Horaire’(’Résumé’/’Schedule’(’Summary’ Samedi’16’mai ... · processus’...
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Horaire -‐ Résumé / Schedule -‐ Summary
Samedi 16 mai /Saturday, May 16
Samedi 16 mai, 9 h-‐10 h 30 /
Saturday, May 16, 9:00 a.m.-‐10:30 a.m. SA1 : Creative Landscapes of Knowledge: Audio/Visual Approaches and Ethics, Part 1 (Regular Session) [3D] Alexandrine Boudreault-‐Fournier (U. of Victoria) and Karoline Truchon (Concordia U.), org. This panel discusses the creative potentials of anthropologists in designing, conducting and evaluating research. It addresses how innovative approaches, more specifically in engaging with audio/visual media and productions, can challenge conventional methodologies in anthropology by proposing novel ways of conducting research, which reconfigure epistemological and ethical questions and dimensions of research. In other words, it engages with alternative ways of designing, making, and interweaving to build creative landscapes of knowledge. For instance, audio-‐visual methodologies allow for the emergence of multisensory routes (Pink 2009) to bridge embodied experiences and forms of representation. Drawing lines and being attentive to movement (following Ingold 20111; 2013) leave traces that reveal patterns of improvisation, spontaneous adaptation and appropriation that capture vibrant dimensions of social life. Locative, participative and immersive media offer alternative avenues in developing place-‐based methodologies and context-‐based texts. In looking at methodologies that bridge art and anthropology, media and place-‐based research, improvisational technics in theatre, participative and immersive strategies among others, this panel wishes to explore creativity, not just as an abstract concept but as applied to the work of anthropologists and of the people with whom they engage with. In this sense, this panel discusses novel forms of re-‐cognitions on the part of all actors involved in a research project. Paysages de création des connaissances : Approches audio/visuelles et éthiques, Partie 1 (Session régulière) [3D] Alexandrine Boudreault-‐Fournier (U. of Victoria) et Karoline Truchon (Concordia U.), org. Ce panel examine les potentiels créatifs des anthropologues dans la conception, la réalisation et l'évaluation de la recherche. Nous désirons nous interroger sur les approches novatrices, plus spécifiquement celles reliées aux productions audio/visuelles, et comment celles-‐ci peuvent remettre en question les méthodes classiques de l'anthropologie en proposant de nouvelles façons de faire de la recherche tout en reconfigurant les questions épistémologiques et éthiques. En d'autres termes, cet atelier souhaite proposer d’autres manières de concevoir, de fabriquer et d’entrecroiser des paysages créatifs de connaissances. Par exemple, les méthodes audio/visuelles permettent l'émergence de voies multisensorielles (Pink 2009) pour combler des expériences incarnées et des formes de représentation. Dessiner des lignes et être attentif au mouvement (Ingold 2011; 2013) laissent des traces qui nous permettent de mieux saisir les formes d’improvisation, d'adaptation et d'appropriation spontanées qui donnent à la vie sociale son caractère dynamique. Les médias locatifs, participatifs et immersifs offrent des
voies alternatives à l'élaboration de méthodologies axées sur le lieu (place-‐based) et de textes tenant en compte le contexte de leur production (context-‐based). En se penchant sur les méthodologies qui créent un pont entre l'art et l’anthropologie, des médias et de la recherche axée sur le lieu, les techniques d'improvisation en théâtre, les stratégies participatives et immersives, entre autres, cet atelier entend explorer la créativité, non seulement comme un concept abstrait, mais aussi selon les modalités d’application des anthropologues et des personnes avec lesquelles nous établissons des relations. En ce sens, ce panel discute de nouvelles formes de reconnaissance de la part de tous les acteurs impliqués dans un projet de recherche. Marina Rougeon (U. Laval), "Montages" photographiques. Écritures du terrain et créativité en anthropologie Il s’agira de penser les conséquences épistémologiques et éthiques de l’usage de la photographie pour la production de la connaissance en anthropologie, à partir d’une recherche réalisée sur les pratiques de bénédiction dans le centre-‐ouest brésilien. L’élaboration d’une écriture visuelle basée sur des images fixes produites sur le terrain implique un potentiel de créativité de la part de l’anthropologue. Dialoguer alors avec les démarches artistiques de photographes explorant les rapports entre différents régimes de narrativité s’avère fructueux concernant la trame narrative à privilégier pour mettre en rapport des images, et rendre compte de la réalité du terrain par un montage photographique. Prenant au sérieux cette part de créativité dans la pratique de la recherche, la méthode retenue permet de suggérer les dimensions spirituelle et sensible caractérisant l’univers de ces pratiques thérapeutico-‐religieuses informelles, sans pour autant oublier les implications éthiques pour la relation ethnographique de l’exposition de ces images. Marina Rougeon (U. Laval), Photomontages, Field Writings and Creativity in Anthropology Drawing on research on blessing practices in midwestern Brazil, we will reflect on the epistemological and ethical consequences of the use of photography with regard to knowledge production in anthropology. Developing visual writing based on fixed images made in the field involves creative potential on the anthropologist’s part. Thus, dialoguing with the artistic approaches of photographers exploring the relationships between various types of narrative expression is useful in determining which narrative expression to use to connect images and present reality in the field through a photomontage. Giving weight to this creative element in research practice, the selected method suggests the spiritual and sensitive dimensions that characterize the universe of these informal therapeutic and religious practices, without neglecting the ethical implications for the ethnographic relationship of exhibiting these images . Sarah Fletcher (Royal Roads U.), Thinking Spaces in Research with youth: The value of arts based methods Carrying out participatory, arts-‐based research as an anthropologist, the design and process of research itself becomes part of the intervention or outcome. This paper reflects on my engagement with the ‘Navigating Multiple Worlds project’, gathering immigrant youth perspectives on stress as well as the “Prevention and Preservation” Digital Stories as health promotion tools, project with First Nations youth. In both cases I suggest that the use of arts
based methods facilitated the creation of ‘ objects of reflection’ and ‘thinking spaces’, which allowed participants to reflect on their experiences and share their perspectives in novel and accessible ways. In both cases, this reflection prompted the emergence of new research focuses: stress as an idiom of resilience and on the value of community connection. I argue that the creation of thinking spaces in research, supported by the use of arts based methods, is particularly important in research that seeks to meaningfully engage youth. Sarah Fletcher (Royal Roads U.), Lieux de réflexion dans la recherche auprès des jeunes : la valeur des méthodes axées sur les arts Chez l’anthropologue, lors de la réalisation de recherches participatives axées sur les arts, le processus de recherche devient lui-‐même une partie de l’intervention et du résultat. La présente communication fait la réflexion de mon engagement dans le projet « Navigating Multiple Worlds », qui rassemble les opinions de la jeunesse immigrante sur le stress et les histoires numériques sur « la prévention et la préservation » en tant qu’outils de promotion de la santé, un projet avec la jeunesse des Premières Nations. Dans les deux cas, je suggère que l’utilisation de méthodes axées sur les arts a facilité la création d’« objets de réflexion » et d’« espaces de réflexion », ce qui a permis aux participants de s’interroger sur leurs expériences et de faire partager leurs perspectives de façon accessible et novatrice. Dans les deux cas, cette réflexion a suscité l’émergence de nouveaux axes de recherche : le stress en tant qu’idiome de résilience et la valeur des relations dans la communauté. Je soutiens que la création d’espaces de réflexion dans la recherche, soutenue par des méthodes axées sur les arts, est importante pour les recherches qui visent à faire participer la jeunesse de façon significative. Maryse Morin , What Circulates Among Us In contribution to the panel *Creative Landscapes of Knowledge: Audio/Visual Approaches and Ethics*, I will highlight the trans disciplinary process involving sound and new media methodologies that participates in re-‐configuring the actions I take in my research in bridging art and anthropology. To do so, I will refer to my most recent research based on the immersive new media installation *Citizens Band* by the Australian contemporary artist Angelica Mesiti, where juxtaposition of cultures and realities engage in place-‐based multidimensional re-‐cognition on the part of its agents and participants, as context-‐based text immerge. I will highlight the highly sensorial potential in engaging in such a process of inquiry, while deploying the richness it offers in the practice of designing, conducting and evaluating research in anthropology. Maryse Morin , Ce qui circule entre nous En contribution au panel *Paysages de création des connaissances : approches audio/visuelles et éthiques*, je fais ressortir le processus transdisciplinaire impliquant le son est les nouvelles technologies des médias qui participe à la reconfiguration des actions que je mène dans ma recherche pour rétablir des rapprochements entre l’art et l’anthropologie. Pour ce faire, je m’appuie sur ma dernière recherche concernant une nouvelle installation média immersive d’Angelica Mesiti, artiste contemporaine australienne. Cette œuvre, *Citizens Band*, propose la juxtaposition de cultures et de réalités qui s’engagent dans une reconnaissance multidimensionnelle basée sur l’emplacement, du côté de ses agents et de ses participants, pendant que le texte contextuel est immergé. Je souligne le potentiel hautement sensoriel de l’engagement dans un tel
processus d’enquête, tout en déployant la richesse qu’il offre dans la pratique de la conception, de la réalisation et de l’évaluation d’une recherche en anthropologie. Karoline Truchon (Concordia U.), The anthropologist as a community mobilizer: theorizing audio/visual methods as triggers of engagement Since the inception of their discipline, anthropologists have been reflecting about their position in the production of knowledge and the tools they use to create and disseminate that knowledge. Reflecting on three placed-‐based audio/visual projects I co-‐led, this paper will present how I acted as a community mobilizer while co-‐developing and co-‐sharing individual and collective narratives from people living in so-‐called socially, spatially and politically marginalized locales and people working with them. I will suggest that by deciding and/or accepting to become a “choreographer of energies” (Mackewn 2008), audio/visual methods can be theorized as “triggers of engagement”, a conceptualization which also contributes to (re)define the notions, the applications and the ethics of epistemology and methodology. Karoline Truchon (Concordia U.), L’anthropologue en tant que mobilisateur de la communauté : théorisation des méthodes audiovisuelles comme déclencheurs d’engagement Depuis les débuts de cette discipline, les anthropologues réfléchissent à propos de leur position dans la production de connaissances et des outils qu’ils utilisent pour les créer et les diffuser. S’interrogeant sur trois projets audiovisuels que j’ai codirigés, cette communication présente ma façon d’agir en tant que mobilisateur de la communauté, tout en participant à développer et à faire partager les histoires individuelles et collectives de personnes réputées vivre dans des lieux marginalisés au niveau social, spatial et politique et des personnes qui travaillent avec elles. Je suggère que le fait de décider ou d’accepter de devenir un « chorégraphe d’énergies » (Mackewn 2008) permet la théorisation des méthodes audiovisuelles comme « déclencheurs d’engagement », une conceptualisation qui contribue aussi à redéfinir les notions, les applications et l’éthique quant à l’épistémologie et à la méthodologie. Soledad Martinez Rodriguez (U. College London), Walking the walk through ‘interview workshop’ Walking has gained increasing attention within social sciences as a research tool during recent years, but the practice of walking itself remains underexplored by ethnographic practice. Within the framework of my research on everyday walking in Santiago-‐Chile, I carried out pilot experiences using ‘walking with video’ (Pink, 2007). Even when this technique showed potential to grasp what happens while walking, the reflexive engagement of the walkers with their own walk appeared problematic. How can we talk about walking while walking? I propose adding a second moment to the experience of ‘walking with video’ that I call ‘interview workshop’ where people can reflect on their own practice not only by talking but also by doing. I want to propose to the participants activities where they can ‘craft the walk’, which means to walk their walk again but by different means: playing words games, making collages, reviewing and editing the video footage. Soledad Martinez Rodriguez (U. College London), Faire un pas dans la bonne direction grâce à un « atelier d’entrevue »
Durant les dernières années, on a accordé une attention croissante à la marche comme outil de recherche dans le domaine des sciences sociales, mais la pratique de la marche est insuffisamment explorée par la pratique ethnographique. Dans le cadre de ma recherche sur la marche quotidienne à Santiago, au Chili, je mène des expériences pilotes en utilisant « la marche filmée » (Pink, 2007). Malgré le potentiel que démontre cette technique pour capturer ce qui se passe lorsqu’une personne marche, l’engagement réflexif du marcheur par rapport à sa propre marche semble problématique. Comment parler de la marche tout en marchant? Je propose d’ajouter à l’expérience de « la marche filmée » une seconde partie que je nomme « atelier d’entrevue » et au cours de laquelle les gens peuvent s’interroger sur leur propre pratique, pas seulement en parlant, mais en agissant. Je désire proposer aux participants des activités qui leur permettraient de « travailler la marche », ce qui veut dire de la revivre, mais par d’autres moyens, soit en jouant à des jeux de mots, en faisant des collages, ou en visualisant et en éditant les séquences vidéo. SA2 : Beyond the Binary : New Landscapes of Multilingualism, Part 1 (Regular Session) [3B] Christine Jourdan (Concordia U.) and Kate Riley (Fordham U.), org. Much has been written about multilingualism – i.e., how individuals and/or communities use two or more languages to negotiate knowledge, values, identities, power, and desire. In this symposium, we move beyond the binary in two senses: first, by looking at how people use MORE than two codes and, second, by examining how the use of multiple codes sometimes has less to do with effecting pragmatic exchange or social domination and more to do with metapragmatic play. We explore what happens when languages serve not only as instrumental resources or conduits for communicating propositions, and not merely as emblems or fetishes of status and power, but also as toys we play with and exchange playfully. Rooted in the human love of word-‐play, ludic multilingualism has found in the contemporary moment a range of new transidiomatic and multimodal avenues (e.g., televised comedy, you tube music, and video gaming). Are these mindless parlor games? Obviously multilingual play may also allude to identity (e.g., projection of self in the language of the other) and power (e.g., the empowerment that comes from wielding multiple tongues). But in this panel we are asking: what happens when multilingualism indexes not only stuff about who we are and what we want, but also how we hope to engage with others? Au-‐delà de l’aspect binaire : nouveaux portraits du multilinguisme, Partie 1 (Session régulière) [3B] Christine Jourdan (Concordia U.) et Kate Riley (Fordham U.), org. De nombreux ouvrages ont traité du multilinguisme, c’est-‐à-‐dire la manière dont les personnes ou les collectivités naviguent entre deux ou plusieurs langues pour gérer le savoir, les valeurs, les identités, le pouvoir et le désir. Dans ce symposium, nous allons au-‐delà de l’aspect binaire de deux façons : premièrement, nous examinons comment les gens utilisent PLUS de deux codes et, deuxièmement, nous étudions comment l’usage de codes multiples a moins à voir avec l’exercice d’échanges pragmatiques ou d’une domination sociale qu’avec le jeu métapragmatique. Nous analysons ce qui arrive quand les langues cessent de n’être que des ressources ou des canaux instrumentaux à la communication de propositions, ne se résument plus à de simples emblèmes ou fétiches du prestige et du pouvoir, et deviennent aussi des jouets que nous nous échangeons et avec lesquels nous nous amusons. Le multilinguisme
ludique, qui trouve ses racines dans l’amour que porte l’humain aux jeux de mots, a trouvé en ce moment présent de nouvelles avenues transidiomatiques et multimodales (par exemple, les comédies télévisées, la musique sur YouTube et les jeux vidéo). Sont-‐ce là des jeux de salon bêtifiants? Évidemment, le jeu multilingue fait aussi référence à l’identité (par exemple, la projection de soi dans la langue de l’autre) et au pouvoir (celui qu’entraîne le maniement de plusieurs langues, par exemple). Dans ce panel, par contre, la question que nous posons est la suivante : qu’est-‐ce qui se passe quand le multilinguisme indexe non seulement des éléments au sujet de notre identité et de ce que nous voulons, mais aussi la façon dont nous espérons entrer en relation avec les autres? Arthur Michael Vermy, (American U. of Beirut), Multilinguistic Maneuvers: Are You Game? Just as we all devise various styles to communicate our desires depending on the social group(s) we belong to, we also have certain ways of speaking, and for multilingual individuals, use certain languages, depending on the social setting(s) we find ourselves in. As such, audio and/or visual cues help us construct meta-‐narratives that help us visualize the world and how things “should be” (cf. Lyotard). Simply put, when people interact and/or speak, we construct categories and fit people into them. This talk will discuss language games in Beirut and Montreal and the constantly changing rules—made even more complex when considering the use of more than one language. If we hold what Lacan states to be true, that the function of language is not merely to inform, but also to evoke, we can perhaps begin to understand why people maneuver between languages. Arthur Michael Vermy, (American U. of Beirut), Manœuvres multilingues : oserez-‐vous? De la même façon que nous concevons des styles variés pour communiquer nos désirs en fonction du groupe social auquel nous appartenons, aussi avons-‐nous des façons distinctes de parler, et les personnes multilingues, d’utiliser certaines langues selon la situation sociale dans laquelle elles se trouvent. Ainsi, les signaux audio et visuels nous aident à construire des métarécits qui nous permettent de nous représenter le monde et la façon dont les choses « devraient être » (cf. Lyotard). En termes simples, lorsque des personnes interagissent ou parlent, des catégories sont construites afin d’y classer celles-‐ci. La présente communication aborde les jeux de langue à Beyrouth et à Montréal ainsi que les règles en constant changement, rendues d’autant plus complexes lorsqu’on considère l’usage de plus d’une langue. En tenant pour vraie la déclaration de Lacan, à savoir que la fonction du langage n’est pas seulement d’informer, mais d’évoquer, alors peut-‐être pouvons-‐nous commencer à comprendre pourquoi les gens manœuvrent entre les langues. Patricia Lamarre, (UdeM), Clins d'oeil bilingues et parlers bilingues et multilingues: creativity and transgression in language practices A very strong normative discourse on language pervades how Montréalers perceive and evaluate their language practices. Many Montrealers have strong representations on how French should be spoken and written, but also linguistic practices which confront and contradict their own normative expectations. In this presentation, I will examine contradictions between an imagined norm and everday language practices and their creativity, as well as the aesthetic delight derived from messing with linguistic boundaries. I will draw on data from a number of different studies to reveal how creativity in everyday
language practices, while all around us, goes largely unacknowledged, while the norm takes center stage. I will tie the analysis of data to an underlying linguistic ideology that knits together language and politics. Patricia Lamarre, (UdeM), Clins d'oeil bilingues et parlers bilingues et multilingues: creativity and transgression in language practices Un puissant discours normatif sur le langage imprègne la façon dont les Montréalais perçoivent et évaluent leurs pratiques langagières. Nombre de Montréalais ont de fortes opinions quant à la façon dont le français devrait être parlé et écrit, mais ont aussi des pratiques langagières qui contredisent et heurtent leurs propres exigences normatives. Dans la présente communication, j’examine les contradictions entre une norme imaginaire et les pratiques langagières quotidiennes et leur créativité, ainsi que le plaisir esthétique que cela peut susciter de jouer avec les frontières linguistiques. Je puise dans les données d’un certain nombre d’études pour démontrer comment la créativité dans les pratiques langagières quotidiennes, bien qu’omniprésente, reste en grande partie ignorée, alors que la norme occupe une place centrale. Je lie l’analyse de données à une idéologie linguistique sous-‐jacente unifiant langue et politique. Sarah Shulist (MacEwan U.), Making Space for Fun? Multilingualism, Identity, and Playful Performance in the Northwest Amazon In the Northwest Amazon of Brazil, multilingual practices have great weight in the constitution of spiritual identity, the assertion of group membership, and the claiming of public spaces. These practices are changing, however, with migration into larger centres, the threat of language shift, and the growing presence of a pan-‐Indigenous movement. These factors contribute to new ways of relating to cultural identity that are experienced and manifested in language use. In these larger centres, for example, multilingual performances emerge (at folklore festivals, meetings of Indigenous groups, or informal community gatherings and parties) in which different participants use different codes; these performances work as semi-‐playful ways of contesting dominant understandings of Indigeneity. Criticism of the “impurities” of these performances, however, focuses specifically on the multilingual component, revealing the continued challenges involved in changing the dynamics of language use, identity construction, and political activism in this linguistically fraught environment. Sarah Shulist (MacEwan U.), Faire place au plaisir? Multilinguisme, identité et performances ludiques dans le nord-‐ouest de l’Amazonie Dans le nord-‐ouest de l’Amazonie brésilienne, les pratiques multilingues occupent une place importante dans la constitution de l’identité spirituelle, l’appartenance à un groupe et la revendication des espaces publics. Cependant, ces pratiques sont en train de changer à cause de la migration vers les grands centres, de la menace du virage linguistique et de la présence croissante d’un mouvement panautochtone. Ces facteurs contribuent à de nouvelles façons d’établir, avec l’identité culturelle, des rapports qui se ressentent et se manifestent dans l’usage de la langue. Dans ces grands centres, par exemple, apparaissent des spectacles multilingues (dans des festivals de folklore, des rencontres de groupes autochtones ou des fêtes et rassemblements communautaires informels) dans lesquels divers participants utilisent différents codes. Ces spectacles sont une manière semi-‐ludique de contester les compréhensions dominantes de l’autochtonie. Les gens qui critiquent l’« impureté » de ces spectacles, par contre, mettent l’accent sur leur composante
multilingue, ce qui révèle les défis continus qu’implique le changement des dynamiques dans l’usage des langues, la construction identitaire et l’activisme politique dans cet environnement linguistiquement tendu. Cecile Vigouroux (Simon Fraser U.), Humour urbain ou humour français tout court? Stand-‐up Comedy French Style Cette présentation a pour but de s’interroger sur l’utilisation que font des artistes français d’origine non-‐européenne du nouveau genre communicatif, stand-‐up dans le répertoire comique français hexagonal. J’argumente ici que l’utilisation, par les stand-‐uppers, de répertoires sémiotiques hétéroglossiques (ex: darija, français hexagonal, verlan, anglais, mock English, African American Vernacular English, différentes variétés de français africains, etc.) contribuent à remettre en question le mythe national français (Citron 1987) selon lequel la France est par essence une nation blanche, monolingue et chrétienne. Enfin, je m’interroge sur la notion d’humour urbain (c’est-‐à-‐dire multiculturel et multilingue) revendiquée par les stand-‐uppers qui s’inscrit en contre-‐point à celle d’humour communautaire que leur opposent leurs détracteurs. Cecile Vigouroux (Simon Fraser U.), Humour urbain ou humour français tout court? Stand-‐up Comedy French Style This communication will examine how French artists of non-‐European origin use the new stand-‐up communication style in France’s comedy repertoire. I argue that stand-‐uppers use a heteroglossic semiotic repertoire (e.g. Darija, French spoken in France, Verlan, English, Mock English, African-‐American Vernacular English, different varieties of African French, etc.), thereby challenging the mythe national français (French founding myth) (Citron, 1987), which holds that France is essentially a white, unilingual and Christian nation. In conclusion, I look at the concept of “urban humour” (i.e. multicultural and multilingual), which stand-‐uppers have claimed and which runs counter to the “community humour” adopted by their detractors. SA3: Knowledges of Landscapes: Differential Chronotopes and the Experience, Representation, and Meanings of Land (Regular Session) [3136] Nicola Mooney(U. of the Fraser Valley), org. Abstract: Western frameworks, reflecting their development within urban-‐industrial regimes in which landscapes are not and perhaps cannot be lived, suggest that knowledge of and appreciation for landscape are phenomena of other spaces and/or times. In relation, and regardless of how they are peopled, 'natural' and 'pristine' landscapes are diminished in cosmopolitan modernity. Objectified, suffused with romanticism and nostalgia, mediated, packaged and ritually consumed as tourism and heritage, and yet effectively forgotten on an everyday basis amid rapid social and technological change, landscapes nevertheless remain intrinsic and central contributors to personal, ethnic, and national subjectivities and thus can also become important tropes for reification and resistance. Given these contexts, how is the landscape to be appreciated, known, experienced, represented, mediated, recorded? How are anthropologists to know the landscapes of others? Do landscapes and other related figurations of persons in material space and time become resurgent in response to modernity and indeed hyper/supermodernity? Connaissances des paysages : Les chronotopes différentiels et l’expérience, la représentation et la signification des terres (Session régulière) [3136]
Nicola Mooney(U. of the Fraser Valley), org. Résumé : Les structures occidentales, qui reflètent le développement de l’occident dans des régimes urbains et industrialisés dans lesquels les paysages ne sont pas vécus et ne peuvent possiblement pas l’être, suggèrent que les connaissances du paysage et son appréciation sont des phénomènes d’autres lieux et d’autres temps. En comparaison avec la façon dont ils sont peuplés et indépendamment de celle-‐ci, les paysages naturels et vierges sont dévalorisés dans la modernité cosmopolite. Ils sont objectivés, remplis de romantisme et de nostalgie, modérés, embellis et rituellement consommés par le tourisme et le patrimoine, mais sont effectivement oubliés au quotidien au milieu des changements sociaux et technologiques rapides. Malgré cela, ces paysages restent intrinsèques et contribuent de façon importante aux subjectivités personnelles, ethniques et nationales; ils peuvent donc aussi devenir d’importants tropes de réification et de résistance. Étant donné ces contextes, comment le paysage doit-‐il être apprécié, connu, expérimenté, représenté, modéré, documenté? Comment les anthropologues peuvent-‐ils connaître les paysages des autres? Est-‐ce que les paysages et les autres figurations connexes de personnes dans l’époque et le moment en cause connaissent un nouvel essor en réponse à la modernité et, de fait, à la super/hypermodernité? Pauline McKenzie Aucoin (Concordia U.), Order and Alterity: Place Symbolism and Politics in 18th Century France The mid-‐18th century witnessed a remarkable juxtaposition of opposing temporal, spatial and political paradigms in France: the divine geometry of the Sun-‐King and the naturalized topos of the landscape garden. Versailles'ordering presents a celestial and performative spectacle: as the sun circumambulates this palace – the king at its centre – one is witness to the daily replay of the political theology of divine kingship; with a perfect alignment of temporal and spatial circularity. In contrast the French landscape garden, represented here by the Parc Rousseau, is terrestrial and experiential, constituting a realm of nature, an un-‐ordered and de-‐signed alterity where Rousseau's ideals of liberty are expressed spatially and materially. Experiencing this alterity is transformative and efficacious: entrance activated a symbolic transition of subjectivity through a rebirth and temporal regress that brought the revival of those natural, human sensibilities that had been constrained and perverted by experience in a corrupt political and theocratic state. Pauline McKenzie Aucoin (Concordia U.), Ordre et altérité : le symbolisme du lieu et la politique au 18e siècle en France Le milieu du XVIIIe siècle a été témoin d’une remarquable juxtaposition de paradigmes temporels, spatiaux et politiques contradictoires en France : la géométrie divine du Roi Soleil et les topographies naturalisées du paysage du jardin. L’ordonnancement de Versailles présente un spectacle céleste et performatif : alors que le soleil tourne autour du palace, le roi en son centre, on est témoin d’une répétition quotidienne de la théologie politique de la royauté divine, un alignement parfait entre la circularité temporelle et spatiale. Au contraire, le paysage du jardin français, représenté ici par le parc Rousseau, est terrestre et expérimental, constituant un royaume de la nature, une altérité désordonnée et désymbolisée où les idéaux de liberté de Rousseau sont exprimés spatialement et matériellement. L’expérimentation de cette altérité est transformatrice et efficace : l’entrée a activé une transition symbolique de la subjectivité à travers une renaissance et une régression temporelle, amenant un regain de ces sensibilités naturelles et humaines qui ont
été contraintes et perverties par l’expérience dans une corruption politique et un état théocratique. Eric S. Henry (Saint Mary’s U.), Walls of Words: Languages and Landscape in Urban China Often ignored by foreign observers enamoured with the rapid transformation of China’s urban landscape are architectural motifs of enclosure, most particularly the use of walls, to demarcate and symbolize different types of social space. Walls are integral to creating the semiotic texture of modernist chronotopes in China’s social geography, where lived spaces are experienced as both spatially and temporally disjuncted: village and city, for instance, separated by walls both physical and social, are perceived as being discontinuous in both time and space. In this paper I argue that these chronotopes are created and sustained by differential language practices, in which the global languages of future-‐oriented urban spaces are contrasted with the vernacular practices of left-‐behind rural areas. The forward momentum of China’s development is embodied by modernist fantasy spaces (casinos, five-‐star hotels, Olympic stadia), landscapes in which future affluence is signified through representations of the English language. Eric S. Henry (Saint Mary’s U.), Des murs de mots : langues et paysages en Chine urbaine Les motifs architecturaux du cloisonnement, plus particulièrement l’utilisation des murs, pour délimiter et symboliser différents types d’espaces sociaux, sont souvent ignorés par les observateurs étrangers épris de la transformation rapide du paysage urbain de la Chine. Les murs sont fondamentaux dans la création de la texture des chronotopes modernistes dans la géographie sociale chinoise, où les espaces de vie sont expérimentés séparément, tant spatialement que temporellement : village et ville, par exemple, séparés par des murs physiques et sociaux, sont perçus comme étant discontinus dans le temps et l’espace. Dans la présente communication, je soutiens que ces chronotopes sont créés et alimentés par des pratiques langagières différentielles, dans lesquelles les langues mondiales des espaces urbains tournés vers l’avenir sont opposées aux pratiques vernaculaires des régions rurales délaissées. L’élan vers l’avant du développement en Chine est représenté par des lieux de fantaisie modernistes (casinos, hôtels cinq étoiles, stades olympiques), paysages dans lesquels la profusion à venir est signifiée dans les représentations de la langue anglaise. Jean Mitchell (U. of Prince Edward Island), Landscapes of Loss in Erromango, Vanuatu Land has long been considered foundational to relational ontologies, place-‐based identities and temporal frameworks in Melanesia. In the 19th century the island of Erromango, located in the southwest Pacific archipelago of Vanuatu, experienced catastrophic population losses due to epidemics in the wake of contact with Europeans in search of sandalwood, whales and souls. This encounter with modernity resulted in the relocation of scattered villages to the coast, rendering the interior of the island a space of abandoned villages and domesticated animals now wild. Today climate change and its discourse of catastrophic effects have transformed the coast into high-‐risk areas and the relocation of villages to the interior is now advocated. From the vantage point of one village, I shall explore the experiences of loss and catastrophe that haunt modern landscapes on this Island.
Jean Mitchell (U. of Prince Edward Island), Portraits de la perte à Erromango, Vanuatu La terre a longtemps été considérée comme fondamentale aux ontologies relationnelles, aux identités territoriales et aux structures temporelles en Mélanésie. Au XIXe siècle, l’île d’Erromango, située dans l’archipel de Vanuatu, au sud-‐ouest du Pacifique, a connu des pertes catastrophiques de population en raison d’épidémies au lendemain du contact avec les Européens à la recherche de bois de santal, de baleines et d’âmes. Cette rencontre avec la modernité a causé la délocalisation de villages dispersés vers la côte, ce qui a transformé l’intérieur de l’île en un territoire de villages abandonnés et d’animaux domestiqués, maintenant devenus sauvages. Désormais, le changement climatique et ses discours sur les effets catastrophiques ont transformé la côte en régions à risque élevé et la délocalisation des villages vers l’intérieur est maintenant recommandée. Selon le point de vue d’un village, j’explore les expériences de la perte et de la catastrophe qui hantent les paysages modernes sur l’île. Nicola Mooney (U. of the Fraser Valley), Punjabi Landscapes, Contentious Nostalgias, and the Times and Spaces of Jat Sikh Identity This paper explores the multi-‐sited construction, representation, deployment, and consumption of the Punjabi pastoral, a powerful landscape trope. Focusing in particular on its meanings for Jat Sikhs, I argue that even as the pastoral is an essential site for the production of identity and subjectivity in modern and diaspora contexts, it is also a patriarchal framework that depends on, reproduces, and fixes gender and caste privilege. Relatedly, I question whether the inevitable imbrication of the romantic and nostalgic in the vein of ‘landscape as memory’ mark Punjab as place passed-‐into-‐history rather than an ongoing, vibrant, and contested space for cultural life and production, such that the pastoral defeats its own ends in terms of the memorative and sovereign potentials it might otherwise assert. As well, I ponder the ways in which I have come to know the Punjabi pastoral in relation to discipline and method via a brief auto-‐ethnographic excursis. Nicola Mooney (U. of the Fraser Valley), Paysages du Pendjab, nostalgies controversées, époques et espaces de l’identité Jat Sikh La présente communication explore la construction, la représentation, le déploiement et la consommation à multiples emplacements de la campagne pendjabi, un trope de paysage puissant. En mettant particulièrement l’accent sur ses significations pour les Jats sikhs, je soutiens que même si la campagne est un lieu essentiel pour la production de l’identité et de la subjectivité dans des contextes modernes et diasporiques, elle est aussi un cadre patriarcal qui dépend des genres et des privilèges des castes, car elle les reproduit et les fixe. De façon connexe, je mets en doute l’imbrication inévitable du romantisme et de la nostalgie dans l’esprit d’un paysage comme mémoire qui marque le Pendjab comme un endroit passé à l’histoire plutôt que comme une place existante, vibrante et contestée pour la vie culturelle et la production, à un point tel que la pastorale vainc ses propres fins en matière de potentiels mémoratifs et souverains qu’elle pourrait revendiquer autrement. Je réfléchis également aux moyens par lesquels j’en suis venu à connaître la campagne pendjabi en lien à la discipline et à la méthode par un bref excursus auto-‐ethnographique. Donna Young (U. of Toronto), Journeying through Biblical Landscapes with the Sisters of Sion
Movement through the contested landscape of Israel and Occupied Palestine to visit sites sacred to the three Abrahamic faiths is laden with moral implications. Indeed, the ability to move freely through the landscape is a privilege granted uniquely to visiting Christian pilgrims, as the movement of Jewish and Muslim pilgrims— both local and foreign— to Holy Sites is often restricted, if not forbidden. This paper will reflect on the ways in which the security apparatuses of the Israeli State shape a pilgrim’s encounter with diverse and conflicting chronotopes and stymies the possibilities for interfaith dialogue for those traveling with the Sisters of Sion. While the interpretive practices of the Sisters of Sion favor building interfaith dialogue with Jews, the journey itself, viscerally and spiritually, challenged the Roman Catholic faithful in unexpected ways. Donna Young (U. of Toronto), Parcourir les paysages bibliques avec les Sœurs de Notre-‐Dame de Sion Les déplacements à travers le paysage contesté d’Israël et de la Palestine occupée pour visiter les sites sacrés des trois croyances abrahamiques sont chargés d’implications morales. En effet, le droit de se déplacer librement est un privilège accordé uniquement aux pèlerins chrétiens, tout comme les déplacements des pèlerins juifs et musulmans – qu’ils soient locaux ou étrangers – vers des lieux saints sont souvent restreints, voire défendus. La présente communication montre les manières dont l’équipement de sécurité de l’État israélien façonne la rencontre d’un pèlerin avec divers chronotopes conflictuels et bloque les possibilités de dialogues interreligieux pour ceux voyageant avec les Sœurs de Sion. Alors que les pratiques interprétatives des Sœurs de Sion favorisent la construction de dialogues interreligieux avec les juifs, le voyage en soi, viscéralement et spirituellement, a défié les croyants catholiques romains de façons inattendues. Candis Haak (U. of Toronto), The Manipulation of Experience: Darshan and Royal Legitimation in the Spatial Configuration of the Vijayanagara Sacred Landscape To date, very little exploration of medieval Hindu architecture, town planning, or landscape design has been done in terms of experience. Past researchers have, however, discussed elite strategies manifested in South Asian landscapes to assert ideas of kingship and ideologies through the use of space, references to mythology, and city planning. Experiential analysis, while scarce for a devotee moving into sacred space, is absent in regards to the experience of the king and the deity moving outward from temple and royal architectural structures, as noted by Crispin Branfoot (pers. comm). By drawing on spatial analytical tools in GIS, I fill this void and will discuss how devotee and king/idol engaged and were transformed through sacred space experience and imaginings. Candis Haak (U. of Toronto), La manipulation de l’expérience : Darshan et légitimation royale dans la configuration spatiale du paysage sacré de Vijayanâgara Jusqu’à maintenant, très peu d’explorations de l’architecture, de l’urbanisme, ou de l’architecture paysagère de l’hindou médiéval ont été faites en matière d’expérience. Toutefois, des chercheurs ont, par le passé, examiné des stratégies d’élite manifestées dans les paysages asiatiques du sud pour revendiquer des idées de royauté et d’idéologies à travers l’utilisation de l’espace, de références à la mythologie et de l’aménagement urbain. Une analyse expérimentale, malgré la rareté d’admirateurs se déplaçant dans un lieu sacré, est absente en ce qui concerne l’expérience du roi et de la divinité sortant du temple et des structures de l’architecture royales, telle que remarquée par Crispin Branfoot (communication personnelle). En m’appuyant sur les outils analytiques spatiaux du
système d’information géographique, je comble ce vide et traite de la manière dont l’adepte et le roi-‐idole ont éveillé l’expérience du lieu sacré et des rêves et ont été transformés à travers eux. SA4: Questions Autochtones, Partie 3 (Session communications libres) [3110] Indigenous Issues, Part 3 (Invited Session) [3110] Nathalie Fernando (UdeM) et Roxanne Campeau (UdeM), Éthique et recherche : implications d’une dialectique nécessaire La parution du protocole éthique pour la recherche des Premières Nations au Québec et au Labrador (2014) vient soutenir l’institutionnalisation de l’éthique de recherche dans les communautés autochtones. Cela génère des réflexions importantes dans le cadre de notre discipline, l’anthropologie de la musique. Nous présenterons certaines de ces réflexions en plus des conséquences de l’application du protocole au sujet d’un projet de recherche portant sur les chants de chasse à Chisasibi. Nous montrerons que la création de l’entente de partenariat avec des institutions de la Nation Crie a contribué à la modification du contenu de la recherche par l’ajout d’une dimension généalogique. Nous verrons comment la transformation du rôle de l’anthropologue, qui passe de chercheur à consultant, se négocie en même temps que la modification du statut de la recherche en elle-‐même. Cette évolution sera soumise à un regard réflexif à partir de deux expériences de terrain récentes (2013-‐2014). Nathalie Fernando (UdeM) and Roxanne Campeau (UdeM), Ethics and Research: The Implications of a Necessary Dialectic The publication of the ethics protocol for research on First Nations in Québec and Labrador (2014) supports the institutionalization of research ethics in aboriginal communities. This has stimulated important reflections in our field: music anthropology. We will present some of these reflections, as well as the consequences of applying the protocol with regard to a research project on hunt singing in Chisasibi. We will demonstrate that the partnership agreement with Cree Nation institutions has contributed to modifying research content by adding a genealogical dimension. We will see how transforming the role of the anthropologist, who goes from researcher to consultant, is negociated at the same time as is modifying the status of the research itself. This development will be submitted for critical appraisal drawing on two recent field experiments (2013-‐2014). Sukran Tipi (U. Laval), Eshku tshikanakuan kanamehtaik – Enquête collaborative et intergénérationnelle sur la territorialité des Innus du Lac-‐Saint-‐Jean Cette proposition soulève la problématique de méconnaissance de la relation multidimensionnelle des Innus de Mashteuiatsh avec leur territoire ancestral, dans un contexte de plus en plus actuel de réappropriation et d’affirmation identitaire chez les Premières Nations du Québec. Actuellement à l’étape de collecte de données, le projet de recherche doctorale subventionné par le CRSH (2013-‐2016) vise à dresser le portrait d’une territorialité chez les Pekuakamiulnuatsh qui semble à la fois moderne et ancestral, se trouvant souvent réduit à tort à des données quantifiables d’occupation du territoire. Un regard anthropologique est alors posé sur l’expression d’un savoir-‐être et d’un système de valeurs qui se négocient constamment entre les dynamiques locales et les ontologies
figurées ou immatérielles. La communication présentera des constats préliminaires ainsi que la méthodologie de recherche collaborative mise en place avec des représentants de la Première Nation de Mashteuiatsh et basée sur les Principes PCAP des Premières Nations. Sukran Tipi (U. Laval), Eshku Tshikanakuan Kanamehtaik – Collaborative and Intergenerational Inquiry on Innu Territoriality in Lac-‐Saint-‐Jean This communication discusses the lack of knowledge of the multidimensional relationship that Innus of Mashteuiatsh have with their ancestral territory in an increasingly contemporary context of reappropriation and identity assertion among the First Nations of Québec. Currently at the data-‐collecting stage, this doctoral research project, subsidized by the SSHRC (2013-‐2016), aims at drawing a portrait of the Pekuakamiulnuatsh’s territoriality, which seems both modern and ancestral in nature, often wrongfully reduced to quantifiable data on territory occupation. The expression of soft skills and a value system, which are constantly negociated between local dynamics and represented or non-‐material ontologies, are examined from an anthropological perspective. The communication will present preliminary findings, as well as the collaborative research methodology developed with representatives of the Mashteuiatsh First Nation and based on the First Nations’ OCAP principles. Christine Elsey (U. of the Fraser Valley), Getting the Terms Right: Metis, First Nations or Non-‐status Indian: The Issue of Indigenous Imaginaries in the Construction of Identity This paper examines the interplay between the colonial state and the dialectic of ‘recognition and misrecognition’ between various sub-‐state indigenous groups, who suffer under a hegemonic power. To what extent does the colonial state undermine the process of reciprocal recognition that would allow indigenous peoples to realize their status as distinct and determining actors? Recognition and misrecognition of Indigenous peoples, by the colonial state, has always been a tool for policy attention with the objective of assimilation. After unilaterally enforcing a limited vision on what it means to be Indian, a category produced out of the colonial imagination, these same scribes may recast their nets to impose a criteria on what it means to be Metis thus invoking a restrictive, administrative formula, of Metis Indigenous legitimacy and identity. Christine Elsey (U. of the Fraser Valley), Les bons termes : Métis, Premières Nations et Indiens non inscrits : l’enjeu des imaginaires autochtones dans la construction de l’identité Cette communication porte sur l’observation de l’interaction entre l’état colonial et une dialectique, à savoir, « reconnaître et mal reconnaître » les différents groupes autochtones sous-‐étatiques, lesquels souffrent sous le poids d’une force hégémonique. Dans quelle mesure l’état colonial sape-‐t-‐il le processus de reconnaissance réciproque qui permettrait aux autochtones d’obtenir leur statut d’acteurs distincts et déterminants? Le fait de reconnaître ou de mal reconnaître les peuples autochtones a toujours constitué un outil d’intérêt pour les politiques visant l’assimilation de l’état colonial. Après avoir unilatéralement imposé une vision limitée de ce que cela signifie d’être indien, une catégorie issue de l’imagination coloniale, ces mêmes bureaucrates pourraient réajuster leur tir pour imposer des critères sur la signification de ce qu’est un métis, établissant ainsi une formule administrative restrictive quant à l’identité et à la légitimité du statut autochtone métis.
Ursula Abramczyk (U. of Victoria), Hul'qumi'num Peoples in the Gulf Islands: Re-‐storying the Coast Salish Landscape How can anthropology contribute to discussions about Hul’qumi’num peoples’ territories and territoriality in the 21st century? Where a co-‐operative co-‐management arrangement has become a critical site for dialogues between Parks Canada and central Coast Salish peoples, I point to how collaborative research can contribute to indigenous peoples' engagements with the state over discussions about their deep historical, historical and ongoing connections to ancestral territories. On the premise that narratives do work, I unpack popular park narratives that legitimize Coast Salish peoples’ continuing territorial dispossession. Documenting and sharing Coast Salish oral histories and place-‐based knowledge serves to challenge these received wisdoms and “re-‐story” the Park Reserve as a Coast Salish landscape. By supporting a Coast Salish key jurisdictional objective to re-‐shape public and state understandings of their cultures and place, I suggest that collaborative research must also be considered for how it contributes to indigenous peoples’ ongoing efforts to regain access to and jurisdiction over their traditional territories. Ursula Abramczyk (U. of Victoria), Le peuple des Hul'qumi'num des îles Gulf : remettre en mémoire le paysage des Salish du littoral Comment l’anthropologie peut-‐elle contribuer aux réflexions sur les territoires et la territorialité des peuples de Hul’qumi’num au 21e siècle? Alors qu’un accord de coopération et de cogestion est devenu un important sujet de discussion entre Parcs Canada et les Salish de la côte centrale, je souligne la façon dont la recherche collaborative peut amener les peuples autochtones à s’impliquer avec l’État dans les réflexions portant sur les racines profondes de leur histoire et leurs rapports historiques et actuels avec les territoires ancestraux. Selon la prémisse que les récits fonctionnent réellement, je décortique des récits populaires de parcs qui légitiment la dépossession continue des territoires des Salish du littoral central. La documentation et le partage d’histoires verbales et de savoirs pertinents au milieu des Salish du littoral permettent de s’interroger sur cette sagesse acquise et de réécrire l’histoire de la réserve aux fins de création d’un parc en tant que paysage des Salish du littoral. En soutenant un objectif juridictionnel central pour remodeler les compréhensions publique et étatique de la culture et du territoire des Salish du littoral, j’avance que la recherche collaborative doit également être considérée en ce qu’elle contribue aux efforts actuels des peuples autochtones pour recouvrer l’accès à leurs territoires ancestraux et leurs pouvoirs sur ceux-‐ci. Marie-‐Pierre Renaud (U. Laval), Discourses on Global Indigeneity and Healing, Health and Well-‐being in the Healing Our Spirit Worldwide Mouvement This presentation examines the connections between discourses on global indigeneity and healing, health and well-‐being highlighted by speakers during the 2010 Healing Our Spirit Worldwide (HOSW) gathering in Hawaii. The research conducted on HOSW, an international indigenous movement which focuses on healing, health and well-‐being, for my master’s degree in anthropology significantly contributes to a growing body of anthropological literature on international indigenous gatherings and events by shedding new light on discourses concerning global indigeneity conveyed, shaped or examined within these ephemeral spaces. As such, I argue HOSW provides an invaluable opportunity to examine various indigenous approaches to healing, health and well-‐being, whilst
highlighting the need to further document international networks of collaboration and solidarity among indigenous peoples. Marie-‐Pierre Renaud (U. Laval), Discours sur l’autochtonie internationale et la guérison; santé et bien-‐être dans le mouvement Healing Our Spirit Worldwide Cette communication porte sur les connexions entre les discours sur l’autochtonie mondiale et la guérison, la santé et le bien-‐être soulignés par les conférenciers lors du rassemblement Healing Our Spirit Worldwide (HOSW), tenu à Hawaï en 2010. La recherche menée sur HOSW — un mouvement autochtone international axé sur la guérison, la santé et le bien-‐être — dans le cadre de ma maîtrise en anthropologie contribue grandement au volume florissant de publications anthropologiques sur les rassemblements et les événements autochtones internationaux en portant un regard nouveau sur les discussions concernant l’autochtonie mondiale transmise, modelée ou analysée dans ces lieux éphémères. Ainsi, je soutiens que HOSW constitue une occasion privilégiée pour analyser différentes approches à la guérison, à la santé et au bien-‐être tout en soulignant le besoin éventuel d’approfondir la documentation quant aux réseaux internationaux de collaboration et de solidarité chez les peuples autochtones. SA5: Medical Anthropology, Part 3 (Invited Session) [3116] Anthropologie médicale, Partie 3 (Session communications libres) [3116] Walter Callaghan (U. of Toronto), MAN UP! MAN DOWN!: Military Masculinity, Stigma, and Post-‐Traumatic Stress Disorder The Canadian soldier: an exemplar of valour, duty, integrity, honour, and courage; a selfless and self-‐sacrificing protector of the values and ideals of Canadian society; the “hero”. These aspects of the identity of the Canadian soldier form the basis of the hypermasculine identity and habitus of the soldier. This military hypermasculinity also affects how the individual soldier understands, conceptualizes, perceives, and ultimately enacts the condition known as post-‐traumatic stress disorder (PTSD), through the socialized lenses of their gendered identity as the “hero”. This paper examines the ways in which the indoctrination and socialization of the Canadian soldier functions to create and/or reinforce the military masculinity that lies at the heart of the social imaginary of the Canadian soldier. The manner in which the pain and suffering of psychological distress interacts with this imagined but adopted functional non-‐biologic gendered identity will be examined through the internalized lens of the un/wounded warrior. Walter Callaghan (U. of Toronto), SOIS UN HOMME! HOMME À TERRE! : masculinité, stigmatisation et troubles de stress post-‐traumatiques chez les militaires Le soldat canadien, symbole de la bravoure, du devoir, de l’intégrité, de l’honneur et du courage, est un protecteur altruiste et dévoué des valeurs et des idéaux de la société canadienne, le « héros ». Ces aspects de l’identité du soldat canadien constituent les fondements de l’identité hypermasculine et l’habitus du soldat. Cette hypermasculinité militaire influence aussi la manière dont chaque soldat comprend, conceptualise, perçoit et, ultimement, expérimente l’état appelé stress post-‐traumatique (ESPT) selon le regard social porté sur son identité de genre en tant que « héros ». Cette communication se penche sur la façon dont fonctionnent l’endoctrinement et la socialisation des soldats canadiens pour créer et renforcer la masculinité militaire qui est au cœur de l’imaginaire social. Nous examinons comment, selon la vision intérieure du guerrier blessé ou non, la douleur et la
souffrance relatives à la détresse psychologique interagissent avec cette identité de genre fonctionnelle acquise, laquelle est acceptée bien qu’elle soit imaginée. Mark Dolson (U. of Cambridge), Political violence, hoarding and homelessness in Reykjavík, Iceland: A case of ghostly subjectivity Based on ongoing ethnographic fieldwork in the downtown core of Reykjavík, Iceland, this exploratory paper centres on a case of political violence against a homeless woman whom I will refer to as “Guđny”. Guđny is a homeless hoarder who has continually experienced profound social suffering at the hands of the Embætti Landlæknis (Department of Public Health), the Lögreglan (police) and the media. After several evictions which led to the repeated destruction of highly meaningful personal possessions, Guđny is considered mentally ill by the state, her social workers and the staff at the Salvation Army Dagseter (Dayshelter). Contra prevailing interpretations of her behaviour, I argue that Guđny’s hoarding emerges as intelligible and driven by a “moral logic” grounded in environmental stewardship when understood ethnographically as a response to the precarity of Icelandic failed neoliberal expansion and escalating rates of tourism—including the destabilization of the environment that ensues from these processes. Mark Dolson (U. of Cambridge), Violence politique, accumulation d’objets et itinérance à Reykjavík en Islande : le fantôme d’une subjectivité En s’appuyant sur des études ethnographiques en cours et menées au cœur du centre-‐ville de Reykjavík, en Islande, cette communication exploratoire est axée sur un cas de violence politique envers une femme sans abri que je nommerai « Guđny ». Guđny est une itinérante qui accumule des objets et qui vit continuellement une profonde souffrance sociale aux mains du Embætti Landlæknis (service de santé publique), de la Lögreglan (police) et des médias. À la suite de nombreuses expulsions ayant maintes fois provoqué des dommages à des biens personnels d’une grande valeur pour elle, Guđny est jugée atteinte de maladie mentale par son travailleur social, l’État et le personnel du Dagseter (refuge de jour) de l’Armée du Salut. Cependant, selon les interprétations dominantes sur son comportement, j’avance que l’accumulation d’objets que pratique Guđny apparaît comme étant intelligible et motivée par une « logique morale » fondée sur une gestion environnementale lorsqu’elle est comprise ethnographiquement comme une réponse à la précarité de l’expansion néolibérale échouée de l’Islande et à l’augmentation croissante du tourisme , y compris la déstabilisation environnementale qu’entraînent ces circonstances. Jasmine Van Deventer (UdeM), La Psychiatrie Transculturelle : l’anthropologie à l’entrecroisement des sciences humaines et de la psychiatrie, un renouveau inédit En tant que doctorante en anthropologie de la santé, je mène une recherche sur la santé mentale à l’échelle transnationale, tel qu’elle se trouve mobilisée auprès de populations immigrées au sein de sociétés occidentales. À l’occasion de ce colloque, j’aimerais présenter mes recherches en cours sur la démarche engagée par certains psychiatres-‐anthropologues, dont Laurence Kirmayer et Arthur Klein, lorsqu’ils s’appliquent à remettre en question les catégories prédominant au sein du champ de la psychiatrie transnational, en adoptant notamment une approche qu’ils qualifient d’éminemment anthropologique. J’intégrerai également une interrogation sur la façon dont l’anthropologie se trouve mobilisée au sein de disciplines ostensiblement éloignées ou pouvant se passer des sciences humaines, en l’occurrence, la psychiatrie, et plus généralement, la médecine, pour déconstruire certaines
prénotions prévalant au cœur du champ anthropologique lui-‐même, telles que celles qui contribuent à affirmer le caractère figé de certains catégories et attributs dits culturels, en refusant de remplacer dans leurs contextes historiques et transnationaux de production, des faits dont ils attribuent la production à des facteurs dits « culturels ». Après la réalisation de deux courts travaux de terrain, à Londres, en Angleterre, et à Fort-‐de-‐France, en Martinique, nous entendons montrer ce qui se passe à l’entrecroisement de l’anthropologie et de la psychiatrie, devenue composante de « la santé mentale », où les enjeux que comporte la justesse de la démarche anthropologie prennent une ampleur inédite, dans la mesure où ils participent à la structuration des pratiques qu’adoptent les spécialistes en matière de santé mentale : c’est-‐à-‐dire, nous projetons de décrire comment l’anthropologie, lorsqu’elle rencontre la pratique médicale, se trouve instrumentalisée et, de façon concomitante, refaçonnée, tant en termes de ses approches méthodologiques qu’au niveau des représentations qu’elle fait de ses objets, et donc des subjectivités qu’elle met en œuvre, du côté de l’observateur, c’est-‐à-‐dire, l’anthropologue-‐médecin, aussi bien que de celui des enquêtés. Jasmine Van Deventer (UdeM), Transcultural Psychiatry: Anthropology at Crossroads of Humanities and Psychiatry, a Groundbreaking Renewal My PhD medical anthropology research deals with mental health on a transnational scale, as it is mobilized among immigrant populations in Western societies. I wish to present here my ongoing research on the approach taken by certain psychiatrist-‐anthropologists, such as Laurence Kirmayer and Arthur Klein, when they question the prevailing categories in transnational psychiatry and adopt, in particular, what they describe as an eminently anthropological approach. I will also examine how anthropology is mobilized within disciplines that are ostensibly far removed from this field or that can dispense with the humanities, in this case, psychiatry, and, more generally speaking, medicine, in order to deconstruct certain preconceptions at the heart of anthropology itself, including those that contribute to expressing the fixed nature of certain so-‐called cultural categories and attributes by refusing to substitute, in their historical and transnational production contexts facts whose production they ascribe to “cultural” factors. After brief fieldwork in London, England and Fort de France, Martinique, I wish to present what is happening in the interplay of anthropology and psychiatry, which has become a component of “mental health”, where the issues related to the adequacy of the anthropological approach are unprecedented in scope in that they contribute to structuring mental health specialists’ practice”: i.e. : I will describe how anthropology, meeting medical practice, finds itself exploited and at the same time reshaped, both in terms of its methodological approaches and with regard to the representations it makes of its objects and, thus, with regard to the subjectivities it puts into play from the standpoint of the observer, i.e. the anthropologist-‐physician, as well as from the respondents’ standpoint. Courtney Cecale (U. of California, Los Angeles), Landscapes of Attention: Therapeutic Running for Former Addicts For individuals whose daily life conditions are undesirable, even painful, turning attention away from these experiences and towards others can offer relief as well as the ability to cope long-‐term within lifeworlds. In examining the experiences of former heroin addicts turned ultramarathon runners, this paper interrogates ways that landscapes, in material and meaning systems, can be foundational to therapeutic relief. Instead of undergoing
attentional relief with the reception of narcotics, these runners alternatively achieve a reportedly comparable form of relief through their active body’s intense movements in a psychologically gripping and meaningful landscape: by running ultramarathons through natural spaces. Comparing ultramarathons to the feeling of being high, these runners turn towards landscapes to find temporary relief through the ephemeral suspension of the demands of both life and the embodied expectations of sober moral transformation. Ultimately, this presentation demonstrates the needed consideration of theorized landscapes in therapeutic modes of attention. Courtney Cecale (U. of California, Los Angeles), Paysages d’intérêt : la course à des fins thérapeutiques pour les anciens toxicomanes Pour quiconque a des conditions de vie au quotidien peu enviables, voire pénibles, le fait de détourner son attention vers d’autres expériences peut apporter soulagement et habileté pour composer avec ces souffrances à long terme dans leur vécu. En se penchant sur les expériences d’anciens héroïnomanes devenus coureurs d’ultramarathons, cette communication s’interroge sur les façons dont les paysages, dans les systèmes matériels et de sens, peuvent être essentiels au soulagement thérapeutique. Plutôt que de subir un soulagement de l’attention grâce à la prise de narcotiques, ces coureurs atteindraient un soulagement comparable par les mouvements intenses de leur corps en action dans un paysage psychologiquement saisissant et significatif, dans ce cas, en courant des ultramarathons dans des espaces naturels. Comparant la sensation qu’offre la course d’ultramarathon à l’euphorie que procure la consommation drogue, ces coureurs se tournent vers les paysages pour trouver le soulagement temporaire que procure l’interruption éphémère des exigences tant de la vie que des attentes qu’incarne la sobriété en tant que transformation. En définitive, la présente communication montre l’examen nécessaire des paysages théorisés dans les modes d’attention thérapeutiques. SA6 : Public Anthropology in Canada (Round Table) [1245] Rylan Higgins (Saint Mary’s U.), org.– chair Like many other disciplines in the social sciences, anthropology is under pressure to demonstrate its value within and especially beyond the academy. Though such expectations are often framed in the language of commercial value, anthropologists largely reject such limits. Participants in this roundtable will reflect on how the value of anthropology has been conveyed to non-‐anthropologists in the past and how it can be presented more effectively going forward. In theory, anthropological insights are meaningful and useful beyond academic journals and classrooms, but in practice actualizing this value often proves difficult. While some recent commentators have lumped praise on anthropology, others have been downright hostile, claiming, as Forbes Magazine recently did, that anthropology has virtually no worth beyond the so-‐called ivory tower. How can we foster more positive public attitudes toward our discipline? Is finding common ground for anthropologists and our strongest detractors possible? Presenters will report on their own experiences participating in public forms of the discipline, highlighting pitfalls and successes. They will also suggest avenues for future such pursuits. Robin Whitaker (Memorial U. of Newfoundland) Janice Graham (Dalhousie U.) Michel Bouchard (U. of Northern British Columbia)
L’anthropologie publique au Canada (Table ronde) [1245] Rylan Higgins (Saint Mary’s U.), org.–prés. Comme beaucoup d’autres disciplines en sciences sociales, l’anthropologie subit des pressions pour démontrer sa valeur au sein de l’académie et particulièrement en dehors de cette dernière. Bien que de telles attentes soient souvent formulées en termes de valeur commerciale, les anthropologues rejettent en grande partie ces limites. Les participants à cette table ronde se pencheront sur la manière dont la valeur de l’anthropologie a été transmise aux non-‐anthropologues par le passé et les moyens efficaces de la présenter dans le futur. En théorie, les points de vue anthropologiques sont importants et utiles au-‐delà de la presse spécialisée et des salles de classe, mais en pratique, il s’avère difficile d’actualiser cette valeur. Si de récents commentateurs ont encensé l’anthropologie, d’autres ont été d’une hostilité catégorique, affirmant, comme l’a dernièrement fait le magazine Forbes, que l’anthropologie était pratiquement dépourvue de valeur au-‐delà la prétendue tour d’ivoire. Comment favoriser des attitudes positives du public à l’égard de notre discipline? Est-‐il possible de trouver un terrain d’entente entre les anthropologues et leurs fervents opposants? Des conférenciers viennent relater leurs propres expériences à titre de participants à des formes publiques de la discipline et mettre en lumière obstacles et réussites de ces expériences, proposant en outre des pistes pour poursuivre ces projets. Robin Whitaker (Memorial U. of Newfoundland) Janice Graham (Dalhousie U.) Michel Bouchard (U. of Northern British Columbia) SA7: La Nation huronne-‐wendat et l’anthropologie aujourd’hui / The Huron-‐Wendat Nation and Anthropology Today (Table ronde/Round table) [3E] Martin Hébert (U. Laval), org. – chair/prés. Louis Lesage (Directeur, Bureau du Nionwentsïo, Conseil de la Nation huronne-‐wendat) Jean-‐François Richard (Anthropologue, Bureau du Nionwentsïo, Conseil de la Nation huronne-‐wendat) Louis-‐Jacques Dorais (U. Laval) Linda Sioui (Anthropologue, Nation hurone-‐wendat) SA8 : Projection de film : Movie screening [5172]: Le chant des tambours – Léane Tremblay (Léane Tremblay, 33 min, 2014) La marche assi – Annabelle Fouquet (Spira distribution, 29 min, 2014) 9H00 – 12H30: SÉANCE DE POSTER / POSTER SESSION Catherine Sabinot (Institut de recherche pour le développement), Mutations anciennes et récentes de la pêche vivrière et coutumière dans un contexte de patrimonialisation
de la biodiversité et de développement minier dans le Grand-‐Sud de la Nouvelle-‐Calédonie Dans un contexte de décolonisation négociée et de développement minier important, les tribus kanak du Sud-‐Est de la Nouvelle-‐Calédonie vivent des mutations importantes dans leurs activités vivrières et coutumières. La pêche en particulier se transforme par la temporalité de sa pratique, les savoirs et outils qui sont mobilisés et les espaces qui sont investis. Par conséquent, les paysages des savoirs et représentations relatifs à l’espace marin, ainsi que l’organisation sociale et coutumière des clans se modifient. Ce poster décrit et analyse ces changements, en s’appuyant particulièrement sur la pêche d’une espèce symbolique et emblématique qui d’une part marque les discours internationaux et locaux de conservation et d’autre part structure coutumièrement la société kanak locale : la tortue verte (/Chelonia mydas/). Elizabeth White (U. of Concordia), Haitian Dance in Diaspora -‐ Embodied Knowledge and Moving Histories I propose to present my original ethnographic research on dance and identity in a Haitian dance troupe based in Montreal which considers the relationship between dance, diaspora, and identity. I explore embodiment and danced expressions of present and narratives, those socio-‐political, cultural, and spiritual. These topics connect to histories and discourses of slavery, liberation, and their continuation in present life as a stigmatized Haitian collectivity within the local and international population of Haitians. Dance events, social contexts and expressive practices, are fundamental for negotiating obstacles to cultural continuity and growth. This work also considers the implications of subversive bodies, the expression of their equally subversive embodied knowledge, and the aim to transform stigmatization and exclusion through very practices that are stigmatized. Dancers strive towards emancipation and re-‐appropriation of the social, spiritual, and semiotic power of dance through their own moving bodies, while also moving forgotten or resisted histories and heritage into the present. Kristen Walsh (U. of Victoria), Landscapes of wind: learning weather sensitivity/Les paysages du vent ou comment se construit la sensibilité météorologique Mountains are a crucial place to observe and experience fast changing weather and increasing climate shifts. Accounts of weather, ranging broadly from informal everyday conversations to formalized scientific inquiry, speak to the diverse and storied nature of weather and its anchorage in place over time. Weather is felt through different embodied ways of interacting with-‐-‐ and being in-‐-‐ mountainous environments. This study examines the phenomenon of the wind as a distinctive way of knowing about, and cultivating, a sense of place. How do mountain inhabitants attune to the wind and its role in persistent and fast-‐changing weather processes? Through participant observation and in-‐depth conversations at remote fire lookout towers in the Canadian Rocky Mountains, this study sheds light on touching in a mountaintop’s changing atmospheric fluxes and flows. / Les montagnes sont des lieux propices à l’observation des changements météorologiques et climatiques croissants, tout comme elles incarnent l’expérience vécue de ceux-‐ci. Les façons de raconter la météo, de l’Informel (conversations quotidiennes) au plus formel (enquête scientifique), témoignent de la diversité des manières « d’en parler » et de l’ancrage dans le temps et dans l’espace de ces manières. La météo est ressentie diversement selon les différentes manières de vivre dans et d’interagir avec les
environnements montagneux. Cette étude examine le phénomène du vent comme étant significatif d’une façon distincte de concevoir et de cultiver un sens du lieu. Comment les habitants montagnards se mettent-‐ils à l’unisson avec le vent? Comment ces moments d’union permettent-‐ils d’appréhender le rôle du vent dans les processus météorologiques changeants et persistants? Par l’entremise de l’observation participante et des conversations approfondies dans les tours de guet des montagnes rocheuses canadiennes, cette étude vise à mettre en lumière comment l’écoulement des changements atmosphériques est ressenti.
Lindsay Moore (U. of British Columbia), Performing Storied Landscapes : Vancouver, Crawling, Weeping, Betting This MA thesis explores an improvisational performance project hosted by a Vancouver artist-‐run centre. Two multidisciplinary artists of white ‘settler’ and First Nations ancestry published a collection of stories entitled Vancouver, Crawling, Weeping, Betting, which became the basis for this collaborative show. Improvised performances in the gallery and a series of walking performances in the city explored themes in colonial land politics, immigration and personal place histories. Featuring images of the gallery (a graffiti-‐like palimpsest created by contributors) and drawing from conversations with the artists, I will discuss how these multi-‐faceted (textual, embodied, affective, emergent) performances responded to the complex (post)colonial urban landscape of Vancouver. Characterized by rebellion, openness and the unexpected, this project wove together, if only momentarily, knowledge landscapes borne of diverse positionalities. Drawing audience members into the fold as participants and artistic collaborators, these performances piqued provocative storied imaginings of Vancouver past and present. Liron Shani (Tel Aviv U. & Harvard U.), The 'space' between nature and culture -‐ Anthropological perspective on the 'Open Space' in Israel Nature-‐culture relationships have an enduring influence on the shaping of landscape, knowledge and the society. "Open spaces ", one of the salient issues on the agenda for the planning and environmental community in contemporary Israel, are an interesting case study to examine the effects of the nature-‐culture dichotomy and its occasional blurriness. Through dialogue and debate with Latourian approach, this work argues that the 'open spaces' in Israel constitute a category that challenges this dichotomy and allows to us to consider alternative possibilities. Based on ethnographic research conducted in the years 2009-‐2013 at Israeli junctions between agriculture and the environment, the study analyzes the usage patterns, criticisms, and justifications invoked in debates over open areas in Israel. The analysis maps the interests underlying the environmental and social struggles and contributes to our understanding of the impact of nature-‐culture relationship on the landscape and modern society. Loretta Janes (MacMaster U.), The Ambassador Volunteer Program: From Ivory Tower to Impact This poster will discuss the practical and meaningful ways in which theory and class based knowledge can be transferred into significant service and the reciprocal impact that can be realized through Experiential Education. The Ambassador Volunteer Program is an
Undergraduate student created, student led community engagement initiative which serves to liaise between McMaster University and city partners to afford undergraduate students the opportunity to use and hone their academic and practical skills in community placements. It explores the win-‐win opportunities provided by Community Based Learning in partnering with community organizations and service providers where students can receive discipline specific experience as well as credit and faculty support and community partners who receive enthusiastic volunteers with highly desired skill sets Nicolas Saucier (York U.), Santé, normes et prise de risque dans le discours en ligne des barebackers Les communautés de barebackers (individus ayant des relations sexuelles délibérément non protégées entre hommes) sont souvent perçues comme des milieux de propagation d’ITSS et plus précisément du VIH. A priori, les barebackers semblent être des individus insouciants, irrationnels, déraisonnables, qui accordent plus d’importance à leur plaisir sexuel qu’à leur vie et leur santé. Or, dans le cadre de ma maitrise, j'ai analysé de près leur discours pour constater que les adeptes de cette pratique sont, au contraire, fortement préoccupés par les questions de santé et encouragent fortement la prise en charge de la santé par l'individu. Dans cette affiche scientifique, en plus d'expliquer cette pratique qui pose problème à la santé publique, j’expose ce discours marginal des barebackers sur leur vision de la santé sexuelle et du risque. Sophya Yumakulov (York U.), Experiences of vulnerable women in a prenatal education class in Calgary: An ethnographic approach Vulnerable populations are under-‐represented in prenatal education and experience barriers to access despite many programs being free of charge. Understanding how vulnerable women perceive and experience prenatal education can point to what factors might aid in recruiting and retaining them in education programs. I conducted an ethnographic study of prenatal classes at the Calgary Pregnancy Care Centre. Through participant observations, field notes, and in-‐depth interviews with participants, it became clear that the classes were seen not only as a source of knowledge about pregnancy and birth, but also as an important source of social support, especially for lone mothers. Women’s partners were essential to the running of the class, which placed lone mothers as outsiders in the group. Women’s experiences were shaped by the instructors’ assumptions about their “nature”, and although the purported purpose was to transmit formal knowledge, experiential knowledge was central to the class. 10h30-‐11h00 : Pause Café/Coffee Break (ATRIUM)
SAMEDI 16 mai, 11 h-‐12 h 30
SATURDAY, May 16, 11:00 a.m.-‐12:30 p.m. SA9 : Tous pareils, mais différents? Dialogues et particularismes dans les mondes autochtones (Session régulière) [3F] Martin Hébert (U. Laval) et Sylvie Poirier (U. Laval), prés.
Colin Scott (McGill U.), commentateur Ghyslain Picard (APNQL) La comparaison est au cœur du projet anthropologique, mais comment la penser aujourd’hui? Les anthropologues et leurs interlocuteurs ont appris depuis longtemps à se méfier des généralisations et des théorisations trop abstraites. L’ethnographie, par ailleurs, refuse l’option inverse qui la verrait se cantonner dans la documentation des particularismes et au constat banal voulant que chaque contexte soit, dans une certaine mesure, « différent ». La présente séance plénière propose des échanges sur la manière dont ces défis constitutifs des études comparatives, et les efforts déployés pour dépasser la pensée dichotomique qui sous-‐tend leur opposition, résonnent avec diverses conceptions de l’autochtonie contemporaine. En tant que catégorie porteuse de droits dorénavant mondialisée, l’autochtonie se définit comme une situation partagée. Comme telle, elle peut être le vecteur d’alliances, de convergences politiques et de discours qui invitent la comparaison. D’un autre côté, l’autochtonie est une position à partir de laquelle l’altérité, quand ce n’est l’altérité radicale, est affirmée et défendue. L’anthropologie est-‐elle bien outillée pour proposer des comparaisons qui reflètent intelligemment cette réalité complexe? Peut-‐elle être à la fois assez englobante pour garder visibles les matrices historiques, économiques, politiques et symboliques qui unissent les divers contextes de l’autochtonie, et assez riche pour refléter la pluralité des mondes autochtones? Dans quelle mesure ces comparaisons sont-‐elles liées aux manières dont les peuples autochtones eux-‐mêmes s’inscrivent dans des identités à plusieurs échelles? All the Same, but Different? Dialogues and Particularisms in Indigenous Worlds (Regular Session) [3F] Martin Hébert (U. Laval) and Sylvie Poirier (U. Laval), chairs Colin Scott (McGill U.), discussant Ghyslain Picard (APNQL) Comparison is central to the anthropological project, but how should it be conceived today? Anthropologists and their interlocutors learned long ago to be wary of generalizations and overly abstract theories. Moreover, ethnography rejects the opposite approach of staying confined to the documentation of particularisms, as well as the trite observation that each context is, more or less, “different.” This plenary session proposes a discussion on how these fundamental challenges of comparative studies—as well as efforts to move beyond their underlying dichotomous thinking—relate to various conceptions of contemporary indigeneity. As a now globalized category that implies rights, indigeneity is defined as a shared situation. As such, it can be a medium for alliances, political convergence and discourse that invite comparison. On the other hand, indigeneity is a position from which otherness, or even radical otherness, is asserted and defended. Is anthropology properly equipped to suggest comparisons that intelligently reflect this complex reality? Can it be at once encompassing enough to maintain the visibility of the historical, economic, political and symbolic matrixes that unite various contexts of indigeneity, yet rich enough to reflect the plurality of indigenous worlds? To what extent do these comparisons connect with the ways indigenous peoples themselves define their identities on various levels? Mario Blaser (Memorial U. of Newfoundland), Doing Sameness and Difference in/Between/With Indigenous Worlds Comparison is a fundamental tool to distinguish what is of the same kind from what is not, to tell same from different and, thus, to delineate existents and their possible relations. In
this vein, it has been argued that the proper task of Anthropology is comparing comparisons. But what does this mean? What are the implications? When Anthropologists are at their task they are neither simply reporting how sameness and difference is done in a particular ‘Indigenous world’, nor implicitly or explicitly delineating the sameness/difference between this ‘Indigenous world’ and hers, rather they are contributing to bring into being certain existents and to undo others. Indigeneity is a wonderful example of this, for although the ‘apparatus’ of the comparison that brought the concept into being has been enormous and heterogeneous (enrolling from specific every day struggles in communities to institutions like the UN and anything in between) it is undeniable that Anthropology played a role in it. Taking this idea as a springboard, in this presentation I want to explore what might mean to do sameness and difference not only in and between Indigenous worlds but also with them. Mario Blaser (Memorial U. of Newfoundland), Déterminer les similitudes et les différences dans/entre/avec les milieux autochtones La comparaison est l’un des principaux outils pour distinguer ce qui appartient au même genre de ce qui n’y appartient pas, déterminer ce qui est identique de ce qui diffère et, par conséquent, délimiter les existants et leurs relations potentielles. Dans cet ordre d’idées, certains arguent que l’anthropologue a pour véritable tâche de comparer des comparaisons. Qu’est-‐ce que cela signifie? Quelles sont les implications de cette définition? Lorsque les anthropologues font leur travail, ils ne se contentent ni de rapporter comment les similitudes et les différences sont établies dans un « milieu autochtone » déterminé ni de délimiter, de manière implicite ou explicite, les similarités ou les différences entre ce « milieu autochtone » et le leur, mais ils contribuent plutôt à faire naître certains existants et à en défaire d’autres. L’autochtonie offre un merveilleux exemple de cela : bien que « l’appareil » de comparaison qui a donné naissance au concept soit vaste et hétérogène (allant de luttes quotidiennes précises dans les communautés jusqu’à des institutions telles que l’ONU en passant par tous les autres événements entre-‐temps), il est indéniable que l’anthropologie a joué un rôle dans la création de cet existant. En prenant cette idée comme point de départ, nous souhaitons explorer ce que pourrait signifier la détermination des similitudes et des différences non seulement dans et entre les milieux autochtones, mais également avec eux. Heather Howard (Michigan State U.), All my Relations Within and Beyond the Anishinaabe-‐aki I consider the politics and responsibilities of anthropological engagement in Indigenous projects of recognition and representation, in which comparison and distinctiveness are in constant tension. In my own research these appear in such diverse projects as social service and healthcare delivery, historical and contemporary land relationships, genomics and biomedicine, heritage and art collections – in Indigenous contexts ranging from one of the largest urban centres in North America to small rural communities in California decimated by genocide. Reflecting critically on the possibilities and challenges of this “incohesive” research program, one of my goals is to provoke some discussion of our discipline’s encounters with the emergence of Indigenous studies as a discipline, in which Indigenous peoples are moved beyond the subject role, and new ideas and methodologies as well as (sometimes familiar) tensions and controversies are stimulated. In this development,
anthropologists may find ourselves in relations which are at once invigorating and uneasy, as our discipline is both marginalized and remains imperative to the substance of inquiry. Heather Howard (Michigan State U.), L’ensemble de mes relations au sein et au-‐delà de la nation Anishinaabe Je me penche dans cette communication sur les principes et les responsabilités de l’implication anthropologique dans des projets de reconnaissance et de représentation autochtones, qui sont caractérisés par un tiraillement constant entre la similarité et la singularité. Dans mes propres recherches, ces éléments apparaissent dans des projets aussi divers que des projets de prestation de services sociaux et de soins médicaux, de relations anciennes et contemporaines à la terre, de génomique et de biomédecine, ainsi que de collections patrimoniales et artistiques – dans des milieux autochtones allant d’un des plus grands centres urbains en Amérique du Nord à des petites communautés rurales en Californie décimées par le génocide. L’un des buts de ma réflexion critique sur les possibilités et les difficultés de ce projet de recherche « non cohésif » consiste à provoquer un débat sur la rencontre de l’anthropologie et de la discipline émergente des études autochtones, dans laquelle les Autochtones jouent un rôle qui dépasse celui de simples sujets et de nouvelles idées et méthodologies ainsi que des controverses et des frictions (parfois familières) apparaissent. Dans ce nouveau champ d’études, les anthropologues risquent de se retrouver dans des rapports à la fois malaisés et stimulants, dans la mesure où l’anthropologie est marginalisée tout en demeurant essentielle à l’essence de la recherche. Martin Hébert (U. Laval), L’espoir dans les dystopies : histoires de violence et écheveaux d’imagination politique dans le monde autochtone En partant de la prémisse que l’indigénéité peut être mieux comprise comme une situation historique partagée, le présent article examine les voies qui semblent utiles pour naviguer entre le particularisme ethnographique et l’imposition universelle. L’une de ces voies consiste à suivre les images et les histoires de dystopies coloniales à mesure qu’elles sont créées et partagées sur des tribunes de formes et de tailles variées. La violence structurelle, expliquons-‐nous, a lié plusieurs environnements autochtones à l’échelle mondiale et les connexions établies dans le monde politique autochtone suscitent des discussions à propos de « cela » constamment. Cependant, il pourrait être utile de ne pas voir ces histoires au sujet des dystopies coloniales comme une fin en soi, mais de les considérer comme d’étranges signes porteurs d’espoir et d’imagination politique qui vont là où va l’indignation. Dans ce sens, tout en reconnaissant que beaucoup de choses sont « incomparables » entre les mondes autochtones, l’anthropologie continue de suivre les pas des monographies juxtaposées dans ses bibliothèques et compare la participation au sein d’un écheveau mondial de critiques, d’espoir et de possibilités. Martin Hébert (U. Laval), Hope Within Dystopias: Narratives of Violence and Webs of Political Imagination in the Indigenous World Starting from the premise that Indigeneity can be usefully understood as a shared historical situation, this presentation explores avenues that seem helpful to navigate between ethnographic particularism and universalistic imposition. One of these avenues follows images and narratives about colonial dystopias as they are created and shared through agoras of various shapes and scales. Structural violence, we argue, has linked plural Indigenous worlds on a global scale, and connections built within the political Indigenous
World entail discourses about “it” as a constant; however, it might be useful not to see these narratives about colonial dystopias as ends in themselves, but rather to see them as strange carrier signals for hope and political imagination, that go where indignation goes. In that sense, while recognizing that plenty is “incomparable” between Indigenous worlds, anthropology still follows treads that run through the monographs juxtaposed on its bookshelves, comparing participation in a global web of critique, hope, and possibilities. SA10 : Creative Landscape of Knowledge : Audio/Visual Approaches and Ethics, Part 2 (Regular Session) [3D] Alexandrine Boudreault-‐Fournier (U. of Victoria) and Karoline Truchon (Concordia U.), org Paysages de création des connaissances : Approches audio/visuelles et éthiques, Partie 2 (Regular Session) [3D] Alexandrine Boudreault-‐Fournier (U. of Victoria) et Karoline Truchon (Concordia U.), org Martha Radice (Dalhousie U.), Touch and the city Artists, anthropologists and other social scientists, and planners have developed several kinds of sensory walks as a creative way to stimulate and record perceptions of both urban and rural landscapes, including soundwalks and smellwalks as well as more general mobile interviewing techniques. Some of these walks are designed to be aesthetic and sensory experiences in and of themselves, some generate material for future analysis or re-‐presentation, and others do both. This paper discusses the ‘touchwalk’, a guided walk through a city that focused participants’ attention on their sense of touch, through three different layers of haptic experience: surface textures, kinetic sensations, and atmospheric nuances. As an experimental collaboration between an artist and an anthropologist, the touchwalk raises intriguing questions of how sensations of touch can be captured and expressed, and what they say about the place of touch in the urban sensorium at large. Martha Radice (Dalhousie U.), Le toucher et la ville Des artistes, des anthropologues, d’autres spécialistes des sciences sociales et des planificateurs ont mis au point divers types de parcours sensoriels, une façon créative de stimuler et de documenter la perception de paysages tant urbains que ruraux. Par exemple, certains parcours font appel à l’ouïe ou encore à l’odorat, d’autres font intervenir des techniques d’entrevues mobiles générales. Certains de ces parcours sont conçus pour être des expériences esthétiques et sensorielles en soi, d’autres génèrent de la documentation pour des analyses futures ou des représentations, et d’autres, enfin, font les deux. La présente communication examine le « parcours du toucher », une promenade guidée dans la ville qui amène les participants à se concentrer sur leur sens du toucher par trois différents niveaux d’expérience haptique : la texture des surfaces, les sensations cinétiques et les nuances atmosphériques. À titre de collaboration expérimentale entre un artiste et un anthropologue, le parcours du toucher soulève des questions intrigantes quant aux façons dont le sens du toucher peut être capturé et exprimé, et sur ce qui est révélé à propos de la place du toucher dans l’ensemble de ce sensorium urbain. Alexandrine Boudreault-‐Fournier (U. of Victoria), Mise-‐en-‐scène et fiction en terrain ethnographique
Cette communication se penche sur la production de l’ethno-‐fiction Fabrik Funk (2015), un film tourné à Cidade Tiradente, un quartier situé dans la périphérie de São Paulo au Brésil. En collaboration avec deux collègues brésiliennes –Rose Hikiji Satiko et Sylvia Caiuby Novaes –et des participants locaux, nous avons fabriqué une histoire, nous avons écrit un scénario, et monté une fiction. Le plateau de tournage du film Fabrik Funk est devenu notre terrain ethnographique. Que peut-‐on apprendre de la fiction d’un point de vue anthropologique? Comment la fiction nous permet-‐elle d’entrer dans des territoires qui nous seraient autrement limités? Comment penser l’ethnographie à partir de la mise-‐en-‐scène? Cette communication explore quelques pistes de réflexion en s’intéressant au travail d’anthropologues, tel que Jean Rouch, qui ont également jonglé avec la fiction et l’ethnographique. Des extraits du film Fabrik Funk seront présentés pour illustrer le potentiel de la mise-‐en-‐scène et de la fiction lors du terrain ethnographique et de la recherche en anthropologie. Alexandrine Boudreault-‐Fournier (U. of Victoria), Staging and Fiction on Ethnographical Ground This communication focuses on the production of the ethno-‐fiction movie Fabrik Funk (2015), filmed in Cidade Tiradente, a neighbourhood on the outskirts of São Paulo, Brazil. Along with two Brazilian colleagues, Rose Hikiji Satiko and Sylvia Caiuby Novaes, and local participants, we constructed a story, wrote a screenplay and created a work of fiction. The film set became our ethnographic field. What can we learn from fiction from an anthropological point of view? How can fiction open to us territories to which we otherwise have limited access? How can we conceptualize ethnography from a dramatization perspective? This communication explores a few possible approaches, focusing on the work of anthropologists like Jean Rouch who have also combined fiction and ethnography. Footage from Fabrik Funk will illustrate the potential of dramatization and fiction in ethnographic fieldwork and anthropological research. Sébastien Pesce (U. de Tours) and Perle Mohl (U. of Copenhagen), Audio-‐visual forms of knowledge and verbal interaction in teaching-‐based research The tradition of visual anthropology, drawing notably from the trend of cinéma direct has investigated audio-‐visual tools as powerful sources of reflexivity, both for practitioners and researchers, by rethinking the role of the interpreter and the process of interpretation itself. We discuss two teaching-‐based research projects relying on audio-‐visual tools and drawing from ethnographic theories and methods. The first project, based on the French training program “Néopass@ction”, analyses the way video can favour the dialogic (Tedlock & Manheim, 1995) and rhetorical (Meyer & Girke, 2011) emergence of a common professional culture among groups of teachers. The second project explores interactive web-‐based video and media (WebDoc) in anthropology as an analytic, creative and communicative tool in a productive synergy between research and teaching. Sébastien Pesce (U. de Tours) et Perle Mohl (U. of Copenhagen), Formes audiovisuelles de connaissance La tradition de l’anthropologie visuelle, inspirée notamment du courant du cinéma direct, a étudié le matériel audiovisuel en tant que puissantes sources de réflexion, tant pour les professionnels que pour les chercheurs, en repensant le rôle de l’interprète et le processus d’interprétation en soi. Nous nous penchons sur deux projets de recherche basés sur l’enseignement ayant recours à des outils audiovisuels et s’appuyant sur des théories et des
méthodes ethnographiques. Le premier projet, basé sur le programme d’entraînement français « Néopass@ction », analyse la façon dont la vidéo peut favoriser l’émergence d’une culture professionnelle commune sur les plans dialogique (Tedlock & Manheim, 1995) et rhétorique (Meyer & Girke, 2011) au sein de groupes d’enseignants. Le second explore les vidéos et les médias interactifs du web (WebDoc) à titre d’outil d’analyse, de création et de communication dans une relation harmonieuse et productive entre la recherche et l’enseignement en anthropologie. Florencia Marchetti (Concordia U.), Provoking memories: creative work-‐in-‐progress discussions as situated, collaborative, performative acts of social analysis This presentation will provide an overview of my doctoral project, an anthropological inquiry of experimental character about and with/in the public works of memory in contemporary Cordoba, Argentina (my home town). An important part of these works involves the reclamation of former clandestine detention centers and their conversion into spaces for memory. Paying attention to the sensorial and affective aspects of the historical narratives these sites materialize and the differential participation of distinct social groups in the creation of these spaces, my project is carrying out a series of site-‐specific interventions, through the realization of what I call "situated, performative, collaborative acts of social analysis." These events aim at stirring affective forces and bodily sensations, provoking memories while eliciting conversations and new considerations about a shared and convoluted history. My methodological approach involves all research participants, including myself as artist/researcher, in a highly reflexive process that attempts to co-‐create localized and experiential understandings of shared histories. Florencia Marchetti (Concordia U.), Provoquer les souvenirs : les échanges sur les travaux en cours en tant que moments d’analyse sociale contextualisés, collectifs et performatifs Cette communication fournit un aperçu de mon projet de doctorat, une enquête anthropologique à caractère expérimental sur les travaux publics de mémoire dans la Cordoba d’aujourd’hui (ma ville natale), en Argentine. Une part importante de ces travaux implique la réappropriation de centres de détention clandestins et leur conversion en lieux de commémoration. Prêtant attention aux aspects sensoriels et affectifs des récits historiques que ces sites matérialisent ainsi qu’aux différents niveaux de participation de groupes sociaux distincts dans la création de ces endroits, je procède, dans le cadre de mon projet, à une série d’interventions spécifiques à chaque endroit en réalisant ce que j’appelle des « actes localisés, performatifs et collaboratifs d’analyse sociale ». Ces événements visent à stimuler les forces affectives et les sensations corporelles, à faire surgir des souvenirs en suscitant des conversations et de nouvelles réflexions sur une histoire commune aux subtilités complexes. Mon approche méthodologique implique tous les participants à la recherche ‒ notamment moi-‐même, en tant qu’artiste/chercheuse ‒ dans une démarche hautement réflexive ayant pour but de cocréer des compréhensions localisées et empiriques des histoires communes. Sarah Bourdages-‐Duclot (U. Laval), Du corps physique au corps en image : un sentiment de malaise partagé chez les H’Mongs du nord du Vietnam et les touristes occidentaux
L’image du corps est une notion à la fois culturelle, physique, politique et spirituelle/religieuse. Complexe, elle s’articule à partir, notamment, de sa conception, de ses droits et de ses interprétations. Dans la rencontre qu’offre l’expérience du voyage, des conceptions/compréhensions de l’image du corps divergentes se font face et deviennent le creuset d’interactions difficiles entre les acteurs concernés. Je me propose donc d’interroger cette rencontre interculturelle glissant du corps physique au corps en image générant un sentiment de malaise partagé entre photographes et photographiés au sein d’un contexte de tourisme alternatif chez la communauté H’Mong de Sapa, dans le nord du Vietnam. Ainsi, je questionnerai dans un premier temps la perspective émique des « sujets » photographiés en rapport à leur corps, qui peut être mise en relation avec les représentations, les interprétations et l’utilisation/diffusion des images de leur corps. Dans un second temps, lorsque le corps devient transmetteur de savoirs stéréotypés, il importe de s’interroger sur la conception du corps mis en image, vue cette fois par le photographe. Sarah Bourdages-‐Duclot (U. Laval), From the Physical Body to Images of the Body: Discomfort Shared by the H’mong of Northern Vietnam and Western Tourists Body image is a complex cultural, physical, political and spiritual/religious concept based in particular on how this image is conceived, therights attributed to it and the ways in which it is interpreted. Through the travel experience, opposing conceptions/understandings of body image encounter one another and become a melting pot of difficult interactions between the actors involved. I propose investigating this intercultural encounter by replacing the physical body with body images, generating an unease shared by photographers and those photographed in analternative tourism context in the H'Mong community of Sapa innorthern Vietnam. First, I will question the emic perspective of the photographed "subjects" – a perspective that relates to their bodyand that can be tied to the representations, interpretations and use/dissemination of pictures of their body. Then, when the body becomes a tool to spread stereotypical knowledge, we need to question the concept of the pictured body, seen this time through the photographer’s lens. SA11: Beyond the binary: New landscapes of multilingualism, Part 2 (Regular Session) [3B] Christine Jourdan (Concordia U.) and Kate Riley (Fordham U.), org Much has been written about multilingualism – i.e., how individuals and/or communities use two or more languages to negotiate knowledge, values, identities, power, and desire. In this symposium, we move beyond the binary in two senses: first, by looking at how people use MORE than two codes and, second, by examining how the use of multiple codes sometimes has less to do with effecting pragmatic exchange or social domination and more to do with metapragmatic play. We explore what happens when languages serve not only as instrumental resources or conduits for communicating propositions, and not merely as emblems or fetishes of status and power, but also as toys we play with and exchange playfully. Rooted in the human love of word-‐play, ludic multilingualism has found in the contemporary moment a range of new transidiomatic and multimodal avenues (e.g., televised comedy, you tube music, and video gaming). Are these mindless parlor games? Obviously multilingual play may also allude to identity (e.g., projection of self in the language of the other) and power (e.g., the empowerment that comes from wielding multiple tongues). But in this panel we are asking: what happens when multilingualism indexes not only stuff about who we are and what we want, but also how we hope to engage with others?
Au-‐delà de l’aspect binaire : nouveaux portraits du multilinguisme, Partie 2 (Session régulière) [3B] Christine Jourdan (Concordia U.) et Kate Riley (Fordham U.), org De nombreux ouvrages ont traité du multilinguisme, c’est-‐à-‐dire la manière dont les personnes ou les collectivités naviguent entre deux ou plusieurs langues pour gérer le savoir, les valeurs, les identités, le pouvoir et le désir. Dans ce symposium, nous allons au-‐delà de l’aspect binaire de deux façons : premièrement, nous examinons comment les gens utilisent PLUS de deux codes et, deuxièmement, nous étudions comment l’usage de codes multiples a moins à voir avec l’exercice d’échanges pragmatiques ou d’une domination sociale qu’avec le jeu métapragmatique. Nous analysons ce qui arrive quand les langues cessent de n’être que des ressources ou des canaux instrumentaux à la communication de propositions, ne se résument plus à de simples emblèmes ou fétiches du prestige et du pouvoir, et deviennent aussi des jouets que nous nous échangeons et avec lesquels nous nous amusons. Le multilinguisme ludique, qui trouve ses racines dans l’amour que porte l’humain aux jeux de mots, a trouvé en ce moment présent de nouvelles avenues transidiomatiques et multimodales (par exemple, les comédies télévisées, la musique sur YouTube et les jeux vidéo). Sont-‐ce là des jeux de salon bêtifiants? Évidemment, le jeu multilingue fait aussi référence à l’identité (par exemple, la projection de soi dans la langue de l’autre) et au pouvoir (celui qu’entraîne le maniement de plusieurs langues, par exemple). Dans ce panel, par contre, la question que nous posons est la suivante : qu’est-‐ce qui se passe quand le multilinguisme indexe non seulement des éléments au sujet de notre identité et de ce que nous voulons, mais aussi la façon dont nous espérons entrer en relation avec les autres? Mela Sarkar (McGill U.), "Perverse jubilations": Mad About Multilingual Mixing in Montreal Rap Montreal’s hip-‐hop-‐identified youth community is ethnolinguistically very diverse; Montreal rappers, for the most part schooled in French, typically compose in several languages, reflecting their individual heritages and the multilingual “crossing” that characterizes urban “children of Bill 101”. Their raps often mix French and English seamlessly, then incorporate segments in Haitian Kreyòl, Jamaican Patois, and/or other languages (Spanish, Arabic, Lingala…). But these in-‐your-‐face challenges to normative language rules, as imposed by Quebec schools and top-‐down watchdogs such as the Office québécois de la langue française, can provoke strong reactions. In July 2014 a Montreal mini-‐media-‐storm exploded around the non-‐purist language of rap, involving journalists, rappers and even academics, when our own 2002-‐2012 study of the mixed language of Montreal rap (Low & Sarkar, 2014) was invoked in newspapers and online. The ensuing debate will be unpacked and playful multilingual wordsmithing by rappers, as well as public responses, explored and discussed. Mela Sarkar (McGill U.), Célébrations perverses : fous du mélange des langues dans le rap montréalais La jeune communauté hip-‐hop de Montréal est très diversifiée du côté ethnolinguistique : ses rappeurs, bien que scolarisés en français, composent habituellement dans plusieurs langues, reflétant ainsi leurs héritages individuels et le « croisement » des langues par lequel sont caractérisés les « enfants de la Loi 101. » Leurs raps sont souvent des mélanges homogènes de français et d’anglais, auxquels s’incorporent des segments de créole haïtien, de créole jamaïcain ou d’autres langues (espagnol, arabe, lingala...). Toutefois, cette
provocatrice défiance des règles normatives de langue, imposées par les écoles québécoises et les établissements hiérarchisés de surveillance, comme l’Office québécois de la langue française, peut susciter de fortes réactions. À Montréal, en juillet 2014, éclatait une petite tempête médiatique qui impliquait journalistes, rappeurs, et même universitaires et portait sur le langage non puriste du hip-‐hop, conséquence de la mention, dans les journaux et en ligne, de notre étude de 2002-‐2012 sur les langues mixtes du rap montréalais (Low & Sarkar, 2014). Nous explorons, d’une part, le débat qui s’ensuivit et, d’autre part, explorerons et analyserons les habiletés des rappeurs à ouvrager des mots amusants dans de multiples langues et les réponses du public. Rudolf Gaudio (Purchase College), The Nation That Plays Together? The Painful Pleasures of Multilingual Performance in Nigeria Nigerian singers and stand-‐up comedians often perform in more than two languages. While Nigeria’s linguistic diversity is typically posited as a hindrance to national unity, popular artists’ multilingual performances render this ‘problem’ as an object of play. This linguistic play has ambiguous implications. On one hand, it often indexes stereotypes that underlie the country’s persistent and sometimes violent ethnic conflicts. On the other hand, it highlights the capacity for creative collaboration among Nigeria’s numerous ethno-‐linguistic groups. Popular artists’ multilingual performances are not simply a safety valve affording Nigerian audiences some momentary relief from the painful realities of the nation’s communal divisions. Like a well-‐designed toy, they are also a means whereby Nigerians can imaginatively consider alternative ways of communicating and cooperating across ethno-‐linguistic lines. This paper focuses on examples of song and comedic performance that juxtapose English, Naija (Nigerian Pidgin) and Hausa, sometimes alongside Yoruba and/or Igbo. Rudolf Gaudio (Purchase College), Le peuple qui joue ensemble? Les plaisirs pénibles des spectacles multilingues au Nigéria Les chanteurs et les humoristes nigérians produisent souvent leurs spectacles dans plus de deux langues. Bien que cette diversité linguistique soit habituellement vue comme une entrave à l’unité nationale du Nigéria, les artistes populaires utilisent ce soi-‐disant problème comme objet d’amusement dans leurs performances multilingues. Toutefois, ce jeu linguistique apporte son lot d’ambiguïtés : d’une part, il indexe souvent des stéréotypes qui sont à la base des conflits ethniques parfois violents qui persistent dans le pays; d’autre part, il met en valeur la collaboration créative dont sont capables les nombreux groupes ethnolinguistiques du Nigéria. Ces performances multilingues représentent bien plus qu’une soupape de sécurité permettant aux spectateurs nigérians de se détacher momentanément de la douloureuse réalité de leur nation divisée; tels des jouets sophistiqués, elles amènent les Nigérians à imaginer d’autres moyens de communiquer et de coopérer au-‐delà des frontières ethnolinguistiques. La présente communication se concentre sur des exemples de chansons et de performances humoristiques qui juxtaposent l’anglais, le naija (pidgin nigérian), le haoussa et, à l’occasion, le yoruba et l’igbo. Christine Jourdan (Concordia U.), Multilinguisme, échange et socialité aux îles Salomon Dans un pays multilingue comme les îles Salomon, le plurilinguisme (passif ou actif) a longtemps été, et est toujours, un des éléments centraux de la socialité des habitants. Cette
communication montrera que si les Salomonais utilisent plusieurs langues dans leur vie courante pour répondre aux exigences du multilinguisme local, bon nombre de locuteurs utilisent les langues différentes de leur répertoire par plaisir autant que par nécessité. Ce plaisir peut trouver sa source dans l’affirmation de soi linguistique, la projection de soi dans l’univers linguistique de l’autre, et dans l’échange linguistique qui ouvre la porte à la reconnaissance de l’autre. En permettant aux individus de moduler leur socialité, le plurilinguisme crée une euphorie intellectuelle, esthétique et identitaire. Christine Jourdan (Concordia U.), Multilingualism, Exchanges and Sociality in the Solomon Islands In a country like the Solomon Islands, multilingualism (passive or active) has always been one of the key elements in the inhabitants’ sociality. This communication will demonstrate that while Solomon Islanders use several languages in their daily lives to meet the requirements of local multilingualism, many use the different languages they know just as much for the sheer pleasure of it. This pleasure is rooted in one’s linguistic assertiveness, projecting oneself into the linguistic universe of others or in the linguistic exchange that opens the way to aknowledging others. By enabling individuals to modulate their sociality, multilingualism creates intellectual, aesthetic and identity-‐related euphoria. Kathleen C. Riley (Fordham U.), Playing with Shadow Languages in the Marquesas, French Polynesia Marquesans are born into a multilingual landscape: they acquire indigenous Marquesan and colonial French at home and school, then continue picking up elements of other “shadow languages” such as English, Tahitian, and others through travel, employment, TV, etc. Islanders wield these codes not only as strategic economic and political tools, but also to create diverse performative spaces and metapragmatic stances. For instance, many return from school in Tahiti interspersing Tahitian and English expressions as a signal of cosmopolitan cool. Others use telenovela Spanish or tourist German to both mock and valorize Marquesan culture. Some entertain each other with dialectal code-‐switching and pig latin Marquesan. Based on years of ethnographic research in French Polynesia, this paper examines who deploys shadow languages and why, how this usage contributes to the key Marquesan value of keu (‘play’), and how linguistic loyalties are both challenged and reinforced by local and global ideologies of multilingualism. Kathleen C. Riley (Fordham U.), Jouer avec les langues parallèles dans les îles Marquises, en Polynésie française Les Marquisiens viennent au monde dans un paysage multilingue : à la maison et à l’école, ils apprennent le marquisien autochtone et le français créole; par la suite, à travers voyages, emplois, télévision, etc., ils continuent à acquérir des fragments d’autres « langues invisibles », comme l’anglais et le tahitien. Les îliens utilisent ces codes non seulement comme outils de stratégie économique et politique, mais aussi pour créer une variété d’espaces performatifs et de positions métapragmatiques. Par exemple, de nombreux étudiants qui reviennent de Tahiti parsèment leur langage d’expressions tahitiennes et anglaises, une pratique cosmopolite jugée « cool »; d’autres utilisent l’espagnol des « télénovelas » ou l’allemand touristique pour à la fois moquer et valoriser la culture marquisienne; d’autres encore se divertissent en alternant l’utilisation de dialectes improvisés et du jargon marquisien. La présente communication, fondée sur des années de recherche ethnographique en Polynésie française, examine d’abord par qui et pourquoi
sont déployées les langues invisibles; ensuite, comment cette utilisation contribue au keu (« jeu »), une des valeurs clés des Marquisiens; puis comment la fidélité linguistique est à la fois mise à l’épreuve et renforcée par les idéologies de multilinguisme locales et mondiales.
SA12 : Creating Disorder and Generating Difference among Working People : The Cultural Work of Projects of Dispossession by Capital and Its Friends (Regular Session) [3E] Donald M. Nonini (U. of North Carolina) and August Carbonella (Memorial U. of Newfoundland), org. Angust Carbonella (Memorial U. of Newfoundland), chair Recent research in the global anthropology of labor (e.g., Kasmir and Carbonella 2014) reinforces findings by earlier anthropologists that capitalist accumulation occurs recurrently through the dispossession of laboring people through specific mechanisms which degrade working-‐class organizations and disrupt counter-‐strategies by working people against dispossession. What are the specific cultural mechanisms employed by capitalists and the capitalist state that, combined with outright state violence, make such destructive processes possible? Two such mechanisms have been widely noted – the promotion of new identities (e.g. race, nationality) that divide working people, and the creation of new localisms that impede the emergence or maintenance of trans-‐local solidarities that otherwise allow them to organize. In this panel, papers discuss these and other mechanisms that generate differences and impede solidarity among working people and thereby make processes of accumulation by dispossession possible, and examine how such mechanisms of disorder institute hegemonic projects that become naturalized over time. Semer le désordre et générer la différence au sein des travailleurs : l’œuvre culturelle des opérations de dépossession par les capitalistes et leurs alliés (Session régulière) [3E] Donald M. Nonini (U. of North Carolina) et August Carbonella (Memorial U. of Newfoundland), org. Angust Carbonella (Memorial U. of Newfoundland), prés. De récentes recherches en anthropologie globale du travail (p. ex. Kasmir and Carbonella, 2014) corroborent les résultats précédemment obtenus par des anthropologues : le phénomène périodique de l’accumulation capitaliste passe par la dépossession des masses ouvrières par des mécanismes spécifiques qui dégradent les organisations de la classe ouvrière et perturbent les contre stratégies employées par celles-‐ci pour contrer la dépossession. Quels sont les mécanismes culturels spécifiques employés par les capitalistes et l’état capitaliste qui, combinés avec des manifestations nettes de violences étatiques, rendent possible de tels processus destructeurs? Deux de ces mécanismes ont largement retenu l’attention, à savoir la promotion de nouvelles identités (p. ex. race, nationalité) qui divisent les travailleurs, et la création de nouvelles coutumes qui empêchent l’émergence ou le maintien des mouvements de solidarité translocaux qui permettent sinon aux ouvriers de s’organiser. Dans le cadre de cette table ronde, les communications traiteront des mécanismes mentionnés ainsi que d’autres mécanismes qui engendrent des différences et entravent la solidarité entre les travailleurs, rendant ainsi possible les processus d’accumulation par dépossession. Les communications examineront ensuite comment de tels mécanismes de désordre introduisent des projets hégémoniques qui, avec le temps, deviennent naturalisés.
August Carbonella (Memorial U. of Newfoundland), From Socialist Solidarity to Local Ethnic Hostility: Mapping the Long Dispossession of Maine’s Paper Workers In March 2011, Maine’s Governor ordered the removal of a recently installed mural honoring the State’s labor history from the Department of Labor Building. The Governor’s erasure of labor ‘s achievements from popular memory capped a long history of efforts by corporate elites to disorganize the regional labor movement and strengthen entrenched forms of autocratic rule in mill towns since the 1920s. I examine the long arch of struggles over labor organization, historical memory, and place making to understand the long dispossession of workers in Maine’s forest industry, dubbed the “paper plantation” by critics, posing three questions: In what ways did the defeat of socialist organizations in the 1920s serve to heighten ethnic animosities among workers? How did the paper corporations’ spatial strategies work to diminish capacities for labor action and critical memory? What is the connection between the corporate parcelization of power and the generalized precariousness of the neoliberal era? August Carbonella (Memorial U. of Newfoundland), De la solidarité socialiste à l’hostilité ethnique locale : portrait de la lente dépossession des travailleurs des secteurs du papier dans le Maine En mars 2011, le gouverneur du Maine a ordonné le retrait d’une murale récemment installée sur l’édifice du ministère du Travail pour honorer l’histoire ouvrière de l’État. La suppression, par le gouverneur, de la mémoire populaire des réalisations du mouvement ouvrier couronne une longue histoire d’efforts de la part de l’élite corporatiste pour désorganiser le mouvement ouvrier régional et réaffirmer les formes établies de pouvoir autocratique dans les villes ouvrières depuis les années 20. Je me penche sur la longue suite de luttes pour l’organisation syndicale, la mémoire historique et l’aménagement de lieux pour comprendre la longue dépossession des ouvriers de l’industrie forestière du Maine, appelée la plantation de papier par les critiques. Je soulève trois questions : Comment la défaite des organisations socialistes des années 20 a-‐t-‐elle servi à intensifier les animosités ethniques parmi les ouvriers? Comment les stratégies spatiales des compagnies papetières ont-‐elles fait pour diminuer les capacités de l’action ouvrière et de la mémoire critique? Quel est le lien entre le morcellement du pouvoir corporatif et la précarité généralisée caractéristique de l’ère néolibérale? Jane Collins (U. of Wisconsin-‐Madison), Austerity's Animosities The politics of austerity that accompany and give sense to neoliberal restructuring draw on long-‐standing forms of “knowledge” in western political culture, but rework them to create new divisions among the working class. Deeply raced and gendered, these fissures work to immobilize claims on the state or employers. This paper explores these themes in the context of attacks on public sector employees from 2010 to the present. Jane Collins (U. of Wisconsin-‐Madison), Les animosités de l’austérité Les politiques d’austérité qui accompagnent la restructuration néolibérale et lui donnent un sens s’appuient sur des formes de longue date de « savoir » dans la culture politique occidentale, mais les revisitent aussi pour créer de nouvelles divisions parmi la classe ouvrière. Bien ancrées dans la race et dans le genre, ces fissures contribuent à figer les réclamations envers l’État ou l’employeur. La présente communication explore ces thèmes
dans le contexte des attaques dirigées contre les employés du secteur public de 2010 jusqu’à présent. Susana Narotzky (U. de Barcelone), Catalan/ Spanish nationalisms and the dismantling of workers mobilizations during austerity" Catalan nationalism is complex and involves both bourgeois and socialist expressions during the 20th century. A fierce nationalist confrontation between the right wing governments of Spain and of the autonomous region of Catalonia has recently been revitalized. Strict austerity measures have resulted in precarity and generalized income insecurity both in Catalonia and Spain leading to a strong mobilization against governing parties during 2011 (15-‐M). In this context the Catalan government has repressed social mobilizations addressing political economic issues while actively promoting nationalist mobilizations. This process obstructs working people’s solidarities in the making. Present processes of accumulation produce a re-‐scaling of political fields and a shift to understand inequalities in territorial rather than in class terms. Historically the attempt to produce corporatist coalitions in the face of class conflict is not new, but history never repeats itself. What kinds of strategies can be developed now by working people in these conditions? Susana Narotzky (U. de Barcelone), Les nationalismes catalan et espagnol et le démantèlement des mobilisations des travailleurs en période d’austérité Au XXe siècle, le nationalisme catalan est un phénomène complexe qui implique tant les expressions bourgeoises que socialistes. La féroce confrontation nationaliste entre les gouvernements de droite d’Espagne et la région indépendante de la Catalogne a récemment pris un nouvel essor. De strictes mesures d’austérité ont engendré la précarité et l’insécurité générales des revenus, en Catalogne comme en Espagne, ce qui a mené à une forte mobilisation de la population contre les partis au pouvoir en 2011 (15-‐M). Dans ce contexte, le gouvernement catalan a réprimé les mobilisations sociales portant sur les questions politico-‐économiques tout en faisant la promotion active des mobilisations nationalistes. Ce processus a empêché la formation de mouvements de solidarité des travailleurs. Les présents processus d’accumulation entraînent un recadrage des sphères politiques et amènent à comprendre les inégalités comme un phénomène territorial plutôt que de classe. Les tentatives de formation de coalitions corporatistes face à la lutte des classes ne sont pas chose nouvelle, mais l’histoire ne se répète jamais. Quels types de stratégies les travailleurs peuvent-‐ils maintenant élaborer dans ces conditions? Don Nonini (U. of North Carolina), "We Were Intimidated on All Sides": Class Formation and Ethnic Hegemony in Postcolonial Malaysia This paper proposes to analyze a specific episode in the history of Malaysian labor – the creation of a regional cross-‐ethnic truck drivers association in 1976-‐1980 – within the context of the making of ethnic hegemony by the colonial and postcolonial Malaysian states. Counterinsurgency repression in colonial Malaya during the so-‐called “Emergency” (1948-‐60) and subsequent state projects of ethnic essentialism made it impossible for this association to unify drivers across the ethnic divisions instituted in the years that preceded this episode. By the late 1970s, it was almost impossible to speak publicly of class as an organizing principle in Malaysia, and instead a similar ethnic essentialism has emerged within the anthropological functionalist explanations of economic practices among
“overseas Chinese” that has subsequently dominated discussions of the Chinese diaspora: all overseas Chinese are capitalists, or they are nothing at all. The paper unpacks this sorry history and its corrosive implications for theorizing. Don Nonini (U. of North Carolina), « Nous nous faisions intimider par tout le monde » : formation des classes et hégémonie ethnique en Malaisie postcoloniale La présente communication se propose d’analyser un épisode particulier de l’histoire ouvrière en Malaisie — c’est-‐à-‐dire la création d’une association régionale et multiethnique de chauffeurs de camion, entre 1976 et 1980 — dans le contexte de l’établissement d’une hégémonie ethnique par les États coloniaux et postcoloniaux malaisiens. La répression de la contre-‐insurrection en Malaisie coloniale durant la soi-‐disant « Urgence » (1948-‐1960) et les projets étatiques d’essentialisme ethnique subséquents ont empêché cette association d’allier des chauffeurs de diverses divisions ethniques instaurées dans les années précédant cet épisode. À la fin des années 70, il était pratiquement impossible, en Malaisie, d’évoquer publiquement le concept de classe en tant que principe d’organisation et, au contraire, un essentialisme ethnique similaire émergeait dans les explications anthropologiques fonctionnalistes des pratiques économiques des « ressortissants chinois », pratiques qui ont par la suite dominé les discussions sur la diaspora chinoise : tous les ressortissants chinois sont des capitalistes; sinon, ils ne sont rien du tout. Cette communication lève le voile sur cette partie malheureuse de l’histoire et ses implications corrosives pour la théorisation. Sharryn Kasmir (Hofstra U.), The Poorest City in The United States In 2011, Reading, Pennsylvania was the poorest city in the United States – 41.3% of its population lived in poverty. On the dismal list of destitute cities, Reading bested Detroit, Gary, Indiana, and its closest rival Flint, Michigan. Unlike the more spectacular misfortunes of its more notorious competitors, Reading’s poverty was not attributable to a particularly memorable disruption of its industrial past. Instead, it experienced a slow drip of jobs, over decades, from its railroad and its candy, textile and auto parts factories, both unionized and not. This paper draws upon the framework developed in Blood and Fire to sketch this deindustrialized city. What concepts and theories can we use to “grasp” Reading? I raise questions about accumulation by dispossession and difference, historical depth and geographic scale of research, and social reproduction to illuminate debates within Marxist anthropology and to approach the study of contemporary capitalism, class fragmentation, and political struggle. Sharryn Kasmir (Hofstra U.), La ville la plus pauvre des États-‐Unis Reading, en Pennsylvanie, était la ville la plus pauvre des États-‐Unis en 2011; 41,3 % de sa population vivait sous le seuil de la pauvreté. Sur la triste liste des villes destituées, Reading devançait Détroit; Gary, dans l’Indiana; et Flint, au Michigan, qui occupait le rang juste en dessous d’elle sur la liste. Contrairement à ses plus célèbres compétiteurs qui avaient été frappés par des malheurs spectaculaires, Reading n’était pas pauvre en raison d’une interruption particulièrement mémorable dans son passé industriel. La ville avait plutôt connu, sur des dizaines d’années, une perte graduelle d’emplois qui touchait tant son industrie ferroviaire que ses usines de confiserie, de textile et de pièces d’auto, syndiquées ou non. Cette communication s’inspire de la mise en situation présentée dans Blood and Fire pour dresser un portrait de cette ville désindustrialisée. Quels concepts et quelles théories pouvons-‐nous utiliser pour saisir Reading? Je soulève des questions sur l’accumulation par dépossession et par différence, sur la profondeur historique et l’étendue géographique de la
recherche, et sur la reproduction sociale pour éclairer les débats au sein de l’anthropologie marxiste et pour introduire l’étude du capitalisme contemporain, de la fragmentation des classes et de la lutte politique. Sandy Smith-‐Nonini (U. of North Carolina), The Body Politic and Social Movements in the Era of Neoliberal Dispossession Many studies of globalized labor regimes document how forms of difference such as gender, ethnicity, race and nationality are often socially generated through neoliberal practices and harnessed to capitalist strategies of using segmentation to discipline marginalized workers, especially in settings of recent dispossession (Salzinger 2003, Munoz 2008, Holmes 2013, Kasmir and Carbonella 2014). In my research on social movements – with dissident peasants in El Salvador, and later with Mexican farm workers in labor struggles in North Carolina – I have witnessed successful grassroots projects to counter such divisive strategies with alternative and more inclusive forms of identity. In this paper I make the case that the concept of the “body politic” can be helpful in thinking about how solidarities are created that counter regimes of neoliberal farm and workplace discipline. The “body politic” (Scheper-‐Hughes and Lock 1987) is often invoked to illustrate the role of coercion and political surveillance/repression on bodies. I will emphasize the ways that universal aspects of the body and related (although culturally filtered) moral sentiments can be harnessed to campaigns for solidarity, with attention to the conditions under which such strategies are successful. Sandy Smith-‐Nonini (U. of North Carolina), Corps politique et mouvements sociaux à l’ère de la dépossession néo-‐libérale De nombreuses études sur les régimes de travail mondialisés documentent la façon par laquelle les formes de différences telle que le genre, l’ethnicité, la race et la nationalité sont souvent générées socialement dans le cadre de pratiques néolibérales et utilisées par les stratégies capitalistes qui utilisent la segmentation pour mettre au pas les ouvriers marginalisés, en particulier dans des contextes de récente dépossession (Salzinger, 2003; Munoz, 2008; Holmes, 2013; Kasmir and Carbonella, 2014). Dans mon étude sur les mouvements sociaux, d’abord, des paysans dissidents de l’El Salvador et, plus tard, avec les ouvriers agricoles mexicains en lutte ouvrière dans la Caroline-‐du-‐Nord, j’ai été témoin de projets communautaires qui ont réussi à contrecarrer ces stratégies qui créaient des divisions grâce à des solutions et à des formes d’identité inclusives. Dans cette communication, je prouve que le concept de « corps politique » peut être utile à la réflexion sur la création de mouvements de solidarité pour s’opposer aux régimes néolibéraux d’exploitations agricoles et la discipline en milieu de travail. Ce « corps politique » corps (Scheper-‐Hughes et Lock, 1987) est souvent évoqué pour illustrer le rôle de la coercition et de la surveillance ou répression politique des regroupements. Je mets l’accent sur les façons dont les aspects universels des regroupements et les sentiments moraux qui y sont associés, bien que filtrés culturellement, peuvent être mis à profit pour promouvoir la solidarité en portant une attention aux conditions sous lesquelles de telles stratégies peuvent réussir. Ida Susser (Hunter College), commentatrice/discussant SA13 : Visages de la modernité : perspectives ethnographiques critiques (Session régulière) [3116]
Jean Michaud (U. Laval), org. La modernité n'est pas un aboutissement inévitable de l'histoire. Au contraire, le moderne sous-‐tend des conceptions et des projets, multiples, qui procèdent d'une vision singulière du monde, celle du Nord Global. Tout en en faisant une critique serrée, l'anthropologie ne doit bien sûr pas participer à nier le désir de modernité chez les collectivités que ce projet fascine et mobilise. Mais un travail critique met au jour les pouvoirs du moderne, ses représentations et ses modes politiques d'exclusion et d'inclusion. C'est le projet de cet atelier. Y seront traitées des questions de développement, de représentations avec leurs effets, et de politiques étatiques modernistes. Plus précisément, les participants aborderont la modernité alternative, non néolibérale, de l'humanitaire cubain; l'urbanisation de l'Amazonie colombienne et les imaginaires qui s'y affrontent; les politiques indigénistes de l'État mexicain visant les Mayas; l'établissement souhaité et contesté d'aéroports internationaux au Québec et en France; et la construction séculière d'un « Autre religieux » chez les Sikhs du Québec. Le portrait ainsi ébauché souligne bien que si « culture sits in places » (Escobar 2001), des discours à caractère hégémonique contribuent concurremment à soutenir un agenda globalisant et normatif. The Faces of Modernity: Critical Ethnographic Perspectives (Regular Session) [3116] Jean Michaud (U. Laval), org. Modernity is not an inevitable outcome of history. On the contrary, modernism underlies multiple concepts and projects that proceed from a singular world view -‐-‐ that of the Global North. While closely criticizing it, anthropology must not take part in denying the desire for modernity among communities whom this project fascinates and mobilizes. However, critical examination reveals the powers of modernism, its representations and its political means of exclusion and inclusion. This is the objective of this workshop, which will deal with development issues, representations and their effects, and modernist state policies. More specifically, participants will discuss the non-‐neoliberal alternative modernityof Cuban humanitarian aid, urbanization of the Colombian Amazon and the contending imaginaries, the indigenist policies of the Mexican state aimed at the Mayas, the desired and contested development of international airports in Québec and France, and the secular construction of a "religious Other" among Québec Sikhs. The portrait thereby sketched underlines that if “culture sits in places” (Escobar 2001), hegemonic discourses concurrently contribute to supporting a globalizing and normative agenda. Marie-‐Michèle Grenon (U. Laval), Modernités alternatives et développement : l’humanitarisme cubain face aux « pratiques néolibérales » Selon Rist (2001), la notion de développement est intrinsèquement liée à celle de la modernité au point où ce terme aurait pu être privilégié pour qualifier cette pratique. Depuis les années 1990 et particulièrement depuis septembre 2001, une tendance à la (con)fusion des concepts de sécurité, de développement et de l’humanitaire est apparue. Cela a contribué à une tendance à privilégier l’aide humanitaire ponctuelle plutôt que des projets à long terme, une pratique « néolibérale » qui serait devenue la norme dans ce champ d’action (McFalls 2008, 2009). Il est intéressant d’explorer des modernités alternatives (Gaonkar 1999) telles que les programmes de coopération internationale cubains, notamment en santé publique, que j'ai étudiés dans le cadre d’une étude de terrain menée à La Havane. Cette recherche de maîtrise a permis de relever un paradigme d’aide
humanitaire inusité et pertinent, qui mérite d'être exploré pour parfaire les pratiques d’assistance. Marie-‐Michèle Grenon (U. Laval), Alternative Modernity and Development: How Cuban Humanitarianism Deals With “Neoliberal Practices” According to Rist (2001), the concept of development is intrinsically linked to the concept of modernity, to the extent that this term could have been used to describe this practice. Since the 1990s and particularly since September 2001, there has been a trend towards (con)fusing the concepts of security, development and humanitarianism. This has contributed to a tendency to favor ad hoc humanitarian aid over long-‐term projects – a "neoliberal" practice said to have become the norm in this field of action (McFalls 2008, 2009). It is interesting to explore alternative modernities (Gaonkar 1999) such as Cuban international cooperation programs, especially in public health, which I have studied in the context of a field study conducted in Havana. This master’s research has identified an unusual and relevant humanitarian aid paradigm that merits being investigated with a view to enhancing aid practices. Claudia Alexandra Duque Fonseca (U. Laval), « Villes improbables » : une proposition pour décoloniser l’anthropologie urbaine à partir d’une étude dans l’Amazonie colombienne Cette communication a un double objectif. Le premier est de montrer que les processus d’urbanisation qui ont cours en Amazonie colombienne remettent en cause l'imaginaire associé à la région. En effet, l'Amazonie est souvent considérée comme un espace naturel et pratiquement vierge, habité seulement par des « sauvages » (peuples autochtones). Cependant, les dynamiques incontrôlées d’urbanisation qui y ont cours entrent en conflit avec la « protection de la nature » et le maintien, à l’état de « nature », des peuples autochtones de la région. Elles posent aussi des défis pour le déploiement d’une anthropologie décolonisée et d’une critique de l'urbanisation, de l'urbain, de la ville et, plus généralement, de la modernité comme discours et pratique. En conséquence, le second objectif est d’envisager des manières alternatives, pour l'anthropologie, d'aborder les processus d’urbanisation contemporains qui donnent lieu à des « villes improbables ». Claudia Alexandra Duque Fonseca (U. Laval), “Improbable Cities:” A Proposal for Decolonizing Urban Anthropology Based on a Study in Colombian Amazonia This paper has two objectives. The first is to show that ongoing processes of urbanization in the Colombian Amazon call into question the imaginary associated with the region. The Amazon is often seen as a natural and practically virgin space, inhabited only by "savages" (indigenous peoples). However, the uncontrolled dynamics of urbanization occurring there come into conflict with "nature conservation" and maintaining in a “natural” state the region’s indigenous populations. These dynamics also pose challenges for deployment of a decolonized anthropology and a criticism of urbanization, the urban, the city, and, more generally, modernity as discourse and practice. Accordingly, this paper’s second objective is to consider alternative ways for anthropology to address contemporary urbanization processes that give rise to "improbable cities." Rolando Ivan Magaña Canul (U. Laval), Modernité et indigénisme dans le contexte maya de l'état du Yucatán, au Mexique
Dans l'état du Yucatán, comme dans une grande partie du territoire mexicain depuis le milieu du XXe siècle, la construction de l'État moderne et de l'identité nationale a impliqué le refus de la diversité ethnolinguistique, et l’institutionnalisation de la discrimination raciale à travers la mise en œuvre de politiques autochtones. Dans cette communication, j'analyse la manière dont ces politiques ont été appliquées à des groupes de langue maya de l'État du Yucatán. Je souhaite mettre au jour les agents qui articulent cette politique officielle dans le contexte de l'état du Yucatán, et analyser leurs idées de promotion du changement socioculturel et la manière dont s'opèrent les interactions entre les représentants de cette politique et la population maya. Rolando Ivan Magaña Canul (U. Laval), Modernity and Indigenism Among the Maya of Yucatán, Mexico In the state of Yucatán, as in much of Mexico since the mid-‐20th century, construction of the modern state and national identity has involved the refusal of ethnolinguistic diversity and institutionalization of racial discrimination through the implementing of indigenous policies. In this paper, I analyze how these policies have been applied to the Mayan language groups in the state of Yucatán. I seek to reveal the agents who articulate this official policy in the context of Yucatán as well as analyze their ideas for promoting sociocultural change and how representatives of this policy and the Mayan population interact. Éric Gagnon Poulin (U. Laval), Mirabel et l’aéroport du Grand-‐Ouest : entre bien commun et développement Au milieu des années 1960, deux projets aéroportuaires d’importance nationale sont sur les planches à dessin en France et au Québec : l’aéroport du Grand-‐Ouest et Mirabel. En 2015, le premier peine toujours à obtenir l’acceptabilité sociale nécessaire au début des travaux, tandis que dans la même période, le second a été construit, mis en activité, critiqué, fermé, et son terminal a été démoli en 2014. Cette présentation consiste en un bref résumé des résultats de recherche d’un terrain ethnographique sur « La mobilisation politique des expropriés de Mirabel », établissant des liens éclairants entre les deux projets. La communication sera principalement axée sur les similitudes entre les discours du développement entourant l’ « utilité publique » de ces grands projets réalisés au nom de la modernité et, parallèlement, sur la manière dont les mouvements de résistance peuvent émerger dans un tel contexte. Éric Gagnon Poulin (U. Laval), Mirabel and the Great West Airport: Between Social Good and Development In the mid-‐1960s, two airport projects of national importance were on the drawing board in France and in Québec: the Aéroport du Grand-‐Ouest and Mirabel. In 2015, the Aéroport du Grand-‐Ouest is still struggling to achieve the social acceptability required for work to begin. Meanwhile, Mirabel was built, went into operation, was severely criticized and closed, and its terminal was demolished in 2014. This presentation briefly summarizes the results of ethnographic field research on "The political mobilization of persons whose land was expropriated for Mirabel", that identifies enlightening links between the two projects. This paper will focus primarily on the similarities between the development discourses centered on the "public interest" of these major projects carried out in the name of modernity, as well as on how resistance movements can emerge in such a context.
Marc-‐André Morency (U. Laval), Les Sikhs, la laïcité et le moderne: construction séculière d'un « Autre religieux » dans l'actualité québécoise Dans un Québec contemporain, « laïcité » renvoie moins à l’émancipation face au clergé catholique qu'aux « groupes » immigrants et diasporiques. Qu'ils en soient un objet central ou périphérique, les Sikhs du Québec n’échappent pas aux discours laïcisants, multiples, qui circulent dans notre société. Sans dénier le caractère émancipatoire du projet laïque s'opposant au cléricalisme totalisant, je suggère que, polysémique, la notion de « laïcité » change de nature lorsque projetée sur les Sikhs. Jetant une nouvelle lumière sur des résultats de ma recherche de maîtrise, et par l’examen de documents médiatiques québécois qui ont pour objet les Sikhs et leurs symboles religieux, je souhaite mettre en relief une construction de l’ « Autre religieux », caractéristique du séculier. Mon propos s’inscrit dans une littérature critique du séculier et du sécularisme qui postule, globalement, une hégémonie du discours moderne, civilisateur, qui essentialise « la religion », légitimant ainsi certaines politiques et certains énoncés laïcisant. Marc-‐André Morency (U. Laval), Sikhs, Secularism and the moder: The Secular Construction of an “religious Other” in Quebec’s medias In the Québec of today, "secularism" refers less to emancipation from the Catholic clergy and more to immigrant and diaspora "groups." Whether they are a central or peripheral object of them, Québec Sikhs do not escape the multiple secularizing discourses circulating in our society. Without denying the emancipatory nature of the secular project opposing totalistic clericalism, I suggest that the polysemic concept of "secularism" changes in nature when projected upon the Sikh community. Casting new light on the results of my master’s research examining Québec media materials on Sikhs and their religious symbols, I wish to highlight a construction of the "religious Other" that is characteristic of the secular. My comments are in line with critical literature on the secular and secularism that postulates, broadly speaking, a hegemony of the modern, “civilizing” discourse, which essentializes "religion," thereby legitimizing certain secularizing policies and pronouncements. SA14: Medical Anthropology, Part 4 (Invited Session) [3136] Anthropologie médicale, Partie 4 (Session communications libres) [3136] Hugo De Burgos (UBC), Empowering Healing through Medical Pluralism In the context of a de facto, rather than official, medical pluralism in Canada and the USA, biomedicine dominates the healing spectrum. Backed by powerful social agencies, biomedicine systematically discourages medical pluralism and continues to inflexibly impose its long-‐ago challenged biological reductionism (Good 1994; Loyd 2002; Van Regenmortel 2002). In this context, I examine two major contemporary advantages so called patients can have in a medically pluralistic system. First, I argue that medical pluralism affords patients greater healing agency by helping them challenge biomedical power relations and its diagnostic authority; and second, medical pluralism provides people with a wider range of interpretations and representations of illness, health and healing as holistic experiences, rather than as mere physiological processes. Hugo De Burgos (UBC), Se donner les moyens de guérir par une pluralité d’approches médicales
Dans le contexte actuel d’un pluralisme médical de fait, plutôt qu’officiel, au Canada et aux États-‐Unis, la biomédecine domine dans le milieu de la guérison. Ce type de médecine, qui bénéficie du soutien d’importantes agences sociales, décourage de façon systématique le pluralisme médical et continue l’imposition rigide de son réductionnisme biologique pourtant questionné depuis longtemps (Good, 1994; Loyd, 2002; Van Regenmortel, 2002). Dans ce contexte, j’examine deux avantages contemporains majeurs dont peuvent profiter les « patients » dans un système de médecine pluraliste. Je défends d’abord que le pluralisme médical augmente le pouvoir du patient sur sa guérison en l’aidant à s’interroger sur le rôle dominant de la biomédecine ainsi que son autorité en matière de diagnostics; puis j’amène que le pluralisme médical offre aux gens un champ élargi d’interprétations et de représentations sur la maladie, la santé, et la guérison comme expériences holistiques et non seulement des phénomènes physiologiques. Kierstin Hatt (U. of Alberta), Food that doesn’t Feed: Funding Special Diets for Children with Autism Drawing on a multi-‐layered epistemological perspective—as parent, clinician, activist and social scientist—this paper considers the structured relations of power inherent in autism funding processes, and in particular those concerning access to ‘Special Diet’ funding from the Alberta government, against whom I have engaged in several quasi-‐judicial appeals. These processes stand in stark contrast to my family’s complex social relations of food within the context of feeding children recovering from autism. Challenging the dominant epidemiological paradigm for autism through the appeal process, the scope and depth of bureaucratic ideologies, roles, practices, and documentation become politicized. The management of ‘evidence’, authoritative knowledge, discursive manipulation, and aggrandizement of authorities with simultaneous discreditation of parents present as normative mechanisms of entrenched power relations. Alongside claims of morally sanctioned intentions, the appeal process operates in denial of its persistent oppression of its intended benefactors, with the institutional replication and hierarchical social order intact. Kierstin Hatt (U. of Alberta), La nourriture qui ne nourrit pas : financer des régimes spéciaux pour les enfants autistes La présente communication est basée sur une perspective épistémologique à plusieurs facettes, c’est-‐à-‐dire mon expérience en tant que parent, clinicienne, activiste et scientifique sociale, et traite des relations de pouvoir structurées et inhérentes aux démarches de financement pour les autistes, en particulier de celles qui concernent l’accès au financement des « régimes alimentaires spéciaux » par le gouvernement de l’Alberta, contre lequel je suis engagée dans plusieurs processus d’appel quasi judiciaires. Ces démarchent forment un contraste absolu avec les relations sociales complexes que ma famille entretient avec la nourriture lorsqu’il s’agit de nourrir des enfants qui se remettent de l’autisme. Lorsque la position prévalente du paradigme épidémiologique au sujet de l’autisme dans le processus d’appel est remise en question, la portée et la profondeur des idéologies, des rôles, des pratiques et de la documentation bureaucratiques deviennent politisées. La gestion de la « preuve », les connaissances qui servent d’autorité, la manipulation discursive et un agrandissement des autorités tout en discréditant simultanément les parents présentent comme normatifs les mécanismes dans les rapports de pouvoirs ancrés. Lors du processus d’appel, les prétendues intentions moralement sanctionnables sont rejetées et la
persistante oppression de ses supposés bénéficiaires est complètement ignorée, ce qui permet de garder l’état de reproduction institutionnelle et l’ordre social hiérarchique intacts. Stéphanie Collins (U. Laval), La maternité en exil : la construction d'un réseau de soutien à Montréal Cette communication présente les résultats préliminaires d’un mémoire de maîtrise portant sur l’expérience de maternité qu’ont vécu des femmes originaires du Maghreb, récemment établies à Montréal dans les quartiers de Côtes-‐des-‐neiges et d’Ahuntsic-‐Cartierville. Plus précisément, je me suis intéressée au soutien reçu et perçu par ces femmes ainsi qu’au réseau de soutien lors de leur expérience de maternité. Je me suis également penchée sur la dynamique qui anime les quartiers ciblés et les ressources qu’elles utilisent. Les résultats mettent en lumière les stratégies employées par les mères immigrantes pour construire, mobiliser et maintenir ces relations de soutien. Stéphanie Collins (U. Laval), Maternity in Exile: Building a Support Network in Montreal This communication presents the preliminary results of a master’s thesis investigation into the maternity experience of women from the Maghreb who have recently settled in the Côte-‐des-‐Neiges and Ahuntsic-‐Cartierville districts of Montreal. Specifically, my interest is in the support care received by these women and their perception of it, as well as in their support network during their maternity experience. I am also studying the dynamics driving the districts in question and the resources these women use. The results highlight the strategies used by immigrant mothers to build, put in motion and maintain these support relationships. Jacqueline Schneider (UdeM), Immigration et périnatalité : quels liens pour les nouvelles arrivantes à Montréal? Ce travail porte sur l’interconnexion entre périnatalité et immigration de femmes d’origines diverses récemment immigrées à Montréal. Les résultats présentés relèvent de quatre récits biographiques concentrés sur la période périnatale constitués dans le cadre d’une recherche doctorale en cours. L’étude ressort la connexion fort significative entre statut, projet et itinéraire migratoire et le vécu périnatal. Les expériences migratoires façonnent ainsi le parcours reproductif de ces femmes, la perception de soins reçus, les prises de décision pendant la grossesse et le désir d’enfant. Il s’agit d’une part de considérer les liens entre les processus globaux, l’État et la reproduction ainsi que d’explorer l’expression du pouvoir des femmes. D’autre part, les implications pour la prestation de soins périnataux sont discutées, notamment la nécessité d'aller au-‐delà des opinions stéréotypées fondées sur l'origine ethnique ou la religion pour considérer les préférences des femmes et leur situation personnelle. Jacqueline Schneider (UdeM), Immigration and the Perinatal Period: What Links Exist for Newly Arrived Immigrant Women in Montreal? This communication concerns the interconnection between perinatality and immigration for women of various origins who have recently immigrated to Montreal. The results presented draw on four biographical narratives that center on the perinatal period of the women’s lives and that have been prepared as part of ongoing doctoral research. This study sheds light on the highly significant relationship between status, project and migratory
itinerary, and the perinatal experience. Migratory experiences thus shape these women’s reproductive journey, perception of care received, decision-‐making during the pregnancy and the desire to have a child. Interest lies in considering the links between the overall processes, the state and reproduction, as well as exploring how the women’s power is expressed. In addition, the implications for the providing of perinatal care are discussed, in particular the need to go beyond stereotypical views based on ethnic origin or religion in order to consider the women’s preferences and their personal situation. Julia Gruson-‐Wood (York U.), Autism, Evidence, and Applied Behavioural Therapies: the ethical discourse of “effectiveness” Applied Behavioural Analysis (ABA) and Intensive Behavioural Intervention (IBI) are widely adopted evidence-‐based therapies that have become the standard of care for autistic people in Canada. ABA/IBI are methods of individualized behavioural modification, whereby “undesirable behaviour” and the micro-‐movements of the body are tracked and “corrected” through intense, time-‐consuming exercises of imitation, repetition, positive/negative reinforcement, and punishment. Despite their prevalence, ABA/IBI are highly controversial methods within the autism communities (Orsini 2009). While parents and clinicians are often the strong proponents, having even launched human rights cases for ABA/IBI to be a “medical necessity”, autistic advocates are often critical of these techniques, claiming these interventions are non-‐consensual and scientifically unethical (Dawson 2005). I will share my preliminary ethnographic findings from my thesis about the politics of ABA/IBI in Ontario, and will focus on how “evidence” is deployed by critics and proponents, to appraise or renounce the ethical legitimacy of these therapies. Julia Gruson-‐Wood (York U.), Autisme, preuves et thérapies du comportement appliquées : le discours éthique de l’« efficacité » L’analyse appliquée du comportement (ACA) et l’intervention comportementale intensive (ICI) sont des thérapies basées sur des preuves et largement adoptées comme point de référence en matière de soins pour les autistes au Canada. L’ACA et l’ICI sont des méthodes de modification du comportement individualisées par lesquelles les « comportements indésirables » et les micromouvements du corps sont surveillés et « corrigés » par l’exécution de longs et intenses exercices d’imitation, de répétition, le renforcement positif ou négatif et les punitions. Malgré leur prévalence, l’ACA et l’ICI sont des méthodes hautement controversées dans les communautés traitant de l’autisme (Orsini, 2009). Ce sont souvent les parents et les cliniciens qui sont les grands défenseurs de ces méthodes, ayant même été jusqu’en cour au nom des droits de la personne pour qu’elles soient considérées comme une « nécessité médicale ». Les défenseurs des droits des autistes sont souvent critiques quant à ces techniques, proclamant que ces interventions ne sont pas consensuelles et sont scientifiquement non éthiques (Dawson, 2005). Je fais part des découvertes ethnographiques préliminaires de ma thèse sur les enjeux politiques de l’ACA et de l’ICI en Ontario, portant une attention particulière à la façon dont les « preuves » sont utilisées par les critiques et les défenseurs de ces méthodes pour faire l’éloge ou la dénonciation de la légitimité (ou du manque de légitimité) éthique de ces thérapies. SA15: Lifestyle migration: Theoretical and methodological approaches (Round Table) [1245] Célia Forget (U. Laval), org.
For the past few years, the term “lifestyle migration” has emerged in social sciences, to characterize the spatial mobility of “relatively affluent individuals of all ages, moving either part-‐time or full-‐time to places that, for various reasons, signify, for the migrant, a better quality of life” (Benson and O’Reilly, 2009). This roundtable gathers researchers united in their focus on forms of mobility, such as privileged mobility, amenity mobility, retirement migration, leisure migration and seasonal tourism, that are all considered parts of lifestyle migration. After a brief presentation of their research, the discussants will engage into a conversation about their understanding of the notion of “lifestyle migration”, its peculiarities, its weaknesses, and its efficiency in their own cases of studies, and about methodological approaches that are most appropriate to the study of people on the move. Does the researcher have to be him/herself on the move to understand the “carnal” implication of migration? This roundtable aims to set a new, challenging research agenda that brings together academics who are undertaking research on different forms of mobility, from a range of disciplines and sites. Célia Forget (U. Laval) Sheila Croucher (Miami U.) Godefroy Desrosiers-‐Lauzon (UQÀM) Remy Tremblay (TELUQ) Noel B. Salazar ( U. de Leuven) Migrer vers un mode de vie amélioré : approches théoriques et méthodologiques (Table ronde) [1245] Célia Forget (U. Laval), org. Au cours des quelques dernières années, le terme « style de vie migratoire » a émergé, dans le domaine des sciences sociales, pour qualifier la mobilité spatiale des « individus de tous âges et relativement riches et qui se déplacent pour vivre, à temps partiel ou à temps plein, dans des endroits qui, pour diverses raisons, annoncent une meilleure qualité de vie aux migrants » (Benson et O’Reily, 2009). Cette table ronde rassemble des chercheurs qui ont en commun un intérêt pour les différentes formes de mobilité, comme la mobilité privilégiée, la mobilité d’infrastructures, la migration de retraite, la migration récréative et le tourisme saisonnier, qui sont tous considérés comme faisant partie du concept de mode de vie migratoire. À la suite d’une brève présentation de leurs recherches, les commentateurs amorceront une discussion sur leur compréhension quant à la notion de style de vie migratoire, ses particularités, ses faiblesses, son efficacité dans leurs propres études de cas, et quant aux approches méthodologiques appropriées pour étudier des gens en déplacement. Est-‐ce que la personne qui effectue la recherche doit elle-‐même être en déplacement pour comprendre les implications « charnelles » de la migration? Cette table ronde cherche à dresser une nouvelle stratégie de recherche dont le défi sera de rassembler des chercheurs de disciplines et de lieux variés étudiant les différentes formes de mobilité. Célia Forget (U. Laval) Sheila Croucher (Miami U.) Godefroy Desrosiers-‐Lauzon (UQÀM) Remy Tremblay (TELUQ) Noel B. Salazar ( U. de Leuven)
SA16: Projection de film/Movie screening [5172]: Création du corps à Kumaruma – Antonella Tassinari (NEPI, 18min, 2013) 12h30-‐14h00: Dîner du comité exécutif d’Anthropologica / Anthropologica executive committee lunch
SAMEDI 16 mai, 14 h-‐15 h 30
SATURDAY, May 16, 14:00 p.m-‐15:30 p.m. SP1: Associations at Work: Theorizing the Everyday Practices of Organizations Co-‐organizers (Regular Session) [3E] Laura Eramian (Dalhousie U.) and Alicia Grimes (York U.), org. Laura Eramian (Dalhousie U.), chair Anthropologists of diverse theoretical leanings have increasingly undertaken ethnographic studies of organizations, but what special insights about the nature of modern social life and modern work does organizational ethnography provide? This panel focuses on the everyday practices of organizations across a range of ethnographic settings, including public sector/government organizations, regulatory bodies, and post-‐conflict peace building organizations. Contributors will focus not only on the everyday practices of organizational bodies, but also on how both willing and unwilling participants in these organizational practices experience, navigate, and transform them. The panel engages with the theoretical, methodological, and ethnographic contributions of organizational ethnography and its limits. In a broad sense, the papers collected here highlith the question of how the study of organizations and bureaucratic assemblages contributes to understandings of how collective projects unfold, encounter friction, succeed, and fail. Associations au travail : théoriser les pratiques quotidiennes des coorganisateurs d’organisations (Session régulière) [3E] Laura Eramian (Dalhousie U.) et Alicia Grimes (York U.), org. Laura Eramian (Dalhousie U.), prés. Bien que des anthropologues de diverses orientations théoriques aient entrepris de plus en plus d’études ethnographiques sur des organisations, quelles visions particulières sur la nature de la vie sociale et du travail moderne révèle l’ethnographie organisationnelle? Ce panel se concentre sur les pratiques courantes d’organisations dans un large éventail d’environnements ethnographiques, notamment le secteur public et les organisations gouvernementales, les organismes de réglementation et les organisations de consolidation de la paix après les conflits. Les intervenants aborderont non seulement les pratiques courantes des organisations, mais aussi la manière dont les participants désireux ou non d’adhérer à ces pratiques organisationnelles les vivent, les gèrent, et les transforment. Le panel se penche sur les contributions théoriques, méthodologiques, et ethnographiques de l’ethnographie organisationnelle et sur ses limites. Au sens large, les documents rassemblés ici portent à réfléchir sur la manière dont les organisations et les structures bureaucratiques contribuent
au déroulement de projets collectifs, rencontrent de la résistance, sont couronnées de succès ou échouent. Antonio Carlos De Souza Lima (National Museum/Federal), Governing Indigenous Peoples in Brazil: tutelage as tradition of knowledge for the colonial management of inequality This paper addresses issues related to anthropological studies on public administration in Brazil from a historical perspective. It is based on a series of research studies dealing with public policies focused on managing minority populations, mainly Indigenous Peoples. I question how administrative officials of the National Indian Foundation (Funai), direct agents of tutelary power, were instructed at a given time. It also focuses on what kind of accumulated knowledge these instructions were based on, and how this knowledge was transmitted. I examined many documents such as staff instructions for direct State management of native issues. Data was collected through observation, participation and interviews. To describe transactions of knowledge and powers exercised by state agents and agencies upon Indigenous Peoples I use the idea of “traditions of knowledge for the colonial management of inequality”, drawing on a particular reading of Fredrik Barth’s concept. Antonio Carlos De Souza Lima (National Museum/Federal), Diriger les peuples autochtones au Brésil : la tutelle en tant que tradition de connaissances pour la gestion coloniale de l’inégalité La présente communication traite des enjeux liés aux études anthropologiques sur l’administration publique au Brésil d’un point de vue historique. Elle repose sur une série d’études portant sur les politiques publiques dédiées à la gestion des populations de minorités visibles, et plus particulièrement des peuples autochtones. Je m’y interroge sur les instructions données à un moment précis aux fonctionnaires administratifs de la National Indian Foundation (Funai), des agents directs du pouvoir tutélaire. Elle se concentre également sur la nature des connaissances accumulées sur lesquelles ces instructions étaient fondées, et sur la manière donc ce savoir a été transmis. J’examine de nombreux documents, comme les instructions du personnel pour la gestion directe des questions autochtones de l’État. Les données ont été collectées au moyen d’observations, de participations et d’entrevues. Pour décrire les transactions de connaissances et les pouvoirs exercés par les agents et les agences étatiques sur les peuples autochtones, j’emploie l’idée de « traditions du savoir pour la gestion coloniale de l’inégalité », d’après une lecture particulière du concept de Fredrik Barth. Laura Eramian (Dalhousie U.), Illegible practices of peace building in post-‐genocide Rwanda This paper investigates the everyday practices of post-‐genocide peace building organizations in Rwanda. It focuses on the production of testimony to personal transformations by genocide survivors and perpetrators who have been brought together in reconciliation associations by peace building organizations. Skepticism surrounds these testimonies – people wonder if they are "for real" or if survivors and perpetrators have been bribed into making public declarations of reconciliation. At issue are both the scale of the grievances these witnesses claim to have overcome and the careful framing through which peace-‐building organizations present the testimony of association members.
Together, these features of peace building practices combine to produce uncertainty around what makes people narrate these personal transformations. The mystery is a source of power for peace building organizations, but it is also what threatens to undermine their moral authority. Laura Eramian (Dalhousie U.), Pratiques incompréhensibles de consolidation de la paix au Rwanda après le génocide La présente communication examine les pratiques courantes de consolidation de la paix après les conflits dans des organisations au Rwanda. Elle est axée sur la présentation de témoignages de transformations personnelles par des survivants et des auteurs du génocide qui ont été rassemblés dans des associations de réconciliation par des organisations de consolidation de la paix. Ces témoignages sont accueillis avec scepticisme : les gens se demandent s’ils sont « pour vrai » ou si des pots-‐de-‐vin ont été versés aux survivants et aux auteurs pour faire des déclarations publiques de réconciliation. Cette situation met en jeu à la fois l’ampleur des torts que ces témoins prétendent avoir surmontés et l’encadrement consciencieux par lequel les organisations de consolidation de la paix présentent le témoignage aux membres de l’association. Combinés, ces deux exemples de pratiques de consolidation de la paix suscitent de l’incertitude autour des raisons qui motivent des gens à raconter ces transformations personnelles. Ce mystère est une source de force pour les organisations de consolidation de la paix, mais il est aussi ce qui risque de miner leur autorité morale. Alicia Grimes (York U.), Who’s Seeing the Movement Within the Cloud? Data Mining and the Shifting Metrics of ‘Community Capacitation’ within the American Fair Trade Towns Movement This paper explores the complex institutional relationships undergirding Fair Trade Towns (FTT) USA’s appropriation of data mining to facilitate and verify competing stakeholder demands for ‘community capacitation’ within the ethical consumer movement. Integrating cloud computing into the organization’s website in 2009, FTT USA administrators championed open-‐access campaign tracking for transcending the geographic hindrances to local-‐level organizing and cross-‐campaign cooperation. However, the tethering of the cloud interface to a customer relations management system, which enabled FTT USA’s fiscal sponsor and software licensee (TransFair USA) to mobilize grassroots advocacy efforts toward Fair Trade market growth, had become a source of critical tension at campaign headquarters. Drawing on theories of social auditing as a modality of accommodation and resistance within the frameworks of neoliberal accountability, I explore how FTT USA administrators use data mining to address their complicity in furthering the marketization of Fair Trade advocacy while still servicing the practical and political aims of their constituents. Alicia Grimes (York U.), Qui peut voir le mouvement dans le nuage? Exploration de données et mesures changeantes de l’« habilitation de la communauté » au sein du mouvement des villes équitables aux États-‐Unis La présente communication explore les relations institutionnelles complexes sur lesquelles s’appuie l’appropriation, par Fair Trade Towns USA (« villes équitables », FTT), de l’exploration de données pour faciliter et vérifier les demandes d’intervenants concurrents pour l’« habilitation de la communauté » dans le cadre du mouvement de consommateurisme éthique. Grâce à l’intégration de l’infonuagique dans le site internet de
l’organisation en 2009, les administrateurs de FTT USA ont soutenu l’accès libre au repérage de campagne pour transcender les obstacles géographiques à l’organisation sur le plan local et à la coopération intercampagne. Cependant, la connexion de l’interface de l’infonuagique à un système de gestion du service à la clientèle, qui a permis à TransFair USA, commanditaire fiscal et licencié du logiciel d’utilisation du logiciel de FTT USA, de mobiliser le lobbyisme de base pour la croissance du marché équitable, est devenue une source de forte tension au siège social de campagne. À partir de théories sur le contrôle social comme modalité d’accommodation et de résistance dans le cadre de structures de responsabilisation néolibérale, j’explore comment les administrateurs de FTT USA utilisent l’exploration de données pour aborder leur contribution à la promotion de la marchéisation du lobbyisme pour le commerce équitable tout en servant les intérêts pratiques et politiques de leurs électeurs. Nathalie Ricard (U. Laval), How the ethnography of the closed hearing of a gay refugee claimant is telling of the Canadian asylum system To be granted status, refugee claimants have to testify at the Immigration and Refugee Board of Canada which is the most important administrative tribunal of the country. This liminal space charged with both the promise of protection and the threat of deportation should be independent, fair and neutral, and non-‐adversarial. However, rare ethnographies of these closed proceedings show how extralegal criteria interfere with Board members’ decisions. Based on more than fifty interviews with queer refugees, participation in grassroots organizations for queer migrants, as well as observations during twelve hearings, in Montreal, Toronto and Vancouver, I will present the case study of a Nigerian gay man. Truth about his sexual identity and persecution were evaluated through the lens of legal credibility, and the production of documents; but sexual stereotypes and ethnocentrism also influenced the outcome of his refugee process, as well as current policies constraining the right to asylum. Nathalie Ricard (U. Laval), Ce que l’ethnographie de l’audience à huis clos d’un réfugié gai demandeur révèle sur le système de l’asile au Canada Pour obtenir le statut de réfugié, les demandeurs d’asile doivent témoigner à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, le plus important tribunal administratif du pays. Cet espace liminal d’où peuvent venir à la fois promesse de protection et menace de déportation devrait être indépendant, juste, neutre et non accusatoire. Cependant, de rares ethnographies de ces séances d’information à huis clos montrent comment les critères extrajudiciaires interfèrent avec les décisions des membres de la Commission. À partir de plus de cinquante entrevues avec des réfugiés plurisexuels, de la participation à des organisations basistes pour les migrants plurisexuels, ainsi que d’observations faites durant douze audiences à Montréal, à Toronto et à Vancouver, je présenterai une étude de cas sur un homosexuel nigérian. La véracité de son identité sexuelle et de sa persécution a été évaluée selon la crédibilité juridique et la présentation de documents, mais l’issue de sa procédure de demande d’asile a également été influencée par des stéréotypes sexuels et l’ethnocentrisme, ainsi que des politiques actuelles restreignant le droit à l’asile. Carla Teixeira (U. of Brasilia), Research as state function? Reflections on bureaucracy, science, and politics
This presentation aims to systematize one year of ethnographic research, still in progress, on the Applied Economic Research Institute (IPEA). The IPEA is part of the Strategic Issues Secretariat which reports exclusively to the Presidency of the Republic of Brazil. As its name expresses, IPEA is an organization that must carry out researches to guide governmental actions (public policy, planning and development). This is its reason of being. However, this vocation of research as state function is not completed without tensions with individual agendas and conceptions of scientific advice to government. The ambition here is to explore how the IPEA researchers perceive its institutional mission and, on this basis, to delineate in what way this kind of institution constitutes different dimensions of state processes. It is, therefore, an effort to contribute to the understanding of this ethnographic universe in Brazil, and above all to raise good questions for thinking theoretically relations between the craft of scientific research and the governmental administration. Carla Teixeira (U. of Brasilia), La recherche en tant que fonction de l’État? Réflexions sur la bureaucratie, la science et la politique La présentation vise à systématiser une année de recherche ethnographique, toujours en cours, sur l’Institut de Recherche Économique Appliquée (IPEA). L’IPEA fait partie du Strategic Issues Secretariat, qui relève exclusivement de la Présidence de la République du Brésil. Comme son nom l’indique, l’IPEA est une organisation qui doit mener des recherches pour orienter les actions gouvernementales (politique publique, planification et développement). C’est sa raison d’être. Cependant, cette vocation de recherche comme fonction d’État ne peut être affirmée sans qu’il y ait des tensions avec les programmes individuels et les conceptions des conseils scientifiques du gouvernement. L’ambition, ici, est d’explorer comment les chercheurs de l’IPEA perçoivent sa mission institutionnelle et, à partir de là, de délimiter de quelle façon ce type d’institution constitue différents aspects des processus d’État. Ainsi, ce sont des gestes pour contribuer à la compréhension de cet univers ethnographique au Brésil, et par-‐dessus tout pour soulever des questions pertinentes en vue de réfléchir théoriquement aux relations entre l’art de la recherche scientifique et l’administration gouvernementale. SP2: Overlapping Ontologies: The status of “Land” in the (de)colonial encounter (Regular session) [3B] Mike Evans (UBC), org. That land is a central element in colonial encounters everywhere is effectively tautological. Nor is it particularly novel to observe that contestation of the ontological configuration of “land” also sits at the heart of historical processes of (de)possession. Nonetheless critical ethnography and historiography of the interactions of differing conceptions, constructions, and habitustations around land can provide additional nuance to our understandings of both historical and contemporary colonial contexts. In this session we offer analyses of differing contestations over land. We suggest that the nuances of how lands are configured fundamentally and differentially texture colonial encounters. We also explore how emerging conflict and collaborations are expressed through the lens of land; while differing views of land are much implicated in colonial process, converging views may lie at the heart of both rapprochement and reconciliation Des ontologies qui se chevauchent : le statut de la « terre » dans l’affrontement (dé)colonial (Session régulière) [3B]
Mike Evans (UBC), org. Il est en effet tautologique d’affirmer que le territoire est, en tous lieux, un élément central des rencontres coloniales; il n’est pas particulièrement nouveau non plus d’observer que la contestation de la configuration ontologique des territoires est au centre des processus historiques de dépossession. Néanmoins, l’ethnographie et l’historiographie critiques des interactions entre les conceptions, les constructions et les habitudes d’utilisation des territoires divergentes peuvent apporter des nuances additionnelles à notre compréhension des contextes coloniaux, tant historiques que contemporains. Au cours de cette séance, nous présentons des analyses de différentes contestations relatives aux territoires. Nous suggérons que la diversité dans la configuration des territoires influence fondamentalement et différemment les rencontres coloniales. Nous explorons aussi comment la naissance de collaborations et de conflits est reliée aux territoires; bien que les différents points de vue au sujet du territoire soient très impliqués dans le processus colonial, les opinions convergentes pourraient être au cœur tant des rapprochements que des réconciliations. Christopher Fletcher (U. Laval), Autonomy, pity and generosity: the affective registers of a multiply inhabited Sahtu Dene landscape The cultural salience of “the land” is one of the most readily available tropes of northern First Nations peoples’ culture. This is certainly the case in the Sahtu region of the NWT where the fieldwork reported on in this paper was undertaken. Here, as elsewhere, place names have been mapped, stories catalogued, histories written, land claims settled and land use plans drawn up in an ongoing performance of landscape politics that serve to pin down who is where in space and what rights and responsibilities may flow from these arrangements. In the Dene community of Deline landscape is always a subject of intense and appreciative discussion. People and place are draw together in processes of mutual identification and linked to broader and quite diverse historical processes of authorizing space. In this paper I present several brief encounters with ways of interpreting multiply inhabited landscapes focusing on the affective registers that accompany landscape discourses about the places and events of different peoples on the land. Christopher Fletcher (U. Laval), Autonomie, pitié et générosité : les registres affectifs d’un paysage des Dénés Sahtu peuplé d’habitants variés La prégnance culturelle du « territoire » est un trope des plus représentatif de la culture des Premières Nations du Nord; ce qui est certainement le cas dans la région du Sahtu des Territoires du Nord-‐Ouest, où le travail de terrain a été entrepris pour produire la présente communication. Dans le but de mettre en place des politiques d’aménagement servant à déterminer l’emplacement de chaque individu et les droits et responsabilités qui peuvent découler de ces arrangements, ici comme ailleurs, les noms géographiques ont été cartographiés, les textes compilés, les histoires écrites, les revendications territoriales réglées et les plans d’occupation des terres établis. Dans la communauté des Dénés de Deline, le paysage est invariablement un sujet de discussions intenses et passionnantes. Les individus et les territoires sont réunis par des processus d’identification mutuelle et sont liés aux processus historiques, génériques et très diversifiés, d’assignation des emplacements. La communication présente quelques brèves rencontres sur les façons d’interpréter les multiples paysages habités, notamment les registres qui accompagnent les discours sur les paysages relatifs aux lieux et aux événements des différents habitants du territoire.
Jasmin Habib (U. of Waterloo), Re/Markable Landscapes: Re/Membering Israel as Palestine The ideological premise for the Israeli organisation Zochrot’s reclamation of Palestine in Israel is performed by re-‐mapping the Israeli landscape, re-‐marking the Palestinian villages disappeared with the establishment of the state of Israel. While Israeli historical geographers have written about the legal frameworks that enabled and authorized the illegal confiscation of properties, my interest is in the way the land – and these landscapes – in particular, public and tourist spaces, such as parks and nature reserves, have been transformed by marches to the sites; how placing historical “markers” has become a means to sacralising these spaces in the context of re-‐membering Palestine. Taking up a ‘radical position’ that asserts the Palestinian right of return, Zochrot (Hebrew for “remembering”) is one of several Israeli-‐based activist organizations that have won objective ideological and practical victories in what is otherwise a period of extreme violence. In March of 2008, for example, the Jewish National Fund (JNF) agreed to put up historical signs marking the existence of 31 Palestinian villages in Israeli/JNF parks; this was in addition to the 12 markers that were already in place. Based on meetings and interviews conducted with and among Israeli-‐Jewish activists involved in organisations like Zochrot since 2007, I argue that these signs (metaphorical and real) disrupt the dominant Israeli nationalist narrative of a "remarkable landscape" which celebrates a heroic and survivalist militarism to a "re-‐markable landscape" that historicizes and commemorates Palestinian displacement and loss. I add to this discussion a number of Jewish Israeli recollections of Palestine in order to assert that re-‐membering Palestine informs the politics as well as everyday lives of Jewish Israeli activists in ways that have not been fully articulated or appreciated to date. Jasmin Habib (U. of Waterloo), Paysages re/marquables : se rappeler Israël en tant que Palestine La prémisse idéologique de l’organisation israélienne Zochrot, la restitution de la Palestine en Israël, repose sur le remodelage des paysages israéliens et la reconstruction des villages palestiniens disparus lors de la création de l’État d’Israël. Bien que les géographes historiens d’Israël aient étudié le sujet des cadres juridiques permettant et autorisant la confiscation illégale des propriétés, je m’interroge sur la manière dont le territoire (et ces paysages), en particulier les espaces publics et touristiques tels que les réserves et les parcs naturels, a été transformé par les déplacements sur les sites; sur comment, en souvenir de la Palestine, les « repères » historiques sont devenus une source de sacralisation de ces endroits. Adoptant une « position radicale » qui revendique le droit au retour des Palestiniens, Zochrot (« se souvenir » en hébreu) est une des quelques organisations activistes israéliennes qui ont atteint leurs objectifs idéologiques et ont remporté des victoires concrètes durant une période autrement d’extrême violence. En mars 2008, par exemple, le Jewish National Fund (JNF) a accepté de placer des marques historiques en reconnaissance de l’existence de 31 villages palestiniens en Israël (les parcs du JNF); celles-‐ci s’ajoutaient ainsi aux 12 marques déjà existantes. M’appuyant sur des rencontres et des réunions entre des juifs israéliens, impliqués depuis 2007 dans des organisations telles que Zochrot, je soutiens que la présence de ces repères (métaphoriques et réels) perturbe le nationalisme dominant des Israéliens, le récit d’un « paysage remarquable »; les marques soulignent le militarisme héroïque et survivaliste qui contextualise et commémore l’exode et les pertes palestiniennes. Dans le but de démontrer que la commémoration de la
Palestine influence les opinions politiques ainsi que la vie de tous les jours des activistes juifs d’Israël, et ce, d’une manière non exprimée ni appréciée jusqu’à ce jour, j’ajoute à cette discussion quelques souvenirs juifs israéliens de la Palestine. Mike Evans (UBC), Land Selection, Settlement, and Settler Ontologies in the Northern Rivers Region of NSW Australia Land selection, the process of claiming land and then establishing title to that land through agricultural improvements, in a central act in the dispossession of Aboriginal peoples. In Northern NSW, the processes of land selection established fee simple title and fundamentally transformed the ecology of the region; it also established a new land ethic based on the interaction of individual plots of land and largely individual farming families. Using materials both oral history and archival material developed during a participatory history project on farms and with farmers in the Northern Rivers, we discuss the land-‐based ontologies of Australian settlers in the area. This ontology exhibits a deep appreciation of land and ecology, but a narrowly circumscribed capacity to act. Most recently the limits to action have been transcended by concerns over coal seam gas production, which has allowed the (re)emergence of wider, more ecologically expansive forms of land ethic. Mike Evans (UBC), Ontologie des colonisateurs, du choix de leur terre et de leur établissement dans la région de la Côte-‐Nord, en Nouvelle-‐Galles-‐du-‐Sud (Australie) La sélection définitive des terres, processus de revendication des terres suivi de l’établissement de titres par aménagement agricole, est un acte central de la dépossession du peuple autochtone. Dans le nord de la NSW (Nouvelle-‐Galles-‐du-‐Sud), cette sélection permet d’émettre un titre en fief simple et de transformer fondamentalement l’écologie de la région. Elle établit aussi une nouvelle éthique de la terre centrée sur l’interaction entre les lotissements individuels et les grandes familles agricoles. Utilisant des matériaux, récits oraux et archives, recueillies lors d’un projet d’histoire sur les fermes et les fermiers de la Côte-‐Nord, nous discuterons de l’ontologie terrestre des colonisateurs australiens de cette région; elle montre une profonde appréciation de la terre et de l’écologie, mais possède très peu de marge de manœuvre pour accomplir des gestes concrets. Plus récemment, les limites d’action ont été transcendées par des préoccupations liées à la production de gaz de charbon, permettant la réapparition de formes plus vastes et plus écologiques de l’éthique de la terre. SP3: Questions autochtones. Partie 4 (Session communications libres) [3D] Indigenous Issues, Part 4 (Invited Session) [3D] Paulina Johnson (U. of Western Ontario), Implementing Nâhcinahikêwin to Decolonize Nehiyawak Pasts: Understanding Treaty through Plains Cree Ontology and Philosophy Nâhcinahikêwin is a Plains Cree methodology that enables a student to learn traditional and ceremonial knowledge from kêhtê-‐ayak, elders. Knowledge such as acîmowina, oral narratives, allows students to learn Indigenous ways of knowing through philosophies and ontologies conceptualized in ceremony and tradition given to our ancestors from the Creator. Using Nâhcinahikêwin I will decolonize the Nehiyawak past as I present our concept of Treaty in a means to share our cultural customs and protocols, and challenge Western Canadian history presented by our colonial nation-‐state. Drawing from Michael
Asch’s On Being Here to Stay (2014) I will present oral narratives from a time before treaty and after and why there are repercussions to if treaty is not upheld. I will share my Nations past as we witness where the discipline of anthropology is going in relation to implementing Indigenous methodologies. Paulina Johnson (U. of Western Ontario), Mise en œuvre du Nâhcinahikêwin pour décoloniser le passé des Nehiyawak : comprendre les traités par l’ontologie et la philosophie des Cris des Plaines Le Nâhcinahikêwin est une méthodologie des Cris des Plaines qui permet à un étudiant d’acquérir les connaissances traditionnelles et cérémonielles des kêhtê-‐ayak (aînés). Ces connaissances, telles les acîmowina (récits oraux), mettent les étudiants en contact avec le système de connaissances autochtones par des philosophies et des ontologies conceptualisées dans la cérémonie et la tradition données à nos ancêtres par le Créateur. Utilisant le Nâhcinahikêwin, je décolonise le passé des Nehiyawak, présentant notre concept du traité comme étant un moyen de partager nos coutumes et nos règles culturelles, en plus de remettre en cause l’histoire de l’Ouest canadien telle que dépeinte par notre État-‐nation colonial. À partir de l’œuvre de Michael Asch, On Being Here to Stay (2014), je présenterai des récits oraux de périodes précédant et suivant le traité et expliquerai pourquoi des répercussions sont possibles si le traité n’est pas maintenu. Je fais part de mon passé autochtone à un moment où nous sommes témoins de l’évolution de la discipline de l’anthropologie en ce qui concerne la mise en œuvre de méthodologies autochtones. Jean-‐Philippe Marquis (U. Laval), Le programme d’aide pour la chasse, la pêche et le piégeage des Naskapi de Kawawachikamach : portrait et réflexions Depuis déjà trente-‐sept ans, le programme d’aide pour la chasse, la pêche et le piégeage soutient les Naskapis qui n’ont pas les moyens de pratiquer des activités de subsistance traditionnelles, en plus d’approvisionner les membres de la communauté en gibier et en poisson. Pourtant, le fonctionnement, les activités et l’évolution de ce programme ont rarement été décrits. L’objectif de cette communication sera de présenter un portrait descriptif du programme d’aide pour la chasse des Naskapis afin de montrer comment il s’est ajusté au cours des années pour répondre aux besoins particuliers des participants au programme ainsi qu’à ceux des membres de la communauté, et comment il s’est adapté aux nouvelles réalités sociales de cette communauté autochtone. Jean-‐Philippe Marquis (U. Laval), Hunting, Fishing and Trapping Support Program for the Nakaspi of Kawawachikamach: Overview of the Situation and Reflections For the past 37 years, the hunting, fishing and trapping support program has been helping Naskapi without the means to practise traditional subsistence activities in addition to supplying community members with game and fish. Yet, this program’s operation, activities and development have rarely been described. This presentation will provide an overview of the Naskapi Hunter Support Programme to show how it has been modified over time to meet participants’ specific needs and those of this Indigenous community, as well as how it has been adapted to the new social realities facing this population. John Norder (Michigan State U.), Our Home Speaks to Us: Rock Art of the Canadian Shield In examining case studies of rock art from the Canadian Shield, this paper explores the contemporary manners in which knowledge constructions are produced regarding
Indigenous landscapes of the ancestral and recent pasts in archaeological and heritage discourses. Increasingly, studies of place and landscape have become hybridized and multi-‐dimensional in their approaches and have sought to inform the past worlds of Indigenous peoples through theoretical and methodological lenses that struggle to expand the strength, shape, and validity of their narratives. From the more expansive and creative uses of GIS to the greater inclusion of phenomenological modes of perception and multivocal experiences of Indigenous descendants, this paper examines this shift from the deconstruction of places and landscapes as static moments to ones transformed into fluid and vital knowledgescapes informed and constructed by human agency and engagement with the natural world. John Norder (Michigan State U.), Notre terre nous parle : art rupestre du Bouclier canadien Dans l’examen d’études de cas d’art rupestre du Bouclier canadien, la présente communication explore les attitudes contemporaines envers les constructions de connaissances réalisées concernant les paysages autochtones des passés ancestral et récent dans les discours archéologiques et patrimoniaux. De plus en plus, les recherches effectuées sur les lieux et les paysages sont devenues hybrides et multidimensionnelles dans leurs approches et ont cherché à procurer des informations sur les mondes passés des peuples autochtones tels que vus à travers les visions théoriques et méthodologiques qui vise à développer la force, la forme et la validité de leurs récits. D’usages élargis et créatifs du système d’information géographique à l’inclusion étendue de modes phénoménologiques de perception et des expériences multivocaliques de descendants autochtones, cette communication examine la transformation de la déconstruction des lieux et des paysages comme des moments statiques en paysages de connaissances fluides et vitaux bien documentés et construits par l’activité et l’engagement des hommes avec le monde naturel. Douglas Hudson (U. of the Fraser Valley), Intersections between Ethnographic Representations and Narratives of Experience Current attention to Indigenous issues has emphasized local narratives of experience, decolonization, and dispossession. Drawing on examples from British Columbia, this paper seeks to discuss aspects of the ethnographic process, ethnographic representations, and community narratives. Embedded in these representations are complex layers of meaning and experience that don’t necessarily fit into established anthropological categories, and may fail to acknowledge the specific nature of the ethnographic encounter. Douglas Hudson (U. of the Fraser Valley), Intersections entre les représentations ethnographiques et les récits sur l’expérience L’attention actuelle portée aux questions autochtones a mis l’accent sur les récits locaux au sujet de l’expérience, de la décolonisation et de la dépossession. S’appuyant sur des exemples en provenance de la Colombie-‐Britannique, la présente communication se veut une discussion sur des aspects du processus ethnographique, des représentations ethnographiques et des récits communautaires. Ces représentations intègrent des couches complexes de sens et d’expérience qui ne correspondent pas nécessairement aux catégories anthropologiques établies, et peuvent échouer à reconnaître la nature particulière de la rencontre ethnographique. Allice Legat (U. of Aberdeen), Managing Relationships
Caribou are discussed, counted, collared, sampled and discussed again. Harvest restrictions are set when caribou numbers are low and believed to be at risk, yet decision-‐makers shy away from relationship issues. The real relationship Dene and other indigenous people have with caribou and reindeer are usually ignored; the fact that indigenous people have relationships with all that are part of the land and have manage their lives when caribou numbers were low is usually forgotten in final management plans. Caribou behaviour when walking on, using and travelling through the land they require is minimized while their range becomes a patchwork on the landscape. This paper focuses on these relationships, and how knowledge of and respect are linked to the success or failure of management plans. Allice Legat (U. of Aberdeen), Gérer les relations Les caribous sont examinés, comptés, munis de colliers émetteurs, échantillonnés et examinés à nouveau. Des restrictions de chasse sont établies lorsque le nombre de caribous diminue au point qu’il soit considéré comme étant en danger, mais les responsables évitent la question des relations. Les relations réelles que les Dénés et les autres peuples autochtones ont avec les caribous et les rennes sont généralement ignorées; le fait que les peuples autochtones entretiennent des relations avec tous les êtres qui font partie de la terre et qu’ils ont été capables de gérer la situation lorsque le nombre de caribous était bas est généralement oublié dans les plans de gestion finaux. Le comportement des caribous, lorsqu’ils marchent et traversent les terres dont ils ont besoin, est minimisé, alors que leur champ d’action forme une mosaïque dans le paysage. Cette communication se concentre sur ces relations et sur la manière dont la connaissance et le respect de celles-‐ci sont liés à la réussite ou à l’échec des plans de gestion. SP4: Indigeneity and Identity Politics (Invited Session) [3136] Autochtonie et politique identitaire (Session communications libres) [3136] Andrea Derbecker (U. of Toronto), Feeling Indigeneity: Performing Indigenous Sovereignty in a Settler-‐Colonial Trades-‐Training Institution Reliving particular memories in my role as support worker in an Aboriginal trades training institution in Winnipeg, Manitoba, my project explores performances of Indigenous lifeworlds, or ‘living in a good way’ (Simpson 2011), that exist alongside the settler-‐colonial biopolitical performances of citizen-‐subjecthood associated with this particular institution (Foucault 1975). In doing so, I demonstrate the ways that Indigenous bodies within the organization were biopolitically ordered as a part of a history of European empire-‐building (Byrd 2012; Thobani 2007; Razack 2002; Melamed 2011), as well as the ways that we found our way home (Wilson 2008) to an Indigenous Spirit genealogy within these roles (Simpson 2011; Visenor 2009), and learned to camouflage these teachings, in order to remain misrecognized by contemporary settler-‐colonial sovereign narratives, and the lifeworlds that these narratives propagate (Blaser 2009; Povinelli 2002). Andrea Derbecker (U. of Toronto), Ressentir l’autochtonie : réaliser la souveraineté autochtone dans une institution coloniale de formation dans les métiers Faisant revivre des souvenirs liés à mon rôle de travailleuse de soutien dans une institution autochtone pour la formation de métiers à Winnipeg, au Manitoba, mon projet explore les représentations des expériences autochtones, ou « vivre selon de bons principes » (Simpson, 2011), qui existent aux côtés des représentations coloniales biopolitiques de
groupes de citoyens associés à cette institution (Foucault, 1975). Ce faisant, je démontre les façons dont les organismes autochtones au sein de l'organisation ont été structurés biopolitiquement comme faisant partie de l’histoire de la construction de l'empire européen (Byrd, 2012; Thobani, 2007; Razack, 2002; Melamed, 2011), ainsi que les moyens par lesquels nous avons retrouvé nos racines (Wilson, 2008) grâce à une généalogie de l’Esprit autochtone au sein de ces rôles (Simpson, 2011; Visor, 2009), et avons appris à camoufler ces enseignements afin de demeurer mal reconnus dans les récits coloniaux contemporains des dirigeants, et les expériences que ces récits propagent (Blaser, 2009; Povinelli, 2002). Andra Procter (Memorial U. of Newfoundland), Erasure, Resurrection, and Settler Unease: The Phoenix of Indigeneity in Newfoundland and Labrador Narratives of Indigenous extinction have been well-‐circulated in Newfoundland and Labrador, from the demise of the Beothuk and the “newcomer” Mi’kmaq in Newfoundland, to the disappearance of Inuit in southern Labrador. Over the last thirty years, however, Indigenous peoples in the province have been challenging these histories, and are reclaiming their indigeneity in record numbers. This paper examines non-‐Indigenous involvement in these historical narratives, first as the narrators of Indigenous disappearance, and more recently, as the often vocal audience to the re-‐storying of history in the province. Based on fieldwork in central Labrador, I explore settler responses to this Indigenous challenge to dominant historical narratives, and highlight the ambiguity and invisibility of the impulses underlying non-‐Indigenous reactions to Indigenous resurgence. Andra Procter (Memorial U. of Newfoundland), Disparition, résurrection et inquiétudes de l’immigrant : la renaissance de l’autochtonie à Terre-‐Neuve-‐et-‐Labrador Des récits d’extinction autochtone, allant de la fin des Béothuks et du « nouveau venu » micmaque à Terre-‐Neuve à la disparition des Inuit au sud du Labrador, ont été largement diffusés à Terre-‐Neuve-‐et-‐Labrador. Cependant, au cours des trente dernières années, les peuples autochtones de la province ont contesté ces histoires et un nombre record d’entre eux se réapproprient leur autochtonie. La présente communication examine la participation des non autochtones dans ces récits historiques, d’abord en tant que narrateurs de la disparition autochtone, et plus récemment, comme intervenants s’exprimant fréquemment publiquement sur la réécriture de l’histoire de la province. Me basant sur un travail sur le terrain effectué au centre du Labrador, j’explore les réponses des immigrants face à ce défi autochtone envers les récits historiques dominants, et je souligne le caractère ambigu et invisible des impulsions sous-‐jacentes aux réactions des non autochtones face à la résurgence autochtone. Kathleen Buddle (U. Manitoba), Rejecting Detection: Biopolitics and Moving and Missing Aboriginal People on the Prairies Canadian authorities have been “accounting” for Aboriginal unruliness for some time. Whether sizing up recalcitrant buffalo hunters who refused to settle on reserves, or putting ‘rounders’ down for the count as with gang members who refuse to step in line, get real jobs and sell their productive labour – some official administrative body is to be found surveiling threats to the propertied classes, adding up the prospective price for taxpayers, plotting crime statistics, and tabulating social problems through comparative quantitative approximation – in other words, by counting them accurately. It should come as no surprise
that many Native peoples today resist census and other counts, having learned to avoid the homogenizing and unifying powers of numbers, cognizant of their capacity to obliterate not only personhood (by aggregation), but cultural nuance (by facile categorization). This paper examines the willful aversion of detection, recognition, and correction by some; and the journeys of others into worlds that can only be apprehended numerically. Kathleen Buddle (U. Manitoba), Refuser le dépistage : la biopolitique de l’échec du déplacement des autochtones dans les Prairies Les autorités canadiennes « estiment » l’indiscipline autochtone depuis un certain temps – notamment en évaluant les chasseurs de buffle qui s’entêtaient à refuser de s’établir dans les réserves; en surveillant les menaces envers les classes possédantes; en ajoutant les prix à prévoir pour les contribuables; en définissant les statistiques sur la criminalité; et en classifiant les problèmes sociaux à l’aide d’une approximation quantitative comparative –, bref, elles la comptabilisent de façon précise. Il n’est donc pas surprenant qu’aujourd’hui, nombre de peuples autochtones refusent le recensement et les autres formes de comptage; ils ont appris à éviter le pouvoir homogénéisant et unifiant des nombres, bien au fait de leur capacité à effacer non seulement l’identité individuelle (par regroupement), mais aussi les nuances culturelles (par catégorisation superficielle). La présente communication porte, d’une part, sur l’aversion délibérée pour la détection, la reconnaissance et la correction par certains, et, d’autre part, sur le parcours d’autres individus à travers des mondes qui ne peuvent être compris que numériquement. Shih-‐chung Hsieh (National Taiwan U.), Various –logies as Alternative Anthropology—Mutual-‐ignored “Academic” Pluralism in Contemporary Taiwan The Taiwanese anthropologists have long interpreted mountainous Austronesian indigenous peoples on the island. In previous ten decades, only anthropologists had interest to contact Indigenes and thus knowledge on the Indigenes is totally based on anthropological works. However some indigenous activists claimed to regain the right of interpretations of their own culture recently and wished to establish “indigenismology”. Ethnography must be re-‐written by indigenous hands. Some particular groups such as Saisiat and Puyuma contend to set up their own “academic” field and becoming “Saisiatology” and “Puyumalogy”. The Ping-‐pu groups who have been defined as indigenous people in plain area also ask to acquire a formal position of “Ping-‐pu-‐logy”. Even the Hakka people, a special Chinese dialect group, initiate stronger voice to wish to own a “Hakka-‐logy”. In this paper, I will discuss such a newly-‐formed ethnic movement and attempt to analyze the situation of “alternative anthropology” and the academic pluralism in Taiwan. Shih-‐chung Hsieh (National Taiwan U.), D’autres formes de –logie comme solutions de rechange à l’anthropologie — le pluralisme « académique » ignoré par tous dans le Taïwan moderne Depuis longtemps, les anthropologues taïwanais mènent des recherches sur les peuples autochtones austronésiens vivant dans les montagnes de l'île. Au cours des dix décennies précédentes, seuls les anthropologues démontraient un intérêt à entrer en contact avec les Autochtones et, par conséquent, les connaissances sur les Autochtones sont entièrement basées sur des recherches anthropologiques. Cependant, certains militants autochtones ont récemment réclamé le droit de mener leurs propres recherches sur l’interprétation de leur culture et souhaitent établir une « indigénismologie ». L’ethnographie doit être réécrite par des mains autochtones. Certains groupes particuliers tels que les Saisiats et les Puyumas
s’efforcent de mettre en place leurs propres domaines de recherche, soit la « saisiatologie » et la « puyumalogie ». Les groupes de Ping-‐Pu, définis comme les peuples autochtones de la plaine, demandent également à développer une spécialité formelle : la « ping-‐pu-‐logie ». Même le peuple hakka, un groupe utilisant un dialecte chinois particulier, a commencé à exiger une « hakka-‐logie ». Dans cette communication, j’amorce une discussion sur un tel mouvement ethnique nouvellement formé et tente d'analyser la situation de l’« anthropologie alternative », et le pluralisme « académique » à Taïwan. Stéphanie Vaudry (U. Laval), Inuit youth decolonizing the city: postsecondary students’ socio-‐political engagements and warrior ethics in Ottawa/ La jeunesse Inuit decolonise la ville: Engagements socio-‐politique d’étudiants de niveau post-‐secondaire et les guerriers de l’éthique à Ottawa Drawing on an ethnography among the Inuit community in Ottawa, this paper explores how Inuit postsecondary students articulate their socio-‐political engagements to their ‘warrior ethics’ (Alfred 2009) ― ways of being that are coherent with an Indigenous resurgence ideal and that allow one to be a role model for their community ― during their urban course. It will first look at how Indigenous student spaces propel Inuit youth’s engagements, whether it is on their university campus, in Indigenous organizations or in grassroots movements such as Idle No More. It will then focus on the ‘warrior ethics’ ― like sobriety and self-‐sacrifice ― that animate them to display specific lifestyles, gather with other Indigenous leaders and to adjust to critiques coming from their community.