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GAËLLE SOGLIUZZO, PROFESSEUR DOCUMENTALISTE – 8 MARS 2013
ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISE NIVEAU SECONDE ATELIER INFODOC, SESSION 3
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Dans le prolongement de la séance déjà menée avec vous sur les coulisses de Google, nous vous proposons à présent une enquête sur la notion de trace numérique, amenant vers celles d’identité / présence numérique.
OBJECTIFS PEDAGOGIQUES
NOTIONS
Traces numériques
Identité numérique / présence numérique
Hypermnésie du Web
Données personnelles
Economie du Web
Profilage, tracking
Métadonnée
Redocumentarisation de l’individu
ATTITUDE
Développer une posture raisonnée vis-à-vis de l’acte de publication en ligne, alliant conscience des risques et exploitation des potentiels.
Se (ré) approprier ses propres traces pour exercer une présence numérique consciente, assumée, habitée, dans un espace public.
CONCEPTS A FAIRE DIALOGUER CHEZ LES ELEVES
RESPECT DE / DROIT A LA VIE PRIVÉE ACCES AUX / PERSONNALISATION DES SERVICES
TRACES NUMÉRIQUES DISSEMINÉES PROFILAGE / REDOCUMENTARISATION
HYPERMNÉSIE DU WEB DROIT A L’OUBLI
TRACES TECHNIQUES INCONSCIENTES TRACES DE PUBLICATION VOLONTAIRES
TRAÇABILITE NUMERIQUE SUBIE PRESENCE NUMERIQUE ASSUMEE
GAËLLE SOGLIUZZO, PROFESSEUR DOCUMENTALISTE – 8 MARS 2013
APPORTS THEORIQUES pour le PROFESSEUR
TRACES NUMERIQUES
Le terme traces numériques […] désigne les informations qu'un dispositif numérique enregistre sur l'activité ou l'identité de ses utilisateurs, soit automatiquement, soit par le biais d'un dépôt intentionnel. Moteurs de recherche, blogs, sites de réseautage social, sites de commerce électronique, mais aussi cartes à puce, titres de transport, téléphones mobiles : tous les systèmes qui requièrent une identification ou une interaction sont susceptibles de capter des informations sur l'utilisateur – parcours, requêtes, préférences, achats, connexions, évaluations, coordonnées.
Les traces ne sont pas des messages, mais des données […]. Prises isolément, elles n'ont guère de sens. Mais regroupées, traitées et combinées dans d'importantes bases de données, elles peuvent révéler des informations significatives, stratégiques ou sensibles. Les traces numériques peuvent en particulier être utilisées pour profiler les personnes, par extraction automatique d'un profil à partir de l'observation de leurs comportements. Ce profilage peut servir ensuite à faire du ciblage comportemental.
(source : Wikipedia)
Cf. document 1 - source : LeMonde.fr, 2006
Toutes nos activités sur le web laissent des traces ; l’individu devient une « collection de traces qu’il ne maitrise pas » (M. Türk).
Les traces numériques peuvent être :
Intentionnelles (publiées) : message, photo, commentaire, évaluation, coordonnées... contenus générés par les utilisateurs eux-mêmes OU par un tiers (identité numérique passive)
non-intentionnelles :
techniques : IP, cookies, historique de navigation (parcours), requêtes, préférences, achats, statistiques de connexion....
Cf. document 2 - auteur : L. Merzeau, 2011
GAËLLE SOGLIUZZO, PROFESSEUR DOCUMENTALISTE – 8 MARS 2013
1. Compléments sur les traces intentionnelles
Les traces intentionnelles sont produites par des personnes physiques, dans un contexte défini. Elles permettent de reconstruire ce contexte a posteriori pour celui qui sait les lire. Mais la reconstruction du contexte devient difficile ou impossible pour la majorité des personnes ayant accès aux traces, et dépend des intentions et de la culture de chacun (ex. : photo de fêtes entre amis… l’interprétation est différente selon que je sois le sujet de la photo – réactivation de la mémoire de l’évènement, souvenirs positifs - ou un éventuel employeur - confrontation entre l’impression dégagée par la photo et le besoin en terme de profil recherché…)
(d’après R. Peirano, 2012)
2. Web 2.0 : hypermnésie et redocumentarisation
Les traces numériques sont potentiellement indélébiles parce que reproductibles à l’infini (ex : la publication d’un statut sur Facebook implique son enregistrement sur un serveur en deux fois, le statut lui-même, et la copie de sauvegarde. De la même manière, taguer une photo revient à l’enregistrer à un autre endroit que son emplacement d’origine) = hypermnésie du web (L.
Merzeau, 2011)
Elles sont accessibles à tous dans le contexte du web 2.0.
(d’après R. Peirano, 2012)
Elles sont combinables : les données stockées, dupliquées, croisées forment des métadonnées qui permettent de profiler l’individu : on parle de redocumentarisation de l’individu (O. Ertzscheid, 2008).
Exemple géolocalisation recherche sur Google
données longitude, latitude, horaire, lieu requête métadonnées quel lieu pour faire quoi ? historique de toutes les requêtes
(d’après A. Stalder, 2012)
IDENTITE NUMERIQUE
1. Définition
L’identité numérique doit se comprendre comme l’image de soi, l’expression de soi, qui intègre désormais tous les comportements, tous les usages du numérique qui sont enregistrés. (A. Stalder)
L’identité numérique d’un individu est composée de données formelles (coordonnées, certificats…) et informelles (commentaires, notes, billets, photos…). Toutes ces bribes d’information composent une identité numérique plus globale qui caractérise un individu, sa personnalité, son entourage et ses habitudes. Ces petits bouts d’identité fonctionnent comme des gènes : ils composent l’ADN numérique d’un individu. (F. Cavazza)
2. Les différentes facettes de l’identité numérique
La publication, avec des plateformes de blog (WordPress, Blogger), de wiki (Wikipedia), de quest. / réponse (Quora)
Le partage, notamment de vidéos (YouTube, Dailymotion), photos (Flickr, Instagram…), liens (Delicious), musique (Deezer), documents…
Le jeu, avec des gros éditeurs (Zynga, Playdom…), des plateformes dédiées (Hi5…) et des éditeurs plus petits
La rencontre, qu’elle soit professionnelle (LinkedIn, Viadeo…), personnelle (MySpace, Badoo…), ou pour les anciens (MyYearBook…) ;
L’achat, avec des plateformes de customer intelligence (Bazaarvoice, PowerReviews), de partage (Pinterest…), de recommandation (Hunch)
La localisation, qui fonctionne surtout sur les terminaux mobiles avec des services de géolocalisation (Foursquare…), des city guides sociaux (DisMoisOu…)
(source : mediassociaux.fr) Cf. document 5 - source : mediassociaux.fr, 2012
Cf. document 3 - source : blog.aysoon.com, 2011
Cf. document 4 - source : univ-bpclermont.fr, sur la base des travaux de F. Cavazza, 2006
GAËLLE SOGLIUZZO, PROFESSEUR DOCUMENTALISTE – 8 MARS 2013
DEROULEMENT DE LA SEQUENCE (2 x 2h)
SEANCE 1 : USAGES DU NUMERIQUE ET TRACES INTENTIONNELLES (2H)
1. Première heure : usages du numérique, partir des pratiques
Lancement de la séquence : réponse anonyme et individuelle à un questionnaire en ligne sur les usages du numérique des élèves, après explicitation des questions posées.
LIEN VERS LE QUESTIONNAIRE sur les USAGES du NUMERIQUE
Note : acte final de l’élève = envoyer les réponses. Indiquer qu’ « envoyer » signifie « enregistrer sur un serveur »
Examen collectif des résultats de l’enquête, discussion / échange sur l’interprétation de ces résultats (Cf. document 6). Objectif : partir des pratiques individuelles pour poser des bases communes à la réflexion, en mesurant le ratio « en ligne » / « hors ligne » des élèves sur une journée, et en établissant un panorama des types de services utilisés par ces derniers. Faire la synthèse à l’aide du document 4 schéma de l’identité numérique et 5 panorama des médias sociaux 2012. Prolongement de la réflexion - travail sur des dessins de presse (déposés dans l’espace commun de la classe sur le réseau) pour introduire la notion de traces et les problématiques liées, dans le contexte du web 2.0 (cf document 3) :
1
Dessinateur : Martin Vidberg
traces intentionnelles, hypermnésie du web, accessibilité des traces, question du contexte
2
Dessinateur : Coco
Traces intentionnelles, réflexion sur les contenus : voyeurisme, re-publications non réfléchies, qualité des contenus publiés et impact sur l’identité numérique…
3
Dessinateur : Decressac
Traces intentionnelles, réflexion sur les contenus : vie privée, infos sensibles (informations
bancaires, préf. sexuelles, politique, religion…)
4
Dessinateur : ?
Traces non intentionnelles : publication par des tiers, identité numérique passive (ex. bébés : cf pub. // services Google)
5
Dessinateur : Decressac
Traces intentionnelles : pseudonyme, identité numérique vs identité réelle, possibilités réelles d’être anonyme sur le web // responsabilité des publications
GAËLLE SOGLIUZZO, PROFESSEUR DOCUMENTALISTE – 8 MARS 2013
2. Deuxième heure : traces intentionnelles (publiées)
Lecture collective de l’article « Marc L*** », initialement paru dans la revue Le Tigre en décembre 2008, et re-publié en ligne sur le site de la même revue, après avoir été préalablement anonymisé, en février 2009.
Analyse du contenu sous l’angle des traces numériques : construction d’une carte d’identité / fiche de renseignements (en ligne)
LIEN VERS LA FICHE D’IDENTITE DE MARC L*** A COMPLETER
Note : cette fois les résultats globaux ne sont pas accessibles, la logique est individuelle.
Synthèse orale, expression du ressenti et des commentaires des élèves, discussion / échange.
Conclure sur :
- la nécessaire prise de conscience de la portée de l’acte de publication en ligne (interconnexion des services, accessibilité des informations…) : choisir les informations que l’on publie, en adapter le niveau de visibilité. Quelle image est-ce que je veux donner de moi ? Qu’est ce qui est public, qu’est ce qui ne l’est pas ?
- la nécessaire veille à mener sur les publications nous concernant, publiées par des tiers. Rappel du droit relatif aux informations personnelles (accès, modification, suppression).
Ouvrir en annonçant le thème de la seconde séance : les traces non intentionnelles (techniques).
SEANCE 2 : TRACES NON INTENTIONNELLES
1. Préalable en début de séance
Faire installer Collusion (module complémentaire de Firefox) par les élèves : lancer Firefox - ouvrir Outils / Modules complémentaires – Taper « collusion » dans le formulaire de recherche – Repérer Collusion dans la liste de résultats et cliquer sur « Installer ». (Attention : ne pas indiquer à quoi sert l’outil ni comment il fonctionne)
2. Activité pratique : prendre conscience de la collecte automatisée de traces non intentionnelles au cours de la navigation, et déterminer la nature de ces traces.
Faire ouvrir la feuille de route placée dans l’espace commun de la classe sur le réseau - réalisation par les élèves du parcours de navigation proposé sous forme de jeu de rôle.
Au terme du parcours, faire ouvrir le graphe Collusion généré par la navigation des élèves (icône cercle rouge en bas à droite de l’écran du navigateur). Observation, hypothèses de compréhension, analyse, discussion / échange…
Lancement du module de la CNIL « Vos traces » http://www.cnil.fr/vos-libertes/vos-traces/ et suivi du parcours afin de
déterminer la nature des traces collectées de manière automatique.
3. Echange / synthèse
Elargir la réflexion à l’aide du document « Une journée de traces numériques dans la vie d’un citoyen ordinaire » (Le Monde,
2006) : nous n’avons traité jusque là que des traces non intentionnelles issues de la navigation sur internet – depuis n’importe
quel écran - mais l’interconnexion croissante des systèmes et la virtualisation de services de plus en plus nombreux donne une
autre dimension à la problématique posée.
POUR LE PROFESSEUR : POUR ALIMENTER L’ECHANGE / SYNTHESE, ILLUSTRER PAR DES EXEMPLES CONCRETS…
Voir : E. Cario, S. Fanen, C. Gévaudan. « Les données personnelles sont une matière première ». [en ligne]. 1er
mars 2013. Disponible sur http://www.liberation.fr/medias/2013/03/01/les-donnees-personnelles-sont-une-matiere-premiere_885707
Exemples avec les données issues de la navigation et de l’utilisation d’apps sur les smartphones :
réalité augmentée // données personnelles http://www.legavox.fr/blog/murielle-cahen/realite-augmentee-privee-donnees-personnelles-3143.htm
services en ligne de géolocalisation à partir du numéro de téléphone portable : http://www.localiser.mobi
Rappel du principe de base en informatique : toute action automatisée (cliquer, taper au clavier, scanner, imprimer…) implique
un traitement de données (échange et stockage, ne serai-ce qu’en mémoire cache temporaire…). Sur le web, avec le
développement du concept de « cloud », les données sont dupliquées, stockées sur de multiples serveurs pour garantir leur
intégrité / sécurité, et optimiser leur accessibilité… Il faut en être conscient, et être attentif à l’utilisation qui peut être faite de
cet immense réservoir de données par des tiers. Cela relève autant de dispositions législatives que d’une vigilance personnelle.
GAËLLE SOGLIUZZO, PROFESSEUR DOCUMENTALISTE – 8 MARS 2013
SYNTHESE DE LA SEQUENCE (FICHE DISTRIBUEE AUX ELEVES)
Mémo des notions étudiées et sélection de documents de synthèse
Supports récapitulatif à consulter
Ressources complémentaires pour les élèves - prolongements
SEQUENCE CONSTRUITE SUR LA BASE DES TRAVAUX DE :
Louise Merzeau
http://www.merzeau.net
Site professionnel de l’auteur.
Reconstruire la mémoire de nos traces numériques.
Vidéo de la conférence tenue lors du 9e congrès des enseignants documentalistes de l’Education
nationale, mars 2012.
Identité numérique : des empreintes… à la présence.
Support de la conférence tenue lors de la journée académique des professeurs documentalistes de
l'académie de Rouen, jan. 2013
Olivier Ertzscheid
http://affordance.typepad.com/ Site professionnel de l’auteur.
Richard Peirano
http://www.relation-transformation-partage.info/wordpress
Site professionnel de l’auteur
Traces numériques : qu’est-ce qu’une trace ?
Présentation d’un séance pédagogique sur la notion de trace numérique – Sept. 2012
Angèle Stalder
Comment exercer une présence numérique assumée ?
Présentation sur Cactus Acide de deux séances pédagogiques sur l’identité numérique - Mai 2012