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    Introduction

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    INTRODUCTION :

    Chez les humains, la microflore intestinale constitue un riche cosystme compos

    dune vaste gamme de micro-organismes prsentant une activit mtabolique. Dans letube digestif, la colonisation bactrienne touche particulirement le gros intestin, qui

    produit habituellement jusqu 1012bactries/gr de selles. Lun des principaux effets

    bnfiques manant leur alliance est la protection ainsi lamlioration de la rsistance

    aux maladies infectieuses de lorganisme hte.

    Les travaux de Metchnikoff (1907) ont dmontr que la consommation daliments

    ferments permet de rtablir la flore intestinale en gnrant des effets bnfiques sur la

    sant de lhte et des animaux.

    Depuis quelques annes, on voit apparatre sur le march de lagro -alimentaire des

    spcialits laitires fermentes avec des bactries lactiques comme le Bifidus, du sucre

    enrichi en FOS (Fructo-oligosaccharides) ou en inuline ou encore des complments

    alimentaires contenant des bactries. Ds tudes scientifiques ont rapport les proprits

    prophylactiques et thrapeutiques de certains micro-organismes et substances prsents

    dans les aliments, ces derniers sont souvent appels alicamentsou aliments fonctionnels ;

    les principaux groupes dalicaments sont les probiotiques, les prbiotiques et les

    symbiotiques.

    Dans ce contexte liant alimentation et sant, les probiotiques : micro-organismes

    vivants qui, lorsquils sont consomms en quantits adquates, produisent un bnfice

    pour la sant de lhte, et les prbiotiques : ingrdients alimentaires non digestibles qui

    stimulent de manire slective au niveau du clon la multiplication ou lactivit dun ou

    dun nombre limit de groupes bactriens susceptibles damliorer la sant de lhte.

    Enfin, les symbiotiques sont une combinaison entre les probiotiques et les prbiotiques.

    Ce travail est une synthse bibliographique (micro-projet) qui apporte lensemble

    des tudes antrieures ralises dans ce contexte. Elle comporte quatre chapitres, le

    premier : traitant lcosystme gastro-intestinal, le deuxime : gnralits sur les

    principaux micro-organismes potentiel probiotique, le troisime : les probiotiques et je

    termine par le quatrime chapitre : les prbiotiques et les symbiotiques.

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    Chapitre I Ecosystme gastro-intestinal

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    I. Ecosystme gastro-intestinal :I.1. Notions de souches, despces et de genres bactriens :

    I.1.1. Souches :une souche bactrienne correspond lensembles des micro-organismes

    issus dune seule cellule (isole). La souche est conserve en collection. A chaque souche

    est attribu un code choisi par le laboratoire ou la collection. (AFSSA, 2003).I.1.2. Espce bactrienne :une espce bactrienne est dfini par un ensemble de souches

    considres comme semblables. Pour chaque espce, une souche type est arbitrairementdsigne parmi lespremires souches isoles, on basant toujours sur le concept despces

    phylogntique. La dfinition de lespce est fragile et peut tre modifie lorsque des

    critres plus discriminants sont identifis. Laccs aux gnomes a conduit dfinir une

    valeur seuil de similarit globale entre deux gnomes pour que les souches

    correspondantes appartiennent la mme espce au moins 70% de similarit sont

    ncessaires. A cette valeur correspond une similarit de squences des gnes codant pour

    les ARN ribosomaux denviron 98%.

    I.1.3. Genre bactrien : un genre bactrien correspond une entit bien dfinissable,clairement spare des autres genres. Il n y a cependant pas un consensus complet sur la

    dfinition des genres et des redfinitions sont occasionnellement proposes. Les espces

    dun mme genre ont des gnomes dont le degr de similarit est compris entre 30 et 70%.

    Pour la classification une espce type fait rfrence pour chaque genre bactrien (AFSSA,

    2003).Par convention, le nom despce est crit en minuscules et il est toujours associ au nom

    de genre correspondant portant une majuscule. Les noms latins sont crits en italique et lenom de genre peur tre abrg par la majuscule initiale, ainsi dans lexemple de :

    Bifidobacterium lactis Bb-12, Bifidobacterium est le nom du genre, lactis le nom de

    lespce et Bb-12 lidentifiant de la souche.

    I.2. Notions de colonisation, implantation, prolifration et survie :

    I.2.1. Colonisation : la colonisation de lcosystme digestif par une souche, une espce

    ou un genre bactrien se caractrise par une population microbienne de niveau constant aucours du temps et nexigeant pas de r-inoculation priodique. (AFSSA, 2005).La colonisation dsigne, gnralement la capacit du micro-organisme darriver dans le

    tube digestif et de sy implanter et de persister. (Corthier, 2004).Les bactries ayant colonis une niche donne sy multiplient un taux gal au taux

    dlimination pour cette niche. Dune faon gnrale, un micro-organisme dit autochtone

    ou indigne colonise naturellement un habitat du tube digestif, autochtone pour un habitatdonn, le micro-organisme peut tre allochtone pour dautres habitats o il transite aprs

    limination de son habitat dorigine (Hao et Lee, 2004).I.2.2. Implantation : est un terme synonyme de colonisation et les auteurs utilisent

    indiffremment lun ou lautre terme. Il est quelquefois utilis dans un sens plus

    spcifique pour dsigner la multiplication bactrienne qui prcde la colonisation.

    I.2.3. Prolifration : la prolifration bactrienne correspond une forte multiplication

    dans la niche cologique considre. Si elle concerne des bactries pathognes

    (Salmonella, Shigella), elle conduit souvent une pathologie. Pour les autochtones, la

    prolifration permet la colonisation. Pour les bactries en transit qui ne colonisent pas,

    deux situations sont possibles : la survie ou la mort. (AFSSA, 2003).

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    Chapitre I Ecosystme gastro-intestinal

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    I.2.4. Survie : la survie est exprime en pourcentage du nombre de micro-organismes

    ingrs, ou en concentration atteintes en diffrents sites intestinaux, et cette survie peut

    tre diffrente entre genres microbiens, espces et mme parfois souches. (Marteau etSeksik, 2005).Durant le transit, le micro-organisme qui survit peut tre inactif (cas desspores ne germant pas) ou dvelopper une activit en fonction de lenvironnement digestif

    (cas des probiotiques). Enfin, mme en labsence de survie, la lyse bactrienne dans lalumire intestinale peut librer des composs biologiquement actifs (AFSSA, 2005).

    I.3. Description gnrale de lcosystme digestif:Le tractus gastro-intestinal est un cosystme complexe et ouvert aux micro-organismes

    exognes. De part sa surface totale (muqueuse) estim de 200 300 m2, il reprsente la

    plus grande surface du corps en contact avec lenvironnement (Holzaptel et al., 1998).Lcosystme gastro-intestinal est gnr par une alliance stable entre lpithlium gastro-

    intestinal, le systme immunitaire et une importante flore microbienne. Ces trois

    composants sont continuellement lis entre eux et voluent ensemble en assurant une

    fonction et une activit normale de lcosystme. La figure -1 montre les principauxcompartiments constituant le tractus gastro-intestinal de lhomme. Les interactions entre

    les micro-organismes et lhte peuvent tre de trois types : symbiose, commensalisme et

    pathognicit (Hooper et Gordon, 2001).

    Figure -1 : les principaux compartiments constituant le tractus gastro-intestinal. (Aggett et

    al., 2003).

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    Chapitre I Ecosystme gastro-intestinal

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    I.4. La microflore intestinale :Selon la dfinition de Isolauri et al., (2002), la flore intestinale normale est une collection

    complexe et en quilibre de micro-organismes qui habitent normalement le tractus gastro-

    intestinal (TGI) et remplissant un rle dans la nutrition, la physiologie et le contrle du

    systme immunitaire de lhte. Aprs une colonisation complte, la microflore intestinale

    est considre comme un organe acquis aprs la naissance. Il est constitu dune grandediversit despces microbiennes assurant diffrentes fonctions pour lhte et cette

    microflore est estime prs de 10131014cellules microbiennes reprsentant 400 500espces et sous espces. Cette microflore reprsente environ 10 fois le nombre total de

    cellules du corps humain (Bjorksten, 2004).La prvalence des bactries dans le TGI dpend des conditions rgnant dans le

    compartiment du tractus. Deux catgories de bactries ont t identifies : les bactries

    autochtones ou indignes se trouvant dans les niches particulires et les bactries

    allochtones ou transitoires rencontres dans dautres habitats du tractus. La majorit des

    bactries pathognes sont allochtones et vivent normalement en harmonie avec lhte.

    (Hao et Lee, 2004).I.5. Rpartition des espces microbiennes :

    Du point de vue microbiologique, lenvironnement gastro-intestinal comprend trois

    rgions principales qui offrent des conditions trs diffrentes pour la survie des diffrents

    micro-organismes, comme le montre la figure -2.

    Figure -2 : Schma simplifi dcrivant les compartiments de lappareil digestif delHomme et leurs microflores (Ouwehand et Vesterlund, 2003).

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    Chapitre I Ecosystme gastro-intestinal

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    I.5.1. Lestomac: la prolifration microbienne est fortement rduite par la prsence

    doxygne apport par la dglutition et dune forte acidit. De ce fait, lestomac hberge

    slectivement les micro-organismes acidotolrants et anarobies facultatifs comme les

    lactobacilles, streptocoques, levuresetc. (Gournier-chteau, 1994).

    I.5.2. Lintestin grle: la microflore est constitue essentiellement de bactries anarobies

    facultatives tels que les lactobacilles, les streptocoques et les entrobactries et anarobies strictes notamment les bifidobactries, les bactroides et les clostridies.

    I.5.3. Le colon :cest le dernier compartiment, dpourvu doxygne. Le transit digestif est

    plus lent et la flore microbienne est plus abondante, reprsentant 3550 % du volume ducontenu du colon humain (Cummings et al., 1989 ; Gournier-chteau, 1994).La microflore du colon est trs complexe et domine pas les bactries anarobies strictes

    (Bactroides spp, Clostridium spp, Bifidobacterium spp,..), tandis que les bactries

    anarobies facultatives sont moins nombreuses et les levures sont relativement faiblement

    reprsentes.

    La charge microbienne dans le diffrents compartiments a t estime environ 104, 103-4,

    105-7

    , 107-8

    et 1010-11

    (UFC/gr) dans lestomac, le duodnum, le jjunum, lilon et le colonrespectivement. (Ouwehand et Vestrerlund, 2003 ; Isolauri et al., 2004).Les bifidobactries et les lactobacilles, certains entrocoques, E.coli, streptocoques et

    bactroides, se distinguent par leurs effets bnfiques sur la sant de lhte (Gibson et

    Roberfroid, 1995 ; Rastall, 2004).Les principaux composants de la flore du colon ainsi que leurs effets su r lhte sont

    prsents dans la figure-3.

    Figure -3 : Vue gnrale sur la microflore du clon humain (Gibson et Roberfroid ,1995).

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    Chapitre I Ecosystme gastro-intestinal

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    I.6. Rle de la microflore intestinale :Des milliards de bonnes bactries sont normalement prsentes dans notre TGI, elles

    constituent la flore intestinale. Ces bactries vivent en parfaite intelligence avec notre

    organisme et qui sont indispensables notre systme de dfense. Les principales fonctions

    de la flore intestinale sont :

    Digestion et absorption des nutriments nos digestibles qui les bactries sontcapables de dgrader (cellulose, hmicellulose, pectine),

    Protection vis--vis des germes pathognes (par un phnomne de comptition), Lantagonisme contre les pathognes et la modulation de lafonction immunitaire

    (Schrezenne et al., 2001), Modification du contenu de lintestin (pH, production de mtabolites, vitamines

    (K, B2, B8), enzymes digestives), rduction des mtabolites (ure, cholestrol),

    Modification anatomique du tube digestif (rduction du volume caecal, rductionde la morphomtrie des villosits),

    Modification du fonctionnement digestif (acclration du transit gastrique etintestinal et laccroissement de labsorption des composants abiotiques),

    Amlioration de la rsistance aux infections gastro-intestinales (effet de barrire etmodulation de la scrtion des toxines dans lintestin),

    Stimulation des fonctions immunitaires. (Moreau et al., 2000).I.7. Les facteurs majeurs influenant la microflore gastro-intestinale :

    La composition et les fonctions de la microflore du TGI sont influences par divers

    facteurs lis au changement des conditions physiologiques de lhte (ge, tat desant,), de la composition du rgime alimentaires et des circonstances

    environnementales (contamination par les pathognes, antibiothrapie, chimiothrapie,

    climat, stress, hygine..) (Mitsuoka, 1989 ; Hopkins et al., 2002). Selon, Holzapfel et al.

    (1998), les facteurs majeurs influenant la microflore gastro-intestinale sont rsums dans

    le (tableau -1).

    Tableau -1 : les principaux facteurs influenant la composition et la fonction de la

    microflore intestinale (Holzapfel et al., 1998).

    Facteurs mdis par lhte Facteurs microbiens

    * pH, scrtion (Ig, bile, sels, enzymes

    * Motilit (pristaltisme)

    * Physiologie, selon les compartiments

    * Cellules dtaches, mucines,

    exsudats de tissus.

    * Adhsion

    * Motilit

    * Flexibilit nutritionnelle

    * Spores, capsules, enzymes,

    composants antimicrobiens* Temps de gnration.

    Interactions Microbiennes

    Synergie Antagonisme/stimulation

    * Coopration mtabolique

    * Excrtion de vitamines et facteurs decroissance

    * Changement de Eh, pH et tension

    dO2

    * AGCC, amines

    * Changement de Eh, pH et tensiondO2,

    * Composants antimicrobiens,

    * Besoins nutritionnels, etc

    Rgime alimentaire

    Composition, fibres non digestibles, Drogues, etc

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    Chapitre II Gnralits sur les principaux micro-organismes potentiel probiotique

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    II. Les principales souches microbiennes potentiel probiotique :

    Les souches ou espces probiotiques sont des composants normaux de la flore intestinale

    (Dunne et al., 2001). En alimentation humaine, les genres microbiens les plus utilisscomme probiotiques sont les lactobacilles, Bifidobacterium et streptococcus (Goldin et

    Gorbach, 1992 ; berg, 1998).II.1. Les bactries lactiques :

    Les bactries lactiques sont des cellules procaryotes, htrotrophes et chimio-organotrophes. Elles sont Gram +, gnralement immobiles, asporules et dont des

    exigences nutritionnelles complexes pour les acides amins, les peptides, les vitamines,

    les sels, les acides gras et les glucides fermentescibles. (Dellaglio et al., 1994).Douze genres bactriens figurent dans la catgorie des bactries lactiques : Aerococcus,

    Alloicoccus, Carnobacterium, Enterococcus, Lactobacillus, Lactococcus, Leuconostoc,

    Pediococcus, Streptococcus, Tetragenococcus, Vagococcus et Weissela.

    Les bactries du genre Bifidobacterium ne sont pas considres comme des bactries

    lactiques typiques, mais leur usage se rpond en industrie laitire. (Drouault et Corthier,2001 ; Salminen et al., 1998).Elles ont des formes en btonnet ou en coques, elles ont galement un mtabolisme

    arobie facultatif et ne produisent pas de catalase mais possdent plutt une peroxydase,

    moins efficace que la catalase et elles sont considres comme micro-arophiles.

    Les bactries lactiques ont en commun la capacit de fermenter les sucres en acide

    lactique (Sanders, 2001 ; Fooks et Gibson, 2002).Certaines sont dites homofermentairescar elles produisent majoritairement de lacide lactique alors que dautres sont diteshtrofermentaires et produisent de lacide lactique en temps que dautres composs

    (Actate, thanol et CO2) (Sillanpaa, 2001 ; Fooks et Gibson, 2002 ; Klaenhammer et

    al., 2002).Les bactries lactiques sont utilises pour la fermentation dun grand nombre de produits

    dorigine animale ou vgtale. Le rle principal des bactries lactiques est la production

    dacide lactique qui influence la texture, le got et la qualit microbiologique du fromage.

    Labaissement du pH limite la croissance desbactries indsirables (Gilliand, 1985) etelles jouent aussi un rle dans laromatisation, comme elles produisent desexopolysaccharides et des bactriocines.

    Parmi les principales bactries lactiques utilises on trouve les lactobacilles, ces derniers

    sont en gnral des btonnets non flagells, non sporuls et Gram + (Gomez etMalcata, 1999). Plus de 56 espces de lactobacilles ont t dnombres, dont 21 ont ttrouvs chez lhomme (Gomez et Malcata, 1999 ; Vaughan et al., 2002). Leurs

    principales caractristiques sont : un mtabolisme des sucres homofermentaires ouhtrofermentaires, des conditions de croissance anarobies facultatives, un pourcentage

    de bases G+C variant de 32 55 % et une faible variabilit dans la composition despeptidoglycanes.

    II.2. Les bifidobactries :La dcouverte des bifidobactries remonte au dbut du sicle lorsque Henri Tessier (1900)

    les a isoles partir des fces dun enfant allait au sein, une bactrie anarobie de

    morphologie bifide quil appelaBacillus bifidus.

    Les bifidobactries sont des btonnets aux formes varies (bifide ou ramifi) dont la plus

    caractristique est une forme en Y.

    Les bifidobactries sont Gram +, immobiles, non sporules, non productrices de gaz,anarobies strictes (sauf quelques espces pouvant tolrer loxygne), catalase (-)

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    Chapitre II Gnralits sur les principaux micro-organismes potentiel probiotique

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    ngatives (except B.indicum et B.asteroides) htrofermentaires et saccharolytiques,

    ayant un pourcentage de bases G+C compris entre 55 et 67%, et dont la composition de

    leurs peptidoglycanes est trs variable. (Gomez et Malcata, 1999).Leurs niches cologiques sont lintestin de lhomme, la cavit buccale, le TGI de lanimal,

    lintestin de linsecte et les eaux rsiduaires (Ventura et al., 2004).

    La temprature de croissance des bifidobactries isoles de lhumain ou des animauxvaries respectivement de 36 38 C et de 41 43C et des valeurs de pH comprises

    entre 6,5 7. (Dong et al., 2000).Parmi les 32 espces de bifidobactries rpertories, 10 sont considres comme tant

    dorigine humaine alors que les autres sont isoles dans les matires fcales danimaux

    divers (Curk et al., 1994).Les souches de bifidobactries identifies chez lhumain et les plus utilises sont :

    B.longum, B.bifidus, B.infantis, B.breve, B.catenulatum, B.adolescentis,etc. La

    variation de la distribution des bifidobactries dans le TGI de lhomme selon lge est

    indique dans le tableau -2.

    Tableau -2 : Distribution des diffrentes espces de Bifidobactries dans le tractus digestif

    de lhomme en fonction de lge (Ballogne, 1993).

    Population Espces mineures Espces majeures

    Jeunes enfants

    nourris au sein

    B.longum

    B.infantis

    B.breve

    Jeunes enfants nourris

    au biberon. Enfants et

    adolescents

    B.bifidum biovar.b B.adolescentis

    B.infantis

    B.breve

    B.bifidum biovar.bB.longum

    Adultes

    Personnes ges

    B.bifidum biovar.a B.adolescentis biovar.a et b

    B.adolescentis biovar.b

    B.longum

    Du point de vue physiologique, les bifidobactries se caractrisent par leur activit

    enzymatique leur permettant dutiliser de nombreux sucres, comme le lactose, le

    galactose, le raffinose, lamylose,(Scardovi, 1984)et de produire de lacide lactique etde lacide actique. Les bifidobactries se distinguent des lactobacilles principalement par

    la production dune enzyme caractristique fructose-6-phosphoctolase implique dans lavoie mtabolique de D-fructose-6-phosphate (De vries et Stouthamer, 1967). Cetteenzyme caractrise essentiellement les bifidobactries provenant de lhumain, alors que

    les bifidobactries isoles des animaux se distinguent par le duo de substrat : xylulose-5-

    phosphate/fructose-6-phosphate phosphoctolase (Meile et al., 2001).Une autre enzyme cl intervenant dans la fermentation des sucres qui est la-galactosidase qui catalyse les ractions dhydrolyse et de transgalactosylation (Zarate

    et al., 1990 ; Tannock et al., 2004).Enfin, en plus de leur capacit tre incluses dans les produits laitiers liquides, les

    Bifidobactries peuvent aussi tre lyophilises pour des applications dans la prparation

    de poudre de lait infantile et dentrer dans la composition de certaines formulationspharmaceutiques (Ngawa et al., 1998).

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    Chapitre II Gnralits sur les principaux micro-organismes potentiel probiotique

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    II.3. Les levures :Les levures sont des champignons chez les quels la forme unicellulaire est prdominante.

    Les cellules vgtatives peuvent tre sphriques, ovodes, allonges, cylindriques,

    ogivales ou en forme de citron. Le mode de reproduction est le bourgeonnement.

    Depuis de nombreuses annes, les levures sont galement utilises comme rgulateurs de

    la flore intestinale chez lhomme et les additifs alimentaires chez les animaux, ilsinduisent des effets positifs sur la sant, mais ne peuvent pas coloniser le tractus digestif.

    Les levures utilises comme probiotiques sont des souches de Saccharomyces cerivisiaeetune souche bien dtermine est dnomme Saccharomyces boulardii(Rolfe, 2000 ; Toma

    et al., 2005).Chez lhomme les principaux effets du supplment en levure sont:

    La stimulation des disaccharides bordure en brosse, crant un milieu riche enprotine et en vitamines, principalement en vitamines du groupe B (il sagit de

    lune des plus importantes sources naturelles de thiamine). (Kung, 2001 ; Auclair,

    2001).

    Leffet anti-adhsion contre les pathognes (Auclair, 2001 ; Anonyme1, 2002) Stimulation de la rponse immunitaire (Coppla et Turnes, 2004).

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    Chapitre III Les probiotiques

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    III. Les probiotiques :

    III.1. Dfinition :Selon la dfinition adopte par le groupe de travail mixte form par la Food and Agriculture

    Organisation des Nations Unies et lorganisation mondiale de la sant (OMS) (Report of

    FAO/OMS, 2002), ont tabli rcemment des lignes directrices pour lutilisation du terme Probiotiques dans les aliments et formul la dfinition micro-organismes vivants qui,lorsquils sont administrs en quantits adquats, produisent un bnfice pour la sant delhte.

    En effet, ils amliorent les proprits de sa flore intestinale (Robin et Rouchy, 2001). Ilsagit, le plus souvent de bactries ou de levures prsents soit dans des aliments, notamment

    les produits laitiers ferments, soit dans des mdicaments ou des complments alimentaires

    sous forme lyophilise (Marteau et Seksik, 2005).

    III.2. Historique :La notion de probiotique a t dveloppe grce aux travaux de Elie Metchnikoff (1907),

    qui avait pour thorie que les paysans bulgares, grands consommateurs de laits ferments,vivaient trs vieux et en bonne sant, ainsi, Metchnikoff avait propos lingestion de

    bactries vivantes, particulirement des bactries lactiques, pour rduire les dsordres

    intestinaux et amliorer lhygine digestive, et donc augmenter lesprance de vie

    (Gournier-chteau et al., 1994).Le terme probiotique drive des deux mots grecs pros et bios qui signifient

    littralement pour la vie contrairement au terme antibiotique signifiant contre la vie .

    Ce terme a t introduit pour la premire fois par Lilly et Stiwell (1965) pour dcrire dessubstances produites par un micro-organisme et stimulant la croissance dautres micro-

    organismes.

    En 1974, Parker choisit dlargir la dfinition des organismes et substances qui

    contribuent lquilibre de la flore. Cependant, Fuller reprocha cette nouvelle dfinition

    dinclure potentiellement les antibiotiques et proposa alors des micro-organismes ajouts

    lalimentation et influenant de manire bnfique lanimal hte en amliorant lquilibre de

    sa flore intestinale (Fuller, 1991).Enfin, selon la dfinition adopte par le groupe du travail FAO/OMS, 2002 la dfinition estgarde comme rfrence.

    III.3. Classification et caractristiques des probiotiques :Les probiotiques sont des micro-organismes ingrs vivants, les principaux micro-

    organismes probiotiques connus ce jour sont des bactries ; lactobacilles, bifidobactries,

    propionibactries, Escherichia coli, entrocoque...etc. et des levures (Saccharomyces

    boulardii) (Ouwehand et al., 2002), la plupart des micro-organismes employs commeprobiotiques sont cits dans le (tableau -3).

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    Chapitre III Les probiotiques

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    Tableau -3 : Classification des micro-organismes considrs comme probiotiques (Dacosta,

    2001 ; Holzapfel et al., 2001 ; Marteau et Seksik, 2005).

    Lactobacilles Bifidobactries Autres bactries lactiques

    Bactries non

    lactiques levures et

    moisissuresLb.acidophilus

    Lb.brevis

    Lb.amylovorus

    Lb.bulgaricus

    Lb.casei DN 114001

    Lb.casei shirota

    Lb.crispatus

    Lb.gallinaruma

    Lb.gasseri

    Lb.johnsonii La1

    Lb.lactis

    Lb.paracasei

    Lb.plantarum 299v

    Lb.reutri

    Lb.rhamnosus GG

    Lb.cellubiosus

    Lb.fermentum

    Lb.salivarius

    B.adolescentis

    B.animalis DN 173010

    B.bifidum

    B.breve

    B.infantis

    B.lactis Bb 12b

    B.langum

    B.thermophilus

    Enterococcus faecalis

    Enterococcus faecium SF 568a

    Lactococcus lactisc

    Leuconostoc mesenteroidesc

    Pediococcus acidilactici

    Propionibacterium freudenreichii

    Streptococcus thermophilus

    Bacillus cereusa, d

    Bacillus subtilisd

    E.coli Nissele 1917

    Saccharomyces

    boulardiid

    Aspergillus niger

    Aspergillus oryzae

    a :surtout utilis pour les animaux b : identique B.animalis c :trs peu dinformation sur leurproprits probiotiques d :prparations pharmaceutiques.

    De faon plus spcifique, pour quun microorganisme soit considr comme tant

    potentiellement probiotique il doit prsenter les caractristiques suivantes : Etre un habitant naturel de lintestin (origine humaine), Etre capable de coloniser le milieu intestinal, persister et se multiplier, Adhrer aux cellules intestinales et exclue ou rduit ladhrence des pathognes, Avoir un mtabolisme actif et produire des substances inhibant les pathognes

    (acides, H2O2, bactriocines,), Non invasif, non carcinogne et non pathogne, Etre capable de co-agrger pour former une flore normale quilibre, Survivre aux diffrents procds technologiques de production, Garder sa viabilit dans laliment et durant le transit intestinal (Salminen et al.,

    1996 ; Tannock, 1999a,b ; Stanton et al., 2001), Absence de toxicit, Possibilit de production en grande chelle, Possibilit de cryoprotection, Rsistance la bile et au mucus intestinal (lacide) (Marteau et Seksik, 2005).

    Dans toutes les dfinitions prononces, la notion de viabilit apparat comme un critre de

    slection important, cependant mme les souches non viables de probiotiques sont capables

    dexercer certains effets positifs sur la sant entre autres la stimulation de certaines fonctions

    immunitaires, linhibition de ladhsion et linvasion de certains pathognes (Coconier etal., 1993 ; Ouwehand et al., 1999).

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    Chapitre III Les probiotiques

    - 12 -

    III.4. Innocuit des probiotiques :Linnocuit de la souche microbienne probiotique doit tre prouve avant toute utilisation

    dans laliment et demande quon assure au pralable, par des tudes bien conduites:

    Quils ne sont pas toxiques, mme des doses nettement plus leves que cellespratiques dordinaire,

    Que les produits de leur mtabolisme ne le sont pas non plus, Quils ne dgradent pas le mucus et lpithlium de lintestin, Quils ne sont pas susceptibles denvahir lorganisme et dy causer des infections, Que leurs enzymes nexercent pas deffet indsirable, par exemple une d -

    conjugaison excessive des sels biliaires,

    Quils nont pas de rpercussions ngatives sur limmunomodulation, Quils ne contiennent pas des plasmides de rsistance des antibiotiques, car le

    transfert de ces plasmides des souches pathognes pourrait avoir des consquences

    graves (Dacosta, 2001),Dautres listes non exhaustives de critres dvaluation de toxicit potentielle prendre en

    compte pour la slection de souches probiotiques pourrait existe : La prise en compte des populations les plus risques en terme de pathognicit de

    bactries lactiques ou de levures. Des facteurs de risques ont t identifis, lis soit

    lhte soit au micro-organisme : limmunodficience (Wagner et Balish, 1998), laprsence de cathter, de pathologies valvulaires cardiaques existantes, la production

    par les souches de certaines protases et de glycosidases interfrant en particulier

    avec le mtabolisme de la fibrine (Salminen et al., 1998), La capacit par le micro-organisme de dgrader le mucus intestinal (Ruseler Van

    Embden et al., 1995), ou de dconjuguer fortement ou dshydroxyler les acidesbiliaires (Marteau et al., 1995),

    La rsistance aux antibiotiques associe ou non des plasmides. Il sagit certainementdun des points les plus srieux pour lavenir, car les rsistances aux antibiotiques

    posent de plus en plus de problmes de sant publique (Salminen et al., 1998). Il estsouhaitable que chaque producteur de produits probiotiques connat prcisment

    lantibiogramme de ses souches afin de pouvoir intervenir rapidement en cas de

    problme infectieux.

    Tableau -4 : Scurit demploi par lhomme des principaux probiotiques

    (Salminen et al., 1998)

    Micro-organisme Risque ventuel dinfection

    Lactobacillus Essentiellement non pathognes, quelques trs rares casdinfection opportunistes (sujets immunodprims)

    Lactococcus Essentiellement non pathognes

    Leuconostoc Essentiellement non pathognes, quelques cas isols dinfection.

    Streptococcus Ceux ingrs par voie orale sont essentiellement non pathognes,

    quelques uns sont susceptibles de causer des infections

    opportunistes.

    Enterococcus Quelques souches sont des pathognes opportunistes dots dun

    pourvoir hmolytique et dune rsistance aux antibiotiques

    Bifidobacterium Essentiellement non pathognes, quelques cas isols dinfection.

    LevuresSaccharomyces Essentiellement non pathognes, quelques cas isols dinfection.

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    Chapitre III Les probiotiques

    - 13 -

    III.5. Mthodes de slection des probiotiques :Les probiotiques prsentent des proprits qui sont variables selon lespce ou la souche

    microbienne. Le choix des probiotiques dpend de ces proprits et du type dutilisation.

    Selon le rapport de la FAO/WHO (2002), pour quun produit soit reconnu comme tant

    probiotique, une valuation du produit base sur plusieurs critres doit tre effectue suivant

    les recommandations suivantes :III.5.1. Dsignation du Genre/Espce/Souche : il est ncessaire de connatre le genre et

    lespce de la souche utilise, car les effets probiotiques sont spcifiques la souchemicrobienne. Le probiotique doit porter un nom reconnu scientifiquement et son

    identification doit tre effectue laide de mthodes rcentes et valides combinant les tests

    phnotypiques et gnotypiques.

    III.5.2. Dpistage des probiotiques potentiels par des tests in vitro : les tests in vitro sont

    raliss afin de dterminer les mcanismes par les quels les micro-organismes probiotiques

    exercent leurs effets bnfiques. Il est recommander dutiliser des tests spcifiques la cible

    et appropris pouvant corrler avec les rsultats des essais in vivo. Les principaux tests in

    vivoraliss pour tudier les probiotiques sont : Rsistance lacide gastrique, Rsistance aux acides biliaires, Adhrence au mucus et/ou cellules pithliales humaines, Activit antimicrobienne contres les bactries potentiellement pathognes, Capacit de rduire ladhsion des pathognes aux surfaces, Activit de lhydrolyse sur les sels biliaires (dissociation des sels biliaires), Rsistance aux spermicides (application vaginale des probiotiques). (Amrouche

    tahar, 2005),

    III.5.3. Innocuit de souches probiotiques : les probiotiques utiliss dans les produits

    alimentaires sont des micro-organismes appartenant la flore normale intestinale.

    Cependant, linnocuit de la souche microbienne doit tre prouve avant toute utilisation du

    probiotique dans laliment. Les bifidobactries ne prsentent aucun risque dinfection chez

    lhomme.

    III.5.4. Etudes in vivo sur des animaux et humains : afin de confirmer ou valider les

    rsultats des tests in vitro, il serait ncessaire de raliser des essais in vivosur des animaux delaboratoire ou de prfrence sur des sujets humains dans des conditions exprimentales

    appropries. En gnral, une mthode standard dvaluation clinique des probiotiques

    comprend les phases suivantes :

    Phase 1 : consistant valuer linnocuit de la souche probiotique. Phase 2 : permet dtudier lefficacit dun probiotique par comparaison un

    placebo. Phase 3 : permet de comparer des probiotiques avec un traitement standard

    (condition spcifique). Phase 4 : consisterait surveiller lutilisation du probiotique (effets produits)

    III.5.5. Allgations sant et marque du produit : la mention dallgations gnrales est

    actuellement autorise sur les produits contenant des probiotiques dans certains pays comme

    les Etats-Unis, Angleterre. Il est cependant recommand de mentionner sur les produits des

    allgations spcifiques lorsque des donnes scientifiques sont disponibles. Par exemple,

    mentionner rduit lincidence et la svrit des diarrhes rotavirus chez les enfants au

    lieu de amliore la sant de lintestin.

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    La marque (tiquette) doit porter : Genre/espce/souche, nombre minimal de cellules viables,

    allgations sant, conditions de stockageetc.

    En plus de linnocuit et des proprits fonctionnelles, des critres technologiques sont

    galement pris en considration dans la slection des souches probiotiques selon Saarela et

    al., 2000 ces critres sont :

    Bonnes proprits sensorielles, Rsistances aux phages, Viabilit durant le traitement technologique, Stabilit dans le produit et durant le stockage.

    Lensemble des proprits et critres de slection des probiotiques sont prsents dans la

    (figure -4).

    Figure -4 : Proprits et critres de slection des probiotiques (Salminen et al., 1998)

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    Chapitre III Les probiotiques

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    III.6. Survie des probiotiques dans le tube digestif :Lun des objectifs les plus importants de la pharmacologie des probiotiques est la description

    de leur pharmacocintique jusquaux cibles, cest--dire leur survie, leur capacit dadhsion,

    la colonisation et le devenir des principes actifs dans le TGI.

    Les probiotiques peuvent tre considrs comme un moyen de vhicule des principes actifs

    (enzymes, composants de paroi, peptides ou nuclotides immunomodulateurs, protinesantibactriennes) jusqu leur cible daction dans le tractus digestif.

    La survie, de probiotiques ingrs diffre entre genres microbiens, espces et mme parfoissouches. Certains micro-organismes sont dtruits ds leur passage dans lestomac alors que

    dautres tels que Bifidobacterium, L.plantarum ou L.acidophilusont une haute capacit de

    survie, ils traversent lintestin grle et parfois mme le colon haute concentration et survie

    jusque dans les selles (Marteau et Seksik, 2005).Les bactries du yaourt Lactobacillus delbrueckii subsp.bulgaricus et Streptococcus

    thermophilus ont une rsistance lacide faible et sont rapidement dtruites en quelques

    minutes des pH 1. Pochart et al., ont observ que les concentrations des bactries du yaourt

    contenant 107

    UFC/ml tait denviron 105

    UFC/ml au moment du pic (Pochart et al., 1999).Certaines bifidobactries, ingres dans les produits laitiers ferments, ainsi que

    Lactobacillus plantarum NCIB 8826 ont aussi une survie trs importante jusque dans les

    selles avec des concentrations fcales observes suprieures 108UFC/gr (Bouhnik et al.,

    1992 ; Kullen et al., 1997 ; Pochart et Marteau, 2000 ; Marteau et Shanahan, 2003).

    Tableau -5 : Exemples de pourcentages de rcupration de bactries lactiques et

    bifidobactries probiotiques vivantes dans les selles aprs leur ingestion.

    Probiotique % de survie* RfrenceBifidobacterium sp. 30 Gastroenterology, 1992 ; 102: 875-878

    L.plantarum NCIB 8826 7 Alim Pharmacol ther, 2000 ; 4 : 823-828

    L.acidophilus 25 J Dairy sci, 1978 ; 61 : 1-10

    L.rhamnosus souche GG 15 Dig Dis sci, 1992 ; 37 : 121- 128

    " gastroprotg 1 Microb Ecol Health Dis, 1993 ; 6 :119-22

    " lait ferment 1 Microb Ecol Health Dis, 1993 ; 6 :119-22

    " capsules 2 Int J Food Microb, 1995 ; 25 : 199-203

    Lactococcus lactis MG 1363 1 Alim Pharmacol ther, 2000 ; 4 : 823-828

    L.fermentum souche KLD 0.5 Alim Pharmacol ther, 2000 ; 4 : 823-828

    Lactococcus lactis TCI 65.5 0,12 Appl Environ microbiol, 1995 ;

    61 : 2771-2774

    L.reuteri Capsules 0,01 Microb Ecol Health Dis, 1995 ; 8 :41-51

    * rsultat fourni dans la rfrence ou calcul partir dun poids de selles thorique de 150 g/j.

    Parmi les facteurs influenant la survie des probiotiques, on trouve quelle dpend

    essentiellement de la dose du produit ingr mais aussi de la souche, des facteurs lis lhte

    et de laliment vecteur (Marteau et al., 2003). On cite par exemple lacide gastrique, lO2, lepotentiel redox, les sels biliaires, les dfensives et linteraction avec la flore endogne(Blehaut et al., 1989 ; Marteau et Vesa, 1998 ; Godward et al., 2000) .Pour augmenter leur taux de survie, les probiotiques doivent tre ingrs pendant le repas, ou

    bien protgs dans des capsules ou par micro-encapsulation (Kailaspathy, 2002).

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    III.6.1. Adhsion :ladhsion la muqueuse intestinale est gnralement considre comme

    une proprit importante des micro-organismes probiotiques.

    Ce phnomne implique la participation de deux partenaires, la bactrie et la surface sur la

    quelle elle aura la capacit dadhrer dans les deux cas, ce sont essentiellement les structures

    externes des bactries dune part et des cellules dautres part, qui sont impliques dans ce

    phnomne (Bourlioux, 1994).Certaines souches de probiotiques ont une capacit dadhrence lpithlium et au mucus

    intestinale, ceci peut tre tudi in vitroavec des lignes cellulaires telles que les cellulesCaCo-2 (Carcinome du colon) et des glycoprotines de lilostomie humaine,

    respectivement. Les rsultats de la (figure -5) montrent que deux souches Lactobacillus

    johnsonni La-1 etLb.GG adhrent aux lignes cellulaires CaCo-2 et au mucus intestinal. La

    souche la plus adhrente au CaCo-2 estLactobacillus caseiet la souche la plus adhrente au

    mucus intestinal est Lactobacillus GG. Alors que Lactobacillus casei, Lactobacillus casei

    shirotaetLactobacillus rhamnosus adhrent moins aux deux modles par rapport aux autres

    probiotiques tests ainsi leur adhsion au mucus intestinal est presque nulle (Tuomola et al.,

    2001).

    Figure -5 : Adhsion de quelques souches de probiotiques aux lignes cellulaires et au

    mucus intestinal (Tuomola et al., 2001).

    III.6.2. Colonisation :les probiotiques ingrs ne peuvent pas persister durablement dans le

    tube digestif. Ils le transitent sans le coloniser (Moreau, 2001) et persistent pendant lapriode de consommation. Ils sont ensuite limins en quelques jours aprs leur ingestion

    (Bocl et Thomann, 2005).Dautres spcialistes rtorquent que ladhsion nest pas une condition ncessaire, car il

    suffit que les probiotiques survivent au cours de leur transit dans lintestin, au cours du quel

    ils scrtent des mtabolites, et leur augmentation souligne que :

    des probiotiques qui nadhrent pas peuvent sopposer au dveloppement et lafixation de pathognes,

    les ferments du yaourt, bien quils meurent dans le duodnum, y jouent un rle utileen librant leur catalases,

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    Chapitre III Les probiotiques

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    en toute rigueur, ne peuvent le cas chant adhrer (car les places sont dj prises)que des bactries appartenant aux mmes souches que celles qui colonisent lintestin

    de chaque individu, les autres ne se fixent pas,

    ladhsion nest en tout tat de cause que temporaire, comme le montre le fait que lesprobiotiques napparaissent plus dans les selles un certains temps aprs la fin de

    lingestion.

    III.7. Effets des probiotiques :Les probiotiques peuvent exercer des effets directs dans la lumire de lintestin sur le chyme,

    ou au niveau parital sur les entrocytes ou les cellules immunocomptentes du GALT (Gut-

    Associated Lymphoid Tissue, tissu immunitaire associ lintestin). Ils peuvent aussi avoir

    des effets indirects lis aux modifications de lcosystme ou du systme immunitaire local

    (Salminen et al., 1998 ; Marteau et Rambaud, 1993).Plusieurs effets bnfiques sur la sant ont t associs la consommation des probiotiques.

    La (figure -6) illustre la diversit des effets bnfiques sur la sant documents et rapports

    dans la littrature.

    Figure 6- : Prsentation des effets bnfiques sur le sant humaine de la consommation

    des probiotiques (Saarela et al., 2002)

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    Chapitre III Les probiotiques

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    III.7.1. Amlioration de la digestion du lactose :

    Le premier effet dmontr avec un haut niveau de preuve a t lamlioration de

    lintolrance au lactose et de la malabsorption de ce sucre par des bactries lactiques et tout

    particulirement celles du yaourt (Marteau et al., 1990 ; De verse et al., 2001).Le lactose est un disaccharide, sa digestion ncessite une lactase qui coupe sa liaison et

    autorise alors labsorption des sucres simples librs. Lintolrance au lactose due labsence dassimilation du lactose, principal glucide du lait, celle-ci est la consquence dun

    dfaut de synthse de la lactase ou -galactosidase (Bocl et Thomann, 2005).Cette anomalie provoque de nombreux troubles gastro-intestinaux chez les sujets sensibles

    suite au lactose qui nest pas digr dans lintestin grle et passe dans le colon, o il est

    mtabolis par la flore microbienne avec production dacides gras chanes courte et de gaz

    tels que lhydrogne, le mthane et le dioxyde de carbone (Dacosta, 2001). Ces produitsprovoquent des douleurs abdominales, ballonnements et diarrhes osmotiques (Adolfsson etal., 2004). Plusieurs travaux explicatifs ont montr que la lactase de bactries lactiques

    participe la digestion du lactose du yaourt (90%) chez les sujets dficients en lactase. En

    pratique, le remplacement du lait par du yaourt conduit une meilleure absorption et unemeilleure tolrance chez les sujets prsentant une intolrance primaire (Boudraa et al.,1990).De plus, les bactries dont la membrane est facilement lyse par les acides biliaires librent

    leur lactase dans lintestin ce qui expliquerait son activit accrue (Marteau et al., 1990).

    III.7.2. Effets sur la flore endogne :Les effets de probiotiques sur la composition de la flore endogne sont paradoxalement assez

    mal connus si lon excepte la survie du probiotique lui-mme. Des effets sur la compositionet la physiologie de la microflore rsidente ont t dcrits de manire indirecte par une

    modification reproductible dactivits enzymatiques bactriennes fcales, telles que la -

    glucuronidase, lazorductase ou la nitrorductase (Marteau et al., 1993) ou la diminution

    de la production dacides biliaires secondaires (Salvioli et al., 1982).

    III.7.3. Inhibition de la flore pathogne :

    Linhibition des bactries indsirables ou pathognes par les probiotiques peut se faire de

    diffrentes faons. La production dacides organiques (acide lactique ou actique) partir de

    glucides lors de leur fermentation, en abaissant le pH, le dveloppement des E.coli, dessalmonella et des coliformes dans le tube digestif est inhib (Perceval, 1997).En milieu humide, les lactobactries produisent du peroxyde dhydrogne inhibiteur de

    nombreuses souches bactriennes pathognes, mais respectant lcosystme des bactries

    elles-mmes. De plus, lacidification favoriserait la rgulation du transit intestinal (Glot,

    1996).

    En plus de lacide lactique, les probiotiques ont la capacit de scrter de nombreuxmtabolites ou de librer des substances antimicrobiennes de type bactriocine (Heller,2001). De mme certaines souches utilises comme probiotiques possdent la capacit dedconjuguer les sels biliaires. Par ailleurs, les probiotiques pourraient agir en inhibant

    limplantation des germes pathognes par comptition pour la colonisation (Fuller et al.,2000).Certains lactobacilles adhrent aux villosits intestinales et inhibent la fixationdE.coli entropathognes.

    Les bifidobactries produisent des AGCC tels que les acides propionique, butyrique et

    actique. Ces bactries exercent un effet inhibiteur sur la croissance des bactries pathognes

    (Perceval, 1997).

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    Chapitre III Les probiotiques

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    III.7.4. Inactivation des composs toxiques :Les probiotiques interviennent trs certainement dans la neutralisation de produits toxiques.

    Ils provoqueraient une attnuation du catabolisme intradigestif et une orientation de la

    microflore intestinale pour rduire labsorption des substances toxiques (ammoniac, amines

    et indoles) et diminuer les biotransformations des sels biliaires et des acides gras en produits

    toxiques (Vanballe et al., 1994).Les bactries probiotiques auraient aussi la capacit de produire des mtabolites susceptibles

    de neutraliser in situcertaines toxines bactriennes.Lorsque la microflore intestinale nest pas quilibre, il peut avoir accumulation de phnol et

    dindole rsultant des processus de putrfaction. Le rquilibrage de la microflore par des

    bactries lactiques permet de rduire la teneur en phnol et en indole (Bottazzi et

    Mercenier, 1994).

    III.7.5. Effet sur le systme immunitaire :Lintestin est un organe immunitaire trs particulier. Sa muqueuse reprsente la plus grande

    surface (60 70% de cellules immunes) de contact entre le monde extrieur et le systmeimmunitaire de lhomme (Coulon et al., 2003).De point de vue anatomique, le systme lymphode de lintestin comprend les plaques de

    Peyer ou des follicules isols, le Lamina propria enrichi en cellules plasmatiques (cellules

    dendritiques), les ganglions lymphatiques msentriques et les plaques cryptiques. Ces

    compartiments constituent les sites dinduction et les effecteurs de limmunit intestinale. La

    (figure -7) montre une description schmatique gnrale du systme immunitaire de

    lintestin.Lantigne au niveau intestinal peut traverser: soit travers les cellules pithliales

    intestinales et les cellules M (jonctions), soit par interaction des cellules dendritiques de

    Lamina propria avec des cellules pithliales (Spahn et Kucharzik, 2004).

    Selon Bourlioux (1994), les probiotiques sont capables dinduire une stimulation du systme

    immunitaire. Plusieurs travaux ont montr que lingestion de fortes quantits de bactries du

    yaourt augmentent la capacit des lymphocytes du sang scrter diverses cytokines,

    notamment linterfron gamma () aprs stimulation.

    Plusieurs essais randomiss contrls ont montr que la souche L.rahmnosus GG chez lesenfants entrane une augmentation de limmunit spcifique reflte par une augmentation

    des cellules circulantes capables de scrter des immunoglobulines (Marteau et Ramb,

    1998).De Simon et al., ont montr que lingestion dun mlange de Bifidobacterium bifidum et

    Lactobacillus acidophilus entrane une augmentation de pourcentage de lymphocyte dans

    le sang (Droualt et Corthier, 2001).Par ailleurs, une tude mene chez des enfants sains a rvle que ladministration dun

    produit ferment par des Bifidobactries et Lactobacillus acidophilus entrane uneaugmentation significative de la concentration des anticorps pendant la consommation du

    produit (Bocl et Thomann, 2005).

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    Figure -7 : Description schmatique gnrale du systme immunitaire associ la muqueuse

    intestinale. A, B et C : voies dentre de lantigne: (A), les cellules pithliales intestinales;

    (B) interaction des cellules dendritiques et cellules pithliales; (C) cellules M. Flches : sens

    de drainage lymphatique des plaques de Peyer et de Lamina propria des villosits (vers les

    nodules lymphatiques msentriques) (Spahn et Kucharzik, 2004).

    III.7.6. Prvention et traitement des diarrhes :Des tudes cliniques ont dmontr que des infections gastro-intestinales causes par

    Helicobacter pylori, la diarrhe du voyageur, diarrhe aux rotavirus, diarrhe associe aux

    antibiotiques comme celle cause par Clostridium difficile,peuvent tre contrecarres avec

    succs par lutilisation de probiotiques (Mercenier et al., 2002 ; Turchet et al., 2003 ;

    Wang et al., 2004 ; Plummer et al., 2004).

    III.7.6.1. Diarrhe rotavirus :

    La diarrhe rotavirus est une infection qui affecte les nourrissons et les enfants en bas ge.

    Elle est cause par la multiplication des rotavirus au niveau de lintestin grle, ce quiprovoque la destruction des cellules villositaires (Bezkorovainy, 2001) ; la dure et lasvrit de cette diarrhe peuvent tre rduites par plusieurs souches de probiotiques tellesque L.casei, L.rhamnosus, L.casei paracasei, L.reuteri, Bifidobacterium bifidum et

    Streptococcus thermophilus. (Bourlioux et al., 2003).Lactobacillus rhamnosus GGprsente une meilleure efficacit dans la diminution de la dure

    de diarrhe rotavirus (Marteau et al., 2004).Cette dernire rsulte de la stimulation desanticorps IgA antivirus (Roos et Katan, 2000 ; Droualt et Corthier, 2001)Un essai randomis contrl a montr que ladministration des nourrissons hospitaliss de

    Bifidobacterium sp. et S.thermophilus diminuait significativement le risque de diarrhe et de

    portage de rotavirus.

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    Chapitre III Les probiotiques

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    III.7.6.2. Diarrhe du voyageur (Tourista) :

    La diarrhe du voyageur est une situation clinique trs frquente, affectant jusqu 50% destouristes dans certaines rgions du monde : son mcanisme est le plus souvent infectieux

    (Marteau et Seksik, 2005).La prvention de cette diarrhe par les probiotiques a t dmontre par des tudes

    randomises, o lefficacit thrapeutique de certaines souches de probiotiques a tcompare celle dun placebo vis--vis de la diarrhe des voyageurs (tableau -6).

    Les rsultats montrent que lassociation de deux souches deLactobacillus acidophilus et de

    Lactobacillus bulgaricussont plus efficaces que le placebo dans le traitement de la diarrhe

    des voyageurs. Cependant, leffet thrapeutique des Lactobacillus fermentum souche KLDest quivalent celui du placebo, par contre les autres probiotiques tests prsentent des

    effets infrieurs ceux du placebo (Marteau et al., 2001).

    Tableau -6 : Essais contrls randomiss des probiotiques pour la prvention de

    diarrhe des voyageurs (Marteau et al., 2001)

    * : pourcentage des sujets souffrant de la diarrhe des voyageurs dans les groupes probiotiques

    et placebo respectivement.

    III.7.6.3. Diarrhe associe aux antibiotiques :

    Les diarrhes associes la prise dantibiotiques constituent un problme frquent qui touche

    environ 20% des patients hospitaliss et qui sont causes par un bacille non invasif :

    Clostridium difficile.En effet, ces bactries opportunistes prolifrent dans lintestin lorsque

    ladministration dantibiotiques abaisse la rsistance la colonisation, et elles produisent

    deux toxines (toxine A et B) qui dclenchent la diarrhe et la colite (Dacosta, 2001).Plusieurs essais randomiss contrls ont montr lefficacit des souches de probiotiques

    pour prvenir les perturbations digestives lies lantibiothrapie. Le (tableau -7) rapport

    par Marteau et al., (2001) montre les rsultats de plusieurs tudes exprimentales.

    Probiotiques Effets thrapeutiques

    Lb.acidophilus+Lb.bulgaricus 35 % compar avec 29 %

    Lactobacillus 55 % compar avec 51 %

    Lb.fermentumsouche KLD 23.8 % compar avec 23.8 %

    Lb.acidophilussouche NS 25.7 % compar avec 23.8 %

    Lactobacillus + Bifidobacterium

    + Streptococcus43 % compar avec 71 % (p = 0,02)

    Saccharomyces boulardii 28.7 % compar avec 39.4 % (p < 0,05)

    Lb.rahmnosussouche GG 41 % compar avec 48.5 % (p = 0,05)

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    Chapitre III Les probiotiques

    - 22 -

    Tableau -7 : Effet thrapeutique de probiotiques dans la gurison des diarrhes associes aux

    antibiotiques (Marteau et al., 2001).

    Antibiotiques ProbiotiquesDouble

    tudeEffet thrapeutique1

    Ampicilline.

    Nomycine.

    Amoxilline olaverlanate.

    Antituberculeux.

    Miscellaneux.

    Erythromicine.

    Erythromicine.

    Miscellaneux.

    Clindamycine.

    -lactamine outtrecycline.

    Miscellaneux

    -lactamine.

    L. acidophilus + L. bulgaricus.

    L. acidophilus + L. bulgaricus.

    L. acidophilus + L. bulgaricus

    Enterococcus faecium SF 68

    Enterococcus faecium SF 68

    Bifidobacterium longum

    L. rhamnosus GG

    L. rhamnosus GG

    B. longum + Lactobacillus

    Saccharomyces boulardii

    Saccharomyces boulardii

    Saccharomyces boulardii

    Oui

    Non

    Non

    Non

    Oui

    Oui

    Non

    Non

    Oui

    Oui

    Oui

    Oui

    8,3% compar avec21%.

    20% compar avec42%

    Positive2.

    5% compar avec18%

    8,7% compar avec 27,2%

    Positive2.

    Positive2.

    17% compar avec 48%

    Positive2.

    4,5% compar avec17,5%

    9,5% compar avec 21,8%

    7,2%% compar avec 14,6%

    1 : pourcentage des patients guris avec les probiotiques et le placebo, respectivement

    2 : leffet positif des probiotiques existe mais le pourcentage nest pas dtermin.

    III.7.7. Traitement de linfection due Helicobacter pylori:Helicobacter pylori est une bactrie pathogne qui colonise lestomac de lhomme et adhre

    lpithlium gastrique. Linfection par cette bactrie joue un rle pour favoriser les risques

    dulcre du duodnum et de lestomac et de certains cancers et lymphomes gastriques (Dial

    et Lichtenberges, 2002).Un essai a montr une diminution de lactivit urasique dH.pylori chez des sujets recevant

    une surnageant de culture deLb.johnsonni souche LA1 (Michetti et al., 1999). Dans un essaimen en double aveugle, Felly et al., ont montr que ladministration orale du probiotique

    LA1 des sujets porteurs dune gastrite due H.pylori entranait une diminution

    significative de linflammation gastrique et de lintensit de linfection gastrique par le

    pathogne (Felly et al., 2001) .Wang et al., (2004) ont rapport que la consommation rgulire de yogourt additionn de

    Lb.acidophilus La5 ou de Bifidobacterium lactis Bb12 induit une suppression effective de

    linfection due Helicobacter pylori.

    La croissance dH.pylori est inhibe par la production de quantits importantes dacidelactique (Zubillaga et al., 2001) et par la production de bactriocines notamment la lacticine

    produite par Lactococcus lactis et qui exerce une activit antimicrobienne contre plusieurs

    souches dHelicobacter pylori.

    III.7.8. Effets sur la constipation :Les lactobacilles peuvent avoir des effets sur la constipation, leur administration mme

    faible dose amliore le transit intestinal et permet de rduire lutilisation de laxatifs. Les

    laxatifs ont linconvnient majeur dliminer, en plus du bol fcal, diffrentes substancesessentielles lorganisme comme les acides amines, les minraux Des effets bnfiques

    sur la constipation ont t obtenus en utilisant des souches deBifidobacterium.

    Des rsultats sont obtenus aussi, avec ladministration dune prparation contenant

    Lactobacillus casei (3.1010) 50 patients pendant 30 jours et observrent dans 67 % des cas

    une amlioration par rapport un placebo (Ogawa et al., 1974).

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    Chapitre III Les probiotiques

    - 23 -

    III.7.9. Traitement des maladies inflammatoires de lintestin:

    Les processus inflammatoires impliqus dans les pathologies de lintestin de lhomme

    comme la maladie de Crohn, la colite ulcreuse et la pouchite sont contrls par les

    probiotiques.

    Une tude de Guandalini (2002) a montre que lingestion deLactobacillus GGentrane une

    amlioration notable de ltat clinique chez des enfants souffrant de lamaladie de Crohn. Demme Gosselink et al.,(2004) ont observ des effets cliniques bnfiques chez des patients

    affects par une colite ulcreuse aprs ingestion de produits ferments contenantLactobacillus GG (1-2 1010bactries/j).

    La maladie de Crohn peut toucher nimporte quelle partie du tube digestif, de la bouche

    lanus, mais elle intervient le plus souvent dans la rgion iloccale et dans le colon, et se

    traduit pas des douleurs abdominales, de diarrhes, (Dacosta, 2001). Une tude a tralise chez des sujets atteints de maladie de Crohn, Campieri et al., (2000) ont administr

    pendant 12 mois, 40 malades venant dtre oprs de maladie de Crohn, un traitement par

    le probiotique VSL#3 (ce probiotique est un mlange de quatre souches de lactobacilles,

    casei, plantarum, acidophilus, bulgaricus ;trois souches de bifidobactries : longum, breve,infantis et dun Streptococcus salivarius subsp thermophilus) pendant 9 mois, avec 20% de

    rechute. Dautres tudes ont aussi suggres lefficacit deSaccharomyces boulardii sur la

    diarrhe au cours de cette maladie (Plein et Hotz, 1993 ; Guslandi, 2004).La pouchite, une inflammation rcidivante de la poche ilale, est une consquence frquente

    du traitement chirurgical (coloproctectomie) de la colite ulcreuse. Les rsultats de plusieurs

    essais cliniques avec placebo mens sur des sujets souffrants de pouchite rcidivante

    indiquent quune prparation spcifique de VSL#3 permet de prvenir les rechutes

    (Gionchetti et al., 2003).Des tudes avec Escherichia coli Nissle 1917, ont montr lefficacit de traitement et des

    rechutes importantes sont observes dans le traitement de la maladie de Crohn colique et la

    rectocolite hmorragique (RCH) (Marteau et Seksik, 2005).Le (tableau -8) montre lefficacit etles rsultats de quelques essais contrls obtenus pour

    le traitement des maladies inflammatoires de lintestin.

    Tableau -8 : Rsultats des essais contrls testant lefficacit de probiotiques desmaladies inflammatoires chroniques de lintestin (Marteau et Seksik, 2005).

    SITUATION PROBIOTIQUE CONTROLE RECHUTE PRO VS CONTROLE P

    RCH E. coliNissle1917 5-ASA 1,2 g/j 16 vs 11, 3% NS

    RCH E. coliNissle1917 5-ASA 1,2 g/j 67 vs 73% NS

    RCH E. coliNissle1917 5-ASA 1,5 g/j 36 ,4 vs 33% NS

    RCH S. boulardii+5-ASA 5-ASA seul 30 vs 35% NS

    Pouchite rfractaire VSL#3 Placebo 15 vs 100% *Pouchite rfractaire VSL#3 Placebo 15 vs 94% *AIA, prvention de

    pouchite

    VSL#3 Placebo 10 vs 40% *

    MC, prvention

    postopratoire

    VSL#3 5-ASA 20 vs 40% *

    MC E. coliNissle1917 Placebo 30 vs 70% *

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    Chapitre III Les probiotiques

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    MC S. boulardii+5-ASA 5-ASA seul 6,3 vs 37,5% *MC, prvention

    postopratoire

    L. rhamnosusGG Placebo 60 vs 35 % NS

    chec

    RCH :rectocolite hmorragique; MC :maladie de Crohn ; AIA :anastomose ilo-anale,5-ASA :acide 5-aminosalicylique; * : p < 0,05. NS : non significative.

    III.7.10. Soulager les symptmes du syndrome de lintestin irritable:Le syndrome de lintestin irritable affecte plus de 15% de la population adulte et plus

    frquemment la femme, il se traduit par un excs de motilit du gros intestin, provoquant des

    douleurs abdominales (Dacosta, 2001).Deux essais cliniques avec placebo mens auprs de 100 sujets atteins du syndrome de

    lintestin irritable. Les rsultats indiquent quune prparation base de Lactobacillus

    plantarum 299v ou DSN 9943 administre durant quatre semaines pour soulager la douleur

    abdominale et diminuer les flatulences associes cette affection (Nobaek et al., 2000 ;

    Niedzielin et al., 2001).

    Au cours dune tude rcente, la soucheBifidobacterium infantis a amliore les symptmesde lintestin irritable tandis queLb.salivarius na pas fait mieux que le placebo. (OMahony

    et al., 2005).III.7.11. Prvention du cancer du colon :La flore intestinale et le systme immunitaire jouent un rle dans la cancrogense colique.

    Plusieurs tudes ont montr que certains probiotiques pouvaient diminuer lactivit

    denzymes, de mutagnes ou des acides biliaires secondaires dans les selles, qui pourraient

    tre impliqus dans la carcinogense colique (Marteau et al., 1993).De nombreux arguments suggrent que certaines souches de probiotiques peuvent intervenir

    dans la diminution du risque du cancer du colon, caus par des enzymes bactriennes de la

    flore colique.Selon certaines tudes, les bactries probiotiques ont la proprit dinhiber les processus

    conduisant la formation du cancer du colon chez lhomme. En effet, Matsumoto et Benno

    (2004) ont mentionn que la consommation du yogourt contenant Bifidobacterium lactis

    LKM 512 rduit significativement la mutagncit dans lintestin de volontaires par

    comparaison un placebo.

    Certaines tudes montrent chez lhomme, que les bactries lactiques sont capables de

    diminuer lactivit des enzymes de la flore (-glucuronidase, -glucosidase, azorductase ou

    de nitrorductase) qui sont responsables de la transformation des substances procarcinognes

    (Salminen et al., 1996 ; Drouault et Corthier, 2001, Corthier, 2004). Boutron et al., ont observ une moindre risque dadnomes coliques de grande taille

    (prcurseurs des cancers du colon) chez les sujets consommant du yaourt plus de 3 fois parsemaine (Boutron et al., 1996). Deux essais randomiss contrls ont montr queladministration orale de Lactobacillus casei souche biolactis diminuait de manire

    significative le risque de rcidive de tumeur superficielle de vessie chez lhomme (Aso et al.,

    1995 ; Aso et Akazan, 1992).En outre, la consommation dun lait ferment aux Bifidobactries pendant 12 jours, diminuelactivit de la -glucoronidase (Roos et Katan, 2000 ; Dacosta, 2001).

    III.7.12. Rgulation de la permabilit intestinale :Laltration de la permabilitintestinale (fonction barrire) cause par une infection,

    toxines ou autre facteur favorise un transfert aberrant dantignes (y compris la microflore

    locale) travers lintestin en augmentant des rponses immunitaires inappropries (ractionsinflammatoires ou auto-immunes) (Baumgart et Dignass, 2002 ; Gill, 2003).

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    Chapitre III Les probiotiques

    - 25 -

    Des tudes rcentes ont montr que la consommation de probiotiques stabilise la fonction

    barrire de lpithlium intestinal. Par exemple, Isolauri et al., (1990) ont dmontr que

    Lactobacillus GGnormalise le processus de permabilit intestinale chez le rat. En outre,

    une tude rcente de Rosenfeldt et al. (2004) a dmontr quune administration de

    probiotiques (Lactobacillus rhamnosus et Lactobacillus reuteri) permet de stabiliser la

    fonction barrire de lintestin et de diminuer les symptmes gastro -intestinaux chez desenfants souffrant dune dermatite atopique.Cependant, les mcanismes impliqus dans cette

    normalisation ne sont pas encore bien connus.

    III.7.13. Translocation bactrienne :Elle est en dehors de ses aspects proprement immunologiques et bactriologiques une

    expression au moins partielle de la fonction barrire de la muqueuse intestinale.

    Dans une tude, ladministration orale dune soupe contenant Lactobacillus reuteri R2LC

    diminuait significativement la translocation bactrienne chez des personnes en situation

    dinsuffisance hpatique aigu induite par rsection hpatique subtotale (Wang et al., 1995).Ladministration rectale de L.reuteri R2LC, L.plantarum DSM 9843 et dautres lactobacilles

    sest avre capable de diminuer la translocation bactrienne et de moduler linsuffisancehpatique chez des rats chez les quels une insuffisance hpatique exprimentale tait induite

    par galactosamine (Adawi et al., 1997).

    III.7.14. Rgulation de la motilit intestinale :La motilit intestinale joue un rle important dans la rduction de la croissance des micro-

    organismespathognes dans lintestin. Les probiotiques pourrait avoir des effets positifs sur

    la motilit de lintestin en rduisant le temps de transit des micro-organismes pathognes

    (Tabiguchi et al., 1998).Une tude de Grimaud et al. (1993) a montr que lingestion de lait ferment avec

    Bifidobacterium animalis entrane une rduction significative du temps de transit du contenu

    gastro-intestinal chez des volontaires. Tandis que Verdu et al. (2004) ont rapport que leffet

    de Lactobacillus paracasei sur la motilit de lintestin se traduit par une attnuation de

    lhyper-contractilit post-infection du muscle.

    III.7.15. Effet sur lapoptose:L.rhamnosus GG a un effet anti-apoptotique aussi bien dans une ligne de cellules coliques

    de souris que dans la ligne colique humaine HT-29 : il active la protine Kinase anti-apoptotique Akt et inhibe lactivation de MAP-kinase pro-apoptotique p38 par diverses

    cytokines pro-inflammatoires (TNF, IL-1, IFN-) (Yan et Polk, 2002).Saccharomyces boulardii retarde, dans la ligne colique humaine T84, lapoptose induite par

    E.coli entropathogne (Czerucka et al, 2000). Ces donnes sont potentiellementintressantes, notamment pour ce qui est du traitement des maladies inflammatoires

    chroniques de lintestin au cours des quelles la dficience de la barrire muqueuse impliqueau premier chef une production accrue de cytokines pro-inflammatoires et une augmentation

    marque de lapoptose des cellules intestinales.

    III.7.16. Diminution du taux de cholestrol :Lapparition de maladies cardio-vasculaires a suscit lintrt de plusieurs chercheurs ces

    dernires annes. Certaines bactries lactiques inhibent la conversion de lactate en

    cholestrol. Streptococcus thermophilus serait responsable de cette action (Novel, 1993).Des tudes prliminaires ont rvl que la consommation de yogourt ou de lait ferment

    contenant des probiotiques entrane une diminution du taux de cholestrol dans le sang, et

    par consquent la rduction des risques dhypercholestrolmie responsable des maladies

    coronariennes. Par exemple, Bukouska et al. (1998) ont mis en vidence une diminution du

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    Chapitre III Les probiotiques

    - 26 -

    taux de cholestrol sanguin chez des sujets soumis un rgime supplment avec

    Lactobacillus plantarum 299v.

    Certaines bactries lactiques du genre Lactobacillus et Bifidobacterium possdent une

    activit hydrolase intracellulaire, cette enzyme dont le poids molculaire est de 128Kd chez

    L.acidophilus, catalyse in vitro lhydrolyse des acides biliaires conjugus pour donner des

    acides biliaires libres qui fixent moins le cholestrol et les acides amins. Cettedconjugaison prsente un intrt important dans la rduction du cholestrol srique (Stonge

    et al., 2000).

    III.7.17. Intervention contre la cirrhose hpatique :Les probiotiques peuvent de mme intervenir en cas de cirrhose en modifiant la circulation

    sanguine au niveau du systme portehpatique. Des observations ont t faites sur un patient

    g de 78 ans est atteint dune hpatite C, les complications ont volu vers une cirrhose et

    des varice-oesophagiennes. Le patient est trait avec de forte concentration de probiotiques

    (6g/j de bactries 1011 UFC/g) pendant un mois, (on y retrouve de Streptococcus

    thermophilus, Bifidobactrium, Lb.acidophilus, Lb.plantarum, Lb.casei, Lb.bulgaricus etStreptococcus faecium) et une rduction remarquable est obtenue (Marteau et Ramb, 1998).Les auteurs estiment que les infections bactriennes peuvent avoir une place dans la

    pathogense des consquences hmodynamiques que lon retrouve chez des patients atteints

    dune cirrhose. On recommande tout de mme une probiothrapie orale avec une forte

    concentration de probiotiques de faon mieux contrler la pression portale (Glot, 1996).

    III.7.18. Allergies :Lide de lutilisation de probiotiques dans le traitement des dsordres allergiques est base

    sur le fait que cette pathologie pourrait tre associe une dysrgulation des rponses

    lymphocytaires Th1/Th2vis--vis des antignes exognes.

    Les tudes rapportes ont dmontr leffet anti-prolifration des souches probiotiques sur les

    cellules immunitaires impliques dans les ractions allergiques (dermatite et allergies

    alimentaires), lexpression des rcepteurs et la production de cytokines.

    En effet, une tude clinique de Mastrandrea et al. (2004) effectue sur des sujets humains (6

    48 ans) prsentant des symptmes cliniques dasthme et/ou conjonctivite, rhinite, urticaire,dermatite atopique, allergie alimentaire et le syndrome de lintestin irrit a montr les effets

    positifs des probiotiques dans le traitement des maladies allergiques. Selon cette tude, une

    administration quotidienne dun mlange de Lb.acidophilus, Lb.bulgaricus et Streptococcus

    thermophilus permet de rduire significativement le taux de prcurseurs circulants de

    lymphocytes CD+34impliqus dans linflammation allergique systmique.

    Lquipe dErica Isolauri en Finlande a t pionnire pour tenter de prvenir lapparition demanifestation datopie par des probiotiques chez des nourrissons. Dans un essais randomis

    double aveugle leL.rhamnosus GGa t administr aux mres denfants risque puis chezles nourrissons pendant 6 mois, sur les 132 enfants suivis pendant 2 puis 4 ans, il a t

    observ une diminution de moiti du risque deczma atopique soit 23% vs 46% 2 ans (p =

    0,008) (Kalliomaki et al., 2001)et 26 % vs 46 % 4 ans.

    Je guise la synthse pour cette partie, le (tableau -9) rcapitule les souches probiotiques et

    leurs effets thrapeutiques.

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    Chapitre III Les probiotiques

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    Tableau -9 : Les effets cliniques de quelques probiotiques (Gibson et Collins ,1999)

    Effets cliniques Probiotiques

    Amlioration de la digestion du lactose L. bulgaricus, S. thermophilus, L. rhamnosus,

    L. johnsonii

    Inhibition des bactries pathognes C.difficile. L. rhamnosus, S. boulardiiRgulation des processus immunitaires Lactobacillus acidophilus, L. casei,

    L. rhamnosus, L. plantarum,

    L. delbrueckii, L johnsonii,

    Bifidobacterium bifidum,

    Bifidobacterium lactis

    Traitement de diarrhe rotavirus L. rhamnosus, B. bifidum, S thermophilus

    Traitement diarrhes aigu B. bifidum, L. bulgaricus, S. thermophilus, L.

    acidophilus, E. faecium, L. rhamnosus GG, L.

    reuteri ,Lactobacillus casei

    Rduction de la diarrhe du voyageur

    (Tourista)

    L. rhamnosus, L. acidophilus. L. bulgaricus,

    B. bifidum, Streptococcus thermophilus, L.

    johnsonii, S. boulardii

    Traitement de diarrhe associe aux

    antibiotiques

    L. rhamnosus, L. acidophilus. L. bulgaricus,

    Saccharomyces boulardii, B. longum,

    Enterococcus faecium

    Diminution du taux de cholestrol Lactobacillus acidophilus

    Lactobacillus bulgaricus

    Lactobacillus plantarum

    Streptococcus thermophilusEnterococcus faecium

    Traitement de linfection due Helicobacter Lactobacillus johnsonii

    Lactobacillus paracasei

    Prvention du cancer du clon L. acidophilus, L. casei, L. plantarum, L.

    delbrueckii, L. gasseri, B. longum, B. bifidum,

    B. adolescentis, B. infantis

    Traitement de colite ulcreuse Escherichia coli, Nissle strain (1917)

    Bifidobacterium

    Saccharomyces boulardii, VLS# 3.

    Soulager les symptmes du syndrome de

    lintestin irritable

    Lactobacillus acidophilus, Lactobacillus

    plantarum, Lactobacillus bulgaricusLactobacillus rhamnosus, Lactobacillus

    johnsonii, Bifidobacterium longum

    S. thermophilus.

    Traitement de la maladie de Crohn Lactobacillus rhamnosus GG,

    Saccharomyces boulardii

    Escherichia coli, Nissle strain (1917)

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    Chapitre III Les probiotiques

    - 28 -

    III.8. Mode daction des probiotiques:Mme sils ont en commun dtre des micro-organismes, les probiotiques diffrent

    considrablement les uns des autres. La diversit des situations cliniques dans lesquelles une

    efficacit a t montre est elle aussi grande (des effets sur la scrtion intestinale, la

    motricit, linflammation, la cancrogense). Tout ceci suggre quun mcanisme daction

    unique est improbable et quau contraire ce sont de multiples mcanismes qui sont impliqus(Marteau et Seksik, 2005). Les probiotiques peuvent exercer des effets directs sur le chyme,la flore, ou la muqueuse intestinale, ou des effets indirects lis aux modifications delcosystme ou du systme immunitaire local.

    III.8.1. Effets directs :Les effets directs des probiotiques dans la lumire intestinale ou la paroi sont les plus faciles

    tudier et prdire. Les exemples de la lactase des bactries du yaourt, de la saccharase de

    S.cerevisiaeou du mtabolisme de loxalate par Oxalobacter formigenes.

    Les auteurs ont montr que ladministration orale de Lactococcus lactis gntiquement

    modifi pour scrter de lIL-10, amliorait des colites exprimentales induites chez lanimalpar le dextran-sulfate ou linvalidation du gne de lIl-10 (Steidler el al., 2000, 2003).Plusieurs probiotiques particulirement S.boulardii ont des effets directs sur la muqueuse

    intestinale, sa trophicit et son capital enzymatique (Czeruka et Rampal, 2000). Lun desprincipes actifs semble tre les polyamines vhicules par cette levure (De Keyser et De

    Raedemaeker, 1994).III.8.2. Effets sur la flore endogne et indirects par son intermdiaire :

    Les effets de probiotiques sur la composition de la flore endogne sont paradoxalement assezmal connus si lon excepte la survie du probiotique lui-mme. Il a t montr que lingestion

    de certaines souches de lactobacilles ou de bifidobactries pourraient modifier de manire

    reproductible certaines activits enzymatiques bactriennes fcales, telles que la -

    glucoronidase, lazorductase ou la nitrorductase (Marteau et al., 1993 ; Rafter, 2003).Les tentatives de modulation de la production dacides gras courte chane ou du pH intra -

    colique par des probiotiques, sont en revanche jusquici restes infructueuses.

    III.8.3. Effets sur la barrire muqueuse et immunologique et effets indirects par cet

    intermdiaire :De nombreuses tudes ralises chez lanimal, ont montr que ladministration orale de

    divers probiotiques pourrait moduler la barrire immunitaire muqueuse et/ou systmique. Les

    travauxpionniers ont montr que lingestion de trs fortes quantits de bactries du yaourt

    augmentait la capacit des lymphocytes du sang circulant scrter diverses cytokines

    notamment linterfron-.

    Ladministration orale de L.johnsonnisouche La-1 a augment la rponse anticorps lorsdune vaccination orale par Salmonella typhi Ty 2achez lhomme (Link-Amster et al. 1994)Ce mme probiotique tait galement responsable dune stimulation du pouvoir phagocytairedes granulocytes sanguins et dans deux travaux indpendants dune augmentation discrte

    des IgA plasmatiques. (Schiffrin et al., 1995).Les principes actifs des probiotiques identifis jusquici incluent des peptides formyls, des

    lipo-polysaccharides, des peptidoglycanes composants de la paroi cellulaire et des

    nuclotides. De manire gnrale, lhte distingue les signaux mis par les micro-organismes

    grce des rcepteurs dits toll-like rcepteurs (TLR) prsents sur les cellules immunitaires

    et les cellules pithliales intestinales (Beutler et al., 2003). Les cellules immunitaires

    utilisent plusieurs TLR pour dtecter simultanment diffrents signaux dun mme micro -organisme.

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    Chapitre III Les probiotiques

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    Des tudes ralises in vitroont montr que la rponse des cellules immunocomptentes

    diffrents micro-organismes pathognes ou probiotiques ntait pas la mme et que divers

    probiotiques taient capables dinhiber la production de TNF- sur des biopsies ex vivo

    provenant de muqueuse de sujets atteints de maladie de Crohn (Borruel et al., 2004).Les probiotiques pourraient galement influencer le dveloppement des cellules T

    rgulatrices ce qui permettrait dexpliquer leur efficacit clinique apparente dans desmaladies immunologiques impliquant la rponse immunologique TH1et TH2.

    III.9. Emploi des probiotiques dans les aliments :Bien que le premier lait ferment par des bifidobactries ait t mis sur le march il ya prs

    de 50 ans, le domaine des aliments probiotiques ne sest dvelopp que dans les annes 1970

    (Tamine et al., 1995). En 1997, plus de 70 produits laitiers industriels tels que les laitsferments, fromage blanc, du beurre et des desserts surgels contenant des bactries

    probiotiques, dont plus de la moiti au Japon (Shah, 1997).Aujourdhui, les marques LC1 (Nestl), Vifit (Campina Melkunie), Actimel (Danone) et

    Yakult ont merg comme les chefs de fil dans les yogourts et laits ferments probiotiques(Stanton et al., 2001).Par ailleurs, les laits ferments AB milk et Cultura contenant

    L.acidophilus et B.bifidum sont trs populaires au Danemark (Tamime et al., 1995).Dautres produits comme les yogourts acidophilus-bifidus, les laits bifidus, Biogarde,

    Biomild et les laits Diphilus et Ophilus.

    III.9.1. Yaourts et laits ferments :

    Peu de produits laitiers probiotiques traditionnels, figurent toujours dans les marchs comme

    le Kfir qui contient un potentiel de souches probiotiques, qui reste trs populaires dans sonpays origine, la Russie. Le march des produits ferments base de probiotiques sest

    dvelopp ainsi que diffrents types de yogourts sont disponibles travers le monde.

    III.9.2. Les crmes glaces :

    Les crmes glaces contenant les laits ferments par des probiotiques sont parfois appeles

    yogourts surgels ou glace au yaourt . Il vaudrait donc mieux les dnommer crmes

    glaces aux probiotiques (Dacosta, 2001).Hagen et Narvhus (1999) ont produit de la crme glace, en utilisant du mix de la crme

    glace additionne de 10% du lait ferment contenant L.reuteri, L.acidophilus LA-5,Bifidobacterium BB-12 etL.rhamnosus GGaprs incubation de 24 heures au conglateur (-

    20C), la survie est de 52 semaines. La qualit organoleptique fut satisfaisante et les auteurs

    en dduisirent que les crmes glaces peuvent servir dexcellent vhicule pour

    lincorporation de probiotiques lalimentation.

    III.9.3. Les fromages :

    Les fromages semblent tre une voie intressante pour lincorporation de probiotiques auxaliments, quoique,peu de ralisations avaient le jour jusqu prsent: lune delles lance en

    1996 par la firme Allemande Tuffi, contenait des L.acidophilus, Bifidobacterium bifidum,L.casei (Dacosta, 2001).Dinakar et al. (1994) fabriqurent des fromages de Cheddar supplments par des B.bifidum

    ATCC 15696, ceux-ci, naffecta pas la composition des fromages malgr une lgre

    diffrence dans la production dacide lactique.

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    Chapitre III Les probiotiques

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    III.9.4. Les saucisses fermentes (Saucissons secs) :

    Les saucissons secs sont le fruit dun processus fermentaire complexe, qui commence lors de

    la prparation de la mle et se poursuit durant toute la priode de stockage - maturation.

    Arihara et al. (1998) utilisrent sparment comme ferments, dans la fabrication de saucisses,

    six souches japonaises de probiotiques, la dose initiale de 106UFC/gr :

    L.acidophilus JMC 1132,L.crispatus JMC 1185,

    L.amylovirus JMC 1126,L.gallinarum JMC 2011,

    L.gesseri JMC 1131

    L.johnsonii JMC 2012 (Dacosta, 2001).

    III.9.5. Autres produits :

    a) le jus de Soja.b) Farine davoine fermente parL.plantarum 299vc) Supplments alimentaires : capsules, poudres et tablettesd) Laits en poudre, beurre, chocolat, crales au petit djeuner, boissons etc.

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    Chapitre IV Les prbiotiques et les symbiotiques

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    IV.1. les prbiotiques :Certains composants de la microflore intestinale, particulirement les bifidobactries, sont

    capables de fermenter des substances essentiellement non digestibles dans le colon grce

    son pouvoir saccharolytique important (Kaplan et al., 2000). Les effets bnfiques gnrspar ces substances ont permis le dveloppement du nouveau concept Prbiotique.

    IV.1.1. Dfinition :Le concept des prbiotiques a t dfini comme tant des ingrdients alimentaires nondigestibles exerant des effets bnfiques sur lhte en stimulant slectivement dans le colon

    la croissance et/ou lactivit dune ou dun nombre limit de bactries capables damliorer

    la sant de lhte (Gibson et al., 1995).Les prbiotiques doivent tre non digestibles pour servir de substrat aux bactries

    spcifiques, principalement les bifidobactries et les lactobacilles, qui sont actives et

    amliore la sant de lhte.

    IV.1.2. Proprits et gnralits :Il existe plusieurs constituants qui peuvent tre dfinis comme prbiotiques, les fibres

    alimentaires comme les polysaccharides tels que lamidon, linuline, la pectine, la gomme

    agar et les oligosaccharides non digestibles sont ainsi ferments par les bactries intestinales

    en produisant des acides gras courte chane notamment les acides actiques, propionique et

    butyrique qui sont alors utiliss par les diffrents tissus de lhte comme substrats

    nergtiques, ou comme facteurs de rgulation cellulaire (Blaut, 2002). La plupart sont desglucides ayant deux origines diffrentes : vgtale ou synthtique, mais peuvent tregalement dorigine animale ou microbienne.

    Pour tre considr comme prbiotique, un ingrdient alimentaire doit :

    tre ni hydrolys, ni absorb dans le tractus gastro-intestinal ; tre slectif pour un nombre limit de bactries endognes ; modifier la microflore intestinale en amliorant sa composition ; induire les effets intestinaux ou systmiques bnfiques pour la sant de lhte

    (Gibson et al., 1995).Les prbiotiques sont prsents dans certains aliments, et en particulier dans les artichauts, lesasperges, les oignons, lail, les poireaux, les tomates, les bananes. Linuline, est pr sente

    dans plusieurs vgtaux (oignons, ail, asperges) mais elle est galement extraite des

    tubercules de la chicore, et dautres sont soit synthtiss par des enzymes partir de

    saccharose, soit dgrades partir de linuline par hydrolyse.

    IV.1.3. Catgories des prbiotiques :Les catgories des prbiotiques ne sont pas exhaustives, parce que les recherches continues

    de donner le jour beaucoup de nouveaux produits grce au progrs de gnie enzymatique, le(tableau -10) illustre les catgories des prbiotiques connus jusqu nos jours.

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    Chapitre IV Les prbiotiques et les symbiotiques

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    Tableau -10 : Les diffrents prbiotiques avrs et supposs

    (Gibson et Fuller, 2000 ; Frank, 2002)

    Substances Composition Degr de polymrisation

    Fructanes

    Linaires* Inulines* FOS* Levanes

    Branchs (graminanes)Lactulose

    Glucose, fructose

    * Liaisons -2,1* -2,1* -2,6

    * Liaisons -2,6 et -2,1Galactose, fructose, liaisons -1,4

    10 602 920 30 (lorsque

    dorigine vgtale)* inconnu

    2

    Oligo (trans) galactosidase(FOS)Oligoxylosides (XOS)

    Glucose, galactose, liaisons -1,6

    Xylose, liaisons -1,4

    2 5

    2 9

    Oligosides de soja

    (Raffinose et stachyose)Isomaltooligosides

    Galactose, glucose, fructose

    liaisons -1,6 et -1,2Glucose liaisons -1,6

    3 4

    2 5

    Oligolaminaranes(-glucanes)D-tagatose

    Glucose, (mannitol) liaisons-1,3 et 1,6

    Tagatose

    5 25

    1

    Amidon rsistant Glucose, liaisons -1,4 et 1,6 > 1000

    Condensats de Palatinose Molcules de sucrose rarrangespar voie enzymatique

    2 7

    Selon Marteau et al. (2004), les prbiotiques les plus utiliss sont : lactulose, les fructanes

    (Fructooligosaccharides (FOS) et Inuline) et dautres oligosides de galactose et

    transgalactose.

    a) Le lactulose :Cest un disaccharide rducteur de forme brute C12H23O11, il est obtenu partir du lactose, en

    convertissant par une isomrisation chimique le radical glucosyl de celui-ci en radical

    fructosyl, et cest par action dun milieu alcalin (Figure -8). Les disaccharidases de

    lpithlium intestinal ne lhydrolysepas, la diffrence des enzymes de la flore digestive, il

    est mal absorbpar la muqueuse de lintestin grle (Adrian et al., 2003)

    b) Les Fructo-oligosaccharides (FOS) :Ce sont des polymres de fructose (Figure -8) obtenus par lhydrolyse partielle de linuline

    dont le degr de polymrisation varie de 3 9. Les Fructo-oligosaccharides sont indigestibleset atteignent le colon ou ils sont mtaboliss par la flore microbienne en acide lactique, et en

    acides gras courte chane. Ils stimulent la croissance des bifidobactries et inhibent celle deClostridium perfringens(Adrian et al., 2003)

    c) Linuline:Cest un polymre de -fructose (figure -8), avec des liaisons de type -2,1, il appartient la

    famille des Fructo-oligosaccharides. Elle est extraite leau chaude des racines de chicore

    par la socit belge Orafti, ou des topinambours. Il sagitdun glucide non hydrolys et non

    absorb dans lintestin grle, mais qui est dgradable par la flore colique (Adrian et al.,2003).

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    Chapitre IV Les prbiotiques et les symbiotiques

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    Figure -8 : Structures chimiques du lactulose (a), des Fructo-oligosaccharides (b) et de

    linuline (c) (Bezkorovainy, 2001).

    d) Le lactosucrose :Le lactosucrose est un disaccharide form dune molcule de lactose la quelle est greff un

    radical fructosyl, et le reliant au radical glucosyl par une liaison -1,2. Sa formule est :

    Galactosylglucosylfructosyl.Il est fabriqu par une transfructosylation dun mlange de lactose et de saccharose, enutilisant lenzyme -fructofuranosidase. Il est mtabolis prfrentiellement par les

    Bifidobacterium (Dacosta, 2001).

    e) Les galacto-oligosaccharides :Les galacto-oligosaccharides sont prsents dans le lait maternel. On les obtient partir du

    lactose, en employant lenzyme -galactosidase. Sa formule est :

    Glucosyl 1-4 [galactosyl 1,6]n (n = 2 5)Ceux-ci ne sont pas digestibles par lhomme (Dacosta, 2001).

    f) Les malto-oligosaccharides :Ne sont pas de vrais prbiotiques, car ils sont en partie absorbs par le systme digestif de

    lhomme et ne dveloppent pas spcialement les bifidobactries du colon. Leur molcule estforme de radicaux glucosyl, au nombre de 2 7, attachs entre eux par des liaisons -1,4 :

    [glucosyl 1-4]n g (n = 2 7). Ils sont produits partir de lamidon par