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Etude technique - Janvier 2006 L’habitat terrestre des tortues marines Prise en compte dans l’aménagement du littoral, et restauration écologique aux Antilles françaises

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Etude technique - Janvier 2006

L’habitat terrestre des tortues marines

Prise en compte dans l’aménagement du littoral, et restauration écologique

aux Antilles françaises

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Sommaire

Généralités sur les tortues marines aux Antilles françaisesEvolution des effectifs et protection des tortues marines

Caractéristiques des espèces présentes dans les Antilles françaises

Cycle de vie des tortues marines

Les sites de ponte des tortues marinesGénéralités, menaces et méthodologie de diagnostic

Les sites de ponte des tortues marines

Menaces physiques sur les sites de ponte en Guadeloupe

Méthodologie de diagnostic des sites de ponte

Améliorer la qualité des sites de ponte dansl'aménagement du littoral

Restaurer le couvert végétal

Mettre en place des équipements d'accueil adaptés

Conclusion

Bibliographie

Liste des annexes

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L'habitat terrestre des tortues marines

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Introduction

L'habitat terrestre des tortues marines

a présente étude, conduite par l’Office National des Forêts,constitue le point de départ d’un projet plus vaste de prise encompte des tortues marines dans l’aménagement du littoral auxAntilles. Ce projet est issu d’une réflexion commune initiée par

le Conservatoire du Littoral, l’association Kap Natirel, le Parc National dela Guadeloupe et l’ONF.

Il comporte différents axes correspondant à ses phases chronologiques :> Synthèse des connaissances existantes et mise au point d’une

méthodologie constituant une étude technique.> Sensibilisation et formation des personnels gestionnaires par la

publication d’un guide de terrain.> Mise en application et suivi expérimental de la méthode par la

réalisation d’aménagements pilotes.> Information du public et exportation de la méthode à une plus

large échelle.

L’ensemble du projet est évalué par un comité de pilotage constitué descollectivités, administrations, gestionnaires, associations... Il s’intègrepleinement dans la dynamique de la mise en œuvre du Plan de Restaurationdes Tortues Marines des Antilles françaises.

L’objectif de l’étude technique est de donner des indications aux gestionnairesdu littoral afin de prendre en compte la problématique des tortues marinesdans l’aménagement des plages : quelles erreurs ne pas commettre, commenty intégrer des travaux de restauration écologique, comment concilier cesaspects avec l’accueil du public ?

Elle s’adresse en priorité aux services gestionnaires, spécialistes de l’aména-gement des espaces naturels. Elle se veut un outil directement opérationnel,où les aspects techniques ont été privilégiés.

Cette première étape a été réalisée d’octobre 2005 à février 2006, de façonpartenariale. Les parties correspondant à la biologie de tortues marines et auxdiagnostic de sites de ponte ont été rédigées par l’association Kap’Natirel,tandis que les préconisations pour les travaux d’aménagement sont le fruitdu bureau d’étude de l’ONF Guadeloupe, avec l’appui de l’ONF Martinique.

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Généralités surles tortues marinesaux Antilles françaises

Généralités surles tortues marinesaux Antilles françaises

L'habitat terrestre des tortues marines

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Evolution des effectifs et

protection des tortues marines.

Evolution des effectifs et

protection des tortues marines.

Caractéristiques des espèces

présentes dans les Antilles françaises

Caractéristiques des espèces

présentes dans les Antilles françaises

Cycle de vie des tortues marinesCycle de vie des tortues marines

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Généralités sur les tortues marines aux Antilles françaisesL'habitat terrestre des tortues marines

Au début des années 1990, la situation estsi catastrophique dans les Antillesfrançaises que la protection stricte destortues marines apparaît indispensable.Deux arrêtés ont été pris protégeantintégralement les tortues marines :l’arrêté du 2 octobre 1991 dans ledépartement de la Guadeloupe, et l’arrêtédu 16 mars 1993 dans le département dela Martinique.

L’arrêté du 14 octobre 2005 (annexe 1, p.8)est la dernière règlementation en date.On y retrouve notamment des mesuresconcernant la protection de l’habitat destortues marines.Ces protections, relativement bienappliquées aujourd’hui, commencent àporter leurs fruits et permettent d’espérerun accroissement des effectifs de tortuessur les plages (pontes) et en mer.

Au niveau international, la France a prisdivers engagements pour la protection destortues et de leurs habitats en ratifiantplusieurs conventions.

Evolution des effectifs et protection des tortues marines

Autrefois, les eaux bordant l’archipel guadeloupéen abritaient desdizaines de milliers de tortues marines. Les plages accueillaientcertainement les pontes de plusieurs milliers de ces reptiles.(Observation du père Du Tertre, 1670). ”“L’exploitation des tortues marines depuisles débuts de la colonisation des Antillespar les Européens a abouti à une situationalarmante dès le dernier quart du XXèmesiècle :

Les chéloniens, ou tortues,subissent dans la zone caraïbe etsous nos yeux un véritablegénocide. (…) Le danger de lesvoir disparaître est réel et proche àmoins que des mesures conserva-trices soient prises d’urgence.(Kermarrec, 1976)

”Sur le commerce international desespèces de faune et de flore menacéed’extinction.(Convention de Washington, CITES) en1973

Pour la protection et la mise en valeurdu milieu marin dans la région desCaraïbes.(Convention de Carthagène) en 1983

Sur les espèces migratrices appartenantà la faune sauvage.(Convention de Bonn) en 1979

Relative à la conservation de la viesauvage et du milieu naturel del’Europe.(Convention de Berne) en 1979

Sur la diversité biologique.(Convention de Rio de Janeiro) en 1992

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En décembre 2005 a été validé le plan derestauration des tortues marines auxAntilles françaises (PRTMAF). Il prend actepour une durée de cinq ans et a pourobjectif général de restaurer les popula-tions de tortues marines aux Antillesfrançaises. Deux plans d’action locaux (ycompris la présente étude) sont en coursde rédaction en Guadeloupe etMartinique.

Afin d’atteindre cet objectif, une startégiea été élaborée comprenant différents sous-objectifs organisés

De cette stratégie globale découlent desactions relatives à la mise en œuvre du plande restauration dont :

L’identification des menaces portant surles plages principales de ponte destortues marines aux Antilles françaises(Action D.3.2)

La sensibilisation et formation desgestionnaires des plages à l’identifi-cation des facteurs menaçant la restau-ration des tortues marines sur cethabitat. (Action D.3.3)

La limitation des menaces portant sur lesplages principales de ponte de tortuesmarines aux Antilles françaises.(Action E.3.2)

Au vue du plan de restauration et de l’étatdégradé des plages, la conservation dessites de ponte des tortues marines auxAntilles françaises apparaît comme unobjectif prioritaire pour la réussite duprogramme global.

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Identification dessous-populations

nidifiant aux Antilles Françaises Détermination du

statut de conservationdes tortues marines

des Antilles françaisesIdentificationdes menaces

Limitation del'impact desmenaces

Détermination de l'airesde répartition

Identification et limitation de l'impact des menaces(coopération régionale)

Aux Antilles françaises Hors des Antilles françaises

Organigramme de la Stratégie de restauration des tortues marines des Antilles françaises

(J. Chevalier)

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Généralités sur les tortues marines aux Antilles françaisesL'habitat terrestre des tortues marines

Les Antilles françaises accueillent cinq dessept espèces de tortues marines réperto-riées dans le monde. Ces différentes espècessont généralement décrites par des nomslocaux et ces dénominations peuvent varierselon les îles ou les sites.

Deux groupes peuvent être distingués :les tortues nidifiantes et les tortuess’alimentant.Seules trois espèces sont actuellementnidifiantes aux Antilles :

> la tortue imbriquée> la tortue verte (uniquement en Guadeloupe)

> la tortue luth.

Caractéristiques des espèces présentes dans les Antilles françaises

Dénomination des tortues marines présentes aux Antilles françaises

(d'après Fretey 1990 ; Fretay & Lescure ; Pinchon 1954)

Noms scientifiques

Chelonia mydas

Caretta caretta

Lepiochelys olivacea

Eretmochelys imbricata

Dermochelys coriacea

Noms guadeloupéens

Tôti blan, tôti vé, tortue

Tôti jaune

Ku ron

Karet (1)

Bataklin, batacl, tôti fran

Noms martiniquais

Tôti vé, tôti blanc, tôti soleil

Kawan, tôti jaune, tôti grand'lo

Zekal ron

Karet (1)

Tôti a klin, tôti cerkeil, Kawan,tôti chaloup, tôti grand'lo

Noms vernaculaires

Tortue verte

Tortue caouanne

Tortue olivâtre

Tortue imbriquée

Tortue luth

(1) Le terme Karet désigne spécifiquement la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) mais aussi utilisé pour désigner toutesles tortues à écailles : tortues vertes, caouannes, olivâtres, imbriquées ou de Kemp.

La tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata)

Taille environ 1 mètre

Poids 60 à 70 kg en moyenne,maximum 130 kg

Alimentation éponges

Habitat marin côtier peu profond(moins de 100m)

Présence en GuadeloupeFréquente en mer et pontes régulières(quelques centaines de nids par an)

Présence en MartiniquePrésente en mer et en ponte

Statut de conservation IUCN En danger critique d’extinction

Tortue imbriquée nidifiant sur la plagede Trois îlets à Marie-Galante(Photos : E Delcroix)

Critères de détermination de la tortue imbriquée(Source : Wide Cast)

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La tortue verte (Chelonia mydas)

Taille De 1 à 1,5 mètres

Poids 100 à 150 kg,maximum 400 kg

Alimentation Herbes etalgues sous-marines

Habitat marin Côtier peu profond(moins de 100m)

Présence en GuadeloupeFréquente en mer et ponte rare(une centaine par an)

Présence en MartiniqueFréquente en mer ponte absenteou extrêmement rares

Statut de conservation IUCN En danger d’extinction

La tortue luth (Dermochelys coriacea)

Taille de 1,70 à 2 mètres

Poids 300 à 400 kg, max 1 tonnes

Alimentation Méduses, salpes et autres organismes gélatineux

Habitat marin Pleine mer principalementloin des côtes

Présence en GuadeloupeRaremant observé en mer et pontes très rares (quelques dizaines par an)

Présence en MartiniqueFréquente en ponte

Statut de conservation IUCN En danger critique d’extinction

Critères de détermination de la tortue verte(Source : Wide cast)

Tortue vete (Photos : E Delcroix)

Tortue luth (Photos : E Delcroix)

Critères de détermination de la tortue luth - (Source : Wide cast)

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Généralités sur les tortues marines aux Antilles françaisesL'habitat terrestre des tortues marines

La tortue caouanne(Caretta carretta)

Taille De 1 à 1,5 mètres

Poids autour de 100 kg

Alimentation Crustacés, mollusques,végétaux

Habitat marin Côtier profond(moins de 50 m)

Présence en GuadeloupePrésente en mer mais ne pond pasen Guadeloupe

Présence en MartiniqueNonStatut de conservation IUCN En danger d’extinction

Critères de détermination de la tortue caouanne(Source : Wide cast)

Tortue caouanne en mer (Photo J. Chevalier)

La tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea)

Taille de 70 à 90 cm

Poids environ 40 kg

Alimentation Crustacés,mollusques,végétaux

Habitat marin Côtier profond ( plus de 50 m)

Présence en GuadeloupeRare en mer et ne pond pas

Présence en MartiniqueRare en mer et ne pond pas

Statut de conservation IUCN En danger d’extinction

Tortue olivâtre(Photos : E Delcroix)

Critères de détermination de la tortue olivâtre(Source : Wide cast)

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(reproduction de Lanyon et al., 1989)

Intervalle entre deux pontes(10-15 jours)Plage de ponte

Incubation 2 mois

Nouveau-nés

Zone d'alimentationPélagique (durée 5-20 ans)

Retour des femelles adultessur les zones d'alimentation

Zone d'alimentation benthique(souvent côtière) pour les adulteset immatures (+de 25 cm)

Retour des mâles adultes sur leszones d'alimentation

Migration des mâles et femellesadultes vers la zone dereproduction (tous les 2 à 4 ans)

Zone de reproductionAccouplement et périodeinter-ponte proche des plagesde nidification

Cycle de vie générale des tortues marines

La ponte des tortues marinesToutes les espèces de tortues marines sontfidèles à leur zone de ponte. Cette fidélitépeut être très forte (à la plage près, voire àla partie de plage près) comme cela a étémontré chez certaines populations detortues vertes et de tortues imbriquées, ouplus lâche comme chez la tortue luth. Pour la ponte, les tortues viennent sur lesplages où elles creusent un trou danslequel elles déposent leurs œufs (généra-lement autour d’une centaine par nid). Lanidification se déroule généralement denuit afin d’éviter les chaleurs excessives.Les plages de pontes sont principalementsituées dans la zone intertropicale, exceptépour les tortues caouannes qui pondent engrand nombre à des latitudes plus élevées.Le nombre d’œufs pondus par les tortuesmarines est très important, ce qui permetde compenser la mortalité très élevée aucours du développement. On estimegénéralement qu’environ un œuf sur milledonnera une tortue adulte capable de sereproduire à son tour.

L’incubation des oeufsElle s'étale de la ponte jusqu'à l'éclosion.Elle est estimée à une soixantaine de jours.L’humidité et les échanges gazeux sont lesdeux facteurs primordiaux au bondéveloppement des œufs. Chez toutes lestortues marines, le sexe des individus estdéterminé par la température au cours del’incubation. Les températures élevéesdonnent des femelles et les températuresbasses des mâles. La température pivot(température produisant autant d’indi-vidus des deux sexes) semble située autourde 29 ° C aux Antilles.

L’émergenceLes émergences se déroulent la nuit (entrela tombée du jour et le matin); lestortillons se dirigent vers l'horizon le pluslumineux qui est la mer dans les conditionsnaturelles et nagent pendant quatre jours. Les phases terrestres de la vie de la tortuemarine ont un rôle essentiel dans ladynamique de population des tortuesmarines : en effet, le sex-ratio et le nombrede tortues adultes potentielles endépendent. La dégradation de lavégétation d’un site de ponte peut ainsientraîner des déséquilibres de cettedynamique.

Cycle de vie des tortues marines

Les tortues marinespassent ainsi une

partie brève de leurvie en milieu

terrestre.Il s’agit de la ponte(1h30), l’incubation

des œufs (2 mois) et l’émergence

(quelques heures).

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Les sites de pontedes tortues marines

Généralités, menaces etméthodologie de diagnostic

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L'habitat terrestre des tortues marines

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Les sites de ponte des tortues marines

Menaces physiques sur les sites de

ponte en Guadeloupe

Méthodologie de diagnostic des

sites de ponte

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Les sites de ponte des tortues marinesL'habitat terrestre des tortues marines

Définition et caractéristiques d’unsite de ponte

En général, un site de ponte estconstitué de deux grands ensembles, laforêt et la plage. La plage est divisée endeux sous-unités : la plage sableuse (ouéventuellement d’autres types desubstrats) et la plage avec végétationbasse herbacée. On peut ensuiterencontrer une arrière plage arborée(lisière) précédant la forêt.

L’altération d’un site de ponte peutrésulter du manque d’un des composants.Par exemple, la végétation basse desplages peut disparaître sur les zoneshautement fréquentées d’un site deponte.

Le site de ponte peut être délimité par : > des éléments naturels qui rendentl’accès aux tortues impossible : penteimportante,falaise, zone humide (marais, mare , lagune), cours d’eau…> des aménagements : enrochements,route, constructions…

Description des sites de ponte parespèce

Sur les trois espèces de tortues marinesnidifiant aux Antilles françaises, toutesn’affectionnent pas le même type de sitede ponte.

La tortue imbriquéeElle pond sur différents milieux : grandesplages de sable, petites plages terreuses etcaillouteuses riches en végétation.Elle semble tout de même avoir une nettepréférence pour les plages courtesbordées de végétation relativementdense. En effet, la tortue imbriquée pondrarement sur le sable nu, mais au niveaude la végétation basse, de la lisièreforestière, voire même en pleine forêt.

La tortue verteElle pond généralement sur des plagesassez larges (50 à 100 m.) présentant uneimportante épaisseur de sable et bordéesde végétation. Elle pond trèsfréquemment à la limite du sable et de lavégétation arbustive et arborée.Site de ponte

Strate arbustive et arborée

Substrat nu

Végétation basse

Schématisation du site de ponte de tortues marines = surface de ponte

(Source : Kap'Natirel - d'après Mailloux 2005)

Les sites de ponte des tortues marines

Sera considéré comme site denidification pour les tortuesmarines toute surface où au moinsune femelle d’une espècequelconque de tortue marine apondu dans des tempshistoriques. (Girondot et Fretey, 1996) ”

Plage courte bordée de végétation dense de Trois-Ilets, plus grand site de ponte de tortues imbriquées despetites Antilles (photo : J.Sudraud)

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Description des faciès littoraux anciens et actuels

(Informations extraites de Paysages et végétations des Antilles, Françoise Hatzenbreger)

Faciès

Descriptionpar typede plage

Littoralsableux

Littoralrocheux

Strateherbacée

Végétationhaute

Végétationhaute

En majorité : - xéromésophytique. - mésophytique.

En majorité xérophytique.

En grande partie sempervirente. Forêt dense, ombre importante. Fraîcheur et humidité élevés.Strate arborescente épaisse.

En grande partie caducifoliée.Forêt claire.Végétation sèche.Strate arborescente disparaissant.

Végétation basse présente :pourpier bord-de-mer, patates bord-de-mer,diverses graminées.

Végétation arbustive sèche avec des arbustes épineux (acacias introduits) et des espèces héliophiles, peu exigeantes en humus (poirier pays, boisgli gli, gommier rouge, mapougris) ont pris le dessus sur la forêt arborescente originelle.

Tend à disparaître

Arbrisseaux puis strate arborescente avec : icaqueset raisiniers dominants,sablier, galba, catalpa

Arbrisseaux, raisiniers, catalpas,poiriers pays, oliviers pays. Icaqueplus rare. Présence d’espèces introduites comme le cocotier,l’amandier pays.

Strate arborescente importante avec : mancenillier, bois cannelle,tendre à caillou, icaque, bois chandelle.

Faciès littoral ancien Faciès littoral actuel

Description généralede la végétation

Type de forêt

La tortue luthElle a besoin plus spécifiquement degrandes plages pourvues d’une trèsimportante épaisseur de sable, généra-lement de plus de 80 cm.

Evolution du faciès des sites deponte aux petites Antilles

Il est impossible de décrire exactementcomment était le littoral avant toutemodification humaine. Lorsque leseuropéens ont découverts les Antilles, laforêt avait déjà été modifiée par lespeuples indigènes. Cependant, les écritsdes premiers colons donnent unedescription de la végétation du littoraln’ayant pas encore subit les grandsdéfrichements des siècles suivants. Lathèse de Françoise Hatzenbreger, Paysageset végétations des Antilles, retracel’évolution de la végétation des Antilles.

Plage de Grande Anse Trois-Rivières, site de ponte de tortuesvertes et de tortues luths (Photo J.Mailloux)

Plage de Clugny, site de ponte de tortues luths (Photo J.Mailloux)

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Les sites de ponte des tortues marinesL'habitat terrestre des tortues marines

Definition et types de menacesphysiques

Une menace physique sur un site de pontese définit par des éléments naturels et desactions anthropiques directes sur le site deponte qui induisent des conséquencesnégatives sur la phase terrestre destortues marines, mais pas par des actionsvisant directement les tortues marines(femelles, œufs et juvéniles). Par exemple,le braconnage n’est pas une menace.Même si des actions sur le site de pontepeuvent influencer sur la pression debraconnage elles ne seront pas prises encompte.

Quatre menaces induites par différentsfacteurs ont été recensées sur les sites deponte des tortues marines :> la perte de la surface de ponte

(= aire susceptible d’accueillir des pontes)> la perte de végétation > la désorientation des tortues > le tassement du substrat

Le tableau suivant synthétise l’ensembledes menaces générales sur les sites deponte des tortues marines et les différentséléments qui les induisent. Les menacesnaturelles (cyclones, rivières…) ne sont pasprise en compte, seules les menaces artifi-cielles sont considérées

Les différentes menaces physiquesen Guadeloupe

Le vol de sableCette pratique consiste à prélever degrande quantité de sable pour lapréparation de béton, de ciments… Elles’est accrue surtout avec le dévelop-pement des îles pour la construction demaisons ou d’hôtels. Au niveau del’archipel guadeloupéen, deux des plusimportantes plages de ponte sontconcernées (Grande Anse de Terre-de-Hautdes Saintes et Trois-Ilets de Marie Galante).Le vol de sable se traduit par unediminution de la surface de ponte. Il estfavorisé par l’existence d’accès pour lesvéhicules à la plage, comme c’est le cas àl’anse de Nogent à Sainte-Rose.

La modification de la végétationLe tourisme étant une des principalesactivités économiques aux Antilles, denombreuses plages ont été aménagéespour répondre à l’attente des touristes :une large plage de sable blanc avec pourseule végétation quelques cocotiers et descarbets. Le résultat de ces opérations estque la plage est dépourvue de sameilleure protection contre l’érosion.Les modifications peut-être aussi dues àdes défrichements pour les constructions,l’agrandissement de parcelles agricoles oul’installation de squats.Enfin, malgré de bonnes intentions desgestionnaires, le ratissage régulier desplages fréquentées afin de donner unaspect plus «propre» provoque égalementdes dégâts sur la régénération naturelle,en l’empêchant de se mettre en place. Lesconséquences sont un appauvrissementdu milieu en le privant d’apport dematière organique en décomposition(feuilles, branches, bois mort…).

Menaces physiques sur les sites de ponte en Guadeloupe

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Synthèse des menaces physiques sur les sites de ponte

Menaces

Facteurs

Eclairage public Eclairage du site

et /ou visible sur

le site.

Défrichement

Obstacle

Enrochement

Plantation de cocotiers

Eclairage visible

sur le site.

Augmentation

de la fréquentation

et des activités.

Diminution de

l’accessibilité au site

de ponte.

Indirecte :

visibilité sur l’arrière

du site de ponte

accru.

Erosion des sites de ponte

accrue au dépend de la

végétation.

Empiètement sur le site

de ponte.

Perturbation de la

dynamique littorale

pouvant engendrer des

pertes de sable.

Destruction de la`

végétation pouvant aller

jusqu’à sa disparition.

Modification de la surface

de ponte.

Diminution de la forêt,

habitat apprécié par la

tortue imbriquée et la

tortue verte.

Erosion de la surface de

ponte accrue.

Perte de lasurface de ponte

Perte de lavégétation

Construction en retrait du sitede ponte

Désorientationdes tortues

Tassementdu substrat

Modification de la surface

de ponte.

Diminution de la forêt,

habitat apprécié par la

tortue imbriquée et la

tortue verte.

Erosion du site de ponte

favorisée (système

racinaire superficiel).

Favorise le

tassement.

Construction surle site de ponte

Empiètement sur

la surface de ponte.

Défrichement préalable

Structure de la végétation

dégradée à proximité de la

construction.

Eclairage du site. Augmentation

de la fréquentation

et des activités.

Tassement si réalisé

mécaniquement.

Destruction de la

végétation originelle au

profit d’essences exotiques.

Indirecte :

visibilité sur l’arrière

du site de ponte

accru.

Augmentation de

la fréquentation

touristique

et des activités.

Fréquentation(pénétration des véhicules et despiétons)

Altération du couvert

végétal accentuant

l’érosion du site de ponte.

Altération de la végétation. Indirecte :

visibilité sur l’arrière

du site de ponte

accru.

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Les sites de ponte des tortues marinesL'habitat terrestre des tortues marines

> Rôle biologique La présence de végétation dense influencele choix du site de ponte de la tortueimbriquée et de la tortue verte. Ellepermet l’accueil d’un nombre de pontesimportant. Le sexe des tortues marines estdéterminé par la température d’incu-bation. La suppression du couvert végétalnaturel (zone d’ombrage et de températureplus basse) ou son remplacement parquelques cocotiers entraîne une déviationdu sex-ratio des populations de tortuesmarines vers les femelles (la températurepivot semble située autour de 29 ° C auxAntilles).

Mrosovsky N, Lavin C & Godfrey M.H . 1993 .Thermal effects of condominiums on a turtlebeach in Florida . Bilogical Conservation(1995) : 151- 156

Naro Maciel E. , Mrosovsky N. & MarcovaldiM.A. 1999 . Thermal profiles of sea turtlehatcheries and nesting areas at Praia doForte, Brazil . Chelonian Conservation andBiology, 1999, 3 (3) : 407 – 413

Kamel S.J & Mrosovsky N. 2003 . Nest siteselection in Leatherbacks, Dermochelyscoriacea : individual patterns and theirconsequences. Animal Behaviour, 2004, 68,357-366.)

> Rôle d’écran extérieurLa végétation joue un rôle d’interfaceentre la plage et le milieu extérieur et sertainsi de protection du site de ponte. Ladestruction de la végétation entraîne unaccroissement de la visibilité sur l’arrièredu site de ponte. S’il y a de l’éclairage àl’arrière du site de ponte, il sera plusvisible et de ce fait le site de ponte estmoins accueillant pour les tortuesmarines. La présence d’une végétationlimite fortement le risque de désorien-tation des individus sur la plage (femelleset nouveau-nés).

(Tuxbury S.M & Salmon M. 2004 . Competitiveinteractions between artificial lighting andnatural cues during seafinding by hatchlingmarine turtles . Biological Conservation, 121(2005) : 311 – 316.)

> Rôle de protection de la surface deponteLa végétation a un rôle important dans lemaintien du sable et donc de la surface deponte.

Défrichements sauvages pour l’installation de parcs à cochons àGrande Anse (Photos : E. Delcroix)

Défrichements sauvages

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Le défrichement de la forêt peut être à l’origine d’un déclenchement en chaîne deplusieurs menaces.

Diminution du couvert végétalsur les sites deponte

Erosion de lasurface de ponte

Réchauffementdes nids

Accès aux véhiculesmotorisés accrus

Augmentation de la pénétration de lalumière naturelleet artificielle

Perte de l'habitat

Déséquilibre du sex-ratiodépendant de la température du nid

Tassement des sites

Désorientation accrue des tortues

Diminution de lasécurité de la tortueface au braconnage

Conséquences premières et secondaires du défrichement de la forêt du littoral

Les enrochements et le bétonnageIls sont principalement utilisés pour«protéger» des effets de la houle le littoralet les habitations construites dans deszones dangereuses. Leur effet est pourtantdésastreux pour le littoral puisqu’ilsbloquent son aspect dynamique alors queleur rôle protecteur reste à discuter. Lessites de ponte se retrouvent fortementdégradés ou détruits.

La lumière artificielle et l’orientation destortues marines sur la plageSur les plages, la vue est le sens le plusutilisé par les tortues marines (adultescomme nouveau-nés). Pour regagner lamer, elles se déplacent vers l’horizon leplus lumineux qui, dans les conditionsnaturelles, est généralement la mer. Cetteattraction de la lumière peut constituer unproblème lorsque des lumières artificielles(éclairages de bord de route, éclairagesextérieurs de maison, feux…) sont situéssur ou à proximité des plages de ponte. Lestortues peuvent alors être désorientées, sediriger vers les lumières artificielles puis seperdre. Elles courent alors de gravesrisques d’hyperthermie et de mort aucours des heures chaudes de la journée.

Par exemple, une femelle adulte a étéretrouvée morte par déshydratation enaoût 2002 dans une pâture à l’arrière dusite de ponte de Grande Anse à MarieGalante. L’éclairage de la sucrerie et del’abattoir à l’arrière de cette zone estcertainement à l’origine de cette mort. Deplus, la découverte de petites tortuesmortes qui se sont perdues par désorien-tation est fréquente.

Tortue imbriquée morte déshydratée derrière le site de Grande Anse (Photo: E.Delcroix)

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Les sites de ponte des tortues marinesL'habitat terrestre des tortues marines

La surfréquentation des plages par lestouristes et par les locaux peut entraînerun tassement du substrat et unedégradation de la végétation.

La fréquentation amène les mairies àentretenir les plages. Le balayagequotidien des plages par les employéscommunaux ajouté au piétinementempêche les jeunes plantules de sedévelopper.

Quelques pistes pour la limitation desmenacesUne application plus stricte de laréglementation sur le vol de sable, sur lesdéfrichements et surtout l’augmentationdes moyens pour la mise en applicationdes règlements assureraient une conser-vation des sites de ponte.Le maintien de la végétation naturelle ouson amélioration, lorsque celle-ci estdénaturée, permettrait de limiterl’érosion. La végétation a aussi un rôletampon avec le milieu extérieur et réduitles effets négatifs de celui-ci : pénétrationde la lumière artificielle, perturbationd’une route…La réglementation de l’éclairage (type,orientation, période) s’avère nécessaire àproximité des sites de ponte.L’application plus stricte de la législationsur le littoral, permettrait d’éviter desconstructions anarchiques sur ce territoire,qu’ils s’agissent de structure hôtelière oude construction à usage d’habitation.

Méthodologie de diagnosticdes sites de ponte

ObjectifDans un premier temps, il s’agit d’établirun état des lieux des sites de ponte afind’identifier les menaces présentes et dedéterminer leurs niveaux de dégradation.Cela permettra dans un deuxième tempsd’utiliser des solutions techniquesadaptées permettant d’améliorer laqualité des sites et d’identifier les sitesprioritaires, dans un objectif de restau-ration et de sauvegarde de l’habitatterrestre des tortues de merNous nous appuierons pour cette partiesur des propositions théoriques à traversun exemple : la plage de Clugny sur lacommune de Sainte Rose.

Altération de lavégétation

Destruction de la végétation basseet des plantules

Destruction de nids

Tassement dusubstrat

Ratissage de laplage

Site de pontedégradé

Difficulté pourla tortue àpondre

Diminution du taux de réussiteà l'emergence

Impossibilité pour la végétation dese régénérer

Conséquences de la surfréquentation d'un site de ponte

Feux

Campement

Circulation etStationnementde véhicules

Piétinement

Traces de pneus sur la plage (en haut) et régénération impossible surla partie balayée de la plage d’anse Canot en bas (Photo : J.Mailloux)

Le tassement, dégradation de lavégétation et la fréquentation des plages.

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Les relevés de terrainLa première étape consiste à relever surune plage toutes les observations utiles àl’expertise d’un site de ponte. Pour laphase de terrain, des fiches ont été misesau point par Julie Mailloux, stagiaire àl’association Kap’Natirel en 2005. Ellessont inspirées de «La fiche descriptive desplages de nidification des tortues marinesdans l’archipel de Guadeloupe» élaboré parJacques Fretey en 1999 et de la«Méthodologie de description et d’expertised’un site de ponte», par Eric Delcroix en2002.

Elles se déclinent en 6 parties (cf annexe 2, p16)

> La description générale de la plage

> Le schéma du site de ponte (fiche 1)

> La description physique du site (fiche 2)

> Les aménagements et les activités humaines présentes sur le site (fiche 3)

> Le statut foncier et réglementaire du site (fiche 4)

> Les données sur les tortues marines présentes sur le site (fiche 5)

Ces fiches, à usage du terrain, doiventpermettre de réaliser une analyse fine desmenaces présentes sur le site.

Le guide d’utilisation des fichesAfin d’aider les personnels de terrain etd’obtenir des données les plus objectivespossibles, un guide d’utilisationaccompagne les fiches. Ainsi, chaquerubrique à compléter est expliquée,l’importance de chaque élémentdémontrée. (cf annexe 2)

La cartographie du site de ponteA partir des fiches renseignées et d’unfond de carte, une cartographie de laplage peut être élaborée.

Cette carte a été élaborée grâce au logicielde MapInfo et à l’aide de photosaériennes.La cartographie permet de localiser lesmenaces (zones tassées, zone devégétation dégradées ou très dégradée,éclairage, accès aux véhicules, construc-tions) et de visualiser les lieux qui pourrontêtre aménagés en vue d’une améliorationdu site de ponte.

Schématisation de l'habitat et des activités humaines de la plage de Cluny

(Association Kap'Natirel, octobre 2005 - Source : DIREN Guadeloupe)

Echelle : 1 / 2100

Eléments physiques AménagementsVégétation basseVégétation hauteVégétation basse et hauteVégétation altéréeVégétation très altéréeSableSable et caye

Chemin de tufRouteRestaurant

Accès aux piétons

Accès aux véhicule

EclairageLimite du site de ponteZone tassée

Nationale 2

400 m

300 m

200 m100 m

0 m

Commune de Sainte Rose

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Les sites de ponte des tortues marinesL'habitat terrestre des tortues marines

Evaluation quantitative desmenacesLe calcul des «taux»A partir des fiches et de la cartographie,un calcul standard est effectué afin dequantifier les menaces pour tous les sites àpartir du même protocole. (cf annexe 2 : calcul des taux)

Cette quantification se réalise par le calculde taux. Chacune des cinq menacespouvant se présenter sur un site de ponteest évaluée par un pourcentage :

Le taux de tassementProportion de la surface de substrat tassésur le site de ponte. (ex : 36% du substratde Clugny est compacté)

Le taux de constructionsProportion de surface construite sur le sitede ponte. (ex : 13% du site de Clugny estoccupé par des constructions, s’agissanten majorité du chemin en tuf)

La taux de végétation dégradéeProportion de végétation dégradée sur lavégétation haute du site de ponte. (100%de la végétation haute de Clugny estdégradée)

Le taux d’éclairageProportion du linéaire éclairé sur lelinéaire du site de ponte. (13% du linéairede la plage de Clugny est éclairée la nuit)

Le taux de cocotiersProportion de surface occupée par lescocotiers sur la végétation totale (il n’y apas de cocoteraie sur le site de Clugny).Une fois les taux calculés, on peutdéterminer quelles sont les menaces lesplus importantes. Pour le site de Clugny,les menaces prépondérantes sont donc ladégradation de la végétation et lecompactage du substrat. (cf annexe 2 : calcul des taux)

Le calcul de la note «habitat»Ces taux permettent ensuite de calculer lanote «habitat» correspondant à l’état desanté du site de ponte. Il s’agit d’une noteglobale qui permet de comparer les sitesentre eux, d’établir leurs degrés dedégradation et de déterminer les sites deponte prioritaires. Voir annexe 1 : tableaudes sites prioritaires, calcul note habitat.

RemarqueUne plage peut être découpée en sectionssur lesquelles les niveaux de menaces sonttrès différents. Par exemple, la plage degrande Anse de Deshaies possède unepartie nord très anthropisée et une partiesud beaucoup plus préservée, une notehabitat globale ne représenterait pas cesvariations : deux notes distinctes sontpréférables.

Ainsi la note habitat :> 0/10 correspondra au site de ponte leplus dégradé.> 10/10 correspondra au site de pontele plus préservé.

ClunyTaux de végétation dégradée Taux de constructionTaux de tassementTaux d'éclairageNote habitatStatut de la plageGestion

100 %13 %36 %13 %3/10

CELRLPNG

Conf. Annexe 3Taux de végétation Taux de constructionTaux de tassementTaux d'éclairage

100 %13 %36 %13 %

Plage deClugny,végétationdégradée.(Photo ONFGuadeloupe)

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SynthèseL’ensemble des informations sont synthé-tisées afin de déterminer les actions àmener en priorité sur un site de ponte. Lesmenaces et leurs causes sont mises enévidence et des propositions d’aména-gement sont faites (cf annexe 3,circulation et stationnement à Clugny). Lespropositions ci-dessous ont été réaliséesdans le cadre de l’étude de Julie Mailloux.Nous les détaillerons dans la partiesuivante.

Evolution du site de ponte dans letemps

Il est intéressant de connaître le passé dela plage :> Comment pouvait-elle être à l’origine ?> Quels aménagements a-t-elle pu subir ?

Une recherche de documents anciens peutêtre effectuée (études, inventaires…).L’inventaire des plages de Guadeloupeeffectué par l’ONF en 1980 donne uneimage de certains sites de ponte il y a 25ans, les menaces qui pouvaient exister etles aménagements préconisés par l’ONF àcette époque.Par ailleurs, il est nécessaire de refaire undiagnostic quelques années après lepremier état des lieux permettra deconstater l’évolution de la plage, d’évaluerles effets des aménagements et la reprisevégétale.Un délai de trois ans entre les expertisesest nécessaire afin de pouvoir constaterune nette évolution de la forêt.

Elémentsà prendre en compte

Compactage du substrat

Une surface de 300m2 :

50m de longueur sur 6m de

large du point 350 au point 400

Végétation basse

Végétation haute Reprise naturelle de la

végétation haute.

Reprise en enclos de

végétation basse.

Signaler des passages piétons

entre les mises en défens.

Surface maximum des

enclos 300 m2.

Mise en place de plusieurs

enclos de régénération

le long de la plage.

Mise en place de plots

ou autres moyen de

mis en défens.

Propositionsd'aménagement

Localisation

Accès à la plagepar les véhicules

Remarques

Risque de destruction après

enlèvement des enclos si la

fréquentation est trop forte.

Stationnementdes véhicules

Délimitation d’une aire

de stationnement.

Au niveau du restaurant Raisonner la taille du parking

en fonction de sa fréquentation

(enquête de fréquentation

souhaitable auparavant),

dans les limites de la capacité

de charge du site.

Tout le long de la nationale 2

sauf au niveau des

enrochements déjà présents

(point 60 au point 120)

Au niveau du parking côté

plage.

Destruction du chemin en

tuf et évacuation des gravats

Décompactage du substrat.

Tout le long de la N2

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L'habitat terrestre des tortues marines

Améliorer la qualitédes sites de pontedans l'aménagement du littoral

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Restaurer le couvert végétal

Mettre en place des équipements

d'accueil adaptés

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Restaurer la couvert végétalLa méthode préconisée ci-dessous estinspirée des techniques utilisées en ForêtDomaniale du Littorale de Martiniquedepuis déjà quelques années et qui semontrent bien adaptées au projet dereconstitution du couvert végétal sur dessites fréquentés par le public.

Objectifs et principe

ObjectifsReconstruire le couvert végétal naturel

littoral sur une trentaine de mètres deprofondeur dans le but de rendre aumilieu sa naturalité.

Favoriser l’installation de la végétationrampante, d’un couvert et d’un écranvégétal vis-à-vis des éclairages enarrière plage.

Limiter l’impact des dégradationsd’origine anthropique, afin de rendrele site plus attractif pour les tortuesmarines.

PrincipePlantation d’arbres favorisant le dévelop-pement de la régénération naturelle parla mise en place d’enclos de régénération.

Dans quel cas ?> Lorsque le couvert végétal en arrièreplage est insuffisamment dense pourjouer le rôle d’écran entre le milieunaturel et le milieu aménagé

> Lorsque la pression anthropiqueprovoque des atteintes au milieu

>

>

>

Plage de Cluny et anse Canot : permettre à la végétation dereconquérir le milieu - (Photos ONF Guadeloupe)

Bois Jolan,tassement du sol etdégradation de lavégétation (ci-dessus).

Plage de Cluny,végétation dégradée (ci-dessous).

Cluny, circulation surla plage, tassementdu sol et destructionde la végétation(à droite).

Saline Anse Canot, tassement du sol et dégradation de lavégétation (Photo ONF Guadeloupe)

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Résorption des zones dégradéesSur le terrain à réhabiliter, on doitprocéder non pas à un travail généralisésur l’ensemble du site, mais à une compar-timentation physique de l’espace laissantsubsister les cheminements de passage lesplus fréquentés. La surface à mettre enrégénération est en fonction de l’état dedégradation du site et du diagnosticeffectué.Il est préférable de réaliser la régénérationdu site en plusieurs séquences de planta-tions espacées de plusieurs années, ce quipermet d’une part d’atténuer l’impactpaysager sur le site et d’autre part deprendre le temps d’éduquer, d’informer etd’inciter le public à respecter les efforts dereconstitution du milieu. Cela permetégalement de vérifier la dynamique derégénération dans les enclos et la bonneadéquation avec les techniques culturalesutilisées.

Les enclos de régénération

Objectif des enclosFavoriser la mise en place d’une régéné-ration en la protégeant des risques dedégradation anthropiques et des risquesd’abroutissement par les animaux;localiser et repérer précisément sur leterrain les « taches de régénération ».

Réalisation des enclosCette technique doit être utilisée dans lesparties dégradées en lisière et dans lestrouées en arrière plage. La surface desenclos est fonction de l’espace disponiblemais ne devrait pas excéder 400 m2. Pourne pas générer de conflits inutiles avec lesusagers et ne pas trop entraver l’accès à lamer il est important de réfléchir à leuremplacement et de raisonner leur nombre.

FDL Martinique, mise en défens d’une zone dégradée,apparition de premiers semis naturels au bout de quelquesmois (Photos ONF Guadeloupe

Tâche de semis naturel - (Photo ONF Guadeloupe)

FDL Martinique, enclos de régénération d’un an, forme ovoïde.(Photo ONF Guadeloupe)

FDL Martinique, enclos de régénération d’un an, forme ovoïde.(Photo ONF Guadeloupe)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Pour une meilleure intégration paysagèreles enclos doivent avoir une forme ovoïdeet ne pas avoir l’air trop étanches à lapénétration. Le rôle des enclos est d’abordde marquer un emplacement et le rendreidentifiable par le public, puis de jouer unrôle de protection. Dans les cas ou l’onsouhaite permettre également l’instal-lation de la végétation rampante etherbacée en front de mer (pourpier,patate de mer, chiendent…) les enclosdoivent déborder au-delà de la lisièreboisée sur la partie sableuse de la plageproprement dite.

Préparation du sol de l’enclos

On observe différents niveaux detassements selon l’origine de celui-ci :

circulation de piétons uniquementcirculation de véhicules (avec différentesintensités selon la fréquentation)circulation des véhicules sur une voierevêtue en tuf

Un décompactage du sol plus ou moinsprofond selon le tassement observé doitêtre réalisé pour :

> Favoriser l’installation de la régénération naturelle.

> Ameublir le plus grand volume possible de sol.

> Supprimer les couches imperméables qui ont pu se former.

> Aérer le sol afin que les racines puissent se développer normalement.

> Assurer une bonne reprise des plants.

Descriptif des opérationsLes travaux de préparation du solcomportent :

> un sous-solage> un labour> des façons superficielles

Le sous-solage doit être réalisé sur sol secà l’aide :

> d’un ripper derrière un bulldozer> d’une sous-soleuse derrière un

tracteur sur les grandes surfaces> des dents d’une pelle mécanique sur

les plus petites surfaces

Il consiste en un éclatement du sol, sur 50à 80 cm quand cela est réalisable.

FDL Martinique, enclos de 4 ans sans préparation préalable dusol, régénération naturelle inexistante. (Photo ONF Guadeloupe)

>>

>

FDL Martinique, enclos de 4 ans avec préparationpréalable du sol,régénérationnaturelleabondante.(Photo ONFGuadeloupe)

Sous-solage (La réalisation des haies brise-vent” IDF 1981

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Le labour doit toujours être réalisé sur solbien ressuyé avec :

> une roto bêche > une charrue à socs ou a disque> l’emploi de petits motoculteurs ou

d’outils manuels (bêche, triandine…) est envisageable pour les petites surfaces.

Il doit se faire à une profondeur de 0,30 mminimum.

Les façons superficielles se réalisent sur solressuyé également à l’aide d’outils à dents(de type herse ou cultivateur afin d’obtenir

un émiettement satisfaisant de la terre.A noter que le décompactage du sol ne selimite généralement pas aux zones àrevégétaliser. C’est également un moyend’augmenter les surfaces de ponte enredonnant des caractéristiques physiquessatisfaisantes au substrat.

Apport de terre végétaleAprès le travail du sol, un apport ensurface de terre végétale mélangée au solen place favorise l’installation de larégénération naturelle. La terre végétaledoit être mise en place en une seule fois,en conditions sèches.

Bois Jolan, émiettement du sol en place - (Photo CELRL)

Bois Jolan - Décompactage fond de forme à l’aide d’une pellemécanique. (Photo ONF Guadeloupe)

Importance de l’éclatement du fond de forme.(Planter aujourd’hui. Bâtir demain. IDF 1987

FDL Martinique - Enclos de 7 ans sur sol travaillé avec apportterre végétale. (Photo ONF Guadeloupe)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

La terre végétale apportée devra provenirdu décapage d’horizon de surface d’un solagricole sur une épaisseur de 20 cmmaximum.Elle devra avoir les caractéristiquessuivantes :> Eléments grossiers : pierre (+ de 2 cm),graviers (2mm à 2 cm), 5% maxi ;> Eléments très fins tel limons, argile, 30 à 40 % maximum ;> Composition chimique : pH entre 5,5 et7, matière organique : 1,5 % minimum enpoids sec, rapport Carbone/Azote entre 8et 15 ;> Absence de trace d’hydromorphie(taches de couleur bleue ou ocre) ;> Absence d’éléments toxiques(rémanence dans le sol de désherbant…)

La mise en défens des enclosLa mise en défens des enclos peut êtreréalisée à l’aide de poteaux rond en pintraité de diamètre 80 mm d’1.50 m dehauteur enfoncé de 50 cm dans le sol etrelié entre eux par 2 fils de fer galvaniséslisses (n°16 ou 18) superposés parallè-lement ou par 2 fils croisés entre chaquepoteau.

Un ou plusieurs poteaux ronds dediamètre 15 cm peuvent être utilisés pourpermettre une tension plus facile des fils.Un percement des poteaux pour lepassage des fils peut également êtreréalisé.

Arrière plage,Régénération naturelle depoirier pays en sur mélangesable/ terre végétale.(Photo ONF Guadeloupe)

FDL Martinique, poteaux en pin traité, avec percementspour passage des fils. (Photo ONF Guadeloupe)

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Un sas d’entrée doit être matérialisé pourpermettre une pénétration dans l’enclossans avoir à enjamber les fils et pourfaciliter la récupération d’un objet(exemple : cerf-volant, ballon…).

La mise en place d’un petit panneaud’information à l’intérieur de l’enclos estsouhaitable pour une bonne informationdu public.

Bien que non pérenne dans le temps,l’éparpillement de rémanents (branches..)à l’intérieur de l’enclos peut égalementjouer le rôle de système antipénétrationpar son aspect rebutant et permettre enpeu de temps l’installation d’unevégétation basse.

Mise en place de brise vent à laplantationPour éviter le déchaussement des plantssous l’effet du vent ou l’érosion desbourgeons provoquée par les embrunssalés ou le transport des particules desable, il est indispensable de les protégerpar l’installation d’un brise vent.

FDL Martinique, sas d’entrée dans un enclos de régénération etpanneau d’interprétation.(Photos ONF Guadeloupe)

FDL Martinique ( Photo ONF Guadeloupe)Premier plan : Enclos de régénération d’un an avec en premièreligne un brise vent réalisé à l’aide de cocotiers.Deuxième plan (derrière poste de secours) : Enclos de régénération de sept ans.

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Trois types de brise vent sont envisageables :

> Arbustes buissonnantsEn première ligne face au vent à l’inté-rieur de l’enclos la plantation d’essencesbuissonnantes jouera le rôle de brise-vent(cf annexe 3 pour les essences à utiliser).

> CocotiersLe brise-vent temporaire peut égalementêtre réalisé à l’aide d’une ligne decocotiers espacés de 50 cm dans la partiede l’enclos exposé au vent. Cette rangéedoit être éliminée après quelques années,dès que les plants seront suffisammentinstallés pour résister au contraintes dumilieu. Le choix du cocotier est dictée parsa robustesse, son faible coût (plant etplantation) et sa vitesse de croissance.

>Canisses et/ou palmes tresséesOn peut également utiliser un rideau decanisses, des palmes de cocotiers tresséesou entrelacées et fixées au vent sur les filsde l’enclos. L’avantage de cette méthodeest de créer un rideau efficace dès la pose.Par contre le coût à l’installation est plusélevé et le risque de dégradation naturelle(coup de vent…) ou par vandalisme estplus important. Cette méthode peut-êtreutilisée en renfort de la ligne d’arbustesou de cocotiers à l’installation.

FDL Martinique, Brise-vent en cocotiers enclos d’un an. (Photo ONF Guadeloupe)

Brise vent, palmes de cocotier, FDLMartinique.(Photo ONF Guadeloupe)

Les chiffres correspondent à la mise en place d’un enclos de 400m2 environ.

Coût moyen estimatif d’installation d’un enclos (avec apport de terre végétale)

Montant hors taxes

50 euros300 euros

200 euros400 euros200 euros100 euros

1 225 euros

2450 euros

Fil galvaniséPiquetsPlants (50 plants) Terre végétale ( 10m3 )Travail du solPanneau d’information Main d’œuvre (49 heures)

Total enclos

fourniturefourniture

fourniture et transportdécompactage et mise en œuvre terre végétalefourniture

environ

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Choix des essencesLe choix est réalisé en fonction desessences observées dans le milieu alentour.Toutefois la création des enclos peut êtreégalement l’occasion d’enrichir la diversitébotanique du site en réintroduisant desespèces autochtones disparues. Il fautéviter les essences introduites ou d’orne-ments (cocotier, tamarinier, amandier, chacha…).

Le choix des essences ainsi que leurdisposition dans l’enclos est égalementfonction de leur emplacement par rapportà la mer.

Les essences les plus fréquemment rencon-trées à l’état naturel sur les plages dulittorales sont *:

Le catalpa (Thespesia populnea)

Le raisinier bord de mer (Coccoloba uvifera)

Le poirier pays (Tabebuia heterophylla)

Le mapou gris (Pisonia subcordata)

Le mapou rouge (Cordia sebestana)

L’olivier bord de mer (Byrsonima lucida)

Le gommier rouge (Bursera simaruba)

Le campêche (Haematoxylon campechianum)

Le galba (Calophyllum calaba)

Source : ONF Guadeloupe

Anse Machette, poirier pays.(Photo E.Gorjux)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Un mélange des essences lors de laplantation est à favoriser en priorité pouréviter un effet monoculture, désastreuxen cas d’attaque parasitaire importante.

Essences arbustives * :

Romarin noir (Suriana maritima)

Romarin blanc (Mallotonia gnaphalodes)

Romarin bord de mer (Strumpfia maritima)

Cerise bord de mer (Slaevola plumieri)

Ti-baumes (Croton flavens et Lantana involucrata)

Canique jaune (Caesalpinia ciliata)

Acacia bord de mer (Acacia tortuosa)

Icaque (Chrysobalanus icaco)

* Pour une liste exhaustive, se rapporter à l’annexe 4.

Choix des plants

Le choix des plants doit être réalisé enfonction de critères de qualité. Ilsconcernent autant le système aérien queracinaire.

Qualité du système racinaireLa bonne reprise des plants dépend de laqualité et de la quantité des racinesactives et du chevelu racinaire.

Qualité du système aérienElle s’apprécie à partir de la rectitude del’axe central unique (éviter les plantsfléchés), l’absence de plaies, de blessuresou de maladie, du bon équilibre entre lahauteur totale et le diamètre au collet. Unplant équilibré à un rapport hauteurtotale sur diamètre au collet de 60 à 80pour les feuillus.

Choix d’un calibre de plantLa recherche d’un effet paysagerimmédiat ou d’une meilleure « résistance» au vandalisme (un plant de bonnedimension est davantage respecté qu’unjeune plant), doit orienter le choix vers desplants de 1 m de hauteur minimum etâgés de 2 à 3 ans.

Choix du conditionnement des plantsPlants à racines nues ou en conteneurs ?

Le conteneur ou sachet plastiqueIl offre des facilités de manipulation(transport, stockage des plants avantplantation…) et un bon taux de reprise, àcondition que des règles strictes deproduction aient été observées.

L’utilisation du conteneur implique deprévoir la création d’une zone riche enmatière organique autour de la motte(apport de terre végétale en mélange avecle sol en place) pour diminuer les risquesd’hétérogénéité entre le substrat deculture (souvent substrat artificiel à basede tourbe, d’écorce …) et le sol en place.

Marie Galante, végétation arbustive et graminées littorales.(Photo ONF Guadeloupe)

A gauche système racinaire équilibré, à droite systèmeracinaire déséquilibré

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Transplantation à partir du milieu(plantation à racines nues)Lorsque le milieu naturel à proximité dusite à planter est suffisamment riche pourpouvoir procéder au prélèvement dejeunes plants, la plantation à racines nuespeut être envisagée. Le choix est pluséconomique que l’achat de plants enconteneur mais soumis a des contraintestechniques plus importantes lors de l’arra-chage des plants, de leur manipulation, oude leur stockage et traitement avantplantation. Pour ces raisons, les plants àracines nues sont rarement utilisés auxAntilles.

Mise en place des plants

Les plants choisis pour réaliser le brise-ventseront disposés en première ligne « faceau vent » de façon à former rapidementun écran protecteur. On disposera ensuitede manière non régulière les autresessences à l’intérieur de l’enclos en veillantbien à installer les essences les plusrésistantes aux vents et aux embruns dansles premières lignes (voir annexe 4).Densité de plantationFavoriser l’apparition de la régénérationnaturelle doit rester l’objectif principal desenclos.La plantation des arbres doit surtoutpermettre de :> Palier au manque de semenciers en place > Révéler au public l’objectif de l’enclos

Le nombre de plants variera donc selon laforme et la surface de l’enclos, la présenceou non de semenciers potentiels et l’effetvisuel immédiat escompté. La densité deplantation préconisée est un espacementde 3 m entre les plants soit environ 50plants pour un enclos de 400m2.

Techniques de plantation cf annexe 5 pour plus de détails.

La plantation doit être réalisée au débutde la saison des pluies pour garantir unebonne reprise des plants.

Plantation par potetsC’est le procédé le plus courant et celuiadapté particulièrement pour les plantsélevés en conteneurs.

Le sol est travaillé à l’aide d’une bêche surune trentaine de centimètres de côté, enenlevant les différentes couches de solrencontrées sur une vingtaine decentimètres de profondeur.

Afin de combler tous les vides entre laterre et le système racinaire, un plombagehydraulique (apport de 5 à 10 litres d’eauau pied du plant) est à réaliser immédia-tement après la plantation.

Plantation en fenteRéalisé à l’aide d’une pioche cettetechnique est plus rapide et pluséconomique mais uniquement adaptée auplant à racines nues.

Cette méthode est acceptable pour lesplants dont la reprise est facile et dans lessols suffisamment meubles avec unmélange terre/sable.

EnsemencementOn peut également procéder à l’ensemen-cement des enclos de régénération enrécoltant des graines et en les semantdirectement à l’intérieur de ces derniers,sur sol préalablement décompacté.

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

ArrosageDes arrosages sont à prévoir la premièreannée pendant la période sèche suivant laplantation. Ils peuvent être prolongés lessaisons suivantes en cas de sécheresseprononcée. L’arrosage est pratiqué peusouvent mais copieusement. Prévoir 10 à20 litres d’eau /plant, une fois par moispendant la saison sèche.

Dépressage / éclaircieUn dépressage dans les semis naturels etune éclaircie sélective en faveur des plusbeaux sujets pourra être pratiquée dèslors que les végétaux auront atteint 2 à 3 m de hauteur.

Maintien des brises ventsLes brises vents devront être maintenus letemps nécessaire pour que les arbressoient en mesure de résister aux embrunset au déchaussement (jusqu’à 10 ans).

Maintien des enclosLes enclos doivent être maintenus unedizaine d’années en place pour jouerpleinement leur rôle.

Coût estimatif de l’entretien annuel desenclos (hors arrosage)Entretien de l’enclos, regarnis :environ 200 euros par an, par enclos lespremières années.

La technique développée en page précédente prend en compte les difficultés dereconstitution du milieu sur les sites naturels très fréquentés du littoral. Ellepermet de concilier la régénération du couvert végétal et l’accueil du public.

Dans cette méthode l’accent est mis sur l’importance :

> de l’emplacement des enclos (efficacité de l’effort de régénération,

meilleure intégration paysagère)

> du travail du sol et son rôle primordial dans le succès de la régénération

> du choix des essences

> de la protection contre les risques anthropiques et trophiques

> de l’information du public

La technique de mise en défens par enclos fait ses preuves depuis une dizained’années en Forêt Domaniale du Littorale de la Martinique avec des résultats trèssatisfaisants qui poussent les gestionnaires à généraliser la méthode à l’ensemblede leurs projets de régénération sur le littoral.

Cependant tous les efforts de régénération de la végétation ne suffiront pas à lareconstitution de l’habitat terrestre des tortues marines si l’accueil du public et leséquipements qui y sont associés ne sont pas également pris en compte dansl’aménagement du site.

Suivi et entretien des enclos de régénération

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Mettre en place des équipe-ments d’accueil adaptés

Sur les sites littoraux fréquentés par lepublic, la fonction d’accueil est importantemais doit rester associée aux autres. Laprotection et la préservation du milieurestent une priorité générale dans touteforêt et doit primer sur l’accueil du public,cependant l’aménagement des sites nepeut se faire sans une nécessaire concer-tation avec les usagers ou leurs représen-tants (associations, élus…), ceci dans unelogique de protection des milieux naturels.

En matière d’accueil du public proprementdit, l’aménagiste doit chercher à optimiserle rapport offre/demande spécifique ausite. Pour cela il est important de :> Connaître le plus précisément lafréquentation, les aspirations et lesbesoins des usagers.> Connaître les potentialités d’accueil dusite, sa capacité de charge

L’absence de pollution et la perception de« naturalité » doivent être préservéesabsolument. Ceci impose que les impactsde la fréquentation (impact physique sur lemilieu, équipements d’accueil) soientréversibles.

Les sites les plus fréquentés sont des lieuxoù l’aménagiste doit tester en permanencel’équilibre accueil maximal / conservationdu milieu. Il doit aussi faire en sorte que lesusagers ne portent pas atteinte au milieu,notamment par l’information, la sensibili-sation et l’éducation.

Les milieux naturels sableux supportentmal les piétinements et le tassementrépétés engendrés par fréquentation(piétons ou automobiles). En effet, ces contraintes anthropiquesentrainent généralement des modifica-tions pédologiques et peuvent contraindreplus ou moins fortement l’installationd’une régénération naturelle.Rappelons également que le ratissagerégulier des plages dans un but depropreté joue également un rôle nonnégligeable sur la destruction de larégénération naturelle .

Maîtriser la circulation

L’objectif principal étant la reconstitutionde l’habitat terrestre des tortues marines,il est important de réguler la circulationautomobile et piétonne pour éviter letassement du sol, la destruction des tachesde régénération, les vols de sable, ledérangement des tortues mais égalementpour rendre le braconnage plus difficile…Pour comprendre et connaître le fonction-nement du site il est souhaitable deréaliser une cartographie du tassement,puis l’analyser pour distinguer ses origines(piétinements, véhicules), intervenir sur leserreurs d’organisation de l’accueil et surles dépassements de capacité d’accueil.Pour maîtriser la circulation, une aire deparking et d’accueil doit être aménagéeavec des dispositifs antipénétration ou decanalisation en fonction des objectifsrecherchés.

Plage de la Perle, tassement du sol provoqué par les automo-biles et destruction de la végétation arbustive (Photo ONF Guadeloupe)

Saline , Anse Canot - Tassement du sol provoqué par lesautomobiles et destruction de la végétation littorale (Photo ONF Guadeloupe)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

ParkingLe parking est la première zone d’accueildu site.Pour résorber les zones dégradées par letassement dû au stationnement, deuxapproches préalables sont à considérer :soit le stationnement est purement etsimplement supprimé sur la zone , soit ilfera l’objet d’une nouvelle implantation.

Dans le cas de la suppression, l’objectif estde rendre le stationnement désormaisimpossible (pas uniquement interdit) etde réhabiliter la zone ainsi dégagée.

Dans le cas d’une nouvelle implantation,le parking doit être situé si possible auxentrées du site ou le plus possible enarrière plage. L’implantation, le nombrede places et leur insertion dans le paysagedoivent faire l’objet d’une analysesoignée, basée sur une connaissanceprécise de la fréquentation et de lacapacité d’accueil du milieu.

OmbrageIl est important deprévoir un empla-cement le plusombragé possible. Ilfaut s’appuyer sur lavégétation en placelors de ce choix oualors prévoir dès laconception laplantation d’arbresde haute tige avecfosse de plantationet protectionsadéquates.

SurfaceLa surface dévolue à cet équipement doitpermettre la régulation de la fréquen-tation par la capacité d’accueil en station-nement.Les surfaces d’occupation d’un parkingsont en moyenne de 20 à 25 m2 / voitures.Au-delà de 20 places il est souhaitable, enmilieu naturel, de distribuer les places demanière discontinue sous forme alvéolairepouvant accueillir 5 véhicules (100 à125m2) le long d’une route qui serpentedans la végétation par exemple, que de legrouper à l’instar d’un hypermarché. Le sol peut être en terrain naturel quandil est sec (sableux) ou renforcé avec desécorces de pin ou des copeaux de bois. Ilpeut être traité à la chaux et au ciment,être empierré ou avoir un revêtementbicouche avec des gravillons de couleurtendant vers le beige selon sa fréquen-tation. Il faut absolument éviter l’usagedes enrobés noirs et rouge trop connotés«urbains».

Saline, Anse Canot - Stationnement trop proche dubord de mer (Photo ONF Guadeloupe)

Fosse de plantationpour arbre deplace.(l’arboricultureurbaine, IDF 1993)

Distance de plantationpour arbre de place surun parking (L’aménagement desespaces-verts, collection Le Moniteur 2003)

Dimensions parking alvéolaire (L’aménagement des espaces-verts, collections Le Moniteur 2003

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On évitera également de matérialiser lesplaces au sol, hormis pour les handicapés,afin de faciliter l’intégration dans lepaysage quand les voitures ne sont plus là.En revanche il est indispensable dedélimiter l’emprise, côté forêt, par unemise en défens pour éviter que lesvéhicules ne se gare en sous bois.

Tous les accès au milieu naturel doiventêtre canalisés à partir de cette aire destationnement et équipés de systèmeantipénétration pour les véhicules (voirplus loin).

Aire d’accueilC’est la porte d’entrée du site, elle met enrelation le parking et le réseau decheminements. La sécurité des usagers doity être assurée ; pour cela les boisementsdoivent être régulièrement examinés pouréliminer les arbres morts, dépérissant oudangereux.Desservie par le parc de stationnement,elle doit comporter les informations princi-pales à transmettre au public et unnombre plus ou moins important d’équi-pements ponctuels ou spécifiques(Toilettes, douches, terrain de volley, jeuxde boules, commerces fixes ouambulants…).Les commerces fixes ou ambulants doiventêtre de surface modeste et absolumentcantonnés dans cette zone. Ils devrontfaire l’objet de conventions d’occupationsavec le propriétaire du site fixant les règlesd’intégration dans le paysage et laprotection du milieu.

Dimensions places de parking (L’aménagement des espaces -verts,collection Le Moniteur 2003)

Exemple possible de stationnement alvéolaire le long d’uneroute d’accès à un site naturel ( Concevoir les parkings enmilieu naturel, ATEN décembre 1989)

Marie-Galante,commerce installé àla limite du cordonvégétal littoral.(Photo Kap’Natirel)

Plage de la perle,commerce enbordure de plage,disparition de lavégétation ettassement du sol.(Photo ONFGuadeloupe)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Le ramassage des ordures produits par sesinstallations doit alors être assuré par lesservices communaux de nettoyage. Despoubelles ne peuvent être installées que sileur nettoyage et l’évacuation des déchetssont assurés très régulièrement, ce quisuppose des moyens de fonctionnementpérennes.

Canaliser les cheminements piétonsCertains sous-bois peuvent être piétinéssur de grandes surfaces quand les usagersne trouvent pas de chemins préexistantsprévus pour rallier tel ou tel équipement..

Quand les sites de destination sontnombreux, le faisceau de faux cheminss’élargit. La végétation basse est détruiteet une grande surface peut ainsi ne plusporter que de grands arbres. Nous avonssuffisamment argumenté l’importance decette végétation pour les tortues.

Dans certains cas l’aménagiste a toutintérêt à « officialiser » les faux cheminsqui ont une logique : certains passagesobligés sur fréquentés doivent êtreéquipés de manière à faciliter l’accès, touten protégeant le milieu et en garantissantla réversibilité de l’aménagement (écorcede pin, platelage, graviers…), d’autrespassages requièrent la mise en place desystèmes anti-pénétration suivis d’uneréhabilitation de l’espace.

La canalisation peut être physique etlisible dans le paysage (barrière,platelage…), elle peut aussi être uneincitation psychologique du visiteur. Unsentier « confortable », bien entretenu,attire plus qu’un terrain brut, inégal,encombré, ou malaisé à emprunter.

La largeur des sentiers est variable selon lafréquentation : de 50 cm à 2,50 m pourceux à forte fréquentation.Le réseau de sentiers et chemins sur le sitedoit être fonctionnel et efficace :accessibles à partir des parkings, airesd’accueil, confortables à la marche etdurables.

La création ou le réajustement de sentiersdoit se faire en utilisant des tracés plus oumoins sinueux (visuellement plusplaisants) permettant l’accès à un arbre,une curiosité naturelle, la plage ou desmobiliers de pique-nique.

Après avoir précisément identifié leséquipements et les passages vers lesquelsles usagers doivent être dirigés, il est bonde marquer ou de matérialiser au sol lesentrées de sentiers ou de baliser les accèsà la plage entre les enclos par des plots enbois dépassant légèrement le niveau dusol.

Systèmes antipénétrationLa fermeture d’un site à la circulationpeut présenter différents degrés.Interdiction d’accès par une limitationdans l’espace mais aussi dans le temps. Ilspeuvent être en effet temporaires etenlevés une fois que la végétation estsolidement reconstituée.

Barrières, clôturesSystème antipénétration fixe ou mobileempêchant l’accès motorisé. Elles peuventpermettre un accès temporaire pourgarantir l’accès à des véhicules de serviceou de secours ou être fixes pour empêchertoute pénétration. Ce type de système, par sa diversité deforme et de matériaux utilisés, permet derechercher un certain esthétisme et uneintégration plus facile dans le paysage,mais a pour inconvénient d’être relati-vement onéreux et exposé au vandalisme.

Barrière mobile (Catalogue ONF)

Barrière fixe(Catalogue ONF)

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La barrière en bois est un moyen classiquede limiter la pénétration des véhicules etde montrer aux usagers qu’ils franchissentun obstacle volontairement établi.Cependant pour lutter contre les dégrada-tions volontaires, penser à utiliser dessections de bois ou des matériaux assezrésistants pour les barrières mobilesd’accès.

PlotsLes plots peuvent être disposés le long desroutes carrossables pour empêcher auxvoitures l’accès aux sites contigus. Ilspeuvent également être utilisés poursignaler un cheminement ou un accès.

On utilise des poteaux de diamètre 0,15 à0,20 m d’une longueur de 1 à 1,50 msolidement enfoncé sur une profondeur de50 à 80 cm. Ils doivent être traités pourgarantir la durée de l’équipement.

Il faut que les plots opposent un obstaclesans être trop agressifs. La distance entreles poteaux doit être d’un mètre maximumafin d’empêcher le passage d’un véhicule.

Les plots doivent être scellés directementdans du béton ou à l’aide de patte fiche ouautres systèmes de connecteursmétalliques rendant difficile l’arrachage,notamment par les véhicules 4x4.Pour faciliter l’intégration paysagère dudispositif, il faut éviter l’alignement desplots en s’appuyant au maximum sur lavégétation existante et en privilégiant uneinstallation courbe.

Avec une telle implantation le système al’avantage de s’intégrer facilement dans lepaysage, l’inconvénient étant la possibilitéde franchissement ou d’arrachage parcertains véhicules 4x4. La présence d’unfossé en retrait améliore toujours l’effi-cacité des plots.

Les plots doivent être scellés directementdans du béton ou à l’aide de patte fiche ouautres systèmes de connecteursmétalliques rendant difficile l’arrachage,notamment par les véhicules 4x4.

Pour faciliter l’intégrationpaysagère du dispositif, ilfaut éviter l’alignement desplots en s’appuyant aumaximum sur la végétationexistante et en privilégiantune installation courbe.

Avec une telle implantation le système al’avantage de s’intégrer facilement dans lepaysage, l’inconvénient étant la possibilitéde franchissement ou d’arrachage parcertains véhicules 4x4. La présence d’unfossé en retrait améliore toujours l’effi-cacité des plots.

FDL Martinique, mise en défens par la pose de plots en bois.(Photo ONF Guadeloupe)

Effet de courbe permettant une meilleure intégration (PhotoONF Guadeloupe)

Plage de Grande Anse, effet visuelplus «agressif» de plots en béton.(Photo ONF Guadeloupe)

Plage de Clugny réglementation dustationnement en sous bois par unemise en défens (Photo ONFGuadeloupe)

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EnrochementUne barrière physique peut être établiepar la pose de blocs de pierre à demienterrés et d’un volume moyen de 1,5 m3pour éviter leur déplacement ou leurfranchissement par des véhicules 4x4. Relativement inesthétique ils ontl’avantage d’être la méthode la plusefficace et la plus facile à mettre en œuvre(technique et coût).Comme pour les plots il faut éviter lesalignements et s’appuyer autant quepossible sur la végétation existante.

Pour une intégration paysagère plusharmonieuse, plusieurs solutions peuventêtre apportées :> utiliser d’une roche qui se patine vite(calcaire…)> laisser un espace d’1 m entre les rocheset planter des arbustes.> créer un linéaire sinueux complété deplantation entre les roches.

Fossé, talusLes fossés et talus sont des obstaclesefficace pour beaucoup de véhicules. Unfossé humide et à plus forte raisonfangeux ou boueux rebute non seulementles conducteurs au volant mais aussi lespiétons.Des talus suffisamment hauts sur lesquelspourront être plantés des végétaux serontégalement des obstacles à bien desvéhicules.Par un modelage en long, sinueux, l’utili-sation de talus plantés garantit uneintégration paysagère et permet le longdes voies d’accès de ménager des petiteszones de parking de 4 à 5 véhiculesévitant ainsi les grands parkings réguliers.

Plantation antipénétrationLa force brutale peut être amenée àreculer devant des obstacles en apparencebien légers. Les buissons épineux laissés enbordures des chemins ou routes sont aussitrès efficaces.En complément des plots, barrières,enrochements, une clôture végétalecontinue peut être plantée. Plusesthétique, au moins aussi résistante, unehaie de faible hauteur peut êtreimplantée le long des axes de circulationroutière.

Elle présente l’avantage, après unepériode de pousse initiale, de se renforcerd’elle-même et de résister de plus en plusfortement aux tentatives de pénétration.Ces haies constituent également pourl’avifaune un refuge et un garde manger.

FDL Martinique, enrochement efficace, mais peu intégré àl’environnement ( Photo ONF Guadeloupe)

Schémad’enrochementmatérialisant unparking alvéolaire(Concevoir les parkings en milieu naturel ATEN décembre 1989).

Schéma d’enrochement et plantation.

(ATEN décembre1989).

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RémanentsBien que non pérenne dans le temps,l’éparpillement de rémanents (branches..)derrière une zone mise en défens par unfossé, des plots… peut également jouer lerôle de système antipénétration par sonaspect rebutant pour les piétons et permeten peu de temps l’installation d’unevégétation basse. Peu coûteux il n’estnéanmoins envisageable qu’en arrièreplage ou dans les zones bordant l’accèsroutier aux sites.

Nettoyage des sites et traitementdes déchets

La fréquentation des sites par le publicinduit la production de déchets etd’obstacles nuisibles aux tortues pourplusieurs raisons :

> Celle-ci peut faire demi-tour etretourner à la mer si elle bute sur unobstacle

> Elle peut se blesser sur les déchets ;

> Indirectement la présence de déchetsalimentaires attire les chiens errants, lesrats, les mangoustes, or ces dernierspeuvent provoquer des dérangements, desblessures, voire la mort des tortuesnidifiant ou émergeant.

Déchets produits par la fréquentationLa variété des déchets trouvés sur les sitesest large : déchets de pique-nique(gobelets, emballages divers, papiergras…), dépôts de gravats, pollutiondiverse en bordure des routes à fort trafic…

Le ramassage des déchets sur le littoral estbeaucoup plus difficile et coûteux qu’enmilieu urbain (distances, accessibilité despoubelles, ramassage sur sol hétérogène).Malgré la difficulté et le coût, il estnécessaire d’intervenir régulièrement, lesdéchets appelant les déchets.

Deux solutions peuvent être envisagées :> On enlève les poubelles du site et ondemande aux usagers de remporter leursdéchets avec eux.

> On ne maintient les poubelles que sur lesparkings considérant que ces derniers sontune continuité de l’espace urbain, maiscela a un coût.

Pour les autres déchets tel les dépôts degravats, ils soulignent très souvent undisfonctionnement des systèmescommunaux de propreté (absence dedéchetterie…). Les déchets provenant desroutes à grande circulation doivent êtretraités par les gestionnaires de ces voies.

L’information du public sur le problème dutraitement des ordures dans les sitesnaturels est sans doute un point essentiel.Informer les usagers n’est pas simple car ilslisent peu ou pas les panneaux, ils sont enrevanche très friands de rencontres sur leterrain avec les gestionnaires. L’éducationdes enfants à partir de programmespédagogiques fonctionnent bienégalement. L’objectif à terme, pour legestionnaire, est de ne plus avoir d’orduresur le site.Plage de Clugny, chien errant (Photo ONF Guadeloupe)

Déchets de pique niquedispersés par les chienserrants et les vents.(Photo ONF Guadeloupe)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Ramassage complémentaireBien entendu, on ne peut espérer uneadhésion unanime des usagers à cettedémarche et il faut prévoir un ramassagecomplémentaires pour assurer unepropreté acceptable. Le coût n’est pas nulmais bien inférieur au ramassage régulierà l’intérieur des sites.

Le ramassage complémentaire conduit àramasser plus de déchets diffus mais il estimportant d’utiliser des pinces et des picspour ne pas procéder à un ratissagerégulier, néfaste pour la régénérationnaturelle et pour l’apport de matièreorganique provenant de la décompositiondes feuilles.

Pour obtenir une baisse importante descoûts, il faut réduire le nombre de jours deramassage régulier mais le compléterimpérativement par des ramassagessectoriels plus approfondis, sortes de «remise à 0 » à périodicité variable selonla fréquentation et la surface du site .

Cache - ConteneurDans le cas ou le choix de l’implantationde poubelles sur la zone de stationnementest fait, il est souhaitable pour unemeilleure intégration paysagère, pourfaciliter le nettoyage et pour desquestions d’hygiène, de placer lesconteneurs poubelles dans un cache -conteneur.

Le mobilier d’accueil du public

Les équipements sont par nature artifi-ciels. On doit néanmoins faire en sortequ’ils s’intègrent le mieux possible au site,pour ces raisons le bois est très souvent lemieux adapté à la situation.

Ils peuvent également être des obstaclessur le chemin des tortues marines qui fontalors demi-tour et retournent à la mer,leur implantation devra donc être sérieu-sement étudiée avant la mise en place surle site.

Tables bancs en boisGénéralement installées dans des endroitsombragés, elles sont utilisées pour lespiques niques et génératrices debarbecues familiaux. Elles doivent êtresituées si possible en arrière plage, loin ducordon littoral et a proximité d’uncheminement identifié.

Préférer l’installation directe sur le sol enplace plutôt que sur une dalle en bétonpour permettre une réversibilité aisée del’équipement.

Petit Clugny, table banc installée directement sur le sol enplace. (Photo ONF Guadeloupe)

Anse à Jacques, cache conteneur.(Photo ONF Guadeloupe)

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BarbecuesPour éviter des places à feux ouvertes aupied des arbres avec des risques certainspour le sol et les végétaux en place, il estsouhaitable de placer des barbecues fixes àproximité des tables bancs. Ils devront êtrele plus simple et robuste et si possible enmatériau naturel (pierres, briques…).

CarbetsEquipements très prisés sur les plages, ilssont le plus souvent équipés de tablesbancs. L’abri contre le soleil et la pluiequ’ils procurent entraînent une implan-tation dans des zones dépourvus devégétation.Ils impliquent très souvent une forteconcentration de public à proximité etsont souvent utilisés lors de bivouacs ou defêtes organisées.Les conséquences directes sont très

souvent la totale absence de végétation àproximité, particulièrement sur les «couloirs » menant à la plage, et uneréversibilité de l’équipement difficile àcause de la dalle béton.

Les carbets devront être installés depréférence en arrière plage et regroupésprès de barbecues aménagés. Un espacedévolu à ce regroupement devra êtreaménagé avec création de clairière ouinstallation dans une zone déjà dégradée.

Préférer le sol en place, un dallage enpierre ou un platelage en bois plutôtqu’une dalle béton pour l’installation descarbets afin de permettre en cas dedéplacement de l’équipement une recons-titution végétale plus facile du site. Lafixation se fera de préférence à l’aide depattes fiches sur des plots béton.

Anse à Jacques, barbecue en briques réfractaires (Photo ONF Guadeloupe)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Une alternative : le carbet végétalPlantation d’arbres permettant dans uneperspective d’une dizaine d’année lacréation d’un «carbet végétal» procurantde l’ombre et permettant l’installation detables bancs, ou de hamacs…

Trois modes opératoires peuvent être misen œuvre :

Soit sur le principe de l’enclos de régéné-ration ; celui-ci sera implanté selon uneforme circulaire de 6 m de diamètremaximum, dont le centre ne sera pasplanté.

Soit on fera appel à la mise en placed’une dizaine d’arbres de hautes tiges,protégées individuellement que l’ondisposera également de façon circulaireen laissant l’emplacement du futurmobilier.

Soit on utilisera les mêmes végétaux queprécédemment mais avec une implan-tation en arc de cercle.

Les essences à privilégier sont le poirier,l’olivier bord de mer, le galba.

Mise en place des équipements :ancrage ou force ?

Seules la force ou la ruse peuvent venir àbout de la bêtise et du vandalisme. Leproblème du maintien en place deséquipements et de la réduction duvandalisme peut trouver une partie de sasolution par l’utilisation de règlesphysiques simples.

Densité élevéeC’est pratiquement toujours le poids deséquipements en bois qui empêcheraqu’on les vole ou les bascule pour lesdétruire. Il faut donc augmenter artificiel-lement le poids des objets que l’on veutprotéger soit :

par un scellement dans du béton: ce sontles pieds qui se trouvent pris dans lebéton.par un scellement à l’aide de pattesfiches en acier .par un scellement à l’aide d’étriermétallique.

Schéma carbet végétal (ONF Guadeloupe)

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Le principe étant de s’arranger pour queles éléments de mobiliers soientagrémentés d’une semelle béton, plus oumoins lourde, mais suffisante pourtransformer le transport en un herculéentravail.

Une forme spécialement étudiéeAttention, dans les sols sableux lesscellement sont souvent fragilisés etsensibles au déchaussement. Plus la formede l’ancrage des équipements opposera dela résistance à la traction, plus forte sera lapuissance nécessaire à l’arrachage et plusle déchaussement naturel en terrainsableux sera difficile.On peut citer les formes suivantes :le tronc de cône en position verticale ; forme en bouchon de champagnerenversée ;le quadrillage de lames de béton ;

La ruseUn excellent système consiste à placer au-dessous du niveau du sol sur les piedsenfoncés ou sur les pieds enterrés desmeubles, deux tiges de métal, fixées encroix. L’efficacité sera fonction de lalongueur des tiges de métal, de leurgrosseur (solidité) et de leur rigidité.On peut également imaginer desinsertions de tiges d’acier dans les piedsdes meubles ou dans les piquets… La plusbelle tronçonneuse du monde n’yrésisterait pas.

Signalisation et information dupublic

L’implantation de la signalisation se justifieaux abords des zones d’accueil (parking,entrées des sites…). On doit la remettre enquestion, au moins dans sa forme et sadensité, dans les endroits que l’on souhaitenaturels.Le milieu naturel est perçu comme unespace de liberté. Les usagers de plus enplus d’origine citadine peuvent avoir descomportements inappropriés vis-à-vis dumilieu, le plus souvent par ignorance. Il estdonc important de communiquer,d’expliquer le milieu et sa gestion auxusagers, pour qu’ils puissent en tirer unplus grand bénéfice personnel mais aussipour qu’ils contribuent à terme, à sapérennité. Réciproquement, mieuxconnaître les attentes du public permet demieux le satisfaire, mais aussi de mieuxcommuniquer avec lui pour gérerensemble les sites.

Tiges de métalfixées en croix(vue de dessus)

Cône en position verticale,avec pied pris directementdans le béton

Deux types de scellement, patte-fiche et étrier

Forme en bouchon dechampagne renversé

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Des opérations de plantation dans lesenclos avec les écoles environnantespeuvent être envisagées. L’intérêt estdouble : les enfants comprendront ladémarche et ne participeront plus aupiétinement et à la dégradation dumilieu, le public respecte en général letravail des enfants et ne dégradera pas lesenclos.

On distingue 3 types de signalétique

La signalétique d’orientationElle a pour fonction d’aider les usagers àtrouver leur chemin. Le message est bref, évident, sans ambiguïté, ni interprétationpossible. La couleur des panneaux estétudiés pour qu’ils soient aperçus de loinsans pour autant perturber visuellementle site.

La signalétique d’informationLes panneaux d’information doivent êtresitués sur les principales aires d’accueil oules principaux parkings. Ils doivent êtrevus , attirer l’attention du visiteur etcomporter l’ensemble des informationsque l’on veut diffuser. Elle apporte des informations indispen-sables : dangers, réglementation àrespecter, carte… La quantité d’informa-tions est nettement plus importante. Ellenécessite l’aménagement d’une aire pourconsulter les panneaux en toutetranquillité.

La signalétique d’interprétationElle doit aider le visiteur à mieuxcomprendre le site. Elle s’efforce d’établirla communication entre les gens et leschoses et doit porter sur ce qui estspécifique au site.A noter qu’il est préférable dans lesprojets qui nous intéressent d’intégrercette signalétique dans un panneau deséléments d’orientation et/ou d’infor-mation situés dans la zone d’accueil.A l’exception de la zone d’accueil seulquelques panneaux d’interprétationplacés dans les enclos de régénérationdevront être installés.

Panneau directionnel,sentier de découvertede la mangrove duMoule.(Photo ONFGuadeloupe)

Sentier découverte mangrove du Moule, panneau d’information générale. ( Photo ONF Guadeloupe)

FDL Martinique, panneau d’interprétation dans un enclos derégénération ( Photo ONF Guadeloupe)

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Eclairage

Comme il a été vu précédemment dans lapartie du document consacrée auxmenaces physiques sur les sites de ponte lalumière artificielle (éclairages de bord deroute, éclairages extérieurs des maisons,feux des véhicules, feux de camp…) fontcourir des risques importants aux tortuesmarines (désorientation des adultes ennidification comme des nouveaux nés).Des visiteurs se promenant sur un site deponte éclairé peuvent avoir le regardattiré par la présence d’une tortue sur laplage. Ils risquent, s’ils ne connaissent pasle comportement à avoir face à une tortueen ponte, de la déranger.

Comprendre, évaluer et résoudre leproblème de lumière artificielle sur lessites de ponte des tortues marinesSynthèse effectuée par Kap’Natirel à partirdu document : Technical reports : Understanding, assessing and resolving Light-pollutionProblems on sea turtle nesting beaches.

Effet de la lumière artificielle sur lestortues marinesLes tortues marines viennent pondre surles plages exclusivement la nuit, saufexception. La lumière artificielle influencele comportement nocturne des tortuesmarines lors :> De la montée de la femelle sur le site deponte> De son retour à la mer après la ponte> De l’émergence des petits qui doiventatteindre la mer> Impact sur le choix du site de ponte

Une diminution des activités de ponte enmilieu éclairé a été démontrée ainsiqu’une préférence pour les zones restéesdans l’obscurité. La raison dudérangement est inconnu, il se pourraitque la lumière soit interprétée comme lejour et donc perturberait le comportementnocturne de la tortue.

La tortue voyant de la lumière sur son sitede prédilection peut choisir un autre sitemoins approprié. Ce changement pourraavoir une incidence sur le sex-ratio, lenombre de petits à l’éclosion et leur survieà l’émergence. Le phénomène de lâchéd’œufs en mer pourrait égalements’expliquer par ce phénomène.

Abandon ou interruption de la ponteLa tortue est particulièrement sensibledurant la première phase de ponte(montée, recherche et creusement du nid).Si, par exemple, la femelle est dérangéepar une lumière mobile (phare devéhicules, lampe de poche…) durant cemoment critique, elle retournera à la mer.Elle peut également diminuer le tempsqu’elle prend habituellement pourrecouvrir ses œufs et pour camoufler sonnid si elle est dérangée. Ceci peut être lecas lorsque des visiteurs ignorantsviennent l’éclairer.

Difficulté de retrouver la mer après laponteLa tortue marine utilise sa vue pourretrouver la mer, elle s’oriente versl’endroit le plus lumineux, qui est naturel-lement l’horizon de la mer, celle-cipossédant un albédo supérieur à celui dela terre. Une tortue ayant pondu dans unezone éclairée peut passer du temps àretrouver la mer ou se perdre et encourirle risque de se faire percuter par unvéhicule sur une route ou de mourir dedéshydratation.

Nouveau né ralliant la mer. - (Photo E. Delcroix)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

L’effet indirect de la lumièreDes visiteurs se promenant sur un site deponte éclairé peuvent avoir le regardattiré par la présence d’une tortue sur laplage. Ils risquent, s’ils ne connaissent pasle comportement à avoir face à une tortueen ponte, de la déranger.

L’orientation des nouveaux nés1 à 7 jours après l’éclosion des œufs, lesnouveaux nés sortent du nid et partentdirectement à la mer. L’émergence sedéroule en général la nuit malgréquelques cas en début de matinée ou enfin d’après-midi.Les petits se déplacent grâce à la vue etsont sensibles aux interférences entre lalumière naturelle (intense mais réfléchiedans plusieurs directions sur la mer) et lalumière artificielle (moins intense maisnon réfléchie et directe). Les nouveaux néssont plus attirés par la lumière artificielleque par la lumière réfléchie par la mer etpeut causer une désorientation des petits.S’ils ne retrouvent pas la mer assezrapidement, ils mourront d’épuisement,de déshydration ou de prédation.La pollution lumineuse est une menacepsychologique contrairement aux autresmenaces susceptibles d’être présentes surles sites de ponte. La lumière artificielleprovoque chez les tortues marines,femelles adultes et nouveaux nés une «confusion » pouvant mener à la mort.

Evaluation sur le terrain des sourceslumineusesAfin d’évaluer la luminosité d’un site deponte, le mieux est de s’y rendre la nuit,de préférence sans lune. Une sourcelumineuse visible directement sur la plagepourra poser problème. Une sourcelumineuse non visible sur la plage maiséfléchie par des éléments de la plage(végétation, bâtiment….) pourraégalement poser problème.

Lors de la prospection d’une plageéclairée, il faudra noter pour chaquelumière visible directement ou indirec-tement : > Le type de luminaire (éclairage public,privé, lampadaire…)

> Le rôle de l’éclairage (parking, route,décoration….)

> La hauteur de la source lumineuse

> L’orientation du faisceau lumineux(angle d’éclairage, direction)

> La distance du luminaire par rapport aurivage

> Le type de lumière émise (couleur ounom)

> La visibilité de la plage : directe ;indirecte

> Le linéaire de plage éclairée.

Ex

em

pl

es

LampadaireParking4 m200 °Multidirectionnelle0 mDirecteBlanche

Type de lumiaireRôleHauteurAngle d'éclairageDirectionDistanceVisibilitéType de lumière

Eclairage privéeEclairage du balcon2 m180 °Directionnelle grâce à un cache2 mIndirecteVapeur de sodium basse pression

Cas de figure

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Toutes ces paramètres sont essentiels pourafin de trouver par la suite quelle sera lameilleure solution pour limiter lapénétration de la lumière sur la plage.

Résolution du problème de la lumièreartificielleLa lumière artificielle est différente desautres menaces car elle peut disparaîtreinstantanément. Cependant, mieux vautaménager qu’interdire la lumière àproximité des sites de ponte.

Différentes solutions s’appliquent selon lescas de figures :

> Eteindre les lumières

> Contrôler et minimiser la lumière

> Utiliser des sources lumineuses moins

dérangeantes

Eteindre ou éliminer les lumièresCette solution est la plus efficace, la plussimple et la moins coûteuse. Cependant,elle ne répond pas aux intérêts de tous. Onpeut cependant suggérer d’éteindre leslumières dites « inutiles » :- Les lumières situées dans des zones nonfréquentées- Les lumières « décoratives » qui n’ont pasde fonction de sécurité

Contrôler et minimiser la lumière dessources extérieuresAfin d’avoir une idée de la convenanced’un éclairage à proximité d’un site deponte. Trois questions sont à se poser pourchaque type de luminaire :

> Est-ce que la hauteur du luminaire est

adéquate ?

> Est-ce que la direction de la lumière

convient ?

> Et enfin : est-ce que ce type de luminaire

est acceptable à proximité d’un site

de ponte ?

Utilisation de lumières alternativesLa perception de la lumière chez lestortues marines dépend de son intensité etde sa longueur d’onde. L’attraction quepeut avoir un nouveau-né pour une sourcelumineuse dépend également de l’espècede celui-ci. L’intensité et le spectred’émission d’une source lumineuseagissent sur la désorientation. Le choixpour un type de lampe est complexe car onconnaît pas exactement la meilleurelampe. En découle néanmoins deuxcertitude :

> A émission spectrale égale, on choisira

une lampe à puissance faible

> A puissance égale, on utilisera la lampe

la moins attractive

Mise en place d’écran de lumière

> Planter des espèces végétales adaptées

à forte densité

> Replanter, boucher les discontinuités de

végétation à travers lesquelles passe

la lumière.

> Construire un muret de bois de 10 cm

de haut pour empêcher le passage

des nouveaux nés.

Plage de Clugny,éclairage public sans

écran de lumière(photo ONF

Guadeloupe)

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Stratégie pour diminuer les effets de lalumière

L’éducationDe l’individu aux différentes collectivitéset services de l’Etat, faire prendreconscience du problème de la luminositéet des solutions possibles, de la nécessitéde laisser les plages dans l’obscurité

La connaissance des sites de ponteEffectuer une inspection des lumièresSurveiller le site de ponteNoter les désorientations constatées

La préventionLors de projets d’aménagementsd’éclairage aux abords d’un site de ponte,intervenir afin que la problématique «tortues » soit pris en compte. Plage de Malendure, éclairage direct sur la plage. (Photo

Kap’Natirel)

Schéma de principe écran de végétation contre la lumière

Sans écran de lumière vue possible à travers. (Concevoir lesparkings en milieu naturel ATEN décembre 1989)

Plantation favorisant l’apparition d’un sous bois jouant le rôled’écran contre la lumière.(Concevoir les parkings en milieu naturel ATEN décembre 1989)

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Convient tout à fait

Si lampes de puissanceinférieure à 3 W

Convient

si hauteur inférieure à 1 m

si bloquée par un écran naturel

si bloquée par un écran naturel

si dos à la plage

si hauteur > à 5 m, à 100 mde la plage

Considéré passable

si hauteur < à 2 m

Ne convient pas

Ne convient pas du tout

Les types de luminaires et leur adéquation avec la proximitéd’un site de ponte

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Les solutions envisageables selon les cas de figure à appréhender sont :

Exemple de l'éclairage d'un parking à proximité d'un site de ponte

Toute plage est éclairée. L'angle d'éclairage est moindre, la quantité de lumière sur la plage est amoindrie.

La plage n'est pluséclairée directement.

La plage n'est plus du tout éclairée.

Toute la plage est éclairée.L'angle de l'éclairageest très important.

Minimiser la lumière des sources intérieursDéplacer la lumière afin qu’elle soit moins visible de l’intérieurTeindre ou appliquer des traitements sur les fenêtres visibles de la plage ce qui peutréduire jusqu’à 45 % la luminosité perçuPlacer un élément opaque sur la fenêtre

Exemple d'un balcon éclairé visible d'un site de ponte

La plage est partiellementéclairée grâce à un simple cache.

La plage n'est plus éclairéegrâce à l'installation d'un luminaire unidirectionnel.

Toute la plage est éclairée.

> Enlever certains luminaires> Eteindre les lumières durant la saison

de ponte et d’émergence> Diminuer la puissance de la lumière > Localiser les luminaires là où c’est le

plus nécessaire> Remplacer les lampes multidirection

nelles par des lampes unidirectionnelle> Diriger les lumières vers l’opposé du

site de ponte.> Peindre, rendre opaque la source

lumineuse en direction de la plage> Abaisser les lumières (plus basse sera

la lumière, plus petite sera la surface éclairée)

> Positionner les lumières derrière desécrans naturels (végétation) ou artificiels (bâtiment)

> Installer un timer sur le luminaire lorsqu’il n’est pas nécessaire durant une partie de la nuit

> Installer des lumières de détection de mouvement (mieux que le timer, relativement peu cher mais inutilisabledans des zones de hautes fréquenta-

tions)> Installer des « visières », des caches

aux sources lumineuses pour rendre lalumière directionnelle

> Placer des lumières telles que lesdiodes afin d’éclairer les chemins menant à la plage

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Utilisation de lumières alternativesLa perception de la lumière chez lestortues marines dépend de l’intensité etde la longueur d’onde de la lumière.L’attraction que peut avoir un nouveau-népour une source lumineuse dépendégalement de l’espèce de celui-ci :

Attraction des nouveaux-nés en fonctionde l’espèce et de la couleur de la sourcelumineuse

Les longueur d’onde courtes (UV, bleu,vert) sont plus attractives que les grandeslongueur d’onde (jaune, rouge).Un cas exceptionnel est celui de la lumièrejaune pure qui a un effet répulsif sur lestortues caouannes.(Witherington et Bjornal, 1991)

Loggerhead Tortue caouanneGreen Tortue verteOlive Ridley Tortue olivâtreHawksbill Tortue imbriquée

Sensibilité desnouveaux nés

Un classement des différents types de lumières peut être déterminé, il pourra cependant être variableselon l’espèce de la tortue.

Type de lumière

Spectred’émission

.Lumière à vapeur de sodium haute pression (HPS)..Feux.Lumière fluorescente de couleur jaune et ambre.

Lampe à vapeur demercure

HPS LPS

.Lampe avec filtres orange ou jaune..Lumière incandescente rouge ou jaune.

.Lampe à vapeur de mercure (blanche)..Lampe fluorescente blanche..Lumière fluorescente UV, violet ou/et bleue..Lumière bleue et verte.

.DEL

.Néon

.Lumière à vapeur de sodium basse pression (LPS)

Extrementsensible

Hautementsensible

Modérémentsensible

Peu sensible

Lampe fluorescente

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Améliorer la qualité des sites de ponte dans l'aménagement du littoralL'habitat terrestre des tortues marines

Niveau de dérangement selon le type delumière, basé sur la désorientation desnouveaux-nés(Le 4 spectres viennent du site de l’IDA,http://www.darksky.org/~ida/images/slide-set-e.html).Les lumières les plus nocives pour lestortues sont les lumières au spectre large,au fond dit « continu», pour lesquelles denombreuses longueurs d’onde sont émisesdont celles auxquelles les tortues sont trèssensibles. Au contraire, les lumières aufond discontinues sont moinsdérangeantes comme la LPS qui estquasiment monochromatique.

Il existe une tendance prononcée pour lestortues vertes et caouannes d’abandonnerleur site de ponte lorsque la lumière étaitblanche (type lampe au mercure). Parcontre, la lumière jaune pure issue d’unelampe à basse pression de sodium (LPS)affectent beaucoup moins les tortues queles autres lumières. La LPS n’est cependantpas complètement ignorée par la tortuemarine et cette sensibilité varie selonl’espèce. Le filtre jaune appliqué à unelampe est plus dérangeant que la LPS maisil est beaucoup moins cher.

La DEL est une solution pour les cheminspiétons mais cette lumière est trop petitepour éclairer de grandes surfaces.

L’intensité et le spectred’émission d’une sourcelumineuse agissent sur ladésorientation. Le choix pourun type de lampe est complexecar on connaît pas exactementla meilleure lampe. En découlenéanmoins une certitude :

> A émission spectrale égale, on choisiraune lampe à puissance faible.> A puissance égale, on utilisera la lampela moins attractive.

Mise en place d’écran de lumière> Planter des espèces végétales adaptéesà forte densité : écran naturel> Placer un écran artificiel> Replanter, boucher les discontinuités devégétation à travers lesquelles la lumièrepasse> Construire un muret de bois de 10 cm dehaut pour empêcher le passage desnouveaux-nés

Notons que favoriser la régénérationvégétale est une solution à plusieursmenaces pesant sur les sites de pontedes tortues marines : la végétationdense sur un site de ponte a un rôle demaintien de la plage (lutte contrel’érosion), de protection pour lestortues venant pondre (sa présence estun facteur de choix pour les tortuesimbriquées et vertes), d’ameublementdu sol (substrat non compacté, facile àcreuser), de régulateur de température(le sexe des petits est déterminé par latempérature du nid). En plus de jouerson rôle d’écran naturel, la végétationpourra remplir toutes ces fonctions.

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Conclusion>

L'habitat terrestre des tortues marines

Les grands enjeux que nous avons dégagé pour la prise en compte des sites deponte de tortues marines dans l’aménagement des plages sont :

> la restauration et le maintien de la végétation> la maîtrise de la circulation des véhicules> la canalisation de la fréquentation> la limitation de l’éclairement.

Des techniques à employer lors la réalisation de travaux d’aménagements ou derestauration écologique ont été proposées. Certaines ont déjà été testées aux AntillesFrançaises, mais elles n’ont pas fait l’objet d’un suivi précis, et leur impact sur lespopulations de tortues marines et les pontes n’a jamais été évalué. Les modalités demise en œuvre d’un tel suivi mériteraient d’être précisées.

Par ailleurs, la réalisation de travaux ne constituent bien souvent pas une réponsesuffisante aux problèmes posés. Afin de ne pas travailler en vain, une gestion efficaceet adaptée de l’espace est indispensable. Ceci passe notamment par une présence surle terrain afin d’informer le public, surveiller et faire respecter la réglementation. Desrègles de gestion spécifiques pourraient être établies. Ces aspects n’étant pas lepropos de cette étude, ils n’ont été que brièvement abordés, et devraient êtreapprofondis par la suite.

Enfin, rappelons que la problématique «tortues marines» dépasse largement le cadrede nos frontières. L’échelle d’approche des populations se situant au niveau del’ensemble des Antilles, il apparaît nécessaire de pouvoir mutualiser les connaissancesavec nos voisins Caribéens et de mettre en place des méthodes communes.

Site inaccueillant pour les tortues marines

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Site accueillant pour les tortues marines

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Conception du guide technique>

Conception et réalisation du guide techniqueONF Guadeloupe - Unité Spécialisé Travaux et Prestations de services - Emmanuel GORJUX

Réseau Tortues marines de Guadeloupe - Julie MAILLOUX, Eric DELCROIX

Aide technique et retour d’expérience Personnel de l’unité territoriale Sud, Office National des Forêts, Direction Régionale

de la Martinique, Maison forestière Quartier Fouquette,97 290 LE MARIN.

Nous remercions le Wider Caribbean Sea Turtle Conservation Network (WIDECAST)

pour la mise à disposition de leur rapport technique “Sea Turtles and the Hotel Industry

Best Practices Manual for Beachfront Properties in the Wider Caribbean Region”.

Membres du comité de pilotage «Réflexion sur la prise en compte de l’habitat des tortues marines dans l’aménagement du littoral»Réseau Tortues Marines Guadeloupe (06 90 21 42 34)

Evasion Tropicale, KAP’NATIREL, LE GAIÄC, AEVA, Tortue LAMBDA Marie-Galante.

Conservatoire du Littoral (CELRL) - Gérard BERRY, Mathieu FELLMANN

Direction Régionale de l’Environnement (DIREN) - Franck MAZEAS, Lionel DUBIEF

SEPANMAR Martinique - Lionel DUBIEF

Parc national de la Guadeloupe (PNG) - Xavier DELLOUE, Alain MARIE, Jean-Luc OLIVE

Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) - Marie-Laure CAYATTE,

Anasthase RAMSA HAI

Direction Départementale de l’Equipement - Nathalie GUYADER

Direction Départementale de l’Equipement / SMBA - Florence DELL’AMICO

Office National des Forêts - Norbert DEBROIZE, Mylène VALENTIN, David GUYADER,

Stéphanie SCHANDENE, Samuel LARDEUX

Conseil Général de la Guadeloupe - Christelle DIOCHOT

Conseil Régional de la Guadeloupe - Marguerite JOYAU

Communauté des communes de Marie-Galante - Harry SELBONNE

Communauté des communes du Nord Basse-Terre - Richard YACOU

Office National des ForêtsJardin botanique97 100 Basse-TerreTél : 0590 99 28 99

Réseau Tortues Marines deGuadeloupeChez Nicolas Diaz - Section Boyer97 129 Le LamentinTél : 06 90 81 12 34

Fondation Nature et Découverte1, ave de l’Europe 78117 Toussus-le-Noble

Région GuadeloupeAvenue Paul LacavéPetit Paris 97100 Basse Terre

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Après une présentation générale des tortues marines et de l’enjeu de leur protection auxAntilles françaises, l’importance de leurs sites de ponte que sont les plages et anses sableusesest soulignée. Ces dernières sont malheureusement soumis à de nombreuses pressionsd’origines anthropiques (sur fréquentation, activités balnéaires, constructions, etc.), mettant enpéril leur qualité en tant qu’habitat terrestre pour les tortues.

Les principales caractéristiques d’un site de ponte de qualité> La présence de végétation basse (qui correspond aux zones d’enfouissement recherchées),

> L’absence de lumière en direction de la terre (qui risque de désorienter les tortues),

> L’aération du substrat sableux (qui permet à la tortue de creuser à la profondeur requise).

Une méthodologie permettant de diagnostiquer les principales menaces pesant sur l’habitat est proposée.Il est ainsi analysé :> Le taux de dégradation des cordons de végétation littoraux (végétation au sol et végétation

haute jouant le rôle d’écran naturel),> Les tassements du sol liés au passage de véhicules,

> Le taux d’éclairement artificiel.

De là, des solutions techniques précises sont décrites, afin de restaurer les cordons devégétation, raisonner la circulation des véhicules et des piétons, et limiter l’impact deséclairages artificiels.

Financements

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Etude technique - Janvier 2006

Prise en compte dans l’aménagement du littoral, et restauration écologique

aux Antilles françaises.

Annexes de l’étude technique L’habitat terrestre des tortues marines

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Liste des annexesAnnexe 1 : Réglementations

Les 50 pas géométriques.

Les statuts fonciers et la gestion des sites de

ponte guadeloupéens.

Statut de protection des sites de ponte.

Annexe 2 : Fiches diagnostic des sites deponte et guide méthodologiques

Description générale de la plage

Description physique

Aménagement et activités humaines

Régime foncier et réglementaire

Tortues marines, présence et menaces directes

Annexe 3 : Synthèse utilisation des fichesdiagnostic

Exemple du Grand Clugny

>

>

>

Annexe 4 : Liste botaniqueFront de plage

Arrière plage

>

Annexe 5 : Techniques de plantation>

L'habitat terrestre des tortues marinesA

nnexe

>>

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> Réglementations

Les 50 pas géométriques

Les statuts fonciers et la gestion des sites de ponte guadeloupéens

Statut de protection des sites de ponte

L'habitat terrestre des tortues marinesA

nnexe

1

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Réglementations

Le cadre juridique d’un site détermine son degré de vulnérabilité face auxaménagements potentiels de la plage. Un point essentiel à aborder est doncl’organisation de la législation sur les sites de pontes. Connaître le statut foncieret le gestionnaire révèle la possibilité d’intervenir sur le terrain concerné. Lamaîtrise foncière est en effet importante afin d’agir et d’aménager les sites depontes en faveur des besoins des tortues marines.

1 Les 50 pas géométriques

Les 50 pas géométriques sont une création de Colbert (XVIIIe), cette zone se définit commeune bande de 50 pas de large ou 81,20m comptés à partir du rivage de la mer (font partie dela mer les mangroves, les marais salants, et les endigages..). Le but des 50 pas du roi étaitd’installer dans les contours des îles les bourgs, les forts et les activités économiques. (30 des34 bourgs de Guadeloupe sont sur le littoral). A la base inaliénables et imprescriptibles, certaines parcelles de terrains des 50 pas ont faitl’objet d’appropriation privée. Notamment, depuis la loi du 2 avril 1955 qui classe la zone des50 pas dans le domaine privé de l’État, donc aliénable et prescriptible. Ainsi, l’Etat a pu céderà titre onéreux des parcelles de cette zone (devenant secteur privé) et confier en gestion unepartie de la forêt littorale à l’ONF qui devient la Forêt Domaniale du Littoral, domaine privéde l’Etat.

La loi du 3 janvier 1986 dite loi littorale, reclasse la zone des 50 pas dans le domaine publicmaritime de l’État, inaliénable et imprescriptible : aucune cession même à titre onéreux,aucune appropriation par prescription n’est alors possible.

La loi du 30 décembre 1996 comporte des dispositions relatives à l’aménagement, laprotection et la mise en valeur de la zone des 50 pas géométriques des départements d’outremer. Elle prévoit de délimiter les 50 pas géométriques en 3 zones déterminées par arrêtépréfectoral après consultations du SAR et des documents d’urbanisme locaux. Les trois zonessont : les espaces naturels, les espaces à urbanisation diffuse, les espaces urbanisés. L’agencedes 50 pas géométriques a été créée par cette loi afin de mettre en valeur les espaces urbainset doit régulariser les situations des constructions irrégulières.

Toutes les informations concernant l’agence des 50 pas en Guadeloupe, la délimitation etl’affectation des différentes zones sont disponibles en ligne à l’adresse suivante : «http://www.ag50pas-guadeloupe.fr/ ».

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6

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 1

2. Les statuts fonciers et la gestion des sites de ponte guadeloupéens

Les différents statuts fonciers et gestions du littoral de l’archipel guadeloupéen

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Les différents statuts fonciers et gestions du littoral de l’archipel guadeloupéen

* Il existe d’autres sites de ponte à l’heure actuelle mal ou pas connuLes chiffres romains I, II, III signifie que la gestion du site est partagée entre différents acteurs

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3. Statuts de protection des sites de ponte

Les outils juridiques de protectionIl est indispensable de connaître le statut de protection d’un site afin d’évaluer son niveau de vulnéra-bilité au niveau juridique.

Protection de la faune, de la flore, des eaux, du sol et du sous-sol, de l’atmosphère, du milieu naturel en général quand il présente un intérêtspécial. Réglementation d’un certain nombre d’activités, prévision de mesures évitant l’altération du milieu

Gestion pérenne des plages. Protection des

milieux et des paysages, assurer l’accueil du

public, protection des biotopes d’espèces

remarquables ou menacées.

Article de la loi littoral dictant la préservation

d’espaces remarquables, ceux-ci doivent être

pris en compte dans les PLU.

Protection forte par maîtrise du foncier ;

Objectif de protection des espaces naturels sur

les terrains du CELRL.

(L322.1, L322.6, L, R 243-6)

Aménagement des sites pour leur

protection et valorisation.

Les terrains bénéficient d’un

gestionnaire « écologique » -l’ONF

et le PNG en Guadeloupe- et à terme,

de gardes du littoral et de la

participation des communes

dans la gestion

Rapide et facile à mettre en place.

Statut très fort.

Application sur le biotope des tortues

marines envisageables.

Protection durable

Suivi et surveillance du site assurés

Si le PNG intègre les besoins des

tortues marines, la conservation et la

restauration des sites seront

envisageables.

Préservation à long terme des portions

de territoire où viennent pondre les

tortues.

Rôle dans la protection des sites de

ponte accrus par la charte paysagère

Rôle d’animation et d’éducation à

l’environnement.

Maintien du site en l’état

Intégrité du site gardé vis-à-vis des

aménagements susceptibles de lui

porter atteinte.

Facile à mettre en place

Rôle pédagogique auprès des

habitants. Pouvoirs publics avisés pour

les aménagements.

Terrains inaliénables et

imprescriptibles : Gestion à long terme.

Implication de l’ONF dans le

programme de conservation des

tortues marines.

Protection portée normalement

contre la construction de bâti.

Outils

PNR

Site classé*

Site inscrit*

Protection et conservation d’un site. Tous

travaux susceptibles de modifier ou détruire

l’état ou l’aspect des lieux sont interdits.

Camping, affichage, publicité interdits.

Conservation d’un site dans son état actuel.

Tous travaux sur le site doivent être déclarés

quatre mois à l’avance auprès du préfet pour

avis seulement.

Camping, affichage, publicité interdits

Préservation d’espèces animales, végétales et

d’habitats. Réglementation de toute activité

nuisible aux objectifs.

Objectifs et effets du classement Intérêts

PN

Limites

FDL*

L146-6*

Terrain duCELRL*

Limites financières pour

l’aménagement des sites

Annulation facile par le préfet

Gestion non prévue dans l’APPB

La pression touristique peut

nuire aux efforts de protection,

Le PNG n’intègre pas dans sa

zone centrale les plages de

Basse-Terre

Mauvaise image auprès de la

population locale,

Risque d’échec de projets si le

nombre d’opposants est

important

Pas de réglementation stricte

en matière de protection des

milieux naturels. Outil de

développement et d’aména-

gement du territoire.

Aucune mesure de gestion ou

de restauration : les sites de

ponte altérés le resteront .

Mesure de protection faible.

Aucune mesure de gestion ou

de restauration : les sites de

ponte altérés le resteront.

Difficultés pour les gardes de

suivre l’intégralité des grandes

zones qui leur sont attribuées.

Evolution des PLU sur le

long terme….

RN*

APPB* Préservation de biotopes nécessaires à la survied’espèces protégées.Réglementation des activités sur le site.

Protection du patrimoine d’un territoire à

l’équilibre fragile, contribution au

développement économique et social,

promotion de l’accueil, l’éducation et

l’information au public. Gestion et animation

du parc par un organisme qui veille au respect

de la charte.

* Outils juridiques présents en 2006 sur le littoral guadeloupéen 8

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 1

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Arrêté du 14 octobre 2005

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10

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 1

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12

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 1

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Les labels internationaux

> Réserve de biosphère (Man and Biosphere)L’archipel guadeloupéen fait partie intégrante du réseau international des réserves de labiosphère depuis le 15 février 1993. Les réserves de la biosphère permettent la mise en placed’une structure de coordination (le PN en Guadeloupe) entre les actions de protection, derecherche, de développement, de formation, et d’éducation. L’appui d’organisations tellesque Le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), la FAO (Food ansagriculture Organization), l’IUCN (Union Internationale pour la conservation de la nature etde ses ressources) et le WWF (World Wildlife Found) en est ainsi facilité. Le réseau desréserves de biosphère a élaboré un guide méthodologique de gestion qui a été pris enconsidération dans le SAR et le plan d’aménagement du PNG (SDA).

Les sites de ponte de Bouillante et de Deshaies sont dans l’aire de transition de la réservede biosphère. L’aire de transition est le lieu de mise en œuvre de modèles de développementdurable, elle constitue une zone de sensibilisation, un corridor pour la réserve de biosphère.Pour organiser une large campagne en matière de protection des habitats terrestres destortues, les projets pourront bénéficier de l’aide des organisations citées ci-dessus.

> Zone humide d’importance internationale (Convention de Ramsar)La convention de Ramsar est un traité inter-gouvernemental relatif aux zones humidesd’importance international. Le Grand cul-de-sac marin en fait partie. Un comité de gestiondoit mettre en place des mesures en matière de conservation et d’utilisation rationnelle deces écosystèmes. En Guadeloupe, c’est la RN qui assure la gestion de ce site et permet dedonner un poids supplémentaire aux décisions prises en faveur de la protection des habitats.

Les sites de ponte des tortues marines représentent d’importantes surfaces et de nombreuxmilieux qui sont gérés par de multiples acteurs. Sectorisés sur la bande littorale de l’ensembledes Antilles françaises, les sites de ponte sont des lieux très convoités par l’homme et sesactivités, ce qui en fait des zones très vulnérables.

Sur le plan législatif, bien que la loi relative à la protection, l’aménagement et la mise envaleur de la bande des 50 pas géométriques, soit votée depuis 1996, l’application restetoujours difficile. De ce fait la pression des constructions illégales est toujours existante.

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14

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 1

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Fiches de diagnosticdes sites de ponte des tortues marines et guide méthodologique

>

L'habitat terrestre des tortues marinesA

nnexe

2

Réalisation Kap'Natirel - Mlle Julie Mailloux

>>

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Description générale de la plage

Nom de la plage IGN :Nom usuel de la plage :

Date de la récolte des données : Ile :Commune :Orientation :Linéaire total de la plage : mDélimitation physique de la plage :

Division de la plage en sous unités homogènes : Oui Non

Si oui :

Description générale de la plage

Nom de la plage IGN : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom usuel de la plage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Date de la récolte des données : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ile : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Commune :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Orientation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Linéaire total de la plage : . . . . . . . . . . . m

Délimitation physique de la plage :

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Division de la plage en sous unités homogènes : Oui Non

Si oui :

Commentaires sur la plage :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Sous unité 1 Sous unité 2 Sous unité 3

Dénomination Dénomination Dénomination

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

De à m De à m De à m

> Fiche n°1

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L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

> Fiche n°2

Description générale de la plage

Nom de la plage IGN :Nom usuel de la plage :

Date de la récolte des données : Ile :Commune :Orientation :Linéaire total de la plage : mDélimitation physique de la plage :

Division de la plage en sous unités homogènes : Oui Non

Si oui :

Description physique

Nom de la plage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° de la sous unité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . Linéaire : . . . . m

Description du substratClasse majoritaire :

Sable fin Sable grossier Corail Terre Galets CayeClasse(s) secondaire(s) :

Sable fin Sable grossier Corail Terre Galets CayeCouleur : Blanc Gris Noir

Description de la végétation

Végétation basse Localisation Largeur du couvert

De . . . à . . . m . . . . m

De . . . à . . . m . . . . m

De . . . à . . . m . . . . m

Arecaceae Localisation Surface concernée

De . . . à . . . m . . . . m 2

De . . . à . . . m . . . . m 2

De . . . à . . . m . . . . m 2

Végétation

haute

altérée

LocalisationSurface

concernée

De . . . à . . . m . . . m 2

De . . . à . . . m . . . m 2

De . . . à . . . m . . . m 2

De . . . à . . . m . . . m 2

De . . . à . . . m . . . m 2

Végétation

haute

altérée

LocalisationSurface

concernée

De . . . à . . . m . . . m 2

De . . . à . . . m . . . m 2

De . . . à . . . m . . . m 2

De . . . à . . . m . . . m 2

De . . . à . . . m . . . m 2

Végétation haute

non altérée

Localisation Largeur du couvert

De . . . à . . . m . . . . m

De . . . à . . . m . . . . m

De . . . à . . . m . . . . m

Visibilité au travers

18

Si Régénération observée, noter * sur la lignecorrespondante

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> Fiche n°3

Description générale de la plage

Nom de la plage IGN :Nom usuel de la plage :

Date de la récolte des données : Ile:

Commune :

Orientation :Linéaire total de la plage : mDélimitation physique de la plage :

Division de la plage en sous unités homogènes : Oui Non

Si oui :

Aménagement et activités humaines

Nom de la plage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° de la sousunité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Constructions : Oui Non

Eclairage : Oui Non

Linéaire éclairée : m

Enrochement : Oui Non

Localisation : de . . . . . . à . . . . . . . . . m

Fréquentation

Nombre d’accès à la plage par des véhicules :

Véhicules roulant sur la plage : Oui Non

Fréquentation humaine : Forte Moyenne Faible

Type Nombre Distance au rivage Eclairage Référence éclairage

Référence éclairageou type d’éclairage

Type de lumière oucouleur

Nmbre de lampes Visibilité sur la plage

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> Fiche n°4

Description générale de la plage

Nom de la plage IGN :Nom usuel de la plage :

Date de la récolte des données : Ile :Commune :Orientation :Linéaire total de la plage : mDélimitation physique de la plage :

Division de la plage en sous unités homogènes : Oui Non

Si oui :

Régime foncier et réglementaire

Nom de la plage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° de la sousunité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Propriétaire : Domaine privé de l’Etat CERLR Commune Privé

Gestionnaire : ONF Commune Parc National Association Privé

Zonage des 50 pas géométriquesEspace urbanisé Espace à urbanisation diffuse Espace naturel

Documents d’urbanisme commnaux: POS PLU aucun

Vocation : Sur la plage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sur l’arrière plage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Outils juridiques de protection : Oui Non

RN PN APPB PNR Site inscrit Site classé L146.6

Plan de gestion : Oui Non

20

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

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> Fiche n°5

Division de la plage en sous unités homogènes : Oui Non

S i

oui :

Tortues marines, présence et menaces directes

Présence de tortues marines

Menaces sur les individus

Espèce Tortue imbriquée Tortue verte Tortue luth

Estimation du nombre defemelles par an

Estimation du nombre depones par an

Suivi des femelles

Protocole de suivi

Oui ; Non ; Inconnu ? Quantification

Braconnage sur femelles

Braconnage dans les nids

Présence de chiens errants

Présence de mangoustes

Présence de rats

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22

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

Les fiches de diagnostic sont utilisées sur le terrain afin de faire une analyse fine desmenaces présentes sur le site. Elles servent à relever toutes les données nécessaires à :

> Estimer le niveau de menaces du site

> Cartographier le site

> Ecrire une synthèse sur le site

> Proposer des aménagements

Il est donc important d’être méthodique lors de la sortie sur le terrain afin de bien remplir cesfiches avec les informations attendues.

Description générale de la plage

Préciser la date de récolte de données. Comme le diagnostic pourra être effectué plusieursfois, la date permettra de constater l’évolution de la plage. Si le site a subi des aménagements,si de nouvelles menaces apparaissent, son degré de menaces et la cartographie pourrontchanger.

Le nom de la plage IGN (figurant sur une carte IGN) et le nom usuel (qui peuvent êtredifférents), l’île et la commune sur lesquelles le site se situe, l’orientation sont des élémentsqui permettent d’identifier et de localiser le site. Ces indices peuvent être recueillis sur unecarte IGN.

Le linéaire total de la plage est un ordre de grandeur. Cette mesure peut-être recueillie à partird’une carte.

La délimitation physique du site de ponte : Un site de ponte est composé d'une bande de sable(et éventuellement d'autres substrats) et d'un couvert végétal (pas toujours existant). Il estdélimité par:

> Des éléments naturels qui rendent l'accès aux tortues impossible : une pente importante,une falaise, une zone humide (marais, mare , lagune), un cours d'eau…

> Des aménagements : des enrochements, une route, des constructions

Noter le ou les élément(s) qui délimite le site dans les différentes directions. Ces différentséléments peuvent avoir des conséquences sur l’orientation des tortues (éclairage le long de laroute, désorientation vers la zone humide) ou sur le site lui-même (érosion due aux enroche-ments).

> Guide d’utilisation des fiches de diagnosticdes sites de ponte

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Exemple :Délimitation physique de la plage :

Au Nord : falaise et pente importanteA l’Est : pente importante Au sud : cours d’eau

La plage peut être découpée en plusieurs sous unités homogènes, c’est-à-dire présentant lesmêmes caractéristiques générales lors de la première observation. Sur une même plage, dessections peuvent être altérées de manière très différente. Par exemple, la plage de Trois Iletsserait découpée en trois sous unités : la partie enrochée, la partie de forêt non dégradée et lapartie de forêt dégradée.

Nommer les sous unités et les mesurer au pas permettront de s’y retrouver plus clairement. Exemple : Grande Anse Trois RivièresLa plage peut être découpée en trois sous-unités :

Les commentaires généraux sur la plage correspondent à toutes les remarques faites sur le sitequi aideront à la rédaction de la synthèse et décrivent des éléments non figurés dans les fiches.

Nom de la plage ; n° de la sous unité ; date: à indiquer au début de chaque fiche afin de s’yretrouver lorsque de nombreuses fiches seront remplies.

Exemple :Nom de la plage : Grande Anse de Trois Rivières . . . . . . . . . . . . . . N° de la sous unité : Sous unité 1 . . . . . . . Date : 06/10/05 . . . . . . .

Figure 0 : (De gauche à droite) Sous unité 1, falaise, de 0 à 600m Sous unité 2, section aménagée, de 600 à 880mSous unité 3, végétation dense de 880 à 1100m

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L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

Cette fiche permettra de calculer des surfaces et de cartographier le site. Selon le site, choisirl'échelle. Il s'agit ensuite de marcher le long de la ligne d'eau et de dessiner le contour du sitede ponte. Tous les 5 ou 10m, mesurer au pas la largeur du site, noter le type de végétation,les constructions et la classe de substrat à ce niveau du linéaire. Le mieux est de remplir cettefiche en même temps que la fiche 1 (Description physique) et la fiche 2 (Aménagements etactivités humaines) et de prendre en conseil les indications ci-dessous. Afin d’obtenir unschéma lisible, il faudra utiliser plusieurs feuilles pour les plages dont le linéaire dépasse 270m.

Une information importante à noter est le tassement du site : colorier toutes les zones desubstrat tassées sur la plage. L’observation du tassement peut se faire à l’œil nu bien qu’uneétude en profondeur pourrait montrer des tassements profonds non observables à l’extérieur.Il suffit de creuser un peu le sable afin de constater s’il est tassé ou pas.

Ne pas oublier d'indiquer l'orientation et l'échelle sur le schéma ; l’échelle 1cm = 10m enlongueur et en largeur étant préférable. Ajouter si nécessaire des éléments à la légende s'ilsn'y figurent pas.

> Fiche 1 : Schéma de la végétation, dusubstrat et des aménagements

> Fiche 2 : Description physique

Le linéaire ou longueur de plage est un ordre de grandeur recueillie sur une carte IGN.

Description du substratClasse majoritaire : Cocher le type de substrat qui est majoritairement présent sur le site.Classe(s) secondaire(s) : Cocher le ou les autres classes de substrat rencontrées sur le site.Sans être précis (blanc gris ou noir), la couleur du substrat permet de donner une indicationsur la température du nid et donc le sexe ratio. La classe et la couleur du substrat apportentdes précisions sur la capacité d’accueil, mais aussi sur le marquage des traces.

Description de la végétationLa végétation est un élément important à étudier : elle est indispensable pour la ponte decertaines espèces de tortue marine et elle est la meilleure protection du site par rapport àl’érosion et aux aménagements extérieurs. Le plus facile est de remplir la fiche 3 correspondant au schéma général du site en mêmetemps.La description des différentes strates apporte une qualification dans la structure de lavégétation. Trois strates peuvent être observées : la strate herbacée, arbustive (plantesligneuses avec un ou plusieurs troncs. Inférieures à 7m) et arborée (plantes ligneuses, à troncunique et généralement robuste). Pour simplifier, les strates arbustive et arborée ont étéregroupées. Ces strates peuvent être continues ou diffuses d'où la distinction de deux classes.Le cas des palmiers et cocotiers (Arecaceae) est mis à part.

> Pour la végétation basse ou strate herbacée : localiser ce couvert sur le linéaire et indiquerla largeur de la strate (mesure au pas).

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> Pour la strate arbustive/arborée :

Cas 1La végétation n’est pas dégradée, les strates arbustive et arborée sont présentes, lavégétation est dense et composée essentiellement d’espèces indigènes : Localiser ce couvertsur le linéaire, indiquer la largeur de la strate et noter s'il est possible de voir à travers lecouvert.

Cas 2La végétation est dégradée, la densité est faible (on peut voir à travers)

. la végétation arbustive est peu présente, les espèces sont en majorité indigènes, l’ombreest encore présente : végétation dégradée (cas 2A). la végétation arbustive est absente, les espèces introduites sont très présentes, il n’y apresque plus d’ombre ; végétation très dégradée (cas 2B)

Cas 3 Les arecaceaes : il s'agit des espèces de palmiers et de cocotiers pour la plupart exogènes. Ilsont un système racinaire peu développé, en surface, ne maintenant pas le sable et favorisantl’érosion : Localiser les groupes de palmiers et indiquer la surface concernée. Les palmiers ennombre restreints présents au milieu de végétation dense ne sont pas à prendre en compte.Nous considérerons ici uniquement les palmiers regroupés.

Dans tous les cas, s’il y a de la régénération (plants de plus de 40cm de hauteur), noter * surla ligne correspondante. Ce complément est un indicateur de la future bonne santé de la forêtlittoral.

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L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

> Illustrations

Végétation basse ; plage de Clugny Cas 1B : végétation non dégradée, visibilité autravers nulle ; Grande Anse Trois Rivières.

Cas 1 : végétation non dégradée à l’arrière de laplage de la saline du Gosier.

Cas 2A : végétation dégradée, naturelle mais peudense, visibilité au travers ; plage de Clugny.

Cas 2A : végétation dégradée, visibilité au travers,ombre ; plage de Clugny.

Cas 2A : végétation dégradée, ombre, visibilité autravers ; plage de Machette.

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> Illustrations

Cas 2B : végétation éparse, espèces introduitesprésentes ; plage de la saline du Gosier

Cas 1 : végétation au travers ; Grande Anse Trois Rivières.

Cas 1 : végétation dense ; Ne pas tenir compte despalmiers ; Grande Anse de Trois Rivières.

Cas 3 : palmiers regroupés ; en tenir compte ; plagede Clugny.

Cas 3 : exclusivement des palmiersPlage de Malendure.

Cas 2B : végétation très dégradée,espèces introduites, absence d’ombre ;plage de Clugny.

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Les constructionsPréciser le type de la construction (maison, cabane, carbet, restaurant, bâtiment industriel,hôtel…), le nombre de chaque type, la distance à la ligne d’eau. Préciser s’il y a une source delumière associée à la construction ; si oui, indiquer une référence éclairage qui permettra defaire le lien entre les deux tableaux présents.

Exemple :

Constructionns : Oui Non

L’éclairageLes tortues (femelles et petits) peuvent être désorientées par une lumière visible sur la plage,il est très important de relever et de décrire chaque source lumineuse.Préciser la référence d’éclairage (cf. tableau précédent) et/ou le type d’éclairage.

Les deux paramètres importants pour la lumière sont :

> La visibilité à partir de la plage : si elle n’est pas visible, elle ne représentera pas de risquede désorientation pour les tortues. Il est important de noter tout de même sa présence carune modification du terrain (défrichement) pourrait laisser la lumière s’infiltrer jusqu’ausite, ce qui pourrait être constater lors de la prochaine expertise.

> Le type de lampe ou couleur : en effet, il a été montré que les tortues étaient trèssensibles aux lumières à longueur d’onde courte comme les lumières blanche et jauneémises par les lampes à vapeur de mercure, à vapeur de sodium haute pression et les lampesfluorescentes blanches. Par contre, elles sont peu sensibles à la lumière à très courtelongueur d’onde comme la lumière orange émise par les lampes à vapeur de sodium bassepression (BP).

> Si la lampe émet de la lumière blanche : noter lumière blanche

> Si la lampe émet de la lumière jaune ou orange : si la nature de la lampe est connue,noter la sinon noter la couleur vue.

28

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

> Fiche 3 : Aménagements et activitéshumaines

Type Nombre Distance au rivage Eclairage Référence éclairage

Route 1 20 m Oui 1

Carbets 2 5 m Non -

Carbet 1 10 m Non -

Port 1 50 m Oui 2

Maisons 2 40 m Oui 3

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Estimer le linéaire total de plage éclairée.

Exemple :

Constructions : Oui Non

Linéaire éclairée : 200 m

Les enrochements Sont considérées comme enrochement les surfaces où l’homme a déposé des rochers sur le sitepour consolider ou protéger une infrastructure. Ils peuvent avoir une influence sur ladynamique de la plage (érosion) et/ou empêcher les tortues de pondre (exemple : les tortuesimbriquées à Trois Ilets font de nombreux allers-retours sans pondre sur les zones de sableenrochées à l’arrière) et/ou éliminer une surface de ponte le long de l’enrochement.

Localiser le linéaire de plage enrochée.

La fréquentation

Noter le nombre d'accès à la plage pour les véhicules (ce qui peut entraîner un tassement

important à leurs niveaux).

Indiquer s’il y a des véhicules qui roulent sur le site de ponte.

Evaluer la fréquentation humaine de la plage (forte ; moyenne ; faible).

Référence éclairageou type d’éclairage

Type de lumière oucouleur

Nombre de lampesVisibilité sur la

plage

1 : lampadaires le long de la route Blanche 20 Oui

2 : lumière du port Vapeur sodium BP 1 Oui

3 : lumière des habitations Blanche 2 Non

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Présence de tortues marinesDonnées à recueillir auprès du Réseau Tortues Marines Guadeloupe

Menaces sur les individusRemplir le tableau grâce aux données récoltées auprès du Réseau Torties MarinesGuadeloupe, aux constats sur le terrain et/ou aux témoignages sur place.

30

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

> Fiche 4 : Régime foncier et réglementaireLe propriétaire se trouve sur le document graphique du zonage des cinquante pasgéométriques disponible en préfecture, DIREN, CELRL, DDE, agence des cinquantepas…Entourer le propriétaire du site. (Domaine privé de l’Etat, CERLR, Commune, Privé).

Le gestionnaire se trouve sur le même document que précédemment. Entourer l’organismegestionnaire (ONF, Commune, Parc National, Association, Privé).

Indiquer le zonage des 50 pas (zone urbanisée, à urbanisation diffuse ou naturelle) donnéedisponible en préfecture, au conseil régional, à la DIREN…

S’il existe des documents d’urbanisme communaux, indiquer s’il s’agit d’un Plan d’Occupationdes Sols (POS) ou d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU) et la vocation au niveau du site lui-mêmemais également en arrière de la plage. En effet, si l’arrière de la plage est à vocationindustrielle, des aménagements en arrière de la plage pourront avoir des influences sur laplage (enrochement, éclairage …). Ils sont disponibles à la DDE.

Se renseigner auprès de la DIREN si la zone étudiée possède un outil juridique de protectionet l’indiquer.

Selon le gestionnaire, il peut avoir des plans de gestion. Pour la FDL, il faut se renseignerauprès du garde forestier qui élabore chaque année le plan des aménagements forestiers àeffectuer. Si c’est le conservatoire du littoral, se renseigner soit au CELRL lui-même ou à l’orga-nisme de gestion sur le type de convention signée.

> Fiche 5 : Tortues marines, présence etmenaces directes

Espèce Tortue imbriquée Tortue verte Tortue luth

Estimation du nombre defemelles par an

Estimation du nombre de ponespar an

Suivi des femelles

Protocole de suivi

Indiquer les estimations, ou “ponte occasionnelle”,ou marquer une croix si l’espèce est absente.

Indiquer s’il y a un suivi scientifique de ponte de tortues marines sur lesite en question.

Si oui, préciser quel est le protocole de suivi (nombre de nuits par saison, fréquence du comptage trace)

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Cartographie du site de ponteA partir des fiches 1, 2 et 3, une cartographie du site de ponte peut être élaborée.

La cartographie permet de visualiser les menaces géographiquement (zone tassée, végétationaltérée et très altérée, éclairage, accès aux véhicules et constructions) et permettra de localiserles lieux où seront mis en place les aménagements.A partir des fiches et de cette schématisation, un calcul standard peut être effectué afin dequantifier les menaces présentes sur le site de ponte.

Evaluation quantitative des menacesObjectif : Quantifier les menaces d’origine humaines relevées de la même manière pour tousles sites de ponte. Cette quantification se fait par le calcul de taux. Ils permettront de calculerla « note de l’habitat » correspondant à l’état de santé du site de ponte.

Schématisation de l'habitat et des activités humaines de la plage de Clugny

(Association Kap'Natirel, octobre 2005 - Source : DIREN Guadeloupe)

Echelle : 1 / 2100

Eléments physiques AménagementsVégétation basseVégétation hauteVégétation basse et hauteVégétation altéréeVégétation très altéréeSableSable et caye

Chemin de tufRouteRestaurant

Accès aux piétons

Accès aux véhicule

EclairageLimite du site de ponteZone tassée

Nationale 2

400 m

300 m

200 m100 m

0 m

Commune de Sainte Rose

Menaces Conséquences de la menace Evaluation de la menace

Tassement du substrat

Difficulté voire impossibilité pour la tor-tue de venir pondre; diminution du tauxde réussite à l’éclosion et/ou à l’émer-gence; empêche la végétation de pous-ser

Taux de tassement : proportion de subs-trat tassé sur le site de ponte

Constructions Perte de surface de ponteTaux de constructions : proportion desurface construite sur le site de ponte

Végétation dégradéeRisque d’érosion; visibilité au travers plusimportante - diminution de la protectionde la tortue venant pondre

Taux de végétation altérée : proportionde végétation dégradée sur la végéta-tion haute du site de ponte

Eclairage de la plageDésorientation des femelles et des petits- risque de déshydratation et de mortdes individus

Taux d'éclairage : proportion du linéaireéclairé sur le linéaire du site de ponte

Plantation de cocoteraies

Compétition avec les autres essencesvégétales notamment la végétationbasse, favorise l’érosion, température dusubstrat élevée - déséquilibre du sexeratio, favorise le tassement

Taux d’Arecaceaes : proportion de sur-face occupée par des Arecaceaes sur lavégétation totale

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L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

> 1. La surface totale du site de ponte (S totale) se calcule à l'aide du quadrillage de la fiche3 en faisant attention à l'échelle ou à l’aide de la cartographie.

> 2. La surface de végétation haute non dégradée (S végétation dense) est la surface devégétation haute et continue à travers laquelle la visibilité est nulle. A calculer à l'aide dela fiche 1 et 3 ou de la cartographie.

> 3. La surface de végétation haute totale (S végétation haute) est la somme :. des surfaces occupées par de la végétation haute non dégradée. des surfaces occupées par de la végétation haute dégradée. des surfaces occupées par de la végétation haute très dégradée. des surfaces occupées par des Arecaceaes

> 4. La surface occupée par les constructions (S constructions) est à estimer à partir de lafiche 3. Sont comprises en tant que constructions : les habitations, les restaurants, lesparkings, les boutiques, les carbets, les chemins en tuf….

> 5. La surface de substrat tassé (S substrat tassé) est à estimer grâce à la fiche 3.

Taux de tassement = S substrat tassé / S totale * 100

Taux de constructions = S constructions / S totale* 100

Taux de végétation dégradée = 1- (S végétation dense) / S végétation haute) * 100

Taux d’Arecaceae = S Arecaceae / (S végétation basse + S végétation haute) *100

Taux d'éclairage = Linéaire éclairée / Linéaire totale * 100

Une fois ces taux calculés, on peut déterminer quelles sont les menaces les plus importantesgrâce à ces pourcentages. Le calcul d’une note de l’habitat peut se faire à l’aide de ces taux :

Evaluation de la note de l’habitat et interprétation

Objectif : Calculer des notes qui représenteront l’état de santé des sites de ponte :

. Des notes partielles permettant d’identifier les menaces ayant le plus d’impact sur le site.

. Une note globale permettant de comparer les sites entre eux, d’établir leurs degrés d’alté-ration et de déterminer les sites de ponte prioritaires.

Ces notes sont calculées à partir des « taux ». Elles sont notées sur 10.

Lorsqu’une plage peut être découpée en différentes sections sur lesquelles les niveaux demenace sont très différents. Par exemple, la plage de grande Anse Deshaies possède unepartie Nord très anthropisé et une partie sud beaucoup plus préservée, une note habitatglobale ne représenterait pas ces variations : deux notes distinctes sont préférables.

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Calcul de la note « Habitat »

La note « Etat de la végétation »Elle est calculée grâce au taux de végétation dégradée : C’est une note sur 10 : 0 correspondant à une plage à végétation totalement dégradée.Le calcul est : Note « Etat de la végétation » = (100 – Taux de végétation altérée) *0,1

La note « Etat du substrat »Elle est calculée grâce au taux de tassement :C’est une note sur 10 : 10 correspond à un site de ponte sur lequel il n’y a aucun tassement.Le calcul est : « Etat du substrat» = (100-Taux de tassement)*0,1

La note « Luminosité du site»Elle est calculée grâce au taux d’éclairage :C’est une note sur 10 : 10 correspond à un site de ponte sur lequel aucune lumière fixen’éclaire la plage.Le calcul est : « Luminosité du site» = (100-Taux d’éclairage)*0,1

La note de sous-totalC’est une note sur 10.La note partielle est la moyenne des quatre notes précédemment calculées. Pour chacunedes menaces, le coefficient est le même afin de ne pas favoriser une menace à une autre.

La pénalité «constructions»Il s’agit d’un malus de 1 point dans le cas où le taux de constructions est supérieure à 10%.On peut considérer à partir de ce stade que la perte de surface de ponte devient considé-rable.

La pénalité «route »Il s’agit d’un malus de 1 point dans le cas où une route passerait juste en arrière de la plagecomme c’est le cas à Clugny et à Malendure où la nationale longe le site de ponte. Laprésence d’une route limite artificiellement l’arrière du site de ponte et peut entraîner unéclairage mobile par les véhicules la nuit. Il est donc important de marquer cette influencedans la note habitat.

La note habitat

A partir de la note de sous-total, il faut tenir compte des points de malus, s’il y en a, afind’obtenir la note finale.Sinon, la note habitat correspond à la note partielle.0/10 correspondra au site de ponte le plus dégradé : le site a disparu.10/10 correspondra au site de ponte le plus préservéAnalyse de la note habitat

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L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 2

Note habitat (sur 10)

Description Actions à y menerExemples enGuadeloupe

[9 ; 10]

Site très peu ou pas altéréEtat de santé très bonMenaces anthropiquestrès peu ou pas présentes

Interventions nulles ouminimales et peu lourdesSurveillance de l’évolutiondu site selon le statutfoncier et réglementaire

Galets rouges (Bouillante)Anse à sable (Bouillante)Sud de Grande AnseDeshaies

[-6 ; 8]

Site peu dégradéEtat de santé assez bonMenaces anthropiquesprésentes mais pressionfaible

Interventions peu lourdesSurveillance de l’évolutiondu site selon le statutfoncier et réglementaire

Machette (Bouillante)Petit Malendure(Bouillante)Sites prioritaires

[3 ; 5]

Site dégradéEtat de santé médiocreMenaces anthropiquesprésentes et pressionforte

Interventions lourdes Comparer l’état del’habitat avec le statutfoncier et réglementairedu site afin de savoir s’ilest possible d’agir

Clugny (Sainte Rose)Petit Clugny (Sainte Rose)Saline de Gosier (Gosier)Nord de grande AnseDeshaiesAnse du souffleur(Port-Louis)

[0; 2]

Site détruit ou largementdégradéEtat de santé très mauvaisMenaces anthropiquestrès présentes et pressiontrès forte

Interventions très lourdes Comparer l’état del’habitat avec le statutfoncier et réglementairedu site afin de savoir s’ilest possible d’agir

Malendure (Bouillante)

Sites non prioritaires

Sites prioritaires

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L'habitat terrestre des tortues marinesA

nnexe

3>

Réalisation Kap'Natirel

Synthèse utilisationdes fiches diagnostic Exemple du Grand Clugny

>>

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Grand ClugnyCommune : Sainte RoseIle : Basse terreOrientation : NordTortues présentes : Dc ; Ei ; Cm Suivi : début mars mi JuilletProtocole : CT 2 fois par semaine

Le site est délimité à l’est par de la caillasse séparant le Petit du Grand Clugny, à l’ouest parde la falaise et au sud par la Nationale 2.

Sur un linéaire de 450m, la large bande de sable de Grand Clugny (10 à 15m) est homogènede nature fine et de couleur grise.

Description et identification des menacesLa largeur de plage est constituée de l’est versl’ouest :

Partie I : De 0 à 170m : d’une bande de sable, d’un peu devégétation basse dégradée, d’une bande devégétation haute altérée, d’un chemin de tuf,puis d’une bande de végétation haute altérée etparfois de végétation basse (la route limite laplage).

Partie II :De 170 à 380m (210m) d’une bande de sable,d’une bande de végétation haute altérée et devégétation basse par section et d’un chemin detuf (la route limite la plage).

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L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 3

Partie III : De 380 à 450m (70m) d’une bande de sable, d’unelarge bande de végétation basse bien développéeet d’une fine bande de végétation haute (lafalaise limite la plage). Il s’agit de la partie la pluspréservée du site.

La végétation est dégradée sur l’ensemble dulinéaire.

La plage est fortement dégradée à cause de lapénétration des véhicules sur la plage : des accèssont présents sur tout le linéaire, la route étantune limite du site. Un chemin de tuf est présentsur la plage elle-même : il permet aux voitures derouler sur tout le linéaire et de se garer sous lesarbustes de la plage. La circulation des véhiculesentraîne un tassement du substrat et empêche lesjeunes plantules de se développer. La route esttrès proche du rivage : les phares des voiturespeuvent déranger les tortues. De plus, troislampadaires éclairent % de la plage.

La fréquentation de la plage est très forte,touristes et locaux viennent par centaines chaquesemaine.

Situation foncière et réglementaireLe Conservatoire du Littoral est propriétaire de laplage de Clugny et de ses alentours au titre dutransfert des 50 pas géométriques. Le ParcNational de la Guadeloupe est le gestionnaire dusite. Il s’agit d’un espace remarquable au titre del’article L146-6 de la loi «littoral».

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Schématisation de l'habitat et des activités humaines de la plage de Clugny

(Association Kap'Natirel, octobre 2005 - Source : DIREN Guadeloupe)

Echelle : 1 / 2100

Eléments physiques AménagementsVégétation basseVégétation hauteVégétation basse et hauteVégétation altéréeVégétation très altéréeSableSable et caye

Chemin de tufRouteRestaurant

Accès aux piétons

Accès aux véhicule

EclairageLimite du site de ponteZone tassée

Nationale 2

400 m

300 m

200 m100 m

0 m

Commune de Sainte Rose

Analyse des menaces et propositions d’améliorations

ClugnyTaux de végétation dégradée 100%Taux de constructions 13%Taux de tassement 36%Taux d’éclairage 13%Note Habitat 3 / 10Statut de la plage CELRLGestion PNG

Eléments àprendre en

comptePropositions d’aménagement Localisation Remarques

Stationnementdes véhicules

Délimitation d’une aire destationnement

Au niveau du restaurant« chez Francine »

Raisonner la taille du parkingen fonction de la fréquen-tation (enquête de fréquen-tation souhaitableauparavant)

Accès à laplage par lesvéhicules

Mise en place de plots ouautres moyen de mis endéfens.

Tout le long de la nationale 2sauf au niveau des enroche-ments déjà présents.(point 60au point 120)Au niveau du parking côtéplage.

Signaler des passages piétonsentre les mises en défens.

Compactage dusubstrat

Destruction du chemin en tufet évacuation des gravatsDécompactage du substrat

Tout le long de la N2

Végétationbasse

Reprise en enclos devégétation basse

Une surface de 300m2 : 50mde longueur sur 6m de largedu point 350 au point 400

Risque de destruction aprèsenlèvement des enclos si lafréquentation est trop forte

Végétationhaute

Mise en protection dequelques plants symboliquesde catalpa et de raisiniers

Mise en place de plusieursenclos de régénération lelong de la plage.

Surface maximum des enclos300 m2.

Les grandes menaces sur Clugny sontl’altération de la végétation et letassement. La surfréquentation du site, lacirculation des véhicules sur la plage et laproximité de la route ont contribué àrendre cette plage très altérée en tant quesite de ponte.

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L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 3

Remarques générales sur l’aménagement du site de Grand Clugny

La solution serait d’empêcher les véhicules de circuler et de décompacter le substratafin de faire reprendre la végétation. L’idée d’installer des places de stationnementtout le long de la plage (en épi) poserait deux problèmes liés à l’étroitesse de l’arrièreplage de Grand Clugny :

La bande de sécurité ne pourra pas être respectée, ce stationnement à proximité d’une routedroite sur laquelle les véhicules roulent à grande vitesse serait trop dangereux et ne serait pasaccepté par la DDE.

L’espace qui serait réservé à la reprise de la végétation risque de n’être pas assez large pourobtenir un « rideau » de végétation dense empêchant les lumières mobiles des véhiculesd’être visible sur la plage.

La construction d’un parking au niveau du restaurant et la mise en place de plots pourraientpermettre d’éviter le stationnement des véhicules sur la plage. Cependant, un problème pourrait résulter de l’aménagement du Grand Clugny : une plusgrande attraction pour la plage de Petit Clugny dans le cas où le parking limite la fréquen-tation du site.

Petit Clugny, également très dégradé (végétation dégradée et tassement du substrat) maisnéanmoins plus protégé (éloignement de la route) pourrait connaître une fréquentationencore plus grande.

Aménager Petit Clugny avant Grand Clugny parait essentiel afin d’éviter l’engouement pourcette plage sur laquelle les véhicules roulent tout du long.

Une fois que le problème de circulation et de stationnement sera résolu, il faudra fairereprendre la végétation sur le site de Grand Clugny. Pour cela, un décompactage du substrataux endroits le s plus tassés incluant une destruction du chemin en tuf sera nécessaire.

La reprise de végétation basse sur l’ensemble de la plage sera difficile étant donné la surfré-quentation du site . Une partie de la plage peut néanmoins être reconstituée par la techniquede mise en enclos de régénération en misant sur la régénération naturelle des catalpas etraisiniers bord de mer présent sur le site. L’objectif étant d’obtenir le long de la plage un écranvégétale sur une épaisseur de 5 à 20m selon les endroits. Cette profondeur devrait êtresuffisante pour créer un écran noir et éviter trop la pénétration de la lumière.

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L'habitat terrestre des tortues marinesA

nnexe

4> Liste botanique

Front de plage

Arrière plage

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Liste botanique Végétation caractéristique naturelle la plus courante sur les plages et arrière plage deGuadeloupe

Front de plage > Herbacées

Herbe bord de mer (Sporobolus virginicus)

Patate bord de mer (Ipomea pes-capreae)

Pois bord de mer (Canavalia maritima)

Matricaire bord de mer (Egletes prostrata)

Pourpier bord de mer (Sesuvivum portulacastrum)

Amarante bord de mer (Philoxerus vermicularis)

Chou bord de mer (Cakile lanceolata)

Z’oreille à bourrique (Sansevieria metallica)

> Arbrisseaux, arbustes Ti-bois-lait (Euphorbia mesembrianthemifolia oubuxfolia)

Romarin noir (Suriana maritima)

Romarin blanc (Mallotonia gnaphalodes)

Cerise bord de mer (Scaevola plumieri)

Liane à barriques (Dalbergia ecastaphyllum)

Raisinier bord de mer (Coccoloba uvifera)

Catalpa (Thespesia populnea)

Olivier bord de mer (Bontia daphnoïdes)

Arrière plage> Herbacée

Marguerite bord de mer (Mélanthera nivea)

Verveine courante (Lippia nodiflora)

Patate chandelier (Ruellia tuberosa)

Mariscus planifolius

Tragus berteronianus

Lis blanc bord de mer (Pancratium arenicolum)

Herbe mal tête (Kalanchoë pinnata)

> Arbrisseaux, arbustes Bordure marigots d’arrière plage

Croc à chien (Machaerium lunatum)

Cachiman cochon (Annona glabra)

Patate bord de mer (Ipomea pes-capreae)

Mélange patate bord de mer (Ipomea pes-capreae) et herbebord de mer (Sporobolus virginicus)

Raisinier bord de mer (Coccoloba uvifera)

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Terrain secCopahu (Croton flavens)

Ti-baume blanc (Lantana involucrata)

Picanier (Solanum racemosum)

Acacia bord de mer (Acacia tortuosa)

Canique jaune (Caesalpinia ciliata)

Ticoco (Randia aculeata)

Icaque (Chrysobalanus icaco)

Plus en retrait dans l’arrière pays Campêche (Haematoxylon campechianum)

Surettier (Zizyphus mauritiana)

Agati (Agati grandiflora)

> ArbresSur tous types de sol

Poirier pays (Tabebuia pallida)

Gommier rouge (Bursera simaruba)

Mapou gris (Pisonia subcordata)

Mancenillier (Hippomane mancinella)

Mapou rouge (Cordia sebestana)

Gaïac (Guaiacum officininale)

Amandier (Terminalia catappa)

Cocotier (Coco nucifera)

Sol calcaire Bois cannelle (Canella winterana)

Sol volcanique Galba (Calophyllum calaba)

Côte lézard ou grand amourette

(Acacia tamarinifolia)

Bois de rose (Cordia alliodora)

en Côte sous le vent

Sol à latérite

Abricotier bâtard (Garcinia humilis)

Sol drainé épisodiquement inondés enarrière plage sableuse Palétuvier gris (Conocarpus erectus)

Gommier rouge(Bursera simaruba)

Campêche(Haematoxylon campechianum)

Gaïac (Gaiacum officininale)

Mapou gris (Pisonia subcordata)

Palétuvier gris (Conocarpus erectus)

L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 4

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L'habitat terrestre des tortues marinesA

nnexe

5Technique de plantation

Plantation par potets

Plantation en fente

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Technique de plantation

Les plantations doivent être impérativement réalisées au début de la saison despluies pour garantir une meilleure reprise des plants.

Plantation par potets

Le sol est travaillé à l’aide d’une bêche sur une vingtaine decentimètres de côté, en enlevant les différentes couches desol rencontrées sur une vingtaine de centimètres deprofondeur.

Au moment de la plantation on place au fond du potet unpeu de terre franche et fine sur laquelle on place la mottepour les plants en conteneurs ou sur laquelle on étale lesracines dans le cas des plants à racines nues.

Le plant doit être placé bien verticalement, le collet au rasdu sol ou légèrement en dessous (2 cm) dans le cas deplantation à racines nues pour compenser le léger tassementnaturel qui se produira sous l’effet des pluies.

Pour les plants en conteneurs, il convient de recouvrir lesubstrat d’ 1 ou 2 cm de terre pour éviter le dessèchementpar « effet de mèche ».

Le remblaiement du trou est à faire en tassant modérémentavec une terre aussi meuble et aussi fine que possible. Afinde combler tous les vides entre la terre et le systèmeracinaire, et après un tassement modéré au pied unplombage hydraulique (apport de 5 à 10 litres d’eau au pieddu plant) est à réaliser immédiatement. Ce plombagepermet également de redresser les plants et de retasserlégèrement la terre autour.

Plantation en fente Réalisé à l’aide d’une pioche ce procédé est plus rapide et plus économique mais uniquementadapté au plant à racines nues. On ouvre une fente dans la terre avec une pioche ; entre lesdeux lèvres de la fente on introduit les racines du plant. On retire la pioche et l’on referme entassant la terre de chaque côté du plant avec les pieds, puis on procède à un plombage hydrau-lique du plant. Cette méthode est acceptable pour les plants dont la reprise est facile et dansles sols suffisamment meubles.

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L’habitat terrestre des tortues marines - Annexe 5

Préparation des plants à la plantation Indispensable avant la plantation proprement dite.

Soins concernant le système racinaire

> Cas de plants à racines nues : Prélèvement et stockage des plants à racines nues L’arrachage des plants doit se faire avec la plus grande précaution, il est préférable deréaliser les prélèvements dans des sols légers permettant d’ôter les plants avec le maximumde chevelu racinaire.

La reprise des plants peut être fortement compromise si leurs racines restent à l’air :quelques minutes de dessèchement au soleil ou au vent suffisent à entraîner de nombreusespertes. Pour leur transport et dès l’arrachage il faut protéger les racines des plants (bâcheshumides, sacs plastiques …) et les mettre en jauge dans du sable humide dès l’arrivée sur lechantier.

Il faut garder les plants emballés en sac sur le chantier et les sortir au fur et à mesure del’avancement de la plantation.

Si le stockage doit être sur plusieurs journées il estnécessaire de pratiquer une mise en jauge selon lesprescriptions suivantes :> choisir un endroit abrité du vent et du soleil ;> utiliser de la terre légère ou de préférence du sable ;> espacer les plants dans la jauge (éviter les bottes) ;> recouvrir les racines de terre légère ou sable

jusqu’au collet ;> tasser pour faire pénétrer la terre ou le sable entre

les racines et arroser si le milieu est sec.

Habillage des racines : opération consistant à rafraîchirles racines juste avant la plantation en retaillantlégèrement, à l’aide d’un sécateur, les extrémités et enéliminant les éventuelles parties abîmées lors de l’arra-chage du plant. Le chevelu racinaire et la plus grandelongueur possible de racines et de pivot doivent êtreimpérativement conservés.

Pralinage des racines : opération ayant pour but deprotéger les racines contre le dessèchement tout encréant une gangue fertile autour du système racinaire.Pour le réaliser on plonge les racines dans un pralin quiest traditionnellement réalisé avec de la bouse, de laterre et de l’eau pour former une boue liquide (1/3- 1/3-1/3) ou chimiquement à partir d’une préparationcommerciale (poudre à diluer dans de l’eau).

Mise en jauge plants à racines nues

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> Cas des plants en conteneurs ou sachets

Dans tous les cas, le conteneur (sauf ceux biodégradables) est à éliminer avant la plantation.

Dans le cas de substrats à base de tourbe ou d’écorce un trempage de la motte jusqu’au refusest nécessaire pour bien réhumidifier. Pour les substrats terreux, un arrosage copieux après lamise en terre suffit.

Une fois le conteneur enlevé, bien observer que les racines ne forment pas un chignon ou quele système racinaire ne forme pas un feutrage autour de la motte (refuser catégoriquementces plants). Couper systématiquement les racines qui tournent ou défaire la motte de manièreà étendre les racines (en principe il faut éviter au maximum de briser la motte).

Préparation du système aérien

Pour que le plant ait un bon équilibre dès la plantation, il peut être intéressant d’effectuerquelques tailles sur la partie aériennes.

Dans le cas des plants à racines nues, les plants âgés de trois ans et plus ont un systèmeracinaire diminué par l’arrachage (même avec toute les précautions requises). Une réductionde la partie aérienne en taillant des rameaux à ras de la tige et en ne laissant que l’axeprincipal avec le bourgeon terminal en parfait état est le plus souvent souhaitable pour assurerun développement parallèle et proportionné du système aérien par rapport au systèmeracinaire. Cette taille est également souhaitable pour diminuer l’évapotranspiration et, parconséquent, les besoins de la plante jusqu'à ce que le système racinaire soit bien implanté dansle sol en place et qu’il puisse alimenter convenablement le végétal.

Pour les plants en conteneurs, il faut garder la tige principale et le bourgeon terminal intacts.Supprimer seulement les branches endommagées et défourcher le plant si nécessaire.

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Financement