IACIU Policy Brief No. 3 FRENCH July September 2014

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La Sécurité Culturelle et Économique en Afrique: Remodelage des Options La note sur les poliques de l’ICACI est une publicaon trimestrielle de l’Instut pour la culture africaine et la compréhension internaonale, un Instut de catégorie II de l’UNESCO situé à la Bibliothèque présidenelle Olusegun Obasanjo à Abeokuta au, Nigeria. La série des notes sur les poliques est conçue pour répondre aux besoins des décideurs poliques, des experts de la culture et des spécialistes du développement relafs aux nouveaux enjeux de la culture africaine et de la promoon de la compréhension internaonale à l’intérieur et à l’extérieur de la région Afrique. L’objecf de ces notes est de développer des messages principaux pour appuyer la formulaon et la mise en œuvre des poliques basées sur des preuves. Les notes fourniront des synthèses sur les connaissances basées sur la recherche sur des quesons majeures de polique ou de praque. Elles aborderont les quesons telles que: Quelles sont les preuves de la recherche liées à une polique ou à une praque et quelles sont les recommandaons de poliques qui découlent de ces preuves ? Résumé Au cours de l’histoire, les grandes naons ont été construites et les progrès majeurs de développement aeints, pas à travers des poliques imparfaites ou des mesures inadaptées, mais grâce à des poliques systémaques bien arculées de développement durable. Les poliques et les programmes de développement doivent être circonscrits par une compréhension claire du rôle crucial des forces de la sécurité culturelle et économique dans le processus de développement de l’Afrique. Compte tenu du bond énorme réalisé par d’autres connents en développement vis-à-vis de l’Afrique dans le développement économique, polique et social, il est devenu impéraf de réfléchir sur les quesons suivantes: Les cultures africaines entravent-elles ou favorisent-elles le développement économique de l’Afrique? Le défi du leadership de l’Afrique est-il ancré dans son patrimoine culturel? Malgré la disponibilité d’énormes ressources naturelles et des potenalités, la crise de la pauvreté et du sous- développement de l’Afrique combinée à un leadership naonal corrompu, jusfie une réévaluaon des trajectoires de développement de l’Afrique. Comprendre le rôle crucial des dynamiques de la culture et de la sécurité dans le développement économique des Etats-naons est important, surtout compte tenu de l’engagement mondial à la démocrae, aux droits humains et au pluralisme (polique, religieux et culturel). Cee Note concise sur les poliques idenfie les défis culturels qui sont à l’origine du succès ou de l’échec du développement naonal en Afrique. Elle prescrit la synthèse et le remodelage des disposifs de la sécurité culturelle et économique dans le but de favoriser le développement économique dans la région. Introducon L ’intérêt de cee Note porte sur le rôle important de l’amalgame entre la sécurité culturelle et la sécurité économique dans le processus de développement de l’Afrique. La queson peut être posée différemment dans les termes suivants: Les cultures africaines entravent-elles ou favorisent-elles le développement économique de l’Afrique? Comprendre le rôle crucial de l’interface entre les dynamiques culturelles et le développement économique des Etats-naons est important, surtout dans une économie capitaliste. De plus, la compréhension des systèmes complexes de sécurité naonale et de la place de l’économie dans cee équaon est cruciale. La mondialisaon a transformé le monde en un pet espace, et la paix et la sécurité dans le monde peuvent dépendre de notre aptude à comprendre et à arculer ces quesons - et, en parculier, à reconnaître l’importance des dynamiques de la sécurité culturelle et économique de la puissance naonale, régionale et connentale. Il y a une école de pensée qui esme que les acvités et les condions de l’économie influencent fondamentalement les opéraons de l’Etat (voir, Block, 1977; Szymanski, 1978; Crouch, 1979, et Herbert, 2011). Dans une société capitaliste pluraliste, la configuraon des acvités économiques se fait sur la base de la propriété Publié par Bibliothèque Présidenelle Olusegun Obasanjo Instut pour la culture africaine et la compréhension internaonale (ICACI) ISSN : 2354-234X No. 3, Juillet-Septembre 2014

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The series of Policy Briefs isdesigned to meet the needsof policy-makers, cultureexperts and developmentspecialists in addressingemerging issues on Africanculture and the promotion ofinternational understandingwithin and outsidethe Africa region. The aim isto develop key messages tosupport evidence-informedpolicy-making.

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LA SÉCURITÉ CULTURELLE ET ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE: REMODELAGE DES OPTIONS 1

Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale (ICACI) Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo

La Sécurité Culturelle et Économique en Afrique: Remodelage des Options

La note sur les politiques de l’ICACI est une publication trimestrielle de l’Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale, un Institut de catégorie II de l’UNESCO situé à la Bibliothèque présidentielle Olusegun Obasanjo à Abeokuta au, Nigeria.

La série des notes sur les politiques est conçue pour répondre aux besoins des décideurs politiques, des experts de la culture et des spécialistes du développement relatifs aux nouveaux enjeux de la culture africaine et de la promotion de la compréhension internationale à l’intérieur et à l’extérieur de la région Afrique. L’objectif de ces notes est de développer des messages principaux pour appuyer la formulation et la mise en œuvre des politiques basées sur des preuves. Les notes fourniront des synthèses sur les connaissances basées sur la recherche sur des questions majeures de politique ou de pratique. Elles aborderont les questions telles que: Quelles sont les preuves de la recherche liées à une politique ou à une pratique et quelles sont les recommandations de politiques qui découlent de ces preuves ?

Résumé

Au cours de l’histoire, les grandes nations ont été construites et les progrès majeurs de développement atteints, pas à travers des politiques imparfaites ou des mesures inadaptées, mais grâce à des politiques systématiques bien articulées de développement durable. Les politiques et les programmes de développement doivent être circonscrits par une compréhension claire du rôle crucial des forces de la sécurité culturelle et économique dans le processus de développement de l’Afrique. Compte tenu du bond énorme réalisé par d’autres continents en développement vis-à-vis de l’Afrique dans le développement économique, politique et social, il est devenu impératif de réfléchir sur les questions suivantes: Les cultures africaines entravent-elles ou favorisent-elles le développement économique de l’Afrique? Le défi du leadership de l’Afrique est-il ancré dans son patrimoine culturel? Malgré la disponibilité d’énormes ressources naturelles et des potentialités, la crise de la pauvreté et du sous-développement de l’Afrique combinée à un leadership national corrompu, justifie une réévaluation des trajectoires de développement de l’Afrique. Comprendre le rôle crucial des dynamiques de la culture et de la sécurité dans le développement économique des Etats-nations est important, surtout compte tenu de l’engagement mondial à la démocratie, aux droits humains et au pluralisme (politique, religieux et culturel). Cette Note concise sur les politiques identifie les défis culturels qui sont à l’origine du succès ou de l’échec du développement national en Afrique. Elle prescrit la synthèse et le remodelage des dispositifs de la sécurité culturelle et économique dans le but de favoriser le développement économique dans la région.

Introduction

L’intérêt de cette Note porte sur le rôle important de l’amalgame entre la sécurité culturelle et la sécurité économique dans le processus de développement de l’Afrique. La question peut être posée différemment dans les termes suivants: Les

cultures africaines entravent-elles ou favorisent-elles le développement économique de l’Afrique? Comprendre le rôle crucial de l’interface entre les dynamiques culturelles et le développement économique des Etats-nations est important, surtout dans une économie capitaliste. De plus, la compréhension des systèmes complexes de sécurité nationale et de la place de l’économie dans cette équation est cruciale. La mondialisation a transformé le monde en un petit espace, et la paix et la sécurité dans le monde peuvent dépendre de notre aptitude à comprendre et à articuler ces questions - et, en particulier, à reconnaître l’importance des dynamiques de la sécurité culturelle et économique de la puissance nationale, régionale et continentale. Il y a une école de pensée qui estime que les activités et les conditions de l’économie influencent fondamentalement les opérations de l’Etat (voir, Block, 1977; Szymanski, 1978; Crouch, 1979, et Herbert, 2011). Dans une société capitaliste pluraliste, la configuration des activités économiques se fait sur la base de la propriété

Publié par Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale (ICACI)

ISSN : 2354-234X

No. 3, Juillet-Septembre 2014

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L’objectif est d’enrichir les connaissances existantes sur la façon dont les cultures africaines entravent le développement économique de l’Afrique

privée des ressources de production de la société. La production, la distribution et la consommation des richesses sont régies par des relations sociales centrées sur les dynamiques du marché et de la culture du peuple. La culture est un catalyseur de la cohésion sociale et de la stabilité de la société. La stabilité sociale au sens large dépend d’une économie saine. Cette Note concise sur les politiques identifie les défis culturels qui sont à l’origine du succès ou de l’échec du développement national. Une grande partie de la réussite ou de l’échec incombe au gouvernement en place, représenté par le Leader du pays. L’accent mis sur le développement national vise une redéfinition du rôle et du comportement d’un Leader dans le processus de gouvernance et de transformation de la société. De ce point de vue, la question cruciale est de savoir: Est-il possible d’intégrer et de gérer les changements culturels qui favorisent le développement économique?

Fig. 1: La négligence des valeurs culturelles africaines est la source de l’insécurité économique de l’Afrique

Chaque société a une culture, qui définit et soutient ses valeurs. La culture d’une société influence les pensées, les sentiments et les actions de son peuple. La sécurité culturelle de l’Afrique englobe les qualités humaines et les traditions inestimables de l’Afrique qui nous ont été dotées par notre patrimoine culturel. Cependant, la colonisation et la néo-colonisation ont volé le continent sa sécurité culturelle, et avec elle la sécurité économique. Il existe un lien entre l’insécurité économique de l’Afrique et la négligence des valeurs culturelles africaines qui sont incorporées dans notre identité et notre sécurité en tant qu’Africains.

Le thème de cette Note concise sur les politiques vise à évaluer les questions de sécurité culturelle et économique et leurs implications sur la sécurité aux niveaux national, régional ou continental. Il découle d’une préoccupation croissante au sujet de l’échec ou de l’insuffisance des modèles existants et comment ces modèles peuvent être rénovés. La Note essaie d’identifier l’interrelation entre la sécurité culturelle et la sécurité économique et son impact sur le développement économique de l’Afrique. L’objectif est d’enrichir les connaissances existantes sur la façon dont les cultures africaines entravent le développement économique de l’Afrique. Remodeler les options est devenu un impératif dans la géopolitique actuelle, caractérisée par une incursion omniprésente de la mondialisation dans la vie des individus, des communautés et des États-nations. Les questions de sécurité culturelle et économique prennent des dimensions internationales plus importantes. Ces dimensions requièrent un mandat pour un regard plus approfondi sur leur rôle dans le développement économique et la croissance. Il est utile de fournir à cette étape, une revue conceptuelle de la sécurité économique et culturelle comme un prélude à la pertinence particulière de la sécurité culturelle et économique dans le développement économique. Les conséquences de l’insécurité économique peuvent être tirées des facteurs qui constituent une menace à la sécurité économique.

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Le contexte global des relations entre les cultures africaines et le développement socio-économique de l’Afrique ouvre la voie à des programmes continentaux en perspective et à des options politiques. Les perspectives fournissent le contexte requis pour formuler des observations finales.

Quelques concepts La sécurité (besoin de se sentir en sureté) se joint aux besoins physiologiques de survie (besoin de rester en vie et se reproduire) pour former les besoins les plus fondamentaux et les plus pressants de l’humanité, en vertu de la hiérarchie des besoins de Maslow (Maslow, 1943, 1954). Ils sont suivis par les besoins sociaux (pour l’amour et l’appartenance) et les besoins d’estime de soi (se sentir digne, respecté et avoir un statut). Le dernier niveau et le plus élevé des besoins est l’auto-actualisation (réalisation de soi et de réussite). Le thème sous-jacent est que les êtres humains sont des êtres de «vouloir» ou «d’envie» - dans un état d’équilibre des besoins. Lorsqu’ils satisfont un besoin, le prochain émerge naturellement et exige aussi satisfaction. Le désir ou la faim pour plus ou des meilleures choses dans la vie culmine dans le besoin de réalisation de soi qui, par sa nature même, ne peut pas être pleinement satisfait et ne peut donc pas générer plus de besoins. L’antécédent à la théorie de la motivation de Maslow de la hiérarchie des besoins humains aurait pu être la Charte des Nations Unies de 1948 sur les “droits fondamentaux et la dignité et la valeur de la personne humaine», qui requiert un engagement mondial pour promouvoir «le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ». L’adoption de la Déclaration universelle (ONU, 1948) est une commémoration internationale importante célébrée chaque année le 10 Décembre. Elle est connue comme la Journée des droits de l’homme ou la Journée internationale des droits de l’homme. La Déclaration universelle est bâtie sur quatre piliers de la liberté: la liberté de la parole, la liberté de la religion, la liberté de la peur, et la liberté de la misère, qui sont des dérivés des quatre objectifs majeurs de la guerre adoptés par les Alliés pour guider la poursuite de la Seconde Guerre mondiale. La sécurité dans toutes ses ramifications est fondamentale. Elle est étendue au développement, à la création des richesses et aux richesses des nations. La satisfaction des besoins de sécurité calme les « nerfs à vif » du développement économique et les différentes souches qui veulent diviser une nation ou une région. Dès lors, l’insécurité culturelle et économique offre un cadre unique pour expliquer l’explosion de la pauvreté, des maladies, le militantisme ethnique intraitable et les tensions religieuses et le terrorisme. La sécurité économique a préoccupé les gouvernements nationaux et les institutions internationales telles que les Nations Unies depuis des nombreuses années. Cependant, sa résonance globale suppose une plus grande proportion suite aux dimensions inattendues et graves des chocs économiques des années 1980 et de la récente crise mondiale de 2008-2009 qui a fortement secoué et menacé le fondement des dispositions sociales et politiques existantes.. La sécurité économique, aussi connue comme sécurité financière est la condition dérivée du revenu ou de la stabilité des ressources pour appuyer et soutenir un niveau de vie donné, à la fois maintenant et dans un avenir prévisible. La sécurité économique englobe la solvabilité, une prévisibilité des flux futurs de la trésorerie, et l’emploi ou la sécurité de l’emploi. En termes simples, pour être économiquement en sécurité, il faut disposer des ressources suffisantes pour couvrir ses besoins ou ses dépenses quotidiennes. Compte tenu des considérations nationales, régionales ou de géopolitique, la sécurité économique a une portée beaucoup plus large que la sécurité financière. La sécurité financière est souvent associée à un revenu individuel et familial ou la stabilité des biens, y compris la gestion de l’argent et de l’épargne. La sécurité économique,

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d’autre part, a une portée plus étendue. Elle comprend l’effet plus large des niveaux de production et de productivité nationales et un soutien financier aux chômeurs et aux personnes âgées. La sécurité économique implique l’avantage compétitif d’une nation. Elle est souvent utilisée par euphémisme pour promouvoir la sécurité, le bien-être et l’autonomie des enfants, des adultes et des familles. La sécurité économique est également utilisée dans le cadre de la politique et des relations internationales. Dans ce cas, elle se réfère à l’aptitude d’un pays d’assumer son choix de politiques pour développer l’économie nationale dans le sens souhaité.. Dans cette perspective, les gouvernements utilisent la sécurité économique comme un outil politique pour justifier ou souligner certaines politiques publiques, déployer des efforts de développement du pays, imposer des droits de douane ou interdire l’importation de certaines marchandises dans le cadre d’une impulsion stratégique visant la promotion de la sécurité nationale. Dans le système complexe actuel du commerce international, caractérisé par des accords multilatéraux, l’interdépendance et la disponibilité mutuelle des ressources naturelles, la sécurité économique peut constituer une partie aussi importante de la sécurité nationale que la politique militaire. La configuration des règlements internationaux peut inclure des propositions pour la sécurité économique comme un facteur déterminant des relations internationales. Les menaces à la sécurité économique d’un pays sont à bien des égards considérées comme étant de l’espionnage économique, qui équivaut à des actes d’agression par un gouvernement étranger dans le but d’obtenir un accès non autorisé à l’intelligence économique, telle que des informations exclusives ou la technologie, pour des avantages économiques.

Cadre conceptuel pour la sécurité culturelle Le terme «Sécurité culturelle» ne se prête pas à une définition précise. Il s’agit d’une terminologie composée qui dépend des concepts de «culture» et de «sécurité». Du point de vue de la culture, la «sécurité culturelle» se réfère à la préservation ou la protection du patrimoine et des valeurs d’un peuple ou d’une nation (voir Nemeth, 2013). Sous l’angle de la sécurité, le terme désigne l’importance de la culture pour la sécurité nationale, régionale ou internationale. La sécurité culturelle contextualise l’évolution du rôle de la culture dans la politique, l’économie et la sécurité nationale et internationale.Cependant, les différents contextes nationaux évoquent différentes perceptions tout comme les contextes nationaux spécifiques suscitent des perceptions spécifiques. Par exemple, en Australie, la sécurité culturelle est utilisée dans le cas des aborigènes pour déterminer la façon dont la modernisation menace de changer leur mode de vie (PAC, 2011). En Chine, la sécurité culturelle est utilisée comme un outil politique pour

Fig. 2: Visage de l’insécurité en Afrique: le fléau de notre développement économique

La sécurité culturelle contextualise l’évolution du rôle de la culture dans la politique, l’économie et la sécurité nationale et internationale

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se prémunir contre l’influence négative perçue de la culture étrangère, en particulier l’afflux de la musique pop étrangère. En Afrique, le terme est utilisé pour exprimer les préoccupations des gouvernements africains face à l’impact de la mondialisation et au développement des traditions locales. Dans le cadre de la mondialisation, il y a eu une perception croissante selon laquelle le mécontentement central par rapport au nouvel ordre mondial se traduit par le conflit entre les groupes des civilisations différentes. Par exemple, plusieurs initiatives d’organisations internationales comme l’ONU, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’organisation mondiale du commerce ont des conséquences sur les communautés locales dans des nombreuses sociétés, des cultures et des croyances. Des initiatives telles que les Objectifs du Millénaire pour le développement, les stratégies de réduction de la pauvreté, l’éducation des filles, les campagnes de prestation des soins de santé (campagnes anti-paludisme et de sensibilisation au sida) ont des implications évidentes sur les communautés rurales. L’assemblage des défis non satisfaits de l’extrême pauvreté et des initiatives mondiales en apparence anodines non seulement conteste l’orthodoxie culturelle des civilisations internes, mais surtout les «chocs des civilisations» (Huntington, 2002) qui s’en suivent et menacent la sécurité nationale et mondiale. Par exemple, dans de nombreuses parties de l’Afrique, en particulier dans les communautés musulmanes fondamentales, il y a eu un ressentiment à l’égard de la vaccination antipoliomyélitique et d’autres pratiques de soins de santé conventionnels basé sur des préceptes religieux. Cette aversion culturelle ou religieuse aux meilleures pratiques mondiales d’assurance-maladie est répréhensible ou injurieuse. Elle reflète le ressentiment culturel profond d’un peuple uni par rien de plus que la croyance ou le sentiment religieux. Peut-être que cette antipathie illustre le fondement idéologique de la secte Boko Haram contre l’éducation et les cultures occidentales, même si la secte utilise les armes de l’Ouest pour poursuivre son programme militaire. Ainsi, lorsque la mondialisation et les initiatives internationales de développement atteignent les communautés et des institutions locales, le choc résultant des civilisations a un impact sur les croyances, les pratiques et les valeurs traditionnelles des peuples et des communautés autochtones. Avec l’intérêt croissant pour le marché mondial des antiquités et de l’art, la situation devient plus complexe lorsque les biens culturels d’un peuple ou d’un pays font l’objet d’une protection étrangère. Ces derniers temps, il y a eu des protestations internationales sur les ventes d’objets d’art autochtones anciens qui transcendent les lois sur la propriété culturelle actuelle (voir, Sally Johnson sur CulturalSecurity.net.). Récemment aussi, l’UNESCO a identifié à travers ses sites du patrimoine mondial la nécessité de préserver le patrimoine culturel. Lorsque les monuments des sites du patrimoine mondial sont menacés par l’érosion naturelle ou le développement économique, la sécurité culturelle assume une importance mondiale. L’introduction de la sécurité culturelle a été motivée par deux objectifs majeurs. Le premier objectif consiste à introduire dans la littérature dominante de l’économie, la compréhension du rôle important joué par les cultures autochtones et non-autochtones et les connaissances et expériences dans le développement économique, et de reconnaître que les croyances, les expériences et les pratiques des peuples jouent un rôle important dans la détermination des résultats économiques. Ce cadre d’information aidera à élaborer des stratégies nouvelles et améliorées pour le développement économique de l’Afrique. Deuxièmement, l’objectif à long terme de la sécurité culturelle et économique est d’attirer l’attention des gouvernements africains, des chefs d’entreprises, des universitaires, des organisations non gouvernementales et des organisations de la société civile sur le rôle important des impératifs et des dynamiques culturels de la société sur le développement politique, social et économique des Etats- nations. C’est pour élever leur conscience sur la nécessité d’améliorer les résultats socio-économiques de l’Afrique en renforçant les capacités des professionnels africains pour

Élever la conscience sur l’importance des cultures autochtones peut améliorer la prestation des services sociaux, en particulier l’éducation et les soins de santéL’insécurité économique réduit le niveau de vie, favorise le chômage, augmente l’anxiété et le stress, et désarticule.

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fournir des services culturellement appropriés. La sensibilisation et la compréhension de la sécurité et de la sureté culturelles sont considérées comme essentielles dans l’amélioration des résultats économiques du développement national et régional. Élever la conscience sur l’importance des cultures autochtones peut améliorer la prestation des services sociaux, notamment l’éducation et les soins de santé (voir par exemple, Basarab, 2000; Coffin, 2008; Drury, 2010).

Dimensions de la sécurité culturelle La sécurité culturelle est un concept large qui englobe la sureté culturelle, la sensibilité culturelle et la sensibilisation culturelle (voir Coffin, 2007). La sureté culturelle se réfère aux conditions dans lesquelles les peuples reconnaissent leur propre culture, les langues, les coutumes, les attitudes, les croyances et les façons préférées de faire les choses dans leur environnement social et économique, dans les lieux de travail ou les établissements publics. La sensibilité culturelle est associée à une évaluation et une comparaison de différentes attitudes et expériences, en examinant comment les expériences personnelles, les attitudes et les préjugés peuvent influencer la vie d’autres personnes, en particulier dans le contexte socio-économique. La sensibilisation culturelle se réfère à l’apprentissage des cultures des différentes communautés, y compris les indigènes ou les aborigènes. L’objectif primordial de la sécurité culturelle est d’améliorer l’accès, l’expérience et les résultats des services fournis aux populations autochtones. La sécurité culturelle relie directement la compréhension et l’action. Les politiques et les procédures engendrent des processus qui sont automatiquement mis en œuvre à partir du moment où les populations autochtones demandent un premier service socio-économique, tel que l’éducation et les soins de santé (ibid.). En substance, la sureté culturelle englobe les relations nécessaires pour favoriser le renouveau et la revitalisation culturels dans les communautés autochtones, tandis que la sécurité culturelle fait référence aux obligations de l’évolution des politiques et l’adoption des pratiques qui garantissent que toutes les interactions avec les communautés autochtones se conforment adéquatement ou répondent à leurs besoins culturels.

Sécurité culturelle et culture de la sécurité Il y a souvent une confusion dans l’usage des termes «sécurité culturelle» et «culture de la sécurité”. La culture de la sécurité se réfère à un ensemble des coutumes, des valeurs et des principes partagés par une communauté des personnes dont les pratiques et / ou les activités menacent la stabilité nationale ou mondiale. Il faut noter que ce n’est pas seulement les membres d’un groupe ou d’une secte qui constituent un défi à la sécurité, même s’ils peuvent y contribuer; c’est plutôt leur comportement et les pratiques odieuses qui violent ou menacent les droits des autres citoyens et les mettent en danger. Comme il est de la responsabilité naturelle de l’état (des gouvernements à travers ses agences de sécurité) de protéger les vies et les biens, toute culture, tradition, croyance ou pratique qui menace ou pourrait menacer la sécurité régionale, nationale ou mondiale devrait être considérée comme répréhensible et être combattue. Concrètement, le rôle de la culture de la sécurité est d’éloigner les « infiltrés » et les autres parties potentiellement nuisibles. Dans des écrits publiés dans Recent news references to “cultural security” (weblog CulturalSecurity.org), Sally Johnson, Eric Nemeth et d’autres notent que la sécurité culturelle explore l’économie politique de l’art et la puissance du patrimoine culturel dans la diplomatie.Ils observent en outre que la recherche, l’analyse et la créativité déterminent l’espace dans lequel l’art et la culture influencent la politique étrangère et la sécurité. Ainsi, la sécurité culturelle se réfère à l’interrelation entre les biens culturels, la diplomatie et la sécurité internationale; et la recherche sur la sécurité culturelle est un examen de cette interrelation en vue de définir un cadre approprié pour l’intelligence culturelle.

La culture africaine est imprégnée de chaleur, d’hospitalité et du sens des relations communaut-aires; elle est bâtie sur l’optimisme et la résilience, même dans l’adversité; elle se développe sur le collectivisme basé sur l’effort commun; elle est ancrée dans la politique tribale, le leadership et le mécénat.

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Menaces pour la sécurité économique et les conséquences de l’insécurité économique

Pourquoi faut-il tenir compte de l’insécurité économique ? L’insécurité économique se manifeste sous plusieurs formes. Les situations suivantes donnent des indications individuelles ou collectives (nationales) importantes de l’insécurité économique : faibles revenus ou pas de revenus en raison du chômage ou d’une perte d’emploi ou d’une dépense majeure imprévue, d’une baisse importante des revenus, d’une perte importante des biens ou des ressources. L’insécurité économique réduit le niveau de vie, favorise le chômage, augmente l’anxiété et le stress, et désarticule l’économie. Le niveau croissant de l’ignorance et de l’indifférence aggrave l’insécurité économique en stimulant la suspicion, les préjugés ethniques et le fanatisme religieux. La preuve de ces affirmations est flagrante dans la partie Nord-Est du Nigeria, principalement, les Etats de l’Adamaoua, Borno et Yobe, suite aux activités terroristes incessantes de la secte Boko Haram. Avoir un faible revenu de façon persistante, ou être en chômage prolongé et / ou à risque d’une baisse significative des revenus peut être stressant. En outre, les personnes à faible revenu ont tendance à être malheureux comme les chômeurs ont tendance à éprouver des excès de tristesse. Cette situation explique pourquoi la provision d’une assurance sociale est un élément important de la responsabilité sociale de l’État dans les économies avancées. Dans ces pays, les programmes sociaux les plus populaires des gouvernements – la sécurité sociale, l’assurance-maladie, les allocations ou les compensations de chômage - sont considérés comme l’assurance de la sécurité économique plutôt que (le bien-être) la redistribution. En Afrique et dans des nombreux pays en développement, la sécurité sociale et économique est enracinée dans les configurations de la famille réduite et élargie. Les parents et la famille proche se tournent naturellement vers leurs enfants ou les parents proches pour un appui en vue de la protection sociale et la sécurité économique.

Relations entre la culture et le développement économique La nouvelle économie institutionnelle a été préoccupée par les origines, l’incidence, et les ramifications des transactions économiques. Une pratique largement inexplorée est la relation entre les cultures africaines et le développement socio-économique de l’Afrique. Comment les cultures africaines ont-elles contribué ou entravé le développement socio-économique de l’Afrique? Les cultures africaines constituent-elles des obstacles au développement socio-économique de l’Afrique? Si cela était le cas, des changements sociaux et culturels majeurs seraient justifiés dans l’identification des cultures d’industrialisation axées sur un marché égalitaire qui nécessitent des changements d’attitude. Il y a une unanimité à l’idée que le développement économique est un dérivé d’impératifs sociaux et culturels complexes et importants. Cependant, il y a beaucoup moins d’accord sur les caractéristiques de ces impératifs et comment et pourquoi ils ont évolué pour prendre la configuration actuelle du développement économique. Il est reconnu que le développement économique doit essentiellement être compris comme étant le produit d’une série d’innovations culturelles. . L’histoire a montré qu’il existe une dimension culturelle au développement économique, et vice versa. Par exemple, l’affirmation générale selon laquelle l’existence d’institutions économiques formelles, telles que les droits de propriété, la primauté du droit et le respect des contrats, facilite le développement économique suppose aussi l’institutionnalisation de certaines normes ou valeurs sociales qui favorisent le marché d’échange, l’épargne et l’investissement (Huntington, 2002). C’est dans ce contexte que sont définies les relations entre la culture et le comportement économique

Lorsqu’elles sont bien exploitées, ces caractéristiques culturelles peuvent stimuler la compétence, l’ingéniosité, l’innovation et la compétitivité entrepreneur-iale, la discipline, la confiance et la résilience au travail.

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Infrastructure culturelle et développement de l’AfriqueIl est irréfutable que l’Afrique dispose d’un riche patrimoine culturel. Le fait qu’il existe une relation étroite entre la culture et les attitudes d’une population et son développement économique est établi de façon éloquente par les réalisations majeures des tigres asiatiques. La culture africaine est imprégnée de chaleur, d’hospitalité et des relations communautaires; elle est bâtie sur l’optimisme et la résilience, même dans l’adversité; elle se développe sur le collectivisme basé sur l’effort commun; elle est ancrée dans la politique tribale, le leadership et le mécénat. Historiquement, elle est en grande partie agraire et champêtre; et elle est bâtie sur l’auto-détermination. Il est dit que la civilisation a commencé en Afrique, précisément en Egypte. En fait, dans la société africaine traditionnelle, certaines des tendances manipulatrices flagrantes de l’élite urbaine, telles que la corruption, le manque de transparence et de responsabilité, sont très anti-africaines. En un sens, l’architecture originale de la culture africaine portait sur des ingrédients de compétence, de compétitivité, de discipline, de travail acharné, de confiance individuelle et collective et de résilience. Parlant des infrastructures, deux types distincts sont essentiels pour soutenir le développement économique d’une nation: l’infrastructure physique et l’infrastructure culturelle. Les investissements dans des institutions physiques de développement social telles que l’éducation, l’alimentation en électricité, les soins de santé, le système de transport, les agences des télécommunications, juridiques, de sécurité (police et forces armées) et législatives et les organismes du secteur public sont des exemples classiques de l’infrastructure physique. Des investissements durables dans l’infrastructure physique améliorent la compétitivité globale d’un pays. La compétitivité nationale peut évidemment émerger de l’infrastructure physique mentionnée ci-dessus. Cependant, comme l’infrastructure physique peut être acquise sur le marché (c’est-à-achetée et vendue sur la base de l’offre et de la demande), transplantée et reproduite partout, sa disponibilité ne promet pas nécessairement d’assurer ou de maintenir des avantages compétitifs à long terme. Une nation a besoin de construire une infrastructure culturelle forte qui permettra de créer des attributs de différenciation clairs. La notion d’infrastructure culturelle évoque deux choses. Premièrement, elle requiert un environnement culturel fort. L’environnement culturel offre une atmosphère accueillante dans laquelle le développement des capacités humaines s’épanouit. Il renforce les citoyens aussi bien que les entrepreneurs étrangers à travers la création des connaissances, la communication et leurs applications. Comme indiqué plus haut, l’architecture de la culture africaine traditionnelle se compose de l’industrie, l’habileté, l’effort commun et la fiabilité. Lorsqu’elles sont bien exploitées, ces caractéristiques culturelles peuvent stimuler la compétence, l’ingéniosité, l’innovation et la compétitivité entrepreneuriale, la discipline, la confiance et la résilience au travail. Ces attributs sont au cœur de l’avantage national. Deuxième, l’environnement culturel n’évolue pas automatiquement et ne constitue pas un phénomène de hasard. Au contraire, la création d’une atmosphère culturelle appropriée de nature à soutenir le développement socio-économique et la croissance économique est le résultat des politiques gouvernementales délibérées réalisées sous un leadership politique fort. Les gouvernements à tous les niveaux ont la responsabilité et doivent se concentrer sur le renforcement des facteurs de production. Ceci implique des investissements massifs dans l’acquisition et l’amélioration des connaissances, essentiellement l’éducation de base et au-delà, la formation initiale et continue et l’acquisition des compétences professionnelles et entrepreneuriales. En outre, l’architecture d’appui à l’économie du marché doit être disponible, accessible et inclusive, y compris les services bancaires avec la disponibilité du crédit. L’accès aux opportunités sociales qui découlent d’une économie de marché doit être la force motrice de toutes les politiques gouvernementales. Mais les opportunités

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économiques ainsi créées ne sont accessibles qu’aux citoyens qui ont l’aptitude d’en bénéficier. L’efficacité d’un mécanisme de marché et l‘aptitude d’une large population de l’ensemble des citoyens d’en bénéficier – inclusion ou portée - sont déterminés par le niveau d’éducation du pays comme un proxy pour le capital et les capacités humaines du pays. Tout comme la diffusion de la culture dans le monde reflète la distribution du pouvoir, son extinction ou son atténuation signifie la perte de son influence. L’érosion des liens de domination coloniale après l’indépendance politique dans les années 1950 et 1960 a vu une atténuation progressive de la culture coloniale. L’indigénisation des cultures nationales a progressivement remplacé l’hégémonie coloniale avec leurs cultures et civilisations, et a rapidement réaffirmé les mœurs, les croyances, les langues et les institutions autochtones. La disparition rapide des sociétés et des civilisations occidentales et la montée en puissance des cultures autochtones ont produit, au pire, des civilisations anti-occidentales puissantes, ou au mieux conduit au démantèlement progressif des dispositifs des sociétés occidentales. Les royaumes anciens disposant des traditions historiquement enracinées sont devenus la force de commande et le nouvel ordre de de la vie des villages et des communautés rurales. Les gains de la civilisation et des cultures coloniales ont été perdus et abandonnés à la honte des dirigeants africains indépendants impitoyables, sans vision et corrompus, à travers plusieurs interrègnes militaires. Les dirigeants africains émergents allaient bientôt devenir les pires maîtres postcoloniaux du continent. Il n’a pas fallu longtemps pour que la règle de l’Afrique postcoloniale prenne une nouvelle posture impérialiste avec des conséquences cauchemardesques sur les plans culturel, économique et politique. Les nouveaux dirigeants impérialistes ont rapidement transformé les pays africains en un continent de grandes potentialités et des promesses non tenues. Une statistique qui reflète de façon éloquente les cultures et les civilisations de l’Afrique qui ont échoué est l’écart de développement socio-économique qui existe actuellement entre l’Afrique et la Corée du Sud et l’Asie du Sud-Est. Pourtant, pendant les premières années de l’ère postcoloniale, le PIB des nombreux pays africains était comparable, sinon supérieur à celui des tigres asiatiques. Mais malheureusement, l’Afrique a régressé et s’est trouvée confrontée à la pauvreté, aux maladies, à la corruption, et à un leadership incompétent. En 2013, le PIB de la Corée du Sud était de plusieurs fois plus élevé que le PIB de la plupart des pays africains. Par exemple, la Corée du Sud est classée 15ème sur la liste globale actuelle des pays par PIB, avec 1.116.247 $ US, alors que le pays africain le plus proche, l’Afrique du Sud, est classé 29ème avec un PIB lointain de 408.074$US (avant le changement de la base de calcul du PIB du Nigeria). Qu’est ce qui est responsable de cette piètre performance et de l’échec du continent africain en termes comparatifs? Comment expliquer cette triste réalité? Au niveau individuel, les Africains sont habiles, créatifs, responsables, compétitifs et résilients. Ces attributs sont essentiellement des bases morales sur lesquelles la productivité et la civilisation pourront s’épanouir. Ce sont les valeurs culturelles qui sous-tendent la prospérité des États-nations. S’il est incontestable que beaucoup de réalisations individuelles des riches Africains sont entachées de corruption, de clientélisme et de manipulation (par des contrats de l’État et des concessions), les succès de la richesse individuelle conduisent à poser la question suivante: La richesse individuelle fait-elle partie de celle d’une nation ?

Options politiques

Adoption d’un cadre clinique de l’économie Afin de rompre, et éviter la plupart des erreurs et des pièges du passé, le temps est venu pour adopter une approche clinique de l’économie (Sachs, 2005; 2011)

Options politiques majeures

1. Les gouvernements nationaux devraient adopter une base idéologique différentielle pour étayer la formulation et l’élaboration des politiques en utilisant le cadre clinique de l’économie

2. Le partenariat national et régional pour le partage des ressources des systèmes des savoirs autochtones et qui appuie la recherche sur des thèmes transversaux en impliquant des chercheurs au-delà des frontières nationales.

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comme un nouveau paradigme de la politique et du développement économique. Cette approche appelle trois propositions fondamentales. Premièrement, il faut que les gouvernements nationaux adoptent une base idéologique différentielle pour étayer la formulation et l’élaboration des politiques. Deuxièmement, elle exige que les gouvernements entreprennent un diagnostic approfondi de leurs problèmes de développement de manière à contextualiser leurs forces et leurs faiblesses. Une approche clinique de l’économie exige une attention à l’orientation dans la poursuite du développement économique. L’approche doit être cliniquement diagnostiqué pour identifier et traiter les facteurs critiques qui ont facilité ou entravé la croissance économique de l’Afrique. Les politiques macroéconomiques doivent diagnostiquer la source et les raisons des crises économiques et chercher les moyens de corriger les insuffisances observées dans les secteurs clés de l’économie. Ceci peut impliquer une analyse détaillée et une compréhension de la façon dont les différents secteurs de l’économie et de la société s’imbriquent et interagissent avec l’économie mondiale par le commerce, la finance et la géopolitique. Tout d’abord, il devrait y avoir une compréhension des croyances du peuple, de l’histoire sociale du pays, et des valeurs sous-jacentes de la société. La mise en œuvre de cette approche nécessite donc un ensemble vaste d’outils. Le contexte utilisé pour réaliser des solutions économiques durables est dilué par (a) l’interaction entre l’économie, la politique et la culture de la société, et (b) la nécessité de mettre ces composantes dans un bon équilibre. Les gouvernements africains doivent montrer un engagement plus fort pour un avenir meilleur, une meilleure Afrique, être prêts à prendre des risques et renouveler l’espérance pour leurs citoyens. Les dirigeants africains devraient s’élever pour atteindre une nouvelle frontière du développement socio-économique axée sur la sécurité humaine, grâce à des investissements importants dans l’éducation (à tous les niveaux), les services de soins de santé, l’innovation et l’esprit d’entreprenariat – pour faire une plus grande contribution à la réalisation des rêves des populations pour une alimentation régulière en électricité, une éducation de qualité, un système de prestation des soins de santé et un système de transport efficaces, une égalité de la vie et de la justice, la prospérité et la liberté pour tous, partout.L’approche clinique de l’économie s’identifie avec les paradigmes de développement axées sur la sécurité culturelle et économique, et prend une vue globale des difficultés

Fig. 3: . L’Afrique s’est-elle déplacée dans la mauvaise direction? Besoin de Remodelage des options

L’observation de Shakespeare “the oft sight of means to do ill deeds makes deeds ill done” semble applicable à la perversité intraitable de la société africaine. Le système africain moderne est déficient, des structures et des politiques gouvernementales à la vie privée des particuliers. L’insécurité économique en Afrique aujourd’hui est une des preuves irréfutables de l’insécurité culturelle. Pourquoi les choses qui fonctionnent très bien dans d’autres continents ne marchent-t-elles pas en Afrique? Pourquoi l’Afrique chancelle-t-elle quand le reste du monde progresse ?

Options politiques– suite

3. L’Afrique doit consciemment élaborer un plan global de développement économique (équivalent d’un plan Marshall) pour assurer la stabilité économique de la région et la sécurité stratégique au 21ème siècle.

4. Le Conseil pour les relations Afrique-Chine et le Conseil africain pour les relations culturelles et économiques devraient être établis au niveau régional.

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et des défis économiques, sociaux et politiques de l’Afrique. Cette perspective permet aux décideurs, aux niveaux national et régional, de diagnostiquer certaines maladies plus profondes qui affligent leurs sociétés et à corriger les erreurs passées de diagnostic de base qui ont frappé et affligent encore le développement.

L’équivalent du Plan MarshallL’Afrique doit développer consciemment un plan global de développement économique pour assurer sa stabilité économique et sa sécurité stratégique au 21ème siècle. La voix de la reprise et de la prospérité de l’Afrique est longue, sinueuse et tortueuse. L’Afrique a probablement besoin d’une aide financière à l’échelle du plan Marshall. Comme les économies européennes après la Seconde Guerre mondiale, les guerres ethniques, la pauvreté extrême, les maladies, la mauvaise gouvernance et tous les indices de la dégradation humaine et du sous-développement ont ravagé l’Afrique. L’Afrique présente tous les attributs de l’après-Seconde Guerre mondiale en Europe. L’Afrique a besoin d’une reconstruction massive de ses économies et de ses régions dévastées. L’Afrique a besoin d’un programme de sauvetage de grande envergure dont les objectifs doivent être (a) reconstruire les régions dévastées de l’Afrique, (b) construire et moderniser ses infrastructures (en particulier les systèmes d’électricité et de transport), (c) éliminer les obstacles au commerce, (d) moderniser ses industries, (e) améliorer les taux de scolarisation et d’alphabétisation, et (f) engendrer une gouvernance transparente et responsable dans les deux secteurs public et privé. Avec une mise en œuvre fidèle de ces objectifs, les niveaux de pauvreté et de chômage et les fléaux sociaux y associés seront considérablement réduits.

Grande Stratégie pour les relations indo-chinoises Avec l’influence croissante de la Chine et de l’Inde dans les affaires économiques et politiques de l’Afrique, il est nécessaire de mener une réflexion stratégique sur les erreurs du passé dans les partenariats avec l’Amérique et l’Europe. La Chine est aujourd’hui l’objet de beaucoup d’optimisme comme une nation émergente puissante qui serait une vitrine pour l’industrialisation et la mondialisation. Sur la base d’une analyse rétrospective, les pays africains et le continent dans son ensemble devraient construire leurs relations retrouvées avec la Chine et l’Inde, sur la base de la sécurité culturelle et économique. À cet égard, cette Note concise sur les politiques suggère la création d’un Conseil chargé des relations Afrique-Chine pour fournir un mécanisme nécessaire pour mener des études prospectives, évaluer les relations économiques et culturelles nationales et continentales, et développer les « grandes » stratégies qui devraient émerger de ces études et évaluations. Les études devraient examiner l’ensemble du système de l’Afrique, tel que l’économie et sa relation avec la sécurité nationale, régionale et continentale. Un autre agenda politique négligé mais important pour faire participer la sécurité économique et culturelle de l’Afrique dans le contexte de la mondialisation et des mécontentements est l’impératif de mettre en place un Conseil africain des relations économiques et culturelles. Les gouvernements du monde entier ont souvent des raisons pour imposer des tarifs ou interdire tout à fait certains éléments. L’imposition des tarifs ou l’interdiction à l’importation de certaines marchandises fait partie d’un mouvement stratégique visant à promouvoir la sécurité nationale. Ces politiques visent à garantir l’autosuffisance, épargner des devises, protéger des industries nationales, créer des emplois, et améliorer la croissance économique et le développement. La réalisation de ces objectifs nécessite un effort stratégique, non seulement au niveau national mais aussi implique une coopération régionale et continentale. Un aspect important des accords économiques et commerciaux régionaux est d’assurer une coopération internationale dans le développement régional. Ici, il est suggéré que les efforts de coopération régionale soient améliorés pour obtenir une position commune au cours

Options politiques– suite

5. Des efforts devraient déployés dans la coopération régionale pour obtenir une position commune lors des cycles des négociations et des accords avec l’organisation mondiale du commerce.

6. Des efforts concertés pour créer une prise de conscience en vue de favoriser le retour aux racines des Afro-Américains et d’autres Africains de la diaspora.

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des cycles de négociations et des accords avec l’Organisation mondiale du commerce. La stratégie d’exploitation des aspects relatifs aux cultures traditionnelles, aux croyances ou pratiques à des fins essentiellement économiques (gestion) a été un facteur majeur contribuant à la réussite de l’industrialisation au Japon depuis la fin du 19ème siècle (Dore, 1973) et à Hong Kong, Singapour, Corée du Sud et Taiwan depuis les années 1950 (Hamilton et Biggart, 1988; Clegg, 1990). Alors que toutes ces nations asiatiques disposent d’un milieu culturel relativement homogène, les pays africains, en revanche, sont constitués de sociétés multi-ethniques. Une grande partie de la population africaine vit en dehors de l’Afrique. En tant que tel, il doit y avoir des efforts concertés pour créer une prise de conscience en vue de favoriser le retour aux racines des Afro-Américains et d’autres Africains de la diaspora Ces voyages historiques de retour doivent être correctement exploités et structurés sur la base de l’historicité ancestrale. Les Afro-Américains sont fascinés par leur histoire et ont une nostalgie de leur passé et de leurs racines. Si elles sont bien gérées, ces opportunités ouvriront des horizons passionnants de coopération internationale et d’investissement dans les pays de leurs pères et de leurs ancêtres. En outre, grâce à des engagements constructifs de la diaspora africaine, le continent pourra susciter sa contribution à l’investissement dans les pays d’origine, comme les communautés chinoises et indiennes d’outre-mer, l’ont fait, en termes d’investissements, de transferts des fonds et des réseaux sociaux. Les prières, l’espoir et les relations des Africains sur le continent et avec la diaspora, y compris les Afro-Américains, contribueront à une Afrique nouvelle; un continent en plein essor qui sera dépourvu de la mauvaise gouvernance, des pratiques de corruption, de l’extrême pauvreté, des maladies, des tensions ethniques, des guerres et d’autres fléaux sociaux. Avec un accent stratégique renouvelé, les graines d’une nouvelle Afrique peuvent se développer à partir de l’imagination des Africains exilés. À l’entrée de ce 21e siècle dynamique caractérisé par la mondialisation, l’Afrique doit s’appuyer sur une longueur d’avance dans la transformation de ses peuples et des sociétés en remodelant les options pour la culture et la sécurité économique sur le continent.

Observations finales Le fondement de la force de l’Afrique réside dans son développement culturel et économique. À long terme, le bien-être des populations africaines déterminera la force de l’Afrique dans le monde; en particulier, lorsque les économies nationales, régionales et continentales deviennent de plus en plus intégrées et inextricablement liées à d’autres économies. La prospérité de l’Afrique doit servir de source inépuisable pour son pouvoir. Sa force culturelle et économique permettra de prendre en charge son armée, sa diplomatie et les efforts de développement, et de servir de source principale de son influence dans le monde. L’Afrique ne peut pas se permettre de prendre la sécurité culturelle et économique pour acquis, ni peut-elle prendre la croissance économique, la stabilité et la prospérité pour acquis. Le fait que l’Afrique soit dotée de ressources naturelles ne devrait pas assombrir sa vision alors que les autres continents poursuivent des politiques nationalistes et régionales agressives de développement économique et de croissance. L’Afrique ne peut pas non plus prétendre ou présumer que l’ordre public, la sécurité, le progrès économique et social et la prospérité viennent naturellement. Au contraire, les gouvernements africains doivent se rendre compte que les avantages socio-économiques et politiques découlent des efforts soutenus, de l’attention et de la contribution de : (a) des gouvernements efficaces et honnêtes; (b) un secteur privé qui est résolu à collaborer avec les gouvernements; (c) un service public qui est déterminé à entreprendre des réformes et des changements dans son mode de fonctionnement; et (d) une société civile qui est prête à mettre en avant les intérêts du pays et supporter l’inévitabilité des douleurs à court terme pour assurer des gains futurs à long terme

Le fait que l’Afrique soit dotée de ressources naturelles ne devrait pas assombrir sa vision alors que les autres continents poursuivent des politiques nationalistes et régionales agressives de développement économique et de croissance.

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Les affirmations ci-dessus devraient former le cœur de notre article de foi pour guider nos politiques, si nous voulons réussir de passer de la pauvreté à la prospérité. Avec un nouvel élan, l’Afrique a la possibilité de se lancer dans un nouveau changement de paradigme, comme le continent cherche l’espoir dans la crise économique et financière mondiale apparemment désespérée, comme le continent évolue à contre-courant des impératifs de la mondialisation, et que les nations du monde aux prises avec une crise mondiale ou l’autre, l’Afrique doit s’aligner au reste du monde dans une détermination collective et un élan politique pour relever les défis apparemment insolubles. Il ne faut pas faire d’erreur, l’ère de l’auto-illusion est terminée. L’Afrique doit reconnaître ses lacunes, relever les défis et exploiter les opportunités. Cette situation justifie une rupture avec le passé.Si les racines du retard du développement de l’Afrique étaient constituées d’une série de mauvaises décisions prises aux niveaux national et régional, le sol dans lequel ces racines ont été plantées serait une terre préparée par un leadership corrompu et la mauvaise gouvernance. Les choix que font les gouvernements africains et leurs dirigeants ont une énorme influence sur le développement d’une sécurité culturelle et économique forte et les possibilités qu’elle offre pour la croissance et le développement du continent. La sécurité culturelle et économique est un phénomène dynamique. Le succès obtenu dans l’économie mondiale ne nécessite pas un miracle ; il ne demande pas au monde d’offrir des conditions spéciales pour permettre aux pays de prospérer, sous la forme du commerce ou de préférence de l’aide. Les pays qui promeuvent leurs économies et se développent rapidement sont ceux dont les dirigeants prennent des décisions éclairées et courageuses dans l’intérêt national. Paradoxalement, les plus grands atouts naturels de l’Afrique - la jeunesse de l’Afrique, les élites de l’Afrique - loin d’être la source du talent, et le moteur du développement socio-économique, constituent la source de l’insécurité, l’instabilité, le leadership incompétent et corrompu et la mauvaise gouvernance sur le continent. Cette Note concise sur les politiques a identifié les défis futurs et la contradiction apparente de la culture de l’Afrique avec le développement économique et la croissance. Le remodelage des options pour la sécurité culturelle et économique en Afrique constitue un défi vibrant à l’orthodoxie existante sur le développement africain. La solution pour le développement de l’Afrique est essentiellement interne ; elle ne relève pas de la responsabilité des partenaires au développement et des bailleurs des fonds. La tendance des dirigeants et des gouvernements africains à externaliser leurs problèmes en jouant le jeu du blâme est vouée à l’échec. Les nouveaux outils de développement économique doivent être bâtis sur la base de la sécurité culturelle et économique. L’Afrique risque d’être piégée par les sables mouvants de l’insécurité culturelle et économique, le malaise politique, le déficit de l’infrastructure, la rivalité et les tensions ethniques, la pauvreté extrême, et le chômage élevé sauf si elle prend maintenant le taureau par les cornes.

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L’Afrique risque d’être piégée par les sables mouvants de l’insécurité culturelle et économique, le malaise politique, le déficit de l’infrastructure, la rivalité et les tensions ethniques, la pauvreté extrême, et le chômage élevé sauf si elle prend maintenant le taureau par les cornes.

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Coordonnateur des Notes concises des politiques Professor Isaac Albert (Expert Associé)

Contributeur à la Note concise n°3

Professor Wilson E. Herbert (KSC)Professor of Accounting & Financial Management, Bingham University, Km 26 Abuja-Keffi Expressway, New Karu, Nasarawa State, Nigeria. Email: [email protected]

Editeur en ChefProfessor Peter A. Okebukola

Au sujet de l’Institut

L’Institut pour la culture africaine et la compréhension internationale, un Institut de catégorie II de l’UNESCO situé à la Bibliothèque présidentielle Olusegun Obasanjo (BPOO) à Abeokuta, dans l’Etat d’Ogun au Nigeria a été approuvé par le Conseil exécutif de l’UNESCO en Octobre 2008. Le processus de son installation été officiellement lancé sur son site de la BPOO le 9 Janvier 2009 par Koichiro Matsuura, ancien Directeur général de l’UNESCO . Le conseil d’administration de l’Institut présidée par SE Dr. Christopher Kolade , a été inauguré le 4 Mars 2009.

Vision

La vision de l’Institut est de « renforcer le dialogue interculturel et la compréhension internationale entre l’Afrique et les autres civilisations.

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Mission

La mission de l’institut est de préserver le patrimoine culturel de l’Afrique , promouvoir et renforcer la renaissance dans les cultures africaines à la fois aux niveaux régional et international.

Objectifs de l’Institut

L’institut vise à:

• sensibiliser les parties prenantes aux niveaux national , régional et international sur le rôle important joué par la diversité culturelle et de son corollaire, le dialogue interculturel pour la cohésion sociale dans les sociétés pluralistes;

• animer le réseau d’ institutions travaillant dans ces domaines et soutenir des études universitaires et scientifiques pertinentes;

• fournir une plate-forme pour une véritable coopération de spécialistes de la culture africaine;• assurer le renforcement des capacités à travers la promotion du partage des connaissances sur les traditions

spirituelles et religieuses et leurs valeurs sous-jacentes afin de renforcer la coexistence harmonieuse; et• mettre en lumière les valeurs de diversité et de dialogue en étudiant le patrimoine matériel et immatériel

ainsi que les expressions culturelles contemporaines dans la région de l’Afrique et de la diaspora ( au moyen d’inventaires et des catalogues, notamment sous forme numérisée , diffuser et exposer des collections et autres documents pertinents)

Conseil d’administrationPrésident: Dr. Christopher KoladeMembres: S. E. Mme Denise Houphouet-Boigny, Ambassadeur, Déléguée Permanente de la Cote d’Ivoire auprès de l’UNESCO. S.E. Mme. Begum Taj, Ambassadeur/Déléguée Permanente, Délégation Permanente de la République Unie de Tanzanie auprès de l’UNESCO, S. E. M. Alexandre da Conceicao Zandamela, Délégation Permanente de la République de Mozambique auprès de l’UNESCO. Professeur Hassana Alidou, (Directrice, Bureau regional multi sectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest, Abuja); M. George Ufot (Représentant du Secrétaire Permanent , Ministère Fédéral de la Culture, du Tourisme et de l’Orientation nationale), Magdalene Anene- Maidoh, Secrétaire Général, NATCOM-UNESCO, Professeur Peter A. Okebukola; Sultan de Sokoto Muhammad Sa’ad Abubakar III, Prof. Oye Ibidapo-Obe.

SecrétariatProfessor Peter A. Okebukola (Director), Vitalis Ortese, Damian Oyibo, Oladiran Olaniyi, Lovelyn Nwachuku, Ibukun Olagbemiro, Bayo Akintayo, Tunde Sobola, Femi Jenrola Adebayo, Bimpe Akinkuotu, Chisom Eze and Aderonke Olubodun

Experts associés Professor Isaac Albert, Professor Juma Shabani, Professor Wilson Herbert, Ayo Tella, Professor Gbenga Ogunmoyela, Professor Wole Ogundele, Dr. Anthony Onwumah.

Bureau éditorial Institute for African Culture and International UnderstandingOlusegun Obasanjo Presidential LibraryOke-mosan, Abeokuta, Nigeria

Tel: +2348022904423; +2348023400030, +23439290761.

Website: www.iaciu-oopl.org

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À propos de la Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo

La Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo , la première du genre en Afrique, est située sur un terrain de 32 hectares dans la ville historique d’Abeokuta au Nigeria. Elle a pour mission de: «favoriser la compréhension de la vie, de la carrière et de l’administration du Président Olusegun Obasanjo et à travers cette exposition, de promouvoir les idéaux de démocratie, de bonne gouvernance et de leadership , de faciliter la réflexion critique sur les meilleures pratiques en matière de service public, et de fournir une meilleure compréhension du développement du Nigeria, de l’Afrique, du Commonwealth et du reste du monde. Elle met un accent particulier sur le centre et le musée de la Bibliothèque présidentielle autour desquels sont bâties les unités académiques dont la mission fondamentale est de promouvoir la sécurité humaine en Afrique, un centre international des conférences, des aires d’attraction, de loisirs et d’hébergement et d’autres installations d’appui. Elle est conçue pour encourager le patronage des chercheurs internationaux et les organisateurs des conférences, et pour promouvoir le tourisme au niveau mondial. Outre l’amélioration de la vie socio- économique des communautés environnantes, sa présence représente une contribution positive à l’image internationale du Nigeria et de l’Afrique et une ressource importante pour avoir inspiré les idéaux de démocratie et de bonne.

Conseil d’administration de la Bibliothèque Présidentielle Olusegun Obasanjo

Co-Présidents: H.E. Dr. Christopher Kolade and Ambassadeur Carl Masters

Promoteur en Chef: His Excellency Chief Olusegun Obasanjo, GCFR

Membres: Alhaji Ahmed Joda, Professor Akinlawon Mabogunje, Chief Olatunde Abudu, Dr. Onaolapo Soleye Dr. Iyabo Obasanjo-Bello, Chief Obafemi Olopade, Chief (Mrs) Chinyere Asika.

Secrétaire: Vitalis Ortese

©Institute for African Culture and International Understanding, OOPL, Abeokuta