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La religion et le multiculturalisme au Canada / Religion and Multiculturalism in Canada
Le défi posé par l’intolérance et la discrimination religieuse The Challenge of Religious Intolerance and Discrimination
La religion et le multiculturalisme au Canada / Religion and Multiculturalism in Canada
David Seljak, Départment des études religieuses Université St. Jerome’s de l’Université de Waterloo
Avec Joanne Benham Rennick, Université de Waterloo Andréa Schmidt, chercheur indépendant, Toronto Kathryn Da Silva, Université d’Ottawa Paul Bramadat, Université de Winnipeg
Conclusions générales
L’intolérance religieuse et la discrimination sont des obstacles importants à la poursuite du multiculturalisme.
La nature de l’intolérance religieuse et de la discrimination au Canada se transforme.
Les anciennes formes d’intolérance et de discrimination n’ont pas été adressées adéquatement.
Conclusions générales
Une laïcité « fermée » émergente pourrait favoriser l’intolérance et la discrimination.
Les questions transnationales pourraient être des facteurs conduisant à une augmentation de l’intolérance et de la discrimination au Canada.
Un effort de promotion de la liberté religieuse et de la tolérance qui soit positive et dynamique rendra la société canadienne plus juste, plus participative et davantage multiculturelle.
L’intolérance religieuse et la discrimination : définitions Intolérance : attitudes, valeurs et croyances
Discrimination : actions, pratiques et structures
« Discrimination structurelle » ou « désavantage religieux »
Elles vont souvent de pair, mais souvent pas. Par exemple, la décision prise par l’Ontario de ne pas subventionner les écoles indépendantes à fondement religieux est discriminatoire envers les non-catholiques, mais elle a été prise sans intention malicieuse.
Religion – race – appartenance ethnique Il est difficile de séparer la religion de la
race et de l’appartenance ethnique Exemples des juifs et des sikhs.
Il est difficile de séparer les causes de l’intolérance et de la discrimination L’anti-sémitisme, tout comme l’islamophobie, peut
former un cocktail toxique de chauvinisme religieux, de racisme, de préjugé ethnique, de xénophobie et de bigoterie anti-immigrant.
L’intolérance religieuse et la discrimination en tant qu’obstacles aux objectifs du Programme de multiculturalisme
Justice sociale
Inclusion et participation
Respect de la diversité culturelle
Sources de l’intolérance religieuse et de la discrimination au Canada
1. Questions structurelles qui exigent des solutions à long-terme
2. Sécularisation : la solution qui fait maintenant partie du problème
3. Globalisation, intolérance religieuse et discrimination au Canada
4. Sources culturelles de l’intolérance et de la discrimination
Questions structurelles qui exigent des solutions à long-terme 1. Animosité qui découle de la stratification
sociale fondée sur la religion
2. Intolérance et discrimination envers les traditions religieuses minoritaires qui découlent de l’histoire du privilège chrétien
3. Manque de respect envers les pratiques et les croyances spirituelles traditionnelles des peuples autochtones du Canada
Sécularisation : la solution qui fait maintenant partie du problème
4. Une sécularisation « fermée » ou idéologique ayant comme présupposé que toutes les religions sont essentiellement non-informées, tribales, anti-égalitaires, et potentiellement violentes. L’hostilité anti-immigrant est souvent nourrie par le sentiment qu’« ils » ne
sont pas comme « nous »
Avant, cela signifiait qu’« ils » n’étaient pas chrétiens comme « nous ». Maintenant, cela signifie souvent qu’« ils » ne sont pas séculiers – c’est-à-dire, informés, démocratiques, libéraux, rationnels, etc. – comme « nous »
Globalisation, intolérance religieuse et discrimination au Canada 5. Les conflits ethniques, politiques et
religieux (ainsi qu’ethno-politico-religieux) transnationaux se jouent maintenant sur sol canadien.
Sources culturelles de l’intolérance et de la discrimination 6. Méfiance et hostilité envers les soit-disant Nouveaux
mouvements religieux, alimenté par le mouvement anti-culte et les médias
7. Chauvinisme explicite ou implicite de la théologie, de l’éthique ou des pratiques des communautés religieuses
8. Intolérance religieuse et discrimination qui appartiennent aux idéologies plus vastes que sont le racisme et l’ethnocentrisme
Le défi posé au multiculturalisme par l’intolérance religieuse et la discrimination
“Ethnoracial diversity may adversely affect a society’s cohesiveness in two ways. When diversity results in inequality, it may undermine the sense of fairness and inclusion among individuals and groups. Racial diversity may also weaken the commonality of values, commitments and social relations among individuals and groups, thereby affecting their capacity to cooperate in the pursuit of common objectives. Each dimension is important in its own right, and they may have a combined effect on social cohesion.”Jeffrey G. Reitz and Rupa Banerjee, "Racial Inequality, Social Cohesion, and Policy Issues in Canada," in Belonging, Diversity, Recognition and Shared Citizenship in Canada, ed. Thomas J. Courchene, Keith Banting, and Wanda Wuttune (Montreal: Institute of Research on Public Policy, 2007), 2.
De manière semblable, l’intolérance religieuse et la discrimination peuvent miner le sentiment de justice et d’inclusion parmi des tranches significatives de la population, affaiblir la solidarité et le respect mutuel, et, en fin de compte, éroder la cohésion sociale.
Les préoccupations internationales : source d’inspiration de plusieurs études Royaume Uni : Paul Weller, Alice Feldman, and Kingsley
Purdam, "Religious Discrimination in England and Wales, Home Office Research Study 220," Home Office Research, Development and Statistics Directorate (2001).
Australie : Gary Bouma Desmond Cahill, Hass Dellal and Michael Leahy, "Religion Cultural Diversity and Safeguarding Australia," ed. Department of Immigration and Multicultural and Indigenous Affairs (2004).
Union européenne : European Monitoring Centre on Racism and Xenophobia, "Muslims in the European Union: Discrimination and Islamophobia," ed. EUMC (EUMC, 2006).
Remettre la religion à l’ordre du jour
Toute politique ou programme visant à faire du Canada un pays plus participatif, inclusif, démocratique, juste et composé d’une société culturellement diversifiée, ne peut se permettre de faire fie de l’intolérance religieuse et de la discrimination.
La naissance d’unCanada chrétien
Quelques antécédents historiques de la
religion au Canada
Quelques antécédents de la religion au Canada
Les peuples autochtones avaient leurs propres traditions spirituelles
Les français ont tenté de « transplanter la chrétienté », c’est-à-dire de recréer en Nouvelle France la condition d’« établissement » de la France.
Établissement
L’église et l’état sont tous deux chrétiens
L’église et l’état collaborent dans l’établissement des paramètres de la société, chacun selon sa sphère de compétence
Habituellement, l’état met en vigueur un monopole religieux pour le compte de l’église
Habituellement, la théologie justifie l’ordre établi
Religion et culture sont fusionnés
Le projet d’établissement britannique
Après 1763, les britanniques ont tenté d’établir l’Église d’Angleterre en Amérique du nord britannique.
Dès 1854, ce projet est abandonné, mais non pas l’idée d’un Canada chrétien
La création d’un « établissement diversifié ».
Le projet canadien :l’établissement diversifié Reconnaissance officielle du christianisme « non-
confessionnel » de la majorité protestante avec des concessions envers une population largement catholique
Collaboration avec les grandes dénominations « respectables », surtout les anglicans, les presbytériens et l’Église unie du Canada
Maintient d’un « établissement social »; la culture et les valeurs canadiennes sont largement façonnées par le christianisme
Nous ne sommes pasles États Unis
Si elle vous arrête, la police ne vous lira pas vos droits Miranda.
Au Canada, il n’y a pas de séparation de jure entre église et état.
Conséquences historiques
L’éducation, les soins de la santé, les services sociaux, l’intégration des immigrants, les services offerts aux peuples autochtones (y compris la catastrophe des écoles résidentielles), sont des initiatives conjointes entre église et état.
Être un bon canadien, c’est être un bon chrétien. La prohibition et le contrôle de l’alcool La législation portant sur la moralité sexuelle, le mariage et
l’avortement La loi sur le dimanche [1905-1985]
Pour être un bon canadien, il fallait être un bon chrétien En 1913, le surintendant adjoint du Baptist Home
Mission Board de l’Ontario et du Québec, C.J. Cameron écrivait :
Il nous faut travailler à l’assimilation de l’étranger. ... Si la civilisation canadienne échoue dans son effort d’assimilation des masses étrangères admises au pays, il s’ensuivra la destruction des idéaux d’une nation libre et de nom chrétienne qui sera supplantée par un ordre moindre d’habitudes, de coutumes, et d’institutions. ... il n’y a qu’un seul moyen d’atteindre ces objectifs : faire de l’étranger un canadien, en faisant de lui un chrétien.
Conséquences
Rejet et suppression des spiritualités autochtones
Anti-catholicisme
Intolérance envers les groupes chrétiens minoritaires
Anti-sémitisme répandu
Intolérance religieuse combinée à la bigoterie envers les membres de groupes minoritaires visibles sikhs hindous bouddhistes musulmans chinois
Solution : la sécularisation
Autonomie et neutralité de la nation face à la religion Par exemple, la législation sur les unions de même-sexe
Autonomie du marché La loi sur le dimanche était la première question portant sur des
dispositions de la Charte sous l’Article 2.
Prise de contrôle par l’état de l’éducation, des soins de la santé, des services sociaux Graduellement hors Québec Dramatiquement au Québec : la Révolution tranquille
Solution : la sécularisation
Le dés-établissement social
Valeurs culturelles provenant de sources non-chrétiennes
Adoption culturelle répandue d’une séparation de type américain entre église et état
La diversité religieuse perçue comme bien publique et la tolérance ou le pluralisme adopté comme élément du multiculturalisme
Quelques mises en garde re. la sécularisation Le déclin des mentalités religieuses à un niveau
individuel ne s’est pas produit.
La religion est privatisée, dés-institutionnalisée, dispersée, et subjectivée.
Le processus est loin d’être complété. Le Canada ne forme pas une société séculière, mais une société sécularisante et, plus précisément, une société dé-christianisante.
L’avenir multi-religieuxLe nouveau paysage religieux
Dénominations religieuses principales, Canada, 19911 et 2001
2001 1991
Nombre % Nombre %
Changement de pourcentage 1991-
2001
Catholique romain 12,793,125 43.2 12,203,625 45.2 4.8
Protestant 8,654,845 29.2 9,427,675 34.9 -8.2
Chrétien orthodoxe 479,620 1.6 387,395 1.4 23.8
Chrétien, non comptabilisé ailleurs2
780,450 2.6 353,040 1.3 121.1
Musulman 579,640 2.0 253,265 0.9 128.9
Juif 329,995 1.1 318,185 1.2 3.7
Bouddhiste 300,345 1.0 163,415 0.6 83.8
Hindou 297,200 1.0 157,015 0.6 89.3
Sikh 278,415 0.9 147,440 0.5 88.8
Sans religion 4,796,325 16.2 3,333,245 12.3 43.9
1. Aux fins de comparabilité, les données de 1991 sont présentées selon les paramètres de 2001.
2. Comprends les personnes qui se disent « chrétiens », ainsi que ceux qui se disent « apostoliques », « chrétiens renés » et « évangéliques ».
Ce qui n’a pas changé
Le Canada, toujours majoritairement chrétien à 76,6%.
70% sont soit catholiques romains (dénomination la plus importante) ou protestants.
Les juifs et les catholiques romains ont connu une croissance modérée (environ 4-5%).
http://www12.statcan.ca/english/census01/Products/Analytic/companion/rel/canada.cfm#overview
Ce qui a changé depuis 1991
Le nombre de « sans religion » a augmenté de 12,3% à 16,2% On ne peut dire ce que cela signifie puisque ces chiffres
comprennent les athées, les agnostiques, plusieurs chinois canadiens, et de jeunes gens qui pourraient se tourner vers la religion plus tard.
Augmentation des communautés musulmane (128,9%), hindou (89,3), bouddhiste (83,8) et sikh (88,8) Ensemble, elles ne forment encore que 6,3% de la population
Augmentation de la population chrétienne hors des courants principaux (121%)
Le déclin protestant 1991-2001
Baisse des dénominations protestantes de courants principaux (-8%)
La plus dramatique pour les presbytériens (-35,6%)
Les pentecôtistes ont connu une baisse de 15%, les amenant à environ 369 500
L’avenir multi-religieux : raisons pour lesquelles il faut s’attendre à une plus grande diversité religieuse au Canada
« Selon les scénarios de projection envisagés, les personnes de confessions religieuses non chrétiennes devraient représenter entre 9,2 % et 11,2 % de la population du Canada en 2017, soit entre 3 049 000 et 4 107 000 personnes. »
À comparer avec 2001 alors que 6,3% de la population (1 922 000 personnes) se disait musulmane, juive, bouddhiste, hindou, sikh ou d’une autre religion non-chrétienne.
À comparer avec 1991 alors qu’approximativement 4% de la population disait de même.
Bélanger et Malenfant, Projections de la population des groupes de minorités visibles, Canada, provinces et régions 2001-2017, p. 27. http://www.statcan.ca/francais/freepub/91-541-XIF/91-541-XIF2005001.pdf. Emphase dans le texte original.
Composition religieuse des cohortes d’immigrants, 1961-2001 (%)
Nombre d’immigrants
avant 1961 - 1.76 million*
1961‑1970 - 927 mille
1971‑1980 - 1.11 million 1981‑1990 - 1.15 million 1991‑2001 - 1.83 million
Potentiel d’accroissement de l’intolérance religieuse et de la discrimination Récemment, Statistiques Canada a projeté un
accroissement de la population la plus apte à connaître la discrimination.
Une croissance de l’immigration entraînera une croissance du potentiel d’intolérance religieuse et de discrimination enracinées dans des questions transnationales.
Potentiel d’accroissement de l’intolérance religieuse et de la discrimination
L’accroissement de la population canadienne non-chrétienne relèvera essentiellement de l’augmentation de l’immigration.
Ces groupes seront concentrés surtout à Montréal, Toronto et Vancouver
Ces regroupements conduiront vraisemblablement a des demandes de changements structurels et d’« accommodements » Par exemple, en Mars 2007, le Toronto Star rapportait une controverse au
sujet de la pratique hindou de dispersion de restes humains incinérés dans de l’eau en mouvement, c’est-à-dire, dans des rivières et des lacs de la région de Mississauga.
Potentiel d’accroissement de l’intolérance religieuse et de la discrimination
Les données du recensement révèlent une augmentation marquée du nombre de canadiens qui adoptent une identité religieuse hors des courants dominants, tel le Wicca et d’autres nouveaux mouvements religieux.
Les seules dénominations religieuses qui démontrent des signes d’accroissement sont les protestants évangéliques, qui sont enclins à exprimer leur christianisme publiquement.
Même les églises chrétiennes dominantes peuvent devenir plus conservatrices et en venir à ressembler davantage à leurs contreparties évangéliques.
Ces groupes pourraient aussi demander plus d’accommodements et une plus grande participation, lançant ainsi un défi à d’autres canadiens pour qu’ils changent leur manière d’interagir dans la sphère publique.
Intolérance religieuse et discrimination au
Canada aujourd’huiAttitudes et pratiques
Intolérance religieuseCe que révèlent les recensements et sondages Les canadiens entretiennent une opinion
généralement favorable à l’égard de la plupart des groupes religieux
Par contre, une minorité significative fait preuve de suspicion à l’égard des musulmans et des juifs
En 1991, un sondage Angus Reid a démontré que les sikhs formaient le groupe avec lequel les canadiens étaient le moins à l’aise
Seuls 13% des répondants à l’EDE ont identifié la religion comme source de la discrimination perçue
Pourcentage ayant identifié
la religion comme
source de la discrimination
perçue
Population autochtone totale âgée de 15 ans et plus (Limite du EDE)
Population autochtone totale âgée de 15 ans et plus fois le pourcentage
Total de la population non-autochtone âgée de 15 ans et plus
13% 22,445,490 402,470
Homme 11% 10,947,760 188,190
Femme 16% 11,497,730 214,270
Population – minorité visible 10% 2,999,850 99,450
Homme 10% 1,443,120 50,910
Femme 9% 1,556,730 48,550
Tableau 4. La religion comme source de discrimination chez les répondants ayant perçu une discrimination. Enquête sur la diversité ethnique, 2003.
La population dont a tenu compte le sondage est formée de canadiens de plus de 15 ans qui n’étaient pas autochtones.
Par contre, 43% des crimes haineux rapportés sont de motivation religieuse (vs. la race à 57%)
Motivation Nombre % du total
Religion totale 398 43
Juif 229 25
Islam (musulman) 102 11
Religion inconnue 45 5
Autre religion 35 4
Catholique 12 1
Sans religion 0 0
Tableau 5. Incidences de crimes motivés par la haine dans 12 grands services de police du Canada. Enquête pilote de Statistiques Canada 2002.
Impact socio-économique de l’intolérance religieuse Les familles juives canadiennes victimes d’intolérance
religieuse et de discrimination sont généralement mieux nanties et mieux éduquées que la famille canadienne moyenne.
Morton Weinfeld signale qu’en 1991, environ 22% des juifs vivaient dans des foyers dont le revenu dépassait les 100 000 $, soit trois fois celui des autres canadiens.
Voir aussi N. Tomes, "Religion and Rate Returns to Human Capital: Evidence from Canada," Canadian Journal of Economics 16 (1983), R. Meng and J. Sentance, "Religion and the Determination of Earnings: Further Results," The Canadian Journal of Economics 17, no. 3 (1984).
Impact socio-économique de l’intolérance religieuse Les familles canadiennes musulmanes qui
souffrent aussi de niveaux élevés d’intolérance religieuse et de discrimination, ont les revenus individuels parmi les plus bas au Canada.
Ce fait est étrange puisque les musulmans canadiens en tant que groupe jouissent du deuxième niveau de scolarité le plus élevé au pays (après les juifs canadiens) et d’environ 10% de plus élevé que la canadien moyen.
Appendice D, Schéma 3 : Niveau de revenu individuel et identité religieuse, adultes, 21 ans et plus, Canada, 2001 %
Graphique fourni par le Prof. P. Beyer, Université d’Ottawa et utilisé avec sa permission.
Appendice D, Schéma 6 : Niveau de revenu comparatif et niveau de scolarité selon l’identité religieuse
Non-immigrants âgés de 21 à 30 ans, Identités ethniques choisies*, Canada, 2001 (%)
Source: Statistiques Canada, 2004.
Graphique fourni par le Prof. P. Beyer, Université d’Ottawa et utilisé avec sa permission.
Autres lieux de discrimination et d’intolérance Problèmes en milieu de travail : tolérance
et accommodement
Éducation: structures, pratiques et culture
Femmes, intolérance religieuse et discrimination
Autres lieux de discrimination et d’intolérance Politiques locales, accommodements et conflits
Couverture médiatique et parti pris
Intolérance religieuse dans l’Internet
Soins de la santé : étendue et limites de la tolérance
Appartenance symbolique : qu’est-ce qu’être – et qui est – canadien? Accommodement des congés religieux :
importance pratique et symbolique
La lutte autour de l’attirail (turbans, kirpans, hijabs, etc.)
L’importance des symboles comme indicateurs de frontières, d’identité et de solidarité
S’adresser à l’intolérance
religieuse et à la discriminationQuelques idées
pour nourrir la discussion
Protection de la liberté et de la diversité religieuses aujourd’hui Charte canadienne des droits et libertés [1982] Article 2
Chacun a les libertés fondamentales suivantes : a) liberté de conscience et de religion; b) liberté de pensée, de croyance, d'opinion et d'expression, y compris la
liberté de la presse et des autres moyens de communication; c) liberté de réunion pacifique; etd) liberté d’association.
La Loi sur le multiculturalisme canadien [1988]
Loi canadienne sur les droits de la personne [1985] – avec la myriade de codes provinciaux des droits de la personne
Protection de la liberté et de la diversité religieuses aujourd’hui Jugements de la cour suprême
R. c. Big M Drug Mart Ltd., [1985] a établi des principes de « neutralité » de l’état et du droit.
Comm. Ont. des Droits de la Personne c. Simpsons-Sears, [1985] a établi l’obligation « d’accommodements raisonnables » par l’employeur.
Protection de la liberté et de la diversité religieuses aujourd’hui Non-discrimination et accommodements
raisonnables en milieu de travail
Loi sur l'équité en matière d'emploi [1995]
Code canadien du travail (R.S., 1985, c. L-2)
Principes fondateurs
L’état ne doit pas favoriser une religion particulière
Les pratiques ne peuvent pas être indirectement discriminatoires
On doit accommoder les individus
Par contre, la liberté religieuse n’est pas sans limites
Questions structurelles qui n’ont pas encore été adressées par les changements législatifs, judiciaires et administratifs
Qu’est la religion? Qu’est la liberté religieuse?
Le cas de la spiritualité autochtone traditionnelle
L’invisibilité de la religion chinoise
Quelques idées pour s’adresser à l’intolérance religieuse et à la discrimination
I. S’engager à faire de la question une priorité
II. Permettre à la diversité religieuse d’agir comme inspiration pour une remise en question des structures de la société canadienne
III. Promouvoir l’éducation et le dialogue
I. Faire en sorte qu’adresser l’intolérance et la discrimination devienne une priorité1. Par la promotion des droits et libertés religieuses et par
leur intégration plus complète dans toutes les initiatives de promotion du multiculturalisme, faire en sorte qu’adresser l’intolérance et la discrimination devienne une priorité.
Dans une étude de 546 projets de recherche commandités par le Programme de multiculturalisme de 2000-2004, seuls 19 avaient trait de manière significative à la religion. Six de ceux-ci portaient sur les après-coups du 11 septembre.
2. Entreprendre des études plus exhaustives sur les désavantages économiques auxquels doivent faire face les musulmans.
II. Remettre en question les structures 3. S’adresser de manière plus complète à la question du
privilège chrétien, tant au niveau pratique que structurel.
4. Adopter une laïcité ouverte qui accueille la participation de communautés religieuses dans les débats publiques.
5. Reconnaître la spiritualité autochtone traditionnelle de manière à permettre aux peuples autochtones un plus grand contrôle des différents aspects de leur propres vies et communautés.
III. L’éducation publique à tous les niveaux6. Promouvoir une éducation à la religion qui soit sans
préjugés pour tous les étudiants, ainsi que pour les décideurs, les représentants des médias et toute autre personne ayant un parti pris dans les débats publiques.
7. Sponsoriser le dialogue interreligieux et la collaboration, capitalisant sur les mouvements œcuméniques et interreligieux existants.
Adresser vos questions à
David SeljakDépartment des études religieusesUniversité St. Jerome’sde l’Université de Waterloo
[email protected], poste 28232