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ASSOCIATION « LOOS,SUR LES TRACES DE LA GRANDE GUERRE » Numero 57 L’Écho des tranchées MINISTERE DE LA DEFENSE I.P.N.S 3eme trimestre 2018 Dans ce numéro : « Chemins de Mémoire » Nous contacter:[email protected] https://www.loos1915.fr Place de la République 62750 Loos en Gohelle ASSOCIATION «LOOS, SUR LES TRACES DE LA GRANDE GUERRE » Pour recevoir automatiquement notre magazine, vous pouvez vous inscrire sur notre site web Le mot du Président - Le mot du Président 1 - La vie de l’association 2 et 3 - Lucien Balleux, fusillé pour l’exemple 4 Gilles PAYEN Ce fût un grand honneur pour moi de représenter notre association lors de la remise d'un diplôme du CIDAN (Civisme Défense Armée Nation) pour avoir participé au projet de l’arbre de la mémoire conduit par l'association "Mozahic", dans les salons de l'hôtel Lassey à Paris en présence du Président de l'assemblée nationale de M François de Rugy. A la fin de la saison estivale notre association était présente à la cérémonie militaire canadienne où 4 corps ont été inhumés en présence des familles, au British cemetery à Loos. La rentrée s'annonce bien chargée pour notre association qui prépare les Journées eu- ropéennes du patrimoine ( JEP) les 15 et 16 septembre 2018 et participe à la marche "the Loos Big Walk" les 22 et 23 septembre organisée par the Durant Group spécia- liste des souterrains de la grande guerre en Artois. Loos est maintenant remarquée par la richesse de son histoire du 1 er conflit mondial, les sites sont nombreux et variés ; on peut visiter le parc canadien avec son obélisque, les 3 cimetières militaires britanniques, le musée Alexandre Villedieu , la plaque Emilienne Moreau, les Plaques des Victoria Cross canadiennes, la plaque française de mai 1915, le mémorial des fusillés, bientôt le double crassier avec vue panoramique sur la bataille de Loos et bien sûr beaucoup plus largement, toute la zone entre Avion et Auchy les Mines. Nos visiteurs font souvent le parcours Arras, Vimy, Lorette, Loos et Ypres. Pour conclure je vous invite à venir nous rencontrer au Musée pour découvrir ses ri- chesses lors des journées du patrimoine. Novembre verra le centenaire de l'armistice de 1918 avec une exposition à l'église de Loos. Le Président et les membres de l’association présentent leurs sincères condoléances à M. Alfred DUPARCQ, Président fondateur de Loos sur les Traces de la Grande Guerre.

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A S S O C I A T I O N « L O O S , S U R L E S T R A C E S D E

L A G R A N D E G U E R R E »

Numero 57

L’Écho des tranchées

MINISTERE DE LA DEFENSE

I.P.N.S

3eme trimestre 2018

Dans ce numéro :

« Chemins de Mémoire »

Nous contacter:[email protected] https://www.loos1915.fr

Place de la République 62750 Loos en Gohelle

A S S O C I A T I O N « L O O S , S U R L E S

T R A C E S D E L A G R A N D E G U E R R E »

Pour recevoir automatiquement notre magazine, vous pouvez vous inscrire sur notre site web

Le mot du Président

- Le mot du Président 1 - La vie de l’association 2 et 3 - Lucien Balleux, fusillé pour l’exemple 4

Gilles PAYEN

Ce fût un grand honneur pour moi de représenter notre association lors de la remise d'un diplôme du CIDAN (Civisme Défense Armée Nation) pour avoir participé au projet de l’arbre de la mémoire conduit par l'association "Mozahic", dans les salons de l'hôtel Lassey à Paris en présence du Président de l'assemblée nationale de M François de Rugy. A la fin de la saison estivale notre association était présente à la cérémonie militaire canadienne où 4 corps ont été inhumés en présence des familles, au British cemetery à Loos. La rentrée s'annonce bien chargée pour notre association qui prépare les Journées eu-ropéennes du patrimoine ( JEP) les 15 et 16 septembre 2018 et participe à la marche "the Loos Big Walk" les 22 et 23 septembre organisée par the Durant Group spécia-liste des souterrains de la grande guerre en Artois. Loos est maintenant remarquée par la richesse de son histoire du 1erconflit mondial, les sites sont nombreux et variés ; on peut visiter le parc canadien avec son obélisque, les 3 cimetières militaires britanniques, le musée Alexandre Villedieu , la plaque Emilienne Moreau, les Plaques des Victoria Cross canadiennes, la plaque française de mai 1915, le mémorial des fusillés, bientôt le double crassier avec vue panoramique sur la bataille de Loos et bien sûr beaucoup plus largement, toute la zone entre Avion et Auchy les Mines. Nos visiteurs font souvent le parcours Arras, Vimy, Lorette, Loos et Ypres. Pour conclure je vous invite à venir nous rencontrer au Musée pour découvrir ses ri-chesses lors des journées du patrimoine. Novembre verra le centenaire de l'armistice de 1918 avec une exposition à l'église de Loos.

Le Président et les membres de l’association présentent leurs sincères condoléances à M. Alfred DUPARCQ, Président fondateur de Loos sur les Traces de la Grande Guerre.

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I.P.N.S

Ils s’appelaient William, Archibald, John et Henry... …..

Ils étaient venus d'une lointaine province du Canada pour défendre leur idéal. Leur mission, ainsi qu'à leurs camarades : prendre la côte 70. La bataille fût déclenchée le 15 aout 1917. Ils sont morts le 16 aout, à l'âge de 20 ans, 25 ans, 28 ans et30 ans. Ils sont restés dans la terre près d'un siècle. Leur corps a été retrouvé sur le chantier de la prison de Vendin le Vieil en 2010 et 2011 et identifié récemment. Ils ont été enterrés par-mi leurs camarades le 23 aout 2018 au cimetière britannique de Loos. Ils s'appelaient William, Archibald, John et Henry...

Le 102ème anniversaire de la bataille de Fromelles

Une délégation de notre association s'est rendue le 19 juil-let à Fromelles, sur invitation de Monsieur Jean Gabriel MASSON, maire, à l'occasion du 102ème anniversaire la bataille de Fromelles. A cette occasion, 8 soldats austra-liens, récemment identifiés ont été enterrés dans le cime-tière britannique de Fromelles.

William Del Donegan Archibald Wilson Henry Edmonds Priddle

L'association Mosahic présidée par M Marzalek a reçu l'accessit du prix mémoire 2018 pour avoir construit "l'arbre de la mémoire" rendant ainsi un hommage aux soldats canadiens tombés sur la cote 70 en août 1917. Notre association, pour son appui à ce projet, a été invitée à l'assemblée natio-nale pour la remise des récompenses à l'Hôtel de Lassay en présence de M François de Rugy Prési-dent de l'assemblée nationale. L'association Mo-sahic a reçu toutes les félicitations de M Tessier président du CIDAN ( civisme défense armée na-tion).

John Henry Thomas

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L’Écho des tranchées Page 3

Nenette et Rintintin...nouveau défi loossois

Pour le centenaire de la fin de la 1ère guerre mondiale, l'association Mosahic, dans le cadre du travail de mémoire déjà illustré par l'Arbre de la Mémoire en 2017, a décidé la réalisation de 1918 couples Nénette et Rintintin. Ces 2 petites poupées en laine sur une idée de Francisque Poulbot apparaitront en 1918-reliées par un cor-don pour les rendre inséparables . Elles allaient devenir pendant la guerre, le lien entre les soldats et leurs fiancées, leurs femmes, leurs marraines de guerre.... Elles étaient censées protéger des obus, des bombardements. C'est la raison pour laquelle, elles ne pouvaient pas être vendues, mais échangées, reçues... En 1918, des aviateurs américains découvrent une portée de chiots bergers-allemands dans les décombres d'un chenil...Le capitaine adopta un mâle et une femelle qu'il nommera.....Nénette et Rintintin...Par la suite ce nom sera donné à un chien star du cinéma américain.... Mosahic, une fois de plus, invite la population à participer à ce projet, lors d'ateliers au 27 place de la Répu-blique, à Loos-en-Gohelle, les lundi, mardi de 14 à 16h.

Sylviane ROSZAK

Visite au musée de Mr et Mme Jean Michel Raizin de Tours sur les traces de leur grand père.

François Georges Raizin a été mobili-sé le 1 Août 1914. Il était âgé de 35 ans et avait 2 enfants. Dans un premier temps, il est affecté dans l’infanterie territoriale, ou il effectue de nom-breuses manœuvres dans la Région Centre dont il est originaire. Les régi-ments du centre sont le 66éme RI, de Tours, le 68 RI du Blanc et le 90ème RI de Chateauroux.

Etant dans la réserve, on le trouve au 66éme RI et au 268 éme quand il passe caporal

Début octobre 1915, il part pour le front avec le 268ème, secteurs de repos dans le Pas de Calais Bully Grenay et Barlin, avec occupation des tranchées devant le double crassier de Loos. Détaché au 66éme, le 22 décembre 1915 il écrit à son épouse qu’il remonte aux tranchées dans l’eau et la boue toujours devant le double crassier, coté fosse 5. Le 25 il écrit de Calonne Ricouart, qu’il a été évacué dans l’ambulance 5/9, il ne peut se déplacer ayant été » gelé » aux pieds et aux oreilles. Le 12 janvier il est évacué vers l’arrière par la Croix rouge vers St Nazaire. Rétabli, il sera affecté dans les services de santé à l’arrière en Indre et Loire. Il sera libéré de ses obligations militaires en 1919. A Noël 1915 le thermomètre était descendu à moins 25 dans la région.

Alfred DUPARCQ

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Lucien BALEUX, un « loossois » fusillé pour l’exemple

C’était voici quelques mois, Jean-Louis DELATTRE, adhérent de l’association, fit la rencontre tout à fait fortuite-ment, alors qu’il effectuait des recherches aux archives dio-césaines d’Arras, de M. Pascal GUILLEMANT de Quernes (62), également chercheur et ancien membre de l’association « Gauheria » de Lens. Au cours de leurs échanges, Pascal GUILLEMANT demanda à Jean-Louis DELATTRE s’il connaissait l’existence de l’inscription sur le monument aux morts de Loos en Gohelle, d’un loossois fusillé pour l’exemple. A la réponse négative et étonnée de ce dernier, il proposa de venir sur place pour en parler aux membres de l’association. Lucien BALEUX n’a habité à Loos que très peu de temps. Il est né à Paris 19ème le 31 janvier 1897. Sa mère, Victorine, est née à Lille, ville qu’elle a quittée pour Paris, comme de nombreux habitants du Nord de la France à cette époque. Elle y épouse Alexandre BALEUX. Le couple se sépare peu après la naissance de Lucien.

De retour à Lille, elle rencontre Auguste PARCY, un houilleur, avec qui elle semble vivre maritalement. Elle aura 11 enfants. On retrouvera, au cours des années suivantes, ce couple à Givenchy en Gohelle, Liévin, Fouquières les Lens, Vermelles, Bully, Haillicourt et à Loos, cité 5, en 1914. Lucien commence à travailler à la mine à Liévin et après de nombreuses mutations, il est embauché à la fosse 5 bis de Loos. Un mois plus tard la guerre éclate, il s’engage le 26 août, il a 17 ans et demi. Affecté au 96ème régiment d’infanterie, il combattra en Lorraine, en Belgique, sur le front de Champagne ; au cours de ces campagnes, le régiment subira de lourdes pertes. Dans la nuit du 29 au 30 avril 1916, sa compagnie est relevée et cantonne au Faîté, au-dessus de Roucy (02), repos de courte durée car dès le matin, on lui ordonne de remonter au front, situation qui mécontente évidemment un effectif épuisé, notamment 7 soldats, plus virulents que les autres, dont le comportement est vraisemblablement dû à l’excès d’alcool in-gurgité pour fêter la mise au repos. Ils refusent même de repartir. Raisonnés par les officiers de la compa-gnie, leur colère s’estompe et l’ensemble remonte au front.

Dès le lendemain, ils seront condamnés à 8 jours de prison par leur commandement de compagnie, condam-nation portée à 25 jours par le colonel commandant la division. Jugeant ces sentences trop insuffisantes, le général WIRBEL, commandant le 37ème corps d’armée, décide de faire un exemple. Il décide de les tra-duire devant le conseil de guerre. Déclarés coupables de désobéissance face à l’ennemi, ils sont condamnés à mort ; 3 d’entre eux bénéfi-cieront de circonstances atténuantes. Les 4 autres, dont Lucien BALEUX, seront passés par les armes 2 jours plus tard à Roucy. Ils seront enterrés dans un coin du cimetière communal. Cette exécution a particulièrement perturbé les soldats. Le général WIRBEL sera d’ailleurs limogé un mois plus tard sans motif officiel. La mère de Lucien BALEUX avait entrepris des recherches de son fils dont elle n’avait plus de nouvelles. Ce n’est qu’un an plus tard qu’elle apprendra sa disparition. Après Loos, la famille semble s’être installée à Burbure au moment de l’exécution puis à Cauchy à la Tour. Après la guerre, les corps des 4 condamnés ont été transférés dans la nécropole nationale de Pontavert. Sur chacune des 4 tombes est portée la mention « Mort pour la France » alors qu’elle ne leur a jamais été accordée. Bien qu’il n’ait jamais fait l’objet de mesure de réhabilitation, le nom de Lucien BALEUX appa-raît sur les monuments aux morts de Loos en Gohelle où il résidait avant son incorporation et de Burbure où semblait résidée sa mère en avril 1916. L’histoire plus détaillée de Lucien BALEUX figurera sur plusieurs panneaux lors de l’exposition qui sera organisée par l’association dans l’église de Loos à l’occasion du 11 novembre. On y découvrira plusieurs documents et photos et notamment le jugement de condamnation.

Jean-Louis DELATTRE