Inter-Relations Architecturales-Brésil-Afrique
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INTER-RELATIONS ARCHITECTURALES BRÉSIL – AFRIQUE
Prof-Architecte Günter WEIMER
INTRODUCTION
En prenant place parmi les illustres membres de cet Institut d’historiens et de
géographes, je me sens très honoré d’avoir reçu cette invitation qui est un motif de
fierté, spécialement, pour le fait que je n’ai reçu aucune formation de base dans
aucune de ces spécialités. Tout au long de ma vie professionnelle, ceci créa de
nombreuses barrières dans ma réalisation de l’activité d’historien, malgré mon
mastère en histoire de la culture et mon doctorat en théorie et histoire de
l’architecture. Me conformant à mon destin d’historien de seconde catégorie, je me
vois maintenant surpris par la reconnaissance des illustres membres de cette
institution, me jugeant digne de cet honneur. Pour ma part, il ne me reste plus que
de vous exprimer ici mes sincères remerciements et présenter ma disposition à
collaborer de toutes les manières possibles au perfectionnement et à
l’agrandissement de cette institution.
À ma connaissance, la tradition voudrait que chaque néophyte, en prenant place à
son nouveau poste dans une institution similaire avait l’obligeance de faire des éloges
patronymiques de son poste ou du dernier occupant dudit poste. Pour cela, je fus
très surpris en apprenant par monsieur le président de cette maison que ce n’était
pas un discours de cette teneur que l’on espérait de ma part, mais un rapport des
activités de recherches que je suis en train de développer actuellement.
Récemment partit en retraite, après le stress criblant occasionné par le fait de devoir
publier un certain nombre de travaux pour maintenir en forme le Curriculum Lates, je
me suis résolu à faire une révision de ma production pour voir ce qu’il y avait encore
de fondamental à réaliser. Selon les normes du ‘’politiquement correcte”, je
commençais mes cours d’histoires de l’architecture brésilienne disant que notre
formation ethnique et culturelle basique consistait en l’hybridation des indigènes
(appellation des indiens), des portugais et des noirs. Cette prémisse, malgré sa
posture éminemment démocratique, amenait avec elle, pourtant, un sérieux
problème : l’insuffisance de données tant sur l’architecture des indiens que celle des
africains. Ceci, cependant, selon ce que j’ai pu vérifier dans les sondages d’opinion
des étudiants, ne causait pas de problème parce que, à l’unanimité, avaient la
conviction que les cours sur la culture de ces deux ethnies étaient les plus ennuyeux
du programme de la matière.
Une fois ma retraite (que j’espère définitive) prise, je puis m’accorder de me dédier
à ma recherche sans avoir à prouver les pages publiées, je décidai de me dédier à
l’étude de l’origine de ces deux populations basilaires de notre formation avec
l’intention de démarquer quelles étaient les conceptions architecturales et
urbanistiques qui étaient cachées dans les coffres des mémoires qui vinrent en
contrebande de Sibérie et d’Afrique. Je crois qu’il n’est pas nécessaire de souligner le
fait qu’une telle initiative rencontrait d’énormes difficultés, à commencer par le
manque de bibliographie et pour finir le systématique désintérêt de l’intellectualité
nationale de s’occuper du thème. En d’autres termes, je me suis rendu compte qu’il
s’agissait de deux excellents thèmes pour remplir la vie d’un retraité ”désoccupé ”.
Des deux thèmes auxquels je me consacre concomitamment, j’ai voulu apporter en
premier dans cette Maison un résumé de mes recherches sur l’interrelation Brésil-
Afrique de l’architecture. Et ceci, pour plusieurs raisons. Parmi elles je démarque que
la question indigène a été à plusieurs reprises l’objet de grands anciens membres de
cette confrérie, spécialement par la voie d’études sur les missions jésuites. Je ne
suis pas pionner - loin de là – dans les études sur le noir, mais j’alimente la
prétention de m’être approfondis dans les études de l’architecture africaine.
Sinon, voyons:
Le continent africain est 1,7 fois plus grand que l’Amérique du Sud et, même ayant
sur son territoire de vastes surfaces désertiques, sa population é 2,3 fois plus grande
que celle de notre subcontinent. Cela signifie que sa population, dans les régions
habitées, est bien plus dense que l’Amérique du sud. Démographiquement, elle est
divisée en Afrique Blanche et Noire. Celles-ci ne pouvant être confondues entre elles.
La première est constituée de peuples de teint clair, dont la probable origine est des
proche orient et qui occupent toute la côte méditerranée du continente et les
contours occidentaux et méridionaux du Sahara. Il s’agit, par conséquent, d’un
reflux vers l’Afrique d’une population qui est devenu claire pendant son long séjour
sur le continent asiatique et qui présente des caractéristiques très différentes de la
population de l’Afrique Noire. Celle-ci est occupée par une population négroïde et
occupe les régions au sud et à l’est du Sahara et une partie de la vallée du Nil. Dans
le présent travail nous nous occuperons seulement de ce dernier contingent étant
donné que c’est lui qui a fourni les immigrants au Brésil.
En Afrique Noire sont parlées à quelque chose près au alentours de mille langues
différentes. Ça vaut la peine de dire qu’il doit exister un numéro similaire de cultures
architecturales. Comme chacune d’elles se diversifient en de nombreux
programmes(temples, palais, bâtiment administratifs et communaux, places, voie
urbaines et rurales, constructions de défense, etc.), nous avons été amenés à nous
centrer sur l’appréciation des habitations et de leurs agglomérations qui sont les
programmes les plus récurrents en architecture.
Ethnographiquement, la population noire é divisée en 8 grandes lignées distribuées
comme suit : 1) Les nilotes qui sont les plus connus dû aux études réalisées sur
l’Égypte ancienne et qui habitent la première bande de la haute vallée du fleuve Nil ;
2) Les hamites qui habitent la ”corne” de Afrique ; 3) les nilotes-hamites qui habitent
les contours des grands lacs de l’Afrique centrale ; 4) Les soudanais qui occupent
l’étendue bande de terres habitables entre le Sahara et le Golfe de Guinée et bien
au-delà, qui se dirigent à l’intérieur du continent vers l’orient, par le nord de la
grande forêt équatoriale; 5) Les bacas, incorrectement nommés pygmées, qui
habitent la grande forêt tropicale ; 6) Les bantus qui constituent le plus grand
nombre intégrants et qui occupent presque toute la région en bas de cette Forêt, de
l’Atlantique jusqu’à l’Indien ; 7) Les koikoi, aussi connus par les européens comme
hottentots, qui occupaient une surface très grande au sud du continent, mais
aujourd’hui sont réduits à une étroite basse entre l’Atlantique et le désert du
Calahari, en Namibie, et les san, plus connus comme ”les bushmens”, dont l’histoire
est semblable à celles des antérieurs qui se déplaçaient sur les frontières du même
désert, par le côté oriental, entre le sud de l’Angola et le nord de l’Afrique du Sud.
Dans le contexte de l’architecture brésilienne seuls intéressent les bantus et les
soudanais parce que ce sont eux qui ont fourni des immigrants à notre pays. Parmi
eux, les bantus furent les plus importants, tant par le fait d’être plus nombreux que
par le fait qu’ils soient originaires des régions les plus importantes de cette
émigration : la ”côte ”(Angola) et la ”contre-côte” (Mozambique). Parmi eux,
pourtant, nous ne devons pas exclure ceux qui provenaient du Cameroun, du Gabon
et du Congo, comme l’ont démontrée les enquêtes que nous avons réalisées.
Les bantus
La typologie architecturale la plus commune chez les Bantus était appelée ”cabane
(construction) de cône sur cilindre” bien qu’il y ait plusieurs variétés aussi bien de
celle-ci que d’autres formes constructives comme le montre la fig. 1. Les principales
caractéristiques de ces constructions sont : a) l’existence d’une seule porte
”protégée” par un feu ; b) l’absence de fenêtre ; c) une couverture végétale ; d)
édification sur une plateforme de hauteur variable conformément à chaque culture ;
e)édification monofonctionnelle ; f) une variété de mur de torchis ou de paille et g)
habitations formées par la composition de diverses édifications indépendantes.
Fig. 2: Quelques tipologies architecturales angolaises
La typologie nommée en Afrique ”cabane de mocambo” (mocambo = faitage, c’est
à dire, construction avec deux versants) était peu commune, et endémique
seulement sur côte septentrionale de l’Angola et sur toute l’île de Madagascar.
Fig. 3: Mocambo (village) Maafale, à Madagascar
Une des caractéristiques plus spécifiques de l’architecture africaine était règlement
familier en forme de kraal. Aucun mot n’a été trouvé pour traduire ce concept en
portugais. Un kraal est constitué d’un terrain entouré qui contient plusieurs
”cubatas”, locaux de travail, le jardin potager, les arbres fructifères et d’ombre des
espaces cérémoniels, entouré d'animaux, etc. Par "cabane", on entend un bâtiment
qui abrite une activité unique, comme une cuisine, une chambre, une salle de travail,
une grange, un wc. Comme chaque "case" logé qu'une fonction, un kraal se
composait de plusieurs bâtiments. Les principales caractéristiques d'un kraal sont les
suivants: une clôture extérieure entourant la parcelle, b) l'existence de plusieurs
"huttes", c) il y a une seule entrée d) le bâtiment principal est celui du ”chef", e) une
gamme importante d’activités exercées à l'extérieur f) l'existence des cultures locales
et des arbres (fruitiers ou à l'ombre) et parfois g) l'existence d'animaux de basse-
cour.
Fig. 4: Un kraal zulu du sud du Mozambique
La conjonction de plusieurs enclos forme un village dont le nom le plus répandu est
"Quilombo" le mot quimbundo désignatif de village. Par conséquent, la connotation
péjorative que le mot a finalement obtenue au Brésil n’a aucun fondement. Ici, le
mot "Quilombo" ne doit être compris que comme «village des noirs ».
La grande variété de cultures de la lignée Bantu a donné lieu à une égale diversité
des formes urbaines parmi lesquelles il convient de souligner ”les quilombos” en
raison de leurs formes d'adaptation au Brésil. En règle générale, ce sont des
juxtapositions de kraals séparés par une route principale en raison des divisions
internes de la tribu.
Une autre forme bien que plus rare était connue comme "sanzala". Ce type de
village est formé par une route centrale (extrémités ouvertes ou fermées) dans dont
les côtés sont regroupées sous forme de ruban composés de nombreuses
«cabanes». La juxtaposition des ”cabanes” suivait les règles fixes de séparation des
différents clans.
Fig. 5 : Un quilombo Cuanhama, sud-est Angola.
Fig. 6: “Sanzala” Fang, du Gabon.
Fig. 7: Sanzala Quicongo, nord-est Angola.
Semblable à la façon dont les quilombos étaient formés, les villes bantus résultent
également de la juxtaposition de ces villages. Comme la société africaine a été
caractérisée par une forte cohésion tribale, il était courant pour les villes de
s’organiser par secteurs où chacun est composée de personnes d'une même tribu. En
d'autres termes, ceci se matérialisait sous forme de colonies coupées par peu, mais
grandes et larges avenues, plus ou moins parallèles et perpendiculaires les unes aux
autres, formant ce que l'on pourrait qualifier de super-blocs.
Fig. 8: Pointe de l’île, Île du Mozambique
Normalement, chaque super-bloc est divisé en blocs qui peuvent être séparés par
des rues ou par de simples murs, parfois de hauteur considérable. Chaque bloc est
caractérisé par la présence d'une limite externe clôturée et l’accès donné par une
seule entrée. Chaque bloc était identifié par la tribu qui l’habitait, ce qui signifie que
chacun d'entre eux parlait une langue ou un dialecte propre à lui. En règle générale,
chaque bloc a une rue principale reliant l'entrée à la place centrale où se trouvaient
les bâtiments les plus importants de la communauté. De cette rue principale sont
dérivées de petites rues qui bifurquent en ruelles. Cette route était très complexe et
nécessitait une certaine connaissance préalable du lieu pour un déplacement aisé.
Les maisons, à son tour, était formée par la combinaison de plusieurs bâtiments
disposés autour d'une cour centrale entourée par une légère clôture, dont le mode
d’organisation reflétait clairement la structure organisationnelle du kraal rural avec la
différence qu'il est plus compact, ce qui empêchait presque toujours l'existence d'un
jardin, mais presque jamais il ne manquait de grand arbres pour des raisons
fonctionnelles (alimentation de secours et des médicaments) ou religieuses
(logement des divinités). Dans les régions désertiques, bien sûr, la présence d'arbres
étaient insignifiantes.
Les soudanais
Les Soudanais occupent une bande relativement étroite bande de terre entre le
Sahara et le golfe de Guinée par rapport à sa longueur qui s'étend de l'Atlantique au
voisinage de la région des Grands Lacs. Depuis les temps pré-chrétiens ces
populations ont reçu des influences des populations blanches d'Afrique influences
qui sont parfois à tort présenté comme étant socialement plus «évolué». Leurs
typologies architecturales ont été plus variées en raison de la variété des
écosystèmes où ils vivent. Plus on s’approche du Sahara, des régions semi-
désertiques, plus leurs enclos étaient compacts avec de hauts murs dont le but était
de protéger les bâtiments contre les vents chauds du désert. Ce type de construction
est appelé "château-maisons».
Fig. 9: Case-chateaux, nord du Bénin.
Dans la région intermédiaire (de la savane), le climat est plus doux, ce qui permet
aux parties d'être moins compactes et les murs d'enceinte de kraals moins élevés.
Communément ces formes de kraals sont appelés «maison-cour."
Fig. 10: Cubata Musgo, Sud du Tchad.
Fig. 11: Maison-Cour Musgo, sud du Tchad.
Fig. 12: Maison-Cour Sirigu.
Sur la bande côtière, super-humide et les forêts denses, les enclos étaient plus libre
et ouvert. Typologiquement, il y avait une grande variété de formes - comme, dans
le reste de toute l'Afrique - mais ici, la porte est placée à l'entrée à droite du
"mocambo" et largement hégémonique, contrairement aux Bantus, chez qui elle
était en règle générale, mis à à gauche. Comme cette région fournissait un littoral de
mangroves et contenait de nombreux lacs et lagons, ces populations ont appris à
construire leurs maisons sur pilotis sur l'eau, car la température ambiante est plus
faible dû au fait que l'énergie solaire peut être partiellement transformée en vapeur
d'eau. Cela a eu pour conséquence que les populations de ces villages ne marchaient
que très peu sur terre ferme.
Fig. 13: Kraal dans les montagnes de Santiago du Cap Vert.
Fig.14: Kraal Euê, dans la région côtière du Ghana
Fig. 15: Village Tofinou, Lac Nokué, Benin.
Fig. 16: Village Iene – Senegal.
Le nom le plus commun donné aux villages soudanais était «tabanca» qui, en
général, était plus complexes que celles des Bantous. Tout d'abord, parce qu'ils sont
plus âgés ce qui a permis une plus grande expérimentation dans leurs organisations
spatiales. Contrairement aux pratiques religieuses bantus qui avec un caractère plus
domestique, les Soudanais cultivaient "des lieux de cultes" (au Brésil appelé
"terreiros") périphériques au village.
Une plus grande expérience dans l'organisation de l'Etat a fait que les "tabancas"
présentent une organisation interne plus proche de la notion de «zonage des
usages» dans l'urbanisme européen. En général, la séparation entre les différents
enclos(kraals) était plus spatiale que physique, de sorte que la proximité plus ou
moins grande entre la "cabane" permet d'identifier l'individualité de chaque kraal.
Fig. 17: Plan d’une partie de la ville de Ilesha, Nigéria.
La même chose est également arrivée à la ville soudanaise. Là aussi les villes étaient
aussi formées par la juxtaposition de «tabancas« dont le format était évident par la
perception visuelle simple. Ici aussi, la structure tribale a été le facteur principal de
l'organisation interne des villes. Les figures suivantes sont de la région semi-
désertique, délibérément choisi parce qu’elles ne présentent pas de végétation et
donc plus facile à lire visuellement. Encore plus visible, ces villes ont également été
divisé en grands blocs qui pourrait également être subdivisées où chaque fraction
avait peu d’accès. Dans la plupart des cas, il a été réduit à un unique.
Fig. 18 Ville de Kano – Nigéria.
Fig. 19: Ville de Mopti – Mali.
Traduction par Abiola Akandé YAYI
Étudiant en Architecture à l’Université Fédérale d’Uberlândia
Minas Gerais-Brésil