La jeune mariée livrée à son voisin de palier

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier Posillipo En rentrant du bureau, ce soir-là, j’ai trouvé ma chérie passablement excitée. — Figure-toi que notre voisin de palier est technicien en informatique. Il s’est proposé de réparer notre ordinateur. Elle s’est collée contre moi, comme elle le fait souvent quand elle a besoin de petits câlins. Dans ces moments-là, elle est attendrissante à souhait et ses sourires me transportent de bonheur.

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La jeune mariée livrée

à son voisin de palier

Posillipo

En rentrant du bureau, ce soir-là, j’ai trouvé ma

chérie passablement excitée.

— Figure-toi que notre voisin de palier est

technicien en informatique. Il s’est proposé de

réparer notre ordinateur.

Elle s’est collée contre moi, comme elle le fait

souvent quand elle a besoin de petits câlins. Dans

ces moments-là, elle est attendrissante à souhait

et ses sourires me transportent de bonheur.

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— C’est bien, ai-je répondu en caressant ses longs

cheveux blonds et en déposant de petits baisers

sur ses joues délicates.

Elle s’est mise à rire contre ma poitrine. Je sentais

son parfum exquis, la chaleur tiède de sa peau, le

léger tremblement de son corps.

— Pourquoi ris-tu ?

— Tu ne devineras jamais…

— Dis-moi !

— Il m’a fait…

Elle hésita, leva son regard bleu vers moi, bleu

comme la mer Égée, ce merveilleux regard qui me

faisait fondre à chaque fois, et finit par annoncer

d’une façon un peu timide :

— Il m’a fait des propositions.

Elle s’est serrée davantage, en m’enlaçant la

taille. Son corps semblait se dissoudre dans le

mien.

— C’est-à-dire ? ai-je demandé avec douceur.

— Oh ! Pas tout à fait des propositions… Disons

qu’il m’a fait comprendre que je lui plaisais bien.

— Mais c’est un vieux ! me suis-je exclamé.

Laurella et moi étions un jeune couple. Nous

avions aménagé depuis quelques semaines à

peine. J’avais croisé à quelques reprises ce voisin.

C’était un homme petit, à l’air assez timide, un

peu rondouillard, avec quelques rares cheveux

blancs sur la tête. Il devait avoir au moins

cinquante ans, c’est-à-dire deux fois plus que ma

mie.

Il n’était vraiment pas le genre à faire rêver ma

petite Laurella, si jolie, si fleur bleue. Non, son

prince charmant, elle l’avait déjà trouvé. C’était

moi. Étant donné que j’écris cette histoire, je

pourrais raconter n’importe quoi, dire que je suis

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un homme merveilleux, très beau, à faire craquer

toutes les demoiselles. Eh bien non, je vais dire la

vérité. Je suis un homme qui entre tout à fait dans

la norme, ni très grand, ni play-boy. Mon atout, il

paraît que c’est dans mon regard qu’il faut le

chercher. Des yeux noirs, plutôt sombres, qui font

leur petit effet auprès des dames. D’ailleurs ils ont

séduit Laurella. Ils pourraient séduire des tas de

femmes, m’a-t-elle dit souvent. Eh oui ! Laurella,

si réservée, si bien élevée par des parents

catholiques pratiquants, a un fantasme. Elle

aimerait me voir faire l’amour avec une autre

femme. De mon côté, je ne suis pas en reste,

j’aimerais qu’elle se fasse prendre par un homme.

Ces fantasmes s’invitent dans notre lit dans les

moments les plus chauds. Nous les accueillons

toujours volontiers. Souvent nous imaginons

qu’un homme, ou même plusieurs, partagent nos

plaisirs. Je raconte à Laurella qu’ils la prennent de

tous les côtés, et la simple évocation de toutes ces

queues qui nous frôlent la fait jouir. Cette nuit-là,

elle a voulu que nous pensions à notre voisin. Mais

il n’est pas beau, ai-je soufflé. — Je sais, mais ça

ne fait rien. Je suis tellement cochonne que

j’adorerais qu’un vieux comme lui… tu comprends,

n’est-ce pas ? Ces simples mots m’ont excité, et je

l’ai labourée comme un sauvage, et elle a joui dans

des cris superbes. C’était merveilleux.

Pendant plusieurs nuits, nos étreintes furent

pimentées par la présence imaginaire du voisin.

Je n’ai pas tardé à me rendre compte qu’il n’était

pas un fantasme comme les autres. Car jusqu’ici

nous avions imaginé des hommes qui n’existaient

pas dans la réalité, nous nous étions mêlés à des

corps virtuels. Cette fois, il s’agissait d’un être en

chair et en os qui habitait à quelques mètres de

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nous à peine.

J’aimerais à présent ouvrir une parenthèse dans

ce récit. Puisque je viens d’évoquer nos fantasmes

communs, je dois préciser que celui que nous

aimions le plus avant que cette histoire de

voisinage ne surgisse, concernait un récit que

nous avions lu dans Rêve de femme : l’histoire de

Lucile et ses bourreaux, par Aliamet. On

s’échauffait comme des fous ma femme et moi en

imaginant les belles amazones qui avançaient

avec fierté sur les lieux de leur supplice. Nous

vivions réellement ces scènes terribles, si

excitantes et si bien décrites, et nous jouissions

ensemble au moment où les archers décochaient

leurs flèches dans les ventres et les poitrines de

ces demoiselles nues.

Un soir, j’ai trouvé Laurella toute gaie.

— Qu’y a-t-il ? ai-je demandé.

Elle riait :

– Il est revenu.

Devant mon air un peu ahuri, elle a ajouté :

— Le voisin, pardi ! Si tu l’avais vu, il était dans

tous ses états, surtout que j’avais mis une jupe

au ras des fesses. Il n’arrêtait pas de lorgner mes

cuisses en suant à pleines gouttes.

J’ai souri :

— Et ça te fait plaisir, petite coquine, d’exciter un

pauvre vieux. C’est pas très gentil.

— Si, si. J’ai été très gentille. J’avais même un peu

de peine pour lui, alors je l’ai laissé me frôler à

plusieurs reprises.

— Frôler ?

— Oh ! Rien de bien méchant. Nous étions assis

côte à côte devant l’ordinateur, et il en a profité

pour serrer sa cuisse contre la mienne. Je l’ai

laissé faire. Je ne me suis pas retirée.

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— Mais… c’était un encouragement.

Laurella a ri encore.

— Je crois que c’est ce qu’il a pensé. À un

moment, il s’est permis de poser sa main sur ma

cuisse.

— Et… qu’as-tu fait ?

— Je l’ai retirée, voyons !

Comme je la regardais sans rien dire, elle

précisa :

– Mais pas tout de suite. J’ai fait comme si je ne

m’apercevais de rien. C’est seulement au bout de

quelques secondes que je l’ai grondé.

Toujours en riant, elle ajouta :

— Je suis coquine, non ?

J’ai ri moi aussi :

— Tu mérites la fessée… D’autant que tu me

sembles très excitée. Qu’as-tu ressenti quand il a

mis sa main ?

Un peu de rouge a coloré ses belles joues pâles.

— Tu veux la vérité ?

— Bien sûr

Elle s’est à nouveau blottie contre ma poitrine.

— J’ai envie de faire l’amour avec toi. Maintenant.

Je l’ai dévisagée avec un peu de surprise :

— Tu es sûre que vous n’êtes pas allés plus loin ?

— Non, je t’assure. Mais j’avoue que sentir sa

main sur moi m’a procuré des picotements dans

le ventre.

Cinq minutes plus tard, nos corps dénudés se

livraient à de chauds ébats. Oh, je suis excitée !

Je suis excitée !, n’arrêtait pas de répéter Laurella.

Je l’avais rarement vue aussi chaude, en vérité.

C’était magnifique. Après, nous sommes restés

étendus, rompus par nos jouissances, et j’ai dit,

en essayant d’être le plus tendre possible :

— Sincèrement, tu aimerais qu’il te baise ?

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Elle n’a pas répondu tout de suite. Ce n’est qu’au

bout de deux minutes au moins qu’elle a murmuré

d’une voix à peine audible :

— Pourquoi pas, Pierre, j’aimerais… Et toi ?

Elle a posé une main délicate sur mon ventre. Il

n’était pas nécessaire que je réponde. Ma verge

avait repris en un éclair une vitalité incroyable.

Elle m’a embrassé la bouche, puis :

— Je te choque, mon chéri ? Nous avons toujours

dit qu’un jour ou l’autre il faudrait vivre nos

fantasmes, n’est-ce pas ? Cette fois…

Je ne l’ai pas laissée terminer. Je me suis entendu

dire :

— J’y réfléchirai, mon cœur.

J’avais peur. Il me semblait qu’un fossé existait

entre les fantasmes et leur réalisation. Oui,

j’adorais jouer au cocu dans nos divagations

érotiques. Mais dans la réalité, ce rôle me plairait-

il ? Je passais des lendemains difficiles, tiraillé par

mes pulsions d’un côté et par mes réserves de

l’autre. Je savais bien qu’un jour ou l’autre

Laurella et moi mènerions une vie dissolue. J’en

avais très envie même. Mais n’était-il pas trop

tôt ? Trois mois de mariage seulement. À ce

rythme qu’adviendrait-il de nous dans dix ans ?

Notre couple serait-il toujours uni ? Pourrions-

nous encore nous aimer ? Quand j’approfondissais

ma réflexion, je me rendais compte que mes

hésitations n’avaient qu’une seule source : la peur

de perdre Laurella. N’allait-elle pas trouver mieux

que moi ? N’allait-elle pas s’amouracher du

premier venu ?

Je me dis finalement que je devais prendre le

risque. Après tout, la quasi-totalité des gens qui

divorcent n’a jamais fait une partouze de leur vie.

Peut-être d’ailleurs est — ce pour cela qu’ils ont

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tant envie de quitter femmes, époux, enfants,

pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Pas

pour des partouzes, bien sûr. Non, tout

simplement pour connaître d’autres corps,

d’autres jouissances. Ils explosent, à la longue. Ils

ne sont pas équipés d’une soupape de sécurité,

c’est-à-dire de la possibilité d’une infidélité libre,

consentie et partagée.

En fait, ma décision n’a pas tenu compte

particulièrement de ces considérations. Je crois

que ce qui m’a poussé à jeter Laurella dans les

bras du voisin, c’est la conviction que j’allais

satisfaire un de ses plus grands désirs. Je l’aimais

tellement Laurella que je lui aurais apporté un

amant sur un plateau d’argent si elle me l’avait

demandé. La savoir heureuse, même dans la

couche d’un autre, me comblait de joie. Je voulais

me sacrifier pour elle, comme les chevaliers

d’autrefois qui mouraient parfois en joutes pour

leur belle. Je voulais m’effacer, ne plus exister.

Seul son plaisir comptait.

— Tu veux vraiment te sacrifier ? me demanda-t-

elle un dimanche après-midi, alors qu’il pleuvait à

verse dehors et que nous n’avions aucune envie de

nous promener en ville.

Elle avait posé la question avec un regard coquin

qui me signifiait de répondre oui.

— Alors, viens ! me dit-elle. Laisse-toi faire ! Elle

me conduisit sur la terrasse baignée par la pluie.

— Avance ! dit-elle.

— Sous la pluie ?

– Bien sûr. Où serait le plaisir, sinon ?

J’ai obéi. L’eau coulait dru. Ma chemise et mon

pantalon furent trempés en quelques secondes.

— Enlève tout ça ! fit-elle. Mets-toi à poil !

Je l’ai regardée, médusée. Son regard trahissait

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son excitation. J’ai obtempéré, et je me suis

retrouvé nu devant elle. Elle a attaché mes

poignets à l’aide de cordages reliés à des anneaux

fixés au mur. J’avais les bras en l’air, comme un

supplicié, mon corps offert à son regard et à la

pluie qui le fouettait. Je ressentais une

merveilleuse excitation. Elle a passé ses mains sur

ma poitrine, mon ventre et sur mon sexe raide

comme une barre de fer. Puis, elle m’a embrassé

avec fougue, avant de se reculer et de saisir d’une

verge de roseau. En m’a vu frémir.

— Ne crains rien ! Je ne te ferai pas mal… du moins

pas trop. Mais je ne vais pas te frapper

maintenant. Je vais attendre qu’on te voie.

Je savais qui était ce « on ». De l’immeuble d’en

face, on pouvait nous apercevoir d’un seul

appartement. Il était occupé par un jeune couple,

et nous ne nous gênions jamais pour paraître nus

sous leurs yeux. Mais cette fois, c’était différent.

Ils ne nous avaient jamais vus en train de nous

livrer à des jeux érotiques.

— Quand ils apparaîtront, tu recevras quelques

coups. Je suis sûr que ça leur plaira, et qu’ensuite,

en faisant l’amour, ils penseront à toi, à tes cris,

au bruit de la verge sur ta peau, à ton beau corps

exposé sous la pluie et livré au sadisme de ton

épouse.

J’ai adoré. La femme nous a vus en premier. Elle a

appelé son mari, et ils sont restés sans rien dire

pendant toute la durée de mon si agréable

supplice. Plus tard, une fois rentrés dans

l’appartement, ma femme et moi, nous nous

sommes branlés, l’un en face de l’autre, tout en

nous racontant des histoires bien fortes, bien

troublantes. Des images nous hantaient. Les

amazones que l’on attachait aux poteaux, sous les

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regards de la foule excitée, sous les regards de

Lucile se réjouissant de ce merveilleux spectacle.

Elles étaient belles ces amazones au moment où

les archers pointaient leurs flèches, dignes,

magnifiques, et elles s’offraient à tour à tour aux

flèches mortelles sans une plainte.

Le voisin de palier revint au bout de quelques

jours voir Laurella. Bien sûr, il avait attendu que

je sois parti pour venir frapper à la porte. Il avait

attendu aussi que sa femme.

— Une sorte de matrone qui vous disait bonjour

du bout des lèvres quand vous la rencontriez dans

l’escalier — soit partie elle aussi. Laurella m’a

raconté qu’elle a laissé Antoine seul devant

l’ordinateur pendant un long moment, histoire de

le faire languir, avant de lui demander s’il voulait

boire quelque chose.

— Volontiers, a-t-il dit.

Elle lui a servi un whisky et elle est venue s’asseoir

près de lui. Elle portait un jean cette fois. Ce qui

n’a pas gêné notre homme de glisser une main

sur ses cuisses.

— Mais que faites-vous ? s’est-elle exclamée.

— Oh ! Chère voisine, je ne fais pas grand mal.

Laissez-moi s’il vous plaît vous caresser

gentiment. J’ai tellement besoin d’affection,

savez-vous.

— Mais vous avez une épouse ?

Il a haussé les épaules.

— Nous nous parlons à peine. Alors, pour ce qui

est de l’affection… Vous m’avez compris.

Laurella m’a dit que le pauvre vieux lui a fait de la

peine. Elle est comme ça, Laurella, très sensible,

la larme à l’œil pour un rien. Lui, il a dû en

remettre deux ou trois couches pour se faire

plaindre. Toujours est-il qu’elle a accepté qu’il

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laisse sa main.

— Il t’a caressée comment ? ai-je demandé.

— N’aie crainte ! J’ai simplement ouvert un peu

mes cuisses. Si tu l’avais vu ! Il était cramoisi, le

malheureux, il respirait avec effort.

— Sa main est remontée jusqu’où ?

Laurella a enlacé mon cou et déposé un baiser

sur ma bouche.

— Ben, là où tu penses, pardi ! Mais c’est pas

grave, il y avait le pantalon pour me protéger.

Elle s’est détachée pour observer mon expression.

Je ne devais pas avoir l’air très ravi, car elle a

demandé d’une voix timide :

— Tu es fâché ?

Non, après tout, je n’étais pas fâché. Ou du moins

je me disais que je ne devais pas l’être. Le voisin

ne pouvait constituer une menace. Trop laid, trop

vieux. Ce n’est pas pour lui que Laurella ferait ses

valises. Et puis cette histoire commençait

vraiment à me plaire. J’adorais voir Laurella si

excitée. Sa libido faisait de la cavalcade, et en fin

de compte c’est moi qui en profitais. D’ailleurs, ce

soir-là, au lit, nous avons encore parlé du voisin

(au fait il s’appelle Antoine). Parlé n’est pas

l’expression qui convient. Disons qu’il nous a

hantés. Il était là parmi nous, invisible,

impalpable, mais il était là quand même. Nous

étions trois. J’enfonçais Laurella par devant, et lui

arrivait par-derrière, pour une impeccable prise

en sandwich. Bref, nous avons imaginé plein de

choses, et après l’amour, ma petite épouse

adorée m’a chuchoté à l’oreille :

— Tu vois que ça te plaît quand il me baise.

OK. Elle avait gagné. Va avec lui, si tu veux, ai-je

répondu.

Elle m’a regardé avec des yeux incrédules, avec

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ses beaux yeux bleus qui étaient à moi jusqu’ici

et qui bientôt plongeraient dans le regard

d’Antoine quand elle lui dirait : « C’est bon  !

Encore  ! Prends-moi  !   » ou d’autres mots

semblables.

— C’est vrai ? C’est bien vrai ? s’est-elle exclamée

avec une joie enfantine, comme si je lui avais

promis un diamant ou un séjour aux Seychelles.

Ça m’excitait de sentir son désir, son avidité de

sexe.

— Je suis fier de toi, de ta décision, m’a-t-elle dit.

Moi aussi j’étais fier d’elle. Laurella était vraiment

la femme de mes rêves. Gentille, adorable et

terriblement salope. Une perverse. C’est ça que

j’aimais. Je bandais en pensant qu’elle rêvait de

la bite du voisin, qu’elle rêvait de ses couilles et

de son cul. Souvent, quand nous étions chauds,

elle me criait : je suis une petite salope, ta

vicieuse, ta pute.

Et à présent, elle me le disait encore.

— Tu verras, m’a-t-elle susurré. Tu verras que je

suis une bonne, une vraie.

Je l’ai serrée contre moi et nous n’avons pas tardé

à dormir. Le lendemain, le voisin est revenu.

Laurella avait mis un short minuscule pour

l’accueillir, un short qui laissait voir ses longues et

fines jambes et qui serrait bien son ravissant

derrière. Elle avait enfilé aussi un tee-shirt très

moulant, sans soutien-gorge. Je dois dire que

quand je la vois comme ça, elle me fait sacrément

de l’effet. Elle a un petit corps splendide et on a

envie d’y mettre ses mains partout. Elle m’a dit

qu’Antoine a failli s’étrangler quand elle lui a

ouvert la porte. Il n’a pas tardé à se précipiter sur

elle, mais elle l’a retenu, pas assez cependant

pour l’empêcher de glisser les mains sur sa

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poitrine. Si tu avais vu, m’a raconté Laurella, il

était tout tremblant. Moi, ça me faisait mouiller.

J’ai résisté bien sûr. Mais il était tellement

entreprenant, tellement nerveux. Et puis c’était

bon de sentir ses mains sur moi. J’avais envie au

fond qu’il me fouille partout. C’était dur de

résister. À un moment, il a collé sa bouche contre

la mienne. J’ai fini par lui céder et on s’est roulé

une pelle pas possible.

Bon sang, comme ce récit m’a chaviré ! J’étais

assis sur le divan quand elle m’a raconté cela. J’ai

posé une main sur mon sexe à travers le pantalon.

Il était devenu tout rigide, et je l’ai caressé un

peu. Laurella est venue s’asseoir contre moi. Elle

m’a embrassé, en chuchotant : tu vois que ça te

fait de l’effet ! Tu vois que tu aimes ça !

J’ai voulu savoir jusqu’où ils étaient allés. Laurella

m’a raconté qu’elle avait consenti quelques

baisers seulement, des baisers bien chauds quand

même, et qu’elle s’était laissé peloter pendant un

petit quart d’heure, le temps pour lui de glisser

une main sous le caleçon dans l’entrejambe et

d’introduire un doigt dans son sexe humide.

— Mais tu es une vraie salope ? ai-je murmuré. Tu

l’as laissé faire ?

Elle riait :

— Oh ! Ce n’était pas si méchant. Et puis, ça me

faisait tellement de bien.

— Et toi ? Qu’as-tu fait ?

— J’ai posé une main sur sa queue. À travers le

pantalon, bien sûr. Il a voulu que je déboutonne

sa braguette, mais j’ai refusé. Alors, il a

commencé à enlever son pantalon. Mais je me

suis levée, en faisant semblant d’être fâchée et je

l’ai mis à la porte.

Je n’étais donc pas encore cocu. Mais j’avais

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conscience que les choses allaient se précipiter.

Au prochain rendez — vous, Antoine obtiendrait

davantage, et ainsi de suite, jusqu’au moment

final, jusqu’à l’apothéose. En tout cas, ça me

plaisait bien tout ça, même si ça me faisait un peu

peur. Et le lendemain, au bureau, je n’ai pas

arrêté de penser à ce que Laurella aurait à me

raconter à mon retour. J’étais certain qu’ils

allaient franchir de nouvelles étapes. Je me

sentais vraiment heureux de la sorte. J’avais

l’impression de vivre mieux, d’une façon plus

large, plus forte, comme si mes poumons

respiraient un air nouveau et tonifiant. En fait,

j’étais en plein tourbillon. J’assistais avec un

certain délice à l’effondrement de mes repères,

comme si j’avançais en pleine ivresse au bord d’un

ravin, les yeux bandés. J’avais conscience de vivre

dangereusement, et cela me procurait d’agréables

décharges d’adrénaline. Je quittais avec délice les

rives tranquilles d’une existence médiocre pour

m’aventurer dans des espaces plus vastes, mais

pleins d’embûches peut-être, bâtis à la mesure de

mes attentes. Je savais que j’allais être cocu. Et

ce terme de cocu, que je méprisais tant autrefois,

devenait comme une sorte de trophée. Je le

savourais avec bonheur. J’en prononçais les deux

syllabes avec délectation. Le mot qui me faisait si

peur, je l’aimais désormais. J’imaginais bien que

ma salope de femme — excusez-moi cette

expression, mais le mot salope, je l’emploie ici

comme un compliment — j’imaginais bien, donc,

que la salope ne s’arrêterait pas à Antoine, et

qu’elle me cocufierait encore et encore, toujours

avec mon assentiment. Depuis peu, je m’étais mis

en tête que ce serait bien qu’elle se fasse tout

l’immeuble. Oh ! Ce n’était qu’un tout petit

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immeuble. Une de ces demeures bourgeoises

construites juste avant la guerre de 14, avec

quatre étages et deux appartements à chaque

palier (pour la petite histoire, nous habitions au

quatrième). Oui toute la maison forniquant avec

ma tendre et si charmante épouse. Quelle

aventure ! Quel bonheur ce serait !

Pendant la semaine qui a suivi, Antoine est revenu

cinq fois. Il a livré cinq batailles et il est reparti

chaque fois avec une toute petite victoire

supplémentaire. Laurella lui abandonnait son

corps au compte-gouttes. Un jour, il lui a

demandé d’enlever son tee-shirt. Elle a refusé. Elle

l’a laissé simplement caresser ses seins à travers

le tissu, puis, juste au moment où il allait partir,

elle l’a ôté. Il s’est jeté sur elle. Il a pétri ses seins

comme un fou. Elle l’a laissé faire pendant une ou

deux minutes, puis elle l’a repoussé sur le palier.

Ce soir-là, j’ai dit à Laurella :

— Le moment approche. Tu ne peux plus le faire

tourner en bourrique comme ça. Il doit se branler

tout seul chez lui.

— Oui, c’est ce qu’il m’a dit. Il m’a confié qu’il

n’arrêtait pas de se masturber dans la salle de

bains en pensant à moi. Il devait faire attention

pour que sa femme ne s’en aperçoive pas.

— C’est normal, le pauvre.

— Le pauvre ? Il a bien de la chance de pouvoir me

peloter !

Elle m’a regardé droit dans les yeux, soudain

sérieuse, presque grave :

— À présent j’aimerais bien qu’on passe à la

vitesse supérieure.

Je l’ai serrée contre moi et nous avons échangé

un long baiser passionné, un de ces baisers bien

profonds et pleins de désirs enfouis, comme en

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ont les couples en proie à par leurs pulsions les

plus folles. J’ai murmuré :

— Oui, j’ai envie désormais. Je n’arrête pas de

penser à vous deux. Je bande comme un malade

chaque fois que je vous imagine en train de faire

l’amour et de souiller notre lit conjugal.

Elle m’a enlacé, en répétant :

— Oh ! Merci chéri, j’en ai tant envie, si tu savais.

Tant envie. Elle a hésité avant d’ajouter en me

regardant d’une façon presque maternelle : cela

ne te choque pas au moins ce que je te dis, que

j’ai envie d’un autre ? Tu ne seras pas

malheureux, n’est-ce pas ? Tu sais, ce n’est pas de

ma faute si je suis comme ça. Quand que je vois

un homme qui me plaît, certains jours, je ressens

des fourmillements dans le ventre. Si je pouvais,

je me ferais baiser par la terre entière !

— Non, j’adore que tu sois une salope, j’adore que

tu veuilles me tromper.

— Mais je ne te trompe pas. Je le fais avec ton

accord…

— Je sais, je sais bien. Mais je porterai les cornes

quand même.

Elle a ri :

— Oh oui, mon chéri, je veux que tu portes de

belles cornes, toujours.

Nous avons décidé que demain serait un grand

jour. Je ne voulais pas qu’ils couchent déjà. Non,

mais je voulais que la frontière soit

irrémédiablement franchie et qu’Antoine sache

que désormais Laurella allait vraiment baiser avec

lui, et même que la chose allait se produire

bientôt.

— Demain, ai-je dit à Laurella, tu l’accueilleras

avec un visage assez sévère, presque hostile, et

tu lui demanderas avec fermeté de s’asseoir

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devant l’ordinateur. Tu lui diras que tu attendais

mieux de lui et que ton mari n’est pas content

parce que l’appareil a encore des problèmes et

qu’il a menacé de faire venir un vrai réparateur.

C’est ainsi que Laurella a agi. Et tandis que le

pauvre Antoine se mettait au travail, elle s’est

absentée dans la salle de bains. Quand elle est

revenue, cinq à dix minutes plus tard, le pauvre

voisin a failli s’écrouler sous l’effet de la surprise.

Jamais il n’aurait pu penser que la scène qu’il avait

sous les yeux aurait pu se produire. Là, à trois

mètres de lui, dans l’entrebâillement de la porte,

venait de surgir une apparition, un spectacle à

peine croyable, un spectacle qui éblouissait ses

yeux et le frappait en pleine poitrine comme un

coup de poing : Laurella le regardait, debout,

immobile et nue, oui complètement nue, sans le

moindre voile pour couvrir sa peau. Les épaules

nues, la poitrine nue, le ventre nu, les jambes

nues. Elle se tenait les mains derrière le dos, les

cuisses légèrement écartées, exhibant sans

pudeur le triangle doré de son sexe.

— Il n’a pas bougé, m’a raconté Laurella. On

aurait cru qu’il avait été saisi par la foudre,

paralysé en somme, la bouche ouverte, les yeux

exorbités. Alors, coquine comme je suis, je me

suis approchée, histoire qu’il en prenne plein la

vue, pour qu’il me voie en gros plan, qu’il me mate

bien. Je voulais que ses yeux me boivent, me

dévorent, qu’ils ne perdent pas une parcelle de

ma peau. C’était bon, tu ne peux pas savoir, de

sentir son regard lubrique sur moi. Je mouillais, je

mouillais… Une vraie fontaine. Vas-y, je lui ai dit,

profite ! Mate ! Régale-toi ! Je veux que tu me

scrutes complètement. Mais attention. Cette fois,

défense de toucher. Ne fais pas l’imbécile ! Si tu

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

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fais un geste vers moi, c’est fini, je te chasse pour

toujours. Le pauvre, il était bien incapable de faire

quoi que ce soit. Il suait à grosses gouttes, il

haletait, et même il bavait un peu. C’est à ce

moment-là que la sonnerie du téléphone a retenti.

Je me suis tournée pour aller prendre le combiné

sur le guéridon. J’ai marché lentement pour qu’il

ait le temps de bien me voir de dos. C’était toi à

l’autre bout du fil. Tu m’annonçais que tu rentrais

plus tôt que prévu que tu allais arriver d’ici cinq

minutes.

Ce coup de téléphone n’était pas innocent. Avant

de sortir de la salle de bains, Laurella m’avait

envoyé un SMS. Je savais que dans cinq minutes

à peu près, le temps qu’elle se fasse admirer par

Antoine, je devrais l’appeler. Antoine est donc

rentré chez lui dans l’état qu’on devine. Mais

auparavant, il a demandé à Laurella de lui jurer

qu’elle recommencerait.

— Oui, a-t-elle répondu. Et tu auras peut-être plus

la prochaine fois.

— Plus ?

— Sois patient ! Attends quelques jours ! Et tu ne

le regretteras pas.

Il était inutile de se raconter des histoires. Nous

savions que le moment fatal était imminent.

— Arrêtons de le faire marcher, ai-je dit. Donne-

lui ce qu’il veut !

Laurella s’est jetée sur moi avec passion.

— Oui, oui, s’est-elle écriée. Cette fois, je dois y

passer. Il faut qu’il me baise. J’en ai terriblement

envie, tu sais.

Je l’ai serrée très fort pour lui murmurer entre

deux

baisers sur son cou :

— Tu veux sa queue, n’est-ce pas. Tu veux qu’il

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

18

te la mette…

— Oui, oui, oui. C’est ça. Oh, Pierre, je mouille fort

rien que d’y penser. Quand veux-tu que je le

fasse ? Quand veux-tu que ta petite femme chérie

te fasse enfin cocu ?

– Pas demain. Laisse-moi accomplir un travail

d’abord.

— Mais quoi ?

— Tu verras.

J’ai pris un petit air mystérieux, et elle n’a pas

cherché à en savoir davantage. Ce travail, j’y

songeais depuis quelques jours déjà. Il allait me

permettre de profiter à merveille de la situation.

Car si j’appréciais l’idée que ma femme puisse

jouir dans les bras d’un autre homme et qu’elle

me raconte ensuite son aventure, je préférais de

loin assister moi-même aux ébats. Oui, je suis

voyeur, je le confesse sans honte. J’ai toujours

rêvé de voir un couple faire l’amour, d’admirer

deux êtres collés l’un à l’autre et sombrant, au

milieu de leurs gémissements, dans un océan de

plaisirs. Mais comment voir ma femme et Antoine

ensemble ? Comment savourer leur spectacle ?

Élémentaire, mon cher Watson. Il faut savoir que

notre chambre communique avec une penderie

très vaste, presque aussi grande qu’une vraie

pièce. Et que le haut de la porte de cette penderie

est percé d’un rectangle muni d’une vitre

translucide.

Le lendemain, je suis donc allé chez un miroitier,

j’ai fait tailler une glace sans tain à la dimension de

la vitre. Ensuite, j’ai enlevé la vitre et je l’ai

remplacée par la glace.

— Viens admirer mon œuvre Laurella ! En me

plaçant derrière la porte, que j’aurais soin de

fermer à clef, je dispose d’une vision parfaite de

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

19

la chambre, et je demeure invisible.

Elle a vérifié. Il était impossible de me voir, il était

impossible de savoir qu’il s’agissait d’une glace

sans tain.

— Tu ne peux pas savoir comme ton idée me plaît,

m’a-t-elle confié. Comme ce sera bon de savoir

que tu me regardes, comme ce sera délicieux

d’offrir mon corps à ta vue, mon corps pris par un

autre, souillé par un autre, mon corps qui se

tordra de plaisir.

La nuit précédant la grande rencontre fut une des

plus belles de notre union. Nous nous sommes

aimés comme jamais. Le simple fait de savoir que

dans quelques heures mon voisin serrerait contre

lui cette femme que j’aimais tant me remplissait

d’une excitation étrange, inconnue jusqu’ici et

terriblement bonne. Quand je glissais mes mains

sur ses seins, son ventre ou sa croupe, j’imaginais

Antoine qui allait faire les mêmes gestes, je

pensais à la joie qu’il en retirerait. Quel plaisir il

aurait de sentir cette chair si tendre et si ferme à la

fois au bout de ses doigts, quel plaisir de la pétrir

jusque dans les endroits les plus intimes ! C’était

tellement bon de posséder Laurella que j’aurais

voulu que le monde entier ressente ce que

j’éprouvais avec elle, un peu comme un riche

collectionneur qui tire sa satisfaction dans

l’exhibition de ses œuvres d’art. J’étais sûr

qu’Antoine m’envierait d’avoir une femme comme

ça, aussi belle, aussi voluptueuse ; et c’est lui qui

serait jaloux, pas moi.

Je pensais aussi au plaisir de Laurella. Comme ce

devait être bon pour elle d’avoir un corps nouveau

contre soi, de pouvoir toucher une autre peau, de

sentir une autre bite, une autre paire de couilles !

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

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Comme elle serait bien, abandonnée aux caresses

et aux coups de boutoir de ce nouvel amant !

J’aurais donné une fortune pour qu’il existât un

appareil branché sur Laurella et moi pour me

transmettre toutes les émotions qu’elle

éprouverait, qui me donnerait l’illusion que ces

émotions étaient aussi les miennes.

Nous nous sommes endormis très tard dans la

nuit, repus, les sens engourdis. Au matin, j’étais

dans un état d’euphorie. Je n’étais plus moi-

même. C’est comme si un autre avait pris ma

place, un autre Pierre surexcité comme jamais,

ivre du bonheur de livrer bientôt sa femme à

toutes les débauches. Je me disais : Plus que

quelques heures à attendre, et je jetterai ma

chérie dans les bras du voisin, je la verrai jouir, je

la contemplerai tout mon saoul. Quel

extraordinaire moment ce sera !

J’ai réveillé Laurella doucement, avec de petits

baisers sur ses joues et sa poitrine.

— C’est le grand jour, lui chuchotai-je, le jour le

plus intense, le plus dangereux aussi, que notre

couple a vécu.

Elle souriait. Je la sentais planer dans un nuage

rose. Elle a dit :

— Pourquoi dangereux ? Tu sais très bien que ça

ne changera rien à mes sentiments pour toi. Je

t’aimerai toujours. Quelle merveilleuse complicité

nous avons !

— Oui, oui, une complicité délicieusement

perverse.

Et j’ai recommencé à bander. Je l’ai embrassée

partout et je l’ai de nouveau chevauchée en lui

disant : dans quelques instants, c’est Antoine qui

fera ça, c’est lui qui sera à ma place, tu auras sa

queue dans le con, tu te rends compte ? Tu

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

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réalises ? Elle n’arrêtait pas de jouir. Je me suis

arrêté parce que je voulais qu’il lui reste assez

d’énergie pour le voisin. Je l’ai aidée à se lever afin

de la conduire dans la salle de bains.

— Non, a-t-elle protesté, il faut que j’aille aux

toilettes d’abord.

Je l’ai donc emmenée aux toilettes, comme si elle

avait été une enfant et je l’ai assise sur la cuvette.

Laurella n’a pas de fausse pudeur. Elle fait

souvent ses besoins en laissant la porte ouverte.

Elle n’est pas gênée par les bruits qu’elle peut

faire. Moi, c’est pareil. Je trouve ça très bien de ne

pas être coincé sur ce plan. Il faut savoir ne rien se

cacher quand on vit ensemble, il faut savoir aussi

accepter son corps, l’accepter totalement, avec

tous ses aléas ; et faire caca, contrairement à ce

qu’on nous a enseigné dans notre petite enfance,

n’est pas un acte sale, du moins c’est mon

opinion, c’est un acte naturel, voilà tout. Pendant

qu’elle a fait ses besoins, je suis resté là, près

d’elle, et elle m’a dit :

— Approche-toi ! Donne-moi ta queue !

Elle l’a prise dans sa bouche, et j’ai songé qu’elle

allait

faire la même chose à Antoine dans pas

longtemps. Du coup, j’ai bandé encore plus, mais

je me suis retiré bientôt pour ne pas jouir, car je

savais que la matinée serait longue et chaude et

que je devais me réserver.

— Tu vas prendre un bain relaxant, ai-je dit. Je le

ferai couler, je déposerai des sels odorants dans

l’eau tiède, je te laverai, je te sécherai. Je veux te

préparer amoureusement. Je veux prendre le plus

grand soin de ton corps avant de l’offrir à cet

homme. J’hydraterai ta peau avec tes meilleures

crèmes et je te parfumerai comme une déesse.

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

22

Jamais je n’ai pris autant de plaisir à laver

Laurella. Ce bain était plus qu’un bain, c’était un

acte érotique. Tout d’ailleurs devenait érotique

entre nous depuis quelques jours, tant nous

étions imprégnés par la douce perspective du coït

adultère. Qui a pu penser que ce que nous nous

préparions à commettre pouvait anéantir un

mariage, assassiner un amour ? C’était tout le

contraire. Jamais, je crois, Laurella et moi nous ne

nous étions autant aimés. J’avais l’impression que

nous étions deux piles électriques, et qu’entre

nous passaient une toute l’énergie et tout l’amour

du monde.

Je tremblais presque en nettoyant sa peau. J’ai

glissé mes doigts savonneux dans sa chatte. Il

faut que la prépare bien pour Antoine, lui ai-je dit

en souriant. Oui, chéri, me répondait-elle,

prépare-la bien, car tout à l’heure il va y enfiler sa

grosse queue. Nous avons ri en évoquant son

engin.

— Il doit être assez gros, m’a-t-elle dit, si j’ai pu

en juger en le caressant à travers le pantalon.

— J’espère qu’il sera plus gros que le mien et qu’il

te donnera plus de plaisir encore.

J’ai glissé aussi un doigt dans son anus, et j’ai pris

du plaisir à bien le nettoyer. Je savais que ce trou-

là serait interdit à Antoine, du moins cette fois. Je

ne veux pas lui donner tout le premier jour,

m’avait dit Laurella. J’étais bien d’accord.

Ensuite, j’ai passé de la crème hydratante sur sa

peau. Je voulais que son corps soit le plus

agréable possible au toucher, je voulais que les

mains d’Antoine glissent sur ma femme comme

sur un tissu de soie fine et légère. Je voulais que

mon voisin éprouve le plus de désirs possible, qu’il

bande sans retenue et qu’il enfourche bien ma mie

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

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pour lui arracher les plus beaux cris de jouissance.

Bon, maintenant je crois que je vais m’arrêter là.

Je comptais raconter la suite, c’est impossible.

Comment pourrais-je transmettre dans mon récit

toute l’intensité, toute la force des sensations que

j’ai éprouvées devant le spectacle que m’ont offert

Laurella et Antoine ? Même l’écrivain le plus doué,

même le peintre le plus fin, le plus précis, le plus

talentueux ne pourrait décrire ce que fut le flot

riche et puissant de mes émotions. Il faudrait

posséder la plume du diable pour cela, et encore !

Quelques jours après que ces deux la eurent fait

l’amour

— l’expression faire l’amour ne convient pas ici, il

vaudrait mieux dire baiser — Laurella me dit :

— Mais pourquoi t’arrêtes-tu d’écrire ? Pourquoi

ne poursuis-tu pas ton histoire, notre histoire ?

Je lui ai répondu :

— Désolé chérie, mais ne je peux pas, et je lui ai

expliqué pourquoi.

Elle m’a traité de fou, et même de joyeux

imbécile.

— Alors, s’est-elle exclamée, tu vas stopper le récit

au moment crucial ? Au moment où tous les gens

attendent de lire ce qui va se passer ?

— Oh, ai-je fait, tous les gens, c’est beaucoup

dire. Je ne pense pas que ce que nous avons fait

intéresse grand monde. C’est banal, au fond.

J’ai vu une larme percer au coin de son œil.

— Banal pour les autres, a-t-elle dit, mais pas

pour nous.

— Moi qui croyais t’avoir offert quelque chose

d’unique, de si précieux ! C’était tellement fort,

tellement beau !

— Oui, et bien c’est justement pour cela que je ne

peux pas écrire, parce que c’était si fort et si beau

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

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que je suis bien incapable de faire partager cela

au lecteur.

Elle a haussé les épaules, dégoûtée, et elle est

allée s’enfermer dans la chambre, cette chambre

qui pour moi, quelques jours auparavant, avait

été le centre du monde, le point de gravité de

l’univers visible et invisible.

« Très bien, me suis-je dit, je vais continuer, pour

lui faire plaisir. Je vais raconter la suite. Mais qu’on

ne compte pas sur moi pour entrer dans les

détails, pour expliquer que le pénis était comme

cela ou comme ceci, mesurait tant de

centimètres, et pour énoncer toutes les acrobaties

auxquelles un couple se livre dans ces cas

semblables. Le style une jambe par-dessus, une

jambe par-dessous, en haut, en bas, par-devant,

par-derrière, et toutes ces descriptions de

positions physiques ça m’assomme vraiment.

Chaque fois que je lis un truc comme ça, je passe

au paragraphe suivant, parce que je ne

comprends rien. C’est comme les descriptions

détaillées de mouvements de gymnastique qui

illustrent les croquis dans les livres. Ça me prend

la tête, et au bout d’un moment je décroche. »

Bref, replongeons-nous donc dans l’ambiance de

cette belle matinée. Après le bain de mon épouse,

j’avais mis le nez dehors quelques instants sur le

balcon. Un chaud soleil de fin d’été baignait la

façade ocre, un soleil du sud de la France qui

brillait dans un ciel d’un bleu intense. Des grillons

chantaient dans les arbres, et je me dis que j’avais

de la chance de vivre là, dans cette région

magnifique, aux côtés de cette femme si belle et

si chaude et si particulière. Laurella avait mis une

robe blanche. C’est à dessein, m’avait-elle

expliqué. Le blanc évoque la pureté. J’ai

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La jeune mariée livrée à son voisin de palier

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l’impression d’être très pure, en vérité, parce que

les sentiments qui m’animent, les pulsions qui

surgissent en moi semblent relever d’une vérité

profonde et sans tache.

Quelques minutes avant dix heures (l’heure du

rendez — vous), je me suis enfermé dans la

penderie, non sans avoir déposé un dernier baiser

sur les lèvres de ma chérie. Mon cœur battait la

chamade quand la sonnette retentit. Très vite, ils

sont entrés dans la chambre.

— Reste-là, debout ! a dit Laurella à Antoine, en

le maintenant à distance près du lit. Tu vois, le

moment que tu attendais tant est arrivé. Tu vas

parvenir à tes fins, car c’est bien cela, n’est-ce

pas, tu as envie de me prendre ?

Antoine, le visage écarlate, fit oui de la tête.

— Alors, mon bon ami, je vais exaucer ton désir.

Mais tu devras m’obéir. Ainsi, je te demande de

ne pas bouger pendant que je vais me dévêtir. Oui,

j’enlèverai moi — même mes vêtements, sans que

tu me touches. Je veux que tu me regardes, que

tu me mates comme hier. J’adore m’exhiber. Je

mouille déjà en sachant que je vais me dénuder.

Je les regardais tour à tour. Antoine fixait Laurella

avec un regard lubrique, tandis que les yeux de

ma chérie brillaient d’un éclat particulier et que

son teint pâle avait cédé la place à un rose

étincelant, aussi lumineux qu’un pétale de fleur.

Laurella défit quelques boutons, avec une lenteur

délicate, et la robe tomba à terre. Puis, assez vite,

elle retira le haut et le bas. Je n’avais que très

rarement eu l’occasion de la contempler à cette

distance. Elle me parut plus belle encore que

d’habitude. C’est comme si je la voyais pour la

première fois. Ses formes avaient une grâce

infinie, presque magique, qui remuaient en moi de

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brûlants désirs. Oui, on ne pouvait qu’avoir envie

d’attirer à soi ce corps si bien fait, on avait envie

de le prendre et de s’y blottir, d’en caresser tous

les contours et d’en saisir les chairs à pleine main

ou à pleine bouche.

Ce corps si parfait s’approcha du petit homme

moche et vieux. La belle et la bête, ne puis-je

m’empêcher de penser.

— Me voilà, dit Laurella au voisin pétrifié. Mon

corps sera à toi dans un moment. Mais

auparavant, permets-moi de te déshabiller moi-

même.

Avec une lenteur calculée, pleine d’une tension

érotique, elle a retiré un à un tous ses vêtements.

Quand Antoine s’est retrouvé en caleçon, elle s’est

agenouillée devant lui et elle a enlevé ce dernier

morceau de tissu, découvrant une pine énorme.

Elle a saisi l’engin dans la main en poussant un petit

cri d’admiration. Comme il est beau ! Quelle bonne

trique tu as là ! Si mon mari te voyait, il serait

jaloux. Et elle a glissé un regard coquin dans ma

direction. Elle a enveloppé la queue de ses mains,

arrachant des cris de bonheur à notre Antoine,

puis, sans prévenir, elle l’a englouti dans la bouche.

Moi, derrière la glace sans tain, j’étais au paradis.

Je bandais comme un fou. Voir ma femme gober

la queue du voisin, c’était quelque chose

d’énorme. Je n’en revenais pas. Je me disais que

c’était trop bon, trop fort, que je devais réaliser à

fond ce que je vivais. Mais en même temps, je

ressentais des sentiments contraires. J’éprouvais

une certaine jalousie. Assister en direct à son

cocufiage, même si on l’a souhaité, désiré, voulu,

ce n’est quand même pas facile. Cependant je fis

en sorte de refouler ces éléments négatifs qui, si

je les avais laissés m’envahir, m’auraient

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volontiers gâché la fête.

Elle a sucé Antoine avec un appétit féroce. On

voyait qu’elle aimait ça. Elle enfonçait le dard

jusqu’au fond de la gorge et elle le retirait tout

baveux dans des mouvements parfois doux et

lents, parfois frénétiques. D’autrefois sa bouche

lâchait un moment la pine toute raide au gland

bien dur et bien violacé, pour s’emparer des

couilles. Elle les avalait avec gourmandise, ou

plutôt avec frénésie, comme une affamée qui se

jetterait sur un plat succulent. En même temps,

elle glissait les mains sur ses fesses. Tout ça me

plongeait dans des états démentiels. Ma queue

était sortie de la braguette et je l’astiquais comme

il faut. Je savais que je ne devais pas jouir afin de

garder ma semence pour mon épouse adorée,

mais c’était impossible. Tôt ou tard, ça partirait

malgré moi. Jamais, me semblait-il, je n’avais

connu une pareille excitation.

Laurella reçut en pleine figure de bonnes giclées

de sperme. Elle en avala une partie.

— J’espère, dit-elle, que tu en as gardé pour tout

à l’heure. Parce que je veux que tu m’inondes le

con, je veux ton jus dans mon trou.

Elle l’emmena sur le lit. Elle était déchaînée.

— Viens, fit-elle. Viens baiser ta voisine ! Viens te

la faire ! C’est ce que tu voulais n’est-ce pas depuis

le début, quand tu me lorgnais dans l’escalier ou

dans la rue ? Tu voulais, mais tu ne pensais jamais

y arriver, non ? Tu me prenais pour une jeune

femme bien sage qui adore son petit mari,

incapable d’être infidèle. Eh bien non ! Ta voisine

est une pute ! Une vraie chienne, et tu vas la

baiser. Viens ! Monte-moi ! Et dis-moi des

insanités ! J’adore ça. Dis-moi que je suis une

salope, une grosse salope, une putain, la dernière

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des putains !

Je n’en revenais pas de ce vocabulaire. Mon petit

amour était devenu une bête folle. Bien sûr,

c’étaient des mots qu’elle me disait souvent, mais

là, d’emblée, avec le voisin, ça me stupéfiait. Elle

lui montra notre photo, la photo de mariage,

posée sur un guéridon.

— Tu vas le faire cocu, n’est-ce pas ? Tu

remarques, je ne tourne même pas le cadre. Ça

m’excite de me faire baiser devant lui, devant ce

cliché qui symbolise tant de choses. Ça m’excite

aussi que tu m’enfonces ici, comme une chienne,

sur le lit conjugal, dans les draps où il dort, où il

me baise, où il m’a baisé ce matin et où il me

baisera ce soir…

J’ai eu peur que Laurella, sur sa lancée, ne dérape

bientôt et ne lui avoue que j’étais caché derrière la

porte. Mais non, elle s’est arrêtée de parler, elle

s’est mise à quatre pattes et elle s’est bien ouverte

pour se faire enfiler. Mon Dieu ! La queue

d’Antoine dans le con de ma femme ! C’était

magique, ahurissant. Je me pinçais pour constater

que je ne rêvais pas, tant cela me paraissait irréel,

surréaliste. Des émotions terribles me

submergeaient comme si tout à coup les murs

s’étaient ouverts sous la puissance de torrents qui

emportaient tout sur leur passage. Je me retenais

pour ne pas crier. Je croyais devenir fou. Vous

pensez que j’exagère ou que je suis trop sensible ?

Mais non. Vous ne pouvez pas savoir ! Imaginez

un instant, un tout petit instant, votre femme à la

place de la mienne, mais imaginez-le vraiment, et

peut-être vous comprendrez ce que pouvaient

être les sensations qui se bousculaient en moi, qui

me soulevaient la poitrine et m’entraînaient vers

des abîmes infinis.

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Antoine, qui s’était montré un peu timide au début,

devint un amant diabolique. Il enfonçait Laurella

d’une façon divine, avec une force insensée,

arrachant des cris démentiels à mon épouse.

— C’est bon ! C’est bon ! Oh ! n’arrête pas !,

répétait-elle souvent avec sa petite voix

chantante.

Une fois, elle a dit :

— ça n’a jamais été aussi bon. Jamais je n’ai

connu ça.

— Ton mari ne t’a jamais fait un tel effet, n’est-ce

— pas ? a surenchéri Antoine.

— Oui, oui, tu me baises terriblement bien.

Jamais Pierre ne m’a baisé comme ça. Oh !

Antoine chéri, tu es le meilleur.

Je savais que Laurella voulait s’amuser en disant

cela, qu’elle voulait m’exciter aussi. Elle me

regardait d’ailleurs, avec de petits sourires en

coin. Ces propos m’ont fait un peu de peine

cependant, mais ils m’ont fouetté agréablement

aussi. Allez comprendre pourquoi ! L’homme est

ainsi fait, tiraillé entre ses contradictions. C’est

quand ils ont pris la position du missionnaire que

j’ai souffert le plus. Parce qu’elle le regardait avec

ces mêmes yeux si reconnaissants et si empreints

de bonheur qu’elle avait pour moi d’habitude. Elle

avait les mêmes petits cris, les mêmes

gémissements, et je voyais bien qu’ils n’arrêtaient

pas de se regarder au fond des yeux et qu’ils

communiaient ensemble intensément. Elle

l’embrassait à pleine bouche, avec la même

fougue. Mais c’était une souffrance que je pourrais

qualifier de plaisante, au risque de paraître

masochiste. De toute façon, souffrance ou pas,

une seule chose comptait : le bonheur de

Laurella, et j’étais content de lui en avoir donné

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beaucoup ce matin-là, par procuration. Ils ont joui

tous les deux comme des bêtes. C’était un

spectacle unique, à couper le souffle.

Une fois que ce fut fini, elle a demandé à Antoine

de se rhabiller en vitesse et de déguerpir.

— On se reverra bientôt ? a-t-il demandé à voix

basse, comme un garçon timide.

— Oui, oui, a fait Laurella un peu agacée.

Elle était redevenue froide, presque glaciale,

comme si elle avait parlé à un étranger, et Antoine

est reparti un peu penaud. J’ai alors ouvert la

porte et elle m’a sauté dans les bras.

— Oh, mon chéri, mon petit chéri, ne cessait-elle

de dire. Comme j’ai été heureuse, comme j’étais

bien ! Merci, merci. Oh ! comme j’ai bien baisé ! Si

tu savais ! Tout ce que j’ai éprouvé ! C’était

merveilleux. Et toi, et toi, raconte mon chéri,

raconte ! Mais viens d’abord !

Elle a ouvert ses cuisses. Son con était encore tout

ouvert, dégoulinant de sperme.

— Le jus d’Antoine, dit-elle, le jus tout chaud de

ton voisin. Viens le lécher ! Viens ! Je veux que tu

mettes ta langue dessus, je veux que tu le lapes

comme du bon lait et que tu l’avales !

J’ai obéi. J’étais fou de joie, fou d’ivresse. Ma tête

tournait. J’étais au septième ciel. Ensuite, je l’ai

enfoncée, j’ai trempé ma bite dans la crème

d’Antoine, dans le trou chaud que sa queue venait

de quitter. Et nous avons fait l’amour comme des

dieux.

Voilà le résumé de l’histoire. Ah ! J’oubliais ! Je

dois ajouter un autre élément. Il y avait longtemps

que je n’avais plus été en présence d’un sexe

d’homme — en dehors du mien, bien sûr — et je

dois dire que cela ne m’a pas laissé indifférent.

Quand Laurella l’avait caressé puis pris entre ses

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lèvres, j’ai eu pendant un court instant la vision

que c’était moi qui faisais ces gestes, moi qui

avais cette belle queue en bouche. Je n’ai pas peur

de l’avouer : la nudité d’Antoine, même si elle

n’avait rien de particulièrement attirant, m’avait

troublé. Ai-je des tendances, comme l’on dit ?

Évidemment oui. Je me suis dit alors, du fond de

ma penderie, qu’il faudrait qu’un jour je goûte aux

joies de la

bisexualité.

Comme par hasard, quelques jours plus tard,

Laurella m’annonça :

— Tu sais, les pédés italiens de l’étage au —

dessous, ils ne sont pas si pédés que ça. J’étais

dans l’ascenseur avec eux, et il faut voir comment

ils ont mis les yeux dans mon décolleté. J’en avais

des frissons.

Il y a longtemps que Laurella rêve, lors de nos

étreintes, que des hommes se mêlent à nos jeux,

des hommes qui ne seraient pas là uniquement

pour elle, des hommes auxquels nous goûterions

tous les deux.

Antoine, quant à lui, a pris une sorte

d’abonnement chez nous. Au moins deux fois par

semaine, il frappe à la porte. Laurella le fait entrer.

Elle a su tirer parti de la situation. Elle attend qu’il

sorte un billet de cinquante euros de la poche, elle

s’en saisit, va les introduire dans une tirelire, puis

elle baisse sa jupe ou son pantalon, selon le cas,

afin d’offrir sa croupe. Et il la prend comme ça,

debout, tandis qu’elle se penche, appuyée à la

table de la salle à manger. Vas-y ! Tire ton coup !,

lui dit-elle dans un souffle. Viens vider tes

couilles ! Évidemment, elle garde tout le jus dans

sa chatte pour m’obliger à le lécher à mon retour.

Elle fait ça d’ailleurs le soir peu avant mon arrivée,

Page 32: La jeune mariée livrée à son voisin de palier

La jeune mariée livrée à son voisin de palier

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afin que ce soit encore bien chaud. Tu comprends,

me dit-elle, je ne le fais pas payer parce que je

suis vénale. Non, ce n’est pas ça du tout. C’est

parce que j’aime jouer à la pute, j’aime qu’on

paye pour me baiser. C’est mon côté pervers.

Moi, quand elle me dit ça, je grimpe au plafond. Je

bande comme un âne. Délicieuse Laurella. Je crois

que j’ai épousé la femme la plus merveilleuse du

monde.