Histoires fantastiques

51
1 Recueil de nouvelles Histoires Fantastiques EDITION LUCIEN DE HIRSCH - Classe 4emeB&C- Mme KIMOLIATIS © 2009

description

recueil de nouvelles Collège Lucien de Hirsch Classe de 4ème professeur E. KIMOLIATIS

Transcript of Histoires fantastiques

Page 1: Histoires fantastiques

1

Recueil de nouvelles

Histoires Fantastiques

EDITION LUCIEN DE HIRSCH - Classe 4emeB&C- Mme KIMOLIATIS

© 2009

Page 2: Histoires fantastiques

2

Page 3: Histoires fantastiques

3

La maison maudite Dahan Jérémy et Baloul Ruben

J’avais quitté le lycée le 27 Janvier 2009. Je venais de fêter mes dix huit ans et ce jour-là, j’emménageais dans une chambre de bonne à loyer modéré, mais je manquais d’argent. J’avais essayé plusieurs petits métiers, mais aucun ne me convenait. Mon père m’avait conseillé de poursuivre mes études, mais je ne pouvais pas les payer.

Un soir, je me promenais désespéré. En passant devant un commissariat de police, j’aperçus une affiche. Il était indiqué dessus l’adresse d’une propriété dont le possesseur avait été mystérieusement assassiné. Quiconque retrouverait le meurtrier toucherait une somme importante. Je pensai que cette récompense pourrait servir à financer mes études. Je décidai donc de me lancer dans cette enquête.

Le lendemain, je me rendis à cette adresse. La maison avait l’air d’un château lugubre. Les volets avaient été surement cassés et abimés par le meurtrier. La porte était dévissée et les fenêtres en mille morceaux. En pénétrant dans l’habitat, je découvris des lustres arrachés, des tableaux déchirés. J’entrai dans le salon où je découvris avec surprise une vingtaine de personnes ayant déjà commencé à enquêter. Je pénétrai à

Page 4: Histoires fantastiques

4

l’étage ; le parquet craquait, les lampes vacillaient. Je relevai des traces de pas au sol. Des gouttes de sang tachaient le vieux sol.

Cette nuit-là, je crus voir des ombres en forme d’êtres vivants se dessiner sur les murs de ma chambre. J’étais terrifié.

Le lendemain, je revins malgré tout au manoir. J’avais repris mon enquête et j’étais sur le point de découvrir un indice essentiel, quand un lustre me frôla et faillit me tuer. J’ouvris les volets pour voir clair, quand je réalisai que la lampe avait été sauvagement arrachée. Je pris peur, je me sentais angoissé. J’avais le sentiment d’être cloué sur place et j’avais la chair de poule à l’idée de mourir.

Les jours suivants, tout se passa normalement. J’avais conclu de mes recherches que le meurtre avait été commis par une personne si expérimentée que même un professionnel ne pourrait pas résoudre ce mystère. J’étais sur le point d’abandonner…

Quelques jours plus tard, je décidai d’y retourner. En arrivant sur le lieu de l’enquête, j’entrevis des gendarmes, des ambulanciers et des pompiers qui emmenaient un cadavre. Le meurtrier avait encore frappé. Je me renseignai auprès des gendarmes : c’était un jeune homme qui enquêtait tout comme moi et qui avait été tué en plein milieu de ses recherches. D’après des témoins, il avait été carbonisé sans laisser de traces de brûlures. Mon enquête n’en finissait pas, les meurtres se succédaient hebdomadairement mais malgré tout je continuerais

Page 5: Histoires fantastiques

5

à enquêter car c’était ma seule chance de gagner de l’argent ! Après tout, j’étais le seul à oser essayer de résoudre cette énigme. J’étais persuadé que tous ces hommes avaient été assassinés par une même personne.

Ce même jour, en entrant dans la chambre principale, la cheminée s’enflamma et le feu se propagea en brûlant les rideaux. Bientôt la plus grande partie du manoir se transforma en un brasier géant. Je parvins à sortir de cette demeure avant qu’elle ne s’écroule derrière moi.

Personne ne connut jamais la cause de cet incendie, ni de quelle façon toutes ces personnes avaient été assassinées. L’enquête fut classée faute de preuves et le mystère resta entier.

Page 6: Histoires fantastiques

6

Page 7: Histoires fantastiques

7

Page 8: Histoires fantastiques

8

Le directeur

Yona TORDJMANE, Samuel BENGUIGUI, David BENHAMOU.

Jack et François se connaissaient depuis leur plus jeune âge. En revenant d’une excursion à la campagne, par le plus grand hasard, ils passèrent à côté de leur ancien internat. Et ils se remémorèrent de nombreux souvenirs :

<<- Te rappelles-tu quand Mme Bermutier nous renvoyait tout le temps de son cours de math ?, demanda Jack.

- Oui bien sûr, et quand on s’amusait à jeter des craies, s’exclama François.

- Nous étions de vrais pitres avant !

- Oui, mais cet internat me manque quand même. Nous avons surement passé nos plus belles années là-bas !, lança François.

- C’est vrai, à part cette fameuse année de 1979, qui était la pire de ma vie, avoua Jack.

- Mais je ne m’en souviens pas, qu’est-ce qui s’était passé ?, questionna François.

Page 9: Histoires fantastiques

9

- Je comprends pourquoi tu ne te la rappelles pas, énonça Jack. C’est cette année où tes parents t’avaient enlevé de l’internat.

- Ah oui, mais raconte-moi cette année qui t’a tellement terrifié !

A l’invitation de son ami, Jack se mit à raconter les étranges événements qui avaient marqué son enfance :

« C’était l’année de 1979 qu’un nouveau directeur fit son apparition à l’école, sans que l’on sache ce que l’ancien directeur était devenu. Le nouveau était squelettique avec un visage bouffi, au teint blême, aux cheveux rares et fins. Il avait un nez écrasé, et un menton fortement en galoche ; mais le plus effrayant était ses yeux qui laissaient passer un regard méchant et hypocrite. Ses lèvres toutes pincées émanaient la colère. Quand il passait dans les couloirs, tout le monde reculait devant lui. Mais la chose la plus étrange chez lui était que quand il passait sous les lampadaires, les ampoules clignotaient, alors qu’elles retrouvaient leur éclat normal, quand il s’en écartait.

Un jour, on le vit passer devant un miroir mais sans voir son reflet. C’était surprenant ! En plus, nous ne comprenions pas pourquoi l’ancien directeur était parti. Nous nous le demandions tous, cela nous intriguait.

Page 10: Histoires fantastiques

10

Un soir nous allâmes voir le directeur. Nous avions tous très peur. Nous nous arrêtâmes devant la porte avec appréhension. Un de mes camarades se décida et toqua à la porte. Le directeur ne répondit pas. Pendant environ trois ou quatre jours nous essayions en vain. A notre plus grande surprise, le directeur vint nous chercher en plein cour de mathématiques. Il nous conduisit dans son bureau. Tout était sombre. Il nous demanda ce que nous voulions. Alors un volontaire lui demanda pourquoi il y avait eu un changement de directeur. Pauvre Luc ! Il tremblait comme une feuille ! Mais le directeur ne nous répondit pas. Il nous pria tout simplement de sortir de son bureau. Quel comportement étrange ! Cette attitude n’a fait qu’accroître notre curiosité.

Quand il faisait beau, on ne le voyait pas, vraiment nulle part. Je compris alors qu’il avait un problème avec la clarté du jour. Je décidai donc de faire ma petite enquête personnelle. Un lundi matin, le soleil se leva avec une grande splendeur. Alors dès que je fus prêt, je me mis à chercher le directeur. Il était dans son bureau, assis sur son fauteuil noir qui paraissait très confortable, les volets des fenêtres fermés. Cela donnait à la pièce encore plus de froideur. Je me mis derrière la porte et j’attendis qu’il sorte pour pouvoir le suivre.

Une demi-heure plus tard il sortit de son bureau avec des lunettes noires, mais on pouvait distinguer ses yeux grâce au reflet du soleil sur les verres. Il se rendit dans la cuisine. Puis je le vis ouvrir une trappe qui se trouvait dans le sous-sol de la

Page 11: Histoires fantastiques

11

cuisine. J’attendis qu’il ait descendu pour pouvoir l’observer. Je ne sais pas pourquoi, mais il laissa la trappe ouverte. On pouvait alors voir une petite pièce dans laquelle une vieille ampoule ne cessait de clignoter. Mais il y avait aussi une chaise en bois et un bureau sur lequel était posée une bible bleue avec une croix en or. Il prit la bible en question, plaça la croix autour de son cou et se mit à lire à voix haute quelque passage sacré.

Le voyant fermer sa bible et reposant sa croix, je reculai, mais sans le faire exprès, je fis tomber un objet en verre qui se brisa. Il se dirigea vers ma cachette, mais comme la fenêtre de la cuisine était grande ouverte, il dut croire que c’était un coup de vent qui avait fait tomber ce verre. Quel soulagement ! Il repartit dans son bureau en protégeant toujours ses yeux. Je ne savais pas ce qu’il avait bien pu faire dans cette pièce, enfermé dans le noir. Je ne voulais pas y songer car j’avoue que cela me donnait la chaire de poule. Je rejoignis ma classe en inventant une excuse au professeur pour ne pas me faire punir.

Pendant quelques nuits, je n’arrivais pas à bien dormir, car j’avais encore toutes ces étranges images dans ma tête.

Un soir de juillet, juste avant la fin de l’année, je me levai en pleine nuit et allai à la cuisine tout en douceur pour ne pas réveiller les autres, tout en évitant Mme Bermutier et le directeur qui étaient de garde cette nuit-là. A l’aide de ma lampe torche, je descendis les escaliers jusqu’au sous sol où se trouvait la trappe. Alors je m’approchai avec beaucoup

Page 12: Histoires fantastiques

12

d’appréhension, car j’avais de plus en plus peur de ce qu’il y avait au fond de cette petite pièce sombre.

Je me baissai, posai ma lampe torche, ouvris la trappe et descendis très lentement. Les meubles que j’avais distingués la dernière fois étaient toujours à la même place, mais au fond il y avait un lit en bois avec un matelas assez épais et plusieurs couvertures. Dans ces couvertures, il y avait une silhouette que je ne voyais pas bien, parce que j’étais encore assez loin du lit. J’avançai à pas de mouche ayant de plus en plus peur. Je compris que c’était un corps. Je le vis respirer ! Mais quelle surprise ! A ma plus grande stupéfaction, je reconnus notre ancien directeur. A ce même instant, j’entendis du bruit dans les escaliers, donc je me précipitai sous le lit. J’aperçus le directeur qui s’approcha du lit, posa sa main sur l’ancien directeur et récita des phrases en une langue totalement étrangère. Mon cœur battait de plus en plus vite. Soudain, le directeur s’arrêta net et commença à me parler: « Est-ce toi Jack ? Je sais que c’est toi car depuis le début je sens que tu essayes de découvrir qui je suis. Alors écoute-moi bien mon garçon, tu n’aurais jamais dû te mêler à cette affaire. A présent, je vais maudire ton âme… »

Je ne sais pas ce qui se passa ensuite. Je perdis connaissance. Quand je recouvris mes sens, l’ancien directeur veillait sur moi, alors que le nouveau avait disparu. Je n’ai jamais eu la moindre explication sur ces faits qui paraissent surnaturels », conclua Jack.

Page 13: Histoires fantastiques

13

Un diamant maléfique

Deborah SLAMA, Nigel SITBON, Yakir Fenton.

Afin d’augmenter ses frais annuels, le docteur Katz avait l’habitude de se rendre à un congrès de psychiatre qui se tenait tout les mois d’Août à Genève, en Suisse. Cette année-là, il y avait dans la salle un médecin d’une grande éminence, le docteur Strouganof. Des médecins étaient venus des quatre coins du monde expressément pour l’écouter. Pendant plusieurs heures, Monsieur Katz écoutait avec ennui, tout en contemplant admirativement cet homme à l’élocution quasi parfaite, dont le charisme semblait faire plus d’effet que les données scientifiques dont il parlait sans s’arrêter. C’est du moins ce que le docteur Katz se disait, alors qu’il se laissa emporter à ses rêveries de golf, se demandant comment il pouvait améliorer son swing afin de diminuer son handicap.

La fin du congrès marquait l’heure du cocktail, moment favori du docteur Katz. Les confrères se ruèrent sur Strouganof, le verre de champagne à la main, car le cocktail c’était aussi le moment où chacun se pavanait en racontant les histoires extraordinaires qu’il avait vécues dans sa petite carrière. Quand quelqu'un se tourna vers le docteur Katz pour lui demander son expérience de l’année, il toussota et son petit visage rond se mit à rougir. Il réfléchit puis commença :

« -j’ai eu un cas intéressant de schizophrénie, il y a quelques années, quelque chose de vraiment étrange.

Page 14: Histoires fantastiques

14

J’avais une patiente, une femme tout à fait normale qui, un jour alors qu’elle longeait la rivière pour rentrer chez elle, trouva un petit diamant ; ravie, elle le mit dans son sac et aussitôt parvenue à la maison, elle le cacha dans un tiroir qu’elle tenait secret. Mais quand elle se retourna, elle vit son chat qui gisait devant elle, foudroyé par la mort. Tout en pleurant, elle prit le petit animal inerte dans ses bras et le serra fort contre elle. Choquée et abattue par l’événement, elle s’endormit. Ce fut alors qu’elle fit un cauchemar sur le diamant. Elle se réveilla en sursaut et vit son chat qui dormait tranquillement à ses côtés, tout en émettant un léger ronronnement.

Elle se leva d’un bond et courut vers le tiroir où elle avait rangé le diamant, afin de s’en débarrasser, mais à sa grande surprise, il n’était plus là. Elle le chercha partout, frénétiquement mais en vain, car il avait disparu. C’est alors qu’elle aperçut dans le fond du tiroir, à l’endroit où elle avait déposé la pierre, des taches de sang qui apparaissaient et disparaissaient aussitôt. Puis elle vit l’image du diamant s’imprimer comme une photo ; et soudain, sous la forme d’un spectre, la mort se mit à lui parler. Elle lui annonça :

« -Je te hanterai jusqu'à ta mort très prochaine, c’est moi qui ai envoyé le diamant, venir te chercher.

-Mais la mort ne parle, ne vous inquiétée pas tout va bien se passer, nous allons se débarrasser de ce diamant. »

C’est à partir de ce moment-là qu’elle perdit tout contact avec la réalité.

Elle décida de se faire soigner chez moi et mourut quelques années plus tard à l’hôpital psychiatrique de Vinatier, hantée par l’image de la mort et du diamant. Le plus étrange c’est que l’autopsie

Page 15: Histoires fantastiques

15

révéla qu’elle était morte parce que son estomac avait été percé par quelque chose de saillant comme un diamant », dit-il enfin.

Les confrères restèrent bouche bée un moment, leur verre de champagne à la main. Quand le docteur Katz disparut, la salle retrouva son animation.

Ce soir- là il faisait froid et il pleuvait des cordes dans les rues de Genève. On aurait dit que le vent descendait directement des glaciers du Mont Blanc alors qu’on aurait été en plein mois d’Août. Le docteur Strouganof semblait pressé de retrouver sa chambre d’hôtel au « Beau Rivage ». Mais la nuit était de plus en plus obscure. Soudain tous les lampadaires et les lumières de la ville s’éteignirent. Pris de panique, Strouganof se mit à accélérer le pas, à courir. Mais éclairé uniquement par la lune, il ne voyait plus où il posait ses grands pieds. Dans un mouvement de maladresse, il trébucha sur le bord d’un trottoir, et du haut de ses un mètre quatre vingt dix, tomba comme un golem, la tête en avant qui vint se fracasser contre le lampadaire dans un grand vacarme. Un hurlement retentit dans les rues de Genève, mais plus personne n’était là.

Strouganof sentait ses paupières lourdes comme du plomb. Il eut du mal à entrouvrir les yeux car c’était la pleine lune qui semblait l’aveugler ou plutôt l’éblouir. Alors qu’il ne sentait plus ses membres, sa tête se gisait dans une flaque d’eau qui dessinait la carte géographique des Etats-Unis. Quand il reprit enfin conscience, là, au bout de son nez, trônait un gros caillou, gros comme une pomme qui scintillait de ses milles facettes…

Page 16: Histoires fantastiques

16

Page 17: Histoires fantastiques

17

Page 18: Histoires fantastiques

18

Page 19: Histoires fantastiques

19

Du sang dans la mémoire.

Deborah Madar, Anaelle Nabet, Yoel Benabou

L’hôpital psychiatrique était un endroit paisible. James y avait trouvé la sérénité. A l’heure du déjeuner, il avait l’habitude de retrouver son ami pour discuter. Ce jour-là, comme d’habitude, son ami l’attendait déjà à table :

« - Ah ! Enfin te voila ! Où étais-tu ?, demanda-t-il.

- Dans ma chambre, répondit tristement James. - Quelque chose ne va pas ? - Si… enfin non, rectifia James. Après quelques secondes d’hésitation, il commença :

- J’ai une histoire enfouie au fond de moi depuis longtemps. Voilà, il y a dix ans, je venais d’aménager dans une nouvelle ville avec ma femme. Tout était merveilleux. On avait une superbe villa et une grande piscine. On possédait tout ce qu’on désirait et notre vie était fantastique. Nous rencontrâmes de bons voisins et tout le monde semblait nous apprécier. J’avais vite trouvé un bon travail pas loin de la ville.

Mais un jour, de retour du travail, la porte d’entrée était entre-ouverte. Je la poussai. J’appelai ma femme. Personne ne répondit. Je la cherchai dans le jardin. Personne. J’essayai dans le salon, dans la cuisine, rien. Elle n’était nulle part. Je pris mon portable pour l’appeler.

Page 20: Histoires fantastiques

20

Je l’entendis sonner au premier étage de notre villa. Je décidai de monter aux étages, avec l’espoir de la retrouver.

J’avançai vers l’escalier quand soudain, un bruit attira mon attention. Je me retournai et je vis quelques gouttes rouges qui coulaient sur le sol. Je pris peur. Je courus vite à l’étage. Et je vis… je vis…

- Quoi ?, demanda son ami. - La tête de ma femme posée sur une marche d’escalier,

répondit James en pleurant. - Quelle horreur ! Et après ? - Après je remontai et retrouvai plusieurs parties de son corps

un peu partout dans la maison. Des objets volaient, la télé s’éteignait et se rallumait, des portes claquaient, s’ouvraient et se refermaient, des ombres me suivaient. J’avais peur, froid, je sentis une main m’attraper, le vent me donnait de légers frissons, j’étais effrayé, apeuré, je ne savais quoi faire. J’étais tétanisé. Et le pire dans tout cela, c’est que je vis quelque chose d’inimaginable : quand je descendis dans la cave, je trébuchai sur quelque chose. Je me penchai et je vis… une main. Horreur ! Je reconnus notre alliance sur l’annulaire. Plus bas, je vis une paire de menotte attachant l’autre main de ma femme et la main d’un homme.

- Et après ? - Je m’évanouis et on me transporta à l’hôpital. Je n’avais

aucune blessure physique mais j’avais complètement perdu la raison. Puis, on me transféra dans cet hôpital psychiatrique. Cela fait dix ans aujourd’hui. La police n’a toujours pas retrouvé l’assassin. C’est un mystère… Tu m’écoutes ?

L’ami ne répondit plus…

- Quelque chose ne va pas ?, demanda James. - Tu voudrais peut-être savoir pourquoi je suis dans cet hôpital

psychiatrique moi aussi ?, questionna son camarade de chambre.

Page 21: Histoires fantastiques

21

- Oui avec plaisir, répondit James. - Eh bien, moi aussi je suis fou. Car en réalité, l’assassin dont tu

parles, c’est moi, dit-il tout en montrant son bras où il manquait sa main…

Page 22: Histoires fantastiques

22

Page 23: Histoires fantastiques

23

L’incroyable don

Celine COHEN, Orna BENSAMOUN, Noam BERCHECHAT.

Je me présente. Je m’appelle Alison Sanchez et je vais vous raconter mon histoire.

Tout commença peu de temps après la mort de ma meilleure amie. Un jour, en plein cours de français, je vis une lueur blanche près du tableau, derrière le professeur. Peu à peu celle-ci s’approchait de moi ;c’était l’esprit de la défunte. Cela me paraissait peu étrange car ce n’était pas la première fois qu’une telle situation se produisait. Bien au contraire, l’apparition d’esprit était assez fréquente cette époque-là, et je ne connaissais pas encore la raison ni le sens de ces apparitions. Alors je me mis à dialoguer avec elle.

Le professeur me voyant parler, sans comprendre à qui je pouvais m’adresser, me renvoya chez moi. Ma grand-mère m’y attendait, et m’expliqua que je détenais un don héréditaire. Mon devoir était d’aider les esprits à résoudre leurs problèmes sur terre afin qu’ils puissent passer de l’autre côté.

Lorsque j’appris cela, je restai abasourdie, stupéfaite. Remarquant mon attitude, ma grand-mère décida de me raconter une histoire qu’elle même avait vécue :

Page 24: Histoires fantastiques

24

« -J’avais une vingtaine d’années, c’était ma première expérience. Un jour, pendant que je dormais, je sentis un courant d’air du côté de la fenêtre. Je constatai avec stupeur qu’elle n’était pas ouverte. Que se passait-il ?

Je retournai me coucher, et j’entendis le sol de ma chambre craquer comme si quelqu’un se trouvait dans la même pièce que moi. Je me retournai et vis les rideaux de ma chambre bouger. Je commençai à paniquer. Je me levai de nouveau, lorsque je sentis un souffle me chauffer la nuque, comme si une personne se trouvait derrière moi. Je me retournai, alors qu’un frisson me parcourait.

J’allais me rincer le visage, histoire de me calmer. À l’instant où je me regardais dans le miroir, j’aperçus un spectre derrière moi qui me dévisageait. Je sursautai de peur. Ses lèvres bougeaient comme s’il essayait de me parler, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Il essayait de me transmettre un message. Je m’assis calmement sur mon lit et repris mes esprits. Je l’appelai, il réapparut puis disparut à nouveau. Je tournais en rond dans la pièce, en espérant comprendre ce que cette personne cherchait, ce qu’elle attendait de moi et ce que je pouvais faire pour elle. Je tentai une fois de plus de l’appeler :

« - Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? », l’interrogeai-je.

Page 25: Histoires fantastiques

25

À ce moment-là, je sentis une main glacée sur mon épaule. Je me retournai, mais rien ! Elle avait de nouveau disparu. Mais elle réapparut au seuil de la porte de ma chambre. J’étais terrifiée et je ne savais toujours pas qui elle était. Mais, cet instant-là, cette dernière marmonna :

« - Tout est de ma faute ! Je ne voulais pas, je vous jure, je ne voulais pas ! »

À présent, je la distinguais clairement. Elle portait une blouse d’hôpital, sa tête était à moitié dégarnie, et dans ses mains, je pouvais voir les cheveux qu’elle avait pu arracher. Je rétorquai :

« - Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entré ? »

Alors je m’approchai d’elle et tentai de lui parler. Mais elle ne cessait de répéter d’une voie sourde :

« - Je ne voulais pas ! Tout est de ma faute !

- Expliquez-moi je vous prie, dites-moi ce qui vous est arrivé. Je pourrais peut-être vous être utile !

- Je vous dis que tout est de ma faute, je ne voulais pas le faire !

- Mais qu’est-ce que vous ne vouliez pas faire ?

- Mon fils ! Je l’ai abandonné ! »

Page 26: Histoires fantastiques

26

Je tentai d’attraper sa main, afin de la rassurer et m’aperçus qu’elle transperçait la mienne. Je compris alors qu’elle n’était plus de ce monde. J’essayais de lui montrer qu’elle pouvait être confiante et qu’elle n’avait aucun souci à se faire.

À première vue, cette femme était morte dans un hôpital, son bracelet indiquait qu’elle venait du grand hôpital de la ville . Son apparence montrait que sa mort était due à un cancer. Maintenant j’en savais un peu plus sur elle. Je n’hésitai pas à me rendre sur place afin d’approfondir mes recherches. Une fois à l’hôpital, j’interpellai la dame qui se trouvait à l’accueil et l’interrogeai. Mais l’obligation du secret médical ne lui permettait pas de répondre à mes questions.

J’attendis qu’elle s’absente avant de pouvoir disposer les informations pour lesquelles je m’étais déplacée. Quand elle partit, je m’installai à son bureau et me dépêchai de fouiner dans les dossiers de l’établissement. Je savais à présent qu’elle s’appelait Jessica Walker et qu’elle avait précisément quarante-cinq ans. Et le document stipulait qu’elle avait un fils nommé Zacharie âgé d’environ dix-sept ans, qui avait été placé dans un foyer d’accueil, quatre ans auparavant. De même le dossier de Jessica précisait que sa maladie avait également débuté, au même moment.

Je commençais enfin à comprendre pourquoi elle avait répété incessamment que tout était de sa faute. Je me rendis chez moi, allai consulter mon ordinateur pour avoir plus

Page 27: Histoires fantastiques

27

d’information sur le jeune homme. Soudain je sentis une présence près de moi. C’était Jessica ! Elle fixait l’écran de l’ordinateur. Alors je me retournai et vis une photographie de ce fameux Zacharie Walker. La ressemblance entre lui et sa mère était étonnante.

D’une voix douce, Jessica se mit à me raconter son histoire :

« - Il y a quatre ans de cela, j’appris que j‘étais atteinte d’un cancer. A la suite de cette nouvelle, je ne sortais plus, je restais enfermé chez moi. J’avais peur, je ne voulais pas que mon fils me voie mourir. Alors je pris une des décisions les plus importantes de ma vie, faire adopter mon fils par une famille qui ne pouvait pas avoir d’enfant. Une fois cette chose faite , je me laissai mourir toute seule.

- C’est pour cela que je peux vous voir. Mon devoir est de vous permettre de revoir votre fils une dernière fois. Pour que votre âme soit en paix. » Je fis des recherches pour savoir où résidait la famille à qui Jessica avait confié son fils. Au bout de plusieurs heures, je trouvai enfin l’adresse, et m’y rendis aussitôt. Arrivée là-bas, je fus accueillie par une dame d’une quarantaine d’années. Je lui demandai si Zacharie était bien là, et si je pouvais lui parler. Elle me posa des questions sur la raison de ma venue et je lui racontai la vérité. Zacharie arriva : « - Bonjour Zacharie, je m’appelle Alison. J’ai le pouvoir de parler aux esprits de personnes disparues et, en ce moment, ta mère biologique est avec moi. Le fait qu’elle t’ait abandonné ne lui permet pas d’être en paix et de rejoindre un autre monde. Elle voudrait s’excuser de t’avoir laissé.

Page 28: Histoires fantastiques

28

- Alison , j’ai du mal à y croire, répondit Zacharie. Mais si elle est vraiment là, dites-lui que je ne lui en veux pas et que je la comprends. Je l’aime et je pense à elle tous les jours et je la supplie de partir en paix.

- Merci Zacharie. Ta mère est prête de rejoindre la lumière. Elle me dit de te dire qu’elle t’aime. » Jessica retrouva la paix et réussit à rejoindre le nouveau monde qui l’attendait.

Page 29: Histoires fantastiques

29

Page 30: Histoires fantastiques

30

Une soirée pas comme les autres

Amar Jennifer, Journo Salome, Benisti Eytan

Lundi matin, tout le monde était déjà arrivé à l’école, à part Serena. Claire était inquiète. Elle l’avait cherchée partout, mais elle ne l’avait pas trouvée. Quand elle aperçut ses copines, elle se précipita pour aller voir si Serena n’était pas avec elles mais sans succès. Il était huit heures trente passées, et elle n’ était toujours pas là. Les cours allaient bientôt commencer. Claire, de plus en plus angoissée, pâlit. Salomé une de ses copines, lui dit alors :

« - Mais qu’est-ce qui t’arrive Claire ?

- Serena n’est toujours pas arrivée et ça m’inquiète, dit Claire. - Elle est peut-être malade, rassura Salomé. - Je ne pense pas, car pas plus tard qu’hier, j’étais chez elle, et

elle allait très bien ! - Ecoute Claire, explique- nous ce que tu penses, parce que nous

ne voyons vraiment pas où tu veux en venir. »

Après un long moment de réflexion, Claire se mit à raconter l’étrange histoire de cette fameuse nuit chez Serena.

« - Serena m’avait invitée à passer la nuit chez elle Samedi soir. J’étais arrivée vers vingt heures. Ce soir-là, ses parents étaient conviés à un bal de charité. Nous étions donc seules dans cette

Page 31: Histoires fantastiques

31

nouvelle maison, étant donné qu’elle venait d’y emménager. Nous étions allongées sur le canapé, tout juste déballé, en regardant la télévision. Une fois lassées de cette occupation, je partis sur l’ordinateur, tandis que Serena cherchait son chat pour le caresser. Dix minutes plus tard, elle ne l’avait toujours pas trouvé. La maison était pourtant petite.

Tout d’un coup, les lumières s’éteignirent. Serena prit peur et cria. Le parquet et les boiseries de son lit craquèrent, comme si nous étions dans un film d’horreur. Une fenêtre s’ouvrit sans que personne ne s’en charge, et un vent siffla. Toutes les lumières se rallumèrent d’un seul coup, puis nous vîmes des ombres fuyantes se dessinant dans le vide, avançant dans la direction du salon. Elles disparaissaient au fur et à mesure qu’elles avançaient. J’étais choquée, tétanisée. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Serena était désemparée et apeurée, comme si elle avait quelque chose à voir avec ces ombres.

Tandis que les ombres avaient entièrement disparu, moi et Serena restions debout, sans bouger, encore choquées de cela. Je brisai le silence en demandant ce qui s’était passé. Elle ne me répondit pas et restait figée. Au bout d’une minute je m’impatientais, puis elle se décida à bouger en me faisant un signe de la tête, comme pour m’assurer que tout allait bien. Elle alla dans sa chambre, s’allongea dans son lit et ferma les yeux. Je compris donc que notre soirée était finie et qu’il fallait aller se coucher. Je mis beaucoup de temps à m’endormir. Je m’assoupis un moment, quand un bruit venant de la cuisine me réveilla brusquement. Je me levai pour aller voir ce que c’était, quand une silhouette apparut dans l’encadrement de la porte. Quand elle me vit, elle disparut dans l’obscurité. Au début, je pensais avoir eu une hallucination. Je me ressaisis et allai dans mon lit. Cette soirée n’était vraiment pas comme les autres.

Page 32: Histoires fantastiques

32

Le lendemain, je n’attendais pas que Serena se réveille pour m’en aller chez moi. Une fois arrivée, je sus que Serena ne m’avait pas appelée ; c’était très bizarre car habituellement elle m’appelait tous les soirs. Je pensais qu’elle était sortie et donc ne m’en faisais pas pour elle. Ce n’est qu’une fois à l’école, ne l’ayant pas vue, que je compris que son absence avait un rapport avec ces ombres. Et que celles-ci étaient responsables de sa disparition.

- Je comprends maintenant ton inquiétude pour elle ! C’est tellement étrange, s’exclama Jennifer, entourée de ses copines. Elle paraissait choquée.

- Je me fais vraiment du souci pour elle. Je n’ose pas imaginer ce qui a pu lui arriver quant je suis partie » murmura Claire.

Puis la cloche sonna, et les jeunes filles s’en allèrent en cours, avec l’inquiétude sur la conscience.

Page 33: Histoires fantastiques

33

Page 34: Histoires fantastiques

34

Le vase maudit

TEBOUL David, BERDAH Rébecca, GUILI Sacha

6 octobre :

Enfin ! Je fus arrivé dans la ville de Brighton à deux heures dix. Je me rendis avec précipitation au Little Hôtel pour poser mes bagages. J’étais tout excité. J’allais avoir la dernière pièce de ma collection.

J’entrai dans la salle de vente aux enchères, où je pris place rapidement. L’objet que je voulais acquérir n’avait pas été encore mis en vente. OUF !!! Quand ce fut le cas, j’arrivai à renchérir une personne plus fortunée que moi. Merci Bon Dieu, je réussis à l’obtenir. HA, HA, HA !!! Puis je retournai dans mon hôtel pour écrire.

7 octobre :

Mince !!! Où est mon billet d’avion ? Je ne le retrouve plus. Ah ! Quel malheur ! Je ne sais pas quoi faire ! Je vais descendre à la réception pour trouver une solution et au pire des cas, rallonger mon séjour de quelques jours. En tout cas, le temps de trouver une solution avec ma compagnie aérienne.

Page 35: Histoires fantastiques

35

8 octobre :

Toutes les lignes sont coupées, je ne sais pour quelle raison. De ce fait, en attendant que je trouve une solution pour rentrer chez moi, j’ai été dans l’obligation de rallonger mon séjour d’une semaine. Je ne sais comment faire, je suis perdu. Que dois-je faire mon Dieu ?

11 octobre :

Pendant les jours où je n’ai pas écrit, des choses étranges se sont produites dans cette ville. Les lignes ne sont toujours pas rétablies, donc je n’ai pas pu arranger mon problème d’avion et je suis sorti pour me promener. Les gens se conduisent de manière inhabituelle. On dirait des zombies. Que faire ? J’ai peur !!! Mon Dieu, aide-moi je t’en prie !!!

12 octobre :

Aujourd’hui, je ne sais que faire. Des choses étranges, je dirais même des choses stupéfiantes m’arrivent à propos du vase. Comme ce qui s’est passé à 8h30. Je me rappelle de l’heure car c’est à cette heure que je me réveille. Le vase était au milieu de mon lit et tout autour, il y avait du sang, des litres de sang. Je suis parti chercher le réceptionniste pour qu’il voie ce qu’il y avait et qu’il contacte les autorités, mais lorsqu’il est arrivé dans ma chambre, le vase était à sa place, mon lit était fait et le sang avait disparu. JE SUIS FOU !

Page 36: Histoires fantastiques

36

13 octobre :

Toujours sous le choc de ce qui m’est arrivé hier matin, j’inspecte le vase et je remarque une forme, on dirait un visage. Ce visage est perturbant, il me fixe où que je sois dans la pièce. Tout autour de ce visage, on peut voir des formes étranges, peut-être une langue inconnue jusqu’à ce jour. L’ai-je découverte ? Peut-être mon acquisition me fera-t-elle connaître du grand public ? En tout cas, je l’espère.

19 octobre :

Je suis allé dans la salle de réception où l’hôtel organisait un bal. Je me suis mis sur mon trente et un. Arrivé au bal, je me suis attablé à côté d’une charmante demoiselle. Je l’ai invitée à danser, mais dès que j’ai fermé les yeux au son de la musique, je me suis vu en train de tenir la main d’un squelette. Tous les autres danseurs sont devenus des squelettes qui dansaient tous autour du vase. C’était affreux. J’ai lâché la main du squelette et je me suis mis à courir vers la sortie de secours, et je me suis retrouvé en dehors de l’hôtel, dans la nuit. Je suis revenu dans ma chambre et j’ai dormi. Le lendemain j’ai demandé au réceptionniste si quelqu’un s’était plaint à propos du bal, mais il m’a répondu « non ». Je n’ai pas osé lui faire part de ce que j’avais vu la veille, car il m’aurait pris pour un fou. Même moi, je n’arrivais pas à y croire.

Page 37: Histoires fantastiques

37

21 octobre :

Je n’en peux plus de tout ce qui m’arrive ces derniers temps. Alors j’ai décidé d’aller voir un médium. Il a regardé dans sa boule magique, et toutes les bougies qui nous entouraient se sont éteintes. Elle m’a fait sortir de sa maison en vitesse sans me prendre d’argent mais en me criant dessus. Elle m’a demandé de ne plus revenir et m’a dit que j’étais maudit !

22 octobre :

Stop ! Je n’en peux plus de ces malheurs qui m’arrivent encore ! Par exemple, ce matin, en sortant de l’hôtel, la police m’a contrôlé. En montrant mon passeport, ma photo avait changé : ce n’était plus mon visage, mais celui qui était dessiné sur le vase. J’ai été arrêté et emmené au poste de police de la ville, et j’ai dormi au commissariat le temps que l’on vérifie mon identité. Pendant que j’étais en cellule, j’ai bien réfléchi et ai conclu que c’était la faute du vase. Revenu à l’hôtel, j’ai pris le vase et l’ai cassé : une lumière blanche est apparue. J’espère que tout est fini, et que tous mes ennuis ont pris fin.

2 Novembre :

C’est décidé, j’arrête d’être collectionneur, c’est mieux comme ça…

Page 38: Histoires fantastiques

38

Page 39: Histoires fantastiques

39

Le cauchemar

Déborah Sayada – Eytan Hazout – Lauren Assor

Emilie habitait à Miami avec sa grand-mère. C’était une jeune fille timide et réservée. Depuis la mort de ses parents, un an avant, Emilie n’adressait la parole à personne et n’exprimait pas ses sentiments. Elle se sentait abandonnée, délaissée. Mais lorsqu’elle se sentait seule, elle avait l’impression que sa mère la regardait, qu’elle était juste là, à côté d’elle. Alors, elle restait là, dans son coin, à regarder dans le vide.

Sa grand-mère, elle, se sentait désemparée et elle ne savait pas quoi faire pour redonner à sa petite-fille adorée le goût de la vie. Elle l’entendait souvent pleurer la nuit, mais elle n’osait pas aller la voir car elle savait qu’au fond elle-même, elle ressentait la même chose qu’Emilie : le manque d’une personne chère. Il y avait des jours où Emilie ne se sentait pas assez bien pour aller à l’école. Alors sa grand-mère la laissait à la maison et elle partait faire des courses.

Ce jour-là, Emilie ne se sentait pas bien et n’alla pas à l’école. En revenant des courses, sa grand-mère la trouva en train de regarder l’album de ses parents. Emilie pleurait mais continuait quand même à regarder les photos. Sa grand-mère s’assit à côté d’elle et Emilie se mit à lui raconter ce qu’elle avait sur le cœur.

Page 40: Histoires fantastiques

40

« C’était au mois de novembre, nous venions de déménager à Horrorcountry. Notre maison était grande, sombre et insalubre. On aurait dit un vieux manoir. Mais je ne me plaignais pas. Je savais que mes parents avaient économisé pendant dix ans pour acheter cette maison. La situation professionnelle de mon père était précaire. Il était ouvrier dans une usine qui menaçait de fermer. Ma mère travaillait elle aussi, elle était femme de ménage, chez les Lonville, qui ne lui donnaient pas assez d’argent. Mon père m’avait promis qu’en déménageant il aurait un meilleur travail et qu’il pourrait nous amener l’année d’après en vacances. Mais le temps passait et notre vie ne s’améliorait pas.

Lors de mon premier jour d’école, je n’arrivai pas à m’intégrer et on me surnomma Horribella. Au fur et à mesure que les jours passaient, je me sentais de plus en plus mal et je n’arrêtais pas de faire des cauchemars. Lors de mon premier cauchemar, je vis ma mère s’amputer le doigt et s’évanouir puis je me réveillai. Le lendemain, ma vision se réalisa. On emmena ma mère à l’hôpital.

Peu de temps après cela, des choses bizarres arrivèrent. Je voyais des meubles bouger, des chaises voler. Lorsque j’arrivais dans la salle de bain, des écritures apparaissaient sur le miroir, comme si on voulait me dire quelque chose. Mais ce n’était pas tout ; j’entendais des bruits étranges derrière moi et lorsque je me retournais, il n’y avait personne.

Quand je le racontais à mes parents, ils me disaient d’aller me coucher, que j’étais très fatiguée. Je n’arrivais pas à dormir car les fenêtres s’ouvraient et se fermaient subitement et j’avais très peur de refaire ces « cauchemars ». Des ombres apparaissaient sur les murs comme des fantômes.

Page 41: Histoires fantastiques

41

Je ne voulais pas sortir, j’avais trop peur de ce qui se passait dehors. Je continuais à faire ces horribles « cauchemars » qui se réalisaient. Il y avait de plus en plus de bruits la nuit et quand je le racontais à mes parents, ils me disaient d’arrêter de dire des bêtises, qu’ils avaient assez de problèmes comme ça, et qu’il ne manquait plus qu’ils s’occupent de bêtises dans se genre.

Un soir, je fis un rêve terrifiant. Je voyais mes parents courir et hurler et derrière eux un couteau qui volait tout seul, sans que personne ne le tienne. Puis je hurlai à mon tour et j’appelai au secours mais personne ne me répondit. Je ne pouvais pas rester là, sans rien faire alors je me précipitai pour tenter d’attraper le couteau. Celui-ci changea de direction et se dirigea vers moi. Pétrifiée, je n’osais plus bouger. Le couteau arriva devant moi puis disparut. Je croyais qu’il était parti alors je me relevai pour serrer mes parents dans mes bras, et, soudainement, une lame pointue se mit en travers de ma gorge. Je m’arrêtai dans mon geste. Je fermai les yeux et m’apprêtai à mourir. Je me réveillai.

Je tremblais et j’avais très chaud. J’avais très soif mais comme j’avais peur qu’il y ait quelqu’un dans la maison je ne bougeais pas de mon lit. Je voulais me réfugier sous les couvertures de mes parents mais j’entendis des bruits étranges. Il valait mieux que je reste dans mon lit et que ces fantômes ou la chose qui faisait ce bruit soit partie. Je regardai l’heure : il était 2h30 du matin. Il me restait 4h30 avant que mes parents ne se lèvent pour aller au travail.

Je ne voulais pas me rendormir, mais finalement le sommeil a été le plus fort. Et je me réveillai avec un horrible pressentiment. Il était plus de 7 heures et il n’y avait pas de bruit dans la chambre de mes parents. Je me levai et vis tout de suite que la porte d’entrée

Page 42: Histoires fantastiques

42

était défoncée, que la maison était en désordre et que du sang coulait de la chambre de mes parents. Ce fut à ce moment-là que je me rendis compte que je m’étais réveillé trop tard et que mon cauchemar s’était réalisé. »

Emilie sécha ses larmes, regarda sa grand-mère et lui dit :

« - Heureusement que tu es là pour moi. Sans toi, je ne sais pas ce que je serais devenue.

- Ne t’inquiète pas, lui dit sa grand-mère. Je serai toujours avec toi. »

Page 43: Histoires fantastiques

43

Page 44: Histoires fantastiques

44

Derrière moi

Eilone Abensour, Netanel Elankry et Jeremy Mazouz

Andrey était enfin seul chez lui. Pourtant la solitude pesait sur lui comme un fardeau. Il venait de perdre ce qu’il avait de plus cher au monde, son frère Vladimir.

7 novembre :

Après une longue période de recherches, j’ai enfin trouvé l’appartement idéal. Je suis très fier et très heureux. J’adore ma nouvelle maison. Le déménagement et la pose de la moquette ont été un peu durs mais cela valait la peine. Je suis surexcité car je vais passer ma première nuit dedans.

8 Novembre :

Je suis allongé dans mon lit lorsque j’écris ceci : je viends de remarquer une tache noire sur la moquette. J’ai dû renverser du café ce matin sans m’en rendre compte. Je suis un peu dégoûté car elle est toute neuve et je vais recevoir des amis de ma facultée, la semaine prochaine pour pendre la crémaillère.

Page 45: Histoires fantastiques

45

15 novembre :

Il est arrivé quelque chose d’étrange cette semaine : la tache qui est sur la moquette n’est apparue que le soir. Je dois arrêter d’écrire car les invités arrivent pour la pendaison de crémaillère.

16 novembre :

Il s’est passé quelque chose de bizarre hier soir après le départ des invités : la tache est réapparue. Elle avait une forme circulaire. Je commence vraiment à croire que j’ai des hallucinations.

29 novembre :

Après avoir longtemps contemplé la tache, je remarque qu’elle prend la forme de deux yeux, d’un nez et d’une bouche. Ça doit sûrement être le fruit de mon imagination. Je vais me mettre au lit car dormir me fera le plus grand bien.

30 novembre :

Cette nuit, je n’ai pas cessé de me réveiller en sursaut, en effet, j’entendais des bruits étranges. J’avais l’impression que des gens murmuraient à mon oreille, ça doit sûrement être le sifflement du vent.

Page 46: Histoires fantastiques

46

4 décembre :

Les murmures que j’entends la nuit sont de plus en plus distincts. Maintenant je suis persuadé que ça ne peut pas être le sifflement du vent. Et j’ai aussi remarqué d’autres taches sur le sol qui ne peuvent être que l’ombre de visages. Je suis de plus en plus anxieux et j’appréhende tous les jours la tombée de la nuit. Je ne peux pas continuer à vivre comme cela.

5 décembre :

Je n’en peux plus de cette vie, il faut faire quelque chose. C’est pour cela que je suis allé voir la police, mais les personnes présentes ne m’ont pas pris au sérieux. J’ai donc pris des photos que je leur ai apportées. En les voyant, ils se sont moqués de moi en disant que ce n’était que des photos de ma moquette. Je suis resté ébahi car je pointais du doigt les ombres mais eux prétendaient ne rien voir.

6 décembre :

Ce matin, mon réveil a été très agité ; en effet j’ai entendu des coups frappés à ma porte. Lorsque je suis allé ouvrir, j’ai été saisi par deux policiers qui m’ont emmené dans leur camion. J’étais stressé, je ne savais pas ce qui m’arrivait ni où j’allais. Après une demi-heure de route pénible, je me suis retrouvé dans une salle toute blanche et très éclairée ; un repas m’a été parvenu et c’est à ce moment-là que j’ai compris où j’étais : ni les couteaux ni les fourchettes n’étaient

Page 47: Histoires fantastiques

47

coupants, ni pointus. La nourriture était uniquement liquide (j’en tirais la conclusion que c’était pour ne pas se suicider), et sur la serviette en papier, un logo était inscrit : « centre psychiatrique de Moscou spécialisé dans la perte de mémoire et les hallucinations. »

14 décembre, 12 h :

Je me sens beaucoup plus calme. Je pense que le moment que je passe ici me fait beaucoup de bien. Le retour à un environnement plus calme et en dehors de cette ville surpeuplée m’a reposé et je pense que les esprits qui me hantaient étaient simplement imaginaires. D’ailleurs je suis fatigué et je vais donc faire une sieste.

19 h :

Après ma sieste, des gardes m’ont annoncé que j’avais reçu une visite. En sortant j’ai découvert, à ma grande satisfaction, que c’était ma fiancée qui me rendait visite. Elle m’a également remis le stylo à plume qui est le seul souvenir que j’ai de mon grand-père ; en effet avant de mourir, il avait tenu qu’il me revienne. Elle m’a aussi demandé de pouvoir loger dans mon appartement, inoccupé, car elle n’avait plus d’endroit où loger. Je lui ai évidemment répondu que j’acceptais avec plaisir. Pendant tout le reste de la conversation, elle a demandé de mes nouvelles et m’a dit que je devais me calmer et me reposer.

16 janvier, 15 h :

Ce matin, après avoir pris mon petit-déjeuner, j’ai eu le joie de constater que ma fiancée avait pensé à moi et m’avais envoyé une lettre. Lorsque je l’ai ouverte, ma joie s’est envolée car le sujet de

Page 48: Histoires fantastiques

48

cette lettre était loin d’être celui que j’attendais. Effectivement, elle m’écrivait pour me dire qu’elle voyait et entendait des choses étranges, elle m’a décrit exactement ce que je voyais, lorsque les esprits me hantaient. En lisant cela, j’ai eu la chaire de poule et j’ai ressenti la même peur que celle qui me torturait quand j’étais encore chez moi. Qui sont ces esprits ? Que veulent-ils ? Sont-ils ceux qui me harcelaient ?

23h30 :

Je suis dans mon lit, la lumière est allumée. Je n’arrive pas à dormir car les hallucinations que j’avais sont revenues. A chaque fois que je m’assoupis, je suis réveillé par des soupirs à mon oreille. Que faire ? Pourquoi sont-ils revenus vers moi ? A présent, je sais que je n’ai jamais eu d’hallucinations mais c’étaient bien des esprits qui me hantaient.

17 janvier :

Je viens d’apprendre la pire nouvelle de ma vie :la personne que j’aimais le plus au monde, ma fiancée est morte cette nuit vers 21h. Maintenant que j’y pense, c’est l’heure à laquelle j’ai commencé à voir les esprits. J’en ai mare de vivre ainsi, je ne peux plus supporter un tel supplice, je regrette d’être venu au monde !

19 janvier :

Page 49: Histoires fantastiques

49

Je suis en train de sombrer dans la folie. Aujourd’hui, je marchais tranquillement lorsque j’ai senti deux mains se poser sur mon dos. Je les ai sentis distinctement, et elles m’ont poussé. Je suis tombé. En me relevant, un peu étourdi, j’ai levé mon poing pour me défendre, mais à ma grande surprise, il n’y avait personne. J’étais seul dans ce couloir désert. Je sens que cela ne peut plus être de simples hallucinations, mais une sorte de créature qui m’envahit et ne me laisse plus vivre.

26 janvier :

A présent, mon cas s’est aggravé. Cela fait à peu près un mois que je n’ai pas ressenti la sensation de joie. Je ne vois pas l’intérêt de vivre dans ces conditions.

27 janvier :

J’essaye de survivre.

28 janvier :

Pourquoi résister?

29 janvier :

Plus d’appétit.

30 janvier :

Réveil en sueur durant la nuit.

31 janvier :

Page 50: Histoires fantastiques

50

Poussé à bout…

2 février :

Je dois en finir.

3 février :

Ils résistent, une seule solution s’offre donc à moi : je dois mettre fin à ma vie.

Lorsque Andrey apprit la mort de son frère, la première chose qu’il dit fut : « C’était mon frère, mon seul frère, le frère que j’aimais. Pourquoi lui? »

Il fut choqué pendant longtemps par ce récit. De plus, il savait que Vladimir était trop intelligent et avait un moral trop fort pour délirer ainsi d’un seul coup. Il consulta donc tous les registres et documents qu’il trouva sur la maison de son frère dans lesquels il trouva une information d’une importance extrême: l’habitation de son frère avait été construite sur un ancien cimetière tout délabré.

Page 51: Histoires fantastiques

51

Histoires Fantastiques

© 2009