Guide Echantillonnage Plantes Potageres Avril 2014

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    Guide dchantillonnage

    des plantes potagres

    dans le cadre des

    diagnostics environnementaux

    Seconde dition

    ( 2014 )

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    AVANT-PROPOS

    Ce guide est le fruit dun travail collaboratif labor dans le cadre dun groupe de travail misen place et coordonn par lADEME et lINERIS et dont les membres sont prsents ci-aprs :

    F. Marot - ADEME S. Denys, G. Cardenas et K. Tack - INERIS F. Douay - Groupe ISA, ESE-LGCgE C. Dumat - INP ENSAT C. Schwartz - UL / INRA S. Elreedy - AFSSET V. Gobron et S. Dinant - ANDRA N. Jeanne - Govariances C. Pinet - Cnam-IHIE Ouest

    R. Prost - INRA GSC M. Pascal - InVS N. Lemaitre, F. Leprieur et C. Mercat-Rommens - IRSN M. Barbaste - INRA USRAVE

    La premire dition a t labore en 2007. La prsente mise jour a t mene dans le cadredu projet PlantEval12011-2013 co-initi et co-pilot par lADEME (F. Marot) et lINERIS (S.Denys et C. Hulot) et conduit en partenariat avec lINP-ENSAT (PR C. Dumat), le groupeISA, ESE-LGCgE (F. Douay et B. Pourrut) et lUL / INRA (PR C. Schwartz et E.-D.Chenot).

    Cette actualisation a pris en compte lvolution des connaissances et des outils dune part etdes retours dexpriences et suggestions des bureaux dtude utilisateurs dautre part. Il ny apas de changement majeur dans la stratgie dchantillonnage propose, plutt descomplments et des illustrations qui viennent renforcer laide apporte un oprateur deterrain. Il est propos la communaut des diagnostiqueurs, gestionnaires ou scientifiquesimpliqus dans la gestion raisonne des sites et sols pollus, lorsque la prsence de culturespotagres est constate et que se pose la question de leur qualit.

    Enfin, nous tenons remercier les bureaux dtude qui ont accept de faire part de leur retourdexprience relative lapplication du guide (version 2007) afin den amliorer

    loprationnalit (version 2014) : Arcadis, Biomonitor, EGIS, Envireausol, Eurofins, HPCEnvirotec, HUB Environnement, ICF Environnement, PlumeEci et Socotec, ainsi quauxorganisations professionnelles (UPDS et UCIE)2qui ont relay notre demande auprs de leursadhrents.

    1 PlantEval est un projet portant sur la contamination des plantes potagres. Il aborde les aspects lis lchantillonnage au travers de lactualisation du prsent guide, mais aussi les aspects relatifs la centralisationet la mise disposition pour les divers professionnels des donnes existantes. La mise jour de la base dedonnes BAPPET pour les polluants mtalliques et le dveloppement dune base de donnes quivalente pour les

    polluants organiques se sont drouls dans le cadre de ce projet.2 UPDS : Union Professionnelle des Entreprises de Dpollution de Sites ; UCIE : Union des Consultants etIngnieurs en Environnement

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    SOMMAIRE

    INTRODUCTION ........................................................................................................ 5

    OBJECTIFS ET CONTENU ....................................................................................... 6

    LIMITES DAPPLICATION ET CONTRAINTES ........................................................ 6

    CINQ REGLES DE BON SENS ................................................................................. 7

    DEMARCHE OPERATIONNELLE ............................................................................. 9

    1

    ELABORATION DE LA STRATEGIE DECHANTILLONNAGE ........................ 11

    1.1 Etude documentaire pralable lchantillonnage .............................................................................. 111.1.1 Etude historique de linstallation potentiellement polluante tudie ................................................. 111.1.2

    Ltude environnementale ........................................................... ...................................................... 12

    1.1.3

    Informations spcifiques aux jardins potagers .................................................................................. 12

    1.2 Lexploitation des informations disponibles ......................................................................................... 121.2.1

    Le choix des substances .................................................................................................................... 13

    1.2.2

    Llaboration du schma conceptuel ..................................................... ............................................ 13

    1.2.3 Dfinition du primtre dtude ........................................................................................................ 16

    2

    MISE EN UVRE DE LA STRATEGIE DECHANTILLONNAGE ..................... 18

    2.1 Les potagers et les espces vgtales chantillonner ........................................................... ............... 182.1.1

    Entrevue pralable avec le jardinier .................................................................................................. 18

    2.1.2 Slection des jardins potagers exposs linstallation potentiellement polluante ............................ 192.1.3

    Slection des jardins potagers tmoins ............................................................ .................................. 19

    2.1.4

    Slection et chantillonnage des espces vgtales .................................................. ......................... 20

    2.1.5 Le prlvement des chantillons ....................................................................................................... 22

    2.2 Recommandations techniques pour lchantillonnage du vgtal ...................................................... 23

    2.3

    Cas des fruits en provenance darbres ou darbustes .......................................................................... 24

    2.4

    Lchantillonnage des milieux sources de contamination ..................................................... ............... 25

    3 INTERFACE AVEC LE LABORATOIRE DANALYSES DES VEGETAUX ...... 29

    4 RECOMMANDATIONS POUR LINTERPRETATION DES RESULTATS ........ 32

    4.1 Analyse qualitative des rsultats danalyses ......................................................................................... 32

    4.2

    Elments dvaluation de la contamination des vgtaux ..................................................... ............... 32

    4.3 Elment dvaluation de la contribution du site tudi sur la contamination ventuelle des vgtaux

    prlevs ..................................................................................................................................................... 32

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    LISTE DES ANNEXES

    Annexe 1: Rfrences bibliographiques.

    Annexe 2: Calendrier de rcolte.

    Annexe 3: Fiche didentification dun potager.

    Annexe 4: Fiche didentification dun prlvement de vgtaux dans un potager.

    Annexe 5: Elments de connaissance des potagers et des espces potagres.

    Annexe 6: Seuils rglementaires en plomb et cadmium pour les plantes potagres.

    Annexe 7: Prsentation de la base de donnes BAPPET.

    Annexe 8: Capacit des espces potagres laccumulation dlments traces.

    Annexe 9: Elments de slection du laboratoire danalyses.

    Annexe 10: Lecture des valeurs numriques fournies par le laboratoire.

    Annexe 11: Exemples dapplication du guide quelques situations distinctes.

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    INTRODUCTION

    Lapprciation de limpact dune installation potentiellement polluante (activits industrielles,minires ou de service) en fonctionnement ou larrt implique la connaissance de la qualitde lenvironnement au voisinage de cette installation. Cela ncessite la caractrisation de lacontamination potentielle des diffrents compartiments environnementaux (e.g. sol, eau, air,vgtaux) susceptible dentraner une exposition de la population humaine aux polluants.Cette tape est primordiale et prconise par les diffrents guides en vigueur relatifs lagestion des sites et sols pollus et des tudes dimpact lies aux installations enfonctionnement. Elle sintgre dans la phase de diagnostic de lenvironnement du site ou delinstallation considr(e).

    La prsence de potagers3 proximit dinstallations ou de friches industrielles amne souvent

    examiner lors des diagnostics environnementaux la qualit sanitaire des productionsvgtales issues de ces potagers et consommes par la population. Trois mthodes sontenvisageables pour dterminer les teneurs en polluants des organes comestibles : deuxsappuient sur les concentrations mesures dans les sols cultivs (slection dans la littraturede valeurs de bioconcentration4ou utilisation de modles de transfert sol-plante) ; la troisimeconsiste mesurer directement les concentrations dans les plantes chantillonnes. Cettetroisime mthode permet dintgrer lensemble des facteurs influenant le transfert dunesubstance donne vers une plante et un organe considrs. Cela permet en outre de prendre enconsidration la contribution dautres milieux dexposition des vgtaux que les sols tellesque les retombes de poussires ou les eaux darrosage par exemple. En effet, si lacontamination des vgtaux par des polluants se fait le plus souvent par transfert racinaire (ou

    sol-plante), les transferts foliaires de mtaux peuvent tre prpondrants lorsque des particulesatmosphriques submicroniques riches en mtaux se dposent sur les parties ariennes desplantes potagres. Le recours la mesure via lchantillonnage de vgtaux nest cependantpas systmatique et sa mise en uvre doit tre justifie, en accord notamment avec le principede proportionnalit selon lequel doit tre conduite un diagnostic de site. En effet, les moyensdinvestigation consacrs aux diffrentes voies dexposition potentielles des personnesdoivent tre dimensionns en fonction de limportance quont ces voies dans leur expositionglobale.

    Par ailleurs, pour tre pertinent, le recours aux mesures doit suivre un travail rflchi etrigoureux. A cette fin, il est crucial dadopter un protocole dchantillonnage des vgtaux qui

    soit adapt au mieux aux contraintes locales, en intgrant lensemble des lments influant surla contamination des plantes (e.g. historique de linstallation, mais aussi des potagers, type decontaminations, type de sols et de vgtaux, prsence dautres sources de polluants). Il estessentiel que ce protocole soit matris en vue destimer et de rduire les biais associs cetchantillonnage et les erreurs dinterprtation et de gestion qui pourraient en dcouler.

    3Le potager est dfini comme une parcelle, plus ou moins proche dune habitation, cultive par un particulier quiconsomme sa production (Annexe 5). Louvrage Jardins potagers : terres inconnues ? 2013, EdpSciences prsente un ensemble de connaissances pluridisciplinaires rcentes sur les jardins.4Dans le prsent guide, le facteur de bioconcentration dsigne la relation entre la teneur en une substance dans le

    milieu de culture (gnralement le sol, parfois leau) et la concentration de cette mme substance susceptibledtre prsente dans les plantes cultives au sein de ce milieu. Ce facteur est gnralement tabli partir dersultats exprimentaux.

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    OBJECTIFS ET CONTENU

    Lobjectif principal de ce guide est de proposer une mthode dchantillonnage de plantespotagres permettant de disposer despces vgtales puis de donnes analytiques

    reprsentatives des situations environnementales rencontres.

    Ce guide pourra tre utile la conduite dtudes portant sur lvaluation, partir deprlvements, de la qualit sanitaire de productions potagres consommes par lhomme etcultives dans un environnement potentiellement pollu par une installation industrielle(actuelle ou ancienne), en situation de pollution chronique ou accidentelle. Il sapplique pourinterprter directement ltat de contamination de ce milieu (les plantes potagres) au regarddes valeurs rglementaires ou de rfrence et galement pour engager une dmarche base surla quantification des risques sanitaires dans le cas o ce milieu est retenu comme voiedexposition.

    Ce guide apporte aussi une dmarche mthodologique visant valuer la contribution delinstallation industrielle tudie sur une ventuelle contamination des cultures potagres.Cela explique quil aborde galement (sans les dvelopper) lchantillonnage dautres milieuxque les seules plantes potagres (e.g. eau, air, sol), ces milieux pouvant tre impliqus dansles transferts de polluants vers les vgtaux. Lamthodologie propose peut galement treutilise pour dautres suivis de rejets de polluants comme les axes routiers ou autoroutiers,voire mme en dehors de tout contexte de pollution connue, lorsque lobjectif consistesimplement caractriser la qualit sanitaire de productions potagres.

    LIMITES DAPPLICATION ET CONTRAINTES

    Ce guide vient en complment des diffrents guides et outils mthodologiques disponibles ce jour dans le cadre de la gestion des sites et sols pollus et des installations classes(Annexe 1). La mthodologie propose dcoule de la stratgie engage dans la dmarche dessites et sols pollus. Les tapes et les orientations donnes dans ce guide peuvent voluer enfonction du contexte rglementaire abord. En effet, dans le cadre des plans de surveillance delimpact des installations classes pour la protection de lenvironnement (ICPE,http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Installations-Classees-pour-la-.html) sur leurenvironnement imposs par arrt prfectoral, une liste des polluants analyser et desmatrices chantillonner est dfinie dans la plupart des cas.

    Toutefois, plus quun guide mthodologique au sens propre du terme, ce document vise avanttout fournir des recommandations permettant dlaborer un plan dchantillonnage deplantes potagres et de le mettre en uvre de la faon la plus pertinente possible. Dans tousles cas, ce guide ne peut se substituer lavis ou lexpertise dun spcialiste du domaine,en particulier pour des situations singulires o les recommandations usuelles peuvent

    ncessiter dtre adaptes.

    Lchantillonnage de vgtaux est pratiqu dans plusieurs contextes autres que celui abordici. Cest le cas, par exemple, des autorisations de commercialisation des denresalimentaires, du contrle de la qualit des semences, de la surveillance de la qualit sanitairedes vgtaux cultivs sur des sols agricoles avec des amendements particuliers. Mme sicertains volets de ce document peuvent tre utiles dans ces contextes, celui-ci na pas t

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    conu pour ces configurations et toute autre dclinaison que celle prsente ici est ladiscrtion de lutilisateur.

    De manire gnrale, la stratgie dchantillonnage des vgtaux est soumise des contraintesadministratives (budget, dlai de ralisation de ltude en lien avec la priode de ralisation

    des prlvements dans lanne) et des contraintes techniques et de terrain (e.g. espcesvgtales disponibles - cf. Annexe 2, maturit des plantes, taille du potager, pratiquesculturales, spcificits locales, accords des propritaires).

    Ces contraintes ont guid lorientation et les choix effectus tout au long de llaboration decette mthodologie.Il a fallu trouver des compromis entre les besoins imposs par la rigueur dune tudescientifique et les contraintes pratiques des investigations environnementales, de

    manire viter daboutir un outil certes irrprochable sur le plan thorique, maisinapplicable et donc finalement inutile.

    CINQ REGLES DE BON SENS

    Une impression de facilit qui peut savrer trompeuse

    Sil peut paratre ais de prlever des plantes potagres et de les envoyer au laboratoire pouranalyses, acqurir une information qui soit reproductible et la plus reprsentative possibledune situation donne prsente une relle difficult. Cette condition est pourtant essentiellepour mener une exploitation rationnelle et rigoureuse des rsultats et notamment, leur

    comparaison des valeurs rglementaires, des donnes de bioconcentration issues de lalittrature ou des valeurs de rfrence. Une stratgie dchantillonnage est strictement lie une question scientifiqueexplicite en amont. Elle ncessite de prendre certaines prcautions aux diffrentestapes : choix des prlvements, collecte et manipulation des chantillons

    (conditionnement, conservation et transport selon la nature des substances tudies),

    envoi au laboratoire avec les instructions pour lanalyse.

    La pertinence de ltude

    Il ne faut pas perdre de vue, quau-del dune certaine concentration en polluants dans lessols, si le niveau de risque est dj proccupant pour un usage rsidentiel (du fait delingestion possible de particules de terre contamines par exemple par les enfants), alorslestimation de lexposition supplmentaire lie lingestion de vgtaux produits sur ces solsnest pas pertinente ; elle est mme inutile pour dfinir les mesures de gestion qui simposent.

    Lopportunisme de terrain

    La prparation de la campagne dchantillonnage au bureau ou au laboratoire est une phaseimportante. Toutefois lintervenant devra tre capable dadapter sa stratgie aux situationsquil rencontrera sur le terrain. Pour russir cet ajustement, il devra avoir une parfaite

    connaissance et matrise des objectifs de sa dmarche. La prise de contact en amont de la

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    mission de terrain avec les propritaires des jardins afin de dfinir les modalits deprlvement et connatre les pratiques culturales est vivement recommande.

    La ncessaire collaboration entre les intervenants

    Pour tre le plus pragmatique possible, le guide est structur selon une dmarche opratoirechronologique. Pour autant, toutes les tapes, les changes sont indispensables entre lesdiffrents acteurs de ltude qui est mene. Ainsi, le matre duvre de ltude, le prleveur,mais aussi le laboratoire danalyses doivent tre associs pour dfinir et orienter les choix effectuer. La comprhension des objectifs par les diffrents acteurs favorisera la qualit desrsultats. Il faut dores et dj souligner limportance davoir trs tt (si possible lors dellaboration de la proposition commerciale) un contact avec le laboratoire danalyses quiapportera des conseils sur les quantits dchantillons ncessaires pour lanalyse au regard deslimites de quantification demandes5et les conditions de stockage des chantillons (ceci seradvelopp spcifiquement au chapitre 3). Enfin, comme pour tout projet, il est conseill deraliser un organigramme prcisant les diffrentes tapes cls, les acteurs impliqus, les dlaiset potentielles difficults lever.

    La ncessaire implication des parties prenantes

    Engager des investigations environnementales sur des proprits prives impliquencessairement dassocier diffrentes parties prenantes. Parmi celles-ci, pour des parcellespotagres, les jardiniers et le cas chant les propritaires des parcelles sont incontournables.Pour les jardins de type familiaux, il conviendra de se rapprocher du(es) propritaire(s) et delorganisme qui les gre. Comme ces tudes sont souvent motives par une proccupation oususpicion de pollution (e.g. proximit avec une installation potentiellement polluante,

    historique de(s) la(es) parcelle(s)), dautres partenaires doivent tre associs, telle que lamairie, mais aussi les services de lEtat (Prfecture, Agence Rgionale de Sant). Ltudepeut dailleurs tre leur initiative. Lorsquune installation classe pour la protection delEnvironnement (ICPE) est concerne, les services de lInspection (DREAL6, DEAL7,DRIEE8) seront associs.

    Les modalits dimplication pourront tre diffrentes. Pour des parcelles isoles, lentrevueavec le jardinier telle quelle est envisage dans le guide peut savrer suffisante (e.g.autorisation daccs, explication sur les objectifs de ltude et les modalits de mise enuvre). Lorsque le territoire dtude concerne de nombreuses parcelles potagres (e.g. jardinsfamiliaux, lotissement), recourir la runion publique peut savrer trs utile pour prsenter

    les objectifs de ltude et les modalits de mise en uvre, avant dengager les changes et derecueillir les avis. Cela permet aussi didentifier des jardiniers particulirement motivs quisont parfois prts aller jusqu sinvestir dans ltude (e.g. mise en culture des plantes lesplus opportunes et selon les contraintes du calendrier de ltude). Ltape de slection despotagers peut bnficier de ces avantages dans la mesure o ces jardins apparaissentpertinents. Il ne faut pas hsitez non plus remettre cette occasion une fiche synthtique de

    5 Tenant compte notamment des valeurs rglementaires disponibles, ou en leur absence dun premier calculdexposition et de risques6DREAL : Direction Rgionale de lEnvironnement, de lAmnagement et du Logement (mtropole sauf Ile-de-

    France)7DEAL : Direction de lEnvironnement, de lAmnagement et du Logement (Dpartements dOutre-mer)8DRIEE : Direction Rgionale et Interdpartementale de lEnvironnement et de lEnergie (Ile-de-France)

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    prsentation de ltude (objectifs, mthode, moyens et calendrier) qui prcise galement lescoordonnes de la personne contacter.

    En outre, de la mme faon quil est essentiel de communiquer en amont, il faut le faire aussien aval, pour restituer les rsultats de ltude. Un bordereau danalyse serait videmment trs

    insuffisant et il est donc essentiel daccompagner les rsultats dune explication claire etaccessible sur la qualit des vgtaux. Les suites donner seront prsentes cette occasion lecas chant.

    DEMARCHE OPERATIONNELLE

    La dmarche propose ici a pour objectif de rationaliser la mise en uvre dune campagne deprlvement pour caractriser la qualit des vgtaux et estimer lexposition de personnes aux

    polluants via la consommation de plantes potagres auto-produites. Par opposition auxcultures marachres, les potagers se distinguent gnralement par la culture sur une surfacerduite dun nombre lev despces vgtales ou de varits, limit un faible nombre despcimens par espce. Dans ce contexte, le choix et le prlvement dchantillons doiventtre particulirement rflchis et soigns. Les analyses seront en effet ralises sur unnombre restreint de vgtaux et les rsultats seront ensuite extrapols lensemble desvgtaux de la mme espce, voire lensemble des types de lgumes associs cette espce.Dans certains cas, un potager pourra aussi tre considr comme reprsentatif des potagersvoisins. Aussi, linterprtation des rsultats dpendra de la qualit de la campagne de mesuredans son intgralit : choix des chantillons, modalits de prlvements et modalitsdanalyses.

    Dans ce but, le guide mthodologique apporte des indications sur la ralisation des quatretapes suivantes, qui constituent les quatre chapitres du document :

    1. Elaboration de la stratgie dchantillonnage

    2. Mise en uvre sur le terrain

    3. Interface avec le laboratoire danalyses

    4. Interprtation des rsultats

    A noter toutefois que ce document technique na pas vocation tre un outil dinterprtationet de gestion des rsultats. Ainsi, la quatrime tape nest prsente que de manire succincteet renvoie aux outils de gestion mis en place par les autorits comptentes. La succession detches reprsentes dans le diagramme de la Figure 1 et dtailles par la suite dans lesdiffrents paragraphes, met en vidence limportance du travail de recueil et danalysesdinformations prcdant la mise en uvre des prlvements sur le terrain.

    Tout au long de ce guide, le primtre dimpact sera considr comme tant la surfaceimpacte par lactivit industrielle. Le primtre dtude est considr comme la surface totaleconcerne par la campagne dchantillonnage, c'est--dire en intgrant aussi la(es) zone(s)tmoin(s).

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    Figure-1

    Droulement chronologique simplifi des tches effectuer pour mettre en uvre

    lchantillonnage des plantes potagres dans le cadre de diagnostics

    environnementaux.

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    1. Elaboration de la stratgie dchantillonnage

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    1 Elaboration de la stratgie dchantillonnageLa stratgie dchantillonnage doit tre labore en fonction des objectifs viss. Elle doitsappuyer sur les informations collectes au cours de ltude documentaire (en lien avec lesite tudi et son environnement) et dune recherche dans la littrature (en lien notammentavec les polluants recherchs) mais aussi, sur lexprience des intervenants incluant lelaboratoire danalyse sur certains aspects. Elle intgre le choix des substances analyser, des

    jardins chantillonner, des espces investiguer, mais aussi des autres matrices prlever lecas chant. Elle dtermine galement les modalits de prlvement, de conditionnement, deconservation, de transport et danalyse des chantillons. Cette tape se ralise avant la mise enuvre des prlvements sur le terrain.

    Un point cl de la stratgie dchantillonnage consiste dlimiter le primtre impact par lapollution des sols ou par les missions en provenance de linstallation industrielle (primtredimpact). Ds ce stade, il est important de reprer linfluence dautres facteurs pouvantexpliquer des concentrations leves (e.g. fond pdogochimique local, apports

    anthropiques) susceptibles dinterfrer avec celles de linstallation qui fait lobjet deltude.

    On doit souligner aussi que la mthode propose ici nest pas une mthode statistique(inadapte au faible nombre dchantillons et lhtrognit intrinsque des jardinspotagers). Elle vise concilier les informations disponibles et le jugement dexpert. Dans cesconditions, il nest pas donn dindication sur le nombre minimum de jardins, despces oudindividus slectionner par espce. Comme indiqu prcdemment, cela dpendra denombreuses contraintes extrieures, commencer par la disponibilit des vgtaux aumoment de lchantillonnage. Lessentiel est dexpliciter et dargumenter les choix retenus, aumoment de la restitution des rsultats et de ne pas en exagrer la robustesse par rapport

    ltude qui a t conduite.

    1.1 Etude documentaire pralable lchantillonnageLa proccupation motivant lchantillonnage de vgtaux tant gnralement associe undiagnostic plus large, une tude documentaire est souvent engage par ailleurs. On disposeainsi de ltude historique et de ltude environnementale traditionnellement ralises dans lesdiagnostics de sites. Si cela nest pas le cas, il conviendra de les conduire pralablement. Enplus de ces lments, un dplacement sur le terrain est une tape fondamentale. Il permettra derecueillir des informations essentielles sur la prsence effective de jardins potagers, leurlocalisation, leur taille ainsi que la nature de leur production.

    1.1.1 Etude historique de linstallation potentiellement polluante tudie

    Ltude historique doit permettre de dfinir la nature des substances mises par linstallationconsidre. Elle permettra notamment dacqurir les renseignements suivants :

    dates de dbut et le cas chant de fin de lexploitation ; quantits et nature des rejets (sources de contamination) ; caractristiques de linstallation (e.g. superficie, hauteur des chemines le cas

    chant, nature des substances toxiques suspectes ou avres, quantits dedchets enfouis pour une dcharge,) ;

    dispositifs mis en place pour la rduction (filtres) et les contrles lmissaire des

    rejets (aprs traitement) ; dispositifs de surveillance de lenvironnement le cas chant.

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    1. Elaboration de la stratgie dchantillonnage

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    1.1.2 Ltude environnementale

    En complment de ltude historique, les donnes environnementales disponibles seront utilespour la dfinition de la stratgie dchantillonnage et permettront notamment de dterminerou prdterminer le primtre dimpact. En particulier, la recherche se focalisera sur lesparamtres qui contrlent la mobilit des polluants dans lenvironnement (volatilit,solubilit, coefficients de partage par exemple). Par ailleurs, la recherche de sourcessecondaires de contamination est fondamentale et ceci dans le but de tenir compte de cessources dans la mise en place du protocole dchantillonnage.

    De manire relativement complte, on sattachera disposer de connaissances sur lesparamtres pouvant caractriser la nature des sols (gologie, pdologie et topographie) et/oulextension de la contamination en provenance de linstallation tudie (e.g. sensdcoulement des nappes, dbit des rivires et tendue de la zone inondable le cas chant,prcipitation et rose des vents).

    Cette tude portera aussi sur la recherche des donnes relatives au fond pdogochimiquelocal et le cas chant au fond anthropique li des sources secondaires de contamination. Laconnaissance de ces fonds est essentielle pour une dfinition pertinente du primtre dtudeet la recherche dventuels jardins potagers tmoins (cf. 2.1.3).

    Cette recherche doit permettre dapprcier dune part, la vulnrabilit de lenvironnement etdautre part, les paramtres pouvant contribuer aux transferts des polluants vers les vgtaux.

    1.1.3 Informations spcifiques aux jardins potagers

    Lors de la recherche documentaire, il sera important dacqurir des donnes sur les jardins

    potagers dans le primtre dimpact : leur nombre, leur accessibilit, leur localisation parrapport linstallation tudie, ainsi que par rapport au contexte gographique (e.g. fond devalle, versant, plateau). A ce stade, il sera essentiel de recouper les informations relatives aux

    jardins potagers avec les informations de ltude documentaire (notamment sur la prsencedautres sources du fait de certaines pratiques culturales, de lexistence de sources secondairesde contamination dans le primtre dimpact ou de sols naturellement riches en polluants) afindidentifier les jardins dans lesquels les vgtaux seraient susceptibles dtre contamins pardautres sources que celles originaires de linstallation tudie.

    1.2 Lexploitation des informations disponibles

    Les informations collectes prcdemment doivent tre utilises pour :

    choisir les substances rechercher dans les vgtaux ; dterminer les matrices environnementales potentiellement associes ; laborer un schma conceptuel global illustrant les voies supposes de

    transfert de la contamination vers des vgtaux ; dfinir le primtre dtude ; identifier un premier dcoupage zonal de ce primtre (le cas chant).

    Cela pourra ncessiter une dmarche itrative, avec un retour frquent vers les diffrentessources dinformations.

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    1. Elaboration de la stratgie dchantillonnage

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    1.2.1 Le choix des substances

    Les connaissances acquises sur la composition du milieu source (nature et concentration despolluants) permettent de dresser une liste des substances pertinentes qui pourront trerecherches prioritairement dans les vgtaux et dans les milieux qui auront t identifiscomme vecteur de transfert potentiel des polluants vers les plantes (cf. 2.4).

    Lorsque le nombre de substances potentiellement toxiques susceptibles dtreprsentes dans les vgtaux est trs lev (e.g. familles de polluants organiques telles queles hydrocarbures, les dioxines, les PCB), leur choix pourra tre limit. Pour cela, ontiendra compte prioritairement des substances pour lesquelles existent des valeursrglementaires ou de rfrence, ce qui permet une interprtation des rsultats danalyse quisappuie directement sur un niveau de concentration dans la plante. Lorsquon a recours unevaluation des risques sanitaires, la dmarche usuelle est retenue en sappuyant sur les mmescritres de slection : prsence, toxicit et mobilit au regard du schma conceptuel labor.

    1.2.2 Llaboration du schma conceptuel

    Les tudes historique et environnementale doivent permettre dlaborer un schma conceptuelqui vise recenser et matrialiser les diffrentes sources de contamination des potagers et lesvecteurs de transfert par lesquels les vgtaux peuvent tre contamins. Le sol de culture nesten effet pas le seul milieu de transfert de la contamination. Le tableau 1 reprend lensembledes vecteurs de transfert potentiels des polluants vers les vgtaux. A noter que la sourceprimaire de contamination eau (souterraine, superficielle, de pluie ou darrosage) estincluse dans les scnarii relatifs aux sols ou lair pollus.

    Un schma conceptuel gnrique reprenant un grand nombre de voies de contamination

    possible des vgtaux est propos en Figure 2. Bien entendu, il est rare que sur un siteparticulier toutes ces voies soient rencontres simultanment.

    En amont de ltude, lidentification des potentielles sources de contamination et voies detransfert associes permettra dorienter les milieux quil conviendra de caractriser lors de laphase de diagnostic.

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    1. Elaboration de la stratgie dchantillonnage

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    SOURCE MILIEUX DE TRANSFERT

    Solpollu

    Eaudu solEaude la nappe phratiqueEau dirrigationSoldu potager A

    Eaudu solEaude la nappe phratiqueEaudirrigation

    Eaudu solEaude la nappe phratique (battance)Soldu potager

    Air (poussires)Eau superficielleEaudirrigationSoldu potager A

    Air (poussires)EausuperficielleEaudirrigation

    Air (poussires)EausuperficielleEau dinondation Soldu potager A

    Air (poussires)EausuperficielleAir (gaz)

    Air(poussires)Soldu potager A

    Air(poussires)

    Air(gaz)

    Air

    Air(gaz ou poussires) D

    Air(poussires)Soldu potager A

    Air(gaz ou poussires)Eaude pluieSoldu potager A

    Air(poussires)Eaude gouttireEaudirrigation Soldu potager A

    Air(poussires)Eaude gouttireEaudirrigation

    1Dpt par mise en suspension de poussires la surface du sol 2 Dpt direct sur la surface de la plan

    Tableau-1

    Sources et vecteurs de transfert pouvant tre impliqus dans la contamination des vgtaux dan

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    1. Elaboration de la stratgie dchantillonnage

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    Figure-2

    Schma de principe du devenir des polluants dans les systmes sol-air-plante et voies dentr

    croissance

    dgradation d

    substances o

    ruissellement

    homognisation

    par labour

    translocation

    lessivage

    absorption racinaire

    Eluviation

    dpt au sol

    remise en

    suspension

    Contaminant dans l'air ou dans l'eau de pluie ou dirrigation

    Activits anthropiques et phnomnes naturels

    Volatilisat

    organo-mt

    Pb-OM etc.

    Dpt sur les parties ariennes,

    absorption foliaire

    Activit rhizosphrique

    A

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    1. Elaboration de la stratgie dchantillonnage

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    1.2.3 Dfinition du primtre dtude

    Les informations collectes lors des tudes prcites doivent permettre de dterminer unprimtre dtude. Naturellement, sa prcision sera fortement dpendante des connaissances

    disponibles. Ainsi, lorsquil sagit dune tude spcifique faisant suite des constats tablissur dautres milieux (sol, eau ou air), on sera en mesure de resserrer le maillagedinvestigation autour de linstallation tudie. Dans le cas contraire, il conviendra deconduire ce travail sur un primtre plus large de manire sassurer que lon intgre tout leprimtre dimpact (potentiel) de linstallation tudie. Pour des retombes de poussires,on sappuiera par exemple sur la hauteur des chemines, la rose des vents ou encore lesquantits rejetes.

    Selon la complexit de la situation (autres sources connexes de contamination) et ltendue duprimtre dtude, ce dernier pourra tre divis en secteurs distincts qui feront alors lobjet

    dinvestigations cibles. Ces secteurs se caractriseront par des schmas conceptuelsparticuliers bass sur le schma conceptuel global mais matrialisant des voies dexpositiondes vgtaux spcifiques. Par exemple, pour une nappe contamine et utilise pour larrosage,on distinguera un secteur se situant en amont de la source de pollution et un autre en aval.Toute la rflexion engage ce stade de ltude sappuie sur les lments qui contrlent lamobilit et les transferts des polluants dans lenvironnement. On distinguera selon leurpertinence :

    la localisation par rapport au vent (si contamination par des poussires) la localisation par rapport aux ressources en eaux de surface et/ou souterraine (si

    contamination et si usage : puits, forage et pompage) la localisation par rapport la nature des sols (si contexte pdogologique complexe :

    valle, plateau, versant par exemple.) la localisation par rapport une zone inondable en bord de rivire, susceptible

    dapporter des matriaux contamins ou linverse de recouvrir des sols pollus pardes dpts alluvionnaires sains

    la localisation par rapport dautres sources extrieures de polluants de mme natureque celui ou ceux recherchs (si existence dautres industries ou axes routiersimportants par exemple)

    Le dcoupage du primtre dtude en secteurs doit tre matrialis sur une carte de lInstitutGographique National (IGN) ou sur un plan cadastral. La photo arienne lorsquelle estdisponible est un excellent support. Naturellement, une fois sur le terrain, ce dcoupagepourra tre adapt pour tenir compte des contraintes rencontres.

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    1. Elaboration de la stratgie dchantillonnage

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    A retenir :

    - Faire absolument, avant de raliser les prlvements sur le terrain, une tude documentaireet collecter des informations (dans la littrature et daprs les retours dexpriences) pouroptimiser sa stratgie dchantillonnage (choix des substances, des jardins chantillonner etdes espces investiguer, les modalits de prlvements / de conditionnement / deconservation / de transport et danalyse des chantillons). Une visite sur le terrain sera aussieffectue pour recueillir des informations essentielles sur la prsence effective de jardinspotagers, leurs localisations et tailles ainsi que la nature de leurs productions.

    - Raliser une tude historique de linstallation cible, une tude environnementale ainsiquun recueil des informations spcifiques aux jardins potagers afin de dfinir la stratgiedchantillonnage et dterminer le primtre dimpact.

    - Dlimiter le primtre impact par la pollution (sols, eaux ou missions) issue delinstallation tudie et reprer les autres facteurs pouvant expliquer des concentrationsleves (e.g. fond pdogochimique local, autres apports anthropiques) qui peuventcauser des interfrences avec ltude mene. Pour cela, sappuyer sur les facteurs etmcanismes qui contrlent le transfert des polluants dans lenvironnement.

    - Caractriser les sols et lextension de la contamination issue de linstallation tudie (e.g.sens dcoulement des nappes, dbit des rivires, prcipitation, rose des vents).

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    2. Mise en uvre de la stratgie dchantillonnage

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    2 Mise en uvre de la stratgie dchantillonnage

    2.1 Les potagers et les espces vgtales chantillonnerLa slection des potagers au sein du primtre dtude et le cas chant des secteurs, est unephase qui peut savrer dlicate et qui doit se faire sur le terrain.En effet, une des conditions sine qua non pralable aux points voqus ci-dessous, est queloprateur ait laccord du propritaire du jardin chantillonner. Cet accord sera obtenule plus souvent lors de lentrevue pralable ou le jour de la campagne dchantillonnage. Uneprise de contact par courrier ou par tlphone permettra dexpliquer la dmarche engage etde favoriser la prsence des personnes sur le terrain le jour de la campagne.

    2.1.1 Entrevue pralable avec le jardinier

    Lentrevue visera notamment renseigner certains points relatifs lhistorique du potager.

    Les pratiques de culture doivent tre abordes avec le jardinier (e.g. types et quantitsdintrants, apport de cendres, ge et taille du potager). Loprateur aura, ce stade, vrifierquil ny ait pas de sources secondaires de pollution videntes. Labondance des plantesquifavorise un chantillonnage de qualit tout en traduisant une autoconsommation significative,sera naturellement considre comme un critre de premier choix.

    A ce titre, lentrevue permettra galement de disposer dinformations relatives lautoconsommationde la production potagre afin dintgrer ces donnes dans le calcul delexposition le cas chant. Ces informations vont porter sur la composition du foyer (lesconsommateurs) et le potentiel dexploitation (1, 2 ou 3) :

    1 - exploitation intensive du potager : arrosage ds que ncessaire, nombreusesespces potagres, amendements rguliers, rotation des cultures avec peu ou pas de pauseentre les espces, ventuellement utilisation dune serre, pratique rgulire voire importantede conserves et surgels ;

    2 - exploitation modre du potager : espces classiques cultives rgulirementmais sans optimisation avec ventuellement quelques conserves ;

    3 - exploitation faible du potager : quelques espces potagres la belle saison,juste pour le plaisir.

    A noter quun trs bon sol sur le plan agronomique peut donner une production mdiocre dufait de pratiques inadaptes. Cest pourquoi, lobservation du potager est un meilleurindicateur du potentiel de production. En complment, lorsquelles sont disponibles, lesdonnes concernant les quantits produites les annes prcdentes pourront aussi aider apprcier limportance de lautoconsommation.

    Les annexes 3 et 4proposent des supports dentrevue qui pourront tre adapts en fonctiondes spcificits rencontres dans ltude ralise.

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    2.1.2 Slection des jardins potagers exposs linstallation potentiellementpolluante

    Lobjectif de la dmarche engage repose sur ltude de limpact dune installationpotentiellement polluante sur des jardins et des plantes potagres, et non sur la comprhensionfine des phnomnes de contamination des plantes au sein dun potager particulier. En cela, il

    est prfrable de multiplier le nombre de jardins investigus plutt que de centraliser lesmoyens sur une seule parcelle. Au vu de lhtrognit des sites, il nest pas possible deprconiser un nombre minimal dchantillons prlever par unit de surface. La slectiondfinitive du ou des potagers chantillonner se fera lissue des entrevues telles queprsentes prcdemment, sur la base des informations communiques par les jardiniers.

    La slection des jardins potagers va reposer sur le schma conceptuel qui aura t tablipralablement et matrialisant les vecteurs de transferts entre les plantes et les autres matricesenvironnementales, et les modalits dexposition des populations. Trois critres majeursdoivent tre retenus pour cela :

    la distance par rapport linstallation tudie ou le rsultat de la modlisation dedispersion tenant compte des transferts (le maximum de retombes peut en effet sesituer assez loin de la chemine mettrice);

    lhistorique des parcelles : lanciennet des jardins est souvent associe celle delhabitat, ce qui permet dorienter cette phase (e.g. maisons anciennes oulotissements rcents) ;

    les pratiques de jardinage (e.g. intensit dexploitation et grand nombre despcesvgtales, amendement, serre, arrosage).

    Ces informations et largumentation pour la slection des potagers seront mentionnes dans larestitution de ltude et linterprtation des rsultats. La localisation des potagers sur unecarte est indispensable.

    2.1.3 Slection des jardins potagers tmoins

    Lorsque lobjectif de ltude se limite la caractrisation de la qualit sanitaire des plantespotagres, la recherche de potagers tmoins nest pas toujours indispensable. Par contre,lorsque ltude vise apprcier la contribution dune installation potentiellement polluante lventuelle contamination des plantes, alors il sera bien souvent ncessaire dtendre lesprlvements des potagers tmoins. Pour cela, on distingue deux cas de figure :

    1 Linstallation potentiellement polluante tudie est identifie comme la seule sourceanthropique de contamination dans le primtre dimpact

    Dans ce cas, la recherche dun potager tmoin en dehors de ce primtre peut savrerimportante pour relativiser la contamination des lgumes chantillonns sur le primtreimpact, en particulier si les concentrations naturelles des substances recherches sont leves(source connexe naturelle). Ce cas de figure pourra aussi conduire retenir plusieurs tmoins(si le contexte est complexe). Ainsi par exemple, si la pdologie des sols du primtre impactsavre trs variable (la nature des sols influence le transfert des polluants), alors on cherchera slectionner un potager tmoin sur chacun des types pdologiques prsents. Cette dmarchepourra toutefois tre difficile lorsque les sols ont t remanis, ce qui est souvent le cas en

    zone urbaine o la prsence de remblai est frquente.

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    2 - Des sources de contamination anthropique, autres que linstallation potentiellement

    polluante tudie, sont identifies dans le primtre dimpact

    Lorsque le primtre impact prsente des polluants dont lorigine peut venir de sourcesconnexes anthropiques (axe routier, autre installation potentiellement polluante que celle

    tudie, etc.), il est recommand dchantillonner en dehors du primtre dimpact (delinstallation tudie) un ou plusieurs potagers tmoins dont les vgtaux sont/seraientexposs uniquement ces autres sources. Ceci aidera apprcier la contribution de cessources sur le primtre dtude et donc mieux relativiser limpact de linstallation tudiepar rapport aux autres sources de contamination existantes.

    Bien entendu, le choix de ce(s) potager(s) tmoin(s) pourra parfois tre difficile etncessiter de disposer dlments de connaissances qui sont propres aux autres sites (ce quinest pas toujours facile). Cependant, lintrt de cette dmarche est essentiel puisqueseules les donnes issues de ce ou ces potagers permettront de relativiser limpact delinstallation tudie par rapport aux autres sources potentielles.

    Les difficults rencontres pour identifier et chantillonner un ou des jardins tmoinsdoivent tre signales dans le rapport dtude et considres autant que possible dans letravail dinterprtation des rsultats.

    2.1.4 Slection et chantillonnage des espces vgtales

    Pour des raisons de pragmatisme et de cot, il est rare dchantillonner toutes les espcesvgtales prsentes dans un potager. Aussi, dans les tudes de risque, les espces vgtalessont souvent associes selon la nature de leurs organes consomms et non selon leurs famillesbotaniques (Annexe 5). Pour viter toute confusion avec la classification botanique prcite

    qui se rfre la notion de famille , la terminologie retenue dans le prsent guide pourcaractriser cette classification est la notion de type . Quatre cinq types despcesvgtales sont gnralement retenus dans les tudes (mme si en ralit prs dune dizaineexiste) : lgumes racines ; lgumes tubercules ; lgumes feuilles ; lgumes tiges ; lgumesfruits et fruits.

    Ce sont gnralement des individus dune ou deux espces de chacun de ces types de lgumesqui sont chantillonns et analyss.

    Sans revenir sur cette dmarche qui prsente le mrite dtre oprationnelle, il ne faut pasperdre de vue quelle est gnratrice dincertitudes et quelle nest pas rellement taye

    scientifiquement. Elle est par exemple trs loigne de la classification botanique (Annexe 5).Ainsi, les lgumes feuilles se rpartissent sur au moins cinq familles botaniques. Mme lapomme de terre et le topinambour qui sont regroups au sein des lgumes de type tuberculeappartiennent deux familles botaniques diffrentes (Solanaces et Astraces). Dans unrapport dtude, les regroupements doivent donc tre discuts et arguments. Ils peuvent trespcifiques des cas dtude.

    Par exemple, dans le cas du plomb, la rglementation existante pour les vgtaux (cf.rglementation CE sur les denres alimentaires en Annexe 6) dresse une classification quidiffre lgrement des types de lgumes tels que prsents ci-avant ; les fruits sont ainsiclasss en deux catgories : 1 - les petits fruits et les baies ; 2 les autres fruits. Entre les

    deux, les teneurs maximales autorises se distinguent par un facteur deux. Pour le cadmium,cette distinction au niveau des fruits nexiste pas dans la rglementation. Par contre, cette

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    dernire distingue les cleris-raves, pour lesquels la teneur maximale autorise est galementdeux fois suprieures celle autorise au sein des lgumes racines. Pour le cadmium, lesteneurs mesures dans les cleris-raves ne peuvent donc pas tre extrapoles lensemble desespces appartenant ce type de lgumes.

    Compte tenu de ces constats, loprateur sattachera chantillonner si possible le plusdespces appartenant ces diffrents types de lgumes. Dans le cas o il ne seraitpossible dchantillonner quune seule espce par type de lgume, les rsultats obtenus seront(sauf exceptions tels que les exemples prcdents), par dfaut, extrapols aux autres espcesappartenant au mme type de lgumes. Les connaissances sont encore modestes dans ledomaine, et des travaux de recherche sont encore mener pour apprcier les biais occasionnspar ces extrapolations. La constitution de la base de donnes BAPPET (Annexe 7) visenotamment rassembler les donnes existantes pour une large gamme despces potagres, cequi peut aider non seulement conduire cet exercice de similitude de comportement entreespce pour des natures de polluants donnes, mais plus largement aussi juger en amont desmesures, de lopportunit dengager des moyens dinvestigation sur ce milieu dans le contexte

    spcifique du site tudi et le cas chant aider au dimensionnement des moyens engager.

    Au sein des diffrents types de lgumes prcits, la slection des espces chantillonnersappuiera sur limportance de la consommation des lgumes autoproduits et sur leurcapacit laccumulationdes polluants recherchs. Lexposition des consommateurs est eneffet directement proportionnelle aux concentrations des substances tudies et la quantitingre des lgumes autoproduits. Ainsi, lorsque lobjectif est dvaluer les risquesdexposition des consommateurs lis lingestion de ces lgumes, il faut veiller ne pasbiaiser lanalyse en cherchant nchantillonner que les espces les plus accumulatrices, sileur consommation est ngligeable. A titre dexemple, les plantes aromatiques qui prsententsouvent une tendance laccumulation des polluants ne mriteront dtre rellementchantillonnes que lorsque des pratiques locales (en lien avec une culture ou une traditioncomme par exemple la menthe, le thym ou le romarin) conduisant une forte consommationauront t constates.

    Globalement, pour identifier les espces les plus pertinentes, on pourra se rfrer aux donnesstatistiques renseignant les quantits consommes quotidiennement par lhomme de chacunedes espces lgumires. Plusieurs rfrences bibliographiques sont cites lAnnexe 1. A titredexemple, larticle de Dominique Dubeaux (INSEE, 1994), pourtant ancien, est lun desrares proposer, par lgume, une quantit consomme par jour et un pourcentagedautoconsommation pour les possesseurs de jardins. La combinaison de ces deux

    informations montre que les pommes de terre, salades, tomates, carottes, poireaux etharicots verts reprsentent prs de 80% des quantits de vgtaux autoconsomms.Cesespces peuvent donc tre considres comme prioritaires en amont de la stratgiedchantillonnage. En complment, une fois sur le terrain, les espces les plus prsentes surune parcelle potagre peuvent rvler aussi une consommation importante, mais il convientcependant de recouper linformation en discutant avec le jardinier. Une visite ponctuelle unmoment prcis de la priode de culture peut en effet gnrer un biais important de cetteinformation.

    En outre, une tude pralable (bibliographie par exemple) doit permettre de mieux cerner uneou plusieurs espces caractrisant le type de lgume recherch, en tenant compte aussi des

    capacits des espces accumuler les polluants selon leur nature. Les tableaux de lAnnexe 8permettent dapprcier la capacit des espces potagres accumuler certains polluants

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    mtalliques. Lun reprend une synthse de diffrents auteurs prsentes en 2005 par AnneTremel-Schaub et Isabelle Feix dans louvrage Contamination des sols transferts des solsvers les plantes cit en rfrence. Lautre reprend une classification provenant dune tudenerlandaise (Lbben et Sauerbeck, 1991), reprise par Versluijs et. Otte (RIVM, 2001). Cesinformations restent qualitatives du fait des multiples facteurs qui psent sur les transferts et si

    elles ne peuvent pas se substituer des prlvements et analyses, elles soulignentlimportance de prendre en compte le facteur espceet elles permettent a prioride pesersur la slection des espces en fonction des polluants prsents et a posteriori dapprcierqualitativement si les espces chantillonnes ont plutt tendance sous-estimer ou desurestimer les transferts. Aujourdhui, ce travail peut aussi tre conduit partir de la base dedonnes BAPPET qui regroupe de nombreuses donnes de la littrature et permet ainsidextraire aisment des gammes de concentrations retrouvs dans les lgumes pour desconfigurations environnementales se rapprochant de celle du site tudi. En effet, le contextedans lequel une concentration en polluant dans une plante a t mesure est connaitreabsolument car il influence fortement les transferts. Cela permet aussi daccder uneinformation de meilleure qualit.

    Enfin, pour se rapprocher dune caractrisation moyenne de lexposition par consommationdes vgtaux autoproduits, il pourrait tre tentant dchantillonner plusieurs varits etespces dun mme type de lgumes tout en neffectuant quune seule analyse globale.Cependant, labsence in fine de donnes spcifiques lies une espce vgtale particulirecarte toute possibilit de comparaison rigoureuse avec des valeurs rglementaires ou derfrences. En outre, la difficult de pratiquer un mlange despces qui soit reprsentatifdune consommation moyenne (disponibilit des espces et proportion dans le mlange) renddifficile, voire impossible linterprtation des rsultats. Cette pratique est donc fortementdconseille.

    2.1.5 Le prlvement des chantillons

    Idalement, le prlvement des chantillons sur le terrain devrait suivre une mthoderigoureuse et reproductible, par exemple un chantillonnage alatoire. En pratique, de tellesmthodes paraissent difficiles mettre en uvre dans les potagers. On sattachera donc optimiser la dmarche selon la situation rencontre, en gardant lesprit lintrt de lareprsentativit de lchantillon par rapport ce qui est habituellement rcolt et consomm.

    Aussi, la contrainte essentielle est de disposer dune quantit de matire suffisante pourdune part, constituer un chantillon reprsentatif et dautre part, raliser lanalyse. A

    titre dinformation, une masse brute de 200 g dchantillon prpar (pluch et lav) estsuffisante pour analyser tous les lments minraux alors que pour les polluants organiques, lamasse brute requise est de 800 g environ.

    Pour les mesures de radioactivit, il sera pralablement ncessaire de prendre contact avec lelaboratoire danalyses. Celui-ci prcisera si la mesure est effectue sur des chantillons frais,schs ou calcins ainsi que la masse minimale ncessaire (lie la gomtrie de comptageutilise) afin de permettre un chantillonnage adapt tenant compte notamment du tauxdhumidit des vgtaux. A titre indicatif, le taux dhumidit des diffrents types de lgumeset le nombre dindividus prlever pour disposer dune biomasse frache de certaines espcespour raliser lanalyse des lments inorganiques sont indiqus dans le tableau 2 ci-aprs.Afin davoir une ide des masses chantillonnes, il est utile de disposer dune balance surle terrain.

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    Type de lgumes EspcesTaux

    dhumidit

    moyen (%)

    Nombre indicatif dindividus(fonction de la taille et de la varit)

    pour obtenir au moins 200 g de

    matire fracheFruit Fraise

    Pomme9584

    14 20 fraises2 pommes

    Lgume fruit TomateCourgette

    9493

    2 4 tomates1 courgette

    Lgume feuille Laitue 95 1 laitueLgume tubercule Pomme de terre 78 3 6 pommes de terreLgume racine Carotte

    RadisNavet

    888080

    4 8 carottes10 15 radis

    1 navet

    Tableau-2

    Taux dhumidit moyens de diffrentes espces de lgumes et fruits et

    nombre indicatif dindividus prlever pour raliser lanalyse des mtaux.

    2.2 Recommandations techniques pour lchantillonnage du vgtalDans la mesure du possible, il convient :

    de prlever la plante au stade vgtatif auquel elle est consomme ; de privilgier le port de gants en vinyles non poudrs, mieux adapts pour la

    prparation dchantillons de plantes en vue de lanalyse des lments minraux (lmentsessentiels ou polluants). Les gants en latex, les gants en nitrile (souvent colors) et lesgants poudrs sont viter pour les manipulations dchantillons en vue de lanalysedlments en traces. Un lavage pralable des gants, avec de leau bi-permute distillepeut tre ncessaire et le changement de gants entre chaque potager est prconis;

    de ne pas faire les prlvements pendant une priode de stress pour le vgtal(stress hydrique par exemple : fortes pluies ou scheresse) ;

    d'viter de prlever les vgtaux trop souills (e.g. terre, poussires) ouendommags (parasites) ;

    de prlever des plantes reprsentatives des plantes prsentes sans chercher parexemple prlever les plus gros ou plus petits spcimens ;

    de ne pratiquer aucun nettoyage du vgtal prlev (lapport deau seraitprjudiciable sa conservation) ; en revanche, il est recommand dliminer les particulesde terre les plus grossires (mottage) adhrentes aux racines (lgumes racines ettubercules) et le retrait des feuilles extrieures abimes ou souilles pour les lgumesfeuilles ;

    dchantillonner quand cest possible lintgralit de lindividu (en particulierpour les vgtaux de petite taille), pour des questions de conservation dchantillon avantanalyse ; les parties consommes seront spares et prpares au laboratoire juste avantanalyse ;

    de recourir l'usage d'un couteau en cramique (acier inox viter) pour prleverles lgumes feuilles, l'usage d'une bche ou dune fourche bche pour les lgumes

    tubercules et racines, tandis que les fruits et lgumes-fruits sont prlevs la main ou l'aide d'un scateur.

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    2. Mise en uvre de la stratgie dchantillonnage

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    Les chantillons de vgtaux prlevs doivent tre spars du sol afin dviter unecontamination secondaire par adhsion de particules de terre. Ils seront dposs sur un filmplastique ou directement dans les conditionnements prvus par le laboratoire.Pour les espces sensibles la perte dhumidit, les peses sur le terrain sont de prcieux

    indicateurs de la conservation des chantillons par comparaison avec les peses ralisesau laboratoire.

    Le conditionnement des chantillons vise les prserver pendant le transport depuis leur lieude prlvement jusqu leur prise en charge par le laboratoire. Plusieurs types deconditionnement existes et leur choix dpend la fois des espces vgtales et des polluantsrecherchs. Ainsi il est recommand : flaconnages en verre chimie (verre brun) pour le dosagedes Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques ; flaconnages en verre borosilicat pour ledosage du mercure ; sachets / botes plastique (polypropylne) pour les autres lments tracesmtalliques ; pour viter lcrasement, la bote plastique rigide est recommande pour leschantillons fragiles tels que les fraises par exemple.

    Les rfrences des chantillons doivent imprativement tre fournies au laboratoiredanalyses. Elles permettent de remonter aux informations descriptives de l'chantillon(localisation, date de prlvement, masse). Il est recommand de noter la rfrence de chaquechantillon lextrieur du contenant (marqueurs indlbiles ou tiquettes parfaitementfixes) et ventuellement lintrieur de celle-ci (support neutre chimiquement et criture aucrayon papier). Cette prcaution permet dviter de perdre linformation concernantlchantillon entre le terrain et larrive au laboratoire.

    Le conditionnement et le transport doivent tre adapts : glacire rfrigre pour viter ladshydratation des vgtaux fragiles (fraises ou laitues, par exemple). Elle permet aussidassurer une protection contre la lumire. Les vgtaux ne doivent pas tre entasss dansleur contenant pour viter leur crasement qui favorise la fermentation et laltration duvgtal. Sil apparat ncessaire de congeler lchantillon avant expdition, il convient deprvoir un conditionnement et un transport adapts.

    2.3 Cas des fruits en provenance darbres ou darbustesLchantillonnage des fruits darbres ou darbustes nest pas abord spcifiquement dans ceguide, mais bon nombre de raisonnements sont transposables ces produits. Quelques-unesde leurs spcificits sont signales ci-aprs :- le cycle de la production est annuel, avec des priodes de rcolte et des dures de

    conservation qui sont souvent trs courtes notamment pour des fruits comme les baies, lescerises ou encore les pches. Cela reprsente donc une contrainte importante pourlchantillonnage ; noter qu linverse il existe aussi des essences/espces quiproduisent des fruits sur une priode de plusieurs mois (figues par exemple) et/ou qui seconservent longtemps (pommes par exemple) ;

    - leur loignement du sol carte gnralement les possibilits de contamination par contactavec ce milieu (contacts ou claboussures) ;

    - si la zone 0-30 cm est logiquement tudie pour les plantes potagres, les racines desarbres sont en mesure de mobiliser des polluants plus en profondeur. Dans ce cas, lesprofondeurs dchantillonnage du milieu source (sol) doivent tre adaptes. Lhistoriquede la pollution du site est essentiel ce niveau. De mme, lorsque cest une nappe qui est

    contamine et que cette dernire est peu profonde, un risque de transfert des polluantsdans les fruits existe, sans quil ny ait aucun usage de la nappe.

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    La capacit de production dun arbre peut tre importante en masse (plusieurs dizaines dekilogrammes de fruits), mais comme la priode de rcolte est souvent trs courte, il est facilesur le terrain d'oublier ces productions. Or, dans bon nombre de pavillons, y compris ceux oil ny a pas de potager, il est frquent de constater la prsence d'arbres fruitiers.

    A dfaut de travaux de recherche sur ce sujet ( notre connaissance), en contexte de pollutionhistorique, il peut tre considr plus pertinent dchantillonner des fruits darbres lorsque lapollution se trouve en profondeur (nappe pollue ou dchets enfouis) que lorsque la pollutionest circonscrite aux sols de surface et que la pollution est historique. Nanmoins, sauf disposer dinformations scientifiques solides prouvant labsence de transfert des polluantstudis dans les fruits darbres identifis sur le primtre dtude, lchantillonnage ne peuttre que fortement recommand. Cela sera dautant plus justifi que le site sera encore enactivit et/ou que la production des fruits sera significative et leur consommation avre,accentuant alors lintrt des personnes concernes pour connatre la qualit de leurs fruits.

    Au final, le choix de retenir ou dcarter les chantillonnages de fruits issus darbres doit tretudi au cas par cas et la dcision doit tre pleinement argumente.

    2.4 Lchantillonnage des milieux sources de contaminationDs lors que lobjectif de ltude engage dpasse la seule caractrisation des niveaux decontamination des vgtaux, c'est--dire, la plupart du temps lorsquelle aborde aussi larecherche des modes de contamination ventuels des vgtaux, il convient que chaque milieususceptible dtre lorigine de la contamination (cf. 1.2.2 - schma conceptuel) fasselobjet dun chantillonnage simultan celui des vgtaux. On pourra sintresser en

    particulier aux concentrations dans les sols, les eaux darrosage, ou encore dans les poussiressdimentables9.

    Ce document nayant pas vocation aborder lchantillonnage de tous les milieuxenvironnementaux, seules quelques indications relatives chacun de ces milieux sont fourniesci-aprs. Aussi le lecteur se reportera aux guides et normes existants pour chacun de cesmilieux (Annexe 1).

    Dans le cas dun chantillonnage de sol, la profondeur pertinente eu gard aux objectifs vissest de prendre en compte lhorizon de surface explor par les racines et travaill par le

    jardinier : gnralement 20 30 cm (le cas des arbres fruitiers doit tre tudi spcifiquementau travers des rflexions engages au chapitre prcdent). Les prlvements sont effectus laide dune tarire ou dune gouge, ce qui permet de prlever le mme volume de sol selon laprofondeur. Si une bche est utilise cette fin, elle servira extraire un cube de sol danslequel sera prlev un chantillon homogne. Dans le cas de molcules volatils, latechnique du carottage (tube creux) sera privilgie pour viter les pertes par volatilisation.

    Sagissant de la surface dchantillonnage, deux situations sont considres :

    Pour les substances non volatiles, un chantillon composite ralis sur lensemble dupotager pourra tre retenu. Cela peut tre suffisant notamment parce que la localisation

    des espces vgtales varie au fil des annes et parfois des saisons (par exemple rotations9En effet, dans lair, la phase vapeur joue gnralement un rle mineur en termes de transfert vers les vgtaux.

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    qui permettent dviter les parasites ou de limiter lpuisement des sols). Cet chantilloncomposite est constitu dun mlange homogne dchantillons unitaires prlevs surlensemble du potager. Il faut cependant rester conscient quun seul composite retire de larobustesse au rsultat final. Aussi, pour compenser, il convient de vrifier quil ny a pasdhtrognits au niveau des chantillons unitaires qui seront donc dcrits (e.g. texture,

    couleur, lments anthropiques, matires organiques grossires, remblais). Dans le cas odes diffrences notables sont observes au sein du potager, il est recommand de prleverun composite pour chacune des typologies de sol observes. Le mode opratoire pour laconstitution de lchantillon composite doit tre prcis. Le quartage (opration quiconsiste chantillonner le sol en le fractionnant en quatre quarts sur un plateauhorizontal par exemple et en ne retenant que les deux quarts opposs) est conseill.

    Pour les substances volatiles, il convient de minimiser les pertes par volatilisation. Ainsi,seuls des chantillons unitaires doivent tre prlevs sur le terrain et la ralisation decomposite ou de quartage est proscrire. Dans ce cas, il est souhaitable de prleverplusieurs chantillons afin de disposer dune donne correspondant lchelle du jardin et

    non celle du prlvement unique.

    La quantit de terre expdier sera dtermine en concertation avec le laboratoire danalyseseu gard aux substances recherches et aux souhaits de conserver le cas chant unchantillon pour analyses ultrieures ventuelles.

    Au-del de lanalyse chimique de ces sols visant notamment la dtermination des teneurs ensubstances recherches, il est fortement recommand aussi la caractrisation :

    - du pH du sol- de la teneur en carbone organique du sol- de la texture du sol (e.g. argileux, limon, sableux, lments anthropiques)

    Ces trois paramtres peuvent influer sur la rtention ou au contraire la disponibilit dessubstances pour les plantes et pourront donc contribuer linterprtation des rsultats.

    Dans le cas dun chantillonnage deau, le prlvement doit tre reprsentatif de la qualit deleau darrosage. Celle-ci peut provenir des eaux souterraines (puits/forage), des eaux desurface (e.g. cours deau, mare), dune citerne de rcupration des eaux de pluie via destoitures ou encore de leau du rseau de distribution deau potable. Pour les eaux souterraines, la diffrence des prlvements au droit douvrages pizomtriques, le protocoledchantillonnage impliquant la purge de louvrage nest pas conseill dans le cadre de ce

    type dtude (cohrence avec les pratiques relles darrosage qui ne consistent pas purgerleau avant de commencer lutiliser). Si une pompe est en place, il convient de lutiliser.Quelle que soit la provenance de leau, outre la dtermination des concentrations en polluantsdans leau, il est galement recommand de mesurer les principaux paramtres chimiques(comme par exemple le pH ou le carbone organique dissout) et physiques dont la turbidit.

    Dans le cas dun chantillonnage des poussires, au regard dune source de contamination enlien avec des dpts atmosphriques, un dispositif de collecte de ces poussires pourra tremis en place pour valuer les quantits dposes par unit de temps et les teneurs en polluants.En terme dapproche, il est mentionner la mthode base sur une phase de collecte parsimple gravit de l'ensemble des dpts atmosphriques secs (particules) et humides (gaz et

    particules) dans des jauges ou des collecteurs surmonts ou non dun entonnoir. Leur surface

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    2. Mise en uvre de la stratgie dchantillonnage

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    douverture sera oriente horizontalement vers le haut. Ces rceptacles seront en verre (pourles POP) ou HDPE10(pour les ETM) en fonction des substances recherches.Hormis pour les dpts gazeux secs, les mthodes mises en uvre permettent de bienquantifier lensemble des dpts secs (particulaires) et humides (gazeux et/ou particulaires).En air calme, il a t calcul que les jauges de sdimentation seraient satisfaisantes pour

    recueillir les particules dun diamtre suprieur 5 m (Hendrickson, 1962, cit dans lerapport INERIS 2014).La phase de prlvement sera ralise sur une priode denviron un mois et ne ncessite pasdalimentation lectrique.Aprs exposition, lensemble du contenu des jauges/collecteur-entonnoir devra tre extrait endiffr pour analyse en laboratoire. Il ne faudra pas se limiter un dosage de concentrationdans la phase liquide, mais mettre en uvre un protocole dextraction qui permet de rcolterlensemble des masses de substances qui peuvent se trouver dposer sur les parois internesimmerges ou non de la jauge/collecteur-entonnoir, ainsi que celles prsentes dans la phaseliquide, notamment dans la matire en suspension. Les brindilles, feuilles, insectes sont carts de lanalyse, mais pas les autres matires en suspension.

    La masse de substances extraite dans lensemble du systme de collecte sera analys etdivise par la surface dchantillonnage et le nombre de jour dchantillonnage (unit : g ou

    pg/m/jour).Cest une mesure intgre qui permet dvaluer les niveaux des intrants atmosphriquesmoyens sur un mois en amont de lensemble des matrices environnementales intgratrices surlesquelles ils sont susceptibles de se dposer (vgtaux, sols et eaux de surface). Les rsultatsne permettent pas de connatre la part effectivement accumule et ne correspondent pas laconcentration rsultante dans les matrices environnementales, mais ils reprsentent un niveaude dpts atmosphriques disponible pour une ventuelle accumulation.

    Pour conclure, on retiendra que pour tous ces milieux (vecteurs potentiels de lacontamination des plantes), la modlisation sera parfois un pralable la mesure pouridentifier le primtre dtude et son dcoupage en secteur.

    En outre, pour les eaux et les poussires (cest moins le cas pour les sols), il est recommandde pratiquer un chantillonnage en tenant compte des ventuelles variations saisonnires quipeuvent se produire au cours de la priode de croissance des vgtaux prlevs. Par exemple,pour un lgume qui a une croissance qui stale sur un mois, il convient danalyser les dpts

    de poussires sur cette priode. Ceci implique bien entendu un suivi rgulier qui, dans lapratique, nest pas toujours ralisable. Dans le cas o loprateur, pour diverses raisons, estdans limpossibilit de raliser ce suivi, une justification doit tre donne dans le rendu finalde ltude, en accord avec le principe de transparence.

    Enfin, cette acquisition de connaissances sur les diffrents milieux (vecteurs potentiels detransfert et dexposition des plantes) est recommande pour chacun des potagers investigus.

    10HDPE : High-density polyethylene.

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    2. Mise en uvre de la stratgie dchantillonnage

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    A retenir :

    - Organiser une entrevue pralable avec les propritaires des jardins chantillonner afin deleur expliquer la dmarche engage et obtenir leur accord. Localiser les potagerschantillonns sur un support cartographique ou une photo arienne.

    - Rechercher des potagers tmoins si ltude vise apprcier la contribution de linstallationtudie lventuelle contamination des plantes.

    - Discuter et argumenter les regroupements de types de lgumes dans le rapport dtude.

    - Prendre en compte, pour tudier les risques dexposition aux ventuels polluants, laconsommation effective des productions potagres. Il faut veiller ne pas biaiser lanalyse, ennchantillonnant par exemple que les espces les plus accumulatrices, ou en excluantsystmatiquement le risque dexposition li aux arbres fruitiers.

    - Combiner les informations se rfrant aux donnes statistiques, renseignant sur les quantitsconsommes de chacune des espces lgumires, avec les observations de terrain (espcesprsentes) et la (les) discussion(s) avec le jardinier (e.g. espces consommes) afindidentifier les espces les plus pertinentes chantillonner. Cela peut aussi permettredaccder des vgtaux dj rcolts qui ne sont plus prsents dans le potager mais stocks(e.g. pommes de terre).

    - Eviter dchantillonner plusieurs varits et espces dun mme type de lgumes eneffectuant une analyse globale. Labsence de donnes spcifiques carte toute possibilit decomparaison rigoureuse avec des valeurs rglementaires ou de rfrence.

    - Prlever la plante au stade vgtatif auquel elle est consomme ; porter des gants en vinylenon poudrs et les changer entre chaque potager, viter de prlever des vgtaux souills ouendommags, ne pas nettoyer les vgtaux prlevs, mais procder leur mottage (lgumesracines et tubercules) et au retrait des feuilles extrieures souvent souilles et abims (lgumesfeuilles) ; chantillonner lintgralit de lindividu pour les vgtaux de petite taille, utiliserun couteau en cramique pour prlever les parties ariennes.

    - Disposer dune balance sur le terrain, afin de contrler les quantits massiques prleves etncessaires lanalyse et galement aider dtecter une potentielle dshydratation entre lemoment du prlvement et lanalyse au laboratoire.

    - Conditionner les chantillons dans des contenants adapts leur fragilit et aux substancesanalyses (e.g. sachets ou botes en plastique, flaconnage en verre). Les chantillons seronttoujours accompagns des rfrences et informations complmentaires (identification,localisation, date de prlvement, masse) lors de lenvoie au laboratoire danalyses.

    - Sassurer, pour les chantillonnages de sol, que le prlvement est homogne selon laprofondeur en utilisant une tarire ou une gouge, ventuellement une bche suivant lesprcautions mentionnes prcdemment. La constitution des chantillons composites doitamener sassurer de lhomognit des prlvements unitaires entre eux. Pour les substancesvolatiles, il convient de recourir la technique du carottage et de proscrire tout composite.

    - Echantillonner les eaux et les poussires dposes en tenant compte des ventuellesvariations saisonnires au cours de la priode de croissance des vgtaux prlevs.

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    3. Interface avec le laboratoire danalyses des vgtaux

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    3 Interface avec le laboratoire danalyses des vgtaux

    Linterface avec le laboratoire danalyses est essentielle pour mener efficacement la mesurerecherche. Il est en particulier important de prendre contact avec le laboratoire le plus tt

    possible. Loprateur doit transmettre au laboratoire des exigences ou prcisions quipermettront de garantir au mieux la prise en charge et lanalyse des chantillons dans desconditions optimales. A linverse, il convient aussi au laboratoire de fournir des lmentsessentiels la qualit des rsultats. A noter ce titre que la slection du laboratoire danalysesdoit avant tout reposer sur des lments dapprciation techniques dont certains sont prciss lAnnexe 9 et non uniquement sur le critre financier.

    Il est attendu du laboratoire danalyse quil fournisse les informations suivantes :

    masse ncessaire lanalyse, en fonction des substances recherches et de la limite

    de quantification analytique souhaite ;

    conditionnement (le laboratoire peut avoir des exigences particulires en plus decelles mentionnes dans ce guide ; il peut par ailleurs fournir lesconditionnements) ;

    dlai dexpdition optimal : le dlai entre la fin de lchantillonnage et le dbut desanalyses par le laboratoire devant tre rduit au mieux ;

    temprature maximale de lair lintrieur de la glacire o les chantillons sontconservs ;

    mode de transport des chantillons ;

    tat des chantillons larrive (notamment en cas de dgradation) ;

    protocole de prparation des vgtaux (e.g. lavage, pluchage, grattage) ;

    protocole de prparation et danalyse de lchantillon (e.g. schage, minralisation)et les matriels utiliss ;

    seuils de quantification et de dtection en amont de la commande ; incertitudes relatives chacun des rsultats danalyse produits.

    Ces points sont essentiels pour mener bien lanalyse ultrieure de lchantillon du faitnotamment, de la fragilit des matrices vgtales, mais aussi de la stabilit des polluantsrecherchs. Loprateur a galement la charge de spcifier prcisment les besoins aulaboratoire danalyses. Il faut tre bien conscient que les pratiques usuelles, par dfaut ounormatives, dveloppes pour les vgtaux dans dautres contextes, peuvent ne pas treadaptes aux objectifs viss ici.

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    3. Interface avec le laboratoire danalyses des vgtaux

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    Ainsi, il sera prcis au laboratoire :

    les organes et les substances analyser et les limites de quantification atteindre(au regard des valeurs rglementaires disponibles ou, en leur absence, estimes

    partir dun calcul de risque prliminaire) ;

    le mode de prparation des chantillons selon les objectifs viss. Les partiesabimes (qui ne sont pas consommes) devront tre retires de lanalyse ;

    lventuel nettoyage (et la qualit de leau utilise le cas chant) et pluchage deschantillons prlevs. Ces derniers points sont fonction des scnarii deconsommation spcifiques chaque cas dtude et doivent tre dcids lors deltablissement du schma conceptuel ;

    lunit de la mesure (en masse de vgtal frais et/ou sec) ;

    la dtermination de la matire sche ou teneur en eau de chaque chantillonanalys ;

    lorsque lon dispose de linformation, les niveaux de concentrations attendues apriori dans les chantillons. Cela est notamment utile pour la prparation dessolutions talons.A minima, lenvironnement des plantes prleves (e.g. industriel,urbain, rurale) et la proximit dune installation potentiellement polluante doiventtre signals au laboratoire.

    De faon gnrique, les onze tapes, reprsentes par le logigramme de la Figure 3, peuventtre suivies par le laboratoire pour mener bien lanalyse.

    A retenir :

    - Prendre contact le plus tt possible avec le laboratoire danalyses pour avoir desinformations techniques qui permettront de garantir au mieux lanalyse des chantillons dans

    des conditions optimales.- Spcifier au laboratoire danalyses les objectifs scientifiques viss par ltude et le contextede ltude (environnement des plantes potagres cultives et proximit dune installationpotentiellement polluante).

    -Prciser au laboratoire les consignes de prparation de lchantillon : e.g. lavage, pluchage

    -Demander au laboratoire danalyses de fournir les protocoles, les seuils de dtection et dequantification et les incertitudes associes chaque rsultat danalyse.

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    3. Interface avec le laboratoire danalyses des vgtaux

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    Figure-3

    Etapes au laboratoire : prise en charge, prparation et analyse dchantillon de vgtaux.

    (1) Rception de lchantillon, de la commande du client (consignes particulires) et enregistrement- Vrification du nombre et de ltat des chantillons (contact ventuel du client) et dfinition des

    manipulations et analyses qui vont tre ralises sur lchantillon et par quels moyens

    (2) Pese de lchantillon brut :- Contrle de la perte de matire frache entre le prlvement et la rception par le laboratoire afin de

    dterminer laltration du vgtal

    (3) Prparation de lchantillon selon les consignes:

    - Prparer lchantillon selon les consignes donnes par le client (e.g. lavage, pluchage)

    (4) Pese de la matrice avant schage :- Dterminer le poids frais de la matrice prpare avant analyse et donner un rsultat par rapport cette

    matire frache

    (5) Stabilisation et traitement de lchantillon :- Conservation, manipulation et prparation la mesure des chantillons: (i) schage (tuvage,lyophilisation pour lanalyse des inorganiques) et (ii) conglation pour les organiques, calcination (pour

    les mesures de radioactivit).

    (6) Pese de la matrice aprs schage (puis ventuellement calcination) :- Dterminer la matire sche de lchantillon

    (7) Homognisation :Attention : Le laboratoire nanalyse souvent quune partiereprsentativede lchantillon.

    - Broyage puis brassage des chantillons solides et secs. Les instruments utiliss ne doivent pas modifier lacomposition de lchantillon par ajout de matire ou par adsorption de matire (viter les plastiques dansle cas danalyse de composs organiques et linox dans le cas des mtaux, des flaconnages en verre sont

    recommands pour le mercure).

    (8) Prise dessai :- Quantit dchantillon ncessaire lanalyse, prleve aprs homognisation.

    (9) Prparation de lchantillon lanalyse :

    - Il est souvent ncessaire de mettre en solution les composs chimiques analyser : par exempleextraction, calcination + solubilisation, digestion (chauffage reflux en prsence dacides, doxydants ou

    dautres ractifs ou chauffage par micro-ondes en bombe ouverte ou ferme), lixiviation. Suivant lespolluants recherchs, quelques minutes plusieurs heures sont ncessaires ce prtraitement. Plusieurs

    prtraitements peuvent tre utiliss pour un mme chantillon

    (10) Analyse proprement dite :- Utilisation des proprits physiques ou chimiques des atomes, ions ou molcules analyser. Desappareillages (e.g. coulomtrie, colorimtrie, mission atomique (ICP-AES), absorption atomique (AAS),absorption molculaire (UV, IR), spectromtrie de masse (MS), rsonance magntique nuclaire (RMN);

    couples ventuellement des techniques de sparation chromatographiques (HPLC, CPG,chromatographie ionique, lectrophorse capillaire), spectromtrie gamma, compteur scintillationliquide, compteur proportionnel alpha/bta) traduisent un signal (chimique, physique (ionisation),

    lumineux ou un temps par exemple) en signal lectrique. Cest ltalonnage qui permet la traduction :signal lectrique concentration.

    - Suivant la technique, quelques minutes plusieurs heures sont ncessaires lanalyse. Plusieurs

    techniques peuvent tre utilises pour un mme chantillon.(11) Calculs et mise en forme des rsultats :

    - Lensemble des rsultats provenant des diffrents appareils sont regroups sur un rapport dessai. Un suivimtrologique de lensemble des instruments de mesure doit tre effectu rgulirement.

    * Les tapes les plus consommatrices de temps pour le laboratoire sont les tapes 3 7.

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    4. Interprtation des rsultats

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    4 Recommandations pour linterprtation des rsultatsCe guide vise aider un oprateur laborer et mettre en uvre une stratgiedchantillonnage de vgtaux avec lobjectif dobtenir des informations reprsentatives ducontexte local. Il na pas vocation guider linterprtation des rsultats danalyses. Ce dernierpoint relve des outils de gestion mis en place par les autorits comptentes et il convientdonc de sen rapprocher pour exploiter les donnes acquises. Quelques lments sont rappelsci-aprs.

    4.1 Analyse qualitative des rsultats danalyses

    Il est impratif de raliser une analyse critique des rsultats la lumire des informationsobtenues prcdemment et notamment relatives aux pratiques des jardiniers. Cette dmarchedoit sappuyer sur les informations collectes sur le terrain et mentionnes dans les fiches de

    prlvements (Annexes 3 et 4) ainsi que sur les rsultats danalyse transmis par le laboratoiredont les incertitudes analytiques (Annexe 10). Dans le cas o les donnes obtenues par lelaboratoire danalyses semblent incohrentes au regard des connaissances du dossier (pratiqueculturale, installation tudie, historique de contamination des milieux par exemple), il estalors possible de demander au laboratoire prestataire des analyses, de vrifier les bordereauxdanalyse. Il est souhaitable de raliser lensemble des analyses dans le mme laboratoire afinde rduire les variations induites par des changements dappareils de mesure ou doprateur.Il peut aussi tre trs utile de demander au laboratoire de conserver les chantillons (aliquotes)pendant quelques semaines dans le cas o une contre analyse ou une analyse complmentaire(par exemple isotopie, bioaccessibilit) serait souhaite.

    4.2 Elments dvaluation de la contamination des vgtaux

    Linterprtation des rsultats au regard de lalimentarit des vgtaux (cest--dire leurpossible consommation humaine) ne repose pas sur une seule dmarche systmatique etuniverselle mais sur plusieurs. Parmi celles-ci, celle consistant comparer les teneursmesures aux seuils rglementaires relatifs aux denres destines lalimentation humaine estessentielle, lorsquelles existent. A titre dexemple, pour les lgumes, les seuils rglementairessont fixs, par le rglement europen n1881/2006 du 19 dcembre 2006 et modifications, etfixent les teneurs maximales pour certains contaminants dans les denres alimentaires. Quatrelments inorganiques sont rglements, mais seulement deux concernent les plantesdestines lalimentation humaine : le plomb et le cadmium (Annexe 6). Une autre approcheconsiste intgrer les rsultats danalyses dans une dmarche quantifie des risques sanitaires,par le biais des calculs de dose dexposition. Le choix de la dmarche relve des autoritscomptentes concernes et sappuie notamment sur les connaissances scientifiques et lesspcificits locales.

    4.3 Elment dvaluation de la contribution du site tudi sur lacontamination ventuelle des vgtaux prlevs

    Les rsultats relatifs aux potagers tmoins non impacts par linstallation potentiellementpolluante tudie doivent tre utiliss titre comparatif avec ceux obtenus sur le primtre

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    4. Interprtation des rsultats

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    impact afin de discuter de linfluence de linstallation sur la contamination ventuelle desplan