Journal gratuit du Bridge Club de Nancy-Jarville · Bridge Club de Nancy-Jarville T.S.B. route de...

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Bridge Club de Nancy-Jarville T.S.B. route de Fléville 54140 Jarville-la-Malgrange Tournois de régularité : lundi à 20h00, mardi à 14h30, mercredi et vendredi à 20h30 Téléphone : 03 83 54 19 90 Code BRIDGTEL : EUT http://bridge-club.com/bcnj/ Journal gratuit du Bridge Club de Nancy-Jarville Actus / Infos ................................................... 2 Résultats régionaux ........................................... 21 Concours d’enchères n 32 ..................................... 24 Le coin du Comité ............................................. 24 La donne du mois Gérald Masini .......................... 4 Le principe du moindre choix David Harari ................ 5 Concours d’enchères n 31 : résultats Pierre Périssé ........ 8 Grandeur et servitude des ogres (2) François-Michel Sargos . . 13 Une petite histoire du bridge (2) : l’atout Gérald Masini .... 17 Y P ! Décidément, les brid- geurs (lorrains) ne sont pas raisonnables. Et ce qui s’est passé lors d’un récent tournoi régional ne va pas démontrer le contraire : malgré une affluence record et une salle de jeu de dimensions modestes, qui exigeaient de chacun un minimum de réserve, les commentaires à voix haute allaient bon train entre les changements, effectués dans la plus grande pagaille. C’est dire qu’une oreille attentive pouvait facilement connaître les donnes avant de les jouer. Le tournoi terminé, un véritable raz de marée s’abattit sur le traditionnel buf- fet, les premiers arrivés se servant largement dans la bousculade générale, ne laissant aux derniers les plus chanceux que quelques tranches de pain à se mettre sous la dent. Pour couronner le tout, un individu mal embouché n’a rien trouvé de mieux que jeter sa bière à la figure de l’arbitre-organisateur pendant la remise des prix, gâchant irrémédiablement la fin de la fête. L’individu en question, pourtant multirécidiviste, n’a d’ailleurs même pas été sanctionné par le Comité Régional d’Éthique et de Discipline. Pourquoi se serait-il gêné, après tout? Nous ne semblons pas avoir tiré les leçons qui s’im- posent des multiples incidents qui ont émaillé les der- nières compétitions fédérales. À croire que le brid- geur (lorrain) moyen est un véritable sauvage, dont l’agressivité à la table est le reflet de celle de son com- portement social, à moins que ce ne soit l’inverse. Avouez qu’il y a de quoi dégoûter plus d’un joueur, débutant ou non. Certes, l’effet de ras le bol me fait sans doute noircir le tableau, car ils sont fort heureusement nombreux ceux qui, affables, serviables, disciplinés, font hon- neur à notre communauté. Ainsi, Nicolas Garnier, qui, sollicité un mercredi soir pour un dépannage sur l’ordinateur du BCNJ, propose spontanément de ve- nir dès le vendredi suivant, à la sortie de son travail, avec un CD qu’il aura préparé spécialement, sans se faire prier ni demander quelque compensation que ce soit ; ou tous les membres du Comité du BCNJ, qui assurent bénévolement l’animation et le fonctionne- ment du club ; ou encore Pierre-Jean Guardiolle, qui met gratuitement photocopieuse et papier à disposi- tion pour tirer ces pages... La liste serait longue et souhaitons qu’elle ne fasse que s’allonger. Changeons de registre pour de bien tristes nouvelles. La série noire continue : André Saccard, champion hors normes et figure emblématique du BCNJ, vient de disparaître brutalement, lui que l’on avait fini par croire indestructible. François-Michel Sargos lui rend hommage en page 2. Que ses proches veuillent bien accepter nos plus sincères condoléances. Lucien “Lu- cky” Dana, autre personnalité d’exception, vient éga- lement de s’éteindre. On lira l’hommage signé Pierre Bénichou dans le Nouvel Obs (où Lucky Dana tenait une chronique) du 1 mars, l’hommage collectif du Bridgeur, dans le numéro 749, ou la donne du mois du numéro 31, qui, par le fait d’une coïncidence malheu- reuse, devient l’hommage anticipé de N@NCY TEX@S. Je ne voudrais pas terminer sans remercier Jean- Christophe Quantin, qui a gentiment accepté que Da- vid Harari publie dans ce numéro une synthèse de ses articles initialement parus dans Le Bridgeur. Rendez-vous en septembre, pour une nouvelle saison que je vous souhaite encore plus féconde et réussie que celle qui se termine. En attendant, bonnes va- cances à tous.

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Bridge Club de Nancy-Jarville T.S.B. route de Fléville 54140 Jarville-la-MalgrangeTournois de régularité : lundi à 20h00, mardi à 14h30, mercredi et vendredi à 20h30

Téléphone : 03 83 54 19 90 Code BRIDGTEL : EUT http://bridge-club.com/bcnj/

Journal gratuitdu Bridge Club

de Nancy-Jarville

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Actus/ Infos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2Résultatsrégionaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Concours d’enchèresn( 32 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Le coindu Comité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24La donnedu mois ✑ GéraldMasini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Le principe du moindrechoix ✑ David Harari . . . . . . . . . . . . . . . . 5Concoursd’enchèresn ( 31: résultats ✑ PierrePérissé. . . . . . . . 8Grandeur et servitude desogres(2) ✑ François-MichelSargos . . 13Unepetite histoire du bridge (2) : l’atout ✑ GéraldMasini . . . . 17

Y P!Décidément, les brid-geurs(lorrains)nesontpas raisonnables. Etce qui s’est passélors

d’un récenttournoi régionalne va pasdémontrerlecontraire: malgréune affluencerecordet une sallede jeu de dimensionsmodestes,qui exigeaient dechacunun minimum de réserve, les commentairesàvoix hauteallaient bon train entreles changements,effectués dans la plus grandepagaille. C’est direqu’uneoreille attentive pouvait facilementconnaîtrelesdonnesavantde les jouer. Le tournoi terminé,unvéritablerazdemarées’abattitsurle traditionnelbuf-fet, les premiersarrivésseservant largementdanslabousculadegénérale,nelaissantauxdernierslespluschanceuxquequelquestranchesde pain à semettresousla dent.Pourcouronnerle tout, un individu malembouchén’a rien trouvédemieuxquejetersabièreà la figuredel’arbitre-organisateur pendantla remisedesprix, gâchantirrémédiablementla fin de la fête.L’individu enquestion,pourtantmultirécidiviste,n’ad’ailleurs même pas été sanctionnépar le ComitéRégional d’Éthique et de Discipline. Pourquoi seserait-ilgêné,aprèstout?

Nousnesemblonspasavoir tiré les leçonsqui s’im-posentdesmultiplesincidentsqui ontémaillélesder-nièrescompétitionsfédérales.À croire que le brid-geur (lorrain) moyen est un véritablesauvage,dontl’agressivité àla tableestle refletdecelledesoncom-portementsocial, à moins que ce ne soit l’inverse.Avouezqu’il y a de quoi dégoûterplus d’un joueur,débutantou non.

Certes,l’effet derasle bol mefait sansdoutenoircirle tableau,car ils sont fort heureusementnombreuxceux qui, affables,serviables,disciplinés,font hon-

neur à notre communauté.Ainsi, Nicolas Garnier,qui, sollicité un mercredisoir pourun dépannagesurl’ordinateurdu BCNJ,proposespontanémentde ve-nir dèsle vendredisuivant,à la sortiede sontravail,avec un CD qu’il aurapréparéspécialement,sanssefaireprier ni demanderquelquecompensationquecesoit; ou tous les membresdu Comitédu BCNJ, quiassurentbénévolementl’animation et le fonctionne-mentdu club; ou encorePierre-JeanGuardiolle,quimet gratuitementphotocopieuseet papierà disposi-tion pour tirer cespages...La liste serait longueetsouhaitonsqu’ellenefasseques’allonger.

Changeonsderegistrepourdebientristesnouvelles.La série noire continue: André Saccard,championhorsnormeset figure emblématiquedu BCNJ,vientde disparaîtrebrutalement,lui quel’on avait fini parcroireindestructible.François-MichelSargoslui rendhommageen page2. Quesesprochesveuillent bienaccepternosplussincèrescondoléances.Lucien“Lu-cky” Dana,autrepersonnalitéd’exception,vient éga-lementdes’éteindre.On lira l’hommagesignéPierreBénichoudansle Nouvel Obs(où Lucky Danatenaitunechronique)du 1)+* mars,l’hommagecollectif duBridgeur, dansle numéro749,oula donnedumoisdunuméro31,qui, parle fait d’unecoïncidencemalheu-reuse,devient l’hommageanticipédeN@NCY TEX@S.

Je ne voudrais pas terminer sans remercierJean-ChristopheQuantin,qui a gentimentacceptéqueDa-vid HararipubliedanscenumérounesynthèsedesesarticlesinitialementparusdansLe Bridgeur.

Rendez-vousenseptembre,pourunenouvelle saisonque je vous souhaiteencoreplus fécondeet réussieque celle qui se termine.En attendant,bonnesva-cancesà tous. ,.-+/10325476�098�:<;=:

A D I E U , A N D R É

Un grand champion,membre du BCNJde trèslongue date et véritablelégende en Lorraine, adisparu le 13 avril 2002.Qui mieuxque François-

MichelSargos,à la foisamitrèsprocheetadmirateur,pouvaitlui rendre l’hommage qu’il mérite?

AndréSaccardnousaquittéscesamediaumatin,sansprévenir. Âgé dequatre-vingtneufans,il avait arrêtéles compétitionsofficielles il y a quelquesannées.Ila remportéle PairesOpenen 1964 et il a été vice-championdeFranceen4 Open,enPairesMixtes, etencoreenPairesSeniors,il n’y apassi longtemps,enfévrier1999.Il aremportéprèsdedeuxcentstournoisrégionaux,un recordqui neserapasbattudesitôt. Ilaétémonmaître,etmonpartenairedepuisvingt neufans.Il a aussisûrementbeaucoupapportéà PhilippeChottin,qui estunpeusonhéritierspirituel.

André a enseignéle bridge durantquaranteans,enLorraine,en Champagne,et mêmeen Alsace.Drôledebridge: il nejouaitni le Spoutnik,ni le Texas,ni leSplinter, ni la 4) forcing,ni d’ailleursaucuneconven-tion! Il secontentait,quela chancefût aveclui ounon— et c’était la philosophieet la stratégiequ’il prati-quait et enseignait—, d’éviter, donneaprèsdonne,leserreurs,lesdérogations,lesemportements...et lespsychics.Bien sûr, son jeu de la carteredoutableetsapsychologieà la tablen’ont pascomptépour riendansson impressionnantpalmarès.Mais c’est biensonsang-froidimperturbablequi faisaitla différenceavecles« autresmeilleurs».

Outresapassionpourle Bridge,Andréétaitunamou-reux de la natureet de la pêche.J’espère,et je suismêmesûr qu’il est maintenantau Paradisdesbrid-geursetdespêcheurs.

Adieu André. Merci pour tout ce quevousavez ap-portéde vrai, d’original et de réellementprofondaubridge, qu’aucun de vos partenairesn’oubliera ja-mais. > /?0@;BA3C�: 8�D 6�:<EGFIH+2KJ.03/ L.CK8● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ● ●

O ST E N D E 2002

Les SeptièmesChampionnatsd’Europe Mixtes sesontdéroulésà Ostendedu 16 au 22 marsderniers.La perspective d’un éventuelolympismerend le rè-glementde plus en plus draconien: détenirun télé-phoneportabledansles airesde jeu était sanctionnéd’uneamendede100 M , y boiredel’alcool (neserait-ce qu’une bière) ou y fumer une amendede 60 M ,chacuneassortied’unepénalitéen% ou en IMP. Lesmêmerègless’appliquaientdansles toilettes,où unemystérieuseBridge Anti TobaccoSocietyavait mêmefait installerdesdétecteursdefumée!

Plussérieusement,405pairessesontaffrontéespourle titre européen.La délégationFrançaise,forte de94 paires,était de loin la plus nombreuse,devantl’Italie (68 paires), la Belgique (34), la Grande-Bretagne(27), l’Allemagne (26), la Pologne(22) etlesPays-Bas(20). Aprèstrois séancesqualificatives,130pairesdisputaientla finale(entrois séanceséga-lement),remportéeparunepairenéerlandaise:

1 HedwigvanGlabbeek- Willem JanMaas(PB) . . .57,942 KathNelson- SteveEginton(GB) . . . . . . . . . . . . . 56,573 Myriam Varenne- FranckMulton (FRA) . . . . . . . . 55,944 Nikica Sver- Pavo Marinkovic (CRO) . . . . . . . . . . 55,795 Catherined’Ovidio - PaulChemla(FRA) . . . . . . . 55,686 SanjaSagajsek- Branko Refi (CRO) . . . . . . . . . . . . 55,577 RalizaMircheva- ValentinAl-Shati (BUL) . . . . . .55,518 VeraCaldarelli- FrancoFonti (ITA) . . . . . . . . . . . . 55,439 VeraTagliaferi- Mario d’Avossa(ITA) . . . . . . . . . 55,34

10 RaijaKoistinen- Kauko Koistinen(FIN) . . . . . . . . 55,12

Pour la petite histoire, chaque titre a été gagnépar un paysdifférent depuisque les Championnatsexistentet,chaquefois, lesFrançaissontrevenusavecune médaille,de bronzepour cette fois. On remar-quait quelquesnomsbien connusen Lorraine danscettefinale,notammentSabineTisserand(associéeàJacquesFrancès,elle a terminé49) avec 52%, trèsbelleperformance),ainsiqueNathaliedeCargouëtetPhilippeKœppel(101) avec49,13%).Lespairesres-tantesdisputaientla finale dite de consolation,où sesontretrouvésnosamisLuxembourgeois,EllenGræ-wert et David Thompson(132) ), MaryseJeitzet Pas-calRobert(180) ), etBettinaetStefanHelling (231) ).C’est à unepairetricolore,VanessaRéesset JérômeRombaut,que revint la victoire, vengeantainsi nosreprésentantsdel’« autre» finale.

92équipesétaientengagéesdansla compétitionpar4,qui commençaitparunPattonsuissede12toursde10donnesqualifiantquatreéquipes.La formuleestdif-ficile et quelquepeualéatoire.L’équipeGrentheenafait les frais: aprèsavoir pratiquementmenédepuisle début, elle a perduseschancesdansles deuxder-nierstours.Lesquatrequalifiéss’affrontaientensuiteendeuxdemi-finalesde2 sessionsde16 donnes,sui-vie d’unefinaleselonla mêmeformule:

1 2 total 1 2 total

Lavazza 56 10 66 Lavazza 51 47 98Mali 15 40 55 Stoppa 9 8 17

Stoppa 37 21 58 Mali 4 29 33Popova 23 27 50 Popova 52 22 74D

EM

I-F

INA

LES

PLA

YO

FF

FIN

ALE

L’équipefranco-françaisecomposée de DanièleAvon, Marianne Serf,Jean-Louis Stoppa etFrançoisStretz,décrochedonc la médaille d’ar-gent, laminéepar le rou-

2

leau compresseuritalien de Maria TeresaLavazza,avec Giorgio Duboin, Alfredo Versace, MonicaCuzzi,N GuidoFerraroet l’AutrichienneMaria Erhart,excusezdu peu. La médaille de bronze revient àl’équipe Popova (Bulgarie/ Israël/ Turquie), victo-rieusedel’équipeMali (Norvège/ Pologne).

Avecunemoyennede15,62IMP, l’équipedeSabineTisserand(Anne-MarieConter, JacquesFrancès,Pas-cal Nermel)seclasse31) , encoreunetrèsbelle per-formance.Jean-PierreLafourcade,àqui estconsacréela donnedu mois, n’a, quantà lui, pu faire mieuxque66) (avec Mireille Charrault,ChristineCollet etJacquesHenri).

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L E N O U V E A U C L A SSE M E N T

Non, il n’est pas (encore)arrivé! Mais le systèmea changé.Jusqu’àla saison2000–2001, chaquesé-rie représentaitun pourcentagedu nombretotal dejoueurs: 0,25% pour la 1*1) SérieNationale,0,75%pourla 1*1) Série O , etc.Dorénavant,chaquesériedé-pendd’un seuil en Pointsd’Expert, assortid’un se-condseuilenPointsdePerformanceau-delàdela 2)Série O , quevousdevez atteindrepour accéderà lasérieconsidérée:

PE PP1N 300000 20001 P 250000 10001 Q 200000 5001 R 160000 2501S 130000 1502Pr 110000 902 P 140000 –2 Q 110000 –2 R 90000 –2S 70000 –

PE PP3Pr 50000 –3 P 40000 –3 Q 30000 –3 R 20000 –3S 15000 –4Pr 10000 –4 P 5 000 –4 Q 2 500 –4 R 750 –4S 1 –

Les seuilsétantfixés en début de saison,voussavezcequevousdevezexactementgagnerpourresterdansvotre sérieou accéderà la supérieure.Incidemment,votre classementne dépendplus quede vos propresperformances,car vousn’avez plus à subir les effetsdesbonnesperformancesdesjoueursde votre série.Encontrepartie,vousneprofitezplusdeleurscontre-performances.

Malgré ou grâceà soncoût prohibitif, l’informatisa-tion dela Fédérationoffre finalementpasmald’avan-tages.Lesrésultatsdescompétitionsétantdorénavantsaisis«endirect», vouspouvezd’oreset déjàsuivreau jour le jour l’évolution de votre compteen PEet PP sur le site de la FFB (www.ffbridge.asso.fr):

allez à la rubriqueRésul-tats, puis cliquez sur leboutonpointspar joueur.Mêmes’il estmoinspra-tique et surtoutmoinsra-pide, le 3615 BRIDG-TEL, sur minitel, offre le

mêmeservice(rubriques5, puis 9). Évidemment,votre classementde réfé-rencepour participerauxcompétitionsde la saisonen coursrestefixe: c’estcelui qui est mentionnésur votre feuille de classement,que vous continue-rez de recevoir en septembre.Ce systèmeest sansdouteplusattractifpourle joueurmoyen,maisil aurapeut-êtredeseffetspervers.Enparticulier, puisqueles10000premiersPEnesontpassoumisà abattement,unjoueurquiatteintcequotanepourrathéoriquementplusredescendre,cequi devrait entraînerrapidementla quasi-disparitiondesjoueursde 4) Série.La FFBrisque donc de modifier quelquepeu le système...À suivre.

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SÉ L E C T I O N S

LesnouvelleséquipesdeFrancesontconstituées.EnJuniors,la FranceserareprésentéeparOlivier etTho-masBessis,Godefroy De Teissières,JulienGaviard,Guillaumeet JérômeGrenthe(Hervé Mouiel, capi-taine). En open,Michel Bessis,Albert Bitran, Mi-chelDuguet,JérômeRombaut,PhilippeToffier, Jean-Michel Voldoire (Alain Lévy, capitaine).Chez lesDames,pasde surprise,avec le quartégagnantde laSélection,VéroniqueBessis,BénédicteCronier, Ca-therined’Ovidio et Sylvie Willard, complétéavec lapaire qui a terminé troisième,DanièleAvon et Fa-biennePigeaud(PatrickGrenthe,capitaine).

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D A T E S À R E T E N I R

8 mai TournoideCommercy

18–19mai Tournoidu Luxembourg (Pétange)Pairesmixteset open

21–26mai Festival EuropéendeBridgeFéminin(Palerme,Sicile)

2 juin TournoideLaxou,organiséparl’ABN

7–8 juin SimultanéMondial

8 juin MarathondeNancy

15–29juin Championnatsd’Europe(Salsomaggiore,Italie)

7–17juillet Championnatsd’EuropeJuniorspar4(Torquay, Angleterre)

16–31août Championnatsdu Monde(Montréal)

Du 14 au 28 juin 2003 se dérouleront les premiersChampionnatsd’Europe Open (à Cannesou Men-ton, ce n’est pas encore fixé). Les épreuvesMixtes,Hommes,Dameset Seniors (paires et 4) seront ou-vertesauxformationstransnationaleset,pour la pre-mière fois,auxjoueurs detouteslesnationalités.

3

T UWVYX[Z]\ ^ X`_�acbda

LA DONNE DU MOIS

PR O B L È M E N U M É R O 32

P R 8Q V 8 3R A 107 5 4 3S D 4

N

S

EO

P A V 10 4 2Q A 7 6R R 2S V 10 7

E S O N1SAe fgehe 3SA fin

e 14–16HLeie longuemineureetmajeurepluscourte

Sud entamele 6 de Trèfle, pour la Damedumortet le 9 deNord.À vous...

solutiondansle prochainnuméro

SOLUTION DU PROBLÈME NUMÉRO 31

P A DQ A 10 4R 10S D V 9 8 6 4 3

N

S

EO

P 4Q R 6 3R A D V 7 6 4 3S A 2

E S O N2S 2 P 3S 3 P4R – 4 P –4SA – 5 Q –6R – – –

Sudentamele 2 dePique, pour la Damedumortet le 3 de Nord. Le 10 de Carreau fait ensuitela levée(le 9 enNord). VousrevenezenmainauRoideCœurpour jouerAset DamedeCarreau,Nord défaussantle 2 et le 5 deCœur. EnmainauRoideCarreau,SudretournePique. Finissez...

econstituer la main de Sud estélémentaire.En plus des quatreCarreauxconnusde façoncertaine,il doit posséderseptcartesà Pique,

puisqu’il a entamé du 2. Nord a d’ailleursconfirméla distributionenfournissantle 3 — ondonnetrèsrarementun fauxcompteà l’entame,surtoutdansun contrattendu.Suda égalementmontréun Cœur, et sa treizièmecarteest doncsoit un Trèfle, soit un secondCœur. S’il a unechicaneà Trèfle, vous n’avez plus qu’à choisirvotre façon de chuter: Dame de Trèfle laissée

filer pour unecoupeen Sud,ou As de CœuretCœurpourunauto-uppercut!

L’hypothèsede nécessitéveut que Sud pos-sèdeun Trèfle.Avec unechicane,il auraitsansnul douterejouéCœur, ne vous laissantaucunechancede gagner. L’impasseau Roi de Trèflesemblealors s’imposer, puisquecelui-ci a troischancescontreunede setrouver en Nord. Maisvousn’avez toujourspasde solutionpour vousen sortir car, si Nord ne couvrepasla DamedeTrèfle, vous vous retrouverezdansla mêmesi-tuationqueprécédemment...

C’estcependantoublierqueNord estseulà gar-der deuxcouleurs,Cœuret Trèfle, et qu’il seraainsisoumisàunsqueezesurle défilédesatouts,l’As de Trèfle permettantde regagnerla main.Ayant écartéun Cœursur l’As de Pique,vousprésentezdoncla Damede Trèfle (histoiresim-plementd’agacerNord),quevousprenezdel’Asdetoutefaçon,et voustirez touslesatouts:

PkjQ D VRkjS R

PkjQ A 10RkjS V

N

S

EO

PljQ 6R 7S 2

nejouepas

Sur le 7 de Carreau,vous écartezle Valet deTrèfle du mort, tandisqueNord doit rendrelesarmessousla doublemenacedu 2 de Trèfle dela main et desCœursdu mortm . En fait, le dé-roulementdu coupa laisséle déclarantquelquepeufrustré.Eneffet, lorsqu’il estrevenuenmainà l’As de Trèfle, il a capturéle Roi secde Sud,rendantle squeezetotalementinutile...

C’est le championbelgeJean-PierreLafourcadequi étaitassisenEst.BienconnuenLorraine,oùil participerégulièrementauxépreuvesfédérales,il estunanimementappréciépoursacourtoisieetsafinesse,à la tabledebridgecommeà la tabledu restaurantd’après-tournoi,où il n’est jamaisle dernierà s’asseoir. Sescapacitésd’analyseetdeconcentrationsontrarementprisesendéfaut.Il en a fait la preuve dansun ouvragecoécritavecPaul-HenriGenty, autrechampiond’outre-Quiévrain: Le jeu de la carte en match par 4,paruauxÉditionsPrat,enaoût1998.On nesau-rait quetrop recommanderla lecturedeces168pagesà tout joueurde(haute)compétition.

e Voir le schémaN duSqueezefacile, dansle numéro15

.4

intervient très souventà la table debridge lorsqu’il faut déci-der d’un maniement.Sesapplicationssontpar-fois subtileset il est facile de confondredessi-tuations qui semblentéquivalentesmais ne lesontenfait pas.Aussiallons-nousvoir uncertainnombred’exemples...etdecontre-exemples!

L’idéegénéraleestla suivante:

Lorsqu’un flanc a le choix entre plusieurscartes équivalentesà fournir, on supposequ’il fournit chacuned’entre ellesavecune

fréquenceéquivalente.

Par exemple, lorsqu’il manquedeux honneurséquivalents (Roi-Dame, Dame-Valet, etc.) etqu’un flanc fournit l’un de ceshonneurs,il y aenviron deuxchancescontreuneque l’honneuren questionne soit pas accompagnéde l’hon-neuréquivalent.Eneffet, aveclesdeuxhonneursen sapossession,le flanc a le choix au premiertour et fournit donc en moyenneune fois surdeux l’autre honneur. Un calcul mathématique(en termesde probabilitésinitiales) confirmecerésultat.

FACILEMANIEMENTS FRÉQUENTSÀ CONNAÎTRE ABSOLUMENT

POUR

➎LEVÉES

R 10 8 5 3

N

SEO

A 7 4 2

C’est l’exempledebase.On commencepartirerl’As. Supposons,par exemple,que le Valet ap-paraisseà droite(et le 6 à gauche).Lesdeuxcaspossiblessontlessuivants.

R 108 5 3

D 9 6N

SEO V

A 7 4 2

R 10 8 5 3

9 6N

SEO D V

A 7 4 2

Bien qu’unecombinaisonspécifiquedu partage2-2 soit un peu plus probablequ’une combi-naisonspécifiquedu partage3-1, il estpresquedeuxfois meilleur de faire l’impasseau secondtour, car, dansle deuxièmecas,le flancavait unechancesurdeuxdefournir la Dameetnonle Va-let. Autrementdit, la tactiqueconseilléegagneavecle Valetsecou la Damesèchederrière.Elleneperdqu’avecDame-Valetsecsderrière.

Remarquezque,avec le 9, on pourraitpartir duRoi ou de l’As, au choix. Tout dépenddu flancqui a le plusdechancesd’êtrecourtdansla cou-leur, d’aprèsles enchèresou le début du coup.On joueraun honneursecchezlui pourgagner.

POUR

➎LEVÉES

A R 9 6 2

N

SEO

V 8 5 3

On commencebien entendupar tirer l’As. Si leflanc droit fournit le 10 (et le flanc gauchele4, parexemple),un problèmeseposeausecondtour, carla situationpourraitêtre:

A R 9 6 2

D 7 4N

SEO 10

V 8 5 3

A R 9 6 2

7 4N

SEO D 10

V 8 5 3

Maiscen’estpasunesituationdemoindrechoixcar, avecD 10,le flancestobligédefournir le 10.Il faut doncsimplementtirer en têteau secondtour, et non paslaisserfiler le Valet, car on saitqu’une combinaisonspécifiquedu partage2-2estplusprobablequ’unecombinaisonspécifiquedu partage3-1.

La plupartdesjoueurssaventquel’on nefait pasl’impasseà la Dameà neuf cartes.La situationestsimilaireici.

http://bridge-club.com/bcnj/Nancy_Texas.shtml

5

POUR

➍LEVÉES

A 9 7 2

N

SEO

R D 3

Oncommencepartirer le Roi et la Dame.Si ni leValetni le 10 n’apparaissentà droite,on n’a pasd’autrechoix quetirer l’As, espérantla couleur3-3. Mais supposons,par exemple,quele flancgaucheait fourni successivementle 4, puis le 5,et le flancdroit le 6, puis le 10. Il y a alorsdeuxpositionsfavorables:

A 972

V 854N

SEO 106

RD 3

A 972

854N

SEO V 106

RD 3

Commeon le sait, une combinaisonspécifiquedu partage3-3 est légèrementplus probablequ’une combinaisonspécifiquedu partage4-2.Pourtant,il estpresquedeuxfoismeilleurdefairel’impasseau Valet autroisièmetour quetirer entêtecar, avecV 106, le défenseurdedroitepou-vait au choix fournir le 10 ou le Valet.Une foisquel’on a vu le 10, la probabilitéqu’il détienneV 106 doit doncêtrediviséepardeux.

Une autre façon de raisonnerconsisteà direqu’avec le maniementconseillé(Roi et Dame,puis impasseà l’honneur manquantsi néces-saire),on gagnedansdeuxcas,avec10X ou V X

à droite,et on neperdquedansun cas,V 10X àdroite.

POUR

➍LEVÉES

A 107 2

N

SEO

R D 3

Est-cesimilaire au maniementprécédent? Non,car ici le flancdroit, nantiparexempledeV 94,n’a pasle choix au secondtour. Il est donc unpeumeilleurdetirer entête. Il nefautpasoublierquandmêmeque,contrairementàl’exemplepré-cédent,l’écartentrelesdeuxlignesdejeuestas-sezfaible.Ainsi, si les enchèresou le début ducoupont indiquéquele flanc gaucheestproba-blementplus long dansla couleurquesonpar-tenaire,on a intérêtà fairel’impasseauValetautroisièmetour.

POUR

➊LEVÉE

R 9 8

N

SEO

10 5 4

On part petit versle 8 (ou on laissefiler le 10),aucasoù Dameet Valetseraientplacés.Suppo-sonsquele flancdroit prendavecle Valet.Faut-iljouerversle 9 ouversle Roi ausecondtour?

R 9 8

A D X...N

SEO V X...

10 5 4

R 9 8

A X...N

SEO D V X...

105 4

Le premier maniementgagneavec la positionde gauche,le secondavec la positionde droite.Celan’estpaséquivalentcar, avecDameet Va-let ensapossession,le flancdroit auraitpu aussibienprendredela Dameaupremiertour. D’aprèsle principe du moindre choix, il est deux foismeilleurdejouerversle 9 ausecondtour.

DIFFICUL TÉ MOYENNEPOUR JOUEURSDE COMPÉTITION

POUR

➏LEVÉES

R D 9 7 6 2

N

SEO

A 3

Vouscommencezpar tirer l’As et le 10 apparaîtàdroite(le 4 àgauche).Faut-il fairel’impasseoutirer entêteausecondtour? Il semblequ’il failleexaminer:

R D 9 7 6 2

V 8 5 4N

SEO 10

A 3

R D 9 7 6 2

8 5 4N

SEO V 10

A 3

Commeon l’a vu, le deuxièmecasestpresquedeux fois moins probable(une fois que l’on avu le 10),pourcausedemoindrechoix.Mais at-tention: rien n’empêchele flancdroit defournirle 10 avecV 10X, cequi fait clairementpenchernettementla balanceen faveur du jeu en tête.Ilnefautdoncpasfaired’impasseausecondtour.

6

POUR

➌LEVÉES

A 9 7 2

N

SEO

D V 8 3

On partde la Dame.Si elle estcouverte,le pro-blèmeestrésolu.Si elle tient, il suffit derejouerversl’As et,si le flancgauchefournit unpetit,depasserle 9 pour assurertrois levées.Supposonsmaintenantqu’Ouestfournissele 4, parexemple,et qu’Estprennedu Roi. Faut-il repartirdu Valetou d’un petit versl’As ? Lesdeuxcasà considé-rer sont:

A 9 7 2

4N

SEO R 106 5

D V 8 3

A 9 7 2

10 6 5 4N

SEO R

D V 8 3

Celasembleéquivalent,maisnel’est enfait pasdu tout.En effet, si Ouestavait le 4 sec,sacarteétait forcée,tandisqu’avec 10654, il auraitpufournir indifféremmentle 4, le 5, ou le 6. Leprincipe du moindre choix indique donc qu’ilesttrois fois meilleurde jouerpetit versl’As ausecondtour. On vérifie d’ailleurs qu’en termesde probabilitésinitiales, la stratégieconseilléen’échouequ’avec le Roi secen Est, tandisquela stratégieconsistantà tirer le Valet au secondtour échoueavecle 4, le 5, ou le 6 secenOuest,cequi fait bientrois cascontreun.

Bilan: partir de la Dameet si, elle estprise duRoi, jouervers l’As.

Notonsque,pourtrois levées,il estéquivalentdejouer petit vers la Dameet, si elle perdau Roi,de tirer le Valet,maison seprive ainsi de toutechancede faire quatrelevées.C’est par contrele maniementà adopterpour trois levéessi l’onpensequ’Estestcourtdansla couleur, doncplussusceptiblequ’Ouestdedétenirle Roi sec.

POUR

➌LEVÉES

V 6

N

SEO

D 9 7 4 2

On commenceparpartir petit versle Valet,pourle casoùAs-Roiseraientàgaucheetpournepasdétruirela fourchettesur le 10. Supposonsque

le Valet soit pris du Roi. Au secondtour, il fautjouerpetit versle 9 etnonpasversla Dame,tou-jourspourla mêmeraison: avecAs-Roi, le flancdroit auraitpuprendredel’As. Entermesdepro-babilitésinitiales,on jouesurle 10placéàdroiteet non passur les deux groshonneursplacésàdroite.

DIFFICILEPOUR EXPERTSET AMATEURS DE MANIEMENTS

POUR

➍LEVÉES

A V 9 8 2

N

SEO

7 5 4 3

En dépit desapparences,ce maniementestpar-ticulièrementdifficile à analyser, car il fait inter-venir à la fois la théoriedu moindrechoix et desfacteurspsychologiques.Il est assezclair qu’ilfaut partir petit vers l’As. La questionest: quefaire si le 6 apparaît? Considéronsles casoù lemaniementchoisin’estpasindifférent:

Ouest Est➀ 10 6 R D➁ R 106 D➂ D 10 6 R➃ R D 6 10➄ R D 10 6 n

Passerle Valetperdlescas➁ ➂ et➄. Passerle 9perdle cas➃, etaussile cas➀ car, parla théoriedu moindrechoix, il fautrefairel’impassesi le 9estprisd’un groshonneur, cequi évitedeperdrelescas➁ et ➂. Passerl’As perddanslescas➃et ➄. On a doncl’impressionqu’il estmeilleurdepasserl’As quele 9 puisquele partage4-0 estnettementmoinsprobablequele partage2-2.

Pourtant,contreunbonadversaire,c’estinexact,car la théorie du moindre choix ne s’appliquepasqu’aux honneurs! Si l’on admetque, pourtromperle déclarant,le flanc peut fournir le 10avec106, R106, ouD 106 et le feraunefois surdeux, il faut diviser par deux la probabilitédescas➀ ➁ et ➂, unefois que l’on a vu le 6 ap-paraître.Du coup,il fautcomparerla probabilitéinitiale du cas➄ avecla moitié dela probabilitéinitiale du cas➀, ce qui fait quepasserle 9 estlégèrementsupérieur.

7

En résumé: le meilleur maniementthéoriqueconsisteà partir petit vers l’as, et à couvrir auplusjuste

ola carted’Ouest.SiEsta prisd’ungros

honneur, il faut refaire l’impasseausecondtour.

En pratique,si vouspensezvotre adversairein-capablede fournir descartestrompeuses,il estmeilleurdemettrel’As si vousvoyezOuestfour-nir le 6 aupremiertour...

POUR

➌LEVÉES

A 9 4 2

N

SEO

V 8 5 3

C’est complexe. On se rend compteassezvitequ’onpeutgagnerdanslespositionssuivantes:

Ouest Est➀ R D 10 7 6➁ 10 7 6 R D➂ R 7 6 D 10➃ D 7 6 R 10➄ R D 6 10 7➅ R D 7 10 6

Danstouslescas,oncommenceparunpetitversle 8. Plusieurscaspeuventseproduire:p Le 6 oule 7 apparaît: onpassele 8.Supposons

qu’il soit pris par la Dame(s’il perdau10,onnepouvait pasgagner).Au secondtour, il fau-dra repartirdu Valet,par applicationdu prin-cipe du moindre choix. Autrementdit, cettetactiquegagnedansles cas➄ et ➅. Elle neperdquedansle cas➀.p Le 10 apparaît: on couvredu Valet, pris, parexemple,par la Dame.Il semblemaintenantclair detirer l’As pourgagnerdanslescas➂ et➃, maisil nefautpasoublierqu’un flancdia-boliquepourrait fournir le 10 dansles cas➄et ➅. S’il fournit petit, on a vu plus hautquel’on gagnait.On peut donc songerà repartirpetit versle 9! Ceseraitd’ailleurs le bonma-niementthéoriquesi l’on avait le 7 (on gagneenplus le casdu 10 secà droite),mais,ici, jevousconseilledetirer l’As ausecondtour.p Le Roi ou la Dameapparaît: le principe dumoindrechoix nousdit encorequ’il faut re-partir du Valet au secondtour, gagnantdanslescas➂ et➃ et perdantdansle cas➁. Maison peut penserque,si la main avec le Valetestcachée,il estdifficile pourle flancdroit de

fournir la DameavecD 10secs.Onpourraentenir compteet éventuellementtirer l’As ausecondtour.

On peutdonc,pourcemaniement,jouerla tech-niquepure,ou bien sefier à sesimpressionsdetable.Notezaussique le flanc gauche,nanti deRD X, peutentamerdanscettecouleursi elle n’apasétédéclarée,cequi fournit souventuneindi-cationsupplémentaire.

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Les commentaires de ceconcour s sont rédigés parPierre Périssé. Âgé dequarante quatre ans, exer-çant la profession d’in-génieur en inf ormatique ,classé 1re Série � , il avouelui-même être plus un pas-sionné de jeux en géné-ral que de bridg e en par-ticulier , pour lequel seulela compétition l’intéresse .Il est passé, en moins dequatre ans, du 4 Excel-lence à la Division Natio-nale 1, « sans trop sa-voir pour quoi », prétend-il. Même si sa modestiedoit en souffrir , il faut biendire que ce sont, en fait,un travail suivi avec le par-

tenaire , un minim um de préparation phy-sique et, sur tout, son talent de joueur quil’ont mené au plus haut niveau. Souhaitonslui de ne pas s’arrêter en si bon chemin...Toutes les donnes sont tirées des dernier sChampionnats du Monde , qui se sont dérou-lés à Paris, du 21 octobre au 3 novembre2001. Pierre a établi sa cotation en fonctiondu nombre et de la per tinence des réponses,mais aussi du résultat potentiel des donnes.

➊ VENICE CUP, tour 4: USA II –AllemagneDonne18,NS/ E�A 9 7 6 5 4 3�A R�5�R 4 3

E S O NSchulle Farwig Klar Hackett

1�

– – 1�

2�

2�

– ?

Beaucoups’interrogentsur le réveil à 1� , quiest limité à l’ouverture dans le standardfran-çais et qui a donc forcémentune influencesurlesréponsesreçues: «Biendifficile, aprèsun teldébut ! Enchérir dansun systèmequi n’est pasle nôtre ne présentepasgrand intérêt» (PierreRimbaud).Sansaller jusquelà, je penseeffecti-vementqu’il faudraitconnaîtrelesfourchettesderéveil, ainsi que la significationdu cue-bid,quisemblequandmêmepromettreun fit.

8

➊ ➋ ➌ ➍ ➎EdouardBeauvillain. . . . . . . 3

�– � 4

�3SA

Oli� vier Beauvillain. . . . . . . . . 4�

– � – 3SAJean-MarcBihl . . . . . . . . . . . . 4

�– � 4

�3SA

AntoineBovet. . . . . . . . . . . . . 4�

– � – 3SAJacquesBrethes. . . . . . . . . . . 3

�– � – –

Thierry Buttin . . . . . . . . . . . . . 3�

– 4SA – 3SAElie Cali . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

�– � – 3SA

NicolasCourtel. . . . . . . . . . . . 4�

– � – –Martin Daoust. . . . . . . . . . . . . 2

�4� � 4

�3SA

MarcGiraud. . . . . . . . . . . . . . 4SA – 5�

4�

3SAGilbertHervé. . . . . . . . . . . . . 3

�– 4

�– 3SA

David Harari. . . . . . . . . . . . . . 4�

– � – 3SAMichel Hobeika. . . . . . . . . . . 3

�4SA 4SA 4

�3SA

ÉtienneKlajnerman. . . . . . . . 3�

– � – 3SADanielMatjasic. . . . . . . . . . . . 4

�– � – 3SA

FabienMiomandre. . . . . . . . . 3�

– � – 3SADominiqueNoblet. . . . . . . . . 3

�6� � – –

DianeOlivan. . . . . . . . . . . . . . 4�

– 5�

4�

3SAChristineOhayon. . . . . . . . . . 4

�– 4SA – 3SA

PierrePérissé. . . . . . . . . . . . . . 3�

4SA � – 3SAChristianPhamVanCang. . 3

�– � – 3SA

Alain Raynaud. . . . . . . . . . . . 4�

– � – 3SAPierreRimbaud. . . . . . . . . . . . 3

�– � 4

�3SA

Jean-PierreRocafort. . . . . . . 4SA – � – –François-MichelSargos. . . . 3

�– 4SA – –

ChristopheSchneider. . . . . . 4�

5� � – 3SA

JérémieTignel. . . . . . . . . . . . . 4�

6� � 4

�–

Deux campss’opposent: ceux qui pensentquela mainneméritepasd’effort et concluentà 4�(onpeuty adjoindre,à la rigueur, lespartisansde3� ), et ceuxqui font un petit effort de chelem,soitparuncue-bidà3� ou3� , soitparunsplin-terà4� , soitenposantcarrémentle Blackwood.

Commençonspar les aventureux. Jean-Pierre“Roqui” Rocafort,quel’on a connuplustimoré,posele Blackwood, à l’instar de Gilbert Hervé,car, pour eux, il ne s’agit plus qued’une ques-tion d’As. Certes,mais le Roi de Trèfle sou-mis et le singletonen facedu cue-bidà Carreaune semblentpasde bonnesnouvelles. Ce sontd’ailleurs cesdeuxderniersargumentsqui fontdire 4� à NicolasCourtel.

Les cue-biddeurspréfèrent soit nommer uneforce à Trèfle, soit fitter à 3� , ce qui ne mesemblepasune façonde bien décrire la main.Quelquesargumentspour 3� : «Allons-y pourun cue-bidà 3� , avant de cue-bidderles Car-reaux.Il sera plus facile pour le partenaire dejuger X X X à Carreau et A X X à Trèfle, alorsque l’inversen’est pasbon. Cettemain est trèsdifficile à annoncer: elle est puissante, maisles atouts sont maigrelets.» (Edouard Beau-villain), «J’aurais réveillé par contre. Mainte-nant, j’aime bien ma main, donc 3� . L’autreenchère serait 4� , mais elle prend trop d’es-paceà monsens.» (Thierry Buttin), «C’estéco-nomique. » (EtienneKlajnerman),« Je ne com-

prends pas l’enchère de 1� , nettementsous-biddéepourmoi: maintenant,je suisbienobligéde mettre un furieux coup d’accélérateur avecun cue-bid.Le chelemn’est d’ailleurs pas ex-clu, si le partenairedétientaussipeuque � RX X�

D X X X X � A X X X � X. » (FabienMiomandre).

Le splinterà 4� meparaîtla meilleureenchère,car il décrit parfaitementla main. Une courteà Carreau,sanssecondecouleurannonçable,etun espoirde chelem: «Un très bon réveil, descontrôleset un singleton.Il est tempsde s’agi-ter : auto-splinter.» (Olivier Beauvillain), «Lepartenairepeutavoir un fit à Pique, ou bienêtreenrecherchedeSAsanstenueà Trèfle. 4� , auto-splinter, permettra peut-être de trouverun che-lem dansle premier cas.» (David Harari), «Jen’aurais pasréveillé par 1� , maispar 2� , quipromet six Piqueset une belle ouverture dansmonsystème. Décidéeà joueraumoins4� aprèscesenchères, je propose4� , splinter.» (Chris-tine Ohayon),«4� , splinter. Pourquoi 1� ? Jesuisbien obligé de faire quelquechosemainte-nant.» (Alain Raynaud).

L’enchèreest moins unilatéraleque 4� et per-mettraquandmêmeau partenairede prendrelabonnedécision,à savoir s’arrêterà 4� . En effet,dansla donneréelle,le chelemnegagnaitpas,àcausedespointsperdusà Carreau:�

A 9 7 6 5 4 3�A R�5�R 4 3�

V 8 2�9 8 6 5 3�9 6 2�V 7

N

S

EO

�k��D 4 2�D V 8 7 3�A D 10 5 2�

R D 10�V 10 7�A R 104�9 8 6

La joueuseallemandeBarbaraHackett (BarbaraStawowy avantsonmariageavec l’internationalanglaisJustinHackett) a mis 4� et lesenchèressesontarrêtéeslà, tandisqu’on a joué 6� dansl’autre salle.Le chelemn’est pasfameuxaprèsl’enchèrede2� deNord,maisil gagnesurl’en-tameàTrèfle,ouencoresurunsqueeze,si la dé-fensenejouepasCarreau.

4�

. . . . . . . . . . . . . . . . .100 (5 voix)

3�

. . . . . . . . . . 80 (7 voix) 4SA . . . . . . . . . 60 (2 voix)3�

. . . . . . . . . . 80 (2 voix) 3�

. . . . . . . . . . 50 (3 voix)4�

. . . . . . . . . . 80 (7 voix) 2�

. . . . . . . . . . 30 (1 voix)

9

➋ VENICE CUP, tour 14: Angleterre–Pays-BasDonne13,T / N�R 8 6 2�A D 10 8 4�A D 6�A

N E S ODhondy Hoogweg Smith VanZwol

– – – 1�

– 2���

– 2�

– 4�

– ?�Drury

La deuxièmedonnesembleplus facile et il ya quasi-unanimitépour l’enchèrede passe.Laplupart des participantsestimentqu’il faudraitunemainmiraclepourgagnerle chelemet, sur-tout,que4

�estdécourageantaprès2� , déniant

formellementla présencesimultanéedes deuxpiècesessentiellesquesont l’As de Piqueet leRoi deCœur.

Ils sontmêmedeuxàpenserpouvoir êtreendan-gerà 5

�, François-MichelSargos,et Jean-Marc

Bihl qui nousexplique: «Cetteenchère de 4�

semblevouloir dire: grosfit à Cœuret pasd’in-térêtpour le chelem.Unemainpossible: � V X X�

RV X X � xX � RD X X, etnoussommesendan-ger aupalier de5.»

Certainesremarquesdesautrespasseursamènenttout de même quelquescommentaires.«Monpartenaire n’a pas l’air enthousiasmé.Il doitavoir despoints inutiles à Trèfle» (Alain Ray-naud): oui, mais s’ils sont à Carreau, parexempledans � D X X

�RV X X � RX � V X X X,

le chelemestjouable.«Je nesaispascequ’a lepartenaire, maisjesaisqu’il n’a ni l’As dePique,ni le Roi deCœurtroisième.» (EtienneKlajner-man): pastoutà fait d’accord.Il peutavoir l’unedecesdeuxpiècespoursonDrury, maispaslesdeuxpour l’enchèredécourageantede4

�. «2�

estforcing demanche. Biensûr, il serait bondeconnaître les agrémentsde la paire pour l’en-chère, et j’ai supposéqu’elle montrait unevraieinverséed’au moins17H. » (David Harari): jecrois plutôt qu’elle rend la séquenceforcing demanche,avecun espoirdechelemet uneforceàPique,maispasforcémentquatrecartesà Pique.En toutcas,elledemandedescomplémentsdansla couleurpourpoursuivre le dialogue.

Parmi lesisolésqui tententle diable,ouplutôt lechelem,DominiqueNoblet penseque3

�serait

plusencourageantque4�

etplongeà6�

, àl’ins-tar de JérémieTignel. Enfin, Michel Hobeika,Pierre Périsséet ChristopheSchneidervoientleur jeu avec deslunettesroseset reparlent,par4SA Blackwoodou 5� recherched’un contrôleà Carreau,malgréle signald’arrêtdu partenaire.

Lescartesleur donnentmalgrétout raison:�D 5�9�10 9 8 3�R D 10 7 5 3�

R 8 6 2�A D 10 8 4�A D 6�A

N

S

EO

�A 9�R 7 6 3�V 7 5 4�V 6 2�

V 10 7 4 3�V 5 2�R 2�9 8 4

À la table,le chelemn’a pasétéappelécar, mal-gréla présencedesdeuxcartesclés,le répondantn’a pasjugéavoir autrechoseàdéclarer.

passe. . . . . . . . . . . . . . 100 (21 voix)

4SA . . . . . . . . . 60 (2 voix) 6�

. . . . . . . . . . 60 (2 voix)5�

. . . . . . . . . . 60 (1 voix) 4�

. . . . . . . . . . 40 (1 voix)

➌ VENICE CUP, demi-finale: Autriche –AllemagneSession4, donne9, EO / N�A V 9 3�A�R 7 2�D 10 7 5 4

N E S ONehmert Fischer RauscheidWeigkricht

– 1�

2� �

4�

– – ?

Une nouvelle fois, unegrandemajoritédu jurychoisitla mêmeenchère,àsavoir contre,qui pro-metdu jeu sansenchèrenaturellesatisfaisanteetsupportetouteenchèredu partenaire.Unepetiteremarquetout de même,faite par Thierry But-tin : 3� , plutôtquecontre,aupremiertourauraitrendula séquenceplusnaturelleet auraitaidélepartenaireàprendrela bonnedécision.

Mais contre reste parfaitementplausible aveccette main jouabledanstoutesles couleurset,surtout, permet de trouver plus facilementunfit 4-4 à Pique.En fait, la plupart desvotantstrouvent mêmeun secondcontrequasiparfait,caril permetaupartenairedechoisirentrepasse,pour une pénalitéjuteuse,et la nominationde4� , 5� , 5� , voire 6� ou 6� .

Il y a quelquesavis divergents,tout de même.Ainsi, Diane Olivan, ne veut pas punir rougecontrevert et produit l’enchèrede 5

�, afin de

jouer 5� ou bien un chelem mineur. Quatreautresréponsesproposentégalementdejouerenmineureen annonçant4SA. En fait, il sembleque cette dernièreenchèrea pour défaut, se-lon l’interprétation,soitd’occultertotalementles

10

Piques,soit de trouver le fit à Piqueà un paliertrop élevé.

Laissonsle mot de la fin à Marc Giraud: «5� .Un beaudoublefit mineur, et lesadversairessontfavorispour trouverau moinsseptlevées: je nesuispasvenu(e)à la VeniceCuppourmelaissermarcher sur les pieds! ». C’est, en tout étatdecause,l’enchèrefaiteà la tablepar l’impétueuseAutrichienneTerry Weigkricht. Sa partenaireaajoutéle sixième: �

D 8 6�V 8 7 3�D 9 8 5�R V�

A V 9 3�A�R 7 2�D 10 7 5 4

N

S

EO

�R 10�10 5 4�A V 10 4�A 9 8 3�

7 5 4 2�R D 9 6 2�6 3�6 2

L’Autriche a gagné11 IMP sur ce coup,car lesAllemandesn’ont jouéque5� dansl’autresalle.Notezl’interventionnonmoinscourageuseà2

�d’AndreaRauscheid,qui s’estfinalementretour-néecontresonauteur.

�� . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 (20voix)

5�

. . . . . . . . . . 80 (1 voix) 5�

. . . . . . . . . . 70 (1 voix)4SA . . . . . . . . . 70 (4 voix) 4

�. . . . . . . . . . 30 (1 voix)

➍ BERMUDA BOWL, finale: Norvège–USA IISession3, donne2, NS/ E�V 10�10 3 2�A R V 5�A R 8 6

E S O NWeichsel Grøtheim Sontag Å

1SA – 2� �

– – 3SA –?

Voici unedonnedont la cotationestgrandementinfluencéeparla vuedesquatrejeux.Elle donnetort à la majorité, qui a choisi de passer, pen-santquel’arrêt à Cœurd’Ouestsuffisait à fairede3SAun meilleurcontratque4� .

Antoine Bovet: «Si le partenaire voulait uncomplémentd’arrêt à Cœur, il pouvaitmele de-mander. Ici, avec deux cartes à Pique, je res-pecteson choix.». Élie Cali : «J’espère que lepartenairenenommepas3SAà sautsansarrêt àCœur(il peutdire 3

�) et mon10 deCœurpour-

rait bienêtreutile.».NicolasCourtel: « Enl’ab-senced’agrément,je supposequele partenairea

un arrêt à Cœurlui permettantd’être traverséàl’entame, alors que la qualité de sesPiquesnepermetpeut-être pas de jouer à septatouts.».FabienMiomandre: «LestroispetitsCœurssontcertesinquiétants,maisje nevoispasdemanchemeilleure que3SAenfaced’unemainrégulière.Espéronsquelesadversairesnesontpasenme-sure de prendre cinq levéesde Cœur à l’en-tame...». Dominique Noblet: «Quoi d’autre?4� au nomde V10... et de la superbedistribu-tion? Prions! ». ChristianPhamVanCang: «Jene vois pasau nomde quoi j’ir ais reparler! Lepartenairea lesmoyensdemedemanderunarrêtà Cœursi besoin.». À voir ! Mêmes’il a RV X

ouRD X àCœur, le problèmerestele mêmeet laconclusionaussi.Jean-PierreRocafort: « Il fautêtrehonnête: il n’y a qu’enconcoursd’enchèresque l’on peutpenserà autre chose. ». Eh non!La suitele montrera.

Certains «sentent» que 4� est meilleur que3SA, mais nommenteux-mêmesle contrat,cequi ne résouten rien le fait de jouer de la mau-vaise main. Thierry Buttin, encorelui, a bienpenséà la bonneenchère,mais ne l’ose pas:«Je dirais bien 4

�, que mon partenaire com-

prendrait commeTexaspourjouer4� desamain(quecelapeut-il être d’autre?), maisj’ai un peupeur. »

Voyons maintenantles argumentsen faveur ducontratde4� :

☛ V 10 à Piquevaut largementun fit par troispetitescartes,

☛ la main, toute en contrôlespar les As, estplusadaptéeàun contratà la couleur,

☛ nousn’avonspasdebellecouleurcinquièmepourpréférer3SA,

☛ le partenairemunideRX, RX X, A X, A X X ouA D àCœurdansunemainrégulièreestqua-simentobligédenommer3SA,saufconven-tion particulière,

☛ la lumineuseenchèrede4�

, trouvéeparcinqmembresdu jury, permetau partenairedenommerles Piqueset de recevoir l’entame,protégeantainsisonarrêtàCœur.

EdouardBeauvillain: « Mon partenaire arrêtelesCœurs,maiscelasera-t-il suffisantpour neuflevéesdirectes? Oui, seulements’il possèdedetrès jolis Piques.V10 à Piquevalentbien troispetites cartes. Je préfère jouer la manche àPique, et de la main du partenaire. Il est bienplus facile d’imaginer tout ça quandon estbien

11

installé chezsoi! Le mauvaiscas pour 4� aulieu de3SA: � ARD 9 X

�D X X � xX � xX X ».

Jean-MarcBihl : «Le partenaire a cinq Piqueset un arrêt à Cœur. V10 à Piquesembleêtre del’or enbarrepourdégageretprotéger la teneuràCœur. D’où 4

�... pour 4� chezle partenaire.».

DianeOlivan: «Je préfère faire jouer 4� à monpartenaire, pour qu’il reçoivel’entame. Je n’aique deux Piques,mais ce sont V10.». PierreRimbaud: «Évident: si les Piquesne sont pasmaîtres,3SAva chuter. C’est4

�qu’il faut dire,

et non4� , pour le casoù le partenaire a le RoideCœur, voireAVX. ».JérémieTignel: «Lepar-tenaire va être traversé à l’entame. Mêmes’iltient deuxfois les Cœurs, ce sontsesseulesre-prisespour affranchir sesPiqueset il en auraune de moins dès l’entame, sauf si sesPiquessontbeaux.Mais, dansce cas,4� gagneaussiprobablement.Donc,on joue4� . Et autantpro-téger éventuellementAD à Cœurchezle parte-naire, d’où le “Texas” à 4

�. ».

Cette donnepermetégalementde parler de laséquenceincriminée, quand le joueur numéro3 contrele Texas à 2

�(ou 2� ) aprèsl’ouver-

turede1SA. Il estbonde l’avoir travailléeavecson partenairehabituelafin d’éviter les mésen-tentes: «Là encore, c’est d’abord unequestionde convention. Pour moi, l’enchère du parte-naireexprimeuneabsenced’inquiétudepour lesCœurs,sinonil transiterait par surcontre. » (Da-vid Harari).Oui,enfait, le surcontreestunesortede «Texasbis», pour obliger l’ouvreur à nom-merlesPiquesetdoncfairejouerla bonnemain,aussibienaucontratde2� qu’à ceuxde4� ou3SA. En effet, la rectificationdu Texaspromet-tant classiquementtrois cartesaprèsle contre,l’ouvreur de 1SA estobligé depasseravec l’ar-rêtàCœuret seulementdeuxcartesàPique.Lesquatrejeux: �

A 8 6�A D V 6 4�9 6 4�D 7�

R D 9 7 5�R 9 7�D 8 2�10 9

N

S

EO

�V 10�10 3 2�A R V 5�A R 8 6�

4 3 2�8 5�10 7 3�V 5 4 3 2

À la table,l’Américain PeterWeichsela effecti-vementdit 4

�pourfairejouerle contratparson

partenaire,dont la pièceà Cœur, le Roi en l’oc-currence,se trouvait ainsi protégéeà l’entame.La donnes’est soldéepar uneégalitécar, dansl’autre salle,Ouesta fait un Stayman(suivi d’unsaut à 3� pour indiquer cinq Piqueset troisCœurs)et Nord n’a paspu contrerpourindiquerl’entame.

4�

. . . . . . . . . . . . . . . . .100 (5 voix)

passe. . . . . . . 70 (18 voix) 4�

. . . . . . . . . . 70 (4 voix)

➎ SENIORSBOWL, finale: USA II –PologneSession2, donne23,T / S�R V 8 3�A 3�8 5 4�R 9 5 2

S O N EFreed Russyan Baze Klapper

2� � – ?

La dernièredonnenenouslaissequedeuxchoix,dansune situation qui se produit relativementfréquemment.Faut-il privilégier le contrepunitifd’une partielleadverse,ou bien choisir de jouerunemancheenattaque?

Chacunde nous se fonde sur différentsargu-ments: les vulnérabilitésrespectives, la qualitédes atoutspour la défense,les levéesrapides,les doublesfits, la probabilitéde réussitede lamanche,le risquede voir le contratcontréga-gner, les atoutssoumisou non, etc. La liste estlongueet lescritèrespeuvent légèrementvarier,selonsapropreexpérience.

Dans notre cas, les argumentspour passerre-posentessentiellementsur le fait quela mancheà 3SA n’est pascertaine: «Dur, dur ! On peutempaillerun grandchelemou chuter3SA.Passedevrait donner un résultat correct si le contreest“normal”. » (JacquesBrethes),«Passeprag-matique, marquonsdansla colonne! » (NicolasCourtel), «600 à 3SAn’est pas certain, tandisquela chuteà 2� paraît certaine(maisil m’ar-rive de manquerd’imagination). Tant pis si jemarque500,à 2�l�n 2, au lieu de600.Cen’estpasdramatiqueen4.Si2� nechutequed’un,ougagne, et que3SAgagneaussi,je trouverai bienuneexcuseà la mi-temps(là, j’aurai beaucoupd’imagination!). » (DominiqueNoblet),«Passe,assezdiscutable. Le pour: on n’est pascertainde gagner 3SAet, avecles ouverturesà 2� duXXI � siècle, ça peutêtre un carnage. Le contre:c’estdéfinitif et le partenaire pourrait avoir unemontagnequ’il s’apprêtaità dévoilerenfeuille-ton.» (Jean-PierreRocafort),« Onzepointsetun

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double arrêt peuventsuffire pour gagner 3SA.Mais si l’adversaire n’entamepasPique, on n’aque  septpoints utiles: si ça suffit pour gagner3SA,alors 2� chutecertainementde 3 ou 4. »(JérémieTignel).

A contrario, les arguments pour 3SA sont,d’une part, les atoutssoumis,et, d’autre part,le risque que 2� gagne.Olivier Beauvillain:«3SA,simple et pragmatique. Passe? Pas as-sezde jeu. S’il remontedeux fois au mort, ilgagne...». Pourquoipasassezde jeu? Le par-tenairea quandmêmepromisunequinzainedepoints,cequi devrait suffireàbattre2� . EdouardBeauvillain: «Je n’ai absolumentpas envie depunir l’adversaire quandmesPiquessont sou-mis. J’ai du jeu et deux arrêts positionnels:jouonsdoncla manchela plusprobable.». Jean-Marc Bihl : «Une décisiontendueavecpasse,maislesPiquessontsoumiset3SAmesemblesu-périeur. ». Élie Cali : «Un doublearrêt à Pique,je reçois l’entameet le partenaire a au moins15H. ». Marc Giraud: «Je n’ai pas de défensecontre 2� , qui peut gagner! ». David Harari:«Jen’aimepaspasserun contreavecdesatoutssoumisetnonliés.Silesadversairessontadeptesdes2 faiblesfolkloriques,il peutêtre intéressantde passer, en espérant marquer gros et les dis-suaderdem’embêterpour la suitedumatch.».

Mêmela visiondesquatrejeuxnedépartagepasles deux enchères,3SA gagnantsur l’entameàPique,probableen matchpar 4, alorsquel’en-tameà Cœurdevrait le plussouventêtrechoisieentournoiparpaires.

�10 2�9 7 5 2�A V 10�D 8 7 4�

6�R D 8 6�R D 9 3�A V 10 6

N

S

EO

�R V 8 3�A 3�8 5 4�R 9 5 2�

A D 9 7 5 4�V 104�7 6 2�3

À la table, le joueur polonais Wit Klapper apassé,pour n 2 et 12 IMP pour son pays, lesAméricains ayant joué 3SAn 1 sur entameàCœurdansl’autre salle.À la plupartdestables,Estad’ailleursmis 3SAaprèsle contred’Ouest.

3SA. . . . . . . 100 (21voix) passe. . . . . . . . 90 (6 voix)

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º¼»5½¼¾¿½ÁÀãÄ�Å9ÆÇ+ÈÉËÊÍÌÏÎ�ÐcÑÒ"ÓcÔÏÔÕÓ

DANS L’ÉPISODE 1, pris en flagrant délit degrossièretépar Oscar, l’Ogresevoit contraint deprouversagénérositélors du GrandTournoi In-dividuel.Si la chancen’estpasaveclui danslespremièresdonnes,il vient quandmêmed’intro-duire un cheleminfaisableau PhilanthropeIn-ternationalassociéà Papale Grec...

E PI SO D E 2– N’oubliez pas,dit le SerpentaireStrict auTou-canqui s’asseyait faceà lui, qu’il ne sertà riendepousserlescontratsentournoiparpaires.Sur-tout à cettetable,où lesflancssontd’un niveauun peu au-dessusde la moyenne,ajouta-t-il enforçantla voix pourêtreentendudel’Ogre.

�6 5 4 2�R 9 6 3�R 9 8 3�7�

R 109�A 8 4 2�D 7 6 2�D 3

N

S

EO

�A D V 8 7�D 10�10 4�A 9 8 5�

3�V 7 5�A V 5�R V 10 6 4 2

Colin le Corgi, assisen Sud,puis le ToucanenOuestpassèrent.L’Ogre ouvrit en troisièmepo-sitionde1

�, et le Serpentaireintervintà1� . Co-

lin contraet le Toucans’enquitdela significationdel’enchère.

– Contrenégatif,dit l’Ogre avecbonhomie.Unesortede joker qui remplaceles enchèresintelli-gentes.Trèsprécieuxpourla plupartdesjoueurs.Un expertcommevousjouesûrementça.

Confusémentvexé, le Toucanfinit par émettre

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l’enchèrede2� qui lui semblaitassezpeupous-séepour avoir la faveur du Serpentaire; l’Ogreet le Serpentairepassèrentet Colin enchéritbra-vement4

�. Le Toucanpassa,pensantavoir de

meilleureschancesde défaire le contratquedegagnerla manche; le Serpentaire,peuinspiréparsesdeuxdoubletonsrouges,passaégalement.

– C’estahurissant,« il » n’estmêmepascontré!dit Oscarle Hibouàmonoreille.Cen’estplusdurespect,maisde la vénération! Enfin, beaucoupdepairesEst-Ouestdevraientchuterla mancheàPique.

Le Serpentaireregardasonjeu d’un air dégoûtéetentamafinalementle10deCarreau.L’Ogrere-merciaColin avecuneaffabilité suspecteet jouale Valet, couvert de la Damedu Toucan.Ayantfait la levéedu Roi, l’Ogre joua le 7 de Trèfle.Le Serpentaireavait préparéle 5 et le posasurlatableà la vitessedel’éclair. Mêmesi l’Ogre pas-sait le Roi, il ne ferait qu’unelevéedansla cou-leur, alorsquel’As lui offrirait cinq cartesmaî-tressespourdéfaussersesCarreauxetsesPiquesperdants.

ÖØ×hÙ'ÚÜÛÞÝappela le Roi et rejoua Trèflequ’il coupadu 3 de Cœur. Puisil avançale 6 de Cœur. Le Ser-pentairemit mécaniquementle10,destiné,commeil l’expliqua

plustard,à fairecroireau10 secdanssamainetàsauverdeuxlevéesd’atoutsi le Toucandétenaitle Roi troisième.Ce jeu d’expertconvainquitaumoins le Toucan,qui, aprèss’êtrementalementrécité la règlead hoc du maniementdesatoutsenflanc,« Avecl’As troisième,duquerunefois ;avecl’As quatrième,duquerdeuxfois. », mit unpetitsurle Valet,puisànouveausurle petitCœurqui suivit. Sur le Roi de Cœur, le Serpentairefournit saDameavecun légermaisharmonieuxgrincementdedents.

Quatre tours de Carreausuivirent. L’Ogre dé-faussale Piquedu mort et coupaun Pique,puisil présentaunpetitTrèfle.Le ToucandéfaussaunPique,et l’Ogre coupadu 9 deCœur.

– Lestroisdernièrespourvous,concéda-t-ilavecunebonnegrâceinhabituelle.– Vous avez comme toujours beaucoupdechance,dit le Serpentaire.La levée de l’Asd’atout reste votre propriété même si vous laconcédez.Loi 104C.

L’Ogresecontentad’émettreunreniflementmé-prisantet rangeasescartesdansl’étui.

– Ne me ditespasquevousaviez l’As d’atout?demandale Serpentaire,hagard,auToucan.– Mais pourquoin’avez-vouspasmis la Dame?sedéfenditle Toucan.Jeveuxdirequec’étaitunassezbonmoyendela faire,et,euh...– Notre ami le Serpentairea joué exactementles cartesquej’aurais jouéesmoi-même,dit ai-mablementl’Ogre en inscrivant le scorede 420danssacolonneavec le stylo en or du Serpen-taire.Quoiquepasdansle mêmeordre,ajouta-t-il mezzovoce.

Quelquesjoueurs avaient réalisé la mancheàPiqueenEst-Ouest,aprèsl’entameà Cœuret leretourdusingletonTrèfle.Maisaucunn’avait en-coregagnéla mancheenNord-Sud.

– Cela ne vous ressemblepasde courir de telsrisquesenouvrantunemainaussidépourvuedevaleurenattaquecommeendéfense,dis-jeplustardà l’Ogre.– L’estimé Professeurémérite m’exaspère,sic’estcequevousvoulezm’entendredire, répon-dit l’Ogre.Maisvousexclureznaturellementqueje puisseperdremesnerfspour si peu.Classezsimplementcetteouverturedansvotre rubrique«risquescalculés». Mon but était bien sûr delimiter les dégâtsà deux de chute,pour battretouslesscoresde140.Mais aprèsla chutedelaDamede Trèfle, j’ai entrevu unelueur d’espoir.Voyez-vous, Colin est certes un incorrigibleoptimiste, mais il avait bien diagnostiquélaprésencededeuxélémentimportants: la mienneen facede lui dansle rôle du déclarant,et cellede notre expert auto-proclaméà sa droite, quidécouvretoujoursun moyen d’égarerla moitiédeseslevéesdansdescoupsdemaîtreauxquelsil ne comprendrien. Je crois, ajouta-t-il avecune modestie inaccoutumée,que le secondélément est prépondérant: même un surdouéne peutfabriquerex nihilo autantde levéesquece pédanten anéantit.A ce propos,poursuivitl’Ogre ingénument,je voulais vous dire que jene suis pas gênéque vous relatiez mes coupsde génie.Ne voyez aucunevanitélà où il n’y aquede l’altruisme: je tiensà ce queles œuvresd’un grand artiste puissentêtre appréciéespard’autres que le Toucan et le ProfesseurdeTri-Médiocrique.– Bio-Sophistique,corrigeai-je. Quant à moi,je voulaisvousdire que je crois quevousavezempochésonstylo pardistraction.

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– C’est ça, Bi-Autistique, dit l’Ogre en vidantmon verre,aprèsavoir déposédansun cendrierpleinß à rasbordle stylo enor du Serpentaire,surlequelil éteignitsoigneusementsoncigare.

L’Ogre parvenait péniblementà maintenir unemoyennede60%environ, fort médiocrepourlui,quandle Lapin tentades’asseoirfaceà lui.

–Celanemesatisfaitguère,dit sèchementleSer-pentaire,maisc’estàmoi dem’asseoirà la placedu mort.

Le Lapinfinit pars’asseoirenOuest,faceauPhi-lanthrope.

– Excusez-moi,dit-il, dans ces mouvementsd’individuelsje nepensejamaisà regarderoù jedoisaller, etaprèsje nepeuxplusle savoir parcequeje nesaisplusd’où je viens.

Aprèsavoir installécommodémentsonverreetson assiettede gâteauxau chocolat,il prit sonjeu et ouvrit de1� .

�D 9 7 5 4�V 10�V 8 5 2�5 3�

R�A R 9 7�6 4�A R 9 8 7 2

N

S

EO

�3 2�5 4 2�A R D 9�D V 10 6�

A V 10 8 6�D 8 6 3�10 7 3�4

– Mais, protestale Philanthrope,j’ai ouvert de1� !– Enchèreinsuffisante,siffla le SerpentaireStrict,et vousn’ignorezpas...– Notreamin’ignorepasqu’il peutrectifierà2�sanspénalité,l’interrompit l’Ogre, dansun rôledeprotecteurdelapinsassezinsolitechezlui.– Alors, 2� , dit le Lapin,nonsansméfiance.

Aprèsuneévaluationminutieusedesestenuesenmajeures,le PhilanthropeserésignaàsoutenirleLapin à trois Trèfles.Celui-ci enchérit3

�et le

Philanthrope,aprèsunnouvel examenattentifdesesPiques,annonça4� . AprèsunBlackwoodde

courtoisiedont il regardaà peinela réponse,leLapin enchérit6� .

ÖØ×hÙ'ÚàÛàÝentamaPique et le Serpentairenota la chutedu Roi du Lapin.Après réflexion, il décida demettre ce dernier au pied dumur en rejouantun 8 de Cœur

rusé.Le Lapin mit l’As et réfléchit.Il jugeaqueson espoir le plus raisonnableétait de trouverlesCarreauxrépartis3–3 et, commeil n’y avaitnulle urgence,il entreprit de tirer ses atouts:l’Ogre procédaittoujoursainsi et, la plupartdutemps,sesadversairesdéfaussaientde travers.En outre, cela faisait agréablementdurer lesuspense.Sur le cinquièmeatout,le serpentairedéfaussaun Carreau,ce qui conforta le Lapindansl’idée quesonplanfonctionnait.Soulagé,ilentamaun éclairauchocolat.On enétaità cetteposition:

�D�V�V 8 5 2�á�

�k��R 9 6�6 4�2

N

S

EO

�2�5�A R D 9�á�

�V�D 7 3�10 7�á�

Le Lapin tira le dernieratoutet l’Ogre défaussala DamedePiqueaprèsunecourteréflexion.

– Que dois-je défausser? demandale Philan-thrope.– Quoi?Ehbien,pasle Carreauévidemment,ditle Lapin d’unevoix pâteuse,la bouchepleinedecrèmeauchocolat,ens’essuyantlesmainset levisageavecunmouchoirbrodé.

Le Philanthropedéfaussale 9 de Carreau.Avecunepromptitudesurprenante,le serpentairejetaégalementun Carreau.Ayant terminésatoilette,le Lapin contemplale mort.

– Mais où est le Carreau? dit-il. Je vous aidemandéde défaussern’importe quoi sauf leCarreau!– Mais j’ai cru entendre« le Carreau», s’excusale Philanthrope.– Tout le monde à la table a entendu« leCarreau», appuyale Serpentaire.

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– Moi j’ai entendu« pasle Carreau», protestal’Ogre avecforce.– Peuâ importe,objectale Serpentaireavecvéhé-mence,detoutemanièrela cartedoit êtrerepriseimmédiatementaprèsquel’erreuraétéfaite.Loi121,alinéab. D’ailleurs,qu’enpensez-vous,Os-car, entantqu’arbitre?– Le Carreauest joué, dit Oscarpaisiblement,avecun légersourire.– Jevous le disaisbien! conclut le Serpentairetriomphalement,sansremarquerla lueur assas-sinedansle regarddel’Ogre.

Abattu,le Lapintira l’As, le Roi etenfinla DamedeCarreau.

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Soudainmoins triomphant, le Serpentairedé-faussaCœuret le Lapin étonnéréalisales deuxdernièreslevéesdanscettecouleur.

– Quellechance,partenaire,queceridicule qui-proquon’ait rienchangé,dit-il.

Le visagede l’Ogre était d’une jolie teintevio-lette.

– Excellentretour, partenaire,complimenta-t-il.Si j’avaiseul’As deCœur, lecontratauraitchuté.Et mêmede deuxlevéessi j’avaiseu aussil’Asd’atout.Et commearbitre,je le dis avecadmira-tion, vousêtestoujoursaussiincollable.

– Pourquoiavez-vous défausséPique? deman-dai-je plus tard à l’Ogre. Vous saviez bien quevotre partenaireseraitsqueezé.PourquoipasleValetdeCœur?– Même le Lapin auraitpu juger que je ne dé-fausseraispasD V 10deCœurjustepourlui faireplaisir, dit l’Ogre. Il auraitévidemmentfait l’im-

passeà la Damedu Serpentaire.– Mais le Serpentaireauraitpu avoir D 9?– Non,à enjugerd’aprèsson8, pourautantquesescartesaientunesignification.Mais ceci n’ade toute façonaucuneimportance.Il suffisait àcetimbéciledegardersesCœurs,pointàla ligne.– Maiss’il avait défausséPique,le 2 dumortau-rait étémaître!– Et alors? vouspensezsérieusementquele La-pin s’enseraitaperçu?

la remise officielle des prix, lePhilanthropefut déclarévainqueuravecunebelleavancesurl’Ogre. Ilinsistapourdire quelquesmots:– Je n’ai fait qu’appliquer lesrecettessimplesdecertainsdemes

amis parmi les meilleurs joueurs du monde.J’avoue que je n’étais pascertainque cela soitsuffisantpour emporterle GrandIndividuel desGriffons, et je crois queplusieursbonsjoueursauraientpu tout autantque moi prétendreà lavictoire.

Tout le mondeput voir avec stupeurl’Ogre ap-plaudir vigoureusementà cet étalagede modes-tie. Puisuneremiseofficieusedeprix eutlieu encomitérestreint:– Mon cherOgre,dit Oscar, je dois avouerquevotre amabilité, votre fair-play et votre, euh...gentillessen’ont pasunefois étépris en défaut.Je dois donc convenir solennellementen pré-sencede cesgentlemenqui pourronten témoi-gnerquevousêtesun despiliers de la convivia-lité dansnotreclub, et je tiensà vousen remer-cieret àvousenféliciter.– Jesuistellementheureuxd’avoir pu faireplai-sir à tous mes amis, dit l’Ogre tout rosissantd’humilité.

– Hypocrite! dis-jeàOscarunpeuplustard.Mais vousallezsûrementmedirequevotrerôle n’estpasfacile?– Ah, pourça,croyezbienquemonde-voir d’impartialité ne m’a jamais causéun telsentimentdehonte,répondit-ilavecunsoupir.

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LechelemduLapinprovientdela FinaledeLorrainedu4Mixte 2001,qui s’estjouéeauBCNJ, les18 et 19 mars.

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(une petite histoire du bridge)

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GéraldMasini

Cettedeuxièmepartie présentela naissancedela notion d’atout, au XVe siècle, avec le jeude tarot, et son introduction dans un jeu decartes«ordinaire» avec la triomphe,qui a étépratiquéeen Franceet en Angleterrejusqu’auXVIII e siècle.Déjà,émergentdu vocabulaire etdesprincipesplus quefamiliers aux bridgeurs.

L ’ A T O U TLe tarotn’est pasle plus vieux jeu decartes,commeon l’a cru longtemps,mais une varianteamélioréedu jeu àquatrecouleurs.Il a étéinventéenIta-

lie du Nord, dans les années1430, vraisem-blablementdansles coursprincièresde Ferrareet Milan, avant de gagnerBologne. Les plusanciennescartesconservées,richementenlumi-nées,ont été commandéesvers 1450 par la fa-mille desVisconti-Sforza,qui régnaitsur le Du-chédeMilan auXV � siècle.

Un jeu de tarot comptegénéralementsoixantedix huit cartes aux enseignes(initialement)italiennes� . Cinquantesix decescartessontdivi-séesenquatrecouleursselonla hiérarchiehabi-tuelleavec,enplus,unCavalier intercaléentrelaDameet le Valet.Elles sontcomplétéespar unesériedevingt etunecartesspéciales,numérotées�Voir l’épisodeprécédentdansN@NCY TEX@S30.

de1 à21,àlaquelles’ajouteunesortedejoker, lefou ouexcuse.Cescartessontdécoréesd’allégo-riesinspiréesdesfastesdela cour, desthèmesdela culturepopulaireet d’œuvreslittéraires,toutparticulièrementle recueil de poèmesI trionfi(Les triomphes),écrit par Pétrarqueentre1351et 1374. Les allégoriessont en quelquessorteunereprésentationdu mondede l’époque: pou-voir (le Pape,l’Empereur),vertuscardinales(laForce, la Tempérance,la Justice),mytheschré-tiens(le JugementDernier, le Diable),thèmesdela culturepopulaire(le Temps,l’Amour, la Rouede la Fortune...),connaissancesastronomiques(la Lune,le Soleil, le Monde,l’Étoile), etc.

Le jeu tire sonoriginalitédes22 cartesspéciales(y comprisle fou), les tarots, ou triomphes, nomsouslequel il seraconnujusqu’à la fin du XV �siècle. Ces cartesdéfinissentla basedu prin-cipe de l’atout��� : descartes«supérieures», quibattentles cartesordinaires,tout en ayant unehiérarchiepropre.Cettenotion est indubitable-mentuneinventioneuropéenne,carelledemeureinconnuedansles jeux originairesd’Orient, quecesoit d’IndeoudeChine.

POUR EN FINIR AVEC LE TAROT

Aux XVI � et XVII � siècles,avec la gravure surbois, puis sur cuivre, qui permetla fabricationdescartesen série,le jeu se répanddanstoutel’Italie, passeen Franceet en Suisseà la faveurdesguerresd’Italie. C’est à cetteépoquequ’ilprenddéfinitivementle nomdetarocchi, qui don-nerale françaistarot et l’allemandtarock, à peuprèssousla formeoù il estconnudenosjours.

Au XVIII � siècle,le tarotconnaîtunephased’ex-pansionsansprécédent.Tandisquele minchiate,unevarianteavec97 carteset desrèglesalambi-quées,essaimeen Italie, le jeu gagnel’Europedu Nord (Belgique,Pays-Baset Danemark)etles paysde langueallemande,dont les cartiersadoptentles enseignesfrançaiseset des atoutsprofanes: lesallégoriessontremplacéespardesscènestirées du folklore, de la chasse,de lavie politique et militaire, etc. Pour les joueursfrançais,cestarotssontplus lisibles,car les en-seignesleursontfamilièreset lesatoutsmarqués���

Référencédès1426, le jeu allemandappeléKarnöffel,qui a donnéle jeu suisseKaiserspiel,estpeut-êtrele pre-mier jeu avecdesatouts.Il estcependantprobablequ’il aétéinventéindépendamment.

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1

2

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Lesjeuxdetarot peuventêtreclassésenfonctiondeleurdessinen trois grandesfamillesportant le nomde leurrégion d’origine [6] : le tarot de Marseille et sesdéri-vés(tarots de Belgique, de Besançon,dit aussiSuisse,du Piémont,de Lombardie), le tarot de Bologne, et leminchiate, deFlorence, donts’inspire le tarot deSicile.➊ La Force, tarot de Marseille, par Nicolas Conver,1761.Un exemplaire du jeu est conservéà la Biblio-thèqueNationale. ➋ Tarot deBesançon,XVIII � siècle.Pendantla Contre-Réforme, les effigies de la Papesse(tarot 2) et du Pape(tarot 5) du tarot de Marseille ontété remplacéespar cellesdesdieux romainsJunon etJupiter, par respectpour la religion catholique. Cetypede jeu se répandit en Suisseau XIX� siècle. ➌ TarotdeBelgique, par Vandenborre, 1770.Trèspopulaire enBelgiqueet dansle nord dela Franceau XVIII � siècle,il estidentiquedansl’esprit au tarot deMarseille, avecquelquesdifférencesdansles atouts.L’effigie du dieuromain Bac(ch)usremplacenotammentcelle du Pape.L’excuseest numérotée22. ➍ Tarot de Bologne, des-sinépar GiuseppeMaria Stanzani,dit Mitelli, 1664.Cetypedejeucompte62cartes,avec10cartespar couleur,sans2,ni 3, ni 4, ni 5. Enépéeetbâton,la plusfortedesbassescartesestle 10, la plus faible l’As ; encoupeetdenier, c’est le contraire. Neuftarotsnesontpasnumé-rotés,commel’Ange, montréici. ➎ L’étoile (tarot 17),d’un jeu gravépar Carlo Della Roccaet éditépar Fer-dinandoGumppenberg, à Milan, vers1835.➏ Tarot deJohannesMüller et Cie

¯ , Schaffhouse, Suisse, 1920.➐ Minchiate, Florence, XVIII � siècle. Le cavalier estreprésentépar un centaure. Lestarots sontau nombrede quarante, sanscompter l’excuse. Les 35 premierssontnumérotés,tandisqueles5 derniersnele sontpas.Lesdessinsdesatoutssurnumérairessontpour la plu-part tirés du zodiaque, commeles Gémeaux,qui sontreproduits ici. ➑ Le chariot (tarot 7), dessinattribuéà l’occultiste EliphasLévi Zahed,de sonvrai nomAl-phonseLouisConstant(1810–1875).

enchiffresarabes,etnonplusromains.Ce«tarotallemand» remplacedonc peu à peu les cartestraditionnelles.Pendantla GrandeGuerre,il estrebaptisé« tarot nouveau», dénominationsouslaquelleil estmaintenantuniversellementconnu.En France,le jeu connaîtun regain d’intérêt àpartir de 1946,grâceà unediffusionmassive etgratuitedansle paquetagedessoldats.Il y esttoujourstrèsprisé,notrepaysrestantaujourd’huicelui où l’on jouele plusautarot.

La tradition ésotériqueattachéeau jeu naît enFranceau XVIII � siècle,à l’époqueoù le paysestle centrede rayonnementdu tarot,exportantmêmesesproductionsenItalie. À Marseille,lescartierssontsi nombreuxquele modèledesjeuxqu’ils fabriquentporte le nom de la ville. En1781,danssonhuitièmevolumedu MondePri-mitif, AntoineCourtdeGébelinvoit danslesal-légoriesdesatoutsdu tarotdeMarseilleun livre«égyptien», Le Livre de Thot. Deux ans plustard, Jean-BaptisteAlliette le Jeune,un carto-

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mancienqui se fait appelerEtteilla, se réclamedeCourtdeGébelinpourproposeruneméthodede divinationpar le tarot.Dansla secondemoi-tié du XIX � siècle,toutescesthéoriesdonnentnaissanceà un couranttournéversl’occultisme,qui prétenddonnerau tarot une valeur ésoté-riqueet initiatique.Le promoteurenestEliphasLévi, avecsonlivre Dogmeet rituel de la hautemagie, paru en 1856.C’est un autreoccultiste,Paul Christian,alias Jean-BaptistePitois,qui in-vente les termesdésignantles cartes,devenusclassiquesdansla littérature(ésotérique): lamespour lescartesengénéral,arcanesmajeurspourles tarotset arcanesmineurspour les cartesdesquatrecouleurs.

Lesidéesfrançaisesreçoiventunelargeaudienceen Angleterrepuis,de là, s’installentaux Etats-Unis, où elles connaissent(encoreaujourd’hui)unevoguesansprécédent,rapidementimitéeenEurope,parun justeretourdeschoses.Le jeu leplusutilisé pourla divination,dit tarotdeRider-Waiteou deWaite-Smith,a étédessinéen1909parPamelaColemanSmith,sousla directiondel’occultisteanglaisArthur EdwardWaite.

LA TRIOMPHE

L’idée d’adapter le principe de l’atout auxautresjeux de cartes,en le représentantpar unedes quatre couleurs, fait très rapidementsonchemin� . Si des documentsitaliens du XVI �sièclementionnentdestrionfini ou trionfetti (di-minutifs de trionfi), des allusionsà un jeu decartesappeléla triomphe(au féminin) sont re-levéesdès les années1480 dansle Nord de laFrance.En1496,onpeutlire danslescomptesdela courdeLorrainequeRenéII s’estfait remettreparsontrésorierdeuxflorinsd’or pour« jouerautriumpheàVézelise».

Lespremièresrèglesconnuessonttranscritesen1637par Daniel Martin, maîtreen languefran-çaiseà Strasbourg, alors soushégémoniealle-mande.Le nombrede joueursest libre. Chacunayantreçuneuf cartes,la premièrecartedu ta-lon est retournéepour déterminerla couleurdela triomphe,ouatout��� , qui a la primautésurles�Cequi expliquesansdoutel’adoptiondu termetarocchi,

permettantdedistinguerle jeu detarotproprementdit desautresjeux à «triomphes».���

C’est l’une des premièresapparitionsdu mot danslalanguefrançaise.

♦♣

♠♥

T R I O M PH E D E T O U L O U SE

Source: ThierryDepaulis[2]Les joueurs. 4 (2 contre2) ou6 (3 contre3)Les cartes. Un paquetde 32 (?) cartes.L’ordre descartesestAs, Roi, Dame,Valet,10,9, 8, 7.La donne. Chaquejoueurreçoit5 cartes.La premièrecartedutalon,retournée,déterminela couleurd’atout,sanspossibilitédepiller.Le jeu. C’estun classiquejeu de levées.Il faut four-nir à la couleuretcoupersi l’on enapas.Unerenoncefait perdrela partie.La marque. Le premier camp qui fait trois levéesremportele jeu, unepartiese jouanten 6 ou 8 jeux.Le chelem(ou volte) entrepriset gagnévaut 2 jeux,qui sontsoustraitsencasdechute.

autrescouleurs.Le détenteurde l’As de cettecouleur«pille », c’est-à-direprend la carte re-tournéeet toutescellesqui suivent tant qu’ellessont de la même couleur, puis «écarte» unnombreégalde cartesdesonjeu. Lescarteslesplus hautessont, dansl’ordre, l’As, le Roi, laDameet le Valet, qui valent respectivement4,3, 2 et 1 points. Celui qui ramassele plus depointsgagnela partie,et doublesongains’il fait«volle», c’est-à-diretoutesleslevées.

Danslespaysgermaniques,le jeuestconnusousle nom de Trumpf, qui dérive lui ausside l’ita-lien trionfo. Si le jeului-mêmey semblepassédemodeaprès1700,le mot estrestéavecsonsensd’atout. Il en va de mêmedu néerlandaistroef(atout)et troeven(couper, joueratout).

La triomphe française

Lesrèglesdela triompheetdesesvariantestellesqu’onlespratiqueenFranceauXVII � sièclesontdécritesdansun recueil de jeux publié à Paris,chezEtienneLoison, en 1659.La triomphedeToulousese joue notammenten partenariat,se-lon lesrèglesdel’encadréci-dessus.Lesjoueursdu mêmecamps’assoientcôteà côteet peuventregarderleursjeuxrespectifspourchoisirquellescartesjouer, maissansparler!

Cesrèglessont confirméeset préciséesdanslepremierrecueilanglaisdugenre,TheCompleateGamster [1], pour un jeu appeléFrench-Ruff.L’As n’y esttoutefoispasdonnécommela plusfortecarte,maissetrouvederrièrele Valet.

Parmi les nombreusesvariantesrecensées,le« forsat», par exemple,oblige à couper, mêmesur sonpartenaire,tandisquele «plaisant» au-torisela défausse.À la fin duXVIII � siècle,c’estpourtantàdeuxquel’on jouele plussouvent[3].

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♦♣

♠♥

R U F F A N D T R U M P

Source. Règlesreconstituéespar“JustinduCœur”[5]Nombrede joueurs. 4 enpartenariat,à2 contre2, ouchacunpoursoi,à2, 3 ou 4

Lescartes. Un paquetde52cartes.L’ordredescartesestAs, Roi, Dame,Valet,10,9...La donne. Chaquejoueurreçoit12cartes,distribuées4 par 4. La premièrecartedu talon,retournée,déter-minela couleurd’atout.Les annonces(ruf f ). Chaquejoueurévaluela forcede la meilleurecouleurde samain, ou ruff, en addi-tionnantlesvaleursdescartesqui la compose: valeurnuméralepour les bassescartes,10 pour les figureset 11 pour l’As. Pour la couleur d’atout, on ajoutela valeur de la cartevisible du talon. Celui qui a lameilleurecouleurmarque12points(sansla montrer).Le pillage (rub). Le joueur qui détient l’As d’atoutou, si la carteretournéeestun As, le donneurprend4 cartesdansle talonpuis en écarte4 de sonjeu. Lejoueurqui a remportélesannoncesdoit alorsmontrersacouleur. BienqueWillughby nediserien sur cesu-jet, il estvraisemblablequ’unepénalitéestinfligéeencasd’erreursur le compte.Le jeu. Le joueur qui suit le donneur(dansle sensdu jeu) posela premièrecarte,puis les autresjouentà leur tour. La plus forte carteremportela levée.Ondoit suivre à la couleur, coupern’estpasobligatoire.La marque. Chaquecampcomptabilisele nombredecartesen sa possessionet compte1 point par carteaprèsla 24� (la 12� si l’on joue chacunpour soi).Une parties’arrêtedèsqu’un campatteint52 points,y comprispendantlesannonces.

La triomphe anglaise

Au XVI � siècle, l’engouementque connaît latriomphesur le continentprovoqueévidemmentson passagede l’autre coté de la Manche.Elley rencontreun tel succèsqu’elledevientun« jeudetaverne» trèscommun.Lespremièressourcesanglaisesà en faire état,en 1522 et 1529,sontd’ailleurs despamphletsreligieux contrele jeu(engénéral).

D’abord cité sous les dénominations detriumphe, trumpe ou trompe, le jeu n’est plusécrit, à la fin du XVI � siècle,quesousla formetrump(e), ou encore ruff(e), ce dernier termeétantl’adaptationdu françaisronfle, qui désigneunelongueà la couleur(ainsiqu’un jeudecartessansparentéavecla triomphe).Nul besoind’êtreangliciste distingué pour reconnaîtreles motsdu vocabulairebridgesqueanglo-saxonmodernequi désignentl’atout et la coupe.

La triomphe anglaisene diffère de son homo-loguefrançaisequedansles détails,qui ne tar-deront guèreà revêtir une importanceparticu-lière. L’encadréci-dessusdonne les règlesdu

Ruff & Trumpfigurantdansuneencyclopédiedesjeux rédigéeaumilieu du XVII � siècleparle na-turalisteFrancisWillughby [4]. Il semblequelespartenairesnesontpasassiscôteà côte,commeà la triomphefrançaise,maissefont face.

CharlesCotton[1] donnelesrèglesd’un jeu dé-nomméEnglishRuff andHonours(aliasSlamm),qui obéitsensiblementauxmêmesprincipes[5].La phasepréliminaired’annoncesn’existepasetc’est le pillagequi estappeléruff. Chaquecampcompte1 point par levée qu’il a réaliséeaprèsla 6� , 2 pointspour la possessionde trois Hon-neurs(As,Roi,DameetValetd’atout)et3 pointspour les quatreHonneurs.Les joueursde partielibre y reconnaîtrontun principequi leur estfa-milier. Unepartiesedérouleen9 points,maislamarqueestparticulièrementmal expliquée.Si ledécomptedespointsd’Honneurssemblesefaireaprèsle jeu, Cotton précisetoutefoisque,mar-quéà 8 pointset possédantaumoinstrois Hon-neurs,on peut immédiatementsedéclarervain-queur. Avec8 pointset deuxHonneurs,on peutdemanderau partenaire� s’il possèdelui-mêmeun Honneur. Mais tout ceci doit être fait avantd’entamerle premiertour dejeu.

La popularitédu jeu estunenouvelle fois attes-tée,puisquel’auteur le dit si répanduqu’il estpratiquépar tous les enfants dès l’âge de huitans! Il déplorecependantquesonsuccèsmêmeprovoquedenombreusestricheries...

RÉFÉRENCES[1] Charles Cotton. The Compleate Gamster. Henry

Brome, Londres,1674. Réédition: Imprint SocietyBarre,Massachusetts,1970(ISBN 0876360088)

[2] Thierry Depaulis.Histoire du bridge. ÉditionsBorne-mann,1977

[3] Dictionnaire des jeux. Encyclopédie méthodique,Charles-JosephPanckoucke.Paris,1792

[4] FrancisWillughby. A Volumeof Plaies. c.1665–1670[5] ChezCœur.

http://waks.ne.mediaone.net/game-hist/game-rules.html[6] TheHermitage, a Tarot History Site.

http://www.tarothermit.com/

AUTRES SOURCES FédérationFrançaisedeTarot.http://www.fftarot.asso.fr/ Tarot ClubdeVauréal. http://tarot95.free.fr/ TheCard GamesWebSite. http://www.pagat.com/ Villa Revak,a Tarot Website. http://jwrevak.tripod.com/ Librairia Virtuale Il Trigonohttp://www.trigono.it/tarots/

�Call “Can-ye” , dansle texteoriginal.

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Le Club de Bridge de Sarrebourg fêtait ses vingtansd’existenceà l’occasiondu traditionnelTournoidu Cristal.Sousla houlettede sonprésident,le tou-joursdynamiqueRobertGillot, le comitéd’organisa-tion avait bien fait les choses: un tournoi par pairesmixtesle samediet un tournoi parpairesopenle di-manche,tousdeuxrécompensésdenombreuxprix. Sil’épreuve mixte n’a attiré«que» 16paires,l’épreuveopena battu son recordd’affluenceavec 64 paires,qui furent répartiesen 2 tournoisde 16 tables,pour2 séancesde 18 donnes.Une formule contestablepuisque,vu le nombrede pairesengagées,certainesd’entreellesnecomparaientleursrésultatsquesurlamoitié desdonnesqu’ellesavaientjouées.Cettemal-adressen’a heureusementpasempêchéla compéti-tion desedéroulerdansuneambiancebonenfantfortagréable,à ne pasfaire regretterle tempssplendidedeceweek-end.Unedateà inscriredansvoscarnetspourla prochainesaison,donc.Pourceuxqui ont ratél’événement,voici unedonneàméditer, tiréedela 1= �séancedel’open (donne14,P/ E) :

>R D 7 4?V 9 8 2@5 3AV 6 4>

V 9?A 4@V 9 8 6 2AD 9 7 3

N

S

EO

>A 10 8 5 3?D 5 3@R 7AA 8 5

>6 2?R 10 7 6@A D 10 4AR 102

E S O N1> B

1SA fin

Pas vraimentfier de son enchère,Ouestreçoit évi-demmentl’entameàCœur: le 8, pourle 3 dumort, le7 deSudet sonAs. Il jouele ValetdePique,couvertde la Dame,pour l’As du mort et le 6 de Sud.AvecRD dePiqueaffichésenNord, il estquasicertainqueSuddétientA D deCarreauet le Roi deTrèfle.

CommeOuestne peut repartir du 10 de Piquesansaffranchir le 7 de Nord, il joue un petit pour le 9, secoupantsciemmentlescommunicationsdansla cou-

leur! Si Nord prend,joue Cœuret termineen mainavec le Valet ou non (position en gras sur le dia-gramme),la défensenepeutencaisserplusdesix le-vées,car Sudestobligé d’offrir sa levéemanquanteaudéclarant.Si Nord retourneTrèfle,Ouestprenddel’As, tire lestrois Piqueset rejoueTrèfle.Si Nord re-tourneCarreau,Ouestmet unecartedu mort au ha-sard,et Sudestensuiteobligéde donnerun Carreauou derejouersoussonRoi deTrèfle.Le retourPiquea le mêmeeffet pourla mêmecause.

Il sembledoncpréférablepourNorddeduquerle 9 dePique.MaisOuestabandonnealorsla couleuret forcedela mêmefaçonSudà lui livrer seslevéesenjouantCarreaupour le Roi. Si Sudcroit malin de retournerle 4 de Carreauaprèsavoir pris de l’As, Ouestferamême+1 en laissantfiler vers le 7 du mort, puis ensortantd’un petitTrèflesousl’As...

TOURNOI MIXTE (2 mars)1 Mme Dietz - Schreiber. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61,62%2 Mme Ancel - Breinning. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57,67%3 M lle Favé - Langlais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56,43%4 Mme De Cargouët- Kœppel. . . . . . . . . . . . . . . . 52,26%5 Mme Péruvien- Houdot. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56,19%6 Mme Caille - Ernest. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49,57%7 M. & Mme Gross. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48,86%8 Mme Lux - Debard. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48,81%9 M. & Mme Bonnier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48,76%

10 Mme Larre- Maldème. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48,10%M. & Mme Chartier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48,10%

12 Mme Muller - Lacour. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47,74%13 Mme Lepers- Thomas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47,38%14 Mme Hauth- Nonnenmache. . . . . . . . . . . . . . . . 46,31%15 Mme Georges- Brassaglia. . . . . . . . . . . . . . . . . . 42,90%16 Mme Tilland - Joffroy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39,88%

TOURNOI OPEN (3 mars) total % moyenne PC

1 Mme Cawley - Ingelbert. . . . . . . . . 139,87 69,93 3302 Mme Becker - Balland. . . . . . . . . . .126,63 63,31 2283 Breining- Moreau. . . . . . . . . . . . . . 124,35 62,17 1814 Mme Lecannelie- Bachelier. . . . . 118,63 59,31 1535 Herbst- Herbst. . . . . . . . . . . . . . . . . 118,46 59,23 1336 Kœppel- Sargos. . . . . . . . . . . . . . . . 115,20 57,60 1187 Metz - Peter. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115,03 57,51 1058 M. & Mme Streiff . . . . . . . . . . . . . . .114,38 57,19 959 Buron- Chottin. . . . . . . . . . . . . . . . . 113,07 56,53 87

10 Mme Græwert- Thompson. . . . . . 112,58 56,29 7911 Billuard - Fimayer. . . . . . . . . . . . . . 111,44 55,72 7312 Mme Fischer- Mochel . . . . . . . . . . 110,13 55,06 6713 Izraelewicz - Redner. . . . . . . . . . . . 108,32 54,16 6014 Mme Firer - Silberstein. . . . . . . . . . 108,66 54,33 5615 M lle Charpentier- O. Monge. . . . .107,84 53,92 5016 Mme Péruvien- Houdot. . . . . . . . . 107,35 53,67 43

Masini - Poincelot. . . . . . . . . . . . . . 107,35 53,67 4318 Mmes Bosly - Contarini . . . . . . . . . 107,19 53,59 3519 Mme Marchal- Schneider. . . . . . . 106,69 53,34 2920 Mme Muller - Lacour. . . . . . . . . . . 106,54 53,27 2521 M lle Favé - Langlais. . . . . . . . . . . . 106,05 53,02 1822 Mme Woda- Gross. . . . . . . . . . . . . .105,72 52,86 923 Mmes Braunnald- Hauth. . . . . . . . 104,57 52,2824 Kablitz - Kochersperg . . . . . . . . . . . 104,25 52,1225 Mme Wittner - Egg. . . . . . . . . . . . . .103,76 51,8826 Mme Demange. . . . . . . . . . . . . . . . . 103,27 51,6327 Glasser- Schreiber. . . . . . . . . . . . . .103,10 51,5528 Mmes Hausermann- Sekula. . . . . .102,78 51,3929 Mme Queniard- Pierson. . . . . . . . . 100,65 50,3230 Mmes Brand- Cl. Charpentier. . . . 100,16 50,08

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C-D%EGFIH�JLKNMOJPHRQ�STSTF0D%EGJ

Les équipesqualifiéespour disputerles Finalesde Liguesontmentionnéesenitaliques.

4 OPEN Promotion 4 OPEN Honneur1 Pierrat Brichon. 128,4 1 Mæder. . . . . . . . . 132,82 Dubois. . . . . . . . .121,7 2 Bonnier. . . . . . . . 1193 Bouchholtz. . . . . 120,5 3 Fischer. . . . . . . . .118,64 Decand. . . . . . . . 117,9 4 Ernest. . . . . . . . . 115,95 Demolliens. . . . . 112 5 Gross. . . . . . . . . . 115,56 Lagoutière . . . . . 108,8 6 Chassagne. . . . . 108,17 Scian. . . . . . . . . . 107,1 7 Demange. . . . . . . 99,68 Linster. . . . . . . . . 106,2 8 Kisner. . . . . . . . . 98,19 Pagnoux. . . . . . . 97,5 9 Duménil . . . . . . . 92,1

10 Millon . . . . . . . . . 96,3 10 Lindingre. . . . . . 90,911 Antoine. . . . . . . . 87,8 11 Rougeot. . . . . . . . 88,712 Ballet. . . . . . . . . . 87,1 12 Jeandel. . . . . . . . . 85,813 Girresch. . . . . . . . 83,1 13 Lecannélie. . . . . 84,214 Steinmetz. . . . . . 75,4 14 Henry. . . . . . . . . . 82,415 Colin . . . . . . . . . . 65,9 15 Ingelbert. . . . . . . 7916 Aridjian . . . . . . . . 65,3 16 Combet. . . . . . . . 68,3

4 ESPÉRANCE 4 MIXTE Promotion1 Keller. . . . . . . . . .131,5 1 Wechtler . . . . . . . 133,52 Schneider. . . . . . 125,1 2 Colin . . . . . . . . . . 123,13 Isler . . . . . . . . . . . 108,9 3 Millon . . . . . . . . . 118,64 Davin. . . . . . . . . .107,2 4 Dubois. . . . . . . . .111,85 Dieudonné. . . . . 104,8 5 Marchand. . . . . . 109,56 Sigu. . . . . . . . . . . 103,5 6 Werner. . . . . . . . .105,97 Entringer. . . . . . . 98,2 7 Locuty. . . . . . . . . 101,68 Kuffler . . . . . . . . . 94,7 8 Salmon. . . . . . . . 97,89 Weber. . . . . . . . . 91,9 9 Girresch. . . . . . . . 95,1

10 Sonrel. . . . . . . . . 86,3 10 Lalo . . . . . . . . . . . 92,311 Curel . . . . . . . . . . 84,7 11 Godard. . . . . . . . . 91,512 Bouveret. . . . . . . 82 12 Durain. . . . . . . . . 89,513 Burlett . . . . . . . . . 74,4 13 Vacelet. . . . . . . . . 8814 Burgain. . . . . . . . 69 14 Dieudonné. . . . . 79

15 Navelot . . . . . . . . 77,616 Steinmetz. . . . . . 65,2

4 MIXTE Honneur 4 MIXTE Excellence1 Houdot. . . . . . . . .150,3 1 Heider. . . . . . . . . 140,42 Lecannelie. . . . . 148,6 2 Robert. . . . . . . . . 1333 Flament. . . . . . . .138,2 3 Deutsch . . . . . . . . 132,64 Jeandel. . . . . . . . 132,2 4 Renno. . . . . . . . . .130,45 Grosy. . . . . . . . . . 129,5 5 François. . . . . . . 129,86 Ernest. . . . . . . . . 127,5 6 Jacquot. . . . . . . . 122,67 Semin. . . . . . . . . .126,5 7 Fischer. . . . . . . . .119,88 Combet. . . . . . . . 124,8 8 Haudeville . . . . . 116,79 Alix . . . . . . . . . . . 121,8 9 Dehaspe. . . . . . . .115,2

10 Shilling . . . . . . . . 120,5 10 Roques. . . . . . . . .113,811 Rougeot. . . . . . . .118,2 11 Emerique. . . . . . .107,212 Brackensieck. . . 114,6 12 Becker. . . . . . . . . 105,813 Mæder. . . . . . . . . 114,3 13 Dourson. . . . . . . . 99,414 Brand. . . . . . . . . . 106,6 14 Leycuras. . . . . . . 97,715 Veilex . . . . . . . . . .104,9 15 Streicher. . . . . . . 95,416 Lezerovic . . . . . . 104,2 16 Pierrot. . . . . . . . . 94,417 Pierson. . . . . . . . . 72,5 17 Scherentz. . . . . . 89,618 Miniconi . . . . . . . 60,3 18 Winczewski . . . . 89,2

4 SENIOR Promotion1 Dubois. . . . . . . . .147,8 10 Antoine. . . . . . . . 1152 Salomon. . . . . . . 146 11 Becourt. . . . . . . . 114,63 Chardot. . . . . . . . 142,8 12 Manente. . . . . . . 112,94 Kriebitzsch . . . . . 136 13 Schumann. . . . . .109,75 Siebert. . . . . . . . . 130,6 14 Steinmetz. . . . . . 105,56 Ballet. . . . . . . . . . 123,8 15 Germain. . . . . . . 102,27 Vroone. . . . . . . . .123 16 Pecot. . . . . . . . . . 94,38 Navelot . . . . . . . . 120,5 17 Loiseau. . . . . . . . 89,19 Wechtler. . . . . . . 119,7 18 Locqueneux. . . . 83

4 SENIOR MIXTE Promotion1 Kriebitzsch . . . . . 121 7 Godard. . . . . . . . . 93,52 Dubois. . . . . . . . .115 8 Wechtler. . . . . . . 91,23 Loiseau. . . . . . . . 114,5 9 Salomon. . . . . . . 89,74 Robert. . . . . . . . . 103,6 10 Steinmetz. . . . . . 82,95 Pragier. . . . . . . . . 99,9 11 Antoine. . . . . . . . 78,76 Pecot. . . . . . . . . . 94,6 12 Herfeld . . . . . . . . 67,6

4 SENIOR 4 SENIOR MIXTEExcellence Excellence

1 Stricker . . . . . . . . 90 1 Deutsch . . . . . . . . 852 Haudeville . . . . . 55 2 Pierrot . . . . . . . . . 593 Thillens. . . . . . . . 54 3 Haudeville . . . . . 554 Gadelle. . . . . . . . 53 4 Thillens. . . . . . . . 525 Scherentz. . . . . . 44 5 Scherentz. . . . . . 47

4 SENIOR 4 SENIOR MIXTEHonneur Honneur

1 Rauch. . . . . . . . . .125,3 1 Woda. . . . . . . . . . 126,62 Rupp. . . . . . . . . . .117,7 2 Fegele. . . . . . . . . 114,13 Thiébaut. . . . . . . 109,5 3 Ernest. . . . . . . . . 112,24 Flament. . . . . . . .105,1 4 Marchand. . . . . . 111,35 Semin. . . . . . . . . .103,8 5 Chapuis. . . . . . . . 110,46 Friedrich. . . . . . . 99,9 6 Aubrun . . . . . . . . 105,57 Brackensieck. . . 93 7 Kuborn. . . . . . . . 988 Kuborn. . . . . . . . 88,4 8 Franck. . . . . . . . . 90,89 Steffen. . . . . . . . . 84,8 9 Kisfaludi. . . . . . . 87,8

10 Demange. . . . . . . 82,6 10 Combet. . . . . . . . 87,311 Hirt . . . . . . . . . . . . 71,9 11 Levecq. . . . . . . . . 85,412 Michel . . . . . . . . . 70,2 12 Kisner. . . . . . . . . 84,1

13 Euvrard. . . . . . . . 76,314 Crane. . . . . . . . . . 75,4

INTERCLUBS D1 INTERCLUBS D21 Kablitz. . . . . . . . . 134,1 1 Magron . . . . . . . . 132,62 Chottin. . . . . . . . .125,4 2 Lecannélie. . . . . 120,63 Gadelle. . . . . . . . 109,6 3 Fontaine. . . . . . . 1094 Sargos. . . . . . . . . 108,5 4 Brackensieck . . . 106,85 De Luca. . . . . . . .106,1 5 Haudeville . . . . . 104,36 François. . . . . . . 104,1 6 Chambon. . . . . . .103,47 Robert. . . . . . . . . 98,4 7 Demange. . . . . . . 99,58 Favé. . . . . . . . . . . 96,8 8 Gross. . . . . . . . . . 95,69 Genet. . . . . . . . . . 90,6 9 Steffen. . . . . . . . . 94,2

10 Mochel . . . . . . . . 89,5 10 Sarantakos. . . . . 93,111 Peter. . . . . . . . . . . 81 11 Klajnerman. . . . . 91,312 Streicher. . . . . . . 78,4 12 Dumenil . . . . . . . 80,613 Emerique. . . . . . . 67,7 13 Bonnier. . . . . . . . 72,214 Balland. . . . . . . . 60 14 Kisner. . . . . . . . . 59

INTERCLUBS D41 Herfeld . . . . . . . . 136 5 Colin . . . . . . . . . . 932 Salmon. . . . . . . . .127 6 Tallotte . . . . . . . . 91U3 Ballet . . . . . . . . . . 108 7 Germain. . . . . . . 91V4 Kuffler . . . . . . . . . 106 8 Dieudonné. . . . . 84

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22

INTERCLUBS D31 Remy. . . . . . . . . . 137 10 Crane. . . . . . . . . . 109,22 Gillot . . . . . . . . . . 136,4 11 Ingelbert. . . . . . . 108,83 Gieysse. . . . . . . . 135 12 Gladek. . . . . . . . . 107,44 Charton. . . . . . . . 132,8 13 Depardieu. . . . . . 1065 Kisfaludi . . . . . . . 130,4 14 Dubois. . . . . . . . . 104,26 Grosy. . . . . . . . . . 125,8 15 Litaize. . . . . . . . . 997 Dieudonné. . . . . 122,2 16 Corsini. . . . . . . . . 938 Froidevaux. . . . . 114,2 17 Adam. . . . . . . . . . 79,89 Kollros. . . . . . . . .111,4 18 Pierson. . . . . . . . . 77,4

�-�%���0�R�L���/���R�% ¢¡I�

LeséquipesqualifiéespourdisputerlesFinalesNationalessontmentionnéesenitaliques.

4 MIXTE Excellence 4 MIXTE Honneur1 Bissière . . . . . . . . 135,5 1 Lecannélie. . . . . 132,12 Gerst . . . . . . . . . . 119,1 2 Gulian . . . . . . . . . 131,73 Deutsch. . . . . . . . 115 3 Ernest. . . . . . . . . .115,54 Heider. . . . . . . . . 112,7 4 Guthleben. . . . . . 112,45 Renno. . . . . . . . . 110,3 5 Suagher. . . . . . . . 110,46 François. . . . . . . .108,8 6 Constant. . . . . . . 108,27 Jacquot. . . . . . . . 104,3 7 Laprée. . . . . . . . . 103,68 Klæyle. . . . . . . . .101,4 8 Flament. . . . . . . . 102,59 Baumert. . . . . . . . 98,8 9 Houdot. . . . . . . . . 97,8

10 Cametti. . . . . . . . 96,2 10 Biagi . . . . . . . . . . 94,511 Hess. . . . . . . . . . . 92,3 11 Jeandel. . . . . . . . . 8712 Joly. . . . . . . . . . . . 88,6 12 Grosy. . . . . . . . . . 82,313 Robert. . . . . . . . . 87,7 13 Lachenaud. . . . . 75,814 Davoine. . . . . . . . 82,9 14 Marks. . . . . . . . . . 73,515 Combe. . . . . . . . . 72,4 15 Basset. . . . . . . . . 74,716 Helle . . . . . . . . . . 46 16 Cornubert. . . . . . 68,2

£I¤ ¥§¦©¨5ª«¤5¬L­®¨°¯²±³¥µ´

Il y a 635013559600� (environ 635 milliards)mainspossiblesau bridge,dont les combinaisonsforment 53644737765488792839237440000�donnesdifférentes,soitenviron 53milliardsdemil-liardsdemilliards.Pourvousfaireuneidéedu po-tentielreprésentéparcenombrevéritablement« as-tronomique», songezque, à raisond’une donnepar seconde,il y a de quoi jouer pendant17 mil-liards de milliards de siècles,à quelquesmalheu-reuxmilliardsdesièclesprès,n’ergotonspas.Bref,vouspouvezdormir tranquillessi vousdoutiezen-coredela richesseetdela diversitédecejeu,oudel’intérêt qu’il pourrait susciterauprèsdesgénéra-tionsfutures.Quantauxséquencesd’enchèresdif-férentes,sansinfractionaucode,il enexiste la ba-gatellede311millions demilliards demilliards demilliards et quelques«poussières» (311111111111111111111111111111111109� , très exac-tement). Encore de beaux jours en perspective,donc,pour lesamateursdeséquencesexotiquesetautressystèmesésotériques...

� Ceschiffresont étécalculéspar Daniel Amiguet,avecle logiciel Mathematica.

4 MIXTE Promotion1 Kieffer . . . . . . . . . 132,7 9 Allibe . . . . . . . . . . 99,42 Werner. . . . . . . . .120,6 10 Wechtler. . . . . . . 983 Lehmann. . . . . . .111,9 11 Guély. . . . . . . . . . 92,24 Dubois. . . . . . . . .109,8 12 Voyard. . . . . . . . . 90,35 Bichet . . . . . . . . . 107,6 13 Devillers . . . . . . . 85,86 Millon . . . . . . . . . 106,5 14 Colin . . . . . . . . . . 81,37 Stoltz. . . . . . . . . . 105,8 15 Blum . . . . . . . . . . 788 Marchand. . . . . . 101,1 16 Visèle. . . . . . . . . . 59

4 SENIOR MIXTE 4 SENIOR MIXTEExcellence Promotion

1 Haudeville . . . . . 128U 1 Stoltz. . . . . . . . . . 1312 Izraelewicz. . . . . 128V 2 Devillers. . . . . . . 1073 Thillens. . . . . . . . 123 3 Damelon. . . . . . . 102U4 Bissière. . . . . . . . 102 4 Belbis. . . . . . . . . .102V5 Pierrot. . . . . . . . . 94 5 Loiseau. . . . . . . . 1006 Henry. . . . . . . . . . 92 6 Linguenheld. . . . 99U7 Deutsch. . . . . . . . 91 7 Dubois. . . . . . . . . 99V8 Dorsemaine. . . . 80 8 Mascha. . . . . . . . 94

4 SENIOR MIXTE Honneur1 Marchand. . . . . . 121 7 Fegele. . . . . . . . . 982 Ernest. . . . . . . . . 112,4 8 Frickert . . . . . . . . 92,33 Martin . . . . . . . . . 110 9 Rump. . . . . . . . . . 914 Woda. . . . . . . . . . 106,7 10 Blum Revel. . . . . 76,95 Mathieu. . . . . . . .105 11 Prud’homme. . . 72,36 Mendel. . . . . . . . 102,7 12 Prabel. . . . . . . . . . 69,9

4 SENIOR Excellence1 Stricker . . . . . . . . 130 5 Haudeville . . . . . 1012 Bissière . . . . . . . . 115 6 Bourquard. . . . . . 973 Wackenheim. . . .109 7 Thillens. . . . . . . . 954 Gauthey . . . . . . . .102 8 Chadé. . . . . . . . . . 85

4 SENIOR 4 SENIORHonneur Promotion

1 Calame. . . . . . . . 118,3 1 Jaeger . . . . . . . . . 124,72 Constant. . . . . . . 116,6 2 Lafon. . . . . . . . . . 1183 Henry. . . . . . . . . .112,2 3 Devillers . . . . . . . 110,34 Bouchesèche. . . 109,3 4 Ferrandino. . . . . 107,95 Thiébaut. . . . . . . 107,8 5 Salomon. . . . . . . 106,66 Marks. . . . . . . . . .102,6 6 Kriebitzsch. . . . . 99,47 Micner. . . . . . . . . 95,1 7 Stoltz. . . . . . . . . . 98,68 Loche. . . . . . . . . . 89,8 8 Linguenheld. . . . 85,19 Rauch. . . . . . . . . . 82,7 9 Dubois. . . . . . . . . 84,2

10 Flament. . . . . . . . 79,3 10 Puy. . . . . . . . . . . . 75,211 Rupp. . . . . . . . . . 75,6 11 Burlats. . . . . . . . . 72,812 Lassalle. . . . . . . . 66,9 12 Chardot. . . . . . . . 64,4

4 DAMES 4 DAMESExcellence Honneur

1 Perrot. . . . . . . . . .130,2 1 Lastennet. . . . . . .131,32 Bourquard. . . . . .126,5 2 Charpentier. . . . 123,33 Jeitz. . . . . . . . . . . 112,3 3 Réty. . . . . . . . . . . 109,64 Gaudino. . . . . . . .107,2 4 Lefebvre . . . . . . . 109,15 Streicher. . . . . . . 98,6 5 Rougeot. . . . . . . .100,56 Joly. . . . . . . . . . . . 92,4 6 Chavot . . . . . . . . . 94,77 Pujol. . . . . . . . . . . 91,6 7 Méchain. . . . . . . 88,68 Klæyle. . . . . . . . . 91,1 8 Perrin. . . . . . . . . . 88,39 François. . . . . . . . 89,3 9 Rump. . . . . . . . . . 86,7

10 Begin . . . . . . . . . . 80,1 10 Cornaz. . . . . . . . . 79,311 Deutsch. . . . . . . . 77,4 11 Mæder. . . . . . . . . 71,812 Noirot . . . . . . . . . 61 12 Gillet . . . . . . . . . . 68

4 DAMES Promotion1 Corsini. . . . . . . . .121 7 LangasSezen. . . 99,52 Weil . . . . . . . . . . . 114,6 8 Salomon. . . . . . . 87,83 Bécourt. . . . . . . . 109,6 9 Haon. . . . . . . . . . 83,24 Schmidt. . . . . . . .107,4 10 Vuillermet. . . . . . 81,15 Pagnoux. . . . . . . 106,6 11 Visèle. . . . . . . . . . 76,26 Pageaut. . . . . . . . 103,9 12 Vroone. . . . . . . . . 66,3

23

Éditeur : Gérald Masini ([email protected]) Correspondant compétitions : Daniel Belut Tirage : Pierre-Jean GuardiolleTous droits de reproduction réservés pour tous les textes © N@NCY TEX@S et Gérald Masini 2002

N@NCY TEX@S 32 MAI - JUIN 2002 http://bridge-club.com/bcnj/Nancy_Texas.shtml

NUMERO 32

➊ NS/ S(matchpar4)¶

A V 10·D 3¸R 5 2¹R 107 5 3

S O N E1º 3» ¼ * –

?

➋ T / N (matchpar4)¶

10 6 5 2·R D 4¸10 7 4¹A 7 2

N E S O1 ½ – 1 ¾ –2º – 2 ½ –2 » – ?

➌ NS/ S(matchpar4)¶

D 106 3·A 5¸A R V 108 5 3¹g¿

S O N E1 ½ – 1 ¾ ¼?

➍ EO/ S(matchpar4)¶

D 7 4·10¸A R 7 4 2¹A D 10 3

S O N E1 ½ – 1SA –2º – 2 ¾ –?

➎ NS/ S(matchpar4)¶

10 5 2·A¸R 4 3¹A R 10 8 5 3

S O N E1º 1½ 1 » 1¾2º – 3º 3½?

POUR TOUT RENSEIGNEMENThttp://bridge-club.com/bcnj/

ÀÂÁ/ÃÅÄÇÆÈÄÊÉ0Ë�ÌÅÍÊÎ�ÁÏÀÂÐÒÑ�ÓÔÃ}ÆÈÄÊÉ6Ë�ÀÂÐxÎ�ÍÊÕ«Ö}ÆÈÁÏÑ

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prix surprise : 100 Euros

3 C L A S S E M E N T S3 & 4 séries

1 paire 450 250 250 Euros2 paire 375 200 200 Euros3 paire 300 150 150 Euros4 paire 225 120 120 Euros5 paire 150 100 100 Euros

reOPEN

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2 sériee e e

La fin desaisonesttraditionnelle-ment l’occasiondesbilans.Voicidonc quelqueschiffres reflétantl’état de santédu bridge lorrain.

Avec uneaugmentationde 1,1%sur la saisonprécé-dente,le nombredelicenciésatteint2167,répartisdela façonsuivante:

1N . . . . . . . . 1 0,04% 2Pr. . . . . . . . 31 1,43%1¾ . . . . . . . . 9 0,41% 2¾ . . . . . . . . 34 1,56%1» . . . . . . . . 15 0,69% 2» . . . . . . . . 45 2,07%1½ . . . . . . . . 31 1,43% 2½ . . . . . . . . 83 3,83%1º . . . . . . . . 41 1,89% 2º . . . . . . . . 87 4,01%total . . . . . . .97 4,47% total . . . . . . .280 12,92%

3Pr. . . . . . . . 97 4,47% 4Pr. . . . . . . . 166 7,66%3¾ . . . . . . . . 105 4,84% 4¾ . . . . . . . . 180 8,30%3» . . . . . . . . 114 5,26% 4» . . . . . . . . 196 9,04%3½ . . . . . . . . 138 6,36% 4½ . . . . . . . . 154 7,10%3º . . . . . . . . 148 6,82% 4º . . . . . . . . 177 8,16%total . . . . . . .602 27,78% total . . . . . . .873 40,28%

H O R S Q U O T A S

1N . . . . . . . . 2 0,09% 2Pr. . . . . . . . 2 0,09%1¾ . . . . . . . . 4 0,18% 2Majeure. . 8 0,36%1» . . . . . . . . 5 0,23% 2Ú Série. . . . 11 0,50%1½ . . . . . . . . 3 0,13% 3Ú Série. . . . 14 0,64%1º . . . . . . . . 6 0,27% total . . . . . . .55 2,53%

QuantauxNonClassés,le sangneufenquelquesorte,ils sont 260 (11,99%). Ce chiffre paraît rassurant,mais il ne sauraittoutefoisfaire oublier que les ju-niors étaient24 en 2000–2001et qu’ils sont...tou-jours autanten 2001–2002! La Lorraine n’échappepasaumal nationalqu’estle vieillissementde la po-pulationdesjoueursetqu’il faudrabiensérieusementprendreencompteavantlongtemps.

Danslesépreuvesparpaires,lesinscriptionssontpas-séesde880à948,soituneaugmentationde7,9%surla saisonprécédente.En Quatre,elles sont passéesde 491 à 523, soit 6,5% de mieux. Avec 43 équipesinscrites,la Division 3 de l’Interclubs est deux foisplusnombreusequelesautresdivisions(20inscritsenmoyenne).Le fameux«malnational», évoquéprécé-demment,n’y estsanscontestepasétranger.

L’augmentationdeseffectifs n’estpasuniformémentrépartiedanslesclubs,commele montrele récapitu-latif desfluctuationslesplusmarquantes:

➷ Épinal. . . . . . . . . Û 10% ➹ Nancy . . . . . . . . . + 8%➷ Luxembourg . . . Û 10% ➹ St-Nicolas. . . . . + 6%➷ Neufchâteau. . . . Û 16% ➹ A.B.N.V.. . . . . . .+ 6%➷ Gérardmer. . . . . Û 45% ➹ CB88 . . . . . . . . . + 6%

➹ Sarreguemines. .+10%

Le nouveauclubdeSchœneck(57350)porteenoutrele totaldesclubslorrainsà26.Bref, le bilanresteglo-balementtrèssatisfaisant,et gagneraitsûrementen-coreàêtrecomparéavecceluidesautresComités.