La Fondation Diggerse présente

Dans le monde, la population de plus de septante pays subit quo-tidiennement le fléau des mines. Les victimes directes, tuées ou mutilées, sont estimées entre 10’000 et 15’000, soit l’équivalent de quatre à cinq villages rasés chaque année !Le nombre des victimes indirectes est plus difficile à évaluer. Elles se comptent en millions : personnes réfugiés, isolées ou pri-vées de moyens d’existence.

Par manque de rentabilité et de visibilité, les méthodes de démi-nage humanitaire ont peu évolué depuis des décennies. L’essentiel

du travail repose encore toujours sur l’engagement d’hommes et de femmes qui déminent manuellement à l’aide d’une tige et d’un sécateur. La progression est lente et dangereuse.Dans un tel contexte, le développement de moyens d’assistance méca-nique abordables revêt une importance capitale. Les machines sontde précieux instruments qui permettent de minimiser les risques et de raccourcir la durée des opérations de manière spectaculaire.Contrairement aux idées reçues, l’engagement d’une machine de déminage fait radicalement chuter le coût du m2 déminé.

Déminagehumanitaire

La situation

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La Fondation Digger est une organisation à but non lucratif, re-connue d’utilité publique en Suisse, établie à Tavannes, dans le Jura bernois. Elle promeut des projets d’assistance technologi-que dans le domaine du déminage humanitaire. Sous le nom de DIGGER DTR, elle développe, réalise et commercialise des machines de déminage – qui illustre le savoir-faire industriel et technolo-gique helvétique – pour assister les démineurs afin d’augmenter significativement l’efficacité de leur travail, de le rendre moins dangereux et moins cher.

Son statut de Fondation recon-nue d’utilité publique interdità Digger de faire appel à des investisseurs. Les bénéfices

éventuels sont intégralement réinjectés dans de nouveaux projets.Depuis sa création, Digger jouit du soutien financier de milliers de sympathisants privés, industriels et institutionnels. Cette manne indispensable témoigne de la confiance et de l’enthousiasme suscités par ses projets.

Digger, qu’est-ce que c’est ?

Des milliers desympathisants

En 1998, Frédéric Guerne, ingénieur en électronique, termine un projet de détection des mines de deux ans à l’EPFL. Par la suite, il croisera la route de Michel Diot* qui va l’inciter à orienter ses efforts dans la conception et la réalisation d’un outil de défrichage destiné à faciliter et à sécuriser le travail des démineurs. Frédéric Guerne réunit alors une trentaine de bénévoles d’horizons diffé-rents autour de ce projet.

*cofondateur de la Fédération Suisse de Déminage

Au bout de 15’000 heures d’intense activité, le prototype DIGGER D-1 est engagé sur le terrain. Après cette expérience, les démineurs veulent aller plus loin et font évoluer le cahier des charges. Il fau-dra non seulement défricher, mais en plus déminer en retournant le sol. Pour ce faire, l’augmentation de puissance de la machine né-cessitera trois ans de développement pour en revoir la conception de fond en comble.Durant six ans, l’organisation fonctionnera sur une base entière-ment bénévole. L’ampleur de cet engagement l’a progressivement conduite à se professionnaliser. Depuis près de dix ans, Digger em-ploie une quinzaine de salariés dans les locaux de l’ancien arsenal militaire de Tavannes.

Tout a commencé...

La réponse proposée par Digger à la problématique des mines s’est concrétisée sous la forme d’un engin blindé résistant aux explosions tout en étant assez léger pour être transporté dans des régions où les voies de communications sont très éloignées des standards occidentaux.Pour garantir une sécurité totale à l’opérateur, qui reste à bonne distance de la zone dangereuse, le véhicule est télécommandé. Il est muni d’un dispositif qui va défricher la végétation la plus den-se et broyer le sol jusqu’à une profondeur de 25 cm. Cette opéra-tion neutralise les mines tout en préparant le terrain à un contrôle post-machine dans les meilleures conditions. C’est cette dernière étape qui permettra de déclarer la zone définitivement sécurisée selon les normes drastiques du déminage humanitaire en vigueur.

Avec une expérience dans plus de dix pays d’Afrique et dans les Balkans, les chiffres parlent d’eux-mêmes : une machine avec

une équipe de dix personnes (démineurs, mécaniciens, chauffeurs, cuisiniers et corps médical) a une activité équivalant à celle d’une équipe de 200 à 300 démineurs manuels avec leur encadrement.Si l’on sait qu’un démineur manuel est payé en moyenne $ 250 par mois, cela porte le coût annuel du déminage à plus de $ 750’000 !En réalité, bien qu’elle représente un investissement de départ important, la machine fait chuter le prix du m2 déminé. A titre d’exemple, après 18 mois d’utilisation d’une DIGGER D-3, Handicap International au Sénégal a vu le prix du m2

déminé divisé par 10. Avec en primel’assurance du risque zéro pourses démineurs !

Une arme... contre les mines

La preuve queça marche...

– En quoi sommes-nous différents des concurrents commerciaux ?Nous avons trois concurrents principaux, notamment dans les Bal-kans. Par contre, nous sommes les seuls au monde à fonctionner sans but lucratif (Fondation/Entreprise).

– Dans les faits où est la différence ?Nous venons en aide aux clients qui ont des besoins mais pas de moyens. C’est là que réside notre choix d’être une fondation. Etre reconnu Fondation d’utilité publique nous permet d’aborder des bailleurs institutionnels (aide humanitaire de la Confédération, des cantons, des villes).

Nous sommes régulièrement approchés par des autorités nationales qui ont impérativement besoin de notre aide pour déminer leur territoire. Avec eux, nous montons des projets complets grâce à notre expérience de terrain.Nous soumettons ces projets à des bailleurs potentiels.A plusieurs occasions, des opérations ont par exemple pu être effectuées avec succès au Tchad, au Sénégal, au Mozambique, au Bénin ou en Bosnie. De telles actions ont pu être menées grâce à la philosophie Digger.

Concurrence-Facts

– Qu’est-ce qui justifie l’existence d’une petite structure sans but lucratif dans l’univers atypique et très spécialisé qu’est le déminage humanitaire mécanisé, où des acteurs commerciaux puissants règnent en maîtres ? Tout d’abord, le fait de ne pas devoir rémunérer un actionnariat : l’ensemble des moyens disponibles de Digger est attribué à la re-cherche et au développement. Son statut de fondation l’y oblige. Cette particularité débouche de facto sur une progression tech-nologique perpétuelle, qui répond ainsi aux besoins évolutifs des utilisateurs sur le terrain et épargne aux bénéficiaires de supporter le coût de ces améliorations progressives.

Digger est lui-même partie prenante d’opérations de déminage. Outre la fabrication des machines, il travaille sur le terrain et met à l’épreuve ses propres outils dans des conditions extrêmes. Cette expérience lui permet d’affiner les technologies déployées et de dispenser une formation adéquate aux utilisateurs. Cette métho-dologie n’élude pas la dimension stratégique des tâches opération-nelles. Elle permet aussi d’optimiser le rendement de la machine en fonction des particularités de chaque mandat.

Les atouts de Digger

Expo-DiggerOutre son rôle actif sur le terrain, Digger s’est employé dès ses débuts à commu-niquer au travers de nombreuses confé-rences sur la problématique des mines. Dans le but de renforcer cette approche didactique et de sensibilisation, le pro-jet d’un musée propre à Digger s’est concrétisé sous une forme originale en mai 2011. Expo-Digger, sise sur les lieux mêmes de la production à Tavannes, retrace de manière très réaliste le quotidien des victimes et montre à quel point les solutions apportées redonnent espoir et dignité à des milliers de gens.

Un espace didactique pour mieux comprendrela problématique des mines et du déminage.www.expodigger.ch

Plan des opérationsZones d’engagement des machines Digger*

Sénégal

Béni

n

T C H A D

FRANCE

Suisse

Bosnie

Croatie

Kosovo

Macédoine

S O U D A N

Mozambique

AFRIQUE

A F R I Q U E

E U R O P E

*sit

uati

on 2

012

DIGGER D-12001 Kosovo

DIGGER D-22006-2009 Nord Soudan (Kurmuk) Depuis 2005 Suisse (Bière)2007-2009 Sud Soudan (Juba) Depuis 2008 Macédoine2009 Croatie Depuis 2010 Bénin (CPADD)

DIGGER D-3Depuis 2009 Bosnie-Herzégovine 2011 Tchad2010 Croatie Depuis 2011 SénégalDepuis 2010 France Depuis 2012 Mozambique

FONDATION DIGGERRte de Pierre-Pertuis 28Case postale 59CH-2710 TavannesTél. +41(0)32 481 11 02www.digger.chinfo@digger.chCCP 10-732824-2

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L’efficience suisse en matièrede dépollution post-conflictuelle.