Inria - Rapport annuel 2010
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Rapport annuel 2010
02 _ Paroles de chercheurs
08 _ Inventer Pour servIr 09 _ Éditorial12 _ Une organisation repensée
pour un nouveau mode de fonctionnement20 _ Des partenariats plus structurés et plus ambitieux25 _ Transfert pour l’innovation : la recherche au service des enjeux contemporains
30 _ PlaIsIr d’Inventer
40 _ Inventer, sur le terraIn
50 _ Penser demaIn 58 _ Débats
70 _ Indicateurs, budgets, effectifs74 _ Équipes-projets actives en 2010 80 _ Partenaires académiques81 _ Organigrammes et conseils
Pour communiquer, se soigner, voyager ou encore se divertir,
notre société compte toujours plus sur les technologies numériques.
Souvent invisibles, ces technologies tendent à simplifier nos tâches
et enrichir notre quotidien.
Au cœur des sciences informatiques et mathématiques, en allant
de la recherche fondamentale au développement technologique
et au transfert industriel, les chercheurs d’Inria, institut public
de recherche, inventent les technologies numériques de demain.
La recherche Inria est collaborative, comme en témoignent la diversité
des talents réunis dans les équipes de recherche et les nombreuses
collaborations avec les acteurs de la recherche publique et privée,
en France et à l’étranger.
En compétition avec les meilleurs spécialistes mondiaux dans leur
domaine, les chercheurs et collaborateurs d’Inria se donnent aussi pour
mission de partager leurs connaissances avec le plus grand nombre.
Inventeurs du monde numérique
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /1
VIE PRIVÉE NUMÉRIQUE
« La place que prend l’informatique dans notre environnement quotidien est incontestablement une source de progrès… qui pourrait vite devenir un cauchemar si nous ne veillons pas à protéger la vie privée de chacun. »Claude Castelluccia, directeur de recherche, équipe-projet Planète, centre de recherche Grenoble — Rhône-Alpes
L’objectif des travaux de recherche de
l’équipe Planète est d’analyser les logiciels
et les services numériques existants, comme
les réseaux sociaux et les téléphones
intelligents. Dans un monde où tout est
connecté… et repérable, ces travaux visent
à développer de nouvelles solutions pour
protéger la vie privée des utilisateurs, tout en
garantissant une qualité optimale de service.
2/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
« Quelques grammes de sémantique dans un monde de liens permettent de mieux gérer les données posées et consultées sur internet, de faciliter leur recherche et leur utilisation. Mes travaux visent à donner aux internautes les moyens de maîtriser leur présence sur le Web. »
INtERNEt
Les recherches menées par l’équipe Edelweiss
se consacrent aux raisonnements sur ces masses
croissantes de données en ligne. Les chercheurs
s’intéressent aux métadonnées, données
qui caractérisent d’autres données et
permettent de les trier et d’en évaluer la
pertinence. Contrôler les métadonnées, c’est,
demain, pouvoir contrôler le Web.
Fabien Gandon, équipe-projet Edelweiss, centre de recherche Sophia Antipolis – Méditerranée
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /3
ENVIRoNNEMENt-ÉNERgIE
« Les mathématiques permettent de voir l’invisible. Notre projet consiste à cartographier précisément le sous-sol, pour optimiser l’exploitation des sources d’énergies fossiles (pétrole, gaz). Nous cherchons également à modéliser les phénomènes géophysiques destructeurs, pour déterminer les zones à risques et ainsi pouvoir protéger les populations. »Hélène Barucq, responsable de l’équipe-projet Magique-3D, centre de recherche Bordeaux – Sud-Ouest
4/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
L’équipe Magique-3D travaille sur l’imagerie
sismique et le calcul pour la sismologie.
Elle met au point des méthodes numériques
pour recueillir, traiter et agréger de grandes
quantités d’informations. Elle élabore des
modèles complexes et tire parti des ressources
du calcul haute performance pour les exploiter
dans des études géophysiques.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /5
Regarder
SANtÉ
L’équipe Visages a développé un appareil
de neuronavigation, véritable “gPS du
cerveau ”, qui permet de guider le geste
médico-chirurgical en temps réel avec
simplicité et précision. Ce système de
contrôle par l’image est utilisé dans le cadre
de la stimulation magnétique transcrânienne,
réponse thérapeutique à la dépression.
« La dépression est un problème majeur de santé publique. à travers mes travaux, je cherche à améliorer les réponses thérapeutiques apportées par la neurostimulation. Chaque jour, à l’hôpital de Rennes, les solutions mises au point servent à traiter un grand nombre de patients. »
Pierre Hellier, chargé de recherche au sein de l’équipe-projet Serpico, centre de recherche Rennes — Bretagne-Atlantique. C’est avec l’équipe-projet Visages que Pierre Hellier a contribué à imaginer un dispositif de neuronavigation.
6/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
L’équipe Demar tend à améliorer les
méthodes de stimulation électrique :
c’est l’application savamment calculée
de courants électriques qui déclenche des
contractions musculaires coordonnées dans
les membres paralysés. Pour obtenir des
mouvements fonctionnels (marche, posture,
préhension), il est en effet nécessaire de
contrôler les activités de l’ensemble des
muscles impliqués, ceux des membres valides
et ceux des membres déficients.
« Les lésions du système nerveux central peuvent entraîner des paralysies de certains membres alors que leurs muscles sont préservés. Dans mes travaux, je cherche à assister ou restaurer des mouvements fonctionnels de membres paralysés, en exploitant leurs capacités motrices résiduelles, en particulier dans les cas d’hémiplégie et de paraplégie. »
hANDICAP
Christine Azevedo Coste, chercheuse de l’équipe-projet Demar, centre de recherche Sophia Antipolis – Méditerranée
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /7
8/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
à l ’heure du tout numérique, Inria est plus que jamais prêt à assumer l’inté-gralité de ses missions : relever de nouveaux défis scientifiques, développer des interactions avec le monde économique et industriel, s’impliquer dans
les grands enjeux sociétaux actuels et sensibiliser le grand public aux sciences du numérique. Inria fait ainsi preuve d’une capacité d’évolution qui illustre son agilité scientifique et sa solidité, dans un paysage français de la recherche en pleine mutation. Regards croisés de Michel Cosnard, président-directeur général de l’institut, et d’Antoine Petit, directeur général adjoint.
Dans cette période de mutation, pour la société comme pour l’univers de la recherche, comment assurer et mainte-nir le dynamisme de l’institut ?Michel Cosnard : Le monde et la société devenant de plus en plus numériques, le besoin de recherche et d’innovation dans nos disciplines ne cesse de s’accroître. De nouveaux sujets de recherche appa-raissent, liés à nos métiers traditionnels, au cœur des sciences informatiques et mathématiques. Ils renvoient de plus en plus systématiquement à des enjeux sociétaux majeurs comme l’environnement
Inria est prêt à aborder la décennie qui s’ouvre
et la santé, l’internet du futur (les réseaux de capteurs, les réseaux sociaux…), la sécurité et la fiabilité des logiciels ou encore le respect de la vie privée. Dans ce contexte particulièrement stimulant et pour répondre à ces nouvelles probléma-tiques, les chercheurs d’Inria lancent de nouveaux projets, suscitent de nouvelles collaborations, structurent de nouvelles équipes. Antoine Petit : Sur tous ces enjeux, la compétition est mondiale. En effet, au-delà de ses aspects cognitifs, le numérique est considéré à juste titre comme un facteur clé du développement économique et social, grâce à sa capacité d’innovation et de diffusion technologique. Notre ambition est clairement de continuer à œuvrer dans le cercle restreint des instituts de recherche faisant autorité au niveau mondial dans les sciences du numérique.
Comment Inria parvient-il à trouver son élan et à maîtriser ces évolutions ?M. C. : Avant tout grâce aux fondamentaux qui nous caractérisent. Le premier d’entre eux tient à la nature de nos équipes de recherche : des équipes de taille réduite conduisant des projets à fort impact sociétal ou économique. Le deu-xième concerne nos huit centres de recherche qui disposent tous, au plus près des chercheurs, de services de développement, de support et de soutien à la recherche. C’est un atout précieux. Enfin, le caractère national de notre institut se traduit par la définition collective d’axes stratégiques nationaux mis en œuvre de manière transversale par nos directions scientifiques et fonctionnelles. Notre structure est peu hiérarchique. Elle offre des capacités d’évolution rapide pour aborder des sujets et des domaines nouveaux, et garantir une grande agilité. Ce qui est vrai pour les équipes de recherche est également vrai pour les différentes lignes métiers, qui démontrent régulièrement une grande capacité d’adaptation.A. P. : La structure très souple d’Inria permet de répondre avec efficacité à un certain nombre d’enjeux scientifiques et organisationnels actuels. Grâce à la réactivité de nos équipes-projets et à leur attractivité, nous pouvons mobiliser des forces sur des projets nouveaux, et attirer des talents du monde entier. Par
10/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
exemple, Inria a mobilisé ses forces dans le cadre du Programme Investissement d’Avenir. Il s’agissait pour Inria de confirmer son rôle d’acteur national du transfert et de l’innovation – témoin notre labellisation en tant qu’Institut Carnot –, de susciter de nouvelles collaborations avec les sciences du vivant, les sciences de l’environnement et la médecine, et de conforter ainsi son impact dans l’économie numérique.
Quels sont les grands chantiers à venir pour soutenirle positionnement d’Inria et remplir ses missions ?A. P. : Inria a une longue tradition d’interaction avec le monde industriel et éco-nomique, dont il est un interlocuteur privilégié dans le domaine du numérique. Nous allons poursuivre dans cette voie, en faisant un effort particulier vers les PME et les ETI (entreprises de taille intermédiaire). Nous entendons aussi aller à la rencontre de nouveaux publics, afin d’apporter des éléments de réponse à nos concitoyens sur la question du numérique et de sa place dans la société. En tant qu’institut national, Inria veut également continuer à être un acteur de tout premier plan dans la politique européenne de recherche et dans la construction de l’espace européen de la recherche.M. C. : En dix ans, l’institut a doublé en taille et en budget. Notre objectif est désormais de consolider notre organisation, d’asseoir notre présence nationale, de multiplier les partenariats avec les opérateurs universitaires français et euro-péens, et de renforcer notre complémentarité avec le CNRS. Ainsi, nos centres de recherche, fortement ancrés dans leurs écosystèmes régionaux, doivent jouer un rôle majeur dans l’élaboration et la construction de stratégies territoriales d’excellence dans les sciences du numérique, en partenariat avec tous les acteurs concernés. Ils contribueront ainsi à construire ces pôles régionaux à forte visibilité dont la France a besoin. Pour résumer et conclure, nous sommes aujourd’hui armés pour aborder les mutations scientifiques, sociales et économiques des dix prochaines années, au cours desquelles le numérique va jouer un rôle majeur.
x 2En dix ans, l’institut a doublé en taille et en budget.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /11
M odernisation de la gestion, clarification des relations avec les autres instituts, concentration des investissements dans les jeunes centres, mise en place de l’alliance Allistene, augmentation des ressources
propres : Inria a consolidé sa structure et pérennisé son mode de fonctionne-ment, dans un paysage de la recherche remodelé.
« 2010 a été une année de grands travaux pour préparer l’avenir », résume Hervé Mathieu, délégué général à l’administration des ressources et des services. « Il a fallu s’adapter à de nouvelles règles et à un nouveau modèle de développement impulsé par l’état. De nombreux chantiers ont été menés, dont certains déboucheront essentiellement en 2011. » L’objectif, en effet, est de préparer l’institut à relever de nouveaux défis : réorganisation du paysage de la recherche, prise en compte
de nouveaux enjeux scientifiques autour de grandes probléma-tiques sociétales, adaptation aux changements dans le finance-ment des établissements, développement de nouveaux outils.
Une refonte des procédures de gestion et des modes de pilotage Débutés en 2009, les chantiers destinés à moderniser la gestion ont abouti en 2010 à la certification des comptes de l’institut. Cette obligation réglementaire a demandé un énorme travail de révision des procédures financières, auditées par les commis-saires aux comptes. Parallèlement, la réorganisation des moyens
Une organisation repensée pour un nouveau mode de fonctionnement
45accords-cadres signés avec des établissements d’enseignement et de recherche depuis 2009.
12/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
informatiques et l’évolution nécessaire du système d’information interne ont bien avancé, et se poursuivront en 2011. Cette étape vers une plus grande harmonisation des pratiques et un partage des données re-présente un progrès inestimable pour le pi-lotage de l’institut. Elle facilitera la gestion des projets de recherche, par exemple pour les contrats européens ou ceux de l’ANR.
Une croissance positive et orientée vers les nouveaux centresLe modèle de fonctionnement de la re-cherche qui se met en place s’accompagne d’une stabilisation de la dotation directe par l’État. « Notre croissance est désormais ti-rée par les ressources propres », précise Hervé Mathieu. « Ces dernières ont été très impor-tantes cette année, avec une augmentation globale de 47 % et une croissance de 28 % pour les recettes liées aux contrats de recherche. Elles ont permis une progression de nos moyens, en monnaie constante, de plus de 11 % en 2010. » Ainsi, malgré la diminution du nombre de postes de fonctionnaires ouverts aux concours, le recrutement est resté important. Les investissements ont porté en priorité sur les trois plus jeunes centres – Bordeaux, Lille et Saclay –, dont les moyens de base ne sont pas encore tous en place et qui ont de gros besoins d’infrastruc-ture.
Transition réussie vers l’avenirInria s’est aligné sur la nouvelle stratégie nationale de recherche et d’inno-vation (SNRI) adoptée en juillet 2009 et qui s’organise autour des universités. Un accord-cadre a notamment été signé dès décembre 2009 avec la conférence des présidents d’universités (CPU). « En 2010 s’est mis en place, dans le cadre de
« L’effort consenti par Inria pour
le centre de recherche implanté sur
le plateau de Saclay est à la hauteur
des enjeux qui se jouent ici, dans
un contexte scientifique
extrêmement riche qui constitue
le noyau de la « Silicon Valley à la
française » souhaitée par l’État.
Le centre est très présent sur ce
projet puisque 25 des 28 équipes
qui le composent aujourd’hui
sont communes avec d’autres
partenaires du plateau. Pour
maintenir notre niveau de
compétence dans nos disciplines,
il est indispensable que
l’augmentation du nombre de
chercheurs soit accompagnée
d’une augmentation des moyens
humains et matériels pour
structurer le centre et ses
services (support, juridique,
valorisation et transfert, etc.) et
ainsi garantir un bon
fonctionnement des équipes
de recherche. »
Le pLateau de SacLay : UN SITE CLé POUR INRIA
Nozha Boujemaa, directrice du centre de recherche Inria Saclay — Ile-de-France
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /13
l’alliance Allistene, un espace commun de travail avec les universités et les écoles ainsi que le CNRS et le CEA, dans le domaine des sciences et des technologies du numérique », indique Hervé Mathieu. Le travail de coordination engagé avec le CNRS débouchera en 2011 sur la signature d’un accord-cadre clarifiant no-tamment les modalités des partenariats construits par les deux établissements avec les universités, que ce soit au sein des unités mixtes de recherche (UMR) ou des équipes-projets communes (EPC).L’alliance des Sciences et technologies du numérique, Allistene, doit per-mettre d’identifier des priorités scientifiques et technologiques communes à ses membres, afin de renforcer les partenariats et de créer des liens avec des entreprises. « La structuration de l’alliance s’est faite cette année, avec la création d’un comité de coordination, présidé par Michel Cosnard, de cinq missions trans-versales et de six groupes programmatiques qui sont aujourd’hui actifs », explique Claude Kirchner, délégué général à la recherche et au transfert pour l’innova-tion. « En novembre 2010, une convention a également été signée avec l’ANR afin de préciser la manière dont les deux entités vont établir une programmation conjointe tenant compte des grands enjeux du domaine. Par ailleurs, le comité de coordination d’Allistene a voté la mise en place d’un comité d’éthique des sciences du numérique. » Enfin, les dispositifs de soutien à la création d’entreprises ont été refondus pour être plus efficaces et pouvoir s’insérer plus facilement dans une stratégie mutualisée avec les acteurs de l’alliance. Ainsi, Inria-Transfert a cédé la place à trois sociétés : Inria Participation (filiale à 100 % d’Inria) qui regroupe toutes les participations d’Inria dans des sociétés ; IT-Translation (IT2), dispositif d’aide aux porteurs de projets de création d’entreprise ; et IT2I, un fonds de capital-risque, monté en partenariat avec la Caisse des dépôts et consignation, qui injecte des moyens dans les projets de création d’entreprises.
Organiser la science pour être performant et réactifConsolidée en 2010, la nouvelle organisation de la recherche est destinée à maintenir l’efficacité et la réactivité d’Inria, alors que le nombre de ses équipes de recherche a doublé au cours de la dernière décennie. Les activi-tés de recherche sont regroupées en cinq grands domaines animés par autant
14/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
de directeurs scientifiques adjoints (DSA), ce qui permet une grande proximité de ces directeurs avec les chercheurs et une meil-leure coordination, notamment dans l’éla-boration de réponses collectives aux appels à projets. « Le DSA assure l’animation scienti-fique de son domaine et joue un rôle de liaison en restant très proche des équipes et des cher-cheurs », souligne Pascal Guitton, directeur de la recherche. « Les DSA doivent également contribuer à mettre en œuvre la politique scien-tifique nationale d’Inria et à faire émerger des visions collectives permettant une bonne syn-chronisation des travaux à réaliser dans les cinq années à venir. Ils doivent enfin aider à identi-fier les thématiques nouvelles dans lesquelles il serait bon que l’institut s’implique. »
Dans ce cadre, les actions incitatives dites exploratoires permettent de prospecter de nouvelles hypothèses, en rupture avec l’existant, avant de créer une équipe autour du sujet, s’il s’avère prometteur. Scientifiquement risquées, ces actions n’ont pas vocation à être nombreuses. En revanche, les actions d’envergure, qui regroupent durant quatre ans au moins des équipes Inria et des parte-naires extérieurs autour de sujets complexes, sont amenées à se développer. « Elles s’attaquent en effet à des problèmes très difficiles, qu’une seule équipe aurait du mal à résoudre, et qui nécessite donc un regroupement de plusieurs acteurs », explique Pascal Guitton. « Inria souhaite s’engager davantage dans de tels pro-jets, car ils sont représentatifs des défis scientifiques actuels dans nos domaines et croisent souvent des enjeux sociétaux majeurs, comme la santé, l’environnement ou l’énergie. » Deux actions d’envergure ont été créées cette année, ce qui porte leur nombre à sept.
Quelle est aujourd’hui votre vision du domaine ?
La visite des 43 équipes de mon domaine m’a permis de prendre conscience
de la rapidité avec laquelle l’informatique évolue. J’ai été frappé par les
nombreuses révolutions qui se déroulent simultanément et dans lesquelles
Inria joue un rôle important. J’ai aussi pu constater que des communautés
issues de mondes différents se créent autour d’un intérêt commun,
par exemple la sécurité. Ma mission est d’identifier ces groupes émergents
et de les aider à se constituer.
Quel autre chantier vous paraît primordial ?
Contribuer aux débats publics pour les éclairer fait partie des missions
d’Inria, mais l’institut ne sait pas toujours répondre de façon synthétique à
des questions très générales, par exemple sur la sûreté des systèmes
ou la protection de la vie privée. Mon rôle est de faire émerger un discours
intelligible sur notre activité, que ce soit pour le grand public ou nos
ministères de tutelle.
« aider LeS communautéS émergenteS à SE CONSTITUER »
Gilles Dowek, directeur scientifique adjoint, animateur du domaine Algorithmique, programmation, logiciels et architectures
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /15
De grands outils pour fédérer le développement logicielUne étape essentielle pour qu’une recherche soit innovante est aussi de pouvoir expérimenter algorithmes et logiciels sur des plateformes technolo-giques. Soutien précieux pour les équipes de recherche, les services d’expé-
rimentation et de développement se sont ainsi déployés et structurés en 2010. Inria a par ailleurs investi, avec des partenaires institutionnels et des collectivités locales, dans des équipements de haut niveau technologique. à Lille, l’institut a inau-guré le plateau Inria d’EuraTechnologies, espace de dialogue et de travail collabo-ratif ouvert aux chercheurs et partenaires d’Inria. Il héberge en particulier le nœud lillois d’une plateforme d’expérimentation de réseaux (SensLab) déployée sur les sites de Lille, Grenoble, Rennes et Strasbourg. à Nancy, le Laboratoire de haute sécurité a ouvert ses portes : il accueille les expéri-mentations d’Inria et de ses partenaires portant sur la sécurité du réseau, des échanges et des équipements de télécom-munications. Enfin, une salle de réalité vir-tuelle a été inaugurée au centre de Sophia Antipolis – Méditerranée (voir p. 18-19). Elle sera ouverte à ses partenaires académiques, industriels, régionaux ou européens.
UNE MAISON ADAPTéE au handicap
Favoriser le maintien à domicile et l’autonomie des personnes âgées
ou handicapées : tels sont les objectifs de l’action d’envergure
PAL (Personally Assisted Living). Un défi scientifique et technique qui
mobilise de nombreuses compétences : neuf équipes de quatre centres
de l’institut et de nombreux partenaires, dont le Centre scientifique
et technique du bâtiment et le ChU de Nice. tous se retrouveront
sur une infrastructure dédiée où ils pourront combiner et expérimenter
des innovations impliquant de la robotique, des capteurs et des
méthodes cognitives pour prévenir les chutes, détecter des signes de
malnutrition, améliorer la mobilité ou favoriser le maintien du lien social.
16/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /17
LAborAtoIre HAute SéCurIté (LHS), centre de Nancy — Grand Est. Clusters de calcul et télescope pour la collecte et l’étude de menaces informatiques. Wadie Guizani, ingénieur au sein de l’équipe Carte.
Regarder
18/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
envIronneMent IMMerSIf Pour Le trAIteMent de LA PHobIe deS CHIenS
Le cube immersif est composé de trois écrans verticaux et d’un écran horizontal. L’objectif de ce système est d’obtenir
une véritable sensation d’immersion pour un utilisateur unique. Ce cube est une des composantes de la salle Gouraud-Phong,
salle immersive à dimensions variables d’Inria Sophia Antipolis – Méditerranée.
Regarder
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /19
L’ action d’Inria s’inscrit plus que jamais dans un projet national large-ment ouvert sur l’europe et le monde. définir les modalités de colla-borations et s’accorder sur les thématiques de recherche communes
est indispensable pour faciliter les partenariats et les rendre plus perfor-mants. un chantier de longue haleine, mené depuis 2009, et dont l’institut récolte déjà les fruits.
« Préparer l’avenir concerne l’ensemble de nos relations avec les partenaires académiques et industriels », souligne Claude Kirchner, délégué général à la recherche et au transfert pour l’innovation. « Ces collaborations sont amenées à se renforcer. Elles doivent être plus ambitieuses et plus abouties dans leur développement, afin que nous puissions mieux en maîtriser le transfert et participer ainsi à la création de richesses. Elles doivent être structurées de façon à gagner en performance et en lisibilité. » C’est
le défi qu’Inria souhaite relever en s’appuyant sur les colla-borations de grande qualité qu’il a toujours cultivées avec les équipes de recherche et les industriels. Une démarche déclinée aussi bien au niveau national qu’européen et international.
Un partenariat pour l’environnement et le développement durableEn septembre 2010, Inria et le Cemagref ont signé un accord de partenariat renforçant les collaborations entre les deux organismes sur les problématiques environnementales et les grands défis posés à l’heure actuelle par les changements cli-matiques globaux et le développement durable. En effet, en
Des partenariats plus structurés et plus ambitieux
40 %En 2010, les financements par les accords industriels bilatéraux ont progressé de 40 %.
20/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Inria a mis en place depuis 2008 des
partenariats bilatéraux stratégiques, qui
contribuent à structurer les compétences
de l’institut autour de grands défis
industriels. Ces collaborations reposent sur
l’élaboration commune de programmes de
recherche ambitieux, sur quatre à cinq ans,
portant sur des thématiques prioritaires
pour l’industriel, par exemple sur la
simulation et le calcul haute performance
pour EDF, sur les réseaux auto-organisés
pour Alcatel, ou sur la sécurité pour
Microsoft. Un accord-cadre définit les
conditions de cet exercice en termes de
propriété intellectuelle, de pilotage, ou
encore de régime de publication. « L’objectif
est de promouvoir des partenariats de
qualité permettant aux chercheurs d’Inria
de valider leurs idées et leurs logiciels sur
des scénarios réels d’application fournis
par l’industriel », explique olivier trébucq,
responsable Partenariats stratégiques
et grands comptes. « L’entreprise, de son
deS partenariatS induStrieLS MIEUx STRUCTURéS ET PLUS AMbITIEUx
côté, bénéficie de l’expertise de haut
niveau de l’institut sur des questions
prioritaires pour elle. Elle y gagne une
vision à plus long terme qui lui permet
d’identifier des défis ou des sujets
potentiellement intéressants pour son
activité future. »
Un partenariat stratégique de ce type
a été signé avec Alcatel-Lucent et il
a donné naissance à un laboratoire sans
murs qui a célébré en 2010 son
troisième exercice. « Une dizaine de
brevets communs ont été déposés à partir
des trois grandes actions de recherche
initiées en 2008, et des projets avec des
tiers ont été lancés, notamment dans le
cadre du 7 e Programme-cadre européen
de R&D », souligne olivier trébucq. « C’est
une belle illustration du haut niveau de
compétence et d’émulation existant au sein
du laboratoire ! » Une réelle communauté
d’expertise a ainsi pu se constituer
autour de problématiques clés pour
l’internet du futur.
De nouveaux accords autour d’enjeux
socio-économiques forts
trois nouveaux accords-cadres se sont
concrétisés en 2010, portant à neuf
le nombre de partenariats stratégiques
signés à ce jour. Le premier d’entre eux,
signé avec Bull, a conduit à sélectionner
cinq projets sur des priorités thématiques
définies en commun. Ces projets mobilisent
une douzaine d’équipes d’Inria et
concernent les environnements de
programmation parallèle, l’optimisation
énergétique, ou encore la résilience et la
tolérance aux fautes des futurs
calculateurs. Le deuxième, avec l’Agence
nationale pour la gestion des déchets
radioactifs (Andra), implique six équipes
d’Inria dans des recherches
sur la modélisation et la simulation des
processus physiques et chimiques qui vont
affecter les déchets enfouis tout au long de
leur existence. Pour l’Andra, ce partenariat
contribue entre autres à optimiser l’usage
de ses codes de calculs, de plus en plus
lourds, et à mieux gérer la quantité sans
cesse croissante de données. Le troisième
accord-cadre, signé avec EDF, précise
les termes d’une collaboration en matière
de calcul intensif et de simulation haute
performance pour l’énergie. Douze
équipes-projets Inria collaborent avec
six départements R&D d’EDF pour
développer des outils de visualisation
de grands volumes de données ou
l’élaboration de modèles de programmation
des architectures hybrides multicœurs.
trois start-up issues de travaux de
recherche Inria (Distene, Sysfera et Caps
entreprise) sont d’ailleurs impliquées dans
le montage de ces actions de recherche.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /21
matière d’environnement comme dans beaucoup d’autres disciplines qui traitent de problèmes complexes, les chercheurs ont un besoin croissant des sciences du numérique. Modélisation et simulation, techniques d’observation et de détec-tion, gestion de très grandes quantités de données, etc. sont au cœur des métiers d’Inria et de son engagement au service des autres disciplines.
Créer un maillage européen pour renforcer l’innovationInria est aujourd’hui fortement impliqué dans la grande alliance européenne EIT ICT Labs dont il coordonne la participation française. Cette communauté de la connaissance et de l’innovation (KIC) doit renforcer les synergies entre recherche, formation et innovation pour appuyer l’industrie européenne des services et applications liés à la société de l’information. Un secteur considéré comme crucial pour nos économies. L’année 2010 a été dévolue à la structuration de ce programme très ambitieux, se déployant sur cinq sites (Berlin, Eindhoven, Helsinki, Paris et Stockholm) et comptant 21 partenaires principaux dont 8 industriels, 6 organismes de recherche et 7 universités de tout premier plan, sans oublier les centres d’innovation comme les pôles de compétitivité. Depuis septembre 2010, la communauté a un P-dg, Willem Jonker, et une gouvernance répartie sur les 5 sites, dits de colocalisation. « En 2010, nous avons créé des outils
pour favoriser l’exploitation et le transfert des résultats de recherche », explique Bruno Le Dantec, directeur du “nœud” français. Un club d’entrepreneurs européens offre désormais un point d’entrée aux entreprises nationales désireuses d’atteindre le marché des autres pays membres. En parallèle, le Technology Transfer Program facilitera à l’échelle européenne le transfert des résultats de recherche vers les industriels et PME européens. « Cet outil va permettre une bien meilleure exploitation et diffusion des résultats de recherche », précise Bruno Le Dantec. « Le projet européen Contrail, dans le domaine du cloud computing, a ainsi pu bénéficier d’un soutien lui permettant de valider ses résultats sur des bancs de tests européens, avant de les diffuser largement auprès
8En 2010, huit des prestigieuses bourses de l’ERC (European Research Council) ont été attribuées à des chercheurs d’équipes-projets Inria.
22/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Regarder
de partenaires et d’étudiants européens par le biais d’ateliers et d’une école d’été. »
Recherche et formation aux sept coins de l’EuropeParallèlement, les activités de recherche centrées sur les thématiques d’EIT ICT Labs se mettent en place. « La partie française coordonne le thème Ville numérique du futur », indique Bruno Le Dantec. « Il s’agit de concevoir des services qui facilitent la vie des citadins en intégrant également des travaux réalisés sur d’autres thèmes (santé et bien-être, efficacité éner-gétique). Nous avons obtenu cette année l’accord des maires des grandes villes des cinq nœuds pour réaliser des expérimentations in situ. »Côté formation, sept masters européens ont été créés et se dérouleront en anglais dès 2012 dans les universités partenaires, encourageant la mobilité des étudiants aussi bien que celle des professeurs. Les Français sont impliqués dans les masters Internet Technology and Architectures, Distributed Systems and Services et Human Computer Interaction and Design.
Consolider les partenariats avec le continent américainStructuration et lisibilité sont aussi les maîtres mots de la politique de relations internationales adoptée par Inria. Créé en 2009, le JLPC (Joint Laboratory on Petascale Computing), laboratoire commun avec le National Center for Supercomputing Application de l’université de l’Illinois (États-Unis) a donné lieu à de fructueuses collaborations. Il a permis aux chercheurs français de s’associer au grand projet américain d’ordinateur pétaflopique Blue Waters, et de contribuer à la conception de logi-ciels autorisant un fonctionnement optimal de ce supercalculateur. Dix articles et cinq logiciels ont déjà été produits. Une contribution de qualité qui vaut
Inria a créé la première équipe-projet commune avec une université
européenne, deuxième équipe transfrontalière, après celle créée
en 2008 avec l’organisme hollandais CWI. Cette équipe-projet,
Focus, est basée à l’université de Bologne, en Italie, et illustre
la stratégie d’ouverture européenne de l’institut. Elle est dirigée
par Davide Sangiorgi, chercheur de renommée internationale dans
le domaine des modèles de calculs mathématiques pour l’étude
des systèmes distribués. Un sujet fondamental mais qui répond
à un besoin croissant bien concret : celui de mieux maîtriser
l’informatique intégrée dans des objets ou activités du quotidien
et sur des réseaux à grande échelle.
une deuxième éQuipe TRANSFRONTALIèRE
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /23
aujourd’hui au JLPC la coordination d’un programme mondial de recherche sur la simulation climatique à l’aide du calcul très haute performance, initié par le conseil du G8 et associant des partenaires américains, canadiens, allemands, japonais, espagnols et français. D’autres collaborations avec des chercheurs américains méritent de devenir plus visibles. « Une trentaine de nos équipes ont tissé des liens avec des chercheurs de Berkeley et de Stanford, qui figurent parmi les meilleures universités dans les domaines de compétence d’Inria », note Hélène Kirchner, directrice des relations internationales. « Nous désirons renforcer ces relations et mieux les mettre en valeur. » Cet objectif s’est concrétisé en 2010 par la signature d’un accord avec le Citris (Center for Information Technology Research in the Interest of Society), afin de structurer les collaborations existantes dans
un projet commun intitulé Inria@Silicon Valley.
Assembler des accords fédéraux et nationaux Un autre chantier, destiné à structurer des colla-borations éparses, a débuté au Brésil. Inria entre-tient depuis de nombreuses années des relations avec les chercheurs brésiliens et cofinance des échanges entre équipes. « Inria souhaite renfor-cer, structurer et fédérer les relations avec les diffé-rents états brésiliens afin d’affirmer sa présence dans ce pays très dynamique et prometteur », souligne Hélène Kirchner. L’accord de coopération signé avec 11 agences fédérales pour la recherche et leur coordination au sein de la confédération nationale a permis de lancer en 2010 un appel à projets com-mun à tous ces États. Seize projets franco-brésiliens ont déjà été soumis.
Soutenir une recherche africaine bIEN vIvANTE
Le Colloque africain sur la recherche
en informatique et mathématiques
appliquées (Cari) a fêté cette année
sa 10e édition. Cette manifestation, initiée
par Inria et l’université des Nations unies
en 1992, est devenue au fil des ans
une référence pour les chercheurs africains
et francophones. Elle est prête aujourd’hui
à changer d’échelle et à s’étendre à d’autres
pays, notamment anglophones. Un pas
qui pourrait être franchi dès le prochain
Cari en Algérie en 2012.
24/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
D epuis sa création, Inria a pour mission d’assurer le transfert des connaissances et des technologies développées dans ses équipes, vers l’industrie. Son objectif ? faire en sorte que sa production de r&d
se transforme en produits et services et contribue à la création de valeur économique. Actuellement, les PMe sont des partenaires précieuses de l’institut dans cet effort commun d’innovation.
Faire bénéficier les entreprises de l’expertise, des connaissances et des nouvelles technologies d’Inria, est une des missions confiées par l’État à l’institut. Il s’agit tout d’abord du transfert de connaissances réalisé dans le cadre de partenariats stratégiques avec des grands groupes industriels, évoqués précédemment. Plus largement, il s’agit de transformer des technologies issues de travaux de recherche en produits ou services mis sur le marché. Un vrai travail d’ajustement. Dans ce but, Inria a mis en place une offre spécifique à destination des PME, pour susciter de nouveaux partenariats. L’institut a également installé en 2010 un programme interne pour accompagner les scientifiques porteurs de projets de transfert. « C’est précisément pour accélérer et dynamiser ce transfert que nous nous sommes associés en 2010 à OSEO, l’organisme français de soutien aux PME innovantes », souligne David Monteau, adjoint au directeur du transfert et de l’innovation. « Ce rapprochement vise à donner aux PME une meilleure visibilité sur la recherche publique dans notre domaine. Il nous permet aussi d’identifier des secteurs innovants à fort potentiel de croissance et des leviers d’action pour intensifier le transfert de technologies dans ces secteurs. »
Transfert pour l’innovationLa recherche au service des enjeux contemporains
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /25
Accélérer le transfert vers les PMELe partenariat OSEO-Inria permet de mieux faire connaître aux PME les compétences et les techno-logies issues de la recherche publique, et les oppor-tunités de développement qu’elles offrent. Inria a ainsi multiplié en 2010 les occasions de rencontres entre chercheurs et entreprises. Quatre journées de « Rencontres Inria-Industrie » nationales ont été organisées sur des thèmes spécifiques (aéronau-tique, e-santé, ville durable), associant démons-trations technologiques et ateliers prospectifs, afin de mettre en évidence les attentes respectives des différentes parties. D’autres rencontres, plus ciblées, se sont tenues dans les centres de recherche, don-nant lieu à des collaborations prometteuses. Mais le partenariat entre OSEO et Inria a surtout permis de mettre en place deux initiatives d’envergure en faveur de l’innovation : la première, “Initiative Services Mobiles”, rassemble de très nombreux acteurs de la téléphonie et des services mobiles ; la deuxième, “Initiative HPC-PME”, conjointe avec le
Grand Équipement national de calcul intensif (GENCI), facilite l’accès des PME au calcul intensif grâce à un programme d’expertise et d’accompagnement.
Des modèles économiques pour les technologies de ruptureEnfin, OSEO apporte son expertise à un programme de suivi des actions de trans-fert. « La règle générale est qu’on ne connaît pas a priori le bon chemin pour amener une technologie sur le marché, le programme nous aide à accompagner les chercheurs qui s’inscrivent dans cette dynamique, et nous permet de les aider financièrement », explique
Directrice de recherche Inria aujourd’hui en disponibilité, Pascale
Vicat-Blanc a dirigé pendant une dizaine d’années une équipe
spécialisée dans les réseaux de support aux applications internet,
de grilles ou de clouds, exigeantes en débit et en délai. « Dès 2005,
j’ai eu l’idée d’un nouveau modèle pour internet, modèle baptisé
aujourd’hui “Cloud 2.0 ”, confie-t-elle. J’ai monté plusieurs projets
au niveau français et au niveau international et, en 2009, j’ai décidé
de concrétiser le déploiement de cette approche, grâce au concours
d’un petit groupe de doctorants convaincus. C’est avec l’un d’eux,
qui a été lauréat du prix Marconi Young Scholar, que j’ai créé LYatiss. »
Cette start-up est la première à proposer une plateforme centrée sur
le réseau, qui permet de déployer et d’optimiser des infrastructures
dynamiques de calcul et de communication, et de maximiser la
performance et l’agilité des applications externalisées. « Les usagers
d’internet vont souvent plus vite que la recherche et ils mettent
les entreprises sous pression », explique-t-elle. « grâce à notre logiciel,
ces entreprises vont pouvoir adapter très efficacement leurs offres
de services en ligne et rester compétitives. »
Pascale Vicat-Blanc, directrice de recherche Inria
LyATISS, La 100e Start-up
26/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Bruno Sportisse, directeur du transfert et de l’innovation. Au sein de ce programme, des professionnels aident les chercheurs à construire leur projet de transfert en prenant en considération, au-delà des aspects technologiques, des aspects économiques ou managériaux. Le programme s’appuie également sur un comité d’experts externes à l’institut qui étudie les projets et produit des recommandations. « Le transfert est un processus lent et complexe : un cycle de produc-tion de prototypes de recherche varie de quelques mois à plusieurs dizaines d’années », poursuit Luc Grateau. Les situations sont donc extrêmement variées. Le comité d’experts indique les voies de transfert les plus pertinentes (partenariat, création d’entreprise ou transfert direct) et fournit des éléments sur l’environnement économique dans lequel vont opérer les porteurs de projet. Objectif commun : faire en sorte que les nouveaux produits et services répondent à une demande sociétale, que les modèles économiques associés soient pérennes et totalement indépendants d’Inria. Luc Grateau précise : « Pour cela, nous devons souvent suggé-rer un changement de posture assez radical… en amenant les porteurs de projet d’une vision technologique strictement fonctionnelle, à une vision de fonctions conditionnées par les demandes, les usages ou la réglementation. » En 2010, 39 projets sont entrés dans le programme, 11 projets prendront la forme de créations d’entreprises et 2 donneront lieu à des I-Labs, structures légères de laboratoires associant des équipes-projets Inria et des PME.
Ouvrir et partager l’expertise du transfertEnfin le programme de suivi des actions de transfert peut détecter des travaux susceptibles d’être valorisés, et choisir de les accompagner. C’est, par exemple, le cas des travaux de l’équipe Aviz de Saclay sur la visualisation interactive de données. « Nos travaux mettent en œuvre des technologies que les ingénieurs français ne maîtrisent pas », indique Jean-Daniel Fekete, responsable d’Aviz. « Pour être transférables, ils doivent donc avoir en amont un certain niveau de qualité industrielle. C’est un modèle particulier qu’Inria a décidé de soutenir, en permettant à Aviz de
En 2010 est né Connect, magazine à destination des PME qui souhaitent innover avec les sciences du numérique.
« Le transfert est un processus lent et complexe : un cycle de production de prototypes de recherche varie de quelques mois à plusieurs dizaines d’années. »
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /27
Regarder
recruter un ingénieur pendant un an. Sa mission sera justement de réécrire nos sys-tèmes les plus populaires, afin qu’ils atteignent un niveau de qualité industrielle. » Entièrement dédié aux sciences du numérique, l’institut détient aujourd’hui une expérience reconnue en matière de transfert de technologies logicielles. Afin de pouvoir proposer son expertise et ouvrir ses dispositifs à ses partenaires universitaires, souvent généralistes, l’institut a signé en 2010 des conventions avec une dizaine de pôles universitaires français. Sur le plan européen, Inria a fédéré des institutions de recherche reconnues pour la qualité de leur acti-vité de transfert dans le secteur de logiciel et préside à présent l’EIT ICT-Labs Technology Transfer Program.
Le double avantage des logiciels open source « Les logiciels libres que nous fournissons sont d’abord des objets de recherche », souligne Stéphane Ubeda, directeur du développement technologique. « Ils illustrent la nature de nos travaux et démontrent nos savoir-faire. Pour convaincre, nous les mettons à la disposition de la communauté scientifique et de nos partenaires industriels. » Le logiciel libre, ou logiciel open source, présente plusieurs avantages. « Le fait de rendre disponible le code du logiciel nous oblige à une certaine qualité », poursuit-il. Mais c’est surtout la « communauté open source » qui fait la richesse du logiciel libre, pris dans un processus d’amélioration constante. « Nous entretenons cette communauté, car ses acteurs qui utilisent, adaptent et développent les logiciels libres, apportent une valeur ajoutée qui profite à tous », commente Stéphane Ubeda. « La recherche est un monde de partage : l’objectif est de multiplier les énergies pour que le code reste efficace. » « La communauté qui se crée autour du logiciel libre, par nature, génère du transfert » , ajoute Patrick Moreau, responsable du patrimoine logiciel. C’est précisément l’une des raisons de la création de l’Irill : montrer que l’on peut faire du transfert par le biais de la recherche et du développement open source. « La moitié de nos logiciels est diffusée en open source : il faut ensuite se préoccuper du devenir de ces logiciels. S’assurer qu’ils sortent véritablement de nos murs, et que les utilisateurs et les éditeurs de logiciels s’approprient le fruit du travail de nos chercheurs », explique Patrick Moreau. De ce point de vue, l’Irill peut être un bon catalyseur. Regarder
28/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
L’Irill, Initiative pour la recherche et l’innovation sur le logiciel libre, a été créée en partenariat avec les universités Paris 6 et Paris 7 en octobre 2010.
PerCevoIr, CoMPrendre et AgIr à l’heure où les masses d’informations augmentent de façon exponentielle, la visualisation analytique couple les méthodes d’analyse et les méthodes de visualisation interactives, afin de donner à l’utilisateur le contrôle et l’initiative sur les analyses au vu des résultats déjà calculés et visualisés.
Regarder
30/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Au quotidien, les chercheurs d’Inria font appel à leur créativité, à leurs connaissances, à leur curiosité intellectuelle et à leurs savoir-faire spécifiques pour inventer les technologies numériques de demain. Ils exercent un métier fait de petites joies et de grandes découvertes, mais aussi de fréquentes remises en question. Présenter avec enthousiasme ses premiers résultats de recherche, communiquer sa passion en donnant des conférences, favoriser les échanges dans le cadre d’un projet international… Huit chercheurs d’Inria partagent quelques temps forts de leur vie de scientifiques.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /31
Présenter ses recherches est un moment inoubliable« Exposer le résultat de ses travaux devant un public d’enseignants-cher-cheurs vous place dans une situation excitante. J’en ai fait l’expérience lors du congrès qui décerne chaque année le prix de thèse – Gilles Kahn à de jeunes chercheurs en informatique. C’est un privilège de s’exprimer sur un sujet sur lequel on a travaillé, et de le partager avec un auditoire. Encore faut-il trouver les bons mots pour vulgariser, retenir l’attention et mettre en exergue le potentiel de ses recherches. Car il n’est pas seulement question de convaincre mais aussi de susciter l’intérêt pour établir de futures collaborations. Le fait même de devoir reformuler est d’ailleurs en soi très motivant : cet exercice impose une réflexion qui permet de voir les résultats de ses recherches d’un œil nouveau. Une occasion à ne pas rater pour accroître sa connaissance ! »
Xavier allamigeon Diplômé de l’École polytechnique,
Xavier Allamigeon a reçu le prix
Specif - Gilles Kahn 2010 pour
ses travaux sur la vérification
logicielle, effectués au sein
de l’équipe de recherche SE/IS
d’EADS Innovation Works et
du laboratoire MeASI du CEA. Il a
ainsi développé et rendu public
un outil sous licence libre.
Recruté la même année
par Inria, il a rejoint
l’équipe-projet Maxplus
où il poursuit ses travaux.
J’ai choisi de vivre ma passion dans la recherche« Depuis toujours, j’aime me creuser la tête pour trouver des solutions à des problèmes. Ce trait de personnalité est à l’origine de mon atti-rance pour les mathématiques appliquées. C’est en effectuant mon master puis mon stage chez Air Liquide R&D que j’ai découvert la recherche opérationnelle. Ma passion pouvait avoir une utilité pro-fessionnelle ! J’ai alors effectué une recherche sur Google à partir de mots qui me tenaient à cœur – optimisation, probabilités, statis-tiques, etc. – et trouvé une offre de thèse ! J’ai alors décidé, plutôt que d’accepter un emploi après mon master, d’entrer avec passion dans le monde de la recherche en travaillant sur l’optimisation combina-toire, qui consiste à trouver pour un problème une solution ayant la meilleure qualité souhaitée. Une vie de problèmes à résoudre, c’est une vraie chance ! »
marie-ÉlÉonore marmion Diplômée d’un master en
mathématiques appliquées,
Marie-Éléonore Marmion
prépare actuellement un
doctorat en informatique dans
le domaine de l’optimisation
combinatoire. Elle a rejoint en
2008 l’équipe-projet Dolphin
d’Inria, qui travaille sur la
modélisation et la résolution
parallèle de problèmes
d’optimisation combinatoire.
Elle a déjà réalisé quatre
publications dans ce domaine.
Le fruit d’une passion « Le parcours d’un chercheur est jalonné d’opportunités qui façonnent une carrière. J’étais passionné d’images de synthèse dès le lycée, je me destinais au monde du jeu vidéo ou du cinéma. Je ne savais même pas que la recherche existait dans ce domaine. Et puis il y a eu ces rencontres qui, de fil en aiguille, m’ont conduit aux travaux récompen-sés par le prix Eurographics, distinction internationale qui salue des contributions dans le domaine de l’informatique graphique. Recevoir un prix fait bien entendu plaisir, mais cela valide surtout un travail d’équipe et des choix. Un chercheur explore des pistes sans jamais être sûr qu’elles vont en intéresser d’autres que lui ; un prix apporte la certitude qu’on ne fait pas fausse route, que notre travail est utile. Mais je n’ai pas travaillé pour, ma passion l’a simplement provoqué ! »
Sylvain lefebvre Après une thèse dans le domaine
de l’image de synthèse, Sylvain
Lefebvre a passé un an
à Seattle dans les laboratoires
de Microsoft en 2005 avant
de rejoindre Inria. Dès le départ,
il a cherché à optimiser le calcul
des textures qui habillent les
images de synthèse.
Récompensés en 2010 par le
prix Eurographics, ses travaux
ont eu un impact considérable
dans les mondes académique et
industriel.
Chercher pour améliorer les conditions de vie« En septembre 2010, j’ai assisté en tant que simple spectatrice à un atelier sur l’utilisation des nouvelles technologies en faveur des per-sonnes en perte d’autonomie. Cet événement a modifié la façon dont je percevais les missions de la recherche publique. Il m’a incité non à prendre un virage à 180 degrés, mais à projeter mes travaux dans une nouvelle perspective : fournir à ces personnes des outils techno-logiques leur permettant de mieux vivre. Appliquer mes recherches à cette problématique sociale, en travaillant avec des équipes pluridis-ciplinaires, composées de chercheurs en informatique, en psycholo-gie et en sciences cognitives… l’idée m’a enthousiasmée. Nous avons donc commencé à lancer plusieurs collaborations, en particulier avec l’association Trisomie 21, l’université de Bordeaux II et l’université du Québec à Trois-Rivières (Canada). »
Émilie ballandDiplômée de l’université de
Nancy en informatique, Émilie
Balland a découvert cette
matière en préparant son Deug
MIAS. Elle envisageait alors
de devenir orthophoniste.
De cette découverte de
l’informatique est née une
passion. Elle est aujourd’hui
chargée de recherche dans
l’équipe-projet Phœnix,
consacrée à la technologie des
langages de programmation pour
les services de communication.
Un moment privilégié de la vie d’un chercheur« Tous les chercheurs envisagent un jour ou l’autre de soutenir l’Habi-litation à diriger des recherches (HDR), le diplôme de l’enseignement supérieur le plus élevé en France. Pour s’y préparer, un chercheur doit circonscrire son propre périmètre scientifique et le mettre en perspec-tive. Cette préparation implique une dimension psychologique, un bilan introspectif, tant sur le plan personnel que professionnel. Certains chercheurs se sentent prêts au bout de cinq ans, d’autres vingt ; personnellement j’ai mis neuf ans avant de m’engager, période pendant laquelle j’ai accompagné de nombreux thésards. À leur contact, la certitude que mon avenir était bien tracé dans mon domaine de prédilection, à savoir les interactions 3D avec les univers virtuels, s’est confortée. Passé en 2010, ce diplôme me permet aujourd’hui de superviser les travaux d’autres futurs chercheurs, ce qui en soi est très motivant. »
anatole lÉcuyerDiplômé de l’École Centrale
de Lille, Anatole Lécuyer a
d’abord commencé une carrière
d’ingénieur avant de reprendre
un cycle universitaire. En 2001,
il soutient une thèse sur
les interactions tactiles avec
les univers virtuels dans les
opérations de maintenance
industrielle dans l’aéronautique.
Il rejoint par la suite
l’équipe-projet Bunraku
pour travailler dans le domaine
de la réalité virtuelle.
Partager les connaissances : une mission mais aussi un plaisir« Faire découvrir nos travaux de recherche au grand public est à la fois difficile et très satisfaisant. Je me suis récemment livrée à l’exercice au Palais de la découverte, à Paris, dans le cadre de l’opération « Un chercheur, une manip », sur le thème de la reconnaissance du locu-teur, c’est-à-dire « reconnaître qui parle » dans un enregistrement, à partir de la signature vocale de chaque personne. Choisir les mots et le rythme adaptés à l’explication d’un sujet complexe est un réel défi et ne s’improvise pas, les méthodes mises en œuvre pour authentifier la voix faisant appel à des connaissances mathématiques avancées. Et ma satisfaction ? Elle naît du plaisir à accomplir l’un des devoirs essentiels du chercheur : donner des clés de compréhension à partir desquelles chacun peut se forger une opinion. En outre, les questions posées par le grand public nous aident à nous remettre en question. »
nancy bertinDiplômée de l’école d’ingénieur
Télécom ParisTech, Nancy Bertin
a réalisé sa thèse sur la
transcription automatique
de la musique. Passionnée
par les mathématiques, elle
pratique plusieurs instruments :
piano, violon et chant. Elle a
rejoint Inria en 2010, au sein de
l’équipe-projet Metiss
(Modélisation et
expérimentation pour le
traitement des informations
et des signaux sonores).
Travailler à l’international est très enrichissant« Avant de rejoindre Inria, j’ai passé un an à faire de la recherche à l’université de Washington. Cela peut sembler banal aujourd’hui, mais en 1992 c’était un parcours plutôt original. Depuis, j’ai toujours pensé que la recherche se concevait à l’échelle internationale, la confronta-tion de formations et de cultures différentes constituant une source d’enrichissement. À partir du moment où je suis devenue chercheur, j’ai toujours été impliquée dans des projets européens, tel Connect qui réunit dix partenaires européens (universités, organismes et entreprises) autour de travaux portant sur des problématiques de communication en réseau. Si une collaboration internationale nécessite une coordination chronophage, diriger des équipes dans ce cadre est plutôt motivant. Il suffit d’un noyau de personnes habituées à travailler ensemble pour que les dynamiques se créent. Au bout du compte, l’effort est toujours largement compensé par la qualité des échanges. »
valÉrie iSSarnyDiplômée de l’université
de Rennes, Valérie Issarny
est titulaire d’un doctorat
en informatique. Elle a rejoint Inria
où elle dirige l’équipe Arles
(Architectures logicielles et
systèmes distribués) qui collabore
à des projets internationaux. Ses
travaux ont notamment donné
naissance en 2011 à la start-up
Ambientik spécialisée dans
les services applicatifs mobiles
coopératifs dont Valérie Issarny
est cofondatrice.
Une recherche nourrie par les enjeux applicatifs« Nous disposons aujourd’hui de modèles capables de prévoir la qua-lité de l’air, et de moyens d’observation qui se diversifient (satellites, microcapteurs). Nous devons relever le défi d’exploiter au mieux toutes ces sources d’information. Nous avons la chance de couvrir un large spectre, depuis le développement de méthodes mathématiques avan-cées jusqu’à leur application avec des logiciels que nous concevons. Par exemple, avec l’entreprise Numtech et l’association Airparif, nous construisons un prototype estimant en quasi-temps réel l’exposition à la pollution le long d’un trajet qu’un Parisien définit lui-même sur son téléphone mobile. Ce type de projet permet de confronter nos méthodes aux applications, de soulever de nouveaux problèmes de recherche et de nous orienter vers des solutions parfois inattendues. »
vivien malletIngénieur de l’École Centrale
de Lyon et docteur en
mathématiques appliquées
de l’École nationale des ponts
et chaussées, Vivien Mallet est
chargé de recherche depuis 2007
à Inria dans l’équipe-projet Clime
(modélisation dans les sciences
de l’environnement). Il est
notamment responsable
du projet Polyphemus,
plateforme multimodèles pour
la pollution atmosphérique
et l’évaluation des risques.
40/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Dans les pages suivantes, vous allez découvrir le cycle de vie d’une équipe-projet (d’une durée moyenne de huit ans). Pour l’illustrer : retour sur les quatre premières années de la jeune équipe Magrit et les quatre dernières années de l’équipe Alchemy sur le point d’essaimer.
Les recherches de l’équipe-projet Magrit concernent la réalité augmentée. Dirigée par Marie-Odile Berger, Magrit est une équipe-projet commune avec le CNRS et les universités de Nancy. Créée en 2006, elle a vu son activité renouvelée pour quatre ans en 2010.
Les recherches de l’équipe-projet Alchemy, commune avec le CNRS et l’université Paris-Sud, portent sur les architectures, les langages et les compilateurs pour les processeurs haute performance embarqués ou généralistes. Après huit ans d’activité, de résultats marquants et de francs succès d’applications, les travaux d’Alchemy se poursuivent dans de nouveaux projets.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /41
L’histoire de Magrit commence en 2006 avec la fin de l’équipe-projet Isa (image, synthèse, analyse), dirigée par Jean-Claude Paul au centre Inria Nancy – Grand-Est. Isa comprenait à l’époque plus de 30 personnes travaillant dans trois domaines distincts : la vision par ordinateur, l’informatique graphique et la visibilité géométrique. Lors de l’évaluation de cette équipe en 2005, la création de trois nouvelles équipes-projets avait été proposée.
LA RéALITé AUgMENTéE EST UN DOMAINE RéCENT, qUE MAgRIT
A fORTEMENT DévELOPPé DURANT SES qUATRE PREMIèRES ANNéES
DE vIE. CONTExTE ET TEMPS fORTS.
prix du meilleur papier à ismar
Prix du meilleur papier à la conférence de réalité augmentée,
Ismar (International Symposium on Mixed and Augmented reality), consacré à l’influence des erreurs de calibration de la caméra sur la
qualité de la scène augmentée.
NOVEMBRE 2006
Démarrage du projet Magritpoursuivi par Magrit : développer les recherches sur la réalité augmentée (RA), discipline visant à augmenter la perception d’un individu en ajoutant dans son champ de vision des informations lui donnant une meilleure compréhension de son environnement. Premier temps fort : « Pour renforcer nos travaux, nous avons soutenu la candidature de Frédéric Sur à un poste de maître de conférence », se souvient M.-O. Berger. « C’est un spécialiste de l’utilisation de méthodes probabilistes, un aspect très important pour tenter d’automatiser la construction de modèles d’environnements complexes. »
Au sein du groupe Vision qui comptait cinq chercheurs permanents (dont deux chercheurs Inria, et trois maîtres de conférences), cinq doctorants, un post-doctorant et un ingénieur, Marie-Odile Berger, chercheur Inria, agrégée de mathématiques, a décidé de franchir le pas et de se lancer dans la gestion d’une équipe en créant Magrit. Elle travaillait sur cette thématique depuis sa thèse en 1989-1991, sous la direction de Roger Mohr. Objectif
2006 ÉQUIPE-PROJET MAGRIT
L’ÉQUIPE-PROJET MAGRIT EN 2006
n 2 ChERChEURS INRIA n 3 MAITRES DE CONféRENCES n 5 DOCTORANTS n 1 POST-DOCTORANT n 2 INgéNIEURS
ThèMES : PERCEPTION, COgNITION, INTERACTION
un nouveau chercheur permanent au sein de maGrit
Développement de l’utilisation de méthodes probabilistes en
vision par ordinateur, avec l’arrivée dans l’équipe de Frédéric
Sur, maître de conférences à l’École des mines de Nancy.
OCTOBRE 2006
42/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
LES APPARITIONS DE NOUvELLES APPLICATIONS, DE NOUvEAUx COMPOSANTS éLECTRONIqUES ET L’éMERgENCE
DE CONTRAINTES fORTES (éCONOMIES D’éNERgIE, ROBUSTESSE) fONT CONSTAMMENT évOLUER LA REChERChE EN
ARChITECTURE, PROgRAMMATION, COMPILATION ET LANgAgE. UNE ExPéRIENCE véCUE PAR L’éqUIPE ALChEMY.
Alchemy : une équipe déjà bien structurée en 2006
2006 ÉQUIPE-PROJET ALCHEMY
alchemY innove Alchemy étudie des architectures informatiques d’un nouveau type,
dites neuro-inspirées. Cet axe de recherche original vise à concevoir
des architectures alternatives, capables de répondre aux contraintes
technologiques qui s’imposent dans la conception des processeurs
: économie d’énergie, éventuels défauts des composants. Pour explorer cette voie, dès 2006, l’équipe a recruté en tant que
chercheur Inria, Hugues Berry, biologiste de formation, spécialisé
dans la modélisation du vivant.
OCTOBRE 2006
L’histoire d’Alchemy remonte à 2003. L’équipe-projet est née de l’union entre l’équipe A3, comptant à l’époque deux chercheurs permanents, Christine Eisenbeis et Albert Cohen, qui travaillaient sur la compilation, et de l’équipe Architecture animée par Olivier Temam, professeur au LRI. Pourquoi ce rapprochement ? « Nous pensions que la plupart des problèmes de performance des programmes sur les architectures
modernes provenaient du manque de communication entre la compilation et l’architecture », indique Olivier Temam, ensuite responsable de l’équipe. D’emblée, Alchemy, qui venait de s’installer à Saclay, s’est engagée dans un projet européen de grande envergure, qui s’est révélé fondateur. Il s’agissait du réseau Hipeac (European Network of Excellence on High Performance and Embedded Architecture and Compilation). « Nous avons participé
L’ÉQUIPE-PROJET ALCHEMY EN 2006 :
n 3 ChERChEURS INRIA n 1 MAITRE DE CONféRENCES n 10 DOCTORANTS ET POST-DOCTORANTS
ThèMES : ARChITECTURE, PROgRAMMATION, COMPILATION, LANgAgES
activement à la mise en place de ce réseau avec cette même philosophie qui nous avait incités à créer Alchemy : rassembler les chercheurs de l’architecture et de la compilation sur les domaines des systèmes embarqués et de la haute performance. Mais cette fois, l’idée était de les réunir à l’échelle européenne. »
trois projets conjoints avec l’union européenne
Milepost, Sarc et Acotes, trois projets de recherche, présentés par Alchemy
auprès des instances européennes reçoivent en 2006 un important
financement pour une période de trois ans. Ces projets portent
respectivement sur la conception de méthodes de compilation efficaces
pour les architectures complexes, la création de nouvelles architectures
multiprocesseurs hétérogènes et le développement de méthodes de
programmation en flux pour la vidéo.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /43
2007
Magrit cherche à développer des solutions pour le calcul de pose et la reconstruction visuelle, deux principaux défis à relever pour que les applications potentielles de réalité augmentée puissent passer à l’échelle et fonctionner dans la durée, dans de grands espaces. Pour l’heure, l’essentiel des applications concerne en effet des espaces restreints et des durées limitées. « Intégrer de l’information au bon endroit dans le champ de vision, quel que soit le mouvement de l’utilisateur, nécessite de
Participation à une action de recherche collaborative (ARC)
en collaboration avec le CHU de Nancy et l’équipe-projet
Alcove (Inria Lille-Nord Europe) concernant la simulation du
déploiement de coils (petites spires de métal) dans le
traitement des anévrismes intracrâniens. Prix de thèse de la
région Lorraine.
ARC (2007-2008)
Des recherches fondamentales sur la modélisation interactive
calculer le point de vue de l’observateur à chaque instant », indique Marie-Odile Berger. « L’autre pierre angulaire est la reconstruction 3D de l’environnement observé. » Ainsi la modélisation est fondamentale, par exemple pour prendre en compte les interactions lumineuses entre des objets virtuels (ajoutés) et réels (dans la scène). « Pour aborder ces problèmes fondamentaux, nous avons étudié des méthodes entièrement automatiques. Depuis 2008, nous étudions également des méthodes interactives faisant
participer l’utilisateur à l’application. Celles-ci permettent d’une part d’acquérir des modèles structurés de la scène et d’autre part, de contrôler la qualité des modèles reconstruits en temps réel en les confrontant à la vue réelle. L’enjeu est de concevoir des modes d’interaction simples pour l’utilisateur, et assurant une grande fiabilité. » Un domaine de recherche académique qui se situe entre la communauté “vision” et la communauté “informatique graphique” que Magrit a fortement développé ces dernières années.
ÉQUIPE-PROJET MAGRIT
Second prix de thèse décerné en 2008 par la région Lorraine sur le concept de fluoroscopie
augmentée, une application de la réalité augmentée dans
le domaine de la neuroradiologie interventionnelle. Ces recherches ont été réalisées en collaboration
avec l’industriel GE Healthcare. Elles ont consisté à superposer
des images 3D préopératoires à des images peropératoires
permettant au neuroradiologue de mieux guider son geste vers la
zone cible (anévrisme), où il doit intervenir pour poser un stent,
un ballonnet, etc.
fÉVRIER 2008
44/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
alchemY : des partenariats industriels importants
sur l’aspect « proGrammation » Des contrats directs et des contrats
Cifre ont été signés avec : – Hewlett Packard France sur des notions
d’optimisation de programmes (2004-2007) ;– Philips (devenu NXP) sur des approches
de programmation en langages synchrones (2000-2009) ;
– ST Microelectronics sur des aspects de programmation pour des architectures
complexes de microprocesseurs (2006-2010). Autant de relations aujourd’hui poursuivies
sur d’autres thématiques de recherche liées à la programmation et l’architecture.
2007
L’interaction compilation/architecture, au cœur des recherches d’AlchemyL’idée de mettre en interaction la compilation et l’architecture a fait son chemin… y compris au niveau des instances européennes. L’implication dans le réseau Hipeac a eu de nombreuses conséquences. Entre autres, les financements obtenus pour les trois projets de recherche (Milepost, Sarc et Acotes) auprès de la commission européenne, au total 800 000 euros par an sur trois ans (2006-2009). Succès qui a permis l’accueil de nombreux doctorants et post-doctorants, et le recrutement de
Grigori Fursin. Sa mission : développer des techniques de compilation itératives. De 2006 à 2009, les activités de recherche de l’équipe se sont concentrées sur l’interaction compilation/architecture pour répondre aux objectifs des trois projets européens. « De sorte que nous avons eu moins de liberté pour approfondir l’autre axe que nous voulions développer dans Alchemy : les incertitudes croissantes liées à l’évolution de la technologie (loi de Moore) et leur impact », explique Olivier Temam. « Cette voie concerne la deuxième partie
alchemY renforce son travail sur les méthodes
de compilation itératives Le recrutement de Grigori Fursin au sein d’Alchemy en 2007, docteur
de l’université d’Édimbourg, permet de développer les méthodes de compilation,
dites itératives. Cette nouvelle approche a permis d’adapter les compilateurs aux architectures
complexes. Les travaux ont débouché sur la conception d’un
compilateur intelligent (Milepost GCC) en partenariat
avec IBM Research.
2007
de l’acronyme Alchemy, qui, déroulé, signifie : Architectures, Languages and Compilers to Harness the End of Moore Years. »
ÉQUIPE-PROJET ALCHEMY
Au fil de ces pages, retrouvez l’équipe Alchemy autour de Christine Eisenbeis (p.47) et Olivier Temam (p.43).
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /45
2009
Les applications concernent en particulier l’assistance au geste médical et la conception de simulateurs chirurgicaux. Depuis sa création, Magrit a mené
Les applications médicales de la réalité augmentée
ses activités de recherche dans le champ de l’imagerie médicale, et en particulier en radiologie interventionnelle. Erwan Kerrien s’est mis, dès 2007, en relation avec Stéphane Cotin, du projet Alcove,au centre Inria Lille – Nord Europe. Leur collaboration porte sur la simulation du déploiement dans les vaisseaux sanguins des coils (voir page 44) et la modélisation des vaisseaux à partir d’images 3D (angiographies). Leur but : obtenir des représentations fidèles et
efficaces du réseau vasculaire pour effectuer des simulations d’interventions en temps réel. Des travaux que Magrit n’a cessé de conforter au fil des années et qui s’intègrent aujourd’hui dans l’action d’envergure Sofa InterMeds. Certaines applications médicales sont étudiées avec des partenaires industriels : plusieurs thèses ont ainsi été réalisées en collaboration avec GE Healthcare dans le cadre de contrats Cifre, notamment sur la fluoroscopie augmentée.
ÉQUIPE-PROJET MAGRIT
prix du meilleur papier au workshop iccv 2009, à kYoto
« On Video Oriented Objects and Event Classification ».
Ces résultats concernaient la modélisation et la reconnaissance de phases opératoires (d’après un
ensemble de vidéos prises dans un bloc chirurgical). Ils ont été
obtenus dans le cadre d’une thèse en cotutelle entre Magrit
et l’université technique de Munich (TUM).
2009euroGraphics 2009, munich
Lors de cette conférence européenne en informatique
graphique, Magrit a présenté une méthode interactive
de modélisation in situ utilisant une caméra.
un nouveau chercheur permanent au sein de maGrit Recrutement au sein de Magrit de Pierre Fréderic Villard, maître de conférences. Spécialisé dans la modélisation physique, il était auparavant post-doctorant à l’Imperial College de Londres. Son intégration a permis de renforcer un aspect encore peu développé dans l’équipe concernant la construction de modèles physiques, essentielle pour obtenir des simulations réalistes.
46/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
2009
Selon la loi de Moore, la taille des transistors dans les puces est divisée par deux tous les deux ans. Une loi observée depuis plus de trente ans. « Elle était toujours d’actualité lorsque nous avons créé Alchemy, mais nous sentions qu’elle était en train de subir d’énormes pressions (consommation d’énergie trop importante et défauts liés à la finesse de gravure) et nous voulions explorer des voies alternatives. » D’où la nécessité de rechercher de nouvelles architectures et façons de programmer plus économes en énergie et plus tolérantes aux
Architecture et programmation : gérer les contraintes à venir
défaillances des composants. « L’apparition de nouvelles applications, les contraintes croissantes en matière de consommation d’énergie et de tolérance aux défauts et, enfin, la mise au point de nouveaux composants électroniques (memristors), nous ont progressivement amenés à considérer des architectures neuro-inspirées », explique Olivier Teman. « Pour explorer cet axe, nous avons recruté en 2010 Hughes Berry, biologiste spécialisé dans la modélisation des neurones. » Cette piste de recherche était restée en retrait, la majorité des chercheurs de l’équipe travaillant sur les projets européens. En 2009, la donne a changé avec la fin des contrats européens.
ÉQUIPE-PROJET ALCHEMY
conception de milepost Gcc, compilateur open source intelliGent Ce compilateur public aujourd’hui largement
diffusé a été conçu en partenariat par Alchemy, l’université d’Édimbourg et IBM
Research dans le cadre du projet Milepost. Il intègre des résultats obtenus sur les
méthodes de compilation itératives développées par G. Fursin et O. Temam.
Milepost GCC a été conçu afin d’optimiser la compilation de manière automatique.
D’autres résultats liés au modèle polyédrique (nouvelle façon de représenter
les programmes dans un compilateur) et étudiés par Albert Cohen ont été introduits
dans le compilateur public GCC.
collaboration avec la chine Coopération avec l’Institut académique
des sciences de Chine (ICT) à Pékin, sur la compilation itérative et l’approche
combinée langage/architecture. L’ICT est le centre de recherche en charge de
la conception du processeur chinois Loongson. Cette coopération
se concrétisera en 2011 par la création d’une équipe associée, Youhua
(optimisation, en chinois).
2009
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /47
L’équipe Magrit s’est intéressée à l’acquisition de modèles réalistes d’organes dynamiques pour des applications en réalité augmentée ou en simulation. Un exemple de ces travaux est la conception d’une tête augmentée avec en vue des applications concernant l’apprentissage des langues. L’idée n’est pas de construire une tête parlante (visualisation du visage uniquement) mais une tête augmentée intégrant à la fois les articulateurs externes (lèvres) et internes (langue, évolution
Construire des modèles 3D animés du conduit vocal
dynamique du conduit vocal). De telles informations sont capitales pour apprendre aux utilisateurs à placer la langue correctement et produire ainsi un son spécifique. « Cela nécessite d’acquérir un modèle articulatoire dynamique du visage, de la langue, du palais… à partir d’images ultra sonores, vidéos, IRM et à partir de capteurs magnétiques », indique Marie-Odile Berger. Dès 2006 dans le cadre du projet européen ASPI (2006-2009), les chercheurs de Magrit avaient travaillé
sur la conception de systèmes d’acquisition et de synchronisation des données. Aujourd’hui, ils tendent à construire un premier modèle articulatoire dynamique à partir de ces données.
2010ÉQUIPE-PROJET MAGRIT
isvc 2010 Lors du 6e symposium
international de vision par ordinateur, Magrit a proposé
une nouvelle méthode de mise en correspondance, robuste
en présence de motifs répétés et de forts changements de
point de vue. Elle se révèle très utile pour les applications en
environnements urbains, où les motifs répétés sont nombreux.
2010 ARTIS ANR (2009 – 2012) L’objectif de ce projet de
recherche fondamentale est de concevoir des méthodes
permettant la production de parole augmentée avec des
signaux de parole acoustiques et la visualisation dynamique 3D des articulateurs internes
(langue, conduit vocal) et externes (lèvres, visage).
48/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
2010
Une équipe en mutation, de nouveaux projets à explorerLa fin des gros contrats européens fournit à l’équipe l’occasion de repenser son orientation. Les centres d’intérêt des membres de l’équipe ayant évolué, il est décidé de mettre fin au projet Alchemy : il devient difficile de trouver une homogénéité entre les thématiques scientifiques des uns et des autres. Le moment est propice, au contraire, pour créer de nouvelles associations, fonder de nouvelles équipes, à l’intérieur comme à l’extérieur d’Inria. Grigori Fursin rejoint l’Intel Labs (Paris) pour appliquer ses méthodes de
compilation en milieu industriel. Albert Cohen, qui avait développé son activité sur les langages synchrones pour des traitements en flux de données, participe à la création d’une nouvelle équipe (Parkas) sur ce thème. « De mon côté, j’ai choisi de monter une action exploratoire, ByMoore, pour étudier des architectures alternatives, éventuellement basées sur de nouvelles technologies », déclare Olivier Temam. « Dans les prochaines années, la nature des architectures va devoir évoluer, peut-être profondément, en raison des contraintes
technologiques. Les chercheurs académiques ont un rôle important à jouer pour désigner les voies les plus prometteuses pour l’industrie. Le modèle de travail “action exploratoire” proposé par Inria est original : il se déroule sur deux ans et engage un seul chercheur. C’est un outil idéal pour explorer une voie complètement nouvelle et apporter de la flexibilité dans nos recherches. »
ÉQUIPE-PROJET ALCHEMY
stutter50
(0^50 100)
when
(0^50 100)
when
(0^50 100)
when
div_X3_X_1
whenot
whenot
(1^50 0^3)
if
merge
1^50(0)
=
x (1^52 0)
o
cyclic_encoding(1^50 0)
merge (1^51 0)
merge
merge
x
(1^50 0^3)
when
(1^50 0^3)
o
cyclic_encoding
true
cyclic_decoding
and_by_3
bYmoor créé du lien Olivier Temam met en place l’action
exploratoire ByMoor sur le thème général des architectures alternatives et développe depuis quelques années des collaborations
sur ce thème. Il crée un groupe de travail européen et noue des partenariats avec
certaines équipes aux États-Unis (université du Wiconsin). En France, il se rapproche
de Rodolphe Heliot du Cea Leti (Grenoble), pour fabriquer une puce à base de neurones
analogiques ; mais aussi de Julie Grollier (unité CNRS/Thales dirigée par Albert
Fert, université Paris-Sud) pour étudier l’utilisation de nouveaux composants
(memristors).
parkas en cours de création Albert Cohen participe avec Marc
Pouzet (université Pierre-et-Marie-Curie, ENS) à la création d’une nouvelle équipe hébergée au centre Inria Paris-Rocquencourt : Parkas. Sa thématique de recherche concerne la conception,
la sémantique et la compilation des langages de programmation. L’objectif est de mettre en œuvre des systèmes concurrents, en offrant des garanties
fortes sur la reproductibilité des exécutions et sur la correction et
l’efficacité du code.
2010
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /49
50/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Médiateur désigné en sciences du numérique, Inria a mission d’exposer ses travaux de recherche au grand public. Son objectif est notamment de sensibiliser l’ensemble de la société à la dimension scientifique du numérique, souvent appréhendé à travers les technologies. Il s’agit d’expliquer l’origine des innovations, d’engager le débat sur les enjeux des sciences du numérique. En s’adressant ainsi au grand public, Inria contribue à la reconnaissance de ce nouveau champ de la connaissance et de cette discipline bientôt enseignée au lycée.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /51
L es sciences du numérique jouent aujourd’hui un rôle essentiel pour notre économie et notre société. Il est donc important de les diffuser et de les rendre compréhensibles. Dans cette optique, Inria a mis en
place une offre de contenus culturels et pédagogiques à destination de tous les curieux de sciences, mais aussi des élèves et des enseignants.
La science en fête Chaque année, la Fête de la science est l’occasion pour Inria d’inviter le public à venir à la rencontre de ses chercheurs. Lors de l’édition 2010 de cette mani-festation nationale, l’artiste Pierre Malaval a mis les chercheurs à l’honneur dans une exposition intitulée 1 000 Chercheurs parlent d’avenir. Il a projeté sur la façade du Panthéon, à Paris, leurs portraits accompagnés de leur vision d’avenir en une phrase. Parmi eux, 26 chercheurs d’Inria et leurs 26 promesses enthousiastes ou poétiques d’un monde numérique radieux. À Bordeaux, les chercheurs de l’équipe Phoenix ont profité de l’événement pour présenter – entre autres – le volet de leur projet de recherche consacré à la santé à domicile. Au sein d’un atelier intitulé « Demain dans votre maison, il y aura des applications pour à peu près tout ! », le public a pu découvrir différents exemples d’applications possibles de leurs travaux liés à la protection des biens et des personnes, ainsi qu’à l’assistance aux personnes déficientes. Le centre Inria Grenoble – Rhône-Alpes a, quant à lui, accueilli plus de 750 personnes, dont 190 élèves, lors d’une journée portes ouvertes.
Expliquer les sciences du numérique au plus grand nombre
Suivez l’actualité des sciences et des technologies du numérique avec Inria sur Twitter et YouTube : twitter.com/inria youtube.com/inriachannel
Regarder
52/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
2011 JUILLET
2011SEPTEMBRE
12
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nesNumérique
enjeux !
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20/25 ans 26/40 ans14 ans
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Être à l’écoute des préoccupations de la sociétéInria a conçu un baromètre pour évaluer la façon dont les Français connaissent et évaluent les enjeux liés au déploiement des technologies numériques, un domaine qui suscite autant l’attraction que la répulsion. Mieux connaître l’opinion, les craintes et les attentes du grand public, c’est pouvoir lui apporter les informations dont il a besoin.
Un baromètre en face à face auprès d’un échantillon de 1 200 personnes représentatives de la population française âgée de plus de 14 ans permet une parfaite stabilité, des conditions d’enquête et rend possible une interprétation des évolutions de l’opinion
« Une mission d’intérêt général d’Inria est d’accompagner le citoyen dans sa compréhension des mutations induites par la diffusion des technologies numériques et de contribuer, grâce à une démarche pédagogique, à lutter contre la désaffection des jeunes envers les filières scientifiques. »
Michel cosnard, P-dG d’inria.
À quels domaines s’applique le terme “numérique” ?
Enjeux !Diffuser et conserver les savoirs, créer des liens, préserver la santé et l’environnement
Enjeux ?Accélération des échanges, préservation de la vie privée, confidentialité des données
Quelle signification est attribuée au terme “numérique” ?
Quels sont les enjeux numériques identifiés par les Français ?
Quelles sont les avancées numériques qui ont le plus changé la vie des Français ?
Quels sont ceux qui les intéressent le plus ? les inquiètent le plus ?
le baromètre sera mis en place à l’été 2011 et livrera les premiers résultats en septembre.
UNIvERSITé UNIvERS PROFESSIONNELcOLLègE-LYcéE
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /53
le plateau inria, lieu efferverscentIl a été ouvert en février 2010, dans le cadre d’EuraTechnologies, un pôle d’excellence dédié aux technologies de l’information et de la communication situé dans
le Nord – Pas-de-Calais. La mission première de cet espace de 200 m2 est de proposer des démonstrations qui présentent à la fois l’expertise technique des chercheurs et les projets de collaboration entre les équipes de recherche, les industriels et les entrepreneurs. Mais le plateau ouvre également ses portes à des événements nationaux ou régionaux ciblant le jeune public scolarisé, comme la Fête de la science ou les Olympiades des métiers. L’équipe du plateau Inria mène, en partenariat avec EuroTechnologies Développement, des actions de sensibilisation auprès des collèges et lycées voisins du quartier Bois-Blanc de Lille.
Développer la médiation scientifique,
c’est-à-dire l’ensemble des actions qui
permettent d’aller à la rencontre des citoyens,
est une volonté d’Inria qui recueille une
adhésion très forte de l’ensemble de ses
collaborateurs. Pascal guitton, le directeur de
la recherche, y voit un moyen de contribuer à
essayer de réduire “la fracture numérique”.
« Le numérique est une révolution dont
beaucoup ne sont que spectateurs »,
La médiation, une préoccupation partagée
LA MANIP’ vIRTUAL PLANTSVirtual Plants a été la
deuxième équipe
inria à participer
à l’initiative « Un
chercheur, une
manip », au Palais de la découverte
de Paris en février 2010. les chercheurs
de sophia antipolis – Méditerranée y ont
exposé leurs travaux dans le domaine
de la modélisation des plantes.
la “ manip” a présenté dans un langage
limpide la façon dont les gènes
contrôlent le développement des formes
végétales à partir de la manipulation de
plantes virtuelles. elle a enthousiasmé
un nombreux public – même les très
jeunes visiteurs –, mais aussi les
chercheurs associés à cette opération.
confie-t-il. « Or il soulève de nombreuses
questions d’ordre économique, sociétal,
éthique. De ce point de vue, je considère qu’il
est de notre devoir d’expliquer au grand
public ce que nous faisons et vers quoi nous
nous dirigeons. Pour cela, nous utilisons
différents moyens : des sites comme
Interstices, des événements ouverts au plus
grand nombre, les médias grand public
ou les réseaux sociaux.
Regarder
54/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Tous connectés à GrenobleLe centre Inria Grenoble – Rhône-Alpes s’est associé au projet initié par La Casemate CCSTI (Centre de culture scientifique et technique) pour monter une grande exposition autour des objets numériques, intitulée Tous connectés ? Présentée entre le 22 octobre 2010 et le 27 mars 2011, cette exposition a été conçue pour questionner le public sur l’utilisation de ces technologies qui peuvent investir potentiellement tous les domaines sans que nous en soyons conscients, sur leur appropriation par les citoyens et leur pénétration dans la société. Inria a notamment contribué à la production de vidéos et à un programme culturel incluant, entre autres, une conférence-débat sur le thème « internet et vie privée ».
Inria était co-organisateur de la visite de la ville en réalité augmentée via l’application « Grenoble Ville Augmentée » (développée entre collaboration avec l’office du tourisme et l’université Stendhal). Depuis 2011, cette exposition a élu domicile à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris.
Une expérience inédite au cœur du désert marocainLe Sultan Marathon des sables a
accueilli un coureur d’un nouveau
genre : guillaume chelius, chargé de
recherche au sein de l’équipe Dnet
et ultra-marathonien, a en effet
parcouru 250 km pendant sept
jours, équipé de 16 capteurs qui
ont permis d’étudier le mouvement
du corps, ses performances, ses
adaptations à l’environnement, aux
conditions climatiques et à la
fatigue.
LES RENcONTRES DU cAFé DES TEchNIqUESorganisées par le musée des arts et Métiers et l’association française pour
l’avancement des sciences, ces rencontres accueillent régulièrement des
chercheurs d’inria. deux d’entre eux, david simplot-ryl et Frédéric desprez, y
ont notamment été invités pour débattre des objets communicants et
intelligents d’une part et du cloud computing d’autre part.
Pour partager cette aventure, Inria a réalisé une mini-série vidéo diffusée sur sa chaine YouTube
Regarder
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /55
Une première au Festival CinémascienceInria a participé pour la première fois à cette manifestation, créée en 2008 à l’initiative du CNRS. Pour sa troisième édition, ce festival, qui s’est déroulé entre le 30 novembre et le 5 décembre 2010 dans plusieurs salles de Bordeaux, a tenu son pari : mettre en relation le grand public et la science via des longs métrages – comédies, drames, thrillers… – accessibles à tous. Après chaque projection, une discussion était organisée entre les spectateurs, l’équipe du film et les acteurs de la recherche qui donnaient leur propre éclairage. Le Village du festival a en outre permis au public scolaire de visionner des films sur les travaux menés par les chercheurs d’Inria, qui ont été particulièrement présents à la rétrospective « Vision du futur ». Cinémascience, qui a réuni plusieurs milliers de participants, est un festival qui prend, et l’occasion pour Inria d’aller à la rencontre du grand public là où il se trouve.
Acroban est un robot humanoïde développé par l’équipe Flowers à Bordeaux,
en collaboration avec l’université de Bordeaux 1, pour explorer le rôle de la
forme du corps dans l’apprentissage du mouvement et de la marche en
particulier. Il comporte deux originalités : il est muni d’une colonne vertébrale,
et son corps est souple. « Ces deux propriétés permettent à Acroban d’être
solide, de se déplacer sans tomber et de s’adapter spontanément lorsqu’il
rencontre des obstacles », explique Pierre-Yves Oudeyer, le responsable de
l’équipe Flowers. Grâce à sa géométrie et à sa physique, il est aussi le premier
humanoïde bipède à permettre des interactions fluides, intuitives et robustes,
même avec des enfants. » C’est d’ailleurs lorsqu’ils sont allés faire une
démonstration au musée des Sciences de Naples que les chercheurs ont
découvert que le robot pouvait être pris par la main et dirigé. « Les visiteurs,
surtout les fillettes, sont venus le toucher et l’ont manipulé directement,
raconte Pierre-Yves Oudeyer que cette expérience, vécue en direct, a conforté
dans ses convictions. « J’attache une grande importance au dialogue avec le
public, confie-t-il. La science en général a beaucoup de difficultés à
communiquer. C’est en partie dû aux scientifiques qui, au XXe siècle, se sont
concentrés sur les progrès techniques réalisés par et pour eux-mêmes. Ils n’ont
pas répondu à la question du sens de leurs recherches. Or je pense au contraire
qu’il faut expliquer ce sens, replacer les technologies et les sciences au cœur de
la société, établir un dialogue citoyen pour expliquer les enjeux humanistes des
travaux que nous menons. »
La ROBOTIQUE, pour mieux comprendre l’homme
Regarder
56/ rApporT Annuel inriA 2010
C’est un constat unanime : avec l’informatique, les modes de pensée changent. « Les jeunes générations sont nées dedans », concède Nazim Fates, chargé de recherche et membre de l’équipe Maia au centre Inria Nancy – Grand-Est. Mais d’une part, l’utilisation des outils informatiques n’est pas sans danger ; d’autre part, il existe tout un savoir caché derrière l’ordinateur. Or les jeunes n’en ont pas forcément conscience. Il est nécessaire de les amener à se questionner, afin qu’ils ne soient pas des utilisateurs naïfs. Nous souhaitons par là aussi leur donner le goût de la science, de nos jours objet d’une désaffection regrettable. » C’est tout le sens de l’option facultative “Sciences et techniques du numérique ” ouverte aux élèves de seconde en 2010 dans trois académies pilotes : Nancy, Versailles et Nice. « L’idée était de donner aux élèves l’occasion de faire de la pratique », indique le chercheur, qui a accompagné et soutenu les enseignants de Nancy pendant toute l’année scolaire. « Mon rôle était aussi de les
éclairer sur l’importance de l’informatique dans la recherche aujourd’hui. Nous les sensibilisons aux questions scientifiques soulevées par l’informatique, notamment dans ses rapports avec la société. » Chaque trimestre, l’ensemble des professeurs a ainsi été convié à une journée d’échanges autour d’exposés scientifiques. En fin d’année, les élèves ont présenté leurs travaux lors d’une visite au centre Inria, clôturée par une conférence de Gérard Berry, titulaire de la chaire d’informatique et sciences numériques du Collège de France et pédagogue passionné. « Conduite avec peu de moyens, beaucoup de temps et d’énergie de la part des professeurs impliqués, cette expérimentation constitue un précédent riche d’enseignements et le début d’un dialogue pérenne entre chercheurs et enseignants. »
L’OPTION “INFORMATIqUE ET ScIENcES DU NUMéRIqUE” SERA PROPOSéE AUx éLèvES DE TERMINALE S DèS LA RENTRéE 2012. SOUS L’IMPULSION DE chERchEURS cOMME MAURIcE NIvAT, gILLES DOWEK ET PAScAL gUITTON, INRIA S’EST BEAUcOUP IMPLIqUé AUx cOTES DE SES PARTENAIRES EN FAvEUR DE cETTE cREATION. PARALLELEMENT, DE NOMBREUSES AcTIONS MENEES DANS LES cENTRES ONT DEMONTRE L’IMPLIcATION DE L’INSTITUT cOMME PAR ExEMPLE A NANcY DANS L’AccOMPAgNEMENT DE LA MISE EN PLAcE D’UNE OPTION POUR LES ELEvES DE SEcONDE.
L’enseignement de l’informatique au lycée, bientôt une réalité
2012À la rentrée scolaire 2012, l’informatique deviendra un enseignement de spécialité en terminale scientifique.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /57
Les enjeux majeurs de l’internet de demain Débat entre Anne-Marie Kermarrec et Dominique Cardon
NOUvEAUx ENjEUx, NOUvEAUx DéFIS, NOUvEAUx RISqUES, NOUvELLES cRAINTES… L’INTERNET DE DEMAIN, DONT LA REchERchE TRAcE DèS AUjOURD’hUI LES cONTOURS, EST AU cœUR DE NOMBREUx DéBATS cONcERNANT NOTAMMENT LA PROTEcTION DE LA vIE PRIvéE.
annE-MaRIE KERMaRREc
Après quatre ans passés dans
les laboratoires de Microsoft
à Cambridge (Angleterre), Anne-Marie
Kermarrec a rejoint Inria en 2004.
Directrice de recherche, membre
de l’équipe-projet Asap, elle travaille
aujourd’hui plus particulièrement
sur une approche décentralisée
de la navigation sur internet
(projet GOSSPLE).
DOMInIQUE caRDOn Sociologue au Laboratoire des
usages d’Orange Labs et chercheur
associé au Centre d’études des
mouvements sociaux (CEMS/
EHESS), Dominique Cardon
s’intéresse aux transformations
de l’espace public sous l’effet
des nouvelles technologies de
communication, aux réseaux
sociaux ou encore aux formes
d’identité en ligne.
ANNE-MArIE KErMArrEC : Le filtrage de l’information, et plus particulièrement la personnalisation, constitue l’un des facteurs clés du développement de l’internet. L’utilisateur va avoir besoin d’une information plus contextualisée, diffusée et filtrée en fonction de son profil.
DOMINIquE CArDON : Dans cette perspective, nous allons de plus en plus avoir besoin d’outils de tri et de hiérarchisation pour obtenir une information adaptée à un contexte donné.
A.-M.K : Cette évolution, inévitable, soulève des questions du point de vue de la protection des données personnelles. Fournir une information pertinente suppose en effet de connaître le contexte et le profil de l’internaute. Or, ces données sont aujourd’hui regroupées et détenues par de grandes compagnies, telles Google ou Facebook, avec des garanties de sécurité et de confidentialité somme toute relativement faibles. Mes travaux sur la décentralisation des informations peuvent jouer un rôle au regard de cette problématique qui pose un grand nombre de défis scientifiques.
D. C. : Dès lors que l’information n’est plus détenue par une entité mais distribuée sur le réseau et regroupée à la volée pour un besoin précis, le risque “Big brother” disparaît. Cela dit, la surveillance interpersonnelle – notamment exacerbée par l’usage des réseaux sociaux – ne va pas sans poser de nouveaux problèmes. Typiquement, une conversation privée peut être récupérée par un recruteur et utilisée au détriment d’un éventuel candidat.
LES OBJETS PARLENT !
Pour l’équipe dnet d’inria, dirigée par Éric Fleury, les réseaux de capteurs
constituent l’un des grands enjeux de l’internet du futur. que ce soit dans le
cadre de la domotique ou dans les milieux professionnels, les objets vont à
l’avenir communiquer entre eux ! Afin d’anticiper cette nouvelle ère, l’équipe a
mis en place en février 2011 une plateforme d’expérimentation, ouverte aux
chercheurs et aux industriels. L’objectif ? Travailler sur les protocoles de
communication entre objets et sur l’interconnexion des réseaux (fibre, Wi-Fi,
ADSL, etc.). Le projet comporte également un volet, plus proche des
utilisateurs, portant sur des applications qui permettront, par exemple, de faire
de sa box le cerveau central de sa maison, ou de superviser à distance les
équipements de locaux.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /59
Débat entre Michel Parent et Roland Castro
MIchEL PaREnT
Coordinateur de plusieurs projets
européens sur les cybercars,
Michel Parent a dirigé depuis près
de 20 ans des équipes Inria, dont
l’équipe Imara (informatique,
mathématiques et automatique
pour la route automatisée).
Ses travaux portent sur l’aide à la
conduite, la modélisation du trafic
routier et les véhicules automatisés.
ROLanD caSTRO Architecte et militant politique,
roland Castro a participé à
la consultation sur le Grand
Paris lancée par le président
de la république en 2008. Il
fait aussi partie des membres
fondateurs du Mouvement de
l’utopie concrète (MuC), qui
défend « 89 propositions pour
restaurer le lien social », et a
publié de nombreux ouvrages dont
Civilisation urbaine ou barbarie.
À quoi ressemblera la ville du futur ? éTALEMENT DES vILLES PAvILLONNAIRES, gROSSES vOITURES ET hYPERMARchéS… LE MODèLE DOMINANT ISSU DE L’IMAgINAIRE DES ANNéES 1950 N’EST PLUS ADAPTé AUx DéFIS DE NOTRE TEMPS. L’hEURE EST vENUE DE REPENSER LA vILLE.
MICHEL PArENT : Les transports constituent l’un des enjeux majeurs de l’urbanisme, en particulier la voiture personnelle. Les villes concentrent de plus en plus de population et il n’y a tout simplement plus assez de place pour que chacun puisse utiliser son véhicule personnel pour circuler ou se garer.
rOLAND CASTrO : Depuis un siècle, au-delà de cette problématique, imaginer la ville de demain pose une véritable question de civilisation. Il faut en finir avec les territoires hachés, les endroits invivables qui côtoient les lieux merveilleux... pour retrouver une bonne urbanité ! Dans cette optique, au regard des inégalités produites par l’économie de marché, l’avenir de la ville ne peut pas être laissé aux défenseurs
de l’économie libérale. Pour ma part, je milite pour une ville dans laquelle, au niveau physique comme spatial, n’importe quel quartier en vaudrait un autre. Il faut arrêter de construire des zones, industrielles, commerciales, et évoluer vers des projets qui donnent une idée du commun. Aujourd’hui, trop de territoires s’ignorent !
M. P. : Dans cette nouvelle ville, la voiture sera partagée. Complémentaire des transports en commun, elle cessera d’être un symbole social. Cette évolution culturelle va être difficile, tout autant qu’il l’a été de passer du cheval à la voiture, mais dès lors que l’on propose des alternatives plus pratiques et moins chères, les gens ne se trompent pas.
r. C. : L’auto-partage fait effectivement partie de la ville du futur. C’est d’autant plus sain et inéluctable que plus on est pauvre, plus ce marqueur social est coûteux. Mais la ville ne se résume pas à des problématiques d’économies, de systèmes et de rationalités. C’est aussi et surtout une question de bien-être et d’harmonie. Raison pour laquelle, par exemple, je préfère les transports “doux”, tels les tramways aux bus ou à la navigation sur la Seine, parce qu’ils perturbent moins la poétique de la ville.
M. P. : C’est pourquoi je pense aussi que la robotisation est une composante essentielle de la solution. Les voitures automatisées utilisent des technologies qui réduisent la pollution atmosphérique et sonore, contribuant ainsi à une meilleure harmonie. De plus, le modèle partagé ne peut fonctionner qu’à la condition de mettre en œuvre des véhicules automatisés car, comme pour les systèmes de vélo en libre service, il faudra redistribuer les voitures dans les villes.
r. C. : Au-delà des transports, les lieux d’habitation doivent être repensés en fonction de l’évolution du monde numérique. Plus le virtuel se développe, plus on passe de temps chez soi, plus l’endroit dans lequel on habite devient important. C’est même le problème fondamental des villes de demain.
DES vILLES QUI OBéISSEnT AU DOIgT ET À L’œIL
une ville où il suffirait de lever la main pour
ouvrir la porte d’un parking ou changer de
chaîne sur son téléviseur… Dirigée par laurent
Grisoni, l’équipe Mint (Méthodes et outils pour
l’interaction à gestes) explore de nouvelles
voies d’interactions entre l’homme et la
machine. Ses travaux de recherche, partant de
l’étude des gestes de l’utilisateur, visent à
créer de nouvelles expériences d’interaction.
Ils se sont d’ores et déjà concrétisés par une
tablette interactive à retour tactile, ainsi que
par des applications dans lesquelles le
téléphone portable et les tablettes servent
d’intermédiaires à ce dialogue entre l’homme
et les dispositifs du quotidien. Cette activité
est valorisée notamment via la collaboration
de l’équipe Mint avec la PME Idées-3com,
spécialisée dans les applications interactives
en 3D.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /61
quelle place pour l’automobile dans les villes du futur ?
Débat entre Michel Parent et Bruno Marzloff
AUgMENTATION DES DEPLAcEMENTS, UTILISATION AccRUE DE LA vOITURE INDIvIDUELLE ET cONgESTION DU TRAFIc, NOS MODES DE vIES ONT FAIT APPARAITRE DE NOUvELLES cONTRAINTES. POUR RELEvER LES DEFIS DE DEMAIN, LA PLAcE DE L’AUTOMOBILE DOIT ETRE REPENSEE.
MICHEL PArENT : Aujourd’hui, il y a trop de voitures et plus assez de place pour les garer ou les faire circuler. Le rapport à l’automobile va devoir évoluer en faveur de formes de mobilité favorisant la rationalisation, comme le partage, la multimodalité et le développement des modes doux.
BruNO MArzLOFF : Trop de déplacements tue la mobilité ! Depuis un siècle, le transport a
façonné les villes, dont l’étalement s’est traduit par la congestion du trafic. On compte en moyenne 600 voitures pour 1 000 habitants, chacune étant utilisée entre 5 à 10 % de sa durée de vie. Il existe donc un gisement de productivité dont l’exploitation passe, entre autres, par le développement de l’automobile partagée au détriment de la voiture individuelle.
M.P. : La robotisation est une composante essentielle de la solution. Le modèle partagé ne peut fonctionner qu’à la condition de mettre en œuvre des véhicules automatisés car, comme pour le vélo actuellement, il faudra redistribuer les voitures dans les villes.
BRUnO MaRzLOff Président-fondateur de Chronos,
cabinet d’études sociologiques
et de conseil en innovation qui
observe, interroge et analyse
l’évolution et les enjeux des
mobilités, Bruno Marzloff est
l’auteur de nombreux ouvrages
dont « Le 5e écran. Les médias
urbains dans la ville 2.0 » et
« Pour une mobilité plus libre et
plus durable ».
62/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
“La robotisation est une composante essentielle de la solution.”
B.M. : On se trompe de modernité : la solution n’est pas dans l’objet ! Pour réduire les déplacements, il faut d’abord sortir des logiques urbaines à la « Le Corbusier », plaçant le travail d’un côté et les dortoirs de l’autre. Sans compter qu’il existe un gisement de mobilité subie sur laquelle on peut agir en profitant notamment de la généralisation des infrastructures numériques. A l’avenir, on pourra faire de plus en plus de choses à distance, comme travailler ou faire ses courses.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /63
Aperunum hortemque furopte musquam et fes ocatn?
Debat entre George Drettakis & Françoise Ben
DavID SIMPLOT-RyL Professeur en informatique
à l’université Lille 1, David
Simplot-ryl est aussi responsable
de l’équipe Pops. Ses travaux
portent sur les systèmes et
réseaux pour petits objets
portables et sécurisés comme
les cartes à microprocesseurs, les
étiquettes rFID ou les capteurs
communicants.
Débat entre David Simplot-Ryl et Thierry Saniez
LE DévELOPPEMENT DU NUMéRIqUE DANS LA cONSOMMATION BOULEvERSE LES cOMPORTEMENTS. AchATS EN LIgNE, MEILLEURE TRAçABILITé DES PRODUITS… LE SERvIcE RENDU N’EST PAS cONTESTé, AU cONTRAIRE. MAIS LA cONSOMMATION NUMéRIqUE SOULèvE DES qUESTIONS INqUIéTANTES, NOTAMMENT AU REgARD DU RESPEcT DE LA vIE PRIvéE.
quel rôle jouera le numérique dans la consommation de demain ?
ThIERRy SanIEz
Diplômé de Sciences-Po et en droit,
après un parcours professionnel dans les
univers des collectivités locales et des
organismes consulaires, Thierry Saniez
a rejoint en qualité de délégué général
la CLCV (Consommation, logement
et Cadre de Vie). Créée en 1952,
la CLCV est l’une des plus importantes
associations nationales de défense
des consommateurs, de protection
de l’environnement, d’éducation
populaire, etc.
DAVID SIMPLOT-rYL : L’essor d’internet a déjà profondément modifié les comportements. De plus en plus de Français font leurs achats sur le Web. Les technologies, favorisant une meilleure traçabilité, telles les puces RFID, ont également participé à une évolution de la consommation en améliorant la sécurité sanitaire.
THIErrY SANIEz : La consommation évolue de plus en plus vers le numérique. On pourra bientôt faire ses courses sur des périphériques de type téléphone
mobile, dans les transports, par exemple. Le gain de temps et le service rendu sont indéniables. Mais le magasin ne disparaîtra pas pour autant. Le virtuel et le physique continueront à coexister, certains produits comme les vêtements ne se prêtant pas – ou moins – à l’achat en ligne. Parallèlement, la consommation numérique pose de nouveaux problèmes, notamment en matière de protection des données privées. Il n’est pas besoin d’être devin ou grand technicien pour se rendre compte dès aujourd’hui que les informations laissées sur un site lors d’un achat sont vendues et exploitées par d’autres.
D. S.-r. : Les modes de consommation qui se dessinent aujourd’hui vont effectivement questionner la gestion des données. Le parcours de l’acheteur reposera à l’avenir sur une combinaison de médias : il passera d’abord au magasin pour se faire scanner et obtenir un avatar à son image, puis il essaiera tranquillement chez lui les modèles via internet et suivra sa commande avec son téléphone mobile. À chaque fois, il retrouvera une interface personnalisée en fonction de son profil et toutes les données relatives à sa commande. D’un point de vue technique, on sait déjà faire. Mais les questions relatives à la détention des informations restent entières : qui, de l’opérateur de téléphonie ou du marchand, va s’imposer à l’autre pour stocker les informations sur l’utilisateur ? Qui va se porter garant du respect de sa vie privée ?, etc.
T.S. : Le développement des nanotechnologies est également à prendre en considération dans l’évolution des modes de consommation. En plein essor, cette technologie va aussi bouleverser nos modèles en étant présente dans notre quotidien. Là encore, il faudra rester vigilant et engager des débats sur les risques encourus par les consommateurs.
UnE OffRE DE PLUS En PLUS PERSONNALISéE
Avec internet notamment, les consommateurs disposent d’une information plus
riche et d’un choix de produits plus étendu. Afin d’aider les entreprises dans la
conception d’une offre affinée en fonction des besoins, l’équipe dolphin, et plus
particulièrement luce Brotcorne, travaille sur des modèles mathématiques
financiers. L’objectif est de développer, en partant de l’analyse des
comportements des consommateurs, une stratégie permettant de vendre
le bon produit au bon client, au bon prix et au bon moment. Ses travaux
sont déjà exploités par des entreprises des secteurs du rail et de l’aéronautique
(yield management). Des extensions de ses modèles mathématiques sont en
cours de réalisation dans les domaines de l’énergie et de la chaîne logistique.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /65
BruNO rAFFIN : Les technologies actuelles annoncent de nombreuses possibilités d’évolution. N’importe quel périphérique, du PC traditionnel au téléphone mobile, est aujourd’hui capable d’afficher des images de qualité. Parallèlement, les interfaces évoluent. La manette de jeu cède la place à des outils plus naturels, à base de capteurs de mouvements ; l’idée étant de récupérer de plus en plus d’informations sur notre réalité pour enrichir les univers virtuels et favoriser ainsi l’interactivité entre la réalité et le virtuel. À l’avenir, l’utilisateur pourra être représenté dans l’espace numérique de manière beaucoup plus naturelle et fidèle, comme nous l’expérimentons en laboratoire sur la plate-forme Grimage par exemple.
DAVID CAGE : Au-delà des considérations techniques, l’interactivité apportée par le jeu vidéo place l’individu dans un rôle d’acteur et non, comme au cinéma, de simple spectateur. De ce point de vue, le jeu vidéo est encore aujourd’hui considéré comme un défouloir, la violence constituant souvent l’aspect le plus marquant des fictions proposées. Mais ces dernières années, avec l’apparition de jeux qui ciblent un public plus féminin, les enfants ou encore la famille, les choses ont quelque peu évolué. Cela dit, pour que le jeu vidéo acquière vraiment ses lettres de noblesse dans les loisirs culturels, il va devoir se transformer pour devenir un vecteur de sens, un porteur d’émotion.
B. r. : Le développement d’espaces virtuels 3D partagés en réseau, la possibilité d’interagir plus naturellement et d’être représenté de manière fidèle dans ces
quel avenir pour le loisir numérique ?Débat entre Bruno Raffin et David Cage
SOUTENU PAR LE DévELOPPEMENT PERMANENT DE NOUvELLES INNOvATIONS, LE jEU vIDéO S’IMPOSE PROgRESSIvEMENT DANS LE MONDE ENTIER À TOUTES LES géNéRATIONS. IL S’APPRÊTE AUjOURD’hUI À FRANchIR UN NOUvEAU cAP, L’INTERAcTIvITé cROISSANTE ENTRE LE RéEL ET LE vIRTUEL FAvORISANT L’APPARITION DE NOUvELLES PRATIqUES LUDIqUES.
BRUnO RaffIn Bruno raffin a rejoint en 2001
l’équipe Moais (Multiprogrammation
et ordonnancement pour
les applications Interactives
de simulation). Il a notamment
contribué à FlowVr, logiciel pour
développer des applications
de réalité virtuelle nécessitant
la puissance de plusieurs dizaines
de PC.
espaces, ouvrent la voie à des applications qui dépassent le domaine du jeu vidéo. Comme l’a laissé entrevoir l’application Second Life, il est probable que demain ces environnements 3D deviendront le support d’une nouvelle génération de réseaux sociaux qui offriront des outils de communication avancés, que ce soit pour le travail, la famille ou les loisirs.
D. C : C’est effectivement déjà le cas. Les interfaces tactiles, notamment en matière de téléphonie mobile, ouvrent de nouvelles perspectives, en particulier dans le champ des interactions entre le réel et le virtuel. Un contrôle physique, via une manette ou tout autre objet du même type, est cependant toujours nécessaire, la seule captation de mouvements posant trop de problèmes. Quoi qu’il en soit, je reste persuadé que si l’on échoue dans le domaine de l’émotionnel et du sens, le jeu vidéo va échouer à devenir un loisir grand public, et devenir une niche pour quelques passionnés.
DavID cagE Créateur de jeux vidéo, David
Cage est le fondateur et le P-DG
de quantic Dream. Son studio
a développé The Nomad Soul,
Fahrenheit et Heavy rain, jeux
pour console mondialement
consacrés par le marché,
notamment pour leur dimension
émotionnelle.
DES UnIvERS vIRTUELS DE PLUS EN PLUS RéELS
Les avancées technologiques permettent de créer des univers virtuels de plus
en plus réalistes. En travaillant sur des algorithmes, l’équipe reves, et plus
particulièrement son responsable scientifique George drettakis, a contribué à
cette évolution. L’amélioration de la qualité des images et du son issue de ses
travaux a bénéficié à des domaines variés : jeu vidéo, cinéma, reproduction de
sites archéologiques en 3D… Ils s’appliquent aussi à des problèmes de société.
En collaboration avec des psychiatres, l’équipe travaille ainsi sur un projet
de traitement des phobies, visant à placer les patients dans une reproduction
de la réalité aussi fidèle que possible (cf. pp. 18-19).
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /67
Faut-il s’inquiéter de la part prépondérante du numérique dans les loisirs ?
Débat entre Bruno Raffin et Emmanuel Forsans
SOUTENU PAR LE DévELOPPEMENT PERMANENT DE NOUvELLES INNOvATIONS, LE jEU vIDéO S’IMPOSE PROgRESSIvEMENT DANS LE MONDE ENTIER À TOUTES LES géNéRATIONS. IL S’APPRÊTE AUjOURD’hUI À FRANchIR UN NOUvEAU cAP, L’INTERAcTIvITé cROISSANTE ENTRE LE RéEL ET LE vIRTUEL FAvORISANT L’APPARITION DE NOUvELLES PRATIqUES LUDIqUES.
EMMANuEL FOrSANS : Les évolutions récentes du jeu vidéo, en particulier du point de vue de l’accessibilité, ont permis d’élargir la cible initiale des seuls passionnés à un public beaucoup plus large. Il n’est plus nécessaire d’être un expert du « joystick » pour jouer avec les consoles de dernière génération.
BruNO rAFFIN : Les interfaces tactiles et les systèmes à base de capteurs ont joué un rôle important. De plus, avec le développement de technologies permettant de jouer sur n’importe quel périphérique, y compris un téléphone portable, la qualité des images ne constitue plus un critère incontournable aux yeux de tous les publics.
E.F. : L’immersion dans une réalité virtuelle est une conséquence du développement d’interfaces de plus en plus naturelles, pas un objectif des industriels du jeu pour une raison simple : elle ne rapporte pas d’argent.
B.r : Il n’en reste pas moins que le développement de nouveaux modes d’interaction et de présence numérique est essentiel pour révéler pleinement le potentiel des environnements 3D. Les applications vont au delà des jeux vidéos. Ces espaces 3D partagés dans le cloud, devraient devenir des espaces de communication et d’échange avancés, le support d’une nouvelle génération
68/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
de réseaux sociaux. L’émergence de périphériques capables de générer un avatar très représentatif de l’utilisateur permettra d’assurer sa présence à distance.
E.F : Ce qui ne doit pas nous inquiéter pour autant, l’immersion n’ayant jamais été le fond du problème de l’addiction trop souvent associée aux jeux vidéo. Le loto n’est pas un jeu immersif et pourtant c’est celui qui engendre le plus de dépendances. Quant aux avatars, il est tout de même plus excitant de se glisser dans la peau d’un héros !
EMManUEL fORSanS
Directeur Général de l’Agence
Française pour le Jeu Vidéo (AFJV),
Emmanuel Forsans travaille depuis
plus de 20 ans dans cet univers. Il
est également auteur de nombreux
ouvrages dans le domaine de
l’infographie et de la 3D, ainsi que
maître de conférences à l’université
de Paris VII (Paris Diderot).
“Le développement de nouveaux modes d’interaction et de présence numérique est essentiel. Les applications vont au delà des jeux vidéos. ”
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /69
Effectifs, collaborateurs et équipes-projets (décembre 2010)
Les scientifiques se décomposent : Chercheurs et enseignants-chercheurs 1 375 Doctorants 1 273 Post-doctorants 262 Ingénieurs contractuels 519
Personnels non inria(1 724)
Chercheurs et ens-ch., y compris délégués
Doctorants
Autres contractuels
782
752
6966 55
Post-doctorants
ITA et IATOS
Chercheurs et ens-ch., y compris délégués
Doctorants
Autres contractuels
782
752
6966 55
Post-doctorants
ITA et IATOS
répartition des effectifs dans les centres et au siège
Bordeaux319
Grenoble678
Lille301
Nancy527
Paris-Rocquencourt584
Rennes640
Saclay464
Sophia Antipolis535
242Siège
Bordeaux319
Grenoble678
Lille301
Nancy527
Paris-Rocquencourt584
Rennes640
Saclay464
Sophia Antipolis535
242Siège
4 290Nombre total des collaborateurs à travers la France (3429 scientifiques, 861 personnels de support et d’accompagnement), hors stagiaires
effectifs globaux
Personnels financés sur dotations d’État
39,4 %
20,4 %
2 %
38,2 %
Personnels financés sur ressources propres
Enseignants-chercheurs en délégation ou sur chaire
Personnels non Inria
Bordeaux319
Grenoble678
Lille301
Nancy527
Paris-Rocquencourt584
Rennes640
Saclay464
Sophia Antipolis535
Siège242
1 640
84
874
1 692
Personnels financés sur dotations d’État
39,4 %
20,4 %
2 %
38,2 %
Personnels financés sur ressources propres
Enseignants-chercheurs en délégation ou sur chaire
Personnels non Inria
Bordeaux319
Grenoble678
Lille301
Nancy527
Paris-Rocquencourt584
Rennes640
Saclay464
Sophia Antipolis535
Siège242
1 640
84
874
1 692
70/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Chiffres au 31 décembre 2010
Recrutements 1 100dont Recrutements d’étrangers 710Accueil de scientifiques invités étrangers au cours de l’année 2010 315Nombre d’étudiants étrangers accueillis dans le cadre du programme Internship 139Accueil de stagiaires en 2010 (flux) 724Équipes-projets 171 actives en 2010Équipes-projets créées au cours de l’année 2010 10
Équipes-projets arrêtées au cours de l’année 2010 7
Actions de développement technologique ADT 17
Accords-cadres avec univ., gdes écoles, org. de rech. 45
Accords-cadres ou partenariats avec industriels 7 accords-cadres existant, négociations en cours avec 11 autres industriels
Partiticipations à des projets européens du 7e PCRD 128Nombre de lauréats de bourseseuropéennes ERC dans les équipes-projets Inria 8 en 2010 (dont 2 gérées par les partenaires d’Inria). Au total 16 bourses depuis la création de l’ERC
Équipes associées créées dans l’année 15
Équipes associées dans le monde 69
Publications scientifiques 4 850Conférences organisées ou coorganisées par Inria 68 (dont 41 conférences internationales)
36 ans et trois mois, c’est la moyenne d’âge générale
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /71
quelques indicateurs de l’activité 2010
6Start-up créées en 2010 : Verbatim analysis Vera, Lyatiss, Sysfera, Karrus ITS, Powedia, Robocortex
111Logiciels déposés
90Nombre de projets de transfert en cours
8Nombre d’I-Labs créés ou en cours de création
105Start-up créées au total
271Brevets actifs
21Brevets déposés en 2010
72/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Budget 2010
(en M€ HT, hors opérations d’ordre) Budget primitif Budget final Budget Prévision 2010 2010 executé 2010 2011
Recettes• Dotation de l’État (subvention pour charges de service public) 166,567 [75,7 %] 164,992 [65,3 %] 164,992 [64,7 %] 167,704 [63,3 %] dont : - Dotation de base 163,531 (98,2 %) 161,955 (98,2 %) 161,955 (98,2 %) 164,700 (98,2 %)
- Subvention associée au programme post-doctoral 3,036 (1,8 %) 3,036 (1,8 %) 3,036 (1,8 %) 3,560 (2,1 %)• Ressources propres 51,332 [23,3 %] 65,861 [26,1 %] 68,379 [26,8 %] 71,813 [27,1 %] dont : - Contrats de recherche 33,568 (65,4 %) 40,885 (62,1 %) 43,970 (64,3 %) 53,619 (74,7 %)
- Soutiens de recherche finalisés (y compris dons) 6,429 (12,5 %) 7,648 (11,6 %) 7,329 (10,7 %) 3,920 (5,5 %)- Produits de valorisation et prestations 2,159 (4,2 %) 3,490 (5,3 %) 3,174 (4,6 %) 1,613 (2,2 %)- Subventions d’investissement (immobilier et équipement) 7,527 (14,7 %) 11,130 (16,9 %) 10,264 (15,0 %) 10,976 (15,3 %)- Autres produits et subventions 1,649 (3,2 %) 2,708 (4,1 %) 3,643 (5,3 %) 1,686 (2,3 %)
• Mouvements de ou vers le fonds de roulement + 2,217 [1,0 %] + 21,643 [8,6 %] + 21,643 [8,5 %] + 25,268 [9,5 %] dont : - Reports de l’année antérieure - + 19,239 (88,9 %) + 19,239 (88,9 %) + 23,075 (91,3 %)
- Autres mouvements + 2,217 (100 %) + 2,405 (11,1 %) + 2,405 (11,1 %) + 2,193 (8,7 %)
Total 220,116 [100 %] 252,496 [100 %] 255,014 [100 %] 264,785 [100 %]
Dépenses• Personnel financé sur dotation d’État 115,392 [52,4 %] 116,331 [46,1 %] 115,542 [50,1 %] 119,712 [45,2 %]• Personnel financé sur ressources propres 32,705 [14,9 %] 36,504 [14,5 %] 37,191 [16,1 %] 45,065 [17,0 %]• Fonctionnement et investissement courant 53,581 [24,3 %] 73,411 [29,1 %] 57,564 [25,0 %] 73,564 [27,8 %] dont : - Activités de recherche et d’accompagnement 32,938 (61,5 %) 46,422 (63,2 %) 36,159 (62,8 %) 46,547 (63,3 %)
- Fonctions de support à la recherche 20,643 (38,5 %) 26,989 (36,8 %) 21,405 (37,2 %) 27,017 (36,7 %)• Opérations d’investissement pluriannuelles 16,863 [7,7 %] 26,250 [10,4 %] 20,261 [8,8 %] 25,185 [9,5 %] dont : - Equipements scientifiques 1,885 (11,2 %) 3,569 (13,6 %) 2,711 (13,4 %) 2,020 (8,0 %)
- Opérations immobilières 13,995 (83,0 %) 21,114 (80,4 %) 16,636 (82,1 %) 20,815 (82,7 %)- Autres moyens généraux 0,984 (5,8 %) 1,568 (6,0 %) 0,915 (4,5 %) 2,350 (9,3 %)
• Réserve 1,575 [0,7 %] - - 1,260 [0,5 %]
Total 220,116 [100 %] 252,496 [100 %] 230,557 [100 %] 264,785 [100 %]
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /73
Mathématiques appliquées, calcul et simulationModÉlisaTion, siMUlaTion eT analyse nUMÉriQUe
Calvi (3, 27, 32) Calcul scientifiqueet Visualisation Methods.Nancy – Grand Est. Éric Sonnendrücker.
Concha (3, 39) Complex flow simulation codes based on high-order and adaptive methods. Bordeaux – Sud-Ouest. Roland Becker.
Défi (3, 13) Détermination de formes et identification.Saclay – Ile-de-France. Houssem Haddar.
Gamma 3 (48) Génération automatique de maillages et méthodes avancées.Paris – Rocquencourt. Paul-Louis George.
Ipso (3, 7, 40) Méthodes numériques préservant les invariants.Rennes – Bretagne-Atlantique. Philippe Chartier.
MC2 (3, 11, 20, 21) Modélisation, contrôle et calcul.Bordeaux – Sud-Ouest. Thierry Colin.
Micmac (6) Méthodes et ingénierie du calcul multiéchelle de l’atome au continuum.Paris – Rocquencourt. Claude Le Bris.
Nachos (3, 35) Modélisation numérique et calcul intensif pour des problèmes d’évolution en domaines complexes et milieux hétérogènes. Sophia Antipolis – Méditerranée. Stéphane Lanteri.
Opale (3, 35) Optimisation et contrôle, algorithmiques numériques et intégration de systèmes complexes multidisciplinaires régis par des EDP.Sophia Antipolis – Méditerranée etGrenoble – Rhône-Alpes. Jean-Antoine Désidéri.
Poems (3, 12) Propagation des ondes : étude mathématique et simulation.Paris – Rocquencourt. Patrick Joly.
Simpaf (3, 25) Simulation et modèlespour les particules et les fluides.Lille – Nord Europe. Thierry Goudon.
Smash (3, 44) Simulation, modélisation, analyse de systèmes hétérogènes. Sophia Antipolis – Méditerranée. Richard Saurel.
Tropics Transformations et outils informatiques pour le calcul scientifique. Sophia Antipolis – Méditerranée. Laurent Hascoët.
Modèles eT MÉThodes sTochasTiQUes
Alea (3, 46) Algorithmes d’apprentissage évolutionnaires avancés.Bordeaux – Sud-Ouest. Pierre Del Moral.
Aspi (3, 40) Applications statistiques des systèmes de particules en interaction.Rennes – Bretagne-Atlantique. François Le Gland.
CQFD (3, 11, 20, 21) Contrôle de qualitéet fiabilité dynamique.Bordeaux – Sud-Ouest. François Dufour.
Mathfi (3, 6, 29) Mathématiques financières. Paris – Rocquencourt. Agnès Sulem.
Tosca (3, 16, 32, 33) Simuler et calibrer des modèles stochastiques.Sophia Antipolis – Méditerranée et Nancy – Grand-Est. Denis Talay.
oPTiMisaTion, aPPrenTissaGeeT MÉThodes sTaTisTiQUes
Classic (9) Computational Learning, Aggregation, Supervised Statistical, Inference, and Classification.Paris – Rocquencourt. Olivier Catoni.
Dolphin (3, 25) Optimisation multicritère parallèle coopérative.Lille – Nord Europe. El-Ghazali Talbi.
Mistis (3, 15, 23) Modélisation et inférence de phénomènes aléatoires complexes et structures.Grenoble – Rhône-Alpes. Florence Forbes.
équipes-projets actives en 2010
Les chiffres entre parenthèses correspondent aux partenaires référencés en p. 80.
74/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Realopt (3, 11, 20, 21) Reformulations et algorithmes pour l’optimisation combinatoire. Bordeaux – Sud-Ouest. François Vanderbeck.
Select (3, 36) S élection de modèlesen apprentissage statistique.Saclay – Île-de-France. Pascal Massart.
Sequel (3, 4, 25, 26) Sequential learning.Lille – Nord Europe. Philippe Preux.
Tao (3, 36) Thème apprentissage et optimisation.Saclay – Ile-de-France. Marc Schoenauer.
ModÉlisaTion, oPTiMisaTion eT conTrôle de sysTèMes dynaMiQUes
Alien (3, 4, 13) Algèbre pour identification et estimation numériques.Saclay – Ile-de-France et Lille – Nord Europe. Michel Fliess.
Apics Analyse et problèmes inversespour le contrôle et le signal.Sophia Antipolis – Méditerranée.Laurent Baratchart.
Bipop (3, 15, 23) Modélisation, simulation, commande et optimisation des systèmes dynamiques non réguliers.Grenoble – Rhône-Alpes. Bernard Brogliato.
Commands (3, 12, 13) Contrôle, optimisation, modèles, méthodes et applications pour les systèmes dynamiques non linéaires.Saclay – Ile-de-France. Frédéric Bonnans.
Corida (3, 16, 32, 33, 43) Contrôle robuste infini dimensionnel et applications.Nancy – Grand-Est. Marius Tucsnak.
Maxplus (3, 13) Algèbres max-pluset mathématiques de la décision.Saclay – Île-de-France. Stéphane Gaubert.
Metalau Méthodes, algorithmes et logiciels pour l’automatique. Paris – Rocquencourt. Maurice Goursat.
Necs (3, 15, 23) Systèmes commandés en réseau. Grenoble – Rhône-Alpes. Carlos Canudas de Wit.
Algorithmique, programmation, logiciels et architecturesProGraMMaTion, VÉriFicaTion eT PreUVes
Abstraction (3, 9) Interprétation abstraite et analyse statique.Paris – Rocquencourt. Patrick Cousot.
Ateams (45) Analyse et transformation à base des compositions fidèles des outils.Lille – Nord Europe. Paul Klint.
Carte (3, 16, 32, 33) Théorie des calculs adverses, et sécurité.Nancy – Grand-Est. Jean-Yves Marion.
Cassis (3, 16, 32, 33, 42) Combinaison d’approches pour la sécurité des systèmes infinis. Nancy – Grand-Est. Michaël Rusinowitch.
Celtique (3, 7, 40) Certification de logiciel par analyse sémantique.Rennes – Bretagne-Atlantique. Thomas Jensen.
Comete (3, 13) Concurrence, mobilité et transactions.Saclay – Ile-de-France. Catuscia Palamidessi.
Contraintes Programmation par contraintes.Paris – Rocquencourt. François Fages.
Gallium Langages de programmation, types, compilation et preuves.Paris – Rocquencourt. Xavier Leroy.
Marelle Mathématiques, raisonnement et logiciel.Sophia Antipolis – Méditerranée. Yves Bertot.
Moscova Mobilité, sécurité, concurrence, vérification et analyse.Paris – Rocquencourt. Jean-Jacques Lévy.
Pareo* (3, 16, 32, 33) Îlots formels : fondements et applications.Nancy – Grand-Est. Pierre-Étienne Moreau.
Parsifal (3, 13) Recherche de preuveet raisonnement sur des spécifications logiques.Saclay – Ile-de-France. Dale Miller.
PI.R2* (3, 38) Conception, étude et implémentation de langages pour les preuves et les programmes.Paris – Rocquencourt. Pierre-Louis Curien.
Proval (3, 13, 36) Preuve de programmes.Saclay – Ile-de-France. Christine Paulin.
Secsi (3, 7) Sécurité des systèmes d’information.Saclay – Ile-de-France. Jean Goubault-Larrecq.
Typical (3, 13) Types, logique et calcul.Saclay – Ile-de-France. Benjamin Werner.
alGoriThMiQUe, calcUl cerTiFiÉeT cryPToGraPhie
Algorithms Algorithmes.Paris – Rocquencourt. Philippe Flajolet.
Arenaire (3, 8) Arithmétique des ordinateurs. Grenoble – Rhône-Alpes.
Gilles Villard.
Caramel* Cryptologie, arithmétique : matériel et logiciel.Nancy – Grand-Est. Pierrick Gaudry.
Cascade (3, 9) Conception et analyse de systèmes pour la confidentialité et l’authentification de données et d’entités.Paris – Rocquencourt. David Pointcheval.
Galaad (3, 35) Géométrie, algèbre, algorithmes.Sophia Antipolis – Méditerranée. Bernard Mourrain.
Geometrica Calcul géométrique.Sophia Antipolis – Méditerranéeet Saclay – Ile-de-France. Jean-Daniel Boissonnat.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /75
Lfant (3, 46) Théorie algorithmique des nombres rapide et flexible.Bordeaux – Sud-Ouest. Andreas Enge.
Salsa (3, 37) Résolution de systèmes algébriques et applications.Paris – Rocquencourt. Fabrice Rouillier/Jean-Charles Faugère.
Secret Sécurité, cryptologie et transmissions.Paris – Rocquencourt. Anne Canteaut.
Tanc (3, 13) Théorie algorithmique des nombres pour la cryptologie.Saclay – Ile-de-France.François Morain/Daniel Augot.
Vegas (3, 16, 32, 33) Algorithmes géométriques effectifs pour la visibilité et les surfaces.Nancy – Grand-Est. Sylvain Lazard.
sysTèMes eMBarQUÉs eT TeMPs rÉel
Aoste (3, 35) Modèles et méthodes pour l’analyse et l’optimisation des systèmes temps réel embarqués.Sophia Antipolis – Méditerranéeet Paris – Rocquencourt. Robert de Simone.
Dart (3, 25) Apports du parallélisme données au temps réel.Lille – Nord Europe. Jean-Luc Dekeyser.
Espresso (3, 40) Environnement de spécification de programmes réactifs synchrones.Rennes – Bretagne-Atlantique. Jean-Pierre Talpin.
Pop art (3, 15, 23, 24) Contrôle-commande temps réel sûr.Grenoble – Rhône-Alpes. Alain Girault.
S4 (3, 40) Synthèse et supervision de systèmes, scénarios.Rennes – Bretagne-Atlantique. Benoît Caillaud.
Trio (3, 16, 32, 33) Temps réel et interopérabilité.Nancy – Grand-Est. Françoise Simonot-Lion/Nicolas Navet.
Vasy (3, 15, 23) Validation de systèmes, recherche et application.Grenoble – Rhône-Alpes. Hubert Garavel.
Vertecs (3, 40) Modèles et techniques de vérification appliqués au test et au contrôle de systèmes réactifs.Rennes – Bretagne-Atlantique. Thierry Jéron.
archiTecTUre eT coMPilaTion
Alchemy (3, 36) Architectures, languagesand compilers to harness the end of moore years.Saclay – Ile-de-France. Olivier Temam.
Alf* La loi d’Amdahl est pour toujours.Rennes – Bretagne-Atlantique. André Seznec.
Cairn (3, 7, 18, 40) Systèmes sur puce reconfigurables : architectures, algorithmes et compilation.Rennes – Bretagne-Atlantique. Olivier Sentieys.
Camus* Compilation pour les architectures multicœurs.Nancy – Grand-Est. Philippe Clauss.
Compsys (3, 8) Compilation et systèmesembarqués de calcul.Grenoble – Rhône-Alpes. Alain Darte.
Mexico* Modeling and Exploitation of Interaction and Concurrency.Saclay – Ile-de-France. Stefan Haar.
réseaux, systèmes et services, calcul distribué
rÉseaUx eT TÉlÉcoMMUnicaTions
Dionysos (3, 40) Analyse de sûreté de fonctionnement, d’interopérabilité et de performances de réseaux.Rennes – Bretagne-Atlantique. Gerardo Rubino.
Distribcom (3, 7, 18, 40) Algorithmes itératifs et distribués pour la gestion de systèmes de télécommunications.Rennes – Bretagne-Atlantique. Albert Benveniste.
Gang (3, 38) Réseaux, graphes et algorithmes.Paris – Rocquencourt. Laurent Viennot.
Hipercom (3, 13) Communication hautes performances.Paris– Rocquencourt et Saclay – Ile-de-France. Philippe Jacquet.
Madynes (3, 16, 32, 33) Supervision des réseaux et services dynamiques.Nancy – Grand-Est. Olivier Festor.
Maestro (3, 31) Modèles pour l’analysedes performances et le contrôle des réseaux.Sophia Antipolis – Méditerranée.Philippe Nain.
Mascotte (3, 35) Méthodes algorithmiques, simulation, combinatoire et optimisation des télécommunications.Sophia Antipolis – Méditerranée.Jean-Claude Bermond.
Planete Protocoles et applications pour l’internet.Sophia Antipolis – Méditerranéeet Grenoble – Rhône-Alpes. Walid Dabbous.
Rap Réseaux, algorithmes et probabilités.Paris – Rocquencourt. Philippe Robert.
Reso (3, 8, 28) Protocoles et logiciels optimisés pour réseaux très haut débit.Grenoble – Rhône-Alpes. Pascale Vicat-Blanc-Primet/ Paolo Goncalvez.
Trec (3, 9) Théorie des réseaux et communications.Paris – Rocquencourt. François Baccelli.
sysTèMes eT serVices disTriBUÉs
Aces (3, 40) Informatique diffuse et systèmes embarqués.Rennes – Bretagne-Atlantique. Michel Banâtre.
Adam (3, 25) Adaptive distributed applications and middleware. Lille – Nord Europe. Laurence Duchien.
Les chiffres entre parenthèses correspondent aux partenaires référencés en p. 80.
76/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Adept (3, 40) Algorithmes pour des systèmes dynamiques sûrs. Rennes – Bretagne Atlantique. Michel Hurfin.
Arles Architectures logicielles et systèmes distribués. Paris – Rocquencourt. Valérie Issarny.
Asap (3, 18, 40) As scalable as possible : fondements des systèmes large échelle dynamiques. Rennes – Bretagne-Atlantique et Saclay – Île-de-France. Anne-Marie Kermarrec.
Ascola (3, 5) Langages d’aspectset de composition.Rennes – Bretagne-Atlantique. Mario Sudholt.
Cidre* Confidentialité, intégrité, disponibilité, répartition. Rennes - Bretagne Atlantique. Ludovic Mé.
Focus (47) Foundations of Component-based Ubiquitous Systems. Sophia Antipolis – Méditerranée. David Sangiorgi.
Indes (3, 35) Programmation diffuse et sécurisée.Sophia Antipolis – Méditerranée. Manuel Serrano
Oasis (3, 35) Objets actifs, sémantique,internet et sécurité.Sophia Antipolis – Méditerranée. Denis Caromel.
Phoenix (3, 11, 20) Technologie des langages de programmation pour les services de communication.Bordeaux – Sud-Ouest. Charles Consel.
Pops (3, 25) Système et réseau pour petits objets portables et sécurisés.Lille – Nord Europe. David Simplot-Ryl.
Regal (3, 37) Répartition et gestion d’applications à large échelle.Paris – Rocquencourt. Pierre Sens.
Rmod (3, 25) Analyses et construction de langage pour l’évolution d’applications orientées objet.Lille – Nord Europe. Stéphane Ducasse.
Sardes (3, 15, 23, 24) Architecture de systèmes réflexifs pour les environnements distribués.Grenoble – Rhône-Alpes. Jean-Bernard Stefani.
Triskell (3, 40) Construction fiable et efficace d’applications par assemblage de composants logiciels.Rennes – Bretagne-Atlantique.Jean-Marc Jézéquel.
calcUl disTriBUÉ eT aPPlicaTionsÀ Très haUTe PerForMance
Algorille (3, 16, 32, 33) Algorithmes pour la grille.Nancy – Grand-Est. Jens Gustedt.
Cepage (3, 11, 20, 21) Chercher et essaimerdans les plates-formes à grande échelle.Bordeaux – Sud-Ouest. Olivier Beaumont.
Graal (3, 8, 28) Algorithmique et ordonnancement pour plates-formes hétérogènes distribuées.Grenoble – Rhône-Alpes. Frédéric Vivien.
Grand-large (3, 36) Calcul parallèle et distribué à grande échelle.Saclay – Ile-de-France. Franck Cappello/ Brigitte Rozoy.
Hiepacs (3, 46) Algorithmes parallèles hautement scalables pour les simulations numériques frontières.Bordeaux – Sud-Ouest. Jean Roman
Mescal (3, 15, 23) Intergiciel, passage à l’échelle.Grenoble – Rhône-Alpes. Bruno Gaujal.
Moais (3, 15, 23, 24) Multiprogrammationet ordonnancement pour les applicationsinteractives de simulation.Grenoble – Rhône-Alpes. Jean-Louis Roch.
Runtime (3, 11, 20) Supports exécutifs performants pour architectures parallèles. Bordeaux – Sud-Ouest. Raymond Namyst.
Perception, cognition, interactionVision, PercePTion eT inTerPrÉTaTion MUlTiMÉdia
Ariana (3, 35) Problèmes inverses en observation de la terre et cartographie.Sophia Antipolis – Méditerranée. Josiane Zerubia.
Imedia Images et multimédia : indexation,navigation et recherche.Paris – Rocquencourt. Nozha Boujemaa/Anne Verroust.
Lear (3, 15, 23) Apprentissage et reconnaissance en vision par ordinateur.Grenoble – Rhône-Alpes. Cordelia Schmid.
Magrit (3, 16, 32, 33) Augmentation visuelled’environnements complexes.Nancy – Grand-Est. Marie-Odile Berger.
Perception (3, 15, 23) Interprétationet modélisation d’images et de vidéos.Grenoble – Rhône-Alpes. Radu Horaud.
Prima (3, 15, 23, 24) Perception, reconnaissance et intégration pour la modélisation des activités. Grenoble – Rhône-Alpes. James Crowley.
Pulsar Système de perception, d’interprétation et d’apprentissage pour la reconnaissance d’activités.Sophia Antipolis – Méditerranée. François Brémond.
Temics (3, 40) Traitement, modélisationet communication d’images numériques.Rennes – Bretagne-Atlantique. Christine Guillemot.
Texmex (3, 18, 40) Techniques d’exploitation des données multimédias.Rennes – Bretagne-Atlantique. Patrick Gros.
Willow (3, 6, 9) Modèles de la reconnaissance visuelle d’objets et de scènes. Paris – Rocquencourt. Jean Ponce.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /77
inTeracTion eT VisUalisaTion
Alice (3, 16, 32, 33) Géométrie et lumière.Nancy – Grand-Est. Bruno Lévy.
Artis (3, 15, 23) Acquisition, représentationet transformations pour l’image de synthèse.Grenoble – Rhône-Alpes. Nicolas Holzschuch.
Aviz Analyse visuelle.Saclay – Ile-de-France. Jean-Daniel Fekete.
Bunraku (3, 7, 18, 40) Perception, décision et action d’humains réels et virtuels au sein d’univers virtuels et l’impact sur le monde réel.Rennes – Bretagne-Atlantique. Stéphane Donikian/Georges Dumont.
Évasion (3, 15, 23) Environnements virtuels pour l’animation et la synthèse d’images d’objets naturels. Grenoble – Rhône-Alpes. Marie-Paule Cani.
In-situ (3, 36) Interaction située. Saclay – Ile-de-France. Wendy Mackay.
Iparla (3, 11, 20) Visualisation et manipulation de données complexes sur terminaux mobiles-communicants. Bordeaux – Sud-Ouest. Pascal Guitton/Emmanuel Pietriga.
Reves Rendu et environnements virtuels sonorisés.Sophia Antipolis – Méditerranée. George Drettakis.
rePrÉsenTaTion eT TraiTeMenTdes donnÉes eT des connaissances
Atlas (3, 34) Gestion des données complexes dans les systèmes distribués. Rennes – Bretagne-Atlantique et Sophia Antipolis – Méditerranée. Patrick Valduriez.
Axis Conception, analyse et améliorationde systèmes d’informations dirigées par les usages.Sophia Antipolis – Méditerranéeet Paris – Rocquencourt. Brigitte Trousse.
Dahu (3, 7) Vérification en bases de données.Saclay – Ile-de-France. Luc Ségoufin.
Dream (3, 18, 40) Diagnostic, recommandation d’actions et modélisation.Rennes – Bretagne-Atlantique. Marie-Odile Cordier.
Edelweiss Échanges, documents,extraction, langages, Web, ergonomie,interactions, sémantique, serveurs.Sophia Antipolis – Méditerranée. Olivier Corby.
Exmo (3, 15, 23, 24) Échanges de connaissance structurée médiatisés par ordinateur.Grenoble – Rhône-Alpes. Jérôme Euzenat.
Graphik (3,7, 31) Représentation de connaissances et raisonnements à base de graphes.Sophia Antipolis – Méditerranée et Lirmm Montpellier. Marie-Laure Mugnier
Gravite (3, 11, 20, 21) Visualisation et exploration interactive de graphes.Bordeaux – Sud-Ouest. Guy Mélançon.
Maia (3, 16, 32, 33) Machine intelligente et autonome.Nancy – Grand-Est. François Charpillet.
Mostrare (3, 25, 26) Modèles de structuresarborescentes, apprentissage et extractiond’information.Lille – Nord Europe. Rémi Gilleron.
Orpailleur (3, 16, 32, 33) Représentationde connaissances, raisonnements.Nancy – Grand-Est. Amedeo Napoli.
Smis (3, 41) Systèmes d’informations sécurisés et mobiles.Paris – Rocquencourt. Philippe Pucheral.
Wam (3, 15, 23, 24) Web, adaptation et multimédia.Grenoble – Rhône-Alpes. Vincent Quint.
roBoTiQUe
Arobas Robotique avancée et systèmes autonomes.Sophia Antipolis – Méditerranée. Patrick Rives.
Coprin (6) Contraintes, optimisationet résolution par intervalles.Sophia Antipolis – Méditerranée.Jean-Pierre Merlet.
E-motion (3, 15, 23, 24) Géométrie et probabilité pour le mouvement et l’action. Grenoble – Rhône-Alpes. Christian Laugier.
Imara Informatique, mathématiqueset automatique pour la route automatisée.Paris – Rocquencourt. Michel Parent.
Lagadic (3, 40) Asservissementvisuel en robotique, vision et animation.Rennes – Bretagne-Atlantique.François Chaumette.
lanGUe, Parole eT aUdio
Alpage (38) Analyse linguistique profondeà grande échelle. Paris – Rocquencourt. Laurence Danlos.
Metiss (3, 40) Modélisation et expérimentation pour le traitement des informations et des signaux sonores.Rennes – Bretagne-Atlantique. Frédéric Bimbot.
Parole (3, 16, 32, 33) Analyse, perceptionet reconnaissance de la parole.Nancy – Grand-Est. Yves Laprie.
Signes (3, 11, 20, 22) Signes linguistiques, grammaire et sens : algorithmique logique de la langue.Bordeaux – Sud-Ouest. Christian Retoré.
Talaris (3, 16, 32, 33) Traitement automatique des langues : représentation, inférence et sémantique.Nancy – Grand-Est. Patrick Blackburn.
STIC pour les sciences de la vie et de l’environnementoBserVaTion eT ModÉlisaTionPoUr les sciences de l’enVironneMenT
Clime (6) Couplage de la donnéeenvironnementale et des modèles de simulation numérique pour une intégration logicielle.Paris – Rocquencourt. Isabelle Herlin.
Les chiffres entre parenthèses correspondent aux partenaires référencés en p. 80.
78/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
Estime Estimation de paramètreset modélisation en milieu hétérogène.Paris – Rocquencourt. Jérôme Jaffré.
Fluminance (1) Analyse, descriptionet contrôle d’écoulements fluides à partirde séquences d’images.Rennes – Bretagne-Atlantique. Étienne Mémin.
Magique-3D (3, 39) Modélisation avancéeen géophysique 3D.Bordeaux – Sud-Ouest. Hélène Barucq.
Masaie (3, 43) Outils et modèles de théorie du contrôle non-linéaire pour l’épidémiologie et l’immunologie. Nancy – Grand-Est. Gautier Sallet
Moise (3, 15, 23) Modélisation, observations, identification en sciences de l’environnement.Grenoble – Rhône-Alpes. Éric Blayo.
Sage (3, 40) Simulations et algorithmes sur des grilles de calcul appliqués à l’environnement.Rennes – Bretagne-Atlantique. Jocelyne Erhel.
oBserVaTion, ModÉlisaTioneT coMMande PoUr le ViVanT
Anubis (3, 20, 21) Outils de l’automatiquepour le calcul scientifique, modèles et méthodes en biomathématique.Bordeaux – Sud-Ouest. Jacques Henry.
Bang (9) Analyse numérique de modèlesnon linéaires pour la bio et géophysique.Paris – Rocquencourt. Benoît Perthame.
Comore (3, 37) Contrôle et modélisationde ressources renouvelables. Sophia Antipolis – Méditerranée. Jean-Luc Gouzé.
Digiplante (2, 14) Modélisation de la croissance et de l’architecture des plantes. Saclay – Ile-de-France. Philippe de Reffye.
Dracula* Modélisation multiéchelle des dynamiques cellulaires : application à l’hématopoïèse.Grenoble – Rhône-Alpes. Mostafa Adimy
Macs Modélisation, analyse et contrôlepour le calcul des structures.Paris – Rocquencourt. Dominique Chapelle.
Masaie* (3, 43) Outils et modèles de théoriedu contrôle non linéaire pour l’épidémiologie et l’immunologie.Nancy – Grand-Est. Gautier Sallet.
Mere (10, 17) Modélisation et ressources en eau.Sophia Antipolis – Méditerranée. Claude Lobry/Alain Rapaport.
Numed (3, 8, 28) Modélisation numériqueen médecine.Grenoble – Rhône-Alpes. Emmanuel Grenier.
Reo (3, 37) Simulation numérique d’écoulements biologiques. Paris – Rocquencourt. Jean-Frédéric Gerbeau.
Sisyphe Signaux et systèmes en physiologie et ingénierie.Paris – Rocquencourt. Michel Sorine.
Virtual plants (2, 17) Modélisationde la morphogénèse des plantes à différentes échelles, des gènes aux phénotypes.Sophia Antipolis – Méditerranée.Christophe Godin.
BioloGie nUMÉriQUe eT BioinForMaTiQUe
ABS Algorithmes et biologie structurale.Sophia Antipolis – Méditerranée. Frédéric Cazals.
Ibis (3, 23) Modélisation, simulation,analyse expérimentale et contrôle de réseaux de régulation bactériens.Grenoble – Rhône-Alpes. Hidde de Jong.
Magnome (3, 20) Models and algorithmsfor the genome.Bordeaux – Sud-Ouest. David Sherman.
Symbiose (3, 40) Systèmes et modèles biologiques, bioinformatique et séquences.Rennes – Bretagne-Atlantique. Jacques Nicolas.
iMaGes, Modèles eT alGoriThMes PoUr la MÉdecine eT les neUrosciences
Asclepios Analyse et simulation d’imagesbiomédicales.Sophia Antipolis – Méditerranée. Nicholas Ayache.
Athena Imagerie computationnelle du système nerveux central. Sophia Antipolis – Méditerranée. Rachid Deriche
Cortex (3, 16, 32, 33) Intelligence neuromimétique. Nancy – Grand Est. Frédéric Alexandre.
Demar (3, 30, 31) Déambulation et mouvement artificiel.Sophia Antipolis – Méditerranée.David Guiraud.
Neuromathcomp (3, 9, 35) Neurosciences mathématique et computationnelle.Paris – Rocquencourt et SophiaAntipolis – Méditerranée. Olivier Faugeras.
Parietal Modélisation de la structure,du fonctionnement et de la variabilitédu cerveau à partir d’IRM à haut champ. Saclay – Ile-de-France. Bertrand Thirion.
Visages (3, 19, 40) Vision, action et gestiond’informations en santé.Rennes – Bretagne-Atlantique. Christian Barillot.
* En attente d’accord d’un partenaire.
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /79
1. Cemagref
2. Cirad
3. CNRS
4. École Centrale de Lille
5. École des mines de Nantes
6. École nationale des ponts et chaussées
7. École normale supérieure de Cachan
8. École normale supérieure de Lyon
9. École normale supérieure de Paris
10. École nationale supérieure agronomiquede Montpellier
11. Enseirb
12. Ensta
13. École polytechnique
14. École Centrale de Paris
15. Institut national polytechnique de Grenoble
16. Institut national polytechnique de Lorraine
17. Inra
18. Institut national des sciences appliquées de Rennes
19. Inserm
20. Université Bordeaux-1
21. Université Victor-Segalen (Bordeaux-2)
22. Université Michel-de-Montaigne(Bordeaux-3)
23. Université Joseph-Fourier (Grenoble-1)
24. Université Pierre-Mendès-France(Grenoble-2)
25. Université des sciences et technologies de Lille (Lille-1)
26. Université Charles-de-Gaulle (Lille-3)
27. Université de Strasbourg 1
28. Université Claude-Bernard (Lyon-1)
29. Université de Marne-la-Vallée
30. Université Montpellier-1
31. Université des sciences et techniques du Languedoc (Montpellier-2)
32. Université Henri-Poincaré (Nancy-1)
33. Université Nancy-2
34. Université de Nantes
35. Université de Nice – Sophia Antipolis
36. Université Paris-Sud (Paris-11)
37. Université Pierre-et-Marie-Curie (Paris-6)
38. Université Denis-Diderot (Paris-7)
39. Université de Pau et des Pays de l’Adour
40. Université Rennes-1
41. Université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines
42. Université de Franche-Comté
43. Université de Metz
44. Université de Provence
45. Centrum voor Wiskunde en Informatica (Pays-Bas)
46. PRES Université de Bordeaux
47. Université de Bologne (Italie)
48. Université de technologie de Troyes
Partenaires académiques d’Inria
80/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
L’équipe de direction
hervé MathieuDélégué généralà l’administrationdes ressourceset des services
nozha Boujemaa Centre derecherche InriaSaclay – Ile-de-France
hélène KirchnerDirection des relations internationales
Pascal GuittonDirectionde la recherche
stéphane UbedaDirection du développementtechnologique
Bruno sportisseDirectiondu transfertet de l’innovation
Muriel sinanidèsDirectiondes ressourceshumaines
luc d’archimbaudDirection des affaires administratives, financièreset patrimoniales
Éric GautrinDirection des systèmes d’information, des infrastructureset des servicesinformatiques
renaud de VernejoulDélégationà l’administrationdu siège
antoine PetitDirecteur général adjoint
laurent stencelDirection dela communication
christian serradjiAgence comptable
chris hankinPrésident du conseil scientifique
Gérard BerryPrésidentde la Commissiond’évaluation
Michel cosnardPrésident-Directeur général
isabelle Terrasse Centre de recherche Inria Bordeaux Sud-Ouest
Patrick BouthemyCentre derecherche InriaRennes – Bretagne-Atlantique
Gérard GiraudonCentre derecherche InriaSophia Antipolis – Méditerranée
François sillionCentre derecherche InriaGrenoble – Rhône-Alpes
isabelle ryl Centre de recherche Inria Paris – Rocquencourt
david simplot-ryl Centre de recherche de Lille Nord Europe
Jean-PierreBanâtreDirectiondes partenariatseuropéens
Karl TombreCentre derecherche InriaNancy – Grand Est
claude KirchnerDélégué général à la recherche et au transfert pour l’innovation
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /81
PrÉsidenT Michel Cosnard,
président-directeur générald’Inria
MeMBre de droiT Alain Fuchs,
président-directeur généraldu CNRS
rePrÉsenTanTs de l’ÉTaT Marc Bellœil, chargé
de mission, département Organismes spécialisés, DGRI (Recherche) Franck Tarrier,
chef du bureau du logiciel, DGCIS (Industrie) Grégory Cazalet,
chef du bureau 3 (MIRES), direction du Budget (Budget) Éric Grégoire,
conseiller scientifique de formation, DGESIP (Enseignement supérieur) Christine Marteau,
responsable du pôle Télécommunications, DGA (Défense)
Donatienne Hissard, sous-directrice des échanges scientifiques et de la recherche (Affaires étrangères) Cécile Dubarry,
chef du service des technologies de l’information et de la communication, DGCIS (Télécommunications)
MeMBres noMMÉs Jean-Luc Beylat,
président d’Alcatel-Lucent Bell Labs France Bernard Jarry-Lacombe,
secrétaire national CFDT cadres Marie-Noëlle
Jégo-Laveissière, directrice recherche et développement, Orange Labs Gilles Le Calvez,
directeur R&D du Groupe Valeo
Jean-Yves Mérindol, directeur de l’École normale supérieure de Cachan Luc Pabœuf, président
du CESR d’Aquitaine Laure Reinhart, directrice
générale déléguée, OSEO et OSEO Innovation Gérard Roucairol,
président de l’association Ter@tec
MeMBres ÉlUsReprésentants des personnels scientifiques et ITA Serge Steer, directeur
de recherche, Inria Paris –Rocquencourt, SNCS-FSU (Collège A) Jocelyne Erhel, directrice
de recherche, Inria Rennes – Bretagne-Atlantique, SGEN-CFDT (Collège A)
Fabrice Fenouil, technicien de la recherche, Inria Sophia Antipolis – Méditerranée, SNTRS-CGT (Collège B) Laurent Pierron, ingénieur
de recherche, Inria Nancy – Grand-Est, SGEN-CFDT (Collège B)
Voix consUlTaTiVes Patrick Roger,
contrôleur général Christian Serradji,
agent comptable Chris Hankin, président
du conseil scientifique Antoine Petit, directeur
général adjoint
conseil d’administration
Le rapport annuel est consultable sur : www.inria.fr/institut/inria-en-bref/rapport-annuel
Les rapports d’activité scientifique (en anglais) des équipes de recherche sont consultables sur : raweb.inria.fr/rapportsactivite/ra2010/index.html
82/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010
PrÉsidenT Chris Hankin, directeur
de l’Institut pour les sciences et technologies de la sécurité, professeur de sciences informatiques (Imperial College)
MeMBres noMMÉs Yann Barbaux, vice-
président, directeur exécutif des centres de recherche technologique (EADS) Yolande Berbers,
professeur, Katholic University of Leuven (KUL) François Bichet,
responsable de la stratégie technologique (Dassault Systèmes) Jacques Blanc-Talon,
responsable du Domaine scientifique «Ingénierie de l’information & Robotique» (DGA)
Luca Cardelli, Principal Researcher (MSR Cambridge) Yves Caseau,
directeur général adjoint Technologies, services, qualité et innovation (Bouygues Telecom) Chahab Nastar,
Vice-Président de la Recherche en Business Intelligence (SAP) Jean-Pierre Panziera,
directeur de l’ingénierie HPC (Bull) Olivier Pironneau,
professeur d’analyse numérique (université Pierre-et-Marie-Curie)
MeMBres ÉlUs chercheUrsTitulaires Albert Cohen (Inria
Saclay – Ile-de-France) André Seznec,
(Inria Rennes – Bretagne-Atlantique) Luc Segoufin Inria Saclay -
Ile-de-France)
Suppléants Juliette Leblond (Inria Sophia
Antipolis – Méditerranée) Paul Zimmermann, (Inria
Nancy – Grand-Est) Fabien Campillo
(Inria Sophia Antipolis – Méditerranée)
MeMBres ÉlUs iTa (inGÉnieUrs, Techniciens eT adMinisTraTiFs)Titulaire Christine Leininger
(Inria Siège)
Suppléants Guillaume Rousse (Inria
Saclay – Ile-de-France)
conseil scientifique
RAPPORT ANNUEL INRIA 2010 /83
commission d’évaluation
Réalisation, coordination, iconographie et suivi de réalisation : direction de la communication.Rédacteurs : A.Fellmann, Technoscope (F.Breton, C.Drault), M.Varandat.Crédits photo Inria : CSI / JP ATTAL : 55 - CNRS Images : 56- J. - M. Droisy : 29 - N. Fagot : 54- Inria/Asclepios : 6 - Inria/Dnet 8 - Inria/Flowers 50 – Inria/Magique 3D 4 – Kaksonen : 8, 16, 17, 18, 19, 29, 30, 40, 50, 54 - C. Lebedinsky : 42, 46 - Palais de la découverte/ Chantal Rousselin : 54 – Quantic Dream 2010 65 - Stéphanie Têtu/La Company : 2, 3, 4, 5, 6, 7, 9, 13, 15, 21, 26, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 42, 43, 45, 47, 56, 58, 60, 62, 64 - C. Tourniaire : 55 Conception et réalisation ISSN : 1263-2961. Impression sur papier recyclé certifié FSC, Caractère, Aurillac.
PrÉsidenT Gérard Berry, directeur de recherche, Inria
Vice-PrÉsidenT Guillaume Hanrot, ENS Lyon
noMMÉs exTernesTitulaires Elsa Angelini FTelecom ParisTech
Jean-Yves Berthou EDF R&D
Anne Doucet Université Paris-6
Guillaume Hanrot ENS Lyon
Laurent Julliard Minalogic
Laurent Massoulié Thomson
Manuel Samuelides SUPAERO ISAE
noMMÉs inTernesTitulaires Gérard Berry Thomas Jensen Sylvain Petitjean Jean Roman Marc Schoenauer David Simplot-Ryl Denis Talay Alain Viari
ÉlUs chercheUrsTitulaires Pierre-Alexandre Bliman Philippe Chartier Véronique Cortier Julien Diaz Mathieu Giraud Nicolas Holzschuch Juliette Leblond, Wendy Mackay Stephan Merz Pierre Saramito Nicolas Sendrier Monique Teillaud
ÉlUs inGÉnieUrs, Techniciens eT adMinisTraTiFs Titulaires Patricia Bournai Florian Dufour Roger Pissard Gibollet Frank Yampolski
Les flashcodes répartis dans ce document donnent accès à des contenus vidéo. Pour lire ces vidéos : téléchargez gratuitement sur un téléphone compatible l’une des applications permettant la lecture des flashcodes, puis flashez.
84/ RAPPORT ANNUEL INRIA 2010