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L1 : INTRODUCTION : LE MONDE A LA FIN DU
VIé SIECLE
INTRODUCTION Les siècles qui suivent la fin de l’empire romain sont marqués par les invasions, les désordres et la
violence en Orient et en Occident. L’Afrique du nord est secouée par deux invasions successives
(vandale et byzantine). Le reste de l’Afrique est mal connu.
I) L’Europe A) L’Europe Occidentale
Avec la chute de l’empire romain d’Occident, des royaumes nouveaux se forment. Au début, vainqueurs
et vaincus ont peu de contact, mais progressivement un nouvel occident naît de la fusion entre Barbares
et Romains : c’est l’occident chrétien.
B) L’Europe du sud-est
Héritier de l’empire romain en Orient, l’empire Byzantin connaît une ère de prospérité et de grandeur
sous le règne de Justinien (527-565). Le principal objectif de Justinien était de reconquérir l’occident,
mais la multiplication des troubles à l’intérieur de l’empire byzantin va précipiter son déclin.
II) L’Afrique L’Afrique du nord est marquée par deux invasions successives : d’abord celle des Vandales, puis
l’invasion byzantine qui chasse les Vandales de l’Afrique du nord.
L’Afrique orientale, plus précisément la Nubie et l’Ethiopie, a subi l’influence du christianisme.
Le reste de l’Afrique est très peu connu. On pouvait cependant noter de fréquentes migrations
particulièrement celle des Bantous qui fuyaient le Sahara arrivé au terme de son assèchement.
III) Le Moyen-Orient Il était sous l’hégémonie de l’empire romain d’Occident et de l’empire Perse. Il fut également un très
grand centre de commerce et d’échanges de produits d’Europe, d’Afrique et d’Asie. L’océan Indien était
la principale voie de communication parallèlement à la mer Méditerranée.
IV) L’Asie et l’Amérique En Asie, l’éclat des grandes civilisations a baissé. Sur le plan religieux, l’hindouisme et le
brahmanisme sont pratiqués, alors que le bouddhisme se répand en Asie.
En Amérique centrale et en Amérique du sud, vivent des peuples venus d’Asie orientale. Ils vont créer
les grandes civilisations précolombiennes des Aztèques, des Mayas et des Incas.
CONCLUSION Le monde au VIé siècle fut marqué par l’insécurité et une fragile domination byzantine. Mais avec la
naissance de l’islam, on assistera à la puissance des conquérants arabes.
Vandales : Peuple germanique établi au sud de la Baltique au 1é s. apr. JC. Au début du Vé s. ils
envahirent avec d’autres peuples barbares une partie de l’Europe et l’Afrique romaine. Ils disparurent en
533 lors de la conquête byzantine de l’Afrique.
1ére partie : LA CIVILISATION MUSULMANE L2 : LA NAISSANCE DE L’ISLAM INTRODUCTION En Arabie à la fin du VIé siècle et au début du VIIé siècle, va naître une nouvelle religion, l’islam,
fondée par Mohamed (PSL). Troisième religion révélée après le Judaïsme et le Christianisme, l’islam
tire son enseignement du Coran.
I) L’Arabie préislamique L’Arabie est une péninsule plane limitée par la mer Rouge, le golfe arabo-persique et l’océan Indien. Au
VIé siècle, elle est bordée au nord et à l’est par les empires perse et byzantin.
Son climat est sec (steppe et désert) : seul le sud-est appelé « Arabie heureuse » reçoit quelques pluies.
Il y a deux villes principales : Yathrib et La Mecque.
L’Arabie est surtout peuplée de bédouins nomades divisés en tribus qui vivaient d’élevage et surtout de
commerce. Cependant, on trouvait aussi des sédentaires qui vivaient d’agriculture dans les oasis.
La plupart des arabes étaient des païens qui vénéraient certaines pierres sacrées comme la pierre noire de
la Kaaba. Certains arabes sont cependant attirés par le monothéisme, sans doute influencés par les Juifs
et les Chrétiens présents en Arabie.
II) Mohamed fondateur de l’islam Mohamed est né vers 570 apr. JC à La Mecque et appartenait à la famille des Bani Hachim de la tribu
des Qoraïch. Très tôt orphelin, il a été élevé par son grand-père Abdel Manaf, puis par son oncle Abu
Thalib. Il s’engage dans les caravanes au service d’une riche veuve, Khadidja, et l’épouse à l’âge de
25 ans. Au cours de ses voyages, il rencontre des Juifs et des Chrétiens avec qui il aimait discuter.
Au cours d’une de ses retraites sur le Mont Hira vers 610, il eut une vision divine faisant de lui le
messager de Dieu, Allah, pour prêcher une nouvelle religion, l’Islam (soumission).
Il se fait prédicateur et annonce la parole de Dieu à La Mecque. Mais il se heurte à l’opposition des
familles riches qui l’expulsent de La Mecque. Il part en exil à Yathrib qui devient Médine avec
quelques-uns de ses compagnons en 622 : c’est l’Hégire.
En 630, il revient conquérir La Mecque après plusieurs années de guerre sainte (Djihad).
A sa mort en 632, l’Arabie est presque entièrement convertie à l’islam.
III) Le Coran L’islam est la foi en un Dieu Unique, Universel et Tout-puissant, Allah. L’enseignement de l’islam est
contenu dans le Coran, livre sacré qui contient les paroles de Dieu rapportées par Mohamed.
Le Coran comporte 114 chapitres ou sourates, divisés en versets. Il énumère les cinq piliers de
l’islam : la profession de foi ou Chahada, les cinq prières quotidiennes, le jeûne du mois béni de
Ramadan, la Zakat ou l’aumône aux pauvres et le pèlerinage à La Mecque. Il énumère aussi de
nombreuses autres règles concernant la vie quotidienne. Il définit donc les bases de la croyance
musulmane.
Les croyants peuvent appliquer également la Sunna, qui est un ensemble de gestes, de textes, de dires
du prophète Mohamed et ses compagnons rapportés par des témoins.
CONCLUSION Après la mort de Mohamed, l’islam va se propager à travers le monde par le biais de la guerre sainte
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Christianisme Islam Judaïsme
Prophète Jésus Christ Mohamed Moïse
Livre saint Bible Coran Torah
Lieu de prière Eglise Mosquée Synagogue
Jour de prière Dimanche Vendredi Samedi
Capitale
religieuse
Rome La Mecque Jérusalem
L3 : L’EXPANSION MUSULMANE INTRODUCTION Après la mort du prophète Mohamed (PSL) en 632, les arabes vont se lancer à la conquête d’immenses
territoires. Cette conquête va s’étendre en Europe, en Asie et en Afrique.
I) Les causes Elles sont d’abord religieuses et reposent sur la volonté de répandre l’islam, mais aussi sur le fait que le
Coran promet le paradis au musulman mort pour propager l’islam.
Sur le plan politique, les arabes vont profiter de l’affaiblissement et de la division des grands empires
voisins (byzantin et perse) pour occuper les territoires autrefois soumis par ces empires.
Enfin les arabes, grands commerçants, cherchent à posséder un grand empire, symbole d’une grande
prospérité.
II) Les conquêtes La guerre sainte commence avec le premier successeur de Mohamed, Abu Bakr.
De 632 à 661, les arabes prennent l’empire perse et la moitié de l’empire byzantin. Les villes de Damas,
Ispahan, Samarkand tombent également dans les mains des arabes.
En 713, les arabes pénètrent en territoire chinois. Ils envahissent l’Inde et atteignent les fleuves Indus et
Gange.
A l’ouest, les arabes envahissent l’Egypte et toute l’Afrique du nord. L’Espagne est aussi envahie. A
partir de l’Espagne, ils se lancent à l’assaut de la Gaule.
Les conquêtes arabes seront cependant arrêtées par trois défaites :
• A Constantinople en 718, ce qui arrête la progression vers le nord.
• A Poitiers en 732, ce qui arrête la progression vers l’ouest.
• A Talas en Chine en 751, mettant fin à la conquête de l’Asie centrale.
III) L’organisation de l’empire A) La succession du prophète
Les territoires conquis sont organisés en un immense empire. Celui-ci est dirigé par un Calife qui est à
la fois chef religieux et politique. Les premiers califes sont les compagnons du prophète. Il s’agit de
Abu Bakr (632-634), Omar (634-644), Ousmane (644-656) et Ali (656-661).
Sous le règne de Ali, l’unité politique est difficile. En effet, après l’assassinat de Ali, Mo’awiyya
(gouverneur de Syrie) s’empare du pouvoir pour devenir calife. Il fonde la dynastie des Omeyyades et
transfère la capitale à Damas. Les Omeyyades vont régner de 661 à 750.
Cette dynastie sera balayée par les Abbassides, dynastie fondée par Ibn Abbas, oncle du prophète dont
la capitale est Bagdad. Ils vont régner de 750 à 1258, période durant laquelle l’empire va atteindre son
apogée.
B) L’organisation
L’empire est sous l’autorité absolue du Calife. Une administration placée sous l’autorité du Vizir
(premier ministre) est chargée de faire appliquer les décisions du calife dans tout l’empire. Dans les
provinces, le calife est représenté par un Emir. L’empire s’appuyait sur une armée puissante et
organisée.
L’unité de l’empire repose sur une religion dominante (l’islam), une langue commune (l’arabe), et sur la
monnaie d’or (dinar) et d’argent (dirham).
Les Juifs et les Chrétiens avaient le droit de garder leur religion ; en contrepartie, ils étaient astreints à
payer des impôts.
Le coran est la base de la législation islamique et les Cadis sont chargés de la justice
IV) La chute de l’empire L’empire, très étendu, ne peut plus obéir au pouvoir central qui était à Bagdad. Ainsi d’énormes
difficultés apparaissent et marquent la fin de l’empire musulman.
• Les querelles internes et dynastiques (Idrissides, Kharidjites, Fatimides, Chiites, Sunnites).
• La révolte des émirs.
• La croisade chrétienne menée par les byzantins.
• L’éclatement de l’empire en califats rivaux.
• L’invasion des Mongols venus d’Asie en 1258.
CONCLUSION L’islam a connu une très fulgurante expansion. Les difficultés vont mettre fin à sa suprématie.
Cependant les arabes laisseront une très brillante civilisation.
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Fatimides : dynastie chiite ismaélienne qui régna en Afrique du nord-est aux Xé et XIé siècle. Elle
conquit l’Egypte et fonda Le Caire. Son dernier calife fut renversé par Saladin en 1171.
Idrissides : dynastie alide du Maroc (789-985) fondée par Idris 1er
Chiites ; courant de l’islam né du schisme des partisans de Ali à propos de la succession du prophète. Ils
sont opposés à ce que la qualité de calife ou d’imam soit conférée à tout autre qu’à un descendant de Ali.
Sunnites : représentent l’orthodoxie musulmane ; s’appuyant sur la sunna et le consensus.
4 rites : malékite, hanbalite, hanéfite et chaféite.
L4 : LA CIVILISATION MUSULMANE
INTRODUCTION Bénéficiant d’un vaste empire, les arabes mettent en place une brillante civilisation fondée sur une
économie prospère et une solide organisation sociale. Le monde arabo-musulman a aussi connu une
vie intellectuelle intense et développé un art somptueux, inspiré par l’islam.
I) Une économie florissante A) L’agriculture irriguée
Le monde arabo-musulman appartient pour l’essentiel à la zone chaude et sèche. L’agriculture sous
pluies y est souvent impossible. On y pratique l’élevage nomade et l’agriculture irriguée.
Les surfaces cultivées se sont étendues grâce aux techniques d’irrigation et de drainage, la construction
de barrages, de canaux.
B) Un commerce florissant
Le monde arabo-musulman est situé au carrefour de trois continents, ce qui favorise le commerce. Il
disposait aussi d’autres atouts :
• L’usage d’une langue unique et de monnaies reconnues de tous. On utilisait aussi le chèque
(sakk).
• Les produits artisanaux étaient d’excellente qualité : tapis persans, tissus de soie, parfums, armes,
céramique….
• Les progrès techniques (étambot, astrolabe, gouvernail….) ont permis l’amélioration de la
navigation.
• L’existence de routes en bon état a permis aux caravanes d’atteindre les régions éloignées.
Pendant plusieurs siècles, les musulmans ont dominé le commerce entre l’Europe et l’Asie, et contrôlé la
Méditerranée ainsi que la route de la soie, des épices et de l’or.
II) La société musulmane Dans l’islam, il n’y a pas de hiérarchie sociale. Il y a une parfaite égalité entre les croyants. Seuls se
distinguent les descendants du prophète. Ils constituent une sorte de « noblesse » et portent en général le
nom de « chérif ».
Mais l’égalité n’exclut pas l’esclavage, commun à toutes les sociétés de l’époque.
La polygamie, la réclusion des femmes au foyer sont aussi en vigueur.
III) Une civilisation urbaine La civilisation musulmane est d’abord une civilisation urbaine avec le développement de nombreuses
villes : Damas, Le Caire, Kairouan, Cordoue, Bagdad.
Les villes arabo-musulmanes avaient plusieurs fonctions :
• Politique : elles abritaient l’administration, le palais du calife ou de l’émir, les résidences pour
les chefs militaires ou civils.
• Economique : elles étaient de grands centres commerciaux et abritaient des marchés, des souks,
des entrepôts, des bazars.
• Culturelle : le monument principal était la grande mosquée. Les mosquées sont des centres
d’enseignement de la loi islamique et de la littérature arabe. A partir du XIé siècle, des madrasas
(universités) sont construites dans les grandes villes. Il y a également des hammams (bains de
vapeur), des fontaines et des jardins publics.
IV) L’art, les sciences, la littérature A) Un art essentiellement religieux
L’art a puisé dans les formes étrangères (égyptienne, grecque, romaine) pour se développer. Il portait sur
la décoration (la calligraphie), l’architecture avec la construction de jolies mosquées, des palais, des
monuments. Les dessins géométriques ou en arabesques (lignes sinueuses).
B) La vie intellectuelle
« Cherchez la connaissance partout même en Chine » dit un verset du coran.
Les califes encourageaient la recherche scientifique et protégeaient les savants. Les arabes ont contribué
aux progrès de la science en astronomie (observation des étoiles), en mathématiques (utilisation des
chiffres et du zéro indien, création de l’algèbre et de la géométrie), en médecine avec des médecins
comme Ibn Sina (Avicenne) ou Ibn Rushd (Averroès), en géographie avec les récits de grands
voyageurs arabes comme Ibn Batouta, Ibn Khaldoum, Al Moqadasi, Yakubi, Al Jeblan qui
permettent de dresser de nombreuses cartes.
CONCLUSION La civilisation musulmane est très brillante et influencé de façon durable l’humanité toute entière.
2eme partie : LES CIVILISATIONS DE L’AFRIQUE
OCCIDENTALE DU VIIé AU XVIé SIECLE
L5 : L’EMPIRE DU GHANA
INTRODUCTION L’empire du Ghana est le plus ancien des empires du Soudan Occidental. Il atteint son apogée au Xé
siècle. Son histoire nous est connue grâce aux fouilles archéologiques, à la tradition orale, mais aussi
grâce aux sources arabes (Al Bakri, Al Idrissi, Ibn Batouta), au Tarikh Es Soudan d’Es Saâdi et au
Tarikh El Fettach de Mohamed Kati (Mahmoud Kâti). Sa puissance reposait sur une solide
organisation économique et sur sa civilisation.
I) Formation et expansion Selon la tradition, la constitution du royaume se situe au VIIé siècle de notre ère. D’après Cheikh Anta
Diop, le Ghana serait créé par les Sarakolés dans le Ouagadougou.
En effet la tradition prétend qu’au VIIé siècle, Kaya Maghan s’empare du pouvoir et fonde la dynastie
des Cissé. Il annexe la cité berbère de Aoudaghost. Ses successeurs étendent l’Empire en annexant les
royaumes de Sosso, du Tekrour, du Sonraï, ainsi que les villes aurifères du Bambouck, du Bouré et du
Galam.
L’empire atteint son apogée au Xé siècle et se serait étendu de l’Adrar mauritanien au Fouta Djalon, et
de l’Atlantique à la boucle du Niger.
II) La civilisation A) Les institutions politico-administratives
Le Ghana était une monarchie dirigée par le Tounka avec un pouvoir absolu. Sa capitale était Koumbi
Saleh. Le roi était assisté d’un conseil impérial constitué de grands dignitaires, qui formait
l’administration centrale. L’empire était divisé en provinces, chacune administrée par un gouverneur qui
prélevait les impôts. La justice était rendue par le Tounka.
B) L’organisation économique
Les principales activités étaient l’agriculture, l’artisanat, mais surtout le commerce. En effet, le Ghana
était un important relais caravanier, un centre où s’échangeaient les produits venus d’Afrique du nord et
du Maghreb : tissus, cuivre, argent, dattes, cuir, barres de sel…. contre l’ivoire, les esclaves, et surtout
l’or des provinces méridionales (vallée de la Falémé et du Haut Sénégal). Le Tounka percevait des taxes
sur tous les produits d’exportation et d’importation.
C) L’organisation religieuse et sociale
L’animisme dominait dans l’empire, mais l’islam était également pratiqué. Le roi était parfois entouré de
conseillers musulmans et avait fait construire des mosquées dans l’empire.
Sur le plan social, les familles formaient des clans avec un ancêtre commun. Les plus grands étaient les
Cissé, les Tounkara, les Doucouré, les Soumaré, les Sylla, les Sakho, les Diarisso, etc.
La succession était matrilinéaire. Les Soninkés croyaient en un totem protecteur : le Ouagadou Bida.
III) Le déclin du Ghana L’or du Ghana attirait la convoitise des pays voisins. Au milieu du XIé siècle, les Almoravides, voulant
étendre leurs activités commerciales et propager l’islam, contrôlèrent Aoudaghost (1054) et Koumbi
Saleh (1076). Le pays fut ravagé et son économie durement éprouvée. Plusieurs régions reprirent alors
leur autonomie. L’empire, affaibli, sera définitivement détruit par le Mali en 1240.
CONCLUSION Le Ghana, plus ancien empire noir du Soudan Occidental, a connu une rapide expansion. Malgré sa
richesse et son rayonnement, il va tomber en déclin, ce qui va donner naissance à un nouvel empire, le
Mali.
L6 : LE MOUVEMENT ALMORAVIDE
INTRODUCTION Almoravide vient du mot « Dar-Al -Mourabitoun » qui signifie demeure consacrée à l’étude et à la
prière. C’est un mouvement né chez les Berbères du Sahara Occidental. Sa rapide expansion va
provoquer des bouleversements politiques et religieux dans les pays conquis.
I) Origines du mouvement almoravide Au Sahara Occidental vivaient des tribus berbères (Sanhadja, Zenata, Gdala, Lemtouna….) dans des
querelles.
Un chef Goddala (Gdala), Yahya Ibn Ibrahim, converti à l’islam, effectue le pèlerinage à La Mecque
d’où il revient avec un érudit prédicateur de Fès, Abdallah Ibn Yacin.
Les berbères, peu sensibles à l’islam, réagissent froidement à la prédication de Ibn Yacin. Déçus, les
deux hommes se rendent au Tekrour dans une île au nord du fleuve Sénégal où ils créent un « ribat »
(couvent fortifié). Des milliers de fidèles, impressionnés par cette retraite, affluent de partout.
Ainsi, se constitue un groupe fanatisé qui se lance dans la guerre sainte contre tous les peuples animistes
ou peu islamisés.
II) L’expansion almoravide Elle commence en 1042 et se déploie d’abord dans le pays Sanhadja où l’islam est imposé aux Gdala et
aux Lemtouna. En 1055, les Almoravides s’emparent de Sidjilmasa (capitale des berbères Zenata). La
conquête s’arrête après la mort de Ibn Yacin en 1059.
Elle reprend sous la conduite de Yusuf Ibn Tachfin qui fonde Marrakech en 1062, s’empare de Fès et
d’Alger en 1082. Puis les almoravides passent en Espagne qu’ils conquièrent en grande partie.
En Afrique noire, les Almoravides, soutenus par les toucouleurs islamisés attaquèrent et pillèrent
Aoudaghost. De 1061 à 1076, le chef almoravide Abu Bakr Ben Omar soumet entièrement le Ghana
et lui impose l’islam par la force. Les noirs qui refusent l’islam se retirent vers le sud.
A la fin du XIé siècle les Almoravides avaient créé un vaste empire qui s’étendait des rives du Sénégal
au centre de l’Espagne.
Au milieu du XIIé siècle le mouvement commença à décliner avant de disparaître pour plusieurs
raisons : problèmes internes, résistance des Soninkés organisés en état sous la conduite de Soumaoro
Kanté, enfin la naissance du mouvement Almohade fondé par Ibn Tummart qui balaya le mouvement
almoravide en 1147.
III) Les conséquences du mouvement A) Les conséquences politiques
Le mouvement almoravide a permis la constitution d’un vaste empire théocratique qui a unifié les tribus
berbères sous la bannière de l’islam. Il a également été à l’origine de la chute de l’empire du Ghana
entraînant l’émergence de nouveaux états mandingues : le Do, le Kri, le Diara, le Sosso.
B) Les conséquences religieuses
Les Almoravides ont propagé l’islam chez les berbères et ont fait progresser l’islam en Afrique sub-
saharienne, notamment les couches aristocratiques des sociétés négroafricaines. Toutefois, les Sereres,
les Bambaras, les Mossis sont restés réfractaires à l’islam.
C) Les conséquences économiques
Les axes et les grands centres de commerce sont contrôlés par les almoravides. Cependant avec les
guerres incessantes, le commerce fut pendant un certain temps ruiné.
CONCLUSION Le mouvement almoravide a connu une rapide expansion et un règne de courte durée. Il a cependant
permis l’accélération de la conversion des peuples noirs d’Afrique Occidentale.
Chronologie de l'empire Almoravide (XIe siècle-XIIe siècle)
• 1035: À l'issue de son pèlerinage à La Mecque, Yahya Ibn Omar, chef berbère de la tribu
Lamtuna décide de convertir son peuple aux préceptes de l'islam malékite.
• 1037: Abdullah Ibn Yassin, chef spirituel et idéologue, commence à asseoir les bases doctrinales
du mouvement Almoravide.
• 1054: Les Almoravides menés par leurs chef Yahya Ibn Omar, s'emparent de Sijilmassa.
• 1055: Mort de Abdullah Ibn Yassin, la communauté religieuse est en passe de se convertir en
royaume.
• 1062: Début de la fondation de Marrakech par Abu Bakr Ibn Omar capitale de mouvement
Almoravide.
• 1071: Abu Bekr Ibn Omar confie le pouvoir au nord à son cousin Youssef Ibn Tachfin qui prend
Marrakech pour capital.
• 1077: Le mouvement almoravide consolidé entreprend son avancée vers le nord-est du Maghreb
(Fès, Tlemcen, Oran, Alger…).
• 1080: Les Andalous, dont les royaumes de taifas sont menacés par l'avancée des armées
chrétiennes d'Alphonse VI de Castille, sollicitent l'intervention de l'émir almoravide Youssef Ibn
Tachfin, fondateur de la dynastie almoravide.
• 1084: Les Almoravides s'emparent de Ceuta.
• 1085: Alphonse VI de Castille conquiert Tolède.
• 1086: L'émir almoravide Youssef Ibn Tachfin décide d'intervenir dans la péninsule où il
remporte la bataille de Sagrajas à Badajoz.
• 1090: Youssef Ibn Tachfin occupe la Taïfa de Grenade et entreprend la conquête d'al-Andalus.
• 1091: Les Almoravides s'emparent de Cordoue, Almería, Badajoz et Séville et ordonnent l'exil
du roi sévillan Al Mutamid Ibn Abbad. L'expansion vers le Levant est arrêtée par la présence du
Cid à Valence.
• 1092: Une poignée d'éclaireurs almoravides arriva sous les murs de Valence. Ibn Djehaf (Cadi),
membre d'un haut lignage yéménite, porté par la foule partisane, prit le pouvoir dans la ville
après avoir fait assassiner al-Qadir.
• 1094: L'armée almoravide arrive jusqu'à Lisbonne. Ibn Djehaf, traduit en justice pour l'assassinat
d'al-Qadir, fut brûlé vif à Valence par ordre du Cid.
• 1098: Youssef Ibn Tachfin est proclamé prince des musulmans, défenseur de la foi et envoyé du
commandeur des croyants.
• 1102: Les Almoravides conquièrent Valence et la partie septentrionale d'al-Andalus, arrivant
jusqu'à La Vallée de l'Ebre. Youssef Ibn Tachfin nomme pour héritier son fils Ali Ben Youssef.
• 1106: Mort de Youssef Ibn Tachfin. Ali Ben Youssef, son fils est proclamé émir. les
Almoravides occupent les îles Baléares.
• 1108: Ali Ben Youssef bat les chrétiens à la bataille d'Uclès
• 1110: Les Almoravides occupent la Taifa de Saragosse.
• 1118: Alphonse Ier d'Aragon prend Saragosse aux Almoravides.
Début de la construction de la Koutoubia à Marrakech en 1120, fortement transformée par les
Almohades en 1162
• 1120: Début de construction de la mosquée Koutoubia à Marrakech qui sera fortement remaniée
par les almohades en 1162.
• 1134: Les troupes almoravides sous le commandement de Tachfin Ben Ali, remportent la bataille
de Fraga contre Alphonse Ier d'Aragon et de Navarre.
• 1138: Ali Ben Youssef nomme son fils Tachfin Ben Ali pour Héritier.
• 1142: Al-Andalus se morcelle. Naissance des secondes taifas.
• 1143: Tachfin Ben Ali gouverne l'empire almoravide, de plus en plus fragmenté. Défaite des
Almoravides contre les Almohades à Oran (Algérie).
• 1145: Mort de Tachfin Ben Ali, troisième émir almoravide près d'Oran.
• 1146: Une partie d'al-Andalus reconnaît le calife Almohade Abd al-Mumin comme souverain.
Début avec les Almohades, d'une nouvelle période historique.
• 1147:Ibrahim Ben Tachfin périt à Oran en luttant contre les troupes almohades déjà victorieuses
devant Tlemcen, il fut le quatrième émir almoravide.
• 1147: Les Almohades pénètrent dans Marrakech, la capitale almoravide. Les dernièrs
Almoravides se sont réfugiés aux îles Baléares
L7 : L’EMPIRE DU MALI INTRODUCTION L’empire du mali, connu grâce aux sources arabes et surtout à la tradition orale, est né sur les cendres du
Ghana au XIIIé siècle. Il a connu une rapide expansion sous la direction de deux grands empereurs. Sa
puissance reposait sur une solide organisation.
I) Formation La région du Mandé, berceau de l’empire du Mali, est comprise entre les sources des fleuves Sénégal et
Niger. C’est un pays de savane marqué par un climat soudano-sahélien.
La population de cette région, essentiellement Malinké, se compose de différents clans (Traoré, Konaté,
Koné, Keïta, Camara….) qui seront unifiés par Baramendama Keïta (Au XIIe siècle, le roi du Mali
nommé Naré-Famaghan (appelé aussi Maghan Konaté) qui rejetait la domination du Ghana (nomades du
Sahara au lieu des ghanéens). Mais le jeune état malinké sera attaqué par le roi du Sosso, Soumaoro
Kanté.
II) Expansion et déclin A) Soundjata Keïta
En 1235, Soundjata Keïta réussit à vaincre Soumaoro Kanté à la bataille de Kirina près de koulikoro. Il
fondait ainsi un nouvel empire ayant comme capitale Niani.
Soundjata annexa le Ghana et ses villes commerçantes, le Fouta Djalon, le Bambouck, et étendit ses
conquêtes jusqu’à Djenné.
A sa mort en 1255, il va laisser un état puissant et prospère qui s’étendait du Ghana à la Gambie, et du
Tekrour au moyen Niger. Son œuvre fut poursuivie par Sakoura, ancien esclave devenu roi à la faveur
des querelles de succession opposant les héritiers de Soundjata.
B) Kankan Moussa
Il succède à son père Abu Bakr II disparu en mer lors d’une tentative d’exploration de l’océan
Atlantique. Sous le règne de Kankan Moussa, l’empire atteint son apogée et s’étendait de l’Atlantique au
pays Sonraï à l’est, et de Téghaza au nord à la zone forestière au sud.777777755
Le règne de Kankan Moussa sera marqué par son somptueux pèlerinage à La Mecque d’où il revient
avec des lettrés arabes. Des villes comme Tombouctou, Oualata et Niani deviennent de grands foyers
intellectuels et religieux.
A partir du XIVé siècle, l’empire entra dans une phase de déclin à cause des révoltes de population, des
querelles de succession, des attaques des pays voisins (au sud les Mossis du Yatenga, au nord les
Touaregs, à l’est les rois Sonraï).
III) La civilisation A) Les institutions politiques et administratives
Le Mali est gouverné par le Mansa secondé par un premier ministre et par un conseil impérial
comprenant les anciens, le cadi, le prédicateur, le chef des griots et les grands dignitaires. Il y avait en
outre un gouvernement impérial composé de plusieurs ministres.
L’empire était divisé en provinces dirigées chacune par un Farim ou Farba. Les rois vassaux envoient
leurs enfants à la cour impériale.
B) La vie économique
La majorité de la population vivait de l’agriculture. Cependant le commerce était l’activité la plus
importante. En outre le Mansa percevait des impôts, des tributs des royaumes vassaux et des droits de
péage sur les importations et les exportations.
C) La société et la religion
Sur le plan social il y avait une division clanique, mais la classe aristocratique se dégage davantage. Les
marabouts forment une classe privilégiée associée au pouvoir et jouissant d’un grand respect. Les
commerçants forment la branche active de la société. Le bas de la société est constitué par les artisans,
les paysans et les esclaves.
Deux grandes religions se partagent l’empire :
• l’animisme très vivant dans le peuple avec un culte rendu aux esprits, à la matière et aux aïeux.
• L’islam qui recrute ses adeptes dans les couches supérieures de la société.
CONCLUSION : Le Mali, grand empire du Soudan Occidental fut marqué par deux grands
empereurs, Soundjata et Kankan Moussa. Il a connu une civilisation grandiose et constitue l’un des
empires noirs africains ayant marqué le Moyen-âge.
L8 : L’EMPIRE SONRAÏ
INTRODUCTION L’empire Sonraï, situé sur la boucle du Niger, nous est connu d’après les récits des voyageurs arabes tels
que Ibn Batouta (1352), et Léon l’Africain, et grâce aux Tarikhs. Erigé sur les ruines du Mali, son
histoire fut marquée par deux dynasties : celle des Sonni et celle des Askia. Les sonraï ont permis
l’épanouissement d’une brillante civilisation avant de décliner à la fin du XVIé siècle.
I) Formation Le Sonraï fut fondé au VIIé siècle par des pêcheurs Sorko, dont le berceau est Koukya. Au Xé siècle,
les sonraï se seraient étendus vers le nord-ouest et auraient fondé des villes comme Gao qui devint la
capitale, Tindima, Tombouctou.
La première dynastie fut celle des Dia dont le représentant le plus connu fut Dia Kosoy. Cependant le
royaume sonraï était sous la domination de l’empire du Mali aux XIIIé et XIVé siècles.
Mais en 1337, les princes otages Ali Kolen et Souleymane Nar parvinrent à s’échapper de la cour du
Mansa et rejoignirent leur pays d’origine. Ali Kolen prit le pouvoir, proclama l’indépendance et fonda
une nouvelle dynastie, celle des Sonni. Cette dynastie entreprit d’élargir son territoire et va donner au
Sonra¨un grand souverain, Sonni Ali Ber.
II) Expansion et déclin A) Sonni Ali Ber
Sonni Ali Ber (Ali « le Grand ») était un chef de guerre remarquable. Il mena des campagnes
victorieuses et enleva Tombouctou aux Touaregs, s’empara de Djenné et attaqua les Mossis du Yatenga,
les Dogons et les Peuls du Macina.
Bien que musulman, il se montra particulièrement cruel envers les lettrés musulmans qu’il tue ou exile.
A sa mort en 1492, l’empire sonraï s’étendait sur toute la boucle du Niger.
B) Askia Mohamed
Lorsque Sonni Ali mourut, son fils Sonni Bakary lui succéda, mais fut renversé par le chef militaire
Mohamed Hombori Koï, qui fonda la dynastie des Askia et prit le nom de Askia Mohamed.
Sous son règne, l’empire s’agrandit de l’Atlantique au pays Haoussa à l’est et du Sahara à la forêt au
sud. Il organisa de 1496 à 1497 un pèlerinage à La Mecque où il fut investi des fonctions de Calife du
Soudan par le grand Chérif de La Mecque Moulay El Abbas.
A sa mort en 1528, ses successeurs furent incapables de poursuivre son œuvre. En 1591, l’armée
marocaine équipée de mousquets et dirigées par le Pacha Djouder écrasa les Sonraï à Tondibi
L’empire sonraï, détruit, disparaît au XVIIé siècle.
III) La civilisation Les Askia avaient donné au Sonraï une organisation politique et administrative originale. L’empereur
était assisté d’une cour de conseillers et d’un gouvernement formé de plusieurs ministres. L’empire était
divisé en provinces chacune dirigée par un Farin. La justice était rendue par les cadis.
L’agriculture était la principale activité avec la mise en valeur de la vallée du Niger et l’aménagement
d’un système de canaux et de digues qui permettaient l’irrigation. Le sel, l’or et les esclaves étaient les
principaux produits exportés notamment vers l’Afrique du nord.
Sur le plan culturel, la civilisation sonraï fut fortement marquée par l’islam. Sa prospérité attira de
nombreux savants, ce qui favorisa l’épanouissement culturel et intellectuel des villes comme Gao,
Tombouctou, Djenné (universités, écoles coraniques, mosquées).
Toutefois les populations rurales restèrent enracinées dans les croyances ancestrales.
CONCLUSION Le Sonraï était un empire bien organisé. Il a dépassé en richesses et en étendue tous ses précédents. Sa
décadence marque la fin des grands empires du Soudan Occidental.
L9 : LES ROYAUMES MOSSI
INTRODUCTION
Entre le sud de la boucle du Niger et la forêt, les royaumes Mossi vont se constituer au Xé siècle. Ces
états animistes auront une solide organisation politique, économique et religieuse, et constitueront un
empire original et démocratique.
I) Origine et formation des royaumes Mossi
Selon la légende, les royaumes Mossi seraient fondés par Ouédraogo fils de la princesse Yennenga.
Au XIIIé siècle, un petit-fils de Ouédraogo nommé Oubri établit la puissance Mossi et fonde le
royaume de Ouagadougou.
Au XIVé siècle, une révolte contre les descendants d’Oubri partage le pays. Le Naba (chef des Mossi)
perd alors son pouvoir.
Les principaux royaumes Mossi furent Ouagadougou (cœur du pays Mossi), le Yatenga, le Gourma….
Des tentatives d’unification du pays Mossi ont été entreprises, mais les souverains jaloux de leurs
pouvoirs les faisaient échouer.
II) La civilisation
Les Mossi, peuple policé et discipliné, vivent dans une société hiérarchisée, monarchique et très
conservatrice.
Au sommet se trouve une aristocratie guerrière dont le chef est le Moro Naba, chef suprême vénéré
dont le pouvoir était absolu. Il était choisi parmi les descendants d’Oubri par un conseil de quatre
électeurs héréditaires.
Il était assisté d’un gouvernement de seize (16) membres dirigé par le Widi-Naba (premier ministre). A
part la capitale, les autres grandes villes sont confiées aux rois vassaux ou Naba, alors que les villages
étaient administrés par un chef politique surveillé par un chef religieux.
Malgré ces divisions, le pays Mossi présentait une grande unité. Les Mossi parlaient la même langue et
possédaient une culture et un mode d’organisation commun.
L’armée, composée de fantassins et de cavaliers, recrutait uniquement chez les Mossi. Grâce à elle, les
royaumes étaient assurés de garder leur indépendance face à leurs voisins musulmans du Mali et du
Sonraï. L’hostilité des Naba à l’islam empêchait le commerce Mossi de rayonner. Les Mossi
participèrent peu au commerce transsaharien et restèrent à l’abri des influences étrangères. Ils
demeurèrent attachés à leurs croyances animistes et l’islam ne parvint pas à s’implanter chez eux.
Ils réussirent ainsi à conserver leur indépendance jusqu’à la conquête coloniale.
CONCLUSION
Les Mossi ont formé un bloc réfractaire à l’islam et constitué des royaumes bien organisés dans l’unité
et la stabilité. Ils vont disparaître à la fin du XIXé siècle à la faveur de la colonisation française.
GEOGRAPHIE
LE SENEGAL
L1 : ETUDE DE SITUATION
INTRODUCTION
Le Sénégal est situé en Afrique Occidentale à l’extrémité ouest du continent africain. Il couvre une
superficie de 196714km². Ses côtes s’étendent sur 700km de Saint-Louis au Cap Roxo.
I) Localisation A) Notion d’orientation
On peut s’orienter à l’aide des quatre points cardinaux, l’est, l’ouest, le nord et le sud. Il existe aussi les
points intermédiaires. Le Sénégal est donc limité au nord par la Mauritanie, à l’est par la république du
Mali, au sud par les deux Guinée, à l’ouest par l’océan Atlantique. La Gambie constitue à l’intérieur du
Sénégal une enclave de 11295km².
B) Repérer le Sénégal sur le globe
Pour repérer un point sur le globe, on détermine ses coordonnées géographiques, c’est-à-dire sa latitude
et sa longitude.
• La latitude d’un point est la distance (en degrés, minutes, secondes) qui sépare ce point de
l’équateur. On précise au nord ou au sud. Le Sénégal se situe en latitude entre 12°30 nord et
16°30 nord.
• La longitude d’un point est la distance (en degrés, minutes, secondes) qui sépare ce point du
méridien d’origine (méridien de Greenwich). On précise si le point se trouve à l’est ou à l’ouest
de ce méridien. Le Sénégal se situe en longitude entre 11°30 ouest et 17°30 ouest.
II) Notion de représentation 1) La carte : elle est la représentation simplifiée d’une partie (région, pays, continent…) sur
l’ensemble de la terre sur une surface plate. Il existe plusieurs types de cartes (relief, climat,
population, planisphère….). une carte doit toujours être orientée et accompagnée d’une légende
et d’une échelle.
2) La légende : ce sont des signes conventionnels et des couleurs qui permettent de lire et
d’interpréter une carte.
3) L’échelle : elle permet de réduire les dimensions réelles sur le terrain en dimensions plus petites
sur la feuille. Il existe deux types d’échelles : l’échelle graphique et l’échelle numérique.
L’échelle graphique est représentée par un segment gradué :
L’échelle numérique est représentée par une fraction. Exemple : 1/10000000. Cela veut dire que
1 cm sur la carte représente 10000000 cm ou 100 km sur le terrain.
CONCLUSION
N
S
E O
NE NO
SE SO
Le Sénégal, de par sa situation en latitude, est entièrement situé dans la zone intertropicale nord.
Chap.1 : LE SENEGAL : ASPECTS PHYSIQUES
L2 : STRUCTURE GEOLOGIQUE (Processus de formation
du relief et disposition des couches)
INTRODUCTION La structure géologique du Sénégal est formée au fil des différentes ères géologiques : le précambrien,
l’ère primaire, l’ère secondaire, l’ère tertiaire et l’ère quaternaire.
On note au Sénégal une nette opposition entre le sud-est du pays (socle précambrien) et la majeure partie
du territoire sénégalo-mauritanien où se sont entassés les dépôts du secondaire et du tertiaire.
I) Le socle précambrien et son recouvrement On le retrouve uniquement dans le sud-est du Sénégal. Il est constitué de roches légèrement
métamorphisées (exemple : les schistes).
A l’ère primaire, ces formations ont été recouvertes partiellement par des dépôts de sédiments (argile,
calcaire, grès, etc.). De violents plissements ont provoqué les cassures traversées par les roches
volcaniques.
II) Le bassin sédimentaire du secondaire et du tertiaire Ce bassin très étendu couvre plus des 4/5 du territoire sénégalais. Les couches qui se sont
0succédé pendant très longtemps sont épaisses de 5000m autour de Saint-Louis et en Basse Casamance,
et de 6000m à hauteur de Dakar. Elles se composent de calcaire, de marne et d’argile, et sont
recouvertes de dépôts gréseux.
La fin de l’ère tertiaire est marquée au Sénégal par des phénomènes volcaniques dans la presqu’île du
Cap-Vert.
III) Le quaternaire Les dépôts quaternaires sont variés et hétérogènes. Cela est dû aux changements climatiques, à la
variation du niveau de l’océan et au volcanisme qui ont marqué la dernière ère géologique.
On note des dépôts marins aux embouchures des fleuves Sénégal, Gambie, Casamance, et des dépôts
fluviaux.
A la fin du tertiaire et au début du quaternaire, un volcanisme actif s’est produit à l’extrémité de la
presqu’île du Cap-Vert : Mamelles, Cap Manuel, île de Gorée.
CONCLUSION La répartition de ces différentes couches géologiques explique la monotonie du relief du Sénégal, un
pays relativement plat.
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Lexique
Géologie : science des matériaux qui constituent le globe terrestre et étude des transformations actuelles
et passées subies par la terre.
Précambrien : 4 milliards d’années. Primaire : 295 millions. Secondaire : 180 millions.
Tertiaire : 65 millions. Quaternaire : 1 million.
Socle : terrains anciens aplanis par l’érosion, recouverts ou non par des roches sédimentaires plus
récentes.
Roche sédimentaire : roche formée par le dépôt plus ou moins continu de matériaux prélevés sur le
continent après l’altération des roches préexistantes.
L3 : LE RELIEF DU SENEGAL
INTRODUCTION Le Sénégal est un pays relativement plat. Le modelé est surtout constitué de plaines et de plateaux. On
note quatre grands ensembles : les plateaux du centre, les collines du sud-est, la vallée et la région
littorale.
I) Les plateaux du centre Occupant les 4/5 du territoire, ils correspondent au bassin sédimentaire. Exemple : le Massif de Ndiass,
la falaise de Matam, le plateau de Thiès (130m), les Mamelles (105m).
Ces plateaux sont incisés par des vallées fossiles (Sine Saloum, Ferlo). Au nord-ouest, des dunes de
sable s’y sont fixées.
II) Les collines du sud-est Il s’agit de collines et de plateau cuirassés avec une altitude dépassant rarement 250m : les monts
Bassari (417m), les collines de Kédougou qui bordent le massif du Fouta Djalon. Près de la frontière
sénégalo-guinéenne se trouve le point culminant (581m) à Sambangalou.
III) Les régions littorales Elles sont constituées par une longue façade maritime qui s’étend sur 700km de Saint-Louis au Cap
Roxo.
• De Saint-Louis à la presqu’île du Cap-Vert, le littoral est sablonneux et rectiligne. On y
retrouve quelques dunes et lacs : lac Retba. Cette partie est appelée les Niayes.
• La presqu’île du Cap-Vert est rocheuse et découpée avec plusieurs caps. Dans cette partie on
retrouve les séquelles du volcanisme.
• La petite côte est sablonneuse prolongée par les estuaires du sine Saloum et de la casamance.
• La côte de Casamance est marécageuse.
La côte peut également présenter des rias qui sont de véritables bras de mer où on trouve des
palétuviers.
IV) La vallée du fleuve Sénégal Elle forme un immense arc de cercle de Saint-Louis à Bakel et peut atteindre 10 à 25km de largeur. Elle
comporte des cuvettes argileuses inondées lors des crues annuelles. Elle se termine par un large delta à
partir de Richard-Toll.
CONCLUSION Le relief du Sénégal est dans l’ensemble tabulaire. Les quelques élévations se localisent au sud-est et à
l’ouest.
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Lexique
Ria : vallée fluviale envahie par la mer formant un estuaire profond et découpé.
Estuaire : embouchure d’un fleuve sur une mer ouverte et où se font sentir les marées.
Delta : zone d’accumulation alluviale à l’embouchure d’un cours d’eau
L4 : LE CLIMAT DU SENEGAL
INTRODUCTION Le Sénégal est entièrement situ é dans la zone tropicale nord entre l’équateur et le tropique du Cancer
(12°30N et 16°30N). Les températures sont très élevées dans la zone intertropicale et le pays connaît
l’alternance d’une saison sèche et d’une saison des pluies ou hivernage.
I) Facteurs et éléments du climat A) Notion de climat
Le climat est la résultante de la combinaison de trois éléments : les vents, les températures et les
précipitations.
Sur la surface du globe, on distingue différentes zones thermiques : la zone intertropicale, les zones
tempérées et les zones polaires.
Dans la zone tempérée, il y a quatre saisons : automne, hiver, printemps, été.
Les facteurs du climat entraînent une modification du climat à l’intérieur d’une même région.
B) Les conditions générales du climat au Sénégal
• La situation du pays en latitude : le Sénégal est situé dans la zone intertropicale, il est par
conséquent marqué par la chaleur toute l’année.
• La position géographique du pays : elle favorise la fraîcheur dans les régions côtières.
• La platitude du relief : elle facilite les déplacements des masses d’air.
II) Les masses d’air Le Sénégal est soumis à trois masses d’air :
• L’alizé maritime, issu de l’anticyclone (zone de hautes pressions) des Açores qui apporte la
fraîcheur sur le littoral.
• L’alizé continental ou harmattan : c’est un vent chaud et sec venant de l’est. Il apporte la
chaleur et la poussière, et est marqué par de fortes amplitudes thermiques.
• La mousson, issu de l’anticyclone de Sainte-Hélène : elle est chargée d’humidité et apporte la
pluie. Elle s’installe au Sénégal en période estivale. Sa progression est responsable de la
migration du FIT (Front Intertropical).
III) Les précipitations Le Sénégal connaît deux saisons sur le plan pluviométrique.
Équateur
Tropique du Cancer
Tropique du Capricorne
Zones polaires
Zones tempérées
Zone
intertropicale
Pôle Nord
Pôle Sud
A) La saison des pluies ou hivernage Elle débute au sud-est du Sénégal avec l’arrivée de la mousson. La quantité de pluies diminue du sud au
nord. Exemple : Ziguinchor 1300mm, Kaolack 700mm, Linguère 400mm, Podor 250mm.
La durée de l’hivernage varie également du sud au nord.
B) La saison sèche
Elle n’est sèche qu’à l’intérieur du pays. Sur le littoral, l’humidité élevée permet d’avoir du brouillard et
de la rosée.
Au cours de la saison sèche, des pluies de « heug » peuvent se produire. Exemple : du 09 au 11 Février
2002 : 100,9mm à Guedé, 34mm à Dakar.
IV) Les températures Elles sont généralement élevées à cause de la latitude tropicale du Sénégal, mais elles varient dans le
temps et selon les saisons, mais aussi selon la proximité ou l’éloignement de la mer.
V) Les régions climatiques La distribution des températures et des pluies explique la division du pays en plusieurs zones
climatiques :
• Le domaine côtier : sous l’influence de l’océan, les températures y sont assez basses et
l’humidité quasi-permanente. Les pluies y sont faibles (300 à 600 mm/an) et durent 3 ou 4 mois.
• Le domaine sahélien : c’est la zone la plus chaude et la plus aride du pays. Les pluies y sont
faibles (moins de 500mm/an), orageuses et irrégulières.
1. Le domaine soudanien : les pluies varient entre 800 et 1200 mm/an et durent 5 mois. Il couvre
les 3/5 du pays.
• Le domaine subguinéen : il est le plus arrosé du pays avec 1200 à 1600mm/an répartis sur 6 à 7
mois.
CONCLUSION Le climat du Sénégal est marqué par une pluviométrie relativement moyenne et irrégulière. Le climat va
déterminer les sols, la végétation et les types de cultures.
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Lexique
Amplitude thermique journalière : écart entre les températures minimale et maximale d’une même
journée.
Amplitude thermique annuelle : écart entre la moyenne de température du mois le plus froid et celle
du mois le plus chaud.
L5 : LE SENEGAL : SOLS ET VEGETATION
INTRODUCTION Du fait de sa structure géographique et des nuances climatiques, on distingue plusieurs types de sols et
de végétation au Sénégal.
I) Les différents types de sols Sol : couche superficielle de la terre
A) Les sols des régions sahéliennes
Ce sont des sols marqués par leur faible teneur en eau et par l’aridité. Ils sont isohumiques (ils ne
retiennent pas l’humidité), généralement bruns ou rouges.
B) Les sols du domaine soudanien
Ce sont des sols ferrugineux (contenant de l’oxyde de fer) lessivés ou non (sols Dior). Ces sols sont
très favorables à l’agriculture et occupent la majeure partie du bassin arachidier. Ces sols sont de couleur
grise ou beige, et sont souvent plus ou moins argileux.
C) Les sols du domaine soudano-guinéen
Ce sont des sols ferralitiques (très riches en oxyde de fer) lessivés et des sols argileux, et sont plus ou
moins rouges.
D) Les sols des vallées et du littoral
Dans la vallée du fleuve Sénégal et les Niayes, les sols sont hydro
morphes : ce sont des sols qui contiennent toujours ou temporairement de l’eau (sols humides).
Dans la vallée du Sine, du Saloum et de la Casamance, on trouve des sols halomorphes, c’est-à-dire très
salés.La mise en valeur des terres salées exige des techniques de dessalement pour l’agriculture.
II) La végétation Végétation : ensemble des végétaux (arbres, arbustes, herbes…) d’une région.
Formation végétale : manière dont les végétaux couvrent le sol
Au Sénégal, la végétation est la conséquence de la pluviométrie qui baisse du sud au nord. Ainsi se
succèdent dans la même direction la forêt dégradée, la savane, la steppe et la zone des fleuves.
A) La forêt dégradée
Elle se rencontre en Casamance et au sud du Sénégal oriental. Elle est dense près de la frontière avec la
Guinée Bissau. Cette zone renferme plusieurs espèces végétales dont le palmier à huile (Elaesis
guineensis), le benténier, le « detax ».
B) La savane
Elle couvre la majeure partie du pays. C’est une formation végétale qui se dégrade du sud au nord.
On distingue la savane arborée de 20 à 25m de hauteur, la savane arbustive de 5 à 10m de hauteur, et
la savane herbacée ou herbeuse composée d’herbes et de buissons.
On retrouve dans la savane de beaux arbres comme le caïlcédrat (khaya senegalensis), le baobab
(Adansonia digitata), le rônier, etc.
C) La steppe sahélienne
Elle est présente au nord du bassin arachidier. C’est un mélange de buissons, de touffes d’herbe et
d’arbustes adaptés à l’aridité. On y retrouve des espèces comme le « kadd » (acacia albida), le jujubier,
le gommier (« werek »), le « soump », etc.
D) La zone des fleuves
Dans la vallée du fleuve Sénégal et les Niayes, on a une végétation particulière caractérisée par les
gonakiers (acacia nilotica) et des palmiers. La forêt-galerie est la forêt qui suit le long des fleuves. La
mangrove est une végétation de palétuviers dans les deltas et les estuaires des fleuves touchés par la
salinisation.
CONCLUSION Le Sénégal a des sols et une végétation variés dont la répartition aura une influence sur la mise en place
de la population et les activités économiques du pays.
L6 : LE SENEGAL : HYDROGRAPHIE
INTRODUCTION L’ensemble des cours d’eau (fleuves, rivières, lacs, etc.) qui arrosent un pays, une région, forment le
réseau hydrographique. Le réseau hydrographique du Sénégal comprend plusieurs fleuves et lacs.
I) Caractères généraux des cours d’eau du Sénégal Le réseau hydrographique du Sénégal est relativement dense. Les fleuves sont marqués par un régime
irrégulier. Leur débit varie en fonction des saisons. Pendant la saison des pluies, le niveau des fleuves
augmente et entraîne des crues. Par contre durant la saison sèche, le niveau baisse. Les cours d’eau au
Sénégal sont d’alimentation pluviale.
Débit : le débit d’un fleuve est le volume d’eau qui s’écoule en une seconde à un endroit bien déterminé.
On l’exprime en m3/s. Le débit peut être fort, faible ou moyen.
Régime : le régime d’un fleuve est l’ensemble des variations de son débit au cours de l’année. Le
régime peut être régulier ou irrégulier.
II) Le réseau hydrographique du Sénégal A) Le Sénégal
Le fleuve Sénégal prend sa source en Guinée et résulte de la confluence du Bafing et du Bakoy. Il
mesure 1700km dont 600km seulement au Sénégal. Ses principaux affluents sont la Falémé, le
Karakoro, le Kolombiné, le Gorgol. Son régime irrégulier est lié à la pluviométrie. Son débit moyen
est de 780m3/s et peut atteindre 5600m3/s pendant l’hivernage.
Sur son long parcours, il ne reçoit plus d’affluents mais se divise en deux bras créant l’île à Morphil.
A partir de Dagana, il se divise en plusieurs bras formant ainsi un delta, mais créant de nombreuses îles
dont Saint-Louis et isolant une petite bande de terre appelée Langue de Barbarie.
B) La Gambie
Long de 1150km dont 350km au Sénégal, ce fleuve prend sa source au Fouta Djalon vers Labé. Ses
principaux affluents sont essentiellement au Sénégal : Sandougou, Koulountou, Nieriko, Niokolo-
Koba, Niaoulé. Durant l’hivernage, ses crues sont très fortes.
C) La Casamance
Elle prend sa source en Haute Casamance entre Kolda et Vélingara en territoire sénégalais. Avec une
longueur de 300km, le fleuve reçoit l’apport du Soungroungrou et du Diouloulou. Petite rivière, elle
s’élargit dans son cours inférieur vers Ziguinchor en formant un estuaire baigné par la mer. De
nombreux petits barrages ont été aménagés pour lutter contre l’invasion des eaux marines et rendre les
terres favorables à l’agriculture (Guidel, Affinian). Ses crues ne sont jamais violentes.
D) Les autres cours d’eau : Sine, Saloum, lacs
Les autres cours d’eau sont modestes. Le Sine et le Saloum sont de véritables bras de mer, c’est-à-dire
des rias. Parmi les lacs, il y a le lac de Guiers relié au fleuve Sénégal par la Taouey. Il y a d’autres lacs
plus ou moins salés : lacs Retba, Tanma, Rose.
CONCLUSION Les fleuves et rivières du Sénégal ont un régime irrégulier tropical. Ils jouent un rôle prépondérant tant
sur le plan humain que sur le plan économique.
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Lexique
Affluent : cours d’eau qui se jette dans un autre cours d’eau
Confluent : lieu de rencontre de deux cours d’eau.
Défluent : bras formé par la division des eaux d’une rivière.
L7 : LE SENEGAL : LES ECOSYSTEMES
INTRODUCTION Les conditions de vie ne se ressemblent pas partout dans le monde. Les conditions sont plus ou moins
favorables à la faune et à la flore. Au Sénégal, il y a des régions très favorables à la vie et d’autres où la
vie est très difficile ou constamment menacée.
I) Qu’est-ce qu’un écosystème ? Un écosystème est un ensemble constitué par l’association de la biocénose (espèces vivantes : hommes,
animaux, végétaux) et du biotope (environnement physique : terre, air, eau), ainsi que leurs inter-
reletions et leurs interactions. Il s’agit donc des relations entre le milieu ambiant et les organismes qui
sont dans ce milieu.
II) Les différents écosystèmes du Sénégal A) L’écosystème forestier au sud
Il correspond à la forêt dégradée. C’est le domaine des petits mammifères et des insectes. Dans cet
écosystème se trouve le parc national de la Basse Casamance.
B) L’écosystème de la savane au centre
Il est composé de tapis d’herbes qui couvre le sol et qui est affecté par le rythme saisonnier des pluies.
La savane est un riche milieu de vie. On y retrouve des éléphants, des buffles, des antilopes, des lions,
des chacals, des léopards, des singes, des phacochères…, et une multitude d’oiseaux.
C) l’écosystème de la steppe sahélienne au nord
Il est composé de touffes d’herbes et de buissons épineux laissant apparaître le sol nu. On y retrouve de
petits mammifères (gazelles, porcs-épics, lièvres…) et beaucoup d’oiseaux (oies, marabouts, canards),
ainsi que des reptiles. Ici nous avons le parc des oiseaux du Djoudj, la Réserve de faune de
Gueumbeul.
III) Complémentarité et évolution des écosystèmes Tous les éléments d’un écosystème sont interdépendants. Toute modification de l’un affectera l’autre.
Les feux de brousse, l’érosion, la déforestation, le surpâturage, la sécheresse, les inondations, la chasse
abusive, le braconnage peuvent désorganiser l’évolution d’un écosystème. Un écosystème est très
fragile. Il peut attendre des années pour se renouveler et pour s’adapter aux nouvelles conditions
naturelles.
CONCLUSION Tous les éléments d’un écosystème ont besoin les uns des autres. Donc une préservation de l’équilibre
des écosystèmes s’impose à tous les citoyens.
Chap. 2 : LE SENEGAL : ASPECTS HUMAINS
L8 : MISE EN PLACE DU PEUPLEMENT
COMPOSITON, PEUPLES, LANGUES ET RELIGIONS
INTRODUCTION Le peuplement du Sénégal est très ancien. Il est marqué par une diversité ethnique, des particularités
linguistiques et culturelles.
I) La mise en place du peuplement Les vestiges préhistoriques montrent que le Sénégal a un peuplement très ancien. En effet, il y a des sites
qui datent du paléolithique inférieur, ainsi que plusieurs autres du néolithique. Le peuplement se serait
effectué au cours des siècles par vagues migratoires successives de peuples d’origines diverses.
Il semble que la population originelle vient de la vallée du Nil, mais aussi du Sahara, et se serait installée
dans la vallée du fleuve Sénégal.
Les anciennes migrations et les longs brassages de populations expliquent la composition du peuplement
sénégalais. Les Wolofs et les Sereres réfractaires à l’islam ont migré vers le sud. Un groupe de
Mandings venus de l’est a occupé le centre-est du Sénégal et a refoulé les Diolas et les Baïnouks vers les
régions forestières.
II) Composition ethnique
Wolofs
40%
Hal Pulaar
25%
Sereres
18%
Diolas
7%
Mandings
Soninkes
3,5%
Mankagnes
Balantes
Mandjaks
Baïnouks
3%
Les minorités
Maures Koniaguis
Diakhankes Bediks
Bassaris Bambaras
Bediarankes Dialonkes
En dehors de ces populations autochtones, le pays compte un certain nombre d’étrangers : Français,
Libano-Syriens, ressortissants des pays de la sous-région….
III) Langues et religions Chaque ethnie est marquée par sa propre langue ou dialecte. Au sein même d’un groupe, le parler peut
être différent (chez les Sereres et les Pulaars). Presque toutes les langues ont été codifiées. Mais le
Wolof reste celle la plus parlée (3/4 de la population). Le français est la langue de l’enseignement et de
l’administration.
Il existe au Sénégal trois religions : l’islam (93% de la population), le christianisme (6%), l’animisme
(reste de la population).
CONCLUSION Le peuplement ancien du Sénégal est très coloré et marqué par des diversités ethniques et culturelles.
Cela n’empêche pas d’avoir une cohabitation dans la paix et une tolérance mutuelle.
L9 : ACCROISSEMENT ET STRUCTURE DE LA
POPULATION
INTRODUCTION Depuis l’indépendance, la population du Sénégal augmente sans cesse et était estimée en 2002 à
9774093 hbts (source : direction de l’aménagement du territoire). Sa structure par âge montre qu’elle
est essentiellement jeune et s’active surtout dans le secteur primaire.
I) Accroissement de la population A) Le taux de natalité
Le taux de natalité désigne le nombre de naissances par an pour une population de 1000 hbts.
TN= Nombre de naissances*1000/Population totale=…. ‰
Aujourd’hui on calcule en plus le taux de fécondité qui traduit mieux le rythme de la naissance
TF= Nombre de naissances annuel vivant*1000/Population Féminine en âge de procréer
Le taux de natalité était estimé en 1996 à 41‰. Il est aujourd’hui de 50‰. Ce fort taux est expliqué par
le besoin de main d’œuvre rurale, les mariages précoces, la polygamie, la religion musulmane,
l’insuffisance d’organismes travaillant pour la limitation ou l’espacement des naissances, l’amélioration
des conditions d’hygiène et de santé, etc.
B) Le taux de mortalité
C’est le nombre de décès par an pour une population de 1000 hbts.
TM=Nombre de décès annuel*1000/Population Totale=…‰
Ce taux de mortalité est estimé à 21‰. Il connaît une forte baisse, même s’il est encore élevé par rapport
aux pays développes. Cette baisse est due aux progrès médicaux, sanitaires et de l’hygiène, de
l’alimentation, aux contributions d’organismes internationaux tels que l’OMS, l’UNICEF, l’éducation
des filles.
C) Le taux d’accroissement naturel
C’est la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité.
TAN= TN-TM ; TAN= 50‰-21‰= 29‰
A ce rythme, avec ce taux d’accroissement naturel élevé, la population risque de doubler tous les 27 ans.
On peut également calculer le taux de croissance de la population en tenant compte dans l’évolution de
la population de nouvelles données comme leurs déplacements : émigration et immigration.
TC= TN-TM (+ immigration ou – émigration)
Travaux dirigés
Construction d’une courbe d’évolution de la population à partir des données suivantes.
ANNEES
1930
1950
1970
1976
1985
1995
1998
NOMBRE
D’HABITANTS
1500000
2500000
3800000
5000000
6500000
8400000
9200000
Source : livre de géographie 3éme étape CM INEADE
II) Structure de la population A) Structure par âge et par sexe
On distingue dans la répartition démographique de la population les jeunes de moins de 20 ans, les
adultes de 20 à 60 ans, et les vieux de 60 ans et plus. Au Sénégal, les jeunes représentent environ 60%
de la population, les adultes 35%, et les vieux 5%.
En faisant la moyenne des âges, on trouve un âge moyen ou âge médian qui est de 18 ans, ce qui montre
la jeunesse de la population.
La répartition par sexe montre un sex-ratio (rapport numérique des sexes) favorable aux femmes. Ainsi
le nombre des femmes au Sénégal est plus élevé que celui des hommes. Cela s’explique par une
mortalité masculine plus importante.
B) Structure socioprofessionnelle
Au Sénégal, la partie de la population active qui a un emploi varie entre 40 et 45%. Elle est répartie
entre trois secteurs :
• Secteur primaire : ensemble des activités économiques productrices de matières premières,
notamment agriculture, pêche, élevage, forestage, industries extractrices : 70%
• Secteur secondaire : ensemble des activités économiques correspondant à la transformation des
matières premières en biens productifs ou en biens de consommation : artisanat, industries,
mines : 12%
• Secteur tertiaire : partie de la population active employée dans les services : commerce,
administration, banques, enseignement, tourisme, transport, armée, etc. 18%
CONCLUSION La population du Sénégal est très jeune et connaît aujourd’hui une forte évolution. Mais elle sera
inégalement répartie et sera marquée par une forte mobilité.
………………………………………………………………………………………………………………
Travaux dirigés Construction de la pyramide des âges de la population du Sénégal en 1996
HOMMES
FEMMES
0 – 9 ans
10 – 19 ans
20 – 29 ans
30 – 39 ans
40 – 49 ans
50 – 59 ans
60 – 69 ans
60 ans et plus
1100000
700000
500000
250000
200000
150000
100000
70000
1200000
800000
600000
350000
300000
150000
100000
70000
L10 : REPARTITION ET MOBILITE DE LA
POPULATION
INTRODUCTION La population du Sénégal est inégalement répartie à cause de facteurs économiques, naturels,
historiques. Elle est aussi caractérisée par une forte mobilité.
I) Répartition de la population Densité= Population/Superficie= …hbts/km² ; 9774093/196714= 49 hbts/km²
La densité du Sénégal cache de grandes disparités régionales. Les fortes densités se retrouvent à l’ouest
alors qu’à l’est elles sont très faibles sauf dans la vallée du fleuve Sénégal.
Les fortes densités dans le bassin arachidier, en Basse Casamance, dans la moyenne vallée, et surtout à
Dakar (4384 hbts/km²) s’expliquent par leur occupation ancienne, leur développement économique et
les conditions naturelles favorables. Par contre, les faibles densités sont expliquées par l’aridité du
climat (est du pays, le Ferlo avec 10 hbts/km²) et par le manque d’infrastructures économiques
(Tambacounda 8 hbts/km²).
Exemple : Dakar : 0,25% de la superficie totale = 27% de la population du Sénégal
Tambacounda : 30% du territoire = 5% de la population
II) La mobilité de la population La population du Sénégal est très mobile car marquée par différents déplacements. Ces mouvements
migratoires peuvent être définitifs, temporaires ou saisonniers.
A) L’exode rural
C’est le déplacement définitif des ruraux vers les centres urbains. Il est causé par l’attirance de la ville,
la précarité des conditions de vie en milieu rural, la longue saison sèche avec des rendements et des
revenus insuffisants. L’exode rural touche particulièrement les jeunes de 20 à 35 ans.
B) Les migrations interrégionales
Ce sont les déplacements d’une région à une autre.
• La transhumance : c’est le déplacement du berger et de son troupeau entre deux zones
complémentaires à la recherche de pâturages et de points d’eau.
• Le mouvement pionnier : c’est le déplacement saisonnier et temporaire de l’ancien bassin
arachidier vers les terres neuves à l’est.
C) Les migrations pendulaires
C’est le déplacement du domicile vers son lieu de travail.
D) Les migrations internationales
De nos jours, les migrations externes sont très développées. On peut retrouver les Sénégalais dans les
coins les plus reculés de la planète. Les zones d’accueil les plus fréquentes sont cependant les pays
africains, l’Amérique, l’Europe de l’ouest. En effet, les difficiles conditions socio-économiques incitent
les Sénégalais à émigrer (étudiants, sportifs, artistes, travailleurs….).
Les émigrés participent largement à la prospérité de leur famille et parfois même certains financent des
projets, aménagent des infrastructures sanitaires et économiques dans leur ville ou village d’origine.
CONCLUSION La population du Sénégal, très inégalement répartie, est secouée par de fortes migrations. Ces dernières
vont causer l’explosion démographique des villes.
L11 : LES VILLES
INTRODUCTION La population Du Sénégal est essentiellement rurale. Cependant on note de plus en plus un phénomène
d’urbanisation. Les villes connaissent une forte croissance qui va engendrer de nombreux problèmes.
I) Origine et croissance des villes Plusieurs critères permettent de définir une ville.
• Le critère numérique : ce critère varie d’un pays à l’autre. Toutefois, il s’agit d’un nombre de
2500 hbts et au-delà qui forment une agglomération humaine.
• Le critère des activités : dans une ville, il y a les services, les industries, le commerce, les
transports qui différencient la ville du village.
• Le critère du paysage : le paysage urbain se différencie du groupement rural par le style des
maisons et des rues.
Les villes du Sénégal sont d’origine coloniale. Beaucoup d’entre elles doivent leur création à la mise en
place de comptoirs de commerce par les Européens (villes côtières) et d’escales (villes de l’intérieur et
villes situées sur le fleuve Sénégal).
Le nombre des villes et le nombre des habitants dans les villes connaissent aujourd’hui une forte
croissance dont la principale raison est l’exode rural. Ainsi la population urbaine est passée de 6% en
1900 à 46% en 1999. Dakar concentre 80% des citadins. Les principales villes par ordre décroissant
sont : Dakar, Touba, Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Saint-Louis, Diourbel, Louga, Tambacounda, Mbacké.
II) Les fonctions des villes Les villes ont des fonctions peu diversifiées. Seule Dakar concentre à la fois toutes les fonctions :
économique, politique, administrative, artistique, culturelle, intellectuelle, financière. Les autres villes
sont des capitales régionales avec des fonctions plus ou moins multiples. D’autres ont des fonctions
particulières comme Richard-Toll (industrielle), Touba et Tivaouane (religieuse), Thiès (phosphates).
1955 1965 1976 1988 1998
Touba 15900 130000 350000
Thiès 42500 77000 113300 175000 247705
Kaolack 46600 81600 135400 152000 220556
Saint-Louis 39100 53000 88400 115300 144755
Diourbel 20600 31000 53820 77500 103035
Louga 13200 17600 34800 46800 77492
Tambacounda 4600 12700 25700 42000 62216
Mbacké 7200 9100 25400 39000 58295
Tivaouane 7900 9200 18500 27100 39189
Dagana 4400 5400 10500 15700 26625
III) Les problèmes des villes De nombreux problèmes secouent les villes du Sénégal.
• Problème d’approvisionnement et d’équipement : eau, téléphone, électricité, alimentation
• Problème d’assainissement : évacuation des eaux usées et des ordures ménagères
• Problèmes sociaux : logement, chômage, mendicité, prostitution, insécurité, transport.
• Problèmes d’organisation et d’aménagement urbain.
• Problèmes environnementaux : pollution
• Problèmes de santé : liés à l’insuffisance des infrastructures médico-sanitaires
CONCLUSION La croissance des villes est un phénomène inquiétant. L’état doit prendre des mesures urgentes pour la
ralentir. Une délocalisation de certaines activités s’impose.
LE DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE
Données de la station de TAMBACOUNDA
Mois Jan Fev Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct. Nov. Dec
Températures
En °C
25 27 30 32 33 30 27 26 26 27 26 24
Précipitations
En mm
0 10 0 0 20 131 196 289 231 70 10 0
LA PYRAMIDE DES AGES
La pyramide des âges représente de façon détaillée la structure par âge et par sexe de la population d’un
pays à un moment précis. Elle permet de lire le présent, mais aussi l’évolution historique.
CONSTRUCTION
HOMMES
FEMMES
0 – 9 ans
10 – 19 ans
20 – 29 ans
30 – 39 ans
40 – 49 ans
50 – 59 ans
60 – 69 ans
60 ans et plus
1100000
700000
500000
250000
200000
150000
100000
70000
1200000
800000
600000
350000
300000
150000
100000
70000
FEMMES HOMMES
PYRAMIDE DES AGES DU SENEGAL EN 1992
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