l’homme Jésus, Dieu se donne et se faitconnaître à l’humanité. Autrement dit, la substancemême de la Révélation n’est pas une doctrine, siprécise soit-elle, mais Dieu parmi nous.

Cette spécificité et ce carac-tère définitif de la Révélationdivine en Jésus-Christ ont étéparticulièrement exposés dansle premier chapitre de DeiVerbum. "La profonde véritéque cette Révélation mani-feste, sur Dieu et sur le salutde l’homme, resplendit pour

nous dans le Christ, qui est à la fois le Médiateur etla plénitude de toute la révélation" (§ 1). Ce do-cument, composé de cinq autres chapitres (latransmission de la révélation divine, l’inspirationdivine et son interprétation ; l’ancien testament ; lenouveau testament ; la sainte Écriture dans la vie del’Église) n’est donc pas essentiellement un do-cument explicatif sur la Bible ni sur les textes qui lacomposent. Il nous dit que, fondamentalement, leChrist est lui-même Dieu qui se donne et se fait

Signée le 18 novembre 1965,

la constitution dogmatique Dei

Verbum sur la Révélation divine

demeure l’une des œuvres

majeures du Concile Vatican II.

Quarante ans après, ce document

conserve toute son actualité.

Mais des efforts restent à faire

pour rendre la Bible accessible

à tous. C’est l’occasion pour nous

de rendre hommage au travail

des pères Hurault.

DOSSIER


LA PAROLE DE DIEU

par le Père Ludovic LECURU

La substancemême de laRévélation n’est pasune doctrine,si précise soit-elle

Dei Verbum le C

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connaître. Jésus accom-plit en lui l’Évangileautrefois promis (§§ 3-4).Il révèle tout à la fois lavérité sur Dieu et surl’homme. Lui-même l’ex-plique en son être, par sesparoles et par ses œuvres.

Comme l’indiquent lestitres des autres chapit-res, la constitution conci-liaire n’en appuie pasmoins sa perspective surles différents aspects dela sainte Écriture. Les liv-res de la Bible, nous dit-elle, "ont Dieu commeauteur". Mais les hommesqui les ont composés sontaussi de "vrais auteurs" (§11). Isaïe n’a pas la plumede Jérémie, ni Matthieucelle de Jean. Quant aux genres littéraires, leurgamme va du code législatif aux épîtres de saintPaul en passant par le Cantique des cantiques.

L’enseignement doctrinal de Dei Verbum metainsi en lumière le caractère à la fois divin ethumain des textes bibliques. Dans la sainte Écriture,c’est Dieu lui-même qui se donne et parle aux hom-mes, à la manière des hommes (cf. § 12). Le chris-tianisme n’est donc pas une religion du livre,comme certains à côté de nous le prétendent. Ilrepose sur la Révélation de Dieu dans l’histoire,révélation dont la bible est le document.

C’est un autre aspect de Dei Verbum d’insistersur le fait qu’on ne peut prétendre lire et interpréterla Bible en se coupant de tout rapport avec la tradi-tion vivante. Afin de susciter la foi et conduire lespersonnes à une communion filiale avec lui, Dieu

communique continuellement sa parole vivante àl’Église et par l’Église. Cette transmission, vécuedans la docilité à l’Esprit Saint, apporte aux textesleur juste sens. "La sainte Tradition et la Sainte Écri-ture constituent un unique dépôt sacré de la parolede Dieu, confié à l'Eglise […].

La charge d'interpréter de façon authentique laparole de Dieu a été confiée au seul magistèrevivant de l'Eglise dont l'autorité s'exerce au nom deJésus-Christ. […] Il est donc clair que la sainte Tra-dition, la sainte Écriture et le magistère de l'Église,par une très sage disposition de Dieu, sont telle-ment reliés et solidaires entre eux qu'aucune de cesréalités ne subsiste sans les autres" (§10).

De tels propos indiquent que Dieu se donnantdans le Christ n’est accessible que dans la commu-nauté fondée sur l’incarnation, l’Église. Du fait

DOSSIER


Lechristianismen’est doncpas unereligion du livre

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DOSSIERmême, l’Église est dépositaire des fruits du salutcontenus dans la parole de Dieu. Transmettre la foirevient à mettre en contact le Dieu vivant avecchaque homme créé pour le connaître. LaRévélation divine, sujet majeur de Dei Verbum,n’est pas un thème abstrait pour théologien. Toutcroyant qui s’ouvre à cette Révélation fait partie,en quelque sorte, de cette Révélation. Celui quiaccueille la parole de Dieu ne l’accueille pas à titreprivé mais à l’intérieur de l’Église. Jamais l’Écritureet les commentaires qui témoignent de la foi dupeuple de Dieu ne seront des témoignages périmésd’événements datés, mais des éléments porteurs devie et de foi.

La rédaction finale de Dei Verbum fut laborieu-se en raison de la question des "sources", dont lemot (au singulier) se trouve dans le § 7 : "Le ChristSeigneur, en qui s'achève toute la Révélation duDieu très haut […] ordonna à ses apôtres de le prê-cher à tous comme la source de toute vérité". Minede rien, ce mot fut source (c’est le cas de le dire) debien des débats, fort utiles d’ailleurs. Parler de l’É-criture comme de "la" source fit craindre à certainspères l’amalgame avec le "sola scriptura" de laRéforme. Le contre-sens fut le même au sujet de laprocession solennelle de l’Évangile au début desséances : plusieurs pères l’interprétaient commeune exaltation de l’Écriture seule au détriment dela Tradition alors qu’il s’agissait en réalité de l’exal-tation de la personne du Christ, présidant leConcile sous le symbole des Évangiles posés sur untrône. "Sources" au pluriel, comme en fit usage leconcile de Trente (1545-1563), fait référence à l’É-criture et à la Tradition, un peu comme un auteur

cite "ses" sources. Un tel sens se justifie parfaite-ment dans le contexte du XVIe siècle. À Vatican II,un jeune docteur en théologie, expert au Concileauprès de l’archevêque de Cologne, l’abbé JosephRatzinger, insista sur le sens ontologique de "la"source qui ne peut être qu’unique : le Christ est lasource de la Révélation, et la révélation du Christ,dans sa plénitude, est la source de toute vie chré-tienne.

Outre son caractère doctrinal, la constitutionaborde l’aspect pastoral de la parole de Dieu. Aprèsavoir rappelé que l’Écriture sainte est l’âme de lathéologie, Dei Verbum ne manque pas de signaleraux pasteurs leur mission "d’en ouvrir largementl'accès aux chrétiens" (§ 22).

Dans ce but, "les prêtres du Christ, et tous ceuxqui vaquent normalement, comme diacres oucomme catéchistes, au ministère de la parole, doi-vent, par une lecture spirituelle assidue et par uneétude approfondie, s'attacher aux Ecritures" (§ 25).

Quarante ans après sa signature, la constitutionDei Verbum demeure d’une éminente richesse.Comme au premier jour, elle envoie les pasteursapporter aux fidèles une prédication nourrie de laparole de Dieu. Des efforts considérables ont étéeffectués, mais l’habitude d’une lecture filiale de laparole de Dieu et une connaissance historique destextes demeurent encore insuffisantes. MgrVincenzo Paglia, président de la Fédération bibliquecatholique, affirme qu’"une récente enquête menéeen Italie, France et Espagne à l’occasion de l’anni-versaire de Dei Verbum, montre que la Bible estavant tout considérée comme un livre réservé auclergé." Il poursuit : "Malheureusement, les com-

munautés chrétiennes,surtout dans le sud dumonde, qui ne dispo-sent pas d’une traduc-tion vernaculaire, sontencore nombreuses".

La constitution citeune parole de saintJérôme : "L'ignorancedes Écritures, c'est l'i-gnorance du Christ".Dans la lecture de laBible, Dieu nous ren-contre. Il ne nous dis-pense pas pour autantd’un effort de l’esprit.S’il est vrai que lesÉcritures traversentdes éléments d’histoireet de civilisations trèsdivers, la Révélation deDieu aux hommes endemeure la source etle but ultime. �

La Bible estavant toutconsidéréecomme unlivre réservéau clergé

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DOSSIER


� Monseigneur, quels étaient le thème et les participants dece colloque ?

C’est le chapitre 6 de Dei Verbum, "la Sainte Écrituredans la vie de l’Église". 400 personnes de tous les conti-nents, dont une soixantaine d’évêques, y ont participé. Ungroupe important d’orthodoxes et de réformés de plusieursconfessions a donné des contributions. Ce congrès at-testait aussi des fragilités de l’Église, avec une Afriquesous-représentée, des États-Unis peu présents, des Églisesdu Moyen-Orient en souffrance ou persécutées.

� Quels sont les points qui ont marqué vos échanges ?

Le fait, d’abord, que la Parole de Dieu a pris une placeplus importante dans la vie de l’Église depuis le Concile.Les signes n’en manquent pas à commencer par la liturgie,la multiplication des traductions, la constitution de grou-pes bibliques. Durant le Congrès, une exposition a montréde nombreuses initiatives prises en divers pays du mondepour aider à une meilleure connaissance de l’Ecriture.

Mais, on ne peut pas dire pour autant que Dei Verbumait donné tous les fruits espérés. Ainsi le paragraphe 25invite à une lecture priante de la Parole. Il y a de bellesréalisations, mais combien de fidèles, et même de prêtres,prient-ils à partir de l’Écriture ? Un effort de formation estindispensable pour aider à la méditation des livres saints.Un appel a été lancé aux évêques pour qu’ils aident àmieux lire la Bible. À tous, il est demandé de se souvenirque la Bible est le lieu où Dieu converse avec l’homme. Onpeut prier à partir de la Bible, mais il y faut des guides !

La question d’une initiation des enfants et des jeunesà la Bible a été abordée. Les divers catéchismes présententde grands personnages bibliques, ils donnent souvent deséléments d’une histoire de salut. Mais on a redit la diffi-culté de dépasser la simple connaissance pour accéder à

un lien vital. Dès le début de nos rencontres, lecardinal Kasper avait montré l’importance dudouble mouvement d’écoute et de proclama-tion de la Parole de Dieu qui dessine l’identitémême de l’Église.

� Quel était le sens de la présence de membresde l’Église Réformée à ce colloque ?

La Parole de Dieu tient une place privilé-giée dans les relations œcuméniques. Ce n’estpas un hasard si le congrès a été présidé par lecardinal Kasper, président du Conseil pontificalpour la promotion de l’Unité des chrétiens.Plusieurs intervenants ont souhaité qu’unapprofondissement du texte du Concile soit

réalisé de manière œcuménique et que l’on continue àmettre en honneur lecture, étude et prière à partir de l’É-criture Sainte. Puisque connaître les Écritures, c’estconnaître le Christ, tout travail fait en commun avec lesautres confessions chrétiennes pour mieux approfondir lesÉcritures permet de progresser dans l’intimité avec leChrist et de réaliser une plus grande communion.

� Que retenez-vous de ce colloque ?

Cette rencontre a été vécue dans une ambiance dejoie et même d’enthousiasme autour des richesses de laParole de Dieu et des multiples initiatives prises pour enfaciliter l’approche. Des temps de célébration de la Parolede Dieu, une messe dans la basilique Saint-Pierre et unerencontre avec le Pape Benoît XVI ont donné à ce colloquesa pleine dimension ecclésiale. Le Saint-Père a rappelé quele travail de l’exégèse et de l’animation biblique devait seréaliser en tenant compte que "La Parole de Dieu est lalampe de nos pas et la lumière sur notre route".

� Dans votre diocèse, quels efforts avez-vous entrepris pourfavoriser une plus grande fréquentation de l’Écriture Sainte ?

Il y a trois ans, j’ai préparé un livret présentant l’évan-gile de saint Marc. Ce livret a été composé à la fois pourun usage personnel avec des notes explicatives et desquestions à la fin de chaque chapitre et pour une réflexionen groupe ainsi que des suggestions de prière. Cette initia-tive a permis à un bon nombre de personnes de lire pourla première fois de leur vie un évangile en entier. Certainsparticipants m’ont confié leur découverte de "parler de cedont on ne parle jamais". Enfin, il était proposé aux grou-pes de chercher à inviter à ces rencontres des personnesde leur entourage ne fréquentant pas habituellement leséglises. Ce fut un riche moyen d’évangélisation. �

On peutprier à partirde la Bible,mais il y fautdes guides

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A.

Mgr Pierre-Marie Carré, évêque

d’Albi, est membre de la

Commission doctrinale des

évêques de France. Il a participé au

récent colloque organisé à Rome à

l’occasion des 40 ans de “Dei

Verbum” par le Conseil pontifical

pour l’unité des chrétiens et la

Fédération biblique catholique.

LA PAROLE DE DIEU

Lumièresur notre routeMgrCarré

propos recueillis parle Père Ludovic LECURU

DOSSIER

� Père Louis Hurault, vous êtes l’une des chevillesouvrières de La “Bible des Peuples” (anciennement“Bible des Communautés Chrétiennes”).Comment est-elle née ?

Répandue aujourd’hui à près de 55millions d’exemplaires dans le monde, LaBible des Peuples est née en 1968, d’uneinitiative de mon frère, le père BernardHurault, à son arrivée dans un bidonvilledu Chili. Beaucoup de ses paroissiens,d’origine catholique, avaient quitté l’É-glise pour l’une des trente églises évan-géliques que comptait la région, où, dis-aient-ils, on leur parlait de la Bible.

C’était pour mon frère un problèmeénorme. Déjà, pendant les dix-neufannées de son ministère en région pari-sienne, il avait constaté le manque d’ou-verture des catholiques à la Parole deDieu, et voulu centrer son ministère surla formation biblique. Or au Chili à ce

moment-là, seule la Bible de Jérusalem était dispo-nible en castillan, ce qui était mal adapté à un pu-blic, à la fois peu cultivé et de langue latino-améri-caine.

Je me suis associé à ce projet au moment de latraduction de la Bible en français, au début desannées 90 et, depuis la mort de mon frère en dé-cembre 2004, c’est moi qui assure le suivi des diffé-rentes éditions.

� Quel genre d’homme était-il pour entre-prendre un tel travail ?

Mon frère était intellectuellementtrès doué. Mais surtout, notre vocationsacerdotale à tous les deux est liée à ladécouverte très jeunes de la Bible dansnotre milieu familial. Elle était au cœurde la foi de nos parents, qui nous ontlaissé des témoignages d’une foi profon-de, en particulier durant la guerre…D’autre part, mon frère avait un tempéra-ment de bûcheur. Quand j’allais le cher-cher à l’aéroport, à son arrivée du Chili,d’Équateur, de Manille ou de Chine, il medisait à peine bonjour et enchaînait :"Dans tel chapitre de saint Jean, à telverset, il y quelque chose à modifier pourque ce soit plus clair" !

Il est entré au séminaire de Versaillespour confirmer une vocation qu’il avait ressentietrès jeune. Là, il a reçu une très bonne formation bi-blique qu’il développait par son travail personnel ; sibien qu’un jour, on lui avait demandé de remplacerson professeur d’Écriture Sainte !

Son départ fidei donum correspond à un choixde pauvreté évangélique : il abandonna le presby-tère qui lui était destiné en dehors du bidonvillepour aller s’installer dans une baraque et partagerla vie quotidienne des plus humbles. Par ailleurs, savie spirituelle a toujours été très profonde. Le soir, ilpassait une heure devant le Saint-Sacrement. Sontravail est donc emprunt de toute cette expérienceauprès des pauvres, mais aussi profondément enra-ciné dans la foi et l’étude.

� En quoi l’originalité de cette Bible est-elle une chan-ce pour l’Église, comme l’ont affirmé certains ?

La Bible des Peuples est La Bible

la plus vendue au monde. Retour

avec le père Louis Hurault sur

une grande aventure commencée

il y a environ 40 ans.


Bernard Hurault

Une Bible pour le Pe

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Né à Paris en 1926, Louis Hurault fut ordonnéprêtre en 1949 pour le diocèse de Versailles où ilexerça, pendant 23 ans, son ministère en paroisse.Après une année sabbatique consacrée àl’approfondissement de la Bible, il partagea sontemps entre trois missions : aumônier d'ActionCatholique Ouvrière, accompagnateur depersonnes en situation de précarité, animateur degroupes bibliques dans les milieux les plus divers(religieuses contemplatives, jeunes et adultes "

blessés de la vie ", catéchistes du monde rural, militants d'Action CatholiqueOuvrière, groupes paroissiaux...). Travaillant également à mi-temps dans uneagence de pèlerinage, il a accompagné plus de cent cinquante groupes en TerreSainte, et a rédigé un guide : Routes bibliques – Chemins de la Parole, publié auxÉditions du Jubilé. Dès 1990, il a collaboré avec son frère Bernard à la réalisationde la version française de La Bible des Communautés Chrétiennes, connueaujourd’hui en France sous le nom de Bible des Peuples, puis à la documentationcontenue dans le CD-Rom qui l’accompagne.

LouisHurault

DOSSIER


L’originalité fondamentale de La Bible desPeuples se trouve dans les commentaires. La Biblen’est pas un livre d’études, mais le livre de la ren-contre vivante avec Dieu. Une des paroles de saintPaul a profondément motivé notre travail : "Nousrendons grâce à Dieu constamment parce que,après avoir entendu et reçu de nous la Parole deDieu, vous l’avez prise, non pour une parole humai-ne, mais pour ce qu’elle est vraiment : une Parolede Dieu. Et elle est active parmi vous qui croyez."(1Th 2, 13).

Les commentaires sont guidés par deux préoc-cupations : prendre la Parole de Dieu comme unerévélation dans laquelle Dieu dit aux hommes cequ’ils ont besoin d’entendre de la part de leur Père,et qu’ils ne sont pas capables de découvrir par eux-mêmes, et, ce qui est inséparable, la Parole de Dieunous est donnée pour que nous la mettions en pra-tique." Heureux, dans ce cas, ceux qui entendent laParole de Dieu et qui la gardent ! " (Lc 11, 28).

� Comment les commentaires s’inscrivent-ils dans lemagistère et la Tradition de l’Église catholique ?

À ceux qui nous disent qu’il existe de très bon-nes Bibles protestantes, nous répondons qu’il y aune lecture catholique de la Parole de Dieu, dans laTradition de l’Église, sans aucune intransigeance niintolérance.

Il existe entre les notes et les commentaires deLa Bible des Peuples et le magistère de l’Église lemême rapport qu’entre l’homélie faite par un prêt-re, de façon légitime et reconnue par l’Église, et safidélité à la Tradition. Les Pères de l’Église, les pre-miers, nous ont donné l’exemple. Les commentairesde saint Jérôme, Origène, saint Basile ou saintBernard ont des tonalités différentes. Mais toutessont, comme dans un orchestre, à l’unisson de laTradition de la foi de l’Église, telle qu’elle s’estexprimée par les conciles et les écrits des Pères del’Église. C’est dans ce consensus que nous avonstoujours voulu nous inscrire. Le choix typogra-phique pour l’Ancien Testament permet ainsi demettre en valeur certains textes sur lesquels l’Églises’est appuyée en priorité. En grands caractères, cesont les textes qui ont été commentés par les Pèresde l’Église, qui apparaissent dans la liturgie ou quiont été l’objet d’une iconographie chrétienne.

1970 Latino-américain 50 millions d’exemplaires1988 Anglais 1 million d’ex. (37è édition en 2005)1992 Tagalog (Philippines) 180 000 ex. (7è édition)1994 Français 175 000 ex.1994 Cebuano (Philippines) 80 000 ex. (3è édition en 2005)1994 Visaya (Philippines) 70 000 ex. (4è édition 2005)1998 Chinois traditionnel 30 000 ex. (2è édition en préparation)1998 Illongo (Philippines) NT 30 000 ex.1998 Chinois simplifié NT 50 000 ex.1999 Chinois simplifié AT+NT 300 000 ex. (4è édition en préparation)2000 Illongo (Philippines) AT+NT 30 000 ex.2001 Bahasa (Indonésie) 30 000 ex. (2è édition en préparation)2005 Chabacano (Philippines) 30 000 ex.2005 Vietnamien

Traductions en préparation : russe, polonais, tamil (Inde et Sri Lanka), fang(Guinée Équatoriale, Cameroun…), créole, coréen…

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Le Père Louis Hurault, au Chili

La Bible des Peuplesn’hésite pas à s’appuyersur le texte grec quandc’est nécessaire...

55 millions de Bibles

propos recueillis parAude FOURNIER MONTGIEUX

DOSSIER� Que pouvez-vous nous dire sur la traduction en

elle-même ? Y a-t-il une différence avec les Biblesexistantes ?La traduction est aussi fidèle que possible aux

textes originaux. Lorsque le texte hébreu était "cor-rompu", c’est-à-dire qu’un mot n’a pas de sens, plu-tôt que de faire une conjecture, trouver le mot quiaurait dû être employé, choixtout aussi légitime, nous avonspréféré prendre le texte grec,dans la mesure où celui-ci avaitun sens. La traduction grecque aété utilisée dans l’histoire de l’É-glise dès la première heure,puisque la majorité des Pères del’Église ont commenté la Bibled’après le texte grec. saint Paullui-même cite l’Ancien Testa-ment d’après le grec et non l’hé-breu. La plupart des autres Biblesdisponibles aujourd’hui donnentla priorité presque absolue autexte hébreu. Les notes de cesBibles sont d’abord techniques etexégétiques. Leur volonté est deretranscrire au mieux le texte dela Parole de Dieu. Dans La Bibledes Peuples, le souci est avanttout pastoral.

� D’un bidonville chilien au monde entier : quelleextraordinaire diffusion !

Effectivement ! Quand mon frère a pris cetteinitiative en 1968, il a reçu l’approbation des auto-rités de l’Église, mais aucun soutien financier. D’oùsa décision de publier la Bible à compte d’auteur.Les dons récoltés lui ont permis un premier tirage à30 000 exemplaires, vite épuisés. Sa rencontre avecle père Francisco Anta, un prêtre espagnol de lacongrégation saint-Paul, nommé par ses supérieursdirecteur de la Société Biblique CatholiqueInternationale (SoBiCaIn) lui a été d’un grandsecours, puisque, désormais, c’est lui qui gère l’im-pression et la diffusion de La Bible des Peuples… Au

bout de cinq ans, ils avaient dépassé le milliond’exemplaires vendus chaque année ! Aujourd’hui, ils’en vend plus de 2 millions par an dans le monde,ce qui montre qu’elle correspond à un besoin bienréel des communautés chrétiennes. Bien souvent,ce sont les conférences épiscopales qui demandentune traduction pour leur pays. Aujourd’hui, la

SoBiCaIn est responsable de la diffusion enAmérique Latine, en Amérique du Nord et enAfrique, et elle prépare la traduction en russe et enpolonais. En Asie, la diffusion, en pleine expansion,est assurée par la Pastoral Bible Fundation (PBF),animée par le père Alberto Rossa, à Manille.

� Pour conclure, à qui La Bible des Peuples s’adresse-t-elle ?

Vous me posez une question délicate ! Je vousrépondrais qu’elle s’adresse à tout croyant ! Et jecrois surtout que cette Bible est très adaptée auxgens qui ont comme premier désir de découvrir laBible et de nourrir leur vie chrétienne avec la Parolede Dieu. Le père libraire d’une abbaye m’a dit unjour gentiment que lorsque quelqu’un, qui n’est niexégète ni étudiant en Écriture Sainte, lui demandeune Bible, il lui conseille La Bible des Peuples, "c’estla seule qui peut vous convenir". Toute modestiemise à part, je crois que c’est la vérité. Un ancienprofesseur d’Écriture Sainte au Grand Séminaired’Issy-les-Moulineaux conseillait à ses élèves quientraient au Séminaire, d’acheter en premier LaBible des Peuples. Et nombreux sont les prêtres quiprennent, pour travailler un texte, La Bible deJérusalem ou une autre Bible, et pour leur lecturequotidienne, La Bible des Peuples. Il n’y a pas deconcurrence entre les deux. Les deux Bibles s’adres-sent à des publics différents. �


Lecture de la parole de Dieu par des juifsprès du mur des Lamentations à Jérusalem

Dans laBible desPeuples, lesouci estavant toutpastoral

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La Bible selon le Père Bernard Hurault"Il ne peut y avoir d’interprétation vraie de la Bible – nous disons bienvraie, et non pas chrétienne – si le lecteur ne l’aborde pas avec l’Espritde Dieu qui est l’Esprit de Jésus. Quel qu’ait été le travail préalable del’historien et de l’exégète pour situer les écrits dans leur lignéehistorique et ˝charnelle˝, le texte ne délivrera la Parole de Dieu, cellequi touche et féconde l’Esprit, que si l’on persévère dans un dialogueavec la lettre, mais toujours à partir d’une expérience du Christ ennous, et, en nous laissant instruire par l’Esprit, son action est multiple ;il nous fait sentir la dimension de l’histoire dont Jésus est le Seigneur ; ilnous aide à voir les connexions profondes entre ce que nous vivons ànotre humble niveau et ce qui a été vécu par nos ancêtres, ou mêmepar ceux que Dieu a conduits par d’autres religions."

IRAK

Benoît XVI a reçu jeudi matin 10 no-vembre en audience privée au Vatican leprésident irakien Jalal Talabani, qui a ren-contré les plus hautes autorités italiennesavant de se rendre au Vatican.

En ce moment, l’Eglise chaldéennetient son synode a Rome, rassemblant 20évêques catholiques d’Irak et de la dias-pora. Les chrétiens représentent en Irak3% de la population, 800.000 personnes,dont quelque 300.000 catholiques, enmajorité de rite chaldéen.

Pour sa part, le président Talabani estkurde. Il a été élu le 6 avril dernier, à titreprovisoire, par le nouveau parlementirakien, le 30 janvier dernier. La nouvelleconstitution, adoptée par référendum le15 octobre, prévoit l’élection d’un nou-veau gouvernement d’ici la fin de l’année.

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LOURDES

L’archevêque de Salerne, en Italie dusud, Mgr Gerardo Pierro a proclaméofficiellement le 11 novembre la guérisonmiraculeuse d’une femme, Anna Santa-niello, aujourd’hui âgée de 94 ans,survenue à Lourdes. C’est le 67e miraclesurvenu à Lourdes reconnu par l’Eglisecatholique.

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EVEQUES DE FRANCE

Extraits de la déclaration finale de l’as-semblée générale des évêques de France,le 9 novembre à Lourdes, par Mgr Jean-Pierre Ricard.

Une actualité préoccupante[...] Nous ne pouvons, une nouvelle

fois, que condamner l’usage de la vio-lence et marquer notre compassion auprèsde ceux qui en sont les victimes [...] Nousvoulons aussi souligner la difficulté dutravail des forces de l’ordre, des pompiers,des services publics et des élus locauxpour accomplir leur mission avec le sangfroid nécessaire dans ces circonstances.

L’ordre doit être rétabli. Mais nousavons aussi rappelé que la seule répres-sion et l’incitation à la peur collectiven’étaient pas une « réponse à la hauteur


Le congrès de Lisbonne

e “Jerónimos”, le monastère construit au début des années 1500 faceau quai d’où partirent, et quelquefois revinrent, les Vasco de Gama,Cabral, le découvreur du Brésil, Magellan et autres capitaines de

caravelles était le centre de Conférences du 3e Congres de la NouvelleEvangélisation de Lisbonne. Extraordinaire œuvre de style "manuellin"transition audacieuse entre le Gothique et la Renaissance. Dans ce cadre"Le Messie" de Haendel avait été une ouverture, un coup de trompette surl’alliance de l’art, de la culture et de l’Evangile. Mais peu de temps aprèsavait lieu un defilé particulièrement saisissant : l’entrée des "volontaires dela prière" dans la nef. Des guitaristes de "fado" jouaient un accompagnementet tous levaient la tête pour essayer d’apercevoir qui entrait en procession ;mais on ne voyait rien, a moinsd’être juste au bord de l’allée,jusqu’à ce que le cortège arriveaux marches du podium :c’étaient des enfants de 4 à 10ans défilant lentement etmontant tout autour de la Croix: ils s’étaient portés volontairespour prier chaque jour ; àtravers eux tout d’un coup laGrâce de Dieu sur cet effortconcerté de Nouvelle Evangé-lisation devenait commesensible .

Dans les rues et les places du Centre, dans les immenses centrescommerciaux Vasco de Gama, Cristofo Colombo, Almoeiras, Odivelas desjeunes Portugais se sont joints aux membres des Foccolari, Schönstatt et des5 écoles d’évangelisation de la Communauté Emmanuel :Vienne, Alttoting(Allemagne) Paray-le-Monial et Rome (Ecole anglophone). Les passants sontinterpellés par des jeunes qui les invitent a entrer dans une chapelle ou uneéglise pour quelques instants "demander quelque chose a Dieu", prier,prendre une parole de l’Ecriture ou même se confesser .

Jeudi soir dans un quartier de la ville trois paroisses ont déroulé une im-mense procession aux flambeaux traversant rues et boulevards. Samedi,dans toute la ville cette fois, c’est l’arrivée émouvante de la statue de Notre-Dame de Fatima, sortie pour la première fois de la petite chapelle desapparitions ; au cours du défilé dans la ville, elle passera, toute petite,devant l’immense affiche de 24 mètres de haut qui annonce sa venue !

Benoît XVI a envoyé un long message au Congrès dans lequel no-tamment il invite l’immense réseau des paroisses catholiques a " être plusmissionnaires dans le quotidien " et "à renforcer leur communion" avec les"diverses réalités charismatiques largement présentes dans vos villes pourque la mission puisse atteindre tous les milieux de vie". �

Lpar Hervé-Marie CATTA(suite)

de ces tensions dramatiques de notresociété » et qu’il « était vital d’ouvrir à cesnouvelles générations, souvent en mald’espoir, un avenir de liberté, de dignité etde respect de l’autre ». Si « beaucoup nebaissent pas les bras », nous avons un de-voir impérieux de soutenir tous ceux –parents, éducateurs, enseignants, ani-mateurs sociaux, associations, prêtres,religieux et religieuses – qui œuvrent, pa-tiemment et souvent dans la discrétion,pour un vivre ensemble fraternel.

Il n’en demeure pas moins que lesévénements de ces jours-ci doivent tousnous interroger. Nos choix, individuels etcollectifs, concernant l’organisation de lavie en société, peuvent nous conduire, defait, à créer ou entériner des situationsd’exclusion ou de ghetto. La responsa-bilité collective est du ressort des déci-deurs politiques et économiques. Maiselle interpelle aussi la conscience de cha-cun. L’égalité et la fraternité, conditionseffectives de la liberté, sont dans les mainsde tous.

Pour une laïcité de participationC’est dans ce contexte que va être

commémoré, le 9 décembre prochain, lecentenaire de la loi de séparation desEglises et de l’Etat. Cent ans après, quelchangement de situation ! Il y a un siècle,les politiques, fiers d’un idéal républicain,formaient le dessein de libérer le domainepublic, et même la société, de ce qui leurapparaissait comme une mainmise del’Eglise catholique. Aujourd’hui, c’estcette même société qui est fissurée et lesvaleurs républicaines fragilisées. Le vivreensemble de populations diverses surnotre sol français n’est plus évident. On abesoin de la participation de tous et detoutes les composantes de notre pays pourrenforcer ce vivre ensemble. [...]

Ceux qui veulent écarter les religionsde l’espace social et les enfermer dans leseul domaine des convictions privées setrompent de siècle. Sans remettre en ques-tion les grands équilibres trouvés au coursd’un siècle d’application de la loi de1905, nous voulons, comme catholiques,apporter notre pierre à l’édification, sanscesse à reprendre, de notre unité na-tionale. [...]

La catéchèseNous avons voté et adopté le Texte

national pour l’orientation de la catéchèseen France qui précise les grandesconvictions et les points d’attention quidoivent guider la proposition catéchétiqueaujourd’hui. Ce texte se veut une mise enapplication, dans la situation françaiseactuelle, du Directoire général pour lacatéchèse, publié à Rome en 1997. Il sou-ligne la situation d’évangélisation, et sou-vent de première évangélisation, dans

laquelle se fait aujourd’hui la catéchèse.Sans ignorer l’importance qu’a l’éducationpermanente de la foi pour tous les bap-tisés, il promeut une pédagogie qui soitvraiment au service de l’initiation, c’est-à-dire de l’entrée dans l’expérience chré-tienne. Il propose d’accompagner pas àpas ceux qui la découvrent et qui sontinvités à intégrer dans leur propre dé-marche de foi ces éléments structurants detoute expérience chrétienne :- une connaissance du Christ, le Fils bien-aimé du Père, qui nous fait vivre del’Esprit,- une entrée dans la prière, la célébrationet la vie sacramentelle,- une découverte de l’Eglise et de la vieecclésiale,- un apprentissage à une conversion del’existence pour vivre en fidélité àl’Evangile.

Ce Texte national sera soumis à l’ap-probation de la Congrégation du clergéavant d’être promulgué par la Conférencedes évêques de France. Mais les réflexionsqui sont sous-jacentes à son élaborationpeuvent nourrir dès maintenant notre ré-flexion comme évêques diocésains.

Le Directoire général demande àchaque évêque d’« établir dans le diocèseun projet global de catéchèse, articulé etcohérent, qui réponde aux vrais besoinsdes fidèles et soit convenablement situédans les plans pastoraux diocésains » (n°223). Si le travail n’a pas été fait, ou siayant été fait il a besoin d’être actualisé,un chantier peut s’ouvrir au niveau de nosdiocèses, celui de l’élaboration d’o-rientations diocésaines. Celles-ci gagne-ront à être travaillées avec l’équipe dio-césaine de catéchèse, les curés, lesprêtres, les catéchistes, les différents ani-mateurs ou animatrices d’aumôneriesscolaires. Il sera bon d’y associer aussi desconseils du diocèse et les communautéschrétiennes. Je pense tout particulièrementà celles qui se sont mobilisées dans laréflexion : «Aller au cœur de la foi». Laréalisation prendra des formes diverses.Certains diocèses, par exemple, pré-féreront se mettre ensemble dans le cadred’une province pour mener à bien unetelle opération. Alors, bon travail à tous !

L’Assemblée plénière a égalementadopté un document de Propositions pourl’organisation catéchétique. Sans avoir lemême statut que le Texte national, ildevrait aider à la réflexion et contribuer àdonner des idées pour une mise en œuvrecatéchétique renouvelée. L’échelondiocésain pour ce travail est importantmais il ne pourra pas tout réaliser par lui-même. C’est pourquoi des commandesont été passées à la Commission épis-copale de la catéchèse et du catéchu-ménat pour élaborer d’autres documentsau service des diocèses.

La catéchèse nécessite organisation,documents, acteurs, politique pastorale.Mais elle a surtout besoin d’être traverséepar une passion, celle d’annoncer leChrist, de conduire à lui, de le fairedécouvrir afin que se forme en chacuncette profession de foi qui faisait dire àl’apôtre Pierre : «A qui irions-nous,Seigneur ? C’est toi qui as les paroles dela vie éternelle» (Jn 6, 68). [...]

La réforme des structuresde notre Conférence

La réforme des structures de notreConférence a fait un pas de plus au coursde cette Assemblée. En effet, ces journéesde travail ont permis aux évêques,membres des commissions épiscopales etdes conseils, d’envisager leur nouvellemanière de travailler. En particulier, nousavons précisé le mode d’exercice de notreresponsabilité auprès des services na-tionaux, des mouvements et associationsde fidèles. La mise en œuvre de la réformedes structures peut ainsi trouver sa finalité: nous aider dans la tâche qui est la nôtre,comme évêques, celle de servir au mieuxet collégialement la vie et la mission del’Eglise en France. Nous sommes bienconscients que c’est de cela qu’il s’agit :favoriser l’exercice collégial de notre mi-nistère et dynamiser l’évangélisation au-jourd’hui dans notre pays.

En avril prochain, nous donnerons auxservices nationaux leurs cahiers descharges, élaborés d’ici là dans la concer-tation et le respect des responsabilités dechacun. Nous avancerons également dansla mise en œuvre des décisions concer-nant les structures juridiques des servicesnationaux et, déjà, une proposition deréécriture des statuts de notre Conférencenous sera proposée.

Nous savons bien qu’aucune réformedes structures ne porte ses fruits de façonmagique. C’est la volonté et le dynamismedes personnes qui seuls le permettent.Aussi faut-il rendre hommage à tous ceuxet celles qui, sous des statuts divers, dansnos services, au sein de nos conseils etdans les mouvements de fidèles, ac-complissent de belle manière leurs res-ponsabilités et témoignent d’un réel sensecclésial.

Le travail futur de nos Assemblées

Le Comité Etudes et Projets nous avaitproposé une liste de huit fiches de travail.Nous en avons choisi trois à approfondiren priorité.

Trois différences structurantes de la viesociale : homme/femme, père/mère,frère/sœur

Nous avons besoin aujourd’hui depoints de repère. Les ressources combi-


nées de l’histoire, de l’anthropologie, de la sociologie, de lapsychologie et de la théologie morale seront sollicitées pourcomprendre et manifester le caractère structurant, aussi bien pourla construction de la personnalité individuelle que pour la viesociale, des rapports homme/femme, père/mère, frère/sœur. Quine voit que ces questions sont au cœur de bien des débats dansnotre société ! [...]

Ministère des prêtres et vie des communautés chrétiennesCette question n’est pas nouvelle. Elle se repose régu-

lièrement à chaque changement d’époque et de mutation dans lasociété. Mais elle a aujourd’hui une acuité particulière. A causede leur baisse numérique et des transformations qui marquentleur environnement culturel et social, les prêtres ressententfortement ces évolutions. Le champ de leur ministère s’agrandit.La responsabilité pastorale devient plus lourde. Cela a desrépercussions sur leur équilibre de vie et sur l’équilibre de leurministère apostolique. Tous les diocèses sont concernés.

Mais cette question du ministère des prêtres ne peut seréfléchir sans relation aux communautés chrétiennes et au peupleauquel ces prêtres sont envoyés. Il sera ainsi utile de s’interrogersur ce qu’est une communauté chrétienne, ses caractéristiques,sa mission propre, en sorte qu’elle porte un authentique té-moignage apostolique.

Dans ce contexte, le ministère des prêtres a besoin d’êtreprécisé et soutenu. Pasteurs et apôtres, les prêtres sont invités,pour le service des hommes, à trouver de nouvelles manièresd’exercer leur ministère. Ce travail devrait offrir des points declarification et des pistes de réflexion.

La mission de l’enseignement catholique[...] Ouvert à tous, respectueux de la conscience de chacun,

l’enseignement catholique ne doit pas perdre son âme. Il doitfaire entendre aussi sa différence – ce qu’on appelle le «caractère propre » –, à savoir un projet éducatif inspiré del’Evangile et une proposition explicite de la foi chrétienne.

[...] Nous aurons à envisager comment soutenir le dé-veloppement de l’enseignement catholique dans notre pays, sansoublier l’enseignement supérieur.

Je remercie Mgr Jean-Louis Bruguès, Mgr Albert Rouet et MgrEric Aumonier d’avoir accepté d’être les responsables de chacunde ces groupes de travail.

L’ouverture sur l’universelNous avons invité cette année deux évêques africains à

participer à notre Assemblée : Mgr Nicolas Djomo Lola, évêquede Tshumbe, président de l’Association des Conférencesépiscopales de l’Afrique centrale, et Mgr Laurent MonsengwoPasinya, archevêque de Kisangani et président de la Conférenceépiscopale de la République démocratique du Congo.

Leur présence, leur prise de parole, la conférence faite parMgr Monsengwo Pasinya ont renforcé nos liens avec l’Eglised’Afrique et tout particulièrement avec celle qui vit dans cetterégion de l’Afrique des Grands Lacs. Ils nous ont donné de pou-voir respirer à pleins poumons un souffle puissant de catholicité.Qu’ils en soient vivement remerciés !

Ils nous ont ainsi préparés à vivre la fête de la proche béa-tification, à Rome, dimanche prochain, du Père Charles deFoucauld. Que l’ermite de Tamanrasset nous aide à vivre à notretour cette passion du Christ, de l’eucharistie et de l’accueil dufrère qui a brûlé si intensément son cœur. Oui, que ce « frèreuniversel » aide chacun dans notre Eglise à devenir toujoursdavantage le frère de tous !

† Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux,président de la Conférence des évêques de France

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En mémoire des jours

ue nous arrive-t-il ,avec cette crise desbanlieues, qui a pris les

proportions d'un brûlot à l'é-chelle du pays ? Les signesavant-coureurs ne nousavaient certes pas manqués.Ce n'est pas d'aujourd'hui quel'on brûle des voitures à l'oréede nos cités qui ne sont pasvraiment des villes. Mais devastes ensembles qu'il n'estpas si facile d'humaniser. Ona fait dans l'urgence, qui étaitgrande, c'est vrai. De vastesmouvements de populationsse sont opérés avec ce qui futd'abord un Exode rural quinous était encore intérieur.Mais l'Exode est devenu im-migration dans ces dernièresdécennies. Ce fut une sortede révolution silencieuse. Onne parlait pas encore du chocdes cultures, mais n'y avait-ilpas déjà quelque chose decela ?

Tant que la prospérité futau rendez-vous, avec ce queJean Fourasté a appelé "LesTrente Glorieuses", les chosesse passèrent à peu près bien.Mais l'euphorie économiquen'a pas duré, et au surplus il yeut tous ces bouleversementsradicaux qui ont transforménos manières de vivre, etsubstitué au pouvoir de

l'homme celui des hautestechnologies, dont l'ampleurpasse tous les prévisibles. Lefutur s'est fait pressant àgrande allure, dans ce qu'onappelle aujourd'hui la mon-dialisation, avec son lot affé-rant de délocalisations quifont de nos univers productifsdes friches industrielles. Cene pouvait être sans consé-quence, sur la vie de nos ban-lieues, qui se faisaient de plusen plus l'impression d'être ex-clues, et marginalisées, avecleur taux de chômage record,et leurs difficultés d'insertiondans un monde qui n'étaitpas le leur pour finir.

On avait parlé avec JeanPierre Raffarin de la "Franced'en bas". C'était encore plusgrave, une France au fossé,pour tout dire. Un état de né-cessité s'est créé, qui ouvraitla porte à des trafics de surviequi n'étaient guère recom-mandables. Que l'on songeseulement à ces grands oupetits vendeurs de drogue,qui ont fait de nombres denos quartiers des zones denon-droit, disent les policiers,qui sont bien placés poursavoir.

Il y avait donc bien desraisons de craindre l'explo-sion, malgré les efforts méri-toires d'associations, qui tra-vaillaient sur le terrain, etnon dans des bureaux. Ce quia surpris, en revanche, ce futl'étendue de ces embrase-ments, qui chaque nuit ontéclairé de leurs feux sinistres,des réalités dévastatricesdont on ne pouvait com-prendre l'objet. Sauf qu'ildétruisait pour le plaisir, sil'on peut dire. Une sociététout entière, se voyait miseen cause dans ses bases, avecl'action de groupes qui ne

prenaient même pas la peinede nous dire leurs raisons etleurs motivations. Un pays seretrouvait devant une sorted’intifada incomparable à unecause puisqu'elle n'était pasemblématique d'une cause. Sice n'est celle de la destruc-tion. La confusion qui nemanque jamais de se produirese mit à parler en termes dejeunes quand il s'agissait degroupuscules, mais puissam-ment encagoulés, petits sol-dats de l'extinction à leurmanière.

Par-delà ces péripéties,l'événement en dit long surles fragilités de nos sociétéset leur fragmentation. Qu'il yait à faire et sans attendre,pour réintégrer ce monde desbanlieues dans des villes quine le seraient pas seulementde nom, le fait va de soi, et ilappelle un vrai sursaut d'hu-manité. Il y faudra du temps,et l'on se demande parfois sil'on en a vraiment. C'est unesorte de séisme social et plusencore, qui vient de secouerla société, et pas seulement lanôtre. Les experts, auxquelson fait beaucoup appel, nepeuvent suffire à la tâche. Lesvrais experts soulignent àjuste titre Bruno Frappat dansLa Croix, ce sont les habitantsdes quartiers qu'on licencie.

Il n'est pas simple de faireface à une pression dont onne sait pas la nature. Quipeut dire ce que veulent cesbrûleurs de voiture, qui n'hé-sitent même pas à brûleraussi des écoles maternelles.Il y a un goût de néant dansces pratiques, qui ne relèventpas seulement des fracturessociales.

On savait incertain l'étatdu monde extérieur, mais lenôtre ne l'est pas moins. On

mesure en ces circonstancestoutes nos carences, pour direune parole qui n'en appellepas seulement au calme,condition préalable à toutévidemment. Mais à la racinedu mal, il y a tous les non-sens d'une vie, qui ne saitplus ce qu'elle a fait de sonâme.

Les chrétiens ne sont pasmoins que d'autres concernésà cet égard. Ils ne le sont pasd'aujourd'hui il est vrai. Leurvoix de longue date, s'est éle-vée pour défendre l'égale di-gnité de tous, des plus pau-vres pour commencer. L'air dutemps n'est guère réceptif àce message. Ce n'est pas uneraison pour se décourager.Plus que jamais il faut ré-pondre de l'homme, dont lafoi nous dit qu'il n'est passeulement façonné de limon.La violence n'est pas une so-lution, mais cela, comment lefaire entendre à ceux qui secomplaisent à l’ignominie deleurs flammes ravageuses ?

Le monde un instant n'aeu d'yeux que pour la France,devenue souvent l'objet detoutes les curiosités interna-tionales. Notre amour propren'avait rien à y gagner. L'im-portant n'était pas là toute-fois. Les tocsins de Paris nesonnent pas seulement pournous en effet. La terreur estune contagion, et elle sévit.Raison de plus pour revenir àl'essentiel. A ce qui trans-cende nos peurs : "Si Dieu estavec nous, qui sera contrenous ?" Il est plus tard qu'onne croit.

Mais l'Evangile est tou-jours là, et ne demande qu'àmettre le feu sur la terre. Levrai. Celui qui brûle sansconsumer. Petite différence,évidemment… �

Petite différence...

Q

Par Robert Masson

ESPRIT



ESPRITLectures de la messe du 20 novembre 2005Dimanche du Christ-Roi

Tout puissant ?

par Michel GITTON

� Ce dernier dimanche de l’année liturgique nous donne unaperçu sur le Jugement dernier. Autant dire que la fête duChrist-Roi, en passant de la fin octobre (où elle était jadis)à la fin novembre a acquis une note eschatologique plusmarquée. Le Règne de Dieu qui commence par le Règne duChrist est moins que jamais au programme de nos sociétés.Les chrétiens ne croient plus trop à la valeur éminemmentpositive des sociétés chrétiennes (ou en passe de l’être),alors l’attention se porte naturellement sur la fin des temps,où, nous le savons, nous sommes sûrs, le Christ aura ledernier mot face aux puissances hostiles et oppressives quigouvernent cette terre.

� Saint Paul, à la fin de sa première lettre aux Corinthiens,retrace tout le chemin de notre libération : la venue dunouvel Adam apportant aux hommes la Résurrection, enréalisant l’exact opposé de l’attitude de ce dernier –obéissance contre défiance-, et le moment de son retour oùil totalisera toute l’œuvre accomplie dans le secret, enprenant nettement la tête du grand retour des hommes versDieu. Le Règne du Christ se muera en Règne du Père.

� Ezéchiel nous montrait l’avènement de cerègne comme un événement de grâce queDieu a longtemps porté dans son cœur et qui s’impose à luicomme une revendication au contact de son troupeaudécimé. Le jugement est avant tout une libération de toutce qui nous nuit.

� Pour nous permettre d’envisager le lien qui existe entre lavie présente et le jugement dernier, le Seigneur nous faitassister à cette vaste mise en scène que nous trouvons dansle chapitre 25 de saint Matthieu. Que retiendra le Seigneurde notre vie présente, de nos échecs et de nos joies, quefera-t-il entrer dans l’éternelle joie de Dieu ? Ni nos vertus,ni nos élans de piété, mais une certaine manière (qu’il estseul à pouvoir juger) de se conduire devant les hommes quimanifeste que nous voyons en eux plus qu’eux : unpressentiment de la gloire de Dieu. Pour les non croyants,cette rencontre se fera souvent à travers l’Eglise qui est leCorps du Christ : en soignant le plus petit de ses membres,ils apprendront à servir le Christ,. comme à l’inverse, enpersécutant les disciples, ils atteindront le maître. �

n n’en finit pas avec les images de la puissance. Jésusa eu beau se faire tout petit, faible, meurtri, on nousparle encore de roi, le Christ-Roi ! On croyait déjà en

avoir fini avec le Père Tout Puissant et voilà qu’il revientdans les prières et les formules de la messe. Quand le chris-tianisme aurait-il tourné le dos à ce modèle autoritaire queJésus est venu précisément contester ? Dieu n’est qu’amouret sa seule puissance est la force désarmée du don de soi.

Je ne sais pas s’il y a encore beaucoup de gens pourreprendre à leur compte ce genre de réaction, mais elles ontincontestablement marqué une époque, qui correspondait engros au refus de l’image paternelle dans les années quiprécédèrent et suivirent mai 68. Je ne peux m’empêcher deraconter une anecdote qui en dit long sur cet état d’esprit.En Terre Sainte, à Bethphagé, sur le lieu où on situe le départde la procession des Rameaux, il y a un bloc de pierrequadrangulaire qu’on a longtemps considéré comme lesoubassement qui avait servi au Christ pour monter sur l’ânequi devait le mener à Jérusalem, or voici que le peintreroman qui a décoré cette base a représenté Jésus à cheval.Pensez donc, quelle erreur ! Jésus qui n’avait voulu commemonture que le petit d’une ânesse se voyait attribuer undestrier prêt à la bataille. Plus d’un accompagnateur segaussait de la méprise et glosait sur ce christianisme maléclairé. L’ennui, c’est qu’il n’y a pas de méprise, le peintre,plus théologien que nos guides actuels, évoquaitl’Apocalypse (19,11-16) : "Alors je vis le ciel ouvert, et voiciun cheval blanc ; celui qui le monte s'appelle "Fidèle" et"Vrai", il juge et fait la guerre avec justice. Ses yeux ? Uneflamme ardente ; sur sa tête, plusieurs diadèmes ; inscrit surlui, un nom qu'il est seul à connaître ; le manteau quil'enveloppe est trempé de sang; et son nom ? Le Verbe deDieu. Les armées du ciel le suivaient sur des chevaux blancs,

vêtues de lin d'une blancheur parfaite. De sa bouche sort uneépée acérée pour en frapper les païens ; c'est lui qui lesmènera avec un sceptre de fer; c'est lui qui foule dans lacuve le vin de l'ardente colère de Dieu, le Maître-de-tout.Un nom est inscrit sur son manteau et sur sa cuisse : Roi desrois et Seigneur des seigneurs." Le Messie qui s’avancedésarmé vers Jérusalem est en réalité le Triomphateur desderniers temps !

Et c’est cela qui est intéressant pour nous. Car, disons-lefranchement : la faiblesse à la quelle le Christ a consentin’est pas une valeur en soi. Elle ne change pas notrecondition. Qu’il y ait un malheureux de plus qui souffre nenous apporte guère de consolation. Et si l’on veut dire que cequi compte, c’est que l’image de Dieu a changé et qu’ainsi onne le confond plus avec les despotes de la terre, on fait detoute cette aventure une plate leçon de morale. On peutespérer qu’on aurait abouti à cette conclusion sans mobilisertoute cette histoire.

Non, notre Dieu est fort, c’est le "Dieu des victoires". Si saforce s’est déguisée en faiblesse pour s’insinuer dans lacondition humaine, ce n’est pas pour la laisser comme elleest. Les Pères nous disent qu’il a réussi à tromper la ruse duDémon acharné à écraser l’homme et qu’en prenantincognito la place de celui-ci, il a pris sur lui toute laviolence dont l’Ennemi se sert pour faire plier la volonté del’homme et l’amener dans son camp. Seulement en mourantsans s’être un instant séparé de l’amour du Père, il a échappéau piège et les hommes peuvent maintenant passer par lesmailles du filet. Ce ne sont pas que des images, c’est laréalité. La force paradoxale de Dieu a eu raison du malheurde l’homme.

On comprend qu’on puisse ensuite le représenter àcheval, comme un triomphateur et comme le Roi des rois ! �

par Michel GITTON

O

LIVRES


oilà un évêque français qui ditce qu’il pense, c’est-à-dire cequ’il croit. Il le dit avec cou-rage. Il le dit avec clarté et sé-rénité. Il le dit en s’appuyant

sur l’expérience séculaire de l’Eglise etsur les splendeurs de l’aurore qu’il voitpoindre dans le peuple de Dieu. Mgr Da-gens est un intellectuel et un pasteur.Normalien, ancien doyen de la faculté dethéologie de Toulouse, il est aussi évêqued’un diocèse rural où les communautésciviles et chrétiennes ne se payent pas demots. Cette expérience pastorale au rasdes mottes n’atténue en rien l’acuité deson analyse. Elle la confirme plutôt, en lanourrissant d’expériences et de signesbien concrets. Ce que Mgr Dagens voit enCharente, en France et en Europe l’inclineplutôt à l’optimisme, ou mieux à l’espé-rance. Cette espérance n’est pas à lamode, mais il refuse de la trahir. "Que defois je me suis heurté, jusque dans l’Eglise, au scepticisme ou au réalisme platde certains responsables !" Et de s’excla-mer, avec un ton qui ne sent pas la naph-taline des placards de sacristie : "On ditque les églises se vident, que les prêtrescélibataires seraient les derniers des Mo-hicans au temps de la modernité, quel’Eglise catholique deviendrait en Francecomme une peau de chagrin, qui se rata-

tinerait inexorablement dans une sociétéoublieuse de ses racines judéo-chré-tienne ! Il y en a marre de ce discoursindéfiniment répété et jamais recyclé !Passe encore que ce discours soit tenupar des observateurs extérieurs, qui lais-sent transparaître parfois une certainenostalgie, comme Ulysse qui n’en finitpas de rêver à sa terre natale. Mais que

des membres de l’Eglise soient prison-niers de ces clichés décourageants, là estle scandale !"

Son livre sur la nouveauté chrétiennerecueille des interventions publiques etdes travaux d’analyse donnés ou élaborésces cinq dernières années. Il prend acted’une situation nouvelle de l’Eglise deFrance, et assez récente. Depuis sonfameux rapport Proposer la foi dans lasociété actuelle en 1994, Mgr Dagensconstate que si le christianisme sembleplus fragile institutionnellement, cettefragilité est le trait commun de toute

Dans “La nouveauté

chrétienne”, Mgr Claude

Dagens raconte avec

franchise son espérance

dans un christianisme

capable de vivifier

la société française.

EGLISE

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Que des membres de l’Eglise soientprisonniers de ces clichésdécourageants, là est le scandale !(

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Contre les prophèt

institution dans le mouvement de lapost-modernité." S’il y a effacement de lafoi et des Eglises, il y a aussi un réel effa-cement des solutions alternatives aux-quelles ont pu jadis rêver les adversairesde la foi. " Cette fragilité est une chancepour l’Evangile et pour les communautéschrétiennes car elle oblige à penser lerôle de l’Eglise en terme de nouvelleévangélisation. Elle force l ’Eglise àconcevoir la réalisation de sa mission àfrais nouveaux. Mgr Dagens remarqueque les communautés paroissiales, queles synodes diocésains, que les mouve-ments chrétiens, que les baptisés cons-cients de leur responsabilité sont prêts àinventer des manières originales d’an-noncer et de vivre les béatitudes. Il ne niepas les difficultés, il ne néglige pas l’en-vergure des défis. Ainsi voit-il bien que latransmission de la foi, même dans lesfamilles pratiquantes, même dans l’ensei-gnement catholique, ne va pas de soi. "Cequi s’efface, ce sont les processus auto-matiques de transmission. On le voit net-tement dans les familles catholiques. Ilne suffit plus d’un environnement fami-lial pour que des jeunes, et même desenfants, adhèrent au mystère chrétien. Ilfaut aussi une appropriation personnelle,un éveil intérieur." Mais il a confiancedans le tonus évangélique qui éclate iciet là de manière inattendue. Il a confian-ce dans les ressources d’une chrétientéséculaire.

Mgr Dagens égratigne au passage l’a-veuglement des sociologues des religionscomme Danièle Hervieu-Léger, fascinéspar une hypothétique entropie ca-tholique. Leurs analyses souffrent d’uneoblitération des mécanismes spirituellesde régénérescence des membres engour-dis du Corps de l’Eglise. Pour appuyerleurs thèses, ils préfèrent ignorer lesinitiatives et les succès parfois stupé-fiants, rarement spectaculaires maispourtant bien féconds. Dans le mêmeordre d’idée, Mgr Dagens analyse avec

perspicacité le discours des journalistes,souvent perçu par les chrétiens commeanticlérical et choquant. Les catholiquesen France ne doivent pas succomber àune paranoïa gémissante. Les journalistessont victimes des clichés agaçants qu’ilscontribuent à perpétuer – églises vides,clergé décimé par l’âge, la dépression etles scandales de mœurs, discours rin-gards. C’est parce qu’ils croient connaîtrele christianisme. Ils se sentent appartenirculturellement à son univers. Donc il neprennent jamais la peine de retourner yvoir. Leur opinion se fondent sur un loin-tain catéchisme jamais révisé, le vaguesouvenir d’une grand-tante religieusedans le Cantal, le rhume ramassé lorsd’une visite humide à Lourdes. "Il y aaujourd’hui une dévalorisation certainedu catholicisme parce qu’on croit leconnaître, et on le dévalorise d’autantplus qu’on croit le connaître." L’islam, lejudaïsme, le bouddhisme sont nouveaux.Les journalistes consacrent donc plus detemps à les étudier. Ils découvrent dansles religions allogènes un charme que n’aplus à leurs yeux le catholicisme, auxcouleurs jaunies d’un compagnonnageroutinier et aux mystères éventés.

Mgr Dagens affirme que pour beau-coup en France, même loin de l’Eglise, lechristianisme est attendu. Dans unesociété laïque certes, mais surtout incer-taine et inquiète, les responsables poli-tiques, les acteurs sociaux, les intellec-tuels qui errent parmi les décombres desidéologies défuntes, les citoyens en quêtede sens se tournent de plus en plus aveccuriosité et sympathie vers les chrétiens,même s’ils demeurent encore méfiantsvis-à-vis de l’institution ecclésiale. Lacommunauté chrétienne est un lieu depersonnalisation dans une société d’ano-nymat. Elle est un lieu d’adoption perma-nente. Les chrétiens sont des acteurséminents de la fraternité. Ils sont parti-culièrement présents sur les lieux de lafracture sociale. Les chrétiens se battent

sur tous les fronts pour que soit recon-nue "la transcendance de l’être humain,qui ne peut jamais être regardé commeun objet, qu’il s’agisse du travailleurqu’on manipulerait comme un pion, selonles lois d’un marché sans contrôle, ouqu’il s’agisse des vieillards en fin de vie,ou de l’embryon dans le sein de sa mère."Surtout les chrétiens gardent le trésor dela Parole de Dieu dans un vase d’argile,qui rayonne dans la vie liturgique etsacramentelle. Les bouleversements dumonde, les changements profonds denotre société sont des provocations sti-mulantes pour les chrétiens. Pour MgrDagens, plus que jamais, nous devonsêtre les témoins de la vérité et de la mis-éricorde de Dieu.

Sans doute pour ne pas rendre sonlivre trop composite, Mgr Dagens n’abor-de pas dans ces pages les lieux d’appel etd’exigence pour l’Eglise que sont la scien-ce et la médecine, la culture, l’économiemondialisée…. Il ne s’attarde pas non plussur les handicaps réels de l’Eglise catho-lique aujourd’hui en France et sur lesmoyens de les transformer en chance.

Quoi qu’il en soit, sa réflexion vitami-née et son regard bienveillant sur lemonde qui vient changent heureusementdes lamentations intégristes et des cons-tats désabusés, et fatigants à la longue,sur l’antichristianisme. En vrai pasteur,Mgr Dagens encourage l’ingéniosité, lebon sens et l’audace. Il invite les catho-liques français à prendre conscience deleurs talents et à les faire fructifier. Il y ade bonnes chances qu’il soit entendu. �


par Philippe VERDIN

es de malheur

Mgr Claude Dagens, “La nouveauté chrétiennedans la société française. Espoirs et combatsd’un évêque”, Cerf, 220 p., 19 €

LETTRES


l fut un temps où les cimetièresn’étaient pas faits pour les chiens.A cette époque,- était-ce mêmedans un autre monde?-, mourircomme un de ces animaux était

impensable. Sans doute parce que lacréature humaine essayait de réussir samort. Fabrice Hadjadj, avec son “anti-méthode pour vivre", nous rappellequelques évidences bien oubliées. Dansla veine d’Ernest Hello, de Léon Bloy, deGeorges Bernanos, et avec un style plusépuré mais tout aussi savoureux quedans son ouvrage Et les violents s’enemparent, ce jeune philosophe signe iciun guide de vie, plus utile que le guideMichelin ou celui du Routard, que toutmortel devrait méditer à loisir. Comme ill’annonce en préambule, il est possiblede compulser les différents chapitresindépendamment les uns des autres et ilne faut pas s’en priver.

Comme il est bon d’avoir sous ladent une écriture dont la forme et lefond n’ont que faire de la médiocritéambiante et du politiquement correct !Tout y est plat de résistance, mais lepalais y trouvera goût aussi pour l’en-trée et le dessert. De plus, chaque lec-teur se sentira concerné par le sujet ! Ilne peut pas y échapper. A la mort s’en-tend. C’est-à-dire à la vie offerte.

Partant d’une méditation augusti-nienne et culinaire sur le temps (no-tamment ce superbe "Carpe diem etcarpe farcie"), l’auteur nous entraînedans une réhabilitation de la peur demourir, cette "fille de Dieu" selon Ber-nanos, un éloge de la dysthanasie. Cesont là parmi les pages les plus fortes del’ouvrage. La sueur de sang, l’effroi deJésus au Mont des Olives, "peur triom-phale" (Léon Bloy), ouvrent les portes à

la Gloire. Quant à nous, commençonspar avoir peur de nous-mêmes (JosefRatzinger), pour acquérir quelque humi-lité, allons jusqu’au tréfonds de notrenéant pour regarder la mort comme uneoccasion de "réussir".

Fabrice Hadjadj passe alors en revueles mensonges du suicide et de ce quiest improprement nommé euthanasie. Sil ’homme ne reçoit plus l ’existencecomme un don, il la considère commeun produit de la volonté. Reprenant uneimage utilisée par saint Thomas d’Aquin,l’auteur souligne que l’esclave de Dieuest très au-dessus du maître de soi, qu’il

Juif de nom arabe et de

confession catholique,

Fabrice Hadjadj enseigne la

philosophe, au lycée, en

faculté et au séminaire de

Toulon. Il est aussi habile

dramaturge et essayiste

à la saine colère rentrée.

SAGESSE

Du bon usage de la

I

Un guide de vie, plus utile que leguide Michelin ou celui du Routard(

vaut mieux être vaincu par Dieu qued’être vainqueur. Telle est l’immensedignité de l’homme qui échappe à laréduction de toutes les utilités, de tou-tes les capacités physiques, psy-chologiques, intellectuelles. Un êtrehumain n’est pas un ustensile ménagerque l’on jette lorsqu’il ne fonctionneplus.

Puis Fabrice Hadjadj montre, à lasuite de Pascal, combien notre fuitedans le divertissement est un cache-misère qui occasionne notre perte, notregangrène tandis que l’atomisation del’homme par la physique et l’exaltation

de la bête en lui par le darwinisme, nousconduisent à un eugénisme bien inau-guré au XXe siècle par un peintre sanstalent qui fit carrière en Allemagne.

La deuxième partie de l’ouvrage estplus d’ordre théologique et spirituel,abordant la faute d’Adam, le sacrifice duChrist et le martyre. Voilà où est la clef :le martyre à la portée de tous. Chaquechrétien devrait se sentir concerné,puisqu’il est appelé à un témoignage quiprovoque nécessairement la violence sile message du Christ n’est pas édulcoré :"Telle est la générosité que vous devezacquérir : réveiller les consciencesendurcies, c’est-à-dire, en témoin de lavérité, exaspérer votre prochain. Le met-tre hors de lui. L’inciter contre vous àprendre le fouet".

Bref, Fabrice Hadjadj parle d’une folied’amour, celle qui saisit, par-delà la peurlégitime de la mort, tout être qui a perçuen lui et dans le monde, la miséricordedivine. Nous avons installé des tout-à-l’égoût et nous avons oublié les tout-au-ciel (expression d’Alfred Jarry ). Voilàpourquoi nous ne voulons plus mourirpour rien, pas pour notre foi, pas pourd’autres : "Notre christianisme ramolli seréduit à une petite morale civique en-nuyeuse, dans le mépris des chevaliers etdes rois de jadis, dans l’oubli radical duqui-perd-sa-vie-la-sauvera".

Comment aimer, à sa juste valeur, lacarpe farcie (ou bien, oserais-je ajouter,la religieuse au café), si nous ne sommespas prêts à l’occultation de tout ce quiest bon, beau, par la souffrance et par lamort ? L’espérance surgit de l’échecapparent. Telle est la réussite. Remer-cions l’auteur de nous secouer de notreengourdissement mortel pour nous ap-peler à la vie. Ouvrir ce livre, c’est s’ou-vrir déjà à la Lumière. �


par le Père Jean-François THOMAS s.j.

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Fabrice Hadjadj, “Réussir sa mort,Anti-méthode pour vivre”, Presses dela Renaissance, 408 pages, 26 €

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EXPOSITIONS


’est trois expositions que le MuséeCarnavalet a choisi de consacrer simul-tanément à la photographie. "Le Brésilde Marc Ferrez" s’inscrit naturellementdans le cadre de l’année du Brésil en

France. "Un amour de Paris, photographies deDorothy Bohm" trouve logiquement sa place dansce musée de l’histoire de Paris. Enfin, avec "3photographes humanistes", le Musée Carnavaletrend hommage à trois grands noms de la photo,grâce à sa riche collection de tirages.

Marc Ferrez (1843-1923) est né à Rio-de-Janeiro dans une famille d’origine française.Durant toute sa vie, il a entretenu des liens étroitsavec notre pays. La capitale a accueilli ses photo-graphies à l’occasion des expositions universellesde 1878 et 1889. Mais c’est la première fois qu’unerétrospective lui est consacrée en France. Les 150photos exposées sont, soit des tirages d’époqueaux teintes sépia, soit des épreuves contempo-raines réalisées d’après les négatifs originaux. Unepart importante de l’œuvre de Marc Ferrez est cen-trée sur Rio. Elle constitue un précieux témoignagesur les aspects anciens de la ville. Ses vues ur-baines ont fixé sur la pellicule les profonds chan-gements de la fin du 19ème et du début du 20ème siè-cle. En 1905, il commence l’album sur l’AvenidaCentral, avenue à la française construite en troisans sur le modèle haussmannien. Ses portraitspeuvent être ceux de l’empereur Pedro II, de laprincesse Isabelle et du comte d’Eu, ou ceux desfemmes noires de Bahia, ou d’un jeune indien duMato Grosso. Comme photographe de la MarineImpériale et de la Commission géologique del’Empire, il a parcouru les différentes provinces duBrésil. Grâce aux commandes publiques, il aimmortalisé la construction d’ouvrages d’art pourles lignes de chemin de fer, les activités liées à laculture du café, ou celles liées à l’exploitationminière du Minas Gerais.

La photographe anglaise Dorothy Bohm est néeen 1924 en Prusse Orientale dans une famille juive

Le Musée Carnavalet consacre

simultanément trois expositions

à la photographie : "le Brésil

de Marc Ferrez", "un amour

de Paris" et "3 photographes

humanistes" se complètent

harmonieusement.

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Les vuesurbaines deMarc Ferrezont fixé leschangementsde la fin du19ème et dudébut du20ème siècle

De Rioà

PHOTOGRAPHIES

par Alain SOLARI

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Exposition : "Le Brésil de Marc Ferrez"Jeune Indien, vers 1880,Mato Grosso.

Exposition : "Le Brésil de Marc Ferrez"Vue de la baie de Guanabara, vers 1890.Vue prise du côté de Niterói, RJ

Exposition : "Le Brésil de Marc Ferrez"Charles F. Hartt devant Recife, opérant des relevés pour laCommission géologique impériale, vers 1875. Pernambuco

EXPOSITIONS


lithuanienne. En 1939, fuyant les nazis, elle seretrouve à Manchester où elle rencontre son futurmari. Elle n’a pas vingt ans lorsqu’elle fait de laphotographie son métier. Les Bohm découvrentbrièvement Paris en 1947, puis plus longuement en1954. Carnavalet rend hommage à la photographeanglaise dont la donation de plus de 150 de sesclichés enrichit les collections du musée sur Paris.Car, pendant près de 60 ans, Dorothy Bohm aentretenu une relation privilégiée avec la capitale."Ma photographie était un acte d’amour, l’émotionprimait toujours, intuitive, sans préméditation. Jevivais cela intensément, choisissant les instantspoétiques, mystérieux, transitoires, et uniquementlorsque la lumière me convenait", déclare-t-elle.

L’émotion, la lumière, on les perçoit dans lajovialité de la marchande des "Halles" (années 50),ou dans l’expression des deux gamins de la "RueTholozé, à Montmartre". C’est Gavroche ou Poul-bot immortalisés ! Il s’agit là de photographies ennoir et blanc, qui constituent la première partie del’exposition. Dans les dernières salles, la couleuréclate. Ce n’est qu’au début des années 1980 queDorothy Bohm aborde la couleur. Tout en conser-vant son humanité et ses thèmes favoris, son styleévolue radicalement, renouvelle le langage de l’ar-tiste. Ses photos d’affiches, par exemple, déjà pré-sentes en noir et blanc, forment de belles compo-sitions tendant vers l’abstraction. "Mes rêves pren-nent davantage leur essor !", dira-t-elle.

Si l’on s’en tient à la période noir et blanc, le

style de Dorothy Bohm se rapproche, sans qu’ellel’ait souhaité consciemment, de la photographiehumaniste qui connaît son âge d’or après guerre.Aussi le Musée Carnavalet a-t-il été bien inspiréd’extraire de sa riche collection de tirages 55 ima-ges de Paris, de 1940 à 1960, dues à "3 photogra-phes humanistes" : Willy Ronis, Lucien Hervé etFrédéric Barzilay. Comme Marc Ferrez et DorothyBohm, ils sauront toucher les visiteurs. �

"Le Brésil de Marc Ferrez" et "Un amour deParis", jusqu’au 11 décembre. "3 photographeshumanistes", jusqu’au 15 janvier 2006. AuMusée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, 75003Paris, tél. 01.42.72.21.13, fax 01.42.72.01.61.Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé lelundi et certains jours fériés.

Paris

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Exposition : "Un amour

de Paris"La Seine près du Cours-la-Reine,

janvier 1988.

Exposition : "3 photographes humanistes"Amoureux Mestre, 1947, Willy Ronis.

Détail de fontaine, la nuit, place de la Concorde, 1950,Frédéric Barzilay.

EXPOSITIONS


e Musée d’Histoire contemporaine de laBDIC (Bibliothèque de DocumentationInternationale Contemporaine), situédans l’Hôtel National des Invalides,consacre une intéressante exposition à

"l’affiche polonaise de 1945 à 2004". Intitulée"des Slogans et des Signes", elle réunit environ160 affiches. Aux pièces les plus significativesde son fonds polonais (plus de 300 affiches nesont pas exposées), la BDIC a ajouté une tren-taine de pièces prêtées par le Musée de l’af-fiche de Wilanow, à Varsovie, et par la Bi-bliothèque Forney. Cette première granderétrospective consacrée à l’histoire de l’affichepolonaise prolonge la Saison polonaise enFrance.

Non seulement la BDIC conserve, mais elletravaille sur ce qu’elle conserve. Son expositionmet en valeur la qualité de l’art graphiquepolonais, à toutes les époques, depuis la fin dela seconde guerre mondiale. Dans les trois salles, dont on peut regretter l’exiguïté, lesaffiches, à touche-touche, sont politiques ouculturelles. Durant la période communiste, ellesémanent souvent "du même creuset de la com-mande d’Etat et sont souvent l’œuvre desmêmes créateurs". La propagande est évidem-ment souvent présente, non sans ambiguïté,mais la qualité aussi. L’affiche "De retour àVarsovie" représente une maison en ruine quesurvole une colombe en papier journal. Le jour-nal en question est "le Travailleur", organe duparti socialiste polonais… Qui sera "réunifié"avec le PC en 1948. La chape de plomb laisseparfois filtrer un peu de poésie. L’affiche du "Ve

festival international F. Chopin", un clavier, une

ligne d’arbres, le ciel infini…, le prouve en1954. Les manifestations culturelles sont l’oc-casion d’une ouverture sur le monde et per-mettent parfois à des artistes de s’exprimer endehors des circuits officiels. Les événements

marquants, souventtragiques, de l’histoirepolonaise contempo-raine surgissent surles affiches : "A lamémoire des victimesde Katyn" (1981), "40e

anniversaire de l’in-surrection du Ghettode Varsovie" (1983),"Inauguration du mo-nument aux victimesde la répression de1970 à Gdansk"(1980)… certainesaffiches sont poi-gnantes, comme cellequi représente unesilhouette noire qui sedétache sur un fondblanc, avec ces sim-ples mots : "Popie-luszko pourquoi ?"(1984). Evidemment,le graphisme couleurrouge sang de Soli-

darnösc est bien présent, notamment sur ce"Bras d’honneur au Parti, à l’occasion du 1er mai 1983".

Cette exposition, qui à travers un art de larue donne la parole à des artistes internationa-lement reconnus, comme à de jeunes créateurs,est un véritable livre ouvert sur l’histoire d’unpays au riche passé culturel, sur sa créationartistique, mais aussi sur son contexte social etpolitique. �

En l’Hôtel National des Invalides,

l’exposition "des Slogans et des

Signes" est consacrée à

"l’affiche polonaise" de 1945 à

2004. Un saisissant raccourci

de l’histoire du pays, de la

guerre froide à Solidarnösc.

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"Des Slogans et des Signes, l’affiche polonaise,1945-2004", jusqu’au 4 décembre. Muséed’Histoire contemporaine, BDIC, Hôtel Nationaldes Invalides, 75007 Paris. Du mardi au same-di, de 10h à 13h et de 14h à 17h30, le di-manche de 14h à 17h30. Fermé le lundi.

Les événements marquants,souvent tragiques,de l'histoirepolonaisecontemporainesurgissent

par Alain SOLARI

Du PartiàSolidarnösc

AFFICHES POLONAISES


THEATRE

TATIONNEMENT ALTERNÉ" (1) estun divertissement intelligent. Diver-tissement car le thème est léger. Unchauffeur de taxi bigame tient cha-cune de ses femmes dans l’igno-

rance de l’existence de l’autre. Un jour, unaccident dérange son planning d’horloger. Lesdeux femmes signalent sa disparition à lapolice tandis qu’un photographe de presse est

dépêché pour faire leportrait du héros dujour…

Une cascade demensonges va cher-cher à couvrir la dissi-mulation originelle.L’astuce de l’auteur aconsisté à rendre unvoisin complice, desorte que régulière-ment chacun doitréadapter son inven-tion en fonction dece que l’autre a diten son absence.

Il faut ainsi recentrer en permanence lesversions à l’intention de chacune des épousescomme de chacun des inspecteurs de police lerecherchant chacun à une adresse différente.Et bien sûr éviter les rencontres.

Rien que de très classique, mais amenésans vulgarité. Les jeux de mots sont parfaite-ment adaptés à la situation du mensonge,lorsque le menteur cherche à rattraper unimpair. Les beau parents qui sont en retraiteau Mans se retrouvent soudain dans le sulta-nat d’Oman, par exemple.

Le rythme est enlevé, sans faiblesse. Le jeuest bon, qui donne à chaque personnage unepersonnalité bien particulière. On regrettesimplement que la seconde partie, celle où le

château d’inventions s’écroule, assied tant sonhumour sur la dérision du milieu homosexuel.

Cette pièce est intelligente dans la mesureoù la marche de la situation vers l’explosion,de même que la chute, possèdent un réalismepsychologique au-delà des effets comiques. Ace titre, elle est à recommander pour tous lesenfants qui seraient tentés par la dissimula-tion ou le mensonge. �

Parabole hilarante construite

comme une fable de La

Fontaine, "Stationnement

alterné" est pour tous les âges.

(1) "Stationnement alterné", de Ray Cooney. AvecEric Metayer, Roland Marchisio, Cecile Arnaud... Dumardi au samedi à 20h30, samedi à 17h, dimanche à15h. Au théâtre de la Michodière, 4 bis rue de laMichodière, 75002 Paris. Tél. 01.47.42.95.22.

"S Les jeux demots sontparfaitementadaptés,sans vulgarité

Riredu mensonge

"STATIONNEMENT ALTERNÉ"par Pierre FRANÇOIS

Loufoque"Les Invisibles" (1) se présente comme une comédie musicales’inscrivant dans un contexte proche de "Starwars". Elle a lieu

sur la petite scène du Mélo d’Amélie, théâtre spécia-lisé dans les spectacles comiques. De fait, dès lapremière seconde on comprend que ce spectaclen’est que parodie. Mais avec un tel naturel que l’onest incapable de dire si la chute de la comédienneest due à la malchance ou à la mise en scène. Il està noter que ce spectacle fait appel non seulement auchant mais également à la chorégraphie. On a là unbon divertissement, qui donne plus dans le style

chansonnier que dans une mise en scène dont la finesse va del’analyse psychologique à la précision des déplacements. Idéalpour qui veut oublier ses soucis, insuffisant pour ceux quidemandent au spectacle de nourrir leur vie intellectuelle. �

(1) "Les Invisibles", de Delphine Guillameau et Patrick Alluin. Avec Patrick Alluin,Vincent Aze, Olivier Denizet, Delphine Guillameau, Suzanne Legrand. Au Mélod’Amélie, 4 rue Marie Stuart, 75002 Paris. Le Dimanche à 20h et le lundi à 21h30,jusqu’au 19 décembre. Places à 21/TR 15 €. Tél. : 01.40.26.11.11.

CHANSON


� Comment se passe votre tournée desvingt ans ?

Patrice : Le public est au rendez-vous. Nous jouons actuellement à gui-chet fermé. Nous avons même dû refu-ser du monde chez nous en Vendée.C’est un public très familial, commed’habitude. Toutes les générations s’ycôtoient, et se reconnaissent dansnotre répertoire.

� Quel accueil vous réserve-t-on ?

Roger : Un accueil très chaleureux.Les spectacteurs sont touchés par lesthèmes abordés, comme le mariage, lafamille ou la défense de la vie. Cela si-gnifie bien que nous sommes tous trèsattachés aux valeurs simples, de bonsens et finalement essentielles. Avantnotre venue, chaque ville prépare unchœur d’enfants pour chanter deuxchansons avec nous. Et lorsque ces enfants nousrejoignent sur scène, c’est toujours un momenttrès émouvant. Le plus merveilleux, c’est que cesdeux chansons parlent du handicap, et à chaquefois il y a des petits handicapés parmi ces enfants.

� Votre message est-il nouveau pour cette tournée ?

Roger : Je pense que notre interprétation a plusde maturité, d’intériorité, mais le regard que nousposons dans nos chansons est toujours le même.C’est un regard d’éternité, celui de l’Evangile, celuide l’Eglise dont nous sommes les fils. Quant auxthèmes proprement dits, ce sont les thèmes detoute époque : la vie, la mort, la fuite du temps.Rien de nouveau sous le soleil. Sauf que nous,notre Soleil, c’est le Christ ! et nous chantons ça

sur tous les tons et sous tous les registres. Il y a à rire,à pleurer, à rêver, à grincer, à jouer, même à prier.

� Pour qui fêtez-vous vos vingt ans ?

Patrice : Pour nous, pour ceux qui nous aimentet ceux qui nous découvrent, pour Dieu... pour tout

cela à la fois. C’est une histoirevécue, bien remplie : 1000 concerts,10 albums, 80.000 exemplaires ven-dus. Notre œuvre est au service de laVérité, sur fond de fraternité. Vingtans, c’est l’occasion de faire unepetite fête en famille, avec un publicfidèle, que nous aimons profondé-ment et voulons remercier. Un an-niversaire est toujours aussi le tempsd’un bilan. C’est enfin une tacite ac-tion de grâce car sans Dieu, ni l’as-sistance de la Vierge Marie, nousn’aurions jamais tenu lors de mo-ments qui ne furent pas toujoursaussi heureux qu’aujourd’hui.

� Quelle direction voulez-vous donner àvotre avenir professionnel ?

Patrice : Ce spectacle est l’occa-sion de confirmer que choisir leChrist est toujours un bon choix, etque les valeurs de l’Eglise sont éter-

nelles. Si nos chansons ne servaient qu’à entretenircet état d’esprit dans les cœurs, notre missionserait déjà largement accomplie. En outre, ce spec-tacle permet de goûter ces valeurs dans le plusagréable des récipients, c’est-à-dire la joie.

Pour l’avenir, on verra. Nous espérons conti-nuer, certes, mais nous nous en sommes toujoursremis à la Providence. Artistiquement, nous neconnaissons plus de frustration, car nous avons suappréhender la Chanson sous bien des angles, etnous avons sous le coude plusieurs spectacles quenous serons heureux de présenter. �

Les frères Martineau sont repartis pour

la tournée de leurs vingt ans de chanson.

Ils passent par Paris et sont attendus

dans de nombreux endroits en province.

C’est le moment de les redécouvrir.

Les 17,18,19 novembre à 20h30 et 20 novembre à 16h, au théâtre St-Léon, Place du Cardinal Amette, 75015 Paris.

Tél. 02.41.77.25.29. Réserv. sur place, Fnac et Carrefour.Le mardi 6 décembre à 20h30, Théâtre "Les 3 Pierrots",

6 rue du Mont-Valérien, à St-Cloud, Rens. 01.47.71.64.59.Toutes les dates de la tournée : www.martineau-pr.com

Rien denouveau sousle soleil, saufque nous,notre Soleil,c’est le Christ

Lesvingt ansdes Martineau

TOURNEEpar Jacques CHASTAN

Patrice et RogerMartineau

Kamel est un jeune délinquant quicomparaît devant le juge d’ins-truction. Pour lui donne une der-

nière chance (avant la prison), celui-cilui propose de faire un travail d’intérêtgénéral. Il s’agit, pour Kamel, de passerses journées à aider Adèle, une femmeâgée atteinte de la maladie d’Alzheimer.D’abord réticent, Kamel, contraint etforcé, va s’intéresser à cette femmedont la mémoire s’évanouit peu à peu. Àson contact, il va découvrir la chaleur del’amitié et du partage. �� Il suffit souvent d’une jolie his-toire, avec des dialogues vifs, une mise

en scène légère et des comédiens épa-tants pour que l’on passe un momentdélicieux devant son poste de télévision.Il y a tout cela dans cette œuvre aussiémouvante que cocasse, interprétée parune Nadine Alari merveilleuse de charme et de souffrance retenue (elle abien mérité son prix d’interprétation auFestival de Saint-Tropez) et un nouveauvenu, Aymen Saïdi, éblouissant de na-turel. Le téléfilm est à la fois drôle, poi-gnant et très instructif, et son charmesubtil repose sur des petits riens qui

sonnent juste et décrivent bien le tra-gique de la situation.�� À l’heure où les banlieues flam-bent, c’est réconfortant de regarder unehistoire de ce genre qui montre quejamais rien n’est perdu aux hommes debonne volonté. Des scènes très émou-vantes illustrent cette belle histoire d’a-mitié et de partage. �

Adèle et Kamel. Téléfilm français de Vincent Monnet, avecNadine Alari (Adèle), Aymen Saïdi (Kamel), Hippolyte Girardot(Antoine), Nathalie Corré (Sophie), Gérard Bayle (1h28).Diffusion mercredi 23 novembre, sur France 2, à 20h50.

À la vie, à la mort

Ils n’auraient jamais dû se rencontrer et encoremoins devenir amis. Pourtant, lorsque PhilippePozzo di Borgo, aristocrate et brillant hommed’affaires, s’est retrouvé sur un fauteuil roulant,à la suite d’un accident de parapente, il a bienfallu qu’il fasse appel à quelqu’un pour l’aider.C’est Abdel, un jeune beur, qui s’est présenté.Depuis, ils sont devenus tellement amis qu’ilsenvisagent de créer une affaire ensemble.�� Il ne faut pas rater ce beau documen-taire qui montre que rien n’est impossible lors-qu’on est prêt à accepter l’autre tel qu’il est. Cesdeux hommes, aussi dissemblables que possible,racontent avec simplicité et humour comment lavie les a pris tous deux par la main. Bien sûr,leurs proches ne comprennent pas vraiment cequi peut les lier, mais comment expliquer l’inex-plicable ? A lire, le livre de Ph. Pozzo di Borgo :"Le second souffle", paru en 2001 chez Bayard.Docum. français (2002) d'Isabelle Cotenceau et J.-Pierre Devillers(0h52). Diffu. le mercredi 23 novembre, sur France 3, à 00h20.

The patriot«Le chemin de la liberté»Héros de la guerre contre les Français et lesIndiens, Benjamin Martin ne veut plus se battre,même pour l’indépendance des États-Unis.�� Dans cette œuvre romanesque, Ro-land Emmerich fait revivre la guerre d’indépen-dance des États-Unis, à travers sa belle figure dehéros, surperbement campé par Mel Gibson.C’est très spectaculaire, avec beaucoup de rythme et une excellente reconstitution histo-rique, mais c’est trop long.�� La dimension religieuse est bien pré-sente chez ce héros courageux et à la conscience droite, qui veut expier ses péchés.Mais les violences sont terribles.Aventures américaines (1999) de Roland Emmerich, avec MelGibson (Benjamin Martin), Heath Ledger (Gabriel Martin), JoelyRichardson (Charlotte Selton), Jason Isaacs (le colonel Tavington)(2h39). Diffusion le jeudi 24 novembre, sur France 3, à 20h50.

TÉLÉVISION

Mata Hari «La vraie histoire»Le capitaine Bouchardon est chargé de conduire l’ins-truction du procès de Mata Hari, accusée d’intelligenceavec l’ennemi, lors de la Première Guerre mondiale.�� Cette œuvre brillante rend justice à ce per-sonnage si célèbre. Philippe Collas, arrière-petit-fils ducapitaine Bouchardon signe un scénario rigoureux,fondé sur les mémoires de son aïeul. Les dialogues sontciselés, avec d’excellents mots d’auteurs, et les comé-diens sont sensationnels. Quant à l’héroïne, elle appa-

raît sous un jour très différent de celui de sa légende.�� Il y a beaucoup de courage et de dignité (sans parler de son intelligence) chez cette femmemeurtrie qui a trop joué avec le feu. Victime idéale d’un état-major qui s’est servi d’elle avant de l’a-bandonner à son sort, elle a payé sans doute davantage pour la légèreté de sa vie que pour sa pré-tendue trahison. Signalons un beau personnage de religieuse, dans la prison, mais aussi une scènesensuelle.

Téléfilm français de Alain Tasma, avec Bernard Giraudeau (le capitaine Bouchardon), Maruschka Detmers (Mata Hari), Michel Aumont (le capitaineLadoux), Alain Mottet (Maître Clunet), Michèle Gleizer (1h30). Diffusion le samedi 19 novembre, sur France 3, à 23h05.

L’histoire d’une amitié

improbable entre une vieille

dame qui perd la mémoire

et un gosse des banlieues

sans repères.

Adèleet Kamelpar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Deux comédiensmagnifiques donnentvie à cette histoirepleine de charmeet d’humanité(


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Charlotte Schousboe

Jacques Morell

TELEVISION


TF120.50 Star Academy.Divertissement présenté par NikosAliagas.00.55 Espions d’État «Portédisparu». Série avec Rocky Carroll.France 220.50 La télé de Sébastien.Divertissement présenté parPatrick Sébastien, avec CarolineBarclay, Patrick Bosso, Sabrina,Carlos, etc.23.15 Tout le monde en parle.Magazine présenté par ThierryArdisson.France 3

20.50 L’aubaine GA. Téléfilm avecGérard Rinaldi, Laure Duthilleul. Uncuré, flanqué d’une bande deSDF, arrive dans un village pai-sible. �� Une jolie histoire,avec des personnages attachants etune belle figure de prêtre. Mais il ya des maladresses et une scènepénible d’un SDF crachant sur uncrucifix.23.05 Mata Hari, la vraie his-toire GA. Téléfilm avec BernardGiraudeau, Maruschka Detmers,Michel Aumont. (Voir notre ana-lyse page 31)00.50 Clavigo. Ballet de RolandPetit, avec Nicolas le Riche,Claire-Marie Osta, Yann Saiz etles étoiles du corps de ballet del’Opéra de Paris.Arte20.40 L’aventure humaine«Passage du Nord-Ouest : Uneexpédition dans les glaces po-laires» J. Un documentaire inté-ressant, mais très classique.21.35 360 ° le reportage Géo «Lepôle Nord en hélico».22.30 Saburo Teshigawara, dan-ser l’invisible. Documentaire.23.30 Metropolis.M620.50 La trilogie du samedi«Charmed». Série fantastique avecRose McGowan, Holly MarieCombs.21.40 Tru calling «Compte àrebours». Série fantastique avecEliza Dushku.Canal +21.00 Football «Championnatespagnol : Barca/Real Madrid».KTO20.50 Concert «Messe pourRossini», avec l’Orchestre de laradio de Stuttgart, sous la direc-tion de Helmuth Rilling.22.50 Katia Guerreiro.

TF120.50 Incassable GA. Fantastique(2000) de M. Night Shyamalan,avec Bruce Willis, Samuel L.Jackson (1h43). �� Bien fait,mais assez décevant.22.45 Liaison fatale A/Ø. Drame(1987) de Adrian Lyne, avecMichael Douglas, Glenn Close(1h58). �� Une histoire d’a-dultère prenante et morale, maisdes images très crues et violentes.France 2

20.50 Windtalkers, les messa-gers du vent GA. Aventures(2002) de John Woo, avec NicolasCage (2h09) (- 12 ans). ��Un bon film de guerre, avecquelques violences évidemment.23.10 Cold case «Affaires clas-sées». Série avec Danny Pino.France 320.50 On ne peut pas plaire àtout le monde. Magazine présen-té par Marc-Olivier Fogiel et GuyCarlier, avec Valérie Lemercier,Lambert Wilson, Kyo, SandrineKiberlain, Anny Duperey, etc.00.05 Hitler’s madman. Film deguerre en NB et VO (1942) deDouglas Sirk, avec John Carradine,Patricia Morison (1h25).ArteSoirée thématique«Frissons dans le Grand Nord»20.45 Smilla et l’amour de laneige GA. Comédie dramatique(1996) de Bille August, avec JuliaOrmond (1h56). � Pas mal, maisla seconde partie est décevante.22.40 L’expédition disparue J.�� Un documentaire d’aventu-res passionnant et bien ficelé.00.10 Adam et Ève au pôle Nord. M620.50 Zone interdite «L’alcool,parlons-en !». Magazine.Canal +20.30 Football «Championnat deFrance : Bordeaux/PSG».KTO20.50 Document religieux «Dieuen Malaisie». Documentaire sur ledialogue interreligieux.21.45 La foi prise au mot «La loide 1905 (l'intégrale)».

TF120.50 Femmes de loi «Crime pas-sionnel» A. Téléfilm avec NatachaAmal, I. Chauvin. �� Le sus-pense est prentant, mais l’histoireest sordide et la fin peu crédible.22.35 Y’a que la vérité quicompte. Magazine.France 2

20.50 Les rois maudits (4/5)«La louve de France» GA.Téléfilm avec Jeanne Moreau,Philippe Torreton (1h36).�� D’excellent dialogues

et une superbe interprétationpermettent d’oublier la laideur desdécors. Mais c’est violent et l’Égliseest bien critiquée.22.35 Complément d’enquête«Le cauchemar immobilier».Magazine de société.00.45 Musiques au cœur «Récitmusical : Les 4 saisons de Vivaldi». France 320.55 Urgence enfants (3 et 4/4)GA. �� Cette plongée aucœur du service pédiatrique d’ungrand hôpital parisien est toujoursaussi passionnante, mais dure.Arte20.40 Emilia. Théâtre en VO de G.Ephraïm Lessing, avec FelixLampe, Ivonne Schönherr (1h22).22.10 Saddam Hussein, histoired’un procès annoncé GA. ��Très intéressant.M620.50 Vanilla sky A/Ø.Fantastique (2001) de C. Crowe,avec Tom Cruise, Penélope Cruz(2h10). �� Original, mais peuabouti. Ce bel hommage à l’amourest illustré de scènes sensuelles.23.15 Sliver A/Ø. Thriller (1993)de P. Noyce, avec Sharon Stone(1h43) (- 12 ans). ��Efficace, mais malsain et érotique.Canal +16.00 Brodeuses GA. Comédiedramatique (2004) de É. Faucher,avec Lola Naymark (1h25). (Voirnotre analyse ci-contre)20.55 Godsend «Expérience inter-dite» A. Thriller (2004) de NickHamm, avec Greg Kinnear (1h39).�� Une histoire de clonesbien menée, mais très pénible.KTO20.50 KTO magazine «Commentchanger son regard sur les aveu-gles ?».21.45 Salvador, les enfants dela guerre. Des enfants salvado-riens ont été adoptés par desfamilles françaises.

TF120.35 Football «Ligue desChampions : Lille/Benfica».22.40 Le droit de savoir : Grandsdocuments «Au cœur du tsuna-mi : Les témoignages et les vidéosdes rescapés». Magazine.France 2

20.50 Pour un garçon J. Comédie(2002) de Paul et Chris Weitz,avec : Hugh Grant, Toni Collette,Rachel Weisz (1h37). �� Unecomédie sentimentale sympa-thique et bien faite.22.40 Comme au cinéma«L’émission». Magazine présentépar Daniela Lumbroso, avec KarinViard, Danis Tanovic, RobertoBenigni, Reese Witherspoon, MarcLévy, Melvil Poupaud, ValériaBruni-Tedeschi.France 320.50 Fabien Cosma «Jamais troptard» GA. Téléfilm avec Louis-Karim Nebati, Annie Cordy, GérardHernandez. � Un téléfilm carica-tural et très moyen, avec uneAnnie Cordy qui cabotine.23.00 France Europe Express.Magazine politique présenté parChristine Ockrent.00.40 La case de l’oncle Doc«Enfance et indépendances». Arte20.40 Arrangements avec ledestin. Documentaire.21.35 Au bled. Documentaire. 22.25 Débat.22.45 Les petites fugueusesA/Ø. Téléfilm avec Sarah Jonker,Ozlem Solmaz, Vefa Ocal (1h35).�� Une histoire sinistre avecviol et scène de lesbianisme entreadolescentes.00.35 Medium «Céleste». Moyenmétrage de Valérie Gaudissart,avec Sylvia Etcheto (0h42).M620.50 Le camp des fortes têtes.Divertissement.22.35 Les yeux de la mort. Télé-film avec Melissa Gilbert (1h28).Canal +20.55 La demoiselle d’honneurA/Ø. Drame (2004) de ClaudeChabrol, avec Benoît Magimel,Laura Smet (1h46). �� Unfilm très décevant et illustré descènes érotiques.KTO20.50 Solidairement vôtre «Cœurde femmes».21.45 L’engagement. Certainsdécident de vivre à fond leur pas-sion ou leur vocation.

Samedi 19 novembreSamedi 19 novembre DimancDimanche 20 novembrehe 20 novembre LLundi 2undi 21 novembre1 novembre Mardi 22 novembreMardi 22 novembre

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Émissions religieuses :Émissions religieuses :08h30 «Voix bouddhistes», «Islam», «Sourcede vie», «Présence protestante» - 10h30 Lejour du Seigneur «Tout à la foi : Le paradis»- 11h00 Messe, en direct de l’église Saint-Remi, à Avançon (08).

TELEVISION


RADIOSRCFSamedi 19novembre12h00 Face aux chrétiens "Invi-té : Mgr Ricard (président de laConférence des Evêques de France)",forum animé par Jacques Paugam.Lundi 21novembre10h00 A votre service "Soignerles bobos de l'hiver par l'ho-méopathie", avec le Dr AlainHorvilleur (médecin homéopathe).(Vos appels au 04 72 38 20 23)14h30 Halte spirituelle (1/5) "Latransmission de la foi", avec Mi-reille Hugonnard (ancien au-mônier d'étudiants), (tous lesjours à 14h30, 20h45 ou 23h)Mercredi 23novembre21h00 Un prêtre vous répondavec le père Louis Tronchon(Vos appels au 04.72.38.20.23)

France CultureSamedi 19novembre11h00 Le bien commun "Les loismémorielles : liberté de penseret obligation de croire ?", parAntoine Garapon12h00 Science-frictions "Faut-ilmettre les cours d'université surInternet ?", avec Albert ClaudeBenhamou, (chirurgien, directeurde l'Université médicale virtuellefrancophone [UMVF]) et JacquesWeber, (neurologue, responsablede la pédagogie de l'UMVF)Dimanche 20novembre10h00 Messe, par le père AlainCarron de la CarriereMercredi 23novembre9h10 Métropolitains "Le plan deParis de Louis Bretez, dit plande Turgot (1734-1739)", parFrançois Chaslin, avec MarcFierro, Ariane James-Sarazin etJean-Yves Sarazin. M.B.

sur Canal +Lundi 21 novembre, à 16h00 etJeudi 24 novembre, à 14h00Brodeuses GAEnceinte, Claire, 17 ans, veutaccoucher sous X. En attendant,elle s’adonne à sa passion pour labroderie, dans l’atelier de Ma-dame Mélikian, une femme quivient de perdre son enfant.�� Dans cette œuvre subtile, lajeune réalisatrice ÉléonoreFaucher parle de filiation, à tra-vers le travail minutieux des bro-deuses, qui, métaphoriquement,construisent une nouvelle exis-tence et des liens d’affection.�� Une belle leçon d’opti-misme et de confiance dans lavie. Quelques images sensuelles.

TF1

20.50 La bonne copine GA.Téléfilm avec Mimie Mathy, RobinRenucci. �� Une charmantecomédie sur le regard des genssur le handicap. Mais il y a beau-coup de maladresses.23.25 New York, unité spéciale.Série avec Chris Meloni.France 220.50 Adèle et Kamel J. Téléfilmde Vincent Monnet, avec NadineAlari, Aymen Saïdi, HippolyteGirardot, Nathalie Corré (1h28).(Voir notre analyse page 31)22.30 Ça se discute «Les femmesau foyer sont-elles vraiment dé-sespérées ?». Magazine.France 320.50 Des racines et des ailesau château de Fontainebleau«Fontainebleau : De François Ier àNapoléon», «Léonard ou les se-crets d’un génie», «À la cour deFrançois Ier». Magazine.23.20 La vie d’ici. Magazinerégional.00.20 À la vie, à la mort J.��. (Voir notre analysepage 31)Arte20.40 Les mercredis de l’his-toire «Franco et Salazar : Voisinset complices» GA. �� Unparallèle très intéressant, malgréquelques poncifs.21.40 Arte reportage.22.30 Le dessous des cartes«Liban, état des lieux d’État tam-pon (1)». Magazine.22.45 Les amants A/Ø. Drame enNB (1958) de Louis Malle, avecJeanne Moreau, Jean-Marc Bory(1h27). �� Un beau film surl’adultère qui fit scandale. Despersonnages amoraux.M620.50 Les garçons de Saint-Vincent. Téléfilm avec HenryCzerny, Brian Dooley (2h56). Uneaffaire de pédérastie dans unpensionnat religieux.00.15 Piège à retardement. Télé-film avec Christiane Paul (1h32).Canal +20.45 Football «La grande soiréede Champions League : RealMadrid/Lyon».KTO20.50 KTO magazine «D’unmonde à l’autre... Pourquoi chan-ger de vie ?». Les nouveauxconvertis sont à l’honneur.21.45 Turquie, terre de tolé-rance ? Documentaire.

TF120.50 Les Enfoirés jouent lejeu : 15 ans d’Enfoirés.Divertissement présenté par Jean-Pierre Foucault, avec MurielRobin, Jean-Louis Aubert, GérardDarmon, Patrick Fiori, Liane Foly,Garou, Jenifer, Gérard Jugnot,Claire Keim, Maurane, etc.23.30 Les Restos «20 ans déjà».Documentaire.France 2

20.50 Boulevard du Palais«Autopsie d’un couple» A. Téléfilmavec Anne Richard, Jean-FrançoisBalmer, Philippe Ambrosini(1h34). �� Il y a toujoursbeaucoup d’humour dans cettesérie policière. Mais l’histoire estsordide.22.35 Double je. Magazine pré-senté par Bernard Pivot, avecAmin Maalouf, Alberto Manguel,Kenneth White.France 320.50 Thalassa : «Canada : Leschasseurs de l’Arctique»,«Sumatra, village de Banda Aceh».Magazine présenté par GeorgesPernoud.Arte20.40 Le dernier seigneur desBalkans (3 et 4/4) : «Le camaraderouge (1924-1943)», «L’or du dia-ble (1943-1949)» A/Ø. Téléfilmavec Arnaud Binard, MélisandreMeerens (3h). �� Ainsi setermine cette belle saga, pleine debruit et de fureur, de scènes éro-tiques et de violences.00.00 Portrait «Harald Szeemannet l’art de l’exposition». 00.55 Permis de penser «PaulNizon». Magazine de Laure Adler.M620.50 N.C.I.S. «Enquêtes spé-ciales». Série policière avec MarkHarmon, Sasha Alexander.21.35 N.I.H. «Alertes médicales».Série médicale avec NealMcDonough, Kelli Williams.23.20 Sex & the city. Série.Canal +20.55 Messiah 3 «Révélation» A.Téléfilm policier avec Ken Stott,Michelle Forbes (3h). �� Unexcellent suspense, mais c’estsinistre et très violent.KTO20.50 KTO magazine «Le magazi-ne de l'actualité».21.45 80e Semaine Sociale deFrance «Transmettre des valeurset des savoirs : Qu’en pensent lesFrançais aujourd’hui ?».

TF120.50 Commissaire Valence«Vengeances» GA. Téléfilm policieravec Bernard Tapie, PhilippineLeroy-Beaulieu, Hélène Seuzaret.�� Le suspense est prenant,mais l’histoire est atroce.22.35 La méthode Cauet.Magazine présenté par Cauet.France 220.50 Envoyé spécial :«Gastronomie, la révolte des étoi-les», «Le secret Kirikou», «Enfantsesclaves». Magazine.22.55 Chronique d’une greffeannoncée. Documentaire avecStella Berry, Maurice Berry,Richard Berry, Josiane Balasko,Patrick Timsit, etc.23.55 Crimes suprêmes àShanghai. Documentaire.France 3

20.50 The patriot «Le chemin dela liberté» GA. Aventures (2000)de Roland Emmerich, avec MelGibson, Heath Ledger, JoelyRichardson (2h39). (Voir notreanalyse page 31)00.15 Prisonnière des Japonais.Téléfilm avec Susan Sarandon.Arte20.40 La cage GA. Drame (1975)de Pierre Granier-Deferre, avecLino Ventura, Ingrid Thulin (1h30).�� Un drame de la jalousieprenant et magnifiquement inter-prété. Mais c’est assez morbide.22.15 La vie en face «Aguaviva :Un lendemain qui vient d’ailleurs»J. �� Un bel exemple d’uneimmigration réussie (avec desracines chrétiennes communes !).23.05 Tracks. Magazine.M620.45 Football «Coupe de l’UEFA :Olympique de Marseille/SCHeerrenveen».22.40 Alias. Série d’espionnageavec Jennifer Garner.Canal +14.00 Brodeuses GA. Comédiedramatique (2004) de É. Faucher,avec Lola Naymark (1h25). (Voirnotre analyse ci-contre)20.55 24 heures chrono. Sériepolicière.KTO20.50 Sur les pas de sœurEmmanuelle. Qui est vraimentsœur Emmanuelle ?22.15 Des métiers et des hom-mes Sarah, chargée de communi-cation».

Mercredi 23 novembreMercredi 23 novembre Jeudi 24 novembreJeudi 24 novembre VVendredi 25 novembreendredi 25 novembre

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T : Tout publicJ : AdolescentsGA: Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive� : Elément positif� : Elément négatif

Repères


avec JEANNE JUGANFondatrice des petites sœursdes pauvresMichel LafonISBN 2 85313 428 8

[Prier 15 jours n° 70]128 pages - 11,50 €La vie de Jeanne Jugan (1792-1879) aété entièrement marquée du sceau de lapauvreté et de l’humilité. Elle n’a laisséaucun écrit et on a recueilli très peu deses paroles. Ce qui laisse à l’auteur laliberté d’imaginer un dialogue entreJeanne et lui, une conversation "imagi-naire mais non invraisemblable". Voicidonc un Prier 15 jours original, nonseulement aussi profond et méditatif quebien d’autres dans la collection, maisaussi extrêmement vif.

avec JOSÉMARIA ESCRIVAGuillaume DervilleISBN 2 85 313 404 0[Prier 15 jours n° 59]128 pages - 11,50 €"J’ai eu l’occasion de rencontrerà plusieurs reprises Mgr Escriva,fondateur de l’Opus Dei. Jegarde de ces entretiens le souve-

nir de quelqu’un qui ne parlait que deDieu. Un moment de conversation aveclui paraissait comme un moment deprière. L’on sentait qu’il vivait l’esprit decontemplation au milieu du monde,qu’il n’a cessé de prêcher depuis 1928."Ainsi s’exprimait le cardinal Marty.

avec JOSEPH PASSERATJean-Marie SégalenISBN 2 85313 426 1[Prier 15 jours n° 69]128 pages - 11,50 €Né en France (1772) etmort en Belgique (1858),digne disciple de son fondateur saintAlphonse de Liguori, qui sera proclamé"Docteur de la prière", Joseph Passerat aparcouru l’Europe en fondant des mai-sons pour sa congrégation, sans crainted’affronter les persécutions. Homme del’oraison quotidienne, il marque beau-coup les gens qui le voient célébrer lamesse, surtout les jeunes. Il est à l’originede nombreuses vocations religieuses.Le père Jean-Marie Ségalen, lui-mêmereligieux rédemptoriste, nous fait décou-vrir "le grand priant" en s’appuyant sur de nombreux épisodes significatifsde sa vie et sur un choix de textes qui invitent à prier.

avec JULES CHEVALIERAndré MayorFondateur desMissionnaires du Sacré-CœurISBN : 2 85 313 408 3

[Prier 15 jours n° 62] 128 pages - 11,50 €Le nom de Jules Chevalier (1824-1907)est lié au Sacré-Cœur de Jésus et à laparoisse d’Issoudun dans le Berry. Pourlui, chaque créature est "un mot d’amourde Dieu". L’atome, les mondes, l’homme,le Verbe de Dieu fait chair sont autant de"mots divins" où Dieu "montre son visageet son Cœur" en attendant que soit "dit"enfin, dans le Cœur Transpercé du Christ,ce que Chevalier appelle "le tout derniermot de Dieu". Dans cette exploration,Notre Dame du Sacré-cœur sait conduiretous les hommes.

avec L’ABBE PAUL COUTURIERPierre MichalonISBN 2 85313 432 6 [Prier 15 jours n° 74]128 pages - 11,50 €Né en 1911, Pierre Michalon,de la Compagnie des prêtres deSaint Sulpice, a fait partie du"Groupe des Dombes", de 1947à 1986. Appelé en 1954 à recueillir la tâchede l’Abbé Couturier, il a créé le centreœcuménique "Unité Chrétienne", à Lyon.L’Abbé Paul Couturier (1881-1953) estconsidéré comme un pionnier et unapôtre de l’œcuménisme. A une époqueoù la recherche de l’unité entre les diffé-rentes Églises chrétiennes n’était pasencore dans l’air du temps, l’AbbéCouturier, par une approche spirituellecentrée sur l’amour et la prière, a sutracer un chemin nouveau.

avec le CHRIST-PRÊTREPhilippe FerlayISBN 2 85 313 222 6[Prier 15 jours n° 1]128 pages - 11,50 €Une lecture renouvelée del’Épître aux Hébreux,centrée sur la figure du Christ-Prêtres’offrant continuellement au Père.

avec Le CONCILE VATICAN IICardinal Gabriel-Marie Garrone

ISBN 2 85 313 221 8[Prier 15 jours n° 2]128 pages - 11,50 €L’itinéraire de prière proposépar l’un des protagonistes dece grand Concile présentéavant tout comme une expé-rience spirituelle très forte.

avec Le CURÉ D’ARSPierre BlancISBN 2 85 313 386 9[Prier 15 jours n° 9]128 pages - 11,50 €Saint Jean-Marie Vianney(1786-1859) était convaincu de "l’indis-pensable obligation où nous sommes dedevenir des saints". L’auteur, lui-mêmecuré dans le diocèse de Belley-Ars, nousaccompagne dans les étapes de cettemarche vers la sainteté.

avec le PÈRE JACQUES SEVINFondateur du ScoutismecatholiqueMadeleine Bourcereau etMarie-Thérèse ToulouseISBN 2 85 313 405 9[Prier 15 jours n° 60]128 pages - 11,50 €Le nom de Jacques Sevin(1882-1951) reste profondément attachéau scoutisme catholique, dont il fut le"Maître à penser" (cardinal P. Philippe).Ce jésuite "animateur spirituel, entraî-neur d’âmes, formateur de caractères"(Radio-Vatican, 1971) a eu l’intuition defonder une congrégation religieuse dontla spiritualité plonge ses racines chezsaint Ignace, Thérèse d’Avila, Thérèse deLisieux et le scoutisme. Les auteurs sonttoutes deux religieuses de la SainteCroix de Jérusalem.

avec LE PÈRE KOLBEJean-François de LouvencourtISBN 2 85 313 362 1[Prier 15 jours n° 47]128 pages - 11,50 €Le Père Kolbe (1894-1941) estuniversellement connu, pour deux raisonssurtout : le mouvement marial et ecclésialqu’il fonda en 1917, qui est aujourd’huiprésent en 46 pays ; l’offrande spontanéequ’il fit de sa vie au camp de concentra-tion d’Auschwitz en remplaçant librementun père de famille condamné à mort. Saprière est tout entière tournée versl’Immaculée et La Trinité.

avec LÉON DEHONFondateur des Prêtres du Sacré-CœurYves LedureISBN : 2 85313 429 6[Prier 15 jours n° 71]128 pages - 11,50 €Le Père Dehon (1843-1925) appartient àcette génération de prêtres de la 2ème

moitié du 19ème siècle qui ont préparél’Église à entrer dans la modernité. Il militepour une église qui se détache de ses lienspolitiques pour devenir l’alliée du peuple.Chaud partisan de la démocratie, il invitel’Église à prendre en compte les aspira-tions du peuple à plus de justice et d’éga-lité. Il sera le commentateur écouté desencycliques sociales de Léon XIII.

Prier 15 jours

Issues du Mouvement des Focolari,

les éditions NOUVELLE CITÉ s’adressent au grand public,

avec des ouvrages accessibles, solides et ouverts.

Comme les semaines précédentes, nous vous proposons une

sélection de la collection "Prier 15 jours, avec..."

EDITIONS NOUVELLE CITE

avec LE PÈRE JOSEPH WRESINSKIFondateur du MouvementATD Quart MondeFrancine de La GorceISBN 2 85 313 359 1[Prier 15 jours n° 42]128 pages - 11,50 €Francine de La Gorce, origi-naire de Bruxelles, rencon-

tre le Père Joseph Wresinski en 1957alors qu’elle a 24 ans. Ce prêtre vivaitau Camp des Sans-Logis de Noisy-le-Grand, près de Paris, aux côtés dequelque 260 familles dans une misèreeffroyable. Elle le rejoint comme volon-taire à plein temps en avril 1960, pourdevenir sa secrétaire.Le Père Joseph Wresinski (12 février1917-14 février 1988) est mondialementconnu pour sa vie et son action auservice des plus pauvres, avec ATDQuart Monde. Il a vécu la misère dèsson enfance et, chez lui, lutte pour lajustice, Jésus-Christ, sacerdoce et Églisesont intimement liés.

AVEC LES MARTYRS CHRÉTIENS DU XXÈME SIÈCLE

Didier RanceISBN 2 85313 454 7[Prier 15 jours n° 84] (volume double)240 pages - 11,50 €Didier Rance, diacre, histo-rien de formation, directeurnational de l’AED (Aide à

l’Église en Détresse) pour la France.Ces quinze martyrs ou groupes demartyrs avec lesquels nous sommes invi-tés à prier appartiennent aux Eglisesprotestantes, orthodoxes et catholique dedivers continents : Franz Jägerstatter (faceau nazisme), Edith Stein, DietrichBonhöffer, des catholiques de Lituanie,Alexandre Men, Vania Moïsseev (baptistede Moldavie), Daniel Dajani (jésuitealbanais), Henri Vergès (frère mariste enAlgérie), Ghassibé Kayrouz (séminaristemaronite libanais), des coptes d’Egypte,Mgr Oscar Romero et deux de sesproches, des trappistes de Yang Kia Ping(Chine), John Bradburne (Zimbabwe), lesFilles de la Résurrection (Rwanda etCongo), Lucien Botovasoa (Madagascar).

avec LOUIS-MARIEGRIGNION DE MONTFORTJean Bulteau et Véronique PinardonISBN 2 85 313 301 X[Prier 15 jours n° 21]128 pages - 11,50 €Une entrée dans la prière et

l’expérience spirituelle du célèbre saintmarial de l’Ouest de la France, cher àJean-Paul II, par deux de ses disciplesd’aujourd’hui, une fille de la Sagesse etun frère de Saint-Gabriel.

avec LUTHERMatthieu ArnoldISBN 2 85 313 321 4[Prier 15 jours n° 28]128 pages - 11,50 €Avec Matthieu Arnold,pasteur spécialiste de Martin Luther, nousdécouvrons combien le grand réforma-teur protestant a été un homme de prièreà toutes les étapes de sa vie. Une prièrefondée sur la confiance en Dieu et saprésence au cœur des textes de la Bibleque Luther a traduite en allemand.

avec MADELEINE DANIÉLOUMarie-Thérèse AbgrallISBN 2 85 313 401 6[Prier 15 jours n° 58]128 pages - 11,50 €Madeleine Daniélou(1880-1956), une despremières femmes de sontemps à devenir agrégée de

lettres, mariée et mère de six enfants,directrice d’une Ecole Normale Librepuis d’établissements scolaires, fonda-trice d’une communauté apostolique defemmes consacrées (Saint-François-Xavier), auteur de nombreux ouvrages,laisse derrière elle une œuvre d’éduca-trice riche et toujours féconde.Avec le soutien du Père Léonce deGrandmaison, jésuite, elle est à l’origined’une spiritualité apostolique qui puise àla sève ignatienne avec sa note proprepour le monde d’aujourd’hui. Sa voca-tion, née dans le virulent climat positi-viste et anticlérical de la France desannées 1900, continue à porter ses fruits.

avec MADELEINE DELBRêLBernard PitaudISBN 2 85 313 326 5[Prier 15 jours n° 29]128 pages - 11,50 €C’est une profonde vieintérieure qui a toujoursanimé l’expérienceecclésiale et sociale deMadeleine Delbrêl (1904-1964) dans la banlieue ouvrière de Paris. L’auteur,spécialiste incontesté, nous fait pénétrerdans cette prière au cœur du monde de l’incroyance.

avec MAÎTRE ECKHARTAndré GozierISBN 2 85 313 370 2[Prier 15 jours n° 10]128 pages - 11,50 €A la découverte de la"naissance de Dieu enl’âme", un univers fascinant dans un grand

souffle de liberté spirituelle, avec l’éminent maître rhéno-flamand.

avec MARCELLIN CHAMPAGNATJean RocheISBN 2 85 313 351 6[Prier 15 jours n° 39]128 pages - 11,50 €Canonisé par Jean-Paul II le 18avril 1999, Marcellin Champagnat(1789-1840) est un prêtre de larégion de Saint-Etienne quideviendra le fondateur de la Congré-gation des Frères Maristes, présentsaujourd’hui sur les cinq continents.

avec MARGUERITE-MARIEGérard DufourISBN 2 85 313 303 6[Prier 15 jours n° 22]128 pages - 11,50 €La spiritualité du Cœur de Jésus,dont Marguerite-Marie Alacoqueest la grande sainte au niveau mondial,rejoint les besoins de l’homme d’aujour-d’hui dans son affectivité la plusprofonde.

avec MARIE DE LA PASSIONFondatrice des Franciscaines Marie-Thérèse de Maleissye

ISBN 2 85 313 347 8[Prier 15 jours n° 36]128 pages - 11,50 €Missionnaires de MarieHélène de Chappotin(1839-1904), devenueMarie de la Passion, fondaun Institut qui compte

aujourd’hui 8 000 religieuses apparte-nant à 73 nationalités. "Il le fallait…",cette explication de Jésus aux disciplesd’Emmaüs est, chez Marie de la Passion,une clé pour comprendre la logique del’amour en Dieu. A partir de là, tout estcohérent, tout se tient : l’incarnation, lacrucifixion, l’eucharistie, la mission…

avec MARIE GUYART DE L’INCARNATIONGabrielle NoëlISBN 2 85 313 409 1[Prier 15 jours n° 63]128 pages - 11,50 €Marie Guyart naît à Tours en1 599. Elle entre chez lesUrsulines de cette ville en 1 631. Elle passera 40 ans enFrance et 33 ans au Canada oùelle fonde le premier couventd’Ursulines et ouvre la première écolepour filles en Amérique du Nord. Elle meurt à Québec, le 30 avril 1672.Elle est béatifiée en 1980. A cette occa-sion, Jean-Paul II a déclaré : "En Mariede l’Incarnation, la femme chrétiennes’est réalisée pleinement et avec un rareéquilibre, dans ses divers états de vie :épouse, mère, directrice d’entreprise,religieuse, mystique, missionnaire, et cela toujours dans la fidélité au Christ…"


EDITIONS NOUVELLE CITE

EDITIONS NOUVELLE CITEavec MARIE NOËLGeorges RothevalISBN 2 85 313 233 1[Prier 15 jours n° 5]128 pages - 11,50 €Cheminement avec cette

femme étonnante, poète et mystique,qui vécut dans la proximité du mystèrede Dieu et de celui de la souffrance.avec MARTHE ROBINHenri-Marie Manteau-BonamyISBN 2 85 313 340 0[Prier 15 jours n° 33]128 pages - 11,50 €Marthe Robin (1902-1981)est mondialement connue,notamment à travers lesFoyers de Charité qu’elle afait naître avec le père Finet.Pendant 50 ans, chaque semaine, elle arevécu la passion du Christ. L’auteur,dominicain, expert du Concile, a connuMarthe Robin dès 1945. L’évêque deValence lui a demandé d’être le théolo-gien du procès de béatification deMarthe.avec Mgr RHODAINFondateur du Secours Catholique

Jean-Marie Lévrier-MussatISBN : 285313377X[Prier 15 jours n° 13]128 pages - 11,50 €Jean-Marie Lévrier-Mussat a étéun proche de Jean Rodhain.Mgr Jean Rodhain, né en 1900,a fondé le Secours Catholique

en 1946. Sensibilisé à l’échec des autrespar ses propres épreuves, il sut allier enlui approfondissement spirituel etvigueur apostolique, notamment avec laJOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne).Évidemment, chez lui, Eucharistie,charité et justice sont très liées.

avec MARTIN-LUTHER KINGChristian DelormeISBN 2 85 313 323 0[Prier 15 jours n° 30]128 pages - 11,50 €Christian Delorme reconnaît

volontiers qu’il est un fils spirituel deMartin-Luther King. Le prêtre catholiquedes banlieues, ami des musulmans,nous fait découvrir la vie intérieure insé-parable du combat du célèbre pasteurnoir américain assassiné.avec MAURICE ZUNDELMarc DonzéISBN 2 85 313 315 X[Prier 15 jours n° 25]128 pages - 11,50 €L’auteur, suisse, spécialiste deMaurice Zundel, nous fait entrerdans la méditation de ce grand mystique.Au cœur de la vie et de la prière du pèreZundel : la grandeur de l’homme libre,habité par le Dieu des Béatitudes.avec MERE TERESAMgr Francesco FolloISBN 2 85313 444 X[Prier 15 jours n° 78] 128 pages - 11,50 €Mgr Francesco Follo a travailléplusieurs années au service de laSecrétairerie d’Etat du Vatican. Il serendait deux fois par semaine dans un foyerde mères célibataires tenu par les Mission-naires de la Charité. Il est ainsi devenu undes aumôniers des sœurs de Mère Teresa àRome. De ce fait il a rencontré personnelle-ment Mère Teresa plusieurs fois.Mère Teresa, béatifiée le 19 octobre 2003,avait besoin de la prière comme de l’airpour respirer. Elle enseignait : "Le fruit dela prière est l’approfondissement de la foi.Le fruit de la foi est l’amour. Le fruit del’amour est le service du prochain... Priezet vous aurez un cœur pur. Si vous avezun cœur pur, vous pourrez voir Dieu etalors vous vous aimerez les uns les autrescomme Dieu vous aime."

DIEU AMOUR DANS L’EXPÉRIENCE ET LA PENSÉE DE CHIARA LUBICHMarisa CeriniISBN 2 85 313 245 5128 pages - 9,91 €La réalité d’un Dieu proche :approfondissement théolo-gique du premier point de la spiritualité du Mouvementdes Focolari.

DIEU AMOUR DANS LA TRADITIONCHRÉTIENNE ET LA PENSÉE CONTEMPORAINECollectifISBN 2 85 313 260 9288 pages - 15,24 €Comment l’affirmation "DieuAmour" s’est révélée au cours

des siècles, dès avant lechristianisme et jusqu’ànos jours. Un ouvrage original desynthèse en six parties, par sixauteurs théologiens, de nationalitésdifférentes, vivant la spiritualité del’unité des Focolari.

VOYAGE TRINITAIRECollectifISBN 2 85 313 300 1

128 pages - 9,91 €À partir de la spiritualitéde l’unité proposée parChiara Lubich et lesFocolari, les auteursdéveloppent unenouvelle approche du mystère chrétien de la Trinité.

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Théologie de l'unité

L a figure policière est l’une desplus représentées au cinéma etpourtant, elle n’échappe qu’assez

rarement au stéréotype. Entre le hérossans peur et sans reproche et le flic ri-pou et désabué, sa représentation asouvent manqué de nuances. Il existe,malgré tout, quelques beaux contre-exemples, comme «Police» de MauricePialat ou «L. 627» de Bertrand Taver-nier. Le nouveau film de Xavier Beau-vois s’inscrit dans cette approche, laplus réaliste possible, de cette profes-sion pas vraiment comme les autres.

Antoine, jeune père de famille,vient d’obtenir son diplôme de l’écolede police. Il est affecté à la deuxièmedivision de la police judiciaire de Paris.Il est débordant d’énergie et impatientde pratiquer enfin son métier sur le

terrain. Son chef est le commandantCaroline Vaudieu, de retour au com-missariat après une éclipse de troisans pour tenter de régler un problèmed’alcoolisme. Elle a perdu un fils et nes’est jamais vraiment remise de sadisparition. Il aurait eu l’âge d’An-toine, et Caroline éprouve rapidementune certaine affection pour cettejeune recrue. .

Xavier Beauvois signe un beaufilm, intéressant à plus d’un titre. Leréalisme et la rigueur avec lesquels il

dépeint cet univers policier lui donneun aspect documentaire passionnant.Le cinéaste a vécu pendant deux ansaux côtés de la police et a découvertson travail au quotidien. L’intrigue, sielle est assez classique, nous offre uneplongée saisissante dans l’univers dessans-abri. Les deux personnages prin-cipaux sont d’une belle complexité.L’interprétation est magistrale. NatalieBaye est magnifique dans le rôle decette femme meurtrie. �

Le petit lieutenant. Drame français (2005) de XavierBeauvois, avec Nathalie Baye (Caroline Vaudieu), Jalil Lespert(Antoine Derouère), Roschdy Zem (Solo), Antoine Chappey(Louis Mallet), Xavier Beauvois (Nicolas Morbé), JacquesPerrin (Clermont) (1h50). Sortie le 16 novembre 2005.

The MatadorJulian Noble est un tueur à gages envoyé auxquatre coins du globe accomplir ses fatalesmissions. Il ne se pose jamais. Cette vie sansattaches finit par lui peser, le jour où, lors d’uneescapade à Mexico, il réalise qu’il n’a personnepour lui souhaiter un bon anniversaire. Il se renddans un bar et, noyant son désespoir dansl’alcool, engage la conversation avec un jeunehomme d’affaires. L’amitié de deux êtres que tout oppose est unsujet de prédilection du cinéma et donne lieu àde multiples variations. Cette comédie, sans êtreoriginale, se laisse suivre agréablement, même sil’humour n’est pas toujours très fin et que l’onn’évite pas certaines vulgarités. La bonnesurprise vient de l’interprétation des deux héros.Pierce Brosnan, en tueur à gages moustachu,cynique et alcoolique, prend un réel plaisir àcasser son image d’espion séduisant. GregKinnear, dont on avait pu découvrir son potentielcomique dans «Vous avez un message», estexcellent.

M.-L. R.

Comédie américaine(2005) de RichardShepard, avec PierceBrosnan (JulianNoble), Greg Kinnear(Danny Wright), HopeDavis (Bean Wright),Philip Baker Hall (Mr.Randy), Dylan Baker(Lovell) (1h40).Sortie le 16 novembre2005.

Three timesTrois histoires d’amour à trois époquesdifférentes : «Le temps des amours» en 1966,«Le temps des libertés» en 1911 et «Le temps dela jeunesse» en 2005.Le cinéaste Hou Hsiao-Hsien («MilleniumMambo») ausculte l’évolution des mœurs àtravers un siècle. Il signe une œuvre brillante,d’une grande richesse esthétique, mais pastoujours facile d’accès. Il ne porte pas dejugement sur l’instabilité morale qu’il dépeint.

M.-L. R.

Comédie taïwanaise(2004) de Hou Hsiao-Hsien, avec Shu Qi (May(1966), Ah Mei (1911),Jing (2005) ; ChangChen(1966),M. Chang(1911), Zhen (2005), MeiFang, Liao Su-jen, Di Mei(2h12). Sortie le16novembre 2005.

CINEMA

Lonesome JimJim, qui a quitté son Indiana natal pour tenter une carrièred’écrivain à New York, est bien obligé de constater qu’il a échoué.Il décide alors de retourner auprès des siens. Mais, lorsqu’ilretrouve sa famille, il comprend pourquoi il était parti.Steve Buscemi, que l’on connaît à la fois comme acteur («Bigfish», «Les aventures de Mister Deeds») et réalisateur («Animal

factory»), capte avec un certain brio la solitude et le désenchantement contemporains ainsi que lequotidien de vies sans éclats. Il ne s’agit pas, pour autant, d’un film morose, car le cinéaste a su luidonner des touches d’humour, de romance et de tendresse qui finissent par rendre cette œuvreattachante.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Comédie américaine (2005) de Steve Buscemi, avec Casey Affleck (Jim), Liv Tyler (Anika), Seymour Cassel (Don), Mark Boone Junior (Evil), Mary KayPlace (la mère), Kevin Corrigan (le frère) (1h30). Sortie le 16 novembre 2005.

La rencontre d’une jeune recrue

pleine d’enthousiasme et de son

commandant, une femme

blessée par la vie.

Le petit lieutenantpar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Au-delà de l’intriguepolicière, des thèmescomme le deuil et lasolitude sont abordés(


ParisParis✔ Le groupe "Sénevé" vous invitele 30 novembre (19h30) salleAlbert Legrand, 228 rue duFaubourg Saint-Honoré, 75008Paris, à une conférence publiquede Gérard Leclerc sur le thème"Mais qui est Benoît XVI ?".✔ A l'espace Georges Bernanos,Association "Les Amis de SaintLouis d'Antin", 4, rue du Havre,75009 Paris, ✆ 01.45.26.65.26,fax 01.45.26.65.25, une confé-rence sera donnée le 29 no-vembre (18h) "La Passion deJésus : cet amour qui peut sauverle monde", par le père PhilippePlet (fondateur des Passionistes, seulecongrégation dans le monde qui

fonde toute sa spiritualité sur la Pas-sion du Seigneur), à l’occasion dela sortie de son livre "Prier 15jours avec st Paul de la croix".AinAin✔ Une retraite aura lieu du 1er (18h [Eucharistie]) au 9 dé-cembre (9h), "Croyez-vous tou-jours que Dieu vous aime ?",par le père Jean Monnat, ré-demptoriste, à La Providence,rue des écoles, 01480 Ars-sur-Formans, ✆ 04.74.00.71.65,fax 04.74.08.10.79, courriel :[email protected]✔ Au Centre spirituel La Poma-rède, 15230 Paulhenc, ✆ 04.71.23.61.61, fax 04.71.23.61.60,

une retraite aura lieu du 2 au 8décembre "Marie, mèrede Dieu et notre mère",avec le père Henri Cal-delari msc. Courriel : [email protected], site : http://la-pomarede.cef.frDordogneDordogne✔ Une journée Mèrede Miséricorde "Servirla vie, un appel de l'Eglise",présidée par Mgr MichelMouïsse, est prévue le 3décembre (14h-17h30), à lamaison diocésaine, 38, avenueGeorges Pompidou, 24000 Pé-rigueux. Rens. ✆ 05.56.98.37.13, ou 05.53.09.33.18.

Haute-SavoieHaute-Savoie✔ Au centre "La Flatière", Foyerde Charité, 943, route de la Fla-tière, 74310 Les Houches, ✆ 04.50.55.50.13, fax 04.50.54.59.11,une retraite est prévue, du 5 au11 décembre "Baptisés au nomdu Père, du Fils et du Saint Es-prit" (les fondements de la foi),par le père J-François Hüe. Cour-riel : [email protected]✔ Exposition "L’Art chez soi",jusqu'au 12 décembre, avec l’as-sociation Pénélope, au muséeArturo Lopez [12, rue du Centre,92000 Neuilly-sur-Seine, ouverttous les jours (10h30-18h),entrée 7 €] qui présentera lesdécors d’une vingtaine de créa-teurs parisiens avec un joli motifde nappe, réalisé par des bro-deuses. Au sein du musée, uneboutique proposera à la vente lesnappes brodées ainsi que desaccessoires pour les cadeaux de

fin d’année. Le but del'association Pénélope([linge de maison] "Aufond de la Cour", 19, av.Victor Hugo, 75116Paris, ✆ 01.45.00.90.90, fax 01.40.67.16.82),créée en 1950, est d’ai-der des personnes endifficulté en leur four-

nissant du travail de couture oude broderie. Courriel : [email protected]✔ L'Œuvre des retraites prévoitdes "Exercices Spirituels de StIgnace" pour tous, à Nantes du27 novembre au 2 décembre.Rens. : Mme Poupon ✆ 04.78.30.19.47, ou 06.08.26.23.64, site :http://fssp.retraites.free.fr cour-riel : [email protected]✔ Le docteur Xavier Mirabelviendra à la salle St-Marc, rueSaint Charles (près de la maisondes œuvres) 44100 Nantes, le 24novembre (20h30) dans le cadrede la Pastorale de la Santé pourune conférence-débat sur lethème "Maladie, fin de vie, deuil :comment accompagner la viesouffrante ?". Ouverte à tous etsurtout à tous les soignants, étu-diants en médecine et étudespara-médicales.Lot-et-GaronneLot-et-Garonne✔ Au Foyer de Charité Notre-Dame-de-Lacépède, 47450 Co-layrac-St-Cirq, ✆ 05.53.66.86.05,fax 05.53.66.10.02, une sessionest proposée du 2 au 4 décembre"Marie dans l'art", Regard sur laplace de Marie dans l'Eglise etdans nos vies, par le père Th. dela Serre.MarneMarne✔ Le foyer de Charité, 4, Grande

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Rue, 51270 Baye, ✆ 03.26.52.80.80, fax 03.26.52.72.15, pro-pose une récollection du 10(9h30) au 11 décembre (16h30)"Avec St François de Sales, force etdouceur", avec le père F. J. Leroy.Courriel : [email protected]✔ Une équipe de la FraternitéFranciscaine de Bitche (57230)organise des sessions de forma-tion pour la Nouvelle Evangélisa-tion, accompagnés par le pèreMario Saint Pierre (théologienquébecois qui a découvert en

1996 les cellulesparoissiales d'é-vangélisation, et adécidé de s'investirnon seulementdans cette expé-rience pastorale,mais aussi de mettre au servicede cette mission

évangélisatrice son charisme dethéologien. Le père Mario s'ap-puie sur une vision de l'Eglise encroissance et une approcheméthodologique de l'intégration.Les sessions proposées sont du23 au 25 janvier 2006 "Le pro-cessus cellulaire au service de lanouvelle évangélisation", lacroissance de l'Eglise par despetites communautés vivantes ;du 20 au 22 mars 2006 "Le pro-cessus d'évangélisation", un pro-cessus qui intègre beaucoup dedimensions complémentaires ;du 29 au 31 mars 2006 "La for-mation démultiplicatrice", undisciple bien formé est un forma-teur. (2Tm 2,2).Inscriptions : Abbé VincentMeyer ✆ 03.87.67.00.47. Cour-riel : v.meyer@ eveche-metz.fr.Saône-et-LoireSaône-et-Loire✔ Au Foyer du Sacré-Cœur, 14rue de la Visitation, 71600 Paray-le-Monial, ✆ 03.85.81.11.01,fax 03.85.81.26.83, une retraiteest prévue, du 21 au 26 novemb-re "Intronisation du Sacré-Cœurdans les familles", avec le pèreMorand Ruyer ss.cc. Courriel :[email protected]✔ Au Foyer de Charité, 73260Naves, ✆ 04.79.22.91.02, unerécollection est organisée les 26et 27 novembre "Pour entrerdans l'Avent" ; et aussi une re-traite du 5 au 11 décembre"Contempler avec l'Immaculée",avec le père Cousseau.Seine-et-MarneSeine-et-Marne✔ Au foyer de Combs-la-Ville,10, rue Sommeville, 77380Combs-la-Ville, ✆ 01.60.60.20.62, fax 01.60.34.07.48, une jour-née familiale est prévue "avec

Jean Baptiste, préparez le chemindu Seigneur", le 4 décembreYYonneonne✔ A la basilique de Vézelay,Presbytère, 89450 Vézelay,✆ 03.86.33.39.53 (9h30-12h et14h45-16h45 sauf dimanches etlundis), fax 03.86.33.36.93, uneretraite est proposée les 26 et 27novembre "Arts, cultures, foi -Maurice Zundel", avec le pèreMarc Donzé et Bernard Blatter.Courriel : [email protected]✔ Au centre Sophie Barat, 11 rueDavier, 89300 Joigny, ✆ 03.86.92.16.40, une retraite est propo-sée au 17-25 ans "Commentvivre libre et autonome ?"Approfondissement de la foi,réflexion, détente... du 25 (19h)au 27 novembre (15h). Site :http://centre.barat.free.frYYvelinesvelines✔ Le dimanche 11 décembre, àl'issue de la messe de 9h45, Mgr

Eric Aumonier(évêque de Ver-sailles), procé-dera à la bé-n é d i c t i o nd'une statuede saint Louis,œuvre de lasculptrice Ca-therine Cairn

pour le diocèse, dans la cathé-drale St-Louis de Versailles, 4place Saint Louis, 78000 Ver-sailles, ✆ 01.39.50.40.65,site : www.catcairn.euro.stSénégalSénégal✔ "Le développement du Séné-gal : Utopie et réalisme, desintuitions du père Lebret. Quesont devenues les rêves de déve-loppement des pionniers de larépublique sénégalaise ?" par lepère Jean-Claude Lavigne, éco-nomiste, ancien directeur de"Economie et humanisme", assis-tant du Provincial des domini-cains de France, en présence deM. Mamadou Sidibe, Ministre duPlan et du Développement du-rable. Le 23 novembre (19h30),au Centre Lebret, av. Cheikh-Anta-Diop, à Dakar. (Entrée libre,rens. ✆ 824 26 08).

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➥ Notre-Dame de Bonne Nouvelle (25, rue de laLune, 75002 Paris, tél. 01.42.33.65.74) organise savente pour l’Évangélisation les samedi 19 etdimanche 20 novembre (12h-19h) : vêtements demarque, brocante, livres, tombola, concert, etc…

➥ Pouilly-Fuissé (cru de Bourgogne), Juliénas etChénas (crus Beaujolais) : Domaines EdmondLaneyrie, 71960 Solutré-Pouilly, tél. 03.85.36.72.54.

➥ Monastère des Bénédictines, 67560 Rosheim,(25 kms de Strasbourg), reçoit toute personne pourrepos, prière. Ambiance familiale, tél. 03.88.50.41.67.

Librairie religieuse "Chante l'univers", 177, rue Fondaudège, 33000 Bordeaux,

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La convocation a étéenvoyée cette semaine.

L’optimisme raisonné La Parole Dieu · 2014-12-02 · menté de 1,4%. Malgré les injonctions de...

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