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conception lieu de travail méthodologie circulation intérieure ambiance physique organisation du travail conditions de travail manutention logiciel 3 Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1 er trimestre 1999 ND 2095-174-99 C. Terrier (*), service Etudes générales et ergono- mie, INRS, Paris WORKPLACE LAYOUT OCCUPATIONAL RISK PREVEN- TION FROM THE DESIGN STAGE T he method presents a means of reducing occupational accident and disease risks when designing workpla- ce layout, thereby helping to avoid unsatisfactory situations which are dif- ficult to remedy. The structure of the paper reflects the progressive character of the applica- tion of the method in the field. It is essentially participatory and iterative, involving all the parties concerned: the owners, the company management and also, as early as possible, the architect, the contractor and the staff of the firm which will be using the plant. The idea is to optimise a series of factors, based on: - reducing the risks linked to circula- tion in the firm: vehicles, handling equipment, staff; - reducing physical and chemical risks : noise, pollution, heat; - reducing the risks linked to the flow and handling of materials; - improving, or at least maintaining, efficiency and quality. The paper successively describes: - the factors at issue in "optimum" layout; - the aims and options of firms in terms of products, the organisation of produc- tion, safety and working conditions; - the data needed in order to apply the method; - the method based on functional rela- tion criteria (proximity, distance), signi- ficance of material flows and floor space needed. It is based on a breakdown of firms into four types of sector, analysed in the fol- lowing order: - sectors with circulation risks; - sectors with chemical and physical risks; - non-manufacturing sectors, with low flows of materials; - the remaining sectors, with significant flows of materials. design workplace methodology (*) e-mail : [email protected] fax : 01 40 44 30 75 Implantation des lieux de travail Prévention des risques professionnels dès la conception L a conception de l’implantation gé- nérale et la conception de l’im- plantation détaillée sont présen- tées successivement car elles ne se situent pas au même niveau de définition. En effet, l’implantation générale se situe à un niveau global, elle cherche à définir les emplacements des principaux services, ateliers ou moyens importants de façon à satisfaire certains critères comme : La prévention des risques professionnels et de bonnes conditions de travail en rela- tion avec : la circulation des engins et pié- tons, les manutentions et les ambiances physiques de travail. La minimisation du nombre de mouve- ments et des distances parcourues par les matières et les produits. La facilité des échanges d’informations et l’amélioration des communications entre les services ou secteurs amenés à travailler sur les mêmes processus transversaux. L’implantation détaillée : se situe à l’intérieur du cadre de l’im- plantation générale et concerne générale- ment un sous-ensemble de celle-ci, com- me un atelier ou quelques ateliers. L’objectif est alors d’optimiser le position- nement des machines, postes de travail, al- lées de circulation secondaires, surfaces des en-cours à l’intérieur des secteurs ou ateliers; ne concerne pas l’organisation et la conception du poste de travail, car elle s’arrête avant ce niveau de détail en allant seulement jusqu’aux emplacements et liai- sons entre les postes de travail. STRATÉGIE DE PRÉVENTION L a méthode présente une démarche pour réduire les risques d’accidents et de maladies professionnelles dès la conception des implantations des lieux de travail et éviter ainsi des situations insatisfaisantes et difficilement réversibles. La structure de l’article reflète la progressivité de l’application de la démarche sur le ter- rain. Elle est essentiellement participative et itérative, impliquant tous les acteurs concer- nés: le maître d’ouvrage, l’encadrement de l’entreprise et, également, le plus tôt possible, l’architecte, le maître d'œuvre et le personnel de l’entreprise, futur utilisateur des lieux. L’objectif est une optimisation multicritères reposant sur - la réduction des risques de circulation dans l’entreprise : véhicules, engins de manuten- tion, personnel; - la réduction des risques physiques et chimiques : bruit, pollution, chaleur; - la réduction des risques liés aux flux matières et aux manutentions; - l’amélioration ou au moins le maintien de l’efficience et de la qualité. Il est décrit successivement : - les enjeux pour une implantation «optimale»; - les objectifs et les choix de l’entreprise concernant les produits, l’organisation de la pro- duction, la sécurité et les conditions de travail; - les données nécessaires pour l’application de la méthode; - la méthode de résolution basée sur des critères de relations fonctionnelles (proximités- éloignements), d’importance des flux de matières et de besoins en surfaces. Elle s’appuie sur un découpage de l’entreprise en quatre catégories de secteurs analysées selon l’ordre ci-dessous : - les secteurs avec risques circulation, - les secteurs avec risques physiques et chimiques, - les secteurs connexes à la fabrication, avec des flux matières faibles ou nuls, - les secteurs restants, avec des flux matières significatifs.

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� conception � lieu de travail � méthodologie � circulation intérieure � ambiancephysique � organisation du travail � conditions de travail � manutention � logiciel

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

ND 2095-174-99

→ C. Terrier (*), service Etudes générales et ergono-mie, INRS, Paris

WORKPLACE LAYOUTOCCUPATIONAL RISK PREVEN-TION FROM THE DESIGN STAGE

The method presents a means ofreducing occupational accident and

disease risks when designing workpla-ce layout, thereby helping to avoidunsatisfactory situations which are dif-ficult to remedy.The structure of the paper reflects theprogressive character of the applica-tion of the method in the field. It isessentially participatory and iterative,involving all the parties concerned: theowners, the company management andalso, as early as possible, the architect,the contractor and the staff of the firmwhich will be using the plant.� The idea is to optimise a series offactors, based on:- reducing the risks linked to circula-tion in the firm: vehicles, handlingequipment, staff;- reducing physical and chemical risks: noise, pollution, heat;- reducing the risks linked to the flowand handling of materials;- improving, or at least maintaining,efficiency and quality.�The paper successively describes:- the factors at issue in "optimum"layout;- the aims and options of firms in termsof products, the organisation of produc-tion, safety and working conditions;- the data needed in order to apply themethod;- the method based on functional rela-tion criteria (proximity, distance), signi-ficance of material flows and floorspace needed.It is based on a breakdown of firms intofour types of sector, analysed in the fol-lowing order:- sectors with circulation risks;- sectors with chemical and physicalrisks;- non-manufacturing sectors, with lowflows of materials;- the remaining sectors, with significantflows of materials.� design � workplace � methodology

(*) e-mail : [email protected] : 01 40 44 30 75

Implantation des lieux de travailPrévention des risques professionnelsdès la conception

La conception de l’implantation gé-nérale et la conception de l’im-plantation détaillée sont présen-tées successivement car elles ne se

situent pas au même niveau de définition. En effet, l’implantation générale se situe

à un niveau global, elle cherche à définirles emplacements des principaux services,ateliers ou moyens importants de façon àsatisfaire certains critères comme :

� La prévention des risques professionnelset de bonnes conditions de travail en rela-tion avec : la circulation des engins et pié-tons, les manutentions et les ambiancesphysiques de travail.

� La minimisation du nombre de mouve-ments et des distances parcourues par lesmatières et les produits.

� La facilité des échanges d’informations etl’amélioration des communications entreles services ou secteurs amenés à travaillersur les mêmes processus transversaux.

L’implantation détaillée :

� se situe à l’intérieur du cadre de l’im-plantation générale et concerne générale-ment un sous-ensemble de celle-ci, com-me un atelier ou quelques ateliers.L’objectif est alors d’optimiser le position-nement des machines, postes de travail, al-lées de circulation secondaires, surfacesdes en-cours à l’intérieur des secteurs ouateliers;

� ne concerne pas l’organisation et laconception du poste de travail, car elles’arrête avant ce niveau de détail en allantseulement jusqu’aux emplacements et liai-sons entre les postes de travail.

STRATÉGI E DE PRÉVENTI ON

La méthode présente une démarche pour réduire les risques d’accidents et de maladiesprofessionnelles dès la conception des implantations des lieux de travail et éviter ainsi

des situations insatisfaisantes et difficilement réversibles.La structure de l’article reflète la progressivité de l’application de la démarche sur le ter-rain. Elle est essentiellement participative et itérative, impliquant tous les acteurs concer-nés: le maître d’ouvrage, l’encadrement de l’entreprise et, également, le plus tôt possible,l’architecte, le maître d'œuvre et le personnel de l’entreprise, futur utilisateur des lieux.L’objectif est une optimisation multicritères reposant sur - la réduction des risques de circulation dans l’entreprise : véhicules, engins de manuten-tion, personnel;- la réduction des risques physiques et chimiques : bruit, pollution, chaleur;- la réduction des risques liés aux flux matières et aux manutentions;- l’amélioration ou au moins le maintien de l’efficience et de la qualité.Il est décrit successivement : - les enjeux pour une implantation «optimale»;- les objectifs et les choix de l’entreprise concernant les produits, l’organisation de la pro-duction, la sécurité et les conditions de travail;- les données nécessaires pour l’application de la méthode;- la méthode de résolution basée sur des critères de relations fonctionnelles (proximités-éloignements), d’importance des flux de matières et de besoins en surfaces.Elle s’appuie sur un découpage de l’entreprise en quatre catégories de secteurs analyséesselon l’ordre ci-dessous :- les secteurs avec risques circulation,- les secteurs avec risques physiques et chimiques,- les secteurs connexes à la fabrication, avec des flux matières faibles ou nuls,- les secteurs restants, avec des flux matières significatifs.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

PERTE D'EFFICIENCE INDUSTRIELLE

RISQUES D'ACCIDENTSDU TRAVAIL ET DE MALADIES

PROFESSIONNELLES

IMPLANTATIONDÉFICIENTE

Flux physiques des matières :- trajets matières longs- retours en arrière de produits- croisements de flux- multiples déposes et reprises- en-cours importants (encombrements)- besoins d'excédents de surface- dégradation de la qualité- manque de flexibilité pour des évolutions futures

Flux des informations et gestion- non "visibilité" pour la gestion atelier- communications difficiles entre les services- processus transversaux difficiles- mauvaise image de marque de l'entreprise (clients, fournisseurs, personnel)

Accidents du travail dus à- la circulation des piétons et des engins,

complexe et dangereuse- les stockages de produits dangereux

trop proches des lieux de travail- l'augmentation des moyens

et des opérations de manutention- la coactivité accrue pouvant dégrader

les conditions de travail- le risque incendie/explosion mal pris en compte

(risque de perte d'exploitation)

Maladies professionnelles induites par- les machines bruyantes dans des zones

avec beaucoup de personnes- le compromis éclairage artificiel / éclairage naturel difficile

- la nuisance chimique difficile à maîtriser en fonctiondes zones avec beaucoup de personnes

- les manipulations contraignantes des produits- faible motivation du personnel

Fig. 1. Conséquences d’uneimplantation déficiente

Consequences of a faulty layoutGestion sécuritéGestion qualité

Analyse socio-technique

Analyse de poste

Analyse ergonomiquesituation de travail

Localisation

Programmation

Implantation générale

Implantation détaillée

Etudede poste

Entreprise

Ensemble des services

Service/atelier

Poste de travail

AXE

ORGANISATIONNEL

AXE

TECHNIQUE

A X E C O N C E P T I O N A X E E X P L O I T A T I O N

Etude de sécurité des systèmes

Choixmachines

Conceptionmachines

Contrôle/vérification machines

Diagnostic/contrôles(système expert)

Machine

Groupe machines/ligne de fabrication

Installation industrielle

Ensemble technique complexe

Zone d'intervention pour les parties implantation Localisation

actuelle ou nouvelle

Pour la partie IMPLANTATION

Définition des besoins(cahier des charges) du

projet de conception deslieux de travail

Définition des objectifs et des risques conditionnant les implantations

- incendie, explosion, ambiances physiques- circulation engins et personnes- moyens de manutention- organisation et conditions de travail

Pour la partie implantationprise en compte des risques

idem ci-dessus

Pour la partie implantationprise en compte des risques

idem ci-dessus

Conceptionde poste

Phasede programmation

Phase de conceptionpour les implantations

Documentprogramme

Document Avant projet sommaire

Document Avant projet définitif

Etudeimplantation détaillée

(flux matières)

Etudeimplantation générale

(liaisons fonctionnellesflux matières)

A X E C O N C E P T I O N

AXE

ORGANISATIONNEL

Maître d'ouvrage

Maître d'œuvre

Fig. 2. Typologie des méthodes d’analyse des risques et situa-tion du projet d’implantation par rapport au projet de concep-tion des lieux de travail. A droite, zoom sur le quadrant supé-rieur gauche Typology of risk analysis methods and situation of workplace layout project in rela-tion to workplace design project. Right: a close-up of the upper left quadrant

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

Il n’est pas traité ici de la détermination de la loca-lisation de l’entreprise, phase déjà réalisée avant lesphases d’implantation générale et détaillée.

La figure 1 présente les principalesconséquences liées à une implantation dé-ficiente. La partie droite recense lesrisques d’accidents du travail et de mala-dies professionnelles, alors que la partiegauche montre les pertes d’efficience in-dustrielle à cause des flux physiques etdes flux d’informations difficiles. Il estdonc primordial pour l’entreprise de réus-sir son implantation qui doit être prise encompte le plus tôt possible en phase deconception du projet industriel.

Pour la prévention des risques, la figure 2propose une typologie des méthodes d’ana-lyse a priori des risques (cf. [1]).

L’axe horizontal discrimine la phase deconception de la phase exploitation dusystème industriel étudié. L’axe verticalcorrespond au domaine d’investigationdes méthodes : soit l’aspect organisation-nel (atelier, service), soit l’aspect tech-nique (machines).

On y voit que le domaine concerné parl’implantation générale et l’implantationdétaillée ne comprend ni la localisation del’entreprise, ni les études de postes de tra-vail. Le zoom sur le quadrant supérieurgauche montre comment s’insère le pro-jet d’implantation dans le cadre plus largedu projet de conception de nouveaux lo-caux de travail.

A partir du cahier des charges élaborélors de la phase de programmation (docu-ment programme), un extrait est réalisépour ce qui concerne les implantations : lacirculation des personnes et des véhicules,les moyens de manutention envisagés, lessecteurs et équipements avec des risqueset des nuisances, les modes possibles d’or-ganisation du travail, etc.

1. Méthode pour l’im-plantation générale

1.1. Les objectifs fondamentauxde l’entreprise

Il est primordial que soient définis par lemaître d’ouvrage (chef d’entreprise), lesobjectifs et les grandes orientations del’entreprise sur les années à venir. En effet,il est indispensable de connaître ces élé-ments (cf. infra) pour concevoir des ins-tallations répondant aux besoins réels. Ceséléments sont :

� les marchés et les clients : délai de li-vraison, niveau de service, délai de réacti-vité en fonction des variations de la de-mande, etc.

Ces éléments sont à préciser car ilsconditionnent les choix possibles pour l’or-ganisation de la production et donc les im-plantations,

� la politique de l’entreprise vis-à-visde ses fournisseurs : partenariat, défini-tion des types de contenants avec le four-nisseur, cadences de livraison des matières,etc.,

� les «produits» (services ou produitsphysiques) en relation avec les marchés :les produits actuels et les produits futursavec les évolutions prévues pour le pro-cessus de fabrication,

� la qualité des produits et qualité deservice aux clients, ceux-ci influençant enparticulier les conditionnements des pro-duits finis, les moyens de manutention desproduits en interne et chez les clients,

�la prise en compte du «temps»: pourquelle durée l’implantation doit-elle êtreopérationnelle sans modification majeure ?doit-on prévoir une extension de la capa-cité ?

� la sécurité au niveau du site : les ac-cès et les voies de circulation, les nui-sances possibles vers l’environnement del’entreprise,

� la sécurité à l’intérieur du site : la cir-culation des véhicules et des piétons, lesrisques liés aux produits dangereux et auxambiances physiques (bruit, pollution chi-mique, etc.),

� l’organisation et les conditions detravail : les horaires (normaux à la journée,postés, travail en fin de semaine, etc.), lescontraintes de temps opératoires (parcelli-

sation ou élargissement des tâches, autono-mie, etc.),

La prise en compte de l’ensemble deces objectifs conduit à retenir certainesformes d’organisation de la production :

- en groupes technologiques ou îlotsproduits par famille,

- en îlots fonctionnels produisant tousles produits dans des ateliers spécifiquesdes phases de la fabrication (atelier despresses, atelier usinage, etc.),

- en ligne (par famille de produit ou parproduit) avec un découpage des tâches etdes temps opératoires courts,

- en mode mixte (exemple : fabricationdes sous-ensembles principaux des pro-duits selon une organisation fonctionnelleet un assemblage des produits finis selonune structure en ligne).

En liaison avec ces choix d’organisationde la production, on définit les systèmesde levage et les moyens de manutention àenvisager (pont roulant, potences, chariotsautomoteurs, convoyeurs, etc.).

A ce stade, il est important de connaîtreles choix retenus par le chef d’entrepriseque l’on ne peut remettre en cause et lesoptions possibles à étudier en phase deconception.

L’ensemble de ces éléments est claire-ment explicité dans le document pro-gramme pour la part concernant les im-plantations. Il est fondamental de seréférer à ces objectifs que l’on cherchera àsatisfaire tout au long de la phase deconception des implantations.

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1.2. Schéma de synthèse de la méthodologie

La nature de l’activité (industrielle ouservice) conditionne l’approche méthodo-logique (fig. 3).

Pour une activité de service sans fluxmatières ou avec des flux matières faibles,la méthodologie décrira la branche degauche de la figure. Au contraire, pourune activité industrielle, où l’on chercheraà minimiser les mouvements et les dis-tances parcourues par les matières on dé-crira la branche de droite.

Dans ce qui suitNous entendrons par secteur tout élément ouentité jouant un rôle considéré comme importantpour les implantations. Un secteur pourra donc être un service, une section,un atelier, une partie d’atelier, un accès (camions,personnel), un local, un équipement, un groupe demachines, etc.

1.3. Éléments de base et description de l’exemple

1.3.1. Détermination d’une ou plusieurs gammes enveloppes

Avant de recueillir les données de pro-duction et celles caractérisant les différentstypes de secteurs, il est nécessaire d’analy-ser l’existence d’une gamme enveloppe.

La gamme enveloppe est constituée parla mise en ordre séquentiel des ressources(machines) nécessaires pour la fabricationdes produits, sans rebroussements dans lacirculation des produits inter-postes.

Le produit P1 est fabriqué sur les ma-chines A, C, F, I; le produit P2 sur les ma-chines B, C, J et le produit P3 sur les ma-chines C, F, D, I (ceci dans l’ordreindiqué).

Une gamme enveloppe possible est figu-rée ci-dessous :

Une autre gamme enveloppe pour lesproduits P1, P2, P3 est par exemple :

Soit le produit P4 avec la gamme C, A, Jdans cet ordre. Il n’existe pas de gammeenveloppe pour les quatre produits carl’ordre entre A et C est incompatible pourles produits P1 et P4.

Une façon de résoudre cette difficultéest d’éclater soit la machine A, soit la ma-chine C, de façon à retrouver un ordresans rebroussement dans la circulation desproduits.

Le calcul des charges au para-graphe 1.4.1 (secteurs avec flux matières)indique quelles sont les machines que l’onpeut éventuellement éclater car elles sonten plusieurs exemplaires. Dans cetexemple, supposons que la machine Cexiste en deux exemplaires, C1 et C2, onpeut alors définir une gamme enveloppepour les quatre produits :

Ceci n’est pas toujours possible car ilfaut que les charges de travail issues ducalcul de charge permettent ce découpagesans surinvestissement au niveau des res-sources.

Cette recherche de la gamme envelop-pe est importante puisqu’elle peut créerdes secteurs supplémentaires (éclatementde secteurs) de façon à faciliter les fluxmatières, ces secteurs étant pris en comp-te dans les tableaux des flux calculés dansla suite de cette note.

RemarqueCette méthode de la gamme enveloppe peut être ap-pliquée de la même façon au niveau d’une famille, onobtient alors une gamme enveloppe spécifique d’unefamille.

p1 p1 p1

C1 A B C2 F D I Jp2p4 p3 p3

p2p4

p3

B A C F D J I

p1 p1 p1

p3p2 p3p2

p3

A B C F D I Jp1 p1

p1

p2p2

p3 p3 p3

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

- Les objectifs de l'entreprise- Les secteurs avec des risques

• liés à la circulation des véhicules et des personnes

• liés aux ambiances physiques et aux conditions de travail

Etablissement du tableau des proximités et éloignements

(liaisons fonctionnelles) entre les secteurs

Schéma d'implantation basé sur les proximités

(indépendant des besoinsen surfaces)

- Les objectifs de l'entreprise- Les secteurs avec des risques • liés à la circulation des véhicules, des engins de manutention et des personnes • liés aux ambiances physiques et aux conditions de travail • liés aux flux et aux manutentions

Etablissement du tableau des proximités et éloignements

(liaisons fonctionnelles) entre les secteurs

Schéma d'implantation basé soit:- sur les proximités,

- sur les flux,- sur le mixte "flux et proximités"

(indépendant des besoins en surfaces)

Calcul des besoins en surface des secteurs

Schéma d'implantation générale(esquisse de l'implantation des secteurs)

Activité industrielle ou de service

avec des flux matières faibles ou nuls

Activité industrielle ou de service

avec des flux matières significatifs

Recueil de données sur : Recueil de données sur :

Calcul des flux matièresentre les secteurs

Fig. 3. Principales étapes de la méthode en fonction de l’activité de l’entrepriseMain stages of method depending on firm's activity

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

1.3.2. Choix du niveau d’analyse :produits ou famille de produits

On définit la période de temps sur la-quelle sera basé le calcul des flux. Géné-ralement on retient une base annuelle, sa-chant que les données peuvent être desmoyennes sur les deux ou trois années àvenir. Par ailleurs, on peut retenir égale-ment une hypothèse «haute»pour la pro-duction (exemple : + 20 % par rapport auprogramme prévisionnel).

Par la suite, les informations sont traitéesau niveau des familles de produits ou auniveau des produits eux-mêmes.

Au niveau «famille de produits»

Si des familles de produits existent, onpeut travailler à ce niveau, avec des quan-tités et des gammes de fabrication repré-sentatives.

Les familles sont généralement consti-tuées par des produits dont les processusde fabrication sont proches.

En général, le service production peutdéfinir directement les principales famillesF1, F2, F3, etc.

Pour chacune des familles, on retient lesprincipaux produits représentatifs, parexemple les 20 % des produits de la fa-mille représentant les 80 % du chiffre d’af-faires ou/et les 20 % des produits repré-sentant les 80 % des mouvementsinter-opérations, etc. (Loi de Pareto (1)).

Au niveau «produits»

S’il est difficile de définir des familles àcause d’une grande diversité dans lesgammes de fabrication, il est préférable derester au niveau des produits.

On pourra prendre tous les produits fi-nis ou seulement une sélection pour limi-ter le volume de données (par exemple,utilisation de la méthode de Pareto parrapport aux critères : chiffres d’affaires,nombre de mouvements, etc.).

L’intérêt d’une répartition par famille estd’analyser la possibilité de concevoir desunités de production par famille (ouquelques familles), cette possibilité condi-tionnant fortement l’organisation de la fa-brication et donc les implantations. On

choisit donc de recueillir les données soitau niveau des familles, soit au niveau desproduits. Si l’on travaille au niveau des fa-milles, les données pour chaque famillesont alors des moyennes pondérées desdonnées des produits appartenant à la fa-mille.

Dans ce qui suitNous présentons la méthode en restant au niveaudes produits.

1.3.3. Description générale del’exemple illustrant la méthode

L’exemple issu d’un cas réel vient ensupport pour expliciter les différentesétapes de la méthode (certaines valeurs ci-tées sont proches des valeurs réelles,d’autres sont fictives).

L’unité industrielle fabrique des piècesen alliage métallique sur quatre types depresses à injection dépendant de la tailledes pièces.

Les pièces sortant du moule sous formede grappe sont ensuite séparées selontrois modes : sur des presses de découpe,dans des machines rotatives ou manuelle-ment.

Ensuite diverses opérations mécaniqueset de traitement sont réalisées : ébavurage,usinage, traitement de surface mécanique,finition, nettoyage chimique, traitement desurface électrolytique, assemblage, condi-tionnement, expéditions.

A côté de ces secteurs liés au processusde fabrication, viennent s’ajouter des sec-teurs supports comme le compresseur, lastation de traitement des effluents, etc. Parailleurs, on définit les secteurs connexes àla fabrication : méthodes, qualité, etc. etles autres secteurs importants pour les im-plantations comme les entrées et sortiesdes véhicules, les parkings de stationne-ment, les locaux sociaux, etc.

voir en encadré 1, la liste des secteurs définis dansl’exemple et leur désignation abrégée.

1.3.4. Les éléments à prendre en compte

Pour faciliter les analyses et la fournitu-re des informations nécessaires à la mé-thode, les secteurs sont classés en quatrecatégories : les secteurs avec des risquesliés à la circulation des véhicules et despersonnes, les secteurs avec des am-biances physiques défavorables, les sec-teurs sans flux matières et les secteurs avecdes flux matières.

Pour les secteurs avec des risquesrelatifs à la circulation des véhicules,des engins et des personnes

Il est recensé les secteurs liés à la circu-lation, essentiellement extérieure aux bâti-ments, dont l’implantation est importantepour la réduction des accidents.

Ce sont les entrées et les sorties sur le si-te, les zones de stationnement et d’attentedes véhicules, les accès du personnel versles locaux, les zones de déchargement desmatières, fluides et énergies, les zones dechargement (produits finis, déchets), leszones de stockage, etc.

(1) Cette méthode générale de sélection appelée loi des20-80, analyse ABC ou loi de Pareto permet de considé-rer uniquement les éléments «prioritaires». Dans ce casce sont les produits les plus importants par rapport à uncritère comme le chiffre d’affaires, le nombre de mouve-ments interopérations, etc.

Secteur de fabricationPresse à injection, modèle A1 A1Presse à injection, modèle A2 A2Presse à injection, modèle B BPresse à injection, modèle C CSéparation des pièces sur presse de découpe PRESSéparation des pièces en machines rotatives MACHSéparation des pièces manuellement MANUEbavurage EBAVusinage USINfinition FINInettoyage mécanique NETTassemblage ASStraitement de surface mécanique TSMEtraitement de surface électrolytique TSELconditionnement CONDmatières premières MPréception RECEPTexpéditions EXPED

Secteurs techniques supports à la fabricationtraitement des effluents EFFLcompresseur COMPlocal produits chimiques L-CHIM

Secteurs liés à la circulation des véhiculeset piétons

accueil sur le site ACCentrée et sortie des poids lourds ES-PLentrée et sortie des véhicules légers ES-VLparking véhicules légers PARK-VL

Autres secteurs méthodes METHqualité QUALadministration ADMImaintenance MAINTlocaux sociaux L-SOCvestiaires VESTI

LES SECTEURS DE L’EXEMPLE

ENCADRÉ 1

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Pour les secteurs avec des risquesliés aux ambiances physiques

Il est identifié les secteurs présentant unrisque aussi bien pour l’extérieur de l’en-treprise que pour l’intérieur.

La position de certains secteurs à risquepourra être fixée en fonction de l’environ-nement extérieur, ce qui entraînera descontraintes sur la position d’autres secteursde l’entreprise (contrainte d’éloignement).

Ces secteurs présentent, par exemple,des risques d’incendie ou d’explosion aus-si bien au niveau fabrication qu’au niveaudu stockage. Ce peuvent être égalementdes locaux techniques (électricité, combus-tibles, chaufferie, etc.) ou des secteurs pré-sentant des nuisances sonores ou chi-miques, ateliers de presses ou de peinture.

Pour les secteurs sans flux matières

On détermine les autres secteurs sansflux matières et non pris en compte jus-qu’à maintenant. Il est nécessaire de resterà un niveau assez général : certains ser-vices sont gardés en tant que secteurs,d’autres sont décomposés en plusieurssecteurs. Ce sont en général les servicesconnexes à la fabrication (qualité, mainte-nance, méthodes, etc.) et les services gé-néraux de l’entreprise (administration, per-sonnel, informatique, etc.).

Pour les secteurs avec des fluxmatières

Ce sont les secteurs, non pris en comp-te jusqu’à présent et possédant des fluxmatières liés au processus de fabrication.Ils sont donc identifiés dans les gammesde fabrication des produits.

1.4. Implantation générale baséesur les liaisons fonctionnellesentre les secteurs

1.4.1. Etablissement du tableau des proximités-éloignements

La méthode des liaisons fonction-nelles ou des proximités :

- rapproche les secteurs qui ont beau-coup d’échanges entre eux comme desdéplacements de personnel, des mouve-ments de matières ou des communicationsliées aux mêmes processus ou projetstransversaux

- éloigne certains secteurs pour des rai-sons de sécurité, de risques chimiques ouautres nuisances.

Elle est basée sur l’établissement d’un ta-bleau donnant les critères de proximité oud’éloignement entre les secteurs pris 2 à 2.

Ces critères découlent d’une démarcheparticipative faisant intervenir les per-sonnes des différents secteurs de façon àavoir un point de vue multiple et arriver àun consensus.

La codification des degrés de proximitéentre les secteurs est A-E-I-O-U; celle desdegrés d’éloignement est X-Z, dont la si-gnification est la suivante :A proximité absolument nécessaire

(Absolutely necessary)E proximité spécialement importante

(Especially important)I proximité importante (Important)O proximité ordinaire (Ordinary)U sans importance (Unimportant)X éloignement spécialement importantZ éloignement absolument nécessaire

Dans ce qui suitLa méthode est présentée en utilisant :- soit un outil logiciel spécialisé «Factory», lequelemploie la codification anglaise A-E-I-O-U-X-Z;- soit des outils de bureautique classique (tableur,dessin) pour lesquels nous conservons la même codi-fication, pour des raisons de cohérence.

�� Secteurs avec des risques liés à lacirculation

La circulation à l’intérieur de l’entrepriseest source de nombreux accidents du tra-vail (en moyenne 120000 accidents du tra-vail avec arrêts et une perte directe pour lacollectivité nationale de l’ordre de 5 mil-liards de francs [3]).

Cet aspect est donc primordial, surtoutpour les entreprises industrielles. Les sec-teurs liés à la circulation intérieure doiventêtre identifiés clairement, de façon àmettre en place une organisation et une

implantation efficientes pour la réductiondes risques.

Il est donc recensé tous les secteursdont la localisation va jouer un rôle dansla minimisation des trajets et la diminutiondes risques d’accidents.

Dans la mesure du possible, on essaiede séparer le flux des camions, le flux despersonnes et le flux des engins de manu-tention. Ce principe conduit à définir uneentrée-sortie des camions, différente del’entrée-sortie pour les piétons et si pos-sible une entrée camion et une sortie ca-mion séparées. Il en résulte des consé-quences sur l’implantation des secteurscomme la réception, les expéditions, lespoints de stockage, les locaux sociaux(restaurant d’entreprise, vestiaires), etc.

� les zones de parking pour les camionsdoivent éviter les manœuvres et être di-mensionnées pour absorber les périodesde pointe de trafic et répondre aux gaba-rits des véhicules;

� si les parkings des véhicules légers dupersonnel sont à l’intérieur du site, ils sontséparés du flux des matières et prochesdes entrées du personnel dans les locaux(vestiaires, bureaux);

� le parking visiteur, s’il est situé à l’in-térieur du site, est placé proche de l’entréeou de l’accueil;

� les quais de déchargement (réception)et de chargement (expédition) sont sépa-rés, éloignés si possible, et dimensionnésen nombre suffisant avec une formesimple (quai droit) et un rangement descamions perpendiculaire au quai;

� les aires de stockage liées à la circula-tion sont identifiées en tant que secteurs :stockages des matières premières et piècesachetées, produits finis, emballages ainsique les stockages des déchets, fluides eténergies.

(fig. 4a)

8

Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

Secteurs avec risques circulation

Dans l’exemple, il a été retenules proximités et les éloignementsde la figure 4a

L’entrée-sortie des poids lourdset l’accueil doivent être prochespour des raisons de contrôle d’ac-cès et d’orientation des chauffeurs(code A). Cette même entrée-sor-tie poids lourds doit être éloignéedes locaux sociaux (restaurantd’entreprise) pour des raisons desécurité liées à la circulation despiétons et des véhicules (code Z),etc.

Les valeurs sont données à titred’exemple et n’ont pas de caractèrede généralités.

Secteurs avec risques physiques

Exemple :Compresseur (COMP), local detraitement des effluents (EFFL),local de stockage des produitschimiques (L-CHIM), traitementde surface électrolytique (TSEL),séparation des produits en grappedans des machines (MACH).

La figure 4b complète la partie4a en incorporant les secteurs pré-sentant des risques liés auxambiances physiques : indicationdes proximités ou éloignements deces secteurs entre eux et par rap-port aux secteurs spécifiques à lacirculation.

Les secteurs de traitement deseffluents et le local de stockagedes produits chimiques sontproches (code E) du secteur detraitement de surface électroly-tique.

Le compresseur et le stockageproduits chimiques sont éloignésdes locaux sociaux.

Secteurs sans flux matières ou nuls

Exemple : Administration (ADMI), Qualité

(QUAL), Maintenance (MAINT),Méthodes (METH)

Les deux premières catégoriesde secteurs avec des risquesimportants (circulation et ambi-ances physiques) sont analyséesfinement au niveau des proximitéset éloignements par rapport àcette troisième catégorie de sec-teurs.

La figure 4c complète les par-ties 4a et 4b en indiquant les proxi-mités et éloignements entre lestrois catégories de secteurs défi-nis jusqu’à présent.

Le service administratif est éloi-gné (code X) du compresseur, dutraitement des effluents, du stoc-kage produits chimiques et du sec-teur de séparation des pièces enmachines (secteur bruyant).

Secteurs avec flux matières importants

Exemple :Proximité spécialement impor-

tante (Code E) entre les presses àinjection A1, A2, B, C et le com-presseur. Proximité absolumentnécessaire (Code A) entre le stockmatières premières (MP) et lespresses (B) pour des raisons nondirectement liées au flux.

En effet, dans le cas réel, lamatière première est composée delingots d’alliage métallique stockéssur palettes. On souhaite que cestock soit le plus près possible despresses du type B, les plus impor-tantes, car les opérateurs vontdirectement chercher la matièreavec des transpalettes. Le fluxmatières (nombre de palettes)entre le stock MP et les presses Breste cependant faible par rapportaux autres flux matières, car lenombre de lingots par palette estimportant. C’est la raison pourlaquelle la proximité «absolumentnécessaire» a été retenue (codeA), alors que le flux est faible.

E

E

E

II

I

I I A E

E E E E

E

E

E

E

MP A1 A2 B C MANU

MP

A1

A2

B

C

MANU

PRES EBAV USIN ASS TSME NETT FINI COND

PRES

EBAV

USIN

ASS

TSME

NETT

FINI

COND

Autres secteursavec flux matières

ES-PL

ES-PL X

E X

I

X A Z

E

ES-VL

ES-VL

PARK

PARK

ACC

ACC

RECEPT

RECEPT

EXPED

EXPED

VESTI

VESTI

L-SOC

Secteurs avec risquesliés à la circulation des

véhicules-engins-personnes

X

X X

E

E

COMP

COMP

EFFL

EFFL

L-CHIM

L-CHIM

TSEL

TSEL

MACH

MACH

Autres secteurs avec risquespotentiels et nuisances

(ambiance physique)

I

I

X

X

X

X

X

X

ADMI QUAL

QUAL

MAINT

MAINT

METH

ADMI

Autres secteurssans flux matières

METH

L-SOC

MP

A1

A2

B

C

MANU

PRES

EBAV

USIN

ASS

TSME

NETT

FINI

COND

ES-PL

ES-VL

PARK

ACC

RECEPT

EXPED

VESTI

COMP

EFFL

L-CHIM

TSEL

MACH

QUAL

MAINT

ADMI

METH

L-SOC

ProximitésA : absolument nécessaireE : spécialement importantI : importantO : ordinaireU : sans importance

EloignementsX : spécialement importantZ : absolument nécessaire

Code des proximités - éloignements

EXEMPLE D’ÉTABLISSEMENT DU TABLEAU GÉNÉRAL DES PROXIMITÉS-ÉLOIGNEMENTS

Fig. 4a.

Fig. 4b.

Fig. 4c.

Fig. 4d.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

�� Secteurs avec des risques liés auxambiances physiques

L’éclairage naturelLa lumière naturelle est utilisée en com-

plément de l’éclairage artificiel. Autant quepossible, on privilégie l’éclairage naturelpar des baies en façade. Le complémentde cet éclairage peut se faire par des ou-vertures en toiture (sheds, skydomes).

La vue sur l’extérieurLes secteurs avec du personnel doivent

avoir une vue sur l’extérieur à hauteur desyeux, ce qui implique, avec le point surl’éclairage naturel, que certains secteurssoient positionnés en périphérie, assezproches des baies vitrées.

Le bruitLes secteurs bruyants sont identifiés. Il se-

ra recherché par ordre de priorité : - une réduction du bruit à la source, par

modification ou encoffrement de machine, - une réduction du bruit direct vers les

autres secteurs en faisant une implantationcorrecte, en isolant ou en fermant partielle-ment le secteur bruyant, si cela est possible.

Dans l’implantation, on évite de mettreles machines bruyantes près des parois del’atelier de manière à diminuer la réflexiondu bruit sur ces murs ou vitrages. Parailleurs, pour faciliter les circulations inté-rieures (engins et personnes), il est inté-ressant d’avoir des allées en périphérie del’atelier ce qui contribue à éloigner les ma-chines bruyantes des parois.

A contrario, les secteurs avec des opéra-teurs pouvant travailler sur des machinesbruyantes sont à positionner assezproches des baies vitrées pour bénéficierde la vue sur l’extérieur. Il y a donc lieu detrouver un compromis satisfaisant entreces éléments contradictoires.

La chaleurS’il existe des secteurs sources de cha-

leur, il est analysé les conséquences deleur implantation sur le reste de l’unité.

Les pollutions spécifiques : chimiques, poussières, particules debois, etc.

Les secteurs générant des pollutions chi-miques (nettoyage et traitement de surfa-ce, cabine de peinture, etc.) ou des atmo-sphères avec risques d’explosion etd’incendie sont étudiés sur le plan du trai-tement de ces nuisances et sur le plan deleur localisation (isolement, mise en péri-phérie, etc.).

Les vibrations

Les secteurs générant des vibrationscomme les presses à emboutir, les ma-chines de découpe, etc. sont analysés auniveau des dispositifs anti-vibratiles ou deleur localisation par rapport aux autressecteurs de l’entreprise.

L’ensemble de ces facteurs contribue àrecenser les secteurs avec des ambiancesphysiques défavorables et facilite les éva-luations pour les proximités ou les éloi-gnements.

(fig. 4b)

�� Secteurs sans flux matières

Ce sont surtout des secteurs supports; ilest analysé les besoins de proximité oud’éloignement entre les secteurs eux-mêmes, mais surtout par rapport aux sec-teurs déjà considérés : secteurs avecrisques circulation et secteurs aux am-biances physiques défavorables.

(fig. 4c)

�� Secteurs avec flux matières

Les secteurs avec flux matières sont prisen compte en deux étapes : la premièreétape donne les proximités et éloigne-ments inter-secteurs en se basant sur lechoix qualitatif (codes A-E-I-O-U-X-Z) despersonnes du groupe de travail ou dugroupe projet. La deuxième étape donneles proximités à partir du calcul des fluxréels des matières.

1re étape - estimation qualitative

La figure 4d vient compléter les parties4a à 4c par les secteurs avec flux matièresne figurant pas déjà dans les secteurs liésà la circulation et dans les secteurs liés auxambiances physiques.

On indique les proximités ou éloigne-ments de ces secteurs entre eux et avec lesautres secteurs, ceci indépendamment desflux matières éventuels dont on tiendracompte dans la deuxième étape.

2e étape - estimation quantitative

Le calcul des flux matières s’effectue àpartir du programme de production, desgammes de fabrication et des moyens demanutention utilisés.

Le programme donne pour chaque pro-duit fini les quantités prévisionnelles prisescomme base dans le calcul des flux.

Un exemple de données pour lesgammes et les moyens de manutention estprésenté dans le tableau suivant, en pre-nant pour base le schéma de la figure 5,qui représente le processus de fabricationpour le produit final P, composé de deuxsous-ensembles A et B.

Le tableau présente un format possiblepour le recueil des données. Pour chaqueproduit fini, on trouve les quantités, lesmatières ou composants utilisés, les opé-rations de fabrication, les moyens demanutention et les temps opératoires, sil’on souhaite calculer les charges.

A partir de ces données on calcule :

� Les mouvements matières entre lespostes de charge (machines, équipements)ou ce que nous avons défini comme dessecteurs.

� Les charges (en heures par exemple)pour ces différents postes de charge(temps opératoire + temps de change-ment) permettant de connaître le nombrede machines nécessaires pour répondreau programme de production (exemple :nombre de machines pour l’usinage oupour l’ébavurage, etc.).

Le nombre d’exemplaires nécessairepour une même ressource est utilisé dansla méthode de la «gamme enveloppe»pour analyser la possibilité d’éclater cesmachines à des étapes différentes du pro-cessus afin de faciliter les flux matières(voir § 1.3.1).

Par exemple, le calcul de charge montrela nécessité d’avoir trois machines dans unsecteur donné. Au lieu de mettre ces troismachines ensemble dans le même secteur(même poste de charge), il peut être inté-ressant de mettre deux machines au débutdu process et la troisième machine en avaldans le process pour éviter des rebrousse-ments dans la circulation des produits.

Pour le sous-ensemble A du produit finalP : nombre de mouvements de matière pre-mière entre le stock des matières premières(MP) et l’injection sur presse (A1).

(Quantité P) x (Quantité de matière uti-lisée par produit fini)/Nombre d’unités parmouvement

10000 x 0,1/20 = 50 mouvements entreMP et A1

Pour les calculs de charge, on multiplieles temps opératoires (secteur aval) par lesquantités et on ajoute les temps de chan-gement de lot si la fabrication est par lot.

Ces calculs peuvent être issus du systè-me de gestion de production de l’entrepri-se ou être réalisés à partir d’un tableur.

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

Le calcul des flux matières ou desnombres de mouvements matières entreles secteurs pris 2 à 2 permet de lesprendre en compte dans le tableau desproximités et éloignements. Les nombresde mouvements tiennent compte desmoyens de manutention ou de transportutilisés pour transférer les produits d’unsecteur à l’autre (dans l’exemple, ce sontdes mouvements de palettes réalisés avecdes transpalettes électriques).

Si des moyens de manutention ou descontenants différents sont utilisés, il estretenu une pondération entre ces diffé-rents moyens de façon à obtenir unevaleur unique pour le nombre de mouve-ments entre les secteurs pris 2 à 2.

Autre exemple :Entre les secteurs S1 et S2 sont utilisés

un transport en roll-container et un trans-port avec des grands bacs suivant les typesde produits manutentionnés.

Le grand bac pourra être pondéré par lavaleur 1 alors que le roll-container serapondéré par la valeur 2 si l’utilisateur jugeque le roll-container est deux fois plus«coûteux» en manutention que le grandbac. Cette pondération est indépendantede la quantité de produits que l’on peutmettre dans chaque contenant, cet aspectayant été pris en compte dans le calculproprement dit des flux.

Ce calcul des mouvements de matièresinclut éventuellement certains secteurs défi-nis en tant que secteurs liés à la circulationou en tant que secteurs liés aux ambiancesphysiques, dès lors que ces secteurs com-prennent des flux matières et ont été défi-nis dans les gammes de fabrication.

Exemple :Compte tenu des gammes de fabrication

des produits, il existe 45 liaisons matièresentre les secteurs.

Ces mouvements matières concernentdes mouvements de palettes.

Le total des mouvements matières estpris pour base 100.

Le tableau II donne les flux inter-sec-teurs par ordre d’importance décroissante.

Ce calcul des flux matières permet dedéfinir des degrés de proximité (A-E-I-O-U) entre les secteurs de manière analogueà la démarche utilisée jusqu’à présent etde pouvoir ainsi traiter par la suite, l’en-semble des secteurs.

Fig. 5. Processus de fabricationdu produit P qui se compose dedeux sous-ensembles A et BManufacturing process of product P, made up of two sub-sets A and B

Prod

uit fi

nal

Quan

tité

Ss-en

semble

Secte

ur am

ont

Secte

ur av

al

Taille

de lo

t

Nbre

d’un

ités

par m

ouve

ment

Temps

opér

atoire

aval

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de ch

an-

gemen

t de l

ot

Moyen

de

manute

ntion

Quan

tité

par

prod

uit fi

ni

P 10000 ss-ens A 0,1 MP A1 Tplt 20 0,5 100 301 A1 PRESS Tplt 100 1 100 101 PRESS USIN Tplt 100 0,4 100 201 USIN TSME Tplt 100 0,3 100 101 TSME ASS Tplt 100 - 100 -

ss-ens B 0,05 MP B Tplt 20 0,7 100 201 B MACH Tplt 100 0,4 100 101 MACH EBAV Tplt 100 0,3 100 101 EBAV NETT Tplt 100 0,2 100 51 NETT TSEL Tplt 100 0,5 100 101 TSEL ASS Tplt 100 - 100 -

A ET B 1 ASS Tplt 100 1 100 151 ASS COND Tplt 100 0,1 100 10

Q 20000 etc.

etc.

TABLEAU I

TABLEAU II

EXEMPLE DE FORMAT POSSIBLE POUR LE RECUEIL DES DONNÉESExample of possible data collection format

EXEMPLE DE RÉPARTITION DES FLUXINTERSECTEURS PAR ORDRE DÉCROISSANT

Example of distribution of intersecting flows in decreasing order

TSEL COND 10,2 10,2 AUSIN NETT 8,0 18,2 ENETT TSEL 7,6 25,7 EMACH TSME 6,5 32,3 ITSME COND 6,0 38,3 IA2 MACH 5,7 44,0 IB MACH 5,4 49,4 IB MANU 4,8 54,2 OMACH NETT 4,3 58,5 O… … … … …

Secte

ur

origi

ne

Secte

ur

desti

natio

nFlu

x en %

Flux c

umulé

D°de

prox

imité

selon

les f

lux

Temps en minutesTplt = transpalette

Sous-ensemble A Sous-ensemble B

Stock matière 1re

Injection sur presse A1

Séparation sur presse

Usinage

Traitement surf. méca.

Stock matière 1re

Injection sur presse B

Séparation en machine

Ébavurage

Nettoyage

Traitement surf. Électro

Assemblage du produit final

Conditionnement

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

L’utilisateur choisit les pondérations rela-tives entre les flux et en conséquence lesdegrés de proximité entre les secteurs.

Le choix suivant est retenu :- degré de proximité A pour les flux les

plus importants représentant jusqu’à 10 %du flux total (dans l’exemple, une seuleliaison de type A : TSEL – COND),

- degré de proximité E pour les flux sui-vants représentant ensemble jusqu’à 20 %du flux total. Les flux cumulés des liaisonsA et E représentant alors 30 % du flux to-tal (dans l’exemple, 2 liaisons de type E :

USIN – NETT NETT – TSEL),- degré de proximité I pour les flux sui-

vants représentant ensemble 20 % du fluxtotal. En cumul, les liaisons A, E et I re-présentant 50 % du flux total (dansl’exemple, 4 liaisons de type I :

MACH – TSME, TSME – COND, A2 – MACH B – MACH).- degré de proximité O pour les flux res-

tants, ces flux représentant 50 % du fluxtotal (en cumul, les liaisons A, E, I et O re-présentent 100 % du flux total).

Cette classification des flux, selon unepondération choisie par l’utilisateur, per-met d’avoir des valeurs qualitatives (A-E-I-O) pour les flux et donc de les prendre encompte, si on le souhaite, dans la méthode

des proximités ou liaisons fonctionnelles.

La figure 6 donne l’ensemble des rela-tions fonctionnelles entre les secteurs(proximités et éloignements). En «gras»fi-gurent les codes de proximités A-E-I-O is-sus du calcul des flux matières. Certainescases comportent deux codes : un code is-su de la première étape (évaluation quali-tative) et un code issu du calcul des fluxmatières ci-dessus : on ne retient par lasuite, que le code de plus fort poids.

Exemple :Entre le secteur MP (matière première)

et le secteur B (injection presse B), ontrouve le code A, choix effectué lors de lapremière étape et le code O issu du calculdes flux.

Le code A est retenu car il a le poids leplus fort : proximité absolument nécessai-re entre MP et B.

RemarqueCette démarche en deux étapes :1) évaluation qualitative des proximités-éloigne-ments2) calcul des flux matières et transformation envaleurs qualitatives A-E-I-O,puis choix du code de plus fort poids pour chaquecase, peut-être complétée par la méthode exposéeau § 1.6 «…». En effet, on y tient compte des deuxvaleurs possibles dans une case, sans choisir a priorila valeur de plus fort poids, mais en prenant unevaleur pondérée.

1.4.2. Méthode «manuelle»de résolution

La méthode exposée dans ce paragra-phe n’utilise que des outils classiques debureautique (tableur, dessin).

Le tableau des proximités (fig. 6) est ré-organisé en classant les relations par ordred’importance décroissante des proximités(codes A, puis E, I, O, U) et par ordre d’im-portance des éloignements (codes X, Z).

Ce qui donne le tableau III pourl’exemple étudié.

Sur un plan en «nid d’abeille», on posi-tionne les secteurs par ordre d’importancedes proximités en commençant par les liai-sons de type A. Puis ensuite les secteursavec des liaisons de type E sont position-nés en fonction du nombre de liaisons (E)de chaque secteur déjà positionné.

Exemple :Les secteurs avec des liaisons A sont

d’abord positionnés : COND, TSEL, B, MP,ACC et ES-PL.

TSEL possède trois liaisons E avecNETT, EFFL et L-CHIM

COND a deux liaisons E avec FINI etEXPED

MP a deux liaisons E avec C et RECEPTACC et ES-PL n’ont pas de liaison EOn placera donc dans l’ordre les secteurs

liés avec TSEL (NETT, EFFL et L-CHIM),puis ceux liés avec COND (FINI, EXPED)puis ceux liés avec MP (C et RECEPT).

ES-PL

ES-PL X

E X

I

X A Z

E X

I

I

X E

E

E

II

I

X

X E E E E

E/O

E/O

E

O

O

I I

A/O E/OI/OI/O

O

O

O

O O O

O

O

O O

O E

O O

O O

O

O O

OO O

O

O

O

O O E O A

O I O

X

X

X

X X

E

E

ES-VL

ES-VL

PARK

PARK

ACC

ACC

RECEPT

RECEPT

EXPED

EXPED

VESTI

VESTI

L-SOC

L-SOC

COMP

COMP

EFFL

EFFL

L-CHIM

L-CHIM

TSEL

TSEL

MACH

MACH

ADMI

ADMI

QUAL

QUAL

MAINT

MAINT

METH

METH

MP A1 A2 B C MANU

MP

A1

A2

B

C

MANU

PRES EBAV USIN ASS TSME NETT FINI COND

PRES

EBAV

USIN

ASS

TSME

NETT

FINI

COND

Secteurs avec risquesliés à la circulation des

véhicules-engins-personnes

Autres secteurs avec risquespotentiels et nuisances

(ambiance physique)

Autres secteurssans flux matières

Autres secteursavec flux matières

MP

A1

A2

B

C

MANU

PRES

EBAV

USIN

ASS

TSME

NETT

FINI

COND

ES-PL

ES-VL

PARK

ACC

RECEPT

EXPED

VESTI

COMP

EFFL

L-CHIM

TSEL

MACH

QUAL

MAINT

ADMI

METH

L-SOC

ProximitésA : absolument nécessaireE : spécialement importantI : importanteO : ordinaireU : sans importance

EloignementsX : spécialement importantZ : absolument nécessaire

Code des proximités - éloignements

E/O

IFig. 6. Ensemble des relations fonctionnellesentre les secteurs compte tenu des codesrésultant du calcul de flux matièresFull set of functional relations between sectors bearing inmind the codes obtained by calculating flows of materials

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

Les secteurs restants sont positionnés enfonction du nombre de liaisons avec lesautres secteurs déjà positionnés.

Ce principe est appliqué de proche enproche pour les liaisons I et O. Dans ceprocessus itératif de positionnement sur lagrille en «nid d’abeille», on tient comptedes éloignements nécessaires entre lessecteurs (liaisons X et Z).

La figure 7 donne un schéma possibled’implantation indépendant des besoinsen surfaces des secteurs (seules les liaisonsA-E-I sont représentées afin de ne pas sur-charger le graphique).

A partir du schéma en nid d’abeille, onétablit un schéma avec des surfaces égalespour tous les secteurs et de forme carrée,ceci afin de préparer la prise en comptedes besoins réels en surfaces des secteurs.Les secteurs sont positionnés en lisant leschéma en lignes horizontales ou enlignes orientées à 60° ou en lignes orien-tées à - 60°.

Certains secteurs peuvent être déplacéspour mieux prendre en compte certainesproximités ou contraintes. On aboutitainsi, par itérations successives, à un sché-ma analogue à celui de la figure 8 établi àpartir d’une lecture en ligne de la structu-re en nid d’abeille et de permutations dessecteurs : EBAV – METH.

En résumé, l’établissement de ce premierprojet d’implantation résulte d’une démar-che itérative et d’un consensus obtenu dansle groupe projet sur les avantages et lesinconvénients de telle où telle solution.

Type IType EType A

RECEPTES-PL MP C

PRESCOMPBACC

ES-VL

PARKVL

L-SOC MAINT MACH

EBAVASSUSINVESTI

QUAL FINI NETT TSME METH

EFFLEXPED

L-CHIM

ADMI MANU A1 A2

COND TSEL

Fig. 7. Schéma possible d’implantationdit en «nid d’abeille» (seules les liaisonsA-E-I sont représentées)Possible layout in "honeycomb" configuration (onlylinks A-E-I are shown)

Fig. 8. Transposition du schéma en «nidd’abeille» avec des surfaces égales pourtous les secteurs et de formes carréesTransposal of "honeycomb" configuration with equalsurfaces for all sectors and square shapes

Type IType EType A

RECEPTES-PL MP C

PRESCOMPBACC

ES-VL

PARKVL

L-SOC MAINT MACH

EBAVASSUSINVESTI

FINI NETT TSME

METH

EFFLTSELCONDEXPED

LCHIM

ADMI MANU A1 A2

QUAL

Secteur secteur CodeCOND TSEL AB MP AACC ES-PL A

Secteur secteur CodeNETT USIN ENETT TSEL ECOND FINI EC PRES EASS TSME EC MP EA1 COMP EA2 COMP EB COMP EC COMP ECOND EXPED EEFFL TSEL EES-VL PARK-VL EFINI QUAL EL-CHIM TSEL EL-SOC VESTI EMP RECEPT E

Secteur secteur CodeMACH TSME ICOND TSME IA2 MACH IB MACH IA2 MP IA1 MP IADMI L-SOC IADMI PARK-VL IB MAINT IEBAV METH IMAINT USIN IPARK-VL VESTI I

Secteur secteur CodeB MANU OMACH NETT OEBAV MANU OEBAV USIN OTSEL TSME OA1 MACH OCOND NETT ONETT TSME OEBAV NETT OEBAV TSEL OTSME USIN OCOND EBAV OFINI TSEL OC MANU OB PRES OMANU USIN OASS COND OMACH USIN OMANU NETT OEBAV MACH OEBAV TSME OFINI NETT OFINI TSME OPRES USIN OMACH TSEL OA2 TSME ONETT PRES OC MACH OEBAV FINI OMANU TSME O

Secteur secteur CodeADMI COMP XADMI EFFL XADMI EXPED XADMI L-CHIM XADMI MACH XADMI RECEPT XCOMP L-SOC XES-PL ES-VL XES-PL PARK-VL XES-PL L-SOC XL-CHIM L-SOC XL-CHIM VESTI X

Secteur secteur CodeES-PL L-SOC Z

TABLEAU III

EXEMPLE DE RÉORGANISATION PAR TYPE DES RELATIONS DE PROXIMITÉS ET ÉLOIGNEMENTSExample of reorganisation by type of proximity and distance relationships

Type A Type E Type I Type O Type X Type Z

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1.4.3. Méthode de résolution utilisant un outil logiciel

Le principe est le même que dans la mé-thode «manuelle». Les secteurs sont po-sitionnés en fonction de leur importance(A-E-I-O-U-X-Z) dans le tableau des pro-ximités-éloignements. «Factoryplan», le lo-giciel utilisé [9], fonctionne sous le logicielde dessin Autocad ce qui permet de béné-ficier des fonctionnalités de ce dernier dansle processus itératif d’amélioration basé surles déplacements de certains secteurs.

Deux options principales existent (dansles deux cas, l’utilisateur peut déplacercertains secteurs de façon à améliorer lasolution) :

1re optionChaque type de proximité est tracé suc-

cessivement : d’abord le type A, puis le ty-pe E, etc. (fig. 9).

2e optionL’implantation s’effectue en traçant les

liaisons à partir des secteurs ayant le plusfort impact sur les autres secteurs en fonc-tion des proximités et éloignements indi-qués dans le tableau. Dans cet exemple lesecteur ES-PL à le poids le plus important,puis vient ensuite TSEL, puis MP, etc. (voirfig. 10).

Pour évaluer la qualité des différentsschémas d’implantation, un calcul de «sco-re» est effectué prenant en compte le res-pect, plus ou moins correct, des contrain-tes de proximité et d’éloignement.

1.5. Implantation générale baséeuniquement sur les flux matières

Au lieu de prendre tous les secteurscomme dans le § 1.4, on ne retient queceux ayant des flux matières définis dansles gammes de fabrication. On obtientalors le tableau des flux donnant lesnombres de mouvements entre les sec-teurs pris 2 à 2. Dans cette approche, l’uti-lisateur souhaite privilégier les flux en op-timisant principalement les coûts demanutention et transport et les délais defabrication.

Les secteurs seront, comme dans le pa-ragraphe précédent, séparés entre secteursavec risques liés à la circulation, secteursavec risques liés aux ambiances physiqueset les autres secteurs restants avec des fluxmatières (cf. exemple tableau IV).

Exemple :Dans les gammes de fabrication, il n’a

pas été défini de secteurs avec des flux etdes risques liés à la circulation. Par contre,deux secteurs définis dans les gammesimpliquent des nuisances liées auxambiances physiques : à cause des nui-sances chimiques (TSEL) et à cause desnuisances sonores (MACH).

Le reste du tableau IV donne les autressecteurs des gammes avec des flux expri-més en pourcentages du flux totalmatières.

Dans la méthode manuelle, on classe lesflux matières inter-secteurs selon des caté-gories analogues à celles du paragra-phe 1.4.1 (classification selon la méthodede Pareto). On commence par positionnerles secteurs par ordre d’importance desflux et, par itérations successives, onobtient un schéma d’implantation répon-dant à plusieurs critères : les secteurs avecdes flux importants sont proches, les sec-teurs avec des nuisances (TSEL) peuventêtre localisés en périphérie de l’atelier, etc.L’outil logiciel Factoryplan permet d’analy-ser différentes solutions.

Dans la figure 11, les schémas d’implan-tation montrent les flux matières en fonc-tion des poids des secteurs : le secteur deplus fort poids pour les flux est le condi-tionnement, suivi du traitement de surfaceélectrolytique, puis du nettoyage, etc.

(Dans cet exemple seul les flux supé-rieurs à 1 % sont tracés).

MP C PRES

A1COMPMANU

L

SOCMAINT

METH

VESTI

EXPED

L

CHIM

ADMI MACH A2

QUAL

Secteur de plus fort poidsEntrée/Sortie Poids Lourds

3èmesecteur de plus fort poidsStock matières premières

4ème secteur de plus fort poidsConditionnement

2ème secteur de plus fort poidsTraitement de surface

électrolytique

RECEPTES-PL

BACC

ES-VL

PARK

VL

EBAV

ASSUSIN

FINI NETT

EFFLCOND

TSME

TSEL

Fig. 10. Schéma d’implantation généralebasée sur les proximités et éloignementsDiagram of general layout based on relations of proxi-mity and distance

Fig. 9. Schéma de l’implantation générale basée sur les proximités et éloignements. Mises en place successives des liaisons de type A,puis E, puis I - Diagram of general layout based on relations of proximity and distance. Successive implementation of type A links, then E, then I

Type A

RECEPTES-PL MP C PRES

A1COMPBMANUACC

ES-VL

PARK

VL

L

SOC

MAINT

EBAV METH

ASSUSINVESTI

FINI NETT TSME

EFFLTSELCOND

EXPED

L

CHIM

ADMI MACH A2

QUAL

Type EType A

RECEPTES-PL MP C PRES

MANUACC

ES-VL

PARK

VL

L

SOC

MAINT

EBAV METH

ASSUSIN

VESTI

FINI

NETT TSME

EFFLTSELEXPED

L

CHIM

ADMI MACH A2

QUAL

A1COMPB

COND

Type IType EType A

RECEPTES-PL MP C PRES

MANUACC

ES-VL

PARK

VL

L

SOC EBAV METH

ASSUSIN

VESTI

FINI

NETT TSME

EFFLTSELEXPED

L

CHIM

A2

QUAL

A1COMPB

MAINT

ADMI MACH

COND

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15

Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

1.6. Implantation générale baséesur le mixte «proximités et flux»

Dans le paragraphe 1.4.1, les valeursquantitatives des flux matières ont ététransformées en valeurs A-E-I-O permet-tant ainsi de les prendre en compte dansle tableau qualitatif des proximités et éloi-gnements.

La méthode mixte exposée ici s’appa-rente au processus inverse : les valeursqualitatives A, E, I, O, U, X, Z de proximi-tés-éloignements sont transformées en va-leurs quantitatives par le biais d’une pon-dération choisie par l’utilisateur(généralement on prend les valeurs sui-vantes : A = 100, E = 50, I = 20, O = 5, U= 0, X = – 50, Z = – 100). Les flux matièressont eux généralement exprimés en pour-centages par rapport à la base 100 du fluxinter-secteur le plus grand.

La valeur résultante entre deux secteursest alors calculée de la façon suivante :

(Poids proximité) x (facteur proximité)+ (flux matières) x (facteur flux).

Si on accorde la même importance auxflux et aux relations de proximité alors lefacteur proximité et le facteur flux sontégaux (facteur proximité = facteur flux= 0,5).

Si on choisit de donner deux fois plusd’importance aux flux qu’aux proximités,le facteur flux est égal à 0,67 et le facteurproximité à 0,33 (le complément à 1).

Exemple :Entre le secteur S1 et le secteur S2, la

proximité souhaitée est codée E, de poids50 et le flux matières est égal à 16 % duplus grand flux.

le facteur flux est égal à 0,67d’où le facteur proximité est égal à 0,33valeur résultante entre S1 et S2 = 50 x

0,33 + 16 x 0,67 = 27,2.Le tableau V présente le calcul des

valeurs résultantes (proximités + flux) pourles liaisons entre les secteurs pris 2 à 2(facteur proximité = facteur flux = 0,5). Lesvaleurs absolues résultantes sont classéespar ordre décroissant.

Secteur de plus fort poidsConditionnement

2èmesecteur de plus fort poidsTraitement de surface

électrolytique

3ème secteur de plus fort poids

Nettoyage

C

PRES

A1

MANUMACH

A2B

EBAV

ASS USIN

FINI NETT

COND

TSME

TSEL

Fig. 11

TABLEAU IV

B MP A 8 54 54ACC ES-PL A 0 50 50COND TSEL U 100 50 50ES-PL L-SOC Z 0 -50 50NETT USIN U 78 39 39NETT TSEL U 74 37 37COND FINI F 20 35 35MACH TSME U 64 32 32C PRES E 13 31,5 31,5ASS TSME E 11 30,5 30,5COND TSME U 59 29,5 29,5C MP E 6,9 28,45 28,45A2 MACH U 56 28 28B MACH U 53 26,5 26,5A1 COMP E 0 25 25A2 COMP E 0 25 25B COMP E 0 25 25C COMP E 0 25 25COND EXPED E 0 25 25EFFL TSEL E 0 25 25ES-VL PARK-VL E 0 25 25FINI QUAL E 0 25 25L-CHIM TSEL E 0 25 25L-SOC VESTI E 0 25 25MP RECEPT E 0 25 25ADMI COMP X 0 -25 25ADMI EFFL X 0 -25 25ADMI EXPED X 0 -25 25ADMI L-CHIM X 0 -25 25ADMI MACH X 0 -25 25ADMI RECEPT X 0 -25 25COMP L-SOC X 0 -25 25ES-PL ES-VL X 0 -25 25ES-PL PARK-VL X 0 -25 25ES-VL L-SOC X 0 -25 25L-CHIM L-SOC X 0 -25 25L-CHIM VESTI X 0 -25 25B MANU U 47 23,5 23,5

MACH NETT U 42 21 21EBAV MANU U 40 20 20EBAV USIN U 35 17,5 17,5TSEL TSME U 30 15 15A1 MACH U 24 12 12A1 MP I 4 12 12A2 MP I 4 12 12COND NETT U 23 11,5 11,5NETT TSME U 23 11,5 11,5ADMI L-SOC I 0 10 10ADMI PARK-VL I 0 10 10B MAINT I 0 10 10EBAV METH I 0 10 10EBAV NETT U 20 10 10MAINT USIN I 0 10 10PARK-VL VESTI I 0 10 10EBAV PRES U 16 8 8EBAV TSEL U 14 7 7TSME USIN U 13 6,5 6,5COND EBAV U 12 6 6FINI TSEL U 11 5,5 5,5C MANU U 9 4,5 4,5B PRES U 8,8 4,4 4,4MANU USIN U 8 4 4ASS COND U 7 3,5 3,5MACH USIN U 6 3 3MANU NETT U 6 3 3EBAV MACH U 5 2,5 2,5EBAV TSME U 5 ,2,5 2,5FINI NETT U 4 2 2FINI TSME U 4 2 2PRES USIN U 4 2 2MACH TSEL U 3 1,5 1,5A2 TSME U 2 1 1C MACH U 2 1 1EBAV FINI U 1 0,5 0,5MANU TSME U 1 0,5 0,5

TABLEAU V

VALEURS RÉSULTANTES : PROXIMITÉS-ÉLOIGNEMENTS, FLUX MATIÈRES (CLASSÉS

PAR ORDRE DÉCROISSANT D’IMPORTANCE)Resulting values : proximity and distance relationships,

intersecting flows in decreasing order

Secteur Secteur Code Flux Valeur Valeur proximité matière résultante absolue

Secteur Secteur Code Flux Valeur Valeur proximité matière résultante absolue

A1 A2 B C MANU PRES EBAV USIN ASS TSME NETT FINI COND

TSEL

MACH

1,4 1,17,63,1 10,2

2,5 5,7 5,4 0,1 0,5 0,6 6,5 4,3

0,4 0,5 0,9 0,7

A2

B

C

MANU

PRES

A1

EBAV

USIN

ASS

TSME

NETT

FINI

MP

A1

A2

B

C

MANU

PRES

EBAV

USIN

ASS

TSME

NETT

FINI

0,2

4,8 0,8

0,9 1,3

4,1 0,8 0,1 0,6

1,6 0,4 0,2

3,6 0,5 2 0,1 1

1,3 8

1,1 0,7

2,3 0,4

0,4 2,3

MPTSEL MACH

TSEL

MACH

MP

0,3

A1

6

2

0 0,3 0 2,9 6,2 6,3 0,8 5,7 2,1 7,6 5,4 0 12,8 25 2 22,4

COND CONDCOND

Secteurs avec flux et risques liés

aux ambiances physiques

Secteurs restantsavec flux matières

100

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Une classification (méthode de Paretopar exemple) permet de positionner lessecteurs sur une structure en «nid d’a-beille» comme au § 1.4.1 et ensuite de réa-liser un schéma d’implantation avec dessecteurs de surfaces unitaires comme surla figure 8.

L’outil logiciel Factoryplan permet desimuler différentes valeurs de pondérationentre les flux et les proximités et d’analy-ser la stabilité des projets d’implantation.

La figure 12 présente un projet d’im-plantation montrant les importances rela-tives des différents secteurs dans le pro-cessus de positionnement des secteurs.

1.7. Implantation généraletenant compte des besoins en surfaces

La méthode exposée dans ce paragraphes’intéresse au cas où l’implantation généra-le est basée sur le mixte proximités et flux.Cependant, elle est applicable au cas oùl’implantation est basée sur les liaisonsfonctionnelles (§ 1.4) et au cas où elle estbasée sur les flux matières seuls (§ 1.5).

Jusqu’à présent les méthodes et sché-mas présentés sont indépendants des be-soins en surfaces. Dans les différents sché-

mas présentés jusqu’à maintenant, les sur-faces des secteurs sont toutes égales à lavaleur 1 par convention.

Maintenant ces besoins sont évaluéssecteur par secteur.

1.7.1. Calcul des besoins prévisionnelsen surfaces des secteurs

Pour les secteurs indépendants desflux matières

Il est évalué les surfaces conformémentaux recommandations ou normes [2]; cesont généralement des bureaux. Si certainssecteurs incluent des équipements, les sur-faces sont calculées de la manière exposéeci-dessous.

Pour les secteurs liés à la circulationextérieure

Le calcul des besoins en surface est réa-lisé en fonction des pointes de trafic pré-visibles. Une zone de parking d’attentepour le déchargement des camions est di-mensionnée en fonction du nombre maxi-mal de camions admis et des recomman-dations sur les surfaces de stationnement.

Les voies de circulation ne sont pasconsidérées comme des secteurs, cepen-dant les surfaces correspondantes devrontêtre prises en compte dans l’implantationgénérale (exemple : voies de circulationdes camions et véhicules légers : 6,5 m endouble sens - [3]).

Pour les secteurs liés aux fluxmatières

On calcule le nombre d’unités de res-sources nécessaires. A partir du program-me prévisionnel de production desgammes de fabrication donnant le tempsopératoire de la ressource par produit, oncalcule le nombre d’unités de la ressourcenécessaire pour assurer le programme deproduction (voir § 1.3.4).

Exemple :Soit le produit PVolume de production annuel = 100000.Gamme pour P : ressources R1, R2, R3, etc.

R1 est composée de tours, le temps opé-ratoire sur le tour est de 5 minutes.

Nombre d’heures de travail par jour :8 heures,

Temps utile machine hors arrêt et inci-dent : 7 heures soit 420 min (temps pro-ductif).

La capacité journalière d’un tour estdonc de 420/5 = 84 produits.

Soient 220 J travaillés par an. La capaci-té de production annuelle d’un tour est de220 x 84 = 18480 produits.

Le nombre de tours nécessaires pour

répondre aux besoins est de 5,5 soit 6tours (100000/18480 = 5,5).

Le secteur 1 représentant la ressource R1 est composé de 6 tours, on calculealors les surfaces au sol occupées par cesmachines, les surfaces pour les opérateurs,les dégagements et accès pour la mainte-nance [2] donnant ainsi la surface néces-saire pour implanter le secteur 1.

A ces surfaces nettes utiles, on peutappliquer des coefficients majorants pourtrouver la surface hors œuvre nette. Cettemajoration correspond aux surfaces pourles sanitaires, vestiaires, douches, pour lescirculations horizontales (paliers, allées),pour les circulations verticales (ascenseurs,escaliers, gaines), pour les locaux tech-niques communs non définis en tant quesecteurs.

Pour les bureaux : coefficient 1.35.Pour les laboratoires, ateliers de fabrica-

tion, bureaux liés à la fabrication : coeffi-cient 1.10.

Pour la maintenance, stockage intérieur,logistique : coefficient 1.30.

Pour les locaux d’accueil : coefficient1.35.

Remarque :Si ces locaux sanitaires, vestiaires ont été définis entant que secteurs, il ne faudra pas les compter dansce coefficient de majoration.On trouvera des méthodes de calcul des besoins ensurface dans [4] et [5].

1.7.2. Méthode pour l’implantationgénérale

On part du projet d’implantation «mixte»(proximités + flux) du paragraphe 1.6, réa-lisé avec des surfaces unitaires égales pourtous les secteurs (fig. 12).

Le calcul des besoins en surfaces donnela surface totale nécessaire. A partir d’unepremière ébauche du plan masse, tenantcompte de la configuration du terrain surlequel se fera la nouvelle implantation, onvient positionner les secteurs niveau parniveau, suivant l’ordre du schéma «nidd’abeille».

Explication sur un exemple simplifiéLa méthode mixte «proximités et flux»

(§ 1.6) donne le schéma en «nid d’abeille»de la figure 13. Le calcul des besoins ensurfaces des secteurs donne le tableau sui-vant (en m2) :

S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12 S1370 210 160 120 245 95 235 54 182 77 228 130 42

16

Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

Secteur de plus fort poidsEntrée/Sortie Poids Lourds

Second secteur de plus fort poidsStock matières premières

L

CHIM

MP CPRES

A1COMPMANU

L

SOCMAINT METH

VESTI

EXPED

ADMIMACH

A2

QUAL

RECEPTES-PL

BACC

ES-VL

PARK

VL EBAV

ASSUSIN

FININETT

EFFLCOND

TSME

TSEL

Fig. 12. Implantation basée sur le mixtedes proximités et des flux matièresLayout based on combination of proximity and flowsof materials

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

Le besoin total en surface est de1848 m2.

Le niveau 1 (S1 + S3 + S8) nécessite284 m2, le niveau 2 (S4 + S2 + S9 + S10)nécessite 589 m2, le niveau 3 : 568 m2 etle niveau 4 : 407 m2.

L’ensemble des secteurs est implantédans un bâtiment de 55 m x 33,6 m soit1848 m2.

Les secteurs sont implantés sur la surfa-ce totale de bâtiment.

Pour S1 + S3 + S8, la largeur X est égaleà 33,6 m, l’autre dimension Y est doncégale à la surface divisée par la largeur soit284 m2/33,6 m = 8,4 m.

Pour S4 + S2 + S9 + S10, on trouve unedimension Y de 17,5 m, etc.

Ensuite, pour chaque secteur on calculel’autre dimension sachant que les surfacessont supposées être rectangulaires S1 :(surface = 70 m2)/(8,4 m) = 8,3 m en X.

S3 : 160 m2/8,4 m = 18,9 m en X.Ceci permet de passer à un schéma

d’implantation comme celui de la figure 14.

Exemple réel� Méthode «manuelle»A partir de l’exemple réel retenu ici, on

applique la méthode manuelle au schémade la figure 12 construit à partir du sché-ma en «nid d’abeille». On obtient alors unschéma d’implantation ressemblant à ceuxde la figure 15.

� Outil logicielLe logiciel Factoryplan opère de maniè-

re semblable avec la possibilité de prendreen compte en données la proportion entrela longueur et la largeur de chaque secteurou des surfaces de secteurs en forme de L.

La première étape consiste à positionnerles secteurs par niveaux en prenant dessurfaces carrées pour chaque secteur (fig.15a).

Ensuite, en fonction de la configurationdu bâtiment, on ajuste la proportion lon-gueur, largeur de certains secteurs. Par ité-rations successives, on obtient un projetd’implantation répondant aux principauxcritères définis par l’utilisateur : proximités,éloignements, flux matières (fig. 15b).

(Dans cet exemple le compresseur(COMP) a été permuté avec A1 car c’estun secteur bruyant que l’on souhaite isoleren périphérie du bâtiment. De même, lesecteur MACH, séparation des pièces enmachines, est éloigné des bureaux admi-nistratifs en le permutant avec A2.

Dans ce qui suitAu § 1.8, nous revenons sur les modifications pos-sibles de ce schéma suite à la phase de validation etde respect des contraintes : circulation, ambiancesphysiques, flux matières.

NIVEAU 2 S4 S2 S9 S10

NIVEAU 3 S5 S6S11

NIVEAU 4 S7 S12 S14

NIVEAU 1 S1 S3 S8

NIVEAU 2

NIVEAU 3

NIVEAU 4

NIVEAU 1

8,417

,516

,9

55,0

12,1

8,3 18,9 6,4

S1 S3 S8

6,8

33,6

12,0 10,4

S4 S2 S9

4,4

S10

13,5 14,5

S11 S5

5,6

S6

19,4 10,7

S7 S12

3,5

S13

RECEPT MP C PRES

COMP A1B

MANU

ESPL

ACC

ESVL

MACHADMI A2

L-SOC

USIN

ASS

MAINT

EFFL

TSMENETTFINI

QUAL

VESTI

EXPED COND

TSEL

L.CHIM

EBAV METH

PARKVL

RECEPT

MP C PRES

COMPA1BMANU

ESPL

ACC

ESVL

MACHADMIA2

L-SOC

USIN

ASS

MAINT

EFFLTSMENETTFINIQUAL

VESTI

EXPED COND TSEL

L.CHIM

EBAV

METH

PARKVL

Fig. 13. Positionnement des secteursniveau par niveau, suivant l’ordre duschéma en nid n’abeillePositioning of sectors, level by level, in the orderof the "honeycomb" diagram

Fig. 14. Schémad’implantation dessecteurs en tenant

compte des surfaces Sector layout diagram

taking surface areas into account

Fig. 15a. Positionnement des secteurspar niveau en travaillant d’abord avec dessurfaces carrées Positioning of sectors by level, working first withsquare areas

Fig. 15b. Ajustement, par itérations suc-cessives, des proportions des secteurs enfonction de la configuration du bâtiment Adjustment, by successive iteration, of the proportionsof the sectors according to the configuration of thebuilding

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

1.8. Validation du projet d’implantation générale

Cette étape de validation est réaliséeavec les futurs utilisateurs qui ont étéimpliqués tout au long du processus

A partir du schéma d’implantation géné-rale du type de celui de la figure 15b, onpeut construire une première maquette vi-sualisant les surfaces des secteurs, les al-lées de circulation des véhicules, des en-gins et des personnes, les échanges etcommunications entre les services, les fluxdes matières et produits.

Le projet d’implantation générale résulted’un compromis multicritère cherchant àoptimiser les objectifs : de réduction desrisques, d’amélioration des conditions detravail, d’augmentation des performancesde l’entreprise.

Dans cette étape de validation, cette ma-quette peut aider à s’assurer que le projet deconception ne s’est pas dégradé au cours dudéroulement du processus et que l’on esttoujours cohérent par rapport à ces objectifs.La participation des futurs utilisateurs à lavalidation peut-être facilitée par l’existenced’une telle maquette représentative.

Une analyse fine de l’implantation estréalisée en regard des points suivants

� la position des secteurs avec du per-sonnel en fonction de l’éclairage naturelpar des baies en façades et par rapport àla vue sur l’extérieur;

� les secteurs bruyants, qui n’ont pu êtretraités pour des raisons techniques ou éco-nomiques, sont examinés en fonction deleur localisation. Si, pour des raisons d’or-ganisation de la production et de flux desproduits, on est amené à implanter un sec-teur bruyant proche d’autres secteurs avecdes opérateurs, on étudiera les solutionssuivantes : réduction du bruit à la source,réduction du bruit direct vers les autressecteurs en isolant ou en fermant partiel-lement le secteur bruyant, si cela est pos-sible. Dans un atelier ouvert, le bruit pour-ra être atténué en suspendant des bafflesd’absorption du bruit réfléchi ou/et en trai-tant les murs et le plafond. Pour diminuerle bruit direct, des séparations ou cloisonsabsorbantes peuvent être utilisées, sachantqu’elles créent des inconvénients pour lesflux matières et la visibilité dans l’atelier etêtre ainsi cause d’accident.

Les secteurs identifiés avec des contrain-tes thermiques (chaleur), de pollutionsspécifiques, de vibrations sont de nouveauanalysés quant à leur localisation par rap-port aux autres secteurs, des modificationspouvant être apportées en trouvant une

localisation plus opportune dans une zoneexcentrée facilitant par exemple une ven-tilation plus efficace.

Cette validation globale vérifie donc quel’on prend bien en compte simultanémentles facteurs de réduction des risques,d’amélioration des conditions de travail etd’augmentation des performances de fa-çon à obtenir un projet satisfaisant pourl’ensemble des futurs utilisateurs.

La figure 16 présente une modificationde la localisation de certains secteurs parrapport à la figure 15b, de façon à tenircompte d’un certain nombre d’élémentsexposés dans ce paragraphe.

Les secteurs compresseur (COMP), localproduits chimiques (L-CHIM) et traitementde surface électrolytique (TSEL) sont misen périphérie pour avoir des ouverturesou des accès sur l’extérieur du bâtiment(réduction des risques et des nuisances).

Le secteur Parking-VL (PARK-VL) estséparé de la production mais proche desaccès sur le site et des vestiaires du per-sonnel.

L’implantation des secteurs sur ce schéma est don-née à titre illustratif et n’a donc pas de caractèregénéral.

RECEPT MP C PRES

COMPMACHA1BMANU

ES-PL

ACC

ESVL

ADMI A2

L-SOCUSIN ASS MAINT

EFFLTSMENETTFINIQUAL

VESTI

EXPED

COND TSEL

L.CHIM

EBAV METH

PARKVL

RECEPT MP C PRES

COMPMACHA1BMANU

ES-PL

ACC

ESVL

ADMI A2

L-SOCUSIN ASS MAINT

EFFLTSMENETTFINIQUAL

VESTI

EXPED

COND TSEL

L.CHIM

EBAV METH

PARKVL

Fig. 16. a) Projet d’implantation générale avec les trois secteurs de plus fort poids. b) Tracé des liaisons avec les secteurs à éloigner a) General layout project with the three heaviest sectors. b) Diagram of links with sectors to be kept remote

a) b)

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2. Méthode pour l’im-plantation détaillée

A partir de l’implantation générale rete-nue, il est défini les secteurs qui serontanalysés plus finement. Ce sont des bu-reaux ou des espaces de production cor-respondants aux secteurs définis précé-demment et constituant un atelier ouplusieurs ateliers de fabrication.

Dans ce qui suitNous utilisons le terme «atelier» pour désigner lazone sur laquelle porte l’implantation détaillée.

La figure 17 présente la méthode pourl’implantation détaillée et l’organisation dece chapitre.

2.1. Recueil des données sur l’ac-tivité

Ces données sont cohérentes avec cellesutilisées pour l’implantation générale. Parexemple, si les données recueillies pourl’implantation générale sont au niveau desfamilles de produits, ici les données pour-ront être au niveau des produits eux-mêmes. Ainsi, les quantités de productionpour les familles sont cohérentes avec lesquantités définies pour les produits consti-tutifs de la famille, de même au niveau desgammes, etc.

Ces données sont celles définies pour lagestion de production : les gammes de fa-brication, les postes de charges (ou res-sources ou équipements) utilisés, lesmoyens de manutention et de transport, lastructure ou la nomenclature des produits,le programme de production.

Les tableaux de recueil des donnéessont donc semblables à ceux du tableau I(§ 1.4). Une autre forme de tableaux dedonnées est présentée plus loin (tableauVI).

Pour les gammes : enchaînement desopérations de fabrication, temps opéra-toires (opérateurs et machines), postes decharges (machines, équipements), moyensde manutention.

2.2. Détermination des moyens àmettre en œuvre et calcul dessurfaces

2.2.1. Définition des scénarios d’im-plantation

En fonction des choix d’organisation dela fabrication retenus lors de l’implantationgénérale et compatibles avec les objectifsde l’entreprise définis au § 1.1, on préciseles choix possibles pour les implantationsdes machines et équipements à l’intérieurde chaque secteur.

Lors de la phase de l’implantation géné-rale, chaque secteur est traité globalement,sans être décomposé. Si l’on souhaite ana-lyser plus finement certains équipements àl’intérieur d’un secteur, il est nécessaire decréer autant de secteurs correspondants.

Dans cette phase d’implantation dé-taillée, on évalue différents scénarios d’im-plantation des machines et des postes detravail, des surfaces de stockage pour lesen-cours de fabrication, des allées de cir-culation, etc. On définit donc le position-nement des moyens de production à l’in-térieur des secteurs.

Exemple :Dans un secteur, on peut avoir le choix

entre implanter une fabrication en formede L ou deux unités en forme de I, suivantle schéma de la figure 18.

Les flux entrants et les flux sortants avecles autres secteurs sont les mêmes pour lesdeux scénarios d’implantation étudiés.

(Flux entrants = produits en provenancede l’opération de fabrication en amont, ap-provisionnement de pièces, emballage,etc.).

(Flux sortants = flux vers l’opération enaval, flux de déchets, etc.).

19

Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

Recueil de données sur l'activité :Produits (quantités), gammes de fabrication,

ressources (machines), opérateurs

Définition de scénarios d'implantationDéfinition des moyens de manutention

Définition des surfaces (machines, postes, allées)

Implantation détaillée basée sur les flux, les surfaces et des risques potentiels (ambiances physiques, manutention)

Validation et amélioration de l'implantation détaillée :

évaluation finale du projet par les futursutilisateurs et modifications éventuelles

Analyse complémentairebasée sur une modélisation

et une simulation "dynamique"du fonctionnement

des installations

(optionnel)

Fig. 17. Méthode pour l’implantationdétaillée (un ou plusieurs ateliers)Detailed layout method (one or more workshops)

Secteur en forme de L Secteur en forme de I

Secteur

stock

déchets

Secteur

stock

produits

finis

Secteur

stock

matières

premières

Secteur

stock

pièces et

composants

Secteur

emballage

Secteur

stock

déchets

Secteur

stock

produits

finis

Secteur

emballage

Secteur

stock

pièces et

composants

Secteur

stock

matières

premières

Fig. 18. Modèles d’implantation des fabrications en forme de L ou en forme de IModels for the layout of L-shaped or I-shaped units

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Lors de cette étape, on prend en comp-te l’organisation et les conditions de tra-vail, par exemple on évite d’avoir destemps opératoires courts et une parcellisa-tion des tâches afin de minimiser les gestesrépétitifs pouvant créer des risques detroubles musculosquelettiques. Plusieursopérations de nature différentes sont af-fectées aux opérateurs pour diversifier lesgestes opératoires et augmenter le tempsde cycle de l’opérateur.

De même, pour limiter les contraintesde temps liées à un enchaînement rigidedes tâches entre les opérateurs, on placedes stocks tampons inter-opérations dequelques produits permettant de décou-pler les activités des opérateurs.

2.2.2. Définition des moyens de manutention et transport

Les scénarios possibles sont complétéspar le choix des moyens de manutention(la plupart des moyens de manutentionont été définis lors de la phase implanta-tion générale).

Les choix s’effectuent selon des critèrestechniques (poids, volume à transporter),de coûts (quantités), de prévention desrisques. Il est envisagé les risques liés à lacirculation des opérateurs et des engins, lesrisques liés aux manipulations des conte-nants, aux encombrements des en-coursen attente de transport, à la visibilité, etc.

Si le mode de fabrication retenu le per-met, un transport mécanisé en continu(convoyeur, tapis) diminue les risquesd’accidents liés aux manutentions ma-nuelles (prise et dépose de charge) et autransport (croisement de flux, coactivité).

2.2.3. Calcul des besoins en surfacepour les machines, les postes de tra-vail, les allées de circulation

Le calcul des surfaces globales des sec-teurs a été effectué pour la phase de l’im-plantation générale.

Ici on précise le découpage des sur-faces, correspondant aux différents équi-pements, à l’intérieur de la surface totaledu secteur.

Il est tenu compte des surfaces de dé-gagement pour les postes de travail et del’accessibilité auprès des machines pour lamaintenance. Si des stocks d’en-cours sontprévus auprès des postes, les surfaces cor-respondantes sont inclues. Les largeursdes allées de circulation sont calculées se-lon les modes de manutention et de trans-port retenus. (Convoyeurs, chariots auto-moteurs, transpalettes, etc.) (voir [2, 3]).

Exemple :- la largeur d’un passage habituel entre

machines ou pour l’accès au poste de tra-vail est de 800 mm minimum,

- la largeur d’un accès pour une inter-vention occasionnelle (dépannage, main-tenance...) peut être réduite à 600 mm,

- l’accès entre deux palettes, conteneursdéposés à côté du poste de travail est de500 mm minimum avec des moyens delocalisation (butées, signalisation par pein-ture au sol, etc.),

- le débattement sur le devant d’unposte de travail est de 1000 mm minimumd’avant en arrière. S’il existe une allée decirculation, le débattement est de1500 mm minimum.

2.3. Implantation détaillée baséesur les flux matières, les surfaceset les risques potentiels

De manière générale, il existe cinqgrandes catégories de facteurs de risquespotentiels.

1) Les facteurs reliés aux matériels etaux matières.

(outils, machines, moyens de manuten-tion, matières et produits, etc.)

2) Les facteurs reliés au milieu, à l’envi-ronnement du travail.

(ambiances physiques, poste de travail,bâtiments, voies de circulation, etc.)

3) Les facteurs liés à l’organisation et auxméthodes de travail.

(mode d’organisation de la fabrication,cadence, etc.)

4) Les facteurs liés à la réalisation destâches et à leur déroulement par rapport àla procédure de travail.

5) Les facteurs liés aux personnes et àleur comportement.

Les implantations sont concernées sur-tout par les trois premières catégories defacteurs : matières/matériels, milieu/envi-ronnement, méthodes/organisation du tra-vail.

Il est considéré par la suite les risquespotentiels relevant de ces trois catégories.

2.3.1. Analyse du scénario d’implan-tation en fonction des risques liés auxambiances physiques

Ces principaux risques ont été analyséslors de l’implantation générale. Dans ceparagraphe, l’analyse est affinée à l’inté-rieur du secteur (ou des secteurs).

L’évaluation du niveau sonoreUn niveau excessif peut entraîner un dé-

placement de certaines machines oupostes de travail avec des conséquencessur les implantations envisagées.

Pour évaluer les niveaux sonores et éta-blir une cartographie du bruit, il est inté-ressant d’utiliser le logiciel de calcul prévi-sionnel Rayscad+ [6].

Le thermiqueEn fonction des machines sources de

chaleur, de l’exposition et des baies vi-trées, il est nécessaire d’évaluer les condi-tions de température. Des conditions ex-cessives pouvant amener à revoir certainesimplantations ou à installer des moyens dechauffage ou de refroidissement (voir [2]).

La ventilationLa localisation des équipements avec

une pollution spécifique doit être correcteen fonction des moyens de ventilation ouaspiration mis en œuvre de façon que lazone polluée soit circonscrite et traitée fa-cilement.

La vue sur l’extérieur A hauteur des yeux, elle implique de

s’assurer que les postes de travail sontbien implantés de manière préférentielle àproximité des baies vitrées.

Le risque chimiquePour évaluer les niveaux de pollution et

le choix de solution de traitement, il est in-téressant d’utiliser un outil logiciel de cal-cul prévisionnel tel que EOL-3D [7].

Les autres risques potentielsDans la mesure du possible les implan-

tations sur plusieurs étages sont à éviter,de même que les dénivelés de hauteur surun même étage, car les risques de chutesou de glissades augmentent.

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2.3.2. Analyse des risques liés auxmanutentions et aux transports

Une fois retenu un scénario d’implanta-tion répondant aux objectifs d’organisationde production, de niveaux d’ambiancesphysiques et de conditions de travail, il estanalysé les risques potentiels relatifs auxmanutentions et aux transports.

Dans le § 2.2.2, il a déjà été effectué uneévaluation des risques liés aux engins demanutention eux-mêmes, de façon à aiderau choix des moyens. Il est analysé ici, lesrisques compte tenu de la disposition deslieux et des aspects dynamiques de ma-nutention des charges.

Dans la mesure du possible, on évitela manutention manuelle de chargespar les opérateurs.

Lorsque le port de charges ne peut êtreévité, on vérifie que l’on ne dépasse pas leslimites suivantes (voir [8]):

pour un homme :charge < 30 kg et distance < 30 mcharge journalière portée < 12,5 tonnespour une femme :charge < 15 kg et distance < 30 mcharge journalière portée < 6,2 tonnes

Les moyens de manutention retenussont analysés finement afin de mini-miser les risques potentiels

De manière générale, il est défini 5grandes catégories de moyens de manu-tention et transport :

1) Moyens de manutention au poste detravail :

ce sont les retourneurs, les tables éléva-trices, les aides à la préhension des pro-duits (palonnier à ventouse pneuma-tique), etc.

2) Moyens de manutention et de trans-port entre deux postes de travail ou entreun poste et une zone de stockage

Transporteurs manuels : chariots, trans-palettes à main, etc.Transporteurs mécanisés discontinus :chariots élévateurs, transpalettes élec-triques, manipulateur (à ventouse, élec-trique), potences, ponts roulants, pa-lans, chariots tridirectionnels, chariotsautoguidés, etc.Transporteurs mécanisés continus :convoyeurs à rouleaux, convoyeurs aé-riens, tapis transporteurs, systèmespneumatiques à dépression pour lesgranulés et les poudres, etc.

3) Moyens de manutention liés auxcontenants pour l’approvisionnement desmatières et l’évacuation des produits.

Livraison à partir du fournisseur et dis-tribution en fabrication avec les mêmescontenants facilement manutentionnés.(boîtes, chariots, palettes, etc.)Pour l’évacuation ou le stockage desproduits finis : utilisation de systèmes derangement (casiers, racks mobiles) faci-litant le transport et la mise en stock.

4) Moyens de manutention liés aux ou-tillages et au travail de changement et deréglage des outils :

préparation et stockage des éléments àchanger sur un moyen de manutentionspécifique, dédié avec les outils néces-saires.

5) Moyens de manutention liés à l’éva-cuation des déchets :

systèmes mécanisés d’évacuation versun compacteur, tapis d’évacuation versune benne, etc.

Pour chacune de ces catégories, il estvérifié que les choix des moyens de ma-nutention retenus dans le scénario d’im-plantation sont bien les plus efficientspour les critères de productivité et de pré-vention des risques.

Par ailleurs, il est analysé les chutes pos-sibles d’objets lors des opérations de ma-nutention et de transport. Le système demanutention n’étant pas directement lacause du risque, mais davantage le systè-me de fixation des charges transportées oules types de contenants utilisés.

2.3.3. Amélioration du projet d’im-plantation détaillée

A ce stade, on a défini un scénario d’im-plantation satisfaisant :

� un mode d’organisation souhaité de lafabrication,

� la prévention des risques liés :aux ambiances physiquesaux surfaces (dimensionnement des

postes de travail, des allées, etc.)aux manutentions et transportà l’organisation du travail

A partir du plan de production, desgammes de fabrication et des ressources(machines, moyens de manutention, §2.1),on calcule les flux matières entre les diffé-rents points de l’implantation. (calcul ana-logue à celui du § 1.4.1).

Le projet d’implantation est alors analy-sé en fonction des flux matières à l’inté-rieur des secteurs. Il peut alors être modi-fié si des trafics trop importants ou deszones d’encombrement sont décelés.

Analyse des flux par deux méthodes:une méthode manuelle et un outil logi-ciel «Factoryflow»

� Méthode manuelleA partir du scénario d’implantation défi-

ni jusqu’à ce stade et du plan de l’atelieravec les postes de travail, les machines, lesallées de circulation, on réalise une carto-graphie des flux.

On peut se baser sur le tableau des fluxdéfini ci-dessus, ou bien dérouler chaquegamme de fabrication sur les différentspostes de charge de l’atelier.

On calcule ainsi les trajets représentatifsdes gammes et en fonction des quantités,des volumes des contenants, des moyensde transport utilisés, on détermine les in-tensités de trafic.

La prise en compte de tous les produits,ou des produits représentatifs de l’atelier,permet de connaître l’ensemble du trafic.

� Outil logicielL’outil logiciel Factoryflow [9] permet

d’analyser les flux entre les postes de char-ge (postes de travail, machines).

Des sélections sur les produits permet-tent de classer les produits selon leurcontribution au trafic. Un diagramme (dis-tance-intensité du trafic) permet d’identi-fier les produits ne circulant pas de ma-nière optimale dans l’atelier, c’est-à-direparcourant beaucoup de distance avec unnombre de mouvements importants à cau-se de l’implantation des ressources qu’ilsutilisent.

Un diagramme des intensités du traficentre les différentes ressources permet d’i-dentifier et de hiérarchiser les zones d’en-combrement et de difficulté de circulation.

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Validation du projet d’implantationpar les futurs utilisateurs

En fonction des résultats obtenus avec laméthode manuelle ou avec l’outil logiciel,on peut être amené à modifier l’implanta-tion de certaines ressources de façon à di-minuer la longueur des trajets et les zonesd’encombrement.

Lors de cette phase d’amélioration del’implantation, on doit veiller à ne pas ladégrader par rapport aux ambiances phy-siques, aux surfaces de travail optimales etaux risques liés à la manutention.

Il est fondamental de recueillir les avisdes futurs utilisateurs pour évaluer etconforter les éléments suivants du projetd’implantation :

les opérations de manutention et trans-port, les espaces de travail, la circulationdes personnes et des engins, les condi-tions de travail liés aux ambiances phy-siques (bruit, lumière, chaleur, etc.), l’or-ganisation du travail.

L’examen de ces facteurs peut amener àcorriger le schéma d’implantation afin d’at-teindre un compromis satisfaisant pourl’ensemble des futurs utilisateurs.

Exemple simplifié utilisant l’outil logicielFactoryflow

- Un seul produit à fabriquer : uneéchelle dont le programme prévisionnelannuel est de 250000.

- La gamme de fabrication et les moyensde manutention sont dans le tableau VI.

RemarqueLa gamme et la structure du produit (échelle) sontsur le même tableau (il faut 12 vis, 2 rampes-maincourante, 3 marches, 1 emballage, 3 agrafes, 14 %d’une barre d’aluminium pour fabriquer une échelle).

L’implantation générale a permis de po-sitionner les 8 secteurs de l’unité de pro-duction (figure 19a).

Ces secteurs sont : la réception, l’expé-dition, l’extrusion, le traitement thermique(FOUR), le secteur fabrication des rampes(RRAILS), le secteur des marches(MMARCHE), le secteur assemblage (AS-SEMBL), le secteur emballage.

Les flux matières ont été optimisés sui-vant les liaisons directes entre les secteurs.

- L’implantation détaillée «pénètre» àl’intérieur des secteurs avec la définitiondes circuits matières entre les différentséquipements et compte tenu des allées decirculation. L’outil logiciel permet de cal-culer les intensités des flux matières (mou-vements), de calculer les coûts des manu-tentions sur les différentes liaisons, demodifier les implantations à l’intérieur dessecteurs (ou même de déplacer des sec-teurs) et donc par itérations successivesd’améliorer l’implantation détaillée(fig. 19b).

2.4. Implantation détaillée baséesur une «simulation dynamique»

2.4.1. Analyse fine de l’implantationavec une simulation en fonction du temps

Le scénario d’implantation défini précé-demment repose entre autres, sur des in-tensités de trafic calculées sur une périodede temps, généralement l’année : c’est uneapproche «statique».

Dans ce paragraphe en se basant surl’implantation déterminée au § 2.3, onconstruit un modèle du système de pro-duction (installations, moyens de manu-tention, mode de gestion) et on simuleson fonctionnement dans le temps. Pource faire, on construit un modèle informati-sé qui va reproduire le fonctionnementréel de l’atelier en fonction du temps.

De nombreux logiciels de simulationdynamique existent sur le marché : Siman,Witness, Automod, Cadence, TaylorII, etc.

L’enregistrement chronologique de la si-mulation permet de «voir» le comporte-ment de l’installation, d’identifier les zonesde saturation des flux et de forte densitéde circulation d’engins, de connaître lescharges des machines, des engins de ma-nutention et des opérateurs.

FICHIER DES GAMMESPRODUIT COMPOSANTS quantité secteur secteur moyen nb unités temps taille temps taux Group

pièces par produit origine destinataire manutention manutention changemt lot opératoire rebut Code

ECHELLE VIS 12 RECEPT ASSEMBL MANUE 1000 0 1 0 0 0ALU 0,14 RECEPT EXTRUS CHAR 20 0 1 0 0 0

RAMPE 2 EXTRUS FOUR CONV1 1 0 1 0 0 0RAMPE 2 FOUR RRAILS CHAR 50 0 1 0 0 0RAMPE 2 RRAILS ASSEMBL CHAR 50 0 1 0 0 0

MARCHE 3 EXTRUS FOUR CONV1 1 0 1 0 0 0MARCHE 3 FOUR MMARCHE CHAR 65 0 1 0 0 0MARCHE 3 MMARCHE ASSEMBL CHAR 65 0 1 0 0 0ECHELLE 3 ASSEMBL EMBAL CONV2 1 0 1 0 0 0ECHELLE 1 EMBAL EXPED CHAR 25 0 1 0 0 0

BOITE 1 RECEPT EMBAL CHAR 100 0 1 0 0 0AGRAF 3 RECEPT EMBAL MANUE 1500 0 1 0 0 0

FICHIER MOYENS DE MANUTENTIONPERIODE DE TEMPSANNEEnom type coût coût coût temps temps vitesse quantité efficacitémoyen moyen investissement horaire horaire disponible prise moyenne (%)manutention manutention opérationnel opérateur an dépose m/minCONV1 convoyeur 25000 5 0 115200 0 0 0 0CONV2 convoyeur 25000 5 0 115200 0 0 0 0CHAR chariot élévateur 3500 5 15 115200 1 80 1 70MANUE transpal.main 100 0 10 115200 1 16 1 70

TABLEAU VI

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Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 174, 1er trimestre 1999

Si des points critiques sont détectés(zones d’encombrement, surcharge depostes de travail, engins, etc.) on est ame-né à modifier l’implantation afin de mieuxrépondre aux objectifs fixés.

2.4.2. Validation et évaluation, parles utilisateurs, de l’implantation enfonction des risques potentiels

Comme dans le § 2.3.3, les utilisateurssont amenés à donner leur avis et à pou-voir modifier certains aspects de l’implan-tation de façon à réduire les facteurs derisques liés aux moyens matériels, aux am-biances physiques, à l’organisation et mé-thodes de travail.

1. MONTEAU M., FAVARO M. - Bilan des mé-thodes d’analyse a priori des risques. Des contrôles àl’ergonomie des systèmes. Cahiers de Notes Do-cumentaires - Hygiène et Sécurté du travail,1990, 138, pp. 91-122.2. Conception des lieux de travail. Démarches, mé-thodes et connaissances techniques. Paris, INRS,1997, ED 718, 93 p.3. Le guide de la circulation en entreprise. Paris,INRS, 1996, ED 800, 54 p.4. JABOT R. - Implantation et manutentions dansles ateliers. Editions Hommes et technique.5. DEJEAN P.H., PRETTO J., RENOUARD J.P. -Organiser et concevoir des espaces de travail. Mon-trouge, Editions de l’ANACT, 1988.6. Acoustique prévisionnelle – Rayscad. Vandœu-vre-lès-Nancy, INRS, Notes scientifiques et tech-niques de l’INRS nos 49 à 56 et 67.ONDET A.M., BARBRY J.L. - Prévision des niveauxsonores dans les locaux industriels encombrés à l’aidedu logiciel d’acoustique prévisionnelle Rayscat. Ca-hiers de Notes Documentaires - Hygiène et Sécuritédu Travail, 1991, 142, pp. 41-53.7. Logiciel de ventilation prévisionnelle EOL-3D.Villiers-lès-Nancy, Alise - Conseils et logiciels, Dos-sier technique.FONTAINE J.R., BRACONNIER R., RAPP R. etcoll. - EOL : un logiciel de ventilation prévisionnelleapplicable à l’assainisssement de l’air des locaux detravail. Cahiers de Notes Documentaires - Hygièneet Sécurité du Travail, 1996,165, pp. 409-424.8. Méthode d’analyse des manutentions manuelles.Paris, INRS,1994, ED 776, 63 p.9. A notre connaissance les outils logiciels facto-ryplan et factoryflow, développés aux Etats-Unis parCimtechnologies Corporation/EAI sont distribuésen France par Simcore - Tour Aurore, 18 Place des re-flets, 92975 Paris - La Défense 2 cedex.

MMARCHE FOUR RRAILS

RECEPT

EXPED

EXTRUS

ASSEMBL

EMBAL

MMARCHE FOUR RRAILS

RECEPT

EXPED

EXTRUS

ASSEMBL

EMBAL

Fig. 19a. Implantation générale des sec-teurs. Flux matières : liaisons directesentre les secteursGeneral layout of sectors. Flows of materials: directlinks between sectors

Fig. 19b. Implantation détaillée des sec-teurs. Flux matières : circuits réels versles postes de travail des secteursGeneral layout of sectors. Flows of materials: real cir-cuits towards sector workplaces

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