La morgue du marché neuf

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La morgue du marché neuf

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Au début du XIXe siècle, la morgue déménage !Au début du XIXe siècle, la morgue déménage !

En 1804, le dépôt des morts retrouvés dans la ville fut déplacé du Châtelet vers une ancienne boucherie du Marché Neuf.

Sur ordre du préfet de police, la morgue du Chatelet fut alors fermée. On avait alors commencé la destruction de la vieille forteresse.

La morgue fut installée dans un nouveau bâtiment sur le quai Marché neuf dans l’île de la Cité au bord de la Seine.

La morgue du pont neuf fut agrandie en 1830. Le nouvel établissement était composé de trois salles :

•Une pour l’exposition des corps, qui étaient placés sur des tables de marbre noir•Une pour les visiteurs qui venaient voir les corps•Une pour les mises en bière

On rajouta en 1834 des réservoirs pour nettoyer facilement ces salles.

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Au 21 quai du Marché neuf, la porte cochère donnait sur un vestibuleAu 21 quai du Marché neuf, la porte cochère donnait sur un vestibule

Seine

Quai du Marché neuf

Vestibule d’entrée

Salle d’exposition

Le greffe

Salle des dissections

Garage

Escalier Lavoir

Salle des

morts

- Plan approximatif du rez-de-chaussée de la morgue -

A l’étage, on trouvait une petite salle où couchait le morgueur de garde et une seconde pour faire sécher les vêtements des noyés.

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Vue intérieure de la morgue d’après une peinture de Carré en 1845Vue intérieure de la morgue d’après une peinture de Carré en 1845

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Les différentes salles de la morgue : Les différentes salles de la morgue :

La salle d’exposition : C’était là qu’on déposait les corps des morts trouvés dans Paris, qu’on pouvait voir au travers de la vitre du vestibules. On y avait placé des tables en marbre noir inclinée du côté du vitrage. A l’extrémité supérieure, on avait mis des oreillers en cuivre, sur lesquels on posait les têtes des morts. Les corps étaient recouverts d’une petite étoffe en cuivre.Dans cette salle étaient exposés en priorité les morts trouvés dans la Seine

Le lavoirIl disposait d’un bassin avec une pierre longue. On y nettoyait les corps.

La salle des mortsElle était dédiée aux morts dont les corps étaient en état de décomposition avancée. 4 tables pouvaient les accueillir, recouverts de demi-cylindres métalliques destinés à les protéger des insectes. La salle contenait également le réservoir qui alimentait le bâtiment

La salle de dissection

Deux tables y étaient installées pour conduire les autopsies

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La gestion de la morgue : La gestion de la morgue :

La morgue était confiée à la Préfecture de Police et était gérée par : un médecin inspecteur, un chargé des autopsies et d’un greffier. En complément, deux garçons de service.

Elle était alimentée par les corps trouvés à Paris mais aussi de banlieue : Sèvres, Saint Cloud, Meudon, Argenteuil et Saint Germain...

Les règles de l’ancienne morgue s’appliquait aussi : • Trois jours d’exposition du corps et de ses vêtements, • Nécessité pour le morgueur de rechercher la cause de la mort, • Inhumation sur ordre de la préfecture de police, • Translation des corps de nuit vers le cimetière, • Conservation des vêtements par la morgue en cas de non reconnaissance du

corps.

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Par LJ Par LJ DujarricDujarric Par C MeryonPar C Meryon

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Quelques statistiques sur l’activité de la morgue : Quelques statistiques sur l’activité de la morgue :

- Entre 1836 et 1846 -

•3 438 corps, dont 3 344 entiers, dont 493 nouveaux nés (à terme ou non- 296 foetus)

•2 331 hommes et 520 femmes

•378 furent inconnus (soit 1 sur 8, ratio qui avait évolué car il était du temps de l’ancienne morgue de 2 sur 3), soit en salle d’exposition, soit après l’inhumation avec la reconnaissance des vêtements

•2 808 ont été reçus de jour (entre 7h du matin et 6 heures du soir),et 630 la nuit (dont 92 après minuit et 538 entre 6 heures et minuit).

•1/6 des corps étaient inhumés à la charge des familles

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Pyramide des âges en pourcentage

Quelques statistiques sur l’activité de la morgue : Quelques statistiques sur l’activité de la morgue : - Entre 1836 et 1846 -

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Cause des morts :

•1 766 Suicidés,

•613 morts par accident

•66 morts par homicide

•336 morts subitement

Quelques statistiques sur l’activité de la morgue : Quelques statistiques sur l’activité de la morgue : - Entre 1836 et 1846 -

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Légendes de la morgueLégendes de la morgue

« Au mois de décembre 1814, on trouva dans différents quartiers de Paris différents morceaux de cadavres. Ils furent réunis à la morgue. Pendant trois jours, l’affluence se diminua pas. Hommes de grandes conditions, femmes distinguées venaient voir. Toutefois, les gendarmes ne laissaient entrer que peu de personnes. Plus tard, on sut qu’il s’agissait d’Auguste Autun, receveur de l’enregistrement, assassiné par son frère. »

« La bergère d’Ivry fut apportée à la morgue en 1827. Tout Paris vint la voir... Ainsi qu’Ulbach, son assassin. C’est en effet à la morgue que le meurtrier fut arrêté pendant qu’il venait voir son crime. »

« En 1830, les corps étaient transportés par la Seine vers le cimetière. En aout, un grand bateau fut avancé vers la morgue. On y plaça 25 victimes morts, descendus en civière. Certains étaient en bière, d’autres nus. La foule regarda alors le convoi avancer, avec son pavillon noir, vers le Champs de Mars. »

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Légendes de la morgueLégendes de la morgue

« Le 17 mars 1840, une foule énorme se rendit à la morgue. On venait d’apporter le corps d’un enfant. On disait ce jour qu’il avait été assassiné dans des circonstances mystérieuses et horribles : On avait trouvé dans un fossé à l’extrémité de la Villette, un enfant de 10 ans mort, la tête presque séparée du corps. Il portait un costume presque neuf et sa ceinture avait été détachée. L’autopsie déclara qu’il avait été tué par une arme contendante et qu’on lui avait coupé la gorge avec un rasoir. L’enquête dura et les trois jours passèrent. Pour qu’on puisse conserver le corps, on procéda à un embaumement. On le rhabilla et on le plaça sur un lit blanc. Plusieurs reconnaissances eurent lieu. D’abord un enfant de la Villette crut reconnaître un camarade, qui était toujours vivant. Enfin, une femme reconnu son enfant disparu à l’été précédent. Son beau frère confirma. Mais il fallut attendre mai et qu’un meurtre semblable à Bordeaux soit découvert. L’auteur, un religieux Elicabide, reconnut son crime et l’enfant put quitter la morgue le 2 juin pour Bordeaux afin que son meurtrier le voit une nouvelle fois. »

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Le déménagement en 1864Le déménagement en 1864

En raison des travaux du préfet Haussmann dans l’île de la Cité, la morgue doit de nouveau déménager.

Le bâtiment du Marché neuf est détruit ! Un nouveau est construit en 1866 quai de l’Archevêché.

Ainsi, la morgue ne quitte pas la Seine et l’Île de la Cité.

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Sources bibliographiques : ◦ Maillard Firmin, Recherches historiques et critiques sur la morgue

Crédits photo : Bibliothèque Nationale de France

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