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UNIVERSITE D'ANTANANARIVO Faculté de Droit, d'Economie, de Gestion, et de Sociologie DEPARTEMENT ECONOMIE --------------------------------------- 2nd Cycle Promotion Sortante MAITRISE Option « Macroéconomie » ----------------------------------------- Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Maîtrise-es-Sciences Economiques Impétrant : RANARIJAONA Andry Ny Sahy Nirinambinintsoa Encadré par : Pr Jean RAZAFINDRAVONONONA Année Universitaire : 2012-2013 Date de soutenance : 03 Mai 2014 LA SURLIQUIDITE BANCAIRE : Cas des pays d’Afrique

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UNIVERSITE D'ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d'Economie, de Gestion, et de Sociologie

DEPARTEMENT ECONOMIE

---------------------------------------

2nd Cycle – Promotion Sortante

MAITRISE Option « Macroéconomie »

-----------------------------------------

Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Maîtrise-es-Sciences Economiques

Impétrant : RANARIJAONA Andry Ny Sahy Nirinambinintsoa

Encadré par : Pr Jean RAZAFINDRAVONONONA

Année Universitaire : 2012-2013

Date de soutenance : 03 Mai 2014

LA SURLIQUIDITE BANCAIRE :

Cas des pays d’Afrique

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION………………………………………………………………………….…1

PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE : 2

CHAPITRE I. La Liquidité Bancaire : 3

Section 1 : Définitions, Concepts, et Règlementations………………………….…....3

1. Ce qu’on entend par « liquidité bancaire »…..…………………………….…...3

a) Définition à travers les agregats monétaires………………………………..4

b) Définition à partir des éléments de l’actif de la banque…………………….4

c) Définition à partir d’autres critères………………………………………....5

2. Les deux acceptions de la liquidité bancaire…………………………...………6

a) La liquidité du marché………………………………………………………6

b) La liquidité de financement…………………………………………………7

c) Liens entre les deux concepts……………………………………………….7

3. Règles de Bâle III …………………….…………………………………………8

a) Le cadre Bâle : Définition et objectif………………………………….…….8

b) Règles de Bâle III en matière de liquidité…………………………………..8

c) Objectifs et Définitions des normes réglementaires en matière de liquidité.10

Section 2 : Les facteurs autonomes de la liquidité bancaire…………………………11

1. Les créances sur l’économie.……………………………………………..11

2. Le crédit bancaire………….……………………………………………...12

3. Les créances extérieures…………………………………………………..12

4. Les créances sur l’Etat….…………………………………………………12

Section 3 : Clarification sur la liquidité bancaire…….………..………….…………13

1. « Liquidité d’une banque » et « liquidité des banques »…………….………..13

2. Les agents qui influent le niveau de réserves bancaires….……....…………14

3. L’utilisation des réserves règlementaires………………….………………..15

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CHAPITRE II. L’excès de liquidité bancaire : 16

Section 1 : Définitions et Modèl…………………………………………………………16

1. L’excès de liquidité bancaire……………………………………………….16

a) Surliquidité : excès de liquidité systèmique……………………………16

b) Surliquidité : excès de réserves bancaires………………………………17

2. Optique économique……………………………………………………….18

a) Optique microéconomique……………………………………...………18

b) Optique macroéconomique……………………………………..………18

3. Modèl d’exès de liquidité……..……………..………………………….....19

Section 2 : Les Causes de l’excès de liquidité bancaire……………………...…………24

1. Au niveau des banques.........…………………………………………24

a) Le coût et le risque dans l’octroi de crédit……………………….24

b) L’asymétrie d’information……………………………………….25

c) La faiblesse de l’intermédiation bancaire et la manque de

garantie………………………………………………………..….25

2. Au niveau des emprunteurs...……...…………………………………26

3. Au niveau des institutions……………………………………………26

Section 3 : Les Conséquences sur l’économie………………………………...................26

1. Impact sur la politique monétaire..……………………………….26

2. Impact sur la stabilité financière ……….…………..………...….27

3. Impact sur la stabilité des prix……………………………………28

a) Inflation…………………………………………………..28

b) Appréciation du taux de change………………………….29

4. Fuites des capitaux………………………………………………29

5. Indiscipline budgétaire………………………………………….29

6. Impact sur la croissance économique…………………………...29

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PARTIE II : APPROCHE EMPIRIQUE : 32

CHAPITRE III : La surliquidité bancaire en Afrique Subsaharienne : 32

Section 1. Les origines de la surliquidité bancaire en Afrique Subsaharienne………...32

1. La faiblesse de l’environnement institutionnel et judiciaire……….……….32

2. La faible concurrence du secteur bancaire………………………………….33

3. Autres facteurs………………………………………………………………33

Section 2. L’ampleur de cette surliquidité bancaire……...……….……....……………..33

1. L’importance de la surliquidité bancaire en Afrique Subsaharienne……...33

2. L’exemple du Cameroun…………………………………………………..34

3. Cas des groupements de pays : UEMOA, CEMAC…….………….………35

a) La surliquidité bancaire dans la CEMAC…….……………………...35

b) Le paradox de la surliquidité bancaire et du sous-financement de

l’économie : Cas de l’UEMOA………………………………………37

Section 3. La surliquidité bancaire à Madagascar……………………………………….38

1. Situation depuis 2009…………………………………………………....38

2. Réaction de la Banque Centrale……………………………...………….38

3. Conséquences de la surliquidité sur l’économie Malgache…….……….41

4. L’intervention de la Banque Centrale en pratique……………………...43

CHAPITRE IV. RECOMMANDATIONS……………………….………………....…….44

Section 1. Au niveau du sytème bancaire ………………………..………………………44

1. Des banques plus autonomes………………………………………………44

2. Amélioration de l’information et de la sensibilisation…………………….45

3. Rationnalisation du coût de crédit…………………………………………45

4. Respect des normes prudentielles…………………………………………46

5. Promotion du capital risque……………………………………………….46

Section 2. Au niveau du pouvoir public, du secteur privé et des PME.…………….….46

1. Assistance à l’exigence de la finance formelle……………………………46

2. Promotion de l’épargne……………………………………………………47

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3. Fournir des garanties palpables……………………………………………47

4. Responsabilité du gouvernement et des organismes internationaux……..47

5. Amélioration de tous les types d’environnement concernés……………..47

6. Création et développement d’instruments financiers adéquats…………..48

7. Lancement des titres publics…………………………………………….48

8. Prononcer des sanctions contre les banques……………………………..48

Section 3 : Recommandations particulières pour Madagascar…………………..…49

1. Accentuer le pouvoir de décision et l’autonomie de la Banque Centrale...49

2. La vulgarisation des banques……………………………………………..50

3. Orientation des activités économiques vers le secteur productif………...50

CONCLUSION………………………………………………………………………………51

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TABLEAUX

Tableau n°1 : Evolution de l’intervention de la BCM et de la liquidité

bancaire………………………..…………………………………………………...40

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GRAPHIQUES

Graphique n°1 : Réserves excédentaires (en % du total des dépôts bancaires) à la fin de

l’année 2004, (source Saxegaard 2008)…………………………………………………….34

Graphique n°2 : Situation de la surliquidité bancaire dans la CEMAC…………..……37

Graphique n°3 : Evolution des interventions de la BCM et de la liquidité bancaire

(encours de fin de période et en milliards d’ariary)………………………………………40

Graphique n°4 : Evolution de la base monétaire de la Banque Centrale et de la liquidité

bancaire………………………………………………………………………………………40

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SIGLES ET ACRONYMES

UEMOA : Union Economique et Monétaire des pays de l’Ouest Afrique

FMI : Fond Monétaire International

PME : Petite et Moyenne Entreprise

CIMA : Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance

BEAC : Banque des Etats d’Afrique Centrale

PIB : Produit Intérieur Brut

BCE : Banque Centrale Européenne

UEMOA : Union Economique et Monétaire de L’Ouest Afrique

BCM : Banque Centrale de Madagascar

SCB : Solde en Compte Courant des Banques

FA : Facteurs Autonomes

RO : Réserves Obligatoires

AEN : Avoirs Extérieurs Nets

MID : Marché Interbancaire des Devises

CNE : Créances Nettes sur l'Etat ;

CE : Crédit à l'Economie ;

CBQ : Créances sur les Banques ;

APN : Autres Postes Nets

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale

BRI : Banques des Règlements Internationaux

LCR : Ratio de Liquidité à Court terme (Liquidité Coverage Ratio)

NSFR : Ratio de Liquidité à Long terme (Net Stable Funding Ratio)

FIFAS : Forum International de la Finance en Afrique

CSBF : Commission de Supervision Bancaire et Financière

CREAM : Cercle de Réflexion des Economistes à Madagasar COBAC : Commission Bancaire de l’Afrique Centrale CSBF : Commission de Supervision Bancaire et Financière à Madagascar

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Annexes

Annexe 1 : Modèl d’origine de la mesure de l’excès de liquidité bancaire…52

Annexe 2 : Classification des pays………………….………………………………………….53

Annexe 3 : La CEMAC………………………………………………..……………………………….54

Annexe 4 : L’UEMOA………………………………………………………….………………………55

Annexe 5 : Cartographie de la CEMAC et l’UEMOA……………………...…………….55

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REMERCIEMENTS

Mes remerciements les plus sincères et mon entière reconnaissance revient à DIEU, père de

JESUS CHRIST, notre sauveur, car tout au long de la préparation de cette mémoire de fin

d’étude, Il m’a prouvé toute son amour en accordant toutes sortes de bénédictions qui m’a

permis de mener à bien ce devoir. Gloire à l’Eternel très haut dans les cieux.

Mes profonds remerciements aussi à mes parents : RANARIJAONA Richard Nirina et

RAVOLOLONARISOA Sahondranirina, de tous leurs soutients, morales, financières, etc.

Je remercie surtout mon encadreur pédagogique, Professeur Jean RAZAFINDRAVONONA,

de tous les efforts qu’il a entreprit dans la réalisation de ce devoir.

Je suis également reconnaissant envers Professeur Mamy Raoul RAVELOMANANA,

président du jury, d’avoir consacrer une part de son précieux temps pour présider cette

mémoire de fin d’etude.

Je n’oublierai pas de remercier les autres membres de ma famille, mes amis, et toutes autres

personnes qui ont fourni leurs aides dans la réalisation de ce mémoire, sans oublier tous les

personnels administratifs et techniques du département Economie, particulièrement ceux,

responsables du deuxième cycle.

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INTRODUCTION

L’évolution du système financier ces dernières années se fait de plus en plus sentir

dans le contexte économique actuel. En effet, les nouveaux instruments financiers exercent

une influence considérable sur ce qui est de la configuration des fluctuations

macroéconomiques. Il est incontournable de parler de la liquidité bancaire dans ce domaine

car elle est garante de la stabilité aussi bien sur le plan macroéconomique que sur le plan

financière. Les Banques ont ainsi un rôle très important dans la gestion de la liquidité

bancaire étant donnée son importance dans l’ensemble du système financier. Ces derniers sont

en charge de mener une bonne gestion de la liquidité bancaire tout en pretant attention sur

l’evolution de chaque secteur de l’économie. Pourtant, certains pays ont une économie où les

banques sont caractérisées par une liquidité bancaire en exès due non seulement à une

mauvaise gestion mais aussi à de nombreux facteurs, que ceux soient endogènes ou exogènes,

et dont les caractéristiques diffèrent selon les pays, c’est la surliquidité bancaire. C’est un

sujet qui reste méconnu par beaucoup quand on parle des problèmes économiques considérés

comme obstacles à la croissance alors qu’elle constitue comme tant d’autres facteurs un

puissant frein au développement économique d’un pays.

Ainsi, la question qui pourrait attirer le plus notre attention est la suivante : Quel est l’impact

de la surliquidité bancaire sur l’ensemble de l’économie ? La réponse à la question nécessite

effectivement l’établissement de certaines hypothèses : Dans quelles mesures la surliquidité

est elle nécessaire ou néfaste à l’économie ? Quel est l’envergure de cette surliquidité

bancaire dans l’économie ? Comment les autorités monétaires réagissent face à ce

phénomène ?

Une meilleur compréhension du sujet nécessite en premier lieu une approche théorique

comme première partie, elle faira l’objet d’une etude bien fondé sur la liquidité bancaire car

même si elle parait comme un concept simple, elle recouvre certaines idées et concepts qui

méritent d’être bien éclaircis, une fois ce terme bien appréhendé, il sera envisageable de

détecter les origines et les conséquences probables de l’excès de liquidité bancaire. Afin de ne

pas se limiter sur des simples théories, la deuxième partie entamera une approche empirique

où il sera nécessaire de faire des etudes concrètes de cas, afin pouvoir tirer les

recommandations adéquats, à ce propos, nous focaliserons particulièrement notre étude sur le

cas de quelques pays d’Afrique, et en particulier sur Madagsacar.

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PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE

La surliquidité bancaire est phénomène complexe à appréhender, il est nécessaire de

bien la définir, il est incontournable dans ce cas d’essayer d’abord de scerner ce qu’on entend

par « liquidité bancaire » puis d’expliciter ce que signifie « excès de liquidité bancaire ». D’où

la nécessité donc pour cette première partie de disposer d’un cadre théorique pour maîtriser

ces concepts à partir des définitions et des conceptions, suivis de formulations mathématiques.

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CHAPITRE I. La liquidité bancaire

La liquidité bancaire se définit selon plusieurs approches qui recouvrent plus ou

moins les mêmes idées. Elle présente deux acceptions conceptuelles, c’est ce qu’on entend par

liquidité de financement et liquidité du marché, ces derniers qui ne sont pas d’ailleurs

indépendantes.

Section 1 : Définitions et Concepts

1. Ce qu’on entend par « liquidité bancaire »

a) Définition à travers les agrégats monétaires

D’une manière simple, la liquidité bancaire constitue les actifs qui sont facilement

mobilisables et convertissables sans perte de valeur, ni coût de transaction. Parmi les

différents aspects de l’actif bancaire, le plus liquide est sans aucun doute la monnaie. La

liquidité mesure donc la quantité d'un actif en monnaie. Le degré de convertibilité d'un actif

varie en fonction de deux éléments : la facilité avec laquelle il peut être transformé en moyen

de paiement (un dépôt à vue, sur lequel le retrait d'argent est toujours possible) et la stabilité

de sa valeur.

Les théories monétaires s’opposent sur le rôle de la monnaie dans l’économie, la quantité de

monnaie peut-elle intéragir avec les agrégats économiques ? Le débat traditionnel porte sur les

trois façons de concevoir la monnaie : neutre, active ou nocive. Certains économistes

affirment que la monnaie est complètement neutre et qu’elle ne peut pas avoir des effets sur

l’économie réelle, cette analyse dichotomique est soutenue par la plupart des économistes

classiques et des néoclassiques. L’analyse non dichotomique par contre assure que la monnaie

n’est pas neutre, mais qu’elle est active, c’est ce que pense Keynes en affirmant que la

quantité de monnaie peut avoir une influence sur les niveaux de production et de l’emploi et

que la monnaie peut être désirée pour elle-même. D’autres courants se trouvent dans une

position intérmédiare des deux premières analyses. Ainsi, Friedman considère que la

monnaie est nocive car la quantité de monnaie ne peut jamais influencer favorablement le

niveau d’activité sauf à court terme, elle peut être un facteur de désequilibre et de récession ;

il est ainsi nécessaire de la neutraliser. Une exès de liquidité signifie donc qu’il y a une

abondance de stock de monnaie, l’interpretation des effets sur l’économie varient ainsi selon

l’arbitrage dans les trois conceptions sur la neutralité de la monnaie.

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b) Définition à partir des éléments de l’actif du bilan

D’autres parts, une autre façon de concevoir la liquidité bancaire est qu’elle

s’apprécie selon les différents éléments de l’actif du bilan de la banque. Donc, la liquidité

d’une banque reflète sa capacité à faire face à ses obligations de trésorerie suivant leurs

échéances. La littérature bancaire propose en effet deux conceptions de ce qu’est la liquidité

bancaire : premièrement, c’est la liquidité nécessaire pour satisfaire les demandes de retraits

de fonds à court terme émanant des contreparties ou pour couvrir leurs opérations ( liquidité

de financement), deuxièmement, c’est la capacité d’une banque à liquider un actif non

monétaire dans le cadre d’une action en dernier ressort afin de lever des fonds en monnaie

Banque Centrale ( liquidité du marché). Les indicateurs de liquidité bancaire sont basées sur

les actifs des bilans bancaires : gestion de trésorerie et opérations inter-bancaire, titres acquis

dans le cadre des opérations de prise de pension, titres de transaction, titres d’investissement

et les engagements de refinancement hors bilan.

c) Définitions à partir d’autres critères

De nombreux travaux académiques se sont penchés sur la question de l’équilibre du

système financier à travers la liquidité bancaire. Sur ce, plusieurs auteurs ont essayé de définir

la liquidité bancaire à travers divers approches. D’abord le modèle de gestion des réserves

bancaires de Poole (1968) et Baltensperger (1980), ayant porté ses fruits dans les économies

développées que dans les pays en développement, est fondé sur une définition de la liquidité

basée sur les réserves et les dépôts des banques. Ainsi donc, dans le cadre de leur activité

d’inter-médiation, les banques procède à des ajustements de leurs portefeuilles aussi bien sur

le marché monétaire qu’auprès de la Banque centrale. Ces ajustements s’expliquent aussi bien

par d’éventuels retraits inattendus des agents que par le respect des normes réglementaires. La

liquidité bancaire est donc une composante des actifs des banques. Certains auteurs apprécient

cette liquidité à travers le comportement des réserves libres des banques (réserves -réserves

obligatoires). Ces derniers sont constitués des encaisses, des dépôts des banques en comptes

courants ainsi que des placements à la Banque Centrale. Au-delà de ces définitions purement

comptables de la liquidité bancaire, des études ont proposé une définition de la liquidité axée

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sur les agrégats monétaires menés par Gouteron et Szpiro (2005). Ils définissent la liquidité

bancaire à partir de trois indicateurs.

En premier, ils proposent le ratio monnaie sur PIB nominal qui s’analyse à partir de

l’équation quantitative de la monnaie. Le deuxième indicateur est le ratio crédit sur PIB

nominal et le troisième indicateur étant l’évolution du taux d’intérêt. Cette dernière définition

de la liquidité basée sur les agrégats monétaires est d’une portée beaucoup plus générale vue

qu’elle ne permet pas directement de mesurer la capacité d’une banque ou de tout le système

bancaire à faire face à ses engagements à très court terme. Une toute autre mesure permet de

mettre en évidence les indicateurs de la liquidité bancaire. A ce propos, Valla et al. (2006)

proposent un indicateur de la liquidité, basé sur les flux nominaux et idiosyncratiques. Ces

flux bruts de liquidité sont selon l’auteur élaborés par agrégation des variations positives et

négatives des encours des éléments d’actifs (gestion de la trésorerie et opérations

interbancaires, titres acquis dans le cadre d’opérations de pension, titres de transaction, titres

d’investissement et les engagements de refinancement hors bilan) du bilan de chaque banque.

Quant aux flux nominaux de la liquidité bancaire, ils sont la somme des taux de croissance de

la liquidité de chaque banque par rapport à zéro, pondérés par les parts de marché. Les flux

idiosyncratiques quant à eux sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque

banque par rapport à la tendance du secteur. L’indicateur privilégié dans ce calcul est le taux

de croissance de la liquidité bancaire qui est le rapport de la variation de la liquidité sur la

moyenne entre deux périodes. Par ailleurs, étant donné que la monnaie banque centrale,

encore appelée base monétaire, se compose des billets en circulation et de la monnaie

centrale, cette dernière représente les avoirs détenus par les titulaires de compte sur les livres

de l’Institut d’émission, principalement les établissements de crédit. Les établissements

procèdent, eux, journalièrement à des opérations pour leur propre compte ou celui de leur

clientèle dont le règlement transite par leur compte auprès de la Banque Centrale. Parmi ces

opérations, nous distinguons celles qui n’induisent qu’un transfert de monnaie centrale d’un

établissement à un autre (vente de bons du trésor d’une banque à une autre, par exemple) et

celles affectant la liquidité bancaire (retrait de billets par la clientèle, par exemple). La

liquidité bancaire se définit alors comme le cumul des avoirs des établissements de crédit

auprès de la Banque Centrale.

Il est important de noter que la liquidité bancaire pour les pays à faible potentiel financier

comme Madagascar est l’ensemble des billets en circulation et des soldes des banques en

compte courant à la Banque Centrale.

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2. Les deux acceptions de la liquidité bancaire

a) Liquidité du marché

La stabilité macroéconomique et financière dans le cas où les liquidités sont en

abondances mène forcément à une relation de dépendance entre liquidité du marché et celles

des banques. Elle s’explique par l’existence d’une liaison entre marchés financiers et

mouvement élevé des capitaux dans les pays à économie développée. Il a été affirmé

précedemment que la liquidité d’un actif financier se réfère à la rapidité avec laquelle cet actif

peut être échangé contre la monnaie sans perte de valeur. La liquidité du marché en est un

concept similaire. En effet, elle exprime la capacité du marché à absorber des transactions sur

un volume donné d’actifs ou de titres sans effet significatif sur leurs cours (Doumbia, 2009). Le

degré de liquidité d’un marché peut être apprécié sous trois critères (BERVAS, 2006) :

− La largeur de l’écart ou fourchette entre cours acheteur et cours vendeur qui mesure les coûts de

transaction qui sont liés à la détention de l’actif considéré ;

− La profondeur du marché qui se réfère au volume des transactions qui peuvent être

immédiatement exécuté sans décalage du prix à la meilleure limite ;

− La résilience du marché, ce qui signifie la rapidité avec laquelle les cours retrouvent leur niveau

d’équilibre à la suite d’un choc aléatoire dans le flux des transactions.

Cette définition de la liquidité de marché n’est pas unique dans la littérature bancaire car le

concept de liquidité de marché est de plus en plus utilisé pour exprimer la capacité d’une banque à

négocier rapidement, sans délai et ni perte en capital, un actif non monétaire contre la liquidité

ultime par excellence qui est la monnaie Banque centrale. Cette deuxième définition met en relief

la capacité du détenteur de l’actif à s’en défaire moyennant un prix décent. L’idée est que la

banque peut, à un moment donné, avoir besoin de monnaie centrale pour une raison ou une autre.

Pourtant, il se trouve que tous ses actifs ne possède pas le même degré de liquidité et que le

marché, sur lequel s’échange ces actifs, peut être plus ou moins liquide selon les circonstances. La

liquidité de marché est ainsi un concept relatif car une banque pourrait être dans l’incapacité de

pouvoir se procurer de la monnaie centrale compte tenu de la nature des actifs qu’elle détient et/ou

de l’état de la liquidité du marché. Ici, le terme « liquidité de marché » sera utilisé dans ce dernier

sens. Par contre, la liquidité de marché n’est pas l’objet de notre étude, mais on ne peut pas non

plus se passer de ce concept en raison du lien entre les deux acceptions de la liquidité bancaire.

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b) La liquidité de financement

La liquidité de financement constitue la liquidité nécessaire pour honorer les demandes

de retrait à court terme des contreparties, ou pour couvrir leurs opérations (VALLA & al.

2006). Selon cette acception, un établissement bancaire est considéré comme liquide s’il

dispose de disponibilités, ou de possibilités de mobilisation rapide, permettant de couvrir ses

exigibilités suivant leur échéance durant une période donnée, souvent moins de trois mois.

Cette dimension de la liquidité est vraisemblablement prédominante dans le cadre de l’activité

de transformation telle qu’elle est traditionnellement pratiquée par les banques.

c) Liens entre les deux concepts

L’enjeu du rôle joué par les banques sur les marchés financiers et la multiplication des

crises financières a fait que la liquidité du marché soit plus dominante que la liquidité de

financement. Notons toutefois qu’il existe un lien non seulement étroit mais réciproque entre

les deux acceptions de la liquidité [Valla et al. (2008)]. En effet, la parfaite liquidité des actifs

d’une banque (liquidité de marché) la permet de se couvrir contre le risque de transformation

(liquidité de financement) dans la mesure où leur cession rapide lui permet d’honorer les

retraits du passif. Cela signifie que la valeur des actifs détenus par une banque pour amortir

des chocs éventuels sur sa liquidité dépend des conditions de liquidité sur le marché vue que

la variation de la liquidité de marché peut se traduire par l’exposition de son bilan et même

par l’assèchement rapide de sa liquidité de financement. Inversement, un choc sur la liquidité

de financement d’un établissement bancaire peut également se propager sur le reste du marché

via les liens interbancaires classiques. En fait, ce mécanisme s’explique par les phénomènes

de « préférence pour la liquidité » et/ou la « fuite vers la qualité ».Il est donc évident que la

liquidité de marché s’accorde réellement avec la liquidité de financement. Ceci est encore vrai

pour le système financier des pays développés qui ont recours énormément aux innovations

financières, se traduisant par un niveau de sophistication élevé des instruments financiers

(Doumbia. 2012).

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3. Règles de Bâle III

a) Définition

Avant de définir ce qu’on entend par « règle de Bâle III », il est nécessaire de

rappeler les objectifs menés par le Cadre Bâle I et le Câdre Bale II. En 1988, le dispositif de

Bâle I a défini les exigences minimales en matière de fonds propres pour les banques. Les

règles établies par Bâle II, publiées en 2004, complétaient celles de Bâle I, surtout ce qui a

trait au risque et aux fonds propres.

Quant au dispositif de Bâle III, il a été conçu par le Comité de Bâle sur le contrôle

bancaire : le « Comité de Bâle ». Ce comité de longue date de la Banque des Règlements

Internationaux (BRI) a pour mandat d’établir des lignes directrices et des normes de

surveillance pour le secteur bancaire mondial. Bâle III est un cadre réglementaire qui établit la

réglementation mondiale ayant trait aux fonds propres et à la liquidité. D’abord publiées en

décembre 2010 dans la foulée de la crise financière mondiale, les règles sont revues et

actualisées sur une base continue.

Ce qui nous intéresse ici c’est la mise en œuvre graduelle des règles relatives à la liquidité.

b) Règles de Bâle III en matière de liquidité

Le comité de Bâle a établi deux règles touchant la liquidité : le ratio de liquidité

à court terme ( Liquidity Coverage Ratio , LCR) dont l’horizon est de 30 jours,

et le ratio de liquidté à long terme (Net Stable Funding Ratio , NSFR) dont la

protection s’étend sur un an.

La règle du LCR, a fait l’objet d’une période d’observation à partire de 2011,

confirmée en janvier 2013, et sera graduellement mise en œuvre entre 2015 et

2019. Les détails de la mise en application du NSFR ne sont pas encore fixés,

mais seront en vigueur d’ici 2018.

Ces règles veillent à ce que les banques détiennent suffisamment d’actifs

liquides de haute qualité pour résister à une période de pénurie de financement.

Mais quand cette règle de prudence atteint un comportement excessif, on arrive

à une situation d’abondance de liquidité.

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c) Objectifs et définitions des normes règlementaires

Le ratio de liquidité à court terme (LCR) vise à assurer à ce que la banque dispose d’un

niveau adéquat d’actifs liquides de haute qualité non grevés pouvant être convertis en

liquidité pour couvrir ses besoins sur une période de 30 jours calendaires en cas de

graves difficultés de financement, sur la base d’un scénario défini par les responsables

prudentiels. L’encours d’actifs liquides de haute qualité devrait au moins permettre à la

banque de survivre jusqu’au 30ème

jour du scénario de tensions, date à laquelle la

direction de l’établissement et /ou les responsables prudentielles auront dû décider des

actions correctives appropriées et /ou le problème de la banque aura pu faire l’objet

d’une résolution ordonnée.

Le LCR se définit selon la formule suivante :

Il est fondé par des méthodes traditionnelles de « ratio de couverture » de liquidité

utilisées au sein des banques pour évaluer leur exposition à des évènements déclenchant

des appels de liquidité. Le total des sorties nettes de trésorerie dans le scénario

considéré doit être calculé sur une période de 30 jours calendaires comme dit

précedemment. En effet, la norme exige que la valeur du ratio ne soit pas inférieurs à

100%, cela veut dire que l’encours d’actifs liquides de haute qualité soit au moins égal

au total des sorties nettes de trésorerie. Les banques sont alors tenues de remplir cette

condition en permanence et détenir un volant d’actifs liquides de haute qualité non

grevés pour faire face à un éventuel épisode de fortes tensions sur la liquidité. Vue que

l’on ne sait pas précisement quand se produisent les entrées et sorties, les banques et

responsables prudentiels doivent tenir compte de l’éventualité qu’apparaissent des

asymétries entre celles-ci au cours de la période de 30 jours et s’assurer suffisament que

d’actifs liquides sont disponibles pour couvrir ces éventuelles asymétries.

Le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR) a été mise au point par le Comité

afin d’inciter les organisations bancaires à davantage financer leurs actifs et leurs

activités sur les moyens et long termes. Cette exigence est un montant minimum

acceptable de financement stable en rapport avec le profil de liquidité de leurs actifs et

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de leurs activités sur une période de 1 an. Conçue pour servir de mécanisme minimal à

mettre en œuvre, elle complète le ratio de liquidité à court terme (LCR) et renforce les

autres mesures prudentielles. Ainsi, elle constitue une incitation à apporter des

changements structurels aux profils de risque de liquidité des établissements. Ces

changements visent à s’écarter des asymétries de financement à court terme pour viser

un financement plus stable et à plus long terme des actifs et des activités. Ce ratio est

particulièrement structuré de manière à ce que les actifs à long terme soient financés

avec un montant minimum de passifs stables en rapport avec leur profil de risque de

liquidité. Par ailleurs, il a pour objectif d’éviter un recours excessif aux financements de

gros à court terme lorsque la liquidité de marché est abondante et d’encourager une

meilleure évaluation du risque de liquidité sur l’ensemble des éléments de bilan et de

hors-bilan. Enfin, l’approche NSFR vise à dissuader les établissements de financer leur

encours d’actifs liquides de haute qualité à l’aide de capitaux à court terme arrivant à

écheance immédiatement après la période de 30 jours fixée pour le ratio de liquidité à

court terme.

Le NSFR se définit selon la formule suivante :

Le NSFR se base aussi sur les anciennes approches fondées sur les methodes de «l’actif

net » et du « cash capital », largement utilisées par les banques d’envergure

internationale, les analystes bancaires et les agences de notation. Dans le calcul du

montant des actifs qui devraient être adossés à un financement stable, cette methodologie

du NSFR tient compte des montants de financement stable exigés pour l’ensemble des

actifs et des titres illiquides détenus, quel qu’en soit le traitement comptable, donc, les

titres peuvent être détenus à des fins de négociation, classés comme disponibles à la

vente ou détenus jusqu’à écheance. Des sources supplémentaires de financement stable

sont d’autres parts exigées pour satisfaire à une petite partie, au moins, des appels

potentiels de liquidité relevant des engagements et obligations de hors-bilan.

Le NSFR correspond au montant de financement stable disponible rapporté au montant

de financement stable exigé. Ce ratio doit être supérieur à 100%. Par

« financement stable», on entend la part, dans les types et montants de financement sous

forme de fonds propres ou d’autres passifs, censée constituer des ressources fiables sur

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une durée de 1 an en période de tensions prolongées. Le montant du financement exigé

d’un établissement particulier est fonction des caractéristiques de liquidité des différents

types d’actifs qu’il détient, des ses expositions de hors-bilan conditionnelles et/ou des

activités qu’il mène.

Section 2 : Les facteurs autonomes de la liquidité bancaire

Les facteurs autonomes de la liquidité ou encore « les facteurs de liquidité » sont

l’ensemble des éléments qui participent à l’accroissement ou à la diminution du solde en

compte des banques.

1. Les créances sur l’économie

Ces types de créances constituent la majeure partie des contreparties de la masse

monétaire. Ce sont généralement des crédits accordés aux entreprises, dans leurs besoins de

financement ou dans leurs besoins de trésorerie, ils occupent plus de la moitié des créances

sur l’économie ; des crédits accordés aux ménages, ces derniers occupent environ un tiers de

prêts immobiliers. On peut les classer sous deux rubriques, crédits et titres, selon l’origine du

financement. Dans le cas d’une créance commerciale, un entrepreneur reçoit une lettre de

change d’un client avec engagement de lui payer une certaine somme dans trois mois.

Aussitôt qu’il aura besoin d’argent, il porte cette lettre à son banquier qui crédite le compte de

l’industriel moyennant un taux d’escompte, et qui va percevoir à sa place la lettre de change à

l’échéance convenue. Effectivement, il y a création monétaire : les moyens de paiement

disponibles dans trois mois sont utilisables immédiatement grâce à l’intermédiaire du

banquier. Il est à remarquer qu’il y a un processus continu de création et de destruction

monétaire. En effet, à l’échéance, le client qui avait signé la lettre de change auprès de

l’entrepreneur, rembourse le banquier. Des moyens de paiements sont en conséquence

renvoyés à l’agent financier et retirés de la masse monétaire utilisée par les agents non

financiers. Pour le cas de Madagascar, ce poste du bilan est pourtant relativement inexistant.

2. Le crédit bancaire:

Le principe est le même, sauf l’existence de la tierce personne. Il est toujours

question de disposer immédiatement de moyens de paiement contre un engagement de

remboursement, quoique l’accord qui fixe les échéances soit conclu bilatéralement entre le

banquier et son client. Les opérations de crédit prennent la forme d’une émission de billets de

banque ou de création de monnaie scripturale.

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3. Créance sur l’extérieur

Considérons le cas d’un entrepreneur qui vend des marchandises à l’étranger et qui

reçoit en règlement des devises étrangères, il peut l’échanger auprès de sa banque contre de la

monnaie nationale. La banque achète ainsi les devises étrangères en créant de la monnaie

nationale. En comptabilité, cette opération se traduit, au passif du bilan de la banque, par une

émission de billets et à l’actif par un accroissement des devises détenues. Cette dernière

rubrique est généralement présentée sous l’appellation « Créances sur l’Extérieur ». Ces

derniers mesurent l’incidence du solde des transactions courantes (importations et

exportations de biens et services) de la balance des paiements et du solde des mouvements de

capitaux à court et long terme des agents non financiers sur les avoirs monétaires des

résidents. On lit d’abord sur cette ligne les répercussions de la balance des paiements : un

déficit des transactions courantes (Importations > Exportations) entraîne une demande accrue

de devises contre des monnaies étrangères sur le marché des changes afin de payer les

importations. En régime de change fixe, il y a une diminution des réserves de change et

contraction de la masse monétaire (la Banque Centrale reçoit en effet de la monnaie nationale,

ce qui correspond à une destruction de monnaie). Inversement, un pays en excédent

commercial connaît une expansion commerciale.

4. Les créances sur l’Etat

Ce genre de créance suppose que l’Etat peut être considéré comme un agent non

financier qui a des besoins de financement. S’il les satisfait par une émission d’obligations à

long terme, il n’y a pas création monétaire, des particuliers placent simplement leur épargne

en emprunts d’État tout comme ils auraient pu la placer en emprunts de grandes entreprises.

D'autre part, s’il fait appel au système bancaire, il bénéficiera d’une création monétaire à son

avantage. La Banque Centrale va alors créer de la monnaie (une forme d’avances) par une

inscription au crédit d’un compte qu’elle ouvre dans ses livres au nom du Trésor Public. Cette

monnaie créée aura évidemment une contrepartie intitulée « créances sur l’État » portée au

bilan de la banque. Les créances sur l’État sont présentées depuis 1987 sous deux grandes

rubriques. L’évolution de la contrepartie « créances sur l’État » dépend non seulement du

montant du déficit budgétaire mais également de la répartition des titres publics parmi les

établissements de crédit et les agents non financiers, et en définitive des choix de portefeuille

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de ces derniers. Si des titres publics souscrits par des banques sont achetés sur le marché par

des agents non financiers, la création monétaire initiale est annulée. En revanche, l’achat par

les banques des titres d’Etat à des agents non financiers correspond à de la création monétaire

(les banques créent en effet de la monnaie qu’elles offrent aux agents non financier en

échange des titres publics).

Section 3 : Clarification sur la liquidité bancaire

La liquidité bancaire fait souvent l’objet de certaines confusions, de nombreuses

fausses idées circulent à son propos et à ses implications, d’où la nécessité de bien éclaircir la

notion à travers les trois points suivants :

1. « Liquidité d’une banque » et « Liquidité des banques »

La liquidité, en économie bancaire, peut s’intégrer au niveau d’une banque ou au

niveau des banques considérées dans leur ensemble, c’est-à-dire le système bancaire.

L’important est de saisir qu’un établissement bancaire a la possibilité de modifier la quantité

de liquidités qu’il possède or que les liquidités dans le système bancaire ne seront pas

influencées par les comportements individuels des banques. Cela signifie que le circuit des

liquidités bancaires est un circuit fermé où les fuites sont exogènes au système bancaire de

même que les réapprovisionnements (dépendant de la volonté de la banque centrale).

Prenons un exemple afin de bien comprendre l’idée. Considérons le cas d’une banque A, qui

achète un actif de valeur 100, disons par exemple une obligation d’Etat.

Les etudes effectués sur la liquidité bancaire nous permettent dorénavant de mieux

comprendre et analyser ce fameux phénomène qu’est la surliquidité bancaire. Les clients

disposent d’un compte chez une banque, les banques, elles, ont leur compte à la banque des

banques, c’est-à-dire de la Banque Centrale. Alors, si A achète cet actif à une autre banque B,

la banque A va voir son compte à la banque centrale diminuer de 100 et la banque B voir son

compte courant à la banque centrale augmenter de 100. Le resultat est une diminution des

liquidités bancaires pour A contrebalancée par une augmentation des liquidités bancaires pour

B : les liquidités totales dans les sytème n’ont pas bougées. Maintenant, supposons que A

achète cet actif à un ménage ou à une entreprise. L’opération se fait en créditant le compte de

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la banque où l’entreprise ou le ménage a son compte, ce qui revient au même que si la banque

avait acheté cet actif directement à cette banque. Ainsi, si l’acheteur a son compte à la banque

B, la banque A voit son compte débité de 100 en échange de l’actif, et la banque B son

compte augmenter de 100 avec son nouveau dépôt de 100. On remarque que la monnaie

centrale scripturale est une monnaie qui n’a du sens uniquement au sein du système bancaire,

On peut alors imaginer la scène suivante : premièrement, la banque A achète le titre en

échange de la monnaie scripturale, puis le ménage ou l’entreprise vient replacer cette monnaie

scripturale à la banque B en échange d’un « bon de reconnaisssance », ou plus simplement

appelé « dépôt ». En fonction de ses propres besoin, la banque B choisira elle-même soit de

garder ces réserves, ou soit d’acheter des titres divers lorsqu’une banque achète un actif à un

ménage ou une entreprise les réserves de cette contrepartie du dépôt. Il en est de même

lorsqu’une banque vend un crédit à une autre. Il n’est pas indispensable de développer des

opérations de crédit étant donné qu’il n’y a pas de risque de confusion dans ce cas.

L’important est donc de savoir que les réserves ne quittent pas le circuit de par le

comportement des banques.

2. Les agents qui influencent le niveau des réserves bancaires

Les seuls agents qui peuvent influencer le niveau des réserves bancaires sont les

agents non bancaires et la Banque Centrale. Essayons d’illustrer à partir d’exemples concrets

la variation des réserves bancaires. Si les agents économiques non bancaires augmentent leur

demande de billets, alors les réserves diminueront. En effet, la banque devra acheter des

billets à la Banque Centrale, le compte courant de la banque va être débité en échange de ces

billets. C’est la même chose quand un agent se doit de payer le Trésor Public, l’opération se

traduira par un transfert du compte de la banque pour créditer le compte courant du Trésor à la

Banque Centrale. Ces facteurs autonomes résultent eux du comportement de la Banque

Centrale. Cette dernière détient le monopole sur l’émission de base monétaire : elle peut à tout

moment (toute chose égale par ailleurs en circonstances normales) retirer ou ajouter de la

liquidité. Si elle veut en ajouter, elle en achète ou fait des opérations de prise en pension.

Dans tous les cas, la décision d’accorder ou de retirer de la liquidité provient de la banque

centrale. On le voit actuellement en zone euro dans la mesure où les mouvements importants

sur le compte « réserves » de la BCE proviennent des actions des entreprises par Banque

Centrale, à savoir principalement de l’opération de refinancement de long terme.

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3. L’utilisation des réserves excèdentaires

Quand les banques utilisent les réserves excèdentaires, cela ne signifine pas que les

réserves diminuent, cela veut dire qu’elles conduisent à l’augmentation de la masse

monétaire. Les politiques d’assouplissement quantitatif menées actuellement ont beaucoup

augmenté le niveau des réserves dans le système bancaire. Beaucoup d’économistes plaident

pour que les banques utilisent ces réserves, et le sens de cette tournure est parfois mal

compris. En effet, ce principe est simple à comprendre après ce qui a été expliqué

précédemment. Les réserves des banques ne peuvent pas diminuer de par leur comportement,

par contre, ce qu’on attent d’elles est qu’elles utilisent ces réserves en augmentant le crédit ou

leurs achats de titres aux entreprises ou aux ménages. Dans le premier cas, on l’a dit plus tôt,

la quantité maximale de crédit potentielle a augmenté de par l’augmentation des réserves : les

banques ne peuvent plus rechingner à augmenter le crédit de par des craintes de fuites et donc

par un manque de liquidité potentiel. Dans le cas d’achats d’actifs, cela se traduira par une

augmentation de la masse monétaire si les banques achètent des actifs aux ménages ou aux

entreprises, ces derniers qui vont donc augmenter leurs dépôts. C’est en conséquence une

augmentation de la demande de monnaie dans ce dernier cas, qui aura des pressions

inflationnistes, en premier lieu sur les actifs. D’ailleurs, c’est seulement à partir du moment où

la base monétaire passe dans la masse monétaire que les pressions inflationnistes apparaissent.

Bref, il est donc clair que lorsque les banques utilisent leurs réserves, cela ne veut pas dire que

ces dernieres diminuent. Ainsi, l’élement important à surveiller est donc la variation de la

masse monétaire suite à la variation de la base monétaire : si la dernière est « passée » dans la

première, alors on peut déduire quelque chose sur le comportement des banques.

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CHAPITRE II : L’EXCES DE LIQUIDITE BANCAIRE

Section 1 : Définitions et Modèl

1. L’excédent de liquidité bancaire

L’abondance de liquidité apparait quand les banques préfèrent conserver les liquidités

souvent importantes dont elles disposent, plutôt que de prêter une partie de l’épargne collectée

pour financer les projets d’investissement des entreprises. Cela induit évidemment au fait que

les réserves des banques dépassent énormément ceux imposés par la Banque Centrale, il y a

donc un exès de liquidité qui se manifeste par la hausse des dépôts, aussi bien de la clientèle

privée que du secteur public, d’où l’appelation « surliquidité bancaire ».

Saxegaard (2006) la définit comme excès de liquidité que certains auteurs qualifient d’excès

de réserves, considéré comme la détention d’actifs liquides au-delà du niveau règlementaire.

L’appréciation de l’exès de liquidité recouvre plusieurs formes, certains l’estime par rapport à

un seuil, d’autres considèrent juste les contraintes règlementaires et prudentielles dans la

mesure du phénomène. Saxegaard(2006) considère par contre que la surliquidité se mesure

par rapport au niveau des réserves statuaires.

La définition de la surliquidité ne nous permet pas cependant d’avoir une idée du niveau de

liquidité à partir duquelle elle est qualifiée de surliquide, elle peut être soit un excès de

liquidité systémique, soit excès de réserves bancaires, ainsi, une distinction s’impose entre les

deux concepts.

a) Surliquidité : Excès de liquidité systémique

Selon Kamgnam (2006), la littérature bancaire actuelle suppose que l’excès de

liquidité est vu comme l’écart entre le total des actifs liquides et le total des actifs liquides

règlementaires, c’est la distinction entre les deux concepts qui nécessite une distinction, cette

dernière qui s’éclaircie toutefois face à l’existence de norme règlementaire sur la liquidité

bancaire.

Pour Valla et al (2006), la commission bancaire préconise une norme de liquidité qui est le

ratio éléments d’actifs liquides sur éléments de passif exigibles. Ce ratio doit être au moins

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égal à 100%, il est ainsi difficile d’affirmer à quel seuil cette liquidité devient excédentaire.

Certains auteurs proposent alors que le seuil de surliquidité bancaire doit être le niveau

minimal de la norme de liquidité, mais ce seuil ne garantie pas nécessairement l’objectif de

maximisation du profit de la banque et la satisfaction d’autres exigences réglementaires. Il y a

surliquidité lorsque le ratio dépôts sur crédits est supérieur à un (Wanda, 2007) ; d’autres

parts, le ratio monnaie (masse monétaire) et crédit sur PIB ne fournit pas de seuil à partir

duquel une detention de liquidité peut être excéssif.

Par ailleurs, on entend par excès de liquidité systémique, un excès de liquidité relatif à un

système, en l’occurrence le système bancaire dont les mécanismes de fonctionnement sont

donc sources de liquidité excessive, cependant, c’est une approche qui ne tient pas compte du

niveau de réserves des banques à la Banque Centrale mais qui permet d’établir une relation

directe entre surliquidité et mise en œuvre de la politique monétaire.

b) Surliquité : Excès de réserves bancaires

On sait que ce sont les dépôts constitués auprès des banques et qu’ils ne prêtent pas

qui constitue les réserves bancaires, la majeur partie est detenue par la banque centrale, cela

implique donc qu’il y a deux types de réserves.

Les réserves libres sont considérées comme l’écart entre l’excès de réserves statuaires

(obligatoires) et les emprunts de la banque à la banque centrale (Poole, 1968).

Les réserves obligatoires sont par contre les réglementations par lesquelles la Banque

Centrales oblige les banques commerciales à respecter un coefficient de réserves minimal,

elles sont comparables à une taxe sur une activité particulière qui est la production des

comptes de dépôts (Baltensperger, 1982). Dans cette optique, il apparaît aussi une distinction

entre le système bancaire de réserves intégrales et système bancaire avec réserves

fractionnaires. Dans le premier cas, tous les dépôts que la banque collecte sont affectés en

réserves obligatoires, cette approche stipule donc que la surliquidité est une situation où les

réserves sont exédentaires, une écart entre réserves bancaires et réserves obligatoires , ici, il

n’y a pas d’impact sur l’offre de monnaie tandis que dans le deuxième cas où la banque en

conserve juste une partie, on observe des effets sur l’offre de monnaie.

Pour d’autres auteurs, à savoir Agénor, Hoffmaister et Aiezenmann (2004), en s’inspirant des

travaux de Baltensperger (1980) sur le modèle de gestion des réserves bancaires, affirment

que : « L’excès de liquidité, qui est l’écart entre les réserves non rémunérées des banques et

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les réserves obligatoires, est une fonction croissante du taux de pénalité des banques,

décroissante du coefficient des réserves obligatoires et décroissante de la volatilité du PIB ».

Ce modèle de gestion des réserves bancaires de Baltensperger (1980), s’inspire des travaux de

Poole (1968), qui propose un modèle stochastique de gestion des réserves bancaires. Poole

justifie la prise en compte du modèle stochastique par le caractère aléatoire du montant des

réserves de la banque à la Banque Centrale et des dépôts des banques.

2. Optique économique

Pour encore mieux appréhender la surliquidité bancaire, on peut la concevoir à

travers deux optiques, à savoir l’optique microéconomique et l’optique macroéconomique, ces

derniers permettent de bien distinguer les différentes caractéristiques du phénomène.

a) Optique microéconomique

Cette optique reflète la capacité de financement des banques, comme expliqué

précedemment, la notion de liquidité est appréhendée à travers la trésorerie. Cette dernière est

en effet la somme de trois élements : le solde des opérations de la clientèle ; l’excédent des

ressources permanentes sur les immobilisations ; le solde des divers. Il a été également avancé

dans la première partie que le ratio de liquidité permet au superviseur de s’assurer qu’une

banque est en mesure de faire face aux demandes de la clientèle à tout moment, surtout en cas

de rush. Ce ratio fournit également la capacité de résistance de la banque en cas de crise :

Disponibilité à vue ou à moins d’un mois

Ratio de liquidité =

Exigibilité à vue ou à moins d’un mois

b) Optique macroéconomique

La liquidité bancaire est définie comme l’ensemble des réserves des banques à la Banque

Centrale, en effet, elles sont constitués par : les réserves obligatoires, les placements en appel

d’offre négatif, les dépôts en compte courant, et les encaisses. On peut exprimer la surliquidité

à partir de l’égalité suivante :

Dépôts en compte courant Réserves libres ou réserves non rémunérés ou

+ encaisses = Liquidité Excédentaire ou SURLIQUIDITE BANCAIRE

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3. Modèl d’excès de liquidité

L’instrument de contrôle de la liquidité la plus commode est celle qui utilise les

réserves obligatoires pour juger du niveau de réserves excédentaires. Selon Kamgnam

(2008), la constitution des réserves obligatoires pour le contrôle de la liquidité bancaire

induit une distinction entre système bancaire avec réserves intégrales et système bancaire

avec réserves fractionnaires. En effet, dans un système bancaire avec réserves intégrales,

tous les dépôts que reçoit la banque sont constitués en réserves obligatoires. Il s’agit dans

ce cas d’un système bancaire avec 100% de réserves obligatoires. Par contre, dans un

système bancaire avec réserves fractionnaires, la banque ne peut conserver en réserves

qu’une partie de la totalité des dépôts. Outre, il est à remarquer qu’un système bancaire

avec réserves intégrales n’affecte pas l’offre de monnaie, alors qu’un système avec

réserves fractionnaires crée de la monnaie. L’utilisation des réserves obligatoires comme

instrument de contrôle de la liquidité nécessite qu’il faut determiner le niveau de réserves

obligatoires optimales car il se peut que le coeficient de réserves obligatoires ne considère

pas les exigences de rentabilité et de liquidité de la banque. De nombreux travaux se sont

penchés sur la question. La modélisation de l’excès de liquidité dépend en partie du

fonctionnement du sytème bancaire. A ce propos, inspirons-nous du modèl présenté par

Kamgnam (2008) (Annexe 1), une methodologie du niveau optimal de réserves

obligatoire. Nous allons essayer de conformiser ce modèl avec le système bancaire

Malgache.

Prenons un exemple : soit l’économie malgache où les banques collectent un

montant de dépôt D, elles utilisent une partie pour les opérations de réserves obligatoires

et le reste est utilisé pour satisfaire les opérations de crédit et de placement auprès du

marché interbancaire. Les banques doivent dans cette circonstance faire face aux retraits

inattendus des agents et lorsqu’elles courent un risque d’illiquidité, elles font recourt à la

Banque Centrale pour lever les fonds à un taux de pénalité qui est supposé être supérieur

au taux du marché interbancaire. On sait que dans le système bancaire Malgache, les

banques ont tendance à compléter son stock de réserves obligatoires, au dernier moment,

à la Banque Centrale plutôt que d’aller sur le marché interbancaire, donc le modèl

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d’origine est applicable au cas de Madagascar. Le seul problème réside dans le fait que ce

modèl ne considère pas l’éventualité qu’une banque puisse se libérer de ce comportement

irrationnel où ils effectuent des transactions sur le marché interbancaire en vue de la

constitution de ses réserves obligatoires voire le recours aux deux moyens de

refinancement à des fin stratégique. Dans ce cas, il convient d’établir un modèl prenant

en compte les coûts de ces transactions. Il va également falloir séparer les apports des

différents placements dont les banques Malgaches ont l’usage de pratiquer, les BTA du

côté du trésor, les placements sur le Marché interbancaire, que ce soit monétaire ou de

devises et dans les immobilisations. Etablissons alors les suppositions suivantes :

Il y a n déposants au sein de l’économie, chaque déposant fait un dépôt d i . La

somme totale des dépôts de l’économie est D. Soit un niveau de coefficient de réserves

obligatoires r tel que 0 ≤ r ≤1. Pour les dépôts collectés, D, la banque dépose r x D sous

forme de réserves obligatoires au niveau de la Banque Centrale et utilise (1 — r) x D

pour ses opérations de crédits et de placement sur le marché interbancaire et autres. Soit

α la part des dépôts alloués aux crédits et β la part des dépôts réservés aux opérations de

placement avec le trésor (BTA), γ la part des dépôts allouées aux opérations de placement

sur le marché interbancaire et 𝜍 la part des dépôts allouées aux placements immobiliers

ou autres. Les déposants sont ainsi rémunérés à hauteur de rD

. La banque facture ses

opérations de crédit à un taux rC

, qui est assimilé au taux débiteur maximum de la

Banque Centrale, et ses opérations de placement sur le marché interbancaire à un taux rI,

qui est assimilé au taux du marché interbancaire, d’autre part, rT est le taux de

rémunération des BTA et rs celui des immobilisations et autres. On suppose que le

système est sous surveillance de la Banque Centrale qui apporte de la liquidité aux

banques, quand celles- ci deviennent illiquides. Cette liquidité est offerte aux banques à

un taux de pénalité rp, qui est fixé par la Banque Centrale alors que le taux d’emprunt sur

le marché interbancaire sera de rM

. On observe d’autre part le fait que k est la part des

coûts à payer en terme de pension auprès de la Banque Centrale tandis que (1 - k) sera la

part à payer sur le marché interbancaire.

Soit X, le taux de retrait des agents qui est une variable aléatoire dont la fonction de

répartition est connue par la banque alors il convient d’écrire le programme de

maximisation sous contrainte du profit de la banque sous la forme suivante :

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𝒎𝒂𝒙𝒓 𝚷 = α (1-r) Dr

C + β (1-R) Dr

T+ γ (1-r) Dr

I + 𝜍 (1-r) Dr

S

S/C: R ≥ Rd + krPmax (0, X-r) + (1-k) r

M max (0, X-r) (1)

où :

- R est le total des réserves des banques : SCB. Placement des banques auprès de la

Banque Centrale et les encours des RO.

- α (1-r) DrC

désigne le revenu tiré sur les opérations de crédit ;

- β (1 - r) DrT représente le revenu tiré de ses opérations de placement dans les BTA ;

- γ (1 -r)I représente le revenu qu’elle obtient sur ses opérations de placement sur le

marché interbancaire ;

- 𝜍 (1 -r)Drs représente le revenu tiré de ses divers placements immobilières ;

- krpmax (0, X — r) traduit le coût des pensions si une telle opération a lieu ;

- (1 -k) rM

max (0, X — r) traduit le coût, d’un prêt, sur le marché monétaire au taux

au jour le jour du marché interbancaire ;

- rD

D traduit le coût total des ressources de la banque.

- R ≥ rD : il est tout à fait normal que l’on impose à ce que les réserves soient

supérieures ou au moins égales au montant des réserves obligatoires.

Il est à faire remarquer que ce modèl n’inclut pas le cas d’un pays où les réserves obligatoires

seraient rémunérées. Par ailleurs, en réarrangeant les termes de l’équation (1) précèdent, nous

obtenons :

𝑚𝑎𝑥𝑟 Π = (α r

C + β

T + γr

I + 𝜍 r

S ) (1-r) D

S/C: R ≥ Rd -[ krp + (1-k) r

M ] max (0,X-r) (2)

L’espérance de profit de la banque est alors :

E(Π) = [ (αrC + βr

T+γr

I+ 𝜍r

S) ] – [ kr

p + (1-k) r

M ] E[ max(0,X-r)°-r

DD] (3)

Le programme de maximisation du profit est donc :

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22

MaxrE(π) = [(αrC + β r

T + γr

I + 𝜍r

S)(l -

r)D]

S/C R ≧ 𝑟𝐷 - [krP + (1 - k)rM ] 𝑦 – 𝑟 𝑓 𝑦 𝑑𝑦 − 1

𝑟 r

DD (4)

où f est la densité de probabilité de la distribution des retraits des dépôts

bancaires, c’est une fonction de densité absolument continue et connue par la banque.

De là nous pouvons enfin avoir le Lagrangien de cette procédure d’optimisation :

L(r) = E(Π) = [ αrC

+ βT

+ γrI

+ 𝜍rS

) ] (1-r) D

-[krP+(1-k)r

M] 𝑦 – 𝑟 𝑓 𝑦 𝑑𝑦 −

1

rr

DD-𝜆 (R-rD) (5)

où 𝜆 est le multiplicateur de Lagrange.

Les conditions de résolution de ce programme de maximisation imposent que pour 𝜆 = 0,

nous avons R ≥ rD, c’est dire que la banque détient un niveau de réserves strictement

supérieur aux réserves obligatoires et pour 𝜆 > 0, nous avons R = rD, cela signifie que la

banque détient un niveau de réserve égal aux réserves obligatoires. La condition de premier

ordre de ce programme de maximisation est alors :

∂L(r)

∂r = -[( αr

C + βr

T + γr

I + 𝜍r

S ) ] D +(kr

P+(1-k)r

M](1-F(r)+ 𝜆 D = 0

(6)

où F est la fonction de répartition de X ou la probabilité du risque

d’illiquidité Pr(x ≥ r) de la banque.

Nous avons alors à résoudre le problème d’optimisation :

(7)

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23

La résolution de ce problème d’optimisation nécessite la connaissance de la loi de

distribution du taux de retrait des dépôts dans le pays en question. L’improbabilité d’avoir les

distributions de retrait des banques du pays à l’heure actuelle, la supposera que la majorité

des banques du pays ont pour distribution de retraits, une distribution de Pareto. On a donc, la

densité de probabilité suivante :

𝑓 𝑥 =𝜃𝑦0

𝜃

𝑥0+1 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑦0 < 𝑥 <∞ (8)

Où θ > 0 et yo > 0 sont les paramètres de la fonction

Nous avons par la suite :

(9)

En remplaçant (9) dans (7), on a :

(𝑟

𝑦𝑜)- 0 =

D

[kr p + 1−k rM ][∝ rC + βrT + yrI +δr

S) – λ ]] (10)

Par une transformation logarithmique de cette équation, nous avons :

lnr = ln 𝑦𝑜 −1

θ[𝑙𝑛 D − 𝑙𝑛[𝑘𝑟𝑝 + (1 − k)𝑟𝑀] +𝑙𝑛[αr

C + βr

T +yr

I+δr

S)-λ]] (11)

- Pour λ > 0, la banque ne détient pas de réserves excédentaires par rapport aux réserves

obligatoires et le niveau du coefficient des réserves optimal obtenu en annulant

ln R-ln D : ainsi, nous avons :

ln R-ln D = 0 ln r = ln R-ln D (12)

r1∗ =

R

D

- Pour λ = 0, la banque détient des réserves excédentaires par rapport aux réserves

obligatoires et le niveau du coefficient des réserves obligatoires est donné par :

lnr 1∗ = lnyo -

1

θ [ ln D-ln [kr

P+(1-k)r

M] + ln [(αr

C+βr

T+yr

I+δr

S)]] (13)

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24

Le paramètre y0 suit l’hypothèse que la banque anticipe des éventuels retraits imprévus des

déposants lorsque son bilan se détériore. La condition de détérioration du bilan de la banque

repose sur le niveau de ses créances douteuses. Nous pouvons dès lors avancer l'hypothèse

selon laquelle y0 est un ratio des créances douteuses au total de crédits.

Donc on peut écrire : y0 = 𝜓(crd)

Ensuite faisons en sorte que 𝜓 soit une fonction linéaire de crd, soit :

𝜓(crd)= 𝛼𝑐𝑟𝑑𝜖 (14)

En remplaçant par la suite i/o dans (12) par (13), nous obtenons :

lnr2∗=lnα + ϵ ln rcd-

1

θln

D

[kr P + 1−k rM ](αr

C + βr

T+yr

I+δr

S) (15)

Le niveau du coefficient des réserves obligatoires dans ce cas sera obtenu par simple

régression de l’équation (14). L’excès de réserves, pris comme indicateur de surliquidité, est

ensuite calculé :

- Pour le premier cas quand la banque détient un niveau de réserves

supérieur aux réserves obligatoires, l’indicateur d'excès de liquidité ou sur

liquidité est :

E1 = 𝑅𝑟0−𝑟1

∗𝐷

𝐷 (16)

Pour le deuxième cas où la banque détient un niveau de réserves égal aux réserves

obligatoires :

E2 = 𝑅𝑟0−𝑟2

∗𝐷

𝐷 (17)

où Rro est le niveau de réserves au taux en vigueur.

Section 2. Les causes de l’excès de liquidité bancaire

On essayera ici de determiner les origines probables de la surliquidité bancaire,

étant donné qu’on est encore dans un cadre théorique, d’autres causes et conséquences de ce

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25

phénomène ne seront abordées que dans le cas pratique dans la partie 2 vue que les sources et

les impacts de ce phénomène diffèrent d’un pays à un autre.

1. Au niveau des banques

a) Le coût et le risque dans l’octroi de crédit

Le coût de l’octroi de crédit peut être important pour les banques, ce qui les amène à

être rétissant dans les prêts qu’ils accordent. En effet, le coût est constitué par la rémunération

du capital et le prime de risque, plafoné par le taux débiteur maximum, donc il y a une prise

de risque limité. Dans le processus de recyclage de l’épargne, les banques commerciales

transforment les ressources qu’elles collectent auprès des agents en capacité de financement

en prêts aux agents à besoin de financement. Il y a effectivement un risque majeur dans ce

genre d’activité pour l’intermédiaire financier : le risque d’illiquidité. Ce dernier est propre à

l’activité de transformation elle-même. En effet, Il traduit le fait que les financements de long

terme sont généralement adossés à des ressources de court et/ou moyen terme(s). En fait, la

rentabilité des projets d’investissement des entreprises nécessite qu’elles puissent emprunter à

long terme, or que dans le même temps les épargnants ont une préférence pour la liquidité, qui

peut donc les conduire à retirer leurs avoirs. Pour anticiper ce risque, les banques ont dès lors

besoin de conserver un certain niveau des liquidités collectées afin de pouvoir couvrir les

demandes de retrait inattendues de leur clientèle (en cas de panique par exemple).

b) L’asymétrie d’information

L’asymétrie d’information est un problème d’imperfection du marché qui se

rencontre notamment dans les pays en voie de développement. Due au fait que les banques ne

disposent pas des informations financières nécessaires sur les entreprises emprunteurs et vue

que la collecte d’information est coûteuse, ils sont très prudents dans l’octroie des crédits due

au manque de confiance envers ces entreprises. Ce contexte d’environnement incertain

entraine alors une difficulté d’accès aux crédits aux entreprises pour financer leurs

investissements car les banques prêttent peu, il est évident par la suite qu’il apparait une

liquidité en abondance exéssive.

Ce phénomène a été clairement exposé par Joseph Siglitz (prix nobel de l’économie en 2001,

avec George Akerlof) sur l’etude qu’il a fait sur les conséquences de l’asymétrie

d’information. Stiglitz est un des fondateurs de l’économie de l’information. Il explique que le

banquier, prêteur sur le marché de crédit ne connaît qu’imparfaitement les risques liés aux

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prêts qu’il accorde. Par contre, les emprunteurs savent parfaitement la probabilité de réussite

de leur projet. Il y a ainsi une asymétrie d’information qui va provoquer une anti-sélection.

Les banques fixent alors des taux d’intérêt assez élevés pour qu’ils puissent se couvrir de la

probabilité de tomber sur de mauvais prêteurs, mais ces taux risquent en fait de faire fuir les

bons emprunteurs qui méritent des taux d’intérêt plus bas. Vu que les emprunteurs risqués ont

une demande de crédit moins élastique au taux d’intérêt, la banque va sélectionner

involontairement les emprunteurs riqués et être obligé d’augmenter encore ses taux. Il existe

un seuil au-dessus duquel l’augmentation du risque est supérieure à l’augmentation du taux.

Les intermédiaires renoncent à augmenter leur taux d’intérêt au-delà. Non seulement les

emprunteurs à risque faible n’ont pas pu trouver le moyen de financer leurs projets, mais tous

les emprunteurs à haut risque n’ont pas réussi à se faire financer car le crédit a été rationné ; le

marché s’est clos sans être soldé (égalité entre l’offre et la demande). Il n’est alors pas

étonnant d’observer un secteur bancaire surliquide dans ces circonstances.

Notons par ailleurs que cette aversion au risque des banques face à beaucoup de dossiers non

bancables peut les conduire à souscrire des titres publics, à acheter donc des bons de trésors

car ils estiment que la souscription au BTA est plus rentable.

c) La faiblesse de l’intermédiation bancaire

C’est un facteur rattaché aux rôles à jouer par les banques. Il est donc nécessaire de

bien définir les rôles d’une banque dans l’économie. Santomer (1984) les situent à trois

niveaux. D’abord, elle est en charge d’assurer le rôle de diversification et d’évaluation des

actifs financiers. En effet, c’est la capacité d’évaluer le risque de défaut pour des prêts

accordés sur la base des dépôts reçus de sa clientèle. Ensuite, son deuxième rôle relève de sa

capacité d’intermédiation qui consiste à collecter des ressources auprès des agents à capacité

de financement. Enfin, le troisième rôle qui justifie l’existence d’une banque est la forte

corrélation entre rendement d’actifs et passifs, laquelle motive l’activité d’intermédiation et

réduit le risque d’incertitude autour du profit esperé.

La surliquidité des banques remet en question l’efficacité des banques au regard de leurs

principaux fonctions dans leur politique d’intermédiation. Cette faiblesse en matière

d’intermédiatin se traduit par exemple par l’existence des emprunts à emplois à long terme

financés par des ressources courtes alors que les dépôts à court terme entraînent des crédits à

court terme.

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2. Au niveau des emprunteurs

Il y a certaines contraintes au niveau des emprunteurs qui obligent les banques à ne pas

octroyer de crédit. A ce propos, il y a les détournements de crédit, c’est un cas assez fréquent

dans les pays en développement, d’ailleurs ce n’est pas un phénomène nouveau en ce qui

concerne particulièrement Madagascar. A cela s’ajoute l’existence de nombreux projets non

bancables, et les secteurs d’activités non porteurs, il n’est pas étonnant que les PME se

tournent davantage aux microfinances. D’autres parts, le manque de transparence et les

défauts de comptabilité viennent renforcer ces causes, aggravées par le non respect des

engagements des emprunteurs.

3. Au niveau des institutions

Ici, on parle surtout de la faiblesse du système judiciaire et juridique, et également

du fait que l’environnement des affaires est peu incitatif. Ces causes seront plus approfondies

dans la deuxième partie où on traitera le cas de l’Afrique Subsaharienne.

Section 3 : Les conséquences sur l’économie

1. Impact sur la politique monétaire

Une situation de surliquidité du secteur bancaire peut avoir un impact sur la mise en

œuvre de la politique monétaire. Cela s’explique par l’interaction entre les principaux

indicateurs de la liquidité bancaire qu’on a cité précedemment, et les instruments de la

politique monétaire. L’action des autorités monétaires sur l’activité réelle peut se transmettre

par divers canaux qui se regroupent en trois principaux catégories, à savoir le taux d’intérêt, le

prix des autres actifs et le canal de crédit. Le premier canal démontre les différents impacts de

la politique monétaire basé sur les taux d’intérêt. En effet, ce sont les conséquences des

variations des taux d’intérêts sur la demande globale selon les dépenses de consommation et

d’investissement des agents non financiers. D’autre part, le canal du prix des autres actifs qui

s’applique surtout dans l’internationalisation de l’économie et le développement des marchés

financiers, permet de saisir les effets de variation de la politique monétaire sur le taux de

change et le cours des actions. Il est à noter que ce canal réagit faiblement aux actions des

autorités monétaires à Madagascar vue l’absence d’un véritable marché financier.

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Ce qui nous intéresse le plus est le canal du crédit qui explique les actions des autorités

monétaires sur l’offre de crédit. Ce canal se spécifie en deux catégories : le canale étroit qui

suppose un rationnement de crédit et le canal large qui indique l’ensemble des financements

externes qui vont être moins faciles à acquérir.

Ces canaux servent de courroies de transmission entre les actions des autorités monétaires, à

partir des instruments de la politique monétaire, et l’activité réelle.

Il y a effectivement un lien entre liquidité et politique monétaire selon la théorie quantitative

de la monnaie, cela s’explique par le fait que le niveau de la masse monétaire en circulation

dans l’économie est proportionnel avec le volume de transaction. L’indicateur de liquidité est

ainsi representé par l’agrégat monétaire ou de crédit. Pour Gouteron et Szpizo (2005), la

théorie quantitive de la monnaie suppose que si la masse monétaire est trop importante par

rapport aux besoins de l’économie, elle sera dépensée, ce qui fera augmenter les prix,

l’efficacité de la politique est par conséquent réduit. Parallèlement, une situation de

surliquidité rend difficile la gestion du taux d’intérêt, à ce propos, Valla et al.,(2006) stipule

que le passif des banques est généralement moins stable que l’actif et sa sensibilité étant plus

élevée, les charges d’intérêt varient davantage que les revenus d’intérêt à court terme. A

l’inverse, un choc positif sur le taux d’intérêt entraîne de façon mécanique une baisse de la

valeur des actifs portant intérêt, une baisse qui peut être plus important sur le passif et qui

entraine donc une diminution de la situation nette. Plus d’approfondissement permet de

scerner une relation directe entre excès de liquidité et politique monétaire, cela s’opère à partir

du niveau des réserves obligatoires. Ces derniers qui sont donc un instrument de contrôle

indirect de l’activité bancaire vue qu’ils agissent directement sur la demande de liquidité

bancaire et permettent ainsi de modérer la création monétaire. De ce fait, la monnaie créée

lors de l’octroi de crédit prend la forme de dépôts dans les banques, donc les réserves à

constituer augmentent. Les réserves n’étant pas généralement rémunérées, cette constitution

des réserves obligatoires accroit le coût des ressources bancaires, ainsi les établissements

essaient de le réduire en diminuant le volume de crédit, c’est-à-dire un rationnement de

l’offre, ou à augmenter son coût. Quant aux banques, ils peuvent aussi baisser le coût lié à la

constitution des réserves obligatoires en limitant la rémunération des dépôts soumis aux

réserves obligatoires. Ces derniers affectent ainsi directement le taux d’intérêt et les objectifs

intermédiaires de la politique monétaire.

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2. Impact sur la stabilité financière

L’impact de la surliquidité bancaire sur la stabilité financière se voit surtout à travers

la réallocation des excèdents de liquidité bancaire. En effet, cette réallocation est légèrement

contracyclique et suit le cycle avec un décalage de un à deux trimestres. Ce déroulement

temporel est probablement lié en partie à la nature endogène des transactions relatives à la

liquidité par rapport au comportement du secteur bancaire et à l’activité du marché (Valla et

al, 2006). Cette réallocation de l’excès de liquidité indique l’importance de la redistribution de

liquidité qui a effectivement lieu en plus de la compensation observable des entrées et des

sorties. Son particularité modérément contracyclique signifie que les banques effectuent

davantage de transactions relatives à la liquidité avec un certain décalage durant des périodes

de ralentissement que lors des phases de croissance économique. Vue l’existence de lien entre

liquidité du marché et liquidité des banques, la garantie d’un fonctionnement efficace des

marchés et de leur liquidité lorsque les banques intensifient leurs transactions sur actifs

liquidides pourrait devenir un objectif de stabilité financière.

3. Impact sur la stabilité des prix

a) L’inflation

La surliquidité bancaire entraine une tension inflationniste, et cela peut s’avérer

dangeureux pour les banques car elle peut menacer la stabilité bancaire et provoquer la grève

du bilan des banques. En fait, quand une banque dispose d’une quantité trop abondante de

liquidité, elle a tendance à financer sans contrôle préalable. Après, en cas de non

remboursement de la part des emprunteurs, la monnaie créée devient alors nuisible pour

l'économie, ce qui va par conséquence gonfler la masse monétaire entrainant ainsi l'inflation.

Outre, elle réduit l’efficacité de la politique monétaire en empêchant le bon fonctionnement

des canaux de transmission auxquels on a déjà abordé précedemment.

b) L’appréciation du taux de change réel

Le taux de change réel comme nous le savions est le taux de change nominal corrigé

du rapport entre les prix chez le partenaire extérieur et les prix domestiques, c’est-à-dire une

cotation à l’incertain. Une situtation de surliquidité bancaire implique que quand les prix

domestiques se situent à un niveau supérieur aux prix extérieurs, il y a appréciation du taux

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de change réel, ce qui évidemment va entrainer une perte de compétitivité de l’économie

domestique (l’importation augmente tandis que l’exportation diminue).

4. Fuite des capitaux

La surliquidité du secteur bancaire implique qu’il y a un risque de fuite des capitaux,

cela s’explique par le fait que les détenteurs de capitaux ne trouvent pas d’emplois

bancables,en effet, il s’avère pour eux d’être plus intéressant de les faire fructifier ailleurs.

C’est pour cette raison que le risque de sortie de capitaux plus important augmente. Des

mouvements de rapatriement de fonds peuvent également être fréquents. Par ailleurs, cette

surliquidité peut entrainer des placements hasardeux de fonds à l’étranger.

5. Indiscipline Budgetaire

L’existence d’afflux abondant de revenus non anticipés ou mal anticipés peut

provoquer certaines conséquences au niveau des dispositifs budgétaires. En effet, les Etats se

lancent dans de grands projets dont la réalisation complète est incertain vue que tout reflux

des revenus espérés entraine l’arrêt des travaux (Calvin, 2008). Cette politique pro-cylique

dénote d’un manque de stratégie de développement bien pensé.

6. Impact sur la croissance économique

La peur de l’incapacité de remboursement par la banque entraine un rationnement de

crédit qui n’est pas sans conséquence. Stiglitz a montré qu’une information asymétrique sur le

marché du crédit peut provoquer des conséquences macroéconomiques redoutables, ce qui

limite forcément le niveau de l’activité économique et donc le niveau de l’emploi. Il y en effet

une substitution du financement par le marché des Trésors Nationaux aux avances de la

Banque centrale, cela implique que les secteurs productifs et les PME manquent fréquemment

de financement nécessaire à leur développement. De ce fait, les performances économiques en

termes de croissance sont médiocres, ce qui peut amener à recourir à une dernière alternative

qui est la mobilisation de l’épargne nationale et étrangère, en d’autres termes, le recours à

l’endettement.

Ce manque de financement permanent des entreprises amènent finalement au fameux

phénomène du paradox de sous-financement de l’économie dans un contexte de surliquidité

bancaire, on essaira d’apporter plus de précision dans la deuxième partie.

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PARTIE II : APPROCHE EMPIRIQUE

Plusieurs auteurs partagent le même point de vue sur le fait que la surliquidité

bancaire est l’une des caractéristiques de toutes les régions du monde. Il en est ainsi de la

plupart des économies des pays d’Afrique, à savoir par exemple : l’Afrique Sabsaharienne, les

pays membres de la CEMAC, ceux de l’UEMOA, ceux du « High Aid Dependency », etc (cf

Annexe 3, 4, 5). Si le cadre théorique nous a permis de bien compendre tous ce qui tourne

autour de la liquidité et d’excès de liquidité bancaire, il est maitenant nécessaire d’entamer

une etude pragmatique du thème. Il ne serra évidemment pas possible d’etudier le cas de tous

pays d’Afrique mais dans cette deuxième partie nous allons essaier d’analyser quelques cas se

rapportant à la réalité actuelle, nous focaliserons notre étude, dans le premier chapitre, sur le

cas des pays de l’Afrique Subsaharienne, et une aperçue de la situation de la surliquidité

bancaire dans les groupements économiques et monétaires de quelques pays, et enfin, celui de

Madagascar. Les recommandations nécessaires ne seront entamées que dans le deuxième

chapitre.

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CHAPITRE I : La surliquidité bancaire en Afrique Subsaharienne

La surliquidité bancaire des pays de l’Afrique subsaharienne se voit actuellement

comme un mal oublié de l’Afrique car son importance est parfois peu considérée alors que

c’est un sujet qui doit retenir une énorme attention vue sa tendance à freiner les

investissements des entreprises du secteur privé et des PME , ce qui provoque une

considérable ralentissement de la croissance économique.

Section 1 : Les causes de la surliquidité bancaire en Afrique Subsaharienne

1. La faiblesse de l’environnement

Les banques commerciales ne semblent pas logiques dans la gestion de leur liquidité

étant donné le fait que plus ils detiennent de liquidités et n’empruntent pas, plus ils renoncent

aux bénéficent qu’ils pourront obtenir en octroyant des prêts. Mais il y a sans doute une raison

valable pour expliquer un tel comportement car il parait insensé que les banquiers ne soient

pas conscients de l’importance de cette coût d’opportunité. L’interrogation soulevée porte

ainsi sur la raison qui peut expliquer un tel comportement de la part des banques.

Les travail de Doumbia (2011) stipule que cela est en fait en partie causée par la réticence des

banques à fournir davantage de crédits à l’économie, ce qui résulte principalement de

l’insuffisance de projets d’investissement bancables, des lacunes en matière de normes

comptables, et d’un système judiciaire faiblement développé et souvent incapable de régler les

litiges potentiels entre prêteurs et emprunteurs. C’est apparemment cette faiblesse de

l’environnement institutionnel et judiciaire qui conduit les banques à être frileuses dans leur

offre de prêts aux entreprises du secteur privé, particulièrement aux Petites et Moyennes

Entreprises. Ces derniers souffrent donc d’un accès au financement limité qui empêche leur

émergence et leur développement ultérieur. Ces PME sont donc considérées comme risquées

à financer pour les institutions financières en raison des lacunes d’informations sur les

capacités de rembourssement des entrepreneurs et de la faiblesse des garanties.

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2. La faible concurrence du secteur bancaire

La surliquidité bancaire peut être causée également par la faible concurrence du

secteur bancaire. Ainsi, les banques ne s’intérèssent pas à attirer des clients en disposant d’un

taux d’intérêt bas car ces derniers sont plutôt fortement averses au risque donc préfèrent ne

pas prêter au lieu de le faire pour ensuite faire face à des incapacités de remboursement des

entreprises. Ce fort pouvoir de marché des banques se caractérise alors par des taux d’intérêt

débiteurs vraiment élevés et des conditions drastiques d’accès aux crédits.

3. Autres facteurs

Bien évidemment, ce ne sont pas les seuls facteurs de la surliquidité en Afrique

Subsaharienne, on peut aussi ajouter un certain nombre d’autres éléments qui viennent

alimenter cet excès de liquidité au niveau de secteur bancaire. A ce propos il y a les contrôles

sur les sorties de capitaux qui limitent ainsi le placement de la liquidité bancaire à l’étranger,

et les entrées de devises liées aux recettes pétrolières et aux transferts des migrants. Il y a

également d’autres facteurs qui peuvent renforcer cet excès de liquidité comme nous avons

abordé précedemment (Cf Chapitre II-section 1).

Section 2 : L’ampleur de cette surliquidité

Comme il a été expliqué dans la première partie (cadre théorique), les banques se

trouvent dans l’obligation de detenir un certain niveau de liquidité pour prévoir des éventuels

risques de liquidité. Ce comportement devient exéssif dans les économies d’Afrique

subsaharienne car les banques commerciales conservent une quantité de liquidité largement

supérieure à ce dont elles ont besoin pour couvrir les demandes de liquidités potentielles de

leurs clients, ce qui provoque évidemment une surliquidité du secteur bancaire. Une mesure

généralement utilisée pour se faire une idée de l’ampleur de ce phénomène consiste à faire le

rapport entre les réserves excédentaires des banques commerciales du pays en question à la

masse monétaire en circulation ou au total des dépôts bancaires, les réserves excédentaires

correspondant à la différence entre les réserves constituées auprès de la Banque Centrale et les

réserves obligatoires (les réserves réglementaires imposées par l’autorité monétaire).

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1. L’importance de la surliquidité bancaire en Afrique Subsaharienne

La majorité des pays d’Afrique subsaharienne se trouvaient en 2004 dans une situation

de surliquidité de leur secteur bancaire, en d’autres termes une situation dans laquelle le

montant total des réserves constituées par les banques commerciales auprès de la banque

centrale est supérieur au montant des réserves obligatoires (Saxegaard 2006)

Graphique1 : Réserves excédentaires (en % du total des dépôts bancaires) à la fin de

l’année 2004

Source : Saxegaard (2006)

Le graphique montre la situation de surliquidité du secteur bancaire de la majorité des

pays de l’Afrique Subsaharienne en 2004, cette situation n’a pas connu d’énorme

changement jusqu’à maitenant.

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2. L’exemple du Cameroun : Une surliquidité de 763 milliards de franc CFA.

Considérons le cas du Cameroun, en 2004, elle dispose d’environ 25% de

surliquidité bancaire, et les statistiques actuels montrent pour le cas de Cameroun( des

statistiques plus approfondies ci-dessous) qu’il y a environ une épargne de 763 milliards

de francs CFA en 2013, les compagnies d’assurance de l’espace CIMA (Conférence

Interafricaine des Marchés d’Assurance) contribuent à aggraver cette surliquidité alors

que la rémunération de cette épargne est de plus en plus faible. Cela montre que d’autres

facteurs que nous n’avons cités au dessus peuvent aggraver la surliquidité bancaire. Ils

peuvent être différents d’un pays à un autre. Cette abondante excès de liquidité démontre

la nécessité de l’injecter dans l’économie à travers le financement des PME (Petites

et Moyennes Entreprises), un marché qui est actuellement couvert à seulement 20% par

les banques.

Selon les statistiques de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), en fin Août

2013, le gap entre les dépôts collectés par les banques commerciales, soit 2 877 milliards

de francs CFA et les crédits à la clientèle, soit 2 155 milliards de francs CFA, s'élève à

763milliardsCFA. .

Le gouvernement Camerounais en 2013, a affirmé la volonté de ce pays à canaliser le

fléau de la surliquidité, à travers des actions telles que le partenariat noué depuis deux ans

avec l’association camerounaise du leasing pour vulgariser le crédit bail ; des accords

avec des banques commerciales au Cameroun pour financer le Programme thermique

d’urgence, et le projet de financement de la mise à niveau des PME avec la facilitation

des banques. Ils se fixent pour objectif, entre autres, de promouvoir et encourager le

financement des Petites et Moyennes Entreprises en Afrique Subsaharienne.

3. Cas des groupements de pays : la CEMAC, l’UEMOA

a) La surliquidité bancaire dans la CEMAC

La Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) est un

groupement de pays ayant un espace économique unifié et faisant l’objet d’une

coopération monétaire. Les origines de la surliquidité dans la CEMAC, à part les causes

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habituels que nous avons déjà abordé précédemment, a connu deux causes selon les

périodes : De 1995 à 1999, les crédits aux gouvernements, accordés par la BEAC dans le

cadre des avances statuaires ont constitué la principale source de surliquidité. De 2000 à

2008, la surliquidité est aggravée par les revenus obtenus par la montée des prix du pétrol

sur le marché international, donc il y a eu une rentrée importante des devises.

Actuellement, l’activité d’intermédiation des banques de la CEMAC s’est beaucoup plus

complexifiée avec les nouveaux instruments financiers et la réforme des systèmes

financiers nationaux. Les facteurs à l’origine de la surliquidité dans la CEMAC diffèrent

d’un pays à un autre malgré l’existence d’une politique monétaire commune. Le tableau

suivant montre le niveau de surliquidité des banques de la CEMAC.

Graphique 2 : Situation de la surliquidité bancaire des pays de la CEMAC

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Source : Kamgnam, 2008

Les résultats montrent la forte hétérogeneité de la surliquidité bancaire dans les Etats de

la CEMAC. Ces résultats interpellent les autorités monétaires sur une éventuelle révision

de la politique de stérilisation, en particulier une modification des coefficients de réserves

obligatoires pour chaque groupe de pays, et la création d’un marché de titres et effets

publics comme alternatives de placement de la liquidité bancaire. (Kamgnam, 2008).

b) Le paradox de l’UEMOA

La surliquidité des pays membres de l’UEMOA (Annexe 2, Annexe 4) se trouve

dans un contexte de sous-financement du secteur productif et des PME, c’est pour cette

raison que le phénomène est qualifité de paradox. En effet, les banques dans cette zone

ont tendance à surestimer le risque associé au financement d’une grande partie des

entreprises, ce qui se traduit paer l’insuffisance des prêts vis-à-vis des dépôts et, donc, par

l’augmentation de leur liquidité au-delà du seuil nécessaire. Cette etat d’excès de liquidité

a favorisé l’existence de liquidité dépôts oisifs auprès de la Banque Centrale avant d’être

recyclée en partie pour financer les dettes souveraines (Doumbia, 2009). Selon toujours

cet auteur, ce phénomène a contribué à réduire l’importance des réserves excèdentaires

sans les absorber intégralement. Finalement, le problème de surliquidité ne connaît pas

une véritable limite et le problème de financement de l’économie a juste changé de nature

avec la substitution du financement par le marché des Trésors nationaux aux avances de

la Banque Centrale, l’accès au crédit du secteur productif privé et des PME reste donc

une obstacle à franchir. Dans cette zone, il y a eu une suppression du financement de la

Banque Centrale aux Etats, l’objectif étant d’éviter la stérilisation de la création

monétaire et d’inscrire davantage l’action monétaire dans la tradition orthodoxe. Cela a

permis le développement rapide du marché interne de la dette publique. Par contre, ce qui

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attire l’attention est la question du financement des PME /TPE et de certains secteurs

d’activité qui peinent à accéder au crédit bancaire qui est la clé de tous les activités

économique (Doumbia, 2009), d’où la nécessité de l’intervention du gouvernement.

Section 3 : La surliquidité bancaire à Madagascar

1. Situation depuis 2009

La crise qu’a subit Madagasacar depuis 2009 a fait que l’évolution économique et

monétaire en 2009 a été caractérisée par un ralentissement considérable de l’activité

économique et par une situation déficitaire des paiements extérieurs. De ce fait, il n’est pas

étonnant qu’on observe un ralentissement de l’expansion des agrégats monétaires,

notamment à travers les crédits au secteur privé et la contraction des avoirs extérieurs du

système bancaire. La conjoncture de l’économie a amèné la Banque Centrale à adopter une

politique monétaire plus souple. Le taux directeur de la banque a connu certaine révision en

2009 : de 12% à 10% en janvier et de 10% à 9,5% en juillet. Parallèlement, elle a modéré ses

opérations de ponction de liquidité. Donc, depuis lors, les ressources financières sont

devenues plus disponibles, mais toujours est-il que ces dernières n’ont pas été suffisamment

canalisées vers le secteur privé, mais se sont accumulées sous forme de surliquidité dans les

banques commerciales. C’est ainsi que la liquidité bancaire en 2009 a en moyenne atteint le

double des réserves requises. Comme nous l’avons vue dans la première partie, ce phénomène

peut causer de nombreux bouleversements au niveau du fonctionnement des marchés. Plus

précisément, la surliquidité ramène les taux d’intérêts à des niveaux bas et conduit à des taux

réels négatifs. D’ailleurs, c’est actuellement le cas observé sur le marché des Bons du Trésor

et au niveau de la rémunération des dépôts, ainsi que pour d’autres taux du marché monétaire.

Une telle situation décourage sans aucun doute l’épargne et entrave ainsi la marche vers une

croissance saine et durable. Elle tend aussi à exercer une pression sur la demande de

consommation, et risque d’accélérer la reprise de l’inflation (Communiqué de la Banque

Centrale de Madagascar, 2010).

2. Réaction de la Banque Centrale

La situation a fait que la Banque Centrale se devait de prendre certaines dispositions

afin de corriger les déséquilibres et anticiper les risques de bouleversement de l’économie.

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Les instruments de la politique monétaire doivent alors être mobilisés pour limiter cette

surliquidité bancaire. On sait que la liquidité bancaire est mesurée par le niveau des facteurs,

affectant le solde en compte courant des banques par rapport aux réserves obligatoires. Selon

le bulletin de la Banque Centrale (2010), l’excédent de liquidité a atteint 188,3 milliards

d’ariary soit 34,2 pour cent des réserves obligatoires, contre 225,5 milliards d’ariary soit 44,0

pour cent en 2009. Ce niveau à fin 2010 bien qu’en diminution reste élevé.

Pour limiter l’abondance des avoirs en monnaie centrale des banques à un niveau adapté aux

objectifs de croissance des agrégats monétaires, la BCM est intervenue en effectuant des

ponctions de liquidité.Selon toujours le bulletin de la Banque Commercial (2010), à fin

décembre, l’encours net de ces dernières a été de 111,5 milliards d’ariary, dont 89,5 milliards

d’ariary sous forme d’AON et 22,0 milliards d’ariary sous forme de ventes de titres. Pourtant,

en raison d’une échéance de titres de 130,8 milliards d’ariary le 30 décembre qui n’a été

couverte que partiellement par les soumissions aux AON précités, les excédents des soldes en

compte courant des banques par rapport aux réserves obligatoires, en moyenne du mois, ont

augmenté à fin décembre à 76,8 milliards d’ariary (14,0 %), contre 22,0 milliards d’ariary (4,4

%) en 2009. Le graphique suivant montre l’evolution des interventions de la BCM et de la

liquidité bancaire :

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Graphique 3 : Evolution des interventions de la BCM et de la liquidité bancaire

(Encours de fin de période et en milliards d'ariary)

Source : Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar en 2010

Néanmoins, sans ces ponctions effectuées par la BCM au moyen des ventes de titres et des

AON, les encours de la base monétaire auraient atteint 2 002,2 milliards d’ariary, soit en

glissement annuel un taux de croissance plus élevé de 21,8 pour cent.

Tableau1 : Evolution de l’intervention de la BCM et de la liquidité bancaire

Source : Bulletin de la Banque Centrale de Madagascar en 2010

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Selon le rapport de la Banque Centrale en 2010 : « la raison la plus importante de cette

hausse sensible de la base monétaire à fin 2010 a été essentiellement la reconstitution

significative des avoirs extérieurs nets (AEN) de 244,1 milliards d’ariary, ou 41,0 millions de

DTS, contre une forte contraction de 234,3 milliards d’ariary ou 111,17 millions de DTS

l’année précédente. Cette évolution des AEN a été engendrée par les achats conséquents de

devises sur le MID, effectués par la BCM notamment au cours du dernier trimestre, si bien

que ces opérations se sont soldées en des achats nets de 95,2 millions de DTS sur l’année.

Toutefois, compte tenu des pertes de change et du solde déficitaire des opérations avec

l’extérieur de la BCM, les réserves extérieures brutes n’ont augmenté que de 37,7 millions de

DTS. »

Graphique n°4 - Evolution de la base monétaire et de ses contreparties (en milliards

d'ariary) BMO : Base monétaire ; AEN : Avoirs Extérieurs Nets ; CNE : Créances Nettes sur l'Etat ;

CE : Crédit à l'Economie ; CBQ : Créances sur les Banques ; APN : Autres Postes Nets

Source : Rapport de la Banque Centrale de Madagascar en 2010

D’autres parts, à cette hausse des AEN se sont ajouté celle des Avoirs Intérieurs Nets

(AIN) qui n’a été que de 3,4 milliards d’ariary. Dans les AIN, à part les injections de

liquidités au niveau des créances sur les banques (CBQ) est de 91,5 milliards d’ariary, les

APN ont atteint un montant de 131,5 milliards d’ariary, liée à celle des charges de la BCM et

aux ajustements de change. Malgré cela, toutes ces hausses ont été contrebalancées par la

baisse notable des créances nettes sur l’Etat (CNE) de 220,8 milliards d’ariary, contre une

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hausse de 158,8 milliards en 2009. Ce rapport de la Banque Centrale a évoqué que cette

évolution des CNE est essentiellement expliquée par le renflouement des dépôts en devises du

Trésor, après le virement de 100,0 millions de dollars US de WISCO, relatif à l’exploitation

des mines de Soalala. Outre, cette situation des CNE a été confortée par le renflouement des

dépôts du Trésor, notamment au cours du mois de décembre, par les recettes fiscales et les

approvisionnements du compte pour les achats de produits pétroliers effectués au titre de la

Convention passée entre le Trésor et la Banque Centrale.

3. Les conséquences de la surliquidité sur l’économie Malgache

Comme il a été avancé précédemment, un taux très bas pour les bons de trésor par

adjudication est l'une des conséquences de l’excès de liquidité au niveau des banques

primaires. Ce taux est passé de 12% à 2%, de 2012 à avril 2013. Sur ce, entre décembre 2012

et janvier 2013, les souscriptions de bons de trésor se sont amplifiés de 36 milliards ariary et

56 milliards ariary pour les placements auprès de la Banque centrale, ce qui signifie alors que

l'accès au crédit au niveau des banques par l'État est plus facile. Il paraît évident que la

Banque Centrale peut intervenir pour pallier le déséquilibre sur le marché monétaire, ce n’est

pourtant pas le cas étant donné que depuis maintenant trois ans, il n'y a eu aucune

intervention, car la situation favorise l'État sur le marché du BTA. Parallèlement, pour les

ménages et les entreprises, le taux d'intérêt reste élevé. Une des causes de la surliquidité

bancaire expliquée dans la première partie est l’incertitude sur l'environnement des affaires,

cela est flagrant à Madagascar et l'insécurité actuel dans la grande île ne favorise pas les

investissements. Selon Hugues Rajaonson, économiste membre de la CREAM, le taux

d'intérêt reste toujours élevé, ce qui ne devrait pas être le cas en situation de surliquidité, d'où

la réticence à demander des crédits. Le secteur privé et les PME souffrent ainsi de manque de

financement, donc, les créations d'emplois sont suspendues à cause de ce manque

d'investissement. C'est un problème pour l'économie, selon toujours cet économiste.

Par ailleurs, il est aussi évident, selon que les institutions bancaires ne veulent pas non plus

prendre de risque à financer des projets en ce contexte de crise et d’insécurité. Le volume des

dépôts de la clientèle est à la hausse, selon les bilans de l’année 2012 : Au mois de janvier, il

y a eu une augmentation de 80 milliards ariary. Les dépôts se sont situés à 4 580 milliards

contre 4 500 milliards en décembre. Les crédits par contre ont connu un recul de 2 milliards

ariary. En ce qui concerne les ressources en devises, elles se sont accrues de 6 milliards ariary,

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pour s'élever à 868 milliards contre 862 milliards à fin décembre 2012. En effet, cette

situation résulte des rentrées de fonds, en particulier sur les comptes d'une société d'État à plus

de 8 milliards ariary, d'une compagnie pétrolière et d'une société spécialisée dans la

restauration collective, à raison de 4 milliards ariary de chaque.

4. L’intervention de la Banque Centrale dans la pratique

La Banque Centrale dispose de deux instruments de régulation face aux désequilibres

en matière de liquidité au sein du sytème bancaire. Dans le cas où il y a un risque d’illiquidité,

elle lance un appel d’offre positif, tandis que, dans un contexte de surliquidité, elle lance un

appel d’offre négatif, c’est cette dernière qui nous intéresse.

L’appel d’offres négatif :

- La Banque Centrale lance un appel d’offres négatif à l’intention des EC si elle

constate une situation de surliquidité, en précisant :

La date de valeur, le montant et la date d’écheance de l’opération ;

Les tombées de reprises de liquidités et de refinancement qui doivent

intervenir au cours de la période couverte par l’appel d’offres.

La date et l’heure limite de la réception des offres

La moyenne estimée des FA.

Le taux plafond

- Les soumissionnaires envoient sous pli fermé leurs offres en indiquant le

montant, les taux souhaités jusqu’à l’heure limite ci-desssus

- Après recensement des soumissions, la Banque Centrale accepte les offres aux

taux exprimés en retenant d’abord celles formulées au taux le plus bas. Les

offres sont retenues jusqu’à concurrence de l’ATN.

- Après adjudication, les résultats sont notifiés aux soumissionnaires avec les

informations suivantes :

Le montant total des offres reçues ;

La fourchette des taux proposés ;

Le nombre de soumissionnaires ;

Le montant global des reprises de liquidités ;

Le montant des reprises de liquidités servi à la banque ;

- Le taux moyen pondéré des offres de servies.

A leur échéance, les AON sont remboursés majorés des intérêts

dus par la Banque Centrale.

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CHAPITRE IV : RECOMMANDATIONS

Cette surliquidité massive des secteurs bancaires en Afrique subsaharienne n’est surement

pas sans impact sur l’économie de ces pays car ce dernier souffre de manque de financement.

Ce qui provoque effectivement un ralentissement des activités économiques vue l’énorme

difficulté qu’éprouvent les entreprises à obtenir des financements auprès du secteur bancaire

donc ils tardent à se développer alors que l’investissement privé contribue énormément à la

croissance du Produit National, ce qui constitue inévitablement un frein majeur au

développement économique de ces pays.

La surliquidité bancaire, comme nous l’avons évoqué auparavant est aussi source de tensions

inflationnistes, et a évidemment des répercussions considérables sur l’efficacité de la politique

monétaire car du fait de leur caractère surliquide, les banques éprouvent un besoin de

refinancement relativement faible, et se tournent ainsi rarement vers le marché interbancaire

pour combler leur besoin de liquidité. Les changements du taux directeur de la banque

centrale se transmettent alors très difficilement aux taux bancaires.

Face à tous les conséquences néfastes (cf Chapitre II-section 3) qu’apporte la suliquidité

bancaire, on peut donc estimer que les signaux sont au rouge, la question est de savoir quelles

sont les propositions susceptibles d’être retenus pour constituer des tentatives de solution pour

limiter ce fameux phénomène.

Section 1. Au niveau du système bancaire

1. Des banques plus autonomes

Les banques des Etats de l’Afrique Subsaharienne doivent être plus autonomes dans la

direction de leur politique monétaire. Il est important qu’ils essaient de rapatrier des réserves

placés à l’extérieur car ces fonds deviennent une source de financement pour les pays qui les

arbitre. Le rapatriement de ces fonds servirait énormément au financement des

investissements locaux. Il est donc très important de procéder à une stérilisation des avoirs

extérieurs par le relèvement des coefficients des réserves obligatoires. L'autonomie retrouvée

en matière de politique monétaire permettrait ainsi de déplacer l'économie vers son maximum

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en investissant dans les infrastructures de toutes sortes ; ce qui constitue un espoir de

réduction de la surliquidité.

2. Amélioration de l’information et de la sensibilisation

Les banques devraient accentuer l’information et la sensibilisation. Prenons par exemple

le cas de la Banque Centrale de Madagasacar, cette dernière peut organiser fréquemment des

séminaires, des forums, et des colloques pour sensibiliser les différentes responsables des

méfaits de la surliquidité. La prise de conscience des entités responsables permettrait

d’adopter des actions et des propositions pour anticiper le phénomène.

Les Banques Africaines doivent aussi diffuser le plus largement possible et

régulièrement les conditions débitrices et créditrices appliquées dans les établissements de

crédit afin remédier à la faible concurrence du secteur bancaire. En effet, plus l’accès à

l’information est favorable, plus la concurrence sera rude, plus les investisseurs auront des

facilités à trouver des financements de leurs projets et moins il y aura d’excès de liquidité.

3. Rationnalisation du coût de crédit

Quant aux banques secondaires, certaines mesures doivent être adoptées pour lutter

contre leur niveau de surliquidité. A ce propos, il possible de procéder à une rationalisation du

coût de crédit. On sait que le coût élévé du crédit renforce la surliquidité car il décourage les

investisseurs et les demandeurs de crédit. Il est effectivement opportun de relancer l’offre de

crédit car cela améliorerait la productivité et contribuerait sans aucun doute à la diminution

des liquidités bancaires.

4. Respect des normes prudentielles

Il est également envisageable de renforcer le respect des normes prudentielles selon

les règlements en vigueur dans le pays en question ou selon les normes réglementaires en

matière de liquidité du Cadre Bâle III, à savoir les règlementations du LCR et du NSFR, ces

derniers qui permettent d’améliorer considérablement le système de financement des activités

économiques, notamment celui du NSFR quand il s’agit de financement à long terme.

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5. La promotion de capital risque

Outre, la promotion du capital risque permet de juguler le défaut de garantie qui

accompagne la plupart des dossiers de demande de crédit. Donc, dans le cas où les

investisseurs ne présentent pas les garanties valables, c’est aux établissements de crédit, après

des études préalables, de se lancer dans le projet en octroyant du financement et de profiter

ainsi du résultat. Cela réduirait alors le volume de créances douteuses et réduit ainsi

l’abondance de crédits des établissements financiers.

Section 2. Au niveau du pouvoir public, du secteur privé et des PME

1. Assistance à l’exigence de la finance formelle

Il est opportun d’aider les PME à satisfaire aux exigences de la finance formelle, à ce

propos, il y a certains instruments financiers qui peuvent contribuer à combler le manque

d’information ou atténuer le risque lié à l’opacité de certaines PME. Le franchissage

(franchising), en fort développement en Afrique australe et de l’Est sous l’impulsion de

l’Afrique de Sud, permet surtout le transfert d’une marque ou d’un savoir-faire qui atténue le

risque de faillite. Il y a aussi le crédit-bail et le factoring, qui permettent de réduire

efficacement le risque financier pour les institutions de crédits. D’autres parts, les mécanismes

associatifs atténuent le risque par la mutualisation, en effet, ils facilitent le processus de

sélection des établissements financiers en garantissant la validité technique des projets et

parfois en apportant une caution financière.

2. Promotion de l’épargne

Le secteur privé doit promouvoir l’épargne, une condition préalable à l’investissement,

afin d’espérer un crédit, ce qui pourrait réduire l’excès de liquidité des banques. En fait, un

agent qui dispose d’un compte d’épargne est plus enclin à trouver un financement pour son

projet. Et plus ce type d’épargne sera promu plus les banques se trouvent être obligées à

accorder des crédits à long terme.

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3. Fournir des garanties palpables

L’existence d’une garantie concrète de la part des investisseurs est aussi un atout pour

réduire la surliquidité des banques. Il y a donc lieu de les sensibiliser afin qu’ils puissent

mieux améliorer la qualité de leurs pratiques en matière de gestion et d’élaboration de leurs

production d’informations et de documents.

4. Responsabilité du gourvernement et des organismes internationaux

Il est indispensable que les gouvernements concernés, avec l’appui des organisations

internationales (Banque Mondiale, FMI), agissent en prennant par exemple les dispositions

nécessaires pour permettre de mieux orienter l’épargne au profit de l’investissement et du

développement économique. La mise en place effective de ces mesures nécessitera un certain

nombre d’années mais il est tout de même possible qu’à plus court terme on met en place un

certain nombre d’instruments financiers (fonds de garantie public, crédit sur nantissement des

stocks, affacturage,…) ayant pour objectif de rassurer les banques commerciales quant à la

perception qu’elles ont du risque associé au financement des projets d’investissement.

5. Améliorer tous les types d’environnement concernés

La faiblesse de chaque type d’environnement nécessite avant tout que des

changements doivent être initiés dans le milieu des affaires, notamment en ce qui concerne

les problèmes d’imperfection du marché financier, il s’agit donc d’améliorer l’accès et la

qualité de l’information, facteur clé de la prise de décision de prêt ; l’adoption de normes

comptables et la création de cabinets comptables indépendant ; mais aussi et surtout la mise

en place d’un système judiciaire sain vue que les banques se plaignent de la lourdeur des

procédures judiciaires qui accentue l’insolvabilité des débiteurs indélicats. Les pouvoirs

publics devraient alors favoriser la protection de leurs intérêts en facilitant les procédures

judiciaires pour qu'ils rentrent très vite dans leurs droits s'ils sont bafoués. Ainsi, on assistera à

coup sûr à une facilité de règlement des litiges contractuels entre prêteurs et emprunteurs,

donc un regain de confiance entrainant un accroissement du niveau de crédit.

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6. Création et développement d’instruments financiers adéquats

Le Gouvernement pourrait créer et mettre en place des instruments financiers

adéquats. A ce sujet, il est possible de créer une banque de développement. Etant donné la

frilosité des banques à accorder des crédits, elles pourraient face à cette circonstance faire

confiance à une structure qui leurs offriraient des garanties tangibles, c’est-à-dire que les

établissements de crédit se méfieraient moins dans leurs sorties de crédit si elles les donnent à

une banque de développement pilotée par l’Etat. Le pouvoir public peut aussi promouvoir le

développement du marché financier. Ce dernier constitue en effet le lieu ou l’instrument

adéquat pour aspirer les excédents de liquidités dont souffre le système bancaire. Cette

solution n’est pas vraiment envisageable pour le cas de Madagascar vue l’absence d’un

véritable marché financier, à moin d’en créer une, où certaines établissements en surliquidité

peuvent offrir aux agents à besoin de financement.

7. Lancement des titres publics

En ce qui concerne la politique monétaire, l’expérience récente de certains pays

africains enseigne que l’émission de Bons du Trésor est un moyen efficace de recycler une

partie de la surliquidité bancaire, tout en permettant donc aux gouvernements de limiter le

recours à l’endettement extérieur. Le lancement des titres publics est une meilleure option

pour l’Etat pour limiter la surliquidité bancaire car c’est un mécanisme d’émission des

obligations et de bons de trésors souscriptibles par les établissements de crédits agrées par

l’Etat émetteur. Ce projet de titres publics s’avère idéal pour limiter les excès de liquidités

étant donné que le trésor au lieu d'être refinancé par la Banque Centrale, ce qui est implique

une création monétaire, utilisera à travers les titres émis l'abondante liquidité des banques.

Elles feront des souscriptions soit pour leur propre compte soit pour le compte de leurs

clients, alors ces titres offriront de meilleurs rendements et les intérêts pour certains, seront

précomptés.

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8. Prononcer des sanctions contre les banques

Dans le cas des groupements de pays en Afrique, par exemple, le cas de l’Afrique

Centrale, les banques sont régies par le COBAC, ce dernier se situe comme étant le gendarme

des banques. Ainsi, le COBAC peut prononcer des sanctions contre les banques, avec l’aide

de la BEAC. Il s’agit donc de faire respecter les normes prudentielles établies par la COBAC

lors du comité de Bale. Donc, pour réduire la surliquidité, un accent particulier devrait être

mis sur le règlement qui fixe le ratio de liquidit à 100%. Le respect de ces normes limitera le

niveau de la liquidité des banques à un niveau qui leurs assure juste les exigibilités à court

terme. Cette solution peut également être adoptée par la Commité de Supervision Bancaire et

Financière à Madagascar.

Section 3 : Recommandations particulières pour Madagascar

On a vu jusque là, les solutions proposés à l’endroit de l’Afrique et dont certains sont

applicables pour le cas de la situation économique malagasy. Mais, il y a certaines

caractéristiques particulières du pays qui ouvrent la voie à d’autres meilleures solutions. Cela

s’articule sur trois grands piliers, à savoir, le pouvoir de décision et l’autonomie de la Banque

Centrale dans la direction de la politique monétaire, la vulgarisation des banques dans tous le

pays et l’orientation de l’activité économique vers le secteur productif.

1. Accentuer le pouvoir de décision et l’autonomie de la Banque Centrale

C’est une mesure très importante pour l’ensemble du système bancaire étant donné la

triste réalité actuelle où c’est la Banque Mondiale et le FMI qui dictent la BCM dans la

gestion de la politique monétaire. Il est évident que l’économie malagasy actuelle souffre de

manque de financement, pourtant ces institutions internationales obligent la Banque Centrale

à toujours augmenter le taux de réserves obligatoires pour limiter le risque d’illiquidité en cas

retrait imprévu de la part des déposants, c’est qui effectivement va aggraver le niveau

abondante de liquidité et renforcer la réticence à l’octroi de crédits de la part des banques, et

évidemment cela accentue à la suite la difficulté d’accès aux crédits pour le secteur privé.

Donc, pour remedier à ce problème, la Banque Centrale devrait avoir plus de pouvoir de

décision et être surtout autonome dans ses interventions en matière de politique monétaire

pour éviter ce genre de problème. Sans cela, il ne sera jamais envisageable de penser à un

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épanouissement du secteur privé et des PME qui sont les facteurs clés de la croissance

économique.

2. La vulgarisation des banques

Le manque de financement dont souffre le pays actuellement montre l’importance des

crédits accordés par la banque. Le problème de la frilosité des banques à accorder du crédit

n’est pas un problème facile à résoudre. Donc, comme il a été évoqué précedemment, il est

primordial tout d’abord de mettre en place un système judiciare sain et solide, apte à

réglementer les conflits entre emprunteurs et prêteurs. Après, on peut procéder à une

vulgarisation des banques, c’est-à-dire mettre en place des banques dans tous les pays, au

niveau des 22 régions, afin de faciliter l’accès aux crédits du secteur privé et des PME. Ce

n’est pas une tâche facile, mais une première meilleure action serait de transformer tous les

postes en Banques, ce qui faciliterait énormement la réalisation de cette initiative. Il est aussi

envisageable de transfomer tous les « caisses d’épargne de Madagascar » en Banques vue que

l’ensemble des dépôts qu’on y enregistre est largement supérieur aux dépôts au sein des

banques primaires. Ces dépôts, dans un environnement judiciare adéquat, sevirait à accroître

les investissements privés. On pourra ainsi assister à une propulsion rapide du financement de

l’économie, de plus cela favorise la création d’emploi, et peut aboutir finalement à une

croissance économique.

3. Orientation de l’activité économique vers le secteur productif

Le problème à Madagascar est que la plupart des agents économiques sont des

fonctionnaires d’Etat, ainsi, peu ose exploiter leurs activités économiques dans le secteur

privé et la création de PME. Cela devrait faire l’objet de sensibilisations et de format ions

pousées et en continue, pour motiver les gens à entrer dans ces domaines et propulser ainsi

l’investissement. Cela nécessite évidemment de l’autre côté la réalisation des deux solutions

précedentes.

Bref, si le pays arrive à réaliser ces trois recommandations, il est certain que

d’énormes changements auront lieu, et surtout, le pays pourra connaître une véritable

croissance et développement économique.

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CONCLUSION

La situation de la surliquidité du secteur bancaire de la plupart des pays africains est un

des facteurs qui expliquent le ralentissement économiques de ces pays. La surliquidité

bancaire provoque une instabilité non seulement au niveau financière, mais aussi au niveau

macroéconomique, et budgetaire, et le pyre est que les entreprises privés et les Petites et

Moyennes Entreprises souffrent de manque de financement, ainsi, l’investissement est

considérablement freiné et il n’est pas étonnant d’observer une croissance économique très

faible. Les interventions sur le marché monétaire, ayant pour objectif de ramener l’excédent

des comptes courants des banques par rapport aux réserves obligatoires à un niveau minimal,

sont donc primordiales parmi les autres moyens de résoudre le problème pour le contrôl des

agrégats monétaires. Toutefois, pour de nombreux pays africains, la situation de surliquidité

persistante des banques primaires durant plusieurs années nous laisse indécis quant à

l’efficacité réelle des interventions des Banques Centrales et des Commissions Bancaires de

ces Etats sur le marché monétaire, dans un horizon moyen et à long terme. Ce phénomène de

surliquidité devrait alarmer toutes les autorités concernées vue son ampleur qui tend à

dépasser l’ordre conjoncturel pour devenir un véritable problème structurel. De nombreux

efforts restent donc à entreprendre, penser à une véritable croissance et développement

économique rend primordiale la question de la résolution de la crise de la surliquidité

bancaire. Ainsi, on se demande si ce problème de surliquidité chronique des banques

primaires ne nécessite pas des mesures structurelles ? Il est important pour tous les pays

africains victimes de ce phénomène de s’interroger sur l’efficacité des mécanismes de

transmission de la politique monétaire pour la résolution de ce problème de surliquidité, donc,

après une réforme monétaire, n’est t-il pas parallèlement concevable de penser à une réforme

de l’ensemble du sytème bancaire? Notamment pour Madagascar, n’est t-il-pas aussi

envisageable de nationaliser les banques ou encore de créer des banques d’investissement ?

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[13] Soumaila DOUMBIA « La vulnérabilité des TPE et des PME dans un

environnement mondialisé », 11es Journées scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27,

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WEBOGRAPHIE

http://http://www.leral.net/Surliquidite-Bancaire-en-Afrique-et-sous-

financement-de-l-Economie...

http :/ / www. banquefrance. fr/ fr/ publications/ telechar/ rsf/ 2008/ etud6_0208. pdf) »,

Banque de France in Revue de la stabilité Financière, 2008.

Online at http://mpra.ub.uni-muenchen.de/9599/

MPRA Paper No. 9599, posted 18. July 2008 01:51 UTC

www.beac.int

www.bis.org

www.bsieconomics.com

www.touteconomie.org

www.cairn.info

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Annexe 1 : Modèle d’origine de la mesure de liquidité

Le programme de maximisation de profit est :

L’esperance du profit de la banque est :

Où f est la densité de probabilité de la distribution des retraits des dépôts bancaires, c’est une

fonction de densité absolument continue et connue par la banque. Ainsi, nous pouvons avoir

le Lagrangien de cette procédure d’optimisation :

Où λ ≥ 0, est le multiplicateur de Lagrange. Les conditions de résolution de ce programme de

maximisation impose que pour λ = 0, on a R ≥ rD

, c’est dire que la banque détient un niveau

de réserves strictement supérieur aux réserves obligatoires et pour λ > 0, on a R= rD

, c'est-à-

dire que la banque détient un niveau de réserve égale aux réserves obligatoires. La condition

de premier de ce programme de maximisation est le suivant :

Où F est la fonction de répartition de x ou la probabilité du risque d’illiquidité Pr(x ≥ r) de la

banque. On a alors à résoudre le problème d’optimisation suivante:

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Annexe 2

Classification des pays

Afrique

subsaharienne

High Aid

Dependency

CEMAC UEMOA

Angola

Benin

Botswana

Burkina Faso

Burundi

Cameroun

Cape Verde

Republique de l’Afrique

Centrale

Tchad

Comores

Republique

Democratique de

Congo

Côte d’Ivoire

Guinée Equatorial

Eritrea

Ethiopie

Gabon

Gambie

Ghana

Guinée

Guinée-Buisseau

Kenya

Lesotho

Liberia

Madagascar

Malawi

Mali

Maurice

Mozambique

Namibie

Niger

Nigeria

Rwanda

Sao tomé & Prince

Sénégal

Burundi

Cape Verde

RDC

Ethiopie

Gambie

Ghana

Guinée-Buisseau

Lesotho

Malawi

Mozambique

Namibie

Rwanda

Sao Tomé&

Principe

Sierra Leone

Oungade

Cameroun

Republique du

Centre Afrique

Tchad

Congo

Guinée

Equatorial

Gabon

Benin

Burkina Faso

Côte d’Ivoire

Guinée-Buisseau

Mali

Niger

Sénégal

Togo

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Seychelles

Sierra Leone

Afrique du Sud

Swaziland

Tanzanie

Togo

Ouganda

Zambie

Zimbabwe

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Annexe 3 : LE CEMAC

Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC). Date de création : 1994 ;

signature du traité / 1999 : entrée en vigueur du traité. Membres fondateurs : Cameroun,

République centrafricaine, république du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad.

La CEMAC a succédé à l'UDEAC (Union douanière et économique de l'Afrique centrale), fondée en

1964. Elle est constituée de quatre institutions : L’Union Economique de l’Afrique Centrale(UEAC) ;

L’Union Monétaire d’Afrique Centrale (UMAC) ; Le Parlement Communautaire ; La Cour de Justice

Communautaire.

Annexe 4 : L’UEMOA

Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), créée en 1994. Les pays membres sont : Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo. Adhésions ultérieures : Guinée-Bissau (1997)

Annexe 5 : Cartographie de la CEMAC et l’UEMOA

Source :Banquedefrance

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Nom : RANARIJAONA

Prénom: Andry Ny Sahy Nirinambintsoa

Titre: ―LA SURLIQUIDITE BANCAIRE: Cas des pays d’Afrique‖

Nombre de page : 70

Tableau :1

Graphique :4

RESUME

L’appréhension de la surliquidité bancaire nécessite avant tout la maîtrise de la complexe

notion de la liquidité bancaire, ce dernier occupe une place très importante dans l’ensemble du

système financier et par conséquent oblige les autorités monétaires à adopter une meilleure

gestion de la liquidité bancaire dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique monétaire.

Mais malgré les efforts entrepris en matière de gestion interne de la liquidité bancaire, le cas

de beaucoup de pays africains montre que plusieurs facteurs exogènes viennent renforcer

l’excès de liquidité déjà existante, et cela malgré l’unification économique et les coopérations

monétaires de certains pays. La plupart des pays africains se trouvent face à une économie où

le secteur bancaire est touché par ce phénomène. Elle touche quasi-exclusivement les pays

pauvres qui ont fort besoin de financement, y compris Madagascar, il n’est pas étonnant de

voir une croissance économique en pleine ralentissement. En dépit des efforts déjà

entreprises, il est incontestable que d’énormes changements doivent être opérés dans ces pays,

cela concerne notamment le gouvernement, les autorités monétaires et le secteur privé.

Mots clés : liquidité bancaire, dépôt, épargne, réserves bancaires, crédit, financement

Encadreur : Pr Jean RAZAFINDRAVONONA

Adresse de l’auteur : Lot VS 54 FFA Bb Ambolonkandrina Antananarivo