HOME TRENDS JOURNAL 2011 - september issue

septemberissue

home trendsjournal

édition spéciale Maison & Objet septembre 2011

02home trendsjournalseptember issue 2011

Il y a 1 an

le Groupe Express Roularta révélaithome trends,le 1er cahier de tendances des courants de création de l’habitat (étude exclusive Iconoclast).

L’objectif d’home trends est d’observer et de décrypter

les grands courants actuels de la création dans l’habitat.

Et surtout home trends donne du sens grâce

à une grille de lecture simple et référentielle qui va puiser

ses racines dans l’anthropologie structurale de Claude Levi-Strauss

et dans les analyses du spécialiste des lieux de vie, Peter Sloterdijk.

LE FULL

USEFULL

habitat fonctionnel

LE REFUGE

IDYLLIQUE

habitat affectif

L’OSTENTATION

STATUTAIRE

habitat référenciel

L’EXPÉRIENCE

ONIRIQUE

habitat créatif

1 an plus tard…

Des heures passées à scruter

la toile,

les magazines,

les émissions décoration/design,

et à déambuler

dans les allées de nombreux salons…

pour détecter

les tendances,

les créations,

les objets…

Un courant se dégage fortement

de cette observation : le refugeidyllique.

CôtéSud

N°123

/Nicolas

Matheus

/Laurence

Dougier.

tendance de fond, portée par la société,

Maisons

FrançaiseN°548

/Jarry-Tripelon

Gam

bsparGodefroyde

Vitieu

/A.TanguypourL’Express.fr/styles

PoufparEva

ForgacovapourGam

bs/A.TanguypourL’Express.fr/styles

05home trends

journalseptember issue 2011

inspire les créateurs et les marques.

Maisons

CôtéSud

N°128

/PierrickVerny

VivreCôtéParisN°05/Valérie

Lhom

me

CôtéSud

N°130/AriadnaBufi.

07home trends

journalseptember issue 2011

60%des créations identifiées

correspondent au refuge idyllique.

5 grandes mutations sociétales

expliquent le foisonnement créatif

autour de cette tendance…

Après les années 2000 préoccupées

par le temps et son accélération…

voici venues les années 2010 centrées

sur l’espace réel et son apaisement.

— 1 — Une envie de “Slow life” :

— vers une recherche de paix, de bonheur et de respiration

— 2 — Un besoin de retrouver des valeurs :

— vers le naturel, le casual

— 3 — Une recherche d’un “vivre-ensemble” pacifié :

— vers des valeurs altruistes, harmonieuses et éthiques

— 4 — Un goût exacerbé pour la nostalgie :

— vers une inflation des codes du passé, de l’enfance, de la généalogie

— 5 — Une forte polarisation autour du “self indulgement” :

— vers un habitat territoire d’expression


“Le lieu fait le lien”Michel Maffesoli

La “socialité” de proximité permet aussi

de rendre plus intense une existence

trop souvent désenchantée

(les concerts monumentaux, les flashmob…).

Les vertus du “localisme” sont mises en avant :

le folk, le terroir, les traditions régionales, les locavores,

le retour à la terre…

L’espace physique redevient le lieu d’une vraie respiration

par opposition à l’espace digital.

On note l’investissement grandissant de l’habitat,

de la vie de quartier, des lieux de convivialité…

IDEAT

N°85/CoolCaravanes

parHylaryWalker.


“Slow design” :prendre le temps de créer soi-même

en dépit des process industriels

“Slow habits” :adopter des stratégies qui suspendent,

ralentissent ponctuellement le temps

- la sieste, la marche,

les vertus de l’escalier,

le jardin intérieur,

le respect de l’horloge biologique

Aujourd’hui, la Slow-life

a le vent en poupe.

“Slow, le monde est slow”

Le lâcher-prisedevient le fantasme absolu.La Cool culture s’impose

comme une véritable philosophie de vie

et signe le retour ou l’avènement

de phénomènes sociétaux que sont :

le neo folk, le hipster

ou encore le spleen musical...

L’occupant recherche de nouveaux produits :

PIB - Produit Intérieur de Bonheur !

CôtéSud

N°127

/FrédéricVasseur.

11home trends

journalseptember issue 2011V

ivreCôtéParisN°15/Nicolas

Matheus.

La Néo modestie

entre séduction et naturel…

l’avènement du casual

Cette valorisation de la banalité sans histoire

met en avant une esthétique

qui n’a pas peur du “kitch”, du “beauf”.

Après les années “Bling” et l’ostentation des codes statutaires,

on observe aujourd’hui un goût pour la “real life” banale :

vers une forme de néo-modestie.


Vers un vivre ensemble pacifié, une solidarité à toute épreuve…

Une conjugaison

du

“moi”et du

“nous”

qui implique confort, durabilité, entretien, variété du choix, facilité d'installation...

CôtéOuestN°92/FrançoisGoudier/VenerandaPalodino.

L’Altruisme

13home trends

journalseptember issue 2011M

aisonFrançaiseN°571

/Philippe

Garcia.

Face à une société, un monde et un avenir

sombre, la recherche de bien-être peut aussi

se puiser dans la nostalgie, à travers

des valeurs sûres, le savoir-faire, le patrimoine.

Les marques de l’industrie du luxe misent sur

la qualité artisanale,

l’âme des fondateurs,

les matières nobles,

le “made in France”…

C’est le “slow luxury”.

La référence aux années 50 à 80 est omniprésente

également. Parfois la tentation de la régression

dans le monde de l’enfance est proche, comme

le montre la décoration esprit “toy and joy”.

La Nostalgie


Dans un contexte de recherche

de douceur,l’habitat constitue un espace

d’accomplissement de soi réel.

Le foyer devient un territoire d’expression avec le foyer customisé ;

une source d’apaisement tel le foyer refuge ;

un espace adapté à l’instant présent et donc multimodal.

Le Self Indulgement

VivreCotéParisN°9/Jean-MarcPalisse.

MaisonFrançaiseN°573

/AriadnaBufi.

“standing”

“bling-bling”

“cocooning”

la version contemporaine du cocooning

Après les années

MaisonMagazineN°275

/VirginiePérocheau.

MaisonFrançaiseN°569

/FrédéricDucout.

expression 2011/2012 du refuge idyllique

pelle l’intériorité. La douceur de l’ancrage,c’est un sentiment que Côté Est et CôtéOuest connaissent bien. Chez nous on lepratique à l’envie, comme un art de vivreses racines. Chalet ou château, maison-nette ou cabanon, manoir ou villa… Seulscompte le poids des souvenirs qu’on y aentassé, l’ardeur que l’on a mis à le défen-dre de toute intrusion malvenue, les heurespassées à en rêver quand on était au loin…Là, on est bien et comme en terre d’asile. Làseulement les lieux peuvent tout accepter,même les fautes de goût. Surtout les fautesde goût !

Maison FrançaiseCatherine Salèsdirectrice de la rédaction

Ainsi nous aurions une relation harmo-nieuse, presque amoureuse avec notre inté-rieur ? Au risque de passer pour uneempêcheuse de cocooner en rond, encoreheureux, vu le prix que ça nous coûte ! Pre-mier poste budgétaire d’une famille, l’habi-tat est peut être aussi le dernier endroit oùnous pouvons agir à notre guise. Nous met-tre sous la couette (en plumes de canard,housse en lin froissé Society) en attendantque le monde devienne plus amical. Maisaussi et surtout donner libre cours à nosenvies de déco. Comme pour la mode, lestendances ne sont plus majoritaires maismultiples, foisonnantes, vintages et avant-gardistes, high ou slow techs. On picoredans les grands super marchés de la décoque sont les catalogues des marques

goûts et nos péchés mignons le plus natu-rellement du monde. C'est un peu commeune maison au grand cœur dessinée pouraccueillir tous les bonheurs possibles. Dansle Sud, on se souvient de la Treille Muscatede Colette, cette maisonnette pour laquelleelle craque en 1925, avec son jardin en fri-che qui descend jusqu'au bleu de la Baiedes Caroubiers. Pendant un an, elle en ferasa maison heureuse habitée de toutes lesfleurs et de tous les légumes qui convien-nent pour nourrir ses amis. On se souvientencore à Roquebrune-Cap Martin de lamodeste cabane de planches où Le Cor-busier venait se retrouver et passait l'ététorse nu, en short et espadrilles... C'était“son Château”, dans la plus simplissimeexpression qui soit ! Car peu importe l'es-pace, peu importe le style, unemaison n'estidyllique que si elle est joyeuse. Et, ce nesont pas les Marseillais de Sormiou ou du

Vallon des Auffes qui nous contrediront,eux les rois de l'univers lorsqu'ils se réu-nissent sans protocole pour une partie depêche dans leurs cabanons du dimanchegrands comme des mouchoirs de poche.Oui, plus que jamais aujourd'hui, on rêvetous de se recréer et de s'approprier ununivers refuge ! plus près de la nature, plusvrai, plus simple, plus personnel... un telle-ment beau repaire de bon vivre.

Maisons Côté OuestMaisons Côté EstViolaine de Saint Vaulry,directrice de la rédaction

Refuge idyllique : les mots résonnentcomme une envie de retour et une histoired’amour…“ S’accrocher à ses racines et rêver d’amouren même temps ” paradoxal ? Peut-être.Mais après tout qu’importe ! D’ailleurs n’estce pas ce que nous faisons tous – tout letemps – ? Aller fureter, explorer, découvrir,défricher… puis ramener, collecter, entas-ser, classer, ordonner nos trouvailles danscette antre qui nous sert d’appartement, demaison, de cabane au bord de l’eau… Là,enfin revenu au port, plus besoin de mas-que, de bluff. On peut enfin être soi mêmeet s’adonner à cet art si particulier qui s’ap-


Un regard singuliersur le Refuge Idyllique

Vivre Côté ParisMartine Duteil,rédactrice en chef

Qu’est ce que Le Refuge Idyllique ? Unsujet de bac philo, une idée fumeuse desociologues débridés, un concept nébu-leux de marketing expérimental, une vuede l’esprit de créatifs inspirés ? La réponseest multiple, universelle, éternelle. LeRefuge Idyllique c’est le point de départ, lasource, l’ancrage, le cœur. C’est l’endroitoù l’on naît, le lieu où l’on niche sa famille,l’atelier où l’on créait, l’espace de sesrêves. C’est une bulle affective stratégique,qui abrite aussi bien l’âme que le jardinsecret, la part d’ombre et de lumière. C’estici que tout s’écrit, l’histoire et l’avenir,l’imaginaire et le réel. C’est là que tout(re)commence : dans une chambre d’étu-diant, un nid d’amoureux sous les toits, unappartement haussmannien réinventé pourfamille en devenir, un loft avec terrassepour couple en quête d’espace, une mai-son fantasmée avec jardin… Le RefugeIdyllique, c’est avant tout un lieu de vierassurant. On y empile des références cul-turelles, des savoir-faire ancestraux, enmême temps que l’influence du hasard. Cepeut être des talents inconnus, et pourquoipas le regard de Willy Ronis, le trait deSempé, la griffe de Jean-Paul Gaultier, leslignes de force d’India Mahdavi, la signa-ture de Jean-Michel Wilmotte, sans oublier,nos figures de proue parisiennes avec laSeine, la tour Eiffel, l’Opéra… Autant derepères constitutifs de nos Refuges Idylli-ques. Tous ces souffles de ralliements sontaussi la sève de Côté Paris.

Maisons Côté SudFrançoise Lefébure,directrice de la rédactionet rédactrice en chef

Il est donneur de joie. Sans doute parcequ'il est né de nos rêves, le Refuge Idylliqueest un jardin secret où l'on peut cultiver nos

comme les sites de revente (type e-Bay).Grâce à la réalité augmentée, on peutmême placer ce nouveau petit canapé dansnotre salon avant de craquer. Et le chic duchic c’est d’investir dans une très bellepièce de design d’un grand nom ou d’unejeune pousse tout juste éditée. Ou encorede s’offrir un objet unique “made in près dechez nous” amoureusement travaillé par unartisan. Quand le dit objet est le fruit d’unerencontre entre un savoir faire ancestral etla créativité d’un designer d’aujourd’hui,cela devient un must signé Taillardat, Bac-carat, Laguiole, Hermès, la ChaiserieLandaise, etc. Autant d’initiatives encour-agées dans les pages de Maison Française.

Maison MagazineCatherine Salèsdirectrice de la rédaction

Le refuge idyllique est-il BBC (basse con-sommation ) ?Même si on n’est pas d’accord avec la lour-deur des normes qui voudraient faire denos maisons des bouteilles Thermos donton ne peut même plus ouvrir les fenêtres, iln’en reste pas moins vrai que l’habitat doittendre vers la sobriété énergétique. Sinon,le Refuge Idyllique deviendra une passoirequand la bise sera venue et l’énergie horsde prix. La maison bioclimatique reprend,tout en profitant des technologies récentes,les fondamentaux de bon sens (fenêtresorientées au sud, murs épais au nord, etc.)de l’architecture vernaculaire. À l’avenir, ellenous obéira au doigt et à l’œil via nossmartphones et sera pratiquement auto-nome. Coté déco, on privilégiera de plus enplus peintures, revêtements de sols etmême mobilier qui n’émettront plus aucunesubstance nocive (c’est vrai pour beaucoupde produits déjà sur le marché). Cette décoéco-friendly n’a rien d’austère ni de triste,au contraire, tous les designers et fabri-cants conçoivent aujourd’hui des produitsqui d’une façon ou d’une autre respectentl’environnement qu’ils soient faits de maté-riaux renouvelables, recyclés, recyclables,ou qu’ils n’aient simplement pas fait troisfois le tour de la terre avant d’atterrir dansnotre salon.

IDEATVanessa Chenaierédactrice en chef

Une oasis, un repaire, une terre d’asile. Latendance du Refuge Idyllique, c’est tout

CONTATS :e-mail : [email protected]

DIRECTION COMMERCIALE ERS /VALÉRIE SALOMON / 01 75 55 17 34DIRECTION COMMERCIALE PÔLE FEMMES /CHRISTINE ARNAUD / 01 75 55 16 51MAISON FRANÇAISE /VIRGINIE WOLFF / 01 75 55 16 89MAISONS CÔTÉ (SUD, EST, OUEST, PARIS) /DELPHINE TRIPODI / 01 75 55 16 17IDEAT /CÉCILE YASTCHENKOFF / 01 75 55 11 64MAISON MAGAZINE /DOMINIQUE LANEYRIE / 01 75 55 16 60MAISON MAGAZINE /CHRISTINE BOULLIER / 01 75 55 16 58RESPONSABLE PÔLE ÎLE-DE-FRANCE /CÉLINE BERGER / 01 75 55 16 54DIRECTION DE LA PUBLICITÉ INTERNATIONALE /CONSTANCE BUCAILLE / 01 75 55 16 49DIRECTRICE ADJOINTE RÉGIE WEB /MAUDE MENANT / 01 75 55 50 37DIRECTION LA FABRIQUE À IDÉES /GÉRALDINE PANGRAZZI / 01 75 55 17 47MARKETING /STÉPHANIE BERGER / 01 75 55 17 44

Photographies couverture :

Maison Magazine N°278 / Douglas Friedmann /

GMA / Basset images

Vivre Côté Paris N°14 / Jean-Marc Palisse

Maison Française N°549 / Le Boulicaut/ Pericchi-Draeger

Vivre Côté Sud N°124 / Frédéric Vasseur

Ont collaboré à ce numéro :

Jean-Emmanuel Cortade, directeur associé Iconoclaste

Didier Fitan, conception graphique

Laurence Bideau, fabrication

simplement la manifestation d’un retour àdes valeurs de bien-être domestique, lestyle en plus. C’est l’affirmation person-nelle d’un goût pour des matières noblesmais travaillées artisanalement, l’envie d’unmobi-lier qui raconte une histoire, qui seratantôt patiné par le temps (le vintage desannées 50 n’a jamais eu autant de succès)ou le témoin d’un génie créatif : lesmeubles de Charlotte Perriand, de JeanProuvé, de Charles et Ray Eames oud’Achille Casti-glioni ne sont-ils pas de-venus des icônes ? Qu’on l’appelle Neo-Folk ou Bobo chic, que l’on parle de Slowluxury ou de Newstalgie, cette aspirationau confort intelligent, racé, unique quel’on retrouve aussi bien à Brooklyn qu’àBuenos Aires, à Berlin comme à Paris, s’af-firme et séduit parce qu’elle permet à cha-cun de mêler savamment souvenirs devoyage et reliques d’enfance, trophées debrocantes ou trouvailles de promenadesurbaines, acquisitions de rêve chez lesgrands éditeurs, italiens ou français. Créerson propre style sans céder aux tentationsdes modes éphémères ou au total lookdésincarné, n’est-ce pas cela la vraiemodernité ?

Cotemaison.frSylvain Seyrigrédacteur en chef

L’ère du Refuge Idyllique est née. Enfin !Loin du tumulte ambiant, le besoin de seressourcer est une valeur montante. Plusque le “Travailler plus pour gagner plus.”Maison au ciel bleu, cabane au bout dumonde ou appartement haut perché sousles toits, ce refuge est ce nouvel abri oùl’on aime s’abandonner à l’envie de ralen-tir le rythme, de respirer, de méditer. Pourmieux épouser le fameux “lâcher prise”.Signe particulier de ce Refuge Idyllique : iln’a rien de négligé. Ici, l’intime est beaumais simple. S’il aime le design, c’est dudesign doux. S’il joue avec les couleurs, leblanc épuré gagne la partie. S’il est untissu, c’est le lin plus que le satin. Et s’ils’adonne encore à la société de consom-mation, la green attitude devient un leitmo-tiv. Vivre ensemble en harmonie. Le webdéco fourmille d’idées pour ce RefugeIdyllique. Sept jour sur sept, Cotemaison.frpropose de nouvelles idées. Une sourced’inspiration multimédia qui permet à cha-cun de créer son propre carnet de ten-dances et de donner vie à un RefugeIdyllique réel ou imaginaire.

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