LA TECHNIQUE
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LA TECHNIQUEFormateur : Yves LIOGIER
Collection Philosophique
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays à
l’auteur. Dépôt légal : Janvier 2014
LA TECHNIQUE
On peut distinguer aujourd’hui :
- La technique au sens large : méthode, ensemble de moyens qui permettent de
réaliser un but. -- La technique de l’artisan, de l’homme de métier : son ART, savoir-faire, les procédés
qu’il utilise pour obtenir un résultat. -- La technique issue des sciences, leur application méthodique, les moyens de
transformation de la NATURE fondées sur elles.
Collection Philosophique 1
LA TECHNIQUE
Le développement de la technique obéit-il
à une fatalité ?
« Fatalité » : « caractère de ce qui est fatal » ; « fatal » : 1) « Ce qui est fixé par le destin, inévitable » ; 2) « Qui entraîne la perte, la
ruine, la mort ». On peut donc distinguer deux problématiques dans la question posée : a)
celle du caractère inévitable du développement de la technique ; b) celle du
caractère funeste, nuisible, néfaste, de ce développement.
Collection Philosophique 2
Question
LA TECHNIQUEBergson observait que « l’intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la
démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à
faire des outils, et d’en varier indéfiniment la fabrication » (L’Evolution créatrice, II). Le
développement toujours plus rapide de la technique témoigne assez de cette variation
indéfinie. Mais il semble parfois que ce développement, bien que produit par
l’intelligence humaine, lui échappe en quelque sorte, comme si cette intelligence ne pouvait s’empêcher de produire une technique qui ne
serait plus à son service, mais au service de laquelle elle serait.
Collection Philosophique 3
QuestionIntroduction
LA TECHNIQUE
Le problème se pose donc de savoir si le développement de la technique est fatal
en ce sens qu’il nous échapperait, qu’il obéirait à ses propres lois, que nous ne
pourrions le maîtriser et qu’il nous conduirait à notre ruine.
Collection Philosophique 4
QuestionIntroduction
LA TECHNIQUEa) Qu’est-ce que le développement
technique ?
Homo faber : être qui fabrique des outils. Cette définition rappelle que la
technique n’est pas un phénomène récent. Elle semble en effet
contemporaine de l’apparition et du développement de l’humanité. Elle
désigne des procédés, outils, instruments, savoir-faire, par lesquels
s’accomplit un certain travail, une modification ou une transformation
consciente de la nature. Collection
Philosophique 5
QuestionIntroduction
Le développemen
t technique
LA TECHNIQUEa) Qu’est-ce que le développement technique ?
Mais le « développement technique » ne désigne pas, d’ordinaire, les lentes évolutions des techniques
artisanales au cours des siècles. Il évoque essentiellement l’extension considérable du
machinisme depuis le XVIIIe siècle, et l’application croissante des sciences aux techniques par lesquelles s’effectue la transformation de la
réalité, application autorisée à partir du XVIIe siècle par la naissance du mécanisme et le
développement de la science expérimentale. On parle alors d’un progrès parallèle des sciences et
des techniques, c’est-à-dire d’une amélioration indéfinie des connaissances de type scientifique et des applications techniques qu’il est possible d’en
tirer. Collection Philosophique 6
QuestionIntroduction
Le développemen
t technique
LA TECHNIQUEb) Un autodéveloppement funeste et inévitable ?
Cependant l’idée même de saisir le développement de la technique comme « progrès » a été contestée. On a pu en effet faire valoir que tout « progrès »
technique n’est pas nécessairement un développement en bien, mais peut être un
développement en mal, comme le progrès d’une maladie. C’est ce qu’a souligné en particulier le
philosophe Michel Henry, qui voit la source de ce développement pour ainsi dire pathologique de la technique dans le fait qu’elle s’est constituée en
domaine autonome, liée à la seule science mathématique de la nature, séparée des autres
modes de connaissance et des autres domaines de la culture, et qui a mis hors jeu le monde-de-la-vie
et la vie elle-même. Collection Philosophique 7
QuestionIntroduction
Le développemen
t technique
LA TECHNIQUEb) Un autodéveloppement funeste et
inévitable ?
« Le progrès technique, écrit M. Henry, qui était compris traditionnellement comme l’effet d’une découverte
théorique « géniale », c’est-à-dire accomplie par un individu exceptionnel
(Pasteur), a lui aussi totalement changé de nature. Par ce biais de l’activité
individuelle de l’inventeur et de sa vie propre, il était rattaché aux progrès de
la culture en général et appréhendé comme une de ses branches…. »
Collection Philosophique 8
QuestionIntroduction
Le développemen
t technique
LA TECHNIQUEb) Un autodéveloppement funeste et
inévitable ?
« … Mais rien de tel ne se retrouve aujourd’hui dans le développement de la
technique s’accomplissant comme autodéveloppement. On peut seulement
dire : si des techniques a, b, c, sont données dont la composition est la technique d, celle-ci sera produite,
inévitablement, comme leur effet assuré, peu importe par qui et où. Ainsi s’explique la simultanéité des découvertes en divers
pays, leur inéluctabilité aussi… » Collection Philosophique 9
QuestionIntroduction
Le développemen
t technique
LA TECHNIQUEb) Un autodéveloppement funeste et
inévitable ?
« … Leur « application » n’est pas la suite éventuelle et contingente d’un contenu
théorique préalable, celui-ci est déjà une « application », un dispositif instrumental, une
technique. Aucune instance n’existe, d’autre part, qui serait différente de ce dispositif et du
savoir scientifique matérialisé en lui pour décider s’il convient ou non de le « réaliser ».
Ainsi l’univers technique prolifère-t-il à la manière d’un cancer, s’autoproduisant et
s’autonormant lui-même, en l’absence de toute norme, dans sa parfaite indifférence à tout ce
qui n’est pas lui – à la vie. »
(La Barbarie, p. 98). Collection
Philosophique 10
QuestionIntroduction
Le développemen
t technique
LA TECHNIQUE
b) Un autodéveloppement funeste et inévitable ?
Dans ces conditions, le développement de la technique serait bien une fatalité au
double sens du mot. Il nous faut cependant examiner de plus près la
valeur de la technique.
Collection Philosophique 11
QuestionIntroduction
Le développemen
t technique
LA TECHNIQUEDescartes : « des connaissances fort
utiles »
« Sitôt que j’eu acquis quelques notions générales touchant la physique […], j’ai
remarqué jusque où elles peuvent conduire […]. Elles m’ont fait voir qu’il est possible
de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie ; et qu’au lieu de cette
philosophie spéculative qu’on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une
pratique, par laquelle, connaissant la force des actions du feu, de l’eau, de l’air, des
astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent,… »
Collection Philosophique 12
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
LA TECHNIQUE
Descartes : « des connaissances fort utiles »
« … aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer
en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs
de la nature »
(Discours de la méthode, 1637, 6e partie).
Collection Philosophique 13
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
LA TECHNIQUE
Descartes : « des connaissances fort utiles »
On voit que Descartes prend acte de la naissance des sciences expérimentales,
et conscience des applications pratiques qu’elles autorisent. Il annonce
la possibilité d’une technique dont le développement, loin d’être une fatalité
pour l’homme, devrait libérer l’humanité, et la libérer en particulier :
Collection Philosophique 14
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
LA TECHNIQUE
Descartes : « des connaissances fort utiles »
- de la souffrance du travail : certaines inventions techniques « feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de
toutes les commodités qui s’y trouvent » ;- de la maladie, voire du vieillissement lui-
même : le progrès des techniques devrait permettre d’assurer un jour « la conservation
de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens
de cette vie » ;
Collection Philosophique 15
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
LA TECHNIQUE
Descartes : « des connaissances fort utiles »
- de la nature en général, de cette puissance dont nous sommes les jouets malheureux tant que nous n’avons pas
conquis sur elle le pouvoir que donne le savoir. Puisque l’on nomme « Dieu »,
traditionnellement, le maître de la nature, le projet cartésien nous promet
de participer quelque peu à la puissance divine.Collection
Philosophique 16
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
LA TECHNIQUE
Descartes : « des connaissances fort utiles »
On voit aussi que se situe à l’exact opposé de toute idée de fatalité le
développement d’une telle technique qui doit nous affranchir des limites de
l’humaine condition. La seule question est de savoir si le développement réel, historique, de la technique correspond
à l’analyse de Descartes et répond à ses espérances.Collection
Philosophique 17
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
LA TECHNIQUE
Descartes : « des connaissances fort utiles »
S’il est en effet remarquable que Descartes ait affirmé que le développement de la
technique passe par la substitution des « forces et actions du feu, de l’eau, de l’air »,
aux forces musculaires des hommes ou des animaux et qu’il ait en ce sens annoncé les
révolutions industrielles des siècles suivants, on se demande si elles ont bien réalisé, voire
même simplement amorcé, le projet libérateur annoncé par Descartes.Collection
Philosophique 18
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
LA TECHNIQUEa) Les révolutions industrielles
L’inauguration de la machine-outil à la fin du XVIIIe siècle inaugure une révolution dans la manière de produire, dont les effets se font toujours sentir. La machine à vapeur fournit une énergie qui, pour la première fois, peut
remplacer systématiquement la force musculaire pour limer, fraiser, aléser, scier,
percer, etc. L’introduction de moteurs à énergie de plus en plus transformée (on
passe peu à peu du bois et de la houille au pétrole, à l’électricité, à l’atome) prolonge et
étend les conséquences de la première révolution industrielle.Collection
Philosophique 19
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEa) Les révolutions industrielles
Il ne faudrait certes pas oublier les libérations qui peuvent accompagner cette extension du
règne des techniques. L’homme qui commande la machine libère son corps de la fatigue qu’entraînent des gestes difficiles et
répétés. Les gains de productivité, rendus possible par le machinisme, multiplient les
produits, et il est vrai que nous sommes aujourd’hui plus indépendants que nos
ancêtres de la nature « brute », dans la mesure où nous sommes environnés de
produits « humanisés » par le travail qui les a réalisés ; Collection
Philosophique 20
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUE
a) Les révolutions industrielles
par exemple, les techniques de l’éclairage ont éloigné l’angoisse de l’obscurité ;
les techniques de communication font que nous sommes moins dépendants
des contraintes que produisent les séparations dans l’espace, etc.
Toutefois le développement technique est également associé à diverses
formes d’esclavages. Collection
Philosophique 21
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEb) L’homme esclave de la technique
- Sur le plan du travail
L’application des machines est contemporaine d’une aliénation
nouvelle, qui prend plusieurs formes. Etre aliéné, c’est être dépossédé de la
maîtrise de soi, de son propre travail, se trouver sous la dépendance de forces
« autres », « étrangères » (en latin alius, alienus).
Collection Philosophique 22
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEb) L’homme esclave de la technique
- Sur le plan du travail
S’il domine la machine, l’homme est aussi dominé par elle : il soumet ses gestes
productifs à la rationalité de celle-ci. La division du travail qui accompagne le machinisme subordonne le travailleur
aux conditions mécaniques de la production, aux mouvements de la
machine, puis aux impératifs du développement technologique lui-même.Collection
Philosophique 23
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEb) L’homme esclave de la technique
- Sur le plan du travail
Non seulement le travail, est moins intéressant, plus répétitif, parcellaire, sans qualification,
mais il conduit le travailleur à faire usage de machines et d’instruments complexes, dont il
ne comprend pas (et, à la limite, n’a pas à comprendre) les lois rationnelles de
fonctionnement : un corps de spécialistes (techniciens, ingénieurs) est chargé de
penser, pour tous, l’ensemble et les détails du processus de production ; sa logique échappe à ceux qui en assurent la réalisation effective.Collection
Philosophique 24
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEb) L’homme esclave de la technique
- Sur le plan du travail
Le développement du machinisme industriel, enfin, s’est produit
historiquement dans le cadre d’une économie capitaliste. Marx nomme
exploitation l’aliénation qui fait dépendre le prolétaire du capitaliste, ce
dernier achetant la force de travail du prolétaire comme une marchandise et en extrayant une plus-value invisible.Collection
Philosophique 25
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEb) L’homme esclave de la technique
- Hors du travail
Hors du travail, aujourd’hui, ne signifie pas hors de l’univers technique, puisque la
technique fait partie de notre univers quotidien. Nos loisirs eux-mêmes en
dépendent largement (télévision, téléphone, automobile, jeux électroniques,
internet, etc.) Il serait possible de décrire les formes nouvelles d’esclavages,
rendues possibles par ce nouvel usage des techniques.
Collection Philosophique 26
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEb) L’homme esclave de la technique
- Hors du travail
On s’est demandé, par exemple, s’il ne fallait pas redouter une « dictature des médias », ceux-ci exerçant leur douce
violence sur des consommateurs passifs, anesthésiés, standardisés,
insidieusement manipulés.
Collection Philosophique 27
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEb) L’homme esclave de la technique
- Hors du travail
Dans ces conditions le développement de la technique apparaît bien comme une fatalité, puisqu’il entraîne la ruine d’un
certain type de culture fondée sur le primat de la pensée et de la liberté
humaine.
Collection Philosophique 28
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
LA TECHNIQUEa) La technique, ensemble de moyens
Au sens strict, le mot technique désigne toujours un ensemble de procédés, qui permettent de réaliser un but ; mais ils ne définissent pas ce
but. C’est à la politique ou à la morale de décider quelles seront les fins au service
desquelles des techniques pourront être mises en œuvre.
« Un calculateur électronique peut servir une administration capitaliste et une
administration socialiste ; un cyclotron est un outil très efficace en temps de guerre, mais il
peut aussi servir en temps de paix »
(Marcuse, L’homme unidimensionnel, p. 177).Collection Philosophique 29
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
La technique : moyen ou fin ?
LA TECHNIQUE
a) La technique, ensemble de moyens
L’esclavage, s’il existe, ne serait pas le fait de la technique, mais le résultat d’une
forme particulière prise par le développement technique, dans un système économique déterminé, au
cours de l’histoire, bref d’un mauvais usage, possible mais non nécessaire, de
techniques en elles-mêmes foncièrement neutres.
Collection Philosophique 30
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
La technique : moyen ou fin ?
LA TECHNIQUEb) Des moyens qui deviennent des
fins
Dans Misère de la philosophie
(coll. 10-18, p. 414),
Marx affirme que « le moulin à bras vous donne la société avec le suzerain ; le
moulin à vapeur vous donnera la société avec le capitalisme industriel ».
H. Marcuse observe que cet énoncé controversé « conteste cette neutralité
de la technique ».Collection Philosophique 31
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
La technique : moyen ou fin ?
LA TECHNIQUEb) Des moyens qui deviennent des fins
Mais que « cet énoncé est modifié ensuite dans la théorie marxiste elle-même :
c’est le mode social de production et non la technique qui est le facteur historique
fondamental. Cependant, quand la technique devient la forme universelle de
la production matérielle, elle circonscrit une culture tout entière ; elle projette une totalité historique – un « monde »
(L’homme unidimensionnel, ibid.)
Collection Philosophique 32
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
La technique : moyen ou fin ?
LA TECHNIQUE
b) Des moyens qui deviennent des fins
Autrement dit, le rapport de la technique avec les différents plans de la vie sociale n’a pas la simplicité qu’on
imagine parfois. La technique n’est ni totalement indépendante des formes
d’aliénation qu’une société produit, ni la cause directe de celle-ci.
Collection Philosophique 33
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
La technique : moyen ou fin ?
LA TECHNIQUELe développement technique et notre manière de
penser aujourd’hui ne peuvent être tout à fait séparés. Les idées de notre époque, et
jusqu’aux idées que nous nous faisons de la pensée humaine, sont liées à la pensée
technicienne qui se déploie dans notre culture. De là l’impression commune que le
développement de la technique obéit à une sorte de fatalité. Mais est-ce le
développement technique qui détermine la pensée et menace sa liberté, ou bien,
inversement, ce développement technique, qui ne serait pas en soi inévitable, a-t-il été
rendu possible par une certaine définition de la pensée, définition qui reste largement
impensée ?Collection Philosophique 34
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
La technique : moyen ou fin ?Conclusion
LA TECHNIQUE
C’est à méditer sur cette question que nous invite Heidegger, lorsqu’il écrit :
« La technique est dans son essence, un destin historico-ontologique de la vérité
de l’Être en tant qu’elle repose dans l’oubli »
(Lettre sur l’humanisme, p. 105).
Collection Philosophique 35
QuestionIntroduction
Le développemen
t techniqueLe projet d’une
technique libératrice
Une technique fatale
La technique : moyen ou fin ?Conclusion
LA TECHNIQUEFormateur : Yves LIOGIER
Collection Philosophique
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays à
l’auteur. Dépôt légal : Janvier 2014
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