LA VILLE INFORMELLE

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the informal city & selfbuilt housing INFORMAL RAPHAELE GOULET

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Dans le cadre du projet Lucha Libre. Extraits de l'etude sur la ville et l'habitat informel.

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the informal city & selfbuilt housing INFORMAL RAPHAELE GOULET

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RAPHAELE GOULET soutenu par la FONDATION EDF DIVERSITERRE et l’ INSTITUT DE FRANCECONTACT : [email protected] PHOTOGRAPHIES (SF INDIQUÉ) © RAPHAELE GOULET

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INFORMAL La ville Informelle & l’habitat spontané

La ville informelle représente ces zones urbaines d’habitat construites sans respect des réglementations et sur des terrains souvent inconstructibles. Elle s’est auto-produite autour des centres-villes coloniaux et post-coloniaux sous forme d’anneaux d’urbanisations chaotiques. Les années 90 ont vu leur démographie exploser. Aujourd’hui, la plupart des professionnels mexicains ont reconnu son intérêt social et économique mais aussi architectural et urbain.

C’est un univers hétéroclite dans lequel domine une hyper-activité radicale. Puis, un paysage qui varie selon les ressources locales: Architectures de bois braconné et de tôle ondulée au Chiapas, de parpaings bruts fabriqués à la main à Mexico, de matériaux recyclés des déchets américains à Tijuana. Des stratégies de survivance très spécifiques sont développées suivant les régions du pays et les contextes.

La ville informelle n’est à l’origine pas reconnue par les pouvoirs publics. Aussi, elle se caractérise généralement par la participation active des habitants à la construction et l’installation des infrastructures, équipements et commerces de leur quartier. A échelle urbaine, cent méthodes pour se raccorder à l’électricité, obtenir l’eau potable, construire des réseaux d’égouts, créer des systèmes de transports, installer des marchés mobiles de récupération ou se créer des systèmes de vigilance, recyclages et récupérations. La ville informelle impose aussi d’autres formes d’organisation civile et politique qui se manifestent par la création d’assemblées de quartier, le choix de leaders et de porte-paroles et une réinvention perpétuelle des modes de collaboration avec les instances politiques.

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3MEXICO - VUE DEPUIS MIRAVALLES, IZTAPALAPA.

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4TIJUANA - ZONE EST

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5TIJUANA -ZON E SUD

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7SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS

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8TIJUANA - ENTRE L’AUTOROUTE ET LES DECHARGES

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«Il existe une grande differences entre la ville en série et la ville informelle. Dans cette dernière, se construit une idéologie de la pauvreté. Alors la population est plongée dans une sorte de lutte permanente. Dans les maisons en série, cette lutte sociale n’existe pas. On prétend être sorti de la pauvreté, tandis que dans la ville informelle, elle est acceptée comme point de départ.»

Arturo Ortiz, architecte, chercheur

L’ EVOLUTION PERMANENTE

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11CHIAPAS -QUARTIER ELOIGNÉ DE TUXTLA GUTTIEREZ. LES HABITANTS Y CONSTRUISENT LES EGOUTS

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« Nous changions de maison presque tous les ans. Quant les propriétaires ne toléraient plus nos défauts de paiement, nous allions dans une autre maison, dans une autre zone de la ville. Nous vivions dans les pires conditions. Une seule chambre qui, pendant les nuits de la saison des pluies, était inondée par les égouts. Il fallait monter sur les tables pour dormir, parce que même les lits étaient submergés.

J’ai vu tellement de maisons avec tellement de problèmes. Mais j’ai aussi vu comment on pouvait les transformer, parce que ma mère les ajustaient, les modifiaient. Elle rajoutait une petite pièce, changeait un toit, et on intervenait tous pour l’aider. Il y a cette situation très particulière … tu n’as d’autre richesse, pour construire ta maison, que le désir et l’espoir qui t’anime. C’est la seule chose que possèdent les gens.

Ils veulent vivre ailleurs mais ils n’ont rien pour le payer. Leur terrain est souvent trop exigu pour ce qu’ils imaginent. Ils doivent construire petit à petit, tout au long de leur vie. »

Pédro León, architecte travaillant sur le logement social, habitant de Mexico.

DES MAISONS EN MUTATION PERPETUELLE

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13MEXICO - MIRAVALLES, IZTAPALAPA.

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DE L’ENVAHISSEUR AU PROPRIETAIRE

Fautes de terrain disponible à prix accessibles, la majorité des populations migrantes doivent s’installer dans les zones non constructibles des villes : réserve naturelles, grandes propriétés terriennes, terrains à statut agricole ou réservés à l’industrie dans les plans d’occupation des sols, terrains inondables, pollués ou soumis à des risques d’effondrements.

Dans les années 80 et 90, les politiques répressives vis a vis de ces «invasores» (envahisseurs) étaient extrêmement violentes. Les pelleteuses et tracteurs envoyés périodiquement par les mairies détruire les maisons de tôles ondulées et les quelques biens des familles n’ont jamais pu enrayer véritablement le développement de ces nouveaux quartiers mais elles mettaient constamment la population en péril les habitants les empêchaient de se construire des logements solides et adéquats

Depuis 2000, la Banque Mondiale, de l’ONU sous l’influence d’économistes comme Hernando de Soto, ont encouragé l’assouplissement des réglementations et la légalisation des propriétés. Et une grande partie des habitants de la ville informelle ont peu obtenir, sous diverses conditions., les documents attestant de leur propriétés.

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63% DES LOGEMENTS SONT CONSTRUITS SPONTANEMENT SANS AUCUN SOUTIEN FINANCIER.

A MEXICO, LA MAJORITÉ DES HABITANTS DE LOGEMENT AUTOCONSTRUITS ONT OBTENUS LES CERTIFICATS LEGITIMANT LEURS PROPRIETÉS.

A TIJUANA, LES TERRAINS APPARTIENNENT SOUVENT A PLUS DE TROIS OU QUATRE PROPRIETAIRES SIMULTANÉMENT SANS QUE CEUX-CI NE LE SACHENT.

DANS LES VILLES DE L’ETAT DU CHIAPAS, LA LUTTE POUR LA POSSESSION DE LA TERRE EST ASSOCIÉE A LA LUTTE POUR LE DROIT DES INDIGÈNES ET GÉNÈRE ENCORE DES VIOLENCES TRÈS IMPORTANTE.

LES PRIX DES TERRAINS DE SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS SE SONT MULTIPLIÉS PAR DIX EN DIX ANS.

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«Dans la ville informelle, le jour où on leur vend un terrain, et on leur dit: «Ici tu peux construire ta maison»., c’est le moment le plus difficile. Dès lors, tout ira en s’améliorant. Ils s’identifient : «Le voisin va construire sa maison, couler sa chape, filons-lui un coup de main.» Ou bien : «Je le respecte parce qu’il a construit sa maison, ou son toit.»

Dans les maisons en série, c’est la situation opposée : Le jour le plus beau, c’est celui de la remise des clés, mais avec chaque jour qui passe, la maison se détériore. Et le seul sujet de conversation, c’est le remboursement du crédit. Et puis, évidemment, ils doivent s’inventer une identité, tandis que, dans l’informel, l’identité se construit avec la ville.»

Arturo Ortiz, architecte, chercheur.

UNE VILLE D’ENTRAIDE

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17TIJUANA -LES RAVINS

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A Tijuana, 80% de la population sont des migrants bloqués à la frontière des Etats Unis.Pour pouvoir un jour payer les 4000$ exigés par les coyotes, les passeurs, ils travaillent dans des maquiladoras les usines d’électroménagers et d’électronique destiné au marché nord-américain. Pour 95% d’entre eux, un séjour de deux mois se prolonge au-delà de dix ans. Dans l’espoir et l’attente perpétuelle du départ, ces migrants n’adoptent pas Tijuana. Ils y vivent en état perpétuel de squat, dans des logements rudimentaires et rêvent d’en partir au plus vite.

(Source : IW Felix Lozano, directeur de la section Tijuana, ONG HFH habitat for Humanity.)

TIJUANA, AU PORTES DU PARADIS

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19TIJUANA. AU FOND LA FRONTIERE DES ETATS-UNIS

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Les maisons sont construites à partir de matériaux de récupération souvent issus des Etats-unis.Tandis que la drogue franchit tunnels et fleuves vers les déserts américains, les pneus, voitures, structures de bois et même habitats d’urgence de la seconde guerre mondiale partent clandestinement vers le Mexique en pièces détachées pour être réutilisés et réinterprétés dans les ravins qui bordent la ville sous forme de murs de soutènement ou encore de pièces en plus.

(source: IW Teddy Cruz architecte)

TIJUANA, RECYCLAGES

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21TIJUANA- FACE A LA PLAGE- L’ARCHITECTURE EST ESSENTIELLEMENT CONSTRUITE PAR DE LA RECUPERATION DE MATERIAUX VENUS DES ETATS UNIS.

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22TIJUANA

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23TIJUANA, FACE A L OCEAN

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24MEXICO, TEOLOYUCAN QUARTIER DES FABRICANTS DE BRIQUES

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25TIJUANA - SUR LE PLAGE

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Le Mexique, à travers l’entreprise CEMEX, est le premier producteur mondial de béton et le troisième de ciment.

Dans la majorité des quartiers informels de la ville, les maisons sont construites en blocs de bétons fabriqués généralement par la population elle-même de manière artisanale. Il y a très peu de préfabrication au Mexique car la main d’oeuvre est moins chère que les matériaux eux-même. La structure est faite de poteaux de bétons armés. Les toitures sont en tôle ondulée ou en dalle de béton coulée sur place .

Le lobby du béton est extrêmement puissant et les habitants sont encouragés à l’utiliser : Les gouvernements fédéraux alliés à Cemex offrent aux habitants des villes et villages des camions de parpaings lors des campagnes électorales. Les initiatives des architectes et professeurs d’universités qui tentent de relancer la construction en matériaux naturels sont souvent mal vues et découragées par les grandes entreprises de construction.

(source: IW G. Castañeda Nolasco, université du Chiapas)

NB: Un bloc de béton artisanal au Mexique revient à 10 à 15 centimes d’euros, soit cinq à dix fois moins cher qu’en France. Un adobe revient à 50 centimes voir 1euro car la main d’oeuvre de construction est bien plus chère même si le matériel est gratuit.

MEXICO : LA LOGIQUE DE LA DOMINATION DU BETON

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27MEXICO - MIRAVALLES, IZTAPALAPA.

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28MEXICO - MIRAVALLES, IZTAPALAPA.

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29MEXICO - MIRAVALLES, IZTAPALAPA.

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MEXICO : LA MAISON EN BETON COMME SYMBOLE DE STATUT SOCIAL

«Souvent, nous sommes intervenus dans des villes où les traditions constructives sont en train de disparaître. Après des siècles de construction en terre, ils se mettent à construire en parpaings et leurs nouvelles maisons sont inhabitables. Ils doivent vivre dehors et la nuit utiliser le ventilateur ...toute une série de changements qu’ils se sont imposés pour l’image, et pour s’adapter au système.»

Juan Casillas, architecte, directeur de Laboratorio de arquitectura basica. Il essaie de promouvoir une architecture écologique alternative en matériaux naturels.

«C’est un problème de statut. Quant tu leur parle d’une maison en adobe, ils pourraient te tuer. Même s’ils savent qu’une maison en terre est bien plus thermique et confortable, ils veulent une maison de béton parce que cela leur garantie un certain statut. D’ailleurs, s’ils construisent une maison avec une marquise, c’est pour montrer que les maisons et même les toits sont en béton. C’est leur grande fierté.La seconde raison c’est le sentiment de sécurité, c’est une raison plutôt psychologique. Après le tremblement de terre, cela a été difficile de proposer un système alternatif convaincant. Il y a tellement de gens qui sont morts ou ont perdus leurs proches à Mexico.»

Fernando Alfaro Gonzáles, architecte, directeur de l’ONG Casa y Cuidad, accompagne la construction de logement auto-construit à México.

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31SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS

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Dans cette ville des Hauts du Chiapas, les maisons sont construites en bois selon une architecture extrêmement modeste et traditionnelle issue des peuples de la région issus du milieu rural.Le bois a aussi l’avantage d’être démontable, en cas de litige sur la propriété .

Mais le bois à la vente a beaucoup augmenté et le braconnage est de plus en plus réprimé : Les forêts sont privatisées ou défendues comme réserve naturelle. La gestion intégrale du bois était naturelle dans les villages, elle n’existe peu aujourd’hui dans les environs des villes.

Au moins 70% des chiapanèques sont partis au moins une fois travailler aux Etats-Unis et c’est souvent leur talents de charpentier qu’ils mettent en avant pour éviter le travail en usine. Aussi reviennent-ils avec des techniques de construction différentes qu’ils allient avec leur connaissances locales pour essayer de construire moins cher.

(source: Matteo, charpentier au Chiapas et à Miami.

SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS: MIGRANTS CHARPENTIERS

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Les maisons en bois ont l’avantage de pouvoir être construites par deux personnes. Elles ont un coût très bas et sont réalisées rapidement. Deux petites maisons accolées avec dalle de béton, de 20m2 reviendront à un total de 20 000 à 30 000 pesos (soit 1200 à 1800euros) et seront terminées en deux semaines.

Un seul charpentier y travaille, assisté d’un membre de la famille du propriétaire ou d’un apprenti charpentier. Ils utilisent pour tout outil une scie circulaire, un décamètre, un réglet équerre, deux sacs de clous de tailles différentes et un fil marqueur. Généralement, les futurs propriétaires se chargent d’amener les matériaux grâce à leur réseau de connaissances. Les bois, sacs de ciment, tôles ondulées sont amenés au fur et à mesure des besoins pour ne pas risquer les vols la nuit car ni la maison ni le terrain ne peuvent être clos.Les charpentiers travaillent au clou, sans assemblages complexes mais ils sont soigneux quant à la découpe du bois pour éviter les jours entre les planches et économiser un maximum de matière.

Budgets et matériaux: une planche de pin non équarries de 25 cm de large sur 3.5m de long coû-tent 70 pesos (4,5euros). Chaque plaque de tôles ondulées coûtent 120 à 200 pesos (8 à 13 euros). Pour réduire les dépenses, on utilisera parfois des plaques de carton aggloméré ondulé, bien moins résistant mais deux fois moins cher. Une grande partie des habitants ne pourront jamais s‘offrir un sol de béton mais peuvent parfois bénéficier de programmes d’aide gouvernementaux tel piso firme, qui subventionnent leur construction.

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35SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS

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37MEXICO - VUE DEPUIS MIRAVALLES, IZTAPALAPA.

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38SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS , QUARTIER DE LA HORMIGA (LA FOURMI)

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39SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS , QUARTIER DE LA HORMIGA (LA FOURMI)

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Dans la ville, les maisons n’excèdent généralement pas 20 à 30m2. Les cuisines et sanitaires sont dans des bâtiments séparés. Si la taille du terrain le permet (généralement de 100 à 200m2), plusieurs maisons seront ajoutées progressivement pour accueillir les grands parents, les enfants devenus adultes ou encore les parents veufs.La pauvreté est souvent extrême et les familles modestes essaient de préserver des moyens de subsistances issus du milieu rural, comme l’élevage de poules, de moutons et la culture de légumes et d’arbres fruitiers.

Le gouvernement actuel du Chiapas veut lutter contre cette image rurale et cherche à constituer des villes «modernes» en promouvant la construction de logements sociaux dans les zones péri-urbaines indigènes. Ce sont les «cuidades rurales». Les mairies exploitent cette politique pour tenter de récupérer les terrains «envahis» proche des centres afin d’y loger une population plus aisée.

Mais le problème est mal posé: Il ne s’agit pas de moderniser une population car cette population l’est déjà - les jeunes ont intégrée la modernité par la culture mondialisée à travers l’internet, la télévision, les échanges, les transports, leurs multiples séjours aux Etats-Unis. Il s’agit ici d’un problème de ressources et d’emploi, de qualité d’éducation et de santé. Et priver les familles de leurs moyens de subsistance et de leur liens de solidarités familiaux conduiraient à les mettre dangereusement en péril et les exposer à une précarité encore supérieure.

SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS: ENTRE RURAL ET URBAIN.

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41SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS , QUARTIER 16 DE MAYO

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42SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS, QUARTIER EL EDEN

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43SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS , QUARTIER 16 DE MAYO

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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la ville informelle n’est pas un chaos de construction Sa morphologie répond à diverses logiques:

A Mexico comme à San Cristobal ou Tuxtla Gutierrez, les grands terrains sont d’abord divisés en parcelles par leur propriétaires (propriétaires légitimes ou illégaux) avant d’être vendus. Le propriétaire ou une personnes auquel il fait appel est ainsi appelé le fraccionador - le fraccionneur. Des rues sont dessinées et une certaine hiérarchie est imposée.

Certains quartiers sont dessinés sur les modèles établis dans l’époque coloniale, sur la base d’une trame orthogonale et carrée (voir Tuxtla Guttierez).

D’autres quartiers, comme ceux construits sur des ravins de volcans tels certaines zones de Mexico ou sur des flancs de collines au Chiapas, le plan des rues est parfois particulièrement complexe et labyrinthique. Cela peut provenir d’un manque de talent de la part du fraccionador, mais surtout répondre à un besoin de rationaliser l’espace au maximum ou encore de complexifier l’accès du quartier et de décourager ainsi l’incursion d’étrangers et de forces de l’ordre.

Chacun achètera un lot et dans de nombreux cas, devra respecter un certain nombre de règles de construction notamment de hauteur et de mitoyenneté établies par le vendeur ou par l’assemblée des habitants.

STRUCTURES ET MORPHOLOGIES

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Lorsque l’’Etat ou la Mairie reconnaît finalement le quartier, il y est souvent opéré des transformations comme des coupures et l’instauration avec de nouveaux axes.

Généralement la population prévoit de maintenir des espaces libres pour construire des équipements. Si ce n’est pas le cas, la maire essaiera de racheter certains terrains pour y permettre leur installation.

Lors de la construction du quartier, il est souvent fait peu de place pour des parcs et la végétation est peu présente dans ces zones ou le moindre bout de terrain est susceptible d’être approprié par les habitants. Aussi certaines assemblées de quartier essaient aujourd’hui d’y replanter des arbres, d’y créer des places et espaces verts.

La ville informelle se densifie constamment horizontalement et verticalement et cherche toujours à gagner les espaces libres qui l’entourent. Actuellement les mairies de TIjuana, Mexico ou Tuxtla Gutierrez se battent plus ou moins légitimement pour préserver les grands espaces naturels restant sur les volcans, collines ou marais, et l’expansion de la ville informelle a été ralentie depuis une dizaine d’années.

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57MEXICO

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59TIJUANA

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63TUXTLA GUTIERREZ

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the informal city & selfbuilt housing INFORMAL de Raphaële Goulet

La ville informelle constitue l’un des modèles d’urbanisation dominant depuis les années 80 au Mexique.

Ce travail initie une exploration de sa forme actuelle, de ses logiques et de ses mutations, à partir de la problématique de l’habitat, à travers l’étude de trois agglomérations : Mexico, Tijuana et San Cristobal de las Casas - Tuxtla Gutierrez.

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