La petite enfance, un berceau d'emplois

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magazine éducation WWW.EDUCATIONMAGAZINE.FR numéro 13 / Novembre-décembre 2011 LA REVUE dEs pAREnts Et dEs EnsEignAnts CINÉDUC des collégiens font leur cinéma 3:HIKRMF=^UYWU^:?k@k@b@d@a; M 07259 - 13 - F: 4,20 E - RD L’ÉCOLE AILLEURS L’Afrique du Sud par Naledi Pandor Ministre des Sciences et des Technologies INSÉCURITÉ Mettre la violence à la porte de l’école ENTRETIEN La machine à trier ou comment la France divise sa jeunesse

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La petite enfance, un berceau d'emplois

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n u m é r o 1 3 / N o v e m b r e - d é c e m b r e 2 0 1 1

LA REVUE dEs pAREnts Et dEs EnsEignAnts

cinéduc

des collégiensfont leur cinéma3:HIKRMF=^UYWU^:?k@k@b@d@a;

M 07259 - 13 - F: 4,20 E - RD

l’école ailleurs

L’Afrique du Sudpar Naledi PandorMinistre des Scienceset des Technologies

insécuritéMettre la violence à la porte de l’école

entretienLa machine à trier ou comment la France divise sa jeunesse

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Les Français sont en tête des pays européens pour leur taux de fé-condité. Près de deux enfants par femme en moyenne. Des nou-veaux-nés qui demandent une bonne dose de travail dans la

pouponnière hexagonale. Et il en faut des ingré-dients pour faire grandir les enfants. Éducation, soin, social, loisirs… Les métiers de la petite en-fance ne se cantonnent pas à un secteur en par-ticulier. Ces professionnels, qui accompagnent les enfants de leur naissance à l’âge de six ans, ont en commun de se tenir aux côtés des parents sur une période donnée. Examiner les nouris-sons pour s’assurer de leur bonne santé, animer des activités en crèche ou en halte-garderie pour aiguiser leur curiosité, intervenir auprès d’une institutrice débordée… Les professionnels de la petite enfance évoluent dans tous les endroits que sont amenés à fréquenter les enfants. Ils ne doivent pas cependant être tous rangés dans le même sac. Chaque profession a sa spécificité et sa formation. Une constante : tous les métiers de la petite enfance recommandent de l’attention et de la patience. Il faut pouvoir comprendre les enfants qui ne savent pas nécessairement parler. Mais travailler dans la petite enfance ne se limite pas au contact des bambins. Le sens du contact doit être valable à tous les niveaux.

Entre le social, l’éducation ou la santé, les métiers de la petite enfance se retrouvent dans un large panel de secteurs. Tous embauchent et ce, quel que soit le niveau de qualification. éducateurs de jeunes enfants, puéricultrices, professeurs des écoles… Le sens du contact est une qualité indispensable pour intervenir auprès des enfants et leurs parents.

Du CAP au bac +10Une des spécificités des métiers de la petite enfance, c’est sa large palette de diplômes. Le Cap petite enfance permet par exemple de devenir assistante maternelle ou d’accéder au concours d’Atsem (agent territorial spé-cialisé des écoles maternelles). De l’autre côté de l’échelle, on retrouve le pédiatre, médecin spécialiste des enfants, et son bagage de dix années d’études ! Entre les deux, il existe le di-plôme d’infirmière puéricultrice (Bac +4) ou celui de professeur des écoles en mater-nelle (Bac +5). Cet éventail de qualifi-cation apporte une certaine richesse au secteur. Tous les professionnels se côtoient à un moment ou à un autre pour travailler ensemble. À l’hôpital, où les relations sont très hiérarchisées, mais aussi dans des struc-tures telles que les PMI, où des éducateurs de jeunes enfants peuvent demander conseil à des psychologues ou autres spécialistes. Quel que soit le niveau d’étu-des, les métiers de la petite

FOrmatiOn/emplOi

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PAR clémence glon

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enfance embauchent. Les demandes de plus en plus importantes auprès des structures d’ac-cueil (crèches, halte-garderie) a poussé le gou-vernement à agir. En décembre 2008, Nadine Morano, alors secrétaire d’État à la famille, a présenté un plan « métiers de la petite enfance ». Il prévoyait de former 60 000 professionnels supplémentaires avant 2012. Des structures privées, au sein d’entreprises, de grands ma-gasins ou de lieux touristiques voient de plus en plus le jour. Elles représentent également de belles perspectives d’emploi.

une majorité de femmesAujourd’hui encore, 98 % des puéricultrices sont des femmes. Les mentalités sont diffi-ciles à faire bouger. Pour preuve, le genre du nom des métiers du secteur. Une infirmière, un pédiatre. Cherchez l’erreur. L’image de la femme-mère plus apte que les hommes à s’oc-cuper des enfants consolide cette vision uni-sexuelle des métiers. Pourtant, les professeurs des écoles en maternelle s’en tirent aussi bien que leurs collègues femmes. Certaines fiches métiers qui suivent sont rédigées au genre fé-minin par facilité de langage. Elles n’excluent en aucun cas les hommes qui voudraient exer-cer ces professions.Les évolutions de carrière sont très répandues dans les métiers de la petite enfance. À condi-tion de passer les concours appropriés (orga-nisés par les collectivités), une puéricultrice peut devenir directrice de crèche. Le contact avec les enfants passe alors au second plan, derrière la gestion d’une équipe de travail et les tâches administratives.

Brigitte, 50 ans, agent territorial spécialisé des écoles maternelles. Dans la classe, les élèves ont la tête posée entre leurs bras. Pendant le temps calme, Brigitte garde un œil sur les petits corps au repos, tandis que la maîtresse efface le tableau. Depuis 21 ans, Brigitte est Atsem, un métier qui s’est imposé à elle après un BEP sanitaire et social. « Alors que je travaillais à la piscine municipale, j’ai eu l’opportunité de faire un remplacement à la maternelle. J’ai tout de suite aimé le contact avec les enfants, explique-t-elle de sa voix posée. Ils sont nature. Ils ne trichent pas. Ils nous montrent toujours combien ils

un nom un peu barbare pour un métier indispensable. L’agent territorial spé-

cialisé des écoles maternelles est le bras droit de l’institutrice. Elle est présente dans l’école pour permettre aux cours de se dérouler dans de bonnes conditions. Les pleurs, les petits bobos, la cuisson des pâtes à sel pour la fête des mères, l’accompagnement aux toilet-tes : l’atsem se charge de toutes ces petites tâches que l’institutrice ne peut gérer. atta-chée à une ou plusieurs classes, elle travaille au plus près des enfants qui la considèrent souvent comme une nounou. Elle leur pré-pare les goûters, veille à leur hygiène, peut être amenée à les surveiller à la cantine, en-cadre les activités hors de l’école. L’atsem est omniprésente dans l’accompagnement des enfants. Et plus particulièrement encore lorsqu’un des élèves de la classe est handi-capé. En répondant à ses besoins, elle lui permet de suivre au mieux sa scolarité. Du-rant les vacances scolaires, l’atsem peut être affectée à un centre de loisirs où elle effectue le même travail qu’en école maternelle.La patience est la première qualité d’une at-sem. même après une matinée passée dans le brouhaha, elle se tient à l’écoute des en-fants. Elle ne vit pas son métier comme une contrainte mais comme une véritable vo-cation. « il y a beaucoup d’amour dans ce métier, explique Brigitte, atsem dans une école maternelle du territoire de Belfort. il faut savoir s’adapter à toutes les situations que peut connaître un enfant. » il est pré-férable également de ne pas être allergique aux travaux manuels. L’institutrice a besoin d’elle lorsqu’elle met en place des activités qui demandent le double d’attention : des-sin, peinture, découpage. L’atsem se charge de préparer les outils nécessaires aux travaux

manuels. « Le côté artistique s’acquiert faci-lement avec l’expérience » continue Brigitte.Pour devenir atsem, il faut passer un concours (un écrit suivi d’un oral) de la fonction publique. il est préférable d’avoir un CaP petite enfance pour s’y présenter. il reste cependant ouvert aux personnes qui justifient d’une expérience et des qualités requises pour travailler auprès des enfants. Les atsem sont employées par les mairies, au grade d’agent de la catégorie C. Elles tou-chent en moyenne un salaire de 1300 euros net par mois.

MéTIER : ATSEM

nous aiment. Alors bien sûr, j’ai un pince-ment au cœur lorsque les grands passent en élémentaire. » Entre le collage, les ateliers peinture, la distribution de goûters, Brigitte « ne voit pas la journée passer ». « Il y a aussi un réel travail d’équipe avec l’instit. Chaque matin, elle me dit ce qu’il faut préparer » explique-t-elle. « Je ne peux que conseiller ce métier. mais il ne faut pas croire que c’est toujours la belle vie. Travailler avec les enfants, c’est aussi fatiguant. Peut-être suis-je moins patiente avec l’âge ? », lâche-t-elle au creux d ‘un sourire.

TémoIgnAgE« un travail d’équipe avec l’instit. »

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métiers

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L’éducatrice de jeune enfant est une spécialiste de l’éveil. Elle s’assure que les enfants de 0 à 7

ans peuvent s’épanouir dans l’environnement qui les entoure. La crèche et la cellule familiale consti-tuent ses principaux terrains de travail. Elle est une sorte de médiatrice entre la sphère publique et la sphère privée dans lesquelles l’enfant évolue.L’EjE est considérée comme une travailleuse socia-le. Elle peut intervenir dans tous les espaces où se trouvent des enfants en bas âge. Si elle collabore évidemment avec les puéricultrices, surtout au sein des crèches, elle ne se charge pas de l’aspect médical de la surveillance des enfants. autrement dit, elle se rapproche plus de l’assistante sociale que de l’infirmière. Elle se préoccupe en premier lieu de la psychologie de l’enfant, de son dévelop-pement intellectuel, de l’acquisition de la parole. « notre spécificité est le développement moteur et psycho-affectif », explique Laëtitia, EjE en crèche. Concrètement, l’EjE met en place des activités qui

permettront à l’enfant de grandir dans de bonnes conditions. activités manuelles ou psychomotrices, musique… L’EjE stimule tous les sens des enfants et veille à leur bon fonctionnement. Elle est capable de repérer des problèmes tels que la surdité, le zo-zotement trop prononcé, les comportements hype-ractifs. Elle peut encourager les parents à s’orienter vers un spécialiste. Les EjE peuvent également être embauchées dans des structures qui accueillent des enfants malades : les hôpitaux bien sûr mais aussi les cures de convalescence. Dans tous les cas, elle travaille dans une équipe pluridiscipli-naire dans laquelle on retrouve des psychologues, des pédiatres, des puéricultrices. Sa place de tra-vailleur social la fait entrer en contact avec des partenaires extérieurs à l’établissement auquel elle est rattachée : collectivités territoriales, Pmi (ser-vice de protection de maternelle infantile).Le diplôme qui permet d’accéder à la profession d’EjE est le DEEjE (diplôme d’état d’éducateur de jeunes enfants). Les écoles qui le délivrent, en général des instituts régionaux de travail social (iRST), recrutent sur concours (un écrit et un oral) à la sortie du bac. Le BaFa (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) est très apprécié par les écoles. Les études, entrecoupées de stages, durent trois ans. Les EjE sont des agents de catégorie B de la fonction publique territoriale. Les débutants touchent en moyenne un salaire de 1300 euros net par mois.

TémoIgnAgE« Des journées toujours imprévisibles »

Laëtitia, 32 ans, éducatrice de jeunes en-fants. Laëtitia est EJE en crèche depuis 2003. Selon elle, la principale caractéristique de son métier est son aspect relationnel. « En crèche, ce qui nous diffère des auxi-liaires puéricultrices, c’est notre rôle de trait d’union permanent entre les employés et la direction. J’aime cette dynamique de groupe et d’équipe qui réussit à se mettre en place. Les EJE ont un véritable rôle dans l’impul-sion des projets. » écoute,disponibilité et créativité sont les maîtres mots de son travail. mais il laisse aussi une large part à la réflexion : « Le développement des enfants est différent chaque jour. notre journée de travail est imprévisible. Il faut réagir en fonction de leur spontanéité et savoir se remettre en question régulièrement. Il n’y a pas de méthodes de travail strictes. Le terrain nous en apprend tous les jours. » un temps comptine pour sensibiliser à la lecture, un autre peinture pour éveiller à l’art. Laëtitia cherche à rendre les enfants curieux : « on doit avoir un œil attentif sur chacun. Ce qui est de plus en plus compliqué avec des effectifs d’enfants toujours plus élevé » regrette-t-elle.

En SavoiR PLuSFiche « éducateur de jeunes enfants » de l’onisep : www.onisep.fr

Fédération nationale des éduacteurs de jeunes enfants : www.fneje.fr

MéTIER : éducATRIcE dE jEunES EnfAnTS

L’EJE met en place des activités qui permettront

à l’enfant de grandir dans de bonnes conditions. »

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éveiller la curiosité des élèves en les ouvrant au monde qui les entoure. voilà comment

pourrait se résumer la mission du professeur des écoles en maternelle. Plus libre que ses collègues qui enseignent en élémentaire et qui respectent un programme précis, l’instituteur en mater-nelle doit redoubler d’imagination pour mettre en place des activités riches d’enseignement. En restant ludiques, elles doivent aborder des no-tions telles que les mots ou les lettres. Les cours de maternelle permettent aux élèves d’avoir une première approche de ce qui sera approfondi les années supérieures. Le professeur des écoles est capable de faire un cours sur tous les sujets. C’est un généraliste. Des notions de botanique pour la confection d’un herbier à l’histoire de Halloween, sa curiosité est sans limites. À côté de cela, comme tout enseignant, il reste atten-tif aux comportements de ses élèves et se tient à l’écoute. L’instituteur n’est pas un animateur. il a un certain sens de l’autorité tout en restant proche des enfants.Le recrutement des professeurs des écoles s’ef-fectue par académie et sur concours. il faut réussir le CRPE (concours de recrutement des

professeurs des écoles) qui permet d’enseigner aussi bien en maternelle qu’en école élémen-taire. avec la réforme de l’enseignement, les étudiants qui se présentent au concours du CRPE doivent avoir obtenu, ou être en train d’obtenir l’année du concours, un master 2 de n’importe quelle discipline. Pour mettre toutes les chances de son côté, il est préférable que la matière étudiée soit présente dans l’examen du concours (français, histoire-géographie, ma-thématiques). avant la titularisation, les admis aux concours effectuent une année de stage ré-munéré. Le jeune recruté ne choisit pas son af-fectation. une personne désirant enseigner en maternelle peut se voir obligée de passer par les classes de l’école élémentaire.Dans l’éducation nationale, le salaire touché dé-pend en grande partie de l’ancienneté. un pro-fesseur stagiaire touche environ 1300 euros net par mois. Sa première année d’enseignement titularisée sera rémunérée environ 1500 euros net par mois.Le professeur des écoles peut se spécialiser. il a possibilité de suivre des formations continues pour devenir maître formateur, psychologue scolaire ou encore directeur d’école.

MéTIER : PRofESSEuR dES écolES En MATERnEllE

TémoIgnAgE « La maîtresse est un peu le troisième modèle après la mère et le père »

élodie, 28 ans, professeur des écoles en maternelle. De mémoire, élodie a toujours voulu faire comme sa maîtresse. A 28 ans, voilà trois ans qu’elle exerce le métier qui la faisait tant rêver. « J’adore enseigner en maternelle, confie-t-elle enthousiaste. Je suis toujours impressionnée par les progrès de mes élèves au cours d’une année. Et puis, la maîtresse est un peu le troisième modèle après la mère et le père. nous avons un rôle important à jouer dans l’apprentissage des règles de vie en collectivité. Certains enfants ne passent pas par la crèche. La maternelle est alors leur premier lieu de sociabilisation. Le travail autour du langage occupe aussi une grande partie du temps en classe ». mais pour la jeune femme, enseigner en maternelle ne se limite pas au contact des enfants : « Il y a derrière un véritable travail d’équipe. Avec les autres instits, nous nous réunissons presque toutes les semaines pour discuter de la pédagogie. Il faut se faire comprendre des élèves tout en proposant des activités ludiques. À cet âge-là, l’atten-tion dure une demi-heure grand maximum. Il est important de varier les ateliers. Et puis, je rencontre des parents tous les jours. Je dois gérer les mamans inquiètes. Leur montrer qu’elles peuvent nous confier leurs enfants sans problème. »

En SavoiR PLuS Fiche « Professeur(e) des écoles » de l’oniSEP : www.onisep.frLes métiers de l’éducation nationale, « professeur des écoles » : http://www.education.gouv.fr

Le professeur en maternelle doit redoubler d’imagination pour mettre en place des activités riches d’enseignement. »

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une infirmière spécialiste des enfants. À l’hô-pital, en clinique, en crèche, en halte-gar-

derie ou en Pmi (service de protection maternelle ou infantile), la puériculture délivre les soins nécessaires aux bambins âgés de 0 à 3 ans. À la maternité, elle travaille en collaboration avec les sages-femmes et le pédiatre pour effectuer le premier examen des bébés, le laver, donner des conseils à la toute récente maman. Elle est capa-ble de mettre en place les protocoles ordonnés par les médecins comme les piqûres, les perfu-sions, les pansements. En crèche, elle se préoccu-pe plus généralement du bien-être des enfants : alimentation, hygiène, sommeil, soins… Elle garde un œil sur toutes ces petites choses essen-tielles à la bonne croissance des nourrissons. La puéricultrice a également une mission de conseil. Pas évident de faire prendre un bain à un bébé, de l’allaiter. La puéricultrice accompagne les pa-rents dans leur nouvelle vie.Le travail de puéricultrice est un travail d’équipe. Elle reste en permanence à l’écoute des méde-cins et des spécialistes. En crèche, elle peut être amenée à encadrer des auxiliaires puéricultrices, des éducateurs de jeunes enfants. Les auxiliaires puéricultrices se chargent uniquement du nurse-ring : toilettes, prises de température.

La principale qualité de la puéricultrice est son grand sens de l’observation. À cet âge-là les enfants s’expriment difficilement. Chaque dé-tail a donc son importance. avec un emploi du temps assez chargé, elle doit également faire preuve d’organisation. Son travail est trop dé-licat pour être exercé dans le stress. Et puis, faut-il le préciser ? une puéricultrice doit être en bonne forme physique. En crèche, une jour-née passée au contact des enfants est fatiguan-te. Elle reste pourtant attentive jusqu’au retour des parents.un diplôme d’état permet de devenir puéri-cultrice. il se prépare sur une année après une école d’infirmières. Soit un niveau bac +4. Les élèves issus des écoles de sage-femme peuvent aussi prétendre au diplôme. L’entrée à l’école de puériculture se fait sur concours. après cinq années d’expérience, une puéricultrice peut passer le concours de la fonction publique qui lui permettra de diriger une structure d’accueil de jeunes enfants. Le salaire d’une puéricultrice dépend beaucoup de la structure qui l’embau-che (privé ou public). Cependant, une débu-tante peut espérer toucher dans les 1 500 euros net par mois. ❙

TémoIgnAgE« redonner un rôle aux parents dans l’incertitude »

Agnès, 53 ans, infirmière puéricultrice et di-rectrice de crèche. « J’ai toujours voulu tra-vailler auprès des enfants. mais, j’ai d’avan-tage la fibre sociale que les qualités requises pour le soin au sens strict. Par exemple, j’ai d’abord exercé en hôpital. Pour chaque pe-tite intervention, comme les prises de sang, j’avais un peu trop tendance à discuter avec les enfants, à m’éterniser dans les cham-bres. résultat, je prenais beaucoup de retard par rapport à mes collègues. À l’hôpital, on exige un certain rendement. » une pression, qu’Agnès n’a pas retrouvée en crèche : « on se sent plus proche des enfants qu’on voit tous les jours. Il est plus facile de créer des liens ». En 1982, Agnès passe le concours de la fonction publique territoriale pour devenir directrice de crèche. « Il y a un côté gestion du personnel qui me plaît beaucoup. Je tra-vaille avec une équipe très ouverte, avec la-quelle il est facile d’échanger sur des projets. Je me charge de former les stagiaires. C’est très intéressant ! » La crèche de Besançon dans laquelle travaille Agnès ouvre ses portes à 7 h 15 pour fermer à 18 h 45. « Je ne suis pas tous les jours à l’ouverture. J’ai une adjointe qui peut me remplacer. mais, c’est vrai que ce sont des horaires difficiles. »

MéTIER : PuéRIculTRIcE

La principale qualité de la puéricultrice est son grand sens de l’observation. »

‘‘En SavoiR PLuS Fiche « Puéricultrice » de l’onisep : www.onisep.frassociation nationale des puéricultrices diplômées ou étudiantes : http://www.anpde.asso.fr/