JOURNÉES DU RÉSEAU FRANÇAIS À L ÉTRANGER … · Egalement sur le site internet du Ministère...

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J OURNÉES DU RÉSEAU FRANÇAIS À L ÉTRANGER 2010 C OMPTES RENDUS DES SÉANCES PLÉNIÈRES ET ATELIERS 19, 20 & 21 juillet 2010 Palais des Congrès de Paris E N PARTENARIAT AVEC

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J OURNÉES DU RÉSEAU FRANÇAIS À

L ’ ÉTRANGER 2010

COMPTES RENDUS DES SÉANCES PLÉNIÈRES ET ATELIERS

19, 20 & 21 juillet 2010 Palais des Congrès de Paris

E N P A R T E N A R I A T A V E C

Retrouvez l’ensemble des comptes rendus et des vidéos sur Latitude France, le site internet du réseau français dans le monde latitudefrance.org

Egalement sur le site internet du Ministère des affaires étrangères et européennes diplomatie.gouv.fr Rubrique Evènements > Journées du Réseau

Découvrez les témoignages d’agents du réseau français à l’étranger à travers les Brèves de réseau

Séminaire des correspondants environnement (BPM/NAT et CLEN) Lieu : Muséum d’Histoire naturelle Diplomatie culturelle : enjeux et mise en œuvre (CF R/C) Lieu : Centre Georges Pompidou Le volontariat à l’international comme outil de dév eloppement (CIV) Lieu : Foyer international d’Accueil de Paris (FIAP) L’expertise juridique française à l’international : développement et influence (ECODEV) Lieu : Ecole Nationale de Magistrature (ENM) La fusion SCAC/EAF (SPR) Lieu : Convention (MAEE) Stratégie et expertise de la coopération universita ire et de recherche (ATT) Lieu : Egide De nouvelles ambitions pour l’enseignement du et en français (CFR/F) Lieu : Fondation Alliance française Mobilisation de l’expertise des collectivités à l’i nternational (AECT) Lieu : Sénat Mise en œuvre du partenariat mondial pour l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition (BPM/ALIM) Lieu : Campus du jardin tropical de Paris / Nogent-sur-Mar ne 8h00 Accueil et remise des badges aux participants 9h00 Ouverture du Forum des partenaires 9h00 - 9h30 Présentation des journées par Christian Masset, Dir ecteur général de la Mondialisation, du développement et des partenariats 9h30 – 11h15 Séance plénière n°1 Haïti se relève

11h30 - 13h Séance plénière n° 2 La Diplomatie des savoirs

13h - 14h30 Déjeuner

14h45 - 16h15 4 ateliers simultanés

Atelier 1 / La promotion de l’expertise française à l’international

Atelier 2 / Enjeux et perspectives de la politique européenne de développement

dans le contexte post-Lisbonne : quelles opportun ités pour la France ?

Atelier 3 / La stratégie pour l’aide au développeme nt territorial et urbain

Atelier 4 / L’audiovisuel extérieur à la croisée de s chemins 16h30 - 18h00 Séance plénière n°3 Développement et mondialisation : comment articuler aide au développement, croissance et OMD ?

Mardi 20 juillet 2010

PROGRAMME Lundi 19 juillet 2010 / RÉU N I ON S S E C TORI E L L ES

8h00 Accueil 9h00 - 10h30 5 ateliers géographiques simultanés (Réservés aux agents du MAEE)

11h00 - 12h30 Séance plénière n°4 Le numérique : quelles opportunités pour la présenc e française dans l’espace mondial de la communication ? 13h - 14h30 Déjeuner 14h30 - 16h15 Séance plénière n°5 La création au cœur de l’action culturelle extérieu re 16h15 - 17h00 Allocutions de clôture par Frédéric Mitterrand et B ernard Kouchner

Mercredi 21 juillet 2010

14h00 - 14h30 : La contribution des Programmes Concertés Pluri-Acteurs (PCPA) à une rénovation du dialogue entre sociétés civiles et pouvoirs publics au Maroc > Catherine Bonnaud, AFD/DPO > Philippe Jashan, Chef de file ONG France, Solidarité laïque 14h40 - 15h10 : L’intervention photographique au service du développement : Classes Moyennes en Afrique > Joan Bardeletti, Photographe et porteur du projet > Dominique Darbon, Chercheur au Centre d’Etude d’Afrique Noire 15h20 - 15h50 : La Coopération décentralisée et le développement économique : l’exemple des partenariats avec le département de l’Ille-et-Vilaine et la Région Centre > Clothilde Tascon-Mennetrier, Vice-présidente du Conseil Général d’Ille-et-Vilaine > Antoine Joly, Directeur de la Délégation pour l’action extérieure des collectivités territoriales 16h00 - 16h30 : Le forum multi-acteur au Mali : Un espace de dialogue multi-acteurs sur l'élaboration des politiques publiques > Elisabeth Dau, chargée du programme pour les Volontaires du progrès, IRG > Patrick Devautour, Conseiller adjoint de coopération et d’action culturelle au Mali 16h40 - 17h10 : Projet d'Université des Sciences et Technologie de Hanoi (USTH) : un partenariat stratégique entre le France et le Vietnam > Pr. Jean-Luc Clément, Conseiller pour la Recherche auprès de la Directrice des Relations européennes et internationales et de la Coopération, du MESR/DREIC > Eric Lamouroux, MAEE-DGM 17h20 - 17h50 : « Culturethèque » : un exemple prometteur de plate-forme numérique > Laurence Auer, COCAC et Directrice de l’Institut Français au Royaume-Uni > Antoine de Labriolle, Webmestre de Culturethèque (Institut Français de Londres) 18h00 - 18h30 : Le partenariat pour le site "Oui, je parle français dans mon entreprise" > Franck Desroches, Responsable du CELAF, Direction des relations internationales de la Chambre de commerce et d’Industrie de Paris (CCIP) > Frédéric Germain, MAEE-DGM

9h00 - 9h30 : La méthode de Français langue étrangère (FLE) sur Internet > Roger Pilhion, CIEP > Michel Boiron, CAVILAM > Michèle Jacobs-Hermès, TV5 Monde 9h40 - 10h10 : Les foires internationales au service de l'édition française : l'exemple du Salon du livr e de Séoul > Jean-Guy Boin, Directeur Général du Bureau International de l’Edition Française (BIEF) > Laure Coudret-Laut, COCAC en Corée 10h20 - 10h50 : Développer un projet culturel avec des financements européens : enjeux, méthodes, dispositifs. L'exemple des Balkans > Corinne Szteinsznaider, Secrétaire générale du Relais Culture Europe > Pascale Delpech, Directrice du Centre culturel français de Belgrade 11h00 - 11h30 : Le partenariat MAEE/BRGM au service du développement des pays producteurs de ressources minérales > Patrice Christmann, BRGM > Louis Maréchal, MAEE-DGM 11h40 - 12h10 : Développement des médias en RDC : un partenariat entre France Coopération Internationale et l'ambassade de France en RDC > Elisabeth Marchand, coordinatrice FCI > Myriam Habil, attachée audiovisuelle régionale pour l'Afrique centrale 12h20 - 12h50 : Coopération décentralisée dans le secteur de l'eau et de l'assainissement : l’exemple des partenariats avec Le grand Narbonne et Veolia > Jean Yves Glemee, Conseiller municipal de Narbonne > Frédérique Hery, direction des collectivités publiques, Fondation Véolia 13h00 - 13h30 : Langue française, langue africaine : un partenariat avec LASCOLAF > Jacques Marchand, Comité scientifique Lascolaf > L. Balmes, Comité scientifique Lascolaf 13h40 - 14h10 : Le partenariat MAEE/UNIFEM, vecteur de promotion du droit des femmes et outil de lutte contre les violences faites aux femmes dans les sociétés d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. > Mame Selbee Diouf, UNIFEM > Nordine Drici, MAEE-DGM > Pauline Chabbert, MAEE-DGM

Mardi 20 juillet

Mercredi 21 juillet

15 DÉBATS-FLASH POUR 15 PARTENARIATS EXEMPLAIRES

(Présentés sur le Forum des partenaires)

Mardi 20 juillet 2010 / 9H30-11H15

Objectifs de la séance : - Illustrer la mise en œuvre de la diversité, la spécificité et la complémentarité des instruments de la coopération française dans un contexte de reconstruction post-crise et de mobilisation internationale de grande ampleur. - Proposer autour d’une situation concrète de reconstruction post-crise des pistes d’amélioration de l’ensemble des outils français de coopération et d’aide au développement, qu’il s’agisse de la coopération technique proprement dite (aide projet, assistance technique), de l’appui à la formation, de la culture et de la francophonie, ainsi que les modalités d’organisation de cette aide (mission interministérielle, articulation avec les organes multilatéraux, mobilisation des collectivités locales et de la société civile). - Souligner les liens qui existent entre développement et culture dans un pays détenant une position spécifique au regard de la francophonie. Intervenants : - Michaëlle Jean , Gouverneure générale du Canada, future représentante spéciale de l’UNESCO pour Haïti ; - Didier Le Bret , ambassadeur de France en Haïti ; - Dov Zerah , Directeur général de l’AFD ; - Pierre Duquesne , Ambassadeur pour les questions économiques et de reconstruction, chef de la Mission interministérielle pour la reconstruction d’Haïti ; Modérateur : - Philippe Dessaint , journaliste à TV5Monde.

Ouvrant la séance en s’appuyant sur un diaporama réalisé par Frédéric de la Mure, Philippe Dessaint a rappelé l’ampleur de la catastrophe et du défi que doit affronter le peuple haïtien, ainsi que la couverture continue de cette crise par TV5monde. Michaëlle Jean , dressant le bilan de la première phase d’assistance d’urgence, a souligné le risque que le pays ne se relève pas, le séisme ayant considérablement détérioré les capacités de résilience du pays, et tué l’espoir d’une population « qui ne voit pas de dimanche au bout de ses peines ». La deuxième phase qui commence, celle de la réhabilitation-refondation, met à l’épreuve les mécanismes de l’aide, car on ne peut se contenter de reproduire simplement les habitudes ; il faut au contraire instaurer une nouvelle éthique du partage, et rompre avec la logique d’assistance. Deux pistes sont proposées : la mobilisation des forces vives de la population, principalement des jeunes et des femmes, qu’il faut inclure dans tous les projets, auxquels des espaces de vie doivent être proposés, et le recours à deux vecteurs de résistance : l’éducation et l’art. S’appuyant sur un échantillon de photos, Didier Le Bret a d’abord explicité ce qui n’avance pas : les grands camps de déplacés qui recrutent au-delà des victimes directes du séisme et qui se pérennisent, le temps perdu à gérer les aspects fonciers, les pertes irréversibles subies par le patrimoine urbain, l’apparition d’enfants des rues, inconnus d’Haïti jusqu’alors. Mais il présente également les motifs d’espoir : les cours qui ont repris trois mois après le séisme, le port opérationnel pour recevoir les conteneurs, le front de mer où se réinstalle l’administration. La participation des populations, que ce soit pour les tâches de déblaiement et nettoyage ou la préparation de la saison des cyclones, doit être la règle pour éviter les effets pervers de la substitution, travers fréquent des grands programmes multilatéraux. De nouvelles façons d’associer les populations, de créer des emplois, doivent être inventées, à l’exemple de l’institut de France qui travaille aujourd’hui hors les murs. Après avoir rappelé que la coopération en Haïti privilégiait pour sa mise en œuvre des outils favorisant la responsabilisation des partenaires (aide budgétaire directe, concentration sur les quatre secteurs –infrastructures, éducation, santé, développement rural- inscrits dans le document cadre de partenariat), Dov Zerah a précisé les modalités d’intervention de l’AFD et les points d’application prioritaires pour l’aide française (aide budgétaire et hôpital universitaire), en donnant la priorité à des décaissements rapides. La phase de réhabilitation qui vient de démarrer doit aussi préparer la phase de reconstruction, bien plus longue (dix ans). C’est ce qu’a souligné Pierre Duquesne qui a insisté sur la nécessaire hiérarchisation des priorités qui soit s’imposer aux intervenants, multilatéraux et bilatéraux, la participation de tous les acteurs nationaux (inclusivité), y compris ONG et membres de la diaspora haïtienne, en appelant au renforcement des institutions (fiscalité, chaîne pénale, cadastre). Il a rappelé les choix du président Préval en faveur de l’éducation et de la démocratie, ce que traduit la décision de respecter les échéances électorales de fin 2010. Venant en conclusion, le récital du groupe Belo a délivré le message d’espoir d’un peuple convaincu que son art et sa culture constituent ses meilleurs atouts pour affronter son destin.

Compte rendu Plénière n°1 Haïti se relève. Coopération après une catastroph e : La refondation d’Haïti

Objectifs de la séance : - Montrer comment la coopération scientifique traite des enjeux globaux, répond aux objectifs d’influence de la France et de développement des pays partenaires ; - Valoriser les partenariats avec les ministères et institutions compétentes travaillant au développement de l’image scientifique et technologique françaises ; - Présenter les stratégies et dispositifs de coopération scientifique visant à : Appuyer l’internationalisation et la valorisation économique de la recherche ; Favoriser la culture scientifique ; Renforcer les coopérations scientifiques des Postes. Intervenants : - Catherine Bréchignac , Ambassadeur pour la science, la technologie et l’innovation ; - Claudie Haigneré , Présidente d’Universcience ; - Pierre Léna , académicien, délégué à l'éducation et à la formation ; - Michel Laurent , Président de l’Institut de Recherche sur le Développement ; - Olivier Pagezy , directeur de cabinet du ministre de l'Enseignement supérieur ; Modérateur : - Hélène Duchêne , Directrice des politiques de mobilité et d’attractivité, MAEE

Hélène Duchêne , directrice des politiques de mobilité et d’attractivité introduit le concept de diplomatie des savoirs, dont l’émergence témoigne de l’interdépendance croissante entre la science et la diplomatie dans la politique étrangère des Etats. Cette approche diplomatique vise à renforcer l’influence et l’attractivité des pays qui la mettent en œuvre, à promouvoir des réponses crédibles aux défis globaux, à développer le débat public et l’éducation scientifique pour une meilleure implication des acteurs sociaux. Catherine Bréchignac soumet à la critique le concept de diplomatie des savoirs, sur la base de l’universalité des connaissances comme biens publics mondiaux, qui échappent à ce titre aux frontières diplomatiques, à la commercialisation ou à la négociation. Une diplomatie de la recherche, en revanche, prend tout son sens dans la mesure où celle-ci suppose la mobilisation de moyens trans-nationaux, l’appui du politique pour créer les conditions de la coopération scientifique, définir les priorités, mutualiser les forces pour aider à résoudre des défis mondiaux. Claudie Haigneré s’interroge sur le rôle de la culture scientifique et technologique dans l’économie de la connaissance et la civilisation numérique. L’enjeu est la construction d’une citoyenneté fondée sur les savoirs, autour de l’éducation scolaire et de l’information scientifique médiatisée (cyber-influence). La société civile doit contribuer à la résolution des questions complexes qui font socialement question. Universcience contribue à la diffusion internationale de la CST et entend renforcer son intervention, prioritairement dans les structures nationales, avec une attention particulière à la diffusion du français comme langue scientifique. Pierre Léna , au titre de l’académie des sciences, présente le réseau des académies nationales des sciences (130), qui travaillent ensemble à apporter des réponses aux défis globaux dont celui de l’éducation. Sur ce plan, la « Main à la pâte » se présente comme un dispositif d’influence fondé sur l’exportation d’un modèle d’éducation scientifique à la française , qui fait appel à la créativité des élèves, à l’expérience concrète et non à l’accumulation des connaissances. Michel Laurent centre son intervention sur l’évolution nécessaire des partenariats scientifiques Nord/Sud. Ces partenariats noués entre universités ou organismes de recherche doivent contribuer à la décision politique dans un objectif de développement (ex. de recherches sur la pêche qui se traduisent par une législation de politique publique). Des instruments et pratiques nouvelles doivent être développés, à la demande même des partenaires du Sud : favoriser les grand instruments à financement multilatéral, les partenariats sur la durée, le cofinancement et le copilotage des actions. Pour faire face à ces nouvelles orientations du partenariat, le législateur a doté l’IRD d’une nouvelle gouvernance, qui doit développer à l’interne une fonction d’agence de moyens et de programmation (l’AIRD) avec lesquels d’autres opérateurs ont vocation à nouer des partenariats. S’en suit un dialogue nourri avec la salle : sur le rôle du réseau comme cadre de cohérence, de synergies entre acteurs de l’internationalisation de la recherche française ; sur l’importance de points de concentration pour rendre visible l’apport de la France ; sur la diversité des secteurs de la diplomatie scientifique, dont les sciences humaines et sociales. Olivier Pagezy, directeur de cabinet de Valérie Pécresse, conclut par la présentation de trois orientations prioritaires pour l’internationalisation de la recherche française portées par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche : le développement des partenariats internationaux favorisé par l’autonomie et la responsabilité des organismes de recherche et universités regroupées en grands pôles ; l’émergence de nouveaux acteurs nationaux, dont les cinq alliances qui couvrent l’ensemble des priorités de recherche de la SNRI et qui auront la capacité de répondre efficacement aux appels d’offres internationaux ; le renforcement, à travers différents dispositifs incitatifs, en particulier fiscaux, de l’innovation permettant la production et l’exportation de biens et services issus de la recherche. Le MESR entend par ailleurs s’impliquer fortement avec le MAEE dans la mise en œuvre de l’opérateur de mobilité, créé par la loi, Campus France.

Mardi 20 juillet 2010 / 11H30-13H

Compte rendu Plénière n°2 La diplomatie des savoirs

Mardi 20 juillet 2010 / 16H30-18H

Objectif de la séance : - Contribuer au débat d’idées en cours sur la refondation des politiques d’aide au développement dans le contexte de la mondialisation - Partager les conclusions du chantier d’élaboration d’un document cadre français de coopération au développement - Poursuivre la consolidation de la position française en vue du sommet sur les OMD de septembre 2010 Intervenants : -Christian Masset , Directeur général de la mondialisation, du développement et des partenariats (DGM), MAEE - Philippe Thiebaud , Directeur des Biens Publics Mondiaux à la DGM, MAEE - Christian Leffler , directeur général adjoint de la direction générale du développement, Commission Européenne Modérateur : - Georges Serre , Directeur général adjoint de la DGM, MAEE

Georges Serre a introduit la séance en présentant le nouveau paradigme du développement qui s’impose à tous : nécessité de prendre en compte les biens publics mondiaux, la qualité de la croissance et le développement humain, dans un contexte mondial marqué par des défis majeurs, une gouvernance collective (G20) et européenne en évolution et l’arrivée de nouveaux acteurs. Christian Masset a présenté l’exercice, en cours de finalisation, d’un « Livre blanc » - Document cadre de coopération au développement - qui associe étroitement les ministères en charge de la coopération internationale, l’Agence Française de Développement et la société civile. Cet exercice répond à la nécessité d’adapter et de rendre visible notre stratégie de coopération dans un monde caractérisé par l’avènement des enjeux globaux, l’apparition de nouveaux acteurs (pays émergents, collectivités territoriales et ONG). Il réaffirme avec vigueur la nécessité d’une mondialisation régulée, durable et équitable prenant en compte la satisfaction des besoins universels et les droits de l’Homme. Le « livre blanc » repose sur l’articulation entre croissance, développement et OMD et définit 4 axes majeurs de coopération : la prévention et la gestion des crises, l’appui à la croissance économique durable et équitable, la lutte contre la pauvreté et la protection des biens publics mondiaux. 4 zones géographiques prioritaires sont concernées: l’Afrique subsaharienne, les pays méditerranéens, les pays émergents et les Etats en situation de fragilité. Philippe Thiebaud a présenté la position française pour le sommet sur les OMD (20-22 septembre, New-York). En rappelant le contexte historique au cours duquel les OMD ont été adoptés (fin de la guerre froide, « fatigue de l’aide »), Philippe Thiebaud a souligné le changement majeur que représentent les OMD, qui placent le développement humain au cœur du processus de développement économique. Les succès obtenus en matière de scolarisation, de réduction des pandémies et d’accès à l’eau doivent être valorisés. Depuis 10 ans, de nouveaux défis sont apparus : le réchauffement climatique, la consolidation de la paix, les enjeux démographiques, les migrations, l’énergie, les crises alimentaire et financière. A New York, la France réaffirmera son engagement résolu en faveur de la réalisation des OMD d’ici 2015 et mettra l’accent sur les responsabilités partagées, la croissance verte et solidaire, la gouvernance démocratique, les biens publics mondiaux et la promotion des mécanismes de financements innovants. Christian Leffler a convenu que dans un contexte de globalisation des défis, les réponses doivent également se situer à un niveau global. Sur le sommet de septembre, l’Union Européenne soutiendra que les OMD sont réalisables avec un engagement de toutes les parties prenantes. L’UE soutiendra également les financements innovants. A l’instar de la France, l’UE devrait également se doter d’ « un livre vert » sur la stratégie européenne de coopération au développement, réaffirmant entre autres l’importance de la cohérence de l’ensemble des politiques à l’intérieur des frontières de l’UE. Jean-Louis Vielajus , président de Coordination Sud a rappelé l’importance de s’attaquer au fléau de la faim. Les droits économiques et sociaux doivent être reconnus en complément des efforts menés en faveur de l’atteinte des OMD. Il a également évoqué l’importance de la cohérence des politiques et du respect des engagements d’aide publique au développement. Les travaux sur une taxe sur les transactions de change qui pourrait mobiliser plus de 30 milliards de dollars constitue une opportunité sans précédent pour mettre en place une fiscalité internationale afin de financer les OMD.

Compte rendu Plénière n°3 Développement et mondialisation : Comment articul er aide au développement, croissance et Objectifs du Millénaire pour le Développement ?

Mercredi 21 juillet 2010 / 11h – 12h30

Objectifs de la séance : - Donner aux agents du réseau des pistes de réflexion sur l’utilisation du numérique dans l’exercice de leurs fonctions et leur donner envie de s‘approprier de nouveaux outils. - Sensibiliser les agents du réseau aux perspectives offertes par le numérique aux entreprises françaises du secteur de la communication et aux industries culturelles en termes de débouchés commerciaux à l’international. - Accroître la visibilité des services et ressources du MAEE (département et réseau) pour le développement des outils numériques. - Mettre en avant la valeur ajoutée du MAEE comme lieu de synthèse des enjeux du numérique en ce qui concerne la diffusion de la culture française, au sens large, à l’international. Intervenants : - Nathalie Kosciusko-Morizet , Secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du développement de l’économie numérique ; - Franck Melloul, directeur de la stratégie et du développement d’Audiovisuel Extérieur de la France ; - Marc Tessier , Président de Video Futur Entertainment Group, Président du syndicat des éditeurs de services de vidéo à la demande, Président du Forum des Images ; - Valérie Baraban , Conseillère de coopération et d’action culturelle adjointe à Pékin ; - Martin Rogard , Directeur France de Dailymotion ; - Dominique Wolton , directeur de recherche au CNRS Modérateur : - Yves Carmona , Directeur-adjoint de la Politique culturelle et du français, MAEE

En introduction, Yves Carmona a présenté les enjeux d’influence associés au développement rapide des outils numériques ainsi que les inquiétudes que peuvent susciter ces évolutions. Il appartient à la France de s’approprier ces avancées technologiques pour les mettre au service de sa diplomatie culturelle dans un contexte de forte concurrence avec les autres pays industrialisés et émergents.

La Secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet a en premier lieu souligné le rôle du réseau en tant que vecteur du dialogue interculturel. Le numérique doit aider aussi notre pays à porter ses valeurs ainsi qu’à appréhender les défis de la mondialisation. Elle a aussi constaté que la culture francophone n’a pas la place qu'elle devrait avoir sur Internet. L’absence d’un marché commun européen du numérique et les contraintes liés à la territorialité des droits freinent notamment le développement de services culturels en ligne. Il s’agit désormais d’aider les acteurs français en faisant évoluer le cadre réglementaire et en leur apportant des aides significatives, comme cela sera fait avec le « grand emprunt ». Enfin, elle a rappelé la vision française de la gouvernance de l’internet en insistant particulièrement sur le droit à l’oubli et le respect de la vie privée. Franck Melloul a ensuite présenté la stratégie de développement d’Audiovisuel Extérieur de la France qui repose sur deux jambes : le multimédia et le multilinguisme. La stratégie du multimédia s’impose dans la mesure où l’addition de tous les supports issus de la révolution numérique permet de toucher près de la totalité des habitants de la planète. Il a également insisté sur le fait qu’une véritable guerre des contenus était actuellement à l’œuvre entre les différentes puissances. Marc Tessier a pour sa part évoqué l’impérieuse nécessité de capter la multitude de publics différents de par le monde et évoqué le défi que représente notre implantation sur les grands marchés du monde. Valérie Baraban a détaillé son expérience en Chine avec la création d’un site dédié à la culture française à destination du public chinois. Pour ce type de projet, elle a souligné l’importance d’intégrer les spécificités du public ciblé et d’intégrer les caractéristiques de l’internet local : architecture des sites, usages des internautes… Martin Rogard a alerté les participants sur le fait qu’il manque des champions français et européens de l’internet. Il a rappelé que l’internet était un métier en soi qui obéissait à ses propres règles et la nécessité des partenariats entre plateformes existantes pour développer les publics. En qualité d’observateur, Dominique Wolton a alerté les participants sur une offre de contenus qui ne cesse de croître. Selon lui, à la période actuelle de montée en puissance des infrastructures, succèdera une résistance des internautes qui jouera contre la diversité culturelle. Le chercheur a aussi soutenu qu’un réseau technique ne saurait se substituer à un réseau humain et il a conclu en émettant le souhait que le ministère se réapproprie l’audiovisuel extérieur afin que la France trouve toute sa place dans l’espace numérique global pour mettre en avant un beau modèle qu’elle a contribué à lancer : celui de la diversité culturelle.

Compte rendu Plénière n°4 Le numérique : quelles opportunités pour la prése nce française dans l’espace mondial de la communicati on ?

Objectifs de la séance: - Le rayonnement culturel de la France dans le monde s'appuie sur ses créateurs. Ceux-ci s'inscrivent dans un contexte économique dynamique. - Le défi auquel va devoir répondre l'Agence culturelle extérieure consiste à trouver la réponse adaptée à la "demande de France" ou plutôt aux innombrables demandes de France, déclinées par domaine d'expression et par région du monde et portées par le réseau culturel français à l’étranger. - Comment mieux promouvoir la création française à l’étranger ? Comment notre réseau peut-il être en contact avec la création contemporaine et favoriser au mieux sa diffusion au-delà des frontières ? - Définir quelques lignes directrices pour les années à venir en matière de création et d'identifier d'éventuels nouveaux terrains d'expression. - Stimuler les interactions possibles entre le Ministère de la Culture et de la Communication, la nouvelle Agence culturelle et le réseau culturel français à l’étranger. Intervenants : - Xavier Darcos , Ambassadeur pour l’Action Culturelle Extérieure ; - Odile Decq , Architecte, Directeur général de l’Ecole Spéciale d’Architecture ; - Arthur Nauzyciel , Metteur en scène, Directeur du Centre Dramatique National d’Orléans ; - Sophie Claudel , Attachée culturelle (pressentie) à l’Ambassade de France à New York ; Modérateur : - Delphine Borione , Directrice de la Diversité culturelle et du Français de la DGM, MAEE

En introduction, Delphine Borione a posé le contexte du débat en soulignant que le rayonnement culturel de la France dans le monde s'appuie essentiellement sur ses créateurs et s’exerce dans un environnement mondial qui a fondamentalement changé. Ainsi, elle a invité à se projeter dans l’avenir et à réfléchir ensemble aux nouvelles méthodes et nouveaux outils nécessaires pour cet établissement culturel afin de mieux promouvoir la création française à l’étranger ; à stimuler les interactions et les lignes de convergences afin que soient favorisées les rencontres entre la création française et celle des pays étrangers, réaffirmant qu’il n’y a pas de rayonnement sans une attention et une écoute du monde.

Xavier Darcos a fait part, en tant que futur Président de l’Institut français, de sa vision de l’action de ce nouvel opérateur dont l’enjeu sera de lutter contre l’uniformisation, l’impérialisme culturel et le repli identitaire qui sont les deux dangers qui menacent cette transformation du monde et pour ce faire, la création se doit d’être innovante. Contre la standardisation de la production artistique et culturelle, la création, l’exercice de la pensée critique, l’acquisition et l’échange des savoirs, la relation à l’autre doivent constituer les axes de notre politique et les repères de notre action parce qu’ils sont avant tout espaces de liberté et nous obligent à effectuer un travail permanent de remise en cause des certitudes hâtives et des idées reçues. S’agissant plus précisément de l’Institut Français, il affirme sa détermination à construire une politique rénovée qui contribuera à définir des stratégies dans un constant dialogue entre les postes et la centrale et s’attachera à accompagner la carrière des agents. Et de conclure : « il s’agira pour l’Institut et le réseau d’imaginer ensemble et de mettre en œuvre une conception de la culture plus ouverte, plus transversale, plus à l’écoute des enjeux mondiaux ». Enfin, Arthur Nauzyciel et Odile Decq en tant qu’artistes et responsables de structure ont fait part de leurs expériences à l’international et avec le réseau et de la nécessité de créer un lien avec l’étranger comme processus créatif à part entière : citant l’exemple de sa création aux Etats-Unis de « Black Battles with Dogs », Arthur Nauzyciel a plaidé pour la prise en compte des temps de préparation dans les projets, (condition sine-qua none pour que la conjonction entre un artiste, une ville, un théâtre et un poste puisse avoir lieu) et la nécessité de présenter en retour en France ce qui a été créé à l’étranger. Odile Decq a, au travers de ses expériences, notamment à Oulan Bator et Ramallah, rappelé l’importance de s’adapter au pays et aux partenaires, d’entendre les besoins locaux, estimant que c’est là que se forge la spécificité française, celle d’une tradition humaniste combinant écoute et adaptation. Sophie Claudel a détaillé son expérience à Londres avec la création de Paris Calling et plus précisément de sa méthodologie qui a visé à développer de nouveaux modes de collaboration durable et reposant sur la seule diffusion, en associant personnalités françaises et britanniques en un groupe de réflexion afin d'encourager le développement professionnel et les croisements d'expertise et de connaissances entre les acteurs culturels des deux pays. La philosophie de Paris Calling a été de ne pas imposer notre propre vision de la création française mais de toujours permettre aux professionnels britanniques de présenter leur choix.

Mercredi 21 juillet 2010 / 14H30-16H15

Compte rendu Plénière n°5 : La création au cœur de l’action culturelle extéri eure ?

Objectifs de l’atelier : - Sensibiliser à la stratégie de promotion de l’expertise française à l’étranger ; - Partager les premiers résultats du travail mené par le MAEE au cours du 1er semestre 2010 ; - Soumettre le projet de document stratégique aux acteurs du réseau, notamment les propositions et recommandations opérationnelles et recueillir les réactions du terrain avant la finalisation du document de stratégie ; - Préciser le rôle du réseau dans la promotion de l’expertise française. Intervenants : - Aude de Amorim , Conseillère principale à la Banque internationale pour la reconstruction et le développement ; - Pierre Buhler , Directeur général de France Coopération Internationale ; - Fabienne Bartoli , Adjointe au Directeur général de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé ; - Laurence Auer , Conseillère de coopération et d’action culturelle à Londres. Modérateur : - Eric Lamouroux, Sous-directeur de l’Enseignement supérieur, MAEE.

En introduction, Eric Lamouroux a présenté l’avancement des travaux menés par la DGM visant à élaborer un cadre stratégique de promotion de l’expertise française à l’international. Il a souligné les enjeux d’influence, économiques et sociaux (projection de notre modèle de société et de nos valeurs) que représente l’expertise internationale. L’excellence de notre savoir-faire est reconnue dans de nombreux secteurs mais la mobilisation rapide d’experts français bute souvent sur une faible valorisation des missions d’expertise de la part des organismes publics pourvoyeurs (gestion des carrières et retour de missions). Les marchés de l’expertise ne se réduisant pas aux appels d’offres, le rôle d’influence et de capacité d’entrisme de l’ensemble du réseau français à l’international, notamment les organismes de recherche, est crucial. Enfin, un positionnement plus performant en amont des appels d’offres et dans les lieux où se conçoivent les politiques publiques permettrait de faciliter l’accès de l’expertise française à ces marchés. Pierre Buhler a mis l’accent sur l’évolution de FCI, opérateur de référence du MAEE en matière d’expertise, et les attentes de l’opérateur envers le réseau. Les demandes d’expertise portant de façon croissante sur une prestation intégrée, FCI a évolué d’opérateur « d’expertise » vers un opérateur de « conduite de projets ». Par souci d’efficacité, et sans remettre en cause les relations établies entre les ambassades et certains opérateurs, FCI peut être le point d’entrée de premier rang des postes diplomatiques. Pierre Buhler a salué le rôle d’appui du réseau qu’il s’agit de développer. Cet appui passe notamment par un rôle de veille et de valorisation des relations avec les autorités locales et les bailleurs de fonds multilatéraux. L’AFSSAPS porte sa mission de sécurité sanitaire à l’international à travers sa participation aux jumelages de l’UE (ex : République Tchèque et Serbie) et des coopérations multilatérales, notamment sous l’égide de l’OMS. Fabienne Bartoli a souligné l’importance du travail en amont avec les futurs bénéficiaires des appels d’offres multilatéraux en rappelant que la restriction de la ressource humaine des opérateurs français demeure un point dirimant. Aude de Amorim a mis l’accent sur la nécessité d’articuler assistance technique et expertise court terme au sein des bailleurs de fonds multilatéraux tels que la Banque mondiale. Les assistants techniques, à même d’influencer les référentiels et les normes de la Banque, ainsi que de recruter des experts français, constituent un outil primordial pour valoriser l’expertise française. Il est nécessaire d’avoir une approche partenariale globale qui allie investissement intellectuel, humain et financier afin de pouvoir travailler en amont sur des offres de collaboration avec la Banque. Aude de Amorim propose d’organiser un suivi de l’expertise par « métier », en liaison avec les organismes de recherche. Ceci rejoint la création de filières professionnelles au sein de la Banque qui permet de mieux y faire connaître le savoir-faire français. Laurence Auer a relativisé les idées préconçues quant à une capacité de mobilisation plus efficace de l’expertise internationale britannique et un recours systématique à une expertise privée. Suite à la « crise de la vache folle », le gouvernement britannique a développé un lien fort entre prise de décision politique et expertise. Ce lien a abouti à une réelle reconnaissance de l’expert et de l’expertise scientifique. Les experts scientifiques constituent un vivier pour les missions à l’international. Laurence Auer a rappelé que le système d’enseignement supérieur britannique, basé sur les résultats en matière de recherche, permet au Royaume Uni d’être très bien placé dans la compétition internationale dans le domaine de la recherche. En conclusion, le réseau a proposé de généraliser l’organisation de réunions régionales portant sur les instruments financiers des bailleurs de fonds multilatéraux (ex : réunion des correspondants de l’Instrument de préadhésion de l’Union européenne en mai 2010). Ces réunions constituent un lieu d’échange précieux permettant de partager expériences et bonnes pratiques avec les opérateurs et les bailleurs de fonds. Eric Lamouroux a invité les postes à réagir au document d’étape distribué avant sa finalisation à l’automne.

Mardi 20 juillet 2010 / 14H45-16H15

Compte rendu Atelier n°1 : La promotion de l’expertise française à l’intern ational

Objectifs de l’atelier : Débattre des enjeux et des perspectives de la politique européenne de développement et des opportunités à saisir pour les acteurs français. Intervenants : - Françoise Moreau , Directrice des politiques de développement, DG DEV, Commission - Luc Bagur , Chef de l’Unité « stratégies d’organisation, efficacité de l’aide et relations avec les donateurs » à Aidco, Commission Européenne. - Denis Castaing , Directeur du bureau de l’AFD au Sénégal - Philippe Jahshan , Délégué Europe de Coordination Sud Modérateur : - Laurent Amar , Sous-Directeur des stratégies de développement, MAEE

Laurent Amar a présenté les principales orientations de la stratégie française sur la politique européenne de développement qui devrait être adoptée par le CICID à l’automne, conjointement avec le Document-Cadre français de Coopération. La stratégie part du constat de l’importance du canal européen (23% de l’APD en 2009 et plus de la moitié des dons programmables de la France) dans la délivrance de l’APD française dont l’impact et la visibilité sont questionnés, notamment par les parlementaires français. La stratégie française sera suivie d’un plan d’action destiné à mettre le dispositif français en ordre de marche pour peser davantage depuis le débat d’idées jusqu’à la mise en oeuvre des fonds européens. Françoise Moreau s’est réjoui de la perspective de la publication de la stratégie française. Elle a rappelé que la politique européenne de développement est un domaine partagé entre la Commission et les Etats membres qui s’appuie sur le Consensus européen sur le développement adopté en 2005. L’UE reste attachée à la réalisation des OMD, tout en évoluant comme l’illustre la position équilibrée arrêtée pour le Sommet de New York de septembre. En lien étroit avec l’ouverture des négociations sur les perspectives financières au-delà de 2013, la Commission présentera un Livre Vert en octobre 2010 sur l’avenir de la politique européenne de développement. Luc Bagur a noté la lenteur des progrès dans la mise en œuvre de l’agenda sur l’efficacité de l’aide et la division du travail, et la persistance d’une prolifération de donateurs et d’initiatives dans les PED. Le code de conduite de 2007 vise également à renforcer l’intégration et la visibilité de l’aide européenne. Il importe à cet égard de mieux exploiter l’expertise des Etats membres dans les PED, notamment à travers des programmes de jumelage et la mise en réseau des agences de coopération. Des progrès sont attendus en matière de programmation conjointe. Des collaborations innovantes entre acteurs européens du développement doivent être proposées dans les années à venir en vue de proposer des offres de financement plus compétitives (ex : Facilités d’investissement, Trust Fund, mixage prêts-dons). Denis Castaing a donné des exemples de projets mis en œuvre par l’AFD avec des fonds européens. Il a souligné l’importance de tenir compte des réalités locales et a plaidé en faveur d’une simplification des procédures de délégation de gestion. La multiplication des partenaires au développement peut être considérée comme une opportunité, plutôt que comme un handicap dans un pays bénéficiaire de l’aide. Phillipe Jahshan a souligné l’importance d’associer la société civile (dans sa diversité) à la politique européenne de développement dans un contexte particulièrement favorable à sa redéfinition. Si le traité de Lisbonne présente de nombreuses opportunités, y compris celle de placer la politique de développement au cœur de la politique étrangère de l’UE, il faut se garder d’une tendance à centrer cette politique sur la gestion et la prévention des risques. La question de la lutte contre les inégalités est essentielle, de même que l’approche par les droits, la gouvernance démocratique, la cohérence des politiques et le respect des valeurs de l’UE. Le public est intervenu sur l’importance à accorder à la politique sociale et à l’emploi dans la politique européenne de développement, la place des femmes et des collectivités locales et de tenir compte de la spécificité de chaque pays en développement pour la délivrance de l’aide.

Mardi 20 juillet 2010 / 14H45-16H15

Compte rendu Atelier n°2 : Enjeux et perspectives de la politique européenne de développement dans le contexte post-Lisbonne : quelles opportunités pour la France ?

Objectifs de l’atelier : - Souligner l’importance de l’échelon local et les enjeux de la croissance urbaine dans les pays en développement. - Présenter la décentralisation et l’aménagement du territoire comme outils au service de politiques publiques plus proches des citoyens et d’un renforcement de l’action publique. - La gouvernance urbaine est au cœur de la lutte contre la fracture urbaine et la réalisation des OMD. Intervenants : - Matthieu Calame , Directeur Général de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme - Nicolas Frelot , Conseiller adjoint pour la gouvernance et la coopération technique, ambassade de France au Maroc - Thierry Gonzalez , Adjoint au chef de la Division collectivités locales et développement urbain de l'AFD - Thierry Lemoine , Sous-Directeur de l’aménagement durable, Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer - Yves Dauge , Sénateur d’Indre-et-Loire Modératrice : - Pauline Carmona, Chef de la Mission de la gouvernance démocratique, MAEE

Matthieu Calame a présenté les enjeux liés au développement rapide des villes (doublement du taux de population urbaine d’ici 2050, en particulier dans les pays en développement). L’urbanisation est porteuse de développement (accès aux services), mais aussi de risques (bidonvilisation, tensions sociales et environnementales). L’approche territoriale offre un cadre propice à l’exercice d’une gouvernance démocratique par la création de « bassins de confiance » qui permettent d’associer les acteurs autour des autorités locales (participation et appropriation) et d’articuler les politiques sectorielles (approche intégrée). Nicolas Frelot a défini les politiques territoriales mises en œuvre par le Royaume du Maroc. Le Ministère des Affaires étrangères et européennes a accompagné le processus de décentralisation (projet PAD Maroc), ainsi que le Schéma National d’Aménagement du territoire qui constitue depuis 2000 une des premières politiques nationales concertées (développement des régions périphériques et gestion de la ressource en eau). L'Initiative Nationale pour le Développement Humain, chantier du règne lancé en 2005 se fonde sur une concertation territoriale incluant les associations. Il contribue, aux côtés du programme « Villes dans bidonvilles » et de la création d’agences de développement territorial, à décloisonner les politiques publiques. La coopération française prépare actuellement un programme d’appui à la déconcentration. Thierry Gonzalez a exposé les actions de l’AFD dans le domaine urbain qui visent un accompagnement global à la maîtrise d’ouvrage des collectivités locales en faveur de l’amélioration des conditions de vie, de la productivité urbaine et d’un aménagement qui préserve les biens publics mondiaux. A travers les exemples de la réhabilitation des marchés de Mahajanga à Madagascar et du réseau de bus en site propre d’Amman en Jordanie, il a mis en valeur l’importance d’appuyer systématiquement les capacités des acteurs locaux, et en particulier de la municipalité qui doit conserver la maitrise d’ouvrage du projet. Il a souligné l’importance d’agir sur tous les leviers dans une recherche de cohérence avec le projet de territoire porté par la collectivité (création d’emploi, maîtrise d’œuvre sociale, protection de l’environnement). Il a présenté les synergies créées par l’agence avec les acteurs français de la coopération urbaine et en particulier avec la coopération décentralisée (réalisation d’études amont, renforcement des capacités). Thierry Lemoine a invité à dépasser une approche purement technique du développement urbain. Selon lui, la ville est d’abord une histoire, une réunion de fonctions économiques et sociales, et une nécessité de vivre ensemble qui devrait évoluer vers un désir de vivre ensemble. Le développement urbain intégré doit combiner toutes ces dimensions sous la responsabilité de la personne publique et prendre en compte les stratégies d’implantation, de densité, et les stratégies foncières. Il a plaidé en faveur d’un urbanisme de projet renouvelé fondé sur une démarche partenariale et des processus de gouvernance urbaine. Enfin, il a souligné l’importance de mieux articuler les initiatives dans le domaine de la coopération urbaine. Yves Dauge a présenté le Partenariat Français pour la Ville et les Territoires qui vise à fédérer les acteurs français de la coopération urbaine pour porter dans le débat international une vision commune centrée sur le renforcement de la maîtrise d’ouvrage politique et la recherche du vivre ensemble, de la démocratie locale et de la mixité sociale. Les professionnels de l’urbanisme et les entreprises privées françaises peuvent également proposer à la maîtrise d’œuvre publique des outils (dispositifs juridiques et outils de planification urbaine) au service de cette vision politique.

Mardi 20 juillet 2010 / 14h45-16h15

Compte rendu Atelier n°3 La stratégie pour l’aide au développement territor ial et urbain

Objectifs de l’atelier : Informer les postes de la situation actuelle de diffusion des chaînes de la société nationale de programmes Audiovisuel Extérieur de la France (AEF : à savoir France24, RFI en partenariat avec TV5Monde) et d’Euronews par zone géographique, mais aussi sur le plan des applications. En effet, le monde de l'audiovisuel est en plein changement du fait de l'avènement du numérique et des nouveaux modes de consommation. Une nouvelle génération d'utilisateurs, notamment les jeunes, et de professionnels s'empare de ces nouveaux outils. Intervenants : - Christine Ockrent , Directrice générale déléguée d’AEF - Marie-Christine Saragosse , Directrice générale de TV5Monde - Philippe Cayla , Président du directoire d’Euronews - Serge Siritzky , Directeur de la rédaction d’Ecran total. - Vincent Garrigues , Attaché culturel et audiovisuel en Algérie Modérateur : - Louis de Broissia , Ambassadeur pour l’audiovisuel extérieur, MAEE

Les intervenants ont tous insisté sur la rapidité des évolutions de l'audiovisuel dans le monde, et l’émergence de nouveaux acteurs, notamment chinois (qui ont investit près de 9M€ pour le développement de 4 chaînes), indien, brésilien et vénézuélien, mais aussi régionaux (lancement de la chaîne d’information Africa24). Le paysage audiovisuel est caractérisé par une concurrence effrénée entre 27 000 chaînes (dont 5 000 disponibles en Europe et 750 en arabe), et comme l’a rappelé en introduction l’ambassadeur Louis de Broissia , par trois bouleversements : la fin de l’analogique et le développement du numérique, le besoin de beaucoup de nations de disposer d’un bouquet plus identitaire, et l’émergence de nouveaux modes de consommation par de nouvelles générations. Aussi est-il nécessaire d’être présent sur toutes les supports et d’adapter les contenus, comme le font Euronews, France24, TV5Monde et RFI (par exemple : envois de SMS en haoussa pour donner des conseils de santé). En même temps, de nouvelles contraintes se dressent telles que l’explosion du coût des droits sportifs (ceux de la Coupe africaine des Nations ont été multipliés par 20), le paiement de la distribution aux câblo-opérateurs, la nécessité de négocier pied à pied avec les fournisseurs d’accès ou les agrégateurs de contenus (pour la distribution dans les hôtels par exemple). Malgré ce contexte très concurrentiel, le développement des différents opérateurs publics et privés est sur une voie ascendante : - en 2 ans, RFI, et notamment sa filiale arabophone MCD, ont relancé leurs audiences. Bien que les métiers radios et télé soient différents, l'expertise de RFI en Afrique a été très utile pour France24. En septembre, France24 va se développer sur les réseaux sociaux ; - TV5Monde comptabilise 215 millions de foyers câblés ou sur satellite (8,6 millions de visites par mois sur son site internet) et a vu son audience augmenter de 2,5% l’année dernière, grâce notamment au lancement du signal Pacifique et du sous-titrage. La VàD propose une tarification spéciale pour le réseau. Les synergies sont nombreuses avec France24 et RFI : études d'audience, appels d'offre communs, distribution ; - Euronews place le multilinguisme au cœur de sa stratégie, ce qui lui permet de toucher 330 millions de foyers dans 153 pays. Son audience en Europe est supérieure à celle de CNN. Indépendamment des chaînes de télévisions et radio, la France exporte ses émissions et son savoir-faire de manière inégale : nous sommes très bons en animation, mais très en retard sur la fiction et notre pays est le principal importateur de fictions américaines en Europe. Nos entreprises produisent trop peu de grandes séries. Comme l’a souligné le réseau, l'audiovisuel extérieur est reçu avec appétence à l’étranger, mais la différence n’est pas nécessairement faite entre l’audiovisuel extérieur en tant que tel et l’extériorisation de l'audiovisuel national, permis par le développement de l’internet. Le réseau a regretté que l’audiovisuel n’ait pas été suffisamment présent dans le stage des nouveaux partants et que les attachés régionaux n'aient pas des moyens budgétaires spécifiques pour leurs missions, autant de questions pour lesquelles le Département s’efforcera de trouver des solutions.

Mardi 20 juillet 2010 / 14h45 – 16h15

Compte rendu Atelier n°4 L’audiovisuel extérieur à la croisée des chemins

RENDEZ-VOUS EN 2011

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