Hyperandrogénies chez les adolescentes

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Hyperandrogénies chez les adolescentes Paris, 10 janvier 2015 Maud Bidet Centre de références des pathologies gynécologiques rares Hôpital Necker-enfants Malades

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Hyperandrogénies chez les adolescentes

Paris, 10 janvier 2015

Maud BidetCentre de références des pathologies gynécologiques raresHôpital Necker-enfants Malades

Page 2: Hyperandrogénies chez les adolescentes

Hyperandrogénie chez les adolescentes

� Chez les adolescentes:

- Augmentation des androgènes surrénaliens et ovariens- Défaut de maturation de l’axe hypothalamo-hypophysaire.

- Pas d’explorations excessives, - Pas de prise en charge excessives.

hypophysaire.

Hyperandrogénie, acné et hyperséborrhée +/-troubles de cycles.

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The modified Ferriman–Gallwey.

• 9 zones corporelles, chacune 1 score de 0 à 4.

• Hirsutisme : > 6-8.

- Minime >8.

Hirsustisme

Escobar-Moreale HF et al, AE and PCOS society, 2012.

- Minime >8. - Modéré >15. - Sévère > 25.

• Chez l’adolescente: ligne ombilico-pubienne

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SDHEAµmol/l

Testostéroneng/ml

Prélèvements réalisés en période folliculaire,entre 8h et 10h du matin.

17-OHPng/ml

Test auSynacthène

< 20 > 20

Tumeur surrénalienne?

> 10 < 10

Déficit en 21 OHase non Écho: OPK?

oui non

Idiopathique

oui

SOPK

< 1,5

Anovulation?

Tumeur ovarienne?

> 1,5 et ou 2N

- FLU (urines des 24h)

- PRL

- Signes d’hyperandrogénie francs et majeurs, - Apparition récente et évolution rapide.- Signes de virilisation.

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SDHEAµmol/l

Testostéroneng/ml

Prélèvements réalisés en période folliculaire,entre 8h et 10h du matin.

17-OHPng/ml

Test auSynacthène

< 20 > 20

Tumeur surrénalienne?

> 10 < 10

Déficit en 21 OHase non Écho: OPK?

oui non

Idiopathique

oui

SOPK

< 1,5

Anovulation?

Tumeur ovarienne?

> 1,5 et ou 2N

- FLU (urines des 24h)

- PRL

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� Diagnostic de SOPK, chez l’adolescente:

- Arguments :

- Troubles des cycles au-delà de 2 ans après la ménarche- Contexte familial de SOPK- Pubarche précoce- Petit poids de naiss ou macrosomie.

Hyperandrogénie chez les adolescentes

- Petit poids de naiss ou macrosomie.

- Dépister troubles métaboliques- Sensibiliser adolescentes

Hyperandrogénie+ spanioménorrhée+ critères échogaphiques

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Lass 2011

59 filles obèses PCOS, âgées en moy de 15 ans (12-18 ans)Étude interventionnelle de 12 mois, sans groupe contrôle.Prise en charge diététique, exercice physique, psychologique ados et parents

n=26 n=33

Modifications du style de vie

n=26

Augmentation du nb de cycles , Corrélée à la perte pondérale.Hoegger 2004, Lass 2011,Ornstein 2011.

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Mesure de première intention chez l’adolescente SOP K en surpoids.

�A court terme: amélioration du profil métaboliqueaugmentation du nombre de cycles

�A long terme ? - prévention primaire du diabète de type 2- prévention du risque cardio vasculaire- effet mesurable plusieurs années après (même en cas de reprise

Modifications du style de vie

- effet mesurable plusieurs années après (même en cas de reprisepondérale)

DPP/DPPOS

�Mais- Pb d’adhésion +++ chez les adolescentes- Taux d’abandon élevé (> 35%) dans toutes les études- Efficacité non mesurée et probablement limitée sur l’hyperandrogénie

clinique.

� Place pour traitements médicamenteux

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Les traitements anti-androgènes

Androgènes

Ovaire

Association estroprogestative

Acétate de cyprotérone (CPA)

Spironolactone

Inhib de la 5αréductase : Finastéride

Traitements locaux� Mécanique: décoloration, electrolyse, photothermolyse� Topique ralentissant la croissance du poil: Eflornithine

Androgènes

Follicule pileux

Anti-androgène non stéroïdien : FlutamideInhib de la 5αréductase : Finastéride

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COP� 1ère ligne de traitement

hyperandrogénie« COP: traitement de 1 ère intention de l ’’’’hirsutisme minime à modéré et de l ’’’’acné de la femme

non ménopausée »Consensus SFE, 2010.

« COP faiblement dosée avec progestatifs neutres ou anti androgéniques en traitement de première intention pour l ’’’’hirsutisme minime et pour régulariser les cycles ch ez les patientes aménorrhéiques ou oligoménorrhéiques »

Consensus AE and PCOS society, 2012 . Consensus AE and PCOS society, 2012 .

� Mécanismes: - Effet anti gonadotrope: diminution de la productio n des androgènes. - Augmentation de la production de SHBG, diminution de la fraction libre des androgènes. - Effet anti androgénique pour certains progestatifs .

� Chez l’adolescente: - Demande de contraception ? - Traitements dermatologiques ?

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� In vitro: Progestatifs à faible activité androgénique ou antiandrogénique.

COP et Hyperandrogénie

A-E, antiestrogénic; EST: estrogénic; A-A, antiandrogénic; GLU, glucocorticoid; A-M, antimeneralocorticoid activity

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In vivo: Acné:

- COC versus placebo- ���� du nb de lésions inflammatoires et non inflammatoir es, de la sévérité de l’acné - Quelque soit le progestatif associé:

EE+LVN (100 ug): Norgestigmate (NGM)+35 ug EEDropérinone 3 mg+ 20ug d’EEDionogest 2mg+30ug d’EE

COP et Hyperandrogénie

Aucune interruption pour aggravation de l’acnéDionogest 2mg+30ug d’EECMA 2mg+30ug d’EE

Aucune interruption pour aggravation de l’acné

Cochrane 2012

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In vivo: supériorité d’un traitement EP ?

Acétate de cyprotérone 2 mg + 35ug d’EE, Diane®: tt de référence.

- Acné: - Niveau de preuves faibles pour supériorité d’une contraception sur une autre.

Cochrane 2012.

COP et Hyperandrogénie

- Hirsutisme: - Manque d’études contre placebo, et peu d’évidence de supériorité.

- Diane 35 et génériques: Pas d’indication en contraception« Traitement de l'acné modérée à sévère liée à une sensibilité aux androgènes (associée ou non à une séborrhée) et/ou de l'hirsutisme, chez les femmes en âge de procréer…doit être utilisé uniquement après échec d'un traitement topique ou de traitements antibiotiques systémique »

- Norgestigmate+ 35 d’EE: « Contraception orale chez la femme ayant une acné légère à modérée »

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PCOS, COP et risques métaboliques ?

Halperin 2011,

�Métanalyse d’études observationnelles, �35 études, petites séries.�Durée moyenne de suivi: 6 mois (3-36)�Age moyen: 24.3 ans (15.3-33.5)�BMI moy: 24.7 kg/m2, 8 cohortes BMI à 30.

�24 cohortes, 30 mcg d’EE et 2 mg d’ACP

P=0.004

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PCOS, COP et risques métaboliques ?

Halperin 2011,

�Métanalyse d’études observationnelles, �35 études, petites séries.�Durée moyenne de suivi: 6 mois (3-36)�Age moyen: 24.3 ans (15.3-33.5)�BMI moy: 24.7 kg/m2, 8 cohortes BMI à 30.

�24 cohortes, 35 mcg d’EE et 2 mg d’ACP

P=0.004

� Effets métaboliques secondaires minimes

� Mais Surveillance ++ à titre individuel.

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.

COP, risque veineux, Stegeman et al, BMJ, 2013

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.

COP, risque veineux, Stegeman et al, BMJ, 2013

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NGM ou GSD+20ug d’EE ?

Données épidémiologiques

Hugon Rodin et al, EJE 2014

Donnés biologiques

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Acetate de cyprotérone

- Progestatif antigonadotrope + blocage de la liaison de s androgènes à leurrécepteur (RA).

- Traitement de première intention de l ’’’’hirsutisme modéré à sévère de la femme non-ménopausée (grade C)

Consensus SFE, 2010.

- Efficacité ++, réduction ≥70% de l’hirsutisme à 6 mois. Rigaud C 1983, Pugeat M, 1991.

- Disponible en Fr, Androcur® à la dose de cp à 50 mg , non disponible au USA.

- Schéma proposé: - 1 cp à 50 mg 20j/28J + 17 B Estradiol naturel voie p o ou per cutané. - Avantages: effet antigonadotrope, profil des saign ements - Effet dose.

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Acetate de cyprotérone

Doutes et vraies craintes

- Risque vasculaire

- Meningiomes- Meningiomes

- Risques Hépatiques

- Carence oestrogénique: Os, Libido- Effet endométrial- Prise pondérale.

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Acetate de cyprotérone

- Effets métaboliques et vasculaires:

- CPA seul: progestatif prégnane, pas de modification s des paramètres métaboliques ou facteurs de coagulation.coagulation.

- Associé à un estrogène par voie percutané: pas de modifications des facteurs de coagulation.

Vexiau P et al 1995, Chabbert Buffet N et al 2011.

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Acetate de cyprotérone et meningiome

- Meningiome: Incidence anuelle: 3 à 8 pour 100 000 pers/an- Lien entre tt hormonaux et méningiome ? R Pg; Risque X 2 chez les femmes.

Gil et al, 2011Etude rétrospective, base de données de soins primaires espagnole, 2001-2007.

Haute dose: ≥ 50 ug, > 1 an d’exposition.

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Acetate de cyprotérone et meningiome

Cea-Soriono et al , cancer epidemiol 2012:

Etude cas-controles rétrospective, Base de données de soins primaires UK,1996-2008, -745 patients atteints de méningiome

Pas d’augmentation du risque: Pas d’augmentation du risque: -Utilisatrices de contraception orale (OR: 1.15; CI: 0.67–1.98),-Utilisatrices d’HRT (OR: 0.99; CI: 0.73–1.35) or-Utilisatrices de faible dose d’ACP (OR: 1.51; CI: 0.33–6.86)

Augmentation du risque: -Hommes utilisateurs des analogues d’androgènes (OR: 19.09; CI: 2.81–129.74) -Utilisateurs de haute dose d’ACP, (OR: 6.30; CI: 1.37–28.94)

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Acetate de cyprotérone et meningiome

Recommandations HAS : « - contre indications en cas : d’existence ou antécédentsde méningiomes - des cas de méningiomes (multiples) ont été rapportés en casd’utilisation prolongée (plusieurs années) d’ANDROCUR à des doses de 25 mg d’utilisation prolongée (plusieurs années) d’ANDROCUR à des doses de 25 mg par jour et plus. Si un méningiome est diagnostiqué chez un patient traité par ANDROCUR, le traitement devra être arrêté ».

En pratique:- Niveau de preuve faible- Respect des recommandations- Peu de risques pour la population adolescente pour une courte durée.

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Acétate de cyprotérone et hépatotoxicité

Dans la littérature, cases-reports:

- Reaction immunolallergique- Cholestase- Hépatite auto-immune- Hépatite aiguee- Insuffisance hepato cellulaire aiguee

Savidou et al 2006

- Insuffisance hepato cellulaire aiguee- Cirrhose

Thole et al 2004, Savidou et al 2006.

Etudes In vitro:

Suspicion d’hépatotoxicité rapporté chez le rat et cellule hépatocellluaire.

Kasper et al, 2001,

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Acétate de cyprotérone et hépatotoxicité

Recommandations HAS: mise en garde et précaution d’ emploi:

« -Pendant le traitement, la fonction hépatique, doit être contrôlées régulièrement.- à fortes doses, toxicité hépatique dose dépendante.- Habituellement plusieurs mois après le début du traitement.- Plus rarement, une pathologie tumorale hépatique bénigne etexceptionnellement maligne a été observée.exceptionnellement maligne a été observée.

- Un bilan biologique hépatique doit être effectué avant le démarrage dutraitement et au cours du traitement si survient une symptomatologie évoquant une possible hépatotoxicité ».

En pratique :- Bilan hépatique avant le traitement, contrôle à 6 mois, à 1 an.

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Acetate de cyprotérone et insuffisance corticotrope

� Recommandations HAS: « la fonction corticosurrénale doit être contrôlée régulièrement ».

� Théorie: Inhibition de la sécrétion d’ACTH, (inhibition de la stériodogénèse surrénalienne)

� Très rares études et anciennes ne démontrant pas le risque théorique d’insuffisance corticotrope.

De Vries CP1986, Salvador J 1985...

� En pratique, en cas de signes pouvant faire suspecter une insuffisance corticotrope, dosage cortisol de base et sous synacthène. Cortisol salivaire en cas de prise d’estrogènes par voie orale.

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Acétate de cyprotérone et masse osseuse

� Taille définitive :� Après la ménarche, 5% de la taille définitive reste à acquérir.� Effets de fortes doses d ’’’’estrogènes chez filles avec pronostic de

grande taille : - 2 cm en moyenne si âge osseux > 13 ans.

� Pic de masse osseuse : � Période cruciale chez les filles: 12-14 ans d ’’’’âge osseux. � 95 % du contenu minéral osseux est acquis 2 ans apr ès la

ménarche.

Page 29: Hyperandrogénies chez les adolescentes

� Effet de la contraception sur la masse osseuse:

� Effet de la COP: - Effet neutre pour une prescription à un âge > 14 ans pour des pilules contenant ≥ 30 µg d’Ethynil-Estradiol.

Acétate de cyprotérone et masse osseuse

� Effet de la contraception progestative: - Données pour l’acétate de médroxyprogestérone (DMPA): diminution du CMO mais rattrapage à l’arrêt.

� Effet de l’ACP associé à Estradiol naturel: - Absence de données.

- Dose substitutive d’E.

Page 30: Hyperandrogénies chez les adolescentes

� Prévenir des risques d’aménorrhée. � Connaître le risque d’hématométrie. � Rechercher les signes de carence estrogénique

Acétate de cyprotérone

� Et la prise pondérale ? :

� Absolument pas systématique, mais surveillance .

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Autres antiandrogénes

� Spironolactone :

�En deuxième intention en cas d’hirsutisme moédéré à sévère, en cas d’effets secondaires ou de CI au CPA.

- Anti minéralo corticoide + inhibition CP450 +inhibit ion de la liaison aux RA- Largement utilisé comme antihypertenseur, - Largement utilisé comme antihypertenseur,

- Efficacité supérieur au placebo pour une dose de 10 0 mg. Pas de supériorité démontrée d’un traitement.

Cochrane 2003, Consensus AES and PCOS society 2012.

-Dose initiale : 100mg/j mais effet dose dépendant.-E II: polydipsie, polyurie, nausées, céphalées, spo ttings…-En association avec progestatifs séquentiels ou con traception.

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�Flutamide Eulexine :

- Inhibition liaison T – R,aussi efficace à dose faible (125 mg) qu’à 250 ou 375 mg/j, sans effets secondaires hépatiques rapportés, ����TG,����LDL

Ibanez 2000 .

�Finastéride Chibro -Proscar , Propecia :

Autres antiandrogénes

�Finastéride Chibro -Proscar , Propecia : - Inhibiteur de la 5 αréductase type 2.- Efficace à la dose de 2.5, 5 et 7.5 mg/jour

Pas d’indication chez l’adolescente.

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Traitement locaux:

� Proscrire le rasage, l’épilation chimique et mécani que sur le visage. � Favoriser la décoloration dans un premier temps.

� Efficacité des traitements par Electrolyse et Laser. Haedersdal et al, Cochrane 2006

. . - Pas de CI à priori chez l’adolescente, Dermatologue expérimenté. - Après un traitement de plusieurs mois par anti-and rogènes- Cout.

� Eflornithine (Vaniqa®) : Topique ralentissant croissance du poil- Effet visible après 2 mois de traitement, études r andomisées multicentriques en double aveugle, contre placebo (N=596)- Tt d’appoint, entre 2 séances de laser. - Cout

Page 34: Hyperandrogénies chez les adolescentes

Hyperandrogénie chez l’adolescente: CAT

� Etablir un diagnostic

� Dépister troubles métaboliques, règles hygiénodiété tiques

� Hirsutisme modéré, acné, demande de contraception: - COP- COP

� Hirsutisme modéré à sévère +/- demande de contracept ion: - Acétate de cyprotérone + Estradiol naturel

� CI aux EP, échec de l’androcur, - spironolactone à dose progressivement croissante av ec progestatifs.

� Réévaluer la tolérance clinique et biologique à 3 m ois, l’efficacité à 6 mois.

� Associer mesures locales.