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INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE POUR L'EXPLOITATION DE LA MER Contrats Doctorants Ifremer 2015-2016 p. 1/6 ANNEE UNIVERSITAIRE 2015 - 2016 PROPOSITION DE SUJET DE THESE POUR UNE DEMANDE DE CONTRAT DOCTORANT 1. PROGRAMME DE RECHERCHE DETAILLE Le présent travail de recherche se rattache naturellement au projet PJ 0311 Océan Côtier et Echanges Avec le Large (OCEAL) dont le chef de projet est Pascal Lazure. L’action la plus naturelle serait A031103.1 Golfe de Gascogne / Eprigram qui sera transformée en 2015 en Golfe de Gascogne. Contexte. Le présent travail de recherche vise à améliorer la description du devenir des eaux d’origine continentale dans le milieu marin et plus particulièrement dans le golfe de Gascogne. C’est une question à multiple facettes qui concerne aussi bien l’enrichissement du milieu côtier à la base de la productivité de cette frange de l’océan que la pollution marine par les métaux lourds (1). La dynamique des nutriments et métaux implique de nombreux processus qui échangent des quantités significatives avec les phases dissoutes (e.g adsorption sur les particules conjuguée à leur chute, production primaire, réactions d’oxydation de l’ammonium en nitrate…). Ces processus rendent très difficile, voire impossible, l'étude du transport et de la dispersion à l’aide de ces traceurs. Dans cette perspective, il est essentiel de rechercher des traceurs conservatifs dont le devenir en mer est plus simple à appréhender. L’originalité des travaux proposés repose sur l’utilisation complémentaire d’une deuxième traceur, naturel et conservatif, le tritium, en complément de la modélisation numérique et de climatologie. On exploite classiquement pour ce type de recherche, un traceur naturel conservatif qui a été observé et modélisé depuis longtemps : la salinité (2). Il a fait l’objet de nombreuses observations par des systèmes en point fixe automatisés, jusqu’à l’observation en temps réel (www.previmer.org (3)). C’était par exemple l’objet du déploiement d’un réseau, dit « réseau des îles » (4) : ces points d’observation, placés à distance des grands bassins versants (Loire, Gironde), ont permis conjointement aux climatologies (http://www.ifremer.fr/climatologie- gascogne/ (5)) et aux modèles numériques de circulation, de parvenir à une description à grande échelle des panaches fluviaux et de leurs fluctuations saisonnières jusqu’à assez haute fréquence (6). Plus ponctuellement, ce traceur a aussi permis de mettre en évidence les incursions des dessalures au-delà du plateau continental (7). Néanmoins, la salinité présente un certain nombre d’inconvénients : on connaît avec une assez bonne précision les apports du fait d’un réseau d’observations assez dense, ancien et organisé. Cependant, localement certaines estimations sont biaisées (observation des débits faites à la limite de la remontée de la marée, en amont dans les bassins versants), et certaines sources sont ignorées (bassins versants trop petit, résurgences karstiques). D'autre part ce traceur unique « classique » ne permet pas de distinguer ses différentes origines, en particulier les apports de la Loire par rapport à ceux de la Vilaine et de la Gironde et/ou de la Charentes. Malgré les nombreuses observations en milieu marin décrites plus haut, la disponibilité de modèles depuis plusieurs années bien adaptés, en terme de résolution (un panel est visible sur www.previmer.org ) et de forçage (haute résolution spatiale et temporelle fournie par le système d’analyses et de prévision de Météo France, AROME), d’une très longue expérience sur la région (1,2,4,6,7), de nombreuses interrogations persistent sur le devenir des panaches des fleuves à différentes échelles d’espace et de temps : - A petite échelles, sur les régions adjacentes des grands estuaires (baie de Vilaine, baie de Bourgneuf, pertuis Charentais), quelles sont les contributions respectives des différents apports (e.g Loire vs Vilaine ou Gironde vs Charentes) ? - A moyenne échelle, entre la côte et le milieu du plateau continental (ie le plateau interne), quels sont les processus qui contribuent le plus à la dispersion et au transport perpendiculaire aux isobathes ? - A l’échelle globale du golfe, quels sont les bilans de masse d’eau douce sur le plateau ? de là on pourrait déduire les temps de résidence et les temps de renouvellement des masses d’eau associées ; puis enfin on pourrait mettre cela en relation avec les différents processus actifs déjà identifiés ou soupçonnés ? - Une manifestation nette des limites de nos connaissances réside dans le fait que l’on n’a toujours pas compris comment se restaure le signal de salinité marine en été durant la diminution des apports hydriques : les modèles sous-estiment systématiquement la vitesse de restauration par rapport aux données (6). Cela révèle la mauvaise prise en compte de certains processus. Dans cette perspective, on propose de compléter l’image que nous donne la salinité, à l’aide d’un second traceur qui a la même qualité que le précédent (i.e parfaitement conservatif et simple à prélever dans le milieu) : il s’agit de l’eau tritiée, notée HTO. T désigne le tritium un atome d’hydrogène dont le noyau contient deux neutrons. Le tritium est un radionucléide (ndlr sa période de demi-vie est de 12,3 années) qui est produit naturellement dans la haute

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Contrats Doctorants Ifremer 2015-2016 p. 1/6

ANNEE UNIVERSITAIRE 2015 - 2016

PROPOSITION DE SUJET DE THESE POUR UNE

DEMANDE DE CONTRAT DOCTORANT

1. PROGRAMME DE RECHERCHE DETAILLE Le présent travail de recherche se rattache naturellement au projet PJ 0311 Océan Côtier et Echanges Avec le Large (OCEAL) dont le chef de projet est Pascal Lazure. L’action la plus naturelle serait A031103.1 Golfe de Gascogne / Eprigram qui sera transformée en 2015 en Golfe de Gascogne. • Contexte. Le présent travail de recherche vise à améliorer la description du devenir des eaux d’origine continentale dans le milieu marin et plus particulièrement dans le golfe de Gascogne. C’est une question à multiple facettes qui concerne aussi bien l’enrichissement du milieu côtier à la base de la productivité de cette frange de l’océan que la pollution marine par les métaux lourds (1). La dynamique des nutriments et métaux implique de nombreux processus qui échangent des quantités significatives avec les phases dissoutes (e.g adsorption sur les particules conjuguée à leur chute, production primaire, réactions d’oxydation de l’ammonium en nitrate…). Ces processus rendent très difficile, voire impossible, l'étude du transport et de la dispersion à l’aide de ces traceurs. Dans cette perspective, il est essentiel de rechercher des traceurs conservatifs dont le devenir en mer est plus simple à appréhender. L’originalité des travaux proposés repose sur l’utilisation complémentaire d’une deuxième traceur, naturel et conservatif, le tritium, en complément de la modélisation numérique et de climatologie. On exploite classiquement pour ce type de recherche, un traceur naturel conservatif qui a été observé et modélisé depuis longtemps : la salinité (2). Il a fait l’objet de nombreuses observations par des systèmes en point fixe automatisés, jusqu’à l’observation en temps réel (www.previmer.org (3)). C’était par exemple l’objet du déploiement d’un réseau, dit « réseau des îles » (4) : ces points d’observation, placés à distance des grands bassins versants (Loire, Gironde), ont permis conjointement aux climatologies (http://www.ifremer.fr/climatologie-gascogne/ (5)) et aux modèles numériques de circulation, de parvenir à une description à grande échelle des panaches fluviaux et de leurs fluctuations saisonnières jusqu’à assez haute fréquence (6). Plus ponctuellement, ce traceur a aussi permis de mettre en évidence les incursions des dessalures au-delà du plateau continental (7). Néanmoins, la salinité présente un certain nombre d’inconvénients : on connaît avec une assez bonne précision les apports du fait d’un réseau d’observations assez dense, ancien et organisé. Cependant, localement certaines estimations sont biaisées (observation des débits faites à la limite de la remontée de la marée, en amont dans les bassins versants), et certaines sources sont ignorées (bassins versants trop petit, résurgences karstiques). D'autre part ce traceur unique « classique » ne permet pas de distinguer ses différentes origines, en particulier les apports de la Loire par rapport à ceux de la Vilaine et de la Gironde et/ou de la Charentes. Malgré les nombreuses observations en milieu marin décrites plus haut, la disponibilité de modèles depuis plusieurs années bien adaptés, en terme de résolution (un panel est visible sur www.previmer.org) et de forçage (haute résolution spatiale et temporelle fournie par le système d’analyses et de prévision de Météo France, AROME), d’une très longue expérience sur la région (1,2,4,6,7), de nombreuses interrogations persistent sur le devenir des panaches des fleuves à différentes échelles d’espace et de temps :

- A petite échelles, sur les régions adjacentes des grands estuaires (baie de Vilaine, baie de Bourgneuf, pertuis Charentais), quelles sont les contributions respectives des différents apports (e.g Loire vs Vilaine ou Gironde vs Charentes) ?

- A moyenne échelle, entre la côte et le milieu du plateau continental (ie le plateau interne), quels sont les processus qui contribuent le plus à la dispersion et au transport perpendiculaire aux isobathes ?

- A l’échelle globale du golfe, quels sont les bilans de masse d’eau douce sur le plateau ? de là on pourrait déduire les temps de résidence et les temps de renouvellement des masses d’eau associées ; puis enfin on pourrait mettre cela en relation avec les différents processus actifs déjà identifiés ou soupçonnés ?

- Une manifestation nette des limites de nos connaissances réside dans le fait que l’on n’a toujours pas compris comment se restaure le signal de salinité marine en été durant la diminution des apports hydriques : les modèles sous-estiment systématiquement la vitesse de restauration par rapport aux données (6). Cela révèle la mauvaise prise en compte de certains processus.

Dans cette perspective, on propose de compléter l’image que nous donne la salinité, à l’aide d’un second traceur qui a la même qualité que le précédent (i.e parfaitement conservatif et simple à prélever dans le milieu) : il s’agit de l’eau tritiée, notée HTO. T désigne le tritium un atome d’hydrogène dont le noyau contient deux neutrons. Le tritium est un radionucléide (ndlr sa période de demi-vie est de 12,3 années) qui est produit naturellement dans la haute

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atmosphère (tritium cosmogénique). Il marque la vapeur d’eau atmosphérique, les eaux de pluie, les eaux continentales et marines (8-10). Il a été et est encore rejeté en quantités importantes par les activités humaines : les essais nucléaires aériens dans les années 1960 (11), la production d’énergie électronucléaire (12-14) ou le retraitement des combustibles nucléaires (15). L’IRSN et l’Ifremer se sont associés pour exploiter « l’opportunité » des rejets strictement contrôlés des radioéléments artificiels en mer dès les années 80 (Antimoine 125, Césium 137, Technecium 99… (16-40) ). Cette collaboration a permis de comprendre certains traits de la circulation dans le Golfe Normano Breton (circulation résiduelle et tourbillons (41)), à l’échelle de la Manche (détermination de temps de transit des masses d’eau côtière et leur flux à travers le pas de Calais (26)), la répartition et la composition des masses d’eau de la mer du nord (25)… Bref, une exploitation conjointe fructueuse à l’échelle nationale et internationale (42, 43). La possibilité de réaliser des bilans quantitatifs extrêmement précis (à 5 % près (26, 28,29)) entre les flux rejetés et les quantités de radionucléides mesurées en mer a permis de :

• améliorer significativement la connaissance des forçages hydrodynamiques (29-32, 44, 45) • mettre en évidence, voire de quantifier , les circulations de masses d'eaux inconnues jusqu'alors en Manche

et Mer du Nord notamment (25, 26, 28, 46). L'utilisation d'un nouveau traceur strictement conservatif dont les flux sont connus très précisément (à quelques pourcents près, bien au-delà de la précision avec laquelle on connaît les débits hydriques) et différenciés à l'échelle du golfe de Gascogne (la Loire reçoit des flux trois fois plus importants que la Gironde), ouvre des perspectives de quantification et de découvertes similaires. En France le tritium, particulièrement sous forme d’eau tritiée, fait l’objet d’un suivi régulier dans l’environnement (Réseau national de Mesure de la radioactivité dans l'environnement - www.mesure-radioactivite.fr). Ce suivi réglementaire imposé aux exploitants est supervisé par l’Agence de Sûreté Nucléaire qui comptabilise également les flux rejetés (www.asn.fr/sites/tritium/plus/bilan-rejets-tritium.html, www.asn.fr/sites/tritium/fichiers/Synthese-inventaire-tritium2012.pdf). Sur la région d’étude qui nous intéresse ici, les sources de tritium sont essentiellement les centrales nucléaires le long de la Loire et de la Gironde (12-14). La connaissance des apports liquides des centrales nous permettra de pouvoir faire des bilans de masse beaucoup plus précis qu’avec la salinité pour laquelle une partie des apports diffus d’eau douce nous échappe. Sachant que :

• les chroniques des rejets de tritium sont modulées dans le temps de façons assez différentes des apports hydriques,

• tous les fleuves et rivières (eg Vilaine, Charentes…) ne sont pas marqués par le tritium, une autre image de la dispersion (i.e. donnée par les champs scalaires des concentrations en tritium), complémentaires de la première (i.e. champs scalaires de salinité) peut être appréhendée. • Objectifs généraux de la thèse. - Décrire la distribution du tritium et sa variabilité dans le golfe de Gascogne et préciser les aires de dispersion des panaches (Loire, Gironde) notamment sous l’influence de processus identifiés comme le courant d’automne (46), celui des Landes (47) ou de la dynamique de sous-mésoéchelle de plateau (49) ; - Estimer des temps de résidences (ou de renouvellement) des eaux douces sur le plateau du golfe de Gascogne à l’aide de bilan quantitatif précis ; - Confirmer et affiner l’image des panaches fluviaux par l’utilisation conjointe des deux traceurs tritium et salinité pour évaluer les contributions respectives des apports sur les zones adjacentes des grands estuaires (baie de Bourgneuf, baie de Vilaine, pertuis Charentais) ; - Utiliser les chronologies précises de rejet et très nettement différenciées entre la Loire et la Gironde (un facteur 3) pour estimer les aires d’influence de ces deux grands panaches et valider les processus de dispersion représentés par les modèles (notamment le long de la côte vendéenne). Y a-t-il moyen de generaliser en terme de processus a d’autres regions de d’hydro similaire = mettre un peu de hauteur sur le sujet, pas rester G gascogne centré… et le dire ici • l’intérêt général ainsi que l'intérêt pour l'Ifremer, Le sujet identifié ici s’inscrit dans les problématiques mises en exergue dans les différentes prospectives nationales (prospective INSU/OA – « l’interface continent-océan » p25 (49) –, prospective scientifique Scientifique Océanographie Opérationnelle – recommandations R21 et R26 (50)) ainsi que dans le plan stratégique de l’Institut (ie dans l’optique « d’améliorer et pérenniser les systèmes de mesures existants en particulier dans les panaches, les estuaires et les apports des bassins versants », p26 du document) déclinées dans la feuille de route du département Ifremer/ODE. Il intéresse particulièrement l’IRSN dans la perspective de l'étude et de la modélisation du devenir des rejets chroniques ou accidentels aboutissant en mer)

• l’originalité et le caractère innovant des recherches :

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Ce travail s'appuie sur la possibilité de réaliser des mesures à bas niveau du Tritium soluble. Les méthodes classiques (scintillation liquide) ne permettent pas de détecter moins de 1 Bq/L. La méthode (47,48) mise en œuvre permettra de gagner un à deux ordres de grandeur (0,01 à 0,1 Bq/L) ; elle permettra ainsi de détecter et quantifier dans toutes les masses d'eaux du golfe la présence de tritium. Le tritium a été jusqu'ici peu utilisé pour les études sur le plateau du golfe de Gascogne ; à la différence des niveaux mesurés dans l’environnement autour du point de la Hague (quelques centaines de Bq/L (30) bien exploités à petites échelles (27,41,42, 43) ), les niveaux de tritium induits par les rejets des centrales électronucléaires dans les fleuves Loire et Gironde sont beaucoup plus ténus (quelques Bq/L), conduisant à des concentrations à l'échelle du golfe si faibles qu’elles ont longtemps échappées aux méthodes classiques de détection. Le procédé de comptage que l’on compte mettre en œuvre dans le cadre de cette thèse est à la pointe mondiale des savoirs-faire ; seuls quelques laboratoires dans le monde (CEA/LSCE, Tritium lab à Miami, le SOC à Southampton et donc l’IRSN/LMRE-LRC) en ont la maîtrise. Cette méthode a été utilisée en mode exploratoire lors des campagnes ASPEX au cours des étés 2009 à 2011. Les résultats obtenus (non publiés) sont présentés sur la figure 1 ; ils attestent de la qualité du marquage en eau tritiée, différenciée du bruit de fond Atlantique (de l’ordre de 0,1 Bq/L) jusqu’aux accores du plateau continental.

Figure 1 : Synthèse des mesures bas niveau de tritium effectuées pendant les campagnes ASPEX (juillet 2009

et septembre 2010, montrant une nette signature des panaches à grande échelle.

Enfin, des systèmes originaux seront mis en œuvre pour l’échantillonnage à haute fréquence nécessaire à la caractérisation des termes sources dans les rivières. Le système fluidion TM basé sur les microfluides sera au moins testé voire exploité dans le cadre de suivis ponctuels (quelques mois) des flux de rejets. • les approches méthodologiques : En plus des prélèvements d'opportunité réalisés lors de campagnes déjà programmées, une à deux campagnes dédiées sont envisagées dans le cadre de la thèse. Un effort particulier sera porté sur la connaissance des termes-sources en tritium issus de la Loire et de la Gironde. En plus des données de flux fournies par les exploitants et déduites des transferts en rivière, des mesures quotidiennes seront réalisées aux embouchures pour caractériser précisément les flux de tritium et rendre possible les comparaisons entre les quantités de radionucléides mesurées et simulées à l'échelle du golfe. • identification des avancées qui donneront lieu à publication :

! Description à l’échelle régionale de l’environnement radioécologique et de la variabilité de cet environnement à l’échelle saisonnière et interannuelle : l’exploitation de 15 ans de campagnes (ATMARA, TRIMADU, ARCANE, OVIDE, ASPEX) dont les échantillons ont pu être mesurés récemment avec le progrès des moyens de mesures mentionnés ci-dessus des moyens de mesures permettent d’envisager sereinement et rapidement cette première publication (i.e. au cours de la première année).

! Identification des contributions régionalisées des apports des panaches fluviaux et leurs dynamiques avec une base de validation par l’observation et la connaissance des flux des différents traceurs.

! Identification et amélioration de la prise en compte des forçages déterminant pour la dispersion. • les applications possibles :

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Pour l’Ifremer une application est une extension de l’expertise en terme de devenir des apports continentaux en zone côtière. Cette expertise est déjà délivrée auprès par exemple de l’ONEMA (52) à l’aide de l’outil de modélisation numérique seul. Elle pourra ainsi être confortée par l’observation in situ. Par ailleurs, qu’il s’agisse des questions sensibles de la gestion « de l’eau douce dans les pertuis charentais » ou bien que cela concerne la zone adjacente à l’estuaire de la Loire que constitue la baie de Vilaine, sujette à l’eutrophisation conduisant à des hypoxies récurrentes, exceptionnellement des anoxies (Rossignol-Strick, 1985), des éléments supplémentaires de connaissances permettront de conforter l’expertise de l’institut. Pour l'IRSN, la connaissance de la dispersion des substances solubles en mer est un enjeu essentiel : l'Institut doit pouvoir dire ce que deviennent les rejets industriels de radionucléides, à quelle vitesse ils se déplacent et avec quelle dilution. Cette connaissance est nécessaire pour les rejets chroniques effectués en fonctionnement normal des installations ; elle est indispensable pour les rejets accidentels pouvant entraîner des concentrations en radionucléides significatives dans l'environnement. L’IRSN a développé un outil de simulation de la dispersion applicable en situation de crise nucléaire qui s'appuie sur les outils développés par l'Ifremer (projet STERNE). Cet outil a pu être testé en Manche et mer du Nord avec les mesures de radionucléides solubles (28-30, 51) et une fiabilité comparable est recherchée pour la façade Atlantique. Le travail réalisé dans le cadre de ce projet y contribuera fortement. • collaborations avec des laboratoires extérieurs : Le travail s’appuie sur les compétences des deux laboratoires impliqués, il concernera également :

- En interne Ifremer, le LERMPL (dans la ligne du programme DIETE) et du LERPC (dans le contexte de la gestion conflictuelle de l’eau douce dans les pertuis charentais)

- L’unité propre de l’Ifremer d’Ecologie et Modèles Halieutiques (EMH) que l’on ne sollicitera que pour des prélèvements in-situ d’opportunité au cours des campagnes d’évaluation halieutiques Pelgas et Evhoe.

- En externe, une collaboration avec le laboratoire EPOC de Bordeaux (Aldo Sottolichio) est envisagée pour l’évaluation du devenir du rejet de la centrale du Blayais, source importante pour la Gironde.

- A l’IRSN, Patrick Boyer du LM2E (Laboratoire de Modélisation pour l'Expertise Environnementale) mettra en œuvre le modèle de transfert en rivière CASTAUR pour l'évaluation des termes sources fluviaux.

Enfin, le contexte programmatique LEFE/EC2CO avec en particulier un axe transverse mis en place depuis 2014, est également favorable pour agréger autour de ce travail des collaborations plus formelles que celles en place aujourd’hui. De même, les agences disposant de moyens que la question intéresse au premier chef (Agence de l’eau Loire Bretagne et Agence de l’eau Adour Garonne) seront démarchées plus directement.

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• Echéancier Mois 1-6 7-12 13-18 19-24 25-30 31-36 Bibliographie. Compilation des données existantes (données EdF et ASPEX) : quantité sur le plateau, flux arrivant par Loire et Gironde.

Acquisition d’échantillons, mesures et gestion des données (participation Pelgas, Evhoe, campagne dédiée, campagne DIETE). Mesures des termes sources estuariens.

Evaluation du paysage radioécologique du golfe de Gascogne : quantité, temps de résidence sur le golfe de Gascogne.

Publication Analyses conjointes salinité/tritium pour dégager une image spatialisée des contributions des apports continentaux et de sa variabilité.

Publication Mise en place des configurations modèles : zooms des zones adjacentes Loire et Gironde. Comparaison aux données in situ.

Exploitation conjointe données/simulations pour la description fine des différentes contributions sur les zones adjacentes.

Publication Rédaction Manuscrit Bibliographie  1. B. Boutier et al., Oceanologica Acta 23, 745 (12/1/, 2000). 2. P. Lazure, A.-M. Jegou, Oceanologica Acta 21, 165 (3, 1998). 3. G. Charria et al., Mercator Ocean - Quaterly Newsletter 49, 9 (2014). 4. P. Lazure, A.-M. Jegou, M. Kerdreux, Scientia Marina 70, 1 (2006). 5. S. Michel, A. M. Treguier, F. Vandermeirsch, Continental Shelf Research 29, 1070 (2009). 6. P. Lazure, V. Garnier, F. Dumas, C. Herry, M. Chifflet, Continental Shelf Research 29, 985 (2009). 7. G. Reverdin et al., Journal of Marine Systems 109–110, Supplement, S134 (1, 2013). 8. B. Blavoux et al., Journal of Hydrology 494, 116 (6/28/, 2013). 9. F. Eyrolle-Boyer et al., Journal of Environmental Radioactivity 139, 24 (1, 2015). 10. H. von Buttlar, W. F. Libby, Journal of Inorganic and Nuclear Chemistry 1, 75 (3, 1955). 11. E. Fourré et al., Earth and Planetary Science Letters, Volume 245 (2006). 12. P. Ciffroy, F. Siclet, C. Damois, M. Luck, Journal of Environmental Radioactivity 90, 110 (2006). 13. N. Goutal et al., Journal of Environmental Radioactivity 99, 367 (2, 2008). 14. F. Siclet, Hydroécol. Appl. 13, 43 (2001). 15. S. Charmasson, P. Bailly du Bois, H. Thébault, D. Boust, B. Fiévet, in Collection « Mer et Océan »

(coord. A. Monaco et P. Prouzet), I. editions, Ed. (Environnement : des milieux et des Sociétés (HERMES SCIENCE PUBLISHING), Hermes Science Publishing Ltd 27-37 St George's Road London SW19 4EU UK, 2014), vol. Volume 2 –Vulnérabilité au changement global, pp. 331-372.

16. P. P. Povinec, P. Bailly du Bois, P. J. Kershaw, H. Nies, P. Scotto, Deep Sea Research Part II: Topical Studies in Oceanography, Volume 50 (2003).

17. P. Guéguéniat et al., Estuarine, Coastal and Shelf Science, 39 (1994). 18. P. Guéguéniat, P. Bailly du Bois, R. Gandon, In:Environmental Radioactivity in the Arctic, Per Strand

and Andrew Cooke ed. , Norwegian Radiation Protection Authority, pp.102 (1995). 19. P. Guéguéniat, P. Bailly du Bois, J. C. Salomon, M. Masson, L. Cabioch, Journal of Marine Systems, 6

(1995). 20. P. Guéguéniat, P. Bailly du Bois, J. C. Salomon, in BNS/SFEN - 1-3 juin 1995 Bruxelles "Applications

non énergétiques des sciences nucléaires" Belgian Nuclear Society. (1995). 21. P. Guéguéniat, J. Herrmann, P. Kershaw, P. Bailly du Bois, Y. Baron, in Radionuclides in the Oceans,

inputs and inventories, RADOC 96-97, Les Editions de Physique, Coordinators : P. Guéguéniat, P. Germain, and H. Métivier. (1997), pp. 121-154.

22. P. Guéguéniat, P. Kershaw, J. Herrmann, P. Bailly du Bois, Science of the Total Environment, 202 (1997).

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23. P. Garreau, P. Bailly du Bois, Radioprotection - Colloques 32, C2 381 (1997). 24. J. Herrmann, P. J. Kershaw, P. Bailly du Bois, P. Guéguéniat, Journal of Marine Systems, Vol. 6 N° 5

(1995). 25. P. Bailly du Bois, P. Guéguéniat, R. Gandon, R. Léon, Y. Baron, Netherlands Journal of Sea Research 31,

1 (1993). 26. P. Bailly du Bois, J. C. Salomon, R. Gandon, P. Guéguéniat, Journal of Marine Systems 6, 457 (1995). 27. P. Bailly du Bois, M. Rozet, K. Thoral, J. C. Salomon, Radioprotection - colloques, April 1997, Numéro

spécial "Radionuclides in the Oceans", RADOC 96-97, Proceedings Part 1 "Inventories, behaviour and processes" Cherbourg-Octeville (France), 7-11 October, 1996. Edited by : P. Germain, J.C. Guary, P. Guéguéniat and H. Métivier 32, 63 (1997).

28. P. Bailly du Bois, P. Guéguéniat, Continental Shelf Research ; FluxManche II dedicated volume 19 1977 (1999).

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