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J’aime que l’on me raconte des histoires fantastiques, des

récits pour bousculer l’imagination.

Je souhaite donc à travers ce fanzine parler de livre et

plus particulièrement d’imaginaire mais surtout de publier

des textes de jeunes auteurs souhaitant donner une seconde chance à des

nouvelles refusées lors d’appel à texte.

Vous trouverez donc dans ces quelques pages un dossier thématique,

quelques chroniques de livres, des nouvelles, une BD et de belles illustrations.

Ce premier numéro est avant tout, un numéro de présentation.

J’ai le plaisir et l’honneur de vous montrer des œuvres de jeunes auteurs

de talents pour lesquelles j’ai eu de vrai coup de cœur.

C’est donc avec beaucoup de fierté que j’ouvre les portes de cette

officine afin de vous faire voyager dans un petit bout de rêve.

Magali Busca

4 p. Dossier : Les genres de la SFFF

9 p. Le dernier pas d’Isangeles

13 p. Chroniques de l’Officine

15 p. Chroniques de Lulu

19 p. Monstre aquatique de Pascal Demo

21 p. Jeux Trollympique de Menerahn

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Ce fanzine va voyager au cœur de la littérature de l’imaginaire ou

SFFF acronyme pour Science fiction, fantasy et fantastique. Cette

littérature regroupe ces trois genres et une multitude de sous-genres dans

lesquelles il est très facile de se perdre.

Les contes et les légendes qui sont un peu les ancêtres de l’imaginaire

ont bercés tous les peuples depuis l’aube de l’humanité. Les Hommes ont

toujours eu besoin de mondes imaginaires dans lesquels des êtres magiques

évoluent. Ceci dans le but d’apprendre des vérités universelles, d’exprimer

des sentiments enfouis ou tout simplement de rêver.

Depuis quelques années, on retrouve un vrai engouement pour ce

genre de littérature que certains qualifient de culture populaire. Mais il est

vrai que bien qu’imaginaire cela reste avant tout de la littérature avec ses

exigences et un lectorat pas aussi jeune que l’on nous laisse le croire. A

côté des jeunes filles en fleurs fan de twilight, il y a les vieux briscards de

la SF bercé par Asimov, ou encore des adultes à la recherche de beaux

textes comme ceux de Damasio

Cette littérature permet donc une réelle évasion pour des lecteurs

désireux de garder leur âme d’enfant un peu comme des Peter Pan

modernes qui n’auraient pas eu d’autre choix que de grandir.

Voici donc un petit glossaire au sein des différents sous-genres afin

de ne pas s’égarer en chemin à travers les chemins tortueux de

l’imaginaire.

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La science fiction :

Elle se définit par une intrigue se déroulant dans un monde, certes

imaginaire, mais qui pourrait, ou aurait pu exister. Ce genre se traduit donc

par une forme de rationalisme, les lois de la physique y sont respectées.

Même si des évènements extraordinaires y sont évoqués, ils sont toujours

présentés comme possible grâce à l’évolution scientifique.

Les thèmes mis à l’honneur sont ceux de la technologie avec des

histoires de Robots, d’extraterrestres, de vaisseaux spatiales ou de

découvertes scientifiques qui changent la face du monde. Depuis peu aussi

l’on constate beaucoup d’intrigue autour de virus aux effets plus ou moins

horrifiques.

L’un des sous-genres de la SF est le space-opéra qui va se

caractériser par des univers très recherchés avec une géopolitique

approfondie, des guerres et des luttes de pouvoirs. Les auteurs de space-

opéra cherchent à créer des mondes complexes et cohérents, généralement

dans un futur ou une planète éloignée de nous.

Exemples : Cycle d'Ender d'Orson Scott Card, Le cycle de Fondation

d'Isaac Asimov, Le cycle de Dune de Frank Herbert.

Un autre de ses sous-genres est l’uchronie qui est basée sur une

réécriture de l’Histoire, avec l’idée de se demander comment serait notre

monde et si les choses s’était passées autrement.

Parmi l’uchronie on trouve le steampunk, dans ce genre c’est un 19ème

siècle alternatif qui est évoqué, avec des inventions extravagantes autour

de la machines à vapeur et d’engrenages complexes. Le cuivre y est à

l’honneur avec un doux parfait d’opium dans un monde où l’absinthe est

l’alcool de prédilection et Jules Vernes une icône.

Exemples : La trilogie de la lune de Johan Heliot, Confessions d'un

automate mangeur d'opium de Fabrice Colin et Mathieu Gaborit

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Enfin, on peut noter la dystopie, bien que je lui trouve des liens avec la

fantasy. La dystopie est l’inverse de l’utopie. Nous sommes propulsés dans

des histoires où les habitants souffrent d’une manière où d’une autre. Ce

genre peut permettre de faire passer des messages sur notre façon de vivre

car bien souvent la responsabilité du chaos ambiant est imputable à

l’Homme ; de mauvais choix politiques, une surpopulation, une mauvaise

utilisation de nos ressources naturelles ou une guerre totale conduisent à la

naissance de ces univers dans lesquels il ne fait pas bon vivre.

Par exemple : 1984 de Georges Orwell, The Hunger Games de Suzanne

Collins

Le fantastique :

Dans ce genre, l’auteur part de notre réalité pour la transformer grâce

à l’apparition de phénomènes paranormaux ou étranges. Le fait de partir

du réel déclenche souvent chez le lecteur une forme d’angoisse. C’est donc

tout naturellement que l’un des sous genres du fantastique soit l’horreur.

Dans ce genre la peur domine et l’on retrouve des histoires de fantômes,

vampires, zombie et autres créatures de la nuit mais toujours dans notre

réalité. Bien souvent, les protagonistes de ses romans refusent, dans un

premier temps, d’admettre la réalité de ces manifestations étranges. Ils

passent par de nombreuses étapes comme le refus, le dénie, la colère puis

l’acceptation. L’ancêtre du fantastique est le roman Gothique du 19ème

siècle. L’ambiance y est volontairement sombre et la mort est à la fois

attirante et angoissante.

Le thriller fantastique est également l’un des sous genre du

fantastique. Le récit part alors d’une enquête type polar ou d’une énigme à

résoudre.

Enfin, il est possible d’évoquer le gore, genre où le sang et les détails

les plus morbides ne sont pas épargnés au lecteur.

Exemples : Le portrait de Dorian Gray de Oscar Wilde, Carrie de Stephen

King, Dracula de Bram Stocker, Dans les veines de Morgane Caussarieu

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Dans la fantasy urbaine l’univers est proche du notre à quelques

détails près. Le merveilleux est présent mais souvent caché aux yeux de la

plupart des mortelles. Seule une poignée d’élus en ont connaissance.

Exemple : les âmes de verre d’Anthelme Hauchecorne

L’un des sous-genres de la fantasy urbaine est la Bit Lit, c’est un

genre un peu sexiste car il s’adresse aux femmes.

Je n’ai rien contre mais bien souvent les thèmes abordés sont un peu

stéréotypés avec de belle héroïne face à des vampires, des loups garous ou

autres démons. La Bit Lit a ses adeptes et ses détracteurs. Ce n’est pas à

moi d’en juger ici car il est possible de trouver de bon roman de ce genre.

Exemple : la communauté du sud de Charlaine Harris

Cette liste n’est pas exhaustive et d’autres sous-genres apparaissent

régulièrement. Par ailleurs bien souvent les auteurs aiment nous perdre en

les mélangeant et c’est ce qui fait que la littérature l’imaginaire soit si

fascinante. La SFFF est aussi l’occasion derrière des mondes imaginaire de

se questionner sur nous et notre façon de vivre.

Magali Busca

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Il avait toujours été là, comme une statue venue de la mémoire des temps,

comme un hommage à une certaine humanité. Le monde entier le

connaissait. Pour les philosophes il était un sujet de glose, pour les

scientifiques une énigme riche en spéculations, pour les artistes une

inspiration, pour les historiens, une aubaine. De lui on savait tout. Une

pièce entière de la Babel-Alexandrie Library de New York lui était

consacrée. Les rayons d’ouvrages, de vidéos, de documents divers

consacrés à cet homme se mesuraient en plusieurs kilomètres, en plusieurs

tonnes. En ce jour pluvieux de Novembre, l’humanité attendait. Dans

quelques minutes, un des plus fabuleux mystères de son histoire trouverait

enfin son dénouement, quel qu’il soit. Les holocams bourdonnaient

tranquillement au-dessus de la scène. Seuls les officiels, les plus imminents

cerveaux, quelques heureux gagnants au concours Toulouse-Ville-d-

Histoire et les descendants de l’homme étaient admis dans l’enceinte du

Capitole.

Tout avait commencé au début du XXIème siècle. Le 21 Mars 2021 pour

être précis. La caméra de surveillance de la place du Capitole avait

cliniquement enregistré ce qui deviendrait l’événement majeur durant plus

de trois siècles. La journée croulait sous un soleil estival, annonciateur de

la sécheresse de 2022. Les passants admiraient le Capitole. Il entra dans le

champ de la caméra. Par une coïncidence de la vie, elle le suivit jusqu’au

bout. L’homme n’avait pas plus de trente ans. Il portait une chemise bleue,

une veste de jeans légère, bleu délavé, un jeans bleu foncé et de grosses

chaussures de marche : un look rétro qui allait faire fureur durant des

décennies de façon récurrente. Il tenait un cartable dans la main droite et

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une canette de soda dans l’autre. Ses yeux étaient cachés derrière

d’élégantes lunettes de soleil. Il marchait d’un pas sûr et serein, sans se

presser. Sa tête suivait la démarche attirante d’un groupe de jeunes femmes

en jupes plissées, courtes. Ses cheveux bruns – les hommes avaient encore

des cheveux à cette époque - flottaient doucement sous une brise chaude.

Et l’inattendu se produisit.

L’homme posa son pied gauche sur le cercle de la croix du Languedoc qui

représentait le signe zodiacal du Scorpion. Il leva l’autre jambe, la déplia,

pousse avec la gauche. Son talon se tendit vers l’avant, il va poser son pied

droit et continuer sa marche. Soudain, il fixa un point devant lui, entrouvrit

la bouche, serra la canette à la froisser et s’immobilisa, le talon droit

suspendu dans les airs, à quelques centimètres du sol. La caméra continua

son chemin. Quand elle balaya à nouveau la scène, l’homme était toujours

figé dans la même position. Quelques badauds l’entouraient déjà : Carl

William Arthur Anderson venait d’entrer vivant dans l’Histoire.

Dès le début il fut considéré comme un événement majeur. Carl, puisque

c’est ainsi que la postérité l’appela, était vivant. On essaya de le bouger,

mais rien ne parvint à le faire ne serait-ce que frémir. De même, il ne

pouvait être dissocié de son socle. Le temps passant on se rendit compte

qu’il ne subissait aucune détérioration dû au temps, autant son corps que

ses vêtements. L’Humanité se prit de passion et d’affection pour ce jeune

père de famille, ce brillant chercheur en matière de construction spatiale.

Les Etats-Unis d’Amériques créèrent de toute pièce une université

internationale dans la banlieue toulousaine, Carl étant non seulement un

sujet d’étude classé à l’Unesco (ce qui ne fut pas sans causer de graves

soucis à l’O.N.U. quand le roi d’Angleterre voulut se faire classer

patrimoine de l’humanité à son tour…) mais aussi un de leur compatriote.

Les spéculations allèrent bon train, engendrant une féroce mais inéluctable

crise théologique au sein de toutes les religions. On vit déferler les Zodiacaux, cette nouvelle religion basée sur le zodiaque dont les chefs

étaient tous des personnes nées sous le signe du Scorpion. Puis ce fut la

Révolution Architecturale : Carl regardait vers le Nord-Ouest, les villes

furent donc remaniées en ce sens. Un immense vaisseau intersidéral

automatisé, fruit des efforts de toutes les communautés terriennes,

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emportant à son bord des milliers de volontaires cryogénisés prit la route

de la constellation du scorpion.

Enfin, les Guerres embrasèrent le monde. Et Carl y mit fin. Un dictateur

fou lança une bombe de génération Eradicate sur Toulouse, voulant

prouver au monde que lui pouvait détruire Carl. Il n’en fut rien. Les

ordinateurs du dictateur visèrent le sommet du crâne de Carl. La précision

était leur fort. La bombe tomba à quelques mètres, creusant un cratère

d’assez belle facture, mais n’explosa pas. Une défaillance technique qu’on

attribua à Carl. Dans la consternation générale, celui qu’on avait un

moment oublié focalisa définitivement l’attention et les dévotions. Carl fut

canonisé le 24 Décembre 2200.

Le scientifique marocain Ibrahim Souss avait dès 2079 remarqué que Carl

continuait d’avancer de quelques millièmes de millimètres par an. A la fin

de sa vie il donna la date, le jour, l’heure, les secondes et ce qui s’en suit de

ce que tous nommèrent le Dernier Pas. Les hypothèses les plus folles

couraient sur le sujet. Pour beaucoup, Carl reviendrait à la vie. Pour d’autre

il serait toujours suspendu dans le temps mais continuerait sa marche. Un

petit nombre croyait que quand Carl poserait le pied, le socle s’embraserait

et il serait téléporté vers la constellation du Scorpion. Aussi peu nombreux

étaient les tenants du Retour. Ces derniers affirmaient que lorsque Carl

achèverait son pas, il se retrouverait à son époque, continuant sa marche

comme si de rien n’était. Enfin, il y avait les Hérésiarques, au nombre de

douze.

Ce fut l’heure. Dans un silence oppressant, l’humanité attendait. Les

colonies lunaires et martiennes avaient cessé toute activité, comme la

Terre. Seules les holocams bourdonnaient doucement. Le soleil avait

remplacé la pluie artificielle. Une règle laser enclencha le compte à

rebours. Un écran géant retransmettait les images de ce pied se rapprochant

du sol. Chacun détailla une dernière fois l’Ancêtre, lui qui portait encore des cheveux et des ongles, qui avait un corps aux proportions d’antan, qui

ne possédait pas une boîte crânienne démesurée ni des implants

cybernétiques, lui qui n’avait que dix doigts au lieu de douze… Bientôt il

rejoindrait l’Humanité mourante qui n’arrivait plus à se reproduire, ni

naturellement ni artificiellement à cause de multiples manipulations

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génétiques. L’ADN de Carl sauverait l’humanité. Parmi ces quelques

cinquante personnalités assises autour du phénomène se tenait le très

controversé Matt l’Hérésiarque, le seul qui défendait la thèse pessimiste

quant au sort du malheureux statufié. Matt Anderson, descendant de Carl

en était le meneur et théoricien. Leur axiome était simple. Une fois le

dernier pas effectué, le temps rattraperait Carl et il tomberait en poussière.

Intérieurement il priait pour avoir tort. Un sifflement strident annonça

l’imminence du contact avec le sol. Avec une lenteur exaspérante le pied

se posa sur le sol. Carl William Arthur Anderson se reçut sur sa jambe

droite.

Il poussa un cri, écarquilla les yeux et tomba en poussière.

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Les Dieux utilisent les humains pour faire leurs basses besognes.

Evidemment, tout cela n’est pas facile à vivre pour les pauvres gusses

contraints de faire ce qu’on leur demande sans broncher. Rien que cela est

un bon début, mais quand on sait en plus que les ouvriers des Dieux sont

de pauvres bougres alcooliques n’ayant rien demandés à personnes à part

rester peinard à discuté au coin du zinc Alors là, je vous parle d’un énorme

coup de cœur.

Des Dialogue à l’Audiard, une ambiance de vieux bistro parisien avec une

bande de bras cassés alcoolique follement sympathique. Il y a du tonton

flingueur dans ce roman avec des répliques cultes. Ce texte s’adresse tout

de même à des lecteurs ayant prit argot première langue.

House made of dawn éditions est une jeune maison d’édition qui mérite

qu’on la suive de près. Mon seul regret c’est qu’il ne publie qu’en

numérique et j’aurais vraiment a aimé avoir ce livre en format papier.

Si comme moi vous aimez les vieilles demeures pleines de mystères, les

voyages dans le temps, les tueurs en série, des personnages énigmatiques,

les références historiques, les romans bien écris et bien documentés. Vous

allez être comblé.

Une famille vient d’emménager dans une vieille bâtisse bourgeoise du

19ème siècle. Parmi ses membres un adolescent en pleine crise un peu

perdu fait un jour la découverte d’un journal intime ayant appartenu à une

certaine Colombe ayant vécu dans cette même maison au 19ème siècle.

Toute sa vie et celle de sa famille va en être chamboulé. Surtout quand on

sait qu’un tueur en série sévit dans la région et que ces meurtres

rappellent bizarrement ceux survenu dans la région 100 ans auparavant…

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L’auteure nous fait découvrir l’un des tout premiers tueurs en série,

Joseph Vacher mais aussi la vie quotidienne au 19ème siècle. Les héros

vont traversaient bien des épreuves en voyageant dans le temps.

J’ai été réellement transporté par cette intrigue complexe mais toujours

parfaitement maîtrisée. Les personnages sont attachants et l’auteure les

fait évoluer avec beaucoup de finesse. Encore une auteure et une maison

d’éditions à suivre.

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J'ai eu l'occasion d'entendre parler de ce roman lors du salon du livre de

Paris qui a eu lieu au mois de Mars de cette année. Ma meilleure amie

m'a alors dit que des contes allaient être revisités. Je me suis donc laissé

tenté par ce premier roman, l'adaptation de l'histoire de Blanche Neige et

les sept nains. Je dois dire que je ne suis pas déçue. Mais avant de vous

donner mon avis, voici un petit résumé tiré du site Babelio :

"Rappelez-vous l'’innocente et belle princesse, la méchante reine

impardonnable, le valeureux prince, la pomme empoisonnée et le baiser

d’amour sincère… ... et à présent, ouvrez ce livre et plongez dans la

véritable histoire de Blanche-Neige, telle qu’elle n’a jamais été révélée….

Blanche-Neige, le conte de fées revisité : cruel, savoureux, et tout en

séduction."

Pourquoi lire ce livre?

J'ai tout de suite accroché à l'intrigue de ce roman et cela pour plusieurs

raisons. Etant une fille fleur bleue, j'ai été marqué par les contes revisités

par Walt Disney. Les princesses et autres héros hors du commun de ces

dessins animés m'ont toujours passionnée. Bien évidemment, en

grandissant j'ai rapidement su et compris que les contes originaux qui ont

inspiré les longs métrages de Disney n'ont rien d'aussi joyeux et enfantins.

Souvent se cache un univers sombre, parfois gore et peu glorieux. C'est

pourquoi j'ai rapidement eu envie de lire les contes originaux. Dans cette

démarche, j'ai d'ailleurs acheté les contes des Frères Grimm. Je ne les ai

pas encore tous lu. Toutefois, quand j'ai vu que Milady, spécialisé dans

les romans pour "Filles" sortait une édition, je me suis dis que cela ne

pouvait que me plaire... Je ne me suis pas trompée…

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En effet, tout d'abord le style d'écriture. Dès les premières lignes des

premières pages, on est transplanté dans l'univers du conte. Les mots

choisis, les tournures de phrases nous transportent dans une autre

époque, tout en gardant un style d'écriture accessible à tous. Ainsi, on est

face dans cette œuvre à une écriture belle et originale mais qui n'est pas

pour autant compliquée.

La seconde chose que j'ai beaucoup appréciée dans ce livre, est que

l'héroïne principale n'est pas Blanche Neige. En effet, dans Poison, on

voit l'histoire de la méchante reine. J'ai trouvé très intéressant et original

de nous plonger dans l'esprit de la Reine. On comprend mieux comment et

pourquoi elle est devenue ce qu'elle est. Ainsi, la psychologie des

personnages est bien présente et j'apprécie cela. L'intrigue est bien

menée, mais ne se résume pas un simple enchainement d'actions...

Un autre point que j'ai aimé, c'est qu'il y a de la romance mais pas trop.

Lorsque j'ai vu que c'était Milady, je m'attendais à ce qu'il y ait plus de

scènes "osées" comme dans les Milady Romance. Or dans Poison, l'auteur

a su gardé un bon équilibre.

De plus, derrière le côté sombre de la Reine, il y a tout au long du roman

de l'humour.

Enfin, la chute du livre m'a surprise. Je ne l'a dévoilerais pas ici pour ne

pas faire de spoiler, mais j'avoue me dire : "Ah cela fini ainsi !?"

Pour résumer :

1) Un conte magique

2) Une héroïne complexe mais intrigante

3) Une histoire qui se lit vite et facilement

Conclusion : Je ne regrette pas mon achat. J'ai d'ailleurs acheté

récemment "Charme" et "Belle", les adaptations de Cendrillon et la

Belle au bois dormant. J'ai hâte de les lire...

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J'ai adoré le premier tome, aussi quand j'ai appris que le tome 2 sortait,

j'ai couru à la Fnac me l'acheter. Je l'ai entamé et tout de suite accroché.

J'ai lu la moitié en peu de temps. Puis, je l'ai mis de côté, petite période

avec un ralentissement de lecture. Il y deux semaines, ma meilleure amie

m'a demandé de lui prêter le premier opus de la saga. Elle a adoré et m'en

a beaucoup parlé. Cela m'a donné envie de me replonger dans ce second

tome, j'ai donc repris ma lecture avec plaisir. Mais avant de vous donner

mon avis, voici un petit résumé tiré du site Babelio:

"Thomas et les autres survivants regretteraient presque la vie dans le

Labyrinthe. Ils avaient de la nourriture, un abri et une certaine sécurité...

Or le monde qu'’ils découvrent à l'’extérieur a été ravagé par

l'’apocalypse. La terre est dépeuplée, brûlée par les éruptions solaires et

par un nouveau climat ardent. Plus de gouvernement, plus d'ordre… et des

hordes de gens infectés en proie à une folie meurtrière qui errent dans les

villes en ruine.Au lieu de liberté, Thomas et les autres se trouvent

confrontés à une nouvelle épreuve imaginée par le WICKED. Ils doivent

traverser la Terre Brûlée, la zone la plus dévastée, pour atteindre un refuge

sans doute paradisiaque. Mais l'atteindront-ils à temps malgré tous les

obstacles qui se dressent sur leur route? "

Pourquoi lire ce livre?

J'ai vraiment pris plaisir à lire ce roman et cela pour plusieurs raisons.

Tout d'abord l'univers. Une fois de plus, l'auteur nous plonge dans un

monde original. Après le labyrinthe rempli de griffeurs, James Dashner

nous amène sur une terre où la chaleur est insupportable et où la

population est atteinte de la Braise? Mais qu'est ce donc ce virus là? Telle

est la question. L'auteur arrive à attiser notre curiosité.

Un autre point que j'ai donc beaucoup aimé dans cette œuvre, c'est qu'on

apprend par parcimonie des informations vitales pour l'intrigue principale

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de la trilogie. De ce fait, plus on tourne les pages, plus on veut

comprendre. On veut toujours en savoir plus.

Ce qui facilite notre lecture également est le style d'écriture de l'auteur,

qui comme dans le premier tome, reste facile à lire et accessible.

Mais ma lecture fut d'autant plus agréable que je n'ai pas eu le temps de

m'ennuyer. En effet, tout au long du livre on retrouve des

rebondissements. On se demande si nos héros vont survivre. A cela

s'ajoute le fait que l'auteur joue avec les personnages, que ce soit des héros

déjà rencontrés dans le tome un ou des nouveaux personnages... Ainsi, je

ne ferais pas de spoiler mais à un moment donné de l'intrigue on ne sait

plus si certains sont gentils et innocents ou avec le Wicked!?

J'ai beaucoup aimé la réflexion de Thomas présente tout au long du livre.

Il se questionne sur lui même et sa participation à toute cette expérience.

Ainsi, depuis l'Epreuve, James Dashner fait en sorte que l’intrigue ne soit

pas facile à deviner. De plus, les personnages exploités sont complexes ce

qui rend le récit, selon moi, plus réaliste et plus enrichissant.

Enfin, un dernier point qui m'a fait aimer ce livre, est l'humour présent

tout au long du roman. Ainsi, cela rajoute un peu de légèreté et de plaisir à

la lecture.

Pour résumer :

1) Une suite palpitante qui nous donne envie de connaître la fin

2) De l'action et questionnements qui se mêlent avec brio

3) Une lecture facile et rapide

Conclusion : J'ai beaucoup aimé ce second opus. Il me tarde de lire le

dernier tome de cette saga, qui est un vrai coup de cœur pour moi.

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– Et nous attaquons cette 14ème édition des jeux trollympiques !!!

Jeux qui, je le rappelle, se dérouleront pendant ces deux semaines ici

même à Mraltor, dans la vallée de Pralink.

– Tout à fait Thierky tout à fait. Nous assistons aujourd'hui à une

véritable déferlante de trolls venant des quatre coins du globe. Du jamais

vu dans l'histoire des jeux ! Cinquante délégations nous ont rejointes,

vingt-six disciplines aux programmes et plus de trois cents épreuves

durant lesquelles chacun pourra faire montre de son adresse et de sa force!

Durant la semaine précédente, la vallée verdoyante avait disparu sous

l'enchevêtrement de tentes et d'étendards des délégations étrangères. Son

centre avait été aménagé pour les épreuves et était ceint de gigantesques

gradins capables d'accueillir les visiteurs venus en masse pour assister à

l'évènement. En haut de ceux-ci avait été installé une tribune où siégeaient

les représentants de chaque pays ainsi que le duo de commentateurs

sportifs mythiques, Thierky Groland et Grand-Mirel Larké, chacun équipé

d'une corne porte-voix.

Autour, des tavernes de fortunes avaient fleuri à divers endroit et les

bois avaient été désertés de tout animal, les plus rapides ayant fuit à l'approche des trolls tandis que les plus lents terminaient de cuire dans

différents campements. Des restô-pièges avaient été aménagés dans les

environs pour ravitailler les participants et les touristes. Il s'agissait de

cuisines creusées en tunnel dans les routes et sentiers généralement

emprunté par les humains. Les cheminées étaient camouflées de telle sorte

que les marcheurs tombaient dedans et atterrissaient directement dans une

marmite ou sur un pique à broche.

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– Et voici venir l'heure de la première épreuve, le 110 mètres elfe !

hurla le commentateur sous les beuglements de la foule. Rappelez nous-en

le principe mon cher Grand-Mirel.

– Alors le 110 mètres elfe est une course d'enduro-chasse qui

demande adresse et vitesse. Les participants se verront chacun attribuer un

elfe qu'ils auront pour mission de rattraper avant la ligne d'arrivée. L'elfe

aura deux mètres d'avance sur le troll et sera armé d'une petite cuillère en

métal. S'il parvient à atteindre l'arrivée il sera libéré. Les retours en arrière

sont autorisés ainsi que les coups, bien évidemment. Le vainqueur étant le

plus rapide à capturer sa proie et à la conserver jusqu'à la fin.

– Mais alors une question en passant. Pourquoi armer l'elfe d'une

petite cuillère ?

– Et bien Thierky, il faut remonter aux origines de cette discipline

pour obtenir la réponse.

En effet cette épreuve vient à la base d'une course poursuite entre un troll

et un elfe lui ayant volé son dessert. L'histoire fût adaptée aux jeux et le

port de la cuillère a été maintenu.

– Merci Grand-Mirel pour cette précision. Passons maintenant à la

pratique. Nos huit concurrents sont sur la ligne de départ, leurs proies

enfermées devant eux. Au top les grilles s'ouvriront et la course débutera.

Attention, attention... c'est parti !!!!!

– Martila prend les devants. Martila qui détient actuellement le

record de deux minutes quinze pour cette course. Il talonne son elfe, il est

à quelques centimètres de le saisir par les cheveux mais l'elfe se retourne

et lui décoche un violent coup de cuillère au milieu du front. Martila titube

mais reprend la course sans plus se soucier de sa blessure.

– Bezuri et Pinagot en ont profité pour prendre la tête de la course.

Bezuri a d'ailleurs littéralement pris la tête de son elfe qu'il tire en arrière

pour le charger sur son épaule. Il freine des quatre fers mais c'est la tête

qui se décroche et lui reste dans les mains. Le sang jaillit à flot néanmoins

l'elfe continu de courir, voilà un spectacle des plus surprenants n'est-ce pas

Grand-Mirel ?

– Tout à fait Thierky tout à fait. Mais c'est également la

disqualification de Bezuri. Plus que sept concurrents et la ligne qui se

rapproche. Ertessa étouffe son elfe entre ses bras et se tient en deuxième

position derrière Pinagot qui n'est pas encore parvenu à se saisir du sien.

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Sfilmore à la troisième place tente de retenir sa proie par ses vêtements

mais ne parvient qu'à la dévêtir petit à petit. Martila, Tranatos, Gamul et

Vrolok se talonnent, leurs elfes formant un peloton devant eux.

Mais ?! Que font-ils ? On dirait que les cuillères changent de main.

– C'est exact Grand-Mirel. Elles sont à présent en possession de l'elfe

de Gamul qui vient de stopper sa course pour faire face à ses adversaires.

Je ne sais pas ce qu'il a en tête mais même avec quatre cuillères il va avoir

du mal à battre quatre trolls en pleine course.

– Ne parlez pas trop vite Thierky, je vois là quelque chose qui

pourrait bien renverser la situation. Les mains de l'elfe viennent de

s'illuminer, les cuillères sont maintenant en suspension devant lui et elles

n'ont plus vraiment la forme de cuillères. Ce sont quatre piques mortelles

qui foncent à présent sur nos coureurs complètement stupéfait. Nous

sommes en présence d'un elfe Elemétal Mesdames et Messieurs !!!

– Vrolok et Martila parviennent à esquiver mais Tranatos et Gamul

sont touchés. Tranatos tombe, visiblement mort, tandis que Gamul retire le

projectile de sa jambe gauche. Les piques se repositionnent à présent dans

la main tendue de l'elfe. Vrolok et Martila maintiennent une distance avec

leur adversaire mais pendant ce temps Pinagot qui est enfin parvenu à se

saisir de sa proie passe la ligne d'arrivée suivit par Ertessa !!! Oui c'est

magnifique, superbe victoire pour le troll Shlakien qui remporte la

première médaille d'or de ces jeux trollympiques avec un temps de deux

minutes trente-deux secondes.

– C'est une très belle victoire en effet mais sur le terrain c'est la cohue

totale. Les piques continuent de voler en tout sens empêchant Martila et

Vrolok d'avancer. Un peu plus loin leurs elfes ont rattrapé Sfilmore et lui

font passer un sale quart d'heure. Son elfe se retourne pour se joindre à ses

congénères. Le sang gicle de partout. Je vois Sfilmore, une oreille dans la

bouche, en train d'étrangler un elfe pendant que les autres le labourent de

coups. La sécurité intervient enfin et renferme les elfes tandis que

l'Elemétal perd peu à peu de sa force et se fait déchiqueter par nos derniers

participants. C'est une très belle course qui se clôture et je souhaite que les

prochaines épreuves soit tout aussi distrayantes.

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– Nous commençons à présent la seconde épreuve de la journée. Il

s'agit, Mesdames et Messieurs, du lancer de nain !!! Je laisse la parole à

Grand-Mirel qui va nous en expliquer les modalités.

– Merci Thierky. Le lancer de nain est une discipline existant depuis

le début des jeux. Les participants se placent dans un cercle d'où ils

doivent lancer un nain le plus loin possible dans la zone délimitée. Les

nains sont dévêtus et ligotés au préalable puis entreposés dans des cages.

La coupe des liens est à la charge du sportif, ce qui rajoute une difficulté

puisque le nain va se débattre entre la prise en main et le début du

tournoiement. La prise en main est à la discrétion de chacun sachant que

les plus délirantes ont déjà été tentées. On se souviendra longtemps du

compétiteur Menzarien d'il y a douze ans qui tenta de lancer le sien par ses

parties intimes. Le résultat fût un score minable et un lancer incomplet.

– Pourquoi incomplet Grand-Mirel ?

– Parce que le nain ne possédait plus ses attributs en atterrissant.

Elles étaient encore entre les doigts du Menzarien.

– Et bien il ne nous reste plus qu'à espérer qu'aucun des sportifs

d'aujourd'hui ne renouvellera l'expérience. Et voici le premier concurrent

qui entre sur l'aire de lancement. Il s'agit d'ailleurs du représentant

Menzarien, Gar-Kol !

– Gar-Kol qui salue la foule en allant chercher son nain. Il tourne un

moment autour des cages, cherchant visiblement une caractéristique

particulière parmi les individus proposés. Son choix se porte sur un nain

chevelu et barbu, ce qui ne le distingue guère de ses congénères.

– En effet, ce sont des traits relativement répandus chez les nains.

– Gar-Kol s'avance, tranche les cordes retenant son poids puis le saisi

immédiatement par la barbe et c'est parti ! Trois tours au dessus de sa tête,

pivot sur lui même. Il prend de plus en plus de vitesse et ça y est !!! Le

nain fend l'air tel un boulet, il passe la ligne des cinquante mètres et

atterrit sur les fesses. Les arbitres courent mesurer la distance. Cinquante-

quatre mètres soixante-quinze pour Gar-Kol.

– C'est un score honorable pour un lancer par prise-barbe, cette

posture n'étant pas la plus aérodynamique. Nous poursuivons à présent

avec Malorik ! Il part choisir son nain et s'installe tranquillement en

faisant quelques mouvements d'échauffements. Malorik, rappelons-le, est

le nouveau représentant de la Translatrine. Tous les espoirs de ce beau

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pays reposent sur ses épaules pour maintenir le titre de champion

trollympique décroché par son prédécesseur dans cette discipline. Notre

concurrent prend place, détache son nain et... c'est incroyable ! Grand-

Mirel ? Vous voyez ça ?!

– Je vois Thierky et je suis aussi impressionné que vous. Moi qui

pensais avoir tout vu en matière de lancer, je me réjouis de découvrir

encore de nouvelles techniques. Le représentant Translatrien vient de

saisir son poids en lui enfonçant les doigts dans le nez, il est maintenant en

train de tourner sur lui même mais... aïe aïe aïe, voilà qui va compromettre

les chances de notre compétiteur. Les cloisons nasales du nain viennent de

céder sous la pression et il s'est littéralement envoler dans les gradins où il

se fait éventrer et dévorer par le public euphorique. Voilà un tir qui, s'il

avait été fait dans la zone, aurait marqué un excellent score.

– C'est bien dommage en effet et cela marque également la

disqualification de Malorik.

Passons au lanceur suivant.

– Il s'agit de Ragnur qui représente notre pays. Deux fois médaille de

bronze, une fois médaille d'argent. Avec la défaite de Malorik, toutes les

chances d'accéder au podium s'ouvrent à lui.

– Le voilà prêt à lancer, il tient son nain par le pied gauche et se met

en mouvement. La prise-pied est la plus difficile d'un point de vue

maintien mais elle confère l'avantage de projeter son poids tête en avant

dans une posture plus aérienne. Ragnur lance. Le nain s'envole à la limite

de la zone autorisée sans pour autant en sortir. Il passe les cinquante

mètres... les soixante... oui il passe les soixante-dix mètres ! Le nain

s'écrase magistralement dans une gerbe de terre et se retrouve planté droit

comme un I.

– C'est spectaculaire ! Ragnur bat le record trollympique avec un

score de soixante-quatorze mètres et six centimètres. Une bien belle

performance qu'auront du mal à battre les deux derniers participants.

– Et c'est Houlrik qui se prépare, représentant de la Deutschilvanie. Il

ramène son nain, le détache et le prend par les cheveux. Ah non tiens ! Le

nain est parvenu à se dégager et court à présent à travers le terrain.

Houlrik se lance à ses trousses et c'est une véritable course-poursuite qui

débute. Mais dites-moi Grand-Mirel, la fuite du poids n'entraîne-t-elle pas

l'élimination du sportif ?

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– Absolument pas Thierky. Le rattrapage du nain peut être considéré

comme un échauffement. Houlrik peut toujours concourir à condition de

faire son lancer depuis le cercle.

– Cela ne devrait d'ailleurs plus tarder. Je vois Houlrik prêt à se saisir

de son nain et... oh la vache !!! Le nain de Houlrik vient de se faire

transpercer d'une oreille à l'autre alors qu'il traversait la zone

d'échauffement du lancer de hallebarde.

– Ce qui disqualifie pour de bon le représentant Deutschilvanien. En

effet le poids doit être vivant et conscient au moment du lancer, c'est une

règle primordiale.

– Plus qu'un participant à présent. Voici venir Falmouk, représentant

la Driklany. Il va chercher son nain, se place sur l'aire de lancement et le

détache. Le nain tente de fuir mais Falmouk ne fera pas la même erreur

que Houlrik. Il cloue son poids au sol, s'en saisi par la gorge et se met en

mouvement. Il prend de plus en plus de vitesse et le lance ! Le nain bat

des bras et effectue un superbe vol plané avant d'atterrir sur le dos. Tiens?!

Je crois que c'est sa colonne qu'on a entendu se briser.

– Il me semble en effet. Et le troll Driklanois remporte par cette

performance la médaille d'argent avec un score de soixante-six mètres

quatorze !

– Les participants se dirigent à présent vers le podium pour recevoir

leur titre sous les applaudissements de la foule et le chant des cors

elfiques.

– Quel cor elfiques Thierky ?

– Je ne sais pas Grand-Mirel, je les entends résonner. Pas vous?

– Ah oui effectivement, on peut les percevoir en tendant l'oreille.

Mais ils n'ont absolument rien à voir avec nos jeux.

– Peut-être une fête de ces poireaux sans cervelle se tient-elle non

loin d'ici.

– C'est possible mais au vu des oriflammes qui apparaissent en haut

de la vallée je pencherais plutôt pour une attaque visant à récupérer leurs

compatriotes.

– Vous avez raison, je vois nos hommes en train de se préparer à leur

faire face. Voilà qui va clore magnifiquement cette matinée de jeux.

J'invite l'assistance à se retourner vers la bataille à venir ou à s'armer pour

rejoindre nos rangs.

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– Les elfes sont maintenant en position. Ils font face aux différentes

délégations qui se sont regroupées en bordure de l'arène.

– Lancement de l'attaque par les poireaux. Ils dévalent la vallée en

formation triangulaire.

Les trolls courent à leur rencontre et foncent dans le tas, brisant tout sur

leur passage.

– Le combat s'engagent à armes égales, force contre rapidité. Mais je

vois un groupe d'elfes restés en retrait. Ils forment une ligne et ont l'air

d'incanter. Des ronces jaillissent au beau milieu du combat et entravent les

jambes de nos trolls puis grimpent le long de leur corps et les étouffent.

Voilà une traîtrise de la part de ses cloportes androgynes qui ne m'étonne

guère.

– Notre camp ne tarde pas à réagir. Des archers viennent de se placer

à nos côtés et tirent sur les magiciens. La volée de flèches leur fonce

dessus mais est stoppée net par deux d'entre eux dont les mains viennent

de s'illuminer. Les traits sont renvoyés en direction des tireurs qui n'ont

d'autres choix que de plonger à l'abri des sièges. Dites-moi Grand-Mirel,

je croyais les elfes Elemétal extrêmement rares. Grand-Mirel ? Vous

m'écoutez ? Par les baloches de Glur, me voici seul pour assurer le

commentaire. Grand-Mirel a reçu une flèche en plein oeil. Je ne saurai

dire si sa vie est en danger mais en tout cas il ne respire plus. Retour sur le

champ de bataille où nous avons trouvé une alternative aux flèches. Les

sportifs lancent les troncs et les nains destinés aux épreuves sur les

magiciens. En l'absence de bouts métalliques, les projectiles improvisés ne

peuvent être bloqués par les elfes qui se font rapidement écraser. Le retour

à la normale de la végétation galvanise nos troupes qui redoublent

d'ardeur. Nous assistons à une démonstration incroyable des styles de

combat troll à travers le monde. Là où les orientaux se servent de lames

larges et incurvés qui découpent les membres comme du saucisson, les

occidentaux préfèrent utiliser des massues et autres armes rudimentaires

qui aplatissent et défoncent les crânes. Les coups pleuvent de partout. Je

vois ici un elfe tentant de fuir avec une jambe en moins. Un troll avec une

épée dans l'épaule continue de se battre. Le combat tourne rapidement à

notre avantage et les derniers elfes se font balayer comme des fétus de

paille.

– Arghhh... kof kof kof...

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– Tiens, on dirait que mon cher Grand-Mirel a encore des ressources.

Il se relève péniblement. Vous savez que c'est très amusant quand vous

remuez votre oeil ? La flèche bouge en même temps.

– J'en suis ravi. Allez, ôtez-moi ça au lieu de dire des âneries.

– Bien sûr, ne bougez pas.

SLURP !!!!

– Oups, votre oeil est venu avec. Tenez, je vous le rends.

– Merci.

– Je vous en prie. Et bien maintenant que le combat touche à sa fin

nous allons pouvoir profiter de ce ravitaillement improvisé. Nous nous

retrouveront donc cette après midi pour l'haltétocharrette, le lancer de

tronc et de hallebarde ainsi que pour le tir sur cible mouvante. Bon appétit

à tous

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Rédacteur en chef :

Magali Busca

Illustrateurs :

Stawberry (couverture) (http://monalbumabulles.eklablog.fr)

Pascal Demo (comic strip) (http://demobiblio.blogspot.fr)

Auteurs :

Isangeles (effilocheur.wordpress.com)

Menerahn (http://www.lacabaneamots.com)

Chroniques :

Lulu (http://leslecturesdelulu.blogspot.fr)

Magali Busca

Remerciements :

Je remercie de tout mon cœur les auteurs et les lecteurs pour leurs confiances. A très

bientôt …

Vous pouvez nous retrouver et nous suivre sur le blog :

http://officineonirique.eklablog.fr/

Avertissement : Toutes les œuvres publiées dans ce fanzine sont la propriété de leur

auteur.

ISSN : En attente

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