L E P E LV I S F E M I N I N D O UL O U R E U X
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L E P E LV I S F E M I N I N
D O UL O U R E U X
Quand la douleur n’est pas gynécologique :
Le point de vue de l’urologue
Dr C. TollonClinique Saint Jean Languedoc
X V I e J O U R N É E S C I E N T I F I Q U E D U C O L L È G E D E G Y N É C O L O G I E D U M I D I S A M E D I 3 D E C E M B R E 2 0 1 1
Les motifs de consultation
Douleur aigue
Douleur chronique
Inspiré du Rapport du congrès de l’AFU 2010
RIGAUD Jérôme (Nantes)DELAVIERRE Dominique (Orléans)SIBERT Louis (Rouen)LABAT Jean-Jacques (Nantes)
Douleur aigue
• Peu de problème de diagnostic mais des pièges
• Douleur et pollakiurie• Cystite bactérienne
• mais aussi urethrite, CN, CIS, kyste sous urethral
• Douleur et hématurie• Cystite bactérienne
• Mais aussi CN, Tumeur vésicale, caroncule, tumeur urethrale
• Douleur et incontinence• Cystite bactérienne
• Mais aussi urethrite, CN, lithiase vésicale, Tumeur vésicale,
fistule vésico-vaginale
Douleur aigue
• Une démarche diagnostique « classique »
• Interrogatoire
• Examen clinique
• Bilan biologique• ECBU ++++
• Bilan morphologique• Echographie renale et vésicale
• ASP
• Uroscanner
• Cystoscopie ?
Douleur aigue
• Des traitements adaptés au diagnostic:
• Infection urinaire : Cystite et urethrite
• Monodose
• Pas d’ECBU
Germes intracellulaires• Germes intracellulaires
• Colique nephretique
• Surveillance
• Evacuation effective du calcul
• Gestion du rachis
Troubles cognitifs
anxiodépression
handicap
Bénéfices dits secondaires
temps
Troubles comportementaux
handicap
Douleurs ChroniquesDouleurs aigues Douleurs sub aigues
Mécanisme initial
Douleurs pelvi-périnéales chroniques en urologie: mieux comprendre pour mieux traitermieux traiter
RIGAUD Jérôme (Nantes)
DELAVIERRE Dominique (Orléans)
SIBERT Louis (Rouen)
LABAT Jean-Jacques (Nantes)
Rapport du congrès de l’AFU 2010
Douleur pelviDouleur pelvi--périnéales périnéales chroniques : enquête auprès chroniques : enquête auprès des urologues françaisdes urologues français
• 878 Urologues• Questionnaire en ligne
• 352 (40%) réponses
7 % 1 %
Combien de nouveaux cas de douleurs pelviCombien de nouveaux cas de douleurs pelvi--périnéales diagnostiquezpérinéales diagnostiquez--vous par an?vous par an?
4 4 %
4 8 % < 2 02 0 - 5 05 0 - 1 0 0> 1 0 0
Quel est le pourcentage de cas qui vous Quel est le pourcentage de cas qui vous posent problème ?posent problème ?
(diagnostique et/ou d(diagnostique et/ou d’’’’’’’’investigation et/ou thérapeutique)investigation et/ou thérapeutique)
8%
29%
40%
23%0-25%25-50%50-75%75-100%
2 1 % 2 5 %
1 %
In s u f f is a n t
Comment jugezComment jugez--vous votre niveau de vous votre niveau de connaissance sur les douleurs pelviconnaissance sur les douleurs pelvi--
périnéales chroniques ?périnéales chroniques ?
5 3 %
In s u f f is a n tP a s s a b leB o nE x c e l le n t
1 2 %2 4 %
Dans quel pourcentage de cas aimeriezDans quel pourcentage de cas aimeriez--vous disposer dvous disposer d’’’’’’’’une aide ?une aide ?
(neurologue, physiologue, psychologue, algologue, (neurologue, physiologue, psychologue, algologue, rééducateur, gynécologue, etc…)rééducateur, gynécologue, etc…)
2 4 %
4 0 %
0 - 2 5 %2 5 - 5 0 %5 0 - 7 5 %7 5 - 1 0 0 %
Douleur chronique
• Douleur vesicale
• Douleur urethrale
Les douleurs vésicales
• Une tentative d’ algorithme
Douleur vésicale
ECBUCytologies urinaires
Calendrier mictionnelEchographie pelvienne
Cystoscopie sous ALCystoscopie sous AL
Bilan normal
Cystoscopie sous AG+ Biopsies + distension
Cause organique
Tumeur, lithiase, infection
Douleur vésicale (Bilan initial normal)
Anomalie endoscopique et/ou biopsie positive
Endoscopie et biopsie normales
Syndrome douloureux vesical avec anomalies
endoscopiques
CIS
Syndrome douloureux vésical sans anomalie
endoscopique
Syndrome douloureux vésical douloureux vésical
Ancienne « Cystalgie à urines claires »
« Cystite Interstitielle »
• Modification de terminologie• Cystite Interstitielle
• Critère du NIDDK 1987 (inclusion protocole)
• Une plainte d'une douleur sus-pubienneen relation
DéfinitionDéfinition
• Une plainte d'une douleur sus-pubienneen relation avec le remplissage vésical
• 2008 (ESSIC)• Syndrome douloureux vésical / Cystite interstitielle (interstitial
cystitis/bladder pain syndrome IC/BPS)
Définition (ESSIC 2008)Définition (ESSIC 2008)
• Douleur pelvienne chronique depuis plus de 6 mois
• Pression ou inconfort perçu en relation avec • Pression ou inconfort perçu en relation avec la vessie
• Accompagné par au moins un symptôme:• Envie persistante et forte d'uriner• Pollakiurie
Intrications des pathologies
93% des « cystites interstitielles » ont aussi- Des douleurs abdomino-pelviennes (80%)- Des douleurs uréthrales (73%)- Des douleurs lombaires (65%)- Des douleurs lombaires (65%)- Des douleurs vuvlvo-vaginales: 51%
50% des syndromes du colon irritable ont des algies pelviennes
• Examen clé +++
• Au bloc sous AG• Capacité vésicale
CystoscopieCystoscopie
• Lésion de Hunner
• Glomérulations
• Biopsie de vessie +
• Hydrodistension courte ++• 80 cm d'H20
• Remplissage jusqu’à équilibre des pressions
• 3-5 minutes
Classification endoscopiqueClassification endoscopique• Grade 0 Muqueuse normale
• Grade 1 Pétéchies dans moins de 2 quadrants
• Grade 2 Saignement sous-muqueux important (ecchymose)
• Grade 3 Saignement diffus global de la muqueuse
• Grade 4 Déchirure de la muqueuse avec ou sans • Déchirure de la muqueuse avec ou sans saignement/œdème
• 2 formes cliniques
• Maladie vésicale• Anomalie à la cystoscopie
• Véritable maladie de la paroi
En pratiqueEn pratique
• Véritable maladie de la paroi
• Ancienne « Cystite Interstitielle »
• « Hypersensibilité vésicale »• Cystoscopie normale
• Douleur pelvienne globale
Quelle place pour Quelle place pour ll hydrodistension ?hydrodistension ?Quelle place pour Quelle place pour ll’’hydrodistension ?hydrodistension ?
Hydrodistension vésicaleHydrodistension vésicale
• Mécanisme ?• Nécrose ischémique des fibres nerveuses
• Durée• De 30 minutes à 3 heures
• Volume• Volume• Pression intra-vésicale de 80cm d’H2O
• Efficacité• Etudes très hétérogènes
• 50 à 70% d’amélioration à 3-6 mois
Place des Place des traitements traitements médicaux ?médicaux ?traitements traitements médicaux ?médicaux ?
Traitements MédicauxTraitements Médicaux
• Traitement Oral• Pentosane-polysulfate PPS (Elmiron* )
• Bénéfice modeste
• Instillations endo-vésicales• Efficacité limitée
• Pentosane-polysulfate PPS
• DMSO
En cas dEn cas d’’échec, échec, place des autres place des autres traitement ?traitement ?place des autres place des autres traitement ?traitement ?
Traitement de recoursTraitement de recours• Toxine Botulique A
• Amélioration globale dans 70% des cas à 3 mois• Epuisement, nécessité de réinjecter
• Neuromodulation• Taux d’implantation ≈ 70%• Taux d’implantation ≈ 70%• Suivi de ≈ 12 mois• Amélioration 65% de la PK et des douleurs
• Cystectomie • En cas d’échec des traitements conservateurs• Résection de la paroi vésicale• 0% à 100% d’efficacité (75%)
Douleur urethraleExamen clinique
Douleur urethralestricte
Douleur vulvaireDouleur périnéale
Bilan microbiologique
Echographie
Bilan microbiologiqueECBU et germes inracellulaires
DébitmétrieCytologiesCystioscopieEchographie
Pathologie organique Syndrome douloureux urethral
Syndrome douloureux Urethral
• Anciennement « Syndrome urethral »• « douleur uretrale récurente, lors de la miction, pollakiurie en
l’absence d’infection »
• Forme débutante des syndromes douloureux vésicaux ?• Forme débutante des syndromes douloureux vésicaux ?
• Hypersensibilisation neuropathique ?
• Déficit oestrogénique ?
• Infection glandulaire ?
Diagnostic différentiel
• Impose la réalisation d’examens complémentaires
• Vulvovaginite et Kyste sous urethral: inspection
• Infection de l’appareil urinaire à germes commun ou à germes intracellulaires: ECBU, 1° jet urinaire pour Chlamydiae en PCR et intracellulaires: ECBU, 1° jet urinaire pour Chlamydiae en PCR et mycoplasme en culture
• Sténose de l’uretre: test à la bougie
• Tumeur de vessie ou de l’uretre: urethrocystoscopie
• Vessie hyperactive: BUD
• Lithiase vésicale ou de l’uretère intra-mural: Echographie renale et vésicale
Syndrome Syndrome douloureux pelvien douloureux pelvien complexecomplexedouloureux pelvien douloureux pelvien complexecomplexe
De la notion de douleur d’organe à celle de douleur dysfonctionnelle
Le poids des mots: de lLe poids des mots: de l’’organe organe douloureux à la douleur ddouloureux à la douleur d’’organeorgane• Chronic pelvic pain syndrome
• Interstitial Cystitis /CPPS• Chronic Protatitis /CPPS• Vulvodynia /CPPS
• Exemple• Cystite interstitielle• Cystite interstitielle• Syndrome de vessie douloureuse• Syndrome douloureux de la vessie
• Passage de la notion d’organe qui souffre à la douleur qui s’exprime au niveau de l’organe
• Et parfois de la douleur qui diffuse au pelvis • association de pathologies (douleur vésicale/vulvodynie/intestin
irritable/névralgie pudendale)• Mécanismes éthiopathogéniques proches
…complexe
• Associant• Douleurs
• Pelviennes• Périnéales
• Troubles fonctionnels• Hypersensibilité vésicale, urétrale, anorectale
• « Sympathalgies »• Fesses froides, sensation de corps étranger,…
• Douleurs myofasciales
le syndrome douloureux complexe
pelvien: Une conception globaliste
• Dérèglement végétatif peut-être déclenchépar• Une infection ou un traumatisme initial, un stress(?)
• Sur un terrainfavorisant • Immunitaire? allergie? Fibromyalgie? Dysautonomie?• un état de stress (hypertonie sympathique et somatique), antécédents abus
sexuels• Sous tendu par des anomalies neurologiques• Sous tendu par des anomalies neurologiques
• Par des lésions sur le trajet du nerf pudendal (sacré)• Par un conflit de la charnière thoraco-lombaire(origine des fibres
sympathiques)• Par des lésions neurogènes pelviennes infra cliniques (endométriose,
adhérences, chirurgie pelvienne)• Et entretenupar
• Les interventions ultérieures• La répétition des explorations locales
Centre
Bombardements d’’’’influx
Stimulation X
Substances algogènes
Inflammation neurogène Récation locale auto-entretenue
Syndrome douloureux pelvien complexe
Dimension neuropathiqueDimension d’’’’hypersensibilisationDimension sympathiqueDimension émotionnelle
perturbations: de l’intégration corticale des informations
périphériqueset des systèmes de contrôle descendant
L’embrasement
Hypersensibilisation centrale
Centre
Viscère 1 Viscère 2
Dimension émotionnelle
L’allumette
NeuropathiqueLocale
Composante
Approche pragmatique dApproche pragmatique d’’un problème un problème complexecomplexe
Sympathique (SDRC)Régionale
Composante émotionnelle
Globale
Hypersensibilisation Régionale/ diffuse
fibromyalgique
Dimension neuropathiqueDimension neuropathique• Brûlures, décharges électriques , paresthésies,
engourdissement….
• Allodynie: contact des vêtements, contact vulvaire (VV), remplissage vésical (IC), distension rectale (VV), remplissage vésical (IC), distension rectale (SII)
• Territoire pudendal sacré ou thoraco lombaire
• Efficacité des médicaments des douleurs neuropathiques (antidépresseurs ou antiépileptiques)
Dimension hypersensibilisationDimension hypersensibilisation
Diffusion de la douleur et hypersensibilité
• Dans ses projections cutanées • Dans ses projections viscérales :
• -vessie douloureuse • -vessie douloureuse • -intestin irritable• -vulvodynie• -urèthre• témoins d’une hypersensibilisation viscérale
• Douleurs myofasciales régionales ou diffuses• Syndrome fibromyalgique (points gâchettes
diffus, troubles du sommeil, fatigue chronique)
Dimension dysfonction sympathique Dimension dysfonction sympathique ((algodystrophiquealgodystrophique et viscérale)et viscérale)
• Contexte post traumatique, post opératoire• Vestibulodynie• Sensations de corps étrangers• Diffusion des douleurs• Diffusion des douleurs• Fesses froides, • Douleurs à la pression osseuse• Aspects inflammatoires (VV, IC)
• Sensibilité aux blocs sympathiques
Dimension émotionnelleDimension émotionnelleIntrication terrain et réactions
• Syndrome de stress post traumatique
• Antécédents d’abus physiques ou sexuels
• Catastrophisme
• Dépression
• Peurs
• Altération de la sexualité
• retentissement familial, social, professionnel
ConclusionsConclusions
• Vision globale de la douleur pelvi périnéale chronique • Tout en gardant une approche pragmatique• Les organes expriment plus la douleur qu’ils ne la créent
• Meilleure connaissance• Des phénomènes d’hypersensibilisation • Des troubles cognitifs et émotionnels induits• Des terrains prédisposant
• Importance de l’approche transdisciplinaire