La créativité de sokal : le véritable justicier réaliste

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ACTE I – LA PUBLICATION En avril 1996, le physicien new yorkais envoie un texte dans la revue Social Text qui le publie.

(-Le faux article-)

ACTE II – LA PARODIE Quelques mois plus tard, il fait paraître dans une autre revue, Lingua Franca, un article-commentaire sur son premier texte qu’il présente comme parodique.

(-Sa dénonciation-)

ACTE III – LA MÉDIATION PUBLIQUE DE L’INVECTIVE ET LE SCANDALE Il y a une réelle orchestration intermédiatique et une internationalisation de l’affaire qui devient vite transatlantique

(-Sa diffusion-)

ACTE IV - Il écrit, en 1997, en collaboration avec Jean Bricmont, un livre qui dénonce les abus de terminologie scientifique chez certains intellectuels français, dont le relativisme..

(-Le fondement -)

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Avec la « machine citationnelle » ― adepte des notes de bas de page ― Sokal a parodié le discours postmoderne, par des accumulations de citations de physiciens, de théoriciens contemporains.

Les « imposteurs » visés sont notamment Jacques Lacan, Julia Kristeva, Luce Irigaray, Bruno Latour, Jean Baudrillard, Gilles Deleuze, Félix Guattari et Paul Virilio, tous Français et quelques Américains, également.

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Ce qu’a réellement fait Sokal ?

Attaqué l’ordre matériel et symbolique du document

Traqué l’instance éditoriale universitaire (celle qui a publié

Barthes et Lacan il y a 30 ans en France)

Piégé le filtre de légitimation et la propagation des idées

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Surtout le canular a montré :

›La créativité des moyens de

dire le monde et ce,

›Par une technologie de l’écrit

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En ses propres termes, il s’agit d’une « expérimentation »

L’affaire Sokal a provoqué la communication sociale ayant comme résultat que la science s’est exposée à être interrogée sur sa propre communication

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Son expérimentation a soulevé des questions éthiques.

› Il se justifie par des raisons politiques.

Les Français visés ont exercé une grande influence sur la « nouvelle gauche » américaine (incarnée par les cultural studies).

Il affirme qu’il appartient lui-même à « la gauche », il regrette qu’une certaine gauche américaine trahisse les idéaux progressistes en se ralliant à ce qu’il nomme « le relativisme épistémique »

La vraie cible est constituée par le postmodernisme, c’est-à-dire par un courant de pensée qui, selon A. Sokal, manque totalement de rigueur intellectuelle.

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Il dénonce la migration anarchique des concepts des sciencesexactes vers les sciences humaines qui ne peut mener qu'à unfaux-semblant de rigueur et de validité.

Comment croire, en effet, que les derniersdéveloppements de la mécanique quantique avaientconfirmé les spéculations psychanalytiques deJacques Lacan…

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La manœuvre a réaffirmé l’opposition entre le

positivisme rigide et le relativisme naïf où la

notion même de science est pratiquement vidée

de son contenu.

Ce qu’il récuse, c’est le relativisme radical.

A la fois peu rigoureux et hypercritiques, les tenants de

cette doctrine finissent par dévaluer non seulement les

sciences, mais les normes élémentaires du travail

intellectuel (rigueur, cohérence, vérification des

informations, etc.).

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Si la mystification d’A. Sokal a pu faire craindre le retour d’un certain « terrorisme » scientiste (où la science, seule détentrice de la vérité, devrait être considérée par tous et en tous les domaines comme l’autorité suprême) c’est pas toutefois l’intention de son projet. Il ne demande pas que la science soit idolâtrée ; il souhaite seulement que les postmodernes renoncent à leur laxisme intellectuel.