LA GRANDE ViRÉE

103
Guide d'activités pour découvrir l'univers de la musique folklorique et le patrimoine franco-ontarien La Grande V irée l l deDEUXSAISONS S k

Transcript of LA GRANDE ViRÉE

Page 1: LA GRANDE ViRÉE

Guide d'activités pour découvrirl'univers de la musique folklorique

et le patrimoine franco-ontarien

LaGrande

Virée

l l

deDEUXSAISONS

S k

Page 2: LA GRANDE ViRÉE

VOUS RETROUVEREZDANS CE CAHIER :Des activités correspondant aux contenus d’apprentissagede divers niveaux et divers cours (Musique, Sciences sociales,Français, Histoire) :

a) Les faits historiques qui ont marqué la chanson française en Ontario………………..… 3b) Le « Méli-Mélo » du lexique de la musique traditionnelle ………………………….……. 15c) L’impact de la « tradition orale » sur la chanson franco-ontarienne…………………..… 19d) Les variantes musicales dans les chansons traditionnelles en Ontario français……… 22e) L’univers de la chanson à répondre (ou « à répéter » si on vient du Sud-Ouest !)…... 24f) La turlutte : un mode d’expression typique de notre culture !....................................... 28g) Les composantes et les origines de la musique « de chez-nous ! »…………………… 30h) Le festin de campagne (les recettes qui accompagnent nos chansons)…………….… 42i) Le « bonhomme gigueux » et son héritage musical ! ………………………………….... 48j) Les légendes dans notre imaginaire musical …………………………………………….. 51k) Les personnages dans nos chansons ! …………………………………………………… 56l) Les festivals et les formations qui célèbrent notre folklore ! …………………………..… 59m) Le parcours de Deux Saisons ………………………………………………………………. 63n) Les solutions/réponses aux activités………………………………………………………. 72

Près de 30 exercices musicaux techniques correspondantà des contenus d’apprentissage précis du curriculum de Musique ………… 74

Les textes des chansons et leur mise en contexte …………………………….. 81

Dictées « à trous! »……………………………………………………………………. 90

Des organismes pour découvrir notre patrimoine et notre culture ……..…… 98

Recherche et rédaction : Jean-Marc Lalonde (Deux Saisons)et Félix Saint-Denis (FESFO)

Photos et illustrations : Félix Saint-Denis

Les photos des personnages ont été prises lors du projet d’animation historique de la FESFO aux 4es Jeuxde la Francophonie au mois de juillet 2001 à Ottawa. Merci aux 72 leaders et bénévoles de tous les coinsde l’Ontario qui ont transmis la folie de notre histoire à plus de 14 000 personnes !

© Deux Saisons/FESFO 2002(reproductible à volonté en milieu scolaire)

Le Ministère de l’Éducation de l’Ontario a fourni une aide financière pour la réalisation de ceprojet. Cet apport financier ne doit pas autant être perçu comme une approbationministérielle pour l’utilisation du matériel produit. Cette publication n’engage que l’opinion deses auteurs, laquelle ne représente pas nécessairement celle du Ministère.

Page 3: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

1

Le coffre aux trésors de« LA GRANDE ViRÉE ! »

Vous avez entre les mains un coffre aux trésors bondé de bijoux précieux ! Il s’agit dechansons traditionnelles et de bouts d’anecdotes qui se sont transmises de générationen génération dans les familles canadiennes-françaises vivant ici depuis quatre siècles !

En l’année du Seigneur 2002, les braves troubadours de la formation Deux Saisonsentreprirent une expédition d’une envergure rarement vue auparavant dans l’histoire del’Ontario français. Leur but fut de répandre une joie de vivre aux quatre coins duroyaume par l’entremise de leur musique. Armés de leurs instruments et de quelqueschansons que tous croyaient perdues dans le brouillard du passé, ils s’aventurèrent surl’immense terrain sauvage de l’Ontario, tout comme les coureurs de bois de la grandeépopée canadienne. Avec l’aide de leurs hardis compagnons de route du CFOF, duROPFO, de la SFOHG et de la FESFO, ils réussirent à convaincre les citoyens duroyaume de l’importance du patrimoine et de la richesse de l’histoire de notre peuple.Ce voyage historique s’appela La Grande Virée de Deux Saisons.

Ce que vous avez aujourd’hui entre les mains, c’est un coffre aux trésors qui vouspermet à votre tour de faire rayonner le courage, la frénésie et la fameuse « joie devivre » de ceux et celles qui ont bâti nos villes et nos villages ! C’est la FESFO qui aproposé à Deux Saisons l’idée de produire un album musical et un cahier d’activités àvocation pédagogique et culturelle : des centaines d’enseignantes et d’enseignants luiont exprimé ce grand besoin avec le nouveau curriculum, les leaders de nos écoles sonttoujours à la recherche de musique de chez-nous pour célébrer les fêtes traditionnelles,et des milliers de jeunes se surprennent à sauter et à danser en découvrant l’héritagemusical « endiablé » de nos aïeux à chaque spectacle du groupe Deux Saisons !

Tout l’monde en place, ça va souigner !

Page 4: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

2

L’ALBUM « LA GRANDE VIRÉE DE DEUX SAISONS »

L’album La Grande Virée de Deux Saisons a été envoyé au soin de l’enseignant-e deMusique et de Sciences sociales dans toutes les écoles élémentaires et secondaires àl’été 2002. C’est le Ministère de l’Éducation de l’Ontario qui a permis aux écolesd’obtenir gratuitement cet outil, en collaboration avec les 12 conseils scolaires de languefrançaise. Si vous désirez vous procurer un exemplaire supplémentaire de l’album,veuillez communiquer avec la FESFO à [email protected] ou au (613) 260-8055.

L’album comprend les pièces musicales suivantes, jugées comme les plus pertinentesou composées spécialement pour découvrir la variété de notre patrimoine musicaltraditionnel et ses influences :

1) L’Enjôleur (Source : la famille Larinde Cornwall)2) Des Mitaines pas d’pouce enhiver (Source : Penetanguishene et Sudbury)3) Reels : Tarbolton et laBégayeuse (Origine irlandaise + inédite -instrumentale)4) La Tête frisée (Source : Acadie)5) Les Raftsmen – versionBytown (Traditionnelle adaptée)6) La Baseball (Source : la familleDoyon de Cornwall – a cappella)7) La Grange (Inédite en 3mouvements : gigue mineure, majeure + reel -instrumentale) 8) C’est aujourd’hui le jour del’an (Source : Windsor)9) Le Prince Eugène (Source :France 16e siècle via l’Acadie)

VERSIONS INSTRUMENTALES : Àla grande demande générale, vous retrouverez en « rappel » des versionsinstrumentales de chacune des pièces à texte afin de vous offrir toutes sortes depossibilités d’animation !

Ce cahier pédagogique présente plus de 70 activités éducatives et une multitudede ressources. Vous pouvez le reproduire à volonté pour utilisation en milieuscolaire.

Les musiciensNicolas Doyon, dit L’Enjôleur : mandoline, guitare, violon, voixJocelyn Godin, dit L’Acadien : violon, pieds, voixMathieu Grainger, dit Le Géant : guitare, voixJean-Marc Lalonde, dit Le Bouffon : accordéons, dulcimer, pieds,cuillères, percussions, voixMartin Newman, dit Le Roc : contrebasse, voixInvité spécial : Guy Vaillancourt, dit Le Bœuf : voix

Page 5: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

3

« Viens raconter une histoire…du bon vieux temps ! »

(ViENS NOUS VOiR – Marcel Aymar (CANO)

LES FAITS HISTORIQUES QUI ONT MARQUÉLA CHANSON FRANÇAISE EN ONTARIO(Source principale : NOUS ! 101 faits historiques de l’Ontario français, Yves Saint-Denis – FESFO)

Voici un petit « voyage dans le temps » pour comprendre les grands événements qui fontqu’en Ontario on chante encore aujourd’hui de très belles chansons dans une langue qui atraversé l’océan voilà très longtemps... Pour en connaître plus sur l’évolution de la chanson etde la musique-même, tu peux consulter la section « Les composantes de la musique ‘de chez-nous!’ ».

« … de trente matelots surle bord de l’île… »On pourrait croire que c’est l’équipage deJacques Cartier qui a fredonné les premiersairs de chanson française lorsque lecapitaine de Saint-Malo a « découvert » leCanada en 1534… Mais des morutiers(pêcheurs de morue) venant de Francefréquentaient déjà les bancs de poisson deTerre-Neuve depuis au moins l’an 1506 !Cela fait donc 500 ans qu’on chante dans la« langue de Molière » au Canada. On peutaffirmer que les premières chansonsfrançaises au pays étaient des chansons dematelots et de pêcheurs qui s’ennuyaientde leur belle « Isabeau » qui était de l’autrebord de l’Atlantique… Ces 3 thèmes fonttoujours partie de nos chansons !

Page 6: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

4

« Chevaliers, de la table-ronde ! »*Mais les premières chansons qui sont restées au pays, degénération en génération, ont été chantées à la première colonieà l’île Sainte-Croix (1604) et ensuite à Port-Royal (1605) enAcadie (Nouvelle-Écosse aujourd’hui). Pour braver les hivers oùon attrapait le scorbut aussi souvent qu’un rhume, l’explorateurSamuel de Champlain, l’interprète Mathieu da Costa (le premierNoir au pays) et le poète et dramaturge Marc Lescarbot ont crééun club social et culturel : l’Ordre du bon temps ! La coutumevoulait qu’à tour de rôle chacun reçoive les membres de lacolonie et les amis micmacs pour ce qui ressemble étrangementà une « veillée canadienne-française »… On préparait un repasoriginal (On manquait souvent de vivres et on n’avait surtout pasde variété !), on versait le vin à flot (Ça, il en manquait moinssouvent !), on se racontait des histoires et des légendes (avec beaucoup de gestes pour que lesMicmacs puissent suivre), et on entonnait les chansons les plus joyeuses pour se redonner ducourage ! (et peut-être en jouant avec des cuillères d’étain ? … S’cusez-la !) Ces chansons duvieux folklore de France, inspirées du *Moyen-Âge, se sont perpétuées grâce entre autres àLouis Hébert qui était présent à ces soirées acadiennes et qui fondera la première famillecanadienne à Québec avec son épouse Marie Rollet.

« C’est l’aviron qui nous mène (auxpays d’) en haut ! »La première fois qu’on a entendu l’écho de noschansons françaises sur les rivières de l’Ontario, c’esten 1610 lorsque le jeune Étienne Brûlé est allé vivrechez les Wendats (les Hurons) dans la région dePenetanguishene. Dans ce temps-là, l’Ontario et toutce qui était à l’Ouest du Sault-Saint-Louis (Montréal)s’appelait les PAYS D’EN HAUT. C’est Samuel deChamplain qui a envoyé Étienne en Huronie. Samission était d’apprendre leur langue, leurs coutumeset la géographie de leur pays pour devenir un bon« truchement !» (interprète). Plusieurs autres jeunesvivront la même aventure qu’Étienne, comme Nicolasde Vigneau chez les Néppissingues et Thomas

Godefroy chez la Petite Nation dans l’Est ontarien. Ces jeunes ont créé les premiers échangesculturels… En parcourant la « route des rivières » en canot d’écorce avec leurs amisautochtones, tous ont sans doute fredonné des chansons algonquines, huronnes et françaises !

« Sancta Maria… »*Plusieurs missionnaires sont venus chanter la messe enOntario en rêvant de convertir les autochtones… Joseph LeCaron célèbre la première messe en Huronie en 1615. Puisles Jésuites fondent la mission Sainte-Marie-aux-Hurons en1639 (Midland aujourd’hui). Jean de Brébeuf passe 19 ansde sa vie à chanter l’évangile *en latin aux Wendats avecqui il se lie d’amitié. Le père Brébeuf composera même descantiques de Noël en wendat. Des maladies apportéesinvolontairement par les Français font mourir la moitié dupeuple wendat. Les Iroquois finiront de les anéantir et vontmême torturer à mort les missionnaires !

Page 7: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

5

« Je vais mourir, hélas ! »*Ici, au Pays d’en haut, plus d’un siècle et demi sera surtoutconsacré à l’exploration, à la traite des fourrures et auxexpéditions militaires. Pierre-Esprit Radisson fait la traite auLac Supérieur et à la Mer du Nord (Baie d’Hudson). LouisJolliet trace la carte des Grands-Lacs. De La Salle, encherchant la Chine, fait bâtir les forts Niagara et Frontenac(Kingston) où la Fille du Roy Madeleine de Roybon fait lecommerce des fourrures. Pierre Lemoyne d’Iberville, le plusgrand capitaine militaire de la Nouvelle-France, remonteral’Outaouais, le Témiscamingue et l’Abitibi pendant 85 jourspour chasser les Anglais de la Mer du Nord ! On chante deschansons de voyageur en pagayant. On chante desberceuses le soir autour du feu. On entame les chants latinsdu Te Deum et du Vellixa Regis quand on « prend possessiondu territoire au nom du roi ». On chante des complaintes pourraconter ses exploits tragiques.* Vers 1709, La Complainte de Cadieux illustre bien cette époque !

« Vive Louis, et vive ses lois ! »*En 1701, c’est la Grande Paix qui est signée àMontréal entre les Français, leurs alliés autochtones etles Iroquois, grâce à l’influence du chef wendatKondiaronk. Dans la foulée de ce grand événement,des familles partent de Montréal pour fonder Détroit(dont la rive sud deviendra Windsor plus tard). Cettecolonie française sera tellement isoléegéographiquement (et culturellement plus tard) qu’on yconservera des chansons traditionnelles qui serontmême oubliées en France ! Marcel Bénéteau, undescendant d’une très vieille famille de cette région,nous en fera redécouvrir plusieurs avec sa collectiond’albums Vieilles chansons du Détroit. *(extrait de Leretour du fils soldat, vol.1 de cette collection)

« La laine des moutons… »*Un peu partout en Nouvelle-France on connaît uneère de paix et on continue à « bâtir pays »… EnAcadie, on cultive les grands champs de blé salé.On voit des seigneuries recouvrir les rives dufleuve Saint-Laurent comme des tapis géants. Lanouvelle colonie française de la Louisianes’agrandit, et on retrouve une vie de village autourdes forts français établis sur les Grands Lacs. Oncherche toujours la route vers la Mer de l’Ouest etles jeunes frères de La Vérendrye, qui habitent leposte de traite de fourrures Kaministiquia (ThunderBay), établieront des forts français jusqu’auxRocheuses ! On endort toujours les enfants avecles bonnes vieilles *berceuses apportées deFrance par les arrière-grands-parents…Mais la Guerre de Sept Ans se prépare entre laFrance et l’Angleterre, et les batailles sepasseront… ici !

Page 8: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

6

« Réveille! C’est les goddams qui viennent…»*En 1755, les « manteaux rouges » de l’armée britannique serendent en Acadie et séparent les hommes et les femmesen les déportant dans des pays très éloignés. La plupartdes enfants ne retrouveront jamais toute leur famille ! LesAnglais veulent détruire l’Acadie : ils brûlent les villages etles récoltes des Acadiens. Ce peuple qui aime tant lamusique perd tous ses instruments. Aux Pays d’en haut(en Ontario), les forts Frontenac et Niagara se font attaquerfarouchement par un nombre inégal de navires anglais. Lessoldats français perdent ces batailles et brûlent leur fortRouillé (Toronto) avant de s’en retourner vers Montréal. LesAnglais surprennent les Français aux plaines d’Abraham àQuébec… C’est la Conquête. Ce sera la fin de la Nouvelle-France. Mais, malgré tout, un millier de colons françaisdécident de demeurer au Détroit ! (* Réveille - Zachary Richard)

« Laissez passer les raftsmen ! »Puis, vers 1785, les Anglais « Loyalistes » viendront s’installer sur lesanciennes terres des Acadiens et dans ce qu’on appellera le Haut-Canada (l’Ontario). Au début du 19e siècle, l’Angleterre a besoin debois et tout l’Outaouais devient un immense chantier… C’est leroyaume des bûcherons et des draveurs, des contes et des légendes,et des fameuses batailles entre les Canadiens (français) et les rivauxIrlandais ! On défrichera tout l’Est ontarien en chantant des chansonstrès libres, comme les chansons à répondre et les chansonsgrivoises. On découvre des reels irlandais qui s’ajouteront à noscoups d’archet… Ça résonne autant dans les forêts que surl’Outaouais où est établi le plus gros moulin de scie au monde !

« A ouigne a-han ! »En 1839, l’élite britannique devient intolérante envers les Canadiens(français) et recommande de les assimiler, parce qu’à ses yeux, c’est« un peuple sans histoire » ! Avec l’Union du Haut et du Bas-Canada, les plus jeunes des familles (du Québec) remontentl’Outaouais et viennent fonder de TRÈS GRANDES familles decultivateurs : c’est la « Revanche des berceaux ! » On s’aime et onsème en chantant aux champs. Grâce à l’influence des pionniersde Bytown (Ottawa) comme l’évêque Bruno Guigues et SœurÉlisabeth Bruyère, les Canadiens retrouvent une forme de pouvoir auCanada-Ouest (Ontario) en se donnant des écoles, des hôpitaux etdes paroisses. C’est le début des veillées canadiennes-françaiseset les chorales de paroisse font la fierté de chaque village !

« Ici dans le Nord … »*Avec la construction du chemin de fer vers la fin du 19e siècle, ungrand nombre de familles canadiennes-françaises déménagerontau Nord pour travailler à la sueur de leur front dans les mines denickel à Sudbury, celles d’argent à Cobalt et celles d’or de larégion de Timmins. La « job » sera dure et dangereuse elle-aussidans les chantiers de bois. On y chantera de nouvelleschansons de travail, tant et aussi longtemps que le foremanunilingue anglais est assez éloigné puisqu’il répète aux employésque la langue de travail, c’est l’anglais ! *Yves Doyon illustrebien ces défis avec Ici dans le Nord.

Page 9: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

7

« Vive la Canadienne ! »*Depuis 1885, le gouvernement de l’Ontario essaie d’assimilerles enfants canadiens-français par des moyens scolaires. En1912, il imposera le Règlement 17 qui interdit qu’onenseigne et même qu’on parle en français dans nos écoles.Tout l’Ontario français, avec l’aide du Québec et même duPape, réagiront à cette injustice majeure pour la survie de laculture franco-ontarienne. De jeunes enseignantes, commeJeanne Lajoie de Pembroke, deviendront des symboles derésistance en enseignant quand même en français, à sesgrands risques. Même si le règlement n’est plus appliqué en1927, toute une génération de culture franco-ontarienneest affectée à jamais ! *Chant de victoire devant l’École Guigues en1916 en l’honneur des mères de famille qui ont sorti leurs épingles à chapeau.

« Sur le bord de mon cœur, y’avait une chanson »*Avec l’arrivée du gramophone, de la radio, puis de la télévision, toutl’univers musical éclate aussi fort que les deux guerres mondiales !Dans les années 1930, c’est La Bolduc qui devient la première àécrire, à composer et à enregistrer de la musique canadienne-française. Les gens quittent les campagnes pour vivre en ville, et à laradio on entend de nouvelles formes de musique qui viennent desÉtats-Unis : du blues, du jazz, et puis le fameux rock & roll. Lesjeunes découvrent autre chose que La Bonne chanson canadienne-française… On commence à parler d’américanisation etd’assimilation culturelle. Pendant qu’en Amérique le géant ElvisPresley révolutionne la musique du point de vue commercial, à Paris,c’est le géant québecois Félix Leclerc qui révolutionne la chansonfrançaise avec un style qui s’étendra sur toute la planète : celui du chansonnier. Félix permet àde jeunes artistes de percer au cours des années 1960 : Claude Léveillée, Gilles Vigneault,Monique Leyrac, Jean-Pierre Ferland et les Européens Georges Brassens et Jacques Brel luidevront leur succès. Il existe maintenant une industrie de la chanson de langue française… Onest passé des cabarets aux boîtes à chansons, et même aux boîtes à gogo ! C’est *« Le Petitbonheur ! » (Félix Leclerc)

« Ici c’est comme un grand ONU »*Savais-tu que, jusqu’au milieu du siècle dernier, le gouvernement duCanada avait des politiques d’immigration qui décourageaient lesgens à venir s’établir au pays ? Par exemple, on expliquait auxpersonnes noires des pays chauds qu’il leur serait très difficile des’adapter aux rigoureux hivers canadiens… Pourtant, comme ledémontre Mathieu da Costa, il y a toujours eu des Noirs au paysdepuis les tout débuts de la Nouvelle-France ! Des politiquesd’accueil plus favorables ont enrichi notre culture musicale et toutnotre pays. Dans les grandes villes ontariennes, comme à Toronto età Ottawa, des jeunes Franco-Ontariennes et Franco-Ontariens

d’origines variées (Liban, Haïti, Vietnam, Somalie, Iran, Europe, Canada français, etc.)expérimentent ensemble la fusion musicale et créent une musique « mondiale ». Aujourd’hui, lamusique franco-ontarienne se sert amplement de toutes sortes d’influences, de styles etd’instruments provenant de différentes cultures ! Mais tous ces jeunes qui arrivent au paysveulent « s’intégrer » et non « s’assimiler »… Ça, c’est tout un défi, et les Franco-Ontariensd’origine canadienne-française ont beaucoup à apprendre de ces jeunes : on peut se brancher surles plus grands courants de la planète, on peut s’intégrer à fond à une autre culture, mais on doittoujours puiser dans la force de nos racines avec une grande fierté ! Le groupe franco-ontarienKIF-KIF illustre bien ce défi dans *Salut Man!

Page 10: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

8

« Et nous voici Franco-Ontariens ! »*Vers la fin des années 1960 et début 1970, toute la jeunessemondiale manifeste pour révolutionner le monde qu’elle habite !Pendant ce temps à l’Université Laurentienne à Sudbury, les profseuropéens imposent des cours de diction aux étudiants… Lesétudiants réagissent fortement et veulent faire éclater leur nouvelleidentité : Robert Paquette chante « Je suis un Franco-Ontarien ! »et André Paiement écrit la pièce Moé, j’viens du Nord ! À cetteépoque très « flower power », les jeunes créent la Coopérativedes artistes du Nouvel-Ontario (CANO), le Théâtre du Nouvel-Ontario et la maison d’édition Prise de parole. Une vingtaine dejeunes artistes dont Rachel Paiement et l’Acadien Marcel Aymarvivront en commune sur la ferme CANO à Earlton pour favoriser lacréation. Par la musique et les arts, c’est toute l’identité « franco-ontarienne » qui se dessine par les jeunes : un nouveau drapeau,des festivals de Théâtre-Action, Direction Jeunesse et la FESFO, etc. Pendant tout ce temps, onmanifeste aussi pour obtenir nos écoles secondaires franco-ontariennes, entre autres à SturgeonFalls, à Cornwall, à Windsor et à Penetanguishene ! On affirme notre fierté en puisant dans nosracines avec un style chansonnier ou folklorique. C’est l’époque de CANO, de Garolou(Cornwall), de François Lemieux (Rive-Nord), de 33 Barrette, et de l’incontournable RobertPaquette (Sudbury). *Ici dans le Nord – Yves Doyon

Procurez-vous la revue 30 ans de chansons en Ontariofrançais pour découvrir la folie de cette époque jusqu’àaujourd’hui ! (www.apcm.ca ou 1-800-465-APCM)

« Oui, viens nous voir ! »*En 1973, on crée la Nuit sur l’étang à Sudbury. Au début, laNuit est un carrefour de création artistique et un « happenning ».On y présente de la poésie, comme celle de Jean Marc Dalpé,des pièces ou des interventions théâtrales, et bien sûr de lamusique. Puis, le public a découvert plusieurs artistes à la Nuit,tels Donald Poliquin (Hearst), François Lamoureux (Sudbury) etIsabelle Noël de Brouhaha (Penetanguishene). Le concours LaBrunante a donné naissance à plusieurs formations de jeunestelles En Bref, les ChaiZes muZicales, Vision affaiblie, Contrasteet Matante Florence. Aujourd’hui, cette grande Nuit de concert sedéroule à chaque mois d’octobre et des jeunes de partout s’yrendent pour célébrer leur fierté ! (www.lanuit.on.ca) *CANO

« Quand on s’revoit, c’est l’Festival ! »*Le Festival franco-ontarien vient au monde à Ottawa en 1976. Cefestival de concerts et d’animation autour de la semaine de la Saint-Jean (24 juin) deviendra rapidement une des plus grandescélébrations francophones en Amérique ! Plusieurs carrières y ont étélancées comme celles de la formation Deux Saisons, de VéronicDicaire, de Richard Bastien et de Manon Séguin. Chaque année, desmilliers de jeunes et d’enfants profitent d’une programmation spéciale.Le concours Ontario Pop nous a fait découvrir plusieurs voix et talentstels France Gauthier, Brian St-Pierre, Jean-Guy Labelle, AnnieBerthiaume et Jean Chéry, connu comme le rapper Le Shah Loskar !Le Festival franco-ontarien nous permet également de renouer avecd’autres grands artistes qui sont issus de l’Ontario français tels LuceDufault (Orléans), Nicole Paiement (Sturgeon Falls) et Breen Leboeuf(North Bay). (www.ffo.ca) * FIERS! – Brasse Camarade/FESFO

Page 11: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

9

« Notre place, ça vient du fond du cœur ! »*Au cours des années 1990, les Franco-Ontariennes et lesFranco-Ontariens gagnent de plus en plus de terrainpolitiquement, culturellement et musicalement ! En chantantNotre place de l’artiste Paul Demers, les jeunes ont manifestépour obtenir nos collèges. En chantant Notre place, on a enfinobtenu le pouvoir de gérer notre éducation. En chantant Notreplace, on a sauvé l’hôpital Montfort et démontré notre fierté aureste du pays. En chantant Notre place, on s’est préparé àaccueillir la planète avec les 4es Jeux de la Francophonie de2001. Le drapeau franco-ontarien célèbre maintenant Notreplace en flottant au mat du gouvernement ontarien à Queen’sPark. À chaque Saint-Jean-Baptiste, on a raison de chanterNotre place un peu partout en Ontario… Surtout en faisantrésonner ses paroles bien fort sur les édifices de Torontopendant la Franco-Fête !*Notre place – Paul Demers

« C’est un enjeu pour notre avenir ! »*À chaque mois de mai, un millier de jeunes du secondaire« venus de tous les coins de l’Ontario » se rencontrent auxJeux franco-ontariens pour découvrir et célébrer leurs talentset leur fierté franco-ontarienne… C’est absolument émouvantd’entendre 1 000 jeunes chanter, les larmes aux yeux, lachanson thème des Jeux, « Fidèles au rendez-vous »,composée par l’artiste Lise Paiement. Ce plus grandrassemblement de la jeunesse franco-ontarienne est organisépar la FESFO et offre des formations et compétitions dans sixvolets : Sport, Arts visuels, Impro, Quiz franco-ontarien,Amuseur public et, bien entendu, Chanson et Musique. Enplus de spectacles de groupes tels Swing et Konflit Dramatik,des centaines de jeunes montent sur scène grâce auxateliers d’artistes comme Éric Dubeau et Shawn Sasyniuk.(www.fesfo.ca) * Fidèles au rendez-vous – Lise Paiement

« …dans un plein feu et à pleine voix ! »*Pour augmenter le feu qui alimente leur passion, et pour se donnerune voix commune, les artistes d’ici ont créé l’Association desprofessionnel-le-s de la chanson et de la musique franco-ontariennes (APCM). L’APCM a créé un réseau de distributiondes produits de nos artistes qui a permis aux artistes de tous lescoins de l’Ontario de profiter d’une plateforme qui était inexistantepuisque la plateforme commerciale est à Montréal et qu’elle esttrès sélective pour les artistes « de la relève ». L’APCM adéveloppé un site Internet qui nous permet de découvrir leparcours et des extraits des chansons de nos artistes. De plus, en2001, l’APCM a organisé le premier Gala de la chanson et de lamusique franco-ontariennes, diffusé en direct à la télé et à laradio. Des milliers de gens ont maintenant l’occasion de se laissersurprendre par la puissance et la variété du talent de chez-nous !

* Trapèze – Lise Paiement

www.APCM.ca 1-800-465-APCM

Page 12: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

10

« La télé bien pensée »*Pendant longtemps, les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariensne voyaient pas directement le reflet de leur culture et même leursartistes au petit écran. Même si, fondamentalement, on pouvaitsouvent s’associer à la culture des émissions produites à Montréal, lemessage que comprenaient les jeunes était que « les francophonesexistent seulement au Québec. » La création de *TFO en 1987 aapporté toute une autre dimension au développement de l’identité etde la musique franco-ontariennes en y consacrant une foule de films,d’émissions et de séries. Tout-à-coup, on s’assoit dans son salon

et on peut visiter des « villages et visages » de chez-nous ! Radio-Canada a emboîté le pas avecbrio en créant des émissions telles Expresso, Ontario Pop et des couvertures de concerts. Tupeux découvrir ces émissions au www.tfo.org et au www.radio-canada.ca et tu peux même fairedes demandes spéciales de vidéoclips franco-ontariens au 1-800-901-VOLT.

« La musique franco-ontarienne… CBON ! »Depuis sa création au début du 20e siècle, la radio a joué un rôletrès puissant pour promouvoir les artistes, la chanson et lamusique. Les radios communautaires (Hearst, Kapuskasing,Penetanguishene, Cornwall et Ottawa) ont particulièrementmoussé la vente de nombreux albums et rempli les salles despectacle en Ontario français. Les quatre stations de Radio-Canada (Windsor, Toronto, Sudbury et Ottawa) ont également ungrand pouvoir de diffusion. (www.radiorfa.com et www.radio-canada.ca)

« Tiens-toé ben ! »* (SWING)Nos artistes et la musique franco-ontarienne sont bien branchéssur la toile grâce à quelques sites bien dynamiques :www.APCM.ca (Bios, catalogue, extraits sonores, liens avec artistes)www.FESFO.ca (WOW!, Nos artistes, FIERS !, Savais-tu que ?)www.ANIMUSIQUE.ca (Artistes de toute la francophonie canadienne)www.FRANCOCULTURE.ca (Tous les Arts au Canada français)

« La Grande Virée ! »Comme le faisaient les troubadours dans le passé,nos artistes font de grandes tournées de l’Ontario.Les Compagnies de Théâtre comme La Vieille 17, leTrillium et le Théâtre du Nouvel-Ontario l’ont faitamplement avant que Vox et La Catapulte prennentle flambeau. Dans l’univers musical, après lesRobert Paquette et Donald Poliquin, Brasse-Camarade et En Bref ont sillonné toutes les routeset chanté dans des centaines de centres culturelset de gymnases d’école… En 2002, en voulantfaire découvrir les quatre siècles de chanson,d’histoire et de fierté qui font ce qu’est l’Ontarioaujourd’hui, la formation Deux Saisons reprend « laroute des rivières » avec leurs hardis compagnonsdu CFOF, de la SFOHG, du ROPFO et de laFESFO…

Des milliers de jeunes goûtent à la « folie collective d’un peuple en party » depuis 1610 !

Page 13: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

11

ACTIVITÉ A-1 : Le quiz hystérique !

?!... ?!...À partir des 8 pages du texte « Viens raconter une histoire… du bon vieux temps ! »,réponds aux questions suivantes… Bon voyage dans l’temps !

1) Pourquoi la déportation a-t-elle affecté la musique du peuple acadien ? .

2) Qui sont les premiers à chanter en français en territoire canadien ? .

3) Quel peuple a influencé la musique des raftsmen canadien-français ? .

4) Quel groupe de Sudbury a créé une identité « franco-ontarienne » par les arts ? .

5) Qui sont probablement les 3 premiers jeunes qui ont chanté en français en Ontario ? . . .

6) Dans les seigneuries et aux Grands Lacs, quelle berceuse était chantée par lesmères pour endormir leurs enfants ? ET Qu’est-ce qui va bouleverser leur vie ?

. .

7) Comment s’appelait le premier club social et culturel du pays ET où était-il ? . .

8) Dans quels 2 milieux de travail disait-on aux Canadiens français du Nord qu’il fallaitchanter et parler en anglais ?

. .

Page 14: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

12

9) Peux-tu nommer 5 événements ou festivals actuels où l’on valorise la chanson et lamusique franco-ontariennes ?

. . . . .

10) Comment nommait-on les endroits suivants : Midland ? Kingston ? Thunder Bay ? Windsor ? Ottawa ? Toronto ? Baie d’Hudson ? L’Ontario ? (3 noms) :

o .o .o .

11) Avec quelle ressource peux-tu découvrir nos artistes et commander leurs albums ?Comment ?

. .

12) En quelle autre langue certains Français chantaient-ils à l’époque de la Nouvelle-France (1608 à 1763) ? ET Pour quelles 2 occasions ?

. . .

13) Au 20e siècle, peux-tu nommer les 2 grands pionniers de la chanson française auCanada ?

. .

14) Quelle est l’importance de la télévision et de la radio pour la chanson franco-ontarienne ?

.

Page 15: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

13

ACTIVITÉ A-2 : CHASSE SUR LA TOILE…

Fais une recherche à l’aide de l’Internet, à une discothèque ou à la bibliothèque (alouette !) surles éléments ou composantes de la musique traditionnelle canadienne-française. Parmi tout lerépertoire canadien-français et acadien, trouve un exemple de :

Une gigue : partitionUn reel : partitionUne chanson grivoise : texte et mélodieUne chanson à répondreUne rengaineUne chanson de travailUne chanson du Moyen-Âge, transportée au CanadaUne chanson d’origine uniquement canadienneUne chanson traditionnelle considérée « politiquement correcte » de nos jours… Bonne chance !

ACTIVITÉ A-3 :NOTRE IDENTITÉ FRANCO-ONTARIENNE EN CHANSON

À partir de sites Internet tels www.APCM.ca, www.FRANCOCULTURE.ca,www.ANIMUSIQUE.ca ou www.FESFO.ca, identifie des chansons traditionnelles ou modernesqui traitent de l’identité franco-ontarienne, soit parce qu’elles :

• Décrivent les DÉFIS et les ENJEUX des francophones de l’Ontario ;• Nomment ou décrivent des ENDROITS ou des PERSONNAGES ontariens en créant un

SENTIMENT D’APPARTENANCE ;• Sont devenues des CHANSONS THÈMES ou SYMBOLIQUES d’événements ;

ACTIVITÉ A-4 : EXERCICE D’ÉCOUTE QUI RÉSUME TOUT…

En guise de conclusion à cette section, l’enseignant-eou la personne qui anime peut présenter les 13chansons (et leur mise en contexte) de l’album FIERS !L’histoire d’un peuple qui s’est donné le droit de risquer(Compilation FESFO). Cet album a été envoyé à labibliothèque de toutes les écoles franco-ontariennesen décembre 2001 grâce à l’appui du Ministère del’éducation de l’Ontario. C’est un outil en or pour denombreux contenus d’apprentissage. Pour se procurerun exemplaire supplémentaire de FIERS !, composez le1-800-465-APCM ou le www.APCM.ca

Un guide d’activités complémentaires esttéléchargeable au www.FESFO.ca

Page 16: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

14

ACTIVITÉS COMPLÉMENTAIRES :« NOTRE HISTOIRE » ET « NOUS ! »

Grâce à l’appui du Ministère de l’Éducation de l’Ontario et du Conseil des écoles catholiques delangue française du Centre-Est, la FESFO a développé 2 guides d’animation d’activitéspédagogiques qui correspondent directement aux attentes du curriculum de Sciences sociales etd’Histoire.

Notre histoire !(2e à 6e année)

Ce cahier à colorier présente 140 pages dedessins, de jeux et de chansons pourpermettre aux enfants de découvrir l’histoireet l’identité franco-ontariennes. On yretrouve les sections suivantes : « L’Ontarioet ses symboles », « Les premièresNations ! », « Les explorateurs et les colonsfrançais », « Bâtir pays, ce n’est pas toujoursfacile… » , « La ruée vers le Nord ! », « Nosécoles françaises », « Notre culture franco-ontarienne », « Voyager en Ontario, c’estexcitant ! » et « Notre place dans le monde ! »

Ce cahier est gratuit et entièrementtéléchargeable sur le site www.FESFO.ca

NOUS !(6e année et plus)

Ce document en format magazine présenteles 101 faits les plus marquants de l’Ontariofrançais. Cet outil entièrement coloré etrempli d’illustrations et de caricaturescroquantes fait un habile survol depersonnages qui ont laissé leur marque auxquatre coins de la province. Grâce à soncontenu et à son pouvoir de vulgarisation,NOUS ! connait une grande popularité dansle milieu scolaire. C’est ce qui explique savente de 15 000 exemplaires ! Un cahierd’activités pédagogiques a été créé pouraccentuer les liens avec le curriculum.

Ce cahier est gratuit et entièrementtéléchargeable sur le site www.FESFO.ca. Lemagazine est en vente au prix de 5$ à laFESFO (613) 260-8055 ou www.FESFO.ca

Page 17: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

15

Le « méli-mélo » du lexiquede la musique traditionnelle

PETIT LEXIQUE DE LA MUSIQUE TRADITIONNELLECANADIENNE-FRANÇAISE

A cappella : Terme italien voulant dire : chanté, sans accompagnement instrumental.

À la bonne franquette Tout bonnement, sans artifice, improvisé.

A ouigne a-han ! : Interjection retrouvée dans plusieurs chansons traditionnelles, entreautres dans Le Rapide blanc, qui veut plus ou moins dire youpi !

Boîte à bois : Boîte où l’on garde le bois de chauffage, souvent située près du poêle à bois.

Chanson à répondre : Aussi connue comme « chanson à répéter ». Chant « antiphonal » où lechanteur principal est répondu par un refrain de quelques mots ou bienune répétition exacte entamée par les participants présents.

Chanson grivoise : Chanson licencieuse, d’une gaieté libre. Souvent on y retrouve desexpressions au sens double pour faire allusion aux plaisirs « défendus »,ou pour se moquer de l’autorité de la religion ou de la classe instruite.Ex.: voir La Baseball.

Cuillères : Ustensiles de cuisine, en paire, soit en métal ou en bois, tenus dans unemain, dos-à-dos entre le pouce, l’index et le majeur, et tapés sur lacuisse à l’aide de l’autre main. Accompagnent la musique traditionnellecomme instrument de percussion.

Gai luron : Terme souvent attribué aux musiciens de l’idiome traditionnel. Unjoyeux fêtard. Un ‘Roger Bontemps’.

Germain Lemieux : Le plus grand folkloriste de l’Ontario français. Il a enregistré 3 000versions de chansons folkloriques et près de 650 versions de contes etlégendes ! Auteur de la série Les vieux m’ont conté (33 tomes).Fondateur du Centre franco-ontarien de folklore à Sudbury.www.cfof.on.ca

Gigue : Musique traditionnelle vive et ternaire en 6/8, d’origine anglaise, jouéesur violon, accordéon, mandoline, flageolet ou tout autre instrumentmélodique. Danse populaire exécutée sur le même rythme, caractériséepar des frappements vifs, et souvent alternés, des talons et des pointes.

Maluron-maluré : Terme employé surtout pour sa valeur rythmique. Mots farfelus qui neveulent rien dire mais qui sont amusants à chanter et qui ajoutent dessyllabes là où elles sont rythmiquement utiles dans une chansontraditionnelle. Ex. : « L’arbre est dans se feuilles, maluron-maluré,l’arbre est dans ses feuilles, maluron-dondé ».

Page 18: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

16

Marius Barbeau : Le plus grand folkloriste du Canada français. Il a, entre autres, étudiél’art populaire du Canada français et l’art autochtone d’un bout à l’autredu pays. Il a écrit le Romancero du Canada. Il a fait d’immensescontributions au contenu des plus grands musées de la nation.

Podorythmie : Néologisme inventé par le conteur-musicien-folkloriste AlainLamontagne. Podo (du latin), signifie pied, suivi de rythmie: rythme dupied. Tapage de pied. Percussion exécutée par une personne, assisesur une chaise, qui tape les semelles de ses chaussures sur le plancherpour accompagner une musique ou une chanson. On exécute, dans laplupart des cas, un rythme dans une métrique de 4/4 à base d’une noire,suivie de deux croches, une noire et deux croches par mesure.

Reel : Une musique vive en 4/4, d’origine écossaise, jouée sur un ou plusieursinstruments mélodiques. Une danse exécutée sur cette même musique,caractérisée par des frappements vifs et alternés des talons et des pointes.Le danseur s’exerce souvent au point de tituber de fatigue oud’étourdissement. C’est un mot anglais qui veut dire tituber ou branler.

Rengaine : Chanson qui ajoute ou énumère des éléments à mesure qu’elle estchantée. Ex. dans Alouette:Je te plumerai les ailesEt les ailes (bis)Et le bec (bis)Et les yeux (bis)Et la tête (bis)Alouette, oh !

Rigodon ou rigaudon :Air et danse vive à deux temps, d’origine provençale, en vogue aux 17eet 18e siècles. Définition canadienne: musique et danse qui “souignent”.

Souigner ou swingner Terme qui désigne l’acte de danser lors d’une veillée. Aussi, acte dejouer de la musique de nature folklorique avec enthousiasme et entrain.

Turlutte : Canadianisme qui désigne une série de syllabes chantées sur unemélodie quelconque, parfois pour remplacer des mots oubliés, parfoisdans le but de reprendre l’air d’une gigue ou d’un reel, ou parfois pourembellir une chanson en fournissant une sorte de colorature rythmique.Cet art fut popularisé par la chanteuse gaspésienne, La Bolduc.

Veillée : Tradition canadienne-française. Soirée de fête qui comprend leséléments suivants : les voisins, la parenté, la musique et la chansontraditionnelles, la danse, la boisson, le goûter à minuit, les farces, lescontes et les histoires. La veillée commence d’habitude après le souperet finit dans les petites heures du matin.

Page 19: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

17

ACTIVITÉ B-1: Le forgeron au génie troublé !« À l’aide ! Aimé Laforge, le célèbre forgeronde la région du Niagara, s’est assommé enfabriquant un fer à cheval pour la jument de sanièce, Ella Lecavalier… Et voilà notre forgeronqui déparle !

La sage-femme du canton, MadameBonenfant, n’a pas réussi à le guérir. Elle s’estdonc empressée d’aller chercher le curéLemoyne et la sœur Lachapelle, parce quec’est certainement le diable en personne qui ajeté un sort sur tout le village !

Grâce au « Petit lexique », peux-tu aider lepauvre forgeron à retrouver son génie ?

On compte sur toi ! »

Clémence Lajoie

Notre forgeron a toujours été un joyeux fêtard, un vrai _____ ___________ ! Le soirvenu, il courait de _____________ en _____________, arrivant toujours __ __ ________________ pour chanter à pleins poumons ses fameuses _______________________________ qui font dresser les cheveux du curé Lemoyne ! Lorsqu’arrive sontour, notre forgeron grimpe sur la ______ __ _____, réchauffe sa voix pour chanter _____________, et entame sa meilleure ____________ __ _______________. Lorsqu’iloublie les paroles de ses chansons, il se sert de la _______________ et ses« dondaine-laridaines » sont toujours suivis d’un gros « __ _____ __ _________ ! » quidémontre son excitation… Puis, pour faire ____________ la foule qui a envie de danserune ___________, il crée un rythme en faisant de la ______________________. Notreforgeron prête une paire de _______________ de bois à sa nièce Ella, et sors sonviolon pour jouer un _______ et un __________________ ! Puis, quand tout l’mondeest à bout de souffle, il chante la ____________ L’arbre est dans ses feuilles et tout lemonde répète le refrain qui se termine par _______________ - ________________.

a cappella à la bonne franquette A ouigne a-han boite à bois chanson à répondre

chansons grivoises cuillères gai luron gigue maluron-maluré podorythmie

reel rengaine rigodon souigner turlutte veillée (2)

Page 20: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

18

ACTIVITÉ B-2 :

Changez de bord, vous vous êtes trompés !

Relie les bonnes définitions aux termes musicaux qui suivent…

1) Rigodon (ou rigaudon)A) Une musique vive en 4/4, d’origine écossaise, jouée sur un ou

plusieurs instruments mélodiques. Une danse exécutée sur cettemême musique, caractérisée par des frappements vifs et alternés destalons et des pointes. Le danseur s’exerce souvent au point detituber de fatigue ou d’étourdissement. C’est un mot anglais qui veutdire tituber ou branler.

2) TurlutteB) Interjection retrouvée dans plusieurs chansons traditionnelles,

entre autres dans Le Rapide blanc, qui veut plus ou moins direyoupi !

3) Rengaine C) Musique traditionnelle vive et ternaire en 6/8, d’origine anglaise,

jouée sur violon, accordéon, mandoline, flageolet ou tout autreinstrument mélodique. Danse populaire exécutée sur le mêmerythme, caractérisée par des frappements vifs, et souventalternés, des talons et des pointes.

4) Maluron-maluré D) Air et danse vive à deux temps, d’origine provençale, en vogue

aux 17e et 18e siècles. Définition canadienne: musique etdanse qui “souignent”.

5) Reel E) Canadianisme qui désigne une série de syllabes chantées sur

une mélodie quelconque, parfois pour remplacer des motsoubliés, parfois dans le but de reprendre l’air d’une gigue ou d’unreel, ou parfois pour embellir une chanson en fournissant unesorte de colorature rythmique. Cet art fut popularisé par lachanteuse gaspésienne, La Bolduc.

6) Gigue F) Chanson qui ajoute ou énumère des éléments à mesure qu’elle

est chantée. Ex. dans Alouette: Je te plumerai les ailesEt les ailes (bis)Et le bec (bis) …

7) A ouigne a-han ! G) Terme employé surtout pour sa valeur rythmique. Mots farfelus

qui ne veulent rien dire mais qui sont amusants à chanter et quiajoutent des syllabes là où elles sont rythmiquement utiles dansune chanson traditionnelle.

RÉPONSES : 1 = 2 = 3 = 4 = 5 = 6 = 7 =

Page 21: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

19

« De bouche à oreille,de génération en génération ! »

(BÂTiR PAYS – Robert Paquette)

L’IMPACT DE LA « TRADITION ORALE »SUR LA CHANSON FRANCO-ONTARIENNE

Étant donné que tous ceux et celles qui voyageaient dans le Pays d’en haut ne se promenaientpas en canot d’écorce avec leur petit livre de « Pot-pourri scout » de la chanson, les paroles sesont transformées lorsqu’elles ont été retransmises de « bouche à oreille ». Certains chercheursfranco-ontariens tels Jean-Pierre Pichette, Marcel Bénéteau et le célèbre Germain Lemieux ontdémontré que, des générations plus tard, il existait parfois de dizaines de variantes d’une mêmechanson, et seulement au niveau du texte ! Parfois, l’histoire n’est plus du tout la même… Cesvariantes sont causées par l’ouie qui joue des tours, par du vocabulaire non-familier, souventpar la mémoire qui fait défaut, parfois par adaptation volontaire du texte (ex. les personnageset les actions dans Les Raftsmen – version Bytown), et même par censure de certains éléments.

Par exemple, dans la chanson grivoise Wo ! Farlantine, « Range-toi catin, j’vais t’passerd’l’agrément » (qu’on entend dans la famille Charest de Cornwall), devient « Range-toi catin, j’tepasse le règlement » dans la région de Windsor (endisquée par Marcel Bénéteau)… Petitedifférence ! Est-elle causée par l’ouie ? Par du vocabulaire non familier ? Par un souci decensure ? Par mémoire ? À toi d’interpréter l’histoire de ces variantes selon toutes sortes defacteurs historiques ou culturels…

ACTIVITÉ C-1 : LE CONTE FABULEUX…

Choisissez trois volontaires de la classe. Envoyez-en deux en attente dans le corridor et lisez letexte Au bal des bois (page suivante) au premier volontaire devant toute la classe. Par la suite,on fait entrer le 2e volontaire, et le premier lui raconte du mieux possible le conte. Puis, le 2e

volontaire répète du mieux possible au 3e ce qui lui a été raconté. Enfin, le 3e raconte sa versiondu texte le plus exactement possible. Pendant tout l’exercice, le reste du groupe essaye de noterà quoi sont causées chaque variante (les 5 causes sont écrites au tableau). Relisez le texte à lafin de l’exercice pour en faire la comparaison. Imaginez que chaque personne qui a reprisl’histoire est une génération. Pas surprenant que nous avons plusieurs versions de la mêmechanson ou du même conte ! Pour clôturer le tout, payez-vous la traite et faites l’écoute de lachanson du texte qui se trouve sur les albums Au bal des bois et Deux Saisons de la formation.

Page 22: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

20

Au bal des boisParoles et Musique : Jean-Marc Lalonde.Albums Deux Saisons et Au bal des bois(Disponibles au 1-800-465-APCM)

Elles dansaient dans la brumeÀ la lueur de la pleine luneComme des fées elles se laissaient allerSans souci elles se lançaientDans la poésie qui se créaitLa folle nuit qui venait juste de débuter

Et la musique mélancoliqueParfois aux rythmes diaboliquesLes possédait, les élevait jusqu’aux étoilesEt moi, figé comme je l’étaisEnsorcelé je regardais pour mieux comprendreLe mystère de cette cabale

Au bal des bois nous étions invités

C’était tout un air de foireUne fête qui dure jusqu’à l’auroreUn grand festin qui ne vient qu’une fois par annéeMais moi qui se méfiais de toutJe regardais mes amis saoulsEt je commençais un petit peu à m’inquiéter

Car les histoires du bal des boisParlent de fêtards qui ne reviennent pasQui disparaissent et qui ne sont jamais revusOn dit qu’un méchant violoneuxÀ la recherche d’âmes malheureusesAvec ses filles ensorcelait tout ceux venus

Voilà le maître du violonFaisait danser les filles en rondEt d’un clin d’oeil nous invita à la partieEt la puissance des tam-tamsNous a rempli les yeux de larmesNous entraîna dans la dernière danse de nos vies

De mon flacon de l’eau béniteDeux trois gorgées j’les ai bues vitePour m’échapper de cette maléfique magieEt le charme du démon ainsi que son infernal violonOnt cessé de me grafigner l’esprit

Un par un se sont fait séduitsMes confrères, mes amisPar ces filles, ces créatures aux pieds nuesEt la danse les ramenaDans les grandes profondeurs des boisDepuis ce temps je ne les ai jamais revusAu bal des bois nous n’aurions jamais dû aller

Page 23: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

21

ACTIVITÉ C-2 :LE JEU DU TÉLÉPHONE AVANT SON INVENTION !

Quelqu’un compose une phrase, assez complexe, et la chuchote à son voisin. Celui-ci transmet lemessage au prochain en ligne. Après une dizaine de ‘transmissions orales’, le dernier à entendrela phrase la dit à haute voix. On compare la nouvelle variante à la phrase originale. Cette activitédémontre comment il peut se développer plusieurs versions d’une même chanson. Un modèle réduitde « la tradition orale ».

Voici quelques exemples si vous voulez utiliser des phrases en contexte de la musique « de chez-nous » :

• « Dondaine-laridaine-matapatalimatou-matantalou-malimatou-matapatalimatou-matantalou-laridé »

• « C’est dans Loiselleville que nous sommes tous hivernés. Nous sommes unebonne gang et fort bien cassés »

(Les gens de Sainte-Claire, album Vieilles chansons du Détroit – Marcel Bénéteau)

• « Mes souliers sont rouges, ma mignonne, ma mignonne, mes souliers sont rouges,ma mignonne mes amours »

(Les souliers sont rouges (trad.) album Ziguedon – Donald Poliquin (Hearst)

• « Wing-tra-la, widing-tra-la-la, widing-tra-la-la, éla-idé »(Trad. Garolou (Cornwall)

• « La vie est courte, perds-pas ton temps, swing la baquaise, t’as pas cent ans ! »(Ça va brasser, album La chanson sacrée – SWING (Vanier/Fournier)

• « Ça fait du bien d’être revenu à Ottawa, de vivre dans la capitale, de s’promenersu’l bord du canal »

(Ottawa, albums Au bal des bois et Deux Saisons – Deux saisons (Ontario)

• « On est partis de Saint-Malo, à bord de très très gros bateaux, vivre à Paris c’étaitfini, moi je préfère la colonie »

(Josée-Louise, album compilation FIERS ! – les Hardis moussaillons)

• « J’fais d’la raquette-ta, raquatti-qua-tow-tow, raquatti-raquatti, raqua-tow-tow ! »(Moi, j’viens du Nord – albums Moi, j’viens du Nord et FIERS ! – Robert Paquette (Sudbury)

ACTIVITÉ C-3 : À LA RECHERCHE DE L’ÉVOLUTION…

Choisis une chanson traditionnelle assez connue dans ta communauté ou ta famille (Ex. LesRaftsmen). Fais une recherche à l’aide de l’Internet ou à la bibliothèque dans le but de trouverplusieurs versions différentes du texte de la même chanson. À partir des cinq causes des variantes,essaye d’identifier pourquoi il existe telle ou telle version.

D’autres chansons à rechercher :La Poule à ColinLa Destinée, la rose au boisLe Petit mariChevaliers de la table rondeC’est à boire, mesdames

Page 24: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

22

« Plus ça change…moins c’est pareil ! »

(Titre d’album – Deux Saisons)

LES VARIANTES MUSICALES DANS LESCHANSONS TRADITIONNELLES EN ONTARIO FRANÇAIS

Bien entendu, ce ne sont pas seulement les textes qui peuvent avoir été changés dans les chansonstraditionnelles. Parfois, c’est la mélodie ou le rythme. Dans ce cas, il y a toutes sortes de raisonsqui peuvent avoir causé différentes variantes ou versions musicales pour une même chanson: tropdifficile à chanter pour son registre de voix, manque ou ajout d’un instrument, volonté de changer lesentiment exprimé (Ex. Joie au lieu de tristesse), oubli de l’air original, recomposition volontaire,transposition au milieu d’une autre chanson, etc.

Par exemple, une courte recherche nous a permis d’identifier six variantes musicales différentes pourla célèbre chanson À la claire fontaine :

Version rock : Album Tour de trapèze - Lise Paiement (Sturgeon Falls/Ottawa)Version traditionnelle (rythme doux) : Album compilation Pleine Lune - Ralph Grant (Toronto)Version traditionnelle (rythme pour enfants) : Album Rigodons… Chantons – Andrea HaddadVersion complainte et modifiée : « À la clairE FONtaine (…) Fendez le bois, chauffez le four »Version « acadienne-country » : Album Le bon fricot - Marcella Richard (Île-du-Prince-Edouard)Version À la claire fontaine Zign’ Zign’ : Recueillie par Germain Lemieux à Sudbury en 1950

ACTIVITÉ D-1 : LA CHASSE AUX VERSIONS !Dans un laboratoire informatique, on divise le groupe en deux. Au signal, chaque équipe a 20minutes pour aller trouver, écouter et identifier les plus de versions possible d’une chanson(traditionnelle ou non). Titres traditionnels suggérés : C’est la vie d’un garçon, Au clair de la lune, Lafille aux oranges, Le Petit mari, Mon canot, (Les) Mes souliers sont rouges et La Vendée.

Page 25: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

23

À la claire fontaineÀ la claire fontaine, m’en allant promener,J’ai trouvé l’eau si belle que je m’y suis baigné.

Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai

J’ai trouvé l’eau si belle que je m’y suis baigné ; (bis)Sous les feuilles d’un chêne, je me suis fait sécher.

Sous les feuilles d’un chêne, je me suis fait sécher ; (bis)Sur la plus haute branche, un rossignol chantait.

Sur la plus haute branche, un rossignol chantait ; (bis)Chante, rossignol chante, toi qui a le cœur gai.

Chante, rossignol chante, toi qui a le cœur gai ; (bis)Tu as le cœur à rire, moi je l’ai-t-à pleurer.

Tu as le cœur à rire, moi je l’ai-t-à pleurer ; (bis)J’ai perdu ma maîtresse, sans l’avoir mérité.

J’ai perdu ma maîtresse, sans l’avoir mérité ; (bis)Pour un bouquet de roses que je lui refusai.

Pour un bouquet de roses que je lui refusai ; (bis)Je voudrais que la rose fût encore au rosier.

Je voudrais que la rose fût encore au rosier ; (bis)Et moi et ma maîtresse dans les mêm’s amitiés.

ACTIVITÉ D-2 : CHANTER SES SENTIMENTS…

À partir de la chanson À la claire fontaine, compose une version chantée a cappella qui exprime undes sentiments qui pourrait être passé dans la tête ou le cœur de l’auteur. Tu dois modifier lamélodie ou le rythme. Il n’y a pas de limites et de lois à suivre, à part de ne pas modifier lesparoles. Tu peux répéter des extraits au besoin. Tu peux également te servir d’un autre air connu.N’oublie pas que le ton de ta voix joue pour beaucoup !

L’émerveillement Le chagrin causé par le deuilLa folie amoureuse La frustration d’un amour ruinéL’ennui terrible La confusion (mélange de sentiments)La gêne devant une fille La peur de la nature (du chêne, de l’oiseau, etc.)

Page 26: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

24

« C’est Ti-Jos qui se gonde ! »(Tite-Josette dans une veillée !)

L’UNIVERS DE LA CHANSON À RÉPONDRE

Gilles Vigneault l’a chanté : « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver ! » Et les bonnes famillescanadiennes-françaises qui ont habité le pays bien avant l’arrivée de l’électricité au tournant du 20e

siècle n’avaient pas besoin de chauffage central ou de radio pour braver les longues soirées d’hiver :elles organisaient les fameuses « veillées ! »

Et voilà ! À chacun son tour d’inviter les voisins et la parenté. Après un bon souper de fèves au lard,de soupe aux pois et de ragoût à la viande (s’il en restait), tout l’monde se rend à la maison de lafamille hôtesse en carriole tirée par un cheval. On se garde bien emmitouflé dans son capot et sousles couvertures, les pieds au chaud grâce aux briques qui avaient été chauffées dans le fourneau dupoêle à bois. On arrive et les femmes font vite entrer les enfants pour accrocher leurs nombreusespelures d’oignon. Après avoir dételé les chevaux à l’écurie, les hommes et les garçons se font salueren recevant un verre de caribou qu’ils enfilent d’une traite ! Tout le monde est arrivé. On s’échangedes salutations et on se « tire la pipe », les femmes d’un bord et les hommes de l’autre, pendant quela progéniture se retrouve, toute excitée. Soudain, on cogne à la porte… On accueillechaleureusement le « quêteux » à qui la maisonnée offre un banc pour passer la nuit, en échange,bien entendu, des dernières nouvelles du canton !

Puis, on débute la soirée « à la bonne franquette ! » La p’tite Eulalie sort les cuillères de bois de sesjupes et son cousin Adjutor court chercher son bonhomme « gigueux » dans la chambre qu’il partageavec ses 13 frères et sœurs. L’oncle Stanislas commence à taper du pied… Ça y est, on s’entasseautour du poêle à bois et chaque personne est parée pour la fameuse tradition de la veillée : à tourde rôle, chacune et chacun doit raconter une légende, ou encore mieux, nous faire découvrir sadernière chanson à répondre ! La maîtresse de céans, la tante Délicia, part le bal en lançant un gros« A ouigne a-han ! » que tout l’monde répète en chœur, en tapant des mains et en frappant dutalon… Comme d’habitude, la veillée se terminera aux petites heures du matin !

La « chanson à répons », comme l’explique avec détail le folkloriste Germain Lemieux dansChansonnier franco-ontarien 1 (www.cfof.on.ca), est un art véritable de par sa composition. On yretrouve des structures bien établies pour permettre à la foule de participer. On dénote égalementune nette tendance à bâtir des phrases qui se terminent en rimes, et qui ont le même nombre depieds. Enfin, le rythme de toutes les chansons à répondre n’est pas obligé d’être aussi endiabléque celui de L’Enjôleur sur l’album. Par exemple, plusieurs versions « à répondre » modifiées d’À laclaire fontaine sont de toute douceur, comme celle où on ajoute le refrain « Fendez le bois, chauffezle four, dormez la belle il n’est point jour. »

Page 27: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

25

Voici quatre structures de chansons à répondre :

1) La chanson « à répondre » comme telle (ou « à répons ») :La foule répète normalement un refrain facile à apprendre pendant que la chanteuse reprendson souffle après avoir chanté un couplet.

Ex. Les Raftsmen (sur l’album) :Là yousqu’y sont tous les Raftsmen ? (bis)Dans les chantiers y sont montés

Bing su’ la ring ! Bang su’ la rang !Laissez passer les raftsmen !Bang su’la ring Bong ! Bang !

2) La chanson « doublée » ou « à répéter » :La foule répète toutes les paroles du chanteur. On reconnaît cette formule de base au (bis)perpétuel dans le texte.

Ex. La Guignolée

Bonjour le maître et la maîtresse )Et tout le monde de la maison. ) (bis)

Pour le dernier jour de l’année )La ‘Ignolé’ vous nous devez. ) (bis)

3) La « rengaine » :La chanteuse ajoute ou énumère des éléments à mesure qu’il avance, et la foule répète.

Ex. dans Alouette:Je te plumerai les ailes (bis)Et les ailes (bis)Et le bec (bis)Et les yeux (bis)Et la tête (bis)Alouette, oh !

4) La chanson « casse-cou » :D’un seul souffle, et sans briser le rythme, le chanteur ajoute des éléments au fur et àmesure qu’il avance, et la foule essaye de le suivre en répétant. (Ce type de chanson faitaussi partie des chansons « doublées » et des « rengaines »)

Ex. Dondaine-laridaine :DondaineDondaine-laridaineDondaine-laridaine-matapatalimatouDondaine-laridaine-matapatalimatou-matantalouDondaine-laridaine-matapatalimatou-matantalou-malimatouDondaine-laridaine-matapatalimatou-matantalou-malimatou-matapatalimatouDondaine-laridaine-matapatalimatou-matantalou-malimatou-matapatalimatou-matantalouDondaine-laridaine-matapatalimatou-matantalou-malimatou-matapatalimatou-matantalou-laridé !

Page 28: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

26

« C’est (ton nom) qui se gonde ! (bis) Silence ! Elle (il) va chanter…

Car elle (il) sait bien chanter… »

ACTIVITÉ E-1 : ON RECRÉE UNE « VEILLÉE ! »

Page 29: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

27

• En sous-groupe, composez une chanson à répondre en vous servant de personnagescolorés de votre village ou de votre communauté, ou encore de vos amis.

• Vous pouvez avoir recours à un air traditionnel ou en composer un nouveau.

• Inventez une situation farfelue qui se passe lors d’une veillée d’antan, avec l’ambiance, leton et le langage appropriés.

Ex. C’est Nicolas de Saint-AlbertRép. C’est Nicolas de Saint-Albert

Son estomac tout à l’enversRép. Son estomac tout à l’envers

Son bon fromage y’a renvoyéSur la robe d’la belle Aimée

Refrain: A ouigne-a-han, a ouigne-a-hanSouigne la bacaisse dans l’fond d’la boîte à bois

• Servez-vous du « Petit lexique » pour vous aider (Voir section « Méli-Mélo »).

• Essayez de composer des rimes riches (ex. chev’lure – l’assure dans La Tête frisée) au lieude te contenter des rimes pauvres (ex. retournés – défricher dans Les Raftsmen)

• Pour augmenter le défi, chaque sous-groupe doit composer une chanson à répondre quicorrespond à une structure bien précise (page précédente).

Page 30: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

28

ACTIVITÉ E-2 :

Ce qu’on entend dans une veillée !« J’te dis qu’il s’en passe des choses dans une veillée chez ma tante à L’Orignal. Mon oncle tape du pied tellement fort que

la p’tite Eulalie en a perdu ses mots… À l’aide du dictionnaire, aide-lui à comprendre tout ce chari-vari ! »

LA VEiLLÉECHEZ MA TANTE DÉLiCiA

par Félix Saint-Denis

Et voilà ! À chacun son tour d’inviter les voisins et la _________. Après un bon souper defèves au lard, de soupe aux _____ et de ragoût à la viande (s’il en restait), tout l’monde serend à la maison de la famille hôtesse en __________ tirée par un cheval. On se gardebien emmitouflé dans son ______ et sous les couvertures, les pieds au chaud grâce aux_______ qui avaient été chauffées dans le fourneau du poêle à bois. On arrive et lesfemmes font vite entrer les enfants pour accrocher leurs nombreuses pelures d’oignon.Après avoir _______ les chevaux à l’écurie, les hommes et les garçons se font saluer enrecevant un verre de _________ qu’ils enfilent d’une traite ! Tout le monde est arrivé. Ons’échange des _____________ et on se « tire la pipe », les femmes d’un bord et leshommes de l’autre, pendant que la __________ se retrouve, toute excitée. Soudain, oncogne à la porte… On accueille chaleureusement le « __________ » à qui la______________ offre un banc pour passer la nuit, en échange, bien entendu, desdernières nouvelles du canton !

Puis, on débute la soirée « à la bonne ___________ ! » La p’tite Eulalie sort les cuillères debois de ses jupes et son cousin Adjutor court chercher son bonhomme « gigueux » dans lachambre qu’il partage avec ses 13 frères et sœurs. L’oncle Stanislas commence à taper dupied… Ça y est, on s’entasse autour du _______ à bois et chaque personne est parée pourla fameuse _______________ de la veillée : à tour de rôle, chacune et chacun doit raconterune ___________, ou encore mieux, nous faire découvrir sa dernière chansonà ___________ ! La maîtresse de ______, la tante Délicia, part le bal en lançant un gros« _______________! » que tout l’monde répète en ______, en tapant des mains et enfrappant du _______… Comme d’habitude, la veillée se terminera aux petites heures dumatin !

A ouigne a-han briques capot caribou carriole céans chœur

dételé franquette légende maisonnée parenté poêle pois

progéniture quêteux répondre salutations talon tradition

Page 31: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

29

« J’ai un bouton su’l’bout d’la languequi m’empêche de turlutter ! »

(Mary Travers – LA BOLDUC)

LA TURLUTTE : UN MODE D’EXPRESSIONTYPIQUE DE NOTRE CULTURE

La turlutte, c’est un canadianisme qui désigne une série de syllabes chantées sur une mélodiequelconque, parfois pour remplacer des mots oubliés, parfois dans le but de reprendre l’air d’unegigue ou d’un reel, ou parfois pour embellir une chanson en fournissant une sorte de coloraturerythmique. Cet art fut popularisé par la chanteuse gaspésienne, La Bolduc, une dameexceptionnelle qui a relevé le moral du Canada français en entier lors de la Grande dépression desannées 1930. Dans la deuxième partie de la pièce Torbolton et la Bégayeuse (reel La Bégayeuse),on peut entendre une turlutte à la Deux Saisons !

ACTIVITÉ F-1 : LE DÉFI DE LA TURLUTTE !Formez deux équipes qui s’affronteront en duels de turlutte ! Chaque membre de l’équipe trouve unair assez connu par ses pairs (Conseil : le rock alternatif ne s’apprête pas très bien à cette activité,mais on ne sait jamais ! ) À tour de rôle, et en alternant d’équipe, chaque membre turlutte l’air de sachanson jusqu’à ce que l’équipe adverse le reconnaisse. L’équipe gagnante est celle qui a deviné leplus de chansons en utilisant le moins de temps ! On peut adapter ces r`glements au besoin selonl’âge ou le talent du groupe. Bonne chance !

Formules typiques de turluttes canadiennes-françaises :

Tam-ti-de-lay ti-de-ladi dondé

Didelay didelidam ladidoudeladidou

Dondaine-laridaine-matapatalimatou-matantalou-malimatou-matapatalimatou-matantalou-laridé

Autres modèles de turluttessur des albums franco-ontariens

BIM BOUM !(traditionnelle)Interprétée par Donald Poliquin (Hearst)Album Ziguedon !

M’en allant à la chasseÀ la chasse à perdrixDans mon chemin rencontreUne jolie demoiselle, la ridelle

Page 32: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

30

Ma ta patte y a matouMatante alou, bim boum !Ma ta patte y a matouMa tante a lou, laridé !

Dans mon chemin rencontre Une jolie demoiselleJe lui ai demandéSi elle était à marier, laridé

Sur le bord du Saint-Laurent(La Bolduc – traditionnelle)Interprétée par SWING(Michel Bénac de Vanier et Bobby Lalonde de Fournier)Album La chanson sacrée

Quand j’étais, j’étais pas bien grandUne belle j’ai rencontrée, sur le bord du Saint-LaurentLes deux pieds à l’eau, elle volait un cerf-volantElle m’a jeté un coup d’œil, et m’a dit en souriant

Pa da la dou ma di bou wopPa de la da ha haBop hop hopPi de la di mo wop

_______________________________________________

EXEMPLE DE FORMULE « MALURON-MALURÉ » :La Belle Françoise(traditionnelle)Interprétée par Garolou/Lougarou (Cornwall)Album Lougarou

C’est la belle Françoise longéC’est la belle FrançoiseQui veut se marier, maluron-luretteQui veut se marier, maluron-luré

DÉCOUVREZ CES ARTISTES ET LEURS ALBUMS EN VISITANT LEwww.APCM.ca

ou en téléphonant au 1-800-465-APCM !

Page 33: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

31

« Nous voici Franco-Ontariens,notre identité gravéedans nos mains ! »

(iCi DANS LE NORD – Yves Doyon)

LES COMPOSANTES ET LES ORIGINESDE LA MUSIQUE « DE CHEZ-NOUS ! »

Le célèbre folkloriste Marius Barbeau a donné aux Canadiens le Romancero du Canada, uneimmense compilation de milliers de chansons folkloriques provenant de tout le Canada français. À

partir de 1947, inspiré par Barbeau, le Père Germain Lemieux (Gaspésien d’origine,professeur à Sudbury) décide de sillonner les routes de l’Ontario français en rêvantentre autres de créer un Romancero « franco-ontarien ». Pendant plus de 30 ans, lepère du Centre franco-ontarien de folklore (www.CFOF.on.ca) se rend de maison enmaison et enregistre plus de 3 000 versions de chansons folkloriques et près de 650versions de contes et légendes. Il publiera Chansonniers franco-ontariens 1 et 2 et lacollection de récits Les vieux m’ont conté en 33 tomes !Germain Lemieux, s.j.

Dans Chansonniers franco-ontariens 1, Germain Lemieux retrace les thèmes les plus populaires deschansons traditionnelles chantées en Ontario. Des chercheurs passionnés poursuivront son œuvrepour découvrir ces thèmes qui ont captivé les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens degénération en génération. Parmi ces chercheurs, il faut mentionner Jean-Pierre Pichette et MarcelBénéteau qui aujourd’hui poussent encore plus à fond ces découvertes ! Cette quête de l’identitéfranco-ontarienne a même motivé l’Université de Sudbury à créer un Département de folklore etethnologie !

Page 34: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

32

Quatre siècles de chansons au Pays d’en haut !VOICI LES THÈMES LES PLUS POPULAIRES DANS LES CHANSONS FOLKLORIQUES*CHANTÉES EN ONTARIO DEPUIS L’ARRIVÉE D’ÉTIENNE BRÛLÉ EN 1610(Source principale : Chansonniers franco-ontariens 1 – CFOF, 1974)

Les deux sources de la chanson folklorique…

1) LA CHANSON D’ORIGINE FRANÇAISE…

• On découvre les grands thèmes exploités parles poètes à l’époque du Moyen-Âge et de laRenaissance dans le vieux folklore français,grâce à des chansons mieux conservées iciqu’en France : la joie, la tristesse, l’amour, laguerre, les départs, ainsi que les conflits oul’admiration des paysans face à la royauté.

• Puis, la chanson folklorique canadienne-française vient prolonger celle de France : lesberceuses de la Bretagne et de la Normandie, etles complaintes telles La belle Germine et PrinceEugène (sur cet album) apporteront réconfort

aux familles de colons « nouvellement arrivé(e)s sur les bords du Saint-Laurent, encore peu aucourant de ce milieu sauvage ».

• Le colon devient défricheur et guerrier et « devra parcourir de longuesdistances en canot ou en raquettes, coucher en forêt, affronter lesobstacles (…) ». À son retour, il racontera ses péripéties « dans unechanson composée sous la menace de mort » !

• Puis, arrivent ou naissent en Ontario des chansons nouvelles. Lachanson de travail exprime « les sentiments de fraternité, de joie etd’espoir » alors que les colons travaillent aux champs « encompagnie de voisins et parents ».

• Alors que les vieilles chansons de France s’adaptent au rythme du« canot ou à la danse qui accompagne infailliblement les corvées »,on fait beaucoup de place à la chanson à boire, la chanson de tableet la chanson de mariée. On développe la chanson de guignolée etla chanson des sucres.

• Arriva l’ère de la chanson des « Voyageurs » qui remontent lesrivières en canot d’écorce. La menace de mort se reflète dans les chansons, tant à la dravequ’au pays des Indiens. La Complainte de Cadieux, écrite par un voyageur agonisant après êtretombé aux mains des Iroquois sur l’Ouaouais, illustre bien le sens épique et tragique de lacomplainte. Plus tard, un grand nombre de voyageurs partiront du Québec pour aller chercherdes fourrures en un temps record dans le Nord-Ouest ontarien et dans les Prairies.

* Selon le Père Lemieux, pour être « folklorique », il faut qu’une chanson ait été composée etretransmise oralement seulement.

Page 35: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

33

2) LA CHANSON CANADIENNE…

• Même si la mélodie est « souvent empruntée à unechanson française en perte de popularité (…ou) d’unemesse grégorienne (…) l’inspiration venait du fleuve, de larivière, de la forêt ou des camps de bûcherons etvoyageurs. C’est l’époque des légendes, de la veilléechez « le père Gauthier » et du paysan ruiné par sasupercherie ! La nouvelle présence irlandaise au paysdéteint sur nos coups d’archet.

• La chanson canadienne se distingue par sa langue frustre(rude) (les origines gauloises restent enracinées avec lachanson grivoise), par son rythme libre (Ex. chanson àrépondre) et par son thème poétique qui traite des réalitéslocales.

• On y retrouve une multitude de personnages des villages « de par chez-nous » : de lafiancée jusqu’au p’tit mari, de monsieur l’curé jusqu’au diable en personne, de l’habitant àla vieille fille, en passant par le forgeron, l’amante du cordonnier, le p’tit bœuf, la bonnevieille jument et tous les animaux de la basse-cour et de la forêt !

Page 36: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

34

De la radio jusqu’aux « boîtes à gogo » !L’ONTARIO FRANÇAIS SE « BRANCHE » SUR DES INFLUENCES EXTÉRIEURES(Source principale : Le livre du siècle, Grolier, 1999)

• Depuis l’arrivée progressive de la radio et de l’électricité enOntario au tournant du 20e siècle, et surtout au retour de la1ère guerre mondiale, la musique américaine commence às’infiltrer lentement. Tout en perpétuant leur héritage eninterprétant des chants traditionnels, souvent à partir de lachorale familiale ou paroissiale, de plus en plus de Franco-Ontariens découvrent le blues, le jazz et le plaisir de dansersur le charleston américain. Grâce à la radio et augramophone, toute l’Amérique découvre aussi l’influence de« la nouvelle voix de la chanson française », incarnée parÉdith Piaf.

Mais la Grande dépression économique desannées 1930 amènera le Canada français às’agripper à la « joie de vivre » et au réconfortdes chansons au registre traditionnel, grâce aucourage et à l’énergie de Mary Travers, dite LaBolduc ! Cette Gaspésienne établie à Montréaldevient la première auteure-compositeur-interprète de chansons canadiennes-françaises. On commence donc maintenant àécrire les textes et la musique de nos chansons.On composera plusieurs chansons ou variantessur des lieux ou personnages de l’Ontariofrançais, comme la chanson comique Les cinqjumelles.

Photo : www.labolduc.qu.ca

• Pour contrer l’invasion de plus en plus menaçantede la musique américaine, et pour « moraliser lachanson en valorisant le terroir », l’abbé Charles-Émile Gadbois fonde « La Bonne Chanson » quiconnaîtra un très grand succès sur tout le Canadafrançais. Le folkloriste Marius Barbeau écrit leRomancero du Canada. Il est tellementconvainquant en affirmant que « Les chansonsfolkloriques (…) serviront à bâtir l’avenir de l’artau Canada », qu’on lui demande de préparer Lesoldat canadien chante encourager les Canadiensfrançais au front et leurs familles lors de la 2e guerremondiale.

Photo : Musée des Jumelles Dionne (North Bay)

• À Sudbury en 1947, Germain Lemieux, le père du Centre franco-ontarien de folklore,commence à répertorier le patrimoine de l’Ontario français. Il enregistre 3 000 versions dechansons folkloriques et près de 650 versions de contes et légendes. Il publieraChansonniers franco-ontariens 1 et 2 et la collection de récits Les vieux m’ont conté en33 tomes !

Page 37: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

35

• Au cours des années 1950, après l’influence du boogie-woogie et de la chansonnette française, les Franco-Ontariens ne sont pas de reste et succombent aurythme « diabolique » du rock & roll d’Elvis Presley, deChuck Berry et de Little Richard. Ici, l’américanisationse fait entendre à la radio des automobiles, qui sontmaintenant accessibles dans tous les coins de l’Ontario,et dans les nouvelles « juke-box », au grand bonheurdes jeunes et au détriment du clergé !

Photo Félix Leclerc: PC Photo : www.elvis.com

• Pendant ce temps, la chanson du Canada françaisgarde surtout un registre folklorique... Mais unCanadien français originaire de La Tuque (Québec),qui est venu faire ses études à Ottawa à l’âge de 14ans, amènera un souffle nouveau à la chanson d’ici : ilcrée l’ère du chansonnier. Il s’agit bien entendu denul autre que Félix Leclerc. Félix est très populaireau Canada français comme animateur de radio,écrivain et dramaturge. Mais il faudra qu’il « fasse unmalheur » en France pour que les gens d’ici s’ouvrentà « ce poète qui chante les beautés de la nature dansun style personnel et ne ressemblant à riend’autre ». Grâce à l’appui de Jacques Normand, Félixpave la voie à plusieurs jeunes artistes du Québec quigoûtent au succès en France pour ensuite être mieuxappréciés ici dans les cabarets des années ’50 etdans les boîtes à chansons des années ’60 :Raymond Lévesque, Claude Léveillée, Gilles

Vigneault, Monique Leyrac, Pauline Julien et Jean-Pierre Ferland. Et même certainsEuropéens, comme les jeunes Georges Brassens et Jacques Brel qui chantent des piècesqui deviendront les immortelles, souligneront publiquement leur reconnaissance enversFélix Leclerc qui a révolutionné la chanson française !

Michèle Richard• Les années 1960 sont marquées en Europe et en Amérique

par l’arrivée du « fab four » londonien, les Beatles. Ondanse le ya-ya au son d’une musique légère et naïve.« Nous (aussi) on est dans le vent » et on commence àcommercialiser la chanson française avec des émissionsde télévision (puisque maintenant elle devient accessible)telle « Jeunessed’aujourd’hui » qui imite lapopulaire émission « AmericanBandstand ». Alors que « lachanteuse » Ginette Renos’adresse à un public plus

sérieux, Pierre Lalonde et Michèle Richard se retrouvent en têtede tous les palmarès… C’est l’époque du yéyé et des boîtes àgogo ! Toute cette révolution musicale affectera profondémentla façon dont les Canadiens français de l’Ontario perçoivent leurplace : on est attiré par cette nouvelle industrie musicale, maison y est inexistant… Une autre forme de révolution se prépare.

Page 38: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

36

« 30 ans de chansons en Ontariofrançais »DE LA RÉVOLUTION TRANQUILLE JUSQU’À L’AFFIRMATION DE LAFIERTÉ « FRANCO-ONTARIENNE ! » (Source principale : 30 ans de chansons en Ontario français,APCM, 2001)« C’est le début d’un temps nouveau, la Terre est à l’année zéro » chante l’artistequébecoise Renée-Claude en pleine révolution tranquille… Et les années 1970ouvrent une ère nouvelle pour la chanson « franco-ontarienne ». Une ère préparéepar des siècles d’évolution ! Voici un bref aperçu du contenu de la superbe revue 30ans de chansons en Ontario français.

Par Laurent de Combrugghe (APCM)adapté par Félix Saint-Denis

Tous dans l’même bateau -CANO

Les années 1970à 1980Cette première décennieest caractérisée par laprise de parole quiémerge du Nouvel-Ontario (Ontario français)et qui se fait entendre

partout au Québec, en Acadie et également enEurope. De Robert Paquette en passant parla Coopérative des artistes du Nouvel-Ontario (CANO, d’où émergera CANO-Musique) àLougarou/Garolou (gagnant en 1979 et en1980 du Félix pour le disque folklorique del’année), c’est la période des chansonniers etde la musique traditionnelle, principalement.

Animation historique – FESFO 2001

C’est aussi l’époque de la montée du rock… Mis à part le Français Johnny Hallyday, toute laplanète croit que « le rock ne peut se chanter qu’en anglais ». Breen Leboeuf (North Bay) s’associealors avec Gerry Boulet pour fonder la formation Offenbach qui va défoncer tous les stéréotypes.Ce sera ce même « petit Franco-Ontarien du Nord » qui gagnera le premier prix Félix qui estattribué dans l’industrie québécoise en 1979 !

Toute cette effervescence chezles créateurs, le besoin deprendre la parole et de s’exprimerdonnera naissance aux grandsrassemblements franco-ontariens que sont devenus LaNuit sur l’étang (1973) et leFestival franco-ontarien (1976),et qui mettront au monde toute unenouvelle génération d’artistes.

Première levée du drapeau franco-ontarienUniversité de Sudbury – 25 septembre 1975 Robert Paquette

Le pionnier de la chanson « franco-ontarienne »

Page 39: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

37

Les années 1980 à 1990Cette décennie est marquée par de nombreux changements. Le disquevinyle utilisé jusquà maintenant comme support musical laisse sa place à lacassette audio puis au disque audionumérique. C’est aussi l’apparition dela musique disco qui viendra changer les habitudes d’achat desconsommateurs partout dans le monde.

De nouvelles figures émergent dans l’univers musical franco-ontarien : Diadem, ungroupe originaire de Cornwall, connu maintenant comme les sœurs Diane, Denyse etMarie Marleau produiront pendant cette décennie pas moins de six albums quis’adressent aux enfants.

Donald Poliquin quant à lui produira deux albumsdurant la même période. En 1986, sous l’influence deRadio-Canada, le concours Ontario Pop, mettant envedette le développement de nouveaux talentsfrancophones, voit le jour. En 1989, Paul Demers écritla chanson Notre Place, qui deviendra l’hymne detous les rassemblements franco-ontariens.

Donald Poliquin

Au terme de vingt années de démarches souvent individuelles, en1989, sous l’instigation de Jean Malavoy et du Contact ontarois, lesartistes de la chanson et de la musique, à l’occasion d’un colloque surles arts, décident de se regrouper et de se donner des moyenscollectifs tant au niveau de la défense que de la promotion de leursintérêts professionnels.

Paul Demers chantant Notre Place à HearstPhoto : marie claude Petit

Les années 1990 à 2000L’Association des professionnels de la chanson etde la musique (APCM) voit le jour au printemps 1990et se donne pour mandat de regrouper lesprofessionnels en favorisant par tous les moyens ledéveloppement et l’épanouissement de la chansonet de la musique franco-ontariennes.

Jacinthe TrudeauChampionne canadienne du violon ’98 et ‘99

Le manque de soutien et d’infrastructures pour la promotion, la mise enmarché et la distribution des produits d’enregistrements sonorespousse l’APCM à créer sa propre étiquette (Musique AU) et à fonderson service de distribution (Distribution APCM – 1-800-465-APCM).C’est aussi les années de production de trois albums compilation parQuatorze artistes de l’Ontario français, Chansons et musiquesontaroises et Pleine lune, qui ont permis à de nombreux artistes de sefaire connaître et de produire par la suite leur propre album. La formation Deux Saisons

Page 40: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

38

Du point de vue jeunesse, les années 1990 ont été marquées par lesfrères François et Pierre Lamoureux de la formation Brasse-Camaradequi, par leurs tournées frénétiques dans toutes les écoles et sur toutesles grandes scènes du pays, ont pavé la voie et servi d’inspiration àplusieurs formations qui suivront tels Kif-Kif, Brouhaha, En Bref, LesHardis Moussaillons, Deux Saisons, Les chaiZes muZicales, Visionaffaiblie, Contraste, Matante Florence, Konflit Dramatiket Élugrive. Pas surprenant que les frères Lamoureuxsoient aujourd’hui branchés à pleins feux au cœur del’industrie internationale !

François et Pierre Lamoureux

D’autres artistes de l’Ontario français, qui ont grandi avec l’héritage de Félix Leclercjusqu’à CANO, connaissent du succès sur la scène internationale : AnnieBerthiaume chante en français à Las Vegas, Roxane Potvin immortalise sa voix surles versions françaises des films de Disney et au Cirque du Soleil, Véronic Dicaireparticipe à la chanson thème des 4es Jeux de la Francophonie mondiale, NicolePaiement, la première femme chef d’orchestre au pays, dirige un célèbre orchestreen Californie, et Daniel Lanois est le génie réalisateur du légendaire groupe U2 !

Lise Paiement Annie BerthiaumePendant ce temps, l’arrivée de l’autogestion des francophones de leur propresystème scolaire amène un souffle nouveau à l’animation culturelle. À cechapitre, l’artiste et enseignante Lise Paiement sera celle qui aura eu le plusd’impact, par ses chansons, ses ateliers et ses spectacles, sur la fierté culturellede dizaines de milliers de jeunes partout au pays !

Cette décennie est caractérisée par une explosion de nouveaux albums produitspar une multitude d’artistes, dont Ado et les Unis, Marcel Bénéteau, Clifford Breau,Clin d’œil et Bre-Tel, la Compagnie Vox Théâtre, Éric Dubeau, Pierre Germain,Ralph Grant et Élisabeth Gauthier, Jean-Guy Labelle, Marc Landry, Éric Latreille,

Olide Nester, Jean-Michel Ouimet, Jean Poulin, Joëlle Roy, Manon Séguin, Brian St-Pierre, Swing,Bob Taillefer, Diane Tarantino, Jacinthe Trudeau, François Viau et Yvan Vollé. Trois autres albumscompilation seront produits au tournant du millénaire, soit SOS Montfort ! pour ne jamais oublier, LaNuit sur l’étang et FIERS !

100 jeunes artistes de partout en Ontario chantent à l’unisson aux Jeux franco-ontariens« Aujourd’hui pourdemain… »Le nouveau millénaire amènela multiplication de partenariatsentre l’APCM et différentsorganismes qui font en sorteque la chanson et la musiqued’ici s’ouvrent davantage surde nouveaux horizons. Parmiceux-ci, citons les Jeuxfranco-ontariens avec sonvolet Chanson et Musique,Réseau Ontario et sonmaillage avec Roseq, la participation à des événements internationaux tel leMidem, le Réseau de distribution en milieu scolaire et la production dupremier Gala de la chanson et de la musique franco-ontariennes qui afait rayonner l’immensité du talent d’ici !

Le groupe SWING (Michel Bénac et Bobby Lalonde) Grand gagnant du 1er Gala de l’APCM avec Deux Saisons

Page 41: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

39

30 ans de chansonsen Ontario français

UNE RESSOURCE À DÉCOUVRIR !

Ce cahier éducatif en format magazine (52 pages)aborde de façon passionnante les trois dernièresdécennies, soit : les années 1970 à 1980 caractériséespar leur prise de parole, les années 1980 à 1990marquées par de nombreux changements et lesannées 1990 à 2000, où les artistes franco-ontariensse sont donnés des outils pour développer et faireprogresser leur art.

UNE RESSOURCE À PARTAGER EN CLASSE !

Seulement 5$ (plus taxes et frais d’envoi)

1-800-465-APCMwww.APCM.ca

ACTIVITÉ G-1 : LA CHASSE SUR LA TOILE !Fais une recherche à l’aide de l’Internet, à une discothèque ou à la bibliothèque sur les éléments oucomposantes de la musique traditionnelle canadienne-française. Parmi tout le répertoire canadien-français et acadien, trouve un exemple de :

Une gigue : partitionUn reel : partitionUne chanson grivoise : texte et mélodieUne chanson à répondreUne rengaineUne chanson de travailUne chanson du Moyen-Âge, transportée au CanadaUne chanson d’origine uniquement canadienneUne chanson traditionnelle considérée politiquement correcte de nos jours… Bonne chance !

ACTIVITÉ G-2 :NOTRE IDENTITÉ FRANCO-ONTARIENNE EN CHANSON

À partir de sites Internet tels www.APCM.ca, www.FRANCOCULTURE.ca, www.ANIMUSIQUE.ca ouwww.FESFO.ca, identifiez des chansons traditionnelles ou modernes qui traitent de l’identitéfranco-ontarienne, soit parce qu’elles :

• Décrivent les DÉFIS et les ENJEUX des francophones de l’Ontario ;• Nomment ou décrivent des ENDROITS ou des PERSONNAGES ontariens en créant un

SENTIMENT D’APPARTENANCE ;• Sont devenues des CHANSONS THÈMES ou SYMBOLIQUES d’événements ;

Page 42: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

40

ACTIVITÉ G-3 : Tout un lien !L’avenir, c’est tout simplement l’évolution et la fusion de toutes nos forces du passé… Faire des liens entre

les forces du passé et celles du présent, c’est la façon la plus brillante pour se lancer vers l’avenir !À l’aide des 8 pages qui retracent

LES COMPOSANTES ET LES ORIGINESDE LA MUSIQUE « DE CHEZ-NOUS ! »

C’est à ton tour de faire les liens !

1. Deux Saisons et Swing =a écrit une complainte célèbre (vers 1709) (a)

2. Germain Lemieux =avec la télévision et les boîtes à gogo (b)

3. Chez le père Gauthier =Impact sur la fierté culturelle des jeunes (c)

4. Félix Leclerc =propagées avec la chanson grivoise (d)

5. Le diable en personne = origine des 1ères berceuses (e)

6. La voix de Roxane Potvin =La fameuse veillée (f)

7. Mary Travers, dite La Bolduc =La prise de parole « franco-ontarienne » (g)

8. Tournées des frères Lamoureux =Le folklore fait des gagnants au Gala ! (h)

9. Notre Place de Paul Demers =1ère auteure-compositeur-interprète (i)

10. Origines gauloises =immortalisée sur la scène internationale (j)

11. Robert Paquette = a créé le Romancero du Canada (k)

12. Bretagne et Normandie = avec l’avancement de la technologie (l)

13. Chansons de Lise Paiement =1er folkloriste de l’Ontario français (m)

14. La Coopérative CANO =et bien sûr Monsieur l’curé (n)

15. Américanisation de la chanson =La musique d’ici est enfin accessible (o)

16. (Jean) Cadieux =1er chansonnier franco-ontarien (p)

17. Breen Leboeuf et Offenbach =Hymne populaire franco-ontarien (q)

18. Commercialisation de la chanson française =Inspiration pour les jeunes groupes (r)

19. Marius Barbeau =a révolutionné la chanson française dans le monde (s)

20. Distribution APCM = ont brisé les stéréotypes du rock seulement « en anglais » (t)

Page 43: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

41

ACTIVITÉ G-4 : « Fonce comme t’as jamais foncé ! »(FONCE ! Brasse-Camarade)

Avec l’aide des 4 ressources suivantes :• Les 8 pages de texte « Et nous voici,

Franco-Ontariens… » (composantes etorigines de la musique…)

• La section MUSIQUE du magazine jeunesseWOW ! (sur la toile à www.FESFO.ca)

• La section des biographies LES ARTISTES(sur la toile à www.APCM.ca )

• La section NOS ARTISTES dans SAVAIS-TUQUE ? (sur la toile à www.FESFO.ca)

Trouve des exemples pour prouver oudéfaire les théories ou stéréotypessuivants… Ajoute ton opinion personnelle etd’autres exemples que tu connais !

« Parce que tu viens d’une petite école secondaire franco-ontarienne, tu as moinsde chances de réussir dans le monde de la musique… »

« Écrire, composer et chanter des chansons en français, ça peut t’amener loin… »

« Il n’y a pas de rythme dans la musique française… C’est impossible que çadevienne commercial et populaire ! »

« Quand tu écoutes la musique de nos artistes et que tu participes aux grandsrassemblements, tu développes une immense fierté franco-ontarienne ! »

« La musique folklorique, c’est plate à mort et c’est fait pour les p’tits vieux ! »

« On ne connaît vraiment pas toutes les vedettes et la passion des artistes d’ici ! »

ACTIVITÉ G-5 : EXERCICE D’ÉCOUTE QUI RÉSUME TOUT…

En guise de conclusion à cette section, l’enseignant-e ou lapersonne qui anime peut présenter les 13 chansons (et leurmise en contexte) de l’album FIERS ! L’histoire d’un peuple quis’est donné le droit de risquer (Compilation FESFO). Cet albuma été envoyé à la bibliothèque de toutes les écoles franco-ontariennes en décembre 2001 grâce à l’appui du Ministère del’éducation de l’Ontario. C’est un outil en or pour de nombreuxcontenus d’apprentissage. Pour se procurer un exemplairesupplémentaire de FIERS !, composez le 1-800-465-APCM oule www.APCM.ca

Un guide d’activités complémentaires est téléchargeablegratuitement au www.FESFO.ca

Page 44: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

42

ACTIVITÉS COMPLÉMENTAIRES :« NOTRE HISTOIRE » ET « NOUS ! »

Grâce à l’appui du Ministère de l’Éducation de l’Ontario et du Conseil des écoles catholiques delangue française du Centre-Est, la FESFO a développé 2 guides d’animation d’activitéspédagogiques qui correspondent directement aux attentes du curriculum de Sciences sociales etd’Histoire.

Notre histoire !(2e à 6e année)

Ce cahier à colorier présente 140 pagesde dessins, de jeux et de chansons pourpermettre aux enfants de découvrirl’histoire et l’identité franco-ontariennes.On y retrouve les sections suivantes :« L’Ontario et ses symboles », « Lespremières Nations ! », « Les explorateurset les colons français », « Bâtir pays, cen’est pas toujours facile… » , « La ruéevers le Nord ! », « Nos écolesfrançaises », « Notre culture franco-ontarienne », « Voyager en Ontario, c’estexcitant ! » et « Notre place dans lemonde ! »

Ce cahier est gratuit et entièrementtéléchargeable sur le site www.FESFO.ca

NOUS !(6e année et plus)

Ce document en format magazineprésente les 101 faits les plus marquantsde l’Ontario français. Cet outilentièrement coloré et remplid’illustrations et de caricaturescroquantes fait un habile survol depersonnages qui ont laissé leur marqueaux quatre coins de la province. Grâce àson contenu et à son pouvoir devulgarisation, NOUS ! connait une grandepopularité dans le milieu scolaire. C’estce qui explique sa vente de 15 000exemplaires ! Un cahier d’activitéspédagogiques a été créé pour accentuerles liens entre le document et lecurriculum.

Ce cahier est gratuit et entièrementtéléchargeable sur le sitewww.FESFO.ca. Le magazine comme telest en vente au prix de 5$ à la FESFO au(613) 260-8055 ou au www.FESFO.ca

Page 45: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

43

« Un festinde campagne »

LES RECETTES QUI ACCOMPAGNENTNOS CHANSONS !

ACTIVITÉ H-1 : RÉCITE TA RECETTE !Pour découvrir et démontrer l’importance et le plaisir du patrimoine gastronomique, chaquepersonne du groupe doit faire la recherche de vieilles recettes traditionnelles canadiennes-françaises ou provenant de ses origines familiales… ACTIVITÉ H-2 : ON POPOTTE !Invitez vos amis chez-vous pour un festin de campagne. Si vous n’avez pas d’amis musiciens,achetez quelques disques de musique traditionnelle canadienne-française pour jouer lors de lafête. Déguisez-vous comme des personnages d’antan (le curé, la sage-femme, un bûcheron, unvoyageur, une fille du Roi, une soeur, etc.). Pour mieux vivre l’expérience du festin decampagne, voici les recettes pour quelques mets traditionnels que vous pourrez servir à minuit(ou à midi) ! Ces recettes ont été sélectionnées par l’enseignante Lise Paiement, bien connuedans le monde des arts et de l’animation culturelle partout au pays.

Page 46: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

44

Un festin de campagne(traditionnelle)

Nous avons fait un p’tit festin,Un festin de campagne.Nous invitons tous nos parents,Nos voisins et leurs femmes.

Tout le monde chantait et moi j’criais :Hip ! Hip ! pon pon du fun y’en avait !Y’en avait pour tout l’monde ! (bis)

Quand ça venait sur les minuit,Nous décorions les tablesAvec des fleurs de pissenlitsEt des bâtons de rhubarbe,

Y’avait le joueur de violonQui était plein comme un œufEt qui cherchait son arcansonÀ quatr’pattes sous le poêle.

L’compositeur de cette chansonN’est pas ben loin d’vous autresSi vous lui passez l’floconIl en chantera une autre…

ACTIVITÉ H-3 : UN AIR DE FÊTE !Faites une recherche auprès de vos grands-parents ou sur Internet pour retracer l’air de lachanson Un festin de campagne.

Page 47: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

45

Le sucre à la crèmede MimiIngrédients

3 tasses de cassonade

2 tasses de sucre en poudre

¼ de cuillère à thé de vanille

1 cuillère à soupe de beurre

¾ de tasse de lait carnation

1 tasse de noix (au goût)

Méthode

1) Tu dois mélanger la cassonade, le beurre, lavanille et le lait.

2) Tu dois faire bouillir le mélange pendant 4minutes dans le four à micro-ondes à hauteintensité.

3) Tu places dans un moule graissé.

4) Tu places au frigo pour quelques heures.Ensuite tu partages avec tes amis et tu te lèchesles babines !

Le Pouding« Chômeur » deGrand-MamanIngrédients

Mélange de raisins secs

1 tasse de raisins secs (ébouillantés)

2 tasses d’eau

1 cuillère à thé de beurre

1 cuillère à soupe de vanille

1 tasse de cassonade (sucre brun)

Mélange de pâte(en te servant d’un robot de cuisine)

1 tasse de farine

2 cuillères à thé de poudre à pâte

1/3 de tasse de margarine ou de beurre

¾ de tasse de lait

½ tasse de sucre blanc

1 œuf

Méthode

1) Tu dois verser la pâte dans un plat (8par 8).

2) Tu dois verser le mélange aux raisinspar dessus.

3) Tu dois faire cuire au four à 375 degréspour 30 minutes.

Page 48: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

46

La tourlouche au siropde Jeanne Benoît

Ingrédients

1 tasse de sirop d’érable

1 cuillère à soupe de beurre

2 cuillères à soupe de sucre d’érable ou blanc

1 œuf

1 tasse de farine de blé entier

2 cuillères à thé de poudre à pâte

¼ cuillère à thé de sel

½ cuillère à thé de muscade

½ tasse de lait

1 cuillère à thé de vanille

¼ tasse de noix hachés

Méthode

1) Faire bouillir le sirop d’érable pendant 3minutes. Retirer du feu et verser dansun moule à gâteau de 8 x 8 x 2 poucesbeurré.

2) Battre le beurre avec le sucre d’érableou le sucre blanc et l’œuf, jusqu’àobtention d’un mélange crémeux.

3) Tamiser la farine de blé entier, la poudreà pâte, le sel et la muscade.

4) Ajouter au mélange de l’œuf, enalternant avec le lait et la vanille, versersur le sirop.

5) Couvrir et faire cuire pendant 25 minutesdans un four à 400 F. Il est importantque ce gâteau soit bien couvert pendantla cuisson.

6) Démouler et saupoudrer de noixhachées. Servir avec crème fouettée outel quel. Ce gâteau se mange tiède !Mmmmmmmmmmmmmmmm !

Ragoût de pattesde Jeanne Benoît

Ingrédients

2 à 3 lbs de pattes de porcs, coupées enmorceaux

1 c. à thé de gros sel

¼ c. à thé de poivre

½ c. à thé de cannelle

¼ c. à thé de clous de girofle moulus

1/8 c. à thé de muscade

2 à 6 tasses d’eau tiède

1 tasse d’oignons, rôtis

½ tasse de farine, grillée

½ tasse d’eau

Méthode

1) Rouler les morceaux de pattes dans lemélange fait de sel, de poivre, decannelle, de clous ce girofle et demuscade.

2) Faire fondre le corps gras dans unchaudron de fonte. Y dorer les pattesde porc jusqu’à ce qu’elles soient d’unbeau brun foncé (C’est là le secret de laréussite d’un bon ragoût).

3) Lorsque la viande est bien grillée,ajouter l’eau tiède et les oignons rôtis.Couvrir et faire mijoter jusqu’à ce que laviande soit tendre, pendant environ 2heures.

4) Brasser dans un pot en verre la farineavec la ½ tasse d’eau. Verser dans lebouillon du ragoût et laisser cuire, enbrassant, jusqu'à l’obtention d’une belleconsistance épaisse.

Page 49: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

47

La fameuse tourtièrede Jeanne Benoît

Ingrédients

1 lb de porc, haché

1 petit oignon, en dés

1 petite gousse d’ail, émincée

½ c. à thé de sel

½ c. à thé de sarriette

¼ c. à thé de poivre de céleri

¼ c. à thé de clous de girofle moulus

½ tasse d’eau

¼ à ½ tasse de chapelure

Méthode

1) Mettre tous les ingrédients dans unecasserole, sauf la chapelure. Porter àébullition et laisser cuire à découvert,pendant 20 minutes.

2) Retirer du feu. Ajouter quelquescuillerées de chapelure, laisser reposerpendant 10 minutes. Si le gras a étésuffisamment absorbé par la chapelure,il n’est pas nécessaire d’en ajouter. Sinon, continuer de la même manière.

3) Refroidir et verser entre deux croûtes detarte, Faire cuire dans un four à 500 Fjusqu’à ce que la pâte soit bien dorée.Servir chaude.

Cretons à l’anciennede Jeanne Benoît

Ingrédients

1 lb de porc frais haché assez gras

1 tasse de mie de pain sec

1 oignon râpé

sel, poivre, clous de girofle moulus, cannelle augoût

1 tasse de lait

Méthode

1) Mettre tous les ingrédients dans unecasserole. Brasser, couvrir et faire cuirependant 1 heure à feu doux. Brasser 1ou 2 fois durant la cuisson.

2) Verser dans un bol et mettre à refroidir.

Page 50: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

48

Fèves au lard àl’ancienne de Jeanne Benoît

Ingrédients

2 tasses de fèves sèches

1 à 1 ½ lb de lard entrelardé salé

1 gros oignon rouge

1 c. à thé de moutarde sèche

2 tasses de cassonade

½ (ou 1/3) de mélasse

1 c. à thé de gros sel

1 c. à thé de sarriette

Eau chaude

Méthode

1) Trier et laver les fèves. Les faire tremperpendant 12 heures dans 3 pintes d’eaufroide.

2) Le lendemain matin, les mettre dans unesoupière avec l’eau où elles ont trempé.Porter lentement à ébullition. Ensuite, laissermijoter jusqu’à ce que les peaux des fèves sesoulèvent lorsque vous soufflez dessus, cequi indique que la fève est prête à mettre aufour. Ceci peut prendre de 1 à 11/2 heure.

3) Frotter un pot à fèves avec un morceau delard. Verser les fèves et leur eau dans le pot.Enfouir au milieu l’oignon roulé dans lamoutarde. Faire des incisions dans lemorceau de lard et le mettre sur les fèves.

4) Mélanger la cassonade, la mélasse, lasarriette et le sel. Verser sur le tout.

5) Mélanger légèrement. Couvrir. Faire cuirependant 8 heures dans un four à 300F. Uneheure avant la fin de la cuisson, découvrir etajouter un peu d’eau si les fèves sont tropsèches.

Tarte au sucrede Jeanne Benoît

Ingrédients

½ c. à thé de soda

1½ tasse de sirop d’érable

1 tasse de farine tout usage

1 tasse de cassonade

½ tasse de beurre

Pâte à tarte au choix

Méthode

1) Tapisser une assiette à tarte de 9pouces de pâte au choix.

2) Mélanger le soda au sirop d’érable etremuer pour dissoudre. Verser dans lefond de pâte. Mélanger du bout desdoigts la farine, la cassonade et lebeurre pour obtenir un mélangegranuleux.

3) En recouvrir le sirop.

4) Cuire 30 minutes à 350F. Il est conseilléde placer un papier d’aluminium au fonddu four car la garniture a parfoistendance à couler.

Page 51: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

49

« …voulez-vous danserla bastringue… »

LE BONHOMME GIGUEUXET SON HÉRITAGE MUSICAL !

ACTIVITÉ I-1: ATTENTION… ON BRICOLE !

D’après les plans fournis ci-joints, fabrique un bonhomme gigueux en carton ou un vrai en boispour accompagner la musique traditionnelle. Pour la version en carton, photocopie le modèle etcolle-le sur une bonne grosse boîte au carton épais. Puis, après avoir découpé, colorié etassemblé le bonhomme, fixe une paille ou une baguette à son dos pour le faire danser sur tongenou. Pour la version en bois, tu peux te servir de tous les outils modernes à ta disposition.Par contre, pour les ‘vrais de vrais’, un canif devrait suffire !

Page 52: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

50

Page 53: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

51

Page 54: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

52

« Et le charme du démon ainsique son infernal violon ! »

(AU BAL DES BOiS – Jean-Marc Lalonde)

LES LÉGENDES QUI NOURISSENTNOTRE IMAGINAIRE MUSICAL

Selon l’excellent livre Légendes de chez-nous – Récits de l’Ontario français deDonald Deschênes et Michel Courchesne, disponible au Centre fanco-ontarien de folklore (705)675-8986 et www.cfof.on.ca...

Une légende, c’est…• un récit oral d’une action fantastique

• un récit dont les personnages sont réels

• un récit dans lequel on spécifie les lieux et le moment

• un récit dont on ne peut pas vérifier les faits ni avoir de preuves

• un récit de croyance

• un récit qui dépasse la compréhension

• un récit qui propose une conduite à suivre

• un récit qui provoque des émotions et des réactions qui peuventinfluencer le comportement

Page 55: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

53

LE CANADA FRANÇAIS :LE PAYS DES LÉGENDES !(Sources : Contes français et Légendes canadiennes, Éditions MacMillan,Toronto, 1962et Légendes de chez-nous,Centre franco-ontarien de folklore, Sudbury,1996)

La culture canadienne-française regorge de légendesfantastiques animées par de drôles de personnages, commedes fées, des lutins et des lougarous ! Et, si on a commencéà raconter des légendes ici en Amérique, c’est qu’à l’époque,en France, les contes nourrissaient l’imaginaire du peuple !

Parmi les contes français les plus populaires, que tu peuxretracer sur Internet, il y a :

• La Chèvre de Monsieur Séguinpar Alphonse Daudet

• Le Pavillon sur l’eau par Théophile Gauthier• La Parure par Guy de Maupassant• L’Embuscade par Alexandre Dumas (père)• Mateo Falcone par Prosper Mérimée

À la différence des contes, le récit des légendes canadiennes dépasse la compréhension… On yretrouve encore plus d’éléments mystérieux, d’êtres étranges et épouvantables, ainsi que deversions personnalisées avec les personnages et les lieux dans différentes régions. Détailimportant : les légendes d’antan ne sont pas signées… Elles sont réellement arrivées à la mèredu cousin de la voisine du cordonnier du canton ! Vas-y vérifier ! C’est la vérité vraie !

Parmi les légendes canadiennes les plus caractéristiques, on retrouve :• L’Étrange Lueur du Sault-au-Récollet• La Chasse-Galerie• Rose Latulipe• La Cache au trésor de la baie Mahone

Savais-tu qu’en Ontario on raconte…• La sirène du Lac Supérieur ?• Le diable à la danse de Guilletville ? (Près de Sudbury)• Le curé revenant ? (À Fauquier)• Le sort jeté au lait de la vache ? (À Lavigne)• La femme sans tête dans la maison hantée ? (À New Liskeard)• L’angélus ? (À Rockland )• Le rouet hanté ? (Région du Détroit)• Les feux follets des danseurs ? (À Chelmsord)• L’ivrogne qui reçoit la visite du diable ? (Dans l’Est)

Tu peux découvrir 20 « Récits fantastiques de l’Ontario français » et plusieurs activités avec lelivre Légendes de chez-nous, en vente au : Centre franco-ontarien de folklore et au Centre FORA (705) 675-8986 1-888-814-4422 www.CFOF.on.ca www.CENTREFORA.on.ca

Page 56: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

54

Le bonhomme sept heuresau DétroitLégende du « Bonhomme sept heures »adaptée par Félix Saint-Denis

« Ah ben ça parle au yiable ! Moi, Ursule Meloche, avant d’arriver à Bytownavec mon mari Jean-Paul qui s’en venait creuser le canal Rideau en 1826,j’habitais à Sandwich (Windsor) sur le bord du Détroit. À l’âge de 8 ans, j’ai eutoute une peur que je vais vous raconter. Mon enseignante, Madame Adhémar,me disait toujours : « Ma pitchounette, quand tu sors jouer après le souper,éloigne-toi pas trop… Il faut que tu rentres avant sept heures… Sinon leBonhomme sept heures va te capturer et va te manger ! ». Mais v’là ti-pas qu’unbon soir, après un bon souper de rat musqué, de sagamité et de croquecignoles,mon cousin Paul Chauvin on part jouer à la cachette sur le bord de la rivièreDétroit. On a eu tellement de plaisir à se cacher autour du verger de poiriersdes Jésuites qu’on n’a pas vu le temps passer. Tout à coup, j’ai entendu leclocher de l’église L’Assomption qui a sonné sept coups : Ding ! Ding ! Ding !Ding ! Ding ! Ding ! Ding ! Pis là, mon cousin Paul, qui était allé se cacherderrière la statue du Père Potier, s’est mis à hurler commeun démon : « À l’aaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiddde ! Ausecouuuuuuuuurs! ». J’ai couru de toutes mes forces versla statue. Mon cœur battait vraiment fort. Mon cousin n’yétait plus… Il y avait seulement des grosses traces de pasqui s’en retournaient vers le détroit. Je les ai suivies encourant jusqu’à la rive. Une fois rendue sur le bord, j’aiaperçu un immense bonhomme qui marchait dans l’eau entenant une forme dans ses bras… J’ai deviné que c’étaitmon cousin. Je me suis cachée pendant quelques minutes,j’ai prié et puis j’ai couru vers sa maison pour avertir sesparents. Arrivée-là, j’ai retrouvé mon pauvre cousin touttrempé qui grelottait… Ses parents me racontent qu’ungros marin l’a ramené à la maison après qu’il l’avait sorti del’eau. Le marin a dit qu’il a vu Paul tomber à l’eau ens’énervant… Mais n’allez surtout pas croire son histoire ! Paul et moi, on penseque le marin était en réalité le fameux Bonhomme sept heures… Paul ne s’estpas fait manger parce que j’ai demandé l’aide du petit Jésus juste à temps !Depuis cette histoire qui me donne encore des sueurs froides la nuit, je ne suisjamais sortie passé sept heures… Donc, mes chers amis, il faut que vousécoutiez vos maîtresses et vos parents quand ils vous disent de ne pas rentrertrop tard : le Bonhomme sept heures existe toujours ! »

Page 57: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

55

ACTIVITÉ J-1 : LE QUiZ LÉGENDAiRE !Bonjour !

Voici quelques questions à poser à un groupe qui a fait une écoute attentive d’une lecturede LA LÉGENDE DU BONHOMME SEPT HEURES AU DÉTROIT… Quelquesquestions peuvent faire l’objet d’une recherche sur Internet ou à la bibliothèque pourdécouvrir encore plus notre patrimoine !

Pour ajouter du piquant, vous pouvez diviser le groupe en deux équipes et en faire un jeuquestionnaire !Bonne leçon !

Madame Papineau, l’AssomptionCo-fondatrice de la première école en Ontario (1786)

1) Quel lien de parenté Ursule Meloche et Paul Chauvin ont-ils ?

2) Pour quelle raison, plus tard, Ursule et son mari Jean-Paul sont-ils déménagés à Bytown(Ottawa) ?

3) Comment s’appelait la « Madame » qui a avertissait toujours Ursule de ne pas trops’éloigner après le souper (sinon le Bonhomme sept heures pourrait la manger) ? Voussouvenez-vous de son métier ?Saviez-vous que Madame Adhémar avait ouvert la première école de tout l’Ontario ? C’était avec son amieMadame Papineau à l’Assomption (Windsor) en 1786.

4) Selon vous, qui était le père Potier ? Pourquoi y a-t-il encore aujourd’hui une statue enson honneur devant l’église l’Assomption à Windsor ?

5) Le clocher de l’église de l’Assomption a sonné combien de coups? En faisant quel bruit?

6) Vers où s’en retournaient les grosses traces de pas qu’Ursule a découvertes ?Qu’est-ce que ça veut dire un détroit ? (bras de mer entre deux terres rapprochées) Connaissez-vous la ville deDétroit ? Saviez-vous que ce sont des Français de Montréal qui l’ont fondée voilà plus de 300 ans (1701) ?

7) Selon Ursule, le Bonhomme sept heures est un « imposteur » (un menteur qui se faitpasser pour quelqu’un d’autre) Pourquoi ?

8) Qu’est-ce qu’Ursule a fait qui, selon elle, aurait sauvé son cousin Paul d’être mangé parle Bonhomme sept heures ?

9) Cette histoire donne encore QUOI à Ursule la nuit ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

10) Selon Ursule, quelle est la morale de cette histoire ?

Questions supplémentaires…a) Ursule avait-elle raison de ne pas croire que le gros bonhomme était un marin ?b) Les personnages et les lieux de cette légende sont-ils réels ?c) Cette légende correspond-t-elle aux 8 critères qui sont décrits dans l’encadré « Une légende, c’est … » ?d) Connaissez-vous d’autres légendes ou histoires qui sont semblables ?e) Selon des faits historiques, devinez vers quel temps cette légende se serait passée ? f) Quel est l’élément qui est un « anachronisme », donc trop tôt historiquement dans la légende ?g) Qu’est-ce que la famille Meloche avait mangé pour souper ? Quels étaient ces aliments ?h) Grâce au dictionnaire, explique la différence entre le Bonhomme sept heures et le « Croquemitaine » ?

Page 58: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

56

ACTIVITÉ J-2 : LECTURE MIMÉE AUX PLUS JEUNES

Selon la grosseur du groupe, tous les élèves plus vieux se divisent en équipes et chaquemembre reçoit un des personnages suivants :Ursule (narratrice) Son mari Jean-Paul (effets sonores et musicaux avec sa bouche)Ursule (enfant) Monsieur et Madame Chauvin (parents de Paul)Madame Adhémar Le cousin Paul Chauvin (enfant)La statue du père Potier Le Bonhomme sept heures

On pratique la lecture de la Légende du Bonhomme sept heures au Détroit,en y ajoutant une mise en scène et plusieurs effets sonores (par Jean-Paul).Une fois bien pratiquée, chaque équipe va présenter sa lecture mimée à desgroups plus jeunes. Par la suite, en guise d’exercice oral et decompréhension, les élèves plus vieux peuvent animer LE QUIZLÉGENDAIRE ! aux plus jeunes.

ACTIVITÉ J-3 : COMPOSE UNE LÉGENDE

À partir des 8 critères de l’encadré « Une légende, c’est… », et en s’inspirant(au besoin) des thèmes, des personnages ou des titres présentés à la pageLE CANADA FRANÇAIS : LE PAYS DES LÉGENDES ! les élèves composentune légende en duo et la racontent par la suite au reste du groupe.

ACTIVITÉ J-4 : FAIS-MOI UN DESSIN

Voici une liste de mots pour jouer à « Fais-moi un dessin » sous forme de course en sous-groupes avec une personne qui anime avec la liste au centre. L’équipe gagnante est celle quidevine tous les mots de la liste en envoyant une personne différente à chaque fois au centre pourchercher un mot et pour revenir le dessiner seulement à la table de son équipe. Les mots ontrapport avec des éléments typiques qu’on retrouve dans une légende…

Le diable Une forêt

Un violon Un lougarou

Du vin Un bûcheron

Le curé Des lutins

La pleine lune Une danse

Un feu de camp Une fiancée (ou amoureuse)

Une charrette Une chasse-galerie

Page 59: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

57

« Quatorze shinersbin maganés

chez sœur Bruyère vont s’faire soigner ! »

(LES RAFTSMEN – version Bytown)

LES PERSONNAGESDANS NOS CHANSONS

Les folkloristes Marius Barbeau et Germain Lemieux ont bien réussi à classer noschansons sous différentes catégories. Certaines de celles-ci sont souvent directementassociées à des personnages. Ce sont les Chansons : de curé, de métier (le draveur),d’amour (la fiancée), à danser (avec le cordonnier mal chaussé), comiques (le vieuxgarçon), d’aventures galantes (l’amante), de voyageurs, à boire (l’ivrogne) et lesfameuses complaintes (le matelot qui se noie). Tous ces personnages nous aident ànous replonger dans des époques qui, parfois, n’ont pas l’air si lointaines !

Page 60: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

58

ACTIVITÉ K-1 : ENQUÊTE ÀBYTOWN !À partir de la chanson Les Raftsmen – version Bytown(albums La Grande Virée et FIERS!) :

• Identifie les personnages de la chanson qui ont marquél’histoire de Bytown (Ottawa) et de l’Ontario français.

• Retrace le rôle distinct et important de chaque personnagedans le contexte de la colonisation de la région de l’Estontarien au milieu du 19e siècle.

• Fais une recherche par mots clés sur Internet pour chaquepersonnage :Mgr Bruno Guigues Sœur Élisabeth Bruyère Joseph-Balsura TurgeonJos Montferrand L’Auberge Martineau L’enseignante Zoé Masson (+ rare)

Vous retrouverez :

D’excellentes biographies etdes anecdotes sur le sitewww.FRANCOIDENTITAIRE.ca

Des photos et desdescriptions de l’AubergeMartineau, de la CathédraleNotre-Dame et du Collège deBytown bâtis par Mgr Guigues,l’Institut canadien-français deTurgeon, ainsi que de lamaison et de l’hôpital de SœurBruyère àwww.FRANCOROUTE.on.ca

Des dessins à colorier surles personnages et cetteépoque (Élisabeth Bruyère,Lord Durham, JosMontferrand, draveur, etc.) etun jeu des 7 différences surle géant Jos Montferrand sonttéléchargeables sous lesrubriques « NOUS! » et« NOTRE HISTOIRE! » àwww.FESFO.ca

Page 61: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

59

Les Raftsmen- version BytownTraditionnelle – Outaouais / Arrangements Deux SaisonsTexte adapté par Félix Saint-Denis

Là yousqu'y sont tous les raftsmen ? (bis)Dans les chantiers y sont montés

REFRAIN:Bing su' la ring ! Bang su' la rang !Laissez passer les raftsmen !Bing su' la ring bing bang !

Et par Bytown y sont passés (bis)Pis leurs grosses bottes de résonner

Les écoliers tout excités (bis)« V'nez donc voir ça, Madame Zoé ! »

Chez Martineau sont arrêtés (bis)Des pork and beans ils ont mangés

Le maire Turgeon y ont salué (bis)Toute la soirée y’ont ben trinqué

L'curé Bruno scandalisé (bis)« Encore d'autres âmes à confesser ! »

Dewors on entendit crier (bis)C'est Montferrand qui vient d'passerQuatorze shiners ben maganésChez soeur Bruyère vont s'faire soigner

L'lendemain matin sont retournés (bis)Dans les chantiers pour défricherQue l'Outaouais fut étonnéTant faisaient d'bruit leurs haches trempées !

Page 62: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

60

« Héo !Cé samedi soir,

swing la baquaise,pis on tombe à terre ! »

(HÉO, La chanson sacrée – SWING)

LES FESTIVALS ET LES FORMATIONSQUI CÉLÈBRENT NOTRE FOLKLORE !

Page 63: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

61

ACTIVITÉ L-1 : LES ARTISTES F-O DU FOLKLORE !

Pour découvrir les artistes de l’Ontario français, visite le site www.APCM.ca et retrace lesartistes franco-ontariens suivants qui ont un style complètement ou partiellementfolklorique :

Marcel Bénéteau Deux Saisons Garolou Donald Poliquin

Robert Paquette Swing François Viau (Michel Bénac

et Bobby Lalonde)

• Dresse toute la liste des albums de musique folklorique et traditionnelle del’Ontario français.

• Grâce à l’écoute d’extraits sonores du site (ou encore mieux directement desalbums), note l’influence de la technologie sur la composition et l’interprétationde leurs chansons. Classe les albums selon ta perception de l’évolutionchronologique de la musique que tu entends.

• Tu peux aussi faire une recherche similaireau niveau du Canada entier avecwww.FRANCOCULTURE.ca

• Vas découvrir toute l’ampleur que prend lamusique folklorique chez les jeunes enAcadie en visitant www.PLAGES.net

Page 64: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

62

ACTIVITÉ L-2 : LE PALMARÈSLES PRÉFÉRENCES DE DEUX SAISONS !Deux Saisons voyage un peu partout pour donner ses spectacles. Legroupe a connu plusieurs festivals « folks » et il aime bien sa musiquefolklorique aussi. Voici un palmarès des 10 festivals qui valorisent lefolklore (complètement ou en partie), ainsi qu’un palmarès de leurs 10groupes préférés de musique traditionnelle canadienne-française.Enfin un dernier palmarès des 10 groupes qui sont pas tout-à-faittraditionnels, mais qui puisent dans le folklore pour leur inspiration.Visite leurs sites Internet pour en apprendre plus long !

www.FESTIVALDUVOYAGEUR.mb.ca

Festivals1. Le Festival du Voyageur St-Boniface/Winnipeg, Manitoba2. Le Festival Boréal / Northern lights Sudbury, Ontario3. Le Festival Mémoire et Racines Joliette, Québec4. Folk on the Rocks Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest5. Les Cultures du monde Gannat, France6. Les Fêtes de la Nouvelle-France Québec, Québec7. La Fête franco-albertaine St-Albert/Edmonton, Alberta8. Toronto Street Festival Toronto, Ontario9. La Nuit sur l’étang Sudbury, Ontario10. Le Festival franco-ontarien Ottawa, Ontario

Artistes traditionnels1. La Bottine souriante (Qc)2. Le Rêve du diable (Qc)3. Châkidor (Qc)4. La Raquette à claquettes (Qc)5. Arc en son (Qc)6. Donald Poliquin (Hearst, Ontario)7. Ad vielle que pourra (Qc)8. La Vesse du loup (Qc)9. La-Ré-Volte (Qc)10. La Galvaude (Qc)

www.MILLEPATTES.com

Artistes néo-folkoristes1. Trans Akadi (Acadie)2. La Bottine souriante (Qc)3. Swing (Fournier/Vanier, Ontario)4. Garolou (Cornwall, Ontario)5. Mes aïeux (Qc)6. 1755 (Acadie)7. Suroît (Acadie)8. Zachary Richard (Louisiane)9. Jean Thomas (Qc)10. Robert Paquette (Sudbury, Ontario)

MONTE TON PALMARÈS !À partir d’un remue-méninges pour identifier des chansons et de la musique folkloriquecanadienne-françaises, monte un palmarès des « tounes » que tu préfères. Tu peux égalementdécouvrir des palmarès de musique commerciale en français et faire le même exercice. (Voirwww.MUSIQUEPLUS.com, www.APCM.ca, www.ANIMUSIQUE.ca et www.ARCHAMBAULT.ca )

Page 65: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

63

www.FRANCOROUTE.on.ca

Page 66: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

64

« Entre le solstice etl’équinoxe »

LE PARCOURS DE DEUX SAISONS

Page 67: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

65

Deux Saisons :Réussir l’impossible !par Félix Saint-DenisAgent de développement à la FESFO

Voilà quelques années, une bande de jeunes gaislurons de l’Ontario français a entrepris une aventureabsolument risquée et osée… « Voler l’arche de Noéà Cobden, faire un long portage par le Parc Algonquinjusqu’à la Rivière-des-Français, et descendre au sudpour le sombrer au fond du Lac Sainte-Claire ? » Non.« Escalader les parois des monstrueuses chutesNiagara pour ensuite y faire un saut en baril ? » Pas tout-à-fait. « Faire cuire uneimmense crêpe et battre le record du monde des Franco-Ontariens de Lefaivre ? »Franchement ! « Voler les taches noires de la vache de New Liskeard pour les recollersur l’ours polaire de Cochrane ? » Non ! J’ai dit une aventure « risquée » et « osée »,pas une aventure ridicule ! « Ben quoi d’abord ? Qu’est-ce qui serait plus risqué et oséque tout ça ? » Voici : rendre la musique folklorique absolument « cool » ! Comment ?En formant un groupe et en se lançant dans cette carrière ici en Ontario ! « Oups ! Çac’est risqué et osé… » Et bien, c’est le défi qu’a relevé la formation Deux Saisons.

Plonger à contre-courant…C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai pu suivre de près l’évolution du groupe musicalDeux Saisons. J’ai été témoin de ses premiers pas lors des activités de la FESFO en1992-93, lors de son envolée en 1996, et lors de nombreuses occasions aujourd’hui où,d’un bout à l’autre du pays, et même jusqu’en France, les jeunes de tout âge usent lesplanchers sur le rythme endiablé de leur musique !

Mais au début, je dois vous avouer que j’étais assez sceptique par rapport au style queces musiciens avaient adopté : je croyais sincèrement que la musique folklorique seraitvraiment dépassée, surtout quand on pense entre autres à rejoindre la clientèlejeunesse ! Lors des activités de la FESFO, les jeunes Franco-Ontariens recherchaientplutôt des styles techno, rap et « world beat ». Même si je souhaitais que le rêve deDeux Saisons se réalise, je pensais vraiment que leur choix était voué à l’échec. Etbien, je m’étais trompé royalement par rapport au pouvoir de ce nouveau groupe…L’énergie, le plaisir, la complicité et la sincérité que démontre Deux Saisons ont tôt faitde ramener le folklore « par la grande porte d’en avant » chez les jeunes, autant dansles écouteurs des lecteurs de disque laser qu’à travers les haut-parleurs de la radioétudiante ! C’est en plongeant tête première à contre-courant que ces artistes ont réussià se faire remarquer, à faire lever toute une génération de leur chaise, et à se tailler unegrande place dans le coeur de la jeunesse franco-ontarienne.

Page 68: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

66

Ce qui m’impressionne, c’est que ce groupe réussit toujours enconcert à se faire adopter par de jeunes auditoires dès qu’il bat lespremières mesures… Pourtant, jouer dans un gymnase d’écolesecondaire, devant un public captif qui n’a pas choisi d’assister auspectacle, ce n’est pas toujours évident ! De plus, tous les artistesfont parfois face aux stéréotypes négatifs qui sont propagés parmiles jeunes par rapport à la musique française. Mais, grâce à unepuissante présence sur scène et à leur talent en animation defoule, les membres de Deux Saisons défoncent ces barrières enquelques minutes et font découvrir à tout le monde le plaisir decréer, de chanter, de « turlutter » et de danser en français. Si jevous témoigne d’autant d’enthousiasme, c’est que j’ai pu voir à magrande surprise toutes sortes de jeunes se métamorphoser et toutl’impact que Deux Saisons a sur leur fierté franco-ontarienne. J’aidécouvert leur pouvoir lors d’une tournée qu’on organisait avec legroupe auprès de 3 000 jeunes du secondaire et d’un concertélectrisant avec 2 000 autres jeunes lors des 6es Jeux franco-ontariens au printemps 1999.

Pourtant, tous les membres de Deux Saisons que j’ai bien connusne se sont jamais donné une mission directe d’animation culturelle.

Pour eux, cela fait partie de leurs tripes et de ce qu’ils véhiculent… C’est naturel ! Etc’est là leur plus grande force de frappe. Pour la FESFO, Deux Saisons représentel’exemple parfait de jeunes francophones provenant de milieux minoritaires et de tousles coins de l’Ontario (Penetanguishene, Bonfield, Cornwall, Mississauga, Ottawa), etmême de Bertrand en Acadie et d’outre-mer, et qui décident de vivre à fond leur fierté…tout simplement pour l’amour de la musique et le plaisir de jouer ! Deux Saisons, c’estaussi un groupe généreux et engagé dans notre communauté. Ces artistes n’hésitentjamais à participer bénévolement à des œuvres de charité ou à de grands ralliementscomme celui de SOS Montfort qui a réuni 10 000 francophones le 22 mars 1997.

L’évolution d’un groupe…Comme n’importe quel groupe de musique qui réussit à faire beaucoup de chemin, DeuxSaisons a évolué autant au niveau son style qu’au niveau de sa formation…

« On doit choisir pour devenir ! »C’est à travers les activités de la FESFO en 1992-93 que NicolasDoyon et Fritz Larivière font connaissance… Ils partagent aussitôtdeux passions : la fierté et un besoin profond de créer de la musique !Nicolas a grandi à Cornwall. Dès son enfance, il s’adonne au violon,puis son père l’initiera à la guitare tout juste avant son entrée à l’Écolesecondaire La Citadelle. Toujours éveillé par sa famille qui aime lamusique et les chansons folkloriques, Nicolas décide de créer ungroupe de musique populaire alors qu’il fréquente le secondaire. Fritz,qui est né en Afrique, a grandi à Bonfield, tout près du village natal desfameuses jumelles Dionne. Sa famille vit en pleine nature, d’où ilpuisera l’inspiration de chansons telles La corneille qui se retrouverasur le premier album de la future formation. Ses expériences en théâtre

Page 69: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

67

à l’École secondaire Algonquin de North Bay lui aident à placer sa voix qui devient deplus en plus puissante. Lors des Forums de la FESFO, Nicolas et Fritz rencontrent unjeune animateur de Kapuskasing, Éric Carrière, qui, plus tard, deviendra leur premieragent. C’est d’ailleurs lors d’une activité à North Bay que Nicolas, Fritz et Éric procèdentau premier enregistrement de la chanson B«N»F3 en profitant du coup d’archet de DaniDucharme de Sudbury et des piteux talents techniques de l’auteur de ce texte ! Lors deces activités, Nicolas et Fritz font aussi la rencontre d’un grand (dans les deux sens dumot) amateur de musique de Mississauga : Mathieu Grainger. C’est alors qu’il fréquentel’École secondaire Sainte-Famille que Mathieu découvre qu’on peut créer de la musique« cool » en français, grâce à sa rencontre avec un artiste qui deviendra un modèle deréussite pour lui et pour bien d’autres : François Lamoureux du groupe rock Brasse-Camarade… Les trois mousquetaires continuent de faire leur bout de chemin, sur unfond musical de Paul Demers, KIF-KIF, Speedbois (En Bref) et Brouhaha. C’estl’époque d’une nouvelle voie pour les jeunes groupes de musique… Une voie qui a ététracée par le groupe Brasse-Camarade avec leur chanson symbolique qui résonne dansles haut-parleurs de toutes les radios étudiantes : On doit choisir pour devenir !

« Entre le Solstice et l’Équinoxe »Puis, Nicolas et Fritz se retrouvent en résidence à l’Université d’Ottawa, où ilscommencent à chanter pour tout le monde de l’étage (exactement de la même façonque Roch Voisine a fait ses débuts !). Le duo dynamique se fait de plus en plusconnaître, et on invite ses amis aux premières « veillées » de la nouvelle résidencefranco-ontarienne. Mais jusqu’à cette époque à l’Université d’Ottawa, les francophonesn’ont pas de scène pour exploiter leurs talents. La vie « bilingue » sur le campus estsurtout concentrée autour de l’Equinox, un bar à formule américaine. Après des annéesde revendications étudiantes, l’université vient enfin d’ouvrir un nouveau café étudiant à

Page 70: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

68

caractère plus francophone : le Solstice. Ses soirées« scène ouverte » deviennent l’occasion idéale pour nosdeux complices de monter sur scène. Ils décident de faireappel à Mathieu comme bassiste, et recrutent lepercussionniste Guillaume Proulx (Guillaume est unancien de l’École secondaire DeLaSalle qui se taillera uneplace enviable comme « architecte sonore » à Montréal.Après un séjour avec le groupe Yvan et les Voyous, ilmettra ses talents de technicien de son au profit deplusieurs événements tels les Jeux franco-ontariens). Etvoilà, le nouveau groupe Deux Saisons offre ses premiersspectacles officiels ! Au Solstice, Le quatuor a l’occasionde participer à des « jam sessions » avec des membresd’En Bref et des Hardis Moussaillons… À partir de ce moment, on assiste à du jamaisvu depuis des années à l’Université d’Ottawa : il y a des files d’attente pour aller voir desconcerts en français ! Puis, la nouvelle formation décide de parfaire ses armes enjouant et en chantant sur le trottoir du Marché By, au grand plaisir des touristes de tousles coins du monde de passage à Ottawa… Les gars comprennent vite que leur style àconsonance folklorique et leur entrain brisent toutes les barrières linguistiques etculturelles. De là est née la chanson La gigue du Marché. Sur le campus, le succès dugroupe est tel que l’Equinox, le fameux bar à formule américaine, invite le groupe àperformer. C’est le grand succès : il y a maintenant une file d’attente pour aller voir unconcert en français… à l’Equinox ! Rapidement, Deux Saisons se bâtit un public qui nese contente plus de leur cassette promotionnelle : les gens exigent un album ! Leurnouvel agent, Éric Carrière, décide d’organiser une campagne de pré-vente, et aussitôtplus de 150 étudiants et amis investissent dans leur premier album qui révèle à la foisleur talent et leur histoire : Entre le solstice et l’équinoxe (1996).

« Au Bal des bois »Les études terminées, Mathieu décide plutôt de se consacrer à un nouvel emploi à laFESFO et à l’émancipation d’un groupe rock qu’il a fondé avec trois anciens de l’Écolesecondaire Sainte-Famille : Vision affaiblie. Guillaume va chercher une nouvelleexpérience avec la formation d’Yvan (Vollé) et les Voyous. C’est alors que Nicolas etFritz rencontrent un musicien qui collaborera à amener Deux Saisons à un autre niveau :Jean-Marc Lalonde. Jean-Marc a connu ses débuts en musique à l’École secondaire LeCaron de Penetanguishene en fondant le groupe Plus-que-parfait avec Yves Desroches

Page 71: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

69

et… François Lamoureux ! En 1986, ce grouperock formé de jeunes de 16 ans fait tellement demalheurs aux activités de la FESFO et à la Nuitsur l’étang qu’on l’invite à se produire à l’Expo86 de Vancouver ! Par la suite, Jean-Marc faitun bac en Musique à l’Université d’Ottawa, etdeviendra le percussionniste d’Yvan et lesVoyous. Mais une de ses tantes lui fait uncadeau précieux qui l’amènera à vouloirdécouvrir davantage tout l’univers de la musiquetraditionnelle : un accordéon. Jean-Marcs’associe donc avec Nicolas et Fritz. Ensemble,ils recrutent le Franco-Orléanais David Pichette,un jeune virtuose du violon. Depuis qu’il est

haut comme trois pommes, David joue du violon comme on joue d’une guitareélectrique : en sautant sur les hauts-parleurs, en pinçant ses cordes à la vitesse del’éclair et, sa marque préférée, en faisant tenir l’archet par quelqu’un du public ! Letalent de David sera reconnu à l’échelle nationale alors qu’il accompagne des artistessur la grande scène de la Fête du Canada au parlement. Puis, Jean-Marc proposed’ajouter un nouveau son au groupe en invitant le contrebassiste Marek Predznowek àjoindre leur équipe. Né à Londres et d’origine polonaise, Marek a grandi à Ottawa ets’est adonné à toutes sortes de styles, dont la musique « punk » des années 1980. Legrand Marek vient aussi ajouter beaucoup à l’élément spectacle, surtout lorsqu’ilenfourche sa contrebasse en plein milieu d’une partition effrénée à vous en couper lesouffle !

Avec l’appui de l’agente Marie Lapointe, la deuxième formation de Deux Saisons prendle flambeau et charme un public beaucoup plus élargi. Le Festival franco-ontarienservira de tremplin important à cette époque de leur parcours. Des centaines de genscommencent à venir au Festival dans le but premier d’attraper la joie de vivre de leurgroupe préféré. Deux Saisons endisque son deuxième album, Au bal des bois, ets’exécute à tous les festivals : à la Nuit sur l’étang à Sudbury, au Festival franco-ontarien à Ottawa en partageant la scène avec Zachary Richard, à la Franco-Fête deToronto en partageant la scène avec Gilles Vigneault, au Festival Boréal à Sudbury, enpartageant la scène avec Lise Paiement sur les ondes de la télévision nationale lors duGrand ralliement SOS Montfort !, aux Jeux franco-ontariens, au fameux Festival du Voyageur à Saint-Boniface au Manitoba (la plus grande célébration hivernalede l’Ouest !), aux Fêtes de la Nouvelle-France à Québec, àla Fête franco-albertaine à Saint-Albert en Alberta, auFestival Mémoire et Racines à Joliette, et même au festivalLes Cultures du monde à Gannat en France ! Le rythmefrénétique de Deux Saisons résonne maintenant dans lecœur de milliers de fans. Et, sous les conseils de l’agentNormand Daoust, les membres de la formation se rendentcompte que les chansons de l’album Au bal des bois sontmûres pour prendre une peau neuve, plus commerciale,sous forme d’un troisième album « remixé » intitulé toutsimplement Deux Saisons.

Page 72: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

70

« Plus ça change… Moins c’est pareil ! »Puis, c’est inévitable dans l’histoired’à peu près toutes les formations,Deux Saisons vivra une nouvellepériode de changements. Après unedernière prestation très émouvantelors des célébrations du 25anniversaire de la création dudrapeau franco-ontarien au Centremunicipal d’Ottawa, Fritz et Davidpoursuivent d’autres chemins pourdes raisons à la fois personnelles etprofessionnelles. Tout le monde a lecœur gros mais il faut poursuivre la« grande tournée de la vie ! » C’estalors que Mathieu revient joindre lesrangs du groupe pour y ajouter unnouveau son électrique. Et onrecrute une des jeunes puissancesdu violon de l’Acadie : Jocelyn Godin.Jocelyn est plongé dans le violonclassique depuis son enfance auvillage de Bertrand au Nouveau-

Brunswick. Alors qu’il est au secondaire, il fait partie du groupe Effervescence, avant dese consacrer à un groupe de jeunes qui amènera un son nouveau à la musiqueacadienne : la formation Trans Akadi. Sur l’album La langue des rebelles, Jocelyn estco-auteur de trois pièces qui s’enchaînent de façon puissante et qui donnent beaucoupde fierté aux jeunes : L’Aube, L’Ode à nos ancêtres et L’Offrande. Ce groupe vit uncheminement très semblable à celui de Deux Saisons et c’est pourquoi Nicolasremarque aussitôt les affinités avec le style de Jocelyn et celui du groupe. Une seulepièce musicale réunira les talents des sept membres de la 2e et de la nouvelle formation,question de vivre la transition par un projet collectif. Il s’agit de Les Raftmen – versionBytown, une commande de la FESFO qui se retrouve sur les albums La Grande Virée etFIERS !

Deux Saisons a remporté d’importants prix au premier Gala de la chanson et de lamusique franco-ontariennes en 2001, dont celui de « Meilleur groupe » et du « Meilleuralbum » (album Deux Saisons). Les membres de la nouvelle formation travaillent unnouvel album qui est lancé au printemps 2002 : Plus ça change, moins c’est pareil ! Àl’Été 2001, ils avaient testé leurs nouvelles chansons en parcourant une fois de plus lesfestivals jusqu’à Yellowknife cette-fois-ci ! À en juger par la réaction de la foule lorsqu’ilsse sont produits avec leur nouveau spectacle lors de la cérémonie de clôture des 4esJeux de la Francophonie et lors de la Super-Franco-Fête sur la scène du Festivalfranco-ontarien en 2001, les membres de la nouvelle formation transportent leurauditoire toujours grandissant vers une fusion de styles qui caractérise une personnaliténouvelle, bâtie sur l’essence des styles musicaux qui ont marqué les membres dugroupe, à partir des racines de la musique traditionnelle, en passant par le rock etsurtout en se projetant vers l’avenir !

Page 73: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

71

« La Grande Virée ! »L’approche nouvelle de Deux Saisons annonce-t-elle que la formation abandonne le plaisirqu’elle a eue à faire revivre notre folklore ? Pasdu tout ! Des racines, c’est profond, et pourpreuve : à l’hiver 2002, le groupe décided’entreprendre une des plus grades tournéeseffectuées en Ontario français. Avec sescompagnons de route du CFOF, de la SFOHG,du ROPFO et de la FESFO, Deux Saisons créeun spectacle et un nouvel album entièrementconsacré à faire découvrir notre patrimoinemusical à des milliers de jeunes du secondaire !C’est La Grande Virée !

Une histoire à succès…Deux Saisons, c’est l’histoire de grandes amitiés qui se sont tissées entre l’écho descordes et des planches, entre le solstice et l’équinoxe, et entre des milliers de jeunes detous les coins de l’Ontario qui se sont rencontrés aux sons de leurs guitares, de leursviolons, de leur contrebasse et de leur accordéon.

Pour ma part, je me souviendrai toujours d’une soirée magique de la Saint-Jean-Baptiste au Festival franco-ontarien en 1998. Cette soirée n’avait pas débuté du bonpied alors que 12 000 fans d’un grand rocker québécois apprenaient que leur idole nemonterait pas sur les planches ce soir-là… Le public n’était pas content : il s’en venaitvoir un « show rock », surtout pas un groupe folklorique ! C’est Deux Saisons qui aécopé de la lourde tâche d’ouvrir le bal malgré la grogne qui remplissait l’air de la Placedes festivals. Dès la deuxième chanson, tout fut oublié… On se mit à danser et la fêtebattait son plein, au point tel que le grand Zachary Richard qui terminait la soirée a invitéces jeunes qu’il venait de découvrir à l’accompagner pour ses dernières chansons !

Pour les jeunes et pour toute la communauté franco-ontarienne, Deux Saisons joue unrôle d’animation culturelle encore plus grand qu’ils n’osent l’admettre. Ces artistes sontune immense source d’inspiration pour quiconque veut créer une musique d’ici.Découvrir ce groupe audacieux, c’est choisir de se laisser transformer par une bande degais lurons qui savent créer tout un impact et une fierté contagieuse, et surtout par unebelle équipe qui a su évoluer en sachant réussir l’impossible !

Page 74: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

72

ACTIVITÉ M-3 : QUESTIONS-RÉFLEXION !

« Comme dans l’tempsqu’on avait 16 ans… »(Y’ÉTAiT TEMPS – Nicolas Doyon)

1) Selon toi, quels rôles est-ce que des événements, des groupes ou des artistesfranco-ontariens ont joué pour marquer la carrière de Deux Saisons ?Parle-nous de 5 exemples qui ont marqué le groupe ou ses membres de 5 façonsdifférentes …

2) À partir du parcours du groupe, parle-nous des grandes décisions que lesmembres ont prises, individuellement ou en groupe…

a) Quelles sont les 3 plus frappantes pour toi ?b) Quels étaient les enjeux de chaque décision ?c) Qu’aurais-tu fait si tu avais été à leur place ?

3) Quelles sont les différentes influences musicales (styles, personnes, événements)qui ont amené les membres de Deux Saisons à créer leur style unique ?Retrace-en une dizaine à partir du texte…

4) Selon ce que tu connais de l’Ontario, peux-tu nous décrire les différencesculturelles qu’on retrouve dans chaque région de la province (Nord, Sud et Est) ?

5) Selon toi, quelles sont les défis culturels qu’ont dû vivre chacun des membresalors qu’ils vivaient dans une de ces régions et qu’ils étaient à l’école secondaire…

• Jean-Marc et Mathieu dans le Sud ?• Fritz et Éric (le premier gérant) dans le Nord ?• Nicolas, David et Guillaume dans l’Est ?• Marek avec tout son bagage ?• Jocelyn en Acadie ?

6) De façon générale, qu’est-ce qui t’a le plus marqué du parcours de Deux Saisons?Qu’est-ce que tu trouves de plus admirable ?Qu’est-ce que tu aurais trouvé difficile ?Avec quoi aurais-tu été le plus d’accord ou à l’aise ?

7) Peux-tu retracer 3 autres formations musicales qui ont suivi une évolution tant au niveaudes membres qu’au niveau musical ?

Page 75: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

73

Solutions etréponsesaux activitésACTIVITÉ A-1 :1) Ils et elles ont perdu leurs instruments 2) Des morutiers (pêcheurs français) 3) Les Irlandais 4) Lesétudiants de l’Université Laurentienne et/ou les membres de CANO 5) Étienne Brûlé, Nicolas de Vigneau etThomas Godefroy 6) La laine des moutons; La Guerre de Sept Ans (la Conquête) 7) L’Ordre du bontemps à Port-Royal (Nouvelle-Écosse) 8) Dans les mines et les chantiers de bois 9) La Nuit sur l’étang(dont l’ancien concours La Brunante); Le Festival franco-ontarien (dont le concours Ontario Pop); Franco-Fêtede Toronto; Les Jeux franco-ontariens; le Gala de la chanson et de la musique franco-ontariennes. 10)Sainte-Marie-aux-Hurons; Fort Frontenac; Kaministiquia; Détroit; Bytown; Fort Rouillé; Mer du Nord; Paysd’en haut; Haut-Canada; Canada-Ouest. 11) APCM; réseau de distribution :1-800-465-APCM ouwww.APCM.ca 12) en latin; pour chanter la messe et « Prendre possession du territoire au nom du roi »13) Mary Travers, La Bolduc; Félix Leclerc 14) reflet de son identité, promotion et diffusion des artistes et deleurs produits

ACTIVITÉ A-3 :Il y en a des dizaines et des dizaines (traditionnelles et actuelles), parmi les plus populaires auprès desjeunes on retrouve Notre place, Ici dans le Nord, Fidèles au rendez-vous, Bâtir pays, les Raftsmen, Ottawa,Salut man et FIERS !

ACTIVITÉ B-1Notre forgeron a toujours été un joyeux fêtard, un vrai GAI LURON ! Le soir venu, il courait de VEILLÉE enVEILLÉE, arrivant toujours A LA BONNE FRANQUETTE pour chanter à pleins poumons ses fameusesCHANSONS GRIVOISES qui font dresser les cheveux du curé Lemoyne ! Lorsqu’arrive son tour, notreforgeron grimpe sur LA BOÎTE À BOIS, réchauffe sa voix pour chanter A CAPPELLA, et entame sameilleure CHANSON À RÉPONDRE. Lorsqu’il oublie les paroles de ses chansons, il se sert de laTURLUTTE et ses « dondaine-laridaines » sont toujours suivis d’un gros « A OUIGNE A-HAN ! » quidémontre son excitation… Puis, pour faire SOUIGNER la foule qui a envie de danser une GIGUE, il crée unrythme en faisant de la PODORYTHMIE. Notre forgeron prête une paire de CUILLÈRES de bois à sa nièceElla, et sors son violon pour jouer un REEL et un RIGODON ! Puis, quand tout l’monde est à bout desouffle, il chante la RENGAINE L’arbre est dans ses feuilles et tout le monde répète le refrain qui se terminepar MALURON-MALURÉ.

ACTIVITÉ B-2 :1=D ; 2=E ; 3=F ; 4=G ; 5=A ; 6=C ; 7=B

ACTIVITÉ E-2 :Le texte intégral se retrouve au début de cette section L’UNIVERS DE LA CHANSON À RÉPONDRE (3e

page précédente).

ACTIVITÉ G-2 :Il y en a des dizaines et des dizaines (traditionnelles et actuelles), parmi les plus populaires auprès desjeunes on retrouve Notre place, Ici dans le Nord, Fidèles au rendez-vous, Bâtir pays, les Raftsmen, Ottawa,Salut man et FIERS !

Page 76: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

74

ACTIVITÉ G-3 :1=H ; 2=M ; 3= F ; 4=S ; 5=N ; 6=J ; 7=i ; 8=R ; 9=Q ; 10=D ; 11=P ; 12=E ; 13=C ; 14=G ; 15=L ; 16=A ;17=T; 19=K ; 20=O

ACTIVITÉ J-1:1 = Cousins ; 2 = Jean-Paul s’en allait creuser le canal Rideau (à partir de 1826) ; 3 = L’enseignanteMadame Adhémar ; 4 = C’est le père fondateur de la mission huronne de l’Assomption (1744) et de laparoisse du même nom (1767) ; 5 = Sept pour sept heures, Ding ! ; 6 = Vers le détroit ; 7 = Il disait qu’ilétait un marin ; 8 = Une prière au « petit Jésus » ; 9 = Des sueurs froides, se réveiller tout trempé-e aumilieu d’un cauchemar ; 10 = Écoutez vos maîtresses et vos parents quand ils vous disent de ne pasrentrer trop tard ! ; A = Ah ! C’est certainement la vérité vraie… J’vous l’dis ! ; B = Oui pour lespersonnages historiques sont réels – Et les noms des enfants sont composés à partir de prénoms et denoms véritables de l’époque, et qui s’y retrouvent toujours aujourd’hui ! ; C = Oui, à part qu’une légende estnormalement transmise oralement et jamais signée ; D = Question ouverte ; E = L’école l’Assomptionouvre ses portes en 1786, et la construction du canal commence en 1826… Donc ça se passe entre 1786 et1816 puisqu’Ursule avait 8 ans et qu’elle est maintenant mariée ; F = La statue du Père Potier fût sculptéeplus tard qu’à cette époque ; G = Du rat musqué (mammifère rongeur qui vit comme un castor, trèspopulaire à cette époque pour sa fourrure), de la sagamité (une sorte de gruau de maïs – recette apprisedes Wendats (Hurons) de la région) et des croquecignoles (une sorte de beignes) ; H = C’estessentiellement le même personnage créé pour faire peur aux enfants. L’origine de cette expressionremonte à 1820. S’il y a une différence, ce serait seulement au niveau de son heure d’apparition ! -Découvrez la grande histoire française de la région du Détroit au www.francoplanete.net/FrancoWindsor !

Page 77: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

75

EXERCICES PRATIQUES !Voici 2 à 3 exercices de techniquemusicale (ainsi que quelques exercicesthéoriques) par niveau scolaire àexécuter à partir de l’album.Selon le curriculum de l’Ontario,plusieurs de ces activités se répètent àd’autres niveaux scolaires.Afin de ne pas allonger indéfiniment cedocument, nous vous laissons le loisird’identifier quels exercices sontpertinents ou adaptables pour votreniveau !

Page 78: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

76

Les descriptions des exercices sont formulées pour que vous puissiez reconnaître lesobjectifs des contenus d’apprentissage du curriculum :

• Reconnaître la hauteur des sons (aigus ou graves) qui sont produits par certainsdes instruments qu’on retrouve sur l’album : le violon (aigu), la contrebasse(grave), l’accordéon (aigu), la mandoline (aigu) et la guitare (les deux) (1ère)

• En frappant des mains, reconnaître les différentes pulsations (le battement) àpartir des chansons « Les Mitaines pas d’pouces en hiver », « L’Enjôleur » et « LePrince Eugène » (1ère)

• Par l’écoute des chansons 1.« C’est aujourd’hui le jour de l’an », 2.« L’Enjôleur »et 3.« Le Prince Eugène », identifier les sentiments que les artistes ont vouluexprimer par leur interprétation musicale. (1ère à 3e)Réponses :1 = Joyeux, content, aisé, confortable,optimiste.2 = Joyeux, moqueur, taquin.3 = Respectueux, aventurier, solennel, triste.

• Chanter avec justesse et expression la chanson « Des Mitaines pas d’pouces » endémontrant la compréhension du texte en mimant de chaque geste et partie ducorps qui est nommée (2e)

• À l’aide de cuillères (ou de bâtons), jouer et reproduire des formules rythmiquesqui se retrouvent dans « La Tête frisée » et « L’Enjôleur » (2e)

• En écoutant la chanson « Les Raftsmen », traduire son appréciation tout d’aborden identifiant les différents personnages (« Les Colons » contenu de 3e année) eten faisant, en sous-groupe, un dessin qui illustre chronologiquement chacune desactions. (3e + 6e) VOIR ACTIVITÉS ENCORE PLUS ÉLABORÉES dans la sectionLESPERSONNAGES DANS NOS CHANSONS ! dans ce document)

• Expliquer l’utilisation et l’effet du tempo lent par rapport au tempo rapide qu’onretrouve dans le « reel » de « Tarbolton et la Bégayeuse » (3e)Réponses :Le reel de Tarbolton commence lentement dans une tonalité mineure pour présenter lereel ,qui est repris quelques fois avec la mélodie jouée par plusieurs instruments différents.Il est accéléré pour créer une intensification qui invite les danseurs à se lever. LaBégayeuse accélère légèrement le tempo et, puisque c’est un reel en majeur, on dirait quela chanson prend un élan joyeux.

• Par un jeu de « Chasse à l’instrument », identifier visuellement et par l’écoute lesinstruments de musique qu’on retrouve sur l’album et dans l’univers folklorique(liste des 15 instruments les plus utilisés) (Moyens de recherche à utiliser :Internet, Bibliothèque, Livret de l’album, etc.) (4e)Réponses :Sur l’album : le violon, la mandoline, la guitare, l’accordéon, la contrebasse, les pieds, lescuillères, le dulcimer, le djembé (le tambour), la tambourine, la caisse claire et cymbale.Dans l’univers folklorique : le piano, le banjo, l’harmonica, la vielle-à-roue, le flageolet, lacornemuse, le concertina, la guimbarde.

Page 79: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

77

• Grâce aux versions instrumentales supplémentaires, chanter avec assurance etcontrôle les chansons folkloriques de l’album en travaillant la posture et larespiration. (4e)

• Analyse comparative des variantes de « l’atmosphère » de la pièce « Tarbolton etla Bégayeuse » (5e)Qu’est-ce qui varie dans l’atmosphère ?Réponse : Le reel de Tarbolton, qui est dans une tonalité mineure, commence lentementet établit une atmosphère sombre, triste ou mélancolique qui, à mesure que le reelaccélère, s’intensifie pour devenir chaude et brusque. La Bégayeuse, un reel assez rapideen majeur, change l’atmosphère en sentiment joyeux, optimiste, rieur.

• Discuter des diverses activités musicales de l’Ontario français et de lacontribution des artistes franco-ontariens à notre culture. (Voir la sectionACTIVITÉS À NE PAS MANQUER ! dans la chronique « Savais-tu que… » et lasection MUSIQUE dans le magazine jeunesse « WOW! » à www.fesfo.ca) Voirégalement la section LE PARCOURS DE DEUX SAISONS dans ce document.(5e année Musique + 5e année « Identité franco-ontarienne »)

• • En faisant l’écoute et la reproduction de la podorythmie des pièces « Des Mitaines

pas d’pouces en hiver », « Tarbolton et la Bégayeuse » et « La Baseball »,identifier la valeur des notes utilisées dans la figure rythmique (noire, deuxcroches) (5e et +)Réponse : noire, deux croches, noire, deux croches.

• À partir de la formule rythmique, comprendre la différence entre un « reel » et unegigue par l’écoute des pièces « L’enjôleur » et « Les Raftsmen » (6e)Réponse/explication : L’enjôleur comprend une gigue. Une gigue est en 6/8 (six crochespar mesure). Les Raftsmen comprend un reel. Un reel est en 4/4 (quatre noires ousubdivisions par mesure).

• À partir d’un poème proposé ou d’une composition collective, les élèves doiventchanter avec subtilité et nuance en variant l’intensité et la vitesse grâce à lacomposition de la pièce instrumentale « La Grange ». (6e)

• Reconnaître jusqu’à 10 instruments (incluant des techniques humaines) utilisésdans les pièces de l’album. (7e)Quels sont les 10 instruments utilisés ? Réponse : le violon, la mandoline, la guitare,l’accordéon, la contrebasse, les pieds, les cuillères, le dulcimer, le djembé (le tambour), latambourine, la caisse claire et cymbale.

• Identifier les différents instruments qui accentuent le rythme dans « L’Enjôleur »,« Le Prince Eugène » et « La Grange » (7e)Réponse : L’Enjôleur : les cuillères. Le Prince Eugène : le djembé, la tambourine. La Grange : labatterie.

• Expliquer comment la musique reflète la culture des Canadiens français del’Ontario en analysant les paroles de « Des Mitaines pas d’pouces en hiver » dansle contexte des défis et de la vie dure des chantiers qui étaient dirigés par laclasse dominante britannique. (7e Musique et Sciences sociales)

Page 80: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

78

• Chanter a cappella et monter une saynète à partir du texte « Les Raftsmen » ou« Le Prince Eugène ». On doit y retrouver : la chanson intégrale, un dialogue, dela danse et une situation dramatique (8e année Musique et Sciences sociales)

• En faisant une écoute de 20 secondes de chaque titre de l’album, identifier lesmesures des différentes chansons (2/4, 3/4, 4/4 ou 6/8). (8e année et +)Réponse :1) L’Enjôleur (6/8) 2) Des Mitaines pas d’pouce en hiver (4/4)3) Reels : Tarbolton et la Bégayeuse (4/4)4) La Tête frisée (2/4)5) Les Raftsmen – version Bytown (4/4)6) La Baseball (4/4)7) La Grange (6/8 ensuite 4/4) 8) C’est aujourd’hui le jour de l’an (3/4 ou 6/8) 9) Le Prince Eugène (6/8)

• Phraser correctement la mélodie d’une chanson traditionnelle de l’album :o « Les Mitaines pas d’pouces en hiver » (Facile – 9e)o « C’est aujourd’hui le jour de l’an » (Intermédiaire – 10e)o « Le Prince Eugène » (Difficile – 11e)

• À partir des paroles « C’est aujourd’hui le jour de l’an », dresser une liste descoutumes et traditions qui se vivaient autour de cette fête. Identifier la coutumemusicale typique aux « veillées » canadiennes-françaises depuis « l’Ordre du bontemps » en 1605 à Port Royal. Se servir de la technologie (Internet) pour releverd’autres coutumes ou traditions musicales typiques de cette fête(9e Musique + Sciences sociales)

• À partir des chansons de l’album et d’autres chansons énumérées collectivement,énumérer les thèmes qui caractérisent les textes des chansons traditionnelles dechez-nous. Identifier des chansons modernes qui traitent des mêmes thèmes.Analyser les différences de la façon qu’on traite maintenant ces mêmes thèmes enchanson. (9e)Réponses possibles : Dans les textes, les femmes chantent maintenant à la première personne, lareligion et les superstition sont moins présentes, l’alcool est maintenant une source de problème,l’auto et l’avion ont remplacé le bœuf et la charrette et, généralement, on est plus corrects« politiquement » (pour le meilleur ou pour le pire !)

• En frappant des mains ou par la podorythmie, reproduire avec justesse desrythmes graduels allant jusqu’à 4 mesures en suivant des chansonsrecommandées sur l’album. (10e – 12e)Chansons recommandées et réponses :Des mitaines pas d’pouce en hiver : (4/4 noire, deux croches, noire, deux croches)L’Enjôleur : (6/8, trois croches, trois croches, premier et quatrième temps accentués)Le Prince Eugène : (6/8 trois croches, trois croches, premier, troisième, quatrième et sixième tempsaccentués).

Page 81: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

79

• Pour acquérir une connaissance des artistes de l’Ontario français, visiter le sitewww.apcm.ca et identifier d’autres artistes franco-ontariens qui ont un stylecomplètement ou partiellement folklorique (Garolou, Donald Poliquin, MarcelBénéteau, François Viau, Deux Saisons et Swing). Grâce à l’écoute d’extraitssonores du site (ou encore mieux directement des albums), retracerchronologiquement l’influence de la technologie sur la composition etl’interprétation de leurs chansons. Enfin, dresser la liste des albums de musiquefolklorique et traditionnelle de chez-nous. Recherche similaire au niveau duCanada entier avec www.francoculture.ca. Voir la section LES FESTIVALS ETLES FORMATIONS QUI CÉLÈBRENT NOTRE FOLKLORE ! (10e)

• Pour démontrer son habileté à naviguer sur Internet pour se renseigner sur diversaspects de la planification et de la production musicale, répondre à 5 questions quiont rapport aux droits d’auteurs, de composition et de diffusion de la musiquefolklorique à partir des sites et ressources des groupes comme la SOCAN, laSODRAC, la Gazette du Canada et l’Union des artistes. (11e)Questions et réponses :

1) La Loi sur le statut de l’artiste existe pour appuyer la création d’une production dansquels 10 domaines artistiques ? (Réponse au TCRPAP : arts de la scène, musique,danse et variétés, radio et télévision, enregistrements sonores, vidéo, doublage et réclamepublicitaire.)

2) Environ combien de membres y a-t-il dans l’Union des artistes ? (En 2002 : Environ6 000 membres actifs et 3 500 membres stagiaires – www.uniondesartistes.com)

3) Selon la COMMISSION DU DROIT D’AUTEUR décrite dans la GAZETTE DU CANADA,(partie 1 – Le 31 juillet 1999) (sur le web), quels sont les tarifs que la Sociétécanadienne des auteurs, des compositeurs et éditeurs de musique (SOCAN) peutpercevoir pour :

i. Les EXPOSITIONS ou les FESTIVALS (moins de 25 000 personnes) quiexécutent de la musique ? Rép. 12, 25$ de droits d’exécution par jour.

ii. Une PATINOIRE (entrée gratuite) qui joue de la musique enregistrée ? Rép. :99,75$ par année.

4) Vous retrouverez 80 questions appliquées et pertinentes par rapport à l’artiste sous larubrique LA FOIRE AUX QUESTIONS au site web de la SOCAN au www.SOCAN.ca

• Identifier, en employant les termes justes, et noter correctement les tonalités(majeure, mineure, modale) des chansons et pièces de l’album à partir d’unéchantillonnage de 10 secondes de chaque plage. (11e)Réponse :1) L’Enjôleur (majeure) 2) Des Mitaines pas d’pouce en hiver (mineure)3) Reels : Tarbolton et la Bégayeuse (mineure, la Bégayeuse est en

majeure)4) La Tête frisée (majeure)5) Les Raftsmen – version Bytown (commence en majeure, module en

analogue mineure par bouts) 6) La Baseball (majeure) 7) La Grange (majeure, ensuite mineure) 8) C’est aujourd’hui le jour de l’an (majeure)9) Le Prince Eugène (modale : dorien)

Page 82: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

80

• Interpréter avec précision et acuité la gigue irlandaise qu’on retrouve dans« L’Enjôleur ». À partir de sites Internet spécialisés, trouver la partition du« reel de Tarbolton » (12e)

• Dégager les caractéristiques spécifiques de la culture musicale folkloriquecanadienne-française en faisant l’écoute de pièces de l’album et en comparant sesobservations avec des théories présentées par des folkloristes réputés tels MariusBarbeau et Germain Lemieux (12e)

Page 83: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

81

Les chansons dela Grande-virée

Page 84: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

82

L’EnjôleurTraditionnelle - Cornwall, OntarioSource : La famille Larin

Tout le monde connaît ce fameux enjôleur qui charme toutes les femmesavec qui il s’entretient. C’est celui qui se présente seul à toutes les noces ducanton dans le but de se trouver une escorte pour la soirée.C’est Nicolas qui nous a présenté ce joyau, populaire dans son coin du pays.Cette chanson nous vient de la famille Larin, une famille pionnière dansl’enregistrement de la musique traditionnelle en Ontario. Leurs chansonsrecueillies du folklore et de leur répertoire original ont été reprises par denombreux artistes incluant La Bottine Souriante et, maintenant, DeuxSaisons.La gigue est irlandaise d’origine, et très connue à Terre-neuve, en Nouvelle-Angleterre, au Québec et en Ontario. Elle s’appelle Haste to the Wedding.

Par chez-nous ils m'appellent tousL'enjôleur du village (bis)

Ça m'fait rire, j'ai du plaisirAvec mon entourage, oh ! oh !

REFRAIN:Tiens-ben ta tête, j'vais t'nir la mienneRéjouissons-nous, prenons un coupTiens-ben ma main, j'vais t'nir la tienneMais prenons bien garde d'en prendre le goût

J'ai d'l'allure - les créatures,Elles disent que je suis sage, oh ! oh !

Leur beauté, c'est louangéToute leur peine je partage, oh ! oh !

Dans leurs yeux vienne une flamme bleueEt celle de mon courage, oh ! oh !

Je suis fier des mes manièresMais j’prends pas l'avantage, oh ! oh !

Page 85: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

83

Des Mitainespas d’pouce en hiverTraditionnelle – Penetanguishene et Sudbury, OntarioSource : Martin Lalonde, Lionel Gignac

C’est une chanson de travail et une chanson à répondre. Sûrement connue dansles camps de bûcherons un peu partout au Canada français, cette chanson nousfait découvrir les défis physiques et culturels vécus par les jeunes fils decultivateurs qui montaient chercher du travail dans le Nord de l’Ontario l’hiver.Cette version nous vient du bout de Penetanguishene, Ontario et c’est le père àJean-Marc qui nous l’a montrée. Le dernier couplet vient de Jean-Marc lui-même,un peu pour expliquer son choix de carrière…

La ritournelle à l’accordéon et au violon qu’on entend entre les couplets a étépêchée d’un album de La Bottine Souriante. C’est la partie ‘A’ d’un reel latin quis’appelle Viva el West Side.

Mon père n’avait d’garçon que moé,des mitaines pas d’pouce en hiver-re (bis)Mais au chantier il m’a envoyé

REFRAIN:En souliers d’boeuf, le nez morveuxDans l’bois tout l’temps, beau temps, mauvais tempsMon Dieu ! Qu’c’est dont d’la misère (bis)Pis des chaussons, pis des chaussettesPis des mitaines pas d’pouce en hiver-re (bis)

Mais au chantier il m’a envoyé, des mitaines pas d’pouce en hiver-re (bis)Mais le foreman est un gros « boulé »

REFRAIN

Mais le foreman est un gros « boulé », des mitaines pas d’pouce en hiver-re (bis)Y’a ben manqué d’m’estropier

REFRAIN

Y’a ben manqué d’m’estropier, des mitaines pas d’pouce en hiver-re (bis)Parce que j’savais pas travailler

REFRAIN

C’est vrai que j’sais pas travailler, des mitaines pas d’pouce en hiver-re (bis)Je passe donc tout mon temps à jouer

Page 86: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

84

Reels: Tarboltonet la BégayeuseTarbolton : musique traditionnelleSource : Jean CarignanLa Bégayeuse : Jean-Marc Lalonde

Le Reel de Tarbolton est un reel d’origine irlandaise qui est aussitrès connu dans le répertoire traditionnel canadien-français. Il futpopularisé par Jean Carignan, violoniste québecois de granderenommée. Ce reel est suivi de La Bégayeuse, un reel composépar Jean-Marc. Dans cette pièce instrumentale, on entend de laturlutte et de la podorythmie.

La GrangeMusique : Jean-Marc Lalonde

La Grange est une pièce instrumentale en troismouvements qui veut faire le pont entre lamusique d’antan et celle d’aujourd’hui. Lafameuse « grange » a toujours occupé uneplace importante dans la culture des familles del’Ontario français : on gratte toujours lesentrailles de la terre au Témiscamingue, dansl’Est ontarien et dans le Sud-Ouest qu’onsurnomme « Le jardin du Canada ! ». Lapremière gigue en majeur s’appelleHadoudelidou et c’est une version instrumentaled’une chanson grivoise composée par Jean-Marc qui se trouve sur l’album de 2S Plus çachange, moins c’est pareil. Elle est suivie parune gigue en mineur intitulée La Grange,d’après la grange des Lalonde à Lafontaine,Ontario. Le reel des Tocsons ajoute le pointculminant à l’oeuvre. Il est nommé pour lesgarçons à Jean-Marc.Dans celle-ci, on défonce la boîte à bois !

Page 87: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

85

La Tête friséeTraditionnelle - Bertrand, Acadie, ca 1900Source : Madame Honorée Godin

On a monté celle-ci dans un style dixie-two-step car on croît, par sa structureharmonique, qu’elle serait de l’époque du tournant du siècle, et peut-être mêmetrès populaire dans son temps.C’est Jocelyn qui nous a convaincus, (avec très peu de persuasion), d’enregistrercette « rare beauté » qui nous vient de son patelin, Bertrand au Nouveau-Brunswick. Lors de ses années universitaires, Jocelyn a enregistré quelqueschansons du répertoire de Madame Honorée Godin, résidente de Bertrand, dansle but de préserver ces bijoux musicaux d’autrefois. Nous avons ajouté unecourte introduction chantée par Madame Godin elle-même. Elle était âgée de 98ans à l’heure de l’enregistrement. Deux Saisons voudrait dédier cette chanson àsa douce mémoire.

On parle d'une belle chev'lureDes beaux cheveux frisésToujours bien arrangésC'est une rare beautéMoi-même, je vous l'assureJ'vous dis en véritéÇa, c'est pas drôle pour un hommed'avoir les ch'veux frisés

Quand il veut se peignerY faut qu'il les laisse pousserCe qui donne à la femmeLa chance d'une bonne poignéeLa moindre petite choseTout de suite comme vous l'voyezIl est certain, le pauvre diable de s'enfaire arracher

REFRAIN:On a beau dire à faireOn ne peut jamais plaireY en a toujours quelqu'unQui a quetchose à lui reprocherMais qu'il se fourre la têteDans un sac de papierSi on trouve un cheveu dans lasoupe, c'est la belle tête frisée

Vous connaissez sans douteCes petits tours moqueursQui portent dans leur poche de vesteDes petits fers à friserJe leur donnerai pour conseilOh ! S'ils veulent m'écouterIls n'auront pas besoin de fer pouravoir les cheveux frisés

REFRAIN

J'leur donnerai pour conseilDe s'acheter une bouteilleDu bon vin de MarseilleDe rye ou de brandyD'en prendre trois, quatre bonnesdosesAvant de se coucherLe lendemain vous serez sûrs d'avoirla tête frisée !

Page 88: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

86

Les Raftsmen- version BytownTraditionnelle - OutaouaisTexte adapté par Félix Saint-Denis

Il fallait bien inclure une chanson de par chez-nous surcet album. Au 19e siècle, toute la ville de Bytown estanimée par les hommes de chantiers qui font la dravesur l’Outaouais. Voici 24 heures dans l’univers de ZoéMasson (1ère école), de l’Auberge Martineau, deJoseph-Balsura Turgeon (1er maire francophone), del’évêque Bruno Guigues, d’Élisabeth Bruyère (1erhôpital) et de l’incontournable géant Jos Montferrand.C’est la FESFO qui a demandé à 2S de faire unarrangement sur un texte adapté de cette chanson trèsconnue, Les Raftsmen. Il y a, à notre dernier compte,au-delà de 10 versions différentes de cette chanson, etsûrement beaucoup plus ! Voici, selon nous, la plusrécente !Le reel au milieu et à la fin de la chanson fut composépar David Pichette, Jean-Marc et Jocelyn. On l’abaptisé nul autre que Le reel des Raftsmen.

Là yousqu'y sont tous les raftsmen ? (bis)Dans les chantiers y sont montés

REFRAIN:Bing su' la ring ! Bang su' la rang !Laissez passer les raftsmen !Bing su' la ring bing bang !

Et par Bytown y sont passés (bis)Pis leurs grosses bottes de résonner

Les écoliers tout excités (bis)« V'nez donc voir ça, Madame Zoé ! »

Chez Martineau sont arrêtés (bis)Des pork and beans ils ont mangés

Le maire Turgeon y ont salué (bis)Toute la soirée y’ont ben trinqué

L'curé Bruno scandalisé (bis)« Encore d'autres âmes à confesser ! »

Dewors on entendit crier (bis)C'est Montferrand qui vient d'passerQuatorze shiners ben maganésChez soeur Bruyère vont s'faire soigner

L'lendemain matin sont retournés (bis)Dans les chantiers pour défricherQue l'Outaouais fut étonnéTant faisaient d'bruit leurs haches trempées !

Page 89: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

87

La BaseballTraditionnelle - Cornwall, OntarioSource: Nicolas Doyon

Sans aucun doute, c’est la chanson la plus osée de notre cru, ce qu’onappelle une chanson grivoise. Parsemée de mots à double sens, elle rit unpeu de la classe instruite (un passe-temps préféré de nos aïeux), sans tropprovoquer. La musique traditionnelle de notre patrimoine est remplie de telleschansons et nous avons jugé qu’il fallait, historiquement et culturellement, eninclure une typique sur ce disque.Nous avons interprété celle-ci a cappella, tout comme dans le bon vieuxtemps, avec Nicolas qui chante solo et le reste de 2S qui répond. ‘Scusez-la !

Par chez-nous la baseball-e,par chez-nous la baseball-e (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)Ma mère fournit la 'mitt' (bis)Ma soeur fournit la ball' (bis)Monsieur l'curé son bat-te, monsieur l'curé son bat-te (bis)

Par chez-nous la prière, par chez-nous la prière (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)Ma mère dit le chapelet (bis)Ma soeur a le répond (bis)Monsieur l'curé l'égraine, monsieur l'curé l'égraine (bis)

Par chez-nous la couture, par chez-nous la couture (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)Ma mère fournit le fil (bis)Ma soeur fournit l'aiguille (bis)Monsieur l'curé l'enfile, monsieur l'curé l'enfile (bis)

Par chez-nous la promenade, par chez-nous la promenade (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)Ma mère fournit l'buggy (bis)Ma soeur fait la jument (bis)Monsieur l'curé son fouet-te, monsieur l'curé son fouet-te (bis)

Par chez-nous la boulange, par chez-nous la boulange (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)Ma mère pétrit le pain (bis)Ma soeur fournit le vin (bis)Monsieur l'curé l'enfourne, monsieur l'curé l'enfourne (bis)

Page 90: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

88

C'est aujourd'huile Jour de l'anTraditionnelle - Windsor, OntarioSource : Madame Moïse Drouillard (Emma Peters)

C’est aujourd’hui le Jour de l’an est une chanson« ressuscitée » par Marcel Bénéteau, folkloriste réputé de larégion de Windsor, Ontario (Vieilles chansons du Détroit).Selon lui, elle serait inconnue ailleurs dans la Francophonie.Ceci s’explique historiquement par l’isolement culturel qu’ontvécu les descendants de la première colonie franco-ontariennepermanente (Détroit-Windsor 1701). Par ce fait-même, cettechanson de chez-nous est un trésor historique. L’insistancesur « la loi » et « la liberté » serait peut-être une référence à larévolution française (1789). Par l’effet de la marginalisation,Windsor serait possiblement la seule place au monde où cettechanson est encore connue. Bonne année !

C'est aujourd'hui le Jour de l'an,Chacun oublie ses peines.Pour suivre la façon du vieuxtemps,Qu’à chacun ses étrennes.

Une bonne année, prospérité,De grand coeur je vous souhaite.Une bonne année, prospérité,De grand coeur je vous souhaite

Nous voilà tous ici céansPour compter douze ou treize.Mais à la table tout nombre estbonQuand on l'est à son aise.

REFRAIN:Avec le vin et la santéD'une femme jolie,Dans la loi, dans la liberté,On passe bien sa vie.

Mais nous ‘faut faire un doubleemploiDes plaisirs de la table.Que chacun prenne auprès de soiUne brunette aimable.

REFRAIN

Que chacun chante sa chansonSans vouloir qu'on les prie.Que sa chanson soit belle ou non,Chantons sans jalousie.

REFRAIN

Page 91: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

89

Le Prince EugèneTraditionnelle - Chéticamp, Nouvelle-écosse, AcadieFrance, ca 1525Source : Frère Daniel Boudreau et Père Anselme Chiasson

C’est une chanson qui vient, en effet, de la France, via l’Acadie etrecueillie par le Père Anselme et le Frère Daniel, folkloristes et Capucins.Le Prince Eugène est perçue comme étant une parodie de la vie deFrançois premier, roi de France, et ses revers aux mains de Charles Quinten 1525. Nous avons décidé de transcrire le texte avec ses extraitsd’ancienne graphie. Aujourd’hui encore en Acadie, on peut entendre desexpressions originales de l’ancien français qui ont été perdues enFrance !

« Ah ! Dis-moi, prince Eugène, qu'as-tu fait dans ta vi' ?-J'ai parcouru les villes, vive le jour !Pour aller à Paris -e. Vive la fleur de li' !

J'ai parcouru les villes pour aller à Paris. »Mais quand il fut au large, vive le jour !Regarda derrièr' lui -e; vive la fleur de li' !

Il vit venir vingt hommes, ses plus grands ennemis.Il demande aux vingt hommes, vive le jour !« Que cherchez-vous ici –e ? Vive la fleur de li’ !

-Nous cherchons à nous battre; il faut nous battre ici. »Gaillard à l'aventure, vive le jour !Son épé' claire il prit -e. Vive la fleur de li’ !

Il en tua quatorze, ses plus grands ennemis.Mais quand vient le quinzième, son épé' cassit.« Allez dire à ma mère que je suis mort ici.

Allez dire à ma mère que je suis mort ici.Allez dire à ma femme, vive le jour !Qu'elle ait soin de mon fi' -e. Vive la fleur de li’ !

Quand il sera en âge, qu'il prenn' vengeance aussi.Qu’il fasse bâtir chapelle, vive le jour !Au milieu de Paris -e, vive la fleur de li’ ! »

Page 92: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

90

DiCTÉES ÀTROUS

Merci à Madame Lise Paiement

qui a préparé cette section !

Voici quelques exercices proposés pour vous permettre de faire l’intégration des textes aucurriculum des cours de français cycle primaire/moyen. En faisant l’écoute de l’album,imaginez-vous au fond de la terre à Sudbury, à Cobalt, à Porcupin, à Elliott Lake ou ailleursdans le Nord de l’Ontario…

Sortez vos crayons à « mine » : c’est une activité en or !

1 L’Enjôleur Dictée à trous / LES NOMS

2 Des Mitaines pas d’pouce en hiver Dictée à trous / LES NOMS

3 Reels : Tarbolton et la Bégayeuse Écoute musicale

4 La Tête frisée Dictée à trous / LES VERBES

5 Les Raftsmen – version Bytown Dictée à trous/ LES NOMS PROPRES

6 La Baseball Dictée à trous/ LES SUJETS

7 La Grange Écoute musicale

8 C’est aujourd’hui le jour de l’an Dictée à trous/ LES ADJECTIFS

9 Le Prince Eugène Dictée à trous/ REVUE

Page 93: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

91

DICTÉE À TROUS

En faisant l’écoute du disque, tu dois remplir les tirets du texteavec des NOMS.

L'enjôleurL'enjôleur du __________ (bis)

Ça m'fait rire, j'ai du plaisir

Avec mon ______, oh ! oh !

REFRAIN:

Tiens-ben ta________, j'vais t'nir la mienne

Réjouissons-nous, prenons un coup

Tiens-ben ma __________, j'vais t'nir la tienne

Mais prenons bien garde d'en prendre le goût

J'ai d'l'allure - les___________,

Elles disent que je suis sage, oh ! oh !

Leur beauté, c'est louangé

Toute leur ___________ je partage, oh ! oh !

Dans leurs yeux viennent une ________ bleue

Et celle de mon courage, oh ! oh !

Je suis fier des mes_________

Mais j’prends pas l'avantage, oh ! oh !

Page 94: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

92

DICTÉE À TROUS

En faisant l’écoute du disque, tu dois remplir les tiretsdu texte avec des NOMS.

Des mitaines pas d’pouce en hiverREFRAIN:En ____________ d’____________, le ____________ morveux

Dans l’___________ tout l’temps, beau __________, mauvais__________

Mon Dieu ! Qu’c’est dont d’la _________________ (bis)

Pis des ________________, pis des ___________________

Pis des _______________ pas d’ pouce en hiver-re (bis)

Mais au _______________il m’a envoyé, des mitaines pas d’pouce en hiver-re (bis)

Mais le foreman est un gros « boulé »

REFRAIN

Mais le foreman est un gros « boulé », des mitaines pas d’______________ enhiver-re (bis)

Y’a ben manqué d’m’estropier

REFRAIN

Y’a ben manqué d’m’estropier, des mitaines pas d’pouce en ____________-re (bis)

Parce que j’savais pas travailler

REFRAIN

C’est vrai que j’sais pas travailler, des mitaines pas d’pouce en hiver-re (bis)

Je passe donc tout mon ___________ à jouer

REFRAIN

Page 95: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

93

DICTÉE À TROUS

En faisant l’écoute du disque, tu dois remplir les tirets du texteavec des VERBES.

La tête friséeOn______________d'une belle chev'lureDes beaux cheveux frisésToujours bien arrangésC'est une rare beautéMoi-même, je vous l'__________

J'vous d___ en véritéÇa, c'est pas drôle pour un homme d'avoir les ch'veux frisés

Quand il ________ se peignerY faut qu'il les laisse pousserCe qui ___________ à la femmeLa chance d'une bonne poignéeLa moindre petite choseTout de suite comme vous l'_______________Il est certain, le pauvre diable de s'en __________ arracher

REFRAIN:On a beau __________ à faireOn ne peut jamais plaireY en a toujours quelqu'unQui a quetchose à lui ____________Mais qu'il se fourre la têteDans un sac de papierSi on ____________un cheveu dans la soupe, c'est la belle tête friséeVous _____________ sans douteCes petits tours moqueursQui ___________ dans leur poche de vesteDes petits fers à friserJe leur donnerai pour conseilOh ! S'ils veulent m'_________Ils n'auront pas besoin de fer pour avoir les cheveux frisés

REFRAINJ'leur __________pour conseilDe s'acheter une bouteilleDu bon vin de MarseilleDe rye ou de brandyD'en ______________trois, quatre bonnes dosesAvant de se coucher.....Le lendemain vous serez sûrs d'_______________ la tête frisée!

Page 96: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

94

DICTÉE À TROUS

En faisant l’écoute du disque, tu dois remplir les tirets du texteavec des NOMS PROPRES.

Les RaftsmenREFRAIN:Bing su' la ring ! Bang su' la rang !Laissez passer les raftsmen !Bing su' la ring bing bang !

Et par ______________ y sont passés (bis)

Pis leurs grosses bottes de résonner

Les écoliers tout excités (bis)

« V'nez donc voir ça, Madame ___________ ! »

Chez ______________ sont arrêtés (bis)

Des « pork and beans » ils ont mangés

Le maire _____________ y ont salué (bis)

Toute la soirée y’ont ben trinqué

L'curé _____________ scandalisé (bis)

« Encore d'autres âmes à confesser ! »

Dewors on entendit crier (bis)

C'est _______________ qui vient d'passer

Quatorze shiners ben maganés

Chez soeur ____________ vont s'faire soigner

L'lendemain matin sont retournés (bis)

Dans les chantiers pour défricherQue l’__________________ fut étonnéTant faisaient d'bruit leurs haches trempées !

Page 97: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

95

DICTÉE À TROUS

En faisant l’écoute du disque, tu dois remplirles tirets du texte avec des SUJETS.

La BaseballPar chez-nous la baseball-e, par chez-nous la baseball-e (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)

Ma___________ fournit la 'mitt' (bis) Ma __________ fournit la ball' (bis)

Monsieur l'____________son bat-te, monsieur l'curé son bat-te (bis)

Par chez-nous la prière, par chez-nous la prière (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)

Ma ____________dit le chapelet (bis) Ma ___________ a le répond (bis)

Monsieur l'________l'égraine, monsieur l’_________ l'égraine (bis)

Par chez-nous la couture, par chez-nous la couture (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)

Ma ___________ fournit le fil (bis) Ma ____________ fournit l'aiguille (bis)

Monsieur l'_________ l'enfile, monsieur l'curé l'enfile (bis)

Par chez-nous la promenade, par chez-nous la promenade (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)

Ma ________fournit l'buggy (bis) Ma _________ fait la jument (bis)

Monsieur l’______ son fouet-te, monsieur l'curé son fouet-te (bis)

Par chez-nous la boulange, par chez-nous la boulange (bis)D'une manière étrange, d'une manière étrange (bis)

Ma___________ pétrit le pain (bis) Ma __________ fournit le vin (bis)

Monsieur l'_________ l'enfourne, monsieur l'curé l'enfourne (bis)

Donc les trois sujets principaux dans ce texte sont:la____________, la______________ et le ___________.

Page 98: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

96

DICTÉE À TROUS

En faisant l’écoute du disque, tu dois remplir les tirets du texteavec des ADJECTIFS.

C'est aujourd'hui le Jour de l'anC'est aujourd'hui le Jour de l'an,Chacun oublie ses peines.Pour suivre la façon du _____________ temps,Qu’à chacun ses étrennes.

Une _________ année, prospérité,

De ________ coeur je vous souhaite.

Une _________ année, prospérité,

De ________ coeur je vous souhaite

Nous voilà tous ici céansPour compter douze ou treize.Mais à la table tout nombre est ___________

Quand on l'est à son aise.

REFRAIN:Avec le vin et la santéD'une femme ____________,

Dans la loi, dans la liberté,

On passe __________ sa vie.

Mais nous ‘faut faire un double emploiDes plaisirs de la table.Que chacun prenne auprès de soiUne brunette ______________.

REFRAIN

Que chacun chante sa chansonSans vouloir qu'on les prie.Que sa chanson soit ___________ou non,Chantons sans jalousie.

REFRAIN

Page 99: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

97

DICTÉE À TROUSEn faisant l’écoute du disque, tu dois remplir les tiretsdu texte avec des NOMS, des NOMS PROPRES, desVERBES, des SUJETS ou des ADJECTIFS.

Le Prince Eugène« Ah ! Dis-moi, prince ________, qu'as-tu fait dans ta vi' ? Nompropre

-J'ai parcouru les __________, vive le jour ! Nom

Pour aller à _________ -e. Vive la fleur de li' ! Nom propre

J'ai parcouru les villes pour_________ à Paris. » Verbe

Mais quand _______ fut au large, vive le jour ! SujetRegarda derrièr' lui -e; vive la fleur de li' !

Il vit venir vingt hommes, ses plus _________ ennemis. Adjectif

Il___________ aux vingt hommes, vive le jour ! Verbe

« Que cherchez-vous ici –e ? Vive la _______ de li’ ! Nom

-Nous ___________ à nous battre; il faut nous battre ici. » Verbe

____________ à l'aventure, vive le jour ! Nom

Son épé' _________ il prit -e. Vive la fleur de li’ ! Adjectif

Il en __________ quatorze, ses plus grands ennemis. Verbe

Mais quand vient le quinzième, son_________' cassit. Nom

« Allez dire à ma mère que _____ suis mort ici. Sujet

Allez _________ à ma mère que je suis mort ici. Verbe

Allez dire à ma femme, vive le jour !Qu' ______ ait soin de mon fi' -e. Vive la fleur de li’ ! Sujet

Quand il ________ en âge, qu'il prenn' vengeance aussi. Verbe

Qu’il fasse bâtir _____________, vive le jour ! Nom

Au milieu de _____________ -e, vive la fleur de li’ ! » Nom proper

Page 100: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

98

Des organismes pour découvrirnotre patrimoine et notre culture…

Page 101: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

99

Le CFOFSur un air de folklore

Le Centre franco-ontarien de folklore est un chef de file dans le domaine de laconservation et du développement du patrimoine. Les travaux de son fondateur, lepère Germain Lemieux, et la réalisation de l’Inventaire du patrimoine franco-ontarien luiont acquis une renommée enviable.

Le Centre franco-ontarien de folklore s’est donné comme mission de mettre en valeur,pour le bénéfice de la population ontarienne, le folklore et le patrimoine. La cueillette et la conservation luipermettent d’atteindre ses objectifs de sauvegarde de la tradition orale franco-ontarienne. Ses activités dediffusion et d’animation exploitent le fonds franco-ontarien de folklore pour redonner cette tradition à lapopulation qui nous l’a si généreusement légué.

Reconnu comme organisme provincial de patrimoine en 1991, le Centre a reçu en 1996 le prix de Parcs Canadapour sa contribution à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine.

On retrouve diverses ressources sur son site web, dont des légendes qu’on peut écouter, et des expositionsvirtuelles à visiter.

Venez nous visiter !

CENTRE FRANCO-ONTARIEN DE FOLKLOREMaison d’Youville, 38, rue Xavier, Sudbury (Ontario) P3C 2B9Tél. : (705) 675-8986 / Téléc. : (705) [email protected] / www.cfof.on.ca

Le ROPFOLes routes du patrimoine

Qu'est-ce que le patrimoine pour toi ?À cette question, toutes les réponses sont bonnes. D'ailleurs, ton patrimoine est modelé selon ton vécu, maissurtout, selon ce que tu vis tous les jours. Dans le monde actuel, bombardé de nouvelles technologies,l'éclatement fait en sorte que diverses expériences culturelles sont possibles.

Prends quelques instants pour découvrir tes racines, ce qui est important pour toi maintenant et ce que tudésires transmettre à l'avenir. Le patrimoine, c'est l'héritage pour lequel tu as le goût de t'engager et de teresponsabiliser afin de le connaître et de le faire apprécier aux autres.

Le Regroupement des organismes du patrimoine franco-ontarien (ROPFO) est là pour enrichir tesconnaissances du patrimoine relié à la francophonie ontarienne. Tu es jeune et dynamique... si tu net'impliques pas, qui va le faire ? Et quelles valeurs et quelstrésors resteront-ils pour les générations à venir ? Quelles routes prendras-tu pour en témoigner ?

Le site web du ROPFO propose toutes sortes de voyages à travers l’Ontario français…

REGROUPEMENT DES ORGANISMES DU PATRIMOINEFRANCO-ONTARIEN (ROPFO)559, Avenue King Edward, bureau 306C.P. 450, Succursale A , Ottawa (Ontario) K1N 6N5Tél. : (613) 562-5800, poste 3723 / Téléc. : (613) [email protected] / www.francoroute.on.ca

Page 102: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

100

La S.F.O.H.G.Rendons honneur à nos ancêtresen les sortant de l'oubli !

La Société franco-ontarienne d'histoire et de généalogie, unorganisme à buts non lucratifs, est fondée en novembre 1980. Le24 avril 1981, la S.F.O.H.G. est le premier organisme à recevoirune charte provinciale en français. La S.F.O.H.G. veut mettre envaleur le passé, l'histoire d'hier à aujourd'hui, de chacun d'entrenous.

Franco-Ontariens, nous sommes établis depuis plus de trois siècles sur le territoire qui constitue l'Ontario actuel. Notre passéest riche, mais méconnu. Nos ancêtres nous ont laissé un précieux héritage qu'il nous tarde à découvrir et à apprécier. LaS.F.O.H.G. veut permettre à chacun de découvrir ce patrimoine et de faire connaissance avec ses ancêtres et son riche

passé.Ses buts :1. Regrouper toutes les personnes qui s'intéressent aux recherches historiques etgénéalogiques.2. Promouvoir la création de centres de recherche, à l'échelle de la province.3. Organiser des conférences, des forums, des cours et des échanges.4. Coordonner les idées et les efforts des membres dans la poursuite de leurs intérêtscommuns.5. Publier les travaux des membres et les relevés de paroisses.6. Sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine historique et culturel des Franco-Ontariens.

Communiquer avec nous pour plus de renseignements :

SOCIÉTÉ FRANCO-ONTARIENNE D'HISTOIRE ET DE GÉNÉALOGIE (SFOHG)C.P. 8254 - Succursale T, Ottawa (Ontario) K1G 3H7

(613) 729-5769 [email protected]

La FESFOC’est toi, moi et 29 998 autres…

La FESFO, c’est l’organisme qui rassemble, anime et représentetous les jeunes du secondaire de l’Ontario français ! Dirigée par etpour les jeunes depuis 1975, la FESFO forme maintenant à chaqueannée plus de 3 000 leaders et sensibilise plus de 20 000 jeunes parses tournées et journées d’animation. Ses activités les pluspopulaires sont les Forums régionaux « Organizzaction ! », lesStages de Formation en leadership (FEL) et les Jeux franco-ontariens !

Pour que les jeunes de partout puissent découvrir « UNE FOULE D’IDÉES ! » et une immensefierté franco-ontarienne, la FESFO a créé des outils très colorés et dynamiques : le magazineNOUS! sur l’histoire franco-ontarienne, l’album FIERS !, les rubriques WOW! (modèlesinspirants) et « SAVAIS-TU QUE ? » qu’on retrouve au WWW.FESFO.CA , ainsi qu’une trentainede guides pratiques pour organiser toutes sortes d’activités pour toutes sortes de monde !

L’expertise de la FESFO est entre autres reconnue et utilisée au niveau provincial par leMinistère de l’Éducation de l’Ontario, au niveau national par la Fédération canadienne desenseignantes et des enseignants, et au niveau international par l’Association canadienne pourles Nations-Unies et les 4es Jeux de la Francophonie !On veut, on peut, on s’unit… On l’aura !

FÉDÉRATION DE LA JEUNESSE FRANCO-ONTARIENNE (FESFO)225, rue Donald, pièce 226, Ottawa (Ontario) K1N 1K1

Tél. : (613) 260-8055 / Téléc. : (613) [email protected] / www.FESFO.ca

Page 103: LA GRANDE ViRÉE

LE COFFRE AUX TRÉSORS DE « LA GRANDE VIRÉE ! » www.fesfo.caJean-Marc Lalonde (Deux Saisons) et Félix Saint-Denis (FESFO)

101

FRANCOSCÉNiELe plus grand spectacle de l’Ontario français !

Imagine 400 années d’histoire qui défilentà toute allure dans un film d’action,d’aventure et de suspense… C’est ceque le groupe Francoscénie prépare,mais les personnages seront en chair eten os et sur une scène immense !

Depuis le printemps 2 000, un collectifd’une soixantaine d’artistes, de gensd’affaires et de personnes fortementengagées dans la communauté franco-ontarienne s’affairent à monter unspectacle à grand déploiement tout à faitexceptionnel. Ce spectacle magnifiquerévolutionnera notre façon de voirl’histoire de la francophonie au Canada eten Amérique, et particulièrement celle del’Ontario.

Cette production multimédia se déroulera dans le site enchanteur de laplus grande forêt cultivée en Amérique, soit la Forêt Larose dans l’Est ontarien. Pendant 30 soirs d’été, à partirde juin 2003, on y accueillera 1 500 spectatrices et spectateurs, gens d’ici, amis québécois et touristes friandsde cette formule éprouvée de spectacle qui stimule avec puissance le tourisme culturel.

L’équipe de Francoscénie travaille à la conception de ce spectacle grandiose quipermettra au public de revivre, d’une perspective ontarienne, une douzained’époques historiques marquantes, animées d’émotions intenses et depersonnages qui ont dessiné l’avenir de tout un peuple, à partir de l’Acadiejusqu’aux Rocheuses, voire même jusqu’en Louisiane. Ces histoires enlevantesseront illustrées sur une scène extérieure gigantesque, par des talents régionauxde renommée, ainsi que par des exploits techniques peu communs.

Des centaines de jeunes et jeunes de cœur participeront à la folie de cespectacle grandiose… Certaines et certains y prêteront leur voix et leurs talentsmusicaux, d’autres y développeront leur expertise technique, tandis que d’autresincarneront plus d’un millier de personnages en portant des costumes, enrecréant des combats et des expéditions en canots d’écorce, en apprenant desdanses et mêmes des techniques de cascades !

Venez vivre la magie de Francoscénie !

LE GROUPE FRANCOSCÉNIE931, rue Notre-Dame, pièce 201, Embrun (Ontario) K0A 1W0Tél. : (613) 443-3335 / Téléc. : (613) [email protected]