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Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 1 [email protected] Jack Le Cunff Version 001 Les Éditions du Petit Molac 56610 Arradon

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Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 1

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Jack Le Cunff

Version 001

Les Éditions du Petit Molac

56610 Arradon

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 2

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« Si tu donnes un poisson à un homme tu le nourris un jour,

apprends lui à pêcher et il se nourrira jusqu’à la fin de ses jours ! »

Proverbe chinois.

Merci à Isidore Tirilly, méga pesketaer, de nous avoir fait

faire un grand bond sur le chemin de notre autosuffisance

halieutique !

Sa bonne humeur, son expérience, ses conseils, sa

disponibilité, ont conquis un large public.

Si certains étaient déjà de « fines mouches », d’autres se

sont découverts une passion nouvelle.

Que Dame nature fasse qu’il y ait suffisamment de bars,

daurades, lieus…, pour assouvir l’appétit de ces nouveaux

adeptes.

À vos lignes!. Prêts !!. Partez !!!…

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 3

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La pêche de loisir sur les eaux du Golfe du Morbihan.

Le Golfe du Morbihan, sa flore, sa faune…………………..page 6

La pêche au Bar. ……………………………………………..page 14

La pêche à la dorade………………………………………….page 23

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 4

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Le Golfe du Morbihan, sa flore, sa faune.

Le Golfe, notre terrain de jeu de prédilection, à nous riverains ! Une petite

mer fermée, de faible profondeur, parcourue de forts courants. Un environnement à

part !

Situé sur le littoral atlantique en Bretagne sud, entre l’estuaire de la Vilaine et

la presqu’île de Quiberon, le Golfe du Morbihan (petite mer) communique avec

l’océan par le goulet de Port Navalo.

C’est le réceptacle d’un bassin versant de plus de 800 km2, cinq rivières y

aboutissent :

La rivière d’Auray, le Loch.

La rivière du Bono, le Sal.

Les rivières de Vannes, le Vincin et la Marle.

La rivière de Séné, le Liziec- la rivière de Noyalo.

La formation du Golfe du Morbihan est issue de la conjonction de deux

phénomènes :

Un affaissement géologique relativement récent, environ 10000 ans,

Une montée des eaux lors de la transgression flandrienne1 il y a

quelques 6000 ans.

L’ancienne ligne du rivage se situait au large de Quiberon-Hoëdic à, environ,

moins 30 mètres au-dessous du niveau actuel. Les trois principales rivières, d’Auray,

Vannes, Noyalo, confluaient au-delà de l’actuelle sortie du Golfe, constituant un

affluent de la Vilaine qui se jetait dans la mer au passage dit de la Teignousse.

Le Golfe présente une riche alternance entre granites et schistes à l’origine de

l’érosion différentielle des côtes. Les granites plus présents à l’ouest et plus résistants

1 En Europe occidentale, période du quaternaire correspondant a une transgression marine qui interrompit l’émersion de

la Flandre.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 5

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sont à l’origine des pointes et promontoires, les schistes plus tendres sont à l’origine

des anses.

Le Golfe en quelques données.

Superficie : environ 115km2

Près de 250 kilomètres de côtes, îles comprises.

Plus grande « longueur» : Pointe de Locmariaquer-Le Hézo: 18 kilomètres.

Plus grande « largeur » : Arradon - Sarzeau: 8 kilomètres.

Largeur du goulet d’entrée : 900 mètres.

De nombreux courants parcourent le Golfe, ils sont très souvent accompagnés

de contre-courants. Leur intensité, ou force, est variable et dépend notamment de

l’heure et du coefficient de marée.

Le renouvellement des eaux.

Les volumes d’eau entrant dans le Golfe sont de l’ordre de :

200 millions de m3 d’eau douce par an.

De 200 à 400 millions de m3 d’eau de mer par marée selon l’alternance mortes-

eaux et vives-eaux.

Une estimation, réalisée à partir d’un modèle hydrodynamique, permet

d’avancer les résultats suivants :

Après 10 marées, soit 5 jours, en période de vives eaux, 60% des eaux sont

renouvelées, en marée moyenne 41% et en mortes eaux 30%.

Le renouvellement est plus rapide dans la partie occidentale que dans la partie

orientale.

Une chose est certaine, le renouvellement des eaux n’est pas total et l’étale

(peu élevée) est à géométrie variable, environ 2h302 de décalage entre la pleine mer

à Port Navalo et celle de Vannes…

Comme le poisson réagit en fonction du courant mais aussi de la pression de

l’eau il vous faudra tenir compte de ces facteurs, sans parler des vents, maigres ou

pas, de la lumière…

L’eau étant brassée par les courants sa salinité est variable. En hiver avec

l’apport d’eau douce, les températures plus basses qu’en été, la salinité diminue et

certaines espèces quittent le Golfe.

Dès début novembre les dorades, par exemple, mettent le cap sur Houat, Belle

Ile, Houëdic…vers des eaux plus chargées en sel, plus profondes. Elles reviendront

aux beaux jours.

2 En vives eaux

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 6

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Le bar, le mulet résistent bien aux variations de salinité et restent donc présents

toute l’année dans nos eaux.

Allez ! Nous mettons la tête sous l’eau …

Nous ne pouvons parler faune sans un minimum de connaissances de la flore.

Tout au fond3, tout est relatif car dans le fond du fond il n’y a pas grand’chose,

les laminaires, ces grandes algues brunes en lanières se fixent à l’aide crampons sur

les roches, les cailloux, elles sont fréquentées par les « carnassiers » qui s’y tiennent à

l’affût, bars, lieus…

En limite de mi-marée apparaissent les « lichens de mer », puis au-dessus, les

algues brunes, fucus vésiculeux, pelvéties, escophylles…

Une algue, importée dans les années 1970 en même temps que l’huître dite

japonaise, la sargasse, a colonisé le Golfe avec, heureusement, plus ou moins de

bonheur. Très longue elle se fixe sur les fonds plats, les cailloux de toutes tailles et se

couche sur l’eau à marée basse, les lieus l’ont vite adoptée…

La grande diversité de la flore, la variété des eaux, les variations de salinité, le

coup de main des hommes (parcs, aménagements marins…) font que la faune du

Golfe est très riche en nourriture pour les poissons, citons :

Les crevettes, très nombreuses sur les parcs,

Les crabes verts, pratiquement partout,

Les étrilles sur les fonds caillouteux, les failles, sous les laminaires….,

Les ormeaux qui se fixent sur les roches immergées,

Les coquilles saint Jacques sur les pratures4,

Les mollusques bivalves, huîtres, palourdes, couteaux, moules…

Les seiches, calmars, vers de sable et de vase, néréis blanches (gravette)

ou rouge…, arénicole…,

Lançons, corlasos, gobies, éperlans…, un véritable garde-manger en libre

service.

Choisissez vos appâts naturels, vifs, parmi les espèces ci-dessus, n’oubliez

surtout pas que les barbes (branchies) de coquilles St Jacques sont excellentes pour

tous les poissons du Golfe.

Avantage non négligeable, elles supportent très bien la congélation.

Si vous avez la chance d’appâter avec une jeune seiche vivante c’est le bar

assuré, sûrement un gros !!!

3 Les algues ont besoin de lumière pour se développer au delà de 1m, environ, il y a une « flore » spécifique.

4 Ou plature, ou …

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 7

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Où trouver les poissons ?

Les poissons peuvent se trouver en surface, à mi-eau (maquereau), sur les

fonds (sole, plie… ) , dans les rochers, les failles, sur les plateaux rocheux…tout

est fonction de l’espèce.

Bars et mulets affectionnent les eaux vives.

Mis à part certaines espèces, comme le congre, les poissons sont généralement

mobiles et changent de place en fonction d’un certain nombre de facteurs, la marée,

les courants, la température, la salinité, etc.

Si un poisson se déplace c’est avant tout pour rechercher sa nourriture, certains

sont « diurnes », bars, maquereaux, dorades.. , d’autres « nocturnes » congres,

raie… N’oubliez jamais qu’un poisson peut jeûner plusieurs jours voire plusieurs

mois.

Il est peut être là où vous avez mis vos esches mais n’y touchera pas s’il n’a

pas d’appétit…

Les fonds vaseux, sableux…attirent certaines espèces soles, plies, raies…, sur

les parcs et/ou sous les tables ostréicoles dorades royales, bars, vieilles sont en

maraude… Dans les failles ou sous les algues les « carnassiers » amateurs de crabes,

crevettes, petits poissons (gobies, corlaso, éperlan…) se mettent à l’affût.

Les ouvrages d’art, digues, quais, piles de pont… ont très souvent une faune

riche et variée qui fait le bonheur de nos amis poissons.

Les parcs à huîtres, décriés par certains, sont d’excellents garde à manger et

des nurseries dans lesquelles nos prédateurs, dorades, bars, vieilles… ne se gênent

pas pour faire leurs emplettes !!!.

Pendant la marée descendante de nombreuses espèces se réfugient dans des

« trous » de vase, sable, bien connus des anciens qui pêchent au « posé », et

remontent avec le flot.

Des poissons, d’accord, mais lesquels ?

Le bar, « Le vrai poisson du golfe », présent toute l’année.

La dorade royale, la grise quand la salinité est favorable à sa venue.

Le mulet.

L’orphie ou aiguillette, tout l’été.

La vieille, peu appréciée et pourtant !

Une bonne grosse vieille au four et au cidre…

La sole, la plie, le carrelet.

La raie bouclée dans les creux envasés ; trouve-on encore des lottes dans

les trous en hiver ?

L’anguille…, qui se fait de plus en plus rare.

Le Golfe a peu de maquereaux, parfois un banc, en chasse, entre dans le Golfe

et ne sait plus en sortir c’est le moment d’en profiter.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 8

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Les congres sont tapis dans leurs antres rocheux et ne sortent que la nuit,

quelques roussettes s’égarent parfois…

Pour l’anecdote, par un beau mois de juillet, un thon germon a été

délicatement cueilli par un arradonnais dans un trou d’eau…

Comment s’organise la vie d’un poisson ?

L’espérance de vie d’un poisson est très variable de 1 an pour le gobie à 15/25

ans pour le bar. Sa préoccupation première, se nourrir. Il chasse seul ou en groupe.

Ses proies, des plus petits que lui, des crustacés, des larves, des vers…

Chacun se nourrit en fonction de son habitat, la sole préfère les fonds

sableux/vaseux et fait une grande consommation de vers, la dorade croque

allègrement petits crustacés, poissons, coquillages et naissain, le bar est friand de

vers, crabes, surtout mous, crevettes, gobies, corlasos, petites seiches…, le mulet

broute…

Pour bien pêcher il vous faut connaître un minimum sur les habitudes

alimentaires de vos futures proies.

Un poisson n’a pas toujours faim, un bar peut rester plusieurs jours sans se

nourrir ; mais quand il mange, il mange, et très souvent, rejette le trop plein de ses

captures ce qui fait le bonheur des mouettes et goélands.

Un truc ! Quand vous voyez les oiseaux « travailler » c’est qu’il y du beau

monde en dessous…

« Fous de bassan seuls à plonger, maquereau assuré… »

« Les fous travaillent et les goélands ne chôment pas, maquereaux, bars, et

lieus en bas ! »

Le goéland grand « rameur » devant l’Éternel se goinfre des rejets des bars et

autres lieus.

Pour le Golfe remplacer les fous par les sternes, kraouik.

Rythmes et rites de vie.

Poisson actif de jour, poisson actif de nuit !

Bars, dorades, maquereaux, lieus…se manifestent le jour, congres, dorades

roses sont plus actifs la nuit.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 9

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Dans le Golfe, du fait de sa faible profondeur, le poisson est toujours exposé à

la lumière du jour, si vous plongez vous avez de très faibles chances de tomber nez à

nez avec un congre en ballade, les poissons de fond n’aiment pas la lumière, par

contre vous découvrirez une activité intense, surtout en début de flot.

Poisson d’été, poisson d’hiver !

Rappelons que le bar est présent toute l’année dans le Golfe, la dorade royale

que l’été (salinité plus importante).

Les maquereaux5, poissons migrateurs, nombreux en baie de Quiberon quant ils

ne sont pas chalutés en « bœuf » par quelques chalutiers prédateurs, se prennent à la

ligne du printemps à l’automne. L’hiver ils se reposent sur des bancs de sable.

Quelques caractères des poissons.

Les poissons voient-ils ?

S’ils voient, ils ont une très mauvaise vue, comme l’indique la structure de

leurs yeux. Ils sont sans doute myopes.

Bien adaptés à la perception des mouvements, leurs yeux ne transmettent

qu’imparfaitement la forme des objets.

Aucune espèce de poisson ne possède une vision des formes et des couleurs

assez bonne pour distinguer les mouches artificielles des mouches véritables, ce qui

explique le succès de ces leurres6…

Ils compensent ce manque par un appareil de perception qui leur est propre, la

« ligne latérale ».

Cette ligne part de la tête vers la queue, très visible chez le maquereau, le lieu

jaune, le bar, la morue... Elle consiste en une rangée de corpuscules sensoriels

possédant de nombreuses ramifications vers la tête qui leur permet de détecter les

éléments de nourriture, de se reconnaître, d’identifier leurs ennemis.

Ce sont, notamment, des récepteurs physiques et chimiques qui perçoivent les

fréquences basses.

Les poissons entendent-ils ?

Entendre ? Ils peuvent entendre mais de façon très variable. D’une façon

générale disons qu’ils perçoivent des fréquences, essentiellement de basses

fréquences (bruit de moteur ?).

5 Les maquereaux n’ont pas de vessie natatoire, dès qu’ils arrêtent de nager ils coulent.

6 Guide des poissons de mer et pêche-Delachaux et Niestlé

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 10

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Les poissons sentent-ils ?

Ils possèdent un sens olfactif assez développé.

De part et d’autre du nez se trouvent les narines qui correspondent chacune

avec une fosse nasale. À l’aide de son sens olfactif le poisson peut distinguer amis et

ennemis et « flairer » la piste qui le mènera à sa nourriture.

Les poissons ont-ils des défenses ?

Aïe ! Vous êtes vous déjà fait piquer par l’arête dorsale d’un bar ?

Qui s’y frotte s’y pique et on s’en souvient…attention aux ouies, « ça

coupe… ».

Regardez un cormoran, un goéland gober un poisson, il le fait pirouetter de

manière à l’avaler tête la première et pour cause ! ! !

Le bar avale toujours ses proies de la même façon, tête en avant, vous le

vérifierez en éviscérant votre prochaine prise.

Une de ses meilleures défenses : son mimétisme.

Prenez un poisson regardez le par le dessus, il est de couleur foncée, retournez

le, il est clair parfois blanc ( sole, plie, raie…).

Comment l’attraper ?

Tout dépend de son appétit, de la marée et des courants dans le Golfe.

La mer descend, regardez l’eau elle est « claire » (si la brise est modérée), peu

ou pas de particules en suspension, pas grand’chose à croûter quoi !

Peu d’activité, donc pêche médiocre voire nulle, les poissons accompagnent le

mouvement sans mordre.

La mer monte, l’eau se brouille, l’activité sous marine reprend, c’est le temps

de mettre les lignes à l’eau…

Une heure avant la fin de jusant pour le bar, pour la dorade royale un peu

après la mi-marée près des parcs et bien sûr dans les courants ou contre-

courants…

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 11

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À marée descendante les poissons se réfugient dans des trous7 où vous pourrez

faire de belles prises, lieus, tacauds et dorades grises par exemple.

Y a t-il des moments plus favorables les uns que les autres..?

Bref ! Quel jour et à quelle heure pêcher ?

Il vous faut être à poste une heure avant l’heure de fin de jusant.

Vite ! mon carnet de marées , mais n’oubliez pas que cette heure est fonction

du lieu de vos futurs exploits ! ! !

En marées de vives eaux les pêches sont plus intéressantes sur le montant du

coefficient, 2ème

et 3ème

jour.

Et la pression atmosphérique, joue-t-elle un rôle ?

« Haute pression, faible coefficient de marée, panier vide assuré. »

Méfiez vous des vents maigres, vent de Nord, Nordet…

« Vent de nord, poisson dans l’port ! »

Faites de la voile ou tapez le carton chez Mimie…

Y a t-il des lieux plus favorables les uns que les autres..?

Oui, mais chacun a les siens, alors ! ! !

Restent les questions du matériel autorisé par l’administration, des tailles,

relisez l’Almanach du Marin Breton.

Pour tout savoir, ou presque, sur la pêche au bar et à la Daurade , lisez la

suite…

7 Celui des Logoden ou de Holavre par exemple…

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 12

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La pêche au Bar

À partir de la causerie d’Isidore TIRILLY8, Arradon jeudi 9 février 2006.

Le dicentrarchus labrax, dit bar, un poisson emblématique !

Le bar appelé aussi loup ou perche de mer appartient à la famille des

serranidés. Présent le long des côtes européennes, c’est un poisson bien connu des

pêcheurs du bord de mer. Longtemps pêché presque exclusivement par les pêcheurs

amateurs il est aujourd’hui très recherché par les professionnels au point qu’il fait

partie des espèces menacées.

Un corps élancé, de forme allongée, terminé par une nageoire caudale

puissante, le bar est taillé pour une nage rapide. Habitué des eaux saumâtres, il

fréquente aussi les eaux superficielles agitées mais ne dédaigne pas de vivre sur les

fonds. On le rencontre caché sous les algues, laminaires, dans les zones ostréicoles,

dans les estuaires ; il n’hésite pas, parfois, à remonter des portions de cours d’eau.

Au pied des côtes sauvages, il se tient dans des failles.

Il vit solitaire ou en bancs de quelques individus.

C’est un carnassier redoutable, qui vit et chasse le plus souvent en bancs. Il se

nourrit de sardines, d’anchois, dont il suit les migrations en Atlantique, de petits

mulets, de lisette, de calmars, de seiches, de crabes, de crevettes et de crustacés de

toute nature.

Le bar avale ses proies, information très importante pour la technique de

pêche à mettre en œuvre.

Pouvant vivre plus de vingt ans, il atteint alors près d’un mètre de longueur et

pèse de dix à douze kilos.

Il fraie, suivant les zones où il vit, de mars à juin. Une ponte peut compter entre

500000 et 2000000 d’œufs. Ces œufs sont pélagiques9, après 4 à 7 jours ils donneront

naissance à des larves très voraces à croissance rapide. L’automne venu, jeunes et

adultes quittent généralement les abords des côtes pour rejoindre les fonds.

8Finistérien d’origine et « Maître pêcheur » des bords du Golfe…

9 Qui vit en haute mer et en profondeur.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 13

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Le bar est une espèce qui s’élève très bien en captivité, notamment en

Méditerranée10

.

La surpêche opérée sur cette espèce la fragilise, le bar au prix du hareng sur

certaines criées fait grincer les dents de tout amateur de cette pêche hautement

récréative.

Après la fermeture de l’anchois et les effets de domino qu’elle a

automatiquement entraînés, pression sur le thon, le maquereau et le bar…, le Comité

du Bar Européen a adressé un courrier très argumenté au Directeur des pêches du

Ministère de l’Agriculture pour lui demander de veiller à ce que cet hiver, 2005-

2006, ne se transforme pas en curée sur le bar.

L’espèce est-elle en danger ? D’après les scientifiques, toute espèce dont les

géniteurs diminuent en taille est en danger, c’est le cas du bar.

Vous devez remettre à l’eau tous les bars dont la taille est

inférieure aux 36 centimètres réglementaires ; mais, si un bar de 36

centimètres s’est peut être reproduit, un bar de plus de 42 centimètres l’a très

certainement fait.

Alors, n’hésitez pas, laissez les géniteurs grandir !

Je me permets de reprendre les propos de Stéphan BEAUCHER, membre du

CBE, au sujet de la surpêche.

« La pêche en mer est née de la crise de la pêche en eau douce il y a une

dizaine de siècles. À cette époque, déjà, l’augmentation de la demande et la

dégradation des habitats avaient lancé un processus de désertification des lacs et

rivières. Depuis lors le progrès technique, la surcapitalisation et plus récemment la

mondialisation du marché des produits de la mer ont amené les stocks mondiaux de

poissons au bord du gouffre11. Or la mer est bien un de nos garde-manger et elle doit

le rester, les terres cultivables ne sont pas extensibles à l’infini…

Trop longtemps, la pêche a été considérée comme une activité de production

avec des quantités à livrer sur un marché, alors qu’il s’agit d’une activité de

cueillette dans laquelle on ne devrait prélever que l’excédent de production du milieu

marin. Le vieux dicton qui dit que « la pêche, c’est prélever dans les intérêts sans

toucher au capital », a depuis longtemps été jeté aux oubliettes… »

Dans ce qui suit, nous allons nous intéresser aux différentes pêches pratiquées

dans notre région, la technique dit du « surfcasting » ne sera pas abordée ici.

10

Mais pour obtenir 1kg de poisson d’élevage on « injecte », en moyenne, 5kg de farine de poisson sauvage ! Alors… 11

Souvenez vous de la morue de Terre Neuve.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 14

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La pêche au vif. Les appâts.

Comme son nom l’indique elle se pratique à l’aide d’un appât vivant.

Cet appât doit tenir le plus longtemps possible et bien entendu appartenir au milieu

où l’on pêche, citons :

Les corlasos, très résistants, ayant un espérance de vie d’environ deux ans,

ils se conservent bien en vivier. Leur capture se fait très facilement au

casier. La partie cartilagineuse au-dessus de leur lèvre supérieure est très

résistante et permet une accroche de bonne tenue.

Les éperlans, un an d’espérance de vie, sont plus fragiles mais ont

l’avantage de se pêcher à la balance ou à la « mitraillette » en bout de cale, à

Arradon par exemple…c’est interdit mais…L’accrochage se fait par les

deux mâchoires, vous pouvez en mettre deux sur le même hameçon.

Les lançons, excellent appât à condition de les trouver ! Résistants, ils se

montent en passant l’hameçon à travers leurs yeux, leur crâne épais autorise

une excellente tenue. Âmes sensibles s’abstenir…

Le fin du fin, les gobies à condition de se donner la peine de les chercher.

Les accrocher par la gueule.

Petite seiche, crabe mou sont aussi efficaces, le seul problème étant de s’en

procurer.

Le montage de la ligne.

Le fil : prendre de préférence du nylon cristal ou de la tresse, 35 à

45/100éme.

Un bas de ligne d’une longueur d’environ 1,50m après le plomb ou le

« pater-noster », voir montages.

L’hameçon : droit de 40 ou renversé (octopus), en inox ou avec

revêtement étamé, plus piquant. Une seule règle il doit bien piquer et bien

tenir.

Montages.

Corps de ligne

Tresse ou monobrin

Plomb olive 25/100g 1.5m

Perle 1.5m Pater-noster ou anneau brisé

avec émerillons

Plomb grenaille (10/12g)

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Dans le golfe cette pêche est très pratiquée et s’effectue à la dérive, respectez

la réglementation en vigueur !

La pêche au leurre à la dérive.

Elle se pratique comme la pêche au vif, le dit vif étant remplacé par un leurre.

Comme leurre vous pouvez utiliser un ver en « plastique » ou des petits poissons

souples, le cas échéant une cuillère type « Yann » que vous ferez tapoter sur le fond,

sableux de préférence.

La pêche au leurre à la canne.

La canne : 2,40m environ, rapide et progressive, pas plus de deux brins. Faîtes vous

conseiller lors de votre achat.

Le moulinet : 350g, bobine longue pour favoriser un bon enroulement.

Le fil : Du monobrin de 22 ou 25 centièmes ou de la tresse de 13/14 centièmes.

Le spectra est une très bonne tresse.

Les leurres.

Les leurres de surface.

Plongeant, à bavette par exemple.

Les leurres de fond, dans ce cas remplacer les tridents par un ou des

hameçons simples, les fonds du Golfe sont encombrés.

Un truc, prendre des leurres ayant une couleur foncée sur le ventre !

La pêche en surface consiste à attirer l’attention de la proie, qui souvent est au

fond, d’aguicher sa « curiosité », de la faire monter et de s’en emparer…

Un savoir-faire est indispensable ! Comme dit Isidore, c’est la situation du petit

chat devant un bouchon au bout d’un fil.

« On agite le fil, le cha,t curieux, vient voir et craque.Il joue. On arrête, d’un

coup de patte il fait valser le bouchon… »

Le bar agit de la même façon, il suit votre leurre, voyez les ronds

derrière…vous pouvez même voir son dos.

Relâchez la tension, le leurre stoppe, se met en oblique, le bar intrigué bondit

sur lui … à vous de jouer ! ! !

Raté ! Reprenez vous…

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 16

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La pêche au poisson mort manié.

Il s’agit de faire croire à votre future proie que l’appât est vivant, du grand art ! ! !

Succès assuré.

Un conseil, avant de vous lancer, trouvez un moniteur…, un bon !

La pêche aux appâts.

Notre bonne vieille technique du bouchon que d’aucuns remplacent par une

bulle d’eau. Beaucoup de pêcheurs la pratiquent du rivage ; allez à la pointe

d’Arradon il y a, en permanence, des inconditionnels de cette technique qui y

mouillent du fil.

Le matériel est analogue au précédent, la canne sera toutefois plus longue 3m à

3,50m et comme appât on choisira de préférence des crevettes ou des vers :

arénicoles, néréis…

Le bar à la mouche.

Le Nirvana des puristes, pas vrai Pierrot !

Sur Internet il y a un excellent site, ECHOSMOUCHE.com, consultez le.

Le bar à la traîne…

Cette pêche peut s’effectuer à la canne, à la main et au vif.

À la canne.

Elle exige une canne souple du scion et solide au talon, pas de plomb, leurre à

bavette. C’est une pêche de surface permettant la prise de poisson de taille limitée.

La traîne à main ou traîne traditionnelle.

Contrairement à ce que l’on pense c’est une pêche aussi « fine » que les autres

et qui, en outre, permet d’aller chercher le gros.

Le plomb permet d’identifier la nature et le profil des fonds, comme elle se

pratique en mouvement elle permet de « peigner »votre zone d’activité.

Le montage est classique et bien connu des amateurs, n’hésitez pas à

questionner un ancien il aura sûrement quelques trucs à vous apprendre…

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 17

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Le corps de ligne sera du monobrin de 110 ou de la tresse, qui ne s’allonge

pas si possible, polyamide et dacron à éviter ; en enrouler 50 à 60 mètres sur le pivoir.

Le plomb. Petit fond petit plomb; pour le Golfe par exemple un plomb de

200/300g suffira.

Plus les fonds augmentent plus le poids du plomb sera important, attention au

corps de ligne…

En Mor Braz, 500g, 1kg, voire plus.

Enfilez le plomb sur une boucle, c’est simple, fiable et permet un changement

sans aucune difficulté.

Prévoyez environ une brasse, 1,5m, entre le « pater-noster » et le plomb,

utilisez un cassant ou de la tresse du corps de ligne.

Prévoyez deux lignes, ça ne prend pas beaucoup de place et ça évite les

bricolages.

Le bas de ligne.

Le montage le plus efficace est le montage en queue de rat avec le fil le plus en

fin en dernier.

Première partie,15 à 10 mètres de 80/100, relié à l’ « anneau Isidore » de

préférence à un pater-noster.

Deuxième partie, reliée à la première par un double émerillon.15/10 mètres de

65/100.

Dernière partie, 5/7 mètres, reliée à la deuxième par un double émerillon, puis

le leurre.

L’émerillon double, voir photo, prévient des vrillages de la ligne.

Chacun a ses habitudes et réagit en fonction de son lieu de pêche, s’il est

encombré on traînera moins long.

Sur Arradon il est fréquent de voir des bas de ligne ne dépassant pas 15 à 20

mètres, à chacun de s’adapter…

Le leurre.

Le bon vieux leurre en caoutchouc naturel avec un hameçon 40 est très efficace

pour qui sait le mener.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 18

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La couleur ? Souvenez vous que les poissons voient très mal, le bar aussi.

D’aucuns préconisent le rouge jusqu’au lever du soleil puis le blanc jusqu’au

coucher et ensuite le rouge, à vous d’essayer.

Le leurre doit être de bonne taille, 20/25cm hors tout.

Les montages, classiques et bien connus.

Corps de ligne

Leurre principal

Anneau brisé Leurre

15m 20m

7m

80/100 65/100

45/100

1.5m 1m

Hameçons droits 4/0

Plomb 3g

Leurre souple secondaire

Plomb 200g à 1.5Kg, tout dépend de votre lieu de pêche

Les limites de la traîne à main.

Dans le Golfe, les fonds sont très encombrés et les croches peuvent être

fréquentes.

De nombreuses algues tapissent les fonds ou dérivent, mettez vous en action

pêche une heure avant l’étale de basse mer.

La traîne au vif.

Il suffit de remplacer le leurre par un vif qui « travaille bien » et qui tient le

coup, éviter le corlaso qui meurt rapidement et fait vriller les lignes.

« Traîner au vif avec une anguille morte…c’est excellent » !

À propos, my dear Sir, « comment fait-on pour tuer une anguille ? »,

Élémentaire, dear Watson, « il suffit de lui mordre la queue 12! ! ! »

12

In a pure Oxford tone…

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 19

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Les recettes de Tante Christiane

Bar à la vapeur de verveine

Pour 4 personnes.

Préparation : 30 minutes – cuisson : 8 minutes

1 bar d’un kilo et demi, 2 grosses poignées de verveine, 1 litre de moule (pour

le jus), 1 tête d'ail, 1 blanc de poireau, 150 g de céleri rave, 1 courgette, 1 dl de crème

fraîche liquide, 1 tomate, 2 échalotes, 1 citron.

Persil, cerfeuil, huile d'olive, sel, poivre

Laver la tomate, la couper en 2, l'épépiner puis la tailler en petits dés. Laver et

essuyez la courgette. Couper la en longueur puis en dés. Presser le jus du citron,

couper le en dés. Éplucher et couper le céleri rave en petits dés, arroser de jus de

citron. Mélanger tous les légumes, ajouter le jus de citron restant et 2 cuillères à

soupe d'huile d'olive. Saler, poivrer, réserver.

Laver, brosser les moules, les mettre dans une casserole avec un peu d'eau, la

tête d'ail coupée en 2, les échalotes et le blanc de poireau lavés, épluchés et coupés en

lanières. Ajouter le cerfeuil et le persil.

Couvrir la casserole et mettre à feu vif jusqu'à ce que les moules s'ouvrent.

Égoutter, filtrer le jus de cuisson, saler, poivrer. Mettre à feu doux dans une

petite casserole.

Placer la verveine dans le panier vapeur, placer les tronçons de bar, couvrir.

Laisser cuire à la vapeur 5 mn environ.

Répartir les petits légumes en dés dans les assiettes. Déposer une darne par

dessus. Incorporer la crème liquide au jus de moule et émulsionner au mixeur. En

napper le poisson. Servir.

Christiane Guarc'h

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 20

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Les astuces d’Isidore

Cet anneau brisé supportant trois

émerillons remplace très avantageusement

tout pater, même noster…

Les émerillons travaillent toujours

dans l’axe du corps de ligne, du bas de

ligne et du lien avec le plomb.

Un leurre plombé, peut être

utilisé à la traîne à main à condition

de le lester au minimum, 1g par

exemple.

Il ne doit pas couler.

Deux émerillons reliés

par un anneau brisé évitent les

vrillages des bas de ligne.

De préférence monter

inox/inox.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 21

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La pêche à la dorade13.

À partir de la causerie d’Isidore TIRILLY14

, du jeudi 16 février 2006.

La pêche à la dorade grise.

Sparidé le plus commun de nos côtes, la dorade grise fait le bonheur de

nombreux pêcheurs, il n’est que voir tous ces bateaux dans les courants du Golfe, au

flot, où s’agitent cannes et lancers de toute nature…Ce poisson nerveux, vif, un peu

fantasque, fait le bonheur du pêcheur amateur.

Comment se présente elle ?

Un corps haut et trapu de forme elliptique sur lequel se greffent des nageoires

pectorales longues, une caudale échancrée ourlée d’une bande sombre et une longue

dorsale.

La taille varie entre 20 et 35 centimètres.

Spondylosoma cantharus - dorade grise - griset…

C’est un poisson à l’instinct grégaire, qui évolue en bancs et en pleine eau à des

profondeurs comprises entre 10 et 200 mètres. Durant l’été il se rapproche des côtes.

Dans le Golfe il affectionne particulièrement les fonds sablonneux, les gravières, les

couverts d’algues ainsi que les failles recouvertes de coquillages.

Sa nourriture se compose essentiellement, d’algues, de vers et de petits

crustacés, elle ne dédaigne pas alevins et mollusques.

Comme beaucoup de poissons elle est hermaphrodite, d’abord femelle

jusqu’à l’âge d’environ 7 ans, elle deviendra ensuite mâle.

En fonction de la température de l’eau la fraie se produit entre février et mai.

Une femelle peut pondre jusqu’à 100 000 œufs dans un nid creusé par le mâle avec sa

queue ; c’est lui qui veillera sur sa progéniture.

13

Ou daurade. 14

Finistérien d’origine et « Maître pêcheur » des bords du Golfe…

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 22

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Au bout de trois ans toute la petite famille se disperse.

Sa bouche, souvent petite est équipée de dents solides dont la forme varie avec

le régime alimentaire.

Le montage de la ligne.

Le fil : prendre de préférence du nylon cristal ou de la tresse, 25 à

35/100éme.

Un bas de ligne de 25 à 30/100, d’une longueur d’environ 1m50 après le

plomb ou le « pater-noster », voir montage.

L’hameçon : droit du 20 au 10 ou renversé (octopus), en inox ou avec

revêtement. Une seule règle il doit bien piquer et bien tenir.

Surliure ou émerillon

Hauteur : 1, 5m maxi

Bas de ligne fil de 25 à 30/100

Plomb 50 à 150g

Fond

C’est une pêche de fond qui se pratique souvent à la dérive, en fin de jusant et

au flot, dans les courants. Prévoyez des plombs ! ! !

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 23

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À marée descendante vous la trouverez dans les trous. La pêche se fait alors au

mouillage et vous pouvez appâter avec des têtes de sardines que vous mettrez dans un

filet lesté.

Les appâts.

Les coques, fraîches ou congelées dans de l’eau de mer.

Les couteaux, eux aussi peuvent être légèrement salés et congelés.

Les vers de vase, arénicoles à conserver dans un récipient en bois si

possible, gravettes…

De petits morceaux de seiche, calmar…

N’oubliez pas qu’elle grignote, ne ferrez pas trop vite !

La dorade grise est peu méfiante.

La période de pêche.

Présente dans le Golfe du printemps à l’automne, d’avril à mai, elle se réfugie

dans les trous à marée basse et remonte avec le flot et le courant.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 24

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La pêche à la dorade royale.

Comme la dorade grise elle fait partie de la famille des sparidés.

Sparus auratus ou dorade royale

La Sparus auratus a fière allure, son corps ovale, assez haut et comprimé

latéralement est nettement arqué. C’est un poisson souvent de belle taille pouvant

atteindre 40cm vers 5 ans, 60cm à 10 ans, au dos gris bleuté, aux flancs jaunes

argentés. Sa tête massive porte une bande dorée entre les yeux, qu’on assimile à une

couronne, d’où son nom.

Ce poisson est capable de supporter de grandes variations de salinité, mais

craint les refroidissements brusques. Dans le Golfe, elle arrive en fin de printemps et

nous quitte vers début novembre pour établir ses quartiers d’hiver dans des eaux plus

profondes de la « Mor Braz ».

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 25

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Elle vit en solitaire ou en petits groupes.

Elle est craintive et méfiante, si vous la pêchez ne faites surtout pas de bruit.

« Pour pêcher la Royale, le silence est d’Or…(dit) Ade ! »

Le matériel les appâts seront préparés à la maison, le muscadet débouché sur

le quai de départ, on préfèrera la sieste au bavardage…

La reproduction a lieu en avril-mai dans le Golfe de Gascogne sur des fonds de

30 à 50m. Comme la grise elle est hermaphrodite, mais elle est d’abord mâle,

ensuite femelle vers 3 ans.

Sa croissance est variable selon les températures, à 1 an environ 10cm pour

quelques dizaines de grammes, à 9 ans 50-60cm et quelques kilos…

Son espérance de vie est supérieure à 9 ans.

Tête de daurade royale

La mâchoire supérieure est plus longue que l’inférieure, ses lèvres sont épaisses.

Sa mâchoire est puissante, un véritable étau, faîte pour broyer. Sa bouche est très dentée, six incisives coniques et cinq rangées de molaires arrondies sur la mâchoire supérieure, d’où son surnom : « gueule pavée » !

Elle se nourrit de mollusque bivalves, un couteau (solen) ne l’impressionne

nullement, de crustacés, de naissain, de poissons et parfois d’algues.

Elle peu, très facilement, broyer les coquillages et les crustacés. C’est un redoutable prédateur pour l’huître élevée sur sol, les

ostréiculteurs de la baie de Quiberon en savent quelque chose...

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 26

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Mâchoire de dorade royale, collection Jean-marie Auben

Lorsque vous retirerez l’hameçon de la gueule de votre prise, souvenez-vous de

ces images !!!

Attention ! contrairement au bar elle n’avale pas ses proies, disons qu’elle

goûte, suçote, mâchouille, recrache, regoûte…, il vous faudra en tenir compte.

L’été, dans le Golfe, elle affectionne les gravières et les fonds sableux à

proximité des parcs, vous pouvez commencer votre pêche à mi-flot.

Le montage de la ligne.

Le corps de ligne : tresse ou mono-brin 80/100

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 27

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Un bas de ligne d’une longueur de 30 à 40m après le plomb ou le « pater-

noster », voir montage.

Le fil du bas de ligne sera du 40 ou 45/100.

L’hameçon : droit de 40 ou renversé (octopus), en inox ou avec revêtement.

Une seule règle il doit bien piquer et bien tenir.

Corps de ligne. longueur : en fonction du fond

fil : 80/100

Bas de ligne. longueur : 30/40m fil : 40 ou 45/100

Emerillon

Flotteur

Plomb en fonction du courant de 800g à 1kg

C’est une pêche de fond, recherchez les fonds sableux, les gravières, entre les

parcs, les îles et îlots.

Les appâts.

Les coques, fraîches ou congelées dans de l’eau de mer.

Les couteaux, eux aussi peuvent être légèrement salés et congelés.

Les bulots.

Les myes.

« Pisse en l’air » ou « pissous ».

De petits morceaux de seiche, calmar…la moule tient mal sauf si on pique

dans le byssus.

Dès qu’elle est ferrée gardez la ligne tendue, ne donnez surtout pas

de « mou ».

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 28

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Cette pêche peut s’effectuer au « bao », il suffit de remplacer le bateau par une

bouée identifiée, le nom du bateau et son numéro d'immatriculation, ce qui permet

de traquer le bar en attendant…

À la traîne: Corps de ligne 80/100

Bas de ligne 5 à 6 m

40 ou 45/100

50cm/1m

Fond

Hameçon

Appâts: Gravettes par exemple.

Pour plus de renseignements concernant la dorade consultez un des nombreux

sites que vous pouvez atteindre à partir d’un moteur de recherches sur « Internet ».

N’oubliez pas de consulter le site d’IFREMER.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 29

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Les recettes de Tante Christiane

Daurade boulangère

Pour 4 personnes : 20 mn de préparation – 50 mn de cuisson

Ingrédients :

1 daurade d'1,2kg, 1 gousse d'ail, 1kg de pommes de terre à chair ferme, 2

citrons, 150g de petites olives noires, 2 branches de thym, 3 feuilles de laurier,

1cuillère à soupe de fumet de poisson, 5cl d'huile d'olive, 15cl de vin blanc sec,

sel, poivre.

Préchauffez le four sur 180°C (th.6). Pelez la gousse d'ail et frottez-en

l'intérieur d'un plat en terre si possible. Versez ensuite une cuillère à soupe

d'huile d'olive dans le plat. Pelez les pommes de terre, lavez-les et coupez-les

en fines rondelles. Disposez les couches de pommes de terre. Parsemez de

thym effeuillé. Ajoutez les feuilles de laurier dessus.

Faites bouillir 25cl d'eau avec le vin blanc et le fumet de poisson, puis arrosez-

en les pommes de terre..

Enfournez le plat et laissez cuire pendant 20 minutes.

Incisez la peau de la daurade, salez et poivrez-la, intérieur et extérieur.

Glissez une branche de thym et trois rondelles de citron à l'intérieur.

Versez le reste d'huile dans un plat creux, passez-y la daurade de chaque côté.

Sortez le plat du four et posez la daurade sur les pommes de terre.

Parsemez le tout de thym et de rondelles de citron. Remettez à cuire au four 30

à 35 minutes.

Au bout de 15 minutes de cuisson, ajoutez les olives. Vérifiez l'assaisonnement

et servez directement dans le plat.

Christiane Guarc'h

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 30

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Vous avez maintenant un certain nombre d’informations pour vous lancer ou

vous perfectionner dans la traque de la prise de vos rêves.

Pour les « nouveaux », le chemin peut être long !

Une bonne connaissance de l’espèce recherchée, mode de vie, habitudes

alimentaires…, est indispensable. Il vous faudra beaucoup de patience, d’observation,

d’essais avant de garnir vos paniers.

N’oubliez pas qu’il y a des règles à respecter, la courtoisie, la bonne humeur,

l’entraide, la non vente de votre pêche….

Si vous pêchez sur les parcs, à marée « haute » bien entendu, utilisez des

leurres flottants pour éviter qu’ils ne s’accrochent sur les poches d’huîtres.

Un leurre accroché est un leurre perdu pour vous et peut blesser

l’ostréiculteur qui manipule les poches, souvent recouvertes d’algues.

L’été s’annonce, il est temps de préparer le bateau pour les uns, le bateau et le

matériel de pêche pour les autres.

Refaites les nœuds, vérifiez les émerillons, les hameçons… Bref ! soyez prêts,

une saison ne s’improvise pas.

Bonnes prises à vous !

Jack Le Cunff -Arradon –avril 2011, avec la complicité de René Ménager pour

les croquis.

Le Golfe du Morbihan et la pêche de loisir 31

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Le tableau ci-dessous vous indique,

en fonction de l’espèce, les tailles à respecter.

Bar commun 36 cm

Coquille St Jacques 10 cm

Huître plate 5 cm

Lieu jaune 30 cm

Maquereau 20 cm

Ormeau 9 cm

Palourdes 3,5 cm

Pétoncle 3,5 cm

Plie 27 cm

Praire 4 cm

Pour le bar, le Comité du Bar Européen (CBE) recommande de respecter une

taille minimum de 42 centimètres. Les biologistes brestois et d’ailleurs…, affirment

qu’un bar de cette taille s’est reproduit au moins deux fois, donc assure une pérennité

de l’espèce.

Plus le géniteur est grand, plus ses descendants sont vigoureux, donc…, à vous

de jouer pour un développement durable de cette espèce.