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1 La POLLUTION La POLLUTION de de l’AIR l’AIR * Un véritable problème de santé Un véritable problème de santé publique publique * Considérations sur la situation actuelle de l’information, l’impact sanitaire et ses conséquences, avec un regard particulier sur la situation de la rue Louis Blériot (D 938) à BUC (78) « Notre Village », 5 rue Debussy – 78530 – Buc

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La POLLUTION La POLLUTION de de

l’AIRl’AIR

*

Un véritable problème de santéUn véritable problème de santé publiquepublique

*

Considérations sur la situation actuelle de l’information,

l’impact sanitaire et ses conséquences, avec un regard particulier sur la situation de la rue Louis Blériot (D 938) à BUC (78)

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Paolo Lucio Morselli

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Index

1) Préface p. 5

2) Loi sur la pollution atmosphérique p. 6

2) Les dangers de la pollution de l’air p. 6 3) Importance et valeur des connaissances p. 7 4) Niveaux d’information et d’intervention p. 7 5) Exposition et origine de la pollution et conséquences p. 7 6) Les principaux polluants de l’air p. 8 7) Effets sur la santé – Toxicité et conséquences p. 14

8) Effets positifs induits par la réduction des taux des PM10 et PM2.5 p. 19 9) Les coûts de l’inaction p. 19 10) Révision des normes au Parlement Européen p. 20 11) Propositions du « Grenelle de l’environnement » p. 21 12) Possibles réglementations futures p. 21 13) Pollution locale p. 22 14) Les particules fines et ultrafines: un problème presque inconnu en France p. 22 15) Pollution et tribunaux p. 23 16) Autres nuisances p. 24 17 Quelques suggestions pour réduire l’impact négatif de la pollution sur la santé p. 25 18) Conclusions et appel aux Autorités Locales p.27 19) Nécessité de l’information et de sa compréhension p. 32

Annexe 1 (Valeurs-plafond) p. 33

Annexe 2 (Lignes directrices OMS) p. 34

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1. PREFACE

Nous avons tous une connaissance précise de ce que cela représente lorsqu’on parle de « pollution de l’eau » ou de « pollution du sol », car les catastrophes auxquelles nous avons récemment été confrontés dans différentes régions du monde et encore tout récemment en France en sont des exemples tangibles. Par contre, nos connaissances quant à « la pollution de l’air » ne sont probablement pas aussi précises et évidentes.Les informations acquises au cours des 10 dernières années indiquent que la pollution atmosphérique a des conséquences qui sont devenues, aujourd’hui, un vrai problème de santé publique.

La pollution de l’air, comme en témoignent nombreux rapports scientifiques et surtout les conclusions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est la cause de centaines de milliers de décès et de dizaines de milliers d’hospitalisations car elle peut affecter les appareils respiratoire, cardiovasculaire, hormonal, cérébral et procréatif !

Notre qualité de vie est en train de se dégrader non seulement dans les grandes villes mais aussi dans les petits villages.

D’après un récent rapport d’Airparif, publié en février 2008, on a observé, en 2007, en Île-de-France, après 5 années de stabilité, une pollution de l’air à la hausse, avec une dégradation de tous les indices et particulièrement les concentrations des oxydes d’azote (+2% NO2), de monoxyde de carbone (+10% CO) , de benzène (+7%), et des particules fines (PM10 et PM2,5) dont on a enregistré des taux supérieurs aux valeurs limite pendant plus de 80 à 200 jours/an selon le lieu! Chaque jour nous apprenons davantage sur l’impact de la pollution de l’air. Souvent les effets sont apparemment limités et passent inaperçus.En réalité, ils ont des conséquences considérables sur la santé, l’environnement et l’économie.L’effet sur la santé humaine peut se manifester par le développement d’asthme, de cancer du poumon, de maladies cardiovasculaires et d’allergies et être à l’origine de nombreux décès. L’influence sur l’environnement provoque une perte de la biodiversité du milieu et dégrade la productivité des sols et la qualité des produits.De plus, et on n’en est pas toujours conscient, la pollution atmosphérique peut avoir un impact non négligeable sur notre économie. La « réparation » des dommages causés par la pollution atmosphérique à la santé et à l’environnement a un coût économique et social important.

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Ce petit manuel d’information, centré surtout sur les effets de la pollution sur la santé et notamment sur l’influence de certains polluants des plus dangereux et des moins médiatisés, les particules fines et ultrafines, veut être un premier élément d’information sur ce thème sensible. Il veut également tirer la sonnette d’alarme quant à la situation actuelle, qui, si l’on n’intervient pas, pourrait devenir dramatique non seulement pour nous mais aussi et surtout pour nos enfants et petits-enfants.

Prof. Paolo Lucio Morselli médecin, psychiatre, psychopharmacologue clinique

ancien corporate VP- Synthélabo

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2. CE QUE DIT LA LOI SUR LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE

« Constitue une pollution atmosphérique l’introduction par l’homme, (directement ou indirectement, dans l’atmosphère et les espaces clos), de substances ayant des conséquences préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux écosystèmes, à influer sur les changements climatiques, à détériorer les biens matériels, à provoquer des nuisances olfactives excessives. »[Art. 2 de la Loi n°96-1236 du 30 Décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie]

Par le terme ‘Pollution’ on définit la dégradation d'un milieu par l'introduction d'un polluant.On peut donc avoir :-Pollution des eaux d'une rivière => contamination. -Pollution d’un terrain => contamination de la nappe phréatique -Pollution marine par les hydrocarbures => marée noire -Pollution atmosphérique ou de l’air -Pollution sonore ou acoustique

En ce qui concerne la Pollution de l’air ou pollution atmosphérique, on distingue :

A) La pollution interne : air à l’intérieur des maisons ou des lieux de travail (présente surtout dans les pays en développement)B) La pollution externe : air extérieur (présente surtout dans les pays développés).

3. LES DANGERS DE LA POLLUTION DE L'AIR • On estime à près d'un milliard le nombre de personnes régulièrement exposées à des niveaux excessifs de pollution de l'air.• La pollution de l'air est devenue un problème majeur de salubrité de l'environnement qui touche les pays développés comme les pays en développement.

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• C'est un problème vraiment mondial qui concerne aussi bien la qualité de l'air ambiant (intérieur et extérieur) dans les villes et les villages, en milieu rural comme en milieu urbain. • Près des trois cinquièmes de l'exposition mondiale totale aux matières particulaires, concerne les zones rurales des pays en développement.• Dans le monde entier, cette pollution se traduit par un bilan annuel très lourd qui atteint les 3 millions de morts.• La situation est particulièrement préoccupante en ce qui concerne les enfants, et les personnes âgées, spécialement vulnérables aux niveaux élevés de pollution de l'air.

4. IMPORTANCE ET VALEUR DES CONNAISSANCES

• Les connaissances de l’impact des pollutions atmosphériques sur notre santé évoluent rapidement. Au niveau des médias, néanmoins, on s’est beaucoup concentré sur l’inquiétant problème de l’effet de serre, mais on n’a pas, jusqu’à présent, assez souligné les effets beaucoup plus immédiats sur la santé humaine et animale ;• En France, la surveillance de la pollution atmosphérique est essentiellement définie par la Loi du 30 décembre 1996 sur « l’Air et l’utilisation rationnelle de l’énergie » et par les Décrets d’application de cette loi.• Ces textes (qui reprennent les principales dispositions des Directives Européennes traitant de ce sujet) précisent notamment les conditions de surveillance de la pollution atmosphérique, les objectifs de qualité de l’air, les seuils d’alerte et les valeurs limite qui doivent être respectées.• Le droit à l’information sur la qualité de l’air et ses effets sur la santé et l’environnement est reconnu à chacun sur l’ensemble du territoire. • Au niveau local, les conditions de mise en œuvre des procédures d’information de l’administration et de la population sont régies par les Arrêtés Préfectoraux qui fixent notamment trois seuils pour les polluants suivants : SO2, NO2 et Ozone (O3).

Les polluants dans l'atmosphère sont nombreuxChacun a ses caractéristiques

Mieux les connaître c’est un bon départ pour les combattre

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5. NIVEAUX OFFICELS D’INFORMATION ET D’INTERVENTION EN MATIERE DE POLLUTION DE L’AIR

La Loi et les procédures prévoient trois niveaux d’intervention :

Niveau 1 : mise en vigilance des services d’Etat concernés (Préfecture, DRIRE, Ministère)

Niveau 2 : information du public (via les média locaux)

Niveau 3 : niveau d’alerte, information du public par l’administration. La Préfecture peut prendre des mesures restrictives (abattement des émissions industrielles ou liées aux transports).

Les procédures d’information renseignent notamment sur le polluant concerné (date, lieu, seuil dépassé, évolution probable...). A ces données s’ajoutent des recommandations sanitaires et des actions de prévention.

6. EXPOSITION, ORIGINES ET CONSEQUENCES

• Un même polluant peut agir sur les matériaux, les végétaux, les animaux et l’homme. Ses effets dépendent non seulement de la teneur de cette substance dans l’atmosphère mais aussi de la durée d’exposition.

• En matière d’impact sur la santé, les effets sont variables. Il est difficile d’identifier un seuil de concentration en dessous duquel il n’y a aucun risque. • En particulier, les enfants, les personnes âgées ou les asthmatiques sont les plus sensibles à une élévation des niveaux de pollution. • L’appareil respiratoire est la première victime de la pollution atmosphérique, mais on a aussi observé des effets notamment sur les systèmes cardio-vasculaire et neurologique.

• La quantité de polluants rejetés par une source dépend des produits utilisés. Ces rejets sont extrêmement variables dans le temps en fonction notamment des heures de la journée, des saisons, des conditions météorologiques et de l’activité économique.• Les conditions d’émission jouent un rôle important dans le

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devenir des polluants rejetés dans l’atmosphère. Les polluants se dispersent d’autant mieux s’ils sont émis à grande altitude et si leur vitesse verticale et surtout leur température sont élevées.• Le cas des gaz d’échappement des véhicules est donc particulièrement problématique, car ils sont émis au niveau du sol, sans vitesse verticale et fréquemment à proximité d’obstacles s’opposant à leur dispersion.• Le transport des polluants s’effectue aussi bien sur courte distance (pollutions locale) que sur plusieurs centaines de kilomètres (pollution régionale ou mondiale). • L’atmosphère, est un milieu particulièrement complexe dont les caractéristiques (turbulences, vents en altitude, etc.) sont rarement connues avec précision.• Or ces éléments sont importants pour pouvoir évaluer la teneur en polluants de l’atmosphère à une certaine distance du point d’émission.

*********7. LES PRINCIPAUX POLLUANTS DE L’AIR

• Le Dioxyde de Soufre (SO2)• Les Oxydes d’Azote (NOx)• Le Monoxyde de Carbone (CO)• L’Ozone (O3)• Le Benzène• L’Ammoniac• Les Odeurs• Les Composés Organiques Volatils (COV)• Les Poussières Sédimentables• Les Métaux lourds• Les Particules en Suspension (PM)• Les Hydrocarbures Aromatique Polycycliques (HAP)

*********7.1. LE DIOXYDE DE SOUFRE (SO2) • Il provient essentiellement de la combustion de combustibles fossiles contenant du soufre : fiouls, charbon, essence et gazole.• En présence d’humidité, il forme l’acide sulfurique qui contribue au phénomène des retombées acides et à la dégradation de la pierre et des matériaux de certaines constructions.• C’est un gaz irritant et il suffit d’une exposition de 10 minutes pour

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induire une modification de la fonction pulmonaire. La valeur seuil à ne pas dépasser est de 500 μg/m3 pour 10 minutes.• Il peut déclencher des effets broncho-spasmiques chez l’asthmatique, et augmenter les symptômes respiratoires (excès de toux ou crises d’asthme) chez l’enfant et les personnes âgées. • Une exposition prolongée à des taux de ~125μg/m3 peut augmenter la mortalité.

7.2 LES OXYDES d’AZOTE (NOx)

• Ils sont produits surtout par les véhicules (environ 60 à 70%) et les installations de combustion (centrales énergétiques...). • Les NOx interviennent dans le processus de formation d’ozone dans la basse atmosphère. Ils contribuent également au phénomène des retombées acides.• Le monoxyde d’azote (NO) se transforme rapidement en dioxyde d’azote (NO2).• Le NO2 (dioxyde d’azote) à des concentrations dépassant 200 μg/m3

est un gaz toxique. • Le dioxyde d’azote pénètre dans les plus fines ramifications des voies respiratoires.• Il peut, à faible concentration, entraîner une altération de la fonction respiratoire et une hyperréactivité bronchique chez l’asthmatique et, chez les enfants, augmenter la sensibilité des bronches aux infections microbiennes. Une exposition à long terme ralentit aussi le développement de la fonction pulmonaire chez l’enfant. Chez le nourrisson des taux inférieurs à 40μg/m3 peuvent avoir un effet toxique.• La norme OMS actuelle est de 40μg/m3 (moyenne annuelle) maximum• Seul le NO2 ayant une toxicité connue, les résultats de mesures du NO ne font pas l'objet d'une information particulière.

7.3 LE MONOXIDE DE CARBONE (CO)

• Il provient de la combustion incomplète des combustibles et carburants. • On peut rencontrer des taux importants de CO quand un moteur tourne dans un espace clos (garage) ou quand il y a une concentration de véhicules qui roulent au ralenti dans des espaces couverts (tunnel, parking), ainsi qu’en cas de mauvais fonctionnement d’un appareil de chauffage.• Il se fixe à la place de l’hémoglobine du sang conduisant à un manque d’oxygénation du système nerveux, du cœur, des vaisseaux sanguins• A des taux importants et à des doses répétées, il peut être à

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l’origine d’intoxication chronique avec céphalées, vertiges, asthénie, vomissements. En cas d’exposition très élevée et prolongée, il peut être mortel ou laisser des séquelles neuropsychiques irréversibles.

7.4 LE BENZENE

• Le benzène est un des composants des mélanges complexes issus du craquage ou du reformage catalytique d’hydrocarbures pétroliers. Il est un composant important des carburants automobiles.• Le benzène présente certaines des propriétés toxiques communes à de nombreux composés organiques volatils : il induit somnolence, maux de tête, irritation de la peau et des muqueuses. • Une exposition chronique s’accompagne d’une grande toxicité pour les cellules sanguines et les organes les produisant (moelle osseuse). • Des expositions répétées à des concentrations de quelques ppm pendant plusieurs années peuvent entraîner des leucémies ! Automobilistes et exposition au benzène• Les 13 février et 12 juin 2007, 150 Franciliens ont participé à une étude permettant d’évaluer les différences d’exposition à la pollution en fonction des modes de déplacement (vélo, voiture ou transport en commun).• D’après les résultats analysés par Airparif, l’enseignement majeur concerne l’impact du transport en voiture sur le niveau moyen d’exposition journalier au benzène.• Le 13 février, le groupe se déplaçant en voiture présentait une moyenne d’exposition de 4μg/m3 contre 2,4μg/m3 pour les piétons et les cyclistes. On retrouve cette tendance lors de la campagne du 12 juin (inhalation des émissions de la voiture de devant)• Par ailleurs, les niveaux de benzène mesurés chez les automobilistes révèlent “une variabilité importante”, pouvant aller pour la journée du 13 février de 1,2 μg /m3 à 13,2g/m3 ! (NB la valeur limite = 8μg/m3 !)• Selon Airparif, “cela pourrait s’expliquer en fonction de différents facteurs comme : le temps passé dans le véhicule ou la densité de trafic (bouchons) rencontrée”.

7.5 COMPOSES ORGANIQUES VOLATILS (COV) • Il peut s’agir :

a) d’hydrocarbures émis par évaporation des bacs de stockages pétroliers, remplissage des réservoirs automobiles,

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b) de composés organiques provenant de procédés industriels ou de la combustion incomplète des combustibles

c) de solvants émis lors de l’application des peintures, des encres, le nettoyage des surfaces métalliques et des vêtements,

d) de composés organiques émis par l’agriculture et par le milieu naturel.

• Ils interviennent dans le processus de formation d’ozone dans la basse atmosphère. • En ce qui concerne la santé, les effets sont très divers selon les polluants : ils vont de la simple gêne olfactive à une irritation (due aux aldéhydes), à une diminution de la capacité respiratoire jusqu’à des risques d’effets mutagènes et cancérigènes.

7.6 L’OZONE (O3)

L'Ozone (O3) est un polluant photochimique, qui résulte de plusieurs réactions chimiques entre plusieurs polluants dits précurseurs (oxyde d'azote principalement, ainsi que des hydrocarbures ou des solvants). Schématiquement, le dioxyde d'azote laisse échapper une molécule d'oxygène sous l'effet des ultraviolets, qui se combine à l'oxygène de l'atmosphère (O2) pour former de l'ozone (O3). La pollution automobile et surtout l'absence de vent et la chaleur des couches d'air élevées plaquent au sol ce gaz qui stagne dans les villes.

Effets sur la santé : L'ozone est un gaz agressif pour les muqueuses oculaires et respiratoires. Pénétrant aisément jusqu'aux voies respiratoires les plus fines, il peut entraîner des irritations du nez, des yeux et de la gorge, des altérations de la fonction pulmonaire, des essoufflements et des toux. Il exacerbe les crises d'asthme. Ses effets sur la santé dépendent du niveau et de la fréquence des expositions, mais, chez les personnes sensibles (enfants, asthmatiques, insuffisants respiratoires, allergiques), les symptômes (picotements et irritation des yeux, coryza, gêne respiratoire) apparaissent plus nettement à partir de 180 μg d'ozone/m3 d'air. Il ne semble pas possible de déterminer un seuil en dessous duquel ce polluant serait totalement inoffensif. De plus, les effets d'une exposition chronique sur le long terme restent encore mal connus. La réglementation en matière de qualité de l'air définit un objectif de qualité à ne pas dépasser, et qui équivaut à une concentration de 110 μg d’ozone /m3 d’air en moyenne sur une durée de 8

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heures. Ce seuil est toutefois dépassé chaque été en divers endroits de la région, notamment dans l'agglomération parisienne (entre 10 et 30 jours) et en zone périurbaine et rurale (entre 25 et 50 jours).

7.7 LES METAUX LOURDS

Les métaux lourds les plus fréquemment présents dans l’atmosphère sont : le Plomb (Pb), l’Arsenic (As), le Nickel (Ni), le Mercure (Hg) et le Cadmium (Cd). Tous sont très toxiques. Ils sont présents dans l’air sous forme particulaire. Pour la plupart, ils sont issus du trafic routier, des industries sidérurgiques et des incinérateurs des déchets. Tous s’accumulent dans l’organisme et ils ont des propriétés cancérigènes. De plus Hg et Pb induisent une morbidité neurotoxique.

7.8 LES HAP Les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) sont des molécules organiques comportant plusieurs anneaux benzéniques. A l’état pur, les HAP se présentent sous forme de solide ou de liquide plus ou moins visqueux. Leur volatilité est réduite. Les principales sources sont : la combustion des carburants fossiles, les feux des forêt, la production de gaz, les gaz d’échappement automobile et l’incinération de déchets. Ils sont généralement très toxiques avec des propriétés mutagènes et cancérigènes. Des études récentes suggèrent qu’ils peuvent aussi provoquer des crises cardiaques.

7.9 LES PARTICULES ATMOSPHERIQUES FINES ET ULTRAFINES

Caractéristiques Générales • Les particules constituent un complexe de substances organiques ou minérales solides ou liquides en suspension dans un milieu gazeux, qui présentent une vitesse de chute négligeable. Elles peuvent être d’origine naturelle (volcans) ou anthropique (combustion industrielle ou de chauffage, incinération, véhicules). Leur taille réduite (inférieure à 100 μm) les place à une échelle microscopique. Dans la littérature, on emploie bien souvent indistinctement différents termes tels que ‘aérosols’ ou ‘particules en suspension’ ou ‘poussières’ pour nommer ce type

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de pollution.

• Aujourd’hui on distingue :

a) les « grosses » particules provenant des chaussées ou d’effluents industriels (combustion et procédés), et qui sont faites de particules solides inférieures à 75 μm, les plus grosses retombant près de la source d'émission;

b) les particules « fines » provenant principalement des fumées de moteurs diesel ou de vapeurs industrielles re-condensées. Ce sont des particules carbonées de diamètre inférieur à 10,5 μm jusqu'à 1,0 μm environ (PM10 et PM2,5) [NDR : pour référence, le diamètre d’un cheveu humain est de 60 μm]. Les particules fines émises par les moteurs diesel peuvent véhiculer à leur surface d’autres substances toxiques (COV, HAP, et métaux lourds). On peut également parler de particules « insedimentables » car elles ne se déposent pas sur sol sous l’effet de la gravitation mais restent en suspension et peuvent parcourir des distances importantes (Km) sous l’action du vent;

c) les particules « ultrafines », qui sont des particules carbonées de diamètre inférieur à 1,0 μm (PM 1,0) et inférieur à 0,1 μm (PM 0,1).

SOURCES DES PARTICULES FINES ET ULTRAFINES

Si elles sont anthropiques (produites par l’homme), elles résultent : * de la combustion industrielle (hauts fourneaux et fours) * du chauffage (bois, charbon de bois) * des incinérateurs à grilles ou à lit fluidisé * des transports (notamment circulation routière).

En plus de la fraction générée par le moteur, qui sort du pot d’échappement, les particules routières sont constituées d'un mélange hétérogène issu de : • L’usure de la chaussée (quartz, gypse...) arrachée par les pneus des véhicules, le sel et le sable utilisés l'hiver ; • L’usure des pneumatiques (noir de carbone, calcium, soufre, zinc...) avec des tailles supérieures à 7 μm. Ainsi, un pneu perd 10 % de sa masse au cours de sa durée de vie ;• Des garnitures de frein et d'embrayage qui contiennent une certaine quantité de fibres d'amiante ;• Des pots d'échappement (fer, plomb, carbone) avec aussi des oxydes métalliques comme les oxydes de calcium provenant des additifs des lubrifiants et l'oxyde d'aluminium provenant des supports des catalyseurs (ADEME, 1998).

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Il faut souligner une fois encore que : a.- les PM2,5 et PM1,0 ont comme source principale les voitures diesel et que le trafic automobile joue un rôle majeur dans cette pollution.

b.- les PM2,5, les PM1,0 et les PM0,1 peuvent pénétrer profondément dans les poumons (jusqu’ aux alvéoles) et provoquer ainsi des sévères atteintes cardio-respiratoires et des allergies.

CHEZ L’HOMME :

• Les particules les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures du système respiratoire (nez, gorge, larynx) et leur effet est limité. • Les particules fines et ultrafines (de diamètre inférieur à 10 μm : PM10, PM2,5, PM1,0, et PM0,1) pénètrent profondément dans les voies respiratoires jusqu’aux bronchioles et aux alvéoles. • Certaines de ces poussières très fines peuvent véhiculer sur leur surface des composés toxiques, mutagènes ou cancérogènes [ndr : métaux lourds, HAP, etc.] qui sont susceptibles de pénétrer dans le sang.. • Ignorée ou sous-estimée jusqu’à il y a peu, l’exposition aux particules fines est reconnue aujourd’hui comme une cause prioritaire des nombreux effets sanitaires majeurs :

L’AFSSE (Agence Française de Sécurité Sanitaire et Environnementale) a évalué, dans deux rapports distincts récemment publiés (2004), l’impact lié à l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité par cancer du poumon et par maladies cardio-respiratoires (avec des projections d'ici à 2020). Elle a calculé qu’en France, en 2002, 9 513 décès seraient imputables à l'exposition en milieu urbain aux particules fines issues des activités humaines

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(industries, automobiles, chauffage)

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS),

les PM2,5 sont la principale cause de maladies respiratoires.

8. EFFETS SUR LA SANTE : Toxicité et conséquences sur les fonctions de l’organisme

Données récentes chez l’animal de laboratoire :

a- Au Canada on a vu, chez des souris, que des polluants chimiques,

en suspension dans l’air, pourraient être responsables de mutations génétiques transmissibles. L’étude a été réalisée avec des échantillons de sperme au stade des cellules souches. Les résultats sont remarquables du fait que le sperme est généralement bien prémuni contre ce type de mutations.(AFP- Chicago- février 2008)

b- Une étude en France (Rouen- Colloque « Qualité de l’air et particules » -2-3 Octobre 2007) montre que l’émission des pots catalytiques des véhicules produit, chez des rats, un important stress oxydant au niveau du poumon, du cœur, du foie et des reins. Le dioxyde d’azote (NO2) apparaît avoir/aurait un rôle majeur dans cette toxicité.

c- A Mexico City, on a observé une inflammation chronique du cerveau ainsi que des processus accélérés de maladies neuro-dégénératives chez des chiens associés à la forte pollution particulaire de la ville. Dans leur cerveau il y avait des lésions similaires a celle observées chez les patients d’Alzheimer ! Des chiens vivant dans des zones moins polluées, avaient moins de lésions.[Calderon-Garciduenas et al. « Air pollution and brain damage » Toxicol-Path. 2003 ; 30 ,373]

d- Une étude Américaine de l’UCLA, en collaboration avec le NIEHS (National Institute of Environmental Health Sciences) et l’EPA (Environmental Protection Agency) a démontré que les particules des gaz d’échappement émis par les véhicules sont responsables de la formation de plaques d’athérome dans les artères et de l’inactivation des propriété protectrices du cholestérol HDL (le bon cholestérol). Les conséquences des ces deux effets sont une augmentation du stress oxydatif et l’apparition de crises

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cardiaques avec arythmies et infarctus du myocarde. [BE2- Etats-Unis –N° 108 25/01/2008]

Données récentes chez l’homme

Selon l’OMS et d’après plusieurs études scientifiques dans l’Union Européenne, en Amérique du Nord et en Asie, la pollution de l’air serait responsable annuellement en Europe de 349.000 décès anticipes et de 110.000 hospitalisations.

En France, une étude impliquant neuf des plus grandes villes françaises (Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Rouen, Strasbourg, Toulouse et Paris) a donné les résultats suivants : sur un total de 11 millions d’habitants, l’étude de l’INVS (Institut de Veille Sanitaire), publié en 2002, a permis de mesurer les relations entre les indicateurs de santé et les indicateurs de pollution. Pour l’ensemble des 9 villes, le nombre annuel des décès anticipés attribuables à la pollution de l’air a été de 2786. Selon les auteurs, les polluants les plus nocifs sont l’ozone, les particules fines et le dioxyde d’azote. Au Etats-Unis (Californie), l’étude dite des « six villes » (2002), indique que les jeunes enfants résidant dans de zones exposées aux taux les plus élevés de particules fines ont une fonction respiratoire diminuée. Ces altérations étaient toujours présentes après 12 ans de suivi, laissant craindre une propension à développer une maladie chronique à l’âge adulte.

Références de la page 14[- Lignes directrices OMS relatives a la qualité de l’air : particules, ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre. Mise à jour mondiale 2005. Synthèse de l’évaluation des risques. –OMS – Genève, CH -2005. - N. Kunzly et al. « Public health impact of outdoor and traffic related air pollution : an European appraisal » -The Lancet 2000 ; 356: 735. - INVS ,- Programme surveillance- Air et santé- 9 villes. « Surveillance des effets sur la santé lies a la pollution atmosphérique en milieu urbain. Phase II »- Institute National de Veille Sanitaire. Ministère de l’Ecologie et du Développement et de l’Aménagement durable -2002. - Brauer et al.« Air pollution and retained particles in the lung »- Environm. Health Perspsct. 2001; 109:1039. - Peters et al. “Exposure to the traffic and onset of myocardial infarction.” New Engl. J. Med. 2004; 351: 1721. - Baeza et al. « Pollution atmosphérique et maladies respiratoires : un rôle central pour le stress oxydatif. » Medicine Sciences 2007 ;

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23 : 497. - Marano F. et al. « Impact des particules atmosphériques sur la santé : aspects toxicologiques. » Environm.Risque et Santé -2004 ; 3, 87. - Nemmer A. et al . “Passage of inhaled particles into the blood circulation in humans”- Circulation 2002; 105: 411. - Donaldson K. et al .”Particles toxicology » - CRC Press 2007 (p.434) - Vineis at al. « Air pollution et cancer: biomarkers studies in human population » -Carcinogensis, 2005; 26:1846. - Riedicker et al. “Particulate matters exposure in cars is associated with cardiovascular effects in healthy young men” Am. J. Resp. Crit. Care Med. 2004; 169:934. - O’Neill et al. “Diabetes enhances vulnerability to particulate air pollution – associated impairment in vascular reactivity and endothelial function.” Circulation 2005; 111: 2913.- Sun et al. “Long term air pollution exposure and acceleration of arteriosclerosis in an animal model.” JAMA 2005; 294: 3003. - Nemmer et al. “Ultra fine particles affect experimental thrombosis in an in vivo hamster model.” Am. J. Resp. Crit. Care Med. 2002; 166: 998. - DREES : « L’état de Santé de la population en France en 2006 », Mars 2007. - DREES : « L’état de Santé de la population en France en 2007 » , Février 2008 : - INVS : « Evaluation de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine », Mars 2008]

Les conséquences sanitaires identifiées jusqu’ à présent sont :

*Manifestations inflammatoires des voies respiratoires avec réduction des défenses vers les infections microbiennes chez le jeune enfant

*Allergies ; *Crises d’asthme ; *Bronchites chroniques à long terme ; *Réduction de la capacité respiratoire chez les enfants et

les vieillards ; *Augmentation de la mortalité respiratoire *Augmentation des manifestations cardio-vasculaires.

(angor et infarctus) *Augmentation de la mortalité cardio-pulmonaire et du

cancer.

NB La nocivité potentielle des PM2.5 inhalées est exacerbée chez le jeune enfant, chez qui on peut avoir une déposition de PM2.5 au niveau des bronchioles,

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2 à 3 fois plus que chez l’adulte !• Chez le nouveau–né, qui respire essentiellement par la bouche, le ratio est de 8 fois !

Etudes récentes sur Grossesse, Nouveau-né, Nourrisson

et Jeune enfant.

Plusieurs études récentes ont souligné les effets toxiques des polluants atmosphériques, avec une attention spécifique pour les effets causés par les particules fines et ultrafines sur la grossesse, le lait maternel, le nouveau-né, le nourrisson et le jeune enfant. 1) Au Canada, le Dr. Melissa Généreux (Direction Santé Publique [DPS] de Montréal) a pu montrer que le nombre de naissances de bébés de « petit poids » augmente chez les mères habitant à moins de 200 mètres d’une artère à grande circulation. Dans une deuxième étude, effectuée sur 6000 femmes enceintes, vivant près d’une autoroute au Québec, le Docteur Généreux a pu montrer que, à cause de la pollution routière, la probabilité de donner naissance à un bébé prématuré ́ augmente du 14% (La Presse - Montréal /02/ 2008) 2) Une autre étude, conduite en Corée du Sud entre 2001 et 2002 sur une population de plus de 52.000 femmes enceintes, montre que la pollution de l’air augmente significativement le risque d’accouchement prématuré. En plus, une relation évidente entre l’exposition pendant le premier trimestre de la grossesse à des taux élevés de PM10, NO2, SO2, CO et les accouchements prématurés. Selon les auteurs, les concentrations des polluants a partir des quelles un risque a été détecté, sont plus basses des valeurs seuil utilisés par la plus part des pays à l’heure actuelle (Environmental Health Perspectives -2007; 115 : 1283). 3) Sur la base d’observations préliminaires chez l’animal, une étude sur les possibles effets toxiques de la pollution de l’air sur le fœtus, la grossesse, et le lait maternel est actuellement en cours au Canada, sous la coordination du Dr. W. Fraser, sur 2000 femmes enceintes qui seront suivies jusqu’à huit semaines après la naissance du bébé. (Nouvelle@UdeM 18/02/2008) 4) Une étude française, publiée en janvier 2008, a évalué les possibles liens entre les visites d’urgence à l’hôpital pour des cas de bronchiolite et la pollution atmosphérique parisienne durant 4 hivers. L’étude conduite entre 1997 et 2001 dans 34 hôpitaux de Paris et sa banlieue démontre que la pollution due aux PM10, SO2, et NO2 est associée au nombre de consultations et d’hospitalisations pour cause de bronchiolite. Les pics de pollution atmosphérique sont susceptibles d’entraîner des cas graves de cette maladie ! (C. Ségala et al. « Winter air pollution and infant bronchiolitis in Paris »,-

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Environmental Research. 2008,108 ; 96-100) 5) A Milan (Italie), ville ou l’air est très pollué, les cas de bronchiolite chez le jeune enfant (<3 ans) dans le dernières 5 ans ont touché entre 20 et 25% de la population des jeunes enfants. En parallèle on a vu augmenter significativement le nombre d’enfants souffrant de crises d’asthme. 6) En France, une étude de l’INSERM apporte la preuve du lien entre allergie et pollution de l’air. L’étude, conduite pendant plusieurs années, dans 108 écoles de 6 villes (Créteil, Reims, Strasbourg, Clermont Ferrand, Bordeaux et Marseille) sur 5300 enfants, montre qu’un dépassement même modeste des seuils de pollution (normes OMS) conduit à une augmentation significative de l’asthme allergique (2 fois plus), de l’asthme d’effort (1,5 fois plus) et d’eczémas (3 fois plus). (INSERM « Resp. Med. » Avril 2007, Publication en ligne / Communique de Presse de l’INSERM : 3 mai 2007)

7) Plusieurs études épidémiologiques récentes ont montré que chez l’enfant asthmatique, les symptômes bronchiques augmentent avec l’augmentation des concentrations de NO2 dans l’air. De plus, le développement de la fonction pulmonaire est ralenti par des concentrations élevées de NO2. Ces effets sont évidents chez des enfants vivant dans des zones de la ville caractérisées par des concentrations plus élevées de NO2. Des taux inférieur à 40μg/m 3 peuvent induire des symptômes respiratoires chez le nourrisson. 8) Une récente (Mars 2008) étude américaine menée chez 200 enfants (de 8 -11 ans) à la faculté de Médecine de l’Université de Harvard, montre qu’une exposition continue à des taux moyennement faibles de polluants de l’air, peut conduire à une baisse des capacités cognitives chez les enfants exposés. Ceux-ci ont plus de difficultés à apprendre et à mémoriser que d’autres enfants non « exposés » ! (www.parents.fr /1/04/2008)

Études chez le sujet adulte et le sujet âgé De nombreuses études épidémiologiques montrent que chez l’adulte on peut observer des effets très sérieux suite à une exposition pendant 1 heure à des concentrations de NO2 dépassant 500 μg/m3. Chez les asthmatiques, les mêmes effets peuvent être vu avec des concentrations de 200 μg/m3 pendant 1 heure ! 9) Les habitants de Montréal de plus de 60 ans, vivant à proximité d’une voie de trafic intense, sont 21% plus souvent hospitalisés pour des problèmes respiratoires. En plus, le DPS (Direction Santé Publique) affirme que le lien a été fait entre l’intensité du trafic (et donc la pollution de l’air) et le nombre d’infarctus du myocarde,

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d’otites, et de problèmes respiratoires. (La Presse- Montréal 02/2008)

10) Selon une récente étude hollandaise, la mortalité cardio-respiratoire s’accroît de 53% chez les personnes de 55-77 ans vivant à moins de 100 mètres d’une voie a grande circulation! (La Presse - Montréal –02/08) 11) La pollution atmosphérique peut affecter directement la paroi des vaisseaux sanguins chez l’homme. L’équipe du Prof. Pierre Boutouyrie (INSERM –UMR 872- Hop. Pompidou - Paris) a récemment publié une étude montrant que la toxicité de la pollution de l’air peut concerner aussi des jeunes adultes sains et que les effets sont immédiats. Evaluant la capacité des vaisseaux à se dilater ou se contracter en fonction du débit sanguin ainsi que les modification de la partie interne de la paroi vasculaire, les auteurs ont pu observer que « les polluant gazeux (NO2, SO2, CO) affectent la fonction endothéliale des grosses artères, tandis que les particules (PM10) exagèrent la dilatation des petites artères en réponse à une ischémie ». Il faut souligner que SO2 et PM10 provient surtout des moteurs diesel, et dans l’organisme ils pourraient induire une inflammation et un dégât oxydatif a niveaux des différents organes (poumon, cœur etc.) (Briet et al « Endothelial Function and Chronic Exposure to Air pollution in normal male subject” Hypertension- 2007, November) 12) Dans une étude sur 3000 habitants de Milan (Italie), un pool de médecins de l’Università Statale de Milan, coordonne par le profs A. Bedazzi et M. Mannucci, en collaboration avec l’Université de Harvard, et le support de la Région Lombardie, ont pu relever en 2007 plus de 250 hospitalisations d’urgence (dans l’hôpital universitaire situé en centre -ville) causées par des taux élevés de PM10.150 cas étaient lié a des problèmes respiratoires, 100 a de problèmes cardiaques avec un certain nombre d’infarctus du myocarde. Les médecins ont pu aussi observer une augmentation linéaire, (lié a une augmentation des PM10), de la coagulation du sang et un accru risque de thrombose. Selon le Prof Mannucci « la pollution de l’air due au PM10 augmente, à court et long terme, le risque de thrombose veineuse et d’embolie pulmonaire ». Ces effets sont plus marqués (+ 70%) chez les fumeurs !(En cours de publication) 13) Une étude allemande sur les possibles liens entre niveaux des polluants et mortalité cardiovasculaire qui analysait plus de 8000 décès pour cause cardiorespiratoire, a montré une augmentation du risque de décès en association avec les concentrations des particules ultrafines (PM2.5 et PM 0.1). Aucune association significative n’a été observée avec les polluants gazeux (NO2, SO2, CO) (Stolzel et al. « Association entre mortalité journalière et diffèrent taille de particules a Erfurt en Allemagne ». J. Exp. Sci. Environm. Epidemiol. 2007 ; 17,458)

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14) Une autre étude allemande a pu mettre en évidence qu’il existe une relation positive entre prise à la demande de médicament broncho-dilatateurs chez les asthmatiques et la pollution de l’air due aux particules fines et ultrafines et aux gaz CO et NO2, mais pas avec SO2 (pollution non routière) (Von Klot et al. “Association antre l’augmentation de la prise de médicament pour l’asthme et le particules fines et ultrafines » Eu. Resp. J. 2002,20 : 691)

15) Une étude finlandaise, analysant 3265 décès entre 1998 et 2004, a observé une association entre la pollution atmosphérique par les particules fines et ultrafines et les accidents vasculaires cérébraux dans une zone faiblement polluée de la Finlande. 1304 décès sont significativement associés à une augmentation (de 7,8 μg a 34 μg/m3) du niveau de PM2,5 le jour du décès et la veille. (Kettunen J. –Stroke 2007 ; 38 : 918).

16) Une étude italienne faisant partie d’un projet européen sur « l’effet de la pollution de l’air sur l’infarctus du myocarde » dans cinq villes européennes (Étude HEAPSS : Health Effects of Air Pollution on Susceptible Subpopulations) reporte les résultats concernant la ville de Rome. Les décès coronariens hors hôpital sont associés au nombre de particules PM10 et au taux de monoxyde de carbone (CO). Les relations entre exposition et réponse sont linéaires et le rôle des particules ultrafines est bien évident. L’effet apparaît comme étant plus fort chez les plus âgés. (Forestiere F. « Analyse Croisée des décès coronaires hors hôpital e de la pollution atmosphérique à Rome, Italie » Am. J. Resp. Crit. Care Med. 2005;172 : 1549)

17) Une étude hollandaise récente, publié par le prof Paul Born, montre que la pollution de l’air due aux particules PM10 et PM2,5 émises par le pots d’échappement des véhicules peut altérer les fonctions cérébrales (électro-encéphalogramme) et que les effets sont présent après 30 minutes d’exposition et pendant plusieurs heures après l’exposition ! Les auteurs suggèrent que chez l’adulte, l’exposition pour 30 minutes o plus au particules fines (PM2,5) dues au trafic, peut interférer avec le fonctionnement normal du cerveau (Paul Borm « Particles and Fibre Toxicology (2007 ; 4 : 4)

18) Des études françaises récentes (APHEA et PSA99) ont montré qu’une augmentation de 40μg/m3 de PM10 sur seulement 24 heures, cause chez l’adulte et le sujet âgé, un accroissement de la mortalité cardio-vasculaire (+ 2%) et respiratoire (+ 4%) et, chez les enfants de moins de 14 ans, une augmentation (+8%) de l’hospitalisation pour maladie respiratoire.

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9. EFFETS POSITIFS SUR LA SANTE INDUITS PAR LA REDUCTION DES TAUX des PM10 et PM2.5

* Selon une récente étude suisse (menée auprès des 9561 personnes, en 1991 et 2002, dans huit localités incluant des agglomérations urbaines et des régions de montagne) la réduction de la pollution due aux particules fines conduit à l’amélioration significative de la fonction respiratoire aussi bien dans les zones urbaines que dans les régions de montagne( Downs S. et al “Reduced exposure to PM10 and attenuated Age-related Decline in Lung function ». New England . J. Medicine. 2007; 357 : 2338) Ce qui signifie que même dans des zones où la pollution est moindre, elle a des conséquences sur la santé. * D’après le programme APHEIS, à Paris et dans la proche couronne, une réduction de l’exposition moyenne annuelle aux PM2.5 à 15μg/m3 aurait pu éviter plus de 850 décès anticipés. De même, si la moyenne annuelle en PM10 était réduite à 20μg/ m3, plus de 1000 décès seraient évitables. Au niveau européen, une réduction de PM2.5 à 15μg/m3 en moyenne annuelle dans 26 villes concernant 36 millions d’habitants aurait pu éviter plus de 16.000 décès prématurés! * Dans son tout récent [février 2008] communiqué de presse, le Prof. Bertrand Dautzenberg, pneumologue, nous informe que, suite à l’entrée en vigueur de la loi sur le tabac, la réduction du taux de particules dans le secteur CHDR (Cafés, Hôtels, Restaurants, Discothèques) s’accompagne à une baisse brutale (de l’ordre de 15%) du taux d’infarctus du myocarde et du taux d’accidents vasculaires cérébraux! Le rapport, établi en collaboration avec l’INPES (Institut National de Prévention et de l’Education pour la Sante ́), l’INVS (Institut de Veille Sanitaire), l’OQAI (Observatoire de la qualité de l’air intérieur), l’OFDT (Observatoire Français des drogues et toxicomanie) et la DGS (Direction Générale de la Sante ́) montre que l’interdiction générale de fumer a produit, en moins de deux mois, une baisse de 80% de l’exposition aux particules fines (PM 2,5) à l’intérieur du secteur concerné. Les bénéfices sur la santé sont significatifs et démontrent la nécessité d’une réduction consistante des niveaux des particules fines ! * Une étude récente (2006) de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques- Sécurité Sociale -Ministère de la Sante ́), montre que si les niveaux moyens normales des PM10 étaient ramenés a 20 μg/m3, environ 1900 décès prématurés seraient potentiellement évitables !

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10. POLLUTION DE l’AIR : LES COÛTS DE L’INACTION En matière de pollution de l’air et de l’eau, les coûts de l’inaction peuvent être considérables (OMS décembre 2007). De fait, il peut être beaucoup plus efficace de prévenir les problèmes sanitaires liés à l’environnement en amont plutôt que de tenter d’y remédier en aval. Les coûts des soins de santé seraient également bien moindres. Faute de nouveaux efforts de lutte contre la pollution atmosphérique, 3,1 millions de décès prématurés/an sont à prévoir en 2030.

D’après une étude réalisée en 2007 par Nicolas Muller et Robert Mendelssohn, les coûts des atteintes dues aux émissions de certains polluants atmosphériques (particules fines, oxydes d’azote, ammoniac, dioxyde de soufre, composés organiques volatils) se situeraient globalement entre 71 et 277 milliards de dollars aux États-Unis (0,7 à 2,8 % du PIB). Les décès prématurés représentent 71% de l’ensemble des dégâts causés annuellement par ces polluants atmosphériques. Il faut rappeler que parmi ces coûts, les dépenses des ménages consacrées aux médicaments, et à la prévention, ont tendance à augmenter en même temps que la pollution; d’autres coûts (absentéisme sur le travail, perte de productivité, dépenses de soins de santé) se répercutent sur les finances publiques.

De plus, dans l’évaluation de coûts de l’inaction face à la pollution de l’air, il ne faut pas oublier les aspects sociaux et les coûts lies à la « morbidité » et à la « mortalité ».

[*Muller, Nicolas. Z., et Robert Mendelssohn « Measuring the Damages of Air Pollution in the United States », Journal of Environmental Economics and Management,- vol. 54, Juliet 2007., *Scapecchi P. “The health costs of inaction with respect to air pollution” 2007- rapport d ’éxpert établi pour “Costs of Policy Inaction” – OCDE à paraître en 2008. *L’observateur de L’OCDE -n° 263 – octobre 2007)]

11. POLLUTION DE L'AIR: LES EURO-DEPUTES ENTERINENT UNE REVISION DES NORMES - 14/12/2007

Le Parlement européen a adopté définitivement à Strasbourg, le 14

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décembre 2007, la directive qui révise les normes en matière de pollution de l'air et qui régit pour la première fois les concentrations en particules très fines. Y sont fixés notamment les plafonds de concentration pour les PM2,5, les particules produites par les moteurs automobiles et le chauffage urbain que l’on considère comme la cause principale des maladies respiratoires. Cependant, cette révision ne va pas assez loin aux yeux des organisations écologistes.

La directive fixe ainsi comme objectif contraignant, à ne pas dépasser, à partir de 2015, le seuil de concentration de 25 μg/m3par an pour les PM2,5 !Le Parlement a obtenu l'ajout d'une deuxième valeur indicative de 20 μg/m3, à atteindre le 1er janvier 2020. Ce seuil reste néanmoins supérieur aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé, qui préconise 10   μg/m 3 .

* Pour les particules plus grossières, de moins de 10 microns de diamètre (PM10), les eurodéputés et les États membres se sont mis d'accord pour une valeur limite journalière de 50μg/m3, qui ne peut être dépassée plus de 35 jours par an. * Mais l'accord prévoit aussi une dérogation temporaire de 3 ans pour les valeurs limites des PM10 dans les agglomérations qui n'arrivent pas à respecter les critères en matière de polluants « en raison des caractéristiques de dispersion du site, de conditions climatiques défavorables ou de facteurs transfrontaliers ». *Les 27 ont 2 ans pour mettre en œuvre le texte.

12. POLLUTION DUE AUX PARTICULES : VALEURS PROPOSEES PAR LE « GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT »

• Une des conclusions du « Grenelle de l’Environnement » définit un objectif de 15μg/m3 pour les PM10comme valeur limite pour 2010 et recommande la « quantification » des PM1.0 et PM0.1.

• La valeur-plafond de pollution actuelle est de 25-30-μg/m3 en moyenne annuelle, et de 50μg/m3 sur moins de 35 jours par an. • La valeur proposée pour les années à venir est de 12-20 μg/m3 en moyenne annuelle.

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• Aujourd’hui la valeur-plafond d’émission pour les voitures est de 30 μg/Km, mais l’objectif est d’atteindre une valeur < 6μg/Km pour autos et camions.

13. POSSIBLES REGLEMENTATIONS FUTURES • On espère qu’entre 1995 et 2020, la pollution relative aux émissions des transports routiers sera divisée par 6, voire plus, grâce aux mesures d’Euro II à Euro IV. Cette estimation de baisse inclut l’accroissement de demande de mobilité (accroissement du parc et du kilométrage parcouru).

• Ce bilan positif, qui permettra d’arriver à une amélioration de la qualité de l’air urbain avant 2010, n’empêche pas les constructeurs et la Commission Européenne de discuter actuellement des futures normes pour 2010.• De 0,025 g/Km pour les nouveaux modèles en 2005, on passerait à 0,005 mg/Km (soit 5 μg/Km). Ce qui obligera tous les constructeurs à passer au filtre à particules.

• La Commission Européenne traque d’autres pistes pour polluer moins : porter à 20% la proportion de carburants alternatifs d’ici 2020 (6% en 2010) et intensifier les recherches sur l’hydrogène pour peut-être arriver au véhicule « zéro émission » en grande série à l’horizon 2020. • L’objectif proposé par la Loi de Santé publique (pour les polluants réglementés au plan européen : NOx, O3 et particules en particulier) a été repris et précisé dans le Plan National Santé Environnement :

1) Réduire de 30% les concentrations urbaines moyennes en particules PM10, PM2,5 et ultrafines (PM1,0 et PM0,1) et de dioxyde d’azote par rapport aux mesures en 2002.

2) Réduire de 20% les concentrations urbaines moyennes d’autres polluants réglementés au niveau européen (SO2, CO etc.)

• Les alertes en cas de pics de pollution sont souvent jugées inefficaces. Les pics ne représentent qu’une faible part des effets sur la santé.• Selon Mme Sylvie Médina, épidémiologiste à l’Institut National de Veille Sanitaire, c’est l’exposition au quotidien, à des niveaux plus faibles, qui a l’impact plus important. •Il faut agir sur la pollution de fond : ce sont bien les niveaux moyens de pollution, au jour le jour, qui posent problème et qui constituent le véritable enjeu sanitaire à résoudre ! A des

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niveaux assez bas, on observe des effets importants pour les pathologies cardiovasculaires et respiratoires.• La pollution de fond est plus dommageable pour la santé que les pics ! Cette vision, partagée par le directeur d’Airparif, peut probablement changer notre position à venir vers les différents niveaux de pollution de l’air et aider à l’établissement d’un réseau de contrôle qui soit plus près des citoyens, au niveau des axes de très dense circulation présentant un véritable danger pour notre santé.

• Sous l’égide de M. Richert, Vice-président du Sénat (UMP -Bas-Rhin) et Président du Conseil de l’Air, un « plan particules » est en cours d’élaboration.

14. LA POLLUTION LOCALE • La pollution atmosphérique n'a pas les mêmes effets sur l'homme et sur l'environnement, selon qu'elle est locale, régionale ou mondiale.• La pollution régionale est due à la dispersion des polluants à plusieurs centaines de kilomètres des sources d'émission. Leur action dépend des conditions météorologiques (pluies, vents, ensoleillement).• L'échelle locale caractérise les problèmes de pollution que l'on rencontre au voisinage des sources de rejets : sites industriels, axes de circulation.• Les sources que sont à l'origine de pollutions primaires, présentent des risques accrus pour la santé humaine. • Parmi ces polluants primaires on peut citer : le monoxyde de carbone, les HAP, les oxydes d'azote, les particules en suspension, le dioxyde de soufre... • Parmi les sources de la pollution locale, l’on retrouve la pollution automobile : en France, bien que les émissions polluantes régressent dans les différents secteurs d'activité, la part de la pollution liée aux transports est en hausse constante !• La situation est particulièrement préoccupante en zone urbaine, où les transports motorisés représentent la deuxième source d'émissions d'oxyde d'azote (NOx) et de particules fines (PM10 et PM2,5).• La pollution automobile est également à l'origine d'une part prépondérante des émissions de monoxyde carbone (CO) et d'hydrocarbures (HAP) !

15. LES PARTICULES FINES ET ULTRAFINES : DES POLLUANTS PRESQUE INCONNUS, EN FRANCE

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• D’après un article paru dans le « Figaro » le lundi 22 octobre 2007, en France, le danger lié aux particules fines est sous-évalué, surtout en Île-de-France ! Le sénateur Philippe Richert du Bas–Rhin est l’un des rares hommes politiques qui travaille avec beaucoup de détermination en faveur d’une nouvelle loi, absolument nécessaire pour réduire ce grand danger !Le Sénateur souligne, dans l’interview au Figaro, que, sur le périphérique, on dépasse souvent des concentrations de 100 ou 200 μg/m 3 alors que le seuil admis est de 50 μg/m3 pour un maximum de 35 jours par an !

• Aux Pays-Bas et en Suisse, le filtre à particules est obligatoire pour les poids lourds et toutes les voitures à moteur diesel !• Au Canada et en Belgique, les réseaux qui exercent un monitorage en temps réel des taux des particules fines sont très développés et transmettent sur le web l’information du niveau de pollution en temps réel !

Or, dans les Yvelines il n’y a pas une seule station fixe de détection des taux des particules qui soit placée près des grands axes de circulation ! (De plus, le dernier rapport de Airparif sur la qualité de l’air dans les Yvelines n’accorde qu’une place extrêmement réduite aux taux de PM10 et PM2,5. On se demande pourquoi)

Que dire alors de la rue Louis Bleriot à BUC (RD 938), parcourue tous les jours par 700-800 poids lourds (tous diesel !) et par plus de 16 000 véhicules légers (dont au moins 40% diesels), qui s’étire sur 2,5 Km dans une étroite cuvette et est directement bordée de nombreuses maisons ? Le dernier monitorage de pollution demandé par la Mairie pour la rue Louis Blériot (RD938) remonte à 1998 ! Un bel exemple du sens de responsabilité civique ! Il peut être intéressant de rappeler qu’en 1997 déjà, le Comité pour la Prévention et la Précaution émettait les recommandations suivantes : « Les résultats des nombreuses études épidémiologiques permettent de conclure, avec un raisonnable degré de certitude scientifique, que les particules fines sont bien des facteurs de risque sanitaire. » Cette même année, le même Comité de la Prévention et de la Précaution rappelait aussi que la France présente « la particularité d’être le pays qui dispose du plus fort taux de motorisation diesel, et qui en même temps, accuse un retard certain en matière des réseaux de mesure des particules, notamment des particules fines, émises par des véhicules dans l’air urbain ».

Une situation qui ne semble pas avoir changé beaucoup au

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cours de ces 11 dernières années… !(Le Comité de la Prévention et de la Précaution a été institué par l’arrêté ministériel du 30 juillet 1996. Le CPP est l’un des organismes de conseil placé auprès du Ministre de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement Durables. Il est composé d’une vingtaine de personnalités scientifiques reconnues pour leurs compétences dans les domaines de l’environnement et de la santé.)

16. POLLUTION ET TRIBUNAUX 1) Donnant suite à la plainte d’un particulier, le Tribunal compétent de Leipzig a condamné la ville de Munich à remédier à la pollution de la rue où il vit. Le tribunal a fait ainsi respecter une loi de l’Union Européenne selon laquelle le seuil de pollution par les particules fines ne peut excéder 50 μg/m3 (pendant plus de 35 jours par an). Munich va devoir interdire les poids lourds, à moins de trouver une autre solution. Apparemment les municipalités sont contraintes de prendre des mesures de circulation ou de mettre en place des voies d’évitement ou détournement.

2) Les maladies liées aux émissions des échappements des voitures ne sont pas une fatalité ! Le 8 août 2007, la haute Cour de Tokyo a condamné 7 constructeurs d’automobiles et le Gouvernement japonais à payer 7 millions d’€ à 600 asthmatiques japonais qui avaient vu leur crises respiratoires empirer à cause de la circulation (Le Monde, 16/8/07). Déjà en 2002, le gouvernement Japonais et la préfecture de Tokyo avaient été condamnés à verser 100.000 euros à chacun des 7 citoyens souffrant d’asthme et vivant en proximité de la rocade de la ville.

16. AUTRES NUISANCESCO2

• Le CO2 n’est certes pas un polluant, mais on sait qu’il participe à la création de l’effet de serre et les graves changements climatiques qui en découlent.• Les normes Euro sont muettes sur le sujet. • Et contrairement aux autres émissions, la quantité de CO2 produite par les transports routiers continue de croître jusqu’à aujourd’hui (même si le rythme s’est ralenti depuis une décennie).• Comme chacun sait, la production de CO2 est directement liée à la consommation du véhicule.

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ODEURS • Dans la plupart des cas, les composés odorants sont sentis à partir de teneurs extrêmement faibles, très inférieures aux seuils de toxicité éventuelle. • Les odeurs sont donc souvent plus nuisibles à la qualité de la vie qu’à la qualité de l’air de plus, la perception d’odeurs peut aussi permettre de déceler certains incidents. Il n’existe pas de méthode permettant aux réseaux d’effectuer des mesures en continu des odeurs

BRUIT • Un rapport récent de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) souligne que des milliers de personnes dans le monde meurent prématurément à cause de troubles cardiaques provoqués par une exposition prolongée aux bruits.• En Angleterre, en 2006, sur 101 000 personnes mortes de maladies cardiaques, 3030 décès étaient dus à une exposition chronique aux bruits, dont ceux de la circulation.• Selon l’OMS, l’impact de la pollution sonore sur la santé peut devenir une cause primaire de mortalité. 2% des citoyens européens souffrent de graves troubles du sommeil à cause de la pollution sonore (circulation) et 15% risquent des troubles très graves.• La pollution sonore peut induire, même pendant le sommeil, une élévation des taux d’hormones qui jouent un rôle dans le stress (comme le cortisol, l’hormone thyroïdien, l’adrénaline et la noradrénaline). Impact du bruit sur la santé - Le bruit peut : • produire des déficits auditifs, gêner la communication, perturber le sommeil ;• avoir des effets cardio-vasculaires et psychophysiologiques ;•compromettre la qualité du travail par exemple par son effet sur la lecture, la concentration, la résolution des problèmes et la mémoire. Les déficits dans ce domaine peuvent être à l'origine d'accidents (réf. Lignes directrices-OMS- p. XII) • provoquer des réactions d’hostilité ainsi que des changements du comportement social. Un niveau de bruit supérieur à 80 dB peut rendre agressif (réf. Lignes directrices- OMS -p. XIII). La demande de tranquillisants et de somnifères, l'incidence des symptômes psychiatriques et le nombre d'admissions dans des hôpitaux psychiatriques donnent à penser qu'il y a un rapport entre le bruit ambiant et les problèmes de santé mentale (réf. Lignes directrices -OMS - p. XII).

VIBRATIONS • Les vibrations dues à la circulation constituent un sujet de préoccupation important et courant dans les villes. Le contact des véhicules lourds avec les irrégularités de la chaussée exerce des charges dynamiques sur la chaussée. Ces charges donnent lieu à des

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“ondes de contrainte” qui se propagent par le sol et atteignent les fondations des bâtiments adjacents en les faisant vibrer.• Le bruit produit par les poids lourds et les autocars peut aussi provoquer des vibrations aériennes, qui surviennent à des fréquences plus élevées et causent surtout des frémissements de fenêtres et des objets non fixés, dans le pièces en façade.Conséquences des vibrations : - Sensations physiques gênantes;- Perturbations des activités et de la conversation;- Perturbation du sommeil avec tout ce qui en peut dériver ;- Risque d’endommagement des bâtiments.

18. QUELQUES SUGGESTIONS POUR REDUIRE L’IMPACT NEGATIF DE LA POLLUTION DE L’AIR SUR NOTRE SANTE :

Stratégies de lutte contre la pollution atmosphérique(Initiatives déjà appliquées ou en voie d’application en Belgique, au Canada, en Finlande et dans quelques régions en France)

• Densification du réseau d’analyse de qualité de l’air, en particulier dans les zones urbaines, le long des grands axes de circulation et dans les agglomérations urbaines ;• Lancement de plusieurs études sur l’impact des particules fines sur la santé publique ;• Adoption de mesures spécifiques dans les zones les plus touchées. • Établissement d’un plan d’urgence de mesures à prendre lors des pics de pollution ;• Implication des municipalités dans la lutte contre les pics de pollution, en soutien de l’action du gouvernement ;• Mise en œuvre de programmes de mesures structurelles au niveau municipal, notamment en matière de contrôle de rejets des entreprises ;• Adoptions des mesures d’économie énergétique des bâtiments communaux ;• Choix de véhicules communaux moins polluants (La Commission européenne a récemment proposé de revoir sa législation sur les marchés publics verts pour encourager les collectivités locales à s’équiper de véhicules propres.) ;• Adoptions et mise en œuvre de plans de mobilité ;• Adoption d’un programme local de maîtrise de l’énergie.

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Suggestions pour le particulier pour réduire les effets néfastes de la pollution de l’air

- En voiture

• Se rappeler que le lieu le plus touché par la pollution est le centre-ville surtout lorsqu’il est congestionné. • Une voiture roulant à allure normale est moins polluante qu’une voiture coincée dans les embouteillages, puisqu’elle n’émet pas ses rejets dans un volume d’air restreint et réduit. • Il faut donc éviter dans la mesure du possible : les bouchons; les parkings; les tunnels; le périphérique ou les rocades; les stations-service, et tous les lieux où l’allure est réduite et où la concentration des moteurs est élevée. En tous cas, dans ces situations où vous êtes dans l’obligation de rouler à courte distance derrière une autre voiture, fermez toujours l’entrée d’air extérieur dans la voiture ! Vous éviterez ainsi d’inhaler particules et benzène ! - En cyclomoteur ou en vélo

• Pour respirer le moins possible de polluants, il est fortement conseillé de porter un casque intégral au lieu d’un casque ouvert. Nettoyez avec régularité l’intérieur de votre casque pour limiter l’accumulation des polluants.• Pour réduire au maximum l’arrivée de l’air sur votre visage si vous n’avez pas de casque, portez systématiquement un foulard. Il peut exercer la fonction de filtre pendant 1 heure. Lavez-le après l’avoir porté. • Il existe des capsules nasales capables de filtrer l’air. Ces capsules (NOSECAPS, 11,30€ la boîte) sont à insérer dans les narines et sont efficaces pendant 8 heures. Elles retiennent ~98% des polluants ! Portez toujours des lunettes, elles limitent les dépôts de poussières et de particules sur votre cornée.

- Jogging et promenade

• Si vous faites du jogging ou des promenades de 30-60 minutes, évitez de courir ou marcher dans des rues à trafic intense ; si c’est nécessaire sur un court trajet, réduisez votre effort et votre allure, utilisez les NOSECAPS.• évitez, les jours de pics de pollution, de promener des nourrissons et de jeunes enfants dans de zones à risque de pollution routière.

En général, il est bien d’éviter toute activité physique ou sportive intense qui augmente d’une façon importante le volume d’air (et donc

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de polluants) inhalé.En cas d’apparition (ou aggravation) de symptômes évocateurs d’un problème respiratoire (toux, gêne respiratoire, irritation de la gorge) ou d’une irritation des yeux, consultez votre médecin.

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19. CONCLUSIONS ET APPEL AUX AUTORITES LOCALES Les données reportées dans ce petit manuel sont toutes bien établies et acceptées par les institutions européennes et mondiales les plus importantes et reconnues. Et ce que nous disent ces données, c’est que :

Les particules fines causent des désastres sanitaires et tuent !

De nombreux citoyens se trouvent donc sous la menace constante et dramatique de conséquences sanitaires très graves et peut-être inévitables, si rien n’est fait pour modifier la situation actuelle. Cette situation, on l’a laissée pourrir pendant trop d’années !

Dès lors, plusieurs questions se posent avec acuité : En premier lieu, pourquoi les citoyens de Buc n’ont-ils jamais été informés du problème ? *Pourquoi n’a-t-on pas eu de contrôles de la pollution dans la rue Louis Blériot (RD938) depuis 1998 ? * Pourquoi Airparif nous répondait-il encore en octobre 2007 que la situation était « stable et sous contrôle », qu’il ne fallait pas s’inquiéter, alors que, pas moins de deux mois plus tard, était rendu public un rapport démontrant que la situation avait au contraire gravement empiré ?

* Pourquoi les mesures effectuées par AirParif sur les particules au Pont Colbert en 2005 n’ont-elles pas été portées à la connaissance du public ?

* Pourquoi a-t-on décidé de permettre que, pendant plus de trois ans, près de 2 000 citoyens, dont de très nombreux enfants, riverains de la rue Louis Blériot et des rues afférents, soient exposés aux particules très toxiques émises par plus 16 000 véhicules (50 % diesel) et de 700-800 poids lourds (100%diesel) par jour, en totale ignorance des rapports montrant que l’effet toxique est décelable jusqu’à 200 mètres d’une route à trafic intense ? Les effets toxiques de ces particules sont pourtant connus et confirmés depuis 1995-1996 ! • Où en est-on aujourd’hui avec l’installation, promise depuis 4 mois, de panneaux indiquant la réduction de la vitesse a 30 Km/h?

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• Où en est-on avec la réduction du tonnage des poids lourds, évoquée plusieurs fois par la Mairie de Buc ?

• Comment peut-on affirmer (Airparif 2006) que les taux des particules dans les Yvelines sont à des niveaux de concentration inférieurs aux valeurs limites [sauf …à proximité du trafic routier (sic)] si elles n’ont jamais été mesurées spécifiquement ? * Est-il aussi nécessaire de rappeler que 2,5 Km de la RD938 passant par Buc (rue Louis Blériot) s’étirent dans une cuvette, au centre du village, où les émissions des pots d’échappements des véhicules et des poids lourds en particulier ne peuvent pas se disperser rapidement dans l’air ambiant, et restent par conséquent sur place pour des temps très longs (12-18 heures/jour), avec toutes les conséquences que ces concentrations de NO2 et PM10 et PM2,5 peuvent avoir sur la santé des citoyens (enfants, adultes et personnes âgées) qui habitent à 2-3 mètres de la rue !

Et il s’agit ici non pas de pics de pollution mais d’exposition chronique à des niveaux toxiques !

Cette fuite face aux responsabilités vous paraît-elle une attitude correcte ? Sommes-nous inexorablement condamnés à contracter une pathologie cardio-respiratoire et vasculaire ? Pour être plus clairs, on peut résumer brièvement encore une fois les effets cliniques principaux : 1. Une exposition chronique, à des niveaux moyens de NO2, PM10, PM2,5 et PM ultrafines, comme celle que nous subissons aujourd’hui , provoque :

* Une augmentation du nombre des naissances prématurées ;* Une augmentation du nombre des bébés de faible poids * L’inflammation des voies respiratoires * L’exacerbation des crises d’asthme * Des bronchites chroniques chez l’adulte et le vieillard * Des bronchiolites chez le nourrisson * Une obstruction des voies respiratoires * Une réduction de la capacité d’inactivation des microbes dans les voies respiratoires * Une compromission de la fonction cardiaque et un risque accru d’athéromes* Un risque accru de thrombose avec formation des thrombus dans la circulation périphérique* Un risque accru de cancer des poumons et mortalité prématurée

2. Une exposition épisodique, de quelques heures, à des

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niveaux élevés de NO2, PM10, PM2,5 et PM ultrafines peut provoquer :

* Des crises d’arythmies cardiaques * Des crises d’angor (angina pectoris)* Des infarctus du myocarde* Mort subite* Des Accidents Vasculaires Cérébraux.

De plus, les effets sont plus graves chez l’hypertendu et le diabétique

Les PM2,5 altèrent le tonus vasomoteur des vaisseaux sanguins et ont une action favorable sur la formation des plaques athéromateuses dans les vaisseaux. Tout cela est lié au stress oxydatif et à la réduction des défenses antioxydants induites par les PM10, PM2,5 et PM ultrafines. Les dernières informations sur la pollution de l’air urbain montrent que nous devons faire face non seulement à un véritable problème, mais à une réalité effrayante !

Les pots d’échappements des voitures et des poids lourds

tuent plus que les accidents !La pollution atmosphérique par les particules tue

4,4 fois plus que les accidents de la route !

Selon l’OMS, une réduction du niveau de la pollution de l’air au niveau indiqué par les lignes directrices OMS, relatives à la qualité de l’air, permettrait, dans le monde, de sauver 860.000 vies par an. Selon l’OCDE, la réduction permettrait une réduction significative (plusieurs millions d’€) de coûts de santé associés au traitement des pathologies induites par la pollution de l’air. En France, selon l’Agence Française de Sécurité Sanitaire (AFSS), la situation actuelle est dramatique (Rapports AFSS I et II, 2004). Dans l’évaluation des décès imputables à la pollution de l’air par les particules fines chez des sujets de plus de 30 ans, on apprend qu’en 2002, sur une population urbaine de 15 millions d’habitants de 76 agglomérations, 9   513 décès seraient attribuables aux particules fines ! Et la situation n’a fait qu’empirer.

Toujours selon l’AFSS, dans une évaluation de l’impact sanitaire en Autriche, Suisse et France, la pollution de l’air serait responsable, chez les plus de 30 ans, de 40.000 décès par an pour les trois pays (6% de la mortalité totale). À elle seule, la France connaîtrait 31 700 morts pour la pollution de l’air par an

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dont 17 600 (56%) imputables à la pollution causée par le seul trafic routier (En 2002 : accidents de la route = 7242 décès ; pollution routière = 17600 décès! pour un total de 24842 décès.)

Malheureusement en 2004, à la publication des deux études de l’AFSS, l’impact médiatique et politique a été pratiquement nul !

Pourquoi ? Personne ne peut ou ne veut répondre, mais il faudrait bien un jour que les responsabilités soient prises et que les citoyens soient informés de la réalité ! Il nous faut absolument une politique de réduction du trafic routier en milieu urbain. Londres, Berlin, Milan et maintenant New York sont des exemples récents où l’interdiction du centre ville aux pollueurs a permis une réduction des décès. Comme il est souligné dans le programme PRIMEQUAL (Octobre 2007), « l’existence d’un risque réel pour les particules fines et ultrafines laisse supposer que leur surveillance devrait être envisagée à grande échelle afin d’évaluer l’exposition réelle de la population et la mise en place d’une réglementation spécifique pourrait être nécessaire ». D’autres pays (Canada, Belgique, Californie, Finlande, etc.) ont déjà commencé à le faire !

On peut aussi voir qu’il existe, pour les décideurs, une grande difficulté à traduire les résultats en données opérationnelles.. On sait que la recherche et la décision publique ne fonctionnent pas sur la même échelle de temps ; il faut toutefois que les décideurs arrivent à sortir de leur grande difficulté à traduire les résultats scientifiques en données opérationnelles et que les collectivités territoriales soient présentes dans le dialogue et fassent valoir leur poids dans les politiques concernant la qualité de la vie.

Il nous faut une meilleure prise en charge des risques lies à la pollution atmosphérique !

Il est intéressant de rappeler les propos du directeur d’Airparif qui lors d’une récente entrevue (février 2008), affirme : « La mesure régulière de la pollution de l’air en Ile de France montre qu’il est dorénavant difficile d’améliorer la qualité de l’air sans de réelles mesures structurelles et permanentes, notamment le trafic ».

En présentant le 14 février 2008 le bilan pour l’année 2007, il note la situation toujours problématique de plusieurs polluants complexes tel que l’ozone qui a presque doublé en 15 ans et surtout les particules

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PM10 et PM2,5.Le dépassement de la valeur limite (50μg/m3) pour les PM10 a augmenté de 8% en 2007 (par rapport à 2006), alors que leur niveau était stable depuis 2000.(mais la méthode de mesure appliquée jusqu’en 2007 n’était pas conforme aux standards européens !!) Pour les PM2,5, les taux ont montré une hausse de 11% ! A Noël 2007, les valeurs de PM10 atteignaient 90μg/m3 en Forêt de Fontainebleau ! Au total, 60% du réseau parisien dépasse la valeur limite de 46μg/m3 pour le dioxyde d’azote et de 90% l’objectif de qualité de l’air de 40μg/m3, fixé par Bruxelles. Le directeur d’Airparif souligne aussi que « pour le trafic, seules les mesures chroniques comptent - comme restreindre l’accès du centre-ville à Londres et Berlin pour les poids lourds - plus que des mesures qui consistent à limiter ponctuellement les vitesses sur autoroute les jours d’alerte. Ces limitations-là n’entraînent que 1,5% de réduction de la pollution de l’air ».Le long des grands axes et des routes à grande circulation, les seuils d’alerte aux particules fines (PM10) ont été dépassés durant 80 à 220 jours en 2007 !

Pour les PM2,5 les taux mesurés en proximité du trafic routier non seulement ont dépassé les normes de 10μg/m3 établies par l’OMS, mais aussi la norme Européenne de 25μg/m3.

[Incidemment, il faut aussi souligner que le monitorage et le suivi effectués par AirParif dans Versailles en 2005. Les données utilisées pour l’indice ATMO (qualité de l’air) sont basées sur : SO2, Poussières (non mieux spécifiées), NO2 et O3. Dans l’indice ATMO, les poids respectifs des polluants examinés sont de 80% pour l’ozone 28% pour le NO2 et seulement 20% pour les particules poussières ! La situation s’est maintenant améliorée mais l’attention vers le PM 10 et PM2,5 reste toujours réduite !]

En décembre 2007, on a enregistré des niveaux record dans toute l’Île-de-France -principalement dus au chauffage au bois et au trafic routier. Selon la circulaire du Secrétariat d’Etat à l’Ecologie, depuis octobre 2007, pour les PM10, les seuils de déclenchement sont de >80 μg/m 3 pour le seuil d’information et de >125 μg/m 3

pour le seuil d’alerte.

Ces seuils sont bien trop élevés et sont en contradiction avec les décisions européennes et celles du « Grenelle de l’environnent » ! (Rappelons que ces seuils avaient fait débat !) .

Un premier jet d’un plan de lutte contre les particules a été présenté récemment au Conseil de l’Air. D’après ce plan, la

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pollution en particules doit être ramenée à 15μg/m3 d’ici à 2010 selon les propositions du « Grenelle de l’Environnement ». Ce seuil, valeur indicative dans un premier temps, deviendra « valeur limite » en 2015. Si ce seuil est mis en œuvre, le déclassement de la RD938 et la déviation du trafic deviendra une obligation légale pour les collectivités et l’Etat.

Pour y parvenir, le projet du plan devra être adopté courant 2008, selon le Ministère de l’Écologie. Sous peine d’être inefficace, ce plan devra contenir des mesures dans tous les secteurs : Transports (15% des émissions en moyenne, mais 45 à 55% en ville) ; Industrie (30% des émissions) ; Chauffage (25%) ; Agriculture (30%).

Pour les transports, un dispositif doit inciter les entreprises propriétaires des bus les plus anciens à les équiper des filtres a particules. Actuellement seuls 43% des bus en sont munis ! Il faudrait viser 80 à 90 % ! Pour les voitures particulières, celles roulant à diesel seront soumises à la réglementation Européenne, ce qui devrait permettre de diviser leur émissions de particules par cinq d’ici a 2009.

Le Plan Régional pour la Qualité de l’Air (PRQA) (31/05/2005) et le Plan pour la Protection de l’Atmosphère (PPA) prévoient même une communication permanente et préventive du public sur les politiques contribuant à la qualité de l’air.

En a-t-on jamais entendu parler ? A-t-on jamais vu quelque chose?

____________________________

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20. NECESSITE DE L’INFORMATION ET DE SA COMPREHENSION

• L’information du public sur ce type de pollution est absolument

nécessaire et primordiale !

• Ceci a été bien souligné dans la circulaire du 12 octobre 2007 du Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durable et repris dans l’arrêté inter-prefectoral N° 2007-21277 du 3 décembre 2007 qui dit :

« Par une meilleure information sur la pollution de l’air et sur les dégâts qu’elle peut produire nous pouvons mieux protéger notre santé. Des citoyens informés peuvent ensemble mieux défendre leurs droits face aux Administrations et exiger avec plus de force et d’arguments le respecte de la Loi sur l’Air et du plan de Protection de l’Atmosphère de l’Île-de-France »

Toutefois, si l’information est nécessaire, le message doit être compris et retenu !

Cela peut être obtenu par le biais de débats ou de tables rondes sur le sujet, régulièrement organisées par l’administration pour la population des villes.

Parmi les messages à faire passer, le plus important est que :

« LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE PAR LES PARTICULES FINES ET ULTRAFINES EST UN VERITABLE PROBLEME DE

SANTE PUBLIQUE !»

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…et pour Buc :

Il faudrait que la surveillance permanente de l’évolution de ce type de pollution puisse être appliquée dans notre commune, au niveau de la rue Louis Blériot (RD938), avec ses 16 000 véhicules et 700-800 camions quotidiens.

Il faut absolument obtenir l’interdiction des poids lourds

dans la rue Louis Blériot (RD938) et la reprise du projet de contournement de la ville.

Exigeons des contrôles réguliers de la qualité de l’airdans la rue Louis Blériot (RD 938) !

ENSEMBLE, PROTÉGEONS NOTRE SANTÉ !

************

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Annexe 1

VALEURS PLAFOND POUR DIFFERENTS POLLUANTS en µg/m3 couramment appliqués

Polluants

Seuil de qualité

Seuil de recommandation et d’information

Seuils limite à ne pas dépasser

en moyen

ne annuel

le

en moyenne horaire

en moyenne horaire2008-2009

en moyen

ne horaire 2010

en moyen

ne annuel

le

en moyenn

e journali

ère

NO2 40 200

200(à ne pas dépasser

pendant plus de 175h/an)

200 (à ne pas dépasser pendant plus de 18h/an)

46 (en

2008)40 (en

2010)

SO2 50 300 500 (sur 10 min.)

350 (à ne pas dépasser pendant plus de 24h/an)

20125

(pas plus de

3jours/an)

Plomb 0,25 0,5

PM10 30-40 80125

(seuil d’alerte)

20 (en

2010)15 (en

2020)

50 (à ne pas dépasser pendant plus de

35jours/an)

CO 10 000 (sur 8 heures)

Benzène 2

8 (en

2008)5

(en 2010)

Ozone 110directe

ur d’Airpa

rif

180(danger)

a) >240 (pendant 3 heures consécutives)

b) >300 (pendant 3 heures consécutives)

c) >360 (pendant 3

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heures consécutives)

D’après le Code de l’Environnement. Article L221-1 et R221-1

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Annexe 2

LIGNES DIRECTRICES OMS 2005 pour les valeurs seuil des majeurs agents polluants

POLLUANTS VALEURS SEUIL(µg/m3)

Particules PM2.5

10(moyenne annuelle)

25(moyenne sur 24 heures)

>35risque de mortalité à long

terme

Particules PM10

200(moyenne annuelle)

50(moyenne sur 24 heures)

>70risque de mortalité à long

terme

Ozone1003

(moyenne sur 8 heures)>240

graves effets sur santé

NO2

40(moyenne annuelle)

200

(moyenne horaire)

SO2

20(moyenne sur 24 heures)

500(sur 10 minutes)

_

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