G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

Première journée de recherche

Former pour innover en santé une nécessaire complémentarité ?

Regard de soignant et regard de chercheur :

Opposition ou symétrieMonique Ostermeyer, Infirmière de Pratique Avancée, MSc

Hôpital Maison Blanche

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

Regard de chercheur, regard de soignant :

En quoi le regard du chercheur diffère de celui du soignant ?

Comment le soignant-chercheur peut-il se positionner ?

Son vécu avec le patient ne risque t’il pas d’entrainer des « biais » dans son analyse ?

Bref, dans une recherche qualitative, regard de soignant et regard de chercheur sont-ils en

opposition ?

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

Le regard soignant :Le soignant vit au quotidien dans l’environnement du patient et entretient des relations

spécifiques avec lui. Sa formation et son expérience lui ont permis d’acquérir un regard

aigu quant aux manifestations pathologiques.

Dans le film Les lieux du lien réalisé en interne par l’atelier vidéo

du CATTP « Cariatides » en 2005, l’un des patients dit ceci :

« Il n’y a pas de séparation nette entre les patients

et les soignants, il y a même une certaine complicité,

une entente et également une grande estime » ?

Le regard du chercheur :

« L’observation scientifique n’est jamais purement passive, elle suppose uneorganisation de la vision, suivie d’une description (c’est-à-dire une interprétationen termes théoriques pré-acquis.) »

FOUREZ Gérard « La méthode scientifique : l’observation » in La construction des sciences, De Boeck Université, 1992.

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

Recherche qualitative

Phénoménologie

Approche globale

Liens

InteractionsSuspension de jugement, de

préconceptions, de croyances

Enquête de terrain

= Collaboration

chercheur/participant

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

L’enquête de terrain :« On doit prendre acte de l’impossibilité d’échapper à une appréhension subjective de la réalité, en tenir compte

et finalement s’en servir pour, à travers la mise en évidence du facteur personnel, parvenir à une appréciation

finalement plus objective de cette réalité »*

« On a en effet affaire a une situation d'enquête où les interactions, souvent prolongées, du chercheur avec des

membres des groupes auprès de qui il enquête jouent un rô1e central dans la production même des données, à

travers tant « l'observation participante » que la conduite d 'entretiens »*

« … la plupart du temps, le chercheur se situe entre les deux pôles, il n’est ni dans l’implication forte, ni dans

l’extériorité, et occupe une position intermédiaire d’implication douce »*

*Jean-Pierre OLIVIER de SARDAN (chercheur anthropologue) Le <je> méthodologique : Implication et explicitation dans l'enquête de terrain

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

L’entretien semi-directif :

« Cette situation n’est pas neutre, tout au plus pourrait-on dire que dans le meilleur des cas l’enquêteur et

l’enquêté se trouvent dans un schéma d’influences réciproques. »*

*Ljiljana JOVIC L’entretien de recherche D.E.A. de Sociologie

« L’entretien ne doit pas être pour autant perçu comme une extraction minière d’informations. Dans tous les

cas, l’entretien de recherche est une interaction : son déroulement dépend évidemment aussi bien des

stratégies des deux (ou plus) partenaires de l’interaction, et de leurs ressources cognitives, que du contexte

dans lequel celle-ci se situe. »*

*Jean-Pierre Olivier de Sardan, « La politique du terrain », Enquête [En ligne], 1 | 1995, mis en ligne le 10 juillet 2013

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

Mon expérience de l’entretien de recherche :

Ma recherche de Master 2 « Sciences Cliniques en Soins Infirmiers » est intitulée « La thérapie par l’art ».

L’enquête de terrain s’est déroulée sur le CATTP où j’ai travaillé pendant plus de 10 ans.

Les entretiens semi-directifs qui se sont déroulés avec des personnes connues de longue date ont été

colorés par une certaine forme d’affectivité de part et d’autre. Cette situation représente à la fois une

facilité relationnelle et une richesse de contenu prise en compte dans l’analyse. Mais elle représente

également un biais non négligeable également pris en compte.

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

L’observation participante :

« L’observation est subjective en ce sens qu’observer, c’est organiser notre vision selon des règles qui sont

sociales et liées à l’historicité d’une culture… il n’y a d’objet qu’à travers la « subjectivité » du langage et des

conventions… »*

« Les preuves scientifiques sont généralement des relectures du monde à travers la théorie, qui tendent à la

rendre crédible. »** Gérard FOUREZ « La méthode scientifique : l’observation » in La construction des sciences, De Boeck Université, 1992

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

Mon expérience de l’observation :

Elle m’a permis de saisir ce qui échappait, dans les ateliers à médiation artistique, à la mise en mots lors des

entretiens. Elle permet de saisir ce qui est refoulé et est en rapport avec un processus psychique archaïque.

Après la 3ème séance d’observation, j’ai du changer ma grille d’observation en guide d’observation. Des

éléments imprévus apparaissant au fil des séances, le guide, plus souple, m’a permis de prendre en compte

ces données.

Parmi ces données inattendues, des évènements importants comme les attentats terroristes des 7 et 9 janvier

2015 ont provoqués des changements importants, bien que temporaires, au sein des groupes.

Regard/Positionnement

Regard

nouveau

Extérieur : observateur

Intérieur : participant

Position

« Méta »

Pratique Avancée Formation

Consultation

2ème ligne

Analyse de

Pratique

Recherche

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

La triangulation :« La triangulation est une stratégie de mise en comparaison de données obtenues à l’aide de deux sources ou

plus en vue d’accroitre la fidélité des données et des conclusions dans une recherche qualitative. » (Reidy et

Mercier, 1996)

Outre les entretiens semi-directifs et l’observation participante, un troisième outil a été fondamental pour

analyser et objectiver les données ; il s’agit du journal de bord.Il a été non seulement un outil de réflexion mais également un outil de recueil de l’informel, c’est-à-dire tout

ce qui sortait du cadre programmé de l’enquête de terrain.

Plusieurs entretiens informels ont par exemple eut lieu dans l’espace d’accueil de la structure où j’ai pu noter

également plusieurs interactions liées à mon objet de recherche.

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

La production des données :Qu’est-ce qui constitue les données dans le cadre d’une recherche qualitative ?

Olivier de Sardan nous dit que « Les données sont la transformation en traces objectivées de

« morceaux de réel » tels qu’ils ont été sélectionnés et perçus par le chercheur… »*

« …le chercheur s’efforce donc, chaque fois que cela peut être utile, de transformer les

interactions pertinentes en données, c’est-à-dire d’en organiser la trace, la description, le

souvenir sur le carnet de terrain. »*

*Jean-Pierre Olivier de Sardan, « La politique du terrain », Enquête [En ligne], 1 | 1995, mis en ligne le 10 juillet 2013

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

Regard sur l’analyse

Organiser les données consiste à les regrouper par thèmes afin d’en faire une analyse, de confirmer ou

non les hypothèses de départ et d’en faire apparaître de nouvelles le cas échéant. Cette analyse, par ce

qu’elle a d’inattendu, bouleverse notre regard habituel de soignant.

G r o u p eme n t H o s p i t a l i e r d e Te r r i t o i r e P a r i sP s y c h i a t r i e & N e u r o s c i e n c e s

« WEG IST WERK »

« LE CHEMIN EST L’ŒUVRE »

(La machine à gazouiller : 1922) Paul Klee : peintre allemand 1879-1940

Merci pour votre écoute