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    La troisime Jacques Lacan

    J. LACAN. Je ne parle cet aprs-midi qu cause du fait que jai entendu hier etaujourdhui, ce matin des choses excellentes. Je ne vais pas me mettre nommer lespersonnes, parce que a fait palmars. Jai entendu ce matin particulirement des choses

    excellentes.

    Alors je vous prviens que je lis, vous comprendrez aprs pourquoi. Je lexplique lintrieur.

    La Troisime, cest le titre. La troisime, elle revient, cest toujours la premire, comme ditGrard de Nerval [2]. Y objecterons-nous que a fasse disque ? Pourquoi pas, si a dit ceque.

    Encore faut-il, ce dit-ce-que, lentendre, ce quelque chose que le disque-ours de Rome [3].

    Si jinjecte ainsi un bout de plus donomatope dans la langue, ce nest pas quelle ne soiten droit de me retoquer quil ny a pas donomatope qui dj ne se spcifie de son systmephonmatique, la langue. Vous savez que pour le franais, Jakobson la calibr : cestgrand comme a. Autrement dit, que cest dtre du franais que le discours de Rome peutsentendre disquourdrome . Je tempre a remarquer quourdrome est un ronronquadmettraient dautres lalangues, si jagre bien de loreille telle de nos voisinesgographiques, et que a nous sort naturellement du jeu de la matrice, celle de Jakobson,celle que jen spcifiais linstant.

    Comme il ne faut pas que je parle trop longtemps, je vous passe un truc. a me donneloccasion simplement, ctourdrome, de mettre la voix sous la rubrique des quatre objets

    dits par moi petit a, cest--dire de la revider de la substance quil pourrait y avoir dans lebruit quelle fait, cest--dire la remettre au compte de lopration signifiante, celle que jaispcifie des effets dits de mtonymie. De sorte qu partir de l, la voix si je puis dire la voix est libre, libre dtre autre chose que substance [4].

    Voil. Mais cest une autre dlination que jentends pointer en introduisant ma Troisime.Lonomatope qui mest venue dune faon un peu personnelle me favorise touchons dubois me favorise de ce que le ronron, cest sans aucun doute la jouissance du chat. Quea passe par son larynx ou ailleurs, moi je nen sais rien, quand je les caresse, a a lairdtre de tout le corps, et cest ce qui me fait entrer ce dont je veux partir. Je pars de l, ane vous donne pas forcment la rgle du jeu, mais a viendra aprs.

    Je pense donc se jouit . a rejette le donc usit, qui se dit je souis.

    Je fais un petit badinage l-dessus. Rejeter, si cest entendre comme ce que jai dit de laforclusion, que rejeter le je souis a reparat dans le rel. a pourrait passer pour un dfi mon ge, mon ge o depuis trois ans, comme on dit a aux gens qui on veut lenvoyerdans les dents, depuis trois ans, Socrate tait mort ! Mais mme si je dfuntais, la suite a pourrait bien marriver, cest arriv Lvy Strauss [5], comme a, la tribune

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    Descartes na jamais entendu propos de son je souis dire quil jouissait de la vie. Ce nestpas a du tout. Quel sens a a, son je souis ? Exactement mon sujet moi, le je de lapsychanalyse. Naturellement il ne savait pas, le pauvre, il ne savait pas, a va de soi, il fautque je lui interprte : cest un symptme. Car de quoi est-ce quil pense avant de conclurequil suit, la musique de ltre, sans doute ? Il pense, il pense du savoir de lcole dont les

    Jsuites, ses matres, lui ont rebattu les oreilles. Il constate que cest lger. Ce seraitmeilleur tabac, cest sr, sil se rendait compte que son savoir va bien plus loin quil necroit la suite de lcole, quil y a de leau dans le gaz, si je puis dire, et du seul fait quilparle, car parler, car parler de la langue, il a un inconscient, et paum comme tout unchacun qui se respecte ; ce que jappelle un savoir impossible rejoindre pour le sujet, alorsque lui le sujet, il ny a quun signifiant seulement qui le reprsente auprs de ce savoir.Cest un reprsentant, si je puis dire, de commerce, avec ce savoir constitu pour Descartescomme cest dusage son poque, de son insertion dans le discours o il est n cest--direle discours, le discours que jappelle du matre, le discours du nobliau. Cest bien pour aquil nen sort pas avec son je pense donc je souis .

    [ et de lCest quand mme mieux que ce que dit Parmnide. Lopacit de laconjonction du 6], il nen sort pas, ce pauvre Platon, il nen sort pas ; parce que sil nyavait pas lui, quest-ce quon saurait de Parmnide ? Mais a nempche pas quil nen sortpas, et que sil ne nous transmettait pas lhystrie gniale de Socrate, quest-ce quon entirerait ? Moi, je me suis chin pendant ces pseudo-vacances, je me suis chin sur leSophiste. Je dois tre trop sophiste probablement pour que a mintresse. Il doit y avoir lquelque chose quoi je suis bouch. Japprcie pas. Il nous manque des trucs pourapprcier. Enfin il nous manque de savoir ce qutait le sophiste cette poque. Il nousmanque le poids de la chose.

    Revenons au sens du souis. Ce nest pas simple, ce qui dans la grammaire traditionnelle se

    met au titre de la conjugaison dun certain verbe tre ; pour le latin, alors l tout le mondesen aperoit que fui comme on dit en Italie que fui ne fait pas somme avec sum, comme ondit ici aussi. Sans compter le reste du bric brac. Bon enfin, je vous en passe, je vous passetout ce qui est arriv quand les sauvages, les Gaulois se sont mis avoir se tirer daffaireavec a. Ils ont fait glisser le est du ct du stat . Ils sont pas les seuls dailleurs. EnEspagne, je crois que a a t le mme truc. Enfin la linguisterie se tire de tout a commeelle peut. Je ne men vais pas maintenant vous rpter ce qui fait les dimanches de nostudes classiques.

    Il nen reste pas moins quon peut se demander de quelle chair ces tres qui sont dailleursdes tres de mythe, enfin ceux dont jai mis le nom l : les Undeuxropens, on les ainvents exprs, cest des mythmes ; quest-ce quils pouvaient mettre dans la copule [7] ce qui partout ailleurs que dans nos langues, cest simplement nimporte quoi qui sert decopule enfin quelque chose comme la prfiguration du Verbe incarn ? On dira a, ici.

    a me fait suer. On a cru me faire plaisir en me faisant venir Rome, je ne sais paspourquoi. Il y a trop de locaux [8] pour lEsprit Saint. Quest-ce que ltre a de suprme sice nest par cette copule ?

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    Enfin je me suis amus y interposer ce quon appelle des personnes, a foire tre, enfinjai trouv un machin qui ma amus : mes-tu-me, mais-tu-me, a permet desembrouiller : maimes-tu mm ? En ralit, cest le mme truc. Cest lhistoire du messageque chacun reoit sous sa forme inverse. Je dis a depuis trs longtemps et a a fait rigoler. la vrit, cest Claude Lvi-Strauss que je le dois. Il sest pench vers une de mes

    excellentes amies qui est sa femme, qui est Monique pour lappeler par son nom, et il lui adit propos de ce que jexprimais que ctait a, que chacun recevait son message sous uneforme inverse. Monique me la rpt. Je ne pouvais pas trouver de formule plus heureusepour ce que je voulais dire juste ce moment-l. Cest quand mme lui qui me la refil.Vous voyez, je prends mon bien o je le trouve.

    Bon alors je passe sur les autres temps, sur ltayage de limparfait. Jtais. Ah ! quest-ceque tu taies ? Et puis le reste. Passons parce quil faut que javance. Le subjonctif, cestmarrant. Quil soit comme par hasard. Descartes, lui, ne sy trompe pas : Dieu, cest ledire. Il voit trs bien que dieure [9], cest ce qui fait tre la vrit, ce qui en dcide, sa tte.Il suffit de dieure comme moi. Cest la vrit, pas moyen dy chapper. Si Dieure metrompe, tant pis, cest la vrit par le dcret du dieure, la vrit en or. Bon passons. Parceque je fais juste ce moment-l quelques remarques propos des gens qui ont trimball lacritique de lautre ct du Rhin pour finir par baiser le cul dHitler. a me fait grincer desdents.

    Alors le symbolique, limaginaire et le rel, a cest le numro un.

    Linou, cest que a ait pris du sens, et pris du sens rang comme a. Dans les deux cas,cest cause de moi, de ce que jappelle le vent dont je sens que moi je ne peux mme plusle prvoir, le vent dont on gonfle ses voiles notre poque. Car cest vident, a nenmanque pas, de sens, au dpart. Cest en a que consiste la pense, que des motsintroduisent dans le corps quelques reprsentations imbciles, voil, vous avez le truc ;vous avez l limaginaire, et qui en plus nous rend gorge a ne veut pas dire quil nousrengorge, non, il nous redgueule quoi ? comme par hasard une vrit, une vrit de plus.Cest un comble. Que le sens se loge en lui nous donne du mme coup les deux autrescomme sens. Lidalisme, dont tout le monde a rpudi comme a limputation, lidalismeest l derrire. Les gens ne demandent que a, que a les intresse, vu que la pense, cestbien ce quil y a de plus crtinisant agiter le grelot du sens.

    Comment vous sortir de la tte lemploi philosophique de mes termes, cest--dire lemploiordurier ? quand dautre part il faut bien que a entre, mais a vaudrait mieux que a entreailleurs. Vous vous imaginez que la pense, a se tient dans la cervelle. Je ne vois paspourquoi je vous en dissuaderais. Moi, je suis sr je suis sr comme a, cest mon affaire que a se tient dans les peauciers du front, chez ltre parlant exactement comme chez lehrisson. Jadore les hrissons. Quand jen vois un, je le mets dans ma poche, dans monmouchoir. Naturellement il pisse. Jusqu ce que je lai ramen sur ma pelouse, mamaison de campagne. Et l jadore voir se produire ce plissement des peauciers du front. la suite de quoi tout comme nous il se met en boule. Enfin, si vous pouvez penser avec lespeauciers du front, vous pouvez aussi penser avec les pieds. Eh bien cest l que je voudraisque a entre, puisquaprs tout limaginaire, le symbolique et le rel, cest fait pour que

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    ceux de cet attroupement qui sont ceux qui me suivent, pour que a les aide frayer lechemin de lanalyse.

    Ces ronds l, ces ronds de ficelle dont je me suis esquint vous faire des dessins, cesronds de ficelle, il ne sagit pas de les ronronner. Il faudrait que a vous serve, et que a

    vous serve justement lerre dont je vous parlais cette anne, que a vous serve vousapercevoir ce qui la topologie que a dfinit ce quil y a entre, tre non dupes delautoroute.

    Ces termes ne sont pas tabous. Ce quil faudrait, cest que vous les pigiez. Ils sont l depuisbien avant celle que jimplique de la dire la premire, la premire fois que jai parl Rome. Je les ai sortis, ces trois, aprs les avoir assez bien cogits, je les ai sortis trs tt,bien avant de my tre mis, mon premier discours de Rome [10].

    Que ce soit ces ronds du nud borromen, ce nest quand mme pas une raison non pluspour vous y prendre le pied. Ce nest pas a que jappelle penser avec ses pieds. Il sagirait

    que vous y laissiez quelque chose de bien diffrent dun membre je parle des analystes -,il sagirait que vous y laissiez cet objet insens que jai spcifi du petit a. Cest a, ce quisattrape au coincement du symbolique, de limaginaire et du rel comme nud. Cest lattraper juste que vous pouvez rpondre ce qui est votre fonction : loffrir comme cause,comme cause de son dsir votre analysant. Cest a quil sagit dobtenir. Mais si vousvous y prenez la patte, ce nest pas terrible non plus. Limportant, cest que a se passe vos frais.

    Pour dire les choses, aprs cette rpudiation du je souis, je mamuserai vous dire que cenud, il faut ltre. Alors si je rajoute en plus ce que vous savez aprs ce que javaisarticul pendant un an des quatre discours sous le titre de Lenvers de la psychanalyse, ilnen reste pas moins que de ltre, il faut que vous nen fassiez que le semblant. a, cestcal. Cest dautant plus cal quil ne suffit pas, quil ne suffit pas den avoir lide pour enfaire le semblant. Ne vous imaginez pas que jen ai eu, moi, lide. Jai crit objet petit a.Cest tout diffrent. a lapparente la logique, cest--dire que a le rend oprant dans lerel au titre de lobjet dont justement il ny a pas dide, ce qui, il faut bien le dire, tait untrou jusqu prsent dans toute thorie, quelle quelle soit, lobjet dont il ny a pas dide.Cest ce qui justifie mes rserves, celles que jai faites tout lheure lendroit duprsocratisme de Platon. Ce nest pas quil nen ait pas eu le sentiment. Le semblant, il ybaigne sans le savoir. a lobsde, mme sil ne le sait pas. a ne veut rien dire quunechose, cest quil le sent, mais quil ne sait pas pourquoi cest comme a. Do cetinsupport, cet insupportable quil propage.

    Il ny a pas un seul discours o le semblant ne mne le jeu. On ne voit pas pourquoi ledernier venu, le discours analytique, y chapperait. Ce nest quand mme pas une raisonpour que dans ce discours, sous prtexte quil est le dernier venu, vous vous sentiez si mal laise que de faire, selon lusage dont sengoncent vos collgues de lInternationale, unsemblant plus semblant que nature, affich ; vous vous rappelez quand mme que lesemblant de ce qui parle comme espce, il est l toujours dans toute espce de discours quiles occupe ; cest quand mme une seconde nature. Alors, soyez plus dtendus, plusnaturels quand vous recevez quelquun qui vient vous demander une analyse. Ne vous

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    sentez pas si obligs vous pousser du col. Mme comme bouffons, vous tes justifisdtre. Vous navez qu regarder ma Tlvision. Je suis un clown. Prenez exemple l-dessus, et ne mimitez pas ! Le srieux qui manime, cest la srie que vous constituez.Vous ne pouvez la fois en tre et ltre.

    Le symbolique, limaginaire et le rel, cest lnonc de ce qui opre effectivement dansvotre parole quand vous vous situez du discours analytique, quand analyste vous ltes. Ilsnmergent, ces termes, vraiment que pour et par ce discours. Je nai pas eu y mettredintention, je nai eu qu suivre, moi aussi. a ne veut pas dire que a nclaire pas lesautres discours, mais a ne les invalide pas non plus. Le discours du matre, par exemple, safin, cest que les choses aillent au pas de tout le monde. Bien a, ce nest pas du tout lamme chose que le rel, parce que le rel justement, cest ce qui ne va pas, ce qui se met encroix dans ce charroi, bien plus, ce qui ne cesse pas de se rpter pour entraver cettemarche. Je lai dit dabord : cest ce qui revient toujours la mme place. Laccent est mettre sur revient . Cest la place qui se dcouvre, la place du semblant. Il est difficile delinstituer du seul imaginaire comme dabord la notion de place semble limpliquer.Heureusement que nous avons la topologie mathmatique pour y prendre un appui et cestce que jessaye de faire.

    Dun second temps le dfinir, ce rel, cest de limpossible dune modalit logique quejai essay de le pointer. Supposez en effet quil ny ait rien dimpossible dans le rel. Lessavants feraient une drle de gueule, et nous aussi ! Qui est-ce qui a quelque chose flter ? Mais quest-ce quil a fallu parcourir de chemin pour sapercevoir de a. Dessicles, on a cru tout possible. Enfin je ne sais pas, il y en a peut-tre quelques-uns dentrevous qui ont lu Leibniz. Il ne sen tirait que par le compossible . Dieu avait fait de sonmieux, il fallait que les choses soient possibles ensemble. Enfin, ce quil y a de combinat etmme de combine derrire tout a, ce nest pas imaginable. Peut-tre lanalyse nousintroduira-t-elle considrer le monde comme ce quil est : imaginaire. a ne peut se fairequ rduire la fonction dite de reprsentation, la mettre l o elle est, soit dans le corps.a, il y a longtemps quon se doute de a. Cest mme en a que consiste lidalismephilosophique. Seulement, lidalisme philosophique est arriv a, mais tant quil nyavait pas de science, a ne pouvait que la boucler, non sans une petite pointe comme a : ense rsignant, ils [ attendaient les signes, les signes de lau-del, du 11] cestcomme a quils appellent a. Cest pour a quil y a eu quand mme quelques vquesdans laffaire, lvque Berkeley [12] notamment, qui de son temps tait imbattable, et quea arrangeait trs bien.

    Le rel nest pas le monde. Il ny a aucun espoir datteindre le rel par la reprsentation. Jene vais pas me mettre arguer ici de la thorie des quanta13 [13] ni de londe et ducorpuscule. Il vaudrait mieux quand mme que vous soyez au courant bien que a ne vousintresse pas. Mais vous y mettre, au parfum, faites-le vous-mmes, il suffit douvrirquelques petits bouquins de science.

    Le rel, du mme coup, nest pas universel, ce qui veut dire quil nest tout quau sens strictde ce que chacun de ses lments soit tous]. Il ny a[ identique soi-mme, mais ne pouvoir se dire pas de tous les lments , il ny a que des ensembles dterminer

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    dans chaque cas. Ce nest pas la peine dajouter : cest tout ! a na le sens que de ponctuerce nimporte quoi, ce signifiant lettre qui est ce que jcris S indice 1 ce signifiant quine scrit que de le faire sans aucun effet de sens. Lhomologue si jose dire, de lobjet petita. Enfin, quand je pense que je me suis amus pendant un moment faire un jeu entre ce S1que javais pouss jusqu la dignit du signifiant Un, que jai jou avec ce Un et le petit a

    en les nouant par le nombre dor, a vaut mille ! a vaut mille, je veux dire que a prendporte de lcrire. En fait, ctait pour illustrer la vanit de tout cot avec le monde, cest--dire de ce quon a appel jusquici la connaissance. Car il ny a rien de plus dans le mondequun objet petit a, chiure ou regard, voix ou ttine qui refend le sujet et le grime en cedchet qui lui, au corps, ek-siste. Pour en faire semblant, il faut tre dou. Cestparticulirement difficile cest plus difficile pour une femme que pour un homme,contrairement ce qui se dit. Que la femme soit lobjet petit a de lhomme loccasion, ane veut pas dire du tout quelle, elle a du got ltre. Mais enfin a arrive. a arrivequelle y ressemble naturellement. Il ny a rien de plus semblable enfin qui ressembleplus une chiure de mouche quAnna Freud ! a doit lui servir !

    Soyons srieux. Revenons faire ce que jessaye. Il faut soutenir cette Troisime du relquelle comporte, et cest pourquoi je vous pose la question dont je vois que les personnesqui ont parl avec moi, avant moi, se doutent un peu, non seulement se doutent mais mmeelles lont dit quelles laient dit signe quelles sen doutent est-ce que lapsychanalyse est un symptme ?

    Vous savez quand je pose les questions, cest que jai la rponse. Mais enfin a voudraittout de mme mieux que ce soit la bonne rponse. Jappelle symptme ce qui vient du rel.a veut dire que a se prsente comme un petit poisson dont le bec vorace ne se refermequ se mettre du sens sous la dent. Alors de deux choses lune : ou a le fait prolifrer Croissez et multipliez-vous ! a dit le Seigneur, ce qui est quand mme quelque chosedun peu fort, qui devrait nous faire tiquer, cet emploi du terme multiplication : lui, leSeigneur, quand mme sait ce que cest quune multiplication, ce nest pas ce foisonnementdu petit poisson ou bien alors, il en crve.

    Ce qui vaudrait le mieux, cest quoi nous devrions nous efforcer, cest que le rel dusymptme en crve, et cest l la question : comment faire ?

    une poque o je me propageais dans des services que je ne nommerai pas quoiquedans mon machin ici jy fasse allusion, a passera limpression, il faut que je saute unpeu -, une poque o jessayais de faire comprendre dans des services de mdecine ce quectait que le symptme, je ne le disais pas tout fait comme maintenant, mais quand mme cest peut-tre un Nachtrag quand mme je crois que je le savais dj mme si, jenavais pas encore fait surgir limaginaire, le symbolique et le rel. Le sens du symptmenest pas celui dont on le nourrit pour sa prolifration ou extinction, le sens du symptme,cest le rel, le rel en tant quil se met en croix pour empcher que marchent les choses ausens o elles se rendent compte delles-mmes de faon satisfaisante, satisfaisante au moinspour le matre. Ce qui ne veut pas dire que lesclave en souffre daucune faon, bien loin del. Lesclave, je vous demande pardon de cette parenthse, lesclave, lui, dans laffaire, ilest peinard bien plus quon ne croit, cest lui qui jouit, contrairement ce que dit Hegel, quidevrait quand mme sen apercevoir, puisque cest bien pour a quil sest laiss faire par le

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    matre. Alors Hegel lui promet en plus lavenir, il est combl ! a aussi, cest un Nachtrag,un Nachtrag plus sublime que dans mon cas, si je puis dire, parce que a prouve quelesclave avait le bonheur dtre dj chrtien au moment du paganisme. Cest vident,mais enfin cest quand mme curieux, cest vraiment l, cest le bnef total ! Tout, toutpour tre heureux ! a ne se retrouvera jamais. Maintenant quil ny a plus desclaves, nous

    en sommes rduits relicher tant que nous pouvons les comdies de Plaute et de Trence,tout a pour nous faire une ide de ce quils taient bien, les esclaves.

    Enfin je mgare. Ce nest pas pourtant sans ne pas perdre la corde de ce qui prouve, cetgarement. Le sens du symptme dpend de lavenir du rel, donc comme je lai dit l laconfrence de presse, de la russite de la psychanalyse. Ce quon lui demande, cest denous dbarrasser et du rel, et du symptme. Si elle succde, a du succs dans cettedemande, on peut sattendre je dis a comme a, pardon mais je vois quil y a despersonnes qui ntaient pas cette confrence de presse, cest pour elles que je le dis onpeut sattendre tout, savoir un retour de la vraie religion par exemple, qui comme vousle savez na pas lair de dprir. Elle nest pas folle, la vraie religion, tous les espoirs, tousles espoirs lui sont bons, si je puis dire ; elle les sanctifie. Alors bien sr, a les lui permet.Mais si la psychanalyse donc russit, elle steindra de ntre quun symptme oubli. Ellene doit pas sen pater, cest le destin de la vrit telle que elle-mme le pose au principe.La vrit soublie. Donc tout dpend de si le rel insiste. Seulement pour a, il faut que lapsychanalyse choue. Il faut reconnatre quelle en prend la voie et quelle a donc encore debonnes chances de rester un symptme, de crotre et de se multiplier. Psychanalystes pasmorts, lettre suit ! Mais quand mme mfiez-vous. Cest peut-tre mon message sous uneforme inverse. Peut-tre quaussi je me prcipite. Cest la fonction de la hte que jai miseen valeur pour vous.

    Ce que je vous ai dit peut pourtant avoir t mal entendu, ce que je viens de vous dire,entendu de sorte que ce soit pris au sens de savoir si la psychanalyse est un symptmesocial. Il ny a quun seul symptme social : chaque individu est rellement un proltaire,cest--dire na nul discours de quoi faire lien social, autrement dit semblant. Cest quoiMarx a par, a par dune faon incroyable. Aussitt dit, aussitt fait. Ce quil a misimplique quil ny a rien changer. Cest bien pour a dailleurs que tout continueexactement comme avant.

    La psychanalyse socialement a une autre consistance que les autres discours. Elle est unlien deux. Cest bien en a quelle se trouve la place du manque de rapport sexuel. ane suffit pas du tout en faire un symptme social puisque le rapport sexuel il manquedans toutes les formes de socits. Cest li la vrit qui fait structure de tout discours.Cest bien pour a dailleurs quil ny a pas de vritable socit fonde sur le discoursanalytique. Il y a une cole, qui justement ne se dfinit pas dtre une socit. Elle se dfinitde ce que jy enseigne quelque chose. Si rigolo que a puisse paratre quand on parle delEcole freudienne, cest quelque chose dans le genre de ce qui a fait les Stociens parexemple, mme, les Stociens avaient quand mme quelque chose comme un pressentimentdu lacanisme. Cest eux qui ont invent la distinction du signans et du signatum. Par contreje leur dois, moi, mon respect pour le suicide. Naturellement, a ne veut pas dire pour dessuicides fonds sur un badinage, mais sur cette forme de suicide qui en somme est lacte

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    proprement parler. Il ne faut pas le rater, bien sr. Sans a, ce nest pas, sans a cest pas unacte.

    Dans tout a, donc, il ny a pas de problme de pense. Un psychanalyste sait que la penseest aberrante de nature, ce qui ne lempche pas dtre responsable dun discours qui soude

    lanalysant quoi ? Comme quelquun la trs bien dit ce matin, pas lanalyste ; cequil a dit ce matin, je lexprime autrement, je suis heureux que a converge il soudelanalysant au couple analysant-analyste. Cest exactement le mme truc qua dit quelquunce matin.

    Donc le piquant de tout a, cest que ce soit le rel dont dpende lanalyste dans les annesqui viennent et pas le contraire. Ce nest pas du tout de lanalyste que dpend lavnementdu rel. Lanalyste, lui, a pour mission de le contrer. Malgr tout, le rel pourrait bienprendre le mors aux dents ; surtout depuis quil a lappui du discours scientifique. Cestmme un des exercices de ce quon appelle science-fiction, que je dois dire je ne lis jamais,mais souvent dans les analyses on me raconte ce quil y a dedans, ce nest pas imaginable.

    Leugnique, leuthanasie, enfin toutes sortes deuplaisanteries diverses. L o a devientdrle, cest seulement quand les savants eux-mmes sont saisis, non pas bien sr de lascience-fiction, mais ils sont saisis dune angoisse ; a, cest quand mme instructif. Cestbien le symptme-type de tout avnement du rel. Et quand les biologistes, pour lesnommer, ces savants, simposent lembargo dun traitement de laboratoire des bactriessous prtexte que si on en fait de trop dures et de trop fortes, elles pourraient bien glissersous le pas de la porte et nettoyer, enfin, au moins toute lexprience sexue, en nettoyant leparltre, a cest tout de mme quelque chose de trs piquant. Cet accs de responsabilitest formidablement comique, toute vie enfin rduite linfection quelle est rellement,selon toute vraisemblance, a cest le comble de ltre-pense ! Lennui, cest quils nesaperoivent pas pour autant que la mort se localise du mme coup ce qui dans lalangue,telle que je lcris, en fait signe. Quoi quil en soit, les eu , un plus haut par moisouligns au passage, nous mettraient enfin dans lapathie du bien universel etsuppleraient labsence du rapport que jai dit impossible jamais par cette conjonctionde Kant avec Sade dont jai cru devoir marquer dans un crit lavenir qui nous pend au nez soit le mme que celui o lanalyse a en quelque sorte son avenir assur. Franais,encore un effort pour tre rpublicains . Ce sera vous de rpondre cette objurgation parce que quoi que je ne sache pas toujours si cet article vous a fait ni chaud ni froid. Il ya juste un petit type qui sest escrim dessus. a na pas donn grand chose. Plus je mangemon Dasein, comme jai crit la fin dun de mes sminaires, moins jen sais dans le genrede leffet quil vous fait.

    Cette Troisime, je la lis, quand vous pouvez vous souvenir peut-tre que la premire qui yrevient, javais cru devoir y mettre ma parlance, puisquon la imprime depuis, ce, sousprtexte que vous en aviez tous le texte distribu. Si aujourdhui je ne fais quourdrome,jespre que a ne vous fait pas trop obstacle entendre ce que je lis. Si elle est de trop, jemexcuse.

    La premire donc, celle qui revient pour quelle ne cesse pas de scrire, ncessaire, lapremire, Fonction et champ , jy ai dit ce quil fallait dire. Linterprtation, ai-jemis, nest pas interprtation de sens, mais jeu sur lquivoque. Ce pourquoi jai mis

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    laccent sur le signifiant dans la langue. Je lai dsign de linstance de la lettre, ce pour mefaire entendre de votre peu de stocisme. Il en rsulte, ai-je ajout depuis sans plus deffet,que cest lalangue dont sopre linterprtation, ce qui nempche pas que linconscient soitstructur comme un langage, un de ces langages dont justement cest laffaire des linguistesde faire croire que lalangue est anime. La grammaire, quils appellent a gnralement, ou

    quand cest Hjelmslev, la forme. a ne va pas tout seul, mme si quelquun qui men doit lefrayage a mis laccent sur la grammatologie.

    Lalangue, cest ce qui permet que le vu (souhait), on considre que ce nest pas par hasardque ce soit aussi le veut de vouloir, troisime personne de lindicatif, que le non niant et lenom nommant, ce nest pas non plus par hasard ; ni que deux (d apostrophe avant ce eux qui dsigne ceux dont on parle) ce soit fait de la mme faon que le chiffre deux, cenest pas l pur hasard ni non plus arbitraire, comme dit Saussure. Ce quil faut yconcevoir, cest le dpt, lalluvion, la ptrification qui sen marque du maniement par ungroupe de son exprience inconsciente. La langue nest pas dire vivante parce quelle esten usage. Cest bien plutt la mort du signe quelle vhicule. Ce nest pas parce quelinconscient est structur comme un langage que lalangue nait pas jouer contre sonjouir, puisquelle sest faite de ce jouir mme.

    Le sujet suppos savoir quest lanalyste dans le transfert ne lest pas suppos tort sil saiten quoi consiste linconscient dtre un savoir qui sarticule de lalangue, le corps qui laparle ny tant nou que par le rel dont il se jouit. Mais le corps est comprendre aunaturel comme dnou de ce rel qui, pour y ex-sister au titre de faire sa jouissance, ne luireste pas moins opaque. Il est labme moins remarqu de ce que ce soit lalangue qui, cettejouissance, la civilise si jose dire, jentends par l quelle la porte son effet dvelopp,celui par lequel le corps jouit dobjets dont le premier, celui que jcris du petit a, est lobjetmme, comme je le disais, dont il ny a pas dide dide comme telle, jentends sauf le briser, cet objet, auquel cas ses morceaux sont identifiables corporellement et, commeclats du corps, identifis. Et cest seulement par la psychanalyse, cest en cela que cetobjet fait le noyau laborable de la jouissance, mais il ne tient qu lexistence du nud,aux trois consistances de tores, de ronds de ficelle qui le constituent [14].

    Ltrange est ce lien qui fait quune jouissance, quelle quelle soit, le suppose, cet objet, etquainsi le plus-de-jouir, puisque cest ainsi que jai cru pouvoir dsigner sa place, soit auregard daucune jouissance, sa condition.

    Jai fait un petit schma. Si cest le cas pour ce quil en est de la jouissance du corps en tantquelle est jouissance de la vie, la chose la plus tonnante, cest que cet objet, le petit a,spare cette jouissance du corps de la jouissance phallique. Pour a, il faut que vous voyiezcomment cest fait, le nud borromen.

    http://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#nb14http://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#nb14
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    (figure 1)

    (figure 2)

    Que la jouissance phallique devienne anomalique la jouissance du corps, cest quelquechose qui sest dj aperu trente-six fois. Je ne sais pas combien de types ici sont un peu

    la page de ces histoires la mords-moi le doigt qui nous viennent de lInde, kundalini [15]quils appellent a. Il y en a qui dsignent par l cette chose faire grimpette, grimpettetout le long de leur moelle, quils disent, parce que depuis on a fait quelques progrs enanatomie, alors ce que les autres expliquent dune faon qui concerne larte du corps, ilssimaginent que cest la moelle et que a monte dans la cervelle.

    Lhors-corps de la jouissance phallique, pour lentendre et nous lavons entendu cematin, grce mon cher Paul Mathis [16] qui est aussi celui qui je faisais grand

    http://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#nb15http://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#nb16http://www.valas.fr/IMG/gif/la-3e-fig2.gifhttp://www.valas.fr/IMG/gif/La-3e-figure-1.gifhttp://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#nb15http://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#nb16
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    compliment de ce que jai lu de lui sur lcriture et la psychanalyse, il nous en a donn cematin un formidable exemple. Ce nest pas une lumire, ce Mashimi [17]. Et pour nous direque cest Saint Sbastien qui lui a donn loccasion djaculer pour la premire fois, il fautvraiment que a lait pat, cette jaculation. Nous voyons a tous les jours, des types quivous racontent que leur premire masturbation, ils sen souviendront toujours, que a crve

    lcran. En effet, on comprend bien pourquoi a crve lcran, parce que a ne vient pas dudedans de lcran. Lui, le corps enfin, sintroduit dans lconomie de la jouissance acest de l que je suis parti par limage du corps. Le rapport de lhomme, de ce quonappelle de ce nom, avec son corps, sil y a quelque chose qui souligne bien quil estimaginaire, cest la porte quy prend limage et au dpart, jai bien soulign ceci, cestquil fallait pour a quand mme une raison dans le rel, et que la prmaturation de Bolk ce nest pas de moi, cest de Bolk [18], moi je nai jamais cherch tre original, jaicherch tre logicien cest quil ny a que la prmaturation qui lexplique, cetteprfrence pour limage qui vient de ce quil anticipe sa maturation corporelle avec tout ceque a comporte, bien sr, savoir quil ne peut pas voir un de ses semblables sans penserque ce semblable prend sa place, donc naturellement quil le vomit

    Pourquoi est-ce quil est comme a, si infod son image ? Vous savez le mal que je mesuis donn dans un temps parce que naturellement vous ne vous en tes pas aperus le mal que je me suis donn quand mme pour expliquer a. Jai voulu absolument donner cette image je ne sais quel prototype chez un certain nombre danimaux, savoir le momento limage, a joue un rle dans le processus germinal. Alors jai t chercher le criquetplerin, un tas de trucs, lpinoche, la pigeonne En ralit, ce ntait pas du tout, ce nestpas du tout quelque chose comme un prlude, un exercice, cest des hors-duvre, tout a.Que lhomme aime tellement regarder son image, voil, il ny a qu dire : cest commea. Mais ce quil y a de plus patant, cest que a a permis le glissement, nest-ce pas leglissement du commandement de Dieu. Lhomme est quand mme plus, plus prochain lui-mme dans son tre que dans son image dans le miroir. Alors quest-ce que cest quecette histoire du commandement Tu aimeras ton prochain comme toi-mme si a ne sefonde pas sur ce mirage, qui est quand mme quelque chose de drle, mais comme cemirage justement est ce qui le porte har non pas son prochain mais son semblable, cestun truc qui porterait un peu ct si on ne pensait pas que quand mme Dieu doit savoir cequil dit, il y a quelque chose qui saime mieux encore pour chacun que son image.

    Ce qui est frappant, cest ceci : cest que sil y a quelque chose qui nous donne lide du sejouir, cest lanimal. On ne peut en donner aucune preuve, mais enfin a semble bien treimpliqu par ce quon appelle le corps animal.

    La question devient intressante partir du moment, si on ltend et si, au nom de la vie, onse demande si la plante jouit. Cest quand mme quelque chose qui a un sens, parce quecest quand mme l quon nous a fait le coup, on nous a fait le coup du lys des champs. Ilsne tissent ni ne filent, a-t-on ajout. Mais il est sr que maintenant, nous ne pouvons pasnous contenter de a, pour la bonne raison que justement, cest leur cas, de tisser et de filer.Pour nous qui voyons a au microscope, il ny a pas dexemple plus manifeste que cest dufil. Alors cest peut-tre de a quils jouissent, de tisser et de filer. Mais a laisse quandmme lensemble de la chose tout fait flottante. La question reste trancher si vieimplique jouissance. Et si la question reste douteuse pour le vgtal, a ne met que plus en

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    valeur quelle ne le soit pas pour la parole, que lalangue o la jouissance fait dfaut, faitdpt [19], comme je lai dit, non sans la mortifier, nest-ce pas, non sans quelle ne seprsente comme du bois mort, tmoigne quand mme que la vie dont un langage fait rejet,nous donne bien lide que cest quelque chose de lordre du vgtal.

    Il faut regarder a de prs. Enfin il y a un linguiste comme a qui a beaucoup insist sur lefait que le phonme, a ne fait jamais sens. Lembtant, cest que le mot, le mot ne fait passens non plus, malgr le dictionnaire. Moi, je me fais fort de faire dire dans une phrase nimporte quel mot nimporte quel sens. Alors, si on fait dire nimporte quel motnimporte quel sens, o sarrter dans la phrase ? O trouver, o trouver lunit lment ?

    Puisque nous sommes Rome, je vais essayer, je vais essayer, de vous donner une ide lde ce que je voudrais dire, de ce que je voudrais dire sur ce quil en est de cette unit chercher du signifiant.

    Il y a, vous le savez, les fameuses trois vertus dites justement thologales. Ici on les voit se

    prsenter aux murailles exactement partout sous la forme de femmes plantureuses. Lemoins quon puisse dire, cest quaprs a, les traiter de symptmes, on ne force pas lanote, parce que dfinir le symptme comme je lai fait, partir du rel, cest dire que lesfemmes lexpriment aussi trs trs bien le rel, puisque justement jinsiste sur ce que lesfemmes ne sont pas-toutes. Alors, l-dessus, lesprance, non, la foi, lesprance et lacharit, si je les signifie de la foire, de laisse-spre-ogne lasciate ogni speranza cestun mtamorphme comme un autre, puisque tout lheure vous mavez pass ourdrome,les dnommer de a et de finir par le ratage type, savoir larchirat, il me semble que cestune incidence plus effective pour le symptme, pour le symptme de ces trois femmes. ame parat plus pertinent que ce qui, au moment o on se met rationaliser enfin tout, seformule par exemple comme ces trois questions de Kant avec lesquelles jai eu medptrer la tlvision, savoir : que puis-je savoir, que mest-il permis desprer cestvraiment le comble et que dois-je faire ? Cest quand mme trs curieux quon en soit l.Non pas bien sr que je considre que la foi, lesprance et la charit soient les premierssymptmes mettre sur la sellette. Ce nest pas des mauvais symptmes, mais enfin aentretient tout fait bien la nvrose universelle enfin nest-ce pas, cest--dire quen finde compte les choses naillent pas trop mal, et quon soit tous soumis au principe de ralit,cest--dire au fantasme. Mais enfin quand mme lEglise est l qui veille, et unerationalisation dlirante comme celle de Kant, cest quand mme ce quelle tamponne.

    Jai pris cet exemple, comme a, pour ne pas memptrer dans ce que javais commencdabord par vous donner comme jeu, comme exemple de ce quil faut pour traiter unsymptme, nest-ce pas, quand jai dit que linterprtation, a doit toujours tre, comme onla dit, Dieu merci, ici et pas plus tard quhier, savoir Tostain [20] , le ready-made, MarcelDuchamp, quau moins vous en entendiez quelque chose, lessentiel quil y a dans le jeu demots, cest l que doit viser notre interprtation pour ntre pas celle qui nourrit lesymptme de sens.

    Et puis je vais tout vous avouer, je vais tout vous avouer pourquoi pas ? Ce truc-l, ceglissement de la foi, lesprance et la charit vers la foire je dis a parce quil y a euquelquun hier soir la confrence de presse ou avant hier soir trouver que jallais un peu

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    fort sur ce sujet de la foi et de la foire ; cest un de mes rves moi, jai quand mme bienle droit, tout comme Freud, de vous faire part de mes rves ; contrairement ceux de Freud,ils ne sont pas inspirs par le dsir de dormir, cest plutt le dsir de rveil, moi, quimagite. Mais enfin cest particulier.

    Enfin ce signifiant-unit, cest capital. Cest capital mais ce quil y a de sensible, cest quesans a cest manifeste, le matrialisme moderne lui-mme, on peut tre sr quil neserait pas n, si depuis longtemps a ne tracassait les hommes, et si dans ce tracas, la seulechose qui se montrait tre leur porte, ctait toujours la lettre, quand Aristote commenimporte qui, enfin, se met donner lide de , , , llment, cest toujours il faitune srie de lettres exactement comme nous. Il ny a ailleurs rien qui donne dabord lidede llment, au sens o tout lheure je crois que je lvoquais, du grain de sable cestpeut-tre aussi dans un de ces trucs que jai saut, bon enfin, peu importe lide dellment, lide dont jai dit que a ne pouvait que se compter, et rien ne nous arrte dansce genre ; si nombreux que soient les grains de sable il y a dj un Archimde qui la dit si nombreux quils soient, on arrivera toujours les calibrer, mais tout ceci ne nous vient

    qu partir de quelque chose qui na pas de meilleur support que la lettre. Mais a veut direaussi, parce quil ny a pas de lettre sans de lalangue, cest mme le problme, commentest-ce que lalangue, a peut se prcipiter dans la lettre ? On na jamais fait rien de biensrieux sur lcriture. Mais a vaudrait quand mme la peine, enfin, parce que cest l tout fait un joint.

    Donc que le signifiant soit pos par moi comme reprsentant un sujet auprs dun autresignifiant, cest la fonction qui savre de ceci comme quelquun aussi la remarqu tout lheure faisant en quelque sorte frayage ce que je puis vous dire cest la fonction quine savre quau dchiffrage qui est tel que ncessairement cest au chiffre quonretourne, et que cest a le seul exorcisme dont soit capable la psychanalyse ; cest que le

    dchiffrage se rsume ce qui fait chiffre, ce qui fait que le symptme, cest quelquechose qui avant tout ne cesse pas de scrire du rel, et qualler lapprivoiser jusquaupoint o le langage en puisse faire quivoque, cest l par quoi le terrain est gagn quispare le symptme de ce que je vais vous montrer sur mes petits dessins, sans que lesymptme se rduise la jouissance phallique.

    [Il faut que jen saute un bout comme a.]

    Mon se jouit dintroduction, ce qui pour vous en est le tmoin, cest que votre analysantprsum se confirme dtre tel ceci quil revienne ; parce que, je vous le demande,pourquoi est-ce quil reviendrait, vu la tche o vous le mettez, si a ne lui faisait pas unplaisir fou ? Outre quen plus, souvent, enfin, il en remet, savoir quil faut quil fasseencore dautres tches pour satisfaire votre analyse. Il se jouit de quelque chose, et nonpas du tout ce je souis, parce que tout indique, tout doit mme par vous indiquer que vousne lui demandez pas du tout simplement de daseiner, dtre l, comme moi je le suismaintenant, mais plutt et tout loppos de mettre lpreuve cette libert de la fiction dedire nimporte quoi qui en retour va savrer tre impossible, cest--dire que ce que vouslui demandez, cest tout fait de quitter cette position que je viens de qualifier du Dasein etqui est plus simplement celle dont il se contente. Il sen contente justement de sen

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    plaindre, savoir de ne pas tre conforme ltre social, savoir quil y ait quelque chosequi se mette en travers. Et justement, de ce que quelque chose se mette en travers, cest aquil aperoit comme symptme, comme tel symptomatique du rel. Alors en plus il y alapproche quil fait de le penser, mais a, cest ce quon appelle le bnfice secondaire,dans toute nvrose.

    Tout ce que je dis l nest pas vrai forcment dans lternel ; a mest dailleurscompltement indiffrent. Cest que cest la structure mme du discours que vous ne fondezqu reformer, voire rformer les autres discours, en tant quau vtre ils ex-sistent. Et cestdans le vtre, dans votre discours que le parltre puisera cette insistance qui est la sienneet qui dans les autres, les autres discours reste court.

    Alors o se loge ce a se jouit dans mes registres catgoriques de limaginaire, dusymbolique et du rel ?

    Voil, il faut quand mme pour que vous pigiez. Pour quil y ait nud borromen, regardez

    l ce qui est en haut. Pour quil y ait nud borromen ce nest pas ncessaire que mes troisconsistances fondamentales soient toutes toriques. Comme cest peut-tre venu vosoreilles, vous savez quune droite peut tre cense se mordre la queue linfini. Alors dusymbolique, de limaginaire et du rel, il peut y avoir un des trois, le rel srement, qui luise caractrise justement de ce que jai dit : de ne pas faire tout, cest--dire de ne pas seboucler.

    (figure 3)

    Supposez mme que ce soit la mme chose pour le symbolique. Il suffit que limaginaire, savoir un de mes trois tores, se manifeste bien comme lendroit o assurment on tourne enrond, pour quavec deux droites a fasse nud borromen. Ce que vous voyez l en haut, cenest pas par hasard, peut-tre, que a se prsente comme lentrecroisement de de lcrituregrecque. Cest peut-tre bien aussi quelque chosedeux qui est tout fait digne dentrerdans le cas du nud borromen. Faites sauter aussi bien la continuit de la droite que la

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    continuit du rond, ce quil y a de reste, que ce soient une droite et un rond ou que ce soientdeux droites, est tout fait libre, ce qui est bien la dfinition du nud borromen.

    En vous disant tout a, jai le sentiment je lai mme not dans mon texte que lelangage, cest vraiment ce qui ne peut avancer qu se tordre et senrouler, se contourner

    dune faon dont aprs tout je ne peux pas dire que je ne donne pas ici lexemple. Il ne fautpas croire qu relever le gant pour lui, marquer dans tout ce qui nous concerne quelpoint nous en dpendons, il ne faut pas croire que je fasse a tellement de gaiet de cur.Jaimerais mieux que ce soit moins tortueux.

    Ce qui me parat comique, cest simplement quon ne saperoive pas quil ny a aucunautre moyen de penser et que des psychologues la recherche de la pense qui ne serait pasparle, impliquent en quelque sorte que la pense pure, si jose dire, ce serait mieux. Dansce que tout lheure jai avanc de cartsien, le je pense donc je suis, nommment, il y aune erreur profonde, cest que ce qui linquite, cest quand elle imagine que la pense faittendue, si on peut dire. Mais cest bien ce qui dmontre quil ny a dautre pense, si je

    puis dire, pure, pense non soumise aux contorsions du langage, que justement la pense deltendue. Et alors ce quoi je voulais vous introduire aujourdhui, et je ne fais en fin decompte aprs deux heures que dy chouer, que de ramper, cest ceci : cest que ltendueque nous supposons tre lespace, lespace qui nous est commun, savoir les troisdimensions, pourquoi diable est-ce que a na jamais t abord par la voie du nud ?

    Je fais une petite sortie, une vocation citatoire du vieux Rimbaud et de son effet de bateauivre, si je puis dire :

    Je ne me sentis plus tir par les haleurs [21] .

    Il ny a aucun besoin de rimbateau, ni de pote ni dEthiopote, aucun besoin de a, pour seposer la question de savoir pourquoi des gens qui incontestablement taillaient des pierres et a, cest la gomtrie, la gomtrie dEuclide pourquoi ces gens qui quand mme cespierres avaient ensuite les hisser au haut des pyramides, et ils ne le faisaient pas avec deschevaux ; chacun sait que les chevaux ne tiraient pas grand chose tant quon navait pasinvent le collier, comment est-ce que ces gens qui donc tiraient eux-mmes tous ces trucs,ce nest pas dabord la corde et du mme coup le nud qui est venu au premier plan de leurgomtrie ? Comment est-ce quils nont pas vu lusage du nud et de la corde, cette chosedans laquelle les mathmatiques les plus modernes elles-mmes, cest le cas de le dire,perdent la corde, car on ne sait pas comment formaliser ce quil en est du nud ; il y a untas de cas o on perd les pdales ; ce nest pas le cas du nud borromen ; lemathmaticien sest aperu que le nud borromen, ctait simplement une tresse, et letype de tresse du genre le plus simple.

    Il est vident que par contre ce nud, l, je vous lai mis en haut (fig. 3) dune faondautant plus saisissante que cest elle qui nous permet de ne pas faire dpendre toutes leschoses de la consistance torique de quoi que ce soit mais seulement au moins dune ; etcette au moins une, cest elle qui, si vous le rapetissez indfiniment, peut vous donner lidesensible du point, sensible en ceci que si nous ne supposons pas le nud se manifester dufait que le tore imaginaire que jai pos l se rapetisse, se rapetasse linfini, nous navons

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    aucune espce dide du point, parce que les deux droites telles que je viens de vous lesinscrire, les droites que jaffecte des termes du symbolique et du rel, elles glissent lunesur lautre, si je puis dire, perte de vue. Pourquoi est-ce que deux droites sur une surface,sur un plan, se croiseraient, sintercepteraient ? On se le demande. O est-ce quon a jamaisvu quoi que ce soit qui y ressemble ? Sauf manier la scie, bien sr, et imaginer que ce

    qui fait arte dans un volume, a suffit dessiner une ligne, comment est-ce quen dehorsde ce phnomne du sciage, on peut imaginer que la rencontre de deux droites, cest ce quifait un point ? Il me semble quil en faut au moins trois.

    Ceci bien sr nous emmne un tout petit peu plus loin. Vous lirez ce texte qui vaut ce quilvaut, mais qui est au moins amusant.

    Il faut quand mme que je vous montre. Ceci bien sr (fig. 4) vous dsigne la faon dont enfin de compte le nud borromen rejoint bien ces fameuses trois dimensions que nousimputons lespace, sans dailleurs nous priver den imaginer tant que nous voulons, etvoir comment a se produit. a se produit, un nud borromen, quand justement nous le

    mettons dans cet espace. Vous voyez l une figure gauche, et cest videmment en faisantglisser dune certaine faon ces trois rectangles qui font dj parfaitement nud soi toutseul, cest en les faisant glisser que vous obtenez la figure do part tout ce quil en est dece que je vous ai montr tout lheure, de ce qui constitue un nud borromen, tel quon secroit oblig de le dessiner.

    (figure 4)

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    (figure 5)

    Alors tchons quand mme de voir de quoi il sagit, savoir que dans ce rel se produisentdes corps organiss et qui se maintiennent dans leur forme ; cest ce qui explique que descorps imaginent lunivers. Ce nest pourtant pas surprenant que hors du parltre, nousnayons aucune preuve que les animaux pensent au-del de quelques formes quoi nous lessupposons tre sensibles de ce quils y rpondent de faon privilgie. Mais voil est-ceque nous ne voyons pas et ce que les thologistes, chose trs curieuse, mettent entreparenthses vous savez ce que cest que les thologistes, cest les gens qui tudient lesmurs et coutumes des animaux ; ce nest pas une raison pour que nous imaginionsnous-mmes que le monde est monde pour tous animaux, le mme, si je puis dire, alors que

    nous avons tant de preuves que mme si lunit de notre corps nous force le pensercomme univers, ce nest videmment pas monde quil est, cest immonde.

    Cest quand mme du malaise que quelque part Freud note, du malaise dans la civilisation,que procde toute notre exprience. Ce quil y a de frappant cest que le corps [ ], cemalaise, il contribue dune faon dont nous savons trs bien animer animer si je puisdire animer les animaux de notre peur. De quoi nous avons peur ? a ne veut passimplement dire : partir de quoi avons-nous peur ? De quoi avons-nous peur ? De notrecorps. Cest ce que manifeste ce phnomne curieux sur quoi jai fait un sminaire touteune anne et que jai dnomm de langoisse. Langoisse, cest justement quelque chosequi se situe ailleurs dans notre corps, cest le sentiment qui surgit de ce soupon qui nousvient de nous rduire notre corps. Comme quand mme cest trs curieux que cettedbilit du parltre ait russi aller jusque-l, enfin, nest-ce pas cest quon sest aperuque langoisse, ce nest pas la peur de quoi que ce soit dont le corps puisse se motiver.Cest une peur de la peur, et qui se situe si bien par rapport ce que je voudrais aujourdhuipouvoir quand mme vous dire puisquil y a 66 pages que jai eu la connerie de pondrepour vous, naturellement je ne vais pas me mettre parler comme a encore indfiniment que je voudrais bien vous montrer au moins ceci dans ce que jai imagin pour vous identifier chacune de ces consistances comme tant celles de limaginaire, du symbolique et

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    du rel, ce qui fait lieu et place pour la jouissance phallique, est ce champ qui, de la mise plat du nud borromen, se spcifie de lintersection que vous voyez ici (fig. 6).

    (figure 6)

    Cette intersection elle-mme, telles que les choses se figurent du dessin, comporte deuxparties, puisquil y a une intervention du troisime champ, qui donne ce point, dont lecoincement, dont le coincement central dfinit lobjet petit a. Comme je vous lai dit tout lheure, cest sur cette place du plus-de-jouir que se branche toute jouissance ; et donc cequi ce qui est externe dans chacune de ces intersections, ce qui est externe un de ceschamps, en dautres termes ), cest a quiici la jouissance phallique, ce que jai l crit du

    J( en dfinit ce que jai qualifi tout lheure comme son caractre de lhors-corps.

    De mme le rapport est le mme de ce qui est le cercle de gauche o se gte le rel, parrapport au sens. Cest bien, cest l que jinsiste, que jai insist notamment lors de laconfrence de presse, cest qu nourrir le symptme, le rel, de sens, on ne fait que luidonner continuit de subsistance. Cest en tant au contraire que quelque chose dans lesymbolique, se resserre de ce que lai appel le jeu de mots, lquivoque, lequel comportelabolition du sens, que tout ce qui concerne la jouissance, et notamment la jouissancephallique peut galement se resserrer, car ceci ne va pas sans que vous vous aperceviez dela place dans ces diffrents champs du symptme.

    La voici telle quelle se prsente dans la mise plat du nud borromen :

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    (figure 7) [22](cliquer pour agrandir)

    Le symptme est irruption de cette anomalie en quoi consiste la jouissance phallique, pourautant que sy tale, que sy panouit ce manque fondamental que je qualifie du non-

    rapport sexuel. Cest en tant que, dans linterprtation, cest uniquement sur le signifiantque porte lintervention analytique que quelque chose peut reculer du champ du symptme.Cest ici dans le symbolique, le symbolique en tant que cest la langue, cest lalangue qui lesupporte, que le savoir inscrit de lalangue qui constitue proprement parler linconscientslabore, quil gagne sur le symptme, ceci nempchant pas que le cercle marqu l du Sne corresponde quelque chose qui, de ce savoir, ne sera jamais rduit, cest savoirlUrverdrngt de Freud, ce qui de linconscient ne sera jamais interprt.

    En quoi est-ce que jai crit au niveau du cercle du rel le mot vie ? Cestquincontestablement de la vie, aprs ce terme vague qui consiste noncer le jouir de lavie, la vie nous ne savons rien dautre et tout ce quoi nous induit la science, cest de voir

    quil ny a rien de plus rel, ce qui veut dire rien de plus impossible, que dimaginercomment a pu faire son dpart cette construction chimique qui, dlments rpartis dansquoi que ce soit et de quelque faon que nous voulions le qualifier par les lois de la science,se serait mis tout dun coup construire une molcule dADN, cest--dire quelque chosedont je vous fais remarquer que trs curieusement, cest bien l quon voit dj la premireimage dun nud, et que sil y a quelque chose qui devrait nous frapper, cest quon ait missi tard sapercevoir que quelque chose dans le rel et pas rien, la vie mme sestructure dun nud. Comment ne pas stonner quaprs a, nous ne trouvions justement

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    nulle part, nulle part ni dans lanatomie, ni dans les plantes grimpantes qui sembleraientexpressment faites pour a, aucune image de nud naturel ? Je vais vous suggrer quelquechose : ne serait-ce pas l le signe dun autre type de refoulement, dUrverdrngt ? Enfinquand mme ne nous mettons pas trop rver, nous avons avec nos traces assez faire.

    Que la reprsentation, jusques et y compris le prconscient de Freud, soit justement se quifait que J(A) que jai crit et qui veut dire la jouissance de lAutre en tant que parasexue,jouissance pour lhomme de la suppose femme, et inversement pour la femme que nousnavons pas supposer puisque La femme nexiste pas, mais pour une femme par contrejouissance de lhomme qui, lui, est tout, hlas, il est mme toute jouissance phallique ; cettejouissance de lAutre, parasexue, qui nexiste pas, ne pourrait, ne saurait mme exister quepar lintermdiaire de la parole, de la parole damour notamment qui est bien la chose, jedois dire, la plus paradoxale et la plus tonnante et dont il est videmment tout faitsensible et comprhensible que Dieu nous conseille de naimer que son prochain et non pasdu tout de se limiter sa prochaine, car si on allait sa prochaine on irait tout simplement lchec, cest le principe mme de ce que jai appel tout lheure larchirat chrtienne.Cette jouissance de lAutre, cette jouissance de lAutre, cest l que se produit, cest l quese produit ce qui montre quautant la jouissance phallique est hors corps, autant lajouissance de lAutre est hors langage, hors symbolique, car cest partir de l, savoir partir du moment o lon saisit ce quil y a comment dire de plus vivant ou de plusmort dans le langage, savoir la lettre, cest uniquement partir de l que nous avons accsau rel.

    Cette jouissance de lAutre, cette jouissance de lAutre dont chacun sait quel point cestimpossible, et contrairement mme au mythe enfin quvoque Freud, savoir que lEros, ceserait de faire un, mais justement cest de a quon crve, cest quen aucun cas deux corpsne peuvent en faire quun, de si prs quon le serre ; je nai pas t jusqu le mettre dansmon texte, mais tout ce quon peut faire de mieux dans ces fameuses treintes, cest de dire serre-moi fort mais on ne serre pas si fort que lautre finisse par en crever ! Quandmme, de sorte quil ny a aucune espce de rduction lun. Cest la plus formidableblague. Sil y a quelque chose qui fait lun, cest quand mme bien le sens, le sens dellment, le sens de ce qui relve de la mort.

    Je dis tout a parce quon fait sans doute beaucoup de confusion, cause dune certaineaura de ce que, de ce que je raconte, on fait sans doute beaucoup de confusion sur le sujet que le langage ; je ne trouve pas du tout que ce soit la panace universelle ; ce nest pasparce que linconscient est structur comme un langage, cest--dire que cest ce quil a demieux, nest-ce pas que linconscient ne dpend pas troitement de lalangue, cest--dire dece qui fait que toute la langue, toute lalangue est une langue morte, mme si elle est encoreen usage. Ce nest qu partir du moment o quelque chose sen dcape quon peut trouverun principe didentit de soi soi, et cest non pas quelque chose qui se produit au niveaude lAutre, mais de quelque chose qui peut se produire au niveau de la logique. Cest entant quon arrive rduire toute espce de sens quon arrive cette sublime formulemathmatique de lidentit de soi soi qui scrit x = x.

    Pour ce qui est de la jouissance de lAutre, il ny a quune seule faon de la remplir, et cest proprement parler le champ o nat la science, o la science nat pour autant, pour autant

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    que, bien entendu, comme tout le monde le sait, cest uniquement partir du moment oGalile a fait des petits rapports de lettre lettre avec une barre dans lintervalle, o il adfini la vitesse comme la diffrence, comme la proportion despace et de temps, cest qupartir de ce moment-l, comme quelque chose, comme un petit livre que je crois a commisma fille le montre bien, cest partir de ce moment-l quon est sorti de toute cette notion

    en quelque sorte intuitive et emptre de leffort, qui a fait quon peut arriver ce premierrsultat qutait la gravitation. Nous avons fait quelques petits progrs depuis, mais quest-ce que a donne en fin de compte, la science ? a nous donne nous mettre sous la dent la place de ce qui nous manque dans le rapport, dans le rapport de la connaissance, commeje disais tout lheure, a nous donne cette place en fin de compte ce qui, pour la plupartdes gens, tous ceux qui sont l en particulier, se rduit des gadgets : la tlvision, levoyage dans la lune, et encore le voyage dans la lune, vous ny allez pas, il ny en a quequelques-uns slectionns. Mais vous le voyez la tlvision. Cest a, la science part del. Et cest pour a que je mets espoir dans le fait que, passant au-dessous de toutereprsentation, nous arriverons peut-tre avoir sur la vie quelques donnes plussatisfaisantes.

    Alors l la boucle se boucle et ce que je viens de vous dire tout lheure : cest savoirlavenir de la psychanalyse est quelque chose qui dpend de ce quil adviendra de ce rel, savoir si les gadgets par exemple gagneront vraiment la main, si nous arriverons devenirnous-mmes anims vraiment par les gadgets. Je dois dire, je dois dire que a me parat peuprobable. Nous narriverons pas vraiment faire que le gadget ne soit pas un symptme,car il lest pour linstant tout fait videmment. Il est bien certain quon a une automobile comme une fausse femme ; on tient absolument ce que ce soit un phallus, mais a nade rapport avec le phallus que du fait que cest le phallus qui nous empche davoir unrapport avec quelque chose qui serait notre rpondant sexuel. Cest notre rpondantparasexu, et chacun sait que le para , a consiste ce que chacun reste de son ct, quechacun reste ct de lautre.

    Bon voil, cest peu prs je vous rsume ce quil y avait l, dans mes 66 pages, avecma bonne rsolution de dpart qui tait de lire ; je faisais a dans un certain esprit, parcequaprs tout, accaparer la lecture, ctait vous en dcharger dautant, et peut-tre faire quevous pourriez, cest ce que je souhaite, lire quelque chose. Si vous arriviez vraiment lirece quil y a dans cette mise plat du nud borromen, je pense que ce serait l dans lamain vous toper quelque chose qui peut vous rendre service autant que la simple distinctiondu rel, du symbolique et de limaginaire.

    Pardon davoir parl si longtemps.

    Clture du Congrs par le Docteur Jacques Lacan

    J. LACAN Je vous ai invits, louverture de ce congrs, au nom dune certaineformule concernant le message, vous remercier vous-mmes. sa clture, je vousremercie. Je vous remercie pour ce que jai appris, ce que jai appris dont il est forc que jene sois pas toujours inform. Jai appris beaucoup sur le travail de chacun. Jai appris que

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    sans doute il faudra que je continue dire ce qui, je crois, peut vous clairer puisquaussibien jen ai tellement de retour et de rcompense.

    Je voudrais remercier Muriel Drazien qui a t celle grce quoi tout ce qui sest pass Rome a fonctionn, dune faon qui sans doute, comme tout fonctionnement, ne va pas sans

    quon puisse y adresser des reproches. Mais ce que je souhaite, propos de la remarquequici il y avait trop peu dItaliens, cest une remarque incontestablement juste, jai regretten effet quil y en ait si peu, ce que je souhaite, cest que dans lavenir quelque chose seforme o les Italiens puissent entendre la faon dont nous concevons lanalyse, cest--dire,je crois, la bonne.

    (Applaudissements)

    (La sance est leve)

    Notes

    1 Intervention au Congrs de Rome (31.10.1974/ 3.11.1974) parue inLettres de lcolefreudienne, n16, 1975, p. 177-203.

    2 G. de Nerval,Posies et souvenirs, Paris, Gallimard, Collection Posie, 1974, p. 139. La treizime revient Cest encore la premire.

    3 Qui sentend : disquours dRome , discourdrome , dit-ce-que-court , ditqui secourt .

    4 Lacan passe ici dune dfinition de lobjet petit a comme contingence corporelle sa

    consistance logique.

    5 Lapsus de Lacan, il parle en fait de Merleau-Ponty.

    6 Respectivement la pense et ltre.

    7 Lacan fait apparatre dans la conjugaison du verbe tre diffrents radicaux quimontrent que celui-ci, en franais, sorigine de plusieurs verbes latins (fui, sum, stat).

    8 Ou loco en italien ?

    9 Lacan le prononce : Diiieueu .

    10 Lacan fait, ici, rfrence sa confrence prononce le 8 juillet 1953 la Socitfranaise de Philosophie, intitule : Le symbolique, limaginaire et le rel .

    11 Noumne : objet de la raison intelligible, soppose phnomne, objet de la ralitsensible.

    http://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#outil_sommaire
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    12 Pour John Locke (1632-1704), reprsentant lempirisme anglais, les ides viennent delexprience, elles ne sont pas innes . La matire est apprhende par la perception. Ilfaut distinguer les qualits sensibles premires propres aux choses comme telles (ltendue,la forme, le nombre) qui seules dpendent de la science des qualits sensibles secondes quine relvent pas de la science mais de la subjectivit (lodeur, la couleur). Sopposant

    Locke, Georges Locke (1685-1753) considre que lide de matire est une fiction delangage. La ncessit nest pas un concept empirique. Seules existent les ides et lespritdont lordonnance dpend de Dieu .

    13 Pour Lacan, la thorie moderne des quanta fait apparatre que la nature nest pas aussinaturelle que cela . La thorie des quanta sest dveloppe partir de la thorie de larelativit dAlbert Einstein (1879-1955). La matire nest pas faite seulement decorpuscules lmentaires les atomes, par exemple, sont eux-mmes constitusdlments plus lmentaires. Il faut aussi tenir compte de la notion dnergie. La physiquequantique repose sur le principe selon lequel des nergies ne sont transmises que commemultiples entiers du quantum dnergie dcouvert par Max Planck (1853-1947). NielsBohr (1885-1962) utilise la thorie quantique pour expliquer la structure atomique et lesspectres lumineux spcifiques des lments atomiques. Ainsi la lumire se comporte enpartie comme une onde et en partie comme paquets dnergie . Louis de Broglie (1892-1975) en dduit quelle est constitue aussi de particules qui ont aussi des masses. Il y adonc dans la thorie des quanta une dualit entre la thorie ondulatoire et la thoriecorpusculaire. Dans une certaine mesure, ces deux notions doivent sexclure et en mmetemps se complter, do lextraordinaire difficult dfinir la matire constituante dumonde. Il rsulte quil est impossible de dterminer une substance qui servirait de rfrenceabsolue la thorie moderne des quanta.

    14 Dans tout ce paragraphe, il est difficile de distinguer la langue de lalangue .

    15 Selon la spiritualit de lInde traditionnelle, kundalini est lnergie love, enroule surelle-mme comme un serpent , comme on peut le lire dans les textes de lcole tantriquesur la physiologie subtile . Elle est lnergie fondamentale procdant de la division endeux ples de la Conscience divine : elle sest loigne de ltre pur immuablesymboliquement situ au point le plus haut, puis sest arrte au point le plus bas,ordonnant dune part lUnivers entre Ciel et Terre et dautre part le monde intrieurindividuel entre sommet du crne et fondement . Elle sest localise dans le corpshumain la base de la colonne vertbrale o elle gt enroule, voquant tel serpentmythologique ou abyssal. Cet arrt assure un lien intermdiaire dactivit permanente, axepassant par la colonne vertbrale et les centres crbraux autour desquels stage etsorganise toute la manifestation individuelle de la Puissance divine. Cette nergie latentepeut tre rveille par des pratiques de yoga. Le Kundalini-yoga en est une forme tantrique,par quoi la conscience humaine est unifie la Conscience divine, soit comme une unionindissoluble o la personnalit demeure intacte, soit comme la rvlation dune identit ole moi humain se dissout et fait place la Conscience suprme et ternelle. Daprs TaraMichael, in Dictionnaire critique de lsotrisme , dir. J. Servier, P.U.F., 1998. Lnergiekundalini est aussi celle de la parole. La monte de celle-ci peut tre provoque par le yogasexuel, la fusion en labsolu concidant avec lorgasme.

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    16 Paul Mathis,criture et psychanalyse, non publi.

    17 Lapsus de Lacan, il sagit bien videmment de Mishima.

    18 L. Bolk, La gense de lhomme inLittoraln 27/28, Paris avril 1989.

    19 Est-ce un lapsus de Lacan ?

    20 R. Tostain, Ready-made et objet petit a , inLettres de lEFPn 16, pp. 69-78.

    21 En citant A. Rimbaud, Lacan dit : Je ne me sentis plus tir par les haleurs , orRimbaud na pas crit tir mais guid . Le bateau ivre , 1871, in Posie, uvresCompltes, Paris, Gallimard, collection La Pliade, 1972.

    22 Ce schma est celui que Lacan a produit le jour de cette confrence. Celui que nousreproduisons ci-dessous a t reconstitu par P. Valas, partir de celui de Rome et des

    indications de Lacan dans les sminaires ultrieurs :

    (figure 8)(cliquer pour agrandir)

    [1] Intervention au Congrs de Rome (31.10.1974/ 3.11.1974) parue inLettres de lcolefreudienne, n16, 1975, p. 177-203

    http://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#nh1http://www.valas.fr/IMG/gif/la-3e-fig8.gifhttp://www.valas.fr/Jacques-Lacan-La-Troisieme-transcription-par-P-Valas-et-cie-de-l-intervention-au-congres-de-l-EFP-a-Rome-1er-novembre-1974,011#nh1
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    [2] G. de Nerval, Posies et souvenirs, Paris, Gallimard, Collection Posie, 1974, p. 139. La treizime revient Cest encore la premire.

    [3] Qui sentend : disquours dRome , discourdrome , dit-ce-que-court , ditqui secourt .

    [4] Lacan passe ici dune dfinition de lobjet petit a comme contingence corporelle saconsistance logique.

    [5] Lapsus de Lacan, il parle en fait de Merleau-Ponty.

    [6] Respectivement la pense et ltre.

    [7] Lacan fait apparatre dans la conjugaison du verbe tre diffrents radicaux quimontrent que celui-ci, en franais, sorigine de plusieurs verbes latins (fui, sum, stat).

    [8] Ou loco en italien ?[9] Lacan le prononce : Diiieueu .

    [10] Lacan fait, ici, rfrence sa confrence prononce le 8 juillet 1953 la Socitfranaise de Philosophie, intitule : Le symbolique, limaginaire et le rel .

    [11] Noumne : objet de la raison intelligible, soppose phnomne, objet de la ralitsensible.

    [12] Pour John Locke (1632-1704), reprsentant lempirisme anglais, les ides viennent

    de lexprience, elles ne sont pas innes . La matire est apprhende par la perception. Ilfaut distinguer les qualits sensibles premires propres aux choses comme telles (ltendue,la forme, le nombre) qui seules dpendent de la science des qualits sensibles secondes quine relvent pas de la science mais de la subjectivit (lodeur, la couleur ). Sopposant Locke, Georges Locke (1685-1753) considre que lide de matire est une fiction delangage. La ncessit nest pas un concept empirique. Seules existent les ides et lespritdont lordonnance dpend de Dieu .

    [13] Pour Lacan, la thorie moderne des quanta fait apparatre que la nature nest pasaussi naturelle que cela . La thorie des quanta sest dveloppe partir de la thorie de larelativit dAlbert Einstein (1879-1955). La matire nest pas faite seulement de

    corpuscules lmentaires les atomes, par exemple, sont eux-mmes constitusdlments plus lmentaires. Il faut aussi tenir compte de la notion dnergie. La physiquequantique repose sur le principe selon lequel des nergies ne sont transmises que commemultiples entiers du quantum dnergie dcouvert par Max Planck (1853-1947). NielsBohr (1885-1962) utilise la thorie quantique pour expliquer la structure atomique et lesspectres lumineux spcifiques des lments atomiques. Ainsi la lumire se comporte enpartie comme une onde et en partie comme paquets dnergie . Louis de Broglie (1892-1975) en dduit quelle est constitue aussi de particules qui ont aussi des masses. Il y a

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    donc dans la thorie des quanta une dualit entre la thorie ondulatoire et la thoriecorpusculaire. Dans une certaine mesure, ces deux notions doivent sexclure et en mmetemps se complter, do lextraordinaire difficult dfinir la matire constituante dumonde. Il rsulte quil est impossible de dterminer une substance qui servirait de rfrenceabsolue la thorie moderne des quanta.

    [14] Dans tout ce paragraphe, il est difficile de distinguer la langue de lalangue .

    [15] Selon la spiritualit de lInde traditionnelle, kundalini est lnergie love, enroulesur elle-mme comme un serpent , comme on peut le lire dans les textes de lcoletantrique sur la physiologie subtile . Elle est lnergie fondamentale procdant de ladivision en deux ples de la Conscience divine : elle sest loigne de ltre pur immuablesymboliquement situ au point le plus haut, puis sest arrte au point le plus bas,ordonnant dune part lUnivers entre Ciel et Terre et dautre part le monde intrieurindividuel entre sommet du crne et fondement . Elle sest localise dans le corpshumain la base de la colonne vertbrale o elle gt enroule, voquant tel serpent

    mythologique ou abyssal. Cet arrt assure un lien intermdiaire dactivit permanente, axepassant par la colonne vertbrale et les centres crbraux autour desquels stage etsorganise toute la manifestation individuelle de la Puissance divine. Cette nergie latentepeut tre rveille par des pratiques de yoga. Le Kundalini-yoga en est une forme tantrique,par quoi la conscience humaine est unifie la Conscience divine, soit comme une unionindissoluble o la personnalit demeure intacte, soit comme la rvlation dune identit ole moi humain se dissout et fait place la Conscience suprme et ternelle. Daprs TaraMichael, in Dictionnaire critique de lsotrisme , dir. J. Servier, P.U.F.,1998. Lnergiekundalini est aussi celle de la parole. La monte de celle-ci peut tre provoque par le yogasexuel, la fusion en labsolu concidant avec lorgasme.

    [16] Paul Mathis, criture et psychanalyse, non publi.

    [17] Lapsus de Lacan, il sagit bien videmment de Mishima.

    [18] L. Bolk, La gense de lhomme in Littoral n 27/28, Paris avril 1989.

    [19] Est-ce un lapsus de Lacan ?

    [20] R. Tostain, Ready-made et objet petit a, in Lettres de lEFP n 16, pp. 69-78.

    [21] En citant A. Rimbaud, Lacan dit : Je ne me sentis plus tir par les haleurs , orRimbaud na pas crit tir mais guid . Le bateau ivre, 1871, in Posie, uvresCompltes, Paris, Gallimard, collection La Pliade, 1972.

    [22] Ce schma est celui que Lacan a produit le jour de cette confrence. Celui que nousreproduisons ci-dessous a t reconstitu par P. Valas, partir de celui de Rome et desindications de Lacan dans les sminaires ultrieurs :

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    Commentaires

    Jacques Lacan : La Troisime ; transcription par P. Valas et cie de lintervention au

    congrs de lEFP Rome, 1er

    novembre 1974lundi 20 aot 2012 09h27 - par manfred

    Il y a une vraie religion, cest la religion chrtienne pourquoi Une ? (soulign dans letexte) pourquoi vraie ? pris au pied de la lettre cest idiot derrire lnonc, quy aurait-il ? ressemble une marotte, je donne ma langue au chat, un clairage ? merci

    Une erreur de transcription ?mercredi 21 mars 2012 20h26 - par Henri Brevire

    Aux transcripteurs de La Troisime Bonjour,

    Je vous remercie pour ce beau travail. Aprs lecture je crois pouvoir vous proposer unelgre amlioration, en fait une correction de ce que je pense tre une erreur detranscription mme si jai un doute, confront au travail de pas moins dune quarantaine detranscripteurs !! Cette erreur je la trouve dans le passage suivant : Si jinjecte ainsi unbout de plus donomatope dans la langue, ce nest pas quelle ne soit en droit de meretoquer quil ny a pas donomatope qui dj ne se spcifie de son systmephonmatique, la langue. Vous savez que pour le franais, Jakobson la calibr : cestgrand comme a. Autrement dit, que cest dtre du franais que le discours de Rome peutsentendre disquourdrome . Je tempre a remarquer quourdrome est un ronronquadmettraient dautres lalangues, si jagre bien de loreille telle de nos voisinesgographiques, et que a nous sort naturellement du jeu de la matrice, celle de Jakobson,celle que jen spcifiais linstant . Je dis une erreur de transcription parce quil suffitdcouter lenregistrement pour constater quon nentend pas de qu aprs le verberetoquer. Lacan sait bien que retoquer ne peut pas se construire avec une subordonneconjonctive et il lemploie bien comme un verbe transitif : me retoquer . Par contre leverbe rtorquer, lui, se construit avec la conjonction de subordination que , mais il estabsolument invraisemblable que Lacan ait pu faire un lapsus aussi norme o sa langueaurait fourch de telle manire que voulant dire rtorquer il aurait dit retoquer ! Le verbe retoquer tait dun emploi assez rare lpoque de La Troisime (1974) (aujourdhui onlentend constamment, ce qui demanderait dailleurs quon explique pourquoi). Verbe rare tel point que Le premier transcripteur de La Troisime avait, sans tat dme, entendu ettranscrit lpoque me rtorquer . Ce ntait pas la premire fois que Lacan employaitun mot un peu rare De toute faon la construction me rtorquer quil ny a pas etc. serait de toute vidence un contresens (peut-tre mme un non-sens ?) par rapport ce queLacan veut dire. Et la construction que vous avez choisie me retoquer quil ny a pasetc. , est, elle, de son c