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II ASTÉRIX CHEZ LES BALBYNIENS

ALBERT UDERZO, DESSINATEUR D’ASTÉRIX

Les lauriersd’UderzoAncien habitant de la cité du Pont-de-Pierre où il a créé Astérixaux côtés de René Goscinny, ce virtuose du crayon est aussi unhomme blessé par le manque de reconnaissance de ses pairs.

1959

Longtemps, Albert Uderzoplus timide, moins volubileque son compère René Goscinny, fut l’homme del’ombre. Mais après la mortde son ami en 1977, vexé par

les dizaines d’articles annonçant la fin d’As-térix, le dessinateur entend s’imposer. Pasquestion d’enterrer ses enfants de papier !Un autre homme se montre au grandjour, un jeune quinquagénaire blessé etbien décidé à prendre sa revanche. Obligéde finir Astérix chez les Belges chez Dar-gaud sous peine d’amen de faramineusealors que René Goscinny voulait fuirl’éditeur pour cause de contrat désavan-tageux, Albert Uderzo crée les éditionsAlbert-René d’où sort Le Grand Fossé en1980. La machine est relancée. Et le créa-teur d’Obélix propulsé progressivementbusinessman. Une image qui lui colle toujours à la peau et dont il n’aura decesse de se débarrasser. En vain. C’est

IL Y A 50 ANS…NAISSANCE D’UN MYTHE

La date exacte de la naissance d’Astérixreste un mystère. Seule certitude, il fait

chaud en cet été 1959. Albert Uderzo etRené Goscinny boivent des pastis, fument

au balcon d’un trois-pièces de la cité duPont-de-Pierre avec vue sur le cimetière de

Pantin, pour trouver une idée. Il n’y a pas uneminute à perdre. Le premier numéro de Pilote

doit sortir le 29 octobre. Puisqu’il faut inventer unesérie française afin de contrer la BD belge dominante, le père duPetit Nicolas attaque: “Cite-moi les périodes les plus marquantes denotre histoire de France!”. La préhistoire est déjà utilisée, alors laGaule s’impose aussitôt. “Très vite, René trouve des noms amusantsqui se terminent par –rix en référence à Vercingétorix”, relate AlbertUderzo*. “Pour que ce soit amusant, il veut prendre l’histoire de laGaule à contre-pied en supposant que celle-ci n’est pas entièrementenvahie car une petite bande de teigneux résiste à Jules César. Il fautalors trouver ce qui leur permettra cette résistance”, poursuit-il. Tousdeux replongent dans leurs souvenirs d’école: “Chaque tribu étaitcomposée d’un chef, d’un barde et d’un druide”.Et voilà, ce dernier peut fabriquer une potion magique. Le dessi-nateur croque d’abord un grand guerrier, mais le scénariste veutun personnage plutôt malingre et moche. Il le veut seul, maisUderzo lui impose un compagnon un peu fort avec un menhirdans le dos… Obélix.Trente-trois ans plus tard, les premières fouilles sur le site de laVache-à-l’aise et au cœur de l’hôpital Avicenne mettent au jourl’existence d’une bourgade gauloise. En 2002, les chercheurs révèlent la plus grande nécropole gauloise jamais découverte en Europe. Par Toutatis, quelle étrange coïncidence! Voilà pourquoi la faculté de Bobigny a concocté une journéed’études sur “Les secrets d’Astérix”, le 15 octobre, dans les anciens bâtiments de l’Illustration, à deux pas du Pont-de-Pierre, ainsi qu’une exposition.FRÉDÉRIQUE PELLETIER

*Albert Uderzo raconte, stock, 2008

parfois violent. Philippe Druillet, dans unarticle du Point, va même jusqu’à le com-parer à “un Citizen Kane sans le talent d’Or-son Welles”.Conte de fées. Comment un filsd’ébéniste italien qui a habité dans uneHLM de Bobigny peut-il déclencher un telfiel ? L’histoire simple d’un gamin d’immi-grés daltonien qui a grandi a Clichy-sous-Bois s’est transformée en conte de féespeuplé de loups féroces. Certains ont ou-blié combien ce fan de Walt Disney est unvirtuose du crayon, même encore main-

ÉvolutionEN 50 ANS,LE PHYSIQUEDU FACÉTIEUXPETIT GAULOIS ABEAUCOUP ÉVOLUÉ,MAIS L’ÉTATD’ESPRIT DEMEURE.

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© 2099, ÉDITIONS ALBERT-RENÉ / GOCINNY-UDERZO

ASTÉRIX CHEZ LES BALBYNIENS III

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Astérix n’a-t-il pas aussi quelques ori-gines du côté de la pampa ? Car siRené Goscinny (1926-1977) voit lejour à Paris dans une famille d’immi-grés juifs polonais, c’est bien en Argen-

tine qu’il a passé sa jeunesse, après que son père Sta-nislas eut trouvé un poste d’ingénieur chimique àBuenos Aires. L’histoire dit qu’il avait déjà l’habitudede faire rire ses camarades de classe et qu’il a com-mencé à dessiner très tôt, inspiré par les histoiresillustrées qu’il adorait lire. Après un premier emploicomme comptable adjoint et la mort de son père, ilquitte en 1945 l’Argentine, accompagné de sa mère,afin de rejoindre un de ses oncles à New York. Pen-dant ce temps, en Europe, une partie de la famille deGoscinny est victime de la Shoah : trois de ses onclesmeurent en déportation à Auschwitz. De son côté,afin d’échapper au service militaire américain, Gos-cinny regagne son pays natal et rejoint l’armée fran-çaise en 1946 : il devient même l’illustrateur officielde son régiment.Gotlib, Reiser, Cabu… Il retourne ensuite àNew York et traverse alors la période la plus difficilede sa vie, sans emploi, seul et totalement déprimé.Exit le rêve américain. De retour à Paris en 1951, ilécrit, sous le pseudonyme d’Agostini, Le Petit Nicolaspour Jean-Jacques Sempé. En 1956, il démarre unefructueuse collaboration avec le magazine Tintin et

en 1959, les éditions Édifrance/Édipresse lancent lemagazine Pilote, dont il devient l’un des piliers. C’estdans la première édition qu’il lance sa plus fameusecréation, Astérix, avec le dessinateur Uderzo. Sans lamoindre promotion, le petit Gaulois connaît une ir-résistible ascension : en 1965, le premier satellite fran-çais est baptisé “Astérix” et, quelques années plustard, les albums sont traduits dans 28 pays. Pendantqu’Astérix secoue la bande dessinée, Goscinny fait dePilote un laboratoire de création où s’épanouissentGotlib, Reiser, Cabu, Bretécher, Tardi, Jean Giraud,Enki Bilal : que du beau monde ! Best-seller et cinéma. Goscinny a égalementtravaillé comme scénariste avec plusieurs autres des-sinateurs : Morris (Lucky Luke, 1955-1977), Jean Ta-bary (Iznogoud, 1962-1977) ou encore Gotlib (LesDingodossiers, 1965-1967). Il est ainsi l’un des auteursfrançais les plus lus au monde, l’ensemble de sonœuvre représentant environ 500 millions d’ouvragesvendus. Ce touche-à-tout avait encore une foule deprojets : l’édition, la télé et surtout le cinéma. Scéna-riste du film Le Viager, réalisé en 1971 par PierreTchernia, il était enchanté par cette autre façon defaire rire. Mais il meurt d’un arrêt cardiaque le 5 no-vembre 1977 au cours d’une épreuve d’effort de rou-tine dans une clinique parisienne. Une chute, pourune fois, pas drôle…

DANIEL GEORGES

lés. Il a 13 ans. La guerre éclate. Fin del’aventure, direction la Bretagne pour re-joindre ce même frère qui s’est réfugiédans les côtes d’Armor afin de fuir le STO(Service du travail obligatoire). QuandRené Goscinny lui demande en 1959 dereprésenter le village gaulois, c’est cetterégion qui servira de référence. Les per-

RENÉ GOSCINNY, SCÉNARISTE D’ASTÉRIX

La passion magiqueVoyageur au long cours, inventeur du Petit Nicolas, pilier du magazine de BD Pilote, l’autre papa d’Astérix était un touche-à-tout de génie, dont le rire était le maître mot.

2009

tenant à 82 ans avec une main invalide.Féru de voitures de course, parfois réac,un tantinet misogyne (cf. La rose et leglaive), richissime, procédurier, vivant désormais à Neuilly-sur-Seine, AlbertUderzo a néanmoins donné vie à l’unedes séries de bande dessinée les plusconnues au monde. Si ses scénarios n’ontpas la finesse de ceux de Goscinny, c’estl’alchimie de ces deux artistes qui a en-gendré les irréductibles Gaulois.Expressivité inégalable. Ils sontfous ces professionnels du neuvième art !Ils n’ont même pas offert le Grand prixd’Angoulême à ce graphiste de talent. Ilsont tenté de se rattraper en créant en2000 un prix du millénaire spécialementpour lui. Déjà, huit ans plus tôt, FrankMargerin (Lucien), lauréat du Grand Prix,avait déclaré à la presse : “Je conçois diffici-lement de recevoir ce prix, alors qu’AlbertUderzo ne l’a jamais reçu, lui qui est unmaître dont je devrais me considérer commel’élève.” Une phrase qui alla droit au cœurdu dessinateur d’Astérix puisqu’il le confiadans un livre d’entretiens*. Bizarrement,ce vieux briscard est toujours en quêtede reconnaissance. Son succès public,aussi immense soit-il, n’effacera certaine-ment jamais ce besoin d’être accepté parses pairs. Heureusement, en 1985, Fran-quin (Gaston Lagaffe) écrivait : “Le dessind’Uderzo possède une efficacité que j’ai ra-rement vue en bande dessinée, une expressi-vité inégalable ; des tas de gestes, d’attitudes,d’expressions que d’autres seraient inca-pables de dessiner, lui les réussit merveilleu-sement !”**. Na ! comme dirait Pépé, le filsdu chef des Ibères dans l’album Astérix enHispanie.

De Bobigny à Neuilly… Le jeune Al-bert, troisième d’une fratrie de cinq en-fants, apprend sur le tas en dévorant Lejournal de Mickey. À 10 ans, il s’imagineclown, mais une fois son certificatd’études en poche, son frère aîné le placedans une maison d’édition qui publie,entre autres, Bibi Fricotin et Les Pieds Nicke-

sonnages devaient être au bord de la merpour voyager facilement. Avant de s’ins-taller dans la cité du Pont-de-Pierre à Bo-bigny en janvier 1958, Albert Uderzo en-tame ses premières BD pour enfants,illustre les faits divers à France Dimancheet planche pour un éditeur belge chez le-quel il rencontre René Goscinny. Noussommes à l’aube des années 1950 et il

faut trimer dur pourgagner trois francs sixsous. À l’époque, on neparle pas d’art, on semoque des dessina-teurs de p’tits Mickeys.Il faudra attendre bienau-delà du 29 octobre1959, date de la sortiedu premier Pilote danslequel apparaissent un

petit Gaulois facétieux et un gros livreurde menhir, pour que la potion magiquefasse son effet. Les sesterces commencentà couler à flot à la fin des années 1960. Al-bert Uderzo déménage pour Neuilly et As-térix passe dans une autre dimension. Lesuccès est là. L’artisan est devenu un dessi-nateur de bande dessinée à l’abri de l’in-fortune financière, mais pas de l’insécuritépsychologique. FRÉDÉRIQUE PELLETIER

*Numa Sadoul, Astérix & Cie… Entretiens avec Uderzo,Hachette, 2001.**Numa Sadoul, Entretiens avec Franquin, 1985, in As-térix & Cie…

AlchimieALBERT UDERZO(À GAUCHE)ET RENÉ GOSCINNY,LES DEUX PAPASD’ASTÉRIX, À LEURDÉBUT DANS LESANNÉES 1960.

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“Nous aimons bien mangeret bien boire… Nous som -mes râleurs… Nous som mesindisciplinés et bagarreurs…

Mais nous aimons les copains ! Bref…Nous sommes des Gaulois !” Voilàcomment Astérix et Obélix dépei-gnent les Gaulois dans l’album Lagrande traversée. Dans près de lamoitié des albums de Goscinny etUderzo, l’humour s’appuie sur larencontre entre les Gaulois et les“autres”: Belges, Suisses, Allemands,Anglais, Espagnols, Grecs… La cari-cature est souvent une panopliecomplète : langage, traits de carac-tère, habits, nourriture… Il n’y aqu’Idéfix, le petit chien d’Obélix, et

“ILS SONT FOUS… CES ÉTRANGERS”Le ressort comique des albums du petit Gaulois reposeen grande partie sur la rencontre avec les autres, ces étrangers dont on ne comprend pas les us et coutumes de prime abord. Mais le message final ne varie pas : tous différents, tous semblables !

Zoodvinsen, le gros chien danois deKerosen, pour se rouler par terre derire au premier “Ouah ! ouah !”échangé : s’ils ne sont pas de lamême race, ils sont de la même es-pèce et se comprennent immédia-tement. Cela prend un peu plus detemps pour les humains, mais lemessage est le même: nous sommessemblables par-delà les différences.Et partant du principe que l’ennemide mon ennemi – le Romain – estmon ami, la rencontre se terminetoujours par un banquet de l’amitié.Daniel Verba, sociologue et directeurde l’IUT de Bobigny, s’est penchésur “le goût des autres” vu par lesGaulois d’Astérix. Il en parlera lorsde son intervention intitulée “Ilssont fous ces…”, lors de la journéed’études sur Astérix à l’IUT de Bobi-gny, le 15 octobre :“L’idée, c’était de relire Astérix nonplus avec les yeux de l’enfant quej’étais mais avec le regard du socio-logue que je suis devenu. Ce quisaute aux yeux, c’est l’usage des sté-réotypes nationaux. Astérix et Obé-

les valeurs et les coutumes et, aufond, s’aperçoivent que les gens chezqui ils séjournent leur ressemblent.”Pourrait-on dire que les Gau loissont racistes ou seulement chau-vins?“Racistes non. Ce n’est jamais unecharge méchante ou cruelle. Celarelève plutôt de ce qu’on appelle ensociologie l’ethnocentrisme : c’est-à-dire le regard que l’on porte surl’autre à travers ses propres réfé-rences. Les Gaulois sont chauvins,sûrement, parce qu’ils sont attachésà leurs valeurs mais les auteurs s’enmoquent aussi dans la mesure où ilsappliquent aux Gaulois eux-mêmesle traitement qu’ils font subir auxCorses, aux Espagnols, aux Suissesou aux Bretons. Les seuls à ne pastrouver grâce aux yeux d’Astérix, cesont les Romains, qui ne sontd’ailleurs jamais corrélés aux Ita-liens actuels. Et puis ce chauvinismeest partagé par tous les autrespeuples, puisque c’est ce qui fondeleur capacité de résistance à l’in-fluence d’autres cultures. Il ne fautpas oublier qu’Uderzo et Goscinnyavaient une conscience aiguë de ceque voulait dire être étranger dansun pays; l’un en tant que fils d’immi-gré italien, l’autre de juif polonais. Ilsont dû faire l’expérience parfoisdouloureuse de l’altérité.”Les stéréotypes “gaulois” d’Asté -rix sont ceux de la France desannées 60 : celle des premiersHLM (Habi tations latines mélan-gées), de la mise en place du SMIG(Sesterce minimum d’intérêt gau-lois), de l’arrivée des énarques(École nouvelle d’affranchis)…Cinquante ans plus tard, cela fonc-tionne-t-il toujours?“Cinquante ans, pour des stéréo-

types, ce n’est pas grand-chose. Etpuis on se les est appropriés : onne sait plus ce qui relève del’imagination des auteurs, de ce

qu’ils ont emprunté à leurscontemporains et ce qu’il en resteaujourd’hui. Ce qui est extraordi-naire, c’est qu’Astérix est rentré dansnotre culture au point qu’à l’étran-ger, on s’est saisi d’Astérix commed’une expression de la culture fran-çaise, alors que ce sont deux filsd’immigrés qui ont conçu cette re-présentation des “Gaulois”, commedisent les jeunes des cités pour dé-signer aujourd’hui les Français desouche.”

SYLVIE SPEKTER

RENCONTRE AVEC DANIEL VERBA, SOCIOLOGUE ET DIRECTEUR DE L’IUT DE BOBIGNY

lix voyagent beaucoup ; ils vont enSuisse, en Grèce, en Égypte… et lerécit est toujours construit de lamême manière: ils quittent leur vil-lage, arrivent dans le pays étrangeret leur première réaction c’est : “Ilssont fous ces…” au choix, selon lelieu où ils arrivent. Au premiercontact, c’est l’étonnement, puis, pe-tit à petit, ils apprivoisent les usages,

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BjB. Pouvez-vous décrire lepaysage de la bande dessinéefrançaise en 1959 ?PATRICK GAUMER. La bande dessinée fran-çaise est alors cantonnée à des titres“confessionnels” pour enfants avec lecôté catholique chez Fleurus, voire dansune moindre mesure chez Bayard, et del’autre côté le journal Vaillant du Particommuniste. On a aussi cette fameuseécole française des années 1950 qu’on re-trouve dans Coq Hardi fondé par Marijac,un ancien résistant, lui-même scénaristede nombreuses séries enfantines dont Lestrois mousquetaires du maquis. C’est éga-lement l’émergence des petits formats(Kiwi, Zembla, Akim, Ndlr) avec des tiragesfaramineux pour des héros musclés dansla veine de Tarzan. Cependant, la bandedessinée hégémonique, un peu plus noble,était belge évidemment, avec Spirou et Tin-tin. On ne trouve quasiment pas d’albumssauf quelques-uns chez Dupuis et au Lom-bard. Quant à Tintin, on en offrait un auxenfants à Noël.À l’époque, la bande dessinéepour adulte n’existait pas…Gentiment, des auteurs comme Fred, Ca-vanna, Choron, puis Wolinski, Reiser etCabu commencent à réfléchir à un hu-mour moins tarte à la crème qui donnenaissance à Hara-Kiri en 1960. Certains sesont retrouvés à Pilote d’ailleurs. Parallè-

lement, on a des auteurs de BD très malpayés dont beaucoup travaillaient pourune agence bruxelloise, la World Press etl’International Press, qui détenait le mo-nopole de la diffusion de planches auprèsde la presse. Tous ces auteurs étaient aussien recherche de reconnaissance. On neparlait pas de neuvième art à l’époque.Afin d’améliorer leur situation sociale, unequinzaine de d’artistes (Goscinny, Uderzo,Charlier, Peyo, Roba, Franquin…) rédige

une charte, mais l’un d’eux vend lamèche et voilà René Goscinny viré.

Heureusement, ses amis AlbertUderzo et Jean-Michel

dès le départ dans son choix de préférerincarner Astérix par un petit guerrier tei-gneux plutôt que par un bel athlète. C’estpresque un antihéros avant l’heure mêmesi Franquin a déjà dessiné Gaston Lagaffeen 1957. Astérix fonctionne à double ni-veau de lecture avec des bons mots, del’aventure et des castagnes pour les ga-mins et une réflexion caustique sur l’ac-tualité pour les adultes. Parallèlement ausuccès d’Astérix vers 1965-1966, les deuxrédacteurs en chef commencent à publierd’autres auteurs dans Pilote, comme Fredet Cabu. Goscinny repère parmi ses cro-quis d’étudiants un p’tit gars qui sort dulot, le Grand Duduche. Il avait une sensi-bilité d’écorché vif, une sorte de pres-cience qui l’a conduit ensuite à laisser sachance à Gotlib (Rubrique-à-brac, Nndlr),Mandryka (Le concombre masqué, Ndlr) ouClaire Bretécher (Les Frustrés, Ndlr). Char-lier, lui, a privilégié l’aventure pure, le réa-lisme en faisant entrer à Pilote Jean Giraud(Blueberry, Ndlr) qui amène ses amis PierreChristin et Jean-Claude Mézières (Valérian,Ndlr).Pourquoi a-t-on autant auscul-té le “phénomène” Astérix ?On a parlé de la Résistance, du gaullisme.On a même comparé Astérix au généralde Gaulle. Les auteurs, eux, rigolaient detoutes ces interprétations. Je crois qu’ilsétaient juste dans l’air du temps. La Franceétait encore la cinquième puissance mon-diale, la guerre de 1939-1945 était danstoutes les têtes. Ce n’est pas aussi simplequ’un esprit cocardier flattant le Français ;d’abord Goscinny était Juif, avait vécu enArgentine et aux États-Unis, et puis la sé-rie se vendait très bien en Allemagne.C’est la complicité entre deux hommes,presque l’inconscience de jeunes auteurs,leur spontanéité et leurs talents réunisqui expliquent surtout cette réussite in-croyable.Comment expliquez-vous quece succès perdure encoreaujourd’hui ?C’est devenu un produit et un mythe à lafois, même si je n’aime pas ce terme. Onest environné par l’univers d’Astérix, leparc d’attractions, les films, les pots demoutarde, les figurines, les trousses, lesfriandises. Autre explication, Uderzo des-sine toujours des albums. Dès qu’une sé-rie est arrêtée avec la mort de l’auteur, lesventes chutent, c’est le cas pour Tintin.

PROPOS RECUEILLIS PAR

FRÉDÉRIQUE PELLETIER

*Patrick Gaumer est l’auteur du Dictionnairemondial de la bande dessinée. Il a aussi écrit Lesannées Pilote : 1959-1989 et René Goscinny, profes-sion humoriste (avec Guy Vidal et Anne Goscinny).

LE POINT DE VUE DE PATRICK GAUMER , SPÉCIALISTE DE LA BD

“Goscinny a biberonné à l’humour décalé américain”

ASTÉRIXEN CHIFFRES (PAS ROMAINS)6 000 exemplaires pour lepremier tirage d’Astérix le Gaulois en album, en 1961.

8 millions d’exemplaires pour le dernier et 33e album, Le ciel lui tombe sur la tête, en 2005.

Plus de 300 millions d’albums vendus dans le monde à ce jour, traduits en 107 langues et dialectes.

14 millions d’entrées en France pour le film Astérix et Obélix : mission Cléopâtre,réalisé par Alain Chabat et sorti en 2001.

1,8 million de visiteurs en 2008 au parc Astérix, second parc d’attractions après Eurodisney.

ASTÉRIX CHEZ LES BALBYNIENS V

Charlier quittent le navire avec lui pourmonter leur propre agence à Paris, Édi-france et Édipresse, aux côtés d’un ancienchef de publicité à Bonne Soirée, Jean Hé-brard, puis d’un de ses copains connupendant la guerre, François Clauteaux. Lui,souhaite lancer une sorte de Paris Matchpour jeune avec quelques illustrés. Pourimprimer une identité à ce journal, bien-tôt appelé Pilote, il veut “exalter la culturefrançaise”. Qu’est-ce qui représente laFrance ? L’armée. Charlier, féru d’aviation,crée Tanguy et Laverdure dont les premiersépisodes sont dessinés par Uderzo. Cedernier et René Goscinny pensentd’abord adapter Le roman de Renart, maisRaymond Poïvet les prévient qu’un autreauteur s’y est déjà attaqué. Ils reprennentà zéro leur recherche, passe en revuel’histoire de France pour arriver rapide-ment aux Gaulois.Qui de Pilote ou d’Astérix asorti la BD du monde de l’en-fance ?Les deux ont permis à la bande dessinéed’évoluer. En 1963, Dargaud demande encatastrophe à Charlier et Goscinny de re-prendre les rênes de Pilote après un épi-sode yé-yé people catastrophique. Le pre-mier est tourné vers le classicisme belgetandis que le second a bien connu les fon-dateurs du journal satirique Mad Maga-zine, Harvey Kurtzman et Willy Elder,quand il vivait à New York. Goscinny a bi-beronné à cet humour décalé et on le voit

Invité du colloque de l’IUT de Bobigny,Patrick Gaumer*évoque la genèsed’Astérixet sa place dans l’histoire de la BD.

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VI ASTÉRIX CHEZ LES BALBYNIENS

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Vers 1730 sur la route deSoisson, entre Bobigny etPantin, un pont de pierreenjambait le ru de Mont-fort. Le ruisseau a disparu.

Le pont aussi. Mais il a laissé son nomau quartier et à la cité. Construitealors au milieu des champs, près del’ancienne imprimerie du journalL’Illustration, la cité du Pont-de-Pierreest emblématique du logement so-cial des années 1950. Sorti de terreà la même période que les ensemblesde l’Abreu voir et de l’Étoile, le Pont-de-Pierre se voulait une réponse à lacrise du logement d’Après-guerre. Lacréation en 1953 du 1 % patronal,puis de son bras collecteur et amé-nageur de l’Ocil (Office central inter-professionnel du logement), lançait laconstruction de 5 000 logementsdans la petite couronne parisienne.Architecture de série. Deuxopérations se préparaient sur Bobi-gny. Pourquoi ici ? Parce que le minis-tère de la Reconstruction et du Lo-gement y disposait d’une importanteréserve foncière composée d’anciensterrains militaires déclassés. Et puis,le projet Pont-de-Pierre était lié à ce-lui des Courtillières à Pantin. Les deuxrelevaient d’une seule et même opé-ration d’urbanisation. La mairie a gri-macé devant ce projet qu’on lui abombardé sans préavis.

L’architecte Charles-Gustave Stos-kopf pour la SCIC (Société centraleimmobilière de la Caisse des dépôtset consignations) et le tandemHéaume-Persitz (Ocil) furent char-gés de l’opération. De 1956 à 1959,650 logements HLM furent réaliséscôté balbynien. La cité était consti-tuée de deux tours de dix étages etde treize barres de trois à cinqétages, conçues dans une architec-ture de “série”. Rien à voir avec l’ori-ginalité du serpentin d’Émile-Aillaudà quelques encablures. Mais c’est dusolide, question maçonnerie, et lesappartements bénéficient d’un maxi-

mum d’ensoleillement. Les salles dejour sont orientées vers les espacesverts. Le plan-masse a réparti ces lo-gements collectifs autour d’un petitcentre commercial en pieds d’im-meubles et d’un parc central boisé.Le caractère de “cité-jardin” est sou-ligné. Les locataires sont essentielle-ment des bénéficiaires du 1 % patro-nal. Quel ques Dauphine et 2 CVCitro ën de leur propriétaire sont ga-rées sur des parkings non asphaltés,à l’entrée des immeubles. C’est quele centre-ville est sacrément loin àrejoindre !

FRÉDÉRIC LOMBARD

LE PONT-DE-PIERRE

Irréductible citéEn 1956 débutait la construction du Pont-de-Pierre, où vécutAlbert Uderzo. Avec l’Abreuvoir et l’Étoile, cet ensemble HLMest emblématique du logement social de l’Après-guerre.

LE QUIZPar Toutatis, c’est bien vrai ?Les aventures d’Astérix ont alimenté, cinqdécennies durant, l’imaginaire de plusieursgénérations de lecteurs sur “nos ancêtres lesGaulois”. Entre mythes, réalités et anachro-nismes, petit débroussaillage ludique éclairépar l’archéologue YVES LE BÉCHENNEC, qui a conduit les fouilles archéologiques à Bobigny.

LES GAULOIS SE REPAISSAIENT DU SANGLIER

Les 100 000 os d’animaux retrouvés surle site ne comptent qu’une seule dent

de sanglier, transformée en bijoux. Les Gaulois se nourrissaient surtout de bœufs et de porcs.

LE BANQUET EST MONNAIE COURANTEDANS LA SOCIÉTÉ GAULOISE

Mais des banquets étaient dressés, “offerts”par les nobles à leurs obligés à l’occasion

de grandes fêtes rituelles.

LE BOUCLIER, MOYEN DE LOCOMOTIONPRIVILÉGIÉ DU CHEF DE VILLAGE

C’est une erreur d’interprétation. L’appellation “chef gaulois” est également

erronée. Il existait des nobles, chefs de grandes familles, et des chefs de guerre élus pour le temps d’une campagne, mais c’étaient rarement les mêmes. Abraracourcix est donc en décalage.

LE GAULOIS, ADEPTE DE LA GUERRELa caricature du guerrier gaulois fait oublier la population des femmes et des enfants. À Bobigny, le site révèle

essentiellement une population d’artisanes, d’artisans, d’apprentis. Par ailleurs, dans une société rurale, le pillageétait le seul réel moyen d’enrichissement. On peut dire en effet qu’un secteur de la société était dévoué à la violence professionnalisée.

TOUTATIS, BELENOS, BELISAMA ! LESGAULOIS VÉNÉRAIENT LEURS DIEUX

Plus que des noms de dieux romanisés, les Gaulois vénéraient des puissances incarnées dans des lieux géographiques :

montagnes, sources, fleuves, mares… Trouver des noms à ces puissances a beaucoup intéressé les érudits du XIXe siècle.

LES POUVOIRS DU DRUIDE ÉTAIENT TAPISDANS LE FOND DE MARMITES MAGIQUES

Druide veut littéralement dire “très savant”. Leur pouvoir résidait dans leurs

VRAI et FAUX

FAUX

FAUX

FAUX

VRAI et FAUX

FAUX

des Celtes, puisque c’est la seulearchitecture visible dans le paysage. Si les spécialistes ontconclu plus tard à l’absence delien entre les Celtes et l’édifica-tion de mégalithes, la confusionsubsiste parfois.

LE BARDE, CHANTEURET MUSICIEN, ÉTAITPEU CONSIDÉRÉ PARCES CONGÉNÈRES

Les bardes étaient essentiels à la société gauloise, ils en étaient les généalogistes,

se rapprochant, dans leurs rôles, des griots d’Afrique de l’Ouest. On s’en moquait autant qu’on les craignait. La découverte d’une tom be de musiciens dans la nécropolede l’hôpital Avicenne est un élément capital.

L’ANIMAL DE COMPAGNIE, UNE IDÉE FIXELes Gaulois avaient des chi ens de troupeau,des chiens de guerre mais aus si de manchon.

De plus, ils mangeaient également du chien qui était uneviande recherchée.

PROPOS RECUEILLIS PAR MARIAM DIOP

VRAI

FAUXgrandes connaissances, transmises oralement. Des découvertes, comme le disque de Chevroches (une horlogeastrale en bronze), permettent de comprendre qu’en matière de prévision des éclipses, druides et mathémati-ciens grecs partageaient les mêmes savoirs. D’après César, les druides étaient aussi géomètres arpenteurs ; ils savaientdéfinir l’emplacement des champs.

LES GAULOIS TAILLAIENT DES MENHIRSLes menhirs datent globalement de 4 800 jusqu’à 3 500 ans avant notre ère. Cette

période constitue l’une des phases du néolithique. En revanche, cet intérêt pour le mégalithe (grande pierre érigée) fut au XIXe siècle un élément moteur de l’étude

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ASTÉRIX CHEZ LES BALBYNIENS VII

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FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES

Trésors gauloisÀ deux pas du Pont-de-Pierre où naquit Astérix, les fouilles ont mis au jour, sur le site del’hôpital Avicenne, la plus grande nécropole gauloise qui en dit beaucoup sur nos ancêtres.

Ce n’est pas dans les vieux pots que l’onréussit les meilleures soupes mais dans lesarrière-cuisines. Celles que s’apprêtait àconstruire l’hôpital Avicenne en mars 1992n’avaient pas de quoi défrayer la chronique.L’intuition géniale du professeur Rousset

en a décidé autrement. Quelques jours avant l’entrée enaction des pelleteuses, le parasitologue proposait à lamission archéologique de Seine-saint-Denis d’aller re-muer les entrailles du sol, au cas où… Après quelquesjournées d’une activité intense, l’équipe extirpait de laterre un petit morceau de céramique. Son analyse prouvaqu’il provenait d’un vase gaulois daté du IIIe siècle avantnotre ère. Les archéologues venaient de creuser sur

l’emplacement d’un site gaulois. Ilsse doutaient qu’il y avait quelquechose ici depuis la découverte, audébut des années 80, d’une sépul-ture devant le bâtiment central del’hôpital. La remontée de nombreuxobjets leur permit progressivementde comprendre que, sous leurs

pieds, dormait non seulementune “occupation celtique etgallo-romaine” vieille de2 000 ans, mais égalementl’un des plus grands cime-tières d’Europe. Ironie dusort ou clin d’œil del’Histoire, la plus impor-tante nécropole gauloisedu vieux continent sera miseau jour à quelques mètres de l’an-cien domicile du créateur d’Astérix.540 sépultures. De 1992 à 2003, le site de la Vache-à-l’aise et de l’hôpital Avicenne, ainsi qu’un morceau dustade de la Motte, furent livrés à la truelle et à la ba-layette des archéologues. Ils se relayèrent sur un péri-mètre sondé, décavé, raclé, remué centimètre par cen-timètre. Dès 1993, l’observation de creusement dansune tranchée déclenchait une deuxième vague de fouillesà la Vache-à-l’aise. En 1995, l’examen en tranchée confir-mait la présence d’un site gaulois et gallo-romain. À par-tir de cette date, de nombreux objets sont remontés :une statue en bois, des fibules, quatrefragments d’une statuette enterre blanche, des céra-miques, des bijoux, des ou-tils, une sépulture d’en-fant… En 1998, lesarchéologues Yves Le Be-chennec et Stéphane Ma-rion établissaient un pre-mier bilan scientifique. En1999, l’extension des fouillesau stade de la Motte annonçaitla découverte d’une première nécro-pole. Mais le meilleur reste à venir. En2002, des fouilles entreprises dans l’enceinted’Avicenne révélaient la présence d’une grande nécro-

pole. En onze années de recherches et cinq chantiers, lepassé gaulois de ce confetti de Bobigny a ainsi été mé-ticuleusement exhumé, étape par étape, objet par objet.540 sépultures humaines, 403 fibules, 130 bracelets, 10panoplies de guerriers, 40000 tessons de céramique, 25meules en pierre, 30 poids de métiers à tisser, 106 000ossements d’animaux ont notamment retrouvé la lu-mière. En septembre 2004, une grande exposition po-pulaire, “Trésors gaulois”, organisée dans le centre com-mercial, retraçait la saga des fouilles. À la fin de 2008, lehall de l’hôpital Avicenne a accueilli le résultat des deuxdernières années de fouilles.Si loin, si proches. “À ce jour, 6 300 m2 ont étéfouillés, soit 3 % de l’ensemble du site”, précise Yves Le Be-chennec. Il affirme d’ailleurs que “la Vache-à-l’aise, c’est leminimum de ce qu’on peut trouver en Île-de-France”.D’autres chantiers de fouilles menés dans le départe-ment doivent aider à mieux situer l’importance et lerayonnement du site balbynien, à le replacer dans lecadre historique de la présence gallo-romaine en Île-de-France. Mais le travail de fourmi accompli s’avère riched’enseignements. Il a permis d’étayer les connaissances,de confirmer ou d’infirmer les hypothèses des historiens

et des archéologues. Bref, d’en savoir davantage surle mode de vie et la société de nos ancêtres les

Gaulois, si loin et si proches de nous. De nou-velles fouilles seront entreprises en amontdes opérations de renouvellement urbainà la cité de l’Étoile et au Pont-de-Pierre. Denouvelles découvertes sont à attendre. Pasquestion de s’arrêter en si bon chemin.

FRÉDÉRIC LOMBARD

ObjetstrouvésPARMI LES MILLIERSD’OBJETS DÉTERRÉS,DES POTINS,UNE CEINTUREDE JEUNE FEMME,UNE PERLE D’AMBRE,ET UN GRANDPLAT À OMBILIC.

SépulturesCI-DESSOUS, L’UNEDES 540 TOMBESDÉCOUVERTESSUR LE SITEDE BOBIGNY EN2002-2003.

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PHOTOS DE FOUILLES : EMMANUELLE JACQUOT / CG93 / BUREAU DE L’ARCHÉOLOGIE

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Page 5: II · 2020. 9. 25. · entre autres, Bibi Fricotin et Les Pieds Nicke-sonnages devaient être au bord de la mer pour voyager facilement. Avant de s’ins-taller dans la cité du Pont-de-Pierre