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Sommaire de la séquence 8 Histoire L’âge industriel Séance1 Étude d’une ville industrielle au XIX e siècle, Le Creusot. Séance2 La métallurgie du fer, une des activités dynamiques de l’âge industriel. Séance3 Le Creusot, une ville dominée par la famille Schneider ? Séance4 Caractériser les grands courants de pensée religieux et idéologiques de l’âge industriel. Séance5 Quelles sont les régions du monde qui sont déjà entrées dans l’âge industriel vers 1900 ? Séance6 Quelques exemples de mutations liées au progrès de différentes industries. Objectifs : a) Savoirs : Comprendre les principaux bouleversements de l’âge industriel. Comprendre les grands courants de pensée qui se développent avec l’âge industriel, en particulier le libéralisme, le socialisme, la doctrine sociale de l’Église catholique. • Connaître deux textes de cette époque : le manifeste du Parti communiste de 1848 et l’Encyclique Rerum Novarum de 1891. Situer sur un planisphère les régions industrialisées à la fin du XIX e siècle. b) Savoir-faire : Être capable de décrire et d’expliquer un paysage de l’âge industriel. Rédiger des réponses approfondies et argumentées. Être capable d’utiliser un des repères du programme d’histoire. Ce cours est la propriété du Cned. Les images et textes intégrés à ce cours sont la propriété de leurs auteurs et/ou ayants droit respectifs. Tous ces éléments font l’objet d’une protection par les dispositions du code français de la propriété intellectuelle ainsi que par les conventions internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent être utilisés qu’à des fins strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective à quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise à disposition de tiers d’un cours ou d’une œuvre intégrée à ceux-ci sont strictement interdits. ©Cned-2009

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Sommaire de la séquence 8

HistoireL’âge industriel

�� Séance�1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Étude d’une ville industrielle au XIXe siècle, Le Creusot. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

�� Séance�2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La métallurgie du fer, une des activités dynamiques de l’âge industriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

�� Séance�3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le Creusot, une ville dominée par la famille Schneider ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

�� Séance�4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Caractériser les grands courants de pensée religieux et idéologiques de l’âge industriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

�� Séance�5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quelles sont les régions du monde qui sont déjà entrées dans l’âge industriel vers 1900 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

�� Séance�6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Quelques exemples de mutations liées au progrès de différentes industries. . . . . . . . . . . . . . . . .

Objectifs :a) Savoirs : •Comprendrelesprincipauxbouleversementsdel’âgeindustriel. •Comprendrelesgrandscourantsdepenséequisedéveloppentavecl’âgeindustriel,en

particulierlelibéralisme,lesocialisme,ladoctrinesocialedel’Églisecatholique. •Connaîtredeuxtextesdecetteépoque:lemanifeste du Parti communistede1848et

l’EncycliqueRerum Novarum de1891. •SituersurunplanisphèrelesrégionsindustrialiséesàlafinduXIXesiècle.

b) Savoir-faire : •Êtrecapablededécrireetd’expliquerunpaysagedel’âgeindustriel. •Rédigerdesréponsesapprofondiesetargumentées. •Êtrecapabled’utiliserundesrepèresduprogrammed’histoire.

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Séquence 8séance 1 —

Séance 1Histoire

Étuded’unevilleindustrielleauXIXesiècle,LeCreusot.

je sais déjàJe sais déjà que l’Europe avait des industries assez dynamiques au XVIIIe siècle : la séquence 1 d’histoire m’a appris que les ports du littoral atlantique avaient développé un commerce important. La séquence 2 m’a signalé des exportations d’armes et de tissus vers l’Afrique, dans le cadre du commerce triangulaire.

La séquence 2 m’a aussi signalé la rédaction d’une Encyclopédie au milieu du XVIIIe siècle. Cet ouvrage est aussi appelé Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, cela montre un goût pour les progrès des sciences et des techniques dans cette Europe du XVIIIe siècle.

Dans ce nouveau chapitre d’histoire, nous allons découvrir qu’au XIXe siècle les progrès des techniques ont permis l’industrialisation de l’Europe. L’industrie s’est en effet beaucoup développée à cette époque. Ces changements économiques bouleversent la façon de vivre de très nombreux Européens, de nouvelles idées apparaissent. C’est pourquoi le XIXe siècle est aussi appelé l’âge industriel.

Prends une nouvelle double page dans ton cahier d’Histoire. En haut de la page, écris et encadre en rouge le titre de la partie Histoire de la huitième séquence : « L’Âge industriel ».

Puis saute une ligne, écris et souligne en rouge le titre suivant : « Séance 1 : Étude d’une ville industrielle au XIXe siècle, le Creusot ».

A Étudier un « pays noir », une région industrielle typique du XIX e siècle

Alors que vers 1750 le Creusot n’était qu’un gros village aux confins du Massif Central, vers 1900 cette commune est devenue une véritable ville qui suscite l’admiration et la surprise des voyageurs de passage. En 1897, certaines rues sont déjà éclairées à l’électricité. La vie des habitants du Creusot est devenue très différente de celle de leurs ancêtres paysans, ils n’ont plus le même métier. Cette transformation s’explique par l’industrie : on trouve au Creusot une des usines les plus modernes et les plus remarquables de son époque. Sans étudier cette usine, on ne peut pas comprendre l’essor de cette ville, ni son paysage caractéristique de l’âge industriel.

Je te propose pour cela trois documents de nature différente que tu vas mettre en relation dans l’exercice 1. Écris le titre du A puis Exercice 1. Prends ensuite connaissance des documents de l’exercice et réponds aux questions.

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Séquence 8 — séance 1

Exercice 1 : Je mets en relation des documents de nature différente pour décrire et expliquer un paysage

Document 1 : Les usines Schneider du Creusot en 1848

Tableau d’Ignace Francois Bonhommé, Conservatoire National des Arts et Metiers, Archives Charmet, Bridgeman Giraudon : Image ID: CHT 157311

Document 2 : Un écrivain décrit le paysage du Creusot

Guy de Maupassant arrive par le train au Creusot :

Là-bas, devant nous, un nuage s’élève tout noir, il semble monter de la terre. C’est la fumée du Creusot. Cent cheminées géantes vomissent dans l’air des serpents de fumée noire, d’autres crachent de la vapeur blanche. Tout cela couvre la ville, emplit les rues, cache le ciel. Il fait presque sombre maintenant. Une poussière de charbon pique les yeux, tache la peau, macule le linge. Les maisons sont noires, les pavés sont noirs, les vitres poudrées de charbon. Une odeur de cheminée flotte dans l’air, avec parfois une saveur de fer, de forge, de métal brûlant qui coupe la respiration. C’est le Creusot. C’est le royaume du Fer, où règne sa majesté le Feu !

D’après Guy de Maupassant, écrivain français du XIXe siècle, article publié dans le journal Gil Blas en 1883.

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Séquence 8séance 1 —

Document 3 : Graphique qui permet de comparer la population du Creusot et les effectifs des usines Schneider

Sur ce graphique, tu peux voir l’évolution de la population de la ville du Creusot au XIXe siècle. Pour cela, il faut choisir une date sur l’axe horizontal, par exemple 1836. En suivant la première flèche en pointillés verts, tu peux alors retrouver à quelle hauteur se situe la courbe rose pour l’année 1836. Il faut alors lire le nombre d’habitants sur l’axe vertical, au bout de la flèche. En 1836, il y a environ 3 000 habitants au Creusot.

© Olivier Cernigoj/ Cned/ 2011.

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Réponds maintenant aux questions suivantes portant sur les documents 1, 2 et 3.

1- Quelle est la nature des documents 1, 2 et 3 ?

2- En utilisant les documents 1 et 2, explique en une phrase pourquoi on peut parler ici d’un « pays noir ». D’après le texte, quelle est cette poudre noire qui recouvre tout ?

3- Recopie dans ton cahier et complète le tableau ci-dessous en utilisant le document 3. Pour les effectifs de l’usine, il faut utiliser la courbe bleue.

Titre du tableau de chiffres :

...........................................................................................................................................

1836 1870 1914

Nombre de personnes qui habitent la ville du Creusot 3 000 ............ ............

Nombre de personnes qui travaillent dans l’usine Schneider 1 000 ............ ............

4- En t’appuyant sur le tableau de chiffres que tu viens de compléter, explique comment évoluent la population de la ville et les effectifs de l’usine entre 1836 et 1914. Inscris ensuite cette phrase au dessus du tableau pour lui servir de titre.

5- Rédige un court texte qui montre l’importance de l’usine Schneider pour la ville du Creusot. Tu dois montrer que l’usine explique à la fois le paysage du document 1 et la population de la ville du Creusot.

Vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices puis recopie au stylo la définition sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous.

marge

Un pays noir : Une région industrielle où l’industrie s’est développée à partir de gisements de charbon.

Maintenant, écris le titre du B : L’industrie métallurgique, une des activités dynamiques de l’âge industriel.

B La machine à vapeur, le premier moteur de l’âge industriel

La fumée au dessus du Creusot sort des cheminées des machines à vapeur de l’usine Schneider. Qu’est-ce qu’une machine à vapeur ?

La machine à vapeur a été inventée au XVIII e siècle : c’est le principal moteur utilisé au XIXe siècle. On y chauffe de l’eau avec du charbon, la vapeur d’eau sous pression permet de produire du mouvement. C’est la force de la vapeur sous pression qui fait avancer les locomotives du XIXe siècle ou qui actionne d’autres machines dans une usine.

L’Écossais James Watt qui a perfectionné la machine à vapeur dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La machine présentée dans le document 4 date du début du XVIIIe siècle, elle est plus simple. Elle était destinée à pomper l’eau qui s’infiltrait dans les mines, d’où son nom de pompe à feu.

Séquence 8 — séance 1

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Document 4 : La pompe à feu de Thomas Newcommen, une des premières machines à vapeur

La première machine à vapeur (1705) de Thomas Newcomen (1663-1729), mécanicien anglais, perfectionnée

ensuite par James Watt, en 1767.

Crédit photographique :

© Roger-Viollet/ RV-362369/ 4044-3

Le fonctionnement d’une machine à vapeur est assez compliqué, son principe est facile à

comprendre. Si tu laisses de l’eau bouillir dans une casserole, la force de la vapeur d’eau

peut soulever le couvercle de la casserole qui risque alors de déborder. Sur le document 1,

tu peux voir des fumées noires et des fumées blanches. La fumée noire vient du charbon qui

est brûlé pour chauffer les chaudières des machines à vapeur. La fumée blanche au dessus de

l’usine, c’est la vapeur d’eau bouillante qui est évacuée dans l’air : sinon, sous la pression, la

chaudière des machines à vapeur pourrait exploser, de la même façon qu’une casserole sur le

feu peut déborder en faisant sauter son couvercle.

C’est l’utilisation de la machine à vapeur qui explique sur le document 1 le paysage du

Creusot au XIXe siècle.

Séquence 8séance 1 —

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Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser.

L’industrialisation est visible dans les paysages des pays noirs.

En Europe, le XIXe siècle est parfois appelé l’âge industriel. Ces mutations de l’âge industriel sont particulièrement visibles dans le paysage des pays noirs, ces régions industrielles nées à proximité des gisements de charbon. La population des villes industrielles augmente beaucoup.

Dans les pays noirs, les hautes cheminées des usines du XIXe siècle sont typiques de l’âge industriel : leur fumée recouvre la région de poussière noire. Les usines fonctionnent en effet avec des machines à vapeur, c’est à cette époque le moteur le plus répandu. Ces machines à vapeur sont fabriquées en fer et brûlent du charbon (la houille).

j e retiens

marge

L’industrialisation : Le développement des activités industrielles.

L’industrie : L’ensemble des activités où l’on transforme des produits dans des usines.

La machine à

vapeur :Une machine qui chauffe de l’eau avec du charbon pour utiliser la force de la vapeur sous pression.

Vocabulaire pour le lexique, en plus des quatre définitions déjà inscrites dans le cours (pays noir, industrie, industrialisation, machine à vapeur) :

Une ville industrielle : une ville ou l’industrie a beaucoup d’importance car elle fournit la plupart des emplois.

Une mutation : une profonde transformation.

La houille : le charbon, une roche noire que l’on trouve dans le sous-sol et qui produit beaucoup de chaleur quand elle brûle.

Un gisement : l’endroit où l’on trouve une matière première ou une source d’énergie, par exemple du charbon.

Séquence 8 — séance 1

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Séance 2 Lamétallurgiedufer,

unedesactivitésdynamiquesdel’âgeindustriel

je sais déjà

Je sais déjà que la population de la ville industrielle du Creusot a beaucoup augmenté au XIXe

siècle car les usines Schneider avaient besoin de beaucoup d’ouvriers.

Je te propose pour cela trois documents que tu vas mettre en relation dans l’exercice 2.

Écris en rouge le titre suivant : « Séance 2 : La métallurgie du fer, une des activités

dynamiques de l’âge industriel. » Puis écris : « Exercice 2 ». Prends ensuite connaissance des

documents de l’exercice et réponds aux questions.

Exercice 2 : J’explique pourquoi l’entreprise Schneider avait besoin d’autant d’ouvriers

Les usines du Creusot ont été construites autour de cette technologie du XIXe siècle qui

associe le fer, le charbon et la machine à vapeur. Le schéma fléché ci-dessous montre que

l’entreprise Schneider maîtrisait toutes les étapes de la fabrication des machines à vapeur.

L’entreprise Schneider possède des mines proches du Creusot, ses usines sidérurgiques

produisaient de l’acier, son entreprise sait également transformer l’acier pour obtenir

d’autres objets en métal. Il fabrique la première locomotive française : c’est une machine à

vapeur montée sur roues.

Séquence 8séance 2 —

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Lis attentivement le document 5 et observe les deux images suivantes pour retrouver sur le document 5 les activités que le peintre a voulu montrer.Document 5 : L’organisation de l’entreprise Schneider vers 1870, mines, sidérurgie et

métallurgie du fer

Document 6 : Les mines de charbon de l’entreprise Schneider

Tableau d’Ignace François Bonhommé, Le Creusot, 1866. Crédits photographiques : ©AKG / De Agostini Pict.Lib DEA / G. DAGLI ORTI / n°AKG_1337026.

La houille ou charbon de terre est une roche que l’on trouve sous terre. Les mineurs doivent creuser des galeries souterraines, récupérer le charbon puis le remonter à la surface. On voit ici les chevalements des puits de mine, c’est-à-dire les tours des ascenseurs qui permettent de remonter le charbon. La grande cheminée est celle de la machine à vapeur qui fait fonctionner ces ascenseurs. Au premier plan, on voit également le train qui permet de transporter le charbon.

Séquence 8 — séance 2

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Document 7 : La grosse forge de l’entreprise Schneider

Tableau d’Ignace François Bonhommé, Le Creusot, 1864.

Crédits photographiques : © AKG / De Agostini Pict.Lib DEA / G. DAGLI ORTI/ n°AKG_1337027

Traditionnellement, les forgerons frappent avec un marteau un morceau de fer très chaud, pour lui donner la forme souhaitée, par exemple celle d’une épée ou celle d’un fer à cheval. Sur ce tableau, on voit la fabrication d’une énorme pièce de la machine à vapeur d’un gros navire de guerre. Une partie de la pièce est visible au premier plan.

L’usine ici utilise un marteau pilon très lourd pour taper sur la pièce à fabriquer, il faut une machine à vapeur pour le soulever. Il faut beaucoup d’ouvriers, des machines coûteuses et des installations de grande taille pour mener à bien cet ouvrage. Regarde sur cette image combien d’ouvriers doivent travailler ensemble pour placer ce grand morceau de métal sous le marteau pilon ! Ce genre de travail est hors de la portée d’un artisan isolé dans un petit atelier. Apparue avec l’âge industriel, l’usine est le grand bâtiment qui abrite les machines et où les ouvriers travaillent en groupe.

Questions :

1- À quels numéros du document 5 correspond l’activité représentée sur le document 6 ? En utilisant le document 5, explique pourquoi l’entreprise Schneider avait besoin de beaucoup de charbon dans ses usines.

2- À quel numéro du document 5 correspond l’activité représentée sur le document 7 ? Explique pourquoi on parle ici d’industrie lourde.

3- Dans un texte court, explique pourquoi l’entreprise Schneider avait besoin de beaucoup d’ouvriers dans son entreprise du Creusot.

En t’aidant du document 5, tu peux tout d’abord écrire une phrase qui raconte combien de personnes, l’entreprise Schneider emploie dans ses mines et ce qu’elles font. Dans une seconde phrase, explique ensuite combien d’ouvriers travaillent dans l’usine sidérurgique et ce qu’ils font. Dans la troisième phrase, montre que les forges ont aussi besoin de beaucoup de personnel.

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices puis recopie au stylo les définitions sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous.

Séquence 8séance 2 —

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marge

L’industrie lourde : Une industrie qui nécessite beaucoup de grandes installations et donc beaucoup d’argent.

La métallurgie: L’ensemble des activités où l’on fabrique des objets en métal.

La sidérurgie: La fabrication de fonte et d’acier à partir de minerai de fer et de

charbon.

Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser.

L’industrialisation entraîne des bouleversements économiques.

Comme au Creusot, la population des villes industrielles augmente fortement. Avec l’industrialisation, de nombreuses usines sont construites et de nombreux ouvriers y trouvent du travail.

L’usine est un bâtiment industriel où les ouvriers travaillent sous la direction d’un patron. Elle abrite des machines qui permettent de fabriquer de nouveaux produits en plus grande quantité et plus rapidement.

Les mines de charbon et les usines sidérurgiques et métallurgiques sont alors parmi les industries les plus dynamiques de l’époque. La locomotive à vapeur est aussi un des symboles de l’âge industriel, le chemin de fer révolutionne les transports.

j e retiens

Vocabulaire pour le lexique, en plus des trois définitions déjà inscrites ci-dessous (industrie lourde, métallurgie, sidérurgie) :

Un ouvrier : une personne qui travaille dans une usine sous la direction d’un patron.

Un patron : le directeur d’une usine, c’est parfois aussi le propriétaire de l’entreprise.

Une usine : un bâtiment industriel qui abrite des machines et où les ouvriers travaillent.

Une mine : une installation qui permet d’extraire du sous-sol des matières premières, par exemple du charbon.

Le chemin de fer : un moyen de transport terrestre inventé au XIXe siècle, une locomotive tire un train de wagons sur des rails en acier.

Séquence 8 — séance 2

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Séance 3 LeCreusot,unevilledominéeparlafamilleSchneider?

je sais déjàLors de la séance précédente, tu as pu découvrir la ville industrielle du Creusot et l’importance de l’entreprise Schneider qui y est installée. Elle donne du travail à des milliers d’ouvriers.

Dans ton cahier, saute une ligne, écris et souligne en rouge le titre suivant : « Séance 3 : Le Creusot, une ville dominée par la famille Schneider ? ». Écris ensuite le titre du A ci-dessous, tu peux ensuite répondre ensuite aux questions de l’exercice 3.

A Un monument à la gloire de la famille Schneider.

Exercice 3 : J’analyse une œuvre d’art à partir d’une image et d’un texte

À la fin du XIXe siècle, le journaliste Jules Huret visite la ville du Creusot pour enquêter sur la situation des ouvriers : il y rencontre des ouvriers et leur patron, monsieur Schneider. Il se promène aussi dans les rues de la ville où il découvre une œuvre d’art :

Document 8 : La statue d’Eugène Schneider

Le jeune garçon aux pieds d’Eugène Schneider tient une paire de tenailles à la main, c’est un outil utilisé par les ouvriers métallurgistes.

Eugène Schneider (1805-1875), industriel et homme politique français. Statues réalisées par l’artiste Henri Chapu et érigées au Creusot en 1878.

Crédits photographiques © Roger-Viollet/ RV-362076 /516-6

Séquence 8séance 3 —

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Document 9 : Description de la statue par Jules Huret

Je traverse la grande place de la ville. Au centre de la place, une statue en bronze se dresse. Un homme, debout, regarde devant lui l’énorme usine. Sur le piédestal de la statue, il y a une inscription : [offert par la population] du Creusot, à Eugène Schneider. C’est l’effigie du fondateur des usines du Creusot, le père du directeur actuel. Devant le socle de la statue du patron, il y en a deux autres : une femme du peuple indique de son bras levé la statue de son « bienfaiteur » à un jeune forgeron d’une dizaine d’années. C’est là l’unique monument du Creusot. Il s’érige mélancoliquement au milieu de l’espace désert. Sans cesse, la lourde fumée qui sort de l’usine vient caresser les statues et les recouvrir lentement d’une crasse épaisse.

D’après Jules Huret, Enquête sur la question sociale en Europe, 1897

1- Qui est le personnage principal représenté sur cette œuvre d’art ?

2- Pourquoi la population du Creusot offre-t-elle une statue à Eugène Schneider après sa mort ? Quel est le mot utilisé dans ce texte pour le désigner ?

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices. Écris ensuite le titre du B ci-dessous, tu peux ensuite répondre ensuite aux questions de l’exercice 4. Courage, l’exercice 4 est un peu plus long que l’exercice 3 !

Le cas de l’entreprise Schneider est assez particulier. Tu l’as vu lors de la première séance, monsieur Schneider a besoin de beaucoup d’ouvriers dans ses usines du Creusot. Il veut fidéliser cette main d’œuvre pour qu’elle ne parte pas travailler ailleurs.

Très tôt, une caisse de secours est créée par l’entreprise : une partie du salaire des ouvriers est prélevée pour financer des écoles, un hôpital, des indemnités sont versées pour aider les ouvriers malades ou blessés. Les ouvriers des usines Schneider bénéficient alors d’avantages dont ne profitent pas la plupart des autres travailleurs français du XIXe siècle.

Cette politique sociale de l’entreprise est visible dans le paysage de la ville du Creusot. L’entreprise achète des terrains, des logements y sont construits pour que les ouvriers puissent habiter près des usines. À partir de 1870, les ouvriers les plus fidèles pourront même parfois acheter une maison et un petit jardin avec l’argent prêté par l’entreprise. Le patron espère ainsi que les ouvriers métallurgiques qualifiés resteront sur place et qu’ils seront plus dociles. C’est aussi une façon de contrôler les ouvriers pour qu’ils ne se révoltent pas. S’ils font grève, ils ne pourront pas rembourser l’argent prêté et ils perdront leur maison.

Séquence 8 — séance 3

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B Les ouvriers des usines Schneider sont-ils bien traités par leur patron ou exploités ?

Exercice 4 : Je confronte deux points de vue différents sur la condition ouvrière

Voici deux témoignages sur la vue des ouvriers des usines Schneider à la Belle Époque, c’est-à-dire à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ces points de vue sont contradictoires, les deux témoins n’ont pas la même opinion. Sois particulièrement attentif aux passages écrits en italiques, il faudra les réutiliser dans l’exercice.

Document 10 : Le témoignage d’un contremaître des usines Schneider.

Le journaliste Jules Huret interroge un contremaître, c’est un ouvrier expérimenté choisi par l’entreprise pour surveiller le travail des autres ouvriers.

Y a-t-il souvent des grèves ici ?

Jamais. La dernière grève ici remonte à trente ans. Des grèves pourquoi faire ? Le patron fait tout pour les ouvriers ici. Quand les enfants sortent de l’école primaire, ils entrent dans les écoles d’apprentissage de monsieur Schneider. Ils gagnent de l’argent tout de suite et ils apprennent leur métier. C’est une bonne chose ! C’est comme pour les accidents : il y a une infirmerie gratuite, les accidents ne sont pas rares, il y en a même tous les jours.

Et ils sont payés, les ouvriers, quand ils sont blessés ?

On leur donne un tiers de leur salaire et des médicaments gratuits.

Et quand ils meurent ?

Leur femme a une pension. Je vous le dis, ici au Creusot, on n’a pas à se plaindre. Monsieur Schneider fait bien les choses. C’est un brave homme qui a le cœur sur la main. Il est élu député, conseiller général et maire, ce qui prouve bien qu’on connaît son bon cœur.

Et ici, les ouvriers peuvent devenir propriétaires ! La compagnie nous avance de l’argent pour bâtir une maison, on rembourse tant chaque mois, quand vient la retraite, on a sa petite maison et son petit jardin !

Et c’est la compagnie qui paie la retraite, c’est bien généreux de sa part.

Qu’est-ce que vous voulez que les ouvriers demandent de plus, du moment qu’ils peuvent élever leurs enfants. Ils sont à peu près sûr d’avoir du pain jusqu’à la fin de leur jours ! Ce n’est-il pas le bonheur de l’ouvrier ?

D’après Jules Huret, Enquête sur la condition ouvrière en Europe, 1897.

Séquence 8séance 3 —

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Document 11 : Le témoignage d’un ouvrier des usines Schneider

Le journaliste Jules Huret interroge un des ouvriers.

Cela doit être fatiguant votre métier ?

Pour sûr. Mais que voulez-vous ? On s’y fait.

Si vous tombez malade ?

Oh, il faut espérer que non ! Qu’est-ce que je ferais avec le peu d’argent versé par la compagnie aux malades ? Il faudrait envoyer mes enfants mendier ! Ce qu’il faudrait, c’est que si on meurt, les femmes et les enfants ne crèvent pas de faim. La retraite versée par le patron, c’est joli, mais il n’y a pas beaucoup d’ouvriers qui arrivent jusqu’à soixante ans avec des métiers pareils.

Vous devriez être tranquille, puisqu’il y a une caisse de retraite au Creusot ?

Oui, je sais ! Ma retraite quand j’aurai soixante ans ! Si je vis jusque là ! Et cette maudite maison qu’il faut rembourser tous les mois ! Mais, si on ne paie pas, la compagnie revend la maison, il vaut mieux encore se serrer le ventre !

Si seulement on avait de quoi vivre ! Si seulement les mioches pouvaient manger autant qu’ils en ont envie ! Ce qu’il faudrait, c’est que les patrons ne gagnent pas tant et laissent un peu plus d’argent aux ouvriers.

On n’a pas envie de se révolter un peu, de faire des grèves ?

Ici ? Au Creusot ? Jamais de la vie ! … C’est plein de mouchards, et gare au premier ouvrier qui aurait l’air de faire le malin ! Dans le temps, il y a eu des réunions socialistes. Tous les ouvriers qui y sont allés ont été renvoyés, tous ! Pas ensemble, mais un à un, pour une raison ou pour une autre.

On aime bien le patron ici ?

Peuh ! On ne l’aime ni on le déteste ! Il n’est pas plus mauvais que les autres. Oui, les ouvriers votent pour lui. On le connaît, comme on connaissait son père1 avant lui. Des ouvriers voudraient bien ne pas voter pour lui. Mais ils n’osent pas. Le jour des élections la frousse les prend qu’on reconnaisse, devant l’urne, que le papier de leur bulletin de vote n’est pas de la bonne couleur. Oui, ils ont peur qu’on les fiche à la porte de l’usine, s’ils ne votent pas pour le patron.

D’après Jules Huret, Enquête sur la condition ouvrière en Europe, 1897.

1. C’est l’ancien patron des usines, qui a sa statue dans la ville du Creusot. (Document 8)

Séquence 8 — séance 3

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Document 12 : La grève de 1899 aux usines du Creusot

En 1899, quelques années seulement après le reportage de Jules Huret, une grande grève éclate aux usines du Creusot, le tableau du document 12 a été peint à cette occasion.

Tableau de Jules Adler, La Grève, 1899. Écomusée de la Communauté, Le Creusot, France / © DACS / Giraudon/ Bridgeman Giraudon/ n° XIR 165154.

1- Compare les opinions du contremaître et de l’ouvrier. Pour cela, complète le tableau ci-dessous en utilisant les passages en italique des documents 10 et 11.

La deuxième ligne du tableau a déjà été complétée pour te donner un exemple. Le contremaître et l’ouvrier parlent souvent de la même chose mais pas de la même façon.

Les sujets abordés par l’ouvrier et le contremaître

Le point de vue du contremaître Le point de vue de l’ouvrier

La question des salaires : Les salaires des ouvriers sont suffisants :

« Ils peuvent élever leurs enfants, ils sont à peu près sûr d’avoir du pain jusqu’à la fin de leur jours ! »

Les salaires des ouvriers sont insuffisants :

« Si seulement on avait de quoi vivre ! Si seulement les mioches pouvaient manger autant qu’ils en ont envie ! »

En cas de maladie :

Au XIXe siècle, il n’existe pas de sécurité sociale comme aujourd’hui en France.

À l’époque, un ouvrier ma-lade qui ne travaillait pas n’était plus payé, il ne pou-vait plus nourrir sa famille.

En cas de maladie, les ouvriers sont soutenus par les œuvres sociales de l’entreprise Schneider :

« ......................................

.........................................

....................................... »

L’aide apportée par l’entre-prise n’est pas suffisante : une maladie de l’ouvrier pro-voque la misère de la famille entière.

« ......................................

........................................

........................................»

Séquence 8séance 3 —

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— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e68

La retraite payée par l’entreprise Schneider aux ouvriers trop âgés pour travailler :

Au XIXe siècle, il est très rare que les ouvriers bénéficient d’une retraite.

Les ouvriers du Creusot bénéficient d’une retraite très généreuse, ils sont très satisfaits.

« ......................................

......................................... »

Les ouvriers ont un travail si pénible qu’ils meurent sou-vent avant de pouvoir profi-ter de leur retraite :

« ......................................

........................................ »

La question des grèves :

Quand les ouvriers arrêtent de travailler pour protester, ils font grève.

Les ouvriers du Creusot ne font jamais de grève et ils ne contestent pas car ils sont très satisfaits.

« ......................................

......................................... »

Les ouvriers du Creusot ne font pas grève et ils ne contestent pas car ils ont peur de perdre leur travail.

« ......................................

......................................... »

Le vote des ouvriers :

Depuis 1848, le suffrage universel masculin permet aux ouvriers de participer aux élections.

Les ouvriers votent pour M. Schneider car c’est un patron qu’ils apprécient.

« ......................................

......................................... »

Les ouvriers n’osent pas voter contre leur patron car ils ont peur d’être renvoyés de l’usine.

« ......................................

......................................... »

2- Entre le contremaître et l’ouvrier, qui est le plus favorable au patron ?

3- Raconte une discussion qui aurait pu avoir lieu au moment de la grève représentée sur le document 12. Pour cela, tu peux rédiger un dialogue entre un contremaître et un ouvrier : L’ouvrier en grève se plaint, le contremaître lui demande de reprendre le travail en lui rappelant les avantages dont disposent déjà les ouvriers chez Schneider.

Relis attentivement le tableau que tu viens de compléter, tu vas y retrouver les arguments du contremaître et de l’ouvrier.

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices puis recopie au stylo le repère sur ton cahier en notant le mot dans la marge et l’explication à droite comme ci-dessous.

marge

Repère d’histoire :

1848

En 1848, les Français obtiennent le suffrage universel masculin. Auparavant, seuls les riches pouvaient voter le jour des élections. Trop pauvres, les ouvriers n’en avaient pas le droit.

Séquence 8 — séance 3

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© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e — 69

Recopie au stylo la définition suivante sur ton cahier, en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous.

marge

Une grève : Un arrêt de travail des ouvriers qui protestent contre leur patron, souvent pour obtenir une augmentation de salaire ou de meilleures conditions de travail.

Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser.

Entrepreneurs et ouvriers au XIXe siècle.

L’industrialisation a aussi des conséquences sociales. Dans les entreprises, les patrons dominent les ouvriers qui doivent leur obéir pour garder leur travail et ne pas sombrer dans la misère.

L’exemple du Creusot montre le pouvoir d’une riche famille d’industriels, les Schneider. Ces entrepreneurs contrôlent les ouvriers en renvoyant les contestataires et en offrant des avantages aux ouvriers les plus obéissants. Les Schneider sont parfois présentés comme des bienfaiteurs. En effet, ailleurs en France ou en Europe, les conditions de vie des ouvriers sont bien plus dures : salaires très bas, longues journées de travail, logements insalubres, pas de sécurité sociale en cas de maladie, pas de retraite, peu d’instruction pour les enfants des ouvriers.

De plus en plus nombreux avec les progrès de l’industrie, les ouvriers utilisent parfois la grève pour obtenir de meilleurs salaires et une vie moins pénible. Ils sont soutenus par des syndicats. L’âge industriel est alors aussi une période de contestations en raison de ces inégalités sociales.

j e retiens

Consulte dans le lexique la définition des mots de vocabulaire essentiels, puis recopie-les au stylo sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite.

Vocabulaire pour le lexique, en plus de la définition déjà inscrite ci-dessus (grève) :

Un syndicat : une organisation qui défend les intérêts des travailleurs.

Séquence 8séance 3 —

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Séance 4 Caractériserlesgrandscourantsdepenséereligieux

etidéologiquesdel’âgeindustriel

je sais déjàLors des séances précédentes, tu as pu découvrir la ville industrielle du Creusot et l’entreprise Schneider qui y est installée. Tu as pu découvrir la situation des ouvriers au XIXe siècle, les ouvriers des usines Schneider ne sont pas les plus à plaindre. Il faut maintenant replacer cette étude du Creusot dans l’ensemble des bouleversements économiques et sociaux de l’âge industriel.

Pour cela, je te propose de découvrir les grandes idéologies de cette époque. L’idéologie, c’est l’ensemble des idées et des croyances d’une personne : pour simplifier, c’est une façon de comprendre et de voir le monde.

Avec l’exercice 5, tu vas pouvoir découvrir les idées d’Henri Schneider, le fils de l’homme de la statue du document 8 de la séance 3. À la fin du XIXe siècle, Henri Schneider est le patron des usines du Creusot, il a pris le temps de discuter avec un journaliste de l’époque (Jules Huret). L’exercice 6 te permettra ensuite de mieux comprendre qui sont les marxistes évoqués dans l’exercice 5, l’exercice 7 explique pourquoi le patron du Creusot parle du pape, le chef spirituel des chrétiens catholiques.

Dans ton cahier, saute une ligne, écris et souligne en rouge le titre de la séance 4 « Séance 4 : Caractériser les grandes idéologies de l’âge industriel ». Écris ensuite le titre du A ci-dessous, tu peux ensuite répondre aux questions de l’exercice 5.

A Qu’est-ce que le libéralisme ?

Exercice 5 : J’analyse un texteDocument 13 : Les idées libérales d’un patron, Henri Schneider

Henri Schneider : Mais les socialistes, qu’est-ce qu’ils veulent ? Jules Huret : On dit qu’ils voudraient supprimer le patronat... ou plutôt les privilèges exagérés des patrons.Henri Schneider : Est-ce admissible ? Ne faut-il pas une tête pour penser ? Rêve-t-on un Pasteur1 sans tête qui trouverait, avec ses mains ou ses pieds, le moyen de guérir la rage ? De même, comment admet-on une usine sans une tête qui pense pour tous les autres, un patron ?.........

Séquence 8 — séance 4

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© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e — 71

.........Jules Huret : Mais, s’il faut une direction à l’usine, est-il indispensable que ce directeur absorbe à lui seul tous les bénéfices2 ?Henri Schneider : Ça, c’est autre chose. Pensez-vous qu’il ne faut pas de l’argent pour faire marcher une « boîte » comme celle-ci ? À côté du directeur, de la tête, il y a le capitaliste, celui qui apporte la forte somme.

C’est ce capital qui alimente tous les jours les usines en outillages perfectionnés, le capital sans lequel rien n’est possible, le capital qui nourrit l’ouvrier lui-même. Ne représente-t-il pas une force qui doit avoir sa part des bénéfices ? Comment empêcher le capital de se former ? Je prends un exemple.

Il y avait un ouvrier qui gagnait cinq francs par jour. Il s’est dit : « Tiens ! Bibi n’a besoin que de quatre francs pour vivre, Bibi va mettre un franc de côté tous les jours. » Au bout de l’année, il a 365 francs. Il recommence l’année suivante, dix ans, vingt ans de suite, et voilà un capitaliste ! Presque un petit patron ! Son fils pourra agrandir le capital paternel, c’est peut-être une grande fortune qui commence.

Jules Huret : Mais si l’ouvrier a cinq enfants et une femme à nourrir, comment mettra-t-il de l’argent de côté ? Bibi n’aura-t-il pas plutôt faim ?

Henri Schneider : M. Schneider leva les bras et les épaules d’un air qui signifiait : qu’y faire ? Et il dit en effet : - Ça, c’est une loi fatale.., On tâche, ici, de corriger, le plus qu’on peut, cette inégalité... mais comment la supprimer ? Oh ! À cet égard, le Pape a dit tout ce qu’il y avait à dire. Je trouve que sa dernière Encyclique est une merveille de sagesse et de bon sens. Il y explique que le patron a des devoirs à remplir vis-à-vis des salariés.

Jules Huret : Et l’expropriation des industriels et des capitalistes, annoncée par les marxistes, comment l’envisagez-vous ?

Henri Schneider : C’est du vol ! On peut aller chez vous, prendre tout ce qu’il y a et vous expulser ! Je ne vois vraiment pas comment tout cela pourrait s’arranger.

Jules Huret : Que pensez-vous de l’intervention de l’État ? De la journée de huit heures [de travail] ?

Henri Schneider : Je n’admets pas du tout l’intervention d’un préfet3 dans les grèves. C’est comme la réglementation du travail des femmes et des enfants. On décourage les patrons de les employer. Pour moi, la vérité, c’est qu’un ouvrier bien portant peut très bien faire ses dix heures de travail par jour et qu’on doit le laisser libre de travailler davantage si ça lui fait plaisir.

D’après Jules Huret, Enquête sur la question sociale en Europe, 1897.

1. Louis Pasteur est un savant français qui découvre en 1885 le vaccin contre la rage.2. Les bénéfices : l’argent gagné par l’entreprise.3. Le préfet : le représentant de l’État, chargé en particulier du maintien de l’ordre en cas de grève.

1- À quelle partie du corps le patron d’une usine est-il comparé ? Quel est le rôle du patron selon Henri Schneider ?

2- Qu’est-ce que le capital selon Henri Schneider ? Pourquoi le capital est-il, selon lui, indispensable ?

3- Pourquoi peut-on dire qu’Henri Schneider a des idées libérales ? Quelle intervention pourrait limiter sa liberté de patron ? De quelles façons ?

4- Que pense Henri Schneider des idées des marxistes ? Des idées du pape ?

Séquence 8séance 4 —

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— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e72

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices puis recopie au stylo les définitions sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous.

marge

Le capital : L’argent nécessaire à la création et au fonctionnement d’une entreprise.

Le libéralisme : L’idée selon laquelle le gouvernement ne doit pas intervenir dans l’économie et dans les relations entre patrons et ouvriers.

Écris ensuite le titre du B ci-dessous, tu peux ensuite répondre aux questions de l’exercice 6.

B Le socialisme s’oppose au libéralisme

Exercice 6 : Je compare deux textes

Tu vas maintenant pouvoir comparer les idées libérales d’Henri Schneider avec les idées socialistes de Karl Marx. En 1848, Karl Marx et son ami Friedrich Engels écrivent un petit livre d’une vingtaine de pages, le Manifeste du Parti communiste.Document 14 : Karl Marx (1818-1883)

Légende : Karl Marx (1818-1883), philosophe et révolutionnaire allemand.

Crédit photographique : © Roger-Viollet / RV-28866 / n°35763-20

Séquence 8 — séance 4

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© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e — 73

Document 15 : Quelques phrases extraites du Manifeste du Parti communiste

L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a jamais été que l’histoire de la lutte des classes. À notre époque, la société toute entière se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux classes qui s’affrontent directement : la bourgeoisie et le prolétariat.

À mesure que grandit la bourgeoisie, se développe aussi la classe des ouvriers qui ne vivent qu’à condition de trouver du travail. Contraints de se vendre au jour le jour1, les prolétaires sont une marchandise au même titre que tout autre article du commerce.

Des masses d’ouvriers sont placés sous la domination de la machine, du contremaître, du bourgeois industriel. Cette tyrannie est d’autant plus odieuse qu’elle proclame ouvertement que son but unique est le profit. La condition essentielle de l’existence de la classe bourgeoise est l’accumulation de la richesse, la formation et l’accroissement du capital.

Politiquement, les communistes sont la partie la plus décidée des partis ouvriers de tous les pays. Le but immédiat des communistes est le renversement de la domination bourgeoise et la conquête du pouvoir par le prolétariat.

Les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique : abolition de la propriété privée. Le prolétariat utilisera sa domination politique pour arracher le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments de production entre les mains de l’État. Il ne peut être atteint que par le renversement brutal de tout l’ordre social. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

D’après Karl Marx et Friedrich Engels, Le Manifeste du Parti communiste, 1848.1. Selon Karl Marx, un prolétaire est un ouvrier trop pauvre pour pouvoir mettre de l’argent de côté. Il doit donc

accepter sans discuter les salaires très bas proposé par les patrons, sinon il ne trouve pas de travail et il risque de mourir de faim.

1- Comment Karl Marx appelle-t-il les deux groupes sociaux qui, selon lui, s’affrontent à

l’âge industriel ?

2- Quelles sont les phrases du document 15 qui montre qu’un prolétaire est un ouvrier

très pauvre ? Quelle est la phrase qui explique que la bourgeoisie se définit par la

propriété d’un capital ?

3- Pour comparer les idées des deux textes, coche les deux dernières colonnes du tableau

suivant, comme dans ses premières lignes. (Une seule bonne réponse est possible par

ligne).

Séquence 8séance 4 —

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— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e74

Cette idée est celle de :Henri

Schneider (doc. 13)

Karl Marx (doc 15)

C’est le capital qui permet la domination des bourgeois sur les ouvriers. X

Sans le capital rien n’est possible : pas de machines, pas d’usine, les ouvriers n’auraient pas de travail. X

On ne peut pas supprimer les inégalités sociales, seulement tenter de les corriger.L’abolition (l’interdiction) de la propriété privée est une solution pour supprimer les inégalités sociales.Après une révolution violente, le prolétariat doit prendre le capital à la bourgeoisie, les usines seront confiées à l’État.Proposée par les marxistes, l’expropriation des industriels et des capitalistes est un vol.

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices. Écris ensuite le titre du C ci-dessous, tu peux ensuite répondre ensuite aux questions de l’exercice 7.

C Une autre façon de penser la société à l’époque de l’âge industriel : la doctrine sociale de l’Église

Exercice 7 : Je compare deux textes

Document 16 : Le pape Léon XIII

Légende : « Léon XIII (1810-1903), pape italien » Huile sur toile. Venise (Italie), galerie internationale d’art moderne.

Crédit photographique : © Iberfoto/ Photoaisa/ Roger-Viollet/ n° 47897-1.

Séquence 8 — séance 4

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© Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e — 75

En 1891, le pape Léon XIII écrit une Encyclique, c’est une lettre destinée aux chrétiens catholiques. Le chef religieux des catholiques y présente la nouvelle position officielle de l’Église catholique, face aux inégalités sociales caractéristiques de l’âge industriel.

Document 17 : Quelques phrases extraites de l’Encyclique Rerum Novarum

La soif d’innovations s’est emparée des sociétés, l’industrie s’est développée. Les rapports entre patrons et ouvriers se sont modifiés. La richesse a afflué entre les mains d’un petit nombre et la multitude a été laissée dans la pauvreté.Avec la concentration entre quelques mains de l’industrie et du commerce, un petit nombre d’hommes très riches imposent ainsi une domination presque servile1 à l’infinie multitude des prolétaires.L’erreur capitale, c’est de croire que les deux classes sont ennemies, comme si la nature avait armé les riches et les pauvres pour qu’ils se combattent. Car, dans la société, les deux classes ont un besoin impérieux l’une de l’autre : il ne peut y avoir de capital sans capital, ni de travail sans capital. L’ouvrier doit fournir intégralement et fidèlement tout le travail auquel il s’est engagé par contrat libre. Ses revendications doivent être sans violence. Quant aux riches et aux patrons, ils ne doivent point traiter l’ouvrier en esclave. Parmi les devoirs du patron, il faut mettre au premier rang celui de donner à chacun le salaire qui convient.De tout ce que Nous venons de dire, il résulte que la théorie socialiste de la propriété collective est absolument à répudier : le premier principe sur lequel doit se baser le relèvement des classes inférieures est l’inviolabilité de la propriété privée.

D’après le Pape Léon XIII, Encyclique Rerum Novarum, 1891.1. Une domination servile : la domination d’un maître sur ses esclaves.

1- Pour comparer les idées des deux textes, coche les deux dernières colonnes du tableau suivant, comme dans ses deux premières lignes. (Certaines lignes peuvent être cochées dans les deux colonnes)

Cette idée est celle de : Karl Marx (doc. 15)

Léon XIII (doc 17)

La bourgeoisie et le prolétariat ouvrier forment deux vastes camps ennemis. X

Les ouvriers et les patrons ne sont pas ennemis. XLa bourgeoisie domine les prolétaires car elle possède et accumule le capital.L’abolition (l’interdiction) de la propriété privée.L’inviolabilité (le respect absolu) de la propriété privée.Il faut un renversement brutal de tout l’ordre social.Les revendications de l’ouvrier doivent être sans violence.

Séquence 8séance 4 —

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— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e76

2- Après avoir relu le tableau, explique pourquoi dans le document 13 Henri Schneider préfère les idées du pape Léon XIII à celle de Karl Marx.

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices puis recopie au stylo la définition sur ton cahier en notant le mot dans la marge et l’explication à droite comme ci-dessous.

marge

Un prolétaire : Un ouvrier très pauvre qui ne possède que sa force de travail.

Le socialisme : Le mouvement d’idées et le courant politique qui veut changer la société de l’âge industriel pour protéger les ouvriers contre les abus des patrons.

Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser.

Les grands courants de pensée de l’âge industriel.

Les bouleversements techniques et économiques de l’âge industriel s’accompagnent de changements sociaux.

La bourgeoisie acquiert peu à peu de plus en plus d’influence et de pouvoir. Elle tire sa force de la propriété privée car elle détient un capital. Ce capital qui lui permet de faire fonctionner des entreprises industrielles ou commerciales.

La bourgeoisie profite du développement des idées libérales. Ce libéralisme limite l’intervention de l’État dans l’économie et laisse donc les ouvriers sans défense face à l’exploitation des patrons. L’âge industriel est une époque de grandes inégalités sociales entre les bourgeois et les ouvriers les plus pauvres, les prolétaires.

Dès le XIXe siècle, cette augmentation des inégalités sociales est fortement critiquée.

Le socialisme est un mouvement d’idées qui veut lutter contre ces inégalités. Les marxistes sont des socialistes qui suivent les idées du penseur allemand Karl Marx : Marx veut organiser un parti communiste pour mener une révolution violente qui doit abolir la propriété privée et parvenir à plus d’égalité. Les idées marxistes ont eu beaucoup d’importance au XXe siècle.

Face à la menace de ces troubles sociaux, l’Église catholique développe une doctrine sociale destinée à pacifier les relations entre patrons et ouvriers.

j e retiens

Consulte dans le lexique la définition des mots de vocabulaire essentiels, puis recopie-les au stylo sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite.

Vocabulaire pour le lexique, en plus des définitions déjà inscrites ci-dessus (capital, libéralisme, socialisme, prolétaire) : La bourgeoisie : le groupe social qui domine la société à l’époque de l’âge industriel, car il possède du

capital.

Le parti communiste : selon Karl Marx, le parti communiste doit prendre le pouvoir par une révolution violente pour abolir la propriété privée du capital.

Séquence 8 — séance 4

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Séance 5 Quellessontlesrégionsdumondequisontdéjàentrées

dansl’âgeindustrielvers1900?

je sais déjàLors des séances précédentes, tu as pu découvrir que l’âge industriel a été une époque de bouleversements économiques et sociaux. Ces profondes transformations ne touchent pas seulement la ville du Creusot ou la France, à la fin du XIXe siècle d’autres pays d’Europe, voire du monde sont concernés par ces changements.

L’industrialisation ne se produit pas en même temps dans tous ces pays, certaines régions sont plus industrialisées que d’autres. C’est ce que nous allons étudier maintenant. Le Royaume–Uni est le premier pays à entrer dans l’âge industriel. Au XIXe siècle, l’Angleterre est alors une grande puissance économique qui vend des produits industriels dans le monde entier.

Eugène Schneider, le patron français des usines du Creusot est très fier de pouvoir rivaliser avec les industriels britanniques : à l’époque, cela passe pour un exploit. C’est ce que tu vas découvrir dans le texte suivant.

Dans ton cahier, saute une ligne, écris et souligne en rouge le titre de la séance 5 « Séance 5 : Quelles sont les régions du monde qui sont déjà entrées dans l’âge industriel vers 1900 ? ». Écris ensuite le titre du A ci-dessous, tu peux ensuite répondre aux questions de l’exercice 8.

A La grande satisfaction d’Eugène Schneider

Exercice 8 : J’analyse un texte

Document 18 : La grande satisfaction d’Eugène Schneider

Le 3 juin 1865, Eugène Schneider prend la parole à la tribune du Parlement.« Messieurs, je viens d’éprouver la plus grande joie de ma vie. » Eugène Schneider, vice-président du Corps Législatif1 explique : « Le Creusot vient de vendre quinze locomotives à l’Angleterre. Vous entendez ; Messieurs, à l’Angleterre ! » L’assemblée éclate en applaudissements. Eugène Schneider accède au sommet des honneurs. Reconnaissance suprême, l’Empereur Napoléon III nommera Eugène Schneider président du Corps législatif.

D’après B. Lalanne, Deux siècles de révolution industrielle, 1983.

1. En France, sous le Second Empire, le Corps législatif est la chambre basse du Parlement, c’est là que les députés votent les lois.

Séquence 8séance 5 —

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Séquence 8 — séance 5

1- D’après le document 18, quelle est la grande satisfaction du patron des usines du Creusot ?

Écris ensuite le titre du B ci-dessous, tu peux ensuite répondre aux questions de l’exercice 9.

B Quelles sont les mutations liées à l’âge industriel en Angleterre ?

Exercice 9 : J’analyse un texte

Document 19 : Les transformations d’un pays entré dans l’âge industriel

Il y a soixante ou quatre-vingts ans, l’Angleterre était un pays comme les autres, avec de petites villes, une industrie peu importante. La population des campagnes était clairsemée1 mais relativement importante. C’est maintenant un pays sans pareil, avec une capitale de deux millions d’habitants, des villes industrielles colossales2, une industrie qui alimente le monde entier et qui fabrique presque tout à l’aide des machines les plus complexes.La population est dense, laborieuse3 et intelligente. Les deux-tiers de la population sont employés dans l’industrie, elle se compose de classes sociales toutes différentes de celles d’autrefois.

D’après Friedrich Engels, La situation de la classe laborieuse en Angleterre, 1845.

1. Une population clairsemée : une population peu dense, dispersée dans l’espace.2. Colossal : énorme.3. Laborieuse : occupée à beaucoup travailler.

1- D’après ce texte, quel secteur de l’économie explique les transformations de l’Angleterre ?

2- Quelle est la phrase du texte qui montre que l’industrialisation a aussi des conséquences sociales ?

3- En utilisant le document 19, montre que l’urbanisation accompagne l’industrialisation de l’Angleterre.

Pour cela, recopie dans ton cahier et complète le tableau suivant avec les mots signalés caractères gras dans le texte.

L’Angleterre à la fin du XVIIIe siècle

L’Angleterre au milieu du XIXe siècle

Les villes

L’industrie

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices. Écris ensuite le titre du C ci-dessous, tu peux ensuite répondre ensuite aux questions de l’exercice 10.

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Séquence 8séance 5 —

C L’Europe et les États-Unis sont les premières régions du monde à entrer dans l’âge industriel

Exercice 10 : Mettre en relation une carte et une statistique

Document 20 : La carte des principales régions industrielles vers 1900

© Pascal Derr/ Cned/ 2011

Document 21 : La répartition de la production industrielle vers 1900

Pays ou grande région Part de la production industrielle

États-Unis d’Amérique 36 %

Allemagne 16 %

Royaume-Uni 14 %

France 6 %

Russie 6 %

Autres pays d’Europe 10 %

Japon 1 %

Le reste du monde : toute l’Asie sauf le Japon, toute l’Amérique sauf les États-Unis, toute l’Afrique, toute l’Océanie

11 %

Source : chiffres simplifiés d’après Maurice Niveau, Histoire des faits économiques contemporains, Paris, 1966, PUF

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Séquence 8 — séance 5

1- D’après la carte, quel pays a été le premier à entrer dans l’âge industriel ?

2- D’après la carte et le tableau de statistiques, quelles sont les deux régions du monde les plus industrialisées vers 1900 ?

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices. Écris ensuite le titre du D ci-dessous, tu peux ensuite répondre ensuite aux questions de l’exercice 11.

D L’urbanisation, une mutation liée à l’industrialisation

Exercice 11 : Analyser des statistiques

Document 22 : L’évolution de la population urbaine dans les pays les plus industrialisés

Population urbaine 1851 1911

Royaume-Uni 48 % 73 %

France 25 % 44 %

Allemagne 36 % 60 %

États-Unis 11 % 46 %Source : d’après Jean Kogej,

Les mutations de l’économie mondiale du début du XXe siècle aux années 1970, Editions Bréal, 2008

1- Quelle est l’évolution de la population urbaine dans ces quatre pays ?

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices puis recopie au stylo la définition ci-dessous sur ton cahier, en notant le mot dans la marge et la définition à droite comme ci-dessous.

marge

L’urbanisation : L’augmentation de la taille et de la population des villes.

Recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser.

Les principales régions industrielles du monde vers 1900.

Les bouleversements de l’âge industriel ont touché tout d’abord le Royaume-Uni, puis l’Europe et les États-Unis. Au début du XXe siècle, ces pays tirent une grande part de leur richesse de la puissance de leur industrie. Mis à part le cas particulier du Japon, les autres pays du monde sont encore assez peu industrialisés.

L’industrialisation a favorisé l’essor des villes, de plus en plus vastes et de plus en plus peuplées. Dans les pays les plus industrialisés du monde, la part de la population urbaine dans la population totale augmente.

j e retiens

Consulte dans le lexique la définition des mots de vocabulaire essentiels, puis recopie-les au stylo sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite.

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Séquence 8séance 6 —

Séance 6 Quelquesexemplesdemutations

liéesauprogrèsdedifférentesindustries

je sais déjàLors des premières séances de la séquence sur l’âge industriel, tu as pu étudier la ville industrielle du Creusot et les activités métallurgiques qui s’y développent. Tu as pu également constater que des inégalités et des conflits sociaux étaient liés à l’industrialisation. L’âge industriel est pourtant considéré comme une époque de progrès.

Tout au long du XIXe siècle, d’autres industries très diverses proposent de nouveaux produits aux consommateurs. Ces changements, parfois minuscules quand ils touchent à la vie quotidienne, sont autant d’exemples de mutations liées à l’industrialisation.

Nous allons maintenant décrire et expliquer quelques-uns de ces changements. Leur accumulation change peu à peu la vie des habitants des régions les plus industrialisées de la planète.

Dans ton cahier, saute une ligne, écris et souligne en rouge le titre de la séance 6 « Séance 6 : Quelques exemples de mutations liées au progrès de différentes industries ». Écris ensuite le titre du A ci-dessous, tu peux ensuite répondre aux questions de l’exercice 12.

A L’industrie textile, une activité déjà dynamique au début de l’âge industriel

Exercice 12 : Étudier un texte

Document 23 : Les bienfaits des progrès de l’industrie textile, vus par un historien du XIXe siècle.

Par la concentration des capitaux qu’elle suppose, la machine semble une force toute aristocratique1. Elle n’en est pas moins, par le bon marché et la vulgarisation2 de ses produits, un très puissant agent de progrès démocratique3. Elle met à la portée des plus pauvres une foule d’objets d’utilité, de luxe et même d’art.La grande et capitale révolution a été l’indienne. Il a fallu l’effort combiné de la science et de l’art pour forcer un tissu rebelle, le coton, à subir tant de transformations. Toute femme portait jadis une robe bleu et noir qu’elle gardait dix ans sans la laver, de peur qu’elle ne s’en allât en lambeaux. Aujourd’hui, son mari, pauvre ouvrier, au prix d’une journée de travail, la couvre d’un vêtement de fleurs4.

D’après Jules Michelet, Le Peuple, 1846.

1. Aristocratique : dans ce texte, cela signifie réservé aux couches sociales dominantes, aux plus riches.

2. La vulgarisation : le fait de rendre accessible à tous.

3. Un progrès démocratique : dans ce texte, c’est un progrès qui profite à l’ensemble du peuple.

4. L’indienne est un tissu de coton, plus facile à laver. C’est un tissu imprimé avec des encres de couleur, souvent décoré à l’époque par des dessins de fleurs.

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Séquence 8 — séance 6

1- Selon l’historien Jules Michelet, comment l’utilisation de machines dans les usines textiles a-t-elle changé la vie des femmes ?

2- Quelle est la phrase du texte qui affirme que l’industrialisation a permis à toute la population, même aux plus pauvres, de mieux vivre ?

Maintenant, vérifie ta réponse dans le livret de corrigés des exercices. Écris ensuite le titre du B ci-dessous, tu peux ensuite répondre aux questions de l’exercice 13.

B Le développement spectaculaire des industries métallurgiques au XIXe siècle

Exercice 13 : Rapprocher un texte et une image

Document 24 : Le XIXe siècle vu par un ingénieur

Le siècle du fer vient seulement de commencer.Il ne date que du jour où le fer a pu être produit en grande masse, cessant d’être exclusivement affecté à la fabrication des armes et des serrures. Le fer a envahi les édifices. Le fer a détrôné le bois dans la construction des coques de navires. Sous la forme de l’acier, il permet de reculer presque indéfiniment les bornes de l’audace humaine en matière de travaux publics. Du fer pour abriter les hommes. Du fer pour les transporter sur terre et sur mer. Voilà ce qui devrait suffire à caractériser la civilisation de notre siècle.

D’après Albert de Lapparent, Le siècle du fer,1889.

Document 25 : L’exposition universelle de 1889 à Paris

Les expositions universelles permettent à chaque pays de mettre en avant les réalisations artistiques, industrielles ou scientifiques dont il est le plus fier. De nombreuses machines sont ainsi exposées dans les bâtiments à charpente métallique largement vitrés que l’on voit ci-dessous. Pour l’exposition de 1889, l’entreprise de constructions métalliques Eiffel réalise une tour en fer de 300 mètres de haut.

Vue générale de l’Exposition Universelle de Paris, 1889 par l’artiste Servando. Paris, musée Carnavalet.

Crédit photographique : © Musée Carnavalet/ Roger-Viollet/ 39665-2

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Séquence 8séance 6 —

1- Quelles sont les deux courtes phrases du document 24 qui résument les mutations de l’âge industriel ? Quels sont les deux domaines où des progrès liés à l’industrialisation sont ici mis en évidence ?

2- Quelle est la date du document 24 ? Celle du document 25 ?

3- Dans une phrase du document 24, il est affirmé que « l’acier […] permet de reculer presque indéfiniment les bornes de l’audace humaine en matière de travaux publics ». À quel édifice en métal visible sur le document 25 est-il fait ici allusion ?

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices. Écris ensuite le titre du C ci-dessous, tu peux ensuite répondre aux questions de l’exercice 14.

C De nouvelles industries se développent à la fin du XIXe siècle

Il s’agit par exemple des constructions électriques, de la chimie ou de l’automobile. Ce sont des industries qui exploitent les progrès scientifiques apparus à la fin du XIXe siècle. Nous allons prendre l’exemple de l’industrie chimique. Les progrès de l’industrie chimique ont des effets sur des activités très éloignées du monde de l’usine, par exemple dans l’agriculture. C’est encore un exemple de mutation liée à l’industrialisation.

Exercice 14 : Extraire des informations de deux images

Document 26 : Une publicité du début du XXe siècle

Publicité pour un engrais chimique dans un almanach, Janvier 1911, lithographie par Henri Gerbault / Bibliothèque-Musée Forney, Paris, France.

Crédit photo : Archives Charmet / © Bridgeman Giraudon/ n° CHT 230870.

Le sulfate d’ammoniaque est un engrais chimique fabriqué dans une usine. Ce produit permet de mieux nourrir les plantes et d’obtenir de plus belles récoltes.

Question :

1- D’après cette publicité sans doute un peu optimiste, comment les progrès de l’industrie chimique changent-ils la vie des agriculteurs ?

Maintenant, vérifie tes réponses dans le livret de corrigés des exercices puis recopie le résumé suivant au stylo sur ton cahier et apprends-le en utilisant les mots et les phrases en gras pour le mémoriser.

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— © Cned, Histoire-géographie et éducation civique 4e84

Séquence 8 — séance 6

Au XIXe siècle, de nombreux changements dans la vie des gens sont liés aux progrès des industries.

Dès le début du XIXe siècle, l’industrie textile est une des premières activités à utiliser des machines actionnées par des machines à vapeur. Il est alors possible de produire plus de vêtements à des prix plus bas, ce qui profite à l’ensemble de la population.

Ensuite, tout au long du XIXe siècle, les progrès de l’industrie métallurgique révolutionnent les transports et l’architecture. Ces changements deviennent très visibles dans la deuxième moitié du XIXe siècle, quand il devient possible de fabriquer de l’acier en grande quantité.

Enfin, de nouvelles industries se développent vers la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Il s’agit de l’industrie chimique, des constructions électriques ou automobiles.

L’ensemble de ces changements liés à l’âge industriel sont considérés comme des progrès car ils permettent à la grande majorité de la population de vivre plus confortablement qu’avant l’âge industriel.

j e retiens

Consulte dans le lexique la définition des mots de vocabulaire essentiels, puis recopie-les au stylo sur ton cahier en notant le mot dans la marge et la définition à droite.

Vocabulaire pour le lexique :

L’industrie textile : L’industrie qui fabrique du fil, des tissus et des vêtements.

L’acier : Un métal très résistant, fabriqué à partir du fer dans les usines sidérurgiques.

L’architecture : L’art et les techniques de construction des bâtiments.

je vérifie mes connaissances Tu as appris tes leçons ? Désormais, ferme ton cahier.

1- Je connais les grands courants de pensée de l’âge industriel :Complète la frise chronologique ci-dessous.

Document 27 :

Les grands courants de pensée de l’âge industriel.1790 1800 1810 1820 1830 1850 1860 1870 1880 1890 1900 19101840

Tout au long du XIXe siècle, domination des idées l...........en matière d’économie, telles qu’elles sont présentées par Henri Schneider dans le document 13.

En 1848, Karl M...... et Friedrich E......contestent le libéralisme dans leur livreintitulé Le M...... du P...... c............. .(document 15)

En 1891, le P.... Léon XIIIpublie l’Encyclique R......N............... où il condamne les idées de Karl Marx. (document 17)

© Olivier Cernigoj / Cned / 2011

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Séquence 8séance 6 —

2- Je maîtrise le vocabulaire des leçons.

Parmi les propositions suivantes, quelles sont les bonnes réponses ? Attention, plusieurs réponses sont parfois bonnes pour la même question.

2.1 La sidérurgie est l’industrie qui : a) fabrique du bois avec du minerai de fer, b) produit de l’acier avec du charbon et du minerai de fer, c) transforme les plaques d’acier en locomotive.

2.2 Un pays noir est : a) une région agricole où la terre très noire est très fertile, b) une région industrielle typique de l’âge industriel, c) une région d’Afrique.

2.3 Le libéralisme est un courant d’idées qui : a) propose de respecter la propriété privée, b) veut limiter l’intervention de l’État dans l’économie, c) est favorable aux intérêts des patrons.

2.4 Au XIXe siècle, avec le développement du capitalisme : a) les prolétaires exploitent les patrons, b) les patrons exploitent les prolétaires.

2.5 Le Manifeste du Parti communiste est un livre écrit par : a) Henri Schneider, le patron des usines du Creusot, b) le pape Léon XIII, c) Karl Marx et Friedrich Engels.

2.6 Vers 1900, les pays les plus industrialisés du monde se situent : a) en Afrique et en Asie, b) en Océanie, c) en Amérique du Nord et en Europe.

Le coin des curieux

Tu peux retrouver une vidéo qui présente en détail la grande forge du Creusot, les machines utilisées et le dur labeur des ouvriers. C’est une explication du tableau du peintre Bonhommé, le document 1 de la séance 1. Rends-toi sur le site de l’Écomusée du Creusot, à la page web :

http://www.ecomusee-creusot-montceau.fr/bonhomme/

Si le fonctionnement de la machine à vapeur présentée dans la séance 1 t’intéresse, tu peux aller sur la page :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Newcomen ou sur le site du Conservatoire des Arts et Métiers : ce musée parisien présente une animation qui explique le fonctionnement de la machine de Thomas Newcommen :

http://visite.artsetmetiers.free.fr/newcomen.html

Sur le même site internet, tu peux aussi voir la machine de James Watt, beaucoup plus compliquée :

http://visite.artsetmetiers.free.fr/watt.htmlWatt est souvent considéré comme le véritable inventeur de la machine à vapeur.