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Tabledesmatières

1. Pete

2. Sam

3. Paul

4. Matt

5. Emily

6. Reagan

7. Pete

8. Friday

9. La série des frères Reed

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J

P E T E

e ne le dirai absolument jamais à voix haute, mais lorsque Reagan a décidé dedonner notre mariage à un autre couple, je me suis senti soulagé. C’est stupide,

je le sais. Mais je n’arrive pas à m’enlever de la tête l’idée que peut-être, seulementpeut-être, et si… et si je n’étais pas assez bien pour elle ? Et si elle pouvait fairemieux ?

Et si elle se réveille un jour et se rend compte qu’elle a fait une erreur en mechoisissant ?

Je passe le bras autour de ses épaules tandis que nous regardons Patty Michaelsmarcher vers l’autel comme était censée le faire Reagan pour devenir ma femme,porter la robe que Reagan avait choisie, les fleurs que Reagan était censée tenir.Reagan a posé la main sur mon genou et elle serre doucement. Elle me regarde etcligne des yeux en regardant mon visage.

« Est-ce que tu vas bien ? » murmure-t-elle.J’acquiesce. « Ça va. » Je l’embrasse sur le bout du nez.Elle remue les sourcils. « Tu es sûr ? »« Mmm-mmm. » Je regarde Patty et John, et je ressens l’émotion qui émane

d’eux.Nous avons rencontré Patty et John à la plage, où nous sommes venus pour

passer des vacances qui n’en sont pas vraiment. Nous sommes en réalité ici pour unfestival au cours duquel nous allons faire des tatouages pour notre émission de téléréalité, mais c’est les premières vacances que nous passons en famille depuislongtemps. Patty et John possèdent la maison à côté de celle que nous louons. Pattya un cancer et ils savent déjà qu’elle ne va pas s’en sortir. Elle a terminé sachimiothérapie et ils ne peuvent plus rien faire pour elle.

Reagan a offert notre mariage à Patty et John. C’était une cérémonieimpromptue que nous avions décidée sur un coup de tête. Ce n’était pas comme sic’était quelque chose que nous préparions depuis longtemps. C’était censé êtresimplement nous deux sur la plage, en train d’échanger nos vœux, entourés de nosfamilles.

Mais ensuite…Juste après avoir annoncé à ma famille que nous souhaitions nous marier,

Reagan a dit quelque chose qui me turlupine.

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Nous étions heureux, et j’ai abordé le sujet des enfants, puisque Sky, la femmede Matt, est à nouveau enceinte. Je suis jaloux. J’ai envie de ça. Mais la façon dontReagan a réagi lorsque j’en ai parlé m’a fait songer qu’elle ne voulait pas la mêmechose.

Alors, oui… désormais j’ai des doutes.Reagan pose sa tête sur mon épaule et j’incline automatiquement la mienne

pour la garder là, tout en me penchant pour me rapprocher d’elle. Parfois, j’ail’impression que je pourrais me rouler en boule dans ses bras et y rester pourtoujours. Mais aujourd’hui je doute de moi.

Je ne devrais pas.Mais c’est le cas.Patty et John venaient juste de se remettre ensemble après une séparation assez

longue. S’ils ont de la chance, ils auront environ un mois ensemble avant la fin, etencore. Je regarde Reagan dans mes bras, et je songe à tout l’amour que j’ai pourelle. Je sais que si elle était malade comme Patty, je serais dévasté.

Je pense à Henry et à combien il aimait Nan. Je veux connaître ça. J’ai envie devieillir aux côtés de Reagan. Mais en plus, j’aimerais avoir des enfants avec elle. Jesouhaite que nous devenions plus que ce que nous sommes actuellement.

Matt et Sky sont assis devant nous, et ils ont leurs quatre enfants avec eux. Ilsont adopté les deux plus grandes filles, puis ils ont eu des jumeaux, un garçon etune fille. Leur famille s’agrandit, et Matt adore cette vie. Il aura bientôt assezd’enfants pour former une équipe de softball, s’ils continuent comme ça.

Matt tend le bras derrière lui et pose Hoppy sur mes genoux. Je lâche Reagan etattrape la minuscule taille de Hoppy qui saute sur mes genoux. « Je reviens tout desuite », dit Matt. « Tiens-la une seconde, tu veux bien ? »

À voir comment Joey gigote, j’imagine qu’il doit l’emmener aux toilettes. Sky aMatty sur les genoux, et Mellie est assise sur le fauteuil à côté. Je ris intérieurementen réalisant que lorsque le nouveau arrivera, ils auront plus d’enfants qu’ils n’ontde bras.

Hoppy gazouille gaiement sur mes genoux, et je la soulève pour lui soufflerbruyamment sur le ventre. Elle éclate de rire, et Reagan nous somme de nous taire.Mais elle sourit aussi. Elle tape dans ses mains et Hoppy saute vers elle, donc je lalui passe. Reagan se cale au fond du fauteuil et Hoppy s’appuie contre elle, calme etimmobile, et se met à ronger une boîte de chewing-gum en plastique que Reagan asortie de sa poche.

« Tu es sûr que ça va ? » me demande Reagan. Elle a l’air inquiète et j’ai enviede la rassurer, mais je ne suis pas sûr de pouvoir le faire.

Je hoche la tête et repousse une mèche rebelle derrière mon oreille.Je ne vois pas comment lui exprimer ce que je ressens.J’aimerais pouvoir le faire.Reagan regarde Patty et John qui échangent leurs vœux de mariage, puis elle

essuie une larme. Je ne peux pas m’empêcher d’être un peu ému, moi aussi. Mêmeen sachant que la vie de Patty touche à sa fin, ils ont saisi l’opportunité deréaffirmer l’amour qu’ils se portent l’un à l’autre. C’est déchirant. Et tellementbeau.

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À la fin de la cérémonie, tout le monde se rend à la maison de plage de Patty etJohn pour s’asseoir sur la terrasse, et Emily joue de la guitare pour nous. Patty al’air fatiguée, mais elle donne aussi l’impression de vouloir en profiter, doncpersonne n’insiste pour qu’elle fasse une sieste, prenne une pause ou quoi que cesoit. Ils la laissent profiter du moment présent. C’est tout l’intérêt de la vie.Profiter au maximum.

Lorsque la fête est finie, j’aide à enlever les fauteuils et les décorations, et Sams’approche de moi avec un ballon de foot. « Tu veux faire quelques passes ? » medemande-t-il.

Je secoue la tête. « Je pense que je vais juste aller marcher. » Je cherche Reagandes yeux, mais elle n’est pas à l’extérieur. C’est probablement mieux ainsi.

« Je viens avec toi. »Je soupire et hoche la tête. Sam reste silencieux tandis que nous marchons. Le

soleil est en train de se coucher et il y a une légère brise. Le paysage est superbe.Mais au fond de moi, tout n’est pas si rose.

« Qu’est ce qui te tracasse ? » me demande Sam.Je tourne rapidement la tête vers lui. « Qu’est-ce que tu veux dire ? »« Je veux dire que tu as été contrarié toute la journée. Qu’est-ce qui ne va

pas ? »Je secoue la tête. « Rien. »Je continue à marcher.« Mec, on a partagé un utérus », dit Sam. « Crache le morceau. »« Ce n’est rien », marmonné-je.« Tu me donnes la chair de poule. » Il me montre son bras. « Alors, crache le

morceau pour que j’arrête d’avoir ces sensations bizarre de jumeau. » Il frissonne.On dit que les jumeaux peuvent sentir quand quelque chose ne va pas. C’est vrai

dans notre cas. Cela a toujours été le cas. Même lorsque nous sommes séparés, jesais quand quelque chose tracasse Sam. Je sais quand il a des ennuis. Je sais quand ily a un problème. Et je ne me contente pas d’un non quand je lui demande ce qui neva pas.

« C’est juste… » Je hoche la tête. « Rien. »Il jette le ballon en l’air et le rattrape. « Tu te demandes si tu dois vraiment te

marier ? »« Comment tu le sais ? »Il sourit.« Je te déteste », dis-je.Je marche en silence pendant une minute et il me laisse faire. Il se contente de

jeter et rattraper le ballon plusieurs fois d’affilée.« Je veux avoir des enfants et tout ça », murmuré-je.Sam met sa main en cornet autour de son oreille et se penche vers moi comme

un petit vieux. « Quoi ? » croasse-t-il.« Je veux des enfants ! » J’arrête de marcher et je le dévisage.Il hausse les épaules comme si je venais de dire la chose la plus stupide de

l’univers. « Alors mets-la en cloque. Où est le problème ? » Ses yeuxs’écarquillent. « Attends, il y a un truc qui ne va pas avec ton engin ? Un truc qui

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fait que tu ne peux pas la mettre en cloque ? » Son regard va et vient de mon short àmon visage. « Tu as attrapé une maladie bizarre en prison, c’est ça ? Ça a diminuéta fertilité ? » Il met les mains en l’air comme s’il se rendait. « Hé, je ne te jugepas. » Il esquive quand j’essaie de le frapper, mais il sourit.

« Tu n’es pas drôle » marmonné-je, mais je me retiens aussi de sourire.Il pose une main sur mon épaule et serre. « Sérieusement, ton engin n’a pas de

problème, n’est-ce pas ? » Il n’arrive pas à rester sérieux plus d’un instant. Puis ilsourit.

« Reagan aime suffisamment mon engin, merci beaucoup. »« Mec, je ne veux pas savoir ça. » Il fait semblant d’être surpris, puis il devient

grave. « Alors qu’est-ce que c’est ? »« Je ne pense pas qu’elle veuille des enfants. »Il fronce les sourcils. « Qu’est-ce qui te fait penser ça ? »« Elle l’a dit autour du feu de camp. Tu l’as entendue. »Il hoche la tête. « Ce n’est pas ce qu’elle a dit. »« Si, elle l’a dit. »« Ferme ta gueule », lâche-t-il. « Elle n’a pas dit ça. Elle a dit que vous aviez

toujours des enfants autour de vous. Voilà ce qu’elle a dit. »« Exactement. » Je soupire.« Elle a raison. »« Quoi ? »Il hausse les épaules. « Elle a raison. C’est vrai que vous avez toujours des

enfants autour de vous. »« Non », protesté-je.« Si. C’est. Vrai. » Il me dévisage. « Non pas que ce soit mal. Mais vous avez

toujours au moins un des enfants du programme avec vous. Et Edward et Gonzo. Ilsvivent pratiquement chez vous. »

Je siffle. « Ce ne sont plus des enfants. » Edward est mécanicien maintenant, etil est vraiment doué. Gonzo est à la fac.

« Et le programme Petit-Frère. Et celui des délinquants juvéniles. Sans parler detous les enfants de Matt. Et maintenant Paul et Friday ont PJ en plus de Hayley. EtEm et Logan ont Kit. Il y a des petits morveux dans tous les coins en permanence.Parfois, je suis obligé de prendre une chambre d’hôtel juste pour faire une siestequand je viens vous voir. C’est ridicule. »

Je réfléchis à ce qu’il vient de dire. C’est vrai. Reagan ne se plaint jamais, maisnous avons de nombreux enfants à la maison. Ils sont partout. La semaine dernière,Matt a perdu un des jumeaux et nous l’avons retrouvé planqué dans les rideaux.

« Tu penses que c’est ce qu’elle a voulu dire ? »Il hoche la tête.Je soupire. « OK. »« Tu devrais lui en parler. »J’acquiesce. Je devrais le faire. Je suis là à m’inquiéter alors qu’il n’y a peut-être

même pas de problème.« Tu veux l’épouser, n’est-ce pas ? Ce n’est pas simplement une excuse pour y

échapper ? »

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« Bien sûr que non. »« Tant mieux, parce que son père n’oubliera pas sa promesse de te couper les

testicules s’il découvre que tu ne l’épouses pas. »« Oh, je l’épouserai, quoi qu’il arrive. »Il sourit. « Tu aimes tes testicules. Je le sais. »« Je l’aime elle. Plus encore que mes testicules. Et pourtant je leur suis plutôt

attaché. »Il se met à rire. « Alors, est-ce que j’ai résolu ton problème ? »« Ouais. »Il remet sa main autour de son oreille.« Oui ! » beuglé-je dans sa main. Il sursaute et fait semblant d’être offusqué.Il recommence à marcher en silence. Les poils de mes bras se hérissent. Oh

merde.« Alors, et toi ? » demandé-je.Il hausse les épaules. « Rien de nouveau. »Je lui montre mon bras.« Merde », souffle-t-il. « Putain de connerie de jumeaux. »Je l’encourage à continuer.« Je pense que j’ai fait une erreur », dit-il.« Toi ? Je pensais que tu ne faisais jamais d’erreurs. » Je ris.Il me lance un regard noir. « Très drôle. »« Qu’est-ce que tu as fait ? »« Tu te souviens de Peck ? » Il me regarde du coin de l’œil.« Oui » réponds-je doucement. Elle fait partie d’un groupe dans lequel joue

Emily, qui s’appelle Fallen from Zero. « La batteuse, c’est ça ? »Il acquiesce.« S’il te plaît, dis-moi que tu ne l’as pas baisée », dis-je en secouant la tête

d’un air exaspéré.« Non », répond-il. « Et je pense que c’est ça le problème. »« Que tu ne l’as pas baisée ? »« Ouais. Maintenant elle ne veut plus me parler. »« Parce que… » Je le pousse à continuer en faisant tourner mon index dans les

airs.« Nous sommes sortis quelques fois ensemble. »« Et… »Il hausse les épaules. « Et elle m’a invité chez elle. »« Tu y es allé ? »Il hoche la tête. Puis il rougit.« Et ? » Bon sang, lui tirer les vers du nez est aussi difficile que lui arracher les

dents.« Et on s’est, genre, embrassés. »Cette fois, je ne le pousse pas à continuer.« Et elle a éteint les lumières », dit-il très rapidement. Puis il ne dit plus rien.« Tu l’apprécies vraiment, hein ? »Il hoche la tête.

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« Tu l’aimes tellement que tu ne veux pas parler de trucs intimes. »Il hoche la tête à nouveau.« Eh bien, il était temps ! » crié-je. Il a enfin trouvé quelqu’un dont il ne va pas

parler, ce qui signifie qu’il a de vrais sentiments pour elle. Parce que quand onrencontre la bonne personne, on ne veut pas parler de détails intimes avecquelqu’un d’autre. Je l’ai appris avec Reagan, parce que quand je suis avec elle, c’estdifférent. Comme si elle était un morceau de mon âme, et que j’allais la souiller sij’en parlais avec quelqu’un d’autre.

Il pince les lèvres. « Donc, elle voulait éteindre la lumière. »Je le pousse à continuer. Je sais qu’il ne me donnera pas de détails, mais quand

même. « Donc vous le faites dans le noir. Je ne vois pas le problème. »« Et pourtant il y en a un. » Il soupire. « J’ai eu l’impression qu’elle voulait

éteindre les lumières pour m’empêcher de la regarder. Mais je veux tout voir. Ladécouvrir entièrement. » Il secoue la tête et marmonne : « C’est stupide. »

« Est-ce qu’elle se sentait juste gênée ? »Il acquiesce. « Je pense. »« Donc elle voulait continuer à s’amuser, mais seulement dans le noir. »Il acquiesce à nouveau. « Je ne t’en dirai pas plus.Je lève les mains comme si je me rendais à la police. « Compris. As-tu demandé

son avis à une des filles ? »Il secoue la tête.« Je commencerais par là. »Il secoue à nouveau la tête. « Je te l’ai dit parce que tu me l’as demandé. C’est

entre jumeaux. »« Ce n’est pas comme si tu ne l’avais jamais fait dans le noir avant. » Merde, on

a partagé une chambre.« C’était comme si elle se cachait de moi. »« Oh. » Je respire lentement. Je comprends maintenant.Il hoche la tête et recommence à lancer ce fichu ballon.« Alors peut-être que tu devrais la rappeler. Emmène-la dans un endroit où elle

se sent bien avec toi. »Il secoue la tête. « Elle ne répond pas à mes appels. »« Alors, va chez elle. »« Elle ne m’ouvre pas. » Il reste silencieux un instant puis s’écrie : « J’aime son

corps. Chaque centimètre de son corps ! » Il attrape l’air avec ses mains. « Son cul,oh mon Dieu, il est parfait. Il y en a assez pour l’agripper et s’y accrocher. Et sescuisses. J’ai envie de la dévorer partout. »

Je me retiens de sourire. « Eh bien, ça c’était bizarre ! »« Elle est parfaite. »« Mais elle ne se sent pas parfaite. »« Apparemment non. »« Tu as du boulot. »Il soupire. « Par où je commence ? »« J’avais peur de toucher Reagan quand nous nous sommes mis ensemble. »Il hoche la tête. « Je m’en souviens. »

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« On a dû y travailler. Ensemble. Lentement. »Il pousse un soupir de frustration. « Tu ne m’aides pas. »En tout cas, les poils de mes bras ne sont plus hérissés. Je cours sur la plage et lui

fait signe de m’envoyer le ballon. Il l’envoie en cloche, directement dans mesmains.

« Alors, pourquoi tu ne l’as pas fait avec les lumières éteintes ? » crié-je depuisla plage.

« Parce que je l’aime », répond-il en criant. « Je l’aime vraiment beaucoup. »Tant mieux, pensé-je au fond de moi. Et je lui renvoie le ballon.

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J

S AM

e frappe doucement à la porte de Paul et Friday, avant d’y coller mon oreille.Lorsque j’entends un grognement, je doute que cette mission soit vraiment

raisonnable. Oh, merde. J’arrive au mauvais moment. Je recule, prêt à me retourneret à traverser le couloir dans l’autre sens, mais soudain Paul ouvre et sort la tête.

Il se frotte les yeux. « Qu’est-ce que tu veux ? »« Tu es occupé ? » Je gigote nerveusement. Il me fixe quand il s’en aperçoit, et

je me force à arrêter.Il ouvre la porte en grand et pose un doigt sur sa bouche. Hayley est étendue sur

leur lit, et Friday est assise dans un fauteuil confortable avec PJ accrochée à sonsein, en train de téter. Je regarde partout sauf vers elle, et elle rit et arrange sesvêtements pour se couvrir entièrement.

« Alors heureux ? » demande-t-elle. Elle secoue la tête.Je m’approche et l’embrasse sur le front. Je regarde PJ, et je vois à quel point elle

est heureuse. À quel point ils sont heureux. Friday bouge les pieds et repousse lerepose-pieds de quelques centimètres. Je m’y assieds et soupire.

« Que se passe-t-il ? » demande Paul, surpris.« J’ai besoin de quelques conseils », réponds-je.Paul ricane. « Laisse-moi deviner. Ça concerne une fille. »« La fille » rectifié-je.« La pom-pom girl ? »Je suis sorti avec une des pom-pom girls de l’équipe l’année dernière, mais elle

n’était pas faite pour moi. Elle était belle, mais c’est à peu près tout.« Non, ça concerne Peck. »Friday siffle. Paul lui lance un regard noir. « Désolée » murmure-t-elle de façon

théâtrale. Elle met un doigt dans le coin de la bouche de PJ et le décolle de son sein.« Ne regarde pas, Sam » dit-elle.

Je me tourne vers Paul et le regarde. Il regarde Friday comme si elle était toute savie. En voyant ce regard, je dois la regarder aussi, juste pour voir si son visage estcomme celui de Paul. Elle croise son regard, et son visage est doux et chaleureux.C’est à la fois intime et parfait, et je suis si jaloux que j’ai du mal à y voir clair.

« Alors, à propos de Peck », dit Paul. « Qu’est-ce que tu as fait de mal ? »« Qu’est-ce qui te fait penser que c’est de ma faute ? » demandé-je en faisant

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semblant d’être vexé.Je m’appuie contre le genou de Friday et elle tend la main pour frictionner mes

cheveux courts. C’est agréable, donc je me repose sur elle. Elle rit et gratte monscalp pendant une minute. Je m’étire comme un chaton.

« Sam », dit-elle en ralentissant. Elle fait pivoter ma tête pour que je sois obligéde la regarder. « Est-ce que tu as déjà parlé avec Peck ? »

« Nous sommes sortis quelques fois ensemble » dis-je précipitamment.Elle hoche la tête. « Ce n’est pas ce que je veux dire. »« Bien sûr que j’ai parlé avec elle. »« Avec des mots ? De sa bouche ? »Je réfléchis. Est-ce que je l’ai fait ? Je suis sûr que c’est le cas. « Oui. »« Mmm. »« Quoi ? »« Rien », couine-t-elle. Elle caresse la tête de PJ pour le réveiller. Il est sur le

point de tomber du sein. Il cherche et s’y accroche à nouveau avant derecommencer à téter. Bordel, il a la belle vie.

« Quoi ? » demandé-je un peu plus fort.Hayley sursaute et roule sur le côté. Ses yeux bleus s’ouvrent et Paul grogne.

« Le soleil brille », dit-elle.Paul ricane. « Tant pis pour la fin de la sieste.« Je peux aller jouer avec Joey et Mellie ? » demande-t-elle.Paul la suit dans le couloir et la confie à Matt et à ses filles. Il revient et s’assied

au coin du lit.« Peck est différente » dis-je.Il se contente de me regarder et ne dit rien.« Tu dois m’aider là ! » Je ne sais pas comment exprimer ce que je veux dire.« C’est la fille que tu veux, hein ? » demande Paul.« C’est celle que j’aimerais apprendre à connaître. Mais elle ne m’en laisse pas

l’occasion. »« Comment communique-t-elle avec toi ? » demande Friday.« Elle parle. »« Avec ses mains ? »« Parfois. » Je hausse les épaules. « Parfois elle parle. Parfois elle signe. »« Elle parle vraiment ? Avec toi ? »Je hoche la tête« Sans taper ? »Je réfléchis. Je ne suis pas sûr qu’elle m’ait déjà parlé sans taper. Lorsqu’elle n’a

pas de baguettes dans les mains, elle signe. « Non. »« Alors, tu as ta réponse. » Friday est tout sourire, comme si elle venait de

résoudre le secret de l’univers. « Pousse-la à parler avec toi. Sans taper. »« Pourquoi ? » Ça ne me dérange pas qu’elle tape.« Parce que je pense que l’amener à parler sera bien plus intime qu’arriver dans

sa culotte. » Elle regarde Paul. « Tu ne crois pas ? »« J’ai bien peur qu’elle ait raison », répond-il en soupirant.« Je ne comprends pas. » Je penche ma tête en arrière et gémis.

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« Combien de rendez-vous faut-il pour accéder à la culotte d’une fille ? »demande Paul.

« Ça dépend de la fille » marmonné-je.Il se renfrogne. « Les filles qui comptent pour toi. »« Il n’y en a pas eu beaucoup. » Je frotte mon doigt sur mon nez, parce que j’ai

besoin de faire quelque chose pour supprimer cet air stupide que j’ai sur le visage.« OK, donc penses-y comme ça. Toute l’énergie que tu mettrais normalement à

aller dans sa culotte, tu dois la rediriger vers le moyen de la faire parler. »Je regarde Friday et m’appuie à nouveau sur sa jambe. « Quand est-ce que vous

vous êtes mis à parler ce langage incompréhensible ? » demandé-je.« Je le comprends parfaitement », répond Friday.« Moi aussi » lâche Paul en souriant.« Vous ne m’avez pas beaucoup aidé. »PJ glisse du sein de Friday, et j’aperçois son téton. Je regarde ailleurs aussi vite

que possible, car je ne veux pas la gêner. Mais bon Dieu, regarder les seins de Fridayc’est comme voir le torse de Paul. Il n’y a rien de sexy là-dedans.

Friday pose PJ sur ses genoux et boutonne sa chemise.Paul regarde les doigts de Friday, et son regard devient torride à mesure qu’elle

se couvre. Merde, je dois sortir d’ici.« Merci de ne pas m’avoir aidé », murmuré-je.Paul se dirige vers Friday et récupère PJ. Il lui tapote le dos jusqu’à ce qu’il rote

puis il me le tend. « Prends ça, veux-tu ? » dit-il. Puis il me met à la porte avec PJet me la ferme au nez.

« Hé ! » crié-je. « Je n’ai pas signé pour faire du baby-sitting. »« Ça ne prendra qu’une minute » crie Paul à travers la porte.Friday éclate de rire, et je l’entends dire : « il vaudrait mieux que ça dure plus

d’une minute. »Je regarde PJ. « J’espère que tu as le ventre plein, mon pote, parce que je n’ai pas

de seins pour toi. »Il rote à nouveau et ses petits yeux se ferment.Je le sors sur la terrasse et je m’assieds, laissant le vent souffler sur nous tandis

que nous restons ensemble dans l’obscurité. PJ dors sur ma poitrine, et je regardeles vagues, essayant de comprendre ce que je pourrais bien faire pour forcer Peck àme parler. À vraiment me parler.

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F

P A U L

riday déboutonne sa chemise très lentement en s’approchant de moi. Elle porteun soutien-gorge d’allaitement. Je n’aurais jamais cru que du coton blanc avec desœillets et des rabats serait sexy, mais bordel c’est super bandant. Ma queue durcitimmédiatement, et j’ajuste l’élastique de mon short.

Friday laisse tomber sa chemise et se retourne en poussant ses cheveux sur lecôté pour que je puisse défaire la fermeture de son soutien-gorge. Je le dégrafe, et jefais glisser les bretelles.

Elle se tourne vers moi, et je m’arrête une minute pour la regarder. Ses seinssont pleins et lourds, sa taille plus aussi fine qu’avant, ses hanches un peu pluslarges, mais bon sang elle est tellement parfaite que j’en ai le souffle coupé.

Elle se met sur la pointe des pieds et passe ses bras autour de mon cou. Je palpesa poitrine avec précaution parce que je sais qu’elle est sensible. Elle semblecontente, et j’enroule mes bras autour de sa taille nue pour la tirer vers moi.

« Combien de temps penses-tu que PJ va tenir ? » demande-t-elle.« Assez longtemps pour que je te fasse jouir au moins une fois », réponds-je.« Il n’a pas tété longtemps. Il aura faim d’ici à peu près une demi-heure. »« Je peux te faire jouir plus d’une fois en une demi-heure. »Elle frissonne, et ses tétons durcissent contre mon torse. « Prouve-le », dit-

elle.J’enlève ma chemise et descends mon short et mon boxer si rapidement que je

trébuche. Elle rit jusqu’à ce que je me penche vers elle pour enlever sa culotte.Elle est devant moi nue et sans complexe. À moi. Entièrement à moi.Je soulève ses seins et les presse délicatement. Mon fils vient juste de se nourrir

à ces superbes tétons. Il n’y a pas grand-chose de plus beau que ça.« Je peux les embrasser ? » lui demandé-je.« Fais juste doucement », répond-elle en se mordant la lèvre inférieure.Je lève un de ses seins vers ma bouche et embrasse délicatement le téton. Elle

murmure. « Un peu plus fort. »Je prends le bout sombre et gonflé dans ma bouche, et un goût sucré envahit ma

langue lorsque je tire.« Ne suce pas », avertit-elle.« OK » murmuré-je. Mais son lait coule déjà. Une goutte tombe sur son ventre

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et je la chasse avec ma langue. « Désolé », lui dis-je. « Ce n’était pas voulu. »« Je sais », murmure-t-elle. Elle lève son autre sein vers mes lèvres. « Ne suce

pas », répète-t-elle.Au lieu de ça, je lèche et mordille aussi délicatement que possible, puis elle passe

ses doigts dans mes cheveux et les tire doucement en gémissant.C’est presque étrange de prendre les tétons de Friday dans ma bouche sans

piercing. Elle les a retirés avant la naissance de PJ. Je n’ai plus de métal avec lequeljouer, donc je me concentre pour les faire durcir et je les lèche jusqu’à ce qu’elle merepousse.

Elle va vers le lit et s’assied en écartant les cuisses. Elle est toujours rasée ici, etelle est mouillée et luisante. Je sais qu’elle a envie de moi. Et bon sang, qu’est-ceque j’ai envie d’elle.

Elle montre le haut de ses cuisses et s’allonge en arrière pour me laisser la place.Je ne perds pas une seconde. Je me jette à l’intérieur. Je maintiens ses cuisses

écartées et glisse deux doigts en elle, comme je sais qu’elle aime. Je les écarte ettrouve le bon endroit que je suis le seul à connaître. Elle crie lorsque je saisis sonclitoris.

Elle maintient ma tête en place en posant une main sur mes cheveux. Je la laissefaire, car je sais qu’elle aime prétendre mener la danse. Elle se cambre et bougecontre ma bouche. Je sais comment la faire décoller rapidement. Il se trouve quej’aime brouter le minou, et son vagin est mon endroit favori. Je n’ai plus qu’atrouver le rythme. Une fois que ce sera fait, je la ferai jouir sur mon visage.

Elle crie, et je sais qu’elle approche de l’orgasme. Elle me presse plus fort contreelle et je continue à faire ce que je fais car ses cuisses tremblent et qu’elle mouillepartout.

Elle s’arrête, le corps tremblant et cambré, tandis qu’elle crie mon nom. Monnom est sur ses lèvres. Uniquement le mien. Pour toujours.

Elle ôte ses mains de ma tête, et je m’essuie le visage dans les draps avant deremonter sur son corps. « C’était rapide », dis-je.

Elle pousse sur mon torse. « Arrête de te vanter. » Elle rit et me retourne sur ledos.

Elle se penche sur moi et prend mon pénis entre ses mains en pompant un coup.« Pas ça », dis-je. « Toi. »

Elle touche le tatouage sur mon bas-ventre. Je grimace. Il y a le nom de mon exdessus. « Je vais couvrir ça » dit-elle.

« OK. » Je ne demande rien d’autre.« Je n’aime pas que son nom soit si près de ta bite. »« OK. »« Avec quoi veux-tu que je le couvre ? »« Friday ! »« Quoi ? » demande-t-elle en me branlant avec son poing serré. Mais elle

sourit.Je la soulève et écarte ses cuisses pour qu’elle me chevauche.« Tu es vraiment une brute », dit-elle.Mais je sais qu’elle me taquine. Elle aime que je la prenne et que je la mette où

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j’en ai envie. Elle est forte, mais elle est aussi douce. Je le sais. Je pense être le seulà le savoir.

Elle s’allonge et m’embrasse. « Tu pourrais simplement dire s’il te plaît »,murmure-t-elle. Elle me met en elle et glisse lentement jusqu’au bout, jusqu’à ceque je sois tout au fond. Entièrement. C’est là que j’ai envie d’être. Toujours.

« Redresse-toi un peu » lui demandé-je.Elle se redresse avec les mains posées sur mon torse. « Comme ça ? » Elle sourit

et me serre à l’intérieur d’elle. Je bascule les hanches et commence à bouger.« Seigneur, tu es si belle », lui dis-je en prenant ses seins dans mes mains et en

frottant ses tétons.« Sois délicat », prévient-elle doucement.Parfois, j’oublie. Mais comment le pourrais-je avec ces seins contre mon visage,

je n’en sais rien.Friday me chevauche rapidement et ses seins rebondissent légèrement. Elle sait

que j’aime quand c’est sauvage. J’agrippe ses hanches pour l’aider. Elle est serréeautour de mon pénis et je suis proche de l’orgasme, mais je me retiens, car j’aienvie qu’elle jouisse encore. Mon but dans la vie est de la faire jouir le plus possible.La seconde fois, ce n’est jamais un orgasme clitoridien où elle tremble et se cabre,mais je peux la sentir se resserrer. Je vois le plaisir sur son visage. Je la sens devenirtoute douce à l’intérieur, et lorsqu’elle crie mon nom à nouveau je la presse contremoi et glisse plus fort en elle en la tenant immobile pendant que je jouis. Je sens sesparois se resserrer sur moi, puis s’assouplir, et je sais qu’elle a joui à nouveau.

Entre nous, mon torse est humide, parce qu’elle perd du lait quand elle jouit laplupart du temps. Sky assure que ça va s’arrêter un jour, mais je m’en fiche. Je veuxtoutes ses parties intimes. Je veux qu’elle jouisse sur mon pénis et avoir du laitmaternel sur le torse, parce que c’est à elle, à moi, à nous. C’est parfait.

Je me glisse hors d’elle, et elle s’allonge sur mon torse, immobile, poséedélicatement sur moi.

Je caresse son dos et elle reste là, ronronnant silencieusement.« À quoi tu penses ? » demandé-je.« À rien. » Mais elle redresse la tête et pose son menton dans sa main pour me

regarder.« Tu devrais me le dire. Ou je devrai te refuser mes faveurs sexuelles jusqu’à ce

que tu le fasses. »Elle rit. « Je pensais à Sam. »« Maintenant ? » J’essaie de paraître étonné, mais je ne le suis pas, car je

pensais aussi à lui.« Oui. » Elle glousse, puis redevient sérieuse. Tu crois qu’il est au courant du

bégaiement de Peck ? »Je hoche la tête. « Probablement pas. »« Ne lui dis rien » dit-elle.« Je ne lui dirai rien. »« Ce sera mieux s’il le découvre tout seul. »« Je sais. » Je repousse les mèches qui tombent sur son front. « C’est le

dernier », déclaré-je. Le dernier que je dois caser.

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« Je sais. » Elle me sourit. « Après tu devras tout recommencer avec tes propresenfants. » Elle rit.

« Je ne suis pas sûr de pouvoir le faire avec une fille », lui réponds-je.« Nous apprendrons. »Ouais, nous apprendrons.Je vais chercher une serviette, nous sèche, puis j’enlace Friday. Parfois, je

n’arrive pas à croire qu’elle est à moi.Quelqu’un frappe à la porte et j’entends un bébé pleurer. Je jette ma chemise à

Friday et elle la passe par-dessus sa tête. J’enfile mon boxer. Quand je vois qu’elleest couverte, je dis à Sam d’entrer.

« Il a faim », dit Sam. « Il n’arrête pas d’essayer de téter mon visage. »Je reprends le bébé à Sam et il s’en va sans rien dire d’autre. Je pousse les

couvertures et Friday tire PJ vers elle, et il se met à téter. Elle soupire et ferme lesyeux. Le sein sur lequel PJ ne tire pas coule légèrement, et je vois la tache humides’agrandir sur la chemise que je lui ai passée. Je ne m’y ferai jamais. Jamais.

Je les regarde et pense à ce que j’étais avant, et à ce que je suis maintenant. Onfrappe encore à la porte, donc je me lève et passe mon short par-dessus mon boxer.Friday tire légèrement les couvertures. Hayley entre en courant dans la pièce etsaute sur le lit.

Elle roule les yeux. « Il tète encore ? » demande-t-elle.Je passe la main dans ses cheveux. « Oui, il avait faim. »« Je pourrais lui faire faire son rot quand il aura fini ? »Je hoche la tête.« Après, on pourra aller nager ? » Elle me regarde avec espoir.« Bien sûr », réponds Friday.« Tu n’es pas trop fatiguée ? » demandé-je. Elle s’est levée plusieurs fois la nuit

dernière pour nourrir PJ.Elle secoue la tête. « Je vais juste rester allongée jusqu’à ce qu’il ait fini. »Elle ferme les yeux. Je me penche et l’embrasse sur le front. Je prends Hayley par

la main et la fais sortir de la chambre en lui murmurant dans l’oreille. Ellemurmure à son tour. « Je t’aime, papa », dit-elle en souriant.

Mon monde est parfait. Vraiment parfait.

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É

MA T T

tant donné que j’ai laissé Hayley jouer avec les filles assez longtemps pour quePaul puisse baiser, je vais le laisser surveiller les miens. Ouais, je sais, c’est injuste.J’en ai cinq. Mais Seth va avec eux. Seth peut aider pour Joey et Mellie, et lesjumeaux sont endormis, du moins pour l’instant.

Je fais signe aux filles tandis qu’elles s’en vont avec Paul et Friday, puis je reparsdans le couloir en essayant d’être le plus silencieux possible. Friday a couché PJpour qu’il fasse une sieste et il est dans leur chambre, donc je vais le regarder. Sesjambes sont recroquevillées sous lui comme une petite tortue, et je m’émerveille dela qualité de ma vie. Et de celle de mes frères. Nous tirions juste un coup de temps àautre, et maintenant nous avons des familles.

Tous les jours, j’essaie de compter toutes les merveilles que j’ai reçues encadeau.

Ma femme.Mes enfants.Mes frères.Ma vie.En y songeant, c’est dur de se rappeler comment c’était de vivre au jour-le-jour.

Les temps difficiles sont terminés, du moins pour l’instant. On n’est jamais sûr devoir demain. C’est une chose dont j’essaie de me souvenir. Personne ne peut êtresûr de voir demain, donc nous devons savourer chaque minute.

Je couvre ma bouche et baille. La nuit dernière, Hoppy s’est réveillée plusieursfois. Elle ne s’habitue pas aussi bien que Matty à vivre dans un endroit inconnu.

PJ est couché sur le ventre, la bouche ouverte, ses petites lèvres formant un arcparfait. Je prends l’écoute-bébé que Friday a laissé sur la commode et je retournedans ma chambre.

Mes deux bébés dorment encore dans leurs berceaux dans la chambre adjacente,donc je ferme la porte en faisant attention de ne pas faire de bruit. Je ne veux pasqu’ils se réveillent. Pas avant un petit moment. Je tire les couvertures et me glissedans le lit derrière Sky.

Elle me murmure quelque chose lorsque je passe mes bras autour d’elle et reculepour poser ses fesses sur mes genoux. Elle est enceinte de trois mois, donc elle estplus fatiguée que d’habitude, sans parler du fait qu’elle s’occupe de jumeaux qui

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viennent juste d’apprendre à marcher. Et de Joey et de Mellie. Et de Seth,occasionnellement. Je l’ai entendue lui crier dessus hier soir sur la terrasse,lorsqu’il est revenu de la plage en tenant la main d’une fille. Il avait plus de rouge àlèvre sur sa bouche qu’elle.

Ce garçon va bientôt entrer à l’université, il n’est pas puceau, et c’est ni plus nimoins qu’un paquet d’hormones sur pattes, mais elle lui est quand même rentrédedans. Elle a agi exactement comme ma mère l’aurait fait. J’ai été fier d’elle quandje l’ai entendue.

Elle s’est installée dans la maternité comme si elle était faite pour ça. Je doutaisd’elle au début, mais elle s’est dévouée à notre famille, y compris pour les enfantsqu’elle n’avait pas mis au monde. Joey, Mellie et Seth sont autant nos enfants queMatty et Hoppy.

Sky frotte la tête contre son oreiller et se retourne vers moi. « Rendors-toi »,lui dis-je.

« Non », murmure-t-elle. Elle tend la main vers ma braguette, et presse lesdoigts contre mon pénis. « Est-ce que les enfants dorment ? »

« Joey et Mellie sont avec Paul et Friday. Les jumeaux dorment. Seth estprobablement quelque part en train de penser à baiser, mais il surveille Joey etMellie en même temps. »

Elle renifle. Ses doigts caressent mon pénis, puis elle roule vers moi et elledéboutonne mon pantalon. « Enlève ça » dit-elle.

« Oui, madame. » Un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je me lève etenlève mes vêtements aussi vite que je le peux. Je soulève les couvertures, et je voisqu’elle porte une culotte et un t-shirt, donc je me penche sur elle et passe mesdoigts dans les côtés de sa culotte pour la tirer vers ses cuisses et jusqu’à ses orteils.Elle donne un coup de pied et la culotte vole à travers la pièce. « Tu es sûre que tune veux pas terminer ta sieste ? » Je regarde son joli visage tout en m’agenouillantentre ses cuisses et soulève sa cheville pour la mettre sur mon épaule.

« Je peux faire la sieste après » dit-elle. Elle sourit et ses joues rosissent.« J’irai chercher les enfants après » réponds-je. J’embrasse l’intérieur de sa

cheville et remonte vers son mollet.« Mmm-mmm » laisse-t-elle échapper lorsque j’embrasse l’intérieur de sa

cuisse. « Continue. »« Tu as un goût salé. »Elle glousse lorsque je frotte ma barbe d’un jour contre sa cuisse « Arrête ça »

crie-t-elle.Elle laisse écarte les cuisses et j’incline la tête, savourant la beauté de ma

femme.J’entends un bruit dans la pièce adjacente, et je laisse tomber ma tête sur le

ventre de Sky en gémissant. « Ils sont réveillés. »Les jumeaux jacassent de l’autre côté de la porte fermée. J’imagine que nous

avons environs trois minutes avant qu’ils ne commencent à s’impatienter.Sky tend la main vers la table de nuit et ouvre le tiroir. Elle en sort un petit

vibromasseur rose et hausse les sourcils.« Oh que oui ! », lui dis-je. Je guide sa main vers son vagin, et elle allume

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l’appareil. Je souris, et pénètre en elle.Elle est humide et chaude et je suis prêt à jouir presque aussitôt. Mais elle n’est

pas tout à fait prête.Les jumeaux dans l’autre pièce sont de plus en plus bruyants. Je m’assieds et

soulève les pieds de Sky avant de les croiser, puis je les pose sur mon épaulegauche. Je me penche en avant, et ses hanches se soulèvent. Je remonte son T-shirtau-dessus de ses seins, et tire doucement vers la gauche, allongeant ses tétons dubout de mes doigts, les tirant délicatement mais fermement. Comme elle n’allaitepas en ce moment, je peux être un peu plus brusque.

Je fais des va-et-vient en elle, et sa bouche s’ouvre. Elle me serre, et je saisqu’elle va bientôt jouir. Je peux le voir à son halètement et à la cambrure de soncorps, que j’ai appris à connaître aussi bien que le mien.

« Peux-tu jouir pour moi ? » lui demandé-je. Je presse ses cuisses vers l’avantet m’enfonce plus profond, jusqu’à ce qu’elle crie.

« Maintenant », dit-elle, et ses parois se resserrent sur moi. Je m’immobilise,et savoure les petites palpitations de son vagin contre mon membre. Puis, je lalaisse savourer l’orgasme clitoridien que le vibromasseur vient de lui donner.Ensuite, j’écarte ses cuisses, pose ses pieds sur chacune de mes épaules, et luidonne un orgasme d’un genre différent. Ses ongles griffent mon dos pendant que jeprends son téton dans ma bouche et le suce brutalement, comme elle aime que je lefasse. « Jouis, Matt », me presse-t-elle.

Donc je le fais. Elle est tellement mouillée et tellement sexy, et elle est à moi. Jesavoure l’orgasme, jouissant tout au fond d’elle, juste comme j’aime. Je lâche sesjambes et retombe sur elle. Elle repousse mes cheveux derrière mes oreilles. « Jet’aime », déclare-t-elle en me regardant dans les yeux.

Je l’embrasse rapidement. « Tu es satisfaite pour l’instant ? »Elle sourit. « Ça suffira pour l’instant. »Nous avons appris lorsqu’elle était enceinte des jumeaux que c’était une vraie

nymphomane pendant la grossesse.« Désolée d’avoir dû t’utiliser comme ça » dit-elle. Elle claque sa langue sur son

palais. « Quelle vie difficile tu as ! » me taquine-t-elle.« Faire jouir ma femme. C’est si difficile pour moi. » Je fais semblant d’être

fatigué et je m’allonge près d’elle sur le lit.Elle secoue mon épaule et s’étire en baillant.Je récupère le vibromasseur qu’elle a laissé tomber et l’essuie sur les draps, puis

je le range dans le tiroir. « Tu veux finir ta sieste ? »Elle secoue la tête et se lève. Elle se lave très rapidement dans la salle de bain et

s’habille. Ensuite, elle part dans la chambre des jumeaux et en revient avec un surchaque hanche. « On devrait commencer à faire à manger. »

« Le dîner peut attendre. » Je balaye les cheveux qui tombent sur son front.« Tu es enceinte. Tu as un joker. »

« Je n’arrive pas à croire que tu le leur as dit à tous autour du feu de camp. Tu esincapable de garder un secret. »

J’éclate de rire. Je ne peux rien cacher à mes frères. C’était déjà assez durd’attendre jusqu’au troisième mois pour le dire. Je ne pouvais pas tenir un jour de

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plus. « Ils n’ont pas eu l’air surpris. »« Que tu ne puisses pas garder un secret ? Ce n’est pas étonnant. »Elle tend Matty vers moi et je le prends. « Tu as vu Emily et Logan ? » lui

demandé-je.« Em travaille sur un cadeau pour Pete et Reagan », réponds Sky.« Quel genre de cadeau ? »« Du genre beau cadeau. » Elle sourit. « J’en ai entendu une partie ce matin.

C’est vraiment merveilleux. »« Pour après le mariage ? »Elle hausse les épaules. « J’imagine. »« Quand a lieu le mariage ? » demandé-je. C’était censé être hier, mais cela n’a

pas été le cas, pour une bonne raison.« Demain matin », répond-elle. « Sam doit retourner s’entraîner demain

soir. »« Déjà ? » On ne le voit vraiment plus assez depuis qu’il fait du football en

professionnel.Elle hausse les épaules à nouveau. « Il a dû batailler pour avoir la permission de

rester aussi longtemps. »Je me penche vers elle et l’embrasse. Hoppy sautille et tapote ma joue, mais je

ne m’arrête pas d’embrasser Sky. Lorsque je relève enfin la tête, je dis à Hoppy :« Les baisers sont une bonne chose. C’est comme ça que tu es arrivée ici. » Ellesautille encore un peu et couine.

« Je t’aime », me dit Sky. Puis elle met Hoppy au lit et plonge sur elle pour luisouffler bruyamment sur le ventre. Je fais pareil avec Matty, et en quelquessecondes nous avons deux bébés heureux qui rient sur leur lit. Elle me regarde, etelle est tellement parfaite que mon cœur s’emballe. L’écoute-bébé se déclenche, etj’entends PJ s’agiter, donc j’y vais et je le récupère. Quand on en a déjà cinq, bientôtsix, qu’est-ce qu’un enfant de plus ?

C’est le paradis, voilà ce que c’est.

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J

EM I L Y

’ai besoin d’un mot qui rime avec toujours », dis-je en passant mon médiatorsur les cordes de ma guitare. Logan est assis face à moi, alternant entre

l’écriture des paroles de ma chanson et un dessin qu’il fait sur une feuille de papier.Il me regarde et je sais qu’il n’a pas entendu ce que j’ai dit. Je le pousse avec monorteil. « Il me faut un mot qui rime avec toujours », répété-je.

Il pousse un grognement. « Tu demandes une rime à un sourd ? » ricane-t-il.« C’est marrant. »

Je le pousse à nouveau avec mon orteil. « Je suis sérieuse. Donne-moi un mot. »« Amour. Retour. Secours. »« Dixit le sourd », lui dis-je en roulant les yeux. Je sais qu’il est capable de tout

faire. Il dévore les livres comme s’ils étaient de la nourriture. Son vocabulaire estbien plus riche que le mien.

Kit se dirige vers lui et lui tend un cube. Elle balbutie quelque chose et il meregarde. « Qu’est-ce qu’elle a dit ? »

« Ma ma ma ma », lui réponds-je. Il ne peut pas lire sur ses lèvres. C’estdifficile pour lui de ne pas savoir quels mots sortent de sa bouche. Elle ne parle pasencore, mais elle émet des sons.

« Pa pa pa pa pa pa », dit-il en s’adressant à elle. Elle lui sourit et met le cubedans le trou où il doit s’encastrer. Il tape dans ses mains pour la féliciter, et elle faitune petite danse. « Est-ce qu’elle l’a dit ? » me demande-t-il.

Je secoue la tête.Il se lève et me rejoint sur le lit. « À quoi ça ressemble quand elle rit ? » Il me

dévisage, et mon cœur se déchire. Il me le demande tout le temps, et j’essaie de luiexpliquer, en variant mes explications en fonction des changements. Son rirechange chaque jour. Tout en elle change, et les sons qu’elle émet sont la seule chosequ’il ne peut pas percevoir. Je pose ma guitare de côté.

« C’est bruyant et désagréable, comme toi » réponds-je. Je pousse son épaule etil me fait rouler sous lui en m’immobilisant pour me chatouiller. « Arrête ! » crié-je. Il ne peut même pas m’entendre, mais je sais qu’il sent la puissance de monsouffle près de son oreille et la vibration de ma voix dans ma gorge. Il ressent tout,mais il ne peut pas l’entendre.

« Je vais t’en donner du bruyant et du désagréable », grogne-t-il

«

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malicieusement avant de m’embrasser. Il relève la tête et me regarde. « Tu étaisplutôt bruyante hier soir », dit-il. « Sam est venu s’en plaindre ce matin. »

« Tu aurais dû me le dire ! »« Comment je saurais que tu fais du bruit ? » me demande-t-il en souriant. Il

montre ses oreilles. « Je suis sourd. »Je pousse son épaule et il s’assied. « Je veux te parler de quelque chose

d’important », lui dis-je.Il s’assied, curieux. « OK », répond-il lentement.Je signe en lui parlant. « Tu te souviens juste après sa naissance, quand toi et

moi nous avons parlé d’un implant cochléaire ? »Il se fige, se renfrogne immédiatement, et je me sens coupable d’avoir parlé de

ça. La première fois qu’il en a parlé, j’étais totalement contre. Je pensaisobstinément qu’il n’y avait aucun problème avec lui, que sa surdité n’avait pasd’importance, pas plus que ma dyslexie. Mais ça a de l’importance. C’est importantchaque fois qu’il me demande de lui décrire son rire, ou quand il ne peut pasl’entendre l’appeler. Lorsqu’elle pleure la nuit et qu’il ne peut le savoir que grâce àune lumière et une vibration sous son oreiller. C’est tellement important.

J’avale la boule que j’ai dans la gorge et cligne des yeux pour retenir les larmesqui arrivent. Je ne pensais pas que je serais si émotive en lui parlant de ça. Mais je lesuis.

« S’il existait une méthode pour corriger ma dyslexie, voudrais-tu que je lasuive ? » lui demandé-je.

« Tu le ferais ? » Il me dévisage.Une larme tombe de mes cils et il l’essuie avec son pouce.« Pourquoi pleures-tu ? » demande-t-il. « Je t’ai dit que je n’avais pas besoin

de chirurgie. »« Réponds à ma question. »« Tu veux savoir si je corrigerais ta dyslexie ? »« Oui. »Il détourne le regard, aspirant le piercing de sa lèvre dans sa bouche pour jouer

avec. « Oui, je le ferais. »Un sanglot envahit ma poitrine, et je le ravale. « Pourquoi ? »« Parce que… » Il s’arrête. Il regarde partout sauf vers moi. « Parce que je veux

que tu aies tout. Je souhaite que tu sois capable de comprendre les panneaux designalisation et d’envoyer des SMS, que tu puisses lire les menus. Je souhaite que tuaies tout ça. »

Je déglutis. « Et moi, je veux tout ça pour toi. »Il me lance un regard furieux. « Je peux faire tout ça. »« Mais tu ne peux pas l’entendre rire. Tu n’entends pas ses babillages. Tu ne

peux pas l’entendre pleurer. » Je prends ses mains dans les miennes. « Je veux quetu puisses faire tout ça. »

Il inspire et bloque sa respiration. « Je ne sais pas. »« Moi, je sais. J’ai pris un rendez-vous pour toi quand on rentrera. »Il me dévisage. Il n’est pas énervé, et il y a une lueur dans ses yeux, celle que

j’espérais. « Tu es sûre ? » demande-t-il.

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« Je suis certaine. Si tu le veux. »« Je le veux » laisse-t-il échapper. Puis il sourit. « Je le veux. »« Ne le fais pas pour moi, parce que je n’en ai pas besoin. »Il hoche la tête. « Je le sais. » Il regarde notre fille. « Mais elle, elle en a

besoin. »« Non. Elle ira très bien comme ça. »« J’en ai besoin », dit-il.« OK », réponds-je. Je tiens son visage entre mes mains et regarde droit dans

ses yeux bleus. Il a mon cœur et mon âme. Il les détient depuis que je l’ai rencontré.Il les aura toujours.

« Ne dis rien à personne, OK ? » dit-il.J’acquiesce. « OK. »« C’est entre nous. »« OK. »Il me passe ma guitare. « Finis ta chanson pour Pete et Reagan. »Il s’en va et s’assied sur le sol avec notre fille, en lui répétant « Pa pa pa pa pa

pa. » Elle ne le répète pas. Pas encore.

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J

R E A G A N

e fais tourner ma bague sur mon doigt en marchant sur la plage. Je suis partieme promener seule vers le phare, car j’avais besoin de quelques minutes pour

reprendre mes esprits. Le vent balaye mes cheveux et mes songes.« Reagan ! » entends-je depuis la plage. Je lève les yeux et vois ma mère courir

vers moi. Elle me ressemble, les membres longs et fins, les cheveux tombant sur lesépaules. Elle ne porte pas de maquillage, et je devine qu’elle a été au soleilaujourd’hui. « Je voulais te parler », dit-elle en haletant à cause de sa course.

« Tout va bien ? » lui demandé-je ? « Où est papa ? »Elle sourit. « Il est parti pêcher sur la jetée avec Pete et Lincoln. »Je ris. J’imagine ce que ça va donner, avec Pete qui va devoir faire avec mon père

et mon petit frère.« Ce que tu as fait, donner ton mariage à Patty et John… » commence-t-elle.

Elle me regarde droit dans les yeux. « Je suis si fière de toi. »« C’était merveilleux, n’est-ce pas ? » Je repense à ce matin. Ma robe était trop

grande pour elle. Mes fleurs étaient trop simples. Mais c’était tout de mêmemerveilleux.

« Somptueux », répond-elle doucement. « Alors », lâche-t-elle finalement.« Alors ? »« Alors, à propos de ton mariage à toi. »« Oh oui. Ça. » Je ris. « Demain matin. Je suis vraiment désolée que vous soyez

venus jusqu’ici et que nous ayons dû annuler. »« Oh, je ne m’inquiète pas pour ça. Je voulais juste m’assurer que… » Elle laisse

traîne sa voix.« Que ? » dis-je en souriant.« Rien », sourit-elle à son tour avant d’enlever une mèche de cheveu de ma

bouche.« Dis-le. »« Je voulais juste être sûre que tu n’avais pas de remords. »« À propos du mariage ? »Elle hoche la tête.« Non, aucun remord. »« Tu es sûre ? »

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Absolument sûre. Je ne doute pas du tout de ma décision d’épouser Pete. Pas uneseconde. « À cent pour cent. »

« Alors pourquoi j’ai l’impression que tu hésites ? Tu semblais soulagée quandPatty et John ont repris ton mariage. »

J’éclate de rire. « Oh, je l’étais. »« Je savais que quelque chose n’allait pas ! » crie-t-elle. « Est-ce que Pete et toi

avez des problèmes ? »Je secoue la tête. « Non, rien de ce genre. J’avais prévu une surprise pour Pete,

mais le vol a été annulé. Ils arrivent aujourd’hui. »« Qui ça ils ? »« Les enfants trouvés de Pete. Gonzo et Edward. Et la petite sœur d’Edward. Et

Henry vient avec eux. On ne peut pas se marier sans eux. Ils sont comme desmembres de la famille.

« Oh, Reagan », dit-elle.« Quoi ? » demandé-je.« J’aimerais pouvoir dire que je suis à l’origine d’une partie de la femme

merveilleuse que tu es devenue, mais j’ai peur de n’y être pour rien. » Elle renifle.« Maman », pleurniché-je. Elle se moque de moi.« Qu’est-ce que tu vas porter demain ? » demande-t-elle.« Je n’en ai aucune idée. » J’ai donné à Patty ma belle robe, qui ne m’allait pas

vraiment, de toute façon.« Tu veux aller faire du shopping ? » demande-t-elle. « Ensuite nous pourrons

peut-être boire un verre ? » Elle hausse un sourcil.« Bien sûr. »Lorsque nous rentrons à la maison, le soleil est en train de se coucher et tout le

monde est dans la cuisine. Vraiment tout le monde.Je me penche vers Friday. « Ma mère veut sortir faire du shopping et boire un

coup. Tu veux venir ? »Elle passe PJ à Paul et acquiesce. « Penses-tu que Sky et Emily pourraient avoir

envie de venir aussi ? »Elle rassemble tout le monde et nous partons faire du shopping. Je prends une

petite robe blanche charmante qui sera parfaite pour mon mariage.Mon téléphone sonne. Je le sors de ma poche.« Qu’est-ce que tu as fait, princesse ? » me crie Pete dans l’oreille, mais je

l’entends rire.« Je ne vois pas de quoi tu parles », réponds-je pendant que ma mère paye ma

robe.« Gonzo vient d’arriver avec la sœur d’Edward sur ses genoux, et Edward le

fusille du regard, et Henry a amené ton père pêcher. »« Oh, ils sont là ! Je suis contente qu’ils aient réussi !« Je n’arrive pas à croire que tu les aies invités.Je soupire. « C’est la famille, Pete. »« Ils ne t’ennuient pas, princesse ? On ne les voit pas assez souvent ? »« Jamais » réponds-je, et je le pense.J’entends le sourire dans sa voix lorsqu’il dit : « Je t’aime. »

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« Je t’aime aussi. »

Friday glousse à l’arrière de la camionnette, et quelqu’un rote. Il est bien possibleque ce soit ma mère, ce qui fait tellement rire Friday qu’elle renifle, ce qui la faitreprendre de plus belle.

« Oh mon Dieu, Matt va me tuer », dit Sky depuis le siège conducteur. « Je suispartie avec un groupe de vieilles femmes mariées, et je reviens avec un groupe defemmes bourrées. »

Maman rote encore, et même moi je ne peux pas m’empêcher de rire.Sky a été désignée capitaine de soirée ce soir, puisqu’elle est enceinte. Elle a bu

de l’eau toute la nuit. Toute la nuit, c’est vraiment exagéré. Il n’a fallu qu’une heurepour que tout le monde se mette la tête à l’envers. Nous nous garons dans l’allée dela maison de la plage et Sky appelle quelqu’un. « Tu peux venir m’aider à sortir lesivrognes de la voiture ? » dit-elle.

« Je ne suis pas bourrée ! » crié-je avant de grimacer parce que j’ai mal aucrâne. J’ai bien trop bu.

« C’est pour ça que j’ai dû te soudoyer pour te faire rentrer dans la voiture. »Ma mère touche le sommet de mon crâne depuis son siège derrière moi. Mais

c’est un peu comme si elle me frappait avec un marteau. « Tu es tellement ivre,chérie », dit-elle. « Et moi aussi. J’espère que ton père est encore debout parce quej’ai bien l’intention de lui faire sa fête. »

« Beurk ! » m’exclamé-je. « Tu en as trop dit ! »Elle éclate de rire. « Tu es sur le point de devenir une veille femme mariée,

Reagan. Tu dois t’y faire. »Je suis sur le point de devenir une vieille femme mariée. La vieille femme mariée

de Pete.En parlant du loup, les portes du van s’ouvrent et tous les Reed regardent à

l’intérieur en souriant. « Oh, bonté divine », dit Logan. « Qu’avez-vous fait à mafemme ? » Il tire le bras d’Emily, car elle est la plus proche de la porte, et la hissesur ses épaules

« Tu aurais pu simplement me porter comme un gentleman ! » crie-t-elle. Il luiclaque et elle éclate de rire.

« Bonne nuit tout le monde ! » dit-il.La suivante est Friday, et elle glousse toujours. Elle crie : « Je crois que j’ai

besoin que tu m’aides à vider mes seins, Paul. » Elle attrape ses seins et tous lesautres hommes regardent ailleurs. « Tu as donné un biberon à PJ ? »

« J’ai donné un biberon à PJ » répond-il. Il regarde ses seins qui inquiètentFriday pour une raison obscure. « Et je vais m’occuper de tes seins. » Il éclate derire.

« Je savais que tu le ferais. » Elle glousse à nouveau et il passe ses bras autourd’elle pour l’emmener dans la maison.

Ensuite, Papa sort maman, et elle se tient devant lui et le dévisage. « Sois ungentleman et jette-moi sur tes épaules, tu veux bien ? »

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Il se plie en deux et la hisse sur son épaule, alors elle éclate de rire et lui tape lesfesses. « Tiens-toi tranquille ! » dit-il, et il lui pince le derrière. Son visage estécarlate.

« Bonne nuit, Reagan ! » crie maman.« Bonne nuit, maman ! » crié-je à mon tour.Pete grimace.« Oups ! » rigolé-je. « Est-ce que j’ai crié trop fort ? »« Jamais », grogne Pete en me prenant dans ses bras.« Ne va pas si vite ! » lui dis-je. Puis je tape sur ses bras pour qu’il me repose

par terre et je cours vomir dans les buissons.« Oh, non », se désole Sky. « Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. »« Ce n’est rien », dit Pete avant de me soulever pour que je puisse passer mes

jambes autour de sa taille. Il presse mes fesses tandis que nous passons devant tousles autres, et j’enfouis mon visage dans son épaule.

Matt enlace Sky et je l’entends lui demander : « Tu es sobre ? »« Comme un chameau », répond-elle.« Bien », dit-il. « Parce qu’on dirait que je suis le seul qui va baiser ce soir. »Sky l’embrasse et il sourit.Pete nous ramène dans le couloir et jusqu’à notre chambre. Il s’arrête en face du

lavabo de notre salle de bain et me fait asseoir. Il met du dentifrice sur une brosse àdents et me la passe. « Tu peux le faire toute seule ? » demande-t-il.

Je hoche la tête.« Bien. » Je l’entends fouiller dans les tiroirs et il revient avec l’un de ses T-

shirts. Il m’aide à me changer.« Alors, tu veux tirer un coup ? » demandé-je. Je trébuche en essayant d’aller

vers lui.« C’est tentant » répond-il. Il rit et m’entraîne vers le lit en me tirant par le

bout des doigts. Je m’écrase sur mon oreiller. « Tu t’es bien amusée ? »J’acquiesce, ce qui me fait mal à la tête. Pete va chercher un gant de toilette

humide et le pose sur son front.« Je pense qu’il est censé aller sur mon front » dis-je.« Oh, oui. » Il rit et me le jette à la figure. « Je ne crois pas t’avoir déjà vue

autant bourrée. »« Je sais, ok ? » soupiré-je.« Comme tu es saoûle, je peux te demander quelque chose ? »Je lève un doigt pour l’arrêter. « J’ai le sentiment que je devrais répondre non.

Mais je n’arrive pas à savoir pourquoi. »Il rit et prend ma main. « Tu veux m’épouser, n’est-ce pas ? »Je le regarde droit dans les yeux. « Plus que tout au monde. »Il sourit et embrasse ma main. « Tu veux avoir des enfants avec moi ? »

demande-t-il doucement.J’ai presque l’impression d’avoir mal entendu.« Oui. » Je n’ai même pas besoin d’y réfléchir. « Oui. »« Bientôt ? »« Est-ce qu’on pourrait se marier d’abord et en reparler ensuite ? »

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Il acquiesce et me tire pour que sois face à lui. Il m’embrasse le bout du nez. « Vate coucher. »

« Tu es sûr que tu n’as pas envie de faire l’amour ? » demandé-je. « Parce quemoi j’ai bien envie de faire l’amour. »

« Tu fais descendre mon pantalon tout seul, princesse », dit-il. Il me tire plusprès de lui et je pose ma tête contre son torse. J’entends son cœur battre, et jeferme les yeux. Je ne me suis jamais sentie plus en sécurité qu’à cet instant.

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J

P E T E

e me réveille quand quelqu’un qui saute sur mon lit et j’ouvre brusquement lesyeux. « Mais qu’est-ce que tu fous ? » demandé-je à Sam.

Il se penche vers moi et sourit. « Mec, réveille-toi, tu te maries aujourd’hui »Je me frotte les yeux et regarde autour de moi. « Où est Reagan ? »« Toutes les filles sont chez John et Patty. Elle est en train de s’habiller. »Je me lève. « Pourquoi est-elle là-bas ? »Il secoue son index dans ma direction. « Ça porte malheur au marié de voir la

mariée avant le mariage. »« Est-ce qu’elle va bien ? » demandé-je.« Elles sont toutes malades comme des chiens ce matin. Donc sa mère a ouvert

une bouteille de champagne pour les aider à aller mieux. » Il se met à rire. « SiReagan ressemble à sa mère en vieillissant, tu vas être un sacré veinard. »

J’en suis déjà un.« En parlant de chance », dit-il, il met les mains autour de sa bouche et

chuchote assez fort : « Tu as entendu le bruit qui provenait de la chambre de sesparents hier soir ? J’ai dû me lever et sortir. » Il bouge les hanches comme s’ilfaisait l’amour en tenant ma tête de lit, et je lui donne un coup de pied dans lahanche pour le faire descendre de mon lit. Mais j’éclate de rire. Sam me faittoujours marrer. « Lève-toi » chante-t-il à tue-tête. « Tu dois t’habiller, parceque je vais bientôt devoir partir et je veux te voir lui passer le doigt dans la bague. »

« Passer la bague au doigt », rectifié-je.Il hausse les épaules. « Passer le doigt dans la bague. Passer la bague au doigt.

C’est pareil », dit-il en souriant.« Va te faire voir. »Il devient tout à coup sérieux. « Tu as peur ? »Je secoue la tête. « Pas vraiment. » En fait, je suis mort de trouille. Pas

d’épouser Reagan, mais de ce qui vient après.« Tu es un putain de menteur », dit-il. Puis il recommence à sauter sur mon lit.

« Debout » crie-t-il.Je me lève et me dirige vers la salle de bain, et je lui claque la porte au nez quand

il essaye de me suivre. « Va-t’en » hurlé-je.« Mais je suis le témoin ! » répond-il.

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J’ouvre la porte et le regarde. « Qui t’a demandé d’être témoin ? »« Mec, on a partagé un utérus. Évidemment que je suis ton témoin. »J’entre dans la douche et j’entends la lunette des toilettes se refermer derrière

moi. Je sors la tête et vois Sam, assis sur les toilettes. Je connais le meilleur moyende me débarrasser de lui.

« Alors », dis-je, « qu’est-ce que tu vas faire à propos de Peck ? »J’entends la lunette des toilettes grincer et je regarde. Il est sorti de la salle de

bain, et ça me fait rire. J’ai vraiment envie de savoir ce qu’il va faire à propos dePeck, mais j’imagine qu’il n’en a aucune idée. Cela ne me surprend pas.

Je me rase et m’habille avec un pantalon léger et une chemise blanche que jelaisse ouverte. Je glisse mes pieds dans des tongs et sors dans le salon. Tous mesfrères sont là avec leurs enfants.

Paul m’attrape et prend ma tête dans le creux de son bras, puis frotte mon crâneavec son poing. Je suis obligé de passer ma jambe autour de la sienne et d’essayerde le faire tomber pour qu’il me laisse partir.

Je passe une main dans mes cheveux et tente de recoiffer mes cheveux qu’il amis en pétard lorsqu’il me lâche enfin.

« Je peux te parler une seconde ? » dit-il.Je hoche la tête et le suis dans sa chambre. Il ouvre une valise et en sort une

boîte. Il me la tend. « Qu’est-ce que c’est ? » demandé-je.Il rougit. « Eh bien, je voulais savoir si tu le veux. Pour Reagan. »J’ouvre la boîte et regarde à l’intérieur. C’est un pendentif en saphir sur une

chaîne en or toute simple. « C’est celle de maman », dis-je. Je le sors de la boîte etle regarde.

Paul hoche la tête. « Elle aimerait Reagan autant que nous. Et je suis sûr qu’elleserait heureuse que Reagan porte quelque chose qui lui appartient, le jour de sonmariage. »

Je le repose dans la boîte et le rends à Paul. « Pourquoi tu ne vas pas le luidonner ? » demandé-je. « Elle a besoin de quelque chose de bleu avant lacérémonie. »

Il me le tend. « Ça doit venir de toi. »« Va le lui donner. Pour moi. S’il te plaît. »L’émotion me submerge et je me retourne vers le miroir pour me recoiffer. Mais

Paul passe son bras autour de mon cou et regarde mon reflet. « Je suis vraiment fierde toi » dit-il doucement. « Je veux que tu le saches. »

Sa voix est rauque, et il s’arrête pour se racler la gorge.« Merci » réponds-je.Il prend la boîte. « Je vais aller voir Reagan. »Je hoche la tête.Je suis toujours un peu sonné quand quelqu’un d’autre frappe à la porte. Je lève

les yeux et vois M. Caster. « Bonjour », lui dis-je. Je rougis un peu en repensant àce que Sam a dit ce matin, mais j’essaye de l’oublier.

« J’ai quelque chose à te dire », dit-il. Il ferme la porte derrière lui et commenceà faire les cent pas.

« Qu’est-ce que c’est ? » Je m’assieds sur le coin du lit de Paul.

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« J’aime cette fillette plus que tout en ce monde », dit-il.« Je sais. »« Et lorsque je t’ai rencontré, je t’ai promis que si jamais tu lui faisais du mal, je

te couperais les testicules. »« Je m’en souviens. » J’ajuste ma posture, parce que mes couilles sont en train

de se ratatiner dans mon ventre.« Et je voulais juste que tu saches que ça tient toujours, même si elle a une

bague au doigt. »« Oui monsieur », réponds-je.Il arrête de marcher et me fixe pendant une seconde. Je hausse un sourcil. Je ne

peux pas lui en vouloir de dire ça. Si un jour j’ai une fille, je ferai la même chose.« Je n’ai pas pu choisir l’homme dont ma fille est tombée amoureuse »,

commence-t-il. « Mais si j’avais pu le faire, je t’aurais choisi, toi. C’est tout ce queje voulais dire. »

« Merci, monsieur. »Il quitte la pièce, et je me laisse tomber sur le bord du lit. Merde, ils ont décidé de

me faire pleurer aujourd’hui.Au bout d’une minute, la porte s’ouvre à nouveau et Friday me saute dessus.

« Pourquoi es-tu sur mon lit ? » demande-t-elle.« J’essayais de tripoter tes petites culottes sans que personne ne le sache. Merci

d’avoir gâché mon plaisir », soupiré-je sur un ton sarcastique.« Tu es un gros pervers accro aux petites culottes » dit-elle. Puis elle glousse.« Est-ce que tu as bu ? »« Non. Pas une goutte. » Elle me pousse. « C’est toi qui as envoyé Paul avec un

pendentif ? »« Peut-être. Pourquoi ? »« Reagan est en train de pleurer », admet-elle avec une expression douce sur le

visage.« Des larmes du genre je-suis-vraiment-heureuse, ou plutôt je-déteste-ce-

type ? »« Des larmes de joie. »« Oh, ouf », soupiré-je. Je peux accepter qu’elle pleure, du moment que ce sont

des larmes de joie.« Tu es prêt ? »« À quoi ? »« À te marier, crétin » hurle-t-elle.Je saute du lit. « Maintenant ? »Elle hoche la tête.Je hoche la tête à mon tour. « Je suis prêt. » Je suis tellement prêt. Je crois que

je suis prêt depuis la première fois où je l’ai rencontrée.Je me dirige vers la terrasse et regarde dehors, et je vois que les chaises ont été

installées, et qu’Emily est perchée sur un tabouret, en train de jouer de la guitare,tandis que je m’avance vers l’autel. Je passe près de Gonzo et il me sourit, puis iltend son poing pour le taper contre le mien. Henry me sourit depuis le premierrang, où mes parents seraient assis s’ils étaient là. Il est à côté de Paul et Friday, et

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mes frères sont sur la rangée suivante avec leurs femmes. Sam est debout près del’autel, et il m’attend. Je palpe ma poche à la recherche de la bague. Mais il tâte lasienne et hoche la tête. Je m’en suis occupé, me dit-il sans un mot.

Je m’installe face au prêtre, et la mère de Reagan me sourit et essuie une larme.Je gigote, parce que j’ai besoin que Reagan soit là avec moi.

Ensuite la baie vitrée s’ouvre et elle sort au bras de son père. J’arrête de respirer.Je ne peux pas m’en empêcher. Elle est si belle que mon cœur s’emballe. Elle porteune magnifique robe blanche courte, parfaite pour un mariage à la plage. Elle estparfaite pour elle. Pour nous. Pour moi.

Elle s’arrête à mes côtés, et son père l’embrasse sur la joue. Je l’entends lui dire.« Il n’est pas trop tard pour faire machine arrière. »

« Je ne veux pas faire machine arrière, papa », dit-elle. Elle l’embrasse sur lajoue et il essuie une larme qui coule sur la joue de sa fille avec son pouce.« Merci. »

Il me regarde une seconde et s’arrête pour me serrer la main. « Merci,monsieur », dis-je.

Puis je prends la main de Reagan dans la mienne, et j’essaye de me rappeler decet instant. Je veux le graver dans ma mémoire. Elle ne porte pas de fleurs. Elleporte une couronne de marguerites sur la tête, et c’est tellement merveilleux que jene peux pas m’arrêter de la regarder.

« Ça va ? » demande-t-elle. Elle touche le pendentif qui appartenait à ma mère.« Je l’aime beaucoup », dit-elle en le regardant.

« Elle aurait aimé qu’il te revienne » déclaré-je. J’y crois de tout mon cœur.Le prêtre se racle la gorge et commence son discours par « Mes bien chers

frères. »Lorsque c’est à mon tour de prononcer mes vœux, je me racle la gorge et cligne

des yeux pour refouler les larmes. « Reagan, tu es plus forte que tous ceux que j’airencontrés. J’ai su que je t’aimais quand nous étions assis autour d’un feu de campet que tu m’as supplié de ne pas t’embrasser. Tu n’aimes peut-être pas ce souvenir,mais je l’adore, car c’est la première fois que j’ai su au fond de moi que tu pourraisêtre à moi. Et mes sentiments n’ont pas changé depuis. » Je me frotte le nez et memets à rire. « Ensuite, tu m’as donné un coup de poing dans la figure, et j’ai su queje ferais n’importe quoi pour te conquérir. »

Je regarde ma famille, et je vois toutes les filles s’essuyer les yeux.« Puis je t’ai ramenée chez moi et ma famille t’a aimée autant que je t’ai aimée.

Tu peux botter des fesses, mais tu peux aussi aimer, et c’est tout ce qu’il faut pourdevenir une Reed. »

Ma famille rigole.« Alors, Reagan, je promets de prendre soin de toi, de te traiter avec respect et

de t’aimer de tout mon cœur. »Reagan renifle. « Je t’ai rencontré lors de la pire soirée de ma vie », dit-elle.

« Puis j’ai passé deux ans à essayer de trouver comment je pourrais te revoir. » Ellerit. « Deux ans à faire des plans, parce que je savais que tu avais quelque chose despécial. Tu as conquis mon cœur probablement bien avant que tu ne le veuilles, etj’espère que tu le garderas pour toujours. Je t’ai supplié de ne pas m’embrasser, et

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je suis si heureuse que tu aies pris ton temps, et que tu m’aies embrassée quand tule voulais vraiment. Tu m’as appris à te faire confiance, et tu gagnes ma confianceun peu plus chaque jour. Alors, Pete, je te donne mon cœur, et je prends le tiens, etje compte bien le garder jusqu’à mon dernier jour. »

Nous échangeons les alliances, et je peux enfin l’embrasser. Je la tire contre moipour l’embrasser, et je ne veux plus la laisser partir. Mais j’entends son père dire« Va chercher ma hache. »

Je soulève la tête et ricane. « Je t’aime », lui dis-je. J’embrasse le bout de sonnez.

Le prêtre nous présente comme M. et Mme Peter Reed, et tout le monde se lèveet applaudit. Patty et John nous font l’honneur de nous féliciter, mais Patty a l’airfatiguée, donc elle ne reste pas longtemps. Quant à Carrie et Nick, ils restent avecnous un petit moment.

J’entends un bruit dans le micro devant Emily, et nous nous tournons vers elle.« J’ai un petit cadeau pour vous les gars », dit-elle. Elle rougit. « Alors, si vous

voulez bien m’accorder une minute… »Elle tripote sa guitare, puis elle commence à jouer.

C’est une ninja en talons hauts,Une poupée fragile.Elle est tout ce qu’il voulait, sans le savoir,Elle est tout ce qu’il a toujours voulu.C’est une femme adorable etUne botteuse de cul quand il le faut.Elle est très protectrice,Et douce comme de la soie lorsqu’il la prend dans ses bras.

Il est à elle,Cœur et âme.Elle a besoin de lui,De l’avoir et de le garder.Il est l’air qu’elle respire,Et les songes dans sa tête,Il est la lumière dans les ténèbresLorsqu’elle se sent seule.

Il est une rose sur un lit d’épines,Un bad boy quand il le faut.Il est tout ce qu’elle voulait sans le savoir,Et tout ce qu’elle a toujours voulu.C’est une œuvre d’art tatouée,

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Un cœur tendre dans une carapace.Il est le ronronnement sous le grognement,Et dur comme le fer lorsqu’il la prend dans ses bras.

Elle est à lui,Cœur et âme,Il a besoin d’elle,De l’avoir et de la garder.Elle est l’air qu’il respire,Et les songes dans sa tête,Elle est la lumière dans les ténèbresLorsqu’il se sent seul.

Un jour, lorsqu’ils seront plus vieux,Et que leurs bouches refuseront de parler,Ou qu’ils chancelleront en marchant,Ils se souviendront de ce jourEt se rappelleront de ce qui les a amenés ici.Et cela les mènera là-bas,Car un amour comme celui-là ne faillit jamais.Il vole.Il saute.Il pivote.Il se bat.Il aime.Il est à eux, et c’est tout ce dont ils ont toujours eu besoin. L’un de l’autre.

J’ai la gorge nouée quand Emily s’arrête. Elle pose sa guitare sur le côté et Reaganme tire pour aller la remercier. Elle enlace Emily. Je ne sais même pas quoi dire.

« Je suis géniale, hein ? » dit Emily avant de m’ouvrir ses bras. Je la serre fort.Elle me murmure à l’oreille : « Logan va écrire les paroles pour que vous

puissiez les garder. »« Merci » réponds-je.Elle hoche la tête.Logan arrive et il passe ses bras autour d’Emily. « C’était parfait » lui dit-il.« Je la rejouerai pour toi dans quelques semaines », dit-elle à Logan. « Après. »

Elle le regarde et il hoche la tête.« Après quoi ? » demandé-je.« Après qu’elle se soit déshabillée, mec », répond Logan.Reagan éclate de rire.Nous nous mêlons à ma famille pendant quelques heures, et les gens entrent et

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sortent de la maison. Jusqu’à ce que Friday dise : « Oh, merde. On est censé fairedes tatouages ce soir ! » Paul regarde sa montre.

Nous sommes censés faire des tatouages au festival de plein air ce soir. Il y a eubeaucoup de publicité, et c’est pour une œuvre caritative. Si nous avons de lachance, nous pourrons collecter un paquet d’argent pour l’association qu’Emily achoisie. Elle veut donner de l’argent aux foyers pour sans-abris de New York où ellevivait avant de rencontrer Logan, donc elle a organisé cet évènement, et nous avonsamené l’équipe de tournage parce que cela paraissait une bonne opportunité.

« Pourquoi ne pas te reposer ce soir ? » demande Paul en me tapant surl’épaule. « On peut le faire sans toi. »

« Putain, non ! », protesté-je. « Je viens. »« Tu viens juste de te marier », me rappelle-t-il.Je regarde Reagan. « Tu veux que je prenne un congé ce soir ? »Elle hoche la tête. « Non. Je veux venir aussi. »« Bon, allez vous changer. » Paul gesticule nous fait signe de sortir de la pièce.Je prends la main de Reagan et la tire vers notre chambre Je ferme derrière nous,

l’embrasse, et c’est suffisant. Je bande immédiatement. Je la plaque contre la porteet l’y maintient. « On a le temps pour petit coup rapide ? »

Elle hoche la tête et commence à déboutonner mon pantalon. J’écarte les cuisseset la laisse mettre sa main entre elles, et je gémis lorsqu’elle me prend dans sonpoing. Je suis prêt, mais elle ne l’est pas, donc j’enlève sa main de mon pantalon etje m’agenouille devant elle. Je soulève sa robe et baisse sa culotte, puis je pose mabouche sur elle. Elle me regarde et hoche la tête.

Avant j’avais peur de lui faire mal, mais elle m’a prouvé qu’elle était plus forteque je ne l’aurais jamais imaginé.

Je glisse deux doigts en elle et lèche son clitoris, encore et encore, jusqu’à ce queses jambes commencent à trembler. Elle passe ses mains dans mes cheveux et je laregarde. Elle a la bouche ouverte et les yeux fermés. Puis elle jouit sur mon visage.Elle me regarde, son regard s’adoucissant tandis qu’elle jouit, et elle me fixe jusqu’àce que j’ai extirpé le dernier tremblement de son corps.

« Merci » murmure-t-elle.« De rien, Mme Reed. » Je me lève et me tourne pour aller chercher un

préservatif. Mais elle me tire vers elle. « Je vais prendre un- »Elle me coupe. « Je n’en veux pas. »Elle ne veut pas quoi ? « Hein ? »Ses yeux cherchent mon regard. « Je pensais que peut-être, on pourrait essayer

sans préservatif. »Nous avons découvert tôt dans notre relation que Reagan ne pouvait pas prendre

de pilule contraceptive, donc nous avons toujours utilisé des préservatifs depuisque nous sommes ensemble. Je n’ai jamais été en elle sans en avoir un.

Je suis confus. « Tu en es sûre ? » lui demandé-je.Elle acquiesce. « J’en suis sûre. »Je pose mon front contre le sien et murmure. « Je t’aime tellement. »« Moi aussi je t’aime », répond-elle doucement.Je passe sa robe par-dessus sa tête et j’admire ses superbes seins dès que j’ai

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retiré son soutien-gorge. Je la soulève et elle passe ses jambes autour de ma taille.Je l’allonge délicatement sur le lit.

« Je ne vais pas me casser, Pete » fait-elle remarquer.« Je n’ai pas peur de te casser » réponds-je. « Je crains d’oublier cette journée

si je vais trop vite. »Elle prend mon visage dans ses mains et m’embrasse. Elle écarte les cuisses et je

m’installe entre elles avant de me glisser en elle d’un seul coup puissant. Elle estmouillée d’avoir joui sur mon visage, et très, très glissante.

Je sais ce que ça veut dire, et elle aussi. Ça veut dire qu’elle pourrait tomberenceinte. Ça veut dire tant de choses.

Je pose ses jambes sur mes bras, parce que je sais qu’elle aime que ce soitprofond et brutal, mais je ne tiendrai pas longtemps comme ça, pas sanspréservatif. Une goutte de sueur ruisselle le long de mon nez. Ou est-ce une larme ?Je n’en sais rien. Quoi qu’il en soit, elle l’essuie.

Elle crie, et elle mouille encore plus. « Maintenant, Pete » me presse-t-elle.« Maintenant, s’il te plaît. »

Je jouis à l’intérieur de ma femme pour la toute première fois. Je pousseprofondément, répandant tout ce que j’ai en elle. Elle me serre fort pendant que jeme vide en elle, jusqu’à ce que je me laisse retomber sur elle de tout mon poids.

« Eh bien, c’est une sensation étrange », murmure-t-elle.« Quoi ? » je me redresse légèrement.« Je suis toute mouillée. » Elle regarde en bas, entre nous. « Genre, plus que

d’habitude. »« Tu fais ressortir le meilleur de ce qu’il y a en moi, princesse », réponds-je. Je

ris et elle aussi, ce qui achève de me faire sortir d’elle. « Allons prendre une petitedouche. »

Je l’emmène dans la salle de bain et la lave rapidement, puis elle sort et s’habillependant que je me douche. Ensuite, elle se recoiffe et se remaquille pendant que jem’habille. Ce soir, c’est pour la télé réalité, donc nous devons tous rentrer dansnotre rôle. Je porte un jean déchiré et un débardeur blanc avec le logo Reed. Mesfrères sont vêtus de la même façon, et Friday est fidèle à elle-même.

Je prends la main de Reagan et nous sortons de notre chambre en tant que mariet femme.

Sam est debout à côté d’un taxi avec sa valise. J’ai le cœur brisé. « Tu ne pars pasdéjà, n’est-ce pas ? » demandé-je.

Il m’enlace rapidement et embrasse Reagan. « Je dois rentrer. Je vous aime, lesmecs », répond-il. Il monte dans le taxi et nous fait signe tout le long de l’allée.

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J

F R I D A Y

e porte des talons hauts et une robe courte, et apparemment Paul n’arrive pas àregarder autre chose que mes jambes. « Si tu te penches comme ça encore une

fois, je ne réponds plus de mes actes », me taquine-t-il. La foule adore nosblagues. Il termine le tatouage sur lequel il travaille et je prends le micro sur sonsocle.

« Bonsoir, la Caroline du Nord ! » crié-je. La foule, qui est retenue par desgardes et des barrières, s’enflamme. « J’espère que vous pouvez m’excuser, car jedois m’occuper d’une petite chose avec Paul. »

Paul sourit. « Ma chose n’est pas petite », crie-t-il. La foule ricane.« Eh bien, la Caroline », commencé-je. J’ai leur attention. Tant mieux. « Il se

trouve que mon mari a le nom de son ex tatouée sur le bas du ventre. »Des huées montent de la foule.« Alors, aujourd’hui, je pense que je devrais couvrir cette merde. Qu’est-ce que

vous en dites ? » Je tends le micro et la foule hurle. Je regarde mon mari. « Qu’est-ce que tu en dis, grand chef ? Tu me fais confiance ? »

Je fais des tatouages dans la boutique tout le temps maintenant, et je doisadmettre que j’ai l’œil pour ça. C’est de l’art. De l’art permanent.

« Tu veux couvrir mon tatouage ? » crie Paul.« Oui. » Je regarde la foule. « Son nom est bien trop proche de ta queue. »Il s’approche de moi et je soulève le bord de sa chemise pour que la foule puisse

le voir.Ils commencent à scander : « Couvre-le ! Couvre-le ! »L’équipe pousse une table sur le devant de la scène, où j’ai déjà posé tout mon

équipement.« Depuis combien de temps tu prépares ça ? » me murmure Paul.« Environ cinq minutes », réponds-je avec impertinence. En réalité, je le

prépare depuis que j’ai vu ce stupide nom sur son ventre.« Tu vas dessiner des grenouilles ou quelque chose comme ça sur moi ? Ou des

crânes ? »« Est-ce que tu me fais confiance ? » lui demandé-je.Il m’embrasse. « Oui. » Il retire sa chemise et je déboutonne le premier bouton

de son jean. La foule hurle. Il s’allonge et expose la zone, et je la nettoie, puis je le

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rase.« Vous voulez que j’aille un peu plus bas ? » demandé-je à la foule en

approchant mon rasoir de ses testicules.Il attrape mon poignet. « Tu pourras le faire plus tard, si tu veux. »La foule éclate de rire.J’enfile ma blouse et rassemble mes couleurs. J’ai déjà fait le transfert. Logan

m’a aidé à le faire hier, donc je le pose sur la peau de Paul. Il baisse les yeux commes’il voulait le voir, mais je relève son menton pour qu’il soit complètement à plat.

« Ne triche pas », avertis-je.Il me regarde et roule les yeux. « Fais de ton pire », dit-il.J’ai passé beaucoup de temps à dessiner ça. C’est mon nom en lettres gothiques.

Enfin, mon nom Friday. Celui que je me suis donné. Paul est le seul à connaître monvéritable prénom.

Je le trace sur sa peau. Lorsque j’ai terminé, je lui tends un miroir pour qu’ilpuisse le voir.

Il fronce les sourcils. « Eh bien, ce n’est pas très original », dit-il. Il me regarde.Je reprends le miroir pour qu’il puisse le regarder d’en haut. « Oh, bon sang ! »

dit-il.Lorsqu’il regarde, il voit l’anagramme de l’autre côté, et on voit mon vrai

prénom. Lui seul peut le voir, et c’est ce que je veux. Janet. Lorsqu’il le regarde, ilvoit le prénom Janet, mais si quelqu’un d’autre le fait, il verra Friday, ce qui est ceque je voulais. Paul est le seul qui connaît tous mes secrets, et je souhaite que çareste le cas.

Il m’attrape et m’embrasse sauvagement. La foule entre en délire. « Je t’aimetellement », dit-il contre mes lèvres. « Merci de me laisser t’aimer. »

Je l’embrasse aussi. « Moi aussi je t’aime. »Désormais, Kelly a disparu de son corps. Elle ne disparaîtra jamais de sa vie,

puisqu’ils ont une fille, mais maintenant elle sait que notre amour est solidecomme un roc et que c’est pour la vie. Ce n’est pas à cause du tatouage, c’estsimplement grâce à la façon dont je l’aime. Et celle dont il m’aime.

« Au suivant ! » dit Paul.Paul prend quelqu’un à sa table et moi quelqu’un à la mienne. Je lui souris et il

me fait un clin d’œil.Tout ce que j’avais à faire, c’était de le laisser m’aimer, parce que mon amour

pour lui était inévitable.

Quatre heures plus tard, nous recevons l’appel. L’appel qui va peut-être changernos vies pour toujours.

Sam. Sam, qui est rentré pour se préparer à jouer au football. Sam, qui est restéassez longtemps pour voir Pete se marier alors qu’il aurait dû rentrer deux joursplus tôt. Sam. Leur frère.

Nous nous préparons aussi vite que possible et allons le rejoindre. Tout ce quenous savons, c’est que son futur est incertain, et nous sommes tous terrorisés.

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Sam.Les genoux de Paul tremblent dans le taxi. Nous avons laissé Henry ramener les

véhicules à l’entreprise de location ainsi que les enfants avec lesquels il était venu.Paul est très nerveux. Son téléphone sonne. Sa main tremble trop pour qu’il

réponde. Je prends le portable, réponds, et écoute une minute.« Il va bien », dis-je par-dessus le téléphone. Mon cœur s’emballe.Paul laisse tomber sa tête sur l’appui-tête et lâche un soupir.« Il a une sale bosse sur la tête et s’est cassé quelque chose. » Je raccroche

lorsque je perds la connexion. « Signal de merde par ici. »Il relève la tête. « Qu’est-ce qu’il s’est cassé ? »« Ils ne l’ont pas dit. Et l’appel a été interrompu. »« Tu n’as pas demandé ? » aboie-t-il.« J’étais trop occupée à bénir le fait qu’il soit en vie, connard » réponds-je. Je

lui jette le téléphone dessus.Il tend le bras et prend ma main pour la serrer. Je le laisse faire, parce que je sais

qu’il est blessé. Et terrorisé.« Est-ce qu’il va bien ? » demande Paul.« Il va bien », répété-je.Mais nous ne savons encore rien de ce qui s’est passé. Nous ne saurons rien

avant d’être arrivés là-bas.

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L A S É R I E D E S F R È R E S R E E D

Grand, Tatoué, et EnvoûtantSecrète, Sexy, et Spirituelle

Calmement, Prudemment, ComplètementJalousie et Petits Caramels

24 HeuresLa revanche de Reagan et la rupture des fiançailles d’Emily

Un miracle pour MattLa promesse de PaulSa dernière chance

La belle mariéeDe Zéro à l’Infini

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Copyright © 2016 par Tammy Falkner

La belle mariée

Première édition

Night Shift Publishing

Couverture par Tammy Falkner

Photo de couverture par © Monkey Business Images | Dreamstime.com

Traduction de l’anglais (américain) par Mickaël STEMMER

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Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, lieux et incidents décrits sont le produit de l’imaginationde l’auteur ou sont utilisés à des fins de fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des événementsexistants ou ayant existé est une coïncidence.