L’IMPACT DE L’IMPRIMERIE DANS LE VERNACULAIRE4 Table des matières Sommaire (Tristan Bisson) 3...
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UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
L’IMPACT DE L’IMPRIMERIE DANS LE VERNACULAIRE
En Angleterre de 1600 à 1850
Par
Catherine Shvets
Étienne Samray
Pascal Beauchamp
Tristan Bisson
Département de sciences économiques
faculté des arts et des sciences
Travail présenté à M. Leonard Dudley dans le cadre du cours
ECN1350 - Histoire économique du monde occidental
Lundi 9 décembre 2019
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Sommaire
Le présent travail de recherche s’intéresse à l’impact de l’imprimerie dans le vernaculaire sur les
marges internes et externes de l'Angleterre de 1615 à 1825. En d’autres termes, il sera question de
déterminer si la nouvelle technologie, soit l’impression, a eu un effet sur le niveau d’imposition et
la superficie du territoire. Ce travail tentera d’articuler une réponse en se basant sur le modèle de
Léonard Dudley tiré de son livre The Word and the Sword. Selon sa théorie, une innovation
technologique ferait croitre les économies d’échelles informationnelles. Ainsi, la volonté des
citoyens à payer des impôts augmenterait et il s’en suivrait une expansion du territoire contrôlé par
un gouvernement centralisé . En analysant les données historiques, on trouve que certains faits
historiques confirment le modèle de Dudley alors que d’autres s’en éloignent. Effectivement, le
taux d’imposition et la superficie contrôlée augmentent suite à l’introduction de l’innovation en
Angleterre. Cependant, l’effet sur la volonté à payer des impôts reste incertain.
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Table des matières
Sommaire (Tristan Bisson) 3
Section I – Introduction (Tristan Bisson) 7
Section II - La situation initiale (Étienne Samray) 9
L’entité politique à l’année de départ 9
La marge externe 9
La marge interne 10
L’imprimerie en Angleterre 11
Section III – Revues des études intérieurs (Étienne Samray) 12
O’Brien et Hunt (1993) 12
Cressy (1980) 13
Prall (1985) 14
Innis (1950) 14
Dudley (1991) 15
Section IV - Choc, modèle et hypothèses (Catherine Shvets) 16
Innovation technologique 17
Brève histoire 17
Choc technologique 17
Standardisation et diffusion de l’anglais 18
Alphabétisation et littératie 22
Modèle, impacts du choc et prévisions 23
Modèle théorique 23
Conséquences 25
Hypothèses 27
5
Section V - Analyse Historique (Pascal Beauchamp-Parent 29
Retour sur la situation initiale ; 29
Description de l’innovation ; 29
Impacte de l’imprimerie ; 30
Son impact sur les économies d’échelles informationnelles 30
Courte présentation du modèle de classe 31
Courte prévision de l’impact de l’imprimerie sur la marge externe et interne 31
Situation initiale de la marge externe et interne ; 32
La marge interne initiale ; 32
Impact de l’innovation sur la marge interne ; 33
Situation initiale de la marge externe ; 33
Vérification des prévisions du modèle ; 34
Conclusion (Tristan Bisson) 38
Bibliographie 39
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Liste des tableaux et figures
Figure 1 : Marge Externe - l’Angleterre sous le règne des Tudors……………………………………….p.10
Figure 2 : Modèle théorique – situation initiale………………………………...……………………………p.25
Figure 3 : Modèle théorique – déséquilibre……………………………………………………………………p.27
Figure 4 : Modèle théorique – post-choc………………………………………………………………………..p.28
Figure 5 : Modèle théorique – marge externe…………………………………………………………………..p.37
Figure 6 : Modèle théorique – marge interne……………………………………………………………………p.38
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Section I - Introduction
Au 19e siècle, on qualifiait l’Angleterre comme « L’empire sur lequel le soleil ne se couche
jamais ». Cette phrase est utilisée pour décrire l’imposant territoire contrôlé par ce pays qui
s’étendait partout dans le monde. Cette citation expose une analogie entre l’Empire britannique
d’outre-mer et les précédents empires d’Europe1. Au 18e siècle, l’Angleterre profite de ses
innovations administratives pour des fins militaires et d’expansion territoriale. Le gouvernement
contracte de la dette et augmente les taxes pour financer l’armée et la marine2. Ces investissements
militaires se traduisent par un agrandissement important du territoire contrôlé, mais aussi par une
hausse du niveau d’imposition. Ce travail expose un questionnement sur l’impact qu’aurait pu avoir
l’imprimerie dans le vernaculaire sur le niveau d’imposition et sur la taille de l’empire.
La période en question est pertinente puisque le début de la Grande-Bretagne moderne est
marqué par la formation de l’Empire britannique3. Cette expansion territoriale est arrivée
conjointement avec la diffusion de l’imprimerie dans le vernaculaire en Angleterre. Il est donc
légitime de se questionner sur le rôle qu’aurait pu jouer l’imprimerie sur les conquêtes britanniques.
Harold Innis dans son ouvrage Empire and Communications précise l’importance de la
communication dans une société sur l’administration d’un gouvernement4. À la fin du 16e siècle,
le vernaculaire était répandu dans la littérature des pays d’Europe. Dans le siècle suivant, la
publication de pamphlets et de cahiers de nouvelles supportant le parlement est devenue chose
commune. Les pamphlets étaient très efficaces pour politiser la population. Cependant, il s’en est
suivi des censures sur les publications divulguant des idéaux politiques divergents (Licensing Act
1662)5. Ainsi, la presse est devenue un outil pour appliquer la loi, et la censure un outil permettant
d’empêcher que la loi ne soit corrompue par des idéologies opposées. La presse avait donc des
avantages et des inconvénients sur le contrôle de l’État. D’une part, elle permettait une vaste
diffusion de l’information et de la loi. Cependant elle éveillait des esprits critiques remettant en
question l’autorité étatique6. Cet exemple illustre bien l’importance de la question étudiée puisque
1 Vance (2000, 213). 2 Brewer (1990, 22). 3 Langford (1984, 88-89). 4 Innis (1950, 22). 5 Ibid. 172-174. 6 Innis (1950, 176)
8
l’imprimerie dans le vernaculaire peut mettre en œuvre des effets contraires sur la volonté à payer
des impôts. Un choc sur la volonté des citoyens à payer des impôts engendre des effets sur le niveau
de taxation optimal ainsi que sur la taille du territoire.
D’abord, pour bien montrer l’effet de l’imprimerie dans le vernaculaire, il est fondamental de
faire l’état de la situation initiale de l’Angleterre avant les années 1600. L’évolution de cette
technologie sera présentée. Il sera alors question de bien définir le territoire britannique contrôlé
ainsi que la politique fiscale établie avant la période étudiée.
Puis, le modèle de Dudley sera introduit pour expliquer les chocs de l’imprimerie sur les marges
internes et externes. Pour ce faire, le modèle de Dudley et la technologie analysée seront présentés
plus en détail. L’innovation peut se traduire par un déplacement des fonctions présentes dans le
modèle et ainsi produire un nouvel équilibre7. Les effets de l’innovation technologique tels que; la
standardisation, la diffusion de l’anglais, l’alphabétisation et la littératie seront expliquées dans le
but de mieux comprendre le choc. Ensuite, les conséquences de cette technologie seront précisées
et une hypothèse sera émise dans le but d’anticiper les effets sur le taux d’impôt et l’étendue du
territoire contrôlé.
Ensuite, une analyse historique rapportera en détail les prévisions du modèle en comparant les
marges de la période initiale à celles de la période finale. Cette section met en lumière l’effet de
l’imprimerie dans le vernaculaire en analysant les changements sur le territoire et la politique
fiscale. L’hypothèse sera alors comparée aux conclusions obtenues à la suite de l’analyse
historique. Le but de ce travail est donc de tester la théorie de Léonard Dudley dans le cas de
l’imprimerie dans le vernaculaire en Angleterre entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle.
7 Dudley (1991)
9
Section II - La situation initiale
Afin d’analyser l’impact du choc de l’imprimerie sur le vernaculaire ainsi que sur les
marges internes et externes de la Grande-Bretagne au 17e siècle, il est primordial de dresser un
portrait économique, technologique et social de l’Angleterre, et ce durant la période précédant le
choc technologique informationnel, soit en 1485. Cette section traite donc de la nature de l’entité
politique à l’année de départ, de la superficie de l’État, de la situation fiscale ainsi que de la
situation technologique de cette dernière.
L’entité politique à l’année de départ
Bien que l’imprimerie fît sa première apparition au pays en 1476 grâce à monsieur William
Caxton, c’est plutôt le couronnement d’Henri VII, en 1485, qui marque le début de notre analyse.
En effet, cet événement indique le début de la dynastie des Tudors, une famille qui aura dirigé
l’Angleterre durant plus d’un siècle. À cette époque, le pays est régi par une monarchie
parlementaire, c’est-à-dire que le monarque est ainsi désigné comme chef de l’État. Toutefois, le
parlement a pour rôle de limiter le pouvoir du roi, puisque que ce dernier doit obtenir le
consentement du parlement si le besoin est de récolter les taxes ou de lever une armée. Le parlement
se compose de deux chambres, soit la Chambre des communes, formée de la petite noblesse rurale
et de la bourgeoisie des villes, puis la Chambre des Lords, formée de nobles et de hauts clergés
désignés par le monarque en place.8 Cette entité politique reste inchangée jusqu’à l’arrivée de la
Révolution de 1668.
La marge externe
Sous le règne des Tudors, l’Angleterre est formée par des limites territoriales semblables à
celles de l’État moderne. En ce sens, l’Écosse et l’Irlande sont indépendantes de l’Angleterre, alors
8 Langlois et Villemure (2012) p.174
10
qu’aujourd’hui le pays à main mise sur l’Irlande du Nord et l’Écosse9. La superficie de la marge
externe de l’Angleterre est observable à la figure 1.
Figure 1 : Marge Externe de l’Angleterre sous le règne des Tudors10
La marge interne
Au début de son règne, Henri VII décide que la couronne doit vivre de ses propres moyens,
elle doit être indépendante financièrement. Le roi vie dont de ses propres revenus, c’est-à-dire des
revenus des terres de la couronne, des droits de douane, de la justice et des taxes féodales.11
Toutefois, en cas de stress financier extrême, par exemple en temps de guerre, la couronne pouvait
aller chercher du revenu supplémentaire, avec l’accord du parlement, en taxant sa population.12 Le
versement de ces taxes dépendait de deux types de récolte monétaire, soit par des subventions
9 Contributeurs à Wikipédia, «England» 10 Cambridge Modern History Atlas (1912): p.16 11 Moreau (2000) : p.30 12 Schofield (2004) : p.5
11
directement évaluées par le parlement, ou de par les quinzième et dixième13. Cette dernière
implique une taxation de 15% sur les biens ou possessions situés en comtés, sans toutefois
comprendre les terrains ou les bâtiments, alors qu’en ville, pour les mêmes biens, la taxation est
établie à 10%.14
Ceci dit, la vision changeante, autrefois faites sur la marge interne de l’Angleterre, rend
difficile la tâche de trouver un budget détaillé de la Couronne.15 Toutefois, nous savons que la
moyenne des revenus de la couronne, composé des revenus fonciers, des revenus douaniers et des
taxes votées par le parlement, était de 17 000 livres lors des premières années de règne d’Henri
VII.16 À l’aide de cette dernière information, il est donc possible de se faire une idée de ce à quoi
ressemblait la marge interne vers 1485.
L’imprimerie en Angleterre
Quelque temps après l’invention de l’imprimerie typographique par Gutenberg, vers 1450,
l’imprimerie fut amenée en Angleterre par William Caxton en 1476.17 Après sont arrivé au pays,
l’utilisation de la presse à imprimer fut popularisée par Wynkyn de Worde, un associé de Caxton,
vers 1480.18 Ce dernier dévia de la vision de Caxton et privilégia la production de livre à petit
budget pour une grande audience au lien de produire des livres pour la noblesse.19 De plus, ce
dernier rompit avec les traditions de son maître en achetant son papier localement au lieu de
l’importer.20
Cette nouvelle technologie permit une normalisation de la langue anglaise. Elle engendra
une homogénéisation des dialectes régionaux et poussa l’adoption du dialecte londonien.21 La
13 Schofield (2004) : p.2 14 Contributeurs à Wikipédia, « History of the English fiscal system» 15 Schofield (2004) : p.5 16 Moreau (2000) : p.194 17 Contributeurs à Wikipédia, « Global spread of the printing press: England» 18 Contributeurs à Wikipédia, « Wynkyn de Worde» 19 Contributeurs à Wikipédia, « Wynkyn de Worde» 20 Contributeurs à Wikipédia, « Wynkyn de Worde» 21 Contributeurs à Wikipédia , « William Caxton»
12
normalisation du langage rendra possible l’expansion du vocabulaire anglais, la régularisation de
la flexion et de la syntaxe, ainsi que l’écart croissant entre le mot parlé et le mot écrit.22
En bref, la situation initiale de l’Angleterre lors de l’arrivée de l’imprimerie au pays se
résume à une petite marge externe dirigée sous une monarchie parlementaire par Henri VII. La
marge interne est décrite comme étant ordinaire, puisque la couronne vit de ses propres revenus.
Du point de vue technologique, l’arrivée de l’imprimerie au pays a permis une normalisation de la
langue anglaise ce qui facilite la transmission du savoir au sein du pays.
Section III – Revues des études intérieurs
Après avoir élaboré un portrait de la Grande-Bretagne avant l’arrivée de l’imprimerie, cette
section portera sur des études antérieures faites au sujet de la Révolution anglaise pour en cerner
les causes technologiques.
O’Brien et Hunt (1993)
Dans un article publié dans les recherches historiques de l’université de Londres, Patrick K. O'
Brien et Philip A. Hunt aborde la montée de l'état fiscal Anglais entre 1485 et 1815. Ces derniers
soulignent que la décennie suivant la fin de la guerre civile de 1651 coïncide avec une montée des
capacités fiscaux du parlement crée par la reconstruction des institutions administratives pour les
impôts indirects détruits durant la guerre civile.23
Ils rajoutent que la période suivant la glorieuse révolution marqua l’ascension rapide du
niveau de taxation nécessaire pour le bon fonctionnement de l’État Anglais.24 En comparant les
22 Contributeurs à Wikipédia , « William Caxton» 23 O’Brien et Hunt, 1993 : 155 24 O’Brien et Hunt, 1993 : 155
13
revenus de l’État avant la guerre civile et après la révolution de 1688, on observe que les revenus
de la couronne sont 2.7 fois plus élevé après 1688.25
Durant le règne de James II, roi avant la révolution, les taxes directs récolté avait
grandement diminuer toute fois le place dans le budget de la couronne avait augmenté.26
L’appauvrissement de la couronne pourrait avoir contribuer à la montée de la révolte et contribué
au mécontentement de la population.
Cressy (1980)
L’historien britannique David Cressy étudie avec précision l’évolution de la littératie en
Angleterre sous le règne des Tudor et des Stuart. Son livre, intitulé « Literacy and the Social Order
», est important pour notre étude puisqu’elle permet de comprendre les dimensions et la valeur de
l'alphabétisation en l'Angleterre préindustrielle. L’alphabétisation est un bien technologique avec
une utilité croissante plus le nombre de personnes la possèdent augmente. De plus, l’imprimerie
diminue le coût variable de la transmission de l’information si la population sait lire. Il est donc
important d’étudier l’évolution de l’alphabétisation en Angleterre préindustrielle.
Pour commencer, l’auteur mesure le niveau d’analphabétisme par le nombre signature de
divers documents légaux.27 Au chapitre 7 « The dynamics of illiteracy », Cressy stipule que la
structure sociale est un grand facteur d’analphabétisme.28 L’accès limité à l’éducation dans une
société organisée hiérarchiquement et le fait que l’alphabétisation n’était pas nécessaire pour
plusieurs métiers expliquent pourquoi le mouvement d’alphabétisation est petit et très socialement
sélectif.29
Durant la période de la glorieuse révolution, une augmentation du niveau d’analphabétisme
frappe l’Angleterre. Le niveau d’analphabétisme chez la classe marchande connaît une
augmentation dans les années 1680 à 1689 alors que les yeomans ayant l’âge d’aller à l’école de
1680 à 1699 sont plus analphabètes que leur prédécesseur de 1670.30 Cette diminution de
25 O’Brien et Hunt, 1993 : 155 26 O’Brien et Hunt, 1993 : 155 27 Cressy, 1980: 42 28 Cressy, 1980: 142 29 Cressy, 1980: 142 30 Cressy, 1980 : 173
14
l’alphabétisation est associée à un malaise générale affectant l’offre d’éducation durant la période
de la glorieuse révolution.31
L’augmentation de l’analphabétisme peut donc faire partir des chocs qui ont conduit à la
glorieuse révolution de 1688. Il faudrait explorer plus de documents sur l’impact de l’imprimerie
pour dresser un portrait de l’impact du niveau alphabétisation sur l’efficacité de l’imprimerie.
Prall (1985)
Dans son livre The Bloodless Revolution, England 1688, l’historien Stuart E. Prall offre un
compte rendu balancé de la Révolution, de ses racines et de ses conséquences. En effet, l’auteur
dresse un portrait complet du contexte de la révolution et de sa signification historique. Les points
importants de cette étude pour cette recherche est l’effet des pamphlets dans la révolution, puisque
parlé de l’impact des pamphlets revient a parlé de l’impact de l’imprimerie durant la période. Cette
œuvre permet donc constater le grand pouvoir politique des pamphlets. En effet, la disponibilité
des presses à imprimer permettait une circulation rapide de l'information nécessaires pour former
des coalitions alternatives à celles au pouvoir.32 Elle donnais la capacité aux coalitions d’inonder
le tribunal et ses adhérents de pétition et autre texte politique dans le but d’affecter l’opinion de la
sphère publique.33 Par exemple en 1687, une brochure avertissant les Dissidents que James II avait
essayé de s’allier avec les Anglicans et maintenant que sa tentative d’alliance a échoué il se tourne
vers eux.34 La publication du pamphlets a rendu les Dissidents plus méfiant envers James. Ce
dernier fut contraint de tenir sa promesse aux Dissidents, de faire abroger l'abrogation des lois
pénales et de la loi sur les tests par un acte du Parlement.35
Ce livre mets en lumière l’utilisation de l’imprimerie durant la glorieuse révolution. Il
serrait toutefois important dans savoir plus sur l’impact des différents pamphlets dans la globalité
de la révolution.
31 Cressy, 1980 : 173 32 Dudley, 2000: p.88 33 Prall, 1985 : p.69 34 Ibid., p.153 35 Ibid., p.155
15
Innis (1950)
Dans son livre Empire and Communications, l’économiste canadien Harold A. Innis,
démontre l’importance des innovations informationnelles dans le développement d’un petit nombre
d’empires, en plus de souligner l’importance des technologies de communication au sens
large.36L’objet d’étude d’Inis est basé sur une vaste analyse chronologique, allant du
développement de l’écriture de l’Égypte antique jusqu’à la presse à imprimer industrielle. Ce
dernier aborde notamment le cas de la Grande-Bretagne et l’impact de l’imprimerie sur le pays au
17e siècle.
Il dénote qu’au début de ce même siècle, la limitation de l’impression induit un
ralentissement dans le développement local, et ce tant en Angleterre qu’en France.37 Ce n’est qu’en
1641, à Londres, que la limite d’imprimante pour le pays est abolie. L’événement fut suivi d'une
intense activité dans la publication de brochures, de livres et de journaux soutenant le parlement
ou la royauté.38 Selon Innis, l’imprimerie contribua à la bonne conduite des affaires dans le système
parlementaire ce qui facilita une prise de pouvoir qui se conclura par la révolution de 1688, pour
ensuite amener la suprématie légale au sein du parlement du pays.39 Cette dernière aura permis à
l'Angleterre d'introduire le grand principe fondamental de la dette publique, d’un système de
financement introduit en 1693, de la création de la Banque d’Angleterre en 1694, puis finalement
des projets du trésor en 1696.40
Dans le contexte de notre chercher, les conclusions de Innis permettent de situer
l’imprimante comme élément conséquent de la glorieuse révolution. En effet, l’impression ayant
servi au bon fonctionnement du parlement a permis la révolution de la politique économique du
pays.
36 Innis, 1950 : 6-7 37 Innis, 1950 : 186 38 Innis, 1950 : 186 39 Innis, 1950 : 188-189 40 Innis, 1950 : 190-191
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Dudley (1991)
Dans son œuvre « The Word and the Sword » Leonard Dudley aborde l’impact de
différentes innovations technologiques sur la société. Pour l’auteur les innovations se séparent en
deux catégories : informationnelles et militaires. Ces deux formes d’innovations affectent selon lui
deux sphères de la société. Il définit ces sphères comme la marge interne, sois le revenu d’un État
par les impôts, et la marge externe, soit le gain de territoire. Ce texte semble donc être pertinent
pour notre recherche puisque le modèle proposé pas l’auteur peu nous aidé à prédire le sens du
changement de la taille de territoire et du taux d’impôt d’un pays subissant un choc technologique.
Parmi les différentes innovations informationnelles mentionnées par Dudley, le chapitre sur
l’imprimerie dans le vernaculaire est pertinent puisqu’il aborde l’impact de l’innovation dans le
vernaculaire de la Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe siècle. Le développement de l’imprimerie
dans le vernaculaire a permis l’ascension du nationalisme, qui selon Dudley se définit par la volonté
de payer pour pouvoir interagir avec ceux qui partagent sa culture.41 En Angleterre, la conscience
d'une identité politique collective semble avoir pris forme au cours des décennies de transition entre
la guerre civile et la glorieuse révolution de 1688.42
L’hypothèse de Dudley est utile à notre travail puisqu’elle indique que l’imprimerie aurait
permis une homogénéisation de la culture qui aurait conduit à la glorieuse révolution. Toutefois,
il est important de noter que ce livre ne traite pas directement de l’imprimerie dans le
vernaculaire en Angleterre au XVIIe siècle, ce qui est un point faible dans l’utilisation de cette
source pour traiter notre problématique.
Section IV - Choc, modèle et hypothèses
L’arrivée de l’imprimerie dans le vernaculaire représente autant un bouleversement
technologique et scientifique, que langagier et culturel. Dans cette partie seront observés et
analysés les effets de cette innovation en Angleterre. D’abord un aperçu de l’historique de
41 Dudley, 1991 : 173 42 Dudley, 1991 : 173
17
l’impression mettra en contexte l’importance de cette invention, accompagné d’une description
technique. Puis, une présentation et analyse de son entrée sur le territoire anglais énoncera son
impact sur la diffusion et normalisation de l’anglais, ainsi que sur l’alphabétisation du peuple
anglais au cours du 17e et 18e siècles. Enfin, une fresque du modèle théorique permettra de
comprendre ces conséquence grâce à modélisation économique axée sur le taux d’imposition et la
superficie du territoire étatique. Ainsi, il sera question de déchiffrer comment l’invention et la
diffusion de l’imprimerie dans le vernaculaire se répercuteront sur les facteurs de production, et si
ceux-ci se traduiront par un accroissement des marges interne et externe.
Innovation technologique
Brève histoire
L’art de la copie est déjà présent à l’époque de l’invention de l’écriture quand, au quatrième
millénaire avant Jésus-Christ, en Mésopotamie, les commerçants utilisaient des sceaux-cylindre,
engravés de caractères ou d’illustrations, à des fins administratives et contractuelles43. On y
observait déjà la prévalence de l’identité et de l’efficience de la graphie. L’ancêtre de l’imprimerie
peut être considéré comme la xylographie qui apparaît en Chine au 7e siècle44, méthode qui se
transcrit par un bloc de bois où est sculpté un texte ou un dessin, puis étampé sur papier ou tissu.
La typographie verra le jour en Asie quelques siècles plus tard, où des caractères mobiles en terre
cuite, en céramique, en bois ou en métal sont gravés en sens inverse, placé sur une plaque afin de
créer des mots et des phrases, encrés et couvert d’une feuille sur laquelle ils laisseront leur
empreinte45. La gravure sur bois et l’imprimerie typographique atténueraient la charge des copistes
qui, jusque lors, recopiaient à la main. Bien qu’il s’agissait d’un travail acharné et méticuleux qui
ne desservait qu’une minorité alphabétisée, ce serait encore le cas en Europe au Moyen-Âge,
exemplifié par le travail des moines46. Alors que dans les pays asiatiques, la typographie a eu de la
43 Contributeurs à Wikipédia, "Sceau-cylindre" 44 Contributeurs à Wikipédia, "Xylographie" 45 Contributeurs à Wikipédia, "Typographie" 46 Contributeurs à Wikipédia, "Copiste"
18
peine à concurrencer la xylographie, une des causes étant la quantité volumineuse de caractères47,
celle-ci fut toutefois la bienvenue en Europe où c’est l’alphabet latin qui était répandu.
Choc technologique
C’est alors qu’en 1400 à Mayence naît Johannes Gutenberg dans une famille bourgeoise.
Dans sa trentaine, il déménage, avec sa famille, à Strasbourg, alors un centre important de
commerce. Il compte devenir orfèvre pour suivre les traces de son père, mais ses études deviendront
en fait la base de ses connaissances techniques et métallurgiques pour l’impression. En 1448, de
retour dans sa ville natale, Gutenberg réussit à obtenir un prêt considérable lui permettant de mettre
sur pied son entreprise d’impression48.
Jusque lors, grâce au progrès de l’imprimerie en Asie, la technique d’impression consistait
dans l’usage d’un frotton pour presser les caractères mobiles en terre cuite enduits d’une encre à
base d’eau. L’invention de Gutenberg introduit plusieurs aspects nouveaux tels que la production
de ces caractères, un alliage d’antimoine, d’étain et de plomb, créant de petits blocs amovibles et
de même taille. Il s’agissait d’une matrice de cuivre spéciale qui permettait de mouler ces caractères
avec une précision et dans des délais sans précédent. De plus, l’empreinte se faisait désormais avec
l’utilisation d’une presse à bras et l’encre était un mélange plus riche et durable d’une huile de lin
et de pigments.
Ces procédés ont donné la possibilité à Gutenberg de produire près de 180 bibles dans
l’espace de trois ans, le même temps qu’il en prenait à un moine de recopier ce même ouvrage49.
Cette accélération inédite et baisse du coût marginal de production, à l’aube de la Renaissance,
venait combler un manque du marché où la demande croissante d’œuvres imprimées se faisait
entendre tant du christianisme que de la sphère universitaire.
47 Poitou, "Invention de la typographie en Chine" 48 Contributeurs à Wikipédia, "Johannes Gutenberg" 49 Ibid.
19
Standardisation et diffusion de l’anglais
En 1476, un personnage très important fait son entrée : Caxton qui, de retour en Angleterre,
établit son entreprise d’impression à l’abbaye de Westminster50. Lui est octroyé, par plusieurs, le
titre du père de l’imprimerie en Grande-Bretagne et au cours de sa vie, il publiera plusieurs œuvres
qui jouiront d’une popularité et qui la garderont jusqu’à nos jours telles que The Canterburry Tales
et King Arthur51.
Cependant, pour mieux comprendre la situation de l’anglais avec la venue de Caxton, il est
nécessaire de jeter un coup d’œil au passé de celle-ci. L’anglais est donc, de façon vulgarisée et
pour la simplification de cet essai, divisé en trois parties : le vieil anglais, le moyen anglais et
l’anglais moderne naissant. Le vieil anglais, aussi nommé anglo-saxon, provenait de langues
germaniques et était employé jusqu’au 12e siècle. Il était parlé en Angleterre et dans le sud de
l’Écosse52. L’incrustation de l’anglo-normand, une langue véhiculaire, dans le vieil anglais qui lui
est vernaculaire fait en sorte que ce dernier se développe peu à peu en moyen anglais. Ce mélange
produit plusieurs avancées importantes où, en 1220, l’Anglais Jean de Garlande invente le mot «
dictionnaire » pour l’usage de ces étudiants universitaires. Toutefois, le premier prédécesseur du
dictionnaire anglophone ne verra que le jour en 1582 par Richard Mulcaster qui réunira une liste
de près de 8000 anglais53. Ainsi, ce sera le langage courant pour les siècles à venir, jusqu’à l’arrivée
de l’imprimerie en Grande-Bretagne au 15e siècle.
De retour à William Caxton qui, en 1473 déjà, traduit du français le premier livre qui sera
imprimé en anglais : Recueil des Histoires de Troye54. Dans l’épilogue, il se plaint du travail ardu
de la copie manuelle, mentionnant le choix d’appendre et pratiquer l’impression de celui-ci, et ce
serait possiblement le succès de cette traduction et publication qui l’encouragerait, trois ans plus
tard, à rentrer à Londres avec une presse et la volonté d’imprimer des ouvrages en anglais
vernaculaire. En 1490, dans le prologue de l’Énéide de Virgile, il énonce son agacement pour la
difficulté de traduire une langue non normalisée, où le choix des mots est certain de ne pas plaire
à tous et de nuire à la compréhension d’autrui. Ceci est référé comme l’anecdote des œufs (« egges
50 Courtright (2015) 51 Ibid. 52 Contributeurs à Wikipédia, "Vieil anglais" 53 Contributeurs à Wikipédia, "Dictionary" 54 Contributeurs à Wikipédia, "William Caxton"
20
»)55. À la même période, Richard Pynson, publieur de centaines d’ouvrages qui seront influents
pour la standardisation de l’anglais et imprimeur qui sera précurseur des caractères romains dans
l’imprimerie, sera parmi ceux qui pousseront à l’adoption de l’anglais moderne naissant56.
Dans la seconde moitié du 16e siècle, en plein règne de la Reine Elizabeth et à l’apogée de
la Renaissance anglaise, un essor littéraire et culturel se produit. Cette époque a témoigné la montée
de dramaturges et poètes cruciaux dans l’épanouissement de la langue et culture anglophone, dont
Shakespeare qui a été une figure centrale dans la modernisation de l’usage de l’anglais57.
Henri VIII, personnage célèbre pour son rejet de l’église catholique dû au désaccord avec
le pape au sujet de l’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon, a été instrumental dans
la séparation de l’Église d’Angleterre avec la papauté et dans l’introduction de la Réforme
anglaise58. En 1539, il fait paraître la Grande bible qui sera la seule et première bible autorisée à
être lue dans les églises paroissiales à travers l’Angleterre, ce qui aidera à normaliser la langue du
pays et encourager la venue d’un anglais modernisé59. À la même période apparaît la maison
d’édition universitaire Presses universitaire de Cambridge, la première maison d’édition au monde,
suite aux lettres patentes concédées par Henri VIII. Elle s’est plus tard retrouvée au cœur de
scandales de publication de la bible, certains déclarant qu’elle n’en possédait pas le monopole60.
Durant l’Ère élisabéthaine, l’Église protestante promeut l’idée pour le peuple d’interpréter
la bible à sa manière au lieu d’accepter les concepts préconçus de l’Église catholique61. La reine-
même pousse pour la publication du Book of Common Prayer et dont l’usage est devenu obligatoire
suite à l’adoption de la loi d’uniformité de 155862. En 1611 sera publié la Bible du roi Jacques, la
fameuse KJV, résultant d’une équipe de cinquante traducteurs et plusieurs années de travail. La
publication de ces deux ouvrages en anglais moderne naissant propulse l’uniformisation de cette
langue et à l’adoption par le public de celle-ci63.
55 Ibid. 56 Contributeurs à Wikipédia, "Richard Pynson" 57 Contributeurs à Wikipédia, "William Shakespeare" 58 Contributeurs à Wikipédia, "Henry VIII of England" 59 Contributeurs à Wikipédia, "Great Bible" 60 Contributeurs à Wikipédia, "Cambridge University Press" 61 Contributeurs à Wikipédia, "English Renaissance" 62 Contributeurs à Wikipédia, "Livre de la prière commune" 63 Contributeurs à Wikipédia, "Middle English"
21
Ces développements langagiers et technologiques dans les sphères sociales, politiques,
religieuses et culturelles sont une base fondamentale pour la compréhension et la visualisation de
l’époque qui est adressée dans notre question, c’est-à-dire la place de l’anglais vernaculaire dans
la Grande-Bretagne du 17e et 18e siècles.
Le tournant du 17e siècle est caractérisé pas l’ascension au trône de Jacques VI Stuart, roi
d’Écosse. Cet avènement marque l’union de l’Angleterre et de l’Écosse, connu sous le nom de
l’Union des Couronnes64. Il témoigne aussi la naissance d’une presse écrite anglaise. Le premier
périodique anglaise, Weekly News from Italy, fait sa parution en 162265. Toutefois, il s’agit d’un
développement parsemé d’obstacles à la liberté de presse en raison de politiques sévères de
publication et d’une main forte de l’État par son monopole de la presse. Ainsi, par exemple, le
Licensing of the Press Act de 1662 est voté durant la période de la restauration sous le roi Charles
II dans le but de modérer le discours de la presse et de dissuader les propos indécents66. Ce contrôle
ne plaît point à plusieurs et, même avec la création de la London Gazette qui sera la première à
publier des sujets d’actualité régulièrement, à être un des seuls journaux à circuler à l’époque. Ce
ne sera qu’en 1690 que le journal bihebdomadaire The Athenian Mercury deviendra la première
source d’information permise et vendue au grand public67. Ceci est possiblement et partiellement
dû à l’arrivée des Huguenots en Angleterre en 1688. Les Huguenots étaient des protestants français
qui ont été chassé de France durant la Glorieuse Révolution et qui ont trouvé refuge sur le territoire
anglais, notamment à Londres68. Dans le long terme, ceci s’est avéré une perte pour la française
autant qu’un gain pour l’Angleterre étant donné leur savoir-faire. En effet, en seulement quatre ans,
plus vingt nouvelles publications font leur apparition, dont des périodiques, et cela durant une
période plus souple pour la liberté de presse69.
Bien que l’Angleterre et l’Écosse se trouvent désormais sous le règne d’un même monarque,
ces deux royaumes restent indépendants. Plusieurs tentatives d’unification auront lieu, mais c’est
seulement ave l’Acte d’Union de 1707 que ceux-ci unissent leurs parlements et mènent à la création
de la Grande-Bretagne. La langue courante écossaise de l’époque, le moyen scots, était grandement
64 Contributeurs à Wikipédia, "Acts of Union 1707" 65 Contributeurs à Wikipédia, "Histoire de la presse écrite au Royaume-Uni" 66 Contributeurs à Wikipédia, "Licensing Act (1662)" 67 Contributeurs à Wikipédia, "The London Gazette" 68 Contributeurs à Wikipédia, "Huguenot" 69 Ibid.
22
influencée par l’anglais moderne naissant70. Cette étape viendra définitivement uniformiser
l’anglais à travers le royaume, devenant le standard littéraire, mais le modern scots restera encore
le vernaculaire71.
Ainsi, la fin du 17e siècle dépeint l’évolution de l’anglais par son passage de l’anglais
moderne naissant à l’anglais moderne. Au siècle suivant, cette langue sera enfin bien établie et
répandue. Ceci se traduira par d’importants développements dans la réglementation et dans les
droits d’auteur, tel que le Copyright Act de 1710, ainsi que par un commerce du livre bien agressif72.
De plus, l’importante publication de A Dictionary of the English Language de Samuel Johnson en
1755 vient, entre autres, solidifier l’orthographe anglaise73. Que tout cela signifie-t-il pour
l’uniformisation de la langue anglaise? Près de trois ans après l’apport de la première presse en
Angleterre par Caxton, l’anglais qui jadis était une langue vernaculaire parlée et écrite
différemment d’une région anglaise à une autre s’est développée en une langue standardisée et
présente dans toute la Grande-Bretagne.
Alphabétisation et littératie
L’arrivée de l’innovation technologique de l’imprimerie a permis à l’anglais vernaculaire
de non seulement rejoindre de plus en plus de personnes, mais aussi de vivre une normalisation.
Dans cette section-ci, il sera question de savoir s’il y a eu un effet sur le niveau d’éducation de sa
population.
Dans son livre Information Revolutions in the History of the West, Leonard Dudley74 écrit
que bien que la majorité des Britanniques pouvaient lire et écrire, la littératie ne s’était pas
améliorée de façon générale depuis l’arrivée de l’imprimerie dans le vernaculaire. Que s’est-il
passé alors?
70 Contributeurs à Wikipédia, "Middle Scots" 71 Ibid. 72 Contributeurs à Wikipédia, "Statute of Anne" 73 Contributeurs à Wikipédia, "Early Modern English" 74 p.133
23
À l’ère élisabéthaine, d’un côté, la monarchie des Tudors et l’élite était considérée fort
instruite75 de l’autre, il était dans les intérêts de l’État de faire partager leur version de la bible à
travers leur territoire afin que leurs messages sur les mœurs et écrits de la Réforme se rendent à
tout un chacun. Puis, comme il l’avait été mentionné précédemment, déjà au 17e siècle, l’Angleterre
avait un riche écosystème de publication qui a vécu une croissance impressionnante au siècle
suivant. Toutefois, bien qu’il ait existé un marché, le portrait des lecteurs en demeure spéculatif76.
L’histoire de l’éducation commence réellement vers l’époque de la première révolution
industrielle. Avant celle-ci, la scolarisation en Angleterre est sporadique. Durant la période des
Tudors, le roi Edward VI met sur pied des écoles de grammaire gratuites d’accès à quelconque
élève le souhaite. Toutefois, il était compris qu’à cette époque, le coût d’opportunité était sûrement
trop cher pour une famille qui n’était pas aisée et ne pouvait se permettre de perdre cette perte de
main d’œuvre77.
La législation du Statute of Artificers de 1563 sous le règne de la reine Élisabeth I était une
réglementation assez stricte de l’éducation et du travail des apprentis, imposant un nombre d’année
d’apprentissage, des contraintes salariales et autres conditions, et donnant suffisamment de pouvoir
aux magistrats et aux guildes sur les décisions de rémunération de ceux-ci. Cette loi avait pour but
de renforcer les marchés de l’emploi et de l’agriculture78.
Plus d’un siècle plus tard, vers 1692 la loi connue sous le nom de Elizabethan Poor Law
permettait aux paroisses d’offrir des apprentissages à une population plus démunie, similaire à ceux
que les jeunes de familles mieux nanties pouvaient recevoir, mais pour des métiers de classe
considérée inférieure tels que des travaux de ferme ou des services ménagers79. À l’opposé, à la
même époque en Écosse, il y a eu le Schools Act de 1696, une décision du parlement écossais pour
que chaque école paroissiale « enseigne la lecture et l’écriture en anglais »80.
75 Contributeurs à Wikipédia, "English Renaissance" 76 Stephens (1990, p.546) 77 Contributeurs à Wikipédia, "History of education in England" 78 Contributeurs à Wikipédia, "Statute of Artificers 1563" 79 Contributeurs à Wikipédia, "History of education in England" 80 Dudley (2012, p.139) Mother of Innovation: How Expanding Social Networks Gave Birth to the Industrial
Revolution
24
Ainsi, l’éducation de masse offerte en Angleterre, puis en Grande-Bretagne jusqu’à la fin
du 18e siècle semble être majoritairement vocationnel ou à caractère religieux. Ceci pourrait en
partie expliquer pourquoi, même si le taux d’alphabétisation a doublé entre la moitié du 17e siècle
et cent ans après, passant de 30% à 60%81, la population n’étant pas scolarisée de manière
systématique absorbe donc avec difficulté le choc technologique.
Modèle, impacts du choc et prévisions
Modèle théorique
Dans cette partie-ci est présenté le modèle théorique qui sera le fondement de l’analyse des
impacts et des prévisions de l’innovation technologique qu’est l’imprimerie dans le vernaculaire.
Le modèle en question du professeur Leonard Dudley, détaillé dans l’introduction de son ouvrage
The Word and the Sword, présente l’effet d’une innovation technologique comme choc qui
affectera les rendements d’échelles et qui, par conséquent, entraînera soit une croissance ou une
décroissance de la marge externe, représentant la surface du territoire d’un État, et de la marge
interne, étant le taux d’imposition cumulé par ce même État. Dans le cas de l’imprimerie, il s’agit
d’un choc technologique basée sur une technologie informationnelle, et donc ce sera non le coût
marginal qui sera observé, mais le changement dans la volonté moyenne et marginale de payer les
impôts.
Selon ce modèle, l’individu habitant durant une période où la société vit un choc
technologique informationnel sera plus incité à contribuer monétairement afin de faire partie du
réseau qui s’établit. C’est ce qui est nommé une externalité positive82. Celui-ci présente des
avantages aux deux parties : à l’individu à travers des opportunités de communication et
d’appartenance à une communauté, surtout dans une situation d’économies d’échelle croissante, et
81 Contributeurs à Wikipédia, "Education in the Age of Enlightenment" 82 Contributeurs à Wikipédia, "Effet de réseau"
25
à l’État monopolistique qui jouit d’une augmentation de l’imposition entraînant une rente plus
importante83. (The Word and the Sword, p. 9-10)
Le graphique Figure 1 ci-dessous représente la situation initiale précédant le choc
technologique, où il existe un équilibre quant à la superficie du territoire et au niveau d’imposition.
Dans celui-ci sont représentés les courbes de volonté marginale (Vm), volonté moyenne (VM) et
coût marginal (Cm). La volonté marginale et moyenne, étant ici une fonction de demande, montre
que plus il y a éloignement du centre de l’État, moins l’individu est disposé payer un impôt à celui-
ci. Le coût marginal, « coût supplémentaire induit par la dernière unité produite »84 quant à lui,
représente une fonction d’offre, dressant un portrait dans lequel les dépenses de l’État augmentent
plus le territoire s’agrandit, nécessitant par conséquent un taux d’impôt plus élevé. Le point
d’équilibre (E) dépeint la situation où il existe une quantité d’unités de territoire relatives à un taux
d’imposition idéale, se traduisant en point S₀ sur l’axe des abscisses et en point T₀ sur l’axe des
abscisses des ordonnées. La partie coloriée en gris foncé est la rente perçue par l’État. Au point
d’équilibre, cette rente est maximisée.
Figure 2 : Modèle théorique – situation initiale
83 Dudley (1991, p.9-10) The Word and the Sword: How Techniques of Information and Violence Have Shaped Our
World 84 Contributeurs à Wikipédia, "Coût marginal"
26
Conséquences
Il est estimé que le coût de production a chuté de près de 85% avec l’arrivée de l’imprimerie
dans le vernaculaire85. Les aspects de cette réduction impressionnante sont les changements
encourus par les coûts fixes et les coûts variables. Les coûts fixes « sont les coûts indépendants du
niveau d'activité ou des quantités produites dont l'entreprise doit s'acquitter pour son bon
fonctionnement »86 contrairement aux coûts variables qui sont « les coûts des facteurs variables,
c'est-à-dire des facteurs de production dont les quantités varient avec le niveau d'activité de
l'entreprise ou les quantités produites. »87 L’impression possède un coût fixe important, qui est la
presse en tant que tel, et un coût variable relativement faible, qui est le papier. Il peut aussi être
85 Rubin (2011, p.7) 86 Contributeurs à Wikipédia, "Coût fixe" 87 Ibid.
27
considéré que le coût du labeur de l’ouvrier est un coût fixe élevé, car il est nécessaire de placer les
caractères mobiles pour chaque page que l’on souhaite imprimer88.
Les rendements d'échelle « représentent l'accroissement de l'efficience […] à la suite de
l'augmentation des facteurs de production. »89 L’imprimerie est une technologie permettant un
rendement d’échelle croissant tandis que la copie manuscrite est un rendement d’échelle constant90.
Ceci est dû au fait que le coût fixe, bien qu’élevé, peut être absorbé dans le cas d’une production
de grande quantité. Il s’agit d’un investissement considérable, mais qu’une fois acquis, peut et va
générer plus de gains que de pertes étant donné les coûts variables unitaires faibles. Ainsi, la presse,
dans une production de masse, serait un coût amorti par rapport au coût du papier et surtout en
fonction des revenus. Ceci permet donc de réaliser des économies d’échelle, qui est « la baisse du
coût unitaire d'un produit qu'obtient une entreprise en accroissant la quantité de sa production. »91
Ces transformations peuvent être indirectement observées dans le graphique Figure 2
dessinant une période de déséquilibre. On y observerait hypothétiquement une augmentation de la
volonté marginale, et par conséquent moyenne, de payer les impôts étant donné un intérêt plus
prononcé de l’individu qui bénéficierait des services de l’État, c’est-à-dire la diffusion et
l’utilisation de cette innovation technologique. Cette volonté se lit par un déplacement des courbes
Vm et VM vers la droite, affectées par des facteurs autres que le prix, possiblement le revenu ou
les préférences. Une déstabilisation est toutefois créée étant donné que l’État ne maximise plus sa
rente et par l’engendrement d’une perte sèche, le fait que certains ne pourraient profiter de ces
services étatiques malgré le souhait et la capacité.
88 Smith, "From Printing to the Nation-State, from the Internet to Neo-Medieval Globalism" 89 Contributeurs à Wikipédia, "Rendements d’échelle" 90 Guellec, "Gutenberg revisité, Une analyse économique de l'invention de l'imprimerie" 91 Contributeurs à Wikipédia, "Économie d’échelle"
28
Figure 3 : Modèle théorique – déséquilibre
Hypothèses
Tel que présenté dans le graphique Figure 3, il est prédit qu’un nouveau point d’équilibre
(E’) serait obtenu par l’entrecroisement des courbes Vm’ et Cm. À ce point de rencontre, le taux
d’imposition et la surface du territoire ont augmenté pour trouver une quantité idéale,
respectivement T₁ et S₁, pour les consommateurs et le producteur, ici l’État. Ce dernier maximise
sa rente, représentée par les parties gris foncé et gris pâle. Celle-ci est supérieure à celle dans la
situation initiale.
Certains facteurs pourraient affecter les hypothèses et dévier les résultats. Notamment que,
bien que la copie imprimée typographique était beaucoup moins coûteuse relativement à la copie
manuscrite, un livre à l’époque était tout de même un objet dispendieux dont principalement la
monarchie, les élites ou les institutions étatiques et religieuses pouvaient se procurer92. De plus, les
92 Smith, "From Printing to the Nation-State, from the Internet to Neo-Medieval Globalism"
29
impacts de l’État-nation en Grande-Bretagne sont fort débattus et pourrait affecter l’externalité
positive assumée par l’effet de réseau93.
Figure 4 : post-choc
Pour conclure, cette partie a présenté l’innovation technologique qu’a été l’imprimerie dans
le vernaculaire, avec une courte mise en contexte historique de ses prédécesseurs. Puis, ont été
présentés les effets sur la standardisation de l’anglais et la littératie de l’Angleterre et de la Grande-
Bretagne. Enfin, les conséquences sur les économies d’échelle ont été observées et des hypothèses
ont été émises sur les changements des marges internes et externes grâce au modèle théorique de
la relation entre le taux d’imposition et la surface du territoire d’un État monopolistique. Il en a été
93 Hoppit (2011, p.308)
30
déduit que les impacts de l’imprimerie dans le vernaculaire devraient mener à un accroissement du
taux d’impôt et de la superficie de l’État étant donné une hausse de la volonté marginale et moyenne
de la population à participer à ce nouveau réseau. Dans la section suivante, il sera observé et débattu
si les faits historiques rejoignent les suppositions faites ci-haut.
Section V - Analyse Historique
Retour sur la situation initiale ;
L’analyse historique commence en se posant la question suivante ; Quelle est l’impact de
l’avènement de l’imprimerie en Grande-Bretagne à partir du début des années 1600 jusqu’à 1830.
Cette analyse sera accompagnée de deux volets importants, soit le changement dans la marge
interne durant cette période et le changement dans la marge externe durant cette période. Pour la
marge externe, nous allons regarder les changements dans les frontières de l’empire de la Grande-
Bretagne, avec la séparation des treize colonies dû à la perte des anglais dans la révolution
américaine.
Description de l’innovation ;
Le centre national de ressources textuelles et lexicales définit l’innovation de l’imprimerie comme
étant un ; (Ensemble des techniques d'impression permettant la reproduction, à un nombre
quelconque d'exemplaires, de signes ou d'images (généralement de textes) sur un support de papier
(ou une matière assimilable au papier) sous forme de feuilles simples, de livres, brochures et
journaux.)94
L’innovation de l’imprimerie va permettre l’apparition de masse de journal qui sont décrit par cet
article de Wikipédia ainsi ; (Un journal est une publication périodique recensant un certain nombre
d'événements présentés sous la forme d'articles relatifs à une période donnée, généralement une
94 https://www.cnrtl.fr/definition/imprimerie
31
journée, d'où son nom.)95 On peut donc inclure dans un journal une très grande quantité
d’information sur plusieurs pages à un coût très faible. Cette innovation permet ainsi de réduire les
coûts de l’information et de créer des économies d’échelles. Dans un article intitulé ; l’Invention
de l’imprimerie par Gutenberg, l’auteure Myriam Gaumont écrit ceci au sujet de l’invention de
l’imprimerie ; (Pour que cette découverte soit ainsi réalisée, il a fallu une conjoncture
d’événements, plusieurs autres inventions et, bien sûr, de nombreux esprits créateurs.)96 Donc, bien
qu’elle fût inventée par Gutenberg en 1450 à Mayence ; (L’imprimerie fut marquée par un illustre
personnage : Gutenberg. L’histoire de cette prodigieuse invention débuta vers 1450 à Mayence)97,
cet auteur voit l’invention de l’imprimerie non comme un fait isolé par Gutenberg, mais plutôt
comme une multitude de facteurs inventifs qui ont mené à sa création.
Impacte de l’imprimerie ;
Avant l’arrivée de cette révolution des méthodes de communications La technologie initiale est
une méthode de communication par bouche à oreilles, ou par lettres écrites à la main. Certains
livres, mais pas toute la population est lettrée. Tel que décrit par cet article de Wikipédia,
l’Angleterre sera une la première nation à développer au niveau national le moyen de
communication grande échelle révolutionnaire qu’est l’imprimerie ; (L’Histoire de la presse écrite
au Royaume-Uni a joué un rôle majeur dans le développement des idées et des techniques, en
raison d’un dynamisme et d’une liberté très tôt revendiqués, qui en ont fait la pionnière à l’échelle
mondiale.)98 L’arrivée de l’imprimerie aura un impact sur les économies d’échelles
informationnelles, elle va considérablement réduire le coût de la production et de la distribution de
l’information en Angleterre.
L’arrivée des premiers articles écrits avec l’utilisation de l’imprimerie en Angleterre se fait très tôt
en 1622 ; (Le premier périodique anglais a été publié en 1622 et s’appelait Weekly News from
Italy.)99 Puis 20 ans plus tard cette nouvelle technologie de l’information nécessite déjà l’attention
95 https://fr.wikipedia.org/wiki/Journal 96 http://www.cvm.qc.ca/encephi/syllabus/histoire/passecompose/inventionimprimerie.htm 97 Idem 98 https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_presse_%C3%A9crite_au_Royaume-Uni
99 https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_presse_%C3%A9crite_au_Royaume-Uni
32
e la sphère politique ; (En juillet 1641, sous Charles Ier d'Angleterre, la liberté de la presse est
instituée).100La diffusion de l’imprimerie se fera en premier partout en Europe et aura un impact
important sur les courants de pensée. La liberté de presse qui est un phénomène nouveau dû à
l’apparition de moyens de communications à grande échelle est selon cette article de Wikipédia ;
(La liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose
sur la liberté d'opinion et la liberté d'expression.) Ce principe fondamental de la liberté d’expression
dont nous bénéficions encore aujourd’hui fut jugé comme étant un droit fondamental à l’humain
comme expliqué par l’article 11 de la déclaration des droits de l’homme en 1789 ; (La libre
communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout
Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l'abus de cette liberté dans
les cas déterminés par la Loi.)101 La liberté de presse étant institué en 1641, cette technologie
permet donc au anglais d’être en avance sur ce courant de penser de liberté d’expression vis-à-vis
aux français qui ont quant à eux codifier ce droit plus de cent ans plus tard avec la révolution
française ( Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 étant un document de loi
française.) On voit donc que l’avènement de l’imprimante à eu une grande portée politique en
Europe et très tôt dans son pays d’origine en Angleterre. Ces économies d’échelles
informationnelles ont donc un impact clair sur la politique ainsi que sur les droits de l’homme.
Son impact sur les économies d’échelles informationnelles peut se résumer ainsi ;
Comme cité plus haut par Le centre national de ressources textuelles et lexicales, l’imprimerie est
définie comme étant un ensemble des techniques d'impression permettant la reproduction, à un
nombre quelconque d'exemplaires102. L’imprimerie permet ainsi une production grande échelle
d’information qui est facile à transporter puisque cette information est écrite sur du papier. Les
coûts de production subissent donc de grandes économies d’échelle puisque les coûts fixes
100 https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_presse_%C3%A9crite_au_Royaume-Uni
101 https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_des_droits_de_l%27homme_et_du_citoyen_de_1789
102 https://www.cnrtl.fr/definition/imprimerie
33
constituent la majeure partie des coûts, et le coût de transport l’information diminue lui aussi grâce
à une forme d’information sur papier.
Courte présentation du modèle de classe ;
Le modèle que nous avons vu en classe tente d’expliquer de manière historique les changements
dans la taille des empires et les changements dans les taux de taxations de ces mêmes empires. Ce
modèle utilise les termes suivants pour parler des variables explicatives ; à la marge externe pour
faire référence aux changements dans la taille géographique des États et empires, ainsi que la marge
interne qui elle signifie le taux de taxation et l’importance de la fiscalité dans cet État ou empire.
Ainsi, on peut représenter graphiquement la marge interne ainsi (voir graphique numéro 1), on voit
ici que lorsque la superficie de l’État augmente, la volonté marginale de payer de l’impôt diminue.
Cet effet s’explique par un éloignement du centre étatique, donc plus on est loin du centre de
prélèvement d’impôts et moins on bénéficie des services étatiques, diminuant ainsi la volonté de
payer des taxes. On observe aussi que le coût marginal augmente avec la superficie de l’État, ceci
est dû aux coûts de transport de l’information et au coûts militaires qui augmentent avec la distance
du centre de l’État. Ainsi le modèle aiderait à prédire une superficie et un niveau de taxation
d’équilibre basée sur ces deux facteurs.
Courte prévision de l’impact de l’imprimerie sur la marge externe et interne ;
Selon le modèle vu en classe, nous prédisons que l’arrivée de cette nouvelle méthode de
communication qui réduit les coûts de l’information aura un impact positif sur la marge interne,
donc qu’elle va causer une augmentation des taux de taxations durant la période de notre étude,
c’est-à-dire de 1600 à 1830. Puisque le modèle prédit qu’une diminution des coûts de transport de
l’information augmente la volonté marginale à payer de l’impôt sous l’hypothèse que les
contribuables retirent plus de services du gouvernement lorsque les coûts de l’information sont bas.
Pour ce qui est de la marge externe, selon le modèle on peut aussi prédire que l’arrivée de
l’imprimerie qui provoquera des économies d’échelles informationnelles, la marge externe devrait
34
elle aussi augmenter, car on peut maintenant communiquer plus facilement et à coût plus faible
d’un bout à l’autre de l’État.
Situation initiale de la marge externe et interne ;
Commençons tout d’abord par une analyse de la marge interne de la Grande-Bretagne avant
l’avènement de l’imprimerie. Avant l’arrivée de cette révolution des moyens de communication
qui va permettre de réduire considérablement les couts de propagation de l’information, le pouvoir
de taxation était exercé, comme dans beaucoup de pays d’Europe, par la Royauté. Tel que décrit
dans cette article de Wikipedia sur l’histoire de la fiscalité anglaise, tout au long du 17e siècle avec
le reigne de Henry VII, la marge interne était en expansion ; (For example, Henry VII carried his
desire to replenish the royal treasury depleted by the Wars of the Roses to the point of establishing
a "reign of fiscal terror",[2] through the rigid enforcement of feudal incidents rather than appeals
for parliamentary aids.)103
La marge interne initiale ;
Sur la marge interne, il est difficile de comparer les taux effectifs d’imposition initiale en
Angleterre, car ceux-ci se font sous plusieurs volets. En effet, la taxation en Grande-Bretagne au
17e siècle n’était pas uniquement constitué d’une taxe sur la richesse ; (L'époque, qui s'étend sur
les deux tiers du XVe siècle (1399–1471), se caractérise par l'introduction de nouvelles formes de
fiscalité directe. La taxe ordinaire, les quinzième et dixième, ne répondait plus aux conditions
changeantes, car, à mesure que les villes se délabraient, il fallait accorder des indemnités
supplémentaires d’un montant supérieur à 15% (£ 6 000), ce qui, abstraction faite des autres
déductions, réduisait le rendement des dixièmes à 31 000 £.)104 On voit ici dans cette article de
Wikipédia sur la fiscalité anglaise que l’État était dans une période de grandes transformations
fiscales au même moment de l’essors de la nouvelle technologie informationnelle. La question
103 https://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_English_fiscal_system
104 https://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_English_fiscal_system
35
suivante se pose donc, est-ce que ces changements peuvent être en parti attribuer aux économies
d’échelles informationnelles causées par l’arrivé de l’imprimerie? On serait plus porté à croire
qu’ils sont dû à des changements dans la sphère politique. Par exemple ; (Après l'intronisation
d'Édouard IV, cependant, le dixième fut littéralement repris et voté (1472) par le Parlement en tant
que disposition militaire spéciale. Cependant, il n'a pas réussi à générer les revenus nécessaires,
obligeant ainsi le roi à recourir à d'anciennes formes de subvention.)105 On voit ici une
augmentation de la marge interne dû au fait que l’État nécessite des recettes fiscales plus
importantes en partie pour la guerre. Il y ici difficile d’attribuer cette augmentation de la marge
interne aux économies d’échelles de l’imprimerie.
Impact de l’innovation sur la marge interne ;
Un impact surprenant de cette technologie informationnelle sur la marge interne est la suivante ;
(La presse anglaise est souvent la plus innovatrice au monde, sur le fond comme sur la forme. Elle
se heurte cependant à des obstacles, comme la hausse de la taxe sur les journaux en 1797 et 1815
qui les porte à 4 pence par feuille. L'une des six lois votées en 1819 élargit le nombre de journaux
qui la subisse et l'impose pour tout ce qui est plus fréquent qu'un mensuel.)106 On voit ici
premièrement que la marge interne augmente, mais en plus c’est la nouvelle technologie elle-même
qui en subis le fardeau fiscal. Puis, quelques années plus tard vers la fin de notre analyse en 1830
se passe ceci ; (Dans les années 1830, la presse se révolte contre ce que les plus virulents appellent
les "taxes sur la connaissance".)107 Il a donc un sentiment de refus de l’augmentation de la marge
interne par les détenteurs de la technologie et quelques temps plus tard en ; (1830 et 1833 plus de
400 pamphlets sont vendus un pence le numéro, sans payer la taxe et en défiance de la loi.)108 On
peut ainsi voir que cette innovation a en effet permis une augmentation de la marge interne, mais
il n’est pas claire de dire si la volonté marginal de payer de l’impôt à elle aussi augmenté avec la
diminution des coûts de l’information.
105 Idem 106 https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_presse_%C3%A9crite_au_Royaume-Uni
107 Idem 108 Idem
36
Comme expliqué dans l’article de wikipedia sur l’histoire de la taxation en Grande-Bretagne
intitulé ( History of the English fiscal system), l’Angleterre au 17e siècle a subis une énorme
alphabétisation, si grande que ce niveau a même doublé chez les hommes adultes ; ( Over the course
of the seventeenth century, the percentage of adult men able to read and write almost doubled,
approaching the 50 per cent level.)109 Avec un niveau d’aplhabéthisation, en plein essor, il est facile
de voir une plus grande demande émerger pour de l’information sous forme de texte. Cette
alphabétisation du 17e siècle pourrait aussi elle-même être dû à la nouvelle technologie
informationnelle de l’imprimerie.
Situation initiale de la marge externe ;
La superficie géographique de l’empire anglais au début du 17e siècle est comme aujourd’hui
constitué principalement du territoire principal c’est-à-dire l’Île de la Grande-Bretagne. De plus, à
cette époque qui est caractérisé par la découverte des Amériques, l’empire britannique possèdes
plusieurs colonies en Afrique et une colonie très importante dans le nouveau continent, les treize
colonies qui deviendrons les États-Unis vers la fin de notre analyse.
Changements dans la marge externe ;
L’empire britannique subies une expansion importante au point de vue de la marge externe au 18e
siècle lorsqu’elle prend possession de d’un territoire important en Asie, c’est-à-dire l’Inde ; (La
période coloniale britannique (1750-1947), l'Empire britannique des Indes comprenant alors le
Bangladesh et le Pakistan actuels,)110. Puis, vers la fin du 18e siècle, elle perd son territoire le plus
important en Amérique lorsque les américains se révolte et gagne la guerre d’indépendance en
1783 ; (En 1783, Londres dut reconnaître l’indépendance des États-Unis.)111 Puisque l’imprimerie
était aussi une technologie disponible aux États-Unis, il est difficile d’attribuer aux économies
d’échelles informationnelles, l’issue de la guerre de révolution américaine. On pourrait cependant
attribuer en partie l’expansion territoriale de l’empire en Asie à l’imprimerie, celle-ci joue
certainement en faveur d’une expansion puisqu’elle réduit les coûts de communication. Selon le
109 Information Revolutions in the History of the West, Leonard Dudley, 2008 110 https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27Inde 111 https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_am%C3%A9ricaine
37
modèle, on pourrait expliquer ainsi ; avec les économies d’échelles informationnelles causés par
l’imprimerie, la courbe des coûts marginaux des déplace vers la droite ce qui permet un niveau de
superficie du territoire de l’empire plus grand, donc une augmentation de la marge externe (voir
graphique 1).
Vérification des prévisions du modèle ;
On avait pu prédire grâce au modèle vue en classe, que les économies d’échelles dus à la nouvelle
technologie informationnelle allaient causer une expansion de la marge externe, ainsi qu’une
expansion de la marge interne. Ce qu’on observe confirme en partie les hypothèses du modèle, la
marge externe à belle et bien augmenté durant la période de 1600 à 1830 pour l’empire britannique
malgré la perte d’un territoire important en Amérique du Nord. On a aussi vu des réformes fiscales
causé par l’imprimerie qui ont causé une pression à la hausse sur la marge interne.
38
Graphique 5 : Marge externe
39
Graphique 6 : Marge interne
40
Conclusion
La question directrice qui a guidé ce travail est la suivante : quel est l’impact de l’imprimerie
dans le vernaculaire sur les marges internes et externes de l'Angleterre de 1615 à 1825? La marge
interne ainsi que les marges externes ont varié de manière positive. Il est possible de dire que la
volonté des Britanniques à payer des impôts a augmenté. En effet, le territoire de la Grande-
Bretagne s’est étendu conjointement à une hausse du niveau de taxation. Il est donc possible de
partiellement confirmer l’hypothèse fondée sur le modèle de Dudley dans son ouvrage The Word
and the Sword. Il n’est pas possible de confirmer totalement le modèle puisque, durant cette
période, la Grande-Bretagne a perdu son plus important territoire, soit les treize colonies. Tel que
mentionné dans l’analyse historique, l’effet de l’imprimerie sur la volonté à payer des impôts n’est
pas certain en raison de publications divulguant des idéologies à l’encontre de l’idéologie étatique.
De plus, il est difficile d’isoler l’effet causal de cette expansion des marges, car ce n’est pas un
travail empirique. Cependant, dans son livre, Dudley semble avoir trouvé une répétition de cet effet
à travers le temps sur les marges d’un État subissant l’introduction d’une technologie
informationnelle112. Pour un travail futur, il pourrait être intéressant d’étudier le rôle qu’a eu
l’imprimerie dans l’indépendance des États-Unis. Ce travail pourra alors éclaircir la raison pour
laquelle la Grande-Bretagne n’a pas su conserver ses colonies américaines malgré ses économies
d’échelles informationnelles. L’imprimerie aux États-Unis est un des éléments ayant contribué à la
montée du patriotisme et d’un sentiment politique antiélitiste113. Considérant la place actuelle des
États-Unis dans le monde, le modèle de Dudley semble très pertinent.
112 Dudley (1991) 113 Waldstreicher (1995, 37-38)
41
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