La Gazette du Japon - 7

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© http://www.lejapon.org Sommaire n°7 - Avril 2004 Le Jisho 1 – Interview de Jean-Louis Bages (Jean-Michel) Le Diko – Interview de Jean-Yves Lamant (Yatta) Maladies contagieuses et estampes japonaises (Jean-Michel) - La variole - La rougeole - Le choléra Cette nature qui inspire les arts martiaux (Naginata) - Le mystique - La force - La beauté éphémère - La subtilité Dazai Osamu (Antoine) - Biographie - Bibliographies des œuvres de Dazai traduites en français Conte bilingue – Suite (Agnès) - Paragraphes 16 à 20 - Traduction - Paragraphes 21 à 25 - Traduction - Vocabulaire Mots à caser (Agnès) - Squelette - Liste des mots Voyage à Okinawa - Suite (Hiroe) - Version française - Version japonaise Mots à caser – Solution (Agnès)

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Interview de Jean-Louis Bages (auteur du Jisho), interview de Jean-Yves Lamant (auteur du Diko), les maladies contagieuses dans les estampes japonaises, Dazai Osamu, nature et arts martiaux, sont aus ommaire de ce numéro 7 de La Gazette du Japon.

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Sommaire n°°°°7 - Avril 2004

Le Jisho 1 – Interview de Jean-Louis Bages (Jean-Michel) Le Diko – Interview de Jean-Yves Lamant (Yatta) Maladies contagieuses et estampes japonaises (Jean-Michel)

- La variole - La rougeole - Le choléra

Cette nature qui inspire les arts martiaux (Naginata)

- Le mystique - La force - La beauté éphémère - La subtilité

Dazai Osamu (Antoine)

- Biographie - Bibliographies des œuvres de Dazai traduites en français

Conte bilingue – Suite (Agnès)

- Paragraphes 16 à 20 - Traduction - Paragraphes 21 à 25 - Traduction - Vocabulaire

Mots à caser (Agnès)

- Squelette - Liste des mots

Voyage à Okinawa - Suite (Hiroe)

- Version française - Version japonaise

Mots à caser – Solution (Agnès)

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Interview de Jean-Louis Bages pour lejapon.org – février 2004 Jean-Louis Bages est co-auteur du Jisho 1 avec Michiko Terashima

1 - Qu'est ce qui vous a amené à la création de votre dictionnaire? C’est à la suite d’une demande de plus en plus fréquente de français se plaignant du manque d’un bon dictionnaire en rômaji, d’un dictionnaire moderne avec un vocabulaire varié que l’on peut utiliser tous les jours. - Quels étaient les caractéristiques et objectifs visés ? Un objectif seulement: la communication. J’ai cherché à faire un dictionnaire qui puisse servir aussi bien à l’étudiant qu’à l’homme d’affaires, au touriste ou à la femme au foyer. 2 - Quelle expérience d'éventuelle participation à un tel travail, avez vous eue auparavant? Aucune. J’ai déjà écrit en 1992 un livre de japonais (tout en rômaji) pour débutants francophones (édité par la maison d’éditions japonaise “Editions Izumi S.A.R.L.”) et plusieurs méthodes de français, mais un dictionnaire, jamais 3 - Les auteurs ont ils une formation de linguiste? Sinon, quelles sont les professions principales des auteurs? Madame Terashima a étudié le français à l’Athénée français et a fait plusieurs séjours en France. Elle s’occupe actuellement de toute l’administration de Nouvelle École et principalement des départements “Langues” et “Traductions”. Quant à moi, J’ai suivi une formation de professeur de français langue étrangère et j’ai enseigné le français durant une vingtaine d’années. Maintenant, je m’occupe du département “Éditions” et également du département “langues” de Nouvelle École. En ce qui concerne la langue japonaise, je l’ai étudiée seul. Je la pratique tous les jours. et je vis dans milieu japonais à 90%. C’est la meilleure formation linguistique et culturelle. À titre d’information, j’habite au Japon depuis 1976. 4 - Qui a collaboré activement à la réalisation de votre dictionnaire ? Un professeur (japonais) de français de l’université de Meiji Gakuin, auteur de manuels de français, traducteur, interprète et en retraite depuis peu, une ex-étudiante de l’université de Meiji Gakuin, licenciée en littérature française ayant effectue un séjour linguistique d’une année à Paris et deux correctrices japonaises et francophones. 5 - Quelle a été votre méthode ? Très simple, très … méthodique. D’abord un choix de mots. (J’en ai sélectionné entre 13.500 et 14.000 qui, une fois traités, c’est à dire analysés et traduits, ont donné exactement 18.200 entrées). Ensuite la traduction de ces mots en japonais. Enfin des relectures et des corrections, une dizaine en tout. - Avez-vous utilisé beaucoup de sources lexicographiques ? Lesquelles ? Pas beaucoup mais plusieurs. Pour la partie française, le Robert principalement et pour la partie japonaise, le Shogakukan et le Taishukan ainsi que plusieurs livres de grammaire japonaise, particulièrement pour les adjectifs qui nous ont posé énormément de problèmes.

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- Avez-vous fait le tour des dictionnaires existant en rômaji avant de débuter votre travail? J’ai fait le tour des dictionnaires en rômaji, non pas avant de commencer mon travail mais avant de décider si j’allais éditer “Le Jisho”. Je voulais savoir si je pouvais faire mieux que ce qui était sur le marché. Un tour qui n’a pas été bien long vu que je n’ai trouvé que 2 dictionnaires. 6 - Pourquoi avez vous fait le choix d'un dictionnaire fonctionnant uniquement dans le sens français-japonais ? J’avais le choix entre un dictionnaire fonctionnant dans les 2 sens mais limité quant au nombre d’entrées ou deux dictionnaires fonctionnant chacun dans un sens mais plus riche en vocabulaire. J’ai préféré cette deuxième solution bien qu’elle demande un plus grand investissement de temps et d’argent. 7 - Pourquoi avez-vous choisi ce format? J’ai choisi un format poche afin d’avoir un dictionnaire peu encombrant mais maniable et surtout bien lisible avec des caractères pas trop petits et bien nets, ce qui est très important pour qui veut reconnaître un kanji un peu compliqué, ou pour l’étudiant qui passe des heures les yeux rivés sur son dictionnaire. Et c’est après avoir fait plusieurs essais chez mon imprimeur que nous avons opté pour ce format. C’est également sur les conseils de l’imprimeur que nous avons choisi un papier légèrement jauni afin d’adoucir le contraste des caractères sur le papier, contraste qui entraîne une fatigue des yeux. 8 - Combien de temps avez vous mis pour créer votre dictionnaire? Trois ans. - Pouvez vous détailler les différentes phases (rassemblement des ressources, élaboration, édition, etc..) ? 1ere phase: petite étude de la concurrence et de marché. 2eme phase: prise de décision avec pour mot d’ordre “Faire mieux que les autres ou ne rien faire”. 3eme phase: recherche d’un personnel qualifié et sérieux et de matériel. Élaboration d’un plan de travail. 4eme phase (la plus longue): rédaction, traduction, vérification, correction, re-vérification, re-correction, etc… avec parfois des discussions à n’en plus finir sur certains points grammaticaux ou sens des mots. Il nous est arrivé fréquemment de ne plus savoir ce qu’un mot voulait dire à force de le tourner dans tous les sens. 5eme phase: mise en page. 6eme phase: impression sur pages volantes. 7eme phase: dernière relecture, la plus importante car après on ne pourra plus rien changer. 8eme phase: impression. 9 - Avez vous eu des difficultés à faire éditer votre dictionnaire? Non, pas du tout. - Votre société d'édition a t-elle été créée dans ce but uniquement? Non. Le département “Éditions” existe depuis douze ans.

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- Pouvez-vous nous donner des précisions sur votre société d'éditions ? Bien sur. Elle a été crée en 1992 afin d’éditer un manuel de français (Tête à Tête) qui est encore maintenant très bien accueilli soit dit en passant puisque nous en sommes à sa 6ème édition. 10 - La réalisation d'un dictionnaire représente-t-elle un coût financier important? Oh oui! - Un ordre de grandeur vous concernant ? 5.300.000 yens pour sortir le Jisho 1. Si je compte les frais annexes, c’est à dire emballage, transport, dépliants, publicité, courrier, échantillons gratuits, etc … je dirais grosso-modo 5.600.000 yen. 11 - Avez-vous obtenu des aides financières? Oui, j’ai avancé 50% de ma propre poche. Pour moi, c’est un peu comme un challenge, un pari et en cas d’échec, je ne voudrais pas que Nouvelle École en subisse toutes les conséquences. Et puis cela motive davantage (rire). 12 - Le Jisho existe depuis 2003. L'opération a-t-elle été ou sera t-elle financièrement rentable? Il est encore beaucoup trop tôt pour le dire. Le Jisho 1 est sorti en juin 2003. Il nous a fallu attendre la fin de la période des vacances, c’est à dire septembre-octobre afin de nous occuper sérieusement de sa commercialisation en France. De toute façon et dans le meilleur des cas l’opération ne sera vraiment rentable qu’à partir de la 2ème édition à la condition, bien entendu, de n’apporter aucun changement à la première édition. - Au bout de combien de temps avez-vous eu ou pensez vous avoir un retour sur investissement? Trois ans. Je pense que cela dépendra énormément de la sortie du “Jisho 2”. Beaucoup de gens hésitent à acheter le “Jisho 1” car ils n’ont pas la certitude que le 2 sortira un jour. C’est une réaction tout à fait compréhensible. 13 - Quels types de soutien, de retours de satisfaction de la part de particuliers ou d'institutionnels avez-vous déjà reçu ? Durant la réalisation du Jisho, nous avons reçu des encouragements, des conseils et des suggestions de gens qui savaient sur quoi je travaillais, et particulièrement de la librairie française à Tokyo “Omeisha”. Cela démontrait que tous étaient intéressés par le projet. Apres la sortie du Jisho 1, Je n’ai eu que des félicitations, des remerciements et encore des encouragements pour la sortie du Jisho 2. 14 - Combien d'exemplaires avez vous vendu et édité depuis le lancement de votre dictionnaire ? Nous avons sorti 3000 exemplaires du « Jisho 1 ». Nous avons du en vendre 300 environ, depuis sa parution.

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- Avez-vous note une montée en puissance au niveau des ventes ces dernières années ou ces derniers mois? - Non. Mais le délai est trop court entre septembre 2003 et maintenant pour se faire une idée exacte. 15- Quels critères vous ont guidé pour fixer le prix de votre dictionnaire ? En plus de l’investissement initial, il nous a fallu prendre en compte tous les frais annexes dont les principaux sont les frais de transport du Japon vers la France, et les commissions que les banques prennent au passage pour chaque virement bancaire. Il nous a donc fallu fixer le prix du Jisho a 3.900 yens au Japon et 35 euros en France, si nous voulons pouvoir, grâce aux bénéfices de la première édition, faire une deuxième édition. 16 - Quels sont vos projets pour l'avenir? Pour un avenir proche la réalisation, bien entendu, du “Jisho 2”. Nous y travaillons d’arrache-pied. Nous sommes en pleine “4ème phase” et je peux vous dire d’ores et déjà que ce sera un bon dictionnaire. - De quoi sera fait le Jisho 2 annoncé,... pour quand? En gros, ce sera un dictionnaire japonais-français. Veuillez m’excuser mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment. Il devrait sortir, si tout va bien, fin juin ou début juillet. 17 - Un mot sur la concurrence? Dans un sens général, la concurrence est une chose primordiale pour l’amélioration d’un produit. Lorsqu’on est seul sur un marché, on a tendance à s’endormir sur ses lauriers. C’est une réaction très humaine, très naturelle, mais en attendant, c’est le consommateur qui en subit les conséquences en achetant un produit suranné, faute de choix. L’apparition du Jisho 1 dans les librairies risque de provoquer chez ses concurrents (si toutefois concurrents il y a) des réactions positives, c’est à dire d’apporter une amélioration, un perfectionnement, une remise à jours de leurs dictionnaires afin de rester compétitifs. 18- Quelle est votre stratégie de communication autour de votre dictionnaire ? J’avoue que je n’ai aucune stratégie de communication. La publicité se fera d’elle-même lorsque le Jisho 1 sera mieux connu. Je compte surtout sur le “bouche a oreille”. Je préfère investir dans le Jisho 2 plutôt que dans la publicité. Il faut dire aussi que je ne suis pas un commercial. Quant à la distribution du Jisho en France et en pays francophone, un bureau sur place (en France) avait été prévu, mais cela n’a pas pu se faire. Nous sommes en train de penser très sérieusement à la question. -Quel est le public visé ? J’aimerais bien répondre “tous les publics” mais ce ne serait pas vrai. Le Jisho s’adresse à tout étudiant et particulièrement pour les niveaux débutants et intermédiaires, à toute personne qui s’intéresse de près ou de loin au Japon et qui désire communiquer avec des japonais. A toute personne qui, même ne s’intéressant pas au Japon, doit communiquer en japonais. A toute personne qui entretient une correspondance en rômaji avec des japonais.

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19 - Quel point ou commentaire souhaitez-vous rajouter qui n'aurait pas été abordé au cours de cette interview? La question de l’impression n’a pas été abordée et elle a son importance. Nous avons travaillé avec une imprimerie très compétente. Elle fait partie des rares imprimeries qui impriment les papiers officiels du gouvernement japonais, les textes de loi, etc… et ce, depuis 90 ans. Cela prouve son sérieux. C’est elle qui nous a guidé dans le choix du papier, de la police de caractères etc … avec une grande gentillesse et beaucoup de patience. Je voulais un dictionnaire de lecture facile, souple et agréable au toucher, pas trop lourd et en même temps solide et élégant. La mission a été accomplie. 20 - La conception d'un dictionnaire est un travail de longue haleine et sûrement très enrichissant: quel bilan tirez-vous de cette expérience? Honnêtement je n’ai pas encore fait de bilan car je suis encore en pleine expérience. Il est vrai que c’est un travail très enrichissant. Je me suis découvert une patience que je ne me connaissais pas. Mais davantage que la patience, j’ai découvert, et je continue à découvrir chaque jour, une langue fabuleuse ou chaque “kanji” est une histoire en lui-même, où lorsque 2 “kanji” s’associent, ils racontent une autre histoire. C’est très difficile à exprimer, à expliquer. La langue japonaise est une langue très fine, très sentimentale. Il n’est pas toujours nécessaire de parler pour faire comprendre quelque chose. Un “oui” peut vouloir dire “non”. Un silence peut vouloir signifier quelque chose. Un seul mot peut en dire plus long que toute une phrase. C’est une langue qui cherche à créer et à conserver une certaine harmonie entre les interlocuteurs. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Plus je connais cette langue et plus j’ai envie de la faire connaître. Juste un petit mot pour terminer. Le Jisho 1 en est à sa première édition. Il n’est sûrement pas parfait. Je reste entièrement ouvert à tout conseil, à toute suggestion, à toute critique. J’ai bien l’intention de tenir compte de chaque remarque afin d’améliorer les prochaines éditions.

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Interview de Jean-Yves Lamant pour lejapon.org – février 2004 Jean-Yves Lamant est co-auteur du DIKO avec Fumiko Takeuchi

Question lejapon.org 1 - Qu'est ce qui vous a amené à la création de votre dictionnaire? Quels étaient les caractéristiques et objectifs visés? R (réponse de JY Lamant) : L’idée de créer le DIKO remonte au premier semestre 1984 (20 ans déjà très précisément) un peu avant la fin de mon séjour au Japon dans le cadre de mes activités professionnelles de chercheur au sein du centre de recherches de la sidérurgie française (IRSID), maintenant intégré au groupe Arcelor. Je peux dire que le DIKO a été créé pour les 3 raisons majeures suivantes :

� Alors que j’effectuais ce séjour de 18 mois au Japon, j’ai constaté avec effroi qu’il n’existait pas de dictionnaire français-japonais pratique destiné aux francophones. Je fonctionnais avec des dictionnaires destinés aux anglophones mais qui ne me satisfaisaient pas, car ils étaient assez incomplets.

� Tout au long de mon séjour, je m’étais imposé de noter tous les mots qui m’avaient été utiles, en particulier pour ce qui concerne le vocabulaire sidérurgique. Quand nous avons commencé à penser à la valorisation d’un tel travail, l’extension de cette liste de mots au vocabulaire de vie quotidienne s’est imposée tout naturellement.

� Ma découverte du Japon en 1983 et la richesse des enseignements que j’ai pu retirer de ce séjour m’ont incité à partager avec d’autres tous les fruits de cette expérience. J’avais à cœur, en rentrant du Japon après ces 18 mois de séjour extrêmement enrichissants, de ne pas me contenter d’un témoignage de plus sur ce qu’était le Japon, mais d’appliquer moi-même les enseignements de ce séjour, à savoir la réalisation concrète et pragmatique d’une idée répondant à un vrai besoin.

Nous nous sommes d’abord convaincus qu’il valait mieux réaliser un dictionnaire de vocabulaire de la vie quotidienne. Par ailleurs, nous avons fait le constat que les Francophones persistaient à ressentir un blocage important à l’apprentissage de la langue Japonaise en raison d’une image pas forcément justifiée de complexité insurmontable. Notre objectif a donc été de répondre aux attentes fortes du public francophone débutant dans l’apprentissage du Japonais, susceptible d’utiliser fréquemment un tel dictionnaire pratique et souhaitant amorcer un dialogue simple avec leurs interlocuteurs Japonais comme, par exemple, les familles francophones intéressées par des échanges avec des familles Japonaises ou des hommes d’affaires francophones recevant des homologues Japonais. Les caractéristiques du dictionnaire, que nous avons appelé le DIKO (clin d’oeil japonisant au mot dico !), s’imposaient alors d’elles mêmes. Ces 10 caractéristiques majeures sont les suivantes :

� Un dictionnaire de format de poche pour être emporté partout et être utilisé à l’improviste au restaurant ou au cours d’une conversation

� Un dictionnaire qui contienne deux dictionnaires en un seul volume : la partie français-japonais ainsi que la partie japonais-français

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� La coexistence de l’écriture japonaise (kanji/hiragana/katakana) des mots traduits et de leur prononciation francisée que nous avons souhaitée pragmatique à savoir avec des accents sur le « e » pour le son « é » et le doublement des voyelles pour les voyelles longues. Après enquête, cette phonétique francisée s’est avérée la plus efficace pour une prononciation par un débutant, juste et comprise de son interlocuteur japonais.

� Le contexte d’utilisation des mots permettant d’utiliser la bonne traduction dans le bon contexte, un même mot français pouvant avoir plusieurs significations.

� De nombreuses expressions idiomatiques proposées à l’occasion de la traduction de mots permettant d’utiliser, sur le champ, le mot dans un contexte approprié

� Deux listes des kanjis officiels classées, d’une part, selon l’ordre alphabétique de leur prononciation et, d’autre part, selon le nombre de traits qui les composent afin, entre autres objectifs, d’accompagner l’utilisateur dans son effort d’écriture de la langue japonaise

� De nombreuses annexes pratiques comme des éléments grammaticaux de base, des éléments de conversation utiles dans diverses situations de la vie quotidienne, une liste des traductions de noms de poissons très utile dans les restaurants de poissons, une chronologie comparée des principaux événements historiques France –Japon,…etc

� Une réalisation de qualité avec des caractères lisibles, un papier type « Bible » de haute qualité, une couverture avec un graphique très visuel et une pochette plastifiée de protection très pratique

� Un questionnaire au lecteur permettant le dialogue avec l’utilisateur pour l’enrichissement et l’amélioration des éditions futures

� Un partenariat avec un linguiste de très grande réputation Kunio Kuwae auteur du « Manuel de Japonais » qui fait référence dans le domaine de l’enseignement du Japonais.

Ces caractéristiques font du DIKO un ouvrage qui est beaucoup plus qu’un dictionnaire. En effet, il en contient au moins trois (français-japonais / japonais-français / kanjis). Des utilisateurs fervents nous ont même suggéré l’image du DIKO: « couteau suisse de la communication franco-japonaise » que nous reprenons volontiers à notre compte car elle correspond pleinement aux objectifs décrits plus haut. Notre mot d’ordre au lancement du DIKO en 1988 était : « Avec le DIKO, le Japonais c’est possible !». Les très nombreux messages de remerciements reçus par des utilisateurs satisfaits nous ont encouragé à poursuivre l’aventure, en nous signifiant que nos objectifs étaient globalement atteints. 2 - Quelle expérience d'éventuelle participation à un tel travail, avez vous eue auparavant? R : C’est le premier travail structuré du genre que nous avons mené de bout en bout. Lors d’un séjour de 2 ans en Inde, j’avais rassemblé des éléments pour un travail équivalent, mais je n’ai pas eu le temps de concrétiser cette idée. Fort de cette expérience indienne, j’ai, dès le début de mon séjour au Japon, commencé à constituer un lexique des mots usuels que j’apprenais. Je dois avouer que c’est le contact avec le pragmatisme de la société japonaise qui nous a poussé à mener cette entreprise à terme. Qu’espérer de meilleur contexte de création qu’un besoin clairement identifié et des idées de réalisation répondant à ce besoin ? Il suffisait d’aller au bout de cette

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démarche de création en tenant bon le cap de sa cohérence, sans se laisser détourner du chemin par tous les « oiseaux de mauvais augure » qui nous prédisaient un cuisant échec ! 3 - Les auteurs ont ils une formation de linguiste? Sinon, quelles sont les professions principales des auteurs? R : Non, les auteurs du DIKO n’ont pas de formation de linguiste. L’objectif de la création du DIKO était, comme dit précédemment, la mise à disposition des francophones désireux de faire leurs premiers pas dans l’apprentissage de la langue Japonaise, d’un ouvrage pratique et complet qui leur permette de dire « Eh bien si ! Le japonais est finalement une langue accessible !» Etant ingénieur et travaillant en R&D (Recherche & Développement), j’avais été envoyé au Japon pour un séjour de 18 mois en 1983-1984 dans le cadre d’échanges entre chercheurs du groupe Usinor. Ayant eu à cœur d’apprendre le Japonais avant de partir et de parler Japonais lors de mon activité professionnelle, je voulais, au travers du DIKO, faire profiter de mon expérience, au plus grand nombre de personnes. Mon épouse, Fumiko, est quant à elle enseignante de Japonais dans des grandes Ecoles d’ingénieurs (Supelec, Arts et Métiers) et à l’Université de Metz après avoir enseigné dans diverses entreprises et une MJC de la ville de Metz. Elle possède une connaissance approfondie de la langue japonaise grâce notamment à sa grande culture littéraire Japonaise. Nous possédions ainsi, tous deux, la combinaison des compétences de base nécessaires à la réalisation de ce dictionnaire .D’une part, pour moi une vision claire de l’objectif ainsi que le matériau de base avec le lexique constitué tout au long de mon séjour. Et d’autre part, pour mon épouse Fumiko (prénom prédestiné (?) signifiant « enfant des lettres » en Japonais !) la connaissance fine de la langue Japonaise ainsi que son réseau de relations qui nous a beaucoup aidé dans cette aventure. 4 - Qui a collaboré activement à la réalisation de votre dictionnaire ? Quelle a été la participation de Kunio Kuwae ? R : Kunio Kuwae a très aimablement accepté de nous conseiller tout au long de notre démarche de création du DIKO en validant ou influant sur les divers choix à effectuer, comme, par exemple, le choix des mots retenus, la relecture totale de la première édition pour validation des principales traductions, l’approbation des choix de phonétique francisée ou du doublement des voyelles longues. N’étant pas nous-mêmes linguistes, nous avions besoin d’une collaboration et de la caution d’un spécialiste incontesté pour créer le Diko, un ouvrage que nous voulions de qualité et de référence.. Mentionnons également le contact avec le professeur Origas à qui nous avions présenté notre projet avant de le concrétiser. Contrairement à d’autres qui nous avaient dissuadé de faire un dictionnaire en phonétique francisée, le professeur Origas avait regretté que nous options pour cette solution plutôt qu’une prononciation en hiragana. Cependant il avait reconnu que c’était le moyen de rendre accessible le Japonais au plus grand nombre. En outre, il nous avait laissé prendre le risque sans s’opposer résolument à notre démarche. Nous lui en sommes reconnaissants.

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5 - Quelle a été votre méthode ? Avez-vous utilisé beaucoup de sources lexicographiques ? Lesquelles ? Avez-vous fait le tour des dictionnaires existant en rômaji avant de débuter votre travail? R : Le matériau de base du DIKO a été constitué d’un lexique de mots courants que j’ai constitué tout au long de mon séjour au Japon en 1983-1984. Après 18 mois de séjour, j’avais pu constituer un lexique d’environ 5000 mots ce qui représente un peu moins de 10 nouveaux mots par jour. Travaillant dans le domaine de la sidérurgie, j’avais un lexique formé de beaucoup de mots liés à ce domaine technique. C’est en nous posant la question de savoir comment nous pouvions valoriser utilement ce travail, au travers d’un projet d’édition, que nous avons décidé d’étendre ce lexique au vocabulaire de la vie quotidienne. Nous avons alors bien évidemment consulté beaucoup de dictionnaires déjà publiés ainsi que des documents nous enseignant sur la fréquence d’utilisation de mots français pour limiter le choix des mots à environ 8000 compatibles dans un premier temps avec une épaisseur fixée à moins de 20 mm pour un dictionnaire de poche. Dans ce contexte, nous avons fait le choix de volontairement minimiser le nombre de traductions en katakana et de ne pas surcharger de déclinaisons grammaticales les mots qui se suffisent à eux mêmes. Par ailleurs, les dictionnaires en rômaji existant à l’époque possédaient un vocabulaire assez ancien et ne nous ont pas été d’une grande utilité. Remarquons enfin que ces quelques 8000 mots du DIKO, dans le sens français vers le japonais, sont, en fait, avec la traduction de leurs diverses significations,14000 traductions ou "entrées", pour reprendre un critère largement repris depuis quelque temps. 6 - Pourquoi avez vous fait le choix d'un dictionnaire fonctionnant dans les 2 sens ? R : Lorsque nous avons listé les cibles que nous voulions atteindre pour le Diko, le choix d’un dictionnaire fonctionnant dans les 2 sens nous est naturellement apparu comme allant de soi pour tout utilisateur d’un dictionnaire de poche, qui se veut aussi complet et utile en toutes circonstances de la vie quotidienne. 7 - Pourquoi avez-vous choisi ce format? R : Nous avons choisi un format qui puisse tenir dans la poche d’une chemise ou d’une veste, car le DIKO doit être le compagnon de tous les instants. L’expérience montre que c’est à cette condition qu’un tel dictionnaire est vraiment utile. Les utilisateurs nous disent quasiment tous apprécier énormément ce format de poche. 8 - Combien de temps avez vous mis pour créer votre dictionnaire? Pouvez-vous détailler les différentes phases (rassemblement des ressources, élaboration, édition, etc..) ? R : Nous avons décidé de réaliser le DIKO en 1984. Il nous a fallu 3 ans pour rédiger son contenu, une année complète de photocomposition et de corrections ( dix personnes ont relu les épreuves onze fois !!!) et une dernière année de démarches administratives nécessaires à la création de notre société d’édition, à la finalisation du concept (nom , graphisme de couverture, préface,..) et aux premiers contacts pour la diffusion.

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9 - Avez vous eu des difficultés à faire éditer votre dictionnaire? Votre société d'édition a t-elle été créée dans ce but uniquement? Pouvez-vous nous donner des précisions sur votre société d'éditions ? R : Le projet initial était de faire éditer le DIKO par un éditeur de renom. Tous les contacts que nous avions pris dans ce but n’ont pas débouché. Le discours était le même : « Un tel ouvrage ne sera pas rentable car il y a très peu d’acheteurs potentiels dans ce créneau de langue exotique! ». Il ne nous restait plus qu’à envisager l’auto-édition. Convaincus néanmoins du réel besoin d’un tel ouvrage, nous avons accepté de prendre le risque d’une entreprise que nous savions peu ou pas rentable. La société d’éditions KOTOBA a été créée en 1988 essentiellement dans ce but. Les difficultés rencontrées ont surtout été liées au choix de tous les corps de métiers nécessaires à la réalisation du DIKO. Après avoir épuisé les possibilités de fabriquer le DIKO en Europe, nous avons dû nous résoudre à le faire éditer au Japon pour des raisons liées à la qualité du produit, que seul le Japon était à l’époque à même d’offrir ainsi que pour des raisons de coût nous permettant de proposer un prix public raisonnable. 10 - La réalisation d'un dictionnaire représente-t-elle un coût financier important? Un ordre de grandeur vous concernant ? R : Cela a représenté un investissement très important au lancement de la première édition. Nous avons dû emprunter environ 700.000 F (sept cent mille francs à l’époque soit environ cent cinq mille euros) que nous nous étions fixés de rembourser en 10 ans. Malheureusement nous n’avons pas encore fini de rembourser cet emprunt de départ. Faire le choix de la qualité nous condamnait à un prix de revient élevé. Cependant, et afin de rendre le DIKO le plus accessible possible, nous avons maintenu un prix de vente très raisonnable, surtout au regard de la qualité, du nombre de pages du DIKO (environ 750 pages) et des deux sens de traduction proposés en un seul volume. 11 - Avez-vous obtenu des aides financières? R : Nous avons lancé la première édition par nos propres moyens en nous appuyant sur les emprunts bancaires et les apports en capital des actionnaires de KOTOBA. Seules les deuxième et troisième éditions ont bénéficié d’une aide du Conseil Régional de Lorraine par le biais d’une prime à la création d’entreprise. En contre-partie, une page de publicité pour le Conseil Régional de Lorraine fut insérée dans ces deux éditions du DIKO. Toutes les éditions suivantes ont été financées à l’aide d’emprunts directement consentis par KOTOBA. 12 - Le Diko existe depuis 1987. L'opération a-t-elle été financièrement rentable? Au bout de combien de temps avez-vous eu ou pensez-vous avoir un retour sur investissement? R : Compte tenu du prix de revient naturellement élevé pour un produit de cette qualité, nous n’espérions pas une rentabilité de cet investissement avant dix ans. Notre but n’était pas la rentabilité financière à court terme. Cette rentabilité n’est toujours pas là au bout de quinze ans, mais il faut signaler que nous avons dû faire face à des dépenses imprévues. En effet, 1984, est l’année de l’apparition du premier Macintosh ! Auparavant, nous avions dû réaliser le DIKO à l’aide d’une machine à écrire électronique et archiver la photocomposition sur des bandes de papier perforées. Or celles-ci furent

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malheureusement détruites dans un incendie après la quatrième édition, ce qui nous imposa de reconstituer entièrement le support pour les éditions suivantes. Un peu plus de quinze ans d’activités nous auront finalement permis de rembourser un emprunt initial de 700.000F de l’époque, de nous octroyer des droits d’auteurs de 2% et de payer un maigre salaire pour rémunérer le travail de diffusion et de comptabilité nécessaire à cette activité. 13 - Quels types de soutien, de retours de satisfaction de la part de particuliers ou d'institutionnels avez-vous déjà reçu ? R : Dès la parution du DIKO en 1988, nous avons reçu un très grand nombre de messages de satisfaction d’utilisateurs qui attendaient secrètement et sans grande illusion la sortie d’un tel dictionnaire pratique. Le taux de retour du questionnaire aux lecteurs/utilisateurs proposé au milieu du DIKO a été de plus de 25% pour la première édition, ce qui est énorme. En effet, plus de 1400 réponses ont été obtenues pour les 5000 premiers exemplaires vendus. Ces réponses, en très large majorité extrêmement positives, ont permis de montrer que le DIKO répondait à une vraie attente des francophones « japonisants ». La qualité comme l’originalité et la diversité des commentaires reçus mériteraient qu’un livre soit un jour écrit sur le sujet. Depuis le questionnaire réduit au format timbre-poste, à celui au format d’affiche de cinéma en passant par la lettre de 19 pages ou le dossier de 50 pages de suggestions d’ajouts au DIKO,…toutes ces réponses très positives ont été un formidable encouragement à poursuivre l’aventure, dans la droite ligne des caractéristiques initialement visées. En 1998, le DIKO fut labellisé « produit de l’année de la France au Japon ». On peut aussi mentionner la préface que nous a accordée Valéry Giscard D’Estaing, suite à une rencontre fortuite sur un vol Tokyo -Paris en 1988. Toutes ces réactions, auxquelles nous pouvons ajouter de très nombreux articles de presse, des soutiens de responsables d’entreprises, d’enseignants de Japonais, de ministres, de responsables du corps diplomatiques,… nous ont fait chaud au cœur et montré que nous avons eu raison de tenter ce pari alors que beaucoup de « spécialistes » n’y croyaient pas. Ajoutons enfin, pour l’anecdote, que le DIKO a été choisi par Luc Besson pour faire une apparition remarquée dans son film TAXI 2, détenteur, après le « Titanic », du record du nombre d’entrées en France avec près de 11 millions de spectateurs ! 14 - Combien d'exemplaires avez vous vendu et édité depuis le lancement de votre dictionnaire ? Avez-vous noté une montée en puissance au niveau des ventes ces dernières années ou ces derniers mois? R : Depuis 1988, date de sortie de la première édition, nous avons édité 30.000 exemplaires du DIKO en six éditions. Une septième édition, avec un contenu entièrement révisé et enrichi est en cours de finalisation de rédaction et devrait être diffusée cette année. En moyenne, cela signifie que 2000 exemplaires du DIKO sont vendus chaque année, depuis 15 ans. La parution du DIKO dans le film TAXI 2 de Luc Besson en 2001 a permis de constater un léger frémissement sur la courbe des ventes. Cette apparition dans TAXI 2 a donné au DIKO une notoriété supplémentaire dont nous n’avons pas à nous plaindre.

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15- Quels critères vous ont guidé pour fixer le prix de votre dictionnaire ? R : Malgré le prix de revient élevé dû à la grande qualité et un nombre de pages important nous avons souhaité offrir au public un ouvrage à un prix raisonnable, inférieur à 300 francs ou 45 €, soit 6€ par centaine de pages imprimées. Contrairement à ce que certains prétendent, le prix proposé pour le DIKO, au moins 3 dictionnaires en un seul volume, est très compétitif pour ce type d’ouvrages. 16 - Quels sont vos projets pour l'avenir? Le DIKO a presque 17 ans. Avez-vous pensé à une refonte complète ou à une évolution de votre dictionnaire,...pour quand ? R : La première édition du DIKO date de 15 ans. Six éditions ont vu le jour depuis. Une septième édition du DIKO, entièrement révisée et enrichie au niveau de son contenu est prévue depuis longtemps. Elle est en cours de finalisation de rédaction et devrait être diffusée dans le courant de cette année 2004, avec beaucoup d’originalités rendant le DIKO encore plus pratique. Le vocabulaire sera en phase avec notre époque. Il intégrera, par exemple, des mots liés aux nouvelles technologies ainsi que des expressions typiques du langage populaire japonais. 17 - Un mot sur la concurrence? R : Il n’y a pas de concurrence dans le même créneau. Le DIKO est toujours le seul ouvrage dans le créneau des dictionnaires complets de poche français-japonais et japonais-français. Si l’on regarde les parutions plus ou moins récentes, nous sommes amenés à penser qu’il devrait le rester encore longtemps. En effet, il existe bien quelques autres dictionnaires français-japonais ou japonais-français. Ceux-ci n’ont toutefois ni le caractère aussi pratique du DIKO, ni une originalité de contenu qui soit aussi attractive. 18- Quelle est votre stratégie de communication autour de votre dictionnaire ? Quel est le public visé ? R : Nous n’avons malheureusement pas les moyens de faire beaucoup de publicité. C’est le bouche à oreille qui a fonctionné jusqu’à présent et qui a permis à environ 30 000 personnes d’utiliser régulièrement le DIKO. Pour nous, le vrai critère d’évaluation de l’intérêt d’un ouvrage est le nombre d’acheteurs intéressés. Le public visé pour le DIKO reste le même : à savoir les débutants dans l’apprentissage de la langue japonaise et toutes les personnes non spécialistes désireuses d’établir un contact en japonais avec leurs interlocuteurs japonais (touristes, hommes d’affaires, étudiants,..). Nos meilleurs supporters sont les utilisateurs du DIKO qui le recommandent souvent à leurs connaissances. Nous remercions très sincèrement le japon.org et son créateur de cette proposition d’interview qui nous donne l’occasion de présenter factuellement et objectivement notre démarche, afin de rétablir une certaine vérité. Notre démarche a modestement consisté à proposer la meilleure réponse possible, à nos yeux, au besoin d’un dictionnaire de poche complet français-japonais et japonais-français. Nous avons aussi réalisé un site internet http://kotoba.free.fr qui présente le DIKO en détails ainsi qu’un portail d’informations sur le Japon.

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19 - Quel point ou commentaire souhaitez-vous rajouter qui n'aurait pas été abordé au cours de cette interview? R : Je souhaite remercier ici les nombreux contributeurs à la réalisation du DIKO avec une pensée particulière pour mon père décédé trop tôt en pleine activité professionnelle, à l’âge de 56 ans, alors qu’il venait de découvrir le Japon et avait encouragé notre initiative de rédaction du DIKO. Je souhaiterais aussi profiter de cette occasion faire passer un message : force est de constater que beaucoup d’initiatives concernant le Japon déclenchent de vraies passions et entraînent souvent des réactions dénuées de raisons. Sachons appliquer les leçons de pragmatisme que nous donne le Japon et valoriser les énergies qui lui sont consacrées au lieu de viser l’auto-destruction collective. Merci à Jean-Michel de créer ainsi les conditions du dialogue qui devraient s’instaurer naturellement entre les auteurs d’ouvrages favorisant les relations entre Francophones et Japonais. Chaque projet mérite respect et objectivité car, comme le DIKO, il a dû affronter beaucoup de résistances pour exister. Autre point, plus « léger », en forme de devinette. Le DIKO s’appelle aussi le « Petit FUJY » ! Vous avez peut-être deviné pourquoi ? Mon épouse s’appelant FUmiko et moi-même Jean-Yves, il était difficile de résister à la tentation ! Je souhaiterais vous soumettre enfin ce mot de Paul Valéry qui nous a animé tout au long de notre aventure : « Tout ce qui est simple est faux , ce qui ne l’est pas est inutilisable ! ». 20 - La conception d'un dictionnaire est un travail de longue haleine et sûrement très enrichissant: quel bilan tirez-vous de cette expérience? R : Nous avons vécu et continuons de vivre une aventure humaine extrêmement enrichissante et absolument irremplaçable. Partis d’une feuille blanche, sans moyens, mais avec la volonté d’aller au bout du projet de répondre à un vrai besoin, il nous a été donné de rencontrer un très grand nombre de personnes passionnantes. Davantage qu’une entreprise individuelle, ce projet s’est avéré être l’oeuvre d’une équipe à géométrie variable selon les étapes de la vie du DIKO. Notre satisfaction et notre fierté (osons humblement le mot) vient essentiellement de toutes les richesses que nous ont apportées ces rencontres ainsi que des nombreux témoignages de remerciements que nous ont spontanément adressés les utilisateurs du DIKO, prouvant que notre modeste projet de contribution à l’intensification des relations entre la France et le Japon a débouché, à de multiples reprises, sur des réalités concrètes.

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Estampes japonaises : représentations de maladies (Auteur : Jean-Michel)

Depuis les temps les plus reculés, les populations ont plus craint les épidémies que les incendies ou les tremblements de terre. On trouve d’ailleurs dans le Nihon Shoki (Chroniques du Japon) qui date du 8ème siècle, des mots comme « shitsueki », « eyami » ou « eyamai » qui font directement références à des maladies. A l’époque d’Edo, la variole, la rougeole et la varicelle étaient appelées « oyaku san-byô » (les trois maladies dangereuses). Les gens contractaient ces maladies une fois dans leur vie, et leur plus grand souhait en cas d’infection était d’en guérir le plus rapidement possible, tant les taux de mortalité étaient élevés. La population a craint la variole jusqu’à l’apparition de la vaccination et de méthodes de prévention relativement récentes. Pendant Edo, de très nombreuses personnes ont été infectées par cette maladie pendant leur enfance et en ont gardé les stigmates, un visage vérolé, en cas de survie. Les symptômes de la variole, laissaient croire à la population que « Yakubyô-gami » (le dieu des épidémies) et « Hôsô-gami » (le dieu de la variole) avaient penêtré le patient et que le meilleur moyen de les calmer était de les éloigner. C’est de cette manière qu’on pensait guérir les malades. La rougeole était d’un type différent de celle que nous connaissons actuellement, et très peu d’adultes l’attrapaient. La maladie est apparue en 1862 à Edo, et comme les médecins ne connaissaient pas cette infection, le nombre de victimes fut très élevé. Il n’y avait alors aucun médicament adapté, et pour se protéger, la population s’en remettait aux amulettes ou portaient une grande attention à son style de vie et à son alimentation. Quand le choléra s’est développé vers la fin d’Edo, des informations écrites sont apparues pour calmer les angoisses de la population. Ce sont les bateaux américains qui ont accosté à Nagasaki en 1858 qui ont amené le choléra au Japon. La maladie s’est alors développée dans tout le pays. « Ansei Korori Ryûkô-ki Gairyaku » a décrit l’épidémie de choléra et la confusion qu’elle a créée au sein de la population. Les malades souffraient de violentes diarrhées et la plupart mouraient en trois jours. C’est la raison pour laquelle, cette maladie fut appelée « mikka korori » (la mort en trois jours). Plus de 100.000 personnes en sont mortes, rien qu’à Edo. Des journaux de l’époque, des notes et parodies théâtrales ont été écrits pour décrire la dangerosité de la maladie et pour aider la population à vaincre ses craintes. Vers la fin d’Edo et le début de Meiji, plusieurs estampes décrivant la variole et la rougeole ont été créées. Elles présentaient les causes, l’histoire de l’infection, la progression des symptômes, comment guérir et quelle nourriture éviter. Certaines gravures ont été créées pour éloigner le dieu des épidémies ou pour s’amuser de la situation sociale provoquée par ces maladies.

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Eradication de la variole – Estampe de Shungyô – 1892 Cette estampe présente un guerrier effrayant faisant fuir les Dieux de la variole

Le taux de mortalité a rapidement décru, grâce à un meilleur style de vie, au progrès médical et à une meilleure hygiène. De nos jours, on peut s’en remettre à la médecine, sans trop de risque pour vaincre ces maladies. Cet article présente un certain nombre d’estampes créées spécialement pour combattre les maladies ou pour aider les gens à mieux vivre avec.

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La variole C’est dans le « Nihon Shoki » qui date de 735 que l’on retrouve les premières mentions de cette maladie, mais le « Ishinkô » qui est le plus vieux livre japonais de médecine écrit par Tamba Yasuyori, mentionne cette maladie aussi dès l’année 984. La population a longtemps été désespérée par cette maladie, jusqu’en 1980, date ou l’Organisation Mondiale de la Santé l’a déclarée complètement éradiquée.

Exemple de « hoso-e » par Gototei Kunisada (1815-42) Un être mythique chinois appelé Shôki punit le démon de la variole

Cette maladie appelée « hôsô » au Japon se transmettait par les voies aériennes ou par le contact direct avec les malades. La période d’incubation était de 12 jours, et la maladie se

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manifestait par de la fièvre, des tremblement, une irruption cutanée et des maux de tête. La guérison était marquée par une baisse de la température et des traces de boutons. Les malades pouvaient avoir de très vilains boutons violets sur le visage et cracher du sang ; ils mouraient en quelques jours.

- « aka-e » et « hôsô-e » Les estampes rouges « aka-e » et «hôsô-e » furent créées pour amadouer le dieu de la variole « Hôsô-gami » car on pensait à l’époque que ce dernier aimait la couleur rouge. Dans le « Shôni Hitsuyô Yôikugusa » (1798), Kazuki Gyuzan écrit « les enfants atteints de la variole devraient porter des vêtements rouges, ainsi que toutes les personnes de leur entourage, car quand les boutons des malades sont rouges, et non pas violets, c’est un signe de guérison. » Ces estampes étaient accompagnées de prières et étaient brûlées ou jetées à l’eau après la guérison des malades ; ce qui explique leur rareté de nos jours chez les collectionneurs. Les différents thèmes de ces estampes étaient Chinzei Hachirô Tametomo, Shôki, Harukoma, Hagoita, Kintarô et Momotarô. - Publicités pour la vaccination

contre la variole Les malades qui avaient survécu à l’infection avaient remarqué qu’ils en étaient immunisés par la suite. La population pensait donc qu’il suffisait d’être très légèrement infecté par la maladie pour en être protégé ensuite. C’était le début de la vaccination. Une première méthode fut tentée, mais se révéla très dangereuse, tant les résultats étaient variables et pouvaient conduire jusqu’à une très forte infection fatale. C’est à partir de 1798, qu’un médecin anglais a pu développer un vaccin et les japonais l’ont ensuite importé en 1849. C’est à partir de cette année là que des gravures sont apparues enjoignant la population à se faire vacciner.

« hôsô-gami » Dieu de la variole, par Chikuo Sesshûan – fin de Edo

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La rougeole Cette maladie a une longue histoire au Japon. Les premières mentions de cette infection remontent à 737 et les secondes à l’année 998. Comme cette maladie n’apparaissait que tous les 20 ou 30 ans, les médecins ne savaient pas comment la traiter et les enfants mais aussi des adultes en mouraient.

De la bonne nourriture pour les malades, par Ikkôsai Yoshimori, 1862

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Il y a plusieurs théories à propos de l’étymologie du mot « hashika » (rougeole en japonais). Un des symptômes de la maladie est une gène au niveau de la gorge qui provoque une forte toux. Ceci est appelé « hashikashi » en japonais et « hashikai » en vieux japonais, d’où probablement le mot « hashika » pour désigner la maladie.

Exemple de « hashika-e » Elimination de la rougeole par Yoshifuji – 1862

Sur cette estampe, les personnes infectées par la maladies comme les geisha, les commerçants (vendeurs de sake ou propriétaires de bains publics punissent le Dieu de la rougeole. Un médecin et un pharmacien qui se sont enrichit grâce à la maladie, essayent de les arrêter. Au-dessus sont indiqués les conseils à suivre :les choses à éviter : les bains publics, le sexe, le sake, les soba, la nourriture épicée, etc…et la nourriture conseillée (carottes, radis blancs, sucre, tôfu, etc…

- « hashika-e » estampes représentant la rougeole Là encore, les artistes ont produit des estampes destinées à informer et à protéger la population contre cette maladie. Ils y ajoutaient des conseils sur la manière d’éviter la maladie, les aliments à consommer de préférence et l’hygiène quotidienne à adopter. Les médecins et les pharmacies étaient particulièrement occupés à ces époques et ces estampes se vendaient très bien.

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Le Choléra

Comment éviter le choléra, par Hashimoto Naoyoshi - 1877 La première apparition de cette maladie au Japon remonte à l’année 1822. La deuxième à 1856, date ou les traités commerciaux ont été signés entre le Japon et les Etats-Unis. Elle est apparue encore en 1862 et 1863 puis tous les ans entre 1877 et 1895. C’est un médecin allemand, Robert Koch, qui a découvert le virus du choléra en 1883 en Egypte. Les recherches en bactériologie et en immunologie ont alors progressé rapidement. Les malades souffraient de violentes diarrhées et de déshydratation. La mortalité était d’environ 60 à 70% en cas d’infection.

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Comme la mort intervenait rapidement au bout de quelques jours, les japonais ont aussi appelé cette maladie « konori » ce qui signifie « mort subite ». Les victimes étaient tellement nombreuses que les crématoriums vers la fin de Edo n’arrivaient pas à subvenir aux besoins, comme le montre cette estampe de 1858. Un des plus grands artistes spécialiste de l’estampe japonaise, en a d’ailleurs été victime : Andô Hiroshige.

Crématorium – Edition Kanagaki Robun - 1858 Cet article est une traduction partielle d’un article paru dans le magazine Daruma, spécialisé en arts et antiquités japonaises. Les estampes sont la propriété du musée de l’industrie et des sciences pharmaceutiques Naitô, situé dans le département de Gifu.

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Cette nature qui inspire les arts martiaux (Auteur : Naginata)

Il est remarquable de voir comment en Chine, et au Japon la connaissance de la nature, ou mieux des lois naturelles, pendant des millénaires, s'est fondue dans un tout où religion, vie, philosophie, exercices, arts martiaux, médecine, peinture, architecture, s'interpénètrent intimement au point d'être tous complémentaires l'un de l'autre. « L'homme étant l'émanation de la nature universelle, toute connaissance vient et retourne à la nature, qui est pour tous les hommes, le livre commun. » Je cherche ici à mettre en évidence cette relation vis-à-vis des arts martiaux par le biais de faits et d’histoire liés aux arts martiaux. Le Bushido ne dit-il pas : Respecter la règle "de la tige et des branches": l'oublier, c'est ne jamais parvenir à comprendre ce qu'est la vertu.

Le mystique : Le Shinto, religion animiste, est l’âme de l’esprit nippon. Au travers de ce culte, le Japonais et par extension l’artiste martial vénère son environnement naturel, et apprend à vivre en harmonie avec celui-ci. L’entité Japon, terre des kamis, investit la vie de chaque individu. Et la mort nécessaire de chaque individu, ou son sacrifice pour son entité, est un hommage aux dieux. Si bien

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que le Japon n’a pas de destin personnel. C’est la manière d’assumer le réel qui crée le destin. « Pour être un saint au Japon, dit un grand prêtre Shinto, Yamakage, il faut avoir une grande influence sur la vie réelle. »

La source du temple Katori ne fut elle pas la révélation à Iisaza Choisai de la puissance du sanctuaire Katori où il décida de se consacrer à l’étude des techniques martiales. Le Bouddhisme Zen est en parfaite adéquation avec la philosophie Shinto et apporte au Japonais une notion supplémentaire de méditation. Les maîtres Japonais pratiquèrent beaucoup la méditation avant la pratique de leur art. Si l’on conçoit que la vie de l’homme est semblable à une corde nouée, le Zen propose à l’homme non pas d’ajouter de nouveaux nœuds, c’est-à-dire d’accroître ses liens de connaissances ou de pouvoirs divers, mais au contraire de défaire la corde de tous les nœuds, de la restituer en quelque sorte droite et lisse, telle qu’elle était à son origine. C’est pourquoi le Vide Zen est le contraire du néant. Le sens de bouddhiste que le Zen donne à l’homme signifie que tout existe déjà en nous-mêmes et qu’il suffit d’écarter toutes les causes qui obscurcissent la vraie connaissance pour renouer le contact avec cette connaissance. Et quelle meilleure façon de méditer qu’au sein de la nature ou face a un jardin. Le lien Zen-Nature est évident pour nous tous, je pense. La force : Pour prouver sa force et affronter le maître, le jeune combattant fougueux s’empara d’une planche et la brisa. Le vieil homme, nullement impressionné proposa au jeune homme d’essayer sur un morceau de bambou. « Le maître le détruit d’un seul coup » déclara-t-il. Le jeune homme eut beau y mettre toute sa force, il ne parvint pas à briser le bambou. Il repartit s’entraîner et revint deux ans plus tard. Fier de lui, il demanda une audience et brisa le morceau de bambou devant le vieil homme. Celui-ci confus lui dit : « je m’excuse de n’avoir pas été clair, je parlait de le détruire a l’aide de la voix. » Cette anecdote et beaucoup d’autres reprises dans de nombreux contes d’arts martiaux prouvent que les capacités physiques du bambou étaient bien connues des pratiquants d’arts martiaux.

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Comment ne pas évoquer le Tameshigiri, ou le test de coupe. Ceux ci étaient et sont encore réalisés entre autre sur une botte de paille renfermant une ou deux tiges de bambou.

Le médecin Shirobei Akiyama était parti en Chine pour étudier la médecine, l'acupuncture et quelques prises de Shuai-Chiao, la lutte chinoise. De retour au Japon, il s'installe près de Nagasaki et se met à enseigner ce qu'il avait appris. Pour lutter contre la maladie, il emploie de puissants remèdes. Dans sa pratique de la lutte, il utilise beaucoup sa force. Mais devant une maladie délicate ou trop forte, ses remèdes sont sans effets. Contre un adversaire trop puissant, ses techniques restent inefficaces. Un à un ses élèves l'abandonnent. Shirobei, découragé, remet en question les principes de sa méthode. Pour y voir plus clair, il décide de se retirer dans un petit temple et de s'imposer une méditation de cent jours. Pendant ses heures de méditation, il bute contre la même question, sans pouvoir y répondre: "Opposer la force à la force, n'est pas une solution, car la force est battue par une force plus forte. Alors, comment faire?" Or, un matin, dans le jardin du temple où il se promène, alors qu'il neige, il reçoit enfin la réponse tant attendue après avoir entendu les craquements d'une branche de cerisier qui cassa net sous le poids de la neige, il aperçoit un saule au bord de la rivière. Les branches souples du saule ploient sous la neige jusqu'à ce qu'elles se libèrent de leur fardeau. Elles reprennent alors leur place, intactes.

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Cette vision illumine Shirobei. Il redécouvre les grands principes du Tao. Les sentences de Lao-Tseu lui reviennent en tête: Qui se plie sera redressé Qui s'incline restera entier Rien n'est plus souple que l'eau Mais pour vaincre le dur et le rigide Rien ne la surpasse La rigidité conduit à la mort La souplesse conduit à la vie Le médecin de Nagasaki réforme complètement son enseignement qui prend alors le nom de Yoshinryu, l'école du cœur de saule, l'art de la souplesse, qu'il apprendra à de nombreux élèves. La beauté éphémère: La beauté de la nature et des plantes toucha profondément les samouraïs au travers de la méditation zen et de la cérémonie du thé. Ainsi le samouraï s’identifia à la beauté éphémère des cerisiers en fleurs, ces fleurs somptueuses qui pourtant ne vivent pas plus d’une ou deux semaines. La fleur de cerisier devient à l’époque Heian, la fleur par excellence, au point d’être le 3ème sujet le plus repris dans les waka : Le parfum des fleurs de cerisiers est omniprésent, Comme s’il jaillissait du fond de l étang, Je ne me lasserai jamais de l’observer, Jusqu à la fin du monde

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Le Samouraï voit en la fugacité de la fleur de cerisier, toute la signification d’une vie. Fragile, éphémère, mais qui peut être d’une étonnante beauté quand le soleil l’éclair. "Hana wa sakuragi hito wa bushi" (De même que la fleur du cerisier est la fleur par excellence, le guerrier est l'homme par excellence.)

Cela prend un caractère sacré, au travers de la méditation zen, où le vide est parfois ponctué par la fragile splendeur d’une fleur. Les représentations presque abstraites des jardins zen où la mousse devient la vie au milieu du néant. Le bonsaï, cette plante dont l’objectif est finalement de représenter la nature dans toute sa splendeur et bien sûr l’ikebana, développé à partir du rituel Bouddhiste de l'offrande de fleurs à l'esprit des morts, vient illuminer le « tokonoma » et relever le « sabi » de l’endroit. Alors que les premiers à l'enseigner et à l'apprendre furent les prêtres et les membres de la noblesse, I’ikebana fut considéré comme le divertissement préféré des samouraïs les plus endurcis. La Subtilité : La finesse des saisons a toujours émerveillé les Japonais, tout comme la subtilité radieuse des fleurs. Subtilité poétique de l’éphémère beauté d’une floraison particulièrement appréciée par les hommes d’armes. Comme ce présent que Sekishusai offrit à Denshishiro Yoshioka venu le défier, pour s’excuser de ne pouvoir le recevoir à cause d’un rhume: Une pivoine qu’il venait de couper pour son arrangement floral. Lorsque Denshishiro reçut le présent, il estima que le maître avait perdu la raison et renonça à le rencontrer.

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Mais un autre homme aperçut par hasard cette fleur. Sans comprendre pourquoi celle-ci l’intriguait autant, Myamoto Musashi fasciné par la tige trancha à nouveau celle ci. Et après un examen des deux coupes il estima ne pas être près à rencontrer l’auteur de la première coupe. Cet épisode romancé dans “La pierre et le sabre » de Eiji Yoshikawa évoque, pour moi, toute la subtilité qu’un maître utilise pour transmettre un message par la fragilité d’une fleur qui exprime pourtant tout son savoir.

Le camélia fut l'emblème des guerriers japonais ; ses corolles ornèrent, au XIXe siècle, le corsage des femmes. En Orient, la polémique n'a pas cours. Au Japon, le mot «camélia» n'existe pas: on parle de « tsubaki ». Les samouraïs lui vouaient une grande admiration. Ils avaient fait de la fleur du tsubaki de Higo ,

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un arbuste qui grandit au creux des forêts de la côte nord-ouest de Honshû, leur prestigieux emblème. «Ces fameux combattants l'ont choisie car elle possède un cœur généreux.» Sur une corolle simple, parfaitement ronde, s'accroche un épais disque d'étamines dorées et proéminentes. Et, quand on s'attarde sur les catalogues actuels répertoriant les espèces, on découvre les petits noms pleins de poésie légués par les violents guerriers: Tempête de neige parfumée, à l'odeur captivante et striée de carmin; Chemin de la grande porte, rose pâle; Faucon blanc, largement épanouie; Lumière de perle, lumineuse fleur saumonée. Au Japon, encore aujourd'hui, le camélia, tout comme la pivoine, s'offre en bouquets.

Un jardin à l’ombre de jeunes cerisiers en fleur. Plus loin se dresse un arbre élevé d’où jaillissent des pousses d’un brun tendre, là ou les extrémités malléables de ses rameaux touchent au ciel, elles se voilent comme estompées par la brume. Cette agréable brume pénètre dans le jardin faisant osciller doucement les pétales rouges du camélia. Et puis. Et puis, la corolle du camélia se détache brusquement et tombe d’un seul coup et non pas pétale après pétale. Semblable à la tête coupée des samouraïs, geste ultime pour achever celui qui commet le suicide rituel.

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Enfin comment ne pas mentionner le Chrysanthème, la fleur impériale symbole de la puissance du pouvoir tellement souvent inspiratrice du samouraï.

Sources : « Les Arts martiaux ou l’esprit des budo » de Michel Random aux editions Nathan « Les Contes des Arts Martiaux » ed : Albin Michel collection : Spiritualités vivantes « Fleur de Samourai » de Mathilde Trébucq

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Dazai Osamu太宰治太宰治太宰治太宰治

(1909-1948) Auteur : Antoine

Biographie

Dazai Osamu, de son vrai nom Tsushima Shūji, est né le 19 juin 1909 dans le village de Kanagi, préfecture d’Aomori. Sa famille dispose de nombreuses propriétés dans la région ainsi que d’une grande influence politique (son père, Gen’emon, ainsi que son frère aîné, Bunji, siégèrent à la Chambre des Pairs)

Brillant élève durant toute sa scolarité, il intègre en 1927 le Centre d’Etudes Supérieures de Hirosaki. Cette même année le célèbre romancier Akutagawa Ryūnosuke se suicide. Dazai, qui l’idolâtrait, en est profondément marqué. Il commence dès lors à négliger ses études, s’intéressant de plus en plus à la littérature et à l’écriture. Il se met à fréquenter les lieux de plaisirs et paradoxalement les milieux communistes. Deux ans plus tard, le 10 décembre 1929, il fait la première de ses nombreuses

tentatives de suicide. Bon an mal an, il réussit tout de même ses examens de fin d’année et intègre l’Université de Tôkyô, section littérature française, en avril 1930. De plus en plus impliqué dans la vie littéraire, il commence à fréquenter l’écrivain Ibuse Masuji, et, en parallèle, s’implique financièrement et physiquement dans les actions du parti communiste. Suite à la découverte par son frère aîné Bunji de sa relation avec une geisha – Oyama Hastuyo – Dazai est exclu de sa famille le 19 novembre 1930. Le 28 novembre il tente une nouvelle fois de se suicider, cette fois-ci en compagnie d’une jeune femme – Tanabe Shimeko. Cette dernière n’en réchappe pas, et Dazai épouse le mois suivant Oyama Hastuyo. En 1931 sous la pression de son frère et divers ennuis avec la police il cesse toute relation avec le parti communiste. Sa production littéraire de l’époque est essentiellement poétique et il compose nombre de haïku. 1933 est l’année où il publie pour la première fois une nouvelle (Le Train) sous son nom de plume. Sa production commence à être abondante et son assiduité aux cours à l’Université de plus en plus faible. De fait, à la fin de ses études, l’année 1935, il n’obtient pas son diplôme. Fin mars de cette même année il tente une nouvelle fois de mettre fin à ses jours, essayant cette fois-ci de se pendre. Bien évidemment il échoue. A la suite de ce suicide raté, il a une appendicite qui évolue en péritonite et qui, elle, réussit presque à l'emporter dans l’autre monde. Après trois mois d’hospitalisation il sort guéri mais dépendant de la morphine.

La reconnaissance littéraire vient enfin à sa rencontre. Deux de ses nouvelles sont présentées en juillet 1935 pour l’obtention du prix Akutagawa tout juste créé cette année là. Connaissant la passion de Dazai pour cet auteur et la renommée allant avec ce titre (sans parler de la bourse de 500¥, dont il avait grandement besoin), il en est très affecté et en tient rancœur à l’un des membres du jury, Kawabata Yasunari. Le lauréat de cette première édition est Ishikawa Tatsuzo. Ce prix étant attribué deux fois par an, Dazai croit qu’il va le recevoir en décembre, mais malheureusement cette deuxième édition du prix ne récompense

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aucun lauréat. L’année suivante sort son recueil de nouvelles Dernières Années, avec lequel il est grand favori pour le prix Akutagawa. Malheureusement, ayant déjà eu des nouvelles proposées pour ce prix, il n’est pas autorisé à y concourir à nouveau.

Toujours dépendant de la morphine, il fait plusieurs cures de désintoxication entre 1936 et 1937. A la fin de ces différentes cures il apprend que sa femme l’a trompé. En mars 1937 il décide avec elle d’un double suicide, raté, à la suite duquel ils se séparent.

Un an et demi plus tard il épouse Ishihara Michiko avec qui il aura trois enfants : Sonoko en 1941, Masaki en 1944 et Satoko en 1947. Durant la guerre du Pacifique, Dazai, contrairement à la majorité des autres écrivains japonais, continue d’écrire abondamment même si beaucoup de ses écrits sont victimes de la censure. A la fin de la guerre, Dazai, de nature fragile, a de plus en plus de problèmes de santé et sombre dans l’alcoolisme. Sa popularité auprès du public est de plus en plus grande, en 1947 il publie Soleil couchant puis La Déchéance d’un homme en 1948. Il ne vit pratiquement plus avec sa femme et c’est une jeune veuve, Yamazaki Tomie, qui prend le plus souvent soin de lui. C’est avec cette dernière qu’il réussit enfin à se suicider en se jetant dans la rivière Tamagawa le 13 juin 1948. Le corps de Dazai n’est découvert que le 19, jour de son anniversaire. Bibliographie des œuvres de Dazai traduites en français Pour chaque texte, lorsque ce sera possible, un lien sera donné vers le texte en version originale (VO), en version française (VF), en version audio (VA).

• Cent vues du mont Fuji : Edité chez Picquier, ce recueil comprend 18 nouvelles publiées entre 1933 et 1948.

Mes Frères 兄たち VO Le Train 列車 VO Femelle 雌に就いて VO Paysage doré 黄金風景 VO VA (mp3) Toute plaisanterie mise à part 座興に非ず VO Un Vœu exaucé 満願 VO VA (real audio) Cent vues du mont Fuji富嶽百景 VO I can speak VO VA (real audio) Belle enfant おしゃれ童子 VO Le Chien 畜犬談 VO VA (real audio) Il y a tout de même une providence 善蔵を思う VO Huit tableaux de Tôkyô 東京八景 VO L’Aurore朝 Le Jardin 失敗園 VO Pa-pa 父 VO Merry Christmasメリイクリスマス VO VF Narcissisme et cigarettes 美男子と煙草 VO Les Cerises桜桃 VO

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• Pays natal 津軽, 1944 : Edité chez Picquier. Dazai a écrit ce roman suite à ses aller-retour durant la guerre entre Tôkyô et son village d’origine. Il n’y était pas retourné depuis 1931. VO

• Les deux bossus お伽草紙, 1945 : Edité chez Picquier. Ce livre regroupe plusieurs

contes populaires lus par un père à sa fille dans un abri anti-aérien. VO

• Soleil couchant 斜陽, 1947 Edité chez Gallimard. Ce livre est inspiré du journal intime d’Ota Shizuko, une jeune femme aspirant à devenir écrivain qui rencontra Dazai en 1942 et avec laquelle il aura une fille illégitime en 1947. VO

• La Déchéance d’un homme 人間失格, 1948 : Edité chez Gallimard. Sous les traits

d’un peintre, c’est Dazai qui se décrit lui-même. VO

• Souvenir d’une coupure de cent yens 貨幣 , 1946 : Edité chez Picquier dans Anthologie de nouvelles japonaises – Tome II. VO

• La Femme de Villon ヴィヨンの妻, 1947 : Paru dans Le Bulletin de l’Association

des Français du Japon nos 93-94. VO

• Madame Amphitryon 饗応夫人 : Paru dans le revue France-Asie no 76. VO

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⑯⑯⑯⑯

ももももうううう

今今今今ではではではでは、、、、

小小小小ちい

さいさいさいさい

おうち

おうち

おうち

おうちがががが

おおおお日日日日ひ

さまさまさまさまをををを

見見見見み

るるるるのはのはのはのは、、、、

おおおお昼昼昼昼ひ

だけだけだけだけ

でした

でした

でした

でした。。。。そして

そして

そして

そして、、、、

夜夜夜夜よる

はははは

もうもうもうもう、、、、

おおおお月月月月つ

さまさまさまさまもももも

おおおお星星星星ほ

さまさまさまさまもももも

全然全然全然全然

ぜんぜん

見見見見み

えません

えません

えません

えません。。。。

街灯街灯街灯街灯

がいとう

やややや

ネオンサイン

ネオンサイン

ネオンサイン

ネオンサインがががが

あまり

あまり

あまり

あまり

明明明明あか

るいるいるいるいからからからからですですですです。。。。

⑰⑰⑰⑰

「「「「町町町町ま

にににに

住住住住すむ

むむむむのはのはのはのは

嫌嫌嫌嫌きら

いだいだいだいだ」」」」

とととと、、、、

小小小小ちい

さいさいさいさい

おうち

おうち

おうち

おうちはははは

思思思思おも

いました

いました

いました

いました。。。。

そして

そして

そして

そして、、、、

夜夜夜夜よる

にににに

ななななるるるるとととと

田舎田舎田舎田舎

のののの

景色景色景色景色

をををを

夢夢夢夢ゆめ

にににに

見見見見み

ました

ました

ました

ました。。。。

田舎田舎田舎田舎

ではではではでは、、、、

白白白白しろ

いいいい

雛菊雛菊雛菊雛菊

ひなぎく

やややや

林檎林檎林檎林檎

のののの

木木木木き

がががが、、、、

おおおお月月月月つ

さまさまさまさまのののの 光光光光

ひかり

のののの

中中中中なか

でででで

踊踊踊踊おど

ってってってって

いました

いました

いました

いました。。。。

小小小小ちい

さいさいさいさい

おうち

おうち

おうち

おうちはははは

とても

とても

とても

とても

寂寂寂寂さび

しくしくしくしく

思思思思おも

いました

いました

いました

いました。。。。

まわり

まわり

まわり

まわりのののの

ペンキ

ペンキ

ペンキ

ペンキはははは

剥剥剥剥は

げげげげ

落落落落お

ちちちち[[ [[

てててて]] ]]

、、、、

窓窓窓窓まど

もももも

壊壊壊壊こわ

れてしまいました

れてしまいました

れてしまいました

れてしまいました。。。。

小小小小ちい

さいさいさいさい

おうち

おうち

おうち

おうちはははは、、、、

大変大変大変大変

たいへん

みみみみっともな

っともな

っともな

っともな

くなりました

くなりました

くなりました

くなりました。。。。

うちうちうちうちのののの

屋根屋根屋根屋根

やややや

壁壁壁壁かべ

はははは、、、、むかし

むかし

むかし

むかしとととと

おなじ

おなじ

おなじ

おなじように

ように

ように

ように 壊壊壊壊こ

れないで

れないで

れないで

れないで

ちちちち

ゃんと

ゃんと

ゃんと

ゃんと

していたのですが

していたのですが

していたのですが

していたのですが。。。

。。。

。。。

。。。

⑱⑱⑱⑱

そのうち

そのうち

そのうち

そのうち、、、、

あるあるあるある日日日日ひ

のののの

ことことことこと、、、、

男男男男おとこ

のののの子子子子こ

とととと

女女女女おんな

のののの子子子子こ

をををを

つれた

つれた

つれた

つれた

おおおお父父父父と

ささささ

んんんんとととと

おおおお母母母母か

さんさんさんさんがががが、、、、

そのうちの

そのうちの

そのうちの

そのうちの

前前前前まえ

をををを

通通通通とお

りかかりました

りかかりました

りかかりました

りかかりました。。。。

そのそのそのその

おおおお母母母母か

さんさんさんさんはははは、、、、

ほかほかほかほかのののの

人達人達人達人達

ひとたち

のように

のように

のように

のように、、、、急急急急い

いでいでいでいで

いって

いって

いって

いって

しまいません

しまいません

しまいません

しまいません

でした

でした

でした

でした。。。。そのそのそのその

おおおお母母母母か

さんさんさんさんはははは、、、、

小小小小ちい

さいさいさいさい

おうち

おうち

おうち

おうちをををを

立立立立た

てたてたてたてた

人人人人ひと

のののの

孫孫孫孫まご

のののの

孫孫孫孫まご

のののの

そのそのそのその

またまたまたまた

孫孫孫孫まご

にににに

あたる

あたる

あたる

あたる

人人人人でした

でした

でした

でした。。。。

小小小小ちい

さいさいさいさい

おうち

おうち

おうち

おうちをををを

みみみみるるるるとととと、、、、立立立立た

ちちちち止止止止ど

まって

まって

まって

まって、、、、そのそのそのその

おおおお母母母母か

さんさんさんさんはははは

言言言言い

いました

いました

いました

いました。。。。

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「「「「あのあのあのあの

小小小小ちい

さいさいさいさい

家家家家うち

はははは

私私私私わたし

のののの

御婆御婆御婆御婆

さんさんさんさんがががが

小小小小ちい

さいころ

さいころ

さいころ

さいころ

住住住住す

んでいた

んでいた

んでいた

んでいた

家家家家うち

にににに、、、、 大変大変大変大変

たいへん

よくよくよくよく

似似似似に

ています

ています

ています

ています」」」」

⑲⑲⑲⑲

「「「「でもでもでもでも、、、、 そのうち

そのうち

そのうち

そのうちはははは

ずっと

ずっと

ずっと

ずっと

田舎田舎田舎田舎

にににに

ありました

ありました

ありました

ありました。。。。

白白白白しろ

いいいい

雛菊雛菊雛菊雛菊

ひなぎく

がががが

咲咲咲咲さ

いていて

いていて

いていて

いていて、、、、

林檎林檎林檎林檎

のののの

木木木木き

のののの

たくさん

たくさん

たくさん

たくさん

あるあるあるある、、、、

おかおかおかおかのののの

上上上上うえ

にににに

ありました

ありました

ありました

ありました」」」」

⑳⑳⑳⑳

子供達

子供達

子供達

子供達

こどもたち

のののの

おおおお母母母母か

さんさんさんさんがががが

調調調調しら

べてべてべてべて

みみみみるるるるとととと、、、、

そのそのそのその

小小小小ちい

さいさいさいさい

おおおお家家家家う

はははは

本当本当本当本当

ほんとう

にににに

御婆御婆御婆御婆

さんさんさんさんがががが

住住住住す

んでいた

んでいた

んでいた

んでいた

家家家家うち

だだだだとととと

いいいいうこと

うこと

うこと

うことがががが 分分分分わ

かりました

かりました

かりました

かりました。。。。

そこで

そこで

そこで

そこで、、、、

おおおお母母母母ば

さんさんさんさんはははは

小小小小ちい

さいさいさいさい

おおおお家家家家う

のののの

引引引引ひ

っっっっ越越越越こ

ししししをををを、、、、

建築建築建築建築

けんちく

ややややさんさんさんさんにににに

頼頼頼頼たの

みました

みました

みました

みました。。。。

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Traduction des paragraphes 16 à 19 (Auteur : Agnès)

⑯⑯⑯⑯

Maintenant, la petite maison ne voyait plus le soleil qu’à midi. De plus, même la nuit, ni la lune ni les étoiles n’apparaissaient. Car les réverbères et les enseignes étaient trop lumineux. ⑰⑰⑰⑰ La petite maison pensait : « Je déteste habiter en ville ! ». Puis, à la nuit tombée, la petite maison rêva du paysage de la campagne. A la campagne, les blanches pâquerettes et les pommiers dansaient dans la lumière de la lune. La petite maison pensait qu’elle était bien seule. La peinture sur les bords s’écaillait et même les fenêtres finirent par être démolies. La petite maison était devenue très laide. Toutefois, le toit et les murs de la maison tenaient encore sans être abîmés. ⑱⑱⑱⑱

Puis un jour, un garçon et une fille, qui étaient accompagnés de leur père et de leur mère, passèrent devant cette maison. Cette mère, contrairement aux autres personnes, n’était pas pressée. Elle était l’arrière arrière-petite-fille des gens qui avaient construit cette petite maison. En voyant la petite maison, attendant debout, cette mère dit : « Cette maison ressemble beaucoup à la maison qu’habitait ma grand-mère dans son enfance ». ⑲⑲⑲⑲ « Mais cette maison était aux fin fonds de la campagne. Elle était sur une colline où fleurissaient des blanches pâquerettes et de nombreux pommiers ». ⑳⑳⑳⑳ Après que la mère des enfants se fût renseignée, elle su que la maison que sa grand-mère avait habitée était bel et bien cette petite maison. Alors, la femme demanda à un architecte de bien vouloir s’occuper du déménagement de la petite maison.

--- * Erratum : Dans les paragraphes précédents, なると & みると n’auraient pas du être écrits en kanji (成ると & 見ると).

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建築建築建築建築

けんちく

やさん

やさん

やさん

やさんはははは

大大大大ききききなななな

器械器械器械器械

をををを

もってきて

もってきて

もってきて

もってきて、、、、

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家をををを

地面地面地面地面

からからからから

持持持持も

ちちちち上上上上あ

げました

げました

げました

げました。。。。

そして

そして

そして

そして、、、、

車車車車くるま

のののの

ついた

ついた

ついた

ついた

だいに

だいに

だいに

だいに

乗乗乗乗の

せました

せました

せました

せました。。。。

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家がががが 車車車車

くるま

にににに

乗乗乗乗の

ってってってって、、、、

ゆっくり

ゆっくり

ゆっくり

ゆっくり

引引引引ひ

っっっっ越越越越こ

ししししをををを

始始始始はじ

めると

めると

めると

めると、、、、

電車電車電車電車

でんしゃ

もももも

自動車

自動車

自動車

自動車

じどうしゃ

もももも

人人人人ひと

もももも、、、、 みんな

みんな

みんな

みんな

止止止止と

まって

まって

まって

まって

まって

まって

まって

まって、、、、いました

いました

いました

いました。。。。

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家はははは、、、、

始始始始はじ

めめめめ、、、、

引引引引ひ

っっっっ越越越越こ

ししししはははは

とても

とても

とても

とても

こわい

こわい

こわい

こわい

ことだと

ことだと

ことだと

ことだと

思思思思おも

いまいまいまいま

したしたしたした。。。。

けれども

けれども

けれども

けれども、、、、

だんだん

だんだん

だんだん

だんだん

ななななれてくる

れてくる

れてくる

れてくるとととと、、、、

面白面白面白面白

おもしろ

くくくく

なりました

なりました

なりました

なりました。。。。

大大大大おお

きいきいきいきい

道道道道みち

やややや

小小小小さいさいさいさい

道道道道みち

をををを

通通通通とお

ってってってって、、、、

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家はははは、、、、

ずっと

ずっと

ずっと

ずっと

田舎田舎田舎田舎

まままま

でででで

車車車車くるま

にににに

ゆられて

ゆられて

ゆられて

ゆられて

いきました

いきました

いきました

いきました。。。。

みどり

みどり

みどり

みどりのののの

草草草草くさ

がががが

見見見見み

えてえてえてえて

来来来来き

ました

ました

ました

ました。。。。鳥鳥鳥鳥と

のののの

歌歌歌歌うた

がががが

聞聞聞聞き

こえて

こえて

こえて

こえて

来来来来き

ました

ました

ました

ました。。。。

小小小小

さいさいさいさい

おおおお家家家家はははは、、、、

もうもうもうもう

ちっとも

ちっとも

ちっとも

ちっとも

悲悲悲悲かな

しくしくしくしく

なくなりました

なくなりました

なくなりました

なくなりました。。。。

皆皆皆皆みんな

はははは

方方方方々々々々

ほうぼう

をををを

回回回回まわ

ってってってって、、、、

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家にににに

似合似合似合似合

うううう

場所場所場所場所

をををを

さがして

さがして

さがして

さがして

歩歩歩歩ある

きました

きました

きました

きました。。。。

でもでもでもでも、、、、

なかなか

なかなか

なかなか

なかなか

いいいいいいいい

場所場所場所場所

がががが

ありません

ありません

ありません

ありません。。。。

するするするするとととと

そのうち

そのうち

そのうち

そのうち、、、、

広広広広ひろ

いいいい

野原野原野原野原

のののの

真真真真ま

んんんん中中中中な

にににに、、、、

小小小小さいさいさいさい

おかおかおかおかがががが

ありました

ありました

ありました

ありました。。。。

おかおかおかおかのののの

回回回回まわり

りりりりにはにはにはには、、、、

林檎林檎林檎林檎

のののの

木木木木き

がががが

植植植植う

わって

わって

わって

わって

いました

いました

いました

いました。。。。

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「「「「さあさあさあさあ、、、、

ここここここここがががが

いいわ

いいわ

いいわ

いいわ」」」」

とととと、、、、

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家をををを

立立立立た

てたてたてたてた

人人人人ひと

のののの

まごまごまごまごのののの

まごまごまごまごのののの そのまた

そのまた

そのまた

そのまた

まごまごまごまごにににに

あたる

あたる

あたる

あたる

おかあさん

おかあさん

おかあさん

おかあさんがががが

言言言言い

いました

いました

いました

いました。。。。

「「「「ああああああああ、、、、

ここここここここがががが

いいいいいいいい」」」」

とととと、、、、

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家もももも、、、、

小小小小さいさいさいさい

声声声声でででで

言言言言いまいまいまいま

したしたしたした。。。。

皆皆皆皆みんな

はははは、、、、

おかおかおかおかのののの 上上上上う

にににに

地下室

地下室

地下室

地下室

をををを

掘掘掘掘ほ

ってってってって、、、、

そのそのそのその上上上上う

にににに

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家をををを

乗乗乗乗の

せました

せました

せました

せました。。。。

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家はははは、、、、

窓窓窓窓まど

もももも

治治治治なお

してしてしてして

もらいました

もらいました

もらいました

もらいました。。。。

ぺんき

ぺんき

ぺんき

ぺんきもももも

塗塗塗塗ぬ

りりりり替替替替か

えてえてえてえて

もらいました

もらいました

もらいました

もらいました

そして

そして

そして

そして、、、、そこそこそこそこにににに

人人人人ひと

がががが

住住住住す

みみみみ始始始始は

めました

めました

めました

めました。。。。

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家はははは、、、、

またまたまたまた

おかおかおかおかのののの

上上上上うえ

にににに

座座座座すわ

ってってってって、、、、

嬉嬉嬉嬉うれ

しそうに

しそうに

しそうに

しそうに

にっこり

にっこり

にっこり

にっこり

しました

しました

しました

しました。。。。

ここここここここからは

からは

からは

からは、、、、またまたまたまた

おおおお日日日日ひ

さまさまさまさまがががが

見見見見み

えました

えました

えました

えました。。。。

おおおお月月月月つ

さまさまさまさまもももも

おおおお星星星星ほ

さまさまさまさまもももも

見見見見み

えました

えました

えました

えました。。。。

春春春春はる

やややや

夏夏夏夏なつ

やややや

秋秋秋秋あき

やややや

冬冬冬冬ふゆ

のののの

めぐって

めぐって

めぐって

めぐって

来来来来く

るるるるのものものものも

分分分分わ

かりました

かりました

かりました

かりました。。。。

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家はははは

もうもうもうもう

二度二度二度二度

とととと

町町町町まち

へへへへ

行行行行い

きたい

きたい

きたい

きたいとはとはとはとは

思思思思おも

いませんでした

いませんでした

いませんでした

いませんでした。。。。

小小小小さいさいさいさい

おおおお家家家家のののの

上上上上うえ

でででで

星星星星ほし

がががが

きらきら

きらきら

きらきら

きらきら

瞬瞬瞬瞬またた

きます

きます

きます

きます。。。。

みかづき

みかづき

みかづき

みかづきもももも

出出出出で

ました

ました

ました

ました。。。。

今今今今いま

はははは

春春春春はる

ですですですです.。。。。

.。。。。

.。。。。

.。。。。

田舎田舎田舎田舎

はははは

たいへん

たいへん

たいへん

たいへん

静静静静しず

かでした

かでした

かでした

かでした.。。。。

.。。。。

.。。。。

.。。。。

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Traduction des paragraphes 21 à 25 (Auteur : Agnès)

21 – L’architecte amena une énorme machine et, du sol, souleva la petite maison. Ensuite, elle fut placée sur une remorque accrochée à un véhicule. Dès que le déménagement se mit en branle, avec la petite maison emportée par le véhicule, le train, les automobiles et même les gens, tous s’arrêtèrent et attendirent. Au départ, la petite maison croyait que le déménagement était quelque chose de terrifiant. Puis, peu à peu, (chemin faisant) elle trouva cela amusant. 22 – Empruntant de grands et petits chemins, la petite maison, ballottée par la voiture, se rendit jusqu’aux fins fonds de la campagne. Elle pu voir l’herbe verte (et) entendre le chant des oiseaux. Bientôt la petite maison avait perdu de sa tristesse. Tout le monde marchait en se tournant dans toutes les directions à la recherche d’un endroit qui conviendrait à la petite maison. Pourtant, il n’y avait pas d’endroit parfait. Ce faisant, au cœur d’un vaste champ, il y avait une petite colline. Les alentours de cette colline étaient plantés de pommiers. 23 – La mère des enfants, qui était l’arrière arrière-petite-fille des gens qui avaient construit la petite maison, dit : « Eh ! bien, cet endroit parfait ! » « Ma foi ! Cet endroit est très bien » murmura la petite maison. Tous ensemble creusèrent des fondations en haut de la colline et posèrent la petite maison. 24 – Même les fenêtres de la petite maison furent réparées. Elle fut également repeinte ; puis elle fut habitée. La petite maison, de nouveau installée sur une colline, souriait radieuse. D’ici on apercevait de nouveau le soleil. On apercevait aussi bien la lune que les étoiles. On se rendait compte surtout que s’écoulaient les saisons : le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. 25 – La petite maison ne concevait plus [pensait plus au fait de] retourner à la ville une seconde fois. Au dessus d’elle, scintillaient les brillantes étoiles. Un croissant de lune paraissait également. Maintenant c’est le printemps … La campagne est très paisible…

- FIN -

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— Puisque les différentes formes grammaticales de ces paragraphes ont été vues précédemment, je vous propose simplement du vocabulaire.

建築建築建築建築やさんやさんやさんやさん ==== けんちくけんちくけんちくけんちく ++++ やややや ++++さんさんさんさん けんちくけんちくけんちくけんちく : construction, architecture やややや : ce suffixe lié à un nom de magasin, d’auberge, de restaurant de style japonais indique une profession. けんちくやけんちくやけんちくやけんちくや : architecte (notons que nous pouvons avoir けんちくかけんちくかけんちくかけんちくか). Donc, けんちくやけんちくやけんちくやけんちくやさんさんさんさん se traduit par « architecte ». 器械器械器械器械 ==== きかいきかいきかいきかい = appareil, instrument. 地面地面地面地面 ==== じめんじめんじめんじめん = sol, surface de la terre.

持持持持も

ちちちち上上上上あ

げましたげましたげましたげました = もちあげましたもちあげましたもちあげましたもちあげました = soulever 引引引引ひ

っっっっ越越越越こ

しししし = ひっこしひっこしひっこしひっこし ==== déménagement / emménagement 歌歌歌歌うた

= うたうたうたうた = chant 悲悲悲悲かな

しししし ==== かなしかなしかなしかなし = triste, affligé 方方方方々々々々 ==== ほうぼうほうぼうほうぼうほうぼう = de tous côtés ; partout ; ici et là 回回回回まわ

ってってってって ==== まわってまわってまわってまわって => まわるまわるまわるまわる = tourner ; pivoter ; visiter plusieurs lieux 似合似合似合似合うううう ==== にあうにあうにあうにあう = convenir 場所場所場所場所 ==== ばしょばしょばしょばしょ = endroit, place, lieu, espace, emplacement 真真真真ま

んんんん中中中中なか

==== まんなかまんなかまんなかまんなか ==== milieu, cœur, centre (ville, forêt) 植植植植う

わってわってわってわって ==== うわるうわるうわるうわる ==== être planté 地下室地下室地下室地下室 ==== ちかしつちかしつちかしつちかしつ ==== fondations ; 掘掘掘掘ってってってって ==== ほるほるほるほる ==== creuser ; excaver 乗乗乗乗せましたせましたせましたせました ==== のせましたのせましたのせましたのせました ==== poser 治治治治してしてしてして ==== なおすなおすなおすなおす ==== réparer ; rectifier ; corriger ; guérir (de quelque chose) 座座座座ってってってって ==== すわるすわるすわるすわる ==== « littéralement : assise » du verbe asseoir ;

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嬉嬉嬉嬉しいしいしいしい ==== うれしいうれしいうれしいうれしい ==== content ; にっこりにっこりにっこりにっこり ==== sourire 二度二度二度二度 ==== にどにどにどにど ==== deuxième, seconde fois 瞬瞬瞬瞬きますきますきますきます ==== またたくまたたくまたたくまたたく ==== scintiller ; clignoter ; みかづきみかづきみかづきみかづき ==== nouvelle lune, croissant de lune (voir aussi みかずきみかずきみかずきみかずき) 静静静静かかかか ==== しずかしずかしずかしずか ==== tranquille ; paisible ; calme ; silencieux ;

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難易度難易度難易度難易度 「「「「なんいどなんいどなんいどなんいど」」」」 ★★☆★★☆★★☆★★☆ スケルトンスケルトンスケルトンスケルトン Parmi la liste des 80 mots de la liste ci-dessous, deux n’ont pas leur place. A vous de les retrouver, après avoir correctement casé les 78 autres.

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リストリストリストリスト

★★★★2222文字文字文字文字★★★★ エドエドエドエド 「江戸」 トノトノトノトノ 「殿」 ヒメヒメヒメヒメ 「姫」 ヤリヤリヤリヤリ 「槍」 ★★★★3333文字文字文字文字★★★★

カロウカロウカロウカロウ 「家老」

コゾウコゾウコゾウコゾウ 「小僧」

コヅカコヅカコヅカコヅカ 「小柄」 コブンコブンコブンコブン 「子分」 サバキサバキサバキサバキ 「裁き」 シカンシカンシカンシカン 「仕官」 タモトタモトタモトタモト 「袂」 テダイテダイテダイテダイ 「手代」 トザマトザマトザマトザマ 「外様」 ハカマハカマハカマハカマ 「袴」 ヒケシヒケシヒケシヒケシ 「火消し」 マトイマトイマトイマトイ 「纏」 ヨビコヨビコヨビコヨビコ 「呼子」 ヨリキヨリキヨリキヨリキ 「与力」 ★★★★4444文字文字文字文字★★★★

インロウインロウインロウインロウ 「印籠」

ウエサマウエサマウエサマウエサマ 「上様」

ウキヨエウキヨエウキヨエウキヨエ 「浮世絵」

ウンスイウンスイウンスイウンスイ 「雲水」

カイドウカイドウカイドウカイドウ 「街道」

カミガタカミガタカミガタカミガタ 「上方」

カミシモカミシモカミシモカミシモ 「上下」

ギヤマンギヤマンギヤマンギヤマン

コウサツコウサツコウサツコウサツ 「高札」

コシマキコシマキコシマキコシマキ 「腰巻」

コシモトコシモトコシモトコシモト 「腰元」

ジユツテジユツテジユツテジユツテ 「十手」

セキシヨセキシヨセキシヨセキシヨ 「関所」

テナライテナライテナライテナライ 「手習い」

ドウシンドウシンドウシンドウシン 「同心」

トリナワトリナワトリナワトリナワ 「捕縄」

ハタモトハタモトハタモトハタモト 「旗本」

ハヤウマハヤウマハヤウマハヤウマ 「早馬」

バンシヨバンシヨバンシヨバンシヨ 「番所」

ヒキヤクヒキヤクヒキヤクヒキヤク 「飛脚」

マチカタマチカタマチカタマチカタ 「町方」

ラクシユラクシユラクシユラクシユ 「落首」

★★★★5555文字文字文字文字★★★★

オカツピキオカツピキオカツピキオカツピキ 「岡っ引き」 オオオオカバシヨカバシヨカバシヨカバシヨ 「岡場所」 カコチヨウカコチヨウカコチヨウカコチヨウ 「過去帳」 カタキウチカタキウチカタキウチカタキウチ 「敵討」 カタナカケカタナカケカタナカケカタナカケ 「刀掛け」 カミヤシキカミヤシキカミヤシキカミヤシキ 「上屋敷」 カワラバンカワラバンカワラバンカワラバン 「瓦版」 クニオモテクニオモテクニオモテクニオモテ 「国表」 クニガロウクニガロウクニガロウクニガロウ 「国家老」 コシノモノコシノモノコシノモノコシノモノ 「腰の物」 ザシキロウザシキロウザシキロウザシキロウ 「座敷牢」 シバイゴヤシバイゴヤシバイゴヤシバイゴヤ 「芝居小屋」 シマナガシシマナガシシマナガシシマナガシ 「島流し」 シモヤシキシモヤシキシモヤシキシモヤシキ 「下屋敷」 スロウニンスロウニンスロウニンスロウニン 「素浪人」 タイコモチタイコモチタイコモチタイコモチ 「太鼓持ち」 ダイミヨウダイミヨウダイミヨウダイミヨウ 「大名」

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タケヤライタケヤライタケヤライタケヤライ 「竹矢来」 チヨウチンチヨウチンチヨウチンチヨウチン 「提灯」 チヨウニンチヨウニンチヨウニンチヨウニン 「町人」 ナガヒバチナガヒバチナガヒバチナガヒバチ 「長火鉢」 ナワノレンナワノレンナワノレンナワノレン 「縄暖簾」 ニホンザシニホンザシニホンザシニホンザシ 「二本差し」 ニホントウニホントウニホントウニホントウ 「日本刀」 ニホンバシニホンバシニホンバシニホンバシ 「日本橋」 ヒウチイシヒウチイシヒウチイシヒウチイシ 「火打石」 マチヤツコマチヤツコマチヤツコマチヤツコ 「町奴」 モンドコロモンドコロモンドコロモンドコロ 「紋所」 ★★★★6666文字文字文字文字★★★★

シユクバマチシユクバマチシユクバマチシユクバマチ 「宿場町」

ソバヨウニンソバヨウニンソバヨウニンソバヨウニン 「側用人」

ダイカンシヨダイカンシヨダイカンシヨダイカンシヨ 「代官所」

ブギヨウシヨブギヨウシヨブギヨウシヨブギヨウシヨ 「奉行所」

マチブギヨウマチブギヨウマチブギヨウマチブギヨウ 「町奉行」

ミツバアオイミツバアオイミツバアオイミツバアオイ 「三葉葵」

★★★★7777文字文字文字文字★★★★

キンチヤクキリキンチヤクキリキンチヤクキリキンチヤクキリ 「巾着切リ」

★★★★8888文字文字文字文字★★★★

サンキンコウタイサンキンコウタイサンキンコウタイサンキンコウタイ 「参勤交

代」

ジヨウダイガロウジヨウダイガロウジヨウダイガロウジヨウダイガロウ 「城代家

老」

ドウジヨウヤブリドウジヨウヤブリドウジヨウヤブリドウジヨウヤブリ 「道場破

り」

★★★★10101010文字文字文字文字★★★★

ダイミヨウギヨウレツダイミヨウギヨウレツダイミヨウギヨウレツダイミヨウギヨウレツ 「「「「大名大名大名大名

行列行列行列行列」」」」

★★★★11111111 文字文字文字文字★★★★

ヒツケトウゾクアラタメヒツケトウゾクアラタメヒツケトウゾクアラタメヒツケトウゾクアラタメ 「「「「火

付盗賊改」」」」

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解答解答解答解答

ダダダダ イイイイ ミミミミ ヨヨヨヨ ウウウウ ギギギギ ヨヨヨヨ ウウウウ レレレレ ツツツツ 漢

字 ザザザザ漢

字 漢

字 ミミミミ ツツツツ ババババ アアアア オオオオ イイイイイイイイ 漢字

字 漢

字 漢

字 漢

字 リリリリ 漢字 漢

字 漢

字 漢

字 シシシシ漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 カカカカ 漢字

カカカカ タタタタ ナナナナ カカカカ ケケケケ 漢字 キキキキ ンンンン チチチチ ヤヤヤヤ クククク キキキキ リリリリ 漢

字 漢

字 ソソソソ 漢字 ササササ ババババ キキキキンンンン 漢字 漢

字 ミミミミ 漢字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 ロロロロ漢

字 漢

字 漢

字 ババババ 漢字 漢

字 シシシシ 漢字

シシシシ ママママ ナナナナ ガガガガ シシシシ 漢字 漢

字 カカカカ ココココ チチチチ ヨヨヨヨ ウウウウ漢

字 ブブブブ ギギギギ ヨヨヨヨ ウウウウ シシシシ ヨヨヨヨ 漢字ヨヨヨヨ 漢字

字 タタタタ モモモモ トトトト 漢字 ワワワワ漢

字 ヨヨヨヨ漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 ウウウウ 漢字 カカカカ 漢

字 漢

字 漢

字 ダダダダ 漢字 漢

字 ヤヤヤヤ 漢字 漢

字 ララララ漢

字 ウウウウ キキキキ ヨヨヨヨ エエエエ漢

字 漢

字 ニニニニ ホホホホ ンンンン トトトト ウウウウ漢

字 イイイイ 漢字 漢

字 シシシシ ユユユユ クククク ババババ ママママ チチチチ 漢

字 漢

字 ドドドド ウウウウ シシシシ ンンンン 漢字 漢

字 ザザザザ 漢字

カカカカ ミミミミ ヤヤヤヤ シシシシ キキキキ 漢字 漢

字 ンンンン漢

字 ンンンン漢

字 ココココ漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 ココココ シシシシ ママママ キキキキ漢

字 ヨヨヨヨ 漢字 ババババ 漢字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 ウウウウ エエエエ ササササ ママママ漢

字 ゾゾゾゾ 漢字 漢

字 漢

ヒヒヒヒ ウウウウ チチチチ イイイイ シシシシ 漢字 ハハハハ カカカカ ママママ 漢

字 漢

字 ササササ漢

字 漢

字 チチチチ ヨヨヨヨ ウウウウ ニニニニ ンンンン 漢字 漢

字 漢

字 漢

字 ゴゴゴゴ 漢字 漢

字 漢

字 タタタタ漢

字 ジジジジ ユユユユ ツツツツ テテテテ漢

字 ブブブブ漢

字 漢

字 ホホホホ 漢字 ハハハハ漢

字 ヒヒヒヒ キキキキ ヤヤヤヤ クククク 漢字 セセセセ キキキキ シシシシ ヨヨヨヨ 漢

字 漢

字 ダダダダ漢

字 ギギギギ ヤヤヤヤ ママママ ンンンン 漢字 タタタタ漢

字 ツツツツ 漢字 漢

字 ニニニニ 漢字 漢

字 ウウウウ漢

字 ウウウウ ンンンン スススス イイイイ漢

字 ヨヨヨヨ漢

字 漢

字 ザザザザ 漢字 モモモモ漢

字 ケケケケ 漢字 ナナナナ ガガガガ ヒヒヒヒ ババババ チチチチ 漢

字 ダダダダ漢

字 ロロロロ漢

字 漢

字 ウウウウ漢

字 ココココ シシシシ モモモモ トトトト漢

字 トトトト 漢字 漢

字 ロロロロ 漢字 漢

字 漢

字 カカカカ イイイイ ドドドド ウウウウ漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 ンンンン 漢字

ドドドド ウウウウ ジジジジ ヨヨヨヨ ウウウウ ヤヤヤヤ ブブブブ リリリリ 漢

字 ガガガガ漢

字 ニニニニ ホホホホ ンンンン ババババ シシシシ 漢字 漢

字 ドドドド 漢字 漢

字 ゾゾゾゾ 漢字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 漢

字 ロロロロ漢

字 ンンンン漢

字 漢

字 ンンンン漢

字 タタタタ 漢字 ココココ 漢字漢

字 クククク ニニニニ オオオオ モモモモ テテテテ 漢字 カカカカ ロロロロ ウウウウ漢

字 ヒヒヒヒ ケケケケ シシシシ漢

字 イイイイ ンンンン ロロロロ ウウウウ漢

字 アアアア 漢字 漢

字 漢

字 ナナナナ 漢字 ミミミミ漢

字 漢

字 漢

字 ナナナナ漢

字 漢

字 ヨヨヨヨ ビビビビ ココココ 漢字 漢

字 漢

字 漢

字 ララララ 漢字 ハハハハ 漢字 ララララ クククク シシシシ ユユユユ 漢

字 漢

字 ワワワワ漢

字 トトトト漢

字 漢

字 モモモモ 漢字 漢

字 漢

字 漢

字 タタタタ ケケケケ ヤヤヤヤ ララララ イイイイ 漢字 モモモモ漢

字 ココココ シシシシ ノノノノ モモモモ ノノノノ漢

字 ママママ チチチチ ヤヤヤヤ ツツツツ ココココヒヒヒヒ メメメメ 漢字 ウウウウ 漢字

字 漢

字 漢

字 漢

字 ブブブブ漢

字 レレレレ漢

字 漢

字 漢

字 トトトト 漢字 リリリリ 漢字 ヅヅヅヅ漢

字 漢

字 漢

字 ママママ チチチチ カカカカ タタタタ 漢字 ササササ ンンンン キキキキ ンンンン ココココ ウウウウ タタタタ イイイイ 漢字 漢

字 漢

字 カカカカ

オオオオ カカカカ ツツツツ ピピピピ キキキキ

トトトト リリリリ ナナナナ ワワワワ

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Crédits Remerciements à tous ceux qui ont participé avec moi, à la rédaction de ce 8ème exemplaire de La Gazette : Agnès, Hiroe, Antoine, Yatta, Naginata. La Gazette du Japon est créée et diffusée par le site http://www.lejapon.org Ce site est financé en partie par les abonnements à la Gazette et en partie par la publicité. Une grosse partie reste à la charge du webmestre. Si vous appréciez ce travail et les informations qui sont données dans la gazette, si vous aimez l’interactivité et la convivialité qui existe sur le site lejapon.org , pensez à l’aider financièrement en vous abonnant à la Gazette et en cliquant sur les bannières des sponsors. Merci. Jean-Michel Webmestre