Henri Dauman, un photographe sort de l’ombre...Paris Match ou France Dimanche – et de Navarre....

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Henri Dauman, un photographe sort de l’ombre loeildelaphotographie.com/fr/henri-dauman-un-photographe-sort-de-lombre/ © Henri Dauman / daumanpictures.com, Looking up, Rockefeller Center, New York, 1960 © Henri Dauman / daumanpictures.com, Le mariage du mannequin Bonnie Trompeter, New York, 1963 © Henri Dauman / daumanpictures.com, Roof-top living, 8th Avenue, New York, 1963 © Henri Dauman / daumanpictures.com, Roof-top living, The Bowery, New York, 1963 1/10

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Henri Dauman, un photographe sort de l’ombreloeildelaphotographie.com/fr/henri-dauman-un-photographe-sort-de-lombre/

© Henri Dauman / daumanpictures.com, Lookingup, Rockefeller Center, New York, 1960

© Henri Dauman / daumanpictures.com, Lemariage du mannequin Bonnie Trompeter, New

York, 1963

© Henri Dauman / daumanpictures.com, Roof-topliving, 8th Avenue, New York, 1963

© Henri Dauman / daumanpictures.com, Roof-topliving, The Bowery, New York, 1963

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© Henri Dauman / daumanpictures.com, Métro,New York, 1957

© Henri Dauman / daumanpictures.com, © HenriDauman / daumanpictures.com, L’Automat,

Times Square, New York, 1957

© Henri Dauman / daumanpictures.com, Lookingup, Wall Street, New York, 1960

© Henri Dauman / daumanpictures.com, Lookingup, Saint Peter Church, New York, 1960

© Henri Dauman / daumanpictures.com, Lookingup, Seagram Building, New York, 1960

© Henri Dauman / daumanpictures.com, Lookingup, Rockefeller Center, New York, 1960

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© Henri Dauman / daumanpictures.com, Lemariage du mannequin Bonnie Trompeter, New

York, 1963

La vie d’Henri Dauman vaut bien une paged’histoire. Ou un scénario. Lui qui se rêvaitcinéaste… Peu connu du grand public, cet orphelinde la guerre a connu les grandes fractures du siècleet les années fastes du photojournalisme. À 84 ans,il fait encore l’actualité avec un documentaire encours retraçant son destin romanesque et uneambitieuse rétrospective, The Manhattan Darkroom.Consacrée à sa carrière aux Etats-Unis, cetteexposition au musée Nicéphore Niépce retracesoixante ans d’archives de ce stakhanoviste de laphotographie.

On le rencontre fin janvier dans un café de l’Upper EastSide, son quartier new-yorkais. Souriant, bien habillé,Henri Dauman porte beau. « Mon appartement est enbranle-bas de combat », s’excuse-t-il. Nous sommes àla veille de son départ pour la France où se poursuit aumusée Nicéphore Niépce l’ambitieuse rétrospectiveitinérante démarrée au Palais d’Iéna en 2014 qui a attiréplus de 12 000 visiteurs. Son emploi du temps estchargé mais Henri Dauman sait se rendre disponible.Regard vif et franc, un brin espiègle avec candeur, cegrand oublié de la photographie semble s’amuser del’attention soudaine qu’on lui porte depuis quelquesannées.

En marge de l’exposition, il participe au tournageparisien d’un long métrage retraçant sa vie dont ladiffusion est prévue pour 2018. Intitulé Looking Up, il estréalisé par l’Américain Peter Jones et dirigé par NicoleSuerez, sa compagne et la petite-fille d’Henri Dauman.Pour les besoins du film comme de l’exposition, il a falluremonter le temps et sonder le passé. Des heures àdéterrer les morts, à se souvenir pour raconter…

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Un douloureux passé

Henri Dauman naît en 1933, à Montmartre. Il n’a queneuf ans quand Vichy impose le port de l’étoile jaune.Un jour de 1942, on tambourine à la porte. La policefrançaise tente de pénétrer dans l’appartement parisienqu’il partage avec sa mère. Verrouillée à double tourdepuis que son père a été arrêté, la porte résiste tantbien que mal. Terrifiés, Henri et sa mère entendent unvoisin proposer sa hache aux miliciens pour la forcer.Par chance, c’est l’heure du déjeuner. Les policiersdécident de repasser plus tard. En France, même entemps de guerre, la « pause déj’ » est sacrée…

Henri et sa mère en profitent pour prendre la fuite,échappant de justesse à la rafle du Vél’d’Hiv. Son père,citoyen français d’origine juive, né à Varsovie, n’a paseu cette chance. Interné à Pithiviers, il est déporté àAuschwitz. Henri ne le reverra pas. Caché par plusieursfamilles de Justes à Limay dans les Yvelines, puis prèsd’Alençon, en Normandie, le garçon ne rejoint sa mèreà Paris qu’après la Libération. Les retrouvailles serontde courte durée. En 1946, elle meurt empoisonnéecomme huit autres personnes par un pharmacien dequartier douteux vendant du bicarbonate acheté aumarché noir. En fait, de la mort-aux-rats. « Je croisqu’on peut parler d’homicide volontaire », énonce HenriDauman, tout en pudeur et en émotion contenue.

S’ensuivent quatre années « très sombres »d’orphelinat pour le jeune homme devenu pupille de laNation. Il trouve refuge dans le cinéma, « en particulierles films noirs », et se prend à rêver d’Amérique… Pourl’heure, il devient apprenti dans un studio dephotographe à Courbevoie, puis assistant d’unphotographe de mode à Paris. Il effectue aussi desportraits de célébrités pour Radio Luxembourg etl’Agence Bernand, spécialisée dans la photographie despectacles. Il achète son premier appareil photo, unreflex 6×6 à double objectif bon marché, etphotographie des scènes de rue parisiennes.

L’Amérique sens dessus dessous

Est-ce un signe du destin ? Un oncle, dernier membrevivant de sa famille ayant immigré aux Etats-Unis avantla guerre, lui propose de le rejoindre dans le Bronx. Niune ni deux, à 17 ans, Henri Dauman embarque seul,

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muni de son appareil photo, sur le paquebot Liberté,rejoindre son « oncle d’Amérique ». Avec HenriDauman, la fin d’une phrase amène souvent unenouvelle anecdote… La voici. À quelques heures del’arrivée, sa sacoche contenant son Rolleiflex et sonpasseport se volatilisent. « J’ai pensé ne jamais pouvoirposer le pied sur le sol américain », se souvient-il,encore décontenancé par l’affaire. L’équipage et lespassagers remuent ciel et terre. Le sac réapparaîtramystérieusement juste avant d’atteindre la terre promiseaméricaine, comme par miracle.

Le jeune photographe débarque en plein hiver àManhattan. Les Etats-Unis sont à l’apogée de leurpuissance. Hollywood dif fuse sa mythologie dans lemonde entier. Mais pour Henri Dauman, le quotidienpasse par le travail à la chaîne. Il commence parempaqueter de la lingerie féminine dans des cartons etprend des cours d’anglais. Dégourdi, il devient bientôtphotographe de presse pour le journal France-Amérique. « Je photographiais les personnalitéspolitiques et culturelles de passage, et la vie de lacommunauté française à New York ».

Marié à 20 ans, il devient père à 21. Pour économiserl’argent nécessaire à l’achat d’un Leica, il se contented’un régime alimentaire modeste. Au menu, « patatesau beurre, patates sautées ou patates frites ». Pours’enrichir, le jeune photoreporter se lance dans lacourse à l’information. Il suit de près les nouvelles dumonde dans les journaux, scrute les moindres faits etgestes des people et repère l’événement dont la pressefera sa pitance.

Se définissant comme un « One-Man Agency », ileffectue ses reportages le jour et les tirages la nuit. Iltransforme sa cuisine en chambre noire. Les négatifssèchent au-dessus de sa baignoire, à l’aide de pinces àlinge. Il développe lui-même ses photos qu’il envoie parla suite à toutes les rédactions de France – au Figaro, àParis Match ou France Dimanche – et de Navarre. Sonaudace séduit les Américains. Huit ans après sonarrivée à New York, il signe son premier reportage pourLife sur le mariage de Jean Seberg avec l’avocatfrançais François Moreuil à Marshalltown, dans l’Iowa.

Cinéphile averti, Henri Dauman revendique son « regardcinématographique ». Les rues de New York sont pour

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lui « un plateau de cinéma à ciel ouvert ». Dans la rue, iljoue de la démesure de l’architecture new-yorkaise. Lephotographe a l’idée de poser son Leica, acheté grâceau régime pommes de terre, et sa lentille grand anglede 21-mm « à même le sol ». Les contre plongéesrenforcent la verticalité des gratte-ciels et les sensationsde vulnérabilité et de vertige du spectateur. Pour unpeu, on se croirait dans la peau de Jack Arnold dans lefilm L’homme qui rétrécit de Grant Williams. En 1963, leMoMA acquiert sa série sur l’architecture américaine, «Looking up ».

Expérimentateur, Henri Dauman s’adonne aussi avecjoie à l’exercice des « séquences », ces séries dephotos instantanées très cinématographiques, prises aumoteur, qui donnent l’impression d’assister à une scèneanimée : l’une de ses meilleures saisit l’actrice LizTaylor en transe pendant le match de boxe opposantIngemar Johansson à Floyd Patterson, en 1960. Inspirépar les films noirs, il multiplie les jeux d’ombre, de refletset les fondus au noir.

Reporter vedette de Life

L’un de ses premiers exploits photographiques consisteà capter l’expression tragique de Jackie Kennedy, dignesous sa mantille noire, dans le cortège funèbre auxobsèques de John Fitzgerald Kennedy. Nous sommesle 20 novembre 1963. À Washington D.C., un milliond’Américains sont venus rendre un dernier hommage àleur président assassiné. L’émotion est à son comblelorsque le cercueil couvert de la bannière étoilées’achemine vers St Matthew’s Cathedral. Dans la foule,Henri Dauman a un réflexe : il s’échappe quelquessecondes pour réaliser le cliché d’une femme dont ledeuil familial fait écho à celui de toute une nation.

Cinq pages de ses images couleur – une première pourlui qui ne photographiait alors qu’en noir et blanc –seront imprimées dans le prestigieux magazine Life. Lapuissance symbolique de l’image n’échappe pas à AndyWarhol qui détourne la photo en l’incorporant à sasérigraphie Sixteen Jackies. Des années après la mortde l’artiste, Henri Dauman attaquera en justice lafondation, l’archive et le musée Warhol pour utilisationabusive, l’image ayant entre temps été reproduite surdes calendriers, affiches et autres marchandisesdérivées. « L’une de ses sérigraphies s’est même

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vendue à plus de 400 000 dollars chez Sotheby’s en1992 », précise-t-il. Les avocats d’Henri Daumannégocient en 2002 un règlement du procès qui auraduré sept ans.

Devenu l’un des photoreporters vedette de Life, maisaussi de Newsweek et du New York Times Magazine, iltraque l’actualité du pavé et des projecteurs, épingle lesgangs du Bronx comme la petite bourgeoisie oisive del’hôtel Fontainebleau à Miami, les tribunes des leaderspolitiques comme les stars du show-biz ou du mondeartistique. Des manifestations pour les droits civiques àWashington à la crise bouddhiste de Saïgon, enpassant par les mouvements féministes, Henri Daumanrend compte « sans le savoir » de la mutation de lasociété américaine à travers les yeux d’un exilé. A la foisau centre et à la marge de l’histoire. « J’ai eu la chancede réaliser une série de reportages qui, à conclusion,montrait l’évolution des Etats-Unis. Je n’en avais pasconscience sur le moment, j’étais pris dans le flot »,poursuit-il, cherchant parfois ses mots en passant dufrançais à l’anglais, sa langue d’adoption.

Au nom de la liberté d’action, il rejette l’offre d’un postefixe chez Life. « Intégrer l’équipe du journal signifiaitabandonner mon indépendance. Jamais de la vie. »explique Henri Dauman, soudain très sérieux. S’ilreconnaît que ce contrat lui aurait probablement acquisune plus grande notoriété, sacrifier son autonomie n’ajamais été une option. Autant vendre son âme au diable.« J’en ai souffert, cela a réduit mon activité mais je neregrette rien. Je suis l’heureux propriétaire de toutesmes photos », affirme-t-il.

« Toute la science du photographe se trouve dansles yeux »

Dans les années 1960, Henri Dauman fait du portrait depersonnalités l’une de ses marques de fabrique. Ilcontourne l’exercice du portrait « posé », lui préférant le« moment créé » : un moment de complicité vraie,faisant ressortir le moi profond du photographié, plutôtque son image publique. Il photographie ses modèles« de front, en plan serré ». « Toute la science duphotographe se trouve dans les yeux », dit-il. Cherchantà capter un moment d’intimité, il s’approche au plus prèsde ses sujets. « Suffisamment pour sentir le souffle de

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Fellini sur mon visage », sourit-il. Fellini, l’un de sesmaîtres, à qui il se permet d’écraser le nez afin d’obtenirune réaction. Le résultat est surprenant. Fellini semblese demander comment ce photographe culotté a puoser lui toucher le visage. « Mon assistant a faillis’étouffer en voyant cela. Mais le résultat est plutôtintéressant, non ? »

Sans effets de pose, Henri Dauman immortalise le sex-appeal de Marilyn Monroe sous les lumières desactualités cinématographiques à l’avant-première du filmCertains l’aiment chaud, la moue fringante d’ElvisPresley, l’élégance d’Yves Saint Laurent, la fougue deMiles Davis, le visage juvénile d’Alain Delon, le dos nude Brigitte Bardot qu’il côtoie sur le tournage du film Vieprivée de Louis Malle en 1961. Le photographesurprend la belle dans un moment d’oubli et de grâce,sur un lit, cigarette fumante à la main, nimbée delumière naturelle. Entre deux prises, le reporter joue sonpropre rôle sur le plateau, celui d’un photographe noyédans la meute des paparazzis. Une photo immortaliseHenri Dauman et l’actrice de 27 ans caressant duregard la lentille Zeiss de 180-mm de son Nikon. Unmoment de camaraderie plutôt rare, le photographepréférant maintenir une distance respectueuse avec sessujets une fois la prise terminée « pour ne pasêtre influencé ». Liberté d’esprit, toujours…

Un narrateur moderne

Dans les années 60, la modernité photographiqueréside en partie dans l’agencement pertinent desimages sur la page imprimée. Henri Dauman s’intéressede près au travail de la direction artistique desmagazines. La télévision est en plein avènement maisnous sommes encore au temps du plomb et il connaîtbien les inconvénients de l’encre d’imprimerie. Créatif, ilinvente de nouveaux moyens. « Pour le supplément duNew York Times, qui était alors imprimé sur du papierjournal gris de qualité médiocre, j’ai eu l’idée d’installerun petit flash électronique portable derrière mes sujets,afin d’éclairer les portraits pour qu’ils ressortent mieuxune fois imprimés sur la page. Cela donnait du relief à laphoto ». Un procédé largement utilisé depuis pard’autres photographes.

Quand Life commande à dix photographes de renom(parmi lesquels un certain Gordon Parks et Cornell

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Capa) une image illustrant le concept de la perted’individualité dans la société américaine industrialisée,il produit son propre essai photographique. « Mon imagecomportait une photo de fenêtres identiques d’un gratte-ciel de Park Avenue, avec en surimpression lessilhouettes de trois personnes photographiées dansdiverses positions illustrant la lutte ou la chute, et desflèches rouges et vertes en néon. » Ce sens de lanarration moderne est salué, l’image remporte l’appeld’offre. Elle fera la couverture du magazine le 21 avril1967. Bien sûr, la ressemblance avec l’image degénérique de la série Mad Men représentant lasilhouette d’un homme en noir et blanc chutant d’ungratte-ciel n’a pas échappé au photographe. « Je penseque c’est inspiré de ma photo mais la série est tellementréussie que je n’ai rien dit ».

La quantité et la valeur des images dépassantaujourd’hui les moyens – le temps et l’espace – qu’HenriDauman et son appartement peuvent leur consacrer. Ilrêve qu’une fondation ou une université américaine offreà ce futur héritage la numérisation et le fonds d’archivesqu’il mérite. Chez lui, des milliers de négatifs, autant deplanches-contacts et des centaines de tirages d’époquesommeillent encore. « Moins de 1% de mes archivesont été exploitées », rappelle-t-il. A eux seuls, sesclichés des avant-gardes artistiques – minimalistes etbalbutiements du Pop Art – qu’il fut l’un des premiers àphotographier mériteraient une exposition. Ou un livre.« Je suis le seul à avoir couvert l’exposition Pop Art,The American Supermarket, en 1964 », annonce-t-il, leregard pétillant. Sur ces clichés, on découvre le visagejuvénile d’un Andy Warhol encore anonyme, et sestoutes premières reproductions de Campbell’s soups.

S’il reconnaît la qualité « magazine » de ses clichés,Henri Dauman ne fait pas la différence entre les imagesaccrochées aujourd’hui aux cimaises des musées etcelles destinées hier à la page imprimée. « A l’origine,mes photos ne sont pas faites pour être exposées. Lesvoir sur un mur est troublant », déclarait-il endécouvrant ses photos exposées pour la toute premièrefois au Palais d’Iéna en 2014 à l’initiative de VincentMontana, producteur et ami d’Henri Dauman, et sousl’égide de François Cheval et Audrey Hoareau. Pources photographies hier cantonnées aux pages desmagazines, c’est une nouvelle vie qui commence.

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